L'église
en 2015
Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire No 77 octobre 2015
KRTB
ISSN 1920-4183
www.rumeurduloup.com GRATUIT
Dossier complet
Sommaire
Dossiers 5
Le maux du rédacteur
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Dossier sur les églises
18 Même Questions, différentes vision
équipe de rédaction Rédacteur en chef
Louis-Philippe Gélineau-Busque
Vente
Busque, Marie-Amélie Dubé, Marie Lee Billot D’eau, Victoria Truchi
Graphiste
Louis-Philippe GélineauBusque,
Le reste
Correctrice
Maude Gamache-Bastille Le bruit des plumes
Collaborateurs-Graphistes
et photo
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Catherine Roy, Yvan Roy, Nicolas Gagnon, Patric Nadeau, Maxence Matteau, François Gamache, Valérie Simone, Marjolaine Gle Gielly
Votre terroir culturel
34 Chronique de ceux qui restent 36 Haute en couleur
Illustrateurs
38 L’électrique à son meilleur
Busque
Quoi-faire ?!@#$% Marie-Amélie Dubé
42 Le rassemblement s’en vient!
La Rumeur du Loup c’est...
44 Dominique Demers à RDL
60 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB
46 Le Budget et son faux sentiment 47 L’histoire partie en fumée
Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités par une équipe de jeunes professionnels.
48 Yvan Lévesque, restaurateur au P’tit Menu à l’Isle-Verte 50 Un son de cloche à la fois
CONTACTEZ LOUIS-PHILIPPE GÉLINEAU-BUSQUE au 418 894-4625 journal@rumeurduloup.com
Bilo-capsule culturelle no 1
Quoi faire KSection amouraska
LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !
56 Agenda Culturel 57 Quoi Faire?!@#$%
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Couverture photo Nicolas Gagnon
43 Un plan d’action pour l’économie sociale
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Collaborateurs
Marie-Amélie Dubé, Sylvie Michaud, Marc Fraser, Frank Malenfant, Catherine Roy, Ève Simard, Camille Lévesque Soucy, Victoria Truchi, Amélie Beaulieu, Sylvie Michaud, Annabelle Dumais, Alexis Boulianne, Claudia Beaulieu, Marilie Bilodeau
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Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com
Les MAUX du rédacteur
La Meute au service de sa communauté par Busque
Pour cette édition sur le thème des églises, laissez-moi partager avec vous un dessin qui touche le sujet de la religion, puisqu’il n’y pas pas uniquement les mots pour qu’un individu puisse s’exprimer. Cette aquarelle mixte a été réalisée par moi, durant mon voyage au Myanmar. Je vivais de durs moments avec moi-même, où mon esprit à été en contradiction totale par rapport à l’humain et sa relation avec le monde. LES SENS Voici de nouveaux logos qui permettront aux lecteurs de retrouver d’instinct leurs articles favoris sur notre nouveau site web. Quel sens cet article affectera-t-il?
Le goût Articles traitant de l’art culinaire, des recettes et l’alimentation.
L’ouîe Articles contenant des critiques musicales, etc.
La vue Articles mettant de l’avant les arts visuels, l’esthétique, etc.
L’émotion Articles qui font vibrer différents sentiments en vous.
La réflexion Articles traitant de problématiques ou d’informations rationnelles. Crying Bouddha, 2014
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La Rumeur du Loup, octobre 2015
La Rumeur du Loup, octobre 2015
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Dossier spécial Par Marie-Amélie Dubé, collaboration de la MRC de Rivière-du-Loup, photos de Nicolas Gagnon
Premier volet La situation des églises : portrait d'un paysage religieux en mutation
La baisse marquée de la fréquentation des lieux de culte, le manque de relève pour administrer les cérémonies religieuses et la diminution de la quête et de la capitation amènent les conseils de fabrique, les diocèses, les municipalités et les populations à travers le Québec à se questionner sur l’avenir de nos églises. Comment peut-on conserver les joyaux du patrimoine religieux et historique de notre territoire, véritables œuvres d’art d’une valeur inestimable ? La vocation de ces hauts lieux de rencontre est en mutation et des décisions difficiles sont à prendre.
TYPES DE MUTATION Actuellement, quatre catégories d’avenues sont envisageables : 1. — La fermeture de l’église, qui n’est pas sans conséquence pour les municipalités ; 2. — La démolition de l’église, dont les couts élevés peuvent varier selon l’envergure du bâtiment ; 3. — La vente à un promoteur privé ou à une municipalité pour recréer un lieu dédié à des projets divers (deux types de vente faisant majoritairement appel à une mise à niveau ou à une transformation physique de la bâtisse) ; 4. — La location des lieux par la fabrique.
STATISTIQUES En 2003, le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), dont la mission est de soutenir et de promouvoir la conservation et la mise en valeur du patrimoine religieux au Québec, inventoriait 2751 lieux de culte construits avant 1945 dans la province. Dans un communiqué émis en novembre 2014, le CPRQ annonçait que « [...] près de 200 édifices n’ont pas trouvé de nouvelle fonction pour assurer leur avenir1 », bien que la tendance démontre tout de même que le nombre de mutations réalisées depuis 2014 est en augmentation. En 2014, soixantequatorze mutations d’églises ont été répertoriées respectivement à une moyenne de quarante-cinq annuellement de 2011 à 2013.
La Rumeur du Loup, octobre 2015
L’évaluation des coûts de transformation par un architecte est la première étape à envisager pour la gestion de la stratégie de financement. Les gouvernements provinciaux et fédéraux possèdent des enveloppes pouvant soutenir la mise à niveau ainsi que la transformation des églises. Des projets incluant l’intégration de bibliothèques et de projets spéciaux de collaboration communautaire sont aussi admissibles à certains montants. Cela dit, chaque projet doit être en mesure de démontrer sa viabilité à long terme et une partie des budgets doit provenir du milieu. La volonté de la population est donc un facteur non négligeable dans l’équation du financement attribuable.
D’après l’inventaire des lieux de culte du Québec, le Bas-Saint-Laurent compte actuellement 155 églises, dont vingt-deux dans la MRC de Kamouraska, vingt dans la MRC de Rivière-du-Loup, douze dans la MRC des Basques et vingt-quatre dans la MRC de Témiscouata. La journée de réflexion sur l’avenir des églises, mise en place par la table de concertation régionale du patrimoine religieux et le Conseil de la culture du Bas-Saint-Laurent en avril 2009, a été un véritable déclencheur pour passer à l’action dans ce dossier. Par conséquent, des tournées régionales réalisées par les diocèses ont influencé la formation de comités de sauvegarde et engendré la réflexion sur le rôle que pourrait jouer l’église dans chacune des collectivités. De plus, plusieurs initiatives des MRC, des CLD, des municipalités et des diocèses s’inscrivent dans cette démarche d’accompagnement des populations pour l’avenir des églises. Par exemple, un outil d’accompagnement pour la transformation des bâtiments religieux a été créé par la MRC du Kamouraska. Cependant, aucun plan de fermeture, à moyen et long terme, n’est présentement en branle dans les diocèses du Bas-Saint-Laurent. À qui revient la responsabilité d’assurer l’avenir de nos églises?
Dans tous les cas, la mobilisation de différents acteurs pour l’organisation d’activités de financement et la recherche de partenariats privés locaux s’avèrent primordiales pour assurer le succès de ces projets d’envergure.
Poursuivez la lecture de ce dossier spécial sur l’avenir des églises, en lisant les cinq portraits de municipalités qui ont fait un pas pour assurer un nouvel avenir à leur lieu de culte. Ces projets dynamisent et interpellent les communautés qui ont un fort sentiment d’appartenance à leur église ancrée depuis longtemps au cœur du noyau villageois.
Cote d'intérêt patrimonial du CPRQ Critères d’évaluation : 1. — La valeur patrimoniale et historique 2. — La valeur d’art et d’architecture de l’intérieur comme de l’extérieur A : Valeur incontournable B : Valeur exceptionnelle C : Valeur supérieure D : Valeur moyenne E : Valeur faible
La mémoire d'un rang ÉLABORATION DU PROJET Les agents de développement ruraux sont des ressources non négligeables pour les populations locales dans la concertation et l’élaboration des dossiers de mutation d’église. Ils servent de guide en soutenant la population dans l’organisation de consultations publiques, de rencontres, et participent à la formation d’un comité de réflexion sur l’avenir de l’église. Ce processus de consultation est une étape déterminante, puisqu’il permet de cibler les besoins des divers intervenants du milieu et de trouver un projet rassembleur et viable. Une fois que le projet est élaboré et qu’il correspond aux attentes de la population, la phase liée au financement peut s’enclencher.
http://www.patrimoine-religieux.qc.ca/fr/actualites/communiques/Mutation
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AU BAS-SAINT-LAURENT
Par ailleurs, la cote accordée par le CPRQ peut être une avenue de financement. Les églises ayant la cote d’intérêt patrimonial A (incontournable), B (remarquable) ou C (supérieure) sont les seules pouvant bénéficier d’une aide couvrant 70 % de leur montage financier. De 1995 à 2012, « le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine a investi 257 millions dans le financement de plus de 2500 projets de restauration du patrimoine religieux par le biais de l’octroi de l’aide financière administrée par le Conseil du patrimoine religieux du Québec ».
PROJETS NOVATEURS RÉALISÉS AU QUÉBEC Parmi les églises réinventées, on dénombre une majorité de lieux d’usages polyvalents, communautaires, culturels et résidentiels qui sont principalement acquis par les municipalités ; projets vecteurs de développement à la fois social, communautaire, culturel et économique. En voici quelques exemples. À Sherbrooke, la spatialité de l’église Christ-Roi a été exploitée par une entreprise pour créer Vertige Escalade, véritable temple de l’escalade ouvert à l’année (500 000 $). À BaieComeau, l’aspect récréotouristique et éducationnel a été mis de l’avant par la conversion de l’église Saint-Georges en station d’exploration glaciaire, le Jardin des glaciers, un site d’interprétation en plein cœur de la réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (12 000 000 $). À Gatineau, l’église Saint-Benoît-Abbé est devenue la Maison Mathieu-Froment-Savoie, un centre de soins palliatifs dont la vocation est bien ancrée dans l’esprit de l’ancien lieu de culte (3 200 000 $). Finalement, Drummondville développe un modèle de cohabitation inspirant en rassemblant sous un même toit des activités de culte, un columbarium, des organismes communautaires et des logements pour personnes âgées. La Fondation Yves Houle, créée par des propriétaires de centres funéraires, ont acheté l’église et assureront des investissements de 50 000 $ à 100 000 $ par année pour entretenir le bâtiment. Pour connaitre davantage de projets de transformation, veuillez consulter le www. patrimoine-religieux.qc.ca, section « Publications », sous l’onglet « Églises réinventées ».
FINANCEMENT
En 2014, M. Jean‐Paul Gagnon et son frère Réal décident de prendre le relai de leurs ancêtres pour restaurer la croix de chemin du chemin des Raymond afin qu’elle soit conservée pour les générations futures. Ils mènent ce projet en collaboration avec MM. Denis Gagnon, Gilles Michaud, Jean Michaud, Ghislain Michaud et André Côté, qui contribueront tous au projet afin de rendre hommage au savoir‐faire des artisans de cette époque. Sur le terrain partagé par MM. Denis Gagnon et Jean‐ François Gagnon, cette croix deviendra la fierté des gens des « P’tites Côtes » pour encore plusieurs générations. Avec l’aide financière des Chevaliers de Colomb et de la Ville de Rivière‐du‐Loup, la croix de chemin est complètement restaurée à l’image de celle qui s’y trouvait autrefois. Un panneau d’interprétation sera installé à l’automne 2015 afin de faire connaitre l’histoire de cette croix de chemin qui rappelle la colonisation du chemin des Raymond au milieu du 19e siècle. Fait intéressant, d’autres Chevaliers de Colomb font leur part dans la sauvergarde de croix de chemin. Ceux de Saint-Hubert-de-Rivièredu-Loup et de L’Isle-Verte ont respectivement été honorés, lors des Prix du patrimoine du Bas-SaintLaurent en 2006, pour leur travail qui a permis de maintenir ce type de patrimoine dans le paysage. Photo de Busque
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Études d’impact économique de l’aide à la restauration du patrimoine religieux, CPRQ, 2012, p. 8. La Rumeur du Loup, octobre 2015
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HISTORIQUE
Historique des évènements liés à la sauvegarde du patrimoine religieux à Rivière-du-Loup
2008 : Le Conseil du patrimoine religieux du Québec accorde la valeur B (exceptionnelle) à l’église Saint-François-Xavier en raison de la finesse de sa monumentalité, de son architecture éclectique et de la beauté de ses vitraux, la valeur B (exceptionnelle) à l’église Saint-Patrice et la valeur A (incontournable) à l’église Saint-Bartholomew. À la suite de cette classification, la Ville de Rivièredu-Loup crée un site du patrimoine religieux pour protéger les édifices et leurs noyaux religieux sur son territoire.
2009 : Les fabriques des trois paroisses de Rivièredu-Loup (Saint-Ludger, Saint-François, Saint-Patrice) fusionnent et se penchent sur l’avenir de ses lieux de culte par des consultations populaires. Création du comité de sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier et début des activités de financement afin de préparer l’éventuelle conversion du lieu.
2012 : Une table de concertation sur le patrimoine religieux est créée avec l’aide du Conseil du patrimoine religieux du Québec afin de consulter le milieu des affaires et les milieux communautaires et culturels pour une occupation potentielle de l’église Saint-François-Xavier. Au bout de cet exercice : le milieu culturel louperivois est pressenti pour occuper les espaces de l’église et du presbytère.
2013 : La Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup voit le jour et se penche sur le dossier de l’église afin d’orchestrer la définition d’un projet de conversion ainsi que ses moyens de financement potentiels.
2014 : Le projet de conversion de l’église SaintRivière-du-Loup — par Nicolas Gagnon
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François-Xavier en un espace muséal et une antenne spécialisée réunissant des services documentaires et des archives régionales est en cours d’analyse.
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Deuxième volet
Église Saint-Bartholomew Construite dès 1841, l’Église anglicane Saint-Bartholomew est l’un des plus vieux édifices de la ville et l’un des plus anciens temples anglicans de la région. Érigée par Malcolm Fraser, l’église s’élève sur un terrain à proximité du Manoir seigneurial Fraser. De petite dimension, le temple en bois adopte les formes du néogothique en vogue dans les communautés anglicanes à cette époque. L’église est revêtue de planches à clin et la tour du clocher se termine par une élégante frise découpée. Elle est fréquentée par des immigrants venus travailler aux ateliers ferroviaires de l’Intercolonial et par des
Portrait d'une mutation à venir : d'église à musée-bibliothèque À l'église Saint-François-Xavier
C’est ainsi que se retrouveront réunis sous une même nef le Musée du Bas-Saint-Laurent, une antenne de la bibliothèque Françoise-Bédard, le Centre d’archives de la région de Rivière-du-Loup et la Société d’histoire et de généalogie de Rivièredu-Loup. Ce projet de concertation permettra de créer un véritable pôle culturel et patrimonial, un projet d’envergure à la mesure de l’église SaintFrançois-Xavier dont la valeur patrimoniale est exceptionnelle. L’église sera entièrement consacrée à la population. En effet, le projet prévoit le réaménagement de la nef de l’église pour y accueillir des salles d’expositions, des espaces de consultation (livres, documents d’archives), un lieu dédié spécifiquement au service éducatif puis un espace pour les conférences. L’administration sera logée dans le presbytère qui sera réaménagé à cette fin. Enfin, la conservation des collections (musée, centre d’archives et société d’histoire) sera assurée dans une nouvelle construction en sous-œuvre qui réunira les réserves et les salles de travail liées aux différentes collections.
Ouverte aux visiteurs en saison estivale2. Ce projet est mené par la Corporation du patrimoine religieux de Rivière-du-Loup, laquelle est composée de neuf administrateurs, dont deux représentants de la Ville, des représentants de chacun des organismes culturels liés au projet et deux représentants de la communauté en provenance du comité de sauvegarde de l’église Saint-François-Xavier. Le projet de l’église Saint-François-Xavier est complexe, notamment en raison des importants travaux de réfection de la toiture qui sont préalables. En outre, son développement oblige la Corporation à franchir plusieurs étapes en collaboration avec différents intervenants et instances gouvernementales. Elle travaille actuellement à monter le dossier et à rassembler
toutes les pièces du puzzle qui lui permettront de déposer une demande au ministère de la Culture et des Communications en vue d’une aide aux immobilisations. De plus, un financement pourra être obtenu auprès du Conseil du patrimoine religieux du Québec pour le remplacement de la tôle du toit, des clochers et de la sacristie. La transformation de l’église Saint-Denys-duPlateau en la bibliothèque Monique-Corriveau, dans l’arrondissement Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge à Québec, est un exemple qui démontre à quel point les lieux de culte sont des édifices qui se prêtent parfaitement à ce type de recyclage architectural. La présence remarquable de l’église Saint-FrançoisXavier, juchée sur un cran rocheux, mérite qu’on lui accorde une importance au sein du paysage urbain de notre localité.
Avec la collaboration de Mélanie Girard et de Julie Martin
Église Saint-François-Xavier Érigée au sommet d’un cran rocheux, l’église de la paroisse Saint-FrançoisXavier domine le paysage de la ville de Rivière-du-Loup depuis 1905. La ville vit alors une période de croissance sans précédent à la suite de la construction des différents chemins de fer et de l’ouverture d’ateliers ferroviaires. Les architectes David Ouellet et Pierre Lévesque signent les plans de cette majestueuse église de style éclectique. Typique de son époque, son décor puise à diverses sources architecturales. Le transept et les tourelles sont surmontés de clochetons et de flèches élancées qui donnent une impression de légèreté à l’ensemble monumental en pierre de taille. Guido Nincheri, un immigrant d’origine italienne établi à Montréal, a signé ses vitraux remarquables1.
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villégiateurs anglophones. Le premier ministre du Canada, John A. Macdonald s’y est déjà recueilli à maintes reprises. Témoin privilégié d’une époque, son cimetière dissimulé sous de grands arbres abrite encore les tombeaux des familles fondatrices.
Le projet de recyclage de l’église Saint-François-Xavier consiste à doter la région d’une antenne spécialisée dédiée à la conservation et la mise en valeur de l’histoire, du patrimoine régional (y compris le patrimoine religieux) et des arts (art moderne, contemporain et arts sacrés) sur le site de l’église Saint-François-Xavier.
http://www.patrimoine.bassaintlaurent.ca/eglises/eglise-saint-francois-xavier
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Une église à vocation muséale et touristique À l'église Saint-Bartholomew L’église Saint-Bartholomew appartient au diocèse anglican de Québec et est le plus ancien lieu de culte non catholique dans l’Estdu-Québec. Aucune cérémonie n’a été célébrée à l’intérieur depuis 2009, à l’occasion d’une célébration des vêpres. Depuis 2011, la Société de sauvegarde du patrimoine du Grand-Portage, qui gère le Manoir Fraser, s’est vu confier l’animation et l’interprétation du lieu et l’intègre dans ses activités à vocation muséale et touristique. Ainsi, les visites au Manoir Fraser vous permettent de « [...] découvrir comment les seigneurs Fraser ont su bâtir une ville pittoresque et architecturalement bien agencée, en parcourant le circuit guidé À la découverte du Vieux Rivière-duLoup et de ses églises qui inclut : la visite du quartier patrimonial du Vieux Rivière-du-Loup, une visite commentée du Manoir seigneurial Fraser, de l’église Saint-Bartholomew et de l’église Saint-Patrice 4. » Lors de cette visite guidée, il est question de la construction de l’église Saint-Bartholomew sur le domaine seigneurial, de la présence anglophone à Rivière-du-Loup, du style architectural néogothique de l’église et du cimetière. De plus, une programmation d’activités diverses gratuites se déroule à l’intérieur et à l’extérieur de l’église durant l’été. Par exemple, à l’été 2015, a eu lieu une table ronde sur Sir John A. Macdonald et
son temps, suivie d’une dégustation de thé et de scones, d’un vernissage et d’une exposition en partenariat avec l’Atelier des arts du Grand-Portage, de démonstrations de métiers traditionnels liés à la forge et au bois et d’une projection de l’exposition virtuelle sur l’histoire ferroviaire « Rivière-du-Loup à fond de train », à même le mur du chœur de l’église. « Cette programmation estivale a su attirer son lot de visiteurs. C’est près de 650 personnes qui ont fréquenté l’église Saint-Bartholomew du 21 juin au 30 août 2015 », rapporte Marie-Soleil Jean, la responsable du Manoir Fraser. Il est dorénavant trop tard pour profiter de cette incursion historique offerte par le Manoir Fraser, dont les activités ont cessé depuis le 15 septembre 2015; rendez-vous en juin 2016.
Église Saint-Patrice Édifiée pour la première fois sur ce site en 1855, l’église Saint-Patrice remplace l’ancienne église de la paroisse construite plus à l’ouest. Située sur un terrain donné par les seigneurs Fraser, elle consacre l’importance du village qui s’est développé depuis une vingtaine d’années sur le domaine seigneurial. Conçue à l’origine par Charles Baillargé, l’église sera reconstruite après l’incendie de 1883. À partir des ruines des murs, l’architecte David Ouellet modifie les plans de la façade, mais conserve l’inspiration néogothique de l’édifice avec ses grandes fenêtres à arc brisé, les contreforts de la nef et les pinacles du clocher. Les douze statues en bois du sculpteur Louis Jobin et les peintures de Charles Huot sont les œuvres magistrales du décor intérieur 3.
L’exemple de mutation dans la vocation de l’église Saint-Bartholomew démontre à quel point la concertation d’organismes peut être un vecteur de visibilité et de sauvegarde d’un patrimoine culturel matériel et immatériel 5.
http://www.patrimoine.bassaintlaurent.ca/eglises/eglise-anglicane-st-bartholomew http://www.reseaumusealbsl.org/fr/nos-musees?id=11 4 http://www.reseaumusealbsl.org/fr/nos-musees?id=11 5 Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué des paysages construits ou naturels, de l’architecture et de l’urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements de l’espace agricole ou forestier, d’objets d’art et mobilier, du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâtis, etc.); le patrimoine « immatériel » peut revêtir différentes formes : chants, costumes, danses, traditions gastronomiques, traditions orales, contes et légendes, savoir-faire, témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents écrits et archives (dont audiovisuelles), etc. 2 3
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Troisième volet La bibliothèque Émile-Nelligan de Cacouna : un foyer communautaire d'histoire, de culture et d'éducation En décembre 2012, la municipalité de Cacouna signait une entente de principe avec le ministère de la Culture et des Communications (MCC), entérinée par la fabrique, pour reloger dans la sacristie de l’église la bibliothèque municipale située auparavant dans l’édifice municipal. Trois problèmes influencèrent la réalisation de ce projet. Le premier venait de l’urgence d’assurer un avenir à l’église, tout en respectant sa vocation communautaire. Le deuxième s’articulait autour de la nécessité de déménager la bibliothèque municipale dans un espace de qualité répondant
Caractéristiques architecturales et données historiques « Datant de 1845, l’église en pierre se démarque par sa forme rectangulaire sans transept surmontée d’un élégant clocher à deux lanternes. La façade est percée de plusieurs ouvertures, dont trois portes, trois fenêtres et un oculus éclairant la nef de l’église. Son architecte, Louis-Thomas Berlinguet, s’inspire des influences néoclassiques de l’époque. De 1852 à 1858, son fils, le sculpteur François-Xavier Berlinguet, exécute la voute, les trois retables, la chaire, le banc d’œuvre, les fonts baptismaux et les deux tribunes. En plus des tableaux importés de Rome, l’église contient de magnifiques lustres en cristal et un orgue. Fabriqué par Eusèbe Brodeur, en 1888, l’instrument exceptionnel a conservé ses voix et sa mécanique d’origine. Hormis le jeu de Trompette, remplacé en 1973, l’orgue a gardé ses voix et sa mécanique d’origine. »
aux besoins actuels des citoyens (accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, les commodités, le mobilier, l’accès aux technologies de l’information et les espaces de stationnement) et le troisième concernait le réaménagement des locaux du bureau municipal pour pallier le manque d’espace et répondre aux usages multiples qu’en font les élus, les employés et les groupes communautaires tels que les Fermières. Ainsi, la MRC, par le Pacte rural, le MCC, la Caisse Desjardins, les élus, le conseil de fabrique, les entreprises et les citoyens sont devenus partenaires afin d’offrir une solution viable pour maintenir des services de proximité et assurer la pérennité d’un monument patrimonial religieux classé A ; la plus haute valeur reçue en raison de la qualité et de la conservation de son architecture. La proposition de Carl Charron, architecte, respecte la grande qualité patrimoniale et architecturale du monument. Sur le côté nord-est de l’église est adossée une structure vitrée contemporaine, alors qu’une mosaïque de visages transparents crée un œil sur la façade. À l’intérieur, un escalier ainsi qu’un appareil élévateur pour les personnes à mobilité réduite mènent à la porte d’entrée de la bibliothèque, située à l’emplacement d’une ancienne fenêtre de la sacristie, suffisamment grande pour servir de porte d’entrée à la nouvelle annexe.
Ainsi, le cachet de la sacristie est conservé en ne modifiant pas les murs intérieurs et en gardant les armoires réservées au culte ainsi que les confessionnaux auxquels ont été ajoutées des tablettes. Les bancs, qui n’étaient pas cloués au sol, ont pu être retirés sans endommager le plancher, ce qui a libéré l’espace pour installer des étagères sur roulettes, des chaises et tables de la nouvelle bibliothèque. L’aménagement a été pensé afin que la configuration des lieux puisse être à géométrie variable et ainsi permettre la tenue de diverses rencontres ou réunions. « Les gens qui viennent dans la bibliothèque apprécient le beau contraste entre le moderne et l’ancien et sont bien satisfaits des nouveaux lieux », nous rapporte la mairesse, Ghislaine Daris.
ACTIVITÉS COMPLÉMENTAIRES L’Espace Émile-Nelligan, situé dans le chœur de la chapelle, est aussi dédié à de nouvelles fonctions. L’ajout de postes informatiques permet maintenant la tenue d’ateliers pédagogiques et l’achat de livres numériques. Le lieu peut également tenir des évènements culturels et prévoit des expositions dédiées à la mise en valeur de l’histoire locale et des différentes publications de Nelligan. La réalisation de projets issus d’initiatives populaires, dont des projets scolaires de l’école Vents-et-Marées située juste à côté, « encouragera de nouvelles habitudes de fréquentation qui permettront de dynamiser la vie communautaire toute l’année durant », souhaite la mairesse Ghislaine Daris.
Au cours des dernières années, la municipalité de Saint-Cyprien s’est démarquée en investissant dans le développement des infrastructures culturelles et communautaires de son milieu. Les réalisations de la glace AMT du complexe Louis-Santerre, de l’Auberge la Clé des Champs, du CHSLD, du Centre culturel et l’acquisition municipale de l’ancien presbytère pour y loger la bibliothèque Alphonse Desjardins, témoignent de la profonde concertation qui unit les 1200 citoyens de Saint-Cyprien.
Concertation necéssaire Le projet de salle multifonctionnelle de l’église est un autre grand projet qui fait son chemin depuis 2009. À l’initiative de la fabrique et avec l’aide de la municipalité, des consultations auprès des ainés, des gens d’affaires, des milieux sportif, culturel et communautaire ont permis de dresser un inventaire des besoins auxquels pourrait répondre l’église. Un comité formé de représentants de la fabrique et de la municipalité ainsi que de plusieurs citoyens s’est rapidement mis en place et toutes ces démarches ont permis de saisir assez clairement, dès l’automne 2010, la nature de la nouvelle fonction de l’église à vocation culturelle, communautaire et religieuse. Un évènement inattendu survint le 31 janvier 2012. La salle communautaire le Toupikois
Petite histoire du projet de salle multifonctionnelle de Saint-Cyprien
fut complètement rasée par un feu d’origine électrique. Cet évènement tragique a rallié la population derrière le projet de transformation de l’église en salle multifonctionnelle ; alternative logique à la disparition du Toupikois. Le carnet de santé de l’état physique du bâtiment, des plans préliminaires et des évaluations furent proposés à la population dès février 2012. Clairement manifesté lors des consultations publiques, le maintien de la vocation religieuse a toujours été au cœur des préoccupations du comité. La grande transparence du comité et les nombreuses communications à la population sur l’évolution du projet ont favorisé l’acceptabilité sociale au sein de la communauté. Pour que le projet ait lieu, une partie des sommes devait provenir du milieu. Ainsi, en juin 2012, un comité de financement fut formé pour chapeauter une campagne de financement comprenant la vente des bancs de l’église, la réalisation d’un plan de commandite et l’organisation d’évènements et d’activités de financement. De 2012 à 2014, des épluchettes de blé d’Inde, des bingos, des vins et fromages, un gala folklorique, un concert de Georges Hamel, une activité de Fort Boyard et un
Lundi et mercredi de 19 h à 21 h 30
Horaire de la bibliothèque
Jeudi de 15 h 30 à 16 h 30 Samedi de 10 h à 11 h
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La Rumeur du Loup, octobre 2015
concert de l’Orchestre national d’accordéon de France ont permis d’amasser près de 340 000 $. L’implication financière du milieu est une condition d’admissibilité intrinsèque au financement octroyé par les diverses instances gouvernementales. Actuellement, les demandes de subventions pour ce projet évalué à près de 2,5 millions ont été envoyées aux divers paliers gouvernementaux et la municipalité est en attente de réponses. Certains partenariats avec des entreprises locales sont aussi en négociation. D’après Marie-Ève Ouellet, l’agente de développement rural impliquée à toutes les étapes du projet, « d’ici 18 mois, tout le financement nécessaire devrait être attaché et l’aménagement intérieur devrait commencer. » Maintenant que tous les bancs d’église sont enlevés, les citoyens ont appris à voir et à utiliser ce bâtiment autrement. Le grand nombre d’activités sociales, culturelles et communautaires qui s’y déroulent (symposium des Amis de l’art cyprianais, concert, conférence, consultation publique et célébration religieuse) est un autre exemple inspirant de concertation pour la MRC de Rivière-du-Loup.
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Photo d’Yvan Roy La Rumeur du Loup, octobre 2015
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L'église de Saint-Modeste : portrait d'un écosystème sain(t) Depuis 2014, la municipalité de Saint-Modeste évalue la possibilité de faire l’acquisition de l’église de son village. À partir de 2012, des séances de consultation auprès de la population, des rencontres avec le Réseau BIBLIO et des visites dans des églises ayant connu une mutation ont permis de tracer les jalons qui allaient déterminer la nouvelle fonction de l’église du village. Après vérification de la viabilité d’un tel projet, la solution envisagée fut de créer un OBNL dédié à la gestion d’une salle multifonctionnelle. La concertation et la mobilisation de plusieurs acteurs du milieu tels que le conseil de fabrique, la municipalité, le comité des loisirs, le comité de l’âge d’or et les citoyens, ont permis de revaloriser l’action communautaire et l’appartenance de la population à son église.
Deux phases à développer Actuellement, le projet comporte deux phases d’aménagement évaluées à près d’un million en investissement. Une partie de ce montant devra être assurée par le milieu au moyen de la participation de la municipalité, d’ententes de partenariats privés, d’organisation d’activités de financement et des revenus de location. La première phase consiste à aménager la bibliothèque municipale dans la sacristie. Puis, la deuxième phase vise à modifier le lieu de culte au minimum pour en faire une salle multifonctionnelle. Cette dernière pourra servir à la tenue de réunions diverses (âge d’or, mariage, funérailles, assemblée municipale), au bureau de la fabrique, aux activités de la bibliothèque, aux entreprises et à l’école primaire du village qui a été pressentie pour être un important utilisateur. Saint-Modeste a connu depuis quelques années une augmentation de près de 40 %
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de sa population. La proximité de plusieurs entreprises fait de Saint-Modeste un lieu prisé par les jeunes familles à la recherche d’un lieu stratégique et paisible, propice à la conciliation travail-famille. L’école est rendue trop petite pour répondre au volume de la clientèle à desservir. Vu la proximité de l’établissement, le comité de la salle multifonctionnelle envisage actuellement la possibilité de transformer son lieu afin de combler divers besoins de l’école pour ses activités sportives, culturelles et quotidiennes.
Les demandes de financement pour la réalisation de la phase 1 sont déposées. Il ne reste plus qu’à attendre. Les discussions auprès de la commission scolaire vont bon train et augurent bien. Surveillez les activités de financement à venir, vous pourriez vousmême encourager ce projet. Finalement, Saint-Modeste a réussi à rassembler tous les acteurs de son milieu
dans un projet qui dynamisera certainement la vie communautaire de ce village de 1200 habitants ; la preuve que des exploits peuvent être réalisés grâce à la concertation !
Reportage réalisé grâce
Marie-Amélie Dubé — Rédaction Mélanie Milot, Mélanie Girard et Julie Martin — Collaboration Nicolas Gagnon — Photographie Marjolaine Gle Gielly — Conception graphique
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Religion
Où le Louperivois non catholique pratique-t-il sa foi ? par Frank Malenfant
L’OBNL compte des membres, des adhérents et des visiteurs. Les curieux et les intéressés peuvent joindre Maxime Rioux au 418 862-2430. Association socioculturelle Islamique Louperivoise – 172, rue Lafontaine
Lorsque je me promène en ville, il m’arrive souvent de passer devant ces locaux associés à des religions que je connais peu ou pas et de me demander ce qui s’y passe. J’ai donc choisi de satisfaire ma curiosité en la partageant avec les lecteurs de La Rumeur du Loup. J’y ai découvert des gens et des institutions beaucoup moins austères qu’on pourrait se les imaginer. L’Assemblée chrétienne évangélique – 472, rue Lafontaine
Autrefois située dans le Parc Cartier, l’Assemblée chrétienne évangélique représente une foi sans intermédiaire où le salut passe par la foi, et non par les œuvres comme c’est le cas dans l’Église catholique. L’Assemblée d’à peu près une vingtaine de membres tient le mercredi des réunions présidées par un ou plusieurs membres anciens pour étudier chaque semaine un nouveau passage de l’Évangile et méditer sur ses enseignements. Le dimanche matin se tient un mémorial du dernier repas de Jésus-Christ suivi d’une prédication de la parole, puis d’un repas. Le dernier dimanche de chaque mois est l’occasion d’une réunion d’évangélisation ouverte à tous. Quelques fois par année, l’Assemblée loue aussi une salle pour organiser un souper témoignage où des croyants sont appelés à témoigner de l’influence de leur foi envers le Seigneur dans leur vie. Les curieux et intéressés peuvent rejoindre M. Berval Côté au 418 862-7012.
Cette Église biblique évangélique a commencé ses activités en 2005 et occupe ses locaux actuels depuis 2011. L’Église se décrit d’abord chrétienne, donc fidèle à la personne, à l’œuvre et à l’enseignement de Jésus-Christ (la Bible). Elle est aussi évangélique, donc non catholique, mais tout de même pleinement attachée au message des Évangiles et dédiée à la « promotion » de la foi chrétienne. Finalement, elle est baptiste par le fait qu’elle baptise les gens qui choisissent la foi en Christ, de façon consciente, libre et volontaire ; elle ne pratique donc pas le baptême des enfants, mais des croyants. On y tient deux rencontres hebdomadaires orientées vers les chants, la prière et l’enseignement de la Bible. L’Église tient aussi d’autres activités qui favorisent le développement de la communauté. L’affluence aux diverses activités atteint jusqu’à 90 personnes actuellement. Les curieux ou intéressés peuvent visiter l’église le dimanche matin à 10 h 15, consulter le site www. egliselariviere.org ou communiquer avec monsieur Hugo Éthier au 418 605-0936.
Après avoir cédé ses installations actuelles à l’Auberge de la Pointe, le lieu de rencontre des Témoins de Jéhovah est en plein déménagement. Peut-être est-ce pour cette raison que je n’ai pas réussi à joindre quelqu’un pour répondre à mes questions. Les curieux et intéressés pourront tenter de les joindre au 418 867-1754.
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Microsoft Office 2016 Les nouveautés
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La nouvelle version de la suite bureautique de Microsoft est désormais sur le marché. Il s’agit là d’une nouvelle version majeure, qui ajoute un nombre relativement important de fonctionnalités à la dernière version en date, Office 2013. Tous les logiciels de la suite (Word, Excel, PowerPoint, Outlook, OneNote, Publisher et Access) sont touchés par ces nouveautés.
Centre Nouvelle Vie – 36, rue Amyot
Parmi ces nouveautés, voici les plus notables : • La coédition (édition simultanée d’un même fichier par deux usagers différents) visible en temps réel • Le tri des courriels via la fonctionnalité appelée « Clutter » (tri automatique des courriels selon vos habitudes et comportements) Je n’ai malheureusement pas obtenu de retour d’appel de la part de l’Église pentecôtiste Centre Nouvelle Vie. Les curieux ou les intéressés peuvent téléphoner au 418 862-0486 Église biblique baptiste – 29, côte Saint-Jacques
La salle du Royaume des Témoins de Jéhovah – 27, boul. Cartier
Église La Rivière – 9, rue Taché
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À Rivière-du-Loup depuis 1993, cette Église a pignon sur rue depuis 2008 dans l’ancien restaurant Côte Saint-Jacques. Elle se caractérise par le fait que la Bible est la seule autorité sur les croyants, sans le moindre intermédiaire. On y proclame la parole de l’évangile, notamment par trois points précis : Jésus mort, enseveli et ressuscité pour devenir notre sauveur. Les quelque 45 pratiquants (enfants inclus) se réunissent les dimanches et les mardis soir. Le dimanche pour l’école du dimanche où l’on enseigne, notamment aux enfants, les principes de la parole de Dieu et pour la prédication. La prédication est un encouragement à mettre la parole de Dieu en pratique. On y prie et on aime aussi beaucoup chanter les louanges de Dieu.
Cette jeune association créée en 2012 rejoint de 3 à 8 personnes et s’adresse à tous les musulmans en insistant sur le caractère modéré de la foi de ses membres. La racine du mot « islam » vient de la racine du mot salem (« paix » en arabe) et le pilier principal en l’islam est la croyance en l’unicité de Dieu (Allah). Le prophète Mohammed est pour les musulmans le dernier des prophètes de Dieu et il vient porter le même message que Moïse et Jésus, tous de la même racine qu’Abraham. Il y a une concordance et cohérence (pas de contradiction) entre l’islam, la logique et la science. Il est très fréquent de trouver un musulman pratiquant scientifique. L’islam est fondé sur 5 piliers de pratique : prononcer la chahada, ne vénérer aucun dieu sauf Allah, accomplir sa prière, donner l’aumône obligatoire, faire le jeûne et faire le pèlerinage si l’on en a les moyens. Dans les locaux de l’A.S.C.I.L., on célèbre les fêtes musulmanes, on tient des soupers communautaires (en particulier pendant le ramadan), on organise aussi des compétitions de soccer, des prières, des activités d’accueil des nouveaux arrivants et l’on fournit de l’information sur l’islam au grand public. Comme pour tous les autres endroits, on répondra avec plaisir à toute personne, croyante ou non, même par curiosité. Vous pouvez donc rejoindre Fateh Chebana à l’adresse : info.ascilrdl@gmail.com et visiter le site : ascilrdl.blogspot.ca.
Éclaircissement religieux
• L’envoi de la version « cloud » de documents en pièce jointe • Les recherches intelligentes propulsées par Bing (moteur de recherche de Microsoft) • Les mesures visant à éviter les fuites d’informations sensibles Évidemment, tous les changements sont aussi apportés à la version nuagique, Office 365. À noter aussi qu’une autre nouvelle version d’Office, nommée « universelle », est aussi disponible sur Windows 10 depuis fin juillet. Office 2016 est conçu pour la souris et le clavier, alors que les applications « universelles » d’Office (Word, Excel, PowerPoint, OneNote et Outlook) sont avant tout pensées pour les écrans tactiles. Elles ressemblent d’ailleurs aux applications d’Office déjà disponibles sur les iPad et les tablettes Android. À noter que ces applications sont disponibles gratuitement, mais elles reposent sur un modèle appelé « freemium », ce qui signifie qu’un abonnement à Office 365 débloque certaines fonctionnalités non accessibles avec la version gratuite. Nous vous invitons à communiquer avec l’équipe de Servlinks Communication pour plus d’informations ! La Rumeur du Loup, octobre 2015
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Ent revue
- Élections -
entrevues et photos par Busque
J’ai rencontré chacun des candidats qui se présente dans la circonsciption de Montmagny—L’Islet— Kamouraska—Rivière-du-Loup et j’ai posé les mêmes questions à chacun. Quoique les entrevues aient été réalisées séparément, nous avons cru bon rassembler les réponses de chacun des candidats. Et pour l’amour de Dieu (pour faire un lien avec le thème du magazine), ALLEZ VOTER (ou pas :D ).
Louis Gagnon, candidat bloquiste
François Lapointe, candidat NPD
Marie-Josée Normand, candidate libérale
Dan Bien Gras, candidat rhinocéros
Bernard Généreux, candidat conservateur
Sachant qu’en 2008, le taux de participation aux élections fédérales n’était que de 61,1 %, quel sens donnez-vous à l’abstention et à partir de quel taux peut-on parler d’un problème démocratique? Louis Gagnon : Gilles Vigneault disait que, si on ne s’occupe pas de la politique, c’est la politique qui va s’occuper de nous. Je pense que le taux de participation devrait être le plus élevé possible. Il y a même des pays où c’est obligatoire de voter, du côté de l’Australie par exemple. Les gens sont obligés d’aller voter et je pense que, sans nécessairement que les gens soient obligés d’aller voter, on devrait au moins donner plus de cours pour éduquer les jeunes à la politique. Peut-être que ça nous intéresserait plus. Il faudrait aussi avoir des discours moins vides. Pour moi, le taux de participation idéal serait entre 90 % et 100 % et le taux pour que ce soit annulé, c’est difficile à dire, mais en bas de 50 %, on a l’impression que ça commence vraiment à être un peu plus douteux. François Lapointe : Certaines législations ont tablé qu’il est obligatoire d’aller voter. Ceux qui le font s’assurent que, sur le bulletin de vote, il y a une ligne qui s’appelle le vote contestataire. Cette ligne sert à la personne qui va voter parce que c’est obligatoire dans son État, mais il y a une ligne où elle peut indiquer « insatisfait » si elle n’est pas satisfaite de ce qui est avancé par les partis dans leur programme. Ces votes sont comptabilisés comme tels; ils ne sont pas comptabilisés comme des abstentions. Je pense qu’il se fait mieux ailleurs en matière de mode de scrutin. Aux endroits où l’offre a été modernisée, les taux de participation sont plus élevés. Il y a une réflexion à faire et des décisions à prendre dans les prochaines années parce qu’un taux en bas de 60 % n’est pas adéquat. Ce n’est pas adéquat en démocratie qu’il y ait 40 % des gens qui ne vont pas voter, surtout dans
le fonctionnement que nous avons ici. Ça prend environ 30 minutes pour aller voter ici, en moyenne. Nous ne sommes pas au Burkina Faso où on se met en ligne à partir de 5 h le matin et on ne vote qu’à midi et demi! Dans un monde meilleur, j’aimerais voir 90 % de participation aux élections. Je ne serai pas le premier dans l’histoire à dire que c’est le « moins pire » des systèmes. Churchill le disait à tous les deux discours. Il disait qu’il était prêt à se battre pour le « moins pire » des systèmes. Il ouvre la porte pour laisser place à l’amélioration. À un moment donné, il faut prendre acte de ce qui va moins bien et travailler à son amélioration. C’est ma façon de le voir.
« On dirait qu’on est revenus à l’époque où Pierre Elliott Trudeau a fait enfermer je ne sais combien de poètes québécois pendant la crise d’Octobre. » - Louis Gagnon Bernard Généreux : Dans une démocratie comme celle dans laquelle on vit, inévitablement, c’est un devoir et un droit fondamental de l’électeur d’aller voter. Ça appartient à chaque personne de décider ou si oui ou non elle juge nécessaire d’y aller. Évidemment, on n’a pas forcé les gens à aller voter. Donc, ça devient un choix ou une perception de leur part. C’est drôle que tu me poses cette question parce que j’ai justement rencontré des gens hier en faisant du porte-à-porte qui me disaient qu’ils n’iraient pas voter parce que, pour eux, ça ne fait pas de différence. Ce n’est ni noir ni blanc que l’on change pour l’un ou pour l’autre, ça revient au même. Je ne crois pas qu’il y ait nécessairement un pourcentage minimal d’expression du vote pour juger si c’est ou ce n’est pas démocratique
ou légitime. Je pense qu’il n’y a ni un plancher ni un plafond. Évidemment, en tant que politicien, on espère que les gens exerceront leur droit de vote parce qu’on sait dans quelle démocratie on vit; dans certaines autres, il y a des gens qui se font couper des jambes et des bras pour ne pas qu’ils aillent voter. Je pense qu’on doit faire une prise de conscience importante à ce sujet. Si 40 % des gens n’ont pas voté, il faudrait leur demander pourquoi ils ne l’ont pas fait. Marie-Josée Normand : L’exercice démocratique est quand même là dans le sens où on a le choix. Par contre, c’est certain que s’il y a seulement une partie ou la moitié de la population qui vote, je trouve que l’exercice démocratique s’affaiblit avec le nombre de partis parce qu’on risque que le gagnant n’ait pas nécessairement beaucoup d’électeurs. À cet effet, je répondrais que c’est important qu’il y ait une réforme électorale ou qu’on revisite le système. Je sais qu’il y a eu plusieurs tentatives dans le passé et qu’elles ont échoué, mais il reste qu’il pourrait y avoir une réforme électorale parce que c’est important que chaque vote compte le plus possible. À visiter les solutions telles que le vote obligatoire, je ne dis pas nécessairement tout de suite de l’imposer, mais visiter ce que ça pourrait créer dans la population parce que c’est quand même un devoir de citoyen. Je pense qu’à la fréquence où on fait l’exercice, ça pourrait peut-être être étudié. Il y a aussi le proportionnel : un parti, un candidat. Dans les régions, je trouve que les gens ont souvent beaucoup de compromis à faire entre la tête et le candidat, ce qui peut être déchirant pour certains électeurs. Il y en a qui vont même parfois s’empêcher de voter pour ça. La revisiter, pour moi, ça serait quelque chose d’important, surtout à l’époque où on est. On est à une époque où les médias sociaux jouent une grande importance. Alors, on peut contrôler un petit peu plus l’électorat par des logiciels ou par du pointage, ce qui ne se faisait pas à l’époque d’une politique de terrain.
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Pourquoi, selon vous, est-ce que le taux de participation des jeunes est beaucoup plus bas? Louis Gagnon : Parce qu’on ne s’adresse pas à eux et aussi parce que les cassettes de plusieurs personnes au gouvernement commencent à être usées; on a l’impression de toujours entendre la même chose. Il y a eu tous les scandales de corruption qui ont aussi dégoûté un peu les jeunes. On a l’impression que c’est toujours du pareil au même. D’un autre côté, quand on regarde par exemple ce qu’Option nationale a fait avec JeanMartin Aussant, puis avec monsieur Sol Zanetti aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a quand même moyen d’aller chercher encore les jeunes. Je pense qu’Aussant n’avait pas fait une grande campagne dans les médias traditionnels, dans les journaux, à la télévision, etc. Par contre, sur Internet, il a fait un effet incroyable qui encore aujourd’hui est perceptible auprès des jeunes par rapport à la souveraineté, par exemple. Il y a quand même encore moyen de le faire. En ce qui me concerne, je vais vraiment tout faire pour que les jeunes aillent voter le plus possible, qu’ils s’informent et qu’ils sachent pourquoi ils votent aussi.
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François Lapointe : Dans certains secteurs, on a atteint 60 % d’abstention pour les 18-25. Si j’avais une baguette magique et que j’avais trouvé la raison pour laquelle ils sont désintéressés, je serais en train de frapper avec la baguette en fou furieux. C’est un des pires problèmes de la démocratie actuelle. Pour la première fois, les 18-35 vont représenter le tiers des gens qui vont aller voter. Donc, cette génération qui vote peu, pour la première fois, a un poids démocratique à peu près comparable à sa démographie. Ils représentent à peu près 30 % de l’expression du vote. Je trouve tragique de penser qu’il y a une chance que 50 % d’entre eux n’aillent pas voter, et ce, pour deux raisons. D’abord parce qu’il y a un tiers de la population qui n’exprime pas son opinion politique le jour du vote. Ensuite parce qu’il y a des décisions qui sont prises maintenant et qui auront un effet dans 10 à 15 ans, mais ce ne sont pas les gens de 60 ans qui vont voter à 85 %
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et plus qui vont vivre avec les conséquences de ces décisions. Il y a une certaine désillusion. Pour cette campagne, nous travaillons énormément sur les réseaux sociaux; nous sommes présents à l’endroit où les jeunes sont, et pas seulement le soir dans un téléroman qui n’est écouté que par des gens de 45 ans et plus. On essaie de faire des efforts, on verra. J’espère qu’on va réussir à stimuler plus de votes. Je sais que du côté de mon chef Tom, lors de toutes ses interventions dans les universités, les 10 premières minutes portent sur la nécessité que cette génération se réintéresse aux questions d’affaires publiques. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour les amener à s’intéresser aux élections et à l’ensemble du fonctionnement, municipal, provincial et fédéral, non pas à coup de 50 %, mais à coup de 70-80 %. Il y a encore beaucoup
de ce qu’est la politique dans leur vie de tous les jours. Ce n’est pas nécessairement fait seulement par les partis politiques.
de travail à faire.
d’aval dans les discussions familiales. Le Parti libéral du Canada en tient compte énormément. Il y a deux millions de nouveaux électeurs cette année aux urnes et c’est important de leur parler. Pour ma part, je fais un effort concret sur le terrain pour leur parler. Notre chef attire quand même l’attention des jeunes. Il est proche aussi du jeune électorat et c’est important. Je le fais pour tendre la main et pour que la relève soit vraiment là, qu’elle soit incluse dans les décisions dès maintenant. La politique, c’est les règles qui régissent notre vie au quotidien, alors c’est important qu’on garde la relève avec nous.
« Je trouve qu’il faut vraiment avoir un droit de réserve de quelques années quand on a été dans un parti. » - Marie-Josée Normand
Bernard Généreux : Parce qu’il y a beaucoup d’éducation à faire et l’éducation politique est peu présente dans nos écoles. Je pense que c’est une lacune que nous avons en démocratie canadienne et québécoise aussi. Je me rappelle quand j’avais 18 ans, on était à l’époque du référendum en 1980. Il y avait une conscientisation à cause de cet événement particulier, on en entendait parler, mais ça ne m’intéressait pas nécessairement plus d’aller voter en tant que jeune. Quand on fait quelque chose ou qu’on pose des gestes dans la vie, on les pose parce qu’on se sent concerné par un élément ou un autre. Le taux d’abstention est élevé chez les jeunes en particulier à cause qu’ils ne se sentent pas concernés par la politique et les élections. On a vu quand même certaines époques où on avait le sentiment qu’il y avait un peu d’intérêt chez les jeunes, mais ce n’est pas facile. Encore là, ça demande de l’éducation politique, mais en très bas âge. Il faut conscientiser les jeunes à l’importance
Marie-Josée Normand : Parce qu’on n’en tient pas assez compte. Une des raisons pour laquelle je suis en politique, c’est parce que j’ai deux jeunes adultes maintenant : une fille de vingt-trois ans et un garçon de dix-huit ans. J’ai toujours été impliquée dans ma communauté. Ma façon de m’impliquer actuellement est celle-ci parce que je trouve que notre pays ne ressemble plus à mes valeurs. Les jeunes sont négligés. Je l’entends beaucoup et ça me heurte chaque fois. Il y a vraiment un fossé; il y a beaucoup de divisions entre les générations. Je pense que ça y est pour quelque chose. Les jeunes ne se reconnaissent pas et, pourtant, ils ont beaucoup
Dan Bien Gras : Les politiciens nous servent tout le temps des maudites vieilles affaires, des maudites vieilles idées. Ça parle de changement, de changement, mais plus ça change, plus c’est pareil avec ces politiciens-là. Les jeunes ont besoin de partis politiques pour avoir du fun comme nous qui prônons des valeurs comme l’alcool, le sexe et le rock’n’roll.
Quelle réforme du système politique votre parti et vous-même avez-vous à proposer (mode de scrutin, sénat, etc.)? Louis Gagnon : Comme vous le savez, j’arrive de Québec solidaire, qui proposait par exemple la proportionnelle. Le Bloc Québécois, le parti que je représente, est l’incarnation même de la proportionnelle, c’est-à-dire que ce n’est pas nécessairement un parti qui peut prendre le pouvoir. Par contre, c’est un parti qui représente, comme dans une proportionnelle, les gens qui vont voter pour lui. Finalement, ça va donner l’équivalent de la représentation. C’est sûr que c’est un système uninominal à un tour, mais le Bloc est vraiment
l’exemple parfait de la proportionnelle. Moi, je pense que c’est un système qui pourrait mieux fonctionner, mieux représenter les gens et, surtout, aider les plus petits partis comme le Parti Vert ou, au provincial, Québec solidaire ou Option nationale et la CAQ bientôt. Ça pourrait aider ces partis parce que tout le monde a le droit d’avoir sa voix. Ça ne veut pas dire qu’on va tous se reconnaître dans un ou deux grands partis. C’est fort possible qu’on ne s’y reconnaisse pas. Alors, on veut une voix qui va ailleurs et c’est ça, la démocratie. Des fois, des gens disent : « Tu ne peux pas prendre le pouvoir ». Oui, mais c’est ça, la démocratie. On ne peut pas tous prendre le pouvoir, c’est un parlement. On est là pour parler et discuter des projets. François Lapointe : On est de loin ceux qui brassent le plus. On dit clairement qu’on trouve que le sénat est antidémocratique. Ce sont des gens non élus, qui sont nommés. Nous sommes prêts à aller aussi loin que de négocier avec les provinces pour trouver une façon de dissoudre le sénat. Si ce n’est pas de le dissoudre, on va le réformer en profondeur. Ce fut un de mes déclencheurs, de passer de sympathisant à candidat. Il y a 8 ans maintenant, le projet de loi de Jack Layton qui portait sur la responsabilité climatique du Canada avait été perçu par l’ensemble des spécialistes comme la meilleure loi de l’époque. Il le dépose. À l’époque, monsieur Harper est minoritaire et le projet de loi passe en chambre. Ensuite, au sénat, on l’a mis en dessous de la pile. Le sénat n’a jamais délibéré dessus. Il a attendu la prochaine élection et il l’a fait disparaître. C’est la dernière élection où je ne me suis pas présenté. Je me suis dit : « Ça suffit, c’est assez ». Alors, je fais partie de ceux qui sont très insatisfaits du sénat. Pour ce qui est du mode de scrutin, il y a un consensus au NPD pour trouver une façon de le changer. Je dirais que mon chef Tom est encore plus pressé que moi de le faire. C’est très clair dans sa tête qu’il veut absolument qu’il y ait une modification qui amène plus de proportionnel au mode de scrutin. Je suis complètement avec lui dans l’idée. La seule chose pour laquelle je dois parfois discuter avec lui, c’est sur la complexité que ça représente. D’arriver très près de la proportion du vote exprimé, dans un pays qui est très grand comme le Canada, c’est difficile. L’exercice de consultation nationale qui doit être mis en place pour qu’on arrive à un projet compris et appuyé par les gens est essentiel. Il y a eu des cas où un mode de scrutin proportionnel s’est fait de façon un peu précipitée et sans suffisamment d’échanges et de compréhensions de la part des électeurs et qui ont mal tourné; les gens n’ont pas
aimé l’expérience. Dans d’autres cas où les nations sont en mode de scrutin mixte et ça va très bien. Oui, je suis pour un mode de scrutin mixte, mais je veux que le processus pour s’y rendre soit fait de façon très rigoureuse et très près de la population. Ça enlève un peu de cynisme aux gens qui disent qu’ils perdent leur vote. Même si on est juste 10 % à croire en une idée, à 10 % on va avoir quelques représentants qui vont être notre voix au parlement. Il faut s’y rendre, mais il faut s’y rendre de manière à ce que ça marche bien et que les gens soient contents du résultat et que ça ne fasse pas comme dans d’autres législations où, après une ou deux fois, la population n’était pas contente et elle a reculé par la suite.
« Plus le montant est élevé, plus on ouvre la porte à une espèce de collusion où soudainement vingt personnes de la même organisation font chacune un chèque le même jour. » - François Lapointe Bernard Généreux : Pour ce qui est du système démocratique dans lequel on vit, on ne propose pas de changements fondamentaux. On considère que le système britannique dans lequel nous évoluons est très adapté pour le Canada et fonctionne très bien depuis 150 ans. Pour ce qui est du sénat, nous avons dit que si nous n’étions pas en mesure de le réformer, nous serions en faveur de l’abolir. On sait très bien ce que ça nécessite pour l’abolir, c’est plus de 50 % des provinces, si je ne m’abuse. C’est sept provinces qui équivalent à 50 % de la population canadienne, je me trompe peut-être dans les chiffres, mais inévitablement, ce n’est pas demain la veille parce qu’on sait que le Québec et l’Ontario s’y opposent déjà. La réforme que nous avons proposée, c’est que les sénateurs soient nommés et élus au sein des provinces. À mon avis, la chambre haute est nécessaire dans la mesure où elle est fonctionnelle et qu’elle est très représentative de l’électorat qui pourrait l’avoir élue dans un sénat élu. Marie-Josée Normand : Dans les engagements du Parti libéral du Canada, il y a plusieurs réformes dans lesquelles on s’est engagés suite à une élection
du Parti libéral. Réforme électorale, réforme sénatoriale. On en a déjà parlé pour la réforme électorale, donc je ne me répéterai pas. Il faut revoir tout ça et faire une commission pour que chaque vote compte. L’objectif est que chaque vote compte le plus possible. Nous ne voulons pas rouvrir la constitution pour ce qui est du sénat, mais monsieur Trudeau a fait un geste quand même concret et courageux quand il a dissocié les sénateurs du coccus. Nous, ça nous suffit. On entre dans une idéologie. Je pense qu’on a d’autres priorités que de rouvrir le sénat pour l’instant. Dan Bien Gras : Au lieu de carrément abolir le sénat comme d’autres le pensent, on a décidé de faire un loto-sénat, c’est-à-dire une espèce de gratteux ou de tirage au sort où n’importe qui, en achetant un ticket du loto-sénat, pourrait avoir la chance de gagner un siège au sénat. En plus, ça va être possible dès la première journée qu’on gagne le tirage au loto-sénat de tout de suite prendre sa prime de départ.
Que pensez-vous du principe de la ligne de parti? Par exemple, si votre parti est pour une mesure et la majorité des électeurs de votre comté est contre, que feriez-vous? Louis Gagnon : Il faudrait d’abord voir pourquoi les gens sont contre. Peut-être que ça aurait été mal expliqué. Ultimement, on représente les gens de notre comté, à travers un parti. Pour moi, l’opinion des gens d’ici importe. Je vais vous donner un exemple : le transport par train, qui est d’actualité ici dans la campagne électorale. Si mon parti disait : « On veut encourager le transport par train parce qu’on pense que c’est une bonne chose », mais que tout le monde à Rivière-du-Loup dit : « On ne veut pas vivre un deuxième Lac-Mégantic, ça passe en plein centre-ville », j’aurais tendance à m’opposer, c’est-à-dire à prendre le parti des citoyens et à m’opposer à mon parti en disant : « Moi, en ce qui me concerne, je suis désolé, mais je n’embarque pas sur ce dossier-là. » Les partis existent pour une raison, pour rassembler les gens, pour essayer de faire avancer les idées communes. C’est vrai que la ligne de parti, parfois, ne va pas dans le même sens pour tout le monde. C’est normal, je pense. Est-ce qu’on pourrait avoir un système qui serait peut-être plus comme au municipal, même si maintenant, il y a un peu plus de partis qui commencent à se former? En général, au municipal, ce sont plutôt des individus qui
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ÉLECTION ÉLECTIONS
Dan Bien Gras : À partir du moment où ce n’est pas tout le monde qui vote, il y a un sérieux problème démocratique. Les gens ne vont pas voter parce qu’ils sont totalement désillusionnés et désintéressés de la politique. Ils ne croient plus du tout aux politiciens et c’est pour ça que, depuis quelques années, le Parti Rhinocéros du Canada est devenu le parti le plus crédible du Canada.
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Ent revue
François Lapointe : Il faut d’abord être certain qu’on va contre la majorité de son comté. Je vais te donner un exemple. Nous nous sommes positionnés contre le projet de loi C-51 dès le premier jour. Quand nous nous sommes présentés contre C-51, des sondages nationaux disaient que 80 % des Canadiens étaient pour le projet. Nous avons tenu notre bout et nous avons expliqué pourquoi le projet nous inquiétait et, actuellement, 79 % des Canadiens détestent ce projet de loi. D’abord, il ne faut pas croire que la ligne de parti se fait tout le temps à l’intérieur du parti. Il y a un moment formidable qui n’est pas connu, c’est lorsque le caucus se réunit en huis clos le mercredi matin à Ottawa. Nous, les démocrates, nos huis clos durent longtemps; ils commencent à 8 h le matin et parfois ils finissent à 14 h. C’est à cet endroit qu’on se dit ce qu’on pense. La direction est obligée de répondre à nos questions et de réagir à ce que nous pensons. Un choix comme celui de C-51 nous a demandé un débat complet, tout un caucus là-dessus. Nous nous sommes dit qu’à long terme, notre position va certainement être comprise par une majorité de gens. Si nous avions plié sur cette idée de démocratie instantanée, nous ne serions pas allés au bout et, actuellement, nous serions pris avec C-51 sans aucune modification.
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Les comités permanents ont relativement bien fonctionné pendant 140 ans et ils sont censés servir à ce que la population puisse continuer de convaincre les gouvernements. Ce système a été complètement massacré par Harper. Au Canada, quelqu’un peut avoir 53 % des députés avec 38 % des voix, et 53 % des députés dans une assemblée donnent 100 % du pouvoir. Donc, ce n’est pas un raccourci intellectuel de dire que 38 % d’appui donne 100 % du pouvoir. C’est troublant. Nous avons donc en place un système qui a cette distorsion. La personne au pouvoir peut avoir une idée qui n’est peut-être pas bonne pour la majorité des gens au Canada. Le projet de loi est contesté par d’autres partis et passe quand même parce qu’il a une majorité de députés. Le projet doit obligatoirement être déposé à un comité permanent. Fut un temps où les comités
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permanents étaient publics. Les journalistes sont dans la salle et les partis d’opposition ont le droit d’inviter 50 % des témoins. Pour C-51, nous avons fait venir 30 spécialistes et 29 ont dit que ce n’était pas une bonne loi. Dans une démocratie parlementaire britannique saine, qui n’est pas manipulée par un gars comme monsieur Harper,
« J’ai proposé de faire une assemblée par mois pour informer les gens sur ce que je fais. » - Louis Gagnon le fonctionnement devrait être que le comité se réunit non pas en huis clos, mais avec public. On parle de ces 29 spécialistes sur 30 qui nous ont dit que le projet n’avait pas de bon sens et on fait des recommandations au ministre. Le ministre serait éthiquement responsable de tenir compte des recommandations. C’est là où on peut rattraper un peu des aspects de projets de loi vraiment nocifs. Harper, en 4 ans, a démoli ces phases d’analyse de projet de loi. Tout est maintenant voté en huis clos par les conservateurs. Avant les conservateurs, ça ne se faisait que peu ou pas. Maintenant, ils ne fonctionnent que comme ça. Tout est à retravailler. Bernard Généreux : J’ai déjà fait de la politique municipale et de la politique fédérale. En tant que leader, en tant que maire, je m’étais formé une équipe qui avait la même vision que la mienne du développement de la municipalité. C’est la même chose pour un pays. À partir du moment où on adhère à une vision de politique générale en fonction du développement de son pays, de quelque nature de développement que ce soit, que ce soit social, économique ou autre, à partir du moment où on adhère à ces principes, on peut avoir certaines divergences, mais la ligne de parti, inévitablement, est un guide avec lequel on a à traverser le temps et les enjeux. Donc, je pense que les lignes de parti ne sont pas près de disparaître, c’est sûr qu’elles sont là pour rester. Il faut comprendre aussi qu’en politique, il y a toujours des marges de manœuvre à l’intérieur d’un parti politique. Je l’ai vécu de façon importante à Ottawa. Malgré une ligne de parti, nous avons des tribunes pour nous exprimer à l’intérieur même des partis. C’est inévitable, ça prend une unité à l’intérieur d’un
parti. Parallèlement, au Parti conservateur, quand on a des enjeux fondamentaux qui touchent par exemple l’avortement, le droit de mourir, ou tout ce qui est une question morale, une question personnelle, on est libres de voter comme on veut. On est appelés à voter non pas selon une ligne de parti, mais selon nos propres valeurs à nous ou selon les valeurs des électeurs qu’on représente. Il y a un respect qui est important. Marie-Josée Normand : Personnellement, bien humblement, je dirais que c’est vraiment de représenter la région qui est important, de représenter l’électorat. Ça aussi, c’est une nouvelle façon de travailler. En tout cas, ce que je trouve vraiment important, c’est la concertation avec tous les paliers de gouvernement, mais aussi avec les communautés. Ça veut dire qu’il faut être capable de faire abstraction. Il y a des enjeux tellement sensibles qui peuvent rentrer en cours de route et c’est là que le travail de député en est un de compromis extrême. C’est certain qu’il y a une ligne de parti, mais si la majeure partie de la population veut aller dans une autre direction, il faut le prendre en ligne de compte parce que sinon, c’est l’inverse, on amène une voix dans la région au lieu d’amener la nôtre. Ça ne veut pas dire que tout est gagné d’avance, mais c’est important de tenir son bout, c’est important d’amener cette culture, qu’on amène notre voix. C’est comme un agent d’artiste. Il y a des artistes qui vont attendre que l’agent trouve l’emploi, mais en même temps, il faut travailler ensemble. Si l’artiste rencontre des filons qu’il veut exploiter, il faut qu’il le partage. Oui, je dirais que c’est vraiment important d’aller dans une direction pour tasser la partisanerie. À mon sens, c’est essentiel pour la démocratie aussi. Je ne dis pas qu’il y a des réponses simples. C’est complexe et ça se fait sur une période à moyen terme en ce sens que c’est de changer aussi une culture ambiante depuis longtemps.
Pour bien représenter votre comté, comment prenez-vous le pouls des enjeux importants de la population? Louis Gagnon : Quand on fait du terrain, par exemple, il y a une question qu’on pose : « Si vous aviez le candidat en avant de vous — vous l’avez d’ailleurs —, qu’est-ce que vous lui diriez? Qu’est-ce que vous changeriez? » Les réponses sont souvent intéressantes. Il faut d’abord poser la question à savoir ce qui les préoccupe. Il existe aussi plusieurs mouvements de citoyens dans la société présentement. Il faut écouter ces gens qui représentent des regroupements. Dans le milieu communautaire et dans celui de l’environnement, il y en a beaucoup : Stop Oléoduc, Coule pas chez nous!, Pétroliques anonymes, etc. Ce sont des mouvements citoyens qui doivent être entendus en politique aussi. Ce sont des mouvements qu’on peut aussi appuyer, quand on est d’accord avec ces idées. Je veux le faire aussi. Sinon, il y a différents endroits comme les réseaux sociaux qui peuvent être une façon de tâter le pouls des électeurs. François Lapointe : Je fais le tour des tables, tout le temps. Quand je suis dans un souper, un événement, même s’il y a 130 personnes, que ce soit un groupe d’action communautaire, le Club Lions, les Fermières, je fais le tour des 130 personnes. C’est une bonne façon de savoir ce qui inquiète vraiment les gens. Ça amène à savoir un peu quelles sont les priorités des gens ou ce qui les inquiète carrément. Parfois, on doit démêler un peu le provincial et le fédéral : s’ils sont inquiets pour le temps d’attente à
l’urgence, je dois leur expliquer que c’est de gestion provinciale, mais la fermeture de leur bureau de poste, c’est fédéral. Puis, je leur explique ce qu’on veut faire pour que les bureaux de poste en région ne ferment pas. J’ai une demi-douzaine de projets de loi à Ottawa. J’ai eu la chance d’être salué par le département qui rédige les projets de loi. Même des spécialistes m’ont souligné que mes projets de loi avaient quelque chose d’intéressant. Au moins 4 des 6 projets de loi viennent de conversations avec des gens du milieu. Si j’ai l’air un peu plus intelligent à Ottawa, ce n’est pas parce que je suis plus intelligent que les autres députés, c’est parce que j’amène l’intelligence collective des gens avec qui je parle sur le territoire. Bernard Généreux : La campagne est commencée depuis le 3 août et, depuis cette date, au moment où on se parle, j’ai près de 9000 km de faits et j’ai rencontré plus des deux tiers des municipalités. J’entends les maires, les clubs de l’Âge d’Or, toute sorte d’organismes et d’entreprises. Je fais 5 heures de porte à porte par jour, minimum. Je peux vous dire que ma liste est prête et elle va sortir dans les médias ça ne sera pas trop long. Ayant déjà été maire, je comprends l’importance des enjeux municipaux et ayant été bénévole dans de multiples organisation, je comprends aussi les organismes bénévoles qui ont besoin d’argent pour faire tel ou tel projet. Je suis à l’écoute de ces gens et j’ai prouvé en 2009-2011 que je pouvais être capable de livrer la marchandise. Pour moi, c’est fondamental. Pour moi, les enjeux régionaux ou locaux dépassent largement l’importance des enjeux nationaux. Je suis un gars du Bas-Saint-Laurent, de La Pocatière,
et mon ambition est de faire grandir ma région, de la faire se développer, d’amener de nouvelles familles pour venir y travailler. L’essence même comprendre ce qui se passe sur le terrain, il faut être sur le terrain. Il n’y a pas d’autre solution. Marie-Josée Normand : De cette façon-là. J’ai rencontré beaucoup de leaders dans différents domaines, sur les différents dossiers, je n’ai pas fini encore. Tout ce qui a trait aux pôles technologiques, voir les projets émergents qui s’en viennent. Tout ce qui concerne l’énergie, le pipeline. J’ai assisté tant au pour qu’au contre, c’est très divisé. C’est d’être sensible aux arguments de chacun. Il y a tellement de devoirs qui n’ont pas été faits. Moi, c’est ma façon de travailler. C’est d’aller vers les gens et de les concerter. Souvent, ces personnes en représentent beaucoup d’autres. Il faut qu’on puisse avoir un échange sur un fond humain et en écoute aussi, sans présomption. Dan Bien Gras : Avec une infirmière.
Quels sont les valeurs et les enjeux importants de votre comté? Louis Gagnon : Je pense que l’environnement est une valeur très importante dans notre comté. Il y a différents dossiers qui sont cruciaux dans cette élection, mais, pour moi, le dossier le plus important de toute cette élection, c’est le dossier de l’oléoduc et du transport du pétrole par train. Je suis convaincu que c’est vraiment là que ça va se jouer. C’est là que les vraies décisions qui concernent les gens, mais de façon extrêmement
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représentent les différents secteurs de la ville. C’est un système qui fonctionne bien. Au provincial, on a quand même beaucoup plus de personnes qui sont nommées. Pour le fédéral, c’est 338. Si on avait 338 personnes qui venaient d’un peu partout, peut-être que ce serait un peu difficile de prendre certaines décisions. Il n’y a pas de meilleur des mondes, mais, pour l’instant, j’ai pris le parti d’accepter de vivre dans le système dans lequel je vis, quitte à changer une fois à l’intérieur.
Dan Bien Gras : C’est sûr qu’on est un parti qui prône la dictature, mais on est un peu mélangés dans notre ligne de parti parce que, justement, c’est une des lois qui a été changée au fédéral. C’est grâce au Parti Rhinocéros parce qu’il y avait trois personnes qui se présentaient dans le même comté. Arrivés au débat, les trois Rhinocéros faisaient juste s’obstiner entre eux et ils prenaient tout le temps d’antenne, fait qu’on a vu que ça serait peut-être mieux d’avoir une ligne de parti. Comme ça, on pourrait se présenter plus nombreux dans la même circonscription.
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Aussi, bien sûr, je souhaite que la région prospère. Ça peut être de plusieurs façons, mais c’est très important pour moi. Je viens de Rivière-du-Loup et c’est une ville que j’ai toujours adorée. Par exemple, j’aime quand il y a plein d’étudiants dans les rues en ville. J’aime quand la ville est dynamique, quand il y a des activités culturelles. C’est ma ville comme je l’aime. Des fois, il y a des périodes où le développement est plus au ralenti ou des moments où les écoles ne réussissent pas à attirer des gens parce que les cégeps des autres villes nous font trop de compétition. Au provincial, j’étais pour les programmes exclusifs dans les cégeps. Je pense que dans les cégeps de Rivière-du-Loup, La Pocatière et Montmagny, il devrait y avoir des programmes exclusifs pour qu’on puisse avoir plus de jeunes pour dynamiser la région. Ça fait partie aussi des choses qui me tiennent vraiment à cœur.
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François Lapointe : Ce qui est omniprésent, ce sont les valeurs entrepreneuriales. Si Montmagny, La Pocatière, Rivière-du-Loup se sont maintenus même si, dans certains secteurs, ils ont eu de durs coups quand de grosses compagnies ont quitté la région, c’est grâce au tissu entrepreneurial. Ce sont nos PME qui nous permettent de créer de l’emploi. S’il n’y a pas d’emploi, personne ne va rester dans nos régions. C’est la chose que j’entends partout. Ensuite, j’entends beaucoup parler du maintien des services, c’est nouveau. Il y a 10 ans, les gens parlaient beaucoup du fait qu’ils payaient trop d’impôts. Après 10 ans de conservatisme, on commence à se dire qu’on ne veut pas se faire enlever tous nos services. C’est devenu une valeur assez consensuelle. On me dit qu’il faut arrêter de fermer les bureaux de poste, arrêter de dilapider les fonds de l’assurance-emploi. L’idée de protéger les services, on sent que c’est devenu plus consensuel. À mon grand plaisir, en troisième position, c’est quelque chose qui avait baissé et qui est revenu : l’environnement. L’intérêt
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avait baissé il y a 5 ans de façon terrible, on était rendus à 9 %. Maintenant, c’est revenu dans le 30 % de gens qui sont préoccupés par le sujet. Au moins une personne sur trois dit que, peu importent les décisions, si elle ne sent pas que l’environnement est pris en considération dans les calculs, il y a un problème avec ses valeurs.
