Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire No 75 août 2015
KRTB
ISSN 1920-4183
www.rumeurduloup.com GRATUIT
Préparez-vous aux
Eurochestries
Sommaire
Dossiers 5 6
Le maux du rédacteur Les Eurochestries, entrevue avec Mathieu Rivest
11 12
Les Eurochestries 2013 Visite d’un chef d’orchestre
équipe de rédaction Rédacteur en chef
Louis-Philippe Gélineau-Busque
Graphiste
oeuvre de poussière? 22 Parler de laine en été, faut être accro
Témiscouata
Collaborateurs-Graphistes
et photo
30 Au Myanmar... 32 Chronique Féministe 34 Pour distinguer le vrai du faux 36 Martin Poirier, citoyen soucieux
du bien commun
Correctrice
Maude Gamache-Bastille
Louis-Philippe GélineauBusque, Claudie Dumont
Rivière-du-loup 14 Madame B 16 Capsule littéraire 18 Top 10 musical 20 Comment faire revivre une
Dubé, Marie Lee Billot D’eau
Anthony FrancoeurVallière, Karyane Michaud, Optik 360,
Illustrateurs Karianne Bastille
Quoi-faire ?!@#$%
Collaborateurs
Guillaume Leblanc, Sylvie Michaud, Andréanne Martin, Pascale Rivard, Benjamin Labelle, Brigitte Sirois, Philip Després, Élisabeth Leblanc, Amélie Beaulieu, Marie-Amélie Dubé, Mathieu DumulonLauzière, Vicky Vincent
Marie-Amélie Dubé
Couverture photo
Vente
Anthony Francoeur-Vallière
Louis-Philippe GélineauBusque, Marie-Amélie
La Rumeur du Loup c’est...
40 Pohénégamook, plus qu’une
48 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB
légende
Les Basques
Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités par une équipe de jeunes professionnels.
42 7 kg de courage exposé tout
CONTACTER
l’été
LOUIS-PHILIPPE GÉLINEAU-BUSQUE au 418 894-4625 journal@rumeurduloup.com
culturelle KSection amouraska
LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !
44 Agenda Culturel 45 Quoi Faire?!@#$%
30
32
36
42
Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com
4
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
Les MAUX du rédacteur
Perspective climatique Par Busque
L’autre jour, j’étais avec une amie. Elle me dit qu’elle aimerait manger une poutine... - - - -
Mais tu ne peux pas, tu es végétalienne (pas de produits issus des animaux, pas de lait, pas d’œuf). On pourrait aller à la Banquise, à Montréal. Ils ont une poutine végane! Allez, on y va! OK, c’est parti!
C’était sûrement la pire idée ever. Faire 10 heures de route pour manger une poutine végane. Finallement, nous sommes arrêtés à St-Jean -Port-Joli chez La Libellule pour manger un pita. Elle prit evidemment un pita végé. Je lui dis : - Tu manges végé, mais tu es prête à faire 10 heures de route, tu contribues aux changements climatiques. (je sais, je suis pénible) - Je suis d’accord avec toi, c’était une idée stupide, mais, par contre, le fait que je sois végétarienne fait en sorte que je pourrais conduire un Hummer et avoir une empreinte écologique moin grande que toi qui mange de la viande. - Tu charries avec ton Hummer. Faut pas exagérer. - Calcule combien de kilos de nourriture doit manger chaque animal que tu manges. Tu manges de la viande chaque jour. Chaque animal que tu manges a besoin d’agriculture, donc de l’eau, des pesticides, du transport, de la transformation. Tout cela demande beaucoup d’énergie. Donc, oui, tu fais attention avec ta voiture et tu prends ton vélo pour te déplacer. C’est vraiment très bien, mais tant que tu vas manger de la viande, ton impact sur les changements climatiques sera très grand. J’étais bouche bée. Je sais que le bœuf par exemple demande beaucoup d’énergie. Mais quand je calcule le nombre d’animaux que je consomme par année, et la quantité de nourriture que chacun a dû manger pour arriver à son jour fatal, effectivement c’est vraiment intense. C’est le genre de discussion que j’essaye de ne pas avoir avec moi-même, mais mon amie a raison. Si je veux être conséquent avec mes valeurs environnementales, je dois réduire ma
quantité de viande et viser le végétarisme. En plus, il y a tellement de produits et de solution pour changer mes habitudes. Juste d’être conscient et de mieux comprendre me donne un soutien moral quand je dois choisir à l’épicerie ou au restaurant. En utilisant les données de l’étude des chercheurs de l’Université de Chicago et les statistiques de consommation d’essence de l’EPA (l’Environmental Protection Agency, aux États-Unis), si l’on prend comme modèle une Toyota Prius 2010 qui fait 50 miles au gallon, soit environ 4,7 litres pour 100 km, l’empreinte carbone de l’automobiliste est approximativement de 1,4 tonne d’équivalent CO2 par personne par an. Puisqu’un carnivore émet deux tonnes d’équivalent CO2 de plus qu’un végétalien, on peut donc conclure que ce même carnivore, même à vélo, a une empreinte écologique plus grande que l’automobiliste végétalien, à une demi-tonne près. Comment peut-on calculer notre empreinte écologique? Il existe plusieurs outils en ligne pour en faire le calcul. Il ne suffit que de remplir un questionnaire d’empreinte écologique, ce qui nous donnera finalement une estimation de la quantité de terre et d’océan nécessaire pour répondre à nos besoins. La plupart des questionnaires nous posent des questions concernant nos habitudes alimentaires, notre consommation de produits et services, la taille de notre logement, les sources d’énergie servant à nous alimenter, etc. En voici quelques-uns : Ecological Footprint Quiz Zerofootprint et son One minute calculator
LES SENS Voici de nouveaux LOGOS qui permettront aux lecteurs de retrouver d’instinct leurs articles favoris sur notre nouveau site WEB. Quel sens cet article affectera-t-il?
Le goût Articles traitant de l’art culinaire, les recettes et l’alimentation.
L’ouîe Articles contenant des critiques musicales, etc.
La vue Articles mettant de l’avant les arts visuels, l’esthétique,etc.
L’émotion Articles qui font vibrer différents sentiments en vous.
La réflexion Articles traitant de problématiques ou d’informations rationnelles.
Citation du mois « La musique peut rendre les hommes libres. » - Bob Marley
Fonds mondial pour la nature Zéro GES P.S. : J’ai hâte de voir ce que ça goûte, une poutine végane!
La Rumeur du Loup, Août 2015
5
Les Eurochestries Entrevue avec Mathieu Rivest Par Busque
Les Eurochestries sont des festivals internationaux et des concerts orchestraux. Pour les jeunes, on parle de lieux de transmission de valeurs, de maillage culturel du territoire, de promotion d’œuvres nationales, d’un tremplin dans une carrière musicale et un lieu de formation. Les Eurochestries ont eu lieu dans divers pays comme le Brésil, d’Espagne, la Slovaquie, la Russie, le Canada et la France. Il y aura des Eurochestrie dans le Kamouraska du 16 au 22 août. J’ai rencontré le directeur du Camp musical St-Alexandre, Mathieu Rivest, pour m’éclaircir sur le festival et son contenu.
Busque : Bonjour Mathieu ! Premièrement, peux-tu me dire quel est ton rôle au camp musical et peux-tu me parler un peu de toi ? Mathieu Rivest : Je suis directeur du camp musical. J’y travaille depuis 21 ans. Il y a eu une période alors que j’étais étudiant où je venais ici l’été pour participer aux activités, enseigner les cuivres, la direction chorale et le piano, principalement. Depuis les 15 dernières années, je m’occupe du camp ; c’est devenu mon travail à temps plein. C’est donc de développer des structures de séjour qui permettent aux jeunes de 7 à 17 ans de profiter d’un cadre de plein air, mais aussi de formation musicale de qualité durant l’été. Le camp s’est beaucoup amélioré grâce aux infrastructures qui ont été mieux adaptées et qui ont été
6
La Rumeur du Loup, Août 2015
aménagées pour l’hiver. L’hiver, et même en toute saison maintenant, on tient donc toute sorte d’activités, autant autour de la musique que de l’accueil de différents groupes pour des assemblées générales, des rencontres de famille, etc., mais principalement des projets musicaux. Nous avons aussi maintenant des partenariats avec le camp de musique traditionnelle, le Camp de Souches à Oreilles, qui se tient ici à la fin août, avec Propulse ta voix, qui est un concours de chant, et avec le festival de musique de Rivière-du-Loup, qui tient une partie des activités ici. Il y a donc une panoplie d’activités un peu partout dans le calendrier de l’année qui viennent nous aider si on veut faire en sorte que le camp soit vivant durant toute l’année.
B. : Si je comprends bien, des gens peuvent louer vos salles pour des mariages, des soirées, etc. Est-ce exact ? M. R. : Oui, en dehors de la période estivale. B. : Combien recevez-vous de jeunes par été ? M. R. : On reçoit environ 65 jeunes par séjour. Cette année, c’est la première année où chacun de nos séjours est complet. D’habitude, seulement un ou deux de nos six séjours étaient complets. Cette année, tout est plein ! C’est donc plus de 300 jeunes qui vont circuler ici l’été pour la formation musicale. Mais, en plus, il y a le camp « trad ». Je ne calcule que ceux pour qui nous avons la gestion complète du projet. Maintenant, il
Photo d’Optik 360
Entrevue
y a d’autres projets qui viennent se greffer à l’automne et au printemps, ce qui fait en sorte qu’il y a beaucoup de jeunes. B. : Est-ce que ce sont des jeunes de partout au Québec ? M. R. : Oui, principalement du Québec, mais aussi de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick, parfois de l’étranger aussi. Mais principalement du Québec, et c’est très bien réparti : Montréal, Québec, la Gaspésie, la Côte-Nord, etc. Nous avons vraiment des jeunes de partout. B. : Il n’y a pas une tonne de camps musicaux au Québec, n’est-ce pas ? M. R. : Il y en a quand même une dizaine. Chacun a des valeurs et des façons de faire assez différentes. D’ailleurs, je viens de prendre des vacances au Saguenay — LacSaint-Jean. Il y avait longtemps que je voulais aller visiter au moins un camp musical dans mon été. Je suis allé à Métabetchouan visiter leur camp de formation musicale. Il est un peu similaire au nôtre en ce qui concerne l’offre, mais il est différent en ce qui concerne l’encadrement que nous offrons ici aux jeunes et l’enseignement qui y est donné. Celui d’ici, de Métabetchouan et d’Asbestos ont un nombre de jeunes et des infrastructures assez similaires. B. : Cette année, vous faites les Eurochestries. Peux-tu m’expliquer ce que c’est et ce qui va se passer pendant ce temps ? M. R. : C’est une fédération qui gère huit festivals à travers la planète. Il y en a deux en France, deux en Russie, en Pologne, en Espagne, au Brésil et j’en oublie ! Plus jeune, j’ai eu la chance d’y participer et de connaître la personne qui s’en occupe internationalement. Je suis assez dynamique dans ce qu’on fait ici au camp musical, dans le développement
et tout, mais tout cela reste au Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. Disons que cette personne fait un peu le même boulot que je fais, mais à travers le monde. Les Eurochestries ont démarré en France, en Charente-Maritime, et ont célébré leur 25e anniversaire l’année dernière, en 2014. Il y a quand même un renouveau et une envie de développer des projets. Au Québec, il y a longtemps, il y avait eu des essais qui avaient été faits dans la ville de Québec. Et nous, au camp musical, nous étions rendus là. Nous avions un moment de libre dans notre calendrier d’été et nous nous sommes associés avec eux. Nous leur avons parlé de notre projet et nous avons décidé cette année de vivre l’expérience de fonder un nouveau festival, qui sera en trois parties, mais principalement ici, au Kamouraska. Il y aura une partie au Kamouraska, une à BaieSaint-Paul et une dans la ville de Québec. Sept jours ici, deux jours à Baie-Saint-Paul et deux jours à Québec. Le but des Eurochestries est de réunir différentes cultures, différentes langues, et de se retrouver autour d’un thème musical, qui est différent chaque année. Cette année, c’est une expérience un peu « cobaye » que nous allons vivre. L’idée est que chaque matin nous répétions tout le monde ensemble. Il y a donc un répertoire conjoint qui est travaillé tout le long de la semaine jusqu’au concert de clôture. Parmi les ensembles qui seront présents, on parle de six ensembles différents, il y aura un orchestre à corde (nos jeunes du camp musical vont aussi former un orchestre à cordes), un orchestre de Chine, un duo d’une pianiste française et d’un Espagnol virtuose du violon, un quatuor du Mexique, puis un quatuor à cordes du Québec. Tous ces gens sont autonomes dans l’organisation d’un concert. Aussi, le but des Eurochestries est d’animer la ruralité. Ça se passe toujours dans des lieux ruraux. Il peut y avoir une ville mère où sont faites les répétitions, pour nous ce sera à Saint-Alexandre au camp musical. Ensuite, chaque soir, chacun de ces ensembles
va faire un concert dans un milieu qui n’est pas nécessairement habitué de recevoir des concerts. Je suis très content de l’accueil que nous avons reçu cette année. Nous irons à Saint-Onésime, Saint-Gabriel, Kamouraska, Saint-Pacôme, pour ensuite finir l’événement à Saint-Pascal, au centre du Kamouraska, dans un concert de clôture qui sera assez extraordinaire, avec beaucoup d’invités. On souhaite beaucoup de monde aussi dans la salle. B. : Pourquoi avez-vous décidé de faire ces concerts dans les églises ? M. R. : Premièrement, ce sont des lieux à l’acoustique assez exceptionnelle pour le type de musique qui sera offert. Deuxièmement, un document a été fait sur la transformation des bâtiments religieux et ce qu’on désire en faire. Disons que le Kamouraska, comme plusieurs lieux au Québec, est en plein questionnement en ce qui concerne l’occupation des églises. Donc, je crois que c’est un clin d’œil à cette réflexion. Oui, nous avons une superbe salle de spectacle ici au Kamouraska, d’ailleurs nous aurions pu y faire quelque chose, mais nous avons ciblé les églises parce que c’est facilitant
La Rumeur du Loup, Août 2015
7
B. : Nous aurons donc la visite de jeunes Chinois. Pour eux, de venir au Canada sera une expérience unique !
de faire avec le réseau des fabriques et des agents de développement de chacun des milieux. En plus, ce sont des lieux intéressants que nous avons au Kamouraska, de belles églises, de belles infrastructures. Je pense que c’est principalement ce qui fait que nous nous sommes arrêtés aux églises pour cette année. B. : Le prix d’entrée sera une contribution volontaire. C’est bien, mais comment pouvez-vous vous le permettre ? M. R. : Je vais t’expliquer ma façon de penser sur ce sujet. Le camp musical produit environ 25 concerts par été. Certains sont ouverts au public et d’autres sont réservés aux parents de nos jeunes. Si nous avions à vendre des billets pour chacun de ces concerts, nous aurions besoin d’une grosse structure pour la vente de billets. Aussi, nous avons une vocation d’éducation et un côté pédagogique envers les jeunes pendant une période d’une à deux semaines. Nous pouvons nous permettre d’offrir à la population, un soir par semaine, un moment culturel et un moment pour venir à la rencontre d’artistes qui viennent visiter notre région et qui viennent offrir un spectacle. Nous pouvons nous le permettre parce que nous avons de bons amis et parce que nous avons une offre ici qui permet aux artistes qui sont de passage d’être accueillis, d’être logés, d’être nourris, de pouvoir utiliser notre studio d’enregistrement aussi. Nous fonctionnons beaucoup par échange de services et je pense que c’est une de nos forces. Ça permet aussi d’avoir la chance que ces artistes s’arrêtent ici. Je vous donne un exemple. Dans deux semaines, nous aurons un spectacle de danse et de création musicale. Les gens étaient en tournée, mais ils n’avaient pas d’hébergement pendant trois jours. C’est un peu l’échange que nous ferons avec eux, ils viennent ici, ils sont hébergés, ils sont nourris. C’est un peu la même chose pour les Eurochestries. En général, on vend les concerts aux fabriques en France, et partout à travers le monde c’est ainsi. Chaque municipalité ou fabrique décide si elle l’offre gratuitement à sa population ou si elle vend des billets ou si elle va chercher des commanditaires. Chacune est autonome dans sa façon de présenter le concert. Les Eurochestries sont là pour aider à la promotion, donner un coup de main à l’organisation et à la logistique. Je ne veux pas dire que c’est protocolaire parce que le tout se fait dans un cadre estival à la bonne franquette, mais les gens qui vont assister au concert vont voir des banderoles des Eurochestries, ils vont voir que c’est bien présenté, qu’il y a un programme de concert
8
La Rumeur du Loup, Août 2015
« Te rends-tu compte, Mathieu, que ces jeunes Chinois verront les étoiles pour la première fois ? »
qui est offert. Il y a quand même une structure qui est assez grande et qui nous aide à avoir une fédération qui structure le tout et qui fournit des biens en argent pour faire le programme et autre chose. C’est donnant donnant. Je crois beaucoup que la région a besoin d’un élément déclencheur touristique et culturel. Il y en a énormément, comme les mercredis du parc à Mont-Carmel, les jeudis du camp musical… Il y a beaucoup de choses extraordinaires, mais, de se dire « international », d’inviter des gens et d’offrir à la population locale et aux touristes la possibilité de venir à des concerts gratuits, on essaie de cette façon. C’est sûr que, pour les finances, cette année, la MRC nous appuie pour démarrer le projet. Éventuellement, ce sera de grandes questions à se poser parce que chaque artiste qui vient ici ne paie pas. Les artistes sont logés et nourris gratuitement. Ils ont à se déplacer ; payer un avion de la Chine à ici, ça coûte des sous. Il y a un côté rayonnement régional qu’il faut saisir. On l’a saisi et on a eu envie de s’embarquer. Le camp musical met la main à la pâte, évidemment, mais y met aussi des sous. On a envie de développer quelque chose pour notre région. Tout ça mis ensemble fait que ça se tient, mais disons qu’on réussit de petits miracles avec pas grand-chose !
