Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire No 78 novembre 2015
KRTB
www.rumeurduloup.com
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ISSN 1920-4183
Sommaire
Dossiers 5
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Le maux du rédacteur
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Dossier Minimaison
équipe de rédaction Rédacteur en chef
Busque
Circus Minimus
Graphiste
Busque
Le reste 18
Collaborateurs-Graphistes
et photo
Benoit Ouellet Catherine Duval Catherine Roy Nicolas Gagnon
Une artiste Bas-Laurentienne expose à Montréal
Illustrateurs Marilie Bilodeau, Busque
20 Quand la culture bascule
Quoi-faire ?!@#$% Marie-Amélie Dubé
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Vente
Madame B
Collaborateurs
Marie-Amélie Dubé Émie-Gail Gagné Alex Ann Villeneuve Simard Claire Michaud RVHQ Fabien Nadeau Ève Simard, Marc Larouche Richard Roy Michel Lagacé Sylvie Michaud Émile-Olivier Desgens Molo Christian Bégin Brigitte Sirois
Couverture photo Benoit Ouellet
Busque Marie-Amélie Dubé
24 Trois entrepreneurs, un prestige
Correctrice
Maude Gamache-Bastille Le bruit des plumes
26 L’aristocratisme radical 28 La course pour tous: l’hiver !
La Rumeur du Loup c’est...
30 Chronique de ceux qui restent
48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB
32 Donner de son temps 34 Architecture et territoire 1/3 36 Désinvestissons les fossiles
Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités par une équipe de jeunes professionnels.
38 Cap vers le porc Bio 40 J’ten crisse d’être en crise
CONTACTEZ LOUIS-PHILIPPE GÉLINEAU-BUSQUE au 418 894-4625 journal@rumeurduloup.com
42 Une couche à la fois
Quoi faire KSection amouraska
LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !
44 Agenda Culturel 45 Quoi Faire?!@#$%
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40
Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com
Les MAUX du rédacteur
Monsieur Loyal s’exclame : « que le spectacle commence ! » par Busque
Il y a tout un cirque dans ma tête Sous ma peau, des cracheurs de feu Font la guerre, à mon estomac Et des amis, je n’en ai pas — Peter Peter, « Tergiverse » La vie est un cirque, il y a plein de couleurs et de sensations fortes. Mais la vie est un cirque parce qu’il y a beaucoup de choses qu’on ne voit pas, cachés derrière le rideau. Dans le cirque de ma vie, il y a cet homme fort. Il y a le contorsionniste-mime pour se faire accepter des autres. Il y a le jongleur de projets et le cracheur de revendications. Il y a l’hypnotiseur de femmes, et l’acrobate qui flippe sur les émotions fortes. En arrière-scène, nous pouvons trouver le travaillant qui charrie les boites et qui tire sur les poulies.
LES SENS Voici de nouveaux logos qui permettront aux lecteurs de retrouver d’instinct leurs articles favoris sur notre nouveau site Web. Quel sens cet article affectera-t-il ?
Le gout Articles traitant de l’art culinaire,
Dans mon cirque, il y a plein de genres de clowns. Un qui aime les enfants. Un qui fait peur aux enfants. Un autre aime qu’on le regarde. Il y a le clown cynique, tristounet sur les bords. Sans oublier le clown alcoolique au rire bâclé.
des recettes et de l’alimentation.
Il y a de la barbe à papa et du fast food bio. Il y a des manèges qui montent et qui descendent. Il y a certains manèges comme des carrousels qui tournent en rond. Il n’y a pas de palais de glace pour se regarder. Il y a une fanfare qui joue presque tous les styles de musique, sauf bien évidemment du jazz et du country.
musicales, etc.
Ce qu’il n’y a pas dans ma foire : des animaux domptés pour le plaisir des autres, tant mieux. Il n’y a pas de magicien ; ce n’est que du vrai. Il n’y a pas d’avaleur de sable, ni de fakir, ni de chevaux, ni de lanceur de couteaux et pas de trace d’homme-canon.
L’ouïe Articles contenant des critiques La vue Articles mettant de l’avant les arts visuels, l’esthétique, etc.
L’émotion Articles qui font vibrer différents
Mon cirque est sédentaire, mais aimerait bien se promener de comté lointaine en comté lointaine.
sentiments en vous.
Et vous, votre cirque de la vie, à quoi ressemble-t-il ?
La réflexion Articles traitant de problématiques
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ou d’informations rationnelles.
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La Rumeur du Loup, novembre 2015
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La Rumeur du Loup, novembre 2015
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Pourquoi Circus Minimus… ? par Christian Bégin, illustration de Busque
13 octobre 2015 Nous sommes en 2001 ou 2002, je crois… On sent encore la secousse du 11 septembre. On espère que cette tragédie entrainera un changement de paradigme… On y croit… Comme on croyait en 1976 que le PQ nous conduirait à l’indépendance… C’est pour dire…
Alors on est là, un peu surpris — ou pas du tout… — devant même pas notre immobilisme, devant même pas le maintien d’une vision à la fois manichéenne et consumériste du monde alors que s’écroulent les tours, mais bien devant notre enlisement dans cette « posture » qui nous conduit à ne pas rebondir pour aller ailleurs face à l’horreur, m a i s qui nous précipite à la vitesse grand V contre le mur où n o u s
nous fracasserons… bêtement étonnés d’être, de cette stupide façon, arrivés à destination.
Ç’a été bien reçu… Le « message » était clair et les personnages, porteurs.
Je ne cesse d’entendre : « Il faut que ça change ! », « Ça peut plus continuer comme ça ! » et autres constats qui appellent une réforme totale, une métamorphose du monde. Mais ces appels à la révolte, à la révolution se font dans nos salons, et quand vient le temps de nous mettre en mouvement, de renverser un ordre établi sans notre consentement — ici je doute de mon affirmation en l’écrivant, mais quand même… —, nous nous confortons dans un statuquo dont se nourrit ensuite notre cynisme… On se cannibalise en justifiant notre inertie par un grandissant sentiment presque réconfortant d’impuissance. C’est, encore une fois et de plus en plus, le triomphe du « confort et de l’indifférence »…
Alors Dominic, séduit et intrigué par cet univers — lui qui déjà offrait son immense talent au Cirque du Soleil —, me propose de faire une pièce avec le clown et l’homme-canon. Il y avait là, selon lui, le terreau d’une belle et secouante rencontre… Alors je plonge. Avec toute ma colère. J’ai écrit en crisse… Pas dans le sens de « beaucoup », j’ai écrit en crisse !!! Comme un jet de fiel devant ma propre impuissance, mon propre désengagement… Devant ma facilité à manier les mots, les concepts, les projets de réforme du monde et, à l’opposé, mon incapacité désespérante à « faire de quoi »…
Alors, sous la pulsion créatrice de Dominic Champagne, s’organise un groupe d’artistes qui se donnent le mandat de réfléchir ensemble, hebdomadairement, sous la forme d’un « cabaret politique », à comment tourne ce monde. Prendre la parole et la mettre en mouvement comme les artistes savent le faire : en créant. De là sont nés les personnages de Circus Minimus. Au début, un sketch, une saynète dans le cadre du cabaret dans lequel m’est apparu un clown qui se fait courir après par un chien qui, comble du numéro, finit par lui mordre le cul dans une apothéose de ridicule, mais devant laquelle s’esclaffe un public anesthésié…
Alors que j’écris ces mots quelques jours avant les élections fédérales, je ne peux que constater que nous en sommes encore là… Plus que jamais… À hurler aux loups, à menacer de sérieuses représailles tout ce qui pourrait porter atteinte à notre si chère — dans les deux sens possibles du terme — démocratie, à se pomper entre nous en nous disant que « là ça suffit ! », mais en même temps à discrètement abdiquer en baissant — peut-être honteusement, je sais même pas… — les bras tellement nous sommes prêts à réélire nos maitres, à voter pour le maintien de ce non-sens…
Crédit photo: Benoit Ouellet, derrière: Marc-Olivier Dugas Pelletier, devant: Émile-Olivier Desgens
J’ai peur… Je l’avoue, ce monde me terrifie ! Parce que j’ai la troublante et oppressante impression — voire conviction… — que la gang des clowns grossit et que les hommes-canons sont, pour notre grand malheur, en voie de disparition… Dites-moi que je me trompe et que je suis un vieux grincheux… Que mes mots ne sont plus d’époque…
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Je suis loin d’être un fan de théâtre, mais je n’ai toujours pas été déçu d’une des pièces de théâtre du Loup de Cambronne. Je me promenais dans le vieux Rivière-du-Loup samedi passé lorsque... devinez quoi ? Je suis tombé par hasard sur les deux « veuudettes » de la prochaine pièce du Loup de Cambronne : Circus Minimus. Ils étaient là, un accoté sur un arbre, cigarette au bec, l’autre se balançait dans un vieux tire suspendu à un arbre. Je suis évidemment allé à leur rencontre malgré le fait que j’ai semblé les déranger. Voici mon entrevue avec un vieux clown rabougri et un homme-canon au regard perplexe.
Busque : Bonjour, les mecs. Pouvez-vous vous présenter ? Le Clown : Chu t’un clown, calisse. Je fais un number dans un cirque de marde, avec un p’tit hostie de caniche que, quand y meurt, on l’remplace par un autre. Ça t’donne-tu une idée ? Mais pour ce que ça change dans ta vie, hostie... Anyway, tout le monde s’en crisse. L’Homme-canon : Ben, moi, je sais pas trop quoi dire... Le Clown : Si tu sais pas quoi dire, FARME TA YEULE !! Busque : Normalement, un clown fait rire. Dans votre cas, vous faites un peu peur. Est-ce normal ? Le Clown : J’fais peur ? Veux-tu, m’as te l’dire, moé, ce qui fait peur ? C’est l’hostie d’indifférence crasse, le manque de respect dans vie de tou’es jours pis les hosties de mangemardes qui sont essoufflés à lire les gros titres dans le crisse de Journal de Montréal. Busque : L’Homme-canon, est-ce que vous êtes tombé sur la tête, d’avoir décidé de faire le métier d’homme-canon (vous voyez la blague ?) ? L’Homme-canon : Ah, ben non. Je veux dire, dans le fond, quand on y pense… Mine de rien, j’ai un casque su’a tête pis je me réchauffe toujours avant mon number.
Le Clown : Des hosties de toasts ! Pis ça, c’est bin juste parce qu’à cantine, j’ai pas l’gout d’y aller pantoute ! Hey, avec leu’ crisse de face d’enterrement pis leu’ hosties de sourires de monde qui essaie de s’faire à croire qu’y comprennent de quoi, mais y’en a pas un crisse qui comprend rien, là. Ah non, hey, fuck ça. L’Homme-canon : Des volées… pis du jambon, quand y’en a dans le frigidaire. Busque : Aimez-vous les enfants ? Le Clown : C’est bin niaiseux ton hostie de question. C’est sûr. Si y a du monde qui sont capable d’apprécier ce que j’fais, c’est bin eux autres. Les enfants, y’aiment ça, les clowns. C’est pas leurs hostie d’parents innocents. Hey, crisse, les « adultes », câlisse. Ç’a le cerveau pas plus gros qu’une graine de popcorn pas pété, pis si tu leu’ donnes deux-trois girafes pis un éléphant qui arrête pas d’chier su’a scène tellement ses nerfs sont finis, pis crisse, y’applaudissent à chaque hostie de tas de marde... Mais des clowns, y’en a qui annoncent des hamburgers à TV, calvaire. Pas de respect pour rien ces hosties-là. L’Homme-canon : Ah, ben surement. Je veux dire, y m’ont rien fait à moi. Je veux dire, je vois pas pourquoi je les aimerais pas. Mine de rien, y font partie de la clientèle qui vient voir les shows. C’est ça. C’est toute…
« Ça parle de rien, hostie. Crisse, ça parle d’un cirque qui ferme. Pis c’est toute. À soir, y a un show hostie, pis demain y en aura pus jamais. » La Rumeur du Loup, novembre 2015
Crédit photo: Benoit Ouellet, derrière: Marc-Olivier Dugas Pelletier, devant: Émile-Olivier Desgens
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Courriel avec le nom de votre r t age entreprise comme nom de domaine Le nom de votre entreprise est inscrit sur l’enseigne extérieure de l’édifice ? Alors, il est aussi important que votre adresse de messagerie ait la même attention ! Plusieurs diront que c’est tout naturel d’avoir une adresse de messagerie avec le nom de domaine de votre entreprise. Exemple : votre_ nom@votre_organisation.com Pour ceux et celles qui ne savent pas ce qu’est un nom de domaine, veuillez cliquer sur le lien http://fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_domaine Lors de mon travail, je constate que cette évidence n’est pas utilisée par tout le monde. Souvent, une adresse de messagerie d’un contact est inscrite sous la forme Votre_ organisation@bellnet.ca ou @videotron.ca ou @gmail.com . Pour ceux et celles qui n’ont pas d’adresse de messagerie avec le nom de domaine de leur entreprise, voici quelques raisons de vous y convertir : Courriel avec votre fournisseur internet
Si vous désirez changer de fournisseur internet afin d’obtenir un meilleur prix ou que vous déménagez et votre fournisseur actuel ne peut plus vous servir à ce nouvel emplacement, vous perdez votre ou vos adresses de messagerie! Faire le tour de vos contacts afin d’effectuer ce changement peut être fastidieux et plusieurs personnes ne changeront pas l’information. Vous pourriez ainsi perdre des contrats et même des ventes ! Soyez indépendant! Votre sécurité
Busque : Que pensez-vous du cirque en général ?
Busque : En général, quand on travaille dans un cirque, que mange-t-on ?
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— Le Clown
Les adresses de messagerie de fournisseurs internet et de services gratuits sont la cible de spam, virus, fraude électronique et piratage de votre compte. Une adresse de courriel avec votre nom de domaine est hébergéechez chez un spécialiste et offre des mesures de sécurité afin de vous protéger! - Hugo Dubé, président chez
9 Communication La Rumeur duServlinks Loup, novembre 2015
Le Clown : Ça veut pus dire grand-chose aujourd’hui, m’a t’dire. Crisse, not’ boss là, Marcel, y’a soixante ans, pis ça fait 55 ans qui fait les centres d’achat : c’t’un vrai. Pis, crisse, y a encore des idées, hostie. Pis dans l’temps, le cirque, c’était respecté. Astheure, t’sé, quand tu peux voir un gars s’faire écraser live par un éléphant qui a sauté sa coche sur YouTube, tu t’en calisses -tu assez du cave qui se crisse la tête dans yeule d’un lion qui a l’air aussi anesthésié que le premier ministre du Canada ? Hey, m’a t’dire, des caniches habillés, pis des ours avec des chapeaux, hostie, c’est pus bin bin vendeur. L’Homme-canon : C’est une bonne question. Ben, c’est un métier. Un métier que je fais, mine de rien. En fait…
« Ah ben, je veux dire, dans le fond, quand on y pense, me semble que tout le monde
voir un chiro quand je me magane trop pendant un show. Sinon, moi aussi j’en ai vu en crime des parkings de centres d’achat, mine de rien... Busque : Pouvez-vous me parler de la pièce de théâtre ? De quoi parle-t-elle ?
peut venir nous voir. Pis on va faire de not’ mieux là. Surtout pendant la parade ! » — L’Homme-canon
Le Clown : Ça parle de rien, hostie. Crisse, ça parle d’un cirque qui ferme. Pis c’est toute. À soir, y’a un show hostie, pis demain y en aura pus jamais. C’est juste bin weird, ça là. Pis crisse, comme ça ferme, l’autre cave icitte, y trouve intelligent, hostie, de faire du ménage, câlisse. On s’en câlisse : on s’en va demain ! C’est même pas à nous autres, c’t’hostie de roulotte laitte-là. L’Homme-canon :… Ouin, comme y dit….
