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Mobilisation de la main-d’œuvre dans l’optique d’un avenir vert : embauche dans le secteur

Électricité Canada : Le Réseau 2022

Offrir une énergie à faibles émissions de carbone grâce à l’intégration des petits réacteurs modulaires avancés et des énergies renouvelables

Dominique Couture

Spécialiste des communications, Énergie NB

Lorsqu’il est question de lutte contre les changements climatiques et de production d’énergie, on nous dit que l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de carbone du Canada passe par une augmentation des sources d’énergies renouvelables.

C’est le cas au Nouveau-Brunswick. Notre province doit faire la transition vers des sources d’énergie fiables à faibles émissions de carbone, qui fourniront à Énergie NB la puissance dont elle a besoin pour répondre de façon sûre à la demande de sa clientèle.

Lorsqu’elle planifie l’approvisionnement énergétique de la province, Énergie NB examine diverses options de production d’électricité. Étant donné la nouvelle nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’entreprise doit envisager toutes les sources de production à faibles émissions de carbone (hydroélectricité, énergie éolienne, solaire, nucléaire, etc.). Parallèlement, la compagnie d’électricité étudie les options dont elle dispose pour le stockage d’énergie et qui pourraient lui permettre d’intégrer davantage d’énergies renouvelables au réseau. Même si toutes les sources à faibles émissions de carbone contribuent de façon notable à l’obtention d’un approvisionnement énergétique carboneutre, chacune d’entre elles joue un rôle différent dans le réseau électrique d’Énergie NB.

Pour répondre aux besoins en électricité des Néo-Brunswickois, Énergie NB doit équilibrer efficacement l’offre et la demande. L’entreprise doit disposer à la fois de l’énergie et de la puissance dont elle a besoin pour répondre à la demande de manière sûre et fiable. Certaines énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne ou solaire, sont de bonnes sources d’énergie électrique, mais leur puissance est limitée. Puisque ces sources ne peuvent produire de l’électricité que lorsque le vent souffle ou que le soleil brille, on ne peut pas toujours compter sur elles lorsque les clients ont besoin de cette énergie.

Afin de fournir une quantité constante d’électricité au réseau, il faut donc jumeler l’énergie éolienne ou solaire à une source d’énergie robuste et fiable, à faibles émissions de carbone, qui est disponible en cas de besoin, comme les petits réacteurs modulaires. Ces réacteurs, qui fourniront une quantité constante d’électricité au réseau, ont la capacité de produire davantage d’électricité ou de se mettre à l’arrêt rapidement, ce qui permet de tirer parti des énergies renouvelables au moment où elles sont disponibles et d’améliorer la fiabilité de l’électricité fournie par le réseau.

Au Nouveau-Brunswick, la centrale nucléaire de Point Lepreau et le parc hydroélectrique d’Énergie NB sont actuellement les principales sources d’énergie et de puissance sûres, fiables et disponibles à la demande qui ne génèrent pas d’émissions de carbone. Ensemble, la centrale nucléaire et les centrales hydroélectriques répondent à environ la moitié des besoins des Néo-Brunswickois en énergie et en puissance. En raison de la possibilité limitée d’accroître la production hydroélectrique dans la province, l’ajout d’une puissance nucléaire constitue la seule option pour accroître la puissance sans émettre de carbone.

Au Nouveau-Brunswick, 80 % de la production d’électricité ne génère pas d’émissions de carbone. Afin de continuer de fournir à ses clients de l’électricité de façon sûre, fiable, durable et rentable, tout en continuant de réduire ses émissions, Énergie NB envisage d’intégrer toutes les sources d’électricité à émissions nulles. Mentionnons notamment les petits réacteurs modulaires avancés, qui peuvent réduire encore davantage les émissions de carbone en remplaçant les sources d’énergie classiques polluantes utilisées dans le réseau provincial, comme le charbon et le gaz naturel.

Les petits réacteurs modulaires avancés offrent à Énergie NB la possibilité d’accroître ses sources d’énergie et de puissance pour répondre aux besoins croissants en électricité des Néo-Brunswickois, grâce à l’électrification des transports et à une électrification accrue des procédés industriels. Ces réacteurs produisent également une vapeur de qualité qui pourrait intéresser d’éventuels partenaires à des fins d’applications industrielles.

« Le Nouveau-Brunswick a le potentiel de devenir un centre d’excellence pour le développement de la technologie des petits réacteurs modulaires avancés, tandis qu’Énergie NB s’efforce d’atteindre ses objectifs de carboneutralité pour 2035, observe Brett Plummer, vice-président du nucléaire et dirigeant principal de l’exploitation nucléaire à Énergie NB. La province pourrait ainsi obtenir encore plus d’avantages, dont 730 emplois par année sur 15 ans, un milliard de dollars en PIB et 120 millions de dollars en recettes pour le gouvernement provincial. »

Les changements sont nombreux dans le secteur de l’énergie, lequel est sous pression en raison des changements climatiques et de l’obligation de réduire son empreinte carbone. C’est pourquoi Énergie NB fait preuve de leadership et d’innovation dans la recherche de nouvelles sources d’énergie pour répondre aux besoins futurs du Nouveau-Brunswick. La production de 400 mégawatts au moyen de petits réacteurs modulaires avancés permettrait une réduction des émissions cumulatives de gaz à effet de serre dans la province de l’ordre de 15 à 20 mégatonnes sur dix ans (de 2031 à 2040), ce qui représenterait une formidable occasion de rapprocher la province de la carboneutralité.

