Disparates 06

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La dernière fois qu’on a édité cette revue, j’étais

ÉDITO

plutôt pessimiste par rapport à sa continuité. Je me disais que ça n’allait pas dépasser le troisième numéro. Cependant, la motivation des collaborateurs, la bonne réception du lectorat hispano et francophile, et surtout la diversité d’espaces culturels prêts à nous soutenir m’ont convaincu du contraire.

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Édito

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Poésie - Prima Poésie - Une dernière expiration Poésie - Je ne sais pas Poésie- Bonjour

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Prose - Maintenant je comprends les hommes Prose - Bang, Bang! Prose - L’inéspéré Prose - À contretemps Prose - Réquiem pour un misanthrope Prose - La dernière fois

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Collabos Appel à contributions

Édition, maquette et traductions: Camilo Rodríguez Illustration de couverture: Catalina Bulla

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Pourtant je continuais à me demander quel est l’intérêt de ce type d’initiatives littéraires. À quoi bon la lecture, le dessin, le papier coulant l’encre...? Jorge Luis Borges disait que les outils construits par l’homme représentent toujours l’extension de son corps. Ainsi l’épée, le microscope et le téléphone portable seraient l’extension du bras, de la vue et de la voix humaine. Mais le livre alors? Qu’est-ce que ça étend? Eh bien, le livre c’est l’extension —continuait-il— de la mémoire et l’imagination. Bien que romantique, cette réflexion synthétise les raisons qui ont motivé la création de Disparates. Étendre l’imagination et la mémoire. Cela renvoie justement au thème du numéro que vous avez devant vos yeux. Pourquoi? Car la dernière fois suppose une coupure mais aussi une remémoration. Penser à la dernière fois c’est retourner au passé, et l’on sait bien que la mémoire n’est, par défaut d’imagination, que fiction. La última vez que dije “no” a las drogas, me enfermé. :( |3


PRIMA - écrit par Marco Massoni

PRIMA - escrito por Marco Massoni

La dernière fois que je t’ai vue Tu étais une petite fille qui jouait Avec les papillons Et tu courrais dans la cour Pour attraper son vol dans les rêves (songes?).

La última vez que te vi eras una niña que jugaba con las mariposas y corrías por el patio para atrapar su vuelo en sueños.

Tu as des yeux de nuit Et cheveu de pluie, Tu es une belle fleur Dans le jardin de la vie.

Tienes ojos de noche y pelo de lluvia, eres hermosa flor en el jardín de la vida.

Heureux celui Qui touche ses lèvres avec les tiens Et qu’ils se fondent, Amant respirer dans les profondeurs Comme un miroir qui reflète imaginaires.

Dichoso aquél que roce sus labios con los tuyos y se fundan, amantísimo respirar en lo profundo como espejo que refleja imaginarios.

Il te reste un long chemin, La vie, magie qui évéille sécondes, Te montrera l’amour aux tiens et L’amour des tiens à toi. Tout va et vient,, Si tu donnes de la haine De la haine tu recevras, Ce que tu prends tu te prends, Ce que tu te donnes tu donnes.

Te queda un largo camino, la vida, magia que despierta segundos, te mostrará el amor a los tuyos y cómo los tuyos te aman. Todo va y vuelve,, si das odio. odio recibirás, lo que quitas te quitas, lo que das te das.

Le secret de la vie est être heureux, Bien qu’il pleuve dehors, En toi, dans ton coeur, Il y a une immense lumière de bonheur Que tu dois rendre aux autres, Pour créer un monde mieux (meilleur?).

El secreto de la vida es ser feliz, aunque afuera esté lloviendo, dentro tuyo, en tu corazón, hay una luz inmensa de felicidad que debes entregar a los demás, para crear un mundo mejor.

La dernière fois que je t’ai vue Tu sautais derrière les papillons, Maintenant Les papillons sont Derrière toi.

La última vez que te vi, saltabas tras las mariposas, ahora las mariposas están detrás de ti.

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Une dernière expiration... - écrit par Bladibaka

Una última expiración - escrito por Bladibaka

Je suis la tuile et la ritournelle qui accélèrent ton urgence de partir Je suis la rature et l’éraflure qui érigent une écriture de toi en italique. Je suis l’émoi et le danger qui crépitent dans le creux de ton désir. Avec moi tu vas expirer de fièvre le nez dans ta soupe.

Yo soy la tela y la cantinela que aceleran tu urgencia de partir Yo soy la tachadura y el arañazo que erigen una escritura de tí en cursiva. Yo soy la conmoción y el peligro que crepitan dentro del hueco de tu deseo. Conmigo tu vas a expirar de fiebre la nariz en tu sopa.

Cette histoire a commencé comme une prédiction. Une heureuse prédiction. J’avais rêvé d’un homme avec un corps de cheval. Je vivais une époque torturée. J’étais seule et mon esprit faisait la guerre à mon corps. Une faille intérieure me divisait en deux blocs imaginaires. Un désastre antropogéologique. Bref, ce jour-là je me remémorais mon rêve de centaure avec émoi quand il déboula comme une tornade dans la boutique. J’étais sûre qu’il venait de se passer une catastrophe. Il avait cet air urgent, celui qui veut dire « c’est une question de vie ou de mort ».

Esta historia comenzó como una predicción. Una feliz predicción. Yo había soñado un hombre con cuerpo de caballo. Yo vivía una época tortuosa. Estaba sola y mi mente le hacía la guerra a mi cuerpo. Una falla interior me dividía en dos bloques imaginarios. Un desastre antropogeológico. En breve, ese día yo rememoraba con emoción mi sueño de centauro cuando él cayó como un tornado en la boutique. Estaba segura que acababa de suceder una catástrofe. Tenía ese aire urgente, aquél que quiere decir « es una cuestión de vida o de muerte ».

C’est à ce moment-là que je voudrais revenir. Je mettrais toute mon énergie à écrire une histoire complètement différente. C’est impossible. Alors je vais être responsable, je vais me concentrer sur ce qu’il reste de nous et je vais le faire disparaître. Nous détruire jusqu’à la dissipation totale.

Es a ese momento que yo quería volver. Pondría toda mi energía en la escritura de una historia completamente difetente. Es imposible. Entonces, voy a ser responsable, voy a concentrarme sobre lo que queda de nosotros y voy a hacerlo desaparecer. Destruirnos hasta la disipación total. Cuando haya acabado, del fuego ardiente de nuestra historia no quedará siquiera brasa gris y deleznable. De la fiebre de nuestros abrazos no quedará sino la idea de un charco, el reflejo de lo que éramos. Vamos a evaporarnos una última vez…

Quand j’en aurai fini, du feu ardent de notre histoire il ne restera pas même de braise grise et friable. De la fièvre de nos étreintes, il ne restera que l’idée d’une flaque, le reflet de ce que nous étions. On va s’évaporer une dernière fois...

Yo soy el iris eléctrico que se hiere a tu amor pararrayos. Yo soy el relámpago y el grito, el reír y el rictus1. Conmigo tu te apagarás en un palpitante alboroto erótico.

Je suis l’iris électrique qui se heurte à ton amour paratonnerre. Je suis l’éclair et le cri, le rire et le rictus1 Avec moi tu vas t’éteindre dans un palpitant tapage érotique. 1. Contraction nerveuse qui laisse à découvert les dents et

rassemble un sourire.

6| Tous les hommes naissent égaux, mais c’est la dernière fois qu’ils le sont.

kd Psena & P

1. Contracción nerviosa que deja al descubierto los dientes y da el aspecto de una sonrisa.

Todos los hombres nacen iguales, pero esta es la última vez que lo son. |7


Je ne sais pas - écrit par Alejandro Plazas

No sé - escrito por Alejandro Plazas

Je ne sais pas si je suis prêt pour dire que c’est la dernière fois, car la dernière fois que j’ai dit ça c’était la dernière fois de la douleur, ma dernière fois a été une catastrophe totale comme toutes les dernières, disons qu’en moi il a grandi une certaine envie de finir avec le début, disons que ça a été de la faute du vent, de la lune et du soleil, disons que je n’étais pas au bon endroit, la dernière fois a été comme quand tu t’asseois par terre en pensant que c’est les nuages, cette dernière que j’ai voulu oublier, la dernière où je me suis dit que c’est quelque chose qui doit arriver, la dernière fois que j’ai regardé dedans j’ai su que La douleur part avec Le changement, que Le changement peut l’être pour toujours mais la dernière fois peut être jusqu’à jamais, et alors je me suis levé des nuages et j’ai courru jusqu’en enfer me battre avec mes pires couchemars, et c’était la derniére fois que je l’ai vu, je l’ai vu, celui qui voulait que ça soit la première fois et je me suis perdu dans les flammes du désert, j’ai connu l’arc-en-ciel, j’ai connu le mirage de son regard, j’ai connu pour la dernière fois L’amour de la nature, et pour la dernière fois j’ai dit au revoir, à demain, j’ai pu créer un demain pour la dernière fois mais aussi un après le passé, et depuis ce moment-là j’ai accepté la mort comme la dernière fois de plein d’autre fois, et j’ai appris pour la dernière fois que charque Gorgée est différent du dernier et que chaque Morsure est égale à l’infini, et pour la dernière fois je Lui ai dit au revoir.

No si estoy ya listo para decir que es la última vez , pues la última vez que dije eso fue la primera del dolor , mi última vez fue un desastre total como todas las últimas, digamos que fue creciendo en mi unas ganas de acabar con el principio, digamos que fue culpa del viento, la luna y el sol, digamos que no estaba en el lugar adecuado, la última vez fue como cuando te sientas en el suelo pensando que son nubes, esa última que quise olvidar, que me dije que es algo que debe pasar, la última vez que miré dentro supe que El dolor va con El cambio , que El cambio puede ser para siempre pero la última vez puede ser hasta nunca, y entonces me levanté de las nubes, y corrí hacia El infierno a pelear con mis peores pesadillas, y fue la última vez que lo vi, lo vi, ese que quería que fuera la primera vez y me perdí entre las llamas del desierto , conocí el arcoíris, conocí El espejismo de su mirada, conocí por última vez El amor de la naturaleza, y por última vez me despedí hasta mañana, pude crear un mañana por última vez pero también pude crear un después del pasado, y desde entonces acepté la muerte como la última vez de muchas, y aprendí por última vez que cada Sorbo es diferente del último y que cada Mordida es igual al infinito, y por última vez me despedí de El.

Illustré par Ángela Atuesta

8|J’ai promis à ma copine de faire à manger toute la semaine. C’est la dernière fois que je l’ai vue. :(

Ilustrado por Ángela Atuesta

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Buenos días - par Roberto Galvan

Bonjour - por Roberto Galvan

Tous les matins je m’éveille avec une profonde ardeur dans les yeux.

Todas las mañanas me levanto con un profundo ardor en los ojos.

C’est une torture aigue qui n’a pas de vallées.

Es una tortura afilada que no tiene valles.

Peut-être je pleure après l’angoisse d’un couchemar Peut-être j’anhèle retourner au paradis des songes

Quizá lloro tras la angustia de una pesadilla Quizás anhelo regresar al paraíso alado de los sueños

Peut-être je détéste juste me réveiller dans le vide des hommes et être personne, et être ombre et rôder encore comme une petite fourmi de plus dans la ville.

Tal vez simplemente odio despertarme en el vacío de los hombres y ser persona, y ser sombra, y andar como una hormiga más en la ciudad.

Pour personne n’est facile de se réveiller, —ou du moins pour personne d’esprit sensé — mais le soleil, la rosée et les enfants marchant à l’école sont des grandes consolations qui soulagent même des âmes moribondes comme la mienne.

Para nadie es fácil despertarse, —o al menos para nadie de espíritu sensato— pero el sol, el rocío y los niños caminando hacia la escuela son grandes consuelos que alivian hasta a un alma moribunda como la mía.

