Rumeur du loup novembre 2014

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Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire #71 novembre 2014 KRTB ISSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com

Un pot mason Ă la fois

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La Rumeur du Loup, ĂŠdition 71 - novembre 2014


Sommaire Un pot mason à la fois Je ne cherche pas, je trouve L’art de vivre au Bas Saint-Laurent Les Petits Bonheurs de Marguerite Duck and Roll Entrevue avec Coup d’État Madame B Espace l’Innocent Le 46 a...capter l’émotion 5 ans de succès pour l’école du 7e art Ça l’air bon ce que tu lis Comment choisis-tu tes spectacles? La « chasse » à l’anguille Du plus loin au plus proche Chronique féministe Vivre autrement Gaz métro: un combat de tuyaux Qu’est-ce qui menace les bélugas! Quoi Faire?!@#$%

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Citation du mois « Nous voulons un monde nouveau et original. Nous refusons un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s’échange contre le risque de périr d’ennui. » -  Daniel Cohn-Bendit, homme politique

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LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF ! Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com

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La Rumeur du Loup c’est... 48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB

Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités équipe de rédaction par une équipe Rédacteur en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque Journaliste Marie-Christine Drisdell Graphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque Collaborateurs-Graphistes Collaborateurs-Photos Busque, Clara de jeunes professionnels. Boulianne, Catherine Roy, Israel Lagacé, David Guimont, Tofu, Illustrateur Busque, Charlène Dupasquier, ContacteZ Quoi-faire ?!@#$% Marie-Christine Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque Correctrices Maude Gamache-Bastille Collaborateurs Marie-Amélie Dubé, PeaceKeeper, Guillaume Leblanc, Geneviève Malenfant, Louis-Philippe Gélineau Busque Michel Lagacé, Sylvie Michaud, Catherine Roy, Julien Garon, Pierre Lévesque, Élise Vaillancourt, Améli Beaulieu, au 418 894-4625 Rachel Gagnon, Noémie Ababoua, Karel Bélanger journal@rumeurduloup.com Couverture photo par Catherine Roy 3


Un pot mason à la fois Tout projet naît d’une passion et d’une vision. C’est le cas de Chantal qui elle, originaire de la région métropolitaine, installée depuis quelques années en région tout en étant maman à la maison de trois beaux enfants et en passant beaucoup de temps à cuisiner et à s’informer sur la nutrition afin de donner le meilleur à sa famille. De fil en aiguille, elle et son mari ont fait un virage important en lien avec l’environnement, l’approvisionnement en produits culinaires et ils ont réalisé que ce n’était pas une mince tâche d’avoir accès à des choix qui reflétaient leur mode de pensée. Consommer intelligemment, consommer des produits écologiques et équitables, réduire au maximum l’emballage, retourner aux bases de l’alimentation en cuisinant eux-même le plus possible et surtout réduire l’empreinte écologique du mieux qu’ils peuvent dans tout ce qui entoure leurs choix. C’est à partir de tout ceci que l’idée commence à germer.

Texte et photos par Catherine Roy

C’est aussi un endroit où l’on pourra retrouver des pièces d’artisans de la région, entièrement faits à la main. Jouets de bois, accessoires de cuisine, récoltes d’agriculteurs ou producteurs de tout genre. Une belle gamme de produits nettoyants est aussi offerte. Évidemment, le principe de remplissage reste le même.

Le rêve de Chantal? Faire vivre cette passion aux gens qui partagent sa communauté. Recréer des liens entre les gens et les inciter à réfléchir, se réunir, partager et échanger sur ce style de vie. C’est là que le projet d’ouvrir un endroit où il serait possible de s’approvisionner en réduisant les coût, en offrant aux gens des choix santé, écologiques, sans emballage, un endroit où le pot Mason recyclé devient maître du royaume, ou le geste de plonger la pelle dans la poche de riz où de pois chiche devient un réel plaisir, un endroit qui mise sur les produits de la région... naît. Tout ça est devenu réalité dans l’ouverture du Petit Chaperon Vert qui a maintenant pignon sur rue au cœur de Cacouna. Dans le passé, nous avons connu le Naturatec qui se situait au centre commercial jusqu’au début des années 1990, le Panier vert qui a longtemps été localisé sur la rue Lafontaine, le Rachel-Béry qui tient maintenant la route au IGA. Le Petit Chaperon Vert vient complémenter la région par son approche 200 % écologique. Vous emmenez vos pots

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pour les remplir, système de consigne si vous n’avez pas de pots à utiliser, sac de tissu? Sac recyclable? Tout ce qui se prête à la réutilisation devient la pierre angulaire.

Puis, dans l’arrière boutique se tiendra l’Atelier des possibles. Une pièce où il sera possible de se regrouper, jouer à des jeux de société, un petit coin de jeux pour les enfants pendant que les parents magasinent, un lieu aussi où éventuellement, Chantal aimerait offrir divers ateliers sur l’alimentation, la cuisine diverse, la germination, créer des rencontres d’échanges de biens afin de donner une deuxième vie aux trucs dont l’on désir se départir. Les projets sont nombreux. Après des décennies de surconsommation, de surproduction, les citoyens sont de plus en plus à l’écoute de leurs gestes et de leurs choix. Il va de soi qu’avec les horaires chargés, le travail, l’école, les devoirs, les cours, il n’est pas toujours évident de s’arrêter afin de prendre le temps de cuisiner d’avantage


avec des produits non préparés d’avance. Mais plus on en parle, plus on réalise que tout ces produits transformés n’ont rien de bon dans nos vie. On réalise aussi qu’en faisant de simples gestes on peut améliorer énormément l’impact de plusieurs aspects de nos vies. Prendre le temps de se conscientiser. Pas à pas. Nous partons de loin. De très loin. Mais ce n’est qu’une question de temps pour que tous en retirent un avantage important. Pour votre santé et pour la santé de tout ce qui nous entoure. Le projet de Chantal est un geste d’une grande générosité pour notre région. Passez faire votre tour puisque cet endroit saura sans aucun doute trouver sa place au sein de votre quotidien autant que dans la communauté. Bravo à Chantal et à Louis-Philippe qui ont regroupé leurs passions afin de nous offrir un endroit différent. Nous vous souhaitons énormément de succès! Mes pots mason sont prêts pour le remplissage!

« Vous emmenez vos pots pour les remplir, système de consigne si vous n’avez pas de pots à utiliser, sac de tissu? Sac recyclable? Tout ce qui se prête à la réutilisation devient la pierre angulaire. »

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Je ne cherche pas, je trouve

Par PeaceKeeper, photos de Catherine Roy

C’est tout nouveau tout beau à Cacouna : l’épicerie biologique Le Petit Chaperon vert, Chez Pablo galerie artisanale et L’Atelier des Possibles. Je dois dire que j’ai vraiment très hâte d’aller voir cette galerie artisanale et artistique après avoir vu l’endroit, et écouté ce que Louis-Philippe GélineauBusque avait à dire à propos de son nouveau projet. Chez Pablo, galerie artisanale. Un des plus beaux cadeaux à offrir et à s’offrir, une oeuvre d’art. L’art, qui est un moyen de transmettre des sentiments, des pensées, mais aussi un moyen d’offrir un cadeau local, régional, fait avec amour et passion. « Le but, faire connaître les artistes de la région. C’est de faire connaître leurs arts et leurs talents » - Louis-Philippe GélineauBusque. Des toiles d’artistes amateurs et professionnels de la région, du tricot, des CD de musique, des sculptures et des jouets pour petits et grands! De tout pour vos goûts. L’Atelier des possibles Une œuvre trône sur le plancher de l’Atelier des Possibles, un don de Michel Lagacé : KAKONA. L’Atelier des Possibles, son nom le dit TOUT EST POSSIBLE : • vieilles consoles de jeux vidéos • projection de films • toiles collectives • lecture • jeux de société (plus de 100 jeux) • projection de film sur grand écran et, dans un projet futur, transformation de l’Atelier des Possibles en salle d’exposition d’art!

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Si vous voulez un endroit pour faire une petite conférence, vous pourrez louer l’Atelier des Possibles le temps d’une soirée. « Un jour on veut y partir une toile collective où tout le monde pourrait ajouter son petit grain de sel! » Cette toile collective fait partie des nombreux projets de Louis-Philippe qui veut vraiment créer un endroit de paix, où tout le monde pourrait se retrouver pour créer, s’amuser, profiter, rencontrer et partager. La Rumeur du Loup Pour terminer, votre magasine local préféré aura maintenant son bureau! La Rumeur du Loup prendra place dans ce viel édiffice de la rue du Patrimoine à Cacouna. Louis-Philippe Gélineau-Busque y sera installé pour vous rencontrer, discuter avec vous et continuer le merveilleux travail qu’il fait avec ce magasine culturel, régional et environemental! L’épicerie le Petit Chaperon vert, Chez Pablo, galerie artisanale, L’Atelier des Possibles et la Rumeur du Loup, réunis à un seul endroit : au 714-b, route du Patrimoine, Cacouna . Un univers où vous pourrez TOUT trouver. Cadeaux, oeuvres d’art, produits bios et la paix.


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L’art de vivre au Bas Saint-Laurent ou comment préserver le patrimoine alimentaire, culturel et artisanal de notre région?

Par Marie-Amélie Dubé

L’hiver est à nos portes et nous sommes tentés de nous encabaner avec une bonne soupe chaude, en pyjama et pantoufles pour « cocooner »… Oui, d’accord, mais n’oublions pas nos entrepreneurs locaux qui nous ont préparé de quoi nous régaler la panse, l’esprit et les yeux! J’ai donc consulté une vingtaine de gens autour de moi afin de connaître leurs lieux de prédilection pour chasser la grisaille de l’automne, la froidure de l’hiver et rester en contact avec le terroir Bas-laurentien! Voici ce que ça donne!

1. Le doux pays - Le KAMOURASKA Côté Est Café-Bistro à Kamouraska

Mettez votre tuque, vos mitaines, un bon gros foulard et descendez dans le doux pays du Kamouraska. Votre première halte doit se faire chez ~ Côté Est ~ un restaurant où le patrimoine alimentaire et identitaire inspire la cuisine créative et alléchante du chef-propriétaire Kim Côté. Que ce soit pour un bon café et un léger goûter ou pour un souper bien arrosé, le menu et l’ambiance feutrée de Côté Est vous charmera. Le menu évolue au rythme des saisons et des arrivages, et vous proposera des denrées provenant des îles de la Madeleine à St-Roch-des-Aulnaies. Prunes, poires, cerises des vergers Bas-laurentiens, salades et pousses sauvages de spécialités locales (Société des plantes et Jardin de la mer), puis différentes viandes, tel le chevreau, l’agneau, l’anguille, l’esturgeon, le bœuf de foin salé, la pintade et, comment l’oublier, le phoque, vous seront apprêtées avec amour. Le bar à vin d’importation privée et la sélection de bières de microbrasseries transformeront chaque repas en une occasion spéciale. Pour Noël, réservez une ou dix tourtières à l’agneau et à la menthe fraîche, accompagnées de cornichons sur glace. Pourquoi pas, hein? Les recettes de grand-mère, c’est toujours de bon goût! Aussi en vente, pot de foie gras de pintade et son confit de carottes, fabuleux stollens, hutzelbrots et autres pains d’épices. Réservez pour vos partys des fêtes ou essayez le service de traiteur.

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Le plus : C’est un party dans ta bouche à chaque bouchée! Le moins : Tes yeux, tes papilles et tes amis seront ravis, mais ton portefeuille, lui…Allons, on peut bien se gâter un peu!

Coordonnées : 76, avenue Morel, Kamouraska Téléphone 418 308-0739 Courriel : cote_est@hotmail.fr Site Web : www.cote-est-a-kamouraska.com Horaire : Vendredi et samedi de 11 h à 21 h et dimanche de 11 h à 16 h Suivez-les sur Facebook


Petit guide de quelques places cool La P’tite Note à Saint-Pascal

Passez un midi à la P’tite Note et rencontrez une réelle abeille au travail, une femme inspirante, entrepreneure, créatrice et maman qui n’arrête pas une minute! J’y ai mangé une crêpe réconfortante au sarrasin, saumon fumé, oignons, champignons et fromage… Hum! Un vrai délice. Mon chum en a profité pour aller dans la boutique de tricot, attenante au restaurant, pendant que j’étais aux toilettes et il m’a acheté un beau col d’automne rouge tricoté aux doigts. Pour deux crêpes, deux allongés et un col… 27 $! Pas cher, pas cher, mais bon!

