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Chère lectrice, cher lecteur,
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« Votre don est toujours utilisé de façon à produire le maximum d’effet. »
Tout devient plus cher en Suisse. Depuis l’annonce d’une augmentation des primes de plus de 8 % à l’automne 2023 et d’une nouvelle hausse du taux d’intérêt de référence en décembre, la situation est critique : le sujet s’impose dans les médias et sur la scène politique, et c’est extrêmement important ! Malheureusement, une stratégie claire de lutte contre la pauvreté n’a pas trouvé suffisamment d’écho auprès des politiques ces derniers temps, ce qui est à courte vue, sous l’angle économique également. Des mesures coordonnées sont nécessaires au-delà des institutions et de leurs groupes cibles. Nous faisons des propositions à ce sujet dans notre prise de position « Une existence digne pour tous ». Fitsum, que nous vous présentons dans le reportage, est également concerné par la situation actuelle.
Nous jetons aussi un coup d’œil à l’étranger, à Gaza. L’aide humanitaire doit atteindre la bande de Gaza, rien d’autre n’est tolérable ! Caritas et de nombreuses autres organisations humanitaires ont de grandes difficultés à accéder aux personnes en détresse et à fournir ainsi l’assistance opérationnelle nécessaire. Nous cherchons chaque jour de nouvelles solutions. En page 11, nous vous donnons un aperçu de la vie quotidienne sur place. La situation est différente en Ukraine : grâce au réseau Caritas, nous avons pu agir rapidement et nos projets portent leurs fruits – vous en trouverez un exemple à la page 10. Le débat actuel sur le financement de la coopération internationale de la Suisse nous place toutefois face à un dilemme : le Conseil fédéral entend à juste titre mettre davantage de fonds à disposition de l’Ukraine. Mais il ne s’agit pas de moyens additionnels : ce financement se fait sur le dos d’autres pays, dans le Sud global. Cette solution nous paraît inacceptable et nous militons pour une coopération au développement forte et équitable.
Enfin, chères donatrices et chers donateurs, je tiens à vous remercier sincèrement pour votre confiance. Votre soutien est un élément clé de notre travail, qui profite aux personnes en Suisse et dans le monde. Votre don est toujours utilisé de façon à produire le maximum d’effet. À cette fin, nous mesurons en permanence la portée de nos activités et les ajustons en conséquence. Merci de parcourir ce chemin à nos côtés.
Cordiales salutations.
Peter Lack Directeur de Caritas SuisseRecherche logement, désespérément!
Fitsum et Wezenet vivent avec Yafet, leur fils de deux ans, dans un studio de trente mètres carrés. Voilà dix mois qu’ils sont à la recherche d’un logement abordable, autant dire une aiguille dans une botte de foin. En ville de Zurich, il n’y a que 6 logements vacants sur 10 000. Page 6
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11 Point fort : la coopération est de rigueur à Gaza
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Il est actuellement difficile d’apporter de l’aide à Gaza. C’est pourquoi l’étroite collaboration avec des organisations locales revêt une importance vitale.
12 Solidaires : cinq nouveaux centres d’asile à Zurich
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En l’espace de quatre mois, Caritas Suisse a repris l’exploitation de cinq centres pour requérant-e-s d’asile dans le canton de Zurich. Giuseppe Solazzi dirige ce vaste mandat. Interview.
13 Suisse : Les partenariats changent la vie
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Dans le cadre du programme « avec moi », Claudia Künzli marraine la petite Tashima, huit ans.
IMPRESSUM
Le magazine de Caritas Suisse paraît 6 fois par an.
Adresse de la rédaction : Caritas Suisse, secteur Communication et Marketing, Adligenswilerstrasse 15, case postale, CH-6002 Lucerne, Courriel : info@caritas.ch, www.caritas.ch, Tél. 041 419 22 22 Rédaction : Laura Scheiderer (ls) ; Livia Leykauf (ll) ; Vérène Morisod (vm) ; Daria Jenni (dj) ; Fabrice Boulé (fb) ; Niels Jost (nj) ; Reto Schefer (rs)
Abonnement : l’abonnement annuel coûte 5 francs. Il est prélevé une seule fois sur les dons sans affectation. Graphisme : Urban Fischer
Photo de couverture : Simón Aurel Schwarz Imprimerie : Druckerei Kyburz, Dielsdorf Papier : 100 % recyclé Dons : IBAN CH69 0900 0000 6000 7000 4
Produit de manière durable
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«
Les
bénévoles, c’est une bouffée d’air frais ! »
Exploiter une ferme est une lourde charge qui peut être épuisante, en particulier en montagne et en moyenne montagne. Dans la vallée de Delémont, à 700 mètres d’altitude, une agricultrice dynamique apprécie énormément l’aide des bénévoles de Caritas-Montagnards.