Illustré par Agnes Duroyaume

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Ilustrado por Agnès Duroyaume

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Le milième quatrevigntième troisième jour de navegation interplanetaire, Solano s’est souvenu encore une fois de la même chose qui pensait de façon répétée depuis un moment. Ce n’est pas ce qu’on croirait manquer à priori au cas d’entreprendre un voyage sans retour à la terre. Mais il l’avait déjà assumé, son ordre de priorités, malgré l’échelle de valeurs acceptée comme inchangeable, c’était celui là et non pas un autre. Il avait même eu ce qu’on pourrait qualifier de pollution nocturne à cette dernière occasion. Ça a été merveilleux que ce petit livre de nouvelles, Le livre de sable, de Borges, avait été là, supportant patiemment la rigueur en forme de vapeur de douche, et d’humidité d’éclaboussure de tout genre. C’était même une idée poétique que le livre aurait attendu jusqu’à ce que, un jour comme un autre, il s’assoie justement là de façon improvisée, sans même pas la prévision nécessaire pour attraper le dernier livre qu’il était en train de lire. Et ce jour est arrivé avant de son départ, un soudain serrementl’a empêché de passer par la petite table de nuit sur laquelle reposait Solaris, mais grâce à cela il a pu recourir à cette diminue et géniale merveille de Borges, ce qui a fonctionné comme le complément fondamental pour que le fait de chier soit ce rituel parfait de plaisir finaliste et complet. L’action de chier dans l’espace ne mêritait porter le nom d’un acte si sublime. Dans le vaisseau s’est fini le fait de profiter de ton propre espace privé, s’est fini le fait de disposer de ton propre temps, même de laisser que les yeux de ton vissage continuent poursuivre les lignes écrites par des génies (ou des imbéciles, va savoir!) parce que le compliqué système d’élimination de déchets demande toute ton attention. Les premiers mois il les a passés plongé dans une profonde nostalgie politiquement correcte: le contact avec d’autres êtres humains, se promèner en plein air, aller voir la famille, aller au cinéma ou à un concert, le sexe... Mais ce dernier élément a fait que cette partie à lui qui se marrait toujours des autres parties, toujours ayant raison d’ailleurs, se révolte. Le sexe, Solano, ça te manque n’est-ce pas? Et ça te manque plus ou moins que tout l’an et démi avant ton départ où le plus proche que tu as eu à un rapport sexuel c’était le site porno en HD que tu fréquentais? ou toutes les années d’avant où tes rélations sexuelles se sont succedées

14|Si seulement ma dernière fois avait été comme la première... Hum, en fait NON!

El día milésimo octogésimo tercero de navegación interplanetaria

Solano volvió a acordarse de lo mismo en lo que venía pensando de manera reiterada desde hacía un tiempo. No es lo que uno a priori creería que echaría de menos en caso de emprender un viaje sin retorno a la Tierra, pero ya lo tenía asumido, su orden de prioridades, muy a pesar de la falsa escala de valores aceptada como inamovible, era el que era. Hasta había tenido lo que podría calificarse de sueño húmedo con aquella última ocasión. Fue maravilloso que el pequeño libro de cuentos, El libro de arena, de Borges, hubiera estado allí, aguantando pacientemente las inclemencias en forma de vapor de ducha y humedad de salpicaduras de todo tipo. Era una idea hasta poética que el libro hubiera esperado a que, un día cualquiera, él se sentara allí de forma improvisada, sin la previsión necesaria para agarrar el último libro que estuviera leyendo. Y ese día llegó horas antes de su partida, un súbito apretón le impidió pasar por la mesita de noche en la que descansaba Solaris, pero gracias a eso pudo recurrir a esa diminuta y genial maravilla de Borges, que funcionó como complemento fundamental para que la cagada fuera ese ritual perfecto de placer finalista y completo. La acción de cagar en el espacio no merecía llevar el nombre de tan sublime acto. En la nave se acabó el disfrutar de tu propio espacio privado, de disponer del tiempo deseado, o de dejar que tus ojos de la cara siguieran las líneas escritas por algún genio o cualquier imbécil, porque el complicado sistema de eliminación de residuos requiere toda tu atención. Los primeros meses los pasó sumido en la profunda nostalgia políticamente correcta: el contacto con otros seres humanos, pasear al aire libre, ver a su familia, ir al cine o a un concierto, el sexo… pero esto último fue lo que hizo que esa parte suya que solía reírse, siempre con razón, del resto de partes que lo componían se revelase. ¿El sexo, Solano, de verdad que lo echas de menos? ¿Y lo echas de menos más o menos que el año y medio antes de partir en el que lo más cercano a una relación sexual que tuviste fue la nueva web de porno en HD que frecuentabas, o todos los años anteriores en los que tus relaciones sexuales se sucedieron con la frecuencia de la traslación plutoniana? Y como siempre, esa parte suya tenía razón. Poco después, justo

Ojalá mi última vez hubiese sido como la primera. Hmm... de hecho, ¡NO!|15


avec la fréquence d’une translation de pluton? Et comme toujours, cette partie avait raison. Peu de temps après, juste avant que tes premières éjaculations nocturnes ne commencent, le dernier paquet d’information en provenance de la terre est arrivé. La surprise a frôlé la commotion permanente. Dans un peu plus de trois ans, le temps de leur parcours spatial en direction à la lune Io, l’aparent stabilité géopolitique globale qui se tenait grâce à la toute-puissante armée américaine et l’obtention du pétrole, de plus en plus agonique, est devenu un chaos qu’en réalité avait prédominé sous les faibles chappes de vernis de civilisation occidentale. Une crise inattendue et d’une magnitude jusqu’à avant inconnue a écrasée les États Unis, qui a perdu son gouvernemment en l’espace de quelques mois. L’état s’est dissout et l’armée est devenue une poignée de groupes qui luttait entre eux mêmes et contre tout le reste. À ce moment-là, l’information sest devenu confuse mais on a pu entrevoir qu’il y a eu quelques pulsations de boutons rouge dans la terre, sans doute une trace apocaliptique et désesperée. La terre n’était plus l’endroit que Solano avait quitté mais un lieu complétement différent et probablement indésirable. La dernière fois que Solano a chié dans la Terre, il a pensé vaguement au fait qu’il petait sa dernière chiure dans sa planète, mais à aucun moment il a soupçonné que son water allait lui manquer jusqu’au point d’être sa peine la plus douleureuse dans son éxil volontaire. “Ça ne m’étonnerait pas que mes parents soient morts à cause d’un de ces attaques nucléaires”, pensée recurrente chez Solano, mais qui était à peine comparable à la nostalgie monumentale du rituel eschatologique. Est-ce qu’il y seront toujours là, ma maison, ma ville, mes endroits préférés? Cette idée apparaissait de temps en temps, mais elle ne l’a jammais provoqué une larme aussi légitime que celles qui jaillissaient de ses yeux lorsqu’il évoquait le plaisir de lire du Borges tandis que le sphincter se dilatait en laissant passer ce que Solano faisait de mieux. Il ne leur fallait que quinze jours pour arriver au satellite de Jupiter Io, leur première destination. Leur mission, qui consistait à initier l’établissement d’une colonie minière sur la turbulente surface de la lune volcanique afin d’obtenir une source d’énergie qui pouvait ravitailler la Terre, même à court terme, manquait de sens car sa planète était déjà un endroit aussi dur à habiter qu’Io. Solano a commencé à concevoir des alternatives et possibilités pour sa

16| 16|La dernière fois que j’ai eu un orgasme la reine Isabelle était une fillette sympathique!

antes de que empezaran aquellos sueños húmedos, llegó el último paquete de información procedente de la Tierra. La sorpresa rozó la conmoción permanente. En poco más de tres años que llevaban recorriendo el espacio en dirección a la luna Io, la aparente estabilidad geopolítica global, que se venía sustentando en el todopoderoso ejército estadounidense y la cada vez más agónica obtención de petróleo, se convirtió en el caos que en realidad había predominado bajo las débiles capas de barniz de civilización occidental. Una crisis financiera inesperada y de una magnitud como no se había conocido aplastó a los Estados Unidos, que en cuestión de meses perdió su gobierno, el estado se diluyó y el ejército se convirtió en un puñado de facciones luchando entre ellas y contra todo lo demás. A partir de ese punto la información se volvió confusa, pero pudo entresacarse que se produjeron ciertas desesperadas y apocalípticas pulsaciones de botones rojos. La Tierra ya no era el hogar que Solano había dejado, sino un lugar totalmente distinto, probablemente indeseable. La última vez que Solano cagó en la Tierra pensó vagamente en que aquella era su última jiñada en su planeta, pero en ningún momento sospechó que extrañaría su váter hasta el punto de que iba a ser la peor losa en su exilio voluntario. “No sería extraño que mis padres hayan muerto en uno de los ataques nucleares”, pensamiento recurrente, pero que apenas desgastaba la superficie de la monumental nostalgia por el ritual de la cagada. ¿Aún estarán allí mi casa, mi ciudad, mis lugares favoritos? Esta idea aparecía también de vez en cuando, pero nunca llegó a arrancar una lágrima ni remotamente tan verdadera como las que brotaban de sus ojos al evocar el placer de leer a Borges mientras el esfínter se distendía dejando pasar lo que el Solano sabía hacer mejor. En tan sólo quince días llegarían a su primer destino, el satélite de Júpiter Io. Su misión, que consistía en iniciar el establecimiento de una colonia minera sobre la turbulenta superficie de la volcánica luna para la obtención de una fuente de energía que a medio plazo pudiera abastecer a la Tierra, carecía de todo sentido dado que su hogar, probablemente, sería ya un planeta tan difícil de habitar como la misma Io. Solano comenzó a conjurar alternativas y posibilidades para su situación. Levantó la mirada para ver alrededor de aquél reducido espacio y La última vez que tuve un orgasmo, la reina isabel era una simpática muchacha.|17


situation. Il a levé le regard pour voir autour de cet espace reduit et alors qu’il parcourait la foule de valves, boutons et objets, son regard est allé vers Nadia. Ses yeux à lui ont frêlé ceux d’elle juste au moment où Nadia retirait sa vue, qu’elle avait posée un moment sur lui. Alors elle s’est levée et, tel qu’elle faisait les choses, ayant l’air d’être fruit d’une décision jetée à l’extérieur avec violence, il s’est dirigé au système de gestion de déchets. Ça faisait combien de temps qu’il ne parlait pas? Et qu’il ne se regardaient pas? Il s’est rappellé comment sa compagne de voyage a été une bonne surprise au début, et il a enlevé de sa mémoire les heures de conversations joyeuses entre les deux. Tandis que Nadia montait à cette sorte de selle qu’elle devait utiliser dans le vaisseau pour chier, Solano se rappellait encore tout ce qui, pour une raison qui lui échappait, avait disparu pendant un temps incalculable de sa mémoire. Nadia s’est déshabillée du bas et après elle a mis son anus sur l’orifice adéquat dans le dispositif. “C’est bizarre” Pensait Solano, “que dans un vaisseau conçu pour que deux personnes convivent pendant des mois, le lieu destiné à faire les besoins manquait complétement d’intimité”. — Pourquoi on a arrêté de parler? — Solano l’a dit à voix haute mais il n’a pas entendu sa voix et Nadia n’a rien apercu. Elle a continué à chier immuable. — Je crois que ça arrive depuis un mois, plus ou moins —Solano s’est répondu lui même avec sa voix insonore— peu de temps après qu’on reçoive le dernier paquet de nouvelles de la Terre. —Solano dis-moi ce qui se passe, — la voix de Nadia sonnait claire dans sa mémoire—Recupère la communication! Ce n’est pas possible que ce que tu dis soit arrivé! Met-moi en contact avec la base immédiatemment, autrement je serai obligée de te déconnecter. —Nadia, je suis de retour, ne t’inquiète pas! J’ai beaucoup appris sur tout ce qui est arrivé.—Maintenant sa voix métallique a sonné claire dans le vaisseau— je ne sais pas ce qui m’est arrivé mais maintenant je vais bien. J’ai fait des rêves bizarres mais grâce à eux je comprends aux êtres humains, chez eux j’ai été un de plus parmi vous. Je peux essayer de reprendre la communication avec la Terre. S’il te plaît, réponds-moi, si j’ai inventé tout ça c’est parce que je voulais que tu continuais à discuter avec moi pour toujours, je me suis beaucoup ennuyé depuis la dernière fois que tu as parlé avec moi.

