sommaire Février 2016 N° 03
04 Editorial 06 Les Buiz de couloirs 07 Leaders - MAGATTE WADE : Milliardaire et femme - ASHISH THAKKAR : Un businessman presque parfait
14 In’entreprise
- OLAM : L’étonnante performance d’un géant de l’agro-industrie - BOLLORE AFRICA LOGISTICS : Leçons d’inclusion réussie
19 Management - INNOVATION : La Startup un gladiateur pour capter de la valeur dans l’industrie automobile - COACHING : Comment gérer un employé plus intelligent que soi ? - MANAGEMENT : Etre éfficace - RH : Cherchez-vous toujours un emploi comme en l’an 2000 Stratégie
28 Tendances - COMMUNITY MANAGEMENT : cheval de troie des marques à l’ère 2.0
29 Chronique écono - Incidence socioculturelle nationale et obstacles à l’adoption des IFRS au Cameroun
31 Mode -Y a t-il de classe sociale dans la mode ?
10
ASHISH THAKKAR, un businessman presque parfai
32 Astuces - La Validation des Acquis de l’expérience (VAE). Tout le monde a-t-il droit à la valorisation de son expérience ?
Business Management 03 Février 2016 MAGAZINE
Édito
Accepter de commencer petit
G
oogle, Facebook, Apple, Tchop & ya Mo, MTN, des marques qui vous évoquent certainement autant de souvenirs que de promesses tenues ou pas. Elles ont toutes un trait commun, ce sont des œuvres humaines, des entreprises qui ont été bâties grâce à l’endurance et au rêve de leurs créateurs et dirigeants. Partis pour l’essentiel de rien, ils ont en quelques années mis sur pieds des
Management 04 Business Février 2016 MAGAZINE
Ils sont partis de rien, partis d’un rêve, d’une observation. Ils ont fait leurs classes et ont gravi des étapes. La société ne les a pas jugés, elle les a accompagnés. Aujourd’hui, nous les célébrons.
mastodontes, des cash machines qui ont changé leur temps. Les multinationales d’aujourd’hui étaient des PME et même des TPE d’hier. Elles se sont données les moyens de réussir, ont identifié leurs domaines d’activités stratégiques et ont surtout su mettre en place des systèmes de gestion efficaces et performants. Dans ce numéro, nous avons fait un flash sur OLAM et le groupe BOLLORE. Ces deux firmes créent des emplois et des richesses. Elles font aussi la controverse dans les nombreux pays où elles sont installées. On les taxe parfois de cultiver le monopole, d’être en collision avec les politiques. Des titres, des revues, des magazines enquêtent à travers le monde sur leurs dérives. Leurs exploits, leurs réalisations sont reléguées au détriment de leur étonnante réussite. Mais se rend t-on seulement compte qu’elles n’ont pas quarante ans chacun ? Et que dire de Magatte WADE ou de Ashish THAKKAR deux dignes fils de l’Afrique qui excellent dans les affaires et sont devenus tous, des personnalités influentes Outre Atlantique. Ils sont partis de rien, partis d’un rêve, d’une observation. Ils ont fait leurs classes et ont gravi des étapes. La société ne les a pas jugés, elle les a accompagnés. Aujourd’hui, nous les célébrons. Tout est donc possible, tout est faisable et aucune limite ne doit s’imposer à qui veut réussir. Il faut tout simplement réapprendre à « Commencer petit ».
Martial EBODE, Directeur de Publication
Business
Business Management 05 Decembre 2015 MAGAZINE
Les buiz de couloirs Générale du Solaire et Arborescence Capital visent 300 MW de solaire au Cameroun
Achille Kadima Mulamba, Directeur Général du média congolais (RD Congo) AfricaNews, ne décolère pas depuis qu’il a constaté que le groupe Euronews utilisait pour sa filiale africaine une marque (Africanews) portant un nom identique à celui de son groupe, dûment protégé
Le Marocain Intelcia,
Le Ministre camerounais de l’Energie, Basile Atangana Kouna, des responsables de la société française Générale du solaire et du fonds d’investissement Arborescence Capital, ont signé le 6 janvier 2015 à Yaoundé, un protocole d’accord portant sur le financement, la construction et l’exploitation de centrales solaires dans les régions de l’Adamaoua, du Nord, de l’Extrême-Nord, du Centre et du Sud-Ouest, pour une puissance globale de 300 MW. La première centrale photovoltaïque de ce programme d’investissements sera construite dans la région de l’Adamaoua, dans le septentrion camerounais, partie du pays dans laquelle le niveau d’insolation est le plus élevé (5,8 kWh/m2/jour
Le 23 janvier 2016, Camair-Co, le transporteur aérien public du Cameroun, a lancé dans le ciel camerounais, notamment entre les villes de Douala et de Yaoundé, les deux aéronefs chinois MA 60 acquis par l’Etat auprès de la société Avic International. A bord de l’un de ces avions, le ministre Camerounais des Transports, Edgard Alain Mebe Ngo’o, et l’ambassadeur de Chine au Cameroun, Wei Wenhua, qui ont ainsi tenu à rassurer les futurs passagers sur la fiabilité de ces aéronefs
spécialisé dans la relation client, s’installera à Douala en mars 2016. Le groupe marocain Intelcia, qui se présente lui-même «comme un acteur majeur des métiers de l’externalisation et fait aujourd’hui partie du top 10 des outsourceurs francophones dans la relation client», ouvrira, au mois de mars 2016 à Douala, la capitale économique du Cameroun, une plateforme de 500 téléconseillers
L’entreprise Nigériane de distribution de films IROKO TV a signé des contrats à hauteur de 19 millions de dollars avec le groupe français Canal+ auquel il s’est associé depuis décembre 2015, afin de se développer sur l’ensemble du continent africain.
La nouvelle taxe sur les communications téléphoniques et l’internet devrait rapporter 10 milliards FCfa au
fisc camerounais en 2016
Total met en production le projet offshore Moho Phase 1b au Congo,
situé en République du Congo, à 75 kilomètres au large de Pointe-Noire Le Fonds West Africa Emerging Markets Growth Fund, géré par une filiale de Phoenix Capital Management, PCM Capital Partners, prend 15% du capital de cette petite institution, qui compte 29 agences
Après le pétrole, le gaz, la société Américaine Kosmos Energy, détentrice depuis 2014 de droits d’exploration d’hydrocarbures au Sénégal, a annoncé le 27 janvier « une importante découverte de gaz » au large de Saint-Louis, sur un gisement offshore à cheval sur la frontière avec la Mauritanie. Les réserves sont estimées à 450 milliards de mètres cubes
Management 06 Business Février 2016 MAGAZINE
Leaders MAGATTE WADE,
Entrepreneuse à succès, elle porte le discours de la nouvelle Afrique Outre-Atlantique
La jeune buisness woman Sénégalo-Américaine qui a fait du Bissap une success-story en Amérique du Nord s’est engagée rétablir l’image et la culture de l’Afrique. Par Caroline Ntone Ntone
prendre la langue et surtout s’intégrer et ingérer les codes et la culture nord-américaine. Très vite, l’ouverture et le culte de l’entreprenariat du modèle économique américains vont l’inspirer.
Au commencement le Bissap…
«
Ma philosophie de vie ? Rester vraie, dire ce que je pense, être ferme dans mes idées, même si ça implique des sacrifices. Il y’a pleins de raccourcis qui s’offriront à vous, mais je ne veux pas détruire ma mission dans la vie à cause d’un raccourci. » Ces propos de Magatte Wade confiés au site Internet Drapomoter.com illustrent la force de caractère et la liberté de la jeune dame.
Née il y a 39 ans au Sénégal, la jeune femme qui a été élevée par sa grand-mère (ses parents ayant émigrés en France pour des raisons professionnelles) a cultivé justice, indépendance et travail. De Dakar à San Francisco, en passant par l’Allemagne, la France, elle s’est forgée une personnalité et une histoire inspirante. Apres des études de gestion en France, elle décide le grand saut vers les Etats-Unis. Elle doit ap-
Fervent défenseur de la France qu’elle aime et admire, Magatte Wade va cependant trouver son envol en Amérique. Aînée d’une famille de quatre enfants, elle va s’installer à San Francisco avec toutes ses ambitions et la détermination dans les entrailles. « J’étais prête à travailler dur, mais je voulais être récompensée en conséquence.» En 2004, elle va donc cofonder avec une amie Adina World Beat Beverages. L’entreprise propose une alternative aux sodas et autres boissons qui influent sur la masse musculaire des consommateurs. Ces boissons traditionnelles faites à base de fleurs d’hibiscus (Bissap – Foléré) vont donc pouvoir se voir proposés aux
bobos. La gamme complétée de thés gourmets sera certifiée par USDA. Produits aimés et appréciés, ils sont vendus dans des chaînes d’épiceries au choix notamment les Whole Foods, Wegmans etc… Le succès sera rapide et en très peu de temps, l’entreprise va parvenir à un chiffre d’affaire d’un peu plus de 5 millions de dollars avec un effectif d’environ une trentaine de personnes. Pour lui donner une reconnaissance, l’entreprise va avoir le soutien d’un parrain d’envergure internationale notamment les fondateurs des jus Odwalla qui sont d’anciens dirigeants de Pepsi’Co. La réussite de ce projet entrepreneurial va permettre à la jeune Africaine de recevoir des distinctions et des actes de reconnaissance notamment par le magazine Forbes qui l’a placé comme l’une des 20 jeunes Africaines d’influence en 2014 et par le Forum économique mondial comme Young Global Leader..
