Rumeur du loup juin

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Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire No  84 juin 2016

KRTB

ISSN 1920-4183

www.rumeurduloup.com

GRATUIT



Sommaire

Dossiers 5

Les maux du rédacteur

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Sylvain Dionne À cœur (déc)ouvert

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Madame B

16 La poésie à tout âge!

Poésies

équipe de rédaction Rédacteur en chef

Vente

Busque

Busque Marie-Amélie Dubé

Graphiste

Correctrices

Busque

Le reste 18 Qu’est-ce que le Slam? 20 L’imaginaire foisonnant des artistes

du livre

22 Barbotine café - Atelier de céramique 24 Montez à bord du van magique

Collaborateurs-Graphistes

et photo

36 Ce ne sont pas les défis qui

manquent chez Multi-Défis

38 Denis et Denise 40 J’ai entendu dire quelque part que... 42 Bilan d’une année aux commandes

du Vrac

Illustrateurs Joane Michaud Internet

Quoi-faire ?!@#$% Marie-Amélie Dubé

Couverture photo

Collaborateurs

Marie-Amélie Dubé Ève Simard Sylvie Michaud Catherine Fortin-Dubé Victoria Truchi Thuy Aurélie Nguyen Marysol Dr No Josée Marquis Marie-Josée Roy Marco Voyer-Bélanger Anabel Cyr Bérubé Émile Nelligan Jean Barbe Joane Michaud David Piment Mona Simard Sylvain Dionne Anne-Sophie Roussel

La Rumeur du Loup c’est...

34 8e rencontre photographique du Kamou

52 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB

Quoi faire KSection amouraska

45 Quoi Faire?!@#$%

Jean-François Lajoie Vincent Couture Sébastien Lizotte Anthony FrancoeurVallière Valérie Simone Lavoie Fannie Côté Busque

Jean-François Lajoie

26 Mon K’amour à vélo

46 Agenda culturel

Maude Gamache-Bastille Le bruit des plumes

47 Quoi faire

Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités par une équipe de jeunes professionnels.

CONTACTEZ LOUIS-PHILIPPE GÉLINEAU-BUSQUE au 418 894-4625 journal@rumeurduloup.com

LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF ! Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com


QUOIFAIRERDL.CA PREMIER SALON ESTIVAL par Anne-Sophie Roussel

Tourisme Rivière-du-Loup vous invite le 15 juin prochain à la toute première édition du Salon estival – quoifairerdl.ca qui se tiendra à l’Hôtel Universel de 11 h à 20 h.

Cynthia Émond de Tout sous un même chef

Il y aura plus de 50 kiosques représentant différents secteurs de l’industrie touristique. Les attraits reliés au patrimoine et à la culture, au fleuve et aux artisans seront mis en évidence ainsi que les établissements d’hébergement, les restaurateurs puis les évènements. En soirée, on fait place à un 5 à 7 saveurs et savoir-faire d’ici mettant en valeur nos artisans locaux. Leurs produits du terroir seront préparés en direct par des cuisiniers renommés, Cynthia Émond de Tout sous un même chef et un chef de l’Hôtel Universel. Vous croyez connaitre votre région ? Laissez-nous vous épater et apprenez-en davantage sur les entreprises touristiques locales ! Pour plus d’informations, visitez notre nouveau site Web au www.quoifairerdl.ca. N’oubliez pas, l’évènement est gratuit, ouvert à tous et il y aura de nombreux prix de présence !

Tout au long de la journée, vous pourrez observer L’Algue d’Or papeterie artisanale faire des démonstrations de reliure de papier à base d’algue et Art Académie faire de la peinture. La Tente à lire de la Bibliothèque Françoise-Bédard sera aussi sur place.

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Les MAUX du rédacteur

Le Vide par Busque

J’ai souvent envie de disparaitre. N’appelez pas la police, je ne vais pas me suicider. Mais j’aimerais bien disparaitre. Pouf. L’humain Busque devient « rien ». J’ai, depuis mes 15 ans, ce sentiment qui me suit un peu partout où je vais. Plus présent dans mes moments difficiles et mes peines d’amour, il est pourtant là même quand tout va bien. On dirait que j’ai intrinsèquement l’impression que tout est de la merde et que tout est compliqué. Ce sentiment se retrouve au basfond de mon être. Une fine couche de ma personnalité qui a le mal d’exister. C’est lourd, la vie. Plutôt, elle est complexe, la vie, dans le beau, dans le laid, dans la science, dans les relations, dans les choix, dans les sentiments, dans les « qu’est-ce que je mange ce soir ? », dans les médias, dans l’argent, dans le « fuck toutes ».

« Une fine couche de ma personnalité qui a le mal d’exister. »

LES SENS Voici de nouveaux logos qui permettront aux lecteurs de retrouver d’instinct leurs articles favoris sur notre nouveau site Web. Quel sens cet article affectera-t-il ?

Le gout Articles traitant de l’art culinaire,

des recettes et de l’alimentation.

L’ouïe Articles contenant des critiques musicales, etc.

Tout cela m’épuise et me draine petit à petit. J’ai envie de disparaitre et que le vide se fasse. J’ai envie de partir « nulle part », comme si « nulle part » était un endroit. J’ai le blues de l’humain. Je ne sais pas comment me débarrasser de cet état d’esprit sans passer par une échappatoire comme les jeux vidéos, la drogue, l’alcool, etc. C’est comme un troll dans ma tête qui parle doucement de temps en temps. Il aurait surement le ton de voix de Sylvain Dionne, bas et profond. Et je me pose une question. Est-ce que je suis seul à ressentir ce genre de sentiment ? Surement pas. Je ne sais pas comment terminer une chronique de ce genre. Je vais finir avec du vide. « vide »

La vue Articles mettant de l’avant les arts visuels, l’esthétique, etc.

L’émotion Articles qui font vibrer différents sentiments en vous.

La réflexion Articles traitant de problématiques ou d’informations rationnelles.

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À coeur (déc)ouvert Entrevue avec Sylvain Dionne

par l’équipe de La Rumeur du :Loup, photos de Jean-François Lajoie

Il n’est pas seul de son camp. Les poètes et poétesses sont nombreux, mais se font encore discrets en région sauf à l’occasion des quelques trop rares évènements consacrés à ce genre littéraire parfois regardé de haut. Rédacteur connu mais auteur méconnu, Sylvain Dionne a décidé de plonger. Il lance, le 22 juin, son premier recueil de poésies. Et le « s » est volontaire à « poésies ».

poésie en 1992. Une gestation marquée par la joie, la fébrilité, les doutes, l’intensité, les craintes, la confiance, l’incertitude, les remises en question, les interrogations quant à l’avenir du nouveau-né…

Un premier livre, c’est comme un premier enfant. On ne sait pas encore s’il sera unique ou le point de départ d’une grande famille. Mais l’important, c’est de célébrer son arrivée et c’est bien ce que compte faire Sylvain Dionne le 22 juin à l’Auberge de la Pointe de Rivière-du-Loup en y conviant les personnes qui le connaissent et qui ont le gout de découvrir une autre facette de son univers.

L’accouchement est donc prévu le 22 juin, de 17 h à 19 h, jour de l’anniversaire de l’auteur qui souhaite à la fois s’offrir un cadeau et en faire un à ses amis et connaissances.

« Lancer un livre, surtout en poésie, c’est un grand défi pour un auteur. C’est une sortie de placard, une mise à nu, un étalage de sa propre sensibilité. C’est ouvrir une porte sur soi sans savoir si les gens aimeront ce qu’ils y trouveront, ce qu’ils y verront. C’est afficher et assumer sa vulnérabilité. » Son recueil s’intitule À cœur ouvert et ce n’est pas pour rien. Il s’y ouvre sans pudeur en dévoilant ses côtés sombres, ses moments plus heureux, ses questionnements, ses fantasmes, sa fascination

Busque : Peux-tu nous parler de ton cheminement professionnel ? Sylvain Dionne : Je suis dans le domaine des communications depuis bientôt 39 ans. J’ai commencé à travailler à la radio et à la télévision

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Ce jeune père littéraire sera alors entouré de quelques complices de ce projet qu’il décrit luimême comme un peu fou : Marie-Amélie Dubé, Marc Larouche, Constance Céline Brousseau, Alex Ann Villeneuve Simard, Rodrigue Laplante, Serge Gagnon, David Falardeau, Louis-Philippe GélineauBusque, Richard Lévesque, Gilles Gaudreau et plusieurs autres. pour la nuit, son amour de la mer, ses inclinations romantiques. 100 pages imprimées et une version audio en complément. La gestation aura duré 34 ans depuis qu’il a reçu le prix littéraire Philippe-Aubert-de-Gaspé en

Il conclut avec humour : « C’est là que je verrai combien j’ai d’amis ! » L’évènement sera convivial et festif, simple mais animé. C’est un rendez-vous pour ceux qui le connaissent et ceux qui veulent mieux le connaitre sous un autre jour. Et voici notre entrevue avec ce verbomoteur sympathique!

comme animateur, recherchiste, journaliste. J’ai fait ce travail pendant 8 ans ici dans les stations de Rivière-du-Loup et de La Pocatière, même un peu à Saint-Pamphile. J’avais 17 ans quand j’ai commencé, à temps partiel. J’en ai fait ma carrière à l’âge de 19 ans. J’ai quitté en 1984 et je suis rentré

travailler au cégep de Rivière-du-Loup, pour terminer responsable des communications et de l’information scolaire et professionnelle externe 15 ans plus tard. Puis, à l’âge de 39 ans, j’ai décidé que c’était maintenant ou jamais. Si je ne posais pas le geste, je ne le ferais jamais. Alors, j’ai décidé de


laisser le boulot avec tout ce que ça implique : fonds de pension, avantages sociaux et tout le reste, et je me suis lancé travailleur autonome, donc conseiller en communication, relations publiques, relation média et tout ce qui entoure la communication, c’est-à-dire rédaction, animation d’évènement, révision, conseils stratégiques, planification stratégique et tout le reste. Ça fait bientôt 17 ans. Alors, voilà mon profil professionnel. C’est ainsi que, finalement, je me suis lancé, par hasard, dans le domaine des communications. C’est un pur hasard, car mon intention était d’étudier en psychologie, mais j’ai changé d’idée à la dernière minute. B. : Avais-tu déjà cette voix à 18 ans ? S.D. : À 18 ans, j’avais déjà une voix grave, mais pas aussi mature. Évidemment, rendu à 55-56 ans, la voix s’est placée ; c’est une voix qui s’est établie au fil du temps, des expériences. Non, je n’avais pas du tout la même voix. J’avais une voix plus feutrée peut-être à l’époque, je réutiliserais le terme « moins mature », tout simplement. Par contre, c’est ce qui a attiré l’attention. C’est pour cette raison que je suis rentré à la radio d’ailleurs. On m’a dit qu’il y avait là un potentiel de voix très intéressant et que ce n’était pas fréquent qu’on entende ça. Alors j’ai essayé, j’y ai pris gout, effectivement. Si j’avais à comparer ma voix à 17-18 ans et celle de maintenant, je préfère celle de maintenant. Elle illustre ce par quoi je suis passé. C’est la somme de mon vécu, ma voix. B. : Peux-tu nous parler de l’évolution de ta vie morale ? Comment étais-tu quand tu avais 17 ans ? Comment pensais-tu ? Quels étaient tes buts dans la vie jusqu’à maintenant ? S.D. : J’avoue que c’est une question que je ne me suis jamais vraiment posée. J’ai toujours été quelqu’un de préoccupé. Je ne le cacherai pas, j’ai un caractère plutôt anxieux. J’ai toujours été quelqu’un

« Je n’ai jamais vraiment manifesté ce que je pensais. J’ai toujours eu une vie plutôt intérieure. C’est drôle à dire parce que j’ai un tempérament verbomoteur. » qui s’est interrogé face à ce qui allait survenir, ce qui allait arriver, ce que je devais faire, ce que je ne devais pas faire, comment le faire, pourquoi le faire. Des questions existentielles habituelles ! Je n’ai jamais vraiment manifesté ce que je pensais. J’ai toujours eu une vie plutôt intérieure. C’est drôle à dire parce que j’ai un tempérament verbomoteur. Les gens me voient comme très extraverti. Il faut faire la nuance entre l’image publique, l’image professionnelle, et l’image personnelle. Oui, j’aime parler, j’aime discuter, mais je n’aime pas discuter et parler pour ne rien dire. Donc, j’étais quelqu’un qui gardait beaucoup de choses en dedans. Les réflexions que je me faisais restaient pour moi. Je n’ai jamais osé toujours dire ce que j’avais à dire. J’ai changé avec le temps, mais, ce que j’avais à dire à l’époque, je le gardais pour moi. Ça a duré nombre d’années. Il a fallu à un moment donné que je prenne le temps de m’écouter réfléchir, d’écouter la voix intérieure qui me parlait. Elle me

disait : « Écoute, il va falloir que tu trouves une façon d’exprimer ce que tu es intérieurement en n’ayant pas peur de le faire. » C’était une de mes grandes craintes, d’être jugé par rapport à ce que je pensais, par rapport à mes opinions. Je suis quelqu’un d’extrêmement sensible. Il y a beaucoup de gens qui s’imaginent que je suis un bulldozer parce que je fonce ! Oui, je fonce, c’est vrai. Mais ce que les gens ne savent peut-être pas, c’est ce que cela m’a demandé comme dose de travail sur moi que de me placer, de me positionner. B. : Le bulldozer est un véhicule métallique, fort, solide, mais, à l’intérieur, il y a un humain. Est-ce ce que tu veux dire ? S.D. : C’est ça. On aime connaitre qui l’on veut bien connaitre et ce que l’on veut bien connaitre. Il y a des gens qui vont s’attarder à l’enveloppe du bulldozer, à sa force, à sa façon de niveler le terrain, à sa façon, finalement, d’être presque à l’avant-scène quand on construit. Mais les gens n’ont pas tendance à aller voir de quoi est faite la mécanique intérieure. Alors, je gardais tout cela en dedans et, ma façon de l’exprimer, c’était en l’écrivant. C’est ce qui me permettait parfois de ne pas exploser, ou de ne pas imploser. C’est ce qui m’a permis de sortir les émotions, de leur donner une forme, de leur donner des images, de pouvoir les visualiser, les traiter, les modifier. Quand tu mets ce que tu ressens sur papier, tu peux te permettre ensuite de le relire, de l’interpréter, de voir ce qu’il y a derrière. C’est un exercice. C’est une façon pour ton âme de s’exprimer. J’irai même jusqu’à dire que c’est une thérapie en quelque sorte. J’ai toujours écrit. J’écris depuis aussi loin que je me souvienne. L’expression a toujours été importante pour moi. Donc, d’amener à sortir ce qui dort et ce qui est enfoui très creux parfois en moi. Ce fut essentiel pour moi, de sorte que j’ai toujours écrit. Sur tout, pas sur n’importe quoi, mais sur tout. Sur

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« Ce que les gens vont découvrir, c’est qu’en arrière de l’image professionnelle, il y a quelqu’un d’autre qui aime approfondir sur soi-même, il y a quelqu’un de très sensible. » ce que j’éprouvais, sur mes sentiments, sur mes craintes, mes peurs, mes doutes, mes ambitions. Je les exprimais de différentes manières. Mon ex-épouse, ma première conjointe, c’est ce qui a fait qu’on a appris à se connaitre. On s’écrivait. On a longtemps eu une relation épistolaire. On s’écrivait de superbes choses. C’est là que j’ai découvert « le pouvoir des mots », mais pas dans le sens négatif. Le pouvoir d’évocation, la beauté, tout ce qu’on peut faire avec les mots. Je pense souvent à de l’argile. Tu as un amas qui demande à sortir. Tu le places sur la table, tu le regardes, tu commences à le travailler tranquillement, tu lui donnes une forme. Tu enlèves ce qui ne convient pas, mais tu approfondis des choses, tu trouves des nuances, tu trouves des subtilités, tu amènes ta nuance, tu

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amènes ton jugement et tu finis par en tirer une œuvre. Évidemment, une œuvre, c’est relatif, parce que cela dépend du jugement des gens, de ce que les gens apprécient. Pour moi, l’écriture, c’est un peu ça : de prendre quelque chose de brut, pour ne pas dire brutal. Pour moi, c’est un exercice brutal. Quand j’éprouve le besoin d’écrire, c’est là, maintenant. B. : Pourquoi as-tu choisi la poésie et pas une autre forme littéraire ? S. D. : Je fais d’autres sortes de textes aussi. Pourquoi la poésie ? Parce que j’aime la force évocatrice de la poésie. Pour moi, les mots ne sont pas juste des outils. Ce ne sont pas des amas de lettres que l’on place l’une derrière l’autre au hasard.