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« J’aime beaucoup l’état d’esprit des bénévoles de Caritas-Montagnards », affirme avec enthousiasme Céline Petermann, agricultrice dans la vallée de Delémont. « Ils sont très ouverts et se laissent porter par les tâches à accomplir. C’est très chouette ! »
Céline Petermann, 49 ans, a repris il y a cinq ans le bail de la ferme de ses parents et exploite, seule, une ferme bio sur 50 hectares à 700 mètres d’altitude. Elle y élève des vaches mères et gère en tout une quarantaine de têtes de bétail. Le travail ne manque pas.
« C’est une école de vie » Si elle peut compter sur les coups de main de ses proches, l’agricultrice apprécie énormément l’aide des bénévoles de Caritas-Montagnards. L’un d’eux, Jean-
Marc Burgan, 59 ans, est venu lui prêter main forte l’été dernier : « Les paysans ont tellement de travail. Ils sont souvent seuls. » Il est enchanté de son expérience :
« C’est une école de vie. Les paysans, ce sont des personnes vraies. » Pour lui, un engagement montagnard, « ce sont des rencontres humaines », et même si les journées de travail sont longues, « on est à l’air libre, au vert, ça repose. »
« Jean-Marc a beaucoup débroussaillé, coupé des ronces, il a fait ce que je ne pouvais pas faire physiquement », apprécie Céline Petermann. « C’est vrai qu’il vaut mieux être en forme, souligne le bénévole. Il y a tellement à faire. Mais même les petites choses sont utiles. »
La force d’appeler à l’aide
On l’a compris, être agricultrice, c’est travailler sept jours sur sept, maîtriser de multiples tâches, être cheffe d’entreprise. Pour de nombreux agriculteurs actuellement, le danger est grand d’arriver à un état d’épuisement et de se noyer dans le travail. « Quand on est dans une situation de souffrance mentale et physique, on n’a plus la force d’appeler à l’aide », déplore Céline Petermann. « Il faut que les mentalités évoluent. Demander de l’aide dans l’agriculture, c’est normal », insistet-elle. Et les bénévoles de Caritas-Montagnards sont là pour ça : « C’est une bouffée d’air frais ! » sourit Céline Petermann. (vm)
Dans les médias
Keystone ATS | « Les ONG suisses poursuivent leurs projets en Haïti malgré le chaos » | 14. 4. 2024 Les ONG suisses actives en Haïti n’ont pas déserté le pays malgré le chaos. Si la capitale Portau-Prince est en proie à la violence des gangs, ailleurs sur l’île les projets peuvent se poursuivre quasi normalement. Caritas a elle aussi suspendu ses activités à Port-au-Prince en raison des violences. L’organisation garde cependant toujours une équipe sur place aux Cayes, dans le sud du pays.
24 heures | « Que faire de la viande périmée dans les magasins suisses ? » | 12. 4. 2024 Chaque année, on compte dans la vente au détail en Suisse 5000 tonnes de viande invendues, et donc jetées. Denner et Caritas ont mis au point un procédé permettant de réutiliser la viande. Le jour de l’expiration, le produit doit être placé dans des congélateurs dans les magasins. Il reste ainsi comestible pendant 90 jours. Thomas Künzler, directeur des Épiceries Caritas : « C’est une situation gagnant-gagnant, Denner réduit son gaspillage alimentaire et nous pouvons offrir aux personnes dans la nécessité une source de protéines bon marché. »
Lematin.ch | « La campagne pour des primes à 10 % du revenu est lancée » | 17. 4. 2024 Le directeur de Caritas Suisse, Peter Lack, a fait part de ses observations sur le lien entre les primes et la précarité en Suisse : « Notre expérience dans les consultations de Caritas montre clairement que de plus en plus de personnes ne peuvent plus supporter la hausse des primes d’assurance-maladie. La réduction individuelle des primes agit de manière très ciblée contre la pauvreté, en particulier chez les familles. L’initiative d’allègement des primes renforce cet instrument. »
Céline Petermann exploite seule une ferme bio dans la vallée de Delémont. Elle apprécie énormément l’aide des bénévoles de Caritas.![](https://assets.isu.pub/document-structure/240618115201-d2ff506fd653ace5df28069b6bb86985/v1/a75a51cb9da50f0502408242684409a3.jpeg)
Un climat de coopération
Au Mali, dans le cercle de Kita, à l’ouest de Bamako, le défi est d’apprendre à cultiver différemment pour améliorer les récoltes, les transformer et pouvoir vendre ces produits. Les conditions sont dures mais les solutions existent et sont appliquées.
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Un centre de transformation
Les femmes sont de plus en plus impliquées dans ce projet de Caritas Suisse, appuyé par Caritas Luxembourg et la coopération luxembourgeoise. Fanta Diakité se félicite du centre de transformation réalisé récemment dans son village, équipé de petites machines. Deux autres centres ont été inaugurés récemment : « Les formations nous ont fait progresser. À nous de nous organiser pour utiliser au mieux les outils à disposition », s’enthousiasme la dynamique présidente. (fb)
« Nous avons appris de nouvelles méthodes. À nous de bien les appliquer maintenant. »
Les dernières récoltes dans la région de Kita ont été bonnes. Mais quand les choses vont moins bien, il faut pouvoir résister au manque d’eau ou aux orages imprévus et violents qui ravinent les champs. En transformant l’arachide et le maïs par exemple et en le vendant sur différents marchés. Cet argent permet alors d’acheter du sorgho et du mil quand la production familiale est insuffisante et que les prix montent.
