La nouvelle Rumeur du Loup de novembre 2013

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#60 novembre 2013 KRTB SSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com

Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire

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Soiree Cadoloco

Vente d'objets cadeaux Pour consommateurs avertis

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Le Château Grandville Résidence chaleureuse pour personnes âgées autonomes

Qui sait, c’est peut-être pour vous la vie de château! 94, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup - 418 860-4144

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La Rumeur du Loup, édition 60 - Novembre 2013


Sommaire 4-5-6 Soirée Cadoloco 7 Le rêve du Diable 8-9 Stéphanie Pelletier, écrivaine 10-11 Madame B 12-13 De la nature sur votre peau 14-15 Le show de la Bouffée d’Air 16 Fille de roi, fille du roi 1 8 19 Critique de « Tenir tête » 20-21 Innover? Oui ! Mais pourquoi? 22-23 Complexe Triangle 24-25 La tête qui scrutait l’horizon... 2 6 27-28 Nos paysages, une richesse à redécouvrir 30-31 Les veillées de danses à St-Germain 32-33 L’université d’été en lettres et littéraire de l’UQAR 33 Vox Pop BNI 3 4 3 5 Exposition « Venance Pelletier, l’homme et ses réalisations 36-37 Citoyen / la classe moyenne / populisme 37 Cinédit 38-39 La fois où je n’avais pas de visa chinois 40-41 Des oléoducs a mari usque ad mare d’ici 2020? 42 Quand le maître trébuche 44 Agenda Culturel 45-46-47 Quoi Faire?!@#$%

LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !

Citation du mois « La mondialisation est inéluctablement liée au développement industriel, mais telle qu’on nous l’impose, elle n’est rien d’autre qu’une régression: la soumission de la vie spirituelle et culturelle de l’humanité aux lois aveugles de la circulation du capital et de la technologie » -Slobodan Despot, écrivain suisse

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p. 24-25

Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com

p. 30-31

La Rumeur du Loup c’est... 48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB

Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités équipe de rédaction par une équipe Rédacteur en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque Graphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque Collaborateurs-Graphistes Kariane Bastille, Josée Landry, Ode Morin Collaborateurs-Photos de jeunes professionnels. Patric Nadeau, Patrick Landry, François Gamache, Sylvain Dumais, Nicolas Gagnon, Mathieu Gosselin, ContacteZ Catherine Roy, Josée Landry, Mr.Internet Illustrateur Busque Quoi-faire ?!@#$% Marie-Christine Louis-Philippe Gélineau Busque Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque Correctrices Marie-Christine Drisdell, Christiane Bourque Collaborateurs Sylvie Michaud, Ode Morin Busque, Pénélope Mallard, Geneviève Malenfant, au 418 894-4625 Michel Lagacé, Daniel Plante, Élisabeth Leblanc, Sylvain Poirier, Roméo Bouchard, Victor Diaz Lamich, André journal@rumeurduloup.com Gobeil, Josée Landry, Jocelyn Landry, Nicolas Gagnon, Olivier Légaré, Michel Lagacé, Catherine Bourgie, Couverture Photo Catherine Roy Couverture Montage Busque et Ode 3 Gabriel Soucy, Louis Gagnon


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Soiree Cadoloco

Vente d'objets cadeaux Pour consommateurs avertis

Par Ode Morin et Busque

L’unique, la seule chance que vous avez de venir à la soirée Cadoloco, c’est le jeudi 12 décembre, de 16 h 30 à 21 h 30 h, à la Maison de la culture située au 67 rue du Rocher à Rivière-du-Loup. Vous pourrez y acheter des objets cadeaux faits par des artistes et artisans locaux. L’ambiance sera décontractée et chaleureuse : musique traditionnelle, emballage écologique gratuit sur place, entrée gratuite et même un petit verre de grog vous sera offert.

Pourquoi Cadoloco... Pouirquoi cadoloco... J’ai répondu l’an dernier à cette initiative de Louis-Philippe. Nous avons eu beaucoup de plaisir, autant dans la préparation de l’événement que la soirée elle-même. Nous avons donc décidé de le refaire cette année. C’est pour le plaisir, mais surtout pour mettre en valeur le travail des artisans, producteurs et créateurs de la région. J’ai un grand respect pour la production artisanale. J’aime l’unicité de chaque produit, la créativité et même la touche d’humanité que l’on décèle dans les petites imperfections. Quand je n’ai pas le temps de faire moi-même mes cadeaux, j’achète ceux faits par d’autres, car j’adore recevoir et donner des produits faits à la main. Avez-vous remarqué que ce type d’objets sont rarement jetés à la poubelle? Si on s’en lasse, on essaie de les donner. J’ai lu le rapport de maîtrise d’une amie à ce sujet et ça m’a inspirée et touchée. Ce qui ressort de l’étude, c’est qu’on attribue aux produits artisanaux une valeur différente de celle attribuée aux objets achetés en magasin. Ils sont plus significatifs, moins atteints par la mode et les tendances et surtout plus durables. Pour encourager les gens à acheter local, on vous invite à passer une belle soirée à Cadoloco. Pour tous ceux qui n’ont pas compris le jeu de mots, l’emploi du terme « loco » au lieu de «locaux» est bien volontaire. En effet, en espagnol « loco » veut dire « fou », mais n’est pas employé nécessairement négativement, car il a aussi une connotation colorée. Ce sera donc coloré, chaleureux, juste un peu fou et local bien sûr! L’événement est soutenu grâce à la participation des partenaires suivants : Rumeur du Loup, le Carrefour jeunesse-emploi, la SADC, la table jeunesse Jeun’Avis, Bureau en Gros, Enseigne RDL et l’École du Qi. Pour plus de renseignements, visitez la page Facebook de la «Soirée Cadoloco» ou téléphonez au 418 894-4625.

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La Rumeur du Loup, édition 60 - Novembre 2013

J’organise la soirée Cadoloco pour plusieurs raisons : - Les artistes et artisans ont une belle vitrine pour vendre leurs créations, ainsi les gens vont trouver des cadeaux faits avec passion, des cadeaux authentiques et durables à offrir à leurs proches et leurs familles. - Les chanceux qui reçoivent un tel cadeau seront ravis de savoir que ce n’est pas un autre « cossin » sans valeur qui brisera dans la prochaine année. - D’un point de vue économique, l’argent sera réinvesti dans notre région, au lieu de disparaître en dehors du Bas-StLaurent. - D’un point de vue environnemental, on pourra dire que le cadeau n’aura pas voyagé depuis l’autre bout du monde. - D’un point de vue social, on pourra se vanter que ces cadeaux ne sont pas fabriqués par des gens (encore moins de jeunes enfants) sous-payés et esclaves économiques des pays occidentaux. Le plus important, c’est de changer la mentalité des gens qui, peut-être comme toi, cher lecteur, ne voient pas l’importance d’encourager les marchés de Noël, au lieu des magasins à grande surface. On dit que Noël est rendu une fête commerciale, mais quand on achète des cadeaux faits par des artistes et artisans du Québec, on peut s’entendre pour dire qu’on redonne un peu de couleurs et d’amour à Noël.


La population de la région est invitée à venir rencontrer les exposants qui vous offriront des découvertes inattendues et originales à prix fort abordable. Cette soirée unique vous permettra de trouver de nombreux cadeaux différents pour le temps des Fêtes. Voici quelques exemples :

PARURES

Bijoutez-vous avec les conceptions originales de Julie Fournier et Audrey Sirois.

SENTEZ-VOUS MIEUX

Pour soi-même ou pour les autres, sentir bon c’est agréable : les savons et produits cosmétiques de La Mousse de Mer.

GÂTERIES GOURMANDES

Régalez-vous avec les produits gourmands et régionaux du comptoir gourmand de Kamouraska, des Bio-Produits Ste-Rita et de Croqu’Érable.

AU CHAUD

Pour passer un bel hiver, Les Aventuriers de la Chasse-Galerie vous offrent des vêtements équitables en laine d’alpaga.

TEXTILE ET DÉCORATIONS

Pour le plaisir des yeux et du toucher, retrouvez la noblesse du textile avec les produits en feutre de Fabrice et ceux de la tisserande Caro Louyze.

POPOTERIES

Pour le coin popotte : les poteries de Nathalie Dumouchel et les accessoires de cuisine en bois de chez Arbol.

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La trempette des pinceaux; oeuvres d’art Caroline Jacques, Yves Har-

risson, Catherine Soucy, Marie-Josée Gagnon et Olivier Blot nous présentent leurs couleurs : sérigraphies, peintures, sculptures, dessins et illustrations.

TABLE DES LIBRAIRES

Nicolas Gagnon, photographe, nous présente un livre pour nour faire découvrir les plus beaux paysage de la région.

COIN POUSSIN

Il n’y aura pas de poussin, mais des doudous faites par Natalie L. Doudou, des poupées de Johanne Marotte et des bijoux pour enfants de Annie Marquis.

LES EMBOUTEILLÉS

Parce qu’une petite bouteille c’est bon et ça se donne toujours bien, l’Hydromiellerie de St-Paul-de-la Croix et de la Marée Montante seront là.

Cadoloco, le rendez-vous idéal pour acheter un cadeau fait avec coeur et qui va durer!

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Le Rêve du Diable

Musique traditionnelle au rendez-vous

Par Ode Morin

Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait qu’il y a un certain retour à la musique traditionnelle.

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n le sent, c’est dans le vent, il y a un intérêt accru pour ce qui touche au folklore : le Festival de contes Les Grandes Gueules à Trois-Pistoles se porte bien, les soirées de danses traditionnelles auxquelles même les jeunes participent, en arts visuels certains artistes de la relève comme Nadine Boulianne utilisent des éléments de notre patrimoine dans leurs œuvres contemporaines. Je ne sais pas si cela est en lien avec notre recherche de valeurs et d’authenticité, notre quête toujours présente d’identité ou tout simplement le goût de se laisser aller dans les légendes de notre patrimoine. Peu importe, la musique traditionnelle, c’est réconfortant, ça donne le goût de danser et de demander à ses grands-parents de raconter des histoires. C’est un morceau de

notre mémoire collective, une invitation à nous faire revivre les rites, les croyances, les légendes de notre patrimoine. Surtout, ça met le party dans la cabane! C’est pourquoi je vous invite au centre culturel

le 12 décembre pour voir le spectacle du groupe le Rêve du Diable. Le groupe le Rêve du Diable est précurseur d’une tradition musicale et orale, inspirant la Bottine Souriante, Les Batinses, Nos Aïeux et Nicolas Pellerin. Avec 40 ans de présence sur la scène culturelle au Québec, c’est difficile en quelques lignes de résumer leur travail. Au fil du temps, le groupe a compté dans ses rangs plus d’une dizaine d’artistes. Aujourd’hui, il est composé de Gervais Lessard, présent depuis le début, ainsi que de Claude Morin et Daniel Lemieux. Ils nous présentent cet automne un 8e album! Ils seront présents au Cabaret des mauvaises habitudes le jeudi 12 décembre, à 20 h, à la Maison de la culture, en même temps que Cadoloco.

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Stéphanie Pelletier, écrivaine Par Pénéloppe Mallard

Littérature

Rêve

Poésie

« Je voulais parler de la mort, mais la vie a fait irruption, comme d’habitude. » C’est sous cette épigraphe signée Virginia Woolf que Stéphanie Pelletier publie en 2012, chez Leméac, Quand les guêpes se taisent, recueil de nouvelles dirigé par Yvon Rivard et salué par la critique. En 2013, Stéphanie est invitée d’honneur du Salon du livre de Rimouski et finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général du Canada. Entrevue avec une auteure talentueuse de Métis-sur-Mer.

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téphanie, parlez-nous de la collaboration avec Yvon Rivard, lui aussi finaliste des Prix littéraires du GG pour l’essai Aimer enseigner. J’ai rencontré Yvon alors qu’il était écrivain en résidence à l’UQAR. Je connaissais déjà son œuvre. Sa vision du monde m’interpellait sur plusieurs plans. Yvon exprime de nombreuses choses que je pressens sans arriver à les nommer, je passerais ma vie à écouter des conférences d’Yvon et je considère ses essais comme des jardins portatifs. Parce qu’ils m’apportent une lumière très semblable à celle que je puise dans mon jardin. Bref je lui ai soumis un texte : la nouvelle « Tu vas mourir », si je me souviens bien. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour en discuter, Yvon m’a immédiatement confrontée à une évidence que je pressentais depuis mon adolescence, mais que je n’arrivais pas à légitimer toute seule : « Vous ne serez pas heureuse si vous n’écrivez pas. Vous devez écrire un livre. ». Alors il m’a guidée, il m’a demandé de lui soumettre les textes que j’avais déjà écrits et il m’a aidée à trouver ce qu’ils avaient en commun, puis il m’a conseillé d’en écrire encore une dizaine en m’inspirant de ce thème et m’a demandé quand je pourrais lui envoyer le livre fini. C’est le genre de coup de pied au derrière, si je puis me permettre, qu’il est

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« Je pense que les auteurs passent leur vie à traiter des mêmes sujets. Le slam me permet d’exprimer autrement mes valeurs et ce qui compte pour moi, et, ce faisant, j’atteins un autre public. » impossible d’ignorer! Yvon a, en quelque sorte, légitimé mon travail, m’a donné la permission d’écrire que je n’arrivais pas à m’accorder moi-même.

Je pense que les auteurs passent leur vie à traiter des mêmes sujets. Le slam me permet d’exprimer autrement mes valeurs et ce qui compte pour moi, et, ce faisant, j’atteins un autre public. J’ai toujours eu un petit côté « showgirl ». J’aime la scène, j’aime le feeling du contact direct avec le public, ça me réchauffe l’âme et m’inspire. Le slam, c’est électrifiant et ça demande assez d’audace pour aller cracher ses créations en direct au public, ce que le livre ne permet pas. Grâce au slam, je peux assouvir pleinement mon petit côté rebelle et irrévérencieux. Stéphanie, vous avez un bac. en création littéraire de l’UQAR. Quel en a été l’impact sur votre parcours littéraire et la publication de votre recueil?