M. R. : Quand le président de la fédération est venu ici au mois de mai dernier, nous avons fait une conférence de presse et il est venu visiter les églises et les lieux. Il me disait : « Te rends-tu compte, Mathieu, que ces jeunes verront les étoiles pour la première fois ? » On ne pense pas à ça, mais Saint-Alexandre, c’est quand même reculé dans la nature ! On parle de jeunes de 13 ans qui ont travaillé toute l’année leur programme de concert. Ça tombe bien dans un cadre de camp de vacances parce que nous sommes habitués à ce genre de gestion, nous connaissons les activités de loisir que nous pourrons leur offrir, et il va y avoir des adultes aussi. Les jeunes Chinois ont une discipline complètement hallucinante, voire maladive. On me disait qu’ils vont jouer par cœur les pièces qu’ils vont interpréter et qu’ils les jouent pendant huit heures par jour depuis je ne sais combien de mois. Il y a quelque chose d’un peu fou là-dedans. Justement, pour eux, d’arriver dans un lieu où ils vont voir des jeunes plus ou moins du même âge, et un peu plus vieux aussi, avec l’espèce de bonhomie que nous pouvons avoir dans le côté de la formation musicale, du plaisir, du partage, ça va peut-être leur montrer qu’il existe autre chose, et nous aussi ! De voir un jeune de 13 ans jouer du violon comme on va en voir jouer, jouer « Carmen » de Bizet, des œuvres symphoniques assez impressionnantes, nous allons apprendre, et eux aussi, ils vont peut-être se relaxer un petit peu et vivre leur expérience d’une façon plus facile que dans un contexte très « conservatoire ». B. : Il y a deux ans, des jeunes du camp musical de Saint-Alexandre sont allés quelque part pour apprendre et jouer de la musique. Qu’est-ce que c’était exactement ? M. R. : C’était la maison mère des Festivals Eurochestries, en Charente-Maritime. Nous étions invités par le festival en CharenteMaritime et nous nous y sommes rendus. C’était dans la ville de Pons. Nous y avons passé une douzaine de jours et nous avons fait une dizaine de concerts. C’était le camp d’orchestre. Les gens connaissent peut-être les structures des camps d’orchestre que nous avons ici, où nous faisons des spectacles symphoniques avec des artistes invités. Depuis quelques années, nous étions revenus à la formule un peu plus classique parce que c’était quand même un gros boulot de tout monter cela et parce que des occasions se sont présentées
à nous. Alors, nous avons eu cette invitation et nous avons décidé cette année-là de transformer notre camp en une participation à ce festival. Nous avons fait appel à nos anciens campeurs et à des nouveaux aussi, mais principalement aux anciens campeurs. Les jeunes payaient leur transport. J’étais chef invité dans ce festival et on parle de plus de 325 jeunes qui provenaient de Hongrie, de République tchèque, d’Espagne, du Brésil, de partout à travers la planète. Ils se sont réunis pour travailler ensemble du répertoire conjoint qu’on ne connaît pas avant d’arriver. Nous avions donc tous une semaine, de 9 h à midi, ou avant 9 h pour ceux qui se levaient avant, pour pratiquer. Les Espagnols nous jouaient le tour d’être souvent absents ! Mais c’est le côté intéressant, culturel. C’est un moment de rencontre, deux grands orchestres différents qui répétaient dans deux salles tout équipées avec des timbales, des percussions, des chaises, des lutrins et tout ce qu’il faut. Deux orchestres différents qui répétaient conjointement le matin. Et le concert final était complètement fou, à l’extérieur d’un château avec des éclairages ! Chaque soir, on dînait
ensemble après la répétition. Ensuite, chaque ensemble partait de son côté. L’un partait à 50 km au sud, l’autre à 60 km au nord-est et chaque ensemble allait jouer principalement dans des églises et des salles de concert pour la population locale et les touristes qui suivent le festival. C’est intéressant, on arrive dans une mine d’or où, un soir, on peut aller voir tel ensemble et, l’autre soir, on reste dans la même région et on peut aller visiter des lieux en ruralité. Il n’y avait pas de concert dans la ville de Pons, qui n’est déjà pas une très grande ville. Les concerts se tenaient vraiment dans des lieux où les gens ne sont pas habitués, mais une fois par année, sur une semaine, ils reçoivent un orchestre du Québec, un orchestre de la Chine, un orchestre de l’Italie, ou peu importe. Cette structure, ces valeurs, ce sont les mêmes qui sont partagées ici dans la formation musicale que nous offrons aux jeunes. D’être dans un même lieu en même temps à faire de la musique complètement différente de ce qu’on fait à l’habitude ou de découvrir de nouvelles choses, de les partager en même temps qu’on reste autonome aussi. Je pense qu’il y a un échange de valeurs pareil
ou très similaire. Mon implication personnelle au Kamouraska en culture et en tourisme fait que je trouvais qu’il y avait une occasion à saisir pour le camp, mais aussi pour notre région. Une occasion pour se démarquer et amener quelque chose qui va être unique en Amérique du Nord parce que des festivals comme celui-là, il n’en existe pas, sauf à l’intérieur de ce réseau des Eurochestries. Je pense que c’est assez riche. C’est une première année. Nous allons recevoir environ 80-90 personnes cette année. Un orchestre de 50 Chinois, un quatuor du Mexique, un quatuor du Québec, un orchestre à corde d’une vingtaine de personnes. B. : Comment le milieu reçoit-il les initiatives que tu amènes ? M. R. : Je pense qu’au Kamouraska, le camp musical a quand même été important dans le développement de la région, de sa notoriété et des services qui y sont offerts. En plus de la formation musicale, nous avons quand même été un lieu d’accueil pour beaucoup de projets, nous n’en sommes pas à notre
La Rumeur du Loup, Août 2015
9
première activité internationale. C’est certain que nous avons toujours la volonté d’accueillir des artistes ici et de faire des spectacles au Kamouraska. La MRC aussi nous a appuyés pendant des années afin de mettre sur pied ce volet de développement international, par une entente culturelle spécifique. La MRC de Kamouraska est d’ailleurs partenaire du projet. Comme je le disais tantôt, il y a plusieurs beaux projets et produits au Kamouraska. Je pense maintenant qu’avec la nouvelle corporation touristique, ces projets vont s’attacher ensemble. Pour ce qui est des concerts, je me souviens d’une étude qui a été faite il y a quelques années au Kamouraska qui disait que quelqu’un qui vient ici peut se permettre d’aller à des concerts le mercredi soir à MontCarmel, le jeudi au camp musical, le samedi à La Pocatière, le dimanche à la maison Chapais. Il y a des activités presque chaque jour, mais elles ne sont pas coordonnées, il n’y a pas tant de réflexion de territoire. Pour un festival comme celui-ci, il y avait un créneau mi-août ou fin août pendant lequel il n’y avait pas
« Je pense maintenant qu’avec la nouvelle corporation touristique, ces projets vont s’attacher ensemble. » nécessairement d’activités dans la MRC. Cela permet aussi d’animer les églises qui sont en pleine réflexion. On ne sait quel sera leur avenir, on arrive peut-être avec quelque chose qui permettrait d’amener, pendant une semaine, une couleur au Kamouraska. Quand nous sommes allés jouer au festival en France avec le camp musical, nous avons fait des œuvres de Vigneault, nous avons fait des œuvres qui faisaient découvrir le côté un peu plus pop d’ici, mais arrangées dans des orchestrations, réalisées pour orchestre. De faire découvrir des compositeurs comme François Dompierre,
par exemple, qui est un grand compositeur et un animateur exceptionnel à Radio-Canada Première, permet de partager sa culture. D’amener des Chinois qui vont jouer à SaintPacôme, qui vont rencontrer la communauté le temps d’une soirée et leur offrir un concert, je trouve qu’il y a quelque chose d’assez riche là-dedans. La MRC joue aussi le jeu d’essayer et de nous aider comme possible à mettre tout cela sur pied. Nous ne faisons pas cela seulement pour une année, nous avons l’intention de continuer le développement. C’est sûr que les 2e, 3e et 4e années, nous devrons nous demander, d’un point de vue financier, comment tout cela peut s’articuler. Est-ce que nous pouvons devenir comme le Mondial des cultures de Drummondville ou quelque chose du genre ? Est-ce que nous pouvons mettre sur pied une structure qui permettrait d’avoir des sous pour continuer à offrir des concerts gratuitement parce que, pour nous, c’est quelque chose qui est important.
Festival International Eurochestries au Kamouraska Tous les concerts sont à 19 h30 et présentés gratuitement. Plus de détails sur le site web www.campmusical.com
Vendredi 21 août
Mercredi 19 août
Église de St-Pascal-de-Kamouraska
Église de Kamouraska
École primaire no 3 Sanlihe de Pékin (orchestre symphonique de jeunes Chinois) sous la direction de Liu Zheng
Grand spectacle international de clôture du festival avec tous les participants (France-Espagne-Mexique-Québec -Chine)
Mardi 18 août Église de St-Pacôme
Jeudi 20 août
Duo Eva Mylle (piano) et Niko Managazze (violon) France-Espagne
Église de St-Gabriel-Lalemant
Duo Eva Mylle (piano) et Niko Managazze (violon) France-Espagne
Jeudi 20 août Église de St-Pacôme
École primaire no 3 Sanlihe de Pékin (orchestre symphonique de jeunes Chinois) sous la direction de Liu Zheng
Mercredi 19 août Église de Mont-Carmel
Mardi 18 août Église de St-Onésime-D’Ixworth
2 Quatuors (Québec et Mexique)
10
La Rumeur du Loup, Août 2015
Quatuors (Mexique) et le Duo Eva Mylle (piano) et Niko Managazze (violon) France-Espagne
Les Eurochestries 2013 Retour sur le voyage Par Pascale Rivard et Benjamin Labelle, photos par Anthony Francoeur-Vallière
En juillet 2013, 30 jeunes du Camp musical Saint-Alexandre s’envolaient en direction de la CharenteMaritime pour participer au Festival international Eurochestries. Déjà habitués à vivre des moments riches en émotions et en partage, ils partaient impatients de faire de nouvelles rencontres musicales et culturelles. Loin d’imaginer que les deux semaines outremer seraient aussi passionnantes, ils ont développé des liens exceptionnels entre eux, mais aussi avec les musiciens des orchestres participants. Benjamin Labelle, violoncelliste, et Pascale Rivard, coordonnatrice musicale, se replongent dans les souvenirs de cette aventure unique. Dès le départ, nous avons réparti les instruments de percussion pour éviter le surpoids à la pesée des bagages. Nous étions loin de nous douter que ce partage serait le nœud de notre périple. L’accueil chaleureux des spectateurs nous a impressionnés. Entendre la foule fredonner les airs de Gilles Vigneault et de Félix Leclerc, en pleine campagne française, nous a permis de constater à quel point la musique québécoise est vivante. La musique nous a aussi servi de langage lors des répétitions avec les orchestres internationaux. Imaginez des Croates, des Espagnols et des Ukrainiens dans un même orchestre, dirigé par un chef à l’anglais… discutable ! Tout le monde s’est finalement compris et a donné un concert final époustouflant.
Évidemment, le voyage a aussi fait place à de nombreuses rencontres entre les musiciens participants. Après quelques jours de sourires gênés dans les escaliers, nous avons pris notre courage à deux mains et sommes entrés en contact avec les autres musiciens. Des Croates parlent québécois et les gens d’ici se débrouillent maintenant en espagnol. Peu de jeunes peuvent se vanter d’avoir fait une tournée en France ! Logés à Pons, nous avons rayonné tous les soirs vers des églises les plus impressionnantes les unes que les autres. Nous nous souviendrons toujours de l’acoustique de l’église de Baignes-SainteRadegonde, un bâtiment de pierre on ne peut plus ordinaire érigé dans les années 400.
De pouvoir organiser un tel évènement international dans notre région revêt pour nous, qui l’avons vécu, une couleur toute particulière. Nous savons que les participants des Eurochestries 2015 dans le Kamouraska seront enchantés de leur expérience grâce à l’accueil légendaire de la population du Bas-Saint-Laurent. Faire résonner les églises du Kamouraska au son de l’Hymne des Eurochestries nous ramènera en France pour quelques instants. Nous comptons faire vivre une expérience aussi riche aux musiciens chinois, mexicains, français et russes qui nous visiteront au mois d’août.
Pascale Rivard, coordonnatrice musicale et Benjamin Labelle, violoncelliste.
La Rumeur du Loup, Août 2015
11
Visite d'un chef d'orchestre
Entrevue
Entrevue avec Didier Descamps Par Busque
À titre d’invité spécial des Eurochestries québécoises, le chef d’orchestre militaire français Dider Descamps sera accueilli par le Camp musical St-Alexandre. Dans le cadre de sa thématique mensuelle, La Rumeur a interviewé ce grand homme qui visitera la Belle Province pour la toute première fois. Busque : pouvez-vous nous parler de vous et de votre cheminement musical ? Didier Descamps : J’ai commencé la musique il y a un peu plus de quar ante ans, tout d’abord chaque mercredi, auprès d’une voisine de mes parents. C’est elle qui m’a donné le goût du travail et de la persévérance, alors que je n’avais pas sept ans. J’ai ensuite intégré le Conservatoire National de Région de Douai, dans le nord de la France, où j’ai accompli l’intégralité de mes études musicales. J’ai ensuite eu la chance de travailler l’écriture musicale, la direction d’orchestre avec de grands maîtres tels que Noël Lancien ou Roger Boutry, qui ont tous deux remporté le premier grand prix de Rome en composition musicale, ou encore l’orchestration avec Désiré Dondeyne, récemment disparu, puis la fugue et le contrepoint avec Bernard de Crepy, professeur au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. B. : Parlez-nous de votre travail comme chef d’orchestre. Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
12
aussi complexe qu’enrichissant, car il s’agit de mener une équipe souvent exigeante. C’est en outre une véritable école d’apprentissage perpétuel, car rien n’est jamais acquis et il faut toujours et rapidement susciter un intérêt, une adhésion à ce que l’on propose, ce qui ne se décrète pas.
D. D. : Jusqu’ici, j’ai essentiellement accompli mon travail de chef d’orchestre au sein des orchestres militaires français. Tout d’abord comme assistant, de 1994 à 1999, puis comme chef principal à partir de 2006, à la tête de la Musique des équipages de la Flotte de Brest, orchestre de 80 musiciens du plus haut niveau, pour la Marine nationale. Cependant, le propre du chef d’orchestre est de veiller à ne jamais « s’enfermer », à rester le plus en contact possible avec toute forme de musique et tous types d’orchestres. C’est ce qui m’a amené à conduire comme chef invité, lors de stages, de concerts ou de festivals, des orchestres à cordes, des orchestres symphoniques ou bien encore des orchestres d’harmonie (constitués des uniques instruments à vent).