Échapper au risque de la faim
Mais des solutions existent pour les petits producteurs, hommes et femmes, pour échapper au risque de ne pas pouvoir nourrir leur famille toute l’année. À 54 ans, Fanta Diakité n’a pas peur d’apprendre et de changer. « Les progrès ont été modestes jusqu’ici, estime cette villageoise de Bougaribaya, mariée, mère de six enfants. Mes ventes de produits transformés sont encore faibles mais j’ai beaucoup d’espoir pour l’avenir. » En attendant, les garçons les plus âgés doivent travailler sur les sites d’orpaillage traditionnel pour aider la famille. Malgré ses problèmes de santé, Fanta Diakité a été une des fondatrices de la coopérative agricole locale et elle en assume la présidence.
Le contexte national malien est difficile. Quelque 70 % de la population vit du secteur agricole et près de la moitié connaît une très grande pauvreté. Le pays est exposé à des aléas climatiques extrêmes, des conflits, à l’instabilité politico-sécuritaire qui rendent la population d’autant plus vulnérable.
La Suisse ne doit pas se décharger de ses responsabilités climatiques
Une personne vivant au Mali émet 45 fois moins de gaz à effet de serre qu’une personne résidant en Suisse. Les Maliens ont donc une responsabilité bien moindre dans le changement climatique et souffrent davantage de ses conséquences. Le Parlement entend néanmoins compenser les émissions suisses dans le Sud global. Notre prise de position sur la politique climatique explique pourquoi cette solution n’est pas la bonne.
Plus d’informations : caritas.ch/compensationclimat
Le logement est un droit humain
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Voilà dix mois que Fitsum est à la recherche d’un logement. Il en a déjà visité plus de quarante. Le marché du logement est asséché, ce qui pose un sérieux problème à toujours plus de monde.
Fitsum et Wezenet se connaissent depuis l’enfance. Ils ont été séparés pendant sept ans, jusqu’à ce que Wezenet et leur fils Yafet puissent venir en Suisse par le biais du regroupement familial.
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La forte augmentation des loyers et du prix de l’énergie entraîne une crise du logement sans précédent. Fitsum et sa famille ne sont pas épargnés. Ils vivent à trois dans un studio de trente mètres carrés en attendant de trouver un logement abordable. Ce qui revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Le petit Yafet observe ses parents. Voilà plus d’une heure qu’ils sont arrivés au bu-
« Nous attendons toujours que Yafet s’endorme pour que je puisse étudier pour l’école et Wezenet pour le cours d’allemand. »
reau de conseil en matière de logement. Yafet est patient pour un enfant de deux ans. Il sourit de toutes ses petites dents de lait chaque fois qu’on le regarde ou
qu’on lui adresse la parole. Il en avait déjà deux à la naissance, assurent ses parents Fitsum et Wezenet.
Après un long chemin, le couple cherche maintenant à s’établir à Zurich. Un souhait tout sauf simple à réaliser.
D’Addis Abeba au marché du logement zurichois
Fitsum et Wezenet ont grandi en Érythrée et se connaissent depuis l’enfance. Fitsum avait vingt ans quand il s’est réfugié en Suisse en 2016. Après cinq ans de séparation, il a pu revoir Wezenet en 2022 et l’a épousée à Addis Abeba, la capitale éthiopienne. Dans un premier temps, il a pourtant dû retourner tout seul en Suisse.
Le jeune homme a vite appris l’allemand. Voici deux ans, il a pu commencer un apprentissage de logisticien qu’il achèvera l’an prochain. En même temps, il a accédé à son premier appartement en Suisse : un studio de trente mètres carrés en périphérie de Zurich. Les normes de construction sont anciennes et le four défectueux, mais cela lui suffisait amplement tant qu’il était seul. En octobre 2023, son épouse et le petit Yafet ont enfin pu venir en Suisse par le biais du regroupement familial, un grand moment de bonheur pour la jeune famille.
Ce qui ternit cette joie, c’est la recherche d’un appartement. Voilà en effet neuf mois que le couple vit à l’étroit dans le studio avec le petit garçon. « Nous attendons toujours que Yafet s’endorme pour pourvoir commencer à étudier, moi pour l’école et Wezenet pour le cours
Fitsum cherche un trois pièces dont le loyer n’excède pas 1650 francs pour la famille. Il reçoit du soutien dans le programme WohnFit de Caritas Zurich.
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d’allemand », explique Fitsum avec amusement. Dans ces conditions, ils n’ont aucun espace de tranquillité. Faute de
« Pour les personnes qui ont un petit budget, il est quasiment impossible de trouver un logement abordable. »
place chez eux, ils ont d’ailleurs aussi demandé à nous rencontrer ailleurs pour cet article.