Plats pour emporter et rapport qualité/prix WOW! Les gros appétits devront goûter une crêpe dessert ou le brownie, absolument! Coordonnées : 507, boul. Hébert, Saint-Pascal Téléphone : 418 308-0909 Courriel : nathalieguyomar@hotmail.com Horaire : Du mardi au vendredi de 11 h 45 à 13 h 30

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Le fil bleu à Kamouraska

Voisine de chez Côté Est, la boutique de métiers d’art Le fil bleu vous propose de découvrir le talent et la créativité des artisans de chez vous, en arts textiles, céramique, ébénisterie, art du verre, joaillerie, tableaux photographiques, etc. C’est plus d’une soixantaine d’artisans québécois, en majorité du BasSaint-Laurent, qui façonnent des objets utilitaires et des œuvres purement esthétiques, par l’entremise de savoir-faire traditionnels et de procédés techniques de pointe. C’est un lieu convivial de diffusion, de valorisation et de reconnaissance pour les artisans, mais aussi un espace de savoir, d’échanges et de création, par les ateliers et démonstrations. Un incontournable, tant pour les « gens du pays » que pour les gens de passage. Passer une heure dans cette boutique-musée à discuter et à essayer de faire un choix. Repartir avec trois items plutôt qu’un et se consoler d’avoir au moins encouragé les créateurs d’ici!

L’Épicerie Chez Daniel à Mont-Carmel

Dans le haut-pays du Kamouraska, découvrez une épicerie de village pas comme les autres... À l’image d’un Québec rural authentique, respectueux et fier. Profitezen pour piquer une jasette avec les propriétaires, ils sont adorables, franchement engagés et à l’écoute de leur clientèle. Profitez-en pour faire des provisions en bière de microbrasseries québécoises, en charcuterie, en bonbons (disponibles en vrac) et découvrez la nouvelle gamme de produits santé maison. Des pousses de tournesol, des boulettes de burger végés, de la tarte aux pommes. C’est un nouveau produit par semaine, mitonné avec amour par la résidence des Bois-Francs de Mont-Carmel. Tous les produits du terroir ont un prix accessible, de sorte que tous les portefeuilles puissent soutenir l’achat local. On voudrait une tyrolienne géante pour s’y rendre rapidement après le boulot et revenir à la maison ensuite, en moins de 15 minutes.

Coordonnées :

Coordonnées :

76, avenue Morel, Kamouraska Téléphone : 418 308-0646 Courriel : info@lefilbleu.ca Site Web : www.lefilbleu.ca Horaire : Du vendredi au dimanche de 10 h à 17 h

11, rue Martin, Mont-Carmel Téléphone : 418 498-2044 Courriel : chezdaniel@videotron.ca Horaire : Tous les jours de 8 h à 23 h

Entre-Nous Les Paniers du Kamouraska Les marchés publics locaux sont terminés et vous aimeriez poursuivre votre engagement auprès des producteurs locaux? Vous devez absolument vous familiariser avec Entre-Nous, les Paniers du Kamouraska. Allez sur le site Web de cette entreprise et inscrivez-vous au panier engagé! S’engager, c’est une belle occasion d’exprimer notre fierté face à notre patrimoine alimentaire et d’ancrer l’achat local dans notre paysage... de façon durable. Agneau du Kamouraska, plats cuisinés de l’Azimut, chevreau, bison, poulet de grain, produits de l’anguille. Ne sortez plus pour faire

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l’épicerie. Passez votre commande en ligne le lundi et recevez-là le vendredi chez Bis la Boulange pour les résidents de la MRC de Rivière-du-Loup. Le service est offert pour tous les budgets, que ce soit 25 $ par semaine ou aux deux semaines, vous pouvez cuisiner le terroir d’ici, à la maison, à longueur d’année! Consultez la liste d’épicerie en ligne! Merci à Julie et toute son équipe pour ce magnifique service offert à la population et aux producteurs! Favorise une économie de proximité et réduit notre impact sur l’environnement. On voudrait pouvoir commander plus d’une fois par semaine! Coordonnées : 16, rte 132 Est, Saint-Denis-De La Bouteillerie Courriel : info@entrenouspanier.com Site Web : www.entrenouspanier.com

Dans les Basques


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1. La MRC de Riviere-du-Loup Terroir d’ici et d’ailleurs

Quand je suis déménagée à Rivière-du-Loup, il y a bientôt trois ans, je cherchais des produits fins que je trouvais facilement à Québec, au Marché du Vieux-Port, chez J.A. Moisan ou à l’Épicerie Européenne. Heureusement, après quelques visites sur la rue Lafontaine, j’ai eu le bonheur de découvrir la boutique de Michel Gasse, Terroirs d’ici et d’ailleurs, le repère tranquille de la femme actuelle qui considère Josée Di Stasio comme son âme sœur! La gamme complète des Épices de Cru de Philippe de Vienne, des vinaigres balsamiques, des huiles raffinées qui parfument en un tournemain une salade faite en deux minutes, des chocolats de Geneviève Grandbois, des fromages qui goûtent le terroir québécois et européen, et tout ce qu’une épicurienne ou un épicurien a besoin pour être en vie! Faites vos achats des Fêtes à un seul endroit, de quoi régaler toute la famille! Incapable de passer devant sans y entrer!

Café l’Innocent

L’ambiance de l’Innocent est parfaite pour rêver, lire, créer et philosopher. Ne soyez donc pas surpris d’entendre des gens y parler projets photo, court-métrage, théâtre ou littérature. C’est le lieu de rencontre des artistes, des engagés, des écologistes, mais aussi un lieu familial et intergénérationnel ouvert sur le monde. Découvrez, le mercredi soir, les parfums du Maghreb dans le délicieux couscous de Wael, rehaussé discrètement de citrons confits maison. Le menu propose une offre végétarienne diversifiée qui plaira autant aux palets verts qu’aux curieux! Les portions sont généreuses et les combinaisons, inventives. Une gamme de produits maison sont disponibles sur place et des rencontres extraordinaires sont assurées, notamment avec le propriétaire-artisan cuisinier, et conteur à ses heures, Martin Clôture! Réservez pour vos partys des Fêtes! L’équipe sympathique et joyeuse! Le gâteau au chocolat à l’avocat part trop vite! Coordonnées : 460, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup Téléphone : 418 862-1937 Courriel : cafeinnocent@gmail.com Suivez-les sur Facebook!

Petit guide de quelques places cool

Coordonnées : 424, rue Lafontaine, Rivière-duLoup Téléphone : 418 867-4499 Courriel : info@terroirs.ca Horaire de novembre : Mercredi : 10 h à 18 h Jeudi et vendredi : 10 h à 20 h Samedi : 10 h à 17 h Dimanche : 11 h à 17 h Horaire de décembre : Lundi au mercredi : 10 h à 18 h Jeudi et vendredi : 10 h à 20 h Samedi : 10 h à 17 h Dimanche : 11 h à 17 h

Au Pain Gamin

Le Pain Gamin façonne artisanalement ses pains faits à partir de farines biologiques. Une panoplie de produits frais à emporter ou à déguster sur place méritent d’être ancrés dans vos habitudes de consommation. Personnellement, la baguette aux graines de sésame, le pain au quinoa et le pain tamari et tournesol sont des incontournables. Les pizzas fines végétariennes sont exquises et représentent un bon dépanneur lorsque vous êtes pressés, ou pas. La soupe de poisson du mercredi midi est copieuse et réconfortante. Les petits gâteaux et biscuits sont parfaits! Mangez sur place une bonne soupe, buvez un café, un thé ou une tisane équitable seul ou entre amis, vous serez comblés! Et comme les Fêtes approchent, couronnez vos rencontres familiales avec la galette des rois du Pain Gamin, disponible sur réservation. Ils sont situés au centre-ville et on aime ça! On voudrait donc que ce soit ouvert les dimanches et lundis matin! Coordonnées : 288, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup Téléphone : 418 862-0650 Horaire : Du mardi au vendredi de 9 h à 18 h et le samedi de 8 h à 17 h

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1. Dans les Basques Au Café Grains de Folie

Situé en plein cœur de Trois-Pistoles, dans l’ancien emplacement de la boulangerie La Cigale, le Café Grains de folie est un endroit chaleureux et accueillant, d’où ont émergé plusieurs initiatives culturelles de la MRC des Basques. En plus d’y servir du bon manger, le Café Grains de folie est une vitrine culturelle pour les artistes en chant, musique et arts visuels de la région. Vous devez absolument vous arrêter à 3P pour aller déguster un café latte et une viennoiserie un dimanche matin, assister à un 5 à 7 jazzé un vendredi soir ou encore y luncher pour une réunion d’affaires autour d’un bon panini. On y fait assurément des rencontres agréables fortuites et on se laisse bercer par le temps qui s’écoule au rythme de l’oisiveté. Tu peux acheter ton billet de show de la Forge à Bérubé en même temps que tu bouffes et bois une bière en compagnie de l’artiste que tu vas voir, le soir même, et en plus acheter des boucles d’oreille de Marilie Bilodeau! Pourquoi Trois-Pistoles ce n’est pas à 5 minutes de Rivière-duLoup? Coordonnées :

1, rue Notre-dame Ouest, Trois-Pistoles Téléphone : 581 645-8282 Courriel : martinpettigrew5@hotmail.com

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Petit guide de quelques places cool

La Boîte à sushi

Il paraît que ce sont les meilleurs sushis dans l’Est du Québec. Je n’ai trouvé personne dans mon entourage qui y est déjà allé, mais on y va en novembre et décembre pis on s’en reparle, ça vous va? Prenez note qu’ils seront fermés entre le 21 décembre et le 6  janvier. Sinon, leurs sushis sont aussi distribués à l’épicerie Métro de Trois-Pistoles. La Boîte à sushi s’approvisionne le plus souvent possible dans les entreprises locales. On aime ça! Si les assiettes sont vraiment comme sur la photo, ça promet! Si vous n’aimez pas le poisson cuit, dites-vous que vous aimerez peut-être le poisson cru! Coordonnées : 120-b, Notre-Dame Ouest, Trois-Pistoles Téléphone : 418 851-3421 Horaire : Du lundi au jeudi de 11 h à 19 h, le vendredi de 11 h à 21 h et le samedi de 11 h à 20 h


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Les Petits Bonheurs de Marguerite Texte et photos par Catherine Roy

Une découverte coup de cœur pour moi! Si vous ne connaissez pas Les Petits Bonheurs de Marguerite, localisée en plein cœur de Saint-Alexandre vous manquez quelque chose. Ouverte depuis l’an dernier, cette boutique est bien plus qu’un fleuriste. C’est un monde enchanteur qui nous entraîne dans la saison du moment. Pour l’instant, c’est tout un monde merveilleux de Noël qui s’y trouve. La cabane extérieure rustique avec sa musique et ses décors vous entraîne sans aucun autre choix dans la frénésie du temps des Fêtes. D’ailleurs, j’ai dû me retenir pour ne pas refaire en entier ma décoration de Noël en pleine première semaine de novembre. Boutique - Café - Fleuriste Crèmerie en été Endroit coquet à souhait pour arrêter prendre un café italien délicieux et déguster

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les muffins frais du jour. Vous cherchez un cadeau à offrir? La boutique offre toute une gamme de produits à moins de 20 $ pour plaire à tous les besoin en cadeaux que vous voudriez faire.

Elle est accompagnée de ses six sœurs, qui sont les petites abeilles artistiques et fleuristes. Presque tout ce qu’on y trouve a reçu la touche magique d’une des sœurs pour rendre le produit personnalisé.

Nous pouvons y trouver des objets rustiques, des parfums d’ambiance, des objets décoratifs tels que meubles vieillots, tablettes, tabliers, produits exclusivement d’Italie tels que chocolats, biscuits, gâteaux, ne serait-ce que pour vous en nommez quelques-uns.

L’expérience de cet endroit ne peut que vous plaire. Située sur la rue Principale de Saint-Alexandre, presque devant l’église, la boutique vous sautera aux yeux. Puisque je ne pouvais pas mettre toutes les photos que j’ai pris plaisir à capter lors de mon passage, je vous invite à visiter mon blog pour vivre l’expérience en entier : www.catherineroy-photographie.com Puis, cliquez sur BLOG. Encore mieux, allez faire votre tour dans cette boutique et vous tomberez en amour tout comme moi.

Les produits que l’on y trouve sont choisis avec soin par la propriétaire Sonia, qui se déplace jusqu’à Toronto afin d’offrir quelque chose d’unique dans le Bas-Saint-Laurent.


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Le premier EP, Jaune Palmé, en prévente sur Bandcamp. La date de sortie est le 28 novembre. Il sera en vente à Cacouna, Chez Pablo.

Duck and Roll ENTREVUE AVEC DIVANLIT Par Guillaume Leblanc, photos de Clara Boulianne

Le nouveau phénomène musical louperivois était en spectacle le 31 octobre dernier au bar le Triangle. Voici un entretien avec le jeune trio Divanlit. DUCK AND ROLL! Guillaume Leblanc  : Qu’est-ce que c’est, Divanlit? Divanlit : Nous sommes trois jeunes musiciens, amis de longue date, qui partageons la même passion musicale. Nous jouons enfin ensemble depuis un peu moins d’un an. C’est déjanté et on aime explorer différentes avenues musicales. C’est un genre de mélange de Red Hot Chili Peppers, Pink Floyd et des Colocs. On peut créer des atmosphères planantes autant que virer ça de bord et faire la fête avec du rock contagieux. C’est plus une expérience musicale qu’un

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simple spectacle que l’on tente de proposer.

allons en profiter au maximum.

