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Inflation et crises multiples en Éthiopie

L’Éthiopie est l’un des pays du Sud les plus touchés par la crise multiple actuelle. La persistance d’une grave sécheresse, d’une inflation élevée, l’augmentation de la dette extérieure, la guerre civile dans les régions du nord et les conflits armés dans d’autres régions du pays ont entraîné une aggravation massive de l’insécurité alimentaire. La fragilité du pays due aux conflits armés est de plus en plus grande.

La situation actuelle en Éthiopie met en évidence un renversement d’évolution de ces dernières années dans le pays, et elle est également emblématique de la crise multiple dans laquelle se trouvent actuellement de nombreux pays du monde. Pendant longtemps, l’Éthiopie a été considérée comme une terre d’espoir pour l’Afrique. L’économie nationale du pays a connu une croissance régulière au cours des années qui ont suivi le changement de millénaire. Le changement de gouvernement en avril 2018 a également été porteur d’espoir puisque la communauté internationale considérait que les nouveaux dirigeants politiques éthiopiens pouvaient être des partenaires fiables. Peu après leur prise de pouvoir, ces derniers ont conclu un accord de paix avec leur voisin érythréen (en juillet 2018), mettant fin à des années de guerre frontalière entre les deux pays. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a d’ailleurs reçu le prix Nobel de la paix en 2019.

Les espoirs suscités par les avancées dans le pays ne sont plus guère perceptibles aujourd’hui. Avec plus de 120 millions d’habitants, l’Éthiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Bien que son économie ait connu la croissance la plus rapide de la région ces dernières années, le revenu annuel moyen par habitant n’était que de 925 dollars en 2021. C’est cent fois moins que le revenu par habitant en Suisse.

Malgré la croissance économique, une grande partie de la population éthiopienne vit dans la pauvreté. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’indice de pauvreté multidimensionnelle recensent différents facteurs de pauvreté, ce qui permet de comparer la situation entre les pays. Sont notamment pris en compte les trois facteurs suivants : santé, éducation et niveau de vie. Selon cet indice, 68,7 % de la population éthiopienne était touchée par la pauvreté multidimensionnelle en 2019. L’Éthiopie faisait ainsi partie des huit pays les plus pauvres d’Afrique. 3 de pauvreté multidimensionnel des Nations unies* de la population touchée par la pauvreté multidimensionnelle en tenant compte des trois facteurs que sont la santé, l’éducation et le niveau de vie)

Par rapport à la situation d’il y a une vingtaine d’années, le pays avait certes progressé dans la réduction de la pauvreté. En 2016 encore, la part de population touchée par la pauvreté multidimensionnelle était de 83,5 %. En 2011, ce chiffre était de 88,4 %. La pauvreté dans le pays était donc en voie de diminution. Précisons que les chiffres actuels de la pauvreté se réfèrent à la période précédant l’apparition de la pandémie de Covid-19 et la guerre civile dans les régions septentrionales du Tigré, de l’Amhara et de l’Afar. Il n’existe pas encore de données tenant compte de ces facteurs. Comme le PNUD l’écrit lui-même dans son rapport sur la pauvreté multidimensionnelle, on peut imaginer que les progrès réalisés ont été annulés dans les années suivant 2019.

Stagnation du développement, augmentation de la faim

D’autres enquêtes statistiques menées par des organisations multilatérales confirment cette hypothèse et indiquent que l’Éthiopie a vu son évolution positive effectivement stoppée, voire inversée, à partir de 2019. Par exemple l’indice de développement humain (IDH), également relevé par le PNUD, en arrive à cette conclusion. Il prend en compte pour son calcul des facteurs tels que l’espérance de vie, l’éducation et le revenu national brut.

En 2021, l’Éthiopie était classée 175e sur 191 pays étudiés. Alors qu’au changement du millénaire, le pays avait réalisé des progrès significatifs dans tous les domaines comptant pour le calcul de l’indice, on constate une stagnation depuis 2019.

Les statistiques des organisations internationales observant la faim en Éthiopie dressent également un tableau sombre de la situation. Selon le Programme alimentaire mondial, on estime qu’en 2022, 22,6 millions de personnes souffraient d’insécurité alimentaire dans le pays. 4 En décembre 2022, l’organisation onusienne a averti : 240 000 enfants du pays risquaient de mourir si l’on ne traitait pas leur malnutrition de manière urgente. En 2022, la situation s’est particulièrement aggravée dans les régions du nord du pays touchées par la guerre civile, ainsi que dans les régions du sud et du sud-est qui souffrent de la sécheresse. On estime que, seulement dans la zone de sécheresse, 18,1 millions de personnes sont concernées par l’insécurité alimentaire.

