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ANNEXES
Annexe 1 : Cartographie de La Confluence
Annexe 2 : Plans et élévations de l’ilot B2 et de l’Orangerie
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Annexe 3 : Coupe schématique de la paroi en pisé
Annexe 4 : Retranscription de l’entretien avec Stefan Jeske
Annexe 5 : Retranscription de l’entretien avec Nicolas Meunier p.58
p. 59
p. 60
p.61
p. 66
Annexe 1 : Cartographie de La Confluence (novembre 2015) © Alexandre Nicolas
Localisation des secteurs d’aménagements du projet urbain
© Alexandre Nicolas
Annexe 2 : Plans et élévations de l’ilot B2 et de l’Orangerie, © Clément Vergély Architectes
Annexe 3 : Coupe schématique de la paroi en pisé
Annexe 4 : Retranscription de l’entretien avec Stefan Jeske, architecte chef du projet de l’Orangerie, chez Clément Vergély Architectes, 14 décembre 2020. Entretien enregistré et réécrit depuis l’écoute
Je suis un architecte allemand et j’ai travaillé pendant longtemps pour l’agence Lin à Berlin J’ai commencé à travailler en France en 2006 pour cette agence par chance, puis j’ai continué sur d’autres projets à Paris. En 2011, je me suis installé à Lyon et j’ai intégré l’agence Clément Vergély en 2012.
Avec Clément Vergély, nous avons répondu en 2015 au concours de l’îlot B2 de la Confluence 2, nommé aujourd’hui Ydeal par les promoteurs. Nous nous sommes associés aux architectes suisses Diener et Diener. Nous avons fait une co-conception par les des deux agences pour les cinq bâtiments de l’îlot en ayant une approche globale de l’éco-conception avec des matériaux durables et surtout une empreinte carbone minimisée. Nous avons choisi lors du concours de cibler essentiellement deux bâtiments :
- Le bâtiment principal, côté place, avec une approche de construction mixte bois-béton, (les planchers sont en bois). Et surtout avec des plateaux réversibles grâce à leur hauteur sous plafond. A l’image de l’immeuble de rapport, cela permet en effet d’installer des bureaux ou des logements, donc, à long terme, d’avoir une certaine réversibilité. Donc sur ce bâtiment-là, nous avons privilégié plutôt l’approche de la programmation et des matériaux. - Le bâtiment de l’Orangerie, pour lequel , nous avons poussé un peu plus loin avec le choix d’une construction en pisé, un matériau local, avec initialement la volonté de le trouver en pied d’œuvre. Ce n’était pas possible parce qu’à la Confluence, c’est du remblai et en plus, c’est une terre polluée.. Le défi, a été de trouver la terre à moins de 30 km, dans la métropole de Lyon en gros. Plus précisément, c’est une construction mixte pisé-bois puisque toute la structure intérieure est en bois et la structure porteuse extérieure, les murs, est en pisé, en terre. D’autres matériaux interviennent aussi dans la construction comme les socles en pierre massive qui viennent des carrières de Hauteville dans l’Ain à 80 km d’ici, et qui forment les sous-bassements et les couvertines qui protègent les murs en pisé. C’est donc cette approche-là : dès le départ on a proposé pour le concours une construction en pisé, en se basant sur le fait qu’on voulait du pisé porteur et pas du pisé pour de la décoration ou juste du parement. L’idée d’avoir la structure., Donc le pisé, c’est la structure. On voulait effectivement prouver qu’aujourd’hui on peut construire avec du pisé de façon contemporaine, même en ayant un langage [architectural] assez poussé les grandes arches, qui perforent le mur ( il y a 40% d’ouvertures).
Dès le départ, il y avait cette approche poussée avec pisé porteur avec des grandes ouvertures et un langage assez contemporain.
Donc, c’est bien en concours que nous nous sommes décidés pour un pisé porteur. On s’est, dès le départ, entouré des spécialistes, avec un bureau d’études, BATISERF, qui nous a encouragés à nous ’engager dans cette voie. Nicolas Meunier, lui, a rejoint l’équipe un peu plus tard, en phase étude, parce qu’effectivement, il fallait le dénicher d’abord. On est content de l’avoir trouvé ! C’est l’un des seuls qui soit capable de réaliser des bâtiments de cette ampleur-là. Et, surtout, avec des techniques de pisé préfabriqué qu’il maitrise parfaitement aujourd’hui : une station de préfabrication qui est sur place avec laquelle il fabrique les blocs à pied d’œuvre ou à proximité et un séchage de ces blocs pendant quelques mois pour qu’au moment de la pause, ils soient déjà secs et puissent porter des charges assez importantes.
Quels délais en phase chantier ont entrainé la préfabrication des blocs et leur séchage ? des complications ?
