Disparates 07

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Édito

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Poésie - Passer l’éponge Poésie - Méfiance Poésie - Donner le jour

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Incantation - Incantation messianique

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Prose - Passer l’éponge sur sa peau Prose - Rapte / Culturiste en vain Prose - Ein kind Prose - De la fuite dans les idées Prose - Une juive trouve son âme dans une veillée de Sainte Ane

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Collabos Appel à contributions

Édition et maquette: Camilo Rodríguez Traductions: Alberto Roselló, Prune Lalouette, Sophie Mérou & Camilo Rodríguez. Illustration de couverture: Sara Gavioli

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Passer l’éponge n’est pas la moindre des tâches ménagères. Très

ÉDITO

souvent cela implique non seulement une suspension de la pensée mais aussi une ferme volonté, voire une certaine obstination. Celui qui se lève tôt un lundi matin, celui qui décide de commencer un beau projet, celui qui quitte son pays natal à la quête d’une nouvelle chance, ils sont tous investis dans cette action de nettoyage profond. En bref, on peut dire que celui qui entreprend une nouvelle aventure nettoie son présent du passé sale et lourd qui le revêtait. Depuis les temps modernes, l’homme a une obsession particulière avec la propreté. D’après Freud, « Le nettoyage, la beauté et l’ordre sont les trois produits culturels qui exercent une influence importante dans la vie de tout individu depuis son enfance ». Ce n’est pas une coïncidence donc si le nettoyage occupe la première place car celui-ci détermine les deux autres (beauté et ordre). Sans espace « propre » il est impossible de concevoir l’ordre —laissant de côté l’ordre du chaos— et encore plus difficile penser à cette beauté classique dont parlait Freud. L’écriture d’une œuvre notable demande ces trois conditions. Lorsqu’un écrivain fait face à une page blanche il doit atteindre un équilibre et un ton adéquat pour le texte.La moindre dissonance ou le moindre désaccord suffisent pour causer un désordre irréparable et tout ruiner. Pour cette raison, la solution pour sortir de cet étouffant labyrinthe littéraire peut souvent être d’arracher la page et recommencer tout simplement : passer l’éponge. Notre septième livraison est beaucoup moins large mais pas moins impétueuse. Nous avons le plaisir d’inclure deux micronouvelles de « Mr. Perfumme », un talentueux écrivain et musicien espagnol, ainsi qu’une prose poétique d’Adrià Rodríguez, écrivain catalan qui est devenu un habitué dans nos publications. Nous espérons surtout que vous apprécierez autant que nous cette nouvelle édition de Disparates.

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Passer l’éponge Por Marco Massoni

Después de que nos amamos comenzamos a intercambiar ideas. Tú de la derecha y yo de la izquierda. Te contaba como Buda llegó a la iluminación y tú me hablabas del opus Dei. En la música coincidimos que el mejor grupo es Pink Floyd. Entonces las lenguas se vuelven a trenzar. Acariciamos la noche aventurera envuelta entre las sábanas. Nacemos una y otra vez, paridos en la felicidad que corre por nuestras venas, los suspiros se estacionan en la mirada y nos amamos, hacemos borrón y cuenta nueva cuando tu piel roza la mía, traspaso de la energía sublime, en que tú y yo somos uno en la tinta que sumerge tus ojos. Nos vamos desvaneciendo en el soplido de los cuerpos, cuando el temblor ígneo sacude nuestra espalda. Luego, tendidos en la cama respiramos el olvido de las caricias que vuelan en las pupilas donde duerme nuestro sentimiento. Santiago de Chile, diciembre de 2015.

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Borrón y cuenta nueva Par Marco Massoni

Après que nous nous soyons aimés nous avons commencé à échanger des idées. Tu parlais de la droite et moi, je parlais de la gauche. Je te racontais comment Bouddha atteint le nirvana et toi, tu me parlais de l’Opus Dei. En musique nous étions d’accord, le meilleur groupe c’est Pink Floyd Alors les langues se sont mêlées à nouveau Nous avons caressé la nuit aventurière recouverts de draps. Nous renaissions encore et encore, enfantés dans un bonheur qui courait dans nos veines les soupirs à perte de vue et nous nous aimions nous passons l’éponge lorsque ta peau frôle la mienne, Un moment d’énergie sublime, dans lequel nous sommes un tous les deux dans l’encre qui plonge dans tes yeux Nous commençons à nous évanouir dans l’essoufflement des corps lorsque le tremblement inné secoue nos dos. Puis, étendus sur le lit on respire l’oubli des caresses qui volent dans les pupilles où dort notre sentiment.

Illustré par Myriam Neyret

Santiago du Chilli, décembre 2015.

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Desconfianza Desconfío de aquellos que se levantan al primer timbrazo del despertador y siguen activos toda la jornada. Sonríen aquí y allá. Perfectos. Como si nada. Yo prefiero escuchar el martillazo infame del despertador retumbando como un péndulo que marca el día del juicio final. Desconfío de aquellos que no toman postre al almuerzo sino café o té amargo siguiendo el ritmo austero de la tarde gris, tan contentos de sí mismos. Yo prefiero hundirme en el bálsamo de la miel y crispar mis nervios hasta la punta. Desconfío infinitamente de aquellos que dicen : « ya es hora de ir a dormir » y dejan a todo el mundo con las copas arriba y se acuestan sin remordimientos. Yo prefiero encender un fuego orgiástico destrozar los nudos cuidadosamente tejidos bajo la luz del sol. Pero sobre todo Desconfío de los que pasan la esponja Limpiando pecados ajenos y rastros de vino sobre el mantel. Ellos son los imprescindibles, Los que creen que es posible Limpiarnos del pecado original, De la vida misma.

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Por Roberto Galván


Méfiance

Écrit par Roberto Galván

Je me méfie de ceux qui se lèvent au premier appel du réveil et restent actifs toute la journée souriant par ci et par là. Si parfaits. Comme si de rien n’était. Je préfère écouter la son strident du réveil qui retombe infamant comme un pendule marquant le Jour du jugement. Je me méfie de ceux qui ne prennent pas de dessert au déjeuner mais un café ou un thé amer suivant le rythme austère de l’après midi grisailleux. Je préfère plonger Dans un baume de miel Et détendre mes nerfs Jusqu’à la pointe. Je me méfie infiniment de ceux qui disent : « Il est temps d’aller dormir » Et laissent tout le monde Avec les verres levés Et puis se couchent sans aucun remord. Je préfère Allumer le feu orgiastique Déchirer les nœuds Soigneusement tissés à la lumière du soleil. Mais je me méfie surtout De ceux qui passent l’éponge Blanchissant les pêchsés des autres Et les tâches de vin sur la nappe.

Illustré par Ezequiel Murillo

Ils sont les indispensables Ceux qui croient qu’il est possible De blanchir le pêché originel De la vie même.

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Dar a luz

Por Isidoro Caeiro

Cuando digo « sereno » una ventisca acaricia mi rostro Cuando digo « agotado » Un yunque negro martilla mi espalda Sin embargo no hay ventisca ni yunque negro solo escarcha invisible hilando cuadros sonoros Entonces palabras somos Quizás conjuros sinuosos Quizás cantares floridos Cruce de viajeros soplos Y nuestra carne maciza Solo es una escultura Tallada entre la espesura Y el vago ardor de la brisa.

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Donner le jour écrit par Isidoro Caeiro

Lorsque je dis « serein » un blizzard caresse mon visage Lorsque je dis « épuisé » Un enclume martèle mon dos Cependant il n’y a ni de blizzard ni d’enclume noire Il n’y a que du givreinvisible tissant des sonores tableaux Alors on est des mots Peut-être des incantations sinueuses Peut-être des chants fleuris croisement des souffles voyageurs Et notre viande massive Ce n’est qu’une sculpture Taillée entre l’épaisseur et l’ardeur vague de la brise.

Illustré par Alber Liza

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Conjuro mesiánico INCANTATION Méssianique Por Iván Blanco

Illustré par

Jaume Pallardò

Ilustrado por

“Cabe decir que debido al auge del Cristianismo europeo a mediados del siglo XV la gran mayoría de los conjuros y literatura generada en torno a ellos fueron redactados por un grupo de brujas hermanas que ardieron en hogueras prendidas con fuego católico.” “Il faut dire que dû à l’essor du Christianisme européen au milieu du XVe siècle la plupart des incantations magiques et la littérature produites autour de cela par un groupe de sorcières soeurs qui ont été brûlées sur les bûchers catholiques.” 11


A continuación voy a proponer un pacto psicosomático que

cada cual puede realizar consigo mismo de la forma que crea más conveniente sin menospreciar ninguna variante propia o experiencia ajena y ni mucho menos la utilización del ingenio que cada uno dentro de su inspiración para este acto de inocuo formalismo, logre encontrar. La finalidad de cualquier conjuro es la de obtener por medio de una liturgia —que varía según el propósito—, una armonización espiritual entre el individuo y su entorno cuya realización tendrá como resultado una ruptura drástica con el presente más neutro y un acercamiento a ese futuro adyacente que nos es incómodo de afrontar, al que preferimos obviar y, al que, evidentemente, pretendemos perturbar, con el único propósito de ser beneficiados en cuerpo y alma de este hechizo hasta que la muerte diga un día de éstos, basta. Cabe decir que debido al auge del Cristianismo europeo a mediados del siglo XV la gran mayoría de los conjuros y literatura generada en torno a ellos fueron redactadados por brujas hermanas que ardieron deliberadamente en hogueras prendidas con fuego católico. En algunos casos, esa literatura era cautelosamente guardada y escondida en bibliotecas ocultas dentro de monasterios de difícil acceso donde únicamente una llave o un pecado, tienen derecho de admisión. Pero hay que tener en cuenta que la base del conocimiento de un conjuro, la sustancia del proceso y el verdadero germen creativo, puede conocerse en la actualidad si se acude a las personas adecuadas. Y esto ocurre porque la idea, o sea, la esencia de algo, una vez creada y transmitida, perdura hasta la eternidad. Podrá cambiar el hombre y su circunstancia, pero la idea permanecerá siempre. Aunque en ocasiones o en épocas remotas pueda ocultarse o transformarse:

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Maintenant je vous propose un pacte psychosomatique que

chacun peut réaliser avec lui-même de la manière qu’il croit la plus convenable sans dévaloriser l’expérience qui vous est propre et encore moins l’utilisation du génie que chacun dans son inspiration pour cet acte de formalisme inoffensif, parvient à trouver. La finalité de n’importe quelle incantation est celle d’obtenir par le biais d’une liturgie —qui varie selon l’intention—, une harmonisation spirituelle entre l’individu et son entourage dont la réalisation aura pour aboutissement une rupture drastique avec le présent le plus neutre, et une approche de ce futur adjacent qui nous est inconfortable d’accepter et que nous préférons contourner et, que, bien évidemment, nous prétendons perturber, avec le seul but d’être bénéficiaire en corps et en âme de cette incantation jusqu’à ce que la mort dise, un de ces jours, que ça suffit. Il faut dire que dû à l’essor du Christianisme européen au milieu du XVe siècle la plupart des incantations magiques et la littérature produites autour de cela par un groupe de sorcières soeurs qui ont été brûlées sur les bûchers catholiques. Dans certains cas, cette littérature était bien précieusement gardée et cachée dans des bibliothèques ocultes à l’intérieur des monastères difficiles d’accès dans lesquels il n’y a que les clés et les péchés qui ont le droit d’entrer. Cependant, il faut prendre en compte le fait que la base de la connaissance d’une incantation, la substance du processus et le véritable germe créatif, peuvent être connus à actuellement, de nos jours seulement si l’on s’adresse aux bonnes personnes. Et cela arrive car l’idée, c’est-à-dire l’essence de quelque chose, une fois créée et transmise, perdure jusqu’à l’éternité. On peut changer l’homme et sa circonstance, mais l’idée restera toujours là. Même si de temps en temps ou autrefois elle peut se cacher ou se

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su inmortalidad permanecerá firme bajo cualquier relieve o bajo cualquier instinto conservador. Diría que lo dijo algún filósofo griego. O alemán. El caso es que es cierto. Dicho esto, no es menos importante saber que los ingredientes y procedimientos utilizados en los comienzos de la era de la brujería son complejos de obtener y muy difíciles de conocer con exactitud, pero existen unas bibliotecas en el monasterio de San Juan de Luz en Ainhoa (País Vasco francés) en las que se recopilaron y recuperaron manuscritos de Anskar Goyenetxe (brujo mítico del siglo XV al que el mismísimo Torquemada, primer inquisidor de la historia española, mandó torturar y quemar, y al que mientras ardía, le gritaba “¡Y Dios, te abandonará, oriundo de Satanás!”), donde se podía descifrar con exactitud indicaciones anotadas a mano en las que informaba a futuras generaciones de que el secreto de la eficiencia de un conjuro se fundamentaba en la utilización de ingredientes y rituales coetáneos con la época en la que iba a ser llevado a cabo, debido a que la creación de un hechizo debe de tener una concordancia temporal con los propósitos deseados y éstos, lógicamente, mutan con el paso del tiempo. A causa de la transformación alimenticia de algunos productos como la cebada de la antigua cerveza, la sangre del cerdo ibérico o el pene del toro salvaje, y al cambio de costumbres evidentes, el brujo corriente debe tener una capacidad de adaptación al medio constante, implicando esto un estudio periódico del producto, experimentación litúrgica y una habilidad didáctica para el traspaso de información a alumnos aventajados. Por este motivo, bajo altos y estrictos conocimientos de productos y rituales realizados desde el siglo XV hasta la actualidad, he conseguido conocer y modernizar el protocolo de actuación para que, hoy en día, un conjuro pueda ser realizado con éxito. Por el momento, mostraré los pasos a seguir para poder hacer “borrón y cuenta

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transformer ; son immortalité restera totale en toutes circonstances et pour n’importe quel instinct conservateur. Je dirai que cela a été dit par un philosophe grec. Ou allemand. En tout cas c’est vrai! Cela dit, ce n’est pas moins important de savoir que les ingrédients et processus utilisés au début de l’ère de la sorcellerie sont complexes à obtenir et très difficiles à connaitre avec précision. Il existe des bibliothèques au monastère de Saint Jean de Luz (Pays basque français) dans lesquelles ont été recueillis et récupérés des manuscrits d’Anskar Goyenetxe (sorcier mythique du XVe siècle que Torquemada, premier inquisiteur de l’histoire espagnole, a fait torturer et brûler, et pendant qu’il brulait, criait: “Et Dieu, t’abandonnera, fils de Satan”), où l’on pouvait déchiffrer avec précision des indications notées à la main dans lesquelles il informait les futures générations du secret de l’efficacité d’une incantation fondée sur l’utilisation des ingrédients et des rituels contemporains de l’époque dans laquelle il allait être effectué, dû à ce que la création d’une incantation doit avoir une concordance temporelle avec les finalités souhaitées et celles-ci , logiquement, changent avec le temps qui passe. À cause de la transformation alimentaire de quelques produits comme l’orge de l’ancienne bière, le sang du porc ibérique ou le pénis du taureau sauvage, et le changement des moeurs évident, le sorcier ordinaire doit constamment être capable de s’adapter au milieu, ceci impliquant une étude régulière du produit, une expérimentation liturgique et et une certaine aisance pour transmettre des informations aux élèves avantagés. Pour cette raison, suivant de hautes et strictes connaissances de produits et de rituels réalisés depuis le XVe siècle jusqu’à aujourd’hui, j’ai réussi à me procurer le mode d’emploi et à moderniser le protocole pour que, de nos jours, une incantation puisse être réalisée avec succès. Pour l’instant, je vais vous exposer les pas à suivre pour « passer