G.L. : Le vibe semble favorable autour de vous. Êtes-vous surpris de cet appui autant à la radio que dans les réseaux sociaux ?

G.L.  : Un premier EP prévu pour le 28 novembre, un vidéoclip avec la chanson « Syndrome du nombril », le tout en moins d’un an. Vous faites preuve d’une belle maturité. Quelles sont vos aspirations futures ?

Divanlit : Vraiment! Personne ne s’attendait à cet appui-là! Nous sommes encore étonnés nous-mêmes. Tout se passe si vite! Notre page Facebook dépasse les 1200 « j’aime », les radios font jouer nos « tounes » pas mal souvent, franchement, nous sommes gâtés! Nous sommes vraiment contents que les choses se passent bien pour nous et nous

Divanlit : On aimerait bien sortir de la région. On pense à faire une petite tournée en hiver et une plus grosse l’été prochain. C’est à l’état de projet, alors rien de sûr encore. On aimerait aussi faire un vrai album pour 2015.


On est pas stressés et on ne veut pas brûler la chandelle par les deux bouts. Chaque chose en son temps. G.L.  : Parlez-moi de ce premier EP, Jaune Palmé.

on parlait que la scène était difficile au Québec, de composer en anglais rendrait la tâche encore plus difficile pour percer. On écoute beaucoup de musique anglophone, comme tout le monde, mais il existe une façon de bien faire sonner le rock en français. C’est ce qu’on tente de faire et on pense bien s’en sortir jusqu’à maintenant!

Divanlit : Il s’agit de notre première vague de composition. Nous sommes rendus à la troisième vague Images durant le tournage du vidéoclip Syndrome du nombril que vous pouvez visionner sur YouTube. en ce moment! Nous sommes bien contents de ce petit album. Au total, il y a cinq compositions de groupe et, si nous restons honnêtes avec et une intro instrumentale. C’est un reflet nous-mêmes, nous devrions continuer Le lancement de Jaune Palmé se fera le de nos premiers balbutiements en tant que d’avancer. Nous voulons aussi continuer de 28 novembre à l’EMAC sous forme de 5 à 7. groupe. Évidemment, nos compositions développer l’imagerie du groupe comme ont évolué depuis, mais la même énergie s’y Paul la lampe et nos fameux canards en trouve. Le travail de réalisation hors pair de plastique. Ça fait maintenant l’artiste Jimmy Rouleau rend parfaitement partie de notre identité et bien l’ambiance que nous voulons proposer. de nos spectacles. La scène Jaune Palmé n’est pas un démo de sous-sol. musicale québécoise étant ce Ça sonne! qu’elle est, notre originalité autant en spectacle qu’en G.L. : La difficile scène musicale québécoise album nous permettra peutne vous fait pas peur ? être de tirer notre épingle du jeu. Divanlit : On a confiance. Pour le moment, tout va bien. Nous allons donc canaliser G.L. : Toujours en français? notre énergie dans ce sens et garder le même effort qu’avant. Nous avons un beau projet Divanlit : Toujours! Quand

Le groupe est composé de Mathieu Boucher à la voix et à la guitare, de Bastien Banville à la basse, et de Charles Brousseau à la batterie.

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ENTREVUE avec COUP D’ÉTAT

Par Guillaume Leblanc, photos d’Israël Lagacé

Coup D’État était en spectacle le 31 octobre dernier au bar le Triangle. J’en ai profité pour faire le point avec le groupe. Un retour sur six ans de rock avec Coup D’État.

Guillaume Leblanc  :  Les six dernières années ont été ponctuées de bons coups : un EP, plusieurs dizaines de spectacles, une apparition à Musique Plus, des concours… Diriez-vous que vos objectifs primaires ont été atteints? Coup D’État  :  Vraiment pas! En fait, on peut considérer que Coup D’État en est à sa deuxième vie. Au départ, nos intentions étaient claires mais notre manque de maturité a fait en sorte que nous nous sommes garochés d’un bord et puis de l’autre. Nous avons mal été coachés et, avec le temps, en rencontrant certaines personnes, nous avons pris de la maturité et, maintenant, nous savons ce que nous voulons. Nos objectifs sont tout autre. Maintenant, on sait où on s’en va!

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G.L.  :  En parlant de maturité, comment votre son a-t-il évolué?

compositions vont dans ce sens. Disons simplement que notre musique est mieux balancée et plus recherchée. Less is more! Nous laissons un peu plus d’espace et nous saisissons quelques subtilités que nous n’entendions pas avant. Ça respire plus… G.L. : Le concours Landmark Events a-t-il été la pierre angulaire du groupe?

C.D’É. : Ça respire plus! Après avoir participé à la finale du concours Landmark Events, presque tous les juges nous ont dit de faire respirer notre groove. Nos dernières

C.D’.É.  :  Nous nous sommes rendus en finale, nous avons gagné la 5e place. Disons que ça fait du bien à l’estime et que ça nous a redonné confiance. Le concours était pour nous un genre d’ultimatum, ça passe ou ça casse… Ça a passé! Nous en sommes ressortis grandis, mais surtout inspirés. Nous pourrions considérer le Landmark


Events comme un énorme coup de pied au derrière!

Divanlit est stimulante pour nous. Ça nous pousse encore plus à nous dépasser. Ils sont aussi des chums depuis longtemps. C’est trippant de partager la scène avec eux. C’est une saine compétition, rien de plus. L’énergie est palpable… Ça va être tout un party!

G.L.  :  Rivière-du-Loup n’offre pas une grande visibilité. Est-ce que Québec ou Montréal est une option? C.D’.É. : Évidemment, c’est à Montréal que ça se passe. On y pense fortement, car si on veut pousser la machine et passer l’étape suivante, Montréal est quasi nécessaire. Sauf que, même si on déménage le groupe vers la grande ville, on va toujours rester un groupe de Rivière-du-Loup. Nos racines sont ici et nous sommes fiers de notre région. Ça fait toujours plaisir de revenir ici et y jouer. G.L. : Le spectacle de ce soir est-il significatif pour vous, avec l’arrivée d’un nouveau groupe comme Divanlit dans le paysage musical de la région? Est-ce que c’est un genre de passage du flambeau? C.D’.É. : Non, pas vraiment. On n’est pas en train de se retirer, au contraire! L’arrivée de

G.L. : Quelle est la suite logique des choses pour Coup D’État?

« Le concours était pour nous un genre d’ultimatum, ça passe ou ça casse… Ça a passé! »

C.D’.É. : Un album. On ne se prononce pas sur la date, car on ne veut pas se mettre de pression. C’est nous-mêmes qui allons l’enregistrer (Jérôme Potvin, guitariste dans Coup D’État et ingénieur de son professionnel) et nous allons prendre notre temps. L’idée, c’est de faire un album exactement comme nous le voulons. Nos nouvelles compositions se rapprochent du son que nous cherchons et, bien entendu, l’album sera représentatif de ce son et de toute la maturité acquise récemment. Nous avons pris un léger recul simplement pour mieux revenir et défoncer la baraque!

Le Château Grandville Résidence chaleureuse pour personnes âgées autonomes

Qui sait, c’est peut-être pour vous la vie de château! 94, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup - 418 860-4144

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Comment survivre au mois de novembre grace à Bill Bryson v

MadameB : chronique de bibliothèque Par Sylvie Michaud

J’ai découvert le désopilant Bill Bryson cet été avec le livre Promenons-nous dans les bois . Ce fut ma lecture de vacances. D’ailleurs certaines pages y sont encore maculées de cadavres de mouches noires (ce n’est pas l’exemplaire de la Bibliothèque, n’ayez crainte!).

À

44  ans, Bill Bryson entreprend de faire l’Appalachian Trail, une bagatelle de 3500 km entre la Géorgie et le Maine. Il ne connaît pratiquement rien au plein air, ne sait pas cuisiner, n’a pas de matériel et il se fait accompagner par un ancien compagnon d’école encore moins doué que lui. Dans ce livre ainsi que dans ses autres récits de voyage, Bill Bryson sait mieux que personne faire ressortir les travers et les paradoxes de ses compatriotes. Mais en plus, c’est un vrai condensé d’histoire naturelle sur les territoires traversés par l’Appalachian Trail.

« À mon avis, si vous vous retrouvez dans un espace découvert, sans armes, et qu’un grizzly se précipite vers vous, courez. Au moins, ça vous donnera quelque chose à faire pendant les sept dernières secondes de votre vie. » Bien qu’il soit né aux États-Unis, Bill Bryson a passé la majeure partie de sa vie en Angleterre. En 1995, il fait un retour aux États-Unis (au New Hampshire) avec femme et enfants. C’est en 1999 qu’il écrira American Rigolos. De petites chroniques de 3-4 pages où il fait mine de s’étonner de toutes ces merveilleuses inventions américaines, telles que le broyeur à ordures.

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« ‘‘Une histoire de tout, ou presque… ‘‘, c’est une histoire des sciences qui vous amène de l’infiniment grand à l’infiniment petit. » « Le moment le plus passionnant avec un broyeur d’ordures se situe naturellement à l’heure de la panne, quand l’appareil se bloque. On doit alors plonger la main dans ses tripes pour essayer de le décoincer avec le sentiment enivrant qu’à chaque moment il peut reprendre vie pour modifier brutalement la fonction de votre bras et la faire passer de celle d’outil préhensile à celle de plantoir. » En version originale, Motel Blues s’intitule The Lost Continent: Travels in Small Town America. Le titre original représente mieux selon moi le contenu

du livre. Ici à la mi-trentaine, Bill Bryson sillonne les États-Unis à bord d’une Chevette Chevrolet prêtée par sa mère. Parti de son patelin d’origine (Des Moines dans l’Iowa), il revisite les endroits où son père les amenait en vacances, lui et sa famille, au cours de son enfance. Désillusionné, déçu, Bill n’est pas toujours tendre envers les villes visitées : « Non loin de là, la route traversait une petite ville que je baptiserai Bled City de peur que ses habitants ne la reconnaissent et me traînent devant les tribunaux ou bien viennent chez moi me démolir à coups de batte de baseball. Aux abords de la ville, il y avait un vieux motel décrépi. Mais comme il n’y avait pas de carcasse de mobilier calciné dans la cour, je le situai dans la catégorie supérieure à celle que mon père aurait choisie. » Outre ses récits de voyage, Bill Bryson a signé quelques ouvrages de vulgarisation scientifique. Le métier de journaliste qu’il exerça une bonne partie de sa vie, couplé à une grande curiosité naturelle, explique sans doute ses multiples talents d’écriture. « Une histoire de tout, ou presque… », c’est une histoire des sciences qui vous amène de l’infiniment grand à l’infiniment petit. Du big bang à la mitochondrie. Et toujours de façon passionnante. Remplie d’anecdotes truculentes sur les grands hommes et femmes de sciences. Je vous jure que même si vous détestiez les sciences à l’école, ce livre vous instruira, de la façon la plus agréable qui soit, sans même que vous vous en rendiez compte.


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Projet 2/2 Photo de David Guimont Modèle : Claudette Boucher (À noter que madame Claudette Boucher fera l’objet du premier film de L’Innocent présenté en février 2015. À surveiller!)

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Le 46a... Capter l’émotion Par l’équipe du Café l’Innocent, photos de Busque

L’équipe du Café l’Innocent a récemment eu recours aux services d’Hubert Cotton, artiste, musicien, chanteur et interprètre bien connu du coin. Cette fois-ci, nous avons utilisé ses talents pour faire le montage d’une chanson mettant en valeur le restaurant. Et, ma foi, nous avons eu le goût de faire cette entrevue sympathique avec le charismatique Hubert Cotton!

L’Innocent  : Hubert, qu’est-ce qui t’a amené à monter ton studio? Hubert Cotton : En 2008, à l’enregistrement de mon album, je me trouvais démuni, en quelque sorte, d’un point de vue technique. J’estimais ne pas contrôler totalement mon univers musical à cause de ça. Je me suis alors mis à harceler de questions de bons amis, qui ont un studio et qui font ça professionnellement, à m’équiper et à… enregistrer, tout court, pour acquérir une expertise d’enregistrement qui me servirait dans la créativité.

