Business management africa mars 2016

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sommaire Mars 2016 N° 04

04 Editorial 06 Les Buiz de couloirs 07 Leaders - YERIM SOW, saga de l’insatiable richissime sénégalais - AMINE ABOUD, Success story du jeune chapeau blanc marocain - AMINA BADIANE, de mannequin à entrepreneur, le récit d’une globetrotteuse

16 In’entreprise

- BIOPHARMA, quand l’innovation drive la croissance de l’entreprise - LE GROUPE NSIA, pont financier entre Banque & Assurances en Afrique Noire

22 Entretien - Mr BAYET, CEO DiaSys distribution France

25 Management - ORGANISATION : Génération androïde, une attitude qui bouscule les attitudes managériales - KMER START- UP HUB, un programme qui veut incuber la révolution numérique au Cameroun - INTERNAUTES : Faites attention à vos publications sur facebook

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Yerim SOW, le Golden Boy Sénégalais

- ABIDJAN : « l’enjaillometre » trompeur des signaux de developpement de la côte d’ivoire

40 Diaspo’act - LES 5 IMBÉCILES, toujours en tête d’affiche en Europe

Business Management 03 Mars 2016 AFRICA


Édito

V

Apprenez à vous relever de vos échecs

ous avez certainement vécu des situations difficiles, des périodes assez troubles où vous avez dû affronter l’adversité. Nonobstant les efforts que vous avez déployés pour maîtriser ou donner un sens à la situation qui se présentait à vous, l’issue n’a pas été heureuse. Le constat est net ; çà été un échec. Un échec pour plusieurs raisons, de nombreuses étant exogènes. Mais, vous avez quand même échoué. Comment le prenez-vous ? Dans les pays francophones, l’échec est anormalement perçu. Il symbolise une incapacité, une faiblesse bref une inaptitude. Les personnes ayant eu des échecs le vivent et le prennent mal. La société les jugent et les estampillent « incompétents ». Le sont-ils vraiment ? Dommage. Ils se recroquevillent et finissent par se refermer. Bref, ils se retrouvent inhibés par ces résultats contraires. Dans l’entreprise, le nombre des échecs tend à invariablement à diminuer. Mais, est-ce parce que tout n’est que succès et réussite ? Mais non. Il est le fruit d’une inflexion du volume de risques pris, de l’abandon du combat par de nombreux cadres et dirigeants. Il faut se défaire de ce fatalisme. L’organisation doit éduquer ses managers d’aujourd’hui à savoir tirer les leçons des échecs et surtout se relever au mieux. Chaque contre performance doit pouvoir apporter sa tonne d’informations. Comme les enquêteurs du BEA (bureau d’enquête et d’analyses) lors d’une catastrophe aérienne étudient tous les éléments et dressent des recommandations pour le futur, les travailleurs doivent se projeter. Ce mois, la vie du milliardaire et golden boy Sénégalais Yerim Habib Sow

Management 04 Business Mars 2016

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Chaque contre performance doit pouvoir apporter sa tonne d’informations. Comme les enquêteurs du BEA (bureau d’enquête et d’analyses) lors d’une catastrophe aérienne étudient tous les éléments et dressent des recommandations pour le futur, les travailleurs doivent se projeter.

nous édifie sur l’importance d’un échec bien pris. Après avoir déposé le bilan de sa société d’informatique, il a su rebondir pour devenir l’intrépide fortuné et homme d’affaires que nous connaissons aujourd’hui. Le cas d’Amina Badiane est aussi évocateur. Après le succès des tapis rouge et des podiums dans le mannequinat et la mode en Europe, et un bref exil aux Etats-Unis, elle est revenue plus forte que jamais à Dakar au Sénégal où elle s’occupe désormais de Miss Sénégal et d’un grand magazine industriel. L’étonnante réussite de Francis Nana à BIOPHARMA cache sans doute ses échecs passés à la tête de son entreprise d’informatique. Il s’est relevé et aujourd’hui contribue significativement à la beauté des femmes Camerounaises et Africaines. S’il est vrai que chaque histoire est unique et singulière, il n’en demeure pas moins que les échecs d’aujourd’hui préparent les grandes réussites de demain. Qui n’apprend à surmonter les mauvaises passes risque de ne jamais connaître le grand succès. Et si finalement l’échec n’était que le chemin vers le succès ?

Martial EBODE, Directeur de Publication


Business

Business Management 05 Decembre 2015 MAGAZINE


Les buiz de couloirs Du 1er au 21 mars 2016, l’aéroport de Douala sera fermé pour cause de travaux. Les vols seront détournés vers l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. C’est pour ainsi dire que le trafic aérien connaitra des perturbations.

FMI : Christine Lagarde reconduite pour un nouveau mandat de 5 ans. La Française Christine Lagarde a été officiellement reconduite, à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau mandat de cinq ans qu’elle entamera en juillet prochain. En effet, Christine Lagarde est arrivée à la tête du FMI en juillet 2011, succédant à son compatriote Dominique Strauss-Kahn, qui avait été contraint de démissionner, éclaboussé par l’affaire du scandale de Sofitel de New York où il a été accusé d’agression sexuelle et tentative de viol.

Cameroun : un pool bancaire local prête 53 millions d’euros à la Sodecoton. La Société de développement du coton (Sodecoton) du Cameroun s’est vue octroyer un crédit de campagne de 35 milliards de F CFA, extensible à 40 milliards, d’un pool bancaire local. D’une maturité de neuf mois pour un taux d’intérêt de 4,9%, ce prêt émane d’Afriland First Bank (15 milliards), de la BICEC (6 milliards), de la Société générale (1 milliard), d’UBA (5 milliards) et du chef de file, CBC (8 milliards). Ces fonds lui permettront de couvrir la campagne cotonnière 2016-2017, à travers l’achat du coton, sa transformation en fibre et la couverture des coûts de transport.

Total Gabon affiche des résultats de -45% La société compagnie pétrogazière française a réalisé 842 millions de dollars en 2015 contre 1,538 milliard de dollars en 2014.

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Leaders Yerim Sow, saga de l’insatiable richissime sénégalais Respecté, reconnu et adulé, le puissant homme d’affaire qui est devenu l’une des plus grandes fortunes de son pays et un imposant investisseur Par Par Caroline Ntone Ntone

Que ce soit à Dakar, Abidjan, Praia, Dubaï, Conakry et même à Genève au siège de son holding Teyliom récemment rebaptisé en lieu et place de Teylium, impossible de le rencontrer. Yérim Habib Sow cultive la discrétion. Non, il est un invisible. Son nom qui est connu et prononcé dans la plus part des capitales d’Afrique de l’Ouest, a du mal se voir lier un visage. Après plusieurs mails et relances envoyés à la Direction de la Communication du siège, nous avons gentiment été éconduits par un bienveillant mail retour : « M. Sow ne souhaite pas donner suite à une rencontre et ni un article. ». C’est donc suite de plusieurs enquêtes que nous avons pu dresser ce portrait.

A

La graine de champion

ux portes de la cinquantaine, Yerim Habib Sow (il est né en 1967 à Dakar) est une pépite dans le monde des affaires. Très tôt, il affine ses armes dans le commerce, de retour de vacances, il parvenait toujours à dégager des plus values dans la vente des articles qu’il avait ramenés et qui n’étaient pas disponibles à Dakar. Aux côtés de ses sept frères et sœurs, Yérim grandi dans une belle résidence du quartier de Fann-Résidence, rue Aimé-Césaire. Il est sérieux et appliqué à l’école. Sa scolarité est rectiligne et à 18 ans il obtient un BAC S scientifique à Dakar. Durant cette période, il assiste à la réussite de son père Aliou Sow, entrepreneur à succès qui a fondé la société CSE (compagnie sahélienne d’entreprises). Sa personnalité et ses rêves débutent leur construction. A 19ans, il quitte Dakar pour Montréal au Canada, pour poursuivre ses études. Il est admis à l’université de Montréal comme à l’époque beaucoup de jeunes africains issus des milieux aisés. Le jeune polytechnicien ressort avec le diplôme d’ingénieur avant de prendre la route de Boston pour y faire des études de commerce. En Amérique du Nord, il s’imprègne du sens des affaires. Puis l’essor de l’informatique naissant va le convaincre à rentrer pour surfer sur cette vague. Les réussites de Bill Gates (Microsoft), Steve Jobs (Apple), vont illuminer son esprit et sa rage d’en devenir celui de son pays le Sénégal. Yérim Sow va donc lancer sa première société Direct Access spécialisée dans l’informatique. Malheureusement son rêve sera de courte durée. L’aventure va prendre fin au bout de 6 ans sans que Sow soit devenu une star de l’informatique. Cette désillusion loin de l’affaiblir, va lui donner encore plus de force. Au lieu de choisir la facilité et rejoindre son frère

ainé Oumar dans le groupe familial, le jeune homme va demander un prêt à son père afin de franchir un pallier et répandre au Sénégal et en Côte d’Ivoire des Pagers (précurseurs des téléphones portables). Après moult tergiversations du père, et grâce au soutien de sa mère ivoirienne d’origine (petite sœur de Mohamed Tiecoura Diawara, ancien ministre du Plan du président ivoirien Félix Houphouët-Boigny), la famille va lui concéder la somme de 1 milliard de FCFA. En 1994, il lance donc les Pagers et son entreprise va connaître un succès grâce à son modèle appelé « bip access ». Il exploite ce succès pour partir à la conquête des télécoms en Côte d’Ivoire.

