Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire #65 mai 2014 KRTB ISSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com
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La Rumeur du Loup, ĂŠdition 65 - Mai 2013
Sommaire Oumar nous fait danser l'Afrique Journées d'Afrique Petit Djembé deviendra grand... À la découverte du guatemala Les vivaldistes du Grand Portage..C'est quoi? Connaissez-vous l'harmonie? Rencontre entre enfance et création À quoi bon le théatre? Les inégalités: un choix de société? Livres d'artistes au portage Hommage aux bâtisseurs Chronique féministe no35 En contrepartie Qu'est-ce que le paranormal? L'auberge la Sabline Un nouveau clocher à Rivière-du-Loup La médiation citoyenne Le désenchantement Tour Atours, une boutique, deux missions MadameB: chronique de bibliothèque Génération Béluga Entrevue avec Jean Martin Fortier Entrevue avec Philippe Cannon Agenda Culturel Quoi Faire?!@#$%
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LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !
Citation du mois « Si tu te tapes la tête contre une cruche et que sa sonne creux, n’en déduis pas forcément que c’est la cruche qui est vide » - Proverbe africain
p. 10
p. 22
p. 38
Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com
p. 40
La Rumeur du Loup c’est... 48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB
Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités équipe de rédaction par une équipe Rédacteur en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque Journaliste Marie-Christine Drisdell Graphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque Collaborateurs-Graphistes Collaborateurs-Photos Patric de jeunes professionnels. Nadeau, Busque, Catherine Roy, Camille Biron, Baptiste Grison, Thierry Chan, Mélanie Paquette, Denis Boucher, ContacteZ François Gamache Illustrateur Jonathan Imhoff, Busque, Olivier Blot Quoi-faire ?!@#$% Marie-Christine Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque, Victoria Truchi Correctrices Marie-Christine Drisdell, Jane Louis-Philippe Gélineau Busque Collaborateurs Sylvie Michaud, Michel Lagacé, Myriam Rakotozafy, Suzanne Lavoie, Camille Biron, Catherine au 418 894-4625 Roy, Alex Ann Villeuneuve Simard, Jean-Françcois Lévesque, Raymonde Lamothe, Émile-Olivier Desgens, Nelson Junior, Thierry Chan, Victoria Truchi,Pascale St-Armand, Denis Boucher, journal@rumeurduloup.com Couverture photo par Baptiste Grison 3
Oumar nous fait danser l'afrique Par Busque, photo par Baptiste Grison
Yokouma
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La Rumeur du Loup, ĂŠdition 65 - Mai 2013
Dans le cadre des journées d'Afrique, j'ai voulu faire parler le parrain de l'événement. Voici ce qu'il avait à nous dire sur sa culture, sur la danse et sur son implication. Busque : Pourquoi es-tu attaché à TroisPistoles? Pourquoi pas à Rivière-du-Loup ou ailleurs? Oumar : En fait, quand je suis arrivé au Québec, je restais toujours à Montréal et je montais jusqu’à Québec. Je me suis dis : « Pourquoi pas aller jusqu’au bout du monde! » Pour moi, j’entendais toujours parler que ça s’arrêtait après la Gaspésie. […] et j’ai découvert cette magnifique place qu’est Trois-Pistoles. Alors j’ai continué à promouvoir la musique et la danse, ici.
B. : Quel est ton travail? O. : Je suis danseur/chorégraphe. J’ai une formation en musique et en danse depuis mon plus jeune âge dans mon pays d’origine, la Guinée-Conakry. J’ai poursuivi jusqu’à l’équivalent des Grands Ballets Canadiens et j’ai par la suite effectué plusieurs voyages à travers le monde. Imaginez-vous que c’est la province de Québec, au Canada, qui a pu retenir Oumar pendant vingt ans! (Rires) Moi, ma mission c’est aussi de développer la région, une fois dépassé Québec. Je suis dans le programme Culture et Éducation, c’est-àdire que je vais dans les écoles du primaire et du secondaire et j’enseigne la danse et la musique à Montréal, à Québec et jusqu’à Trois-Pistoles.
B. : Pourquoi es-tu devenu parrain pour le festival Les Journées d’Afrique? O. : Si on regarde aujourd’hui à travers le Canada, ou bien à la grandeur de la province de Québec, ça ne fait seulement qu’une vingtaine d’années environ que la musique traditionnelle africaine est écoutée ou bien exercée. Je me souviens la première fois que je suis venu à Trois-Pistoles, à
l’école secondaire l’Arc-en-Ciel, à l’occasion d’ateliers promouvant l’échange culturel avec les étudiants. Ça a été fantastique cet échange pour moi. J’ai joué une fois au festival Echofête avec mon groupe qui s’appelle Triba, il y a quelques années de ça, en 2008, si je me souviens bien. J’ai senti que la population de cette ville était très ouverte sur le monde de la culture, sur les artistes, etc. Personnellement, j'ai aimé cette ville. À chaque fois que j‘y reviens, je me sens intégré à la population artistique comme les peintres, les écrivains, etc. C’est quelque chose qui m’attire beaucoup.
B. : Que représente votre danse? Comment est-ce que tu la décrirais? O. : C’est une danse que je qualifierais de rassembleuse. Elle touche beaucoup d’aspects, que ce soit sur le plan de la découverte de la danse, sur le plan physique, plus particulièrement le cardio.
B. : Quel est le nom de cette danse? O. : C’est la danse traditionnelle guinéenne
B. : Est-ce que votre danse a des significations, dans le sens que chaque mouvement représente quelque chose? O. : Oui, tout à fait. Vous savez, la GuinéeConakry est divisée en quatre grandes régions naturelles qui sont officiellement partagées par environ 33 dialectes connus, ce qui correspond à 33 peuples. Chaque peuple possède sa danse et chaque danse a son nom, sa signification et son histoire. Quand je les danse, je le fais de façon séparée, je ne les mélange pas. Chaque danse a sa musique, son rythme propre ainsi que les chansons qui s’y rattachent. Pendant les cours, la danse
est enseignée ainsi : elle est nommée, on explique le pourquoi de la danse et on exerce les mouvements selon ce que la danse dit, comment elle parle.
B. : Comment perçois-tu le monde dans le futur? O. : Avec tous les voyages que j’ai effectués, tout ce que j’ai pu voir ou lire, je vous dirais que je crois énormément en la jeunesse. Cette jeunesse qui fait de la danse, de la musique et du sport, qui s’investit dans ce en quoi elle croit, elle me donne de l’espoir. Bien sûr, je suis aussi touché par toute cette pollution qui nous entoure, notre air qui se salit de jour en jour. De plus, il y a ce déséquilibre entre les humains qui m’affecte, entre ceux qui débordent d’eau à ne plus savoir quoi en faire, ceux qui courent après cette eau et ceux qui brûlent déjà. On se demande ce que notre planète va devenir. Tous les peuples doivent se donner la main pour lutter pour les droits de l’homme. Le premier droit de l’homme, c’est de vivre, d’avoir la Terre et d’avoir la paix.
B. : Pourquoi est-ce important de communiquer sa culture? O. : Pour moi, c’est un langage, c’est un outil pour apprendre à l’autre à apprivoiser une culture, à ne pas en avoir peur. C’est une clé qu’on offre à l’autre pour lui permettre d’en savoir davantage. Grâce à cette clé, lorsqu’il se retrouvera devant cette culture, il en aura déjà eu un aperçu. Ça permet aussi le partage, que ce soit en matière de danse, de cuisine ou autre, l’autre a toujours quelque chose à nous apporter. Communiquer sa culture, c’est aussi assouvir la curiosité de l’autre.
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JOURNÉES D’AFRIQUE - 6e ÉDITION À Trois-Pistoles, du 20 au 24 mai 2014 Par Suzanne Lavoie, djembéfola
Pour une 6e année, Trois-Pistoles vibrera au rythme de la culture africaine. Cet événement est organisé par le Groupe Yolémâ qui a pour mission de promouvoir, de diffuser et de rendre accessible la culture africaine auprès de la population du Bas-St-Laurent. Il y aura des ateliers pour tous les goûts : de la musique, des contes, du chant, de la danse. Les activités proposées amènent les gens à poser un regard sur les différences et à échanger sur les réalités vécues de part et d’autre du continent.
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e groupe continue aussi son implication à Conakry, en Guinée, pour la construction d’une école, « Le Centre Hawa ». Ce centre offre une formation artistique à de jeunes Guinéens et propose aussi des stages de formation pour nous qui voulons découvrir cette culture de l’intérieur.
de 11 h. Pour participer aux ateliers, réservez par courriel avant le 22 mai.
Le festival « Journées d’Afrique » se veut festif, éducatif et rassembleur
À 20 h, rendez-vous à la Forge à Bérubé, vous entendrez en première partie le conteur Franck Sylvestre (AntillesQuébec), suivi des groupes locaux : les Bottes du fleuve, les élèves de Hip Hop de Soraïda Caron, et les élèves en percussion de Yolémâ. Et pour finir la soirée en beauté, vers 21 h 45, Karim Diouf (Sénégal-Québec), accompagné de ses musiciens, nous présentera son dernier album, ADONA.
À 17 h, un souper sera servi au Restaurant L’Estran, au menu : mafé de poulet. Ce repas sera animé musicalement par Mohamed Kèba N’Diaye. Réservez votre place.
Nous vous proposons donc les activités suivantes : Pendant la semaine, les services de garde de la région, le Centre de la petite enfance « La Baleine Bricoleuse » et l’École secondaire de Trois-Pistoles accueilleront un artiste guinéen que nous connaissons bien, Oumar N’Diaye Martinos, parrain de ce festival. Oumar est un des rares ambassadeurs qui transmet sa culture avec autant d’énergie et de passion. Le vendredi 23 mai, vous êtes invités à un « 5 à 7 d’ouverture » au Café Grains de folie. Vous pourrez déguster des bouchées en visionnant un diaporama sur l’évolution des travaux au Centre Hawa. Le « Jazz Dimension trio », trois jeunes de la relève des Basques, assumera l‘animation musicale. Pour continuer la soirée, à 21 h, au Parc de l’Aventure Basques en Amérique, il y aura une démonstration de danse africaine, suivie de « Momo and Friends ». Mohamed Kèba N’Diaye (Guinée-Québec) et son groupe de musique afro-trad-modernecontemporaine (Kora, balafon, djembé, guitare….) nous feront danser sur des rythmes endiablés. Le samedi 24 mai, les activités familiales et
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les ateliers se dérouleront au Centre Culturel de Trois-Pistoles. Dès 10 h, Oumar N’Diaye Martinos (Guinée-Québec) prendra la relève avec l’atelier familial très populaire de tambour-danse. À 11 h, ce sera au tour du tambour-danse pour les adultes. Un maximum de 18 personnes pourront participer à ces 2 ateliers. Dès 13 h, Émilie Rousseau (Bottes du Fleuve) offrira un atelier de gumboots, suivi de Mohamed N’Diaye pour un nouvel atelier de chants traditionnels et percussion à 14 h. Il nous enseignera des chants de son pays, la Guinée, qui seront accompagnés par les percussions. Pour terminer l’après-midi, à 15 h, Oumar N’Diaye Martinos (Grands Ballets de la Guinée) nous fera danser sur les rythmes mandingues. Un service d’halte-garderie sera offert pour les parents qui veulent participer aux ateliers, à partir
Nous sommes très fiers de cette programmation. Elle sera complète grâce à votre participation. Bonheur, joie de vivre et découverte seront au rendez-vous. Nous vous attendons. Wontanara. Pour plus de détails et pour réservation : groupeyolema.blogspot.com yolema@sympatico.ca Coût: 10$ par atelier/5$ enfant de 12 ans et moins/10$ par famille FORFAIT 4 ateliers : 30$ 10$ pour la soirée du 23 mai au PABA ( Parc de l’aventure Basques en Amérique), billets à la porte 20$ pour le souper du 24 mai, Restaurant l’Estran, réservation : 418-851-3310. 20$ pour la soirée du 24 mai à La Forge à Bérubé, billets en vente au Café Grains de folie.
Petit djembé deviendra grand... Par Suzanne Lavoie, djembéfola
Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire d’un petit djembé qui a trouvé un cœur et qui a fait vibrer une passion dans la belle région du Bas-St-Laurent.
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Quelques années plus tard, elle voulut découvrir le pays d’origine de cette culture, l’Afrique. À l’hiver 2009, elle fit son premier voyage vers la Guinée. Que de découvertes, tout était différent. Elle ne se contenait plus de bonheur, elle avait trouvé le chemin de sa passion. Ce continent qui vibre au rythme des tambours. C’est là qu’elle découvrit toute la profondeur et la richesse de la culture africaine. Elle se sentait partie prenante et avait beaucoup de respect pour ces gens qui partageaient avec générosité et amour leur art.
l est arrivé à Trois-Pistoles au printemps 2000. Il arrivait tout droit du magasin où il vivait doucement, résonnant à l’occasion sans jamais trouver de cœur avec qui parler. Un jour, une jeune femme le vit jouer et ce fut le coup de foudre. L’amour avait résonné et à ce moment, ils savaient qu’ils avaient besoin l’un de l’autre. À Trois-Pistoles, il découvrit de nouveaux amis. Ils se voyaient une fois la semaine et battaient au même rythme avec le même enthousiasme. La famille s’agrandit peu à peu. Mais la jeune femme sentit qu’elle devait apprendre de nouveaux rythmes pour communiquer de plus en plus et faire éclater une passion qui somnolait tranquillement en elle. Elle fit un premier voyage à Québec et amena son petit djembé. Wow! Il découvrit une grande famille, des rythmes qu’il n’avait pas encore entendus et il savait que ces mélodies faisaient partie de chacune de ses cellules. Mais il savait aussi qu’il devrait céder sa place à un grand frère pour ainsi permettre l’éclatement de cette passion. Aussitôt dit, aussitôt fait. Un nouveau djembé arriva dans la famille. Il était grand et fort. Celui-ci
remercia son petit frère de lui céder sa place et lui promit de continuer sa mission, celle de faire résonner les cœurs. La jeune femme vibrait au son du tambour, elle rêvait de partage. De nouveaux amis(es) se joignaient à elle à chaque semaine. Elle continua de faire le voyage à Québec, car c’est là qu’elle trouvait l’inspiration et enrichissait ainsi son milieu. De fil en aiguille, de tambour en tambour, le groupe Yolémâ naquit.
À son retour en terre pistoloise, avec la complicité de ses ami(e)s, elle décida de faire une grande fête qui parlerait de ce voyage : « Les Journées d’Afrique ». Un festival africain à Trois-Pistoles, pourquoi pas? C’est la 6e édition cette année. C’est grâce au soutien du milieu, à mon professeur Oumar et à mes ami(e)s qui participent activement à la réalisation de cette fête que s’agrandit le cercle de résonnance. Et c’est ainsi que le petit djembé a trouvé des âmes et des cœurs qui vibrent au son des tambours.