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En plus, un d’eux m’a dit que faire un album coûtait 30 000 $. Je me suis dit que je pouvais certainement me monter quelque chose de fort valable pour le même prix, mais que je pourrais m’enregistrer tous les jours… L’I. : Qui sont ces amis? H.C. : Jimmy Rouleau et Louis-Jean Cormier, principalement. Ils ont partagé sans retenue leur approche de l’enregistrement avec moi. Les deux, comme moi, sont d’abord des musiciens qui sont devenus des pros de studio. Pour en revenir à la première question, j’ai

lu, aux études, un texte de Louis Jouvet dans lequel il disait qu’un acteur qui ne connaît pas la technique de scène n’est pas un acteur complet (je cite de mémoire). Même chose pour un musicien; plus tu maîtrises la technique de scène ou de studio, plus tu peux aspirer à devenir professionnel. L’I.  :  C’est donc, en premier lieu, une aventure artistique. H.C. : Absolument. À force d’acquérir mon matériel, de faire des essais et erreurs, je me suis dit que je devais en faire profiter d’autres musiciens. L’idée de l’entreprise a alors germé,


j’ai fait mes devoirs et je continue de les faire, mais l’aspect artistique est ce qui compte le plus pour moi. Tu as beau avoir le micro le plus prisé au monde, si ce que tu enregistres n’a pas de valeur artistique, émotive, personne ne voudra l’écouter longtemps. C’est ce qui fait un enregistrement réussi : c’est travaillé, on prend tel micro, tel égalisateur, mais au bout du compte, on veut entendre un humain nous dire quelque chose directement à l’oreille. Deux albums précis influencent mon travail en studio : Kid A, de Radiohead, et 21, d’Adele. Le premier est ultra travaillé, le studio devient même un instrument, carrément, et le second est épuré, l’acoustique y est magnifique et la voix d’Adele bien en avant. L’I. : Où se situe ton studio? H.C.  :  Je l’ai monté dans le logement, au demi-sous-sol, de ma maison, ici à Rivièredu-Loup. C’est l’adresse de ce logement qui a donné son numéro au studio, le 46a. J’ai une cabine insonorisée pour les prises de voix et de guitares acoustiques, une petite pièce d’enregistrement adjacente et une salle de mixage. Éventuellement, j’aimerais avoir un espace plus approprié, mais rappelons-nous que Daniel Lanois a commencé dans le soussol de ses parents. Le treizième étage, de Louis-Jean Cormier, a en fait été enregistré dans un sous-sol! J’avoue que ta question me pousse à m’exprimer contre certains préjugés : oui, on peut faire de la bonne musique dans un sous-sol et oui, on peut être professionnel autant à Rivièredu-Loup qu’à Québec ou Montréal! Je crois vraiment, et c’est banal, que ma compétence et la relation humaine importante, authentique, le musicien et moi sont plus capitales que la grandeur du studio. Cela dit, je tiens à préciser dans le même élan que mon équipement est de qualité

« Tu as beau avoir le micro le plus prisé au monde, si ce que tu enregistres n’a pas de valeur artistique, émotive, personne ne voudra l’écouter longtemps. »

supérieure. Avec la démocratisation des moyens d’enregistrement, on peut faire quelque chose de correct avec un micro de 100 $, mais celui de 2 500 $ se vend à ce prix pour une raison : sa qualité supérieure. L’I. : Qu’as-tu enregistré jusqu’à maintenant? H.C. : J’ai enregistré mes chansons, bien sûr, mais j’ai aussi participé à l’album de Mathieu Dubé (préproduction), j’ai réalisé et enregistré l’EP de Marie-France Simard (Yoshi), des narrations avec Molo pour le spectacle de la Saint-Jean et une pub pour toi, Martin! En fait, pour L’Innocent, évidemment… Tout ça a été fait avant l’ouverture officielle qui a eu lieu au début de novembre. Je suis maintenant prêt à tout : enregistrement, mixage, montage, matriçage, composition d’indicatif, demandez, vous serez servis!   L’I. : Mets-tu de côté tes propres projets d’auteur-compositeurinterprète? H.C. : Non, non. Ma création, ces dernières années, je dois avouer, et accepter, qu’elle est plus biologique qu’artistique!!! Mais j’ai plein de chansons en chantier pour mon deuxième album. Je veux qu’il soit à mon goût, cet album-là, et qu’il ne passe pas inaperçu. Je prends donc mon temps et je l’ai maintenant, ce temps de création de qualité avec mon travail de studio.

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« Suivre plusieurs de nos formations permet de multiplier ses compétences, de mieux garnir ‘‘ sa boîte à outils ’’. »

5 ans de succès pour l’école du 7 e art Par Busque, photos par Tofu

Puisque je suis fréquemment en contact avec les étudiantes et étudiants en cinéma de Rivière-du-Loup, j’ai voulu donner la parole à Pierre Lesage, qui est responsable des programmes de l’École des métiers du cinéma et de la vidéo du Cégep de Rivière-du-Loup. J’ai voulu savoir quels ont été les bons coups et quelle est la vision du programme qui fête sa 5 e année! Busque : L’École des métiers du cinéma et de la vidéo a cinq ans. Comment évaluezvous le chemin que vous avez parcouru? Pierre Lesage : À l’automne 2008, lorsque Karina Soucy, Nicolas Paquet et moi avons soumis un projet de formation en cinéma documentaire au Cégep de Rivière-duLoup, j’étais loin de penser que ce projet prendrait une telle ampleur et nous mènerait à la création d’une école où nous offririons, en moins de cinq ans, quatre programmes en cinéma et vidéo, que nos élèves viendraient d’un peu partout, parfois même de l’étranger, et se démarqueraient dans de grands festivals... avec un peu de recul, on peut dire : mission accomplie!

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B : Qu’est-ce qui vous a surpris le plus depuis cinq ans? P.L. : Je dirais que j’ai été très « séduit », sans être véritablement surpris, par la réponse du milieu, du soutien que nous avons eu de la Ville de Rivière-du-Loup, du Centre culturel, du Conseil régional de la culture, de Paraloeil, de Cinédit, du Cinéma Princesse et des productions Vic Pelletier. J’ai été séduit aussi par la générosité des gens, des individus auxquels nous nous sommes adressés; j’ai été stimulé par leur implication et leur soutien. Sans eux, nous n’aurions pu réaliser ce à quoi nous rêvions. Notre milieu regorge de compétences techniques et professionnelles qui ont mis toute leur

énergie pour que cela fonctionne avec les hauts standards de qualité que nous nous étions fixés au point de départ. Nous ne sommes pas surpris du succès ou de l’engouement que suscite notre école, car tout cela repose sur des heures et des heures de travail, de consultation, d’études de marché et d’écriture... B : Comment s'inscrivent vos formations en cinéma et vidéo dans le reste du Québec? P.L. : Nos programmes sont uniques et bien perçus. Plusieurs écoles ont jalousé notre audace d’imaginer de telles formations


en région. Plusieurs écoles ont salué cette manière pour le moins originale d’offrir des formations courtes, autonomes, accessibles et qui se complètent. Chaque formation est autonome et mène vers un métier ou un domaine précis en cinéma ou en vidéo : réalisation, montage, Web, documentaire, etc. Suivre plusieurs de nos formations permet de multiplier ses compétences, de mieux garnir « sa boîte à outils ». B. :  Est-ce que des finissants ont gagné des prix grâce à leurs documentaires? P.L. : Nos élèves réalisent de bons films, et nos professeurs, tous des gens de métier, contribuent évidemment au succès que nous avons. Cette année fut une bonne

année pour notre école : six prix remportés par trois de nos étudiants lors de festivals ici et à l’étranger... On peut dire que ça nous donne une bonne moyenne au bâton! B. : Parlez-nous des nouveautés et des défis que vous vous êtes donnés pour les cinq prochaines années? P.L.  :  En novembre, lors des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), nous lancerons, de concert avec le Wapikoni mobile, un nouveau programme de formation destiné à des personnes désirant réaliser et produire des vidéos en lien avec leur milieu de vie ou communauté. Ce programme sera offert en partie au Centre de développement de la

formation et de la main-d'oeuvre (CDFM) huron-wendat. Autre nouveauté, nous tablons présentement sur le développement de trois nouveaux programmes, trois domaines porteurs qui nous ont été « suggérés » à maintes reprises par les gens de l’industrie... Pas de scoop pour l’instant, c’est à suivre! Question défi, les défis sont multiples. Bien répondre aux demandes qui nous sont adressées et ne pas perdre de vue la mission que nous nous sommes donnée : Former des réalisateurs et des artisans de cinéma de talent et doter les régions de compétences professionnelles en cinéma.

Sylvain Elfassy, ancien étudiant de France Ce que je trouve intéressant, c’est que les professeurs sont très compétents. Ils sont tous des professionnels bien insérés dans leur milieu. On est suivis de très près, car on est très peu. On a accès à beaucoup de matériel et les formations sont efficaces. Après quelques mois, on peut commencer à aller sur le terrain!

Alexia Lewis Saint-Pierre, étudiante Je vois que c’est l’apothéose de toutes mes études. Après cela, j’aurai tout en main pour être une documentariste. Ce cours, c’est exactement ce que je recherchais.

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Ça l’air bon ce que tu lis Par Geneviève Malenfant-Robichaud

Les héros sont importants pour les enfants. Enfant, j’ai adoré la série télé La princesse astronaute . Longtemps avant la Reine des neiges , Noémie m’a appris que certains princes sont des imbéciles vaniteux. Mais surtout, elle m’a appris que les princesses peuvent se débrouiller par elles-mêmes et qu’elles peuvent être douées pour les sciences. Accessoirement, j’y ai aussi appris qu’il vaut mieux porter des bottines et des pantalons (ou, dans le cas présent, des jupons relevés sur des leggins!) plutôt qu’un attirail de princesse quand on veut explorer une planète... Plus un enfant se reconnaît dans un héros, plus il risque de conclure que lui aussi ou elle aussi est capable de grandes choses. Le problème quand on est une fille, c’est que le choix est forcément plus réduit. Bien sûr, l’apparence n’est pas le seul critère de sélection d’un héros. On peut très bien s’identifier à un personnage qui partage notre personnalité, mais pas notre physique. On ne peut cependant pas nier que nous avons davantage tendance à nous identifier aux personnages du même genre que nous. Dernièrement, je suis tombée sur un article 1 dans lequel l’auteure raconte comment elle en est venue à féminiser des personnages après que sa fille a déclaré que Bilbo était une fille. Cette anecdote n’est pas innocente. Elle souligne qu’encore aujourd’hui, les têtes d’affiche tendent à être des garçons. SuperWoman, Buffy, Korra, Kim Possible, Fifi Brindacier, Katniss, Elsa et Anna, Lilo et Nani, Mérida, Twilight Sparkles et ses amies pouliches… même en combinant littérature, cinéma et dessins animés, la récolte demeure trop mince. Néanmoins, le vent tend à tourner et plusieurs titres intéressants sont sortis dernièrement. Je vous en propose parmi mes préférés! La princesse dans un sac de Robert Munsch : Ok, je l’avoue, celui-là n’est pas une nouveauté, mais c’est un classique. Non seulement il s’agit d’une des premières œuvres du célèbre Robert Munsch, mais ce livre a influencé toute une génération de petites filles dont je fais partie. Un beau jour, un dragon attaque le château de la princesse Élisabeth, brûle sa robe et enlève son prince. Tout repose désormais sur elle. Mais le plus grand obstacle qu’elle rencontrera ne sera

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années  1950, la petite ligne de hockey de Toronto n’acceptait pas les filles. Le livre raconte comment Abby réussira à déjouer tout le monde avec l’aide de sa Wilma Tenderfoot d’Emma Kennedy  : famille jusqu’au moment où son secret Depuis qu’elle est toute petite, Wilma suit les sera dévoilé. Le plus beau de l’histoire? aventures du détective Lebon dans le journal Il ne s’agit pas d’une pure fiction. Abigail de sa petite île (étrangement surpeuplée de Hoffman et ses parents ont réellement criminels…). Il faut dire que l’orpheline est été jusqu’en cour suprême pour tenter bien déterminée à devenir son assistante de lui permettre de continuer une autre afin qu’il l’aide à résoudre l’énigme de ses saison, ce qui a échoué. Néanmoins, Abby parents. Wilma est charmante : elle possède Hoffman a pris sa revanche en participant tout autant le franc-parler et la candeur à quatre compétitions olympiques en d’une enfant de dix ans que le courage et athéisme puis en devenant la première la détermination d’une vraie héroïne. Et femme à présider Sport Canada et à siéger elle contribue véritablement à l’enquête… sur le Comité olympique canadien. Notez même si le grand détective doit bien malgré que Mme Hoffman a refusé les demandes lui la sortir du pétrin ou lui expliquer les d’entrevue de l’auteur, mais celui-ci a pu ficelles du métier à plusieurs reprises! interroger son frère et a lu les biographies Les illustrations, les chapitres courts et autorisées de Mme Hoffman, on peut donc rythmés ainsi que les petites incartades de la supposer que le récit est plutôt réaliste. À narratrice dynamisent le récit. Un véritable partir de neuf ans environ. coup de cœur! À partir de sept ans environ. pas le dragon, mais plutôt la grande vanité du prince… Dès six ans ou avant si raconté à l’heure du dodo.