Non, on n’ a pas eu de complications parce que c’était bien prévu. On avait bien programmé la période de séchage. Il faut savoir que nous avons construit le gros œuvre, le pisé donc, sur 2ans. Nicolas Meunier, vu qu’il travaille en extérieur, est soumis aux conditions météorologiques, il peut faire des blocs uniquement sur la période printemps-été-automne. Normalement il démarre en avril et s’arrête en octobre, même si à Lyon on a des périodes en hiver assez chaudes. Il travaille pendant 6 mois. Et pendant les 6 mois d’hiver, on a laissé dehors une centaine de blocs, protégés mais laissés dehors, pour le séchage,. ; C’était surtout les blocs qui étaient très sollicités : ceux où les poutres des planchers arrivent dans le pisé, ceux des premières rangées les plus sollicités évidemment en pied de l’Arche, et les blocs spécifiques, comme les clés de voûte, également extrêmement sollicitées. Donc on a effectivement présélectionné cette centaine de blocs qu’il fallait vraiment présécher, pour qu’ils aient leur portance déjà acquise au moment de la pose. Pour tous les autres, on les a fabriqués directement en bas de l’immeuble et on les a posés une fois décoffrés directement sur les étages supérieurs pour les mettre en place. Certes, on a travaillé en deux temps, mais, c’était planifié comme ça, donc, il n’y’avait vraiment pas de complications. Tout était préconisé comme ça et on avait inscrit dans le planning cette période de séchage bien en amont., Donc ça s’est très bien passé. Il faut aussi savoir qu’avec Nicolas Meunier, on a été accompagné également par le laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes de l’ENTPE, qui est juste à côté de l’école d’Archi à Lyon. Il nous a fait des tests en amont, justement pour bien sélectionner la terre au départ et ensuite ils ont accompagné le chantier. A tout moment, on a fait des échantillons de chaque bloc pour être sûr de la qualité de la terre, de la granulométrie, des cailloux, des niveaux de séchages. On peut donc dire que ce chantier a été accompagné par des scientifiques tout du long.
Vis-à-vis d’un projet avec des matériaux plus traditionnels y’a-t-il davantage d’acteurs, de personnes ?
Non, pas tant que ça en fait. C’est juste plus long., Nicolas Meunier, travaille avec une équipe de 5 personnes., Pas en permanence, mais quand c’est en pleine activité sur le chantier, pour les moments clés, ils étaient 5 et il n’ y’avait pas besoin de plus de personnes.. A partir du moment où on a commencé à poser les blocs, il y avait 2 ou 3 personnes sollicitées et pour la logistique, 1 ou 2 personnes : , une équipe de 5 personnes, donc. C’est le mode constructif qui est parfaitement différent : on est sur une préfabrication qui demande un travail vraiment dans la précision, mais ce n’est pas pour autant un mode constructif industriel, ce n’est pas comparable avec du béton. Donc il faut prendre le temps, mais si c’est bien planifié, ça se déroule comme il faut.
Le choix du pisé porteur a-t-il entrainé un allongement du temps en amont, en phase de conception, de la préparation ?
Oui, mais là, c’était un projet, qui était assez complexe entre parenthèse ! En effet, comme le pisé était porteur, notre bureau de contrôle SOCOTEC nous a demandé un ATEx. Même si c’est un matériau traditionnel, il considérait que la mise en œuvre du pisé porteur était par définition quelque chose d’expérimentale et non traditionnelle. Bien qu’il y ait des bâtiments à Lyon et ailleurs qui sont faits en pisé porteur et avec des grandes hauteurs (on a des bâtiments historiques beaucoup plus hauts que l’Orangerie). Il fallait donc préparer cet avis de chantier spécifique technique expérimental, ATEx, qui passe devant une commission qui se passe à Paris. C’est un dossier assez complexe de 700 pages pour
lequel, heureusement, on avait BATISERF à nos côtés pour nous aider à préparer ce dossier pour l’entreprise. C’est en effet l’entreprise exécutant, -Le pisé- qui dépose le dossier ATEx. Il faut qu’il s’entoure d’un bureau d’études assez performant pour préparer ce dossier. Mais malgré la préparation et tout le travail qui a était réalisé en amont, on n’a pas obtenue l’ATEx, parce que la commission, a jugé que les conditions de sécurité n’étaient pas suffisantes. On nous a demandé des conditions de sécurité sur ce pisé porteur qui étaient juste exorbitantes.