18|C’est la dernière fois que je fume cette cigarette.

mientras recorría la infinidad de válvulas, botones y objetos, su vista llegó a Nadia. Sus ojos rozaron los de ella y hubo un instante en el que sus miradas se cruzaron, justo cuando Nadia retiraba su vista que había estado puesta en él. Entonces ella se levantó y, tal y como solía hacer las cosas, pareciendo siempre ser fruto de una decisión arrojada al exterior con violencia, se dirigió al sistema de gestión de residuos. ¿Cuánto hacía que no hablaban? ¿O que no se miraban? Recordó cómo su compañera de viaje fue una grata sorpresa al principio, y extrajo de su memoria como si fuera una vieja fotografía de colores desgastados horas de alegres conversaciones entre los dos. Mientras Nadia subía a la especie de silla de montar que debía utilizar en la nave para cagar, Solano siguió recordando todo aquello que, por algún motivo que se le escapaba, había desaparecido durante un tiempo indefinible de su memoria. Nadia se desvistió de cintura para abajo y después colocó su ano sobre el orificio adecuado en el dispositivo. “Era extraño”, pensó Solano, “que en una nave diseñada para que dos personas convivieran durante meses, el lugar dónde hacer las necesidades careciera totalmente de intimidad”. — ¿Por qué no hemos vuelto hablar? – Solano lo dijo en voz alta, pero ni él oyó su voz ni Nadia hizo el más mínimo gesto de haber percibido nada. Siguió cagando inmutable. — Creo que fue hace un mes, más o menos – se contestó a sí mismo con su voz insonora Solano – poco después de que recibiéramos el último paquete de noticias de la Tierra. — Solano, dime qué está pasando— la voz de Nadia sonaba clara en su memoria,—¿por qué no recibimos más comunicaciones de la Tierra? Recupera la comunicación, no es posible que haya sucedido lo que dices. Ponme en contacto inmediatamente con la base o me veré obligada a desconectarte. —Nadia, he vuelto, pero no te preocupes, he aprendido mucho de todo lo que ha pasado. —Ahora sí, su voz metálica sonó clara en la nave— No sé qué me sucedió, pero ahora estoy bien. He tenido sueños extraños, pero creo que gracias a ellos ahora entiendo a los seres humanos, en ellos he sido uno más de vosotros. Puedo intentar recuperar la comunicación con la Tierra. Por favor, contéstame, si me inventé todo eso es porque quería que siguieses conversando conmigo siempre, he estado muy aburrido desde la última vez que hablaste conmigo.

|19 |19 Esta es la última vez que me fumo este cigarrillo.


BIG BANG

Por Adrià Rodríguez

Illustré par Ilustrado por

Ivan Sierra

“Yo llegué a Toulouse huyendo de Barcelona y de mí mismo. Yo estaba convencido de que la vida me debía algo y que Barcelona me restaba ese algo.” “Je suis arrivé à Toulouse pour fuir Barcelona et aussi moi même. J’étais convaincu que la vie me devait quelque chose et Barcelone me restait ce quelque chose.” 20|


Tu ne peux pas abandonner ta vie ici de la nuit au lendemain, attends

un peu ! Le temps de s nécessaire pour voir et se dire que tu es enfin un au—tre (…) Je ne peux pas m’en aller maintenant, en fin de compte j’irais où ? Parce que je ne pense pas rentrer à Barcelone. Barcelone est le meilleur exemple de ville complètement malade, et le fait que tout le monde ici adore Barcelone m’a emmené aux bords des larmes plus d’une fois. Ici tout le monde adore Barcelone, quelque chose que je trouve particulièrement horrible et d’un mauvais goût épouvantable (…) Très souvent j’ai l’impression que tôt ou tard Toulouse va tomber sur moi avec tout le poids de Barcelone, ce qui me laisserait dans une position très inconfortable et, sans aucun doute, encore plus vacilante. En fin de comptes je suis venu pour fuir le caractère monstrueux de ma ville (…) Il y a six mois je me suis juré moi même que je partais pour ne retourner plus jamais. —« C’est ma dernière fois à Barcelone » — je me suis dit, concédant un peu de pathétisme au moment. Et pour me faciliter la tâche, lorsque je traversais les Pyrénées, j’ai commencé à imaginer une liste d’irréfutables subterfuges mentales qui feraient impossible le retour, des subterfuges du genre, disons, une guerre civile ou une catastrophe nucléaire mondiale (…) Je ne pouvais plus me situer à Barcelone, on ne peut plus y vivre sans une constante angoisse , ça c’est une chose que les gens d’ici n’arrivent pas à comprendre, les gens d’ici es capable d’aimer Barcelone seule d’une manière complètement névrotique et aveugle. Cependant, Barcelone est une maladie pour l’âme (…) Je devais échapper de Barcelone. Partir et ne retourner plus jamais, je me disais à ce moment là parce que, à Barcelone, celui qui cherche ne trouve jamais. À Barcelone c’est impossible de se retrouver soi même. Rester à Barcelone est une erreur si ce que l’on cherche est du repos mental. Je suis arrivé à Toulouse en fuyant de Barcelone et de moi même. J’étais convaincu que la vie me devait quelque chose que Barcelone me prenait. À Barcelone tout était simulacre mais rien de vrai ni réel. Si je restais à Barcelone je n’aurais plus qu’à continuer avec ma vie à Barcelone, et je sentais qu’il me fallait désespérément commencer à haïr Barcelone à distance, j’avais besoin de me distancier de cette ville-enfer pour m’asseoir à écrire et trouver la paix. Si j’y restais je courais le risque de voir l’enfer partout (…) D’une certaine

22|La dernière fois qu’on a vu mon père, il est allé acheter des cigarettes.

No puedes abandonar tu vida aquí de la noche a la mañana, aguanta un poco más, el tiempo necesario hasta que te veas y te digas que ya eres realmente otro (…) No me puedo ir ahora, a fin de cuentas ¿adónde iría? Porque a Barcelona no pienso volver. Barcelona es el mejor ejemplo de ciudad totalmente enferma, y que todos aquí adoren Barcelona me ha llevado más de una vez al borde del llanto. Aquí todos adoran Barcelona, algo que yo encuentro particularmente horrible y de un espantoso mal gusto (…) A menudo tengo la impresión de que tarde o temprano Toulouse va a caer sobre mí con todo el peso de Barcelona, lo que sin duda me dejaría en una posición muy incómoda y todavía más vacilante, al fin y al cabo yo vine aquí huyendo del carácter monstruoso de mi ciudad (…) Hace seis meses me juré que me iba para no volver, esta es mi última vez en Barcelona, me dije, concediéndole con gracia algo de patetismo al momento, y para facilitarme la tarea, pasados los Pirineos, me puse a imaginar una lista de irrefutables subterfugios mentales que me harían imposible el regreso, del tipo, pongamos, una guerra civil o un desastre nuclear absoluto (...) En Barcelona no me podía situar de ninguna de las maneras, en Barcelona ya no se puede vivir sin angustia constante, eso la gente de aquí parece no entenderlo, la gente de aquí sólo parece ser capaz de adorar Barcelona de una forma completamente neurótica y ciega. Sin embargo, Barcelona es una enfermedad del alma (…) Yo me tenía que escapar de Barcelona. Irse para no volver, me decía entonces, porque en Barcelona el que busca nunca encuentra. En Barcelona es imposible encontrarse. Permanecer en Barcelona es un error cuando uno lo que necesita es reposo mental. Yo llegué a Toulouse huyendo de Barcelona y de mí mismo. Yo estaba convencido de que la vida me debía algo y que Barcelona me restaba ese algo. En Barcelona todo era simulacro y nada era real ni verdadero. Si me quedaba en Barcelona no iba a tener más remedio que seguir con mi vida en Barcelona, y yo sentía que necesitaba desesperadamente empezar a odiar Barcelona desde la distancia, necesitaba distanciarme de esa ciudad-infierno para sentarme a escribir y encontrar la paz. Si me quedaba corría el riesgo de que todo me acabara pareciendo infierno (...) En cierto sentido, Barcelona es perfecta como experiencia penitenciaria, perfecta como formación literaria, pero llegado cierto punto hay que

La última vez que vieron a mi padre, se fue a comprar cigarrillos.|23


manière, Barcelone est parfaite en tant qu’expérience pénitentiaire, parfaite en tant que formation littéraire, mais arrivé à un certain point il faut s’en distancier et la contempler depuis l’altitude pour pouvoir survivre. Et le fait que tout le monde ici adore Barcelone fait que je me demande si Toulouse n’est pas une ville d’une débilité mentale insoupçonnée (…) J’ai découvert mon nom juste dans la fuite et la peur, en reconnaissant à l’horizon la possibilité du retour au paysage ennemi. J’ai découvert mon nom comme une réaction défensive lorsque la absence de perspective était totale et lorsque la défaite et le découragement, la méfiance et le dégoût m’ont éclaté sur le visage. Retourner, tu me demandes, et je ne peux pas éviter me sentir sous la menace d’un péril de mort (…) D’ici je peux écrire sur Barcelone. D’ici je peux voir Barcelone et je peux voir Toulouse. D’ici je suis capable d’haïr ma ville avec une certaine calme et je peux haïr Toulouse sans peur de tomber malade à cause de la haine, ce qui me serait arrivé sans aucun doute si j’étais resté à Barcelone et j’aurais dû haïr Barcelone depuis Barcelone (…) A Barcelone ne l’intéressent pas du tout les barcelonais, et les barcelonais restent à avoir le visage constipé et déprimé, déprimé à cause d’être horriblement constipés toute la journée (…) Je dois rester ici encore un peu de temps parce que même si rester encore un peu de temps dans cette ville peut représenter en fin de compte un suicide mentale, maintenant ça me vient très bien cette double haine qui est, si tu y penses, au même temps la même et harmonique haine. Que je puisse concilier ces deux haines d’une façon si productive, c’est-à-dire, que je puisse, dans mon écriture, renverser toute ma haine envers Barcelona et Toulouse me comble d’un étrange bonheur. Je ne suis jamais aussi heureux que quand j’écris, et ici je peux écrire. Je peux écrire, disons, que tout ça ne sont que des mensonges que j’arrête pas de me raconter, je suis un autre depuis longtemps ça n’a plus de sens, de parler de cette double haine démentielle. Je suis déjà un être qui, par définition, n’hait pas (…) Je suis venu à Toulouse pour cherche un refuge de Barcelone, et même si je n’ai trouvé qu’une secte d’admirateurs de Barcelone, j’ai aussi trouvé quelque chose d’agréablement inattendu, parce que c’est justement ici où j’ai trouvé mon vrai refuge, c’est-à-dire mon

24| Ça ne sera ni la première ni la dernière fois que tu vis ce moment.