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nueva” en el caso de que así se desee. Desde un prisma mágico contemporáneo, claro. -Compre una botella de Ricard (si es de las más baratas, mucho mejor, hágame caso). -Va a necesitar un espejo que tenga el mismo tamaño corporal que usted y una sábana para taparlo (ya le explicaré para qué todo esto). -Consiga música de videojuego de los años ochenta (algo así como Super Mario Bros o Tetris… sí, luego les explico para qué… ). -Va a necesitar una cuerda larga de dos metros y medio (sí, ya sé que acojona, pero la brujería tiene su lado macabro, es lo que hay). -Un pintalabios y una escoba (ya verás…). Una vez conseguido todo esto, sitúe el espejo con la sábana puesta en frente suyo, como a un metro y medio de distancia. Luego beba la botella de Ricard (sí, toda, hágame caso). A continuación ponga la música. Baile si es necesario. Desnúdese. Píntese los morros con el pintalabios. Luego escríbase en el torso, del tamaño más grande posible, la palabra “MÍRAME”. Y ahora viene lo más complicado, átese la cuerda en los testículos en caso de los hombres y en los senos en caso de las mujeres. En ambos casos tendrá que quedar cuerda suficiente que será sustentada con la boca. Ahora póngase erguido, levante el brazo derecho y estírelo por completo, luego baje el izquierdo a la altura del pecho y mantenga el antebrazo recto enfocando hacia el espejo. Levante la pierna izquierda hasta que la rodilla le llegue a la cintura. A continuación, estírese de la cuerda. Y ahora acérquese al espejo y quítele la manta con la escoba utilizando el brazo derecho y cierre los ojos. Vuelva a levantar el brazo como antes y recuerde que cuando abra los ojos debe decir SOLOMÓN, SOLOMÓN, SOLOMÓN, a ritmo de tres veces seguidas cada diez segundos. Si todo está en orden, ahora sí, abra los ojos.

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l´éponge » au cas où vous le souhaitiez ainsi. Selon le prisme de la magie contemporaine, bien sûr. -Achetez une bouteille de RICARD (une des moins chères, c’est le mieux, faites-moi confiance!) -Vous aurez besoin d’un miroir de votre taille et des draps pour le couvrir (je vous expliquerai pourquoi tout ça). -Trouvez la bande son d’un jeu vidéo des années quatre-vingts (quelque chose comme Super Mario Bros ou Tetris, je vous expliquerai pourquoi faire). -Vous aurez besoin d’une longue corde de deux mètres et demi (oui, je sais, ça fait flipper, mais, ne vous inquiétez pas, les incantations ont leur côté macabre, c’est pour ça). - Un rouge à lèvres et un balai (vous verrez). Une fois que vous avez tout ça, placez le miroir avec les draps dessus face à vous, à un mètre et demi de distance à peu près. Après, buvez toute la bouteille de Ricard d’un cul-sec (oui, toute, faites-moi confiance). Ensuite, mettez de la musique. Dansez s’il le faut. Déshabillez-vous. Mettez du rouge à lèvres. Écrivez sur votre torse « REGARDE-MOI » le plus grand possible. Et maintenant, c’est le plus compliqué, NOUEZ-VOUS la corde autour les testicules (si vous êtes un homme) ou autour des seins (si vous êtes une femme). Dans les deux cas, il faudra qu’il reste un peu de corde qui sera tenue par la bouche. Maintenant mettez-vous debout, levez votre bras droit et étirez-le complètement, après baissez le bras gauche jusqu’à la hauteur de la poitrine et gardez l’avant-bras droit en fixant le miroir. Levez la jambe gauche jusqu’à ce que le genou vous arrive à la ceinture. Ensuite, tirez la corde. Et, maintenant, rapprochez-vous du miroir, avec le bras droit prenez le balai pour retirer les draps en fermant les yeux. Relevez le bras comme avant et rappelez-vous que quand vous ouvrirez les yeux vous devez dire SOLOMON, SOLOMON, SOLOMON trois fois

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Si después de verse usted no puede observar a un tonto del culo borracho y desnudo que se tiene a sí mismo cogido de los cojones por una cuerda que sujeta miserablemente con la boca y que además tiene una posición tan ridícula que dan ganas de pegarle porque parece un idiota loco y sádico salido de un casting de Almodóvar, balbuceando una estupidez de magia negra mientras suena la música del puto comecocos; si después de eso, usted no se replantea que más bajo no se puede caer, que más gilipollas no se puede ser, que, usted, imbécil, si no es consciente de que para haber llegado a hacer una idiotez tan grande como ésta que está haciendo, usted, no debe hacer “borrón y cuenta nueva”, “pasar página” (o como coño quiera llamarlo) en su vida de mierda, entonces y solo entonces, vuelva a repetir todo el ritual del principio a fin. Y no olvide volver a tapar el espejo con la sábana, es de vital importancia. ¡Gilipollas!

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d’affilée toutes les dix secondes. Si tout est en ordre, ouvrez vos yeux. Si après vous avoir vu vous ne parvenez pas voir un grand idiot, bourré et à poil, qui se tient lui-même les couilles par une corde qu’il soutient misérablement avec la bouche - et qui d’ailleurs est dans une position si ridicule que ça donne envie de le frapper car on dirait un con taré et sadique sorti d’un casting d’Almodovar -, qui balbutie des conneries de magie noire pendant que la musique de PAC-MAN tourne, vous ne considérez pas que c’est impossible de tomber plus bas, que c’ est impossible d´être plus con, que, vous, imbécile, vous n’êtes pas conscient que pour arriver à faire une telle connerie, vous ne devez pas « passer l’éponge », « tourner la page » (ou comme vous voudrez l’appeler) dans votre vie de merde, alors et rien qu’alors, vous devez répéter tout le rituel du debout à la fin. Et n’oubliez pas de recouvrir le miroir avec les draps, c’est d’une importance vitale. Espèce de con!

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pasar la esponja por la piel Por Clément Bihoreau

Illustré par

Clément Bihoreau

Ilustrado por

“Tenía la costumbre de llevar ese cuerpo. Le gustaba mucho su corte de cabello recto aunque estuviera un poco pasado de moda.” “Il avait l’habitude de porter ce corps. Il aimait bien sa coupe droite bien qu’elle fût un peu démodée.” 21


Tenía la costumbre de llevar este cuerpo. Le gustaba mucho

su corte de cabello recto aunque estaba un poco pasado de moda. Entregaba la misma cada día, se había acostumbrado. Apreciaba especialmente la forma curvada de las pantorrillas. Pero después de todo lo parecía, y las reparaciones sucesivas no fueron suficientes. El día que el cuerpo fue roto, cuyo mosaico abstracto de las reparaciones reveló la forma triste de la muerte, debió de separarse. Volvió al gran almacén de descuentos donde había comprado hace ochenta años. Pero todo había cambiado. Ese modelo no existía desde hacía tiempo. Era los cuerpos de perro lo que estaban de moda actualmente. Se puso dolorosamente a cuatro patas con la ayuda amigable de un vendedor interino. En la caja, ladraba para sí mismo después de tener que pagar demasiado caro algunas pieles ásperas y un cuerpo estrecho. Luego trotando felizmente por la acera, se puso finalmente a mover la cola – orgulloso de su penacho blanco que acababa de sentir en todo el fondo de su cuerpo.