ça fait un bail. Nous fêtons notre 40e anniversaire. 7
À la découverte du Guatemala Texte et photos par Camille Biron
Le 26 mars dernier, 26 jeunes de l’École secondaire de Rivière-du-Loup ont vécu une expérience humaine et culturelle unique en participant à un voyage humanitaire au Guatemala. Je faisais partie de ce groupe. Voici le récit de ce voyage exceptionnel au cœur de paysages volcaniques magnifiques, à la rencontre d’une culture maya bien ancrée.
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epuis des années, les finissants en 5e secondaire du programme d’étude international avaient l’occasion de participer à un voyage en République Dominicaine, question notamment de mettre en pratique notre apprentissage de l’espagnol. Cette année, une toute nouvelle destination avec une nouvelle formule a été proposée aux élèves de ma classe. Personne n’a regretté d’avoir ainsi osé sortir des sentiers battus. Il y a quelques années, le Guatemala était présenté comme une destination complémentaire à un séjour au Mexique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, car le Guatemala a tant à offrir. La population est très agréable à fréquenter. Partout les gens sont chaleureux et souriants. Nous avons pu le constater de près, car nous avons séjourné en famille par groupe de 2 à 5 élèves, pendant cinq
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« Vivre en famille nous permet aussi de comprendre que tous ne vivent pas avec les mêmes normes de confort que chez nous. »
jours. Nos familles habitaient au village de Jocotenango, très près d’Antigua, célèbre ville du patrimoine mondial de l’Unesco. Cela a été une expérience hors du commun pour chacun de nous. Ce contact avec nos hôtes nous a permis de pratiquer notre espagnol plus que jamais. Cela a souvent créé de bonnes anecdotes sur notre façon de prononcer ou de chercher certains mots. Vivre en famille nous a aussi permis de comprendre que tous ne vivent pas avec les mêmes normes de confort que chez nous. Par exemple, il a fallu supporter des coquerelles cachées un peu partout dans nos chambres et accepter de boire du lait 3.5% douteux. Après coup, on réalise que tout cela ne fait qu’ajouter à l’authenticité de l’expérience. Le volet humanitaire de notre voyage était
assez important. Pendant 3 jours, nous avons travaillé dans deux écoles différentes. Nous avons préparé à manger pour les enfants de la première école. Dans la seconde, nous avons sablé et peinturé une centaine de bureaux, refait les lignes d’un gymnase et peinturé des murales dans une classe. Nous avons fait beaucoup de donations aux écoles. Ce travail humanitaire nous a surtout permis d’avoir un contact exceptionnel avec les enfants guatémaltèques. Nous avons pu parler et jouer avec les élèves et ceux-ci ont pu nous transmettre par des sourires toute leur gratitude. La rencontre avec la population a été une expérience des plus enrichissantes, qui nous a tous créé de merveilleux souvenirs. La découverte de la culture du Guatemala était un des principaux objectifs du voyage. Notre guide guatémaltèque a su nous transmettre et nous expliquer la culture de son pays. Avec elle, nous avons exploré Antigua et apprécié
« Nous avons marché sur la trainée de lave en nous faisant cuire des guimauves! » son architecture d’un autre temps. La culture maya est encore très présente dans le pays et l’artisanat unique de ce peuple d’Amérique Centrale nous a impressionnés. La visite des ruines précolombiennes de Iximche nous a permis d’apprendre que les Mayas d’autrefois pratiquaient des sacrifices religieux. Si les sacrifices sont évidemment interdits depuis longtemps, les Mayas demeurent un
peuple très religieux. La visite de la ville de Chichicastenango nous a d’ailleurs étonnés par la présence de nombreux fidèles aux pratiques religieuses traditionnelles. Le Guatemala est aussi une destination naturelle très exotique. Nous avons eu la chance de faire le tour du célèbre Lac Atitlan en bateau, et de nous y rafraichir. Après la baignade, nous avons fait un circuit de tyrolienne, au beau milieu d’une forêt luxuriante remplie de singes araignés. Enfin, lors de la dernière journée, nous avons escaladé l’un des nombreux volcans du Guatemala. Nous avons marché sur la trainée de lave en nous faisant cuire des guimauves! Une population charmante, une culture millénaire et une nature spectaculaire, voilà ce que nous avons trouvées au Guatemala.
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« Croyez-moi, personne n’en ressort déçu et la plupart des nouveaux spectateurs n’en reviennent pas d’avoir assisté à un si beau concert riche en musique. »
Les Vivaldistes du Grand Portage...
C’est quoi? Texte et photo par Catherine Roy
Dans l’ombre, chaque année, des jeunes et des moins jeunes font l’apprentissage du violon. Que ce soit pour une première année, à l’âge de 5 ans, ou pour une 12 e année, à l’âge de 17 ans, et même pour les anciens âgés entre 25 et 70 ans, la musique suit son cours.
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oi-même âgée de 3 ans et demi lors de mes débuts, le violon a toujours fait partie de ma vie.
Aujourd’hui, je joue toujours du violon. Je suis dans l’Orchestre à cordes qui compte aussi des adultes anciennement élèves des Vivaldistes. Je fais aussi partie du conseil en tant que présidente depuis 3 ans et cet organisme, de par mon appartenance depuis si longtemps, me tient particulièrement à cœur. Chaque année depuis plus de 30 ans, les Vivaldistes donnent un concert au Centre Culturel. Je m’efforce depuis 3 ans de faire connaître l’ampleur de la qualité de ce concert parce qu’il est très méconnu. Que ce soit avec nos plus petits ou nos plus avancés, les pièces présentées sont de toute beauté pour les amoureux de la musique à cordes. Au fil de la soirée, les
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petits se retirent et les plus avancés restent et nous présentent leur pièces. La 2e partie du concert est présentée par l’Orchestre à cordes. Les gens ne savent pas qu’ils ont un concert d'une qualité exceptionnelle à leur portée! Croyez-moi, personne n’en ressort déçu et la plupart des nouveaux spectateurs n’en reviennent pas d’avoir assisté à un si beau concert riche en musique. Vous ne voudriez pas manquer cela! Cette année, c’est le samedi 31 mai, à 19 h, que se tiendra notre spectacle. Vous pouvez vous procurer des billets en prévente chez Ultra Son Musique ou directement à l’entrée le soir du spectacle. Je vous y attends!
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Connaissez-vous L’Harmonie? Par Marie-Christine Drisdell
Que ce soit à la télévision, dans les publicités ou dans nos séries préférées. Que ce soit dans la salle d’attente de notre médecin ou au téléphone en attendant de parler à un agent du service à la clientèle. Que ce soit dans notre voiture en patientant à un feu rouge ou durant un road trip. Que ce soit en flânant dans une boutique ou en mangeant un repas au restaurant... Sans le savoir, nous sommes constamment en contact avec de la musique. D’ailleurs, on ne peut nier la place qu’elle tient dans nos vies. Elle est intimement liée aux émotions qu’elles suscitent en nous. Si pour la plupart, la musique prend vie en l’écoutant, certains ressentent un besoin presque vital de la sentir sous leurs doigts...
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fonds lors de concerts bénéfices.
Donc voilà, l’Harmonie de Rivière-duLoup est un organisme à but non lucratif qui, en collaboration avec la Ville de Rivière-du-Loup, a pour mission de promouvoir la musique d’ensemble et d’en faire profiter la population en général. Les membres de l’Harmonie participent à différents concerts répartis tout au long de l’année, mais également à des levées de
Petit historique : En mars 1917, durant la Première Guerre Mondiale, Fraserville mit à la disposition de la Société St-Jean-Baptiste des instruments de musique et quelques musiciens du 189e bataillon (devenus les Fusilliers du St-Laurent). C’est ainsi qu’est née la Fanfare St-Jean-Baptiste, ancêtre de l’Harmonie de Rivière-du-Loup. La Fanfare donna son premier concert le 24 juin 1917. À cette époque, une quinzaine d’hommes composaient la Fanfare. En 1919, les paroisses St-François-Xavier, St-Ludger et St-Patrice fusionnent pour devenir la ville de Rivièredu-Loup. En 1922, la Fanfare St-Jean-Baptiste s’identifie à la nouvelle ville et devient la Fanfare de Rivière-duLoup, puis l’Harmonie de Rivière-du-Loup en 1937. Fait intéressant,
’ai rencontré récemment de vrais passionnés de musique. Quelques membres d’une belle gang qui attendent avec impatience les lundis soirs pour se retrouver dans la salle de répétition du Pavillon Adrien-Girard, situé au 70 Frontenac. Je parle ici de la quarantaine de musiciens qui composent l’Harmonie de Rivière-du-Loup. Si vous ne savez pas ce qu’est l’Harmonie de Rivière-du-Loup, laissez-moi vous dire qu’il est grand temps que vous l’appreniez, puisque l’organisme fêtera en 2017 son 100e anniversaire!
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les femmes furent admises comme membre uniquement à compter de 1941. Au fil du temps, l’Harmonie a beaucoup évolué. Aujourd’hui, c’est une quarantaine de musiciens de tout horizon et de tout niveau musical qui forment la troupe. De plus, il y a autant d’hommes que de femmes, et l’âge des musiciens varie entre 15 et 75 ans. Ce qui unit tous ces gens, c’est leur goût commun pour la musique d’ensemble. On retrouve toute sorte d’instruments au sein de l’Harmonie, principalement à vent et à percussion (flûtes, clarinettes, trompettes, saxophones, batterie, trombones, cloches tubulaires, etc.)
L’Harmonie et le stage band se produisent plusieurs fois par année en différentes occasions. Le stage band est un groupe restreint d’une dizaine de musiciens qui interprètent des pièces invitant à la danse grâce à une musique plus jazzée. L’Harmonie est toujours prête à accueillir de nouveaux musiciens! Pour vous joindre à eux, vous n’avez pas besoin d’être un professionnel, vous devez simplement aimer la musique et avoir quelques bases en lecture de partitions. En rejoignant les rangs de cette grande famille, grâce à une cotisation de 40$ par an, l’instrument, le blouson et les partitions vous sont offerts! Si vous n’êtes pas musicien, mais que vous souhaitez encourager l’Harmonie dans ses différentes activités, surveillez les nombreux concerts qui ont lieu chaque année au printemps et à l’hiver, mais surtout, encouragez les différents organismes à but non lucratif de la région du KRTB qui demandent les services de l’Harmonie en assistant à leurs concerts bénéfices. D’ailleurs, si votre organisme souhaite organiser un concert bénéfice en collaboration avec l’Harmonie de Rivière-du-
Loup, contactez Mme Sylvie Pelletier, directrice musicale, au 418 867-2501 ou au 418 860-5824. L’Harmonie de Rivière-duLoup fait partie de notre histoire culturelle depuis près de 100 ans, faisons en sorte que cette belle organisation reste vivante encore longtemps!
« Aujourd’hui, c’est une quarantaine de musiciens de tout horizon et de tout niveau musical qui forment la troupe. »
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Rencontre entre enfance et création L
es enfants sont des explorateurs qui vont sans relâche à la découverte du monde, aventuriers, curieux, avides de palper, sentir, goûter, de s’emplir les yeux et les oreilles de tout ce qui passe à leur portée. Au travers de multiples expérimentations entre plaisirs et déplaisirs, ils font leurs choix, ils cherchent à comprendre le monde qui les entoure et construisent leur imaginaire.
L’exposition Moi à l’œuvre – Expérience vivante en création met en scène les œuvres résultant de cette étroite collaboration entre des artistes professionnels et près de 200 enfants et adolescents, rencontrés dans le cadre de ce programme. Un parcours artistique pour petits et grands, qui témoigne avec sensibilité de la rencontre entre enfance et création et qui est présenté jusqu’au 15 juin, au Centre d’art de Kamouraska. rest rnande Fo ins » de Fe p la e d e plé te surpeu « La planè
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À quoi bon le théatre? Par Alex Ann Villeneuve Simard
Je ne sais pas depuis quand ni comment le théâtre est entré dans ma vie. Quand j’ai décidé de paqueter mes boîtes pour le Cégep de Limoilou en théâtre, je me suis demandé : « Voyons, pourquoi cette idée-là? J’aime ça… mais jusqu’à quel point? » Et comme la vie a tendance a bien faire les choses, je suis tombée sur un travail que j’avais fait en 1ère secondaire où je racontais que je voulais devenir professeur de théâtre. Je n’arrivais pas à me souvenir que ce désir était en moi depuis un moment déjà. J’ai foncé.
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écouvrir le milieu artistique a été une aventure éprouvante. J’arrivais à m’épanouir et à écouter en classe avec une attention particulière, mais quelque chose m’agaçait et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. J’ai vécu de belles rencontres, j’ai acquis des connaissances qui m’ont fait cheminer. Par contre, j’ai été confrontée à une idéologie à laquelle je n’adhère pas du tout : cette tendance à mettre l’art sur un piédestal, à dire que si tu n’as pas de passion artistique, tu es dans le tort. J’exagère à peine et je m’excuse si j’en offusque quelques-uns en disant cela. Je ne tolère pas les gens qui prônent l’ouverture d’esprit, mais qui dans leurs agissements ne le sont pas. J’avais trouvé : c’était la fermeture d’esprit de cet univers marginal que je trouvais inconfortable. Qui sommes-nous pour juger de ce qui est bon ou mauvais pour les autres? N’est-il pas plus important de s’attarder à ce qui est nécessaire pour nous et notre épanouissement individuel? Bref, j’ai étouffé. Le théâtre. Le théâtre. Le théâtre. Juste ça, tout le temps. On ne parlait que de ça. Les gens se comparaient aux autres artistes, ou rêvait d’être un jour
sur les planches comme un tel. N’éprouvant aucunement ces sentiments, j’ai fui. J’ai tassé le théâtre comme s’il était un boulet dans ma vie plutôt qu’un bijou. Deux ans plus tard, je me suis inscrite à l’université Laval au baccalauréat en théâtre(!). J’avais encore l’impression de tourner dans un cercle vicieux : l’art qui nourrit l’art qui nourrit l’art. Je voulais seulement que mon imaginaire soit questionné, suscité, stimulé par des choses que l’artiste en moi ne comprend pas. Écouter. Observer. M’ouvrir sur les gens. J’ai suivi la petite voix qu’il y avait à l’intérieur de moi, et j’ai abouti à Rivière-du-Loup. La rencontre de Molo m’a ouvert une porte : être metteur en scène pour une production de la troupe de théâtre du Loup de Cambronne. Tous les jeudis soirs, je travaille avec ma troupe de théâtre et on tente de faire vivre le texte d’Anne-Marie Olivier. La pièce Le psychomaton m’avait complètement scié le ventre en deux. Émotivement, ça m’a pris du temps pour m’en remettre, je devais relire le texte, absolument. Les thèmes abordés m’amenaient dans un état de réflexion
profonde. On parle d’incommunicabilité, de solitude et on questionne la société dans laquelle on vit. Tout ça, avec un langage cru mais aussi poétique. Il y a une rythmique dans les mots, une musicalité intéressante. J’aime quand c’est vrai, sans détour, pur et en québécois.