La construction du conquistador Sur les bords de la Lagune Ebrié, Yérim Sow va franchir un nouveau palier. Son courage et son ambition vont l’emmener à réinvestir les bénéfices générés par les bip-access dans une prise de participations dans Loteny Télecom qu’il va lancer dans la foulée. Ce qui fait sa force, c’est de ne jamais attendre, de profiter de l’ascension pour investir, lancer d’autres affaires. « Il peut bosser quinze à dix-sept heures par jour quand il est sur un nouveau projet, et il ne comprend pas que les autres n’en fassent pas autant, rapporte un vieil ami. Il est toujours à 100 km/h. » Il veut gagner, vite et beaucoup. Ces propos de l’un de ces proches illustrent le tact de l’homme. En 2001, il crée Teylium International enregistré à Maurice et dont les bureaux sont à Genève et prend des participations dans le centre d’appels PCCI. La revente de cette entreprise 17 fois la mise initiale le rendra riche. Énormément riche. La cession pour 76 millions d’euros (50 milliards de francs

Business Management 07 Mars 2016 AFRICA


Leaders Cfa) de 51 % de Loteny Telecom au géant sud-africain MTN projette une lumière sur cet homme. C’est le jackpot pour Teylium, qui reste néanmoins le troisième actionnaire, avec 15,5 % (une participation estimée aujourd’hui entre 25 milliards et 40 milliards de F CFA). Ce trésor de guerre va être la base de l’empire de Yérim Sow. En 2002, il réalise l’immeuble Trilenium à Dakar. Son installation d’Abidjan lui réussit plutôt bien et il décide d’y bâtir une résidence à Cocody rue Canebière. Il fait bon vivre dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire et le jeune trentenaire sort, il s’offre une vie de pacha. Ses amis louent cependant sa générosité. Ses conquêtes, un peu moins, elles le décrivent comme quelqu’un d’avare, de jaloux et de possessif. Dans cette aventure ivoirienne, Yérim Sow est d’abord un opportuniste avide de nouvelles affaires, dont les acquisitions et créa-

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tions de filiales ne paraissent pas le fruit d’une stratégie cohérente et mûrement réfléchie. Attiré par le monde de la finance, Yérim Sow y fait ses premiers pas en 2006 en rachetant 5 % d’African Financial Holding, devenu par la suite BOA Group, maison mère du réseau Bank of Africa. Ces actifs sont estimés aujourd’hui à 5 millions d’euros. En Côte d’Ivoire, Yérim Sow a lancé de nombreuses entreprises, parmi lesquelles Continental Beverage Company et Bridge Bank Group, dont les activités ont débuté mi2006. La première commercialise l’eau minérale Olgane, concurrençant le français Castel. Elle a investi 2 milliards de F CFA dans une unité de production située à Bonoua et inaugurée en avril 2007 par Simone Gbagbo, la première dame ivoirienne.

A l’assaut du gigantisme Avec ces différents succès

financiers et industriels, Yérim Sow engage son groupe dans de nouveaux investissements, notamment dans l’immobilier, activité aujourd’hui prioritaire de Teyliom. Le groupe possède deux filiales dans le domaine. Teylium Properties Group, qui développe une dizaine de projets immobiliers, de bureaux et de résidences, et Chain Hotels & Resorts pour la construction d’hôtels. Le groupe cofinance l’édification de nombreux programmes à Dakar, dont le Sea Plaza, un projet d’environ 33 milliards de francs Cfa visant à construire un hôtel 5 étoiles de 180 chambres qui sera géré par l’exploitant international Radisson, et un ensemble commercial tout autour, le Rivonia Tower, constitué d’immeubles et de bureaux, et Coralia, un programme de résidences de luxe. Il est impliqué également dans la réalisation du Waterfront de la capitale sénégalaise, un programme immobilier vi-

sant une clientèle très huppée. On lui prête aussi des ambitions en Guinée et en Afrique du Sud. La seconde filiale du groupe est une banque pour les entreprises. Une activité que Yérim Sow apprécie : actionnaire minoritaire de la Bank of Africa, il a été largement aidé dans ses affaires par l’ex-Banque sénégalo-tunisienne (BST), dirigée par le banquier Abdoul Mbaye, un proche ami. En 2013, le groupe Inaugure Hospitality et sa filiale de gestion Mangalis. La société entend investir 315 millions d’euros dans la construction de 15 hôtels dans 13 pays africains. Par ailleurs, après avoir augmenté la capacité du Radisson Blu, le groupe Teyliom de Yérim Sow devrait ouvrir au premier trimestre de cette année, via sa filiale Mangalis, un nouvel hôtel de 89 chambres dans le quartier des Almadies, sous sa marque économique Yaas. Yérim pourrait ainsi se vanter d’avoir contribué, à hauteur de plusieurs édifices, à donner un coup de neuf à la célèbre CornicheOuest de Dakar. Dans le domaine, il ne se dérobe pas. Le richissime peut se sentir si fier de dormir sous «mille étoiles» Mais il n’est pas un homme a faire des déclarations. Quand il visite une de ses entreprises, il n’hésite à aller rencontrer et saluer luimême ses collaborateurs. C’est donc un milliardaire, attachant, gentil, tenace et discret qui continue pour autant de faire parler de lui. Bien qu’étant encore loin d’Aliko Dangote, le géant Sénégalo-Ivoirien (Il détient la double nationalité) de 1,85m a réussi à marquer son époque et restera toujours perçu comme énigmatique et mystérieux.



Leaders Amine aboud, blanc » marocain

success story du jeune « chapeau

Révélé depuis l’âge de 15 ans comme un crack du tracking des systèmes de sécurité informatique, il a fait de sa passion une cash machine Par Martial EBODE

A l’âge où de nombreux enfants meublent leurs journées par les interminables parties de football dans les rues de Casablanca, le petit Amine lui s’amuse sur un ordinateur. Sait-il exactement ce qu’il cherche ou bidouille ? Pas si sûr lorsqu’on n’a que 8 ans et qu’on n’a fait la découverte de cet environnement dans un cybercafé non loin du domicile familial. Né dans une famille cultivée et heureuse, il a vite eu la passion de la lecture. Ses parents lui offre des livres traitant d’une multiplicité de sujets. Dans ces ouvrages, il se plonge pendant des heures entières, dévorant les récits et se passionnant pour l’univers des écrivains. « Les livres m’ont permis de découvrir très jeune le pouvoir de l’auto-formation et l’apprentissage en autodidacte » explique le jeune homme qui n’a pour autant jamais été emballé par ses études. Ses rêves d’enfant se nourrissent d’envie de liberté. Très jeune, Amine Aboud aspire à être heureux et à accomplir de grandes choses… Des choses qui donneraient un sens à sa vie.

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AFRICA

Le coup de foudre avec le microcosme informatique

A

ses ses heures libres, A m i n e Aboud n’a qu’une seule direction, le cybercafé. Le gamin aime surfer, il aime parcourir les sites Internet. Lui n’est pas attiré par leurs contenus, mais plutôt de la façon dont ils sont conçus et mis en œuvre. Né à Casablanca le 2 mai 1990, membre d’une fratrie de trois enfants dont il est le benjamin, Amine Aboud devient très vite un geek. A 8 ans, il découvre l’informatique et Internet…C’est le coup de foudre. Cette nouvelle passion dévorante ne faisant pas pour autant de l’ombre à ses résultats

scolaires, ses parents lui offrent pour son 10ème anniversaire un PC et une connexion internet 56ko. Pour Amine Aboud, ce cadeau va changer sa vie. « Ce fut l’événement décisif. Tout ce que j’apprenais via la navigation dans le cybercafé, sous la contrainte du prix de la connexion et de l’argent que je n’avais pas toujours en poche (20 Dhs par heure), je pouvais désormais le décortiquer, à l’aise, chez moi » se rappelle-t-il. Au fil des mois, le jeune garçon fait ses premiers pas dans la programmation, puis plus tard, noue avec la sécurité informatique. Il cherche, regarde et analyse les sites. Petit à petit il se lance

dans la création, la programmation de logiciels, et travaille surtout sur la sécurité des serveurs, hébergements, et sites web. Amine Aboud passe son temps libre à surfer sur le net pour traquer les failles et les corriger. Cette diversification est en quelque sorte pour Amine, une manière de prouver son génie, mais aussi un plaisir qu’il aime partager avec tous les férus de l’informatique. En effet, ses connaissances sont au service de certaines sociétés Marocaines et étrangères pour la réalisation des audits de sécurité. A ce sujet, Amine déclare : « Je ne travaillais pas pour les sociétés. Je me faisais plaisir, c’est tout. Je leur donnais uniquement des coups de main quand une occasion se présentait. Le fait de travailler de temps à autre sur certains projets me permettait de mettre en pratique mes diverses connaissances techniques et théoriques et de m’approfondir encore plus dans les branches de cette magnifique science».

Direction : White Cat Alors qu’il s’apprête à entrer dans son adolescence, il parvient à découvrir des failles dans les systèmes


Leaders de sécurités de grosses firmes informatiques notamment Google, Microsoft, Yahoo. Il a pu accéder à des cookies d’un client. Cette découverte aurait engendré beaucoup de dégâts (accès aux emails, aux factures, vol d’informations etc...) si elle avait été faite par un pirate. Animé par une bonne foi, il entre en contact avec ces géants afin de les informer de ces failles et surtout les moyens correctifs. Par e-mail et par téléphone, le jeune élève de première du lycée El Waha de Casablanca contacte Adam Lasnik alors ingénieur chez Google. Se remémorant cet épisode, Amine Aboud explique : « J’étais passionné par le défi que représentait la sécurisation des sites Internet. Aider ces entreprises à renforcer leur sécurité était pour moi une manière efficace de développer et mettre en pratique mes compétences théoriques et techniques dans un environnement d’entreprise réel. » Les révélations faites par l’adolescent Marocain sont vérifiées par les équipes

techniques de ces entreprises et vont donc permettre d’améliorer les systèmes. Google enverra une lettre de remerciement et un cadeau symbolique (2 stylos google aux couleurs du Maroc). Fière reconnaissance pour le jeune homme. « Mon jeune âge était un détail sans importance, c’était la nature sensible de mes découvertes et la manière avec laquelle je les présentais qui captait l’attention de ces entreprises. Quand votre discours est sérieux, bien ficelé et transparent, peu importe votre âge, vous arrivez à retenir toute l’attention désirée » Préciset-il quand on s’étonne qu’il ait pu être pris au sérieux malgré son jeune âge.

L’explosion du serial entrepreneur Le buzz et la reconnaissance reçu des grandes firmes informatiques de la Silicon Valley vont tout accélérer dans la vie du jeune étudiant

scolarisé alors dans le Groupe scolaire le Cèdre à Casablanca. Ayant toujours voulu liberté et devenir entrepreneur, son rêve prend forme juste après sa rencontre avec Saad Jennane, Directeur de la société SSII-Creative qui lui confie la gestion du système de sécurisation de son site malgré son très jeune âge. Cette marque de confiance va concrétiser sa maturité précoce, et l’encourager encore plus à pénétrer dans le monde des entreprises et du travail. A 16 ans, alors que ses copains ont bien d’autres préoccupations, il créée sa toute première entreprise « SILIWEB », une web agency, et devint ainsi l’un des plus jeunes entrepreneurs du monde. A travers ses recherches, Amine intéressa un groupe Italien qui absorba une partie de sa structure. Il décida ensuite de continuer son aventure d’entrepreneur et créer à nouveau une deuxième entreprise qu’il appellera « VIVALIO », une SSII spécialisée uniquement dans la sécurité des systèmes et les tests d’intrusion.