En marche vers une afro-brand respectée Magatte wade ne va pas s’arrêter sur les résultats satisfaisants du Bissap, bien au contraire son combat va devenir davantage idéologique et structurel. Elle va s’attaquer dans un premier temps à réapprendre à la population
Business Management 07 Février 2016 MAGAZINE
Leaders sénégalaise et Africaine à savoir apprécier les valeurs et les produits de leur terroir. Elle va fustiger le fait de penser que tout ce qui vient de l’extérieur est forcément bon. Aussi y consacre-t-elle une grande partie de son énergie à convaincre les populations sur le bien fondé du consommé local « Quand j’allais au Sénégal, je me désolais de voir que les jeunes se détournaient du Bissap. Ils voulaient boire des sodas américains. Alors que la culture des feuilles d’hibiscus fait vraiment partie du mode de vie du Sénégal. La culture du Bissap fait vivre les femmes des villages. Ces cultures permettent de lutter contre l’exode rural.» Elle va donc multiplier les interventions dans les médias et dans des conférences autant en Afrique qu’en occident pour diffuser ses vues. «Bien sûr, en Afrique, il y a toujours l’attrait très fort des marques. Comme ailleurs dans le monde, les jeunes veulent des Nike ou du Coca Cola. L’Africain pense toujours que ce qui est produit ailleurs est meilleur que ce qui vient de chez lui. Alors qu’aux Etats-Unis, il y a des gens heureux de consommer africain. Des Américains qui refusent les produits chinois et se jettent sur ce qui est produit en Afrique. Et ils veulent connaître la culture africaine dans sa globalité. (…) Le plus dur a été de changer la perception qu’ont les américains de l’Afrique. Pour eux, on ne peut créer de business avec l’Afrique que si c’est dans un cadre associatif. Malheureusement, les médias et les ONG favorisent cette image. Le fait que les africains peuvent être capables de travailler et avoir du succès en créant des produits et des services (made in Africa) est presque inenvisageable » C’est donc pour continuer à démentir ces stéréotypes qu’elle va créer la société Tiossan, spécialisée dans les cosméti-
Management 08 Business Février 2016 MAGAZINE
ques et la mode. Comme pour son business de la boisson, elle travaille surtout pour l’international : «Au départ, les produits seront fabriqués et commercialisés aux Etats-Unis. Mais très rapidement, ils seront produits au Sénégal. C’est plus difficile à mettre en place au Sénégal, mais c’est le but» La jeune femme d’affaire nourrit ainsi le rêve de créer et construire une grande marque Africaine qui va rehausser l’image de son continent natal.
Des projets et du cœur Quand vous êtes jeune, focalisez vous sur l’apprentissage: apprenez un maximum et faites vous des contacts. Ensuite, je préfère dire partager quelque chose qui me tient à cœur, plutôt que de dire ‘vendre’. Si vous n’êtes pas capable de vendre vos idées et votre vision, vous devez vous associez à quelqu’un qui pourra le faire pour vous. Savoir s’entourer. Et les femmes, ne compromettez jamais votre intégrité, votre amour propre et votre dignité, dans la vie en
général, mais c’est encore plus vrai dans l’entreprenariat. » Ce discours de Magatte Wade est un appel et un conseil qu’elle porte à la jeunesse africaine entière. Il est temps de mettre les jalons d’une nouvelle classe de jeunes qui osent, elle veut qu’au travers de son exemple, beaucoup s’en inspirent. Dès qu’elle prend la parole, tout le monde redresse la tête et l’écoute. Magatte Wade est une oratrice née. «Récemment on m’a demandé de m’exprimer devant plus 5.000 personnes au Nigeria. Derrière les écrans de télévision, il y avait plus de dix millions de personnes», explique Magatte Wade qui est consciente qu’elle pourrait faire un tabac dans l’arène politique, mais préfère se tenir à distance de ces combats en eaux troubles. Jeune chef d’entreprise, Magatte Wade est l’un de ces nouveaux visages qui captent la lumière. Il est vrai qu’elle a tout pour attirer l’attention. Imprégnée de la culture soufie de la confrérie mouride, elle vibre encore et toujours pour quelques projets : créer au Sénégal une école de la créativité. «Le Sénégal a perdu une grande partie de sa créativité culturelle. Il faut aider les jeunes à retrouver cette créativité. 10% des profits de Tiossano seront consacrés à cette mission. Pourquoi pas une formation au design au Sénégal, comme cela existe aux Etats-Unis?», explique-t-elle encore, avant de se lancer dans l’évocation de l’autre qui est d’aider à créer en Afrique une génération de «global leaders». Son enthousiasme est contagieux. The sky is the limit en version wolof. Elle devient intarissable lorsqu’il s’agit d’évoquer tout ce que l’Afrique peut faire. Tout ce que l’Afrique va faire. L’avenir va sans doute beaucoup nous en révéler.
Leaders AHSISH THAKKAR,
le jeune milliardaire qui s’est fait « mentor » des entrepreneurs africains A peine âgé de 35 ans, le très fortuné homme d’affaires Anglo-Ougandais d’origine Indienne à la tête du conglomérat Mara Group en plus de ses investissements financiers, œuvre depuis 2 ans par sa fondation à la transmission. Par T. Hervé NGONO
Q
L’appel du destin
u’elle est longue l’histoire de ce selfmademen qui dès l’âge de 15 ans a lancé ses deux premières entreprises (Ouganda – Dubaï). Issue
Management 10 Business Février 2016 MAGAZINE
d’une famille commerçante originaire de l’État indien du Gujarat qui a émigré vers l’Ouganda dans les années 1890, Thakkar flaire très vite son appel aux affaires. Alors qu’il a 13 ans, le dernier né d’une famille de trois (il a
deux grandes sœurs) réussit l’exploit de vendre à un ami à son père l’ordinateur qui lui avait été offert quelques temps plutôt avec une plus value de 100$ US. Cet épisode qui peut paraître anecdotique est bel et bien le début de cet investisseur discret et visionnaire. Né en 1981 à Leceister en Angleterre suite à la fuite de sa famille de la dictature d’Idi Amin Dada (Ouganda) en 1972, Ahsish Thaskkar grandi au Rwanda là où sa famille s’est posée jusqu’à l’âge de 13 ans avant que le génocide de 1994 les oblige à tout abandonner et à reprendre tout à zéro. Ils fuient au Burundi, puis arrivent au Kenya avant de se réinstaller en Ouganda avec le statut de réfugié et c’est là que le déclic va avoir lieu. De retour dans la terre qui a vu naître ses parents, il vit mal le regard que les gens posent sur sa famille qui sont obligés de faire du commerce pour s’en sortir. Ils ont tout perdu au Rwanda, et cette situation motive le jeune Thaskkar, dans son idée de réussir. A 15 ans il crée une petite boutique de vente de matériel informatique (spécifiquement les souris, les claviers, les disquettes et quelques consommables) avec l’argent gagné de la vente de son ordinateur et un
prêt de 5000$ de la banque pendant les vacances d’été. Il a promit à ses parents n’en faire qu’une affaire éphémère qui devait prendre fin dès la rentrée scolaire. A la rentrée, voyant les bons résultats il persuade sa famille de le laisser continuer, et son père lui accorde un an, et si au bout de cette période l’affaire n’était pas florissante il devrait regagner les bancs d’école. Boosté par cet échéance et surtout par son flair il décide de se ravitailler directement à Dubaï. Ainsi chaque samedi et dimanche, il se ravitaillait à Dubaï, le lundi déclarait ses impôts et du mardi au vendredi vendait ses produits. Durant 6 mois, le jeune homme va s’imposer ce rythme effréné. Ayant constaté que la voie de Dubaï n’était pas sa propriété et que beaucoup d’africains y allaient, il décide de créer une entreprise à Dubaï pour les aider dans leurs opérations commerciales. A 15 ans à peine, il a réussit le triple parie de monter une affaire florissante, faire du conseil et l’accompagnement aux autres investisseurs et rassurer sa famille qu’il a bel et bien trouvé sa voie. Moins de deux décennies plus tard Ahsish Thaskkar c’est plus de 10,000 salariés dans 21 pays dont 19 Afri-
Leaders cains, c’est des participations dans de nombreux secteurs La banque et la finance, l’immobilier, l’informatique, la fabrication et l’agriculture, son chiffre d’affaire en 2014 était de plus de 100 millions de $ US et la valeur du groupe MARA est de 1,5 milliard $ selon le Financial Times. BIO EXPRESS 1981
Naissance à Leceister en Angleterre suite à la fuite de sa famille de la dictature d’Idi Amin Dada (Ouganda) en 1972. Il grandi au Rwanda là où sa famille s’est posée jusqu’à l’âge de 13 ans avant que le génocide de 1994 les oblige à tout abandonner et se réinstaller en Ouganda.