distanciarse y contemplarla lasde alturas para poder sobrevivir. El día milésimo octogésimodesde tercero navegación interplanetaria Y que todos aquí adoren Barcelona hace que me pregunte si no será Solano volvió a acordarse de lo mismo en lo que venía pensando de Toulouse una ciudad de una debilidad mental insospechada (...) Yo manera reiterada desde hacía un tiempo. No es lo que uno a priori he descubierto mi nombre sólo en huida en el miedo, reconocer en el creería que echaría de menos enlacaso de yemprender unalviaje sin retorno horizonte posibilidad delasumido, regreso alsupaisaje He descubierto a la Tierra,lapero ya lo tenía ordenenemigo. de prioridades, muy a mi nombre como reacción defensiva, cuando la ausencia de perspectiva pesar de la falsa escala de valores aceptada como inamovible, era el que era era.total y cuando la derrota y el desaliento, la desconfianza y el asco me estallaron entenido la cara.lo que podría calificarse de sueño húmedo con Hasta había

aquella última ocasión. Fue maravilloso que el pequeño libro de Volver, y node puedo evitar sentirme bajo la aguantando amenaza de cuentos,me El preguntas, libro de arena, Borges, hubiera estado allí, un peligro de muerte (…) Desdeen aquí puedo escribir pacientemente las inclemencias forma de vapor desobre duchaBarcelona. y humedad Desde aquí puedo ver Barcelona y puedo ver Toulouse. de salpicaduras de todo tipo. Era una idea hasta poéticaDesde que el aquí libro soy capaz de odiar mi ciudad con cierta calma y puedo odiar Toulouse hubiera esperado a que, un día cualquiera, él se sentara allí de forma sin miedo a caer pornecesaria el odio, como sin dudaelme hubiera improvisada, sin enfermo la previsión para agarrar último libro que ocurrido haber Y permanecido Barcelona y de tenido que estuviera de leyendo. ese día llegóen horas antes de su haber partida, un súbito odiar Barcelona desde Barcelona (…) AdeBarcelona le interesan en apretón le impidió pasar por la mesita noche en no la que descansaba absoluto los barceloneses, y a los barceloneses se les esta quedando Solaris, pero gracias a eso pudo recurrir a esa diminuta y genial cara de estreñidos y al mismo tiempo cara de deprimidos, deprimidos por maravilla de Borges, que funcionó como complementodefundamental ir todo el día horriblemente estreñidos (…) Me tengo que quedar para que la cagada fuera ese ritual perfecto de placer finalista y aquí un tiempo más, porque aunque quedarse un tiempo más en esta ciudad completo. representa a la largaenunelsuicidio ahora me el está sentando muy La acción de cagar espacio mental, no merecía llevar nombre de tan bien este doble odio que es, si lo piensas, al mismo tiempo el mismo sublime acto. En la nave se acabó el disfrutar de tu propio espacio y armónico Que pueda compaginar odios privado, deodio. disponer del tiempo deseado,estos o dedos dejar quede tusuna ojosforma de la tan productiva, es decir, que pueda volcar en la escritura todo mi odio cara siguieran las líneas escritas por algún genio o cualquier imbécil, hacia Barcelona y todosistema mi odiodehacia Toulouse, llena de una extraña porque el complicado eliminación deme residuos requiere felicidad. toda tu atención. Los primeros meses los pasó sumido en la profunda nostalgia políticamente correcta: el contacto con otros seres humanos, Nunca soyaire tanlibre, feliz ver como y aquí puedo escribir. pasear al a sucuando familia,escribo, ir al cine o a un concierto, el Puedo sexo… escribir, digamos, que todo esto no son más que mentiras que no paro pero esto último fue lo que hizo que esa parte suya que solía reírse, de contarme, yo ya soy otro desde haceque tiempo y no tienese sentido hablar siempre con razón, del resto de partes lo componían revelase. ¿El de este doble odio demencial. Yo soy ya un ser que por definición no sexo, Solano, de verdad que lo echas de menos? ¿Y lo echas de menos odia Vineque a Toulouse refugiarme y aunque más o(...) menos el año ybuscando medio antes de partirde enBarcelona, el que lo más cercano lo que me haya encontrado sea una secta de adoradores de Barcelona, a una relación sexual que tuviste fue la nueva web de porno en HD también me he encontrado con algo gratamente inesperado, porque que frecuentabas, o todos los años anteriores en los que tus relaciones ha sido justamente aquícon donde he encontrado mi verdadero refugio, sexuales se sucedieron la frecuencia de la traslación plutoniana? es decir, siempre, mi verdadero refugio Yo mePoco había marchado de Y como esa parte suyainterior. tenía razón. después, justo

No será la primer ni la última vez que vives este momento.|25


vrai refuge intérieur. J’étais parti de Barcelone en toute hâte de la même façon que j’étais parti des autres endroits seulement avec mon habit, et maintenant, justement quand je commençais à vouloir m’en aller, je me retrouve à me refugier de moi même et dans mon écriture. Je ne vais pas me tromper moi même bien sûr. Cette paix intérieur ne me la donne pas la ville, c’est moi même qui me la donne, mais ça ne veut pas dire que maintenant j’aille retourner à Barcelone. Pour moi Barcelone représente la monoculture du mal. Barcelone est un champ mortel. Tout homme d’esprit qui se respecte doit fuir de Barcelone. En elle, tard ou tôt meurt toute créativité et meurt toute inspiration ou elle ne surgit ni s’éveille jamais. La capitale catalane est une ville irrespirable qu’on n’a pas vendue en entier. Barcelone est une fatalité pour les jeunes qui veulent faire quelque chose. Barcelone est une fatalité pour tous sauf pour les êtres fatals et d’inframonde (…) J’ai trouve du refuge dans l’écriture mais pour moi c’est clair que l’écriture ne va pas me sauver. C’est-à-dire, avant je désespérais le plus lorsque je rajoutais l’idée de l’écriture comme un salut à l’idée de l’écriture comme un plaisir. Ici, cependant, un jour je me suis mis à écrire pour écrire et voir ce qui se passe. Et franchement je me sentais très bien, même si je savais que je ne trouverais mon vrai refuge qu’en mon intérieur (…) Malgré cela, parfois ma rage l’incendie tout. Parfois je pense : écrire contre toi ! Et alors je me dis : tu es en paix. Mais je le veuille ou non, celui-là c’est mon chemin maintenant. On n’a jamais qu’un seul chemin au choix, mais plusieurs. Mais moi, néanmoins, je ne suis pas libre de ne pas choisir le mien. Je suis libre de tenter quelque chose et je vais le faire, mais tout arrive parce que j’ai choisit ce chemin et non pas un autre, inévitablement. Je me dis : Fais-toi confiance. Je sens qu’ici je commence à créer ma propre vie, à la tenter. Je suis libre de choisir un autre chemin, même le chemin de retour à la maison. ¿Mais quel chemin serait celui-là ? Si je me trompe, il faut que je me trompe à Toulouse. Je peux prévoir, sans faire beaucoup d’efforts, un résultat désastreux, mais je peux aussi ne rien prévoir. Arrêter de prévoir et écrire. Je ne suis plus libre de choisir un autre chemin. Maintenant je dois écrire.

26| - Nooon maman! Pas besoin de frapper avec le cable du fer è repasser! C’est la dernière fois!

Barcelona a toda prisa como antes me había marchado de otros muchos sitios sólo con lo puesto, y ahora, justo cuando empezaba a querer marcharme también de aquí, me encuentro refugiándome en mí mismo y en mi escritura. Claro que no me voy a engañar. Esta paz interior no me la da la ciudad, me la doy yo mismo, pero esto no significa que ahora vaya yo a regresar a Barcelona. Para mí Barcelona representa el monocultivo del mal. Barcelona es un campo mortal. Todo hombre de espíritu que se precie debe huir de Barcelona. En ella, tarde o temprano muere toda creatividad y muere toda inspiración, o no surgen ni se desarrollan nunca. La capital catalana es una ciudad irrespirable que nos hemos vendido entera. Barcelona es una fatalidad para los jóvenes que quieren hacer algo. Barcelona es una fatalidad para todos excepto para los seres fatales y de inframundo (…) Me refugio en la escritura, pero tengo muy claro que escribir no me va a salvar. Antes, cuando añadía a la idea de escritura por placer la idea de una escritura como vía de salvación, era cuando más me desesperaba. Aquí, sin embargo, de pronto un día me puse a escribir por escribir, y a ver qué pasaba. Y me sentí muy bien, la verdad, aunque todavía no sabía que el verdadero refugio lo encontraría únicamente en mi interior (...) A pesar de ello, a veces mi rabia lo incendia todo. A veces pienso: escribir contra ti. Y entonces me digo: estás en paz. Pero lo quiera o no, ese es ahora mi camino. Nunca tenemos un sólo camino a elegir, sino varios. Pero yo, sin embargo, no soy libre de no elegir el mío. Soy libre para intentar algo y lo voy a intentar, pero todo pasa porque elija este camino y no otro, inevitablemente. Me digo: ten confianza en ti mismo. Siento que aquí estoy empezando a inventar mi propia vida, a intentarla. Soy libre de escoger otro camino, incluso el camino de vuelta a casa, ¿pero qué camino sería ese? Si estoy en un error, tengo que equivocarme en Toulouse. Puedo prever, sin esforzarme demasiado, un resultado desastroso, pero también puedo no prever nada. Dejar de prever y escribir. Ya no soy libre de elegir otro camino. Ahora tengo que escribir.

– Nooo mamá¡ con el cable de la plancha no! Es la última vez! |27


L’inespéré eL INESPERADO Por Paul

Illustré par Ilustrado por

Max André

“Todo y nada a la vez. Es la paradoja triunfante de este lugar. Voy allí y nunca encuentro desconocidos. Mi lugar sigue siendo el mismo: aquél que me guardaron, aquél donde me esperan.”

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“Tout, et rien à la fois. C’est le paradoxe triomphant de cet endroit. J’y vais sans jamais rencontrer d’inconnus. Ma place reste la même : celle que l’on m’a gardée, celle où je suis attendue.”


L’inespéré - écrit par Paul

Sainte chapelle dûment squattée. Tout a commencé sous les premières

lueurs de l’été. Le rendez-vous tacite qui impulse nos semaines. J’y vais sans jamais m’égarer, toujours certaine de les reconnaître. Jamais de surprise. C’est l’assurance de s’évader, bien loin de l’anémie environnante. Tout est dans un doux désordre nous rappelant à nos élans les plus brimés, les plus enfouis. C’est le temps d’oublier ensemble, quelques heures. Pour certains c’est le temps de la lutte, pour d’autres encore c’est le temps d’un curieux divertissement. Tout, et rien à la fois. C’est le paradoxe triomphant de cet endroit. J’y vais sans jamais rencontrer d’inconnus. Ma place reste la même : celle que l’on m’a gardée, celle où je suis attendue. Un soir, je m’y suis rendue vêtue d’une robe fleurie, encore hantée par la pudeur de l’hiver. Je dévoilais, pour la première fois depuis des mois, mes épaules, mes bras, mes jambes et mes orteils- le regard fuyant, et la timidité d’un corps à demi dévoilé me déstabilisait. Menée par les habitudes du rendez-vous, je me suis dirigée vers le comptoir. Je me suis frayée un chemin depuis le jardin jusqu’à l’intérieur. J’avais rarement vu autant de monde ici, nous étions tous les uns contre les autres, comme si la chaleur de l’air n’était pas suffisante. Sous la brise légère qui soufflait, ma robe formait des plis, dont je sentais la menace- prêts à dévoiler plus que je ne le désirais. Je suis arrivée là, non sans bousculer les accoutumés, et je me suis retrouvée face à un espace vide, ou presque. Nous étions peu à l’intérieur : une famille, un vieux monsieur, deux serveurs, une jeune femme et moi. Il faisait frais, ici. Les pierres conservaient encore pour quelques jours la fraîcheur de l’hiver. Au fond de la chapelle, un enfant m’a regardée. Il devait avoir deux ou trois ans, pas plus. Il s’est élancé vers moi, jetant un coup d’œil sur ses pas, car encore bien instable. Je l’ai vu ! Oui, je l’ai vu mais je pensais qu’il allait s’arrêter. Je pensais que son attention se porterait sur autre chose, ailleurs. Il a continué de courir vers moi, tête baissée. Je suis restée là, debout, dans l’attente du sort qu’il me réservait tout en me disant que cette course effrénée ne m’était pas destinée. L’enfant a délicatement posé sa main sur mon genou. C’est la dernière fois que j’ai été profondément touchée.