Le psychomaton, c’est un prototype, un genre de boîte à confidences créée par Polo et Josée. Cette dernière souhaite que les gens se libèrent de leurs tourments intérieurs en se confiant… à une machine. Toutes les scènes de Josée et Polo qui montrent la progression du projet sont entrecoupées de monologues. Le public assiste aux confidences des multiples personnages… et peut-être que ces personnages vous feront penser à vous, ou à quelqu’un de votre entourage! J’aime le théâtre accessible, les pièces qui touchent l’ensemble des gens. Le théâtre, c’est notre histoire, c’est nous, c’est l’humain dans toute sa beauté et sa laideur. Je vous invite donc à venir assister aux représentations de la pièce Le psychomaton, les 23 et 24 mai à 19 h 30 à la Maison de la Culture.
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Les inégalités : un choix de société? Par Jean-François Lévesque
Les inégalités sociales s’accroissent ou s’élargissent. Souvent présentées comme inéluctables, les inégalités sociales sont pourtant le reflet de choix de société. L’Institut du Nouveau Monde (INM) souhaite vous entendre et recueillir vos préoccupations, valeurs et priorités d’action autour de cet enjeu.
C
’est pourquoi l’INM organisera au cours des prochaines semaines des cafés citoyens dans la plupart des régions du Québec. Les thèmes abordés seront : 1. La pauvreté : est-ce que le sort des moins nantis est une responsabilité davantage individuelle ou collective? 2. Le rôle de l’État : faut-il seulement aider les plus pauvres ou offrir des services publics à tous? 3. Mérite ou injustice : est-ce que le système économique rémunère à sa juste valeur les efforts de chacun? 4. La juste part : est-ce que tout le monde paie sa juste part en impôts et taxes? 5. Égalité de quoi : faut-il favoriser l’égalité des chances ou l’égalité des conditions? Qu’en pensez-vous? Venez vous exprimer! Qu’est-ce qu’un café citoyen
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Ce sont des occasions d’échanges, de débats et de dialogue entre les divers acteurs concernés et intéressés par un sujet. Ils offrent un cadre convivial et dynamique aux différents acteurs concernés : citoyens, élus, familles, étudiants, retraités, groupes communautaires, universitaires. L’activité se divise en quelques rondes de discussions autour d’une ou de plusieurs questions, en groupes de 4 à 8 personnes. À travers cet exercice délibératif, nous souhaitons amener les citoyens à prendre position et débattre de leurs priorités d’action. Nous souhaitons déclencher et animer une réflexion chez les participants et leur entourage sur les inégalités sociales, tout en dressant un portrait de l’état de la question dans la population. Rendez-vous sur les inégalités sociales Les cafés citoyens s’inscrivent dans un projet ambitieux : le Rendez-vous stratégique sur les inégalités sociales, une vaste démarche délibérative visant à faire émerger une volonté sociale claire pour les réduire.
Plusieurs activités ont déjà été réalisées : l’INM a produit une vaste encyclopédie en ligne sur les inégalités sociales et publiera au mois de mai un ouvrage collectif sur le sujet. Près de 3000 personnes furent consultées lors de la tournée de la Caravane citoyenne. Parmi les activités à venir, notons la simulation à grande échelle « Et si le Québec était un village de 100 personnes », un jeusimulateur en ligne, un Rendez-vous national pour clore la démarche, la publication d’un ouvrage-synthèse, puis une tournée des médias et décideurs afin de faire connaître les propositions des citoyens en matière de réduction des inégalités sociales. Si vous avez des questions quant au Rendezvous stratégique, contactez nicolas.zorn@ inm.qc.ca. L’Institut du Nouveau Monde (INM) vous invite cordialement à un Café citoyen sur les inégalités sociales: Le 5 juin 2014 à 19 h à La Maison de la culture de Rivière-du-Loup 67 rue du Rocher Grande salle de conférence, 2e étage
Livres et art
Livres d’artistes Au portage Par Raymonde Lamothe
Hétéroclite présentait en 2012 une exposition de livres d’artistes à Notre-Dame-du-Portage. Elle avait pour thème « Découverte et exploration », mais c’est surtout la surprise qu’on pouvait lire sur le visage des visiteurs de l’exposition qui furent à la fois étonnés et ravis de découvrir la richesse et la variété de cette discipline artistique peu connue. Nous avons donc décidé de créer une biennale de livres d’artistes dont la prochaine édition aura lieu durant les Journées de la culture en septembre prochain. Qu’est-ce qu’un livre d’artiste? Légende 1: Les fossiles de l’enfance de Muriel Faille, invitée d’honneur
Bien difficile de répondre à cette question tellement ce terme évoque des réalités différentes selon les époques, les pays, les historiens de l’art, et les artistes eux-mêmes.
Au siècle dernier, on aurait pu en donner cette définition : une œuvre unique, ou reproduite en petite quantité, numérotée et signée, comprenant des estampes imprimées sur du papier de qualité, des poèmes calligraphiés ou typographiés au plomb, reliés de façon sophistiquée ou réunis dans un coffret. C’était souvent le fruit d’une collaboration entre plusieurs spécialistes : poète, artiste, typographe ou calligraphe, imprimeur, relieur, éditeur. Il existe toujours de petites maisons d’édition et des ateliers de gravure qui produisent des livres d’artistes, mais plusieurs auteurs assument l’ensemble du processus d’édition. Le terme « livre d’artiste » s’applique à plusieurs types de productions : livre accordéon • livre illustré • livre objet • livre sculpture • livre altéré • livre déporté • flip book ou feuilletoscope • pop-up book ou livre animé • fanzine ou graphzine • échelle de Jacob... Il est ouvert à tous les styles, tous les matériaux et il se faufile maintenant dans l’installation, la vidéo, la performance. C’est une œuvre d’art qui célèbre la vie en mots et en images dans des tonalités poétiques, ludiques, politiques... Le Web a grandement contribué à faire connaître cette forme d’art en diffusant des milliers de photos et de vidéos qui inspirent et stimulent les créateurs. Il participe à son rayonnement et devrait aider à développer un marché de collectionneurs. C’est ce que nous comptons faire avec notre biennale, la seule du genre au Québec.
Cette année, plus de 30 artistes, en provenance du Bas-Saint-Laurent, d’ailleurs au Québec, et de Vancouver ont été invités à exposer une de leurs œuvres. Vous pouvez suivre, au jour le jour, la préparation de l’événement sur le site Livres d’artistes au Portage. Vous y verrez dès maintenant une sélection d’œuvres qui seront présentées les 26, 27 et 28 septembre au 200, côte de la Mer à Notre-Dame-du-Portage. UN CONCOURS DE LIVRES ACCORDÉON Dans le but de promouvoir notre biennale de livres d’artistes, nous lançons un grand concours de livres accordéon qui s’adresse aux artistes amateurs et professionnels de tous les pays, comme ce fut le cas pour notre Symposium d’art postal entre 2009 et 2011. Le livre accordéon ne demande pas de connaissance ou d’habileté particulière puisque son support peut se limiter à un carton plié en accordéon ou à une série de cartons attachés ensemble. Il offre un espace de création ouvert à tous les types d’expression. L’inscription au concours est gratuite et vous pouvez présenter le nombre de livres que vous voulez. Vous avez jusqu’au 31 août pour inscrire votre œuvre ou vos œuvres et nous envoyer des photos qui seront présentées sur le site. Les œuvres soumises au concours devront nous parvenir au cours du mois de septembre et seront exposées en même temps et dans le même édifice que celles des artistes invités. Les gagnants seront choisis par un vote populaire et recevront des prix d’une valeur de 200, 100 et 50 $. Voyez tous les détails du concours sur le site : www.livresdartistesauportage.wordpress.com
Légende 2: Le loup et le chien, un livre accordéon réalisé par A. Pasdeloup
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Le Festival Cartonfolies 2014
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Hommage aux Batisseurs Par Busque
Le Festival les Cartonfolies tiendra cet été sa 14 e édition qui se déroulera du 27 au 29 juin 2014 au Parc Clair Soleil à Témiscouata-sur-le-Lac, secteur Cabano. En plus des spectacles musicaux et des activités « cartonnantes » traditionnelles, plusieurs nouveautés attendent les festivaliers. L’édition 2014 ne passera pas inaperçue puisque les Cartonfolies rendront hommage aux bâtisseurs de la région.
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l y a 40 ans, la population de Cabano s’est mobilisée pour la réalisation d’un projet créateur d’emplois, une cartonnerie aujourd’hui connue sous le nom de Norampac. L’équipe des Cartonfolies souhaite rendre hommage à ces bâtisseurs afin de souligner la cohésion sociale, la volonté collective de ceux et celles qui se sont mobilisés dans les années 70 pour le développement de la région. Voici un aperçu des activités de la programmation. Spectacles Bodh’aktan et le Roxy’s Band Sept personnages colorés et explosifs qui ne se prennent pas au sérieux. Ils brisent les barrières avec un heureux mélange festif de musiques traditionnelles, polka, celtique, punk, rock et folklore. C’est le Roxy’s Band qui assurera la première partie du spectacle. Ils vous partageront leur passion en vous faisant voyager dans l’univers du blues rock.
Michel Pagliaro et Alive Ses grands succès comme L’Espion, Dangereux, Les Bombes ou J’entends frapper sont toujours actuels et cette bête de scène sait soulever les foules. Alive, un groupe de cinq membres, assurera la première partie. Avec leur répertoire varié, ils vous feront chanter et danser sur les airs allant de Lady Gaga à AC/DC. Hommage à Johnny Cash et les coups de cœur du Tremplin Le dimanche midi, trois artistes de la relève,
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Nouveauté : Bal hommage au « Festival de la colère » Le festival sera clôturé par un bal costumé aux couleurs des années 70, « cartonnément » protocolaire! Ce bal en hommage aux bâtisseurs est une soirée dansante avec DJ et musiques des années 70. Nouveauté : Épreuve Carton-Vol FM107
qui auront été choisis parmi les participants au Tremplin, le Festival de la chanson et de l’humour de Dégelis, précèderont le spectacle Hommage à Johnny Cash avec Mario Dubé. Spectacle familial Dimanche matin, place à madame Gallantine, un spectacle présenté par le Congrès Mondial Acadien 2014, en collaboration avec Les 4 scènes. Nouveauté : Construction Carton-Éphémère Pour souligner le thème de cette 14e édition, Hommage au Bâtisseurs, le festival s’ouvrira sur la Construction Carton-Éphémère. Les festivaliers seront invités à participer à une création collective pour construire un pont de carton. Ce pont sera le symbole du lien entre les générations, où le passé rencontre le présent, et vise à garder vivante la mémoire des événements qui ont construit notre région.
C’est un concours de planeurs en carton : une compétition enlevante, planante et cartonnante! Cette compétition demande bravoure, ingénierie et créativité. L’objectif est de planer le plus loin à partir de la rampe de lancement qui donne sur le lac avec une machine volante fabriquée prioritairement avec du carton. Les équipes seront jugées en fonctions de 3 critères : la distance de vol, l’originalité de la conception et l’art du spectacle. Nouveauté : Mongolfière RE/MAX Envolez-vous en Mongolfière RE/MAX ou, si vous préférez garder les deux pieds sur terre, participez aux ateliers de vulgarisation scientifique sur la propulsion par un des lancements de fusées et aux ateliers d’observation du soleil avec l’aide des nouvelles technologies. Nouveauté : Les Défis du Carton, la course à pied J.A. St-Pierre C’est une course à pied sanctionnée par la
Fédération d’Athlétisme du Québec. Les départs pour les parcours de 1, de 5 ou de 10 km auront lieu au parc Clair Soleil le samedi 28 juin prochain à partir de 9 h. Les résultats des courses seront publiés sur le site Web des Cartonfolies et le service de chronométrage à puces est assuré par Horizon 5, associé à Sportstats. Nouveauté : La rencontre des familles présentée par l’organisme Lait-Mères-Veillent L’organisme Lait-Mères-Veillent vous invite à la rencontre des familles du samedi avec la décoration de poussettes, le cardio-poussette et le pique-nique des familles. C’est un prétexte pour avoir du plaisir et faire des rencontres. L’organisme Lait-Mères-Veillent est aussi associé au Carton-de-Lait, un espace dédié aux familles pour les soins des bébés; halte bébé, espace d’allaitement, mico-onde et rangement offerts. Cela a pour objectifs de faciliter les sorties en familles. Les activités incontournables La Course de Tacots Grand prix Formule Carton, les Carton-Nages, course de bateaux en carton et les Cartonlympiades, une série d’épreuves enlevantes pour tous sont des activités incontournables du festival. Il y a aussi Le village des enfants McDonald’s. Il arbore la thématique des Cowboys avec ses jeux gonflables et des ateliers de bricolage. Samedi, les enfants rencontreront le Clown Ronald McDonald’s. Finalement, leurs yeux brilleront devant le feu d’artifices Norampac du dimanche soir. Cet événement ne serait pas possible sans nos précieux commanditaires de Prestige dont Loto-Québec, Norampac, la ville de Témiscouata-sur-
le-Lac, RE/MAX, ainsi que nos partenaires Platine, dont Tourisme Québec, Tourisme Bas-Saint-Laurent, Conférence régionale des élues du Bas-Saint-Laurent (CRÉBSL), Patrimoine canadien, JA St-Pierre et Fils, McDonald’s, TVA cimt.ca et le Congrès Mondial Acadien 2014. L’appui indéfectible des commanditaires permet au Festival les Cartonfolies d’attirer en moyenne 11 000 visiteurs chaque année. Le travail essentiel des bénévoles ne peut être passé sous silence. Depuis, 14 ans, c’est 1 159 bénévoles qui contribuent à la réussite de l’événement! Les billets sont en prévente jusqu’au 17 juin au coût de 20$ pour les adultes et 6$ pour les enfants pour un laissez-passer de 3 jours. Pour plus d’informations sur la programmation complète et vous inscrire à la course, visitez le site Web des Cartonfolies au www.cartonfolies.com
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De l’égalité filles-garçons à l’égalité femmes-hommes i Chron
Par Myriam Rakotozafy, illustration par Busque
que
#35 e t s i fémin
Pourquoi parle-t-on encore d’inégalité entre les femmes et les hommes au 21 e siècle, au sein d’une société comme la nôtre, alors qu’on y a travaillé fort depuis des décennies et qu’apparemment, elle est atteinte? Effectivement, les femmes ont les mêmes droits que les hommes pour s’exprimer et agir au nom de la démocratie. Cependant, au niveau socio-économique, un écart mérite encore d’être dénoncé.