Électricité Canada : Le Réseau 2022

Plus économique, plus efficace, plus rapide et plus fort : l’énergie éolienne, l’énergie solaire et l’hydrogène propre

Matthew Klippenstein

Directeur régional, Ouest canadien et directeur de succursale, Association canadienne de l’hydrogène et des piles à combustible

La pince de homard des réductions d’émissions

Le parcours vers la carboneutralité est un peu comme une pince de homard. L’essentiel des réductions d’émissions sera réalisé par l’électrification directe, qui est représentée par la partie la plus large de la pince. L’hydrogène, sous diverses formes et provenant de différentes sources, correspond au « pouce » de la pince. L’hydrogène propre est au cœur des engagements du Canada en matière de consommation carboneutre et de notre avenir énergétique. La Stratégie canadienne pour l’hydrogène indique que l’hydrogène pourrait représenter 30 % de l’énergie d’utilisation finale d’ici 2050, tandis que la Roadmap to a US Hydrogen Economy (Feuille de route pour une économie de l’hydrogène aux États-Unis) évalue cette proportion à 14 % aux États-Unis. À l’échelle globale, les chercheurs du BloombergNEF estiment que l’hydrogène pourrait représenter jusqu’à 24 % de l’énergie d’utilisation finale, ce qui est supérieur au chiffre de 18 % avancé par le Conseil de l’hydrogène (Hydrogen Council)1 .

Quel que soit le chiffre final, l’hydrogène pourrait être un moyen pour les membres d’Électricité Canada de passer du secteur des électrons (électricité) à celui des protons (hydrogène). Le secteur des protons ne sera peut-être jamais aussi important, mais il demeure un complément précieux au bouquet énergétique du Canada.

Valoriser les électrons

L’hydrogène peut également être un moyen de valoriser les électrons dont les prix de rajustement de gros ont baissé en raison de l’arrivée de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne intermittente dans le Western Electricity Coordinating Council (WECC), la Midwest Reliability Organization (MRO) et le Northeast Power Coordinating Council (NPCC). Les membres de l’Accélérateur de transition de l’Alberta2 ont fait remarquer que dans les régions où le coût est moins élevé, les clients du réseau canadien peuvent produire de l’hydrogène pour le même coût par GJ que le prix de gros des carburants de transport, comme l’essence et le diesel. Les systèmes de piles à hydrogène sont également plus efficaces que les groupes motopropulseurs à combustion, ce qui crée un avantage en termes de coût par kilomètre. Cependant, les coûts de distribution et de diffusion de l’hydrogène demeurent considérablement plus élevés.

Si les membres d’Électricité Canada peuvent produire de l’hydrogène de façon concurrentielle, même en payant les coûts de transport et de distribution, certains membres pourraient être en mesure de produire de l’hydrogène sur place à des tarifs encore plus concurrentiels.

De plus, le règlement sur les carburants à faible teneur en carbone, qui sera bientôt annoncé par le gouvernement du Canada, devrait permettre la création d’un marché dans lequel les producteurs d’hydrogène à faibles émissions pourront réclamer des droits

Mise à l'échelle précoce de l'énergie éolienne, solaire, FC et de l'électrolyseur (MW)

Éolienne (1992-2003) Solaire photovoltaïque (2000-2011) Piles à combustible (2015-2020) Électrolyseurs H2 (2018-2022)

Production éolienne en 1998 Production solaire photovoltaïque en 2006 Production de piles à combustible en 2021 Production d'électrolyseurs en 2021

Graph : M Klippenstein (@ElectronComm). Données : Wikipedia, Fuel Cell Industry Review, BNEF (estimations des électrolyseurs, projection).

de carbone. Sur la base des données de référence définies dans le règlement sur les carburants à faible teneur en carbone de la Colombie-Britannique, les droits réglementaires de cette province (qui s’échangeaient récemment à plus de 450 dollars canadiens par tonne de CO2) représentaient une valeur de crédit de plus de 6 dollars canadiens par kilogramme pour l’hydrogène produit à partir de l’électricité du réseau de la province, lorsqu’il remplace le diesel. (Il faut souligner que les prix passés ne sont pas forcément indicatifs des résultats futurs).

Énergie éolienne, énergie solaire et hydrogène

Si l’on trace un graphique de la production annuelle d’éoliennes pendant les débuts de l’industrie éolienne (les années 1990) et que l’on y superpose la production annuelle de l’énergie solaire photovoltaïque pendant les premières années (les années 2000), il se produit une chose remarquable. Sur une échelle logarithmique, les deux trajectoires de croissance se superposent dans une large mesure. La production totale récente de l’industrie des piles à combustible, dont le Canadien Geoffrey Ballard a amorcé la renaissance il y a quarante ans, suit à peu près la même tendance.

Les électrolyseurs d’hydrogène sont sur le point de connaître une croissance beaucoup plus rapide.

La croissance rapide des électrolyseurs d’hydrogène permettra de réduire les coûts d’investissement, ce qui devrait permettre aux services publics d’électricité d’augmenter la valeur de leurs électrons en ajoutant une activité complémentaire de protons. Si les membres d’Électricité Canada s’intéressent à ces nouvelles possibilités, l’Association canadienne de l’hydrogène et des piles à combustible peut les guider dans leur cheminement vers l’hydrogène.

1 BloombergNEF. (2020). Hydrogen Economy Outlook; Hydrogen Council. (2017). Hydrogen Scaling Up.

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