Donc à ce moment-là, un conflit s’est créé entre notre bureau d’étude et SOCOTEC, qui n’est toujours pas é résolu aujourd’hui. On est en train de signer un protocole avec SOCOTEC qui consiste à mettre en place une surveillance permanente sur le bâtiment. Ce qu’il faut savoir c’est qu’en fait, vu cette nonobtention de l’ATEx, ils nous ont demandé de mettre des poteaux supplémentaires en bois à proximité des façades, des poteaux qui ne servent à rien. Ils ont demandé à ce qu’ils soient plus courts de 2 cm avec l’idée qu’ils se mettront en charge au cas où le bâtiment se tassent au-delà de 2 cm. Ce qui ne va jamais arriver. Mais voilà, ça c’était leur argumentation qui, d’une certaine façon, tend à modifier la conception non pas seulement au niveau structurel mais aussi au niveau architectural parce qu’effectivement ces poteaux n’ont jamais été dessinés. Donc c’était un conflit qui a duré jusqu’à la semaine dernière., Si vous voulez, on a livré le bâtiment il y a deux semaines mais ce conflit a perduré. Car cela a généré aussi des dissensions entre nous et la maîtrise d’ouvrage, parce qu’on a livré le chantier alors que,, sans l’accord positif du bureau de contrôle, on ne peut pas livrer un bâtiment.
Et donc, la solution alternative qui a été trouvée pour résoudre ces désaccords, c’est de mettre en place un protocole de surveillance avec un géomètre qui va mesurer tous les 3 mois les déplacements du bâtiment et ainsi que d’autres mesures qui avaient déjà étaient mises en place : notamment des sangles qu’on a mises dans le pisé etc., etc. Grâce à toutes ces mesures compensatoires é mises en place, ça nous permet de livrer le bâtiment sans ces poteaux. Voilà enfin on a obtenu le bâtiment qu’on avait dessiné à la base. Mais c’était effectivement une procédure assez longue, très conflictuelle, qui nous a gâché un peu le plaisir de construire cet immeuble, malgré tout, c’est une vraie réussite. On est quand même très content du résultat même avec les menuiseries mises en place. , Vous n’aviez vu que le gros œuvre qui était très beau parce qu’il n ’ y avait encore rien dedans. C’’était juste les plateaux, c’était une « ruine ». Maintenant, on a fermé le bâtiment mais même avec ces grandes fenêtres, ça reste extrêmement joli, et puissant comme geste.
Voilà les problèmes qu’on a rencontrés pour ce mode constructif. Dès le départ on a choisi et voulu que le pisé soit un pisé porteur donc structurel., Il y a pas mal de projets qui sont aujourd’hui avec des pisés plutôt en parement donc les questions ne se posent pas de la même façon. Donc voilà c’était surtout ce problème-là de l’absence des réglementations, donc la nécessité de passer en commission, d’obtenir des ATEx, des avis techniques expérimental pour des modes constructifs traditionnels. Donc on n’a effectivement pas encore des règles reconnues comme on l’a avec d’autres matériaux qui ont des normes.
Vis-à-vis de la règlementation thermique et incendie est ce que c’était plus facile ?
Non, c’est vrai que pour le feu, il y avait une question sur le bois. Mais ça, on sait faire aujourd’hui : il y a des peintures [ignifuges] incolores pour le bois. Mais sur le pisé, là encore, il n’y’a pas d’informations qu’on trouve dans la littérature., Mais on considère que le pisé, au vu des projets de pisé qui ont brulé, c’est toujours les murs qui sont restés alors que tout le reste est parti. Donc on a considéré qu’il n’y
avait pas de problème pour le feu. D’autant plus qu’on a des murs quand même très épais : on a 80 cm en bas, 65 cm au milieu et 50 en dernier. C’est quand même des murs massifs ! Donc e pisé se comporte plutôt bien avec le feu contrairement à d’autres matériaux qui lâchent plus vite. Pour les aspects concernant la thermique, on a été accompagné par Etamine, un bureau d’étude énergie et développement durable qui a poussé assez bien son expertise, et dans le bon sens avec la SPL, l’aménageur, pour trouver une solution qui nous permettent vraiment de laisser apparent le pisé à l’intérieur. Les murs ne sont pas isolés. Il y a des grandes menuiseries quand même qui assurent une partie des murs intérieurs, mais on a pu quand même laisser le pisé apparent sur certaine partie sans isolation. L’argumentation qui a été trouvée repose sur l’inertie du pisé en période estivale. C’est donc surtout le confort que le pisé offre pendant les mois d’été qui a joué. On ne voulait pas justement se priver de ses avantages en mettant un isolant devant. On a pu admettre quelques pertes mais elles restent minimes de l’ordre des 10 % de pertes thermiques en période d’hiver par rapport à un vrai gain pendant la période estivale. Donc ça s’est plutôt bien passé parce que là tout le monde avait effectivement les mêmes attentes et on a pu très vite obtenir l’abandon de l’isolation. Isolation qui générait même des problèmes pour le pisé parce que dès qu’on l’isole, il y a toujours un risque de condensation, or le grand ennemi du pisé, c’est toujours l’humidité. Donc si on le double en isolant, on ne sait pas ce qu’il se passe. Dans notre projet, on a réussi à garder accès au pisé des deux côtés, intérieur et extérieur.