C’est réfléchi. Ce que j’aime des mots, c’est qu’on peut s’en servir pour créer des images très fortes. Réussir à faire voir des mots à quelqu’un, c’est ce qui me fascine. D’arriver à trouver la nuance qui va faire que la personne va s’imaginer une ambiance, un moment, un lieu, selon ce qu’elle perçoit. On ne peut pas arriver de manière prétentieuse et dire : « Voici l’image que je vous livre et vous ne pouvez pas penser autre chose. » C’est ce que je trouve plaisant de la poésie : chaque personne a sa capacité d’interprétation. On peut jouer avec cela. Parmi les personnes qui vont prendre le temps de lire, il n’y en a pas deux qui vont voir la même chose, alors imagine la richesse qu’il y a là-dedans. À partir d’un même texte, d’une même phrase, on va arriver à générer une foule d’images, à ouvrir une


foule d’univers, il n’y a pas de limites. C’est ce qui explique que les mots m’ont toujours attiré. Quand on arrive à jouer avec les mots — et j’aime jouer avec les mots —, à leur donner une couleur, à leur donner une substance, à leur donner une texture, c’est la joie. Peu importe ce que tu écris et ce que tu livres, l’important c’est que tu te livres toi. Le plaisir est d’arriver à donner une texture que les gens vont interpréter à leur façon. B. : Écrire un livre, c’est une façon de montrer une nouvelle facette qu’on ne montre pas en général dans sa vie. Qu’est-ce qu’on peut découvrir sur Sylvain Dionne dans son nouveau recueil ? S.D. : Ce que les gens vont découvrir, c’est ce qui a marqué ma vie à différentes époques, de différentes manières. Au fil des années, il y a des gens qui ont lu mes textes. Il y a des textes qui ont été primés en 1992, que j’ai retravaillés et qui apparaissent dans le recueil. Ce que les gens vont découvrir, c’est qu’en arrière de l’image professionnelle, il y a quelqu’un d’autre qui aime approfondir sur soi-même, il y a quelqu’un de très sensible. Les gens vont trouver ce qui me touche. B. : Qu’est-ce qui te touche ? S.D. : Je suis quelqu’un de très romantique — c’est peut-être bizarre de dire ça —, mais dans le sens large, pas seulement dans les relations amoureuses. Je m’émerveille de voir les mésanges arriver le matin à côté de ma fenêtre de bureau et se battre autour de la mangeoire. On arrive presque à la pleine lune. Je m’installe et je peux regarder la lune pendant des heures ! Je suis quelqu’un de fondamentalement romantique. Les gens vont découvrir mes bons côtés, mes moins bons côtés, mes moins bons moments, mes bons moments aussi. Ils vont découvrir certains fantasmes, ils vont

« Ils vont découvrir des doutes. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que j’ai eu besoin de 34 ans pour prendre la décision de le publier. » peut-être être surpris par certaines audaces. Ils vont y découvrir quelqu’un qui aime aimer, mais qui s’est toujours posé beaucoup de questions par rapport à la façon de le faire. Et je parle d’aimer au sens large. Ils vont découvrir des doutes. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que j’ai eu besoin de 34 ans pour prendre la décision de le publier. B. : Pourquoi as-tu pris la décision de le faire ? S. D. : Un peu comme quand j’ai décidé de changer de carrière, je me suis dit que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais jamais. Je ne le ferais pas et je ne veux pas regretter. Il y a tellement de choses qui dorment dans mes tiroirs que je me suis rendu compte que j’en ai déjà un deuxième en route. J’ai un recueil de nouvelles. J’ai déjà des textes d’écrits et j’en écris d’autres. Ce que j’ai redécouvert aussi à partir du moment où j’ai décidé de lancer ce recueil, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui aimaient ce que

je fais et ce que j’écris. C’est extrêmement rassurant pour un auteur. J’ai lancé quelques messages sur Facebook, juste pour tester. S’ils n’avaient pas suscité de réactions, peut-être que je n’aurais pas lancé le recueil. Ils ont suscité des réactions et j’ai été conforté dans le fait que je devais me lancer là, maintenant. B. : Tu as repris de vieux textes que tu as écrits un peu toute ta vie. Ça doit être émouvant de relire ce qu’on a écrit. Après plusieurs années, y a-t-il quelque chose aussi d’essentiel dans la relecture ? S.D. : Oui, il y a quelque chose d’essentiel, de fondamental. Tu revois ton cheminement. Tu repasses par où tu es passé. Ce ne sont pas uniquement d’anciens textes, il y en a que je n’ai pas conservés. Je les ai relus pour savoir si je les conservais ou pas. Il y a des textes, effectivement, qui sont très émouvants parce qu’ils me ramènent à une époque, à des évènements, à des personnes. Donc, ils éveillent des souvenirs, et ce n’est pas malsain. Ils te font repasser par où tu es passé et ils te permettent aussi de regarder là où tu es rendu et ce vers quoi tu te diriges. Alors, ce n’est pas un exercice d’apitoiement, de complaisance, au contraire. Je pense que ce n’est pas mauvais de regarder, de prendre le temps de regarder qui on était, là où on a manqué, là où on a fait de bons coups, là où on a progressé, là où on n’a pas progressé. De le voir exprimé ainsi permet d’envisager l’avenir sous une autre forme, de comprendre pourquoi il y a des choses qui te travaillent toujours aujourd’hui alors qu’elles te travaillaient aussi dans le temps. Ça veut dire que tu as peut-être encore du travail à faire. On ne peut pas prétendre qu’on est arrivé à la fin et qu’on a réglé tous ses problèmes ! [rires] Non, ce n’est pas vrai, mais ça me ramène à ces aspects que j’aurais peut-être oublié de travailler,

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que j’ai peut-être omis. Auxquels il faudrait que me m’attarde. À la limite, je dirais que c’est un exercice d’humilité. Ce que je vais mettre sur la table, c’est le résultat d’un travail d’humilité. Je mets mes tripes sur la table, en espérant que les gens vont aimer ce qu’ils vont y trouver. Je les mets là sans pudeur. Ça s’appelle À cœur ouvert, ce n’est pas pour rien. C’est vraiment ça. J’ouvre les portes et entrez chez nous. Venez voir en dedans, venez voir ce que ce gars est en dedans de lui. Au-delà de ce que l’on voit ou de ce que l’on entend sur le plan professionnel, venez fouiller dans ses tripes. Prenez le risque de venir découvrir quelque chose de nouveau, de différent. Peut-être, je l’espère, d’inspirant ou de rassurant pour des gens, sans prétention. J’ai vraiment beaucoup de plaisir à le travailler. B. : On vieillit tous et, souvent, on met ses rêves de côté parce qu’on a besoin de sécurité, parce que la vie passe et on oublie. Qu’est-ce que tu penses du fait de vieillir et de ne pas aller vers ses rêves ? S.D. : Je trouve ça dommage parce que, par exemple, pour le recueil, si je m’étais décidé avant, peut-être que je serais rendu ailleurs dans ce cheminement. Tu me posais la question tout à l’heure à savoir ce qui m’a motivé et je crois que c’est surtout l’idée de réaliser un rêve. J’ai annoncé à quelqu’un que j’allais publier bientôt, qu’il allait recevoir une invitation et il m’a écrit aujourd’hui : « Enfin ! » C’est quelqu’un qui avait vu mes tout premiers textes et qui m’avait dit à l’époque qu’il fallait que je publie, alors que je ne trouvais pas ces textes matures. Ce qui est dommage, je pense, quand on prend de l’âge ou quand on prend de la maturité — j’aime mieux ça que vieillir —, c’est qu’on s’installe parfois, pas tout le monde, dans une zone de confort. On essaie d’éviter le risque, on essaie de se ménager, on ne veut pas que les gens nous jugent. Dans le fond, on trouve son petit confort, sans être péjoratif, et on se considère bien et on s’arrête là. Et c’est de cette façon, je pense, qu’on finit par s’engourdir, par éteindre ses passions, par éteindre ses envies de bouger, par éteindre ses rêves finalement. J’ai toujours voulu publier, j’ai toujours voulu que les gens me lisent. Quand j’animais des émissions à Radio-Canada la nuit, mes textes étaient écrits, mais ils n’étaient pas livrés comme s’ils étaient écrits, ce qui suscitait des réactions géniales. J’ai adoré le fait de voir que je pouvais toucher les gens. Le rêve était toujours là, toujours présent. Maintenant, je suis rendu à 56 ans. Je ne suis pas ce que j’appelle vieux, mais plus mature, j’espère. Si je ne l’avais pas fait maintenant, j’aurais eu l’impression de m’étouffer moi-même. C’est comme si j’avais fermé une porte

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à double tour en mettant le cadenas, en jetant la clé et en me disant : « Tu penses des choses, tu vis des choses, tu as des émotions à livrer, tu penses pouvoir toucher les gens, mais non, mets ça de côté, ce n’est pas utile, ça ne servira à personne, ça ne marchera probablement pas. Tu as de l’ouvrage en masse, pourquoi te donnerais-tu du trouble de plus ? Ça va te couter de l’argent. Qu’est-ce qui te garantit que ça va se vendre ? » Si on écoute tout cela, c’est certain qu’on ne fera rien. C’est certain qu’on va étouffer ses rêves. Je ne suis pas un grand voyageur. Ce n’est pas parce que je n’aime pas voyager, mais je ne suis pas un grand voyageur. Mes passions sont ailleurs, dans la musique, l’écriture. Alors, je me suis dit de réaliser ce rêve-là. Contrairement à ce qu’on pense, il n’y en a pas 50 000 rêves dans une vie. Un rêve, c’est un rêve. C’est là où on veut aller, c’est là où on veut se réaliser. On peut le faire dans plusieurs occasions, mais la vie n’est pas faite que de rêves. C’est comme si on prenait une chandelle qui a brulé pendant un grand bout de temps et, tout d’un coup, on se rappelle comment on aimait ce qu’elle livrait comme lumière et on se décide à la rallumer, cette pauvre petite bête qu’on a abandonnée pendant longtemps. C’est la même chose : allumer un rêve, rallumer un rêve, ranimer un rêve, ça redonne de l’énergie, ça ramène à la vie. Il n’y a rien que je trouve plus dommage que de discuter avec quelqu’un qui me dit : « Ha ! Moi, j’aurais toujours tellement voulu faire ça ! » Je me dis parfois : « Avoir su... » Je ne voulais plus qu’il y ait d’« avoir su ». Quand des gens me disent qu’ils auraient aimé faire telle chose, je me demande pourquoi ils ne l’ont pas fait. Qu’est-ce qui les a empêchés de le faire ? Oui, il peut y avoir des raisons financières, des raisons professionnelles. Je pense qu’il y a surtout de la peur, du doute, de la crainte. La crainte aussi souvent d’être jugé. Je ne sais pas si c’est la même chose pour tout le monde, mais quand tu crées, ce dont tu as peur le plus, c’est que les gens ne se retrouvent pas dans ce que tu fais, que les gens n’aiment pas ce que tu fais. Est-ce que les gens vont apprécier le moment que je leur fais passer ? C’est ça aussi, créer, c’est mettre toute son énergie, toutes ses émotions, tout son vécu dans une œuvre en espérant qu’en la lançant, elle va pouvoir se perpétuer, qu’elle va pouvoir faire rêver d’autres personnes. Je m’en serais voulu de ne pas avoir réalisé ce rêve et je ne donnerai pas de conseils à personne, je ne me sens pas habilité ni légitimé de le faire, mais si on a l’occasion à un moment donné, ne serait-ce qu’une seule fois dans sa vie, de faire une folie, se permettre une folie, se permettre la réalisation d’un rêve, qu’on le fasse ! Il me semble qu’à la fin de ses jours, on pourra toujours dire : « J’ai eu du plaisir, j’ai aimé ça, je l’ai fait. » À ce moment-là, on peut juste se sentir serein

à la suite de l’aboutissement, ou de l’accouchement. Dans mon cas, c’est une gestation de 34 ans quand même ! B. : Ce sera un beau bébé ! Est-ce un livre ou un recueil ? S.D. : C’est un recueil de poésie qui est sous deux formes : une version imprimée et une version audio. B. : Nous allons maintenant jouer à un jeu. Je vais te dire des mots et tu me diras en une seule phrase ce que ça t’inspire. Le premier mot est « nuit ». S. D. : Lieu de sécurité. C’est là où je me sens le plus en sécurité, la nuit. B. : « Liberté ». S.D. : La capacité d’exprimer clairement ce qu’on a à dire et à offrir aux autres. B. : « Mot ». S.D. : Pour moi, c’est un jouet. C’est la première pièce d’un puzzle qui n’a pas de fin, qui n’a pas de limite. B. : « Poésie ». S.D. : Un art, un genre littéraire méconnu, méprisé, boudé, regardé de haut, mais qui est pour moi probablement la plus belle forme d’écriture qui soit. B. : « Cœur ». S.D. : Ce qui est à la fois le plus douloureux et le plus vivifiant. Le cœur, c’est la source de tout, mais c’est aussi ce qui souffre souvent de tout. B. : Nous revenons maintenant au plus concret. Tu fais un lancement le jour de ton anniversaire. Ce sera un gros party ? S.D. : Honnêtement, j’espère ! Ça m’inquiète un peu d’ailleurs ! [rires]  J’ai fait une liste d’invitations et j’espère que ça va être un gros party, j’espère qu’il va y avoir du monde. Je sais qu’il y aura beaucoup d’amis qui seront là. Il y a des gens que je ne peux pas qualifier d’amis, mais de connaissances, qui vont aussi être là, en tout cas, j’espère. Honnêtement, quand je regarde le nombre d’invitations que je vais lancer, je me dis que si tout le monde dit oui, et c’est ce que je souhaite, ce sera tout un party !


Écrire

Un trait d’encre

par Mona Simard

par Sylvain Dionne

Entre deux l ig nes

Écrire sur le bonheur, le positif S’inspirer de l’instant présent

Trop al ig nées Un jet d’en cre anarchique

Gribouiller des vers réconfortants

Et que cela ne reste pas qu’idée qui se confond avec pensées et émotions Un véritable tourbillon dans l’espace restreint que ma tête représente

Une source d’inspiration inépuisable

Se laisse deviner

Évacuer des tas de questionnements, de doutes et d’incertitudes

La pl ume fuit

Griffonner jusqu’à ce que tous mes mots deviennent illisibles, incompréhensibles

Sur le parchemin

Que ma feuille devienne noircie, sale

Les encrer pour que ça devienne tangible, accessible

Que ma tête n’ait qu’une seule envie ; exploser

Pour pouvoir y voir plus clair

Un peu lassé Elle

Que mon cœur ait déjà pris la fuite

Gl isse, fl uide, rapide Précède l ’œil Subl ime les mots

Tracer un peu plus fort, un peu plus vite

Une pl ume leste

Dans l’espoir de tout écrire, de tout sortir

Geste preste

Mais plus j’écris, plus j’en ai à écrire

Q ui vous sig ne

Et plus je m’ouvre, plus tout veut sortir et j’en perds le contrôle

De sa pointe Affutée

Avoir peur de laisser libre cours à ses pensées abondantes, débordantes

Une en cre

De vider le trop plein qui se passe, qui se pense

Q ui s’an cre En tout En vous

Pour continuer d’avancer

Fuir le réel, mais l’écrire à la fois Désir de création, vital, viscéral L’amour des mots, de l’écriture À partir d’idées futiles et fuyantes Écrire pour passer le temps sans hésitation d’abord Puis sans certitude, un doute majeur Écrire sans filtre, pour peut-être se relire un jour Et y trouver inspiration, y comprendre autre chose

Une inquiétude de ce que je pourrais échapper

Écrire et réécrire pour que chaque mot

Qui brouillerait mes propos, qui me déshabillerait

Y trouve sa véritable place, sa réelle signification

Une pl ume posée Sur une seule feuille

Libérer mes pensées sans rature, un profond désir d’écriture

Vestige d’un vertige

Un besoin devenu nécessité, indéniable passion

Pour y faire ressortir ce qu’il y a de plus fort, de plus beau Et en faire mon moyen d’expression

La Rumeur du Loup, juin 2016

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Slam : Sans-titre par david Piment

par Joane Michaud

Et cette lune dont tu disais Elle me suit!

Si lent ce soir

L’as-tu finalement shooté avec ton sling-shot

Couleurs noyées

Où l’as-tu poursuivi en cour Comme tu le planifiais?