Vous êtes très présente sur la scène littéraire du Bas-du-Fleuve, entre autres dans le milieu du slam. Quelle place le slam occupe-t-il dans votre travail d’écriture?

Je n’ai pas fini mon bac. Je l’avais commencé à l’UQAM et l’ai poursuivi à l’UQAR, où je n’ai suivi que des cours de création, mais il n’est pas encore terminé. Les cours de création m’ont permis de


côtoyer d’autres écritures, d’être conseillée et guidée par d’excellents professeurs qui sont aussi imprégnés de l’expérience de création. Sans l’UQAR et Kateri Lemmens, je n’aurais jamais rencontré Yvon, mais d’abord je n’aurais pas rencontré ma propre écriture. Kateri, entre autres, m’a appris à entendre ma voix et à lui être fidèle. J’ai d’ailleurs amorcé l’écriture de nombreux textes de mon recueil dans le cadre des ateliers d’écriture de l’UQAR. Ces cours m’offraient l’occasion de prendre le temps d’écrire et de me pencher sérieusement sur ma démarche. Quel conseil donneriez-vous à des écrivains en herbe? Soyez attentifs, soyez sans cesse en état de « réception généreuse », prenez le temps d’écouter et de voir le monde, apprenez à le recevoir dans toute sa singularité. Je pense que ce qui fait la qualité d’un écrivain, c’est sa capacité à percevoir autrement, à voir les choses que les autres ne remarquent pas et à les inonder de lumière. Soyez authentiques aussi, n’essayez pas d’écrire un grand livre, écrivez votre livre, le livre que vous seuls pouvez écrire.

Photo de Mathieu Gosselin

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Madame B : chronique de bibliothèque

Quand je serai grande… ou pourquoi on devient bibliothécaire Par Sylvie Michaud

À 6 ans, je voulais être coiffeuse parce que j’aimais jouer dans les cheveux de mon père. Puis à 7 ans, j’envisageais de rentrer chez les soeurs parce que j’avais peur d’avoir des enfants (ça avait l’air douloureux et je suis douillette). Au secondaire, archéologue, ça me plaisait bien et personne ne savait ce que c’était. J’ai aussi eu ma passe vétérinaire bien entendu. Mais bibliothécaire, jamais. Bien sûr, j’ai toujours aimé lire (ma mère affirme d’ailleurs que j’ai pratiquement appris à lire toute seule, avant même d’entrer à l’école). Mais je posais surtout beaucoup de questions. Ainsi, vers 10 ans, je me souviens très bien avoir rêvé d’un système où on pourrait téléphoner et avoir réponse instantanément à toutes les questions possibles. Sergey Brin et Larry Page peuvent aller se rhabiller, c’est moi qui ai inventé Google.

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rêve de plaisanteries (après tout, c’est bien connu, les bibliothécaires sont des gens éminemment sérieux), il demeure que ce qui m’a motivée à devenir bibliothécaire, ce fut bel et bien la quête de l’information juste, accessible et obtenue rapidement. De pouvoir donner la bonne réponse ou encore mieux, d’aider les gens à la trouver. De devenir en quelque sorte un guide à travers les nombreux dédales des espaces de la connaissance, d’apporter une réponse claire aux babillages infinis de notre monde souffrant d’infobésité. C’est pourquoi lorsque Michel Lagacé écrit dans la dernière Rumeur (Culture numérique. Réalité augmentée?), que « cette abondance d’information (…) font que les choses deviennent du bruit (et qu’il) faut critiquer la croyance aveugle en l’objectivité de ces outils » (en parlant des moteurs de recherche tels que Google), je me sens directement interpelée comme bibliothécaire. En effet, c’est l’une des premières notions que l’on

apprend en sciences de l’information, soit peaufiner nos requêtes de façon à diminuer le bruit, c’est-à-dire à repérer le moins possible d’information non pertinente. Comment on devient bibliothécaire Les études en sciences de l’information (anciennement intitulé bibliothéconomie) se font au niveau maîtrise. S’il est vrai que les aspirants bibliothécaires détiennent souvent un diplôme de premier cycle en lettres et sciences humaines, on en rencontre de plus en plus qui proviennent des disciplines communication, administration, informatique, ainsi que sciences pures et appliquées.

« Sergey Brin et Larry Page peuvent

c’est moi qui ai inventé Google. »

aller se rhabiller,

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Le bibliothécaire peut aussi être désigné comme professionnel, spécialiste ou gestionnaire de l’information. On dit aussi que le bibliothécaire est un passeur de savoirs, car il favorise l’accès, l’échange et le partage d’information. Les cheminements sont divers. Par exemple ,en ce qui me concerne, j’ai été bibliothécaire de référence pendant 10 ans à la Bibliothèque de santé de l’Université de Montréal. Depuis que je suis à la tête de la Bibliothèque municipale, mes fonctions ont complètement changé et je ne fais plus de référence et de formation documentaire comme avant. Mais, faciliter l’accès à une information juste et de qualité à tous les gens de Rivière-du-Loup, peu importe leur statut socioéconomique, leur niveau de scolarisation, leur âge, leur origine ethnique ou leur condition physique, demeure une préoccupation constante. Être bibliothécaire, c’est donc une passionnante profession. On peut travailler dans toutes sortes de milieux : gouvernemental (ministères, hôpitaux, Assemblée Nationale, Bibliothèques Nationales), municipal (bibliothèques publiques), de l’éducation (écoles, collèges, universités), au privé (entreprises et à titre de consultant) et enfin dans les milieux spécialisés (musées, organismes et associations).


Pour en savoir plus, je vous réfère aux sources suivantes : Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec : cbpq.qc.ca Site promotionnel : www.savoir.ca Profession bibliothécaire : www.pum.umontreal.ca/catalogue/ profession-bibliothecaire Passeurs de savoir : cbpq.qc.ca/publications/passeur-de-savoirs/ passeur-de-savoirs-1 Vous pouvez également en discuter avec la dizaine de bibliothécaires présents à Rivière-du-Loup soit au Réseau BIBLIO, à la bibliothèque du Cégep, à la Commission scolaire, à la retraite et bien sûr à la Ville (moi-même). Et pour terminer un clin d’œil pour aller au-delà de l’image stéréotypée du (mais surtout de la) bibliothécaire. Source : The Sexy Librarian www.facebook.com/sexy.librarian?fref=ts

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Lors de la préparation des savons.

De la nature sur votre peau

Promenade à L’Isle-Verte à la boutique La Mousse de Mer Par Élisabeth LeBlanc, photos par Busque

Un jour, je me suis retrouvée accroupie au milieu des herbes salées du bord du fleuve. À marée basse, en juillet, hors des sentiers battus, caressée par la brise lointaine de la mer et presque aveuglée par le soleil couchant, c’est l’heure de la salicorne. Cette plante marine, au goût de concombre (très salée), rougit le paysage en automne.

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arie-Claude Larocque est ainsi. Elle cueille les herbes pour le plaisir et aussi pour la fabrication de ses produits. Pas besoin d’acheter les plantes qu’elle intègre à

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ses savons; elle les cueille ou les cultive ellemême. Ainsi, des fines herbes du potager, des plantes sauvages ou des algues se retrouvent dans ses recettes de savons.

Au fait, vous ai-je dit qui est Marie-Claude et où vous rendre pour la visiter ? Elle a démarré une jolie petite entreprise située au village de L’Isle-Verte. La Mousse de Mer, savonnerie


artisanale, est sise sur la rue principale (rue Saint-Jean-Baptiste) du village, face à la très connue Île Verte –à ne pas confondre. Le nom de son entreprise rappelle le passé faste du village, alors que cette algue a été largement exploitée en manufactures pour le rembourrage de meubles et matelas, pour l’isolation des maisons et pour l’exportation vers l’industrie automobile où l’algue servait à rembourrer les sièges des carrioles. Sa presque disparition, due à une sur-exploitation et à une maladie, a fait perdre une bonne source de revenus pour une partie de la population du village et des cueilleurs s’adonnant à la récolte entre Gros-Cacouna et Trois-Pistoles. À L’Isle-Verte, comme partout au Bas-Saint-Laurent, l’horizon s’étend à perte de vue. Une odeur d’air salin flotte, vous ouvre les poumons et éveille l’esprit. Puis, un village qui s’étend entre mer et falaise, entre les rangs et la route 132. Parmi les édifices historiques et les maisons anciennes (modernisées ou restaurées), on peut trouver, plus à l’est, celle de MarieClaude. C’est parce qu’elle est tombée amoureuse de cette maison au grand balcon jaune qu’elle s’est établie à L’Isle-Verte. En réorientation de carrière forcée, après un passage dans un bureau d’ingénieurs, elle décide d’y ouvrir un commerce. Après deux ans de travail acharné, où elle s’ingénie à mettre à sa main la vieille maison, elle ouvre La Mousse de Mer. Ce qui frappe d’abord quand on entre dans la boutique, c’est le sens de l’esthétique : le décor de la boutique reflète l’aspect extérieur de cette maison patrimoniale où l’aspect rustique et les teintes naturelles dominent. Puis, les effluves vous chatouillent le nez. Et pour cause : une quarantaine de fragrances et d’huiles essentielles parfument ses produits. Il y a de quoi raviver le sens que nous les humains utilisons le moins. Ainsi les bombes effervescentes, mousses à rasage ou encore baumes à lèvres côtoient des articles d’artisans locaux comme l’Algue d’Or, l’Atelier Unik-Art, la vaisselle de Diane D’Amour, les tissages et tricots de Céline Côté, et d’autres artisans originaux (voir liste en fin d’article). Les produits de la savonnerie sont issus d’une pratique transmise de la grand-mère maternelle à la petite-fille. Un passage de connaissances ancestrales de Rose à MarieClaude. Voici une bien belle façon d’être en relation avec son aïeule pour l’adolescente de 15 ans! Cela s’est fait tout naturellement, tout comme les ingrédients de ses savons, tous issus de produits naturels et biologiques. P.S. La salicorne n’entre pas dans la confection des savons de Marie-Claude… la cueillette, c’était pour notre bon plaisir gastronomique !

Références et liens à consulter : cacouna.net/moussedemer.htm www.lamoussedemer.com/ www.facebook.com/lamoussedemer Artisans locaux : Atelier Unik-Art : www.atelierunikart.com/ Papeterie artisanale, l’algue d’Or : www-mtl. look.ca/~jjbevila/alguedor/index.html Autres : Les bijoux des créations Koal’Art : www.facebook.com/ creationskoalart Les peluches Les Tronches  : lestronches.ca/ Les produits de portage pour maman et bébé  : juletbulle.com/

La propriétaire , Marie-Claude Larocque dans la boutique

Entrepreneur spécialisé en rénovation résidentielle Pour tous vos travaux de salle de bain, sous-sol, patio, gypse, tirage de joints, installation de fenêtres, céramique, pose de plancher en bois franc ou flottant, moulures, peinture, etc.

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Photo par François Gamache

Le show de la Bouffée d’Air à Rivière du Loup… et à Montréal! Par Sylvain Poirier

L’organisme communautaire La Bouffée d’Air du KRTB prépare déjà la cinquième édition de son spectacle « Le show de la Bouffée » qui aura lieu à la Maison de la culture de Rivière du Loup le samedi 23 novembre 2013, à 20 h. Il s’agit d’une initiative qui permet à l’organisme d’élargir le champ de ses activités habituelles afin de souligner sa présence ainsi que son apport dans la collectivité. Ainsi, par le biais d’une ambiance festive et conviviale, nous sensibilisons la population à notre mission.

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Photo par Sylvain Dumais

Photo par Patrick Landry


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e Show de la Bouffée est un évènement qui fait sa place dans le monde culturel de la région depuis 2008 et qui aura la chance cette année d’aller présenter une partie de son savoir-faire à Montréal, au Gesù dans le quartier des spectacles. Une opportunité incroyable pour Le Show de la Bouffée qui, avec sa cinquième édition, prend de plus en plus d’ampleur par son originalité, sa qualité et sa variété. Un spectacle totalement réalisé par des bénévoles de la communauté, soit des usagers de la ressource, des intervenants et des musiciens professionnels. Pour bien comprendre l’étendue de cette initiative, il est important de connaître à la base le rôle et les missions de cet organisme alternatif. La Bouffée d’Air est en fait une maison d’hébergement qui fait office de centre de crise pour tout le KRTB. C’est 24 heures par jour et 7 jours par semaine que cette équipe de 12 intervenants professionnels répondent à toutes sortes de demandes d’aide. La Bouffée permet aux adultes ayant besoin d’aide de reprendre le contrôle sur leur vie, suite à une situation difficile à laquelle ils sont confrontés. À chaque année, l’organisme héberge pour de courts séjours près de 400 personnes et répond à plus de 3 000 demandes de soutien par l’intervention téléphonique, des rencontres impromptues et des suivis personnalisés. Un fait majeur et incontournable pour ce centre de crise communautaire, qui en fait un des rares au Québec, est qu’il soit alternatif, permettant ainsi à celui qui veut s’arrêter de pouvoir prendre le temps de le faire à son rythme et dans un milieu à taille humaine et familiale. Il est difficile de trouver d’autres moyens plus efficace de célébrer l’alternative que par l’alternative, c’est-à-dire par l’expression de l’art ou de la folie tout simplement. Par la créativité, nous donnons une chance à l’expression de l’émotion, trop souvent compressée par notre rythme de vie, et lui permettons de trouver une voie porteuse d’espoir et/ou de libération. C’est dans cette optique que le show s’inscrit et la souligne de façon collective. C’est avec une programmation colorée, aux élans littéraires qui proviennent de divers

horizons, empruntant des détours parfois abstraits, engagés, durs et drôles, que Le show de la Bouffée habitera la Maison de la culture avec nul autre que Michel Faubert, Natasha Kanapé Fontaine, Laval Côté et la formation Tapis bleu. Une brochette d’artistes qui auront le plaisir de se métisser sur la scène et qui valent la peine d’être présentés.

