#62 février 2013 KRTB SSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com
Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire
Dans la TETE DE i i
SEBASTIEN i
PILOTE
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
Sommaire Intro Entrevue avec Sébastien Pilote Entrevue avec Sophie Desmarais Entrevue avec Michel La Veaux Monsieur Bernier et madame Irène Tout le monde s’improvise Artiste Ça l’air bon ce que tu lis Des cendres sur la glace Célébrer le partage entre cultures D’ailleurs et d’ici! À Rivière-du-Loup La réussite scolaire... c’est l’affaire d’une communauté! Saint-Éloi, l’envol: une école qui donne des ailes La Croatie La grande sortie...ouf! Grande compétition scientifique La sagesse d’un homme Geniproduction Environnement toxique..? Soigner son âme Le projet de Transcanada et François Lapointe Les shows du Garage 8 mars 2014 Au partis politiques Environnement, le véritable coût de l’inaction Agenda Culturel Quoi Faire?!@#$%
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LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !
Citation du mois
« La publicité crée le désir de consommer, le crédit en donne les moyens, l’obsolescence programmée en renouvelle la nécessité. » - Serge Latouche, économiste
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Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com
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La Rumeur du Loup c’est... 48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB
Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités équipe de rédaction Rédacteur en chef Louis-Philippe Gélineau-Busque Journaliste Marie-Christine Drisdell, José Soucy par une équipe Graphiste Louis-Philippe Gélineau-Busque Collaborateurs-Graphistes Collaborateursde jeunes professionnels. Photos Patric Nadeau, Dany Janvier, Busque, Benoit Ouellet, Roxane Rose, Nicolas Gagnon, Thierry Chen, Sylvain Fassyel, Mr.Internet Illustrateur Jonathan Imhoff, Karianne Bastille Quoi-faire ?!@#$% MarieContacteZ Christine Drisdell Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque, Alexandre Freshette, José Soucy Correctrices Louis-Philippe Gélineau Busque Marie-Christine Drisdell, Christiane Bourque, Claudia Beaulieu Collaborateurs Busque, Pénélope au 418 894-4625 Mallard, Geneviève Malenfant, Sylvie Michaud, Louis-David Thériault, Benoit Ouellet, Patrick Lagacé, Yoshi, Roxane Rose, Marie-Laure M.Rozas, Michèle Simard, Francine Legault, Charline Le Mer, Catherine Sirois, journal@rumeurduloup.com Michel Lagacé, Stéphane Thibodeau, Guillaume Leblanc (futur coloc de Yoshi), Myriam Rakotozafy, Jacques 3 Couverture photo BENOIT OUELLET (graphisme Karianne Bastille) Émond, Sébastien Croteau,
Pour une deuxième année, le Festival du film « Vues dans la tête de… » avait lieu au Centre culturel de Rivière-du-Loup. Forte d’une première année couronnée de succès avec la présence d’Hugo Latulippe, l’organisation nous réservait cette année le privilège d’entrer dans la tête de Sébastien Pilote. Intro par Louis-David Thériault, photo par Busque
Rappelons que Sébastien avait fait toute une marque dans le monde cinématographique avec son premier film Le Vendeur, encensé par la critique. Pour la 2e édition du festival, qui s’est tenue du 7 au 9 février dernier, il nous arrivait avec son deuxième long métrage, Le Démantèlement. Le réalisateur amenait avec lui une équipe bourrée de talent dont faisait partie, entre autres, les actrices Sophie Desmarais (La chasse au Godard d’Abbittibbi) et Monia Chokri (Les Amours imaginaires). Le
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directeur photo Michel La Veaux (Le Démantèlement) ainsi que le preneur de son Marcel Carrière (Pour la suite du monde) étaient de la partie. Prenaient également part au groupe le réalisateur Frédérick Pelletier (Diego Star) et le directeur général du Festival REGARD sur le court métrage au Saguenay, Ian Gailer. Les premiers rapports faisaient état d’un nombre accru de billets vendus par rapport à l’an dernier et les organisateurs semblaient plus qu’heureux du déroulement du festival.
C’est une bonne nouvelle, car en seulement deux ans, on peut déjà voir les retombées d’un tel événement. La fin de semaine attire des artisans du métier de renom et ils deviennent eux-mêmes par la suite ambassadeurs de la région. Ils amènent avec eux un bagage et une expertise inestimable pour le public et, surtout, pour les étudiants de l’École des métiers du cinéma et de la vidéo du Cégep de Rivière-du-Loup. Déjà en deux ans, le festival est devenu un incontournable dans la région pour quiconque se considère cinéphile.
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Entrevue avec SEBASTIEN PILOTE
Entrevue et photo par Benoit Ouellet, merci à Alexandre Fresh
Benoit Ouellet: Premièrement, pourquoi as-tu accepté d’être le parrain du festival? Sébastien Pilote: La première raison est que ça me fait toujours plaisir de donner le goût du cinéma aux gens et d’encourager ce genre d’événements. J’aime aussi encourager les gens à sortir, à aller voir des films ensemble, à retrouver le plaisir d’être ensemble dans une salle noire et de voir des films, parler de notre métier, donner le goût de la cinéphilie... Je ne peux pas refuser des invitations comme celles d’aller dans des cégeps ou des universités ou d’aller parler à des jeunes du secondaire. Je trouve que ça fait partie de notre travail, et si je suis devenu cinéaste, c’est parce qu’à un moment donné, un professeur m’en a parlé et m’a donné la piqûre. Je me dis que si on peut accrocher une ou deux personnes en parlant devant une salle, et encourager ces personnes à devenir cinéphile ou cinéaste, c’est super. B.O.: Tu habites à Chicoutimi en ce moment, est-ce que c’est plus difficile pour un cinéaste de faire du cinéma en n’habitant pas à Montréal? S.P.: Évidemment, c’est un niveau de difficulté supplémentaire. La plupart des cinéastes ont des sidelines ou des jobs... Ils vont travailler sur des films et ensuite ils vont être monteur ou réalisateur de publicités ou de séries télé. Donc, ce que je trouve le plus difficile, c’est de ne pas pouvoir faire autre chose. D’un autre côté, ça te pousse à vraiment travailler fort. Au départ, il y a toujours des préjugés quand tu es en région. Lorsque je disais aux gens
Né à Chicoutimi, est un réalisateur de cinéma québécois. Son dernier film remporte le Prix du scénario SACD pour Le Démantèlement dans le cadre de la Semaine de la critique à Cannes. Dans le cadre de la deuxième édition du festival Vues dans la tête, nous avons rencontré le parrain de l’événement. Bonne lecture!
Entrevue
que j’étais cinéaste, je voyais beaucoup de points d’interrogations et des regards... On me dit encore avec étonnement : « T’habites à Chicoutimi? »
« On demande souvent, dans les festivals à l’étranger, qu’estce qui fait qu’on ait une cinématographie si riche au Québec et aussi présente dans l’international du cinéma. » On peut être n’importe où aujourd’hui et être cinéaste. C’est beaucoup de travail tout seul, chez toi, à produire des idées, écrire et développer ces idées. Par contre, tu peux être n’importe où pour faire ça. Évidemment, quand j’arrive en post-production, avec le montage, je dois aller en studio et travailler avec des gens, je n’ai donc pas le choix d’être davantage à Montréal, mais sinon, on peut être n’importe où. B.O.: Non seulement tu habites en région, mais tu tournes tes films en région. Parlesmoi de l’importance de filmer des régions. S.P.: Je trouve que c’est important d’occuper le territoire, et pas seulement économiquement, physiquement ou
Sébastien Pilote
industriellement, mais aussi au niveau de l’imaginaire. C’est important d’écrire des poèmes et des chansons sur le territoire, par exemple sur le Grand Nord, sur les régions éloignées... c’est comme ça qu’on s’approprie les territoires et qu’ils nous appartiennent réellement. Ce nest pas parce qu’on plante un drapeau dans le Grand Nord qu’il nous appartient, qu’on est souverain. Donc le cinéma, la télévision et la littérature développent l’imaginaire territorial. C’est
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donc venu naturellement l’idée d’aller filmer les régions. Ce sont des histoires qui m’inspirent et c’est peut-être les univers que je connais le mieux. Tourner en région me permet de comprendre les difficultés, de comprendre pourquoi on le fait peu, malgré que tous les longs métrages de cette année sont tournés à l’extérieur de Montréal. C’est quoi la place du court métrage au Québec en ce moment? Comment peut-on le faire valoir un peu plus? Pour ce qui est des dernières années, je connais moins les films qui ont été produits.
Je les connaissais plus y’a une vingtaine d’années. La distribution a beaucoup changé, tout le monde maintenant peut mettre son film sur Vimeo... Ce que je sais, c’est qu’un vrai cinéaste, c’est quelqu’un qui va faire du court métrage comme s’il faisait un film. Il n’existe pas une hiérarchie entre le film et le court métrage. De la même manière, ce n’est pas parce qu’un tableau est plus grand qu’il est forcément plus interessant qu’un petit. On demande souvent, dans les festivals à l’étranger, qu’est-ce qui fait qu’on ait une cinématographie si riche au Québec et aussi présente dans l’international du cinéma. Je
Entrevue avec SOPHIE DESMARAIS
Entrevue et photo par Benoit Ouellet, merci à Alexandre Fresh
Benoit Ouellet: J’aimerais que tu nous parles de ton parcours jusqu’à aujourd’hui. Sophie Desmarais: J’ai étudié en théâtre au Collège Lionel-Groulx. C’était une formation de quatre ans que j’ai terminée il y a sept ans. J’ai ensuite été repêchée assez rapidement par le cinéma, dès la sortie de l’école. J’ai fait beaucoup de films et beaucoup de théâtre depuis. B.O.: Comment expliques-tu qu’on t’ait remarquée si rapidement? S.D.: J’en ai aucune idée, ce n’est pas des choses dont on est conscients habituellement. Une chose est sûre, c’est que je suis entrée au Collège juste après mon secondaire, donc j’avais 20 ans lorsque j’ai gradué. À cet âgelà, je pouvais jouer des personnages de 15 ans. C’est certain que ça m’a donné une longueur d’avance, parce que il y a moins de comédiens formés pouvant jouer des personnages de cet âge-là. Je te dirais que j’ai pris mon expérience là, en jouant beaucoup d’adolescentes. Je crois que ça sécurise les réalisateurs et les producteurs, quand l’actrice a un bagage de connaissances. B.O.: Tu as fait beaucoup de films en région. Qu’elle est la différence entre le tournage en région et celui à Montréal? S.D.: Je vais tourner pour un film de Raphaël Ouellet dans trois semaines et le tournage se fera à un kilomètre de chez moi. Ça crée un tout autre rapport. J’ai le temps de revenir chez moi, de travailler sur autre chose en
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
pense que c’est la graine qu’on a semée, il y a une vingtaine d’année, quand des cinéastes ont commencé à faire du cinéma pour le plaisir, et non pour se rendre à Hollywood. B.O.: Qu’est-ce qui s’en vient pour toi? S.P.: Cette année, c’est vraiment une année d’écriture. J’ai des projets à développer... Je n’aime pas tellement parler des projets sur lesquels je travaille parce que je sais jamais comment ça va évoluer!
Sophie Desmarais est une actrice québécoise née le 24 juillet 1986 à Montréal. Depuis sa sortie de l’Option-Théâtre du Collège Lionel-Groulx en 2007, elle cumule les rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision. Elle a récemment joué dans les films Sarah préfère la course, Le Démantèlement et Chasse au Godard d’Abitibi.
Entrevue
même temps ou de travailler d’autres textes. Lorsqu’on tourne en région, loin de chez soi, on ne fait que ça. Lorsqu’on termine le tournage, on soupe ensemble et on parle du film. On reste longtemps à baigner dans l’atmosphère du film et ça nous permet de tisser des liens un peu plus serrés entre comédiens. C’est un autre rapport, mais j’aime bien les deux, puisque ça permet des choses différentes. B.O.: En ce moment, tu es une étoile montante et tu joues dans beaucoup de films. Est-ce que des films étrangers, américains ou européens, pourraient t’intéresser? S.D.: Oui ça m’intéresserait, mais je ne suis pas très ambitieuse avec ça. J’ai le goût de me laisser porter par les choses. J’ai la conviction que je vais être au bon endroit au bon moment. Je ne suis pas du genre à avoir de gros rêves fous. Si ça arrive ainsi, ça sera chouette.
Sophie Desmarais
B.O.: Qu’est-ce qui s’en vient pour toi? S.D.: Je vais jouer dans un film de Raphaël Ouellet. J’ai aussi du théâtre, une pièce qui sort l’année prochaine, mais je veux pas dire c’est quoi. B.O.: Entre le théâtre et le cinéma, lequel préfères-tu? S.D.: J’aime tellement les deux! Je dirais que plus je tourne, plus je me sens comme une fille de cinéma. Par contre, j’aime bien
retourner au théâtre, qui est le côté plus artisanal dans ce métier. J’ai une admiration infinie pour les acteurs de théâtre parce que ça demande un courage pas possible pour faire ça! C’est très prenant dans un horaire. Il faut que tu te dédies entièrement. J’essaie de faire une pièce ou deux par année, mais je ne crois pas être le genre d’actrice à faire plusieurs pièces par année. C’est trop pour moi, même si j’adore ça. De plus, j’ai un certain confort avec la caméra.
Entrevue avec Michel La Veaux
Entrevue Michel La Veaux est un directeur de la photographie et un réalisateur québécois. Bref, c’est une légende!
Entrevue et photo par Benoit Ouellet, merci à Alexandre Fresh
Benoit Ouellet: En quoi consiste le métier de directeur photo? Michel La Veaux: D’abord, le terme complet est un directeur de la photographie. Son rôle, et le travail que cela nécessite, se gagne au fil des années. J’ai été assistant-caméraman avec les grands directeurs photo et j’ai été cadreur. J’ai fait mes apprentissages avec de grands maîtres. Mon maître québécois est Michel Brault, c’est mon idole. J’ai toujours suivi ce qu’il a fait et j’ai toujours voulu être à la hauteur de ce gars-là. C’est un des plus grands directeurs photo au monde et c’est un Québécois, donc je suis très fier de cela. J’avais un modèle de chez nous... au lieu d’un directeur photo français ou américain, j’avais Michel Brault.
