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L’ÉVASION DES SENS — WEEK-END / CITY BREAK / SÉJOUR — N°37
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TRIMESTRIEL — JUIN-JUILLET-AOÛT 2022
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éDITO
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Édito L’été de tous les possibles La reprise a sonné ! Plus de restrictions, plus de masque, plus rien pour entraver nos envies de partir ! Cet été, le champ des possibles est large, et ce 37e numéro vous propose un vaste choix. Près d’ici, comptez sur nos reportages en Pays basque, dans le Calvados ou au Luxembourg pour vous inspirer. En revanche, si vous avez envie d’ailleurs, direction Zanzibar, l’Alaska ou le Brésil ! À travers une poignée d’hôtels et une croisière au long cours, vous trouverez dans nos pages des idées pour passer vos vacances autrement. Que vous optiez pour l’ici ou pour l’ailleurs, nous vous souhaitons un bel été, en attendant de vous retrouver en septembre pour d’autres aventures variées ! La rédaction
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OURS
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VOYAGER ICI & AILLEURS CAPITALE TRAVEL 55, boulevard Pereire, 75017 Paris Standard : 01 58 88 37 00 Directeurs de la rédaction : Pauline et Yann Crabé (redaction@viea.fr) Direction artistique : Grand National Studio (hello@grandnationalstudio.com) Journalistes & photographes : Lucas Lahargoue, Clotilde Boudet & Christian Jelenia Photo de couverture : Denis Belitsky Illustration de couverture : Damien Clavé www.claveillustrationfrance.com Secrétaire de rédaction : Stéphanie Durteste Publicité et partenariats : Pauline Crabé (pauline.c@viea.fr)
ABONNEMENTS :
Abonnez-vous directement sur www.viea.fr CAPITALE TRAVEL / VOYAGER ICI & AILLEURS Marjorie Batikian (marjorie@viea.fr) Distribution France : MLP – Distribution Export : Export Presse Voyager Ici & Ailleurs est édité par CAPITALE TRAVEL SARL au capital de 1 000 euros RCS 793 525 007 BORDEAUX Gérant / Directeur de la publication : Yann Crabé Numéro commission paritaire: 0918 K 91970 N° ISSN 2268-0799 Imprimerie : ROTIMPRES – Girona – Espagne © Capitale Travel. Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Aucun élément de ce magazine ne peut être reproduit ni transmis d’aucune manière que ce soit, ni par quelque moyen que ce soit, y compris mécanique et électronique, on-line ou off-line, sans l’autorisation écrite de Capitale Travel. Ce magazine comporte un encart deux pages avec un scentseal broché Hermès.
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SOMMAIRE
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Sommaire 016 NEWS
Croisière au long cours dans les fjords du Sud
028 TESTÉ & APPROUVÉ
Balade dans la campagne normande
034 ON A TESTÉ POUR VOUS : ZANZIBAR
Un petit pays plein de surprises
Trois hôtels, trois expériences vécues
Quatre hôtels testés sur l’océan Indien
044 ON A TESTÉ POUR VOUS : LE BRÉSIL Trois hôtels, de São Paulo jusqu’au Pantanal
© Denis Belitsky
054 ALASKA
Nouveautés dans le domaine de l’hôtellerie, en France, en Europe et dans le Monde
072 CALVADOS
088 LUXEMBOURG 106 PAYS BASQUE
Du littoral aux montagnes, par des chemins de traverse
137 TENDANCES
Montres, autos, prochain numéro...
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SOMMAIRE
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Envie de prendre le large ? Mettez les voiles. Porsche Cayenne E-Hybrid Platinum Edition. Embarquez pour des expériences uniques au volant du nouveau Cayenne en version Platinum Edition. Cette nouvelle déclinaison séduit tant par l’harmonie de son design exclusif que par la richesse de ses équipements. Pour les trajets du quotidien en 100 % électrique ou pour les longues escapades du week-end, profitez d’un haut niveau de confort et de performances typiquement Porsche.
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PUBLI-RéDACTIONNEL
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CITY BREAK AUX PORTES DES MONTAGNES DU JURA BESANÇON
Vous ressentez comme un vrai besoin de changer d’air ? Vous ne rêvez que d’une chose en ce moment : vous autoriser une échappée belle le temps d’un week-end ?
© Damien Lachas / BFC Tourisme
Texte \ Hula Hoop — Photos \ Voir mentions
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avez-vous qu’il existe une destination préservée, à cheval sur 3 départements (l’Ain, le Doubs et le Jura) qui recèle une multitude de lieux qui font justement l’effet d’une profonde bouffée d’air ? On vous en fait la preuve par l’exemple. En prenant le temps de découvrir les charmes discrets de Besançon, en déambulant nez au vent, entre ruelles et canaux à Dole, ou encore en s’aventurant dans les belles contrées de Bourg-en-Bresse, on trouve finalement, avec une étonnante facilité, ce qu’on est venu chercher. Le sentiment de déconnexion totale couplé au plaisir de la découverte.
© Alain Doire / BFC Tourisme
© Mizenboite Production / BFC Tourisme
© Alain Doire / BFC Tourisme
DOLE
WEEKEND À BESANÇON, TOUS LES DEUX, SANS RAISON Et si cette furtive mais profonde respiration ne tenait qu’à un week-end à Besançon ? Oui, oui, à un week-end en famille, en amoureux ou entre amis, dans cette si discrète, mais si charmante ville de Besançon lovée par la boucle du Doubs. Pour partir à la découverte de ses fortifications qui portent le sceau de la grande histoire, pour explorer les ruelles de la vieille ville, ou pour tomber en extase devant la sublime chapelle Saint-Étienne. Flâneries dans les galeries du musée des Beaux-Arts, balades urbaines dans le quartier Battant, expériences existentielles au Musée du Temps, promenades en mode doux dans la campagne franc-comtoise grâce à l’EuroVélo 6… Le séjour promet naturellement d’être riche en vraies belles émotions. Et si vous avez envie de vous dépenser tout en découvrant la ville, ne passez surtout pas à côté du festival outdoor « Grandes Heures Nature » les 24, 25 et 26 juin prochains. UN SÉJOUR PLAISIR DES YEUX ET DE LA BOUCHE À DOLE Une autre idée de destination pour orchestrer une parenthèse enchantée, le temps d’un weekend ? Laissez-vous emporter par les méandres enchantés de Dole. Si vous ne connaissez Dole seulement que de nom, ça veut dire que vous ne soupçonnez encore rien. Alors, on vous le dit, mais vraiment tout bas, presque comme un secret : Dole, c’est la petite Venise du Jura. Par contre, gardez-le (ou plutôt la) pour vous. Là-bas, les canaux sont vraiment bucoliques et pas uniquement touristiques. Mais vraiment
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Chuuut ! Surtout que Dole, ville d’art et d’histoire, sait aussi marier patrimoine et gastronomie. Les gourmets qui souhaitent découvrir la ville prendront le soin de noter à leur agenda le weekend gourmand du Chat Perché programmé du 30 septembre au 2 octobre. Avec ses balades tranquilles et éco-conscientes sur le canal des Tanneurs, avec la maison natale de Louis Pasteur qui rendra hommage cette année au bicentenaire du plus célèbre des scientifiques dolois, avec son « jardin remarquable » où l’on s’émerveille devant la nature qui s’offre en spectacle, Dole a tout de la destination idéale pour un séjour qui fait du bien aux papilles, mais aussi à l’âme. LE CŒUR QUI BALANCE ENTRE VILLE ET MONTAGNE À BOURG-EN-BRESSE On vous révèle une autre destination idéale pour prendre le grand air, tout en se donnant l’opportunité d’avoir le souffle coupé ? Direction Bourg-en-Bresse ! Si votre GPS ne risque pas de s’affoler, (c’est finalement tout près de chez-vous), votre cœur risque bien de battre la chamade. Entre gastronomies aindinoises et bressanes, entre montagnes du Revermont et gorges de l’Ain, entre douces contemplations et fortes montées d’adrénaline, Bourg-en-Bresse vous réserve bien plus que des surprises ; des révélations ! Imaginez-vous un instant : vous survolez en tyrolienne un plan d’eau paisible, vous vous découvrez minuscule devant la toiture du Monastère Royal de Brou, vous vous en échappez en paddle pour faire escale sur l’île Chambod… Et tout ça, le temps d’un week-end ? On vous le répète, Bourg-en-Bresse, c’est presque sous votre nez, mais c’est complètement ailleurs. En parlant du Monastère Royal de Brou, le festival À la Folie prend ses quartiers d’été dans la cour intérieure du complexe religieux, du 16 juillet au 27 août, au programme : chanson française, jazz, soul et bien d’autres styles encore ! Au risque de vous surprendre une fois de plus, toutes ces villes à la fois faciles d’accès (à moins de 3 heures en train de Paris) et incroyablement dépaysantes, représentent les portes d’entrée d’un territoire lui aussi vraiment hors du commun. Pour en savoir plus, rendez-vous sur :
www.montagnes-du-jura.fr LE MONASTÈRE ROYAL DE BROU
© Pio3
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Hôtels FRaNCE Que se passe-t-il dans l’hôtellerie hexagonale ? Plein de nouveautés, à Paris ou ailleurs ! Le meilleur est ici.
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Le Flaubert
Les Flamants Roses CANET-EN-ROUSSILLON
L’un des hôtels phare de Canet-en-Roussillon, connu pour sa grande thalasso de 1 200 m2 et son spa au catalogue très fourni, vient de dévoiler une nouvelle identité. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour donner à l’établissement un nouveau souffle. Le voilà désormais avec un petit côté détendu et élégant qui lui sied plutôt bien. La nouvelle déco signée Annabelle Fesquet concerne les 63 chambres, les parties communes, le bar et la véranda. Elle est assez chaleureuse, faite de matières naturelles ou de motifs végétaux pour donner une ambiance « plage chic » et transformer l’ensemble en un vrai hôtel balnéaire. Un relooking réussi pour cet hôtel agréable posé à même la plage et qui a le regard tourné vers le soleil levant. ROUSSILLHOTEL.COM
FLAUBERT.FR
© Gaelle Boulicaut
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TROUVILLE-SUR-MER
Le Flaubert fait peu neuve ! L’hôtel historique dressé sur la plage de Trouville a été racheté par le groupe H8 Collection et Pierre-Antoine Capton, le plus Trouvillais des entrepreneurs. Des travaux ont été réalisés, la déco a totalement été repensée par Natalia Megret. Elle s’est beaucoup inspirée du cadre pour rhabiller les chambres de bleu, de beige, de blanc…, des couleurs évoquées par le sable, la mer ou le ciel normand. L’ensemble est assez doux et très enveloppant, comme si l’on arrivait dans une maison de vacances. Mention spéciale pour Le Bovary, le bar de l’hôtel dont le zinc historique a été conservé et dont les canapés donnent juste envie de prendre un bon livre et de bouquiner pendant des heures.
Kasano Calvi CORSE
Posé sur un roc face à la baie de Calvi, ce nouvel hôtel familial est tenu par deux jeunes sœurs descendant d’un père déjà hôtelier dans la ville corse. Elles ont façonné ce lieu a leur image, en créant des espaces d’une grande pureté, mais qui soient aussi chaleureux et vivants. La jeune designer corse Lea Zeroil a travaillé sur la déco en apportant des matériaux et des tonalités variés Des meubles chinés se mêlent à du mobilier dessiné sur mesure, la pergola et le bar qui sont près de la piscine à débordement sont revêtus de bois, et les chambres sont assez colorées, avec des motifs dans les salles de bain. L’ensemble est assez harmonieux, très axé sur l’art et le design. Bref, un vrai refuge contemporain au pied de la citadelle de Calvi. HOTELKASANO.COM
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Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, Nyinyilki – Main Base, 2009. Collection privée, Adélaïde, Australie. © The Estate of Sally Gabori. Photo © Simon Strong.
261, boulevard Raspail, 75014 Paris fondationcartier.com
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Hôtels FRaNCE É
Villas Foch
© Céline Magnier
À peine un an et déjà célèbre. Le bel hôtel cinq étoiles Villas Foch fête son premier anniversaire en juin 2022 et fait déjà partie des plus belles adresses de France. Cet ancien hôtel particulier du XIXe siècle est planté en plein cœur du Bordeaux historique. Il a subi une intense restauration avant d’être ouvert au public. Lors de ces travaux, les belles hauteurs sous plafond ont été conservées, tout comme les moulures anciennes et le monumental escalier. L’ensemble allie néoclassicisme et modernité dans les espaces communs comme dans les 20 chambres (dont 8 suites), dans le bar à cocktails ou dans le sublime spa niché dans une cave voûtée. Un vrai bel hôtel haut de gamme.
La Robéyère HAUTES-ALPES
C’est une vieille maison qui vit un renouveau. Située à Embrun dans les Hautes-Alpes, elle est un hôtel depuis le début des années 2000 et a subi des rénovations avant de rouvrir il y a quelques mois. À l’intérieur, le cachet des vieilles pierres se mêle au confort moderne d’un quatre-étoiles membre du réseau BW Signature Collection by Best Western. L’atmosphère est aussi agréable dans les 40 chambres que dans l’espace bar très cosy, dans le spa ou dans les Bains qui offrent un parcours sensoriel unique fait de plusieurs bassins d’eau ou de vapeur. Le restaurant, servant une cuisine de saison et de terroir, déploie une belle terrasse, qui devient idéale dès que le soleil pointe son nez. Jolie adresse pour une échappée slow au pied des montagnes.
VILLASFOCH.FR
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BORDEAUX
Grand Hôtel d’Orange VAUCLUSE
Il a changé de mains. Racheté l’an dernier par le groupe Elegant Properties Collection, le Grand Hôtel d’Orange vient de subir une batterie de rénovations pour rouvrir sous un nouveau jour. Cette belle maison du XVIIIe siècle a retrouvé un brin de chaleur du Sud, et la richesse de la romanité si présente à Orange. Dans les 40 chambres, les ocres de Provence apparaissent désormais aux murs ou sur les moquettes, et le vert des oliviers vient par touches subtiles sur les oreillers ou les longs rideaux. Le bar à cocktails, la table bistronomique, l’espace détente et la piscine extérieure achèvent de faire de cet hôtel un lieu de vacances pourtant situé en pleine ville, à deux pas du magnifique théâtre antique. GRANDHOTELORANGE.COM © DR
LAROBEYERE.COM
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Le Scribe SOFITEL, PARIS
Deux ans plus tard, le revoilà ! Le Sofitel Le Scribe Paris Opéra a rouvert ses portes il y a quelques semaines avec un nouveau look signé Tristan Auer. Dès le hall d’entrée, on aperçoit déjà le café de l’hôtel, plein de charme boisé, qui occupe l’ancienne première boutique Vuitton de la capitale. Ensuite apparaît le bar, splendide pièce maîtresse du rez-de-chaussée autour de laquelle se déploient des petits salons mais aussi le Rivages, nouveau restaurant de l’hôtel qui sert une cuisine méditerranéenne de saison sous la baguette du chef Denis Rippa. Dans les étages, les 201 chambres et 38 suites sont inspirées des appartements haussmanniens avec de grands dressings en clin d’œil aux grands magasins du quartier de l’opéra, des cheminées et de belles salles de bains avec paravent et robinetterie rosée qui donnent une touche féminine. Le Scribe revit, en plein centre de Paris, avec une nouvelle allure, plus chic et lumineuse qu’autrefois. Un lifting réussi qui casse un peu les codes de l’hospitalité.
© DR
SOFITEL-LE-SCRIBE-PARIS-OPERA.COM
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FRaNCE
Pavillon Faubourg Saint-Germain PARIS
Au départ, il y avait trois bâtiments du XIX , transformés en une seule et même maison par Vincent Bastie. Mais l’architecte à l’origine de ce cinq-étoiles flambant neuf a souhaité garder les trois entrées. L’une d’elles en forme de porte cochère s’ouvre sur un hall monumental où déjà la touche de l’architecte d’intérieur Dider Benderli apparaît. Sol en pierre du Hainaut, comptoir de réception plaqué de palissandre, fond de mur en onyx… Déjà tout respire le chic et le doux, comme dans le salon verrière ou le salon littéraire tapissé de feuilles de bois. Les 40 chambres et suites sont lumineuses, avec leur parquet de Hongrie en chêne massif, leurs moulures, leurs panneaux de tissu tendu et leurs accessoires design. Quant aux vues sur Paris, elle donnent la sensation de faire corps avec la ville. Il faut ajouter à tout cela le spa Codage, le James Joyce bar très chaleureux, et le restaurant Les Parisiens pour continuer d’explorer ce nouveau repère chic qui vient d’ouvrir entre la Seine et le Café de Flore. e
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LE JARDIN DE LA FRANCE
BIENVENUE EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE
Festival International des jardins de Chaumont-sur-Loire © Eric Sander
RETROUVEZ PRÈS DE CHEZ VOUS + DE 500 ÉVÉNEMENTS DANS LES JARDINS DU CENTRE-VAL DE LOIRE
NOUVELLES-RENAISSANCES.COM
Nature, Culture et Art de vivre, l’exceptionnelle rencontre
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Hôtel de Cambis AVIGNON
Nouvelle adresse dans la cité des Papes ! L’Hôtel de Cambis a ouvert ses portes au milieu du printemps. Dès la réception, les éléments pensés par Julie Gauthron évoquent la Provence. La décoratrice a opté pour des carreaux de ciment au sol, a habillé le bar en céramique rouge et, sur les murs, des panneaux colorés reprennent la forme des arches du palais des Papes. Dans les 41 chambres, même tendance : les couleurs chaudes allant du jaune doré au terracota illuminent ces bulles agréables où les têtes de lit sont en bois de chêne, où les salles de bains sont carrelées de tomettes et où l’atmosphère est soigneusement poudrée. Les petits déjeuners sont servis au deuxième étage dans une salle qui domine l’animation citadine avignonnaise. Quant au chef étoilé Laurent Azoulay, il propose une offre saine, simple et « in room » qui s’appelle BoKal. De quoi manger vert et local sans bouger de votre chambre au Cambis. HOTELDECAMBIS.COM
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Thomas Jutzler
Minett
Luxembourg. vrai. proche.
www.visitluxembourg.com
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Hôtels EUROPE Comme en France, le marché de l’hôtellerie reprend du poil de la bête aux quatre coins du Vieux Continent. Voilà les adresses les plus marquantes pour cet été.
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Radisson Collection Bilbao PAYS BASQUE
Après avoir ouvert un hôtel à Séville, la marque Radisson Collection récidive en Espagne avec une nouvelle ouverture à Bilbao. Ce nouveau cinq-étoiles est situé dans l’ancien siège de la Banque hispano-américaine construit en 1945. On y trouve 137 chambres réparties sur six étages, mais aussi deux impressionnantes suites nichées sur le toit avec des terrasses privées et un jacuzzi. Étant dans la plus grande ville du Pays basque, l’hôtel ne pouvait pas négliger le côté gastronomie. Il abrite donc NKO, le premier restaurant du célèbre chef Eneko Atxa, titulaire de cinq étoiles Michelin dans l’ensemble de ses restaurants. Ici, il y mixe les cuisines basque et japonaise. Drôle d’association, mais le résultat a l’air de bien fonctionner. À tester !
HOTELPALACEBARCELONA.COM/FR
RADISSONHOTELS.COM
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BARCELONE
L’hôtel iconique de la capitale catalane a 103 ans cette année. Jusque là, rien de nouveau. L’actualité est ailleurs. Le restaurant Amar vient d’y ouvrir ses portes à la fin du mois d’avril. Aux fourneaux, Rafa Zafra rend hommage à la cuisine locale, mais aussi plus largement à la cuisine méditerranéenne. Le chef transmet dans ses plats tout son amour pour les poissons et les fruits de mer. La salade d’araignée de mer avec sauce romesco et gelée d’estragon fait partie des intitulés les plus alléchants. Le carpaccio de langoustines en hommage à El Bulli 1995 promet de belles sensations aussi. Tout cela est à déguster dans une salle élégante, décorée de tons bleu nuit et or, rehaussée par des colonnes ioniques sombres qui n’ont pas bougé depuis l’inauguration de l’hôtel en 1919. Ambiance luxe et velours dans le restaurant de cette institution toute proche de la Plaça de Catalunya.
O by Myconian Collection MYKONOS
Direction la baie d’Ornos, à Mykonos. Le groupe Myconian collection ouvre fin juin un nouvel hôtel de luxe, en bord de mer, son onzième sur l’île. Simplement prénommé O, il invite à un dialogue profond entre le design et la nature. L’ensemble de l’hôtel a été conçu en pleine conscience écologique grâce à l’utilisation de matériaux naturels comme la pierre, le bois ou le marbre, souvent utilisés à l’état brut. La plupart des 65 chambres et suites ont une véranda ou un balcon, et une piscine privée. L’hôtel a la chance d’être situé à proximité immédiate de la ville de Mykonos, mais surtout au bord de la mer, avec un accès direct pour les clients. Côté cuisine, tout est concocté avec les produits locaux les plus nobles. Quant au DTOX spa, il promet de beaux moments de relaxation profonde au son du clapotis des vagues. Bref, que du luxe écochic dans ce nouveau cinq-étoiles grec.
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Sofitel Rome ITALIE
Où voir la beauté de Rome loin des touristes ? Rendez-vous au Sofitel Roma Villa Borghese. L’hôtel, situé dans une rue tranquille et toute proche de la place d’Espagne, est une bulle de calme à quelques lieues du centre-ville. Au sommet de l’hôtel, le restaurant Settimo coiffe tout l’édifice. À l’intérieur, la décoration très végétale décline plusieurs tonalités de vert très rafraichissantes dans cette ville ocre. Mais la pépite est la terrasse qui s’avance à l’extérieur et dévoile une vue panoramique insensée sur la canopée des jardins de la villa Borghèse, et la basilique Saint-Pierre au loin. Dans ce décor sensationnel, on déguste les plats du chef Giuseppe d’Alessio. Tonnarelli au pecorino et poivre noir, poulpe croustillant aux herbes aromatiques ou saltimbocca de veau aux oignons frits… Tout ce qui est à la carte est typiquement romain, cuisiné de façon moderne et généreuse. Un vraie bonne table, un peu secrète, sur l’un des plus beaux balcons de Rome.