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Il avait l’habitude de porter ce corps. Il aimait bien sa coupe

droite bien qu’elle fût un peu démodée. Il remettait le même chaque jour: il s’y était habitué. Il appréciait spécialement la forme galbée des mollets.

Mais tout a une fin paraît-il, et les réparations successives ne pouvaient pas suffire. Le jour où le corps fût cassé, que la mosaïque abstraite des raccommodages dévoila la forme triste de la mort, il dut s’en séparer. Dans le grand magasin discount où il l’avait acheté quatrevingts ans en arrière, il retourna. Mais tout avait changé. Ce modèle n’existait plus depuis longtemps. C’était les corps de chien qui étaient à la mode désormais. Il se mit péniblement à quatre pattes avec l’aide aimable d’un vendeur intérimaire. À la caisse, il aboya pour lui-même après avoir payé trop cher quelques poils rêches et un corps étriqué. Puis, trottinant joyeusement sur le trottoir, il se mit finalement à remuer la queue — ce fier panache blanc qu’il venait de sentir tout au fond de son corps.

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DEUX RECITS COURTS DOS RELATOS CORTOS Por Mr. Perfumme

Illustré aussi par

Mr. Perfumme

Ilustrado también por

“El mundo, el centro del mundo, terminaba donde termina su elegante hoyuelo maxilar. Más allá no había nada. ” “Le monde, le centre du monde, finissait à l’endroit de son élégante fossette maxillaire. Au-delà de ça il n’y avait plus rien. ” 25


SECUESTRO

Se despierta una mañana a su lado en mitad de Sumatra y

ya no está enamorada de él. Sale de la habitación del hotel, baja hasta la calle, se para un minuto en recepción y llora desconsoladamente. Se seca las lágrimas, va hasta una tienda y compra un pasamontañas y una pistola, vuelve hasta el hotel, vuelve a llorar en recepción. Sube de nuevo hasta la habitación, se pone el pasamontañas, le grita y le apunta con la pistola, finge que lo secuestra, lo asusta mucho, le sube en un coche y lo asusta aún más. Lo lleva hasta un bosque, le deja inconsciente de un golpe con la culata y lo abandona allí sin saber muy bien si está muerto o no. Se despierta en Bangkok y vuelve a estar enamorada de él. Se maldice por ser tan impulsiva.

CULTURISTA EN VANO

Era un culturista enorme y bien trabajado. Un adonis

contemporáneo de músculos brillantes y perfectamente definidos por horas de trabajo duro y sudor. Una bestia. Una bella clase de anatomía al servicio del esfuerzo individual postcapitalista y la superación del hombre frente a la naturaleza. Pero tenía una cara con unos rasgos finísimos. Una cara de una delicadeza femenina y frágil. Una cara preciosa de una belleza tan apabullante y absorbente que impedía que tus ojos pudieran despegarse de ella para mirar hacia ningún otro lado. Convertía cualquier cosa que la rodeara en simplemente intrascendente. Así era la belleza

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RAPT

Un matin elle se réveille à côté de lui, en plein milieu du Sumatra

et elle n’est plus amoureuse de lui. Elle sort de la chambre d’hôtel, descend et s’arrête une minute devant la réception, avant de sortir dans la rue et d’éclater en sanglots. Elle sèche ses larmes et se rend dans un magasin où elle achète une cagoule et un revolver. Elle revient ensuite à l’hôtel et pleure encore une fois devant la réception avant de remonter dans la chambre. Arrivée devant la porte, elle met la cagoule et entre en un grand fracas, lui crie dessus et le vise avec le revolver en faisant comme si elle le séquestrait. Elle l’harcèle et le terrorise et le force à dans une voiture. Elle conduit jusqu’à atteindre une forêt où elle l’assomme d’un coup de culasse et le laisse pour mort. Elle se réveille à Bangkok et elle retombe amoureuse de lui. Elle se maudit d’être si impulsive.

CULTURISTE EN VAIN

Cet homme pouvait être défini d’un simple coup d’œil: c’était

un culturiste énorme et bien travaillé. Un adonis contemporain de muscles brillants et parfaitement définis par des heures et des heures de dur travail et beaucoup de transpiration. Une bête. Une belle classe d’anatomie au service de l´effort individuel postcapitaliste, et un exemple du dépassement de l’homme face à la nature. Mais son visage avait des traits raffinés, d’une délicatesse féminine et fragile. Un visage d’une beauté si renversante et absorbante qu’il attirait le regard sans qu’on n’en puisse s’en

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de su cara. De modo que nadie era capaz de reparar en nada por debajo de su barbilla. Nadie era capaz de ver su cuerpo de músculos casi matemáticos. La historiografía de su esfuerzo. Nadie hubiese sabido decir cómo era la estructura de sus clavículas, qué forma tenían sus manos. Si eran rudas o finas. Cómo se movía al caminar. El mundo, el centro del mundo, terminaba donde termina su elegante hoyuelo maxilar. Más allá no había nada. Es más, si preguntaras a la gente, probablemente te responderían que estaba demasiado delgado. Que, a pesar de su preciosa cara, estaba demasiado flaco. Que debería engordar. Nada de lo que él respondiera les podría hacer cambiar de opinión. Les parecía incluso ligeramente desnutrido. Debía ser así porque la belleza de su cara era un poco la belleza de los poetas malditos. De Rimbaud, de Baudelaire, pero en realidad, por debajo, era un perfecto culturista. Un culturista en vano.

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détourner. Il était d’une telle beauté qu’il parvenait à dissiper tout ce qui pouvait l’entourer à tel point que personne n’était capable d’apercevoir quoi que ce soit en dessous de son menton. Personne n’était capable de voir son corps de muscles presque méthodiquement élaboré, l’historiographie de son effort. Personne n’aurait su dire quelle était la structure de ses clavicules, ou quelle forme avaient ses mains. Si elles étaient rudes ou fines. Comment il bougeait pour marcher. Le monde, le centre du monde, finissait à l’endroit de son élégante fossette maxillaire. Au-delà de ça il n’y avait plus rien. D’ailleurs, si vous demandiez aux gens, ils vous diraient probablement qu’il était trop mince, qu’il aurait dû grossir. Pour eux il était même légèrement sous-alimenté. Ainsi, malgré son visage harmonieux, il demeurait trop fin. Rien de ce qu’il disait ne pouvait les faire changer d’avis. Il devait l’être parce que la beauté de son visage était un peu la beauté des poètes maudits. De Rimbaud, de Baudelaire, certes, mais contrairement à eux, il était un parfait culturiste. Un culturiste en vain.