« Je préfère travailler avec un jeune qui n’a jamais tourné de film, mais qui est fou et passionné de cinéma, qu’avec un espèce de vieux blasé de 60 ans qui fait des films plates depuis 25 ans. » Un directeur de la photographie, au-delà du métier technique – qui consiste à concevoir l’éclairage des scènes d’un film, à placer la caméra et décider des mouvements avec le réalisateur, à décider des plans fixes, choisir les objectifs, créer l’image propice et nécessaire à raconter cette histoire-là – c’est
surtout quelqu’un qui a une pensée et une réflexion critique et artistique. Pour nous, c’est la base. Tous les grands réalisateurs ont cela en commun et c’est ce que je propage, c’est-à-dire avoir une pensée audelà de la technique, qui n’est en fait que des outils pour appliquer cette réflexion critique. Faire de belles images pour moi, c’est très facile. Faire de bonnes images, c’est plus difficile et faire les images justes, c’est très difficile. Mon travail, c’est de faire des images justes. C’est ça le rôle d’un directeur de la photographie : aimer le cinéma et le défendre jusqu’à la mort. B.O.: Tu as beaucoup d’expérience et tu aides beaucoup les jeunes réalisateurs qui en sont à leur premier film. Pourquoi t’impliques-tu autant avec eux? M. L.V.: Pour moi, il n’y a pas d’âge, c’est le scénario qui parle. Je préfère travailler avec un jeune qui n’a jamais tourné de film, mais qui est fou et passionné de cinéma, qu’avec un espèce de vieux blasé de 60 ans qui fait des films plates depuis 25 ans. J’aime travailler avec quelqu’un et foncer avec lui au nom du cinéma. Si on découvre quelqu’un qui défend le cinéma à la réalisation comme moi je le défends à la photo, il y a de l’espoir. B.O.: Sébastien [Pilote] nous explique que le territoire doit être occupé par l’imaginaire. Comment voyez-vous cela? M.L.V.: Je crois que Sébastien a raison. Je crois que certains réalisateurs ou cinéastes montréalais essaient de le faire, même si c’est de façon moins ancrée. Moi j’ai envie d’aller tourner une vrai fiction à la Baie James... ou ici à Rivière-du-Loup! Je ne comprends même pas pourquoi il n’y a
Michel La Veaux
pas encore eu un beau film tourné ici! Il y a plein de shots à faire! Ça fait deux jours que je suis ici et il y aurait déjà un film. C’est très cinématographique et ça fait du bien de voir autre chose. C’est à nous d’occuper le territoire. Les institutions vont nous dire que tourner en région, c’est plus cher. Sébastien Pilote a fait deux films qui tournent chez lui. Il n’y a pas de miracle là. On n’a pas cinq millions pour faire le film, on en a trois. Tout est possible. Tout se joue dans la tête des réalisateurs, ils doivent voir le pays et l’aimer. On a tellement un beau pays, cinématographiquement parlant, c’est hallucinant!
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MONSIEUR BERNIER ET MADAME IRÈNE Par Patrick Lagacé, blogue sur plus.lapresse.ca Reproduit avec autorisation de Patrick Lagacé
Trois jours après l’incendie qui a fait une trentaine de morts et de disparus à la Résidence du Havre, on savait que cette messe serait autant une cérémonie religieuse qu’une catharsis collective. Sur le coup de 14 h, dans l’église de L’Isle-Verte bondée, la messe a commencé.
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out le village était là. Quelques députés, aussi. La première ministre Marois. Le chef libéral Couillard. Les journalistes étaient tolérés, à condition de respecter une seule consigne : vous ne prenez pas d’images. On nous avait donc annoncé quatre orateurs. Tour à tour, ils sont allés au micro pour tenter de mettre des mots sur l’indicible, sur ce 23 janvier infernal, sur ces âmes carbonisées. La mairesse Ursule Thériault, d’abord, y est allée d’un discours très imagé. « Je voudrais que ce vent soudain souffle pour cueillir des nuées de douceur pour les semer sur vous tous qui avez perdu des êtres chers… » Le député Jean D’Amours, sur place le matin suivant la tragédie : « Je n’oublierai jamais ces regards désemparés et ces silences, ces silences tellement lourds… » Lucie Bérubé, petite-fille de la victime Marie-Lauréat Dubé et infirmière du CLSC situé dans la Résidence du Havre, a livré un témoignage passionné et touchant : « J’étais tellement fière de l’entendre dire, dans la salle d’attente : « L’infirmière, c’est ma petitefille ! »
Le compte était bon, quatre orateurs. La messe du père Frigon pouvait commencer.
Elle a vanté le professionnalisme et l’affection qui caractérisaient les propriétaires de la résidence, Roch Bernier et Irène Plante. « Tous s’adressaient aux résidants avec respect, patience et compassion. »
Mais – surprise – la maîtresse de cérémonie a annoncé sans formalité qu’une cinquième personne allait prendre la parole.
On l’a ovationnée, sa dernière parole prononcée.
Pardonnez le cliché, mais ce coup-là, c’est la seule façon de le dire : un frisson a parcouru l’église.
Finalement, François Fillion, conseiller municipal, a parlé de la bravoure de son village et de « la vie qui ne tient qu’à la ficelle du hasard ».
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« Cette réaction est parfaitement synchro avec le sentiment général qui prévaut à l’égard de M. Bernier et d’Irène Plante, copropriétaires de la Résidence du Havre. L’Isle-Verte refuse de lancer des roches à M. Bernier et à Mme Plante. »
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« Roch Bernier », a-t-elle sobrement dit.
Derrière moi, deux dames se sont exclamées : – Le propriétaire de la résidence!
– Ça doit tellement pas être facile pour lui… Devant moi, une jeune maman s’est levée et s’est mise à applaudir. Et je jurerais sur la Bible que c’est elle qui fut la première à se lever dans cette majestueuse église… Trois secondes plus tard, du jubé au chœur, tout le monde était soudainement sur ses pieds, à faire trembler l’église d’applaudissements soutenus. Ovation. Émotion. Ces applaudissements? La trame sonore d’une certaine solidarité. Cette réaction est parfaitement synchro avec le sentiment général qui prévaut à l’égard de M. Bernier et d’Irène Plante, copropriétaires de la Résidence du Havre. L’Isle-Verte refuse de lancer des roches à M. Bernier et à Mme Plante. On vous le dira souvent, ici : la Résidence était bien tenue, propre, sécuritaire. Les vieux y étaient bien traités, c’était connu. Et on s’en souvient. Ça explique l’ovation. Ça explique surtout que Roch Bernier ne soit pas traité ici comme Ed Burkhardt le fut à Lac-Mégantic… Roch Bernier, muet depuis le drame du 23 janvier, a donc commencé son discours d’une voix lente. « Je suis ici le cœur rempli d’émotions et en même temps avec une souffrance énorme. Ma première pensée est pour nos disparus. C’étaient les nôtres. On les appelait nos
Photo par Nicolas Gagnon
résidants. C’est notre famille. » Il a parlé de la fragilité des personnes âgées, du cœur d’or des employés, de l’obligation « de trouver la force de passer au travers ». Il a évoqué sa copropriétaire, qui œuvrait auprès des résidants du Havre. « Il y a une dame super importante, Mme Irène Plante… » Il n’a pas pu continuer. La foule l’a interrompu avec des applaudissements. « … Irène Plante est la personne exceptionnelle qui a donné des soins depuis 15 ans à tous les aînés… Tout le monde connaît “madame Irène”. Il y avait une profondeur d’âme et de soins qui était donnée à nos gens car il y avait de l’amour. Quand c’est fait avec amour, ça amène le plus grand respect de l’un envers l’autre. » Une trentaine de morts et de disparus, ça fesse, ça interpelle. Et depuis l’incendie, c’est le Québec entier qui cherche à déterminer la cause de cet incendie. Chercher la cause, bien sûr, c’est en banlieue de chercher un coupable… Ce vieux qui fumait peut-être en cachette sous sa couette? Ce Code du bâtiment si chiche sur les gicleurs? Roch Bernier n’a rien abordé de tout ça. Enfin, pas directement. En demi-teintes, genre : « Dans la vie, on a chacun un mandat particulier. C’est comme ça qu’on avance, qu’on bâtit. Ce n’est pas en détruisant l’un et l’autre. Ne blâmons pas les uns et les autres. » Après la cérémonie, dans un froid polaire, M. Bernier s’est plié à un point de presse impromptu. Nous devions bien être 50 à l’attendre, dans une demi-lune frigorifiée, sur le parvis de l’église, avec nos enregistreurs, micros et caméras en guise d’épées tendues. Je me suis retourné quand il sortait de l’église. Le pas lent, l’air groggy. Un homme brisé, assurément. Il est passé devant moi et le demi-cercle de toréadors du journalisme s’est refermé sur Roch Bernier, au nom du droit sacré du public à l’information. Avec le vent gelé venu du fleuve, je n’ai pas pu entendre sa courte déclaration. Je voyais tout juste sa tonsure, de l’arrière de la mêlée. Puis, il y a eu du brouhaha, le bruit des questions lancées à la volée par mes camarades, questions qui allaient demeurer sans réponse. Le demi-cercle soudain s’est rouvert quand un type corpulent a tiré M. Bernier par le bras, pour l’accompagner vers une voiture qui l’attendait… À ce moment-là, j’ai un peu haï mon métier. À ce moment-là, j’ai oublié le froid momentanément, tout à une pensée qui m’a frappé quand Roch Bernier est monté dans l’auto, le poids de toutes ces morts invisibles pesant lourdement sur ses épaules… Pauvre, pauvre homme.
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Tout le monde s’improvise artiste Par Yoshi, illustration par Jonathan Imhoff
Rêve
Littérature
Poésie
De la grande blonde étudiante en arts visuels au cégep de Matane portant toujours son bandana du Népal au réalisateur de vidéo web déchu qui s’improvise Spielberg : cette chronique est pour vous.
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’en ai marre! J’en ai marre de voir que tout le monde peut s’improviser artiste. Deux ou trois coups d’pinceaux rouge vif sur un fond noir charbon et voilà, c’est mon œuvre! Non, c’est un peu ridicule. Maintenant, tout est considéré comme de l’art. Ici, je parle plus particulièrement de l’art contemporain, bien sûr. J’ai l’impression qu’on a perdu la notion même de l’art. Ce n’est plus de l’admiration naïve des premières perspectives, ni des galbes justes que savait très bien illustrer Michel-Ange, ni du côté superficiel du Baroque ou bien des toiles surprenantes de Dalì. L’art est devenu vulgaire et débarrassé; il n’y a plus de romance. J’irais même jusqu’à dire qu’il est devenu comme notre société d’aujourd’hui : pressé et banal. Notre époque a carrément fait écho sur l’art. Celui qui a été conçu pour, dans un certain sens, nous séduire est devenu un véritable distributeur d’incrédules. Il nous charmait jadis par la finesse de ses traits, par son originalité, par son innovation, par la curiosité qu’il éveillait en nous et par le sentiment qu’il dégageait. L’art est devenu tellement trop relatif.
l’ébranler. D’ailleurs, on retrouve déjà beaucoup trop de ce genre d’œuvres, pour rien, partout. Et le pire, c’est que ça en impressionne certains! Et qu’est-ce qu’on en tire de la description de l’artiste sur la plaque? (Dialogue avec l’histoire rend hommage aux premiers Français qui
n’a cessé de s’affirmer.) En fait, l’œuvre « dialogue avec l’histoire » et « rend hommage aux premiers Français qui débarquèrent en ce lieu autrefois bord de mer pour y bâtir un pays où leur culture n’a cessé de s’affirmer. » Ah! Oui…! c’était évident… j’avais tout compris… beau cadeau… Merci les Français!
« L’art qui était une rivière d’innovations est devenu un véritable océan de n’importe quoi, de prémâché. »
Je doute fort que le gros cube blanc au vieux Québec saura révolutionner le monde de l’art contemporain ou même
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
débarquèrent en ce lieu autrefois bord de mer pour y bâtir un pays où leur culture
J’apprécie tellement l’art que je ne consens pas qu’on le ridiculise, qu’on l’enfonce dans l’imposture. L’artiste qui ne fait rien de réfléchi avec ses mains me dégoûte. C’est de l’artisanat puéril. L’art qui était une rivière d’innovations est devenu un véritable océan de n’importe quoi, de prémâché. J’ai trouvé, il y a quelque semaines, par désastre, une vidéo où l’on mélangeait le spaghetti et le plaisir sexuel. Wow! Bref, on appelait ça de l’art. Moi, j’appelle ça une abomination. L’art doit s’exprimer, s’expliquer, s’ÉCOUTER et même se philosopher. Jadis, l’intention qu’on lui livrait donnait tout son sens à l’œuvre physique même. C’est l’artiste, sans œuvre, en chair et en os qui importe. L’artiste est l’outil de l’œuvre.
Être artiste, c’est aussi une façon d’être et de penser. Le fait que l’on se pose
la question « qu’est-ce qu’est l’art? » a ouvert la porte à beaucoup d’impostures, aux publicistes, aux gens provocateurs, aux gens qui sont plus brillants en parole qu’en acte... Donc il y a des gens qui se prétendent artistes, mais qui ne le sont point. Cela n’a jamais été aussi facile de s’improviser artiste qu’à l’époque où nous vivons. Dans le passé, c’était difficile d’être un artiste, car il fallait apprendre à peindre, à sculpter et à jouer d’un instrument. Aujourd’hui, tristement, certains se sont mis à faire du bruit plutôt que des œuvres. Il n’y a plus la notion de « talent. » Le simple fait de créer l’emporte sur le contenu. On pourrait dire qu’il y a un certain vide chez l’être humain, corroboré par la simplicité des œuvres. C’est vrai en peinture, en dessin, en sculpture et je dirais même en musique où de plus en plus de chansons se ressemblent. Les textes sont de moins en moins uniques. On entend : « Avoeye embarque ma belle, j’t’emmène n’importe où. On va bûcher du bois, gueuler avec les loups. Hou! hou hou! ». Wow! On est loin des paroles recherchées de Ferland, de Leclerc, de Vigneault ou de Leloup. Bref, faites bien attention, appréciez les œuvres raffinées, celles où les artistes y ont mis du cœur, de la créativité, celles qui innovent et celles qui viennent vous chercher. Loin de moi l’envie de calomnier l’art contemporain, car je n’ai pas la prétention de dire que je suis une experte en la matière. De toute façon, si chaque œuvre de chaque courant est une partie de notre histoire, celleci doit être rendue ennuyeuse. En revanche, je crois que j’ai amplement le jugement nécessaire pour me rendre compte que parfois on se fout de ma gueule. Sérieusement, certains artistes devraient y mettre un peu d’efforts!
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Ça l’air bon ce que tu lis!
Rêve
Littérature
Par Geneviève Malenfant-Robichaud
Poésie
Comme chaque année, les libraires indépendants du Québec remettent un prix aux meilleurs livres jeunesse (et adulte) de l’année. Et, comme chaque année, je vous fais part de mes coups de cœur! Pour le reste de la sélection, consultez le www.prixdeslibraires.qc.ca. Avis aux intéressés, la sélection 2014 sort bientôt… Ma sœur veut un zizi, de Fabrice Boulanger Une petite sœur trop curieuse poursuit sans relâche son grand frère qui, lui, commence à en avoir assez! Un bel album coloré et rigolo qui touche un sujet un peu tabou, mais au cœur des préoccupations des tout-petits! S’inspirant de l’expérience vécue avec ses propres enfants, Fabrice Boulanger aborde le sujet de front sans cachette ni vulgarité. Gagnant québécois catégorie 0-4 ans. Je vais te manzer, de Jean-Marc Derouen et Laure du Faÿ Avouons-le, un loup qui zozote, ça
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
n’effraie personne. Deux lapins tenteront d’aider le loup à devenir plus méchant… avec un résultat plutôt mitigé. Un album parfait pour la lecture à voix haute! Rires garantis! Finaliste hors-Québec 0-4 ans. Max, de Sarah Cohen-Scali Né le jour de l’anniversaire du Führer de parents sélectionnés par le régime Nazi et présentant tous les traits de la race aryenne, “Max est le prototype parfait du programme “ L e b e n s b o r n ”.”