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ALL.ACCOR.COM
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7 Pines Resort SARDAIGNE
Hyatt innove. Une filiale du groupe américain lance la marque Destination by Hyatt en Italie. Le 7 Pines resort entre dans cette nouvelle collection dès son ouverture le 1er juillet. Cet hôtel flambant neuf est posé au bord d’une crique tranquille, entourée d’un littoral intact et d’une réserve naturelle. Avec 76 chambres, trois restaurants, trois bars, un spa, deux piscines et un accès à une plage privée, il promet d’être une destination à lui tout seul. Les clients qui descendront ici auront la chance d’admirer de beaux couchers de soleil vu que l’hôtel est orienté plein ouest, en surplomb de l’archipel La Maddalena. De quoi passer de belles soirées cet été dans le nord de la Sardaigne. 7PINES.COM
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Abama Resort TENERIFE
Il se dit que l’Abama Resort serait le secret le mieux gardé de Tenerife. Plus qu’un simple resort c’est un grand complexe qui regroupe douze restaurants (dont deux étoilés), un parcours de golf de 18 trous, une académie de tennis, un spa, un beach club et plusieurs hôtels. Notre coup de coeur va aux propriétés de luxe réparties en six collections. Celles de la collection Bellevue, par exemple, ont été imaginées pour des propriétaires exigeants. Elles comptent trois ou quatre chambres, une piscine privée, de grandes baies vitrées, et sont construites dans des matériaux naturels selon les codes de l’architecture californienne du milieu du XXe siècle. Les Villas del Tennis, quant à elles, sont accrochées à flanc de colline, construites en pierre volcanique, et leur forme évoque les cultures en terrasses de l’île. Toutes ces villas très haut de gamme sont des résidences secondaires qui vous font voir les Canaries autrement, et profiter d’un pied-à-terre à Tenerife dans les meilleures conditions.
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ABAMAHOTELRESORT.COM/FR
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Hilton Vienna Park — VIENNE, AUTRICHE
Quoi de plus agréable que de visiter Vienne en marchant ? Pour ce faire, un hôtel situé au cœur de la ville, à quelques pas seulement des principales attractions touristiques, est un atout certain. C’est exactement ce que propose le Hilton Vienna Park, et c’est incontestablement ce qui fait sa force. À seulement 16 minutes de l’aéroport grâce au City Airport Train (CAT), le Hilton Vienna Park se trouve également à moins de 10 minutes à pied de la superbe cathédrale Saint-Étienne et des plus beaux immeubles baroques du centre historique. Avec son imposante façade donnant sur Stadtpark – un agréable jardin ponctué de larges pièces d’eau – le Hilton Vienna Park propose des chambres spacieuses et modernes adaptées aux besoins de chacun, du couple en lune de miel à la famille avec enfants, en passant par les sportifs en manque d’entraînement. Car, outre la grande salle de gym et son hammam aux installations dernier cri, certaines chambres sont directement équipées d’un banc de musculation et d’un vélo d’appartement, de quoi entretenir son corps tout en contemplant les mouvements de la ville. Autre atout de taille, le Hilton Vienna Park a profité du confinement pour faire peau neuve. Rénové du sol au plafond, sa nouvelle décoration aux tons chauds inspirée par les artistes de la Sécession est du plus bel effet. Bois, dorures et marbre blanc se mélangent à la perfection, sans jamais tomber dans un luxe ostentatoire de mauvais goût. Le lobby, auréolé d’une large verrière zénithale, procure une agréable sensation d’espace et de clarté. Il permet d’accéder à deux restaurants aux styles bien distincts. D’un côté, le Lenz et se carte contemporaine plutôt haut de gamme. De l’autre, le Sellency et ses délicieuses petites collations street food, de quoi se restaurer rapidement dans un décor toujours agréable et chaleureux. Aux beaux jours, une belle terrasse permet de déjeuner au premier étage de l’hôtel, avec vue sur le parc. À noter également le virage écoresponsable entamé par l’hôtel. Plus de bouteilles d’eau en plastique dans les chambres, celles-ci ont été remplacées par de jolies petites gourdes en verre à l’effigie de la marque, qu’il suffit de remplir au robinet avant de partir en balade ou de se coucher. LL HILTONHOTELS.COM/FR_FR/AUTRICHE/ HILTON-VIENNA-PARK
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Palazzo Fiuggi Il y a, tout près de Rome, une Italie qu’on connaît peu. Celle des montagnes, des villages perchés sur les premiers flancs des Abruzzes. Fiuggi est de ceuxlà. Plus qu’un village, c’est même une petite ville qui a grossi lorsqu’un vieux pape du XIVe siècle déclara avoir été guéri de la maladie de pierre grâce aux eaux minérales puisées ici. On dit que Michel-Ange lui aussi, deux siècles plus tard, était adepte des eaux du coin. Fiuggi est donc devenu un grand centre thermal, de ceux qui aujourd’hui conservent un petit charme suranné hérité de la grandeur passée. Le Palazzo Fiuggi est de ces établissements qui ont profité de ces années fastes. Ancien palais historique, perché sur une colline centrale en plein cœur de la ville, il a rouvert en juin 2021 sous une nouvelle forme. Le docteur Lorenzo Giannuzzi y a créé une retraite bien-être médicalisée. La chambre 224 est notre refuge pour tester le nouveau concept de cette adresse historique. Depuis notre balcon, la vue porte loin sur les montagnes alentour, mais ici, au palais nouvelle génération, c’est en bas que tout se passe. Un magnifique centre de bien-être médicalisé, donc, a été créé sur un espace de 6000 m2. Après un rendez-vous introductif avec un médecin, un programme de soins nous est proposé. Sur deux jours les rendez-vous s’enchaînent, et pas des plus éprouvants : gommage intégral du corps, session de thalassothérapie dans une série de bassins plus ou moins salés, massages ciblés du dos et des jambes, séances de relaxation au bord de la piscine extérieure chauffée… Le tout dans ce spa amélioré, immense et d’une beauté absolue, dont certaines salles ont de belles vues sur le parc qui entoure l’hôtel. Et ce n’est qu’un aperçu ! Le menu médical aligne un large choix d’autres soins, simples ou plus poussés comme une séance d’hydrothérapie à l’eau de Fiuggi, des injections intra-articulaires de corticostéroïdes pour réduire l’arthrite du genou, ou encore de la « laserothérapie » qui influence les mécanismes biologiques du corps. Évidemment, pas question de gâcher tout cela avec de la malbouffe. Heinz Beck officie dans les cuisine de l’hôtel. Le célèbre chef allemand, triplement étoilé dans son restaurant La Pergola à Rome, a aussi pris ses quartiers ici, au Palazzo. Il nous délivre une cuisine pleine de raffinement et d’une grande légèreté, faite principalement de produits cultivés en biodynamie. Chaque client a droit à un menu personnalisé en fonction des attentes de son séjour, mais personne ne sort d’ici en ayant faim. L’air des montagnes, l’eau de Fiuggi, une cuisine saine et des thérapies de soins très poussées placent ce beau palais italien sur la carte du bien-être haut de gamme en Europe. De quoi assurer un séjour revigorant à quiconque fera l’effort de venir en Italie sans toucher à une pizza, sans aspirer un plat de spaghettis, sans lécher une bonne glace dégoulinante. LL PALAZZOFIUGGI.COM
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Buchinger Wilhelmi
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Ce n’est pas vraiment un hôtel. Pas un hôpital non plus. Fondée en 1953, la clinique Buchinger Wilhelmi est l’un des plus vieux centres au monde spécialisé dans le jeûne thérapeutique. Une heure et vingt minutes de route nous est nécessaire pour relier la gare de Zurich à Überlingen, jolie petite ville posée sur la rive allemande du lac de Constance. Entre les vignes et le lac, la clinique nous accueille dans une ambiance bien loin de la froidure médicale à laquelle nous nous attendions. Certes, la décoration est pure, très blanche, mais à peine l’enregistrement effectué, nous voilà traversant le jardin très fleuri baigné par le chant incessant de dizaines d’oiseaux. La chambre 523 est notre repère pour ce séjour « healthy » avec vue panoramique sur le lac. Confort optimal, sans débordement de luxe. On vient ici pour du repos, et non pour la frime. Vient ensuite un rendez-vous avec un médecin pour un bilan de santé général. Après une longue discussion et une batterie d’examens, il faut ensuite consulter la nutritionniste de la maison. Pas de jeûne complet pour nous, mais juste un régime drastique de 1200 calories seulement par jour. Au restaurant justement, les mines sont joyeuses. Pas de clients blafards et affamés. Aucuns malaises. Les repas, pour ceux qui y ont droit, sont préparés par le chef Phillipp Troppenhagen, passé auparavant par des grandes maisons, et arrivé ici pour travailler une cuisine la plus saine possible, faite surtout de légumes et de fruits. Pour les clients en période de jeûne complet, seuls quelques verres d’eau, de bouillon ou de smoothies viennent rythmer la journée. Tous ceux que nous croisons racontent la même chose : « Les trois premiers jours sont les plus difficiles. Ensuite, la faim disparaît, et on ressent une énergie folle ! » Marco Lebling, médecin chez Buchinger Wilhelmi, explique : « Quand le corps jeûne, il est forcé de se nourrir de ce qu’il lui reste. Le glucose disparaît, les mauvaises graisses sont brûlées et les cellules faibles ou malades remplacées. C’est comme si l’on faisait un reset corporel ! » À voir les mines radieuses des jeûneurs de la clinique, l’envie de revenir pour une vraie expérience de privation de sept ou dix jours nous titille. En attendant, nous profitons de cette cuisine de qualité, de soins au spa, de la salle de sport panoramique, de la piscine extérieure et de ce cadre enchanteur, tout en réfléchissant à notre prochain séjour. Le lac de Constance est l’une des pépites du sud de l’Allemagne. Sinon, une seconde clinique Buchinger Wilhelmi existe à Marbella en Espagne. Entre les deux notre cœur balance. Mais place au jeûne ! LL BUCHINGER-WILHELMI.COM/FR
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FARNIENTE À ZANZIBAR & SAFARI EN TANZANIE Situé à moins de 100 kilomètres à l’est des côtes tanzaniennes, l’archipel de Zanzibar évoque, rien qu’à son nom, le dépaysement. Chaque année, 500 000 voyageurs débarquent sur Unguja, l’île principale. Il faut dire que côté hébergements et activités, il y en a pour tous les goûts. Justement, grâce à la nouvelle option « The Level » du groupe Melia Hotels & Resort, nous avons vécu ce combo qui fait rêver plus d’un visiteur : associer la découverte de « l’île aux épices » à un safari en Tanzanie.
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Texte Yann Crabé \ Photos DR (sauf mention)
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y a des lieux qui marquent nos sens, par leur musicalité, leurs odeurs ou ce petit goût de reviens-y qui persiste dans la bouche quand on les quitte. Le Melia Zanzibar, un complexe hôtelier all inclusive situé à Kiwengwa, est de ceux-là. En même temps, chaque centimètre carré et chaque service proposé par ce cinqétoiles sont dédiés au bien-être du client. Ici, c’est simple, tout le monde est aux petits soins pour vous ! Location de voitures, centre de bien-être, service de navettes, court de tennis, garderie pour les enfants, salles de conférences… Les pieds dans le sable ivoire d’une éblouissante plage privée, le Melia Zanzibar élève la notion d’abondance à un nouveau niveau. Dans les six restaurants et cinq bars de l’hôtel, on vit une multitude d’expériences gustatives, aussi bien locales qu’internationales. Au spa, on se laisse envahir par l’harmonie qui règne dans ce lieu où tout semble avoir une âme. Enfin, dans les 155 chambres et suites proposées, on s’abandonne au confort dans ce qu’il a de plus absolu. Pour vous, ce sera plutôt chambre avec accès direct aux jardins exotiques, bungalow vue sur mer, villa avec piscine privée ou suite à flanc de falaise ? Pas de doute, on peut passer tout son séjour à profiter dans la quiétude de ce cocon de luxe et de beauté… Ou alors on se tourne vers l’équipe « d’expérience client » de l’établissement, qui se pliera en quatre pour vous organiser des visites sur mesure des plus beaux endroits de l’archipel. —
LA CUISINE ZANZIBARITE EST À L’IMAGE DE LA CULTURE LOCALE : LA FUSION DES TRADITIONS DE PLUSIEURS PEUPLES.
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AU BOUT DE LA JETÉE, LE JETTY LOUNGE, RESTAURANT AVEC SES HAMACS SUSPENDUS AU-DESSUS DE L'OCÉAN
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The Level Zanzibar En parlant de niveau d’abondance… Pour pousser encore plus loin l’expérience client et élargir la gamme des services déjà proposés dans ses établissements, le groupe Melia Hotels & Resort a lancé « The Level ». Qu’est-ce que c’est ? Une option qui vous permet de rendre votre séjour dans n’importe quel hôtel du groupe encore plus unique et exceptionnel. Pour ça, The Level vous donne accès aux meilleures chambres, aux meilleures tables des restaurants, vous garantit un accueil personnalisé à 100 % avec du personnel rien que pour vous, et les options « open bar » et « late checkout »… Bref, avec cette
nouvelle gamme de services premium, on s’offre le statut de VIP et tout ce qu’il implique d’avantages et de jouissance… The Level Zanzibar dispose d’une réception totalement dédiée, de luxueuses villas privées d’une à trois chambres avec piscine et d’un majordome disponible pour vos moindres souhaits ! Vous avez quelque chose à célébrer, envie d’un diner privé concocté par le chef dans votre villa, souhaitez organiser une surprise à une personne qui vous est chère ou rêvez tout simplement de faire un safari en Tanzanie ? Tout devient possible et, surtout, facile !
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INFOS PRATIQUES Y ALLER Il n’existe pas de vols directs Paris-Zanzibar. Vous pouvez choisir de rejoindre l’aéroport de Dar es Salaam, en Tanzanie, puis de prendre un ferry (3 h de traversée) ou un avion (36 min de vol) jusqu’à l’archipel. Sinon, des Paris-Zanzibar avec escale sont proposés par Qatar Airways, Air France ou encore Ethiad Airways. Comptez minimum 15 h de voyage.
QUE FAIRE À ZANZIBAR ? Que faire à Zanzibar ? Parmi les incontournables de l’île principale, il y a bien sûr la visite de Stone Town, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco ou le village très authentique de Matemwe. Ne manquez pas de découvrir la faune de Zanzibar en partant à la rencontre des singes de la forêt de Jozani, des tortues géantes de Prison Island. Certaines excursions proposent également de nager avec les dauphins dans l’océan Indien. Si vous aimez la plongée, l’archipel regorge de spots fantastiques comme la baie de Chole ou l’île de Misali…
RENSEIGNEMENTS Si vous souhaitez être accompagné d'un guide, faire une excursion, louer une voiture, effectuer un transfert ou un safari en Tanzanie, la société Escapade Zanzibar propose de nombreuses options qui faciliteront votre séjour : escapadezanzibar.com
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Saadani Safari Lodge bungalows installés les pieds dans le sable, face à l’océan. Les chambres « classiques », où la part belle est faite aux matières naturelles, possèdent chacune une terrasse privée où l’on profite de la vue mer à l’ombre du makuti, un auvent traditionnel en feuilles de palmier de cocotier. Même chose pour les suites Maridadi (dont le nom veut dire « élégant » en swahili), qui possèdent une douche supplémentaire, à l’extérieur du bungalow. Dans les unes ou les autres, on se retrouve au cœur d’un écosystème fascinant et sau-
vage, celui du parc national de Saadani, le seul du pays à border l’océan Indien. Il est d’ailleurs courant de tomber nez à nez le matin avec des singes sur la plage ou de croiser des animaux sauvages en rentrant le soir de votre dîner. C’est pourquoi un garde vous raccompagne systématiquement une fois la nuit tombée ! Au Saadani Safari Lodge, on peut donc alterner entre après-midi « snorkeling » et safari, détente sur la plage et escapade dans la brousse… Que vous veniez en lune de miel, en famille (l’établisse-
ment accueille les enfants à partir de 3 ans) ou entre amis, vous découvrirez, au contact du personnel majoritairement issu du village voisin, la remarquable gentillesse des Tanzaniens. Au sein du Lodge ou lors d’un safari, la symbiose est parfaite entre nature sauvage et hospitalité. Et honnêtement, quoi de plus magique qu’une soirée à siroter un cocktail face à l’océan au son des lions rugissants ? SÉJOUR DE 2 JOURS / 1 NUIT À PARTIR DE 600 $ / PERS TRANSFERT EN AVION INCLUS
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De l’aéroport de Zanzibar, il vous faudra à peine 15 minutes en avion privé pour rejoindre le Saadani Safari Lodge qui bénéficie de sa propre piste d’atterrissage, tracée au beau milieu du bush. Cet hôtel 3* all inclusive est un petit paradis qui fonctionne en autonomie. L’électricité est produite par des panneaux solaires, l’eau est puisée à quelques kilomètres puis traitée sur place. On y trouve une piscine à débordement, un restaurant, un bar, un espace zen où pratiquer le yoga et quatorze
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JENNY ET LA JOYEUSE ÉQUIPE DU SAADANI SAFARI LODGE
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Le royaume des animaux Il n’y a que deux lodges construits sur les 1100 km2 du parc de Saadani. Ainsi, les animaux y sont les maîtres absolus ! Situé entre Dar es Salaam et Tanga, le parc offre des paysages aussi divers que sublimes, entre savane et champs de coton, mangroves et plage de sable fins. Imaginez : la mer, les palmiers… Et un troupeau d’éléphants. À Saadani, rien ne semble impossible. La réserve héberge une trentaine d’espèces différentes de mammifères, dont quatre des fameux « Big Five », les cinq grands animaux emblé-
matiques d’Afrique que nous avons pu apercevoir lors de nos safaris : léopard, lion, éléphant et buffle. Pour partir à la rencontre des gnous, des lions, des zèbres, des babouins, des girafes Masaï et des autres, l’équipe du Saadani Safari Lodge vous propose plusieurs options : pour les marcheurs, le safari peut s’effectuer à pied (en présence d’un guide francophone et de gardes, évidemment), au départ direct de votre bungalow. Pour les autres, il y a le traditionnel 4x4 ou le bateau ! À bord du premier, en compagnie du guide
Gaston, nous pénétrons dans la brousse et ouvrons grand nos yeux. Un safari dans le parc national de Saadani, ça n’est pas un après-midi au zoo… Ici, pas de tourisme de masse, les animaux vivent en harmonie avec leur environnement naturel et, pour certains, la technique de camouflage est bien rodée ! Mais grâce à la détermination de nos accompagnants, notre patience et un peu de chance, l’expérience avait tout d’une chasse aux trésors fructueuse. Et quels trésors ! Les merveilles de cette réserve re-
connue en 2005, le Saadani Safari Lodge vous propose également de les observer au rythme de la rivière Wami, où vit une multitude d’oiseaux fascinants, comme le martin-pêcheur des mangroves ou le flamand rose. L’expérience en bateau, très différente du safari en 4x4, vaut le détour. Dans l’eau, la population n’est pas la même qu’en pleine savane. Là, vous entrez sur le territoire des hippopotames et des crocodiles, et de pouvoir les approcher à quelques mètres vous laissera des souvenirs impérissables.
LE SAADANI NATIONAL PARK EST LE SEUL PARC TANZANIEN EN BORDURE D'OCÉAN ET LA RIVIÈRE QUI S'Y DÉVERSE ACCUEILLE PLUSIEURS FAMILLES D'HIPPOPOTAMES
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GASTON, NOTRE GUIDE FRANCOPHONE, ET SON DRIVER
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VOIR LES HIPPOPOTAMES À QUELQUES MÈTRES EST UN SPECTACLE ÉPOUSTOUFLANT
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Un pays, deux visages
LE BRÉSIL Que voir ? Que faire ? Par où commencer ? Le Brésil est si vaste qu’il désarçonne. Nous avions déjà vu Rio, alors nous avons voulu voir ailleurs. Partis à l’assaut de São Paulo, il nous a ensuite fallu prendre la tangente vers le Pantanal pour nous aérer l’esprit. À travers trois belles adresses, coup d’œil sur un Brésil assez méconnu, mais resplendissant quand même.
