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Situation de l’emploi dans un avenir carboneutre

Selon le Centre canadien d’information sur l’énergie, le secteur de l’électricité comptait un peu plus de 91 000 travailleurs en 2021. Le secteur aura toutefois de plus en plus besoin de monteurs de ligne et d’autres travailleurs spécialisés à mesure qu’il investira dans l’électrification et s’adaptera à la hausse de la demande d’électricité. Bon nombre de Canadiens devront perfectionner leurs compétences ou opter pour un recyclage professionnel. En fait, dans un rapport publié en février 2022, RBC Marchés des Capitaux indique que 3,1 millions d’emplois canadiens changeront d’une façon ou d’une autre au cours de la prochaine décennie en raison de la transition énergétique.

Dans cette optique, le gouvernement fédéral doit aider le secteur à prévoir les compétences dont il aura besoin à la lumière des développements technologiques en cours et collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les établissements d’enseignement et les autres parties prenantes pour constituer un bassin de travailleurs qualifiés.

Que faut-il faire?

Les gouvernements peuvent aussi accroître l’aide financière pour l’embauche d’apprentis, d’étudiants inscrits à un programme d’alternance travail-études et d’immigrants qualifiés par l’entremise de programmes conçus sur mesure.

En outre, l’immigration jouera un rôle de plus en plus grand dans les efforts de recrutement. Dans une économie planétaire où la concurrence pour attirer les talents est d’envergure mondiale, le Canada doit mettre en place des programmes ambitieux afin d’attirer des immigrants qualifiés. En parallèle, nous devons inciter les travailleurs qualifiés à rester au Canada et faire diminuer le nombre de travailleurs qui quittent le pays pour s’installer chez nos concurrents, par exemple aux États-Unis.

Dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser 250 millions de dollars sur cinq ans afin d’aider à former une main-d’œuvre adaptée aux besoins d’une économie carboneutre. C’est un engagement important, car les gouvernements, en partenariat avec les principales parties prenantes, doivent se pencher sur plusieurs initiatives afin de s’assurer que le Canada disposera du capital humain et des compétences nécessaires pour mener à bien la transition vers une économie carboneutre :

Cerner les lacunes en matière de compétences et offrir un soutien ciblé

Pour faire la transition énergétique, il faut recenser les compétences et les aptitudes clés. Plusieurs initiatives fédérales axées sur les emplois durables qui ont été annoncées dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022 seront utiles à cette fin. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent collaborer et mettre en place des investissements et des crédits d’impôt ciblés pour la formation de la main-d’œuvre (perfectionnement et recyclage) à l’intention des Canadiens. Le but est de faire en sorte que les gens puissent postuler des emplois spécialisés et s’adapter à l’évolution rapide du marché du travail en raison de la transition vers l’énergie propre et du changement technologique.

Améliorer la mobilité de la main-d’œuvre

Il est important d’assurer une mobilité illimitée de la main-d’œuvre afin de pourvoir les postes vacants dans l’ensemble du pays. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent prendre des mesures sans tarder pour harmoniser les normes professionnelles provinciales applicables à des secteurs clés comme celui de l’électricité.

Éliminer les obstacles auxquels se heurtent les étudiants étrangers

Les nouveaux diplômés étrangers peuvent jouer un rôle capital dans la transition énergétique du Canada. Le gouvernement fédéral doit reconnaître et éliminer les obstacles rencontrés par les étudiants désireux d’obtenir la résidence permanente au pays, en particulier ceux qui peuvent fournir un apport aux secteurs d’infrastructures essentielles.

Accroître les possibilités d’emploi pour les jeunes

Les jeunes doivent acquérir des compétences et des connaissances dans le milieu de travail. Il s’agit là d’un élément essentiel pour l’atteinte de nos objectifs climatiques à long terme. Le gouvernement devrait envisager de fournir une aide financière pour accroître les possibilités offertes aux jeunes – programmes d’alternance travail-études, de stages et de placements professionnels – et leur permettre ainsi de trouver un emploi rapidement à la fin de leurs études.

Appuyer les travailleurs autochtones

Tout indique que la main-d’œuvre autochtone augmentera considérablement au cours des dix prochaines années. Tous les ordres de gouvernement devraient faire des investissements à l’appui de l’emploi des Autochtones dans le secteur de l’électricité en offrant une aide financière aux étudiants autochtones qui entreprennent des études universitaires ou collégiales.

Éliminer les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences étrangers

La reconnaissance des titres de compétences étrangers est cruciale pour remédier à la pénurie actuelle de main-d’œuvre et de compétences. Les gouvernements doivent unir leurs efforts afin d’élaborer, pour l’évaluation des titres de compétences étrangers, un système national uniforme et transparent, qui les aiderait à reconnaître et à éliminer les obstacles à leur reconnaissance.

Appuyer la formation en apprentissage

Les gouvernements doivent continuer d’investir dans la formation et le perfectionnement de la main-d’œuvre, notamment en offrant des stimulants ou des subventions aux compagnies d’électricité pour les inciter à embaucher des apprentis et à offrir une formation et un perfectionnement ciblés aux travailleurs qui occupent déjà un emploi.

Promouvoir la diversité et l’inclusion

Il faut veiller à ce que la diversité et l’inclusion soient un impératif organisationnel pour le secteur de l’électricité. Pour appuyer les efforts déployés par le secteur, les gouvernements peuvent recueillir et diffuser des données fiables sur la diversité de la main-d’œuvre, élaborer des cadres de pratiques exemplaires propres à réduire les préjugés (conscients ou non) au moment de l’embauche et donner une orientation pour la mise au point de paramètres de rendement des entreprises, en particulier dans le contexte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée risque de retarder encore plus la transition vers une énergie verte. De fait, sans travailleurs très qualifiés ou main-d’œuvre bien informée et instruite, on ne peut s’attendre à aucune innovation révolutionnaire canadienne pour parvenir à la carboneutralité. Il est important d’investir dans la main-d’œuvre canadienne pour nous assurer un avenir durable.

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