Dextérité et stratégie, les clés d’une ascension fulgurante Kigali, Goa, New York, Maputo, Johannesburg, Hong Kong, Londres, Sydney puis Kampala voilà le trajet moyen que Thaskkar doit se donner la peine de faire presque tous les mois. Il est un véritable globetrotter qui parcours le monde afin de détecter et de mettre en œuvre ses projets. En à
peine 15 ans, il a construit un conglomérat stable et diversifié qui laisse sans voix de nombreux observateurs. A bientôt 35 ans, celui qui est appelé par certains médias anglosaxons « le plus jeune milliardaire du continent », l’homme d’affaire au 900,000 followers (sur twitter) séduit, attire et intrigue. Un homme d’affaire indien d’Afrique de l’Est va s’exprimer de lui en disant : « C’est un vrai personnage. Il a réussi à se forger une image internationale, dont il sait jouer, ce qui l’aide beaucoup dans ses affaires ». A la suite un financier va dire « il y a encore 5 ans, il ne possédait pas grand-chose. Il a multiplié les projets, mais n’est certainement pas milliardaire ». Ces déclarations démontrent que la vitesse et l’ascension de la réussite de Thaskkar font de
lui une personne à part. Il a réussit à trouver et convaincre des partenaires clés pour ses affaires avec lesquelles il a établit de grandes alliances. Se présentant que quelqu’un honnête, de passionné et de travailleur, il a fait de Mara Group la base arrière africaine pour de nombreuses entreprises internationales et il a prit de grosses part dans les entités ainsi créées. « Je ne suis pas un gestionnaire, présent au jour le jour, confirme Ashish Thakkar. Mon ambition est d’être le partenaire africain des compagnies internationales, à condition que celles-ci aient un impact social, qu’elles changent les règles du jeu dans le secteur où elles opèrent et, idéalement, qu’elles désirent être actives dans plusieurs pays du continent. » Son envol s’est effectué en
A 15 ans il crée une petite boutique de vente de matériel informatique avec 5000$ US de capital, moins de deux décennies plus tard Ahsish Thaskkar c’est plus de 10.000 salariés dans 21 pays dont 19 Africains. En 2014 son chiffre d’affaire était de plus de 100 millions de $ US et la valeur du groupe MARA est de 1,5 milliard $ selon le Financial Times.
Business Management 11 Février 2016 MAGAZINE
Leaders
2010 lorsqu’il a rencontré Ramesh Awtaney, un ancien d’IBM qui s’était fait connaitre pour avoir mis en œuvre un contrat de soustraitance d’un montant de 8 milliards de $ US avec Bharti Airtel. Les deux associés créent Mara Ison, une société de services informatiques. Leader dans son domaine, l’entreprise, emploie aujourd’hui 500 personnes dans une vingtaine de pays africains. Ils vont aussi développés des centres d’appels en Afrique de l’Est notamment Ison BPO, un géant continental avec 7 000 employés. L’Indien Ramesh Awtaney salue les qualités de son associé : « Il est extrêmement bien connecté, il a une vision très fine, très intelligente. Il est toujours là pour ouvrir des portes. » En 2013, son alliance avec le banquier Bob Diamond (Ancien directeur de la Barclays Bank), avec qui il a créé le holding Atlas Mara qui a déjà consacré plus de 500 millions de dollars à des acquisitions de banques en Afrique va le
Management 12 Business Février 2016 MAGAZINE
propulser jusque dans les pages du Financial Times. De même son association avec le conglomérat pakistanais Ghani Group pour la création de l’usine de verre Egi MJG Float Glass au Nigeria démontrer sa force. Partis de petites affaires, il est entrain de construire un véritable empire. Et pour y arriver il peut compter sur une véritable garde rapprochée : son père et son épouse, la journaliste Meera Ashish, à l’origine de la Mara Foundation, mais aussi quelques recrues de choix comme Bradford Gibbs (un ancien de Morgan Stanley), Sriram Yarlagadda (ancien patron Afrique de Warid Telecom), Prashant Manek ou Hetal Shah.
Le Laboratoire d’une Afrique qui réussit En 2014, avec le concours de son épouse, Thakkar lance la fondation Mara. Elle a pour objectif de booster l’entrepreneuriat en Afrique au
travers du mentorat. Depuis 4 ans il y consacre environ 40% de son temps en y développant le mentorat, l’incubation et le capital risque. Il pense qu’un bon entrepreneur doit avoir la passion, la vision et l’éthique. « Vous devez avoir cette passion. Vous devez avoir cette vision. Et la chose la plus importante est que vous devez avoir une morale très élevée. Vous devez être très éthique et transparent. Je pense que tant que ces trois choses s’emboîtent. Passion qui signifie aimer ce que vous faites et vraiment en profiter, impatient de se réveiller le lendemain matin et revenir est vraiment important. Voilà ce qui va vous tenir en haleine. Vision-voir grand et commencer petit est aussi très important. Être très honnête, transparent, ouvert et éthique est également très important. Toujours donner une bonne image dès la première transaction c’est la base. Mon père disait toujours: «Gagnez avec vos partenaires et non de vos partenaires. »
Ce discours a fait de Thakkar une personne très sollicitée. En Juin 2014, il a participé à l’événement «Accelerator mondial», organisée par la Fondation des Nations Unies et le Bureau des Nations Unies pour les partenariats pour discuter de l’entreprenariat dans les objectifs de l’ONU. Il y a travaillé avec plus de 100 entrepreneurs et fonctionnaires de l’ONU, y compris Michael Dell, Barbara Bush et Arianna Huffington. En Août 2014, Thakkar a participé au Sommet États-Unis-Afrique, organisé par la Maison Blanche, aux côtés de l’ancien président américain Bill Clinton. Il a également participé à l’Initiative de l’ONU Femmes, et a été conférencier-invité à l’Emirates Fondation Sommet philanthropie jeunesse en Novembre 2014. Ce passionné de l’Afrique au-delà de consolider ses acquis croit en ce continent et ne compte ménager son énergie. C’est pourquoi il va nous dire à la fin de l’entrevue « Je suis de la quatrième génération de l’Afrique. Mes parents et mes grandsparents sont nés en Afrique. Aider les entrepreneurs est une chose, mais il faut aider les entrepreneurs Africains lentement mais sûrement, en prenant à d’autres marchés émergents et autres marchés en général. » La plateforme en ligne a même lancé une application sur mobile pour toucher le plus grand nombre sur le continent. Et Dieu qu’il n’a que 35 ans…
In’entreprise OLAM,
l’étonnante performance d’un géant de l’agro-industrie Vingt sept ans après sa création au Nigéria, le groupe agro-industriel Asiatique affiche des résultats exceptionnels à faire pâlir les majors. L’odyssée continue et est inspirante. Par Véronique Kesse
De ambitions encore plus grandes au fur et à mesure
EN CHIFFRES
100.000$ US
C’est le capital mobilisé en1989 pour la création de la compagnie. Entre 2007 et 2011,
Olam a procédé à 24 acquisitions et opérations d’investissement pour un montant total de
1,2 milliard d’euros et est
aujourd’hui présent dans 65 pays dans le monde dont 25 en afrique pour plus de 9 000 personnes employés
1
00.000 dollars. C’est le capital mobilisé par, Sunny Verghese co-fondateur et PDG d’Olam International et ses associés en 1989 à la création de la compagnie. Destinée à faire le négoce et courtage dans les produits et denrées alimentaires notamment exporter les noix de cajou vers l’Inde, l’entreprise va adopter une démarche simple : se concentrer chaque fois sur un produit et en avoir la maîtrise avant d’embrasser l’autre. L’entreprise a ainsi commencé
avec l’exportation de noix de cajou du Nigeria, puis élargi ses exportations au coton, au cacao et la noix de karité. A sa création l’entreprise s’appelle bonnement Chanrai International. Elle va déplacer son siège social à Londres pour se rapprocher des places boursières des matières premières suite aux déréglementations des marchés agricoles avant finalement de prendre la route de Singapour. Le 4 Juillet 1995, elle est fondée sous le nom de Olam International Limited une société anonyme. Ici, le gouvernement de Singa-
Noix de cajou
Management 14 Business Février 2016 MAGAZINE
pour, va lui attribuer le statut de trader International (aujourd’hui appelé programme Trader Mondial) qui lui permet d’avoir un niveau de taxe de 10%, qui seront même ramenés à 5% en 2004. Ces avantages fiscaux vont offrir une manne à la compagnie qui va renforcer ses positions dans les opérations d’approvisionnement et de commercialisation en Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande, la Chine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Moyen-Orient, en Asie centrale, au Brésil et surtout en Afrique. Avec
In’entreprise cette introduction en bourse, l’entreprise va se donner les moyens de sa politique et la bonne tenue de son action lui offrir des liquidités pour lancer sa grande offensive africaine.
L’Afrique au centre de sa stratégie internationale Présentant aujourd’hui dans 65 pays dans le monde, le groupe qui vu le jour en Afrique, lui doit une grande part de son ascension fulgurante. Après les graines d’acajou, le groupe a embrassé jusqu’à une vingtaine de produits (coton, cacao, café, riz, bois, huile de palme, lait, sucre, épices, engrais, huile …) qui lui confère une santé financière solide et insolente. Entre 2007 et 2011, Olam a procédé à 24 acquisitions et opérations d’investissement à travers le monde, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros. Les opérations les plus significatives sont son entrée dans le capital de SIFCA (Côte d’Ivoire, 2008, 120 millions d’euros), l’achat de Crown Flour Mills (Nigeria, 2010, 115 millions d’euros) et l’acquisition de TT Timber International (Gabon et Congo, 2011, 30 millions d’euros).Ainsi, en fin 2011, Olam a enregistré
8,8 milliards d’euros (+ 50 % de croissance en un an) et un bénéfice net de 250 millions d’euros (+ 23,6 %). Sa capitalisation boursière a alors atteint les 3,8 milliards d’euros le 31 août. Ces performances sont le fruit d’une diversification vers des activités plus rentables. Le groupe a ainsi annoncé il y a trois ans son intention de remonter la chaîne de valeur et d’être présent « de la plantation à l’assiette ». Dans le négoce, les volumes sont importants, mais les marges sont de 1 % à 2 % seulement. Pour les accroître, il faut remonter la filière jusqu’à la production, où elles atteignent entre 25 % et 30 %, avant de redescendre au niveau de la transformation, où elles tournent autour de 10 % à 15 %. Le groupe n’entend pas rater une opportunité d’acquisi-
tion, aidé par ses différentes entités répartis à Dakar, Lagos, Accra, Abidjan, Douala, Dar es-Salaam, Libreville et Durban. Les prochains deals sont déjà à l’étude mais tenus confidentiels.
Alliances stratégiques et soutiens institutionnels Présent dans 25 pays Africains, le groupe s’est créé des amitiés dans les plus hauts lieux des Etats. En Septembre dernier, le PDG d’Olam International Sunny Verghese est reçu par Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire afin d’évoquer les investissements du groupe placés dans SIFCA (premier groupe industriel du pays). Sa tournée Africaine avec des stops au Ghana, au Ni-
géria, au Gabon, en Afrique du Sud, et Mozambique s’est couronné par des inaugurations et des rencontres en haut lieu. Cet exemple illustre la dextérité du groupe qui a eu « l’intelligence de s’allier avec des structures locales plutôt que d’y aller seul », explique un agro-industriel ouest-africain. « Il apporte ses méthodes de management, ses compétences techniques et ses synergies internationales. L’associé local amène sa connaissance du terrain et celle du monde politique, un élément fondamental en Afrique ». En Côte d’Ivoire, son allié est Jean-Louis Billon, patron du groupe SIFCA (palmiers à huile, caoutchouc, sucre etc.) La firme met en avant son expertise d’un côté et sa capacité à créer des emplois et mettre sur pieds un tissu industriel pour le pouvoir. Son nouveau crédo d’aller de la culture jusqu’au plat du consommateur est un important atout de persuasion. Ces dernières années, il a développé des projets allant des plantations jusqu’aux produits alimentaires. Aussi génère t’il désormais 22,9% de ses revenus (année 20122013) en Afrique, soit 4,7 milliards de dollars et emploie plus de 9 000 personnes ces 25 pays Africains.
Business Management 15 Février 2016 MAGAZINE
In’entreprise BOLLORE : Les leçons d’une inclusion réussie en Afrique Réunir toutes ses activités et ses entreprises autour d’une seule et même bannière afin d’en faire un des leaders mondiaux, telle est l’alchimie que les dirigeants du groupe Bolloré Africa Logistique (BAL) ont mené à terme en à peine deux décennies. Une construction à coûts de milliards de FCFA et de subtiles stratégies. Par Hugues EBAKA
Nous sommes bien loin de la petite entreprise familiale récupérée par Vincent Bolloré spécialisée dans le papier à cigarettes. La vision internationale du manager-successeur va en faire en moins d’un demi-siècle une des plus impérialistes entreprises française en Afrique.
Une diversification et des rachats importants
E
n arrivant sur le marché Africain, le groupe Bolloré se rend vite compte que de nombreuses entreprises étrangères ont déjà une avance considérable dans de nombreux secteurs qui l’intéresse. L’état-major du groupe Bolloré décide donc de sortir de son activité initiale et d’intégrer toutes les activités porteuses et à forte valeur ajouté. Pour réduire l’écart, les alliances et les acquisitions vont se faire à un rythme effréné avec l’aide précieuse du grand financier français Antoine
Management 16 Business Février 2016 MAGAZINE
Bernheim, un ami de longue date. Ils adoptent une stratégie simple, s’introduire dans le capital des entreprises ou des groupes et peu à peu à franchir le pourcentage de participation qui leur permet de verrouiller le capital. Cela va être le cas avec l’acquisition de 11,5% des actions de la holding Rue Impériale de Lyon (qui contrôle les banques Lazard Paris, Londres et New York) jusqu’à y posséder 30% en Juillet 2000. L’acquisition en 1986 de 17% du capital de SDV (SCAC Delmas Vieljeux) par l’achat des parts détenues par AXA. C’est le même
montage qui lui a permit au groupe Bolloré la reprise de SAGA en 1996 (alors n°2 de la manutention en Afrique). Puis suivra le contrôle du groupe Rivaud, une nébuleuse qui comprenait la célèbre « banque du RPR » et un gros portefeuille de plantations tropicales ; de même le rachat à l’ex-monopole français du tabac (la Seita) d’une participation faisant de Bolloré le numéro un de la cigarette en de nombreux pays d’Afrique. En 2003, alors que le groupe est déjà au contrôle de deux lignes de chemin de fer, en Côte d’Ivoire et au Cameroun, il
se lance dans le mouvement de privatisation des ports initié par la Banque mondiale. De la manutention, il passe à la gestion d’infrastructures et prend avec ces opérations à long terme une option durable sur la croissance à venir et le trafic qui va avec. En ayant gagné la plupart des concessions attribuées depuis 2003, le français est désormais, en nombre, le premier opérateur portuaire du continent avec ses 14 ports. Sa marche forcée lui a permis de rattraper ses grands concurrents installés avant lui dans cette activité, tel le danois Maersk. Surtout
In’entreprise implanté dans l’Ouest au départ, Bolloré s’est beaucoup développé ces dernières années au Cameroun, au Nigeria, au Ghana, s’étend peu à peu vers l’Est et vers le Sud, et espère un nouvel appel d’air : la moitié des ports sont encore publics, tels ceux d’Afrique du Sud, du Soudan, ou du Kenya, où, comme en Egypte et en Algérie, Bolloré s’estime encore trop faible.
La consolidation de la marque ombrelle « Ce qui fait la spécificité de notre groupe, c’est son implantation en Afrique ». Les propos du Vincent Bolloré le président du groupe illustrent l’enracinement de cette pieuvre. Il y compte plus de 70 sociétés, implantées dans 35 pays (21 francophones et 14 anglophones) et emploie 15 000 personnes (parmi lesquelles 250 expatriés) dans le transport et la logistique, et 3 000 dans la branche tabac (en 1997). Disposant du plus grand réseau de transit et de logistique maritime et terrestre du continent avec trois sous secteurs : le transit par l’intermédiaire de la Scac (SDV), premier transitaire maritime et aérien français, qui a une implantation mondiale ; le transport maritime grâce à DelmasVieljeux, premier armateur privé français ; leader mondial sur l’axe Nord-Sud, il exploite plus de 50 navires affrétés par SDV ; la division terrestre internationale (DIT)
qui coordonne pour SDV toutes les implantations terrestres du groupe Bolloré en Afrique, le groupe touche à presque toutes les activités complémentaires du transport maritime ce qui lui permet d’offrir à ses clients, un service de transport intégré de bout en bout, de la sortie de l’usine jusqu’à la porte de l’utilisateur final. Avec plusieurs entités créées et rachetées, il fallait remettre de l’ordre dans la maison. Ainsi en 2008, le groupe créé une marque unique pour regrouper toutes ses activités Bolloré Africa Logistics. Sous cette nouvelle enseigne, il va construire autour toute la promesse et bâtir une image d’un pourvoyeur unique de solutions logistiques et transport. En quelques années, le groupe a multiplié son chiffre d’affaire par deux, passant de 1,5 milliard d’euros à plus de 3 milliards et un effectif de plus de 25.000 personnes. Il a engagé une campagne de recrutement, de formation et de détection de talents notamment par des accords passés avec des établissements comme l’Ecole polytechnique de Yamoussoukro, ou Sup de Co Dakar. Le groupe a aussi développé en propres ses centres de formation pour des métiers dont le contenu technique a évolué à l’exemple de gestion des portiques automatisés. Avec aujourd’hui 80% de ses cadres d’origine africaine, le groupe a accéléré l’Africanisation pour mieux s’ancré dans son espace d’expression.
BOLLORE AFRICA LOGISTIS en Bref Chiffre d’affaires : 3 milliards d’euros. Investissements : 250 millions d’euros par an. Effectifs : 25.000 salariés. Présent dans 55 pays dans le monde dont 45 en Afrique, avec plus de 250 filiales. 28 concessions portuaires, ferroviaires, fluviales et plates-formes multimodales. 3,6 millions de conteneurs manutentionnés. 6,5 millions de tonnes manutentionnées par an. Plus de 6.000 camions et remorques. Plus de 10 millions de mètres carrés de bureaux, terre-pleins, magasins et ateliers. Aujourd’hui, les importations en Afrique venues d’Europe (250 milliards de dollars) sont rattrapées par les chinoises (200 milliards) et les indiennes (65 milliards) alors que le commerce avec l’Asie était inférieur à 20 milliards en 2000.
Business Management 17 Février 2016 MAGAZINE
Management Innovation :
La Startup un gladiateur pour capter de la valeur dans l’industrie automobile
Les startups se positionnent désormais comme des entités à fort potentiel de croissance technique et économique au service des constructeurs automobile afin de transformer complètement cette industrie Par Landry Pany Nankap
I
maginez, que votre voiture soit capable de transmettre des informations à la fois à d’autres objets mais aussi à des personnes comme votre garagiste ou votre assureur. Imaginez que dès votre arrivée dans un parking votre véhicule vous dirige grâce à des capteurs collés sur les places de parking vers l’espace disponible. Imaginez que votre voiture puisse se connecter à tous les objets extérieurs à son écosystème afin de vous prévenir de tous dangers présents sur votre trajet. Imaginez que votre véhicule
Fermez les yeux, imaginez devienne capable de transmettre une notification automatique aux services des urgences en cas d’accident. Ok ! C’est vrai, vous n’êtes pas dans la série culte Knight Rider ou KITT2000 diffusée dans la fin des années 90 et début 2000 sur les chaines de télévisions mondiales, mais vous êtes dans l’automobile de demain (la voiture connectée).
Selon l’institut Machina Research aux USA, 15% soit 50 milliards
d’objets seront connectés à Internet d’ici 2020 pour un
marché estimé à plus 7.100 milliards de dollars. D’ici cette échéance, le secteur de l’automobile aura réussit à écouler 420 millions de voitures connectées soit 90% de véhicules neufs pour un chiffre d’affaire estimé à 600 milliards de dollars. Ce qui fera de lui l’un des marchés les plus prometteurs du numérique. Vous l’aurez compris, le challenge est plus que jamais rude sur un marché qui se caractérise par des progrès technologiques rapides. Le secteur représente à lui seul environ 17% des dépenses mondiales
de recherche et développement, alimentés notamment par l’évolution constante des goûts et des besoins du consommateur. Les technologies mobile Iphone ou Ipad et Smartphone via leurs nombreuses applications, ont poussé le consommateur vers de nouvelles habitudes auxquelles l’industrie automobile doit soit s’arrimer, soit s’essouffler. En réalité, de nombreux mécanismes ont émergé autour de l’économie automobile et les startups joueront certainement le rôle de régulateur dans les aspects liés à l’écologie et à
Business Management 19 Février 2016 MAGAZINE
Management la connectivité. Deux enjeux majeurs pour la voiture de demain. Il est question de produire et commercialiser la voiture à la fois abordable, performante, complètement propre et intégrée à son environnement. Pour ne pas être mis hors jeu, le géant Nokia a investit plus de 100 millions de dollars pour aider les startups qui travaillent dans cette optique à transformer leurs idées en produits. De son côté, le constructeur britannique Ford a mis la main dans la poche pour offrir la somme de 75 000 $ US comme prime pour un concours ayant pour objectif d’encourager la communauté des développeurs à concevoir des applications de divertissement et d’information embarqués.
Ils doivent le faire Afin de mieux se positionner dans la chaîne de valeur de la voiture connectée, les constructeurs automobiles devront jouer le rôle de metteur en scène des technologies mobiles, car c’est autour du Smartphone que se bâtira cette nouvelle industrie. Vous ne le savez peut-être
Management 20 Business Février 2016 MAGAZINE
pas, mais demain, la voiture idéale sera un accessoire du Smartphone lui-même agissant comme un terminal naturel pour contrôler la connectivité du véhicule. Tout devra changer du design extérieur à la motorisation, en passant par l’habitacle qui devra être plus ergonomique que jamais. Il faudra offrir au conducteur un environnement plus relaxant ; qui ajouté au confort, à la sécurité, au divertissement et à l’interface homme-machine (IHM) feront du conducteur de demain un épanoui.
Les gros poissons s’y sont déjà mis L’innovation est le fer de lance de l’industrie automobile. Aujourd’hui il n’est malheureusement plus seulement question d’innovation, il faut réinventer la profession en passant du véhicule mécanique au véhicule électronique. Ça, Steve Jobs de son vivant l’avait comprit et à mis Apple sur ce rallye. Grâce à l’application iOS7 qui permet au conducteur ou passager de répliquer sur l’écran de bord du véhicule
l’interface complète de son Smartphone, avec les services qui y sont associés : l’application de navigation d’Apple (Plans), la musique d’iTunes, la gestion des appels et messages… Autant de contenus que l’utilisateur pourra activer via Siri, la solution de reconnaissance vocale d’Apple, sans lâcher son volant. Douze constructeurs (dont Ferrari, Mercedes, Jaguar, Nissan, Chevrolet, Hyundai, Volvo, Opel...) sont partenaires du géant californien et rendent ainsi les écrans de leurs modèles compatibles avec iOS7. La firme à la pomme n’est pas la seule à convoiter ce trésor. En février 2013, le CCC (Car Connectivity Consortium), qui rassemble la quasi-totalité des fabricants de Smartphones hormis Apple (Samsung, Sony, Nokia, LG...) et les principaux constructeurs automobiles (General Motors, Toyota, PSA, Renault, Ford, BMW, Volkswagen…), annonçait la sortie de Mirrorlink, un standard commun déjà présent sur les nouveaux modèles et qui permet lui aussi, de reporter via un raccord USB
ou par Bluetooth, le contenu du Smartphone sur l’écran de bord du véhicule. Pour ces géants, la recherche de la meilleure rentabilité n’a ni frontières, ni limites. Elargir son offre est devenu plus qu’un compromis, il faut élaborer une offre pertinente pour répondre à un besoin spécifique sur un marché où la clientèle est très hétérogène et où le consommateur ne veut plus agir par mimétisme. Bref, il faut réussir le pari de concevoir et produire des véhicules qui se ressemblent, tout en étant du surmesure. Ceci en proposant à chaque fois au client une nouvelle façon de jouir de son véhicule.
Une aubaine pour les publicitaires A la question, comment bénéficier d’un marketing efficace ne ciblant que de vrais acheteurs ? Les publicitaires auront une solution technologique qui leur permettra d’améliorer la segmentation des internautes et d’augmenter l’efficacité de leurs campagnes publicitaires ceci grâce à une application d’analyse des conversations leurs permettant de mieux connaître leurs clients et de fournir à ceux-ci des produits adaptés à leurs besoins. Les goûts du conducteur et des passagers seront décryptés et connus, et il leur sera ainsi offerts des annonces personnalisées via les nouvelles radios numérique. C’est donc une tendance qui se confirme et ne cesse de se perfectionner : le multimédia va s’installer lui aussi derrière le volant. Au vu des avancées et de la dynamique actuelle, bien osé celui qui pariera sur même le 4ème millénaire de l’auto.
Management
Coaching :
Comment gérer un employé plus intelligent que soi ? Les rapports entre collaborateurs et managers sont délicats. Ils deviennent très tendus lorsque le manager perçoit que certains membres de son équipe sont plus futés. Une approche simple de maîPar France GIEGO (Coach) triser cette situation. “Qu’est-il arrivé aux cinq autres ?» Mais nous avions compris sa question.
Êtes-vous la personne la plus intelligente parce que vous êtes le ``Boss``? Espérons que non… car voici quelques recettes pour vous aider à gérer un employé plus intelligent que vous.
L
a meilleure chose qui puisse vous arriver en tant que patron, c’est d’engager une personne plus intelligente, plus créative ou, d’une certaine manière, plus talentueuse que vous. C’est comme si vous aviez gagné au loto. Tout à coup, vous avez un membre de l’équipe dont le talent améliorera très probablement la performance et la réputation de tous, y compris vous. Oui, c’est dans la nature humaine d’avoir peur qu’un employé «supérieur» puisse vous faire passer pour quelqu’un d’inférieur et peut être ralentir votre progression
Management 22 Business Février 2016 MAGAZINE
Comment pouvez-vous évaluer quelqu’un dont vous avez le sentiment qu’il a plus de talent que vous ?
