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Santé au travail

MOONKEE REMET LA SIESTE AU GOÛT DU JOUR

Une jeune start-up romande propose des lits design fabriqués en Suisse destinés aux entreprises afin de remettre la micro-sieste au cœur du travail.

«Laissez-vous aller, allongez-vous, ne résistez pas à l’appel de la sieste! Dormez, rêvez, rompez les amarres avec la rive du quotidien chronométré! Décidez de votre temps, siestez! Ce n’est pas un ordre, mais un conseil pour résistez à la dictature du temps.» En 2005, déjà, Thierry Paquot écrivait un plaidoyer pour la sieste dans son ouvrage L’art de la sieste aux éditions Zulma. L’auteur, et bien d’autres, depuis, ont documenté les bénéfices de l’assoupissement aussi bref que dix à vingt minutes.

Insomnies et fatigue En effet, la sieste a mille vertus. Elle permet de récupérer et de reprendre des forces de manière simple et efficace. Elle permet aussi d’améliorer sa vigilance et de poursuivre ses activités en étant mieux éveillé et ressourcé. Elle stimule la capacité d’apprentissage, améliore la mémoire et aide à réduire la tension artérielle. Elle aide aussi à diminuer son stress et à améliorer ses performances personnelles et décisionnelles. En Suisse, 38% de la population aurait des insomnies ou des difficultés à s’endormir, engendrant une grande consommation de médicaments pour tomber dans les bras de Morphée pour une partie d’entre elles. Mais surtout, le manque de sommeil augmente le stress au quotidien engendrant du surmenage et des burn-out. Un état qui a son tour accroît les troubles du sommeil. Un véritable cercle vicieux généré par la fatigue qui devient un poison tant pour la santé que pour la productivité. Face à ce constat, le professionnel de la santé Fabien Mock et le designer et architecte d’intérieur Oliver Kamm ont décidé de se réunir pour créer un objet qui permette de remettre un peu de sérénité et d’apaisement au milieu de nos journées effrénées. Leur entreprise Moonkee propose ainsi des lits de sieste destinés aux entreprises. Pensés entre Fribourg et Vevey, ils sont ensuite développés dans les ateliers bernois de

«Il est temps de remettre la sieste au centre de l’entreprise»

Le lit se veut à la fois design et passepartout.

Sébastien Agnetti la manufacture Girsberger. Le modèle Eclipse se distingue en deux versions, l’une en bois massif et le second en PET recyclé. Le couchage en forme de cocon est réalisé en cuir pour son confort. Un paravent cintré protège des regards et de la lumière, permettant de resynchroniser son horloge biologique interne. «Nous nous sommes mis en tête d’imaginer un projet qui puisse correspondre tant aux besoins physiologiques de chaque individu, qu’aux exigences du travail en entreprise ou à l’intégration d’un objet-meuble adapté à un environnement particulier», commente Fabien Mock, co-initiateur du projet Moonkee. Le lit se veut ainsi à la fois design et passe-partout.

Favoriser la micro-sieste Dans l’idéal, la sieste doit rester courte (turbo sieste) et ne pas dépasser quinze à vingt minutes maximum afin de se réveiller juste avant la phase de sommeil profond. Les deux entrepreneurs vont cependant encore devoir convaincre les entreprises de ses bienfaits. Rares en effet sont celles qui ont aménagé des îlots de repos au sein de leurs murs*. «Nous avons observé des espaces de repos dans des sous-sols voir des caves donc forcément pas utilisés», explique Fabien Mock quelque peu dépité. «Il est temps de remettre la sieste au centre de l’entreprise car elle est indispensable au bien-être de l’employé, ajoute le professionnel de la santé. En offrant la possibilité de se ressourcer, l’entreprise remet, en quelque sort, l’être humain au cœur de l’entreprise.» Chantal de Senger

* Le 18 mars 2022 est la journée internationale du sommeil. Monkee sera présent sur les réseaux sociaux pour parler de l’importance de la sieste en entreprise. www.monkee.ch

Mobilité UNE ÉTUDIANTE RÉCOMPENSÉE PAR LA SPG

Optimiser son trajet selon des critères de durabilité? Fruzsina Homolka a rendu cela possible avec son travail de diplôme. Un projet qui a également convaincu la Société Privée de Gérance de lui remettre le prix du développement durable.

Cette année encore, la compétition aura été rude pour la lauréate du prix dédié au développement durable remis par la Société Privée de Gérance (SPG). Sélectionné face à 42 étudiants et parmi trois finalistes, le projet de Fruzsina Homolka a su malgré tout séduire le jury (lire encadré). «Ce travail de diplôme s’est démarqué par sa qualité, son caractère innovant dans la démarche proposée et par l’impact potentiel que la solution pourrait avoir sur la mobilité», témoigne Jordan Giraud, responsable environnement et énergie chez SPG. En effet, en cherchant à améliorer l’efficacité de la mobilité en Suisse et ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre, Fruzsina Homolka a pensé une application mobile novatrice. Celle-ci permettrait, en exploitant les géo-données disponibles, de mieux planifier, comparer et combiner les moyens de transports à disposition pour un itinéraire souhaité. Le tout en indiquant des préférences de rapidité, de coût, de durabilité ou encore de conditions météorologiques.

Le prix de la responsabilité Le prix SPG, qui a pour but de soutenir ce type de projet estudiantin, a été initié au lancement du CAS (Certificate of Advanced Studies) en management de l’énergie en collaboration avec l’Institut des sciences de l’environnement et de l’Université de Genève, puis s’est étendu au fil du temps. Tandis qu’en 2013 il ciblait les travaux de diplôme s’intéressant aux bâtiments et élaborés au cours de la formation très technique de management de l’énergie, le prix SPG a fini par sortir des carcans de l’immobilier en 2019 et s’est ouvert à l’ensemble de la filière de formation continue. Il couvre désormais les domaines du management de l’énergie, de la gouvernance de l’eau, de la géomatique pour un environnement durable, de l’urbanisme et du développement durable plus largement. «Nous sommes une des seules régies à avoir un service entier dédié à ce domaine car notre société qui est de taille importante a un impact sur l’environnement qui est lui aussi non négligeable, souligne Angéline Vincent, responsable communication chez SPG. Il est de notre responsabilité d’agir pour réduire au maximum cet effet, c’est pourquoi nous soutenons des initiatives telles que présentées lors de ce prix SPG.» Ce à quoi ajoute Jordan Giraud: «Le sujet de la mobilité nous concerne tout particulièrement en tant que régie avec le développement de l’électromobilité dans les bâtiments que nous gérons.» La lauréate s’est vue décernée mi-février le fameux prix SPG et la somme de 1500 francs pour son travail de fin d’études «The future of mobility is data – Route Planning in consideration of real time multimodal data». Julie Müller

La lauréate Fruzsina Homolka a proposé une application mobile novatrice pour améliorer l’efficacité de la mobilité. LDD

Les membres du jury

• Marie Barbier Mueller (directrice) • Valentine Barbier Mueller (directrice) • Gilles Leonard (directeur départements développements immobilier, environnement et énergie) • Jordan Giraud (responsable environnement et énergie)

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