« Ça fait partie du monde politique que d’influencer la masse avec des campagnes de peur, mais il faut bien se rendre compte que ça ne marche pas.. » -Bernard Généreux Bernard Généreux : Actuellement, il y a des enjeux locaux et régionaux par rapport aux infrastructures municipales, entre autres. Il y en a aussi par rapport à l’employabilité. Quand on parle par exemple de l’assurance-emploi, on ne me parle pas des problématiques générées potentiellement avec l’assurance-emploi. Ce dont on me parle, c’est que les gens veulent du travail en région et les entreprises me disent qu’ils ont du travail à offrir, mais ça prend des gens compétents. Ce qu’on a qualifié de réforme de l’assurance-emploi n’est en fait qu’une application de la loi. Certaines mesures ont changé à l’intérieur de cette réforme. Le principe fondamental de ces changements était d’être en mesure de faciliter l’association entre les employeurs qui cherchent des employés pour des postes et des employés qui se cherchent de l’ouvrage. De les marier ensemble. Actuellement, je visite des entreprises et je peux facilement évaluer à mille le nombre de postes disponibles dans Montmagny — L’Islet – Kamouraska — Rivière-duLoup au moment où on se parle. Comment se fait-il qu’actuellement on ait 1000 postes disponibles, mais personne pour les remplir? Il y a même des entreprises du milieu — et je parle d’endroits pas loin d’ici — qui sont obligées de baisser la cadence de production parce qu’elles ne sont pas capables de trouver d’employés. L’assurance-emploi, ça le dit, c’est une assurance. C’est une assurance au cas où on perdrait son emploi pour telle ou telle raison. Elle doit être utilisée à cette fin. À partir du moment où il y a des emplois disponibles et qu’il y a des travailleurs de disponibles, il n’y a pas de raison pour qu’on ne les associe pas ensemble. La
vitalité régionale en dépend. C’est extrêmement important. Marie-Josée Normand : C’est sûr que dans les enjeux, il y a le pipeline, il y a le fameux port de Cacouna, il y a aussi beaucoup l’économie. Moi, l’économie, je dirais qu’elle a plusieurs volets. Il y a le volet familial, le volet classe moyenne. Pour nous, c’est important de réinjecter de façon substantielle dans les familles qui sont depuis trop longtemps le moteur de l’économie et qui n’ont plus de souffle. Ensuite, il y a l’autre volet, le volet infrastructures, tout ce qui concerne les pôles technologiques et l’appui aux technologies émergentes qui vont nous permettre de faire la transition entre notre dépendance au pétrole et la nouvelle ère qu’on a à traverser. Il y a aussi d’aider les entreprises, surtout dans la formation en milieu de travail, la relève. Il y a un fossé et il n’y a pas de mécanisme pour aider les employeurs et les employés à faire le pont entre les générations. C’est important d’appuyer les entrepreneurs et aussi les employés là-dedans. Il y a aussi tout le volet de l’agriculture. C’est important de protéger nos agriculteurs. Les fermes familiales sont notre patrimoine rural. Pour moi, dans la circonscription, c’est un enjeu majeur. Je veux défendre tout ce qui est agroalimentaire, même si ça relève plutôt du provincial. Comment veut-on manger? Il y a aussi de nouvelles technologies de nourriture. Dans les pôles, il y a de nouvelles façons comme l’agriculture en milieu fermé. Il faut vraiment que tout ce monde travaille ensemble parce que c’est important qu’on reste maître de notre agriculture. Si on devient dépendant, on ne pourra plus se protéger contre différentes tragédies qui peuvent advenir. Un peuple qui a faim peut aussi devenir une crise très importante. Il ne faut pas juste voir en trois ou quatre ans. À mon avis, il faut faire l’exercice de voir sur vingt ans et pour ça, il faut tasser la partisanerie. Dan Bien Gras : Un des enjeux les plus importants de mon comté est évidemment le projet de l’oléoduc. Ça nous touche vraiment avec Cacouna. Moi, c’est dans mes deux promesses. Premièrement, c’est sûr que je veux absolument qu’il y ait un oléoduc, mais, par contre, il faudrait vider le pétrole de l’oléoduc, le remplir du plus grand fleuron de l’économie québécoise : c’est-à-dire la bière de microbrasserie. On inverse le flux en direction de l’Alberta. On essaie de saouler tous les Albertains, peut-être qu’ils vont oublier leur pétrole sale dans le sous-sol. En plus, à cause de la pouponnière de bélugas, tous les environnementalistes voulaient arrêter le port de Cacouna. En ayant un port alcoolisé, c’est sûr qu’il
va y avoir des déversements; on connaît tous les dangers des déversements. Vu qu’on va pomper de la bière, même les environnementalistes seront confondus parce que, dans une pouponnière de bélugas avec des déversements d’alcool, ça va être bon parce que, tout le monde le sait, quand on boit plus d’alcool, on a plus le goût de faire l’amour.
- Démocratie Que pensez-vous du droit de manifester? Louis Gagnon : Je suis parfaitement d’accord avec ça! Sur toute la ligne. C’est crucial, majeur. Les gens doivent impérativement manifester, on devrait le faire plus encore, selon moi. Ce n’est pas vrai qu’on nomme un politicien qui disparaît pendant 4 ans à Ottawa et puis, tout d’un coup, il revient aux prochaines élections pour finalement dire ce qu’il va faire pour les quatre prochaines années. Souvent, on a même l’impression de n’avoir aucun bilan, de n’avoir aucune nouvelle. Moi, j’ai proposé de faire une assemblée par mois pour informer les gens sur ce que je fais. Je vais le faire aussi, pour que les gens puissent dire ce qu’ils attendent de leur représentant. Les manifestations, c’est les citoyens qui parlent, ça doit être et, pour moi, ça devrait toujours être. François Lapointe : Nous n’avons aucun problème avec le droit de manifester. Le bureau de Tom a été occupé par des étudiants il y a un mois et demi et l’adjointe de Tom est rentrée en leur demandant s’ils voulaient du café. Ils ont le droit d’occuper les bureaux. Le contraire a été fait par trop d’élus depuis 10 ans, c’est-à-dire de polariser les positions. La seconde que quelqu’un manifeste, on dit que c’est effrayant et qu’il va détruire l’économie. C’est ridicule. Il faut défaire cette relation de conflit. Les gens ont le droit de s’associer, les gens ont le droit d’exprimer une opinion, ils ont le droit d’exprimer une opinion en groupe, ils ont le droit d’être plusieurs à vouloir mettre la lumière sur une opinion, c’est un droit fondamental. Ensuite, pour l’élu, c’est à lui à faire son travail, c’est-à-dire à expliquer en quoi ses actions peuvent être rassurantes pour ces gens. C’est plus comme ça que je le vois que d’être toujours en conflit avec un groupe qui veut sortir deux pancartes.
Bernard Généreux : Je suis totalement ouvert à ça, je n’ai aucun problème. C’est un droit fondamental collectif et individuel de manifester. Je n’ai aucun problème avec ça. C’est une expression populaire collective. Dans la mesure où c’est fait dans le respect de l’ordre et des biens qui nous entourent, je n’ai aucun problème. Dans la mesure où ça vire
« Je pense que, rendu là, on devrait se mettre les choses à l’évidence : simplement privatiser le gouvernement. » -Dan Bien Gras à l’envers et qu’on abuse ou qu’on brise le bien d’autrui, là ça ne marche plus. « Zéro pis une barre. » Marie-Josée Normand : C’est un droit tout à fait plausible et légitime. Il reste que, c’est un peu comme tout, quand il y en a trop, ça peut se perdre un peu dans une cacophonie, mais ça va avec le droit d’expression. Quelqu’un peut avoir envie de manifester pour quelque raison que ce soit dans un cadre respectueux. Je crois qu’il faut qu’il y ait un minimum de respect et que ce soit fait en bonne volonté. Dans ce cas, je n’ai rien contre. Dan Bien Gras : Ça devrait être rendu obligatoire. Tout le monde est obligé de manifester au moins 5 minutes dans sa journée.
Pensez-vous que le projet de loi C-51 peut contrevenir au droit de manifester de la charte des droits et libertés (chapitre 1)? Louis Gagnon : Certainement. C’est le pire projet de loi qui a été déposé de toute l’histoire du Canada, selon moi. C’est exécrable, ça n’a aucun sens. Quand on regarde le projet, ça peut concerner autant les mouvements environnementalistes que des gens qui s’opposent, des contestataires, tout simplement. Le vague est tellement grand et les conséquences aussi : on parle d’isoler quelqu’un pendant sept jours, à peu près sans mandat, pour des raisons absurdes, des soupçons. On dirait qu’on est revenus à l’époque où Pierre Elliott Trudeau a fait enfermer je ne sais combien de poètes québécois pendant la crise d’Octobre. Les conservateurs sont en train de nous ramener là. C’est une honte pour le Canada,
même à l’international. On a l’air fou, tout le monde l’a condamné, pas juste au Québec et au Canada, mais partout dans le monde. François Lapointe : Le Projet de loi C-51, dans sa forme actuelle, notre ambition est claire, nous allons le défaire. Ça peut aller très loin. Tout le volet qui parle de sécurité d’infrastructure, on ne le comprend pas actuellement. Je ne suis pas le seul, je parlais tout à l’heure justement de dizaines de personnes qui sont des spécialistes en droit public, des gens beaucoup plus compétents que moi en la matière. Il n’y en a qu’un seul au comité permanent selon qui C-51 était bon. Tous les autres sont venus dire que c’était un mauvais projet de loi. Le problème, c’est que ça ouvre une porte, mais on ne sait pas jusqu’où elle se rend. On se dit qu’on va pouvoir réagir si une infrastructure est menacée, par exemple. Mais qu’est-ce qu’une infrastructure et quand est-elle menacée? Est-ce que c’est une Première nation qui occupe un lieu pendant 3 heures? Qu’est-ce que c’est? Ça m’inquiète et ça inquiète aussi beaucoup de monde. Bernard Généreux : Non, pas du tout. Il n’en est pas question. Encore une fois, les campagnes de peur font partie de la politique. Ça fait partie de l’expression politique d’être capable de dire aux gens : « Ils vont faire ceci ou ils font faire cela; ils vont se servir de ceci ou ils vont se servir de cela ». Ça fait partie du monde politique que d’influencer la masse avec des campagnes de peur, mais il faut bien se rendre compte que ça ne marche pas. Le fait de manifester et d’exprimer des positions que les uns et les autres peuvent avoir par rapport à des enjeux qui les concernent, je n’ai aucun problème avec ça. C-51, je n’ai pas enlevé ça, mais pas du tout. Marie-Josée Normand : Pas avec la position que nous avons au Parti libéral. En acceptant la loi C-51, mais avec les amendements qu’on veut faire, c’est justement afin de ne pas berner la charte des droits et libertés, ne pas berner le citoyen non plus dans son droit d’expression. En plus, c’est qu’on ne soit pas manipulés ni regardés de partout. C’est ce type d’amendement là, tout en reconnaissant qu’il y a peut-être de se protéger au niveau de nos frontières, sans bombarder, mais de faire acte de vigilance et de rigueur et d’utiliser tous les talents potentiels qu’on a au service de renseignements et à la police nationale aussi. Oui, il y a un beau mi-chemin entre les deux. Donc, dans notre position, il n’y a aucune crainte de berner les droits et libertés. Monsieur Trudeau est très attaché aux droits et libertés individuels.
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concrète, vont se prendre. L’environnement et la protection de nos ressources naturelles sont les raisons pour lesquelles je fais de la politique. À la base, je ne trouve pas normal que les compagnies, les multinationales, arrivent ici avec leurs grosses bottes et disent à tout le monde : « Tassez-vous, on passe, on a du profit à faire. » Je me dis que, si nous n’avons personne pour nous représenter, pour défendre nos ressources naturelles qui sont notre bien commun, les compagnies vont nous mener par le bout du nez. Pour moi, c’est un problème et c’est pour ça que je suis en politique, pour défendre les gens par rapport à l’environnement.
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Dan Bien Gras : C’est sûr que C-51 est une des grosses graines, euh, désolé, des gangrènes de la démocratie. C’est sûr qu’on a un problème de sécurité, mais par rapport à cette loi, j’ai cru comprendre que, parmi les organismes que les agents secrets du Canada ont ciblés parmi les plus à risque d’être terroristes, il y a le Parti Rhinocéros. Alors, d’une certaine façon, personnellement, je me sens beaucoup en sécurité, car je sais qu’ils nous surveillent.
continuer d’avoir de l’influence par l’entremise du gouvernement qu’eux-mêmes représentaient une année auparavant. Pour moi, c’est illogique et ça ne devrait pas exister
Il y a eu durant les dernières années beaucoup de situations de « portes tournantes ». Par exemple, l’ex-ministre Jim Prentice, ancien ministre de l’Environnement, rendu chez CIBC; l’ex-ministre Michael Fortier rendu à la Banque Royale; l’ex-ministre Chuck Strahl qui devient président du comité de surveillance du SCRS et lobbyiste pour le pipeline Northern Gateway; l’ex-ministre John Baird qui devient administrateur au Canadien Pacifique. Que pensez-vous des « portes tournantes » entre le privé et le public? Comment percevez-vous ce genre de situation?
« Donc, ce n’est pas un raccourci intellectuel de dire que 38 % d’appui donne 100 % du pouvoir. »
définir une période de temps où on ne peut pas devenir lobbyiste. Je ne veux pas trop m’avancer parce que ça fait longtemps que je n’ai pas été dans ce dossier. Sur le principe qu’on passe de ministre à DG ou pire, de ministre à lobbyiste en dedans d’une semaine, ça n’a aucun bon sens. Il faut s’assurer qu’un jour, ça ne soit plus normal de le faire.
Louis Gagnon : Il faudrait trouver un moyen, ça existe déjà au provincial. Si vous quittez des fonctions où vous pouvez avoir de l’influence, vous avez un délai, un temps où vous ne pouvez pas avoir un travail qui, par exemple, vous amènerait à pouvoir intervenir directement avec les anciennes fonctions d’élu que vous aviez. Au provincial, par rapport au commissaire au lobbyisme, je pense que la période devrait être plus longue d’ailleurs; un an, ce n’est pas assez. Au fédéral, je pense que ces portes tournantes sont extrêmement tristes parce que le Canadien National, par exemple, à un moment, a été gouvernemental puis a été privatisé. Des fois, on a presque l’impression que certaines personnes au gouvernement s’organisent pour que ça fonctionne mal. Au Québec, en santé, en éducation. Au fédéral, ça peut être en transport ferroviaire ou ça peut même être pour le transport maritime. Ils s’organisent pour que ça aille tellement mal que tout le monde va avoir envie de le privatiser. Après, ils lâchent leur emploi et ils vont travailler pour ces compagnies. Pour moi, c’est d’une absurdité totale. Il faudrait absolument qu’il n’y ait pas de copinage, que les gens ne puissent pas aller travailler dans un domaine où ils ont déjà eu de l’influence auparavant et où ils pourraient même
Bernard Généreux : Je ne vois pas nécessairement de problème avec ça. La preuve, c’est que j’ai été nommé au conseil d’administration du port de Québec six mois après avoir perdu mes élections. J’ai été nommé par le gouvernement conservateur et je suis allé servir mon pays. Les banques canadiennes font partie du Canada, tout comme les ports, les aéroports, Poste Canada, tout ce qui est géré par des conseils d’administration ou des organisations paragouvernementales. Pourquoi est-ce que j’ai été nommé là? Parce que j’avais les compétences pour y aller. Les grandes banques n’engagent pas des gens qui n’ont pas de compétences. Ils engagent des gens qui ont des compétences. Le réseau de contact que j’ai établi depuis trois ans m’amène à penser que je pourrais avoir une incidence très intéressante par rapport à cet enjeu parce que je sais à qui m’adresser. Donc, j’ai acquis de l’expérience qui aujourd’hui me sert pour aller servir ma population. Je n’ai aucun problème avec le fait que les gens vont aller au privé et vont revenir au gouvernement puis vont retourner au privé ou dans des organismes gouvernementaux, paragouvernementaux. L’expérience ne s’acquiert pas en restant à la maison à regarder la télé. Ça s’acquiert en travaillant. Concernant le retour d’ascenseur que ces portes
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François Lapointe : J’ai des collègues qui ont déposé des projets de loi à ce sujet. Je sais qu’il y a cette discussion chez les néodémocrates à savoir si on peut aller jusqu’à réglementer cela. Par exemple,
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tournantes pourraient engendrer, je dirais que, où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie. Je pense qu’il faut apprendre à faire confiance aux individus et aux gens de bonne foi qui font ce qu’ils font dans les mesures où ils veulent développer l’organisation dans laquelle ils sont et le faire le plus honnêtement possible. Sincèrement, je suis un gars honnête. Je suis quelqu’un qui fait confiance aux autres. Je suis peut-être naïf, mais j’aime mieux être naïf que d’accuser à tort et à raison des gens sans savoir quels sont leurs véritables intérêts ou intentions. Je pense que les gens qui partent du gouvernement et qui se retrouvent dans une grande banque, c’est qu’ils ont les compétences.
Louis Gagnon : C’est René Lévesque qui avait fait les premiers pas pour abaisser la loi sur le financement électoral. Le Parti québécois a ensuite réajusté le tir un peu plus bas. Pour ce qui est du Bloc, on trouve que le montant actuel est trop gros. Ce n’est pas le commun des mortels qui peut donner 1500 $ à un parti politique. Souvent, le problème est que le montant est peut-être assez gros pour pouvoir penser qu’il y aurait un retour d’ascenseur envers les personnes qui représentent des entreprises. Donc, le montant est trop élevé, il faudrait probablement le diminuer. Est-ce que ça serait exactement le même qu’au Québec? C’est à suivre, mais c’est certainement une avenue envisagée.
Marie-Josée Normand : C’est certains qu’il y a la loi des lobbyistes qui n’est pas toujours suivie. Je pense qu’on doit vraiment faire encore plus attention à ça. Je ne sais pas si c’est une culture aussi. Je trouve qu’il faut vraiment avoir un droit de réserve de quelques années quand on a été dans un parti. Je pense que ce sont des choses — et ça, je le dis personnellement, je n’ai pas la ligne de parti — qui ne devraient pas exister dans la façon où ça l’est actuellement. Ce n’est pas assez supervisé. Il y a des apparences de conflit d’intérêts et ça ne doit pas être. Il faut vraiment être presque plus blanc que blanc pour dissocier au moins pendant une bonne période de temps ou allonger cette période. J’abonde absolument dans ce sens. C’est mon humble opinion.
François Lapointe : Entre 2012 et 2014, Harper a complètement éliminé le financement public aux
Dan Bien Gras : Je pense que, rendu là, on devrait se mettre les choses à l’évidence : simplement privatiser le gouvernement. Comme ça, il n’y aura plus de problème de conflit d’intérêts entre le gouvernement et les entreprises. On devrait simplement privatiser le gouvernement.
partis politiques, indépendamment du nombre de votes de l’élection précédente. C’est complètement enlevé. Moi, j’étais contre. Je pense qu’il y a une portion raisonnable qui peut venir du taux d’appui obtenu, un mécanisme qui n’empêche pas toute forme de création de nouveaux partis. Mais LA solution Harper qui consiste à tout enlever n’était pas la bonne. Ça fait une pression énorme tout le temps sur le public pour financer les partis. Au fédéral, de donner jusqu’à 1500 $ à un parti politique est énorme. Il faudrait que je vérifie si le parti s’est déjà prononcé sur un montant qui serait convenable. L’ensemble de cette réforme démocratique affecte aussi Élections Canada qui n’a plus le droit de faire la promotion dans les écoles. D’ailleurs, nous ne l’appelons pas la réforme démocratique, nous l’appelons la « déforme démocratique ». On a réussi
à les faire reculer sur 3 ou 4 points majeurs, mais pas sur tout. À 1500 $, ça ne prend pas beaucoup de gens qui s’entendent pour tous faire un chèque le même jour pour soudainement financer une campagne. Plus le montant est élevé, plus on ouvre la porte à une espèce de collusion où soudainement vingt personnes de la même organisation font chacune un chèque le même jour. En faisant le calcul, on a la moitié du montant maximum permis qui est amassé comme ça. 1500 $, c’est beaucoup trop. Nous avons chez nous quelqu’un qui s’appelle Greg Scott, qui est un professeur de sciences politiques à l’Université de Toronto. C’est lui qui a remplacé Jack Layton dans son comté après son décès. Il a monté une plateforme de véritables réformes démocratiques qui affecte entre autres les comités permanents dont je parlais plus tôt. Ses
que les partis politiques doivent être financés par leurs partisans et non pas par les électeurs ou même par les 40 % de gens qui ne votent pas. Les gens qui ne votaient pas, leur 2 $ n’allait nulle part. Les gens peuvent faire des dons. On croit que les partis politiques doivent être autonomes dans leur financement. C’est pour ça qu’on a modifié la loi. On va voir quels sont les résultats aux prochaines élections. Les libéraux, les néo-démocrates, les verts, les conservateurs et même les bloquistes vont encore avoir des montants d’argent qui leur sont donnés.
recommandations couvrent à peu près tout ce dont on a parlé aujourd’hui. Avant même d’en arriver au grand chantier de réforme du mode de scrutin, il y a tellement de choses à faire et nous avons déjà un document fait par quelqu’un d’extrêmement spécialisé qui est député et on a plusieurs réponses. Entre autres, on veut baisser le plafond dont il est question.
société qu’elle traverse à un certain moment. Ça fait partie de l’évolution de la société que ce genre de choses se produise. J’ai été maire et on en a donné, des contrats. On a fait un aréna de 12 millions à La Pocatière. On l’a fait dans les règles de l’art. Quand les gens de bonne volonté et de bonne foi sont là, ça se passe comme il faut. Les gens honnêtes, ça existe. Je crois que les gens, en très grande majorité, sont honnêtes. Pour ma part, qu’un ingénieur m’invite pour aller dîner ne viendra pas changer ma décision. Il y a des règlements, il y a des façons de faire. Un dîner de vingt dollars ne vient absolument pas influencer ma perception. Je n’ai absolument aucun problème avec le 1500 $ de contribution à un parti politique au fédéral. D’ailleurs, ils sont très rares ceux qui donnent 1500 $ dans les campagnes.
Bernard Généreux : On a aboli la loi qui permet aux partis politiques de recevoir 2 $ par vote d’Élections Canada, ce qui est applicable maintenant à partir de l’élection actuelle. Ça veut dire que, si on reçoit 2 millions de votes, on aurait eu droit à 4 millions de dollars de la part d’Élections Canada. En soi, cette mesure va faire économiser à Élections Canada et au gouvernement 225 millions de dollars. On pense
Pour ce qui est des retours d’ascenseur, je vais essayer de faire un résumé de ce que je pense par rapport à ce qui s’est passé à la commission Charbonneau. Il y a des étapes dans la vie d’une
Nous avons vu au Québec avec la commission Charbonneau le phénomène de retour d’ascenseur entre des entreprises, des contrats et des partis politiques et leur financement. Au Québec, on a baissé la contribution individuelle à un parti de 1000 $ à 100 $ par personne. Que propose votre parti à ce sujet, sachant qu’au fédéral, la contribution maximum par personne est très élevée (1500 $) et que le financement est exclusivement privé?
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« Je trouve ça trop coûteux tous les problèmes de changements climatiques. » - Dan Bien Gras
collabore, mieux c’est. C’est sûr que, si on a de petits montants, on est obligé d’aller voir plus de gens et de les sensibiliser plus à sa cause. Je pense qu’à long terme, c’est encore mieux. C’est plus payant d’avoir 10 donneurs à 100 $ qu’un seul à 1000 $! . On focalise beaucoup plus sur les petits montants pour justement toucher plus de monde, amener une plus grande démocratie là-dedans et on n’est plus dans la culture d’entreprise. Je vivrais très bien avec un maximum de 100 $, mais c’est juste que ça serait différent. Dans notre cas, pas vraiment, mais peutêtre que ça serait plus équitable, effectivement. Dan Bien Gras : On a une belle image de cette « démocrature ». Dans le fond, ce sont des trucs qui ont été mis en place juste pour encourager les gros partis et nuire aux petits partis politiques tels que le Parti Rhinocéros. On voit vraiment un problème dans la démocratie ici. J’aimerais aussi rajouter que ça serait le fun qu’on puisse recevoir des dons en bière parce qu’avec des longues élections comme
celles qu’on a eues, ça commence à vraiment coûter cher d’alcool avec tous les partys qu’on fait pendant notre campagne électorale.
- Environnement Po u r t e r m i n e r, parlons d’environnement. Comment décrivez-vous le phénomène des changements climatiques? Louis Gagnon : Les changements climatiques sont produits par les gaz à effet de serre. Le carbone s’accumule dans l’atmosphère, le gaz carbonique ne peut pas s’échapper, ce qui retient la chaleur sur Terre, particulièrement dans les zones où il y a beaucoup de pollution. Éventuellement, ça va occasionner la fonte des glaces aux pôles. C’est une des conséquences, le niveau de l’eau va augmenter partout. Le problème, c’est que la plupart des populations qui vont être touchées directement sont souvent les plus pauvres. Même le pape a fait une sortie là-dessus — on peut saluer cela sans doute — parce que ce sont les pauvres qui vont écoper de tous ces changements climatiques. Il y a différentes facettes. La désertification peut aussi être une autre forme de changement géographique.