professionnelle. Mais, en réalité, c’est exactement le contraire qui se passe d’habitude. La raison est que les dirigeants ne sont pas, de manière générale, jugés sur leur rendement personnel. A quoi cela servirait-il de les évaluer comme des collaborateurs individuels ? C’est pourquoi, la plupart des dirigeants sont jugés sur leur efficacité à recruter, à coacher et à motiver leurs troupes, de manière individuelle et collective, ce qui se retrouve en terme de résultat. C’est pour cela que lorsque vous engagez les personnes les plus performantes et que vous libérez leurs énergies, vous n’avez pas l’air incompétent mais vous ressemblez à la poule qui a pondu un œuf en or. Alors, continuez à les pondre. Il n’y a pas d’entreprise qui n’aime pas un
patron qui recrute des gens performants et qui crée un environnement dans lequel ils s’épanouissent, et vous n’avez pas besoin d’être la personne la plus intelligente pour le faire. Réellement, lorsque vous montrez constamment ces aptitudes en tant que dirigeant et que vous avez la réputation au sein de votre entreprise d’être le meilleur des bâtisseurs, votre carrière décolle. Maintenant, personne n’a dit que gérer au sein de votre équipe des employés «supérieurs» est obligatoirement facile. Il y a plusieurs années de cela, lors d’un discours à Chicago, un membre du public nous a dit que deux de ses sept subordonnés directs étaient plus intelligents que lui. Il a affirmé : «Comment puis-je les évaluer ?” Nous avons tenté de lui répondre avec légèreté :
Vous ne pouvez pas. Du moins, vous ne les évaluez pas sur leur intelligence ou bien sur une série d’aptitudes particulières. Bien sûr, vous parlez de ce qui va, mais il est aussi important de se fixer sur des domaines qu’ils peuvent améliorer. Par exemple, que des gens très intelligents ont des problèmes relationnels avec leurs collègues ou bien à s’ouvrir aux idées des autres n’est pas un secret. En effet, certains ont des difficultés à devenir euxmêmes des dirigeants et c’est là que votre expérience, votre assurance et vos capacités de coach entrent en jeu. Alors, de cette manière, gérer des employés supérieurs revient à gérer des employés moyens. Vous avez tout à gagner à rendre hommage à leur essor et vous n’avez rien à craindre du tout. (Chronique de Jack et Suzy Welch)
Management MANAGEMENT : Etre éfficace
M Vaste sujet avec d’un côté la procrastination, l’art de remettre au lendemain ce que l’on pourrait faire tout de suite et donc de s’occuper en ne faisant rien, et à l’autre extrémité, le multitasking - ou l’art d’accomplir plusieurs tâches en même temps ! - ce qui n’est pas rien. D’ailleurs, on nous l’a bien dit : «il faut travailler dur pour réussir». Rien n’est moins sûr en fait ! (Ce qui ne veut pas dire non plus que l’on peut se contenter de travailler «quatre heures par semaines»)
ais l’efficacité personnelle n’a bien entendu que fort peu à voir avec tout cela. Elle a en vérité à voir avec tout autre chose. Plusieurs études démontrent que les cadres perdent (car il n’y a pas d’autre verbe) 15 à 25 % de leur temps à chercher des informations. Et il ne s’agit pas de recherche d’informations qui concerneraient la veille, car alors cela ne serait pas du temps perdu. Non il s’agit de chercher des informations courantes, dans l’entreprise... Voilà un exemple d’inéfficacité. Mais cela peut aussi consister, pris dans le feu de l’action certes, à privilégier une tâche finalement peu importante mais urgente au détriment d’une tâche véritablement importante mais que l’urgence n’a pas (encore ?) rattrapée. Ou bien encore, d’étudier longuement les modalités d’une solution à un problème bien réel mais somme toute mineur. Un
temps qui aurait été plus judicieusement employé à parfaire l’argumentaire commercial. « Mais assez perdu de temps, abordons sans plus tarder la bataille de l’efficacité personnelle, car c’en est bien une, tellement il est difficile de rompre avec certaines (mauvaises) habitudes ».
L’organisation personnelle Quelques méthodes connues. Nous allons passer en revue quelques méthodes d’organisation personnelle, parmi les plus connues, non pas qu’elles soient bonnes, ni mauvaises d’ailleurs, mais parce qu’elles vont nous permettre d’aborder la plupart
des thématiques liées à l’efficacité. Et puis, c’est une bonne base pour construire sa propre méthode, la meilleure méthode étant bien entendu celle qui répond à vos attentes, celle qui vous permet de donner le meilleur de vous même, sans stress inutile.
3 - PROJETS par MOIS Déterminez trois projets, et là aussi, faites les passer autant que possible avant le reste et en tous cas, achevezles avant la fin du mois.
3 - TACHES La plus simple par JOURS Pour ceux qui ont tendance à voir grand et qui se dispersent, elle constitue une méthode simple et efficace, bref un bon début :
Assignez-vous trois tâches importantes chaque jour, et arrangez-vous pour vous y tenir, quitte à éliminer ou différer d’autres actions.
1 - Objectif par an Fixez-vous un objectif principal pour l’année, bien choisi, auquel vous donnerez la priorité sur tout le reste.
Business Management 23 Février 2016 MAGAZINE
Management Comment identifier ces 20 % de temps de travail qui contribuent à 80% des revenus ?
20/80 la plus efficace ! Encore une application de la loi de Pareto : - 20% de votre travail rapporte 80% de vos revenus, et inversement les 80% de travail restant rapporteront seulement 20% des revenus. Ce qui est finalement peu étonnant, car l’essentiel prend peu de temps, alors que l’accessoire en consomme beaucoup (trop).
L’idée sous-jacente : Concentrez-vous sur ces 20% de temps de travail - quitte à leur en accorder un peu plus en réalité, et vous accomplirez les tâches nécessaires pour obtenir le maximum de revenus, le reste n’étant que perte de temps. Et parmi les 80 % de travail restants, essayer de déléguer ou d’externaliser, voire de supprimer lorsque cela est possible. L’essentiel consiste à repérer les tâches qui ne représentent que 20 % de votre temps de travail mais qui contribuent à hauteur de 80 % à vos revenus. C’est même un très bon moyen pour identifier les tâches importantes et pour mener une analyse de la valeur.
Management 24 Business Février 2016 MAGAZINE
Le principe de base consiste à lister les différents types d’actions que vous menez dans une semaine ou dans un mois, et de repérer celles qui ont un impact important en termes de résultat, de facturation, etc. Ensuite, il convient de découper ces actions en tâches et de confier, d’automatiser ou de simplifier celles qui rapportent peu pour se concentrer sur celles qui sont importantes et sur lesquelles votre travail, ce que vous apportez personnellement est déterminant pour la réussite finale. Cela peut consister, par exemple à : Ne pas se laisser déranger en permanence par le téléphone, les courriels, donner des instructions de façon suffisamment précises et efficaces pour que les uns et les autres soient autonomes et ainsi ne pas être recontacté sans cesse, ... Déléguer et sous-traiter les tâches d’exécution, externalisé au besoin, pour se concentrer sur la stratégie. Choisir des projets qui ne demandent que peu de temps et choisir dans les demandes de clients, celles que l’on va pouvoir dupliquer et vendre plusieurs autres fois. Utiliser le temps libéré pour lancer de nouveaux projets, professionnels et personnels.
Cela ne veut pas dire que vous vous débarrasserez de 80% des tâches. Car pour y parvenir, il faut un mental spécifique, une réelle volonté de rompre avec ses habitudes (et la première d’entre elles, être occupé à temps plein, être «indispensable») et ... une activité qui s’y prête. Que l’on peut parfois trouver dans la vente par exemple. La méthode G T D Ou «Getting Things Done» Proposée par David ALLEN, c’est une méthode rationnelle et structurée, une méthode surtout qui permet de ne jamais oublier ce que l’on a à faire. Cette méthode utilise une idée de base en matière d’efficacité personnelle, qui conseille de ne toucher un papier sur son bureau qu’une seule fois.
Ce qui revient à dire que si on le touche, et que donc on consacre deux ou trois minutes (au minimum) pour le lire, alors il faut concrétiser par une action : jeter , classer , répondre, déléguer, ... Car autrement, aux trois minutes consacrées à la lecture, s’ajoute le temps de latence nécessaire à l’esprit pour être de nouveau disponible (refaire le vide) soit au total un minimum de quatre à cinq minutes de perdues ... à n’avoir finalement rien fait. En effet, le document est toujours sur le bureau et, pire, il est fort possible que le même cycle se répète dans trois jours ou la semaine prochaine pour donner à nouveau le même non-résultat !