1

Flavia de Luce d’Alan Bradley : Avec son allure de Mercredi de La Famille Addams, ses compétences en chimie (particulièrement en poisons!) et son sens de la répartie assassine, la jeune fille de onze ans n’a rien de l’héroïne typique… Que ce soit pour prouver l’innocence de son père philatéliste dans le meurtre d’un vieil ami ou pour résoudre l’énigme de la mort d’une vedette du théâtre de marionnette au village, Flavia mène l’enquête de main de maître! À partir de dix ans environ. La fabuleuse saison d’Abby Hoffman d’Alain Bergeron  : Abby Hoffman, neuf ans, voulait seulement jouer au hockey. Malheureusement pour elle, dans les

Bilbo Baggins Is a Girl par Michelle Nijhuis, www.slate.

com/articles/double_x/doublex/2013/12/bilbo_baggins_ is_a_girl_until_children_s_books_catch_up_to_our_ daughters


« Comment choisis-tu tes spectacles? » Par Pierre Lévesque, directeur du Centre Culturel de Rivière-du-Loup

ue q i z n iz o b r h ow C h s u d

Merci à la Rumeur du Loup de me permettre maintenant de vous entretenir sur le merveilleux monde du spectacle! « Comment choisis-tu tes spectacles? » C’est une question qui me revient très souvent de la part des spectateurs. Un producteur appelle, je règle les détails et le tour est joué. Non, ce n’est pas si simple que cela. La vérité, c’est que je vois des dizaines, voire des centaines de spectacles par année. La plupart du temps, je vois des parties de spectacles de 20 minutes lors des rencontres des réseaux de diffuseurs de spectacle (Rideau au provincial et ROSEQ dans l’Est du Québec). Il arrive également que je regarde des spectacles en primeur par une captation vidéo. Plusieurs fois par année, je me déplace à Québec Photo du spectacle Le prince des jouisseurs, de Gabriel Sabourin et Montréal pour des rencontres diverses et je suis invité à aller assister à des premières et d’autres spectacles qui sont susceptibles de se promener en tournée au Québec. Mon métier de diffuseur et le travail de direction artistique qui en découle m’obligent ce très lourd fardeau! Je vous dis que ce n’est pas drôle comme travail! (N’ayez Loup. Cinq comités consultatifs bénévoles crainte, mon travail ne se limite pas à cela, il nous alimentent sur les choix de spectacles y a des moments moins faciles et à la fin de la des différentes séries. Je les remercie par semaine, je mérite ma paie.) l’occasion de leur précieux temps. Après cela, je fais le tri des spectacles : celui-là ne peut se Sur le site intranet du ROSEQ, il y a déplacer en région, car peu de salles l’ont pris 1  035  offres de spectacles susceptibles de et aucune tournée n’aura lieu. D’autres fois, pouvoir être présentés dans les salles de c’est trop cher pour le public que l’on peut y spectacles. Quand on dit que le Québec est amener ou aucune date n’est possible, l’artiste créatif, ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Les a un calendrier trop chargé, etc. Le travail grands diffuseurs comme nous à Rivière- se poursuit tout au long de l’année jusqu’à du-Loup, Rimouski Baie-Comeau et Sept- l’impression des programmes. Îles, nous présentons en moyenne de 80 à 100 spectacles par année. Ce sont tous des Souvent, lorsque je découvre un spectacle spectacles en tournée. Ce qui fait qu’il y a intéressant, je pense à vous, chers spectateurs. 900 offres que nous ne pouvons faire. L’offre Je me demande  : «  Cet artiste est moins dépasse grandement la demande. Parmi les connu, il est excellent, vont-ils être attirés 1 000 offres, il y a des incontournables, comme par une telle offre? Va-t-il y avoir du monde nos humoristes et nos chanteurs populaires dans la salle ou est-ce que ce sera un flop? » qui nous permettent nos revenus. Alors, une Lorsque je vois des spectacles en primeur, chose complexe que je dois faire est le tri de parfois l’artiste n’est pas encore connu, un ce que l’on peut diffuser ou non à Rivière-du- producteur a investi dans ses talents et, dans

« Je ne vous en dis pas plus sinon que j’ai passé une fichue belle soirée et que je vais tout faire pour amener cette pièce chez nous pour vous. »

six mois ou un an, tout le monde voudra le voir et j’aurai déjà une date, les billets seront en vente et vous serez heureux de voir cet artiste à ce moment. D’autres fois, la date du spectacle prévu fait que nous sommes six mois ou un an avant ce phénomène de popularité, là c’est moins le fun. Pour cela, il faut avoir du timing, connaître la façon de travailler des producteurs et se fier à son instinct, au comité de programmation et à vous, cher public. Car, quand vous nous faites part de vos goûts de spectacles, et que l’on sent que c’est partagé par un bon nombre, il y a des chances que vous puissiez le voir apparaître dans la programmation.

Fin septembre, j’ai assisté au spectacle Le Prince des jouisseurs, une pièce de Gabriel Sabourin, au Théâtre du Rideau vert à Montréal. La pièce met en vedette Alain Zouvi, Geneviève Rioux sur une mise en scène de Normand Chouinard. J’espère que ce spectacle pourra partir en tournée en 20152016. C’est très bien écrit et magistralement interprété. L’histoire, sur trame de la fin de vie de Georges Feydeau, maître incontesté du vaudeville du début 1900, est palpitante et drôle. L’auteur Gabriel Sabourin utilise la méthode théâtrale de Feydeau pour le raconter dans ses dernières années de vie. Je ne vous en dis pas plus sinon que j’ai passé une fichue belle soirée et que je vais tout faire pour amener cette pièce chez nous pour vous. N’hésitez pas à me faire part de vos choix de spectacles. Si la demande est là, il sera de notre devoir de vous le présenter. Bon spectacle!

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la « CHASSE » à l’anguille Par Élise Vaillancourt, photos de Busque

« Alignées de manière à s’installer davantage au coeur du Saint-Laurent, les pêches rendent le paysage à la fois surréaliste et intrigant. »

Le soleil a à peine levé le nez quand Simon marche, l’eau glacée de novembre jusqu’au thorax, vers les pièges à anguilles qu’il a lui-même installés et construits. Il ramène six prises : la saison se clôture cette semaine. Comme son père et son grand-père et tous ceux avant lui, Simon Beaulieu est pêcheur d’anguille dans la région du Kamouraska. 32

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Peu nombreux sont ceux qui pratiquent cette pêche. Plus exactement huit, et ils sont localisés exclusivement dans la région du Kamouraska. Simon a installé ses pièges dans ce qu’il décrit comme le plus beau paysage du Québec  : la plage de Rivière-Ouelle. Bien difficile d’être en désaccord avec lui quand nos pieds foulent le sable de la plage; en plus du point de vue imprenable sur le fleuve et Charlevoix, ses pièges ajoutant une dimension fantastique à la scène. Planches de bois, filets et gobelets et drapeaux de diverses couleurs servant de bouées s’articulent de manière à piéger l’animal lorsque la marée est haute. Alignées de manière à s’installer davantage au cœur du Saint-Laurent, les pêches rendent le paysage à la fois surréaliste et intrigant. Le savoir-faire traditionnel est au goût du jour : ce sont toujours les techniques héritées des populations autochtones de la région qui sont pratiquées par Simon et les autres pêcheurs qui s’éparpillent sur la rive du fleuve.

de l’anguille. Ses deux acolytes dans cette aventure, Rémi et Josée, sont également de la région. Deux fois par jour, de la fin septembre au début novembre, après avoir nourri et trait ses vaches, il prend la route vers le littoral. Si l’anguille se pêche uniquement au Bas-SaintLaurent et sur cette très courte période, c’est qu’elle est en migration lorsqu’on la capture. Elle entamait son long périple vers les mers du Sud pour se reproduire. Les pêcheurs sont ainsi assurés de prendre dans leurs filets que des animaux arrivés à maturité.

Simon est copropriétaire et cofondateur de l’entreprise « Les trésors du fleuve », qui se spécialise dans la pêche et la transformation

Et l’élevage intensif d’anguille? Impossible, dit Simon. Leur reproduction reste un mystère. C’est ce qui fait que les techniques de pêche

ont si peu évolué : il n’y a ni nécessité ni possibilité. L’anguille continue ainsi de vivre tranquillement au fil des saisons, tout comme ses pêcheurs qui se doivent, malgré le rythme essoufflant de notre millénaire, de suivre la vie cyclique du mystérieux animal. « Les trésors du fleuve » propose différents produits transformés qui vous feront apprécier le goût de cet animal dont l’apparence peut être inquiétante pour certains : l’anguille fumée, quatre variétés de merrine d’anguille et ils viennent tout juste de lancer sur le marché de la saucisse à l’anguille, dont l’une bercée par les arômes de la bière de la Tête d’Allumette. En plus d’être pêchées dans notre région, les anguilles y sont également transformées, à une quinzaine de kilomètres de leur lieu de pêche, au Centre de développement bioalimentaire de La Pocatière. Tenté par l’aventure gustative que vous propose Simon? Les produits sont notamment disponibles via Les paniers du Kamouraska (St-Denis) et à l’Épicerie Chez Daniel Drapeau (Mont-Carmel).

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Par Michel Lagacé

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Les menaces géopolitiques sont de plus en plus élevées…

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Du plus loin au plus proche

Même si l’on semble loin de tout ce qui se passe de troublant dans le monde, il est devenu évident que notre tranquillité sociale, économique, environnementale (et même notre santé) risque d’être perturbée par l’augmentation des menaces géopolitiques. Surtout si les dirigeants des pouvoirs impliqués ne font pas les bons choix pour stopper cette escalade de la violence et de la destruction de l’environnement.

À

ce rythme, il est dangereux que l’esprit de guerre, de destruction et même d’hyper sécurisation finisse par nous atteindre tous. Dans l’ombre de ses seules valeurs, les meurtres des individus solitaires manipulés par la propagande haineuse, la terre brûlée par la guerre ou les catastrophes pétrolières finiront par tout détruire. Tous les territoires de la pensée, tous les territoires de notre imaginaire, tous les territoires du corps, des villes, de la campagne et les écrans sont envahis par ces dangers, quand ce n’est pas ceux qui nous viennent du réchauffement climatique, dont l’homme est tout aussi responsable. Du plus loin… La Russie déstabilise l’Ukraine en grugeant son territoire… et l’on ne connaît pas la suite ni la ligne d’action de Poutine, mais déjà après les jeux de Sotchi, la guerre du pétrole. Ailleurs, Israël bombarde la bande de Gaza ou vice-versa. Encore ce vieux conflit qui perdure et que les juifs n’ont jamais eu l’intelligence de régler par une paix durable avec les Palestiniens. Même si le Hamas n’est évidemment pas sans taches, quand la droite israélienne arrivera-t-elle à penser autrement cette coexistence (par la paix et non par la colonisation et la guerre)?