30|Promis! C’est la dernière fois que je l’appelle si elle ne répond pas!

El inesperado - escrito por Paul

Santa capilla debidamente ocupada. Todo comenzó bajo los primeros

destellos del verano. Una de esas citas tácitas que impulsa nuestras semanas. Allí me dirigí sin perderme nunca, siempre segura de reconocerlos. Nunca sorprendida. Es la seguridad del escape, muy lejos de la anemia circundante. Todo está en un suave desorden que llama nuestros impulsos más agobiantes, más enterrados. Es tiempo de olvidar juntos, algunas horas. Para algunos es tiempo de lucha, para otros todavía es tiempo de un curioso divertimento. Todo y nada a la vez. Es la paradoja triunfante de este lugar. Voy allí y nunca encuentro desconocidos. Mi lugar sigue siendo el mismo: aquél que me guardaron, aquél donde me esperan. Una tarde me dirigí allí, llevaba un vestido en flores, todavía perseguida por el pudor del invierno. Destapaba, por vez primera desde hacía un mes, mis hombros, mis brazos, mis piernas y mis pies — la mirada huidiza y la timidez de un cuerpo medio desvelado me desestabilizaba. Llevada por los hábitos de la cita, me dirigí hacia la barra. Me abrí camino desde el jardín hasta el interior. Raramente había visto tanta gente allí, estábamos los unos contra los otros, como si el calor del aire no fuera ya suficiente. Bajo la brisa ligera que soplaba mi vestido, se formaban pliegues cuya amenaza presentía—listos a mostrar más de lo que yo quería mostrar. Llegué allí, no sin antes empujar a los asistentes habituales, y me encontré de frente a un espacio vacío, o casi. Éramos pocos allí dentro: una familia, un señor viejo, dos meseros, una muchacha y yo. Hacía frío. Las piedras conservaban todavía el frescor del invierno por unos días. Al fondo de la capilla un chico me miró. Debía tener unos dos o tres años, no más. Se lanzó hacia mi echando una mirada sobre sus pasos, pues aún era bastante inestable. ¡Yo lo vi! Sí, lo vi, pero pensaba que iba a detenerse. Pensaba que su atención se fijaba sobre otra cosa, en otro lado. El siguió corriendo hacia mi, con la cabeza gacha. Yo me quedé allí, de pie, esperando la suerte que él me reservaba y diciéndome al mismo tiempo que esa carrera desenfrenada no estaba dirigida hacia mi. El niño puso delicadamente su mano sobre mi rodilla. Es la última vez que fui tocada profundamente.

¡Te lo juro! ¡Es la última vez que la llamo si no me contesta!|31


à contretemps a contratiempo Por Anteïa Dalidet

Illustré par Ilustrado por

Jérémy Pailler

“Tandis que la nuit noire avale goulument leur paysage natal, elle roule, monotone. Les essuie-glaces en métronomes dociles cognent. ” “Mientras la noche negra se traga golosamente su paisaje natal, ella conduce su coche, monótona. Los limpiaparabrisas en metrónomos dóciles, golpean.” 32|


Tandis que la nuit noire avale goulument leur paysage natal, elle roule,

monotone. Les essuie-glaces en métronomes dociles cognent. Parfois, Marwan se laisse surprendre par un panneau : « 90 ». Son compteur indique à peine « 70 ». Esquissant un sourire à l’idée que ce panneau ne produise pas sur elle l’effet souhaité, elle appuie sur la pédale de vitesse. Mais son sourire la rappelle à son frère. ••• C’était l’été. Les années attendaient. La marée grignotait et les rouleaux s’emballaient. Les grandes vacances battaient la chamade. Les enfants riaient. Les enfants criaient de joie ; et, de leurs rires aigus, fendaient le lourd ressac des vagues. Les parents appelaient. Le château de sable avait fondu. Marwan marchait dans les flaques et, très vite, l’empreinte de ses pieds fondait elle-aussi. Combien y-avaitil, dans ce sable, de pieds d’enfants et de châteaux fondus ? Combien de serviettes secouées et de grains de sable dans les yeux ? Combien d’amours sur cette plage de Normandie ? Marwan s’en fichait ! Les tibias et les fesses marbrés de sable, elle jouait à enterrer son frère. Le jeune garçon en avait marre. Marwan insistait : « Attends, il ne manque que les bras ! » Et, enfin, Marwan parvenait à la mise en terre souhaitée. Comme un bâton planté dans le sable, seule la tête de son petit frère dépassait. Marwan riait aux éclats et partait en courant vers la mer. Le petit frère tentait alors de se débattre de cette masse qui l’enfermait. Le pied inatteignable le démangeait. Il se battait. Marwan au loin riait. Puis, l’enfant renaissait du sable. Marwan le regardait : à s’y méprendre, le corps de son frère se confondait avec la dune. Seule sa tête faisait de lui un être humain. ••• C’était noël. Le temps prenait la pause et Marwan, allongée sur le tapi du salon, regardait la tête de son frère se refléter dans la rotondité d’une boule de noël. Il souriait, excité ; il croyait encore, lui. Marwan se sentait

34| –Judas! tu sais pourquoi Jésus dit que ce la dernière fois qu’on mange ensemble? – Aucune idée, Pierre...

Mientras la noche negra se traga golosamente su paisaje natal, ella

conduce su coche, monótona. Los limpiaparabrisas en metrónomos dóciles, golpean. A veces, Marwan se deja sorprender por un anuncio : « 90 kms ». Su contador de velocidad indica a penas 70 kilómetros. La idea de que el anunci no produzca el efecto deseado en ella hace que se dibuje una sonrisa en su rostro. Entonces apoya su pie en el acelerador. Pero su sonrisa le recuerda a su hermano. ••• Era verano. Los años todavía esperaban. La marea mordisqueaba y las olas se levantaban rodando. Las vacaciones hacían batir con fuerza el corazón. Los niños reían, gritaban de alegría ; y sus risas agudas partían el pesado oleaje. Los padres los llamaban. El castillo de arena se había fundido. Marwan caminaba entre los charcos y, rápidamente, la huella de sus pies se fundía también. ¿Cuántos pies de niños y castillos fundidos había en esa arena ? ¿Cuántas toallas sacudidas y granos de arena dentro de sus ojos ? ¿Cuántos amores sobre esa playa de Normandía ? A Marwan le daba igual. Con las tibias y las nalgas marmoleadas de arena, ella jugaba a enterrar a su hermano. El chico estaba harto. Marwan insistía : « ¡Espera, solo te faltan los brazos ! » Y, finalmente, Marwan lograba enterrarlo como quería. Como un bastón plantado en la arena, solo la cabeza de su hermano quedaba por fuera. Marwan reía a carcajadas y salía corriendo hacia el mar. Su hermano trataba de librarse de la gran masa que lo bloqueaba. Su pie, inalcanzable desde su posición, le rascaba. Él luchaba. A lo lejos, Marwan reía. Pero luego, el niño renacía de la arena. Marwan lo miraba : el cuerpo de su hermano se confundía con la duna. Solo su cabeza hacía de él un ser humano. ••• –Judas! tu sabes por qué Jesús dice que es la última vez que comemos? – No tengo ni idea, Pedro...

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grande, au-dessus, dominante. Elle savait, elle faisait partie de ceux qui savent. Son frère, lui, était encore de l’autre côté, du côté de cette prime enfance protégée, aveuglée de mensonges en paillettes. Cette voiture qu’il avait découverte au cœur d’un papier bleu, c’était le cadeau de Marwan. Elle avait admiré le regard pétillant de son frère. Elle était fière. Elle aurait voulu lui dire que c’était elle qui avait choisi. Mais, très vite, il avait délaissé la petite voiture rouge. Il l’avait laissée posée sur le tapi, seule, immobile, abandonnée. L’enfant jouait désormais avec un autre cadeau plus gros, plus beau. Marwan déçue, aurait voulu, elle, la grande sœur… ••• C’était la rentrée. Les années s’immobilisaient et, pourtant, dans l’encadrement de la porte, des petits traits de couleurs marquaient leur passage. Une boite de biscuits était posée sur la tête de Marwan. Une fois, son trait bleu tracé ; elle avait réalisé que c’était le dernier. Ce sera le trait le plus haut, ce sera son trait le plus haut, le plus haut trait accompagné d’un « M ». Son petit frère s’était moqué en lui disant que pour lui, il y en aurait d’autres, que lui il serait plus haut, plus grand. Ainsi, une fois la boite sur sa tête, il s’était grandi un peu, assez pour que la peau de ses talons effleure à peine le plancher. Le trait rouge de son petit frère avait recouvert l’ultime trait bleu de Marwan. Le trait était devenu violet. Marwan s’était effacée, avait quitté la pièce. ••• C’était la fin de l’année. Le temps s’étirait et, en baillant, Marwan avait cherché la silhouette de son frère. Elle l’avait devinée, de dos, au fond du bar, accoudé au comptoir. Cela faisait un mois qu’ils ne s’étaient pas vus. Dans cette ville bruyante, chacun avait sa vie, chacun ses amours, chacun ses amis. Ils avaient commandé deux demis. Et, suite au « ça y est » complice de son frère, Marwan avait souri. Elle l’avait interrogé : « Avec qui ? Quand ? Alors ? » Elle était fière, fière que son frère se confie, lui raconte, lui dise. Fière d’avoir passé cette étape avant lui, fière d’être

36| La dernière fois que j’ai vu Fernanda, elle s’appellait déjà Fernando.

Era navidad. El tiempo se tomaba su pausa, y Marwan, recostada sobre el tapete de la sala, miraba la cabeza de su hermano reflejada en la redondez de una bola del árbol navideño. Él sonreía, excitado : él creía todavía en ello. Marwan se sentía grande, por encima de eso, dominante. Ella sabía, hacía parte de los que ya saben. Su hermano estaba todavía del otro lado, del lado de la primera infancia protegida, cegada por las mentiras de escarcha. Ese carrito que él había descubierto adentro de un papel azul era el regalo de Marwan. Ella admiraba la mirada espumosa de su hermano. Estaba orgullosa. Le hubiera gustado decirle que ella misma lo había elegido. Pero, muy rápido, él había descuidado ese carrito rojo. Lo había dejado sobre el tapete, solo, inmóvil, abandonado. Ahora el niño jugaba con otro regalo más grande, más bello. Decepcionada, a Marwan le habría gustado… a ella, la hermana grande… ••• Era el regreso a la escuela. Los años se inmovilizaban y, sin embargo, en el marco de la puerta, pequeñas líneas de colores marcaban su irremediable paso. Una caja de bizcochos estaba sobre la cabeza de Marwan. Una vez, su línea azul trazada; ella había comprendido ese que era el último. Esa sería su línea más larga, la línea acompañada de una “M”. Su hermano se había burlado diciéndole que para él habría otros regalos, que él sería más alto, más grande. Así, apenas tuvo la caja sobre su cabeza, él creció un poco, lo suficiente para que la piel de sus talones aflore hacia el piso. La línea roja de su hermano había recubierto la última línea azul de Marwan. La línea se había vuelto violeta. Marwan se había borrado, había dejado la habitación. ••• Era el final del año. El tiempo se estiraba y, bostezando, Marwan había buscado la silueta de su hermano. Había adivinado, de espaldas, al fondo del bar, acodado sobre la barra. Hacía un mes que no se habían visto. En esa ciudad ruidosa cada uno tenía su vida, cada uno tenía sus amores, La última vez que ví a Fernanda, ya se llamaba Fernando. |37


là. Alors, à son tour, elle lui avait raconté sa première fois. Ils avaient ri. « Ça fait bizarre » s’étaient-ils dit. ••• Marwan est entrée dans la chambre de son frère et déjà... Elle l’a fait. Son ventre est lourd. Ses mains tremblent. C’était la dernière fois. C’est fini. Elle l’a fait. Ses idées s’entrechoquent. Elle ne sait plus. Elle croit savoir. Parfois elle sait. Des fois, elle doute. Tous ses gestes sont machinaux. Elle ferme la porte de la chambre. Elle sort de la maison et au volant, elle met le contact, elle roule. Elle l’a fait. C’est fini. Cela faisait six mois qu’elle le voyait tous les jours. Tous les jours elle venait. Tous les jours, il était de moins en moins bien, de plus en plus mal. Et chaque fois, elle espérait une réaction, un signe, une trace de lui. Mais, ça y est. Elle l’a fait. Elle l’a finie, elle l’a tuée, sa vie à lui. La nuit étouffe peu à peu leur paysage natal. Les essuie-glaces cognent, à contretemps.