Il faut absolument tout faire pour combattre cela, parce qu’on est probablement parmi les dernières personnes qui vont pouvoir intervenir directement. Dans 50 ans, c’est fort possible qu’il soit trop tard. Au Canada, on a les sables bitumineux. On est malheureusement parmi les pires pollueurs de la terre à cause des sables bitumineux. Ils ont des conséquences même ici. C’est bien dommage d’encourager les sables bitumineux de quelque façon que ce soit, c’est extrêmement dommageable pour nous. François Lapointe : Pour commencer, j’aime mieux qu’on appelle cela un dérèglement climatique parce que les chercheurs en climat l’appellent ainsi. Le terme dérèglement climatique est celui que je lis le plus dans les revues scientifiques. Il faut comprendre que ce n’est pas seulement une augmentation de trois degrés sur cent ans, c’est un dérèglement. Oui, de façon générale c’est un réchauffement, mais ça peut aussi vouloir dire plus de précipitations à un endroit. Une forme de désertification à un autre endroit qui n’a pas l’habitude d’être désertique. C’est ce dérèglement qui est important. Ce n’est pas en soi le fait qu’on prenne trois degrés sur cent ans. Ce type de changement ne prenait généralement pas cent ans, il prenait jusqu’à 35 000, 40 000 ans généralement dans un cycle normal. De le provoquer sur 100 ans, c’est le volet dérèglement qui est très inquiétant et qui pourrait amener à terme des problèmes en agriculture, des problèmes de ressources alimentaires. Ça pourrait aller jusqu’au déplacement des populations si on ne fait rien. Bernard Généreux : [rire] Ma perception des changements climatiques… Je vais peut-être te surprendre, mais c’est que la planète Terre a je ne sais pas combien de millions d’années, certainement 5 ou 6, et l’endroit où on est assis aujourd’hui était recouvert de 15 km de glace. Je ne me souviens plus en quelle année c’était, je pense que c’est plus en milliers d’années qu’en millions d’années. Donc, inévitablement, il a fallu qu’il fasse chaud pour que ça fonde, toute cette glace. Je dirais que l’ère industrielle mondiale a sensiblement contribué au réchauffement de la planète et contribue actuellement sensiblement au réchauffement de la planète. C’est à peu près inévitable que ça y contribue. Dans quelle proportion est-ce que ça y contribue? Je ne le sais pas, je ne suis pas sûr que tu le sais, je ne suis pas sûr que grand monde le sait véritablement. La planète en soi est un univers qui s’autorégule en grande partie. Dans l’histoire, on est ici depuis 400 ans, on peut lire dans les livres
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« Je pense qu’on doit se faire un devoir encore là au niveau des générations qui nous suivent d’avoir des objectifs vraiment clairs pour diminuer les gaz à effet de serre et les émissions de carbone. » - Marie-Josée Normand
d’histoire que quand les premiers colons sont arrivés ici, ils avaient le scorbut et d’autres sortes de maladies, et ils avaient froid l’hiver. On a encore froid l’hiver. L’hiver est comme décalé; on est à l’automne et on a l’impression qu’il fait beau l’été. Ce que je veux dire, essentiellement, c’est que la période sur laquelle on a des informations sur les changements de la planète et les changements du climat de la planète sont très courts par rapport à la planète elle-même. Que les humains, à cause de l’ère industrielle depuis 125 ans, aient chamboulé le climat de la Terre, je ne crois pas à ça. Je crois par contre que nous avons un impact, c’est inévitable. Il n’y avait pas 8 milliards d’habitants sur la Terre il y a 150 ans ni 300 ans non plus. Donc, inévitablement, on a un impact sur l’environnement, mais à quel point est-il si important? Je suis un grand adepte de Découverte, j’écoute des émissions et je lis des articles scientifiques. Je ne suis pas un climatosceptique, très loin de là d’ailleurs, mais je ne suis pas non plus complètement l’inverse. J’ai une tendance à avoir un équilibre dans ma façon de juger et de porter un jugement sur toute l’information qui nous est envoyée. Je suis pour tout ce qu’on peut faire pour améliorer l’environnement. D’ailleurs, j’ai été le maire qui a introduit les bacs bruns il y a 10 ans. On a voulu le faire cette année à Rivièredu-Loup, ça fait 10 ans à La Pocatière que c’est fait. J’ai une imprimerie qui a été reconnue par RECYCQUÉBEC comme la plus performante au Québec. La première la plus performante au Québec en termes de recyclage. On recyclait 98 % de nos intrants. J’ai un chalet avec une éolienne, des batteries et des panneaux solaires. Je n’ai pas personnellement à recevoir de leçon sur la question environnementale ou sur la façon dont se comporte l’environnement. Si les gens copiaient ce que je fais dans ma vie personnelle en fonction de l’environnement, il y aurait probablement un meilleur environnement au Québec. Ça, je peux te le dire. Tout est dans l’équilibre. Actuellement, il y a un déséquilibre dans
l’information et un déséquilibre dans la façon dont les gens perçoivent cette information. Marie-Josée Normand : Les changements climatiques sont dus au fait de la surconsommation et de la surutilisation. Je pense qu’on doit se faire un devoir auprès des générations qui nous suivent d’avoir des objectifs vraiment clairs pour diminuer les gaz à effet de serre et les émissions de carbone. Le courage et la volonté n’ont pas été là dans les dernières années. Au Parti libéral, on veut vraiment amener des objectifs clairs, travailler avec les provinces parce qu’on a beaucoup de rattrapage à faire. Je suis d’avis aussi que le Canada devrait être un chef de file dans ce domaine. On devrait plus prendre l’exemple des pays nordiques et avoir des objectifs qui fassent qu’on est des leaders. On a toutes les technologies. Juste ici dans le comté, c’est fou le talent potentiel qu’on a pour se rattraper, mais il y a des ressources qui manquent, il y a de l’argent qui manque. Alors, je pense que ça prend des objectifs clairs. Ça prend aussi toujours d’injecter de l’argent à la base dans l’éducation pour que chacun comprenne que sa part est importante et non pas qu’on se dise que juste soi-même, ça ne change rien. Non, c’est le contraire. C’est que chaque individu peut faire une différence. En région, on jongle aussi avec les distances. Donc, on doit faire — et je pense que la population est prête à l’entendre — un compromis parce que, comme on utilise encore le pétrole, on peut faire des efforts supplémentaires ailleurs. Ce sont des zones à visiter pour vraiment faire en sorte que les changements climatiques ralentissent et qu’on devienne des chefs de file. Selon moi, on a vraiment toutes les mesures, le talent, mais ça prend de la volonté politique pour y arriver.
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Marie-Josée Normand : Il y a deux volets. Je pense que c’est une bonne chose aussi parce qu’on se trouve à faire beaucoup plus de financement populaire. Avant, c’était avec les entreprises. Alors encore là, il y avait des retours d’ascenseur. Je n’ai pas connu ça, parce qu’en politique, je suis nouvelle et les gens ont encore ça en arrièrepensée, mais ce n’est pas comme ça qu’on l’exerce en ce moment. Le financement est quelque chose qui doit être constant et qui doit être populaire parce que les gens savent comment on vit dans sa communauté. Les gens donnent moins. Puis tout le financement qui est strictement personnel, c’est Harper aussi qui avait amené cette façon. Ça l’avantageait beaucoup parce que les autres partis comme nous, l’Association libérale fédérale de Montmagny – L’Islet – Kamouraska – Rivière-duLoup, l’année passée, nous partions de loin, nous partions presque avec une dette! Le financement, il faut que tout le monde y mette l’épaule à la roue. Au début, c’était de m’implanter, de me faire connaître. Là, ça va mieux, mais c’est vraiment une fois que le candidat s’est implanté dans sa communauté. Pour nous, c’est un financement populaire. 1500 $, c’est un maximum, mais c’est bien rare. Je n’ai vu personne qui donne ce montant. Pourquoi pas? Si quelqu’un peut le donner, il a un crédit d’impôt de 750 $. En général, c’est plus des 100 $, des 400 $, des campagnes de financement, 20 $, c’est bon! Chaque dollar est bon. Je pense que, plus il y a de monde qui
Dan Bien Gras : Je trouve ça trop coûteux tous les problèmes de changements climatiques. Ça augure trop de problèmes. Alors, c’est pour ça que le Parti Rhinocéros croit qu’on devrait abolir l’environnement parce que ça prend beaucoup trop de place et c’est beaucoup trop chérant.
Quant aux consensus scientifiques qui nous informent que nous devons laisser le tiers des ressources d’hydrocarbure dans le sol, que comptez-vous faire, votre parti et vous, pour sortir l’économie canadienne du pétrole?
Louis Gagnon : Nous proposons d’investir dans des énergies vertes. Par exemple, on veut proposer une
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François Lapointe : La position de Tom là-dessus a toujours été perçue comme pour ou contre, ni oui ni non. Elle est beaucoup plus précise et beaucoup plus solide qu’on le pense quand on prend le temps de l’analyser. Il dit qu’il faut absolument réviser tout le processus d’évaluation environnementale. C’est essentiel, il faut le réviser et il faut le ramener à ce qui se faisait de mieux avant, même plus fort que ce qui se faisait avant. Quand on parle de grandes infrastructures ou des secteurs industriels qui sont très polluants, il faut absolument que l’impact en GES fasse partie de l’évaluation. On ne peut pas juste faire en sorte de ne pas polluer les rivières, il faut que ce soit obligatoire de tenir compte des émissions de GES. Il faut que cesse toute la folie de ce qui a été imposé à l’Office national de l’énergie : les consultations publiques qui ne sont absolument pas inclusives — sur les 1200 demandes, il y en a 200 qui sont retenues — et les consultations qui sont bloquées à 15 mois. De bloquer un énorme projet d’infrastructure en 15 mois, c’est complètement ridicule. Tout cela doit être modifié et on s’engage à le faire. Une fois qu’on a fait de vraies réformes qui ne sont pas seulement esthétiques, qui sont perçues comme fiables par les spécialistes et que les scientifiques disent que c’est du solide, l’ensemble des industries, incluant celles des hydrocarbures, va
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« Je pense qu’il faut apprendre à faire confiance aux individus et aux gens de bonne foi qui font ce qu’ils font dans les mesures où ils veulent développer l’organisation dans laquelle ils sont et le faire le plus honnêtement possible. » -Bernard Généreux
devoir passer à travers. Est-ce que les hydrocarbures sont capables de passer à travers? Je ne le sais pas. Est-ce que c’est mon travail, de savoir s’ils sont capables de passer à travers? Non, ce n’est pas mon travail, c’est le leur. Dans mon obligation de social-démocrate qui veut voir du développement durable à long terme, c’est de m’assurer que ces trois piliers sont là : évaluation environnementale solide, inclusion formelle à l’égard des GES et consultation publique transparente et inclusive. Il y a une chose que les gens doivent comprendre, c’est que je ne peux pas faire cela que pour une industrie en particulier. Je dois le faire pour l’ensemble des secteurs industriels. Si le secteur des hydrocarbures veut réaliser un projet et qu’il dit qu’il sera capable de respecter tout cela, je ne peux pas le lui interdire. Bernard Généreux : L’économie canadienne et le Canada auront encore besoin de pétrole pendant plusieurs dizaines d’années et c’est malheureusement inévitable à cause de la vitesse à laquelle on peut faire ces changements malgré une intention politique potentielle de vouloir véritablement faire tous ces changements. Je pense que l’environnement, c’est aussi beaucoup aussi une responsabilité individuelle, dans le type de consommation qu’on fait. Inévitablement, actuellement, il y a 20 % de l’économie qui repose sur les énergies fossiles, entre autres. Il y a différents types d’énergie qui sont actuellement dans un creux historique ou qui s’en vont vers un creux historique. À côté de cela, 80 % de l’économie canadienne fonctionne très bien, mais elle fonctionne bien avec du pétrole. Je n’ai pas de problème à ce qu’on électrifie tout ce qui est « électrifiable », mais encore faut-il être capable de se le payer. Les Québécois, sincèrement, en environnement, on aurait des leçons à recevoir de bien d’autres places dans le monde et même d’autres provinces canadiennes.
Quelqu’un qui a voyagé un tant soit peu est capable de réaliser qu’on n’est pas si environnementalistes que ça, au Québec, contrairement à ce qu’on se dit. Il y a des actions personnelles et individuelles qu’on doit faire pour aider le maintien de la planète dans l’état où elle est et même l’améliorer. Je vais te donner un autre exemple de mon intérêt pour l’environnement. Contrairement à ce que certains pensent, quand j’étais député, j’avais été mis au courant qu’il y avait une « route bleue » qui était en train de s’installer au Canada à partir de Vancouver. Il y avait espoir qu’elle puisse se rendre jusque dans les Maritimes. Dans la carte que j’avais eue, elle s’arrêtait à Québec. La Route bleue, c’est la route des camionnages au gaz naturel. Quand j’ai vu que la carte arrêtait à Québec, je me suis dit que nous, les conservateurs, venions de financer une usine de biométhanisation à Rivière-du-Loup en janvier 2010. On allait y produire du gaz et on espérait pouvoir avoir une station-service. J’ai demandé à ce que l’on continue la Route bleue pour aller jusqu’aux Maritimes. On a donc changé la carte et ce n’est pas une affaire locale, c’est une affaire nationale. Le gaz biométhanisé qui sera produit à l’usine va éventuellement y être transporté pour charger des camions. Quand je dis que, en tant que député, notre responsabilité c’est de voir comment nous sommes capables de positionner nos régions pour faire partie des enjeux nationaux et de faire en sorte de moins utiliser du pétrole, bien ça en est un exemple. Je continue à croire et à penser, peut-être avec tort, que l’environnement est une responsabilité personnelle et individuelle avant qu’elle ne soit collective. Si demain matin les Québécois arrêtaient de consommer du transport, si on arrêtait d’acheter du gaz, inévitablement, ça aurait un impact. C’est impossible qu’il n’y ait pas d’impact. Ça serait un impact positif. On aurait moins de gaz à effet de serre. Marie-Josée Normand : C’est une très bonne question. J’avais même répondu à une dame qui s’était adressée à tous les candidats dans Le Placoteux par rapport au pipeline de TransCanada. La façon dont je le vois, c’est qu’il faut se détacher de la dépendance au pétrole, un peu comme je le disais précédemment. Il faut mettre en place des technologies et des ressources naturelles nouvelles desquelles on va pouvoir tirer une économie et du savoir, mais aussi de l’exportation et du commerce. Encore là, on a les moyens de le faire. Donc, cette dépendance au pétrole, il faut s’en
détacher d’ici les 25 prochaines années parce que, n’importe quel économiste va le dire, ce n’est pas l’énergie de l’avenir, mais on en a besoin encore un peu. Alors, c’est de balancer l’autre côté et de développer les nouvelles ressources. C’est ce que je m’engage à faire, de les faire émerger, et c’est dit dans nos engagements aussi au Parti libéral. Toutes les technologies vertes qui vont permettre de régler le plus rapidement possible les problèmes environnementaux majeurs, on va mettre un accent dessus pour que le contrepoids se fasse le plus rapidement possible. Je ne pense pas qu’on puisse nécessairement trancher dans la dépendance. Toute dépendance prend une période de sevrage. Alors, c’est comme ça que je l’expliquerais. Une période de transition avec une vision à moyen terme de développer de nouvelles technologies qui vont nous permettre de faire de l’argent puis de développer une économie verte. Dan Bien Gras : Évidemment, en remplaçant le pétrole du pipeline par la bière et en renversant le flux vers l’Alberta, à un moment donné, les Albertains n’auront plus les moyens de retirer leur pétrole parce qu’ils ne pourront plus l’exporter. Il n’y en aura plus de problèmes, leur pétrole va rester dans leur maudit sous-sol.
La croissance économique est un incontournable dans le programme d’un gouvernement. Comment, dans le futur, accorderez-vous la croissance avec le principe que nos ressources sur Terre sont non renouvelables et limitées? Louis Gagnon : En ce qui concerne le programme politique de QS quand j’étais au provincial — et c’est un programme que j’aime et que je respecte encore beaucoup évidemment —, on disait justement qu’on va atteindre une limite. C’est sûr que la surconsommation est un des problèmes majeurs de notre société parce que c’est comme si le désir est illimité, mais les ressources sont limitées. Alors forcément, à un moment donné, on va frapper un mur. Il va falloir trouver des moyens de diminuer cette culture de la surconsommation. Maintenant, la façon de le faire est une autre paire de manches. Il s’agit quand même d’un des rôles des gouvernements que de réglementer. Par exemple, au Québec, au Canada, souvent les gens ont deux voitures, des fois même trois voitures par famille. C’est un exemple pour les voitures, mais il va peut-être falloir demander à ce qu’on y aille avec ce qui est essentiel et qu’on arrêter de toujours
« Mes enfants, dans trente ans, ne demanderont pas d’avoir soit un environnement sain ou d’avoir un emploi, ils vont aspirer, comme nous, à avoir les deux. » -François Lapointe être dans le luxe et dans le surplus parce qu’on va éventuellement frapper un mur, puis on n’aura simplement plus rien. Il s’agit de bien utiliser nos ressources actuelles. Prenons par exemple la forêt. Il y a plusieurs façons de travailler avec la forêt. Il y en a des mauvaises, il y en a des bonnes. C’est un exemple d’une ressource qui peut être renouvelable à long terme, mais, quand elle est mal utilisée, les conséquences sont extrêmement néfastes pour tout le monde. François Lapointe : Quand j’ai visité l’usine de biométhanisation avec Tom Mulcair, je n’avais jamais vu Tom dans un état aussi passionné. C’était hallucinant. L’année passée, pour la première fois, les investissements engagés en milliards en énergies renouvelables ont dépassé légèrement les investissements engagés en énergie non renouvelable. Pour la première fois, il y a eu un mouvement de bascule. La seule façon de s’en sortir en voyant à long terme est la création de bons emplois. Mes enfants, dans trente ans, ne demanderont pas d’avoir soit un environnement sain ou d’avoir un emploi, ils vont aspirer, comme nous, à avoir les deux. Être capable de vivre avec un espoir de carrière tout en étant dans un environnement qui, espérons-le, ne sera pas moins sain, mais plus sain qu’il ne l’est aujourd’hui. J’ai l’obligation en me présentant dans une législation quand même assez importante, celle d’Ottawa, de faire partie de ceux qui vont chercher des solutions à ce problème. Aussi, il y a des secteurs de services qui ne sont pas polluants et qui sont formidables. Quand je dépense 70 $ chez un ostéopathe, je trouve que j’investis mieux que dans bien des « bébelles » faites en Chine. Il y a des secteurs de service et il y a des secteurs industriels comme l’exemple parfait ici du biométhane qui, par nature, n’est pas consommateur de ressources non renouvelables. Le biométhane fait complètement le contraire : il
récupère des choses qui auraient été englouties par les dépotoirs et qui auraient sali les sols pendant des centaines d’années pour plutôt en faire une énergie qui est beaucoup plus propre que certains hydrocarbures. Alors, il faut développer une obsession de ces solutions. Pour le reste, il y a un bout qui n’est pas que politique, il y a un bout qui est très social. Bernard Généreux: Encore une fois, je nous rapporte dans l’ère industrielle nord-américaine il y a 108 ans. Ça ne fait pas 3000 ans. Donc, pour l’expansion économique d’un pays, il faut qu’elle soit dans une certaine mesure encadrée. Elle est modulée, contrairement à ce qu’on pense, particulièrement pour les sables bitumineux. On ne les a jamais nommés encore, mais c’est aussi de ça qu’on parle. Il y a des technologies maintenant qui permettent d’avoir une empreinte technologique beaucoup moins grande que ce qu’il y avait avant. Encore une fois, notre technologie évolue et notre façon de faire évolue. Je pense qu’il y a inévitablement un transfert socioéconomique vers d’autres choses. Je dois l’avouer, les environnementalistes, les partis verts de ce monde, tous les gens qui mettent une pression depuis 25 ans ou 30 ans, depuis qu’on entend parler d’environnement de façon beaucoup plus précise et concise, favorisent d’une certaine manière la réflexion et l’avancement. Tout ce que je dis, c’est que les énergies fossiles, on les exploite, on va continuer de les exploiter et un jour, peutêtre qu’elles n’existeront plus. À ce moment-là, inévitablement, nous nous serons forcés de faire les choses différemment pour nous améliorer dans la façon dont nous consommons les biens sur la Terre. Ma mère me disait : « Rien ne se perd, rien ne se crée. » Jette ça dans l’univers et il s’en va quelque part dans le fond, dans la terre. Il y a des alternatives, encore faut-il que quelqu’un ait la volonté de le faire et de le faire correctement pour qu’il y ait un impact réel. On va évoluer en tant que société, j’ai confiance.
ÉLECTIONS
loi pour l’émission zéro des voitures. Ça veut dire que chaque concessionnaire serait obligé, comme en Californie, d’offrir des voitures électriques en vente. Ici, il y a déjà des crédits pour les voitures électriques et il devrait y en avoir plus pour que les prix baissent et pour que les gens puissent y avoir accès. Pour se sortir du pétrole, on a cette option concernant le transport. Pour ce qui est de l’énergie, au Québec, on est quand même des leaders avec Hydro-Québec dans l’hydroélectricité. On pourrait trouver des moyens d’utiliser cette énergie à son maximum. Même dans l’éolien, on doit investir et trouver des moyens pour l’améliorer. Cette énergie rapporte présentement à beaucoup de municipalités. Pour la Ville de Rivière-du-Loup, c’est 1,5 million de dollars qui rentrent dans les coffres grâce à l’éolien. Des fois, on dit que les énergies vertes ne sont pas payantes, mais ce n’est pas vrai. Si on regarde l’Allemagne, où l’économie va bien, elle fait peut-être même partie des trois pays qui vont le mieux, elle s’est beaucoup tournée vers les énergies vertes et elle a vraiment pris du recul par rapport au pétrole et elle essaie constamment de diminuer sa consommation. Il faut trouver des moyens. On ne s’en sortira pas demain matin, mais ce n’est pas normal qu’on ne fasse pas chaque jour au moins un pas dans la bonne direction.
Marie-Josée Normand : C’est que « rien ne se perd, rien ne se crée ». Il faut avoir la vigilance, la vision de se renouveler constamment, c’est-àdire que c’est vrai que tout est épuisable et, en même temps, tout est réutilisable. Alors, c’est à la fois l’effort et l’exercice intellectuel, l’exercice de volonté, l’exercice de société de dire comment on peut utiliser une ressource et en même temps ne pas la gaspiller, comme l’eau. En même temps, il y a plusieurs choses à revoir par rapport à l’eau. On le voit avec la Californie qui est en perte de
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vitesse. Elle n’a plus d’eau. Nous ne sommes pas à l’abri de cela non plus. Alors, comment l’utiliser? C’est la même chose avec le pétrole, les mines. Je pense qu’il faut avoir une vision à long terme. Il faut savoir ce qu’on veut léguer, pas juste vivre pour soi maintenant et s’en moquer parce qu’on ne sera pas là dans cinquante ans. C’est de revenir à une circulation saine d’un cycle naturel qui se fait. Il y a une surconsommation et je pense qu’il y a aussi une
absence de connexion avec le futur. Tout est criant, on le dit, les environnementalistes le disent, mais pas juste les environnementalistes. On le voit avec tout ce qui arrive, les tragédies, les changements climatiques. Ça crée des remous partout sur la planète. Il faut vraiment être consciencieux et travailler avec les autres pays pour voir de quelle façon ils agissent et trouver les meilleures solutions dans tout, les clés. C’est comme si on était rendus
dans une période où il fallait vraiment agir. On est tellement à la dernière minute qu’il faut trouver les bonnes clés et se parler. À un problème complexe, il n’y a pas de solution simple. C’est comme ça que je l’expliquerais. Dan Bien Gras : On devrait faire une loi qui rendrait les ressources illimitées. On va voter ça en même temps que l’abolition de la loi sur la gravité.
Votre terroir culturel dans un tiroir par Marie-Amélie Dubé
Depuis le 14 septembre dernier, le Tiroir culturel est devenu la référence web exclusive aux artistes, artisans, organismes et entreprises culturelles de la MRC de Rivière-du-Loup. Découlant du comité culturel, une concertation rassemblant des intervenants en muséologie, en arts visuels et en éducation a fait sentir un besoin de connaitre et de favoriser l’accessibilité aux ressources culturelles du territoire de la MRC. Ainsi, l’Entente de développement culturel 2013-2015, soutenue financièrement par la MRC de Rivière-duLoup, la Ville de Rivière-du-Loup et le ministère de la Culture et des Communications, a pu appuyer la réalisation de cette nouvelle plateforme web accessible via le www.tiroirculturel.ca. Vous êtes un artiste, un artisan, un travailleur en arts de la scène, en arts médiatiques, en arts visuels, en littérature, en métiers d’art, en patrimoine et archives et en muséologie ? Vous voulez faire bénéficier la population de votre expertise et vous n’êtes pas encore inscrits au Tiroir culturel ? Inscrivez-vous en ligne dès maintenant et bénéficiez GRATUITEMENT de la visibilité qu’engendre cette nouvelle initiative de réseautage 2.0.
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Simple à remplir, un formulaire en format PDF vous permet de décrire votre expérience de création, d’énumérer votre offre de services et de produire
« Le Tiroir culturel contient les trésors que vous cherchez pour récompenser vos employés, vos membres, vos amis, votre famille ! »
une liste de tarification, au besoin. Une évaluation de votre demande sera réalisée et un suivi rapide vous sera fait. Vous pouvez également mettre à jour votre profil pour bonifier vos offres de service en envoyant un courriel à l’administrateur du site à l’adresse : mmilot@mrcrdl.quebec.