« Il est difficile de trouver d’autre moyen plus efficace de célébrer l’alternative que par l’alternative, c’est-à-dire par l’expression de l’art ou de la folie tout simplement. » Natasha Kanapé Fontaine, Innue de Pesssamit, est une artiste en pleine émergence. Poète, slammeuse territoriale, peintre, performeuse et comédienne, elle s’implique activement dans le mouvement « Idle no more » et témoigne par son œuvre riche, le désir et le besoin de créer des ponts avec les peuples autochtones. Celle qui a fait ses études à Rimouski jusqu’à l’an passé pour y découvrir une passion littéraire, aura fait paraître en octobre 2012 son premier recueil de poésie, « N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures ». Après une présence remarquée à l’Échofête et au Festival Présence autochtone de Montréal, et après avoir partagé la scène à quelques reprises avec le rappeur algonquin-québécois Samian, elle viendra habiter la scène du Show de la Bouffée et lui donner une saveur du souvenir de la terre mère. Suite au spectacle présenté avec succès à l’été 2013 dans le cadre de Patrimoine en spectacle à l’église anglicane de Rivière-du- Loup, la formation Tapis bleu sera aussi de la partie. Formation que l’on pourrait qualifier de

groupe hôte du Show de la Bouffée, elle aura comme mission d’accompagner et d’incarner en musique et avec enthousiasme la poésie et les textes des artistes de cette édition. Ce collectif renouvelé nous permettra certainement de découvrir quelques-unes de leurs nouvelles chansons à paraître sur leur prochain album. Laval Côté, auteur compositeur interprète et chansonnier d’expérience, viendra lui aussi nous présenter quelques décors de son univers artistique. En plus d’être peintre et bédéiste, il est présent depuis les débuts du spectacle comme bénévole ou comme artiste de la scène, et porte toujours la cause de la ressource. Sa poésie engagée ne laisse aucun doute sur la valeur de ses chansons et de ses convictions. Cette année, c’est un immense bonheur pour nous tous d’avoir la chance de pouvoir compter sur la présence de Michel Faubert, un incontournable de la musique traditionnelle au Québec et un homme qui occupe une place de choix sur la scène culturelle québécoise depuis près de 20 ans avec un parcours très diversifié. Conteur, chanteur, marionnettiste, scénariste, il a à son actif 5 disques chansons à son nom et 5 avec le groupe a cappella les Charbonniers de l’enfer. Toutes ont été salués par la critique comme des œuvres importantes. Sa contribution à de multiples projets fait de lui l’un des artistes québécois les plus polyvalents et prolifiques de sa génération. Tout récemment, avec la sortie du livre : « Trad : Petit lexique bête et méchant à l’usage des néophytes », Michel Faubert se fait pamphlétaire. Cet automne, il sera du spectacle de la Bouffée non seulement à Rivière-du-Loup, mais aussi à Montréal le 19 novembre, au Gesù, dans le cadre des 30 ans du Regroupement des ressources alternatives en Santé mentale du Québec, regroupement dont La Bouffée d’Air fait partie. C’est donc au coût de 15$ que l’on pourra voir, entendre et surtout encourager cette initiative collective du 23 novembre qui, en plus de célébrer nos liens, se veut un évènement rassembleur. Billets disponibles à la Bouffée d’Air du KRTB (867-8580) et à la Micro-Brasserie Aux Fous Brassant.

Fier partenaire du show de la Bouffée ! 15


« Entre 1663 et 1673, ce sont 764 femmes qui ont bravé les intempéries et les maladies durant 3 mois pour atteindre Québec. »

Marie-Lyne Trépanier, auteure du livre Fille de roi, fille du roi.

Fille de roi, fille du roi Par Geneviève Malenfant-Robichaud

Rêve

Littérature

Poésie

Connaissez-vous les filles du roi, ces courageuses femmes qui ont traversé l’océan atlantique pour peupler la Nouvelle-France? Vous êtes-vous déjà demandé ce qui serait arrivé si l’une d’entre elles avait réellement été la fille du roi? Non? Il s’agit pourtant de l’original point de départ de cette fiction à saveur historique!

L

e roman décrit l’épopée de l’extraordinaire Victoria Bourbon-Stuart, fille (fictive) du roi de France, alors qu’elle est enlevée et envoyée contre son gré en Nouvelle-France. Survivra-t-elle aux dangers de la traversée et du territoire sauvage? Saurat-elle mettre ses incroyables talents au profit de la colonie? Retournera-t-elle en France? Et, surtout, son amour pour le cuirassier Jérémy survivra-t-il à l’éloignement? Au fil de ses aventures, Victoria fréquentera plusieurs lieux réels et croisera de nombreux personnages historiques (Marguerite Bourgeoys, l’intendant Talon, les rois Louis XIV et Charles II, d’Artagnan, etc.). L’auteure, Marie-Lyne Trépanier, s’est en effet inspirée de ses recherches Internet pour donner un cadre plausible à son héroïne. Mais, pourquoi donc écrire sur les Filles du roi? Lorsque Mme Trépanier a décidé de suivre son impulsion d’écrire un roman, elle qui n’avait jamais écrit, elle s’est rappelé d’un moment de son enfance. Une sœur leur avait déclaré en classe que les Québécois

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descendaient des Filles du roi… des prostituées forcées de s’exiler en NouvelleFrance! Déjà convaincue à l’époque de la fausseté de cette affirmation, elle décide de s’attarder à cette question. Six mois plus tard, elle accoucha d’un roman de 400 pages visant à rétablir la réputation de ces piliers de notre histoire commune. Entre 1663 et 1673, ce sont 764 femmes qui ont bravé les intempéries et les maladies durant 3 mois pour atteindre Québec. Malgré les dangers, l’éloignement et la peur de l’inconnu, les sommes offertes par le Roi pour couvrir la dot et les frais constituaient pour ces femmes (pauvres et orphelines de père pour la plupart) une chance inespérée. Avec un ratio d’une femme pour 10 hommes, les prétendants ne manquaient pas! La majorité d’entre elles se marièrent dans les 5 mois suivant leur arrivée. Quelques-unes eurent même le luxe de changer d’idée et de se remarier rapidement! On estime que 80% des québécois portent au moins une Fille du Roi dans leur arbre généalogique. Les célébrations du 350ième anniversaire de leur arrivée sur le

territoire est l’occasion idéale d’en apprendre plus sur ces fondatrices de notre nation! Quelques mots sur l’auteure… Marie-Lyne Trépanier a grandi à Thetford Mines. Elle y a travaillé en publicité et dans l’organisation de deux festivals locaux. Elle possède un baccalauréat en arts de la communication. Ayant suivi son mari, elle habite maintenant à St-Arsène depuis 9 ans où elle a créé les Productions BSL et s’implique activement dans le sport et les arts pour la jeunesse. Son premier roman, publié aux Éditions de la Paix, a été lancé le 1er mars 2013 au Musée des Ursulines. Depuis, il lui a permis de participer aux Fêtes de la NouvelleFrance et même de figurer dans la sélection de la SODEQ des histoires québécoises qui pourraient inspirer des films. Ce roman est pour elle la preuve qu’il faut savoir suivre le courant, laisser la vie nous amener ailleurs et, surtout, profiter de la traversée!


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Photo Victor Diaz Lamich

Critique de « Tenir Tête » Par Roméo Bouchard

Je viens de lire d’une traite le TENIR TÊTE de Gabriel Nadeau-Dubois, et je n’hésite pas à dire que c’est le meilleur livre que j’ai lu depuis longtemps sur la politique et le Québec d’aujourd’hui; le mieux pensé, le mieux documenté, le mieux raconté, le mieux construit et le mieux écrit aussi. Un livre parfait à tout point de vue, perspicace et juste, qui se compare avantageusement aux écrits de nos sociologues et historiens professionnels. On a peine à imaginer – mais on s’en réjouit – que cet ouvrage soit celui d’un jeune Québécois d’à peine plus de 20 ans. Un pur plaisir et un partage sans restriction que ce récit prenant et mesuré d’une saison politique au Québec qui a commencé par une grève étudiante bien organisée et s’est conclue par le plus grand mouvement collectif de désobéissance civile de notre histoire. « Contre cette tentative d’américanisation du système d’éducation québécois, la jeunesse a répondu par une défense en règle des principes hérités de la Révolution tranquille qui, s’ils ne sont pas parfaits, présentaient tout de même un compromis intéressant entre un souci de l’utilité publique et le projet humaniste et républicain d’une démocratisation de l’éducation. » p. 103 Tout au long de ce récit bien ancré dans l’action et le terrain, on réfléchit sur l’offensive des riches qui sous-tendait et accompagnait l’augmentation des droits de scolarité : le retour au principe de l’utilisateur-payeur, la soi-disant juste part, l’éducation comme investissement

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personnel, la privatisation, le démantèlement des politiques de redistribution de la richesse par l’impôt et la gratuité des grands services collectifs, l’université de l’excellence économique plutôt que l’université du savoir et des besoins collectifs. « Bien plus qu’une réponse à des nécessités économiques ou une vulgaire affaire de gestion, le virage à droite des dernières années est la version québécoise de la révolte des riches qui frappe les États-Unis depuis 35 ans… On plaide pour une responsabilisation individuelle et on lance la classe moyenne dans une croisade contre les impôts, qui n’est rien d’autre qu’une guerre contre ce que les impôts financent : l’éducation, la santé


publique, les retraites, la culture – bref, tout ce qui a permis à la classe moyenne québécoise de na pas décliner dans les dernières années. » p. 78 Si la justification de la gratuité scolaire est convaincante, le récit de Gabriel est particulièrement efficace dans sa troisième partie où il décrit et démontre l’ampleur de la répression idéologique, politique, policière, médiatique, juridique et législative qui a été déployée pour tenter de venir à bout de cette résistance inattendue qui s’attaquait de front à la gigantesque opération d’asservissement entreprise par l’oligarchie néo-libérale. C’est là que le mot d’ordre de Gabriel prend tout son sens : TENIR TÊTE.

« Ce livre est non seulement utile, il est indispensable. » « Ni mépris simpliste de l’État de droit, ni obstination enfantine pour obtenir des privilèges, les casseroles étaient au contraire une affirmation d’un principe fort que Pierre Vadeboncoeur appelait l’autorité du peuple. En sortant avec ses casseroles, le peuple a montré qu’il était souverain, ou en tous cas qu’il le devient vite quand il en a l’occasion. La désobéissance civile n’est pas qu’un simple refus d’obéir et elle ne conteste pas l’existence des lois, mais bien les errements de ceux qui les promulguent. Elle ne refuse pas les institutions, mais leur détournement. En ce sens, la désobéissance civile est profondément démocratique. » p. 172 Le soin que prend Gabriel à ne pas outrepasser le rôle de porteparole qu’il a tenu tout au long de la lutte ne nous permet pas de mesurer le rôle qu’il a vraiment joué à l’intérieur de son mouvement, mais il a visiblement tout pour exercer un leadership éclairé et servir de guide. Au sortir de son témoignage, on comprend plus facilement que Gabriel puisse regretter que le débat actuel sur la laïcité, si nécessaire soit-il en soi, vienne pour ainsi dire occulter et courtcircuiter la démarche politique entreprise par tout le Québec le printemps dernier, et cela, tout le monde le voit, pour servir une stratégie partisane et électorale. C’est bien sûr inévitable dans un système politique qui repose sur les partis et les élections. Mais il faut bien admettre que pendant que ce débat sur la laïcité occupe toute la place, des décisions politiques très graves se prennent en coulisses sur l’avenir de nos ressources et de notre territoire, les mines, les forêts, le pétrole, l’agriculture, les banques, les écoles, etc. Il faut espérer, avec Gabriel, que le mouvement amorcé continue à fermenter dans la pâte et n’attende que le moment opportun pour se manifester plus fort. Il faut espérer aussi que Gabriel saura survivre à tant de pressions et offrir au Québec de demain la richesse d’intelligence, de cœur et d’engagement peu commune dont il fait preuve. On croyait tout savoir sur le printemps des carrés rouges : non, il faut lire le récit de Gabriel pour le revivre et saisir tout le sens de ce printemps historique pour le Québec . Ce livre est non seulement utile, il est indispensable.

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Innover ?

Oui ! Mais pourquoi ? Et surtout, pour qui ? Par André Gobeil

Depuis quelques temps, nous vivons au rythme de l’innovation, à la recherche de nouvelles idées, de nouvelles façons de faire, de nouveaux projets et de nouveaux marchés. Pourquoi ? Parce que nos environnements se modifient à une vitesse fulgurante, parce que nos populations se transforment, parce que ce qui était des dogmes et des certitudes, hier, deviennent des variables aujourd’hui, parce l’évolution technologique réduit dans le temps la portée d’une bonne idée. Face à de tels constats, les inclinaisons à l’innovation se convertissent en obligations criantes. Comment peut-on être différents, se démarquer de ce qui se fait déjà ? Où trouver cette particularité qui nous singularise ?

J

travail collaboratif — de ne plus se baser principalement sur sa seule et propre recherche pour innover. Il s’agit là d’une vérité de La Palice pour quelqu’un qui sollicite les avis multiples avant des décisions les plus futiles, comme l’auteur de ces lignes. Mais comment cette approche peut-elle s’incarner dans un contexte de concurrence féroce et de libre marché ? Peut-on ouvrir son processus d’innovation ou révéler ses problèmes ?

’ai cru pendant longtemps que cette capacité de créer, d’inventer se trouvait dans des laboratoires austères suréquipés où y officiaient des clones d’Albert Einstein en sarrau blanc ou encore dans des bureaux ultrasophistiqués protégés par des mécanismes de sécurité dignes des plus grandes agences d’information de ce monde et d’où la moindre fuite, déclenche une armada d’avocats spécialisés en propriété intellectuelle avec des couteaux acérés entre les dents. Et ce, jusqu’à ce que je découvre au hasard d’une page perdue d’un quotidien, le modèle d’innovation qui contribua à la naissance du Ipod, à la résurrection de Lego, à l’émergence de centaines d’applications Android et plus près de nous, au premier tour de roue du Bixi. L’innovation n’avait plus besoin nécessairement d’être barricadée, surveillée et contrôlée, elle pouvait être inclusive, multiple et éclatée.