B. : Quelles sont vos motivations à participer à un festival semblable ?
Je me considère comme privilégié, car, dans une période particulièrement difficile pour beaucoup de mes concitoyens, j’ai la chance de pouvoir me réaliser dans un métier qui est celui dont je rêvais, petit garçon. L’exercice est
B. : Vous viendrez visiter le Québec pour une première fois sous peu. À quoi vous attendez-vous ?
La Rumeur du Loup, Août 2015
D. D. : Je suis toujours particulièrement heureux et impatient lorsque je sais que je prendrai part à une telle aventure ! Dans une période assez courte vont se lier, et quelques fois pour très longtemps, des musiciens de tous horizons, de toutes nationalités. Au cours de ces quelques jours, une seule motivation vient les rassembler et les unir : la Musique. Par delà les continents, les cultures, ce sont des instants de partage et de communion exceptionnels qui se profilent. À chaque fois vient s’accomplir la véritable mission de la Musique : rassembler, sous un langage profondément universel.
D. D. : J’imagine que l’on ne s’attend pas à me voir arriver, béret sur la tête, baguette de
pain sous le bras, avec un accordéon dans ma valise (rires) ! Je vous épargnerai donc les éternels clichés sur nos chers cousins de la Belle Province, même si j’espère (je l’avoue !) me délecter du nectar local : le sirop d’érable. Plus sérieusement, je suis réellement heureux de me rendre pour la première fois au Québec ! C’est un autre rêve de petit garçon, et je suis absolument excité de revoir quelques amis, notamment parmi l’orchestre que dirige Mathieu Rivest, rencontrés en 2013, lors de leur participation au Festival Eurochestries, en Charente-Maritime. J’ignore si je disposerai d’un peu de temps pour visiter votre cher et si beau pays, mais j’espère pouvoir le faire ! B. : Quelles seront vos implications pour ce tout nouveau Festival international Eurochestries au Kamouraska, mis sur pied par le Camp musical Saint-Alexandre ? D. D. : Avant toute autre chose, je voudrais ici saluer l’action de deux hommes : Celle de Claude Revolte tout d’abord, qui préside Eurochestries avec une énergie et une détermination absolument incroyables. C’est grâce à lui et Anne Bernard, directrice du festival, que j’ai pu y participer en 2013, en France, comme cette année au Québec.
Il faut souligner leur dynamisme qui fait, hélas, aujourd’hui parfois défaut, mais aussi une combativité à toute épreuve pour démontrer l’indispensabilité de la pratique musicale et orchestrale, dans leurs aspects les plus larges. Mathieu Rivest également, à qui je voue une sincère amitié. Je salue haut son action très engagée, sa force de conviction impressionnante et l’implication comme la sensibilité artistique dont il fait constamment preuve !
« Dans ce monde en perte de repères, il faut se battre quotidiennement pour parvenir à être entendus » Beaucoup de chefs d’orchestres, de directeurs d’écoles de musique, de musiciens même, sont aujourd’hui découragés et renoncent parfois même, tant notre monde accorde aujourd’hui un intérêt de plus en plus mince à la culture et à l’enseignement musical, en particulier. Dans ce monde en perte de repères, il faut se battre quotidiennement pour parvenir à être entendus et pour convaincre ceux qui détiennent les crédits qui permettent l’accomplissement de notre mission. C’est l’action de ceux-là, tels que Claude et Mathieu, qu’il faut saluer, mais aussi l’implication de celles et ceux qui constituent leurs équipes, comme tous ceux qui luttent à tous les niveaux, qui permettent à la pratique musicale de ne pas disparaître tout à fait, et qui viennent par là donner raison à la célèbre phrase du président Lincoln : « Si vous considérez que l’éducation [la culture] coûte cher, essayez l’ignorance ».
Dur, dur de dire NON... par Nadine Pelland Mon employeur me demande de rester plus longtemps ce soir. Je suis fatiguée… mais bon, je ne veux pas le décevoir, alors j’accepte. Je rentre à la maison, avec une seule envie : écouter une émission de télé. Mon amoureux a envie que je lui cuisine ma fameuse lasagne… je me lève donc… parce que je sais que ça le rendra heureux et j’ai envie qu’il m’aime! Après le souper, ma fille veut aller porter des CV en ville. Je tiens à bien la soutenir et à bien jouer mon rôle de mère alors, malgré la fatigue et mon envie de me coller un peu sur mon amoureux, j’embarque dans la voiture et on fait une petite tournée. Au retour, prête à aller enfin me coucher, un ami téléphone : il va très mal, il aimerait venir me parler… Bien sûr, je suis une bonne amie, alors nous discuterons une partie de la nuit tous les deux… En quelques heures, j’ai mis de côté : mon besoin de repos, mon besoin de divertissement et mon besoin d’intimité amoureuse… Par contre, j’ai répondu à mon besoin de correspondre à mes valeurs, mon besoin d’être aimée et appréciée, et mon besoin d’avoir une « bonne réputation ». À l’occasion, ce genre de situation peut arriver et ne pas être préjudiciable. Mais si c’est fréquent, elle entraîne des dangers importants, dont le premier et non le moindre est de « se perdre ». Un oubli trop fréquent de soi peut entraîner des sentiments dépressifs, de l’épuisement, des difficultés relationnelles, et une faible estime de soi, entre autres. S’il peut être agréable de répondre aux besoins des autres, grâce à ce qu’ils nous témoignent en échange, une vigilance extrême doit quand même nous habiter. Suis-je en train de m’oublier? Est-ce que je fais trop passer mes besoins derrière ceux des autres? C’est difficile de dire non, il y a des impacts, c’est certain. Vous verrez la surprise des autres les premières fois où vous direz ce petit mot fatidique de trois lettres! Mais à la longue, les personnes qui vous aiment comprendront que ce respect que vous avez pour vous-même est très précieux. Essayez, au moins! Et ne vous découragez pas aux premières réactions négatives! Dites non avec amour et respect, envers vous et envers les autres, lorsque vous en sentez le besoin. Prenez soin de vous, c’est vous qui êtes responsable de votre bonheur! Et si vous souhaitez y voir un peu plus clair, vous pouvez toujours venir nous voir : 418 862-2333. La Rumeur du Loup, Août 2015
13
Madame B : chronique de bibliothèque
Le cheval, avenir de l’homme ? Par Sylvie Michaud
« Voulez-vous qu’on revienne au temps des chevaux et des carrioles ? » Voici un argument souvent avancé par certains en réponse à ceux qui remettent en question notre mode de vie axé sur la consommation de pétrole. Et si justement le cheval, source d’énergie propre, c’était ça le progrès. Récemment, le projet de collecte de matières recyclables par des chevaux à Trois-Pistoles a fait la manchette dans la presse nationale. En plus d’être écologique, zoothérapeutique et sympathique, ce projet en est un de réinsertion sur le marché du travail, la remorque ayant été construite par des travailleurs de la Fermeécole des Basques. Le projet de TroisPistoles est inspiré des chevaux territoriaux que l’on retrouve en France et notamment à Trouville-sur-Mer, petite station balnéaire de Normandie. En 2000, la petite communauté faisait l’acquisition de « Festival de mai », un imposant percheron, et d’une carriole pour le ramassage du verre recyclable. Il allait rapidement servir à d’autres tâches et devint un membre à part entière de l’équipe de voirie de la municipalité. Qui plus est, la présence du cheval allait motiver davantage les équipes de travail municipales et consolidait la démarche écocitoyenne des habitants. Le récit de cette expérience, qui dure toujours, a fait l’objet du livre Le cheval au service de la ville édité en novembre 2014 par Écosociété. La préface du livre est signée par Marie-Hélène Poitras. Elle y écrit : « On
14
La Rumeur du Loup, Août 2015
parle de plus en plus de réintroduire du vivant dans la ville, du rôle pacificateur du cheval, de ce monsieur éboueur que tous les enfants connaissent par son nom depuis qu’il a pour collègue un équidé. Des idées fraîches et novatrices, des mots nouveaux sont prononcés (…) : hippomobilité urbaine, démarche écocitoyenne, énergiecheval. Cer tains e nv is ag e nt ce t te avenue par amour du cheval ; elle est aussi avantageuse d’un point de vue économique et écologique. » Ce n’est pas un hasard si Marie-Hélène Poitras a écrit la préface du livre précédent. Celle-ci est auteure, journaliste et cavalière, et a signé en 2012 le roman Griffintown qui expose la vie des cochers du Vieux-Montréal. Si en ville, on redécouvre les bienfaits de l’hippomobilité, vous vous doutez bien que c’est aussi le cas en milieu rural.
Gino Malenfant, originaire de Saint-Hubert-deRivière-du-Loup publiait récemment Revivre avec les chevaux dans le temps des chantiers. Lui et son frère Tony ont rempli pas moins de 125 camions-remorques de bois avec leurs chevaux. M. Malenfant apprécie particulièrement le fait qu’un cheval qui travaille dans le bois ne brise presque rien comparé à de la grosse machinerie. Son livre est une mine d’informations et de conseils pratiques pour qui voudrait travailler avec des chevaux de trait. Qui a déjà consulté le livre Découvrir le BasSaint-Laurent : nature et culture de Nathalie Le Coz, se souviendra sans doute de Denis Croft, jeune bûcheron de St-Gabriel de Rimouski qui sort les billots du bois à l’aide de son puissant cheval, Max. Ici aussi, le prétexte est d’exploiter la forêt de manière plus intelligente puisque cette façon de faire ne nuit pas à la régénération de la forêt. Tout récemment, un reportage à Bien dans son assiette nous faisait connaître la ferme Mélilot à Dunham, dans les Cantons-de-l’Est. Là, un jeune couple utilise le cheval pour le travail aux champs. Malgré quelques contraintes, il en retire surtout des avantages. Parmi ceux-ci : sol moins compacté, travaux pouvant commencer plus tôt au printemps, rythme de travail qui lui convient (les chevaux n’ont pas de lampe frontale pour travailler la nuit
Lit térature
et prennent une pause le midi), coûts réduits d’achat et d’entretien par rapport à un tracteur et, enfin, le bien-être apporté par le contact quotidien avec le cheval. Enfin, soulignons la parution en avril dernier, du livre Cheval canadien, histoire et espoir publié en l’honneur du 350e anniversaire du cheval canadien. En effet, le 16 juillet 1665, les ancêtres du célèbre petit cheval de fer arrivent en Nouvelle-France après avoir été soigneusement choisis par Louis XIV lui-même. C’est la race chevaline la plus ancienne et la plus pure des races formées en Amérique du Nord. Il fait partie de notre patrimoine et a aidé à construire le pays. En plus de ce livre, il faut écouter le reportage « Le destin du cheval canadien » diffusé le 12 juillet dernier à l’émission Les années lumières à la radio de Radio-Canada. On y entend entre autres André Auclair, éleveur et ardent défenseur du cheval canadien qu’il contribua à sauver de l’extinction au début des années 70. Évidemment, tous les livres présentés dans cette chronique sont disponibles à la Bibliothèque Françoise-Bédard. Bonne lecture et bon été !
http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/07/09/007-matieres-recyclableschevaux-trois-pistoles.shtml Le cheval territorial désigne un cheval utilisé par les services municipaux pour différentes tâches de voirie et de transport. Crédit photo : Ferme Mélilot
La Rumeur du Loup, Août 2015
15
Capsule littéraire
Par Brigitte Sirois de la bibliothèque de l’École secondaire de Rivière-du-Loup
Collaboratrice pour l’APSDS (Association pour la promotion des services documentaires scolaires), je rédige des capsules littéraires portant sur les romans et les romans graphiques. Certains de ces livres m’ont été gentiment suggérés par des élèves de mon école, soit l’École secondaire de Rivière-du-Loup. À vous de déguster ces trouvailles « exquivales ».
Esseriam, Eli. Apocalypsis : Cavalier blanc, Alice. Paris : Nouvel angle, 2014. 238 p. Ils sont quatre, à peine âgés de 17 ans. Ils sont les Cavaliers de l’Apocalypse. Ils n’épargneront que 144 000 âmes. En ferez-vous partie ?
Résumé du tome 1 : Alice Naulin est une élève particulièrement surdouée, omnisciente. Ses congénères humains lui attirent très peu de sympathie. C’est lorsque Alice commence à avoir des visions apocalyptiques et des talents télékinésiques qu’elle comprend que sa personnalité n’est pas le fruit du hasard. Critique : Première publication pour Eli Esseriam, cette série mystique réclame de nouvelles productions auprès de cette auteure. Il est rare qu’un écrit destiné à la jeunesse présente une telle richesse de vocabulaire et un propos d’une intelligence aussi fine, et ce, combinés à une intrigue distinctive. La personnalité si bien décortiquée des protagonistes est-elle liée au passé d’infirmière de l’auteure ? Alice méprise les créatures que nous sommes… et pourtant, nous l’aimons. Alice n’éprouve aucune compassion envers ses semblables ; elle trouve que certains sont «des produits accidentels de la Nature […] un
16
La Rumeur du Loup, Août 2015
large assortiment de bizarreries génétiques et d’anomalies de la science. Une belle brochette de perdants à la loterie de la Vie.», p.147. L’amitié et la camaraderie, un mal nécessaire ? : «de toute ma vie, aussi courte soit-elle, je n’ai jamais rencontré un être humain aussi génétiquement proche du gastéropode», p.17. L’humour fin d’Esseriam coule à travers son personnage : «J’adore tout contrôler. Et depuis peu, c’est comme si quelque chose, ou quelqu’un, s’était introduit dans mon cercle si carré.», p.48, ou encore «notre vieux canapé gourmand. On le qualifie ainsi parce qu’il est si mou et confortable qu’on a la sensation qu’il nous avale lorsqu’on s’y love.», p.104. Allez hop ! Affrontez la fin du monde avec une Cavalière de distinction qui, peut-être, sera moins ténébreuse que celle annoncée par Saint Jean ? Excellente suggestion de Corinne Viau, 3e sec. Yancey, Rick. La 5e vague. Robert Laffont, 594 p. R ésum é : Ce sont EUX. Leur arrivée entraîne l’humanité dans la mort en quatre vagues successives de fléaux. Cassie, une des rares survivantes, croise le chemin
d’Evan. Leur but : sauver ceux qui leur sont le plus cher… Commentaires : Oubliez E.T. l’alien fripé, Rencontre du 3e type, Lilo et Stitch, ainsi que le beau John de Numéro Quatre. EUX ou les AUTRES ne sont pas arrivés avec des colliers pour négocier. Ils sont impitoyables, cruels. La Terre n’appartient plus aux humains. Ils sont subtils : au lieu d’éradiquer l’humanité en une seule prise, ils déferlent le mal en quatre vagues successives. Comme quoi, ils sont très créatifs. Yancey nous entraîne dans un maelstrom pour lequel nous absorbons l’angoisse, la terreur et la déperdition des protagonistes. Ce livre n’est pas sans rappeler les pogroms que notre propre humanité a exercés sur ses semblables. Le processus génocidaire s’enchaîne : ghettoïsation des populations, séparation des familles, extermination des contaminés, crémation des infestés. Toutes ces abominations sont vues et vécues par les adolescents employés aux basses besognes, rappel des sonderkommandos des camps de la mort nazis. Outre ce lourd parallèle, La 5e Vague possède ce ti-côté gossant : Qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? Est-ce la vérité ? Est-ce mensonge ? De là le caractère captivant de ce livre. Vivement la 2e partie ! Révisons nos classiques : eh oui ! La guerre des mondes de H.G. Wells. Publié en 1898, du temps de la lampe à l’huile et du transport à cheval, nous frémissons face à l’invasion
Lit térature
d’extra-intra-terrestres à la technologie hautement développée, venus s’approprier nos ressources.
vous lecteurs de marquer tout de suite vos préférences pour une littérature plantée dans le bitume frette montréalais de fin d’octobre.
le tome 20 du Blogue de Namasté, le tome 4 du Club des girls et, attendu pour le mois d’août, Le poids du mensonge de la collection Tabou.
Très bonne suggestion de Julien Lavoie, ESRDL, 5e sec.