Vous êtes propriétaire d’entreprise ou vous faites partie d’un comité social ? Le Tiroir culturel contient les trésors que vous cherchez pour récompenser vos employés, vos membres, vos amis, votre famille ! Ainsi, vous encouragez l’achat local et favorisez la rétention des acteurs culturels qui contribuent à la vie économique de la MRC. « Le milieu de la culture et des affaires sont des vases communicants et le maillage des deux permet d’avoir un tissu économique viable et dynamique. La culture est un domaine d’affaires ! », rapporte Mélanie Milot, coordonnatrice à la culture et aux communications à la MRC de Rivière-du-Loup. Merci aux partenaires ayant contribué à la réalisation de ce nouveau plateau du terroir culturel de la MRC : Louis-Philippe Gélineau Busque, chargé de projet; Émilie Beaulieu, designer Web designer chez Gigrafe/AvecStyle et Servlinks Communications.
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grelottant dans ton manteau, la neige accumulée sur tes raquettes. La forêt teintée de bleu, ce bleu qui précède l’aurore hivernale. Puis, ta rencontre. Avec cet orignal et ce renard. À travers eux, nos décédés rassemblés pour te révéler ta destinée. « Il se passe quelque chose sur cette montagne aujourd’hui. Quelque chose qui dépasse mon statut d’homme. Quelque chose au-delà du présent. […] On me raconte mon destin, sans que je ne puisse le voir, mais je l’entends m’être raconté. Quelque chose de très grand s’en vient pour moi. Et aussi pénible puisse être cette étape, il me faut la traverser. Tout ira bien. Tout ira bien. Tout ira bien. Fais confiance.
Témoignage
CHRONIQUES DE CEUX QUI RESTENT
LES JOURS D’APRÈS [LA MORT] par Ève Simard, photo de Maxence Matteau
Au printemps dernier, ma jeune sœur est décédée d’un terrible accident. Si la Terre me semble avoir cessé sa course depuis, je sais pourtant que la vie continue. Qu’elle doit continuer. Écrire le deuil, le mien comme celui des autres, m’aide à garder la tête hors de l’eau et éviter la noyade dans mon propre chagrin. Parce qu’écrire permet d’apaiser les hurlements intérieurs.
Je ne parle pas souvent de ta mort. Imprévisible fin qu’elle a été. Inattendu départ. Tragique, surtout. Tellement tragique. Parce que ta mort avait quelque chose de violent. Empreinte de sang qui coule, d’os qui se broient et de dents qui cassent. Forgée de terribles souffrances, de corps fracturés et de cœurs déchirés. Parée de hoquets de douleur au creux d’un lit et de hurlements ravalés dans un couloir d’hôpital. Sillonnée d’espoirs déçus, de prières inutiles et de rêves éteints.
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ceux qui restent, il y a, après ta mort, la brûlure de ton absence, la cicatrice du vide et l’angoisse de l’avenir sans toi. Mais pour toi, il y a quoi? Parce qu’il y a quelque chose. Je le sais. Je le sens au plus profond de mes tripes et c’est ça qui me ramène chaque fois que je fais naufrage et que le souffle me manque. Je ne peux me résoudre à ce que ce soit la fin.
C’était tout ça, ta mort.
Ta mort et après, c’est le mystère. Quelque chose qui dépasse mon statut d’humain. Tu l’as toi-même écrit de ton vivant.
Mais après? Après ta mort, il y a quoi? Pour toi, je veux dire. Parce que pour moi, comme pour tous
Quand j’assemble les morceaux du casse-tête, elle m’apparaît presque surnaturelle, ta mort. Et il me
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faut bien en parler, si je veux qu’on se souvienne. Si je veux que dans les mémoires, la prophétie reste. Si je veux qu’au-delà de ta mort, on se rappelle la grandeur que tu as, désormais.
C’est ce qu’on me chuchote sur cette montagne aujourd’hui. » Ces mots, tu les as écrits ce matin-là. Dans ton journal. Et puisque le jour s’était levé, tu as remis tes raquettes et tu es repartie. Tu as quitté cette montagne pour ne plus jamais y revenir – à moins que tu y sois maintenant, à raconter à ton tour, à ceux qui s’y aventurent, leur destin. Dans les semaines qui ont suivi, tu t’es préparée, inconsciemment, pour cette fin précipitée. Au fond de ton âme, tu savais que le départ serait prématuré. Au fond de la mienne aussi, je l’ai senti. Quand je suis allée te chercher à ta dernière ville, quelques jours avant l’accident, que j’ai vu ton regard se poser sur ses rues et ses passants une ultime fois avant d’affirmer, la voix brisée, que tu ne reverrais jamais plus cet endroit, convaincue malgré mes protestations.
« Mais après? Après ta mort, il y a quoi? Pour toi, je veux dire. Parce que pour moi, comme pour tous ceux qui restent, il y a, après ta mort, la brûlure de ton absence, la cicatrice du vide et l’angoisse de l’avenir sans toi. » Quand je t’ai serrée dans mes bras, la veille de ton accident, émue aux larmes de t’avoir près de moi, d’avoir la chance de t’aimer et d’être aimée par toi. Quand tu nous parlais de ce voyage à venir avec ta belle amie, ce voyage que vous aviez planifié quelques heures avant ton accident, votre accident, et que tu murmurais, le cœur inquiet, que quelque chose ne tournait pas rond, que tu avais l’impression que vous ne feriez jamais ce voyage.
Je sais maintenant que toutes ces fois, tous ces moments, toutes ces réactions te préparaient, malgré toi, à nous quitter. Nous préparaient, malgré nous, à te laisser partir. À accepter que ton corps ne gagnerait pas le combat, que le sang avait trop coulé, que les os étaient trop broyés, que les souffrances devaient cesser. À croire qu’au-delà d’une enveloppe charnelle tangible que l’on peut embrasser, il y a ton âme immortelle et éternelle qui vivra toujours dans notre amour. À faire la paix avec ce moment déchirant où ton souffle a cessé, comme la flamme bleuie d’une chandelle qui se recroqueville sur elle-même jusqu’à l’extinction, laissant une volute de fumée s’élever vers le ciel. « Quelque chose de très grand s’en vient pour moi ».
À ces souvenirs s’ajoutent ceux d’avant ta révélation dans la montagne. Quand, petite, tu refusais de vieillir, boudant les responsabilités pour faire de tes journées des immenses terrains de jeux. Quand je te regardais savourer l’instant présent, vivre chaque seconde, être là, complètement là, avec moi, avec les autres, toujours. Quand tu prenais un soin absolu et impeccable à préparer tes repas, comme si chaque fois, c’était le dernier.
Ces mots, je les ai gravés sur mon cœur. Je les récite, quand la douleur me martèle l’âme, quand l’horreur de ton accident m’empêche de dormir. Pour me rappeler que ce qui me semble être une fin n’en est pas une pour toi. C’est le début de quelque chose de si grand que je ne peux le comprendre maintenant. Un jour, je saurai. Un jour, je te retrouverai. Pour d’autres textes sur le blogue Ma sœur. | Les jours d’après : https://lesjoursapres.wordpress.com Pour partager votre propre expérience du deuil, contactez-moi : zeve13@hotmail.com
Quand tes départs te bouleversaient au point d’être désorientée, comme si chaque endroit que tu quittais ne serait jamais plus ta terre d’accueil.
Permets-moi de raconter ta mort, ma sœur. Pour qu’on saisisse l’ampleur de la vie. *** Un peu plus d’un mois avant ton accident, tu t’étais aventurée dans la forêt pour voir luire les premiers rayons du soleil sur le tapis de neige blanc. Je n’y étais pas, mais tu l’as si bien raconté dans ton journal intime que j’arrive à imaginer la buée sortant de ta bouche, le bout de ton nez froid, ton corps
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Photo de François Gamache
www.labouffeedair.com
Il travaille présentement sur un deuxième album complet qui verra le jour en 2016.
Évènement s
Une 6e é dition du Show de la Bouffée
haute en couleur par Camille Lévesque Soucy
Fidèle à son habitude, le Show de la Bouffée rassemblera des artistes de tout acabits sur la scène de la Maison de la culture de Rivière-du-Loup le 29 octobre prochain. Pour seulement 15 $, nous y verrons défiler le groupe Equse, Louis-Philippe Gingras, Vander et le trio de Sylvain Poirier, intervenant au sein de l’équipe de La Bouffée d’Air du KRTB. Pour commencer, parlons un peu d’Equse. Ce trio regroupe la guitare de Jean-Raphaël Côté, les claviers, la trompette et la basse d’Alexandre Robichaud et la batterie de Gabriel Turcotte. Leurs voix s’entremêlent pour créer des harmonies chaleureuses qui s’apparentent par moments aux univers musicaux de Patrick Watson et Half Moon Run. Ces musiciens venus de différents horizons produisent de la musique qui surprend, à la fois éclatée et enveloppante. Après deux ans d’existence, ils ont réalisé et produit deux albums au son rock vaporeux. Le troisième album, actuellement en composition, promet des ambiances toujours aussi
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riches en nuances et en rythmes. À leurs racines rock progressives se greffent plusieurs influences, ce qui leur a permis de se forger une identité propre, un son unique, planant et atmosphérique. Le prochain artiste qui offrira sa prestation sur la scène du Show de La Bouffée est Louis-Philippe Gingras. Le gars chante avec la voix qu’il a sur un folk où se rencontrent la finesse du country et les élans rugueux du rock. Ses paroles biscornues s’y plantent comme des clous et affrontent l’ordinaire avec le sourire en coin. Félicité au 30e festival Village en chanson de Petite-Vallée (six prix), au Prix de la
chanson SOCAN 2014 (nomination), au GAMIQ 2015 (nomination album roots de l’année) et applaudi par la presse (Le Devoir, Voir), son album Traverser l’parc a amené Gingras et sa troupe sur les routes du Québec et au-delà. Vivant avec un diagnostic de maladie affective bipolaire depuis trois ans, Louis-Philippe est, depuis 2014, porte-parole de l’Association québécoise des programmes pour premiers épisodes psychotiques (AQPEPP). Il est de plus en plus appelé à raconter son histoire et sa relation avec la maladie mentale dans des témoignages qui allient musique et confidences.
Surtout reconnu comme bassiste des Colocs, Vander cumule déjà plus de 20 ans de carrière au sein de différents collectifs. Avec trois prix SOCAN en poche, le Félix groupe rock de l’année en 1999 et un Jutra en 2011 pour la musique du film Dédé à travers les brumes, André Dédé Vander a aussi lancé au printemps 2012 son premier album solo French toast et peines perdues. Impossible de parler du Show de la Bouffée sans parler de son principal instigateur, Sylvain Poirier. Cet intervenant polyvalent, Joseph Wadjiri et Guillaume Pigeon forment le trio qui se produira aussi sur scène le 29 octobre. Ce groupe viendra nous présenter le fruit de sa collaboration. Fort d’une série de concerts donnés depuis le printemps, ce trio semble sur un élan porté par ses accents diversifiés et la complicité qu’il a déployée au cours de la dernière année ! Danse, poésie, folk, jazz et percussions seront à l’honneur. La Bouffée d’Air Étonnant, mais surtout encourageant de voir que le Show de l’organisme La Bouffée d’Air du KTRB en est déjà rendu à sa sixième édition. Quelle réussite tout de même pour un organisme communautaire qui œuvre dans le domaine de la santé mentale dans un petit milieu comme le KRTB. Impossible de parler du Show sans parler de cet organisme bien implanté
dans son milieu depuis plus de 20 ans. La Bouffée d’Air permet de faire connaitre sa mission et appart dans la communauté par cette initiative grâce, entre autres, à l’implication de la communauté et de généreux bénévoles. À la base, l’organisme est une maison d’hébergement désignée comme centre d’intervention de crise pour la région du KRTB. L’équipe de travail, composée d’une douzaine d’intervenants professionnels, est présente 7 jours sur 7 et 24 h sur 24 pour répondre aux demandes diverses de la population, et ce, 365 jours par année. L’organisme permet à des hommes et des femmes adultes de reprendre les commandes sur leur vie à la suite des évènements difficiles qu’ils traversent. Chaque année, cette ressource reçoit près de 400 personnes en hébergement pour de courts séjours et répond à plus de 3000 demandes autres que de l’hébergement. La ressource privilégie une approche alternative et aime favoriser la créativité comme véhicule d’expression porteur d’espoir. C’est dans cette optique que le spectacle s’inscrit et il le souligne de façon collective. Particulièrement cette année, le Show de La Bouffée s’inscrit dans la programmation du Congrès du RESCICQ (Regroupement des Services Communautaires d’Intervention de Crise du Québec) qui aura lieu à l’Hôtel Levesque de Rivière-du-Loup, du 28 au 30 octobre 2015. C’est pour cette raison que, cette année, le spectacle aura lieu un jeudi soir. Des intervenants de partout au Québec auront l’occasion de découvrir ou de
redécouvrir les atouts de notre région et de profiter de l’air du fleuve. Le regroupement national a permis à la Bouffée d’Air de bénéficier cette année d’une certaine couverture médiatique grâce à son intervenant le plus silencieux et de loin le plus poilu, le cher Malcom ! Celui-ci est le chien de la maison. Il fait partie du paysage de la Bouffée depuis 13 ans. Il joue un rôle important et hors du commun auprès des résidents. Il est un excellent complément à l’intervention. À l’hiver 2015, il fut la vedette d’un article sur le nouveau site du Regroupement des centres de crise du Québec (www.centredecrise.ca). Un site Web pour la Bouffée… Au printemps 2015, La Bouffée a pu mettre en ligne son premier site Web grâce à une contribution reçue du Fonds communautaire Bell Cause pour la cause. Ce site Web permet une plus grande visibilité à l’organisme et met en lumière ses services ainsi que les différents centres d’intervention de crise du Québec. Avec une meilleure connaissance des centres de crise, La Bouffée espère une plus grande utilisation de ses ressources afin de prévenir et de diminuer la stigmatisation liée aux problématiques de santé mentale. Pour en savoir plus, visitez bell.ca/Cause. Nous vous invitons également à parcourir le site de La Bouffée d’Air du KRTB.
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Entrevue
Entrevue Victoria Truchi : Parle-nous de toi et de ton entreprise. Sébastien Pelletier : L’entreprise Spécialités Électriques a été fondée en 1975 et traitait les problèmes électriques sur les véhicules. Il y a une trentaine d’années, nous avons élargi notre domaine aux énergies alternatives, mais aussi à l’électronique, aux génératrices d’appoint (pour les pannes de courant) et aux batteries.
les panneaux solaires de 8 kW installés sur le toit du garage. Le système d’accumulation, la génératrice et le système d’ondulateur chargeur prennent place dans le garage. Pour apporter l’électricité vers la maison, un câble reliera l’habitation au garage par le panneau de distribution.
L’électrique à son meilleur par Victoria Truchi photos par Busque
À Saint-Mathieu-de-Rioux, en haut du lac, une belle maison en bois rond se construit. Mais avant d’être belle, c’est un exemple à suivre : elle est alimentée par des panneaux solaires ! Nous sommes allés rencontrer Sébastien Pelletier, responsable de ce projet novateur, qui est propriétaire de Spécialités Électriques inc. à Rivière-du-Loup.
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S.P. : On a justement créé une pente de toit très importante sur le garage, de façon à ce que la neige ne tienne pas dessus et donc que les panneaux ne soient pas recouverts… à moins qu’il n’y ait une tempête vraiment intense. Pour le gel, il suffit d’une journée ensoleillée pour que le verglas fonde. On a pensé à tout.
V.T. : Qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans les panneaux solaires ?
V.T. : Est-ce que le verglas change quelque chose à la production d’électricité du panneau ?
S.P. : Je dirais que c’est grâce à mon père, qui était plutôt avant-gardiste à ce point de vue. Quand nous avons reçu notre premier panneau solaire, nous voyions déjà le grand potentiel avec l’énergie solaire. Par contre, nous comprenions qu’il restait beaucoup de développements technologiques pour rendre ce produit plus attrayant auprès de monsieur et madame Toutle-Monde. À titre d’exemple, l’ampoule incandescente qui consommait énormément d’énergie a été remplacée par la fameuse ampoule en tirebouchon qui a été par la suite remplacée par l’ampoule à DEL. Environ 15 ampoules à DEL ont la même consommation qu’une seule ampoule incandescente.
S.P. : Oui, effectivement, l’angle de réfraction change, alors ça change lorsque le rayon frappe le panneau, mais c’est tout de même minime. Et puis, le verglas, ce n’est pas ce que l’on a le plus souvent durant l’hiver. V.T. : Imaginons qu’il n’y a pas de soleil durant cinq jours. Qu’est-ce qu’il se passe ? S.P. : C’est là que les batteries interviennent. On calcule les batteries pour avoir une certaine autonomie. Si le client a besoin de plus de puissance et d’énergie, par exemple s’il veut faire le party de l’année, ou alors s’il n’y a tout simplement pas de soleil, la génératrice sera là pour pallier le manque d’énergie.
Dans le cas des chalets qui ne sont pas reliés à Hydro-Québec, l’alimentation par énergie solaire est une alternative plus qu’intéressante.
— publireportage
V.T. : Qu’en est-il de l’entretien avec la neige et le gel ?
Même lors d’une journée grise ou pluvieuse avec une assez bonne luminosité, le panneau solaire produit de 20 à 25 % de sa capacité, ce qui revient à environ 1500 W pour des panneaux de 8 kW.
V.T. : Qu’est-ce que cette maison a de spécial ? S.P. : Cette maison en bois rond est spéciale, car elle parait rustique avec sa structure, mais elle utilise des énergies alternatives. La construction se veut écoénergétique, car on essaie de consommer le moins possible, et c’est quelque chose qui se fait de plus en plus dans les nouvelles constructions. Le système électrique tourne autour de deux énergies principales : le photovoltaïque (panneaux solaires) et le propane. La cuisinière est au propane, le chauffe-eau aussi. Les usagers vont chauffer au bois. Ces trois choses sont celles qui consomment le plus dans une maison. Le reste sera alimenté par
V.T. : Comment est-ce que ça se passe en hiver avec l’ensoleillement ? S.P. : Quand on parle de performance, un panneau solaire sera plus efficace l’hiver. Cependant, il va être moins productif, car le nombre d’heures d’ensoleillement est beaucoup plus court que l’été. L’explication provient du fait que le silicium (composite du panneau solaire) performe plus à -30 degrés Celsius qu’à 30 degrés Celsius. Donc, par une froide journée d’hiver, un panneau solaire produira plus de watts sur une plus courte période.
L’utilisateur apprend au fur et à mesure à « vivre avec son système solaire », car c’est un vrai mode de vie. Contrairement à Hydro-Québec avec qui on n’a qu’à allumer l’interrupteur et à payer ad vitam aeternam, l’utilisateur du panneau solaire a une réserve disponible de 90 kW. Si l’on gaspille 90 kW, il faut donc les regagner; c’est une façon de penser qui est différente. Par exemple, si on annonce une semaine de beau temps et que vos batteries sont pleines, si ça vous tente de faire 40 lavages, vous pouvez les faire sans aucun problème. (rires) Par contre, si on annonce une semaine de mauvais temps, mieux vaut faire un lavage et attendre de
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Entrevue
Entrevue
regagner de la puissance avant de faire les autres. C’est une question de gestion de ses propres ressources. Une question d’autonomie.
Des astuces pour réduire sa consommation d’électricité…
V.T. : Parlons argent. Combien coute ce système électrique ? Combien de temps ce système duret-il ? Est-ce qu’il y a une garantie ? S.P. : Il en coute aux alentours de 50 000 $ pour le système total (les batteries, la génératrice, le système d’inverseur changeur, le tableau électrique, les panneaux solaires, l’installation). Il faut prendre en compte qu’un panneau solaire de bonne qualité fonctionne encore presque comme un neuf après 30 ans. Pour la garantie, elle est de 25 ans pour les panneaux solaires.
•
Le chauffe-eau représente une des plus grosses dépenses d’électricité. Coupez l’eau quand elle n’est pas nécessaire (testé et approuvé par Sébastien Pelletier).
•
La sécheuse consomme aussi beaucoup, préférez donc un étendoir à vêtements à une sécheuse électrique.
•
Éteignez les lumières quand vous n’êtes pas dans la pièce, choisissez des ampoules à DEL qui consomment beaucoup moins d’énergie et durent beaucoup plus longtemps que des ampoules halogènes régulières. Il en existe maintenant en plusieurs chaleurs (blanc froid, lumière du jour, blanc doux, blanc chaud). Les lumières à gradateurs peuvent être intéressantes pour ne pas utiliser une intensité lumineuse supérieure aux besoins. Les minuteurs sont aussi une option intéressante.
•
Éliminez les charges fantômes.
Pour les batteries, elles durent généralement entre 10 et 20 ans s’il n’y a aucun problème. V.T. : Si on a le gout d’avoir des panneaux solaires et que notre maison est construite de telle sorte que l’on ne peut pas poser de panneaux solaires sur le toit, existe-t-il des solutions ? S.P. : Bien sûr ! Ça prend un peu d’espace, mais il y a toujours moyen d’implanter des panneaux solaires au sol. Il suffit de créer une structure au sol pour y poser les panneaux solaires et de bien les positionner sur son terrain pour que l’ensoleillement soit maximisé dans la journée. Pour les entreprises, une solution logique serait de donner une nouvelle vocation à un stationnement et d’utiliser cet espace pour créer un toit de panneaux solaires. Ça ne prend pas de place, ça crée de l’ombrage pour les voitures et ça les protège des intempéries. De plus, on récolte de l’énergie. On peut sur ce coup prendre exemple sur les États-Unis, où c’est une pratique courante pour les grandes entreprises.
« La demande a explosé ces dernières années, ce qui entraine la chute du prix de production (la création de masse, etc.). »
V.T. : Les panneaux solaires sont-ils abordables ? S.P. : Depuis quelques années, le cout des panneaux solaires a énormément diminué. Pour vous donner une idée, 1 W = 1 $. Un panneau solaire de 245 W coute donc 245 $. Il y a 5 ans, ce même panneau valait 1000 $. La demande a explosé ces dernières années, ce qui entraine la chute du prix de production (la création de masse, etc.). Si on parle de « prix abordable », je dirais que ce n’est pas plus cher que d’avoir un spa maison ou
trois autos stationnées dans la cour. C’est une question de priorités. Si on me demande quel est le retour sur cet investissement en panneaux solaires, je réponds : « Et sur ta BMW, ta piscine, c’est quoi le retour sur ton investissement ? » Si quelqu’un a le gout d’avoir une BMW et a les sous pour se la payer, il aura une BMW. Moi, j’ai le gout d’avoir des panneaux solaires. J’ai le gout de montrer à mes enfants qu’il y a autre chose qui se fait et qu’il faut être au courant qu’il y a d’autres solutions sur Terre que ce qui se fait ici. On dirait qu’on est dans une ère où les gens pensent que tout va s’arranger tout seul.
Connaissez-vous votre hôte fantôme ? Chaque maison a son hôte fantôme. L’hôte fantôme est l’ensemble des appareils électriques qui consomment sans qu’on le sache : les charges fantômes. Télévision, ordinateur, four à micro-ondes… tout cela consomme même lorsqu’on ne les utilise pas ! Comment faire pour éviter cela ? On peut soit simplement débrancher les fiches des appareils non utilisés, soit utiliser une multiprise avec un interrupteur. Pour une télévision, on parle de 30 W (ce qui peut sembler peu). Si 1000 W coutent 8 cents, 30 W peuvent sembler peu. Sauf que si l’on multiplie ce 30 W par six ou sept appareils du genre, tout cela 24 h/24 h, et ce, 365 jours par an... ça fait vite grimper la facture pour rien ! En résumé, achetez une multiprise à interrupteur. Ça ne coute pas cher et ça fait économiser.
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Il faut y mettre du sien, on voit très bien que ça ne marche plus. C’est en montrant que le changement est possible et qu’il marche qu’on aide les gens à faire ce changement. V.T. : Comment penses-tu qu’on pourrait démocratiser les panneaux solaires ? S.P. : Le gouvernement pourrait créer des aides à la population pour installer les panneaux solaires. Ils donnent un coup de main pour l’installation des panneaux et je l’entretiens par la suite. C’est mon système et, en échange, ils me fournissent le droit de leur revendre mon électricité. Pourquoi investir des milliards pour construire une centrale dans le Nord alors qu’on peut aider sa population à faire des changements ?
V.T. : Pour finir, est-ce que l’énergie solaire est là pour rester ? S.P. : Oui. Je pense que l’efficacité est là, comme pour les autos électriques. Dans les années 1980, on en parlait déjà. L’énergie solaire était déjà utilisée avec le satellite Spoutnik en 1957. Ce qui a évolué depuis, c’est la taille des panneaux (plus petits), mais aussi la performance de ce panneau. On met du silicium plus pur dedans, on est passé de 8 % à 14 %. Si vous voulez en savoir davantage, venez nous voir chez Spécialités Électriques à Rivière-duLoup. C’est important de se garder au « courant » des dernières technologies et de ce qui est le plus efficace et économique pour ses besoins !