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Connu sous l’appellation innovation ouverte, ses promoteurs affirment qu’il est plus efficace et rapide — dans un esprit de

Un saut à l’événement « Québec en mode solutions » en 2012 où étaient rassemblés quelques deux cents chercheurs, scientifiques, ingénieurs et technologues, gens d’affaires, leaders des principaux centres de recherche du Québec m’a confirmé le potentiel de l’innovation ouverte. Convaincu certes, mais toujours sceptique sur les façons de transposer le modèle dans notre milieu. On ne peut tenir de tels rassemblements à toutes les semaines, alors comment rendre accessible des mécanismes de co-création


et collaboration à plus petite échelle autour de problématiques bien ciblées? Comment l’expertise vaste et variée d’une institution comme le Cégep de Rivière-du-Loup peutelle être mise à profit de ce type d’initiatives?

« L’innovation n’avait plus besoin nécessairement d’être barricadée, surveillée et contrôlée, elle pouvait être inclusive, multiple et éclatée. »

Ces mots-clés ajoutés dans un moteur de recherche puissant (dont nous tairons le nom mais mais qui est aussi un leader en innovation ouverte et crowdsourcing) ont tôt fait de nous guider vers le concept de Living Lab, l’un des piliers de la politique d’innovation européenne (Horizon 2020). Comptant plus de deux cents « laboratoires vivants », l’Europe a démocratisé l’innovation et l’a rendu accessible aux individus, aux communautés et aux PME comme aux plus grandes entreprises. Appuyé dans cette volonté d’adapter ce modèle au contexte louperivois et baslaurentien par des acteurs incontournables du développement économique tels le CLD de la MRC de Rivière-du-Loup et la Ville de Rivière-du-Loup, le Living Lab en Innovation ouverte (LLIo) a réalisé ses premières interventions en 2013 et espère les multiplier au cours des prochains années. Une équipe du Cégep réalise actuellement un projet de recherche avec les fondateurs d’En mode solutions sur les conditions d’accompagnement des organisations à l’innovation ouverte.

Dans un proche avenir, le LLIo entend devenir un espace d’animation où des équipes multidisciplinaires (décideurs, experts, usagers, clients, dirigeants d’entreprise, etc.) contribueront à l’émergence de solutions novatrices afin de répondre à des problèmes et des besoins identifiés par le milieu régional. Un tel souhait ne relève pas de l’utopie ou du rêve frivole. Une mission récente en Finlande a permis au LLIo de constater la puissance d’outils d’intelligence collective qui assurent une génération de réponses à des problématiques diverses auxquelles sont confrontés tant les entreprises, les individus que les organisations d’un territoire. De voir des enfants urbanistes aussi efficaces que des professionnels aguerris, des plans d’affaires convertis en espace d’exposition pour en valider les contenus, des boîtes qui permettent de maintenir l’autonomie de personnes âgées, des trains de foire au service de la consultation populaire et des promoteurs transmettant recettes, trucs, mises en garde, outils et conseils, nous permettent de croire que l’innovation peut se faire pour tous mais surtout, par tous.

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La tête qui scrutait l’horizon ... Par Marie-Christine Drisdell, photos par Jocelyn Landry, maître-photographe

Pour les gens de Rivière-du-Loup, la Tête d’Indien, que l’on retrouve sur le chemin de la Côte-des-Bains à la Pointe de Rivière-du-Loup, est une œuvre importante. La Tête d’Indien a été créée en 1963 par l’artiste Gérard Santerre. Celle-ci fête donc ses 50 ans cette année et vient tout juste d’être repeinte par l’artiste Sonia April. C’est donc le moment tout indiqué pour parler de l’histoire de cette œuvre, devenue aujourd’hui un attrait touristique incontournable.

M.

Santerre est un artiste autodidacte originaire de St-Clément qui passait ses journées d’été à peindre à la Pointe. Beaucoup de gens dans la région avaient déjà remarqué que le mur rocheux avait la forme d’un visage humain. M. Santerre a donc décidé de le transformer en œuvre et a choisi d’y représenter un indien, en l’honneur des Malécites. La Tête a été repeinte plusieurs fois depuis 1963. C’est d’abord Serge Métivier, un caricaturiste québécois reconnu, qui fut le premier à repeindre la Tête d’Indien, en 1975. En 1993, l’artiste Sonia April, une enseignante en arts, a reçu de la Ville de Rivière-du-Loup

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le mandat de donner une nouvelle couche de peinture sur l’œuvre. Depuis ce temps, personne n’avait repeint la Tête. Aujourd’hui, la Tête d’Indien a 50 ans! C’est pour cette raison que, 20 ans plus tard, Sonia April a été sollicitée par la Ville afin de lui redonner plus d’éclat. Cette fois-ci, avant de repeindre, il fallait d’abord nettoyer la Tête puisque certaines parties devenaient trop fragiles et risquaient de s’effriter. Mme April et M. Jean Soucy ont fait ce travail de nettoyage. Cette étape ayant fait tomber des parties plus fragiles de la pierre, ils ont dû par la suite sculpter certains éléments pour reformer un visage.

À eux deux, Mme April et M. Soucy ont consacré plus de 35 heures de travail pour restaurer la Tête d’Indien. Ils ont porté une grande attention aux détails et ont choisi d’y ajouter un aigle ainsi que des motifs de fleurs blanches à trois pétales sur le bandeau, des symboles importants pour les Malécites. De plus, Mme April a souhaité marquer davantage le côté féminin de la tête, ce que l’on peut voir lorsqu’on se ballade du quai vers le chalet. Pendant que les deux artistes travaillaient sur l’œuvre, certains passants ont manifesté de la colère contre eux, croyant qu’ils étaient en train de détruire la Tête. Cela montre à quel


point la Tête d’Indien est importante pour les louperivois. Elle est en effet présente dans notre paysage depuis si longtemps qu’elle fait maintenant partie de notre patrimoine culturel. C’est probablement pour cette raison que la Ville a pensé souligner le cinquantième anniversaire de la Tête: un panneau d’interprétation sera installé à proximité, comme c’est le cas pour plusieurs bâtiments ayant marqué l’histoire louperivoise. Les touristes se promenant à la Pointe pourront ainsi consulter le panneau pour comprendre d’où vient cette œuvre et quelle en est l’histoire. Merci à tous les artistes qui, au fil des ans, ont donné du temps et de l’énergie pour que Rivière-du-Loup conserve cette belle œuvre!

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Le cadre naturel de la MRC de Rivière-du-Loup est remarquable.

Nos paysages, une richesse à redécouvrir Texte et photos par Nicolas Gagnon

Certaines régions du Québec sont reconnues, ici et à l’étranger, pour la beauté de leur paysage. La Gaspésie, Charlevoix ou les Laurentides sont de celles-là. La région de Rivière-du-Loup n’a pas une telle notoriété internationale. Pourtant, notre région est l’une des plus anciennes régions touristiques du Québec. Et pour cause, c’est l’une des plus belles. Ce qui séduisait les villégiateurs du XIX e siècle fait encore le charme de notre coin de pays : un littoral aux vastes horizons, des îles enchanteresses, une ville et des villages authentiques et un arrière-pays généreux de nature.

C

e paysage est le résultat d’une symbiose entre la géographie naturelle des lieux et les populations qui y habitent. En lisant le paysage, on peut percevoir les multiples couches naturelles, historiques, sociales et culturelles qui le composent. C’est toute l’identité d’un lieu qui émerge ainsi à travers lui. Un paysage naturel récent Il y a 15 000 ans, la région de Rivière-du-Loup était enfouie sous des kilomètres de glace. Quand la calotte glaciaire se met à fondre, le continent, qui s’était enfoncé sous le poids de la glace, est envahi par l’océan. Les différents types de dépôts marins qui datent de cette époque expliquent la présence de tourbières à certains

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Le paysage habité : une fusion harmonieuse entre l’homme et la nature.


endroits du territoire et l’abondance de bonnes terres cultivables entre les Appalaches et le fleuve. Pendant la remontée du continent, le rivage s’est stabilisé à certains niveaux pour des périodes plus ou moins longues, ce qui a laissé des traces dans le paysage. On trouve par exemple à 25 ou 30 mètres audessus du fleuve, un peu partout sur le territoire, des traces de plages, de deltas ou de falaises autrefois grugées par la mer et dont l’érosion s’est arrêtée. Il y a 3 000 ans, la mer est encore à 5 ou 6 mètres plus

Le fleuve Saint-Laurent, avec ses couchers de soleil au-dessus de Charlevoix, est au coeur de l’identité paysagère de la région

haute qu’aujourd’hui. Les sédiments qui se déposent le long de ce dernier rivage historique ont laissé une terrasse basse sur laquelle sont notamment construits les villages de L’Isle-Verte et de Notre-Damedu-Portage. Les falaises contre lesquelles ces villages sont appuyés étaient, dans les deux cas, battues par les vagues il y a 2 000 ans à peine. Le système seigneurial Bien que cinq seigneuries soient concédées entre 1672 et 1684 sur le territoire de la MRC de Rivière-du-Loup, celles-ci ne sont pas vraiment mises en valeur pendant le régime français. Au moment de la conquête, la seigneurie de Rivière-du-Loup ne compte d’ailleurs que 68 habitants.

lieux, les cantons adoptent une géométrie plus rigoureuse. La stricte linéarité d’une route comme le chemin Taché à Saint-Hubert-deRivière-du-Loup et Saint-Cyprien témoigne du peu de fantaisie dont étaient prêts à faire preuve les arpenteurs du gouvernement. Peu d’hommes sont intervenus sur le territoire en laissant une marque aussi décisive que ces arpenteurs chargés d’établir les cantons. C’est à eux que l’on doit la trame foncière et viaire sur laquelle le paysage du haut-pays s’est construit.

Les terres des Appalaches sont moins fertiles, mais la nature n’y est pas moins généreuse.

« Ce système a notamment introduit le découpage des terres en longues bandes étroites parallèles au fleuve, qui est un des traits distinctifs des paysages de la vallée du Saint-Laurent. »

Pourtant, le système seigneurial va laisser une forte empreinte dans le paysage. Ce système a notamment introduit le découpage des terres en longues bandes étroites parallèles au fleuve, qui est un des traits distinctifs des paysages de la vallée du Saint-Laurent. Dans notre région, l’orientation contraire des terres le long du chemin du Lac à Notre-Dame-du-Portage et Saint-Antonin est une rareté qui permet de mesurer l’ancienneté et l’importance de ce chemin, construit en 1749. Un nouveau mode d’occupation du territoire C’est vers la fin du 18e siècle que le peuplement s’accélère, grâce à l’arrivée de familles en provenance de la Côte-du-Sud. Dès 1775, il n’y a plus de place sur le littoral et on doit ouvrir de nouveaux rangs à l’intérieur des terres. Vers 1840, les anciennes seigneuries sont occupées à pleine capacité.

Les églises sont des repères identitaires majeurs dans nos paysages, dont plusieurs sont menacées à moyen terme.

Dès lors, l’expansion du territoire habité se fait sous un mode renouvelé : le système cantonal. Entre 1835 et 1864, cinq cantons sont arpentés puis progressivement ouverts à la colonisation sur le piedmont des Appalaches puis sur les hauts plateaux. Alors que les terres des seigneuries s’adaptaient avec souplesse à la topographie des

Suivant de peu les arpenteurs, les précédant parfois même de quelques années, les défricheurs ont permis à ce paysage de prendre vie. Les curés forment le troisième groupe d’acteurs en importance dans la mise en place des grandes composantes du territoire. Ce sont eux qui sont appelés à décider de l’emplacement des églises, et par conséquent des villages.

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Entre 1870 et 1930, grâce à l’arrivée du chemin de fer et à l’exploitation de l’énergie de la rivière, la population de Rivière-du-Loup est multipliée par 5.

Dans le piedmont et sur les plateaux appalachiens, c’est les 2/3 des terres autrefois cultivées qui sont retournées à la forêt, depuis 60 ans. Le paysage s’est ainsi considérablement refermé. Avec l’arrivée de l’automobile, l’aire urbaine de Rivière-du-Loup s’étend et l’économie des villages voisins devient de plus en plus dépendante de la ville centre. Il faut désormais parler de l’agglomération de Rivièredu-Loup. Un tout nouveau type de paysage apparaît alors : le quartier résidentiel de faible densité, typique de la banlieue nord-américaine. L’apparition de nouvelles technologies et l’évolution du contexte socioéconomique entraînent une transformation constante du territoire. Toutefois, pour que les paysages restent le puissant facteur d’attachement et d’appartenance qu’ils sont dans notre région, il faut en conserver les éléments porteurs de sens et d’identité. Les valeurs d’efficacité, de performance et de rentabilité, si présentes dans notre société, ne doivent pas être les seules à guider la manière dont nous occupons le territoire. La beauté et le respect de l’histoire doivent aussi prévaloir.

Un territoire en constante évolution Trois grands phénomènes socioéconomiques transforment le territoire entre 1870 et 1930 : l’industrialisation et l’urbanisation de Rivière-du-Loup, la colonisation des Appalaches et le déclin des vieilles paroisses rurales en raison d’une émigration massive vers les États-Unis. Ainsi, en soixante ans, la population de Rivière-duLoup quintuple, 4500 colons gagnent les hautes terres, tandis que les paroisses les plus anciennes perdent 13 % de leur population. À partir des années 60, la mécanisation des travaux dans les champs entraîne l’abandon des terres les moins fertiles. Cette déprise agricole change radicalement le paysage des municipalités les plus touchées.