Refusant d’être adopté, il fréquentera différents établissements où il mettra en application les apprentissages du régime. Ses convictions seront cependant mises à rude épreuve lorsqu’il croisera Lukas, un polonais juif qui se fait passer pour un allemand pur. Même s’il s’agit d’une fable, l’importante documentation historique consultée et l’écriture à la première personne confèrent à l’ouvrage un grand réalisme. L’auteure nous offre un livre dur, puissant et essentiel. L’une de mes meilleures lectures de l’année. Gagnant hors-Québec 12-17 ans. Recommandé pour les 15 ans et plus qui n’ont pas l’âme trop sensible.
Des cendres sur la glace MadameB : chronique de bibliothèque Par Sylvie Michaud
Comme première chronique de l’année, j’avais l’intention de mettre l’accent sur la nouvelle programmation janvier-juin 2014 de la bibliothèque. Toutefois, le terrible drame survenu à L’Isle-Verte le 23 janvier dernier me hante tout comme vous tous et j’ai un peu de mal à commencer ma chronique en parlant d’activités d’animation et de divertissement.
L
e titre de cette chronique est emprunté à un livre écrit en 2005 par l’auteur québécois Georges Lafontaine. En fait, c’est après avoir lu la chronique de Yves Boisvert « De cendre et de glace » écrite au lendemain de la tragédie (l’un des billets les plus touchants et respectueux (avec celui de François Drouin dans le Huffington Post) qui aient été écrits par un journaliste sur cet événement), que j’ai cherché des titres semblables dans la littérature. J’ai alors repéré ce très beau titre. Je crois que la beauté des mots peut déposer un peu de baume sur l’horreur de ce qui s’est passé à L’Isle-Verte. La poésie et la littérature peuvent toujours être source de réconfort lors des moments difficiles.
Mais avant, nous vous invitons à participer à l’activité « Coup de coeur » qui consiste à nous écrire les plus belles paroles d’amour que vous avez lues ou entendues. Ces textes seront lus en bibliothèque, le vendredi 21 mars à partir de 18h dans le cadre de la Journée mondiale de la poésie. Un formulaire est disponible au comptoir du prêt ou par courriel si vous en faites la demande à isabelle.moffet@ville.riviere-du-loup.qc.ca. Vous avez jusqu’au 28 février pour nous soumettre vos textes. De plus, des prix de participation seront tirés lors de la soirée du 21 mars. Photo par Dany Javier
L’histoire derrière « Des cendres et de la glace » est celle d’un fermier de l’Outaouais qui vient de perdre sa femme native de Terre-Neuve. Il conçoit alors le projet de rendre les cendres de sa femme bien-aimée à sa terre natale. Il s’agira d’un audacieux périple, puisque l’homme décide de se rendre à Terre-Neuve en canot d’écorce, de la rivière des Outaouais au golfe du Saint-Laurent. Cette histoire de l’amour immortel d’un homme humble envers la femme de sa vie, nous la retrouvons aussi dans un des récits des survivants du Havre. Pour passer à travers les épreuves ou les moments de déprime, nous avons tous besoin de récits de vie inspirants. Aussi, nous sommes particulièrement heureux d’accueillir Mylène Paquette, cette femme qui a traversé seule l’Atlantique à la rame, le 17 avril prochain. Les billets sont en vente dès maintenant à la Bibliothèque au coût de 5$.
L’heure du conte avec Marie-Soleil et Bob débutera pour sa part les 14 et 15 février. Il est encore temps d’inscrire les enfants de 3 à 5 ans, puisqu’il reste encore quelques places. Puis, le 20 février, c’est un sujet chaud qui sera traité : Les tablettes, la sécurité sur Internet et Windows 8.1 : ce que 2014 nous réserve! Ensuite, durant la Semaine en famille en mars, nous invitons les 6 à 12 ans à venir passer la journée à la bibliothèque le lundi 3 mars : jeux de mots, découvertes littéraires, murale et film en matinée, sont au programme. Quant aux 12 à 18 ans, ils seront les bienvenus le mercredi 5 mars pour des parties de scrabble avec collation et prix à gagner. On peut s’inscrire dès maintenant. Procurez-vous la programmation complète lors de votre prochaine visite ou consultez-la en ligne sur notre site WEB (www.ville.rivieredu-loup.qc.ca/biblio) ou via notre page Facebook (www.facebook. com/bibliothequefrancoisebedard).
Nous vous souhaitons que l’hiver 2014 se poursuive dans la paix et la beauté.
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Wael Hermassi, Tunisie
Célébrer
le partage entre cultures Texte et photos par Roxane Rose
« Comprendre le monde dans sa diversité, c’est accepter de laisser au fond de son grenier ses valeurs et ses repères, parfois même son passé et ses bagages. » Mon cheminement C’est lors de mes voyages autour du monde que j’ai découvert une attirance pour la diversité culturelle. J’ai appris à revoir les fondements de mes croyances, à découvrir de nouvelles façons de cuisiner, à échanger, à partager, à me rapprocher des autres. Bref, à aimer la différence entre les peuples. Ce sont ces voyages qui m’ont amenée à m’impliquer auprès des immigrants, dans ma communauté. Alors que je vivais dans les Laurentides, je me suis occupé de l’organisation d’un festival multiculturel se déroulant annuellement en juillet à St-Jérôme. Ce festival propose de découvrir les communautés des Laurentides d’origines diverses à travers la musique, l’art et la cuisine. Ayant apprécié mon expérience, l’idée de réaliser un projet pour la diversité culturelle à Rivière-du-Loup germe tranquillement.
Nous avons choisi de mettre en évidence ces citoyens en des lieux bien connus du paysage louperivois, dans le but de mettre en image diverses communautés ethniques qui partagent la même ville. Nous nous sommes même permis quelques cocasses analogies avec les noms ou les professions des participants en lien avec l’endroit où la photo a été prise. Une touche d’humour est toujours la bienvenue pour comprendre la différence. Et même lorsqu’il n’y a rien à comprendre, rire est un très bon atout.
« Je pense que l’on réussit bien à tous s’intégrer dans la même communauté qu’est Rivière-duLoup, en utilisant nos différences pour en faire une force commune. »
L’évolution du projet Il y a quelques semaines, Marie-Laure propose un projet photographique pour le Mois de l’histoire des Noirs à la Bibliothèque municipale et m’offre d’en faire partie. J’accepte volontiers en réunissant ma formation en Arts Visuels et l’expérience acquise en événementiel. Célébrer le partage des cultures en utilisant l’image est un parfait mariage. Il y a ici des gens d’origine africaine qui sont bien présents et qui contribuent à la communauté, de par leurs aspirations et leurs talents. Qui sont-ils? D’où viennent-ils? Avec curiosité, nous sommes allées à leur rencontre afin de produire une série de photographies qui seront exposées à la Bibliothèque municipale Françoise-Bédard au courant du mois de février 2014.
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
Ginette Joseph-Tremblay, Haïti
En Occident, nous avons une vision du concept du temps très différente de celle des gens d’Amérique Latine, d’Asie et d’Afrique. C’est en travaillant avec les gens de ces pays que j’ai appris à saisir le moment lorsqu’il se présente. Il émane de ces personnes une puissante énergie de calme dépourvue de peur et de stress. C’est ce que j’ai ressenti lorsque j’ai fait les photos pour le mois de l’histoire des noirs à Rivièredu-Loup. J’ai découvert des personnes très ouvertes, disponibles et courageuses face au froid! Je pense que l’on réussit bien à tous s’intégrer dans la communauté qu’est Rivière-du-Loup, en utilisant nos différences pour en faire une force commune. L’énergie de cette ville se veut accueillante et ouverte à l’évolution.
Papa Noel Sow, Mali
Finalement, je me suis trouvée enchantée de faire connaissance avec ces personnes et de pouvoir présenter cette belle exposition sur le Mois de l’histoire des Noirs. Je remercie les braves participants qui ont su se prêter au jeu en affrontant la météo, pas toujours clémente, de notre pays! L’exposition qui a commencé le 7 février se poursuit jusqu’à la fin du mois.
Marie-Laure M. Rozas, Guadeloupe
D’ailleurs et D’ici ! à Rivière-du-Loup… Par Marie-Laure M.Rozas
Le Mois de l’histoire des Noirs est célébré aux États-Unis, en Angleterre, au Canada, en France et dans plusieurs autres pays. Cette célébration permet de souligner l’apport des communautés noires dans le développement des sociétés dans lesquelles elles s’installent.
M
es parents m’ont permis de participer à des voyages organisés pour les jeunes dès l’âge de 10 ans. C’est ainsi que, très tôt, j’ai pris conscience de la diversité de nos communautés. Mes premiers voyages, dans les Caraïbes, m’ont aidée à comprendre la richesse culturelle de chacune des îles visitées. Ma vision des relations interculturelles s’est enrichie grâce à d’autres voyages, en Europe et en Amérique. J’ai toujours ressenti une certaine fraternité entre les membres des communautés noires. Ce simple rapport à l’humain, qui permet de reconnaître l’autre comme un frère ou comme une sœur, je l’ai souvent vécu. Dans un futur proche, je visiterai l’Afrique, le continent noir. Ce voyage me permettra certainement de confirmer ma vision de ce qui rapproche ces cultures que j’ai eu l’opportunité de connaître jusqu’à aujourd’hui. Je vis au Québec depuis douze années et je suis arrivée à Rivière-du-Loup en 2012. Progressivement, je me suis construit un réseau social pour faciliter mon intégration à la vie louperivoise. J’ai rencontré des gens d’ici et également des gens venus de différents pays du Monde. C’est ainsi que j’ai croisé la route de plusieurs personnes d’origine ethnique noire. Je me plaisais souvent à leur demander de quel pays ils étaient originaires et souvent j’obtenais leur réponse. Ainsi nous pouvions continuer la conversation... Ces échanges favorisent le développement de relations interpersonnelles. Je trouve important que les êtres humains puissent apprendre à se connaître, qu’ils en connaissent davantage sur les pratiques culturelles, les langues, les habitudes alimentaires et d’autres particularités identifiées chez les
personnes d’origines diverses. Parmi les résidents de Rivière-du-Loup, on retrouve des Réunionnais, des Guadeloupéens, des Haïtiens, des Martiniquais, des Dominicains, des Barbadiens, des Congolais, des Camerounais, des Ivoiriens, des Burkinabés, des Maliens, des Rwandais, des Togolais et bien d’autres personnes issues des communautés
« En s’installant ici, elles favorisent le rapprochement interculturel, car elles valorisent leur culture à travers des échanges avec la communauté d’accueil, tout en apprenant à mieux la connaître. » noires. Chacune de ces communautés ont leurs traditions. En s’installant ici, elles favorisent le rapprochement interculturel, car elles valorisent leur culture à travers des échanges avec la communauté d’accueil, tout en apprenant à mieux la connaître. Plusieurs évènements ponctuent la vie de la communauté louperivoise, et ce sont autant d’occasions de côtoyer les citoyens d’origines diverses et de tisser des liens avec eux. L’exposition D’ailleurs et D’ici! à Rivière-duLoup… permet de créer le rapprochement avec des membres des communautés noires de Rivière-du-Loup. J’ai conçu cette série de portraits en collaboration avec Roxane Bellerose, étudiante au programme en Arts, au Cégep de Rivière-du-Loup.
Roxane cherche à capter le moment à travers l’objectif de sa caméra. J’ai souhaité représenter des gens impliqués dans la vie d’ici, des travailleurs, des étudiants, des jeunes, des gens qui font vivre la collectivité grâce à leur apport individuel et collectif. Des gens qui aiment Rivière-du-Loup. Parmi eux, il y en avait que je connaissais et d’autres que j’ai rencontrés grâce à ce projet photographique. J’ai voulu créer un contact visuel avec le public pour démontrer que ces personnes font bel et bien partie de la communauté louperivoise. Ils sont photographiés dans des lieux symboliques représentant le cachet de Rivière-du-Loup. Ce sont des louperivois et louperivoises venus d’ailleurs certes, mais bien d’ici. Créer ce contact à travers ce projet signifie pour moi que la relation interculturelle est possible car nous sommes fiers d’être parmi les citoyens de cette communauté et nous contribuons à son développement et à son épanouissement. Merci de visiter notre exposition et de partager vos impressions. Jusqu’au 28 février à la Bibliothèque Françoise-Bédard. À tous, je vous souhaite de bien profiter du Mois de l’histoire des Noirs en février 2014! Quelques faits historiques importants 1807 : Abolition officielle de la traite des Noirs aux ÉtatsUnis et en Angleterre 1833 : Abolition de l’esclavage dans les colonies britanniques 1848 : Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises 1956 : Fin de la ségrégation raciale aux États-Unis 1965 : Signature de la loi sur le droit de vote des Noirs américains 2008 : Élection du premier président noir des États-Unis
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La réussite scolaire … c’est l’affaire d’une communauté! Par Marie-Laure M.Rozas
Les journées de la persévérance scolaire nous rappellent, à tous, l’importance de l’encouragement et du soutien que nous devons maintenir auprès des jeunes tout au long de leur cheminement scolaire. Une communication gagnante entre tous les acteurs concernés par la persévérance scolaire a pour incidence une prise de conscience générale du rôle que chacun joue pour aider le jeune à réussir au mieux sa scolarité.
L
’enfant placé au centre des décisions se sent soutenu et prêt à affronter les étapes de sa réussite.
à partir d’actions menées dans sa communauté. Le parent veille ainsi à offrir des conditions favorables aux apprentissages et à l’évolution de son enfant.
À son tour, le parent qui côtoie quotidiennement son enfant doit, lui aussi, pouvoir trouver des réponses aux nombreux défis que posent le développement et le bien-être de son enfant. La préadolescence et l’adolescence amènent de nouveaux questionnements chez le parent. À cette période de la vie de leur enfant, ils ont de multiples préoccupations, l’enfant venant au monde rarement accompagné de son « mode d’emploi »! Hors, il s’agit pour le parent de s’adapter aux différents changements que vit l’enfant en quête de son identité.
La famille et l’école deviennent les acteurs principaux de l’épanouissement et de la réussite scolaire des enfants. En établissant une communication gagnante autour de l’évolution du jeune, ces deux acteurs cultivent un objectif commun : la persévérance du jeune. D’autres acteurs issus de la communauté dans laquelle évolue le jeune, font partie prenante de cette réussite et il est primordial de se rassembler quand on souhaite parler d’une même voix. Ainsi, on peut parler d’une communauté qui investit dans sa vitalité et son dynamisme. Une communauté qui contribue pleinement à son devenir et à sa fierté. Une vie communautaire enrichie par l’apport de chacun de ses acteurs est gage d’avenir et, l’avenir de tous nos jeunes est important pour nous tous!