Différents facteurs reflétant de manière exemplaire les dimensions de la crise multiple mondiale participent actuellement de la situation tendue en Éthiopie. Parmi ces facteurs, citons notamment l’inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires qui en découle, la perte de change et la dette extérieure, la sécheresse prolongée et les conflits armés à l’intérieur du pays. Nous discuterons de ces quatre facteurs dans le détail plus bas.

1. Inflation et flambée des prix des denrées alimentaires

Avec le début de la guerre en Ukraine, les prix de plusieurs denrées alimentaires et produits non alimentaires de base –céréales ou huiles végétales, carburants fossiles et engrais chimiques – ont fortement augmenté dans le monde (voir aussi la prise de position de Caritas Suisse sur la crise multiple, 2022). En 2022, partout dans le monde, on a dû dépenser de plus en plus pour se nourrir, se chauffer et se déplacer, y compris en Europe occidentale et en Suisse. La population touchée par la pauvreté est celle qui a le plus souffert de ces hausses de prix.

En Suisse, le prix des denrées alimentaires a augmenté d’environ 4 % par rapport à l’année précédente ; les personnes vivant en Éthiopie ont dû faire face à une inflation dix fois plus élevée. Selon l’indice des prix à la consommation (CPI), relevé mensuellement par le service éthiopien des statistiques, l’inflation des produits alimentaires a atteint plus de 40 pour cent en juin et juillet 2022 par rapport aux mêmes mois un an plus tôt. Des collaborateurs locaux de Caritas Suisse rapportent que pour certains produits et dans certaines régions, les prix ont augmenté encore plus que ce qui a été officiellement déclaré par les autorités éthiopiennes.

Dans l’IPC, on mesure les prix des biens sur la base de paniers de biens standards. Les statistiques sont comparables à l’indice suisse des prix à la consommation établi par l’Office fédéral de la statistique. En Éthiopie, les prix des céréales et des huiles végétales ont connu une hausse particulièrement marquée. Les produits importés ont également augmenté à cause de l’explosion des coûts de transport. Comme près des deux tiers de la population éthiopienne sont touchés par une pauvreté multidimensionnelle, ces hausses de prix ont directement entraîné une crise majeure. Selon les données d’Our World of Data, les Éthiopiens consacrent en moyenne plus de 40 % de leurs revenus à l’alimentation. 5 Pour la population touchée par la pauvreté dans les régions rurales, les collaborateurs locaux de Caritas Suisse estiment que ce pourcentage est supérieur à 80 %, voire plus dans les cas extrêmes. Dans les régions où Caritas mène des projets, nos collaboratrices et collaborateurs ont été témoins de la manière dont les hausses de prix ont directement entraîné une crise alimentaire majeure pour la population pauvre. Lorsque le prix des aliments est soudainement multiplié, les gens ne peuvent tout simplement plus manger.

Évolution des prix et dépendance du marché des céréales

Les principaux aliments de base de l’Éthiopie sont le teff, le maïs, le sorgho et le blé. Le teff est un sorgho nain à partir duquel est fabriqué le plat national appelé Injera. Les céréales sont l’aliment de base le plus important des classes moyennes vivant dans les villes, notamment à Addis-Abeba. Le maïs est moins cher que le teff ; c’est surtout une source de nourriture pour les populations les plus pauvres, notamment en dehors des villes. Toutes les céréales ont vu leurs prix augmenter exponentiellement en septembre 2022 par rapport aux cinq années précédentes. Le prix du teff a augmenté de 63 pour cent, celui du blé de 110 pour cent et celui du maïs de 131 pour cent. 6 On comprend bien pourquoi les hausses de prix représentent un grand danger, en particulier pour la sécurité alimentaire de la population éthiopienne touchée par la pauvreté.

Le blé fournit environ 10 pour cent des calories consommées par la population éthiopienne et joue un rôle plutôt secondaire dans le régime alimentaire local, comparé au teff et au maïs. Mais c’est le blé qui permet de mettre en évidence les défis de l’approvisionnement alimentaire en Éthiopie et la dépendance du pays vis-à-vis de l’économie mondiale. Selon la base de données des Nations unies sur le commerce international, UN Comtrade, l’Éthiopie a importé environ 1 million de tonnes de blé par an ces dernières années, pour une valeur d’environ 400 millions de dollars. Cela correspond à environ un quart de la consommation nationale de blé. 7 En 2021, les importations de blé de l’Éthiopie s’élevaient même à environ 1,8 million de tonnes pour une valeur de près d’un milliard de dollars américains.

L’Ukraine et la Russie faisaient partie des principaux exportateurs de blé pour l’Éthiopie, aux côtés des États-Unis et de la Roumanie. En 2021, plus de 40 % du blé importé en Éthiopie provenait de la région de la mer Noire. 8 Comme d’autres pays du Sud, c’est sur l’importation du blé que l’Éthiopie a subi indirectement les conséquences de la guerre en Ukraine. Toutefois, comme le blé joue un rôle secondaire dans l’approvisionnement alimentaire de l’Éthiopie, la guerre en Ukraine n’est pas le principal déclencheur de la crise alimentaire dans le pays. La sécheresse et les actes de guerre, qui ont eu de terribles conséquences sur l’agriculture locale, ont eu un impact beaucoup plus important.