Le parc éolien Viger-Denonville à Sant-Paul-de-la-Croix et Saint-Épiphane.

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Nos paysages en librairie Les quelques photos et paragraphes de cet article sont un court résumé de ce que vous pourrez découvrir dans le livre que je viens de publier aux éditions GID. Intitulé simplement « La municipalité régionale de comté de Rivière-du-Loup », ce livre vise avant tout à souligner, en près de 300 photos sur 192 pages, les paysages exceptionnels de notre région. Le texte évoque l’épopée de l’occupation humaine dans chacune des 13 municipalités de la MRC et ses incidences sur la formation du paysage. À travers les magnifiques photos du livre, on comprend le lien très fort qui unit les Louperiviens à leur territoire. Un sentiment d’appartenance qui a beaucoup à voir avec la beauté de l’environnement. Grâce à l’appui de la MRC et des municipalités locales, on peut se procurer le livre au faible coût de 25 $, dans chacun des bureaux municipaux du territoire de la MRC de Rivière-du-Loup, et lors de l’événement du 12 décembre, Soirée Cadoloco.


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« Ce sont des soirées qui visent surtout à ce que nous ayons du plaisir en groupe, à travers un évènement culturel où les gens se rassemblent, se rencontrent et s’amusent. Amenez vos enfants, ils trouveront des amis. »

Les veillées de Danses à St-Germain Par Olivier Légaré pour l’orchestrad de St-Germain

Depuis près de deux ans déjà des veillées de danses callées ont lieu au théâtre des prés à St-Germain de Kamouraska. La musique est jouée par un groupe de musiciens appelé l’Orchestrad de St-Germain tandis que Denis Rancourt est le calleur. C’est donc au son du violon, de l’accordéon, de la mandoline, du banjo, de la flûte, de la guitare et des pieds qu’en moyenne une cinquantaine de danseurs viennent s’amuser à tous les mois.

Lpar mois,  es danses ont lieu à la fréquence d’une et ce, tous les deuxièmes samedis.

Les veillées attirent des gens venant de la région, mais aussi de l’extérieur, par exemple de Québec, de Trois-Rivières, de Montréal, du Témiscouata et même de la Gaspésie. Les gens qui participent à la soirée proviennent de tous les groupes

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d’âge, des jeunes enfants jusqu’à nos aînés. Ces veillées poursuivent plusieurs objectifs dont le premier est de promouvoir les danses traditionnelles et les enseigner. Les danses callées consistent, entre autres, à réaliser des figures en groupe, un crochet droit, une promenade, un swing...

On veut donner un second souffle à un évènement qui était très important dans l’histoire de la vie sociale au Québec. Si on recule d’une ou deux générations, les danses étaient l’activité sociale par excellence. Elles ont perdu de la popularité avec l’émergence d’autres styles et aussi parce que l’accès à la musique a été facilité par les différents médias qui n’existaient


pas avant, de sorte qu’aujourd’hui la danse callée œuvre dans l’ombre. De plus, notre évènement se veut de nature communautaire : on veut faire rayonner l’orchestrad de St-Germain notre village, que les gens se rencontrent et que différents groupes le faire. Denis notre calleur fait une d’âge en viennent à faire une activité ensemble. On pense que introduction d’une demi-heure avant le dans la région agricole de Kamouraska, les début de toutes les veillées pour expliquer évènements culturels sont rares et les chances les figures de base et nous familiariser de socialiser le sont aussi. L’évènement régulier avec ce qu’on appelle le call, c’est-à-dire à tous les mois permet à la communauté que Denis dirige les danses : il appelle des de se souder et de participer à une activité figures que les groupes doivent réaliser. commune. Ce sont des soirées qui visent surtout à Beaucoup de jeunes participent aux veillées, ce que nous ayons du plaisir en groupe, à et la plupart sont en contact avec les danses travers un évènement culturel où les gens callées pour la première fois. Par notre projet se rassemblent, se rencontrent et s’amusent. nous assurons la transmission d’un patrimoine Amenez vos enfants, ils trouveront des amis. à une génération qui ne l’a pas nécessairement connu, ou qui n’est pas née dedans. La prochaine veillée a lieu le samedi 14 décembre. L’introduction aux danses est Les gens qui viendraient danser pour la à 19 h 30 et la veillée commence à 20 h. Le première fois n’ont pas besoin de savoir prix d’entrée est de 7$ et c’est gratuit pour les

moins de 14 ans. Il est permis d’amener ses consommations. Prendre note qu’il y a aura également une autre veillée au cours du mois, c’est-à-dire le 31 décembre prochain, qui sera aussi un réveillon pour la nouvelle année. Les gens sont encouragés à amener des plats à partager durant la soirée. Le théâtre des prés est situé au 506, rue de la FabriqueàSaint-Germain,justeàcôtédel’église. On se réserve la possibilité de déplacer une danse. Si la situation se présente, nous en ferons mention dans Le Placoteux. Une bonne façon d’être au courant de nos évènements c’est d’aimer la page : Danses trad avec l’Orchestrad de St-Germain et son Calleur sur facebook. Venez en grand nombre!

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L’Université d’été en lettres et création littéraire de l’UQAR : une formation unique à deux pas de chez vous Par Pénéloppe Mallard

L’Université du Québec à Rimouski innove avec cette formation de grande qualité, unique dans la francophonie en Amérique. Le premier opus, couronné de succès, a eu lieu en août 2013. Camille Deslauriers, directrice du module Lettres de l’UQAR, professeure de création littéraire et auteure primée nous en dit plus. « Le projet est né d’une collaboration entre des professeurs en lettres de l’UQAR — Kateri Lemmens, Martin Robitaille et moimême — et des professeurs du Cégep de Rimouski qui enseignent en arts et lettres — Jacqueline Chénard et Jean Simard. » Ces enseignants passionnés caressaient en effet l’idée depuis longtemps. Les subventions du Programme SYNERGIE et du Conseil des arts du Canada ont rendu l’aventure possible.

l’occurrence Rémy Bélanger de Beauport et Rosaline Deslauriers. Au préalable, la comédienne-musicienne Rosaline Deslauriers avait préparé les participants dans le cadre d’un atelier de lecture théâtrale.

Pour en savoir plus

L’UELCL, qu’est-ce que c’est? L’Université d’été en lettres et création littéraire (UELCL), c’est trois cours intensifs offerts en rotation, chaque année, au mois d’août, 45 heures d’ateliers d’écriture et de classes de maître, deux semaines de formation, trois crédits universitaires par cours, un professeur écrivain de l’UQAR et deux écrivains invités. En août 2013, Camille Deslauriers, Élise Turcotte et Gilles Pellerin ont répondu à l’appel. Dans le cadre du cabaret littéraire final, animé de main de maître cette année par l’auteure Stéphanie Pelletier, les étudiants sont appelés à se produire sur scène pour lire un texte écrit et retravaillé à l’UELCL, accompagnés par des musiciens, en

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On le voit, l’UELCL est une occasion unique de découvrir une multitude de créateurs, d’œuvres, de procédés littéraires… et une magnifique région touristique, pour les participants qui viennent de l’extérieur, et de tous horizons, souligne Camille : cégeps et universités de la province, UQAR et « école de la vie ».

Vous êtes conquis? Vous songez à vous inscrire à l’édition de l’UELCL qui se tiendra du 10 au 22 août 2014? Vous devrez patienter un peu. Mais toute l’information se trouvera ici : www.uqar.ca/lettres/universite-dete-enlettres-et-creation-litteraire/ et là : www. creationlitteraire.org Plus largement, il s’agit aussi de diverses festivités littéraires ouvertes au grand public, le soir et la fin de semaine : causeries avec des écrivains, lectures publiques dans la nature (Jardins de Métis ou bord du fleuve), pique-nique et spectacles littéraires, auxquels participent d’autres auteurs invités, à savoir, cette année, Lise Blouin, Jacqueline Chénard, Lynda Dion, Yvon Rivard, Martin Robitaille, Jean Simard et Stéphanie Pelletier, poursuit Camille.

Un baccalauréat unique dans toute la francophonie Au chapitre de l’innovation, l’UQAR récidive avec un baccalauréat en lettres et création littéraire « qui permet à nos étudiants d’acquérir une solide formation dans trois volets : création littéraire, approches et méthodes, culture littéraire, nous dit Camille. Offert à de petits groupes — 20 étudiants et moins —, ce bac. s’inscrit dans une vie littéraire palpitante : blogue,


émission Sous l’influence des livres, nuits d’écriture organisées par les étudiants, revue de création littéraire Caractère, soirées de lecture, lancements, etc. » Et c’est sans compter la maîtrise et le doctorat.

Un vivier de talents «  Plusieurs de nos étudiants actuels ou de nos anciens étudiants ont publié ou publient régulièrement, remportent ou ont remporté des concours littéraires ou des prix importants, conclut Camille. Je pense notamment à Stéphanie Pelletier, dont le recueil de nouvelles Quand les guêpes se taisent est finaliste au Prix du Gouverneur général, cette année; à Joanie Lemieux, qui a obtenu une sixième place (sur 13 finalistes et plus de 1 000 participants) au Prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013; à Marise Belletête et à Stéphanie Pelletier, qui ont été invitées par les Offices jeunesse internationaux du Québec (LOJIQ) aux Ateliers d’écriture de Muret, en France,

organisés par le Prix du Jeune Écrivain de langue française; à Thierry Leuzy, qui termine sa maîtrise en lettres, profil création littéraire, à l’UQAR, et qui a remporté le prix Jovette-Bernier-Ville de Rimouski et le Prix Senghor du premier roman francophone 2012 avec Thure; ou encore à Sébastien Chabot, qui a fait ses études de premier et de deuxième cycles en lettres, ici, à l’UQAR, et qui reviendra dans la région dès janvier prochain pour rédiger une thèse de doctorat en lettres, profil création littéraire. Sébastien en est déjà à son quatrième roman publié : Ma mère est une marmotte; L’angoisse des poulets sans plumes; Le chant des mouches et L’Empereur en culottes courtes. » Que dire de plus…

Journée portes ouvertes Pour assouvir votre curiosité, une journée portes ouvertes aura lieu le 24 janvier 2014 : www.uqar.ca/portes-ouvertes Vous pouvez aussi téléphoner au secrétariat du module Lettres : 418 723-1986, poste 1554.

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Exposition

« Venance Pelletier, |Archives| l’homme et ses réalisations » Par Daniel Plante, archiviste

Le Musée du Bas-Saint-Laurent, en collaboration avec le Centre d’archives de la région de Rivière-duLoup, présentera l’exposition « Venance Pelletier, l’homme et ses réalisations », du 3 novembre 2013 au 12 janvier 2014. Par conséquent, nous vous ferons découvrir brièvement la vie et la carrière d’un homme qui avait à cœur le développement du sport, des loisirs et de la culture dans la région de Rivière-du-Loup, en plus de faire découvrir les objectifs et les thèmes de l’exposition.

N

é en 1939, Venance Pelletier était originaire de la municipalité de Cabano. Au début des années 1950, il quitta sa ville natale pour poursuivre ses études secondaires au Collège Saint-Louis d’Edmundston au Nouveau-Brunswick. Lors de son séjour, il fit partie des clubs de hockey et de baseball de l’institution. À la suite de ses études, il travailla pour la Corporation du Foyer-Patro. Il obtint d’ailleurs de cette organisation une bourse d’étude qui lui permettra de compléter un baccalauréat en Éducation physique à l’Université Laval. En 1969, après avoir complété ses études universitaires, Venance Pelletier décrocha un poste au sein du Service aux étudiants du Cégep de Rivière-du-Loup pour s’occuper notamment des volets sportif et culturel. Ce nouveau travail lui permettra de participer à l’organisation des Premiers Jeux du Québec. En effet, lorsque le Gouvernement du Québec ouvrit les candidatures pour la tenue de la première finale provinciale des Jeux du Québec, Venance Pelletier fut désigné, avec M. Gilles Dubé, pour la préparation de la candidature de Rivière-du-Loup. Ceux-ci élaborèrent le document en misant sur un des critères visés par le gouvernement : doter les régions d’équipements sportifs. C’est ainsi que Rivière-du-Loup devança au fil d’arrivée les autres candidates de la grande région de Québec, soit Charlesbourg, Sainte-Foy et l’Université Laval. « Ils étaient beaucoup plus forts que nous, mais on avait misé juste » se rappela Venance Pelletier en 2002 lors d’un entretien qu’il a eu avec Robert Legendre du Magazine « C’est à VOIR ». 1

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d’avoir une crédibilité qui ne s’est jamais démentie depuis. 2

« Les Jeux du Québec permirent à Rivière-du-Loup de se doter de nouvelles installations sportives et culturelles tout en amenant davantage d’étudiants et de familles à s’installer à Rivière-du-Loup, [...] »

Photographie F0141-710 – Cérémonie de bénédiction de la fontaine de Piloup, Parc Blais, Rivière-duLoup, Québec (1971).