L
’une des causes de la persistance de l’inégalité se trouve dans les stéréotypes entre les filles et les garçons. D’après le Ministère de l’Éducation, du loisir et du sport du Québec, un stéréotype est « une représentation simplifiée d’une réalité, au moyen d’une ou de plusieurs caractéristiques d’un individu ou d’un groupe. Des stéréotypes sont associés à l’un ou l’autre sexe. »1. Ces phénomènes sont omniprésents et ils commencent dès le très jeune âge. Cela peut nous sembler banal mais le fait de limiter notre enfant à jouer uniquement à des jeux traditionnellement réservés à leur genre leur transmet déjà une idée de différence entre elle et lui. Rien de mal d’acheter des petits jeux de cuisine ou des poupées pour notre fille, mais il est important de lui laisser explorer le petit camion ou le bonhomme superman si elle y démontre un intérêt.
pas à la caractéristique sexuelle. Par conséquent, une femme ou un homme qui exerce une profession, non pas parce qu’elle ou qu’il le veut mais parce que la société ne le lui permet pas, sera brimé et ne poura pas réaliser sa pleine capacité.
« Offrir des jouets diversifiés à nos enfants et leur montrer que personne n’est confiné à un rôle programmé, recommande la sexologue, Francine Duquet, sont déjà un grand pas pour enrayer ces phénomènes. »
Les stéréotypes sexuels sont facilement transférables dans les pensées des enfants et des adolescent(e)s, c’est ainsi qu’il nous faut être très prudents. À la maison, les adultes peuvent montrer l’exemple aux enfants lorsqu’ils se partagent les tâches. Celles-ci doivent être distribuées équitablement entre les parents et sans faire référence à leur genre. Dans la vie quotidienne des Québécoises et des Québécois, les statistiques révèlent, par exemple, que les femmes consacrent plus de temps que les hommes pour les tâches ménagères. En 2010, sur une moyenne journalière de 7,5 heures d’activités (professionnelles et autres), elles accordent 3,7 heures aux tâches domestiques tandis que les hommes y mettent 2,5.2 Ne laissons pas croire à nos enfants que des
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tâches sont réservées à une personne en raison de son sexe sinon ils seront, eux aussi, limités à ce prototype pour le reste de leur vie. Les rôles sociaux doivent être « asexués ». Ainsi, le mythe pour lequel il existe des métiers destinés uniquement aux femmes et ceux réservés aux hommes doit être banni. Ce mythe a pour effet d’exclure et de discriminer celles et ceux qui veulent adhérer à une profession, mais qui ne répondent
Bref, les habitudes d’achats des jeux d’enfants et les pratiques quotidiennes au foyer impriment des façons de faire qui deviennent comme « normales » pour les futurs femmes et hommes de notre société. Celles et ceux qui ne suivent pas les tendances de la société deviennent ainsi « anormaux ». Les stéréotypes entre les filles et les garçons freinent l’avancement vers l’égalité. Offrir des jouets diversifiés à nos enfants et leur montrer que personne n’est confiné à un rôle programmé, recommande la sexologue, Francine Duquet, sont déjà un grand pas pour enrayer ces phénomènes.
Transmettre des valeurs égalitaires à nos enfants dès leur jeune âge aidera beaucoup à orienter leur choix pour qu’ils soient eux-mêmes et pour qu’ils se sentent bien dans une société idéale qui accepterait l’égalité socioprofessionnelle.
1 Définition donnée sur le site du Ministère de l’Éducation, du loisir et du sport du Québec, www.mels. gouv.qc.ca/dossiers-thematiques/condition-feminine/ sexisme-hypersexualisation-et-stereotypes-sexuels/ 2 Coup d’œil sociodémographique, février 2013, Institut de la Statistique du Québec, www.stat.gouv. qc.ca/statistiques/population-demographie/bulletins/ coupdoeil-no21.pdf p 6
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En contrepartie Par Émile-Olivier Desgens, illustration de Jonathan Imhoff
ueil c e r it du xtes a r t x E e des t sés au p r o p or s L i r e a u u c o n c oo u p 2 0 1 3 l
- Je n’avais pas de télé quand j’étais petit. La porte derrière l’appartement donnait accès au toit et nous y étions montés afin de nous repaître tranquillement d’une poutine du Miniputt, que l’on disait fameuse. Deux étages plus bas, Chaussures Rioux faisait commerce. Campés sur le faîte de la vieille mansarde, nous surplombions la rue Lafontaine. À notre droite, comme assis avec nous, le clocher de l’hôtel de ville trônait et, derrière nous, de l’autre côté de la rivière du Loup, le verger du Parc des Chutes produisait des pommes. Le soleil vif avait l’allégresse d’un vendeur de voitures.
N
ous avions pris l’habitude, lui et moi, d’occuper cet espace, malgré l’interdiction du propriétaire de marcher sur le bardeau d’asphalte, au risque de l’user. Nous nous étions permis d’outrepasser l’avertissement en confiant à nos gabarits chétifs la tâche de ne pas trop affaiblir la couverture. En haut de tout, nous étions à l’aise, mais un peu moins depuis que, imbibé de scotch, je faillis aller rencontrer le stationnement, 30 pieds plus bas. - Pas de télé? C’est une blague? dis-je. - Ben non. Mes parents ne croyaient pas à ça. - Tu ne peux pas avoir été coupé totalement de la télé, si? Le vent chaud qui arrivait des terres derrière nous venait d’emporter son sachet d’essuie-tout qu’il tentait d’ouvrir pour enlever de la sauce de ses mains. Nous le regardâmes choir dans un arrangement de lys blancs placé devant le salon funéraire en contrebas. Il essuya ses mains sur son contenant en styromousse, ce qui ne fut évidemment pas très concluant, et tourna vers moi son regard agacé. - Ben non, j’ai vu quelques trucs. Mais être coupé de quelque chose qu’on sait accessible et accepté ailleurs, ça crée une sorte de carence. - J’imagine. La température chuta brusquement et le vent changea de direction. Maintenant de face, il sentait un peu le fleuve, mais surtout
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le Poulet Frit Kentucky, situé à un peu plus d’un kilomètre de là. Les nuages prirent le bleu sombre d’une mauvaise ecchymose, ce qui fut le signal pour se mettre à l’abri. L’orage durerait quelques minutes, mais serait sûrement d’une violence de pugiliste. À l’intérieur poissaient des odeurs rémanentes de friture, de steak bon marché et de cannabis, cette dernière en raison du voisin du dessous qui se maintenait dans un état de stupéfaction permanent. Tous mes vêtements étaient imprégnés de ce parfum sophistiqué et, lorsqu’aujourd’hui je le perçois au hasard des courants d’air, je suis aussitôt replongé à cette époque située tout juste après la fin des études et qui était composée de hardiesse,
d’impécuniosité et de manque de sommeil. - Ouais. Pas de télé. Et lorsque nous allions chez mon grand-père, nous étions tous rivés sur la télé, tous programmes confondus. La pluie bombardait sans ménagement à l’extérieur et une odeur d’humidité fraîche s’ajoutait à celle déjà présente. La croix du Parc des Chutes s’alluma, l’enseigne du Jean Coutu également : des emblèmes stables dans une existence étourdie. Son histoire m’intriguait étrangement et je n’y croyais pas beaucoup. Nous nous connaissions depuis des années et jamais il n’en avait glissé mot.
Nous étions en 2003. Internet s’était déjà agrippé à nos habitudes de vie, comme la morve au nez d’un enfant : c’était ni plus ni moins le principal véhicule d’information en émergence. Je trouvais inouï que quelqu’un bien de son temps eût pu être épargné de l’important média précédent, la télévision. Après tout, chaque cuisine nordaméricaine possède son téléviseur perché sur le réfrigérateur et il est pratiquement impossible de trouver un lieu public dans lequel il n’y a pas un téléviseur savamment placé dans un coin pour accrocher le regard du passant méditatif. Plus tard, écrasés à une table du bar La Broue, devant une girafe, ce dispositif composé d’un long tube plein de bière permettant d’avoir à sa table son petit fut personnel, je ramenai le sujet. - Mais t’as une bonne culture cinématographique? Comment ça se fait? - La télé n’est pas synonyme de cinéma. La plupart des trucs qu’on y passe, c’est de la merde. Les nouvelles mises à part, il n’y a pas grand-chose d’intéressant. Et quand mes parents voulaient écouter des films, ils allaient chercher la deuxième télé de mon grand-père, on louait un magnétoscope et une dizaine de filmsVHS, on installait le salon en amphithéâtre et on n’en sortait pas pendant trois jours. Un vrai congrès de cinéma. La girafe se vidait doucement et nous nous remplissions de son contenu au même rythme traînard. Repus, nous nous levâmes et je saluai Barlot, le propriétaire de l’endroit, déjà trop éméché et en train de vouloir grimper lourdement une serveuse, puis nous quittâmes. Un avantage essentiel de l’urbanisme louperivois est que les bars sont situés sensiblement tous dans le même 500
mètres carrés. Un autre atout prédominant est que le Parc des Chutes, comme tout le reste, est à cinq minutes à pied de ceuxci. Idéal pour aller s’aérer les esprits en soirée, s’égarer dans les buissons avec un ou une partenaire, selon vos goûts, ou encore blablater avec un ami et le questionner encore un bon coup sur sa lacune télévisuelle.
« La vitesse effarante à laquelle l’information nous est transmise et la frénésie télévisuelle qui enrobe cette même information sont en réalité des leurres : comme dans bien des cas, l’emballage pulvérise la qualité déjà pauvre de son contenu. Le livre n’a pas ce problème. » Nous nous étions inconsciemment dirigés vers l’Étang Grand-père, dans le Parc, et nous appréciions en silence une grenouille furieuse coassant un hymne sans fin à son créateur, sous l’incertaine clarté de la lune. Je revins à la charge. - Sérieusement? Pas de moments en famille devant des quizz? Pas de suspense en écoutant Columbo? Pas de dessins animés à 6 heures du matin? Pas de Bleu Nuit en cachette? Rien de tout ça? Que faisiez-vous?
Il prit son temps avant de répondre. - Nous lisions. Nous pouvions donc imaginer les décors plutôt que de se les faire lancer en pleine figure, trouver le tueur dans un roman policier en réfléchissant pour vrai et en revenant aux pages précédentes pour chercher un indice qui nous aurait échappé. Est-ce que tu connais le plaisir, à 8 ans, de ne pas dormir parce que tu dois absolument terminer un roman? Non, bien sûr. Et puis, pour ton information, il existe une bonne panoplie de romans érotiques qui stimulent très efficacement l’imagination... C’était sans contredit. La radio et la télévision avaient bien pu s’enorgueillir d’avoir été de modernes substrats d’informations dont Internet, leur héritier direct, avait ravi la gloire en proposant une efficacité imbattable. Le véhicule véritable qui les supporte, celui qui les englobe tous, et sur lequel ils s’appuient, en est un littéraire. La vitesse effarante à laquelle l’information nous est transmise et la frénésie télévisuelle qui enrobe cette même information sont en réalité des leurres : comme dans bien des cas, l’emballage pulvérise la qualité déjà pauvre de son contenu. Le livre n’a pas ce problème. - Ouep. Nous lisions. Le jour semblait forcer la porte. Un fil de lumière s’immisçait entre les étoiles et la grenouille s’était tu, ou bien était morte à bout de souffle. On entendait de nouveau les voitures au loin. Égaré dans mon esprit, à la merci de cette petite révélation, les yeux fixés sur l’eau inerte de l’étang, je ne l’entendis pas s’éloigner vers le sentier. Il me héla, mu par une impatience provenant du ventre : - Viens-t’en, j’ai faim! Taxi doit être encore ouvert si on se dépêche!
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Projet 3 de 3 Modèle : Marc-Antoine Rioux Photographe : François Gamache © Espace;
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Qu’est-ce que le paranormal? Par Nelson Junior
Le mot paranormal est utilisé pour expliquer un phénomène dont la cause est inconnue de la science. Le préfixe « para », signifie quelque chose qui n’entre pas dans la norme ou qui n’est pas normal. Ici, la norme est tirée du consensus scientifique (jugement et opinion de la communauté scientifique dans un domaine précis).
L
e paranormal est partout, mais au fond c’est quoi?
Explications: Un phénomène est dit « paranormal », lorsque celui-ci ne peut être expliqué par les lois de la nature. Les para-psychologues, se sont donnés pour mission d’étudier le phénomène d’un point de vue plus scientifique qui, de leur point de vue, y voient la capacité extrasensorielle ou même encore la psychokinésie. Malgré le nombre de laboratoires de parapsychologie dans nombre de grandes institutions, le paranormal est très peu étudié, à cause de son sujet qui demeure, pour beaucoup, pas très sérieux.
- Les apparitions (poltergeist7, fantômes, ectoplasmes8); - La cryptozoologie9; - Les O.V.N.I et ses dérivés tels que les crop circles (cercles de culture). Il est important de ne pas confondre le paranormal et le surnaturel qui, pour sa part, implique des causes divines. Les théories du paranormal selon quelques philosophes, médecins, et biologistes :
dits
Déjà, les anciens grecques avaient quelques hypothèses sur ce qu’est le paranormal.
Plusieurs phénomènes paranormaux ont été répertoriés, voici la liste de quelques uns d’entre eux :
PLATON expliquait la divination par la fureur divine, dont l’amoureuse, la poétique, la mystique et la prophétique. Il associa la divination à l’âme irrationnelle.
Quelques phénomènes paranormaux :
- Le concept de Psi, concept qui regroupe d’un coté les phénomènes extrasensorielles (prémonitions, télépathie, etc.) et de l’autre la psychokinésie; - L’hypnose, qui a été prouvée et reconnue scientifiquement, ainsi que la divination1, le magnétisme2, la géobiologie3, etc. (qui, au contraire de l’hypnose, ne sont toujours pas reconnus par la science); - Les E.M.I.4, plus communément connues sous le nom d’expérience de mort imminente.
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- Les moyens de communication, tels que l’auto-écriture, les P.V.E.5, ou plus simplement les médiums et clairvoyants6;
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ARISTOTE, jeune et proche dans les pensées de Platon, admet la précognition et attribue le paranormal à un sens inné de l’âme. D’après lui, elle s’exerce soit quand elle se retire du corps au moment du sommeil, soit au moment où elle s’apprête à quitter le corps au moment de notre mort. Dans ses derniers essais sur le paranormal, il avançait une autre hypothèse, celle des stimuli externes, transmis par les ondes dans l’eau ou dans l’air. PARACELSE avançait pour sa part des hypothèses embrouillées et multiples, dont celle de lumière astrale.