La culture générale de la construction en terre y’avait-il certains acteurs peu informés ou réticents à l’idée que le pisé puisse être porteur ?
C’était surtout le bureau de contrôle qui avait du mal avec ce matériau. Nous, on avait des acteurs impliqués car on est quand même dans une région où historiquement on trouve pas mal de pisé. Il y a tous ce qui se développe aujourd’hui autour de CRAterre et Grenoble où on trouve pas mal de compétences qui sont bien réunies. Donc, nous, on a travaillé avec Nicolas Meunier, avec Antonin Fabbri le de ENTPE qui nous a fait tous les tests scientifiques et qui connaît très, très, bien le matériau et qui a accompagné toutes les thèses qui se font actuellement sur le pisé. Et aussi avec Jean Claude Morel, un vrai expert français sur la construction en terre qui aujourd’hui enseigne à Coventry. Donc, en travaillant avec ces gens-là, des chercheurs reconnus au niveau international et qui font des conférences sur ce matériau, on était bien entouré et on avait confiance en ce matériau. Non, c’est plutôt côté bureau de contrôle où le matériau est très peu connu et d’ailleurs, ils nous l’ont dit : ce n’est pas leur spécialité., Donc ils manquaient de compétence dans le domaine et malheureusement, n’étaient pas à la hauteur des experts qui étaient à nos côtés. On avait toujours ce décalage entre les experts de pointe d’un côté et les gens qui savent faire, comme Nicolas Meunier, il a un vrai savoir-faire, et de l’autre côté le bureau de contrôle qui n’était pas à la hauteur justement de tout ça, même s’il s’agit d’un très grand bureau de contrôle, SOCOTEC, de stature internationale., on n’est pas censé être là pour leur faire une formation dans ce domaine.
Mais au final, c’est avec des arrangements que ça marche ?
Donc après c’est surtout au niveau réglementaire, ce n’est pas l’objectif principal hein mais c’est vrai qu’un des objectifs aussi de notre projet c’était pousser plus loin un projet en terre, pour créer effectivement une sorte de référence qui permettra aussi à d’autres projets qui vont suivre de se baser là-dessus. Le fait de réussir sans les poteaux pour nous c’était important, on était prêt à tous pour ça quoi.
A propos des projets de références, est ce que vous avez dû vous-même en utiliser pour convaincre certains acteurs, comme le maître d’ouvrage ou la SPL ?
Pour les matériaux, tout le monde était convaincu dès le départ. De notre côté, on ne savait pas ce que ça impliquait. Il y avait un côté assez naïf, mais bon, tant mieux, sinon on l’aurait pas fait ! Quant au maître d’ouvrage et la SPL, ils étaient quand même assez raccords là-dessus. Après effectivement, on a pu rencontrer des difficultés pour la maîtrise d’ouvrage : c’était pas évident ce décalage, les frais, ce n’est pas neutre bien évidemment
Ce qui me paraît le plus gros frein, c’est vraiment la réglementation. Et je pense, que pour les futurs le plus importants ce sera de s’entourer d’un bureau de contrôle qui a déjà une certaine expérience, enfin, qui peut entendre les arguments. Justement il y a certains bureaux de contrôle qui ont déjà réalisé des projets en terre.
Après, pour relier à des références, on en a pas mal si on regarde au-delà des frontières françaises., Il y a notamment Martin Rauch qui a réalisé pas mal de projets de référence pour nous. Il est autrichien et a beaucoup travaillé en Suisse avec des grands architectes, comme Herzog et De Meuron etc... Il a fait des projets en pisé très dessinés donc ça fait une énorme publicité pour ce matériau. Il a réalisé des prototypes en voute, des projets assez poussés. Et oui, on s’en sert au début pour avoir des références, pas pour convaincre mais plutôt pour démontrer les possibilités du pisé. On a pu consulter Martin Rauch. On l’a rencontré parce qu’il donnait une conférence à Villefontaine dans les Grands Ateliers il y a 3-4 ans. On lui a alors montré notre projet et on l’a invité à concourir pour l’appel d’offre. Donc il s’est associé avec un maçon du coin, mais bon il n’a pas voulu venir lui-même travailler à Lyon. Il a voulu, encadrer une équipe qui serait sur place. Bon finalement, il n’a pas gagné l’offre. Financièrement, il était beaucoup plus cher. Nous, on a fait confiance à Nicolas Meunier qui, par ses projets, ses références, avait démontré sa capacité à maîtriser ce projet. On a donc aussi rencontré Martin Rauch qui a même donné son avis, son point de vue sur ce projet. C’était la référence principale. Sur le pan historique et sur le plan international, on trouve pas mal d’exemples avec du pisé stabilisé, donc du pisé avec un peu de la chaux ou un peu de ciment. Mais ça ne pouvait pas vraiment servir comme référence car Nicolas Meunier travaille avec un pisé non stabilisé, donc c’est vraiment que de la terre. , En plus, il travaille avec de la terre qui a été trouvée, c’est-à-dire qu’il ne mélange pas comme Martin Rauch, qui fait toujours une sorte de mélange savant. Au contraire de Nicolas Meunier qui prend de la terre qu’il trouve en enlevant uniquement les gros cailloux et c’est tout. Dans votre parcours d’architecte, avez-vous déjà été formé à la construction en terre ?