La tenue de ces jeux aura été un succès sur toute la ligne: 3 500 athlètes provenant de toutes les régions du Québec participèrent à ce grand rassemblement sportif qui se déroula dans la municipalité du 14 au 22 août 1971. Au total, il y eut 23 épreuves au programme : athlétisme, baseball, balle-molle, crosse, golf, pétanque, soccer, tir au pistolet, tir à la carabine, trappe, aviron, kayak, cyclisme, hockey sur gazon, plongeon, tennis, voile, équitation, natation, ski nautique, tir à l’arc et water-polo. Les Jeux du Québec permirent à Rivière-duLoup de se doter de nouvelles installations sportives et culturelles, tout en amenant davantage d’étudiants et de familles à s’installer à Rivière-du-Loup, avec toutes les retombées qui s’ensuivent. De plus, cet évènement d’envergure permit à la ville

En 1972, la Corporation du Foyer-Patro a reçu de la Ville de Rivière-du-Loup le mandat d’organiser les loisirs. De facto, Venance Pelletier devint le directeur des loisirs, poste qui sera intégré à la municipalité en 1975.3 Ainsi, son parcours à la direction des loisirs lui permettra de collaborer à la réalisation de nombreux projets portant sur le développement du sport, des loisirs et de la culture dans la région : la Première Biennale des Arts visuels (1984) ; l’aménagement du Parc du Platin (1976-1995) ; l’aménagement de la Pointe ; la rénovation de la centrale électrique au Parc des Chutes ; la municipalisation de la Bibliothèque Françoise Bédard ; la Maison de la culture ; la rénovation du Centre culturel ; l’Expo-sciences pan canadienne de 1993 ; finalement, la coordination des Jeux des Aînés (1998) et du Grand Tour cycliste de Vélo-Québec (1999). À noter qu’en 2002, Venance Pelletier occupa les fonctions de directeur général lors des Jeux de la Francophonie canadienne. Voilà un parcours assez impressionnant. Venance Pelletier prit sa retraite du poste de directeur en janvier 2001. Grand sportif,


celui-ci aimait bien pratiquer dans ses temps libres le tennis, le golf, le ski alpin et la marche. Le hockey et le baseball furent également des sports que l’homme affectionnait particulièrement. D’ailleurs, il se fit connaître en tant que joueur pour le club de baseball des Braves de Cabano. Comme en témoignent les nombreuses photographies de son fonds d’archives, Venance Pelletier fit de nombreux voyages sur le continent et outre-mer. Il visita, en tant que représentant de la ville ou en simple vacancier, plusieurs pays européens et africains, sans oublier les Etats-Unis et d’autres provinces du Canada.

Photographie F0141-673 – Venance Pelletier et deux coéquipiers, club de hockey du Collège Saint-Louis, Edmundston, Nouveau-Brunswick [décennie 1950].

Ainsi, l’exposition qui est présentée actuellement au Musée du Bas-Saint-Laurent a pour objectif de faire découvrir les réalisations de M. Pelletier, en plus de faire connaître qui était l’homme. Par conséquent, les artefacts retenus pour l’exposition témoignent de son implication dans la réalisation de plusieurs évènements tels que les premiers Jeux du Québec (1971) et les Jeux de la Francophonie (2002). De plus, certaines photographies de l’exposition permettront de faire connaître aux visiteurs des pans de la jeunesse du premier directeur des loisirs de la Ville de Rivière-du-Loup, sa passion indéniable pour le sport et ses nombreux voyages en Europe et en Afrique.

Photographie F0141-041 – Voyage en Afrique : Venance Pelletier danse avec les citoyens d’un village (Rwanda ?)- [avant 1992].

En somme, l’exposition « Venance Pelletier, l’homme et ses réalisations » veut avant tout rendre hommage à un homme qui avait à cœur le rayonnement de sa ville d’adoption. 1 Robert Legendre, « Les loisirs de Venance Pelletier », C’est à VOIR. Vol. 3, no. 7, Juillet-Août 2002, page 6. 2 Idem. 3 Idem.

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Citoyen / La classe moyenne /populisme -

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Par Michel Lagacé

Petite chronique sur les mots, groupes de mots ou expressions qui changent notre présent, et à la longue notre perception du monde. Citoyen Dans les aspects positifs de l’apparition de mots toujours plus utilisés par les gens et les médias parce qu’ils ciblent des phénomènes de plus en plus présents, les termes « citoyen », « mobilisation citoyenne » et « parole citoyenne » sont de plus en plus utilisés. Pour le poète arabe Adoni, la citoyenneté est « un concept qui assure l’égalité totale des droits et des devoirs entre tous les citoyens quelle que soit leur appartenance religieuse ou ethnique.» Pour lui, la révolution arabe n’aura vraiment lieu que si elle arrive à une séparation totale entre la religion et l’État dans la construction d’une démocratie où tous les citoyens sont égaux. Le mot citoyen se répand dans le monde depuis la montée en puissance de l’engagement politique et social des gens ordinaires. Il est possible que « les prises de positions citoyennes seront dans l’avenir la marque d’une véritable maturité sociale ». La classe moyenne

cette autre expression : « la classe moyenne ». C’est elle, que les politiciens courtisent parce qu’elle détient encore la majorité. Mais, il semble que la classe moyenne soit en très mauvaise posture et, c’est probablement de sa propre faute parce qu’elle ne prend pas conscience de sa vulnérabilité et ne fait rien pour changer cette situation. Dans le livre : Le sel de la terre – Confession d’un enfant de la classe moyenne, (Éd. Nouveau projet, 2013) l’auteur québécois Samuel Archibald défini les valeurs de la classe moyenne par des expressions assez directs : « je consomme, donc je suis ». Le grand-père de l’auteur dit de cet individu consommateur de la classe moyenne que « C’est quelqu’un qui aime mieux acheter des affaires que les utiliser. » (…) Le mode de vie de la classe moyenne tue la classe moyenne. (…) Peu importe comment la classe moyenne vote si elle est rigoureusement incapable de remettre en question ses façons de consommer. Etc… L’auteur termine sont livre en écrivant, « Je rêve encore souvent que la classe moyenne se refasse une vrai colère de classe ouvrière. Qu’elle se batte un peu au lieu de se contenter de cette petite mauvaise humeur entretenue par la « radiopoubelle » et les gérants d’estrade. (…) Du point de vue d’une politique plus radicale, la classe moyenne sera toujours une force d’inertie (autant quand elle vit à crédit que quand elle s’embourgeoise). Ça ne veut pas nécessairement dire qu’il n’y a rien à espérer d’elle. » Dit-il à la toute fin. Populisme

Le revers de la médaille ou le contraire de la mobilisation citoyenne est probablement

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À la suite de ces expressions qui situent l’individu dans la société, il y a un nouveau phénomène plus négatif et assez sournois qui se profile et que l’on nomme « populisme ». Un mot souvent mal compris et, dont on fait souvent mauvais usage. Un « mot-valise »

devenu un fourre-tout qui exprime tout de même une révolte contre l’élite, contre les gouvernements. Probablement le nouveau mot le plus significatif du moment qui nous touche tous et décrit probablement le mieux ce qui se passe dans le monde. Regardons ce qu’en dise certains penseurs : pour le professeur français, agrégé de philosophie, Vincent Coussedière (Éloge du populisme, Éd. Elya, 2012), « le populisme est la manière dont le peuple fait maintenant l’expérience de sa décomposition et la réaction qu’il tente d’opposer à cette décomposition  ». C’est l’expression d’un conservatisme qui s’exprime dans la monté de mouvements d’extrême droite dans différents pays. Ce n’est pas seulement, une perspective péjorative et un disqualifiant, c’est aussi pour lui, « un moment où le peuple lutte pour sa survie en redécouvrant la solidarité de son être social et politique ». Mais pour d’autres, comme le géographe français Christophe Guilluy (Fractures françaises, Éd. Bourrin, 2012), « La fracture n’est plus tant entre la gauche et la droite qu’entre les masses et les privilèges des classes dominantes et dirigeantes » qui proviennent autant de la gauche que de la droite et du clivage entre les grandes villes, les banlieues et les petites villes éloignées des grands centres. Il constate aujourd’hui que c’est le phénomène de la mondialisation qui a, dans là plus part des pays occidentaux, fragilisé la classe moyenne, amplifié l’insécurité économique, sociale et culturelle que les personnes de cette classe vive. L’identitaire et l’idée du vivre ensemble est maintenant confronté à l’échec de l’intégration des émigrants et à l’inégalités des revenus. Il a toujours été assez évident que les règles du néolibéralisme défavorisent les plus pauvres, et maintenant la classe moyenne car elles sont constamment réaménagées à l’avantage des puissants.


« Quand toutes les opinions sont égales et que c’est celle du plus grand nombre qui prévaut, c’est la liberté d’esprit qui est menacée, avec toutes les conséquences négatives que l’on peut imaginer. »

On peut aussi lire ce qu’écrit le québécois Philippe Bernier Arcand dans son essai La dérive populiste (Essai libre, Éd. Poètes de brousse, 2013) : « Il existe une lente dérive vers le populisme, si lente et si douce qu’on ne la voit à peine malgré certain signes qui ne trompent pas. Il suffit d’observer la scène politique, intellectuelle et médiatique québécoise pour en voir de plus en plus les

PLAYA COLONIALE

manifestations, parfois subtiles et parfois évidentes. (…) Le populisme est sans aucun doute plus présent en Europe et aux Etats-Unis qu’au Québec, notamment avec les partis d’extrême droite européens et le mouvement Tea Party américain. (…) Ici, au Québec, on regarde, impassible, la société dériver tranquillement vers le populisme. Rare sont ceux qui se lèvent pour le dénoncer, sans doute parce qu’il est moins visible. Il est néanmoins présent et rares sont ceux qui osent ramer à contre-courant. (…) Désormais, il est extrêmement difficile

d’avoir confiance en l’autre. C’est vrai sur la scène politique, où on ne fait plus confiance aux politiciens et c’est aussi vrai sur la scène intellectuelle, où on ne fait plus confiance aux experts. (…) Les citoyens qui entendent exercer leur pleine autonomie intellectuelle et juger de tout par eux-mêmes ne savent plus à qui faire confiance. Ils estiment que leur opinion vaut bien celle de tous les autres. Quand toutes les opinions sont égales et que c’est celle du plus grand nombre qui prévaut, c’est la liberté d’esprit qui est menacée, avec toutes les conséquences négatives que l’on peut imaginer. » Dans ce nouveau contexte où on est amené à s’exprimer sur tout, déborde de ce « motvalise » bien des travers, bien des jupons, des cravates de politiciens et bien des paroles absurdes ou controversées venant de personnalités médiatisées, tous devenu des « vulgarisateurs patentés », on y échappe pas, autant sur la Toile que sur le petit écran.

26 novembre - 19 h 30 - Maison de la culture 5 $ Réalisation : Martin Bureau et Luc Renaud - 81 minutes

Playa Coloniale se veut un regard grinçant sur une industrie qui se questionne rarement et dont les usagers ne semblent pas se remettre en question. Le droit aux vacances, après de durs labeurs, est légitime. Mais que faisons-nous du droit aux vacances de nos hôtes? Notre argent dépensé chez eux est-il réellement source de progrès économique?

Aidez-nous!

Saviez-vous qu’à Rivière-du-Loup, une équipe de passionnés de cinéma travaille sans relâche pour garder le cinéma d’auteur bien vivant chez nous? Et que plusieurs le font tout à fait bénévolement? Cette équipe a besoin de vous! L’objectif est de garder en vie le cinéma d’auteur, que ce soit de la fiction ou du documentaire et de le faire découvrir au plus grand nombre possible. Pour les aider, c’est tout simple : il suffit de supporter les Projections Cinédit en vous procurant la carte de membre. Vous ferez alors d’une pierre deux coups. Ou plutôt, d’une pierre cinq coups, car vous en retirerez cinq avantages! D’abord, la fierté de supporter le cinéma, ensuite vous aurez 20% de rabais sur tous les films des Projections Cinédit, 20% de rabais sur le passeport du Festival du film de Rivière-du-Loup « Vues dans la tête de… » qui sera présenté du 7 au 9 février 2014. Vous recevrez une invitation VIP au lancement de ce festival et finalement, vous ferez partie des invités VIP au lancement des Projections Cinédit. Ainsi, vous affirmerez fièrement votre intérêt pour le cinéma d’auteur et vous serez de tous les événements qui se tiendront chez-nous! Au moment de lire ces lignes, vous hésitez peut-être. Mais si vous voyiez l’énergie qui anime les gens dont je vous parle, vous deviendriez membre dans la minute! En plus, ce n’est que 10$! www.cinedit.ca

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Cahier voyage du samedi i

La fois ou je n’avais pas de visa chinois

Texte et photos par Catherine Bourgie

Nous sommes en Russie, Vladivostok. On vient de passer 7 jours dans le Transsibérien. Traverser environ 9 000 km en train et résultat de la course : un pognage de fesse par un vieux papy russe, des vêtements qui sentent le poisson séché et une veste volée dans les toilettes avec dans les poches un couteau et une clé USB contenant les numéros de carte de crédit de Fani. Ça aurait pu être pire, je suis vivante, j’ai beaucoup de poil sur les jambes.

V

ladivostok la laide, BBQ coréen, vendeuse de gugusses sur un arrêt du Transsibérien. Vladivostok. Elle est comme son nom; dure et laide. Longtemps base navale de la flotte du Pacifique, elle a longtemps été inaccessible aux étrangers. Peu accueillante, industrielle et grise. Des baraques sans eau courante ni électricité côtoient les immenses HLM. Mais tout de même, après 7 jours de train, on est contentes d’arriver dans notre « hostel » HLM. On suit les indications à la lettre, en comptant attentivement le nombre d’arrêts d’autobus. Il ne faut pas perdre le décompte, car ici, personne ne parle anglais. Douche, épilation et crème glacée. C’est mon souvenir de Vladivostok. Le 14 avril, on se rend à l’aéroport pour notre vol Russie-Chine, en destination finale, le Népal! Parce que oui, il y a un aéroport international à Vladivostok. Avec 4 bancs comme salle d’attente et seulement 5 vols internationaux par jour, vous imaginez que l’aéroport ne paie pas de mine. Tellement petit, qu’en arrivant 3 h en avance pour notre vol, c’était encore fermé. On présente nos billets au comptoir. Un homme regarde nos passeports : - Where is your Chinese visa? - On n’en a pas. On est seulement là pour un transit. Pas besoin de visa pour un transit. - Selon votre billet d’avion, vous passez 26 h en Chine.