Le Clown : T’a farmes-tu ta yeule ?!? Tu vois pas que t’as rien à dire ? L’Homme-canon : Scusez… Busque : Lorsque vous vous sentez agressif, avez-vous des trucs pour vous reposer ?
Le Clown : Je r’garde la TV pis j’essaie de pas trop me laisser déranger par l’autre innocent. Pis des fois, j’me branle en pensant à Linda, la trapéziste. (rires) L’Homme-canon : Ouin, c’est vrai ce qu’y dit… Busque : Le Clown, aimes-tu recevoir des cadeaux ?
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Le Clown : Ça dépend. Comme là, ça me tente pas. Crisse, le cirque ferme, on vient de passer une année d’marde, me semble que c’est pas le temps de souligner ça avec des cadeaux. Mais quand ça va bin, mettons que ça me dérange pas trop. Busque : Aimez-vous voyager ? Le Clown : Chu tanné en hostie de faire le tour de la province, de centre d’achat à centre d’achat, pogné dans une roulotte, avec un gars qu’on sait même pas de quel bord y swigne. C’est pas vraiment du voyage, remarque bin… Crisse, si on allait aux States au moins…
Busque : Qui ne devrait pas venir voir la pièce Circus Minimus ?
Le Clown : Ceux qui sont capables de lire le Journal de Montréal sans être essoufflés. (rires) Bin non, câlisse ! C’t’une joke, hostie ! J’t’un clown, ciboire ! Tout le monde peut venir ! Ah, pis quand bin même personne viendrait, j’m’en câlisse, anyway… L’Homme-canon : Ah ben, je veux dire, dans le fond, quand on y pense, me semble que tout le monde peut venir nous voir. Pis on va faire de not’ mieux là. Surtout pendant la parade !
L’Homme-canon : Ouin, ben le seul voyage que je fais dans une année, mine de rien, c’est pour aller
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• Économie d’énergie par l’orientation vers le sud des maisons afin de maximiser l’apport en énergie solaire passive et ainsi diminuer les couts reliés au chauffage. • Possibilité d’augmenter les économies en installant des dispositifs d’énergie renouvelable active.
« Une petite maison utilise moins d’électricité et est facile à chauffer parce qu’elle occupe moins d’espace, donc moins besoin de consommer. »
Ma Maison logique, jeune entreprise du Kamouraska, se spécialise dans la construction de minimaisons. Catherine et Pascal, les propriétaires, vivent maintenant dans leur maison-démo. Vous pouvez les suivre sur leur blogue www.mamaisonlogique.com
La municipalité de Lantier a compris que, pour trois raisons majeures, une nouvelle génération ne veut pas vivre comme ses parents. Ces trois raisons sont l’argent, l’environnement et le style de vie. Après 40 jours de construction, 1re sortie de la boite à caresses : Festival des minimaisons de Lantier (Laurentides)
Les dettes étudiantes et de crédit font en sorte que de plus en plus de jeunes familles ne peuvent pas acheter de maison normale. Les couts annuels sont aussi moins élevés dans une minimaison (matériaux, superficie, fosse septique, taxes, efficacité énergétique).
Kiosque de mobilisation
consolider un autrement par Busque, photos par Catherine Duval
Je ne suis pas un expert en la matière, mais j’aimerais vous expliquer d’abord ce qu’est une minimaison et ensuite les raisons qui poussent une personne ou une famille à vivre dans ces petites maisons.
Le Code du bâtiment impose des standards de constructions qui font en sorte qu’il existe deux types de minimaisons. Le premier est tout simplement une maison qui serait plus petite que ce qui est autorisé dans la plupart des municipalités. C’est pourquoi, par exemple, la municipalité de Lantier, dans les Laurentides, a changé certains règlements. Dans certains quartiers aménagés, on peut maintenant faire construire sur une dalle de béton une maison plus petite qui sera reliée à une fosse septique. Celle-ci est obligatoire, mais le code permet un nombre maximum de personnes pouvant l’utiliser. À Lantier, on peut donc avoir une fosse septique pour six minimaisons, ce qui permet de réduire les couts.
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« Il faut comprendre que les maisons sur remorque ne sont pas en mouvement tous les jours. » Voici ce qui est écrit sur le site de la municipalité, dans la section du projet de développement « Les Hameaux de la Source » : • Grands terrains abordables d’environ 15 000 pi2 : les maisons sont regroupées en hameaux de six
unités, permettant de réduire les couts des terrains en maximisant le rapport qualité-prix.
Le Canadien moyen vit au-dessus des ressources que la Terre peut fournir. Une petite maison utilise moins d’électricité et est facile à chauffer parce qu’elle occupe moins d’espace, donc moins besoin de consommer. Une mini-maison n’est pas pourvue d’un sous-sol pour y entreposer un tas d’objets inutiles. Aussi, c’est une façon pour les jeunes de retourner en région et de vivre plus proche de la nature. Le deuxième type de maison est construit sur une remorque. Est-ce une maison, une maison mobile ou une tente-roulotte ? Ce n’est pas tout à fait précis. Ce type de demeure n’est pas soumis à l’obligation d’avoir une fosse septique. Avec une toilette au compost et l’utilisation de produits biodégradables, on peut facilement contourner l’utilisation d’une fosse septique. Pour l’instant, ce type de maison cause des problèmes entourant les lois et règlements, et c’est aux municipalités de les changer pour accueillir ces maisons. Les taxes municipales pourraient être remplacées par des locations de terrains. Il faut comprendre que les maisons sur
Ma Maison logique : Espace cuisine, salle de bain au fond et chambre principale en mezzanine remorque ne sont pas en mouvement tous les jours. Normalement, les gens y habitent plusieurs années avant de les déménager. La mairesse de la municipalité de L’Isle-Verte veut pouvoir faire avancer le dossier dans ce sens, et je l’encourage. Vous pouvez lire les deux entrevues réalisées avec le maire de Lantier et la mairesse de L’Isle-Verte dans les prochaines pages. Aussi, pour ceux qui désirent en savoir plus sur les minimaisons, une série produite par TVCK arrivera sur vos écrans dès l’hiver 2016. La P’tite Maison sur la route mettra en scène le premier festival des minimaisons ainsi que l’entreprise kamouraskoise Ma Maison logique.
• Espace d’aménagement collectif appelé « jardin collectif » aux frais des résidents qui mettent en commun leurs ressources financières pour y aménager ce qui pourrait couter plus cher de façon individuelle. Les résidents de chaque lot d’environ 15 000 pi2 partagent environ 4 000 pi2 dans le jardin collectif d’un hameau. • Maisons abordables. • Alimentation abordable et autoentretenue grâce à la permaculture.
D’autres modèles sur le Web
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Entrevue avec Richar d Forget
Un maire qui innove par Busque
Au festival des minimaisons de Lantier, j’ai interviewé le maire de Lantier qui accueille maintenant dans sa municipalité des maisons plus petites que ce que les lois traditionnelles permettent de construire. L’objectif est d’aider les jeunes familles à pouvoir se construire et habiter le territoire de façon écologique.
Busque : Monsieur Forget, vous êtes le maire de la municipalité de Lantier. Pourriez-vous nous dire depuis combien de temps vous préparez le Festival des minimaisons ?
B. : Où peuvent-ils acheter un terrain ? R.F. : Il y a environ 200 terrains disponibles sur Les Hameaux de la source, en hameaux de six maisons. Il y a un puits communautaire pour six maisons et une fosse septique avec champ d’épuration pour chaque maison. Si les gens veulent de l’électricité avec Hydro-Québec, ils y auront accès par câblage sous-terrain. Pour les autres, il y a la possibilité des panneaux solaires avec accumulateurs. Tout est possible !
Richard Forget : Il s’agit du premier festival de minimaisons à Lantier. Cet hiver, tranquillement, nous avons commencé à nous faire parler de faire un festival et je pense que c’est une réussite à ce jour. B. : Est-ce que des gens vous ont approché pour faire ce festival ou bien est-ce une initiative de la municipalité ?
B. : Pourquoi invitez-vous les gens à venir dans des minimaisons dans votre village ?
R.F. : Ce sont les promoteurs du site Les Hameaux de la source qui ont eu l’idée de faire ce festival des minimaisons pour promouvoir le développement des petites maisons écologiques. B. : Dans bien des endroits du Québec, les règlements ne sont, pour le moment, pas adaptés pour que les gens puissent s’installer avec des minimaisons. Ici, à Lantier, avez-vous apporté des changements à vos règlements d’urbanisme ? B. : Où avez-vous pris vos règlements ? R.F. : Nous étions dans notre changement quinquennal des règlementations. Monsieur Stewart s’est présenté avec le projet, puis nous avons embarqué. Nous trouvions que, pour une municipalité de 850 habitants comme la nôtre, c’était le meilleur moyen de grossir la population résidente. Nous avons changé nos règlements de lotissement et de zonage, nous avons fait une zone de maisons écologiques et, de fil en aiguille, le projet a pris forme. Nous sommes très fiers des résultats.
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R.F. : Il a fallu faire nos propres règlements avec une firme d’urbanisme et expliquer notre vision des choses pour pouvoir adapter les règlements précis pour les minimaisons. B. : Donc, quelqu’un qui voudrait s’installer à Lantier avec une minimaison paierait des taxes municipales, c’est exact ? R.F. : Exactement, mais beaucoup moins qu’avec une maison traditionnelle.
se disent que c’est des minimaisons, donc moins de revenus des taxes. Entre vous et moi, j’aime mieux avoir 200 minimaisons que d’avoir cinq maisons à 400 000 ou 500 000 $. Cinq maisons, c’est douze à quinze personnes, tandis que 200 minimaisons, c’est 400 personnes qui viennent donner de la vie au village. Pour un village comme le nôtre, nous avons besoin de gens, des jeunes personnes, des travailleurs autonomes, des travailleurs qualifiés. Nous sommes l’une des premières municipalités dans les Laurentides à donner l’accès à Internet haute vitesse à l’ensemble de la municipalité. Nous avons attiré des travailleurs autonomes grâce à cela, parce qu’ils peuvent travailler à partir de chez eux. Aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui travaillent à partir de la maison. Notre territoire est axé sur le plein air et sur l’environnement. En 2009, nous avons remporté le Phénix de l’environnement pour notre règlementation concernant les berges. Aussitôt que nous avons passé la règlementation, toutes les autres municipalités nous ont appelés pour avoir notre règlement. B. : Est-ce possible d’obtenir une copie de votre règlement concernant les minimaisons ? R.F. : Oui, si vous passez au bureau municipal, vous pourrez en obtenir une copie.
B. : En tant que citoyens, pouvons-nous mettre de la pression pour accélérer le processus dans les autres municipalités ? R.F. : Je croirais que oui. C’est un peu logique. Nous sommes 850 personnes résidentes à l’année, même si le chiffre triple en saison estivale. À 850 résidents, les investisseurs ne sont pas intéressés d’ouvrir un dépanneur ni une boucherie. Si l’on augmente notre nombre à 1200, même si ces citoyens habitent une minimaison, il faut qu’ils consomment. Oui, il y aura des jardins communautaires, mais ils ont besoin d’autres choses. C’est à ce moment que les investisseurs voudront venir ouvrir un magasin général ou une boucherie. B. : Dans le village où j’habite, je sens que certains acteurs ne sont pas intéressés par ces petites maisons et qu’ils vont bloquer les projets ou bien les remettre en question pour les ralentir. Qu’auriez-vous à leur dire ? R.F. : On recule dans les années 1970. Ils ont l’impression que ça va être une commune, que ça va être à part comme une sorte de ghetto. Non, l’engouement pour les minimaisons, ce n’est pas qu’une classe de personnes, c’est dans toutes les classes de personnes, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Les gens sont tannés d’être à la cenne près. Ils veulent vivre.
B. : À voir le nombre de personnes qu’il y a ici, les gens souhaitent certainement en savoir plus. R.F. : Certainement. Ça nous donne un élan. Les gens connaissent Lantier maintenant. Nous travaillons actuellement sur un projet commercial en face de l’église. Nous avons acheté un terrain et nous sommes en train de le préparer. Grâce à cet engouement, nous aurons de la viande pour attirer des investisseurs. Nous sommes en train de travailler pour nous créer un nouveau noyau. Ici, il y a 20 ou 25 ans, il y avait une boucherie, un marché, deux garages, deux bars. Il n’y a plus rien de tout cela maintenant. C’est la même chose dans tous les autres villages. À un moment donné, tout est tombé. Tout est rendu dans les grands centres. Maintenant, on sent que les gens veulent revenir aux sources. Comme je vous le disais, ici, nous sommes beaucoup axés sur l’environnement. Nous venons de développer un petit parc au lac Arpin, avec accès à l’eau pour les gens en canot ou kayak, avec des tables de piquenique et un petit barbecue fixe. Nous en ferons un autre au lac de la montagne. Nous voulons ouvrir le plein air et la nature aux gens, par exemple avec l’accès gratuit aux pistes de ski de fond et de raquette. B : Merci Richard.
R.F. : Au départ, le concept de la minimaison, c’est l’accessibilité, la possibilité pour les jeunes d’être propriétaires de leur maison. Aujourd’hui, les maisons n’ont plus de prix. Quand on parle d’une maison unifamiliale ordinaire, ça tourne autour de 225 000 ou 250 000 $. Il n’y a pas un jeune couple qui peut se permettre ça. Même les jeunes retraités veulent réduire leurs dépenses. C’est le meilleur moyen de garder son argent pour vivre, pas juste pour subsister. Je trouvais que c’était la meilleure façon d’aider nos jeunes à bien partir dans la vie. B. : Qu’est-ce que nos maires peuvent faire pour rendre nos municipalités accessibles aux minimaisons ? R.F. : Ils peuvent adapter une partie de leur territoire aux minimaisons, comme on l’a fait. Créer un genre de quartier. C’est le conseil municipal qui va lancer le projet et qui va demander aussi les changements de règlementation. Au départ, il y a plusieurs municipalités qui regardent ça de loin. Ils
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Entrevue avec Ursule Thériault
Une mairesse qui s’organise par Busque
Sachant que la mairesse de L’Isle-Verte accepte l’idée des minimaisons sur son territoire, je suis allé à la rencontre de cette femme qui m’a parlé avec son cœur et sa tête. J’ai sérieusement envie d’aller m’installer dans sa municipalité. Busque : Bonjour ! La raison pour laquelle je vous rencontre aujourd’hui est parce que vous êtes allée au Festival des minimaisons de Lantier. Pourriez-vous me dire qui vous êtes et m’expliquer pourquoi vous y êtes allée ? Ursule Thériault : Je m’appelle Ursule Thériault et je suis la mairesse de L’Isle-Verte. Je suis allée au festival des minimaisons de Lantier parce que je m’intéresse à ce concept depuis un certain temps. Bien sûr, j’aimerais bien que L’IsleVerte devienne un milieu propice au développement de ce concept de vie. L’élément déclencheur fut d’abord ma curiosité personnelle, mais surtout ma rencontre avec les entrepreneurs de Ma Maison logique, que j’ai rencontrés en avril dernier. Vu que j’étais intéressée par le sujet, ce fut intéressant de les faire parler de leur projet. C’est à ce moment qu’ils m’ont révélé qu’ils voulaient vraiment développer ce concept, mais qu’ils n’avaient nulle part où aller et qu’ils aimeraient avoir une vitrine quelque part. Je me suis dit à moi-même que ce serait à L’Isle-Verte, leur vitrine, si je le peux. Après, je les ai revus et j’ai pu leur dire oui, effectivement. De leur côté, ils m’ont dit que L’Isle-Verte serait un endroit intéressant. Ce qui nous avantage vraiment, c’est que le directeur de l’aménagement de la MRC de Rivière-du-Loup, monsieur Marcelais, est sensible à la cause. Toi et moi avons été mis en contact grâce à lui. Je n’aurais pas su que tu t’y intéressais si ce n’avait pas été de lui. De là l’importance de ne pas avoir peur de parler de nos idées ! Quand on veut que quelque chose se fasse, il faut en parler. Il y a des gens qui préfèrent la philosophie inverse. S’ils ont un projet, ils n’en parleront pas, ils le gardent pour eux pour ne pas se faire copier ou je ne sais quoi. Si on veut réaliser son projet, il faut vraiment en parler. À partir de là, à Lantier, j’ai pu constater de quelle façon les entrepreneurs de Ma Maison
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logique avaient procédé pour mettre le concept en branle et réaliser leur projet. C’est vraiment eux qui ont tout pris en charge, ce n’est pas la municipalité. Quoique la municipalité ait ses compromis dans le projet, c’est clé en main avec cette entreprise.
Je pense plutôt que les projets doivent être pris en charge par le milieu. Je préconise d’abord l’information aux citoyens, ensuite la réponse des gens. Si c’est une bonne idée, on travaillera avec cette entreprise. C’est ma façon fondamentale de travailler, d’aller chercher les gens à la base, et ils vont s’engager à développer ce qui les intéresse, j’en suis convaincue. Donc, oui, ce serait possible
que notre municipalité démarre un projet en ce sens. Sauf que, si nous n’avons pas l’adhésion du milieu, nous allons peut-être le regretter. Avec l’adhésion du milieu, ça ira. J’en parle autour de moi. Il y a beaucoup de gens qui s’intéressent à ce concept, en particulier de jeunes couples qui ont un enfant ou bien sans enfant et des jeunes professionnels qui ont fin de la vingtaine, début de la trentaine. D’ailleurs, à Lantier, on a vu beaucoup de ce type de personne qui s’intéresse aux mini-maisons. Effectivement, quand on part dans la vie, on n’a pas la capacité d’achat qu’on peut avoir à 40 ou 50 ans. Donc, tout cela confirmait mon objectif d’accessibilité à la propriété à ceux qui font 40 000, 50 000 $ par année et cela confirmait aussi que les milieux doivent s’approprier les projets. À force de discuter avec les gens et de les observer, j’ai entendu beaucoup de commentaires quant à la façon d’aménager les mini-maisons, alors que, si les gens du milieu avaient d’abord parlé de leur vision à eux, on aurait eu d’autres commentaires. De toute façon, c’est difficile de rallier tout le monde sur la même vision. Mais, quand même, j’ai parlé à nouveau avec les gens de Ma Maison logique et ça se confirme. Ils souhaitent toujours avoir un lieu. D’ailleurs, L’Isle-Verte avait, par résolution du conseil municipal, demandé au comité consultatif en urbanisme de réviser l’ensemble de la règlementation d’urbanisme de la municipalité. On se rend compte que, souvent, ce sont des règlements calqués de règlements qui viennent de je ne sais où, peut-être du MAMOT, mais qui sont appliqués mur à mur. Ce sont souvent des règlementations urbaines pour des milieux ruraux, alors ça n’a pas de sens. J’ai été la première à demander à ce qu’on révise la règlementation en urbanisme. Ça se fera. Par le fait même, dans ce règlement, on pourra favoriser ce nouveau mode de vie pour que les adeptes trouvent une place où aller. Ce sera chez nous !
B. : On parle d’un retour des jeunes en région. Quels sont les avantages pour les municipalités de s’ouvrir aux minimaisons ? U.T. : C’est parce que c’est l’avenir ! Si le milieu rural comme le village de L’Isle-Verte ne s’ouvre pas à ce qui est actuellement l’ambition de la génération qui s’en vient, bien on va manquer le bateau et on aura juste à fermer ! Si on s’ouvre un peu et qu’on observe... J’ai constaté justement à ce festival de minimaisons à Lantier que ce n’est pas juste une mode, c’est un mouvement de fond. On regarde ce qui se fait tout autour, les principes de la permaculture, ce sont des idées de fond. Ce n’est pas qu’une mode, de se loger dans une minimaison. Quand on regarde l’ensemble de ce qui émerge, on voit vraiment un mouvement de fond, une cassure avec les modes de vie que le capitalisme nous a imposés, bien malgré nous, parce qu’on est dans un vent, un tourbillon énorme. Regarde, on ne se possède presque plus, la technologie et les moyens de communication faisant qu’on oublie de vivre ! Puis, je regarde les jeunes professionnels. J’ai un neveu qui est jeune ingénieur dans le projet du CHUM à Montréal. Il ne vit pas. Il est constamment au travail, pour un contrat de deux ans. Toute la difficulté qu’il a eue pour se trouver un logement quand il est arrivé après son embauche. Il me disait qu’avec les téléphones intelligents, ils sont constamment au travail. Constamment. Donc, si en plus on s’isole dans un immeuble à condos, imagine ce qu’on devient d’un point de vue humain. C’est d’aller à l’encontre de notre nature, nous sommes des animaux sociaux ! C’est tout cela qu’il faut regarder. Avoir une vision globale de tout cela. L’écoresponsabilité, les mouvements écologistes, tous les mouvements qu’il y a autour de nous, il faut y être ouverts. Regarder, ouvrir nos oreilles. Si, en plus, on a l’avenir d’une communauté dans nos mains, c’est d’autant plus important. Il faut être attentifs aux mouvements de base. C’est ma préoccupation. Je ne travaille pas pour moi, je ne serai plus là demain. J’en ai plus de vécu que j’en ai à vivre ! Par contre, j’ai mes petits-enfants et ceux des autres. Ceux des autres sont aussi les miens. Se sentir responsable les uns des autres, c’est être solidaires. Si je suis responsable de toi, je vais essayer d’aménager des choses pour que tu en tires ta satisfaction, ton bienêtre et ton bonheur. C’est ma plus grande motivation, c’est que les miens soient aussi heureux que moi. Quand je suis heureuse, je peux transmettre mon bonheur aux autres, ma façon de vivre, peu importe, tout est relié. On fait partie d’un ensemble, on fait partie d’un tout. Je suis aussi responsable de toi que je peux l’être de mon
propre fils ou de ma propre petite-fille. Quand on est le leadeur d’une communauté, il faut travailler en fonction du groupe et non en fonction de soi. Ce n’est pas toujours simple, il faut avoir l’ardeur plus intense que la moyenne si on veut dépasser
enclenché et les gens ont été très heureux d’avoir leur voix dans cette démarche. Je veux leur donner la même possibilité si on enclenche ce processus de développer un concept de milieu de vie différent à L’Isle-Verte. Je vais inclure les gens, tous ceux qui
les modes et les futilités ou la dépense à outrance. D’un point de vue professionnel, je fais de la gestion de projet. Dans les dernières années, j’ai surtout fait de la gestion de projet de protection de l’environnement et de la biodiversité. Ça fait partie du tout également.
vont vouloir y participer d’ailleurs. Certains ont laissé leur nom lors du forum citoyen, j’ai une liste de gens qui veulent s’impliquer dans un comité. Je vais les interpeler. Il y avait une volonté lors de cette soirée pour le maintien des commerces de proximité. Nous avons réfléchi à savoir comment on peut réaliser la volonté des citoyens pour le mieux. Peut-être la solution est-elle une coopérative de développement local ? Nous allons enclencher des démarches avec Martin Gagnon de la Coopérative de développement régional de Rimouski, qui soutient ceux qui veulent entreprendre des projets de coopératives de développement local.
« Je ne travaille pas pour moi, je ne serai plus là demain. J’en ai plus de vécu que j’en ai à vivre! Par contre, j’ai mes petits-enfants et ceux des autres. » B. : L’Isle-Verte va-t-elle prendre des engagements dans les prochains mois ou les prochaines années ? U.T. : La première chose que je ferai, avec ce que j’ai récolté au Festival des minimaisons, ce sera d’informer le directeur de la municipalité et le directeur de l’aménagement de la MRC. Après, je leur présenterai ce qu’on va faire. Dans un premier temps, nous allons nous assoir avec Ma Maison logique pour voir leur vision. Comment veulent-ils voir leur vitrine ? Comment comptentils procéder pour mettre en valeur leur entreprise et leur concept ? De fil en aiguille, nous, gens de L’Isle-Verte, allons définir le type de projet ou de quartier... Je ne sais pas vraiment encore, tout est à construire ! C’est de voir de quelle façon nous voyons cela, et de quelle façon l’entrepreneur voit cela. Après cette première étape, je vais inclure des gens de la communauté. Leur présenter la situation, le résumé de nos conversations pour voir comment ils voient le projet à L’Isle-Verte. Il faut qu’il y ait un échange. Avec le premier forum citoyen du 25 mai dernier pour la vision stratégique de la municipalité, nous sommes allés chercher les idées concernant les cinq grands secteurs : l’habitation, l’alimentation, la sécurité, etc. Maintenant, nous allons les travailler. Nous avons monté un dossier de réalisation de vision stratégique que nous allons déposer à la Fédération canadienne des municipalités afin d’avoir une ressource pour bâtir la vision stratégique de L’Isle-Verte de 2020-2025. C’est
B. : La meilleure façon de garder nos commerces locaux dans une municipalité n’est-elle pas de garder une population en croissance ? Si de nouvelles personnes emménagent, les commerces, les dépanneurs, les pharmacies fonctionneront mieux, non ? U.T. : Aussi, évidemment. C’est très en lien. Nous avons tout cela ici, il s’agit de les maintenir. Certains ont plus de difficulté que d’autres. Il faut réagir. Mobiliser les gens. Nous avons formé une corporation sans but lucratif qui s’appelle Mobilisation L’Isle-Verte, mais c’était pour gérer les dons reliés à l’incendie du Havre. Les dons arrivaient de partout et les municipalités n’ont pas le droit de les récupérer. Le nom Mobilisation L’Isle-Verte a été facile à trouver, les médias ont organisé un spectacle le 1er février 2014 et ils l’ont appelé Spectacle Mobilisation L’Isle-Verte. Donc, on a repris l’appellation avec leur permission. B. : Relativement aux évènements du Havre, où en êtes-vous ? Est-ce que les gens en parlent encore beaucoup ? U.T. : Ça va bien maintenant, on en parle moins. Avec le premier anniversaire en janvier dernier, on a vraiment senti que les gens étaient prêts à passer à autre chose. C’est certain que, de notre côté, nous nous affairons à amener des projets, mais c’est sûr que ça va toujours rester là. Ça va prendre le temps que ça prend. Ceux qui l’ont vécu vont toujours y penser. C’est certain. Un tel évènement qui survient dans un petit milieu comme le nôtre... Ceux qui en ont été témoins ne l’oublieront jamais. B. : Merci.
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UNE ARTISTE BAS-LAURENTIENNE EXPOSE À MONTRÉAL Par Busque
Le 24 septembre dernier avait lieu, à la Maison du développement durable sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, le vernissage de l’exposition Moby Dick : L’avidité de l’homme contre les forces de la nature de Caroline Jacques. Cette belle consécration était reliée à la première de la pièce Moby Dick de Dominic Champagne. La pièce et le vernissage voyageront jusqu’à la salle Desjardins-Telus de Rimouski.
Ar t place à une chasse industrielle aujourd’hui marginale, la rare baleine blanche est maintenant soumise aux effets dévastateurs de l’industrie qui a remplacé son exploitation. L’huile de roche, petra oleum, a remplacé l’huile de baleine, mais pour transporter le pétrole, on menace encore et encore la mère qui nous a créés, celle qui abrite les espèces dont l’âme est encore insoupçonnée. Les toiles de Caro nous permettent d’en toucher du bout des doigts le sens qui nous échappe, et qui s’échappe à jamais. À nous de le retenir. » Plusieurs personnalités importantes étaient présentes lors de cette soirée, entre autres Martine Ouellet, députée du Parti québécois, qui découvrait, ce soir-là, les œuvres de cette artiste bas-laurentienne débarquée à Montréal
Martin Poirier, co-fondateur de l’initiative citoyenne NON à une marée noire dans le SaintLaurent, présenta Caroline, le 24 septembre dernier, aux Montréalais qui découvraient le travail de l’artiste, principalement connue au Bas-Saint-Laurent pour ses diverses implications, son engagement et sa démarche artistique soutenue. « Lorsque j’ai connu Caroline, elle peignait des vues aériennes du territoire. Comme des immenses cartographies artistiques qui mettaient en perspective ce bien commun. Déjà, je pouvais sentir toute sa sensibilité pour le bien commun. Un jour, j’ai invité Caroline à venir assister à l’une des conférences de NON à une marée noire dans le Saint-Laurent sur les enjeux des hydrocarbures au Québec. Et, selon ses propres dires, ce moment en fut un de prise de conscience face à ce portrait pétrolier qui tente de se dessiner, mais contre lequel cette intelligence citoyenne se mobilise partout à travers le Québec. À son tour, Caroline s’est sentie investie par ce devoir de résistance. Son médium, allié à un appel à protéger ces mammifères marins contre le transport de pétrole par train, oléoduc et bateau, a su canaliser toute sa sensibilité. À tel point qu’on la dirait capable d’absorber tous les océans pour les nettoyer par son immense compassion. » Par la suite, Nicolas Falcimaigne, président de la Coopérative de journalisme indépendant (journal Ensemble), auteur et éditeur, nous livra ces mots au sujet de l’exposition : « Caro ne peint pas les baleines. Ce sont les baleines qui visitent Caro, et elle nous les présente dans leur complexe sensibilité. La douzaine d’œuvres monumentales trace le destin de notre Moby Dick des temps modernes, à l’aube de l’œuvre de Melville revisitée par la pièce de Dominic Champagne. Si les baleiniers téméraires d’un autre siècle ont fait
pour l’occasion : « Bravo à Caroline Jacques qui, par son exposition Moby Dick : L’avidité de l’homme contre les forces de la nature, allie l’art et l’implication citoyenne ! Des toiles géantes de baleines qui nous rappellent avec acuité à quel point nous sommes fragiles. À voir pour la beauté et à échanger pour l’avenir ! » La population est invitée à la salle Desjardins-Telus de Rimouski le 21 novembre à 17 h pour le vernissage de son exposition. Celle-ci sera présentée jusqu’à la mi-décembre.
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Culture
Quand la culture bascule dans la « non-culture » sans même s’en apercevoir
ou des structures urbaines. Et des projets similaires explosent un peu partout. Des interventions dépassant l’aspect décoratif par leur approche environnementale et identitaire. C’est inspirant…
Par Michel Lagacé
Les créateurs, avec tous ceux qui s’impliquent (les agents culturels, le public présent, peu importe le domaine artistique) participent à l’émergence, au dynamisme et à la diffusion de la culture. Toutes ces personnes — les figurants de la première heure — souhaitent depuis longtemps qu’il y ait beaucoup plus de monde qui se nourrit de la culture, et qu’il y ait un partage des publics, c’est-à-dire cette idée de rejoindre des publics qui se déplacent déjà pour l’un des domaines culturels qui leur sont offerts et de les intéresser à une autre discipline. C’est souhaité, et tout à fait normal, de vouloir élargir la diffusion de la culture, de vouloir garder un public constant et viable pour chacune des activités culturelles qui sont proposées. Mais, pour augmenter son auditoire, est-ce nécessaire que la culture devienne de la « non-culture » ? Est-ce nécessaire qu’elle devienne un simple divertissement ou encore qu’elle s’associe à des activités de divertissement, la reléguant ainsi à un second rôle, à une musique de fond ou encore à une suite d’images décoratives ? Entendons-nous, que la culture ait des airs plus festifs, des mélodies parfois plus entrainantes, des activités de vulgarisation, des images humoristiques ou plus parlantes pour un plus grand nombre — sans délaisser l’inventivité artistique plus songée tout aussi accessible pour qui veut s’y arrêter – ; tout le monde est assez d’accord sur ces points. C’est d’ailleurs devenu le cheminement — par la diversité des genres et des lieux — qu’emprunte maintenant la diffusion de la culture. Mais il faut être vigilant, car il y a un point de bascule à ne pas franchir dans cette approche : c’est là où la culture peut se transformer et devenir de la « non-culture », c’est-à-dire le moment où elle perd son essence et sa vraie fonction identitaire. « Prenez l’image d’un interrupteur (que j’emprunte au livre Comment tout peut s’effondrer de P. Servigne et R. Stevens) sur lequel on exerce une pression croissante : au début, il ne bouge pas, augmentez et maintenez la pression, il ne bouge toujours pas, et à un moment donné, clic ! Il bascule vers un état totalement différent de l’état initial. » C’est la même chose pour la culture à qui on fait subir des perturbations graduelles qui sont de l’ordre du divertissement, de la visibilité à tout prix, du nivèlement par le bas, jusqu’à la commercialisation complète : la culture tel un produit vide de contenu, autre que les stéréotypes « du confort
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« Votre public a peut-être doublé, mais ce que vous lui offrez maintenant n’est plus de la culture, c’est du fast-food, donc plus rien de vraiment nourrissant, et le public de la première heure s’est graduellement désintéressé de votre offre. » et de l’indifférence ». Une vision romantique du monde. On n’intervient plus sur le déroulement (boulot, auto, télé, téléphone intelligent, dodo) que la culture peut bouleverser par un partage plus proactif entre les intervenants et le public, encore que la transmission des impressions vécues est maintenant différente : non linéaire et réseautée. Votre public a peut-être doublé, mais ce que vous lui offrez maintenant n’est plus de la culture, c’est du fastfood, donc plus rien de vraiment nourrissant, et le public de la première heure s’est graduellement désintéressé de votre offre. Est-ce si grave ? C’est toujours un choix de société et de comportements… Quand la culture n’est plus qu’un simple divertissement sans consistance, il ne reste, le plus souvent, que la bière et business as usual. On est donc loin des idéaux d’une société qui valorise le développement des facultés intellectuelles chez le plus grand nombre (l’éducation). On est loin d’une société qui soutient l’apport des interventions artistiques, littéraires, musicales et théâtrales dans une dynamique de partage de visions (et non juste de la vente), ce qui favorise généralement des réflexions plus approfondies sur l’évolution des structures
Il ne faut surtout pas que dans les villes « centres » des régions, on recule vers les comportements « d’une bourgade » qui n’a pas le potentiel ni la proportion de gens allumés pour offrir à cette partie de sa population des propositions culturelles consistantes, même si elles ne sont pas aussi populaires que certaines émissions de télévision. Il ne faut pas avoir peur de montrer et de faire voir des œuvres innovantes, parfois dérangeantes, ou tout simplement fascinantes. La culture a aussi un rôle d’éducation et de dépassement. Et l’on peut être plusieurs à y participer, et aussi plusieurs à partager ses impressions.
sociales, environnementales, artistiques et autres qui caractérise une société avancée. Et même si le public augmente plus lentement qu’on le voudrait dans le scénario où l’on privilégie la qualité et l’inventivité, ce qui compte vraiment : c’est cette famille… c’est-à-dire les intervenants, les créateurs et ce public de la première heure que l’on maintient constants, et que l’éducation et la contamination élargiront. Ce sont généralement des gens allumés — les initiateurs d’une culture vivante qui affichent leurs particularités et leurs gouts pour des œuvres fortes, parfois complexes, pour des documentaires indispensables ou des fictions renversantes, à la fois par l’histoire, l’écriture ou le rythme des images. On le sait, la culture est en crise comme bien d’autres domaines et l’austérité risque de l’achever. Les disques ne se vendent plus. Le livre peine. Le cinéma et le théâtre cherchent leur public et les journaux sont menacés — en région, c’est encore plus évident. Il faut donc se serrer les coudes, encourager les initiatives de qualité dans cette culture en mutation. Il ne faut surtout pas se laisser aller à la facilité et à la commercialisation tous azimuts en la diluant dans de simples divertissements afin d’élargir son public. Il arrive encore que des évènements culturels, des livres, des expositions de qualité et dites plus « complexes » deviennent populaires grâce à leurs prestations surprenantes. Des initiatives inspirantes de communication sont nées telle La Fabrique culturelle de Télé-Québec, qui diffuse des capsules (vidéos) sur le Web et, à l’inverse, des intervenantes insoupçonnées : Les Cercles de Fermières du Québec, eh oui ! Ces femmes ont réalisé (inspirées par le travail de certaines artistes contemporaines), partout à travers le Québec, des recouvrements de tricot coloré sur des arbres
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BD Madame B : chronique de bibliothèque
Événement BD : comment se porte la BD québécoise jeunesse ? par Brigitte Sirois, avec la collaboration de Sylvie Michaud
Dans le cadre de l’Évènement BD qui se tiendra les 7 et 8 novembre 2015 à la Bibliothèque municipale Françoise-Bédard, la bibliothèque de l’École secondaire de Rivière-du-Loup se joint au mouvement et fait le point sur la BD jeunesse au Québec. Mais d’abord, qu’en est-il de la bande dessinée québécoise en général ? Bonne nouvelle, elle se porte très bien, si nous nous basons sur le lectorat jeunesse de la bibliothèque municipale et scolaire. À l’instar de nos fromages du Québec, la BD de notre province a conquis le marché international grâce à la qualité de ses œuvres et au long murissement de sa création.
à Hiver nucléaire de Cab et à C’est pas facile d’être une fille de Bach.
Longtemps, nous avons cru que seule l’Europe, et tout particulièrement la Belgique, pouvait prétendre au titre de producteur, d’éditeur et d’organisateur d’activités gravitant autour du neuvième art.
Alex A. : L’Agent Jean. Visant de prime abord les jeunes, cette série a conquis tous les publics. Jean est un orignal, travaillant pour l’Agence. Farceur, gaffeur, crédule et insouciant, l’Agent Jean réussit toutes ses missions (impossibles) le cœur léger et content. Qualités : univers totalement déjanté, personnages attachants. – 8 tomes.
Sampar : Guiby. Petit garçon de 3 ans et demi, la suce à la bouche, Guiby pourfend les monstres de la nuit, aidé de Gruffus le monstre et de Ramirez le rat. Adepte de parkour, il franchit les toits et circule dans les basfonds de la ville, à la recherche de l’Ombre, effroyable créature qui persécute l’enfant. Qualités : ambiance glauque grâce au magnifique graphisme (certaines cases sont pleine page), dialogues savoureux. Véhicule les valeurs de l’amitié et de la persévérance. – 2 tomes plus une nouvelle parution sous peu.
Delaf et Dubuc : Les Nombrils. Contestée dans certaines écoles au début de sa parution, Les Nombrils a su contredire ses détracteurs. Les valeurs véhiculées sont en effet l’amitié, l’amour et l’authenticité. Non, Karine ne sera pas toujours le souffre-douleur des vilaines et superficielles Jenny et Vicky. Au fil des albums, les personnages évoluent et une intrigue à suspens se développe. Qualités : traits d’esprit, intelligence du scénario, évolution des personnages. – 7 tomes.
Marc Beaudet et Luc Boily : Gangs de rue. L’ambiance paisible d ’un e banlieue de M ontréal es t bouleversée par l’arrivée d’une équipe rivale de hockey de rue. Les Rouges et les Bleus s’affrontent sans se douter qu’ils devront s’associer pour faire face à un adversaire plus redoutable… Qualités : rythme alerte, caractère joliment irrévérencieux, bonnes références à propos du hockey et de son histoire. – 3 tomes.
India Desjardins : La célibataire. Goutant le bonheur d’être redevenue seule, la célibataire éprouve encore quelques vicissitudes du genre : comment démontrer à son ex que tout va mieux sans lui, comment dénicher le mâle célibataire en scrutant son panier
Guy Delisle : Le guide du mauvais père. Est-on mauvais père lorsqu’on gagne en trichant, qu’on raconte une histoire terrifiante à l’heure du coucher ou qu’on fait tout pour gagner une partie de jeu vidéo contre son fils ? À nous d’y répondre. Par
À présent, le Québec a ses festivals, dont le Rendez-vous BD de Gatineau, le Festival cartouche d’encre et BD de Cowansville et le Festival de la BD francophone à Québec et Montréal. Des prix sont rattachés aux créations, notamment le Bédélys, qui récompense la meilleure bande dessinée professionnelle publiée au Québec, et le Bedeis Causa, prix décerné au meilleur album de langue française publié au Québec. Une part du marché de l’édition québécoise se consacre à la bande dessinée. Toutes connaissent la notoriété et voient leurs produits exportés outreAtlantique. Citons les maisons La Pastèque, Les 400 Coups (avec Mécanique générale), Pow Pow et Glénat Québec, toutes lauréates d’un prix. L’âge d’or de la période Croc1 des années 1980 a vu se dresser une pépinière de bédéistes dans le paysage québécois. Cette génération a élargi les contrées de nos artistes actuels ; une récolte diversifiée, éclectique et qui rejoint ses publics respectifs. La bande dessinée québécoise, connue pour avoir développé son créneau dans l’humour et la satire, cible désormais l’histoire et le sociopolitique, le légendaire ou la fantasy, la science-fiction et la romance. Référons-nous aux Chroniques de Guy Delisle, aux Chevaliers d’Émeraude d’Anne Robillard,
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Plusieurs auteurs auraient le mérite d’être cités dans mon article. Nous retenons ceux dont la publication séduit notre public adolescent grâce à notre indice de consultation.
d’épicerie ou comment saisir les occasions de la drague ? Qualités : Situations possibles et réalistes, autodérision, humour spontané. – 2 tomes.
contre, nous confirmons que l’auteur a un humour imparable. Qualités : courts récits avec une chute désopilante, traits épurés où l’accent se situe sur les personnages, humour irrésistible. – 3 tomes. C ath erin e G ir ard Audet : Effet secondaire. Les aventures et les tribulations d’Annie et Catherine, qui font leur entrée au secondaire. Elles font la connaissance de Gretchen, une étudiante germanophone, de Sam (amoureux d’Annie), Ké-Vun (dont Annie est amoureuse, au grand désarroi de son amie) et bien d’autres ! Qualités : situations réalistes, univers significatif pour les adolescents, comique léger. – 2 tomes. Élise Gravel : Exceptionnellement, nous partageons avec vous un ouvrage qui navigue entre le roman et la bande dessinée, soit Jessie a peur de son
« À l’instar de nos fromages du Québec, la BD de notre province a conquis le marché international grâce à la qualité de ses œuvres et au long murissement de sa création. »
Voici d’autres excellentes parutions à faire découvrir à vos ados :
ombre. Ce livre adorable met en vedette Jessie Elliot, jeune adolescente qui compile dans son journal ses pensées, ses rêves, ses craintes et ses savoureux croquis. Qualités : le délire d’Élise Gravel est au rendez-vous avec son texte et ses figures extravagantes. Protagoniste attachante, auteure expérimentée pour joindre son public. — 1 tome.
Asymptote (Simon Banville), La Bête du Lac (François Lapierre), Colis 22 (Marsi), La Fille invisible (Émilie Villeneuve), Le Fond du trou (Jean-Paul Eid) et Zik & BD, la chanson québécoise en bande dessinée (Paul Laberge).
12-15 ans : Biodôme (Frédéric Antoine), Boni (Ian Fortin), La Lettre A (Alex A.), Kalamazoo (Alain Bergeron), Victor et Igor (Maxime Cyr). 15-17 ans :
Nouvelle de dernière heure : Le Journal d’Aurélie Laflamme est enfin en bande dessinée !
Récipiendaire du Prix jeunesse des libraires du Québec 2015, catégorie 12-17 ans. Mentionnons les bandes dessinées inspirées de romans à succès :
Les Chevaliers d’Émeraude (Anne Robillard), La vie compliquée de Léa Olivier (Catherine Girard-Audet), Bine (Daniel Brouillette).