Malgré la crise alimentaire persistante, l’Éthiopie a également exporté des céréales, notamment du teff, ces dernières années. Le pays a ainsi pu se procurer des devises dont il avait un besoin urgent. Selon UN Comtrade, les principaux acheteurs de ces céréales ont été Israël, le Kenya, les États-Unis et le Royaume-Uni. En 2020, l’Éthiopie a exporté jusqu’à 1600 tonnes de teff, et plus encore en 2021, jusqu’à 3900 tonnes. Depuis quelques années, cette céréale qui ne contient pas de gluten est considérée comme un superaliment et consommée dans les pays du Nord.

2. Perte de change et dette extérieure

Comme d’autres pays du Sud, l’Éthiopie fait face au problème de la forte dépréciation de sa monnaie par rapport au dollar américain et à d’autres devises étrangères. Cette dépréciation a pour conséquence que les denrées alimentaires et l’essence importées de l’étranger, ou encore, p. ex. les biens médicaux, sont devenus beaucoup plus chers, ce qui fait augmenter l’inflation dans le pays.

Parallèlement, la dépréciation de sa monnaie oblige l’État éthiopien à puiser encore plus dans ses réserves pour assurer le paiement de ses dettes à l’étranger. Selon les chiffres de la Banque mondiale, la dette extérieure de l’Éthiopie s’élevait à plus de 30 milliards de dollars en 2021. En janvier 2018, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà revu à la hausse le risque de surendettement de l’Éthiopie, le faisant passer de « moyen » à « élevé ». Fin 2020, la dette publique du pays s’élevait à environ 32 % du produit intérieur brut et représentait près de cinq fois le total des recettes publiques.9

Les principaux créanciers de l’Éthiopie sont des bailleurs de fonds multilatéraux comme l’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale, ou la Banque africaine de développement, mais aussi des bailleurs de fonds bilatéraux comme la Chine. Avec une dette estimée entre 9 et 12 milliards de dollars, l’Éthiopie est le deuxième plus gros emprunteur auprès de la Chine sur le continent africain. Cela est principalement dû à d’importants investissements dans le domaine des infrastructures, réalisés dans le cadre de l’initiative chinoise « Belt and Road ».

La dette extérieure et le manque de ressources dans le budget des ménages font que l’État éthiopien dispose de moyens de plus en plus limités pour répondre aux besoins de sa population. Dans la situation actuelle de chevauchement de différents facteurs de crise, le fait que les possibilités d’action sont limitées entraîne de graves conséquences pour la population.

3. La pire sécheresse depuis des décennies

Dans les régions rurales d’Éthiopie, l’agriculture reste la principale source de revenus pour près de 80 % de la population, une population par conséquent extrêmement dépendante des conditions climatiques. Les régions du sud de l’Éthiopie notamment, qui sont rurales et vouées au pâturage et à l’élevage, font face à des défis complexes depuis longtemps déjà. La sécheresse actuelle a bien sûr considérablement aggravé la situation.

Cette sécheresse qui a débuté en octobre 2020 est la plus étendue et la plus prolongée que la Corne de l’Afrique ait vécu depuis 1981. En 2022, c’est la troisième année consécutive que, partout dans le monde, se font sentir les conséquences du phénomène dit La Niña. Cet événement météorologique mondial, considéré comme l’équivalent du célèbre phénomène El Niño, provoque de fortes pluies dans certaines régions, et laisse d’autres parties du monde, notamment la Corne de l’Afrique, en proie à de terribles sécheresses. Il y a une deuxième saison des pluies, plus courte, qui dure généralement d’octobre à décembre dans les régions du sud de l’Éthiopie. En 2022, cette saison des pluies a commencé plus tard et a été moins importante que d’habitude. Il s’agit de la cinquième année consécutive où les précipitations sont inférieures à la moyenne, et cela a entraîné une sécheresse extrême et persistante dans la région.

La sécheresse a détruit les moyens de subsistance de millions de personnes dans le sud et le sud-est de l’Éthiopie et elle entraîne des conséquences catastrophiques pour l’agriculture locale. À l’automne 2022, le Programme alimentaire mondial estimait que la sécheresse avait provoqué la mort de 4,5 millions de têtes de bétail en un peu moins d’un an. Les populations qui pratiquent le pâturage et l’élevage dans les régions du sud de l’Éthiopie ont ainsi perdu un pilier de leurs moyens de subsistance, ce qui fait que la situation ne se rétablira pas de sitôt, même à long terme. Pour échapper à la sécheresse, de nombreux hommes ont migré et quitté la région avec le bétail qui leur restait. Les personnes âgées, les femmes et les enfants sont restés.