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Vladivostok la laide

- Oui… - Pour tout passage de plus de 24 h, vous devez avoir un visa Chinois. Câlisse. Qu’est-ce qu’on fait? Le monsieur de l’aéroport nous regarde, grave : - Vous ne pouvez pas partir pour la Chine. - Mais on ne peut pas rester en Russie, notre visa Russe expire aujourd’hui! Ok. Quessé qu’on fait maintenant. On attend, le monsieur fait plusieurs téléphones, consulte ses cahiers sur les normes de visa. Étrangement, je ne déprime pas. Je me dis qu’il va ben se passer quelque chose de positif. On ne peut pas rester en Russie de toute façon… Pitié? Je ne sais pas si on peut appeler ça de la fatalité

ou juste « aucun contrôle sur la situation anyways », mais je me dis : « Bon c’est quoi le pire qu’il peut arriver? » Les douaniers nous renvoient au Canada par paquebot (je vois déjà la corvée de patates pour payer notre voyage)? Ou dans un goulag en Sibérie pour retard de visa? Les Russes ont la réputation de ne pas être très comiques, mais je suis sûre qu’ils vont nous trouver « cutes » qu’on n’aient pas pensé au visa chinois et d’être illégales dans leur pays… J’espère… Je ris jaune un peu beaucoup. On attend. On attend. Après de nombreux appels longue distance en Chine, le monsieur revient, exaspéré, son guide des visas à la main. - Votre seule option, c’est de partir vers la Corée du Sud. Il y a un vol, avec 2 jours d’arrêt à Séoul. Et ensuite un autre vol pour Katmandou.


- La Corée du Sud? - Selon mon guide, c’est le seul pays desservi par notre aéroport pour lequel vous n’avez pas besoin de visa. Ah. Qu’est-ce qu’il y a à faire en Corée du Sud? On va dormir où? À quoi ça ressemble? Est-ce qu’il y a des auberges de jeunesse ? Quoi, où, quand, comment??? Et autres questionnements existentiels de voyageur devant le très grand imprévu. Le billet pour la Corée coûte 700$... Le budget prend une claque. Est-ce qu’on a vraiment le choix de toute façon? Les patates ou 700$?

presque la bouche de sortie. Merci madame de l’aéroport, j’ai envie de vous frencher présentement. Revigorée, je m’en vais explorer Séoul en 2 jours. Dans mon lit, à l’auberge ultra-morderne, après une sympathique soirée avec des voyageurs et des Coréens à partager BBQ et alcool de riz, je repense à cette journée qui a si mal commencé en Russie. Je repense à notre « sauveur », dont j’ai oublié le nom. Merci monsieur russe à l’aéroport. Merci sincèrement parce que sans vous, je ne sais pas dans quel goulag on se serait retrouvées.

On embarque dans notre avion après de trop nombreux scans/ douaniers/vérifications, de papiers/corridors traversés en pantoufles en papier. Maintenant, je suis stressée. Et si le monsieur de l’aéroport s’est trompé de guide? Genre, il lisait le guide des visas 1975? Si en arrivant en Corée, le douanier nous dit qu’on a besoin d’un visa? Si lui aussi nous envoie aux corvées de patates? Moi qui déteste les patates! Dans l’avion, un Russe qui a décidé de ne pas se mêler de ses affaires ne m’aide pas à déstresser en me demandant où est mon visa pour la Corée : - Mais, vous DEVEZ avoir un visa! J’essaye de me convaincre que de toute façon, il n’en sait rien celui-là, qu’il devrait se mêler de ses oignons, c’est même pas un monsieur d’aéroport, qu’est-ce qu’il sait sur les nécessités de visa, hein? HEIN?

Vendeuse de gugusses sur un arrêt du Transsibérien

Pour me calmer, je parle avec mon voisin. Ce gentil homme d’affaires coréen, avec de nobles intentions, me propose des hôtels 5 étoiles en plein centre-ville. Pas sûr qu’il ait saisi que je voyage « sac à dos », malgré mon pantalon en toile, mes grosses bottes de randonnées et mes 4 couches de manteaux. Aéroport. Douane. Tout se passe super bien, aucun problème, je peux rester jusqu’en octobre en Corée! - Merci, mais je reste juste 2 jours. Nous nous rendons à l’information touristique de l’aéroport : la dame nous trouve une auberge, réserve pour nous, nous explique le chemin en métro, le prix, où acheter nos billets, la direction et

BBQ coréen

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Des oléoducs a mari usque ad mare d’ici 2020? Par Gabriel Soucy

Le 2 octobre dernier se tenait une journée portes ouvertes de TransCanada Pipeline (TCP) à Saint-Onésime d’Ixworth. L’objectif de la compagnie était de rencontrer la MRC du Kamouraska et ses résidents. Elle présentait ce soir-là le projet de construction d’un oléoduc long de 1 300 km et d’un diamètre de 42 pouces, qui aurait une capacité de transport pétrolier de 1,1 million de barils par jour [173 800 000 litres par jour].

L

es visiteurs ont d’abord été accueillis par les membres bénévoles du mouvement Stop Oléoduc, refoulés à l’extérieur sous menace d’expulsion par des agents de sécurité présents sur les lieux. Les membres de cette organisation s’étaient donné ce soir-là le mandat d’offrir aux citoyennes et aux citoyens des informations complémentaires et alternatives à celles proposées par la compagnie de transport par oléoduc. L’organisme était aussi venu proposer de l’aide juridique aux propriétaires terriens touchés par le projet. Ce mouvement citoyen est né à l’automne 2012 après l’annonce par TCP de la construction d’un oléoduc qui relierait Saint John au NouveauBrunswick à son vaste réseau nord américain de transport d’énergies. Le projet visant l’est canadien et les marchés d’exportation est nommé Oléoduc Énergie Est. Un long tracé Le tracé préliminaire d’Oléoduc Énergie Est prévoit desservir Montréal. Il devrait longer la rive nord le long du réseau de Gazoduc Trans Québec & Maritimes Inc, propriété à parts égales de TCP et d’une filiale de Gaz Métro jusqu’à Saint-Augustin-de-Desmaures, puis vers Saint-Nicolas (Lévis) pour toucher ensuite les régions de Bellechasse, Kamouraska-L’Islet, Témiscouata et, enfin, rejoindre Saint John au Nouveau-Brunswick. «TCP prévoit d’ici 2017 déplacer du pétrole de l’Ouest du Canada vers les trois raffineries de l’Est du pays: Suncor à Montréal, Valéro Énergie/

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Ultramar à Lévis et Irving au NouveauBrunswick », dit Philippe Cannon, porteparole pour le projet Oléoduc Énergie Est. Le réseau des trois raffineurs traite à l’heure actuelle jusqu’à 700 000 barils, soit environ 110 600 000 litres par jour. Ils s’approvisionnent présentement à 83 % de pétrole provenant de l’extérieur du Canada. Pétrole lourd ou léger? M. Cannon explique qu’après l’octroi des permis de construction, « le pipeline envisagé sera probablement utilisé pour transporter en premier lieu du pétrole léger des gisements de Bakken en Saskatchewan [...] Il pourrait ensuite alimenter les raffineurs

avec du pétrole provenant des gisements des sables bitumineux de la région d’Hardisty en Alberta, selon la capacité à stocker, traiter, vendre et exporter cette ressource par les raffineurs », poursuit-il. Au Québec, aucune raffinerie touchée par le projet de TCP n’est en mesure de raffiner ce pétrole, dit lourd. Par contre, selon le porte-parole : «[Suncor, Valéro et Irving] pourraient traiter à elles seules le volume proposé par TCP d’ici 2020, à condition que les raffineurs investissent pour le faire.» TCP prévoit aussi desservir deux terminaux maritimes pour l’exportation, un terminal situé à Saint John (N-B) et un autre au Québec, lieu encore indéterminé. Lors de la rencontre, les employés ont expliqué qu’un plan environnemental et socioéconomique devait être présenté à l’Office national de l’énergie (ONÉ) concernant le projet de TCP avant d’obtenir les permis de construction. « La raison d’être de l’ONÉ est de réglementer, dans l’intérêt public canadien, les pipelines, la mise en valeur des ressources énergétiques et le commerce de l’énergie », nous apprend le site de l’organisme. Alors qu’on pourrait penser que l’ONÉ travaille avec le ministère de l’Environnement, celuici « rend compte [de ses décisions] au Parlement par l’entremise du ministre fédéral des Ressources naturelles ». Pour de plus amples informations quant aux audiences de TransCanada à l’ONÉ sur son projet Oléoduc Énergie Est, les employés de TCP nous invitent à nous référer à l’organisme fédéral. Mais le site Internet de l’Office national annonce :


« Bien que le projet d’Oléoduc Énergie Est soit très bien vulgarisé par la compagnie, tout ce qui a trait aux permis de construire reste bien nébuleux... » «  L’Office n’a pas encore reçu de description de projet ni de demande de [TCP]. Toute personne souhaitant obtenir de plus amples renseignements sur le projet proposé devrait communiquer avec [TCP]. Les coordonnées de [TCP] se trouvent sur le site Web de la société  ». Le 3 octobre, TCP a annoncé aux médias qu’elle reportait l’audience préliminaire devant la Régie de l’énergie, prévue à l’hiver 2014. Économie et développement au Canada Il est clair que TCP et l’ONÉ se renvoient la balle quant aux règles sur la faisabilité de ce projet d’envergure dans un avenir prochain. Bien que le projet d’Oléoduc Énergie Est soit très bien vulgarisé par la compagnie, tout ce qui a trait aux permis de construire reste bien nébuleux... Qui décide à l’ONÉ? Quelles sont les lois qui encadrent la construction des oléoducs? Qu’est-ce qui pourra limiter une pareille infrastructure dans l’avenir? Cet infrastructure pourrait ouvrir l’est du pays à l’établissement d’un vaste réseau de transport par pipelines, et ce à une ère où le développement énergétique pétrolier n’a plus sa place au Québec? Pourtant, le 5ième et dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sonne l’alarme quant à nos émissions de pollution. À propos du titre : « A mari usque ad mare » est la devise du Canada et signifie « d’un océan à l’autre ».

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Quand le maitre trébuche Par Louis Gagnon

Je donne des cours d’échecs. Échecs le jeu.

J

’enseigne cette discipline ancestrale à des enfants du primaire, principalement des Russes et des Tchèques âgés entre 6 et 8 ans. J’ai six élèves. L’un d’entre eux m’a dit : « J’ai comme objectif de battre mon père. » Je lui ai répondu : « Je te donne ma parole que tu vas le vaincre grâce à mes enseignements. » La cote d’un joueur débutant est d’environ 1000. Pour un très bon joueur qui cumule au moins une vingtaine d’années d’expérience on parle de 1700-1800. Les grands maîtres ont une cote autour de 2500. Son père s’appelle Alexy Shirov et il a 2700 de cote. Après la première semaine de leçons, son père l’a battu en 3 coups. Après deux semaines, toujours en utilisant mes trucs et astuces, en 4. Après 3 semaines en 5 coups. Je voyais bien que ça n’allait nulle part tout ça. Je me suis acheté un billet d’avion pour la Russie et j’ai intégré les rangs d’un groupe politique révolutionnaire anti-Poutine mené par Garry Kasparov, le plus grand joueur d’échecs du monde. J’ai participé à de nombreux soulèvements populaires, je me suis fait arrêter à maintes reprises et, finalement, la chance a voulu que je sois confiné dans la même cellule que Garry, à mon grand bonheur. À huis clos, il m’a appris tous les rudiments du jeu, toutes les stratégies et, huit mois plus tard, je suis rentré au pays et j’ai repris mes cours d’échecs. Après une séance, j’ai kidnappé le fils d’Alexy Shirov. Pendant un été complet, cachés dans les montagnes derrière Sept-îles, je lui ai enseigné ce que j’avais appris en ex-URSS. Après trois mois d’entraînement intensif à raison de 15 heures par jour, j’ai écrit cette note à son père via internet : si vous voulez votre fils, vous devrez d’abord le vaincre aux

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échecs. Rendez-vous au Parc Lafontaine le 11 de ce mois à 15 h. Ne dites rien à la police.

afin de projeter chacun des mouvements des joueurs à la foule.

Par erreur, je n’ai pas envoyé ce mémo dans sa boîte de messages, mais plutôt sur son mur facebook. L’affaire a monté en épingle, les journalistes se sont mis de la partie et finalement, 30 000 personnes étaient rassemblées au parc Lafontaine le 11 du même mois pour assister à ce que les journalistes ont fini par qualifier de : l’ultime partie d’échecs père-fils.

Le président des États-Unis, de passage à Montréal, fit le tirage qui devait déterminer qui aurait les blancs et qui aurait les noirs.

« Il regarda son fils, puis se leva. Il prit le micro à sa gauche et on entendit résonner dans les amplis de 200 000 watts : Échecs et mat. Un spectateur explosa tellement le volume était fort. »

Mon protégé débuta en jouant le pion fou en F-3. Alexy Shirov joua le pion roi E-5 pour possiblement enchaîner avec sa traditionnelle défense sicilienne. Son fils répliqua ce qu’il devait répliquer et joua son pion cavalier en G-4, comme je lui avais enseigné, comme Kasparov m’avait enseigné à la lueur d’une chandelle, enfermé dans cette cellule lugubre aux frontières de la Sibérie. Je revoyais toutes ces journées de travaux forcés, les altercations avec les codétenus, la faim qui vous ravage de l’intérieur… la peur de ne jamais en sortir… Alexy Shirov répliqua en jouant la dame en H-4. Il regarda son fils, puis se leva. Il prit le micro à sa gauche et on entendit résonner dans les amplis de 200 000 watts : Échecs et mat. Un spectateur explosa tellement le volume était fort.

Nous sommes arrivés sur les lieux en hélicoptère à 14 h 45.

On venait de se faire faire le mat du lion. Échecs et mat en 2 coups.

Des kiosques à bière avaient été aménagés aux quatre coins du parc et pendant qu’on entendait les traditionnels « chips, peanut, hot-dog » nous siffler près des oreilles, nous nous sommes installés dans la cage de verre qui devait nous protéger d’une arrestation subite avant la fin de la partie.

La cage de verre se brisa et Alexy Shirov courut en direction de son fils pour l’étreindre chaleureusement. La foule applaudissait avec vigueur, à la fois heureuse du résultat et aussi satisfaite de ne pas avoir à se taper une partie de 7 heures.