Silence

Mots sans voix L’âme éteinte

De qui, à part ta mère, évites-tu les appels

Ombres tailladées

Ces temps-ci

Lignes de chair

Je vais te confier un secret mais ne le dis à personne sauf à toi-même dans les moments de grand désarroi : non seulement j’aimais être avec toi

Silence mon soir

Mais j’aimais encore plus t’attendre Toi qui dansais seulement quand tu étais seule Et moi qui me doutais que c’était clairement sur de la grosse pop sale Et la fois où tu as répondu

À mer dans la brume Horizon flou Astre coulant Nœuds de l’insomnie Murs étranglés

Dans ton salon à la question Où veux-tu voyager avant de rendre ton âme au Seigneur

Si lent ce regard

Dis-moi que je suis le seul à qui tu as répondu ça

Brûlé par le vide

Ces temps-ci

Crève la nuit

Et tout ce temps gaspillé dans les dédales des mots courants Et cette mort qui se rapproche et la salope Si c’est comme la lune on la poursuivra

Aux mille peurs Corps désabusé Esprit tordu

Mais pas à coup de poursuite On lui lancera des avocats

Silence mon regard

Et cette ville placardée d’avis de recherche

Capté par l’au-delà

Où on lisait il ne manque que toi Et la rançon ce n’était pas la gloire

Impression d’y être L’essence puisée

Et tous ces papiers qui ne finissent jamais Et cette folie qui est allée se cacher Dans un autre restaurant Et tous ces verbes à L’imparfait

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La Rumeur du Loup, juin 2016

Un émoi prend forme Sur le tard Relie les morceaux Et repart


Sans-titre par Jean Barbe

Zone vibrante

La sécurité, qu'ils disent. La sécurité.

Plume chercheuse d’osmose

Rester chez soi et fermer la porte.

Sur papier de soi de vers

Regarder le monde à travers l'a ssurance des écrans. La sécurité. Se méfier des étrangers

par Joane Michaud

Trempée d’encre lui Grain à peau d’étoile Filante cible Perce-rêve

Tacoup qu'il y aurait un méchant parmi eux Des mots chairs et coloris

Tant pis s'ils ont faim, s'ils ont froid, s'ils ont peur eux aussi.

Ébauche d’un cœur alarme

C'est à qui aura le plus peur de l'a utre

Tracée frisson rouge

C'est moi, je gagne!

Vibration sanguine

Ma peur te ferme la porte

Courbes d’un soir

Et derrière ça gratte, ça pleure, ça dort dehors sur du dur et ça mange ce que ça trouve. La sécurité. Personne pour ouvrir les bras tendre la main La sécurité. On en crèvera, de la sécurité

Zone abstraite Plume chatouilleuse en corps Parfumée d’en vers de soi Coule sur la nuque D’ose chant fleuri Regard luisant Soleil brut

Bien au chaud Dans le confort absolu de la peur bleue et blanche Avec mon drapeau en guise de couverture

Des mots flamme et satin fou Projetés danse tactile Au ventre de nuit Caresses sous voile Doigts emmêlés Reflets doux

La Rumeur du Loup, juin 2016

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Charles Baudelaire par Émile Nelligan

Maître, il est beau ton Vers ; ciseleur sans pareil, Tu nous charmes toujours par ta grâce nouvelle, Parnassien enchanteur du pays du soleil, Notre langue frémit sous ta lyre si belle. Les Classiques sont morts ; le voici le réveil ; Grand Régénérateur, sous ta pure et vaste aile Toute une ère est groupée. En ton vers de vermeil Nous buvons ce poison doux qui nous ensorcelle. Verlaine, Mallarmé sur ta trace ont suivi. O Maître tu n’es plus mais tu vas vivre encore, Tu vivras dans un jour pleinement assouvi. Du Passé, maintenant, ton siècle ouvre un chemin Où renaîtront les fleurs, perles de ton déclin. Voilà la Nuit finie à l’éveil de l’Aurore.

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La Rumeur du Loup, juin 2016


Madame B : chronique de bibliothèque

À quoi sert la poésie ? par Sylvie Michaud

Hector de Saint-Denys Garneau

Voici les réponses que je donnerais à cette question si on me la posait. Notre âme en a besoin.

Pour s’élever.

C’est la musique des mots.

Pour célébrer la beauté du monde.

Quand notre cœur a besoin d’être consolé. Joséphine Bacon

J’aime bien aussi cette citation de Jean Cocteau : « Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi. » Comme toutes les belles choses dans notre monde, elle ne sert à rien. À rien en termes d’espèces sonnantes et trébuchantes. J’admire les personnes qui écrivent de la poésie. À un âge plus tendre, j’avais fait quelques tentatives. Un professeur m’avait dit que c’était bien, que j’avais un talent certain et beaucoup d’imagination, mais qu’il fallait peaufiner et retravailler sans relâche ses textes. Il me semble que cela était incompatible. Que ce qui sortait de mon cœur ne pouvait être retravaillé avec mon esprit. J’ai donc abandonné, mais je ne regrette pas. Tant de personnes savent bien mieux que moi faire vibrer l’âme et le cœur avec leurs mots. J’aime particulièrement les poètes qui parlent de la nature. En tête de liste vient Hector de Saint-Denys Garneau (Regards et jeux dans l’espace et autres poèmes). Et puis il y a les poètes innues Joséphine Bacon (Un thé dans la toundra) et Natasha Kanapé Fontaine (N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures). J’aime aussi beaucoup Hélène Dorion (Cœurs comme livres d’amour). Oui, c’est ma préférée. Chez elle, on a les images, les phrases simples mais riches. C’est doux et lumineux. Sa prose est également sublime. Il faut lire Jours de sable et Recommencements.

Finalement, je ne saurais trop vous recommander À la croisée des silences, un livre-disque de Chloé SteMarie. Cette fabuleuse interprète nous avait déjà comblés avec les albums Je marche à toi et Parlemoi (consacré à la poésie de Gaston Miron). Avec À la croisée des silences, elle nous fait maintenant Hélène Dorion (re)découvrir les mots de nos plus grands poètes, dont Roland Giguère, Paul-Marie Lapointe, Fernand Ouellette, Patrice Desbiens et Jacques Brault, parmi mes préférés. Le Québec est particulièrement riche de ses poètes. Nommons-en quelques-uns au moins : José Acquelin, Martine Audet, Claude Beausoleil, Nicole Brossard, Paul Chamberland, Leonard Cohen, Jean-Paul Daoust, Roger Des Roches, Joël Des Rosiers, Alfred DesRochers, Madeleine Gagnon, Gérald Godin, Alain Grandbois, Anne Hébert, Suzanne Jacob, Gilbert Langevin, Rina Lasnier, Félix Leclerc, Richard Levesque, Paul Chanel Malenfant, Hélène Monette, Pierre Morency, Émile Nelligan, Suzanne Paradis, Claude Péloquin, Marie Uguay, Denis Vanier, Yolande Villemaire, Josée Yvon et tant d’autres… Et vous, à quoi vous sert la poésie ?

« Comme toutes les belles choses dans notre monde, elle ne sert à rien. À rien en termes d’espèces sonnantes et trébuchantes. »

La Rumeur du Loup, juin 2016

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La poésie à tout âge! par Anabel Cyr Bérubé, libraire spécialiste jeunesse, Librairie La Liberté

À première vue, tout nous porte à croire que la poésie, avec ses vers et sa structure, est beaucoup trop complexe et peu accessible pour les enfants et adolescents. Mais grâce à de nombreux ouvrages et éditeurs, il est maintenant possible d’en lire dès son plus jeune âge et sans que cela ne semble compliqué. Je vous présente donc quelques livres qui rendront la poésie accessible pour toute la famille !

Les poèmes ne me font pas peur

Je n’avais pas besoin de rien de plus

Extrait :

Laurent Theillet

la peur n’existait pas

« Comme le trajet de retour lui sembla long !

Éd. : Boréal

13,95 $

Ce livre s’adresse aux adolescents d’environ 15 ans. On n’a pas l’impression de lire un livre écrit en vers, mais plutôt des parcelles de vie ou des questionnements d’une jeune fille amoureuse et en remise en question. Il est léger tout en étant profond, drôle et sérieux. Sa lecture porte à réflexion et je vous garantis que vos jeunes ne s’ennuieront pas en le lisant et qu’ils se reconnaitront probablement dans les pages !

Le monstre suivait de si près le petit garçon

le doute n’existait pas

Qu’il sentait son souffle chaud et puant dans son cou

les ailes encore intactes et mes virgules aussi. »

Une bête à dix ou douze têtes, ce n’est pas pratique du tout

Le deuxième étage de l’océan

Vive les chats, les perruches, les hamsters et les chiens

Carle Coppens et Julie Rocheleau Éd. : Le Quartanier

14,95 $

Je dois avouer qu’il s’agit là de mon favori dans le genre. On y retrouve de l’action, de l’aventure, des illustrations vivantes et le tout en vers rimés. Je dirais qu’il s’adresse aux jeunes de 7 ans et plus. C’est un roman poétique mystérieux qui saura capter leur attention du début à la fin et peut-être les inspirer à écrire aussi autrement. Les illustrations, en noir et blanc, sont assez nombreuses et très bien réalisées. Vous ne serez pas déçu de cet achat !

Extrait : « Oui c’est tout. À l’époque

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La Rumeur du Loup, juin 2016

Imaginez d’un tel monstre vider la litière, nettoyer les besoins » L’amour chez les robots François Gravel Coll. : Poésies pour Zinzins Éd. : FouLire

10,95 $


« Le slam, c’est “branché” ! Tout en étant une forme de poésie à notre ère, ce livre est un ouvrage parfait et “cool” pour vos adolescents ! »

Pourquoi ne pas offrir à vos lecteurs intermédiaires les poésies romanesques d’un robot et de ses amis ? C’est ce que nous propose François Gravel dans cette collection plus que surprenante ! La série compte maintenant quatre tomes de plaisirs et de rigolades farfelus sous la légendaire plume de l’auteur jeunesse !

J’ai encore besoin de ces secondes Que la vie me ronge J’aimerais vous montrer qu’il ne faut jamais cesser d’espérer Et je regrette d’avoir négligé tout mon temps

Extrait : passé à réaliser à la place de savourer « Il n’ira ni à la garderie ni à l’école Toutes les couleurs qui se cachent derrière Car il parle déjà plusieurs langages : cette vie d’horreurs. » L’androïde, le japonais, le cobol… Éditions de l’Isatis C’est génial pour un robot de son âge ! » Slam à tout vent Collectif Éd. : Vents d’Ouest

13,95 $

Le slam, c’est « branché » ! Tout en étant une forme de poésie à notre ère, ce livre est un ouvrage parfait et « cool » pour vos adolescents ! Vous y trouverez plusieurs couleurs d’émotions, cruelles et douces. Chaque auteur vous livrera toujours son cœur et ses vérités. Suivez le courant du slam,

embarquez dans le souffle du vent grâce à ce livre ! Extrait : « Tic-Tac j’ai mal de chercher

Comme je dois finir cette chronique un jour et que j’aurais malheureusement encore beaucoup d’ouvrages à vous présenter, je terminerai tout simplement en vous disant que les tout-petits ont aussi de quoi se régaler en poésie grâce à la maison d’édition Isatis, qui publie des livres à caractère poétique/ philosophique. Ces livres s’adressent aux enfants qui commencent la lecture, mais aussi à ceux qui se plaisent à se faire lire des histoires. Je vous souhaite donc de belles découvertes dans cette sélection! Au plaisir!

Où les minutes ne peuvent se rattraper,

La Rumeur du Loup, juin 2016

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Qu’est-ce que le Slam ? par Marco Voyer-Bélanger, photos par Vincent Couture

Le slam, c’est de la poésie exposée sur une scène. Ouverte à tous, la scène slam propose un spectacle où les participants prennent part à une compétition qui permet de regrouper divers poètes, de les réunir et de leur permettre de partager ce qu’ils ont écrit, ce qu’ils pensent. Le but du slam est de rendre la poésie accessible au plus grand nombre par le biais de la scène. Comment ont commencé les soirées de la ligue de slam de Rivière-du-Loup ? Le slam est solidement établi dans différentes régions du Québec et, au Bas-Saint-Laurent, il a débuté à Rimouski il y a maintenant sept ans. Le besoin de rendre cette forme d’art davantage accessible aux gens de Rivière-du-Loup et du Kamouraska était de plus en plus présent. C’est pourquoi un groupe s’est créé « par l’entremise de l’organisme culturel Sparages » pour commencer, cette année, les premières soirées slam à Rivière-du-Loup. Les soirées de la saison régulière se tiennent au Super Bar tandis qu’une soirée spéciale a été organisée conjointement par les ligues de slam de Rimouski et de Rivière-du-Loup à la microbrasserie Tête d’Allumette de SaintAndré-de-Kamouraska. Cette scène slam donne l’occasion à qui le veut de proposer ses créations et d’avoir un premier contact avec cette forme d’art. Il donne aussi au public l’occasion de découvrir l’univers des slameurs, d’être charmé, surpris, ou même confronté au propos des textes. Comment est-ce que ça fonctionne ?

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La Rumeur du Loup, juin 2016

« Il donne aussi au public l’occasion de découvrir l’univers des slameurs, d’être charmé, surpris, ou même confronté au propos des textes. » Le fonctionnement est plutôt simple : un maitre de cérémonie dirige la soirée et, lors de leurs passages sur la scène, les participants sont notés (une note de zéro à dix) par un jury, choisi parmi le public. Les jurés n’ont pas de critères prédéfinis pour noter la performance d’un slameur, ils doivent simplement se fier à leur propre impression. Les slameurs s’inscrivent auprès du présentateur, sans audition ni sélection préalable. Habituellement, les slameurs doivent lire un poème lors du

premier round. Lors du deuxième round, les participants ayant eu les meilleures notes (2 ou 3 participants) doivent présenter un deuxième texte qui déterminera le gagnant de la soirée. Toutefois, puisque le slam débute à Rivière-du-Loup et que nous voulions donner la chance au plus grand nombre de gens de participer, nous acceptons qu’un seul texte soit lu. Il n’y a donc qu’un seul round, la meilleure note détermine le gagnant de la soirée. Aussi, bien que la réponse soit bonne, nous ne pouvons pour l’instant faire partie de la Ligue québécoise de slam (LIQS) « qui représente la communauté des slammestres et des slameurs sur le territoire québécois qui slament en français ». Pour ce faire, nous aurions besoin de plus de slameurs pour tenir plusieurs soirées de slam avec des slameurs différents qui participeraient à une formule de compétitions sur deux rondes. Il sera intéressant de voir au cours des prochaines années si nous pourrons voir la ligue se métamorphoser pour en arriver à ce genre de réalité. Pour l’instant, nous suggérons aux slameurs qui désirent participer à ce genre de compétition de s’inscrire aux soirées produites à Rimouski.


Quelles sont les règles ? Les slameurs doivent écrire leurs propres textes. Ils peuvent écrire à propos de n’importe quel sujet, dans n’importe quel style. — L’utilisation d’instruments de musique ou de musique préenregistrée est interdite. — L’utilisation d’accessoires est interdite. — Les costumes et déguisements sont interdits.

Pour une première année, nous avons eu une très belle réponse du public et des slameurs. Au total, nous aurons tenu sept soirées slam cette saison (six à Rivière-duLoup et une à Saint-André). Nous avons pu découvrir plusieurs slameurs réguliers aux styles des plus différents. La soirée spéciale à Saint-André-de-Kamouraska où nous avions invité certains slameurs réputés a fait écho et nous a permis de rassembler plus de gens encore. C’était réellement une soirée réussie et le bilan de la première saison s’annonce très positif. Que prévoir pour l’avenir ?

Chaque passage est limité à trois minutes. Au- delà du temps règlementaire, le slameur se verra pénalisé. Quels types de poésie sont lus lors de ces soirées ? Le slam influence-t-il l’approche face à l’écriture ? En fait, il y a autant de types de slams que de styles d’écriture. Le slameur expose son œuvre au public et ne sait pas quelle sera la réaction de la foule, les notes qu’il obtiendra ou ce que son texte apportera aux gens qui l’auront écouté. Il est certain que le slam pousse à écrire régulièrement et à bénéficier des commentaires que les slams lus vont susciter. Le but premier du slam reste de mélanger les mots et les idées et de les partager avec diverses personnes qui n’ont pas nécessairement les mêmes préoccupations et qui proviennent parfois de différents milieux. Il n’y a absolument pas de type de slam prédéfini, le slameur décide lui-même de ce qu’il va présenter. Co m m e n t s e p o r t e Rivière-du-Loup ?

le

slam

à

Nous allons d’abord terminer cette première saison le mercredi 1er juin prochain au Super Bar à compter de 20 h. Ce sera certainement une belle soirée qui permettra de clore cette année de découverte. Nous prendrons l’été pour faire un bilan de la saison et revenir à l’automne avec une formule peaufinée et, nous l’espérons, qui ralliera encore davantage de public et de slameurs. Nous augmenterons possiblement le nombre de soirées produites au Kamouraska pour rejoindre un public plus large d’autant plus que la participation à la soirée tenue à la Tête d’Allumette a dépassé nos attentes. Aussi, un projet qui vise à interpeler et faire découvrir le slam aux jeunes du primaire et du secondaire va débuter à l’automne. C’est un horizon très intéressant qui se profile par l’avenir du slam dans la région. Nous vous suggérons de suivre tous nos projets par l’entremise des réseaux sociaux. Si les soirées slams vous intéressent, si vous voulez vous impliquer ou simplement donner vos commentaires sur les soirées, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

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L’IMAGINAIRE FOISONNANT DES ARTISTES DU LIVRE par Marie-Josée Roy. Collaboration de Raymonde Lamothe.