PLUTARQUE émettait l’hypothèse que les êtres spirituels pensants provoquent des vibrations dans les airs qui permettent à d’autres êtres spirituels, ainsi qu’à certains êtres dotés d’une sensibilité hors du commun, d’appréhender leurs pensées. POSEIDIONOS mélangeait trois théories : l’innéisme, l’animisme, et le providentialisme10. Critiques sur le paranormal : Pour les scientifiques, les histoires paranormales sont et resteront une affaire de charlatans quoi qu’il arrive, et toutes études révélant l’existence de ces phénomènes seront considérées comme de la pseudoscience. Ainsi, le scepticisme, ou dans sa version francophone la zététique11, étudie les phénomènes paranormaux avec un regard plus scientifique dans le but de faire avancer la science ou, selon eux, faire reculer le charlatanisme. D’après ce qu’ils disent, aucune personne se disant détenteur de dons paranormaux n’a surmonté le défi zététique international. Lexique : 1. Divination : La divination est un art occulte qui permet de découvrir ce qui nous est inconnu, comme l’avenir, les secrets, les mystères, les trésors, les maladies, etc., et cela par des moyens non rationnels tels que magiques, psychédéliques, analogiques, etc. Ceux qui le pratiquent posséderaient une connaissance de deux inconnus : l’avenir et le caché, ainsi que de multiples procédés comme l’astrologie, les boules de cristal, les sortilèges, etc.
2. Magnétisme : Le magnétisme est un phénomène par lequel des forces attractives et répulsives se manifestent d’un objet à un autre. Ces objets magnétisables réagissent à des C.E.M. (champs électromagnétiques) par une quelconque réaction d’orientation ou de déplacement dépendant de la force et de l’orientation. 3. Géobiologie : La géobiologie est l’étude de la réaction de l’environnement sur les êtres vivants, et notamment les ondes liées au C.E.M. tels que les courants d’eau souterrains, les réseaux métalliques, etc. Les physiciens en général ainsi que les médecins et géologues voient plutôt la géobiologie comme une pseudo-science du fait qu’elle ne suit pas les démarches scientifiques et ne donne aucun résultat pouvant être confirmé par la science. 4. E.M.I. : Plus souvent appelée Expérience de Mort Imminente, l’E.M.I survient la plupart du temps à la suite d’un accident grave ou lors d’une opération. Elle nécessite la sortie de l’âme du corps pendant un court instant avant de reprendre place dans le corps terrestre. Plusieurs personnes disent avoir déjà vécu une expérience de mort imminente. 5. P.V.E : Les P.V.E., communément connus sous Phénomènes de Voix Électroniques, sont l’enregistrement d’une voix désincarnée sur un appareil électronique tel qu’un répondeur, un enregistreur ou bien un téléphone. Ces sons seraient la voix de nos êtres chers, qui tenteraient de communiquer avec nous. 6. Clairvoyant : Un clairvoyant ou une clairvoyante est une personne ayant la faculté de voir et discuter avec les esprits. Ne pas confondre avec les voyants, qui eux peuvent voir l’avenir; ni avec les médiums, qui eux, captent seulement l’énergie spirituelle d’une personne disparue. Plusieurs clairvoyante de renommée ont, à plusieurs reprises, aidé la police à résoudre des crimes et des disparitions.
7. Poltergeist : Un poltergeist (en Allemand) est un esprit frappeur qui peut ouvrir les portes, tirer des chaises, taper dans les murs, etc. Il peut aussi bien vous tirer les cheveux ou vous jeter à terre. Il a pour but d’embêter les personnes installées dans une maison. 8. Ectoplasmes : L’ectoplasme est une manifestation fantomatique produite par un médium en transe. Elle a une substance de nature indéterminée, pouvant prendre différentes formes. 9. Cryptozoologie : La cryptozoologie est l’étude d’animaux qui seraient éteints depuis des millions d’années. Les zoologues s’y intéressent parfois, mais contrairement à la cryptozoologie, ils cherchent la preuve de la non-existence des animaux. 10. Providentialisme : Le providentialisme est une croyance selon laquelle la volonté de Dieu entre en compte à chaque événement présent ou passé; Elle est décrite comme une puissance tellement forte qu’aucun homme ne peut égaler cette puissance divine. 11. Zététique : Le zététique est définit comme l’art du doute. Elle est présentée comme l’étude rationnelle des phénomènes paranormaux, des pseudo-sciences et des théories étranges. La zététique est destinée aux théories scientifiquement réfutables. 12. Défi zététique international : Le défi zététique international avait pour objetif de mettre en évidence l’existence ou non des phénomènes paranormaux. N.B. : Toutes les images avec l’eau et la brume pour les apparitions ont été vérifiées par IFRES en France, des scientifiques qui y travaillent depuis 1981
.Si vous avez des questions, ne vous gênez surtout pas pour me contacter!
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L’AUBERGE LA SABLINE
UN JOYAU DU PATRIMOINE DE RIVIÈRE-DU-LOUP! Texte et photos par Thierry Chen
L’auberge la Sabline est située en bordure de Rivière-du-Loup, dans le secteur du Vieux Saint-Patrice, et est parmi ce que l’on nommait « les belles du bord de l’eau ». Ces résidences patrimoniales aux abords du fleuve sont localisées dans la partie nord-ouest de la ville de Rivière-du-Loup. Ces maisons plus que centenaires donnaient à l’endroit des airs de zone champêtre.
C
e mouvement dit « pittoresque » se démarque par l’abondance et la maturité de la végétation ainsi que les différents aménagements de la tradition anglosaxonne. On retrouve d’ailleurs sur la propriété de l’auberge la Sabline des écrans d’arbres et de haies ainsi qu’une allée qui mène vers la résidence principale valorisant les effets de surprise et de pittoresque! Ce quartier a été l’un des sites de villégiature les plus prestigieux au Canada. Des personnalités politiques canadiennes y ont eu un chalet estival à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. On dénote une quarantaine de villas d’été d’une grande richesse architecturale dont la plupart ont appartenu à de riches anglophones qui venaient y passer l’été et fuir la pollution des villes. À l’image d’autres agglomérations du Bas-SaintLaurent, le secteur attire des estivants de Montréal et d’Ottawa qui désirent profiter d’un environnement naturel de qualité! L’origine de l’auberge la Sabline date de l’acquisition du terrain par Jean-Baptiste Bouchard en 1837 sur lequel il fit bâtir une maison de ferme en 1840. C’était la période d’emménagement de ce territoire dont les terres étaient vouées à l’agriculture. L’arrivée du chemin de fer vers 1860 et
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la recherche d’un milieu de vie sain pour profiter de la belle saison attiraient des figures marquantes de la vie politique canadienne et des personnes du monde des affaires qui achetèrent des terrains pour y bâtir des résidences d’été. C’est ainsi que James Coristine a acquis la propriété en 1890 et construisit la maison telle qu’elle se trouve maintenant sur le 343 de la rue Fraser Ouest. Cette résidence d’été se nommait « Strawberry Hill », mais on retrouvait aussi l’appellation « Strawberry Cottage ». La partie originale de la maison construite en 1840 était utilisée par les domestiques, alors que la partie avant était occupée par la famille de cinq enfants. James Coristine, d’origine irlandaise, a fait fortune à Montréal en se spécialisant dans la vente en gros de fourrures et dans la fabrication de chapeaux. Il devint membre de la bourgeoisie anglophone et côtoyait les familles Molson, Meredith, Thompson, etc. Un de ses fils a marié une fille de la famille Fraser.
dans la maison d’origine. La résidence ajoutée par Coristine en 1895 est issue de courants architecturaux à la mode au tournant du 20e siècle avec une architecture d’inspiration étasunienne et de style Second Empire. On retrouve dans la maison une ornementation raffinée, une lucarne monumentale trônant haut sur sa façade, des impostes ouvragées, une grande galerie couverte, des garde-corps décorés et des rebords de toiture décoratifs sur le côté. On note la présence de revêtements en bois à clins et des bardeaux de cèdres que l’on peut apercevoir sous la toiture actuelle.
Lorsque la famille Coristine se départit de la propriété en 1931, la maison devint le « St. Patrick’s Inn », un lieu d’hébergement et de restauration. Après une succession de propriétaires, la maison pris le nom d’auberge la Sabline 1995.
L’auberge la Sabline, qui fait office de gîte classé 4 Soleils, est constituée d’un grand salon-salle à dîner, de quatre grandes chambres à coucher, et d’une salle de repos et de lecture. L’intérieur des pièces du rez-de-chaussée est caractérisé par une abondance de boiserie en bois de teck, des plafonds de onze pieds et d’un escalier monumental sculpté à la main. On y retrouve des vitraux et des lustres d’origine. La partie résidentielle, plus modeste, accueille trois chambres, une cuisine moderne et une annexe. L’ensemble de la bâtisse a une superficie de 5 400 pi2 (502 m2) et son terrain en grande partie boisé est d’une superficie de 4,5 âcres (1,8 ha).
Le 14 juin 2013, ma conjointe Christine Pelletier de Saint-Germain-deKamouraska et moi-même avons repris le flambeau. Nous avons maintenant le plaisir d’accueillir les voyageurs de tous les horizons à l’année longue. En terme architecturale, la maison de ferme construite en 1840 est caractéristique de la maison québécoise d’inspiration néoclassique du milieu du 19e siècle que l’on reconnaît par le plan rectangulaire, l’élévation d’un étage et demi ainsi que le toit à deux versants. On retrouve les vestiges de cette architecture
« Cette résidence d’été se nommait '' Strawberry Hill '', mais on retrouvait aussi l’appellation '' Strawberry Cottage ''. »
À l’occasion de la fête des voisins de Rivière-du-Loup édition 2014, Christine et moi vous convions à notre activité Portes-ouvertes pour une visite des lieux. Cet événement a lieu le samedi 7 juin, de 10 h à 15 h et vous permettra d’apprécier un des joyaux du patrimoine louperivois. Bienvenue à tous!
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Un Nouveau Clocher à Rivière-Du-Loup Par Victoria Truchi, Photos de Patric Nadeau et Busque
Établie depuis une dizaine d’années sur la rue La Fontaine, le Café de la Brûlerie de l’Est s’est offert une remise à neuf et offre des produits encore plus variés sous le nouveau nom du Café du Clocher. De retour dans la région depuis quelques années, Jean-Pierre Tirman fait partie de cette génération qui redonne vie au Bas Saint-Laurent en faisant appel aux producteurs et artisans locaux. ne l’aviez peut-être pas remarqué, mais la façade Vde la ous Brûlerie de l’Est a changé de nom pour le Café du Clocher. L’enseigne s’est en fait vu changer de nom par le nouveau propriétaire, qui a ouvert son premier café du clocher à Kamouraska en 2004.
L’aspect restauration vient s’annexer à la brûlerie pour vous faire profiter des produits régionaux. En plus des 35 sortes de cafés proposées, on peut maintenant savourer les produits de notre ville et de toute la région du BasSaint-Laurent comme des douceurs (macarons, chocolats, etc.) lors de pauses café ou lors de déjeuners (bagels, sandwiches de toutes sortes, salades, etc., il y en a pour tous les goûts!). Le point fort de cet endroit qui devrait ravir tout le monde, c’est qu’il met en avant les produits des artisans et producteurs locaux, qu’ils soient de Rivière-du-Loup, de Kamouraska ou des endroits avoisinants. Il offre un espace où, main dans la main, les gens d’ici travaillent ensemble pour le bien de tous, une bonne chose n’est-ce pas?
Victoria qui interviewe le nouveau propriétaire Jean-Pierre Tirman
Si vous avez peur que le Café de la Brûlerie ait perdu son âme, ne vous inquiétez pas! Toujours le même concept, juste des points positifs à rajouter à la liste. La Brûlerie de l’Est est toujours bien là, car depuis 2002, c’est ici que sont torréfiés les grains qui sont ensuite moulus et servis au comptoir. Il faut savoir que tous les cafés proposés sont de qualité supérieure, certains sont même certifiés équitables, 100% arabica, moulus et de torréfaction fraîche, ce qui leur confère une saveur authentique.
Des macarons des Pattisseries & Gourmandises D’Olivier
Il nous rappelle que la région a beaucoup de choses à nous offrir, en plus d’une qualité de vie meilleure. Habiter en région et s’y impliquer, c’est contribuer à la vie du Québec, et y faire souffler un vent nouveau positif.
Pleins de produits de la région du Bas-St-Laurent à découvrir.
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Ainsi, on peut faire comme Jean-Pierre et avoir l’opportunité d’y créer son propre emploi, réaliser ce à quoi on aspire vraiment. Après des études en informatique, puis en mathématiques ainsi qu’un poste de professeur de musique et de mathématiques, il a finalement décidé faire sa place dans la communauté sous un autre angle et de nous proposer de la nourriture de qualité dans une ambiance décontractée et qui nous invite au voyage. Cet établissement en est un de ceux qui font changement
et c’est un projet qui séduit autant les producteurs locaux (c’est un vrai tremplin pour leurs produits et pour se faire connaître), que les touristes et la clientèle locale qui aime à profiter de leur région. C’est en encourageant la production locale que le vrai Québec peut se faire connaitre et apprécier.
Amoureux du monde du thé, Jean-Pierre et son équipe proposent déjà à prix abordables une vaste gamme de thé Liberthé et de tisanes réalisées avec soin par une herboriste locale. La tête pleine de projets et d’ambition, le café connaîtra une extension d’ici peu avec son salon de thé qui ravira les adeptes.
Nouveau point phare de l’activité gastronomique à Rivièredu-Loup, le Café du Clocher encourage la région à faire valoir ses saveurs et offre un éventail de choix pour les gourmands. Avec l’été qui s’en vient, vous saurez où profiter d’une terrasse urbaine à deux pas du Parc des Chutes, où l’on sert le café aussi bien que la crème glacée avec le sourire!
Le propriétaire du Café du Clocher Jean-Pierre Tirman
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La médiation citoyenne un mode de gestion des conflits par et pour les citoyens Par Justice alternative du KRTB, illustration par Olivier Blot
Le Regroupement des organismes de justice alternative du Québec (ROJAQ) et ses membres travaillent depuis plusieurs années à élaborer un projet collectif de gestion des conflits, qu’ils appellent la médiation citoyenne. Ce projet prendra finalement forme dans la région durant la prochaine année.
L
es organismes de justice alternative
la judiciarisation, la force ou l’intimidation; • Améliorer les relations de voisinage et la qualité de vie en général;
La mission des organismes de justice alternative (OJA) consiste essentiellement au développement et au maintien d’une pratique différente en matière de justice pour les mineurs et se singularise par une approche qui repose sur une large implication communautaire.
• Développer un environnement ainsi qu’une qualité de vie marquée par les valeurs de justice et de respect des différences;
Les OJA considèrent qu’en matière de justice et de règlement de conflits, il est primordial que les parties concernées par la situation participent le plus activement possible au processus de règlement, tout en s’assurant que les droits respectifs de chacun soient préservés. Ils souhaitent l’implication de personnes émanant de la communauté, intéressées par les questions de justice, afin d’éviter, autant que possible, le renvoi de la cause aux instances judiciaires. Centrés prioritairement sur la notion de réparation, ils favorisent la mise en place de mécanismes alternatifs et informels de règlement de conflits.