Actuellement âgé de 26 ans, Amine Aboud a su acquérir une forte notoriété sur le marché national. Il est actuellement actionnaire dans plusieurs sociétés dans divers domaines (communication, événementiel, informatique …). Il lègue la commercialisation de ses services, en Europe, à G3E : un groupe français présent sur le marché depuis 1990. L’impression a posteriori d’avoir grandi trop vite lui revient toujours, mais pour lui il a toujours été dans les temps ! « J’ai toujours vu mon jeune âge comme un avantage clé qui me pousse à me dépasser et qui me rappelle qui je suis. » annonce Amine. A 26 ans, Amine Aboud a déjà créé quatre entreprises, dont une revendue, et dirige plus de 60 salariés. C’est un travailleur invétéré, il continue à s’étonner et cherche toujours à connaître. « J’adore travailler ! » décrète celui dont les références l’ont aidé à gagner la confiance de beaucoup d’entreprises. Il multiplie les casquettes et est actuellement fondateur et CEO d’une entreprise spécialisée dans la sécurité des systèmes d’informations basée au Maroc. Il est également co-fondateur et CEO d’un cabinet de consulting spécialisé en stratégie digitale qui opère principalement dans la région MENA. Et enfin, co-fondateur et CTO d’une régie publicitaire mobile qui opère dans la région Asie-Pacifique. Alors, le secret de sa réussite ? « Comme je le dis toujours, il n’y a pas d’âges ou de règles pour réussir. La passion, l’ambition et la persévérance sont les seuls vrais secrets de la réussite » conclut Amine Aboud, pour qui le meilleur reste encore à venir.

Business Management 11 Mars 2016 AFRICA



Leaders Amina Badiane,

mannequin, entrepreneuse et maintenant organisatrice de Miss Sénégal, le récit d’une globetrotteuse à qui tout souri

Après avoir fait le bonheur des grandes marques internationales, l’ex-mannequin international retournée au Sénégal depuis 2 ans déjà occupe l’espace et s’est engouffré dans de nouveaux projets toujours plus excitants Par Hugues EBACKA

Il est 17h30, ce jeudi. Les températures et l’atmosphère étouffantes de cette journée de février s’estompent peu à peu pour laisser place à un peu de douceur. A peine 5 minutes d’attente au Teroubi situé boulevard Martin Luther King, restaurant chic niché à la Corniche à Dakar, qu’elle arrive dans un jeans stretch bien ajusté, un chemisier et une veste près du corps avec un pas alerte. Avec un immense sourire comme pour s’excuser pour le très peu de retard dans les rues de la capitale Sénégalaise qui commencent à s’embouteiller avec les retours de bureau à cette heure là. Oui, c’est bel et bien Amina Badiane, l’ex-mannequin international que nous retrouvons toute transformée et assumée en businesswoman depuis son retour à Dakar dans un français impeccable. Ensemble nous avons fait le parcours de sa vie et surtout ses nouveaux challenges notamment l’élection Miss Sénégal.

B

Une riche carrière d’égérie internationale

eauté, style, talent et ambition sont les atouts et les maîtres mots qui ont amené la jeune femme née à Thiès au Sénégal le 20 Janvier 1979. Lorsqu’elle quitte son pays en 1998, son baccalauréat en poche pour la France, elle a déjà fait son choix de vie, embrasser une grande carrière de mannequin. Elle va donc suivre une

formation en France et très vite se fera repérer. Juorge Battistin lui offre son premier défilé pour le compte de la marque Witboy à Vicenza Veneto. Ce soir là, elle crève l’écran, ce qui lui permettra de signer un contrat avec la marque Valentino. C’est donc là le départ pour l’Italie. Ici, Badiane va collaborer avec de grandes marques internationales comme Diesel, Valentino, Dolce & Gab-

bana et Missoni. Elle fera le tour du monde pour des défilés et des concours de beauté. Après avoir portée la voix de la beauté Africaine sur les planches, elle va faire des piges à la télévision en Italie comme présentatrice pour les chaînes Antenna 3, la 7 et la télévision Padova. En fin 2010, elle s’installe aux Etats-Unis dans la ville de Dallas. Elle va créer là-bas un label avec lequel elle va

habiller de nombreuses stars du Footabll et basket notamment Kobe Bryant, Mutombo Dikembe, Dwyane Wade. Après la séparation avec son ex-mari, elle décide de retourner au Sénégal après son périple en Europe et en Amérique. C’est une femme mûre, sûre d’elle et bien au fait de ses potentialités qui arrive à Dakar avec pleins de projets en tête.

Business Management 13 Mars 2016 AFRICA


Leaders après, il est devenu une véritable plateforme, un outil de visibilité et un pont entre investisseurs et l’Afrique. Par ce biais, elle représente de nombreuses entreprises Italiennes notamment GPS Packaging (leader de l’emballage en Italie) sur toute l’Afrique. La mutation engagée par Badiane est stupéfiante. Dans ses bureaux du 105 Avenue Malick Sy Central Park 4c à Dakar, la jeune dame de 37 ans affiche ses ambitions. Entourée d’une équipe de collaborateurs dynamiques, elle vise de faire du titre « Africa Industrie Magazine », une référence en Afrique Occidentale. C’est donc cette volonté farouche d’atteindre des sommets et surtout de créer des emplois qui vont l’emmener en Juin 2015 de créer l’agence orientée événementielle et Communication. Comme premier chantier, SECOBA, va acquérir tous les droits et va désormais redynamiser et organiser l’élection Miss Sénégal.

Retour à ses amours : Miss Sénégal

La seconde vie de Badiane - femme d’affaire Après les lumières et les paillettes, Amina Badiane va se mettre au tailleur, aux réunions et aux grandes organisations événementielles. A peine arrivée, elle participe activement à l’organisation

Management 14 Business Mars 2016

AFRICA

d’IDEA, premier salon international dans le secteur dentaire en Afrique avec le soutien de l’UNIDI (union nationale des industries dentaires italiennes) et de nombreux autres exposants,

parrainé par les ministères sénégalais de la santé, de la femme, et de l’industrie en tant que coorganisatrice. Elle profite pour lancer un magazine de promotion industriel en décembre 2014. Un an

Bien que tous ses rêves de gamine vont en direction du métier d’hôtesse de l’air, c’est la carrière de mannequin qui va lui donner le nom et la posture. Alors lorsqu’elle a acquis l’organisation de l’élection Miss Sénégal, elle est arrivée dans un élément qu’elle maîtrise et aime. Elle ambitionne de relancer les activités liées à la beauté. Ce concours va surtout permettre à de nombreuses belles et jeunes sénégalaises de vivre des expériences magnifiques pouvant leur ouvrir


Leaders la porte à des carrières de mannequins professionnels. Ces résultats évidemment entendent accroître l’attractivité du Sénégal et lui redonner sa place de paradis de la beauté. En reprenant le flambeau de Moise Gomis, la jeune femme sait que la bataille et le combat seront ardus. Il ne faudra pas se rater, au mieux convaincre dès la première expérience

d’Octobre-Novembre 2016. Ce concours nouvelle Vision entend valoriser aussi le patrimoine culturel local, par l’usage des tenues en produits locaux, des créations locales le tout pour présenter le savoir-faire local sous ses meilleurs auspices. Durant la période de préparation, la jeune dame surfe entre comité de rédaction, management des équipes rédactionnelles,

management des contrats avec les clients et surtout animation des équipes Miss Sénégal. Son énergie et surtout sa volonté de réussir font déjà d’elle un exemple pour tous ses collaborateurs qui avouent être séduits et impressionnés par cette femme simple, accessible et qui aime les autres. Maintenant avec l’élection Miss Sénégal qui lui a donné une nouvelle

stature nationale, elle a l’occasion de convaincre tout un pays entier. Elle est donc la preuve que les métiers de la mode n’altèrent en rien les facultés intrinsèques et le savoir-faire managérial. La porte de son bureau reste toujours ouverte, en attente de nouveaux visiteurs et de nouveaux projets.

Business Management 15 Mars 2016 AFRICA


In’entreprise Biopharma,

de l’entreprise

quand l’innovation drive la croissance

Rapid Clair, Essential, Talangaï, Moby Bébé et la liste est loin d’être exhaustive de produits lancé ces dernières années par les Laboratoires Biopharma Par Marie Thérèse BITIND

Avec plus de 25% de part de marché, les Laboratoires Biopharma dominent l’industrie du cosmétique au Cameroun et ont déjà une présence bien marquée dans de nombreux pays de la zone CEMAC. Créés en 2001, par l’industriel Francis Nana, ils sont devenu en à peine 15 ans l’une des marques les plus dynamiques et entreprenantes du Cameroun. Les recettes de cette étonnante réussite dans un secteur aussi concurrentiel sont à aller fouiller dans la vision et la stratégie offensive de cette entreprise.

L

Compréhension des problématiques clients

orsque les Laboratoires Biopharma font leur entrée sur le marché local de la beauté, il est pour l’essentiel contrôlé par le Libanais Gondour et les marques importées du Nigéria, de Côte d’Ivoire et d’Europe. La question à résoudre par les managers est toute simple : dans quelle partie du marché s’installer ? La réponse trouvée sera celle de faire des produits de qualité,

Management 16 Business Mars 2016

AFRICA

comparable sinon meilleurs que ceux existants aux tarifs accessibles. Il est question de mettre d’installer l’univers des cosmétiques au niveau de tous les revenus bien que qu’avec les mêmes exigences. La tendance d’alors et qui demeure est celle des laits éclaircissants. Les femmes qui sont le cœur de cible de ces produits veulent des laits «sans hydroquinone », mais avec un effet dépigmentant rapide et efficace. La

réponse de Biopharma sera forte avec le lancement d’une des stars de son portefeuille Rapid’Clair. Avec un packaging innovant, un naming percutant et une campagne alliant séduction et promesse, la marque va très vite trouver son marché. Rapid Clair va s’avérer être un succès tant commercial que marketing et sa stratégie de lancement sera reprise pour la suite.