« Hors, il s’agit pour le parent de s’adapter aux différents changements que vit l’enfant en quête de son identité. »
L’école est le milieu dans lequel l’enfant rencontre ses semblables au quotidien, c’est le lieu d’expérimentation sociale où il apprend à devenir l’adulte qu’il sera demain. Tout en assimilant son bagage scolaire, le jeune côtoie des enseignants expérimentés
qui le soutiennent dans ces apprentissages et qui apprennent à le connaître au fil des années. L’enfant fréquente un milieu scolaire dans lequel il acquiert des connaissances indispensables à sa vie de futur adulte. Le parent est le premier éducateur de son enfant, et son rôle est d’accompagner celui-ci dans son développement, en s’appuyant sur ses compétences personnelles, parentales et, au besoin en enrichissant ses connaissances
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Saint-Éloi
L’Envol : une école qui donne des ailes
Texte et photos par Pénélope Mallard
Un tableau interactif Deux classes Cinq salles
Six niveaux Sept petits Neuf grands
L
es élèves de l’école de SaintÉloi se répartissent en deux classes de trois niveaux chacune. Myriam Côté s’occupe des plus jeunes, de la première à la troisième année; David Michaud, des grands, de la quatrième à la sixième année. Le nombre d’écoliers varie au gré des déménagements et des emménagements locaux. Il ne faudrait pas qu’il diminue, la survie de l’école en serait menacée. Comme chacun sait, une école qui ferme, c’est un village qui perd un petit peu de son âme.
« Pourquoi ne pas jardiner dans la cour de l’école », se sont dit Myriam et David.
Je ferai un jardin L’idée a germé avec les plants de tomate. « Pourquoi ne pas jardiner dans la cour de l’école », se sont dit Myriam et David. Pendant la saison, chaque semaine, une famille différente assure l’entretien. Un papa vient labourer la parcelle au printemps; les parents arrosent et désherbent pendant l’été. Bien entendu, les enfants sont de toutes les activités : produire les plants, préparer les semis, enlever les roches, fabriquer du compost. Ils sont ravis de voir leur travail porter ses fruits et de s’occuper des tomates cerises à la récréation. La récolte se fait à la rentrée, ce qui donne lieu à la préparation de recettes. L’an passé : betteraves marinées et salades de pommes de terre. Pour l’Halloween, c’est la citrouille rescapée du jardin qui a servi de décoration. Quant au La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
Un raton laveur…* blé d’Inde, il a fait les choux gras d’une famille de ratons laveurs. Cela dit, ouvrez l’œil : dès l’automne prochain, vous pourriez bien croiser les jardiniers en herbe de Saint-Éloi sur les marchés publics.
Pour survivre en milieu rural, les écoles doivent faire preuve de créativité À Sainte-Françoise, les cours d’espagnol présentent l’avantage de regrouper les élèves des villages avoisinants. SaintClément se spécialise dans l’anglais. À Saint-Éloi, on penche plutôt vers les arts et la musique, entre autres projets. Et depuis deux ans, il y a un jardin, activité aussi rassembleuse qu’indispensable. Quelle meilleure initiation à l’écologie!
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Douze ordinateurs
Un suivi personnalisé On s’en doute, le petit nombre d’élèves permet d’accorder une attention particulière à chacun d’entre eux, denrée rare à une époque où les classes sont surchargées. En cas de difficultés d’apprentissage, un orthopédagogue est présent sur place plusieurs fois par semaine. D’autres spécialistes viennent prêter mainforte à Myriam et à David. Il y a un professeur d’éducation physique, chargé de faire bouger les enfants. Et croyez-moi, ces derniers se démènent! Je les ai vus jouer au gymnase. Et c’est sans compter les deux récréations par jour. D’ailleurs, Baptiste et JeanThomas sont unanimes : l’éducation physique, c’est ce qu’ils préfèrent, en plus des sciences, pour Jean-Thomas. Il y a aussi un professeur de musique, d’anglais et d’arts plastiques. Et un psychoéducateur, sur demande.
L’école de Saint-Éloi est en quelque sorte une grande famille. Jardinage, contes de Noël ou livre de recettes santé, l’entraide et la coopération sont à l’honneur; les plus âgés donnent un coup de main aux plus jeunes; les parents s’impliquent. Cela dit, ce petit bassin présente aussi des inconvénients, entre autres au chapitre de la socialisation. L’école en réseau La solution? L’école en réseau, projet mis sur pied pour que les élèves d’écoles de petite taille puissent, entre autres, se faire de nouveaux
amis. Ainsi quatre écoles, dont celle de Saint-Éloi, organisent-elles un cercle de lecture. Pendant une semaine, les élèves lisent le même livre et partagent ensuite leurs impressions grâce à Internet et à une webcaméra. Des sorties jumelées Autre option : les sorties jumelées, plusieurs écoles confondues. Ski à Saint-Mathieu, piscine à Trois-Pistoles ou École de Cirque de Québec. C’est ce qu’Alexis préfère, d’ailleurs, ces escapades. Même si cette année, les enfants ont voté pour rénover la cour de l’école plutôt que de partir en voyage. À travers toutes ces activités, Myriam et David souhaitent donner aux enfants l’envie de venir à l’école; ils ne ménagent aucun effort pour distiller le plaisir d’apprendre. Pari tenu, si l’on en croit René Côté, parent d’élève très impliqué à l’Envol : « Myriam et David sont ouverts, humains, aidants, affirme-t-il. Ils ont vraiment le souci de l’autre. Nos enfants sont entre bonnes mains. » *D’après Inventaire, tiré du recueil Paroles, de Jacques Prévert.
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La Croatie
un voyage au coeur de la nature et de la culture Par Michèle Simard
Quand j’évoque mon dernier voyage en Croatie, des images de paysages extraordinaires me reviennent en mémoire, ainsi que des sites historiques dont plusieurs sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco.
L
a Croatie est la porte d’entrée d’une région touristique très tendance qui longe le littoral est de la mer Adriatique. Un itinéraire le long de cette côte Adriatique vous permettra de visiter plusieurs pays de l’ex-Yougoslavie dont la Slovénie, la Croatie, la Bosnie Herzégovine et le Monténégro. Pour certains, ces noms évoquent un conflit armé sanglant durant les années 1990. Mais au-delà des images télévisuelles, la côte Adriatique est une destination unique que je vous souhaite de découvrir. En avant-goût, je vous partage quelques-uns de mes coups de cœur. Dubrovnik est sans contredit l’un des attraits les plus connus de la Croatie. Cette ville fortifiée baignant dans les eaux turquoises de la mer a de quoi séduire. La vieille ville est réservée aux piétons. Vous aurez tout le loisir de vous émerveiller de son architecture unique reflétant l’influence de ses conquérants Vénitiens et Turcs. Dubrovnik est unique, autant pour la beauté de ses palais, églises, monastères, et cathédrales que par ses panoramas uniques de bord de mer. Ne manquez pas une promenade sur ses remparts, vous aurez un point de vue unique sur la vieille ville et les nombreuses îles à proximité. Si votre longue ballade vous a mis en appétit, rejoignez le Stradun, cette large rue bordée de boutiques, cafés et restaurants. La cuisine y est variée et, souvent, d’inspiration italienne. On retrouve aussi au menu un bon choix de poissons et de fruits de mer. Vous pourrez aussi boire des vins et des bières croates ainsi que de marques internationales. Si vous manquez d’énergie pour terminer vos visites, n’hésitez pas à vous commander un café turc, vestige de l’occupation ottomane. C’est sans doute à regret que vous quitterez Dubrovnik, mais vous resterez ébahis devant les paysages du Monténégro et, plus précisément, des Bouches du Kotor. Ce golfe profond est entouré de hautes montagnes dénudées de plus 1 800 mètres. La cité médiévale fortifiée de Kotor se cache au fond de ce fjord aux eaux calmes, parmi une nature grandiose. La ville se dresse entre deux rivières, au pied du mont St Jean. Les fortifications de la ville s’étendent jusqu’à 110 m de hauteur dans la montagne. Amateurs de randonnée pédestre, à vos souliers! Après les 1 300 marches, vous pourrez rapidement atteindre l’église de Notre-Dame-de-la-Santé. Que dire de la vue; c’est à couper le souffle! Si vous êtes plus sédentaires, vous pourrez admirer les magnifiques voiliers amarrés du côté de la porte de la Mer.
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
L’une des étapes du voyage forte en émotions est sans contredit la ville de Mostar en Bosnie Herzégovine. Nous délaissons le littoral pour accéder à la ville de Mostar située à 80 mètres audessus du niveau de la mer et enclavée dans des montagnes impressionnantes. Encore plus impressionnante est la beauté des eaux turquoises de la rivière Neretva qui traverse la ville. Et pour compléter ce tableau saisissant, un pont unique qui relie ses origines turques au destin émouvant de cette ville si belle qui a connu la guerre il y a à peine 20 ans. Entre 1992 et 1995, quelques dizaines de milliers de personnes de Mostar ont perdu la vie dans un conflit opposant les Croates et les Musulmans. Malgré le charme de cette ville et son décor de rêve, les marques de la guerre sont omniprésentes avec les maisons en ruine et les parcs urbains transformés en cimetière. Le voyage, c’est aussi effleurer du bout des doigts des réalités humaines qui nous dépassent.
« Encore plus impressionnante est la beauté des eaux turquoises de la rivière Neretva qui traverse la ville. » En voyage en Croatie, ne manquez pas votre chance de visiter l’un des 8 parcs nationaux. La moitié de ces parcs sont dans la région côtière ou sur les îles (Kvar, Korcula). Les autres sont en montagnes, dont entre autres le fameux Parc des lacs de Plitvice et ses 92 chutes spectaculaires. Le spectacle de la nature est unique à Plitvice. L’accès au site se fait aussi bien par des sentiers longeant les cours d’eau que par des navettes motorisées. On retrouve à proximité des hôtels confortables et bien intégrés à la forêt. N’hésitez surtout pas à passer une nuit au Parc de Plitvice! L’espace me manque pour vous parler de tous ces autres sites inoubliables : Split, Trogir, l’Istrie, les grottes de Postojna et Ljubljana en Slovénie. La solution : visitez vous-mêmes la côte Adriatique et partagez vos coups de cœur!
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Grande compétition scientifique
au Cégep de Rivière-du-Loup les 21 et 22 février
Par Charline Le Mer
Les 21 et 22 février prochains, le grand public est convié à la finale régionale de l’Est du Québec des Expo-sciences Hydro-Québec au Cégep de Rivière-du-Loup. Sur place, venez rencontrer et encourager les jeunes du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui vous présenteront des projets scientifiques. C’est un rendez-vous avec une centaine de jeunes aussi passionnés qu’inventifs de la région!
C
ette année, découvrez 49 projets présentés par des élèves du secondaire et 14 projets présentés par des élèves du primaire. Ainsi, la compétition scientifique réunit 113 exposants de 10 à 17 ans, passionnés de sciences!
Ces projets sont directement reliés au parcours du porte-parole national des Expo-sciences, l’illusionniste Luc Langevin. Qui sait, les jeunes qui participeront à cette finale auront peutêtre la chance de présenter leur projet lors de la Super Expo-sciences HydroQuébec, la finale québécoise, devant Luc Langevin!
L’environnement et la santé : des thèmes qui préoccupent les jeunes
Une expérience enrichissante
Pour l’édition 2014, plusieurs exposants présenteront des projets inspirés des actualités environnementales : « La voiture verte », « L’innovation qui fait avancer », « Propreté ou danger? », « La p’tite bête qui en a dedans », « Un climat trop hot »...
Dans le cadre de la compétition, les exposants de la finale régionale peuvent remporter des prix d’une valeur de près de 20 000 $. De plus, sept projets lauréats auront la chance de se rendre à la Super Expo-sciences Hydro-Québec, finale québécoise qui se tiendra du 10 au 13 avril au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne.
Les projets touchant le domaine de la santé sont également présents. Les visiteurs pourront en apprendre davantage sur l’Alzheimer, la chlamydia, l’anxiété et l’Ébola. Des réponses à de grandes questions Peut-être qu’une visite à l’Expo-sciences Hydro-Québec, finale régionale de l’Est du Québec, sera l’occasion de trouver enfin des réponses à certains questionnements! Les exposants vous proposerons des pistes aux questions suivantes : « Pourquoi le ciel est bleu? », « La e-cigarette, une solution? » et « Les OGM : utiles ou nuisibles? ». Des projets inspirés du parcours du porte-parole national des Expo-sciences Hydro-Québec, Luc Langevin
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La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
« Pour certains, l’événement est un premier contact avec le monde de la science et de la recherche. » Cette année, des projets portant sur l’illusion d’optique seront présentés avec « l’œil voit, le cerveau perçoit », « vous n’en croirez pas vos yeux » et « la technologie de l’Illusison ».
En plus des nombreux prix, la finale régionale est l’occasion pour les exposants de créer des amitiés et de socialiser avec des centaines d’autres jeunes, en plus de participer à plusieurs activités scientifiques, mais aussi culturelles et sportives. Pour certains, l’événement est un premier contact avec le monde de la science et de la recherche. Pour tous, il est l’occasion de se surpasser et de repousser les limites de ses connaissances. Mais surtout, il s’agit d’une expérience de vie unique qui ne ressemble à rien d’autre en sciences! Le Cégep de Rivière-du-Loup et le Conseil du Loisir Scientifique de l’Est du Québec, membre du Réseau CDLS-CLS, vous invite à venir partager la science avec nos jeunes scientifiques les 21 et 22 février! Ils vous attendent en grand nombre.