Non, c’est le projet qui m’a formé. On a fait 2-3 conférences à Villefontaine, mais non, je n’avais jamais construit en terre. C’est une première et vraiment, c’est plaisant enfin, c’est sympa. Et est-ce que vous seriez prêt à refaire un projet en terre crue, cela ne vous a pas « dégoûté » ?
Non, c’est difficile mais ça ne m’a pas dégouté. On a même proposé sur d’autres concours le pisé ! Mais effectivement, ça a couté beaucoup d’énergie, il faut le dire, on y a laissé des plumes. Il faut voir dans quel contexte on propose cette solution. C’est vrai que c’était une maitrise d’ouvrage privée, et peut être que ce serait plus simple de travailler la prochaine fois avec une maîtrise d’ouvrage publique sur ce genre de projet. Parce qu’il y a toute cette histoire d’ATEX. , C’est une histoire d’assurance en fait, d’obtenir une assurance. Donc, dans un contexte public, effectivement, ou même privé, la maîtrise
d’ouvrage peut très bien décider d’accepter le bâtiment tel quel. Mais effectivement, avec les pouvoirs publics, c’est peut-être plus simple.
Enfin non, non, enfin on va prendre un peu d’air et profiter des publications, mais non, non, ça reste compliqué, c’est une vraie bataille quoi, une vraie bataille.
Est-ce que le fait que ce soit un macro-lot avec 5 autres bâtiments pour, par exemple, absorber les coûts par rapport à la maîtrise d’ouvrage, a pu aider ?
Ça, je ne peux pas le dire, mais a priori, oui. Il y a un coût global de l’opération mais chaque bâtiment est différent car on a vraiment fait en sorte que chaque bâtiment ait son propre caractère. Il y a aussi la partie architecturale et la partie financière, mais le bâtiment n’est pas si cher que ça : il coute 2 100 euro par m², et il y a 1000 m² de surface utile. Du coup, c’est légèrement au-dessus d’un bâtiment de bureaux classique. En général, pour un bâtiment tertiaire, donc avec des bureaux, ce n’est pas hors de prix non plus. Certainement ça peut aider qu’il y en ait qui se soient très bien vendus… Après, je ne peux pas vous dire parce que je n ’ai pas les chiffres.
Il faudrait bien que la filière de la terre arrive à rédiger un jour de vraies réglementations qui permettent effectivement de ne plus passer par ces procédures ATEx. Ça va peut-être arriver un jour , mais je sais qu ’ en Allemagne ils ont déjà plus d’avance là-dessus : il y a des guides constructions qui sont en train de s’officialiser. On a pas mal de littérature sur le pisé, mais effectivement sur des questions assez basiques on n’est pas encore vraiment prêt. Il y a bien sûr des thèses et beaucoup de documents etc…, mais avant que ça se traduise en réglementations euro normes, je pense qu’il va falloir attendre un petit moment. Mais bon, en attendant je pense qu’il faut créer des projets comme ça et avancer comme ça. Là, c’est déjà une expérience et le prochain projet, ce sera déjà un peu plus facile, et encore plus facile par la suite. Et je pense c’est comme ça qu’on va avancer
Annexe 5 : Retranscription de l’entretien avec Nicolas Meunier, maçon piseur de l’entreprise le pisé réalisant le gros œuvre du chantier de l’Orangerie, 20 janvier 2021, entretien retranscrit à partir d’une prise de note
Idée sur le plan nationale terre crue :
L’une des critiques existantes est de dire que ce plan national est une appropriation par les scientifiques et le domaine de la recherche d’un savoir-faire artisanal et traditionnel. Nicolas Meunier s’oppose à cette critique et considère, au contraire, que la construction en terre crue a besoin de s’adapter au système d’aujourd’hui : on ne peut plus construire comme au 19ème siècle. La construction en terre crue doit s’adapter au système actuel.
Question générales :
Comment dans votre parcours professionnel avez-vous été formé à la construction en terre crue et au pisé ?
En choisissant de réaliser un service civil de 2 ans dans une association au Mali de 1981 à 1984, N. Meunier a construit en terre crue pour la première fois. C’est en participant à la construction d’un équipement de santé en briques de terre comprimée qu’il apprend les spécificités de la terre crue et comment construire avec. Etant stéphanois, il connaissait déjà la terre crue à travers le patrimoine en pisé de sa région. Il continue à se former en France en participant à la construction du projet de l’Isle d’Abeau puis en autodidacte. Lors de son premier chantier réalisé en pisé en 1988, il avait alors, grâce à ses expérimentations, une bonne connaissance de la matière mais pas encore celle de la mise en œuvre.