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EIN KIND Por Adrià Rodríguez

Illustré par

Francesco Orazzini

Ilustrado por

“Planear un viaje en tran con el único objetivo de contemplar Naturaleza Muerta de Torrentilus; llegar a 32 años naturalmente; darle la mayor atención al tarareo de Glenn Gould” “Planifier un voyage en train ayant pour seul but contempler Nature morte, de Torrentius ; arriver à 32 ans tout naturellement ; accorder la plus grande attention au fredonnement de Glenn Gould” 31


¿Cómo puede ser que, yo, el que fui, antes de llegar a ser, no haya sido; y que un día yo, el que yo soy, ya no seré más ese que soy? Peter Handke (Las Alas del deseo)

Se ve a Mark Zuckerberg mirándose fugitivamente en el espejo,

es la noche del 31 de diciembre de 2015. Él acaba apenas de dejar un último mensaje de adios en su cuenta de facebook antes de clausurarla definitivamente y dejar a Priscilla Chan. Se le ve desaparecer por la pequeña puerta hacia una dirección desconocida. Parece una especie de hombre rebelde. Calendario de 2016, cosas para hacer obligatoriamente:

Sentarme siempre sin precipitación, hacer todo tipo de listas; leer

la prensa del día a la mañana; consagrar algunos minutos por día a mirar las fotos de Albert Camus rodeado de su familia y sus amigos; imaginar conversaciones que nunca tendrán lugar; mirar pinturas de Brueghel, el viejo, durante horas; recoger 1000 kilos de manzanas y contemplar en seguida mi cuerpo, mi dolor aplastante; no pensar en nada durante por lo menos 30 minutos por día; mirar mapas de autoruta sin ninguna razón particular; escribir poemas de amor para Michell Houellebecq y enviarlos a la editorial Flammarion bajo el nombre de Léa Salamé; pasar exquisitas noches sin carne; adoptar un gato y llamarlo “Zeno”; transpirar bastante de cuando en cuando; visitar Bordeaux en bicicleta, ceder mi lugar en el estacionamiento sin dudarlo; escuchar Floe, de Philip Glass, con un viento relativamente fuerte soplando de frente; imaginarme vivir vidas que nunca tendrán lugar; releer

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Wie kann es sein, dass ich, der ich bin bevor ich wurde, nicht war und dass einmal ich, der ich bin nicht mehr der ich bin, sein werde ? Peter Handke (Les Ailes du désir)

On voit Mark Zuckerberg se regarder fugitivement dans le miroir la nuit du 31 décembre 2015. Il vient juste de laisser un dernier message d’adieu sur son compte Facebook avant de le clôturer définitivement et de quitter ensuite Priscilla Chan. On le voit disparaître par la petite porte vers une direction inconnue. On dirait une sorte d’homme révolté. Calendrier 2016, à faire absolument :

M’asseoir toujours sans précipitation ; faire toute sorte de listes ;

lire la presse du jour au lendemain ; consacrer quelques minutes par jour à regarder des photos de Camus entouré de sa famille et ses amis ; imaginer des conversations qui n’auront jamais lieu ; regarder des peintures de Brueghel l’Ancien pendant des heures ; récolter 1000 kilos de pommes de terre et contempler ensuite mon corps, ma douleur écrasante ; ne penser à rien pendant au moins 30 minutes par jour ; regarder des cartes routières sans aucune raison particulière; écrire des poèmes d’amour pour Michel Houellebecq et les envoyer chez Flammarion sous le nom de Léa Salamé ; passer des exquises soirées sans viande ; adopter un chat et l’appeler “Zeno” ; transpirer énormément de temps en temps ; visiter Bordeaux à vélo ; céder ma place sans hésiter ; écouter Floe, de Philip Glass, avec un vent relativement fort de face ; m’imaginer vivre des vies qui n’auront jamais lieu ; relire de très anciens e-mails et me dire que j’ai certainement mûri ; faire des complexes calculs mentaux toujours plus vite ; lire à une amante polonaise

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mails muy viejos y decirme que de alguna manera he madurado; hacer complejos cálculos mentales cada vez más rápido; leer poemas de Cátulo a una amante polaca; ver Blue Velvet al menos una vez en compañía de una hermosa mujer de poderes místicos; leer el Coran, terminar por confesar que realmente no he madurado mucho ; dejar un empleo irrazonablemente bien remunerado para dedicarme al cuidado de los animales; pasar una semana en compañía de un filósofo y poeta Jorge Lorsada y beber vino en grandes cantidades—revisar mientras tanto el caracter cómico de nuestros fracasos personales—; ir a correr armado de un barniz y escuchando “Songs of love and Hate”—; mirar atentamente a Tony Soprano mientras come; desarmar y volver a armar completamente un gran reloj de pared; informarme sobre las propiedades medicinales del perejil; aprender a dibujar como un niño; trepar un árbol; mirar directamente en los ojos de hermosa(s) desconocida(s) sin temor; cagar siempre con placer y determinacion; cultivar sandías en Minorca; escribir canciones eróticas para Léa Salamé y enviarlas al ONPC bajo el nombre de Michel Onfray; planear un viaje en tran con el único objetivo de contemplar Naturaleza Muerta de Torrentilus; llegar a 32 años naturalmente; darle la mayor atención al tarareo de Glenn Gould; hacer una siesta en un prque y perder allí el móvil que tenía específicamente todos mis contatos; conocer alguien de nombre Camille después de una fiesta muy bien roceada: dominar le francés, por ejemplo, para responder a los cretinos de la bvida cotidiana sin dudar como una vaca; apagar las luces para consagrarme a escuchar mi propia respiración; habitar el tiempo de una estación sobre la isla del aire; acabar por tercera vez “El desierto de los Tártaros” a las cinco de la mañana; llenar una caja de zapatos con cosas completamente inútiles; tener la osadía de hacer borrón y cuenta nueva; levantarme y salir con una sonrisa en los labios, sin vacilar.

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des poèmes de Catulle la nuit- ; regarder Blue Velvet au moins une fois en compagnie d’une très belle femme aux pouvoirs mystiques ; lire le Coran ; finir par avouer que je n’ai pas du tout mûri ; quitter un emploi non-raisonnablement bien rémunéré pour me consacrer au soin des animaux ; passer une semaine en compagnie du philosophe et poète Jorge Losada et boire ensemble du vin en grande quantité -réviser entretemps le caractère comique de nos échecs personnels- ; aller courir armé d’un ciré tout en écoutant Songs of love and hate ; regarder attentivement Tony Soprano manger ; démonter complétement et remonter ensuite une horloge; me renseigner sur les propriétés médicinales du persil ; apprendre à dessiner comme un enfant ; grimper à un arbre ; regarder droit dans les yeux de(s) belles inconnues, sans paniquer ; chier toujours avec plaisir et détermination ; cultiver des pastèques à Minorque ; écrire des chansons érotiques pour Léa Salamé et les envoyer à l’ONPC sous le nom de Michel Onfray ; planifier un voyage en train ayant pour seul but contempler Nature morte, de Torrentius ; arriver à 32 ans tout naturellement ; accorder la plus grande attention au fredonnement de Glenn Gould ; faire une sieste dans un parc et perdre ensuite le portable, contentant notamment tous mes anciens contacts ; connaître quelqu’un ayant pour prénom Camille après une soirée très arrosée ; maîtriser le Français, par exemple, pour répondre aux crétins du quotidien sans hésiter comme une vache ; éteindre les lumières pour me consacrer à l’écoute de mon propre souffle ; habiter le temps d’une saison sur l’île de l’air ; finir pour la troisième fois Le désert des Tartares à cinq heures du matin ; remplir une boîte de chaussures avec des choses complètement inutiles ; oser passer l’éponge ; me lever et partir avec un sourire aux lèvres, sans vaciller.