1) Croc : revue satirique publiée de 1979 à 1995. A fait naître des personnages légendaires tels que Red Ketchup, Jérôme Bigras, Sombre vilain et Michel Risque. Rappelez-vous : « C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle. »
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Par Busque
trois entrepreneurs, un prestige Ah le bon vieux temps! Je m’en souviens comme si c’était hier. Je me trouvais à l’Hôtel Universel, autour d’une table en attendant de savoir qui allait gagner dans la catégorie Prestige travailleur autonome du Gala des Prestiges, organisé par la Chambre de commerce de Rivière-du-Loup. J’ai en mémoire ce doux moment. J’étais en train de mettre une immense bouchée de dessert dans ma bouche et mon nom fut nommé pour aller chercher mon prix. Ça fait si longtemps déjà que de l’écrire me rend nostalgique. 2014 était vraiment une bonne année pour La je dois féliciter ces entrepreneurs Rumeur du Loup. Mais maintenant, qui marchent jour après jour dans mes traces. Bonne chance aux trois finalistes de 2015!
Cynthia Emond Tout sous un même Chef
De la simple boite à lunch pour les réunions d’affaires durant les repas aux 5 à 7 en entreprise pour célébrer les réussites, elle innove dans ses menus, dans ses façons de les présenter et s’adapte à tous les terrains (ou plutôt à toutes les cuisines !). Barbecue, méchouis, mets préparés vendus par l’entremise des réseaux sociaux et du bouche-àoreille, elle est constamment à la recherche de partenariats, comme celui qu’elle a su développer avec Simply for Life, tout en ayant à cœur le succès de ceux qui l’entourent. Passionnée par tout ce qu’elle fait, Cynthia Emond de Tout sous un même Chef est sans contredit une chef à l’écoute de sa clientèle, qui s’étend sur l’ensemble du KRTB. Proposant une multitude de produits et services tels que le traiteur, le chef à domicile, les mets préparés ou les cours de cuisine, elle réalise, après cinq ans d’existence, la chance qu’elle a d’avoir un marché qui lui voue sa confiance. Quand elle entre chez les gens, qu’elle se sert de leur cuisine, de leurs outils de travail pour leur offrir un service clé en main, elle doit faire preuve de discrétion et de respect. Son but est de leur permettre d’être les invités de leur propre réception et de profiter pleinement de leurs convives, tout en dégustant un repas gastronomique à la hauteur de leurs attentes. Elle sort constamment de sa zone de confort où la nouveauté, la recherche, l’essai-erreur sont monnaie courante. Elle collabore régulièrement avec des spécialistes prêts à partager leurs connaissances, comme des sommeliers pour l’accord met-vin. Désirant offrir plus que les repas, elle s’implique dans le processus d’organisation d’évènements afin de bien cerner les objectifs de ses clients et d’offrir toujours plus que ce qui est attendu. Ainsi, elle tisse des liens.
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Sa plus belle récompense, c’est bien sûr les gens heureux lorsqu’elle quitte leur maison un samedi à 23 h ; c’est les références et les compliments diffusés par ceux qui vivent l’expérience culinaire qu’elle offre ; c’est de faire partie de leurs évènements d’envergure.
Charles Frenette Animation de l’Est
passé la dernière année à accroitre son offre de service, un produit à la fois. Des housses de chaise aux rideaux décoratifs en passant par les boucles, les nappes et les chemins de table, tout a été mis en place afin de permettre des décors selon les gouts ou les thématiques de la clientèle. Quelle que soit la salle de la grande région du Bas-Saint-Laurent, elle peut maintenant devenir parfaite pour toutes sortes d’évènements, et ce, quelle que soit son envergure. En demeurant accessibles à tous, ces éléments de décor ajoutés au service d’animation permettent à l’entreprise d’offrir un service clé en main et ainsi de faciliter l’expérience de l’organisation d’évènements. Présent sur les médias sociaux, bien référencé sur le Web, il est convaincu que ce sont les meilleurs endroits pour lui où s’annoncer et se mettre en valeur. Des bals de finissants jusqu’aux anniversaires de mariage et aux partys entre amis, il utilise les décors créés lors des différentes soirées organisées pour mettre en valeur les services d’habillement de salle et d’éclairage architectural. Profitant aussi de bonnes relations avec les hôteliers de la région, il leur donne la possibilité de combler leur offre et permet, par le fait même, toutes les folies rêvées dans la planification des banquets, congrès et soirées huppées.
Marc-Olivier Dugas Pelletier Loup de Cambronne
Marc-Olivier Dugas Pelletier est audacieux et engagé, tout comme son théâtre, celui du Loup de Cambronne. Depuis 1 an et demi, plus précisément, il écrit non seulement la première production théâtrale originale de l’entreprise mais aussi l’histoire des entreprises en théâtre au Bas-Saint-Laurent. C’est pour pallier le manque de plateforme pour produire du théâtre de qualité professionnelle et pour rassembler un ensemble de services intéressants dans l’art de la scène tels que l’animation, la formation, la création et la production, qu’il s’est lancé en affaires. Ses objectifs : assurer un rôle moteur dans la vie culturelle collective au KRTB, participer activement au développement culturel du répertoire théâtral québécois, générer des emplois et une pérennité d’emploi pour les artistes locaux et devenir une référence en matière de théâtre de création au Bas-st-Laurent. Développer une image professionnelle pour attirer une clientèle de 16 ans et + qui recherche quelque chose d’un peu marginal, pas seulement du divertissement, c’est quelque chose qui stimule une réflexion. Il a réussi et rend bien la compréhension qu’il a de sa clientèle par le choix de ses pièces appartenant aux répertoires québécois et international et qui provoque une émotion, quelque chose intérieurement. Relié ou non à l’actualité, le théâtre se positionne tout de même selon les tendances sans se l’imposer. Constamment à la recherche de nouveaux talents, il se promet de rayonner sur l’ensemble du Bas-Saint-Laurent. Monsieur Marguerite, Jean et Béatrice, Le Cabaret érotique et Sauce Brune sont quelques-uns des succès produits par Le loup et présentés de Rivière-du-Loup à Valleyfield en passant par la Gaspésie.
Entièrement voué à son entreprise et conscient que le service à la clientèle repose sur l’expérience vécue, il s’assure à 115 %, lorsque les boites partent avec le client, que tout est parfait. C’est aussi la raison pour laquelle il s’occupe lui-même du service de buanderie. Il est satisfait par les wow ! et rêve de pouvoir vivre pleinement des revenus de son entreprise. Ses projets : aménager un bureau, continuer de diversifier son offre et répondre aux demandes qui lui seront adressées.
Animé par le désir de satisfaire un besoin criant dans la région, Charles Frenette d’Animation de l’Est a
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So c ié té
L’aristocratisme radical, racines de la paresse intellectuelle
des pouvoirs exécutifs, législatifs, judiciaires, financiers et médiatiques ? »
par Frank Malenfant
Utilisons aujourd’hui un mot très à la mode pour nous permettre de remettre en question les fondements de notre système politique : « radical ». Je n’utiliserai pas ce mot comme un synonyme d’« extrémiste », mais plutôt au sens propre, qui fait référence à la racine de l’idéologie. La question de base que je poserai ici pour déterminer les racines de l’aristocratie est la suivante : pour quelle(s) raison(s) donnons-nous à une minorité tout le pouvoir politique ? Dans cette chronique, j’y répondrai selon ce que j’en pense.
Une réponse qui pourrait nous venir à l’esprit est que tous n’ont pas le temps de participer à la gestion des affaires qui les concernent. J’y reviendrai tout à l’heure, mais ce n’est de toute façon pas la réponse qui est historiquement la plus plausible selon moi. La réponse est surtout que le peuple n’est pas capable de se gouverner lui-même. Il semble effectivement que tout le monde autour de nous n’a pas l’air d’être capable de prendre de bonnes décisions en toutes situations. Or, notre incapacité est-elle innée ou apprise ? L’aristocratie se base sur la prémisse d’une incapacité innée de la majorité à pouvoir se gouverner elle-même. Il incombe donc à une élite de gens bien nés de prendre la responsabilité des autres, lesquels nous plongeraient dans le chaos s’ils devaient participer aux décisions collectives. On a tous en tête la réaction frustrante d’un concitoyen, peu habitué à réfléchir par lui-même, qui se met à agir de façon erratique dès qu’il affronte une situation à laquelle il n’a pas été préparé. Or, je ne suis pas un croyant de l’eugénisme et je considère la majorité des humains comme ayant des capacités intellectuelles
« Pourrions-nous développer une société où l’on apprend à nos enfants le fonctionnement
politique et intellectuellement paresseux ? Comment les gens peuvent-ils savoir se débrouiller lorsqu’ils doivent prendre une décision par eux-mêmes si on leur dicte systématiquement quoi faire et qu’on les rend dépendants de leadeurs d’opinion plutôt que de les informer et d’entrainer leur libre arbitre ? Avez-vous déjà vu un enfant dont on a préparé les repas toute sa vie exceller dans la cuisine ? L’autonomie, ça s’apprend !
suffisamment équivalentes pour pouvoir prendre des décisions collectives. Selon moi, cette incapacité que nous avons à nous gouverner est apprise, ou plutôt, non apprise puisque rien ne nous prépare à l’autonomie politique. Combien de fois avons-nous entendu les gens de droite se plaindre que de payer les gens à ne rien faire les rendrait lâches alors que personne ne semble s’offusquer qu’on réfléchisse toujours à la place des gens, les rendant totalement aliénés à l’autorité
Ainsi, oui, nous vivons dans une société où une bonne proportion du peuple semble incapable de se gouverner elle-même. Elle ne connait pas ses systèmes politiques, économiques et financiers ; elle ne s’informe pas convenablement des grands dossiers politiques ; trop souvent, elle ne sait même pas faire la différence entre un débat et une dispute ! Est-ce une fatalité ? Pourrions-nous développer une société où l’on apprend à nos enfants le fonctionnement des pouvoirs exécutifs, législatifs, judiciaires, financiers et médiatiques ? Pourrions-nous enseigner à nos
enfants la philosophie et l’art du débat afin qu’ils sachent faire évoluer leurs opinions ensemble dans le respect ? Pourrions-nous enseigner la rigueur intellectuelle et mettre nos citoyens en garde contre les sophismes ? Pourrionsnous mettre à disposition des citoyens l’information nécessaire pour se faire une opinion éclairée ? Pourrions-nous avoir au Québec une culture de prise de décision collective où les gens sont habitués à s’informer et à débattre afin d’aboutir à un vote éclairé sur une mesure directe ? Il me semble que rien de tout ça ne nécessite plus qu’une certaine volonté politique. Alors il reste la question évidente du temps et de l’intérêt. Commençons par le temps. Il est évident qu’on ne peut pas mobiliser tous les citoyens pour toutes les décisions sans quoi ils ne feraient que débattre et voter. Pourrait-on alors imaginer qu’on puisse libérer des gens choisis parmi les citoyens afin de leur donner le temps de s’informer, de délibérer et de voter de manière éclairée ? C’est pas mal déjà ce que font les jurés d’un procès criminel, et la décision d’un certain nombre de nos pairs reste très difficile à contester. D’ailleurs, on contestera souvent davantage les consignes du juge. Voici donc là une piste de solution.
Il reste aussi la question de l’intérêt. Bien des gens ne s’intéressent pas du tout à la politique. En fait, c’est plutôt faux. On connaitra peu de gens qui ne s’intéressent ni à la qualité de l’éducation ni à la
qualité des routes, ni au prix de l’électricité et de l’essence, ni à la cueillette des ordures, ni aux taux d’imposition, ni à quoi que ce soit qui dépend du corps social. Même les gens qui se diront les plus apolitiques se préoccupent du prix de l’essence et de la liberté d’expression. Ce n’est pas la politique qu’ils fuient, mais notre façon de faire de la politique. La principale raison pour laquelle les gens ont perdu l’intérêt pour la chose politique en son sens parlementaire est selon moi leur impuissance
à y faire quoi que ce soit et toute la démagogie qui l’entoure. Déjà, lorsqu’on donne aux citoyens la miette de pouvoir que sont les élections, on voit chez les citoyens un certain regain d’intérêt pour les dossiers importants, imaginez s’ils pouvaient avoir un effet réel et direct sur les décisions d’un gouvernement moins centralisé ! Aussi, de toute façon, on parlera de devoir de citoyen dans le cas où un citoyen est appelé à participer aux décisions collectives; on ne peut pas que s’amuser dans la vie ! Ainsi donc, de mon point de vue, il me semble carrément élitiste et prétentieux de croire que la capacité de gouverner n’est donnée qu’à une toute petite majorité de gens bien nés. D’ailleurs, quels sont les tests que doivent passer les membres de notre classe politique pour y être admis si ce n’est qu’une question de prédisposition génétique ou intellectuelle ? Les racines de l’aristocratie se fondent dans une incapacité du peuple de se gouverner, laquelle pourrait être corrigée par la volonté politique de cette même classe politique qui en tire profit. Et c’est ça le véritable problème. Commençons donc à développer chez nos concitoyens et nous les réflexes nécessaires à notre autonomie politique !
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S anté
La course pour tous : l’hiver ! par Richard Roy. Ph. D., illustration de Marilie Bilodeau
Pour performer en course à pied aussitôt le printemps venu, il n’y a pas de grand secret. Il suffit de s’entrainer l’hiver ! Je croyais pouvoir simplement terminer ce premier article ici par ce judicieux conseil, mais voilà que les questions fusent. L’hiver, n’est-ce pas la pause annuelle du coureur ? Les poumons me brulent quand je cours. Que faire ? Comment dois-je me chausser pour courir l’hiver ? Et comment m’habiller ? Est-ce que courir au Centre Premier Tech, c’est suffisant ? Le tapis roulant bien au chaud au gym, ça va, hein ?
graduellement votre vitesse après quelques sorties en fonction de votre confort bronchique. Par temps très froid, recouvrez votre bouche d’un foulard. Cette simple protection devrait être suffisante si vous vous êtes bien adaptés à l’automne. La chaussure : avec ou sans crampons ?
Le repos annuel Si vous courez sur une chaussée relativement plane, les crampons ne sont pas essentiels. Un bon patron de course, sans attaque franche du talon, vous protègera naturellement des chutes sur la neige durcie. Toutefois, si vous songez à reprendre les entrainements par intervalles en janvier et prévoyez faire beaucoup de côtes, ou encore si vous avez peur de glisser, les crampons peuvent être une option très intéressante sur le plan de la sécurité.