• Promouvoir les valeurs de la médiation (écoute, respect, communication, coopération dans la recherche de solutions, etc.);
« La médiation citoyenne est née du constat que les conflits font et feront toujours partie de notre vie. »
Les actions des OJA visent à modifier les mentalités afin de permettre à chacun d’envisager la criminalité d’une manière plus nuancée. Enfin, les OJA participent au développement de la solidarité, valorisent la promotion de comportements pacifiques et favorisent l’établissement de rapports plus harmonieux entre les membres de la communauté.
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Qu’est-ce que citoyenne?
la
médiation
Comme le nom le suggère, la médiation citoyenne est un projet collectif visant la promotion d’une saine gestion des conflits dans la communauté basée sur la communication et le dialogue. La médiation citoyenne vise plus spécifiquement à : • Favoriser l’implication des individus dans le processus de gestion des conflits et de médiation afin de leur permettre de se réapproprier le pouvoir sur leur situation; • Encourager le recours à des mécanismes alternatifs de gestion des conflits visant ainsi à gérer les rapports, les tensions sociales, les incivilités et la violence autrement que par
• Créer ou recréer des liens entre les personnes du milieu donné.
Concrètement, un organisme de justice alternative accompagne et soutient un milieu dans la mise en place d’une unité de gestion de conflits, laquelle sera composée d’individus résidant ou étant impliqués dans la collectivité concernée. Cette unité, par le biais de médiateurs bénévoles, participera à la régulation d’un certain nombre de situations de façon gratuite et confidentielle. D’où vient citoyenne?
la
médiation
La médiation citoyenne est née du constat que les conflits font et feront toujours partie de notre vie, les individus devant apprendre à composer avec eux et à s’outiller pour être en mesure de mieux les régler. Il n’y a guère longtemps encore, une bonne
partie des conflits et des différends se réglait à l’intérieur de la famille, du quartier ou du village. Peu à peu, avec diverses transformations sociales, l’État en est progressivement venu à mettre en place des services pour répondre à ces changements et pour aider la population à gérer une multitude de conflits de la vie quotidienne. C’est le début de « l’État-providence », période qui se caractérise notamment par la création de différents services et par une judiciarisation accrue d’un ensemble de situations. Si bon nombre de mesures ont pour effet d’accorder plus de droits à la population, elles ont également pour impact d’instaurer de nouvelles manières de régler les conflits. Certes, les recours judiciaires sont toujours là pour permettre aux personnes qui se sentent lésées de faire valoir leurs droits. Toutefois, la médiation citoyenne représente une alternative qui : • Favorise un dialogue direct entre les parties en conflit et un possible rapprochement entre elles; • Permet aux personnes qui sont en conflit d’explorer ensemble les causes
profondes de leur différend et de regarder la situation dans son ensemble; • Permet d’identifier la part des fausses représentations (impressions, croyances, sentiments) qui sont souvent à l’origine des conflits ou qui, bien souvent, l’amplifient; • Permet de sortir des points de droit pour favoriser que les parties en cause puissent se faire entendre; • Permet que les parties explorent ensemble les solutions possibles à leur différend. La médiation comme processus de gestion des conflits Il s’agit en médiation citoyenne de rendre accessible à tous un mécanisme de gestion des conflits. Pour ce faire, il est proposé d’outiller les individus afin qu’ils soient en mesure de gérer eux-mêmes leurs conflits plutôt que de se tourner vers les instances officielles traditionnelles. La médiation comme processus de gestion des conflits permet de remettre cette responsabilité entre les mains des individus, tout en leur offrant un cadre et un lieu où ils peuvent échanger.
La médiation est donc un processus de réappropriation des conflits par les parties concernées dans lequel un tiers impartial et indépendant tente, à travers l’organisation d’échanges entre les personnes, de favoriser la communication, de les aider à améliorer une relation, de gérer ou de régler un conflit qui les oppose. qui peut citoyen?
devenir
médiateur
La médiation citoyenne se veut un processus par et pour les citoyens, ce qui implique que les médiateurs sont des gens issus de la communauté. Ces citoyens recevront une formation afin qu’ils puissent aider d’autres citoyens à prendre part à un processus de réglement de conflits. Justice alternative du KRTB est donc à la recherche de citoyens bénévoles qui aimeraient faire partie de l’unité de médiateurs qui sera formée au courant de la prochaine année. Si l’expérience vous tente, contactez-nous au 418 867-4083! *Sources : Site du Regroupement des organismes de justice alternative (www.rojaq.qc.ca)
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Le désenchantement-
?
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???
Par Michel Lagacé
Il semble que l’horizon est brouillé. Du côté humain, le progrès dans tous les domaines n’a pas encore réussi, à cause de ses ratés, à atteindre un niveau de justice sociale acceptable. Les inégalités sont toujours plus grandes et nous sommes toujours devant les mêmes cibles…
D
u côté politique, pour ceux qui rêvaient d’un pays, le rêve est reporté. L’idée même d’un simple référendum (un acte démocratique) a soulevé suffisamment de peur pour en faire un « Waterloo ». À la suite de cette bataille, l’horizon est redevenu rouge. À qui la faute? Et, aucun de ces vieux partis politiques ne semble comprendre que les nouvelles générations rêvent probablement plus d’une réelle sociale démocratie que d’un pays encore flou, où domine la corruption. Au fédéral, pour les élections de 2015, un changement majeur, telle une explosion, c’est tout ce que je peux souhaiter, et qu’elle emporte les conservateurs le plus loin possible… On a le droit de rire ou de rêver! Du côté environnemental, aucun espoir : le pipeline annoncé finira par traverser notre région et les navires pétroliers remplaceront les bélugas. Je ne souhaite aucune explosion ou catastrophe de ce côté… Mais, nous ne sommes à l’abri de rien, parce que même les gens intelligents, conscients des problèmes environnementaux, continuent de conduire des véhicules qui consomment trop, au lieu d’opter pour des autos plus petites et moins énergivores. Nous consommons sans discernement et nous conduisons trop de camions, de 4X4, etc.
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« Nous avons transformé l’idéal démocratique en grande occasion mercantile et nous continuons... » Nous sommes dans la contradiction, et tous coupables individuellement et collectivement. Ne faisons pas les autruches, l’argent est devenu notre seule valeur. Il est l’image même du désenchantement : du vide, des véhicules polluants, du pétrole des sables bitumineux ou de schistes, des actionnaires avides de profit, de nourriture qui rend les gens obèses, des objets superflus, aucun esprit critique et des divertissements en abondance. Nous avons fait disparaître nos idéaux avec des dissolvants: l’argent et la télévision. Nous avons transformé l’idéal démocratique en grande occasion mercantile et nous continuons... Mais, bien des gens n’auront bientôt plus assez d’argent pour... seulement vivre sans excès. La terre, « nous l’avons tuée, vous et moi!
Nous tous, nous sommes ses assassins! Mais comment avons-nous fait cela? Comment avons-nous pu vider la mer? Qui nous a donné l’éponge pour effacer l’horizon? » (Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir. Dans cet emprunt, une transposition : le personnage parlait de la mort de Dieu). Mais, je ne veux pas être défaitiste… Il est encore possible que des aspirations, et qu’un certain altruisme noble lié à un projet équitable, écologique et responsable, qui serait partagé par plusieurs, finissent par dépasser les citoyens « inadaptés » (ces gens plus riches à qui profite cette pollution dans tous les domaines : nourriture grasse, breuvages sucrés, pétrole de schistes, etc.). Il semble qu’ils ne partagent pas cette admiration pour un monde plus juste dans un environnement moins pollué et moins dangereux. Soyons patients, un tel projet est probablement en route... Il faut du temps, « comme à la lumière des astres pour être vus et entendus ». Mais est-il déjà trop tard pour l’Homme? A-t-il les flèches pour atteindre les cibles? Ou au contraire, ces flèches sont-elles enchaînées dans les portefeuilles (carquois) des actionnaires : ces délinquants des grandes compagnies, des banques et des gouvernements qui continuent de nuire à la planète?
Le Château Grandville Résidence chaleureuse pour personnes âgées autonomes
Qui sait, c’est peut-être pour vous la vie de château! 94, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup - 418 860-4144
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Tour Atours
une boutique, deux missions
Par Pascale St-Amand
Le 23 avril, lendemain du Jour de la Terre, avait lieu l’ouverture de l’entreprise d’économie sociale Tour Atours au 114, rue Joly. Basée sur le principe d’une boutique d’occasion de vêtements pour enfants et futures mamans, l’entreprise a comme mission première d’offrir un lieu d’expérimentation de travail pour des personnes dont les limitations fonctionnelles créent des obstacles à leur intégration sur le marché du travail.
L
es employés pourront donc profiter d’un contexte réel de travail pour apprendre les trucs et astuces du métier de conseiller/ conseillère à la vente et ensuite partir à la recherche d’un poste régulier sur la marché du travail de la région. Prônant, entre autres, des valeurs environnementales et sociales, le second objectif est de récupérer et de donner une deuxième vie à ces vêtements, qui seront vendus à prix modiques. L’entreprise participe ainsi, à sa manière, au développement durable et à l’inclusion sociale. Actuellement, aucune entreprise de conditionnement et de récupération de vêtements n’existe sur le territoire visé par le projet. Tour Atours est ainsi novateur et contribue à la réduction, au
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« L’entreprise participe ainsi, à sa manière, au développement durable et à inclusion sociale. » réemploi, au recyclage et la valorisation des matières textiles que sont les vêtements pour enfants et de maternité. Le projet intègre donc plusieurs volets que ce soit social, économique et environnemental en réalisant des activités de mise en
valeur, de récupération, et de vente. Il a également pour but de créer des emplois permettant d’agir dans une perspective d’intégration socioprofessionnelle. Jumeler ces objectifs représente un défi que l’entreprise est prête à relever! Ce projet est initié par le SEMO KRTB, un organisme d’employabilité sans but lucratif qui s’adresse aux personnes qui vivent des difficultés au niveau de leur insertion, réinsertion et maintien en emploi en raison de limitations fonctionnelles d’ordre physique, intellectuel, d’un trouble du spectre de l’autisme ou d’une problématique en santé mentale. Il est présent dans la collectivité depuis près de 30 ans et tous ses services sont offerts gratuitement.
le tricot prend l’air à Rivière-du-Loup! MadameB : chronique de bibliothèque Par Sylvie Michaud
Saviez-vous que le 11 juin prochain, c’est la Journée mondiale du tricot? Savez-vous que cette journée sera célébrée à Rivière-du-Loup? Grâce à une belle collaboration entre le Cercle de Fermières de RDL, la Bibliothèque municipale et Lire au loup, cette journée sera soulignée par l’habillage des poteaux qui soutiennent les petites bibliothèques gratuites installées dans la ville depuis le 23 avril dernier. Merci aux Fermières! Tout a commencé un beau dimanche du mois de mars. Les tricoteurs et tricoteuses étaient conviés à une rencontre avec les expertes du Cercle de Fermières à la Bibliothèque. Le but : tricoter des carreaux de laine pour habiller les petites bibliothèques. Chacun et chacune ont si bien travaillé qu’au début mai, il y avait suffisamment de tricot pour habiller quatre petites bibliothèques.
Bibliothèque Françoise-Bédard 16 mars 2014
Origines du tricot urbain Notre projet d’habillage des petites bibliothèques est en quelque sorte une manifestation de tricot urbain ou tricotgraffiti (appelé « yarn bombing » ou « knit graffiti » en anglais). Il s’agit d’une forme d’art urbain ou de graffiti qui utilise le tricot ou les fils colorés. C’est une forme d’art doucement subversive puisqu’elle consiste à embellir et à rendre plus gai le mobilier urbain.
la porte de sa boutique de laine. Depuis, les balles de laine ont fait des petits et le mouvement a traversé l’océan. Le tricot urbain est aussi du tricot collectif. Ainsi, c’est à Londres en 2009, qu’a eu lieu la première aventure de tricot collectif, appelée « Knit the City » (« Tricote la ville »). Au Québec, le mouvement est bien représenté par le collectif montréalais « Les villes-laines » composées de quatre artistes dont l’une se fait appeler Tricot Pirate. Elles ont plusieurs actions à leur actif : lampadaires de la rue St-Denis à Montréal, projets avec le Cegep Ahuntsic, les écoles, le métro, etc. Un de leurs plus beaux projets a consisté à une intervention artistique au CHSLD Providence Notre-Dame de Lourdes, dans le quartier Hochelaga à Montréal. On peut voir la création collective réalisée avec les aînées de ce centre dans le film « Les Mains » : www. lesmains.errorishuman.com. Le tricot urbain et les bibliothèques Je n’avais jamais réalisé l’engouement du tricot collectif jusqu’à un voyage effectué en 2012 en Finlande. Dans plusieurs bibliothèques, les gens sont invités à faire un petit bout de tricot et ainsi à collaborer à une œuvre collective.
Laine et broches sont distribuées à l’entrée. Bibliothèque Sello (Finlande)
Rendez-vous le 11 juin à 17h au Parc Blais L’habillage des petites bibliothèques débutera au Parc Blais. Par la suite, les « habilleuses » suivront le parcours suivant : 17h30 : petit parc près de la Brûlerie (coin Frontenac et Lafontaine) 18 h : parc du Campus-et-de-la-Cité 18 h 30 : parc de la Pointe Ce projet n’aurait pas été possible sans les Fermières et leur enthousiasme. Donc, pour leur soutien et leur partage de connaissances, un grand merci au Cercle de Fermières Rivière-du-Loup et plus particulièrement à Mesdames Lise Dubé et Sylvie Lapointe. Prenez-en un, laissez-en un Profitons de l’occasion pour rappeler le principe qui anime les petites bibliothèques gratuites qui est l’échange de livres. Donc, si un livre vous plaît et que vous voulez le garder, remplacez-le par un livre qui vous appartient. Pour en savoir plus sur cette activité ou sur les petites bibliothèques, contactez iSabelle Moffet au 418 867-6668 ou à isabelle. moffet@ville.riviere-du-loup.qc.ca.
Il semble que mouvement soit né en 2005 à Houston, aux États-Unis, lorsque Magda Sayeg a eu l’idée de recouvrir la poignée de Bibliothèque de Turku (Finlande)
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La génération béluga Par Denis Boucher
Au-delà du débat environnemental qui fait rage au sujet du projet de port pétrolier à Cacouna, la survie des bélugas semble faire figure de symbole pour une génération du Bas-du-Fleuve qui s’est associée à sa survivance.