En 2020 et 2021, l’agriculture éthiopienne avait déjà souffert d’importantes pertes de récoltes due à l’une des pires invasions de criquets depuis des décennies dans la Corne de l’Afrique. Des milliers d’hectares de terres agricoles et de pâturages avaient alors été détruits.

La sécheresse prolongée et l’invasion de criquets qui l’a précédée ont donc de graves conséquences pour la population éthiopienne, et notamment celle des zones rurales, et elles sont représentatives des phénomènes extrêmes liés aux conditions météorologiques et au climat. On peut s’attendre à ce que ces événements se multiplient avec l’aggravation de la crise climatique mondiale. Il s’agit là de perspectives extrêmement préoccupantes pour la sécurité alimentaire du pays ; des perspectives qui appelleraient une action conséquente tant du gouvernement éthiopien que de la communauté internationale. Le fait que le gouvernement, justement, n’ait souvent pas été en mesure de réagir ces dernières années est lié d’une part à l’inflation dont nous avons parlé plus haut, et à la hausse globale des prix du marché, et d’autre part, à la situation tendue sur le plan de la politique de sécurité, ce qui a encore aggravé la crise.

4. Guerre civile au nord, conflit armé en Oromia

Les régions du Tigré, de l’Amhara et de l’Afar, dans le nord de l’Éthiopie, ont été le théâtre d’une guerre civile sanglante de novembre 2020 à novembre 2022. Le prétexte de cette guerre était un conflit entre le parti régional, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), et le gouvernement national. Pendant la guerre civile, l’armée nationale a reçu le soutien d’unités régionales des régions d’Amhara et d’Afar ainsi que de troupes de l’Érythrée voisine. Toutes les parties au conflit sont accusées de violations massives des droits de l’homme, de massacres et d’autres atrocités contre la population. On estime qu’entre 500 000 et 800 000 personnes ont perdu la vie dans cette guerre ; cela représente cinq à dix pour cent de la population locale. Une grande part des victimes civiles n’est pas décédée à cause des combats directs, mais à la suite de la famine ou du manque de soins médicaux. 10

Pendant des mois, les régions du nord ont été isolées du monde extérieur en raison des hostilités, et l’accès à l’aide humanitaire a été bloqué. La population locale a souffert d’une insécurité alimentaire extrême. Le Programme alimentaire mondial a signalé qu’entre mars et octobre 2022, les prix de différentes céréales ont massivement augmenté dans la région. L’organisation fait état de hausses de prix bien supérieures à la moyenne pour le teff (172 pour cent), le maïs (218 pour cent), le sorgho (281 pour cent) et le blé (219 pour cent). Selon les estimations sur la période de juin à septembre 2021, 401 000 personnes ont été touchées par la famine dans la région. Des millions de personnes ont fui cette guerre et cette violence pour se réfugier notamment au Soudan voisin. Ce terrible conflit n’a guère attiré l’attention internationale en dépit des conséquences catastrophiques de la guerre civile pour la population locale.

En novembre 2022, le gouvernement éthiopien et le TPLF ont conclu un accord de cessez-le-feu. Dans les semaines qui ont suivi, il a de nouveau été possible d’acheminer des biens humanitaires dans la région en empruntant des couloirs d’aide. Les télécommunications et l’électricité ont été partiellement rétablies et on a pu commencer à reconstruire les systèmes d’approvisionnement en eau dans plusieurs villes. Les liaisons aériennes avec Mekele, la capitale du Tigré, ont également repris. Il est certes difficile de prévoir à l’heure actuelle comment la situation va évoluer et si les efforts de paix entre les parties au conflit vont se poursuivre. Les observateurs sont prudemment optimistes à l’heure actuelle.

La guerre civile dans les régions du nord n’est toutefois pas le seul conflit armé qui a eu lieu récemment en Éthiopie. La politique sécuritaire du pays est influencée par différents conflits à motivation ethnique et politique, qui conduisent régulièrement à des affrontements violents entre les unités gouvernementales et les groupes locaux. Par exemple, peu après la signature du cessez-le-feu dans les régions du nord, un conflit armé a repris dans la région d’Oromia. De violents affrontements ont eu lieu entre les rebelles locaux et les forces gouvernementales. Et des centaines de milliers de civils ont été déplacés. L’accès pour l’approvisionnement en biens humanitaires a été fortement entravé par ces violents affrontements.

La guerre civile dans les régions du Tigré, de l’Amhara et de l’Afar et le conflit armé en Oromia ont donc entraîné des conséquences catastrophiques pour la population locale, tout en contribuant à aggraver la crise et la situation fragile de tout le pays.

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