Alexy Shirov, noble dans sa posture et sa tenue, s’installa devant le plateau de jeu après avoir chaudement embrassé la mère de son fils. Un écran géant faisant 70 pieds de hauteur par 90 de largeur avait été installé

Après 5 minutes d’ovation, les gens se dispersèrent et bientôt, je me retrouvai seul au milieu du parc, ignoré de tous, même des policiers qui devaient procéder à mon arrestation pour kidnapping. Je donne des cours d’échecs. Échecs en général.


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Quoi Faire ?!@#$%

L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B

Témiscouata

Rivière-du-Loup

Les Basques

Kamouraska

Classés par ordre de DATE............?!@#$% Kino RDL

La prochaine soirée de Kino RDL, qui offre une présentation de films amateurs, se tiendra le mardi 12 novembre prochain à l’École de musique Alain-Caron, à compter de 20 h 30. Il s’agit d’une édition spéciale avec des kinos musicaux dont les trames seront jouées en direct par les musiciens de l’École de musique AlainCaron. L’événement est gratuit, venez en grand nombre! Activités au Centre-femmes CatherineLeblond

- Mercredi 13 novembre, de 9 h à 11 h : Brioches et café : Présentation de la «Roue de l’infortune», avec Dominique Malacort. - Mardi 19 novembre, de 13 h 30 à 16 h 30: Ciné-causeries :Film «Par amour pour elle». - Mardi 26 novembre, de 13h30 à 16h30: Libre-expression: venez partager informations, trucs, idées, etc. - Mercredi 27 novembre, à 19 h : Conférence de Madame Blandine Soulmana. - Mardi 3 décembre, de 13 h 30 à 16 h 30 : Café-rencontre : Mettre la table pour Noël. - Mercredi 4 et jeudi 5 décembre, de 13 h 30 à 16 h 30 : Œuvre sculpturale sur le thème de la paix. - Mardi 10 décembre, 10 h à 15 h : Party de Noël. Pièce de théâtre Zone de Marcel Dubé Le jeudi 14 novembre, vous pourrez voir la pièce Zone de Marcel Dubé, à la Salle AndréGagnon. La pièce de Marcel Dubé décrit un phénomène social

grandissant, la révolte d’une jeunesse en crise. Cette révolte se traduit aujourd’hui de façon radicale avec l’apparition des gangs de rue où le groupe devient la seule famille d’une jeunesse désœuvrée. Bien qu’il ait écrit cette pièce il y a près d’une soixantaine d’années, Marcel Dubé a su lancer un cri de désespoir qui résonne encore aujourd’hui. La pièce débute à 20 h. 8-clos à La Pocatière

La corporation de la Salle André-Gagnon et Tortue bleue présentent, sur la scène de la salle AndréG a g n o n , l’artiste Valérie Sabbah et son équipe avec le spectacle 8-clos, une performance qui allie la danse et les arts visuels. 8 performeurs mettront en scène différents tableaux, fruit d’une création intensive. La performance aura lieu le samedi 16 novembre à 20 h. Les billets sont au coût de 16$ pour les adultes et de 8$ pour les étudiants. Laissezvous surprendre par cette expérience de création unique : un espace-temps éclaté et dynamique vous attend. Bernard Adamus à la Forge à Bérubé Le samedi 16 novembre prochain, Mandaterre présente Bernard Adamus dans le cadre de la programmation du Foyer Musical de la Forge. Les billets sont en prévente au coût de 18$ au Café Grains de Folie et au Kadorama et seront à 20$ à la porte. Le spectacle débute à 20 h. Concert Comic au Centre culturel Le dimanche 17 novembre 2013, à 14 h, venez vous amuser en famille avec Concert comic, un spectacle tout en gaieté, plein de poésie, créé pour initier les jeunes et

les moins jeunes à la grande musique. Voici ce qui vous attend avec ce théâtre musical  : des jeux burlesques de séduction, des péripéties farfelues, des clowneries avec des personnages plus que drôles et attachants. Sur les airs d’opéra connus tels Carmen, Don Giovanni, le Barbier de Séville, les noces de Figaro, la Traviata et bien d’autres, les trois personnages promettent une aventure rocambolesque. De plus, une activité gratuite débute à 13 h. Sydney-Bruxelles, L’Odyssée Le mercredi 20 novembre prochain, à 19 h 30, les grands explorateurs vous transportent de Sydney à Bruxelles avec le journaliste Michel de Maegd. Deux mois et 26 000 kilomètres parcourus en ultraléger motorisé, c’est ce qu’il aura fallu à ce journaliste pour compléter un exploit inédit reliant l’Australie et la Belgique. Par ce film, il tente d’illustrer le paradoxe de la beauté extrême de ces régions et leur immense fragilité environnementale. Cette odyssée raconte les nombreux risques inhérents aux caprices météorologiques et les embûches rencontrées pendant ce tournage intensif ayant nécessité pas moins de sept pilotes. Un rendez-vous à ne pas manquer, au Centre culturel de Rivière-duLoup. Activités à la bibliothèque Françoise-Bédard - Jeudi 21 novembre, à 19 h : Robert Charlebois, 50 ans de musique!, conférence musicale par Simon Fournier et Isabelle Moffet. - Samedi 30 novembre, de 10 h à 16 h : Tournoi de Scrabble en biblio pour tous. L’activité est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. - Dimanche 15 décembre, de 10 h à 12 h : « Mais comment guérir le Père Noël? » par Greluche, un spectacle gratuit pour toute la famille à la salle Bon-Pasteur.

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Andréa Lindsay et Luc de Larochellière Le vendredi 22 novembre 2013, à 20 h, le Cabaret des mauvaises habitudes vous offre le spectacle d’Andréa Lindsay et Luc de Larochellière. Andrea Lindsay se distingue par sa fraîcheur et sa sensibilité pop. Artiste francophile originaire du sud de l’Ontario, elle est lauréate du Juno de l’album francophone cuvée 2010. Luc De Larochellière, révélé au public à la fin des années 1980 avec Amère America, compte parmi les voix québécoises les plus appréciées de sa génération. En couple dans la vie, ils nous font le coup du duo de charme avec « C’est d’l’amour ou c’est comme ». En première partie, découvrez Nos deux, un duo sympathique, touchant, drôle, complice et souriant, de l’air frais dans le folk québécois! Comptoir de Noël à la Vieille Gare Du 22 au 24 novembre ainsi que les 29-30 et 1er décembre 2013, vous pourrez visiter le comptoir de Noël à la Vieille Gare de Rivière-Bleue. Il y aura également un souper de Noël le samedi 23 novembre. Pour informations  : 418 8932219 et 418 893-5354. Marché de Noël de L’Isle-Verte Le Marché de Noël de L’Isle-Verte est de retour pour une 12e année avec sa tradition d’offrir la passion de ses artisans. Cette année, le Marché de Noël se tiendra les 23 et 24 novembre prochains, au gymnase de l’école Moisson-D’Arts. En nouveauté cette année, un espace pour les enfants (coloriage, dessins, devinettes, prix à gagner) et des visites du Père Noël le samedi et le dimanche, de 14 h à 16 h. De plus, il y aura un tirage d’une corbeille de produits sur place. Matinée-concert de l’ÉMAC Le dimanche 24 novembre prochain, à 10 h 30, l’École de musique AlainCaron vous invite à sa matinée-

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concert qui aura lieu à la Salle Prelco. Ces matinées sont des activités bénéfices pour l’ÉMAC puisque les professeurs remettent gracieusement leurs cachets sous forme de dons à l’École. Il est possible de se procurer des billets, au coût de 10$, en téléphonant à l’ÉMAC au 418-862-9532, poste 206, au Café de la Brûlerie de l’Est ainsi qu’à la porte le jour du concert.

texte de 300 à 500 mots en lien avec une large palette de thèmes : Fleuve, estuaire et golfe; Lieu d’histoire; Lien d’un peuple; Développement; L’eau; Écosystèmes, biodiversité; Enjeux écologiques/ économiques. Pour plus d’informations, contactez Caroline Jacques au 418 869-2019.

Salon des artistes et artisans du Témiscouata Du 29 novembre au décembre 1er 2013, participez au Salon des artistes et artisans du Témiscouata. Sur place, 25 kiosques variés, des ateliers historiques et scientifiques, des animations littéraires, un coin pour les enfants, un service de restauration ainsi que de la musique en soirée. Le tout se déroulera à la salle municipale et au Centre des loisirs de St-Louis-du- Ha! Ha! L’entrée est au coût de 3$, gratuite pour les 16 ans et moins. Pour informations : 418 899-1517.

Exposition à La Pocatière Jusqu’au 2 décembre prochain, toute la population est cordialement invitée à découvrir l’exposition « Entre fleuve et montagne » de l’artiste Hugues Bertrand à la salle d’exposition de l’édifice Gérard-Dallaire de La Pocatière. Fasciné par nos paysages sauvages et par la majesté de notre grand fleuve, Hugues Bertrand tente d’exprimer et de partager ce qu’il ressent face à la grandeur et à la beauté de nos régions. Ses toiles nous disent la magnificence de la nature, qu’il s’agisse de vieux bâtiments ou d’un monde où l’eau et les arbres se côtoient, se traversent et s’entrecroisent. Une belle exposition qu’il est possible de visiter selon les heures d’ouverture de la salle. L’entrée est gratuite, bienvenue à tous. Pour informations : 418 856-2589.

Pierre Lapointe au Centre culturel Le samedi 30 novembre prochain, à 20 h, Pierre Lapointe nous présente son tout nouveau spectacle Punkt, au Centre culturel de Rivière-du-Loup. Oscillant entre kitsch et sublime, le chanteur bien-aimé nous propose de le suivre dans une aventure musicale où il jette un regard unique sur l’amour, la joie, le sexe, la mort, la mélancolie et la vie. Pierre Lapointe affirme son goût prononcé pour la provocation douce, les mélanges éclectiques et les mélodies accrocheuses, des chansons «  pop », oui, mais aussi des chansons  «pop  » tordues. Un spectacle qui plaira autant aux curieux assoiffés de nouveautés qu’aux fans fidèles de Pierre Lapointe!

Marche pour la journée internationale des personnes handicapées À l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, les gens sont invités à participer à une marche le mardi 3 décembre prochain. Le départ se fera de l’épicerie Métro de Trois-Pistoles, à 13 h 30. La marche aura une durée variant entre 30 minutes et une heure, selon la température. Après la marche, un rendezvous est fixé à l’Éveil des Basques, situé au 589 rue Richard, pour déguster une boisson chaude. Bienvenue à tous!

Caroline Jacques fait un appel de textes Dans le contexte d’une collaboration avec la Dre Lyne Morissette, spécialiste en écologie marine et conservation, une série de toiles se promènera partout au Québec. Jusqu’au 1er décembre 2013, l’artiste Caroline Jacques recherche des textes (sensibles, engagés ou scientifiques) qu’elle joindra à un livre présentant des clichés de ses œuvres, accompagnées d’une recherche picturale sur les cétacés et la biodiversité du SaintLaurent. Vous êtes invités à soumettre un

La Chasse-galerie

Le jeudi 5 décembre à 20 h, c’est à une soirée « comme dans l’temps » que vous êtes conviés avec la pièce La Chasse-galerie, présentée au Centre culturel de Rivière-du-Loup. Une soirée où conteurs et musiciens se succèdent sans s’essouffler et embarquent tous les « fêtards » pour des virées mémorables. En toile de fond, la vie des bûcherons dans les chantiers du haut Saint-Maurice et une soirée de « conterie » menée de main de maître par Jos Violon un soir de Mardi gras. Victor-Lévy


Guillaume Wagner au Centre culturel Le vendredi 6 décembre à 20 h, Guillaume Wagner présente enfin son premier one-man-show au Centre culturel de Rivière-du-Loup. Un spectacle brutal d’honnêteté qui ne fait surtout pas dans la complaisance. Préoccupé par l’individualisme grandissant qui nous caractérise, il rit de nos travers avec une précision déroutante. De manière crue et directe, il nous renvoie le miroir de qui nous sommes individuellement, dans le but de tracer un portrait de ce que nous devenons collectivement. Tout y passe : religion, homosexualité, relations de couple, culte du corps et de la performance, réseaux sociaux, politique. Un humour « trash », tout en finesse! Cinédit Une pelletée de neige après l’autre Le mardi 10 décembre 2013, à 19 h 30, le film de Guillaume Lévesque, Une pelletée de neige après l’autre, sera présenté à la Maison de la culture par les Projections Cinédit. À Amqui, Normand Poilu Perron, le « pelleteux » du village, nous parle de son hiver à travers une succession de bordées, de tempêtes et de coups de pelle lui coupant le souffle. Tableau dans lequel l’homme tente d’éviter l’hiver, le film illustre le rapport amour/haine que le peuple québécois entretient avec ce temps aride. Portrait poétique d’une saison fondatrice de ce que nous sommes, habitants du froid à temps partiel. En première partie, Sur la banquise, un court-métrage de Stéphane Lahoud sera présenté.

Activités au Cégep de Rivière-du-Loup La ligue d’improvisation louperivienne vous invite à leurs soirées d’impro qui ont lieu tous les mercredis soirs à 20 h, au Carrefour du Cégep

de Rivière-du-Loup. Vous êtes également invités à découvrir le talent des étudiants du Cégep aux Midis réverbères, qui ont lieu tous les jeudis, dès 12 h.

Tous les dimanches soirs, de 18h à 19h30 et de 20h à 22h, venez dessiner des modèles avec nous au Café l’Innocent, c’est gratuit et ouvert à tous. Pas besoin d’être un artiste, c’est pour votre bon plaisir et pour le notre aussi! Les jeunes sont bienvenus. Apportez vos crayons, pinceaux et papier. Rejoignez notre groupe sur facebook: Le Dessineux Clube

Beaulieu fait vivre ces personnages de nos légendes les mieux connues.

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