In’entreprise Lancement étape charnière de la stratégie Afin d’impacter et de recruter rapidement, les laboratoires Biopharma ont mis au point une stratégie efficace et qui porte ses fruits pour les lancements de ses nouveaux produits. Mise en scène scénarisée et excitante, communication multicanal, forte visibilité et équipes commerciales agressives. Toutes ces étapes font partie du cocktail mis au point par l’entreprise, pour en faire des stars. Les budgets généralement importants des lancements contribuent à obtenir une adoption rapide des marques. La télévision, la radio, l’Internet apportent un soutien important à cette étape. L’entreprise s’arrange à en mettre plein la vue à ses invités, afin de les transformer les premiers en ambassadeurs et commerçants des marques. Le costing est ensuite une clé de leur réussite. Biopharma lance des produits à des tarifs très attractifs compris entre FCFA 1,000 et 2,000F. Au niveau com-

mercial et de distribution, en dehors d’offrir de bonnes marges aux clients, elle leur verse des ristournes allant jusqu’à 2,5% du chiffre d’affaire. Ces avantages permettent aux produits de l’entreprise de bénéficier d’une bonne visibilité dans les points de vente. Vendre les marques produites ou distribuées par les laboratoires Biopharrma est donc lucratif.

Champion de l’innovation En 15 ans d’existence, les Laboratoires Biopharma ont réussi à se forger une image d’entreprise innovatrice. Environ 20 nouvelles marques lancées, certaines avec une gamme complète de produits. Dans la catégorie éclaircissant 8 nouvelles lignes dont les plus grands Rapid Clair, B-light, Biopur ont été mises sur le marché. Pour les laits hydratants 5 marques (Balnéo, Bettina, Hydra, Lumia et Primo) sont entrées dans le marché. Les marques mixtes et pédiatriques n’ont été en reste en tout

7 gammes avec les stars comme Moby Bébé, Kidou ou encore Sephora à côté de Talangaï et Essential. Les services marketing et R&D des laboratoires sont très prolixes, ils font preuve de beaucoup de qualité et d’innovation. Le design est aussi une marque de fabrique de l’entreprise. Il parcourt la forme des bouteilles ou des boites, les couleurs, les univers de chaque marque et enfin les emballages secondaires. Rien n’est négligé pour que le client ou encore les shoppers ne s’en éloignent, au contraire ils y sont très attachés. Les équipes commerciales et marketing remontent toutes les données clients et terrain, celles si sont toutes prises en compte autant pour les innovations que pour les prises de parole. En outre, la direction de la communication des Laboratoires Biopharma dispose en interne d’une direction artistique et créative. Cette unité permet à l’entreprise de maîtriser tout se qui sort et surtout d’offrir à chacune de leur marque, un territoire spécifique. Au vu des indicateurs et du capital sympathie de la marque, l’avenir de ce dragon est assez clair et radieux.

Business Management 17 Mars 2016 AFRICA



In’entreprise Le groupe NSIA,

pont financier entre Banque et Assurances en Afrique Noire francophone

Lancé il y a 21 ans dans le microcosme de l’assurance, le groupe financier ivoirien qui est aujourd’hui un exemple de réussite symbolise l’une des meilleures inclusion banque et assurances en Afrique francophone. Par Véronique Kesse

Vous avez parlé de Jean Kacou Diagou ? Ce nom à lui tout seul est un symbole aussi bien dans l’UMOA qu’en Côte d’Ivoire, son pays natal. Sa carrière et son histoire s’entremêlent avec le groupe et la holding financière qu’il a fondé et dont il continue à diriger. Pas un kilomètre dans les rues d’Abidjan ou à l’intérieur du pays sans rencontrer une enseigne ou une prise de parole de la marque NSIA. Et oui, en un peu plus de

A

20 ans, elle a su se construire et surtout se développer continuellement pas à pas, pays par pays et activité et produits aussi.

Une construction cohérente et maîtrisée

près une longue carrière couronnée de succès et de réussite, l’expert en Assurances décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Il rêve de construire une entreprise forte, moderne et surtout à la hauteur des standards internationaux. L’aventure prend ainsi forme en juillet 1995 avec la création de la compagnie NSIA (assurances dommages). Au terme de ce premier exercice, NSIA CI réalise déjà 900 millions de chiffre d’affaire. Résultats très encourageants qui démontrent la pertinence du

positionnement et surtout le bon accueil du marché. L’année d’après, la compagnie passe à l’offensive. L’Assurance Générale de France AGF décide de se désengager du secteur africain de l’assurance, une aubaine donc pour NSIA qui saute sur l’opportunité et rachète la filiale Ivoirienne de l’AGF. Le groupe prend ainsi le contrôle des filiales Vie et Non Vie des Assurances Générales de France (AGF), en Côte d’Ivoire (AGCI Vie et AGCI IARD). Dès lors et de façon progressive, la croissance du groupe va s’opérer de manière organique et externe. En 1998,

le groupe crée la Nouvelle Société Assurance Bénin (NSAB), puis en 2000, il rachète l’ancienne Mutuelle du Gabon, qui devient Nsia Gabon. En septembre 2006, les 80% d’actions détenues par la BELGOLAISE au sein de la banque BIAO –CI sont reprises par un consortium formé par la Nouvelle Société d’Assurance en Côte d’Ivoire (groupe NSIA) et l’Institution de Prévoyance sociale (IPS-CNPS). Le groupe d’assurance devient par cette opération, un acteur incontournable et la première entité à capitaux locaux banque et assurances. Cette marche qui est loin d’être termi-

née, permet aujourd’hui au groupe d’être présent dans douze (12) pays de l’Afrique Centrale et Occidentale francophone, anglophone et lusophone, avec 25 filiales dont deux bancaires. Le pôle banque est appelé à s’élargir très rapidement pour assurer un maillage régional et continental en soutien de la stratégie axée sur la bancassurance. Le Groupe qui s’est méthodiquement construit en une quinzaine d’années pour devenir un des plus importants du paysage financier africain, s’appuie sur un réseau de partenaires, réassureurs et correspondants de classe internationale

Business Management 19 Mars 2016 AFRICA


In’entreprise Banque et Assurances, une stratégie d’intégration payante Le groupe financier NSIA qui aujourd’hui ne cache pas ses ambitions d’en être l’un des plus importants en Afrique a, en une quinzaine d’année construit un modèle économique et de services de haute facture. Parti des assurances dommages, puis de la vie, aujourd’hui sous une seule bannière depuis Juin 2015 avec le re-branding de la banque en NSIA Banque. Cette stratégie d’intégration a permis au groupe d’accroître ses actifs et surtout ses capacités pour financer son

Management 20 Business Mars 2016

AFRICA

expansion. De même cette capacité d’offrir au client en un seul guichet toutes les solutions pour l’évolution de son activité, vont être des bases solides pour le développement de son chiffre d’affaire. Ainsi en fin décembre 2012, il affichait un chiffre d’affaire cumulé de 163 milliards de FCFA, avec une progression de 16% par rapport à l’exercice précédente. Le portefeuille de clients ne cesse de s’agrandir entre les clients internationaux, les acteurs locaux et

les particuliers. NSIA de par sa proximité et de sa simplicité est devenue une marque qui prend de plus en plus d’awereness. Le volume des transactions notamment du pôle bancaire est en constante évolution 20% de moyenne par an. La confiance des clients en l’institution est en progression. La saturation du portefeuille du groupe continue, aujourd’hui environ 70% de clients assurances, sont devenu aussi clients banque. Loin d’être un simple calcul financier,

cette stratégie apporte une meilleure prise en compte des besoins des clients notamment entreprises. Le 18 Mars 2015, lorsque le magazine jeune Afrique annonce en exclusivité que la Banque du Canada a décidé de prendre des participations de l’ordre de 110 millions d’euros, le monde de la Finance entre en ébullition. Le Canadien en reprenant les parts du capital-risqueur Africain basé aux Etats-Unis ECP (Emerging Capital Partners), vient affirmer par là, la valeur du groupe et ses perspectives de rentabilité. Tout ceci est la suite logique des chiffres qu’affichent les deux pôles du groupe. Après avoir presque établit sa cartographie, le groupe s’emploie aujourd’hui à consolider et améliorer sa valeur d’usage et sa marque. A l’heure où les tendances sont à la micro-finance, la micro-assurance, le pari pris par NSIA de se positionner très vite comme l’acteur de choix de la banque-assurance s’avère payant. Il jouit d’une flexibilité qui lui permet aujourd’hui de conduire son innovation en offrant des produits complets. NSIA est donc un pionnier dans nos marchés tropicaux dans le domaine et servira sans doute de modèle pour ses confrères qui viennent de tenir en février dernier une assemblée de la FANAF sur ses terres à Abidjan.


Entretien

Business Management 21 Mars 2016 AFRICA


Entretien Christophe BAYET, CEO DiaSys Distribution France

« Notre intention est de couvrir non seulement le Cameroun mais la CEMAC » Autodidacte, il a en dix sept ans gravi toutes les étapes chez le constructeur d’appareils de laboratoire Allemand DiaSys. Il trône aujourd’hui sur la distribution en France et dans 50 pays dans le monde.

E

n tournée de développement commercial en Afrique équatoriale, les équipes de Business Management Africa ont rencontré Monsieur Christophe BAYET. BTS en automatisme et de mécanique industriel, autodidacte, il a fait de courtes études. L’essentiel de sa vie, il l’a passé en laboratoire. Dans un style direct et très cordial, il nous a livré des informations liées au groupe qu’il dirige et aussi sur les activités qu’ils entendent déployer en Afrique

BUSINESS MANAGEMENT AFRICA : Qui est DiaSys ? CHRISTOPHE BAYET : DiaSys est une société spécialisée dans la Biochimie depuis 25 ans ; c’est un acteur du diagnostique « in vitro », une société qui est innovatrice dans le domaine de la biochimie, première société au monde à avoir mis sur pied des techniques liquides et prêt à l’emploi une vraie performance. Présent dans tout le monde entier (200 Pays), 25 ans après, pourquoi décidezvous de poser bagage en zone CEMAC, particulièrement au Cameroun ? C. B.: L’histoire de DiaSys et du continent africain peut se lire en deux étapes : ● DiaSys a décidé de s’attaquer à ce marché

africain avec un interlocuteur, donc un Area Business Director (Directeur Régional Export) anglophone. Grâce à cette personne, un certain nombre de pays d’Afrique ont commencé à essayer, à adopter le produit DiaSys. Les pays comme le Kenya, la Tanzanie, l’Egypte ont adopté DiaSys. Il n’avait peut être pas compris que pour un certains nombre de pays qui étaient beaucoup plus francophone, il fallait un interlocuteur français.