De manière générale, quelles difficultés rencontre votre entreprise de pisé porteur ?
Il faut bien distinguer les deux secteurs de la construction en pisé : la restauration, donc la remise en état du patrimoine bâti en pisé et la construction neuve dont la demande augmente actuellement. Il faut aussi distinguer les projets de marchés publics et les projets de marchés privés. Dans les deux cas, l’ouvrage doit forcément être assuré à la fin., Cependant, dans les projets de marchés publics, le contrôle technique est obligatoire et conditionne l’assurabilité du projet. Il y a donc plus de difficultés dans le marché public. Il en est de même quand le projet est un ERP, équipement recevant du public. La validation de l’ouvrage dépend de la connaissance du pisé par le contrôleur technique et de son ouverture d’esprit à des techniques constructives non conventionnelles. Pour le projet de Confluence, le dialogue avec le bureau de contrôle n’a pas été très facile.
L’une des difficultés de l’entreprise de pisé qui est souvent négligée, est celle de la gestion d’entreprise. La construction en pisé est , en effet, assez contraignante et offre peu de souplesse d’organisation car le pisé ne peut être mis en œuvre que de début avril à fin octobre. Cela demande donc beaucoup d’organisation et peu de marges de manœuvres s’il y a des changements de planning sur l’un des différents chantiers.
Quelle est votre vision de la filière terre crue aujourd’hui ? son évolution ? ses faiblesses et potentiels ?
La faiblesse principale est le fait qu’il n’y ait pas assez de professionnels de la construction en terre crue, pas suffisamment d’entreprises., Il y a davantage d’architectes qui s’y intéressent mais qui n’ont pas forcément toute la maîtrise du matériau.
Les potentiels sont dans la mobilisation grandissante des jeunes architectes qui s’intéressent à l’environnement et dans la réflexion sur l’aspect social de la construction. Est-ce en parti dû à la prise de conscience de la crise écologique ? Sentiment optimiste que depuis quelques années la dynamique des acteurs changent et que leur motivation pour construire en terre crue augmente.
Questions projet de l’Orangerie :
Comment s’est déroulée la préfabrication des blocs ? A quel point leur mise en œuvre est-elle mécanisée ?
Le but de la préfabrication est d’alléger la pénibilité du travail des ouvriers. Pour compacter les couches de terre dans les coffrages, un fouloir pneumatique peut être utilisé. Utiliser cet outil tous les jours pendant 3 mois est très pénible : cela équivaut à des journées de marteau-piqueur ! Ce travail manuel mécanisé est donc peu attractif car il est fatiguant. L’outil est violent pour les articulations et les muscles, car le corps suit le mouvement de l’outils. Au contraire, à l’époque des fouloirs en bois maniés à la main, c’était le corps qui donnait le rythme à l’outil. Donc, dans le but de minimiser la pénibilité du travail du compactage des couches de terre, une machine dite « station de préfabrication » est élaborée par l’entreprise -Le pisé-. Deux personnes travaillent en même temps à la station. La terre est amenée en grande quantité (6 m3) sur un tapis roulant motorisé, la terre est déposée dans le malaxeur où la teneur en eau est corrigée et ajustée. Des tiroirs sont remplis de la quantité exacte nécessaire à une couche de terre puis acheminés par l’un des ouvriers au niveau du coffrage. Là, le deuxième ouvrier s’occupe de diriger les masses qui compactent la terre : 4 poids de 30 kg chacun montent et descendent pour compacter les couches de terre. Les efforts des 2 ouvriers sont donc réduits vis-à-vis d’une technique avec un fouloir pneumatique par exemple. Les blocs étant soumis à trop de charges ont été préfabriqués un an avant leur mise en place sur le chantier. Ce long temps de séchage permet l’augmentation de leur résistance mécanique. Tous les blocs du rez-dechaussée et des voûtes, soumis à une concentration de charges trop importante, ont donc été préfabriqués à l’avance et stockés non loin du chantier.
« Nous fabriquons entre 2 et 5 blocs par jour, pas selon leur taille, mais par rapport à leur complexité : forme, positionnement de réservations, ou d’inclusions du genre appui de poutre ou autre. »
Comment s’est déroulée la demande de l’ATEx ? Quand l’ATEx est-il déposé et passe en commission ? Est-ce que cela conditionne le chantier ?
L’ATEx a été demandé pour les arches en pisé car cela n’avait jamais était fait. C’est le fait que ce soit des arches qui a justifié aux yeux du bureau de contrôle le besoin de l’ATEx. L’ATEx est un dossier monté par le bureau d’études structure. Leur but est de montrer dans leur langage d’ingénieur avec une démonstration théorique que la structure du bâtiment tient.
En principe, l’ATEx est demandé par le bureau de contrôle avant l’ouverture du chantier. Mais on trouve
plein d’exemples de projets qui obtiennent l’ATEx en cours de chantier, l’ATEx ne conditionne donc pas le démarrage du chantier. L’ATEx est demandé par le bureau de contrôle au Maître d’ouvrage qui le finance et délègue à l’entreprise concernée le fait de faire la demande au CSTB. C’est le bureau d’études structure et l’entreprise qui sont chargés de monter le dossier et de le soutenir devant la commission. Malheureusement, dans le cas de l’Orangerie, l’ATEx n’a pas été délivrée. Le bureau de contrôle et la commission d’ATEx n’ont pas été à l’écoute du travail de la technique en pisé et le point d’entente a été difficile à trouver. Au final, l’équipe du projet a été suffisamment opiniâtre pour relever le défi et gagner le pari contre le bureau de contrôle. L’une des demandes du bureau de contrôle était de mettre des poteaux de précaution, un peu comme des béquilles, par manque de confiance dans le pisé.
Le but d’une ATEx est de confronter une nouvelle idée,/technique constructive à des confrères. La discussion permet de valider une technique innovante. Pour clarifier, le bureau de structure est celui qui calcule et le bureau de contrôle celui qui vérifie.
Y’a-t-il d’autres possibilités que les ATEx pour valider le pisé porteur aux yeux des bureaux de contrôle et assurance ? Dans quel cas la réglementation est-elle moins contraignante ?
Les projets où le cadre est le moins contraignant, sont les projets réalisés en marché privé qui n’accueillent pas du public. Car il n’y a besoin ni d’ATEx ni de bureau de contrôle pour assurer l’ouvrage.
Y’a-t-il des bureaux de contrôles avec qui vous préférez travailler pour faciliter le dialogue autour du pisé ?
On n’est pas là pour donner des noms de société qui ont ou non bien travaillé sur des projets en pisé. Il y a des bureaux de contrôle qui s’intéressent au pisé., D’ailleurs, certains ont participé à la rédaction du Guide des bonnes pratiques, qui sont des règles professionnelles voulant se rapprocher au maximum des texte normatifs. C’était d’ailleurs très important que des bureaux de contrôle y participent, leur vision a permis d’ajuster les textes pour que ce cela convienne.
C’est au maître d’ouvrage de choisir le bureau de contrôle. Ce choix n’est pas anodin quand il s’agit d’assurer une technique de construction non conventionnelle comme le pisé. Il est donc conseillé de choisir le bureau de contrôle en se renseignant sur les projets sur lesquels il a déjà travaillé et de connaître ses motivations pour un projet en pisé.
Comment s’est déroulée l’interface avec les autres entreprises sur le chantier ? Avaient-elles déjà travailler avec un gros œuvre en pisé ?
L’interface avec le charpentier et son équipe s’est super bien passée. L’équipe était compétente et l’ambiance sur le chantier était bonne. Il y avait une bonne entente entre les entreprises ce qui est important pour le bon déroulé du chantier. En effet, la mise en œuvre du pisé était suivie par le travail de charpente et de solivage pour former les planchers. La mise en œuvre était organisée par étape et par segment de bâtiment. D’abord, le centre du bâtiment : les blocs de pisé du RDC sont mis en place puis, pendant que le charpentier couvre les murs et fait le solivage du centre, les blocs de pisé du RDC de la partie gauche sont mis en place, puis le charpentier vient travailler sur cette partie gauche du bâtiment etc. La bonne entente des entreprises est donc primordiale car le travail doit être coordonné
surtout que le haut du mur en pisé doit être couvert pour éviter qu’il se dégrade s’il y a des intempéries. Les autres entreprises sont intervenues plus tard sur le bâtiment. Le travail n’est donc pas simultané avec le pisé mais doit être bien préparé en amont. La préparation des détails est très importante car le pisé ne peut pas être repris sur le chantier, tout doit être prévu avant. Les détails constructifs sont dessinés, les dessins d’ateliers de l’entreprise du pisé peuvent être repris par la maîtrise d’œuvre pour assurer la justesse de la mise en œuvre sur chantier de chaque entreprise.