Livre, œuvre d’art, objet, poésie ? Comment définir le livre d’artiste ? En fait, c’est un peu tout cela à la fois. Mode d’expression moins connu que la peinture ou la sculpture, il s’agit d’une réalisation artistique unique ou en nombre limité dont la forme s’apparente au livre. Un ouvrage qui met à l’avant-plan autant le contenant que le contenu et dont la réalisation comporte des défis techniques, notamment en ce qui concerne la reliure. D’apparence fragile, car fait main, c’est pourtant dans sa manipulation que le livre d’artiste se révèle. Chaque page devient un petit monde en soi. Tout sauf un bouquin traditionnel, le livre-objet transgresse les règles de l’édition pour devenir une extension de l’imaginaire des artistes. Inspirés de la poésie, de petits moments de la vie ou simplement d’un mot, ces ouvrages reflètent les intérêts, les préoccupations et les rêves de leurs créateurs, tel un journal intime.

« On en aurait retrouvé des exemplaires dans le tombeau du pharaon d’Égypte Toutankhamon, mort en 1323 avant notre ère. »

un concours ouvert à tous. En 2012, le concours Les livres retournent dans la forêt invitait les participants à soumettre une œuvre réalisée à partir de livres voués à la récupération. Tous les enfants de l’école du village ont participé. En 2014, le concours qui portait sur le livre accordéon a connu un succès inespéré. De nombreux adeptes de ce format provenant du Québec, de la France, d’Italie et d’Espagne ont envoyé des œuvres de très grande qualité.

Liberté de création L’expression « livre d’artiste » prend vie sous la plume du critique français Noël Clément-Janin vers 1904. Il note que l’artiste ne se contente plus d’illustrer le texte, mais construit et réalise l’ouvrage dans sa totalité, et ce, en complète liberté. Au Québec, le peintre et graveur LouisPierre Bougie est probablement le meilleur ambassadeur du livre d’artiste. Dans son ouvrage Louis-Pierre Bougie – 30 ans de livres d’artiste, l’auteure Geneviève Bougie témoigne de ses collaborations avec de nombreux poètes, incluant Gaston Miron. Notre-Dame-du-Portage s’offre une biennale Cet automne, ce magnifique village du BasSaint-Laurent accueillera la troisième édition de la biennale de Livres d’artistes au Portage. L’évènement se déroulera du 30 septembre au 2 octobre prochain à la salle Gilles-Moreau pendant les Journées de la culture. Tout en assurant la diffusion du travail des artistes de la région, la biennale permettra au public de s’infiltrer dans l’univers de créateurs

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québécois et européens. Monsieur Jacques Côté, directeur général du Réseau BIBLIO du Bas-Saint-Laurent, en est le président, tandis que madame Jo Ann Lanneville est l’invitée d’honneur. De l’échelle de Jacob au livre d’artiste

Madame Lanneville pratique le dessin, la peinture, l’installation, mais la gravure reste son médium de prédilection. En 1979, elle participe à la fondation de l’Atelier PressePapier, un centre d’artistes de Trois-Rivières dédié à l’estampe. En 1997, elle cofonde la Biennale internationale d’estampes contemporaines de Trois Rivières (BIECTR), dont la neuvième édition s’est déroulée en 2015. Artiste établie, récipiendaire de nombreux prix et bourses, ses œuvres font partie de prestigieuses collections sur les cinq continents. Jo Ann Lanneville présentera ses propres réalisations à Notre-Dame-duPortage, mais également celles des membres de son collectif.

Pour 2016, le thème est le suivant : « De l’échelle de Jacob au livre d’artiste ». L’échelle de Jacob est un jouet universel et millénaire. On en aurait retrouvé des exemplaires dans le tombeau du pharaon d’Égypte Toutankhamon, mort en 1323 avant notre ère. Constituée de pièces de carton ou de bois assemblées à l’aide de rubans entrelacés, l’échelle de Jacob est une œuvre interactive et sonore. Difficile à décrire en peu de mots, regardez plutôt un exemple sur le site livresdartistesauportage.com sous l’onglet Concours 2016. Vous y trouverez toutes les informations pour réaliser votre œuvre que vous devez faire parvenir avant le 31 aout. Les participants courent la chance de gagner des prix de 200 $, 100 $ et 50 $.

Un concours ouvert à tous Un évènement soutenu par la communauté Chaque édition de la Biennale comporte, en plus de l’exposition d’artistes professionnels,


« Le collectif espère développer l’intérêt des citoyens du BasSaint-Laurent et d’ailleurs à cette forme d’art. »

Au secours par Daniel Leuwers et Coco Téxèdre

La biennale de Livres d’artistes au Portage a maintenant des assises solides dans la communauté et est soutenue financièrement par les différentes institutions locales. Mentionnons, entre autres, la MRC de Rivièredu-Loup qui a permis la réalisation d’un album conçu à partir de dessins des élèves de l’école du Portage. Les enfants ont réalisé un genre de bestiaire inspiré du fleuve et de la montagne qui les entourent lors d’un atelier de sérigraphie offert par Yves Harrisson. Cet album qui documente l’atelier de création est en vente pour financer la biennale et une échelle de Jacob réalisée avec les mêmes dessins fera l’objet d’un tirage le 2 octobre. Toujours pour financer la biennale, les visiteurs de l’exposition auront l’occasion d’acquérir,

pour seulement 10 $, de petites œuvres originales réalisées par des artistes établis ou émergents. Une bonne façon d’enrichir votre collection personnelle ou de la débuter, tout en participant au développement d’une activité culturelle qui contribue au rayonnement de notre région. Une culture à développer Hétéroclite, organisme qui chapeaute l’évènement a des visées à long terme quant à l’évolution de sa biennale de livres d’artistes. Le collectif espère développer l’intérêt des citoyens du Bas-Saint-Laurent et d’ailleurs à cette forme d’art. Pièce de collection, au même titre qu’un tableau ou une gravure, le livre d’artiste demeure un mode d’expression bien

Paroles de sages par Raynald Légaré

établi, pratiqué par de nombreux créateurs reconnus. Ainsi, Bibliothèque et Archives nationales du Québec possède une collection de plus de 1 300 œuvres de ce type. Le secteur privé s’y intéresse aussi. À titre d’exemple, la compagnie française Michelin a demandé à 100 artistes de réinterpréter la couverture de la centième édition de son fameux guide gastronomique. Une culture corporative à développer ! En attendant de voir les œuvres de la soixantaine d’artistes qui participeront à la Biennale, visitez son site Web. Vous y trouverez quelques exemples. Aussi, quelques livres d’artistes seront exposés à la Bibliothèque Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup, du 6 septembre au 1er octobre. L’entrée à la Biennale est gratuite et l’activité est ouverte à tous, que vous soyez collectionneur, amateur d’art ou simplement curieux.

Biennale de Livres d’artistes au Portage du 30 septembre au 2 octobre 2016, entre 10 h et 17 h à la salle Gilles-Moreau, 200, côte de la Mer à Notre-Dame-du-Portage Vernissage le vendredi 30 septembre à 17 h livresdartistesauportage.com

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Barbotine Café atelier de céramique, café et boutique ! par Josée Marquis, www.joliejojo.wordpress.com

Le plaisir de créer, c’est (presque) universel ! Que l’on ait 7 ou 77 ans, nous ne sommes jamais ni trop jeunes, ni trop vieux pour ressentir la fierté d’avoir réussi à réaliser quelque chose de joli, le temps d’un café ou... d’une vie ! Alors, pourquoi ne pas s’arrêter dans le tumulte du quotidien pour faire une halte à l’un ou l’autre des ateliers de céramique Barbotine Café ? Que vous optiez pour la succursale de La Pocatière située sur la 4e Avenue ou encore pour celle de Saint-Jean-Port-Joli sur l’avenue de Gaspé, vous découvrirez un univers coloré où vous pourrez oublier vos soucis ! Dès votre entrée, vous remarquerez les tables carrées où vous pourrez vous installer confortablement pour réaliser votre pièce. Sur les murs se promènent les mains multicolores des nombreux artistes qui y ont laissé leur empreinte ! Sur des tablettes logent une grande variété de pièces en céramique brute : des figurines (personnages, animaux), de la vaisselle (verres, tasses, assiettes, bols, repose-cuillères), des objets décoratifs (banques, vases, coffres à bijoux) ou encore, des personnages pour la crèche de Noël. Lorsque votre objet est choisi, vous avez maintenant le loisir de le peindre ! Vous bénéficierez, si désiré, des conseils du personnel sur place qui vous guidera dans la réalisation de votre œuvre. Vous la confiez ensuite aux mains expertes de Barbotine Café qui procèdera à l’émaillage ainsi qu’à la cuisson finale (24 heures à 1800° F.). Vous pourrez récupérer le tout une semaine plus tard. Le prix des pièces proposées varie entre 3 et 25 $. Vous ajoutez à ce tarif des frais d’atelier de 10 $ (adultes) ou de 7 $ (18 ans et moins). Ceci

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« Laissez-vous prendre au jeu et découvrez le plaisir de créer une œuvre unique que vous pourrez conserver en souvenir ou encore, donner en cadeau ! » inclut : un temps d’atelier illimité, la peinture, le prêt du matériel, la glaçure, la cuisson ainsi qu’un breuvage pour vous désaltérer tout en maniant les pinceaux. Ce qui en fait une activité originale à tarif très abordable ! Barbotine Café vous propose aussi le concept de fêtes d’enfant qui vous permet d’organiser un anniversaire, avec ou sans thématique, à l’atelier où chaque enfant pourra créer sa propre pièce de céramique, dans un décor qui se prête merveilleusement bien à la fête ! La propriétaire de l’endroit, Caroline Chamberland, effectue également des visites dans les écoles, les services de garde, les

camps de jour ou autres associations afin d’offrir sur place des ateliers de céramique. Avec son sourire chaleureux et son dynamisme contagieux, Caroline remporte toujours un très grand succès auprès des participants ! Laissez-vous prendre au jeu et découvrez le plaisir de créer une œuvre unique que vous pourrez conserver en souvenir ou encore, donner en cadeau ! La succursale de La Pocatière comprend 20 places et celle de Saint-Jean-Port-Joli met à votre disposition 50 postes de création ! À cette dernière, vous pouvez vous procurer : les peluches Les Chéris Minis que vous pouvez personnaliser à votre guise, les emballages pour futures mamans de Créations Loulou, les poupées personnalisées Fofuchas et, bientôt, des colliers de dentition et des suces en bois. Visitez le site web barbotinecafe.wix/barbotinecafe ou suivez ses actualités via sa page Facebook. Vous pourrez y consulter les nombreuses photographies inspirantes des pièces de céramique réalisées au Barbotine Café.


mais quesssé ki sE passe à

l’Innocent Vernissage le 9 juin, formule 5 à 7

À l’ombre de soi , c’est le titre d’une série d’œuvres picturales qui traitent du conscient et de l’inconscient. Cette exposition est le reflet de la vie intérieure d’une femme et de ses questionnements sur sa raison d’exister. Est-elle réellement elle-même ou bien une actrice qui change de rôle selon les gens qui l’entourent, les lieux qui l’habitent ou bien les changements auxquels elle prend part ? Dans ces tableaux, une silhouette féminine erre dans un lieu intemporel qui rappelle le rêve. Elle est éclairée par la lune, la guide du féminin sacré. Pour trouver sa lumière, il est nécessaire qu’elle rencontre son ombre. Au cours de sa recherche, la femme rencontre l’homme, le chat, puis l’arbre. Ce qui lui portera à découvrir mille espaces.

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Montez à bor d du van magique par Marysol et Dr No

Il n’y a que neuf mois, Dr No et Marysol ne se connaissaient pas, mais ils embrassaient le même rêve de vivre différemment, d’improviser leur quotidien, de saisir la magie du moment présent, de donner du sens au monde et de le construire en poésie. Il n’y a que neuf mois, et ce n’était qu’un rêve, les voilà les deux pieds dedans. En veux-tu de l’aventure ? Watch out ! Ils quittent leur cocon d’amour du quartier Villeray à Montréal pour un voyage autour du monde sans prendre l’avion, caméra en main pour partager l’esprit du projet Where is the horse (WITH). Ils ne souhaitent pas répondre précisément à la question « Combien de temps va durer le voyage ? » en raison de l’incertitude de cette variable. Mais ils se donnent au moins trois ans. Ils sont à la veille de leur départ et sentent déjà leurs habitudes changer et leur confort extérieur diminuer puisqu’ils vivent dans leur van depuis quelques jours. La douche chaude du matin, la toilette confortable avec un verrou sur la porte, un lit douillet et de l’eau courante sont maintenant des privilèges luxueux… Le vertige leur prend de temps à autre en

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ont « coupé dans le gras en masse ». Ils ont d’ailleurs cru que d’organiser une vente aux enchères la veille de leur départ était approprié pour se départir de tout ce gras superflu. L’esprit était de garder seulement l’essentiel et ils ont l’impression que ce qui est essentiel pour eux est déjà en train de se transformer.

pensant au grand saut qu’ils s’apprêtent à faire. Mais, étrangement, il y a aussi un confort qui commence à s’installer à l’intérieur, une espèce de lâcher-prise, de tranquillité qui se pointe le bout du nez. Après avoir trié l’ensemble de leurs effets personnels plus de cinq fois, tout a été soigneusement placé dans le van, chaque chose a sa place et sa fonction. Disons qu’ils

C’est d’ailleurs l’esprit de leur voyage : se dématérialiser et revenir à l’essentiel. Leur processus de voyage est en quelque sorte un témoignage symbolique à cette dématérialisation. Ils commenceront par l’Amérique avec leur vieux van qui consomme beaucoup d’essence (et non pas d’essencetiel) pour représenter l’industrialisation et la surconsommation propres aux sociétés occidentales « modernes ». Après ce road trip, ils vont changer pour un véhicule qui utilise


« Au point où nous nous sommes même questionnés sur l’état de leur santé mentale… » les forces naturelles (un voilier) et traverser en Australie pour ensuite naviguer l’Asie du Sud-Est. Peut-être que rendus là, ils vont trouver leur cheval pour voyager la Mongolie et l’Inde. Enfin, ils finiront leur périple dans le berceau de l’humanité (l’Afrique) en utilisant que leur véhicule premier, leurs pieds. Tout un projet ! Au point où nous nous sommes même questionnés sur l’état de leur santé mentale… Est-ce que le psychologue Dr No aurait été contaminé par la belle folie de Marysol nomade et réalisatrice de films documentaires ? Ou si, au contraire, ensemble ils se donnent le courage et la force d’oser entreprendre l’aventure de leur vie ? Dans tous les cas, ils sont partis le dimanche 8 mai 2016 avec Ruby, leur vieux van rouge de 1980 pour aller rejoindre les gars du Défi Go Fetch au Texas. Luc, Nuka et Julien, trois amis de longue date se sont donné comme défi de se rendre jusqu’au Yucatan depuis Montréal en kayak (plus de 9000 km !). Il y a quelques semaines, Luc a appelé pour demander à Marysol si c’était possible d’aller tourner les entrevues de leur passage des États-Unis au Mexique. Symboliquement, le sens que Marysol et Dr No donnent au Défi Go Fetch est une invitation à saisir le moment opportun pour simplement se lancer dans le projet WITH et devancer ainsi leur départ de six mois. Comment organiser un départ comme celui-ci en trois semaines !? Même si la préparation mentale est enclenchée depuis plusieurs années, toute une logistique s’impose avant le départ. Faire les passeports, s’occuper des assurances, faire les impôts, quitter le travail, construire l’intérieur du van, préparer une conférence, s’improviser électricien, organiser la fête de départ, faire le site Web, définir les rôles et les tâches des membres de l’équipe. L’aventure n’est pas encore commencée et certaines résistances se manifestent déjà.

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Mon K’amour à vélo : de tout pour réjouir les sens

Mon casque, ma gourde d’eau, mes sacoches, mon vélo et moi, on est souvent à la recherche d’horizons réconfortants. Fait que, avec le beau temps qui se pointe le nez depuis quelques semaines, la 132 et son doux pays m’appellent pas mal. Le rituel estival obligé, année après année, s’installe pour quelques mois. Le grand bal de la jouissance pour les yeux, le palais, l’esprit et le cœur. Direction Kamouraska : 45 km

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Centre d’Art de Kamouraska, photo d’Anthony Francoeur-Vallière


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Je me lève tôt. Dès 7 h 30, après un bon café, un déjeuner protéiné et fruité, je saute sur ma bécane, prête à bouffer du bitume ! Avec mon bon vieux Norco 2005 (il est comme moi, la carcasse tient bien en place !), on sillonne la route entre les nids de poule qui séparent RDL de NDP et les arbres du Vieux St-Patrice qui nous saluent.