Une aiguille dans une botte de foin
En dix mois, Fitsum a visité plus de quarante appartements. Il ne compte plus le nombre de ceux pour lesquels il a manifesté de l’intérêt, sans même avoir été
invité à visiter les lieux, sa candidature ayant d’emblée été rejetée.
La recherche est éprouvante ; elle lui coûte du temps et de l’énergie. Son apprentissage l’occupe à cent pour cent, sans compter les obligations familiales. Comme les annonces ne sont visibles que pendant quelques heures, il devrait théoriquement garder sans cesse un œil sur son téléphone pour ne pas rater les quelques offres appropriées.
L’exclusion par le marché du logement
Wezenet et Fitsum cherchent un trois pièces en ville de Zurich pour un loyer maximum de 1650 francs, la limite fixée par les services sociaux. Or, ce genre d’offres ne se trouve que dans les coopératives d’habitation. Et c’est là qu’on rencontre les prochains obstacles : pour y adhérer, il faut acquérir des parts sociales. Or, beaucoup de monde n’en a pas les moyens. Sans compter que quelques coopératives attribuent leurs
logements d’abord aux membres de longue date, ce qui complique fortement l’accès pour les nouveaux adhérents. Les propriétés de la ville constituent un autre moyen d’obtenir un logement abordable. Mais comme chaque appartement mis en location attire jusqu’à 200 candidats, les chances sont minces.
D’autres facteurs que le budget entravent encore la recherche d’un logement approprié, indépendamment de la situation sur le marché : un enfant en bas âge, un parcours de migrant, la perception d’une aide sociale complémentaire pour Wezenet et Yafet pendant l’apprentissage de Fitsum et l’absence de relation utile susceptible de le recommander.
La hausse des loyers constitue un nouveau facteur de risque de pauvreté
Le marché du logement suisse est asséché et trop cher. Dans la ville de Zurich, il n’y avait que 0,06 % de logements vacants en juin 2023, ce qui correspond
à six logements vacants sur 10 000, y compris les appartements en copropriété. En 2023, le taux hypothécaire de référence a même été revu à la hausse à deux reprises, en juin et en décembre, ce qui a chaque fois permis d’augmenter les loyers de trois pour cent. À cela s’ajoute une forte augmentation du prix de l’énergie et donc des charges. Dans ces conditions, il est quasiment impossible de trouver un nouveau logement à un prix acceptable quand on a peu de marge de manœuvre financière.
La situation menace de s’aggraver encore ces prochaines années. Selon des calculs, il devrait manquer près de 50 000 logements sur le marché en 2026.
Une prise de position de Caritas Suisse indique des solutions Au vu de cette situation précaire, Caritas Suisse publiera une prise de position encore en juin de cette année. Elle y appelle la classe politique à prêter main forte par des prestations d’aide ciblées à court terme dans les situations de détresse
et, à long terme, à poser les jalons politiques pour que tous les habitant-e-s de Suisse aient accès à un logement décent, y compris Wezenet, Fitsum et Yafet. Car ce n’est pas sans raison que l’habitat est un droit humain.
Plus d’informations : caritas.ch/fitsum
L’objectif de notre travail est l’égalité des chances, afin que personne ne soit désavantagé sur le marché du logement
Interview de Sheila Löwy, travailleuse sociale.
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Sheila Löwy, du projet WohnFit de Caritas Zurich, conseille et accompagne Fitsum et sa famille dans leur recherche de logement.
Sheila Löwy, comment avez-vous fait la connaissance de Fitsum ?
Fitsum avait lui-même cherché de l’aide sur Internet et s’était inscrit en ligne à notre offre WohnFit. Ce qui montre qu’à la base, il a déjà beaucoup de ressources et d’initiative. Il possède un ordinateur et sait l’utiliser, parle bien l’allemand et maîtrise suffisamment le système suisse pour pouvoir chercher de l’aide par ses propres moyens. La plupart du temps, notre clientèle arrive à nous via d’autres offres de conseil ou d’autres réseaux.
Comment l’aidez-vous à trouver un logement ?
Nos offres tendent à combler les éventuelles lacunes de nos client-e-s et à renforcer leur autonomie. Le but est qu’ils ne soient pas prétérités sur le marché du logement et jouissent des mêmes chances.
« Fitsum a déjà beaucoup de ressources et d’initiative. »
Avec Fitsum, une consultation s’imposait. Je lui ai fait découvrir quelques sites de plus, par exemple celui des coopératives d’habitation et celui de la ville de Zurich. Nous avons aussi reformulé un peu la lettre de candidature qu’il avait déjà rédigée et vérifié ensemble qu’il avait bien réuni tous les documents. Il était évident pour moi qu’il saurait ensuite appliquer lui-même les solutions que je lui montrais et les astuces que je lui expliquais.
Y a-t-il aussi d’autres façons de faire ?