Il s’agit surtout de modifier sa façon de penser et d’intégrer le fait que toute chose naturelle est épuisable sur la long terme. L’eau, les arbres, le pétrole, le plastique, le métal, les aliments… Il ne faut pas consommer plus que ce dont on a besoin. Le 14 aout, l’humanité venait d’épuiser la totalité des ressources que la Terre était en mesure de produire pour l’année 2015. En 1970, ce jour était le 23 décembre. Jolie avancée…
Il y a une dizaine d’années, le chauffe-eau représentait 42 % de la facture totale d’Hydro-Québec de fin d’année. Pour deux adultes et deux enfants, on parle d’environ 800 $/an juste pour de l’eau chaude. Les gens sont attachés à leur confort. En arrêtant d’utiliser une sécheuse, en coupant l’eau pendant que l’on se savonne dans la douche, on peut économiser pas mal d’argent. Disons 400 $. Les gens aujourd’hui sont habitués à tout avoir sans rien faire, pouvoir économiser sans fournir d’efforts. Pourtant, avec des gestes quotidiens simples, on peut économiser facilement et penser à la planète. La Rumeur du Loup, octobre 2015
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S o cié té
So c ié té
Un plan d’action pour l’économie sociale
Marche mondiale des femmes 2015 :
le rassemblement s’en vient !
par Amélie Beaulieu
Chronique féministe # 43
L’année 2015 marquera la quatrième action du mouvement international de la Marche mondiale des femmes. Le rassemblement québécois de cet évènement d’envergure sera le 17 octobre à Trois-Rivières, où sont attendues des milliers de femmes. Cette année, le thème est : « Libérons notre corps, notre terre et nos territoires. » Nos corps sont des territoires occupés. Notre corps est notre premier territoire et celui par lequel nous découvrons le monde, mais il est confronté aux inégalités et aux injustices. Pensons simplement au projet de loi 20 du ministre Barrette qui veut modifier l’accessibilité au droit à l’avortement… Voilà un excellent exemple que le droit à l’avortement est toujours d’actualité et n’est pas chose parfaitement acquise. Il ne faut pas oublier qu’en restreignant ce droit, on ne fait pas en sorte qu’il y aura moins d’avortements, on fait seulement en sorte que les avortements pratiqués seront plus dangereux pour la santé des femmes. Nos territoires sont marqués par les inégalités. Les espaces démocratiques ne sont pas ouverts également à toutes et à tous. Des obstacles importants limitent encore aujourd’hui l’accès des femmes aux espaces de pouvoir décisionnels. Il y a un accroissement dans les espaces dits « publics » de la répression des mouvements sociaux à travers des règlements antimanifestation, la surutilisation des forces policières et l’utilisation d’un appareil sécuritaire qui surveille de plus en plus les activités des citoyennes et citoyens. Notre terre est menacée. En marchandisant la Terre et ses ressources, le capitalisme engendre des guerres et des déplacements. Notre climat se réchauffe dangereusement et la biodiversité
en souffre. Nous devons changer nos modes de production et de consommation. Pour toutes ces raisons, nous marcherons ! Différentes activités ouvertes à toute la population sont organisées afin de se préparer pour le grand rassemblement national. Le 15 octobre aura lieu une soirée festive où nous serons appelées à créer une œuvre collective pour souligner nos réussites en matière de condition féminine. L’activité aura lieu au Vieux-Manège (26, rue Joly) de 18 h à 20 h 30, n’oubliez pas de vous inscrire ! Ce seront de beaux moments certainement riches en échanges ! Le 16 octobre aura lieu à Rivière-du-Loup une marche symbolique liée à la militarisation et l’austérité afin de souligner le passage de la caravane des solidarités féministes dans notre région. Des femmes de partout au Bas-Saint-Laurent seront présentes. Un beau moment de solidarité en perspective !
« Pensons simplement au projet de loi 20 du ministre Barrette qui veut modifier l’accessibilité au droit à l’avortement… »
Le rassemblement national aura lieu à Trois-Rivières le 17 octobre. Cinq autobus partiront du Bas-SaintLaurent en direction de Trois-Rivières pour participer à cette grande action. Ce transport est gratuit et offert à la population. Pour plus d’informations ou pour réserver votre place, contactez le Centre-Femmes du Grand-Portage au 418 867-2254 ou le CALACS du KRTB au 418 816-1232.
par Marc Fraser
Elle est là, partout autour de vous, sans que vous la remarquiez, aussi discrète, mais non moins essentielle que l’air que vous respirez. Elle fait son nid dans le mouvement coopératif, les mutuelles et les OBNL et s’intéresse à toutes les sphères de l’activité humaine. Entre 2002 et 2014, ses volets coopératif et mutualiste ont vu leur poids dans l’économie québécoise doubler, passant de 17 à 33,4 milliards de dollars. Pas moins de 150 000 personnes y travaillent, dans les 7 000 entreprises répertoriées. Loin d’être le parent pauvre de l’activité économique, l’économie sociale et solidaire en constitue l’un des trois piliers, avec le secteur privé et le secteur étatique. Elle place la création d’emplois de qualité et la distribution de services à la population au cœur de ses préoccupations. En mai dernier, le gouvernement du Québec déposait son plan d’action 2015-2020 pour l’économie sociale, intitulé « Des valeurs qui nous enrichissent ». Malheureusement, cette initiative n’a pas trouvé l’écho médiatique qu’elle méritait. La chose revêt d’autant plus d’importance que l’Estdu-Québec s’illustre comme la région qui compte le plus de coopératives, au prorata de sa population, au monde. Un plan ambitieux Le plan d’action prévoit des investissements de 500 millions de dollars sur les cinq prochaines années, dont 100 millions proviendront du gouvernement. Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, souhaite ainsi répondre aux défis que constituent le développement des services d’aide à domicile pour les personnes en perte d’autonomie, l’insertion au marché du travail et la relève dans les entreprises. À terme, le gouvernement vise à créer ou à maintenir 30 000 emplois dans le secteur. Le plan se décline en six volets d’intervention, dont voici le détail. 1) Outiller les entreprises d’économie sociale Pour assurer leur développement, Québec maintiendra ou bonifiera les divers programmes déjà existants. Ainsi, le Programme favorisant la
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capitalisation des entreprises d’économie sociale sera rehaussé à 30 millions de dollars sur cinq ans. Le Réseau d’investissement social du Québec (RISQ), qui propose des prêts sans intérêts et des subventions, pourra compter sur un budget de 10 millions de dollars pour la même période. Il y aura également une bonification du Programme d’immobilisation en entrepreneuriat collectif, à hauteur de 20 millions de dollars, et la même somme sera injectée dans l’Entente de partenariat pour le développement des coopératives. Québec annonce un congé d’intérêts sur les sommes gérées par la Fiducie du Chantier de l’économie sociale qui propose des prêts sans intérêts sur 15 ans. En terminant, le MEIE veut aider les entreprises à développer des stratégies alternatives de financement, comme le sociofinancement.
compte déjà 7 800. 6,5 millions de dollars seront investis dans la formation des employés, 1,6 million dans le soutien aux pratiques de gestion et 750 000 $ dans la recherche d’opportunités de marché.
2) Améliorer l’accès aux marchés et innover en économie sociale
Avec un nombre croissant d’entrepreneurs à l’aube de la retraite, le plan propose la mise en place d’un programme de soutien pour favoriser la reprise collective des entreprises, sous forme de soutien professionnel, doté d’un budget de 1 million de dollars.
Le secteur public représente un marché immense : la valeur des contrats octroyés par le gouvernement du Québec s’élevait à 5 milliards de dollars en 2012-2013 et celle dans le monde municipal à 8 milliards en 2008. Le plan d’action favorisera l’accès à ces contrats aux entreprises d’économie sociale. Pour y parvenir, on prévoit la mise en place d’antennes des « Territoires innovants en économie sociale et solidaire » (TIESS) dans l’ensemble des régions administratives. Leur mission consiste à regrouper des organismes et des chercheurs qui documenteront les pratiques innovantes et les conditions favorables aux partenariats avec le secteur public. De plus, 500 000 $ seront investis dans la recherche en innovation et 3 millions de dollars sur trois ans aideront les entreprises à mieux intégrer les nouvelles technologies de l’information. La même somme sera consacrée à la mise en place des TIESS. 3) L’économie sociale et les défis du vieillissement Les entreprises d’économie sociale en aide à domicile offrent plus d’un million d’heures de service à 100 000 personnes, dont 70 % sont âgées de 65 ans et plus. Le plan vise la création de 5 000 emplois supplémentaires dans ce secteur qui en
4) Insertion socioprofessionnelle Le Québec compte 51 entreprises d’insertion qui forment quelque 3 000 personnes par année. De plus, 46 entreprises adaptées permettent à 3 700 personnes souffrant d’un handicap de travailler. Le plan prévoit 750 000 $ pour le développement d’initiatives d’insertion et le maintien de la subvention salariale de 30 semaines. 5) Relève d’entreprise
6) Contribuer à l’économie sociale sur tout le territoire 5,3 millions de dollars permettront de financer les activités des Pôles d’économie sociale dans toutes les régions du Québec. Leur rôle consiste à créer des outils (répertoires, portraits, outils de gestion et d’analyse), à organiser des évènements et des formations, à agir à titre de vigie et à animer des communautés de pratique. 500 000 $ seront consacrés à la création d’un pôle pour les Premières Nations. Autrefois administré par la CRÉBSL, le Pôle d’économie sociale du Bas-Saint-Laurent a procédé, le printemps dernier, à son incorporation. Il sera important que les organismes d’économie sociale de notre territoire qui s’investissent dans cette structure pour maximiser les retombées du plan d’action chez nous, car, en matière d’économie sociale, la solidarité demeure l’outil essentiel à la réussite.
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BRONCO à la Tête d’allumette
Madame B : chronique de bibliothèque
Dominique Demers à Rivière- du-Loup !
17 octobre 21 h
Deux activités à ne pas manquer, conseil de loup.
15tx inc. par Sylvie Michaud
Du 17 au 24 octobre prochain se tiendra la 17e Semaine des bibliothèques publiques du Québec. C’est l’occasion pour la Bibliothèque Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup d’en faire encore un peu plus et de gâter les Louperivois. C’est ainsi que le jeudi 22 octobre à 18 h 30, nous aurons le bonheur de recevoir Dominique Demers, écrivaine, scénariste, conférencière et docteure en littérature jeunesse. Dominique Demers est surtout connue pour ses livres jeunesse (enfants et ados) qui lui ont valu de nombreux prix, mais elle a également écrit plusieurs œuvres de fiction pour adultes. En 2009, elle signait également l’essai Au bonheur de lire — Comment donner le gout de lire à son enfant de 0 à 8 ans, une lecture que je ne saurais trop vous recommander. Dans ce livre très accessible, Dominique Demers révèle quelques trucs très simples afin de transmettre le gout de lire à un enfant. Il faut d’abord y croire, intégrer la lecture à notre quotidien et modifier quelques habitudes. Un livre particulièrement utile pour notre peuple québécois dont la moitié ne lit jamais ou presque jamais. Pas étonnant alors de lire ce qu’elle confie dans cette entrevue accordée à Nathalie Petrowski en octobre 2014 : « Ma cause, c’est les livres illustrés pour enfants. Quand j’ai entendu le ministre Bolduc affirmer qu’il y avait bien assez de livres dans les bibliothèques des écoles, ça m’a rendue folle. J’ai eu l’envie de l’assoir devant moi et de lui lire une histoire. On dirait qu’il y a un pas en culture qu’ici au Québec, on ne fait pas. Résultat : on fabrique des non-lecteurs et ça me désole1. » La formule retenue pour cette rencontre du 22 octobre sera une soirée s’adressant à la famille (5 ans et plus). Conte pour les enfants et discussions avec les parents seront au programme. Cependant, tout adulte qui s’intéresse à l’œuvre de Dominique
Billets en vente au café Bonté Divine La Pocatière et à la Tête d’Allumette
Dominique Demers, qui sera bien plus qu’une simple rencontre d’auteur, en est un exemple. Le lendemain, 23 octobre, de 18 h à 20 h, ce sera le tour de découvrir, littéralement, les bibliothèques de quelques couples parentsenfants. Cette activité se déroule sous la formule « Dans la bibliothèque de… » qui a été présentée la première fois le 23 avril dernier et qui a connu beaucoup de succès.
Dominique Demers, écrivaine, scénariste, conférencière et docteure en littérature jeunesse
Demers ou à la littérature jeunesse est également le bienvenu. Plus qu’un lieu, un rendez-vous C’est le thème de la 17e Semaine des bibliothèques publiques du Québec. Il a été choisi afin de démontrer le rôle social important que les bibliothèques publiques, telles que la Bibliothèque Françoise-Bédard, peuvent jouer auprès de la population qu’elles desservent. La rencontre avec
Vous avez oublié de nous rapporter des livres que vous avez empruntés ? Votre budget ne vous permet pas de payer les amendes qui en résultent ? Vous vous empêchez d’emprunter d’autres documents à cause de cela ? L’amnistie des frais de retard est pour vous. Entre le 17 et le 25 octobre, vous pourrez en profiter si vous rapportez vos livres en retard. Enfin, les bouquineurs pourront faire de belles trouvailles lors de notre vente de livres à 1 $ la livre qui s’étendra sur 3 jours, du 23 au 25 octobre.
C’est le cheval sauvage du rock qui arrive à toute allure avec des riffs et des mélodies qui collent au tympan, l’amour du gros son fort, du fuzz et de la démesure pour une grande messe du rock’n’roll.
La Semaine des bibliothèques publiques du Québec est organisée par l’Association des bibliothèques publiques du Québec, en collaboration avec BIBLIOPRESTO.CA, Bibliothèque et Archives nationales du Québec et le Réseau BIBLIO du Québec. La promotion de la Semaine bénéficie d’un partenariat avec l’Association des libraires du Québec. Pour plus de détails sur la Semaine des bibliothèques publiques, visitez le site : semainedesbibliotheques.ca
« Ma cause, c’est les livres illustrés pour enfants. Quand j’ai entendu le ministre Bolduc affirmer qu’il y avait bien assez de livres dans les bibliothèques des écoles, ça m’a rendue folle. » 1 Petrowski, N. (2014). Dominique Demers : les mots qui changent le monde. La Presse, 15 octobre 2014. http://www.lapresse.ca/arts/ livres/entrevues/201410/15/01-4809439-dominique-demers-les-mots-qui-changent-le-monde.php
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Économie
Le budget et son faux sentiment de gestion de ses finances par Annabelle Dumais, M. Sc.
Le budget n’est en réalité qu’une illusion, une impression de contrôle et de prise en charge de ses finances qui n’en est pas une. Aligner des chiffres en se restreignant à des dépenses précises pour chaque catégorie de besoins semble une bonne idée en théorie, mais en pratique, les choses se gâtent ! Connaissez-vous vraiment des gens qui font un budget et arrivent à le respecter à la lettre ? Moi, je n’en connais pas ! Pourquoi ? C’est bien simple, puisque nous sommes des êtres humains. Des gens dotés d’émotions et de désirs qui sont sensibles à leur environnement et stimulés par tout ce qui se passe autour d’eux. Des gens avec des rêves, une volonté de profiter de la vie et qui se sentent interpelés par la nouvelle voiture de l’année ou le voyage dans le Sud qu’ils pourront payer dans six mois. Il devient donc très difficile, voire quasi impossible, de rester rationnel, de contrôler ses envies et de ne pas dépenser quand notre budget ne nous le permet pas ! Résultat : le budget rougit, le portefeuille s’essouffle et le découragement s’installe… Une fois de plus, la tentative de budgétisation a échoué.
La vie évolue rapidement, les choses changent constamment et nos ressources financières doivent elles aussi pouvoir suivre le courant, s’adapter aux différentes situations qui se dressent sur notre chemin. Gérer ses liquidités, ce n’est donc pas quelque chose de statique et c’est pourquoi le concept de budget pur et dur ne peut tout
« Connaissez-vous vraiment des gens qui font un budget et arrivent à le respecter à la lettre ? Moi, je n’en connais pas ! » simplement pas s’appliquer réellement à notre vie moderne. La solution : budgétez plutôt votre épargne ! En plus d’être simple, cette technique permet de s’autodiscipliner à l’épargne tout en restreignant les dépenses extravagantes. Voici les principales étapes à suivre pour mettre en place ce système. 1) Tout d’abord, commencez par dresser la liste de vos dépenses fixes : hypothèque, taxes, électricité,
L’histoire partie en fumée par Alexis Boulianne, photo par Nicolas Gagnon
Quand on parle de gestion des finances, le premier mot qui nous vient en tête est souvent « budget ». Combien de fois ai-je entendu : « Cette année, c’est décidé, je me fais un budget et je m’y tiens ! » Bonne initiative, mais qu’en est-il des résultats ? Est-ce que ça fonctionne ?
O pinion
Le 16 septembre 2015. C’est une date que plusieurs se rappelleront comme étant la nuit de l’incendie du Château de Noël. Rivière-du-Loup est en deuil. On parle d’un « des principaux emblèmes touristiques à Rivière-du-Loup » qui s’est enflammé cette nuit-là.
internet, paiement pour la voiture, etc. Bref, tout ce qui revient de façon systématique chaque mois. 2) Ensuite, soustrayez ce montant à votre chèque de paie. Exemple, si vous gagnez 3000 $ par mois et que vous avez 2000 $ en dépenses fixes, eh bien, il vous reste 1000 $ pour vos dépenses discrétionnaires. 3) Évaluez le montant que vous désirez vous allouer parmi les sommes qui ne sont pas engagées pour l’atteinte de vos objectifs financiers. Soyez réaliste ! S’il vous reste 1000 $ par mois, n’engagez pas la totalité en épargne, gardez-vous une certaine marge pour les loisirs et les dépenses imprévues. On recommande généralement d’épargner 10 % du revenu brut. Cependant, selon vos objectifs, il pourrait en être tout autre. Une analyse de vos objectifs permettra d’établir de façon plus précise un montant optimal. 4) Entreprenez alors un programme d’épargne systématique hebdomadaire, aux deux semaines ou encore mensuel. Vous épargnerez sans même vous en rendre compte. De cette manière, vous pourrez contrôler votre épargne et ainsi réaliser vos objectifs, puis dépenser le reste sans avoir à culpabiliser ou encore à compter si ça entre dans le budget ou non ! Et voilà, c’est simple et efficace. La stratégie « antibudget », le nouveau budget des gens modernes !
Ce sont des souvenirs de jeunesse qui partent en fumée, c’est un pincement au cœur. C’est surtout, tragiquement, l’appartement et le travail d’un couple qui sont sérieusement abimés. Au-delà des sentiments, le fait que le Château de Noël soit décrit comme l’attrait principal de Rivièredu-Loup nous en dit long sur nos priorités. Que sommes-nous si on nous réduit à une petite copie du château de Disneyland qui sert aujourd’hui à vendre des accessoires de Noël à longueur d’année ? Permettez-moi de profiter de l’incendie du Château, un évènement déplorable, pour aborder un sujet plus grand : notre patrimoine collectif. Le Château de Noël, ce n’est pas le Manoir Fraser. Ce n’est pas l’ancienne ambassade américaine. Ce n’est pas l’église Saint-François. Ce n’est pas le phare du Pot à l’Eau-de-Vie. Ma peine aurait été immensément plus grande si j’avais vu un de ces piliers collectifs en train de bruler dans la nuit, le soir du 16 septembre.
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Le Château de Noël, ce n’est pas l’histoire de Rivièredu-Loup. C’est un bâtiment construit au tournant des années 1990 dans une pathétique tentative d’attirer des touristes dans une ville qui peine à comprendre ce qui en fait un endroit si unique. Rivière-du-Loup est une ville magnifique qui souffre pourtant d’amnésie collective. Je parle du Passé (avec un grand « P ») de la ville. De ce qui a forgé notre réalité. Plusieurs des bâtiments qui ont vu notre histoire naitre tiennent encore debout aujourd’hui. Une grande partie des habitants de Rivière-duLoup ne connait même pas ces endroits qu’on peut visiter à deux pas de chez nous. Ce manque de curiosité fait en sorte que le Manoir Fraser, le Fort Ingall, le Phare du Pot à l’Eau-de-vie, le Musée du Bas-Saint-Laurent et bien d’autres sont négligés par la population locale qui préfère parcourir des milliers de kilomètres pour aller voir des attractions bien moins intéressantes ailleurs.
Il faut être critique de ces préférences, chercher à comprendre pourquoi on oublie. Parce que ces endroits, plusieurs vieux de presque deux siècles, ont été là bien avant nous et ont vu se dérouler entre leurs murs des évènements historiques et anecdotiques fascinants. L’existence même du Château de Noël n’empêche en aucun cas qu’on visite également les sites historiques et naturels de la région, mais le fait est que ce n’est pas le cas : la majorité des Louperivois ne fréquente tout simplement pas les attraits touristiques de la région. Si on les visitait, si on faisait l’effort d’aller voir, de regarder dans le passé, on pourrait mieux comprendre l’importance de conserver notre patrimoine bâti et naturel. Construire sur des bases solides, c’est aussi connaitre les erreurs et les bons coups du passé. Encourageons le tourisme local, notre patrimoine, et les passionnés qui tiennent ces merveilles à bout de bras.
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« Dernièrement, j’ai eu la permission de faire mon bistro dans mon local et en quatre mois, tout était réglé et voici, nous sommes ouverts. Ce fut tout un défi de tout mettre en œuvre en si peu de temps. » - Yvan Lévesque
Le très joli petit bistro décoré de main de fée par la conjointe d’Yvan, Marie-Hélène Thériault, a une jolie petite allure industrielle chic qui donne franchement envie de s’y asseoir. On ne se douterait pas par l’extérieur de la place qu’offre un si joli petit endroit au goût du jour. Simple, mais de bon goût, c’est l’endroit idéal pour tenir des événements, 5 à 7, réunions, projections de films, etc. Yvan met la place à la disposition des entreprises qui voudraient l’utiliser. Au lieu d’accrocher de simples décorations, on peut nourrir nos yeux de magnifiques œuvres fabriquées par des artistes de la région qui y exposent et vendent leur art.
Re s t aurant
Yvan lévesque,
restaurateur au P’tit Menu à l’isle-verte par Catherine Roy
« Depuis environ trois ans, je trouvais que j’avais plafonné en ce qui concerne mon restaurant et j’avais envie d’apporter quelque chose de nouveau dans le coin. Je trouvais qu’il manquait un endroit pour que les gens puissent se rassembler. Puis, de là m’est venue l’idée de faire un petit bistro adjacent à mon restaurant. Pas juste pour les gens du coin, mais aussi pour attirer les gens d’ailleurs et montrer un peu de notre petit coin. »
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Même si le nouveau bébé roule bien, le véritable objectif du propriétaire est de s’assurer que les clients qui se présentent Au P’tit Menu ont une expérience gastronomique de qualité. Yvan se qualifie de chef propriétaire. Il est propriétaire, mais il est également celui qui s’affaire aux fourneaux! Un chef propriétaire. Plutôt rare! Le menu est très varié et il qualifie la nourriture de la place de « fast food chic ». Il va de soi que vous y trouverez les bières de microbrasseries de la région! Le choix est vaste, bière en fût, bière en bouteille, tout le monde y trouve son compte! Si vous avez la chance de vous y arrêter en passant, la pizza vaut franchement le détour! Sans parler du sourire sympathique des gens de la place.
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Emploi
Un son de cloche à la fois chez Club emploi-carrière
On entend une cloche retentir à l’accueil du Club emploi-carrière. Tout le monde se lève ou sort de son bureau. Réceptionniste, conseillères et chercheurs d’emploi mettent leur travail en pause pour venir applaudir Jean-Roch, venu ce matin sonner la cloche pour annoncer qu’il s’est trouvé un emploi.
L’union fait la force Jean-Roch faisait partie d’un groupe de recherche d’emploi, comme il s’en crée tous les mois au Club. Selon Mylène Charest, conseillère en emploi au Club depuis une vingtaine d’années, pas de compétition dans ces groupes, même lorsque plusieurs candidats cherchent dans le même domaine. Juste de l’entraide. Ne nous le cachons pas, chercher du travail, ça peut être pénible, tout seul chez soi. Ces groupes aident à se valoriser, à favoriser l’estime de soi qui en mange souvent un coup quand on est sans gagne-pain. « Quand un membre du groupe se trouve un emploi, tous les autres sont vraiment contents pour lui », témoigne Mylène Charest. En plus d’être humains et motivants, ces groupes
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sont hyper efficaces : le taux de retour en emploi en 2014-2015 était de 96 %, avec une moyenne de trois semaines de recherche seulement. Bienvenue dans le Club ! La notion de « membre », c’est plus qu’un mot, nous dit Nancy Dumont, directrice générale. C’est au cœur même de l’approche du Club depuis ses débuts en 1991. On devient membre à partir du moment où on s’engage dans un des six services offerts, en groupe ou individuel. Ça va d’un accompagnement à long terme de préparation et de maintien en l’emploi à des services ponctuels de rédaction de curriculum vitae et de simulation d’entrevue. Un membre a des privilèges, par exemple l’accès à des ressources matérielles (photocopies, ordinateurs et internet...). Le plus important demeure quand même le sentiment d’appartenance, le lien de confiance créé entre les membres et avec les conseillères – eh oui, que des femmes dans l’équipe ! Et tout le monde est le bienvenu dans le Club. « Il y a beaucoup de préjugés qui sont alimentés envers les organismes en employabilité », déplore Nancy Dumont, directrice générale du Club. Beaucoup
Des statistiques sur le Club
Pour être efficace en recherche d’emploi
par Claudia Beaulieu, photos de Busque
Avec 30 ans d’expérience dans le domaine de la vente et de la représentation au sein d’entreprises de la région de Montréal, Jean-Roch ne laisse pas croire que se vendre lui-même a été facile. Et pourtant ! « Je me suis aperçu que j’avais jamais fait ça, chercher une job, vraiment ! » Être membre du Club lui a permis de s’organiser et d’être plus sûr de lui. « J’ai provoqué [ma chance], mais on me l’a enseigné ! »
Nancy Dumont, directrice générale, Mylène Charest, conseillère en emploi
pensent encore que ces services s’adressent uniquement à des gens éloignés du marché du travail, alors que c’est loin d’être le cas. Des gens avec des bagages impressionnants, comme des avocats, des notaires, des photographes viennent aussi profiter des méthodes de counselling. Selon madame Dumont, trois emplois sur quatre ne sont pas affichés, « et le chercheur d’emploi qui reste chez lui dans son salon passe à côté d’un paquet d’opportunités ». Par exemple, une conseillère est exclusivement mandatée pour aller en entreprise créer des liens privilégiés. Ainsi, le Club est souvent le premier alerté lorsque ces entreprises ouvrent des postes.
qu’est-ce que ça prend ? Pas moins de 2 000 personnes par année bénéficient des différents services du Club. À noter : •
Présentez un curriculum vitæ à jour et représentatif de vos compétences selon votre objectif d’emploi.