● Depuis 2007, DiaSys entame une pénétration

en Afrique francophone parce qu’on a compris

Management 22 Business Mars 2016

AFRICA

DiaSys cherche un partenariat commercial. Aujourd’hui, DiaSys reste une société familiale à taille humaine.

que le dialogue, la communication avec les différents partenaires, et au delà, des clients directement est très important. Pouvoir se déplacer dans un laboratoire et dans un hôpital et avoir un discours avec une personne de chez DiaSys, ça c’est constructif ; Ce qu’un anglophone n’aurait pas pu faire. Que représente le marché Camerounais pour DiaSys ? C. B.: Le Cameroun est le pays le plus important de la CEMAC (Communauté Economique et monétaire d’Afrique Centrale), c’est celui qui compte le plus d’habitants, géographiquement c’est un pays bien placé sur cette région. Et notre intention est de couvrir non seulement le Cameroun mais la CEMAC avec si possible un seul partenaire qui pourra répondre aux attentes de cette région en particulier. Quelles sont les stratégies que vous allez mettre en place pour essayer de mieux vous implanter sur le marché camerounais ? C. B.: DiaSys ne s’attaquera pas à ses concurrents sur les produits basiques. DiaSys va tout de suite mettre en avant des produits qui se démarquent ; par sa qualité, par son côté novateur. C’est en cela qu’on veut convaincre les biologistes Camerounais de partir avec DiaSys. Après s’ils veulent des produits que j’appellerais commun, il n’ y’a pas de soucis. Mais notre angle d’attaque sera surtout des produits différenciant. Est-ce une délocalisation ou simplement un partenariat commercial ? C. B.: DiaSys cherche un partenariat commercial. Aujourd’hui, DiaSys reste une société familiale à taille humaine. Je vous rappelle seulement que DiaSys Allemagne est une société de 250 personnes et qu’aujourd’hui, établir des filiales dans tous les pays du globe c’est impossible. Pour


In’entreprise

Christophe BAYET

«Autodidacte...», CEO DiaSys Distribution France

Bienvenue Chez DiaSys Diagnostic Systems

Automate de Biochimie Sur paillasse et entièrement automatisé

Business Management 23 Mars 2016 AFRICA


Entretien autant, Diasys l’a fait dans certains pays stratégiques. Pour ce qui est de l’Afrique aujourd’hui, on considère que avoir des distributeurs de qualité et suivis par DiaSys, épaulés et accompagnés, font tout à fait l’affaire pour nous représenter. Quelles démarches stratégiques de pénétration pour ce marché ? C. B.: La stratégie qui va être mise en place sera discutée entre notre partenaire commerciale et Diasys. Cependant, l’orientation de la stratégie va être de former des commerciaux et des techniciens de maintenance, capables de discuter au même niveau qu’un biologiste sans pour autant être biologiste. A partir du moment où, on peut avoir un discours d’égal à égal, bien que n’ayant pas le même niveau d’étude pour aller très loin, on apporte une image positive vis-à-vis de l’interlocuteur qu’on a en face qui est le biologiste. Il a l’impression d’avoir affaire à un professionnel. Voilà ce que l’on veut développer dans un premier temps. Par la suite, mettre en place un marketing qui soit en adéquation avec justement ces personnes qui iront sur le terrain pour faire la promotion de nos produits. Spécialisé dans le développement et la production de systèmes de diagnostics de haute qualité, vous avez mis le cap sur la certification ISO 13485 comme valeur ajouté à vos produits, pourquoi? C. B.: Je suis obligé de vous dire que ce n’est pas la meilleure des certifications qui existent, mais, c’est une certification qui est spécifique à notre domaine d’activité qui est le diagnostique « in vitro ». Si nous prenons par exemple une norme qui est générale c’est-à-dire ISO 9001, elle peut quasiment être acquise par n’importe quel type de société quelque soit son domaine d’activité. L’ISO 13485, pour une société qui aujourd’hui vend des voitures ne pourra pas l’obtenir, n’aura aucun intérêt à obtenir cet ISO, contrairement à nous qui sommes dans ce métier qui est le diagnostique « in vitro », qui est donc la norme, la certification de référence pour une

société comme la notre. 50 Pays sous votre responsabilité, CEO de DiaSys Distribution France, quel est votre politique managériale ? C. B.: Alors, il faut voir les choses différemment. 120 pays dans le monde est le nombre de pays dans les quels, DiaSys est présent directement ou indirectement. Le monde ne compte pas 120 pays mais 200 et ce monde qui contient 200 pays, nous sommes quatre à se le partager ce qui fait 50 pays chacun. Moi, j’en ai 50 et j’ai trois de mes collègues qui couvrent une autre zone géographique que la mienne, ils couvrent également 50 pays. Pour couvrir 50 pays, il faut du temps, de la disponibilité, mais il faut aussi faire des choix. Et ne croyez pas que dans les 50 pays que je couvre, il y’a certains parmi eux où je n’ai jamais voyagé. Il faut savoir mettre certaines priorités en avant. Je crois qu’il faut aimer son métier, il faut aimer ce qu’on fait. Moi je me dis tous les jours que les produits que je vends permettent au final de donner un résultat et ce résultat, ma seule satisfaction est qu’il puisse être juste et s’il est juste mais malheureusement dramatique pour un patient, que ça puisse le sauver si on doit aller jusque là. Mais notre priorité à tous c’est le patient. Parlez nous de votre rencontre avec DiaSys ? C. B.: Vous savez, la vie est faite de circonstance, parfois de chance, d’opportunisme. Et un viel ami allemand un jour m’a dit : « Tu sais Christophe ! Il y’a une société qui aimerait bien s’implanter en France ! Cette société c’est DiaSys ». C’était en 1998, j’ai adhéré à sa proposition, j’ai fait tout le nécessaire avec un ami qui lui-même avait été contacté avant moi car on connaissait tous cette même personne. Et en 1998, on a fait une étude de marché et on a tout lâché pour créer DiaSys France en 1999. Et vous voyez 17ans après, je suis toujours là ! Mr Christophe Bayet, BMA vous remercie. C. B.: C’est moi qui vous remercie. !!!

StarDust MC15, Un Concept Unique au monde !!! Volumes de travail Echantillon 5 - 100 µl Réactif 400 - 600 µl Management 24 Business Mars 2016

AFRICA



Management #Génération Androide, une attitude qui bouscule les habitudes managériales

Ils sont née à l’ère du tout numérique, aux USA on les à baptisé, « les digital native », en France on parle de la « génération Y » au Cameroun c’est la « génération androïde ». Âgés aujourd’hui d’au plus 39 ans, ces enfants du millénaire « Millenials » vont vite et comprennent vite, Une nouvelle culture qui va certainement bousculer les codes traditionnels de l’entreprise Par Landry PANY

Les jeunes, ils adorent ça !

O

ui, ils « adorent » ça ! Ils aiment défier l’autorité mais ne sont pas pour autant partisans de la violence, pour eux le nombre de Like, de Partage et de Vue sur Internet est tout aussi important qu’une manifestation

Management 26 Business Mars 2016

AFRICA

dans la rue, ils « kiffe grave » quand les déboires des « peoples » se retrouvent sur les réseaux sociaux, voila pour eux une occasion d’équilibrer la balance sociale. Mais ce qui les rend vraiment dingue, c’est de savoir qu’ils peuvent « contrôler le monde » en restant juste derrière leur machine. L’avènement de la télévision dans les années 26 a vu naitre les baby-boomers. Dés

1977, une nouvelle révolution technologique avec en tête de file Internet, qui dévient très rapidement un outil essentiel du développement tant cognitif que social des jeunes. Il jette les bases d’un nouveau monde dans lequel on consacre 80% de son temps à l’utilisation des différents outils High Tech ceci de manière naturelle et spontanée. On a l’impression


Management La notoriété de votre marque doit se nourrir du digital et des social media afin d’exercer une influence directe sur ces nouveaux consommateurs que les fils des babyboomers « Échos Boomers » sont nés avec un Smartphone greffé dans la main. Cette nouvelle génération a créée une nouvelle norme l’immédiateté. L’instantanéité du numérique dans lequel ils sont immergés les a rendus impatients, ils n’ont besoins que d’un clic pour accéder à tout type d’informations, pour échanger et collaborer sur un sujet qui, comme ils le disent fait le « buzz » Ce nouveau public est donc très diversifié, il est à plusieurs endroits au même moment, il est nomade et sédentaire à la fois, son attitude, son aspiration et son comportement sont individuel et en même temps collectif. Son quotidien n’est pas statique et son épanouissement personnel est au centre de toutes ses priorités. Pour lui, la maitrise des TIC est un moyen sûr pour se démarquer et une solution efficace pour se vendre dans une société où les crises et le chômage font la loi. Quasiment devenus des mercenaires du travail, ces ultras connectées et mordues de nouvelles technologies, sont désormais du fait de leurs postures, des consommateurs de

demain et les influenceurs d’aujourd’hui. Ce sont les privilégiés des marques.