L’autre option aurait été un coaching au sein d’un tandem. Cette solution consiste à faire accompagner les cliente-s par des bénévoles pendant six à neuf mois. Elle s’impose quand les gens ont moins de ressources que Fitsum.
Comment ressentez-vous la situation actuelle ?
La situation s’est nettement durcie ces derniers mois. Mais ça ne change pas grand-chose pour notre groupe cible, car il y a déjà longtemps qu’elle était très compliquée pour les personnes vivant au seuil de pauvreté. La dégradation de l’ensemble de la situation économique a juste pour effet que le problème concerne une plus grande frange de la population qui intéresse davantage le grand public. Et tant mieux si la problématique gagne en visibilité, car il est important que les choses bougent.
Quand les pires souvenirs remontent à la surface
Valentyna Tkachenko est née pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se souvient encore de la destruction et de la détresse. Elle espérait finir sa vie tranquillement dans son petit appartement de Zaporijjia. Mais l’attaque de l’armée russe contre l’Ukraine a tout changé.
« J’étais habituée aux sirènes. Depuis deux ans, elles hurlent sans cesse, sans que rien ne se passe. Mais ce jour-là, tout est allé très vite », se souvient Valentyna Tkachenko. « Je courais de la cuisine à la chambre quand un bruit assourdissant a retenti et quelques secondes plus tard, les vitres ont volé en éclats ». La femme de 84 ans décrit comment les tableaux se sont fracassés par terre et comment des objets disposés avec amour dans
une vitrine ont volé en éclats. Dans l’appartement, c’était le chaos total. Heureusement, dit Valentyna, que sa petite-fille enceinte et son ami passaient la nuit chez les parents de ce dernier.
Retourner chez soi le plus rapidement possible Extérieurement, Valentyna n’a pas été blessée lors de l’attaque à la roquette, mais la frayeur a été si profonde qu’elle en
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tremble encore. « Pendant dix jours », raconte-t-elle, « je pouvais à peine tenir une tasse à la main ». Valentyna et les quatre membres de sa famille qui partageaient son appartement ont trouvé refuge chez des amis et des connaissances. La vieille dame n’a emporté qu’un sac contenant des documents, des médicaments et un peu de linge de rechange, rien d’autre. Elle veut retourner chez elle le plus vite possible.
Un pas important dans cette direction a été fait par la municipalité, qui a étanchéifié les fenêtres manquantes avec des panneaux d’aggloméré. Certes, il fait désormais nuit dans l’appartement et il y a des courants d’air à travers les fissures, mais cela n’empêche pas Valentyna de rentrer chez elle presque tous les jours et d’y rester plusieurs heures et d’y rester plusieurs heures, auprès de son chat.
Un vœu pour son arrière-petit-fils Quelques jours après le drame, l’équipe de Caritas Zaporijjia a frappé à la porte de Valentyna. Ils demandaient à tout le voisinage comment allaient les gens et quels dégâts l’explosion avait causés chez eux. Les collaboratrices et collaborateurs de
« Pendant dix jours, j’ai à peine pu tenir une tasse dans ma main. »
Caritas ont distribué de petites sommes d’argent en liquide pour les achats nécessaires. Environ deux semaines plus tard, des ingénieurs de Caritas sont venus dans la tour pour mesurer les fenêtres. Valentyna n’a pas les moyens financiers de remplacer la baie vitrée qui a été brisée. Elle œuvre à faire avancer les travaux de réparation pour que tout soit prêt lorsque son arrière-petit-fils viendra au monde. « Je veux qu’il puisse grandir ici. Et j’espère, dans un pays en paix. » (ll)
Plus d’informations sur notre travail en Ukraine : caritas.ch/olena
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Par l’intermédiaire de nos organisations régionales et dans la mesure du possible, Caritas distribue des couvertures, des bâches et de l’argent à la population de la bande de Gaza.
Chaque jour est un nouveau défi
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Depuis des mois, les réfugiés vivent dans des camps de tentes dans la bande de Gaza.
Depuis l’attaque brutale perpétrée par le Hamas en octobre 2023, Israël mène dans la bande de Gaza une guerre qui entraîne une situation humanitaire dramatique. La mise en œuvre de l’aide d’urgence y constitue un défi majeur.