M
es origines sont maritimes. Et mon destin, un jour, à croisé celui des bélugas. Entre La Pocatière et Matane, mon coin de pays s’est forgé une identité fortement associée au fleuve, à son climat et ses paysages. Mais derrière les images de cartes postales, le Bas-du-Fleuve s’est aussi défini au gré de luttes acharnées. Celle du béluga en est une. Au plus profond de ma mémoire d’enfant, je me rappelle avoir toujours été solidairement et intimement attaché au sort de cet animal, plus que tout autre. À l’école, au bout du quai du village ou en famille, les discussions sur l’avenir des bélugas n’ont jamais cessé. Alors que les poissons se font rares, que la pêche a quasiment disparu, que les quais ne servent plus et que les bains de mer sont devenus du folklore, les bélugas eux, sont toujours là. Tout bon bas-laurentien vous le dira : l’observation des dos blancs qui surgissent dans les flots bleus est presque un réflexe inconscient dès que le fleuve est à portée de vue. Les voir surgir est toujours de bon augure. Ils sont toujours là. Nous aussi. Parce que le déclin de la population de bélugas du Saint-Laurent, annoncé depuis plus de 30 ans, est un phénomène observable, nous avons tous pu en être témoin, saison après saison, au gré des marées et des carcasses échouées. Au moment de quitter la région pour les études, il y a 20 ans, j’avais alors appris que la population de bélugas avait, pour la première fois, recommencée à augmenter. Cette nouvelle m’avait alors grandement rassuré sur le sort de ma propre espèce. Le fleuve allait mieux. Mon coin de pays allait mieux. Le Bas-du-Fleuve pouvait renaître!
photo Denis Boucher
« Le béluga est un symbole pour une génération de baslaurentiens qui ont grandi avec lui, veulent survivre avec lui et développer leur région avec lui. » photo Mélanie Paquette
Dans la foulée du mouvement d’opposition à l’implantation d’un terminal pétrolier à Cacouna, l’évocation de la menace engendrée sur les populations de bélugas est beaucoup plus qu’un argument environnemental parmi d’autres. Le sort de ce mammifère marin est emblématique de ma génération qui a pris conscience avec lui de la fragilité de son environnement et de son propre avenir. Il ne faut pas se surprendre si les réactions aux impacts du projet de port pétrolier sur les bélugas sont fortes et nombreuses au sein de la population régionale. Le béluga est un symbole pour une génération de bas-laurentiens qui ont grandi avec lui, veulent survivre avec lui et développer leur région avec lui.
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La Rumeur du Loup, édition 65 - Mai 2013
photo Mélanie Paquette
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Petite surface, Grosse production, Rentable et Bio Texte et photo par Busque, retranscrit par Pascale St-Amand
J’ai participé à une formation de 2 jours en maraîchage sur petite surface et j’en ai profité pour faire une entrevue avec Jean-Martin Fortier, le propriétaire des Jardins de la Grelinette, à St-Armand, et auteur du livre « Le Jardinier-maraîcher : Manuel d’agriculture biologique sur petite surface ».
B
usque : Veux tu me parler du type de maraîchage que tu fais?
autosuffisant, as-tu un ou deux conseils? J.-M. : Oui, bien sur! D’abord, lire le jardiniermaraîcher et dans ça, ils apprendront les conseils de professionnels... des idées nouvelles. Ça va au-delà du manuel de jardinage, car nous, c’est du jardinage commercial! Il y a un incitatif à etre performant et à fournir des résultats et ça, ça peut être intéressant pour les jardiniers, même amateurs!
Jean-Martin Fortier : C’est du maraîchage sur petite surface, un jardin maraîcher! Nous cultivons moins d’un hectare, donc l’équivalent d’un terrain de football. Pas de tracteur, seulement avec des outils manuels. Nous réussissons à sortir beaucoup de légumes et deux revenus de cet hectare. B. : C’est quoi la différence entre la culture conventionnelle et ce que toi tu fais? J.-M. : Je sais pas trop ce qu’ils font dans le conventionnel… une monoculture avec des engrais chimiques de synthèse… pour lutter contre les insectes, ils mettent des insecticides, et pour lutter contre les herbes, ils utilisent des herbicides… moi je fertilise avec du compost, on lutte contre les insectes en utilisant des filets… on ne dépend pas de la pétrochimie pour faire ce que nous faisons, c’est plus payant pour nous. B. : Est-ce que vos méthodes sont uniques? J.-M. : Non, pas uniques, elles sont un peu innovatrices, elles gagnent à être connues davantage. En fait, on puise beaucoup de ce que l’on fait dans ce qui était fait avant. Donc avant les années 30 ou 40! B. : Au Québec, par contre, des fermes comme la tienne, il n’y en a pas eu beaucoup… J.-M. : Non, il n’y en avait pas beaucoup, ou s’il y en avait, peu d’entre elles s’affichaient! Ce sont les fermes pionnières! Depuis ce temps-là, il y en a beaucoup qui s’établissent en suivant l’idée. B. : C’est quoi ta vison du potentiel des régions avec ce type de jardins?
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B. : Comment ça s’est passé l’écriture de ce livre?
Aller voir son site web www.lejardiniermaraicher.com J.-M. : Je pense qu’il y a un bon potentiel parce qu’on remplace la production de masse en mettant des masses en production et c’est ce dont les régions ont besoin. Il y en a des terres et tout le monde mange des légumes. Il faut développer des circuits courts, de l’agriculture de proximité dans les régions pour que les gens s’approvisionnent localement dans les marchés locaux, auprès des producteurs locaux. B. : Est-ce que c’est l’avenir des fermes? J.-M. : Oui, c’est l’avenir des fermes et même l’avenir de l’économie. Autant que nous sommes mondialisés, autant que nous devons retourner vers une économie localisée parce que sinon, il n’y a pas de création d’emploi! Si tout ce que nous achetons vient d’ailleurs, ça n’a pas de but! B. : Pour ceux qui veulent se faire un jardin
J.-M. : Ça a quand même été un défi, presque sur 2 ans! En fait, 1 an et demi à temps plein, soit 2 hivers et une partie de l’été. J’ai engagé quelqu’un pour prendre ma place à la fin : du 8 à 5, très assidu, avec beaucoup de café! B. : As-tu déjà eu l’idée de travailler avec des chevaux pour remplacer les tracteurs? J.-M. : Non, jamais, c’est une bonne idée si tu aimes les animaux. Personnellement, non parce qu’en fait c’est encore plus de travail. Nous sommes en intensif et les chevaux c’est de l’extensif. Ça prend des pâturages, des prairies, des attelages qui ne tournent pas sur un dix cenne... B. : C’est quoi la différence entre ta tomate et celle de l’épicerie? J.-M. : La mienne est murie sur le plan alors que celle de l’épicerie est murie dans le camion avec des produits. De plus, elle n’est pas cultivée dans un sol vivant, donc même si elle est bio, elle est souvent de nature hydroponique, donc toute la saveur, le terroir, est évacuée du produit. Ce n’est pas comparable! Habituellement, les gens, lorsqu’ils mangent mes tomates, me disent « Wow, c’est ça que ca goûte! »
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Entrevue avec Philippe Cannon Par Busque, retranscrit par Pascale St-Amand
« D’ailleurs, un des plus grands champs d’éoliennes au Canada, situé en Gaspésie, nous appartient. »
Lors des portes-ouvertes de TransCanada à Cacouna, je suis allé à la rencontrer du charismatique porte-parole Philippe Cannon, qui je dois le dire, dégage beaucoup de confiance. J’aimerais bien un jour, m’assoir avec lui, bière à la main et jaser de tout et de rien tellement il est sympathique. Ce n’est pas pour toute suite mais pour l’instant, il fut très aimable de m’accorder cette entrevue. usque : Peux-tu me dire, en gros, Bqu’est-ce que c’est TransCanada?
services pour la diversité énergétique pour créer... non pas pour créer, pour consolider les emplois dans les raffineries, nous sommes là!
Philippe Cannon : C’est une compagnie d’énergie qui est en affaire depuis 60 ans, nous transportons du gaz naturel et du pétrole. Nous sommes aussi un des plus gros producteurs d’énergie éolienne au Canada. D’ailleurs, un des plus grands champs d’éoliennes au Canada, situé en Gaspésie, nous appartient. Aussi, les plus grands champs solaires, en Ontario et au Canada, sont à nous. Ici, au Québec, nous sommes installés depuis 1980. B. : Vous êtes installés seulement au Canada ou ailleurs aussi? P. C. : Nous sommes partout en Amérique du Nord. Nous avons aussi des gazoducs et des oléoducs aux États-Unis et au Mexique. B. : Que faisiez-vous, M. Cannon, avant d’être porte-parole pour TransCanada? P. C. : Ca n’a pas d’importance, je travaille maintenant pour TransCanada. (J’ai été étonné par cette réponse. Une recherche rapide sur Google m’a permis de découvrir que M. Philippe Canon était un des directeurs de spectacles pour la Société du 400e anniversaire de Québec lorsqu’il s’est présenté comme candidat libéral dans Taschereau à l’élection de février 2007. Agnès Maltais avait gardé le siège de député lors de cette élection. Il n’a cependant pas tardé à entrer dans le cercle politique, car en décembre 2007, il signait un communiqué de presse comme attaché de presse du Cabinet de la ministre du Développement durable, de l’Environnement
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B. : Ce que vous me dites, c’est qu’il y a une part du marché et vous la prenez, les changements climatiques, c’est à d’autres personnes de s’en occuper…
Philippe Cannon, porte-parole de Transcanada
et des Parcs, madame Line Beauchamp. Il est par la suite devenu chef de Cabinet pour la ministre Christine Saint-Pierre.) B. : Que pensez-vous des changements climatiques? P. C. : Avez -vous une question plus précise que ça? B. : Est-ce que ça vous inquiète, les changements climatiques? P. C. : Personnellement, je travaille pour une compagnie qui a un portefeuille diversifié en matière énergétique, qui donne et qui répond quand les gouvernements ont des projets. Nous avons soumissionné auprès du gouvernement du Québec et nous avons gagné, la même chose en Nouvelle-Angleterre où nous avons beaucoup d’éoliennes. Le marché avait besoin… B. : Mais encore, sur les changements climatiques et l’inquiétude? P. C. : Les marchés avaient besoin de nos
P. C. : Non, c’e nest pas ce que je dis, ce que je dis, c’est que je travaille pour une compagnie qui a un portefeuille varié, qui répond aux besoins de la société et aux demandes des marchés en même temps. Une compagnie qui est capable de mâcher de la gomme et marcher en même temps, c’est ce que je vous dis! B. : Si nous prenions les changements climatiques plus au sérieux, ça ne serait pas profitable pour TransCanada de pousser vers le renouvelable? Ça ne serait pas une avenue intéressante? P. C. : Comme je vous l’ai dit, c’est certainement une avenue intéressante! La preuve est que nous sommes propriétaire d’énergie comme ça et nous les exploitons bien et en grande quantité! Près d’un tiers du portefeuille énergétique de TransCanada n’émet pas de GES. Le pipeline, l’infrastructure que nous prévoyons construire, n’émet pas de GES. B. : Pouvez-vous me donner des avantages et des inconvénients du pipeline par rapport au train? P. C. : La façon la plus sécuritaire – et ça ne vous fiez pas sur moi, faites toutes les recherches que vous voulez – de loin, la façon la plus sécuritaire de transporter le pétrole est par pipeline.
B. : Vous parlez des morts? P. C. : Non, absolument pas. B. : Des déversements par litres? P. C. : Vous allez voir, que ce soit au bureau de transport des États-Unis, au bureau de transport Canada, le nombre d’incidents qui se produisent est beaucoup moins important chez les transporteurs par pipeline que par n’importe quel autre transport. Je ne veux pas nous mettre en compétition avec le train ou parler de ce qui s’est produit l’été passé, j’ai trop de respect pour les familles et pour cette communauté. Les gens s’attendent à ce que l’on bâtisse des infrastructures sécuritaires et c’est ce que l’on fait! C’est la raison pour laquelle nous investissons autant en sécurité à chaque année. C’est au-delà d’un milliard de dollars que nous mettons juste pour les pipelines. Un milliard par année, ça nous permet de les vérifier.
nous. Le gazoduc TQM est en opération depuis 1982. Il a été construit avant ça et la technologie utilisée ou choisie par les gens à l’époque est un tunnel de ciment dans lequel le pipeline a été construit. Il existe d’autres formes de technologie qui pourraient être utilisées et le choix final pour le pipeline n’a pas encore été fait. B. : Pourquoi ils ne raffinent pas le pétrole en Alberta? P. C. : Il faudrait poser la question aux producteurs de pétrole directement, je ne peux pas répondre pour eux. B. : Est-ce que les gens vont payer moins cher l’essence après la construction du pipeline?
B. : Comment ça va se passer lorsque le pipeline sera construit sous le fleuve SaintLaurent? Est-ce que c’est dangereux?
P. C. : J’aimerais bien avoir une boule de cristal pour répondre à cette question. Le rôle de TransCanada dans ça – il y a les producteurs de pétrole, ceux qui le raffinent et ceux qui veulent l’envoyer à l’étranger – nous, nous sommes l’autoroute entre les deux! Nous n’avons aucun contrôle sur le prix à la pompe.
P. C. : D’abord, ce que vous devez savoir, c’est que nous avons déjà un tunnel sous le SaintLaurent depuis les années 80.
B. : Il va y avoir un BAPE au Québec, est-ce que l’entreprise TransCanada est obligée de se soumettre aux exigences.
B. : Est-ce que c’est là que passera le pipeline?
P. C. : D’abord, nous n’étions pas obligés de nous soumettre au BAPE. Nous l’avons fait volontairement parce qu’au Québec, c’est un processus auquel les gens ont confiance. Les gens qui ont l’autorité dans Énergie Est, parce que c’est quand même un projet qui
P. C. : Non, pas nécessairement, mais dans le même secteur. Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas quelque chose de nouveau pour
traverse six juridictions provinciales, c’est l’Office national de l’énergie. B. : Mais le BAPE finalement, même s’il donne des recommandations, TransCanada n’aura pas besoin de les respecter… P. C. : On ne fait pas ce processus-là pour jeter de la poudre aux yeux. Le BAPE a un pouvoir de recommandations et le processus du BAPE sera fait en parallèle de celui de l’Office national de l’énergie, un ne ralentira pas l’autre. Et c’est dans ça que nous nous sommes embarqués volontairement. Dans la mesure du possible, c’est certain que nous prendrons en compte les recommandations qui seront émises. B. : Combien d’emploi seront créer 2 ans après la construction? (il me fournit une feuille avec des grilles) B. : Qu’est ce que vous allez faire lorsque ce sera fini? Allez-vous enlevez le pipeline? P. C. : Il y a une nouvelle affaire que nous sommes obligés de faire maintenant, c’est de créer un compte en fidéicommis dès le début. Nous devons mettre de l’argent dans ce compte comme si nous voulions l’abandonner. Nous ne l’abandonnerons pas, mais si on faisait faillite, ou si on l’abandonne, l’argent qui est dans ce fonds servira à enlever le pipeline. C’est la même loi pour tout le monde, les petites comme les grosses compagnies. De plus, nous ne gérons pas cet argent, c’est le fédéral qui s’en occupe. B. : Merci.
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Quoi Faire ?!@#$%
L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B
Rivière-du-Loup
Kamouraska
Témiscouata
Les Basques
Classés par ordre de la DATE............?!@#$% Exposition des « Copines d’eau» à La Pocatière
Elles sont six avec une passion commune : l’aquarelle. L’essentiel de leurs activités repose sur des ateliers de création et de production libres. Chacune propose, à tour de rôle, des voies d’expérimentation et anime des mini-capsules artistiques où tout est mis à contribution : effets spéciaux, couleurs, papiers, techniques, etc. Venez rencontrer ces six artistes, le jeudi 15 mai prochain, lors du vernissage de leur exposition Concert’eau numéro 3 en couleurs. Nous vous attendons à la salle d’exposition de l’Édifice Gérard Dallaire à La Pocatière. L’exposition pourra être visitée par la suite jusqu’au 19 juin 2014. Disciple du vinyle
Le jeudi 15 mai prochain, à 17 h, au Café L’Innocent, se tiendra la prochaine soirée des Disciples du vinyle. Musique de tout genre, ainsi que spécial Harmonium et Fiori sont au programme. Il s’agit de la dernière soirée avant l’été, les Disciples du vinyle seront par la suite de retour en septembre prochain. Spectacle à L’Église la Rivière L’Église la Rivière, vous invite au spectacle du chansonnier Jean de Courville, le vendredi 16 mai à 19 h 30. L’Église est située au 131 boulevard Cartier à Rivière-duLoup. Pour plus d’informations : 418 605-0936. Hommage à Johnny Cash Le vendredi 16 mai prochain, à
20 h, voyez un hommage à Johnny Cash au Centre culturel de R iv i è re - du Loup. Après le vif succès connu au cours des cinq dernières saisons au Capitole de Québec, The Man in Black – Hommage à Johnny Cash s’amène à Rivière-du-Loup. Shawn Barker est considéré comme le meilleur interprète de Johnny Cash en plus d’avoir une ressemblance naturelle avec l’artiste. C’est avec une justesse époustouflante qu’il fait revivre cette légende du country qui a transcendé les générations et les genres musicaux. Tournoi régional de pêche sur le lac Témiscouata Les gens du Témiscouata sont invités au tournoi d’ouverture de pêche à la truite grise et à la truite mouchetée sur le lac Témiscouata. Les inscriptions se feront le samedi 17 mai 2014 à compter de 6 h, à la marina de Cabano. Des prix et des bourses seront remis à la fin du tournoi. Marchethon à Saint-Mathieu Le Marchethon L o r e n z o Beaulieu, au profit de l ’A s s o c i a t i o n du cancer de l’est du Québec et de la Société canadienne du cancer, aura lieu le samedi 17 mai (18 mai en cas de pluie) autour du lac Saint-Mathieu. Il y a deux parcours, un de 5 et un autre de 17 km. Un don est suggéré comme inscription : 20$ pour les adultes, 10$ pour les jeunes de 14 à 18 ans, et gratuit pour les 13 ans et moins. Les départs seront à 8 h pour les marcheurs, 9 h pour les coureurs, 9 h 30 pour les cyclistes et 10 h pour les marcheurs du 5 km. Le point de départ et d’arrivée est la salle municipale de Saint-Mathieu. Un dîner léger sera servi sur place. Pour informations ou pré-inscription, appelez Lorenzo Beaulieu au 418 738-2773 ou Denis Rioux au 418 738-4171.
Théâtre-forum mémoire
de
Trous
de
Le samedi 17 mai prochain, à 19 h, la troupe Trous de mémoire vous propose une activité interactive sur les impacts communautaires du pétrole. Utilisant le théâtre comme appui à la discussion, les spectateurs sont invités à se pencher sur les questions de la création d’emploi versus la protection des communautés et de l’environnement, de l’acceptabilité sociale et des défis de la solidarité. Une façon dynamique et originale de réfléchir sur un enjeu important. L’activité a lieu au Carrefour du Cégep de Rivière-du-Loup et l’entrée est gratuite. Dans les coulisses des musées du Kamouraska Le dimanche 18 mai prochain, dans le cadre de la journée internationale des musées, le Collectif muséal et patrimonial du Kamouraska invite la population à monter à bord d’une navette qui les mènera de musée en musée, à la découverte de ce qui se trame dans leurs coulisses. De la visite des réserves à la rédaction de textes d’exposition, en passant par l’archivage et l’interprétation, les visiteurs sont conviés à un dévoilement insolite des secrets des musées du Kamouraska. Le point de départ est au Musée régional de Kamouraska, dès 9 h. Par la suite, la navette se rendra au Centre d’art de Kamouraska, puis à la Maison Chapais, pour se terminer au Musée François-Pilote ainsi qu’aux Archives de la Côte-du-Sud et du Collège de Sainte-Anne. D’une durée d’une heure, chaque visite est ponctuée d’une animation et d’activités d’expérimentation par les visiteurs. L’activité se terminera à 16 h 30. Un dîner sera offert aux participants. Le coût d’inscription est de 25$/personne et couvre les frais de transport et le dîner. Pour informations et inscriptions : 418 492-9458. Québec Issime : de Céline Dion à la Bolduc Le vendredi 23 mai, à 10 h, voyez le spectacle de
Québec Issime au Centre culturel de Rivière-du-Loup. De Céline Dion à la Bolduc est un voyage au cœur de notre histoire : 14 tableaux, un siècle de chanson… Acclamés par un demi-million de spectateurs depuis 18 ans, les artistes de Québec Issime allumeront en vous la flamme du souvenir. Un vibrant hommage aux créateurs qui ont forgé, au fil des ans, l’identité d’un peuple: la culture québécoise. Les soupers du bout du monde : Philippines Le samedi 24 mai prochain, au Centre de loisirs de StClément, aura lieu la 2e édition du souper du bout du monde, qui se transporte cette année aux Philippines. Tous les profits engendrés par l’activité seront remis à la croix rouge pour venir en aide à la population durement touchée lors du typhon du 8 novembre 2013 où 8 000 personnes sont mortes ou disparues. Le menu sera composé d’un mets typiquement philippin et la soirée sera animée par de la musique et des jeuxquestionnaires, suivie d’une soirée karaoké. Les billets sont disponibles dès maintenant au coût de 20$. Pour plus de détails ou pour vous procurez des billets contactez Sébastien Ouellet au 418 963-1607, poste 1. Samedi de conter
Le samedi 24 mai prochain à 21 h, participez au Samedi de conter avec Franck Sylvestre, qui sera à la Forge à Bérubé pour vous conter ses histoires. L’activité a lieu dans le cadre des Journées d’Afrique. Pohénégamook en Danse Du 24 au 25 mai 2014, Po h é n é g a m o o k en danse vous propose un rassemblement de talents en danse, des spectacles,
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des formations, une soirée de la relève, des pros et du mouvement. Pour connaître la programmation de l’édition 2014, visitez le www. pohenegamookendanse.com ou composez le 418 859-2222 poste 105. Marche guidée dans le sentier Bootlegger Durant t o u t l’été, des marches guidées auront lieu dans le sentier Bootlegger de Rivière-Bleue. L’activité débute ce dimanche 25 mai. Pour informations : 418 8932859. Scrabble en biblio
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vit dans La Société des plantes où il préserve minutieusement les semences végétales rares ou oubliées pour en faire des variétés « anciennes du futur ». Patrice jardine en rêvant et transforme ses récoltes en projets artistiques. Au fil des saisons, il nous transmet sa passion tout en constituant sa banque de semences. Ces germes de vie iront pousser dans des milliers de jardins potagers à travers la planète. Invités sur place : Julie Perron, réalisatrice et Patrice Fortier, créateur de la Société des plantes à Kamouraska et sujet principal du documentaire. Match de la LIB La ligue d’improvisation des Basques vous invite une fois de plus à leur prochain match qui aura lieu le jeudi 29 mai prochain, à 20 h, à la Forge à Bérubé.
Le dimanche 25 mai, les passionnés des mots sont invités à venir jouer au Scrabble à la Bibliothèque municipale de Rivière-du-Loup, de 13 h à 16 h. L’activité est gratuite et s’adresse aux 12 ans et plus. Inscrivez-vous par téléphone au 418 867-6668 ou au 418 862-4252 ou bien rendez-vous au comptoir du prêt.
Tournoi de pêche Pour les mordus de la pêche, venez participer au Tournoi de pêche à la truite qui se tiendra au Lac Sload de Saint-Pierre-de-Lamy le samedi le 31 mai prochain. L’inscription débutera vers 6 h du matin et le tournoi prendra fin vers 16 h. Les prix seront remis vers 16 h 30. Une cantine sera sur place et les profils recueillis serviront à l’ensemencement du Lac Sload. Pour informations : 418 714-0215 ou 418 497-2245.
Journée familiale artistique Le dimanche 25 mai, dans le
Vente de garage au d’Opération Enfant Soleil
cadre de l’exposition Moi à l’œuvre – Expérience vivante en création, le Centre d’art convie les petits et les grands à une journée d’activités familiales et artistiques. Au programme : spectacle pour enfants, collation surprise, visite de l’exposition et atelier de création! La journée débute à 13 h, au Centre d’art de Kamouraska. L’inscription est obligatoire et l’activité coûte 5$ par personne, gratuit pour les 2 ans et moins. Pour informations et inscriptions : 418 492-9458.
Encore une fois cette année, la famille Ouellet de la rue Delage à Rivière-du-Loup organise une vente de garage dont les profits de tous les articles vendus iront à Opération Enfant Soleil. Les responsables sont maintenant à recueillir des marchandises parmi la population, si vous voulez participer, vous avez jusqu’au vendredi 23 mai pour aller porter vos articles. La vente de garage aura lieu le samedi 31 mai et le dimanche 1er juin 2014, au 73 rue Delage à Rivière-du-Loup, de 8 h 30 à 16 h 30. Il y aura également une vente à l’encan le samedi 31 mai à 10 h. Pour plus de détails ou pour faire des dons, communiquez avec Hélène Ouellet au 418 862-7951 ou Sébastien Ouellet au 418 963-6265.
Projections Cinédit Le mardi 27 mai prochain, à 19 h 30, voyez le film de Julie Perron, Le Semeur, présenté par les Projections Cinédit. Au Kamouraska, Patrice Fortier La Rumeur du Loup, édition 65 - Mai 2013
profit
Descente de la rivière St-François Le dimanche 1er juin 2014, participez à la descente de la rivière St-François entre Pohénégamook et Rivière-Bleue. Cette activité
vise la reconnaissance des bornes frontières entre le Canada et les États-Unis, bornes longeant la rivière St-François jusqu’au lac Beau. L’inscription est obligatoire, des fiches sont disponibles au bureau municipal des municipalités de la route des Frontières. Pour informations : 418 859-2222 poste 106 et 418 893-2649. Expo agricole de Notre-Dame-duLac Du 6 au 8 juin 2014 aura lieu la 85e exposition agricole de NotreDame-du-Lac, sous le thème « Expo Témis au cœur de l’agriculture ». L’Exposition se tiendra à l’aréna Jacques Dubé. Des kiosques commerciaux de machinerie agricole, des produits récréatifs ainsi que des produits acéricoles, de promotion agroalimentaire, etc. seront disponibles. De plus, un amuseur public et de petits animaux de tous genres (bovins laitiers et chevaux) seront sur place pour divertir les enfants. Pour informations : 418 899-2381. Bears of Legend au Cabaret des mauvaises habitudes Bears of Legend s’ajoute à la programmation du Cabaret des mauvaises habitudes pour le samedi 7 juin prochain, à 20 h, à la Maison de la culture de Rivièredu-Loup. Inspirés des vieux contes amérindiens, les 7 musiciens vous plongeront dans de brillantes métaphores aux harmonies de voix tonales d’une chorale d’église et aux rythmes de valse du classique. Bears of Legend offre un spectacle fort en émotions, un spectacle que plusieurs qualifient d’apaisant, de nourrissant et surtout d’inoubliable! Les billets sont au coût de 15$. Tournoi de pêche provincial des lacs Long et Beau Du 7 au 8 juin 2014 se tiendra la tournoi de pêche provincial des lacs Long et Beau de Rivière-Bleue. Les amoureux de la pêche seront servis. Pour informations : 418 893-5559, poste 2. Projections ONF Le jeudi 12 juin prochain, à 20 h, la table jeunesse des Basques vous présente le film Chasseurs de fruits, réalisé par Yung Chang, à la Forge à Bérubé. Au-delà des pommes et des oranges que nous retrouvons dans tous les supermarchés, il existe une quantité infinie de fruits exotiques et, par le fait même, un univers de saveurs ne demandant qu’à être exploré. Il existe d’ailleurs de nombreux passionnés sur qui les goûts de la nature ont fini par avoir une emprise aussi forte que la drogue. Chasseurs de fruits
nous amène à la rencontre de ces individus voulant goûter à tout, prêts à faire des pieds et des mains pour croquer dans un fruit rarissime, ainsi que des chercheurs et des cultivateurs oeuvrant pour assurer la propagation comme la survie de cette richesse naturelle. La projection sera suivie d’une discussion avec Madame Francine Ouellet, présidente du Marché public des Basques. Fred Pellerin au Centre culturel Le vendredi 13 juin prochain, à 20 h, voyez le nouveau spectacle de Fred Pellerin au Centre culturel de Rivière-du-Loup. Après un succès fulgurant l’an dernier, Fred Pellerin revient à Rivière-du-Loup pour faire vivre les légendes de SaintÉlie-de-Caxton avec son spectacle de contes intitulé De peigne et de misère. Dans cette supplémentaire, Fred met en scène Méo, le décoiffeur du village qu’on découvrait dans les précédents spectacles. Il prend ici le premier rôle. Ça promet! Descente de la rivière Cabano Le samedi 14 juin 2014, le Comité touristique de Saint-Eusèbe vous invite à la 4e édition de la descente de la rivière Cabano en canot/kayak. Les participants doivent arriver une heure avant le départ au terrain de pique-nique de Saint-Eusèbe sur la route 232. Le départ est à 9 h. Pour l’heure du midi, il y aura un arrêt juste avant la chute du Sault. Pour ceux et celles qui ne désirent pas continuer l’excursion, vous pourrez quitter à cet endroit. Pour les autres, l’expédition se poursuit en après-midi pour nous rendre jusqu’au parc Clair Soleil. Des guides accompagnateurs seront sur place pour faciliter votre ballade. En cas de mauvaise température, l’activité sera remise au lendemain. Pour informations ou inscriptions, veuillez contacter Valérie Nadeau à la municipalité de Saint-Eusèbe au 418 899-2762. Comme un poison dans l’aube La troupe de théâtre du Loup de Cambronne vous invite à la lecture vivante du texte Comme un poison dans l’aube. Ce texte est gagnant du Prix de l’Égrégore 2014. La lecture aura lieu en formule cabaret à la salle Bon-Pasteur de la Maison de la culture le samedi 14 juin, dès 20 h. Les billets sont en vente auprès des comédiens ou en ligne : www. loupdecambronne.com. Exposition Au Pain Gamin Durant les mois de mai et juin 2014, les murs de la boulangerie Au Pain Gamin seront décorés par les toiles très colorées de l’artiste peintre Caroline Jacques.
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