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Le geste citoyen d’une banque

L’édifice est un des plus beaux exemples du style néomauresque casablancais. Aux volumes et à l’ordonnancement classique, il présente, en façade des éléments décoratifs islamiques (fenêtres en arcs brisés et autres mouqarnas) finement disposés. Page de droite: le hall du public et l’entrée de l’agence vue depuis l’escalier central.

Le geste citoyen d’une banque L’ex-siège de la Société Générale, sis boulevard Mohammed-V, fait l’objet d’une réhabilitation en bonne et due forme. Un exemple à suivre.

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Entreprise engagée, la Société Générale a pris l’initiative de participer à la sauvegarde du patrimoine architectural de Casablanca, en préservant la façade de son ancien siège situé au centre-ville, sur le boulevard Mohammed-V. «Notre objectif, à travers ce projet, est de préserver l’héritage et le patrimoine urbain de la ville », indique Ahmed El Yacoubi, directeur général adjoint de la Société Générale. Lancés depuis presqu’un an, les travaux visent à réhabiliter le bâtiment datant du début du siècle, en mettant en place des solutions innovantes, permettant de conserver sa façade inscrite sur l’inventaire national des sites et des monuments historiques. « C’est une restructuration lourde qui nécessite une grande expertise technique puisqu’il s’agit de stabiliser et de maintenir la façade en intégralité », souligne Xavier Marchyllie, Pdg de Sogea, société en charge des travaux. La technique dans sa globalité coûte chère. Les investissements alloués à ce projet sont deux à trois fois supérieurs à ceux d’un chantier classique. Ils sont estimés par la Société Générale à plus de cinquante millions de dirhams. En 1923, la Société Générale s’installe au 84, boulevard Mohammed-V, après avoir quittée sa première agence installée dans l’ancienne médina, rue des Consuls, depuis 1913, date de son arrivée au Maroc. Témoin de la

Les travaux visent à réhabiliter le bâtiment datant du début du siècle, en mettant en place des solutions innovantes, permettant de conserver sa façade inscrite sur l’inventaire national des sites et des monuments historiques.

Ci-dessus: vue du premier étage. Les ferronneries sont l’œuvre d’artisans italiens. Page de droite: lors d’une première rénovationtransformation, les arcades ont perdu leurs arcs dentelés au profit d’une structure porteuse plus sobre et géométrique.

naissance de la ville nouvelle, ce bâtiment est l’œuvre de l’architecte français Edmond Gourdain (1) . Haut de quatre étages, avec une superficie de 3 126 m 2 , le bâtiment est un bel échantillon du style néo-mauresque. Jusqu’en 1979, il abritera le siège de la banque, avant que ce dernier ne soit transféré sur le boulevard Abdelmoumen. à partir des années 1990, plusieurs expertises sur la structure porteuse de l’édifice, menées par divers bureaux d’études, ont diagnostiqué l’état avancé d’oxydation des poutrelles métalliques constituant l’ossature résistante des planchers, donnant lieu à son évacuation. Le projet en cours de chantier préserve la façade initiale à l’identique, malgré une transformation conséquente à l’intérieur. Le troisième étage abritera une galerie d’art, alors que les quatrième et cinquième seront dédiés à un centre de formation. Un bel exemple à suivre ! Inès Alaoui

1. Edmond Gourdain est arrivé en 1913 au Maroc. Il est également l’auteur de l’hôtel Transatlantique. Jusqu’aux années 1950, il réalisera à Casablanca, une vingtaine de bâtiments.

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