Toutefois, le style langagier n’empêche nullement l’intelligence du récit. De très bonnes réflexions se dégagent de ce roman tels la condition d’itinérance : «[les itinérants]… tu peux jamais, jamais, jamais les toucher. Parce que t’as beaucoup trop peur que notre misère s’attrape», p.9 ; la fuite d’une douleur indicible : «je sais que devoir survivre au-dehors, c’est ce qui me fait survivre en dedans», p.17 et la perte de l’inconcevable : «pis là, je file comme si mon mieux, il était mort avec toi», p.158. Sam réconforte et contribue à l’équilibre de Mathieu qui lutte seul et esseulé dans son combat de vivre au quotidien : «c’est apaisant, un cœur qui bat sous ta main. Même si c’est rien qu’un cœur de chien», p.32. Il a beau paraître tough, mais Mathieu a la sensibilité à fleur de peau «mon corps s’est rempli de larmes, je me noyais dedans», p.53.
Intrigué ? Intéressé ? Décidé ? Consultez votre libraire local, toujours disponible pour bien vous conseiller.
Bienvenu, Sophie. Chercher Sam. Québec : Le Cheval d’août, 2014. 169 p. Résumé : Mathieu, accompagné de sa chienne Sam, vit dans la rue. Sa vie est bouleversée lorsqu’il perd sa fidèle partenaire. En partant à sa recherche, il pose un regard sur son passé qui l’a conduit à l’itinérance. Critique : Voici comment Mathieu, le protagoniste, résumerait le livre : c’est l’histoire d’un weirdo guy qui vit dans la fucking de rue avec sa chienne. Quand il la perd, sa fucking de shit de vie vient de buster. Pendant qu’il cherche Sam, sa chienne, il rewind dans sa tête toutes sortes d’osties d’affaires trash. Il pense au kid, aux blondes qu’il a fourrées, et à ses fucking de parents qui l’ont fait chier. L’auteure, dans un étonnant désir de réalisme, emploie le langage de la rue, le joual de Montréal plus précisément, puisque truffé à ras bord d’anglicismes (non-non, je sais, je ne suis pas une spécialiste linguiste, de notre Montréal de surcroît). C’est donc à
À travers son odyssée, Mathieu comprend son abandon à la vie civile, depuis son enfance à l’âge adulte, et se réconcilie avec la personne qu’il a vainement méprisée : lui-même. Bref, un bon condensé littéraire de 169 pages, concis, équilibré et punché ! Note : p.35, il est question du poème de Rimbaud «Le Dormeur du val». Espérons que, lors d’une réimpression, le poème sera ajouté en annexe. L’auteure insère le poème dans un grand moment de tension familiale. Succulent. Arrivages de l’été pour notre divine jeunesse : L’album 8 de l’Agent Jean, le 5e tome de Bine,
La plus grande sélection de bières de microbrasseries québécoises à Rivière-du-Loup! 418 867-4966 256, rue Fraser Rivière-du-Loup (Québec) G5R 5T2
Plus de
La Rumeur du Loup, Août 2015 17 500 sortes de bières disponibles!
TOP 10
Des pires moments de l’histoire du Rock Par Guillaume Leblanc
Car tous ont droit à l’erreur... Voici, selon moi, les pires moments de l’histoire du rock.
10 ZWAN ET LE RETOUR
DES SMASHING PUMPKINS
Après avoir pondu trois des plus importants albums du rock alternatif, les Pumpkins connurent des années noires et le groupe finit par imploser. Le projet vaporeux Zwan suivit la dissolution avant un retour quelques années plus tard des Pumpkins avec comme seuls membres originaux Billy Corgan et le batteur Jimmy Chamberlin. Les albums Zeitgeist (2007), Oceania (2012) et Monuments to an Elegy (2014) ne seront que de pâles copies du génie créatif du leader Billy Corgan et seront quasi ignorés par les médias.
9 LOU REED ET METALLICA
Il est difficile de concevoir que les dieux du trash metal et l’avant-gardiste Lou Reed puissent un jour faire un album ensemble... C’est pourtant ce qui s’est produit avec le bizarre Lulu (2011). Dur d’apprécier la férocité habituelle de Metallica et dur d’apprécier la poésie déjantée de Reed. Lulu nous rend perplexes d’un bout à l’autre. Même après plusieurs écoutes, cet album demeure difficile d’approche, la preuve ultime qu’on ne peut pas tout combiner facilement.
8 THE DOORS SANS JIM
MORRISON
La légende de Jim Morrison est indéniable, palpable même plus de quarante ans après sa mort en 1971. Malgré de talentueux musiciens, Morrison était l’image incontestée du groupe et, sans lui, les Doors n’auraient jamais eu le succès fulgurant qu’on leur
18
La Rumeur du Loup, Août 2015
connaît. Pourtant, le groupe continua à enregistrer des albums sous le nom The Doors sans son chanteur mythique, ce qui choqua certains, laissant perplexes les autres. Les albums post-Morrison Other Voices (1971) et Full Circle (1972) ne seront pas considérés, selon les fans, comme de vrais albums du groupe.
7 KISS SE DÉMAQUILLE Si on vous parle de KISS, quelles images vous viennent en tête ? La langue de Gene Simmons certes. La pyrotechnie, sans doute. Les costumes en cuir, le poil, et le faux sang, probablement. Mais bien entendu, ce qui vient en tête lorsque KISS est évoqué, ce sont ses célèbres maquillages. Cette marque de commerce a fait de KISS l’un des groupes rock les plus populaires de tous les temps. La discutable idée de retirer le maquillage en 1983 avec la sortie de l’album Lick it Up en a fait réagir plus d’un. C’était plutôt déconcertant de passer de véritables dieux du rock à une bande de « ginos ». C’est non… juste non.
6 L'ÉMEUTE DU STADE
OLYMPIQUE
Le 8 août 1992 avait lieu ce qui devait être le plus gros évènement rock de l’année au Québec avec la venue de Faith No More, Metallica et Guns N’ Roses au Stade olympique de Montréal. Les célébrations ont vite pris fin avec un incident pyrotechnique brûlant sévèrement le chanteur de Metallica, James Hetfield, mettant abruptement fin au spectacle. Deux longues heures s’écouleront avant que Guns N’ Roses ne daigne se pointer sur scène. La bande d’Axl Rose jouera pendant
une quarantaine de minutes avant de quitter sèchement la scène. Ce qui devait arriver arriva, et 55 000 fans furieux saccageront les alentours du stade. Un évènement musical qui passera à l’histoire, non pas pour les bonnes raisons.
5 CHINESE DEMOCRACY DE GUNS N' ROSES
Parlant de Guns N’ Roses, il en aura fallu du temps avant qu’un nouvel album voie le jour, depuis les deux albums de Use your Illusion. Dix-sept ans pour être précis. Évidemment, après tant d’années d’attente, la barre était haute pour Axl et sa bande de joyeux lurons. Disons simplement que la sortie du fameux nouvel album Chinese Democracy en 2008 ne cassera pas des briques. Un album sans succès radiophonique potable, ennuyeux à souhait et pauvrement original. Ce qui rendra l’album tristement célèbre est son coût de production s’élevant autour de 13 millions de dollars, l’un des albums les plus coûteux et le moins rentable de l’histoire.
4 WOODSTOCK 1999 Les célébrations du 30e anniversaire du légendaire festival allaient de bon train avant que Limp Bizkit mette le feu aux poudres pendant la chanson Break Stuff. Ce qui suivit fut une violente émeute alors que certains parmi le demi-million de festivaliers violaient de jeunes femmes, allumaient de gigantesques feux, vandalisaient les lieux, le tout en direct à la télévision du monde entier. L’ambiance était un tant soit peu différente de l’édition de 1969...
Musique
3
LIMP BIZKIT
Pour poursuivre avec Limp Bizkit, le groupe était partout vers la fin du millénaire. La folie du bogue de l’an 2000 devait être à son paroxysme, car il est totalement incompréhensible qu’un groupe puisse avoir un succès planétaire avec un refrain tel que : « I did it all for the nookie, c’mon, The nookie, so you can take that cookie ». C’était ringard et, plusieurs années plus tard, c’est toute une génération qui admet timidement avoir saccagé le sous-sol d’un ami sur la reprise de George Michael, « Faith ». Dieu merci, le garage revival des White Stripes, The Strokes et The Hives allait redonner espoir aux mélomanes du début des années 2000.
l’association des Rolling Stones et des Hells Angels comme agents de sécurité ne passera pas sous le silence. Pour certains, Altamont marque dramatiquement la fin de l’ère du Flower Power et du rêve hippie.
1
LES OSBOURNES
C’est en 2002 que la grande majorité des fans de métal en ont pris pour leur rhume lorsque, sur la chaîne MTV, était lancée la première saison de The Osbournes. Cette émission au
format télé-réalité nous montrait la vie au quotidien du plus grand chanteur métal au monde, Ozzy Osbourne. L’expérience télévisuelle était un malaise constant tournant en dérision le célèbre Prince des ténèbres pendant quatre longues saisons. D’un dieu du métal à un bègue portant des culottes molles et bien écrasé dans son divan, Ozzy aura désillusionné des légions de fans et l’émission sera instigatrice de toute une génération d’émissions embarrassantes portant à l’écran des vedettes rock telles que Gene Simmons et Bret Michaels.
2 LES ROLLING STONES
ET LE FESTIVAL D'ALTAMONT Les Rolling Stones organisaient, en 1969, une réponse au légendaire festival Woodstock avec l’évènement d’Altamont. Malgré une programmation plus que respectable, le festival portera un voile noir à jamais dans l’imaginaire collectif. Une série d’évènements tragiques se produiront et, au total, on comptera quatre décès, dont une personne poignardée à mort, tout juste devant la scène ou les Rolling Stones se produisaient. De plus,
La Rumeur du Loup, Août 2015
19
Art et Culture
Comment faire revivre une œuvre de poussière ? Par Philip Després, artiste, en collaboration avec Sabrina Clitandre, historienne de l’art, photos par Karyane Michaud
Texte à propos de la performance artistique du 7 juillet, Faire remonter la poussière sur la destruction de l’œuvre en poussière ! (2e performance d’une série de 3 pour dénoncer la destruction prévue et réalisée par la Ville de Québec de l’œuvre Dialogue avec l’Histoire de l’artiste Jean-Pierre Raynaud). La performance du 7 juillet avait comme premier objectif pour moi d’occuper artistiquement et physiquement l’espace de La Place de Paris dans le Vieux-Québec durant 5 heures consécutives afin de rappeler la présence de l’art à cet endroit. La Place de Paris a été pensée pour rappeler par une œuvre contemporaine la présence culturelle française dans la capitale. Durant les 28 dernières années, la sculpture Dialogue avec l’Histoire de Jean-Pierre Raynaud, donnée par le gouvernement Chirac, a été mal-aimée des citoyens de la ville de Québec, sentiment qui a culminé lors de sa destruction violente par les ouvriers de la ville en juin dernier. J’ai donc fait une série d’actions durant ces 5 heures pour rectifier le tir et montrer une marque de respect à cette œuvre disparue : prière au pied du drapeau du Québec, ascension le long du mat du drapeau de France, récitation d’un discours artistique en position couchée au sol, debout, assis ou sur un podium... Ces actions devant public ont parfois été improvisées, mais le plus souvent elles étaient préparées et conceptualisées. « Les œuvres d’art ne sont pas faites pour être aimées, mais pour exister. » — Jean-Pierre Raynaud. « Labeaume, LABEAUME, tu es un tueur d’idéologies, tu es un tueur d’héritages et tu es un tueur de concepts. » « On ne peut pas détruire une œuvre. On peut parfois déplacer une œuvre, on peut restaurer une œuvre, mais on ne peut pas détruire une œuvre. » Voilà des extraits du discours que j’ai répété en boucle durant cette performance. Le deuxième objectif de ma performance était de sensibiliser les gens face à cette destruction barbare. Je voulais d’abord toucher les citoyens de la ville de Québec, mais aussi la population québécoise en général sur la notion obligatoire de respect envers toute
20
La Rumeur du Loup, Août 2015
œuvre d’art. Nul ne peut légalement détruire une œuvre artistique, peu importe sa valeur ou son esthétisme.
«On ne peut pas détruire une œuvre. On peut parfois déplacer une œuvre, on peut restaurer une œuvre, mais on ne peut pas détruire une œuvre.» Le dernier objectif était d’avoir une réaction de la part du maire Régis Labeaume. Je souhaitais sentir que mon message avait pu traverser les murs de la mairie afin d’atteindre sa caboche. À la suite de ma performance, différents médias ont fait remonter à la surface le sujet de la destruction de l’œuvre qui avait déjà été mis de côté pour passer à autre chose. La visibilité de la performance a du moins donné comme résultat une réponse de l’artiste français Raynaud en personne qui s’est exprimé ainsi : « J’ai trouvé ça très émouvant. Non pas simplement parce que ça défend mon œuvre, mais parce que ça défend la liberté de l’œuvre. » (Extrait d’un article d’ICI Radio‐ Canada.ca) L’objectif d’atteindre directement le maire Labeaume n’a pas été atteint, mais il y a de fortes chances qu’il soit atteint au cours de la 3e performance prévue en septembre prochain. Cette dernière performance aura une portée plus grande et inclura plusieurs autres performeurs. Le maire Labeaume risque ainsi de devoir se prononcer, car la performance va concerner la Ville de Québec. Je veux une réponse, je veux une action, je veux une entente respectueuse de l’Histoire et de l’art !
LA PART DE L’AUTRE 19 juin au 7 septembre 2015
111, avenue Morel, Kamouraska 418 492-9458
photo : Jacinthe Robillard, Man Rong et Xin Yue, 2014
/expositions, colloque, semaine de la photographie, parcours photographique extérieur
www.kamouraska.org
La Rumeur du Loup, Août 2015
21
Parler de laine en été, faut être accro Par Élisabeth LeBlanc
Nous voici au beau milieu de l’été ! Ce n’est pas le moment de vous parler de votre p’tite laine, expression bien d’ici qui désigne le chandail qu’on traîne invariablement sur soi « au cas où » on ferait une virée sur les berges du fleuve. En effet, ici, sur le bord de notre majestueux Saint-Laurent, les températures sont généralement plus fraîches qu’en ville.
Par médias sociaux, une amie sachant ma passion « fibresque » m’envoie un lien vers un événement qui se passe bientôt dans notre belle région du Bas-Saint-Laurent. À l’ouest de la province, il y a déjà Twist, le Festival de la fibre à Saint-André-Avellin, les gens de l’est trouvent que ça a l’air bien alléchant (avec sa quantité de kiosques, ateliers, etc.), mais trop loin. Quatre femmes passionnées de laine organisent donc un événement rassembleur pour combler un besoin dans l’est du Québec. Le Festival de la p’tite laine accueillera donc la première rencontre des amoureux-amoureuses de la laine et autres fibres naturelles en septembre prochain. Il y a déjà un bon nombre de commerçants ayant répondu favorablement en très peu de temps,
22
La Rumeur du Loup, Août 2015
dont de gros noms reconnus dans le milieu qui promettent d’être sur place. Ça promet. Trois éleveurs présenteront le fruit de leur passion. D’abord, Les Alpagas d’Aldo, ferme à vocation agrotouristique à Saint-Alexandre de Kamouraska, où Alice et Dominique, des passionnés, vous accueillent depuis cinq ans tout au long de l’été et sont prêts à vous expliquer tous les secrets de l’alpaga, de sa fibre à l’élevage (www.lesalpagasdaldo.com). Ensuite, il y a La ferme Biscornu qui fait dans le mouton Icelandic, une race particulièrement bien adaptée aux climats nordiques puisqu’elle est d’origine islandaise. Cette race très ancienne nous surprend par la diversité de ses couleurs naturelles, « avec 17
combinaisons de couleurs et motifs possibles. Les couleurs varient du blanc neige au noir encre en passant par le crème, taupe et divers tons de brun », peut-on lire sur le site. Ainsi, son apparence inusitée et son adaptabilité font de lui un investissement sûr pour l’élevage, car il fournit autant une viande de très grande qualité qu’une laine très prisée (www. lebiscornu.com). Dans cette même catégorie, vous pourrez aussi visiter le kiosque de La Michelaine, une éleveuse de chèvres angoras, située à SaintBruno-de-Kamouraska. Andrée Michaud opère cet élevage depuis décembre 2010. Elle nous présentera des laines et des accessoires en mohair et nous fera une démonstration de son savoir-faire en filage. Elle fait aussi des
Art et Culture
teintures sur ses propres laines. Sa boutique est ouverte à l’année entre 10 h et 17 h, sur rendez-vous seulement (Page Facebook : La Michelaine).
et au crochet. Elle est aussi créatrice de patrons originaux. Retrouvez-la sur sa page Facebook et sur Ravelry (www.ravelry.com/stores/ la-rose-du-rang---karine-larose-designs).