Le Château Grandville Résidence chaleureuse pour personnes âgées autonomes
Qui sait, c’est peut-être pour vous la vie de château! 94, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup - 418 860-4144
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LA GRANDE SORTIE… OUF! Par Francine Legault
- Bébé : La chose est de plus en plus concrète, n’est-ce pas, petite maman? Je ne sais ni quand ni comment je me pointerai le bout du nez et il m’arrive d’avoir un peu peur. Par contre, j’ai entendu parler d’une femme sage qui peut nous aider à nous préparer pour ce grand jour. - Maman : Ah! Oui, je veux tellement que pour le jour J nous soyons avec ton papa pour vivre ce grand événement dans la conscience et avec confiance. Qui est cette femme? - Bébé : C’est une jeune ancêtre (femme - maman - grand-maman) accompagnante à la naissance qui a travaillé en milieu hospitalier et avec des sages-femmes. Elle a développé une approche qui consiste en une rencontre d’une journée afin de guider les futurs parents dans ce puissant rite de passage. La femme accouche avec la sagesse de son corps et de son cœur, en partenariat avec son bébé et supportée par le papa. Alors, comme elle me l’a dit, « ce n’est pas l’assimilation d’informations obstétricales qui est primordiale »... Ajustons-nous! C’est une méthode adaptée à tes besoins et à ta personnalité qui tient compte de ton attitude vis-à-vis la douleur, la peur ou un grand flot émotionnel. Elle montre le chemin à emprunter pour se réapproprier la naissance. Elle donne tout plein de trucs à papa pour rester présent malgré l’intensité du travail. Elle suggère les priorités à établir si vous décidez de faire un plan de naissance. Elle couvre aussi l’allaitement, les soins au bébé, la dépression post-partum, le retour à la maison, le support... Elle aborde une réflexion sur ce que vous voulez me transmettre. Elle est très réaliste et honnête concernant le processus de l’accouchement, qui demande une très grande dose de lâcher prise, qui exige de plonger dans l’inconnu, de dire oui à la vie, une contraction à la fois. Elle parle de l’importance de l’engagement : « Je m’engage à vivre cette naissance, moment par moment, quelle qu’en soit l’issue ». Pour plus d’informations concernant le passage de la femme à la mère et du couple aux parents, contactez-moi pour une rencontre qui va à l’essentiel. 418 551-5363 - francine.lego@hotmail .com Au très grand plaisir de partager ces doux moments
« Une transmission qui passe par le coeur et l’expérience de l’être »
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i Photo par Sylvain Fassyel Plus de 60 sculpteurs, accompagnateurs et partenaires provenant de quatorze institutions de tous les coins du Québec ont animé le centreville au cours de cette dix-neuvième édition du Concours. Voici l’oeuvre de l’équipe 8: I.T.A La Pocatière - Titre de l’oeuvre : La sagesse d’un homme fait évoluer la pensée de l’homme. La sculpture représente le visage et le haut du corps du scientifique Charles R. Darwin. Une partie du cerveau de celui-ci est à découvert et il y a un petit singe sur le côté droit du personnage, dont le corps se trouve dans son dos et la queue sur l’autre épaule.
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GeniProduction, la réalisation d’un rêve Par Catherine Sirois
Diplômé du Cégep de Jonquière en Art et technologie des médias en 2010 et travaillant dans les médias à Rivièredu-Loup depuis ce temps, David Falardeau se lance aujourd’hui un défi de taille : se démarquer dans le monde de la réalisation radiophonique à Rivière-du-Loup! C’est en créant GeniProduction qu’il met à profit son expérience, son art et sa passion.
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pas pécuniaire; il le faisait par passion tout simplement!
Pour David Falardeau, propriétaire, la création n’a jamais été chose difficile : il a toujours aimé le défi que le monde du marketing impose, à savoir trouver le bon message et le mot que les gens vont retenir d’un texte. Au fil des années, cet entrepreneur dans l’âme développait ses habiletés et ses concepts, se créait un style et offrait ses services gratuitement à des amis pour les aider à faire valoir leurs projets, leurs idées ou leurs entreprises. Son ambition n’était
Impliqué pendant quelques temps auprès de la Jeune Chambre de Rivière-du-Loup, il ressort de cette expérience avec une vision nouvelle de ses capacité entrepreneuriales. C’est d’ailleurs cette implication qui lui a permis de réaliser qu’il lui était aussi possible de créer tout en gagnant sa vie. Lui vient alors l’idée d’allier quelques-unes de ses passions. Se lancer en affaires avec GeniProduction met à profit ses ambitions d’entrepreneur, sa formation en technologie des médias et sa créativité. C’est en quelque sorte la meilleure combinaison qui soit pour cet artisan du son. Son but premier : faire en sorte que le message qu’il livre apporte des résultats concrets pour ses clients.
eniProduction, c’est une entreprise d’ici, mise sur pied par un Louperivois d’adoption et ayant pour mandat principal de créer et de réaliser des publicités, des émissions radiophoniques, des narrations, des publireportages et des capsules informatives, pédagogiques et corporatives.
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« Se lancer en affaires avec GeniProduction met à profit ses ambitions d’entrepreneur, sa formation en technologie des médias et sa créativité. C’est en quelque sorte la meilleure combinaison qui soit pour cet artisan du son. »
Comme il l’explique lui-même, construire des publicités ou des narrations qui seront appréciées et entendues est sa source de motivation. Pour David, le plus gratifiant demeure lorsqu’un client revient satisfait en disant que tout le monde lui parle de sa nouvelle publicité. En discutant avec David, on comprend que son expérience l’amène à considérer le monde de la radio et de la publicité d’un angle différent. Son objectif est de se démarquer des autres boîtes du même type de par la manière de traiter son produit. Pour le jeune entrepreneur, une production n’est complète que lorsqu’elle a été réfléchie, polie et appréciée par le client. GeniProduction, ce n’est pas une seule personne, mais huit narrateurs et narratrices associés qui prêtent leur voix pour la réalisation des divers projets confiés à la jeune entreprise. Ces hommes et ces femmes sont tous des professionnels expérimentés du domaine des médias qui oeuvrent dans diverses régions du Québec. Pour GeniProduction, la diversité des voix est primordiale : le client doit être en mesure de dénicher le timbre de voix qu’il souhaite. Les différents narrateurs ont été soigneusement choisis en raison de leur savoir-faire et de leur caractère unique et dynamique. Tous ont le talent requis pour se laisser habiter par le message afin de le transmettre aussi naturellement que possible. Comme le dit David, ce sont ni plus ni moins des comédiens dans l’âme qui l’accompagnent dans cette aventure. Bien que GeniProduction soit une jeune entreprise dans le domaine, David se montre confiant face à l’avenir de son projet. Conscient qu’il faut du temps pour se faire une renommée, il n’en est pas moins déterminé à faire sa place dans le marché louperivois. C’est d’ailleurs son souhait pour 2014: gagner le coeur et la confiance des gens!
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ENVIRONNEMENT TOXIQUE..? Le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta. Par Michel Lagacé
L’Oléoduc Énergie Est de TransCanada a l’intention de construire un pipeline (passant par le Bas-SaintLaurent) qui transportera le pétrole lourd des sables bitumineux de l’Alberta vers l’Europe, incluant l’implantation d’un terminal portuaire pétrolier à Cacouna (projet privé qui devrait être déposé en 2014). Malgré les mesures de sécurité que cette compagnie proposera pour l’acceptation de ce projet, il est évident qu’il y a des risques pour l’environnement liés au transport de ce pétrole lourd et à l’implantation de ce terminal pétrolier à Cacouna.
C
ontrairement à ce que laisse entendre la compagnie pour rassurer les gens, ce projet est probablement plus toxique qu’on pense, et ces installations ne sont pas « invisibles, inodores, silencieuses et sans danger… » Leur représentant se garde bien d’aborder les inconvénients et les risques nombreux, s’en tenant toujours au discours économique (discours souvent partial) qui fait saliver les affairistes. Ceux-là même, comme toutes ces compagnies privées, qui ne tiennent compte que de leur propre intérêt (profit). Ils cherchent rarement à améliorer les conditions de vie des gens ni à protéger la qualité de l’environnement des régions qu’ils exploitent. Doit-on augmenter les possibilités d’une catastrophe environnementale dans notre région, et tout ça pour quelques emplois qui seront surtout occupés par des spécialistes venant d’ailleurs, dont plusieurs à court terme? L’aspect économique est peut-être important, et on n’a pas encore la possibilité de se passer du pétrole, mais de celui-là oui, car il provient de l’exploitation des sables bitumineux, l’une des méthodes les plus polluantes. Ce projet, surtout dangereux, n’amènera que peu de retombées économiques et peu de redevances à percevoir de ce pétrole, autant pour le Québec que pour la région, en comparaison des conséquences d’une catastrophe possible... D’après des rapports récents (et plus indépendants), sur plusieurs
des oléoducs au Canada, il y a des fuites et des déversements constants que les systèmes de sécurité ne détectent qu’une fois sur trois. Les conséquences ne seront pas différentes ici. Chaque fois qu’on investit dans la filière pétrolière, c’est toujours autant d’argent non transféré dans le développement des énergies moins polluantes. Les exemples de désastres (déversements, explosions, etc.) liés au pétrole ne manquent pas dans les dernières années pour nous convaincre de l’urgence de s’opposer à de telles initiatives. Pour plusieurs, il est bien difficile de sortir de cette indifférence quant aux problèmes environnementaux, des implications qui devraient pourtant toucher tous les citoyens. Le principe du « Vivre ensemble » devrait nous inciter à entrevoir le monde dans une approche qui tend vers le bien commun. Et l’une de ces premières implications est de sauvegarder et protéger l’environnement où l’on vit. En privilégiant cette filière pétrolière, on continue à priver « les gens d’une solution de rechange à l’automobile, on les contraint d’acheter plus de voitures et plus de carburant ». C’est « une augmentation de la
pollution, dont les conséquences néfastes sur la santé (et l’environnement) entraînent des dépenses croissantes... » C’est encore une autre de ces méthodes condamnables comme cette autre façon de faire (typique des affairistes) : « Le transfert des coûts des riches aux pauvres est devenu une méthode usuelle d’amélioration de l’efficacité » comme le souligne Noam Chomsky dans son livre Le bien commun (Éd. Écosociété, 2013). Le pouvoir des grandes compagnies privées empêche et étouffe justement les idées évidentes qui devraient se tailler une meilleure place dans le système pour la survie de l’homme dans un environnement sain et plus sécuritaire. Dans l’état actuel de ce que l’on sait sur les changements climatiques et leurs causes, est-il vraiment nécessaire d’adhérer à un tel projet? Nous devrions au contraire signifier notre dissidence et nous-y opposer vigoureusement. L’argent du pétrole (probablement la moins propre) sur le court terme n’est pas une solution à long terme pour l’homme et la planète. Les croyances et les automatismes de ces discours économiques et manipulateurs secrètent des illusions, et leurs conséquences ne seront que toxiques autant pour nous que pour les générations futures. Les représentants, les décideurs et les citoyens de la région ont-ils vraiment conscience que ces enjeux environnementaux dépassent la seule valeur de l’argent?
« Chaque fois qu’on investit dans la filière pétrolière, c’est toujours autant 28 d’argent non transféré dans le développement des énergies moins polluantes. » La Rumeur du Loup, édition 62 - Février 2014
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Soigner son ame
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Par Stéphane Thibodeau
Un jeune homme est assis sur un coussin de foin sec, le dos appuyé à la clôture de pieux. Il regarde, sans trop le voir, le chemin herbu qui monte, vers le sud, jusqu’à la ferme de Thomas Michaud.
L
’autre jour, je me suis acheté des draps. Normalement, je les achète chez Loblaw’s parce qu’ils ne sont pas chers. Cette fois-ci, comme j’allais avoir, disons, de la belle visite et que je prévoyais partager mes draps pour dormir, je me suis dis que de nouveaux draps s’imposaient. Je suis donc allé m’acheter des draps en coton égyptien, du 300 fils je crois. La couleur et le fini me plaisaient beaucoup. Quand je me suis couché dedans, j’ai tout de suite vu la différence. Le contact était doux et très agréable. J’ai dormi comme un loir. Depuis, chaque fois que je me couche, j’ai un petit plaisir supplémentaire à me sentir entouré de douceur, comme si je dormais dans les bras d’une femme...
qués à la chaîne dans des matériaux cheaps, et sont achetés non parce qu’ils plaisent à nos yeux et nous révèlent l’amour qu’y a mis leur artisan, mais parce qu’ils ne sont pas chers. Ils sont vite jetés d’ailleurs : nous ne nous attachons pas beaucoup à de tels objets, et ils s’usent rapidement.
en prendre soin? Et peut-être, aussi, prendre un peu plus soin les uns des autres, au lieu de toujours courir pour gagner un peu plus d’argent et n’avoir jamais beaucoup de temps libre pour ceux qui nous entourent? Regardez autour de vous, et demandezvous ce qui manque d’âme dans votre maison. Un proverbe chinois dit que si tout le monde balayait la rue devant son perron, la ville serait propre. Cesser d’acheter des objets sans âme, c’est une petite contribution, minime, à enrichir l’âme du monde. Bien sûr, nous n’avons pas toujours les moyens de nous entourer de beaux objets.
« Regardez autour de vous, et demandez-vous ce qui manque d’âme dans votre maison. Un proverbe chinois dit que si tout le monde balayait la rue devant son perron, la ville serait propre. »
Bon, où je veux en venir avec cette anecdote, moi? Avez-vous lu ce livre fameux, « Le soin de l’âme », de Thomas Moore? Dans un chapitre, il parle justement de l’importance de s’entourer d’objets qui ont de l’âme. Qu’est-ce que ça veut dire? Les mots « amour » et « âme » ne sont pas sans parenté. Khalil Gibran a écrit ceci : le travail est de l’amour rendu visible. En nous entourant de beaux objets bien faits, nous nous entourons d’amour en somme. Mes draps ont certainement été faits avec plus de soin et d’amour que ceux que j’achetais à petit prix, probablement passés entre les mains d’ouvriers indifférents, mal payés et travaillant dans de rudes conditions. Nous avons pris l’habitude de nous entourer, au contraire, de choses sans âme. Nos maisons sont bâties à la va-vite, nos objets viennent d’usines en Chine et sont fabri-
Mes draps de qualité, ai-je appris, vont durer beaucoup plus longtemps que mes trucs qui finissaient effectivement par s’effilocher rapidement au fil des lavages. Je vais pouvoir dormir des années encore entre leurs bras aimants... Quand nous parlons d’écologie, est-ce que nous n’aspirons pas, au fond, à un monde où il y aurait plus d’âme? Un monde dont nous prendrions soin? Au lieu de gaspiller ce qu’il nous donne en fabriquant des objets sans âme vite jetés, nous en tirerions de quoi l’embellir et nous rendre tous un peu plus heureux. Je rêve d’un monde où le but du travail ne serait pas le profit, mais de rendre l’amour visible. Imaginez à quoi ressembleraient nos maisons, nos villes... Si nous vivions dans un tel monde, aurions-nous envie de saccager notre environnement? Ne serions-nous pas incités, au contraire, à
En même temps, est-ce toujours le cas? N’achetons-nous pas trop souvent des cossins cheaps dont nous n’avons pas vraiment besoin? Économisons-nous vraiment quand nous prenons l’item le moins cher mais aussi, trop souvent, le moins durable? Ne sommes-nous pas, au fond, victimes non de notre manque de moyens, mais de notre inconscience? Nous sommes inconscients de ce que nous faisons subir à notre âme et à celle des autres. Nous ne savons plus ce qui enrichit et embellit nos vies. L’écologie au fond, commence par notre chambre. Par tous ces objets dont nous nous entourons sans mesurer l’impact qu’ils ont sur nous... et sur notre environnement, au sens local et au sens global du terme.