Comment s’est déroulé le travail avec le laboratoire de l’ENTPE ? Cette situation est-elle spécifique au projet de l’Orangerie ? Le travail avec le laboratoire de tribologie et de dynamique des système de l’ENTPE et les chercheurs s’est bien déroulé. Nicolas Meunier travaille avec eux depuis 2000. Cependant, c’est la première fois qu’il a besoin de faire contrôler sa terre avant un projet car la maitrise d’ouvrage exige la vérification. Le laboratoire ne fait que confirmer le choix de terre de l’entreprise. Les essais en laboratoire d’un échantillon de terre sont intéressants pour comparer deux terres et choisir suivant leur aspect hydrique et mécanique. Ces tests ne caractérisent pas la performance de l’ouvrage en terre, car d’autres paramètres entrent en compte (intempéries, …). Deux campagnes de test ont été menées pour caractériser la terre utilisée pour l’Orangerie. Puis un essai complémentaire a été demandé par le bureau de contrôle concernant les joints en mortier de terre de 10mm de haut entre les blocs de pisé. Ces joints sont composés de la même terre que les blocs mais celle-ci est tamisée. Les essais ont prouvé que les joints résistent à une très grande compression. Les coûts des essais et essais complémentaires en laboratoires, s’ils sont anticipés, sont indiqués dans le CCTP (cahier des clauses techniques particulières) et de toute façon sont payés par le maître d’ouvrage.
En quoi le projet de l’Orangerie diffère-t-il ou non d’autres de vos projets ?
L’une des différences est la taille du projet de L’Orangerie, c’est dans les dimensions du projet : 35 m de long, 15 m de large et 11 m de haut ! Il est bien plus grand que d’autres projets.
Une architecture trop particulière par rapport à la technique du pisé. Généralement les projets réalisés par l’entreprise ont une architecture plus classique avec des formes de murs en pisé stables en L ou en T (vue en plan) et des ouvertures simples pour des portes ou fenêtres plus adaptées à la mise en œuvre du pisé.
Les arches de l’Orangerie montent en encorbellement, la clé de voûte peut donc être posée sans qu’il y ait besoin de coffrage au-dessous. Ceci simplifiait la mise en œuvre et réduisait les coûts : il n’il n’y a pas eu besoin d’étais pour maintenir les arches avant qu’elles ne soient terminées.
Le bureau de contrôle n’avait pas confiance en la construction en pisé. C’est loin d’être le cas sur tous les chantiers. Alors que l’équipe est en permanence en auto-contrôle sur le chantier : par exemple, pour vérifier la terre et sa teneur en eau avant de la compacter. Si la terre préparée n’a pas la bonne teneur en eau, l’artisan ne va pas la compacter dans le bloc de pisé.
Pour chaque bloc, son volume et sa densité étaient connus et devaient être vérifiés. Les 286 blocs sont
pesés avant leur mise en place pour vérifier leur teneur en eau. La pesée des blocs préfabriqués est spécifique à ce chantier. C’était une demande du bureau de contrôle, cette vérification fait perdre beaucoup de temps.
Ce projet diffère aussi car il est situé dans le centre-ville d’une métropole. Mais finalement, il n’y a pas eu de manque d’espace, il y avait suffisamment de place.
Ce qui diffère enfin, c’est la présence d’un bureau de contrôle contraignant mais jamais présent sur le chantier. Cela a entrainé de nombreux échanges de mail et de tensions surtout avec le bureau d’études. « C’est le bureau d’études qui en a bavé. »
Comment s’est déroulé le travail avec la maîtrise d’œuvre ? Il y a eu un travail en amont avec la maîtrise d’œuvre. Le but a été de respecter l’avant-projet, les modifications sont des adaptations, des ajustements de dimensionnements. Il y avait une bonne entente avec S. Jeske (l’architecte chargé du projet). Le travail et la discussion se sont bien passés car il y avait une écoute de la part de l’architecte qui n’était pas formé à la construction en pisé. L’entreprise a expliqué les caractéristiques du matériau et ses spécificités de mise en œuvre. Il n’y a pas eu de tensions avec l’équipe de maîtrise d’œuvre.
Comment ont été réalisés les coffrages des blocs ?
Les coffrages métalliques ont été dessinés avec des outils numériques en 3D. Leur géométrie est complexe car il y a un cintre et une feuillure dans dimensions différentes. Les pièces du coffrage ont été découpées au millimètre prêt au jet d’eau ou au laser et assemblées par un chaudronnier. Ce travail était très précis pour que les dimensions ne changent pas même lors de l’assemblage où les plaques métalliques sont chauffées et peuvent se déformer. La géométrie des coffrages devait être précise pour permettre la parfaite superposition des blocs. 15 coffrages ont été réalisés pour former l’arche : 7 moules pour le côté gauche, 7 moules pour le côté droit et 1 pour la clé de voûte. Ces mêmes moules ont été réutilisés pour chacune des arches. Au début, il y avait la question de faire ces coffrages en ossature bois mais les coffrages n’auraient peut-être pas autant résister. En effet, le compactage de la terre exerce de lourdes charges et pressions sur les coffrages. La réutilisation des moules pour chaque arche, s’ils avaient été en ossature bois, n’aurait donc pas été garantie. C’est l’entreprise Le pisé qui fait appel au chaudronnier pour la création des moules. Cette technique n’est pas très écologique dans le sens où les moules ne peuvent pas être réutilisés sauf dans un projet reproduisant les mêmes formes.