Prenons tout ça par le commencement. Nous sommes en novembre ; la plupart des compétitions sont terminées et ne reprendront qu’au printemps. Si vous avez eu un grand volume d’entrainement jusqu’ici, il est recommandé de prendre du repos pendant deux à trois semaines. Un repos complet de la course est préférable, mais il s’avère parfois difficile à atteindre pour le coureur aguerri. Le repos actif constituera alors une bonne option : trois sorties par semaine, sans intervalles. Le froid à la gorge L’arrivée progressive du froid constitue l’occasion parfaite d’adapter votre système respiratoire à l’air frais. Une course lente en début de saison vous permettra d’éviter un grand essoufflement et atténuera le risque d’irritation de vos voies respiratoires. Vous pourrez ensuite augmenter
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« Si vous avez eu un grand volume d’entrainement jusqu’ici, il est recommandé de prendre du repos pendant deux à trois semaines. »
Si vous choisissez de courir sans crampons, je recommande fortement de revêtir le même type de chaussures que l’été, puisque votre corps y est habitué. Les changements de hauteur ou de structure de la semelle peuvent constituer un facteur de blessure lorsqu’une transition graduelle n’est pas respectée.
le plus de votre modèle d’été, que vous pourrez apporter en boutique pour comparer. Vous pourriez aussi trouver suffisant d’enfiler un bon bas de laine sec dans vos chaussures d’été. Dans ce cas, si l’ajout du bas rend votre chaussure trop serrée, retirez-en la fausse semelle ou prévoyez l’achat d’une paire plus grande d’un demi-point pour l’hiver. Si vous décidez d’opter pour des crampons, effectuez votre choix en fonction de son adhérence sur la glace, de sa légèreté et du confort sur le pied. Des crampons trop serrés dans la zone des lacets peuvent entrainer des blessures de friction ou de compression sur le dessus du pied. Il existe aussi des chaussures avec crampons intégrés. Soyez toutefois vigilant quant aux types de surfaces que vous comptez emprunter. Sur la glace vive ou la neige compacte, il est probable que la vingtaine de crampons en plastique durci par le froid transforment vos chaussures en véritables patins, ce qui augmentera grandement le risque de chute et, assurément, le risque de courir tendu. Certaines boutiques vous offriront de poser des clous sous vos chaussures, ce qui représente une alternative très intéressante.
« Si vous tournez en rond sur une piste d’athlétisme, changez souvent de sens pour solliciter vos deux jambes de manière égale. »
L’habillement
Du côté de l’habillement, la variation de température et de vent justifiera l’ajout de couches sur le tronc. Un cuissard long légèrement doublé pour les jambes, un foulard de type Buff pour le cou, une tuque légère et respirante pour la tête et une bonne paire de mitaines pour les mains constitueront l’essentiel d’un bon kit de course d’hiver. La course intérieure Que ce soit sur tapis roulant ou sur la piste, la course intérieure est loin d’être une pratique à proscrire. Cependant, si vous planifiez en faire votre entrainement exclusif tout l’hiver, il faudra prévoir une transition progressive au printemps entre le tapis et l’extérieur. Si vous tournez en rond sur une piste d’athlétisme, changez souvent de sens pour solliciter vos deux jambes de manière égale. Tout compte fait, aucune excuse pour ne pas courir l’hiver. Trouvons simplement la motivation, et les bienfaits habituels seront au rendez-vous !
Cela étant dit, si vous êtes de type « frileux », choisissez la chaussure d’hiver qui se rapprochera
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Au printemps dernier, ma jeune sœur est décédée d’un tragique accident. Si la Terre me semble avoir cessé sa course depuis, je sais pourtant que la vie continue. Qu’elle doit continuer. Écrire le deuil, le mien comme celui des autres, m’aide à garder la tête hors de l’eau et éviter la noyade dans mon propre chagrin. Parce qu’écrire permet d’apaiser les hurlements intérieurs.
toute la vie qui grouille autour de moi et à l’intérieur de moi, de l’avaler à grandes lampées pour oublier ce que la mort a volé. Il y a, parmi tous ces bruits qui bourdonnent, les rires de mes enfants comme de fulgurantes bouées de sauvetage. Ils tiennent au creux de leurs mains la promesse de jours plus doux.
« Ensemble, nous réinventons ton histoire et te donnons mille et un pouvoirs magiques ; pour eux, tu es désormais capable d’exaucer tous les vœux. »
Témoignage
CHRONIQUES DE CEUX QUI RESTENT
LA GRANDE NOIRCEUR par Ève Simard
Je n’ai pas toujours le courage que j’aimerais avoir pour affronter ton absence. Il y a des matins où ton souvenir ne me suffit pas. Des jours où mon corps te réclame si fort que mes doigts s’engourdissent. Des nuits où mes rêves que tu habites ne sont pas assez. Et dans chaque aurore que je regarde poindre déferle le tsunami d’émotions. Au-delà du vertige du manque et de la tristesse lancinante entre mes omoplates, il y a la colère, comme une terrifiante éruption volcanique. Je ne sais pas toujours la contrôler, cette colère qui gronde en moi, qui se tortille au creux de mon ventre depuis ta mort. Parfois, j’ai peur qu’elle m’envahisse et se transforme en haine sauvage. Quand le flot des pensées sombres me renverse, me submerge, je n’ai qu’une envie : crier et détruire. Fracasser des meubles, trouer des murs, hurler et cracher jusqu’à en vomir pour faire sortir une fois pour toutes cette foutue colère. Oui, ma sœur, il y a une telle violence qui se terre en moi. Parce qu’il est bien plus facile d’être en colère que d’apprendre à apprivoiser ton absence. D’accepter que ton visage ne se couvrira jamais
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de rides et que nos enfants ne grandiront pas ensemble. De permettre à la tristesse de devenir ma compagne quotidienne, douce et amère. D’accueillir les jours d’après, sans toi. J’ai passé tant de nuits à me demander quoi faire avec cette hargne, comment calmer mes tempêtes. À me répéter qu’il me faut apprendre à faire la paix avec ton accident, tes blessures, ta mort, même si j’ignore comment. À tenter de pardonner à un fleuve meurtrier, celui-là même que nous avons tant aimé, soigné, défendu et à qui nous avons confié nos angoisses et nos joies. À calmer les cris à l’injustice et accepter ce cruel coup du destin. À faire taire les pensées qui me hurlent que tes souffrances étaient inutiles. Parce que je ne veux pas que le tragique de ta mort efface le grandiose de ta vie.
Oui, ta mort a ouvert une grande brèche en moi. Comme un trou noir à l’échelle humaine. Un vide immense qui cherche, encore aujourd’hui, à prendre toute la place. Pourtant, si tu voyais, ma sœur, avec quelle rage je m’accroche au vivant, au beau, au doux. Avec quelle force j’affronte chaque nouveau jour sans toi dans mon armure de résilience. Avec quelle détermination je me pare pour reprendre ma vie là où je l’ai laissée quand ton cœur a cessé de battre. Avec quelle ardeur je combats la grande noirceur pour que jaillisse de ses fissures la lumière. Je fais la guerre à ma propre colère. Et je gagne parfois.
Quand leurs bras s’agrippent à mon cou, la douleur me semble alors moins vive, moins prenante. Ensemble, nous réinventons ton histoire et te donnons mille et un pouvoirs magiques ; pour eux, tu es désormais capable d’exaucer tous les vœux. Parfois, je ravive tendrement ta mémoire et je leur parle de toi petite, de toi plus grande, toujours avec le cœur plein d’amour. Je leur chante tes hymnes au vomi et ils lancent leur tête par-derrière pour que leurs rires montent te rejoindre jusqu’au ciel. Ton souvenir est ainsi intact dans ce moment d’hilarité et mon angoisse se tait. Il arrive que la colère se soit endormie si profondément au fond de mon abdomen après notre lutte que la grande euphorie peut prendre la place qui lui revient. Alors, les éclats de rire me montent à la tête et m’enivrent. Gorgée de cette ivresse heureuse, je me retrouve un peu. Et je le vois briller, celui qui me semble s’être caché depuis ta mort : l’espoir. L’espoir qu’un jour résonneront mes rires aussi vifs et légers que lorsque je les partageais avec toi.
Pour d’autres textes sur le blogue Ma sœur. | Les jours d’après : https://lesjoursapres.wordpress.com Pour me permettre de partager votre propre expérience du deuil à travers mes mots, contactez-moi : zeve13@hotmail.com
Alors viennent les moments d’accalmie et la tempête qui sévit en moi s’estompe un peu. Elle fait place au silence. Celui qui me permet d’entendre
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Jardin
Donner de son temps pour apprendre aux autres à s’aider ! par Marc Larouche
Rivière-du-Loup — C’était en 1991. Constatant les besoins grandissants des personnes à faible revenu, Béatrice Michaud s’est dit qu’il fallait faire quelque chose. Plutôt que de simplement leur donner, elle a eu l’idée de les faire récolter. De là est né le jardin communautaire de Rivière-du-Loup, il y a 25 ans.
« Je travaillais pour la paroisse. Il y avait de plus en plus de demandes d’aide. Donner, c’est une chose, mais apprendre aux gens à subvenir à leurs besoins, c’est encore mieux. Nous avons convenu de lancer cette grande aventure », dit-elle. Son frère Léopold explique avoir immédiatement entamé les démarches avec la ville afin de pouvoir utiliser le terrain. « Ça n’a pas été long. Ils ont accepté tout de suite », se souvient-il. Le premier jardin communautaire a été installé sur le site de la rue L.-P. Lebrun. Avec l’expansion de la ville, il a fallu le reculer. « La dernière fois, le maire d’alors, Jean D’Amour, a dit qu’il allait faire en sorte que nous n’ayons plus à déménager. Il a entrepris de nous donner les terres sur lesquelles nous sommes encore aujourd’hui, qui sont des zones tampons, alors nous serons ici pour très longtemps », note M. Michaud qui, au départ, a préparé les terrains, les a drainés afin qu’on puisse les cultiver. De sept personnes alors, le jardin loue aujourd’hui 135 terrains à autant de familles. « Au départ, les gens semaient beaucoup de patates à même les jardins. Ça prenait trop d’espace. Alors, nous les avons déménagées. Aujourd’hui, nous semons annuellement trois arpents et demi de pommes de terre. » Éducation populaire Le jardin communautaire joue aussi un rôle d’éducation populaire. Chaque espace est dédié à un individu ou une famille qui doit le semer, le cultiver, en prendre soin, l’entretenir et récolter les légumes. Il en coute 30 $ pour être membre. Chacun reçoit pour 15 $ de semences au printemps.
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Béatrice Michaud et son frère Léopold s’occupent des jardins communautaires de Rivière-du-Loup depuis 25 ans.
La fréquentation grandit continuellement. Mais pour ce qui est de l’entretien, il y a encore du travail à faire. « Certains terrains sont rapidement envahis par les mauvaises herbes. Nous tentons de sensibiliser les gens, mais ce n’est pas toujours facile », ajoute Mme Michaud. Tomates, carottes, haricots, laitues, et j’en passe, poussent ainsi à l’ombre des entreprises du parc industriel de Rivière-du-Loup. Pas de relève Malheureusement, il y a peu de relève. Mme Michaud, qui a atteint un âge vénérable, confirme que le nombre de bénévoles n’est pas très élevé. Son frère et elle sont fiers du travail accompli bénévolement. « Jamais nous ne pensions que ces jardins feraient 25 ans. Nous l’avons vécu une
année à la fois et c’est de cette manière que nous nous retrouvons ici avec cette belle œuvre qui fait beaucoup de bien. » Le frère et la sœur entrevoient un bel avenir pour le jardin communautaire. Signe des temps, les terrains peuvent maintenant être loués à des retraités. « L’avenir s’annonce prometteur puisque nous commençons aussi à avoir de jeunes familles qui viennent profiter du jardin », conclut Mme Michaud. Le jardin communautaire de Rivière-du-Loup est une belle réussite que tout le Québec a reconnue. Récemment, l’organisme s’est mérité le Prix d’excellence du Réseau québécois de Villes et Village en santé. « C’est très valorisant. Nous sommes vraiment fiers. »
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S o cié té
ARCHITECTURE ET TERRITOIRE 1/3
Le territoire humanisé par Fabien Nadeau, photos de Nicolas Gagnon
Le Bas-Saint-Laurent a lancé l’an dernier sa Charte des paysages du Bas-Saint-Laurent (www.crebsl.org/ paysages). Un regroupement de professionnels québécois vient de publier sa déclaration Pour une Politique nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (www.ariane.quebec). C’est dans le but de contribuer à cette réflexion sur la notion de paysage que Fabien Nadeau donne ici son point de vue d’architecte et tente d’illustrer certains mécanismes qui font évoluer l’environnement dans lequel nous vivons. Il veut nous faire prendre conscience de notre responsabilité collective dans la transformation rapide de notre patrimoine naturel et culturel.
la transformation du paysage se sont institutionnalisés et se sont progressivement détachés des besoins et des caractéristiques du territoire. Même si tous les habitants continuent de modifier le paysage par leurs actions quotidiennes, ce sont maintenant les urbanistes, les architectes, les ingénieurs en structures civiles, les ingénieurs forestiers, les agriculteurs, les architectes du paysage, les designeurs industriels, les graphistes, les jardiniers, les entrepreneurs, les autoconstructeurs, les gestionnaires à tous les échelons qui décident des modes de développement de notre environnement. Les commerçants aussi y contribuent, y cherchent, de manière légitime, toujours plus de visibilité. Notre mode de vie libéral l’autorise. Ce n’est que récemment qu’on a appris à baliser leurs interventions concernant entre autres l’affichage, l’éclairage ou le stationnement. Mais est-ce que nous le faisons de la bonne façon ?
Dans ce premier texte, l’auteur parle des forces mises en jeu dans l’évolution du paysage au Bas-Saint-Laurent. Le deuxième texte, qui paraitra dans le prochain numéro de La Rumeur du Loup, insistera sur le paysage construit, parlera des méthodes de construction d’hier à aujourd’hui et de leurs effets sur notre environnement. Un dernier texte cherchera à illustrer quelques hypothèses de solutions aux problèmes posés dans les précédents articles.
Nous vivons ici au Bas-Saint-Laurent dans une entité territoriale distincte, dont les paysages ont été transformés par notre intervention. Notre savoir-faire, d’origine principalement européenne et, dans une certaine mesure, autochtone, et notre situation géographique particulière ont déterminé nos modes d’implantation, nos choix d’intervention et la façon dont nous avons exploité le territoire pour notre subsistance. Il a fallu quelques siècles à nos ancêtres pour réussir à se libérer de l’aide directe de leurs colonisateurs qui fournissaient l’essentiel des vivres et des outils nécessaires à leur subsistance. Nos ancêtres ont dû développer leurs propres méthodes et choisir les plus appropriées. Ils ont aussi affronté quelques désastres écologiques, tels que la disparition des forêts riches en chêne et en pin indigène qui, surexploitées, ont disparu. Les arbres à croissance plus rapide ont pris le dessus. Le thuya de l’est a été favorisé. Le défrichage a été accéléré en faveur de l’agriculture. Les érablières se sont déployées, etc. Tout le paysage vivant a évolué.
Des réseaux de routes carrossables ont été tracés, d’abord le long du fleuve, ensuite plus loin à l’intérieur des terres. Le long de ces voies, le paysage bâti s’est transformé peu à peu. On est passé des
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techniques de maçonnerie française à la technique du bois « pièce sur pièce », mieux adaptée à la matière première et au climat. Le balloon frame anglais, la structure en deux par quatre, a ensuite été adoptée. Cette dernière technique évolue encore aujourd’hui et est toujours la méthode de construction la plus utilisée au Québec.
Il n’y a plus une parcelle de territoire au Bas-SaintLaurent qui n’a pas été modifiée par notre action, notre présence et celle de nos ancêtres. Avant eux, les autochtones « cultivaient » à leur manière la forêt en favorisant certaines espèces végétales et animales. Même si une grande proportion du territoire semblent sauvages, aucune, dans les faits, n’a été épargnée. Le fleuve, dans son apparente immobilité, a changé et change de plus en plus rapidement. La perspective qu’on a de ses rivages change. Des infrastructures s’ajoutent. Le profil des villes et villages évolue. Même la couleur de l’eau se modifie avec l’apport de sédiments dû à l’agriculture. Le changement pourrait s’accélérer si nous n’y portons pas attention : éoliennes riveraines ou en mer, circulation de méga transporteurs maritimes, en plus de toute cette pression à la privatisation et à la densification sur les côtes.
Les interventions humaines sont de plus en plus éclatées et radicales, de plus en plus visibles, et ne laissent pas le temps (pour nos écosystèmes et nous) de s’y habituer.
Au départ, pourtant, le territoire s’est façonné relativement lentement. Il a évolué à la faveur des savoir-faire échangés entre ses occupants, chacun arrivant, avec le temps, à trouver les méthodes les plus appropriées et efficaces pour répondre à ses besoins, quasi en vase clos et avec les moyens trouvés sur place. Les habitants se sont habitués à ces façons de faire. Ils en ont tiré leur subsistance et une certaine qualité de vie. Ils se sont regroupés autour de villages, d’organisations communautaires, des seigneuries, d’églises, de magasins généraux, de moulins, de bureaux de poste, etc. Ils se sont mis ensuite à apprécier ces structures autrement que pour leur valeur pratique. Ils ont commencé à en être fiers et à vouloir en préserver les qualités. Les modeleurs du paysage Depuis plusieurs décennies, les technologies, l’économie, ainsi que la pression au développement continuel ont fait que les responsables de
Comme individus, que ce soit par notre mode de vie, notre loisir d’habiter à proximité de notre lieu de travail ou de nous réfugier au loin dans un quartier à faible densité, nous avons tous une part de responsabilité dans le bon fonctionnement de l’espace qui nous entoure et dans la perception que nous en avons. À partir de notre logement ou de notre propriété privée, lorsque nous choisissons de planter du gazon, des arbres, de bétonner, d’asphalter, par nos choix de consommation en général, nous ajoutons de la pression sur notre environnement, directement ou indirectement, rarement pour le mieux.
Cet espace qui nous entoure détermine la qualité de notre expérience quotidienne. Ce que nous en faisons détermine notre identité collective. Par toutes nos actions, nous modifions cette identité. Nous devons chercher à le bonifier, en étant critiques par rapport à nos réflexes de consommateurs qui ajoutent toujours une pression supplémentaire à notre environnement.
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Environnement
Désinvestissons les fossiles par des membres du RVHQ
Le regroupement RVHQ croit qu’il est temps d’effectuer la transition capitale de tous investissements dans les énergies fossiles vers les énergies vertes. Pourquoi l’épargne mondiale servirait-elle à la perpétuation de l’exploitation d’un combustible qui met en péril la survie de l’espèce et la vie sur Terre ? Convaincu de l’urgence de la transition, le Regroupement incite ses membres et ses sympathisants à écrire à leur conseiller financier afin d’exiger que leurs épargnes placées en actions ou fonds communs dans des entreprises vouées à l’exploration et à l’exploitation des énergies fossiles soient retirées et placées dans des fonds « décarbonisés », verts, éthiques ou, du moins, carboneutres. Dans la foulée de cet effort de la part de ses membres, le RVHQ entend interpeler les dirigeants de l’Église catholique du Canada, afin qu’ils annoncent, inspirés par les déclarations très environnementalement sages du pape François, le désengagement financier de l’Église de tous fonds
boursiers ou autres dédiés aux hydrocarbures sous toutes ses formes et activités. Finalement, la campagne du RVHQ interpellera la société Desjardins, la Caisse de dépôt et la population en général. Qui voudrait investir dans un projet ayant comme conséquences de rendre sa maison inhabitable ? La technologie permettant la transition vers les énergies vertes existe. Ce qui manque, c’est la volonté politique des gouvernements, peut-être trop inféodés aux pétrocapitaux pour agir. C’est la volonté populaire qui fera la différence en désinvestissant massivement les fonds dédiés aux énergies fossiles au profit des énergies durables. Oui, le peuple peut le faire ! Soyez du mouvement !
Voici comment vous pouvez contribuer à cette campagne et avoir un effet réel et solide sur la diminution de l’utilisation des hydrocarbures dans notre civilisation. Écrivez à votre conseiller financier, firme de courtage mobilière, banquier ou toute autre personne ayant une influence sur vos épargnes. Réclamez qu’on retire vos épargnes de tout instrument financier dédié aux énergies fossiles : exploration, exploitation, transport, distribution. Faites circuler ce communiqué et ces lettres dans votre entourage. Le capital, c’est le nerf de la guerre ! Prenons les pétrolières par leur point sensible. Dissocions-nous de leur capital sale. Investissons vert ou neutre.
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La Rumeur du Loup, novembre 2015
La Rumeur du Loup, novembre 2015
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Environnement
Cap vers le porc bio par Claire Michaud
En 1987, un homme d’affaires visionnaire décide de se porter acquéreur de l’Abattoir de Témis. Près de 30 ans plus tard, cette entreprise est devenue le plus important producteur de porc biologique en Amérique du Nord et le premier éleveur et producteur porcin canadien à avoir obtenu la certification Certified Humane Raised and Handled® (Certified Humane®), qui assure des conditions de vie plus humaines tout au long du cycle de vie de l’animal. Cette entreprise innovatrice n’est pas située à Montréal ou Toronto, mais bien à Rivière-du-Loup ! Le 24 septembre dernier, Viandes duBreton prenait l’engagement formel d’élever 300 000 porcs de plus sans cage, d’ici 2018. Cette décision sans précédent représente un investissement de plus de 30 millions de dollars qui permettra de concrétiser la vision de duBreton®, soit être le chef de file mondial de la production de porc biologique Certified Humane Raised and Handled® ainsi qu’un modèle à suivre à l’échelle internationale en matière de pratiques exemplaires fondées sur le bienêtre des animaux et l’élevage biologique sans OGM. En termes clairs, le logo Certified Humane® indique que les porcs sont élevés en parc et peuvent se déplacer et jouer dans un environnement qu’ils partagent avec d’autres porcs. Dans un élevage conventionnel, à titre d’exemple, une truie en gestation vit dans une cage d’environ 2 pieds sur 7 pieds. Elle ne peut avancer ou reculer que de quelques pas et ne peut pas se retourner. La truie peut se tenir debout ou se coucher dans une seule position. Les critères Certified Humane® exigent le double d’espace, de la paille pour fouiner ou se coucher et, pour la maman et ses porcelets, un enclos privé où ils peuvent bouger et jouer librement. Pour répondre aux exigences des certifications biologiques, on ajoute une alimentation certifiée biologique sans OGM et un accès garanti à l’extérieur. Toutes ces normes sont évaluées chaque année par un organisme indépendant afin de conserver le droit d’apposer la certification sur les étiquettes de produits.
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La Rumeur du Loup, novembre 2015
Malgré le grand courant végétarien, plus de 90 % de la population compte toujours sur la viande et les produits de source animale pour assurer son apport en protéines alimentaires. Une bonne partie de ces consommateurs se tournent toutefois vers des viandes biologiques ou détenant une certification qui assure des conditions d’élevage dites « humaines ». Cette tendance n’ira qu’en s’intensifiant. La demande mondiale (particulièrement des consommateurs canadiens, américains et australiens) surpasse l’offre et ces personnes sont disposées à payer plus cher, car ils comprennent que l’élevage responsable d’animaux de ferme est plus couteux. Les consommateurs font le choix de manger plus sainement et Viandes duBreton répond à cette nouvelle réalité. Depuis près de 15 ans, duBreton offre des produits de porc d’élevage rustique (Certified Humane®) et biologiques qu’on trouve partout au Québec dans les grandes chaines d’alimentation, mais aussi aux États-Unis, au Japon et en Australie. À Rivière-du-Loup, l’entreprise compte plus de 550 employés et compte poursuivre son développement en diversifiant ses activités de troisième transformation, directement à l’usine. Pour en connaitre plus sur l’entreprise, ses produits et ses méthodes d’élevage, visitez le site Web dubreton.com. Visionnez la vidéo « FERME CERTIFIÉE BIENÊTRE ANIMAL » sur la page YouTube à laquelle vous aurez accès via le site Web, pour comprendre les différences importantes entre l’élevage conventionnel et l’élevage Certified Humane®.
La Rumeur du Loup, novembre 2015
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SL AM
J’t’en crisse d’être en crise
Je suis tannée des osties de mensonges, des gens qui se prétendent, qui ressentent le besoin de se piédestaliser.
Double doigt d’honneur à ma société du Facebook hyperactif, de résolution de problèmes par textos.
Qui ont donc besoin de s’prouver!
Double doigt d’honneur à ma société endormie dans le porno, le faux, les stéro pis les osties de gros lolos.
J’suis tannée des osties de mémérages qui briment la liberté du monde. La jalousie.
Un gros « mange d’la marde » à cette société de pétage de broue, de tighgap pis de brassières « push-up-moi-dont-un-ti-peu-la-craque ».
Le besoin d’attention extrême.
Un ostie de gros char de marde à ma société malade.
Please do not stand by, parce que y’a pas d’english message qui will follow.
Le « JE SOUFFRE » et je suis seule au monde à souffrir.
Malade d’être.
Le message s’adresse particulièrement à tous les faux-nez de ma génération.
J’suis tannée des osties de nombrilistes de première classe qui ont tellement souvent la tête dans leur trou de ventre que tout ce qui existe pour eux c’est l’ostie de mousse qui traîne à deux pouces de leur face.
Malade d’aimer, malade… ben ben malade…
J’tellement en crisse que j’t’en crise.
Je suis épuisée d’être en crisse parce que j’t’en crise.
par Alex Ann Villeneuve Simard
Les êtres qui ne cherchent pas à être, mais qui se suffisent d’avoir l’air.
Société de beautés illusoires, de faux espoirs.
L’air d’être smatte, l’air d’être cool, l’air d’être ouvert d’esprit, l’air d’être pas compliqué.
Comme un spectacle, les acteurs se pavanent, se vérifient 45 fois par soir dans le miroir si leurs vêtements noirs sont encore noirs pis si ça « fitte » avec leurs osties d’points noirs.
J’t’en crise parce que j’t’en crisse.
Être ou ne pas être, telle est la question.
Pis là, j’me demande si c’est la crise ou le « être en crisse » qui va s’arrêter en premier ?
Ne pas être semble être la réponse de ma génération.
Ça semble être un warning, un marketing cheap, un morceau beau-bon-pas cher pour s’envoyer en l’air.
Rendre l’inutile désagréable et le futile primordial?
Faique…
Parce qu’il faut avoir l’air pour s’envoyer en l’air, il ne faut surtout pas être, non.
C’est laid. Parce que tout ça, c’est du pas vrai.
Parce qu’être, c’est trop sérieux.
À des millions d’années-lumière du vrai vrai.
J’fais le doigt d’honneur à tous ces gens qui n’accordent que de l’importance à ce qu’ils voient.
Parler pour vrai, s’aimer pour vrai, s’entraider pour vrai.
Je fais le doigt d’honneur à tous ceux qui se ferment les yeux sur leur superficialité pis qui assument pas s’y être coincés.
J’t’en crisse.
On devrait même pas rajouter le pour vrai, mais on se doit de le justifier parce qu’on est plus jamais sûr si c’est pour vrai.
Je refais le doigt d’honneur à cette société qui se plait à surfer sur la surface.
Pis ça me met en crisse d’être en crise.
J’t’en crise, j’t’en crisse, mes pneus crissent, les oreilles me crispent, mon sang se crisstalise, crisse.
J’t’en crise.
À tous ces gens masqués, enfoulardés derrière leurs fausses personnalités, qui n’arrêtent plus de faire semblant, de faire de leur vie une autre vie, qui n’arrêtent plus de s’éloigner de leur dedans. Ces gens qui n’assument pas, qui ne s’authenticisent pas, qui ont le soucieux souci d’avoir l’air d’être ce qu’ils ne sont surtout pas. Sous ces centaines de couches de maquillage, de marques de vêtements cheap trop cher, de gestes trop gentils, mais peu sincères… Y a des hommes pis des femmes qui souffrent de l’avoir l’air. Personnellement, je préfère vivre avec les défauts d’un authentique, que de subir les qualités trompeuses d’un deux de pique. L’avoir l’air : maladie crissment fatigante qui te convainc de laisser de côté tes gouts, tes intérêts, tes valeurs pour être tout sauf toi-même. Parce que la plupart ne vivent que dans le regard des autres. Parce que c’est par les autres que t’apprends à te connaitre, parce que chercher tout seul c’est ben trop de job! « Avec mon temps plein, mon char qui faut que j’fasse le plein, mes cours de poteau, mon jogging ben trop tôt, pas l’temps. Pas l’temps de prendre le temps de savoir à qui j’ai à faire.
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J’t’en crisse parce que j’ten crise.
Parce que je sais que c’est ça le meilleur médicament contre l’avoir l’air.
Allez voir la vidéo sur YouTube J’t’en criss d’être en crise
Double doigt d’honneur à cette société de plastique cheap pas durable de Dollarama.
Je suis tannée des déguisements, des mises à blanc tout le temps. Comme si tout était parfait, sans défauts, sans cicatrices, sans imperfections. Ben lisse, ben blanc, tout le temps. J’suis tannée de culpabiliser, d’analyser la carcasse que j’traine à savoir si elle est correcte ou pas. Fière de m’en sortir, mais épuisée de voir que dans le regard des autres… que c’est pas correct, que j’suis pas dans leurs normes. Mais il me semble que c’est de s’accepter soi-même qui va nous libérer du plus grand des poids? Sauf que la roue tourne, pis quand j’reviens chez moi, j’me dis que je suis comme ci, que j’suis comme ça. Mais au final y a-tu quelqu’un icitte sacrament qui va me dire quossé que ça change tout ça? On est toutes des nobody, des riens. Des petits riens qui changent un brin, qui mangent du pain avec ou sans gluten. On est des grands petits riens. Mais quand t’es un nobody sans beau body, ah ben là, t’es crissement un nobody.