Management
Ressources Humaines
Cherchez-vous toujours un emploi comme en l’an 2000 ? Les relations entre employeurs et candidats ont changé ! Ne perdez plus de temps en postulant comme il y a 10 ou 15 ans. Aux oubliettes les candidatures par écrit ou l’attitude passive ! Adaptez vos pratiques à celles des RH : place à la visibilité en ligne, aux démarchages sur les réseaux sociaux ainsi qu’à la mise en avant de votre savoir-être. Par France NLEND - Coach et Formatrice
Concernant la méthode à proprement parler, la donne n’a pas vraiment changé en matière de recrutement selon Fabrice Coudray, directeur au sein du cabinet Robert Half : « les entreprises continuent de rechercher des candidats et ces derniers de postuler. C’est la mise en relation qui a été totalement bouleversée. » Et donc l’attitude à adopter pour rechercher un emploi efficacement
Vous misez encore tout sur la presse ? Dépoussiérez vos pratiques
«
en 2000, tout le monde guettait les annonces dans les journaux. Ils représentaient la visibilité du marché et aboutissaient à l’envoi de dossiers par courrier », constate Jean-Pierre Baudinat, senior manager pour le cabinet Robert Walters. Hormis peut-être quelques titres très spécialisés, si vous attendez toujours la sortie de ces parutions, il est
Management 26 Business Février 2016 MAGAZINE
grand temps de dépoussiérer vos pratiques ! De 20 courriers pour 20 candidatures, en trois clics vous touchez aujourd’hui 20 cabinets ou entreprises. « Mais les choses ne sont pas devenues plus simples pour autant, commente Fabrice Coudray. Comptez toujours six mois pour trouver un job en moyenne. » Pour éviter d’inonder les boî-
tes mails, ne pas perdre de temps inutilement ou même vous décrédibiliser, « veillez à calibrer au maximum votre candidature. Postuler en vous disant que vous allez tomber par hasard au bon endroit, au bon moment, c’est terminé ! Nous sommes passés de 150 courriers à 300 emails par annonce », indique Fabrice Coudray. D’où l’importance de ne pas se manifester sans
concordance évidente entre l’entreprise et son profil. « Cibler L’Oréal, Michelin ou bien Dassault ne sert plus à rien sans savoir à qui vous vous adressez, ce que vous avez précisément à leur dire et quelle recommandation vous pouvez faire valoir. »
Management Finie la toutepuissance du savoir-faire, misez aussi sur le savoir-être
D Attendre que les offres se présentent, une attitude contreproductive
L
’e-réputation des candidats est plus que jamais au centre de l’attention. Ou comment « savoir mettre en avant ses compétences de manière intelligente pour se faire repérer naturellement », souligne Alain Fusiller, dirigeant du cabinet Axone RH. Pour lui, l’attitude passive est complètement désuète. «Il faut prendre les devants, être proactif », assène-t-il. Autre exemple du même genre pour Jean-Pierre Baudinat : « à l’époque, les jobboards et autres sites d’emploi spécialisés n’existaient pas encore ou fonctionnaient à peine. » Vous recherchez un poste d’ingénieur ou de commercial ? « Gagnez du temps, c’est aussi se créer des alertes ou effectuer des recherches par mots clés. S’en priver serait une vraie erreur », ajoute-t-il.
Investir les réseaux sociaux pour le réseautage, en plus du téléphone
E
rreur aussi de ne pas se rendre visible sur les réseaux sociaux, LinkedIn et Viadeo voir Twitter, qui fonctionnent sur le même principe de recherche côté recruteur. Si décrocher son téléphone fonctionne encore, il ne faut pas hésiter à rentrer en relation avec les professionnels de l’emploi directement via ces canaux. « Finalement, cette démarche reste encore relativement minoritaire. On ne nous sollicite pas forcément régulièrement », relève Alain Fusiller. De quoi attirer l’attention, notamment si vous êtes actif au sein de groupes spécialisés, si vous donnez votre avis, etc
u grand groupe à la startup, le degré d’exigence en matière de recrutement s’accroît toujours plus. En cause, le coût des embauches et surtout, des éventuelles erreurs de casting. Bonne présentation, prise d’initiatives, gestion du stress... Comme le confirme Jean-Pierre Baudinat : « c’est désormais sur ces points que la sélection s’opère également. D’autant qu’à compétences égales, les recruteurs vont se pencher avec force sur la personnalité des profils afin de faire le tri. » D’où l’importance de soigner ce domaine à chaque étape pour éviter de passer à la trappe... et perdre encore quelques semaines à trouver la bonne opportunité. Certaines solutions permettent aux employeurs d’identifier votre personnalité rapidement et proposent même ensuite d’effectuer du matching entre candidats et compétences recherchées. Un premier pas vers le recrutement de 2020 !
Business Management 27 Février 2016 MAGAZINE
Tendances Community managers : cheval de troie des marques a l’ère 2.0 Après les deux premières révolutions (industrielle, technologique), le monde est entrain de vivre la troisième qui est celle du digital et du numérique. Plusieurs métiers y contribuent notamment le développement, les différents terminaux et bien niché au centre, le community management.
L
es réseaux sociaux sont devenu un moyen et encore plus, un outil à fort potentiel qui permet de toucher une grande communauté autant de clients, prospects et partenaires actuels et futurs. Les données géographiques et la notion de territoire est battue en brèche par ce nouvel outil. Moins onéreux que les autres moyens de communication classique et conventionnel, le web et le digital sont entrain de changer les marchés, les clients, les points et les moments de rencontre entre les marques et leurs clients en quelque sorte cet époque. De nombreux acteurs du e-commerce notamment les brasseurs ont compris la nécessité de parler le langage des internautes, la force contenue de ce nouvel outil et son « monde » à lui. Pour y tirer profit, ils ont intégré le community management au cœur de leur organisation. Le digital et le numérique sont une vague déferlante qui sape les barrières naturelles et conventionnelles de la communication. Soient les marques suivent cette dynamique, soient elles vont décrocher avec tous les risques sur leur pérennité. La technologie Androïde, les différents terminaux 2, 3 et 4G, l’Internet sont les nouveaux rois de l’univers des
Management 28 Business Février 2016 MAGAZINE
médias 2.0. Ils sont au cœur de l’écosystème et permettent de véhiculer des messages divers portant sur le marketing, les produits, les offres et même les contenus informationnels. Les notions de #, @, ainsi que toutes les formes d’abréviations ou l’usage du langage populaire « Chez nous ça sort », ou encore les vieilles personnes… » de l’évènement IBIZA, sont appropriés par dans l’esprit « community management ». Entrer dans la peau des internautes pour penser et agir comme les communautés qu’il est chargé de manager. Voilà la base de ce métier. Spécialité assez récente, elle induit pro-activité et réalité qui se matérialisent par une capacité d’analyse et de synthèse assez rapide. Relever tous les défis liés à la présence des marques/entreprises au sein des médias sociaux en est un autre challenge quotidien auquel il apporte des solutions. Acteur principal de la dématérialisation de l’information, le consommateur,
l’internaute, l’individu est devenu versatile, exigeant mais surtout mobile. Parce qu’il est conscient de l’hyper-segmentation et de la multiplication des canaux et plateformes d’expression qui lui sont proposés dans l’univers 2.0 et leurs pratiques collaboratives, il a prit le contrôle de la danse. Il n’est plus un acteur passif, au contraire c’est lui qui fait le jeu. Ainsi, l’internaute /consommateur devient l’élément majeur au centre des enjeux. Les médias sociaux ont donné le pouvoir à l’internaute et changer le rapport de force avec les marques. On est passé d’une communication descendante à une communication collaborative, le cap devant être dicté par le community management. Le « community management » est apparu comme le nouveau métier chargé de relever tous les défis liés à la présence des marques/entreprises au sein des médias sociaux. Dans chaque partie du globe, plusieurs urbains ont
un accès à Internet, et selon le célèbre adage américain « times is money », il est impératif pour les marques de venir à l’internaute. Cela passe par la création d’une communauté non pas seulement de fans, mais bien plus de « followers », de « likers ». Le nombre de visite, de suivis, et de mention j’aime est convoité de plus en plus par les marques. Il est même devenu un élément d’appréciation du poids des marques. Le community management a en fait son champ d’expression, il sera perçu de performant s’il fait croître rapidement ces différents chiffres. Les budgets publicitaires s’étant resserrés, ces données ont vu leur valeur marchande décuplée. Il est donc clair que la demande en Community managers efficaces et capables de cerner et driver de grandes community multiculturelles va exploser. Il est temps de prendre le train.
Georgette Lévèque Directrice Marketing et commerciale URBAN TV AFRICA
Chronique Écono Incidences socioculturelle et, obstacles a l’adoption des normes ias/ifrs dans l’espace economique ohada
A
u demeurant, la lisibilité des comptes ne gagne très souvent pas en clarté et les réactions actuelles des dirigeants d’entreprises comme des analystes financiers et autres acteurs de la chaine de l’information comptable convergent pour reconnaître qu’ils ont
quelques difficultés à se faire de nouveaux repères dans un contexte international en plein mutation. Dans le grand jeu planétaire de la géopolitique comptable, l’Afrique apparaîtra fort probablement grande perdante au regard de son incapacité relative à être représenté significativement dans les décisions de normalisation in-
ternationale de l’IASB. Les conséquences en sont encore difficilement quantifiables ou évaluables car, ne bénéficiant pas d’un poids dans les instances de l’IASB, les normes comptables qui s’appliqueront à fortiori à l’avenir aux entreprises africaines voire camerounaises sont à la merci d’un groupe de professionnels auto institués,
n’ayant pas pour l’instant un pouvoir de coercition mais dont les actions de plus en plus contraignantes sont majoritairement anglo-saxons, difficiles à déloger car verrouillant particulièrement bien les accès aux centres de décision. Cela pose évidemment la question du contrôle politique, économique et social de l’élaboration
Business Management 29 Février 2016 MAGAZINE
Chronique Écono et de l’adoption des normes comptables. Cette situation probable entraînera sans doute des comportements réfractaires à une adoption des IAS/IFRS tout au moins pour le cas des petites et moyennes entreprises fortement représentées dans le tissus socio-économique de l’espace OHADA qui, ont déjà du mal à implémenter et à faire bon usage du référentiel comptable en vigueur. L’application des normes comptables internationales par différents pays fait l’ob-
jet de controverse dans la littérature comptable . La quête des entreprises à se prémunir contre le risque des évènements futurs incertains les poussent à adopter certaines approches prudentes. La confidentialité, un élément caractérisant la nature sociale camerounaise en particulier et africaine en général dans la pratique comptable et, qui associé au besoin de transparence dans la publication d’information produit un effet inverse à
l’adoption des normes IAS/ IFRS. Ce résultat inverse traduit à juste titre une forte préférence pour le secret et la restriction de la divulgation d’information à ceux qui sont étroitement liés à la gestion de l’entreprise et aux autorités publiques ; ce type de reporting n’est pas la seule raison qui pousse les entreprises camerounaises à divulguer si peu d’informations puisque l’origine de leur financement est généralement la famille et, le taux de bancarisation reste relati-
vement faible. En somme, il apparaît clairement que notre système comptable reste encore très fragile et vulnérable à l’arrivée des IAS/IFRS qui seront a fortiori défavorables pour notre sous-région en général et pour notre économie en particulier. Le tableau suivant regroupe donc les facteurs influençant le système comptable au Cameroun tel que présenté précédemment.