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Le projet de TransCanada$ $$ et François Lapointe Par José Soucy, photos par Thierry Chen
Même si le député fédéral de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup s’était déjà exprimé sur la possible construction d’un terminal maritime dans mon village natal, soit Cacouna, il n’en demeurait pas moins que, selon mon expérience et aussi ma connaissance du milieu politique, plusieurs aspects devaient être éclairés dans le processus général de la démarche de TransCanada et des acteurs inhérents au dossier. Donc, en primeur, voici mon entrevue avec le néo-démocrate François Lapointe. Josée Soucy : Bonjour, Monsieur le Député. François Lapointe : Bonjour à vous. J.S. : Premièrement, expliquez-nous les grandes lignes du projet de TransCanada et de la possible construction d’un terminal maritime à Cacouna. F.L. : Il s’agit en premier lieu d’un projet qui consiste à convertir les gazoducs existants du Manitoba et de l’Ontario en oléoducs,
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pour éventuellement acheminer les liquides pétroliers vers les raffineries de l’est du Canada par la construction d’un segment d’oléoduc au Québec. J.S. : Y a-t-il à cette étape un argumentaire économique défavorable contre la transformation des gazoducs en oléoducs par certains utilisateurs? F.L. : Oui, Gaz Métro ainsi que d’autres compagnies ont déposé une requête à Photo par Sylvain Dumais
l’Office national de l’énergie, soulignant qu’il pourrait y avoir un manque à gagner pour eux estimé entre 80 et 120 millions de dollars en approvisionnement dû aux modifications que TransCanada veut apporter au réseau. Cependant, les gens de TransCanada affirment le contraire, car à leur avis il ne devrait pas y avoir de problème en ce sens. En passant, Monsieur Soucy, je tiens à préciser que je ne suis pas un spécialiste dans tous les domaines immanents au
projet. Par contre, en tant que député, je dois minimalement m’assurer que tous les individus pertinents voulant s’exprimer aux consultations publiques de l’Office national de l’énergie, c’est-à-dire les acteurs économiques, environnementaux ainsi que les représentants des régions, puissent le faire, et ce, sans restriction. J.S. : Pourquoi vous assurer que tous les acteurs soient entendus? Pourquoi ne pourraient-ils pas l’être? F.L. : Il y a malheureusement eu des précédents dans des mandats qui ont été donnés à l’Office national de l’énergie. J.S. : Expliquez? F.L. : Dans certains projets d’envergure dans le Grand-Nord canadien, les exigences de l’Office national de l’énergie pour déposer un mémoire étaient tellement élevées qu’une petite municipalité ou une organisation régionale hyper pertinente en environnement ne pouvait le faire. J.S. : Vous pensez que ça sera le cas? F.L. : Attention, je ne dis pas que c’est ce qui va arriver, mais je dois encore m’assurer que tous les intervenants petits ou grands reliés de près ou de loin soient tous bien entendus. Monsieur Soucy, on ne peut plus en 2014 agir comme le fait le gouvernement en place en tentant d’imposer des décisions sans prendre en considération l’opinion de la population et des intervenants ainsi que des comités de citoyens voulant s’exprimer sur le sujet. C’est vraiment une mauvaise attitude de la part des conservateurs de vouloir réduire les consultations et d’imposer leur volonté dans ce type de projet. En réalité, cette attitude condamne toute avancée qui pourrait se faire dans des tout nouveaux grands projets d’infrastructure. Encore là, je ne dis pas que ça sera nécessairement le cas lors de la consultation pour le projet Énergie Est. J.S. : Donc il y a un doute?
« C’est vraiment une mauvaise attitude de la part des conservateurs de vouloir réduire les consultations et d’imposer leur volonté dans ce type de projet. » vraiment indépendant du Gouvernement conservateur? F.L. : Oh boy! (soupir) je veux encore croire qu’il est possible que l’organisation mise en place soit indépendante, transparente, et qu’elle détienne un mandat clair et objectif pour que la question que vous venez de poser, Monsieur Soucy, ne se pose plus. Si on perd l’objectivité et l’indépendance d’une organisation comme l’Office national de l’énergie, on se condamne à ne plus faire de développement digne de ce nom. Heureusement, les États durent plus longtemps que les gouvernements. J.S. : Maintenant Monsieur Lapointe, dans le volet du potentiel port pétrolier de Cacouna, êtes-vous satisfait du travail qui se fait à la Commission portuaire, où vous siégez à titre d’observateur?
F.L. : Je ne veux surtout pas que ça soit le cas. On ne peut plus agir de cette façon. Ça ne marche plus! D’ailleurs, tous les dossiers d’oléoducs existants n’ont pas avancé, et ce, depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir. Ils doivent changer leur approche.
F.L. : Je suis évidemment très présent, car il n’y a pas que TransCanada qui cogne à la porte. Il y a également le Port de Québec, Méridien Maritime pour une cale sèche, ainsi que les utilisateurs actuels qui travaillent très fort pour débloquer sur une rampe de type RO-RO.
J.S. : Monsieur le Député Lapointe, je vais poser ma question plus clairement. Estce que l’Office national de l’énergie est
J.S. : Ok, mais comment est le climat de travail avec l’actuel président de la Commission Gilles D’amours qui,
rappelons-le, est un conservateur avoué avec qui vous avez déjà eu une solide prise de bec? F.L. : Il est vrai que la façon de voir comment les choses devraient se faire est un peu différente. Il est aussi vrai qu’occasionnellement il faut se parler deux fois, ça peut arriver. Ultimement, tant que nous rechercherons conjointement l’intérêt de la région, je serai là avec n’importe quel acteur de tout horizon politique voulant faire avancer le dossier pour le bien commun. J.S. : En même temps, avec la pléthore de fortes personnalités siégeant autour de la table de la Commission, peut-on vraiment dire qu’on travaille main dans la main en favorisant exclusivement l’intérêt régional plutôt que le gain personnel pour certains? F.L. : On fait tout ce qu’il faut pour que ça soit ça. J.S. : Mais ce n’est pas ça? F.L. : Non, ça va, ça va! J.S. : Bernard Généreux, ancien député ainsi que futur candidat conservateur siégeant actuellement au Conseil d’administration du Port de Québec, fait pression pour une fusion ou une association commerciale liant les ports de Cacouna et Québec. Le
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projet de cale sèche de Cacouna semble représenter une contrainte pour ce projet, dont M. Généreux assure la promotion. Partagez-vous de telles craintes? F.L. : Tout d’abord, nous sommes en démocratie! Bernard Photo par Nicolas Gagnon
Généreux a le droit de se représenter. Si tel est le cas, il aura à supporter l’ensemble de ses choix et de ses non-choix durant sa prochaine campagne. C’est comme ça que ça marche, la démocratie. D’ailleurs, c’est le seul politicien de la région à ne pas avoir dit un mot sur la réforme de l’assurance-emploi… Ben, il vivra avec! Pour ce qui est du projet de la cale sèche, c’est un excellent projet qui créera beaucoup de bons emplois pour la région. J’invite donc tous les acteurs au respect à l’endroit d’un entrepreneur très bien établi dans la région bas-laurentienne. J’ajouterais qu’il faudra s’assurer que toute initiative prise par le Port de Québec se fasse dans le plus grand respect des utilisateurs actuels du port de Cacouna. Monsieur Soucy, l’intérêt suprême, c’est l’intérêt de la région. J.S. : L’intérêt général d’abord, et la politique ensuite, c’est ça? F.L. : Je suis accroché à ce concept-là! J.S. : En terminant, est-ce que vous pensez que la municipalité de Cacouna devrait aller en référendum pour faire accepter le projet de terminal maritime par ses citoyens? F.L. : Ce n’est pas à moi de prendre cette décision-là. C’est aux gens de Cacouna de décider quand, comment et sur quoi ils seront consultés. J.S. : Monsieur le Député, merci beaucoup! F.L. : De rien!
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Les Shows du Garage Le retour du rock’n’ roll dans la région Par Guillaume Leblanc
La demande soutenue pour un style musical émergent est bien présente à Rivière-du-Loup. Cependant, le manque flagrant d’espace pour installer une scène prospère nuit grandement à la venue de groupes ou artistes souvent trop gros pour les bars locaux, trop petit pour la grande salle du Centre culturel et trop abrasif pour l’ambiance du Cabaret des Mauvaises Habitudes… Le concept des Shows du Garage s’installe alors parfaitement pour satisfaire une clientèle plus spécialisée dans les genres punk, métal, alternatif, indie et electro. Les Shows du Garage, connu anciennement sous le nom d’Espace Rock du Centre culturel, avaient testé ses installations avec la venue des Cowboys Fringants en avril 2012. Suite au succès de cet évènement, ce concept de spectacle, aménageant la grande scène du Centre culturel en parterre pouvant accueillir jusqu’à 400 personnes, allait faire des petits… En bloquant l’accès aux sièges de la salle de spectacle et en gardant le public debout devant une scène spécialement conçue, l’intimité avec les artistes ainsi que l’énergie de la foule seront à leur comble. Pourquoi les Shows du Garage? Simplement parce qu’historiquement, beaucoup de groupes rock se sont formés dans des soussols ou encore dans un garage. L’idée était de mettre l’emphase sur la base même du rock, le côté juvénile éternel et la désinvolture typique associée à cette musique. De plus, l’entrée des Shows du Garage se feront par les docks à gauche de l’entrée principale du
Centre culturel… par une porte de garage! Tout récemment voyait le jour un comité réunissant le directeur de la programmation du Centre culturel, Pierre Levesque, le réputé technicien de sons et lumières
Half Moon Run
Carl Huard, l’animateur de radio François D’Auteuil, le musicien Étienne Michaud et le DJ, anciennement gérant du Sunset Bar Spectacle, Guillaume Leblanc. Ce comité a pour but de superviser la programmation et d’apporter aux Shows du Garage une visibilité et une inventivité grandissantes.
Deux dates sont présentement à l’affiche dans la jeune programmation des Shows du Garage, soit Dance Laury Dance et Half Moon Run. Dance Laury Dance, groupe bien connu dans la région, sévira à travers le Québec avec un tout nouvel album « Hellalujah ». Même énergie brute tout droit issue de Motörhead, le groupe se produira le vendredi 7 mars prochain dans le cadre des Shows du Garage du Centre culturel. La formation montréalaise Half Moon Run remporte depuis plusieurs mois un énorme succès partout dans le monde, spécialement en Europe. Leurs riches ambiances célestes aux tendances alternatives rappelant Fleet Foxes, Radiohead ou Bon Iver font d’Half Moon Run les chefs de file du indie folk rock au Québec. Ne manquez pas ce spectacle le mardi 11 mars prochain dans le cadre des Shows du Garage du Centre culturel. Consultez la page Facebook « Les Shows du Garage » pour toutes informations supplémentaires.
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8 mars 2014
Chro nique fémin iste # 32
« Des clés à la portée de toutes » Par Myriam Rakotozafy, Centre-Femmes du Grand-Portage
Savez-vous d’où vient la date de célébration de la journée internationale de la femme? La date du 8 mars a été choisie mondialement à la suite de l’accord du droit de vote aux femmes russes en 1917. C’était le 23 février du calendrier julien (utilisé à l’époque en Russie) et qui correspond au 8 mars dans le calendrier grégorien (en usage chez nous). L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a adopté, en 1977, une résolution proclamant la Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale. Après des années de lutte mondiale pour l’obtention du suffrage universel, entre autres revendications féminines (de nature politique, sociale, économique et professionnelle), des citoyennes de différents pays ont gagné certaines causes, étape après étape. Cependant, l’égalité entre les deux sexes n’est pas totalement acquise. Aujourd’hui, les revendications se poursuivent encore partout, dépendamment de cet écart de droits entre femmes et hommes dans une société donnée.
cette année. D’après ce thème, les clés expriment :
Pourquoi une journée de la femme? Le 8 mars est célébré à travers le monde, non seulement pour parler du chemin qui reste à faire pour l’atteinte de l’égalité mais aussi pour la reconnaissance des « Aujourd’hui, les revendications se poursuivent femmes, de leurs réalisations, de leurs efforts de paix encore partout, dépendamment de cet écart de droits entre femmes et hommes dans une société donnée. » (particulièrement durant les années de guerres mondiales), de développement et d’élimination de la discrimination pour le bénéfice de notre génération et pour celles à venir. Reconnaître, c’est d’abord garder les acquis pour ne pas faire marche arrière et, en même temps, poursuivre les luttes de nos prédécesseures. « Des clés à la portée de toutes », c’est le thème choisi par le collectif du 8 mars pour
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les nouveaux espaces conquis, au fil du temps, par les femmes dans notre société; pour le féminisme, une vision d’espoir pour un monde en recherche de liberté, d’égalité, de paix, de justice et de solidarité; le symbole des outils que nous avons créés et qui sont toujours nécessaires aujourd’hui pour nous accompagner dans notre lutte afin de prendre notre place dans la société. Ces clés sont à la portée de toutes et doivent être utilisées dans notre grande marche vers l’égalité pour toutes les femmes. Le Centre-Femmes du GrandPortage participera à la célébration de cette journée historique, qui marque et rappelle l’importance indiscutable de la participation des femmes dans la vie politique, économique, sociale et professionnelle de n’importe quelle société. Cette année, nous la célèbrerons autour d’un déjeuner animé, le vendredi 7 mars.
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AUX PARTIS POLITIQUES S.V.P. PLUS DE PRÉVENTION EN SANTÉ DANS VOS PROGRAMMES Par Jacques Emond M. Ed.
S’est-on déjà attardé à connaître quels sont les objectifs du système de la santé au Québec? Le mandat d’un ministère de la Santé est de fournir les ressources pour que les Québécois et les Québécoises soient en santé et vivent avec une bonne qualité de vie. Le hic est de savoir comment le gouvernement peut y arriver. Le « comment »? Deux volets semblent constituer le « comment »: l’offre de soins et la prévention. Un ministère de la Santé existe-t-il réellement? En réalité, on devrait plutôt parler d’un ministère de la Pathologie, puisque les argents sont investis presqu’uniquement dans la « réparation au garage », dans l’offre de soins. On semble de plus en plus s’orienter vers un évitement de l’humanisme en pressant les hôpitaux, avec une philosophie de production industrielle, avec des évaluations de performance basées sur la sortie la plus rapide du patient de l’hôpital. On a même déjà lancé l’idée de culpabiliser les citoyens avec, comme projet, la présentation d’un genre d’état de compte annuel relié aux coûts de services de santé que chacun aurait reçus. Pourtant, nos taxes et nos impôts devraient servir au bien être des citoyens?
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porter son nom. Un vrai ministère de la Santé doit s’attarder aux quatre volets relatifs à la santé : les modes et habitudes de vie, l’environnement, la biologie humaine et l’organisation des soins. Pour les années à venir, il y a nécessité de diminuer le nombre de cas à l’urgence et les
Donner des soins permet d’améliorer le niveau de santé ou de réduire la morbidité. Il est essentiel de s’attarder à la gestion financière des argents consacrés à la production et à la distribution des soins. Augmenter les budgets dans ce domaine est en soi un objectif pertinent, puisque les conséquences de la guérison des citoyens a un impact positif considérable sur le plan de la productivité économique, sur la qualité de vie et sur le bien-être des gens.
dépenses. Pour y arriver, une solution réside dans une plus grande préoccupation des trois premiers déterminants de la santé énoncés et que l’on peut englober dans un mot: PRÉVENTION. Ces volets devraient recevoir autant d’attention que l’organisation des soins (sans toutefois diminuer les argents qui y sont consacrés). Il serait fort pertinent de tenir compte de ces déterminants dans les décisions relatives à l’établissement des budgets alloués à tout le secteur de la santé.