Une cible autrement Un phénomène prend de l’ampleur actuellement dans nos sociétés africaine, c’est le concept des mobilisations éclaires (apéro street, freaki Friday et autres …). Ces rassemblements instantanés d’individus dans un lieu public pour des actions « choc » prend sa source sur Internet et réussi à mobiliser des jeunes venus de tout horizon qui n’ont qu’un seul lien en commun, l’appartenance à un groupe ou à une communauté dans les réseaux sociaux. Ces espaces virtuel dans lesquels ils s’expriment librement sans

Impatients, exigeants et capricieux, ces jeunes sont la cible préférée des marques, même s’ils leur donnent du fil à retordre.

discrimination aucune, se sentent solidaires les uns des autres et en « sécurité » sont en pleine bourre. Toutes ces valeurs fortes sont pour eux, des raisons majeures pour adhérer à un concept ; mieux encore à un produit. Le plus important pour cette génération n’est pas l’avoir, mais l’être ! Ce qui va certainement rendre obsolète toutes actions marketing qui ne mettra pas en avant les valeurs et les besoins de ces nouveaux adultes. Pour séduire cette nouvelle cible, il faut actionner des leviers autres que les têtes de gondoles. Il faudra mettre en avant l’émotion, surfez sur la vague de la proximité en privilégiant le « J’aime » de Facebook qui est pour elle un acte d’adhésion. La notoriété de votre marque doit se nourrir du digital et des social media afin d’exercer une influence directe sur ces nouveaux consommateurs Internet a modifié en profondeur le comportement de ces enfants du millénaire donc 83% dorment avec leur téléphone portable toujours connecté et au chevet du lit. Le moindre effet sonore ou lumineux est un « événement », une occasion de recommencer, car il faut tenir

la cadence, il faut créer du contenu pour nourrir le désir de dialogue et tenter d’accroitre les réactions intempestives. Ces jeunes sont des passionnés, des prescripteurs en puissance, ils ne sont plus de simple consommateurs mais des « consomm’acteurs » qui ont désormais crée un nouveau parcours d’achat. Ces consommateurs de demain sont des « experts » qui savent parfaitement décrypter les messages marketing et publicitaires, ils veulent pouvoir analyser le produit, le faire venir à eux, car pour les faire sortir de chez eux et de derrière leur écran, il faut une vraie bonne raison. Impatients, exigeants et capricieux, ces jeunes sont la cible préférée des marques, même s’ils leur donnent du fil à retordre. Cette jeunesse est proactive dans sa démarche de recherche d’informations ce qui doit pousser les marques à être honnêtes et à délivrer un message cohérent, si ils souhaitent gagner le «respect» d’une cible réputée pour être particulièrement difficile. Séduire cette tranche d’âge, c’est renouveler sa base d’acheteurs en s’inscrivant dans une dynamique de croissance. Mais ce segment démographique est tout à fait unique de par ses habitudes de consommation face au digital. Cette génération Y a tendance à vivre depuis chez elle, et ne décide rien sans avoir eu l’approbation de ses amis sur les réseaux sociaux. Elle recherche une offre personnalisée, une attention particulière. Les marques pour espérer la séduire doivent leur fournir une expertise et des repères pour avancer, en devenant une marque tuteur. Pour y

Business Management 27 Mars 2016 AFRICA


Management rir une connaissance pointue sur un seul domaine. Le manager se positionne donc ici comme un mentor, un coach qui sait justifier ses choix et ses contraintes au lieu d’imposer des solutions.

On a envie de dire que ces jeunes sont allergiques à l’autorité, oh ! Que non, C’est juste qu’ils n’aiment pas un certain type de management (le directif). parvenir toute l’équipe doit s’y mettre

Des collaborateurs anticonformistes Développer au mieux le potentiel que représente la génération Y au profit de l’entreprise est gage de réussite pour toute organisation. Un travailleur de qualité, mais qui le fait de manière différente, c’est-à-dire sans compromettre son épanouissement personnel, car si ces jeunes sont prêts à faire de la veille sectorielle pendant le week-end ou à finir un dossier chez eux le soir, ils souhaitent aussi naviguer sur Facebook au bureau. Parfois, entre deux idées, Ils ont besoin d’espace-temps, de micro-pauses pour répondre à leurs emails, faire des achats en ligne ou encore tchatcher sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle cohorte d’employés aiment traiter de plusieurs sujets en simultané, à l’aide de plusieurs supports, passant ainsi en un clic du travail aux loisirs et viceversa. Parfois mieux former que naguère, ces patrons de demain rêvent d’un travail flexible et créatif. Ils n’ont pas leurs niveaux de salaire pour première revendication, mais par contre ils veulent à tout prix comprendre leurs utilités et leur rôle au sein de

Management 28 Business Mars 2016

AFRICA

l’entreprise afin de participer au développement de l’organisation dont ils sont devenus membre. C’est donc clair, pour ces managers en devenir, le plaisir se trouve dans l’action, dans l’enrichissement de leur fonction, de leurs connaissances et compétences. Ils n’attendent pas de leurs responsables une notice mais plutôt des objectifs qu’ils doivent atteindre avec l’aide d’un supérieur utilisé comme personne ressource. Ils veulent une autonomie allant jusqu’aux heures d’arrivées et celles de départ, peu importe ! Ce qui prime est le travail finalisé. Ceci afin que l’importance qu’ils accordent à l’équilibre vie privée /

vie professionnelle n’en pâtisse pas. On a envie de dire que ces jeunes sont allergiques à l’autorité, oh ! Que non, C’est juste qu’ils n’aiment pas un certain type de management (le directif). Ils militent pour un management participatif parce que toutes les idées doivent être étudiées dans les moindres détails. A leurs yeux, on ne valorise que le manager en qui on estime avoir toute confiance, celui capable de leurs donner un conseil constructif, de les stimuler et les « élever » en leurs apprenant sans cesse de nouvelles choses de façon transversale pour qu’ils puissent se former à différents métiers plutôt que d’acqué-

Entres départ à la retraite et adaptation aux évolutions technologiques, les entreprises vont devoir faire une place plus grande à ces jeunes qui de toutes manières vont finir par s’imposer sur un marché de l’emploi de plus en plus compétitif où ils se sont adaptés en devenant les stratèges de leur vie professionnelle. Les gestionnaires ont intérêt à mieux les comprendre, à repenser et à réinventer leur management au quotidien sinon ces habitués du zapping, vont migrer à chaque fois vers les firmes qui leur proposeront un plan de carrière ou plus encore, un simple renforcement de leurs compétences. Apprendre, apprendre, toujours apprendre voilà à quoi se résume la présence d’une « génération androïde ».


Management


Management Kmer start- up hub,

un programme qui veut incuber la révolution numérique au cameroun.

Alors que la révolution numérique est en marche dans de nombreux pays du Sud, une jeune association de geek s’est engouffrée sur la voie de l’incubation. Et ses résultats commencent à défrayer la chronique ? Par Thibaut MBAZELE

L’économie numérique…voilà une expression que l’on entendra sans doute encore pour longtemps en Afrique. Avec l’insolente réussite des stars de la Silicon Valley notamment facebook, google, uber, whatsapps, la nouvelle économie est entrée dans sa phase active de mondialisation. Du Maghreb à l’Afrique du Sud, aucun jeune entrepreneur n’est épargné. Cela se mesure par l’arrivée sur le marché de nouvelles solutions, de nouveaux services pour dit-on faciliter la vie des populations. Tous les secteurs y sont ainsi sous la botte de ces nouveaux « maîtres des temps ». Au Cameroun, de jeunes programmeurs, se sont mis en route pour changer le cours de l’histoire afin de parvenir peut être à ce que la prochaine star du web soit Camerounaise.

Kmer Start-up une dynamique, une révolution numérique…

D

es barrières stratégiques à l’intelligence fertile de la « génération consciente » africaine, a vue naitre au Cameroun des acteurs économique d’un type nouveau : les incubateurs de Start-up. KMER STARTUP HUB est par excellence, l’incubateur qui accompagne la révolution

Management 30 Business Mars 2016

AFRICA

numérique au Cameroun. Porté par ANG (Association Nouvelle Génération) qui depuis plus de dix ans œuvre pour l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes Camerounais dynamiques, solidaires, conscients des enjeux de la mondialisation et surtout qui créent de la richesse par l’entreprenariat. Sa mission première est de Détecter, sélectionner, en-

cadrer et sécuriser les projets de création de start-up innovantes au Cameroun. Cette mission s’implémente par une stratégie d’actions concrètes visant à accompagner le développement de l’écosystème de la nouvelle économie au Cameroun (le e-commerce, les start-up innovantes), à Organiser des évènements dédiés à la formation et à la vulga-

risation des start-up Camerounaises, à Développer des programmes novateurs d’incubations dédiés aux start-up Camerounaises et à Favoriser la coopération et l’échange d’expérience avec les incubateurs du reste du monde.


Management La réussite au bout de l’effort Le groupement patronal camerounais (ECAM) des PME/PMI avait lancé au mois de Novembre 2015, le Concours GRAND PRIX DE L’INNOVATION – PMEXCHANGE-3éme édition. Ce concours s’adressait aux porteurs de projets innovants dans tous les domaines ayant au moins 16 ans. Face à ce challenge, Kmer Startup hub a su mettre en exergue son « know how » et son « know how to manage » au profit de la fine fleure entrepreneuriale camerounaise. Encadrée, 25 Start up ont été sélectionnés suivant un al-

gorithme d’incubation propre à la vision d’ECam. Par les outils et technologie innovante, comme la retransmission en live streaming via le site web d’ECAM de la soirée de l’innovation, et également la forte mobilisation de la diaspora à cet événement par une communication digitale sans pareille. Cette maitrise de la communication digitale et la mise en avant de ces jeunes start-up leur a permis de mieux se vendre en toute sécurité tant sur le plan national qu’internationale. Les retombés de cette première expérience

du genre sont légions à la fois pour les start-up et pour le patronat qui pour la première fois s’est retrouver face au talent brute de la « génération consciente » camerounaise. Et la contradiction ne viendrait surement pas de la lauréate du dit concours qui, de nos jours est sous le ciel du pays de l’oncle Sam. Comme qui dirait, « la valeur n’attend point le nombre d’année ». Par ailleurs, ANG au travers du programme KMER START UP a déjà accélérer quelques stars du numérique notamment kwiizi, qui est une plateforme

qui développe un service de bibliothèque numérique avec accès illimité sans internet et messagerie instantanée. Elle leur a accompagné dans l’organisation d’un crowfunding qui a permis de lever la somme de 3700€. L’autre jeune pouce est afrik moovies qui est développé par un jeune de 17 ans et qui donne un accès illimité aux films et comédies Africaines. Plusieurs projets ont aussi bénéficié de cet incubateur qui s’impose déjà au Cameroun comme le boosteur de cette nouvelle économie.

Thibaut MAZELE Business Developemnt Executive Business Management Africa

Business Management 31 Mars 2016 AFRICA


Management Internautes :

sur facebook

Faites attention a vos publications

L’usage des réseaux sociaux doit faire l’objet d’une stratégie bien balisée Par Georgette Lévèque

Pensé et développé par ses fondateurs pour faciliter les retrouvailles entre amis, communautés et autres, le poids social, politique et économique de ce réseau est devenu immense. Il donne même à croire qu’il n’existe pas de règles, que tout est permis, que ce nouveau monde virtuel est sans foi ni loi. Bien que la hantise autant des Etats que des individus soit la cybercriminalité, les internautes dans leur pseudo liberté offrent parfois des éléments qui les asservissent.

Avant de s’interroger sur l’existence des balises dans ce réseau social, demandons-nous d’abord les raisons des stéréotypes « du tout est permis » Un seul clic, et juste quelques minutes pour créer un compte facebook et quelques secondes pour y poster un message, une photo, une vidéo et être perçu en mondovision. Derrière son ordinateur, son téléphone, sa tablette et autres terminaux, on se sent investi d’une liberté absolue, divertissante ou non, instructive ou pas. Mais facebook a ses codes qu’il vaut connaître et savoir décoder. La facilité d’usage et l’ergonomie du célèbre réseau social ne sont pas sans risques pour les internautes.