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Texte Lucas Lahargoue \ Photos Voir mentions
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L’HÔTEL ROSEWOOD
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est une drôle de ville. Un vrai champignon qui grossit, s’étale encore et encore. Près de 20 millions de personnes vivent dans l’aire urbaine de São Paulo, la plus grande ville du Brésil, et la deuxième d’Amérique après Mexico. Mais ne nous laissons pas impressionner. Au-delà de ses dimensions énormes, il faut prendre le temps de la visiter, y rester surtout, s’y imprégner pour tenter de la comprendre. Beaucoup de choses se passent ici. La locomotive économique du pays est aussi sa capitale culturelle. Musées, galeries d’art, bars branchés, restaurants gastronomiques… l’émulsion est permanente. Quand Rio se prélasse entre ses roches et ses plages, São Paulo travaille à la marche du Brésil et mène la danse de la plus grosse économie du continent. Du coup le marché de l’hôtellerie suit le mouvement. Plein de belles marques s’installent ici et des hôtels fous sortent de terre régulièrement. Nous en avons découvert deux, véritables pépites d’architecture. Mais après quelques jours dans ce chaudron, il nous fallait du calme. Ni une ni deux, un rapide vol intérieur nous a transportés vers Campo Grande, capitale de l’État du Mato Grosso do Sul. Il ne resta plus qu’un vol privé dans un petit coucou pour débarquer dans le Pantanal, à l’extrême ouest du pays, près des frontières bolivienne et paraguayenne. La plus grande zone humide de la planète est un sanctuaire unique de biodiversité. Nous y avons passé quelques jours, dans l’un des plus beaux lodges de la région. Voilà donc le portrait d’un Brésil en deux temps et trois adresses magiques. —
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Rosewood — SÃO PAULO
Plus q’un hôtel, c’est un projet global. Tout près de l’avenue Paulista, un complexe de bâtiments qui abritait la maternité Matarazzo depuis le début du XXe siècle était à l’abandon. Le voilà en pleine transformation. L’entrepreneur français Alexandre Allard s’est lancé dans le plus grand projet de revalorisation patrimoniale du Brésil avec Jean Nouvel comme lieutenant. Le grand architecte français s’est chargé du dessin de l’hôtel Rosewood sorti de terre il y a quelques mois et inauguré fin avril. La maternité a été splendidement rénovée, et une tour végétale jaillissant du cœur de cette jungle urbaine a été bâtie. 160 chambres et 100 ré-
sidences privées de grand luxe sont réparties dans ces deux édifices complémentaires que tout oppose. La nôtre, située au pied de la tour, porte le numéro 342. Ses murs en bois laqué et sa salle de bains de marbre blanc lui donnent un air chic et tropical à la fois. La décoration intérieure de l’hôtel a été pensée par Philippe Starck. Tous les matériaux utilisés ici sont issus de circuits vertueux et ont été travaillés par des artisans locaux. Le programme qui inclut l’hôtel et les centres commerciaux qui seront inaugurés plus tard se veut l’un des plus écologiques du Brésil. Ensuite, dans ses parties communes, le Rosewood fait aussi office
de galerie d’art contemporain. 450 pièces sont éparpillées dans l’hôtel et répertoriées dans un catalogue. 57 artistes brésiliens, dont le street artiste Caligrapixo ou le dessinateur Virgilio Neto, ont été repérés et exposés ici pour illustrer la richesse de l’art brésilien sous toutes ses formes. Vic Muniz quant à lui a été chargé de remplacer les vitraux de la chapelle Santa Luzia dressée depuis 1922, qui a été restaurée dans l’un des jardins de l’hôtel et qui est toujours consacrée. Des mariages ou des baptêmes pourront à nouveau y être célébrés. Côté restauration, le Rosewood se veut une nouvelle destination gastronomique en pleine
ville. Des six restaurants nous avons aimé le Taraz et sa cuisine typiquement sud-américaine à déguster dans un jardin d’oliviers, mais aussi l’Emerald Bar, situé au bord d’une grande piscine entourée de verdure luxuriante, faisant passer l’endroit pour une oasis tropicale en plein cœur de São Paulo. Le moindre espace qui a été créé nous plonge dans une atmosphère chic et exotique, dans laquelle on a envie de se pelotonner. Tout cela est le projet architectural le plus abouti du Brésil et certainement l’ouverture d’hôtel la plus excitante au monde durant ce premier semestre 2022. ROSEWOODHOTELS.COM/EN/ SAO-PAULO
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Hôtel Unique — SÃO PAULO
C’est une demi-pastèque ? À le voir de l’extérieur, l’hôtel unique a tout l’air d’un « watermelon » coupé en deux. Ruy Othake a creusé loin dans son esprit pour donner à l’hôtel cette drôle de forme. L’architecte brésilien d’origine japonaise disparu en novembre 2021 a laissé cette œuvre originale à São Paulo, entre le quartier de Jardins et le parc Ibirapuera. Une fois dans le lobby très vaste et lumineux, nous sommes dirigés vers notre chambre portant
le numéro 507. Les couloirs de étages sont bien plus sombres. Seuls des hublots arrondis laissent passer la lumière et voir la végétation qui se déploie à l’extérieur de l’hôtel. Passé la porte de la chambre, l’atmosphère est tout aussi sombre, mais un système électrique permet d’ouvrir notre hublot, l’un des pépins de la pastèque. Mobilier, linge de lit, parquet, tout s’éclaire ! L’impression d’être dans un paquebot est très présente, à ceci près que
dehors point d’horizon, mais les tours de la ville qui émergent au-dessus des palmiers. Pas le temps de traîner dans le superbe spa Caudalie, notre séjour ici est professionnel. Des rendez-vous nous attendent en ville. En revanche, le rooftop qui coiffe l’hôtel sera notre refuge, c’est décidé. Au sommet de l’édifice, le restaurant est éclairé par de grandes baies vitrées qui dévoilent une vue panoramique sur la grande São Paulo. Mieux encore, trois petites
marches mènent sur la partie extérieure de cette terrasse allongée. Un long couloir de nage s’étire sur une vingtaine de mètres, bordé par des transats et des petits salons de détente. Le soir, ce spot est l’un des plus en vue du quartier. En journée, l’ambiance est calme, idéale pour faire quelques longueurs en admirant au bout du bassin les tours qui forment comme un rempart dans cette impressionnante cité sans limites. HOTELUNIQUE.COM
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Caiman — PANTANAL
Bienvenue au ranch. Il faut environ deux heures, dans deux avions différents, pour débarquer dans le Pantanal. La plus grande zone humide au monde est à 1200 kilomètres de São Paulo. Ici aucun gratteciel, rien ne dépasse 30 mètres de haut si ce n’est peut-être les rares antennes-relais chargées d’assurer la communication entre la civilisation et ces terres reculées toutes plates. Tellement plates qu’à la saison des pluies, entre octobre et mars, la région entière se transforme en marécage, refuge de milliers d’espèces animales et végétales. À notre arrivée début mai, peu d’eau. La saison sèche enclenchée, c’est la période idéale pour partir en
safari. Le lodge qui nous accueille porte le nom de l’espèce la plus représentée dans le coin : le caïman. Ici le saurien est partout sur les terres de Robert Klabin, entrepreneur visionnaire et fondateur de ce lodge perdu en pleine savane. Quelques bâtiments joliment décorés de tonalités tropicales sont éparpillés sur un terrain bouclé par des grilles pour éviter l’intrusion d’animaux sauvages. Nous sommes au bord du lac Baía qui reste en eaux toute l’année, et au cœur de la propriété de Robert qui s’étend sur 53000 hectares. Une fois nos quartiers pris dans nos chambres, en route. Une Jeep nous embarque à travers la savane. Jumelles au
cou et cheveux au vent, nous évoluons à rythme lent dans ce paysage jauni, hérissé de palmiers et de hauts buissons touffus. Nous sommes au royaume du jaguar. Le lodge Caiman travaille avec l’association Onçafari qui protège l’espèce et emmène les visiteurs à la rencontre du félin. Nos guides sont connaisseurs, ils savent où faire des rencontres. Pas manqué : la bête que nous croyions rare à trouver nous apparaît facilement. Cette fois-ci c’est une mère promenant son fils, qui traîne dans sa gueule les restes d’un renard dégusté dans la journée. Au fil des quelques jours passés dans ce décor de nature sauvage, ce ne sont pas seulement des
jaguars et des caïmans, mais aussi des grands aras bleus, des tapirs, des toucans ou des capybaras que nous observons au gré des sessions de safari. Un soir, à la lueur de quelques lampions, les cow-boys employés de Roberto nous invitent à un barbecue sous la tonnelle de leur ranch. Deux chanteurs du village voisin jouent des chansons évoquant la vie des paysans du coin. La viande grillée au feu de bois se déguste en fines lamelles avec un peu de manioc et quelques gouttes de vin sud-américain. Un moment hors du temps, dans cette cambrousse paradisiaque si éloignée de nos réalités contemporaines. CAIMAN.COM.BR
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La dernière frontière
ALASKA Partir loin fait encore rêver. Voir le bout du monde fait encore envie. Pour aller voir ce bout du monde, nous avons pris un drôle de moyen de locomotion. Embarquez avec nous à bord du Norwegian Bliss, pour une croisière au long cours dans les fjords du sud de l’Alaska.
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Texte & photos \ Lucas Lahargoue (sauf mention)
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Quel voyage !
Voir l’Alaska n’est pas rien. Le 49e État des États-Unis n’est pas inaccessible, mais si loin de nous, là-bas, tout en haut de l’Amérique. Son nom signifie « Grande Terre » ou « continent » en langue aléoute. Avec 1,7 million de kilomètres carrés, c’est en effet le plus grand des États du pays, avec une population à peine équivalente à celle de... notre département du Gard. C’est dire si l’Alaska est une région de nature. Pour ce voyage un peu particulier, il nous a fallu un mode de transport un peu particulier. À la fin du mois d’avril, nous avons embarqué à bord du Norwegian Bliss, un paquebot du groupe américain Norwegian Cruise Line. Le voyage sur lequel nous étions signait le grand retour des croisières dans le sud de l’Alaska après l’hiver et, surtout, après deux ans de pandémie. Notre vaisseau parti de Seattle a navigué dans le mythique Passage intérieur jusqu’à Juneau, puis est monté jusqu’à Skagway, avant de redescendre vers Ketchikan et de marquer une dernière halte à Victoria au Canada. En une semaine, nous avons écumé les fjords, croisé des baleines, et levé le voile sur l’une des terres les plus reculées au monde. En voilà le récit. —
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JOUR 1 : SEATTLE
AVANT D'EMBARQUER, SEATTLE S'OFFRE À NOUS SOUS UN SOLEIL RARE EN CES CONTRÉES DE L'ÉTAT DE WASHINGTON
Beaucoup des croisières qui voguent vers l’Alaska partent de Seattle. La capitale de l’État de Washington est située à l’intérieur du détroit de Puget, un bras de mer qui s’enfonce loin dans les terres. Son port est donc très protégé et idéal pour embarquer. Avant de monter à bord du Norwegian Bliss nous avons le temps de visiter la ville connue pour être le siège de grandes entreprises comme Amazon, Microsoft ou Starbucks. Réputée pour être très pluvieuse, elle est arrosée de soleil lors de notre passage, et respire les charmes du printemps. L’atmosphère est détendue, dans le centre hérissé de tours, tout comme dans les banlieues cossues inondées de verdure. En montant au sommet du Space Needle, on comprend mieux la physionomie de la ville qui s’étend loin, entre lagunes et collines. Le gratte-ciel mythique à l’allure de soucoupe volante est surmonté d’une plate-forme tournante qui donne une vision à 360° sur toute l’agglomération. À ses pieds, le Museum of Pop Culture brille des rayons de soleil qui tapent sur son enveloppe d’acier et d’aluminium coloré. Conçu par Frank Gehry et inauguré en 2004, il contient près de 80 000 objets qui évoquent l’histoire du rock, du blues ou de la musique pop, allant de guitares de Soundgarden à des photographies privées de Nirvana en passant par des collections d’affiches de Pearl Jam. Le grunge est né à Seattle dans les années 90, ce musée en est la mémoire. Près du quai où est amarré notre gros paquebot, le Pike Place Market existe depuis 1907. C’est l’un des plus anciens marchés de producteurs des Etats-Unis. Il nous reste un peu de temps pour y observer les pêcheurs et agriculteurs qui viennent vendre ici le fruit de leur travail directement au client, dans une ambiance loin des clichés de l’Amérique contemporaine.
Le bateau chargé des croisières en Alaska pour Norwegian Cruise Line est entré en service en 2018. Construit dans les chantiers naval de Papenburg en Allemagne, il bat pavillon bahaméen. C’est un beau bébé : 333 mètres de long, 168 tonnes, 20 ponts. Il peut embarquer 4 000 passagers et 1 700 membres de personnel d’équipage. Un véritable immeuble flottant.
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1 CHIFFRES NORWEGIAN BLISS
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LE MUSEUM OF POP CULTURE
2 LE SPACE NEEDLE
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JOUR 2 : EN MER La navigation commence par la sortie du port de Seattle puis la remontée du détroit de Puget au soleil couchant. En admirant la ville s’éloigner derrière nous, nous remarquons au loin la silhouette du mythique mont Rainier qui se laisse rarement admirer. Il faut ensuite sortir du détroit de Juan de Fuca pour enfin atteindre l’océan Pacifique. Durant plus d’une longue journée, nous naviguons en pleine mer avec cap au nord-ouest. Les flots font légèrement tanguer le paquebot, nos corps et nos cerveaux s’habituent peu à peu à ce balancement. Plus on monte, plus le soleil disparaît. Le sud de l’Alaska n’est pas réputé pour sa météo. Il s’agirait même de l’une des régions les plus pluvieuses et neigeuses au monde. C’est peut-être pour cela que la Russie n’en voulait plus ? Cette terre russe jusqu’au XIXe siècle, mais peuplée principalement d’Américains, fut vendue aux États-Unis en 1867 pour 7,2 petits millions de
dollars. Quelques années plus tard, alors que les Russes n’avaient jamais été chanceux, les Américains y trouvent de l’or, beaucoup d’or. En moins d’un siècle l’Alaska aurait rapporté un milliard de dollars à l’État américain uniquement en minerai ! Après avoir lu et digéré la drôle d’histoire de cette terre lointaine, il reste à explorer le bateau. Salons, salles de jeu, spa, piscines extérieures, piste de karting, casino, dix-huit bars et restaurants… tout à bord est fait pour que la croisière s’amuse. Comme si regarder la mer inlassablement ne suffisait pas, notre bateau est plein d’activités et un programme nous est délivré chaque jour dans notre cabine. Tournois sportifs, dégustation de vins, ventes privées, concerts, karaoké, les journées sont remplies pour qui veut éviter de rester à sa fenêtre pour observer l’horizon. Ainsi les jours de mer passent, sans ennui ni repos.
À BORD DU NORWEGIAN BLISS, TOUT EST FAIT POUR QUE LA CROISIÈRE S'AMUSE, COMME SI REGARDER LA MER INLASSABLEMENT NE SUFFISAIT PAS 2 ALASKA NORWEGIAN CRUISE LINE Norwegian Cruise Line est une société...américaine, fondée par un Norvégien, en 1966. Elle est la première compagnie de croisières à avoir lancé une route vers l’Alaska depuis Seattle en 2001. L’arrivée des croisières dans cette région reculée du globe a permis de rénover les infrastructures dans les ports traversés et d’apporter une vraie manne financière. On estime que ces croisières en Alaska font travailler 5 500 personnes sur le parcours. Pas étonnant que tous les Alaskains que nous ayons croisés lors de notre voyage nous remerciaient de revenir vers eux, qui sont si loin de tout et ont sinon peu de revenus. Aujourd’hui le Norwegian Bliss est le plus gros bateau à se rendre dans les fjords du sud, et surtout l’un des plus jeunes paquebots (inauguré en 2018). La saison démarre fin avril et se poursuit jusqu’en octobre.
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JOUR 3 : JUNEAU Nous y voilà. Après de longues heures de navigation dans le Pacifique nord, notre croisière entre dans le Passage intérieur qui slalome entre les îles jusqu’à Juneau. La capitale de l’Alaska n’est pas grande. À peine 30000 habitants vivent dans cette petite ville bâtie en longueur au pied de montagnes abruptes et qui vit beaucoup des croisières. Elle marque le point de départ vers des excursions palpitantes aux alentours. Dans le petit port de Auke Bay, un petit bateau taillé pour des groupes d’une trentaine de personnes seulement nous emmène vers Icy Strait Point. Nous voguons plus d’une heure entre les reliefs du détroit de Gastineau en ouvrant bien les yeux. L’endroit est connu pour être le refuge de nombreuses baleines. Elles remontent jusqu’ici plutôt à partir du mois de mai, mais en cette fin avril, nous avons de l’espoir. Pas manqué, après une heure
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JUNEAU EST UN HAUT LIEU DE L'OBSERVATION DES BALEINES ENTRE MAI ET SEPTEMBRE
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de balade, les premiers jets d’air apparaissent à la surface de l’eau, indiquant la présence d’un cétacé. La rencontre est belle. Dans ces eaux encore refroidies par un hiver qui traîne un peu, un groupe de baleines nous salue et de larges queues apparaissent à chaque forte poussée pour plonger plus profond. Une fois sur Icy Strait Point, nous n’avons qu’à nous imprégner de nature. Ce site naturel a été aménagé pour que le public puisse profiter de paysages alaskains accessibles. Une télécabine permet de se hisser au sommet de la montagne pour obtenir une vue d’ensemble de cette pointe sauvage. Un vieux village de maisons de bois a été conservé et une ancienne conserverie de poissons a été transformée en musée et boutique de souvenirs. L’atmosphère qui se dégage de ce site naturel apprivoisé par l’homme est assez douce, avec de vrais airs de bout du monde. Une vraie belle première image d’Alaska avant de continuer le voyage plus en nord.
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AMBIANCE WESTERN DANS LES RUES DE SKAGWAY
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SKAGWAY VIT DANS LE SOUVENIR DE LA RUÉE VERS L'OR QUI FIT VENIR ICI DES CENTAINES DE PIONNIERS À LA TOUTE FIN DU XIXE SIÈCLE
JOUR 4 : SKAGWAY Au matin du quatrième jour, le Norwegian Bliss glisse au pas dans le canal de Lyn. Le plus long fjord d’Amérique du Nord paraît sans fin jusqu’à Skagway. Notre vaisseau blanc avance entre les montagnes jusqu’à s’amarrer à l’entrée de cette ville mythique. Skagway n’est accessible que par la mer. Ou alors une route y mène, mais elle passe par le Yukon canadien tout proche. L’histoire de cette localité commence en 1897 lors de la découverte d’or dans la région voisine du Klondike. Les pionniers dé-
barquent alors par centaines au fond de ce fjord où une ville se crée, et tous peu à peu partent à travers les montagnes pour rejoindre le Klondike. Nombreuses images célèbres montrant des colonnes de chercheurs courageux passant les cols enneigés ont été prises ici, sur les hauteurs de Skagway. Dans son film La Ruée vers l’or, Charlie Chaplin s’inspire aussi cette ruée-là, vers le Klondike. Aujourd’hui la ville est bien calme. Avec ses allures de Far Far West, elle n’attire plus grand monde si ce n’est les croisiéristes qui font escale ici et se replongent dans l’époque de l’orpaillage. L’essentiel de l’animation de Skagway se concentre sur une rue principale et quelques artères perpendiculaires. Le Red Onion Saloon est certainement l’adresse la plus fréquentée. Au-delà, il n’y a qu’à se promener dans les ruelles pour palper cette atmosphère un peu western qui se dégage de cette bourgade du bout du monde. Et pour plus de frissons, direction le vieux cimetière de pionniers, à la sortie de la ville, là où la forêt commence déjà. Des noms et des années bien lointaines sont encore lisibles sur des plaques de bois rongées par le temps. Un site digne du Projet Blair Witch qu’il vaut mieux visiter de jour que de nuit… !
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3 EXPÉRIENCE WHITE PASS Parmi les excursions proposées par Norwegian Cruise Line, il y a le White Pass Railway. Ce train historique relie Skagway à Whitehorse dans le Yukon canadien par le tracé originel qui emprunte le col White. C’est l’une des deux seules lignes de chemin de fer qu’il reste en Alaska. Le col n’est pas haut, 879 mètres d’altitude seulement, mais dans ces régions froides et reculées, la neige peut subsister jusqu’au mois de mai. L’été, le paysage est grandiose, coloré par nombreuses fleurs. L’expérience est un brin touristique mais franchement exaltante dans de tels paysages de nature sauvage. wpyr.com
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JOUR 5 : NAVIGATION
4 ENVIRONNEMENT LES PROGRÈS DE NORWEGIAN Une croisière, ça pollue. Mais conscient de ce handicap, Norwegian Cruise Line a engagé une grande refonte de son fonctionnement pour réduire le plus possible son impact sur l’environnement. Un programme
ambitieux baptisé Sail & Sustain est entré en vigueur récemment. Il aligne toute une batterie de mesures écologiques concrètes : des gros filtres ont été installés dans les cheminées d’échappement des paquebots pour retenir l’essentiel des particules fines, la chaleur émise par les machines est désormais réutilisée
pour la régulation de la température de l’air et de l’eau à bord, tout le plastique à usage unique a été éliminé sur les navires de la compagnie (ce qui fait par exemple 50 millions de pailles et 6 millions de bouteilles d’eau en moins par an, tout de même). Aussi, un programme de restauration des coraux a été lancé autour de l’île privée de la compagnie dans les Caraïbes et, en 2019, ce sont mille heures qui ont été données par les employés de Norwegian en s’investissant dans les communautés locales par diverses actions comme le nettoyage de plage. Les efforts sont réels, la compagnie en a les moyens.
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Cinquième jour en Alaska. Nous avons quitté Skagway la veille au soir et entamons notre redescente. Le Norwegian Bliss est notre refuge pour plus de vingt-quatre heures à louvoyer entre les glaces du printemps. Pas d’escale à terre mais une visite depuis le pont. Ce jour-là, nous entrons dans le Parc national de Glacier Bay. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, il est aussi réserve de biosphère. Avec douze glaciers, il représente la plus grande concentration au monde sur une telle surface. La plupart des étendues de ce parc sont inaccessibles par la terre. Toute la journée nous évoluons à un train de sénateur dans ces glaces en pleine fonte, jusqu’au fond des fjords. Partout les glacier déversent leur langues gelées dans une eau pas beaucoup plus chaude. Il y a le glacier Margerie long de 34 kilomètres, le John Hopkins qui n’en fait que… 19, ou encore le Grand Pacific glacier qui dévale les pentes de Colombie-Britannique sur 40 kilomètres avant de se déverser dans la baie côté américain. Drôle d’endroit, plein de beauté et de silence, que pas grand-chose ne vient perturber, si ce n’est une poignée de phoques joueurs ou quelques balbuzards pêcheurs assez solitaires. Nous ne sommes qu’à 58° nord, mais l’impression de toucher le pôle nous envahit. Le reste du monde paraît si loin.
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5 PORTRAIT ROBERT LUNDBERG Notre capitaine lors de ce voyage inaugural vers l’Alaska est suédois. Robert Lundberg est maître à bord du Norwegian Bliss sur nombreux voyages depuis 2018. Depuis son poste de commandement situé à l’extrémité du pont 14, il garde l’œil sur toutes les manœuvres. « Concrètement, nous sommes onze personnes sur ce pont pour diriger le bateau. De nombreux éléments sont automatisés mais il faut quand même beaucoup de concentration
pour certaines manœuvres délicates comme la sortie du port de Ward Cove », explique-t-il dans un calme olympien. Jamais lassé de réaliser le même voyage toutes les semaines, il ne cache pas son plaisir d’être de retour en Alaska : « C’est l’un des plus beaux parcours de croisière qui soient, donc nous étions tous excités à l’idée de pouvoir enfin jeter l’ancre à nouveau dans ces fjords grandioses », conclut-il avant de retourner étudier ses cartes pendant que ses passagers filent dans les rues de Ketchikan.