Cependant, limiter les budgets dédiés aux soins est insuffisant et la diminution des coûts relatifs à ce secteur relève d’une orientation plus large que devrait prendre le ministère de la Santé, s’il veut vraiment
La pression continue en faveur de l’expansion du système traditionnel de soins en oubliant le développement de programmes concernant la prévention. Toutes les réformes des différents ministères
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de la Santé ont insuffisamment considéré l’impact à long terme de la prévention-santé. De là, la négligence du développement d’une politique reliée aux déterminants de la santé autres que l’offre de soins. Des faits : le 23 avril dernier, on pouvait lire dans les journaux qu’il y avait une problématique avec un québécois sur deux de plus de 18 ans présentant un surplus de poids et un millions d’adultes qui sont carrément obèses. Dans une recherche parue en février dernier, Carolyn Gotary, de la School of population and public health de l’Université de la Colombie Britannique, démontre qu’il n’y a jamais eu autant de Canadiens obèses, sans oublier que les maladies reliées à l’obésité représentaient 4,3 milliards de dollars en coûts (Agence de santé publique du Canada). On y indique que les causes de mortalité sont les maladies et qu’un meilleur financement des soins permettrait d’augmenter le niveau de santé de la population. C’est exact en partie, puisque cela créerait de meilleures réparations de bris de santé. Mais, il serait plus exact de dire qu’un grand nombre des causes de maladies et de décès est relié au mode de vie, aux habitudes de vie et à l’insuffisance de mesures préventives.
Des idées La santé : une préoccupation partagée Un programme en santé devrait inclure le développement d’un système de partenariat entre tous les intervenants en santé. Celle-ci n’est pas l’affaire exclusive des professionnels du corps médical et paramédical et d’un seul ministère. Elle doit préoccuper plusieurs ministères : santé, services sociaux, environnement… et en particulier le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, qui doit être la source de la prévention. En fait, si on affirme que la priorité pour tout être humain est la santé, l’aspect prévention-santé devrait avoir pignon sur rue dans tous les ministères. La première chose que l’on souhaite à quelqu’un, c’est la santé et non le retour à la santé. Responsabilisation du citoyen La tendance que l’on retrouve de plus en plus est la dépendance du citoyen vis-àvis les services de l’État. S’il arrive quelque chose à quelqu’un ou si la personne est dans le trouble, l’État va intervenir et s’en occuper maintenant. Quelle est la responsabilité du citoyen vis-à-vis l’État? Ainsi, une personne qui, suite à une opération due à un problème cardiaque causé par de mauvaises habitudes de vie (usage du tabac, sédentarité, obésité, alcool ou alimentation inadéquate…) reçoit comme prescription de changer ses habitudes de vie. Un nouveau problème cardiaque survient et la personne doit être opérée de nouveau. S’il est prouvé qu’elle n’a pas suivi les indications du médecin et qu’elle a repris ses mauvaises habitudes de vie, cette personne devrait défrayer en tout ou en partie, les frais de la dernière opération. Il s’agirait d’une politique incitatrice à une prise de conscience et à la responsabilisation du citoyen par rapport à sa santé et à collectivité. La recherche : UNE AIDE À LA PRÉVENTION Par la recherche, on a pu découvrir autant les facteurs nocifs que positifs pour la santé. C’est aussi par la recherche et les études faites avec le temps qu’on a réussi à prouver par exemple l’efficacité de la marche sur la santé. De nos jours les conditions de vie se sont améliorées et les gens vivent plus vieux
« Mais, il serait plus exact de dire qu’un grand nombre des causes de maladies et de décès est relié au mode de vie, aux habitudes de vie et à l’insuffisance de mesures préventives. » qu’autrefois et si on veut en découvrir la raison, en regardant du côté de la recherche, on en trouve une bonne. Couper ou même éviter d’augmenter les subventions dans la recherche, c’est promouvoir l’ignorance et bloquer le développement de l’être humain. L’environnement Plusieurs maladies semblent reliées à l’environnement qui agit quotidiennement sur notre santé par le biais de l’air, de l’eau, du bruit… Le gouvernement se doit de poursuivre la protection des Québécois et Québécoises en appliquant une politique de pollueurpayeur. On n’a qu’à penser au cas de la légionellose à Québec pour se rendre compte qu’il y a encore à faire du côté de la protection des citoyens contre un environnement malsain.
dernier permettrait de connaître l’état de santé et la condition de chaque élève en fonction de ses habitudes de vie. Chaque jeune, tout au long de son passage dans le système scolaire (primaire, secondaire, Cégep ou secteur professionnel), serait assuré d’un suivi santé-habitudes de vie et de recevoir des informations pertinentes et particulières sur les mesures à prendre pour s’améliorer ou se maintenir en bon état. Cette pratique permettrait de développer de futurs citoyens capables de se prendre en main quant à leur santé, leur condition physique, leur qualité de vie et leur bien-être… Encore là, à long terme, ce serait une économie dans les frais de distribution de soins. Promotion de saines habitudes de vie Il a été démontré depuis longtemps que la pratique régulière de l’activité physique, une saine alimentation et la diminution du stress procurent des bienfaits à court et à long terme. Si on est soucieux du bienêtre des Québécois et Québécoises, il serait logique de prendre certaines orientations favorables au développement d’une qualité de vie et donc propices à une diminution des frais reliés aux soins de santé. Il est possible d’y arriver en créant et en mettant en application un programme promotionnel visant l’acquisition de saines habitudes de vie et la pratique régulière de l’activité physique. Pour cela, on pourrait instaurer dans les médias une campagne hebdomadaire soutenue de
Un carnet santé à l’école On entend parler, dans le bilan des recherches, de la problématique de mauvaise santé ou d’une condition physique déplorable chez nos jeunes qui seront plus tard, si cela ne change pas, des consommateurs de soins de santé. Une sensibilisation, dès leur jeune âge, à se prendre en mains pour leur santé pourrait se faire en créant un carnet-santé. Ce
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publicité (comme on le fait contre l’alcool au volant) sur les différents bienfaits des saines habitudes de vie, de l’activité physique pratiquée régulièrement ou encore sur les méfaits d’un mode de vie malsain. Avec les messages de Loto-Québec, le Québec donne l’impression d’une société où on développe la facilité pour que nous tombe dans les mains le gros lot, image du bonheur qui arrive sans effort et avec facilité par le jeu. Se pourrait-il que, sans s’en rendre compte, on conditionne des citoyens à dépenser leur argent aux jeux de loterie pour tenter d’obtenir le bonheur par plus d’avoirs. Ne serait-il pas préférable de stimuler les citoyens à se responsabiliser par rapport à leur santé globale et ainsi… être mieux. Il me semble qu’il est temps d’éliminer ou du moins d’amoindrir les messages publicitaires de Loto-Québec pour investir les argents qui y sont consacrés dans des messages promotionnels en faveur de la prévention-santé. Est-ce que le Québécois ou la Québécoise préfère en premier avoir beaucoup d’argent ou la santé? Réaliser la promotion de saines habitudes de vie, cela va jusqu’à accorder de plus grands crédits d’impôt aux entreprises ou institutions qui s’occupent de la gestion du stress chez leurs employés et qui offrent des occasions de pratiquer des activités physiques. Le soutien financier pour la réalisation de projets de construction ou de réaménagement d’installations pour la pratique sportive est un autre atout de prévention. Plusieurs personnes maintenant adultes pourraient témoigner que leur participation dans le sport leur a permis d’améliorer leur santé et pour d’autres, d’éviter de joindre les rangs des délinquants, des criminels. Considérant tous les aspects reliés à l’éducation et à la prévention, les coûts associés à la construction ou à la rénovation d’installations sportives sont moindres que ceux associés à long terme à l’incarcération,
« Plus de temps devrait être consacré pour l’éducation physique au secondaire, dans les écoles de formation professionnelle et au Cégep. Il devrait y avoir non seulement de l’éducation physique, mais aussi l’implantation de programmes incitatifs aux saines habitudes de vie. » à la réadaptation et à tout ce qu’impliquent la criminalité, le traitement de la délinquance et l’offre de soins dans les hôpitaux. L’activité physique dans milieux d’éducation
les
Avec le portrait qui nous est donné sur l’état de santé et de condition physique de nos jeunes, il y a nécessité d’augmenter les périodes consacrées à l’exercice physique au primaire. Le Québec est en retard dans ce domaine. Ainsi, plus de 200 établissements scolaires albertains imposent une séance d’exercice QUOTIDIENNE à leurs écoliers. Selon Mark Edwards, qui dirige un programme d’exercice physique à l’École élémentaire Bisset d’Edmonton, avec 30 minutes d’exercice par jour, les jeunes profitent de ce genre d’initiatives qui visent à promouvoir l’activité physique. Plus de temps devrait être consacré pour l’éducation physique au secondaire, dans
les écoles de formation professionnelle et au Cégep. Il devrait y avoir non seulement de l’éducation physique, mais aussi l’implantation de programmes incitatifs aux saines habitudes de vie. Au secondaire, pour y arriver, une diminution du ratio élève/ professeur serait un facteur favorable à un apprentissage significatif. Et à l’université, pourquoi arrête-t-on d’imposer la pratique régulière de l’activité physique à? Oui! Oui! De l’éducation physique durant les études universitaires, avec une obligation pour l’étudiant de pratiquer une activité avec un système de contrôle de cette pratique! En investissant des ressources financières, matérielles et humaines du côté des déterminants de la santé, le gouvernement s’engage dans un processus de prévention sur les plans santé, bien-être de la population, lutte à l’obésité, à la criminalité et au suicide (plusieurs études démontrent tous ces effets des bonnes habitudes de vie). Oui! Ça coûtera cher à court terme. Mais, à long terme, les économies seront beaucoup plus élevées que les frais encourus par l’insuffisance actuelle de mesures préventives. Demain, ça se prépare aujourd’hui ! Il faut se décider maintenant à instaurer plus de prévention. Sans cela, demain sera plus pénible. À vous maintenant, chers gens de partis politiques, de poursuivre la réflexion, de stimuler la mise en place de programmes faisant la promotion de la prévention santé afin que réellement nos impôts et nos taxes servent au bien-être des citoyens et des citoyennes de demain. L’autre choix que vous avez est de garder le statu quo, de tout rejeter, trouvant ces idées trop utopiques... Mais attention! L’utopie d’aujourd’hui peut devenir la réalité de demain. Ainsi, qui l’eût cru : Objectif Lune de Hergé (Tintin) va bientôt devenir Objectif Mars.
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Environnement
Le véritable coût de l’inaction Par Sébastien Croteau
Face à l’incertitude générée par le débat entourant les changements climatiques ou, de façon plus large, l’environnement, le seul choix logique est d’agir de façon responsable et de modifier radicalement nos habitudes de vie dès maintenant. Pourquoi? Tout simplement parce que les risques et les coûts associés à notre inaction sont plus grands que les risques et les coûts associés à une action directe et concertée. Pour analyser le débat, il suffit simplement de faire une évaluation des risques que comportent les deux scénarios.
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ans le cas où les tenants de la théorie du « complot environnementaliste » et les « climato-sceptiques » auraient raison, les États et les entreprises dépenseraient des milliards de dollars inutilement. Tout dépendant de la hauteur des montants investis, les nouvelles politiques, mesures et normes environnementales mises en place et la modification de nos habitudes de consommation pourraient engendrer l’augmentation de la dette des pays, des fermetures d’entreprises partout sur le globe, des mises à pied massives et peutêtre même, dans le pire des scénarios, une récession à l’échelle mondiale (et ce qui suit généralement ce genre de situations, c’està-dire augmentation de la pauvreté et du taux de chômage, etc.). On ne peut nier que les conséquences éventuelles de ce scénario auraient un impact majeur sur notre mode de vie à tous et changeraient définitivement le visage de notre modèle économique. Dans le cas où les tenants de la théorie des changements climatiques et des problèmes environnementaux auraient raison, l’inaction comporte des risques qui dépassent largement le pire des scénarios qui pourraient se produire si nous décidions d’agir et de modifier nos habitudes de vie en fonction des défis environnementaux. Même si cette théorie incorpore les scénarios de l’exemple précédent (augmentation de la dette, fermetures d’entreprises, mises à pied massives et une récession à l’échelle mondiale), s’y ajoutent des éléments beaucoup plus terrifiants. Nous parlons ici d’extinctions massives des espèces (animales et végétales), de famines généralisées, de sécheresses, d’inondations,
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de dérèglements du climat, de problèmes majeurs d’accès à l’eau potable, de guerres civiles, de déplacements de populations, d’une hausse marquée du niveau de la mer, de l’acidification (et de la mort éventuelle) des océans, des polluants de l’air et de l’eau, des maladies mortelles, des cas de cancers, et finalement, de morts d’enfants, de femmes et d’hommes par millions.
« L’évaluation et la gestion de risques ne font-elles pas partie de la logique capitaliste et de la culture entrepreneuriale? »
Dans un cas comme dans l’autre (l’action ou l’inaction), la possibilité d’endettement, de fermetures d’entreprises, de mises à pied massives et une récession à l’échelle mondiale existe. Comme cette hypothèse se trouve présente dans les deux scénarios, par prudence, ne devrions-nous pas déjà nous y préparer? Par contre, il n’y a que l’inaction
qui comporte les risques les plus élevés pour notre espèce et notre environnement. Sachant cela, ne devrions-nous pas, en êtres sensés et rationnels, choisir le moindre mal, l’alternative la moins risquée? L’évaluation et la gestion de risques ne fontelles pas partie de la logique capitaliste et de la culture entrepreneuriale? Pourquoi, dans ce cas, ceux qui s’identifient comme des « disciples du libre-marché » semblent incapables d’appliquer les notions d’évaluation et de gestion de risques aux enjeux environnementaux, mais sont tout à fait capables de les appliquer dans le cadre de leur propre entreprise? Dans la situation actuelle, les risques potentiels ne commandent-ils pas d’agir même si plusieurs aspects demeurent encore incertains? Par définition, un vrai système capitaliste s’assurerait de gérer intelligemment ses ressources et de protéger ses « clients et utilisateurs de services » afin d’assurer sa viabilité et sa prospérité à long terme. Le système actuel n’est plus du capitalisme, mais un système de parasitage organisé, un système qui n’hésite pas à se nourrir au détriment de ses hôtes, quitte à les détruire, et qui dilapide, sans aucune planification apparente et à un rythme infernal, ses propres ressources. On dit que dans le doute, il faut s’abstenir. Et bien dans ce cas-ci, l’abstention n’est pas une option. Le véritable coût de l’inaction se situe entre une décroissance que l’on peut calculer et planifier et une catastrophe à l’échelle planétaire.