Le Jardin du Bedeau, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

« Marée basse ou haute, l’odeur du foin de mer, du varech, la visite des oiseaux et de quelques autres cyclistes agrémentent l’attente vers le pays natal. »

Le Racoin, café-camping, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

Marée basse ou haute, l’odeur du foin de mer, du varech, la visite des oiseaux et de quelques autres cyclistes agrémentent l’attente vers le pays natal (je suis originaire de Saint-Pascal : mon surnom à 7 ans : « Madame Algue  »!) et mon premier arrêt gourmand : Le Racoin, au 100, route 132. Halte imposée pour s’hydrater et gouter l’un des délicieux smoothies ou jus vert. Le temps aussi de s’assoir et de flatter le petit chat La Boulangerie Niemand, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

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roux, ou le petit gris, qui se prélassent sur la terrasse ou dans les platebandes, entre deux bouquets leur offrant ombrage. Ce n’est pas encore le temps de manger. Dommage, car les déjeuners et diners y sont merveilleusement bons, mais mon pèlerinage gourmand ne fait que commencer ! Je dois patienter encore quelques kilomètres avant de penser à mon piquenique de diner. Il est temps de rejoindre ma monture pour quelques mètres seulement, parce que je m’arrête chez Claudie aux Jardins de la mer, 90, route 132 pour m’acheter un mesclun de la mer (persil de mer, épinard de mer, sabline, salicorne et pétales de roses). Un mélange de fraicheur salée qui goute l’aventure en mer. Ça va servir pour mon diner ! Quelques minutes plus tard, je valse sur la route en compagnie des monadnocks, ces collines de quartz restées sur les basses terres du Saint-Laurent au retrait de la mer Champlain. Au passage, le Cabouron de St-Germain, l’une de ses montagnes bien connues pour sa vue surplombant le fleuve au sommet, me rappelle le spectacle fabuleux qu’il m’a offert tant de fois avec mes amis, ma famille, mes amours. Mais pas le temps d’y aller aujourd’hui. Passé le Berceau de Kamouraska, ma mémoire olfactive et gustative n’en veut que pour l’odeur du pain et des viennoiseries de chez Denise et Jochen de la Boulangerie Niemand, 82, avenue Morel; le poisson fumé

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de la Poissonnerie Lauzier, 57, avenue Morel; les grelots des battures de Fou du cochon, en vente au Jardin du Bedeau; et les tomates de serre du Comptoir gourmand, 32, avenue Morel, qui m’attendent pour le piquenique avec des amis arrivant de La Pocatière ! Ils ont apporté du chocolat de la Fée gourmande, 167, avenue Morel ! Direction quai de Kamouraska pour la pause gourmande en bonne compagnie. Même si la Monica L. n’est plus là, vieille Goélette longtemps échouée près du quai, la vue est exquise. On devine au loin la gang de kayak de la Sebka, 273, route 132, qui sont à peine perceptibles, créant un tableau impressionniste nous rappelant combien on est bien chez soi.

Quai #3, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

« Quelques passants s’arrêtent, tout sourire, éblouis par la beauté de la rive. Les rosiers ne sont pas en fleurs, mais on devine déjà leur odeur subtile, caressante. »

Le Quai des bulles, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

Quelques passants s’arrêtent, tout sourire, éblouis par la beauté de la rive. Les rosiers ne sont pas en fleurs, mais on devine déjà leur odeur subtile, caressante. Comme à l’habitude, on n’a pas tout mangé ! On remballe le tout et transforme les sacoches de vélo en véritables cornes d’abondance. L’heure est à la digestion… Hum, un café, ce serait bon, non ? Oh que oui… direction Côté Est, 76, avenue Morel, pour le meilleur café au lait du village (OK, je ne suis pas très objective, j’ai été gérante chez Côté Est lors de mon retour en région et je suis particulièrement attachée à ce lieu). Le café y est quand même parfait pour satisfaire mes exigences d’épicurienne caféinomane. Et puis, ce n’est pas tout de faire un coucou à Kim et Perle. Impossible de ne pas entrer chez Fabrice au Fil bleu,

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Quai #3, photo d’Anthony Francoeur-Vallière


76, avenue Morel, pour lui faire la bise et me diriger aussitôt vers les boucles d’oreille ; Messieurs, vous connaissez ma faiblesse maintenant ! Pendant ce temps, mes amis s’en vont au Café du clocher, 88, avenue Morel, s’acheter des cafés de la Brûlerie de l’Est. Je les rejoins ensuite au Quai des bulles, 66, avenue Morel, et ne peux m’empêcher de me prendre un savon à l’ortie et de l’argile verte, pendant que je dis mille blagues avec Caroline Bolieu, une photographe que j’adore, qui travaille là des fois pour dépanner ! En ressortant, surprise ! Mon père passe avec sa Jeep jaune canari devant et me klaxonne ! Il fait assez beau qu’il a enlevé le toit ! Bella, son beau golden retriever, se fait dorer la couenne derrière et aboie de plaisir ! Que de souvenirs qui passent en revue dans ma tête. D’aussi loin que je me souvienne, mon père nous amenait tous les dimanches soirs faire un tour d’auto pour regarder le coucher de soleil. Mon sens aigu de la contemplation me viendrait-il de là ? De l’amour de ma région et de ces gens qui la font fleurir chaque année ? La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre ! Merci papa ! Bon, il doit bien être rendu 14 h 30, presque l’heure du 5 à 7… Mais avant, direction Centre d’art de Kamouraska, 111, avenue Morel, pour l’exposition Innovation métiers d’art — Microcosme produite par la Corporation Métiers d’art Bas-Saint-Laurent et dont les œuvres ont été La Microbrasserie Tête d’Allumette, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

Mamie Pataterie Gourmande, photo d’Anthony Francoeur-Vallière

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réalisées par 14 artistes autochtones et bas-laurentiens. Puis, on se dirige ensuite chez Quai #3, boutique d’art et de décoration, lauréate du premier prix 2016 pour le Concours québécois en entrepreneuriat dans la MRC de Kamouraska. Maintenant, c’est le bon temps pour le 5 à 7. Mes amis repartent vers l’ouest et moi vers l’est. La besace bien remplie. Quelques kilomètres de plus pour faire de la place !!! Direction Tête d’Allumette ! Toutes les têtes sympathiques, à boire et à regarder, s’y trouvent pour combler votre oisiveté. Je passe de table en table, histoire de saluer les amis (de mon père, de mes sœurs, des anciens collègues de classe du secondaire et leurs parents, et autres connaissances) puis je me trouve une belle place au soleil, sur la terrasse. Tiens donc, je n’avais pas vu que mes amis geeks de RDL étaient là. Quelle surprise… ils sont en train de jouer à Magic. Ne pas espérer pouvoir leur parler à ce moment crucial de leur journée. D’une grande importance, la stratégie Magic !!! LOL ! Le cerveau humain me fascine ! Bref, je les salue simplement et profite du véritable moment à l’odeur de vacances que le lieu m’offre. Le temps s’arrête un instant…

Restaurant Côté Est, photo de Fanny Côté

« D’aussi loin que je me souvienne, mon père nous amenait tous les dimanches soirs faire un tour d’auto pour regarder le coucher de soleil. » Quelques heures plus tard, d’autres amis sont arrivés, les geeks sont revenus dans le monde réel et je reste plus longtemps que prévu. La faim s’installe tranquillement, qu’est-ce qu’on fait ? Les gars veulent manger de la poutine. On met le vélo dans le coffre du char, pis on part souper en gang chez Mamie Pataterie Gourmande, 53, avenue Morel. Et puis, le périple se termine ! Images en tête, sourire aux lèvres, je m’endors repue, sereine et pas pire, pas mal heureuse ! Mon K’amour à moi, fidèle à toi pour toujours, ta Marie-Amélie !

Phare de Saint-André de Kamouraska, photo de Sébastien Lisotte

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8 e Rencontre photographique du Kamouraska sous le signe de la lenteur par Ève Simard et Thuy Aurélie Nguyen

Le 17 juin marquera le grand retour de la Rencontre photographique du Kamouraska, sous le thème « Géographies de la lenteur ». Le commissaire Franck Michel, les artistes et auteurs invités ainsi que toute l’équipe du Centre d’art de Kamouraska proposent cette année une invitation à stopper notre course effrénée quotidienne, à ralentir le pas et la pensée pour contempler, comprendre et observer l’expérience de la lenteur. Colloque, expositions en salles et parcours photographique extérieur sont au programme. Les 18 et 19 juin, le colloque Géographies de la lenteur – Traversées, rythmes, points de vue, coordonné et animé par Thuy Aurélie Nguyen, réunira cinq artistes en arts visuels qui exposent dans le cadre de la Rencontre photographique du Kamouraska – Anne-Renée Hotte, Pierre Blache, Bruno Santerre, Steve Leroux et Patrick Beaulieu – , le commissaire de l’évènement, Franck Michel, la conservatrice de l’art contemporain du Musée régional de Rimouski, Ève de Garie-Lamanque, ainsi que l’écrivain-voyageur Jean Désy. La lenteur semble s’inscrire à rebours de la tendance des sociétés contemporaines qui exigent d’aller de plus en plus vite, d’être de plus en plus performants. Pourtant, elle représente une aspiration profonde, presque inatteignable, que beaucoup aimeraient rejoindre, sans toutefois savoir comment faire. Les artistes et théoriciens réunis lors de ce colloque ont fait de la lenteur non seulement un objet d’étude, un axe de recherche, mais aussi presque un art de vivre. Portant un regard attentif et patient sur le monde, ils

font l’expérience des paysages, en prenant le temps d’observer le réel et de s’en imprégner. Ce colloque sera donc l’occasion privilégiée de réfléchir ensemble sur la lenteur, dans son lien avec la contemplation, la marche, les variations de rythmes, à la fois comme geste artistique, et peut-être comme acte politique. Le colloque abordera ainsi les rivages de la flânerie, de l’errance, de la déambulation, de l’ailleurs, tout en s’arrêtant sur l’attention et la présence au présent. La programmation complète du colloque comprend des tables rondes ainsi que diverses activités festives et de réseautage qui agrémenteront assurément le weekend – soupers, 5 à 7, tournée des expositions extérieures, etc. Les places étant limitées, il est obligatoire de s’inscrire en remplissant le formulaire prévu à cet effet.

Pour s’y inscrire ou connaitre l’horaire complet : http://www.kamouraska.org/wp-content/uploads/2016/05/rpk_formulaire_2016.pdf Plus d’informations concernant le déroulement du colloque au : http://www.kamouraska.org/index.php/rpk2016/colloque2016/

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Ce ne sont pas les défis qui manquent chez Multi-Défis Pas facille d’apprendre que notre nouveau bambin est atteint d’une déficience intellecturelle, de déficience physique ou TSA. On se sent envahi par l’inconnu. Des parents et l’organisme Multi-Défis ont décidé de s’unir pour offrir un service aux nouveaux parents. Je les ai rencontrés pour en savoir plus! Busque : Que fait l’organisme Multi-Défis ? Multi-Défis : Multi-Défis est un organisme communautaire créé en 1991. C’est un organisme pour les personnes handicapées, pour faire la défense de droits, l’intégration sociale et la sensibilisation de la population à la cause des personnes handicapées. À ce jour, Multi-Défis a autour de 70 membres et est un organisme qui devrait couvrir le territoire de la MRC de Rivière-du-Loup.

B. : Quels sont les défis de Multi-Défis cette année ?

individuel pour les gens qui ont des objectifs à atteindre ou encore pour briser l’isolement.

M.D. : C’est beaucoup le financement. C’est courant. Le principal bailleur de fonds, c’est l’agence, c’est-à-dire le CISSS, avec son programme de soutien aux organismes communautaires. Il y a aussi le ministère de la Santé et des Services sociaux. Les subventions ne sont pas assez élevées pour faire fonctionner Multi-Défis. Il faut tout le temps chercher du financement supplémentaire.

B. : Avez-vous reçu de l’aide du Défi Everest l’année dernière ?

B. : Pourquoi dites-vous qu’il « devrait » ?

M.D. : Non ! On n’a pas eu d’aide. Nous n’avons pas beaucoup de jeunes encore, plutôt des adultes. Tous les handicaps, mais beaucoup d’adultes. Tranquillement, il y a des jeunes qui deviennent membre de Multi-Défis, et il y en aura de plus en plus avec notre projet ParentsSoutien qui arrive.

B. : Y a-t-il du financement du milieu ? M.D. : Parce que, financièrement, on ne peut pas se permettre d’avoir du monde un peu partout, ou de faire beaucoup de déplacements, on est deux personnes. On organise des activités d’intégration sociale aussi, alors on doit faire une planification d’activités à longueur d’année. Donc, pour cette raison aussi, il est difficile de visiter le territoire et de faire des activités partout sur celui-ci.

Témoignage

M.D. : Oui, il y a Centraide qui nous aide, il y a Service Canada avec le projet Emploi d’été, qui nous permet d’être trois personnes pendant nos activités estivales. On accueille le plus possible de stagiaires quand on a des demandes. On accepte les stagiaires parce qu’ils et elles sont vraiment aidant pour les activités et pour l’accompagnement individuel. On fait aussi de l’accompagnement

CHOC. Pas d’autres mots. Andréanne est autiste avec hyperactivité. Nous l’avons appris le 31 mars 2000. Exactement 6 jours après son 3e anniversaire. Le bogue de l’an 2000, ç’a été ça pour nous. Je ne me rappelle pas des mots que le docteur a utilisés pour me l’annoncer. Par contre, je peux raconter les bagarres gagnées, les La Rumeur du Loup, juin 2016

M.D. : Oui, c’est nouveau, on a reçu la réponse en juillet 2015. C’est la première année, on est en train d’implanter ce service. B. : J’avais écouté Tout le monde en parle quand le Dr Barrette était venu. Il y avait au même moment trois femmes et elles se plaignaient du manque d’aide quand on

par Annie Ouellet, maman d’Andréanne et membre de Parents-Soutien

On m’a demandé d’écrire mon vécu, la façon dont je me suis sentie quand j’ai reçu le diagnostic pour ma fille. J’ai essayé. Je me suis mise à réfléchir, à écrire, à rayer mes phrases… Un seul mot apparaissait sur cette fameuse feuille blanche.

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B. : Donc, ce programme Parents-Soutien, c’est nouveau de cette année ?

réussites, les obstacles franchis ces 16 dernières années. Mais ce moment-là, blackout. « Je vais la guérir ! Elle va s’en sortir ! » étaient les mots qui tourbillonnaient sans cesse dans mon esprit. Non. C’est pour toute la vie. Mais notre vie, elle est possible. Nous sommes capables de vivre avec, d’avoir une vie familiale et des projets. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, nous nous découvrons des forces intérieures insoupçonnées. Andréanne a 18 ans, je suis une maman qui a fait beaucoup de chemin. Je peux vous accompagner dans le vôtre, je comprends ce que vous ressentez.


doit élever un enfant handicapé. Est-ce aussi votre combat ? M.D. : Tout se rejoint quelque part quand on élève un enfant avec un handicap. À la base, Parents-Soutien est pour soutenir et accompagner les parents qui viennent de recevoir ou qui ont déjà reçu pour leur enfant un diagnostic soit de déficience intellectuelle, soit de déficience physique ou de TSA et qui ont besoin de discuter avec quelqu’un de leur réalité, des enjeux, qui ont besoin d’information. Souvent, aussi, ces parents s’isolent. Parents-Soutien crée un sentiment d’appartenance et fait que les parents se sentent moins seuls en parlant avec des parents qui sont aussi passés par là. B. : Quels sont les services offerts ? M.D. : Le comité a créé une brochure d’information qui est remise aux intervenants du système de la santé qui vont donner le diagnostic. Ils pourront remettre cette brochure aux parents lorsqu’ils donnent le diagnostic. Dans cette brochure, il y a des témoignages de parents, des ressources, des informations qui pourraient les aider à poursuivre. B. : Est-ce qu’on jumèle les parents ? Si je suis un parent qui vient de recevoir un diagnostic, est-ce que je vais être placé avec un parent qui a vécu la même chose ? M.D. : Oui, c’est exact. Le but, dans le fond, si l’on reçoit l’information qu’un parent a besoin d’être accompagné, on va essayer de le jumeler avec un parent-soutien qui a sensiblement la même dynamique de vie. On va essayer de cibler les parents. Jusqu’à maintenant, on a cinq mamans impliquées dans le comité avec nous. On a d’autres gens autour de la table aussi, parce qu’on est financés par Avenir d’enfants de la Fondation Chagnon. Le projet Parents-Soutien avait été présenté deux fois à l’ancienne agence du Bas-SaintLaurent et, même si le soutien à la famille était une priorité, l’agence avait refusé le projet les deux fois. C’est grâce à l’implication du Comité harmonisation des services 9 mois/5 ans, un comité de concertation, et au financement Avenir d’enfants qu’on a pu développer ce projet. On y travaille depuis un an. Le comité est formé, la brochure est prête depuis peu. Avec la fusion, ce fut difficile d’avoir des données

B. : Vous avez parlé d’enfants handicapés. C’est tant physique qu’intellectuel, c’est exact ? M.D. : Oui, comme l’autisme aussi.