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de la fuite dans les idées de la fuga en las ideas Por Diem

Illustré par

Don Morado

Ilustrado por

“Hay una fuga. Sí, sí, se lo aseguro, es verídico que hay una fuga. No me lo estoy inventando ; la prueba, ya, de pequeñito en el hospital, z’habían dicho los médicos.” “Ça fuite. Si, si, je vous assure, véridique que ça fuite. C’est pas moi qui l’invente ; la preuve, déjà, tout petit, à l’hôpital, l’avaient dit les médecins.” 37


Ça fuite. Si, si, je vous assure, véridique que ça fuite. C’est pas moi qui l’invente ; la preuve, déjà, tout petit, à l’hôpital, l’avaient dit les médecins. Voyez, comme c’est alerte, ça, les docteurs, ils l’avaient déjà trouvé eux ; z’avaient senti venir la fuite. C’est qu’ils sont entraînés à repérer ces choses-là eux ; faut dire qu’ils en font de longues études, même, pour ça, repérer les fuites. Avec des baguettes de sourciers qu’ils y vont pour te la repérer la fuite. Sont vachement doués, si, si ; je t’assure. Puis vachement doués aussi, après, pour la réparer la fuite ; la colmatent, Tac ! y z’y mettent une rustine. Et la v’la réparée ta fuite. Et pour pas cher encore, faudrait t’y voir ça comment ils s’y prennent ; de bons plombiers ça les toubibs, j’te l’dis. Le problème avec une fuite qu’on colmate, c’est qu’elle trouve toujours le moyen de venir t’emmerder la fuite : elle gonfle. Ouais ! Pour sûr qu’elle se fout à gonfler ta fuite, pas étonnant aussi ; tu l’as empêché d’fuiter ! Alors quand ça fuite plus, ça bouche. Elle est pas compliquée en fait la fuite ; elle fait comme n’importe quiconque y f ’rait si jamais on venait l’empêcher de couler, la fuite. Elle bouche. Et elle bouche tellement qu’elle gonfle. Et ça gonfle, tu peux être sûr que ça les fait flipper aux médecins ; prennent ça tout à coup bien au sérieux ton histoire de fuite ! Parce qu’en école de docteurs, ça on t’en parle de ce que ça risque quand ça se met à gonfler ; la crainte, c’est qu’ça éclate. Et là, ça ; pas bon quand ça éclate. Non. ça, pour sûr que c’est le bordel quand ça s’épand. Faut surtout pas ça s’répande. Parce que après, c’est qui qu’on va aller chercher

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Hay una fuga. Sí, sí, se lo aseguro, es verídico que hay una fuga. No me lo estoy inventando ; la prueba, ya, de pequeñito en el hospital, z’habían dicho los médicos. Vea cómo se alarmaron los doctores, ellos ya habían encontrado el problema; z’habían sentido venir la fuga. Es que ellos están entrenados en advertir ese tipo de cosas ; es cierto que los médicos estudian mucho, incluso para eso, para encontrar las fugas. Tienen varitas mágicas de brujos y que van para encontrarte la fuga. Son bastante talentosos. Sí, sí, te lo aseguro. Y son bastante talentosos también para reparar la fuga ; la rellenan, Tas ! Te ponen un parche. Y ‘isto, ya está reparada la fuga ! Y barato inclusive, tocaría verte eso a ver cómo le hacen para ti ; muy buenos plomeros los matasanos, te digo. El problema con una fuga que se tapona es que siempre encuentra la manera de venir a joderte la fuga : se infla. ¡Ajá ! De seguro que tu fuga se pone a inflarse, no sería extraño ; pues tú le impediste fugarse. Y entonces cuando fuga más, se tapa. De hecho no es muy complicada la fuga ; hace como cualquiera haría si le impidieran regarse, la fuga. Se tapa. Y se tapa tanto, tanto, que se infla. Y se infla, puedes estar seguro que eso les produce terror a los médicos. ¡ En seguida comienzan a tomarlo bien en serio tu historia de fuga! Porque en la escuela de doctores les hablan de eso, te dicen que es peligroso cuando se empieza a inflar ; el riesgo es que se estalle. Y ahí, pues ya está ! No es bueno cuando se estalla. No. Seguro que es una gran mierda cuando se expande. Hay que evitar sobre todo que se expanda. Porque luego ¿a quién hay que ir a buscar cuando eso se haya estallado,

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quand ça aura éclaté et foutu d’l’eau partout hein ?! ton avis ? C’est qui qu’on va venir emmerder pour éponger tout ça ? passer la serpillière pour éviter qu’ça s’épanche encore plus. Bah les docteurs pardi ! et ça, z’ont horreur de ça les docteurs, quand on vient les emmerder sur une fuite qu’on a mal colmaté ; parce que tu sais ce qu’on dit, quand ça commence, ça s’arrête plus... d’fuir, ces machins-là. tu verras pas que ça en finisse plus encore, tiens ! Alors les chirurgiens, z’ont pas été cons hein ! qu’est-ce qu’ils ont fait à ton avis ? z’ont fait ce que chacun y fait quand ça gonfle parce que c’est bouché ; ils t’y ont fait une fuite ! Bah oui, une belle fuite ; juste à côté d’la rustine. pasqu’on ; on va pas s’emmerder non plus. Non, je te raconte pas l’histoire, pour boucher, colmater une fuite ; passe encore ! tu bouches et puis voilà, c’est fini, on en parle plus... Mais quand te faut aller la faire ta fuite... tu la fais où ? t’es bien emmerdé ; alors que là, royal ! s’avaient de suite où la faire fuir! et hop, v’là qu’ça s’épands plus, fini d’boucher la fuite, v’là qu’elle peut couler, tranquille. Sauf que voilà, c’est bien beau tout ça maintenant ; ça fuite. Oké ! …dans un sens c’est bien mieux, là. Vaut mieux ça que de gonfler. J’ai eu vu un type qui gonflait tantôt ; bah j’peux vous dire qu’ça vaut encore bien mieux d’fuiter que d’gonfler ; quoique, le pauvre, lui aussi arrivait à’fuir en fin d’compte. Mais le problème quand on fuite ; c’est qu’on finit toujours par se demander jusqu’où on va pouvoir fuir comme ça. C’est vrai quoi. Parce que quand ça fuite, ça s’perd ; on s’répand quand même au final. Alors y a des jours où ça fuite raide, et des jours où ça fuite moins. à tel point que quiconque qui fuit lui-même saura parfaitement vous l’expliquer, à quel point c’est dur de fuiter. Ça fatigue. Beaucoup, même ; parfois. Parce que le pire ; c’est qu’on sait pas. On sait pas pourquoi ; on sait pas pourquoi on fuit. Alors bien sûr, z’en doutez bien ; on fait ce qu’on peut pour se rassurer ;