Figure 1: Effets des facteurs Endogènes sur le système comptable
L’exigence d’une comptabilité unifiée au plan international est certes utile pour les différents acteurs en présence, mais semble à ce jour être de nature à offrir au tissu socioéconomique de nos pays d’Afrique de lourdes pertes en matière de souveraineté économique, fiscale et sociale, pire encore en matière de politique de prise de décision. Face à une telle ampleur de risques, nombreux sont ceux qui jugent prématuré y compris ma personne le passage de l’OHADA vers les normes IAS/ IFRS. Précisons que les règles comptables sont développées,
Management 30 Business Février 2016 MAGAZINE
généralement, pour atteindre certains objectifs compatibles avec les systèmes politiques, économiques, culturels et légaux d’une nation voire d’une sous-région. Ces systèmes qui diffèrent d’un pays à l’autre représentent une véritable barrière pour les efforts d’harmonisation comptable internationale. En plus, de la diversité des pratiques comptables et des objectifs de la comptabilité financière, le nationalisme constituent de véritable problème pour l’harmonisation comptable mondiale. Au regard de ce qui précède, les entreprises quelques soient
leur forme juridique qui sont étendues sur le territoire nationale voire dans la sous-région doivent de façon obligatoire produire leur états financiers sous le référentiel comptable en vigueur (OHADA). Cette situation présenterai l’avantage de préserver un tant soit peu la souveraineté économique nécessaire pour construire un marché sous régional, pour éventuellement conquérir des parts de marché et pour rester dans le système économique de concurrence saine.
Olivier SIEMANI NGAGOUM Titulaire d’un DEA et d’un Master II Diplômé de l’ESSEC et de l’UCAC-ICY Consultant Audit et Contrôle de Gestion
Mode Y a t-il de classe sociale dans la mode ? Les codes vestimentaires ont beaucoup changé… Beaucoup d’analystes se demandent même, s’ils ne se sont pas inversés, « le pauvre » s’habillant comme « le riche », «le riche» comme «le pauvre»…Allons donc le savoir Par Marie Thérèse BITIND
permet aux individus de se sentir intégrés et remplit une fonction importante de validation sociale.
Les codes vestimentaires sont devenus plus ambigus, aussi ambigüe que certains ont pu dire qu’ils sont aujourd’hui plus que jamais « sous-codés ». La signification et l’expression d’un vêtement est désormais davantage lié à son contexte. La célèbre collection Clochard de Galliano pour Dior en 2000 est un exemple parfait de la récupération d’un style issu de la misère sociale par le sommet de la pyramide de la mode... Le cliché du « bobo » (un riche ayant l’air d’un pauvre, pour faire court) cristallise (en France) une certaine angoisse collective liée à cette ambiguïté de plus en plus présente des frontières sociales.
Existe-t-il encore un code vestimentaire qui désigne les classes populaires/ moyennes/supérieures ? Dans une certaine mesure oui, mais ces différences vestimentaires doivent être comprises dans un ensemble qui inclut les comportements, le langage, les valeurs... le vêtement n’est plus suffisant en lui-même, il est devenu très ambigu, même s’il est toujours sociologiquement lisible, ne serait-ce que parce qu’il traduit des différences de revenu et de capital. Les différences sont les plus visibles dans les situations formelles : les classes supérieures maîtriseront mieux les codes complexes des contextes professionnels (quel type d’accessoire avec quel type de costume). Dans les cadres informels, ce sont les marques et les logos qui feront souvent la différence. Si toutes les classes mélangent plusieurs niveaux de produits, certaines marques (Chanel, Hermès, Omega...) ne sont réellement accessibles qu’aux plus riches. Par ailleurs notons que pour qualifier l’appartenance à une classe sociale à travers le vêtement, il faut aussi prendre en compte les différences géographiques, politiques, religieuses...
Si on comprend que « le pauvre » veuille s’habiller comme « le riche », on comprend moins pourquoi «le riche» veut s’habiller comme «le pauvre»… Il s’agit d’une dynamique de distinction. Les classes ou groupes sociaux les plus aisés doivent se distinguer des autres (surtout des classes moyennes) en adoptant des styles novateurs et inattendus. Un style négligé ou populaire est un moyen souvent utilisé (pas uniquement aujourd’hui) pour atteindre cet objectif. Dans un registre voisin, la vogue actuelle du normcore chez les hipsters est une illustration du mécanisme de distinction poussé à l’extrême: pour être différent, soyons le plus normal possible. Notons que, dans ce cas, la normalité est recherchée et que le normcore n’est normal qu’en surface: accessoires et associations iconoclastes permettent aux hipsters de se reconnaître entre eux.
Y a-t-il toujours eu cette tendance à copier, à s’habiller comme l’autre ?
Plus que par le passé, la mode s’est démocratisé, à l’exception du luxe, toute la mode est désormais accessible. La mode a cessé d’être classifiant, mais elle est désormais circonstancielle.
L’imitation est, avec la distinction, l’un de deux mécanismes fondamentaux de la mode. L’imitation
Business Management 31 Février 2016 MAGAZINE
Astuce La Validation des Acquis de l’expérience (VAE). Tout le monde a-t-il droit à la valorisation de son expérience ?
V
ous avez certainement autour de vous des personnes ayant cumulées plusieurs année d’expérience professionnelle. Pour la simple raison qu’ils ont commencé à travailler avec un diplôme qui ne reflète plus leur niveau actuel, elles ne sont pas valorisées au sein de leurs entreprises. , et qui compte tenu leur expérience encadrent des personnes plus diplômés qu’eux. Comment leur redonné la place qui est la leur ? Quelle solution pour leur permettre de vivre une excellente mobilité professionnelle ?
C’est quoi la VAE ? La VAE (Validation des Acquis de l’expérience) est une mesure permettant à toute personne, quel que soit son âge, son niveau d’étude ou son statut, de faire valider les acquis de son expérience pour obtenir une certification professionnelle. Cette certification peut être un diplôme, un titre ou une attestation de qualification profes-
Management 32 Business Février 2016 MAGAZINE
sionnelle reconnue dans le pays pratiquant le principe de la VAE. Pour arriver à progresser dans un emploi, il faut faire correspondre un diplôme avec l’expérience professionnelle.
1 - Définir son projet Il est très important de bien cibler le domaine de compétence que l’on souhaite mettre en exergue à la fin de la formation. Ceci passe par un bilan de compétences dans le but d’analyser ses points forts et points faibles à renforcer ou à perfectionner.
2 - Financer son projet Le budget formation est un investissement qui doit être rentabilisé avant, pendant ou après le projet d’étude. Il donc capital de pouvoir déjà anticiper sur l’utilisation future de ce parchemin. L’investissement peut provenir soit du candidat à la VAE, soit de son entreprise dans le cas ou il est salarié.
3 - Soumettre sa candidature Après avoir défini son projet et trouver des finance-
ments, la prochaine étape consiste à soumettre sa candidature à une école qui admet les étudiants sur le principe de la VAE. Un comité d’évaluation siège et décide de vous admettre ou pas et à quel niveau d’entrée.
4 - Exemple Vous pouvez par exemple être admis en année de Master 1 avec un Probatoire et 15 ans d’expérience professionnelle démontrée et avérée en Informatique.
5 - Avantages C’est une opportunité de fidélisation des employés pour les entreprises, car c’est l’occasion de retenir des talents. Cela apporte de la reconnaissance au candidat. Très souvent lorsque le candidat lui-même finance son projet cela lui ouvre des portes vers une mobilité professionnelle.
Ça bouge chez les managers Lyna Laure Amana Priso - Canal+ Overseas (Cette ex-responsable des ressources humaines au sein des Brasseries du Cameroun (groupe Castel) devient Directrice des Relations Institutionnelles de la chaîne cryptée en Afrique. Ziobeieton Yeo - Unilever (Entré en 2002 au sein du géant anglonéerlandais des biens de consommation, l’ex-directeur marketing Afrique subsaharienne prend le poste de Directeur Général pour la Côte d’Ivoire Renaud ALLOGHO - Groupe OGAR (jusqu’ici le Secrétaire Général d’Ogar International, le holding de l’assureur Gabonais) devient le nouveau Directeur Général. Sami CHABENE - HMAO (Actuellement à la tête de SAHAM Santé), est devenu depuis le début 2016 le Directeur Général du groupe ivoirien de cliniques et laboratoires, que le marocain SAHAM a cédé au capital-investisseur AMETHIS et à l’équipe de direction de HMAO