« Je trouve que le gouvernement n’est pas très progressiste ni emballé par rapport à cette réalité. Les gens handicapés sont souvent laissés de côté, et ce, dans tous les programmes. » précises de tous les établissements. Il a fallu beaucoup de temps. Maintenant, la brochure est prête, alors on va partir en tournée pour la diffuser. B. : Maintenant, cherchez-vous des parents qui auraient besoin d’aide ? M.D. : Oui. On voit beaucoup de réactions sur la page Facebook Parents-Soutien MRC RDL et chaque fois qu’un témoignage y est diffusé, il est partagé et il y a des commentaires. Pour le dernier témoignage qu’on a reçu, il y a eu 3000 personnes atteintes. Le nombre a déjà monté jusqu’à 6000 pour un autre témoignage. Les gens réagissent. Tranquillement, le projet va faire son chemin. Avec cette brochure aussi, on va pouvoir rejoindre les parents qui viennent tout juste de recevoir le diagnostic. B. : Est-ce que la brochure est en ligne ? M.D. : Non, elle n’est pas en ligne, mais c’est une bonne idée ! B. : C’est un nouveau programme que vous êtes en train de développer. Y a-t-il un objectif final avec ce service ? M.D. : L’objectif serait, je pense, qu’on ne soit plus là nécessairement et que les parents entre eux finissent par se créer un réseau d’entraide. Ensemble, on veut peut-être même faire des soirées-rencontre, des soirées d’information, des cafés-causeries. On aimerait qu’il y ait un mouvement de solidarité entre parents et qu’éventuellement le comité Parents-Soutien soit autonome. Ce projet existe ailleurs, ParentsSoutien à Québec, à Montréal, à Rimouski. Ici, à Rivière-du-Loup il n’y en avait pas.

B. : Justement, à Tout le monde en parle, on comprenait qu’il manquait d’argent. Est-ce quelque chose que vous pouvez dégager ? M.D. : Pas pour l’instant. C’est la difficulté pour tous les organismes en santé et services sociaux. Les subventions sont peu rehaussées, on reçoit une petite indexation du cout de la vie chaque année. Juste pour développer le territoire, il nous faudrait une autre personne. B. : Diriez-vous qu’il y a un laisser-aller du gouvernement par rapport à cette réalité ? M.D. : Je trouve que le gouvernement n’est pas très progressiste ni emballé par rapport à cette réalité. Les gens handicapés sont souvent laissés de côté, et ce, dans tous les programmes, dans l’aide aux familles, le répit. Surtout le répit. À l’école secondaire, on pourrait démarrer un service de surveillance 12 ans-21 ans. Mais ça prend beaucoup de partenariat avec les commissions scolaires et il faut aller chercher le financement ailleurs qu’à l’agence. Il faut vraiment aller chercher d’autres partenaires. C’est un projet d’envergure, mais il faudrait que quelqu’un y travaille aussi. À deux dans l’organisme, Rachel est intervenante communautaire et je suis coordonnatrice, mais pour les activités, je suis là aussi. C’est le défi ! Par exemple, pour une activité de quilles de 35 personnes, une chance qu’on a des bénévoles ! Les bénévoles sont très importants pour nous. Chaque fois, pour organiser et financer ces activités, on se demande qui pourrait nous aider sur tel ou tel volet, qui pourrait nous donner une commandite. C’est toujours notre préoccupation. Les gens qu’on côtoie, les tables de concertation et la Ville (je fais aussi partie du plan d’action pour l’intégration des personnes handicapées de la Ville) sont tous très sensibilisés à la cause dans ces milieux. Il y a une volonté de faire de l’intégration et de viser l’accessibilité universelle à Rivière-du-Loup. Pour plus d’information sur Multi-Défis et sur Parents-Soutien MRC RDL, vous pouvez « aimer » leurs pages Facebook respectives. La Rumeur du Loup, juin 2016

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Entrevue avec Denise Rousseau

Denis et Denise par Busque et Victoria Truchi, photo de Busque

Mon boulot me fait pénétrer dans beaucoup de réalités différentes. J’y trouve toujours des gens exceptionnels qui m’inspirent beaucoup. Fuck la politique et vive les gens comme Denise qui, chaque matin mènent un combat en élevant un enfant autiste. High five à Denise et à son petit grand gars qui m’a bien fait rire lors de ma rencontre pour parler de soutien, un mot tellement important dans ce contexte. Busque : Pour commencer, raconte-moi comment ça s’est passé lorsque tu as reçu le diagnostic de Denis. Denise Rousseau : C’est certain que ça a été un choc et c’est certain que c’est comme un deuil aussi qu’on doit faire. On veut tous que notre enfant soit comme les autres. Il n’est pas malade, c’est juste un état différent. J’ai reçu le diagnostic quand il avait presque 4 ans, le 15 janvier 1997. J’ai commencé à avoir des doutes à 6 mois parce que, généralement, un enfant ou un bébé de cet âge se tient assis, mais lui non. Il a commencé à être suivi par des médecins, pédiatres et tout le reste. B. : Comment sont les services au départ ? Est-ce qu’il y a beaucoup d’aide ? D.R. : J’ai été choyée. J’ai vu le médecin et j’ai été dirigée vers un pédiatre. Après, j’ai

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« À un moment donné, j’ai arrêté de les lire parce qu’ils disaient que, des fois à l’adolescence, il y en a qui sont plus sensibles, plus particulièrement les Asperger. Ils se rendent compte plus vite qu’ils sont différents et ça peut mener au suicide. » eu la physiothérapeute et l’ergothérapeute en premier, parce que le problème était plus moteur, il était hypotonique, il ne se tenait pas.

Après, on a fait une demande en orthophonie. Il a commencé l’orthophonie à 2 ans et demi. B. : Est-ce que tu travaillais à cette époque ? D.R. : Non, je ne travaillais pas. J’ai un autre fils plus vieux qui est autiste Asperger. Il s’appelle Sébastien et il va avoir 26 ans au mois de juin. B. : Qu’est-ce que ça veut dire « autiste Asperger » ? D.R. : C’est ce qu’on appelait avant « syndrome d’Asperger ». Ça fait partie de l’autisme, mais c’est une forme différente. Au point de vue scolaire, ça va bien. C’est plus l’aspect social, la communication, se faire des amis. Il n’y a pas une grande différence avec les autres personnes. Quelqu’un va le voir dans la rue et ne le remarquera pas. Tout ce qui est abstrait ou marginal est plus difficile.


« C’est déboussolant, c’est normal, mais on apprend. Eux, ce sont des êtres purs, ils aiment ou ils n’aiment pas. Ils vont te le dire. Il n’y a pas de cachette.. » B. : Et pour Denis ? D.R. : C’est le contraire. À l’école, il a plus de difficulté. Chaque autiste est différent. Il a un retard de langage, un retard moteur, un retard d’apprentissage. Les Asperger n’ont pas beaucoup de retard, ils suivent presque comme tout le monde. Mon plus vieux a marché à 15 mois, il a parlé à 18 mois, à peu près comme les autres enfants. Denis a commencé à parler à 4 ans, à marcher à 2 ans.

B. : Comment trouvez-vous l’aide du gouvernement ?

D.R. : Il y avait une éducatrice spécialisée. On restait à St-Antonin dans le temps. Denis a fait la maternelle deux fois. Après, il y a une classe adaptée ici à Rivière-du-Loup qui s’est ouverte. Il a fait son primaire dans cette classe. Après, il est allé au secondaire, en classe adaptée. Il y a au secondaire le cheminement d’autonomie fonctionnelle qui l’a beaucoup aidé.

D.R. : De 0 à 5 ans, ça va. C’est quand ils commencent l’école que le CRDI se retire, il y a encore un peu d’aide, mais moins. C’est l’école qui les prend en charge. Après, quand ils sont ados, il y a toujours un peu le CRDI, mais il n’y a rien d’autre. Généralement, les deux parents travaillent et les jeunes sont laissés à eux-mêmes quand ils arrivent. Il n’y a rien pour eux l’été. Il faut qu’un parent reste à la maison si l’enfant n’est pas assez autonome. Denis a été chanceux parce qu’on a poussé en tant que parents. On a créé, en partenariat avec l’Auberge la Clé des Champs, le CRDI et plusieurs autres, le camp Aventure-Ados pour l’été quand il n’y a pas d’école. Ils ont le droit d’aller à l’école et au camp jusqu’à 21 ans. C’est dans le parc Mailloux. La Ville fournit l’endroit à moindre cout et les jeunes font des activités selon le budget. C’est géré par l’Auberge la Clé des Champs de Saint-Cyprien.

B. : Tu fais partie du CA de Parents-Soutien. Est-ce une idée qui vient des parents ?

B. : Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans toute cette aventure ?

D.R. : Non, pas nécessairement. C’est MultiDéfis qui nous a suggéré l’idée. Rachel essayait de faire quelque chose. Il y a un autre organisme sans but lucratif qui a donné une subvention et c’est parti. Elle a demandé si des parents volontaires souhaiteraient y participer.

D.R. : Dans le temps, je ne savais même pas ce qu’« autisme » voulait dire. Alors, j’ai lu beaucoup sur le sujet. Il faut faire attention quand on lit. Denis a eu la chance d’avoir une intervenante qui connaissait bien l’autisme et s’y intéressait. Elle me fournissait des livres. À un moment donné, j’ai arrêté de les lire parce qu’ils disaient que, des fois à l’adolescence, il y en a qui sont plus sensibles, plus particulièrement les Asperger. Ils se rendent compte plus vite qu’ils sont différents et ça peut mener au suicide. Ça m’a fait quelque chose et j’ai tout arrêté. J’ai mis les livres de côté et je me suis demandé ce que je voulais. Je veux les rendre le plus autonomes possible.

B. : Quelle aide peuvent-ils recevoir à l’école ?

B. : Le but, c’est d’aider d’autres parents qui ont des enfants vivant avec un handicap. C’est exact ? D.R. : C’est pour les parents dont l’enfant a reçu un diagnostic semblable. Les écouter, les soutenir, les diriger vers les ressources appropriées. S’ils ont besoin de parler, d’être écoutés.

Une autre difficulté a été d’être isolée, je pense. D’être isolée des autres parents, de la famille. Ils ne comprennent pas. Ce n’est pas parce qu’ils ne veulent pas. Ils veulent aider, mais ils ne savent pas comment faire. B. : Comment peuvent-ils aider ? D.R. : Par le répit. Nous soutenir. Juste nous écouter, dans le fond. B. : À quel point Denis est-il autonome ? D.R. : Il est assez autonome. Je peux le laisser une journée, c’est correct, mais une semaine, même 2-3 jours, je ne suis pas certaine. Il fait des repas, mais juste des pâtes. Il a une rigidité alimentaire aussi. Au début, il ne voulait pas gouter, même quand il était jeune. Quand il était jeune et qu’il faisait de la fièvre, il fallait être trois pour lui donner du Tempra. Il y a des aliments qu’il n’aime pas ou qu’il ne voulait pas gouter. Ça a été en 3e ou 4e secondaire avant qu’il goute une fraise. B. : Que peuvent faire les gens qui n’ont pas d’enfant autiste ? D.R. : Ne pas juger. Je pense que c’est plus entre jeunes que c’est difficile. Aussitôt que quelqu’un est différent, c’est l’intimidation... Généralement, c’est bien perçu. Pour ceux qui connaissent Denis, ça va. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il passe pour un marginal. B. : Il y a forcément des aspects un peu positifs aussi ? D.R. : Ça nous fait grandir. On essaie de se surpasser, on évolue. Si c’était à refaire, je recommencerais. J’ai appris l’humilité,

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J’ai entendu dire quelque part que… par Catherine Fortin-Dubé

Je pensais faire un plein poème sur l’alimentation, mais, comme pour n’importe quoi, pouvoir apprécier une forme d’art n’est pas suffisant pour le maitriser et se l’approprier. Je vous épargne donc mon brouillon et je m’en tiens à mon domaine en saisissant cette occasion pour vous guider à travers une autre forme d’écriture… la littérature scientifique. En effet, on dit parfois des arts que « l’œuvre devient de l’art lorsque l’artiste décide que c’en est », et ce, sans égard à la popularité ou l’appréciation d’autrui face à l’œuvre. De la même façon, n’importe qui peut s’autoproclamer « auteur » ou « chercheur » et publier les informations qu’il veut, en laissant croire que ses propos sur l’alimentation (ou toute autre science) sont fondés alors qu’ils ne le sont pas. Mon but à travers ce billet est de vous outiller face à un fléau de notre époque où tout va trop vite : l’abondance de désinformation scientifique. En effet, l’accessibilité, la spontanéité et la visibilité des médias sociaux en font une source d’information indéniable, mais qui, malheureusement, s’avère être un véhicule tout aussi efficace pour les articlespoubelles de pseudoscience que pour les articles scientifiques statistiquement fondés. La nutrition étant une science encore assez jeune et en plein essor, des découvertes scientifiques percent quotidiennement et influencent les recommandations nutritionnelles. Il est donc normal qu’à travers toutes les nouvelles observations et les sujets plus récents, on ait parfois l’impression que les articles se contredisent et on ne sait plus sur quel pied danser. Malheureusement, vous ne pouvez pas toujours avoir un professionnel de l’alimentation à vos côtés pour vous aider à distinguer les mythes des réalités lorsque vous faites face à un nouveau « fait » au sujet de l’alimentation. Voici quelques conseils pour pouvoir vous-même évaluer la crédibilité des différentes sources d’information. N’hésitez pas à être critique et à remettre en question les informations que vous recevez concernant la nutrition — il s’agit de votre santé et vous en êtes responsables. 1. De quel média, de quelle source avezvous obtenu l’information ?

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« N’hésitez pas à être critique et à remettre en question les informations que vous recevez en lien avec la nutrition — il s’agit de votre santé et vous en êtes responsables. » a) D’un ami/famille qui n’est pas spécialiste dans le domaine : évitez le téléphone arabe. Demandez-lui ses sources et allez les vérifier vous-mêmes en vous assurant de bien comprendre les nuances de l’article. Ça vous évitera aussi de contribuer à la propagation de faussetés dans votre cercle de connaissances. Rendez service à tout le monde ! b) Dans un article que vous avez lu : est-ce que l’auteur ou le média lui-même (site/page/ blogue/magazine papier) a une réputation reconnue et est crédible dans le domaine ? Si l’article se base sur l’avis d’un « expert », est-ce que cet expert est détenteur d’un titre professionnel reconnu ou fait partie d’une association crédible ? Si vous n’êtes pas certain, vérifiez en ligne en faisant une recherche avec

le nom de l’expert. Vous pourrez facilement trouver sa formation, ses autres articles, ses engagements professionnels… c) Est-ce que la source bénéficie d’une commandite ou d’une affiliation à un organisme qui serait en conflit d’intérêts ? Ex. : Un article citant les bienfaits de la consommation d’une protéine X, financé par un producteur de cette fameuse protéine X. Si c’est le cas, vérifiez qu’une autre source indépendante seconde les propos. d) Est-ce que l’article ou le lien est récent ? Si l’information date de plus de 3-4 ans, essayez de trouver un article plus récent qui aborde le même sujet. Comme je l’ai mentionné plus tôt, la nutrition est une science jeune qui évolue et s’ajuste rapidement au fil des résultats des études de recherche. 2. Est-ce qu’une étude scientifique a évalué et corroboré cette affirmation ? Si oui, est-ce qu’un lien ou une note dans l’article fait référence à cette étude scientifique et vous permet d’aller la vérifier ? Plusieurs « études » non fondées ou non statistiquement significatives circulent en ligne. Ce n’est pas toujours évident d’aller vérifier les études dans les journaux de science ni d’en interpréter les résultats soi-même… mais soyez certain que si plusieurs études d’association fondées ont trouvé des résultats intéressants et significatifs sur un sujet lié à l’alimentation, vous n’aurez aucun problème à trouver des sources fiables


ayant abordé le sujet. Je vous présente dans le tableau ci-dessous quelques excellentes ressources en nutrition vers lesquelles vous pouvez facilement vous tourner lorsque vous avez des incertitudes relatives à l’alimentation. Si ces dernières ne font pas mention d’un sujet ou d’une « découverte », méfiez-vous, car les données sont probablement insuffisantes ou non significatives pour mériter que les professionnels de la santé et de la nutrition publient leur position à son égard pour l’instant. Rien ne vous empêche de porter attention à ce « nouveau fait », mais n’y vouez

pas une confiance absolue avant d’en avoir parlé à un spécialiste de la santé en qui vous avez confiance. Tous les sites suivants sont rédigés et révisés par des équipes de nutritionnistes et diététistes en collaboration avec d’autres professionnels de la santé. Ils sont généralement à jour avec les récentes découvertes en alimentation et présentent des informations bien vulgarisées et faciles à comprendre.