Parmi les autres kiosques, vous trouverez des commerces très attrayants. Ainsi, la boutique Pure laine etc. de Saint-Sauveur sera sur place pour vous en mettre plein la vue (et les doigts). Laines de qualité à admirer (http:// purelaineetc.com). Chez Fibrez, magasin de fournitures d’art et d’artisanat à St-Léonard de Portneuf, vous pourrez discuter avec une passionnée dont la spécialité est la transformation des fibres naturelles, le filage et les équipements (www.fibrez.com)
Une designer du Bas-Saint-Laurent, Stéphanie Voyer, tiendra un kiosque parmi les artisans locaux pour montrer ses créations (le patron du mois). Elle présente des produits haut de gamme qui sauront vous ravir à coup sûr (www.alamaillesuivante.com).
Un commerce assez unique sera sur place pour vous enchanter avec ses produits du bois. La Trukerie de Jean Mailhot, artisansculpteur basé à Sainte-Adèle, s’inspire de la nature. Il travaille le bois récupéré ici et là, les boutons et broches pour châle uniques, entre autres. Vous serez charmés par l’originalité de ses pièces (https://trukerie.wordpress.com). Chez La Rose du rang, Karine Larose exhibera ses créations. Cette designer tient une petite entreprise de produits faits à la main au tricot
Un événement de qualité Les organisatrices se sont efforcées de convoquer une large diversité d’exposants. Aussi, les festivaliers et festivalières auront la chance de s’inscrire à des ateliers d’où chacun/ chacune repartira avec un produit fini entre les mains. Que ce soit au tricot ou au feutrage, entre autres exemples, vos mains ne resteront pas indifférentes à l’attrait d’essayer une nouvelle technique. LA maître d’œuvre du festival Joane Dumont me confie qu’elle voit grand, mais préfère un début modeste. « Une chance
que j’ai mes amies et complices dans ce projet, elles sont plus terre-à-terre ! » dit-elle en riant. Le projet a germé dans son esprit de passionnée à la suite d’un arrêt forcé du marché du travail, dû à une convalescence. « Le tricot m’a sauvée », explique-t-elle. « Cela m’a fait rencontrer du monde et le reste découle de cela » : les cafés-tricot depuis un an, la Boutique Atelier Clémentine et le projet du festival. Joane est appuyée dans son défi par Lucie, Pierrette et Suzanne. Cette belle équipe tricotée serrée et complice mise sur la qualité, les fibres naturelles, et la passion des gens pour faire du Festival de la p’tite laine un succès. Par cet événement, elles désirent couvrir l’Est-du-Québec, la Côte-Nord et le Nouveau-Brunswick. Si vous préférer toucher que regarder, si pour vous un tricot n’attend pas le suivant dans vos projets, s’il n’y a jamais assez de laine dans votre réserve, ce festival est pour vous. Les commerces et exposants vous en mettront plein la vue et les ateliers, plein les doigts. Venez tisser des liens.
Le Festival de la p’tite laine en quelques mots : Page Facebook : Festival de la p’tite laine Où : Salle paroissiale de Saint-Antonin, 305, rue Principale Quand : le samedi 19 septembre Heures : entre 9 h et 16 h — présence de nombreux commerces — entrée gratuite
— des ateliers (payant et préinscriptions) reliés aux fibres naturelles — des démonstrations sur place — une surprise sur place pour les 200 premiers arrivants — des ateliers pour la relève. Ainsi, les jeunes pourront s’y inscrire, car les ateliers seront spécifiquement pensés pour eux. — des tables en plein air avec produits à vendre dérivés de la laine. Quantité de place limitée, réservez au 418-867 2978 (demandez Joane) en soirée de semaine seulement.
La Rumeur du Loup, Août 2015
23
Au Myanmar... Photo de Nicolas Salet
24
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
25
Photo de Nicolas Salet
Au Myanmar... Par Busque, photos du bas par Busque
En novembre dernier, je suis allé faire un touriste de moi-même dans l’ancienne Birmanie pour le temps d’un loyer. Pays de dictature où le gouvernement met plus d’argent dans son armée que dans les ministères de l’éducation et de la santé réunis. Autour de cette corruption, et du génocide culturel se trouvent des gens aimables, gentils, travaillants et dont le regard est rempli d’espoir. Au Myanmar, on sent que derrière le trajet touristique bien établi se cache beaucoup de misère et d’injustice. Mon texte, écrit en petites phrases, se veut une description sommaire d’une culture unique, à mille lieues de notre société québécoise. Un jeune moine
26
bouddhiste mange
ant un Popsicle.
La Rumeur du Loup, Août 2015
e, tra Une jeune fill
vaillant la ter
re du jardin, av
ant d’aller à l’é
cole.
Une toilet te propre
, sans blague.
Culture
On est beaucoup d’humains,
On les aime nos quelques touristes
Environ 58 millions
Ils sont bien riches
De travailleurs De soldats et de rebelles D’hommes et femmes
Au Myanmar... le travail On se lève avec le lever du soleil
On ne les volerait jamais directement
On se couche quelques heures après le
Mais on monte nos prix
coucher du soleil
On a deux prix
Presque toujours très pauvres
On commence à avoir
Prix local et prix touriste
Des multinationales chez nous
Au Myanmar... les touristes
Au Myanmar... Bouddha
On est tous très gentil avec les touristes Tolérant, honnête, serviable
Coke, Nescafé, Nissan et quelques autres (des pétrolières)
On est très religieux On aime Bouddha beaucoup
On doit avoir peur
Pour le reste, on fait tout soi-même
Tellement qu’il est partout
des conséquences de la police
Surtout dans 80 % de notre population
On aime les touristes
«On fait tout en flips flops Des routes, des maisons, l’aqueduc Tout, sauf prier Prier, ça se fait nu-pieds»
On les trouve intrigants
On aime les moines bouddhistes
Ils sont riches, européen
Nos moines marchent
Peaux blanches, des barbes
Nu-pieds dans les rues
Des cheveux blancs
On les aime et on les respecte
On leur sourit
C’est lucratif le bouddhisme
On veut les aider
Sans machinerie, sans technologie
Nos moines n’ont pas grand-chose
Quand ils mangent,
À l’huile de bras et de sueur de front
Un parapluie et des lunettes fumées
Nos serveurs s’occupent
Et des cellulaires
On plante le riz, un par un
À 2 pouces d’eux
Il faut ce qu’il faut en 2015
On fait du plastique
On les nourrit
Avec des arbres à caoutchouc
Et ils attendent Au Myanmar... l’art
On veut être sûr que tout est beau On demande 50 fois
On fait tout à la main Des ciseaux, des paniers
Artistiquement parlant
Du tofu, des vêtements
« Le poulet est bon ? »
On n’est pas très développé
« Le thé est bon ? »
On n’aime pas tant la musique
On fait tout en flips flops
« Tu viens d’où ? »
Mais on aime la chanson populaire
Des routes, des maisons, l’aqueduc
« Tu veux plus de riz ? »
Qu’est-ce que l’art au Myanmar
Tout, sauf prier
Ce n’est pas le genre de questions
Prier, ça se fait nu-pieds
Nos enfants capotent sur les touristes Ils veulent les toucher
Qu’on se pose
Voir un gamin de 10 ans Avec une machette
Leur parler
On n’a pas vraiment le temps
Nos enfants rient et sont contents
Parce qu’on travaille tout le temps
Kyi , lau Aung San Suu
réate du
la paix en prix Nobel de
1991, avec so
n père, le géné
ral Aung San.
Au marché de la
grande -ville, on
y vend des chiots
.
La Rumeur du Loup, Août 2015
27
D’un pied et demi de long
Un peu partout
Et que tout va bien
Et couper du bambou
Ça pue, ça sent le plastique brûlé
Il se marie
Un peu partout
Ou bien
Le lendemain du mariage Ils feront l’amour
De voir une femme Couler du goudron Avec un petit short et des flips flops C’est du commun Je vous le dis
« Mais ce qui est moins commode C’est de voir nos enfants Mourir avant d’atteindre l’âge des 10 ans »
On ne se pose pas trop de questions Parce qu’on ne peut pas se le permettre
L’homme sera stressé Donc pour l’occasion Il sera saoul S’ile rend compte Qu’elle n’en est pas à sa première relation Il divorcera le lendemain matin C’est très mal vu
Au Myanmar... la santé
D’avoir une relation sexuelle
Au Myanmar... l’hygiène À force de respirer l’air plastifié
Avant le mariage
On est propre
Et de manger du poison
On prie tous les jours
Oups, du poisson de nos rivières polluées
On se lave soit dans nos rivières
On est malade
Soit à la chaudière
Le sexe sera de base
On tousse
On ne sent généralement rien
Un peu de pénétration
On se racle la gorge
Et hop ! un enfant viendra au monde
Haut et fort
Généralement,
On pisse et chie
Et on crache
Dans un trou
C’est commode de cracher fort
On n’utilise pas vraiment
Mais ce qui est moins commode
Le papier de toilette
C’est de voir nos enfants
Mais bien un bol d’eau
Mourir avant d’atteindre l’âge des 10 ans
Et une main
Faute d’hôpital et de médecins
Nos visages et nos voitures sont propres
Au Myanmar... les relations
Mais pas nos maisons
interpersonnelles
On n’est pas propre finalement On jette nos déchets partout Surtout dans les rivières, lacs et océans
On fait l’amour qu’avec une seule personne Pour la vie. Au Myanmar... le reste Les cuisines sont insalubres Les chiens sont itinérants La politique est corrompue L’information est contrôlée
Ni nos commerces Et surtout pas nos rues
Au Myanmar... le sexe
On peut avoir plusieurs chums ou blondes Le soir, on en voit un
Les musulmans sont mal vus On a des zones en guerre civile Pour des raisons ethniques
Et on lui tient la main
Et de ressources naturelles
On s’embrasse
Et l’armée dirige notre pays
C’est recommandé
Et puis après 3 ans
Sinon ça s’accumule
Si un couple s’aime
Au Myanmar... le futur sera sombre
Le soir, on brûle les déchets
Les chiens sont sou
28
vent dans des éta
La Rumeur du Loup, Août 2015
ts lamentables.
Un temple bo
uddhiste tradit
ionnel du My
anmar. Dans une maison
d’un petit village
, c’est l’heure du
thé.
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
29
DANS LES ÎLES DU SAINT-LAURENT
Nouveaux chalets contemporains, à l’île aux Lièvres à partir de 160$/jour* *juin et septembre, traversée en bateau en sus
auberge camping
ÉVADEZ-VOUS
SAUVAGE ET AUTHENTIQUE
30 $ (max 4 pers.)
Traversée en bateau en sus
CONVIVIALE ET INUSITÉE
Juin et septembre, 155 $/occ. double coucher, 3 repas et la traversée pers.
ileauxlievres.com
30
La Rumeur du Loup, Août 2015
phare
UNIQUE ET INOUBLIABLE
Juin et septembre, 165$/occ. double Coucher, 2 repas, excursion et randonnée commentées pers.
pharedupot.com
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
31
S o cié té
Chronique féministe # 42
la règlementation de l’affichage publicitaire sexiste Par Améli Beaulieu, Centre-Femmes du Grand-Portage
Dernièrement, je suis tombée sur un article d’un journal national où le journaliste était scandalisé du fait que Québec Solidaire voulait légiférer en matière d’affichage publicitaire sexiste. La lecture de cet article et de plusieurs commentaires qui s’en suivaient m’a fait réaliser à quel point c’est un sujet dont on parle peu et qui est par le fait même très mal compris. Je ne m’attarderai donc pas ici à l’article en tant que tel, mais bien à la réglementation de l’affichage publicitaire.
Premièrement, qu’est-ce qu’une publicité sexiste ? Simplement, c’est lorsqu’il y a utilisation d’images ou des messages à connotation sexuelle qui ne sont pas appropriés pour le produit annoncé. C’est la promotion d’une image corporelle fictive, au modèle unique, qui dénature le rapport des femmes à leur corps, qui pervertit la nature des rapports affectifs et amoureux en renforçant les stéréotypes sexistes de la femme soumise et dépendante. C’est, par exemple, une femme qui n’est pas très habillée et en position suggestive sur une automobile ou encore certaines publicités de parfum où la femme est très peu vêtue et se trouve en position qui laisse place à sous-entendre beaucoup de choses. La population est bombardée de ces images tous les jours (à la télé, sur internet, dans les commerces où nous allons, dans les journaux, les revues, etc.). Notre société est tellement entourée de publicités à l’heure actuelle que tout le monde s’entend pour dire que toutes ces images et tous ces messages nous influencent tous et toutes (à différents niveaux bien entendu). Revendiquer des lois en matière d’affichage publicitaire ne veut pas dire que toutes les femmes devraient porter des cols roulés dans les publicités ! Le but est de mettre en place des balises communes pour encadrer nos publicités et ainsi faire en sorte que nous soyons à l’affût pour éviter les dérapages. Plus on laisse le phénomène prendre de l’ampleur et plus on banalise les stéréotypes, moins on les voit… Par exemple, quand une publicité
32
La Rumeur du Loup, Août 2015
« Plus on laisse le phénomène prendre de l’ampleur et plus on banalise les stéréotypes, moins on les voit… » est esthétique, les gens ont tendance à ne plus voir les stéréotypes ni le sexisme qui s’en dégage et à accepter cette image comme étant « normale ». Ailleurs dans le monde, certains pays se dotent de lois en ce sens. Par exemple, au Maroc, au début du mois de juin, une loi fut adoptée pour l’encadrement de ce qu’on appelle là-bas « la communication visuelle ». Cette loi, qui fut approuvée à la majorité, interdit toute publicité portant atteinte à la femme ou comprenant un message de nature à diffuser des stéréotypes négatifs, une image d’infériorité ou inciter à la
discrimination à l’égard de la femme en raison de son sexe. En plus d’être étroitement lié à l’hypersexualisation, ce genre d’affichage publicitaire contribue fortement à véhiculer des stéréotypes sexistes qui emboîtent la femme et l’homme dans des rôles traditionnels bien précis qui ne laissent aucune place à la diversité. Les valeurs et les comportements de notre société devraient refléter plus d’égalité entre les sexes. Si nous légiférions en matière d’affichage publicitaire, nous poserions un geste concret pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
33
Alimentation
Pour distinguer le vrai du faux Par Andréanne Martin, étudiante en technique de diététique
La nutrition est une science toute jeune, parfois inexacte. Il est difficile de mesurer avec précision les effets de certains aliments sur notre corps, puisque de nombreux facteurs comme l’hérédité, l’activité physique et l’environnement peuvent entrer en ligne de compte. De plus, manger est le quotidien de tous, et chacun a sa façon de faire ou son opinion sur le sujet, ce qui vient assurément brouiller les cartes. Voici cinq points maintes fois débattus en matière d’alimentation. 1. Jeûner permet au corps de se nettoyer et de se remettre à neuf.
2. Mange tes carottes si tu veux avoir de bons yeux !
3. Manger du pain, des pommes de terre et des pâtes fait grossir.
Mythe !
Réalité !
Mythe !
Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, le corps humain est une incroyable machine qui est tout à fait capable d’ingérer de la nourriture, de la transformer, d’utiliser ce dont il a besoin pour produire de l’énergie et de rejeter ce dont il ne se sert pas. L’urine et les selles en sont un bon exemple, puisqu’ils contiennent toutes sortes de toxines et autres déchets que le corps élimine. De plus, les reins et le foie sont des organes qui ont comme tâche de nettoyer le corps, tout comme le système lymphatique. Le jeûne ne permet pas de nettoyer le corps. Au contraire, celui-ci fonctionne moins bien puisqu’on ne lui fournit pas de nutriments. Il doit pour ce faire aller puiser dans ses réserves de graisse. Sur le coup, cela semble une bonne option puisque l’on maigrit. Mais en réalité, au prochain repas, le corps se met à emmagasiner le plus possible, redoutant de manquer encore une fois de nutriments. Résultat : on reprend du poids, et parfois plus que ce que l’on a perdu. Faites-vous donc confiance et mangez régulièrement, votre corps sait très bien ce dont il a besoin.