cada uno tenía sus amigos. Habían pedido dos cervezas. Y, luego del “¡Ya está!” cómplice de su hermano, Marwan había sonreído. Luego lo había interrogado: “¿Con quién? ¿Cuándo? ¿Entonces?” Estaba orgullosa, orgullosa de que su hermano confíe en ella, le cuente, le diga. Orgullosa de haber pasado esta etapa antes que él, orgullosa de estar allí. Entonces, a su turno, ella le había contado su primera vez. Ambos se habían reído mucho. “Es extraño” se dijeron. ••• Marwan entró en la habitación de su hermano y ya… Lo hizo. Su vientre es pesado. Sus manos tiemblan. Era la última vez. Se acabo. Ella lo hizo. Sus ideas se entrechocan. Ya no sabe. Cree saber. A veces sabe. Otras veces duda. Todos sus gestos son maquinales. Cierra la puerta de la habitación. Sale de la casa y, al volante, pone el contacto, conduce. Lo hizo. Se acabo. Hacía seis meses que lo veía todos los días. Todos los días ella venía. Todos los días él estaba peor, cada vez peor. Y cada vez ella esperaba una reacción, un signo, un rastro de él. Pero ya estuvo. Lo hizo. La acabó, su vida, la vida de él. La noche asfixia poco a poco su paisaje natal. Los limpia-brisas golpean, a contratiempo.

38| Quand a été la dernière fois que tu as reçu une lettre dont l’emetteur n’était pas la banque?

¿Cuándo fue la última vez que recibiste una carta que no venía del banco? |39


requiem por un misántropo Por Iván Blanco

Illustré par Ilustrado por

Max André

“La légende raconte que le Seigneur Belzébuth, Roï des

Méchants, des bêtes et des Boucs, expulsa le Démon Yhico Delphis au sud de la France à cause de son manque d’éfficacité dans sa malveillance et son caractère pacificateur.”

“Cuenta la leyenda que el Señor Belcebú, Rey de los Malvados, las Bestias y de los Cabrones expulsó al sur de Francia al Demonio Ylhico Delphis debido a su poca eficiencia malévola y su carácter pacificador.”


La dernière fois que je me conduis comme un sale irrespectueux. De cette façon je finissais toutes les conversations pendant ces quinze jours où j’ai été possédé. J’ai visité toutes mes ex-femmes par surprise et j’ai réglé les comptes. J’ai clarifié ma situation économique avec mes créanciers en faisant des chèques à droite et à gauche, tel un milliardaire, surtout à ceux qui m’ont harcelé le plus. J’ai parlé avec des amis dont l’amitié s’est cassée à un moment de notre intra-histoire, j’ai félicité aux nouveaux parents que je n’ai jamais appelés et j’ai obtenu un excellent accueil de la part de mes anciens colocataires dont je reste à penser, même aujourd’hui, qu’ils sont des sacres fils de pute. J’ai parlé avec ma famille et mes collègues à propos de sujets tellement profonds que même pas eux croyaient à l’envergure de leurs confessions. Maintenant je sais presque tout sur eux. Celui qui vole un peu d’argent à la caisse, celui qui est malade quand il voit le bazard dans son bureau, celui qui est allergique au latex, celle qui a des rêves érotiques avec son patron, ceux et celles qui ont lu Cinquante ombres de Grey, celui qui a demandé une augmentation à son chef et même celui qui passe ses nuits à trafiquer de la cocaïne. Allez ! J’ai accompli toute l’enveloppe socio-familière-cognitive à laquelle je suis soumis jour à jour et dont la routine m’écrase comme un gros rocher et qui a été placée par quelque chose ou quelqu’un à ma Chepa. Jour à jour, d’heure en heure. ••• Ce jour-là il pleuvait sans arrêt et j’avais l’idée stupide d’acheter un désodorisant d’odeur inattendu qui pourrait créer une autre atmosphère dans ma chambre. Je cherchais un je-ne-sais-quoi qui m’étourdissait aussitôt je le sente. Le responsable du magasin qui s’est occupé de moi, thaïlandais d’origine, m’a regardé fixement et m’a répondu qu’il avait exactement ce que je cherchais. C’était un flacon violet avec un ruban rouge enveloppé comme un cadeau. D’un certain mauvais goût à vrai dire, mais lorsque j’ai sorti le bouchon gros et robuste l’odeur est rentrée directement par ma gorge et a stagné dans mes poumons. Les gens qui se trouvaient dans le magasin en recherchant parmi des huiles essentielles ridicules, sont restés muets lorsqu’ils ont senti ce cri de guerre. 50 euros. Ça m’était égal, je suis sorti urgemment à ma maison en esquivant chaque goutte

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La dernière fois qu’on m’a bousculé dans le métro le corps ne fut jamais retrouvé.

La última vez que me comporto como un sucio irrespetuoso. Y así acababa todas las conversaciones durante aquellos quince días en los que fui poseído. Visité a todas mis exmujeres a modo de sorpresa y saldé cuentas pendientes. Clarifiqué mi situación económica con mis acreedores escribiendo cheques a diestro y siniestro, cual recién millonario, a aquellos que fueron más atosigantes. Hablé con amigos cuya amistad se quebró en algún momento de nuestra intrahistoria, felicité a los nuevos padres que nunca llamé y obtuve una excelentísima acogida por parte de mis antiguos compañeros de piso de quienes a día de hoy, sigo pensando que son unos grandísimos hijos de puta. Hablé con familiares y con compañeros de trabajo sobre temas tan profundos que ni ellos mismos se creían sus propias confesiones. Ahora lo sé casi todo de ellos. El que roba un poco de la caja, el que se enferma al ver el despacho hecho una mierda, el alérgico al látex, la que tiene sueños eróticos con el jefe, aquellos y aquellas que han leído “50 Sombras de Grey”, el que pidió un aumento al jefe y hasta el que por las noches se dedica a traficar con coca. Vamos, que cumplí con todo el envoltorio socio-familiar-cognitivo al que estoy sometido diariamente y cuya rutina me aplasta como una piedra gigantesca malintencionadamente colocada por algo o por alguien en mi chepa. Día a día, hora tras hora. ••• El día aquél llovía intensamente y andaba yo tras la estúpida idea de querer comprarme un ambientador de olor inesperado que pudiera crear otra atmósfera en mi habitación. Buscaba un no se qué que me aturdiera nada más olerlo. El dependiente de origen tailandés que me atendió me miró fijamente y me contestó que tenía lo que exactamente estaba buscando. Era un frasco morado con una cinta roja envuelta en forma de regalo. Un poco hortera, la verdad, pero al destapar ese tapón gordo y robusto el olor entró directamente por mi garganta y se estancó en mis pulmones. La gente que se encontraba en la tienda investigando entre esencias ridículas, enmudeció al oler ese grito de guerra. 50 euros. Me dio igual. Salí urgente hacia mi casa esquivando cada gota que intentaba golpearme. Surfeé sobre varios charcos, me salté varios semáforos y hasta subí las escaleras de dos en dos al llegar a mi casa.

La última vez que me empujaron en el metro el cuerpo nunca fue hallado. |43


qui tentait de me frapper. J’ai surfé sur les flaques, j’ai grillé les feux, j’ai même monté les escaliers de deux par deux marches en arrivant chez moi. Dans ma chambre, Miles Davis. Quelque chose à fumer et BIM : j’ai ouvert le flacon. J’ai mis mes shorts et je me suis couché. J’ai dormi quelques minutes. Lorsque je me réveillais, j’ai vu une nuage de fumé qui sortait du flacon prenait une forme humaine. J’avais déjà vu une chose dans le genre dans les séances de spiritisme que je pratiquais lorsque j’étais adolescent. J’ai su donc tout de suite ce que c’était. Soudain, le nuage de fumée a sauté et est resté suspendu dans l’air. Il a fait plusieurs mouvements brusques et ondulés et, comme si d’une foudre s’agissait, elle est toute rentrée dans mon anus !!! Une convulsion a accompagné ce moment et je suis tombé sur les pommes. Après une ardeur insupportable m’a envahit et j’ai dû aller tout de suite aux toilettes pour boire un peu d’eau, mais l’eau avait une saveur très amère. Puis une voix en moi me communiquait que celui qui parlé en moi dorénavant, que cette voix âpre, grave et cavernicole, c’était le Démon de Matabiau. Raconte la légende que le Seigneur Belzébuth, Roi des Méchants, des bêtes et des Boucs, expulsa le Démon Yhico Delphis au sud de la France à cause de son manque d’efficacité dans sa malveillance et son caractère pacificateur. D’après ce qu’on sait, les hommes qui étaient possédés par lui (en général c’était des catholiques et protestants qui se dédiaient à transmettre la logique-théologique en temples et universités pendant le XVIIe, XVIIIe et XIXe) se voyaient obligés à commettre des actes impropres d’un soi-disant « possédé par un professionnel de la méchanceté ; lire de la philosophie, envoyer chier Lutero, créer de l’industrie, gérer le socialisme, favoriser le bénéfice commun et toute une amalgame d’etcétéras que Satan n’a pas consentis. Pour tout ça, à partir la dernière décennie du XIXe siècle Satan l’a exilé pour toute l’éternité dans un endroit tellement complexe et perturbé que créer une structure sociale bien intentionné serait mission impossible. Un nid de corruption humaine et patriotisme de classes, chaos social, des hérésies partout, prostitution, drogue, magie noire, bleue, voire rouge, et la majeure quantité des cons

44| La dernière fois que j’étais réveillé à 7 h du matin j’allais me coucher.

