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3_2 _ MANQUE DE FORMATION CHEZ LES ACTEURS DE LA CONSTRUCTION
de la Terre » en Isère, en 1985. Ce projet fait partie de la stratégie culturelle du Centre National d’Art de la Culture Georges Pompidou. Ce quartier d’habitat social est constitué de bâtiments expérimentant différentes techniques de construction en terre crue. Le « Domaine de la terre » est un projet reconnu qui a servi de support par la suite à des recherches scientifiques. Aujourd’hui, c’est dans cette même optique de sensibiliser à l’architecture en terre crue par le biais de projets exemples qu’est construite l’Orangerie. Ce projet à Lyon Confluence s’inscrit dans la volonté de créer un projet pouvant faire référence comme l’explique Stefan Jeske, architecte.
« L’un des objectifs aussi de notre projet c’était de pousser plus loin un projet en terre, pour créer effectivement une sorte de référence qui permettra aussi à d’autres projets qui vont suivre de se baser dessus.»58
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Le projet est une preuve construite, que le pisé peut être utilisé comme structure porteuse d’un projet innovant à l’expression contemporaine.
« On voulait effectivement prouver qu’aujourd’hui on peut construire avec du pisé de façon contemporaine, même en ayant un langage [architectural] assez poussé les grandes arches, qui perforent le mur ( il y a 40% d’ouvertures).»59
L’Orangerie dispose d’une visibilité médiatique dans la presse architecturale. Plusieurs articles écrits sur le projet décrivent les intérêts de la terre crue et de la construction en pisé. La communication autour de ce projet est l’un des moyens pour pallier à la déconsidération de la construction en pisé. La diffusion d’une image moderne de la construction en pisé permet de faire évoluer la perception culturelle de cette technique constructive.
La communication est l’une des clés pour revaloriser les techniques constructives en terre crue et transformer l’image qu’a le grand public de ce matériau. Mais la méconnaissance de la terre crue dans les corps de métiers de la construction doit être prise en charge par la formation.
L’enseignement référence des différentes professions de la construction n’aborde que très peu les techniques avec des matériaux naturels et les techniques non conventionnelles. Le Plan nationale terre crue définit la formation des différents corps de métiers de la construction aux techniques non conventionnelles et aux matériaux bio- et géo-sourcés comme l’un des besoins de la filière.60
En effet, il existe aujourd’hui peu d’agence d’architecture travaillant avec la terre crue, car peu d’architectes ont été formés à l’utilisation de matériaux non conventionnels et connaissent les principes de conception en terre crue et sa mise en œuvre. Les entreprises compétentes pour construire en terre crue sont également peu nombreuses.
58 JESKE (Stefan), entretien, 14 décembre 2020, retranscrit en annexe 59 Ibid. 60 COLLECTIF, Plan National terre crue, étude de montage, 17 octobre 2020, p. 11