34
La Rumeur du Loup, Août 2015
« Le jeûne ne permet pas de nettoyer le corps. Au contraire, celui-ci fonctionne moins bien puisqu’on ne lui fournit pas de nutriments. » Effectivement, manger des carottes améliore la vue. Cela est dû au bêta-carotène qui est contenu dans ce légume et que le corps transforme en vitamine A. Cette dernière permet d’avoir une bonne rétine en santé et aide à améliorer notre vision nocturne. Plus vous mangerez de carottes, mieux vous verrez dans le noir. Sachez par contre que même si vous consommez deux kilos de ce légume par jour, cela ne réglera en rien votre problème de myopie !
Plusieurs personnes vouent un culte infini au fameux régime des trois P : pain, pâte, patate. À les entendre, ces aliments font tellement grossir qu’il faut les bannir de notre alimentation, ce qui est totalement faux. Il faut comprendre qu’aucun aliment n’a le pouvoir de faire engraisser, pourvu qu’on le consomme adéquatement, sans en faire d’excès. Le pain, les pâtes et les pommes de terre ont souvent eu mauvaise figure. La raison est bien simple : ces aliments sont souvent accompagnés de sauces grasses ou sucrées,
de beurre ou de fromages très gras, ce qui effectivement peut faire engraisser si l’on en consomme fréquemment. On cherche alors le mauvais coupable ! Il faudrait d’abord commencer par regarder ce qui les accompagne et la manière dont on les apprête avant de les bannir de notre alimentation. La pomme de terre contient des vitamines et des minéraux importants pour notre santé. Il en est de même pour le pain et les pâtes, qui en plus apportent des fibres pour un meilleur transit intestinal et une bonne santé cardiovasculaire. Cela est encore plus vrai si on les choisit à grains entiers. Un conseil pour ceux qui n’aiment pas le goût des pâtes de blé ; il existe sur le marché des produits enrichis en inuline et en racine de chicorée, comme les pâtes Catelli Smart, qui ont l’apparence et le goût des pâtes blanches tout en procurant des fibres, ce qui en fait un bon compromis. 4. Un verre d’eau et de jus de citron le matin permet de nettoyer l’organisme. Mythe ! Cette nouvelle « mode alimentaire » est prônée par plusieurs vedettes, tant québécoises qu’américaines, qui affirment que boire du jus de citron avec un peu d’eau le matin avant de manger purifie l’organisme. Cette pratique peut pourtant s’avérer dangereuse à long terme. Dangereuse, parce que le jus de
«Les personnes qui consomment régulièrement des produits avec édulcorants vont vouloir manger plus sucré et vont même avoir des fringales plus fréquentes, ce qui n’améliore en rien le grave problème d’obésité qui sévit dans les pays industrialisés.» citron est un aliment très acide, ayant un pH entre 1,8 et 2,4, qui peut causer d’importants dommages à la muqueuse de notre estomac et ainsi provoquer des ulcères. Cela est encore plus vrai si le jus est bu à jeun le matin, sans aucun autre aliment permettant de le diluer et de diminuer son pH dans l’estomac. Le jus de citron est peut-être un ingrédient intéressant pour nettoyer la saleté incrustée sur les bijoux et autres objets, mais il ne faut pas s’attendre à ce que cela fasse de même dans notre organisme. Il sera tout simplement transformé en vitamine, puis redistribué dans notre sang. 5. Je ne bois que des boissons gazeuses diètes, c’est meilleur pour la santé ! Mythe !
Il est vrai que les boissons gazeuses diètes sont sans calories. À première vue, elles semblent être une bonne alternative. En fait, elles contiennent des édulcorants (aspartame, stevioside, sucralose) qui, sur nos papilles, imitent le pouvoir sucrant du sucre de table, mais sans les calories. Ces substances peuvent sembler 600 fois plus sucrées que le sucre blanc. À la base, ces produits ont été créés dans le but d’aider les personnes diabétiques qui, en raison de leur maladie, doivent surveiller le sucre qu’elles ingèrent. En consommant des aliments avec édulcorants, elles ont le goût sucré sans élever leur taux d’insuline dans le sang. Avec une découverte aussi révolutionnaire, ces produits ont vite été commercialisés sur les tablettes d’épicerie et vendus non seulement aux diabétiques, mais aux personnes n’en ayant pas du tout besoin. Malheureusement, des études récentes affirment que les édulcorants stimulent dans le cerveau une dépendance au sucre. Les personnes qui consomment régulièrement des produits avec édulcorants vont vouloir manger plus sucré et vont même avoir des fringales plus fréquentes, ce qui n’améliore en rien le grave problème d’obésité qui sévit dans les pays industrialisés. Mieux vaut alors éviter les édulcorants en regardant attentivement la liste des ingrédients de ce que l’on achète. Et si l’on veut se gâter une fois de temps en temps, on y repense à deux fois avant d’acheter des boissons gazeuses diètes ! Pour élucider d’autres mythes alimentaires, visitez le site www.extenso.org
La Rumeur du Loup, Août 2015
35
Martin Poirier, citoyen soucieux du bien commun Par Marie-Amélie Dubé
Le 16 juillet dernier, cinq millions de litres (31 000 barils) d’un mélange de bitume, de sable et d’eaux usées se sont déversés à environ 36 km au sud-est de Fort McMurray, en Alberta. La fuite s’est produite à partir d’un oléoduc neuf appartenant à l’entreprise Nexen, propriété d’un géant énergétique chinois CNOOC (China National Offshore Oil Corporation.)1. La technologie qui devait permettre de détecter automatiquement toute rupture n’a pas empêché la fuite qui s’est propagée sur une zone de 16 000 pieds carrés, composée, entre autres, de tourbières. Cet incident avive la préoccupation de citoyens, de travailleurs et d’entrepreneurs de notre région chez qui le pétrole albertain, Klondike contemporain, s’invite sur nos terres, nos chemins de fer et notre fleuve. La Rumeur du Loup souhaite mettre en lumière la situation actuelle du transport des hydrocarbures non conventionnels par train, par oléoducs et par bateaux grâce à cette entrevue avec Martin Poirier. Martin Poirier, cofondateur de Non à une marée noire dans le St-Laurent et administrateur de la fondation Coule pas chez nous, créée en 2015 à la suite de la campagne Coule pas chez nous ! et de la campagne Doublons la mise, initiée par Gabriel Nadeau-Dubois, ayant amassé près de 400 000 $. Marie-Amélie Dubé : Quelle est la mission du collectif citoyen Non à une marée noire dans le St-Laurent et de la fondation Coule pas chez nous ? Martin Poirier : L’objectif du groupe Non à une marée noire dans le St-Laurent
36
La Rumeur du Loup, Août 2015
est de sensibiliser les citoyens face à la menace que représentent les projets de transport, d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures en milieu marin et en milieu terrestre au Québec. Que ce soit pour les hydrocarbures en milieu marin dans le
golfe du Saint-Laurent, le pétrole de schiste sur l’île d’Anticosti, les réservoirs compacts de la Gaspésie, le déploiement des sables bitumineux par train et par oléoduc sur le territoire québécois, un moratoire est
Environnement nécessaire afin que l’on puisse faire toute la lumière sur cette filière. Nous sommes d’avis que les pays riches de demain seront les pays les moins dépendants des hydrocarbures et le Québec a tout ce qu’il lui faut pour s’en affranchir grâce à son immense potentiel en énergie renouvelable. Coule pas chez nous ! est à la base une campagne de sensibilisation citoyenne qui diffuse de l’information afin de mieux comprendre l’enjeu pétrolier et pourquoi nous devons dire non au transport de pétrole sur notre territoire. En 2014, Gabriel NadeauDubois a lancé la campagne Doublons la mise qui a amassé près de 400 000 $. Ce montant a été remis à la campagne Coule pas chez nous ! et, une fondation a vu le jour afin d’administrer ces fonds. Pour en savoir davantage, consultez le site www.coulepascheznous.com. M.-A. D. : Actuellement, quel est le portrait de la situation de l’exploitation des hydrocarbures au Canada et au Québec ? M. P. : Les producteurs de pétrole des sables bitumineux ont comme objectif de doubler, voire de tripler, leur production pour les prochaines années. Comme les sables sont engorgés à l’intérieur de l’Alberta, les producteurs doivent se trouver de nouvelles artères pour exporter leur pétrole, faisant ainsi appel à différents moyens de transport pour exporter les sables bitumineux. Le sud de la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique sont les trois provinces canadiennes en pleine expansion de production de pétrole dit de schiste, qui est produit par la fracturation hydraulique. Par conséquent, le volume de pétrole transporté par rail connaît une croissance exponentielle depuis 2009. En 2009, l’Association des chemins de fer du Canada rapportait que 500 wagons avaient transporté du pétrole de schiste, tandis qu’en 2013, ce nombre s’est élevé à 140 000.
Cette prolifération démontre à quel point les entreprises ont besoin de mettre en place des moyens de transport pour faciliter l’exportation du pétrole. Ainsi, trois projets d’oléoduc ont vu le jour dans les dernières années, deux au Canada, un au Québec. Il y a aussi trois autres projets en branle en sol québécois, par train et par bateaux. M.-A. D. : Quelles sont actuellement les actions posées par des citoyens pour bloquer ces différents projets au Québec ? M. P. : Concernant le projet Chaleur Terminals, Tache d’huile (un des groupements citoyens touchés par le projet de Chaleur Terminals) a fait un travail colossal de recherche afin de documenter ce projet pour informer les municipalités de la Gaspésie et les citoyens. Ainsi, Tache d’huile, le maire d’Amqui et une des communautés Mi’gmaq de Gesgapegiag se sont réunis le 18 juin dernier à Matapédia pour manifester leurs préoccupations au sujet du terminal pétrolier prévu à Belledune. De plus, le groupe Non à une marée noire dans le St-Laurent, et le groupe Prospérité
« Les producteurs de pétrole des sables bitumineux ont comme objectif de doubler, voire de tripler, leur production pour les prochaines années. » sans pétrole, représenté par Benoit St-Hilaire, ont tenu un point de presse non partisan à Rimouski, le 6 juillet dernier, à l’occasion de la journée de commémoration de la tragédie de Lac-Mégantic. Des représentants du Parti Québécois, de Force et Démocratie du fédéral, du Bloc Québécois et du Parti Vert étaient présents pour démontrer qu’ils appuyaient la démarche citoyenne de non-recevoir du projet Chaleur Terminals. M.-A. D. : Quels sont les moyens à la disposition de la population pour intervenir dans ces différents dossiers ?
M. P. : La fondation Coule pas chez nous à mis en place une politique d’administration des fonds de la campagne Doublons la mise pour permettre aux différents organismes de déposer des demandes de financement. Ainsi, les groupes citoyens désirant poser des actions sur le terrain, produire des événements et faire de la sensibilisation peuvent être admissibles à un soutien financier de la fondation. De la documentation est en court d’écriture et sera disponible pour informer les différents groupes citoyens qui souhaitent organiser des actions. M.-A. D. : À qui les citoyens peuvent-ils s’adresser pour manifester leur désaccord vis-à-vis le transport des hydrocarbures dans leur région ? M. P. : Non à une marée noire et Prospérité sans pétrole conseillent aux gens qui se trouvent le long du tracé du projet de Chaleur Terminals, de se rendre à leur conseil municipal et de poser des questions aux élus. Demandez à votre conseil municipal s’il est au courant de ce projet et profitez-en, au passage, pour remettre le descriptif du projet qui se trouve sur le site de Tache d’huile (www.tachedhuile). info. De plus, plusieurs résolutions de refus du projet ont été produites au Québec actuellement. On compte 20 villes ayant fait les démarches auprès de leur conseil municipal et qui ont obtenu une résolution de leur part. Cela peut nécessiter de se présenter plus d’une fois pour assurer un suivi. Parfois, les résolutions peuvent être adoptées rapidement, parfois, partiellement. Par exemple, à Saint-Hyacinthe, le CCCPEM (Comité de citoyens et citoyennes pour l’environnement maskoutain) avait déposé une résolution à sept points et seulement trois ont été adoptés. Le contact avec le palier municipal est très important, même s’il n’a pas de pouvoir sur les lois fédérales qui autorisent le transport des hydrocarbures. Par contre, le devoir des élus municipaux est d’assurer la sécurité de sa
La Rumeur du Loup, Août 2015
37
Projets d’exportation pétrolière en cours au Canada
population. Une résolution à ce sujet est fort pertinente pour les dégager de leur imputabilité. M.-A. D. : Comment pouvons-nous démonter l’argument de la nécessité de l’exploitation des hydrocarbures pour l’économie ?
1— En Colombie-Britannique, l’oléoduc du Northern Gateway est un projet de construction d’un double oléoduc sur une distance de 1 177 km, allant de Bruderheim (Alberta) à Kitimat (ColombieBritannique). La section coulant vers l’est servirait au transport de condensat de gaz naturel vers l’Alberta, tandis que la section coulant vers l’ouest transporterait du dilbit — bitume provenant des sables bitumineux de l’Athabasca dilué avec le condensat de gaz naturel — vers le nouveau terminal pétrolier de Kitimat, où il serait chargé dans des pétroliers à destination des marchés asiatiques. Le projet comprendrait aussi des infrastructures maritimes pour le chargement des pétroliers et le déchargement des bateaux-citernes de condensat. Ce projet proposé en 2006 a été reporté à plusieurs reprises. Il serait réalisé par Enbridge Inc., une société canadienne d’oléoducs pour le transport de pétrole brut et produits liquides. Cela dit, le projet a été stoppé par les communautés amérindiennes et la société civile. 2— Le projet Keystone Pipeline est un oléoduc de TransCanada long de 3 461 km entre le Canada et les États-Unis. Partant de la région des sables bitumineux de l’Athabasca, dans le nord-est de la province canadienne de l’Alberta, il dessert plusieurs destinations aux États-Unis, dont des raffineries du sud de l’Illinois (Wood River et Patoka) et de Cushing en Oklahoma. Une branche rejoint la côte texane dugolfe du Mexique. L’oléoduc transporte des hydrocarbures synthétiques et du bitume dilué depuis les sables bitumineux de l’Alberta, mais également du pétrole brut du bassin de Willinston du Montana et du Dakota du Nord. Trois phases de ce pipeline, en construction depuis 2008, sont opérationnelles depuis janvier 2014. Une quatrième, nommée Keystone XL, est en projet ; l’oléoduc doit emprunter un parcours moins long que celui de l’actuel Keystone Pipeline. Le projet d’infrastructure, vivement contesté par des associations environnementales, mais soutenu par le Parti républicain, a été voté par le Congrès américain en février 2015, mais s’est heurté au veto du président des États-Unis Barack Obama. 3-Ces deux projets ne pouvant pas fonctionner, le Québec devient le parent pauvre de la dernière chance et voit le projet de l’Oléoduc Énergie Est de TransCanada comme ultime moyen pour acheminer le pétrole jusqu’au Nouveau-Brunswick pour l’exportation. L’Oléoduc Énergie Est serait d’une longueur de 4 600 kilomètres et transporterait environ 1,1 million de barils de pétrole brut par jour de l’Alberta et de la Saskatchewan vers des raffineries de l’Est du Canada. Considérant le fait que les entreprises souhaitent doubler à tripler la production, seul, l’Oléoduc Énergie Est n’arriverait pas à répondre aux besoins d’exportation actuels. D’ailleurs, une étude menée par l’Iris (l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques), un institut de recherche sans but lucratif, indépendant et progressiste,
38
La Rumeur du Loup, Août 2015
M. P. : L’exploitation des sables bitumineux coûte extrêmement cher et présente un bilan environnemental catastrophique. De plus, comme le transport du pétrole est voué ultimement à l’exportation sur le marché international, il ne s’agit pas d’un approvisionnement pour nous et n’a pas de visée économique pour le Québec. On privatise les profits et on socialise les risques... Le Québec ne retire que les risques qui y sont associés. Du point de vue du développement durable, ces projets d’exportation ne rencontrent pas les trois axes d’analyse social, environnemental et économique. Même au point de vue de l’employabilité, le Québec ne sera pas favorisé. En se fiant aux 30 ans d’exploration et d’exploitation en sol québécois réalisées par la SOQUIP (Société québécoise d’initiatives pétrolières, une société d’État comparable à Hydro-Québec), le Québec a toujours fait affaire avec des intérêts étrangers. Ne détenant pas l’expertise québécoise nécessaire aux relevés sismiques, le Québec bénéficiait des services de compagnies albertaines. Tout porte à croire que l’embauche de main d’œuvre nécessaire aux différents projets liés aux hydrocarbures favoriserait encore des intérêts extérieurs à la province. D’autant plus qu’en 30 ans de recherches, la SOQUIP n’a jamais trouvé de gisement digne de ce nom. Seulement des gisements marginaux, de petites quantités, on fait s’émoustiller Pétrolia lors des forages à Gaspé. Une exploitation qui comblerait un maximum de consommation d’environ 30 jours pour l’ensemble du Québec. Ce n’est pas avec ça qu’on va faire une indépendance énergétique ou qu’on va s’enrichir. Pour ce qui est du pétrole de schiste d’Anticosti, les réserves ne sont pas prouvées et les entreprises s’adonnent à de la spéculation. Les derniers forages de Junex et Pétrolia n’auraient pas eu lieu s’ils n’avaient pas été financés par Investissement Québec. Bref, aucune preuve tangible ne certifie que le Québec renferme un potentiel en hydrocarbure. Par contre, un énorme potentiel en énergies renouvelables telles que la biométhanisation des fermes et des dépotoirs ont fait leurs preuves. L’éolien, malgré les critiques à son endroit, pourrait être nationalisé et octroyer des retombées directes pour le Québec. Le solaire et la géothermie sont aussi des énergies renouvelables à explorer. M.-A. D. : Y a-t-il d’autres solutions à entrevoir pour enclencher le pas vers l’indépendance énergétique au Québec ? M. P. : Un chantier d’efficacité énergétique voué à la réduction de l’énergie résidentielle pourrait ressembler à une Baie-James des emplois. Il y aurait un énorme chantier à prévoir dans la réfection des immeubles de bureaux, des entrepôts, des blocs à logement, des résidences privées qui sont mal isolés. Une réduction de la consommation amènerait une efficacité énergétique qu’on pourrait libérer afin de soutenir l’électrification des transports, par exemple.