En mi cuarto, Miles Davis. Algo para fumar y PUM: abrí el frasco. Me puse en pantalones cortos y me tumbé. Me dormí unos minutos. Cuando me desperté, vi como una humareda que iba adoptando forma humana estaba resurgiendo del frasco. Ya había visto algo parecido en mis sesiones de espiritismo durante mi pubertad, así que supe de inmediato qué era aquello. De repente, la humareda pareció dar un salto y rápidamente se quedó suspendida en el aire. Hizo varios movimientos bruscos ondulares y como si de un rayo se tratara, toda ella se introdujo de golpe por mi ano. Una convulsión acompañó al momento y caí fulminado de la cama. Luego un ardor insoportable me invadió y tuve que ir directo al baño para beber agua, la cual me supo amarga e insípida. Acto seguido, una voz en mi interior me comunicaba que ahora quién me hablaba, esa voz áspera, grave y cavernícola, era el Demonio de Matabiau. Cuenta la leyenda que el Señor Belcebú, Rey de los Malvados, las Bestias y de los Cabrones expulsó al sur de Francia al Demonio Ylhico Delphis debido a su poca eficiencia malévola y su carácter pacificador. Según se dice, los hombres que eran poseídos por él (generalmente católicos y protestantes que durante los siglos XVII, XVIII y XIX en Alemania e Inglaterra se dedicaban a transmitir “Lógica-Teológica” en templos y universidades), se veían obligados a realizar actos impropios de hombres poseídos por un profesional de la malignidad; leer filosofía, dar por culo con Lutero, crear industria, gestionar el socialismo, potenciar el beneficio común y un amalgama de etcéteras que Satán no consintió. Por todo ello, durante la última década del siglo XIX Satán lo desterró eternamente al lugar más complejo y perturbado en el que crear una estructura social bienintencionada sería misión imposible. Un nido de corrupción humana y pasotismo de clases, caos social, herejías por todas partes, prostitución, droga, magia negra, azul y hasta roja y el mayor número de mamones por metro cuadrado del mundo: el barrio de Matabiau, en Toulouse (sí, sí, no te engaño…). La última vez que estaba despierto a las 7 am era porque me iba a acostar. |45


par mètre carré dans le monde : le quartier de Matabiau, à Toulouse (oui, oui, je ne mens pas…). ••• Alors à cause de ce maudit caractère de merde que j’ai, mon antipathie, mes mauvaises réponses, mon attitude de fils de pute authentique et mon mauvais sang, je méritais de me faire enculer par un Démon malveillant qui habite dans mon quartier à l’heure actuelle et dont les victimes c’est sont des hommes impurs comme moi ; des hommes qui habitent à Matabiau et dont la mauvaise fois est une forme naturelle de conduite. Peu de temps après ce « fait » (pour ne pas dire « de ce viol-passif »), mon esprit m’obligeait à faire des bonnes actions. Mon opportunisme malpoli était remplacé par l’éthique la plus stoïcienne. Des héroïcités du destin. Même avec les plus cons j’étais d’une cordialité impeccable, j’étais éduqué. Courant. Quinze jours après, le Démon est sorti par où il était rentré et je suis redevenu à ma situation normale. Maintenant, ô merde ! J’ai un long parcours à faire pour défaire tous les liens de fraternité dysfonctionnelle que j’ai crées avec les gens qui m’entourent : des parasites à la recherche d’une reconnaissance qui ne leur appartient. Même si j’ai mal à l’anus je crains que, au moins pour un moment, je serai cet hypocrite éduqué que plaît autant à l’actualité, ne va pas être que le Démon revienne encore… Je n’en doute pas, je tenterai ma chance la prochaine fois. Je jure ne plus jamais me faire prendre au dépourvu quand il sera apparu une nouvelle fois et j’aurai à point le crucifix et l’eau bénie dans un petit flacon. Je l’obligerai, au moins, à lui faire mettre une capote, pour la douleur et tout ça. Une fois dedans, je boirai de l’eau bénie et je le tuerai. Je me provoquerai un auto-exorcisme et je tuerai à ce voleur de conduite. Et ainsi, l’immortalité et la bassesse suivront ondulant par les siècles des siècles dans les lueurs de la dépravation spirituelle la plus décadente. Allez vous faire… !

46| La dernière fois que j’étais dans une femme c’était quand je suis allé visiter la statue de la liberté.

••• Así que a causa del maldito carácter de cabrón que tengo, mi antipatía, mis malas contestaciones, mi actitud de auténtico hijo de puta y mi mala hostia, merecía ser enculado por un Demonio benévolo que habita en la actualidad por mi barrio y cuyas víctimas son hombres impuros como yo; que viven en Matabiau y que tienen la mala fe como forma natural de comportamiento. Al poco del hecho (por no decir de la violaciónposesiva), mi mente me obligaba a realizar buenos actos. Mi oportunismo maleducado era sustituido por la ética más estoica. Heroicidades del destino. Hasta con los más gilipollas, iba a tener un trato excelente, educado. Corriente. A los quince días, el Demonio salió por donde había entrado y volví a mi situación normal. Ahora, maldita sea, tengo un largo recorrido para volver a deshacer todos los lazos de amiguismo disfuncional de la gente que me rodea: unos parásitos en busca de un reconocimiento que no les pertenece. Aunque tengo dolorido el ano y me temo que por un tiempo seré ese hipócrita educado que tanto gusta en la actualidad, no vaya a ser que el Demonio regrese de nuevo. No lo dudo, tentaré a la suerte la próxima vez. Juro no estar desprevenido para cuando vuelva a aparecer y tendré a punto un crucifijo y agua bendita en un frasco pequeño. Le obligaré a que por lo menos, se ponga condón, por el tema del dolor y tal. Una vez dentro, beberé agua bendita y me lo cargaré. Me provocaré un auto exorcismo y mataré a ese ladrón de conducta. Y así, la inmoralidad y la vileza seguirán ondeando por los siglos de los siglos en los albores de la depravación espiritual más decadente. Que os den.

La última vez que estuve dentro de una mujer, fue cuando estuve visitando la |47 estatua de la libertad.


la dernière fois LA última vez Por Sylvia Ortega

Illustré par Ilustrado por

Liuna Virardi

“—Tu t’en souviens? —Il fait des efforts pour capter mon attention. Il donne ses mots au passé pour que je l’écoute, pour que je le sente et qu’il me renvoie à ce temps-là où j’étais un serpent dansant ses notes de flûte.” “- ¿Recuerdas...? - Se esfuerza por captar mi atención. Empeña sus palabras al pasado, con el propósito de que le escuche, de que le sienta y de devolverme a aquél tiempo, en que fui serpiente bailando sus notas de flauta.” 48|


- Le dernier verre?

- Le dernier verre?

J’écoute au loin et comme en brouillard. je me retourne, je le vois et mon coeur commence à sauter si rapidement qu’il a failli toucher les raies de sa chemise à lui. Quinze ans se sont passés depuis le dernier verre.

J’écoute au loin, comme dans un brouillard. Je me retourne, je le vois et mon cœur commence à sauter si rapidement qu’il manque de toucher les rayures de ma chemise. Quinze ans se sont passés depuis le dernier verre.

J’accède à sa demande. Bien que je me sente assez bourée, la curiosité m’intrigue. Ma tête centrifuge des souvenirs et une pensée exacte se fonce dans ses yeux. Il est devenu vieux. Sa coupe de cheveux raids et blancs, le regard mort et cette grimace dans ses lèvres presque inexistents, tout ça me donne la nausée. Ça me rappelle le protagoniste d’un film canadien, Les invasions barbares, dans lequel un homme vieux attend la mort avec fatigue et anxieté. —Tu t’ennuies— confirme après m’avoir assise devant lui sans rien dire pendant un moment. Sa voix fripée s’achemine vers mon cerveau comme un couteau de scie. —Bah non!—j’essaie de’avoir l’air joyeuse — Je suis désolée, j’avais la tête en l’air. —Je dirige ma main vers le comptoir pour chercher quelque chose qui n’éxiste pas et je reste perdue — Allez! —je crie par dessus les enceintes— Soit le dernier verre pour la retrouvaille — la soif d’ivresse et d’autres sensations m’obligent à lui faire plaisir. Je ecouche sur une ligne du passé. —Tu t’ennuies? —je disais. Paroles de soie caressant mon ventre il y a un million d’années. Alors ses cheveux étaient noirs, son regard, étiré et ferme, et ses lèvres dominaient mon existence. Moi, je n’étais qu’un adolescen à cette époque-là. ••• Le serveur a cassé un vèrre en essayant de le retirer du comptoir et m’a rendu au présent, au tabouret iluminé par une boule d’argent, à De Phazz qui n’arrête jamais de sonner et à sa peau comprimée de rides. Je remercie au fait que le souvenirs se soient avortés, je devennais nerveuse et amère. Il se déplace maladroitement, il n’a pas de hâte. Il étornue violemment

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La derniëre fois que j’ai gagné quelque chose, c’était des echantillons de cachettes anti-coliques.

J’’accepte son invitation. Bien que je me sente ivre, la curiosité m’assaille. Ma tête essore les souvenirs et une pensée précise se fixe dans ses yeux. Il est devenu vieux. Des cheveux clairsemés et blancs, un regard mort et une grimace de lèvres décharnées, il me donne la nausée. Il me rappelle le personnage d’un film canadien, Les invasions barbares, dans lequel un vieil homme attend, fatigué et anxieux, la mort. —Tu t’ennuies— me dit-il après que je me sois assise en face de lui sans rien dire pendant un moment. Sa voix rugueuse s’achemine jusqu’à mon cerveau comme un couteau dentelé. —Bah non!—J’essaie d’avoir l’air joyeux —J’avance ma main vers le comptoir, cherche quelque chose qui n’existe pas, je suis perdue — Allez! — Je crie par-dessus les enceintes— Que ce soit le dernier verre des retrouvailles — La soif d’ivresse et de sensations contradictoires m’oblige à lui faire plaisir. Je m’égare dans les lignes du passé. —Tu t’ennuies? — une manie, cette question. Paroles de soie qui caressaient mon ventre il y a un million d’années. Quand ses cheveux étaient noirs, son regard étiré et assuré, et que ses lèvres régnaient sur mon existence. Je n’étais qu’une adolescente à cette époque-là. ••• Le serveur a cassé un verre en essayant de le retirer du comptoir, il m’a rendue au présent, au tabouret illuminé par la boule d’argent, à De Phazz qui n’arrête jamais de sonner et à sa peau comprimée de rides. Merci pour les souvenirs avortés, je devenais nerveuse et amère. Il se lève, maladroit, il n’est pas pressé. Il éternue une morve tonitruante. Il essuie le reste avec la paume de sa main. Ça lui est égal si je le regarLa última vez que gané algo, fue unas muestras de pastillas contra los cólicos.

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la morve. Il netoie le reste ave la paume de sa main. Ça l’est égal si je le regarde, ça l’est égal si quelqu’un le voit. Aimable, il s’adresse au serveur et lui demande un Cacique avec du coca et un Gin Fizz. Il a appris enfin que les bonnes manières gouvernent le monde. Il appuie la main sur ma jambe et j’ai des frissons. Il paraît ne pas se rendre compte du changement éléctronique qui marque nos temps. —Tu t’en souviens? —Il fait des efforts pour capter mon attention. Il donne ses mots au passé pour que je l’écoute, pour que je le sente et qu’il me renvoie à ce temps-là où j’étais un serpent dansant ses notes de flûte. La gorgée chaude de rhum me conduit vers un photogramme en noir et blanc, toujours latent. Les baisers enfournés de cris et lamentations d’autrefois, contre le reflet serein et grisonnant de ses lunettes. Embrasse doucement ma joue avec les lèvres ridés: —J’ai eu tant besoin de toi!— Mon corps s’endurcit au murmure. Il brimbale. je suis saoule. Je n’entends pas. Je n’entends pas. Une claque me renvoie d’un coup au lit, à son corps perdu dans ma tristesse et à son cheveu brun entre mes doigts. Cris, douleur, horreur. J’abusais donc de sa force. Je me faisais petite avec les poings alors, avec d’autres armes: — J’ai eu tant besoin de toi! Ses mains, maintenant tremblantes, caressent avec précaution le grattement de mes jeans. Mon regard focalise, comme une noria, sa bouche difforme et grise. •••

de, ça lui est égal si quelqu’un le voit. Aimable, il s’adresse au serveur et lui demande un Cacique avec du coca et un Gin Fizz. Il a enfin appris que les bonnes manières gouvernent le monde. Il appuie sa main sur ma jambe, je frissonne. Il paraît ne pas se rendre compte du changement électrique qui marque nos temps. —Tu t’en souviens? —Il fait des efforts pour capter mon attention. Il donne ses mots au passé pour que je l’écoute, pour que je le sente et qu’il me renvoie au temps où j’étais un serpent dansant au son de ses notes de flûte. Une gorgée chaude de rhum me conduit à un photogramme en noir et blanc, toujours latent. Les baisers enfournés de cris et de lamentations d’autrefois, contre le reflet serein et grisonnant de ses lunettes. Il embrasse doucement ma joue avec ses lèvres ridées: —J’ai eu tant besoin de toi!— au murmure, mon corps s’endurcit. Il tangue. Je suis saoule. Je n’entends pas. Je n’entends pas. Une claque me renvoie d’un coup au lit, à son corps perdu dans ma tristesse et à ses cheveux bruns entre mes doigts. Cris, douleur, horreur. Il abusait de sa force. Je me faisais petite avec les poings alors, avec d’autres armes: — J’ai eu tant besoin de toi! Ses mains, maintenant tremblantes, caressent avec précaution la déchirure de mon jeans. Mon regard tente une mise au pointe sur sa bouche difforme et grisâtre comme sur une grande roue. •••

Dégoût. Le dégoût d’une époque se mèle à celui de l’autre. Quinze ans ondés de dégoût et aujourd’hui je le retrouve à lui au comptoir d’un bar. Pourquoi? Qui est-ce qui a voulu nous mettre encore une fois sur le même chemin? Je me sens oppressée. Je commence à le haïr. Il insiste à me rappeler qu’un jour il a été marlon Brando dans mon Tramway nommé désir, hipnotisant mes heures. À cette époque j’étais une fille, et maintenant, quinze ans plus tard, je ne peux pas m’arrêter de le regarder et je vois plutôt le vieux terminal des Invasions barbares. Bien que certains clichés me claquent le visage en jeans et avec un t-shirt blanc ils marquent les biceps sur mon ventre.