Management 32 Business Mars 2016

AFRICA

Georgette Lévèque Directrice Marketing et commerciale URBAN TV AFRICA


Management Chacun des posts, « mur », pages professionnelles sponsorisées, pages officielles et profil privé, devrait être le reflet d’une stratégie bien pensée, bien encadrée Quelques indications en vue de respecter les règles du jeu

Profiling

nérale, les précautions en matière de confidentialité peuvent également prémunir des risques de poursuites judiciaires

Il est crucial de bien faire le distinguo entre une page, un un profil, un groupe, et les différents comptes à administrer. Parce que le choix et le flux d’informations à diffuser diffère d’un cas à l’autre selon que l’on s’adresse à une cible commerciale, communautaire ou familiale.

Confidentialités et sanctions Selon la nature de vos posts, il est fortement conseillé de paramétrer les options de votre compte. La consultation de vos posts, vidéos, textes, murs ou listes d’amis devrait être choisie selon la cible que vous voulez atteindre, si elle est publique, sachez que tout le monde y a accès ; si elle restreinte à votre liste d’amis, elle leur est destinée mais pourrait faire l’objet de partage et être vu par tous. De manière gé-

Il convient d’être vigilant afin d’éviter des maladresses préjudiciables.

En tant qu’administrateur de notre page ou d’un compte professionnel, il est important de veuillez à chaque publication, à chaque commentaire, à chaque « TAG ou identification ». Justement lorsqu’on est identifié par une tierce cela peut nuire à notre image, d’où l’importance de paramétrer l’identification par un tierce

Poursuites pénales A l’heure des menaces de Daech et des restrictions qui y sont faites tout étant relayées dans le monde entier, de l’affaire AURIER, des crises migratoires, on se demande si toutes les dérives sont permises ou comment s’en protéger lorsqu’on est victime? Chacun d’entre nous passe en moyenne quatre heures par jour devant son ordinateur, et une heure sur notre mobile (WE ARE So-

Business Management 33 Mars 2016 AFRICA


Management cial, 2014), il existe de centaines depuis mars 2011 d’infractions dont nous sommes parfois victimes et dont nous igno- ● Cas d’insultes : Condamné par rons la portée. plusieurs jurisprudences, un message, un post, un commentaire à ● « L’usurpation d’identité » diffé- caractère diffamatoire ou injurieux rente de la « fausse identité », renconstitue la preuve matérielle du voi à la captation de l’identité d’un délit. tiers par autrui opposé à la création d’une fausse identité. Ce délit est ● Atteinte à la personne : Des incondamné d’après les jurispruden- ternautes négligeant ont déjà été ces en France par l’article 226-4-1 sanctionnés pénalement du fait des du code pénal de la loi « Loppsi2 » données publiées sur facebook. Un

utilisateur a ainsi fait l’objet d’une condamnation pour avoir insulté les gendarmes sur son « mur ». Le tribunal de BREST par un jugement en date du 1er Octobre 2010, l’a condamné à 3mois de prison et à 1200€ d’amende pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. Le profil de l’internaute était public et n’importe qui y compris les forces de polices pouvaient y avoir accès.

Piratage et vol de donnees L’un des principaux risques liés à l’utilisation de Facebook réside également dans le piratage de compte et le vol de données. La méthode la plus répandue est celle dite de « phishing ». Elle consiste à inciter l’utilisateur à cliquer sur un lien le renvoyant vers une fausse page de connexion à facebook, l’internaute fournissant alors consciemment ses identifiants à un pirate. Le message sur lequel figure le lien cliquable peut parfois provenir d’un ami ayant lui-même subi le piratage de son compte. Le pirate pourra alors avoir accès à vos données personnelles. Il convient donc là aussi d’être vigilant quand vous recevez un message.

Procédure en cas de piratage ● Supprimer son compte, récupérer ses données et

signaler comme étant un compte piraté ● Assurez-vous que vous avez nettoyé votre ordinateur de tout virus ● Faire une analyse complète avec un antivirus gratuit AVAST, ANTIVIR, AVG, anti-logiciels, un utilitaire de nettoyage (Ccleaner) ● Ayez un pare-feu en état de marche. Lorsque c’est fait, connectez-vous à votre adresse e-mail et changez votre mot de passe. Dans le cas où l’adresse email que vous avez donné à FACEBOOK a été supprimé lors du piratage du compte ou n’est plus utilisable, faut renseigner un formulaire un peu plus long pour que facebook traite votre demande. Ainsi, facebook est un outil indéniable de socialisation et de rapprochement des individus, mais ne nous garanti point un abri autant professionnels que privée.

Management 34 Business Mars 2016

AFRICA



Management Abidjan :

« l’enjaillometre » trompeur des signaux de developpement de la côte d’ivoire

De nombreuses voies s’élèvent dans le monde et en Afrique pour parler du « miracle » économique ivoirien après plus d’une décennie d’instabilité. Une chronique pour mieux apprécier la situation et se faire son idée.

C’est l’histoire de la confrontation entre ce qui est essentiel et ce qui reste superficiel dans l’appréciation que l’on peut faire aujourd’hui du développement de la Côte d’Ivoire. Comme un fond trahissant la tromperie de la forme ou comme la partie immergée de l’iceberg qui révèle l’insignifiance de la partie émergée, des informations et expériences ont affiné ma lecture de ce fascinant pays. Et c’est finalement un fait assez anodin qui m’a motivé à partager ce point de vue sur les faux signaux de développement au niveau national que peut renvoyer la marque Abidjan.

Le mythe d’Abidjan

D

ans un forum whatsapp restreint à quelques amis très proches, l’un de nous partage des photos et une note vocale par lesquelles une amie à lui, résidante à Douala, et en voyage pour un très court séjour à Abidjan lui livre ses impressions. Les photos montrent une enseigne de la célèbre marque internationale de fastfood BURGER KING, enseigne récemment aménagée dans le cadet des centres commerciaux d’envergure de la ville, inauguré en décembre 2015 par le Président de la République. Dans la note vocale, on écoute entre autre son auteure parler d’Abidjan à notre ami dans les termes suivants : « Ici il y a beaucoup de choses, même les sorties. Je vais en boîte

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AFRICA

tout à l’heure »… « J’étais là l’année dernière et ce n’était pas du tout comme ça. En un an je vois tellement de changements. Carrefour a ouvert. Et ce n’est pas que Carrefour. C’est toute une halle commerçante avec La Brioche Dorée, Burger King, avec L’Occitane, avec pleines de boutiques de marques. Et c’est rempli. Les gens y vont. Il y a les escalators, Il y a le parking comme à Paname »… « L’Afrique ici c’est une autre Afrique, très développée »… « C’est très cosmopolite ». Commençant alors à échanger nos avis concernant les impressions exprimées par la dame, j’ai posé la question suivante à mes amis : « Est-ce parce que KFC ou McDonald’s ouvrira demain une enseigne au Cameroun que nous estimerons que notre pays se développe ?

» En réalité en écoutant cette note vocale, j’avais l’impression de m’écouter parler dans les semaines qui ont suivi mon arrivée à Abidjan en novembre 2014. De la même façon ça m’a rappelé toutes les autres fois ces derniers mois où j’ai écouté et lu des avis exprimés dans le même sens que cette dame concernant le niveau de développement actuel de la Côte d’Ivoire. Ces derniers ont tous une chose en commun : Ils apprécient le niveau de développement du pays sur la base de ce que j’ai donc baptisé « l’enjaillomètre ». Je définis « l’enjaillomètre » comme une mesure de développement d’un pays ou d’une ville fondée sur des expériences de consommation, de divertissement et de rencontres. Et vu sous cet angle, s’il y a bien une ville en Afrique fran-


Management cophone subsaharienne qui peut pousser la mesure de votre « enjaillomètre » vers son maximum, c’est Abidjan, surtout l’Abidjan actuel, libéré des crispations des années de crises. En effet, Il est clair qu’atterrir dans un aéroport qui n’est pas international que de nom, emprunter des autoroutes en pleine ville, apercevoir d’un coup d’œil 3 ponts reliant le nord et le sud de la capitale économique sous les reflets ensoleillés de la lagune Ebrié, se laisser aller aux envoûtants virages d’un échangeur à 3 niveaux, aller faire son shopping et accéder à une multitude de marques au

même titre que des habitants de Paris, puis aller boire des cocktails dans des lounge aussi tendance qu’à New-York, et finir par se trémousser dans un nightclub ou Kim Kardashian « herself » a posé son popotin à je ne sais combien de millions de dollars, toutes ces expériences ont le pouvoir de valider à vos yeux un haut niveau de développement. La question que je pose c’est de savoir quels sont les vrais signaux positifs dont il faut tenir compte aujourd’hui pour apprécier le niveau de développement de la Côte D’Ivoire ? Nous limiterons nous à la puissance de « l’enjaillomètre » d’Abidjan ? Nous limiterons nous à

de forts taux de croissance du PIB, à de nouveaux kilomètres de bitume et à un accroissement des investissements dans le pays ? La Côte d’Ivoire actuelle est un autre exemple idéal pour continuer de se demander ce que beaucoup d’autres ont fait avant moi : les bonnes performances mesurées par des agrégats macroéconomiques tels que le Produit Intérieur Brut entrainentelles systématiquement un développement par une amélioration concrète des conditions de vie d’une majorité significative de la population ?