Au cours de la dernière année, 96 % des chercheurs d’emploi ont trouvé un emploi qui respecte leur objectif.
•
85 % des emplois sont comblés par le réseau de contacts personnels et professionnels. Prospectez et développez le vôtre !
Notre taux de placement est de beaucoup supérieur à la moyenne provinciale pour le même service.
Votre attitude en recherche d’emploi fera toute la différence, elle vous mènera plus loin que votre CV.
Le temps moyen pour se trouver un emploi est 3,2 semaines.
•
•
Faire des suivis professionnels de vos pistes ou démarches d’emplois vous permettra de démontrer votre réel intérêt et de demeurer dans la mémoire des employeurs au moment opportun.
66 % de nos clients sont des hommes.
L’âge moyen de nos clients est de 41 ans. •
Jean-Roch salue le travail des gens qui l’ont aidé : « L’équipe ici te donne des techniques, et leur deuxième force, c’est de servir un peu comme poussée […]. Quand t’embarques, quand TU t’embarques, ben eux autres sont déjà embarqués et ils te poussent ! » La fameuse cloche est un symbole fort de l’organisme que les membres sont fiers de faire sonner pour annoncer leur nouveau départ et que le personnel n’est pas moins fier d’entendre. Pour Mylène Charest, « c’est ma vraie paie ! »
Le Club emploi-carrière existe dans notre région depuis bientôt un quart de siècle.
Un employeur déterminera dans les cinq premières minutes de son entrevue si le candidat est adéquat au poste et voici les plus grandes erreurs liées au langage corporel des candidats :
1.
Ne pas établir de contact visuel : 65 %
2.
Ne pas sourire : 36 %
3.
Jouer avec quelque chose sur la table : 33 %
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Ent revue
Bilo-capsule culturelle no 1 : Soraïda Caron en 15 questions par Marilie Bilodeau
Chaque mois, je présenterai une petite chronique où je passerai en entrevue une personnalité culturelle de la région des Basques. La première à subir l’interrogatoire marilien n’est nulle autre que la chorégraphe en danse contemporaine Soraïda Caron.
Marilie Bilodeau : Soraille (parce que c’est son nom pour les intimes et que la Pistoloise que je suis bénéficie du grand luxe de partager une certaine intimité municipale avec cette chorégraphe de renom), parle-moi de ton cheminement.
plus accessible qu’on le croit. C’est une discipline qui nécessite une intimité, une proximité entre partenaires. La danse, c’est dans le sensoriel; la douleur, la chaleur, le froid… M.B. : Qu’est-ce qui te fait le plus vibrer dans cet art ?
Soraïda Caron : Eh bien, j’ai commencé à danser relativement tard. Au départ, je voulais être comédienne, mais semble-t-il que ma diction n’était pas suffisamment impeccable pour aller dans cette branche. Je suis donc allée à l’université en études littéraires, où j’ai suivi un cours complémentaire dans lequel il fallait aller voir un spectacle d’une autre forme d’art que la littérature. Notre professeur nous a emmenés voir un spectacle de la chorégraphe Marie Chouinard. Ce fut une révélation ! J’aimais le théâtre pour son côté physique, l’implication du corps dans les mouvements, mais là, c’était une coche au-dessus ! Je me suis dit : « JE VEUX FAIRE ÇA DANS LA VIE ! » Je me suis donc inscrite en danse au cégep de SaintLaurent à 21 ans. Je dois avouer que ça a quelque peu été un traumatisme lors de mon premier plié aux barres. (rires) Je suis ensuite allée à l’université, sans toutefois terminer mon bac, et j’ai pris la route avec la chorégraphe Isabelle Choinière et Le Corps Indice. J’ai suivi cette troupe pendant près de deux ans et demi, ce qui m’a aussi permis de me faire créditer les derniers cours du bac pour enfin obtenir mon diplôme. Ensuite, la vie a fait en sorte que je suis revenue dans mon patelin natal. Depuis mon retour, j’ai été professeure à l’École de danse Quatre Temps et j’ai travaillé sur la création de plusieurs spectacles dont la trilogie Mange-moi donc mon amour ! et Bigoudis, flanelle et moto. J’ai travaillé fort sur une multitude de demandes de bourses [qu’elle a obtenues, en majeure partie !]. J’ai collaboré avec la compagnie Carpe Diem et j’ai eu la chance de partir en Belgique grâce à un programme pour jeunes chorégraphes des Offices
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S. C. : Arriver à trouver chez chacun des interprètes sa façon personnelle et singulière de bouger, au-delà du carcan technique des écoles. J’aime travailler avec les non-danseurs puisque c’est naturel chez eux. J’aime leur vérité, leur côté brut. C’est quelque chose qui me fascine.
fille, sœur… tu n’as pas cette neutralité que tu peux avoir en ville. Le public peut mélanger plus facilement les autres sphères de ta personne. En théâtre, c’est plus facile de faire la distinction entre le personnage et l’humain qui l’habite. En danse, si tu oses la nudité, par exemple, tu risques d’en entendre parler longtemps dans un petit milieu.
S. C. : Pour passer une excellente soirée ! Pour rencontrer la danse contemporaine de manière plus accessible. Mes spectacles sont montés sur une trame narrative assez facile à comprendre, ils ont souvent des éléments tirés du théâtre, des personnages, des costumes, des accessoires… et, en plus, c’est drôle !
M.B. : Pourquoi « Mars elle danse » ?
M.B. : Quels sont tes projets pour le futur proche ?
S. C. : En 2007, j’étais sur le point de lancer ma compagnie et j’avais eu l’idée du nom « La fille à Marcel danse », mais les aléas de la vie ont fait en sorte que le projet a été quelque peu mis sur la glace. Entretemps, je me suis fait devancer par Harold Rhéaume et son « Le fils d’Adrien danse ». Je voulais conserver le nom de mon père, une sorte d’hommage à l’homme qu’il est, à la relation privilégiée que j’ai avec lui, faire un petit clin d’œil au fait qu’il danse aussi ! [Marcel est un passionné de danse en ligne !] J’aimais aussi la dualité homme/femme dans le « Mars » et le « elle ». C’est un truc qui revient souvent dans mon travail, cette exploration des relations entre l’homme et la femme.
S. C. : Résidence de création suivie de la représentation de Bigoudis, flanelle et moto, au Théâtre du Bic les 2 et 3 octobre ; Recherche et création à l’hiver pour la création de Patrice dans Gisèl : le tournage et le montage de certaines scènes puisque cette pièce requiert de la vidéo interactive ; Résidence de création chez Spect’Art pour Patrice dans Gisèl, spectacle qui sera présenté à l’automne 2016 à la salle DESJARDINS-TELUS ; Professeure chez District Danza ; Professeure de cours privés à Trois-Pistoles ;
M.B. : Quel aspect de ton métier te plait le plus ? S. C. : La création et l’interprétation, de façon égale.
M.B. : Comment décrirais-tu ton univers chorégraphique ?
M.B. : Quel est ton signe astrologique ? S. C. : Sagittaire.
M.B. : Que recherches-tu chez un interprète ?
« C’est une discipline qui nécessite une intimité, une proximité entre partenaires. »
S. C. : La vérité. Peu importe qu’elle soit bonne au sens technique, l’important est ce que cette personne a à me dire et c’est qu’elle soit vraie. Je suis celle qui propose, mais l’interprète est celui qui absorbe ces propositions et les transforme en son propre discours. C’est une sorte de partage, comme une relation amoureuse.
S. C. : Humoristique, absurde, accessible, surréaliste. Je suis de notre temps, je dresse le portrait des différents aspects et enjeux de notre époque, comme une vision farfelue de notre réalité. M.B. : Pourquoi aller voir un spectacle de Mars elle danse ?
M.B. : Ton animal totem ? S. C. : La sauterelle. M.B. : Ton élément ?
M.B. : Si ton univers était représenté par un dinosaure, lequel serait-ce ? S. C. : « Bien là ! Moi, je ne connais pas ça, le nom des dinosaures ! Il aurait des piquants, il ne serait pas minuscule, mais pas trop gros, genre un petit vif que, quand ça ne lui tente pas, ça ne lui tente pas, sinon, il fait ses affaires. Alors suivez de près cette chorégraphe pistoloise hors du commun et gardez bien en tête le nom « Mars elle danse ». P.-S. Je crois que le dinosaure soraïdien serait un hybride entre un archéoptéryx et un vélociraptor…
S. C. : Le feu.
M.B. : Pourquoi es-tu revenue en région ?
jeunesse internationaux du Québec. Et maintenant, je lance ma propre compagnie : Mars elle danse. M.B. : Qu’est-ce qui t’a attirée dans la danse au départ ? S. C. : Le côté athlétique, le corps. Le fait que le corps puisse se transformer. Le corps est un outil de travail, mais aussi un moyen d’expression, ce corps qui a quelque chose à raconter. Tout le monde en possède un. Finalement, c’est un médium
S. C. : Pas pour la danse, mais pour l’amour d’un homme. M.B. : Crois-tu que c’est possible de vivre de son art en région ? S. C. : Oui, mais il faut travailler vraiment fort. Selon la discipline, il y a une sorte d’éducation, de développement du public qui est à faire. De plus, des fois, c’est difficile avec la proximité régionale. Les gens te connaissent comme amie,
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Q u o i Fa i r e ? ! @ #$% L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B
AGENDA CULTUREL
Rivière-du-loup Du 5 septembre au 5 octobre
6 édition du Forum culturel La culture : quatrième pilier du développement durable Jeudi 1er octobre, 17 h à 20 h e
Conte en biblio avec Clémentine Nogrel En collaboration avec le Festival des Grandes Gueules de Trois-Pistoles Lundi 5 octobre, 18 h 30 Bibliothèque Françoise-Bédard Cabaret des mauvaises habitudes The Seasons Jeudi 8 octobre, 20 h Club des cinéphiles Revoyez les classiques du répertoire québécois Mardi 13 et lundi 26 octobre, 14 h
Louis-José Houde Samedi 3 octobre, 20 h
Semaine des bibliothèques publiques du Québec Vente de livres à 1 $ la livre 23-24-25 octobre Foyer Georgianna-Juneau, 2e étage Scrabble en biblio Dimanche 25 octobre, 13 h Bibliothèque Françoise-Bédard Cabaret des mauvaises habitudes Jill Barber Dimanche 25 octobre, 20 h
Spectacle familial L’aventure magique Dimanche 4 octobre, 14 h Irvin Blais Phénomène du country au Québec Vendredi 9 octobre, 20 h
Exposition Lucie Bélanger – Mono / Stéréo Jusqu’au 8 novembre
Les soirées Juste pour rire Vendredi 16 octobre, 20 h 30 Conférence de la Société d’histoire et de généalogie Historique et évolution du cheval canadien par Denis Demars Jeudi 22 octobre, 19 h 30 Semaine des bibliothèques publiques du Québec Dans la bibliothèque de … (parents-enfants) Vendredi 23 octobre, 18 h à 20 h Bibliothèque Françoise-Bédard
Dominic Paquet Vendredi 30 octobre, 20 h Jireh Gospel Choir Samedi 31 octobre, 20 h
Conférence de la Société d’horticulture Le jardin, une œuvre d’art par Jacqueline Bouchard Mercredi 14 octobre, 19 h 30 Conférence musicale Renaud, je suis une bande de jeunes! Jeudi 15 octobre, 19 h Bibliothèque Françoise-Bédard
Théâtre Les sorcières de Salem Vendredi 23 octobre, 20 h
Exposition Yvan Lespérance Moments poétiques Jusqu’au 8 novembre
Matchs d’improvisation (LIL) Tous les mercredis, 20 h Carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup
Matinée-concert Dimanche 25 octobre, 10 h 30 École de musique Alain-Caron Cabaret Kérouac Halloween Samedi 31 octobre, 20 h École de musique Alain-Caron
Ateliers de création 5 à 12 ans Gravure sur polystyrène Samedi 17 octobre, 14 h Les silhouettes (création d'une lanterne) Samedi 24 octobre, 14 h
23-24-25 octobre
Concours de BD
Vente de livres à 1 $ la livre
Exposition – Les correspondances À partir du 18 octobre Exposition – En villégiature Jusqu’au 12 octobre Parc du Campus-et-de-la-Cité
13 h à 16 h Gratuit
Surveillez la programmation spéciale en biblio et sur Internet!
8 octobre The Seasons — Nuits pulpeuses Dans le cadre de la cinquième édition de l’événement BD, la bibliothèque vous invite à créer une bande dessinée sur une planche de cinq cases, disponible au comptoir du prêt de la bibliothèque.
Cabaret des mauvaises habitudes, salle Bon-Pasteur — Maison de la culture
Catégories jeune-ado et adulte. Prix à gagner!
20 h Coût : 34,25 $/adulte; 28,05 $/étudiant
Soyez fou, soyez imaginatif!
Pour informations : isabelle.moffet@ville.riviere-du-loup. qc.ca 5 octobre Conte en biblio
20 h
Coût : 32,05 $/étudiant; 39,25 $/adulte
À la première écoute, ce qui distingue Jill Barber, c’est cette voix si particulière. Mais c’est surtout sa capacité à écrire des chansons inoubliables qui en fait l’une des artistes les plus reconnus au Canada. Sur son 6e album Fool’s Gold, Jill poursuit son exploration des styles musicaux, du country au jazz, dans cette ambiance romantique qui lui est propre.
Pour informations : www.rdlenspectacles.com 17 octobre Ateliers de création pour les 5 à 12 ans
Au Musée du Bas-Saint-Laurent 14 h à 15 h Coût : 7 $/résidents de la MRC de Rivièredu-Loup; 8 $/gens de l’extérieur
Le thème est libre, mais votre BD doit inclure UN LAPIN!
Certains parlent d’un son à la Jack Johnson ou Jason Mraz, mais, quelle que soit la façon dont vous vivez leur musique et leur poésie, ils sont inclassables. The Seasons, c’est quatre garçons dans le vent, qui ont créé un véritable « buzz » à travers tout le pays et au-delà de nos frontières depuis la sortie de leur premier album. Voici Nuits pulpeuses, une expérience The Seasons…
Initiez-vous à la gravure grâce à cet atelier. Vous graverez un dessin ou une image que vous pourrez ensuite reproduire autant de fois que vous voulez avec cette technique simple et amusante
22 octobre Soirée de slam
Super Bar
Pour informations : www.rdlenspectacles.com
Pour informations : isabelle.moffet@ville.riviere-du-loup. qc.ca
alexandra.cloutier@ville.riviere-du-loup.qc.ca
Cabaret des mauvaises habitudes — Maison de la culture de Rivière-du-Loup
Étage no 2 — Maison de la culture
À la bibliothèque Françoise-Bédard 67, rue du Rocher
En collaboration avec le Rendez-vous des Grandes Gueules de Trois-Pistoles, toute la famille est invitée à venir découvrir l’univers de Clémentine Nogrel, artiste colorée, arborant la joie de vivre et ayant toujours les bons mots pour rendre les histoires magiques!
Alexandra Cloutier Coordonnatrice à la culture 418 862-6590
Jill Barber
À la bibliothèque Françoise-Bédard 67, rue du Rocher
7 et 8 novembre
18 h 30 à 19 h 30 Gratuit
Inscrivez votre événement
Scrabble en biblio
Pour informations : isabelle.moffet@ville.riviere-du-loup. qc.ca
À la bibliothèque Françoise-Bédard 67, rue du Rocher Conférence de l’université du 3e âge Les ponts de glace sur le Saint-Laurent Mardi 13 octobre, 9 h 30 Le service de l’autorité dans l’église du Christ au temps du pape François Mardi 27 octobre, 9 h 30
25 octobre
Pour tous, sur inscription.
Marché public Lafontaine Fête des récoltes Samedi 10 octobre, 9 h Carré Dubé Exposition de Catherine Soucy Les Racines Vernissage samedi 17 octobre, 19 h Exposition du 8 octobre au 12 novembre Café L’Innocent
25 octobre
15 octobre Par ici les jeudis!
À la bibliothèque Françoise-Bédard, 67, rue du Rocher 19 h à 21 h Gratuit Venez découvrir l’univers musical et personnel d’un grand de la chanson française : Renaud. Un verre typiquement « Renaud » vous sera offert! Conférence créée et donnée par Mélanie Langlais et Olivier Martin.
23 octobre Les Sorcières de Salem d’Arthur Miller
Au 305, rue Principale à Saint-Antonin 20 h Coût : 43,25 $/adulte; 33,25 $/étudiant Une œuvre qui vous plongera dans le plus célèbre procès de sorcellerie, bien qu’aucune sorcière n’y fut impliquée! Laissez-vous entraîner dans un épisode insolite de l’histoire coloniale des États-Unis. Le procès de Salem, qui a eu lieu en 1692 dans l’État du Massachusetts, est le plus célèbre procès de sorcellerie. L’expression « chasse aux sorcières » y prend tout son sens! Ce drame de l’auteur américain Arthur Miller est imprégné de passion, de manipulation et d’hystérie collective. Il nous rappelle que la frontière entre raison et folie, entre justice et fanatisme, entre amour et obsession, est parfois très mince. Du rire, de l’émotion, du théâtre accessible à tous.
Pour informations : www.rdlenspectacles.com
20 h Gratuit
Le slam est ouvert à tous, sans distinction de sexe, d’âge, de couleur, d’apparence et de capacité physique. Il faut s’inscrire avant le tournoi, auprès de l’animateur : le « slammaster ». On peut passer seul, en duo, en trio ou en collectif de quatre slameurs maximum. Chaque passage sur scène est limité à un texte à la fois. Les slameurs peuvent traiter de n’importe quel sujet, dans n’importe quel style et dans la langue de leur choix. On peut dire, lire, chanter, murmurer, scander, rapper, gazouiller, hoqueter, bégayer… son texte. Pas le droit à l’utilisation d’instruments ou de musique préenregistrée. Pas de décor ni de mise en scène extérieure. Accessoires, au placard! La performance du slameur repose sur son texte et sa relation avec le public. Cette règle est importante, car elle vise à rappeler que l’art du slam se concentre uniquement sur les mots et non sur les objets. Pas de costumes ni de déguisements. Le slameur doit s’habiller comme dans la vie de tous les jours. Des juges (habituellement cinq), qui n’ont pas besoin d’être experts en la matière, sont sélectionnés dans le public par l’animateur et éparpillés parmi les spectateurs. Ils attribuent une note après chaque passage, sur une échelle de zéro à dix, selon le texte et la performance. On encourage la décimale pour mieux départager les participants. Sur les cinq notes, la plus haute et la plus basse sont rayées. Le score total des trois notes restantes est dévoilé au fur et à mesure des passages. S’il n’y a que trois juges, les trois notes sont additionnées.
Pour informations : sparagesrdl@gmail.com
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Portail culturel : www.culturerdl.ca
La Rumeur du Loup, octobre 2015
La Rumeur du Loup, Août 2015
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31 octobre
30 et 31 octobre
Soirée Cabaret Kerouac — Halloween
L’Halloween à La Pocatière
Jusqu’à la fin octobre
Salle Prelco de l’ÉMAC 20 h Gratuit
Lectures de chambre et musiques aléatoires seront présentées, entourées de numéros originaux et de toutes formes : humour, danse, prestation artistique ou philosophique. Un service de bar offrira les produits de la Microbrasserie Aux Fous Brassant, ajoutant à l’ambiance toujours festive et bon enfant. L’entrée est libre. Déguisez-vous!
5, 6, 7 novembre
En compagnie du mystérieux Ween, venez fêter le 10e anniversaire de L’Halloween à La Pocatière! Animations, maisons hantées, parade, labyrinthe géant, spectacles, feu d’artifice… À La Pocatière, on fait plus que « passer » l’Halloween!
Pour plus de détails sur le labyrinthe ou sur les activités organisées dans le cadre de l’Halloween, visitez le site : www. lapocatiere.ca ou téléphonez au 418-856-3394 poste 130
Circus Minimus de Christian Bégin
Du 11 septembre au 15 novembre
Salle Bon-Pasteur — Maison de la culture
Exposition Vous êtes servis!
20 h Coûts : 23 $/adulte; 20 $/étudiant
10 h à 16 h Gratuit
Du jeudi au dimanche de 10 h à 17 h Pour information : info@kamouraska.org
Dans une mise en scène de Marie-Amélie Dubé, assistée de Jonathan Imhoff
Pour informations : www.loupdecambronne.com
K amouraska Du 25 septembre au 31 octobre
Jeudi et vendredi de 17 h à 21 h; samedi de 10 h à 21 h; dimanche de 10 h à 17 h Contribution volontaire suggérée : 2 $/adulte
Toute la population est invitée à venir affronter le Labyrinthe de L’Halloween à La Pocatière réalisé à travers un champ de maïs d’une superficie de près de quatre terrains de football.
Plus de détails : mycotourismekamouraska.com
31 octobre Festibière de Saint-Clément
Centre des loisirs de Saint-Clément
Témiscouata Myriam Pellicane, conteuse
10 h à 16 h Gratuit
BeauLieu Culturel 20 h Coût : 12 $
Spectacle présenté dans le cadre du Rendez-vous des Grandes Gueules de Trois-Pistoles. En compagnie du mystérieux Ween, venez fêter le 10e anniversaire de L’Halloween à La Pocatière! Animations, maisons hantées, parade, labyrinthe géant, spectacles, feu d’artifice… À La Pocatière, on fait plus que « passer » l’Halloween!
Pour plus de détails sur le labyrinthe ou sur les activités organisées dans le cadre de l’Halloween, visitez le site : www. lapocatiere.ca ou téléphonez au 418-856-3394 poste 130
Les Basques
11 octobre Atelier d’écriture
BeauLieu Culturel 10 h Gratuit Animé par l’Art Dehors de l’Association des arts du Témiscouata!
Du 2 au 11 octobre
16 octobre
Festival le Rendez-vous des Grandes Gueules de Trois-Pistoles
Enracinés — Contes et parlures d’icitte
Plusieurs lieux
Consultez la programmation en ligne sur le répertoire culturel des Basques : www.follementtroispistoles.com
BeauLieu Culturel 19 h Coût : 10 $ (prévente) Venez entendre des auteurs d’ici vous parler de nos racines...
Le Labyrinthe
125, chemin Hudon, La Pocatière
Le comité Rues principales de Saint-Jean-deDieu informe la population que l’exposition de photographies anciennes Commerces et services d’autrefois est affichée dans plusieurs vitrines de la rue Principale de Saint-Jean-de-Dieu, et ce, jusqu’à la fin octobre. Vous pouvez vous procurer les guides papier du circuit 2015 au secrétariat du bureau municipal de Saint-Jean-de-Dieu.
8 octobre
30 et 31 octobre
Dans la pathétique roulotte qui leur sert de loge et de maison, un clown (Émile-Olivier Desgens) et un homme-canon (Marc-Olivier Dugas Pelletier), liés par l’amour et la haine, le rêve et le sommeil opaque, par l’amitié des soldats, par la rage des croyants, par la poésie du malheur simple, par hasard un peu aussi, se disent adieu. Un huis clos. Deux personnages. Une nuit. Et un petit matin. Des tableaux, des ellipses, des silences et des rires écorchés et tonitruants. Des souvenirs à la fenêtre, des jokes de cul et des paroles en l’air, des silences à nouveau, les échos de la fête dehors, la musique qui vient de loin, les adieux maladroits parce que trop difficiles et pour finir : un coup de canon… Présenté par le Théâtre du Loup de Cambronne
Saint-Jean-de-Dieu
C’est également la soirée d’Halloween, donc pensez déjà à votre costume!
Centre d’art du Kamouraska
L’Halloween à La Pocatière
Exposition photographique Commerces et Services d’autrefois
Pour informations : info@museedutemiscouata.ca ou 418 899-2528 poste 1
11 octobre Festival des couleurs et des saveurs de Saint-Simon Pour découvrir les talents artistiques et culinaires locaux.
11 octobre La Grand -mère aux livres « Au rythme des Basques »
Sacristie de l’église de Saint-Simon Pour la famille.
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14 h La Rumeur du Loup, Août 2015
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