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ah ? ¿en tu opinión ? ¿A quién van a joder para limpiar todo ese mierdero ? Pasar el trapero para evitar que se expanda todavía más. ¡Pues a los doctores carajo ! Y eso, les provoca terror a los doctores cuando vienen a joderlos con una fuga que taparon mal ; porque ya sabes lo que dicen, « cuando eso comienza ya nunca se para » de fugar, estas porquerías. Ya verás que eso no se acaba nunca ! Pues los cirujanos no fueron idiotas, ah ? ¿Qué hicieron ellos, en tu opinión ? Hicieron lo que cada uno hace cuando se infla porque está taponado ; ¡pues claro ! ¡HICIERON UNA FUGA! Pues claro, une hermosa fuga ; justo al lado del parche. Porque no van a ,molestarse en buscar más lejos tampoco. No, no te estoy contando falsas historias, para taponar, cerrar una fuga ; ¡vuelve a pasar ! Tu la tapas y listo ! ¡se acabó ! no se habla más del asunto… Pero el lío es que cuando debes hacer tu fuga : ¿dónde la haces ? Ahí sí estás jodido… Mientras que ellos, pues muy facil, ellos supieron en seguida dónde hacerla fugar, la fuga… ¡y pum ! ¡Listo ! No hay más fuga, no hay necesidad de taponarla, la fuga puede fugar tranquila ahora… Salvo que, hermoso el panorama, otra vez fuga. Ok… por un lado es mejor. Es mejor fugar que inflarse. Yo vide a un tipo que se inflaba de cuando en cuando ; pues no puedo decirle que todavía vale mucho más fugarse que inflarse ; aunque, la prueba, él también llegaba a fugar a fin de cuentas. Pero el problema cuando fuga ; es que se termina siempre por preguntarse hasta dónde va a poder fugar así. Es verdad. Porque cuando eso fuga, se pierde ; se expande al final de todas formar. Entonces hay días en que la fuga se fuga bruscamente, y hay días en que se fuga menos. A tal punto que cualquiera que fugue él mismo sabrá perfectamente explicarle hasta qué punto es duro fugar. Es agotador. Mucho, incluso, a veces. Porque lo peor es que no se sabe. No se sabe por qué, no se sabe por qué se huye. Entonces desde luego, no lo duden, se hace lo que se puede para estar seguros ; se trata al menos de ver un

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on essaye au moins de voir un peu c’est quoi qu’on fuit ! Histoire de savoir quoi. D’être au moins fixé sur la nature du fût qu’on fut. Mais reste quand même que certains jours, c’est compliqué d’arriver à voir c’qu’on goutte. Alors on goutte ; qu’est-ce que tu veux faire à part goutter toi ? Quand t’as du mal à savoir c’que tu goûtes ? Ça fait un peu peur de c’dire qu’on goutte. Quand même ; parce que admettons, oké ; on est là, on goutte, très bien... Mais de se dire qu’on pourrait tout d’un coup s’arrêter de goutter, là ; de suite, sans raison apparente ; paf ! Vide. Panne sèche ! et là, laisse-moi t’dire que t’es dans la merde, quand t’as plus d’quoi goutter. Alors je fais comme tout le monde : j’me remplis. Pour éviter d’tomber en rade. On s’remplit, comme ça ; histoire d’éviter que ça se tarisse. Parce que c’est l’angoisse quand c’est taris. C’est comme si ça se bouchait, au final ; ça fuite plus. Ça gonfle quand c’est à plat. Et plus on s’remplit, plus on fuite, et plus ça fuite, plus on a peur de gonfler. C’est comme ça, c’est con ; mais c’est comme ça. C’est pour ça qu’ça fuite ; pour éviter d’gonfler. On s’reprend, ça s’éprend... ça s’panse un peu aussi parfois ; pas question d’passer l’éponge parce qu’on fuite, pas question d’jeter l’éponge non plus, parce que ça fuite.

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poco QUÉ es lo que se fuga, pues para saber qué, aunque sea. Aunque ciertos días es complicado ver qué es lo que se gotea. Entonces se gotea : ¿qué quieres que haga a parte de gotear Cuando tienes líos para saber qué goteas. Da un poco de miedo decir que se gotea, sin embargo, porque, hagamos de cuenta que, ok, estamos ahí y gotea, muy bien… Pero decirse que se podría de golpe parar de gotear, en seguida, sin razón apartente ; paf ! Vacío. Avería seca ! y entonces, déjame decirte que estás en problemas, cuando ya no goteas más. Entonces yo hago como todo el mundo : me relleno. Para evitar las averías en el fondo. Así se llena uno, así, para evitar que todo se seque. Porque produce angustia cuando está todo seco. Es como si se tapara, al final ; ya no fuga más. Se infla cuando está rebozando. Y más se va llenando, y más va fugando ; y cada vez que fuga más, se tiene más miedo de que se infle. Así es, es un poco idiota pero es así. Es por eso que fuga, para evitar que se infle. Se vuelve a tomar, se vuelve a apasionar… se pone una cura un poco a veces ; prohibido pasar la esponja porque comienza a fugar, prohibido también tirar una esponja porque se fuga.

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Una judía encuentra su alma en una velá de santa ana uNE JUIVE TROUVE SON âme dans une veillée de saint anne Por Esther Andrieu

Illustré par

Gonzalo Cubas

Ilustrado por

“Empieza como un sueño, una noche de julio, en la calle de Santa Ana. Ella está en su cama. De repente, oye ruidos que conoce bien...” “Ça commence comme un rêve. Une nuit de juillet dans la rue de Santa Ana. Elle est dans son lit Soudain, elle entend des bruits qu’elle connaît très bien...” 45


E

mpieza como un sueño, una noche de julio, en la calle de Santa Ana. Ella está en su cama. De repente, oye ruidos que conoce bien : trompetas, trombones, tambores. Pasos de los pasos. Nazarenos que caminan delante de una virgen, ¿quién sabe cuál, aparte los sevillanos ? A ella, no le importa, sólo le fascina esta gente que cree realmente que el hijo de esta mujer es el Salvador del Mundo. Cuando la procesión se acaba, cuando la multitud se dispersa, ella vuelve a su cama, se pregunta por qué su primera noche en Sevilla está marcada por una procesión, como la última vez que vino durante la Semana Santa, como si fuera el sello del destino. Pero ¿qué destino ? Porque ella no tiene nada que ver con esas creencias. Acaba durmiéndose, soñando con el regreso de Isabel y Fernando, una pesadilla por supuesto. Al día siguiente, decide ir a Triana porque sabe ahora que allá hay algo especial. Casetas, música fuerte, sardinillas a 2 euros, concursos de sevillanas para niños, madres orgullosas de sus hijas tan guapas vestidas con su traje de baile, chicos con pelo engominado... Empieza el concierto de los Cantores de Híspalis. A bailar, a bailar, a bailar … Y de repente, la canción de la Semana Santa. Todo el mundo se calla cuando lo pide el cantante. Un silencio sepulcral. Para acoger al hombre que va a morir. Se puede ver su imagen en la pantalla detrás de los cantantes. Es como una procesión ficticia. Y entonces, ella dice en voz baja: « A mí también, me van a matar ».Y hay una mujer un poquito loca que baila sola con una sonrisa helada y que la oye, que ve su estrella de David y que le dice : « No tengas miedo, hija, no te va a pasar nada ». En aquel momento, ella siente que puede quedarse aquí, que hay un sitio para ella, que las puertas de Santa Cruz no se cerrarán nunca más, que a pesar de haber sido echados de este país 600 años antes, ella puede volver. Y puede decir a su abuela, que debe de verla desde el cielo andaluz : « ¿Ves, Antonia ? volví a tu país, al país de los abuelos de tus abuelos... » Y siente que su corazón está en paz porque encontró su alma de judía en la vela de Santa Ana, en Triana, Sevilla, Andalucía, España, del otro lado de la frontera de su país, Francia, del otro lado de su antigua alma.