Fac j’enfile un costume pis j’me dénude.
Parce qu’avec la maladie de l’avoir l’air, ton body de nobody si yé pas beau, t’es pas un grand petit-rien, t’es un petit petitrien.
J’me dandine su’é comptoirs, su’é trottoirs, devant les miroirs.
J’t’en crisse.
Pis j’fais de mon corps un dépotoir pis de mon âme un… »
J’t’en crise.
Non fille, tu fais rien avec ton âme.
Pis ça me met en crisse d’être en crise.
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Mais ma réponse à moi c’est être…
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Environnement
Une couche à la fois par Émie-Gail Gagné
Nouvellement maman, je me lance dans l’aventure de confection de couches lavables. J’ai commencé à coudre des couches lavables pour mon bébé quelques mois avant mon accouchement. Puis, j’ai eu envie de relever le défi de passer le plus de temps possible avec lui tout en travaillant de la maison. Ainsi, ma petite entreprise de couches, serviettes féminines lavables et autres accessoires est née ! Des confections fabriquées au Bas-Saint-Laurent avec des tissus principalement biologiques. On y retrouve des fibres de chanvre, de bambou, de coton et de polyester. En plus de coudre des couches, je souhaite partager mon savoir-faire et offrir des ateliers de fabrication de couches lavables. Et cela, afin de faciliter davantage l’accès à ces produits pour les familles à faible revenu. J’ai dû faire des dizaines d’heures de recherche pour trouver des modèles intéressants, comprendre quelles fibres sont les plus performantes et trouver des tissus attrayants et efficaces en me donnant la contrainte de travailler le plus possible avec des fibres certifiées biologiques et des polars recyclés. Ainsi, si je peux partager mon expertise avec des mamans (ou des papas !) désireuses d’économiser en fabriquant elles-mêmes leurs couches, j’en serai ravie !
par leur politique familiale. Je vous invite à communiquer avec votre conseil de ville et à faire la demande pour avoir accès à de telles subventions. Elles simplifient de beaucoup la vie des parents qui désirent se lancer dans l’aventure des lavables ! Car, bien que 3 à 4 fois plus économiques à long terme que les jetables, pour ceux qui veulent se lancer à 100 %, cela demande un investissement de départ. Le bon côté est que, mis à part l’achat d’une bouteille de savon de temps à autre, on n’a par la suite plus d’achats récurrents à faire en matière de couche. Si l’on calcule que nos bébés sont aux couches en moyenne pendant 1 an et demi ou 2 ans, ça devient sympathique ! Les couches lavables sont donc économiques, écologiques et maintenant plus ravissantes et faciles d’utilisation que jamais ! Le lancement de ma petite entreprise se fera le 13 novembre 2015, dans le cadre du salon des artistes et des artisans du Témiscouata. Que vous soyez curieux ou érudits, n’hésitez pas à venir m’y poser toutes vos questions. Pour plus d’informations, vous pouvez m’écrire à gagneemiegail@gmail.com ou visiter le site www.emiegail.com
Au Québec, certaines municipalités offrent des subventions pour l’achat de couches lavables
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Novembre 2015
Q u o i Fa i r e ? ! @ #$% L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B
AGENDA CULTUREL
Événement BD – 5e édition Nouvelles BD, dessin en direct, génies en herbe, etc. 7 et 8 novembre Bibliothèque Françoise-Bédard Club des cinéphiles Revoyez les classiques du répertoire québécois Lundi 9 novembre, 14 h : Le Survenant Lundi 23 novembre, 14 h : Les Plouffe Cabaret des mauvaises habitudes Sèxe Illégal Vendredi 13 novembre, 20 h Vernissage de Gizèle Gaboury Hémisphère Nord – Toucher aux étoiles Dimanche 15 novembre, 14 h Exposition du 12 novembre 2015 au 17 janvier 2016 Conférence Vivre avec ces gens qui critiquent tout! Jeudi 19 novembre, 18 h 30 Bibliothèque Françoise-Bédard Conférence de la Société d’histoire et de généalogie Historique des anciennes usines Angus de Montréal par Gaétan Nadeau Jeudi 26 novembre, 19 h 30 Scrabble en biblio Dimanche 29 novembre, 13 h Bibliothèque Françoise-Bédard
Atelier de création pour les 5 à 12 ans Noël géométrique Samedi 7 novembre, 9 h 30 à 11 h Sous le chapiteau de Noël Chez nous
Les Grands Explorateurs Passion d’Angkor Mercredi 4 novembre, 19 h 30
Conférence de l’université du 3e âge Mémoire et vieillissement Mardi 10 novembre, 9 h 30
Vernissage de Raynald Légaré Ode à la rosée du soir Jeudi 12 novembre, 17 h Exposition du 12 novembre 2015 au 17 janvier 2016
Projet Convergence Activité de création pour les 12 à 35 ans Vendredi 13 novembre, 18 h à 21 h Carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup
André Sauvé Jeudi 5 novembre, 20 h
Premier Ciel présente L’héritage musical d’Harmonium Jeudi 12 novembre, 20 h
Papi et mamie, venez au Musée avec moi! Activité grands-parents/enfants Samedi 28 novembre, 14 h Exposition Les correspondances Jusqu’au 10 janvier 2016
Mario Pelchat Samedi 14 novembre, 20 h Soirée théâtre Moby Dick Jeudi 19 novembre, 20 h François Morency Furieusement calme Samedi 21 novembre, 20 h Conférence et visite guidée Ode à la rosée du soir Raynald Lagacé Mardi 24 novembre, 19 h 30 Gratuit
Inscrivez votre événement Alexandra Cloutier Coordonnatrice à la culture 418 862-6590 alexandra.cloutier@ville.riviere-du-loup.qc.ca
Les Grands Explorateurs Londres Mercredi 25 novembre, 19 h 30 Soirée théâtre Ladies Night Samedi 28 novembre, 20 h
Sèxe illégal - VIVRE!
29 novembre
Au Cabaret des mauvaises habitudes— Maison de la culture
Scrabble en biblio
20 h
CENTRE CULTUREL BERGER
Circus Minimus Présenté par le Théâtre du loup de Cambronne Du 5 au 7 novembre, 20 h
13 novembre
Du 5 novembre au 5 décembre
Rivière-du-loup Matchs d’improvisation (LIL) Tous les mercredis, 20 h Carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup Noël Chez nous Du 4 au 8 novembre 2015 Parc du Campus-et-de-la-Cité www.noelcheznous.com La chorale ÉMACximum à Noël Chez nous La chorale interprétera les plus beaux airs de Noël Jeudi 5 novembre, 18 h 30 Parc du Campus-et-de-la-Cité Marché de Noël Du 6 au 8 novembre Parc du Campus-et-de-la-Cité Brunch musical de Noël Des musiciens de l’ÉMAC interpréteront les plus beaux airs de Noël Dimanche 8 novembre 10 h à 12 h Parc du Campus-et-de-la-Cité Conférence de la Société d’horticulture Décorations de Noël par Jocelyne Thibeault Mercredi 11 novembre, 19 h 30 Chez Embellissement RDL Soirée KINO Projection de courts métrages Mardi 17 novembre, 20 h École de musique Alain-Caron Matinée-concert 100 % France avec Olivier Martin Dimanche 8 novembre, 10 h 30 Duo des airs connus avec Brigitte Gaudet et Dominik Deschamps Dimanche 26 novembre, 10 h 30 École de musique Alain-Caron
Coût : 27,25 $ En 2012, Sèxe Illégal lançait son premier album avant d’entreprendre une tournée de spectacles et obtenir un franc succès. Après plusieurs supplémentaires, une nomination aux prix Gémeaux et deux autres comme « Découverte de l’année » au Gala Les Olivier, le duo retrouvait les planches au Festival Juste pour Rire avec son spectacle Vivre! Rires garantis!
Pour information : 418 867-6666
5, 6, 7 novembre
Bibliothèque Françoise-Bédard 13 h à 16 h Gratuit
Inscription obligatoire : 418 862-4252 ou au comptoir du prêt
K amouraska
Circus Minimus de Christian Bégin
19 novembre
Maison de la culture de Rivière-du-Loup 67, rue du Rocher
Par ici les jeudis! Conférence : Vivre avec ces gens qui critiquent tout!
Jusqu’au 15 novembre
Bibliothèque Françoise-Bédard
Expositions d’automne « Vous êtes servis! »
20h Coût : 23 $/adulte, 20 $/étudiant Présenté par le Théâtre du Loup de Cambronne
Billets en vente en ligne au www.loupdecambronne.com 7 et 8 novembre Événement BD – 5e édition
À la bibliothèque Françoise-Bédard 67, rue du Rocher
18 h 30 à 20 h 30
En collaboration avec l’Association canadienne pour la santé mentale, venez comprendre et discuter sur le sujet des gens qui vous rendent parfois la vie « négative »!…
Pour informations : isabelle.moffet@ville.riviere-du-loup. qc.ca 7 novembre Atelier de création pour les 5 à 12 ans
Sous le chapiteau de Noël chez nous 9 h 30 à 11 h Coût : 7 $ Un Noël géométrique Création d’un sapin de Noël coloré et original
13 novembre Convergence
Au carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup 18 h à 21 h Gratuit
Les 12 à 35 ans de la région sont invités à participer à Convergence. Un événement de création lors duquel arts visuels et musique se rencontrent. Les participants devront s’inspirer de deux pièces musicales pour créer deux tableaux différents qui seront exposés pendant une semaine dans la galerie du Cégep de Rivière-du-Loup.
Du jeudi au dimanche de 11 h à 16 h
Pour information : 418 492-9458
19 novembre
21 et 22 novembre
Moby Dick
Marché de Noël
Centre culturel Berger
Remise des prix du concours de BD, nouvelles BD en biblio, dessin en direct, génie en herbe en biblio et plusieurs autres activités! Surveillez la programmation spéciale en biblio!
Centre d’art de Kamouraska (111, avenue Morel)
20 h Coût : 59,25 $
Complexe municipal de SaintDenis-De La Bouteillerie
Une traque spectaculaire au milieu des mers déchaînées…
Dominic Champagne a révolutionné la mise en scène des grands récits mythiques avec L’Odyssée. Il vous revient avec cette grande fable épique aux péripéties inouïes. Car dans cette poursuite acharnée d’un terrifiant cachalot blanc, écrite par Herman Melville au milieu du 19e siècle, se joue l’affrontement fondateur du Nouveau Monde : le combat titanesque entre les forces de la nature et les obsessions humaines. Pour découvrir la vie et le monde, le jeune Ismaël s’embarque sur le Pequod, un baleinier commandé par le redoutable capitaine Achab. À peine a-t-il le temps de faire connaissance avec l’équipage, venu de tous les coins du globe, qu’Achab annonce leur but ultime : ce ne sera pas une chasse à la baleine, mais plutôt la mise à mort du monstrueux Moby Dick, qui autrefois l’a estropié. Normand D’Amour, qui sait si puissamment incarner l’autorité et la force, sera le capitaine Achab, à la tête d’une impressionnante troupe de comédiens, d’acrobates et de musiciens qui vous emporteront sur toutes les mers du monde à bord d’un voilier maudit.
Pour information : 418 867-6666 21 novembre
Les Basques 2 au 30 novembre Exposition de livres du Centre d’aide aux proches aidants des Basques (CAPAB)
Bibliothèque Anne-MarieD’Amours de Trois-Pistoles
5 novembre Ciné- club ONF
Forge à Bérubé Projection des classiques oscarisés de l’ONF (courts métrages et moyens métrages)
Atelier de création pour les 5 à 12 ans
20 h Gratuit
Musée du Bas-Saint-Laurent Mon prénom en graffiti
14 h à 15 h Coût : 7 $
Création personnelle en utilisant des techniques de graffiti
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Portail culturel : www.culturerdl.ca
La Rumeur du Loup, novembre 2015
La Rumeur du Loup, Août 2015
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7 novembre
6 et 20 novembre 21 et 22 novembre
Spectacle-bénéfice du Festival des Îles et projet gazébo du Parc de l’Église
Soirée d’improvisation avec la ligue d’improvisation du Témiscouata
Marché de Noël
École secondaire de Trois-Pistoles (455, rue Jenkin)
BeauLieu Culturel
Centre culturel
22 h Coût : 15 $ Maiden Québec, hommage à Iron Maiden, suivi du groupe Alcoholica, hommage à Metallica.
20 h 30 Coût : 3 $
10 h Gratuit
Artisanat, métiers d’art et produits régionaux seront au menu!
Billets en prévente à Trois-Pistoles : Kadorama; St-Jean-de-Dieu : Le Gueuleton; Rimouski : Métronomie; Rivière-du-Loup : Sonothèque.
7 novembre Heureux naufrage
BeauLieu Culturel
Témiscouata
13 novembre Lancement de la revue Écho des Basques et du calendrier de la Société d’histoire et de généalogie de Trois-Pistoles
6 novembre
Centre culturel de Trois-Pistoles
5 @ 7 - La culture en bouchées
Projection du film avec réalisateur invité et discussion
20 h Coût : 10 $
14 et 21 novembre
BeauLieu Culturel Coût : 10 $/adulte; 6 $/enfant (6 à 12 ans); gratuit pour les moins de 5 ans 17 h
13 h 30
Avec conférence de Maurice Ouellet sur le transport du pétrole sur le fleuve Saint-Laurent.
Cabano PQ, présenté par le Théâtre de la Corde de Bois
BeauLieu Culturel ent. Les participants devront s’inspirer de
20 h Coût : 25 $
21 novembre Samedi de conter
6 novembre
Forge à Bérubé (363, rue Vézina) 20 h Coût : 10 $ à la porte
27 novembre
Vernissage des œuvres de Francine Viel, aquarelliste
Le Vent du Nord, présenté par les 4 scènes
BeauLieu Culturel
BeauLieu Culturel
Spécial sur les îles de la Madeleine
18 h 30 Gratuit
Après Tromper le temps (Grand Prix du Disque Charles Cros - Musique du Monde), qui a soulevé l’enthousiasme auprès d’un public élargi et connu de vifs succès notamment à Paris tout autant qu’au Carnegie Hall à New York, Le Vent du Nord propose aujourd’hui un nouveau spectacle. Fort d’une notoriété toujours grandissante, d’une authenticité dans sa démarche et d’une complicité hors-norme qui séduit à tout coup, le quatuor aborde le trad comme un style et ancre sa tradition.
20 h Coût : 32 $
714 b, rue du Patrimoine, Cacouna
5à7
tout le monde est le bienvenu
13 novembre
POT LU CK
(sauf les comptables invertébrés et les dentistes mal-chaussés) On fête les 1 an de l’épicerie le Petit Chaperon Vert et Chez Pablo
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P.S. Si nous atteignons 300 inscriptions Facebook, il y aura 2 clowns, un pirate et un ninja.
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