Finalement, parce que c’était un billet un peu plus lourd et sérieux, qu’avec les légumes et les fruits frais, on ne se trompe jamais et parce que le Marché public Lafontaine ouvre le 18 juin, je vous laisse avec la liste des produits de saison pour le mois de juin au Québec, comme présentée sur le site Web d’Équiterre. Asperge, bette à carde, betterave, carotte, cerise, champignon, chou, concombre (serre), courge, épinard, fenouil, fraise, laitue, ognon, poireau, pomme, pomme de terre, radis, rhubarbe, rutabaga, tomate (serre). À consommer abondamment et sans retenue !!

Nom Lien Contenu Extenso extenso.org Plusieurs rubriques, guides et outils pour faire les bons choix, y compris une section complète sur les mythes alimentaires. Diététistes du Canada dietitians.ca/your-health/nutrition-A-Z

Astuces pour mieux planifier les repas, recettes santé et documentation fiable sur la nutrition pour tous.

Passeport Santé passeportsante.net/ Fiches de référence d’aliments, nutriments et diètes. « L’encyclopédie » présente la valeur nutritive d’une foule d’aliments. VIVAÏ

vivai.ca/blogue/

Astuces et recettes de nutrition sportive.

The Nutrition Source hsph.harvard.edu/nutritionsource En anglais. Articles et outils de nutrition communautaire, pour encourager la santé globale à travers des programmes éducatifs.

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Jean-Louis Levesque, le propriétaire du Vrac

Entrevue avec Jean-Louis Lévesque

Bilan d’une année aux commandes du Vrac entrevue et photos par Busque

Plongé malgré lui dans une controverse locale entre son commerce nouvellement démarré il y a un an, la venue d’un Bulk Barn dans l’entrée ouest de Rivière-du-Loup et la modification soudaine d’un zonage entre la Ville et le promoteur immobilier, Jean-Louis fait le bilan sur son entreprise.

Busque : Comment va l’entreprise ? Jean-Louis Lévesque : Ça va bien ! J’étais sceptique sur l’utilisation de Facebook. Étant donné que j’ai des jeunes, je me disais qu’il y avait plus de côtés négatifs. Par contre, j’ai découvert que Facebook, tout simplement pour informer, est un outil de travail formidable. Sur Facebook, avec une petite page bien simple que j’ai créée avec mes enfants — parce que ce n’est pas ma génération ! [rires] — on a un petit outil de travail qui rejoint énormément de monde et je m’aperçois que beaucoup de ceux qui viennent à la boutique sont des gens qui sont sur Facebook. B. : Sommairement, qu’as-tu fait avant de lancer Le Vrac ? J.-L.L. : J’ai été dans l’entreprise familiale. J’ai fait mes études ici à Rivière-du-Loup.

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J’ai travaillé pour l’entreprise familiale comme travail d’été. Puis, ça allait de soi, j’avais un intérêt pour l’entreprise, qui est le Centre de moteur J.S. Levesque. C’est un domaine complètement différent. C’est dans le domaine du moteur diésel pour tout ce qui roule, à l’exception de ce qui roule sur l’asphalte, dans les secteurs minier, naval, forestier, industriel. Donc, c’est un domaine qui est très différent. J’y ai travaillé 35 ans officiellement. En 2014, j’ai eu un problème physique de dos. J’ai l’impression d’avoir fait le mieux que je pouvais pour faire avancer l’entreprise. J’en suis venu à regarder pour faire autre chose. La première personne à qui j’en ai parlé est ma conjointe. Elle m’a dit : « On y va, on plonge ! » On a décidé de lancer le projet en 2014. B. : Pourquoi avoir choisi une épicerie de vrac ? Pourquoi pas un restaurant ou autre chose ?

J.-L.L. : C’est une question de cœur, une question de gout personnel. J’ai créé quelque chose où je me retrouve. On a voyagé beaucoup dans l’est du pays, au Québec, dans les Maritimes, ma conjointe et moi avec les enfants. On aimait aller à des endroits conviviaux, sans prétention. Je me souviens d’une boutique, chez Geppetto à l’Île-du-Prince-Édouard. C’est un monsieur qui faisait des marionnettes. C’était une personne qui avait au-dessus de 60 ans. On y rentrait comme si on venait souper chez lui. On devait passer 5 minutes et on y a été presque deux heures. Des marionnettes de bois ! On a connu ses chats... On est allés à une autre boutique à Caraquet qui appartenait à des Dugas qui étaient pêcheurs d’huitres de père en fils. Même chose ! Le grand-père nous a accueillis. On n’a pas acheté d’huitres, on a acheté autre chose, mais on a tout connu ! Au départ, on voulait créer quelque chose d’agréable, de convivial. On voulait que les


gens viennent et qu’ils aient du plaisir juste à entrer. Tranquillement, on a regardé les possibilités. Je suis un gars curieux, qui aime la cuisine, la bonne bouffe, un souper avec des amis ou en famille. Quand c’est bon, c’est agréable. J’essaie des choses, je cuisine. J’ai essayé d’aller de ce côté. Les épices me plaisent et ce fut le premier déclic, mais il ne pouvait pas y avoir assez de volume. Si j’avais été à Montréal, je serais un compétiteur d’Épices Anatol ! On a ajouté des choses complémentaires : les légumineuses, les farines, le riz, les fruits. Je le dis en blaguant, mais les bonbons sont arrivés en dernier. Mes fournisseurs m’ont dit que si j’ai des noix et fruits, ça me prend des bonbons ! La gageüre — et c’est vraiment vrai — était que si j’étais capable d’avoir Jelly Belly — parce que c’est le bonbon que j’aime beaucoup — je rentrerais du bonbon ! Bien, j’ai été capable de l’avoir ! Alors le bonbon est arrivé par après. C’est un peu comme ça que l’idée a pris forme. B. : Comment est-ce que ça fonctionne ? Quel est le processus pour acheter du vrac dans la boutique, pour les gens qui ne sont jamais venus ? J.-L.L. : Ce n’est pas compliqué, tout est au poids. Je ne viens pas du domaine alimentaire, mais j’ai flirté avec ce domaine parce que j’ai fait partie du conseil d’administration de l’ancienne COOP à Rivière-du-Loup qui a fermé il y a quelques années. Je sais que le MAPAQ a des règles très strictes. Au départ, j’ai impliqué des gens du MAPAQ et je leur ai demandé comment le faire pour le faire correctement. On est partis avec l’idée de base que les gens mettaient les produits dans les sacs et on pesait à la caisse tout simplement. Est venue par le marché la demande que les gens viennent avec leurs contenants. Je suis retourné au MAPAQ pour faire les choses correctement. Je leur ai demandé si c’était possible. La réponse était oui. Alors comment peut-on faire ça ? Les gens peuvent venir avec leur contenant en plus et on a des pichets qui sont prépesés et les gens mettent les produits dans les pichets, puis dans les contenants. C’est une évolution entre ce qu’on avait au départ le 17 avril 2015 et maintenant. Le principe est qu’on le met dans un contenant et on le vend au poids.

« J’écoute les gens, depuis qu’on est ouverts, on a changé peut-être au-dessus de 150-160 produits. En tout, on offre aux alentours de 425-450 produits. » B. : Pourquoi est-ce plus intéressant pour un client d’acheter en vrac plutôt que d’acheter, disons, au Wal-Mart le même produit ? J.-L.L. : La première des choses, c’est que si on essaie une nouvelle recette à laquelle on n’a jamais gouté, on peut venir ici acheter 1/4 de tasse de ce qu’on a de besoin, partir avec et on ne se fera pas regarder pas de façon bizarre ! J’ai vraiment fait quelque chose qui me ressemble : je n’aime pas acheter un kilo de quelque chose que je ne connais pas pour faire une recette. Si je ne l’aime pas, il me reste presque tout le sac ! C’est du gaspillage parce qu’on le tasse dans le fond du gardemanger, on l’oublie et on le jette. Cette idée m’a souri alors je l’ai intégrée. L’autre avantage est la qualité des fournisseurs que je suis allé chercher. Dans les épices, dans les riz, c’est une famille indienne qui est à Montréal depuis quelques générations et ces gens sont vraiment spécialisés dans ce domaine. Je suis allé les rencontrer et c’est toute une atmosphère. Les gens sont respectueux de la nourriture. Dans la manipulation, dans le traitement, dans l’expédition. On aurait pu

manger par terre ! Je me suis entouré de fournisseurs qui, à une autre échelle, aiment ce qu’ils font. C’est agréable. J’ai essayé d’avoir des produits du Québec. J’ai des produits au moins qui sont de régions où il n’y a pas d’exploitation. Ce sont des produits qui sont bénéfiques pour le producteur, le transformateur, l’importateur. On a une belle qualité de produits. B. : Y a-t-il des gens qui viennent acheter des poches complètes ? J.-L.L. : À l’occasion, oui. Notre commerce évolue. Au départ, on n’y avait pas pensé. Il y a des gens qui m’ont demandé s’ils pouvaient acheter la farine en sac. On fait un prix en conséquence. C’est intéressant parce que j’y trouve mon compte, ça fait rouler le stock plus vite, je n’ai pas de pertes, je n’ai pas de manipulations, je n’ai pas de transvidages. On a accepté. Tranquillement, on est en train de peaufiner cette option. B. : Allez-vous avoir des aliments biologiques ?

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J.-L.L. : C’est plus complexe. Quand on fait quelque chose, on veut le faire de la bonne façon. J’ai pris un premier contact avec les gens d’Ecocert. J’ai des produits qui sont bios présentement. J’en ai, mais je n’en parle pas. On a biffé le mot « bio » sur les présentoirs, on le vend comme un produit régulier. La raison est une curiosité de la loi : même si mon fournisseur est certifié bio, que la certification est indiquée sur le sac, dès que je l’ouvre, il n’est plus bio. Je trouve que c’est malheureux. Je regarde l’expérience d’une petite boutique à Chicoutimi qui a eu des problèmes à cause de cela. Je trouve indécent que des fonctionnaires s’acharnent sur ces gens. Ce ne sont pas des fraudeurs ! Qu’ils fassent la chasse aux fraudeurs, à la personne qui met du gruau bio une semaine et du gruau non bio l’autre semaine et qui dit que c’est du bio. Lui, c’est un fraudeur. Qu’ils fassent la chasse à ces gens-là, pas à des gens qui essaient de gagner leur vie de façon honnête. Mais la loi est là parce qu’il y a des gens malhonnêtes et tout le monde paye. Je trouve que c’est deux poids, deux mesures. B. : J’ai entendu dire qu’il y avait une controverse autour d’un nouveau magasin de vrac. Peux-tu m’expliquer brièvement ce qui s’est passé et comment as-tu été affecté positivement ou négativement ? J.-L.L. : Dans toute cette histoire, si je regarde comment je me sens avec un peu de recul, je me sens comme quelqu’un qui marchait le long de la 132 et qui s’est fait ramasser par la déneigeuse. Certains de mes clients sont venus m’informer, par inquiétude, qu’il s’en venait un compétiteur. L’arrivée du compétiteur, c’est le libre marché. Tout le monde a le droit de venir, je n’ai pas le droit de dire que le vrac, c’est juste moi, ce n’est pas vrai. La compétition, c’est une chose. Par contre, la controverse est venue de tout ce qui a entouré l’implantation. La première fois que j’en ai entendu parler, je pensais qu’il se construisait une bâtisse le long d’une artère principale. Je crois qu’on ne peut pas dire non à un investissement, c’est des taxes foncières, c’est des revenus additionnels pour la ville. Plus le dossier a avancé, plus

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grosses entreprises chez eux. Je n’en nommerai pas, mais ils en ont, des entreprises nationales qui ont des branches dans à peu près toutes les villes. Ils en ont à Montmagny, à Rimouski. Les gens ne viendront pas ici pour ces commerces. Ils viennent pour autre chose. Autre chose, c’est les commerçants typiques de Rivière-du-Loup et c’est à ceux-ci qu’il faut donner un coup de pouce et non prioriser les grandes chaines. B. : Toi, là-dedans, comment réagiras-tu avec ton commerce ? Vas-tu continuer sur la même lancée ?

l’information est devenue pointue. On ne construit pas, on emménage. Entre temps, d’autres gens de commerce sont venus me voir à la boutique pour me parler des répercussions sur leurs propres commerces. Je suis natif de Rivière-du-Loup, j’ai grandi ici. Ma ville, j’y tiens et je crois que l’entraide entre différents commerçants fait qu’on est capable de faire face au marché qui vient de l’extérieur. Je voulais essayer de faire quelque chose. Est-ce qu’on est tout seuls ? Je suis allé consulter d’autres gens d’affaires pour savoir ce qu’ils en pensent et ce qu’ils perçoivent de cette situation. Beaucoup de gens d’affaires trouvaient que la Ville n’avait pas à agir. Le commerce pouvait s’installer à d’autres endroits en ville. La Ville, est-ce qu’elle a à mettre des choses favorables pour l’un, mais pas pour l’autre ? C’est là que ça se questionnait. C’est là-dessus qu’on a débattu. Sur le changement de zonage, la précipitation, on est à la fin d’un plan d’urbanisme et on est en train d’en élaborer un autre, mais on vient torpiller tout ce qu’on fait en partant. Ça va mal, c’est boiteux pour l’avenir. Je ne suis pas allé défendre mon commerce, je suis allé défendre l’ensemble. Il y a quelque chose qui m’a chatouillé : quand on dit qu’on a besoin de ces grosses entreprises de l’extérieur pour attirer du monde à Rivière-du-Loup, je regrette, les gens du Nouveau-Brunswick, les gens de Rimouski, les gens de Montmagny viennent à Rivière-du-Loup voir ce qu’on a qui nous différencie. Ils en ont déjà de ces

J.-L.L. : Je pense qu’on va faire ce qu’on sait bien faire, c’est-à-dire accueillir les gens avec un sourire, accueillir avec une bonne intention... Quand je demande « Comment ça va ? », ce n’est pas une phrase toute faite, ce n’est pas vide de sens. Ça m’intéresse de savoir comment vont les gens. Je m’intéresse à eux. Je suis curieux, ce n’est pas malsain, c’est dans ma nature. Alors c’est ce que je vais continuer à bien faire, à peaufiner. J’écoute les gens, depuis qu’on est ouverts, on a changé peutêtre au-dessus de 150-160 produits. En tout, on offre aux alentours de 425-450 produits. B. : Pour conclure, en primeur pour la Rumeur du Loup, quelles sont les nouveautés qui s’en viennent ? J.-L.L. : Il y a 2-3 petites choses qu’on veut installer. Pour essayer d’éliminer les sacs, j’ai trouvé un petit contenant — encore une demande de la clientèle — fait de plastique recyclé, recyclable et compostable. Il se décompose, il devient du compost, et il est certifié. C’est un petit ajout. Beaucoup de clients me demandent de mélanger les produits. Ça s’en vient aussi. On leur vend le petit pot. Ils peuvent aller dans certaines sections et mélanger les produits pour un prix fixe. Il va y avoir une section réservée aux produits mélangés. J’ai aussi finalement trouvé la farine de kamut que les clients me demandaient. C’est à venir.


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Q u o i Fa i r e ? ! @ #$% L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B

Rivière-du-loup Tous les lundis jusqu’au 15 aout Grande première de la LIE (Ligue d’impro estivale)

Salle Prelco de l’ÉMAC, Rivière-du-Loup

À l’ombre de soi, c’est le titre d’une série d’œuvres picturales qui traitent du conscient et de l’inconscient. Cette exposition est le reflet de la vie intérieure d’une femme et de ses questionnements sur sa raison d’exister. Est-elle réellement elle-même ou bien une actrice qui change de rôle selon les gens qui l’entourent, les lieux qui l’habitent ou bien les changements auxquels elle prend part ? Dans ces tableaux, une silhouette féminine erre dans un lieu intemporel qui rappelle le rêve. Elle est éclairée par la lune, la guide du féminin sacré. Pour trouver sa lumière, il est nécessaire qu’elle rencontre son ombre. Au cours de sa recherche, la femme rencontre l’homme, le chat, puis l’arbre. Ce qui la portera à découvrir mille espaces.