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« On oublie aussi que les épidémies traversent les océans autant par avion que par bateau... » Tout aussi troublant, c’est l’avancée du groupe État islamique (l’EL) qui sort le djihadisme des franges afghanes pour recruter des volontaires à l’international, amplifiant ainsi sont invasion à cheval sur deux pays : l’Irak et la Syrie. La violence et la barbarie sont au rendez-vous de cette conception «  ultrafondamentaliste  » de l’islam pour frapper l’imaginaire autant de leurs fidèles que de leurs ennemis : spécifiquement nous,

les Occidentaux qui nous nous engageons dans cette guerre sans fin. « Plus on [en] fait un adversaire formidable dans les mots, plus il le sera dans les faits », comme le dit Peter Harling, conseiller spécial pour le MoyenOrient et L’Afrique. Et l’on oublie ainsi toutes les victimes de ces autres guerres non résolues dans ces sociétés totalement désorientées par la dégradation de toutes les structures. Des régions ethniquement complexes où les hommes et les femmes sont en recherche d’identité dans ce chaos inimaginable. C’est probablement ce que cache la violence (engendrant le terrorisme solitaire à l’international) et les appels à la guerre des différents groupes représentant que de petites composantes sociales sous l’opacité et les paradoxes des voiles islamiques! Devonsnous les laisser s’entre-tuer? Et après, par quoi remplaceront-ils cet ennemi? Par d’autres ennemis du peuple et de la liberté? Ailleurs à Hong Kong, les étudiants ont réclamé une vraie démocratie selon l’accord signé par cette colonie anglaise rétrocédée à la Chine en 1997. Des représentants indépendants élus démocratiquement, ce que leur refuse Pékin. Le mouvement Occupy Central with Love and Peace (OCLP) ou « La révolution des parapluies », tel qu’on le surnomme, c’est une autre demande


des populations qui est réprimée par les pouvoirs déconnectés des aspirations de leurs citoyens. Ce qui rappelle bien d’autres mouvements ou causes : Occupy New York, le Printemps arabe, l’Ukraine, le mouvement des Indignés à travers le monde et aussi les étudiants du Québec sous la bannière du carré rouge. Dans ces pays et même ici, les gens au pouvoir attendent l’essoufflement de ces mouvements citoyens ou sinon, ils les bâillonnent par la répression policière sans entreprendre de vrais dialogues sur les causes de ces manifestations au départ très pacifiques. Dans ce panorama déjà déroutant, n’oublions surtout pas l’Afrique, berceau des violences des régimes totalitaires et des pandémies : du Sida à l’Ebola qui se répand du Monrovia au Libéria. Eh oui, car nous avons tendance à oublier les habitants de ce continent, sauf pour exploiter leurs richesses. On oublie aussi que les épidémies traversent les océans autant par avion que par bateau… Au plus proche… Revenons maintenant chez nous et regardons non pas le drame provoqué dernièrement par deux individus perturbés, mais plutôt les agissements de nos gouvernements qui donnent leur avale aux multinationales pétrolières et à leurs filières sans attendre les études scientifiques sur les risques du transport et de l’exploitation pétrolière dans la vallée du Saint-Laurent. Autre menace du même ordre et tout aussi troublante collectivement. Malgré les avertissements des scientifiques et l’opposition de nombreux citoyens, soyons certains que, si le port pétrolier à Cacouna se réalise avec tous les pétroliers géants prévus, et cette longue zone d’entrepôts de pétrole de l’Alberta, la région ne sera plus très attrayante ni sécuritaire. Avons-nous vraiment le goût de vivre dans une zone (élargie) de transport de pétrole où, à tout moment, il y a des risques de déversements et d’explosions? Et ça, pour quelques emplois et les yeux noirs des pétrolières albertaines qui empocheront tout cet argent sale?

?

Sommes-nous si irresponsables pour mettre en danger nos conditions de vie, le littoral, notre eau potable et ce fleuve très fragile en optant pour le transport de ce pétrole des sables bitumineux? Serait-il au contraire préférable de s’en éloigner? Il y a probablement des personnes plus écologiquement responsables, des citoyens qui croient qu’il est pertinent de penser autrement notre avenir, et qu’il est même encore possible de bloquer des projets aussi insensés. Des personnes qui ont encore de l’espoir et des rêves dans leur tête, pas juste des fusils, du pouvoir et de l’argent dans leurs poches.

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Les mesures d’austérité du gouvernement : les impacts sur les femmes et les organismes communautaires Par Améli Beaulieu, Centre-Femmes du Grand-Portage, illustration par Charlène Dupasquier

Élu d’une forte majorité, notre gouvernement provincial libéral met de l’avant ses intentions de restaurer un équilibre des finances publiques, et ce, en ne tenant pas compte des valeurs importantes pour les Québécoises et les Québécois : la justice sociale et l’égalité. À cet effet, deux commissions ont déjà vu le jour : une sur la révision des programmes existants et la seconde sur la fiscalité en vue de se rapprocher de la moyenne canadienne. L’objectif de ces commissions est, somme toute, d’évaluer où on peut réduire les dépenses et de faire des compressions budgétaires nécessaires. Comme autre mesure de coupe actuellement en branle, il y a le projet de loi 10 (visant l’abolition des agences de santé et de services sociaux) et les coupes annoncées dans les centres de la petite enfance (CPE). En gros, ce que le gouvernement nous dit, c’est qu’il faut couper coûte que coûte! Les femmes et la menace de recul Ces mesures ont un impact sur l’ensemble de la population et présentent des retombées plus particulières chez les femmes. En effet, il y a menace pour nos droits et présage d’un recul concernant les avancées des trente dernières années du féminisme. Pour cause, les programmes sociaux et les services publics sont surtout utilisés par les femmes, car ce sont encore elles aujourd’hui qui s’occupent davantage de la famille (procheaidante, enfants, etc.) De plus, des coupes dans les CPE ainsi que dans les services sociaux et de santé représentent des pertes d’emploi plus grandes pour les femmes que pour les hommes, car ce sont des secteurs d’activités occupés majoritairement par les femmes. Ces compressions laissent présager un retour au rôle traditionnel de la femme au sein de la famille. En effet, l’histoire a démontré que les coupes dans les services publics augmentent la charge sur les épaules des femmes. Si les familles plus aisées ont recours à des services rendus par des travailleuses, mal payées et sans bonnes conditions de travail, les familles à plus faibles revenus vont plutôt voir à

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« Si la situation devient telle, l’autonomie des groupes communautaires est sérieusement en péril… »

combler leurs besoins en ayant recours au travail gratuit des femmes de leur entourage (proche-aidante), malgré les impacts que cela peut avoir sur leur santé et leur situation financière. Les organismes communautaires aussi dans la mire du ministre des Finances Lors d’un récent point de presse, le ministre des Finances Carlos Leitao a mentionné que certains groupes communautaires pourraient prendre le relais de certains services actuellement dispensés par le ministère de la Santé et des Services sociaux. « Il y a énormément d’organismes communautaires qui peuvent fournir ces services, a dit M. Leitao. Ça coûte moins cher quand il s’agit d’un réseau étatique. [Ce réseau] pourrait être capable d’aller dans des endroits plus éloignés1. » Cette approche pourrait permettre au gouvernement Couillard de réduire le nombre d’employés de la fonction publique, puisque l’État ne serait pas nécessairement l’employeur des travailleurs de ces organismes communautaires. C’est donc de dire que le gouvernement veut « pelleter » dans la cour des organismes communautaires les services qui, auparavant, étaient fournis par l’État en se désengageant de ses responsabilités par rapport aux services publics et en niant ce qui distingue les organismes communautaires autonomes! Si la situation devient telle, l’autonomie des groupes communautaires est sérieusement en péril… Les organismes communautaires autonomes travaillent POUR et AVEC la population, ce n’est pas leur mission que d’offrir des services publics et des programmes sociaux, c’est celle de l’état. 1

http://affaires.lapresse.ca/economie/ quebec/201410/27/01-4813155-ce-nest-pas-juste-aletat-de-livrer-les-services-dit-leitao.php


I

Le coin poesie La hache des sentiments

LE THÉÂTRE DE L’AMOUR MORT

Là, j’ai tellement mal Genre de maux Où on n’a plus de mots Et c’est très viscéral!

Nos ombres font un écho Qui résonne toute une nuit Dans ce rêve qui tient par l’ego Gravant sur mon cou la rouge marque du souvenir

Dans ton thorax c’est vide Plus de sentiments Ton cerveau est lent Et ton visage devint livide!

Toutes mes idées, la sainte poésie Coulent en sang du haut des nuages S’abattant dans la neige blanche Qui jonche le décor de notre meilleure scène

Tu essayes de réfléchir Mais c’est blanc Même assis sur un banc

Tu me poignardes, je te poignarde Notre texte est de Rouge et de Blanc Je te souris, tu me souris Notre amour est de Sang et de Temps

Tu as peur de fléchir! Tu n’as plus de force Pour te battre Tu te laisses abattre Comme des coups de hache sur ton écorce! Michelle Lévesques

C’est une pièce malhonnête Dont les acteurs sont des cadavres animés De sombres fantômes qui jouent pour l’éternité L’hymne d’un récit du passé Karel Bélanger

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« Pour moi, c’est une mini habitation dans laquelle tu as le strict minimum et tu vis avec le strict minimum. »

Vivre autrement

P

Par Rachel Gagnon, photos de Busque

C’est en préparant son café au lait corsé pour emporter que j’ai appris que Jean-François Papillon était actuellement en train de construire sa propre Tiny House ! Je me suis donc littéralement invitée chez lui, afin de visiter sa minimaison écolo, abordable et mobile! Populaires aux États-Unis depuis plusieurs années les Tiny Houses gagnent maintenant le marché québécois. Rachel Gagnon : Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à te construire une Tiny House? Jean-Françcois Papillon : Pour la liberté que ça apporte. Le fait de vivre sans avoir de dettes, c’est un avantage. À la base il y a aussi la mobilité, l’idée de pouvoir vivre à un endroit et d’avoir la possibilité de se déplacer. Les coûts reliés à la construction sont minimes. Pour moi, il y a aussi tout le côté créatif relié à l’élaboration de la Tiny House, il n’y a pas de contraintes excepté la hauteur et la largeur. C’est trippant, tu peux faire ce que tu veux, ce

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n’est pas régi par le Code du bâtiment. R.G.: Quels sont les critères pour que ce soit une Tiny House? J-F.P. : Une minimaison, selon moi, c’est jusqu’à 200  pieds carrés environ. Après, ça ressemble plus à une maison mobile classique. C’est devenu trendy de dire que tu vis dans une Tiny House! Tranquillement, les modèles prennent de l’expansion. Pour moi, c’est une mini habitation dans laquelle tu as le strict minimum et tu vis avec le strict minimum. Je vis dans 128 pieds carrés! Mais La nuit de Valognes


la transition s’est fait tranquillement. J’ai jeté, donné et vendu plein de chose. Avec le temps, je me suis fait à l’idée que j’allais vivre avec moins d’espace et moins de biens matériels. Et j’en ai encore trop! Bref, ça doit être de très petite dimension et surtout ne pas contenir tout ce qu’une habitation « traditionnelle » possède. R.G. : Si ce n’est pas régi pas le Code du bâtiment, quelles sont les lois, les permis? C’est considéré comme quoi, une Tiny House? J-F.P. : Pour la construire, les seules contraintes sont celles des routes, les largeurs et hauteurs permises. Le poids dépend de ce que la remorque que tu achètes peut supporter. Pour la mettre sur un terrain, c’est plus compliqué! Tout dépendant des villes, cela peut être considéré comme un chalet ou un trailer. Dans mon cas, elle est considérée comme un chalet. La ville exigeait un champ d’épuration et un puit. Sinon, pour la construction comme tel, tu peux la faire en papier mâché si tu veux, personne ne va rien dire! Tu peux tout faire toi-même! R.G.: Peux-tu être assuré? J-F.P. : Pour être franc, je ne me suis pas encore informé. Je ne sais pas si c’est possible d’assurer le bâtiment ou seulement les biens qui sont dedans. En même temps, il y a aussi le principe de liberté, si tu es capable de ne pas te faire financer pour la Tiny House et de vivre simplement pour te permettre de mettre toujours un peu d’argent de côté, ça devient ton back up,

c’est ça, ton assurance. R.G.: Les minimaisons sont de plus en plus populaires aux États-Unis, mais au Québec, quels sont les défis reliés au climat? J-F.P. : Je vais pouvoir t’en reparler à la fin de l’hiver! En fait, ça commence déjà, le premier défi est l’humidité. Seulement en faisant bouillir de l’eau sans faire partir la hotte, il y a de la buée dans les fenêtres! Sinon l’isolation, ici, c’est de la mousse giclée. Je peux donc avoir les murs les plus minces possible et que ce soit encore performant. Avec le poêle à bois, ce n’est pas difficile à chauffer, mais seulement en ouvrant la porte ou en faisant partir la hotte, l’air de la maison change instantanément!

R.G.: Combien la construction a-t-elle pu te coûter? J-F.P. : À date, tout compris : les matériaux, les fenêtres, la remorque, l’isolation… Je suis en bas de 15 000 $. En construisant soimême, c’est possible d’avoir quelque chose de semblable pour ce prix! Une fois tout fini, je crois que je vais avoir eu besoin d’environ 1 000 heures de travail pour tout fabriquer. R.G.: Es-tu bien, jusqu’à maintenant, dans ta maison? J-F.P. : Oui! Super bien! Pour le moment c’est encore bordélique, il y a des outils qui trainent, je finis tard le soir, mais je sens que, quand tout va être fini et rangé, je vais aimer ça! C’est clair!