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JOUR 6 : KETCHIKAN Après les froideurs du nord, le soleil illumine notre sixième jour de mer. À bord du Norwegian Bliss, l’atmosphère est agréable. Pour cette croisière de reprise vers l’Alaska le paquebot n’est pas totalement complet donc les flux dans les coursives sont assez convenables. Ce matin nous accostons à Ward Cove, une baie proche de Ketchikan, sur l’île Revillagigedo. Après avoir avalé une poignée de miles en bus, nous arrivons dans cette petite ville qui est la plus au sud de l’Alaska. L’escale est courte mais suffisante pour se balader dans les rues où l’on croise de nombreux mâts totemiques. Ces longues pièces de bois sculpté sont des objets religieux individuels ou familiaux qui signifient l’appartenance à un groupe, et son identité. Ici, dans le berceau de la culture tlingit, 20 % de la population a encore des ancêtres indiens. C’est pourquoi les traditions et le patrimoine indien sont toujours bien entretenus. Dans Ketchikan, les totems sont partout, il y a même un musée. Une fois de retour à bord du bateau, nous mettons le cap toujours plus au sud. Notre capitaine fait preuve de grande concentration pour extraire le monstre du port de Ward Cove avant de filer len-
NOTRE MONSTRE DES MER S'AVÈRE TRÈS MANIABLE QUAND IL S'AGIT DE LOUVOYER ENTRE LES ÎLES À LA SORTIE DE KETCHIKAN tement à travers les montagnes. Assis sur le pont, sous un soleil de plomb, nous admirons le paysage défiler. Certains passagers tentent même l’expérience d’un jacuzzi face à ce décor immaculé. Nous contournons ces terres tapissées de forêts denses où la faune est d’une grande richesse. Dans ces régions du sud de l’Alaska, les ours noirs sont partout et atteignent même les villes certaines nuits pour se nourrir. Des chèvres des Rocheuses, des cerfs de Sitka complètent ce bestiaire sauvage. Au loin, nous croisons facilement plusieurs pygargues à tête blanche, cet aigle à l’œil perçant connu pour être le symbole des États-Unis. Mieux encore, à l’orée de notre retour dans les eaux du Pacifique, notre paquebot croise une famille d’orques nageant en sens inverse, allant se réfugier dans les eaux calmes du Passage intérieur. Ici comme partout en Alaska, le spectacle de la nature est permanent, jusqu’à ce que l’on rejoigne la civilisation.
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POSÉE AU SUD DE L'ÎLE DE VANCOUVER, LA VILLE DE VICTORIA EST LA CAPITALE DE LA PROVINCE DE COLOMBIE-BRTIANNIQUE
Après avoir quitté Ketchikan, notre paquebot retrouve le Pacifique pour une avant-dernière nuit de navigation. La croisière sent la fin, raison suffisante pour profiter du principal spectacle à bord. Dans l’immense théâtre situé sur le pont 6, une représentation de la comédie musicale Jersey Boys est donnée. Tous les codes y sont : le récit racontant le succès de Frankie Valli et son groupe (les Four Seasons), les chants, les tubes même, et puis les chorégraphies dans des costumes années 60. Un vrai bonbon qui transporte notre esprit à Broadway en un instant. La dernière journée se passe à bord, en longeant les côtes de l’île de Vancouver. Dernière chance pour nous de profiter du bateau, d’un cocktail au Mojito Bar, d’un repas au Cagney’s Steakhouse, le restaurant spécialisé dans la viande. Dernière chance aussi de passer du temps au spa situé à l’arrière du navire. Le plaisir de se relaxer après un sauna sur des transats en admirant la traînée de notre bateau sur les eaux du Pacifique est assez intense. En fin de journée, les côtes canadiennes approchent. Le Bliss s’amarre au port de Victoria où nous filons quelques heures. Cette ville, baptisée du nom de la reine, est la capitale de la province canadienne de ColombieBritannique. Une vingtaine de minutes suffisent pour relier le centre. Nous traversons des quartiers cossus avant
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JOUR 7 : VICTORIA
LA COMÉDIE MUSICALE JERSEY BOYS CLÔT À MERVEILLE UNE SEMAINE D'ENTERTAINMENT À BORD DU NORWEGIAN BLISS
d’atteindre le majestueux édifice de l’Assemblée législative de la province. En face se dresse l’hôtel Fairmont tout aussi impressionnant. Et puis il y a le port de plaisance, Government Street et Chinatown dans lesquels nous errons la soirée. L’escale est courte mais intéressante, et nous donne envie de revenir passer plus de temps ici comme sur toute l’île de Vancouver. Le voyage n’attend pas. Vers minuit, notre bateau largue une dernière fois les amarres. Demain matin, nous serons de retour à Seattle. —
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La carte postale normande
LE PAYS D’AUGE On pourrait croire que le pays d’Auge est une destination où l’on va pour s’isoler… Il faut dire que la nature y est reine et tout incite à la détente. Pourtant, chaque lieu que l’on a visité regorgeait d’histoires, et chaque personne rencontrée était animée par l’envie de partager. Faites vos bagages, on vous emmène en voyage dans le cœur discret du Calvados, entre Lisieux, Falaises et Cabourg...
É Texte & photos \ Clotilde Boudet (sauf mentions)
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Le pays d’Auge
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e pays d’Auge, c’est un condensé de tout ce qu’on s’imagine en pensant à la Normandie. Des vaches noires et blanches, des vergers de pommiers, des ruisseaux traversant des forêts ou des villages au charme indéniable et des maisons à colombages… Ce qu’on sait peu, c’est que cette région s’étend sur 75 km, jusqu’à la Manche. D’ailleurs, vous connaissez sans doute ses destinations les plus célèbres : Deauville, Honfleur… Mais vous est-il déjà venu à l’esprit de visiter l’arrière-pays de ce petit bout de Calvados ? On l’a fait pour vous, au fil de l’eau. Eh oui, même au fin fond de la campagne augeoise, on n’est jamais très loin de la mer, jamais très loin d’un ruisseau. D’ailleurs, « Pays d’Auge » signifie littéralement « terre boisée baignée par les eaux. » Et n’en déplaise aux mauvaises langues, ces eaux ne viennent pas toujours du ciel ! Nous avons rencontré nos premiers locaux dans la commune de Breuil-en-Auge, au bord d’une des rivières les plus protégées de France, la Touques. Audessus de nous ? Un ciel incroyablement changeant. Bien sûr, nous avons parlé de la pluie et du beau temps, et l’un nous a confié qu’ici, on dit souvent : « L’avantage du pays d’Auge, c’est qu’on voit le soleil au moins une fois par jour. » La personne qui l’accompagnait a ajouté en riant : « Même si ce n’est qu’une minute ! » Voilà l’essence du pays d’Auge, un morceau verdoyant du Calvados, plein de caractère, où la nature rencontre l’Histoire et où le soleil joue à cache-cache avec la pluie.
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OÙ LE SPIRITUEL RENCONTRE LES SPIRITUEUX Notre périple ne pouvait commencer qu’à la Spiriterie française, au Château du Breuil, le deuxième plus grand producteur de Calvados AOP Pays d’Auge. Impossible, évidemment, de visiter la région sans en apprendre plus sur le fameux « calva » normand ! Dans ce domaine, le bâtiment principal construit au XVIe siècle, ses dépendances, ses douves et son portail ont été inscrits aux monuments historiques en 1933. Aujourd’hui, on y produit annuellement quelque 300000 bouteilles du précieux spiritueux à la pomme. Hier demeure des grandes familles normandes, aujourd’hui écrin d’une entreprise familiale à la renommée internationale, le Château du Breuil vaut le détour, qu’on apprécie ou non le calvados. Déjà, parce que l’histoire est fascinante… Frédérique Dussart s’est lancé le défi de marier un artisanat prestigieux à l’audace du changement. Le Château du Breuil a jadis accueilli une usine textile, une fromagerie, une chocolaterie… Alors pourquoi pas une spiriterie ? Depuis 1954, il y a bien sûr le « calva », mais aujourd’hui, le château produit aussi du single malt, le Whisky Le Breuil. Et puisqu’il eut été dommage de s’arrêter là, la société a lancé sa propre gamme de rhums, les Rum Explorer, qui mettent en avant un savoir-faire ancestral de cette spiriterie normande : l’art de l’assemblage. Après un déjeuner bien mérité, nous nous dirigeons vers Lisieux, la capitale de la région. Cette commune d’environ 20000 habitants se trouve au cœur du pays d’Auge. D’ailleurs, en parlant de cœur… Celui de Lisieux bat pour un petit bout de femme au destin fascinant : sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
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1 MEUBLÉ DE TOURSIME NUIT AU CHÂTEAU Aujourd’hui, vous pouvez visiter la Spiriterie (ne manquez pas le spectacle « sons et lumières » donné dans l’Orangerie à la fin du circuit), faire une dégustation sur le lac, profiter du parc… Et bientôt, vous pourrez séjourner dans le Château du Breuil. D’ici à février 2023, cinq suites 4 étoiles seront mises à disposition des visiteurs. De quoi profiter jusqu’au bout de cet écrin d’histoire et de verdure aux charmes multiples.
LA BRIQUE ROUGE EST OMNIPRÉSENTE DANS LE PAYS D’AUGE, ICI À LA SPIRITERIE FRANÇAISE
2 RESTAURANT LE DAUPHIN Cette table est 100 % normande, tant par son cadre que par ses mets et le chef qui les prépare. Mathieu Le Guillois est originaire de Bayeux, dans le Calvados, et un amoureux de son terroir ! Cette auberge est un lieu chaleureux, où l’authenticité habille les murs et l’élégance, les assiettes. Depuis 33 ans, cette table enchante
les locaux et les voyageurs… Même les plus prestigieux, comme la reine d’Angleterre, qui a déjà fait au lieu l’honneur de sa visite. Il faut dire que l’ancien propriétaire n’était autre que Régis Lecomte, chef étoilé à la renommée mondiale. Le midi ou le soir, dans son menu dégustation en sept services, Mathieu Le Guillois fait honneur à ce bel héritage.
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LORS DE LA VISITE INSOLITE DE LA BASILIQUE, VOUS POUVEZ GRAVIR LES 178 MARCHES QUI MÈNENT AU DÔME, OÙ L’ON PROFITE D’UNE VUE À 360° SUR LISIEUX.
3 RELIGION SAINTE THÉRÈSE Durant sa courte vie, Thérèse écrira beaucoup, aux autres et pour ellemême. Il faut dire
qu’elle entre au Carmel à 15 ans, et vivra donc plusieurs années isolée. Ses écrits, à la fois témoignage de sa foi et ode à l’amour, ont fait le tour du
monde. Une de ses citations habille d’ailleurs le superbe dôme de la basilique de Lisieux : « Je veux passer mon Ciel à faire du bien sur la Terre. »
Cette sainte catholique a d’ailleurs été choisie pour être célébrée lors de la biennale 2022-2023 de l’Unesco. En effet, tous les deux ans, l’Organisation des Nations unies sélectionne plusieurs personnalités internationales qui ont marqué leur temps et le nôtre en œuvrant pour la paix, l’éducation, les sciences, etc. C’est d’ailleurs grâce à leur don que l’imposant édifice de style néobyzantin a été bâti entre 1929 et 1939. Labellisée « Patrimoine du XXe siècle », cette fausse jumelle du Sacré-Cœur de Paris est classée monument historique et accueille pas moins d’un million de visiteurs par an. De ce fait, Lisieux est la deuxième ville de pèlerinage de France, après Lourdes. On comprend l’engouement lorsqu’on fait face à l’édifice, et on comprend davantage lorsqu’on y pénètre… La basilique SainteThérèse de Lisieux comporte en son sein une vingtaine d’autels mineurs offerts par des pays étrangers. On peut ainsi découvrir les chapelles du Mexique, de l’Ukraine, de Cuba, du Liban… Et à chaque fois, des offrandes, des reliques et le visage bienveillant et juvénile de sainte Thérèse, morte à 24 ans de la tuberculose.
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4 ARTISANAT LA POTERIE Il y a des siècles, déjà, les Augeois utilisaient la céramique pour faire des objets ou paver l’intérieur
de leur maison. Aujourd’hui, pour en apprendre plus sur ce morceau de patrimoine du Augeois, rendez-vous à la Poterie du Mesnil de Bavent, entre
Caen et Cabourg. Cette entreprise existe depuis 1842 et ouvre ses ateliers aux visites tous les mardis de juillet et d’août, sur réservation.
TERRE DE JARDINS & CHÂTEAUX Dans la vie, certaines choses ont le goût du « pas assez ». Dans le pays d’Auge, s’il y a bien une chose dont on se rassasie avec délice, c’est la nature. La nature dans ce qu’elle a de plus rassurant, déconnectant et beau. Elle nous entoure, nous embrasse… Dans les vingt hectares du parc du Château du Breuil, tout au long de la route qui nous mène jusqu’à la commune de Saint-Germain-de-Livet, au nord de Lisieux. Là se trouve un château qu’on pourrait croire sorti d’un conte de fées. Il est remarquable, de par son architecture, les trésors qu’il renferme et l’écrin de verdure dans lequel il loge, imperturbable, depuis le XVe siècle. En 1922, un couple de Parisiens achète le château de SaintGermain-de-Livet, le restaure, y installe sa collection privée d’objets anciens, puis le lègue à Lisieux en 1957. La Ville décide d’ouvrir les portes de cet atypique manoir, classé aux monuments historiques, où se mêlent pans de bois, pierres blanches et briques vernissées du Pré-d’Auge. Labellisé « Musée de France », le château met en scène « l’art de vivre du XIXe siècle », grâce à l’ameublement et aux collections de la famille Riesener-Pillaut.
CE CHÂTEAU EST L'UNION D'UN MANOIR À PANS DE BOIS DU XVE SIÈCLE ET D'UNE CONSTRUCTION EN PIERRE ET BRIQUE VERNISSÉES DU PRÉ-D’AUGE
Visiter ce château-musée permet de découvrir quelquesuns des artisanats les plus répandus de la région, comme la poterie. Y aller, c’est aussi l'occasion d’emprunter des routes de campagne où, au printemps, les vaches broutent les herbes sauvages tandis que les veaux font la sieste à l’ombre des pommiers en fleurs. Et parce qu’il n’y a pas que les bovins qui apprécient les après- midi printaniers, profitez d’être à Saint-Germain-en-Livet pour vous balader dans le jardin du manoir et pour aller prendre un verre de l’autre côté de ses douves, dans la crêperie-salon de thé Aux 3 Gourmand du château.
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4 BOTANIQUE LES CHARTREUSES Les chartreuses du château de Canon sont uniques en France. Ces treize serres à ciel ouvert, entièrement plantées de plantes vivaces, de roses et d’autres merveilles botaniques, sont délimitées par de longs murs en pierre. À l’origine, les chartreuses étaient des jardins fruitiers où poussaient, à l’abri du vent, des pommes, des pêches, des amandes, des figues ou encore du raisin. Chaque année, les jardiniers du domaine les enrichissent de nouvelles plantes, pour le plaisir des visiteurs.
LE MIROIR D’EAU DU CHÂTEAU DE CANON
Autre château et autres jardins remarquables à ne pas manquer au pays d’Auge : ceux de Canon. Cette propriété, située sur la commune de Mézidon Vallée d’Auge, est également classée. Le château appartient à la famille Delom de Mézerac depuis sa construction par Jean-Baptiste Élie de Beaumont, célèbre avocat du siècle des Lumières, au XVIIIe siècle. Un conseil, prévoyez une journée pour profiter de l’ensemble exceptionnel que constitue le parc de Canon ! On y vient en famille ou entre amis pour prendre une glace à la boutique du domaine, pique-niquer, arpenter les 1,5 km de promenades du parc et simplement prendre le temps, au rythme des saisons. En plus d’être un éloge à l’art paysager anglais et français, ce « jardin de transition » fourmille de cours d’eau, cascades, petits chemins perdus à travers les arbres, îlots de fraîcheurs… Le parc abrite également de nombreuses sculptures et quelques monuments d’époque, comme un temple grec ou une pagode chinoise. Mais le clou du spectacle, ce sont sans doute les Chartreuses, une enfilade de petits jardins clos où les fleurs sont reines. Et à celles et ceux qui seraient de passage dans le pays d’Auge en hiver, notez que le lieu organise, pour les Augeois et visiteurs audacieux, « Noël au château »… Un événement parmi tant d’autres, qui émerveille chaque année au mois de décembre les petits et les grands.
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IL ÉTAIT UNE FOIS...
tien, le chef Endy et Nathalie, la femme de chambre. Presque une famille… Et justement, ce lieu unique garde les souvenirs d’enfance d’Anne-Sophie. Chaque objet (minutieusement choisi) possède sa propre histoire et, si l’on tend l’oreille, on devine encore, sur la terrasse, les éclats de rire des chaleureuses soirées d’autrefois. Faire du profit et ne rien partager ? « C’est pas le but. »
© Le Coq Enchanté
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© Le Coq Enchanté
On s’imagine mal faire un séjour en Normandie en plein hiver… En plus, à en croire les on-dit : les Normands sont un peu distants, au moins au début. Mais on dit aussi qu’à partir du moment où ils vous invitent chez eux, vous êtes comme en famille. Célyne ne dira sûrement pas le contraire. Originaire de la région parisienne, elle a tout quitté pendant la pandémie pour venir s’installer à Saint-Pierre-en-Auge. Certes, les pierres qui bâtissent les villages de la campagne normande sont vieilles, mais les âmes qui habitent ces pierres sont bien vivantes ! Et elles se retrouvent pour grignoter, danser, partager dans le salon de thé éclectique de Célyne, Une Grenouille dans une théière. Deux choses à retenir : ici, les clients ne sont pas des clients, ce sont des amis. Aussi, ne partez pas sans demander l’histoire qui se cache derrière le nom de cette adresse sympathique… Et en parlant de belles histoires, celle du Domaine Le Coq Enchanté mérite d’être racontée. Cette maison d’hôtes située dans le ravissant village de Cambremer porte bien son nom : c’est un havre de paix où tout invite à l’émerveillement. Suivant les saisons, vous pouvez louer une ou plusieurs chambres de la demeure principale (classée 5*) ou une des trois adorables maisons (classées 4*) qui occupent le verger du domaine. Aussi, pour les amoureux, il y a l’authentique roulotte aux couleurs pastel… Un cocon parfait. Et à la tête de cet écrin paisible qui accueille familles, bande d’amis, mariages intimes ou retraites de yoga, il y a Anne-Sophie. Mais elle-même vous le dira : « Tout seul, on n'est rien. ». Alors elle s’est entourée d’une petite équipe : son amie Elsa, assistée par Sébas-
CHEZ CÉLYNE, C'EST COMME À LA MAISON : UN PLAT UNIQUE PAR JOUR
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Ça aussi, ça coule dans les veines du pays d’Auge : le partage. Dans cette région du Calvados, peu d’hôtels, mais beaucoup de gîtes et de maisons d’hôtes. Des Augeois et Augeoises, d’adoption ou d’origine, qui n’ont jamais quitté leur territoire, qui l’ont abandonné pour mieux y revenir, qui en sont tombés amoureux par hasard… Toutes et tous, ils ont, avec pudeur et honnêteté, eu envie de nous raconter des histoires. Et tant pis si elles ne leur étaient pas propres, le patrimoine du pays d’Auge possède à lui seul bien des récits ! À l’image du château de Falaise, où est né en 1027 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre. Ce château, on le visite comme on ouvre un vieux livre de contes pour enfants. Sauf qu’au lieu des dessins un peu ternes attendus, on s’aperçoit que quelqu’un a apposé sur chaque esquisse des couleurs éclatantes. Situé sur un éperon rocheux, entre les vallées de l’Ante et du Marescot, ce château-fort a été abîmé par le temps et une touche de modernité est venue renforcer son imposante carcasse. À l’intérieur : des salles vides, écrins de récits inanimés qui prennent vie grâce… au numérique. Nous mettons au défi quiconque, de ne pas trouver la visite de ce trésor médiéval ludique et captivante ! En fait, le château de Guillaume le Conquérant est à l’image de la ville qui s’est construite, au fil du temps, autour de lui : plein de surprises. Parce que Falaise, sur le papier, c’est une petite commune de 8 000 habitants, entourée d’eau et de remparts, où il fait bon flâner. Mais si on prend le temps, on découvre une ville animée, riche de trois musées : celui des
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FALAISE EST LA TERRE NATALE DE GUILLAUME LE CONQUÉRANT, FUTUR ROI D’ANGLETERRE automates, celui d’André Lemaître et le Mémorial de Falaise – La Guerre des Civils, de plusieurs églises et de quelques beaux hôtels particuliers. L’un d’eux, le Castel Saint-Léonard, a été transformé il y a quatre ans en chambres d’hôtes par Charles Vatinel, un passionné d’art et d’histoire originaire du Havre. Entre les murs de cette bâtisse classée, on se rêve, le temps d’une nuit, au XVIIIe siècle.
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Le Castel Saint-Léonard a longtemps gardé ses trésors cachés aux regards des Falaisiens. Et puis, en 2018, Charles Vatel a décidé d’acheter cette bâtisse classée, totalement vide, pour y réaliser son rêve : ouvrir une maison d’hôtes où recevoir et exposer ses collections. Justement, durant le siècle des Lumières, le propriétaire de l’époque, le marquis Saint-Léonard, recevait dans cet hôtel particulier conçu par l’un des architectes les plus réputés de la région, Nicolas Gondoui, les nobles de Paris et de Normandie. Il faut dire que la demeure, de presque 500 m², a le bon goût de se trouver en plein centre de la ville. Aujourd’hui, elle a retrouvé l’éclat de ses plus belles années, dans les trois belles chambres du premier étage et dans les salons du rez-de-chaussée. Mention spéciale au salon en rotonde, sublime, qui nous plonge directement dans un roman de Jane Austen ou dans un épisode de la série La Chronique des Bridgerton...
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LE CASTEL SAINTLÉONARD ACTUEL A ÉTÉ BÂTI SUR LES FONDATIONS MÉDIÉVALES DE L’ORIGINEL
5 RESTAURANT Ô SAVEURS Si vous séjournez au Castel Saint-Léonard, vous pourrez apercevoir du balcon filant de la maison, le restaurant gastronomique de l’Hôtel de la Poste : le Ô Saveurs. Aux fourneaux, Arnaud Barré, pour qui la
cuisine est « e fruit d’une collaboration fructueuse, amusante, joyeuse et sincère ». D’ailleurs, en salle, vous serez peutêtre servie par sa femme Linda. Le travail du duo est récompensé, depuis 2015, par un Bib Gourmand du Guide Michelin. Il faut dire que la salle est élégante,
les plats raffinés sans être pompeux et l’accueil chaleureux. On y a dégusté un omble chevalier mariné (dont on se souviendra un moment), un plat autour du thon rouge, du foie gras et les « derniers légumes d’hiver », et un dessert à la noisette tout en légèreté.
© Camille Plichard - OTINCPA
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“LA NORMANDIE, POUR MOI, C’EST D’ABORD UN CIEL. JE SAIS QUE BEAUCOUP DE GENS RÊVENT QU’ILS VOLENT. LÀ-BAS, IL ME SUFFIT DE LEVER UN PEU LONGTEMPS LES YEUX POUR PARTIR DANS LE TEMPS ET SENTIR S’ÉTENDRE EN MOI COMME UNE PAIX, ET ME DIRE QU’AU FOND, CE QUI COMPTE, C’EST CETTE CHOSE IMMENSE QUI NOUS DÉPASSE ET NOUS ENVELOPPE.” L’ESPRIT DE FAMILLE, JANINE BOISSARD
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ré pour lire un livre ou siroter un verre de cidre (normand, bien sûr) en regardant la course folle des nuages dans le ciel. S’il fait moche ? On ne se fera pas prier pour aller profiter du spa, dont le nom, La Roseraie, fait tout de suite voyager nos sens. Et puis, à la tombée du jour, on retourne dans l’une des chambres ou suites de l’hôtel, chacune étant un véritable cocon, entre sobriété et douceur.
6 PAYSAGE LA CÔTE FLEURIE
© Art4stock
À ce stade de votre découverte du pays d’Auge, un double choix s’offre à vous : rester dans la campagne, profiter de la verdure, des châteaux et aller de village en village… Ou bien remonter vers la côte. Et si vous décidez d’aller voir la mer, choisirez-vous plutôt la cultissime Deauville ou Cabourg la romantique ? Nous, on a décidé de mettre toutes ces options dans un shaker pour ne rien rater de chaque destination. On s’est baladés entre Deauville et Pont-l’Évêque côté campagne, puis on a filé voir la mer du côté de Cabourg et la Côte fleurie. Deauville, ce sont les longues plages, les hôtels de grand standing, les courses de chevaux et les célèbres Planches où les badauds aiment tant flaner au coucher du soleil. Mais Deauville, c’est surtout la Normandie et, donc, pas toujours ce que l’on croit savoir ! Il faut juste regarder un peu au-delà des clichés. Et au-delà des clichés du « 21e arrondissement de Paris », il y a la campagne normande, toujours aussi apaisante et préservée. D’ailleurs, on a trouvé la solution parfaite à celles et ceux qui rêvent d’un séjour entre terre et mer… Les Jardins de Deauville. Cet hôtel 3*, situé à 3 km de la charmante ville de Pont-l’Évêque, n’est qu’à un quart d’heure en voiture de Deauville. Là, on entre en dialogue avec la nature, à nouveau. Les hirondelles ont fini d’annoncer le printemps, mais font des aller-retour joyeux à leur nid, on profite du parc arbo-
© hôtel Deauville
ET SI ON ALLAIT VOIR LA MER ?
Elle s’étend sur une quarantaine de kilomètres de Cabourg à Honfleur, tient toutes les promesses de poésie contenues dans son nom. Aux belles plages de sable blond succèdent des falaises sur lesquelles la lumière n’a de cesse, au long de la journée, de projeter une histoire différente… Et au milieu de tout ça, des stations balnéaires aux charmes multiples : Deauville, Cabourg, Honfleur ou encore Houlgate. En toute saison, la Côte fleurie est un tableau impressionniste fascinant et changeant, qui invite juste à profiter des plaisirs simples de la vie.
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© Thomas Boivin - OTINCPA
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Et si vraiment Deauville ne vous botte pas, Cabourg n’est qu’à quelques encablures de là et c’est une station balnéaire paisible et intime. On profite de « la plage aux romantiques », on scrute pendant des heures les façades des villas Belle-Époque à la recherche de petits trésors architecturaux, on flâne sur le port… Pas étonnant que Marcel Proust se soit inspiré de cette charmante ville pour son œuvre mythique À la recherche du temps perdu. Le temps, à Cabourg, il a plutôt tendance à s’arrêter, et comme ça fait du bien ! Mais si vous êtes de ces gens qui n’aiment pas s’arrêter justement, on vous invite à découvrir « la ville du temps retrouvé », un espace muséal inauguré en mai 2021, qui plonge ses visiteurs à la fin du XIXe siècle. Dans les quatre salons du musée, les univers d’artistes comme Claude Monet, Jacques-Émile Blanche, René-Xavier Prinet, Claude Debussy et, bien évidemment, Marcel Proust sont mis à l’honneur. C’est sans conteste un lieu qui a le pouvoir de réveiller l’artiste éclairé qui sommeille en vous ! On était déjà charmé par le pays d’Auge, mais « la reine de la Côte fleurie » a fini de nous convaincre, avec son air marin empreint d’une douce nostalgie et ses plages à perte de vue. Le mieux ? C’est de se dire que, malgré ce périple à travers la région, on est loin d’avoir percé tous les mystères du Calvados… —
© Marcel Proust Studio - OTINCPA
LE GRAND HÔTEL DE CABOURG TRÔNE AU CŒUR DE LA STATION BALNÉAIRE, LES PIEDS DANS LE SABLE
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CARNET D’ADRESSES d’hôtes plein de caractère. Chacune des trois chambres et deux suites possède son propre style ; quant au Manoir, il est implanté dans un superbe parc de 1,5 hectare où se pavanent poules et paons. Une jolie adresse hors du temps. À partir de 135 € la nuit, petit déjeuner inclus.
est d’époque, le style des chambres reste sobre, mais élégant. Située sur la commune d’Hermival-les-Vaux, au creux d’une vallée verte, cette bâtisse pleine de charme est installée sur un parc arboré au fond duquel coule une rivière. C’est le lieu idéal pour une parenthèse bucolique. Petit plus ? Le spa, au bord de l’eau, pour s’abandonner totalement. À partir de 160 € ; petit déjeuner sur commande à 12 €.
Le Castel Saint-Léonard castelsaintleonard.com À partir de 140 € pour 2 personnes, petit déjeuner compris, ou, pour 1 personne, du lundi au jeudi soir à partir de 99 €. Le Château d’Hermival chateauhermival.fr Adrien et Anne-Hélène vous accueille dans leur maison d’hôtes, une superbe demeure du XVIe siècle. Si la bâtisse
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Le Domaine du Coq Enchanté le-coq-enchante.com 2 nuitées minimum, à partir de 165 € ; petit déjeuner sur commande à 12 €.
Le Manoir de la Marjolaine manoirdelamarjolaine.fr À 300 mètres de la plage et à 2 km du centre de Cabourg, le Manoir de la Marjolaine est un hôtel & chambres
SE RESTAURER
Homard servi avec des pâtes fraîches, plateau de fruits de mer, bouillabaisse cabourgeaise, lotte au beurre blanc… On se régale ! À la carte entre 23 et 95 € ; plateau de fruits de mer à 40 ou 63 €.
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© Domaine du Coq Enchanté
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SE LOGER
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Ô Saveurs hotelrestaurant osaveurs.com À la carte : entrée 24 €, plat à partir de 29 €, dessert 15 €. Menu Découverte à partir de 46 € (74 € avec accords mets et vins). Formules midi entre 19 et 25 €. Le Baligan lebaligan.fr Avis aux amateurs de produits de la mer, ce bistrot situé à Cabourg fait la part belle aux produits de la criée locale. La spécialité du chef ?
Le Dauphin ledauphin-restaurant.com Formules à la carte entre 32 et 55 € ; Menu découverte en sept services, sur commande uniquement, à 79 € (108 € avec l’accord mets et vins).
À FAIRE — À VOIR Aller au fil de l’eau Découvrez le pays d’Auge au rythme de ses fleuves et rivières.
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Découvrir la gastronomie locale Il y a bien sûr la Spiriterie Française pour déguster calvados et autres spiritueux, mais dans la région, les adresses gourmandes ne manquent pas ! Elles sont aussi nombreuses que le terroir normand est riche. Saviez-vous qu’il existe une route du cidre, qui s’étend sur 40 km à travers le pays
rendre hommage aux soldats et aux civils disparus. À Ranville, on peut se recueillir dans le cimetière militaire britannique ou visiter le Mémorial Pegasus. À Amfreville, c’est un parcours de 2 km, entièrement gratuit, qui a été créé dans la commune. Enfin, à 500 mètres de la célèbre plage d’Omaha Beach, l’Overload Museum retrace l’histoire de la bataille de Normandie jusqu’à la libération de Paris.
Partir en balade Il y a de nombreuses belles randonnées à faire dans la région, au départ de Cambremer, autour de Médizon ou de Saint-Pierre-en-Auge. Certaines ont même des thématiques, comme celles partant de Lisieux, intitulées « À travers les yeux de Thérèse ». Côté Côte fleurie, les options ne manquent pas non plus pour découvrir le pays d’Auge à pied… Et pourquoi pas à cheval ? Randonner, c’est l’occasion de se plonger en immersion dans les plus beaux paysages normands. Faire acte de mémoire On sait que la Seconde Guerre mondiale n’a pas épargné la Normandie. Plusieurs mémoriaux ont été ouverts pour
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Dans le centre-ville de Lisieux, l’association Lexovives propose toute l’année plusieurs parcours sur la Touques et l’Orbiquet. À partir de 10 €. À Saint-Pierreen-Auge, le USP Canoë Kayak vous invite durant l’été à découvrir la vallée de la Dives. À partir de 12 €.
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de Cambremer ? Et si vous préférez donner des coups de fourchette que lever le coude, rendez-vous au Village Fromager, à Livarot, ou à La Fromagerie Spruytte, à Pont-l’Évêque…
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Le golf Barrière Deauville hotelsbarriere.com Sur le mont Canisy, depuis 93 ans, ce golf dessinée par Tom Simpson et Henry Cotton est l’un des plus beaux de France.
INFOS PRATIQUES
Y ALLER Vous avez le choix. En voiture, au départ de Paris, par l’autoroute A13 et, si vous venez du Nord, par l’A29. En train, vous rejoignez Deauville pour 20 € / 30 € euros en 2h30. Même budget pour aller à Caen, avec 15 min de trajet en moins. Enfin, un Paris-Cabourg durera 3h15 et vous coûtera 30 € / 40 €. Une fois sur place, louer optez pour les trains régionaux. La ligne 20 des bus Nomad relie Caen et Deauville à la Côte fleurie. Plus d’infos sur nomadcar14.fr
RENSEIGNEMENTS authenticnormandy.fr & normandie-cabourgpaysdauge-tourisme.fr
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Petit pays, grandes surprises
LUXEMBOURG Parce que le monde et vaste, et plein de recoins inexplorés, autant sortir des sentiers balisés. La recherche, la découverte, c’est ce qui nous a poussés à aller voir ce pays de poche coincé au carrefour de l’Europe. Nous y cherchions des clichés, nous n’y avons trouvé que des surprises, et des bonnes. Voyez plutôt !
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Texte & photos \ Christian Jelenia (sauf mention)
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BELGIQUE ALLEMAGNE
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oyons honnêtes. Le Luxembourg n’est pas la première destination à laquelle on pense pour des vacances. Et pourtant. Coincé entre la France, la Belgique et l’Allemagne, le Luxembourg est tout proche de nous. Il n’est pas grand, bien sûr, mais c’est bien un pays, souverain et indépendant, composé de deux grandes régions : l’Ösling au nord, hérissé de collines tapissées de forêts, et le Gutland au sud, plus urbanisé, qui s’est développé grâce au travail de la mine et de l’agriculture. Au centre, Luxembourg-ville est la locomotive de cette petite monarchie constitutionnelle dirigée par un grand-duc. Il s’agit même du seul grand-duché de notre planète ! Au-delà de ces détails, le Luxembourg se bat contre les clichés pour montrer qu’il est autre chose que des banques, autre chose que le pays le plus riche au monde. Son argent, il s’en sert. Depuis février 2020 par exemple, tous les transports en commun dans le pays sont gratuits, pour les citoyens comme pour le visiteurs. Bus, tramways, trains régionaux... il est possible de parcourir l’ensemble du territoire sans dépenser un centime et, surtout, en limitant son empreinte carbone. Voilà le genre de surprises auxquelles nous ne nous attendions pas. Et des surprises, il y en a eu d’autres, que ce soit dans la capitale, dans l’agréable vallée de la Moselle, ou dans la région d’Esch-sur-Alzette mise en lumière en 2022 car capitale européenne de la Culture. Au Luxembourg, il se passe des choses. Nous sommes allés voir. —
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UNE CAPITALE À ÉTAGES
1 RESTAURANT UM PLATEAU À cheval entre le haut et le bas de la ville, ce restaurant ne paie pas de mine. Il faut passer la porte d’entrée pour être surpris à l’intérieur. Atmosphère chic et tendance,
jolie terrasse ombragée, cuisine méditerranéenne ou asiatique… tout y est pour passer une bonne soirée. Le concept de « bar où manger » colle bien à cette adresse sympathique, idéale pour siroter un verre de vin ou un cocktail
avant de picorer des poivrons farcis au thon, des croquettes de crevettes grises ou une fricassée de vongole en persillade. Ambiance trendy garantie à la table de Um Plateau, tout près du centre-ville. umplateau.lu
Première surprise : Luxembourg-ville est une capitale à plusieurs niveaux. Longtemps surnommée « la Gibraltar du Nord », elle apparaît majestueuse, juchée sur un piton rocheux entouré de falaises abruptes creusées par l’Alzette et la Pétrusse qui coulent en contrebas. 129 000 habitants vivent dans cette petite capitale à taille humaine, inondée de verdure, dans laquelle on se promène allègrement à pied. La ville haute s’articule autour de la place d’Armes et de la place Guillaume II. Le palais grand-ducal est tout proche, avec sa façade Renaissance piquée de tourelles acérées. C’est ici que le grand-duc Henri travaille à la marche de l’État. Tout près de là, la cathédrale Notre-Dame est elle aussi surmontée de fines flèches pointant vers le ciel. Elle s’ouvre sur la place de la Constitution qui surplombe la verte vallée de la Pétrusse. À mesure que l’on poursuit l’itinéraire panoramique qui contourne la ville haute, on atteint le chemin de la corniche connu pour être le plus beau balcon d’Europe. Les vues sont plongeantes sur le quartier de Grund qui se love dans le creux des falaises, sur les rives de l’Alzette. Une fois en bas, on découvre des ruelles charmantes qui feraient presque passer ce quartier pour un petit village animé. En été, les terrasses des bars et des restaurants se déploient, quelques enfants jouent dans l’eau au pied du pont du Stierchen et Luxembourg-ville se transforme en une destination verte comme on irait un week-end à la campagne en famille.
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LE GRAND HALL DU MUDAM
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Dans les années 50, la capitale luxembourgeoise devient le lieu de travail de la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Il faut alors créer des infrastructures pour cette organisation internationale, précurseure de l’Union européenne. Dix ans plus tard, un fonds d’urbanisation est créé pour développer le plateau du Kirchberg, situé juste en face de la vieille-ville. En cinquante ans, Kirchberg est devenu le cœur économique de tout le pays. On trouve ici les bâtiments de l’UE dont la Cour de justice et la Cour des comptes, mais aussi la Banque européenne d’investissement. Au fil des années, le quartier s’est étoffé pour devenir aussi un pôle culturel. Lorsqu’on sort du tramway qui arrive directement du centre-ville, on est d’abord subjugué par la silhouette de la Philharmonie inaugurée en 2006. Dessinée par Christian de Portzamparc, elle étonne par sa forme et son enveloppe faite de 823 colonnes en acier blanc. Tout autour se dresse une armée de tours bien droites et brillantes, abritant des bureaux ou des hôtels. Le Mudam, quant à lui, est un peu caché. Presque imbriqué aux murs du fort Thüngen, il est signé Ioh Ming Pei, architecte chinois aussi auteur de la pyramide du Louvre. Ce musée d’art moderne qui porte le nom du Grand-Duc Jean a lui aussi ouvert ses portes en 2006. Ses collections sont riches d’œuvres d’Alvar Aalto, Marina Abramović, Sophie Calle ou Cindy Sherman.
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LE KIRCHBERG, ENTRE BUSINESS & CULTURE
2 HÔTEL MAMA SHELTER Si Rubens est omniprésent à Anvers, l’un de ses contemporains, Pieter
Bruegel l’Ancien, attire également les amateurs de peinture flamande. Plusieurs de ses œuvres sont regroupées au musée Mayer
Van Den Bergh, dont l’énigmatique M argot l’enragée, véritable ovni pictural peint par l’artiste aux alentours de 1563. On y observe une paysanne échevelée, Margot, entourée de plusieurs femmes et d’une multitude de créatures diaboliques au milieu d’un monde à feu et à sang. Si la signification profonde de cette œuvre reste à ce jour inconnue, elle n’en demeure pas moins incontournable.
Cet été, on peut y voir des expositions d’Isamu Noguchi, de la Croate Hana Miletić et une grande rétrospective de la peintre et poétesse britannique Lynette Yiadom-Boakye qui a participé au renouveau de la figure noire dans la peinture.
LE SIÈGE DE KPMG LUXEMBOURG
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À LA CROISÉE DES CHEMINS Sur son flanc oriental, le Luxembourg trempe dans les eaux de la Moselle. La rivière qui coule des Vosges jusqu’au Rhin marque la frontière avec l’Allemagne sur une quarantaine de kilomètres. Au niveau de la petite ville de Schengen, la frontière devient triple avec la France qui pointe son nez. Pas étonnant que cette bourgade tranquille ait été choisie en 1985 pour la signature du traité le plus concret pour tous les Européens. L’accord de Schengen a mis progressivement fin aux frontières matérielles dans l’Union Européenne et, quand on passe par ici, on évolue constamment entre le Luxembourg, la France et l’Allemagne sans presque s’en rendre compte. Un petit musée raconte l’histoire de la signature de ce traité. Il est situé au bord de l’eau, juste en face de l’endroit précis où se croisent les trois pays en un seul point. Mais la vallée de la Moselle est aussi connue pour ses vins. Toutes les collines qui dégringolent en pente douce vers la rivière sont tapissées de vignes. Entre les parcelles, des petits villages aux clochers saillants ajoutent une touche bucolique à cette vallée presque enchanteresse. Sur les hauteurs de Schengen, le domaine familial Henri Ruppert lui aussi émerge au-dessus des vignes. Difficile
de le manquer. L’édifice actuel imaginé par l’architecte local François Valentiny impose sa masse et se repère au loin depuis sa construction en 2006. Les sols alentour sont propices à la culture des pinots, blanc, gris ou noir, mais aussi de l’auxerrois, du riesling ou du gewurztraminer. Le domaine Henri Ruppert a été l’un des premiers de la région à vendanger ses 20 hectares à la main, et avec 100 000 bouteilles par an, il reste l’un des principaux domaines de la vallée de la Moselle luxembourgeoise. Sa réputation n’est plus à faire, mais il faut quand même visiter cet édifice impressionnant où l’on peut déguster sur une belle terrasse panoramique, avec tout la vallée sous les yeux.
LA VALLÉE DE LA MOSELLE LUXEMBOURGEOISE EST TAPISSÉE DE VIGNES TOUT AUTOUR DU VILLAGE DE SCHENGEN, LÀ OÙ LES FRONTIÈRES DE L’EUROPE SONT TOMBÉES
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3 HÔTEL L’ÉCLUSE Près de la bourgade de Stadtbredimus, l’hôtel de l’Écluse est bâti tout en longueur le long du cours de la Moselle, face à la rive allemande. Son architecture contemporaine faite de béton, de verre et de bois se marie assez
bien au décor. Les propriétaires ont une démarche écologique : il n’y a donc pas de minibar dans les chambres, ni climatisation, mais l’édifice est étudié pour que la température soit naturellement régulée. Nous avons aimé nous réveiller face à la rivière et prendre notre petit
déjeuner sur la terrasse à l’arrière de l’hôtel, face aux vignes. Quant au centre de bienêtre, il comprend trois saunas, une salle de Fitness et une piscine extérieure. Le spot parfait pour se relaxer après une journée estivale à rayonner dans toute la vallée. hotel-ecluse.lu/fr
DANS LES CHAIS DE LA MAISON RUPPER
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Sur les bords de la Moselle, le village de Remerschen résonne au nom d’un seul homme : François Valentiny. Le célèbre architecte luxembourgeois naît sur ces terres en 1953. Fils de charpentier, il embrasse d’abord le métier de son père avant de se diriger vers l’architecture. Diplômé de l’école d’architecture de Nancy et de l’université des arts appliqués de Vienne, il forme dans les années 80 un duo avec l’Autrichien Hubert Herman avant de voler de ses propres ailes. En plus de quarante ans de carrière, François Valentiny a laissé sa trace aux quatre coins du monde. Dans le village de Remerschen, la Fondation Valentiny inaugurée en 2016 retrace ses grands projets. Dans un étonnant édifice contemporain venu s’agglomérer sur le squelette de l’ancienne école du village, on découvre des dessins, aquarelles, maquettes des projets phares qui ont marqué sa carrière. Certains sont des projets avortés, et d’autres ont bien vu le jour, comme l’amphithéâtre de plein air de Trancoso au Brésil, la Tour des rêves et des désirs à Trèves en Allemagne, ou encore le pavillon luxembourgeois de l’Expo universelle 2010 à Shanghai. La Fondation Valentiny est un peu une anthologie
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SUR LES TERRES DE FRANÇOIS VALENTINY
créee ici pour préserver l’œuvre de cet architecte visionnaire, passionné, pour qui la notion d’héritage est importante. Sa fille Anna travaille d’ailleurs aujourd’hui dans le cabinet familial qui continue de dessiner, concevoir, maquetter des édifices souvent aussi beaux qu’utiles, au Luxembourg et ailleurs. valentiny-foundation.com
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À REMERSCHEN, UNE FONDATION SAUVEGARDE L’ŒUVRE MONUMENTALE DE FRANÇOIS VALENTINY ET MET EN LUMIÈRE SON APPORT À L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE
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4 F. VALENTINY PATCHWORK LOCAL Le cabinet Valentiny a imprimé sa marque dans toute la vallée de la Moselle. À Remerschen, outre la fondation, il faut jeter un œil au bâtiment situé de l’autre côté de la rue qui correspond à une auberge de jeunesse. À peine plus loin, la nouvelle école centrale est aussi l’œuvre du cabinet. Juste derrière s’étend une réserve naturelle. Un bord de l’étang, François Valentiny a imaginé un drôle d’édifice en forme de coque de bateau renversée et inspirée des longues maisons celtes. Le Biodiversum est un centre d’interprétation qui explique l’origine de cette réserve naturelle et présente la faune et la flore locale. Une visite indispensable pour avoir une vision plus globale du travail du cabinet Valentiny, et mieux comprendre sa vision de l’architecture. valentinyarchitects.com
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L’EXTÉRIEUR DU LUXEMBOURG LEARNING CENTER
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“TRUCK” PAR L’ARTISTE ERWIN WURM
ESCH EN VEDETTE En 2022, la star, c’est Esch-sur-Alzette. La deuxième ville du Luxembourg est capitale européenne de la culture. Voilà une belle mise en valeur pour cette cité de 36 000 habitants qui se bat pour créer des synergies, s’assurer un développement durable et engager le public à participer à une ribambelle d’événements qui marquent et marqueront toute l’année. Autour de la mairie et sur la longue rue de l’Alzette qui traverse tout le centre-ville, on sent déjà l’art et la culture qui infusent, à travers « Nothing is Permanent ». Cette exposition de vingttrois œuvres monumentales prend ses aises dans les rues. Elle forme un parcours sur lequel on s’arrête, subjugué, devant des sculptures de Tony Cragg, Wim Delvoye ou Katinka Bock. Mais l’étonnement ne fait que commencer. En quelques minutes de transport en commun, on rejoint le nouveau quartier de Belval. Drôle de métamorphose pour cet ancien secteur ouvrier presque tombé à l’abandon après la crise de la sidérurgie des années 70. Esch-Belval était le fleuron de la production d’acier au Luxembourg avant de devenir une friche et d’être réhabilité dans le cadre d’un fantastique projet urbanistique. De nombreux événements de Esch 2022 se tiennent ici, autour de deux immenses hauts-fourneaux qui donnent
BELVAL EST LA VITRINE DE TOUTE LA VILLE D’ESCH QUI EST FIÈRE D’AVOIR SU SE RÉINVENTER
au quartier une atmosphère postindustrielle assez branchée. De grands concerts ont lieu à la Rockhal, le bâtiment de la Möllerei sert de lieu d’exposition pour les arts numériques, alors que la Massenoire est davantage le refuge d’expositions graphiques comme « Frontaliers, des vies en stéréo » qui sera présentée en octobre prochain. Au delà de ces ex-bâtiments industriels reconvertis, d’autres édifices ont été construits à Belval. On trouve ici un grand nombre d’habitations, un lycée, la première université du Luxembourg dans un superbe édifice très fonctionnel, mais aussi une bibliothèque signée… François Valentiny. Ce Luxembourg Learning Center est peut-être la pièce la plus impressionnante du quartier, par ses formes et ses volumes. La vitrine d’une ville tout entière tournée vers la création, l’intelligence et l’avenir.