« Nous devons nous adapter chaque jour à de nouvelles conditions », explique Patricia Kröll, responsable du programme d’aide d’urgence de Caritas Suisse dans la bande de Gaza, lors d’un entretien fin mai. « Il est impossible d’estimer
« Pour être proches de la population en détresse, ils adaptent les projets de manière flexible. »
comment la situation va évoluer entre agression et paix. Par phases, davantage d’aide arrive dans la région – mais de loin pas assez pour répondre aux énormes besoins ». Pour notre experte en catastrophes, l’organisation et la distribution sont très complexes. D’une part, il est impossible de prédire combien de temps les camions devront attendre à la frontière avant de pouvoir entrer dans la bande de Gaza. D’autre part, les bombardements
ont détruit de nombreuses routes et liaisons, les systèmes de communication sont souvent en panne et la collaboration avec les autorités est malaisée tant d’un côté que de l’autre. Dans ces conditions, explique Patricia Kröll, il est tout à fait crucial de travailler en étroite collaboration avec des organisations régionales sur place. « Elles connaissent les structures, maîtrisent la langue et profitent d’un bon réseau. »
Offrir des espaces aux enfants
Dans la bande de Gaza, Caritas Suisse collabore avec Caritas Jérusalem et le Catholic Relief Services (CRS). Ces partenariats solides et de longue date font encore leurs preuves dans l’urgence humanitaire actuelle. Malgré tous les défis, le personnel parvient à distribuer des vivres, des tentes et de petites sommes d’argent. Pour être proches de la population en détresse, ils adaptent les projets de manière flexible. Ils viennent par
exemple de déplacer leur bureau de Rafah plus au nord afin d’être accessibles à la population qui fuit à nouveau. Les centres de santé de Caritas Jérusalem proposent aujourd’hui encore des soins médicaux de base dans la bande de Gaza, dans la mesure du possible. L’aide se concentre aussi sur l’encadrement des enfants. « Ils souffrent particulièrement de la violence et du déracinement. Nous leur proposons des espaces où ils peuvent jouer sans crainte ou parler à des spécialistes formés à la psychologie », explique Patricia Kröll.
Ce qui fait tenir le personnel
Patricia Kröll est impressionnée par le professionnalisme des équipes locales dans cet état d’urgence persistant. Au sein de ces équipes, nombre de personnes ont perdu des proches ou des collègues dans les attaques. L’incertitude permanente quant à l’évolution des opérations de guerre est synonyme de forte pression psychique. Dans ce contexte oppressant, les collaboratrices et collaborateurs de Caritas se soutiennent mutuellement. (ll)
Plus d’informations sur notre travail à Gaza : caritas.ch/fr/gaza
« Nous aimerions offrir le meilleur encadrement possible aux réfugiés »
Depuis le mois de mars, Caritas Suisse est responsable de l’exploitation de cinq centres de requérant-e-s d’asile dans le canton de Zurich. Giuseppe Sollazzi gère le mandat. Il raconte ce qu’implique la mise en œuvre un projet d’une telle envergure en très peu de temps.
En tant qu’organisation humanitaire, Caritas Suisse s’engage de diverses manières dans le domaine de l’asile. Sur mandat du canton de Zurich, elle tient depuis mars des centres dits de transit et
« Notre personnel fait preuve de beaucoup de sensibilité et d’empathie. »
des groupes d’habitation pour mineurs non accompagnés. Ces établissements accueillent les requérant-e-s d’asile et les réfugié-e-s que la Confédération a attribués au canton. Les familles, les personnes seules et les mineurs passent généralement quelques mois dans les centres avant d’être attribués à une commune.
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Giuseppe Sollazzi, à quoi ressemble la vie quotidienne dans un centre pour requérants d’asile ?
Le programme de la journée varie d’une personne à l’autre : tandis que les uns vont au cours d’allemand, d’autres ont rendez-vous avec les autorités ou chez le médecin. Certains amènent leurs enfants à l’école ou aident à nettoyer le bâtiment. En matière de prise en charge aussi, les besoins sont très individuels. Bref, dynamisme et spontanéité marquent le quotidien. Notre personnel est constamment sollicité, surtout dans les situations stressantes.
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Qu’entendez-vous par là ?
Nous travaillons avec des personnes qui sont passées par une fuite difficile de là où ils vivaient. Beaucoup sont traumatisés et se trouvent maintenant dans un pays dont ils ne parlent pas la langue et ne connaissent pas les coutumes. Ils ne sont pas chez eux et ça leur fait quelque chose. Notre personnel en est conscient ; il fait preuve de sensibilité et d’empathie. Nous sommes reconnaissants de pouvoir apporter une aide précieuse à ces personnes.
Récapitulons : Caritas a obtenu le mandat pour les centres de requérant-s- d’asile en novembre 2023 et l’exploitation a commencé à peine quatre mois plus tard. Quel a été le plus grand défi ?
Nous avons eu très peu de temps pour reprendre les locaux de l’organisation précédente. Cela a impliqué d’innombrables tâches, de l’embauche d’une centaine de collaborateurs à la définition de nouveaux processus, jusqu’à l’achat de brosses à dents.
Comment les requérant-e-s d’asile et les réfugié-e-s ont-ils réagi au changement d’exploitant ?
Les réactions ont pour la plupart été positives. Le personnel a veillé à ne pas trop chambouler leur quotidien, ce qui a constitué un vrai défi. Car si nous avons pu reprendre une partie du personnel de l’organisation mandatée auparavant, nous avons aussi dû recruter une partie de l’effectif.
Quels objectifs Caritas aimerait-elle atteindre avec ce mandat ?