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Gaz Métro: un combat de tuyaux

Résumé de la conférence de Sophie Brochu

t et Én er gi e Es 14  : « Le pr oj d’ én er gi e » 20 re re iè ob at ct m  o en 21 ne en di nc e ca na ou l’ in co hé re

Texte et photos par Noémie Ababoua

Il y aurait environ 3,6 millions de consommateurs de gaz naturel au Québec et en Ontario actuellement : des particuliers, des hôpitaux, des écoles, des résidences, des petites entreprises et des industries. Le gaz naturel étant une source d’énergie économique et écologique, d’après Sophie Brochu, présidente et chef de la direction chez Gaz Métro. Or, ces consommateurs de gaz naturel pourraient voir leurs coûts augmenter considérablement dans les prochaines années, si le projet Énergie Est de TransCanada va de l’avant dans sa forme actuelle. En effet, le projet est actuellement prévu de manière à convertir l’actuel gazoduc qui traverse le Canada en oléoduc. On construirait par conséquent un nouveau gazoduc pour le transport du gaz. Ce que Gaz Métro et les autres compagnies gazières de l’est du Canada n’approuvent pas, c’est que ce nouveau gazoduc aurait une capacité de seulement 50 % du gazoduc actuel, ce qui ne serait pas suffisant pour fournir les consommateurs en saison hivernale, durant laquelle le gazoduc serait utilisé à sa pleine capacité. Si cela arrivait, ils s’attendent à une hausse de prix d’environ 155 %, ce qui influencerait les industries à se tourner vers le mazout, qui serait plus économique à ce moment-là, mais qui est beaucoup plus polluant que le gaz naturel. Ultimement, ce serait 300 000 tonnes de gaz à effet de serre de plus annuellement, ou même la fermeture des usines, le déménagement des industries, donc des emplois en moins. Gaz Métro a décidé de faire une sortie publique pour exprimer son mécontentement, mais dit soutenir le projet de TransCanada dans son ensemble : « Les distributeurs gaziers du centre du Canada ne sont pas contre le projet Énergie Est. Toutefois, nous sommes convaincus que des modifications importantes doivent être

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Sophie Brochu, présidente et chef de la direction chez Gaz Métro

« Le problème serait l’absence d’une politique énergétique nationale au Canada, d’une vision globale de l’énergie à l’intérieur du pays. » apportées au projet. » Ce que Sophie Brochu déplore, en fait, c’est un manque de communication entre les provinces et entre les sources d’énergies au Canada, qui résulterait en des décisions qui ne sont pas gagnantes pour tous. Selon elle, le problème est plus large que le projet Énergie Est de TransCanada. Le problème serait l’absence d’une politique énergétique nationale au Canada, d’une vision globale de l’énergie à l’intérieur du pays. Actuellement, l’énergie est de juridiction provinciale depuis 1984, lorsque le programme énergétique national, qui voulait contrôler le prix du pétrole au Canada, a été aboli. Il n’y a donc aucune

communication concrète ou officielle entre les provinces. « Ce manque de dialogue, qui dure depuis des années, nous empêche d’aller de l’avant de manière ordonnée pour permettre l’avancement de projets qui sont pourtant si importants à notre développement. » « Une stratégie énergétique, à mon avis, serait en mesure de rassembler toutes les formes d’énergies en un tout cohérent. » En même temps que ce manque de communication entre les provinces, l’Alberta particulièrement, qui cherchait à avoir un bon marché aux États-Unis, a dû changer ses plans lorsque les États-Unis ont trouvé des ressources de gaz naturel et de pétrole en quantités assez élevées pour arrêter leurs


importations d’ici 2030. C’est pour cette raison que ces producteurs cherchent maintenant d’autres débouchés lucratifs pour leur pétrole, et se sont décidés à l’exporter là où le marché est le meilleur, mais tout en devant faire passer ce pétrole par le Canada en premier lieu. « Je n’accepte pas qu’on demande à des consommateurs domestiques de gaz naturel d’interfinancer des exportations de pétrole à l’étranger. Que des producteurs recherchent ce marché-là, on comprend, à la limite, on peut les aider. » Car ces changements ne changeraient rien pour les profits de la compagnie, mais seulement pour les consommateurs : « Ce projetlà ne change absolument rien sur le bottomline de Gaz Métro. Ça ne change rien à nos résultats financiers. Tout ce qu’on fait ici, c’est protéger nos consommateurs. » Ce que les compagnies gazières de l’est du pays veulent, en bref, c’est que TransCanada s’engage à construire de nouveaux oléoducs pour Énergie Est, sans toucher aux gazoducs déjà existants. « Vous aurez compris que l’objectif qu’on poursuit aujourd’hui c’est que ce qui soit déposé à l’office national d’énergie fasse l’affaire de tout le monde. » Ce qu’en pense Michel Leblanc

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre des commerces du Montréal métropolitain

« C’est assez inusité que la communauté d’affaire dise à un promoteur privé: “Votre projet n’est pas optimal”. » Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre des commerces du Montréal métropolitain, affirme que, si TransCanada ne fait pas évoluer son projet, il sera nécessaire de consulter la communauté d’affaire pour savoir si elle s’oppose au projet. « Il ne faut pas négliger la préparation d’un aussi gros projet qui va durer aussi longtemps; il est important de faire les choses correctement. » « Il est trop tôt pour savoir si on sera contre le projet, mais pour l’instant, on pose des questions; on n’a pas les assurances qu’on voudrait avoir. »

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Photo prise sur le site Web www.wwf.ca

Qu’est-ce qui menace Les bélugas? Entrevue avec Pierre Béland Par Busque

Nous entendons depuis longtemps parler des bélugas comme d’une espèce menacée. Mais depuis quand le sont-ils et quelle est la cause de leur disparition? Pour répondre à ces questions, j’ai rencontré le spécialiste Pierre Béland. Voici ce qu’il avait à nous dire. Busque : Vous êtes un chercheur scientifique à l’Institut national d’écotoxicologie du Saint-Laurent (INESL). Depuis combien de temps travaillez-vous avec les bélugas? Pierre Béland : Depuis 1982, alors ça fait un peu plus de 30 ans. B : Pouvez-vous me raconter l’histoire des bélugas depuis les 30 dernières années? P.B. : Quand j’ai commencé, en 1982, je n’y connaissais absolument rien. Je savais qu’il y avait des bélugas parce que ma mère est originaire de Rivière-du-Loup. Alors, quand je venais dans le coin, on les voyait. Pour moi, ils faisaient partie du paysage, tout simplement. En 1982, une suite de

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circonstances a fait que je me suis retrouvé sur la plage près de Rimouski avec un collègue, Daniel Martineau, qui était vétérinaire. Il y avait un béluga mort près de la plage. Daniel a suggéré de l’ouvrir pour trouver la cause de la mort. Un projet de recherche extraordinaire a démarré. On en a fait un autre par la suite puis, finalement, on a monté un programme pour étudier les causes de mortalité chez les bélugas du Saint-Laurent. C’est à ce moment qu’on a découvert qu’ils étaient contaminés par les BPC, le DDT, les métaux lourds, le mercure et le plomb. Donc, tout ce qui avait été utilisé en industrie ou en agriculture, dans l’immense bassin des Grands Lacs, qui comprend une partie des États-Unis, du Canada et tout le long du Saint-Laurent, on le retrouvait dans les bélugas, ce qui leur causait

des problèmes de santé : cancers, problèmes de reproduction, problèmes du système immunitaire, etc. On a ameuté la population et les gouvernements à la chose. Quelque chose ne marchait pas et c’est à partir de ce moment que les gens ont commencé à se préoccuper des BPC. On se souvient de Saint-Basile, de l’incendie où les gens ont été évacués. Il y a eu des programmes pour assainir le SaintLaurent. Ils étaient déjà commencés dans les Grands Lacs parce qu’on y voyait des oiseaux qui avaient des problèmes de santé comme ceux des bélugas, même si c’est très loin. C’est comme ça qu’on a commencé à réaliser que la population de bélugas avait considérablement diminué et qu’il fallait la protéger. Il y a eu le Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent qui a été instauré dans les années 1990. Les


gens ont pris conscience de la fragilité de notre environnement et le béluga est devenu le symbole mondial de la lutte pour un environnement sain. Qu’on parle de climat, d’eau, d’atmosphère, de nourriture ou d’air, les bélugas sont une espèce de sentinelle de notre situation à tous. B : Après avoir été stable une certaine période de temps, la population de bélugas est en déclin depuis quelques années. Estce exact? P.B. : Oui, exactement. Avant le début des années 1900, on pense qu’il y avait au moins 10 000 bélugas dans le Saint-Laurent. Il y a eu une chasse intensive, la population a diminué et personne ne s’est vraiment soucié de savoir combien il en restait. Ensuite, ce sont les produits toxiques dont je vous parlais tout à l’heure qui ont commencé à avoir un effet négatif sur la population. À partir de la fin des années 1980-1990, on croyait que la population était stabilisée autour de 1000 à 1200 individus. Mais, depuis 2007 environ, on croit qu’elle est en diminution. B : Pourquoi? P.B. : C’est un mystère en ce moment. Pourquoi, depuis 2006-2007, y a-t-il eu de la mortalité chez les veaux et chez les femelles qui venaient de donner naissance ou qui étaient sur le point de donner naissance, ce qu’on ne voyait pas avant? On n’a pas d’explication. Il y a des changements dans l’écosystème en ce moment. On a entendu parler de changements à l’échelle du golfe et de la planète. L’océan se réchauffe et il y a moins d’oxygène en profondeur qu’il y en avait autrefois. Il y a des changements subtils dans le plancton, il faut être un spécialiste pour les comprendre. Il y a eu les marées rouges, dont une grosse en 2008 pendant laquelle on a perdu douze ou treize bélugas

Photo de Busque

en l’espace de trois semaines. Donc, quelque chose se passe, la population est fragilisée, mais on n’a pas une seule explication. On ne peut pas donner de diagnostic comme un médecin. Ce sont des changements à une plus grande échelle, mais on aimerait bien en savoir plus. B : Une personne un jour m’a donné l’argument suivant : si les bélugas disparaissent, c’est qu’ils n’ont pas su s’adapter. Alors, c’est normal qu’ils meurent, c’est à eux de s’adapter. Que pensez-vous de ça? P.B. : C’est normal que des individus meurent, on finit tous par mourir. Les bélugas vivent jusqu’à 75, 80 ans maximum. Donc, à un moment donné, ils disparaissent comme nous tous, mais la population n’a pas raison de disparaître. C’est le genre d’argument que j’entends parfois. Par exemple, l’autre jour,

je participais à une émission à la télé et les gens téléphonaient pour poser des questions. Quelqu’un m’a demandé : « Ça sert à quoi, les bélugas? » J’ai répondu : « Ça ne sert à rien, absolument à rien. C’est comme les paysages que vous avez ici, à Rivière-du-Loup ou à Cacouna, ça ne sert à rien. Les gens vont en vacances dans les montagnes pour regarder le ciel ou les arbres, ça ne sert à rien non plus. » Ce que ça veut dire, c’est que les bélugas font partie d’un ensemble duquel on fait aussi partie. Si les bélugas nous disent qu’ils ne sont plus capables de vivre dans les Saint-Laurent parce qu’il est pollué ou parce qu’il y a des changements profonds dans le climat et dans les courants, ça veut dire que les populations de poissons aussi vont s’en ressentir. Ça veut dire que les pêcheurs qui pêchent le poisson et nous qui nous en alimentons allons avoir des problèmes. Ça veut dire que le climat est en train de se réchauffer. C’est tout ça que les bélugas nous disent. B : Il y avait un article hier dans le Journal de Montréal qui disait le contraire. P.B. : C’est une très bonne référence, le Journal de Montréal. Il y a 99,9 % des spécialistes, des scientifiques dans le monde qui nous disent que le climat se réchauffe. Le Journal de Montréal n’a pas encore son doctorat en climatologie, à ce que je sache. B : Est-ce que les gros bateaux dérangent les bélugas? P.B. : Oui, tous les gros navires causent un certain bruit qui peut être dérangeant. Audelà d’une certaine limite, au-delà d’un certain nombre de bateaux, le bruit peut devenir excessif. Par exemple, il y a quand même assez longtemps, les bélugas allaient dans la baie de Tadoussac. Depuis qu’il y a de l’activité plus intense, ils n’y vont plus. Alors, ils ont abandonné certains secteurs. C’est

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pour cette raison que, comme il leur en reste beaucoup moins qu’il y a 100 ans, il faut préserver les habitats qui sont importants pour eux, dont celui-ci, en face de Cacouna. B : Donc, plus il y a de bateaux, moins il y a d’espace pour qu’ils vivent en paix. P.B. : Oui, exactement. Si la population est déjà à la limite du stress et de la survie, chaque fois qu’on en ajoute, ça cause un problème additionnel. J’entendais monsieur Cannon de TransCanada dire que les bélugas sont habitués aux bruits des bateaux et que ça ne les dérangera pas vraiment. C’est comme dire que, parce que le patient a déjà ingurgité de l’arsenic et qu’il n’est pas mort, on peut encore lui en donner un petit peu plus. À un moment donné, il y a un point de rupture. Il faut justement arrêter de faire des bruits inutiles dans les secteurs les plus critiques comme en face de Cacouna ou Rivièredu-Loup où les femelles viennent donner naissance, allaiter leurs veaux et leur enseigner comment vivre dans le Saint-Laurent. Il faut préserver cet habitat. B : Il y a des forages qui pourraient recommencer bientôt à Cacouna. Quelles sont les limites, en ce qui concerne les décibels? P.B. : Le bruit qu’ils font à l’endroit exact où ils sont en train de forer peut être très intense. Ce qu’il ne faut pas, selon leur certificat d’autorisation et non pas selon mon opinion, c’est dépasser une certaine intensité de son dans un rayon de 540 mètres. Un béluga qui arrive à 540 mètres ne devrait pas recevoir un son qui est audelà de 120 décibels. Ce qui est arrivé quand ils ont fait les forages, c’est que des sons de plus de 120 décibels ont été enregistrés à 2 km. Ça veut dire qu’ils produisaient beaucoup plus de bruit que ce qui était permis. À mon avis, c’est pour ça qu’ils ont de la difficulté à renouveler leur certificat d’autorisation. B : Avez-vous un mot d’espoir pour finir? P.B. : Absolument, j’ai un mot d’espoir! Je pense que c’est un projet qui est au mauvais endroit et, à un autre niveau, je pense que c’est un projet qui ne devrait voir le jour nulle part. Si on ne réalise pas ce projet et qu’on se préoccupe de notre environnement en général, dont les bélugas font partie, dont les bélugas sont un symbole, oui, j’ai de l’espoir, oui, on va y arriver! B : Merci!