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CHEMINER SUR LE MINETT TRAIL, C’EST DÉCOUVRIR DES PAYSAGES OÙ LA NATURE A REPRIS SES DROITS
MARCHER SUR LES TERRES ROUGES La capitale européenne de la culture ne concerne pas seulement Esch, mais toute la région. Ce sud du Luxembourg que l’on appelle Minett doit son nom au minerai qui était extrait du sol durant l’ère industrielle à la fin du XIXe siècle. Partout ici, comme du côté français, la terre est rouge, imprégnée de fer. Mais la plupart de sites miniers ont été rendus à la nature. Dans la réserve naturelle d’Ellergronn, le musée de la mine Cockerill est un intéressant témoin du temps ou les hommes creusaient sous terre pour remonter des wagons pleins de roche. De vieilles locomotives sont toujours stationnées à l’entrée des galeries comme si elles étaient prêtes à fonctionner de nouveau, et la salle des pendus a gardé l’atmosphère de l’époque où les mineurs revêtaient ici leurs habits de travail. Tout autour, l’environnement de cette ancienne mine n’est plus que forêt presque sauvage. Avec le musée, son restaurant, et son futur gîte, le site fait désormais office de halte sur le Minett Trail, un sentier de randonnée en plein développement dans le cadre de l’année culturelle. Long de 90 kilomètres, entièrement balisé et divisé en dix étapes, il parcourt tout le sud du Luxembourg. Il écume quelques villes, des villages et d’anciennes carrières à ciel ouvert redevenues des bulles de biodiversité
d’une richesse inestimable. Maintenant que les pioches et les engins se sont tus depuis presque quarante ans, la faune et la flore réinvestissent ces lieux désolés pour en faire des sites vivants. Alouettes, chauves-souris, biches ou sangliers batifolent dans cet environnement rouge et vert, aussi classé « Prime Butterfly Region » avec 400 espèces de papillons diurnes. Encore une belle surprise à découvrir lors d’un séjour dans cet étonnant Luxembourg. —
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5 RESTAURANT PAVILLON EDEN ROSE
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Direction Kayl, petite ville tranquille proche d’Esch-surAlzette. Dans un parc municipal arboré, un bâtiment en acier Corten tranche avec le décor plein de verdure. C’est le restaurant de Caroline Esch, jeune cheffe installée ici depuis 2019. Cette Franco-Luxembourgeoise travaille avec Valérian Prade, son compagnon. Ils n’utilisent que des produits frais et locaux pour créer une cuisine contemporaine de qualité qui a déjà été remarquée par le Gault & Millau. La carte du Pavillon Eden Rose évolue tous les deux mois. On y trouve une tartelette d’asperges avec fromage frais fumé et raifort alsacien, ou une pièce de veau rôtie au beurre noisette accompagnée d’un jus aux aromates. Les plats sont sans gluten, une première au Luxembourg. Assurément l’une des meilleures tables dans le sud du pays, à quelques lieues de la frontière française. edenrose.lu
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CARNET D’ADRESSES É SE LOGER
Hôtel Parc Beaux-Arts 1, rue Sigefroi, L-2536 Luxembourg. Tél. : +352 26 86 761. goereshotels.com Ce petit hôtel de charme est parfaitement situé en plein centre de Luxembourg-ville, à côté du Musée national d’histoire et d’art, dans une longue rue qui relie le cœur de la ville haute au chemin de ronde de la Corniche. Les onze suites sont bien tenues et agréables, avec boiseries d’origine, lampes de Murano, design italien et vestiges architecturaux. À partir de 179 € la nuit. Mama Shelter 2, rue du Fort Niedergruenewald, 1616 Luxembourg. Tél. : +352 20 80 44 00. fr.mamashelter.com/ luxembourg L’hôtel occupe une tour sur le plateau du Kirchberg. Il est le premier avec un Mama Works intégré. Nous avons apprécié le rooftop, et la boulangerie adossée à l’hôtel avec du bon pain et de bonnes viennoiseries à déguster au petit déjeuner. Atmosphère fun et trendy dans l’ensemble du bâtiment grâce à une déco assez twistée. A partir de 149 € la nuit.
Hôtel de l’Écluse 29, Waistrooss, 5450 Stadbriedemes. Tél. : +352 23 61 91 91. hotel-ecluse.lu L’hôtel a l’avantage d’avoir un grand parking, donc pas de problème pour se garer. Etonnamment les trentedeux chambres, la chambre panoramique et les deux suites sont assez lumineuses malgré l’omniprésence du béton. Le restaurant propose autant de spécialités luxembourgeoises que de plats plus variés. Menu à partir de 35 €. Nuit à partir de 135 €.
SE RESTAURER
Um Plateau 6, plateau Altmunster, 1123 Luxembourg. umplateau.lu Ouvert du lundi au vendredi de 12h à 14h et de 18h30 à 22h30. Le samedi de 18h30 à 23h. Formule lunch à 27 ou 32 €. Le soir, plats à la carte à partir de 24 €. Bazaar 46, place Guillaume II, 1648 Luxembourg. bazaar.lu Ce restaurant méditerranéen est situé à l’angle de la grande place Guillaume II dans un bel édifice ancien décoré à la
mode contemporaine. Au menu, des mezze (autour de 9 €) et des plats d’inspiration libanaise, marocaine ou italienne (autour de 20 €). Tout est appétissant et réussi, dans une ambiance détendue. Ouvert du dimanche au jeudi de 9h à 1h, les vendredi et samedi de 9h à 3h du matin. Tempo 1, place de l’Europe, 1499 Luxembourg. tempobaroumanger.lu Le restaurant se situe à l’arrière de la Philarmonie. Mieux vaut réserver, il y a souvent du monde étant donné les nombreux bureaux des alentours. En 2019, le chef Morriss Clip était le premier à recevoir le prix POP of the year du Gault & Millau qui récompense les adresses fun et sympas. Formule lunch à 28 ou 33 €. Plats à la carte à partir de 23 €. Le Bistrot gourmand 77, Waistrooss, 5440 Schengen. lebistrotgourmand.lu Voilà une super table, très agréable, au village de Remerschen. Que l’on mange à l’intérieur ou sur la belle terrasse pleine de végétation, on a l’assurance de faire un bon repas. La carte aligne des carpaccios, des tartes flambées ou d’autres plats
simples de bistrot comme une souris d’agneau confite ou une andouillette grillée à la moutarde. La carte des vins est riche d’une centaine de références, dont les bons vins du domaine Sunnen-hoffman voisin du restaurant. Si vous êtes perdu dans les vins luxembourgeois, Nicolas, le gérant français du restaurant, vous éclairera avec le sourire. Ouvert tous les jours sauf le lundi, de 11h45 à 13h15, puis de 18h45 à 21h45. Fermé le dimanche soir et le samedi midi. Péniche Vintage vintageboat.lu Amarrée à Remich, cette péniche qui flotte sur la Moselle est ouverte tous les jours de 11h à minuit. La gastronomie y est simple, mais l’idée de manger sur un bateau face au décor faite de vignes est assez sympa. Sachez aussi que tout est à vendre à bord du bateau, si jamais l’envie de chiner vous prend. Ruppert Wines Impossible de louper le domaine qui apparaît au dessus du village de Schengen, sur la colline de Markusberg. Possibilité d’achat et dégustation tous les jours de 15h à 21h.
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Brasserie K116 116, rue de Luxembourg, 4221 Esch-sur-Alzette. k116.lu Cette brasserie occupe les anciens abattoirs de la ville qui datent de la fin XIXe. La cuisine est de type brasserie, avec des influences assez actuelles. La formule du midi (23 €) change toutes les semaines. À la carte, compter entre 25 et 30 € pour un plat. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h puis de 18h30 à 1h. Maison Lefevre 138, boulevard JFK, 4171Esch-sur-Alzette. lamaisonlefevre.lu Une table légèrement chic dans une belle maison proche du centre-ville. Cuisine traditionnelle d’assez bonne qualité et joliment dressée. On a aimé la terrasse arrière plutôt calme et donc assez agréable. Formule lunch à partir de 27 €. Menus du soir à 60 ou 75 €. Ouvert tous les jours sauf le dimanche soir et le lundi. Pavillon Eden Rose 30, rue du Moulin, 3660 Kayl. edenrose.lu Il est important de réserver quelques jours à l’avance pour déjeuner
ou dîner dans le restaurant de Caroline et Valérian. Plats à la carte à partir de 26 €. Menus à 39 ou 69 €. Ouvert du mardi au dimanche de 12h à 13h30 et de 19h à 20h30.
À FAIRE — À VOIR
MUDAM mudam.com Le musée abrite la plus grande concentration d’art contemporain au Luxembourg. Il est ouvert du jeudi au lundi de 10h à 18h, et en nocturne (gratuite) jusqu’à 21h le mercredi. Fermé le mardi. Entrée 8€ par adulte, 5 € pour les moins de 26 ans.
Musée européen de Schengen Ce musée ouvert en 2010 retrace l’histoire de la construction européenne et insiste forcément sur le contexte de la signature de l’accord de Schengen. Il est situé entre l’église du village et le bord de la Moselle où les trois pays se rejoignent en un point. Il est ouvert tous les jours de 10h à 18h. Entrée gratuite. Fondation Valentiny valentiny-foundation.com La fondation est ouverte du mercredi au vendredi
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du 15h à 18h, et dès 14h le week-end. Fermé le lundi et le mardi. L’entrée est libre et gratuite. Biodiversum Le centre de protection de la nature dessiné par François Valentiny est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. L’entrée est gratuite. Esch 2022 esch2022.lu Esch est capitale européenne de la culture jusqu’au 31 décembre. Le thème de l’année est Remix et se décline en plusieurs axes : Remix nature, Remix Art, Remix identity ou Remix yourself. Bref, il est beaucoup question de renouveau. Des expos et des événements ont lieu toute l’année et surtout l’été. Le programme est mis à jour en ligne régulièrement. Minett Trail minetttrail.lu Des infos complètes sur le Minett Trail sont en ligne sur le site officiel, et notamment les cartes détaillées du parcours, de chaque étape, avec le kilométrage, la durée et le niveau. Prêts, chaussez !
INFOS PRATIQUES
Y ALLER Sept TGV directs relient Paris-Gare de l’Est à Luxembourg-ville chaque jour. Compter 2h29 de trajet en moyenne. Par la route, la principale voie d’entrée au Luxembourg passe par la Moselle française, via l’A31 qui contourne Metz puis Thionville.
RENSEIGNEMENTS Le Luxembourg est membre de l’Union européenne et de l’espace Schengen. Une simple carte d’identité suffit pour les voyageurs français ! Se renseigner. visitluxembourg.com/fr esch2022.lu/fr
À LIRE Mon Luxembourg, Stéphane Bern, Flammarion (2016)
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Par monts et par vaux
LE PAYS BASQUE Tout en bas dans le coin de la France, un territoire vit à la jointure entre les montagnes et la mer. Son littoral est à la mode, mais son arrière-pays manque encore de notoriété. Voilà donc quelques pages sur un Pays basque méconnu, destination idéale pour un séjour en mode confort mais slowtourisme, dans un décor d’un vert éclatant ; parce qu’il est urgent d’aller voir ailleurs, tout en restant près d’ici.
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Texte & photos \ Lucas Lahargoue (sauf mention)
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Le Pays basque
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est des pays qui vous attirent, et qui vous retiennent. Certains sont lointains, d’autres sont tout proches. Celui-ci est tout proche, en bas de la France, arrosé d’autant de pluie que de soleil. C’est peut-être ça qui fait son charme d’ailleurs, ce climat capricieux mais qui, une fois qu’on l’a compris et accepté, nous fait rendre compte que c’est l’un des recoins les plus agréables de l’Hexagone. Il y a, au Pays basque, autant de rugosité que de douceur, autant d’identité que d’ouverture sur le monde ; un équilibre éternel, entre pluie et soleil, entre mer et montagne, entre France et Espagne. Euskal Herria, comme on l’appelle là-bas, s’étend sur 20 600 km2, soit à peu près la superficie de la Slovénie, à cheval sur les deux côtés des Pyrénées. Divisé entre sept provinces ayant chacune un caractère propre, trois d’entre elles sont françaises. Nous avons parcouru le Pays basque français donc, de Bayonne à Hendaye, en faisant un crochet par Biarritz, puis en passant surtout par les villages, les campagnes et les montagnes que l’on ne voit jamais ; ces petits bouts de territoire souvent oubliés au détriment d’un littoral qui attire bien trop de voyageurs en été. Des berges de l’Adour aux collines de Soule, en passant par les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, c’est un autre Pays basque que vous découvrirez dans ces pages. Loin de la côte et de ses embouteillages, partons pour une balade estivale sur les routes d’un pays unique, refuge d’une âme, d’une langue, et d’un peuple pas tout à fait comme les autres. —
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LE GRAND BAYONNE VU DEPUIS LE PONT MARENGO
BAYONNE, VITRINE DU PAYS BASQUE AUTHENTIQUE Pour les Basques, Bayonne est la capitale. Ici, la Nive se jette dans l’Adour qui coule encore sur quelques kilomètres avant de s’abandonner à l’Atlantique. La ville s’articule en plusieurs quartiers qui trempent chacun dans les eaux de ces deux fleuves vitaux à son charme. Sur les bords de la Nive, les hautes façades multicolores sont comme des remparts qui protègent un dédale de rues serrées où l’on n’en finit pas de se perdre. Le Grand Bayonne s’articule autour de la cathédrale Sainte-Marie érigée au XIIe siècle, et son cloître magnifique aux courbes typiques d’un gothique flamboyant. Le Petit Bayonne est par endroits plus labyrinthique, impénétrable même, à la fin du mois de juillet quand la ville est en fête. Dans ces venelles transpire l’âme du Pays basque resté authentique jusque dans les moindres
“COMME DE TRÈS RARES VILLES QU'ON NE CHOISIT PAS, BAYONNE SUSCITE UN SENTIMENT PASSIONNEL…" FRANCIS MARMANDE
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1 DÉCOUVERTE L’HERMIONE Tout a commencé en 2014. L’Hermione était mise à l’eau, après sept ans de construction selon les plans de la première Hermione coulée en 1793. Le célèbre navire de guerre sur lequel La Fayette se rendit aux ÉtatsUnis pour soutenir les insurgés a donc désormais sa réplique. Elle navigue sur les mers du Globe. Mais il y a quelques mois, une avarie importante a été diagnostiquée dans le port d’attache de Rochefort. Depuis septembre 2021, la frégate est en cale sèche à Bayonne, pour subir d’importants travaux d’entretien. L’association qui s’occupe du bateau, en partenariat avec la Ré-
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cours d’immeubles, jusque sur les moindres balcons. De l’autre côté de l’Adour, le quartier de Saint-Esprit vit quant à lui une renaissance depuis quelques années. Longtemps oublié, il est l’un des plus vieux quartiers juifs de France. Lustré et revitalisé, on y croise de nombreuses fresques de street art. Sebas Velsaco, Xabier Anunzubai, Untay ou Koralie sont des artistes de rue qui s’en sont donné à cœur joie sur les murs du quartier. Mieux encore, toute la ville est progressivement mise en couleurs depuis le lancement du festival Point de Vue il y a quelques années. Une manière intelligente et originale de transformer Bayonne, la faisant passer de cité historique et pittoresque à une ville bien ancrée dans son temps.
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gion Nouvelle-Aquitaine, a décidé de rendre ce chantier pédagogique : il est possible de le visiter. La visite du gabier permet ainsi de découvrir tous les détails de la vie à bord et de comprendre comment fonctionne un tel vaisseau de bois, de toiles et de
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cordes. L’Hermione est à Bayonne jusqu’en février 2023. Puis elle repartira avec ses 18 marins professionnels et ses 54 gabiers bénévoles pour un nouveau voyage, dans la Manche et la mer du Nord ! fregate-hermione.com
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2 HÔTEL BRINDOS LAC & CHÂTEAU C’est l’histoire d’une métamorphose. Brindos existe depuis des lustres. L’une des plus anciennes maisons de la côte basque a traversé le XXe siècle à coups de fêtes où l’on venait s’encanailler sur les bords de l’un des plus grands lacs privés de France. Dans les années 2000, Serge Blanco rachète ce domaine situé à Anglet, le rénove et en fait un hôtel haut de gamme. Depuis quelques mois, c’est le groupe Millésime qui fait revivre ce lieu mythique qui était un peu tombé en décrépitude. Des travaux ont été menés pour redonner du lustre à la grande maison blanche dressée au bord du lac. Marie-Christine Mecoen s’est char-
gée de lui donner un nouveau souffle. La directrice artistique a revisité les 29 chambres pour leur donner un caractère basque et contemporain à la fois. Mais la nouveauté la plus remarquable est ces dix lodges flottants posés sur l’eau. On les rejoint d’un coup de petit bateau de bois, électrique, qui ne perturbe en rien l’écosystème local. À l’intérieur, les couleurs douces à base de blanc, de vert ou de terracotta ont aussi été pensées pour ne pas jurer dans ce décor de pleine nature. Chaque lodge est autosuffisant, le confort y est le même que dans les chambres du bâtiment, à ceci près qu’on s'y réveille au son du clapotis et à la vue des roseaux ou des nénuphars. Une fois de retour sur la rive, il reste à siroter un cocktail sur le ponton de bois avant de
passer à table. La cheffe exécutive Flora Mikula a imaginé la carte du restaurant qui est clairement locavore. Les produits basques sont mis en valeur sur les plats envoyés dans cette salle panoramique surplombant le lac. Pâté en croûte de la maison, Txanguro de Donostia, cochon Kintoa ou agneau d’Iraty fumé au foin apparaissent dans les assiettes, avant un cake au chocolat et agrumes ou un baba au rhum mis en scène par Mathieu Mandars, chef pâtissier et ancien champion de France des desserts. À peine ouvert, le restaurant de l’hôtel sent déjà l’étoile. Réponse en janvier prochain. En attendant, voilà l’une des meilleures nouvelles adresses pour une belle soirée d’été, au calme, sur la côte basque. brindos-cotebasque.com
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BIARRITZ EST IMPRÉGNÉE DE LA CULTURE SURF SUR TOUTES SES PLAGES
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3 RESTAURANT SILLON Il y avait un Sillon dans la capitale des Gaules. Le Sillon est désormais creusé à Biarritz, dans la tranquille rue Jean-Bart, en plein centre-ville. Le Lyonnais Mathieu Rostaing-Tayard y diffuse sa cuisine apprise entre autres chez Pierre Gagnaire ou Massimo Bottura. À sa carte, les
anchois fumés de Getaria se mêlent intelligemment à une ventrèche de cochon, le poulpe est cuisiné au vin rouge et le ris de veau est vapeur à la feuille de figuier. Les dressages sont d’une finesse ultime, les plats se partagent ou se dégustent seuls, à table ou au comptoir plus décontracté. Sillon est la table biarrote de l’été. sillon-biarritz.fr
LA BELLE IMPÉRIALE Que dire qui n’a pas encore été dit sur Biarritz ? Si ce n’est qu’elle reluit encore. Napoléon III n’imaginait certainement pas que cette portion sauvage de littoral sur laquelle il fit construire une résidence à son épouse deviendrait la station à la mode qu’elle est devenue. La Villa Eugénie est désormais l’Hôtel du Palais. Il a rouvert ses portes l’an dernier après d’importants travaux. Le seul palace de la côte atlantique française regagne peu à peu ses lettres de noblesse, en commençant par son étoile Michelin qui vient d’être enfin récupérée en mars dernier par le jeune chef Aurélien Largeau. Ailleurs dans la ville, plusieurs nouvelles adresses participent au renouveau gastronomique. Xuxu en fait partie. Ce restaurant, qui ne fonctionne qu’avec des produits frais, locaux, bio et sans gluten, est aussi la première table végane de la côte basque. Surfrider Foundation lui a même décerné le label
« Ocean friendly » pour ses efforts envers la protection des océans. Dans un genre plus hybride, l’Épicerie Galerie ne promeut que des produits français issus directement des producteurs, sans intermédiaires. Et pour se nourrir l’esprit ou le regard, la maison fait aussi office de galerie où l’on peut chiner de belles photos d’artistes locaux ou venus de l’autre bout du monde. Biarritz fourmille d’idées, de concepts, d’adresses où l’art de vivre est célébré. Cette ville inspire du monde et attire des créateurs qui en font l’un des aimants culturels de la côte basque.