La vraie place des choses Il y a plusieurs semaines, en rédigeant un business plan pour une activité à déployer en Côte d’Ivoire, j’ai accédé via le site internet de l’Institut National de la Statistique à l’Enquête sur le Niveau de Vie des ménages (ENV 2015). Publiée en juillet 2015, cette dernière porte sur des données collectées en février et mars 2015. Cette enquête chiffre à 46,3 % le taux de pauvreté national sur une population totale estimée à 23 110 501 habitants à la période de collecte des données. Est pauvre en Côte d’Ivoire tout individu dépensant moins de 737 F CFA/jour, soit moins de 269 075 F CFA/an. Ce taux de pauvreté national était chiffré à 48,9 % en 2008, soit 7 ans plus tôt. Le taux de pauvreté en milieu urbain est de 35,9 %, la ville d’Abidjan étant celle qui y contribue le plus en abritant 9,3 % des pauvres du pays. Ainsi, il y aurait 995 115 habitants pauvres dans cette ville qui en compte 4 395 243 selon les chiffres officiels du dernier recensement général de 2014. D’ailleurs, en continuant de s’intéresser à la mesure de la pauvreté, on

● Population totale :

23 110 501 habitants ● Taux de pauvreté national : 46,3 % ● Dépense journalier / jour / personne : 737

F CFA

● Taux de pauvreté

en milieu urbain : 35,9 %

constate que cette dernière connaît une accentuation en milieu urbain passant de 24,5% en 2002, 29,5% en 2008 et 35,9 % en 2015. Au-delà des données sur la pauvreté, quelque part dans la pléthore de chiffres détaillés que contient ce rapport de 91 pages, certains mesurent l’accessibilité aux infrastructures de base (éducation, santé), les dépenses des ménages, la vulnérabili-

té et l’insécurité alimentaire ou encore la situation de l’emploi. On y constate par exemple que « L’emploi est essentiellement informel en Côte d’Ivoire ». L’enquête révèle en effet que le secteur informel représente 91,8% des emplois dans le pays, et que 6 emplois sur 10 dans ce secteur informel sont occupés par des personnes n’ayant aucun niveau d’instruction. Par ailleurs, quand on parcoure les données sur

Business Management 37 Mars 2016 AFRICA


Management l’état de santé de la population, elles font constater que seulement 0,9 % de la population bénéficie d’une couverture maladie, que 42,1 % des individus ayant été dans un état maladif au cours des 4 dernières semaines précédant la collecte des données n’ont pas consulté de personnel de santé. Les deux raisons principales évoquées par ces derniers sont le coût de la consultation et l’éloignement par rapport aux centres de santé. Et quand est-il donc de la classe moyenne ? La fameuse et désormais si convoitée dans toute l’Afrique, mais dont je n’ai toujours pas eu la chance d’accéder à une typologie précise. La même Enquête sur le Niveau de Vie des ménages en Côte d’Ivoire en donne peut-être un aperçu très large si l’on s’aventure à faire un cumul des employés des administrations publiques et parapubliques, des employés des entreprises privées formelles et des employés des organisations internationales. Le chiffre total se porte 613 944. Même en gardant à l’esprit qu’on retrouve évidemment dans la classe moyenne des individus opérant dans le secteur informel, ainsi que des individus qui ne sont répertoriés dans aucune des 3 catégories citées plus haut, on peut tout de même très difficilement estimer la classe moyenne et moyenne supérieure à plus d’un million d’habitants. En vérité distinguer les vrais et faux signaux positifs de développement reste très polémique. Et je puis vous rassurer que cet article n’atténuera pas la polémique. Mais pour aborder les choses le plus simplement pos-

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AFRICA

sible, je me suis appuyé sur la structure des dépenses des ménages en Côte d’Ivoire. Voici dans l’ordre d’importance comment les habitants de la Côte d’Ivoire dépensent leur argent, pauvres et non pauvres : Aliment (45,6%) ; Logement (16,1%) ; Transport (11,5%) ; Autres (7,9%) ; Communication (6,6 %) ; Habillement (5,8 %) ; Education (2,9%) ; Santé (2,8%) et Biens durables (0,8%). Ainsi, sans chercher une énième forme de critère intelligent de mesure du développement, je me suis simplement demandé comment font les 46,3 % d’habitants 1 - Aliment (45,6%) 2 - Logement (16,1%) 3 - Transport (11,5%) 4 - Autres (7,9%) 5 - Communication (6,6 %) 6 - Habillement (5,8 %) 7 - Education (2,9%) 8 - Santé (2,8%) 9 - Biens durables (0,8%)

pauvres qui dépensent moins de 269 075 F CFA / an une fois qu’ils se sont alimentés et qu’ils se sont logés, dans un pays où le coût des denrées alimentaires fait grincer des dents, et surtout, dans une ville comme Abidjan qui abrite tout de même 20% de la population, et où le renchérissement dans l’immobilier est juste devenu ridicule. Dans le même sens, comment fait la proportion de la population qui, même si positionnée au-dessus du seuil de pauvreté, soit en reste trop près, soit ne s’en trouve pas suffisamment éloigné pour échapper à la précarité quotidienne ? Mais par-dessus tout je me suis surtout demandé comment tous ces gens se soignent et comment ils s’instruisent pour espérer briser la spirale de la pauvreté qui pour une grande partie se perpétue depuis des générations dans la famille. Toutes ces questions sont en réalité une autre façon de se demander quelles sont les réalisations de l’Etat et règles de fonctionnement mises en place, capables de favoriser un meilleur destin pour une majorité signifi-

cative d’individus, et par conséquent pour toute une nation. Faut-il se contenter des 5 à 10% d’habitants qui donnent justement l’impression trompeuse dans une ville comme Abidjan que les conditions de vie annoncent une émergence prochaine ? Comment la Côte d’Ivoire pourra réellement compter au-delà de l’attraction feutrée d’Abidjan, en abritant une masse critique de sa population exposée à des risques permanents de santé et n’accédant pas à des niveaux d’instruction et de formation aptes à la sortir de la débrouillardise quotidienne. Parce qu’en réalité être émerveillé en traversant un magnifique pont, ou se sentir important en postant une photo de soi sur les réseaux sociaux en train de manger son unique Burger King de l’année peut finalement n’avoir aucune valeur. Car si une fois rentré à la maison vous êtes incapable d’emmener un proche se faire soigner à l’hôpital parce que vous n’avez pas de revenus suffisants, à ce moment vous faites la différence entre les vrais et les faux signaux positifs de développement que vous renvoie votre pays.


Découverte La nuit des génies,

une initiative qui promeut l’excellence chez les ingénieurs

Afin de favoriser les formations reçues dans diverses écoles d’ingénieurs au Cameroun, des étudiants mettent sur pieds un concept qui va révéler des petites de demain Par Veronique KESSE

A

près une première édition qui fut un succès, les initiateurs du concept « Nuit des génies » se sont remis à l’œuvre depuis Novembre 2015 pour la 2ème édition de ce concours événement. Sur 6 mois, ils donnent l’occasion aux jeunes ingénieurs du Cameroun, de présenter et de défendre leurs inventions. Devant un parterre fais d’enseignants, d’experts, de chercheurs, d’hommes d’affaires et de business angels, les compétiteurs s’affrontent sur des éléments identifiés à priori.

Au terme de ce programme, les meilleurs projets et innovations seront encadrés et coachés par l’organisation. Ils recevront également des fonds de la part des partenaires pour donner vie à ces idées. Les initiatives souhaitent en faire non pas un incubateur, mais un révélateur. De nombreux génies échappent au filet conventionnel de la détection, et c’est la science et le développement qui s’en retrouvent alors retardés. Ce concept qui se décline en compétition, s’achève par une grande soirée des awards.

Au-delà de la partie purement technique du concept, elle revêt aussi un pan assez spectaculaire qui attire un nombreux public. La présentation des expériences et des applications des projets déchaine souvent beaucoup d’enthousiasme. Elle est généralement accompagnée par plusieurs entreprises du vin, des cosmétiques et autres secteurs d’électrotechniques. La pertinence et le sérieux avec lequel le projet est mené est un gage des résultats. La révolution économique de ce pays et de l’Afrique se cache certainement derrière de telles initiatives.


Diaspo’act : Les 5 imbéciles,

toujours en tête d’affiche en Europe Le triller cinématographique commis par le label AFC (African Diaspora Cinema) continue de drainer du monde dans les salles et en VOD Par M.E.N.

C

’est l’histoire d’une bande d’amis qui va se déchirer progressivement suite à la méfiance d’une opération ratée. En effet, les cinq amis qui se retrouvent confrontés à une grosse difficulté de sortir d’un lieu où ils viennent de perpétrer un coup de vol. Après une préparation minutieuse ils se retrouvent être le plan à la place du plan. Cinq complices, cinq suspects donc forcement un coupable. Mais qui est donc le coupable? Après une sortie avec paillettes, youyous et tapis rouge dans la mythique salle Bruxelloise du Cinéma Galeries le 27 Septembre 2015, la bande à Thierry Luse et Ceebor-G Chivazz a continué de partager le plaisir et le bonheur avec de nombreux afro-cinéphiles. A Paris le 31 décembre 2015, le film a fait un tabac en parvenant à remplir la très prestigieuse salle du cinéma LINCOLN au 14 rue Lincoln de Paris. Après ces lancements, le film a entamé un périple dans les salles de provinces et dans les autres pays de l’Union. Partout il rencontre un bel accueil et démontre tout simplement que le cinéma afro a de l’avenir. ADC quand a lui continue de s’inscrire comme un acteur important de la culture Africaine en Europe. Outre le cinéma, le label encadre également de nombreux artistes. Sa plateforme de téléchargement ou de visionna-

Management 40 Business Mars 2016

AFRICA

ge des films s’affirme au film du temps comme le porte étendard des acteurs et des films du continent noir. De nombreux best sellers ont ainsi déjà été réalisés par le label à l’exemple de la série OMBRE, COLOC AFRO ou J’AI DU L’OUBLIER. Pour créer le pont entre la diaspora et le continent, les promoteurs du label ADC, ont longuement présenté le film « Les 5 imbéciles » et les autres films sur de nombreux médias africains. Et dès le printemps 2016, de nombreux de leurs réalisations vont entamer le tour du continent pour le bien des cinéphiles du continent.

Ça bouge chez les managers - La FIFA a un nouveau président, Gianni INFANTINO a été élu à la Présidence de La FIFA pour la durée restante du mandat (jusqu’en 2019) par le Congrès extraordinaire de la FIFA réuni le 26 février 2016 à Zurich - Le groupe Canal+ ouvrira sa première salle de cinéma et de spectacles au Cameroun à l’été 2016 «Canalolympia». Issue de l’association des marques Canal+, l’entreprise d’édition et de distribution des chaînes TV, et l’Olympia, du nom de la mythique salle de spectacles parisienne ; c’est ainsi que va s’appeler «la première salle de cinéma et de spectacles qui ouvrira à Yaoundé cet été»

- Patronat gabonais : Jean-Bernard BOUMAH maintenu à la tête des patrons gabonais. La confédération patronale gabonaise via son conseil d’administration maintien Jean-Bernard BOUMAH à la tête de cette institution

- Brice Laccruche ALIHANGA nommé Directeur Général La Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII)le 11 février 2016.



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