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Quoi Faire ?!@#$%

L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B

Témiscouata

Rivière-du-Loup

Les Basques

Kamouraska

Classés par ordre de la DATE............?!@#$% Prochaines activités à la Source Ôthentik - Mardi 18 novembre : Spectacle - L’Or est sur la route avec Raymond Allard. - Mercredi 19 novembre : Conférence de Carmer Goudreau. - Dimanche 23 novembre : Constellation familliale et Cercle du 8e Feu. - Mardi 25 novembre : Conférence Questions entourant le passage de la mort, avec Sylvie Ouellet. - Vendredi 28 novembre : Consultations privées avec Renaud Galland pour une santé optimale et Méditation de groupe avec Enseignement spirituel par canalisation. - Samedi 29  novembre  : Spectacle du guitariste Toby Beaulieu: Quête de l’Océan. - Samedi 29 novembre : Conférence-atelier Se guérir et se renforcer avec les huiles essentiels des plantes régionales avec François Jean. - Dimanche 30 novembre  : Atelier de Constellation Familiale avec Hélène Bélisle. - Samedi 6 décembre : L’AbonDANSE, danse libre expressive. Voilier Bathazar aux Grand Explorateurs Le mercredi 19 novembre, à 19 h 30, venez vivre, avec un couple hors du commun (Claire Roberge et Guy Lavoie), une grande expédition sur le voilier Balthazar pour un périple de 10 000 kilomètres sur l’eau, au départ de Gaspé jusqu’à la mer de Béring, par le glacial océan Arctique et le mythique passage du Nord-Ouest. Des pêcheurs de flétans du Groenland aux jeunes

Inuits de Cambridge Bay, des « Rangers » de l’île Herschel aux chercheurs d’or de Nome, découvrez un paysage de glaciers, de banquises et de nature sauvage qui vibre au son des chants de gorge. Journée « Portes ouvertes » Dans le cadre de la Semaine de la justice réparatrice, qui se tiendra du 16 au 23 novembre prochain, Justice alternative du KRTB ouvrira ses portes à la population le jeudi 20 novembre, de 9 h à 16 h. Cette journée « Portes ouvertes » a pour but de démystifier la justice réparatrice et de faire connaître l’organisme. L’activité se déroulera aux locaux de Justice alternative du KRTB, au 299, rue Lafontaine, bureau  301, à Rivière-du-Loup. Des boissons chaudes et des grignotines seront offertes lors de la visite. C’est gratuit et ouvert à tous! Disciples du vinyle

Le jeudi 20 novembre prochain, à compter de 17 h, au Café l’Innocent, vous êtes invités à la 19e soirée des Disciples du vinyle. Sons et bonne bouffe en bonne compagnie, plein de plaisir en perspective! Scotstown Le jeudi 20 novembre, à 20 h, à la Maison de la culture, voyez le spectacle présenté plus de 50 fois à travers le Québec, Scotstown. Scotstown est une virée hallucinante dans ce que la mythologie québécoise a de plus

pittoresque : mémorables soûleries, rencontres surnaturelles, personnages parfois peu rassurants... Ce conte audacieux à la langue sans concession ne laisse personne indifférent. C’est l’occasion ultime de voir ou revoir l’œuvre qui a révélé Fabien Cloutier et son personnage au franc-parler désormais légendaire. Texte, mise en scène et interprétation  : Fabien Cloutier. Pour public averti. Cranbourne

Le vendredi 21 novembre, à 20 h, à la Maison de la culture, voyez la pièce de théâtre Cranbourne. Face à sa vision du monde qui se modifie, un homme décide de répondre à cet appel de la stabilité. Mais rien n’est conventionnel pour Le chum à Chabot. De l’usine des p’tits gâteaux Vachon où même le caramel décide de jouer contre son destin, en passant par Saint-Magloire de Bellechasse et son festival scatologique, la route vers le bonheur comporte une « trallée » de petites trahisons et bien des détours... Texte, mise en scène et interprétation : Fabien Cloutier. Pour public averti. Marie-Josée Lord et Quartango Le vendredi 21 novembre, à 20 h, au Centre culturel, la pétillante Marie-Josée Lord et les musiciens de Quartango vous convient à une soirée d’exception où les grands

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classiques de l’opéra, de Bizet à Piazzolla, sont revisités. Vous serez subjugués par la voix chaude de la diva, impressionnés par le jeu élégant et passionnant des quatre musiciens de Quartango. Les Samedis de conter à la Forge à Bérubé Les Compagnons de la mise en valeur du patrimoine vivant de Trois-Pistoles invitent les conteurs de la région, d’ailleurs et de la relève pour des soirées de contes à la Forge à Bérubé. Le prochain spectacle sera celui du Collectif des îles de la Madeleine le samedi 22 novembre à 20 h. L’admission est au coût de 10 $ par personne. Ensuite, le samedi 13 décembre, à 18  h  30, aura lieu le spectacle jeunesse Mésange dans nos campagne d’Ariane Labonté. Pour information : 418 857-3248. Véronic Dicaire au Centre culturel Les 22 et 23  novembre prochains, à 20 h, au Centre culturel, voyez le spectacle de la talentueuse Véronic Dicaire. Après s’être démarquée en France et à Las Vegas, Véronic DiCaire reprend racine auprès des siens dans La voix des autres. Par sa voix d’une justesse remarquable, les spectateurs ont l’impression d’être en présence de toutes ces personnalités qu’elle incarne avec une facilité déconcertante. En tout, c’est plus d’une cinquantaine de personnages qui se succèdent sur scène dans une mise en scène réglée au quart de tour. Une soirée inoubliable!

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La Rumeur du Loup, édition 71 - novembre 2014

Prochaines activités à la Bibliothèque Françoise-Bédard Dimanche 23 novembre, de 13 h à 16 h : Scrabble en biblio (Inscription requise). Samedi 29 novembre, de 13  h à 15  h  : Animation musicale et contes avec Les Frandeliques. Samedi 6 décembre, de 10 h à 12 h : Atelier de reliure japonaise par Cynthia Calusic de L’Algue d’Or. Venez créer votre petit livre personnalisé, une bonne idée cadeau pour Noël (Inscription requise, 10 ans et plus, 5 $ par personne). Mardi 9 décembre, de 18 h à 19 h : Atelier sur la lecture numérique (inscription requise). Le Salon des P’tites Trouvailles de SaintClément Le Salon des P’tites Trouvailles se tiendra le dimanche 25 novembre au Centre des Loisirs de Saint-Clément, de 10 h à 17 h. Venez admirer les kiosques remplis de produits artisanaux et originaux. Les membres du Cercle des Fermières de SaintClément vous offriront une grande variété de soupes, de pains de ménage et des muffins à un coût modique pour le repas du midi et ce, dans une atmosphère féerique du Temps des Fêtes. Projection Cinédit Le mardi 25 novembre prochain, à 19  h  30, à la Maison de la culture, Les projections Cinédit vous présentent Bidonville Architectures de la ville future, du réalisateur Jean-Nicolas Orhon. À Lakewood au New Jersey, à Bangalore en Inde, à Sao Paolo au Brésil, à Mirabeau près de Marseille, à Istanbul en Turquie ou encore à Kitcisakik au Québec… les structures et organisations sont différentes, mais partout, on retrouve les mêmes réunions de gens aux

ressources limitées dans ce qu’on appelle communément les bidonvilles. De leurs différentes appellations aux exemples de résilience qui s’y manifestent, en passant par leurs causes, leur histoire, leur agencement et leurs conséquences, donnant la parole autant à ceux qui y résident qu’à ceux qui les étudient, Jean-Nicolas Orhon détaille avec richesse et profondeur ces univers marginaux, mais qui disent avec force les différentes évolutions, et peut-être même l’avenir, de notre monde. François Bellefeuille

Le vendredi 28 novembre, à 20 h, au Centre culturel, voyez le spectacle de l’humoriste hors du commun François Bellefeuille. Son humour, un mélange d’absurdité, de colère, de confusion et de pragmatisme, étourdira votre sens logique. François charme le public à tous les coups grâce à sa perception unique du monde, armé d’un des personnages les plus marquants des dernières années : un fou charmant dont la bêtise est d’une intelligence surprenante. Brigitte Boisjoli

Le samedi 29 novembre, Brigitte Boisjoli, interprète au talent indéniable et forte de l’expérience de son rôle de Sally Bowles dans la comédie musicale Cabaret, envahira la scène du Centre culturel. En première partie : Mathieu Lippé. Mathieu Lippé joue avec les frontières de la chanson et du slam. Ses talents d’improvisateur et son verbe surréaliste nous amènent au cœur d’histoires inspirées de contes traditionnels, le tout en humour.


Marché de Noël du Marché public Le Marché public des Basques annonce le retour du Marché de Noël pour le samedi et dimanche 29 et 30 novembre prochains. C’est à la salle Édith-Martin du Centre Culturel de Trois-Pistoles que vous pourrez rencontrer des exposants ainsi que des artistes et artisans de la région. Les heures d’ouverture sont de 11 h à 16 h. À noter que le 29 novembre, à la fermeture de la première journée, se tiendra un 4  à 6 aux Saveurs des Produits régionaux. On pourra ainsi déguster des bouchées créées à partir des produits de nos exposants. Les places sont limitées. Conférence Earthship, maisons vivantes et serres du futur Le mardi 2  décembre 2014, à 19 h, à la Maison de la culture, Solution ERA vous invite à la conférence Earthship, maisons vivantes et serres du futur, présentée par Frédéric Wiper. Le concept de Earthship propose une révolution dans le monde de l’habitation. Aucun aspect d’un mode de vie durable n’a été ignorée dans ce bâtiment ingénieux. Les serres solaires passives sont, quant à elles, de véritables fermes du futur, pour une alimentation vraiment locale et biologique au Québec! La conférence aura également lieu à Trois-Pistoles le mercredi 3 décembre, à 19 h, à la salle Georges-Lindsay du Centre culturel. Le coût d’entrée est de 10 $ par personne, bienvenue à tous!

Noël, déjà! Jacynthe Gagnon vous invite de nouveau Cette année encore, Jacynthe Gagnon, l’artisane de SaintÉloi, vous convie à ses trois journées portes ouvertes, les 28, 29 et 30 novembre, de 10 h à 17 h. Chez Jacynthe, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses : cadeaux à partir de 10 $, produits de tissage colorés et décoratifs, vêtements pour adultes et enfants, parures de lit et toutes sortes de nouveautés en lin, rehaussées de dentelles et de boutons venus tout droit d’Europe. Les gourmets ne seront pas en reste : les confitures aux petits fruits des champs et les gâteaux aux fruits sont toujours un délice.

Et que dire des emballages-cadeaux.

magnifiques

Les 28, 29 et 30 novembre, un rendez-vous à ne pas manquer! Jacynthe Gagnon Ferme des Hirondelles 33, 2e Rang Ouest, à Saint-Éloi 418 898-2793 Et tant qu’à faire un petit tour dans le beau pays de Saint-Éloi, pourquoi ne pas en profiter pour rendre visite aux autres artistes et artisans de l’endroit : Madame Weso, Jean-Marc Filion et Raymond Beauregard. Pour en savoir plus : http://www. municipalite-st-eloi.com/#!artisteset-artisans/cymn

Tommy Dorsey Orchestra

Le jeudi 4  décembre, à 20  h, au Centre culturel, assistez au spectacle du Tommy Dorsey Oschestra. Stardust, Night and Day, Oh! Look at me Now, I’ll Never Smile Again ne sont que quelques-unes des chansons immortelles popularisées par le Tommy Dorsey Orchestra et leur chanteur, Frank Sinatra. C’est pourquoi le légendaire big band, aujourd’hui dirigé par l’excellent Terry Myers, voyage partout dans le monde pour nous apporter sa sonorité magique, la virtuosité de ses 20 musiciens et chanteurs et son hommage incomparable à Frank Sinatra.

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