Nous aimerions offrir aux client-e-s le meilleur encadrement possible et les aider à s’intégrer. Caritas veut en outre être une partenaire fiable pour le canton et défendre la qualité des normes en matière d’hébergement et de prise en charge. (nj)
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Tashima et Claudia Künzli forment une équipe bien rodée et apprécient le temps qu’elles passent ensemble dans le cadre de leur marrainage « Avec moi ».
Ce marrainage « Avec moi » est très enrichissant
Depuis trois ans, Claudia Künzli passe régulièrement du temps avec la petite Tashima, âgée de huit ans, dans le cadre d’un marrainage de l’offre « Avec moi ». Dès la première rencontre, Tashima ne voulait plus laisser partir sa « marraine ». Toutes deux sont d’accord pour dire que le marrainage leur apporte beaucoup de bienfaits.
« Claudia est ma marraine. Elle fait partie de notre famille », déclare Tashima, huit ans, à propos de Claudia Künzli, sa marraine du projet « Avec moi ». Dans
« Claudia a beaucoup aidé Tashima à apprendre l’allemand. »
le cadre de l’offre « avec moi », Caritas Suisse met des « marraines » et « parrains » bénévoles à disposition de familles défavorisées. Les bénévoles offrent régulièrement du temps aux enfants et les aident ainsi à s’évader de leur quotidien. Et cela permet de soulager les parents.
Entre Tashima et Claudia Künzli, le courant est tout de suite passé Depuis environ trois ans, Claudia Künzli, 61 ans, et la fillette passent du temps ensemble chaque deux semaines. Elles font de la pâtisserie, jouent, bricolent et font des excursions. « J’ai particulièrement aimé la visite du Papillorama », s’enthousiasme Tashima. « Nous faisons beaucoup de choses et je peux toujours découvrir de nouvelles choses avec Claudia. »
Claudia Künzli apprécie également beaucoup son engagement en tant que marraine : « C’est une belle occasion de donner quelque chose en retour à la société. » De plus, elle remarque
directement à chaque rencontre les effets de son activité bénévole. « Avec moi, Tashima se calme et profite de toute l’attention qu’elle reçoit », dit Claudia Künzli en souriant.
Elle s’est rapidement attachée à toute la famille. « Notre relation est étroite et nous échangeons des informations via WhatsApp entre les rencontres », explique Claudia. Elle considère l’échange culturel mutuel comme un enrichissement particulier. Le père de Tashima a migré du Tibet vers la Suisse il y a 12 ans, sa mère l’a rejoint trois ans plus tard.
En plus du ménage, du travail et de la formation, pas toujours assez de temps pour les enfants
La mère de Tashima, âgée de 33 ans, travaille dans le domaine des soins et suit une formation d’assistante en soins et santé communautaire ; le père travaille dans la restauration. Il ne leur est pas toujours facile de satisfaire les besoins de Tashima et son frère de cinq ans, raconte la mère. Par l’intermédiaire de la communauté tibétaine, elle a pris connaissance de l’offre de Caritas et s’est inscrite auprès du service compétent. Après la première rencontre avec Claudia Künzli et la responsable chez « Avec moi », le parrainage a rapidement été une affaire conclue.
Les parents sont reconnaissants d’avoir fait la connaissance de Claudia Künzli par l’intermédiaire de Caritas. Elle est un grand soutien : « Claudia a beaucoup aidé Tashima à apprendre l’allemand. Avec elle, notre fille peut aussi parler librement de ses sentiments. Alors que Tashima était plutôt réservée auparavant, elle va aujourd’hui ouvertement et sans retenue vers les autres enfants », décrit la mère avec soulagement. (dj)
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Plus de 80 % des interventions ont lieu dans les domaines de la santé et de l’asile, le reste étant partagé entre les domaines social, de l’éducation, des autorités et des tribunaux.
La mission de l’interprète est fondamentale
Pouvoir communiquer est essentiel pour construire sa vie dans un nouveau pays d’accueil. Les interprètes de notre service « se comprendre » en Suisse romande jouent donc un rôle crucial, en permettant aux personnes migrantes d’accéder aux institutions. Ce service fait actuellement face à une forte demande.
« Lorsqu’une personne arrive en Suisse et demande l’asile après un parcours traumatisant, elle a le droit d’être comprise, c’est le minimum », affirme Anne Kristol, responsable du service d’interprétariat
« La charge émotionnelle est forte »
« se comprendre » de Caritas Suisse. La mission des interprètes est donc d’une importance capitale. Leur travail permet aux personnes migrantes d’accéder aux institutions de notre pays, soutenant ainsi l’égalité de traitement, le respect du droit à l’information et de celui d’être entendu.
Avec l’augmentation des conflits dans le monde, le service, qui existe depuis 25 ans, a dû faire face ces deux dernières
années à une forte augmentation des demandes. En 2023, il a fourni pas moins de 65 501 heures d’interprétariat et de médiation interculturelle (+ 40 % par rapport à 2022) à 353 institutions – hôpitaux, cabinets médicaux, écoles, tribunaux –dans les cantons de Fribourg, Berne et Jura, ainsi que dans les centres fédéraux d’asile.