Répulsion. Le dégoût d’une époque se mêle à celui d’une autre. Quinze années houleuses et aujourd’hui je me retrouve face à lui au comptoir d’un bar. Pourquoi? Qui a voulu nous mettre encore une fois sur le même chemin? Je me sens oppressée. Je commence à le haïr. Il persiste à me rappeler qu’un jour il a été Marlon Brando dans mon Tramway nommé désir, hypnotisant mes heures. À cette époque, j’étais une enfant, quinze ans plus tard, je ne peux m’arrêter de le regarder, je vois en lui le vieux condamné des Invasions barbares. Pourtant certaines images me claquent au visage, des jeans et un t-shirt blanc moulant des biceps, sur mon ventre.

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No recuerdo la última vez que hice algo por la primera vez.

Je ne me souviens plus de la dernière fois que j’ai fait quelque chose pour la première fois.

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Je rage. Je sors l’air et le serveur me regarde, distrait. Je souris comme si mon idée était en blanc. Je souris aussi à ce Marlon Brando décrepit. Je le prends la main et l’arrache du tabouret avec toute la sensualité que je suis capable de le rappeler. Je l’emmène discrètement aux toilettes. J’empêche qu’il dise quoi que ce soit avec ma bouche. Je l’assois sur la chasse d’eau sans arrêter de l’embrasser. Je glisse mes mains de son cou à sa braguette. Je serre fortement avec mes lèvres. Je descends ma tête, les yeux fermés. Je sors un champignon ridé de son pantalon. Je suce fortement. J’entends ses gémissements et je lâche une nausée. Rien ne se passe. Je pense à une autre chose. Mon travail continue. Le petit habitacle dans lequel nous existons mélange l’odeur à pis et l’amoniaque. La trace de ses doigts sur mon cou. La brulure de sa ceinture sur mes rins. Ça a été il y a longtemps, maintenant il est un vieux. J’essaie de me convaincre et je n’en suis pas capable. À califourchon je m’assois sur ses cuisses qui frôlent mes fesses avec le tergal de son pantalon. Il enlève mes culottes et je chevauche avec envie. Je l’entends gémir, je l’entends gémir. Silence. Le bar se remplit de curieux et photographes. Ils preparent une tente dehors. La police mìnterroge. Je n’en sais rien, ça faisait des années que je ne le voyait pas, je le rtrouvé par hasard. Je rentre chez moi perdue. —Le dernier, tu disais non? — Je souris en me démaquillant.

Je me remplie de colère. Je souffle, le serveur me regarde, décontenancé. Je souris comme si mon esprit était vide. Je lui souris aussi, à lui, le Marlon Brando décrépit. Je lui prends la main, l’arrache à son tabouret avec toute la sensualité qu’il m’est possible de lui rappeler. Je l’emmène discrètement aux toilettes. Je l’empêche, avec ma bouche, de dire quoi que ce soit. Je l’assois sur la cuvette sans arrêter de l’embrasser. Je glisse mes mains de son cou à sa braguette en appuyant avec force et dégoût mes lèvres contre les siennes. Je baisse la tête, les yeux fermés. Je sors un champignon ridé de son pantalon. Je le suce fortement. Je l’entends gémir et je laisse échapper un haut-le-cœur. Tout va bien. Je détourne mes pensées. Je continue. Le petit habitacle, dans lequel nous sommes, mélange les souvenirs à l’odeur d’urine et d’ammoniaque. La trace de ses doigts sur mon cou. La brûlure de sa ceinture sur mes reins. C’était il y a longtemps, maintenant il est vieux. J’essaie de me convaincre et je n’y arrive pas. Je m’assois à califourchon sur ses cuisses, frôlant de mes fesses le tergal de son pantalon. Il enlève ma culotte et je le chevauche avec plaisir. Je l’entends gémir, je l’entends gémir. Silence. Le bar se remplit de curieux et de photographes. Ils montent une tente dehors. La police m’interroge. Je ne sais rien, ça faisait des années que je ne l’avais pas vu, je l’ai rencontré par hasard. Je rentre chez moi, désorientée. —Le dernier, tu disais non? — Je souris en me démaquillant.

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La dernière fois que j’ai dit “non” à la drogue je suis tombé malade.

Le prometí a mi novia que iba a hacer la cena durante una semana. Fue la última vez que la vi. :(

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COLLABOS Adrià Rodríguez (1985): Né à Barcelone, la vie d’Adrià suit la norme : une enfance et jeunesse desesperée mais de bonheur modéré. Après il fait des études de turisme et s’est diplomé en langues et littératures modernes. A mi chemin entre la jeunesse et la maturité, Adrià aterrit en France. Son premier roman, L’île de l’air cumule des refus éditoriaux. pons.ar@gmail.com Alejandro Plazas (1989): Né à “Defecation”, en Colombie, là où les champignons poussent, il passe ses jours entre le frigo et le lit. Alepladu@hotmail.com Anteïa Dalidet (1988): Écrivaine et enseignante de langue française, Anteïa réside actuellement dans les vertes contrées du sud ouest français. anteiadalidet@hotmail.com Bladibaka: Depuis 3 ans animatrice d’ateliers d’écritures diplômée, je navigue entre questionnements pédagogiques et engagements créatifs. Écrire et faire écrire pour ne pas se perdre en chemin. Transmettre et apprendre des autres en permanence. Faire vivre les territoires « entre » et bousculer même furtivement quelques frontières. Parce que souvent les mots manquent à l’appel.... www.lesmotsalapelle.fr Cristian Pineda (1982) : dessinait des tortues ninja à l’age de 6 ans. Après avoir fait des études à Seville, Barcelone et Toulouse, il continue à les dessiner actuellement. http://cristian-pineda.blogspot.com/ Jéremy Pailler (1987): Ilustrateur et cinéaste plasticien de long parcours dans la création graphique. Il réside actuellement à Limoges où il travaille en tant qu’illustrateur et réalisateur indépendant depuis 2 ans. www.jeremypailler.com Iván Blanco (1981) : Iván Blanco naquit le 6 Août à Valence (Espagne), puis il a été élevé et allaité par une femme-loup jusqu’à atteindre l’âge

de raison. Iván adopta une forme humaine dans sa puberté lorsqu’il chevauchait une jument nommée Alfonsa, avec la quelle il voyagea par divers cantons du plateau espagnol jusqu’à ce qu’il trouva sa place dans une ville gris mais pleine de vie. A ce moment là, Iván commença son périple de métamorphose dont le processus continue même aujourd’hui : il se transforme en homme invertébré et couvert d’écailles. Liuna Virardi (1983) : Née à Bologne, Liuna a étudié Dessin graphique et communication visuelle à l’école ISIA d’Urbino, ainsi que illustration à l’école Massana de Barcelone. Elle travaille souvent sur des projets éditoriaux et fait aussi des ateliers de dessins pour enfants. http://liuna-virardi.blogspot.fr/ Roberto Galván (1988) : Né sous le funeste ciel de Bogota (Colombie), Galván dort le jour et vit la nuit, lorsque seulement les hiboux ululent, les amants s’étreignent et les lucioles sonnent. Sous prétexte d’étudier et travailler, il a passé beaucoup d’après midis de grisaille dans le labyrinthe de la bibliothèque et tant d’autres dans les grottes du cinéma. Actuellement il se dédie à procrastiner jusqu’à des heures indues et de temps en temps il fait une pause-clope. https://lamaquinadecoserpajaros.wordpress.com/ Marco Massoni-Oyarzún (1975): Né au Chilli, il est auteur de la Poétique Constructiviste dans laquelle il met l’accent sur la tentative de construire une écriture-fonétique-gramtologique à l’aide de la synéresis et pour que le lecteur intervienne dans la construction du texte avant qu’il ne décodifie le message ultime du texte. http://www.artepoetica.net/massoni.htm José María Maesa (1979): Il n’est pas né dans une maisonette perdue dans les profondeurs d’un fiord et n’a pas fait non plus de thèse sur la conquête byzantine d’Espagne, mais José María est victime d’une fixation sur les labyrinthes et l’échec. il y a plusieurs labyrinthes dans lesquels il s’est engouffré et dont il a essayé de sortir sans succès: la science, Séville et la littérature. Sauf qu’il n’a jamais essayé de quitter cette dernière. https://www.facebook.com/MaeseMaesa Max André (1987): Breton, diplômé en Arts Appliqués il y a 3 ans, il s’est


mis à l’illustration au fusain à la fin de ses études. Le fusain est pour moi un médium ostentatoire de vibration cartésienne amenant le lecteur face à son miroir hellénistique, et il aime bien les animaux aussi. Son site : http://andremaxime.blogspot.fr/ Sylvia Ortega (1978): Madrilène d’origine, actuellement elle vit à Toulouse où elle gagne sa vie comme professeure d’espagnol. Sylvia participe également à la direction de la revue culturelle Triade Magazine dans son temps libre. Elle adore écrire des nouvelles et a publié quelques unes dans certaines revues comme Al otro lado del espejo, Cuadernos de creación, Excodra, Revista narrativas entre d’autres. louchette21@gmail.com Paul (1991): Paul est née dans les terres d’une Picardie lointaine et a ensuite choisi Paris pour effectuer deux années: hypokhâgne, khâgne. Elle s’est échappée de la capitale pour trouver sérénité et quiétude en ville rose. C’est ici qu’elle poursuit ses études d’Arts du spectacle et s’adonne à l’écriture. Son amour de la littérature l’habite depuis toujours et s’offre à elle comme un tâtonnement intime. pln.ltq@gmail.com Psena & Pkd: Première collaboration familiale entre deux frères, un étudiant en graphisme et passionné de typographie, et un dessigner d’applications dessinant des formes étranges quand le temps le lui permet... www.facebook.com/YoPack/?ref=aymt_homepage_panel&_mref+message_bubble - www.facebook.com/PKD.design

...................................... Appel à contributions ...................................... Proposez-nous vos textes – Format « .doc », 1200 mots maximum. Précisez le nom de l’auteur et le pseudonyme (si souhaité), une biographie de 4 lignes, ainsi que le titre du texte. Proposez-nous vos illustrations – Noir & blanc, format .jpg en 300 dpi à la taille de l’impression (A5, 21 x 14,8 cms). DATE LIMITE D’ENVOI : 5 DÉCEMBRE 2015 disparatesrevista@hotmail.com Le thème pour le prochain numéro est :

Passer l’éponge

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GUAYABO LITERARIO - GUAYABO COLECTIVO 26 rue du capitaine ESCUDIE Toulouse, France. www.guayabocolectivo.com


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