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Ç

a commence comme un rêve. Une nuit de juillet dans la rue de Santa Ana. Elle est dans son lit. Soudain, elle entend des bruits qu’elle connaît très bien : des trompettes, des trombones, des tambours. Les pas des pas. Des Nazaréens qui marchent devant une vierge. Mis à part les sévillans, qui sait de qui il s’agit ? Elle s’en moque. Elle est juste fascinée par ces gens qui croient réellement que le fils de cette femme est le Sauveur du Monde. Lorsque la procession se termine, lorsque la foule se disperse, elle retourne au lit et se demande pourquoi sa première nuit à Séville est marquée par une procession — comme la dernière fois qu’elle est venue pendant la Semaine Sainte, comme si c’était le sceau du destin. Mais, quel destin ? Parce qu’elle n’a rien à voir avec ces croyances. Elle finit par s’endormir, en rêvant du retour d’Isabel et Fernando, un cauchemar bien évidemment. Le lendemain, elle décide d’aller à Triana parce qu’elle sait qu’il y a quelque chose de particulier là-bas. Des stands de féria, de la musique forte, des sardines à 2 euros, des concours de sévillanes pour enfants, des mères fières de leurs filles si belles et habillées en costume de danse, des garçons aux cheveux gominés… Le concert des Cantores de Híspalis commence. Ils dansent, ils dansent, ils dansent… Et tout à coup, la chanson de la Semaine Sainte. Tout le monde se tait lorsque le chanteur le demande. Un ange passe. Le silence accueille l’homme qui va mourir. On peut voir son image sur l’écran derrière des chanteurs. C’est une procession fictive. Et alors, elle dit à voix basse : « Moi aussi, ils vont me tuer ». Il y a une femme un peu folle qui danse toute seule avec un sourire froid. Cette femme l’entend et regarde son étoile de David en disant : « N’aie pas peur ma fille, rien ne va t’arriver ! ». À ce moment-là, elle sent qu’elle peut rester ici, qu’il y a une place pour elle, que les portes de Santa Cruz ne se fermeront plus jamais, bien qu’elle ait été rejetée de ce pays il y a 600 ans, elle peut toujours y revenir. Et elle peut dire à sa grande mère — qui la regarde depuis le Ciel andalou : « Tu vois, Antonia ? Je suis de retour dans ton pays, au pays des aïeuls de tes aïeuls… » Et elle sent alors que son cœur est en paix car elle a trouvé [son âme de Juive dans la bougie de Santa Ana, à Triana, Séville, Andalousie, Espagne, de l’autre côté de] la frontière de son pays, la France, de l’autre côté de sa vieille âme.

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cOLLABOS Albert Lizarraga (1984): Né à Barcelone.,il a grandi dans la banlieue. Diplômé en Beaux-Arts, Albert a été fortement influencé par les arts de la rue. Il a également réalisé des projets aussi bien de graffiti, que de musique électronique. Actuellement il participe à la vie culturelle et associative de Toulouse. www.ilustracionsonora.com Adrià Rodríguez (1985): Né à Barcelone, la vie d’Adrià suit la norme : une enfance et jeunesse desesperée mais de bonheur modéré. Après il fait des études de turisme et s’est diplomé en langues et littératures modernes. À mi chemin entre la jeunesse et la maturité, Adrià aterrit en France. Son premier roman L’île de l’air cumule des refus éditoriaux. pons.ar@gmail.com Ezequiel Murillo (1986): Né à Ciudad de México, Ezequiel est physicien diplomé à Frankfurt et après ses études de doctorat à Barcelone, il est rentré à sa ville natale, où il travaille dans le dévéloppement d’l’Intelligence Artificiel. Il garde également une forte passion par le dessin. Iván Blanco (1981) : Iván Blanco naquit le 6 Août à Valence (Espagne), puis il a été élevé et allaité par une femme-loup jusqu’à atteindre l’âge de raison. Iván adopta une forme humaine dans sa puberté lorsqu’il chevauchait une jument nommée Alfonsa, avec la quelle il voyagea par divers cantons du plateau espagnol jusqu’à ce qu’il trouva sa place dans une ville gris mais pleine de vie. A ce moment là, Iván commença son périple de métamorphose dont le processus continue même aujourd’hui : il se transforme en homme invertébré et couvert d’écailles. Roberto Galván (1988) : Né sous le funeste ciel de Bogota (Colombie), Galván dort le jour et vit la nuit, lorsque seulement les hiboux ululent,

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les amants s’étreignent et les lucioles sonnent. Sous prétexte d’étudier et travailler, il a passé beaucoup d’après midis de grisaille dans le labyrinthe de la bibliothèque et tant d’autres dans les grottes du cinéma. Actuellement il se dédie à procrastiner jusqu’à des heures indues et de temps en temps il fait une pause-clope. https://lamaquinadecoserpajaros.wordpress.com/ Marco Massoni-Oyarzún (1975): Né au Chilli, il est auteur de la Poétique Constructiviste dans laquelle il met l’accent sur la tentative de construire une écriture-fonétique-gramtologique à l’aide de la synéresis et pour que le lecteur intervienne dans la construction du texte avant qu’il ne décodifie le message ultime du texte. http://www.artepoetica.net/massoni.htm Jaume Pallardó Segarra (1978) : Jaume a étudié les Beaux Arts à Valence (Espagne). En ce moment il travaille en tant que professeur de dessin en collège et fait de l’illustration et de la Bande dessinée en freelance. www.jaumepallardo.com Francesco Orazzini (1988) est originaire de Toscane, Italie. Il a fait ses études de graphisme, illustration et animation à Rome où il a fait ses premiers travaux dans le monde du “Self-Publishing” et celui du “Underground”. Ensuite il a déménagé à New York où il commence à travailler en tant que freelance petit à petit. Il se focalise principalement dans la satyre et la critique sociale et politique. En 2013 il déménage à México où il réside actuellement et travaille en tant qu’illustrateur et animateur freelance. http://arcamx.com/artista/francesco-orazzini/ Mr Perfumme (1985): David Pascual Huertas (a.k.a Mr.Perfumme) es músico, escritor y dibujante. Ha publicado los dos libros de relatos El Satélite Ruso (Ediciones Encendidas) y Eso Fue lo que Pasó (Malatesta). davidpascualhuertas@hotmail.com Clément Bihoreau: Idem.

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Sara Gavioli (1983): Illustratrice, décoratrice et bibliothécaire, Sara est une émigrante de tête lourde. saragavioli.blogspot.mx Don Morado (1989): Un jour après que Ted Bundy soit éléctrocuté sur la chaise électrique, Adrian Morado naît à México en 1989. Prenant le sentier magique du Dessin Graphique comme métier, cet humain passe ses journées ainsi. donmorado@hotmail.com Diem (1992): Yannick est né à Saint-Godens et habite à Toulouse. yannick.meric@isdat.fr Myriam Neyret (1990): Issue de région parisienne, Myriam fait ses études à l’École des Beaux Arts à Toulouse. Gonzalo Cubas (1983): Cubas est un artiste péruvien né à Lima qui vit désormais à Toulouse. Fan de la culture surf & skate californienne des années 80’s, son univers graphique retranscrit largement cette époque. On y retrouve également des éléments qui laissant transparaître son goût prononcé pour la musique punk&rock. Cubas est un artiste autodidacte qui a su créer son univers graphique dans un style qui lui est propre. https://www.behance.net/cubas Esther Andrieu (197?): Née à Toulouse, Esther a fait des études de langue française à l’université du Mirail et actuellement est institutrice. antonia_bassoua@yahoo.fr

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...................................... Appel à contributions ...................................... Proposez-nous vos textes – Format « .doc », 1200 mots maximum. Précisez le nom de l’auteur et le pseudonyme (si souhaité), une biographie de 4 lignes, ainsi que le titre du texte. Proposez-nous vos illustrations – Noir & blanc, format .jpg en 300 dpi à la taille de l’impression (A5, 21 x 14,8 cms). DATE LIMITE D’ENVOI : 15 JUILLET 2016 disparatesrevista@hotmail.com Le thème pour le prochain numéro est :

Je est un autre

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GUAYABO LITERARIO - GUAYABO COLECTIVO 55 Av. Fréderic Esteve Toulouse, France. www.guayabocolectivo.com

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