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Quoi Faire ?!@#$%
L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B
Témiscouata
Rivière-du-Loup
Les Basques
Kamouraska
Classés par ordre de DATE............?!@#$% Disciples du vinyle
Profitez de la 13e soirée des Disciples du vinyle, qui aura lieu le jeudi 20 février, à compter de 17 h, au Café L’Innocent. La soirée sera un clin d’œil à la musique française. Venez faire vos demandes spéciales! Activité à la Bibliothèque Françoise-Bédard Le jeudi 20 février 2014, de 19 h à 21 h, ne manquez pas la conférence « Les tablettes, la sécurité internet et Windows 8.1 : ce que 2014 nous réserve » présentée par Pierre-Luc Beaulieu. L’activité est gratuite et ouverte à tous. Bobby Bazini au Centre culturel de Rivière-du-Loup Suite au succès foudroyant de son premier album Better in time vendu à 100 000 copies et accompagné d’une série de spectacles, Bobby Bazini séduit à nouveau son public avec Cold Cold Heart, pièce tirée de son nouvel album. Redécouvrez Bobby Bazini sur scène, plus mature dans un son soul & blues des plus accrocheurs. Un spectacle à voir absolument le jeudi 20 février prochain, à 20 h. Carnaval d’hiver Saint-Louis-du-Ha! Ha! Du 20 au 23 février 2014 se déroulera le Carnaval d’hiver de SaintLouis-du-Ha! Ha! Au programme : bingo, couronnement de la mini-reine du carnaval, soirée musicale avec le groupe Thump’s up, disco sur glace avec feu de joie, partie de sucre, gala d’humour Ben et Jarod,
Stéphane Bélanger et Charlie Pop, brunch des Chevaliers de Colomb, pièce de théâtre SEXE«O»FUN, etc. Pour information et réservation : Dany Plourde au 418 854-2260. Marc Hervieux au Centre culturel de Rivière-du-Loup Le 21 février prochain, à 20 h, accompagné de ses musiciens, Marc Hervieux interprétera pour vous le répertoire de son dernier album classique A Napoli, un album qui a été déclaré l’un des meilleurs vendeurs dans la série classique. Marc Hervieux vous promet, encore une fois, une soirée magique au cours de laquelle il interprétera quelques chansons populaires et, bien entendu, des airs d’opéra.
champignons arboricoles. La sortie se fera à la marche, alors habillez-vous chaudement. Il est suggéré d’apporter une bouteille d’eau et une collation, car l’excursion se terminera vers midi. Le coût est de 5 $ pour excursion, mais il est possible de devenir membre du groupe pour 40$. Ateliers de danse du District Danza
Jamboree d’hiver 2014 Du 21 au 23 février 2014 se tiendra le Jamboree d’hiver à Dégelis. Plusieurs activités au programme pour les amateurs de quatre-roues. Les inscriptions se font au Centre communautaire de Dégelis, au 518, rue Briquette. Pour informations : 418 940-0700.
District Danza est une école de danse de niveaux loisir et compétitif à Rivièredu-Loup, accessible à tous et visant à promouvoir l’art de la danse. Le samedi 22 février prochain, il y aura des ateliers de danse hip-hop donnés par les danseurs et chorégraphes Édith Collin-Marcoux et Chad-Érick Concepcion du groupe P&T. Les ateliers auront lieu entre 13 h et 16 h et s’adressent aux jeunes de 7 à 18 ans. L’inscription est au coût de 45 $ pour les nonmembres et de 40 $ pour les membres du District. Pour informations ou inscription: 418 868-7518.
Prochaine excursion du Groupe de naturalistes de L’Isle-Verte Le samedi 22 février 2014, rendez-vous à 9 h au stationnement du Parc des chutes pour participer à la prochaine excursion du Groupe de naturalistes de L’Isle-Verte. Pour les gens de L’Isle-Verte, du covoiturage est offert, rendez-vous au stationnement de l’église pour 8 h 30. L’excursion sera guidée par Marco Beaulieu, ornithologue amateur et technicien forestier. La sortie vise plusieurs attraits naturels du parc, soit les oiseaux forestiers, les canards, l’identification des arbres par leur rameau et l’identification des
Souper spaghetti au profit du Défi Les Éclaireurs Les Éclaireurs sont 18 personnes qui se sont donné comme défi de parcourir 600 km en course à relais, de Gaspé à Rivière-duLoup, en juin 2014. Plusieurs activités de financement seront organisées pour leur permettre de réaliser ce défi. La prochaine activité est un souper spaghetti qui aura lieu le samedi 22 février, à 18 h, à la salle municipale Réjean-Malenfant de SaintAntonin. Le souper est au coût de 10 $ pour les adultes et de 5 $ pour les enfants de 6 à 12 ans.
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André Sauvé au Centre culturel de Rivièredu-Loup Le samedi 22 février prochain, à 20 h, vous êtes invités à visiter l’univers d’André Sauvé. Ayant exploré avec succès les zones de la folie quotidienne dans son premier spectacle, voilà qu’avec celuici, il creuse davantage le sillon. Avec 240 000 spectateurs à son actif, il vous invite à poursuivre ce voyage à travers « nos travers », lui qui est toujours aussi fasciné par le fonctionnement humain. Arriverez-vous à le suivre? Dylan Perron et Élixir de Gumbo aux Fous Le prochain spectacle présenté à la Microbrasserie Aux Fous Brassant sera celui de Dylan Perron et Élixir de Gumbo le samedi 22 février, à 21 h 30. Dylan Perron et Élixir de Gumbo, c’est une recette secrète du Cercle des fermières de LaMotte. Une tasse de bluegrass, une chopine de blues, une cuillère à table de folk ainsi qu’une pincée de celtique. Le tout arrosé d’un généreux quatuor à cordes! L’entrée est au coût de 10 $ à la porte. Projections Cinédit : Québékoisie Le mardi 25 février prochain, à 19 h 30, à la salle Bon-Pasteur de Rivière-du-Loup, les projections Cinédit vous présentent le film Québékoisie, réalisé par Mélanie Carrier et Olivier Higgins. Mélanie Carrier et Olivier Higgins ont des amis aux quatre coins de la planète, mais ne savent pas nommer les
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peuples qui habitent depuis toujours sur leur territoire, le Québec. D’où vient cette méconnaissance des Autochtones, alors que plus de la moitié des Québécois ont au moins un ancêtre amérindien? Pourquoi les préjugés sont-ils toujours aussi tenaces? C’est à vélo, en direction de la Côte-Nord, que les réalisateurs ont voulu comprendre les relations complexes entre Autochtones et non-Autochtones. Soirée spéciale pour le Mois de l’histoire des Noirs Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le Café L’Innocent vous invite, le mardi 25 février prochain, de 18 h à 21 h, à une soirée de contes, de poésie, de slam et de lecture, pour y découvrir l’Afrique, les Antilles et l’Amérique. Venez prendre le micro pour mélanger vos voix au rythme des musiques africaines, antillaises et américaines. Profitez-en pour déguster des petites bouchées au goût du Monde! Pour informations, contactez Marie-Laure M. Rozas sur Facebook. Improvisation à Trois-Pistoles
La date de la prochaine soirée d’improvisation à la Forge à Bérubé de Trois-Pistoles est le jeudi 27 février prochain. Les portes ouvriront à 19 h et la partie débutera à 19 h 30. L’entrée est ouverte à tous et à toutes et les joueurs d’un soir sont acceptés!
Les champignons dans l’alimentation humaine La Société d’histoire et de généalogie de R iv i è re - du - L oup reçoit, le jeudi 27 février 2014, le scientifique Fernand Gagné, retraité de l’enseignement collégial en biologie, spécialiste en ornithologie et en mycologie. La consommation des champignons par l’homme existe depuis quelques millénaires. C’est cette histoire fascinante que le conférencier Fernand Gagné aura le plaisir de raconter lors de cette causerie du jeudi 27 février, à 19 h 30, à la Maison de la culture. Visitez le site Web au www.shgrdl.org pour de plus amples informations. Conférence sur le jazz Le Cabaret des Mauvaises Habitudes vous invite à une conférence sur le jazz le vendredi 28 février prochain, à 20 h, à la Salle Bon-Pasteur de Rivièredu-Loup. Voici une occasion unique d’assister à une conférence d’« initiation à la musique jazz » donnée par nul autre que Stanley Péan, écrivain et animateur de radio. Ses propos seront ponctués d’extraits joués par les excellents musiciens du Vincent Gagnon Quartette. Après la conférence, place au concert donné par la formation. La musique de Vincent Gagnon est à la croisée du jazz traditionnel et de la musique impressionniste, portant des mélodies chantantes, légèrement tordues et au swing communicatif. Une soirée jazz hors de l’ordinaire! Donald Gagnon au Café Grains de Folie La Scène du Café Grains de Folie vous offre une soirée avec un guitariste exceptionnel: :
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Donald Gagnon! De Trois-Pistoles, Donald se produira avec sa guitare acoustique le samedi 1er mars, à 21 h. L’entrée est au coût de 10 $. Alors, amateurs de musique, c’est un rendez-vous, au 1, rue Notre-Dame Ouest, au cœur du centre-ville de Trois-Pistoles! Les Jeux Blancs d’Hiver de Témiscouatasur-le-Lac Les Jeux Blancs d’Hiver de Témiscouata-sur-leLac se tiendront du 1er au 2 mars prochain. Plusieurs activités pour célébrer l’hiver en famille auront lieu sur la glace du lac Témiscouata, en face de la Marina du quartier Notre-Dame-du-Lac. Pour informations : 418 854-5568.
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Les expéditions d’Atlas Géocircus Le dimanche 2 mars, à 14 h, venez voir le spectacle familial Les expéditions d’Atlas Géocircus au Centre Culturel de Rivière-du-Loup. Fraîchement revenu d’un tour du monde, Atlas GéoCircus raconte ses expéditions remplies de souvenirs loufoques. D’un continent à l’autre, il propose un spectacle rigolo où le cirque est une porte vers la découverte du monde, des peuples et de leurs coutumes. Le spectacle s’adresse à un public de 5 à 12 ans. Exposition de Thérèse Lévesque Jusqu’au 3 mars prochain, découvrez les plus récentes œuvres de Thérèse Lévesque à la salle d’exposition Gérard-Dallaire de La Pocatière. Les beautés de la nature, qu’il s’agisse de fleurs ou de sous-bois, d’ombres, de lumière ou de mouvement, tout cela inspire artiste et éveille ses sens. À travers l’eau et les pigments de couleur, elle joue avec l’imprévu, le doute et soudain tout prend forme;
c’est la découverte de l’effet. Il y a là, la magie, la fusion entre soi et l’image. L’entrée de la salle est libre, bienvenue à tous! Les grands explorateurs : Venise la magnifique Le mercredi 5 mars prochain, à 19 h 30, au Centre Culturel de Rivière-du-Loup, découvrez Venise la magnifique, racontée par Robert-Émile Canat, cinéaste. Le film rend un hommage vibrant à la beauté intemporelle et mythique de cette cité de rêve. Il vous téléporte au cœur des atours singuliers de Venise, de son caractère racé, des splendeurs de son passé et de son mode de vie empreint d’art et de passion. Laissezvous transporter en dehors de vos repères, au rythme de cette destination envoûtante et incomparable. Exposition de Raymonde Vézina Les toiles de l’artiste Raymonde Vézina sont empreintes de douceur, d’âme et de poésie. L’immensité du ciel, ses variations selon les saisons, les brumes colorées, les oies sauvages ainsi que le bord du fleuve où elle demeure sont de grandes sources d’inspiration pour l’artiste.
Chaque toile est accompagnée d’un poème ou d’un texte relié à l’œuvre. Le jeudi 6 mars prochain, entre 17 h et 19 h, venez découvrir ses œuvres lors du vernissage qui aura lieu à la salle d’exposition Gérard Dallaire de La Pocatière. L’exposition pourra être visitée par la suite jusqu’au 7 avril 2014 selon l’horaire de la salle.
Loup, réunis sur scène en duo pour la première fois! C’est un spectacle qui promet d’être mémorable, où les artistes interpréteront leurs grands succès avec tout ce que cela suppose de moments uniques, de retrouvailles avec le public et de nostalgie. Une soirée remplie de bons souvenirs!
Luc Langevin au Centre culturel de Rivière-du-Loup Le jeudi 6 mars 2014, à 20 h, Luc Langevin vous attend. Nouvelle référence au Québec en tant qu’illusionniste, spécialiste de la micro magie, Luc Langevin s’est fait connaître à la télé via l’émission « Comme par magie » sur les ondes de ARTV.
Jusqu’au 12 mars prochain, venez découvrir les p h o t o g r ap h i e s de Vincent Couture au Café L’Innocent. L’e x p o s i t i o n bénéfice Zones arides présente des clichés cueillis lors de différents voyages sur les routes de l’Arizona, du Nouveau-Mexique, de l’Utah et de la Californie. Surprenantes, autant par leurs paysages déroutants que par l’abondance de la vie qui y fourmille, ces Zones arides sauront sans doute réchauffer votre hiver 2014. Tous les profits des ventes sont remis au Service d’aide aux chômeurs de la région.
Les Shows du garage
Les Shows du Garage, c’est le retour du rock, punk, métal, électro sur la scène du Centre culturel de Rivière-du-Loup! Shows debout, service de bar sur place, 400 places, ambiance déjantée! 7 mars, à 20 h : Dance Laury Dance. 11 mars, à 20 h : Half Moon Run. Dick Rivers et Nanette Workman Le 8 mars prochain, à 20 h, voyez Dick Rivers et Nanette Workman au Centre culturel de Rivière-du-
Exposition: Zones arides
Exposition d’Olivier Blot Le jeudi 13 mars prochain, en formule 5 à 7, aura lieu le vernissage de la nouvelle exposition d’Olivier Blot au Café L’Innocent. L’exposition regroupe des œuvres récentes, des sculptures, des peintures et des dessins linogravures, et elle sera présentée jusqu’au 16 avril 2014.
Cabaret au Centre culturel de Rivière-duLoup Le 13 mars prochain, à 20 h, Cabaret, la célèbre comédie musicale jouée plus de 1 165 fois à travers le monde, s’amène à Rivière-duLoup pour la première fois! Cabaret a tenu l’affiche pendant six ans au studio 54 sur Broadway à New York. 22 artistes sur scène, six musiciennes, sept comédiens et neuf danseurs vous en mettront plein la vue! Tournoi de pêche sur la glace à la Marina de Cabano L’ a s s o c i a t i o n Chasse et Pêche du Témiscouata vous invite à son tournoi annuel de pêche sur la glace. Cet événement aura lieu sur le site de la marina de Cabano le samedi 15 mars 2014. À cette occasion, il y aura ensemencement de truites mouchetées et, en début d’après-midi, les enfants de 12 ans et moins pourront pêcher en bassin de façon sécuritaire et gratuitement. Les inscriptions se feront sur place à partir de 7 h. Il y aura remise de prix et de bourses après le tournoi. Pour informations : 418 854-7623. Ligue d’improvisation louperivienne Tous les mercredis soirs, dès 20 h, venez assister aux matchs d’improvisation de la LIL au Cégep de Rivière-duLoup!
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