"QUAND ON HÉSITE ENTRE DEUX PLAGES, L'UNE D'ELLES EST TOUJOURS À BIARRITZ" SACHA GUITRY
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C’est le secret le mieux gardé de la côte basque. En plein cœur de Biarritz, la Folie Boulart est un mystère pour les Biarrots même. Charles et Marthe Boulart, couple d’industriels landais, décident d’acheter un terrain près de l’Océan en 1872 et d’y faire construire cette merveille. Le château Boulart est dessiné par Joseph Louis Duc. L’architecte déjà connu pour ses travaux à Paris accepte le seul projet privé de sa carrière et imagine la demeure « de folie » voulue par Charles pour son épouse. Depuis la ruelle qui y mène, on n’imagine pas le faste de cette maison rénovée pendant cinq ans avant d’avoir ouvert ses portes sous la forme d’un hôtel très particulier. Le promoteur immobilier Pierre Delalonde est à l’origine de cette restauration complète. En tant que nouveau propriétaire, il a voulu rendre son lustre à chaque portion de cette folie architecturale trop longtemps tombée dans l’oubli. La maison s’articule autour d’un beau et haut vestibule soutenu par des colonnes de marbre. De part et d’autre, deux salons sont orientés sur le parc à l’arrière, ou sur le phare et la mer que l’on distingue au loin à l’avant. Partout, le mobilier provient de salles de vente. Yves Badetz, conservateur de musée et spécialiste du Second Empire, s’est chargé de rassembler ces pièces de collection pour habiller chaque pièce. Le billard des frères Lumière qui trône dans l’un des salons est certainement sa plus belle trouvaille. Au-dessus, le château compte huit chambres et suites. La nôtre est celle du Phare, toute drapée de bleu ciel et orientée vers le large. La Coco est un hommage à Coco Chanel avec son atmosphère chaleureuse et mansardée. Quant à la suite Édouard VII, c’est la plus grande, avec son lit à baldaquin et son balcon filant permettant d’admirer une bonne partie de la ville. Pour le moment, la Folie Boulart se loue… dans son intégralité seulement, et pour un séjour minimum de deux nuits. De nombreux services sont inclus dont la présence d’un chef, une conciergerie, une cave à vins, une piscine, un hammam, un sauna, et même la possibilité de profiter de soins (cours de sport, massages, etc.). Séjourner ici est une expérience exclusive comme on en trouve peu au Pays basque. C’est l’assurance de voir Biarritz autrement, depuis un belvédère flamboyant, plein de secrets et d’histoires. Un pièce de patrimoine unique qui vient de reprendre vie à quelques pas du centreville et du bord de mer. lafolieboulart.fr
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5 CHAMBRE D’HÔTES LA POUCHOULANNE Bienvenue chez Pascal et Noella. Ce couple originaire de la région toulousaine s’est entiché de cette belle maison du XVIIe siècle restaurée en 1996. Il en ont fait la leur il y a quelques années et accueillent les visiteurs grâce à cinq chambres d’hôtes. Deux d’entre elles sont au rez-dechaussée, les trois autres sont à l’étage dont une est un dortoir pouvant loger un petit groupe. La manière dont la maison est agencée et décorée de beaux meubles de bois en fait un cocon agréable où se poser pour rayonner ensuite dans le nord du Pays basque. La piscine chauffée est parfaite pour buller après une journée de découvertes dans la région, le parc magnifiquement entretenu n’invite qu’à la relaxation, et le soir il n’y a plus qu’à profiter des étoiles en dégustant sur la terrasse un panier garni de produits du terroir. L’escale champêtre est parfaite, à 35 minutes à peine de la côte. lapouchoulanne.fr
LE CHÂTEAU DES GRAMONT À BIDACHE EST UNE RUINE MAJESTUEUSE
ÉCARTELÉ ENTRE PAYS BASQUE, LANDES ET BÉARN, LE PAYS CHARNÉGOU SIGNIFIE "MÉTIS" EN GASCON
Au-delà du littoral, un paysage de creux et de bosses se dessine. Les berges de l’Adour sont de plus en plus sauvages à mesure que l’on remonte son cours. Mouguerre, Lahonce, Urcuit… les villages se succèdent et forment peu à peu le Pays Charnégou. Peu de monde connaît ce terme qui correspond à la rive sud du fleuve que l’on peut longer longtemps grâce au chemin de halage. À Bidache, le château des Gramont règne sur ces terres frontalières de la Gascogne et du Béarn. Le château… ou ce qu’il en reste, depuis l’incendie de 1796 qui en a fait définitivement une ruine. Mais c’est une ruine encore bien fière et classée monument historique. La commune de Bidache entretient l’édifice. Il appartient toujours à la famille de Gramont qui représentait le roi de France dans la région de Bayonne et y percevait même les impôts jusqu’à la Révolution. Des visites classiques ou des nocturnes aux flambeaux donnent vie tout l’été à ces murs sans toit, à ces fenêtres sans vitres, à cette demeure de pierre qui résiste au temps. Un décor presque fantasmagorique, loin des clichés du Pays basque que l’on connaît. Pourtant, dès La Bastide-Clairence, les clichés refont surface. Un pur décor basque éclate à la vue des visiteurs qui font escale dans ce petit hameau bâti en pente autour d’une longue rue principale. Ses façades blanc et rouge à colombages et sa jolie place centrale justifient son classement dans le réseau des « plus beaux villages de France ». Une carte postale basque parfaite, dans un recoin du pays beaucoup moins envahi.
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ARCHITECTURE BASQUE À LA BASTIDECLAIRENCE
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UNE AUTOROUTE DE PÈLERINS
© Gena Melendrez
À l’intérieur du Pays basque, la province de Basse-Navarre est veinée de sentiers qui usent les chaussures de pas mal de marcheurs. Les chemins de Saint-Jacques passent par là. Ils sont plusieurs à arriver dans ces collines vertes et rondelettes. Des petites chapelles sont disséminées dans le paysage comme celle de Soyarce, ou celle de Saint-Nicolas d’Harambeltz. Mais le monument le plus marquant des environs est la stèle de Gibraltar. Rien de très impressionnant à première vue, juste une vieille stèle ronde posée à un carrefour. Mais ce carrefour n’a rien d’anodin. En ce point précis se rejoignent les quatre grands chemins de Compostelle qui arrivent de toute la France : la voie du Puy, la voie de Vézelay, la voie de Tours et la voie du Piémont. À partir d’ici, les chemins de SaintJacques ne font plus qu’un, filent vers Saint-Jean-Pied-de-Port et les cols pyrénéens pour enfin devenir le mythique Camino Francès qui traverse l’Espagne jusqu’en Galice. À Saint-Palais, l’Espace Chemins-Bideak est une escale à marquer. Cet ancien couvent franciscain vient d’être transformé en centre culturel. On erre dans son très beau jardin paysager et on écume plusieurs salles d’exposition qui s’articulent autour de l’ancien cloître où trônent de belles sculptures de Christian Lapie. Trois de ces géants de bois brûlé dominent aussi en haut d’une colline, près de là, regardant le sud et ce chemin qui se faufile vers les montagnes basques.
L'ESPACE CHEMINS-BIDEAK À SAINT-PALAIS
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© Poliki
“ICI, DANS MON PAYS BASQUE, JE ME SENS À MA PLACE, COMME UN ARBRE ADAPTÉ À SON TERRITOIRE, SUR SON TERRAIN, MAIS DONT LES BRAS S’OUVRENT AU MONDE ENTIER” EDUARDO CHILLIDA
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6 HÔTEL DOMAINE AGERRIA Il y a quelques années, c’était encore un monastère. Construit dans les années 1840, il était la pièce centrale d’un domaine de 97 hectares. De nombreux frères ont été formés ici, ou y ont passé leur retraite. Une fois déserté des
religieux, le lieu a été racheté par la commune de Mauléon, rénové et transformé en hôtel. Il va sans dire qu’ici votre séjour sera donc calme, avec une vue panoramique sur la ville, son château fort, des vignes plantées il y a une poignée d’années et qui devraient bientôt donner une première cuvée. La
table de l’hôtel est tenue par Frederico de Sousa depuis 2020. Le chef d’origine brésilienne cuisine maison et prend plaisir à utiliser un maximum de produits souletins, ce qui lui vaut le titre de maître restaurateur. Une destination originale, pour s’immerger dans les collines de Soule. domaine-agerria.com
© Pierre-Alex
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DES CORDES AUX PIEDS Il existe au Pays basque un recoin préservé où pas grand monde ne va. Il faut s’enfoncer encore plus loin dans les terres pour arriver en Soule. La plus petite et plus reculée des provinces du pays se mérite. Elle correspond à la vallée du Saison, qui coule depuis les montagnes et traverse Mauléon-Licharre, petite capitale tranquille. La ville est surplombée par un beau château fort construit à partir du XIe siècle. Mais Mauléon est aussi la capitale mondiale de l’espadrille. Au XIXe siècle, le développement économique de la région a pu avoir lieu grâce à l’industrie de la sandale de corde qui habillait les pieds des mineurs de tout le nord de la France. Les rendements actuels sont bien loin de ceux de l’époque, mais il reste une poignée d’artisans qui continuent de fabriquer des espadrilles de façon traditionnelle. Chez Prodiso ou chez Don Quichausse, on
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LA SAISON QUI TRAVERSE MAULÉON
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peut jeter un œil aux ateliers où les sandales sont encore cousues à la main. Le savoir-faire perdure, avec l’art et la manière. Les modes passent mais l’espadrille reste l’une des chaussures préférées des Français, et Mauléon en est l’étendard.
"EN ESPADRILLES ON EST TOUT JUSTE ASSEZ CIVILISÉ POUR TUTOYER LE GLOBE, SANS L'APPRÉHENSION RÉTIVE DU PIED NU MÉFIANT, SANS L'EXCESSIVE ASSURANCE DU PIED TROP BIEN CHAUSSÉ" PHILIPPE DELERM
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PLUS HAUT EN SOULE
7 RESTAURANT CHEZ ALFITCHA Dans le village de Licq-Athérey, une devanture ne paie pas de mine. C’est celle de chez Alfitcha, une auberge authentique et familiale tenue par Jean-Pé Laffargue. Mieux vaut ne pas débarquer
à l’improviste mais plutôt appeler quelques heures ou la veille avant de venir, histoire que Jean-Pé et son épouse préparent de quoi vous faire à manger ; souvent une soupe, puis des truitelles frites, et peut-être un peu d’anguille sauvage s’il en arrive
le matin, avant d’enchaîner avec une omelette et du jambon, et de finir avec un pignoulet (flan local) à tomber à la reverse. Pas de chichis dans cette adresse sans artifices, où l’on vient palper un peu de ce qui fait encore l’âme véritable de la Soule aujourd’hui.
Après Mauléon vient Tardets, antichambre des montagnes basques. À partir d’ici, fini les collines. Le relief s’accentue sérieusement, les routes se cabrent et on prend de l’altitude. Les montagnes de Soule sont hérissées de forêts parfois denses et impénétrables. La station d’Iraty est même au cœur de la plus grande hêtraie d’Europe ! En hiver, on vient glisser en ski de fond dans ce décor presque magique. En automne, la forêt flamboie de couleurs qui donneraient presque à l’endroit des allures de Canada. Et l’été, ces montagnes basques sont un paradis pour les randonneurs. L’itinéraire le plus célèbre s’élance au pied du village de Larrau, grimpe dans un sous-bois, contourne des crevasses creusées par les torrents, puis se hisse à flanc de montagne jusqu'au sommet des gorges d’Holzarte. Là, une grande passerelle est suspendue à 180 m au dessus du vide. La traverser transforme cette courte balade un peu ardue en une aventure basque qui n’a pas grand-chose à envier aux jungles d’Amérique du Sud. Un paysage drôlement exotique alors que nous sommes simplement entre la France et l’Espagne toute proche.
EN LANGUE LOCALE, LA HAUTE-SOULE SE DIT "BASABÜRÜA", POUR "TÊTE SAUVAGE". UN NOM QUI DÉFINIT BIEN LE CARACTÈRE ENCORE SECRET DE CE RECOIN DU PAYS BASQUE
8 INSOLITE LA VERNA Voilà un drôle d’endroit. La découverte la plus folle de notre séjour en Pays basque. Les montagnes situées entre le village de Sainte-Engrâce et la frontière espagnole sont un véritable gruyère. Partout des trous, des canyons et des gouffres font de ce massif un terrain de jeu infini pour les spéléologues. En 1953, une petite équipe menée par Georges Lépineux découvrait la salle
de la Verna. Avec ses dimensions dingues (194 m de haut, 245 m de diamètres, 3,6 millions de m³), c’est l’une des plus grandes grottes au monde. Depuis son ouverture au public en 2010, c’est même la plus grande salle souterraine accessible au public sur notre planète. Les visites sont uniquement guidées. On traverse d’abord un long tunnel creusé à la fin des années 50 par EDF qui espérait utiliser la force de la rivière ayant creusé cette cavi-
té énorme dans le calcaire. Casque sur la tête, frontale éteinte, on pénètre dans la salle dans le noir complet avant que les lumières ne s’allument progressivement. L’effet waouh est garanti. NotreDame de Paris logerait facilement dans la Verna. En 2003, une poignée de joyeux illuminés ont même fait voler une montgolfière dans cette cathédrale d’eau et de pierre. Une visite 100 % insolite et indispensable. laverna.fr
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LA PASSERELLE D'HOLZARTÉ
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LE CENTRE DÉPARTEMENTAL D'ÉDUCATION AU PATRIMOINE OSPITALEA, À IRISSARY
RETOUR VERS LA CÔTE Avant de retrouver le littoral, il faut traverser à nouveau les collines de Basse-Navarre par le sud. Autour de Saint-JeanPied-de-Port, les pentes sont tapissées de vigne. Le vignoble d’Irouléguy n’est pas bien grand, mais suffisant pour satisfaire la fierté des Basques. Les pieds de tannat, de cabernet franc, de petit manseng ou de gros manseng donnent des vins puissants, rustiques, mais qui s’affinent au fil des années. Aujourd’hui, l’irouléguy n’est plus la piquette d’antan. Il continue à se marier parfaitement à la gastronomie locale mais chaque bouteille dévoile des arômes et des subtilités de plus en plus complexes qui montrent le chemin parcouru par les vignerons et des maîtres de chais locaux depuis la création de l’AOC en 1970. Entre les vignes et dans le creux des vallons, on retrouve ces maisons blanc et rouge typiques qui font le charme du Pays basque intérieur. Chaque village est la carte postale d’un pays de cocagne qui respire la campagne et reste vert tout au long de l’été. À Irissary, une grande maison se
détache du reste. Elle est plantée en plein cœur du village, face au fronton. Depuis 2002, cette ancienne commanderie fondée au XVIIe siècle par les chevaliers hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (ordre de Malte) est un lieu de culture. Il est la parfaite illustration de la manière dont les Basques entretiennent leur patrimoine. Réhabilité pour devenir un Centre départemental d’éducation au patrimoine, on y trouve un savant mélange d’architecture contemporaine et historique. Une adresse parfaite pour comprendre comment le Pays basque jongle entre le passé et l’avenir.
CHAQUE VILLAGE DE BASSE-NAVARRE EST LA CARTE POSTALE D'UN PAYS DE COCAGNE QUI RESPIRE LA CAMPAGNE ET RESTE VERT TOUT AU LONG DE L'ÉTÉ
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9 CIDRE EZTIGAR Le cidre n’est pas que breton ou normand. Il est aussi basque. On en produisait dans les montagnes du Sud-Ouest dès le XIIe siècle. Certaines sources affirment même que cette histoire remonte à l’Antiquité. En tout cas, sa production est toujours d’actualité. Au village de Saint-Just-Ibarre, la maison Eztigar fabrique du cidre à base de variétés de pommes basques comme l’Anisa, la Eri Sagar ou la Gordin Xuria. Plusieurs producteurs montés en association délivrent leurs fruits bio pour l’élaboration de cidre brut (« sagarnoa » en basque) ou demi-sec, de jus de pomme, de confitures ou encore de gelées. Les achats peuvent se faire en ligne, mais mieux vaut encore passer à l’atelier pour découvrir les secrets de fabrication et déguster ! cidre-eztigar.com
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10 HÔTEL ARRAYA Sare est l’un des plus jolis villages du Pays basque. Sur la place centrale, face à l’église et au café de la mairie, l’hôtel Arraya accueille les voyageurs de passage dans le cadre d’une belle maison construite au XVIe siècle et qui était un ancien relais pour pèlerins de Compostelle. La famille Fagoaga tient cette maison depuis trois générations. Elle a entrepris récemment des travaux de rénovation pour apporter un brin de modernité à certaines chambres et ajouter une piscine au jardin qui se déploie à l’arrière de l’édifice. Le tout sans entacher le charme naturel de l’hôtel dans lequel il est agréable de faire escale. Les soirs d’été, en terrasse, on s’attable sous les platanes pour déguster la cuisine du chef. Rémy Le Charpentier est passionné par le terroir basque et ne se prive pas pour le montrer. Sa cuisine est généreuse et pleine d’idées. On a aimé son ceviche de poissons de la criée de Saint-Jean-de-Luz, et sa truite de Banka cuite à basse température, fondante à souhait. Alors il n’y a plus qu’à prendre ses aises dans les chambres de l’hôtel et admirer par les fenêtres le soleil qui se couche lentement sur le clocher du village et la Rhune qui se dresse juste derrière. arraya.com
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Sur le port d’Hendaye, ce restaurant qui fête son premier anniversaire fin juillet est une ode à la bistronomie. La carte est pensée par Michel Nicquet, chef du mythique Chez Mattin, à Ciboure. Elle aligne des produits du coin comme la truite d’Ispéguy, les chipirons à l’encre ou le bœuf Herriko. Tout est cuisiné à la façon du Sud-Ouest. Mais l’avantage de cette nouvelle adresse est sa cave à vins. 350 références sont au choix de l’amateur qui se laissera conseiller par le sommelier, ou du connaisseur qui sera certainement subjugué par un panel si pointu. Si l’on ajoute la jolie terrasse orientée sur le port, carton plein pour la Vinotek. la-vinotek.com
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11 RESTAURANT LA VINOTEK
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Le Basques connaissent bien la Maison Laffargue. Il faudra maintenant compter aussi sur Ainhoa. Cette jeune Hendayaise de 24 ans a récemment lancé une marque de maroquinerie qui porte son prénom, tout simplement. Formée dans plusieurs grandes maisons, elle met désormais en pratique son savoir-faire au service de son inspiration propre. Installée dans un atelier-boutique près de la plage, elle travaille des peaux de taurillons venues d’une tannerie d’Espelette. Elle crée ses patrons, coupe, colle, coud, conçoit des sacs, des porte-monnaie et tout un tas de pièces finies avec tact et précision. Les couleurs utilisées sont douces, le poinçon est doré, et l’ensemble est assez chic. Du joli travail entièrement local et fait main, par une jeune fille du coin qui aurait tout donné pour rester dans son Pays basque. Challenge réussi. ainhoamaroquinerie.fr
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12 ARTISANAT AINHOA
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DERNIÈRE ESCALE À HENDAYE
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AU PIED DU JAIZKIBEL ET DE LA FRONTIÈRE ESPAGNOLE, HENDAYE DÉROULE SA LONGUE PLAGE FAMILIALE SUR PRÈS DE TROIS KILOMÈTRES
© Hans Geel
Après cette longue boucle dans les terres, revoilà la mer. Côté Atlantique, le Pays basque s’achève à Hendaye. Le meilleur moyen d’y arriver est d’emprunter la route de la corniche qui déroule ses vues panoramiques depuis Socoa. Les quelques jours dans l’année où la houle est favorable, c’est ici au large que se lève la mythique vague de Belharra. Une fois en ville, les vagues sont moins voraces. La longue plage d’Hendaye qui s’étire sur près de trois kilomètres est d’ailleurs l’un des meilleurs spots de surf de la région pour les débutants. On peut s’exercer à glisser et tomber sans aucun risque, sous la protection des jumeaux, ces deux rocs plantés au large. Le front de mer aligne des résidences modernes qui ont pleine vue sur l’horizon, mais en s’enfonçant un peu dans le quartier de la plage, on croise une soixantaine de grandes villas du début XXe. La plupart sont classées, et donnent à Hendaye de vrais airs de station balnéaire peinarde qui respire le bon air des vacances pendant tout l’été. Juste derrière, c’est la baie de Txingudi formée par la Bidassoa qui s’élargit avant de se jeter dans l’Atlantique. Au-delà de cette lagune tranquille, c’est déjà l’Espagne et la vieille ville de Fontarrabie qui apparaît en toile de fond.
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UN CHÂTEAU SUR LA MER Les Basques sont des voyageurs, des explorateurs même. La famille d’Abbadie, originaire de Soule, en est l’exemple. Antoine d’Abbadie nait en 1810 à Dublin, d’une mère irlandaise et d’un père… basque, donc. Toute sa vie est faite d’aventures, menées au Brésil d’abord, puis en Égypte, en Norvège ou en Algérie, et surtout en Abyssinie. Entre 1838 et 1849, il explore de fond en comble ce qu’on appelle aujourd’hui l’Éthiopie et en dresse la première carte. En 1864, il entreprend la construction d’une demeure de style néogothique dessinée par Eugène Viollet-le-Duc. Le château-observatoire d’Abbadia est né, à l’entrée d’Hendaye, en surplomb de l’Atlantique. Posé au cœur d’un magnifique parc, l’édifice est l’un des plus visités du département des Pyrénées-Atlantiques. Au fil des pièces, c’est toute la vie d’Antoine d’Abbadie qui est décortiquée, grâce à des fresques évoquant l’Abyssinie qu’il a explorée, ou via l’observatoire Ohartzea qui garde quelques vestiges des travaux du scientifique qu’il était. Géographe, linguiste, astronome, il était aussi membre de l’Académie des sciences à qui il légua le château à sa mort, et qui l’utilisa à des fins scientifiques
jusqu’en 1975. Avec sa drôle d’architecture qui mêle des influences médiévales et religieuses, son intérieur parfois sombre car habillé de bois foncé, et sa décoration riche tendant vers l’orientalisme, le château d’Abbadia est une curiosité immanquable sur la côte. Une pépite hors du commun, loin de l’atmosphère basque classique, mais qui fait pourtant le lien avec le pays qu’aimait tant Antoine d’Abbadie. Les maximes écrites en euskera (la langue locale) et le décor ouvert sur les montagnes ou la mer ne font pas perdre au visiteur l’idée d’où ils sont. Mais la visite de ce château est un petit voyage en elle même. — chateau-abbadia.fr
VIGIE SUR L'ATLANTIQUE, REPÈRE DE SCIENTIFIQUES, CABINET DE CURIOSITÉS : LE CHÂTEAU D'ABBADIA EST UN PEU DE TOUT ÇA ET VEILLE SUR HENDAYE
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13 EXPÉRIENCE LES SENTIERS DE LA MER
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Sur le port d’Hendaye, ce restaurant qui fête son premier anniversaire fin juillet est une ode à la bistronomie. La carte est pensée par Michel Nicquet, chef du mythique Chez Mattin, à Ciboure. Elle aligne des produits du coin comme la truite d’Ispéguy, les chipirons à l’encre ou le bœuf Herriko. Tout est cuisiné à la façon du Sud-Ouest. Mais l’avantage de cette nouvelle adresse est sa cave à vins. 350 références sont au choix de l’amateur qui se laissera conseiller par le sommelier, ou du connaisseur qui sera certainement subjugué par un panel si pointu. Si l’on ajoute la jolie terrasse orientée sur le port, carton plein pour la Vinotek. la-vinotek.com
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CARNET D’ADRESSES É
Hôtel Arraya Place du village, 64310 Sare. Tél. : 05 59 54 20 46. rraya.com À partir de 145€ la nuit. Au restaurant gastronomique, entrées à partir de 17 € et plats à partir de 31 €.
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Domaine Agerria 3, rue du Frère Alban, 64130 Mauléon. Tél. : 05 59 19 19 19. domaine-agerria.com À partir de 65 € la nuit.
Brasserie Basa 74, rue d’Espagne, 64100 Bayonne. Tél. : 05 59 70 38 06. brasserie-basa.com Une table sympa et de qualité en plein centre de Bayonne, au pied de la cathédrale. Jolie terrasse à l’arrière. Cuisine inventive et généreuse. Ouvert du lundi au samedi de 11h à 22h. Dimanche de 11h à 13h30. Plats à partir de 12 €. Xuxu 8 bis, avenue de la Reine Nathalie, 64200 Biarritz. Tél. : 07 67 15 33 81. Ouvert du jeudi au dimanche de 12h à 21h30. Tout vegan et sans gluten.
SE RESTAURER
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Slow Toki 730, chemin du Sarrot, 64 520 Bidache. Tél. : 09.75.20.73.91. slowtoki.com Une autre jolie maison d’hôtes près de Bidache. Lionel et Manu sont charmants et leur maison est idéale pour se reposer. De nombreux stages de yoga sont d’ailleurs organisés. À partir de 80 € la nuit en basse saison.
La Folie Boulart 12, allée du Château, 64200 Biarritz. Tél. :05 59 23 93 10. lafolieboulart.fr Compter à partir de 10 000 € la nuit en basse saison, pour un séjour de deux nuits minimum. Pour rappel, le château se loue dans sa totalité. Capacité d’accueil de 14 personnes, avec service de conciergerie inclus, chef personnel, petits déjeuners, buffet permanent.
Les Sentiers de la Mer lesentiersdelamer.com Les voiliers de 10 à 12 m sont généralement composés de deux ou trois couchettes. Ils peuvent accueillir une personne seule ou un couple. À partir de 85€ la nuit.
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La Pouchoulanne 2589, avenue des Pyrénées, 64 520 Came. Tél. : 06 40 39 68 48. lapouchoulanne.fr À partir de 75 € la nuit en basse saison.
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SE LOGER
Brindos lac & château 1, allée du Château, 64600 Anglet. Tél. : 05 59 51 53 63. brindos-cotebasque.com À partir de 216 € la nuit. Menu de la semaine à 35 € le midi. Le soir, plats à partir de 26 €.
Sillon 4, rue Jean-Bart, 64200 Biarritz. Tél. : 05 59 24 76 08. sillon-biarritz.fr Déjeuner les mercredi, jeudi et vendredi. Dîners du mardi au samedi. Entrée/plat/dessert à 36 €.
Épicerie Galerie 18, avenue de Verdun, 64200 Biarritz. epicerie-galerie-biarritz.fr Chez Alfitcha Licq-Atherey. Tél. : 05 59 28 61 37. Menu complet à 20 €. Réservation indispensable, le matin ou, encore mieux, la veille. Expérience 100 % authentique.
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Le Restaurant Gamia 64220 Bussunarits. Tél. : 05 59 37 13 48. restaurant-gamia.fr Une bonne table perchée au sommet du col de Gamia. Plats à partir de 17 €. Préférez la terrasse extérieure à la grande salle. La vue est splendide.
Hôtel Ithurria 218, Qur Karrika, 64250 Ainhoa. ithurria.com Un très bel hôtel de pur style basque en plein coeur d’Ainhoa. La table arbore
une étoile Michelin. Cuisine de haut vol par le chef Xavier Isabal. Menus à 49, 74 ou 94 €. Ouvert tous les jours d’été, midi et soir. La Vinotek 82 bis, avenue des Mimosas, 64700 Hendaye. Tél. : 05 59 31 38 15. la-vinotek.com Ouvert tous les jours sans interruption pendant l’été. Plats à partir de 23 €. Menu découverte à 55 €.
À FAIRE — À VOIR
Ouvert du lundi au samedi de 10h à midi et de 14h à 18h. Entrée gratuite. La Verna Quartier Calla, 64560 Sainte-Engrâce. Tél. : 06 37 88 29 05. laverna.fr Visites accompagnées uniquement. À partir de 6 € par enfant et 12 € par adulte en été. Des visites plus poussées et plus physiques sont aussi possibles. Penser à réserver à l’avance. Commanderie d’Irissary Tél. . 05 59 37 97 20. Le Centre départemental d’éducation au patrimoine Ospitalea est ouvert du lundi au samedi, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 17h30. Entrée libre et gratuite.
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Eztigar Route d’Arlakondo, Beltxu, 64120 Saint-Just-Ibarre. Tél. : 05 59 37 87 12. cidre-eztigar.com Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 16h. Visite et dégustation gratuite de mai à fin août. Sans réservation.
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L’Hermione fregate-hermione.com Accessible tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. Compter une bonne heure pour la visite libre, plus d’une heure et demie pour la visite guidée. Entrée à partir de 12 € par adulte, 6 € par enfant. Visite guidée du gabier à 18 €/8 €. Espace Chemins-Bideak 55, Gibraltar, 64120 Saint-Palais. Tél. : 05 59 65 56 80. chemins-bideak.com
INFOS PRATIQUES Y ALLER Les autoroutes A63 et A64 sont les deux principales portes d’entrée du Pays basque. Par le train, Bayonne, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz ou Hendaye sont accessibles depuis la gare parisienne de Montparnasse. Enfin, Biarritz a un aéroport avec des lignes directes depuis Paris, Lyon Nice, Brest ou Strasbourg.
RENSEIGNEMENTS Agence d’attractivité et de développement touristiques pays-basque. tourisme64.com
À LIRE
Château-observatoire d’Abbadia Route de la Corniche, 64700 Hendaye. Tél. : 05 59 20 04 51. chateau-abbadia.fr Ouvert tous les jours de l’été, sur réservation. Visites guidées (1h environ / 4,90 €) de 10h à 15h30 et visites libres possibles de 16h à 19h.
Tangente(s), Basque-Béarn Beautiful, Julie Daurel & Nicolas Millet, Ed. Sud-Ouest (2021) Ramuntcho, Pierre Loti, Folio Classique (1990). Philosophie intime du Sud-Ouest, Léon Mazzella, Éd. des Equateurs (2008).
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Tendances P — 138 MONTRES
P — 140 E-ROAD TRIP
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PILOTER
Montres C’est l’activité reine de l’été. Conduire un véhicule, une équipe, un rêve, vers l’aventure. Six montres pour assister ceux qui barrent, qui montent les rapports, descendent les pentes et s’ouvrent le monde.
© Andrew Neel
Texte \ David Chokron
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1 \ Tudor Black Bay Pro. Boîte en acier de 39 mm sur bracelet en Nylon. Mouvement à remontage automatique avec heures, minutes, secondes, date, second fuseau horaire. 3450 € — 2 \ Bulgari Aluminium Chronographe Ducati. Boîte en aluminium et titane de 40 mm sur bracelet en caoutchouc et aluminium. Mouvement à remontage automatique avec heures, minutes, secondes, date, chronographe. 5000 € — 3 \ TAG Heuer Carrera x Porsche. Boîte en acier DLC noir de 44 mm sur bracelet en Nylon tissé. Mouvement à remontage automatique avec heures, minutes, secondes, date, chronographe. 6700 € — 4 \ Breitling Navitimer B01 Chronograph 46. Boîte en acier de 46 mm sur bracelet en alligator. Mouvement à remontage automatique avec heures, minutes, secondes, date, chronographe. 8500 € — 5 \ Urwerk UR-112 Aggregat Odyssée. Boîte en acier de 42 x 51 mm sur bracelet en nylon tissé. Mouvement à remontage automatique avec heures et minutes digitales rotatives, secondes, indicateur de réserve de marche. 242000 € — 6 \ Ulysse Nardin Diver The Ocean Race. Boîte en acier recyclé et carbonium de 44 mm sur bracelet en Nylon recyclé. Mouvement à remontage automatique avec heures, minutes, secondes, date, indicateur de réserve de marche. 10 400 €
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E-ROAD TRIP EN JAGUAR SUR L’AUTOROUTE DU SOLEIL É
Il y a les road trips sur la mythique Route 66, aux États-Unis… Et puis il y a l’autoroute du Soleil, qui traverse presque toute la France. Au fil des kilomètres, sur l’A6 puis l’A7, les occasions d’aller à la rencontre de belles surprises sont nombreuses. Pour vous, on a décidé de faire étape dans quelques-unes d’entre elles. Texte & photos \ Clotilde Boudet
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L’Hôtel-Dieu trône sur les quais du Rhône depuis le Moyen Âge. Centre hospitalier jusqu’en 2010, un certain Jean Rabelais y pratiqua un temps la médecine… Aujourd’hui, cette sublime bâtisse classée monument historique accueille tout un écosystème. Les 140 chambres d’un hôtel de luxe, des bureaux, des commerces, des restaurants… Des visites guidées sont proposées pour découvrir l’histoire fascinante de ce lieu emblématique.
e Sud, on aurait pu vous proposer d’y descendre en train ou en avion, mais dans les deux cas, on se prive de tous les trésors disséminés sur le trajet. Alors pourquoi pas un road trip ? Oui, on sait, la planète suffoque et, en 2022, ça peut paraître absurde de prévoir un périple de 955 km en voiture… Sauf si on la choisit 100 % électrique. Imaginez rouler, libres, sur cette autoroute du Soleil, avec toutes ces portes ouvertes vers les plus beaux paysages et les plus belles adresses... Alors, si on prenait le temps de partir en périple à travers l’Hexagone, au rythme de nos envies ? À la veille de l’été, la rédaction de Voyager Ici & Ailleurs vous propose une expérience inédite : un e-road trip, de Paris à Monte Carlo, en passant par Vézelay, Valence ou encore Lyon… À la découverte d’une nouvelle façon de voyager.
ÉTAPE 1 : PARIS – LYON
Quand on décide de partir à l’aventure sur les routes, donc de passer des heures assis dans une voiture… mieux vaut bien la choisir. Pour ce e-road trip, on a jeté notre dévolu sur le SUV I Pace de Jaguar, seul modèle 100 % électrique de la flotte féline et élu voiture de l’année 2019. Au rythme des pauses pour recharger le véhicule, on a vite compris ce qu’un voyage en électrique implique : ralentir, lâcher prise, s’entendre à nouveau penser. Aviez-vous remarqué que les airs d’autoroutes ont un ADN un peu similaire à celui des aéroports ? Ce sont des lieux où, justement, le temps s’arrête, où l’on boit un café en croisant le regard de centaines de gens. Partis de Paris vers 9h, nous choisissons Vézelay, dans l’Yonne, comme première étape de ce road trip. Sous l’œil bienveillant de la basilique Sainte-Madeleine, nous déjeunons à L’Éternel, le restaurant gastronomique de l’Hôtel de la Poste et du Lion d’Or. Un écrin rural tapissé d’une ambiance Art déco, où l’on déguste la cuisine du chef Éric Balan, amoureux des beaux produits… Qui a dit que sur la route, on ne pourrait pas se régaler ? La première nuit, nous la passerons à 275 km de là, au cœur de la Cité des gones. Prenez deux ou trois jours pour découvrir Lyon, une ville dynamique où se mêlent modernité et Histoire. Grim-
pez sur la colline de Fourvière, admirez les traboules du vieux Lyon, visitez le musée des Confluences, régalez-vous aux Halles Bocuse et découvrez les mille et une facettes de l’Hôtel-Dieu…
ÉTAPE 2 : LYON – LA CROIX-VALMER
À 1h30 de route de là, au cœur de Valence, on se rêve en fin cordon bleu à Scook, l’école de cuisine d’Anne-Sophie Pic. Cuisine créative, pâtisserie gourmande, sommellerie émotion… Les cours donnés sont variés et passionnants. Et si mettre la main à la patte est enrichissant, l’expérience nous a surtout ouvert l’appétit ! Ça tombe bien, le restaurant de la cheffe triplement étoilée est situé à deux pas de là, tout comme la Maison Pic où l’on peut décider de passer la nuit. Et puis le lendemain, reprendre la route, direction la côte, le soleil, la mer… Mais d’abord, prenons un peu de hauteur sur le mont Ventoux !
ŒUVRES D'ART EXPOSÉES DANS UN JARDIN, SUR LA D108
LES BERLINGOTS AU CHÈVRE DE BANON, SPÉCIALITÉ D'ANNESOPHIE PIC
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LE MONT VENTOUX CULMINE À 1 910 M
IL EXISTE DES APPLICATIONS, COMME CHARGEMAP, QUI PERMETTENT DE CRÉER DES ITINÉRAIRES EN FONCTION DES EMPLACEMENTS DE BORNES DE RECHARGES.
Classé « réserve de Biosphère » par l’Unesco, étape mythique du Tour de France, ses 1 910 mètres offrent l’un des plus vastes panoramas d’Europe… Une vue époustouflante sur la Drôme Provençale. Un conseil : pensez à la petite laine… Car début mai, si au pied du mont Ventoux le climat méditerranéen est roi, quelques tas de neige persistent encore en son sommet. Cavaillon, Aix-en-Provence, on badaude de ville en village avant de pénétrer dans le magnifique massif des Maures, l’un des plus sauvages et anciens de Provence. Au cœur du Var, la nature est reine, les villages authentiques et l’atmosphère un brin magique. Or la magie, elle opère aussi à Lily of The Valley, membre de la collection Leading Hotels of the World, où le bleu de la piscine se fond dans le bleu de la mer qui se fond dans le bleu du ciel… Bref, une magnifique mise en abyme. En plus ? On y mange des produits du terroir merveilleusement sublimés par le chef Vincent Maillard et on peut y recharger notre fidèle destrier anglais.
RETOUR DE PÊCHE AU PORT GRIMAUD
ÉTAPE 3 : LA CROIX-VALMER – MONACO
Une recharge qui nous mène, après un détour par Port Grimaud et Sainte-Maxime, tout droit vers notre prochaine adresse : la Villa La Coste. Entre vignes et forêts de pins, les Villas Suites de cet établissement hors norme sont de magnifiques accalmies dans la fureur du quotidien.
À Le Puy-SainteRéparade, au bout d’une route en terre, c’est l’enchantement. Le Château Lacoste a de multiples facettes. Domaine viticole, centre d’art… Ses 200 hectares de nature sont l’écrin
de nombreuses œuvres, dont La Villa La Coste, un hôtel & spa où le luxe fusionne avec l’intime, la maison avec l’ailleurs. Chacune des 28 Villas Suites disposent de son propre patio et d’une terrasse
donnant sur la vallée du Lubéron. Côté gastronomie, la cuisine d’Hélène Darroze, un restaurant argentin, un caférestaurant, une pizzeria… Bref, nos rétines comme nos papilles ne s’ennuient pas.
ROAD TRIP
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Au moment de reprendre la route, il nous vient une idée : et si notre destination finale, la dernière avant de remonter vers le nord, était électrique ? Justement, au moment de notre reportage, Monaco accueille le championnat du monde 2022 de Formule E. Une bonne raison de quitter la France et de partir à la découverte d’un des temples de la jet-set mondiale ! Autant dire que l’ambiance sur les gradins de la course était électrique, comme les voitures qui filaient jusqu’à 280 km/h dans les rues sinueuses de la principauté. Et on ne vous parle même pas des nuits monégasques…
LE CASINO-MONTE DE CARLO, DE STYLE BELLE-ÉPOQUE
Monaco, qu’on l’aime ou qu’on la déteste, ne laisse personne indifférent. Tout y est surprenant, à l’image de l’architecture, mélange pas si subtil d’ultraluxe moderne et d’historique. Au programme ? On se délecte des assiettes métissées du Bouddha Bar de Monte Carlo ou du menu « Jardin de Provence », signé Ducasse, au restaurant de l’Hôtel de Paris. On tente (raisonnablement) sa chance au Casino. Ou on va au moins admirer et visiter ce lieu épatant dont le fondateur, François Blanc, disait : « Rien ne peut être fait ici comme ailleurs. » Parce que la vie ne devrait pas être que fête, gastronomie et volupté, ne manquez pas de vous intéresser à l’histoire de Monaco et de la famille Grimaldi, qui règne sur ce petit royaume paradoxalement imposant. Pour ce faire, on arpente « le Rocher », petite enclave dans l’enclave, où les belles maisons datées du XVIe sièlce côtoient la cathédrale de Monaco, la chapelle de la Visitation et, bien sûr, le Palais princier. Et si jamais le tourbillon monégasque vous happe, offrez-vous une pause sur la plage du Larvotto, ou même une escapade en mer pour changer de perspective. Si la
CETTE ANNÉE, L’ÉCURIE JAGUAR RACING EST JUSTEMENT ARRIVÉE SUR LA DEUXIÈME MARCHE DU PODIUM DU E-PRIX, UN JOLI CLIN D’ŒIL À NOTRE I PACE. Méditerranée reste ce que la principauté fait de plus paisible, on trouve aussi de quoi se ressourcer dans le Jardin exotique, la Roseraie de la Princesse Grace ou encore l’immense aquarium du Musée océanographique. Pour le retour ? Laissez-vous porter par la route et par vos envies ! Un road trip est-il vraiment un road-trip sans des coups de cœurs inattendus, des itinéraires bis et des arrêts improvisés ? Pas de doute, après ce périple au volant notre Jaguar I Pace, on peut vous l’affirmer : il y a des routes sur lesquelles on prend plaisir à s’égarer. —
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MOTEUR
MASERATI MC20 Frappée du trident sur la calandre, la marque Maserati est l’une des officines les plus prestigieuses d’Italie. Son secret : combiner luxe et performances avec un rare équilibre et une soyeuse finesse, une recette qui fait mouche même sur la plus radicale de ses autos, la MC20. Texte \ Philippe Guillaume — Photos \ DR
E
lle s’appelle Cielo : un nom à la consonance poétique. Ciel, en italien, c’est la promesse de douces nuits sur les rives du lac de Côme ou sur la côte amalfitaine. C’est la promesse d’une balade intense, les cheveux au vent, sous une pluie d’étoiles, parmi lesquelles brille peut-être celle de Juan Manuel Fangio, mythe parmi les pilotes mythiques, et qui a été révélé par Maserati, dont on n’oubliera pas qu’ils brillaient en Formule 1 dans les années 50. La marque s’est progressivement détournée de la compétition pour offrir une gamme de voitures civiles. Ayons une pensée émue pour les fascinantes GT du tournant des années 70, les Ghibli et Bora, les sulfureuses Biturbo des années 80 puis, plus près de nous, outre les Quattroporte, les SUV qui collent tant aux aspirations du marché, les Levante et Grecale. À l’aube d’entrer de plain pied dans la motorisation électrique qui porteront toutes le suffixe Folgore, puisqu’une Gran Turismo 100 % électrique est prévue en début d’année prochaine. Elle sera suivie par un Grecale à ions et même, en 2024, par une déclinaison totalement électrifiée de cette MC20. Mais pour l’instant, et pour le plus grand bonheur des amateurs de nobles mécaniques dont nous faisons partie, profitons de cette berlinette sportive en allant titiller son V6 biturbo de 630 chevaux et 730 Nm de couple.
ENTRE DOUCEUR ET VIGUEUR
La MC20 impressionne par ses formes pures et ciselées, sans toutefois impressionner comme certaines de ses concurrentes bardées d’appendices aérodynamiques parfois grossiers. L’italienne bénéficie d’un travail poussé en soufflerie ;
1 \ La position de conduite est idéale et le
confort de suspensions est étonnant, venant d’un engin aux performances aussi sidérantes.
entre les portes élytre et les prises d’air du capot arrière qui dévoilent leurs formes sensuelles dans les rétroviseurs, l’ensemble peut intimider, avant que l’on ne constate que l’accès est étonnamment aisé. L’espace intérieur n’est pas compté, la position de conduite est parfaite, la vision des contours extérieurs et, en comptant sur la souplesse du moteur, la douceur de la boîte de vitesse et les suspensions qui sont, de manière surprenante, bien plus conciliantes que celles de banales GTI, on réalise vite que cette MC20 est déjà une parfaite compagne du quotidien. Comme toute auto moderne, elle dispose d’une électronique complexe, capable de modifier radicalement son caractère. De GT très acceptable, grâce notamment à son silence de fonctionnement (le V6 est plutôt discret), sa sono Sonus Faber spécialement développée, ses aides à la conduite et ses coffres de 150 litres, la MC20 sait aussi délivrer des plaisirs intenses qui ne sont l’apanage que des autos d’exception. La coque en carbone, réalisée par le spécialiste italien Dallara, permet une connexion rare avec la route : la direction est d’une précision millimétrique, la MC20 ne prend aucun roulis et les courbes sont avalées avec la précision d’un scalpel. Quant au V6 biturbo, sa vigueur au-dessus de 4 000 tr/ min est tout simplement époustouflante. Une auto à deux visages, assurément ! — Gamme Maserati MC20 à partir de 220000 €, version Cielo à partir de 265400 €
2 \ Les portes en élytre assurent le spectacle,
mais une fois n’est pas coutume, l’accès à bord est plutôt aisé dans le genre...
3 \ Les modes de conduite agissent sur les différents paramètres de l’auto. La MC20 passe d’un coup d’ange à démon !
TEASER
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© Jules Bss
Prochain numéro mi-septembre 2022
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