Une juste gestion des émotions
Actuellement 130 interprètes assurent leur fonction dans 45 langues. Outre leurs compétences linguistiques, ils disposent d’une formation sur les thèmes de la communication interculturelle et du rôle de l’interprète. Des formations continues sont proposées et les interprètes peuvent poursuivre vers le certificat INTERPRET, développé avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique.
Agenda
Formation à l’accompagnement
Caritas Jura
20 août 2024 –24 juin 2025
Delémont
Le budget : comment bien l’établir et le gérer ?
Formation gratuite de 3 heures pour comprendre et établir un budget, apprendre des astuces pour dépenser moins, courriers types pour des démarches administratives.
Caritas-Montagnards
Caritas-Montagnards permet de trouver des bénévoles qui soutiennent activement les familles paysannes de montagne dans le besoin ou dans des situations difficiles dans leurs travaux quotidiens.
Une séance de supervision est également utile pour aborder le thème de la gestion des émotions. Evgenija Bosson, interprète pour l’ukrainien et le russe, précise : « Certes, la charge émotionnelle est forte mais je pense pouvoir gérer toutes ces émotions. Je dirais même que pouvoir aider mes compatriotes m’aide moimême à canaliser mes émotions. »
Pour Abdelouahab Bennouna, interprète pour l’arabe, l’essentiel est « d’essayer de se mettre à la place de la personne. Je suis très attentif à ce que les mots, le sens et le ressenti soient bien transmis. » Et il souligne : « La responsabilité morale de l’interprète est très importante. » (vm)
Plus d’informations : www.secomprendre.ch
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youngCaritas met gratuitement à la disposition des enseignants du matériel pédagogique sur les thèmes de la pauvreté, de la migration, de la coopération au développement, de la justice climatique et de l’endettement des jeunes.
Nouveau matériel didactique sur l’endettement des jeunes
youngCaritas veut aider les jeunes à s’engager activement en faveur de la société. Il lui importe donc de les sensibiliser le plus tôt possible à des enjeux sociaux, environnementaux et politiques majeurs. Pour ce faire, youngCaritas met du matériel didactique à disposition du corps enseignant, ainsi que des animatrices et animateurs de jeunesse.
Les enseignant-e-s sont souvent confrontés au défi de vulgariser des sujets complexes pour les adapter à l’âge et au niveau des élèves et susciter leur intérêt. En cela, les dossiers pédagogiques de youngCaritas leur sont fort utiles. Constitués d’informations de fond, mais aussi d’idées didactiques, de liens passionnants et de vidéos, ils offrent ainsi un support idéal pour préparer des cours captivants. Ces dossiers sont adaptés aux plans d’enseignement suisses et élaborés par des collaborateurs de youngCaritas au bénéfice d’une formation et d’une expérience pédagogiques. Jusqu’à présent, on en trouvait sur le thème de la migration et de la fuite due à des raisons climatiques et des catastrophes naturelles.
Un nouveau dossier pédagogique sur l’endettement des jeunes est récemment venu s’ajouter à la liste. Caritas propose des consultations aux personnes endettées dans différentes régions. youngCaritas, qui tient à intervenir déjà en amont, s’engage quant à elle dans la prévention de l’endettement des jeunes. Le dossier pédagogique « Endettement des jeunes » offre une bonne base pour aborder ouvertement la question de la gestion de l’argent et des dangers qu’elle peut receler, sur un mode ludique, plutôt que sur un ton d’avertissements et de menaces. (rs)
Une approche didactique de sujets planétaires
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Sarah Bischofberger, enseignante, Saint-Gall
Voilà 15 ans que j’enseigne la culture générale et le sport dans une école professionnelle du canton de Saint-Gall. J’ai quotidiennement affaire à des élèves issus de milieux plutôt défavorisés. Cela fait des années que youngCaritas met gratuitement un très précieux matériel didactique à la disposition de la collectivité, et donc aussi des enseignants. Ce matériel traite de sujets mondiaux et d’actualité, comme la migration, la pauvreté et ses conséquences ; il y est aussi question du « rapport à l’argent ». Les outils didactiques mis à disposition sont très modernes, complets et munis de QR codes. Ils sont conçus de sorte à pouvoir être directement utilisés et se prêtent aussi à un travail individuel des élèves. Un grand merci à l’équipe de youngCaritas. Continuez sur cette lancée !
Tout le matériel didactique de youngCaritas peut être téléchargé gratuitement sur le site :
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youngcaritas.ch/ unterrichtsmaterial
Sors de ta zone de confort !
Engage-toi avec Caritas-Montagnards
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Réserve ta mission en ligne:
Faire les foins, s’occuper des animaux, nettoyer les écuries ou cuisiner : nous cherchons des bénévoles pour soutenir des familles paysannes de montagne en difficulté.
montagnards.ch
Photo : Franca Pedrazzetti