M.-A. D. : L’indépendance énergétique est-elle envisageable à court terme au Québec ? M. P. : Des pays comme la Suède, le Danemark et même l’Allemagne ont commencé à faire une énorme transition. Même si on en avait encore pour 100 ou 200 ans avec les hydrocarbures non conventionnels, c’est la Terre qui ne pourrait pas le supporter. Les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) s’accordent pour dire que les hydrocarbures doivent rester dans le sol afin de ne pas dépasser les 2 degrés supplémentaires qui auraient des conséquences graves. Ainsi, la Suède a manifesté le souhait de se débarrasser des hydrocarbures d’ici 2035. Actuellement, les Suédois n’ont pas dépassé le 40 % d’énergie renouvelable, en incluant l’énergie nucléaire. Au Québec, 50 % de l’énergie actuelle est déjà en énergie renouvelable grâce à l’Hydro-électricité. Il est donc facilement envisageable de « décarboniser » notre économie, mais difficile de prévoir combien d’années cela va prendre étant donné le préjugé favorable pour le développement des hydrocarbures des partis politiques en place depuis quelques années. De plus, les capitaux mis dans l’exploitation actuelle des hydrocarbures ne sont pas investis dans des efforts de transition vers des énergies renouvelables. Cela retarde considérablement l’indépendance énergétique du Québec. Il est difficile de croire que l’on se dirige vers cette transition quand on constate qu’il y a encore énormément de lobbys des entreprises via les lobbyistes inscrits au Québec qui murmurent fortement aux oreilles des politiciens. Les citoyens ont encore beaucoup de pain sur la planche avant de faire virer le vent de bord.
«J’ai toujours cru que c’est l’intelligence citoyenne du Québec qui a fait que nous n’habitons pas une pétroprovince.» M.-A. D. : Est-ce que les citoyens seront assez forts pour influencer ce changement ? M. P. : J’ai toujours cru que c’est l’intelligence citoyenne du Québec qui a fait que nous n’habitons pas une pétroprovince. L’implication citoyenne fait une grande différence, mais il y a quand même une limite à ce que la société civile peut réaliser sans la volonté politique. Avec une volonté politique viennent les investissements, les grandes orientations et les politiques qui réorientent les entreprises. Chaque citoyen peut collaborer en recyclant, en faisant son compost, en réduisant sa consommation énergétique, en améliorant son habitation et en faisant appel au solaire, à la géothermie, mais jusqu’où chacun peut faire une transition dans son quotidien ? Les coûts associés à de telles transitions sont non négligeables. Des initiatives d’achat massif de panneaux solaires telles que réalisées par le gouvernement de Terre-Neuve sont des incitatifs et des mesures d’accessibilité avantageuses pour la population. Tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas de volonté politique de cet ordre au Québec, il y aura un plateau que les citoyens ne pourront pas franchir par eux-mêmes.
invalide l’argument stipulant que d’accepter l’oléoduc au Québec permettrait de diminuer le transport de pétrole par train. Il s’agit d’un faux débat puisque les projets par train ne sont pas gérés par les mêmes entreprises que les projets par oléoducs. 4— Au Québec, le visage du transport par train est en mutation depuis le triste événement de Lac-Mégantic. Initialement, le trajet suivi par ce train devait passer par Lac-Mégantic pour rejoindre le Maine et terminer sa course à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Maintenant que le trajet a été détourné, les wagons passent actuellement par le Canadien National, donc par le Bas-SaintLaurent, particulièrement à Montmagny, au centre-ville. Les élus ont d’ailleurs fait part de leurs préoccupations dernièrement quant au passage de ces wagons dans leur municipalité. Une fois ravitaillé dans la région de Montmagny — L’Islet, le train longe toute la MRC de Kamouraska, bifurque à l’intérieur des terres pour rejoindre Pohénégamook et ensuite se rendre à Saint John. Au total, les trains peuvent atteindre de 70 à 110 wagons de pétrole. 5— Le projet de la compagnie Kilder à Sorel-Tracy s’ajoute également à la carte des projets sur nos terres. En 2013, le Parti Québécois vend l’ancienne centrale thermique d’Hydro-Québec à la compagnie Kilder. C’est à cet endroit que sont transformés les sables bitumineux en dilbit. Pour être transportés, les sables bitumineux sont chauffés dans les réservoirs et mélangés à un diluant qui produit un liquide visqueux plus facile à acheminer. Une fois le dilbit produit, il est acheminé par des conduits au port de Sorel pour être transporté par bateaux. En 2014, le fédéral a modifié sa loi sur la largeur des bateaux acceptés au port de Sorel, car initialement, seulement les bateaux de 32 mètres de large pouvaient y accoster. Actuellement, les bateaux qui transportent le dilbit ont 42 mètres de large et ne peuvent pas être remplis complètement, sinon ils toucheraient le fond marin. 6— Le projet Chaleur Terminals, dirigé par la compagnie Sécure Energy, prévoit le transport des sables bitumineux de l’Alberta par train sur l’ensemble du territoire québécois. Le trajet passerait par Montréal, par Saint-Hyacinthe, par tout le Bas-Saint-Laurent, notamment par le centre-ville de Rivière-du-Loup et le centre-ville de Rimouski, traverserait la Gaspésie à partir de Mont-Joli pour longer la Matapédia et ses rivières à saumon et les plus belles fosses à saumon en Amérique du Nord. Finalement, le trajet déboucherait à Restigouche dans la baie des Chaleurs pour terminer dans le port de Belledune. Situé dans la partie sud du Port de Belledune, à l’intérieur du parc Industriel, le projet proposé consiste en des bâtiments et infrastructures requises pour accueillir des produits pétroliers par train, pour les entreposer sur le site et les acheminer à des bateaux-cargos destinés à des marchés mondiaux.
La Rumeur du Loup, Août 2015
39
Pohénégamook Plus qu’une légende Par Mathieu Dumulon-Lauzière
La vidéo est saisissante. Prise d’un cellulaire, on voit pendant quelques instants à peine le dos d’une créature sortir des abysses du lac Pohénégamook, puis replonger. Quelques secondes, une pincée d’images et l’internet s’emballe. Pour certains, il s’agit d’un esturgeon. Pour d’autres, c’est un tronc d’arbre. Et pour les rêveurs, comme moi, c’est un monstre tout droit sorti d’une légende vieille de 150 ans. Ponik en chair et en écailles qui sort de l’anonymat en se pointant le bout de la bette à l’ère du web 2.0. Il n’en faudra pas plus pour que la capsule vidéo soit vue plus de 150 000 fois par des curieux, des sceptiques et des cryptozoologistes de partout sur la planète. Une attention médiatique sans précédent pour la petite municipalité du Bas-Saint-Laurent qui se frotte les mains, le sourire jusqu’aux oreilles. Quelques jours après, la petite municipalité révèle le pot pour en recevoir les roses. La vidéo est en fait une formidable mise en scène préparant le terrain au dévoilement du nouveau branding de la ville. Dorénavant, un Ponik bleuté aux allures médiévales accueille les visiteurs et protège ses résidents. Le slogan, lui aussi, est revampé pour mieux répondre à cette identité maintenant changée. Depuis le mois de mai, la Ville de Pohénégamook est suivie des mots : « Plus qu’une légende ». L’image est belle, le message est fort et unique.
40
La Rumeur du Loup, Août 2015
le fruit d’un long processus de réflexion et de préparation entamé il y a déjà quelques années, en 2011 pour être plus précis. L’une des plus grosses entreprises de la ville, Bastille Portes & Fenêtres doit mettre fin à ses activités. Du jour au lendemain, ce sont plus d’une centaine d’emplois qui disparaissent dans une municipalité qui compte moins de 3000 résidents. « Ça a été un dur coup pour les résidents. Les gens ont dû se relocaliser dans d’autres entreprises. Plusieurs ont réussi à se relocaliser ici, mais il y en a quand même un bon nombre qui s’est déplacé à l’extérieur », affirme la mairesse de Pohénégamook, Louise Labonté. Pohénégamook vient de frapper un coup de circuit. Mais ce changement n’est pas né d’un coup de tête, d’une impulsion imprévue. C’est
Bien qu’il ne s’agisse pas de la seule raison qui a poussé les dirigeants à passer à l’action, cette fermeture aura servi de coup de fouet.
Tour isme Pourquoi prendre une firme spécialisée pour son site web ? « De là, on s’est dit : “on ne baisse pas les bras. ‘On s’est mobilisé. On s’est regroupé, les quatre municipalités. On a regardé pour travailler ensemble », ajoute mme Labonté. En quelques mois, les canaux de discussions entre les administrateurs, la population et
« C’est certain que, quand on sort de notre zone de confort, ça dérange, ça fait réagir les gens. » le monde des affaires se sont ouverts. Un diagnostic est commandé et une consultation populaire est organisée. Tous sont sur la même longueur d’onde, il faut un plan d’action. Les défis auxquels la municipalité fait face ne sont pas qu’économiques, ils sont aussi démographiques. Entre 2001 et 2011, la population de la ville a baissé de plus de 10 pour cent et son âge médian dépasse de peu les 48 ans. Une situation qui inquiéterait n’importe quelle municipalité. C’est d’ailleurs là que se cache la vraie problématique, parce que ce sentiment d’urgence qui habite Pohénégamook, c’est celui qui habite des dizaines de communautés au Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent et plusieurs autres régions du Québec. Les défis des uns, la plupart du temps, ressemblent aux défis des autres et les solutions des uns, la plupart du temps, ressemblent à celles des autres. « On peut dire qu’on a de beaux paysages, de beaux lacs, des montagnes, une bonne qualité
pu
bli
rep
or t
age
de vie, des écoles, une bibliothèque, etc. La plupart des municipalités peuvent aussi offrir ça », dit mme Labonté. Dans un environnement où la compétition est féroce pour attirer les nouveaux résidents, les investissements gouvernementaux et les entreprises, les villes et villages doivent redoubler d’ardeur. L’époque où il était possible de se démarquer grâce à son caractère bucolique et ses valeurs champêtres est dépassée. Maintenant, pour s’en sortir, il faut un coup de circuit. Une tentative tellement osée qu’elle pourrait se retourner contre nous. « C’est certain qu’on est sorti de notre zone de confort. C’est certain que, quand on sort de notre zone de confort, ça dérange, ça fait réagir les gens », continue mme Labonté. Si Pohénégamook est sortie de sa zone de confort et s’est élancée de toutes ses forces avec sa nouvelle image de marque, c’est parce qu’elle n’avait pas le choix. Pohénégamook, c’est plus d’un siècle d’histoire, une quarantaine d’organismes communautaires, culturels et sportifs, tous soutenus par une armée de bénévoles dévoués. Pohénégamook, c’est aussi des entreprises de deuxième et troisième génération et des dizaines de familles qui tiennent à leur ville. Les acquis que Pohénégamook veut protéger ne s’arrêtent donc pas à Ponik. Il faudra attendre que les ridules laissées par la bête médiatique s’estompent avant de pouvoir réellement dire si la balle qui a été cognée est sortie du stade. Cependant, depuis le mois de mai 2015, une chose est claire : Pohénégamook est plus qu’une légende.
Plusieurs services sur Internet offrent des plateformes permettant la conception d’un site Internet en ligne en quelques étapes. Très souvent, ce type de service est à peu de frais, voire quelques dollars par mois. Nous vous conseillons d’éviter ces plateformes et de choisir une firme spécialisée dans la conception et le marketing Internet. Voici pourquoi : Vous êtes différent, vous êtes unique ! Ce qui vous différencie de votre compétiteur est votre authenticité ! Ces plateformes proposent des modèles (ou « templates ») qui seront les mêmes pour des milliers de clients qui seront sur le web. Vos besoins ? Le potentiel du web ! Pour avoir du succès avec votre site web, il est important de connaître vos besoins, mais aussi les actions à poser pour bénéficier du potentiel du WWW. La pire personne pour le savoir, c’est vous ! Vous êtes au quotidien dans votre entreprise. Un spécialiste qui est en dehors de votre entreprise et qui a des compétences en marketing web sera en mesure de bien vous conseiller. Il pourra réaliser pour vous une analyse stratégique de votre potentiel sur Internet et surtout poser des actions pour avoir du succès. Droit d’auteur et vos données Si vous désirez quitter l’entreprise offrant la plateforme pour aller ailleurs, vous devrez refaire le site Internet du début. Par contre, lorsque vous utilisez une firme spécialisée en conception, vous pouvez transférer votre site vers n’importe quelle compagnie d’hébergement sans problème. De plus, vous devez avoir des notions web pour migrer vos données. Mise à jour, sécurité et référencement Le monde change et le web aussi. Google change son algorithme d’indexation fréquemment, alors pour avoir une bonne performance dans les moteurs de recherche, votre site web doit être mis à jour régulièrement avec les bonnes pratiques. Vous devez être certain que votre plateforme utilise les dernières stratégies de référencement. Cela n’est pas toujours le cas ! Cela va de soi pour la sécurité. Plusieurs plateformes, par exemple WordPress, doivent être mises à jour chaque mois, même plus, pour que les données de votre site web soient en sécurité. Lorsque vous avez un site Internet avec de la programmation sur mesure, cela réduit les risques, car la recette pour le pirater n’est écrite nulle part. N’oubliez pas que c’est votre identité sur le web, ce qui vous représente, alors démarquez-vous ! Pour plus d’information, nos conseillers de Servlinks Communication sauront répondre à vos questions. Hugo Dubé, président, Servlinks Communication La Rumeur du Loup, Août 2015 41 — servlinks.com —
7 kg de courage exposé tout l’été
Par Vicky Vincent. photos de Gabrielle Rousseau
« Après la Navarra et la Rioja commence la traversée du désert, l’entrée sur le looooong plateau central de la Meseta ; Castilla y León, des heures et des heures de marche sur un sentier plat, entouré de rien. […] La Meseta te force à réfléchir, les yeux rivés sur un horizon d’apparence inatteignable. Malgré la centaine de fois où je me suis dit “‘maudite Meseta”’, elle fut ma meilleure thérapie. »
42
La Rumeur du Loup, Août 2015
Art visuel
Il y a de ces moments où le besoin de bouger, de se sortir de son propre confort, de s’ébranler, de s’émouvoir devient plus grand que tout. Comme un appel qui vient de loin pour nous prendre directement au cœur. Cet appel, Gabrielle Rousseau l’a eu vers la fin de l’année passée et il s’est matérialisé au début de l’an 2015 dans cette aventure répandue, mais pas tant que ça non plus, qu’est le long pèlerinage vers Compostelle.
dos déjà quatre expériences d’exposition de ses œuvres photographiques et graphiques ne pouvait demeurer insensible et muette devant tous ces paysages et ces histoires qui venaient à sa rencontre. Faute d’avoir apporté avec elle son appareil photo pour une question de poids évidente, c’est avec la lentille de son cellulaire qu’elle a croqué les instants magiques, les rencontres fortuites, les paysages à perte de vue et le détail qui tue.
Gabrielle a chaussé bottines et courage, enfilé un sac avec juste ce qu’il faut (7 kg tout au plus) puis est partie pour un 31 jours consécutifs laborieux, mais formateur. Laborieux parce que sillonner le chemin vers Compostelle en hiver, c’est affronter des temps parfois peu cléments dans une solitude frappante. Formateur parce que c’est une inévitable rencontre avec soi-même et ses limites. La pèlerine était-elle en quête d’une illumination spirituelle quelconque ? Pas nécessairement. Seulement poussée par l’envie de voyager, de se dépasser, de se déstabiliser… tout en accomplissant quelque chose.
Garder ces clichés cachés, ces anecdotes tues et ces souvenirs refoulés aurait été à l’encontre de la nature de Gabrielle. C’est avec une simplicité frappante et honnête qu’elle nous propose de la suivre dans ses découvertes, ses coups de cœur et son histoire, dans son 7 kg de courage, grâce à une exposition photographique sublime, touchante et sans artifice. Ses photos se présentent en triades sous des thématiques variées telles que la vie rurale, les cathédrales, les scènes du quotidien, les bottes, les fontaines et la fameuse coquille emblématique d’un pèlerinage accompli. Les photos intriguent, subjuguent, fascinent. Et pour ajouter au charme de l’exposition, c’est avec une plume juste et authentique que
Et bien évidemment, la fibre artistique de cette jeune pistoloise qui trimballait dans son sac à
Gabrielle a rehaussé chacune des triades photographiques d’un court texte parfois anecdotique parfois historique, mais toujours sympathique. L’exposition est une invitation à se plonger dans le voyage, à s’imprégner des photos et des mots pour se sentir là, juste un petit instant, les deux pieds dans la boue en train de parler à ce villageois, à souper avec les autres pèlerins ou à contempler cet horizon qui ne vient jamais. À la fois intime et rassembleur, on s’y reconnaît, on s’y transporte, on y rêve. Les photos de l’exposition « 7 kg de courage » tapissent en ce moment même le mur-bateau du Parc de l’aventure basque en Amérique (PABA) à Trois-Pistoles, et ce, jusqu’au 7 septembre. Pourquoi là ? Parce que parcourir ce chemin, c’est inévitablement passer par le Pays basque et apercevoir dans chacun des villages un fronton s’ériger entre deux maisons. Se tourner vers le PABA, le seul lieu où se trouve un fronton en Amérique du Nord, allait de soi !
La Rumeur du Loup, Août 2015
43
44
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015
Q u o i Fa i r e ? ! @ #$% L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B
Les Basques
14 août
Spectacle Café Grains de Folie Marilie Bilodeau 21 h 5 $ à la porte
Vernissage de l’exposition de Mélanie Rioux et Isabelle Lévesque à la Maison du Notaire
15 août
6 août
23 août au 23 septembre
14 h Gratuit
Atelier rallye photographique avec Valérie Lavoie du Salon des Gitans
ciné- club onf-grande fille production de l’onf
Gratuit
à la Forge à Bérubé par la Commission jeunesse des Basque
Inscription obligatoire à salondesgitans@gmail.com ou via Facebook
20 h Gratuit Ce long métrage documentaire de la cinéaste Hélène Choquette lève le voile sur le phénomène de la puberté hâtive. Contrairement à il y a quelques décennies, il n’est pas rare aujourd’hui de voir apparaître les premiers signes pubertaires chez des fillettes dès l’âge de 9 ans. En résulte un décalage inévitable entre leur maturité physique et affective. Loin d’être une problématique marginale, la puberté hâtive est en voie de devenir une préoccupation de santé publique mondiale. Quelques suspects se trouvent déjà au banc des accusés : l’obésité et l’exposition à des perturbateurs dans l’environnement seraient-elles à blâmer?
7 août
*Présenté grâce au Fonds d’initiatives culturelles 2015 de la Ville de Trois-Pistoles
15 août
26 août
Activité du mois de l’archéologie au PABA
Salon de Madame Félix à la Maison de l’écrivain
Pour information : 418 851-1556
en partenariat avec le Salon des Gitans
16 août
20 h
Marché public des Basques
28 août
sur la rue Pelletier
Spectacle Café Grains de Folie de Donald Gagnon 21 h 5 $ à la porte
(voir la page Facebook du Salon des Gitans)
Camp d’été artistique pour les 7 à 12 ans
8 août
à la Maison du Notaire
Samedi contes collectifs de Rimouski (slam) et Quinquette Carl Lacroix (musique jazz)
20 août
Conférence-échange avec Amélie Brière sur le patrimoine bâti de Trois-Pistoles à la Maison du Notaire
Spectacle « Le son des mots »
14 h Gratuit
Maison de l’Écrivain
en collaboration avec le FestiJazz de Rimouski
20 h 10 $ à la porte
9 août
Conférence-échange avec Cécile Marquis sur la fabrication du savon artisanal
à la Maison du Notaire 14 h Gratuit
sur la rue Pelletier
30 août
Pour information et inscription : 418 851-1656
à la Maison de l’écrivain
Marché public des Basques
sur la rue Pelletier
17 au 21 août
au Salon des Gitans
9 août
Marché public des Basques animation culturelle et familiale sur place
animation culturelle et familiale sur place
Vernissage « Trio de voyage »
23 août
Dès 20 h Prix d’entrée à déterminer Bio et style musical : « Pianiste-jazz de formation, Isabelle Charlot a exploré au cours de ses voyages et études de nombreux styles musicaux et participé à plusieurs projets tels que La Roua, Tortuh et Tchäba. Elle a travaillé pendant deux ans comme accordéoniste pour le Caveau-Théâtre de Trois-Pistoles. Elle présente aujourd’hui son projet qu’elle traîne depuis de nombreuses années dans son sac, des chansons un brin swing. »
Pour écouter : http://isabellecharlot.bandcamp.com et http://isabellecharlot.com
30 août
Marché public des Basques sur la rue Pelletier animation culturelle et familiale sur place
Rivière-du-loup
22 août
Spectacle de la pianiste Nathalie Clément et du clarinettiste Rino Bélanger
Mardi 4 août Les mardis famille - Dan Coboy (musique)
20 h
animation culturelle et familiale sur place
Chapelle de l’Église Notre-Dame-des-Neiges à Trois-Pistoles par la Corporation du patrimoine et tourisme religieux de Trois-Pistoles
Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : salle Bon-Pasteur, 67, rue du Rocher 19h GRATUIT La Rumeur du Loup, Août 2015
45
15 août 9 août
Centre-ville en Blues
Les dimanches à la Chapelle Ste-Anne des Ondes
au Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : dans la salle Bon Pasteur, 67, rue du Rocher Paul DesLauriers Band avec Wiskey Legs en première partie (COUP DE COEUR de LA RUMEUR !!!)
116, rue Hayward Marc Larouche, Les grandes chansons françaises
5 août
Les mercredis SHOWS de la Goélette
Réservation : 418 862-3972
10 août
au 67, rue du Rocher 20 h 25 $ Daniel Lavoie – Soirée intime avec Daniel Lavoie, première partie Caroline Savoie Daniel Lavoie se fait plaisir et s’offre, et vous offre, un spectacle plus intimiste et planant. Il revient sur scène pour vous faire revivre ses textes forts avec sa voix unique. Seul au piano, il interprétera ses plus grands succès dans un spectacle monté sur mesure pour l’Est-du-Québec.
Pour informations et billets : 418 867-6666
6 août
Ligue d’improvisation estivale ( LIE) à l’École de musique Alain-Caron (ÉMAC) 75, rue Ste-Anne
Québec redneck bluegrass project
Les mardis famille- Les Aventures de Coquine et Scapareau (marionnette)
au Parc de la Pointe
Pour information : 418 867-3906
Pour informations : 418 867-8514
Fiesta Zumba avec Marie-Pascale Noël
Ligue d’improvisation estivale ( LIE) à École de musique Alain-Caron (ÉMAC), 75, rue Ste-Anne 20 h 3 $
sur la rue du Rocher - En cas de pluie : dans le gymnase de l’école Roy
18 août
14 août
Saveurs mixtes - Caroline Chouinard (humour) à la chapelle Sainte-Anne des Ondes (pointe de Rivière-du-Loup) 19 h 30 15 $
Centre-ville en Blues
au centre-ville de Rivière-du-Loup
au Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : dans la Salle Bon-Pasteur, 67, rue du Rocher
Consultez la programmation au www.mbsl.qc.ca Pour plus d’informations : 418 862-7547
Réservation : 418 898-6120
Stephen Barry Band avec Micheal Jerome Browne en première partie
8 août
20 h 15 $
Soirée de projection de courtsmétrages sur les enjeux verts en plein air
au Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : Salle Bon-Pasteur, 67, rue du Rocher 21 h Gratuit Une présentation des Pétroliques anonymes en partenariat avec la table jeunesse Jeun’avis. La Rumeur du Loup, Août 2015
17 août
Les jeudis On danse dans la rue
6 au 8 août Événement d’art performatif
au 116, rue Hayward
13 août
19 h Gratuit
Les liaisons artistiques
Les dimanches à la Chapelle Ste-Anne des Ondes
Réservation : 418 862-3972
19 h 30
Caractérisée par des guitares rythmées et constantes, un rythme tenu par une contrebasse aussi puissante qu’un John Deere, un banjo qui roule à un train d’enfer, un violon possédé et des textes dans lesquels le petit redneck qui vit à l’intérieur de tous se reconnaîtra, la musique du Québec Redneck Bluegras Project est parfaite pour lever du coude et bouger des pieds. Comme certains diraient : « hard drinkin’ music for Hard drinkin’ folks. »
16 août
16 h 15 $
Café littéraire
21 h
Troisième édition
Charles-Éric Gagnon Versatile (Violon et chant)
11 août Jean Beaulieu – Les plus grands réunis au Manoir Fraser
Brasserie Lafontaine
15 août au 27 septembre
Exposition - Les Flâneurs
19 h Gratuit
19 h Gratuit
20 h 15 $
11 août
Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : salle Bon-Pasteur, 67, rue du Rocher
sur la rue du Rocher en cas de pluie dans le gymnase de l’école Roy
Le Paul DesLauriers Band est reconnu comme faisant partie de l’élite blues canadienne. Paul DesLauriers, guitariste virtuose et chanteur, a remporté le trophée de guitariste de l’année aux Maple Blues Awards (2014). De plus, le trio se partage 13 prix Lys Blues au Québec. Le groupe présentera le spectacle de son dernier album qui a atteint la première position au palmarès iTunes Blues canadien l’an dernier. Pour les nostalgiques des ann/es 1970, du blues rock à son meilleur!
Pour informations et billets : 418 867-6666
20 h 3 $
Les jeudis On danse dans la rue Raynald Girard (Ti-brin)
46
16 h 15 $
Formation phare du blues au Canada, le Stephen Barry Band, montera sur les planches, en formule « full band ». Au cours des 25 dernières années, le groupe a eu l’occasion de jouer avec des légendes du blues dans plusieurs pays. Il a déjà remporté la palme du meilleur groupe de blues au Canada lors des Jazz Report Awards (1996) et a été honoré au Lys Blues en 2004, concours visant à récompenser les artistes œuvrant dans le blues au Québec.
Pour informations et billets : 418 867-6666
19 août Les mercredis SHOWS de la Goélette
au 67, rue du Rocher Florence K – I’m leaving you première partie : Camille Caron
20 h 20 $
Florence K fait partie de ces artistes, rares et libres, qui nous surprennent sans cesse, nous faisant constamment découvrir de nouvelles facettes de leur immense talent. Seule au piano, la demoiselle fera vibrer La Goélette de ses rythmes chaleureux aux couleurs jazz et pop.
Pour informations et billets : 418 867-6666
16 août « Voice Appeal » Les concerts « Des jardins enchantés »
20 août
Cour intérieure de l’ITA à La Pocatière
Florence K
22 août Semaine des marchés publics Épluchette de blé d’inde
23 août Les dimanches à la Chapelle Ste-Anne des ondes
au 116, rue Hayward Caroline Roussel et Évelyne Larochelle, soprano, en duo
16 h 15 $
25 août Café littéraire au Manoir Fraser
19s 30
K amouraska
au Musée régional de Kamouraska 14 h
17 au 23 août 2015
Du 30 juillet au 6 août
18 au 21 août
La semaine de la photographie
Festival international Eurochestries au K amouraska
au Centre d’art de Kamouraska Classe de maître en atelier sténopé, atelier de photographie d’architecture ou de portrait documentaire nouveau genre, conférence et projection sont au programme.
au Théâtre des Prés à St-Germain
à l’Église de St-Pascal le 21 août
26 août
20 h 25 $
Les mercredis SHOWS de la Goélette Réservation : 418 551-7228
au Théâtre de la Goélette - En cas de pluie : salle Bon-Pasteur, 67, rue du Rocher
6 août
L’objectif de New World Men est de recréer le son studio de Rush «live» devant vous! Vous retrouverez le son des pièces que vous avez entendues des milliers de fois sur disque! Une recherche minutieuse et une reproduction fidèle, combinées à du talent brut : les amateurs de Rush seront comblés!
Pour informations et billets : 418 867-6666
20 h 20 $
9 h à 17 h
Pour information : 418 856-1525 poste 2292
Le théâtre de la Bacaisse présente «La Brute»
20 h
Réservations : 418 551-7228
«Temps danse» Spécial Disco
Mardis-Show au Parc Desjardins à La Pocatière
Sous le Gazebo Desjardins au parc ErnestOuellet à St-Pascal - En cas de pluie : au centre communautaire Robert-Côté 20 h 26 août
Théâtre des Prés à St-Germain
20 h 27 $
20 h 25 $
20 août
12 au 15 août
au BeauLieu culturel
19 au 22 août
au THÉÂTRE DES PRÉS À ST-GERMAIN Pour information : 418 856-1525 poste 2292
20 h
Théâtre des Prés à St-Germain
19 h
Paul Deslauriers Band
Réservation au 418 899-2528
Florence K : Les concerts du ROSEQ
AUTHÉÂTRE DES PRÉS À ST-GERMAIN
Éric Guay Répertoire francophone d’ici et d’ailleurs, des chansons que vous aimez, connaissez et fredonnez…
14 août
19 h
Régis Savard Spécial country
11 août
9 h à 17 h
Passant du rétro à la musique pop, cette artiste a des sonorités bien à elle. Puissance et douceur au rendez-vous!
18 août
6 août
Nicolas Pellerin et les Grands hurleurs : Les concerts du Roseq
Du mercredi au dimanche
Informations :418 899-2798
19 h 30
7 août
L’exposition Enracinés du musée du Témiscouata et l’exposition invisible de l’artiste Gabrielle G endron
18 août
Mardis-Show au Parc Desjardins à La Pocatière
20 h
Tous les jours
L’exposition du centre d’Art Hémérocalle, café-terrasse sur place
Jeudis du Camp musical St-Alexandre
19 h 30
«Sindy Tremblay»
Sous le Gazebo Desjardins au parc ErnestOuellet à St-Pascal - En cas de pluie : centre communautaire Robert-Côté
Témiscouata Informations : 418 899-0072
Camp pop et harmonie
- Orchestre symphonique de jeunes chinois - Niko Managazze-violoniste espagnol virtuose de l’École Russe - Quatuor à cordes du Mexique et du Québec
Surveillez la programmation! Concert de clôture du Festival International Eurochestries au K amouraska
Le théâtre de la Bacaisse présente « La Brute »
New World Men – Hommage à Rush, FLA en première partie
16 août Conférence «Les acadiens du Madawaska» par Nicole Lang
5-6 et 8 août
Artiste à confirmer
Pour information : 418 867-3906
20 h 26 $
Réservation au 418 899-2528
au Carré Dubé
Réservation : 418 862-3972
14 h
au BeauLieu culturel
Le théâtre de la Bacaisse présente «La Brute»
Concert de musique traditionnelle
20h 25 $
au C amp musical St-Alexandre
Informations : 418 495-2898
19 h 30
La Rumeur du Loup, Août 2015
47
48
La Rumeur du Loup, Ao没t 2015