Sparages vous présente, tous les lundis de l’été, des soirées d’impro hilarantes, théâtrales, remplies de surprises, en compagnie de la crème des improvisateurs de la région.

Gratuit Pendant les heures d’ouverture du restaurant

Tous publics

Pour info : agencemad@outlook.com

Couts : 3 $ Pour info : www.sparages.org

Huit ateliers d’une heure pour enfants de 8 ans et plus et adultes débutants. Groupe de 4 à 6 personnes. Tirage d’un tableau par groupe à la fin.

Cout : 160 $ par personne Pour info et inscription : 418-867-5707 ou www.yvesharrisson.weebly.com Tous les mardis Entrainement — Défi Everest 2016

Lors du vernissage, il sera possible de participer à une démonstration de l’artiste Giorgia Volpe qui expliquera ses techniques de travail et son approche de la matière. Le public sera invité à collaborer à la création d’une œuvre évolutive qui se développera de juin à janvier 2017. La production de Volpe joue à la fois de la performance, de l’art action, du dessin, de la sculpture, de la photographie, de l’installation et de la vidéo d’art. L’exposition fait valoir ces différentes pratiques tout en traçant un premier bilan de sa carrière en regroupant des œuvres conçues sur une période de 15 ans. En outre, Tisser l’existant témoigne d’un parcours animé par une volonté d’établir des relations entre l’inerte et l’existant, entre l’artiste et la société, entre l’art et la vie.

Côte Saint-Pierre, Rivière-du-Loup

Vernissage gratuit

Joins-toi à la grande famille des marcheurs du Défi Everest 2016. Viens prendre soin de ton corps, de ton cœur et de ton esprit. Amène tes amis, ta famille, tes collègues, tes voisins. Une occasion simple et gratuite de t’aérer en gang en échangeant et en contemplant la magnifique vue qu’offre le haut de la côte sur notre fleuve et ses reflets de coucher de soleil.

18 h 30 Gratuit

Pour info et billetterie : rdlenspectacles. com ou 418 867-6666 Samedi 11 juin La fête des voisins, quartier Saint-François

Parc Dionne Piquenique de voisinage pour mieux se connaitre et partager un bon moment ensemble. Amenez votre chaise, votre couverture, vos jeux ou même votre instrument de musique.

11 h à 14 h

Musée du Bas-Saint-Laurent, Rivière-du-Loup

Cours de dessin avec Yves Harrisson

Cout : 15 $/adulte, 10 $/étudiant

Jeudi 9 juin Vernissage de Tisser l’existant de Giorgia Volpe

Tous les weekends de juin

le découvrirons en même temps que vous ce soir-là… Joignez-vous à nous et soyez les premiers à découvrir les futurs grands noms de l’humour qui déplaceront les foules !

17 h à 19 h Cout pour l’exposition du 10 juin au 8 janvier 2017 : 7 $/adulte, 5 $/enfant Pour info : www.mbsl.qc.ca Vendredi 10 juin Soirée Juste pour rire

Dimanche 12 juin Spectacle-bénéfice — Studio de chant Alexandre Lévesques Soucy

Maison de la Culture, 67, rue du Rocher Les élèves du Studio de chant Alexandre Lévesques Soucy présentent leur spectacle de fin d’année avec comme invité d’honneur Jael Bird Joseph (de La Voix 2013) sous la présidence d’honneur de la Caisse Desjardins Viger et Villeray. Les bénéfices iront à La Musique à la Portée de la Jeunesse. Billets en vente auprès des membres du conseil d’administration.

Cout : 10 $ en prévente, 12 $ à la porte 19 h

Pour info : Alexandre Lévesque Soucy, 418-816-0902 Mercredi 15 juin Le Salon estival quoifairerdl.ca

Hôtel Universel Venez redécouvrir votre région ! Plus de 50 kiosques, prix de présence, ateliers, 5 à 7 saveurs et savoir-faire d’ici, miniconférences et dégustations

Maison de la Culture, 2e étage

5 au 9 juin

11 h à 20 h

Exposition Wanderlust de Maxime Bélanger

Pour info : 1-888-825-1981 ou 418-862-1981/ ou salon@tourismeriviereduloup.ca

Café l’Innocent Vernissage le 5 juin, formule 5 à 7 Une inspiration née d’un désir de découvrir le monde, Wanderlust est une série de 6 toiles représentant toutes un endroit unique au monde. Chacune des toiles est nommée en l’honneur de la langue d’un pays différent. Partez en voyage avec Wanderlust.

15 juin au 1er juillet Inscription pour Muséomixer

Gratuit Pendant les heures d’ouverture du restaurant Pour info : agencemad@outlook.com 9 juin au 7 juillet Exposition À l’ombre de soi de Roxanne Bellerose

Café l’Innocent Vernissage le 9 juin, formule 5 à 7

Gratuit et ouvert à tous

20 h 30

C’est la dernière de la saison… Vivez une soirée humour hors du commun avec l’animateur de Juste pour rire qui vous présentera trois humoristes de la relève qui voyagent dans quelques villes québécoises. Rivière-du-Loup en fait partie ! Nous ne savons pas qui sera sur scène, nous

Tu es un créatif, un bidouilleur, un codeur, un graphiste, un communicateur ou un médiateur… Tu aimes apprendre en faisant vibrer sur la vague de la cocréativité et la collaboration, Muséomix BSL ouvrira son appel à muséomixeurs pour créer au Musée du Bas-Saint-Laurent et au Manoir Fraser, nos musées de demain, en cocréant des dispositifs de médiation numérique. Un formulaire à remplir sera disponible via la page Facebook de Muséomixbsl.

Pour info : museomix.org ou museomixbsl@gmail.com

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Jeudi 16 juin Par ici les jeudis ! Disparus en mer

Bibliothèque Françoise-Bédard Rencontre avec Louis Blanchette, auteur d’un livre qui relate le drame maritime survenu dans la nuit du 14 mai 1952 : la disparition dans les eaux froides du Saint-Laurent du navire-B.F. et de son équipage.

Gratuit 19 h à 21 h

Six jeunes adultes se parlent sans se comprendre. Pourtant, ils partagent les mêmes peurs, les mêmes désirs, les mêmes aspirations. Sur une estrade de parc, tout se dit, même ce que l’on ne devrait pas dire. Se confrontant les uns les autres sur des sujets qui les touchent ; la sexualité, la relation de couple, la famille, ils se retrouvent ensemble dans la peur qu’ils ont du lendemain et de ce qu’il leur apportera. Se débattant chacun leur tour contre le jugement des autres, ils tenteront de trouver une zone de confort qui leur permettra peut-être de grandir et d’être heureux. À l’interprétation, pour votre bon plaisir, Alex Ann Villeneuve Simard, Jonathan Imhoff, Marie-Hélène Harvey, Tommy Lavoie, Julien Tremblay et Marie-Amélie Dubé.

Cout : 10 $ 20 h Info et billets : loupdecambronne.com

Samedi 18 juin Journée d’inscription et début du club de lecture d’été Desjardins

Bibliothèque Françoise-Bédard Le club de lecture pour les 3 à 12 ans se déroulera du 18 juin au 27 aout.

Gratuit 10 h à 16 h Samedi 25 juin Lecture vivante du texte Manche ouverte par le Théâtre du Loup de C ambronne.

Salle Prelco de L’ÉMAC Texte gagnant du Concours de l’Égrégore 2016 écrit par Francis Sasseville.

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La Rumeur du Loup, juin 2016

Vendredi 1er juillet Fête du Canada

Carré Dubé ou Centre Premier Tech en cas de mauvais temps Activités pour toute la famille dès 18 h : nouvelle « Zone famille », danse des mascottes et des enfants, spectacle de Leboeuf-Deschamps (1re partie régionale) et feu d’artifice

À partir de 18 h Gratuit Pour info : 418 867-6666

Mercredi 6 juillet Chloé Sainte-Marie aux mercredis Show de la Goélette

La Goélette, 67, rue du Rocher ou Maison de la Culture en cas de mauvais temps


Venez nous voir avant qu’on décolle, parce que, oui, on vole. Jusqu’au 15 juillet

La Rumeur du Loup, juin 2016

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En 1re partie : le Chœur Amisol de Saint-Alexandre de Kamouraska

Jeudi et vendredi 23 et 24 juin

Chloé Sainte-Marie vous lance une invitation vibrante, pour célébrer la transmission émue et pudique, jubilante ou éclatée du poème à travers son tout nouveau spectacle « À la croisée des silences ».

Fête nationale

Cout : 25 $/adulte, 5 $/18 ans et moins 20 h Pour info et billetterie : rdlenspectacles. com ou 418 867-6666

Les Basques

Témiscouata

Saint-Mathieu-de-Rioux, Saint-Simon, Saint-Clément (MRC Les Basques)

Tous les jeudis de juin

Activités familiales, spectacles, feux de camp

Gratuit Pour info ou réservation : Voir auprès des municipalités

Les jeudis du printemps

Espace café - BeauLieu Culturel, Témiscouata-sur-le-Lac Pour le plaisir de se rencontrer, de déguster, d’échanger, de créer…

Gratuit

Dimanche 26 juin

16 h à 23 h

Vernissage de Sylvianne Paré

Maison du notaire, Trois-Pistoles

Samedi 4 juin

Artiste de Kamouraska en exposition

Gratuit 14 h Pour info ou réservation : maisondunotaire.ca

1er au 30 juin Proximité Exposition de photos multimédias

Café Grains de folie, Trois-Pistoles L’artiste multidisciplinaire Seb Rioux vous présente sa toute première exposition photo multimédia. Un univers où les objets sous l’œil de l’artiste deviennent des textures et où se mélangent les mots de sa poésie. L’artiste présentera 14 photos accompagnées d’un support audio vous permettant de voir et d’entendre les images qui s’agencent aux mots.

30 juin au 3 juillet La Grande Virée de Saint-Jean-de-Dieu

Saint-Jean-de-Dieu

Gratuit

Activités familiales, spectacles, démonstration de forces motrices

Pendant les heures d’ouverture du café

Gratuit

Pour info : sebrioux.com

Pour info ou réservation : 418 963-2576, poste 4 ou www.saintjeandedieu.ca

Vendredi 10 juin

Monsieur Marguerite, pièce de théâtre présentée par Les 4 scènes

Salle de spectacle - BeauLieu Culturel, Témiscouata-sur-le-Lac La compagnie de théâtre louperivoise du Loup de Cambronne vous présente la production Monsieur Marguerite de Terence Tarpin. Une performance extraordinaire du comédien, propriétaire de la compagnie, Marc-Olivier Dugas Pelletier, dans une mise en scène de Marie-Amélie Dubé. Personnage irrévérencieux et anticonformiste, Monsieur Marguerite enseigne à des étudiants en 2214 et ses pratiques pédagogiques sont plus que déstabilisantes ! Fous rires garantis !

Cout : 25 $ 20 h Mardi 7 juin

Spectacle de Galaxie

1er au 3 juillet

Les mardis de la Gare — Aménagements

Forge à Bérubé, Trois-Pistoles

Festival Le Riverain

Gare de Rivière-Bleue

Premier spectacle d’une série de trois de La série Spectacles de qualité supérieure ! Aux limites de l’électro et appuyé par leur souche s tonerrock fondamentale, le groupe a été récipiendaire de deux Félix en 2015 avec ceux de groupe de l’année et d’album alternatif de l’année. Un incontournable de la scène rock !

paysagers comestibles

Plage municipale de Saint-Mathieu-de-Rioux Activités familiales, spectacles, feu de joie

Gratuit Pour info ou réservation : melissafournier23@gmail.com Mercredi 6 juillet

Gratuit

Atelier d’art en direct

19 h

Maison du notaire, Trois-Pistoles Gratuit 13 h 30 à 15 h 30

Cout : 27,92 $

Pour info ou réservation : maisondunotaire.ca

Pour info ou réservation : forgeaberube@gmail.com ou www.lepointdevente.com/billets/qualitesuperieure

Pour info et programmation complète : garederivierebleue.com

Atelier supervisé par l’artiste-peintre Louise Morency

Clientèle : Adulte 20 h 30 (Ouverture des portes à 19 h 30)

Précieuse mémoire d’une époque et du développement de son territoire, la Vieille Gare de Rivière-Bleue s’anime et vous invite à des activités et des rencontres passionnantes ! Les mardis de la Gare vous proposent des rendez-vous sur divers sujets. Le mardi 7 juin, Lyne Lacerte, passionnée d’horticulture, nous parlera des aménagements paysagers comestibles. Comment intégrer des éléments nourriciers dans nos platebandes tout en ajoutant à leur beauté ?

Jeudi 23 juin Représentation de la troupe de théâtre amateur : Théâtre en Courtes-Pointes

Salle de spectacle - BeauLieu Culturel, Témiscouata-sur-le-Lac

Mercredi 6 juillet Projection Ciné-Club ONF — Spécial André Melançon

Cout : 10 $

Forge à Bérubé, Trois-Pistoles

19 juin au 5 septembre

Projection de trois classiques jeunesses des années 1970 : Le violon de Gaston, Les Tacots et Les oreilles mènent l’enquête. Du réalisateur de la Guerre des tuques.

Exposition de photos anciennes de Saint-Mathieu-de-Rioux Église de Saint-Mathieu-de-Rioux

Une centaine de photographies présentées dans le cadre du 150e anniversaire de Saint-Mathieu

Familial, étudiants de langues secondes

Gratuit

Gratuit

19 h (ouverture des portes à 18 h 30)

Pour info ou réservation : 418-738-4171 ou http://www.st-mathieu-de-rioux.ca/

Pour info : Facebook Commission jeunesse des Basques

19 h 30 (Accueil du public dès 18 h)

K amouraska Tous les dimanches de l’été La CLIK

Théâtre des prés de St-Germain

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La Rumeur du Loup, Août 2015


Chaque dimanche soir de l’été, la nouvelle ligue d’improvisation kamouraskoise mettant en vedette 20 jeunes de 14 à 23 ans vous promet des soirées de matchs d’improvisation hautes en couleur et vous garantit rires et plaisir. Venez encourager les 4 équipes qui performeront chaque semaine en deux matchs enlevants d’une heure chacun. Le public est invité à venir encourager la relève culturelle de sa belle région. Au plaisir de vous y voir.

Cout : 3 $ 19 h à 21 h 15 Pour info : page Facebook de la CLIK Mardi 7 juin Inauguration des nouveaux locaux de la Pommetterie

St-Gabriel-Lalement, 21 A, rue Principale À cette occasion, vous assisterez à l’inauguration des nouveaux locaux de La Pommetterie et vous en saurez davantage sur le partenariat entre cette dernière et Entre-Nous les paniers du Kamouraska et la Coopérative Haut Plan vert.

10 h Pour info : communication@promotionkamouraska.com Jusqu’au 12 juin Espaces élémentaires

Centre d’art de Kamouraska Deux corpus inspirés de la collecte et de la recherche scientifique proposent une incursion dans des espaces fragmentés, construits et conçus à même notre propre relation au territoire. Artistes : Stéphanie Beaulieu et Marie-Claude Hamel

Pour info : www.kamouraska.org Jusqu’au 12 juin

Centre d’art de Kamouraska Microcosmes

Projet de création jumelant des artistes bas-laurentiens et des artistes de communautés autochtones, Microcosme est une invitation à l’innovation et au dépassement de soi qui renouvèle notre interprétation du monde. Microcosme est une initiative de la corporation Métiers d’art/Bas-Saint-Laurent.

Pour info : www.kamouraska.org 17 juin au 8 septembre 8es rencontres photographiques

Centre d’art de Kamouraska Expositions et installations photographiques, colloque et parcours photographique extérieur.

Pour tous Pour info : www.kamouraska.org 18 et 19 juin Colloque Géographie de la lenteur, dans le cadre des 8 es rencontres photographiques

Centre d’art de Kamouraska Le colloque « Géographies de la lenteur — Traversées, rythmes, points de vue », animé par Thuy Aurélie Nguyen, réunira cinq artistes en arts visuels qui exposent pour l’évènement — Anne-Renée Hotte, Pierre Blache, Bruno Santerre, Steve Leroux et Patrick Beaulieu – le commissaire de l’évènement, Franck Michel, la conservatrice de l’art contemporain du Musée régional de Rimouski, Ève de Garie-Lamanque, ainsi que l’écrivain-voyageur Jean Désy. La programmation complète comprend des tables rondes ainsi que diverses activités festives et de réseautage qui agrémenteront assurément le weekend — soupers, 5 à 7, tournée des expositions extérieures, etc. Inscrivez-vous dès maintenant, les places sont limitées.

Pour info et inscription : www.kamouraska.org La Rumeur du Loup, Août 2015

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La Rumeur du Loup, juin 2016


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