2 minute read

Engagement de Caritas Suisse en Éthiopie

Avec une centaine de collaborateurs, pour la plupart locaux, et actuellement douze projets en cours, l’Éthiopie fait partie des plus grands programmes Pays de Caritas Suisse. L’organisation met en œuvre ses projets et programmes par le biais de son bureau de pays à Addis-Abeba et de ses bureaux de terrain dans les trois régions d’Oromia, du Tigré et de la région des Nations, des Nationalités et des Peuples du Sud (SNNPR). En collaboration avec différentes structures locales, on met en priorité le renforcement de la responsabilisation des populations locales en matière de développement durable. La localisation de l’aide, c’est-à-dire la capacité des acteurs locaux à réagir directement et efficacement aux crises ou aux catastrophes, est une préoccupation centrale.

Humanitarian-Development (HD) Nexus

L’engagement de Caritas Suisse en Éthiopie a débuté en 1974, lors de la grande crise alimentaire de l’époque, par un programme d’aide d’urgence ; plus récemment, les activités de l’organisation se sont fortement orientées vers le « nexus » aide humanitaire-développement (Humanitarian-Development (HD) Nexus). Cette approche associe les instruments de l’aide humanitaire à ceux de la coopération au développement.

L’aide humanitaire et la coopération au développement sont deux domaines de la coopération internationale (CI) qui ont beaucoup évolué au cours de la dernière décennie. Les crises se multiplient dans le monde et touchent davantage de personnes qu’il y a dix ans. Les mesures d’urgence à court terme qui ont caractérisé l’aide humanitaire par le passé ne sont plus adaptées aux crises actuelles. Parallèlement, la coopération au développement classique dans les contextes fragiles est devenue extrêmement difficile ces dernières années ; il n’est pas rare que les succès obtenus soient réduits à néant par la réapparition de crises telles que les sécheresses ou les conflits armés. Le lien et la complémentarité (nexus) entre l’aide humanitaire et la coopération au développement sont une réponse à ces défis. On utilise ces deux approches de manière complémentaire afin de faire efficacement face aux réalités complexes, de manière adaptée aux besoins.

Ce nexus est par exemple mis en œuvre par Caritas Suisse dans un projet actuel visant à renforcer l’entrepreneuriat et l’intégration au marché dans une région du sud de l’Éthiopie particulièrement touchée par la sécheresse. Ce projet à long terme a pour but d’aider les ménages à trouver de nouvelles sources de revenus. Ceux-ci doivent compléter les revenus de l’élevage traditionnel, qui n’est plus rentable avec les sécheresses persistantes et autres événements climatiques extrêmes. Sur la base d’une analyse de marché détaillée, trois mille participants au projet, en majorité des femmes, sont soutenus en groupes pour la création de petites entreprises, qui transforment par exemple du miel ou vendent des produits mixtes. Outre des formations spécialement adaptées aux besoins des participants et au type de petite entreprise, ainsi qu’un programme de mentorat, les participants reçoivent également un capital de départ. L’accès aux services financiers formels ou informels est assuré.

Caritas Suisse mène délibérément ce projet de promotion de l’entrepreneuriat local dans des régions touchées par l’extrême pauvreté et les crises alimentaires. Il s’agit de s’assurer que les personnes ne soient pas obligées de dépenser le financement qu’elles reçoivent pour leurs petites entreprises pour couvrir leurs besoins de base immédiats, comme la nourriture ou les médicaments. C’est dans cette optique que Caritas Suisse combine le projet avec des interventions humanitaires, au cours desquelles elle met à disposition des transferts en espèces. Les personnes peuvent ainsi couvrir leurs besoins de base de manière autonome et acheter par exemple des denrées alimentaires sur les marchés locaux. La combinaison de cette aide humanitaire avec une coopération au développement à long terme doit permettre de briser la spirale descendante dans laquelle se trouvent souvent les populations vivant dans l’extrême pauvreté.

This article is from: