Cas007 traite de la maladie venerienne tomo i

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traite DE

LA

MALADIE VE NER IENNE, Et des Remedes qui convi cnn eneà ià Guéri ion “

De Charles M u f i t an Médecin de Ñafies.

Nouvellement traduit AVEC

E>ES

REMARQUES,

Pw Air. D. y , * * *. A i altre Chirurgien juré de Paris. tome

A

premier

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TREVOUX, E t f i ven d ,

A P A R I S, E ! , £ ! , n e G a n e a u Libraire, ruï . '"t Jaque*, vis * vis ia Fontaine St. Severin - j u* Armes Je Dnmh „ _____________ Crin*

A u , m v Hege&Apfrota(fonj.

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AVERTISSEM ENT D U

TRADUCTEUR. E Traité de la M ala­ die vcnericnne dont nous donnons la T radudion , en faveur de pluiieurs Chirurgiens qui n’ont pas 1uiàge de la langue Lati­ ne, cil un petit Ouvrage que Charles Mufitan Médecin de Naples fort renommé pour le traitement des maux véné­ riens, fit imprimer il y a quel»


AVERTISSEMENT ques années à la fin de la Chi­ rurgie. Il nous a paru que la M é­ decine moderne ne nous a julqu’ici lien donné de plus complet fur cette maladie ; aucun Auteur n étant fi bien entré dans le détail de tous fies fymptornes , qui font pour ainfi dire , autant de veroles particulières , dont chacune demande quelques égards finguliers pour fa gueriion , & c ’eft ce qui nous a déterminé à mettre ce Traité entre les mains de tous les Chirurgiens François. Cependant quelque idée avantageuiè que nous ayons


DU T R A D U C T E U R , de cet Ouvrage & de fon A u­ teur , nous avons crû devoir ajouter a la fin de la plupart des chapitres de cette Traduc­ tion, & meme des articles qui les partagent j quelques Re­ marques critiques pour empê­ cher ceux qui la liront, de donner aveuglement dans les méthodes particulières de gué­ rir la verole qui leur font propofées dans les Livres des Etrangers ; ces méthodes qui peuvent être excellentes dans les lieux où ces Livres ont été écrits , n’étant pas auiïi effi­ caces dans nôtre clim at, où 1 on doit s’en tenir conftamtoent a la maniere de traiter á iij


AVERTISSEMENT cette maladie qui eft généra­ lement fuivie des plus célé­ brés Praticiens François, qui fe font fait des réglés fures pour la guérir par la falivation : vérité qu o n leur fera toucher au doigt dans les Re­ marques. Outre que l’excel­ lence de la méthode Françoife eft fuffifamment juftifiée par l’experience de quantité d’Etrangers, qui font tous les jours obligez de venir en France pour le faire traiter des maux vénériens, après avoir inutilement eifuyé divers traitemens dans leur pays natal. A udi le fameux Sydenham Médecin d’Angleterre con-


DU T R A D U C T E U R , {èille-t’il aux malades qui ne peuvent pas guérir en ce payslà de la verole par lïifag e des remedes qu’il leur prefcrit, de paiTer en France ; non pas, d it-il, que les Médecins Fran­ çois loient plus expérimentez dans ces fortes de traitemens que ceux d’Angleterre ; mais parce que 1 air de la France moins humide & plus tem­ père , peut beaucoup contri­ buer à les faire réüifir dans la cure de ce mal. Mais quoi qu’en diiè ce fçavant M édecin, fi Io n venoit à peler au poids de la raifon ce qui empêche fa mé­ thode de réüifir en Angleterâ iiij


AVERTISSEMENT te aufïi-bien que fait en Fran. ce celle que l’on y fuit ordi­ nairement , il feroit aifé ¿ ’ap­ e rc e v o ir que ce n’eft pas tant a l’air de ce dernier climat, qu’il faut attribuer U diffé­ rence qui fe trouve dans le fuccès de ces fortes de cures en France & en Angleterre, qu’à l’omiiïion qu’il confeille de certaines circonftances qui concernent tant les prépara­ tions requifes pour ce traite­ ment, que le régime des ma­ lades : article que l’on éclair­ cira dans les Remarques lors que l’occaiion s’en préfentera. Loin donc de vouloir don­ ner atteinte au Traité de M u-


DU T R A D U C T E U R , fitan par ces Remarques cri­ tiques j nous prétendons au contraire, en donnant lieu par fa Traduction aux jeunes Chirurgiens de profiter des bons enfeignemens qu’il con­ tient y leur faire fentir en mê­ me tems dans les Remarques, ce qu’ils doivent précifément fe promettre de l'effet des re­ medes que l’Auteur y propof e q u i peuvent bien guerir dans nôtre climat des veroles três-recentes, pallier celles qui font invétérées , & calmer pour un tems leurs fymptômes les plus fâcheux 5 mais qui ne iuffiient pas pour gué­ rir cette maladie dans tous á v


AVERTISSEMENT, fes degrez ians retour & fans récidive , comme l’Auteur prétend l’avoir fait une infi­ nité de fois dans le climat de Naples ; la chaleur de ce p ais-là étant apparemment propre à produire des tranfpirations plus abondantes & plus falutaires aux malades quelles ne le font en France,, où la température plus m o­ dérée de l’air peut ralentir cette évacuation. A u refte quand on examine avec attention les véritables ièntimens de l’Auteur fur la vertu de ces remedes, on juge bientôt que fans s’éloigner beaucoup de íes idées, on peut


DU T R A D U C T E U R , borner leur efficace, comme on l’a fait dans les Remar­ ques dont il s’a g it, à la cure radicale des veroles les plus récentes, 6# à la iimple pallia­ tion de celles qui font invé­ térées : puis que Muiitan luimême après avoir donné les plus grands éloges â ces medicamens, eft obligé de con­ venir au chapitre dix-neuviè­ me de la troihéme partie ou il traite des douleurs veneriennes, que ces douleurs font quelquefois tellement opiniâtres, que ne cedant ni aux remedes vulgaires ni aux remedes chym iques, il faut alors avoir recours au parfum i

vj


AVERTISSEMENT & aux ondtions mercurielles, comme aux extrêmes remedes & aux plus puiiTans. Mais fi les ondtions mer­ curielles & le parfum qui procurent la falivation , font de Taveu même de l’Auteur , plus puiilans & plus efficaces pour guérir les fymptômes obftinez de la verole, que ne font tous les autres remedes que l’on y peut employer ; les Praticiens François ne font pas blâmables de traiter d ’a­ bord cette maladie par la fa­ livation , comme étant la mé­ thode qu’ils ont connue par experience être la plus promte , & la moins fujette â ex-


(

DU T R A D U C T E U R . pofer les malades à de facheux retours , après avoir èpuiié leur bourie & leur avoir fait perdre beaucoup de tems : & ceux qui fuivent d’autres méthodes ne font pas fuffifamment autorifez dans cet u fage, par le fuccès qu’elles ont dans les pays etrangers où on les met com ­ munément en pratique : par­ ce que l’on fçait qu’il faut traiter différemment les ma­ lades & leurs maladies, félon les differens clim ats, & félon le fexe des malades, leur âge> & leur conftitution differente. U n autre avantage qui pourra revenir de cette Tra-


AVERTISSEMENT du&ion & des Remarques qui y ont été ajoutées, regarde bien des gens qui lifent par curiofité toutes fortes de Li­ vres : car ils y apprendront le danger où Ton s’expofe en fo livrant à tous venans, quand on a le malheur d ’être at­ teint des premiers accidens de la veröle , & que l’on ne doit pas fe laiiTer léduire aux promefïès desEmpyriques,qui fous ombre d’un traitement plus doux & moins gênant que celui du flux de bouche, leurrent fouvent les malades par des guerifons apparentes, qui ne fervent qu’à rendre apres quelque tems , leurs


DU T R A D U C T E U R , maux plus rebelles & plus d if ­ ficiles à guérir. Enfin on s’eft moins atta­ ché en traduifant ce Traité à fuivre la lettre a toute ri­ gueur , qu’à rendre le plus clairement qu’on a pu le fens & la penfée de l’Auteur, fans néanmoins négliger de tra­ duire íes exprefiions en des termes conformes aux fiens , autant que le fujet & le gé­ nie des deux langues l’ont pu foufïrir. Ce fera au Leóteur à juger , fi la maniere dont on s’en eft acquité mérité fou approbation.


A B R E G E ’ D E

L A

V

I E

D E

C H A R L E S M U SI T A N , PAR UN A U T E U R ANONYME. A N S

le tems que les Gotbsx

les V andales , les H uns , & d'autres Peuples du N o r d inon­ dèrent l'Ita lie p ar un déborde­ ment f a t a l à tout l ’ V n iv ers , • & renver­ sèrent de fo n d en comble la première V ille du M o n d e ^ ju fq u à donner lieu de cher­ cher Rome dans Rome même x les rejles de la Nobleffe Romaine fe virent obligez, d'abandonner les cendres refpeilables de


A b r . d e la V i e d e C h .M u iita n . leur Patrie , pour s’aller habituer a il­ leurs ; &

la p lupart choijirent cette ex­

trém ité de l ’Italie moins fu je tte a u x irrup­ tions de ces Barbares , que l'on nornmoit Autrefois la grande Grèce, & que l ’ on ap­ p elle aujourd’hui la Calabre. L a Fam ille des M u fita n s qui ejl d 'u n t très-ancienne Noblcjfc , &

que l ’on v o it

tenir [on rang dans les anciens Fafies Con­ sulaires , p rit ce p a r ti comme beaucoup d auties j CT" ceux qui l ’ ont depuis compofé e f e trouvant p lus de penchant pour les Sciences que pour l 'A r t M ilita ir e , f u i virent l exemple de Pythagore , qui con­ traint de quitter Samos f a

V ille natale

<{uun Tyran avoit f iu m if i à f i s L o i x , f e retira à

Crotone ou i l fonda l'E co le

d Ita lie , qui a depuis ete la pépinière des Sciences de toute l ’ Europe. C e ne f u t pas loin de Crotone dans un Bourg que les Anciens appelloient Aprui-

tum, & que l ’an nomme a prefent CafiroV illa re , que cette illuftre Fam ille f i x a f i n établijfement après le f a c de Rome ; &• c ejl dans ce même lieu que naquit C har­ les M u fita n le fo ir du 3e. jour de J an-


Abrégé de la Vie v ier 16 35. fon Pere s’ appelloit Scipion M u f it etn , & [a M ore Leture Pugliefe. L a v iv a c ité de [on efprit la i fit fa ifir p lutôt qu apprendre les Humanitez. : de manière qu’à l ’âge de d ix ans, non-feule­ ment i l parloit L a tin avec beaucoup de fa c ilité ; mais il fça v a it aujfi très-bien les réglés de la Po'efie & de la Réthorique. C e ne f u t après cela qu’ avec beaucoup de ré­ pugnance qu’ il f e remplit l’ efprit de toutes les puérilitez. qui compofent la Thilofophie d ’A riflo te , quoi qu’ il f u t encouragé dans cette étude p a r une troupe de M oines qu’ i l avait pour M a itr e s moins p a r c h o ix , que p a r neceffité ; le lieu ou il était né ne lu i permettant p a s d ’ en avoir d ’ autres : p uis s ’ étant engagé dans les Ordres fa c r e z ., i l v in t à N a p les pour y fa ir e de nouvelles études. I l avait une f i grande paffton de f e ren­ dre habile , qu’ il trouva bien-tôt les moyens de lier commerce avec tout ce qu’ i l y avoit de gens d ’ un mérité diftingué dans cette C apitale. I l eûtfoin de s’ attirer leur bien-veùillance, afin de m ieux profiter de leurs inflrallions ; & ce f u t p a r f a fo rte


de Charles Mufitan. Application tant à lire les bons L im e s , (pia écouter ce grand nombre de S çavans, q u 'il apprit la véritable T h ilo fo p h iefa n s pour cela négliger de Je fa ir e un riche fonds de pieté folide. A p rès cela il tourna toutes fes vues du côté de la M edecine. I l eût pour Afautres Thom as Corneille Confient in , Leonard de Capoiie, & Sebafien Barthole

dont les

noms feront à jam ais en benediilion y & fa n s épargner fe s peines pour acquérir dans cet A r t les connoijfances qui lu t et oient necejjaires y il eut toujours dans cette étude comme dans toutes les autres , un dejfein form é de connoitre la vérité. A uffi ne reçût-il aucune opinion qu après Lavoir examinée fa n s prévention ,

en

avoir p efé les conféquences avec exactitu­ de , & avoir f a i t pour cela toutes les ex­ périences que la Chymie dans laquelle i l (toit trè s-v er fé, pouvoit lu i fournir. L a Adaladie Françoife ', que les Fran~ fois ont peut-être encore p lu s de raifort d ‘appelles le mal de N a p le s } s'étant beau­ coup m ultipliée dans cette grande T ille y i lf e f i t un point capital de la traiter d'une

.


Abrégé de la Vie méthode particulière , & y réùffit f i b ie n , (¡u aucun malade ne f û t attaqué de quel­ que efpece que ce fu t de m al venerien , qu’ il ne i en guérit fo r t promtement & fa n s retour, tant par fe s operations, que par f e s remedes. Enfin pour tout dire en un mot, & fa n s fa ir e la moindre exagération, tous les re­ medes que M u fita n inventa & m it en ufage , font encore à préfent d’ une telle ef­ fic a c e , que tous les malades qui s ’enfe r ­ vent contre quelque m aladie que ce f o i t , s’ efliment heureux

d ’ en avoir f a i t l ’ é­

preuve. I l ne laiffa pourtant pas d ’effuyer d ’ a­ bord de grandes contradictions dans f a pratique M edecin a le , fu r tout de la part des D év o ts , qut ne manquèrent p a s , ott p a r un ze le mal entendu , ou plutôt par jaloufie , de perfecuter cet excellent Hom ­ me , en difant par tout q u 'il étoit honteux à un Prêtre de vifiter des fem m es en qua­ lit é de M éd ecin , l'exercice de la M éd eci­ ne étant abfolument défendu p a r les C a ­ nons à tous les Eccléfiafiiques. M a is il f e moqua de ces reproches m al-


de Charles Mufitan. fondez., & il ferm a bien-tot la bouche à ces Critiques indifcrets, f a r la permijfion authentique qu’ il obtint du Pape Clement n eu f d ’ exercer la M éd ecin e dans toute fon étendue. A u ffi des perfonnes d’ une probité connue, très-dignes de fo i, & à qui i l avoit ouvert fon cœur fan s aucune referve , ontelles hautement témoigné , que M u fita n loin de contrevenir aux réglés de la pure­ t é dans le traitement des m aladies des fem m es , s’ affermijfoit p a r-là de p lu s en plus dans la pojfejfion de cette divin e ver­ tu . C a r d ifo ien t-ils, s’ il ejl ordinaire à toutes fortes de M éd ecin s , de concevoir d ’ autant p lu s de dégoût pour les fem m es » qu’ils font p lu s fréquem m ent engagez, par leur état à être les témoins de leurs infir­ m ie z. les plus fecrettes , comment M u fi­ tan qui a embrajfé le célibat dès J a je u nejfe , &

qui a toujours regardé les fem ­

mes avec indifférence, fer o it-il fufceptible des impreffions de la chair , ne les voyant que chargées d ’ ulcérés , & p lu s en état de fa ir e p it ié , que de donner des tentations ? Cependant i l f e

trouvera peut-être

quelque L etteur bizarre qui s'étonner*


Abrégé de la V ie que Von veuille louer M ufitan de s ’ être comporté comme V ly jfe à l'approche des Sy rennes , CT même d ’avoir m arqué p lu s que lu i de force & de ferm eté * qu’ il s’ é ­ tonne donc aujfi que l'intégrité de fe s mœurs & fe s autres bonnes qualitez., ayent porté f in Eminence Monfeigneur Antoine T ig n a te lli Prêtre Cardinal de la Sainte E g lifi Romaine & A rch ev êq u e de N a ­ p le s , à le mettre au nombre des Confieffeu rs à qui i l confioit le pouvoir d ’ abfoudre des cas qui lu i étoient réfervez.. N ia is cette furprife cejfera bien-tot quand onf i aura qu’ il a év ité dans f a con­ duite un autre écueil du moins auffi dan­ gereux : c'efl celui de l ’avarice, s'étant toujours attaché à f ir v ir tout le monde également, & à ne rien fa ir e q u i pût être m al expliqué. C a ro n ne fia u r o it affiz.vivem ent ex­ prim er quelle a été f a charité envers les perfonnes de la plus bajfe condition. L oin d e leur demander aucun honnoraire, i l a toujours refufé de le recevoir toutes les f o is q u elles ont voulu lui marquer leur reconnoijfance s & en leur rendant les v i -


de Charles Mufîtan. fîtes xecejjaircs dans leurs m aladies , il leur a très-fouvent donné des fecours confîderables de [on propre fo n d s , & toujours f e s remedes gratuitement. Four ce qui efl des perfonnes r ic h e s , i l recevoit agréablement la récompenfe hon­ nête qui lu i étoit offerte : m ais

1 ‘ averflon

qu’ il avait naturellement pour le fa fle & pour la grandeur, ne lu i perm it ja m a is de f e laiffer fléch ir

aux

inflanc es de

quantité de Grands Seigneurs, qui le vou­ laient engager à les voir fam ilièrem ent, & a s'impaironifler, pour a in fîd ir e , d a n s leurs maifons. Content d ’une v ie de P h ilo fo p h e , i l a toujours m éprifé les richeffes, regardé la faveur des Grands comme une fu m é e , & préféré conflamment à toutes chofes f a liberté , & le plaifir de pouvoir donner quelque tems à f e s études. Enfin fon plus grand fo in a toujours été de confacrer fes tr a v a u x & fa p lum e

à l ’ u tilité publique.

Ses Ouvrages en ren­

dent un bon témoignage, & c’ efl a in fi que ce célébré M édecin v i t encore à N a p les à Fdge de foixa n te ans joùiffant d ’une v igoureufe vieillejfe. 'Tour v o u s , mon cher


Abr.de la V ie de Ch.Mufitan. L e c te u r , rendez, à

D ieu conjointement

avec moi de très-humbles allions de g râ ­ ces , de ce qu'il permet que notre flécle produife encore de ces Hommes incompa­ rables , qui nous empêchent d ’ envier l ’ a ­ vantage de ces tems fo rtu n ez., qu’ une pro­ duction abondante de Héros a rendus mé­ morables à toute la Pojierité.

PREFACE


P R E F A C E DE L’A U T E U R . UT R e

>

une infinité de chofes que nous igno­ rons encore aujourdhui, dont la connoiilance & l’ufage nous feroit non - feulement uti­ le mais même très - neceflaire , il y en a un grand nombre d’au­ tres qui fe montrent tout à coup contre nôtre attente , & dont il m’a toujours paru très-difficile de pénétrer les véritables çaufes. U ne faut donc pas s’étonner de ce que parmi tant de prodi- ‘ ges qui^ fe préfentent à la fois, les lumières de nôtre eiprit fe Tome /, e


P R E F A C E

trouvent fi iouvent bornées , qu il eft en quelque façon neceifaire , qu’une fi grande obfcurité , ou nous jette dans l’erreur, ou nous laifle dans l’ignorance. ^ f Auifi pendant que d’un cote j’admire la Nature qui nous four­ nit de fon fein comme d’une fource intariflable des trefors im m enfes, je ne puis m empê­ cher d’ailleurs de la regarder avec chagrin } 6c plutôt que de m’en prendre continuellement a nôtre ignorance, je me fentirois volontiers porté comme Dem ocrite , à la traiter de m arâtre, de nous avoir donne un corps dont les organes défecleux nous empêchent de comprendre ce qu’il y a de plus relevé dans la Science des chofes naturelles. O r c’efl: là très-certainement Ce qui a été caufe , que les Philofophes ont toujours eu 6c ont


DE

L'A U TEU R ,

encore aujourdhui des penfées fore diverfes fur les mêmes cho­ ies $ qu’ils difputent fans celle pour foutenir leurs fentimens particuliers >ôc qu’on ne les ver­ ra jamais d’accord fur quoi que ce ioic. Il ne faut pourtant pas que cette diverfité d’opinions nous faife perdre courage, 6c nous ôte toute efperance de rien fçavoir avec certitude : car quoi que la vérité foit pour ainiî dire , ca­ chée dans un puits > elle n’eft pourtant pas tellement impéné­ trable, qu’il ne nous foit toujours permis de la regarder comme de loin 5 parce qu’à force d’appli­ cation , de travail , & de ré­ flexions , les caufes de cer­ taines chofes que l’on n’avoit jamais pu pénétrer , fe mon­ trent fouvent d’elles-m êm es, celles particuliérement de cer-


P R E F A C E

tains phenomenes , dont les plus Sçavans de l’antiquité croyoient qu’il étoit impoffible d’avoir des notions fûtes ôc cer­ taines. Ces confiderations m’ont tou­ jours fait croire qu’il étoit bienféant à un homme libre de feuil­ leter fans ceife le merveilleux Livre de la Nature , ôc de faire de tout ce qui fe paife dans l’U ­ nivers l’objet de les recherches les plus férieufes 5parce que cet­ te fpéculation eft autant agréa­ ble à l’efprit, qu’elle eft neceifaire pour conferver la fanté du corps, la partie animale étant re­ devable de toute fa vigueur au fecours & au confeil de lame , à laquelle elle eft intimement unie. Après donc avoir fait de folides réflexions fur beaucoup de chofes , pendant que le tems me la p erm is, j ’en ai communiqué


D E L’ A U T E U R . aux autres une bonne partie, 8c je m’en fuisrefervé quelques-unes dont mon deflein eft préfentement de faire un choix pour en gratifier encore le Public , en conférant ce que j ’ai penfé fur ces choies, avec ce que les autres en ont d it , & par-là faire voir à tout le Monde , que mes études par­ ticulières nont jamais eu d’autre m otif que l’utilité publique. Je me fuis auffi déterminé à donner dans ce Traité de la Mala­ die venerienne beaucoup de chofes que j ’ai découvertes par mon propre travail, craignant de n’en pouvoir lans injuftice priver le Genre humain .auquel je les ai connu fort utile : outre qu’il m’a femblé que je pourrois d’autant moins éviter de pafler pour en­ vieux fi j ’en ufois autrement, qu il n’ y a pas encore un fort grand nombre d’années que la


PREFACE DE L’AUTEUR, contagion de ce fâcheux mal infeéta nôtre clim a t, d’où il fe ré­ pandit enftiite dans toutes les parties du Monde , où il a fait d’étranges ravages, A u relie ne foyons pas furpris que la caufe de cette maladie l'oit encore in d écife, & que les M é­ decins qui en ont parlé ayent eû. à cet ég a rd , des penfées fort diverfes. Pour moi je crois avoir pris le meilleur parti, & ne m’ê ­ tre point ii fort éloigné de la vé­ rité que ceux qui ont écrit avant moi fur cette matière : ce qui me faitefperer que mes réflexions confirmées par l'experience, don­ neront des éclairciflemens conliderables au fujet que j’entre' prens de traiter, 6c que ces éclairciifemens ne feront pas fans uti­ lité , tant pour les Médecins, que pour les malades.


Approbation de M o n fieu r Geoffroy M e decin de la F a culté de P a n s & de P A ca d em ie des Sciences.

’Ai lu par ordre de Son AltefleSereni flâne Monfeigneur le Prince Sou­ verain de Dombes , un Manulcrit inti­ tulé T ra ité d e l à M a la d ie venerienne de C harles M u fita n M é d e c in de N a p le s ,

J

nouvellement tra d u it a vec des Remar­ ques. Cet Ouvrage eft d’autant plus uti­ le qu’il remedie à deux maux egale­ ment communs, la verole, & l’ignoran­ ce de ceux qui le mêlent d’en traiter. Le peu de bons Livres qui ont été écrits en François fur cette matière, faifoit iouhaicter de voir paroître cet Ouvrage en nôtre Langue : & le Traduéteuralupp ce par fes fçavantes Remarques, à ce qui pouvoir manquer à fon Auteur ; foit en ajoutant tout ce qu’une longue expé­ rience & une profonde méditation ont pu lui aquerir de connoiirances fur ce fujet, foit en apportant à la méthode de fon Auteur les changemens que la diffé­ rence des climats obligeoit d’y appor­ ter. On trouvera dans ce Livre de fondes é iiij


raifonnemens fur la nature & fur les eaufes des Maladies vénériennes, & de trèsbonnes inftru&ions pour leur traite­ ment. C ’eft pourquoi je l'ai jugé digne d'être imprimé. Fait à Paris ce (eptiéme Novembre 1709. GEOFFROY.

Approbation de M onfieur L ittr é M é d e ­ cin de la F aculté de Taris , & de T A ca d em ie des Sciences ,

’ Ai lu par ordre de S. A. S. Monfeigneur le Prince Souverain de Dom~ bes , le Livre intitulé T ra ité de la M a ­

J

la d ie venerienne f a i t par C harles M u f i tant M é d ecin de N a p le s , nouvellement tra duit a vec des Remarques. La Tra-

duélion eft exaéle , les Remarques du Traduéteur font judîcieufes ; & il y a dans tout l’Ouvrage du brillant & du folide. Aînfi l’impreffion n’en peut être qu’ utile. A Paris ce vingt-un Novembre 1709. L IT T R E .


Approbation de M onßeur C a fte ^ M d itv c Chirurgien fa r é à T a ris.

’Ai lu par Ordre de S. A. S. M onfeigneur Prince Souverain de Dombes le Livre intitulé „ T raité de la M a ­

J

ladie venerienne de Charles M u ß t an M é ­ decin de N a p le s , nouvellement tra d u it avec des Remarques. L ’Auteur eft d aurtant plus eftimable , qu’il y a jpint une

profonde érudition à des expériences réitérées. L’édition de cet Ouvrage ne fera pas moins agréable qu’ utile au Pu­ blic. A Paris ce vingt-deuxième N o­ vembre 1709. C A S T E Z.

approbation de M onfieur de la C axje Docteur M é d e c in ordinaire de Sort A ltejfe Sertnijfm e M onfeignew Prince: Souverain, de Dombes,

’Ai lu un Manufcrit intitulé T r a ité de la M a la d ie venerienne , compofé par­ c h a rles M u jita n M é d ecin de N a p le s *

J

nouvellement traduit avec de tr e s - g a ­ vantes Remarques fa ite s par le T r a d u t-


teur , tant fui: la connoiffance de la Vé­

role , & de toutes les Maladies vene-i tiennes , leurs caufes , leurs iimptomes, que leur guerifon parfaite. Il,n’y a point paru encore d'Ouvrage fur cette matiè­ re plus exacte plus fçavant, ni mieux mis en ordre , Se qui par conféquent puifle être plus utile à ceux qui s'appliquent à traiter les perfonnes atteintes de ces maux. Fait à Trévoux ce dixiéme Jan­ vier 17 io.

LA

CAZE.

PERM ISSION. E u les Approbations de Meilleurs G e o f f r o y , Li t t r é , La C a z e, C a s t e z 5 Je permets à Etienne Ganeau Directeur de 1 Imprime­ rie de S. A. S. d’imprimer le Manufcrit qui a pour titre , Traite de la Maladie venerienne de Charles Mufitan. A Trevoux ce troiiiéme Février 17 10 .

DESRIOUX DE MESSIMY,


P R I V I L E G D

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S. A. S. M o n s e i g n e u r

PRINCE

SOUVERAIN

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,

Par h , Pr i n c e D o m b e s ,

A to u s c e u x q u i c e s P re fe n te s v e r r o n t , S a lu t , N ô t r e a m é * * * * , à q u i n o u s a v io n s a c c o r ­ d é n ô t r e P r i v il è g e g e n e r a l le i f i . J m 11 1 6 5 ) 9 . p o u r r é t a b lir l ’I m p r im e r ie c i- d e v a n t é t a b lie e n n ô tr e V i l l e d e T r é v o u x , é t a n t v e n u à d é c é ­ d e r , fa V e u v e 8c fe sE n fa n s n e fc m e t t a n t p a s e n é t a t d e fo û t e n ir la d it e I m p r im e r ie , N o u s a v o n s d e n ô t r e p le in e P u if fa n c e & A u t o r ité , r é v o q u é & r é v o q u o n s p a r c e s p re fe n te s le d it P r i v il è g e a c c o r d é le z6 J u i n 1 699. a u d it * * * * " . .E t p o u r le b ie n & u t ilit é d e n o s S u je ts , e n fa ­ v e u r d u c o m m e r c e 8c à l ’a v a n t a g e des G e n s d e L e ttr e s , A v o n s é t a b li 8c é ta b lilT o n s n o t r e A m é E t i e n n e G a n e a u L ib r a ir e d e P a r is , p o u r ê t r e n ô tr e fe u l 8c u n iq u e I m p r i­ m e u r 8c L ib r a ir e en n ô tr e S o u v e r a in e té : lu i p e r m e tta n t a in f i q u ’à fa V e u v e , H e r it ie r s , 8c a u tr e s à q u i i l p o u r r a c e d e r , r e m e tt r e , o u f a ir e p a r t d u p re fe n t P r iv it e g e , d ’a v o it 8c t e n ir a l ’e x c lu iîo n d e to u s a u tre s , d e s PreiTes 8c C a r a é lé r e s d ’im p r i m e r i e , 8c O u v r o ir s de R e liu r e , d ’i m p r i m e r , f a i t e i m p r i m e r , v e n d r e , 8c r e lie r

é vj


J o u te s fo rte s d e L iv r e s d e b o n n e & ( a in e D o c t i i n e , e n te ls v o lu m e s , m a r g e s ,. c a r a c t è r e s , Sc, a u t a n t d e f o is q u e b o n lu i fe m b le r a , d e q u e lq u e S c ie n c e & m a t iè r e q u ’il s p u if lc n t t r a i ­ t e r , t a n t fu r le s E d itio n s a n c ie n n e s & é t r a n g è ­ r e s , q u e fu r le s M a n u f c t it s o r ig in a u x q u i p o u r ­ r o n t to m b e r e n fes m a in s , o u en c e lle s d e f e s a y a n s c a u f e , & n o t a m m e n t d e c o n tin u e r à i m ­ p r im e r le s M é m o ir e s p o u r lU if f io ir e d e s S c ie n ­ c e s & d es b e a u x A r t s , q u e de S ^ a v a n s A u t e u r s e o a ip o f e n r to u s le s m o is p a r n o t r e o r d r e , lesf a i r e v e n d r e , d é b it e r & r e lie r e n v e r tu d es P r é ­ s e n te s , fa n s ê t r e o b li g é d ’o b t e n ir d e N o u s n i d e n o s O f fic ie r s , a u t r e P r iv ilè g e o u p e t m if f io n j & c e d u r a n t le re m s & e f p a c e d e tr e n ­ t e a n n é e s c o n f é c u c iv e s , à c o m p t e r d u jo u r & d a t e d e s P re fe n te s : p e n d a n t le q u e l te m s N o u s f a if o n s t r è s - e x p r e ile s in h ib it io n s & d éfen fe s à t o u t e s fo r te s d e p e rfo n n e s d e q u e lq u e q u a li t é & c o n d it io n q u ’e l le s p u iile n t ê t r e , & n o m m é ­ m e n t à l a V e u v e * * * * , à fes E n fa n s S î a y a n s c a u f e , d ’a v o ir a u c u n e s P relT es , C a r a c ­ t è r e s d ’im p r im e r ie , n i O u v r o ir s d e R e l iu r e d a n s to u te l ’é t e n d u e d e n ô tr e S o u v e r a in e t é , S t d e s ’y in g e r e r e n a u c u n e m a n ié r é d u f a it d e l 'I m p r i m e r i e , L ib r a ir ie , n i R e l iu r e d e L iv r e s » f a n s le c o n f e n t e m e n t d u d it E t i e n n e G a N £ a u o u d e fes a y a n s ca u fe , à p e in e d é d i a m i l l e liv r e s d ’a m a n d e , a p p lic a b le u n tie r s à l 'H ô p i t a l g e n e r a l d e T r é v o u x , u n t ie r s a u d it G a n e a u , St l 'a u t r e t ie r s a u D é n o n c ia t e u r ; d e s o n f if e a t io n a u p r o f it d u d it G a n e a u o u d e f e s a y a n s c a u f e , d e t o u s le s L iv r e s im p r im e z f a n s io n c o n fe n te m e n t ; a in f î q u e d e t o u te s le s P r e ff o > C a r a c t è r e s , S c U l t s n c i i e s , & d e to u s d é -


p in s d o m m a g e s & in t é r ê ts : V O U L O N S E T O R D O N N O N S q u e n ô tre A m é & F é a l le S ie u r d e M e ffim y p r e m ie r P refîd en c e n n ô t r e P a r le m e n t & I n te n d a n t de n ô t r e S o u v e ­ r a in e t é , ( q u e n o u s a v o n s c o m m is & c o m m e t­ t o n s en c e t te p a r t ie p o u r v e ill e r fu r to u t c e q u i fc| p a lfe r a a u f u je t d e s Im p re ffio n s , R e liu r e s » & d e to u t c e q u i a u r a ra p p o rt à n ô t r e d ite I m ­ p r im e r ie , ) ju g e & d é c id e fo m m a ir e m c n t d e s d if f ic u lt e z & c o n te fta tio n s q u i p o u r r o ie n t f u r v e n ir , t a n t e n tr e le s O u v r ie r s q u ^ au tre m e n c „ & q u e le s J u g e m e n s q u 'i l r e n d r a a c e t é g a r d » fo ie n t e x é c u te z p a r p r o v if io n , n o n o b fta n t o p p o fic io n o u a p p e lla t io n q u e lc o n q u e r d o n n a n t à N ô c r e d it C o m m iffin r e to u t p o u v o ir St a t t r i ­ b u tio n d e J u r if d ié t io n a c e t e ffe t : f a ifa n t d e fe n fes à to u s n o s a u tr e s J u g e s d e n c o n n o it r e à p e in e d e n u llit é , & d e ré p o n d re en le u r s n o m s d e to u s d é p e n s d o m m a g e s & in t e r e t s , E t p o u r p r é v e n ir to u te s fo rte s d a b u s , & e m p ê ­ c h e r q u 'il n e s ’im p r im e d a n s l ’é te n d u e de n ô t r e S o u v e r a in e té a u c u n s li b e lle s d if f a m a to ir e s o u a u tre s o u v r a g e s fc a n d a le u x > c o n t r a ir e s a u s b o n n e s m œ u r s & à l ’ h o n n e u r q u i cft d u a D ie u & à la R e l ig io n : L e d it G a n e a u fe r a t e n u d e d é c la r e r le s lie u x & m a ifo n s o u i l e n te n d fa*re t r a v a ille r t a n t a u x Im p re ffio n s q u à l a R e l i u r e , & n ’en p o u r r a c h a n g e r q u 'il n 'e n a it f a it la d é ­ c la r a t io n fu r le R e g i i h c q u i fe ra te n u d o u b le , f ç a v o ir l ’u n c h e z le S ie u r d e M e ffim y n o t r e C o m m if fa ir e , & l ’a u t r e e n tre le s m a in s d u d is G a n e a u , p o u r y fa ir e in fe r ir e p a r le d it C o m m if la ir e to u s le s O u v r a g e s q u ’i l a u r a dclT ein d ’im p r im e r , & ce a v a n t q u e d e le s c o m m e n ­ c e r . Et à l'é g a r d d e s M a n u fc r its o r ig in a u x q u 'i l


v o u d r a m e t t r e fo u s l a P re ffe , i l n ’e n fe r a e n re g iftr é au c u n s de T h é o lo g ie , o u a u tre m a tiè ­ r e q u i m é r ité e x a m e n , s 'i l n ’eft a c c o m p a g n é d e l ’ A p p ro b a tio n lig n é e d e l ’u n d e s D o f t e u r s , C e n f e u r s , & E x a m in a te u r s p a r n o u s c h o ifis & n o m m e z à c e t e ffe t. E n jo ig n o n s à N ô t r e d it C o m m ifT a ire d e f a ir e d e s V ifice s d a n s le s lie u x o ù l'o n t r a v a il le r a a u x d ite s Im p re ffio n s & R e ­ l i u r e s , & d e it e n ir l a m a in à ce q u 'il n e s ’y f a d e a u c u n e m a lv e r f a t io n : a u q u e l c a s , il fe r a t e n u d e n o u s e n r e n d r e un c o m p te e x a é f , p o u r p a r N o u s o u n ô t r e C o n f e il , à q u i n o u s e n a v o n s re fe rv é & re fe rv o n s la c o n n o ifla n c e , e n ê t r e o r d o n n é c e q u e d e r a if o n . S e r a te n u a u lli le d it G a n c a u d e f a ir e m e t t r e d a n s n ô t r e B i b li o ­ t h è q u e u n E x e m p la ir e d e c h a c u n d es L iv r e s q u ’il a u r a faic im p r im e r , u n en c e lle d e n ô t r e t r è s - c h e r & f é a l le S ie u r d e M a le z ie u C h a n e e l l i e r d e n ô tr e S o u v e r a in e t é , & d ’en d o n n e r u n à N ô t r e d it C o m m if f a ir e . C e f a ifa n r a v o n s p r o m is Sc a c c o r d é , p ro m e tto n s & a c c o r d o n s a u d i t G a n c a u & à le s a y a n s c a u fe n ô tre p r o t c i l i o n , & q u e n o u s n e d o n n e ro n s à d 'a u t r e s a u c u n e .lib e r té n i,p r iv ile g e d ’im p r im e r , d é b it e r , & r e lie r d es L iv r e s d a n s to u te l ’é te n d u ë d e n ô ­ t r e S o u v e r a in e t é . A v o n s m is & m e tto n s l ’E x ­ p o fa n t & to u s c e u x q u i fe ro n t e m p lo y e z d e l'on o r d r e a u x I m p r e flïo n s , D e b it , C o r r e é t io n , & R e l iu r e d e s L iv r e s , fo û s n ô tr e p r o t c â i o n & f a u v e g a r d e . M A N D O N S à N o s A m c z Si E e a u x C o n f e ille r s le s G en s re n a n s n o tr e C o u r d e P a r le m e n t , C h a m b r e d e s R e q u ê t e s , B a i l li f s , lu e u te n a n s G e n e r a u x & a u tr e s n o s O f fi­ c ie r s , q u e le s P re fe n te s ils fa rte n t e n r e g if t r e r a u G re ffe d e n ô t r e P a r l e m e n t , & p u b lie r à l a


C h a m b r e d es R e q u ê t e s , & p a t t o u t a i l l e u r s o ù b e fo in fe ra , fu r l a fe u le & p r e m iè r e r e q tu f itio n d e n ô tr e P ro c u r e u r G e n e r a l 6c d e fe s S u b f t it u ts , 8c q u e v o u s fa ifie z jo u ir p le in e m e n t 6c p a if ib le m e n t le d it G a n e a u 6c fes a y a n s c a u fe d u c o n te n u a u x P r e fe n te s , fa n s f o u ifr ir q u i l le u r fo it f a i t a u c u n t r o u b le n i e m p ê c h e m e n t . C O M M A N D O N S a u p r e m ie r d e n o s H u iil ie r s o u S e r g e n s d e fa ir e p o u r l ’e x e c u t io n d 'i c e l l e s to u s E x p lo it s , S a if ie s , 8c a u tr e s A d e s n ecc iT aires , n o n o b fta n t to u te s o p p o fitio n s o u a p p e lla t io n s , 6c L e ttr e s à ce c o n tr a ir e s : t o u ­ t e s le fq u e lle s N o u s a v o n s r é v o q u é e s ôc r é v o ­ q u o n s d ’a b o n d a n t p a r ces p re fe n te s fig n e e s d e n ô t r e m a in 8c f e e llé e s . C a r t e l e s t nôtre P l a i s i r - D o n n e a S c e a u x le v in g t - h u it iè m e A o û t m il f e p t e e n s l e p r , S : d e n ô t r e S o u v e r a in e t é l e q u in z iè m e . L O U I S A U G U S T E .

ylja M A L E Z I E U . Fdr Monfeigneur,

Gui

EXTRAIT

DES

l l o r e a

U.

REGISTRES

du Parlement de Bombes,

V

E u p a r l a C o u r le s L e t t r e s p a ­ t e n te s d e S o n A lteffe S eren ifT im e d o n n é e s à S c e a u x le v in g t - h u it A o û t m il fept c e n s ie p r , S ig n é e s L O U I S A U G U S T E , Sc lu t le R e p li p a t M o n f e ig n e u r , G u i l l o REAU , &


fe e llé e s d u g r a n d S c e a u 'f u r c ir e ja u n e , 1 q u e lle p e n d a n t e , V ifé e s p a r M r. d e M a e e z i e u . P a t ’ I e lq u e lle s S o n A ltelT e S e r e n iif im e a u r o it r é v o q u é le P r i v il è g e p a r E lle a c c o r d é à * * * * L ib r a ir e d e l a V ille d e P a iis , le v in g t - f ix J u i n m i l fix c e n s q u a t r e - v in g t s d ix - n e u f ; E t é t a b li E t i e n n e G a n e a u a u lfi L ib r a ir e d e la d it e V i l l e d e P a r i s , p o u r fe u l I m p r im e u r & L ib r a i­ r e e n c e tte S o u v e r a in e té p e n d a n t & d u r a n t l'e f p a c e d e tr e n te a n n é e s c o n fe c u tiv e s , à c o m p te r d u jo u r & d a t te d e fd ite s L e t t r e s . R e q u ê t e p re f e n té e p a r le d it G a n e a u , te n d a n te à c e q u ’E U es f o ie n t r e g if t r é e s é s A é te s & R e g if t r e s d e la C o u r , p o u r ê tr e e x é c u té e s fé lo n le u r fo rm e & t e n e u r , & y a v o ir re c o u r s q u a n d b e fo in fe r a , li g n é e d u d it G a n e a u & d e P e rre t fo n P r o c u ­ r e u r . A rrê t d u d ix - fe p t d u p r e f e n t , p o r ta n t q u e le f d it e s L e t t r e s fe ro n t m o n tr é e s a u P r o c u r e u r G e n e r a l d e S o n A ir e lle S e r e n iifim e . C o n c lu lîo n d u d it S ie u r P r o c u r e u r G e n e ra l. O iii le R a p o r c d e M c. A n d ré F r a c h e t C o n f e illc r C o m m if f a ir e e n c e t te P a r t ie . T o u t c o n fid e ré , L a C o u r à O r d o n n é & O r d o n n e , q u e le f d ite s L e t t r e s P a t e n t e s d e fo n A ltelT e S e r e n iifim e d u v i n g t h u it A o û t d e r n ie r d o n n é e s e n f a v e u r d u d it E t ie n n e G a n e a u , p o u r l ’é t a b lilf e m e n t d ’u n e I m p r im e r ie , fe ro n t r e g if t r é e s é s A é te s & R e ­ g i f t r e s d e la C o u r , p o u r ê tr e e x é c u té e s fé lo n le u r fo r m e & te n e u r , jo u ir p a r le d it G a n e a u d u b é n é fic e d ’i c e l l e s , & y a v o ir r e c o u r s q u a n d b e f o in fe r a . F a it en P a r le m e n t , à T r é v o u x le v i n g t iè m e D é c e m b re m il fep t c e n s fe p t.

Collationné.

C

artier

Greffier,


T A B L E DU

PREMIER

L

i v r e

P

TOME.

r e m i e r

.

C h a p . I. T A E ce que les M éd ecin s en-

I

J

tendent p a r le m a lv e -

nerlen. ^a8e „ /•1 Remarques. _ P', , C h ap . 1 1 . D es differens noms qui ont ete donnez, à la M a la d ie venerienne. p- 9 Remarques. P- 1 î Ç h ap . I I I . D u te m s auquel le M a l v e nerien a commence a paroitre. P* 1 S » Remarques. P1 î i C h ap . IV .. S i avant l'année 1494- ler anciens M é d e c in s ont d it quelque chof e de la M a la d ie venerienne , ou f i t lt

P17 7 Remarques. P' ^ C h ap . V . Comment le M a l venerien s ’ efi l'ont connue.

communiqué par toute l'E u rop e, l A f i e» & l'A fr iq u e .

Remarques.

P -10 J P' I0 *


C

T A B L E. .VI. D e ce que les A uteurs ont penf é fu r la durée du M a l venerien. p. 11 o Remarques. p. n 8 ha p

L C

hap.

S

i v r e

e c o n d

.

I. O u on examine les differentes

Opinions des A u teu rs f u r l ’effence de la M a la d ie venerienne.

p. 12.4

. D e l ’ effence de la M a la d ie en p. 14 3 C h a p . I I I . D e l ’ effence d e là M a la d ie venerienne. p. 1 j8 Remarques. p. 181

C

hap. 1 1

general.

C

hap.

I V . D u fiége de la M a la d ie v e ­

p. 190 Remarques. p. 2 1 2 C h a p .V . D es fignes de la M a la d ie v e­ nerienne. p. z 1 6 Remarques. p. 2 2 3 C h a p . V I . ‘D u pronofiique de la V é ­ role. p. 225 Remarques. p. 2.31 nerienne.

L

i v r e

T

r o i s i

e ’ m e.

'O ù i l efi tra ité de la cure de toutes les

' efpeces, de V e r oie.

p. 23 j


T A B L E . C h a p . I. Oit l'on exam ine les moyens dont les M édecin s vulgaires f e fer v en t pour

p. 259

guérir la F e r oie.

p. 241 p.245

Remarques. D e la faignée.

P - M4 p. 256 p. 264

Remarques. V e la Purgation.

Remarques.

P- 1 7 1 p. 298 p. $oj

D u bois de gayac. D e la fa lfep a reille. D e la racine d'efquine.

p. 3 2 0

Remarques.

C h a p . I I . D e la maniéré de traiter les M a u x veneriens qui procèdent de la corruption du flne nourricier , & pre­ mièrement de la gonorrhée. D es figues de la gonorrhée.

Remarques. D e s caiifes de la gonorrhée.

Remarques. D u pronojlique de la gonorrhée.

Remarques D e la cure de la gonorrhée.

Remarques. C hap. I I I . D e

1 ‘ enflure

p- 3 1 S p- 3 2 ^ P* 3 1 8 p- 3 3 4 P* 3 3 5 p. 3 3 6 P-3 3 7 p- 3 3 ^ P- 3 7 4

des teflicules

procédante de la gonorrhee virulente ,


T A B L E . que Von p eu t aujfi appeller hernie ve~ nerienne. D e s fignes de cette tumeur.

p- 39 1 p-3pi p- 3 9 3

D e fies caufes. D u pronoftique de la tumeur des teftïcules. D e la cure de cette tumeur .

p* 3 9 J p. 39 6 p- 4 ° 1

Remarques. C h a p . I V . D e la carnofité de la verge. page 4°3 Remarques. Ibid, D e s ¡ignés de la carnojité. p.406 D e s caufes de la carnofité. p. 407 Dupronofiicjue de la carnofité, p. 40 8 Remarques. p- 4 11 Z*a cure d é la carnofité de l’ urètre, p- 4 1 3 Remarques. p- 4 1 9

Fia de la Table du Tome premier.


D E

LA

MALADIE VENERIENNE. LIVRE C

PREMI ER.

h a p i t r e

I.

T>e ce que les Médecins enten­ dent par le M al rvenerien. F i k que l’on ait une idée plus claire de tout ce que nous di­ rons dans la fuite de ce Traité, il faut convenir d’abord de ce que les Médecins entendent par le Mal venerien. 1 i • Toutes les fois qu’un homme fain Tome L A


T r a it é d e la M a la d ie fe joint avec une femme qui a des p u t tules à la vulve & à la bouche , ou que réciproquement une femme qui fe por­ te bien approche d'un homme qui a du mal à la bouche & à fes parties naturel­ les , ils ne manquent point de contrac­ ter quelque virulence aux parties de la pudeur & à la bouche , qui fe montre en fuite fous differentes formes, aux uns plus tôt,& aux autres plus tard,mais tou­ jours avant 40 jours. Les fymptomes de cette virulence ainfi contradlée , font des pullules ac­ compagnées d’une dureté profonde, qui rendent une fanie corrofive , & que l'on appelle auiïï pour cela des ulceies carieux & chancreux: ou bien il leur ar­ rive une gonorrhée virulente & puru­ lente avec une grande acrimonie d’uri­ ne , & une violente douleur dans l’érec­ tion de la verge. Il leur fur vient encore des bubons veneriens aux aînés , ou des glandes gonflées à ces mêmes endroits fans au­ cun figne de fuppuration, lorfque la vi­ rulence venerienne à plus de malignité. C e font là les premières marques aux­ quelles on connoit qu’une perfonue a gagné du mal.


*venerlenne. L i y. L

5

2, Mais ces premières apparences trompent fouvem les Médecins peu verfez dans la conuoilfance de cette mala­ die , qui contens d’ufer de topiques pour guérir ces premiers accidens de la verole , n'ont aucun égard à la maligni­ té qui leur a donné lieu de iê manifeiter. 1 ° r c<=tte négligence fournit dans la fuite beaucoup d'autres fcenes , que le mauvais levain contracté par ces malades reprefente fur leur corps, à raclure qu il frit un plus grand progies dans la malle de leurs humeurs : & pour 11e nous point éloigner des manieres de parler les plus vulgaires j, c’eft de-là que viennent les fièvres éphé­ mères dont ces malades font atteints s quand la virulence attaque les efprits ; les fièvres putrides, quand elle s’attache aux humeurs ; & la fièvre hectique , quand elle a fait fon impreflton fur les parties folides. : Enfin le détail feroit long de tous les iymptomes qui arrivent à l’excrétion de l’urine j comme font k ftrangurie , lie hu n e, la difficulté d’uriner caulee par les carnofkez de l’uretere , les c u it

A ij


4

T r a ité d e la M a la d ie

fons & les ardeurs en urinant, auifi-bien que les ulcérations qui s’engendrent dans les routes de cette excrétion. D ’ailleurs il furvient des ulcérés chancreux , des inflammations, &C des putréfactions aux parties naturelles des deux fexes, qui en caufent fouvent la perte totale, particulièrement aux hom­ mes , lorfque l’on ne peut arrêter le pro­ grès de la gangrené , que par le retran­ chement d’une partie de la verge ou de fa totalité. , , . , 0 Le larynx , le gofier , l’epiglotte, SC les amygdales , font auifl tres-fouvent attaquez d’ulceres corrofifs, qui caufent l’enroûment, l’aphonie, des troux aux os du palais, la confomption des levres, la corruption des gencives, la chute des os du nez , & l’entière érofion de cet organe , la perte de 1 os ethmoide, enfin la carie des ps du crâne, &c des autres os qui fe trouvent dans toute 1 habitude. Ces mêmes malades font encore at­ taquez du bïglement, de la lippitude, de l’aveuglement , de la difficulté d oüye, des tintemens & bourdonnemens d oveilles, & de la furdite. Les nodus & les tumeurs gommeu-


'venerlenne. LI v. I.

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fes furviennent auffi aux environs des nerfs & des tendons , accompagnées des douleurs les plus cruelles ; 8 c cette virulence attaquant les bras & les jam­ bes de ces malades, même fans y caufer de tumeur, les met dans l'impuiifance de s'en fervir. Leurs mains & leurs pieds fe trou­ vent fillonnez de fentes ierpigineufes & écailleufes fort fales 8 c fort incom­ modes : ce qui eft pourtant peu de cho­ ie en comparaifon des accès épilepti­ ques , des délires mélancoliques, & de l’infomnie dont plufieurs font travaillez, auffi-bicn que de.la flétriiTiire du pou­ mon , de la palpitation du ccéur , de la fyncope , de l'afthme , & de la phtyfie. Joignez à cela les intempéries chaudes quit arrivent au foye de ces gens-là , 8 c en confequence les differens flux de ven­ tre dont ils font atteints, comme font par exemple, la diarrhée , la lienterie , le flux celiaquc , la dyflenterie, qui les affoiblilfent & les jettent dans la langueur; tans oublier la chûte de tous leurs poils, qui Fait que les uns étant fans barbe, d autres fans fourcils , & les autres fans A iij


fi

Traité de la Maladie

cheveux , cous paroiffent ridicules aux yeux de ceux qui les regardent. En un mot on ne peut marquer allez vivement , tout ce que cette virulen­ ce introduite dans le corps humain » y peut caufer de douleurs , de lan­ gueurs , de honte & de turpitude ; puifqu’il n’y a point de maladies ni d’accidens extraordinaires , qui ne puiiTent couler de cette fource empoifonnée qu’il n y a aucune partie qui ne Toit expofée aux infultes de ce pernicieux virus, qui reprefente fur le théâtre du corps humain une infinité de fcenes toutes differentes, & qui s’y produit fous des vifages fi difformes , qu’il y a lieu d’ apprchender, qu’un fi malin Prothée ne continue jufqu’à la fin des fiécles, à exer­ cer contre le genre humain des excès, toujours plus terribles. R E M A R Q U E S . x. Toutes U s f i l s qu’ un homme fain..*. Il ne faut pas prendre à la derniere ri­ gueur ce que l’Auteur femble avancer ici comme une choie infaillible ; puifi-, que l’on voit tous les jours des hommes.


*venerienne. LI v. I.

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fains habiter avec des femmes gâtées fans contraéler aucun m al, & récipro­ quement des femmes faines fe joindre à des hommes gâtez fans recevoir aucune impreffion venerienne ; parce que la tiffure de la peau de ces perfonnes faines de l'un &c de l’autre fcxe, eil alfez forte pour réfifter à l'attouchement du virus; ou parce que les porofitez de ce tilTu * n’ont aucune difpoftion à admettre les particules virulentes. De plus il n’eft pas toujours vrai, que ceux qui contraéfent du mal venerien par le congrès, ayent d’abord du mal aux parties naturelles. Le virus eft quel­ quefois fi lubtil & fi animé, qu’il péné­ tré les tuyaux fanguins, & fe mcle dans toute la maflè du fang, fans faire aucune impreffion à la peau ; en forte que ce ne fera qu’après un tems confiderable, qu’il paraîtra des puftules veroliques en diffe­ rentes parties, ou que les malades fe­ ront travaillez de douleurs vagues , fans que la gonorrhée ait ' précédé , fans qu’aucun ulcéré venerien ait paru aux parties génitales , & fins qu’aucun bu­ bon vrai ou faux fe foit montré aux aines. A iiij


^

T r a ité d e la M a la d ie

Enfin le ternie de quarante jours ne iuffit pas toujours pour fe croire exemt de tout mal après un congrès impur. On a trop d’exemples du virus caché dans le fàng durant plufieurs m ois, & même pendant plufieurs années , pour pouvoir compter fur ce terme. Ainfi ce que l’Au­ teur avance à cet égard arrive bien or­ dinairement , maisjion pas toujours & immanquablement. i. M a is ces premières apparences trotnpent... Il y a maintenant très-peu de

Médecins que ces premières apparences puiiTent tromper. Le mal venerien eft trop commun pour n être pas connu à ces premières marques, non - feulement des Médecins, mais même de tous ceux qui ont un peu vécu dans le commerce du Monde. Il y a pourtant d’autres li­ gnes de la verole, qui peuvent quelque­ fois tromper les Médecins même les plus habiles ; comme font par exemple certaines douleurs vagues, que l'on peut prendre d’abord pour de fimples Rhumatifmes , auffi-nien que les tumeurs gommeufes quand elles commencent à paraître aux jointures, qui font au com­ mencement des lignes fort équivoques.


htenefiéme. L i v. I.

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Auffi les Médecins les mieux fenfez ne iiononccnt pas fans reflexion , fur ces brces de douleurs & de rumeurs pré­ tendues rhumatifraales.

Î

C

h a p i t r e

II.

Des différent noms qui ont été donne\ à la Maladie rvenerienne. E levain verolique peut blefler le corps humain en tant de maniérés, -& les accidens qu'il caufe font en fi grand nombre & tellement variez , que cela a donné lieu d’impofer à la Maladie venerienne plufieurs & diiferens noms. Auffi les Médecins en inventant les noms qu’ils ont crûs les plus propres à défigner ce m al, fe font plutôt attachez aux maniérés differentes dont il peut nous blefler, qu’à nous marquer par fon vrai caractère , la difpofition qu’il a par lui-même, à caufer les maladies & les fymptomes qu’il produit. J. Les différées Peuples fur qui le A v

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TO

Traité de ta Maladie

mal venerien a commencé d'exercer iâ violence , ont encore donné occafion à le nommer de leurs propres noms ; & c’eft pour cela qu’il a été appellé , tan­ tôt le mal François * tantôt le mal d'Efpagne , & tantôt le mal de Naples ; par­ ce que les François , les Efpagnols, & les Napolitains » ayant commencé à être infectez de cette conragion au Siège de Naples,, ou ils fe trouvèrent fur la fin du quatorzième fiécle , comme nous le di­ rons dans la fu ite ch a cu n de ces trois. Peuples prétendit que l’autre la, lui avoir communiquée. On, foupçonna les Efpagnols qui ¿voient été envoyez au fecours de Naplesà leur retour des bides , d’avoir apporté ce mal en Italie.. Après cela quand les. François & les Napolitains fe joignirent aux. femmes qui' ¿voient eu commerce avec les Efpagnols,.& qu’ils fe virent at­ teints de cette maladie, ils l’appeUérent le mal d’Efpagne-, ou le mal des- Indes. Mais la plupart des François ne diftinguant pas les Efpagnols des Napolitains, qui fervoient un même Prince , & fe trouvant en- afliégcaiit la Ville de Na­ ples, infecjez d’un mal qu’ils n’avoient.


menerlenne. L rv.î.

tt

point apporté de France, ils le nommè­ rent le mal de Naples ; & les Napoli­ tains qui n’avoient point encore connu ce mal avant que leur Ville eût été a£• fiegée par les François , le nommèrent le mal François. 2. Cependant les Napolitains reproehoient tour à tour aux Efpagnols & aux François , de leur avoir communi­ qué cette maladie. Mais dans la fuite du tems les gens de bon fens ayant connu que ce mal étoit l’effet de l’ufage immo­ déré de Venus, fans s’arrêter aux conteflations de ces Peuples , nommèrent cette contagion maladie venerienne ,, ayant en cela plus d’égard à la. eaufe qui la produit qu’à Ion efTence. i • Depuis ce tems - là les Médecins; qui ont obfervé les effets de ce mal, & la diverfîté des fymptomes qui l’accompa­ gnent , lui ont donné differens noms par rapport à d’autres maladies que les Anciens avoient déjà nommées, & qui avoient beaucoup de convenance avec m ces accidens. Quelques-uns, par exemple , confîdetant que ce mal pouvoit fe communi«pxer à plulieurs perfonnes en fort peu A vj


1 2.

T r a ite d e la M a la d ie

de teins, l’ont déiîgné fous l'A lb o t if ¿ ‘ A vicen n e, ious 1eTerm inthe des Grecs* & d’autres fous cette efpece de galle puftuleufe que les Anciens ont appellée, Sahafati.

D ’autres faifant attention aux dou­ leurs que les malades iouffrent dans tous leurs membres, l’ont appellee A r ­ thritique; 3 c quelques-uns l’ont nommée Pfora , à caufe des pullules quelle pro­ duit fur la peau. , Plufieurs des Anciens ont prétendu, que c’étoit l ’ élephantie un peu dégéné­ rée. D’autres ont regardé cette conta­ gion comme l’afl'emblage de toutes les maladies ; & d’autres comme une ma­ ladie douteufe , vague, & incertaine , que l’on ire pouvoir ranger ious aucun genre de maladie bien déterminé. Enfin quelques-uns l’ont appelléç galle de mauvais lieu , goûte honteufe , carie venerienne3pullule impudique, & groilè verole -, parce que les pullules veneriennes reiremblent allez à celles de la petite vérole qui commencent à s’é­ teindre. 4. Cependant Jerome Fracailor trai­ tant de cette Maladie dans un l’oéme


•venerienne. L i v. I.

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fort élégant, l’a nommée Syphilide , fur la croyance qu’il a eue que le premier qui a>: été infeébé de ce mal fe nommoix Syphile , comme il l'infirme en ces ter­ mes : Syphile, s'il en faut croire le bruit commun, étoit un Berger qui habitoit le long de cette viviere : Syphilns tttfa m a eft , ipfa hœc a d fin mina Paftor.

Pour nous quand nous aurons dé­ montré dans la fuite l'eflence de cette Maladie , nous propoferons le nom que nous croirons lui être convenable, fans charger aucune Nation de ce honteux partage, & faifant en forte que tout le Monde foit exemt d'une note fi diffa­ mante. R E M A R Q^U E S. 1 . Les Peuples fu r q u i . . . Les re­ proches que fe font faits les uns aux au­ tres, les François , les Eipagnols , & les Napolitains , au fujet du Mal venerien, & ceux que l’on fait encore aux Indiens fur le même article , ont été & font en­ core abfolument mal-fondez, comme on le pourra voir dans la fuite de nos Re-


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T r a ité d e la M a la iïi?

marques ; 8 c quand, ces querelles ait» soient eu quelque fondement dans leur origine * elles- devraient être terminées depuis long-tems,comme dît un Auteur moderne*- „ C a r il femble„ dit-il, que fi l’on confidere qu’il y a deux cens „ ans 8 C davantage , que l’on a com„ mencé à mouvoir ces que (lions, la „ prefcription fur prefcription doit ter„ miner le procès„ & acquérir à chacun „ la propriété inconteftable de ce qu’il po lie de depuis deux iîécles. i. M a la d ie venerienne . -. Il eil cer­ tain que le nom que l’on a donné de maladie venerienne, à la grolle veröle, eil le plus convenable qu’on ait pu lui donner 5 puis qu’il préfente d’abord à l’efprit fou origine , qu’il ne doit qu’à 1 mage déréglé de Venus, comme on le fera voir dans les Remarques des deux Chapitres fuivans. 3. D a n r la fu ite les M é d e c in s . . . .. Tous les noms que les Médecins ont donné à la grollt veröle fur de legeres, convenances avec d’autres maladies, ont été allez mal imaginez „ne tendant _* Vrai dans fo». Traité de la maladie venir tienne, c h a p it r e p re m ie r.


*üeverlerne.

L i v. I.

rf

qu’à confondre des choies qui font cour à Élit differentes^ 4. L ’a. nommée Syphilide ...... Le nom de Syphilide donné à la grolle veröle par Eracaftor , n e fignifie rien , n’étant établi que fur une fiétion épifodique,, que cet Auteur a inventée pour embellir fon Poème.

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h a p i t r e

III-

Vu tems auquel le mal njenerlen a commencé, de paroitre*. Es Auteurs ont eu des opinions iî differentes fur le tems de la premiè­ re apparition: du mal venerien que ceux même qui vivoient- au tems de fon. origine , ne s’étant pas accordez fur cet article-, il eft comme impoilible qu’aprcs deux ftécles prefqu’écoulez nous puiffions les concilier. Cleff pourquoi nous nous contenterons de rapporter leurs Opinions, afin de tâcher enfuite d’établir la nôtre plus folidemenrQtielques - uns, & Leonicenus entre

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T r a ité d e la M a la iïlr

marques ; & quand^ ces querelles ait» roient eu quelque fondement dans leur origine * elles devraient être terminées depuis long-tems,comme dît un Auteur moderne*- „ C a r il femble,dit-il, que fi l’on confidere qu’il y a deux cens ans & davantage , que l’on a com„ rnencé à mouvoir ces queitions, la „ prefcription fur prefcription doit ter„ miner le procès »& acquérir à chacun „ la propriété inconteftable de ce qu’it „ poftêde depuis deux fiécles. 2. M a la d ie venerienne . , . Il eft cer­ tain que le nom que l’on a donné de maladie venerienne, à la greffe veröle, eft le plus convenable qu’on ait pu lui donner ; puis qu’il préfente d’abord à l’efjprit fon origine , qu’il ne doit qu’à I mage déréglé de Venus , comme on le fera voir dans les Remarques des deux Chapitres fuivans. 3. D a n s la fu ite les M é d e c i n s . . . . . Tous les noms que les Médecins ont donné à la greife veröle fur de legeres, convenances avec d’autres maladies, ©nt été allez mal imaginez , ne tendant

_* Vrai dans fin. Traité de la maladie ventasienne, c h a p it r e p re m ie r.


*iv e n eriem e. Li v. I.

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qu’à confondre des choies qui font tour à. fait differentes.. 4. L 'a . nommée Syphilide.... , L e n o m de Syphilide donné à la grolïè veröle par Fracaftor „ ne fignifie rien , n’étant établi que fur une fi&ion épifodiquev que cet Auteur a inventée pour embellir fon Poème.

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Vu tems auquel le mal njenerlen a commencé de paroitre.. Es Auteurs ont eu des opinions (i differentes fur le tems de la premiè­ re apparition du mal venerien „ que ceux même qui vivoient- au tems de ion origine „ne s’étant pas accordez fur cet article, il eft comme impoffible qu’apres deux fiécles prefqu’écoulez nous puiffions les concilier.. C ’.eff pourquoi nous trous contenterons de rapporter leurs Opinions, afin de tâcher enfuite d’établir la nôtre plus folidemenr. Quelques - uns, & Leonicenus entre-


i 6

T r a ité de l a M a la d ie

autres, ont attribué l'origine de la véro­ le, à la corruption qu'ils prétendent que l’air contraita fous le Pontificat d’A­ lexandre fix , à l’occafion du déborde­ ment extraordinaire du Tibre & des au­ tres Rivières qui s’y déchargent, qui ne firent du territoire de Rome qu’une vaftemer. Enforte que pour conferver la mémoire d’un événement fi funefte!, on grava fur une colomne que l’on éleva exprès dans une place publique, ces,quatre Vers latins. Tempore A lexan d re Sexti,nom fque D é ­ cembres, Intum uit T ibris bisfenas circiter ulnas , Info la quœque domus f a t t a e f i , mediifque repente Circum duH a v iis mquabat cymba fe nejlras.

Voici ce que ces Vers lignifient : Du tems d’Alexandre V I . le cinquième Dé­ cembre, le Tibre fe déborda, Sc fes eaux crûrent d’environ douze brades ; cha­ que Maifon devint une Ide ; & l’on vit les bateaux voguer le long des rues à la hauteur des fenêtres. Or, difent-ils, les ordures & le limon*


•venerienne.

L I v. I. 17

que ces eaux débordées laiderent fur les terres, venant enfuite à être échauffez par les rayons d'un foleil ardent , il s'en éleva des vapeurs putrides, dont l'air fut infecté jufqu'au point de caufer cette cruelle maladie. Mais c’eft bien vainement que ces Auteurs rapportent l'origine de ce mal au débordement des rivières ; puifque le territoire de Rome en fouffrit tout le dommage, & que ce fut à Naples que l'on vit premièrement paroitre la verole. De plus les maux que ces fortes de débordemens produifent ordinairement, font des fièvres peftilentes qui ne du­ rent pas pendant un fort long-tems : au lieu que la contagion dont il s'agit, fubfifte & s’augmente toujours depuis plus de deux fiécles. Joint à cela que les débordemens du Tibre qui avoient été fort fréquens avant celui-ci, n’avoient jamais caufé une pareille maladie. D'autres Médecins qui ont regardé ce mal comme épidémique , fe font crus mieux fondez à imputer fa caufc origi- ,, nelle aux influences des Aftres ; & en­ tre les Partifans de cette opinion, Nico­ las Mafia de Jerome Fracaftor , tiennent


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T r a ité d e la M a la d ie

u n r a n g c o n fid e ra b le . O r l’u n & l’ a u tre n o u s d ife n t, q u e l ’o n n e d o it pas s’ é to n ­ n e r d e v o ir p a ro itre en certain s te m s d es m a la d ie s to u t-te x tra o rd in a ire s ,

&Ce n tre

p lu fie u rs q u ’ ils p r o p o fe n t p o u r e x e m ­ p le , ils in lîfte n c p a r tic u liè r e m e n t fu r la fu e iir A n g lo ife . E n u n m o t F ra ca fto r a c rû , q u e la v é ­ r o le q u i a v o ir été in c o n n u e a u x a n c ie n s M é d e c in s , d e v o ir io n o r ig in e à la m a u v a ife c o n fig u r a tio n d e c erta in s A lires & au x p e rn icie u fe s in flu e n c e s q u ’ e lle a v o ir c a u ie es ; &

il re je tte a b fo lu m e n t

la c a u fe d e c e m a l fu r la c o n jo n & io n d e ces tro is P la n è te s , S a tu rn e , J u p i­ te r , &C M ars , q u i a rriv a d a n s le te m s m ê m e q u e la v e r o le c o m m e n ç a d e p a­ r o it r e : c e q u i lu i a d o n n é lie u d e s’e n e x p liq u e r c o m m e il a fa it d a n s les V e r s fu i v a n s :

Jntremuît traèlufque novis de fluxibut ather Taulatim eüreî traïlus ¿r mania lata Accep ère litèm, vacaafque infuetus in aurai JA arcor iit , Cœlumque tulit vejligi'a in omne.


*venerlenne.. L i y. I.

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E n v o ic i le fe n s : L e C i e l c h a r g é d e n o u v e lle s in flu e n c e s en fur a g ité . L e s e fp a ces im m e n iè s d e l’a ir s’in fe é té re n t p e u à p e u , & c e tte h o rrib le , c o n t a g io n ju fq u ’ a lo rs

in c o n n u e

fe

ré p a n d it p a r

t o u t , & fe p o rta dans to u s les C lim a ts . M a is o n p e u t d ire q u e le s A il l e s o n t tr o m p é M aflà Ôc F ra cafto r ,* p a rce q u e leu rs e ffe ts fo n t é g a le m e n t b o n s , & q u ’ ils n e p e u v e n t ca u fe r a u cu n m a l par e u x -m ê m e s jq u o i q u ’en a lté ra n t l ’a ir, le s ea u x d e la t e r r e , & les c o r p s des h o m ­ m e s , d ’ u n e m a n iè re o u d ’a u tre , par la v e r tu q u ’ ils o n t d e c o n trib u e r à la g é n é ­ ra tio n & à la c o rr u p tio n des c h o ie s n a­ tu re lle s , ils p u ifle n t par a cc id e n t p r o ­ d u ire q u e lq u e s m a u v a is effe ts. M a is d e fç a v o ir c o m m e n t ils o n t pu c a u fe r c e tte m a la d ie p a r tic u liè r e p lu tô t q u ’ u n e autre,, c ’ eft c e q u e c e s A u te u r s

ne n o u s o n

p o in t e x p liq u é . I l y en a d ’ autres q u i p ré te n d e n t q u e la v e r o le n ’ e ft pas u n e m a la d ie é p id é m i­ q u e , m a is ip o ra d iq u e ; & q u ’e lle c o m ­ m e n ç a à V a le n c e en E fp a g n e , à l’o c c a fio n d’ü n p a r tic u lie r F ra n ço is h a b itu e dans c e tte V ille - là , le q u e l é ta n t in fe c té die l ’é le p h a n tie ,

d o n n a à u n e fe m m e


l

o

T r a ité d e la M a la d ie

p u b liq u e d 'u n e g ra n d e b e a u té , ju f q u ’à 5 o écu s d ’or, p o u r p a lier u n e n u it e n tiè ­ r e a v e c e lle : au m o y e n d e q u o i il lu i c o m m u n iq u a u n e in fe é tio n q u i d e v in t v e r o le c h e z e lle , d o n t elle fit p a rt e n fu ite à tou s c e u x q u i l ’a p p ro c h è re n t : d e m a n ié r é q u e c e tte c o n ta g io n d e v in t e n p e u d e te m s fo r t c o m m u n e . M a is il n ’ y a pas d ’a p p a ren ce q u e ç ’ a it é té là la p r e m iè re fo is q u ’ u n e fe m ­ m e p u b liq u e , a it eu c o m m e r c e a v e c u n h o m m e a tte in t d e l ’ é le p h a n tie ; o u tre q u e l ’ é le p h a n tie & la v e ro le é ta n t d e u x m a la d ie s fo r t d iffe re n te s , il n ’e ft pas p r o b a b le q u ’ u n E le p h a n tiq u e a it pu d o n ­ n e r n a ifia n c e à c e d e rn ie r m al. i. P lu lie u r s fe fo n t cru s b ie n fo n d e z à p ré te n d re , q u e les E fp a g n o ls a v o ie n t a p p o rté

c e tte m a la d ie c o n ta g ie u fe des

In d e s o c c id e n ta le s , o ù ils o n t fu p p o fé q u ’e lle é t o it é p id é m iq u e , & q u ’ils l’ a» v o ie n t e n fu i te fa it p a lier d an s l’A r m é e d e s F ra n ço is q u i a ffte g e o ie n te n c e tem s« là la V i ll e d e N a p le s . i.

C a r le s H illo r ie n s ra p p o rte n t q u e

C h r if t o p h le

C o l o m b en r e v e n a n t

du

n o u v e a u M o n d e , ra m e n a p lu fieu rs S o l­ d a t s , q u i n ’é ta n t pas m o in s c h a r g e z d 'o r


njenerienne. L I V . I .

u

q u e d e M a l v e n e rie n , a rriv è re n t au porc d e N a p le s après u n e n a v ig a tio n d e d e u x a n n é e s , o ù ils n e m a n q u è r e n t pas d e fc p lo n g e r d an s to u te s fo rtes d e d é b a u ch e s p r in c ip a le m e n t a v e c les fe m m e s p u b li­ q u e s ; & q u e s'a b a n d o n n a n t à la lu x u re a v e c u n e e fp ece d e f u r e u r , ils d o n n è re n t lie u à la g é n é ra tio n d e c e tte m a la d ie. 3.

Ils d ife n t d e p l u s , q u ’ après un cer­

ta in te m s les v iv r e s c o m m e n ç a n t à m a n ­ q u e r a u x A ffie g e z , ils r e n v o y è r e n t le s b o u c h e s in u t ile s ,& en tre a u tre s les fe m ­ m e s g â t é e s , q u e les F ra n ço is re ç u re n t a v e c p l a i i îr , n e fe d o u ta n t p o in t du p iè ­ g e q u 'ils le u r te n d o ie n t ; e n fo rte q u e s 'e n d o n n a n t a vec elles c o m m e l’o n d i t ,

àc œ u r j o y e ,

ils s’ infcéfcérent p a r-là d ’u ­

n e c o n t a g io n q u i le u r avo ir é té ju fq u ’ alo r s in c o n n u e . 4 . C 'e l t c e q u i a fa it d ir e à c e s H ift o r ie n s , q u e les E fp a g n o ls o n t a p p o rté c e tte m a ­ la d ie n o n -fe u le m e n t à N a p le s , m a is a u iïï dans to u te l ’ Ita lie , d ’o ù e lle s’ eft b ie n ­ tô t ré p a n d u e dan s to u t l’ U n iv e r s . 5.

M a is ces H ifto rie n s fe fo n t tr o m ­

pez , e n a v a n ç a n t q u e le M a l v e n e rie n é to it é p id é m iq u e dans c erta in es ré g io n s des In d es.

Car

la m a la d ie q u i r è g n e


i l

T r a it* d e la M a la d ie

-dans c e p ays-là e ft d iffe re n te d e la v é r o ­ le ,

&c l’o n n e fç a it p o in t e n c o r e il e lle y

e ft c a u fe e p ar le v ic e d e l ’a ir, p a r la m a u v a ife q u a lité des e a u x , o u p a r le m a u ­ v a is r é g im e . A n d r é C ifa lp in

ra p p o rte u n e a u tre

o r i g i n e d e c e tte m a la d ie fu r le r é c it d’ u n c e r t a in S o ld a t d e la v ille d’ A r e z z o , q u i s ’ é t o it tr o u v é à la g u e rr e d e N a p l e s , & q u i r a p p o rto it q u 'il y a p n e V i l l e près d u M o n t - V e f u v e n o m m é S u m a , a u to u r d e la q u e lle o n re c u e ille b e a u c o u p d e c e t e x c e lle n t v in q u ’ o n n o m m e Sachyma-.,que c e tte V i ll e a ya n t é té a b a n d o n n é e d e n u it p ar les E f p a g n o ls , p en d an t q u e la V i l l e d e N a p le s é t o it a iïie g é e par les F r a n ç o is , les p rem iers a v o ie n t eu lo in a v a n t le u r re tr a ite d’ in fe é te r to u s c es e x c e lle n s v in s , en y

m ê la n t d u fa n g des m a la d es q u i

é t o ie n t d an s l ’h ô p ita l d e S a in t L a z a re

\

e n fo rte q u e les F ra n ço is q u i y e n tr è r e n t b ie n -tô t a p r è s , a y a n t bû a v e c p r o fu fio n d e c e v in e m p o ifo n n é , s’ é to ie n t a u ffi-tô c fe n tis a tta q u e z d e fy m p to m e s a lle z fetn b la b le s à l’ é lép h a n cie. M a is fi c e la é to it v r a i , l ’é lé p h a n tie a u ro it p lu tô t p r o v ig n é q u e la v e r o le p ar ce ftra ta g e m e . L e o n a r d F io r a v e n ti fa m e u x E m p y r i-


*v en erien n e . L i v . I.

i3

q u e a eu u n e o p in io n fu r l'o r ig in e d e la v e r o le ,q u e je n ’ai lire dans a u cu n a u tre

Auteur. Il r a c o n te q u e dan s le d e fir d e s 'in s ­ tr u ir e d e p lu s en p lu s d an s la S cie n c e d es c h o fe s n a tu re lle s , il a v o it fa it u n v o y a ­ g e à N a p le s , o ù

il s’ é t o it e n tr e te n u

a v e c d iv e rs S ç a v a n s , & en tre -a u tre s a v e c u n V ie illa r d â g é d e 98 ans n o m m é Pafchal Gibiloto , q u i lu i a v o it r a p p o rté , q u 'a u te m s q u e J e a n F ils d e R e n é D u c d 'A n jo u fa iio it la g u e rr e à A lp h o n fe R o i d e N a p le s v e rs l'a n 1 4 5 6 .

i l a v o it Sou­

v e n t e n te n d u d ire à io n P ere , q u i é to ic M a rch a n d dans l ’A r m é e d e c e R o i , q u e la c h e rté des v iv r e s &

p a r tic u liè r e m e n t

d es v ia n d e s , a ya n t é té fo r t g ra n d e d an s les d e u x C a m p s , les V iv a n d ie rs d e l’ u n & d e l’a u tre , a llo ie n t e n c a c h e tte p e n ­ d a n t la n u it c o u p e r p ar m o r c e a u x le s ca d a v res d e s S o ld a ts q u i a v o ie n t é té t u e z ,p o u r les a p p rê te r en d iv e rfe s m a n iè­ res , &

les v e n d re e n fu ite a u x S o ld ats

v iv a n s , q u i m a n g e o ie n t a v id e m e n t, (ans le fç a v o ir , ce s c h a irs a in fi a ila iio n n é e s dans des p â t e z , & ce la p e n d a n t un a lle z lo n g - tc m s , ju iq u ’à ce q u e par le m o y e n d e cette n o u r r itu r e la v é ro le d e v in t fi


B

14

T r a ité d e la M a la d ie

c o m m u n e dans le C a m p des F r a n ç o is , q u ’ à p e in e fe tr o u v o it- il u n S o ld a t q u i n e fû t c o u v e rt d e p u llu le s , q u i n ’ eû t d es b u b o n s , des d o u le u rs v e r o liq u e s , & à q u i les p o ils n e to m b a lle n t. O r fu r le r é c it d e c e p a r tic u lie r , F io ra v e n ti éta n t d e r e to u r c h e z lu i, fit q u e l­ q u e s e x p érie n ces p o u r être c e r ta in , fi la c h a ir h u m a in e

p r ife

p o u r n o u r r itu r e

p r o d u ir o it la v e ro le . P o u r ce la i l c o m m e n ç a à n o u r r ir u n c o c h o n ,d a n s la n o u rr itu r e d u q u e l i l m ê ­ la d e l’ a x o n g e , & p e u de jo u r s après t o u ­ tes d è s foyes t o m b è r e n t , & i l l e tr o u v a c o u v e r t d e p u llu le s , d e t u m e u r s , & d e bubo n s. N ’ é ta n t pas c o n t e n t d e c e tte p re m iè ­ re e x p é r ie n c e , i l la r é ité r a fu r u n c h ie n q u ’ il e n fe rm a d a n s u n e c h a m b r e , & à q u i il n e d o n n a e n fu ite à m a n g e r p e n ­ d a n t d e u x m o is q u e d e la c h a ir d e chFen; &

i l a rriv a à c e c h ie n c o m m e il é t o it

a rr iv é au c o c h o n , d e perd re fes p o ils ô£ d e fo u ftr ir le jo u r & la n u it des d o u le u r s c ru e lle s , q u i l’o b lig e o ie n t

à

fa ire d es

h e u rle m e n s p la in tifs fe m b la b le s au x c r is d ’u n m alade. I l fit en fin p o u r la tr o ifié m e fo is la m êm e

m


I fvenerlenne .

L i v. I.

¿5

m ê m e e x p é rie n ce fu r u n h ib o u , q u i e u t u n fu ccès to u t p a re il : fu r q u o i il c o n c lu t q u e to u t a n im a l n o u rr i des c h a irs d e la p ro p re e fp e c e , n e m a n q u e p o in t d e c o n t r a â c r la m a la d ie q u e n o u s au tres N a ­ p o lita in s a p p e lio n s a u jo u rd 'h u i

le m a l

F ra n ço is : & il p ré te n d d e p lu s p r o u v e r p ar ce s m ê m e s e x p é rie n c e s , q u e c ’e ft par la m ê m e r a ifo n q u e le m a l v e n e rie n eft e p id e m iq u e dan s les r é g io n s d u n o u ­ veau M o n d e o ù il y a des A n tr o p o p h a g e s. O n a lie u ia n s d o u te d e s’é to n n e r , q u e c e t E m p y riq u e , q u i n ’ é to it à v r a i-d ir e q u u n b o n b a rb ie r, ait d é c o u v e r t la ca u le d e la v c r o le p ar ces e x p é r ie n c e s , & q u e to u s les A u te u r s I t a l ie n s , F r a n ç o is , ^ E sp a g n o ls , n 'e n a ye n t fa it a u cu n e m e n tio n . M a is il fa u t c o n v e n ir a u flï, q u e le r é c it de c e v ie u x N a p o lita in d o n t il p a r le , n e I

pas p o u r é ta b lir u n

fa it d e ce tte

im p o rta n ce : d ’a u ta n t p lu s q u e c e t é v é ­ n em en t n e q u a d re pas a u te m s o ù c e tte ' ‘Maladie fe d é c la ra ; p u is q u ’il eft ce rta in que le v e r o le n ’ é t o it p o in t c o n n u e vers ; . atî 1 4 J d , lo r lq u e le F ils d e R e n é d ’A n ­ jou fa ifo it la g u e rr e au R o i A lp h o n lè

"Tome /.

B


I G

T r a ité d e la M a la d ie

d e N a p l e s , & q u ’ e lle n e p aru t q u e l’a n 1 4 9 4 . d u ra n t l’ E x p é d itio n q u e fit le R o i d e F ra n ce C h a r le s h u itiè m e a u R o y a u ­ m e d e N a p le s . D ’a illeu rs q u a n d n o u s fu p p o fe r io n s q u 'i l fe r a it v r a i , q u ’u n A n im a l n o u r r i d es c h a ir s d e fa p ro p re e fp e c e , fe r a it b ie n - t ô t après c o u v e r t d e p u llu le s , fo u ff r ir o it d e c ru e lle s d o u leu rs e n to u s fe s m e m b r e s , 8c p e r d r a it tou s fes p o ils , c e q u e n o u s fç a v o n s n e a n m o in s par ex p e­ r ie n c e n ’ ê tre pas v e rita b le -, il s’a g ir a it e n c o r e d e fç a v o ir fi c e tte m a la d ie ïe r o it p r é c ifé m e n t

c e lle q u e n o u s a p p e lio n s

a u jo u rd ’ h u i la g r o lfe v e r o le , q u i fe c o m ­ m u n iq u e le plus io u v e n t par le congres.^ Au

re lie

c e t E m p y riq u e a u r a it

n o u s d ire , p o u r q u o i u n A n im a l q u i fc n o u r r it des c h a irs d e fa p ro p re e fp ece , a d es p u llu le s fu r t o u t fo n ,c o r p s , d es d o u ­ le u rs v io le n te s , d es b u b o n s , & p o u r­ q u o i il fo u ffre la d é p ila t io n , p e n d a n t q u e c e lu i q u i fe n o u rr it des c h a irs d 'u n a u tre e fp e é é ,fe tr o u v e ex e m p t d e to u s ces fy m p to m e s . E n fin n o u s a v o n s lie u de c r o i r e , q u e c e q u i n o u s e ft ra p p o rté d e l ’ é p id é m ie p ré te n d u e d e ce s In d ie n s a n tro p o p h a g e s


rvenerienne. Liv.L

zy

£Îl fa b u le u x ; p u ifq u e n o u s fç a v o n s q u e •ceux q u i o n t v é c u lo n g - te m s d e c h a ir h u m a in e dans n ô tr e c lim a t fa n s le fç a v o ir , n o n t p o in t été a tta q u e z d e c e t ­ te m a la d ie : o u tre q u 'il eit c e rta in q u e les p u ftu lcs, les d o u le u rs d e r n e m b r e s .lc s bubons , &

la d é p ila tio n , fo n t u n m a l

p o p u la ire dan s q u e lq u e s r é g io n s des I n ­ des ; m a is q u e la c h a ir

h u m a in e p r ile

p o u r n o u rr itu r e n ’ eft pas la c a u ie d e c e t ­ te e p id e m ie d an s les lie u x o u e lle r è g n e j tu ais q u 'e lle y e ft ca u fé e p a r le v ic e d« 1 a i r , des e a u x , & d u r é g i m e , c o m m e n o u s l ’ avo n s c i-d e v a n t a v a n c é . 6.

A u r e le M in a d o ü s a crû q u e c e tte

c o n ta g io n d e v o ir fo n o r ig in e à l ’e x tr e m e c o rr u p tio n d e la m a tric e des fe m m e s les plus im p u d iq u e s , c a u fé e c h e z e lle s par le m é la n g e des d iffe re n te s fe m e n ees. C a r to u t d e m ê m e , d i t - i l , q u ’ u n e fe u le fc m e n ce to u jo u rs re ç u e d an s u n e m a tric e lu i eft fa m iliè r e , lu i e ft fa lu b r e , ô : e x cite fa fé c o n d ité ; il s’ e n fu it au ffi q u e la m u ltitu d e '& la d iv e rfité d es iè m e n c c s reçu es dans u n e a u tre m a tric e , la ren ­ d e n t im p u r e &

fte rile ; p a rce q u e la

m e ille u re fu b fta n c e p r o d u it la plus m a u v a iie c o r r u p tio n & la p lu s v e n im e u fe :

B

ij


z8

T r u ite de la M a la d ie

m a is

il eft

très - d ifficile

d 'e x p liq u e r

d 'o ù v ie n t c e tte c o n t a g io n v e n e rie n n e . 7.

O r il eft fa u x q u e le c o n g rè s im ­

m o d é r é c o rro m p e la fe m e n c e : ca r fi ce­ la d ro it, la v é ro le a u ra it pû fe p r o d u it e , fa n s c o m m u n ic a tio n ; p u ifq u e c e tte ac­ t io n a to u jo u rs é té e x e rc é e fans r é g lé

ÔC

fa n s m e fu re d ep u is le c o m m e n c e m e n t du M onde , &

p rin c ip a le m e n t

d ep u is

c e tte fé c o n d é b e n e d ié tio n , d o n t D ie u fe fe r v it p o u r o r d o n n e r à tou s les h o m m e s d e c r o ît r e , d e m u lt ip lie r , & d e r e m p lir la T e r r e : car l ’ a é te re q u is p o u r ce tte m u ltip lic a tio n , s 'e ft fa it fans in te rru p ­ tio n d ep u is q u e le p récep te l’a re n d u n é c e fla ire p o u r la c o n fe rv a tio n d e l ’ efp ece h u m a in e . C e q u i a fa it d ire au P o ë t e , q u e to u s les a n im a u x c o m b a tte n t p o u r la v ie & p o u r l’a m o u r.

Per vicîum & coitum pugnant animalia quaque. E n effet la c o n v o itife n ’c ft ja m a is fa t is f a it e :e lle n ’ eft pas fi tô t é te in te q u ’ e l­ le fe ra llu m e : l’ u fa g e n e fa it q u e l'a u g ­ m e n te r . O n fe lafte d e to u te au tre c h o f c , m a is o n n ’ eft jam ais las d e g o û te r ce p la ifîr ; ôc c e d é fit e ft fans c e lle a llu m é


rvenerienne .

L i v. I.

2.9

dans les fe m m e s par le p ru rit q u e c e tte p a iïio n e ffré n é e e x c ite dans leu rs p a rties g é n ita le s. C e q u i a fa it d ire à J u v e n a l dans la fîx ié m e d e fes S atyres d ’ u n e fe m ­ m e q u i é t o it fo r t lu b r iq u e , q u ’ e lle i è r e tir o it to u jo u rs p lu s fa tig u é e q u e r a Cfa iîé e d u plaifir.

Et lajfata vlrts nondum fatiata recejfu. Il eft d o n c c e rta in par e x p é r ie n c e ,q u e l ’aéte v e n e n e n , q u e lq u e im m o d é r é q u ’ i l p u iflé être , a u m -b ie n q u e la p réten d u e c o rru p tio n

des d iffe re n te s

n ’o n t jam ais p ro d u it

fe m e n c e s ,

le m a l v e n e r ie a

fans c o m m u n ic a tio n : au ffi n ’ y a -t’ il p o in t d 'A u te u r s q u i a y e n t fa it c e tte r<^ m a r q u e , q u ’ils n ’ a u ro ie n t pas m a n q u é d e fa ir e ,s ’ ils en a v o ie n t e u q u e lq u e c o n n o iifa n ce . 8.

D e plus n o u s n ’ eitim o n s pas q u ’ i l

p u id è fa ire un m é la n g e des d iffe re n ­ tes fem en ces dans la m a tric e , n i p a r c o n fe q u e n t q u ’ il s’y en p u ifle fa ire u n e c o rru p tio n c o n ta g ie u fe . Il n o u s paroic J e m e q u e M in ad o ü s étoit, p e u in f t r u ic la m a n œ u v re d e V e n u s : ca r les fe m Oies p u b liq u e s n e re tie n n e n t p o in t la B

iij


30

T r a ité de la M a la d ie

fe m e n c e dans leui- m a trice après le c o n ­ g rè s : m a is c e tte m a tiè re s'en é c o u le d 'e l­ le m ê m e ; ce s fo rtes d e fe m m e s a ya n t c e tte p a rtie fo r t g liilà n te & fa n s a u cu n e rid e . Q u e s'il leu r a rriv e q u e lq u e fo is d 'e n re te n ir q u e lq u e p o rtio n , o u elles la r e ­ je tte n t p e u d e te m s après te lle q u e l le s f o n t reçu e ; o u b ie n elles d e v ie n n e n t g r e ffe s

& l'o r ific e d e le u r m a tric e fe

fe r m e alors fi e x a & e m e n t , q u e la p o in te d’u n e a ig u ille n e p o u r r o it pas y en trer j o u b ie n elles fe c o m p r im e n t elle s m ê ­ m e s fi f o r t e m e n t , q u ’ elles e n g a g e n t par c e tte ex p re ifio n

to u te s les

h u m id ite z

c o n te n u e s dans leu r v a g in à s é c o u le r au d eh o rs : ce q u i fa it q u e ces fe m m e s re(Tentent u n d o u b le p laifir dans le u r c o n g rè s : le p rem ier leu r eft ca u fé par l'é ja c u la tio n de la fe m e n c e v ir ile , & le fé c o n d par c e tte ex p reffio n : d 'o ù il fau t in fe r e r q u e la m a trice d e ces fem m e s ned o it pas être reg a rd é e c o m m e u n é g o u t r e m p li d e d iffe re n te s fem e n ces c o rr o m ­ p u es. A u fu rp lu s la fem e n ce v ir ile n 'c ft le lu s fo u v e n t éja cu lé e q u e dans le v a g in »

5

’o ù e lle fo r t a u ffi-tô t c o m m e e lle y e ft


'venerlenne . L i V . I .

31

e n tré e : & ce s fem m e s in c o n tin e n t après le c o n g re s , s’ e ilu y e n t a vec u n lin g e o u a vec u n ta m p o n fa it p o u r c e t u fa g c . L e s H ifto rie n s &

les M é d e c in s c o n ­

v ie n n e n t c e p e n d a n t fur le te m s a u q u e l ils m a rq u e n t l'a p p a r itio n d e c e tte m a ­ lad ie , q u an d ils d ife n t q u 'e n l'a n n é e 1 4 9 4 . l ° rfq u e R o i C h a r le s V I I I . fà ifo ir la g u e rre au R o i A l p h o n f e , & q u 'i l a iïié g e o it N a p le s a vec un e g ro lfe A r ­ m é e , l’o n c o m m e n ç a à s’ a p p e rc e v o ir d e c e tte

m a la d ie

dans le C a m p

des

F ra n ço is, C a r les N a p o lit a in s , d ife n t-ils , a y a n t c h a lle h o rs d e le u r V ill e les b o u c h e s in u tile s , à cau fe de la c h e r té des v iv r e s , les F ra n ço is reçu re n t a vec p la ifir les fe m ­ m es d e m a u v a ife v ie ;

&c c o m m e les

S o ld ats n 'o n t p o in t d e h o n te d e s’ appro­ ch er m ê m e en p u b lic , des fem m e s ¿les plus a b a n d o n n ées -, c e u x -ci d o n t la p a ln o n é t o it des plus v io le n t e s , t o u c h e z d e leu r b ea u té , fe jo ig n ir e n t à elles a v e c tan t d e fu reu r , q u e to u te le u r A r m é e fe tro u v a dans la fu ite in fe fté e d u v ir u s q u 'e lle s y a v o ie n t c o m m u n iq u é ; d e m a ­ n ié ré q u ’à p ein e fe t r o u v a - t ’il u n fe u l S o ld at q u i fû t e x em t d e c h a n c re s ,d e p u t D

iiij


3z

T r a ité d e la M a la d ie

ru le s j d ’u lc e r e s , d e b u b o n s , & d e d o u ­ le u r s v e ro liq u e s : c e q u i a d o n n é lie u à F ra c a fto r d e c o m m e n c e r a in fi Ton e x c e l­ le n t P o c m e : D 'o ù fo n t ve n u e s les fe m e n c e s d e c e m al in c o n n u d u ra n t ta n t d e fié cle s , & par q u e lle s a va n tu res s’ e ft-il ré p a n d u dans n o s jo u rs avec ta n t d e fu ­ r e u r par to u te l’E u r o p e , dans u n e p artie d e l ’A f ie , & m ê m e ju fq u e s d an s les V i l ­ le s d e l ’A fr iq u e ? A l’ é g a rd d e l ’ Ita lie , c e m a l y a p é n é tré par le m o y e n d es g u e rr e s q u e les F ra n ço is y o n t p o rté e s : atifli a -t’il pris io n n o m d e c e tte N a t io n .

Q u i cafus rerwn v a r ii qua fem ina m orbum , Jnfuetum , nec longa u lli p er f&cula vifum . A t tu le r in t , nojlrà qui tempeftate per omnem Europam , partemque Afnz , LybUque per urbes S iv i i t : in L a tiu m ver'o per trlfiia bella Callorum ir r u p it , nomcnque a G ente recepit. 9.

M a is il c i l im p o fb b le d e d é b ro u il­

le r ii ç ’o n t été les F ran ço is q u i a ifié g e -


uenerienne. Liv.I.

35"

te n t N a p le s , o u les N a p o lita in s q u i é to ie n t a flïé g e z , o u les E fp a g n o ls q u i v in r e n t à le u r f e c o u r s , q u i in fe é té re n c les p rem iers le G e n re h u m a in d e c e tte c o n t a g io n , o u s’ils la reçû ren t d ’a illeu rs ; & ce tte in c e rtitu d e les a to u s p o rte z à fe rep ro ch er ce m a lé fice les u n s aux au­ tres , & à d o n n e r à la m a la d ie le n o m d e c h a c u n e d e ces N a t io n s .L e m a l Fran­ ç o is a p o u rta n t é té celu i q u ’ o n lu i a d o n ­ n é le p lu s o rd in a ire m e n t ; p arce q u e ç ’ a é té à leu r o c ca fio n q u e c e tte c o n ta ­ g io n s’e ft c o m m u n iq u é e . R E M A R Q U E S . 1.

Plufettrs fe font crûs . . . . L ’o p i­

n io n de la tr a n fm iflio n de la v e r o le d es In des o ccid e n ta le s en E u ro p e , par les E fp a gn o ls q u i a v o ie n t fu iv i C h r ift o p h le C o lo m b à la d é c o u v e rte d u N o u v e a u — M o n d e , a é té reçu e d e la [p lu p a rt d es A u t e u r s , fu r u n e tr a d itio n fo r t in c e r­ ta in e : les fa its q u ’ils ra p p o rte n t p o u r l ’a p p u y e r, étan t faux dans le u rs c ir c o n ftan ces les p lu s eiren tiellcs , & d é m e n tis par le s H ifto r ie n s les p lu s a u to r ife z ,c o in »ne o n le verra dans la fu ite . B

y


34

T r a ité d e la M a la d ie

i . Car tes Hîftorïens rapportent...

~

II n ’ eft p o in t v r a i , q u e C h r ilt o p h le C o ­ lo m b r e v e n a n t d u n o u v e a u M o n d e , ait a b o rd é au p o rt d e N a p le s a vec plufieurs, S o ld ats c o m m e l ’A u t e u r le d it fu r le rap­ p o r t d e c erta in s H iilo r ie n s q u ’il n e n o m ­ m e p o in t : au c o n tra ire H e rr e r a dans fo n H iftcrire des In d es o c c id e n t a le s ,r a p ­ p o rte q u e C o l o m b au re to u r d e fo n p re­ m ie r v o y a g e , après a v o ir été lo n g - te m s b a ttu d ’ u n e trè s -ru d e te m p è re , tou cha, d ’ a b o rd à u n p e tit p o rt d e P o r t u g a l , où a y a n t fa it d e lc e n d re à te rre q u e lq u e s u n s d e fes g e n s , ’ p o u r ren d re g râ ce s à D ie u dan s

une

C h a p e lle

d é d ié e à la

S a in te V ie r g e , d e l ’a v o ir fa u v é lu i & les lie n s , des g ra n d s d a n g e rs q u ’ ils a v o ic n t c o u ru s d an s le u r tra je t , fes g e n s fu r e n t a rrê te z par le G o u v e r n e u r d u L ie u , ju fq u ’ à c e q u ’ il e n eu t d o n n é avis a u R o i d e P o r t u g a l , q u i in v ita C o lo m b à l e v e n ir v o ir à L ifo o n n e : c e q u ’ il fit. A p rè s q u o i il v in t fa ire fo n d é b a r q u e m e n t a u p o rt d e P alo s d ’o ù il é to it p arti. E n fu ite il a lla par te rre à B a rce lo n n e , p o u r ren ­ d re c o m p te a u R o i C a t h o liq u e d u fu c cès d e fo n v o y a g e . I l c ft au ffi c o n t r e la v é r it é , q u e Co*-


V en erien n e.

LI v. I.

35

lo m b io it r e v e n u de fo n p r e m ie r v o y a a v e c u n g r a n d n o m b r e d e S o ld a ts ; p u is ­ q u e le m ê m e H ifto rie n d i t , q u ’il n ’e n a v o ir m e n é d ’E fp a g n e q u e q u a t r e v in g ts d ix , &

q u ’ il e n avoir la ilte 3 9 , p o u r

gard er u n fo r t q u ’il a v o ir fa it c o n ftr u ir e dans u n lie u q u ’il n o m m e N a t iv id a d . Enfin i l n ’ eft pas m o in s fa u x ,q u e ces pré­ tendus S o ld a ts ib ie n t a b o r d e z à N a p le s, après u n e n a v ig a tio n d e d e u x années ; p u ifq u e le v o y a g e en tier n e d u ra q u e l î x m o is & d em i , & q u ’ au l ie u de d é­ b arq u e r à N a p le s , ils p rire n t te r r e , c o m ­ m e on p a d é jà d i t , au m ê m e p o r t de P a ­ lo s ou ils s’é to ie n t e m b a rq u e z

l ’ a n n ée

p re c e d e n te . D é p lu s ils a r r iv è r e n t à Pa­ lo s au m o is d e M a r s 1 4 9 3 . q u i n ’é t o it p o in t le te m s d e l ’E x p é d itio n d e s Fran­ ç o is a N a p l e s , o ù ils n ’e n tr è r e n t q u ’e n F év rier 1 4 9 3 .

3" Ms difent de plus.... L ’ A u te u r &c

co m m e b e a u c o u p d ’autres M é d e c in s

C h ir u r g ie n s , q u i o n t é c r it d e l'o r ig in e d u mal v é n é rie n fu r la fo i d e s H ifto n e u s ,q u ’i l s p réten d e n t ê tre le u rs g a ran ts, m ais q u ’ils n e n o m m e n t pas p lu s le s u n s que les a u tre s , fu p p o ie n t plusieurs fa its q u i fo n t d ju n e fa u ffeté to u te é v i-

B vj


3G

T r a ité d e la M a la d ie

d e n te ,c o m m e p ar e x e m p le , q u e les F ran ­ ç o is c o n d u its par le R o i C h a r le s V I I I . a flié g e r e n t la V i l l e d e N a p le s : c e q u i n 'e ft pas v é rita b le ; p u ifq u e P h ilip p e d e C o m m i n e s , G u ic h a r d in , P a u l - J o v e , M e z e r a y , &: to u s les autres H ifto rie n s q u i o n t p a rlé d e l 'e x p é d itio n d e N a p l e s , c o n v ie n n e n t u n a n im e m e n t, q u e le R o i C h a r l e s , en trav erfan t l ’ Ita lie d 'u n b o u t à l’a u tre , n e tr o u v a q u 'u n e trè s -fo ib le ré fifta n c e en tro is e n d ro its. i A C a r te l-fo r tin a p p a rten an t à la M a ifo n d e C o n t i , q u i fu t p ris d ’alFaut a v e c b e a u c o u p d e fa c ilité . 2 o. A u m o n t S a in t-J ea n , F o rte re ffo fi t u é e fu r la fro n tiè re d e l’ Ecar E cc le lïa ftiq u e d u c ô té q u 'il co n fin e a v e c le R o y a u m e d e N a p l e s , la q u e lle fu t b attu e p e n d a n t h u it h e u re s , e n lu ite p rife d a ffa u t 8c fa cc a g é e . 3 o. A u partage d e C a n e llo près d e l'A b b a y e d e S ain t

G e r m a in , q u i

fu t

fo r c é par le M a ré c h a l d e R ie u x , p e n d a n t q u e le C o m t e d e G u iiè q u i a v o it l a v a n t-g a rd e de l’ A n n é e , fe laifit d e S a in t G e r m a in . A p rè s q u o i J e a n J a q u e s T r i v u lfe a ya n t liv r é la V i l l e d e C a p o ü c , ce lle d ’A v c r fe fu iv it fo n e x e m p le . E t à


•vénérienne.

L iv .I .

37

l ’ égard d e la V i l l e d e N a p le s , c ’ eft a in iï q u ’en p a rle M e z e r a y dans fa g ra n d e H iito ir e : „ D e u x jo u rs après q u e F e rd in a n d e n „ f u t p a r t i , les N a p o lita in s e n v o y è re n t „ les P rin c ip a u x d e le u r V i l l e en p o rte r „ les c le fs à C h a r le s : le q u e l le u r a ya n t „ a c c o r d é a v e c p r o fu fio n tou s les p r iv i»i lé g e s q u ’ il fçu re n t lu i d e m a n d e r , y „ e n tra le le n d e m a in q u i é t o it le v in g t „ d e u x iè m e F é v rie r. », Il y a v o it tro is ForterelTes q u i la g a r », d o ie n t e n c o r e , la T o u r d e S a in t V in 39 c e n t b â tie p o u r la g a rd e d u p o rt » le 99 C h â r e a u n e u f aifis fu r le b o r d d e la 33 m e r 3 & c e lu i d e l ’ O e u f , a in fi n o m m é », p o u r fa fo r m e o v a le , fo n d é dans la », m er fu r u n ro c q u i jo in t a v e c u n p o n t 3, é t r o it à u n riv a g e p ro c h e d e N a p le s . », M ais la T o u r R it in c o n tin e n t

re n -

„ du e ; & les L a n fq u e n e ts q u i é t a ie n t „ dans le C h â t e a u - n e u f , après u n e le g e », re d é fe n fe , c rû re n t q u e c ’ é to it u n e », alTez g ra n d e g lo ir e p o u r e u x , d ’a v o ir „ fe u le m e n t o fé atten d re les A r m e s dc3 », F ra n ço is : fi b ie n q u ’ils c o n tr a ig n ir e n t »»le G o u v e r n e u r d e la P la c e d e c o m p o 3» fer : c ’ é t o it A lp k o n fe d ’A v a le M a r q u is


38

T r a ité d e la M a la d ie

„ d e P e fc a ir e . L e C h â t e a u d e l ’O e u f „ éta n t p lu s b as §c en q u e lq u e fa ç o n „ c o m m a n d é par c e lu i - c i , n e fu p p o rta „ q u e p e u d e jo u r s l ’e ffe t d e l ’ a r t il l e r ie , „ 6c c a p itu la a u ffi-b ie n q u e les a u tre s. I l s’ e n fu it d o n c d e c e q u e ra p p o rte c e t H ift o r ie n , q u e la V i l l e d e N a p le s n e fu t p o in t a ffié g é e par C h a r le s V 1 1 1 . & p ar c o n fe q u e n t q u ’ après un ce rta in te m s les v iv r e s n e m a n q u è r e n t p o in t aux A f fié g e z ; & q u ’ a in fî ils n e fu r e n t p o in t o b lig e z à m e ttre d e h o rs les b o u c h e s in u ­ tiles"; q u e ces b o u c h e s in u tile s m ifes de­ h o r s , & en tre autres les fe m m e s p u b li­ q u e s , n e fu r e n t p o in t u n p iè g e q u e les E n n e m is te n d ire n t a u x F ra n ço is ; q u e les F ra n ço is n e d o n n è re n t p o in t a v e c p la ilir d an s u n p iè g e q u i n e le u r fu t p o in t te n d u j & q u ’ayan t pris p o ffe fïïo n d e N a p l e s , s’ il leu r a rriv a de le d iv e rtir a vec les fe m m e s p u b liq u e s , c e fu t d e le u r p ro p re m o u v e m e n t par la lib e r té q u e fe d o n n e n t les g e n s d e g u e rr e d e n e r ie n re fu fe r à leurs p la ilirs, lo r fq u e l ’o c c a ilo n s ’en p ré fe n te . 4 . Ce qui fait

dire.... I l e ll v r a i, c o m ­

m e o n l ’a d it c i- d e v a n t , q u e les F iifto r ie n s q u i o n t é c r it d e l’E x p é d itio n d e


•venerienne. L i v. I.

5y

C h a r le s h u i t , a u fli-b ie n q u e les A u te u rs q u i o n t é c r it d e la m a la d ie v e n e rie n n e * o n t p ré te n d u p o u r la p lu p a r t, q u e c e tte m a la d ie a v o it p a flé d es In d es o c c id e n ta ­ les e n E u ro p e par le m o y e n des E fp a g n o ls , q u i a v o ie n t a cc o m p a g n é C h r if t o p h le C o lo m b à la C o n q u ê t e d u n o u v e a u M o n d e , o ù ils o n t c ru q u e c e m a l é to ic é p id é m iq u e : m a is i l eft v r a i au ffi q u e ce s H ifto rie n s & ces A u te u r s n 'o n t ja ­ m a is fa it vo ir» q u e c e tte o p in io n fu t é ta ­ b lie fu r d es p r e u v e s co n v a in c a n te s : c e q u i d o n n e to u t fu jet d e p e n fe r , q u ’elle a p a fle des u n s au x a u n e s fu r u n e tradi­ tio n m a l fo n d é e ; & il fuftit d ’ex a m in er c e q u 'ils e n d ife n t p o u r en c o n v e n ir . M e z e r a y , par ex e m p le ,

fin it en c e s

te rm es le r é c it d u v o y a g e d e C h a r le s h u it e n Ita lie. „ D o n c d e c e v o y a g e , d it » c e t H ift o r ie n , q u i a v o it h e u re u fe « m e n t c o m m e n c é , les F ra n ço is n e rem » p o rtè re n t

pas b e a u co u p d 'h o n n e u r ,

» m a is u n e t r è s - d e s - h o n n ê te &

très-

» c ru e lle m a la d ie , g a g n é e par c o n ta g io n v e n e rie n n e , à la q u e lle o n a d o n ” né le n o m d e v e ro le , à cairfe de fes.

m

» p u llu le s liv id e s. « C e m a l eft le r ig o u r e u x flé a u d e Lan


40

T r a ité de la M a la d ie

„ d é b a u c h e , l ’ a b ré g é d e to u s le s m a u x , „ l e fcan d ale des M é d e c in s ; e n fin c’ eft „ u n m o n ftr e in d o m p ta b le q u i fe clran „ g é a n t en p lu s de fo rm e s q u e

P ro -

„ tirée , fe c a ch e d ev an t les rem ed es ; „ p u is apres un lo n g -te m s q u il a fen rb lc „ a ifo u p i , p o u lie d e r e c h e f fo n v e n in , „ de to u rm e n ta n t c e s m a lh e u re u x pa„ tie n s par u n e in fin ité de fu p p lic e s , n e „ le u r d o n n e q u e b ie n tard & après m il-.

,, le m o rts , la m o r t T u n iq u e rem ed e „ q u ’ ils p u ifle n t e fp erer. „ L e s M é d e c in s fo n t p re fq u e to u s „ d ’a c c o r d m a in te n a n t

, q u e c e tte m a-,

„ lad ie eft v e n u e des In d es ; p a rce q u el„ le eft o rd in a ire dans les Illes de 1 A „ n re riq u e , c o m m e la p etite v e ro le 1 eft „ ic i , & d ife n t q u e lle e n a é té a p p o rtée „ par l’ in c o n tin e n c e des C a ftilla n s , q u i „ la m u ltip liè r e n t e n S ic ile & au R o y a u „ m e d e N a p le s. » M a is q u o i q u ’e n effe t e lle io it ie m „ b la b le à ce lle d e ces I n f u la ir e s ,& q u ’ e l„ le fe g u e rilfe par les m êm e s re m e d e s „ q u i fo n t le g a y a c & la fa lfe p a re ille j „ n é a n m o in s cette r a ifo n p o u rr a it b ie n „ être fa u R e , s’il eft v ra i c e q u e d it le „ d o é le F ra cafto r 3 q u e ce m a l a v o it é té


uenerlenne. Lîv. I.

41

» p ré d it par les A ft r o lo g u e s c o m m e u n » effet d es A ffr e s ; q u e p lu fîeu rs en fu » r e n t d ’abord s attein ts fans a u cu n a t» to u c h e m e n t , & q u e l ’o n v it n aître M les m ê m e s a n n ées cTautres m a la d ie s „ a u p a ra va n t in co n n u e s. O n p e u t in fe re r tro is c h o fe s d e la r e ­ la tio n d e c e t H iflo r ie n . i ° . Q u e c e tte o p in io n c o m m u n é -

I

m en t re ç u e p a rm i les M é d e c in s to u ­ ch a n t l'o r ig in e d e la v e ro le n ’ eft p as to u t à fa it certain e. 2 0. Q u e la m a la d ie é p id é m iq u e q u i r e g n o it aux Iiles d e l'A m e r iq u e dans le tem s q u e l'o n en fît la d é c o u v e r te , p o u ­ vo ir ê tre d iffe re n te d e la v e r o l e , te lle q u e n o u s la v o y o n s p r e fe n te m e n t, & q u 'e lle a été c o n n u e d ep u is l’E x p é d itio n de N a p le s . 3 0. Q u e l ’o n n 'a p eu t-être pas plus d e fu jet d ’a va n cer q u e les E fp a g n o ls o n t a p p o rté c e tte m a la d ie d u n o u ve a u M o n ­ d e en E u ro p e , q u e d e d ire q u ’ils l'o n t p o rté e d ’E u ro p e a u x In d ien s , s'il eft v ra i

,

fu r to u t, q u ’elle n 'y ait é té c o n n u e q u ’au tem s q u 'H e rr e r a n o u s a m a rq u é l ’o r ig i­ n e de c e tte m a la d ie ,a u c h ap itre o n z iè m e du c in q u iè m e L iv r e d e fo n H iflo ir e d es


4i

Traité de la Maladie

In d es o ccid e n ta le s , q u i arriva fé lo n lu i, e n l'a n n é e 1 5 0 3 . V o i c i ce q u 'il en d it. „

„ C e p e n d a n t le d é fa u t d e v iv re s q u ’il y e u t dans l’E fp a g n o le , d o n n a fu je t

„ aux C a ftilla n s d e m a n g e r q u a n tité d e , , c h o fe s v ifq u e u fe s , & la d ife tte q u e

,, fo u ffrire n t les In d ie n s à fa u te d e fe , , m er , le u r c a u fa à sous d e n o u v e lle s » m a la d ies. „ Ils d e v in r e n t a u c o m m e n c e m e n t , , te lle m e n t jau n es , q u ’ il fe m b lo it q u e ,3 leu r v ifa g e é to it to u t fa ifra n é , c e q u i „ le u r d u ra lo n g -te m s ; & ce la jo in t à „ la c o n v e r fa tio n d e leurs fem m e s 3 c e „ m a l fe c o m m u n iq u a d e l ’ u n à l’ a u tre M d e te lle fo rte , q u e les C a ftilla n s & les 3, In d ien s é to ie n t m é c o n n o ifta b le s : c e „ q u i les a fflig ea fo r t. „ Il leu r v in t d e certain s g ra in s , q u i „ le u r lo r to ie n t d u c o rp s a v e c des d o u 33 leu rs ex trê m e s ; & ce tte in fir m ité d e, , v in t c o n ta g ie u fe

&C fans a u cu n re m e -

„ d e ; d e fo rte q u 'ils m o u r a ie n t c o m m e , , e n ra g e z : à cau fe d e q u o i p lu fieu rs s’e n „ r e to u rn è re n t e n C a ft ille , s 'im a g in a n t 3, q u e l’a ir de leu r P a trie les g u é r ir a it : , , m a is au co n tra ire ils en in f e â é r e n t „ d 'a u tre s , & D ie u v o u lu t q u e là o ù le


•venerienne.

L i y. I.

43

» m a l é to it c o n tra c té le rem ed e s’y rc n „ co n trâ t ; p arce q u e q u e lq u e te m s après ,i i i n e In d ie n n e fe m m e d 'u n C a ft illa n , d é c o u v r it u n c e rta in b o is q u 'ils a p 3j p e lle n t G a y a ca n , p ar le m o y e n d u 33 q u e l ils c o m m e n c è re n t à r e c e v o ir

du

33 fo u la g e m e n t. O r e n tre b e a u co u p d’ A u te u r s q u i o n t é c rit d u m a l v e n e r ie n , & q u i o n t fu iv i au fu je t d e fo n o r ig in e la tr a d itio n in ­ certain e d o n t il s'a g it , il y en a p o u r­ tan t eu q u e lq u e s -u n s q u i o n t crû a v o ir lie u d e la r é v o q u e r en d o u te . T e l a é té en tre autres D a v id P la n is - C a m p i fa ­ m eu x C h y m iile , à q u i il a paru q u e l e tem s d u v o y a g e q u e C o lo m b a v o ir fa it au n o u v e a u M onde» n e p o u v o ir pas s’a c ­ c o rd e r a v e c c e lu i d e l’E x p é d itio n d u R o i C h a r le s h u i t , & q u ’il e to it p ar c o n fe q u c n t im p o ffib le q u e les A v a n ttirie rs q u i a v o ie n t a cc o m p a g n é C o lo m b à io n p rem ier v o y a g e , e u lle n t é té en état d e c o m m u n iq u e r au x S o ld ats F ra n ço is q u i fu iv ire n t C h a r le s V I I I . en Ita lie , l e m al q u ’ils a v o ie n t contraéfcé au x In des * fe fo n d an t e n ce la fa r l'a u to r ité d e l ’ H iitorien d u V e r d i e r , q u i d it au C h a p itr e }o« d u q u a tr iè m e L iv r e d e fo n H ift o i-


44

T r a ité de la M a la d ie

r e , q u e C o lo m b n ’a rriv a aux In d es q u e le o n z iè m e N o v e m b r e d e l’ an 1 4 9 1 . & r e v in t en E fp a g n e le 30 . A v r il 1 4 9 3 . & q u ’il p artit d ’E fp a g n e p o u r Ton fé­ c o n d v o y a g e le 1 5 . S e p te m b re d e la m ê m e a n n é e ,q u i é to it fé lo n F la n is -C a m p y ju fte m e n t le tem s a u q u e l le R o i C h a r ­ le s V I I I .

fa ifo it io n E x p é d itio n

de

N a p le s . D ’o ù il c o n c lu t q u ’ il n ’eft pas p ro b a ­ b l e , q u e les S o ld ats d e C o lo m b puiTent être en m ê m e te m s e n E lp a g n e , aux In ­ des , & à N a p le s , p o u r c o m m u n iq u e r aux F ra n ço is le m a l q u ’ ils a v o ie n t e o n t r a d é en a cc o m p a g n a n t c e t A m ir a l e n fo n p re m ie r v o y a g e : o u tre q u e C o lo m b n e ra m e n a d e ce V o y a g e q u e trè s-p e u d e S o ld a ts ; en a ya n t lai fie 38 p o u r g a r d e r u n F o rt q u ’il a v o it fa it c o n ftr u ire d an s l ’Iile E fp a g n o le ; e n fo r te

q u ’ il

n ’en a v o it pas pu ram en er p lu s de 8 0 , q u i n ’ é t o it pas un n o m b r e fu ftifan t p o u r p o u v o ir g â te r en peu d e tem s u n e a u iït m ilfan te A r m é e q u e ce lle d u R o i C h a r -

f

es h u it. J o in t à cela q u e la p lu p art des A u ­

te u rs q u i o n t é c r it d e la v e ro le , fu p p o iè n t q u e C o lo m b a v o it am en é q u a n tité


n jenerienne.

LI V. I.

d e fe m m e s In d ie n n e s d e io n

45 p re m ie r

v o y a g e : c e q u i eft faux ; • p u is q u ’H e rrera alTure q u ’ il n ’en am en a q u e d ix I n ­ d ien s 6 c pas u n e feu le fem m e . T o u t e s ces c h o fe s b ie n c o n lid e r é e s , la c o n c lu fio n de P la n is-C a m p i fe ro it en q u e l­ q u e fa ç o n p la u fib le ; m ais par m a lh e u r C h a r le s V I I I . n ’ a rriv a à N a p le s q u ’au a i . F é v rie r d e l’a n n ée 1494- c o m m e cous les H ifto rie n s d ig n e s d e fo i en c o n ­ v ie n n e n t ; a u q u e l te m s il fe p o u v o ir b ie n fa ire q u e b e a u co u p d e S o ld a ts re ­ v e n u s des In des e u fle n t palfé à N a p le s ; p u ifq u e C o lo m b ne fu t pas p lu tô t a rri­ v é aux In des p o u r la fé c o n d é f o i s , q u il re n v o y a d o u z e N a v ir e s en E fp a g n e à la fin d e l’a n n ée 14 9 3 - fo u s la c o n d u ite d ’A n to in e d e T o r r e s , c o m m e n o u s 1 ap­ pren d H e rrera au ch a p . 1 0 . d u c in q u iè ­ m e L iv . d e fo n H ifto ire des In d es , tra­ d u ite d e l’ E fp a g n o l par Jean de la C o f t e ; 6c q u ’ il p o u v o ir b ie n être a rriv e , q u e plufieu rs des S o ld ats q u i é to ie n t r e v e n u s iu r ces d o u z e v a ilfe a u x , e u ife n t p ris par­ ti dans les T r o u p e s q u e le R o i C a t h o li­ que e n v o y a au R o y a u m e d e N a p le s du­ ran t le te m s q u e les F ra n ço is fé jo u rn é ren t e n Ita lie : o u t r e q u e d e p u is le re-


46

T r a ité d e la M a la d ie

to u r d e ce s d o u z e vaiiTeaux , le v o y a g e d e s In d es f u t fi fo r t d u g o û t d es E fp a g n o ls , dans la vue d’ a v o ir p a rt au x r ic h e lle s

du nouveau M onde

, q u ’ il y

a v o ir fan s c e lle des vai [féaux en r o u te p o u r a lle r d’E fp a g n e aux I n d e s , o u p o u r r e v e n ir d es In d es e n E fp a g n e ; d e m a ­ n ie re q u e d u ra n t le fé jo u r des F ra n ço is e n Ita lie , il p o u v o ir déjà ê tre r e v e n u d e s In d e s u n e in fin ité d ’A v a n tu r ie r s , p lu s p ro p res e n c o re à en rap p o rter l a v e r o le , lî elle y a v o ir é té é p id é m iq u e , q u e c e s r ic h e lfe s im m e n fe s q u i n ’ y o n t é t é b ie n fa ciles à a c q u é r ir , q u ’ après les C o n q u ê t e s d u M e x iq u e &

du

P éro u ,

q u i n e fe firen t q u e lo n g -te m s après la d é c o u v e r te des Liles q u e C o l o m b a v o ic fa ite . M a is fi c e m é c o n te de P la n is -C a m p i re n d fo n o b je c tio n in u t ile , la t r a d itio n d o n t il s’ a g it n ’en eft pas p o u r c e la m ie u x a u to r ifé e ; p u ifq u e le m ê m e H ift o r ie n q u e l’o n v ie n t de c ite r , n e m a rq u e l’o r i­ g in e d e la v c r o le p a rm i les E fp a g n o ls &C le s I n d ie n s , au L iv r e c in q u iè m e d e fo n H ilt o ir e des In d es o c c id e n t a le s , ch a p i­ tr e o n z i è m e , q u ’en l’a n n ée 1 5 0 5 . q u i fo u t près d e n e u f a n n ées après l’E x p e d i-


menerterme. LI v. I. 47 tio n d e C h a r le s V I I I .

com m e nous

l'a v o n s d éjà re m a rq u é . O r s’ il eft v r a i, c o m m e c e t A u te u r le d it , q u e la v e ro le n ’a it paru aux In d es q u ’ en i y o 3. L e s In d ien s & les E fp a g n o ls rev e n u s des In d es au p rem ier &c au fé­ co n d v o y a g e d e C o l o m b , n 'o n t pas pu a p p o rte r ce m al en Ita lie , d e p u is la fin d e i 4 9 4 .j u f q u ’ à la fin d e 1 4 9 5 . q u e d u ­ ra le te m s q u e C h a r le s V I I I . e m p lo y a à fo n E x p é d itio n d e N a p les ; & p ar c o n fe q u e n t fu p p o fé q u ’ il y eut à N a p le s des S old ats E fp a gn o ls q u i fu ife n t re v e n u s des In d es , c e q u i n ’ eft p o u rta n t pas p r o b a ­ b le ,

( p u ifq u e F erd in a n d R o i d ’A r ra -

g o n n ’e n v o y a d es tro u p es au R o y a u m e d e N a p l e s , q u e lo r fq u e C h a r le s V I I I . é to it p rê t d ’ en p a rtir , ) ce n e fu re n t p o in t ces p réten d u s S o ld ats E f p a g n o ls , q u i c o m m u n iq u è r e n t aux S o ld ats F ran ­ ç o is le m a l v é n é rie n q u e ces d e rn ie rs y c o n tr a r iè r e n t; p u ifq u e félo n c e t A u t e u r , c e m a l n ’é to it p o in t e n c o re c o n n u dans les A n t i l l e s , d o n t ces E fp a gn o ls é to ie n t re v e n u s peu d e te m s au paravan t. y . Mais ces Hiftoriens............ L e s H ifto ric n s q u i o n t a va n cé q u e le m al v e n e rie n é to it é p id é m iq u e dan s les I n -


4 8

T ra itè de la M a la d ie

d es , n e l'o n t fa it q u e fu r des tra d itio n s i n c e r t a in e s ,

tk n ’o n t jam ais d é c rit c e tte

é p id é m ie p réten d u e d ’u n e m a n ié ré q u i nous donne

lie u d e j u g e r , q u ’ elle fû t

p r é c ifé m e n t d u m ê m e caraétere q u e la v e r o le , te lle q u ’ e lle a é té c o n n u e d e p u is l'E x p é d itio n de N a p le s ; c’ eft à d ire q u e c e fû t u n e v ir u le n c e c o n tra c té e o rd i­ n a ir e m e n t p ar l’ a cc o u p le m e n t d es d eu x fexes ,

q u i fe c o m m u n iq u â t d ’ un fu je t

in fe C té à u n fu je t fa in , fe m a n ife fta n t p ar des g o n o rr h é e s , des u lcé ré s c h a n c re u x à la v e rg e , d es b u b o n s au x a î n é s , des p u llu le s la rg e s & plâtres fu r to u te la fu r fa c e d u c o r p s , & p a rticu liè re m e n t à la tê te , au f o n d e m e n t , &

au x p a rties

g é n i t a l e s , par la c h u te d es c h e v e u x & d es f o u r c il s , par des u lcé ré s v ir u le n s e n d iifc r e n s e n d r o it s , des c a r ie s ,

des to -

p h e s , des n o d u s , & des tu m e u rs g o m m e u fe s a cc o m p a g n é e s d e d o u le u rs in iu p p o rta b le s p rin c ip a le m e n t d u ra n t la n u it , in fe é ta n t d ’a b o rd la m a lle d u fa n g & des h u m e u r s , p u is les parties m o lle s , & fu c c e fliv e m e n t les plus f o l i d e s , en fin c e m a l étan t n é g lig é o u m a l t r a i t é , je tta n t les m alades dans l'a fth r a e , la p h ry fïe , & l ’h y d ro p ilîe .

De plus


"venerlenne.

L i v. I.

49

D e p lu s l'é to n n e m e n t d o n t les In d ie n s fu r e n t fra p p e z à la p re m iè re a p p a ritio n d e la v e r ö le dan s l'U le d e S a in t D o m in g u e en 1 5 0 5 . a in fi q u ’H e rre ra le rap ­ p o rte dans l'e n d r o it c ite , n e m a rq u e pas q u e c e t t e m a la d ie f u t fr é q u e n te fa m iliè r e p a rm i ces P eu p les. O n a lie u d 'in fe r e r la m c m e c h o f c de c e q u e c e t H ifto r ie n a llé g u é au v in g t iè ­ m e L iv . d e fo n H ifto ire c h a p itre q u a ­ t r iè m e , to u c h a n t la cau fe d e la m u lti­ p lic a tio n de ce m a l. «> D a n s c e t e m s - là , d i t - i l , o n fit c o u - * t ir le b ru it q u 'il v e n o it u n N e g r e '■ >dans l'a rm é e d e N a r v a ë z , q u i a v o it » la v e r ö le , & c o m m e la P e u p la d e d e

y » a v o it q u a n tité de g e n s , & q u e les m a i>>fo n s q u e les In d ien s h a b ito ie n t é to ie n t ’ >fi p etites q u 'ils v iv o ie n t fo r t à f é ” tr o it ; la v e rö le fe fo u rra p a rm i les In>' Z e m p o a la é t o it fo r t g r a n d e , q u 'il

w d i e n s , d e te lle fo rte q u e fo it à ca u fe « q u 'il n e fç a v o ie n t p o in t les re m e d e s

” p o u r en g u é r ir ,o u parce q u ’ils a v o ie n t « c o u tu m e d e le laver to u s les jo u rs >>a v e c le m a l q u i les b rû lo ir , a id é de la

•’ ch a le u r d u c l i m a t , q u i fo n t to u tes ,J ch o fe s c o n tra ire s

Tome I.

àc e m a l,

il en

C

mou-


5o

T r a ité de la M a la d ie

„ r u t u n e in fin ité : d ’ o ù il a rr iv o it en „ c o r e u n a u tre in c o n v é n ie n t , q u i efl: 3J q u e les fe m m e s é ta n t a tte in te s d e c e

,, m a l n e p o u v o ie n t plus m o u d r e le 3, m a ys , n i c u ir e le p ain . I l y a v o it , , u n e fi g ra n d e q u a n tité d e c o rp s m o r ts , , , q u e les v iv a n s n e fu ffifo ie n t pas p o u r „ les en te rre r ; & c e tte p u a n teu r c o r , , r o m p it l ’ a i r , c e q u i fa iio it a p p re h e n , , der la pefte. „ C e t t e m a la d ie d e la v e r o le s'é te n , , d it par to u te la n o u v e lle E f p a g n c , Sc „ c a u la u n e g r a n d e m o rta lité : & c 'é t o i t „ u n e c h o fe

é to n n a n te d e v o ir les In -

„ d ie n s to u s d é fig u r e z à fo rce d e s'arra„ c h e r le v ifa g e e n fe g ra tta n t. , , B e a u co u p o n t o p in io n , q u e c e m a l , , n e p r o c e d o it pas d e la c o n t a g io n d u „ N e g r e , p arce q u 'ils affirm en t q u e d e ,,t e m s e n tem s c e tte m a la d ie , & e n c o re

„ d 'a u tre s , y a r r iv e n t o r d in a ire m e n t , „ &

q u e lle s

tyIn d cS .

fo n t

gen era les d an s

, f ,

les

r •i

• M a is fi c e tte m a la d ie e to it é p id e m i-

que

&c g e n e ra le dans les In d es a va n t

l’a rr iv é e d u N e g r e , q u e l d efo rd re fa v e ­ n u e p o u v o it-e llc c a u ie r ? o u fi fo n arri­ v é e p o u v o ir ê tre p ré ju d icia b le aux p e r-


HjeneYienne. L i v. I.

51

form es fa in es ; p o u r q u o i les E fp a g n o ls & les In d ien s q u i en c r o ie n t a v e rtis n e p re n o ie n t-ils pas des m e fu re s , p o u r e m ­ p ê ch e r q u e fo n c o m m e r c e n ’e n in f e d â c d ’autres ; C e p e n d a n t c e r é c it d e l’H iilo r ie n H e rre ra , a d o n n é lie u à E tie n n e B la n c a r d M é d e c in H o lla n d o is , d ’ a va n cer dans u n T r a it é p a rticu lie r q u ’ il a d o n n é d e la v e r o le , q u 'il le p o u rr o it b ie n fa ire q u e lo in q u e c e m a l a it é té a p p o rté d es Indes O c c id e n ta le s par les E f p a g n o ls , c o m m e o n le c r o it c o m m u n é m e n t , il a u ro it é té au c o n tra ire p o rté d ’Ita lie dans ces v a lle s pays par c e N c g r e e fc la v e d e P a m p h ile N a r v a ë z , q u i l’a v o ir c o n ­ t r a d é au S iè g e d e N a p le s o ù il s’é to it tro u v e ; F erd in an d C o r t e z a lfu ra n t d an s les M é m o ir e s ,fé lo n c e t A u te u r , q u ’a v a n t fo n E xp éd itio n dans la n o u v e lle E lp a g n e , la vero le n 'y a v o it p o in t é t é c o n n u e & <pi elle y a v o it é té a p p o rté e par c e N e g r e , T h o m a s S y d e n h a m M é d e c in A n g lo îs e ftim e , q u e le m a l v é n é rie n a p a llé d e Ia G u in é e dans les In d es o c c id e n ta le s , a 1 o ccafio n des N e g r e s q u e les E lp a g n o ls o n t tiré d e ce p a y s-là , p o u r fe r v ir d an s les Ules d e l ’A m é r iq u e . O r c e t A u te u r C

ij


5 2.

T r a ite de la M a la d ie

p ré te n d q u e la v e ro le eft e n d é m iq u e d a n s la G u in é e , & q u e les N e g r e s fo n t a tta q u e z de ce m a l, de la m ê m e m a n iéré q u e les S e p te n trio n a u x fo n t a ttein ts d u f e o r b u t , fans q u e l'im p u r e té d u c o n g re s y a it a u cu n e part : d e m a n iéré q u e les e ic la v e s N e g r e s a ya n t c o m m u n iq u é c e m a l , ta n t aux In d ie n s q u 'a u x E fp a g n o ls dans les Iiles de l’A m e r iq u e , ces d ern ie rs l'o n t e n fu ite tran sp o rté en E u r o p e , d ’où il s’ eft rép a n d u dan s to u t l ’U n iv e r s . M a is li cela é t o i t , c o m m e n t ce m a l a u ro it-il paru à N a p l e s , d u ra n t l'E x p é ­ d itio n d e C h a r le s V I I I . q u i fe fit d e p u is la fin d e l'a n n é e 1 4 9 4 . ju fq u 'a u m ilie u d e l’ a n n ée 1 4 9 5 î p u ifq u e les E fp a g n o ls n e c o m m e n c è re n t à tirer des N e g r e s d e la G u in é e p o u r fe rv ir d an s les In d es o c ­ c id e n t a le s , q u 'e n l’ an n ée 15 1 6 . c o m m e il e ft rap p o rte par le d ern ier H ifto r ic n * d u C a r d in a l X im e n e z , q u i n o u s a p ­ p ren d , q u e fu r les plain tes réitérées ta n t à c e C a r d in a l q u ’à l'A rc h id u c C h a r l e s , q u i v e n o it d e fu cce d e r au x E tats d e C a f t illc & d ’A r r a g o n , des m au vais tra ite m e n s q u e l ’o n fa ifo it aux In d ien s , c e M in iftr e ayan t in u tile m e n t d ép u té fu r * Mr. Marfolier.


njen en en n e.

L i v. I.

53

les lieu x des C o m m ifla ir e s p o u r rem é­ d ier aux m aux de ces P euples , le S e i­ g n e u r de C h ie v r e s autre M in iftr c d u m em e A rc h id u c en F la n d r e s , en tre p rit d e les fe co u rir plus effica cem en t. V o i c i c o m m e parle l'H ifto r ie n : „ C e p e n d a n t C h ie v r e s q u i a v o ir é t é „ in fo rm é du m a lh e u re u x état des I n , , diens 3 en tre p rit d u v iv a n t 6 c à l'in fç û « de X im e n c z , d e les fo u la g e r p ar u n e „ autre v o y e . Il avo ir appris q u e c e q u i a, c a u fo it u n e fi gra n d e m o r ta lité p a rm i j , ces P e u p le s , v e n o it d e la fo ib le fle d e », leu r corp s , q u i ne leu r p crm e cto it », pas d e fo u r n ir au trav ail d o n t ils 3, é to ie n t fu r c h a r g e z . C e fû t c e q u i l’o 3, b lig e a de faire a ch e ter c in q cen s N e -

3, grès des plus r o b u ft e s , & d e les fa ire 3i tran fp o rter à S ain t D o m in g u e . O r il eft é v id e n t q u e ces c in q cen s N è g re s q u i paiTérent aux Indes en i y 1 6. n a vo ien t pas pù c o m m u n iq u e r la v e ro le aux E fp a gn o ls , p o u r la tran fp o rte r au R o y a u m e de N a p le s , au tem s de l'E x p é­ d itio n de C h a r le s V I I I . q u i s’é to it ter­ m in ée v in g t-q u a tre ans a u p aravan t, fça-. v o ir en 1 4 9 5 .

Le Sieur Martin Lifter allure dans la C iij


J4

T r a ite d e U M a la d ie

D ille r t a t io n fu r la M a la d ie v e n e r ie n n e im p r im é e à la

fu ite

des

,

O eu v res d e

M o r t o n , q u e p e rfo n n c n e d o u te à p r é f e n t , q u e la tra n fp la n ta tio n d u m a l v e ­ n enen

n ’ a it é té fa ite d e P A m é r iq u e e n

E u ro p e par les E fp a g n o ls : m a is la p reu ­ v e q u ’il en a lle g u e d o n n e u n ju fte fu je t d e d o u te r de la v é r ité d e ce f a i t , q u ’ il a v a n c e n é a n m o in s a v e c to u te la c o n fia n ­ c e p o ffib le . C e t A u t e u r p réten d q u e l’ o r ig in e d e la v e ro le c h e z les A m é ric a in s , p ro c e d e trcs -fû re m e n t d e l ’ u fa g e d e q u e lq u e a li­ m e n t v e n im e u x ; & cela fu r l’a u to r ité d e F ern a n d e s d ’O v ie d o , q u i e ft fé lo n l u i , d e to u s les H ifto rie n s des In d es o c ­ c id e n ta le s , c e lu i q u i a le p lu s c u r fe u fe m e n t r e c h e r c h é les c h o fe s n atu relles. O v ie d o d it d o n c e n p a rla n t d ’ un cer­ ta in fe r p e n t q u a d ru p è d e n o m m é Ignane* d o n t la c h a ir e ft a lle z a g ré a b le au g o û t » q u e les In d ie n s en a ya n t to û jo u rs m a n g é a v e c b e a u co u p d e p la ifir , les E fp a g n o ls à le u r e x e m p le , s’é to ie n t a u ifi a cc o u tu ­ m e z à en m a n g e r , & q u e lo in q u e la c h a ir d e c e t a n im a l le u r eût d ép lu , ils l ’a v o ie n t tr o u v é m e ille u r e q u e c e lle d e s lap in s o r d in a ir e s , & q u e l l e n ’ a v o it fait.


'venerienne. L i V. I. 55 d e m a l à pas u u d’ eu x , fi ce n c i l a c e u x q u i a v o ie n t eu du m al v e n e n e n , à q u i l'u fa g e de ce tte ch a ir c a u fo it u n r e n o u ­ v e lle m e n t de c e m a l , b ie n q u ’ ils en euCfen t é té p a rfaite m en t g u éris lo n g -te m s au p aravan t ; q u e ce tte n o u rr itu r e n e m a n q u o it jam ais d e re n o u v e lle r d e m a u ­ vais le v a in , dans le co rp s d e c e u x c h e z ini il s’ é to it c o m m e a ffo u p i d ep u is p lu —

Î

leurs a n n ées ; & q u ’il y a v o ir u n e in fi­ n ité d ’exem p les d ’u n e fle t il iu rp re n a n t

parm i les E fp a g n o ls. L e S ie u r L ifte r c o n c lu t d e -là , q u e ce tte n o u rritu re q u i eft c a p a b le d e re­ n o u v e lle r le m a l v e n e rie n lo rs q u il

a

é té A m p lem en t a f f o u p i, o u m e m e to u tà -fait é te in t au ta n t q u ’ il le p e u t être , p eu t auffi. fo rt b ie n en a v o ir été la c a u fe o r ig in e lle c h e z ce s P e u p les » q u i u fe n t fré q u e m m e n t d e c e t a lim e n t p e rn icie u x . M a is la c o n je é h ire d ’un p a rticu lie r n e Auffit pas

yp o u r é ta b lir la v é rité d u n fa it

fi co n fid e ra b le ; & il eft à p réfu m e r q u e fi la ch a ir de ce f e r p e n t , q u i p e u t ran i­ m er le lev ain v e ro liq u e dans le co rp s d e ceu x q u i en o n t u n e p rem ière fo is r e ç u l ’im p r e ffio n , é t o it cap ab le d ’e n rép an ­ dre le p rem ier c e r m e dans to u te l’h a b iC

iiij


J6

T r a ité d e la M a la d ie

t i l d e , c e t H ift o r ie n Ci exaéfc n ’ a u r o it p a î m a n q u e d e le d ire , & q u ’u n e p ro d u c­ tio n fï m e rv e ille u fe n ’a u ro it pas é té o u ­ b lié e par les a u tres H ifto rie n s d es In ­ des , q u i n e n o n t fa it a u cu n e m e n tio n . 6. Aurele Adinadoüs a crû. . . . L ’o ­ p in io n d e M in a d o ü s lo in d ’a v o ir le fa u x & le r id ic u le q u e l ’A u t e u r p ré te n d lu i d o n n e r, c i l au co n tra ire to u t à fair p lau fib le & m ê m e tré s -é v id cn te ; & l ’exp er ie n c e a c o n firm é ju fq u ’à p re fe n t le r a ifo n n e m e n t fu r le q u e l c e M é d e c in s’eft fo n d é en la p r o p o fa n t ; p u ifq u e l’ o n n a p o in t d ’ex e m p le q u ’un h o m m e q u i n e le jo in t q u ’à u n e feu le f e m m e , &c r é c ip r o q u e m e n t u n e fe m m e q u i n e s'a ­ b a n d o n n e q u ’ à un feu l h o m m e , co n tra c ­ te n t c n fe m b le d u m a l ve n e rien ; & q u ’il n ’y a trè s-ce rta in e m e n t q u e les fem m e s q u i fe p r o llitu e n t q u i en p u iffen t c o m ­ m u n iq u e r

: ce q u e l ’o n n e p e u t a ttr i­

b u er q u ’ à la c o rru p tio n des d iffe re n te s fe m e n c c s reçu es dan s u n e m ê m e m a tri­ c e ;d o n t l ’im p re ffio n eft trè s -fo u v e n t fa­ ta le à ceu x q u i en a p p ro ch en t. 7 . I l efi très-difficile d’expliquer . . . . N o s id ees fo n t tro p b o rn é e s &c n o s y e u x ne fo n t pas a lle z p é n e tr a n s , p o u r c o n c e -


njtnenenne. Liv. I. v o ir &

57

po ur d é c o u v r ir , c o m m e n t ces

d ifferen tes

fem en ces m ê lé e s e n fe m b le

p e u v e n t te lle m e n t s'altérer , q u 'e lle s d e­ v ie n n e n t co n ta g ie u fe s , & cap ab les d e cau fe r la ve ro le & to u s Tes a cc id cn s . Il fa u t fe co n ten ter d e ju g e r de la m a lig n i­ té q u e c e m é la n g e leu r fait c o n t r a é t e r , par les effets q u i en ré fu lte n t,fa n s faire d e vain s efforts p o u r en p en etrer le m e c a n ifm e , q u i n e fera jam ais d é v o lo p é a vec u n e en tière é v id e n c e . 8. Il e¡1 faux que le congrès . . . . L 'A u ­ te u r fe m b le v o u lo ir ic i fe fa ire u n m o n t tre p o u r le co m b a ttre fans n e ce ffïté , dans la p e n fé e q u 'il a ffa ib lir a b e a u c o u p l’ o ­ p in io n d e M in ad o ü s q u i n 'e ft pas d e fo n g o û t , en in fiftan t fu r un fa it q u i n’ a pas t e f o in de p reu v e. C a r q u an d c e M é d e ­ c in a prétendu , q u e l ’o r ig in e d e la v e ro ­ le e to it duc à l’ex trêm e c o rr u p tio n d es fem m e s les p lu s im p u d iq u es , il n’ a pas crû p o u r cela q u e ce tte c o n ta g io n fu t p ro d u ite par le c o n g rè s c x c e fîif d e ces fem m e s q u i s’a b a n d o n n en t à to u s v e n an s , m ais q u e ce tte co rru p tio n é to it cau fee par le m é la n g e des d ifferen tes fem en ces reçû cs dans leur m a trice.

M i­

n adoüs co m m e to u s les autres M é d e c in s

C v


58 é t o it

Traite de la Malie b ie n

p erfu ad é , q u e le c o n g r è s

q u e lq u e e x c e ffif q u ’il lo ir, n ’éoant e x e r c é q u a vec u n e fe u le fe m m e q u i n e fe p r o ftitu ë p o i n t , n e p ro d u it ja m a is d u maL v e n e rie n : a iifli a -t'il p ré te n d u q u e le m é la n g e des d ifferen tes fem e n ces q u i fe fa it p lu s fr é q u e m m e n t dan s la m a ­ tr ic e d e ces fe m m e s le s p lu s im p u d i­ q u e s „ e n é ta it la fe u le & u n iq u e cau fe.. O r d e c e q u e le c o n g rè s p ra tiq u é a vec u n e fe m m e q u i fe p ro ftitu c } ne m a n q u e g u è r e d e c a u fe r c e m a l à la p lu s-p a rt d e ce u x q u i l’a p p ro c h e n t , o n in fé ré t r c s n a tu r e lle m e n t q u e le m al v e n e rie n n ’a p o in t d e c a u fe p lu s p a lp a b le q u e la c o r ­ r u p tio n , q u i p ro cèd e d u m é la n g e des d iffe re n te s fe m e n ce s dans u n e m ê m e m a tric e ; q u ’a in fi l ’o n a to u t fu je t d e c r o ir e q u e c e tte c o rr u p tio n a été la cau ­ fe o r ig in e lle d e c e tte in fâ m e m a la d ie . L a p lu s fo r te o b je é tio n q u e l ’o n p u iffe fa ire c o n tre c e tte p r o p o r t io n , e fl d e d ire q u ’il y a eu d e tem s im m é m o r ia l des fem m es q u i fè fo n t p r o ftitu é e s ,c o m ­ m e les H i(lo ir ie n s tan t fa crez q u e p ro fa ­ n es e n fo n t f o i , & q u e c e n ’a cep e n d a n t

,J ’

r d ep u is l’E x p é d itio n d e N a p le s fe m m e s p u b liq u e s o n t c o m m u -


'venerienne. Liv. î.

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n iq u e du m al ve n e rien , & q u ’ a in ii l ’o n 11’a pas lieu d ’a ttrib u e r la ca u fè d e c e m a l au m é la n g e des d iffe re n te s fem e n ces dans un e m ê m e m a tric e , q u i s’éto ic fa it ju fq u alo rs fans cau fèr a u cu n m a l à ceux q u i en fo u r n ilfo ie n t la m a tière. O n rép o n d à c e tte o b je c tio n q u e c e m é la n g e , q u i n e c o n te n o it a va n t c e te m s -la a u cu n v e n in c o n ta g ie u x 3 c o m ­ m e n ça p o u r lo rs à c o n tra cte r ce tte m a­ lig n ité , fo it par le v ic e d e l’ air , des a lim e n s , o u des d ifferen tes c o m p le x io n s d e c e u x & de celles q u i fe p ro ftitu éren c p en d an t c e tte e x p é d itio n , & q u i ren ­ d ire n t ce m é la n g e c o n ta g ie u x q u i n e l ’éto it pas au paravant. A u r e f t e , il y a b ie n eu d ’autres m a ­ ladies q u i n ’o n t pas été co n n u e s des le co m m e n ce m e n t d u m o n d e , c o m m e il pourra y en a v o ir b ea u co u p d ’autres q u i ne le fero n t q u e dans la fu ite d es t e m s , lo rfq u e leu rs caufes a u ro n t a cq u is tou tes les d ifp o fitio n s n eceflaires p o u r le s p roduire. P ar ex em p le le fe o rb u t n ’ a é té b ie n co n n u en E u rop e , q u ’ au p rem ier v o y a ­ g e du R o i S a in t L o u is , où c e tte M ala­ d ie telle q u e M c z e ra y l’a d é c rite dans fa C

vi


Co

T r a ité d e la M a la d ie

g ra n d e H if t o ir e , fu t un e des p rin cip a les ca u le s d e la perte d e l ’A rm é e F r a n ç o if e , fu r les riv a g e s du N il. C e m e m e ic o r b u t a fa it dan s le fié e le p r e c e d e n t , d e gra n d s ra v a g e s d an s les R o y a u m e s du N o r d &c iiir les c ô tes d e la m c i B a ltiq u e , d ou il a p allé en A n ­ g le te r r e , en H o lla n d e , dans les P ays b as, ôe 1iic c c lïiv c m e n t dans les P ro v in c e s d e F ra n ce les p lu s S ep te n trio n a le s , & m ê ­ m e ju fq u e s dans la C a p ita le , où l ’on a é té o b irn é d ’é ta b lir dans ce rta in s tem s un h ô p ita l exp rès , po ur tra ite r le g ra n d n o m b r e d e m alades q u i en é to ie n t a t­ ta q u e z , fans o u b lie r les d efo rd res q u ’il fa it dans les h ô p ita u x des a rm ée s , fu r les flo tte s , & dans les v a ifle a u x q u i fo n t des v o y a g e s d e lo n g c o u rs . U n c e r ta in é réfip ele g a n g r e n e u x q u e le P e u p le n o m m e le feu d e St. A n to in e , r é g n a c ru e lle m e n t dan s to u te l ’E u ro p e p e n d a n t le d ix ié m e & le o n z iè m e f é e le, & le n o m b r e des pauvres a fflig e z d e c e tte m a la d ie é t o it fi g ra n d , q u ’il en­ g a g e a les p e rfo n n es ch a rita b le s à faire b â tir par to u t des h ô p ita u x , q u i d o n n è ­ re n t lieu à l ’é ta b liflê m e n t d e l’O r d r e R e lig ie u x d e S a in t A n to in e , le q u e l


venerienne. Liv. I.

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r

d Hofpitalier qu'il croit dans Ton origi­ ne eft devenu un Ordre célébré de Cha­ noines réguliers de Saint Auguftin : & ce mal ayant abfolument celle depuis plus de deux cens ans, les Hôpitaux ont cte fermez , & convertis en de fimplcs Maifons Rcligieufes, à l'exception de celle de Rome, où l’on traite encore les pauvres brûlez ,,de quelque caufe que la brûlure leur vienne. La petite verole & la rougeole ont commencé à paroitre dans l'Arabie au deuxième fiécle ; vers le milieu duquel, comme Mr. Sidobre Doéleur de Mont­ pellier l’a marqué dans un petit Tiaité qu’il a compole depuis peu de ces deux maladies, Avicenne , Anenzoar , Rhafis, Mefiié , fameux Médecins Arabes, en ont fait les premiers des deferiprions exaéles. Or le levain de ces deux mala­ dies a cela de particulier , que les iirn preflïons qu’il a faites fur le fang de ceux qui en ont été les premiers atta­ quez , ont été allez fortes & allez pro­ fondes , pour fe communiquer non leujement des pères aux enfans , comme beaucoup d'autres levains morbifiques , mais pour fe perpétuer encore de telle


Ci

T r a ité d e la M a la d ie

fo rte d an s to u t le g e n r e h u m a in , q u ’a« p e in e

fe^ tr o u v e -t’il u n h o m m e en tre

m ille q u i n e lo it a tta q u é d e ces m a u x , d u m o in s u n e fo is en fa vie . Q u e ii les m a la d ies d o n t o n v ie n t d e p a rle r o n t eu le u r é p o q u e , fà u t-il s 'é to n ­ n e r q u e le m a l vé n é rien a it eu la iien n c , fo ilq u e la m a lig n ité q u i d e v o it le p ro d u ire s e ft tr o u v é e r e v ê tu e d e to u tes les d ifp o iu io n s q u 'e lle d e v o it a v o ir p o u r le fa ire n a î t r e , ju fte m e n t au tem s q u e le R o i C h a r le s V I I I . f a if o it la C o n ­ q u ê te d e N a p le s ? au m o y e n d e q u o i le m é la n g é des fe m e n c e s des F ra n ço is , des N a p o lita in s , des E fp a g n o ls , des A le m a n s , & d es J u ifs fu g it ifs d ’E fp a g n e , c o m m e q u e lq u e s A u te u rs le p r é te n d e n t, fo u r n it alors la m a tiè re d ’u n lev ain c o n ­ ta g ie u x , dan s la m a trice des fem m e s p u b liq u e s de la V ille d e N a p le s, q u i s’eft d ep u is c o m m u n iq u é par le c o n g rè s aux p a rties g é n ita le s d e to u tes les fem ­ m es , q u i par fu c c e iîio n de tem s fe fo n t a b a n d o n n ées à ceu x q u e ces p rem ières p ro ftu u e e s a v o ie n t i n f e d e z : e n fo rte q u e d e p u is plus d e d eu x cen s d ix a n s , q u e la v e ro le a paru à N a p les ; e lle s’eft g é n é ra le m e n t rép a n d u e par le c o ra m c r-


venerienne. Liv. I.

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ce d lin P eu p le à l ’autre , d an s toutes, les q u atre parties d u M o n d e . O n p e u t au fu rp lu s in fe re r trè s-p ro ­ b a b le m e n t d e to u t c e q u e n o u s a v o n s d it dan s les R e m a r q u e s p reced en tes,q u e* 1 o p in io n c o m m u n e d e la tra n fp la n ta tio n d e la v e ro le des In des e n Ita lie , p a r les E fp a g n o ls q u i a v o ic n t a cc o m p a g n é C o lo m b dans fa d é c o u v e rte des Illes d e 1 A m é riq u e , eft t r è s é q u iv o q u e , Si fim p lcm e n t fo n d é e fu r u n e tra d itio n d o n t o n n Ja jam ais b ie n a p p ro fo n d i le p rin ­ cip e. C a r s’il c r o it vra i félo n c e tte c o m m u ­ n e o p in io n , q u e les E fp a g n o ls eu llèn c c o m m u n iq u é la v e ro le aux F ra n ço is & aux N a p o lita in s , c e n e p o u v o ir ê tr e q u e le sE lp a g n o ls q u i fe rv o ie n t dan s l’A r m é e de F ran ce , o u c e u x q u i fe tr o u v o ie n t dans l’arm ée de N a p le s , co m m a n d é e p ar F ré d éric F rere d u R o i A lp h o n fc . M a is E fp a gn o ls q u i fe rv o ie n t dans l’ u n e & dans l ’a u tre d e ces A r m é s , é to ie n t d e ' ’ieux Soldats , q u i a v o ie n t fe r v i le R o i F erdinand & lla b e lle dans la g u e r r e ils a v o ie n t en trep rife p o u r ch a ffè r les M aures d e leurs E t a t s , & n ’c t o ic n t p o in t d e ce petit n o m b re de S o ld ats q u e


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T r a ité de la M a la d ie

Colomb avoir ramenez de ion premier voyage , qui retournèrent avec lui pour la plupart , au fécond voyage qu'il y fît la meme année , ces gens-là fe flattant de profiter cette fécondé fois plus avaittageufement qu’ils n’avoient fait dans le premier voyage des richelfes de ce pays-là , où Colomb retoumoit avec la qualité d'Amiral , fur une flotte capa­ ble de ioutnettre à la domination des Rois Catholiques , toutes les Régions qu’il pourrait parcourir. Outre cela Von peut préfumer, que s’il y avoit eû parmi les Efpagnols qui etoient à la folde du Roi de France , quelques Soldats qui eulfent été infeéfez de la verole , ce mal aurait commencé à paraître en France , où ces foldats n’a­ voient pas manque d’avoir accointance avec les femmes publiques : ce qui n’étoit pourtant pas arrivé, la vérole n’ayant para dans l’Armée Françoife que lors qu elle fortit du Royaume de Naples , plus de cinq mois après que ces Efpa­ gnols en eurent été féqueftrez, par l’or­ dre de Fonlcque AmbalTadeur du Roi d Arragon auprès de Charles , qui les obligea de palier dans l’Armée de Na-


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p ie s , lo r fq u ’ il d éclara la g u e rre au R a i C h a rle s V 1 1 1. d e la part d e Ton M a ître F erdinand , & q u ’il d é ch ira in fo le m m e n t à la vu e d e to u te la C o u r , le T r a i­ té par le q u e l F erd in an d s 'é to it e n g a g é à n e p o in t trav erfer C h a r le s dans la C o n q u ê t e d e delà les M o n ts , m o y e n n a n t la C a t a lo g n e & la C e r d a g n e q u ’il lu i m e tto it en tre les m ain s. P o u r ce q u i eft des E fp a g n o ls q u i éto ie n t dans l ’ A rm é e q u e F réd éric c o m m a n d o it p o u r le R o i A l p h o n ie , o u p lu ­ tô t p o u r le J e u n e F erd in a n d , à q u i A lp h o n fe a v o it rem is Tes Etats à l’a p p ro ­ c h e des F ra n ço is , s’ il é to it vrai q u e ce s S old ats eu fle n t d o n n é la v e ro le aux fe m ­ m es p u b liq u e s d e N ap les , q u e q u e l­ q u es-u n s o n t p réten d u a v o ir été e n ­ v o y é e s exprès au d ev a n t de l’ A r m é e de C h a rle s V I I I . les N a p o lita in s n ’a u ro ie n t pas é té fu rp ris d e v o ir la v e ro le p a raître c h e z e u x , & ils n’a u ro ie n t p o in t im p u té un tel p réfe n t à le u rs n o u ve a u x H ô tes : jo in t à c e q u e c e t e n v o y p réten tendu des fem m e s p u b liq u e s a u d ev a n t de l’A rm é e F ra n ço ife , elt u n e pu re fa­ b le , q u e le M é d e c in F a llo p e a d é b ité e co m m e b ie n d ’a u t r e s , fur u n e tra d itio n


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T r a ité d e la M a la d ie

p o p u la ire , q u i n ’ a a u cu n fo n d e m e n t dans le s H ifto ir e s d e c e te m s-là ; p u ifq u e P a u l J o v e , G u ic h a r d in , P h ilip p e s d e C o m m in e s , & pas u n au tre n ’en o n t p arlé. C e la étan t o n n e p e u t im p u te r ce p ré­ te n d u tr a n ip o r t des In d es en E u ro p e , u ’aux E fp a g n o ls reve n u s fur d o u z e v a ifbaux q u e C o lo m b re n v o y a au c o m ­ m e n c e m e n t d e l’a n n é e 1 4 9 4 . C e p e n ­ d a n t c o m m e ces E fp a g n o ls re v e n u s des I n d e s , n e p u ren t p a lier en Italie q u ’ a v e c l ’ A r m é e , q u e F erd in an d le C a t h o liq u e

Q

e n v o y a au feco u rs d u J eu n e F erd in a n d R o i d e N a p le s l’ a n n é e fu iv a n te 1 4 9 5 . fo u s la c o n d u ite d e G o n fa lv e d e C o r d o iie fu r n o m m é le G ra n d C a p it a in e , & q u e ces E fp a g n o ls n e p u ren t a v o ir a u cu n c o m m e r c e a vec les fe m m e s p u b liq u e s d e N a p le s , q u ’u n te m s co n fid e ra b le apres le d ép art d e C h a r le s V I I I . C 'e l l à Iç a v o ir lo rfq u e le P rin c e d e M o n tp cn lie r q u e C h a r le s a v o ir laiffé V ic e ro i d u R o y a u m e , éta n t im p r u d e m m e n t fo rti d e N a p le s >les N a p o lita in s lui fer­ m è r e n t les po rtes d e la V ille & les o u ­ v r ir e n t aux E fp a g n o ls ; ce s S o ld ats r e ­ v e n u s des Indes lu r les v a ilfca u x de T o r -


njenenenne. Liv. I.

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t e s , n ’a v o ie n t pas pu d o n n e r la v e ro le aux T r o u p e s q u e C h a r le s V I I I . ra m e n o it e n F ra n ce , q u e l’o n v o y o it p o u r­ tan t in fe cté e s d e c e m a l , fans a v o ir cù a u cu n c o m m e r c e a v e c ces S o ld a t s , n i a vec a u cu n e s fem m e s q u ’ils e u flè n t pû g â te r. A u refte fi l’o n jo in t à to u tes ces c îr co n ftan ces , le terns a u q u e l l'H ifto r ie n H errera * m a rq u e l’ o r ig in e de la v e r o le , dans l’ Ifle E fp a g n o le en tre les In d ie n s & les C a ftiü a n s ; il eft év id e n t q u e p e n ­ dant h u it ann ées e n t iè r e s , q u e les E fp a g n o ls firen t fans c e lle le trajet d e l’E f p a g n e a u x In des & des In d es en E fp a g n e , ils e u re n t plus d e tem s q u ’ il n e leu r en fa llo ir , p o u r tran sférer c e tte m a la d ie d e l ’E u ro p e , o ù e lle a v o ir déjà fa it un très-g ra n d p ro g rè s, aux H a h ita n s de ces vaftes T e r r e s d éco u v e rte s par C o lo m b , où l’ o n n e p e u t (o lid e m e n t p ro u v er q u ’ elle eût é té p ré cé d e m m e n t co n n u e. Je fçai que l’on oppofe à l’autorité d H errera celle de Fernandez d’Oviedo , *îl>i eft eftimé,comme on l’a dit ailleurs, ZJv. O * 4 « ch. dt fan Hiftoire *v»ni déj4 citez.

BMU


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8

T r a ité de la M a la d ie

p o u r le m e ille u r

H ifto rie n des In des

o c c id e n ta le s , n o ta m m e n t fu r c e q u i co n ­ cern e 1 H ifto ire n a tu re lle . O n rap p o rte q u e l'E m p e re u r C h a r l e s - Q u i n t a ya n t d efiré en i j 2 j . fç a v o ir d e ce fça v a n t H o m m e ce q u ’ il p e n fo it fur l'o r ig in e d e la v é ro le , O v ie d o lu i ré p o n d it q u 'il n ’y a v o ir p o in t à d o u te r q u e cette M a la ­ d ie n e fu t v e n u e o r ig in a ir e m e n t des In d es , q u ’ elle é to it fa m iliè re a u x In ­ dien s , &c q u e l le leu r é to it au (Ti b e a u ­ c o u p m o in s fu itefte q u ’aux P e u p le s d e 1 E u ro p e ; p arce q u e ces In d ien s ic a v o ie n t s’ en g u é rir eu x - m ê m e dan s les Ifles a v e c le g a y a c , & dan s le C o n tin e n t a v e c d ’autres plan tes , d o n t l'e x p e rie n c e leu r a v o ir a p p ris l'u fa g e & la q u a ­ lité . 1 Q u e c e tte c o n t a g io n a v o it paru en E l p a g n e , après le p rem ier o u le fé c o n d v o y a g e d e C o lo m b , q u i a vo it ram en é b e a u co u p d e S o ld a ts in fe é te z de c e tte m a lig n ité , q u i la c o m m u n iq u è r e n t en peu de rem s à b e a u co u p d ’au tres, & q u e c e m al parta en Ita lie en l ’a n n ée 1 4 9 5 . lors q u e F erdinand & Ifa b clle y e n v o y è ­ ren t des trou p es fou s les O rd re s de G o n ià lv e d e C o r d o iie , p o u r fc co u rir le je u -


menerlenne. L i v. I.

c <)

n e F erd in an d R o i d e N a p le s c o n tre le R o i de F ran ce C h a r le s V I I I . Q u e c e tte m alad ie n 'a ya n t é té c o n n u e en Italie q u e lo rfq u e les F ra n ço is y v in ­ ren t a v e c leur R o i , cela a v o ir d o n n é lie u aux Italien s d e l ’ap p eller le m a l F ra n ço is , & ré c ip ro q u e m e n t aux Fran­ ç o is q u i n e l’a v o ie n t p o in t c o n n u e en F ran ce, d e la n o m m e r le m al d e N a p le s. M a is q u e r é fu ltc -t’il d e to u t cela par rap p ort à la q u e ftio n q u e l’o n a g ite ici ? lin o n q u ’O v ie d o fu iv o itd a n s fà ré p o n fe à l’E m p ereu r C h a r le s - Q u i n t , la tradi­ tio n in ce rta in e q u i s’ é to it é ta b lie d ’a­ b ord fu r l’o r ig in e de c e m al , q u e l ’o n avo ir p réten d u être v e n u des In d es ; par­ ce q u ’il n ’ avoic paru en E u ro p e q u ’après le re to u r d e p lu fieu rs E fp a g n o ls , q u i a v o ie n t a cc o m p a g n é C o lo m b dans fes d eu x p rem iers v o y a g e s . E t fu r c e q u e 1 on d it q u 'O v ie d o efl plus c r o y a b le làdclTus q u e tou s les autres H if l o r ie n s , parce q u ’il avo ir é té plufieu rs a n n ées dans les I n d e s , o ù il avo ir pû fa ire des rech erch es très - exaétes fur l'o r ig in e d e ce rnal , o n rép o n d q u e to u te s ces en ­ q u êtes faites fur les lieu x m êm e s lu i a vo ie n t é té in u t ile s , parce q u e c es P eu*


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T r a ité d e là M a la d ie

p ies g ro ffie rs & b a rb a re s , n e s 'é to ie n t p o in t m is en p e in e d e rie n fa ire tra n fm e t tr e d e s uns au x autres fur a u cu n arti­ c le , s 'e m b a r r a ie n t a u ifi p eu d u p a lle q u e d e l'a v e n ir. E n un m o t c e q u e F erd in a n d C o r t e z ra p p o rte dans fes M é m o ire s , c o n fir m e b e a u c o u p le d o u te o ù l'o n d o it être là d e lfu s ; p u liq u e s 'il c il v r a i , c o m m e i l le d i t , q u e la v e ro le n ’a it p o in t é t é c o n ­ n u e dan s le C o n t in e n t de l 'A m é r iq u e a v a n t q u ’il y eû t p é n é tré , c ’e ft u n fo r t p ré ju g é p o u r c ro ir e q u e l le n ’é t o it pas p lu s c o n n u e dan s les lile s avant q u e C o ­ lo m b y eu t a b o rd é ; & cela jo in t a v e c l ’é p o q u e d ’H e rrera , q u i n e m a rq u e l ’a p -

F

a ritio n d e ce m a l dan s les Ules q u ’en a n n ée i / o j . d o n n e to u t fu jet d e pré­ fu m e r q u e les E lp a g n o ls q u i a v o ie n t c o n t r a d é c e m a l en Ita lie dans le tem s d e l’e x p é d itio n d e C h a r le s V I I I . p o u r la C o n q u ê t e de N a p le s , l’o n t a u fli tra n lp la n té d e l ’E u ro p e dans les Ules & dans to u t le C o n t in e n t d es Indes o c c id e n ­ ta le s.

9 - De plus noue ritfilmons pas. . . . O n a lie u d ’être fu rp ris d e la p e n fé e d e l ’A u ­ te u r , lu r la p réten d u e im p o llib ilic é d u


njenerlenne.

LI v. I.

71

m é la n g e des d ifferen tes fe m e n ce s dans la m a tric e des fem m e s p u b liq u e s , a u £ h -b ie n q u e fu r c e lle d e la c o rr u p tio n c o n ta g ie u fc q u i ré fiilte d e c e tte m ix ­ tio n ; c e tte pen fée d e l'A u te u r n 'é ta n t fo n d ée q u e fu r u n e é q u iv o q u e très - fa ­ c ile à écla ircir. O n c o n v ie n t a v e c l u i , q u e le m é la n ­ g e d e differen tes fem e n ces , n e p e u t pas fe fa ire dans le corp s m ê m e d e la m a trice , c ’eft à d ire dans la c a v ité q u i lu i eft p ro p re & p a rticu lière , & dans la ­ q u e lle la fo rm a tio n du fétus fe fiait ; parce q u e lo rs q u e la fem e n ce e ft re­ çue dans ce tte c a v ité avec les d ifp o fltio n s r e q u iie s à c e tte fo rm a tio n , tan t d e la p art de la fem e n ce q u e d e la part d u va ilfe a u q u i la r é ç o it , la m a ­ trice fe fe rm e a tiffi-tô t fi e x a c t e m e n t , q u 'il eft im p o flîb le q u 'il y en tre la m o in d re p o rtio n d ’ u n e n o u v e lle fe m e n ­ ce , n i d e q u e lq u e autre c h o fc q u e c e fo it : o r ces d ifp o fitio n s re q u ife s à la c o n c e p tio n d e la part d e la m a tric e , n e fc tro u v e q u e très - ra re m e n t dans c e lle ces fem m es p u b liq u e s , q u i n ’étan t Portées à l ’ex ercice d u co n g rè s , q u e par h abitu de , & dans la vu e d ’ un g a in des­


7%

T rai té de la M a la d ie

h o n n ê t e , n 'o n t p re fq u e jam ais d e leur part c e q u i c o n trib u e le plus à ren d re un c o n g rè s p r o lifiq u e , je v e u x d ire cette m u tu e lle ard eu r q u e les d eu x icxes d o i­ v e n t a v o ir l'u n p o u r l'a u t r e , afin d e ie c o n fo n d r e po ur ainfi parler dan s la v o ­ lu p té v e n e rie n n e : c e q u i fa it q u e la m a tric e d e ces fem m e s d ev en u e p rcfq u ’in fe n fib le par des a cco u p le m cn s trop fr é q u e n s , fans q u e la p a illo n s'en m ê le , lo in d e fc ramaiTer e n elle m ê m e p o u r re te n ir la iè m e n c e , la lai lie lib re m e n t é c o u le r : M a is cela n ’ e m p ê ch e pas , q u e p ren an t la m a trice dan s u n e a cce p tio n

ilus étendue, on ne conçoive qu'il peut ort bien refter dans l'orifice extérieur de la matrice de ces Courtifannes, que l’on appelle auflî le vagin , quelque por­ tion de ces differentes femences , qui s’écoulent incontinent du propre corps de leur matrice , & qui féjournant dans ce conduit plus long-temsqe'elle ne devroit , s'y corrompt au point de donner du mal venerien à ceux qui les appro­ chent après ces congrès ré itérez ; & ç’a toujours été là & c’eft encore aujour­ d’hui le fentiment des Médecins , des Chirurgiens , & des Anatomiftes bien inftruits

Î


'vcnerlenne. L i v. I.

7$

Hîftruits d e la m a n œ u v re de V e n u s , au n o m b re d cfq u els o n d o it m e ttre M in adoüs, q u o iq u e n ô tre A u te u r d ife p o u r perfuader le co n tra ire : to u t c e q u ’il al­ le g u e là-delTiis éta n t ■ abiolument c o n t r e la raifon de l ’experience» C a r d e d ire a vec lu i q u e les fem m e s p u b liq u e s, n e re tie n n e n t p o in t la fem e n ce dans le u r m a trice après le c o n g r è s , &c q u elle s’é c o u le

d ’c llc -m c m e

,

p arce

q u 'elles o n t ce tte partie fo rt g iiffà n te ÔC lans rid e j q u e s’ il leu r a rrive d ’en rete­ n ir q u e lq u e peu , elles la reje tte n t b ie n ­ tô t a p re s; o u q u ’elles fc c o m p r im e n t ii fo r te m e n t, q u ’elles l ’o b lig e n t à s 'é c o u ­ ler ; & q u e ces fem m e s Tentent u n d o u ­ ble p laiiîr dans le c o n g rè s , l’un q u i leu r eft cau fé p a r l’ éja cu la tio n d e la fem e n cc virile dan s le u r m a trice , & l ’a u tre Par cette c o m p r e flio n q u i l’e n g a g e à s éco u ler ; de q u ’il fau t in fé re r d e - l à q u e la m a trice n ’eft pas u n é g o û t r e m ­ pli de d ifferen tes fcm e n ce s c o r r o m p u e s ; to u t celà e ft e n c o re u n e fo is c o n tre la raifon de l ’e x p e rie n ce : de il n 'e n fau t point d ’autre p re u v e q u e la v iru le n ce , (l Uc la p lu s-p art d e ce u x q u i o n t c o m n ierce avec ces fo rte s d e fem m e s c o n Tome /, D


74 Traité de la Maladie t r a it e n t o rd in a ire m e n t, q u i n e p e u t pro­ c éd er q u e des d ifferen tes fe m cn ce s re­ çu es d a n s leu r m a tric e ; p u ilq u ’ un e fe m m e q u i n e v o it q u 'u n fe u l h o m m e n e d o n n e jam ais d e m a l v e n e rie n : ex­ p é rie n ce c o n tre la q u e lle il n 'y a p o in t d e b o n n e ré p liq u é à fa ire. J e d is d e p lu s q u e la r a ifo n n e fa v o r ife pas les p re u v e s d e n ô tre A u te u r . C a r p r e m iè r e m e n t r ie n n 'e ft plus o rd in a ire à ces fo rtes d e fe m m e s , q u e d e s’aban ­ d o n n e r à p lu fîeu rs h o m m e s fu c c e iliv e m e n t , fa n s m ê m e a v o ir le tem s d e c h a n ­ g e r d e fitu a tio n , l ’im p a tie n ce & la b ru ­ ta lité d e ces d é b a u c h e z n e le u r d o n n a n t a u c u n relâ ch e. M a is lu p p o fé m ê m e q u 'a p re s l’atta­ q u e d ’u n p rem ier a g g r e f lè u r , elles e u fic n t le te m s & la p ré ca u tio n d e fe c o m ­ p r im e r ,& d'clTuyer a vec fo in leu r parties n a tu re lle s, afin d e ne rie n laiiTer d ’im p u r d an s le u r m a t r ic e , il ièro it cep e n d a n t p r e fq u c im p o flib le q u ’ il n 'e n r e liâ t a lie z dan s q u e lq u e ré d u it d u v a g in q u i c i l fla fq u e & fle x ib le , p o u r p o u v o ir d o n ­ n er d u m a l à u n fé co n d t e n a n t , parce q u 'il n e f a u t , p o u r ain fi d ire , q u 'u n a to ­ m e d ’u n le v a in fi a & i f , p o u r c h a n g e r


vjenerlenne.

LI v. I.

75

¿an s la fu ite en fa p ro p re n atu re to u te la m alle d e s h u m eu rs. A l ’ég ard d u d o u b le p la iilr q u e l ’A u ­ te u r prétend q u e ces fem m e s r c ilè n te n t, tant de l ’ éja cu la tio n d e la fe m e n ce , q u e d e la c o m p rcffio n q u i l’e n g a g e à io r tir hors d e le u r m a t r ic e , to u t cela e ft p u re­ m en t im a g in a ire . C a r p re m iè re m e n t l ’éja cu la tio n d e la fcm en ce q u i fa it u n fe n fib lc p la iilr à celles q u i n ’ex ercen t le c o n g rè s q u ’a v e c m o d éra tio n , e n fait b e a u co u p m o in s à ces fem m es p u b liq u e s , d o n t le c o n d u it v a g in a l s ’e n d u rc it par l ’u fa g e ? O u tr e q u e l'h a b itu d e d u p la iilr e n lailTc peu ien tir la d élica te llè : & p o u r c e q u i c il du fécon d p la iilr q u ’ il v e u t q u elle s r e ff e n t e n t , q u a n d la fem e n ce q u ’elle s o n t reçue s’éch ap p e p a r la c o m p r e fllo n q u ’el­ les fc fo n t aux p arties n atu relles , il n e fu b fifte q u e dans l ’ id ée d e l ’A u te u r ; p u ifq u e ce tte fe m e n c e q u i s’é c o u le alors fo rt le n t e m e n t , & q u i c i l to u te d é p o u r­ vue d ’c fp rits, n ’ cft p lu s q u ’ u n c ad avre d e fem en ce , & n ’ cft par c o n fc q u e n t plus cn état d e ca u fc r c e n e v o lu p t é , q u i d é­ pend p rin cip a le m e n t d e l ’im p e tu o ilté a v e c la q u e lle c e tte liq u e u r eft élan cée


7 &

'Traité d e la M a la d ie

d an s la m a tric e , & d e l'a b o n d a n c e des c lp r its d o n t e lle c il e m p re in te , q u i ir­ r ite n t a g ré a b le m e n t l ’o rg a n e d eftin é à la r e c e v o ir.

l0- Mais II efl impojfible . . . . C e d é b ro u ille m e n t n ’e il pas iî d ifficile q u e 1 A u te u r Ce l'e ft im a g in é . Il y avoic à N a p le s des F ra n ço is, des E fp a g n o ls, des N a p o lita in s , d es A le m a n s , des J u ifs , 8c p e u t-ê tr e e n c o re d ’autres N a t io n s , q u i c u re n t à fa ire aux fem m e s N a p o lita in e s : j-(T d u m é la n g e des fem e n ces de ces d iffe re n te s N a t io n s , d ’u n e te m p é ra tu re p e u t - c t r e a u fli d ifferen te q u e ces P e u ­ p les fo n t d ifferen s dan s leurs m an ières & dans leu rs in c lin a t io n s , q u e la v iru ­ le n c e v e n e rie n n e a pu le fo rm e r dans la m a tric e d e ces fe m y je s p u b liq u e s. S u r q u o i 1 o n p e u t d ire fans ap p ré­ h en d er d e fc b e a u co u p m é p r e n d r e , q u e ces P eu p les o n t tou s é g a le m e n t c o n tri­ b u e a la p ro d u c tio n du viru s v e r o liq u e , & q u ils n ’o n t par c o n fè q u e n t fu r c e t a rticle fcan d alcu x , rien à Ce re p ro ch e r les uns aux autres. A in fî to u tes q u ere lle s c e fla n te s , il e fl ju fle q u ’ils fo ie n t é g a le ­ m e n t m ain te n u s dans la p o ile flîo n de c e q u e leu r brutale c u p id ité leu r a lé g i-


rvénérienne. L I v. I. 77 tin tem e n t acq u is ; fi to u te fo is il peut y avo ir q u e lq u e c h o ie d e lé g itim e dan s une a ctio n in ju fte par e lle -m ê m e ; p u is q u ’elle c il co n tra ire à la L o i de D ie u & à io n P récep te.

C

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e

IV .

S ia u a n t l’année 1 4 9 4 . les An­ ciens Médecins ont dit quel­ que chofe d elà Maladie v é ­ nérienne 3 ou s’ ils l’ont con­ nue? L n 'y a rie n d e fi a n cien p arm i les h o m m e s q u i n ’a it été d’a bo rd n o u ­ veau , c ’cft p o u rq u o i ceu x -la fo n t rid i­ cu le s, q u i fe tro u v a n t in terd its à l ’afpcék d e to u t c e q u i leu r c ft in c o n n u , n ’o n t rien tant en h o rre u r q u e ce q u i a l ’air de la n o u v e a u té. L e G en re h u m a in a u ro it péri d ep u is

I

lo n g -te m s , fi to u t c e q u i a etc n o u ve a u & extraordin aire n ’a v o it pas été co n v e r­ ti à fo n u fa g e ; & les h o m m es v iv ro ie n t D ni


78

T r a ité d e la M a la d ie

p r é fc n te m e n t à la m a n iéré d es b ête s , q u i n ’a ya n t pas a lle z d e g e n ie p o u r in ­ v e n te r les A rrs , o n t v é c u d ep u is leu r o r ig in e ju fq u ’à p r é f e n t , d ’h erb es , d e g la n d j ex p o fé e s à l’ air3 fans s’ e m b a rra ffe r d e l ’a v e n ir , & fa n s fe re flo u v e n ir d u parte. D ie u n ’ a pas d o n n é au p rem ier H o m ­ m e la co n n o ilT an ce d e to u tes c h o fe s ; o ù il a d u m o in s p erd u ce lle d ’u n e par­ tie des c h o fe s q u ’il a v o ir fçûes ; & m e ­ m e il iè p eu t fa ire q u e D ie u le foie fix é des t e m s , p o u r m e ttre au jo u r cer­ ta in es p r o d u it, on s q u i n ’é to ie n t pas v e­ n u e s d ’ a b o rd à la c o n n o irta n c c d es H o m m es. C ’e ff p o u r cela q u e la c ré a tio n a eu fo n te m s , q u e la tra n fg rertio n d e la L o i a eû le fien 3 q u e le D é lu g e u n iv e r fe l ert: a rr iv é e n fu ite ; q u e l ’In c a rn a tio n d u V e r b e s’ eft fa ite dans u n c e rta in t e m s , & q u ’e lle a é té fu iv ie d e la R é ­ d e m p tio n des h o m m e s ; & q u ’e n c o r e q u e D ie u eût pu d ifp o iè r a u tre m e n t cc-s é v e n e m e n s , il a p o u rta n t v o u lu q u ’ils é cla ta ile n c dans les te m s o ù ils fo n t ar­ r iv e z . D e p lu s p e rio n n e n e diieonviendra».


njenerienne.

L i v. 1 .

79

q u e la d o é trin e d ’H ip p o c ra te n ait eu le rem s de fa n o u v e a u té , & q u e c e lle d e G a lie n n e lu i fo it p o fterieu re : cep e n ­ dant fi elles n ’a v o ie n t pas été reçu es par ceux q u i en o n t fa it p ro fe ilio n lo rs q u e l­ les é to ie n t n o u v e lle s , o n n e p o u rr o it pas d ire à p r é fe n t q u e ces o p in io n s fo n t v ie ille s &c a n cien n es. A u ffi e fp e ro n s n ous q u e la d o é h in c q u e n o u s e n fe ig n o n s p ré fe n te m e n t , & q u e la n o u ­ veauté ren d o d ie u fe à b e a u co u p d e M é ­ decin s , fera rega rd e e c o m m e a n cie n n e après tro is , q u a tr e ,o u d ix iié c le s e c o u le z , ainfi q u e l ’o n fa it à p refe n t ce lle s d H ip ­ po crate , & de G a lie n j & q u 'e lle ^fera reçue dans ces tem s - là a v e c les m ê m e s é g a r d s , q u e l’ o n a p o u r le s d o g m e s d e ces a n cien s M a ître s d e la M e d e c in e . E nfin la n o u v e a u té eft fi n e ce ila ire e n c e M o n d e , q u e c o m m e la N a tu re e lle m e m e p ro d u it fo u v e n t des m o n it r e s , des p ro d iges , & des c h o ie s ex tra o rd i­ naires ; la g o u rm a n d ife & les autres ex ­ cès a u x q u els le s h o m m e s Ce l i v r e n t , p ro d u ifen t a u ili d e te m s en tem s de n o u ­ velles m alad ies : & p o u r lo rs la n atu re


8o

T r a ité de la M a la d ie

M a is p o u r r e v e n ir à n ô tr e fu je t , il eft certain q u e to u tes les m a la d ies que n o u s a v o n s ju fq u ’à p r e fe n t co n n u e s , n Jo n t pas paru dan s le m ê m e t e m s , & q u ’elles fe fo n t fa it v o ir les u n es d an s u n te m s & les a u tres dan s u n a u tre , fé lo n q u e la m a n ié ré d e v iv r e des h o m m e s a é té p lu s o u m o in s d é ré g lé e . D a n s les p rem iers te m s d u M o n d e les m a la d ie s é to ie n t f im p le s , & la M é d e c i­ n e n ’ a v o ir pas b e fo in d ’un g r a n d n o m ­ b re d e rem ed es p o u r les g u é rir . L e s pre­ m ie rs h o m m e s é to ie n t d’ u n e c o n ftitu rio n p lu s r o b u ite , & fe n o u rr iilo ie n t d ’alim e n s tels q u e la N a tu re les le u r fo u r n iflô it , & q u e l ’A r t & le p la iiir n ’av o ie n t p o in t e n c o re fa it d é g e n cr e r par d e s aiTaifon nem ens q u i te n d en t p lu tô t à e x c ite r l ’a p p c tit q u ’ à le fatisfaire. L e u rs C o r p s fe fo rtifio ie n t d e plus en p lu s p ar le tra v a il & par les ex ercice s d o n t ils s’o c c u p o îe n t , c o m m e d ’aller à la ch aire , d e la b o u r e r la terre : ce q u i le s e x e m p to it d ’a v o ir b e fo in d ’un g ra n d n o m b r e d e M é d ecin s & d ’u n e M e d e c in e m e u b lé e , c o m m e n o u s I*a v o u s a u jo u rd h u i d e to u s les in flru m cn s d e la c h i­ r u r g ie , & d e ce fa tra s d e raed ican ieu s.

>


>-venerienne.

L i v. I.

81

q u e la P h arm acie m e t e n ré fe rv e . L a N a tu re h u m a in e n ’a pas c h a n g é depuis ce te m s-là , m ais l ’ in v e n tio n d’ u ­ n e in fin ité de ra g o û ts a c h a n g é la m a ­ n ie re d e v iv re des h o m m e s , & a p ro­ d u it u n e in fin ité d e m alad ies. B o n D ie u ! eft-il p o ffib le q u e la b o u c h e fe u le ait attiré tan t d e m a u x fu r le g e n r e h u ­ m ain ? N o n ce fe ro it à to rt q u e n o u s r e ­ je tterio n s fu r elle fe u le la cau fe d e tan t de d ifgraces. L es p allio n s d es h o m m e s ,le u r lu x e ,le u r d ilfo lu tio n ,le u r v ie m o lle & f e n fu c lle ,q u i les o n t p o rte z dans certain s â g e s

de dans

certains fié cle s, à d es excès plus o u m o in s effren ez , o n t te lle m e n t fa tig u é leu r c o n ftitu tio n , & co n tin u e n t to u s les jou rs à l’alterer fi co n fid e ra b le m e n t , q u e la N atu re h u m a in e e ft d ev en u e d e p u is les p rem iers tem s ju fq u ’ à p réfe n t , & d e­ v ie n t e n c o re d e jo u r en jo u r , un ch a m p de plus en p lu s d ifp o fé à p ro d u ire des m aux n o u v e a u x , in c o n n u s & in e x p lica ­ bles. O r c o m m e n ô tre N a tu re ain fi d e gen erée a un m e r v e ille u x p e n ch a n t à p roduire de n o u v e lle s M alad ies , il lu i faut auifi par u n e fu ite n e ce lT a ire , d e

nouveaux M é d e c in s

& de n o u v e a u x r e -

D v


8 2,

Traité de la Maladie

m e d e s , p o u r s’o p p o fe r à l'in o n d a tio n d 'u n to r r e n t fi fu n e ile , q u i éto u rd ir & je tte d an s la d e r n ie r e fu tp rife c e u x q u i le fo n t a b fo lu m e n t d é v o u e z à l'A n t iq u it é T o u t l'U n iv e r s c o n n o it à p rêten t lem a l v e n e r ie n ,q u i n e c e d o it a u c o m m e n t ce rn e n t à pas u n d es rem èd es d o n t o n le fe r v o it p o u q le c o m b a tte jp a r e e q u e b ic n q u e to u s les fym p to rn es q u i l’ a cco m p a ­ g n e n t 3 & to u s les effets q u ’i l p ro d u it fu r le co rp s h u m a in » fu fie n t très - b ien c o n n u s d es A n cie n s* ccs accid en s a v o ie n t ce p e n d a n t a cq u is q u e lq u e c h o ie d e n o u ­ ve au p en d an t le S iè g e d e N a p le s , q u i fa ifo it q u ’ils n e p o u v o ie n t ê tre d étru its p ar les m e m e s rem ed es q u i e'toien t au­ p aravan t cap ab les d e les fu rm o n te r ; & c e tte n o u v e lle d ifp o lk io n eft ju lle m e n t c e q u e n o u s a p p e lio n s c o n t a g i o n , au m o y e n d e la q u e lle c e tte m alad ie fe c o m ­ m u n iq u e d ’u n fu je t à u n a u tre p ar at­ to u c h e m e n t. i . B e a u c o u p d e M é d e cin s fo iu ie n n e n t o p in iâ t r e m e n t , q u ’ H ip p o c r a te a c o n n u c e tte m a la d ie > & q u ’il l ’a t r è s - e x a c t e ­ m en t d é c rite dans la tro ifié m e fc é tio n de fo n tro ifié m e L iv . des E p id é m ie s , o ù il p a rle d ’u n m a l a cc o m p a g n é d e d c n n -


•venerienne. LI Y. I.

*5

d a tio n d ’os , d e c h u te d e p o ils a la tc te &

au m e n to n , d e la fu p p u ra tio n des

chairs & des n e r f s , d u feu facré a c c o m ­ p a g n é d e p lu fieu rs p etits u lcé ré s » d« d o u leu rs e n d iffe re n te s p a r t ie s , d abcès au to u r d u g o fie r ,d e s d e n ts,d e s g e n c iv e s , & d ’u lcé ra tio n s a u x p arties g é n ita le s. C e p e n d a n t to u t c e d éta il n e n o u s pa~ ro it pas fuffifan t , p o u r n ou s p erfu ad er q u ’ H ip p o cra te a it c o n n u la M a la d ie v e n e rie n n e , & q u ’ il a it v o u lu e n c e t e n ­ d ro it n o u s e n d o n n e r u n e d e fe rip tio n , fur l ’ex p o ie d e to u s ces fy m p to m e s i m ais q u ’ il a p réten d u n o u s fa ire le r é c it d ’une fièv re p e ftilen te ,'q u i é to it a cco m ­ pagnée d e to u s ces a c c id e n s , q u i fu rv ie n n e n t afTez fr é q u e m m e n t aux fiè v re s aiguës &

m a lig n e s > au lie u q u e la ma­

ladie v e n e rie n n e n ’ eft pas d ifp o lé e d 'e lle m êm e à cau fer la fiè v re . D é p lu s G a lie n a llu re q u e la

m a la ­

d ie d o n t parle H ip p o c ra te e n c e t e n ­ d ro it , fu t é p id é m iq u e & p o p u la ire : c e q u e le m a l v e n e rie n ne fu r jam ais -, 8c les rem edes d o n t il fe fervis c o n tre c e tte m aladie , m a rq u e n t la m ê m e c h o fe é ta n t fo rt d iffèren s d e ceu x q u i c o n v ie n n e n t *u m a l v e n e rie n . A u fu tp lu s les rnala-.


84 Traité de la Maladie d ie s é p id é m iq u e s n e d u re n t q u e p e n d a n t u n c e rta in te m s après le q u e l e lle s fin iffe n t. E n fin le m al v e n e rie n n ’eft jam ais p lu s fr é q u e n t d u ra n t u n c e rta in t e m s , & dan s un p a y s p a r tic u lie r , c o m m e le fo n t to u tes les m a la d ies p o p u la ires. M ais d e p u is q u e la v e r ö le a c o m m e n c é de p a r a ît r e , elle s ‘e ft ro û jo u rs c o m m u n i­ q u é e d e la m ê m e m a n ié ré , & e lle aura to u jo u rs le m ê m e p r o g r è s , fé lo n to u te a p p aren ce. z . D ’autres M é d e c in s o n t p réten d u q u e le m a l v e n e rie n écoit l’é le p h a n tie d é g é n é ré e , p arce q u e ce tte d ern iè re m a la d ie a ceifé d e p a ro itre dès q u e la v e­ r ö le s’eft m a n ife fté e . A u d i F a llo p e a -t'il o b f e r v é , q u a u f f i- t ê t q u e la v e rö le pa­ ru t , les m ala d reries iê tr o u v è re n t v u ides , p e n d a n t q u e les h ô p ita u x d e ftin e z aux v e ro le z fu re n t b ie n -to t re m p lis d ’u­ n e in fin ité de M a lad e s. Ils d ife n t de p l u s , q u e la m a n ié ré d e c o n tr a & e r ces d e u x m a la d ies eft to u te p a reille . C o m m e lo r s , par e x e m p le , q u e l'o n fu c d an s u n lit a v e c u n e p e rfo n n e in fc & é e d e l’u n d e c e s d e u x m a u x ,q u a n d o n la b a ife à b o u c h e , o u q u e l ’o n exer­ c e le c o n g rè s a vec elle.

Ils o b fe r v e n t en-,

« o r e , q u e d an s l'u n e & dans l ’a u tre les


n>enerienne. LIV. I* 85 cheveux & les autres poils tombent » la peau fe trouve couverte de pullules , d’écailles * & de quantité de petits ul­ cérés : il faut donc par confequent, difent-ils, que ces deux affections foicnt en effet le même mal , quoi qu elles ayent des noms differens. j. Ceux qui confondent aîniî lélephantie avec le mal vénérien font trom­ pez par quelques fignes équivoques. Car la première cil une maladie de la peau , en laquelle toute cette enveloppe du corps s’épaiilit, s’endurcit, & devient en fa furface affez femblable aux écail­ les des huîtres. Aucune partie de ce tégument ne relie en fon entier. Les lè­ vres fe tuméfient & s’épaiffiilent, il s élcve des tubercules fous la langue , les glandes des oreilles fe gonflent extraor­ dinairement , &C le vifage de ces mala­ des devient tout difforme & défiguré. La verole au contraire ell un mal qui attaque tout le corps & non pas, la peau feule , qui corrompt les liqueurs, & gâ­ te également les cirait s , les os , les car­ tilages , les nerfs , & toutes les parties nerveufes. IL arrive m ê m e affez fo u v e n t „ q u e le s


86 fu c s

Traite de la Maladie &c les liq u e u rs i e c o rr o m p e n t d an s

les v a id e a u x , a u lîî-b ie n q u e les vifeeres» fa n s q u e la peau ib u ffre a u cu n e a tte in ­ te . L es b u b o n s ie m o n tr e n t aux a în és , les parties g é n ita le s fo n t u lc é r é e s , & la p e au fe tro u v e c h a r g é e d e p u llu le s p lu s o u m o in s n o m b r e u le s , p lu s g ra n d es o u p lu s p e tite s ; m a is e lle n ’en eft ja m a is te lle m e n t c o u v e rte , q u ’ il n e p a r o ifle q u e lq u e s e n d ro its q u i e n lo ie n t ex e m p ts, & a lle z lo u v e n t i l y e n a m o in s au v i fa g e q u ’ a ille u rs. L es E le p h a n tiq u c s e n g e n d r e n t to u ­ jo u r s des en fa n s in f e c t e z d e le u r m a la ­ d ie q u i eft in c u ra b le : au lie u q u e les V q * r o le z n ’ e n g e n d re n t pas to u jo u rs des e n fa n s in fe c t e z d e le u r m a l ; o u tre q u e c e u x q u i en fo n t a tte in ts en n a ilfa n t g u é r ille n t a lle z fa cile m e n t. 4.

A l ’ é g a rd d es o b je c tio n s q u e l ’o n

fa it a u x p ro p o fitio n s q u e je v ie n s d ’a ­ v a n c e r , il eft fa c ile d ’ y ré p o n d re . P r e m iè r e m e n t , il eft vra i q u ’e n Ita lie o ù la v é ro le eft à p re le n t tr è s -fr é q u e n te , l ’e le p h a m ie eft très - rare : m a is il n ’ e n e ft pas d e m e m e e n F ra n c e &

a illeu rs ,

o ù il y a e n c o r e u n e fi g r a n d e q u a n tité d e m ala d rerics , q u ’i l n ’c ft p r c fq u e p a s


rvenerienne.

L i Y - 1- 87

¿c v illa g e q u i n ’a it c e t h ô p i t a l , q u o i q u e la v e r o le ri y fo ie pas m o in s fc c * q u e n te q u ’ e n I t a lie . E n fé c o n d lie u d e c e q u e la m a n ié ré de c o n tra cte r u n e m alad ie eft to u te f e m h lable à c e lle d’en c o n tra c te r u n e a u tre , il ne s’ e n fu it pas p o u r c e la , q u e ces d e u x m aladies n e io ie n t d ifferen tes : car par e x e m p le , q u o i q u e la p h rh y fie fo u c o n ta g ie u fe c o m m e la lep re , il n e s e n l u i t pas p o u r ce la q u e la p h th ifie

Sc la

p re

fo ie n t le m ê m e m al. E n fin q u o i q u e le d é p ila tio n io it c o m ­ m u n e à c es d eu x m a la d ie s ,n o u s n e l a i l fon s p o u rta n t pas d ’ y rem arq u er q u e l­ q u e d iv e rfité . C a r to u s les p o ils n e to m ­ b en t pas a b fo lu m e n t à c e u x q u i o n t la v e ro le ; p u ifq u e c e u x d u p u b is & des aixelles ï e c o n f e r v e n f .a u lie u q u e to u s a b fo lu m e n t to m b e n t dans l’ e le p h a n tie , & q u e ce u x des a ix e lle s & d u p u b is fo n t même les p rem iers à t o m b e r . _ c. A u refte il fa u t c o n v e n ir q u e l e feul té m o ig n a g e d e C e l f e iuffit

P ° uc

n o u s fa ire e n te n d re , q u ’ il y a e u a n cien ­ n e m e n t d es m alad es a tta q u e z d e t ic s ,, d 'u l c é r é s f o r d i d e s ,& d e p u ft u le s ; jo u it à ce q u ’e n a d it M a rtia l a u L iv r e L cp u c-


88

Traité delà Maladie

m e d e fes Epi g ra m m es A r t. 7 0 . où n o u s liio n s ces V e r s :

Ficofa efl uxoryficofus & ipfe m aritus: F ilia ficofa efl, & gêner atque focer. N e c difpenfator, nec v illicn s ulcéré turpi, N ccrig idus foffor , fe d nec arator eget. C im f u t pcofi pariter juvenefque fe nefque,

Res mira efl , pcos non habet mus ager. V o i c i c o m m e tin p eu t ren d re en F ra n ­ ç o is cet E p ig ra m m e * : L a fe m m e a le fie , le m a ri à le fie ; la fille à le f i e , & le g e n d re p a re ille m e n t a u lli-b ie n q u e le b eau - p ere. L ’ In te n ­ d a n t, le F e r m ie r, le V ig n e r o n , & le L a ­ b o u re u r en o n t le u r part. E n fin c ’ eft u n e c h o ie

é to n n a n te

q u e dans cetce

m a ifo n jeu n es & v ie u x , to u s a yen t le fie, & q u e le u r c h a m p fe u l n ’a it p o in t d e fig u e s. E t J u v e n a l en la féco n d é de fes S atyres s 'e x p rim e ain fi r * Cette 'Epigramme n'a pas beaucoup Je grâce en Franpois , parce que la pointe vient du mot latin Ficus qui fignijie le fie , qui efl Une mala­ die , (y qu'il fignifie auf l une figuet qui efl un fruit bon à manger.


*vener\enne. L i v. I.

89

Q u i s enim non viens abundat Triftibus obfcœnis i Cafiigas turpia , cjuum fis Inter Socráticos notlfirma fojfa clnados. Hifpida membra quidern & dura per brachia fêta , VromlttvM atrocem anlmum ,fedpodLce U vi Caduntur túmida , M edico ridente » marifea. E n v o ic i l’ e x p lic a tio n : C a r q u e l e n d ro it d u in o n d e n ’ eft pas p le in d’ H y p o c r ite s q u i mènent u n e v ie in fa m e î T o i q u i d éclam es c o n tr e le s v ic e s d’ a u tru i > tu es p o u rtan t le jo u e t o rd in a ire de ces in fa m e s d é b a u c h e z » q u i fe d ife n t le s im ita teu rs de S o cra te. A v o ir le p o il d u r & h e rifie d o n t to n co rp s c il c o u v e r t > o n te p re n d ro k p o u r u n h o m m e in c a p a b le d e p a reille in fa m ie . & cep en d an t tu es en tre les m a in s d u u M é d e c in , q u i n e p eu t p e n fe r fans tir e l ’u lcere h o n te u x q u e tu as au fo n d e ­ m en t.

6. Galien parle de c e tte maladie e a fon quatrième Liv. des médicamens fé­ lon les lieux malades» chap, 4.


90

T r a ité d e la M a la d ie

L e m ê m e A u te u r a fo r t b ie n d é c rit les. b u b o n s q u i a rriv e n t a u x a în és au L iv . lix ié m e d e la fac. d es fim p les m ed ic a m e n s , & au d e u x iè m e L iv . d e s caufes des fy m p to m e s , ch a p . 2 . Il parle b e a u co u p d e la g o n o r r h é e au L iv . dixiè­ m e des lie u x m a la d es, c h a p . 6. fans o u ­ b lie r ce q u 'il d it au L iv . des tu m e u rs c o n tre n a tu re , ¡k au o n z iè m e de la fa­ c u lté des (im pies M e d ic a m e n s ,o ù il tra i­ te des h e m o rr h o id e s ; a u ffi - b ie n q u 'a u n e u v iè m e d e la c o m p . d es M e d ic . le lo n les lie u x c h a p . 8. C a r dan s tou s ces en ­ d ro its il tra ite fo u s d iffe re n s titres d e plu sieu rs fo rte s d 'u lc é ré s ,

&c d e p lu fieu rs

tu m e u rs , q u e n o u s re m a rq u o n s b ie n p lu s fo u v e n t à c e u x q u i fo n t a ttein ts d e la v e r o le , q u 'à c e u x q u i e n fo n t e x e m p ts . A v ic e n n e & les autres A ra b e s d é c ri­ v e n t au ffi p lu fieu rs efp eces de tu m e u rs , d ’u lce re s , & d e p u llu le s , q u i o n t b eau ­ c o u p de rap p o rt au x a ccid en s d e la v é ­ r o le , q u i c il a u jo u rd 'h u i fo rt c o m m u ­ n e parm i n o u s. C 'e f l au ffi p o u r c e la q u e p lu fieu rs M é d ecin s o n t p réten d u , q u e c e q u e n o u s ap p e lio n s m a in te n a n t m a l v e n e r ie n , é t a it ie

Saluftui des A r a ­


*venerienne. bes , le u r

dagre,

LiV. I-

9l

Mentale , o u le u r Pudent

P o u r n o u s apres a v o ir fe u ille té a v e c fo in les L iv r e s des a n cie n s A u t e u r s , pour c o n n o it r e ce q u e n o u s a v o n s à penfer fu r c e t a rticle » n o u s fe m m e s c e r ­ tains q u e dan s les p lu s a n cien s tem s e n ­ tre les m alad ies a ig u ë s , la pefte s elt c o m m u n iq u é e n o n - fe u le m e n t par at­ to u ch e m e n t , m a is m ê m e par la fim p le exh alaifon , cap ab le d e p alfer des c o rp s des m alades au x co rp s fa in s ; q u e les A u teu rs q u i o n t parlé d es m aladies c h ro ­ n iq u e s, d ife n t la m ê m e c h o fe d e la g a lle & de la le p re j & q u ’à l ’é g a r d des a u tre s m a la d ie s , elle s o n t to u te s été in c o m ­ m u n ica b les par c e tte fo rte d’ a tto u ch e­ m en t. C e p e n d a n t n o u s o b fe r v o n s q u e la v é ­ role d o n t n o u s p arlo n s p r é k n t e m c n t „ n’ a rie n d e n o u v e a u q u e la d i(p o n tio n à le c o m m u n iq u e r p a r 1 a tto u c h e m e n t d 'u n iu je t à u n a u tre , & q u e le s a c c id e n s p a r le fq u e ls e lle fe m aiti f c f t e , o n t to u s é té fo r t b ie n d é c rits par les a n c ie n s A u te u r s j e n forte q u 'e n plus d e d e u x m ille m alad es a tta q u e z d e la v e ro le q u e (tou s a v o n s eu lie u d e x a m in er , n o u s


9i

T r a ité d e la M a la d ie

n ’ avo n s a p p e rçu a u cu n fy m p t o m e > q u e n o u s n 'a y o n s tro u v é très - b ie n fp ecifié p ar C e l l e , par G a li e n , & par A v ic e n n e . D ’où n o u s c o n c lu o n s q u e le m a l ve n c r ie n , en l’ an 1 4 9 4 . p en d an t le fiég e d e N a p l e s , 11’ a fa it q u e jo in d r e à ces an ­ c ie n n e s m a la d ies, u n e v iru le n ce ferm en ta tiv e ; au m o y e n d e la q u e lle u n e m a la ­ d ie q u i n e fe c o m m u n iq u o it pas aupa­ r a v a n t d ’ un co rp s m alad e à u n corp s fa in par c o n ta g io n , eft d ev en u e cap ab le d e fe c o m m u n iq u e r d e ce tte m a n ié r é , to u t de m e m e q u e la g a lle & la lep re on t é t é c o n ta g ie u fe s dès les a n cien s te m s.

REMARQUES. 1.

Beaucoup de Médecins. . . . C o m ­

m e c ’ a é té p lu tô t par e n tê te m e n t q u e p a r r a ilo n , q u e b ie n des g e n s o n t crû v o ir dan s les E crits des p rem iers P h ilo fo p h e s , & des p lu s fa m e u x M é d e c in s de l ’A n t i q u it é , to u tes les d é co u v e rte s q u i o n t é té faites d e n o s jo u rs dans la P h y Jique & dans la M é d e c in e ; c ’ cfl; atilTï p a r le m ê m e e n tê te m e n t , q u e la pluspart p ré te n d e n t q u ’H ip p o c ra te a co n n u ro u tes les m a la d ie s q u i n ’o n t paru quat


menerienne. L i v. I- 95 lo n g -tc m s après l u i , c o m m e le ic o rb u t p a r e x e m p l e , l a p e tite v é r o l e , l e r a c h i tis

, auffi

b ie n

ne , q u e l'o n

q u e la c r o it

tro ifiém e fe é tio n d e

M a la d ie v é n é r ie n ­ v o ir

d é c rite dans la

io n tr o ifié m e

L iv r e

des é p i d é m i e s . C a r b ie n q u e la M a la d ie d o n t il p a rle en cet en d ro it-là , eût des a ccid en s le m blables à c e u x q u i a cc o m p a g n e n t la v é ­ role , u n A u te u r auffi e x a ct n ’a u ro it pas om is fo n ca ractè re le p lu s e ifc n t ic l, q u i eft d 'ê tre le fr u it e m p o ilo n n é de la lu x u ­ re & d ’un e in fâ m e p ro ftitu tio n . D e lo r tc q u ’ il eft b ie n plus p ro b a b le de c ro ir e avec G a lie n , q u ’H ip p o c r a tc dan s l’e n ­ d ro it c ité , a v o u lu d é crire u n e h e v ie m a lig n e & é p id é m iq u e , la q u e lle e t o it acco m p ag n é e d e la plup art des a cc id e n s, q u i dans la M a lad ie v e n e rie n n e n e lo n t p refq u e jam a is a cc o m p a g n e z d’ a u cu n e fièvre co n lid e ra b le . Su r q u o i l’o n p o u rv o it fo rt b ien e m ­ p loyer ic i , p o u r fa ire c o n n o itr e q u e les A n c ie n s n ’o n t p o in t c o n n u la M a la ­ d ie v e n e rie n n e , le m êm e r a ifo m .e m e n t d o n t le S ie u r L ifte r M é d e c in A n g lo is s’eft fe r v i au c o m m e n ce m e n t de lo » T r a it é d e U p e tite v c r o le im p rim e a U


94

T r a ité d e la M a la d ie

fu ite d es O e u v r e s d e M o r to n » p o u r m o n tr e r q u e la m a la d ie d o n t il tra ite eft u n e M a la d ie n o u v e ll e , e n d i f a n t , q u e li le s a n cien s M é d e c in s o n t parlé d e c e tte M a la d ie , c o m m e q u e lq u e s A u te u r s l'o n t •cru , ils l’ o n t fa it d ’ u n e m a n ié ré fi d o u te u fe 8ç fi e n v e lo p p é e , q u ’aprcs to u t ce q u e l ’o n p e u t a p p e rce v o ir dans leu rs E c r its q u i lu i c o n v ie n n e , o n p e u t pref» q u ’ a lfu rer q u e c e tte M a la d ie n ’ a p o in t é té c o n n u e d e leu r te m s te lle q u ’e lle eit à p réfe n t. E n q u o i leu r n é g lig e n c e n ’ eft pas e x c u fa b le , d ’a v o ir tra ité .h o b ic u r c m e n t d 'u n e M a lad ie fi im p o rta n te & fi c o m m u n e , p e n d a n t q u ’ ils o n t d é c rit avec

to u te l ’e x a d itu d e p o ffib le

d ’au ­

tres m alad ies d 'u n e m o in d re co n fid c ra tio n . E n e ffe t s’ il eft vra i q u e le m a l v e n e r ie n r é g n â t d es le te m s d’ H ip p o c r a te , te l q u e n o u s le v o y o n s p r é fe n te m e n t, & fi c e fa m e u x M é d e c in a v o u lu d é c rire c e m a l à l'e n d r o it d e fes é p id é m ie s q u e l’o n v ie n t d e c ite r ; p o u rq u o i fe fe r o itil c o n te n té d e parler d e q u e lq u e s -u n s d e fes fy m p to m e s , fans m a rq u e r q u ’il e ft to u jo u rs l’effe t d ’ un c o m m e r ce im p u d i­ q u e ? 8c p o u r q u o i n e fe fe r o it-ii pas e x -


«1lenerlenne. L I v. I.

9 5

pli q u e fu r le p ro g rè s q u e fa it fu c ce fliv e m en t le le v a in v e r o liq u e d an s le la n g oc dans les h u m e u rs , dans les ch airs «Si dans les p arties f o l id e s , a u iïi-b ie n q u e fur le tri fie é ta t où il je tte les m alades , lo rfq u ’o n n é g lig é d e s’ o p p o fe r d e b o n n e heure à fo u a c c r o ille m e n t , o u lors q u e ces m a lh e u re u x s’ a b a n d o n n en t à des gens q u i ig n o r e n t la m é th o d e de le b ie n

■ , . z. Il y a d’autres Médecins... ■

traiter

n-

e lt

fur u n fau x r a ifo n n e m e n t q u e ces M e e c in s o n t a v a n cé , q u e la v e r o le e to it u n e lepre d é g é n é ré e . C a r v o ic i c o m m e n t ils on t r a iio n n é : L a lep re a c e lle d e p a ra î­ tre lo rs q u e la v e r o le a paru , d o n c la ve ro le n ’ e ft q u ’ u n e le p re u n peu d e g e n crée : c o m m e fi l’o n d ifo it d un e i y d ro p ifie q u i fu cce d e à u n e fièv re : u n i­ q u e la fiè v re a ce flè l'h y d r o p ifie a c o m tn en cé d e p a r o it r e , d o n c 1 h yd ro p i îe la fievre n e fo n t q u ’u n e m e m e m a a îe. 3, Ceux qui confondent ainf..-.On n e peut pas m ie u x s’e x p liq u e r q u e fa it ic i n ô tre A u te u r , fu r les d ifféren ces q u 1 y a en tre la lep re & la v e ro le > Po u r . J 1" re v o ir q u e c e fo n t d eu x m alad ies a i c -

tentes,

q u o i q u ’elles fa ie n t a c c o m p a -


9<$

T r a ité d e la M a la d ie

g u c e s d e q u e lq u e s

accid en s q u i leur

fo n t c o m m u n s . 4 . Premièrement

il eflvrai qu’en Ita­

lie. . . .

L ’ A u te u r é to it m a l in fo r m é fur cec a rtic le , la lep re n ’é ta n t pas m o in s rare en F ra n ce q u ’en Ita lie , n o n -fe u le ­ m e n t au te in s q u ’ il é c r iv o it , m ais m êm e plus d e d e u x ilecle s a u p a ra va n t ; &C li l ’ o n v o it e n c o re en F ra n ce des L e p r o fe rie s o u M a la d r e r ie s , o n v o it en m êm e te in s ces H ô p ita u x d éierts

Sc t o m b e z en

r u in e , & les fo n d s a u tre fo is a ffe cte z à le u r e n tr e tie n c o n v e r tis en C o m m a n d eries , q u i o n t é té u n ie s aux O r d r e s du M o n t - C a r m e l & d e S a in t 1 azare p ar u n E d it d u R o i d e 1 6 7 1 . c o n fir m a t if d’u n autre d u m o is d ’A v r il 1 6 6 4 . v é rifié en M ai 16 6 9 . 5 . Au refie

il faut convenir......Il eft

p ro u v é par le té m o ig n a g e de C e lf e , de J u v e n a l , & d e M a rtial , ain fi q u e l’ A u ­ te u r le r a p p o r t e , m ais a u ifi par c e lu i des M é d e c in s A r a b e s , p ar c e lu i d e G u i d e C h a u lîa c , & par c e lu i d e to u s les A u ­ teu rs q u i o n t é c r it des M a la d ie s c h iru r ­ g ic a le s , q u ’il y a eu d e le u r tem s des m a la d es a tta q u e z d e fies , d ’u lce re s fo rd id e s , & d e p u llu le s : m a is il n e s’e n fu it pas


ve n e rie m e .

Lî v. L 97

pas p o u r c e la , q u e to u s ces m a u x fu fie n t des iym ptom .es d u M a l v e n e rie n : c e q u e ces A u teu rs n ’ a u ra ie n t pas m a n q u é d e n ou s fa ire e n ten d re ; p u ifq u e c e tte c ir co n ftan ce -auroit d o n n e un c a r a â c r e par­ tic u lie r à ces in d iip o fitio n s . M a is c e q u e l'o n p e u t re m a rq u e r d e m ieu x c irc o n fta n tié à c e t ég ard dans les E crits des A n c ie n s , eft le titr e q u e G u il­ laum e d e S a lic e t , q u i é c r iv o it en l'a n 1 1 7 0 . a d o n n é au 48 «. ch a p . de fa C h i ­ ru rg ie e n ce s te rm e s : De puftulis albis

& feiffuris & corruptionibus , qua fiunt in virgà & circa praputium propter coitum cum meretrice vel fœ d à , vel alla de causa. C 'e f t à d ire des p u llu les b la n ­ ches , des f e i f i u r e s , & des c o r r u p t io n s , q u i a rriven t à la v e r g e & au to u r du p r é ­ puce , p o u r a v o ir eu c o m m e r c e a vec une fe m m e p u b liq u e , fo it q u 'e lle fû t gâtée , o u p o u r u n e a u tre caufe. O n lit e n c o re dans le c in q u iè m e C h a ­ pitre d u liv r e d e G o r d o n cé lé b ré P r o fe ffeur d e M o n tp e llie r , q u i é c r iv o it e n 13 0 y . q u i a p o u r titre De Pajfionibus

virga, d es M a la d ie s d e la v e r g e , q u ’en ­ tre les c a u fe s ex té rieu res des m au x q u i a rriv e n t à c e t o r e a n c , i l fa u t c o m p te r

Tome J,

E


93

T r a ité d e la M a la d ie

c e lle d ’ a v o ir eu à fa ire a vec u n e fem m e d on c la m a tric e eft im m o n d e , v ir u le n te , p le in e d e fa n ie , & c . Q u i n e c r o ir o it à en ju g e r fu r le tu r c d e ces c h a p it r e s , q u e to u t ce la fe dev r o it en ten d re d u m a l v e n e rie n ? C e ­ p e n d a n t dès q u e l ’ o n c o n lid e re q u e ces A u te u r s n o r d o n n o ie n t q u e les plus lîm p le s to p iq u e s p o u r g u é r ir ces p u llu ­ les , ces fc iiÎ u r e s , ces c o rr u p tio n s , & ces u lcé ré s ; o n fe perfuade b ie n -to t to u s ce s m a u x n ’o n t jam ais e te fy m p to m e s v c r o liq u e s , c o m m e u s é t é c o n n u s d ep u is l’ e x p éd itio n d e

que des ont N a­

ples ; p u ifq u e to u s ceu x q u i fo n t u n peu e n ten d u s dans le tra ite m e n t ¿c la M a la ­ d ie v é n é rie n n e & d e fes accid en s , (ont c o n v a in c u s par u n e in fin ité d ex p érie n ­ ces , q u e l a v e r o le & fes a ccid en s ne le g u é ri lie n t p o in t par d e fim p les to p i­ ques ; & q u e le s m o in d re s im p re d io n s d u v ir u s n e m a n q u e n t p o in t d e cau fe r la v é ro le e n tière , à m o in s q u ’ ils ne fo ie n t c o m b a ttu s d’ a bo rd par u n tr a ite ­ m e n t m é t h o d iq u e ,q u i d ép en d b ie n p us d e l’ a d m in iftra tio n des rem ed es

in t é ­

rie u rs , q u e des extérieu rs. 11 fa u t n cc e ila ire m e n t in fé re r d e - l a ,


»venerle m e. L i V. I. 99 q u e ces d eu x A u te u r s par c e s ' affeéfcions de la v e rg e & d u p rép u ce , n 'o n t p réten ­ du parler q u e des le g e re s in fla m m a tio n s & u lcératio n s q u i a rriv e n t à ces p a rtie s , lo rfq u ’un h o m m e a c o m m e r c e a v e c u n e fem m e fo rt é tr o ite q u i a fes p u rg a tio n s ordinaires o u des fleu rs b la n ch e s , o u quand il s’ é ch a u ffe e x tra o rd in a ire m e n t dans le c o n g rè s ; ca r p o u rlo rs l'a p p li­ cation des lim p le s to p iq u e s d e lîicc a tifs & dérerfifs fu fïit p o u r g u é rir ces fo r te s d ’ulceres & in fla m m a tio n s , fans q u 'il fo it b e fo in

de donner

in té r ie u re m e n t

aucun rem ed e. O u d o it p o rte r le m ê m e ju g e m e n t fur un p e tit a rtic le , q u e l’o n tro u v e a u C h a p itre fe p tié m e d u fix ié m e T r a ité d e

De ctUfaftionc & fœditate in virgà , propter decubitum cum mulierefœtldà , c ’eft à d i­

G u y de C h a u lia c , q u i a p o u r titre ,

re de l ’in fla m m a tio n &

u lcé ra tio n q u i

arrive à la v e rg e p o u r a v o ir c o u c h e a v e c nne fem m e g â té e .

C a r c e t A u te u r n e

preferit p o u r g u é r ir c e M a l q u e 1 a b lu ­ tion faite a v e c l ’o x y c r a t , & 1 a p p lic a tio n de l’o n g u e n t b la n c c a m p h o r é . J e lailTc à juger à to u s les C o n n o ilfe u r s , fi des u leeres v é n é rie n s fe g u e rifle n t a vec ces to ­ p iques.

E

ij


io o

T r a ité d e la M a la d ie

6 . Galien a anjfî parlé.... G a lie n en d if f é r a is e n d ro its de les O u v r a g e s a ielo n n ô tre A u te u r fo rt b ie n d é c r it les b u b o n s a u x a în és , les g o n o rr h é e s , & p lu ficu rs fo rtes d’ u lc e r e s , de t u m e u r s ,

£c de p u llu le s , fo r t fe m b la b le s à celles q u i fu r v ie n n e n t a u x v e r o ie z . A v ic e n n e & les autres A ra b e s o n t a u fli d é c r it p lu fîeu rs u lc é r é s , tu m e u rs > & p u flu le s , q u i o n t b e a u co u p de rap­ p o rt au x a ccid en s d u M a l v e n e rie n , c o m m e fo n t le u r fahafati, leu r tnentagrc , & le u r pudendagre : m ais to u tes c e s p u llu le s , ces tu m e u rs , & ces u lc é ­ r é s , n e t o ie n t fû rem en t p o in t v e ro liq u e s j p arce q u e le m é la n g e d es d ifferen tes fem e n ce s n ’a v o it p o in t e n c o re a cq u is le ca ra é le re q u ’il fa llo ir q u ’ il eût p o u r p ro­ d u ire le le v a in d e la v é ro le . O r in fe re r d e c e q u e d es acciden s fe m ­ b la b le s à ce u x q u i a cco m p a g n e n t le M al v e n e rie n o n t été d é c rits par les a n cien s A u te u r s d e la M é d e c in e & de la C h ir u r ­ g ie , c e M a l a ré g n é d e to u t te m s , & q u ’ il n ’a rie n a cq u is de n o u v e a u dep u is 100 a n s, q u e la d ifp o fitio n à fe c o m m u ­ n iq u e r p ar l'a tto u ch e m e n t d ’u n fu jet à u n a u tre j c ’e ft c o m m e ii l ’o n d if o ic ,ily a


•venerienne. eu de to u t t e m s ,

L i v. I. 101

Sc il y a en co re à pre*

fent des m alades a tta q u e z d e b u b o n s , de carb o n cles , Sc d ’an th ra x , q u i fo n t des fym p to m es de la pefte ; d o n c la p e lle a toujours r é g n é , Sc r é g n é en co re m ê m e dans to u s le s en d ro its q u e l’o n en c r o it être a b fo lu m e n t e x e m p ts ;

Sc lo rs q u e la

pelle fait fes p lu s g ra n d s ravag es d a n s q u elqu e R é g io n p a rticu lie te , elle n e fait q u ’ a jo u ter à la m ê m e m a la d ie q u i régn é fan s c e lle Sc fan s in t e r r u p t io n , une d ifp o litio n fe rm e n ta tiv e c o n ta g ie u fe j au m o y e n de la q u e lle c e tte M a la d ie q u i ne fe c o m m u n iq u o it pas a u p a ra v a n t d’un fu je t m a la d e à u n fu jet fain , d e ­ vien t c a p a b le d e le c o m m u n iq u e r de c e t­ te m an iéré. C a r s’ il e ft vra i d e d ire q u e ce rta in s m alades a ya n t été d e to u t te m s a tta q u e z des fy m p to m es d u M a l ve n e rien , la v é ­ role a ré g n é de to u t te m s > il n eft pas m oin s v r a i d e d ir e , q u e c erta in s p a rti­ culiers ayan t été de to u t tem s a tta q u e z Sc l’étan t en co re de b u b o n s , de ca rb o n ­ cles Sc d’ an th rax , q u i fo n t des fy m p to ­ m es de la p efte, c e tte M a la d ie a to u jo u rs ré g n é , Sc r é g n é e n c o re a ctu e lle m e n t. E t fi c e ra iso n n e m e n t c to it jufte , o n E

i»j


i cz

T r a ité d e la M a la d ie

p o u r r o it fo u te n ir q u e to u te s les M a la ­ d ies q u i o n t jam ais paru dans le M o n d e , & q u i p o u rro n t e n c o re p aro itre dan s la f u i t e , e x ifte n t a é fu c llc m e n t ; parce q u ’il y a to u jo u rs q u e lq u e p a rticu lie r a tta q u é d es fy m p t o m e s , q u i o n t a cc o m p a g n é 6c q u i a c c o m p a g n e ro n t ce s M a lad ies. C e p e n d a n t p o u r ra ifo n n e r ju fte à cet é g a r d , au lie u d e d ir e , c o m m e fa it l’ A u ­ te u r à la fin d e c e c h a p itre , q u ’ en tre d e u x m ille m alad es a tta q u e z de la v e x o le q u ’il a eu lie u d ’ex a m in er , n ’ en a y a n t v û a u cu n d o n t les fy m p to m e s n ’ e u flè n t é té très - b ie n fp é cifie z p ar C e l f e , par G a lie n , par A v ic e n n e , il c o n ­ c lu t d e-là q u e le M a l v e n e rie n e n l ’ an 1 45)4. n ’ a fa it q u e jo in d r e à ces a n cie n ­ n e s d ifp o fitio n s u n e v ir u le n c e fe rm e n t a t i v e , au m o y e n d e la q u e lle ce m a l q u i n e fe c o m m u n iq u o it pas auparauant d 'u n c o rp s m alad e à u n co rp s fain par c o n t a g io n ,

c ft d e v e n u cap ab le d e fe

c o m m u n iq u e r de c e tte m a u ie re : au lie u d is q e d e ra ifo n n e r a in ii , n o u s c ro y o n s r a ifo n n e r p lu s ju fte en d ifia n t, q u e b ie n q u e C e l l e , G a lie n , A v ic e n n e ,8 c les p lu s a n cie n s M é d e c in s, aye u t parlé dans le u r s E crits d e la p lu p art des fy m p to m e s q u e


rvenerïenne. L i v . I .

103

p roduit le M a l v e n e rie n , c e tte M a la d ie n “a p o u rta n t e x ifté te lle q u e n o u s la connoiiTons p ré fe n te m e n t q u e d ep u is l'E xp éd itio n de N a p le s ; par c e q u c lic n ’ avoit pas a cq u is ava n t c e te m s-la c e tte viru len ce F erm en tative , q u i la rend ca­ pable de fe c o m m u n iq u e r d. un fu jet à u n autre par le c o n g rè s , o u par q u e lq u a u ­ tre a tto u c h e m e n t im m é d ia t , en q u o i confifte Ton e fle n c e : au lie u q u e les jyin p to m es q u i l’a cc o m p a g n e n t p o u v a n t le tro u v er o ù e lle n ’ e lt p a s , n o n t jam ais été & n’o n t jam a is pu ê tre d e b o n n e s preuves d e io n exiftence.-, D o u n o u s co n clu o n s q u e la v é rita b le e p o q u e d u M al ven erien a été l ’ E x p éd itio n d e N a ­ ples, p endant la q u e lle ce M a l a a cq u is io n véritab le c a ra é te re ,q u i l’a ren d u t e lq u il a été c o n n u d ep u is ce tem s-lâ , & q u e n ous le c o n n o ilio n s en co re , & d iffe re n t de to u t au tre q u i eû t paru a u p a ra v a n t, q u e lq u e re ife m b la n ce q u il eût a vec lu i raifon d e fes accid en s ; p arce q u e le s accidens n ’o n t jam ais con lF itu c 1 c lle n c e

à

d’aucun e M a la d ie , n i fo n v ra i caractè­ re. D e m a n ié ré q u e l ’o n a un très-ju l e fu jet d ’ava n cer , q u e la groiTe v e to e , telle q u e n o u s la c o n n o ilio n s p re ie n te ^ E iiij


104

T r a ité de la M a la d ie

m e n t , n ’ a v o it jam a is é té c o n n u e avan t l ’E x p é d itio n de N a p le s.

C

h

a

p i t r

e

V.

Comment le Mal •venerien s efl communiqué par toute l'Eu­ rope l’A fie 3 & VAfrique.

,

L

A M a la d ie v e n e rie n n e n ’ a pas feu ­

le m e n t a fflig é' les F r a n ç o is , les Efip a g n o ls , & les N a p o lita in s , q u i en o n t é t é les p rem iers a t t a q u e z , m ais l'H ift o ir e n o u s a p p ren d , q u e par fu c c e fïïo n d e t e m s , c e tte m a la d ie a é té tran sp lan tée d e l’E u ro p e dans l ’A i î e , & dans l’A f r i­ q u e , au g ra n d é to n n e m e n t d e to u s les P e u p le s q u i en o n t r e lle n ti les a ttein tes. i . L e C o m m e r c e éta n t d e v e n u d e p u is d e u x fiée le s p lu s fr é q u e n t q u ’il n e t o i t a u p a ra va n t a vec les d ifferen tes N a t io n s q u i h a b ite n t ces R é g io n s é lo ig n é e s , vers, le fq u e lle s o n a fa it d e p lu s fr é q u e n te s n a v ig a tio n s , & l ’e ffe n c c d e ce M a l c o n iîffa n t c o m m e n o u s l ’a v o n s fa it v o ir d ans


•venerîerme. L i V. I* i o f la c o m m u n ic a tio n q u i s’ en p e u t fa ire par l’ a tto u c h e m e n t, i l s’ e n fu it q u e to u ­ tes les fo is q u e les E u ro p éa n s o n t fa it des v o y a g e s e n A fie &c en A f r i q u e , Sc q u ’ ils le fo n t jo in ts au x fem m e s d e c e s pays-là, ils le u r o n t e n m ê m e tem s c o m ­ m u n iq u é c e tte c o n ta g io n , la q u e lle ayant e n fu ite p a lfé d’ u n fu je t à u n autre» cft d even u e par c e m o y e n u n e M a la d ie po p u laire dans ces R é g io n s , te lle q u e nous la v o y o n s en E u ro p e . O r ce tte M a la d ie p eu t a in fi

Ce ré p a n ­

dre fort a ifé m e n t c h e z to u s les P e u p le s q u i en o n t é té exem p ts ju fq u ’ à p reie n t ; p u ifq u ’ il n e fa u t p o u r c e l a , q u ’un h o m ­ m e q u i en eft a tta q u e , ex erce le c o n g r è s avec u n e fe m m e l a i n e , p o u r e n fa ire la. tra n fp la n ta tio n . L ’ o n p o u rro it a g ite r ic i par c u r io fit e un e q u e ftio n q u i n’ a pas en co re été b ie n d écid ée : c ’eft de fç a v o ir h les a n im a u x fon t en état de c o n tra c te r le M a l v e n e ïie n par l’ a t t o u c h e m e n t , v ù q u e 1 o n fqait par exp érie n ce , q u e la p e lle d e s h o m m es n’ eft pas c e lle des b e t e s , & r é ­ c ip ro q u e m e n t q u e la p e ftilen ce des b e itia u x n c palTe pas a u x h o m m e s par c o n ­ ta g io n ,

es.

fo rte q u e le co m m e rce

que


i o6

T r a ité de la M a la d ie

le s a n im a u x p e u v e n t a v o ir a v e c les h o m ­ m e s dans la p e ilile n c e d e ces d e r n ie rs , & r é c ip r o q u e m e n t la c o m m u n ic a tio n des h o m m e s a v e c les a n im a u x dans ce lle q u i le u r eft p ro p re , n e le s interelT'e les u n s & les autres n i dan s leu r fa u te n i dans le u r v ie : d e m a n ié ré q u 'il fa u t q u 'il y a it dans l'a n im a l v iv a n t p o u r en ê tre in f e é lé , u n e ce rta in e d ifp o fitio n m u m ia le d e m ê m e e f p e c e , p o u r ê tre en é ta t d e r e c e v o ir la tr a n fm iffio n & P im p r e ffio n d e la p e ilile n c e . A u d i v o it-o n d an s le rem s q u e la pefï e r é g n é parm i les H o m m e s , q u e fi un p a r tic u lie r q u i e n eft a tta q u é m o n te u n c h e v a l à n u d , & q u ’il a it u n a tto u c h e ­ m e n t im m é d ia t a vec c e t a n im a l, les p o ils d u c h e v a l fe ro n t in fe é le z d ’u n e c o n ta ­ g io n q u i n e m a n q u e ra pas d e fe c o m ­ m u n iq u e r a u n a u tre h o m m e q u i en ap­ p ro c h e ra , fan s q u e le c h e v a l e n fo u fifre la m o in d re a tte in te ; p a rce q u ’il n ’a r ie n d e la m u m ie h u m a in e q u i le ren d e fu fc c p tib le d e c e tte c o n t a g io n . L a m ê m e c h o fe a rriv e ra dans la p e fte p a rticu liè re au x c h e v a u x : C a r q u o i q u e les h o m m e s a p p ro c h e n t d es c h e v a u x in ­ fe é le z

, & q u ’ils a ye n t a v e c ces a n im a u x


<-uenerterme. LI v. I, 107 le m êm e c o m m e r c e q u 'ils a v o ie n t aupa­ ravant , ils n e c o n t r a d e n t p o u rtan t au ­ cu n m al. 2. C e p e n d a n t le h a z a rd n o u s a p e rfuadé du c o n tra ire à l’ég a rd d e la M a la ­ d ie v e n e rien n e. C a r j ’ ai o b le r v é a u tre ­ fois q u ’u n e fe m m e p u b liq u e q u i é t o it to u te p o u rrie de v e rö le , ayant a c c o u tu ­ m é un e p e tite ch atc à lech er fes u lc é r é s , ce petit a n im a l c o n t r a d a peu d e te m s après des ch an cres à fa g u e u le , d e v in t to n t g a lleu x , to u t u lcé ré en fes p arties genitales ,

&c m o u ru t ta b id e b ic n - t ô t

apres. Il s’e n fu it de-là q u e la c o n ta g io n d e la pelle eft fo r t d ifferen te de celle d e la verö le : car la p re m iè re a tta q u e la v ie im m é d ia te m e n t , 6c la féco n d é c o r r o m p t im m é d ia te m e n t le fu c n o u rricie r. P ar c o n fe q u e n t la p rem ière d o it c tre r e ­ gardée c o m m e u n e M a la d ie a ig u ë , Se la fé co n d é c o m m e c h r o n iq u e . E n fin la p rem ière n e p eu t fa ire fo n im p re ffio n q u e fur u n e m u m ie de m ê m e e f p c c e , Sc la féco n d é fu r tovit a u tre in d iffé re m ­ m en t.

E

y)


i o 8 Traité de la Maladie %

R E M A R Q U E S , i. Le Commerce étant devenu...... C e q u i eft d it ic i d e la p ro p a g a tio n de la v e r o le dans l'E u ro p e , l ’A ile , & l’ A fr i­ q u e , le d o it en te n d re a u iïi des A n tille s d e l'A m e r iq u e , & d e to u t le C o n tin e n t d es Indes O c c id e n ta le s . C a r s’ il eft vra i,, c o m m e l'a llu r e l’ H ifto rie n H errera , q u e la v e ro le n e parut dans l ’ Ifle E fp a g n o lc d é c o u v e r te par C o lo m b , q u ’ en 1 5 0 3 . & q u ’e lle n ’ é to it p o in t c o n n u e dans le C o n t in e n t d e l’ A m e r iq u e a va n t l ’a rri­ v é e d e F erd in a n d C o r r e z , q u i en e n tre ­ p r it la C o n q u ê t e e n 1 5 0 8 . o n n e p eu t p as d o u te r, c o m m e n o u s l’a v o n s m o n tré p lu s au lo n g dans n o s rem arq u es d u C h a p itr e tr o ifié r a e , q u e les E spagn ols, n ’a y e n t tra n fp ja n té ce tte M a la d ie d ’E u ­ ro p e -d a n s l’ A m e r iq u e , par le m o y en d u c o m m e r c e q u i s’eft é ta b li d an s cetce v a fte partie d u M o n d e ,d è s q u e la d é c o u v e r ­ te e n a é té fa ite . z . Cependant le hazard...... L ’ex p cr ie n c e c o n firm e tou s les jo u rs c e q u e l ’A u te u r d it d e la d ifp o fitio n q u ’o n t les, a n im a u x d o m e ftiq u e s , p a r tic u liè r e m e n t


•üenerienne.

L i V. I

ic < ?

*cs ch ien s & les c h a t s , a c o n tr a & e r le M al v e n e rie n par u n a tto u c h e m e n t im ­ m édiat.. Il eft cep e n d a n t n e c cfla ire d ’o b fc r v e r , que ces a n im a u x a u ili-b ie n q u e les h o m ­ m es, n e fo n t pas to u s ¿ g a ie m e n t fu fc e p tibles du v iru s : car j’a i rem a rq u é q u ’u n jeune c h a t q u i a v a llo it inceiTam ent les crachats d ’ u n p a rticu lie r q u i a v o ir a u gofier des u lcé ré s v e ro liq u e s b ie n c a ra cte rizez , & q u i c o n tin u a de les a v a lle r pendant le traitem en t q u e l’o n fit à c e M alade , n e g a g n a p o in t d e M a l v e n e rien : ce q u e l ’o n p o u rro it a ttrib u e r a u m ercure d o n t la fa liv e de ce p a rticu lie r croît ch a rg é e , au m o y e n det q u o i cet a n i­ mal en p ren an t la cau fe d u m al p re n o ic auffi le re m e d e p ro p re à le c o m b a ttre ô c à le d étru ire.


11 o

T r a ité de la M a la d ie

C

h

a p i t r e

VI.

Ve ce que les Auteurs ont penfé fur la durée du Mal 'venerien.

A

P rès a v o ir fu ffifa m m e n t p arlé d e c e

q u i reg a rd e l’Iiîfto ire d e la v e r o le , il n e fera pas in u tile d e ra p p o rte r ic i c e q u e les A u te u r s o n t p r é d it d e fa d u ré e. i . J e r o m e F ra ça fto r n o u s a a llu ré q u e

cette c o n ta g io n ce ire ro ït d 'e lle - m ê m e apres u n c e rta in efp ace d e tem s : car c o m m e e lle a paru fé lo n l u i , d 'u n e m a ­ n ié ré im p ré v u e par la c o n jo n c tio n d e c erta in es P la n è t e s , e lle ce lîe ra to u t d e m ê m e par le u r r é v o lu t io n . S u r cela Fracafto r des fo n tem s s ’im a g in o it q u e c e t­ te m a la d ie éta n t p a rven u e à fa v ie ille lle , e lle n e ta rd e ro it g u è re à fin ir a b fo lu m e n t ; & q u 'a p r c s p lu fieu rs fiécles é c o u ­ le z , lo r fq u e la c o n jo n f t io n des P la n ètes q u i 1 o n t p r é m ic re m e n t p ro d u ite iè tr o u ­ v e r a it d e n o u v e a u , e lle r e n a îtr a it d e


ruenerïenne. L i y. I. i n n ouveau u n e fé c o n d é f o i s , c o m m e il la m a rq u é d an s ces V e r s .

Namquc iterum cum fa t a dabunt labentibus annls, Tempus erit , cum noble atrâ fopitajacebit. Intérim data ; mox iterum per ftcula. longa

Ilia eadem ex u rget, Cœlumque aurafque revifet ; ■titque iterum ventura illam mirabitur atas. V o ic i l'e x p lic a tio n d e ces V e r s : C a r un tem s v ie n d ra lo r fq u ’il plaira aux d e ftins j q u e c e tte M a la d ie s’é te ig n a n t en ­ tièrem e n t d em e u rera en fe v e lie dans u n p rofon d o u b li : puisrep aroifT ant de n o u ­ veau après p lu fieu rs fiecles , e lle in fe é lc ra le C ie l & les A ir s , & fera e n c o re l’ é­ to n n em en t d u fiecle q u i la v e rr a re ­ ven ir. F racaftor a d o n n é u n e o r ig in e c e le fte à cette M a la d ie , p réten d a n t q u e V en u séto it fa m e r e , & q u e l ’a fp câ : d e c e t t e P lan ète v e rs d ’au tre s A ffres a é té c a u fe de ce tte p r o d u é tio n . O r ces fortes d e p ro d u ctio n s fo n t p a lla g ércs , ô î f u je ttes


11 z

T r a ité de la M a la d ie

a u c h a n g e m e n t q u e le te m s y a p p o r te » i l l'a rega rd é e c o m m e u n e M a lad ie ép i­ d é m iq u e q u i d e v o ir fin ir apres u n certain te m s. 2. Il é t o it c o n firm é dans c e tte p en f e é par la re m a rq u e q u 'il avoir f a i t e , q u ’au c o m m e n ce m e n t q u e c e M a l avo ir p a ru après le fale & im m o d é ré c o n g rè s q u i l'a v o ir fa it n a ître , les p u llu le s de n o ire s q u 'e lle s p a r o iilo ie n t d ’a bo rd v e rd ilfo ie n t b ie n - t ô t , & q u ’ un gra n d n o m ­ b r e d’ u lce re s fo rd id e s Sc co rro fifs ju iq u ’ au p o in t d e carier les os , a u ifi-b ien q u e la fa n ie q u i en io r to it , re n d o ie n t u n e o d e u r fi in fu p p o r t a b le , q u e c e u x d o n t l'o d o r a t en é t o it frap p é c r o y o ic n t d ’a b o rd ê tre a tte in ts d e c e M a l jju fq u c s là q u e les m a la d es é to ie n t e u x -m ê m e s p lu s to u rm e n te z à la vu e d e leu r p ro p re s u lcé ré s , q u e par les d o u le u r s q u ’ils en r e lle n t o ie n t ; q u e les g o n o rr h é e s fé tid e s &c v ir u le n te s c a u fo ie n t à ces m êm es m a­ la d e s des d o u le u rs fi e x ceffiv es dan s r é ­ te n tio n d e la v e r g e , & q u e l’a c r im o n ie d u v iru s é t o it te lle , q u ’elles les o b lig e o ie n t en u riu a u t à je tte r les cris les p lu s lam a n ra b les & les plus perçans ; q u 'a ­ v a n t q u e le s b u b o n s v in flè m à fu p p u ra -


rvenerïenne . LI v. I. n j tion ., ces m a lh e u re u x io u ffr o ie n t p e n ­ dant la n u it les plus cru e lles to r tu r e s que l’o n " r ' a gin er , & au fo u la gem en t to u s les rem ed es & tous les fe c o u r s de l’A r t é to ie n t in u tiles.. En u n m o t c e tte con tagion - é t o it ii terrible , q u e to u t le m o n d e fu y o it l'afipcCt de ces m alad es , & q u e l’o n é v it o it avec p lu s d e lo in d e les t o u c h e r , q u e l ’o n n ’a u ro it fa it tou s c e u x q u i a u r a ie n t été attein ts d e q u e lq u ’ autre m al q u e c e fo it ; m ais q u e dans la fu ite d u tenrs la fureur de c e tte M a la d ie a vo ir c o m m e n c é à fe c a lm e r ; q u e la fo rd icie des u lcé ré s fe m o n d ifio it ; q u e les g o n o r r h é e s , les b u b o n s , les tu m e u rs g o m m e u fe s , & les. douleurs v e r o liq u e s , (e ren d o ie n t m o in s rebelles : e n fo rte q u ’ il lu i fe m b lo it q u e cette M a la d ie é to it p a rven u e ju fq u ’ a f a v ie ille lïe , & q u e l l e é to it en état d é fin it bien -tô t. J.. O n p e u t d ire n éa n m o in s q u e les co n jo n c tio n s des P la n ètes & le u rs r é v o ­ lution s o n t je tte F racaftor dans

l ’illu -

fio n ; p arce q u ’il fa u d ra it q u e le V a l v e Jaerien eût d éjà paru & difp aru p lu fic u rs fois , s’il é to it vrai q u e fa ca u le dût ê t r e attribuée à la c o n jo n c tio n , de c e rta in e s

*


114

T r a ité de la M a la d ie

P la n è te s : c e q u i n o u s fa it ju g e r q u e cet A u te u r n 'e t o it pas fo r t v e rfé dan s l ’A ftr o m ie . 4 . A u refte l ’e x p e rie n c e n e n o u s fait p o in t v o i r , q u e c e tte M a la d ie v ie illifle , n i q u 'e lle te n d e à fa fin ; p u ifq u e nous v o y o n s au co n tra ire q u e p lu s elle v ie illit &

plus e lle a d e fo rce p o u r ex ercer fa

v io le n c e c o n tr e ceu x q u 'e lle a tta q u e -, & q u o iq u e les p u llu le s & les u lcérés fe m b le n t ê tre plus fu p p o rta b le s q u e l’ o n ne p réten d q u ’ ils cro ie n t à la nai (Tance de c e M a l ; les tu m e u rs e o m m e u fe s & d 'a u ­ tres fy fn p to m e s n e lailTent pas d e to u r­ m e n te r e n c o re c ru e lle m e n t les M alades. Ce

n ’e ft pas le caradtere de la v e r o le

d e tu e r d a b o rd ceu x q u e l l e a tta q u e ; & q u o iq u e c e tte c o n ta g io n ait é té plus fu r ie u fe & m o in s tra ita b le dans fo n c o m m e n c e m e n t , e lle n ’e fl pas a rriv é e p o u r c e la à fo n d ern ie r p é rio d e : car les c h o ie s q u i a rriv e n t c o n tre T ordre n a tu ­ re l & q u i fe fo n t par v io le n c e , n 'o n t pas des cau fes p erm an en tes & perp é­ tu e lle s. T o u t ce q u i e il v io le n t & c o n ­ traire à la n atu re n e d u re pas. C e p e n d a n t to u t c e q u i a u n e cau fe p erp étu e lle d u ­ rera to u jo u rs.


•venerienne.

Liv.I.

ii5

L a pefte p eu t q u e lq u e fo is s’ appaifer» co m m e elle s’ap p aife effeéH vem en t : &c le m al v e n e rie n le ca lm e ro it to u t d e m e ­ m e , fi l ’o n p re n o it c o n tre c e d e rn ie r mal les

m e m e s p réca u tio n s q u e 1 o n

prend p o u r a p p aifer le p ro g rè s de la pefte & p o u r la g u é rir : m ais il y a to u ­ jours des g e n s m alad es d e l a v e r o l e , &C q u i en p e u v e n t in fréte r les autres ; p a r­ ce q u e l’o n a pas fo in de ro m p re to u t co m m erce a vec c e u x q u i en fo n t atta­ q u e z : d ’où il fau t c o n c lu rr e , q u e c e tte c o n ta g io n d u re ra to u jo u rs tan t q u e l’o n en tre tie n d ra c o m m e r c e a vec ce s m alades , q u e l ’o n u le r a avec eu x d ’a tto u ch em en s im p u d iq u e s & de c o n g r è s im p u rs , q u i fo n t les m o y e n s d e la e o n traéter. j . D e p lu s o n n e fç a it q u e t r o p p a r exp érien ce » q u e to u tes les m alad ies q u i fe fo n t rép an d u es ju fq u ’ à p réfcn t p a rm i les h o m m e s par le c o n ta é t , &

qui ne

fo n t pas a ig u ë s m a is c h ro n iq u e s » n ’o n t jam ais c e lle d ep u is leu r prem ière ap p a­ ritio n , & q u ’elles fe fo n t to u jo u rs m u l­ tip lié es. A in fi la v e r o le q u i s’ eft c o m ­ m u n iq u é e d e c e tte m a n ié ré par to u t l’U n iv e r s ,

s’y m u ltip lie ra to u jo u rs d e


116

T r a ité de la M a la d ie

p lu s en plus : & l 'o n p e u t-ê tre perfuadé q u e ce m a l n ’ ab a n d o n n era jam ais l’efp ec e h u m a in e , tan t q u e lle f u b f if t e r a dans le M o n d e . E u fta ch e R u d iu s s’eft im a g in é , q u e l ’o n p o u rr a it par le fe c o u rs d e la M é d e ­ c in e , &c par l a le r ie u fe a p p lic a tio n des M é d e c in s , étein d re & a n n éa n tir a b fo lu m e n t c e tte c o n ta g io n , & v o ic i c o m ­ m e n t il s’ e n eft e x p liq u é . S ’i l n ’y a v o ir, d i t - i l , q u ’ un ferai P r in ­ c e dans le M o n d e , o u q u e tou s les P rin ­ ces fuiTent d e c o n c e r t à c o n fp ire r c o n ­ tr e c e tte M a la d ie , les M é d e c in s en p o u r­ r a ie n t b ie n ex tirp er to u te s le s racin es. I l fa u d r a it p o u r cela , q u e tou s c e u x q u i e n fo n t in fe é le z fc m i lie n t e n tre les m a in s des M é d e c in s p o u r être tr a ite z , & q u e p e n d a n t c e te m s-ià , ils fu lle n t fc q u e ftr e z d e to u t c o m m e r ce avec c e u x q u i fe r a ie n t ex em p ts d e leu r m a la d ie ;

¿c p o u r ré ü ilir dans c e p r o j e t a i fa u d ra it e n c o re q u e l ’o n fit à l’ég a rd de ces m a ­ lad es c e q u e l’o n a c o u tu m e de fa ire , à l’ égard d e ceu x q u i fo n t a ttein ts d e la p e lle Sc d e l ’é le p h a n tie ; & il eft fur q u e le M o n d e fe r a it par-là d é liv ré d e c e tte v ila in e m a la d ie d ’autant p lu s a i-


nienerlenne. L I v. I.

i 17

f é m e n t , q u e la v c r o le n e p e u t pas c o m ­ m e la l è p r e , fe c o m m u n iq u e r à u n e cer­ taine d if t a n c e , m a is q u ’elle n e le c o m ­ m u n iq u e q u e par le c o n g re s o u par q u elq u e a u tre a tto u c h e m e n t im m é d ia t. 6 . C ’ é to it-là fans d o u te u n très - b o n m oyen q u e R u d iu s a v o it tro u v é p o u r ex term in er le m a l v e n e rie n , & q u i n e d evien t in u t ile q u ’ à c a u fc q u ’il c il p lu s difficile à ex e cu te r q u ’ il n ’a été fa cile d e l’in v e n te r . C e rem ed e e ft iè m b la b le a c e lu i q u e le s rats in v e n tè re n t p o u r fe d e fe n d r e d u c h a t, quand.ils fo rm è re n t le d e lle in de lu i pen ­ dre au c o u u n e p e tite c lo c h e tte . E n e ffe t s’il n’ y a v o it q u ’ u n P r in c e dans le M o n ­ de , & q u e c e t A u te u r l ’e û t été , il fe fe ro it fe r v i d e to u te fo n a u to rité & d e to u te fo n a d d relfe p o u r e x e c u te r fo n projet : au m o y e n de q u o i il n ’a u ro it pas m a n q u é d e d é tr u ire ra d ic a le m e n t cette m a la d ie : m a is par m a lh e u r il y a plufieu rs P rin ce s dan s le M o n d e ; & ces P rin ces ne fo n t jam ais d e c o n c e r t p o u r ten dre au m ê m e but.


i i 8 Traite de la Maladie R E M A R Q U E S . i.

ycrime Fracafior a ajfuré. . . . O u

n e p e u t r ie n d ire d e fo rt c e rta in fu r la d iftin é c d u

M a l v é n é rie n . L a c o n n o if-

fa n c e d e l’ a v e n ir a été r é fe r v é e au C r é a ­ te u r d e to u te s c h o fe s , & à un p etit n o m ­ b re d e P ro p h è te s , à q u i il a b ien v o u lu fa ire part d e ia D iv in e in fp ira tio n : ainfi l ’o n n ’a jam ais dù b e a u co u p co m p te r fu r l a p r é d ic tio n d e F ra cafto r , b ie n q u ’il a it été d ’a ille u rs u n c é lé b ré M é d e c in , u n e x c e lle n t P o ë c e , & u n h a b ile A g r o ­ nom e. a.

Il ¿toit confirmé dans cettepenfée ....

C e n ’é t o it pas to u t à fa it fans rai io n , q u e F ra ca fto r fu r la n o ta b le d im in u tio n des fy m p to m e s du M al v e n e rie n ,s 'im a g i n o ir q u e c e tte M a la d ie fin ir a it b ie n -tô t : m a is a u lie u d ’a ttrib u e r c o m m e il f a iio it la m o d e ra tio n d e ces a ccid en s , à la d im in u ­ tio n des in flu e n ce s q u ’il p ré te n d o it a v o ir é té la p rem ière eau fe d e c e r n a i, ila u r o it c t é plus ju fte d e la re g a rd e r c o m m e l ’e f ­ fe t de la c u re m é t h o d iq u e , avec la q u e lle o n c o m m c n ç o it dès c e te m s-là à traiter c e t t e m a la d ie

-, d o n t le v é rita b le fp é c i-


njenerlenne. Liv. I.

119

fique n ’a v o it pas é té c o n n u dans les pre­ m iers tem s d e fo n a p p a ritio n : ce q u i avoit d o n n é lie u à ces iÿ m p to m e s d e tou rm en ter c ru e lle m e n t les m a la d e s , faute d’a v o ir d es m o y e n s fin s & effica­ ces pour les r é p r im e r . 3. On peut dire neanmoins. . . . S u p pofé ce p rin cip e d 'A ftr o n o m ie , q u ’il n ’y a point d’ A l i t e , q u i n ’a it fo n m o u v e ­ m ent & fa r é v o lu tio n q u i s 'a c c o m p liffent en plus o u en m o in s d e te m s , il n e paroit pas tr o p q u e F ra ca ilo r fo it to m b é dans l’ illu fio n à c e t é g a rd : car c e t A u ­ teur ayan t crû , q u e Ta c o n jo n c tio n d e V én u s a vec d ’ autres P la n è t e s , a v o it é té la cau fe o r ig in e lle d e la v e ro le , il a dû prévoir q u e c e tte c o n jo n é tio n n e fe ro it pas p erp étu elle , & par c o n fe q u e n t q u e les in flu en ces q u i e n p ro v e n o ie n t s’ a ffo ib lir o ie n t , à m e fu re q u e ce tte P la n ete en c o n tin u a n t fo n c o u rs , s 'é lo ig n e r a it de cette c o n jo n é t io n p o u r en trer dans une a u tre , q u i n e lui p e rm e ttr a it p lu s d e produire les m ê m e s effets. Il n’y a d o n c pas lie u d’ in fe re r d e -là , co m m e n ô tre A u te u r l’ in fin u c , q u e F ra­ ca ilo r é to it p e u

v e rfé dans 1 A llr o n o -

m i e , p u ifq u ’ il n ’a rie n a va n cé d ab fu rd e


310

T r u ité d e la M a la d ie

fé lo n les p rin c ip e s d e c e t A r t ; & fur ce q u 'i l n ’a p o in t parlé d e l ’ a p p a ritio n réi­ té ré e d u M a l v é n é rie n , to u tes les fois q u ’ il eft a rriv é d ep u is le co m m e n ce m e n t d u M o n d e , q u e V e n u s a it é té dan s une c o n jo n c t io n p ro p re à le p ro d u ire , non p lu s q u e d e la c e lfa tio n d u m ê m e mal lo r lq u ’ elle s’en eft é lo ig n é e . O n a d 'au ­ ta n t p lu s d e lieu d e p ré fu m e r q u e Fraca fto r a b ie n fu p p o fé fan s le d i r e , q u e la c h o fe s’é t o it d e to u t te m s p a ilê e d e cette m a n ié r é , q u ’il p ré te n d b ie n q u ’à l’ave­ n ir c e m a l ren a îtra , to u te s les fo is que la c o n j o n â io n de ces m em es P lan ètes fe tro u v e ra d ifp o fé e â p ro d u ire le m êm e e ffe t : c ’eft au ffi c e q u ’ il a m a rq u é fort p r é c ifé m e n t dans les V e r s q u i o n t été c it e z a u c o m m e n c e m e n t d u ch ap . pré­ c è d e n t. 4-yiw refie l'expeiicnct ne nousfait point voir. . . . I l fe peut fa ire q u e dans le C lim a t d e N a p le s les a ccid en s d u m al v e n e rie u fo n t plus v io le n s q u ’ils n e le fo n t en F r a n c e , où les ch ale u rs n e fo n t p o in t fi ex ceffiv es : m ais q u o i q u ’i l en l o i r , n o u s n o u s a p p crce v o n s t r è s - fe n fib lc m e n t à P aris , q u ’à m e fu re q u e l’art d e g u é r ir c e m a l fe p e r fe c t io n n e , fos a c -

cidens


venerlenne.

Liy. I. u t

cîdcns p erd en t n o ta b le m e n t d e leu r v i'ueur 8c de leu r v io le n c e , q u e la d o u -

Î

cur des g o n o rrh é e s eft m a in te n a n t fore fupportable ; c e lle des u lcé ré s vé n é rien ?

très - m éd io cre ; 8c q u e les b u b o n s o u bien fu p p u re n t a vec a lle z d e fa c ilité , ou b ie n fo n t a ifé m e n t fo n d u s o u d é r iv e z par d 'au tres v o y e s , 6c n 'a c q u ie r e n t p lu s cette d u reté

fe h ir re u fe 6c o p in iâ tre ,

qu 'o n leu r v o y o it a u tre fo is p en d an t des années en tières. A l'é g a rd d es d o u le u rs v é n é rie n n e s fixes ou v a g u e s , 6c d e ce lle s q u i a c c o m ­ pagnent les tu m e u rs g o m m e u fe s , il eft f are q u e l'o n e n v o y e les m alades to u r­ m entez ju fq u 'à l’excès, o ù o n les v o y o it il y a tre n te o u 4 0 ans , à m o in s q u ’ils ne

n é g lig e n t a b fo lu m e n t

l ’ u fa g e

de

toutes fo rtes d e rem ed es : 6c q u o i q u e la v e r o le io it tr c s -c o m m u n c , p arce q u e ¡a d éb au ch e eft trè s-fre q u e n te , il /enr­ ôle n é a n m o in s q u e la re m iftio n d e iè s fym p to m es , 8c l ’h eu re u x fu ccès des r e ­ medes q u e l ’o n p e rfe ctio n n e tou s le s jo u rs , d o n n e n t lie u d’ efp ercr q u e la M é ­ decine en fera en fin v ié to r ie u fe . y.

De plus on nefçait {¡ne trop . . . . C e

/croit tire r u n e c o n fe q u e n c e d ’u n fa u x

Tome I ,

F


in

T r a ité de la M a la d ie

p r in c ip e d e d ire a v e c l'A u te u r , q u e la v e r o le n e p é rira q u ’ a v e c le M o n d e , par­ c e q u ’elle eft u n e m a la d ie c h r o n iq u e , & q u ’e lle s ’eft c o m m u n iq u é e par le c o n t a it ; a tte n d u q u e to u te s les m aladies c h ro n iq u e s q u i fe fo n t co m m u n iq u é e s d e c e tte m a n ié r é , n ’o n t ja m a is c e lle de­ p u is le u r p r e m iè r e a p p a ritio n . O r c e tte p ro p o s itio n q u e l ’ A u teu r a v a n c e c o m m e u n e m a x im e in d u b ita ­ b l e , eft c o n t r e l ’e x p ericn ce ; p u ifq u e la lè p re q u i n ’ a jam ais é té u n e m a la d ie ai­ g u e , & q u i s’ eft m u ltip lié e par le co n ­ t a i t , n ‘a pas laifte d e d e v e n ir fi rare de­ p u is 2 0 0 an s , q u e s’il en refte en core q u e lq u e v e ftig e , il e ft fî fo ib le & fi obfc u r , q u ’ il n e p e u t p lu s p a lier p o u r l ’an ­ c ie n n e m a la d ie , & à p e in e y a -t’il q u e l­ q u e M é d e c in m ê m e des p lu s e n v o g u e , q u i p u ilïe fe va n ter d ’a v o ir v u pendant d es j o & 4 0 a n n ées d e p ra tiq u e , un o u d e u x L é p r e u x b ie n c a r a it e r iz e z . 6 . C'étoit-là fans doute un très-bon moyen . . . . Il y a u ro it e n c o re eu u n o b ita cle p lu s d ifficile à con cert

fu r m o n te r q u e le

d es P rin ce s , p o u r ren d re le

m o y e n d e R u d iu s p r a tiq u a b le : car il u c fe rv iro ic d e rie n d e traiter e n m ê m e


<venerknne.

L i v. I.

113

tem s rou s les v e r o l e z , n i q u e to u s le s Princes c o n c o u r u (l en t à e n g a g e r to u s ces m alades à fu b ir c e tr a ite m e n t , à m oin s q u ’ ils n 'e m p ê c h a fle n t les fe m m e s d e fc p ro ftitu er , & les h o m m e s d e s’a­ ban donn er à ce s p ro ftitu ées : c e q u i n e fe p o u rro it fa ire q u ’ en m e tta n t gé n é ra ­ lem en t par to u t le M o n d e , les h o m m e s & les fem m e s dan s des p riio n s fép arées : projet c h im é r iq u e ; p u ifq u c l ’e x e c u tio n en eft im poiT lble.

F i)


1 14

D E L A

MALADIE VENERIENNE. LIVRE C

h

a

S E C O N D . p i t r

e

I.

Ou l’on examine les differentes opinions des Auteursfur l’Effence de la Maladie njenerienne. v

O r b ie n c o n n o îtr e l ’eiTence d e la v e rö le , il a fa llu m ili­ te r d ’a b o rd fu r ce q u i regarde fo n h ifto ir e : car la c o n n o ifià n c c d e l ’o r ig in e d e c e tte m a la d ie , d e

I


'Uenerlenne. Li y. II. 12-f la m an ière d o n t e lle fe c o m m u n iq u e , & dont n o u s p o u v o n s e n etre b l c l l e z , auflt-bien q u e ce lle d e Tes fy m p t o m e s , & des autres c irc o n fta n c e s q u i I a cc o m ­ pagnent , c o n trib u e b e a u co u p à n o u s faire c o n n o îtr e fo n caradtere e ü e n tie l. M ais les c h o fe s d o n t n o u s avo n s a parler p r é ie n t e m e n t , éta n t d u n e p lu s haute 1p e c u la tio n , elles d em a n d e n t a u lfi une a tte n tio n to u te p a rticu liè re

nous

prom ettons à to u s c e u x q u i v o u d r o n t bien lire les c h a p itre s fu iva n s a vec u n e iuffifante a p p lic a tio n ,

q u e dès q u ils

co n ce v ro n t b ie n ce q u e n o u s allo n s le u r en feig n er , c o n c e r n a n t 1 e ifc n c e de c e tte m aladie , ils a u ro n t la v e rita b le th é o r ie de tou tes les a u tres ; des p rin cip e s d e laquelle il le u r fuffira d e tire r d es in d i­ cations , p o u r être e n é tat de les g u e n r toutes a vec c e r titu d e . O r les an cien s M é d e c in s ayan t r e g a r ­ dé les h u m e u rs &

leu rs in t e m p é r ie s ,

com m e le s v é rita b le s cau les des m a a dies ; d o n t ces h u m e u rs n e fo n t p o u r­ tant q u e les cau fes o cca fio n n e lle s , u n e faut pas s’ é to n n e r , fi p ren an t la eau e o c ca fio n n e lle p o u r l’ efticien te , ils n o n t jamais b ie n c o n n u le vra i caraétere F iij

e


il 6

T r a ité d e la M a la d ie

c h a q u e m a la d ie p a r tic u liè r e ; q u i e il ce q u e n o u s a llo n s tâ c h e r d e d é c o u v r ir à n o s L e d e u r s a v e c to u te l’ e x a d itu d e pofi i b l e , & n o ta m m e n t c e lu i d e la m alad ie v e n e rie n n e . L e s A u te u r s o n t eû ju fq u e s i c i , félon le u rs d iffe re n te s id é e s , des fe n tim e n s f o r t d iffe re n s fu r l e lfe n c e d e la v é ro le . L e s u n s l’o n t p lu tô t r e g a rd é e c o m m e une c a u fe d e m a la d ie q u e c o m m e u n e m a­ la d ie e f f e d iv e .

D 'a u tr e s o n t

fa it c o n -

iifte r io n e ife n c e dan s l'a lte r a tio n des c fp r its . D ’ a u tres o n t p ré te n d u q u e c ’ét o i t u n v e n in . Q u e lq u e s -u n s q u 'e lle d ép e n d o it d e la lé lio n d e la p ro p rié té du te m p e r a m e n t. D ’autres l ’o n t c o n fid e r é e c o m m e u n ly m p to m e , & d ’au tre s e n fin c o m m e u n e x c re m e n t. P a rm i c e u x q u i o n t p r é t e n d u , q u e la v e r o le é t o it u n e m a la d ie , les u n s o n t d it q u e c ’é t o it la g o u t t e , le p io ra , I’éle p h a n t i c , la p e tite v e r o le , u n e m a la d ie é p id é ­ m iq u e , u n e ib lu tio n d e c o n tin u ité , u n e in te m p é rie c h a u d e & fé c h e ; d 'a u tre s u n e in te m p é rie ch a u d e & h u m id e ; SC d ’autres u n e in te m p é rie fr o id e & fé c h e . Q u e lq u e s -u n s o n t a v a n c é , q u e c ’ é­ t o it u n e m a la d ie

o c c u lte

d e to u te fa


njenerienne. L i v . IL i *7 fubftance &c q u a lité ; d ’ autres q u e c é to it l’ afTem blage de to u te s les m a la d ies. Enfin M in a d o ü s a d it q u ’ elle n e to it n i m aladie, n i c a u fe d e m a la d ie , n i fy m p to me de m alad ie. D es fe n tim e n s fi p a r ta g e z fo n t a llez j u g e r , c o m b ie n l’e ffe n c e de ce tte m a la ­ die eft d ifficile à c o n n o îtr e , p u ifq u e p a r­ m i q u an tité d’ A u te u rs q u i en o n t é c r i t , à peine y en a-t’ il q u e l q u e s - u n s q u i fo icn t tan t fo it peu d 'a c c o rd . A u c o n ­ traire la p lu s-p a rt n ’ a y a n t eu q u e le u r phantaifie p o u r g u id e , o n t e m b ra fle chacun en le u r p a rticu lie r , fu r de v ai­ nes c o n je é tu re s, des o p in io n s to u t a fa it differentes : m a is ils fe fo n t tou s p lo n ­ ge z dans le m ê m e b o u rb ie r , en v o u la n t co n n o ître , c o m m e l ’o n d i t , le ren ar par la q u e u e & le lio n par f o n o n g le . C e p e n d a n t e x a m in o n s u n peu le u le m en t par m a n ié ré d e p affe-tem s les r â l­

ionsfur le fq u e lle s ils

Ce fo n t fo n d e z d an s leurs d iffe re n te s id ées ; q u o iq u e ces ra iions lo in d ’ ê tre v a la b le s , (o ien t te c m ent a b fu r d e s , q u ’ elles fo n t plus p r o ­ pres à em b a rra ller l ’ e fp rit, & à a u g m e n ter fes e r r e u r s , q u ’à 1 in ftru ire At a clairer.

c


11 8 le

T r a ité de la M a la d ie

H e rc u le s d e S ax e a ftu rc q u e la véro­ n eft q u u n e c a u fe m o r b ifiq u e , &

n o n pas u n e m a la d ie e ffe é fiv e , n i un fy m p to m e ; p arce q u 'e lle fe p e u t trou­ v e r h o rs d u co rp s h u m a in , dans d es lin­ g e s par e x e m p le , dan s d es h a b i t s , dans la Tueur , dans les e x c re m e n s j o u tre cela d a n s la fe m e n c e & d an s le Tang q u i ont é t é Téparez d u c o rp s j q u e l le p e u t Te tr o u v e r a u fil dans le co rp s m ê m e ; ce v ir u s éta n t d ifp o fe a s ’atta ch er aux par­ tie s , q u i fan s être v iv a n te s fo n t fujettes aux m a la d ie s , c o m m e fo n t les h u m eu rs & les efp rits. J e a n M a n ard d it q u e c 'c ft u n e m aladie q u ’il fa u t r a n g e r fo u s la fo lu tio n de c o n ­ t in u it é , la q u e lle eft c a u fe e par d es h u ­ m e u r s b rû lée s & c o n ta g ie u fe s ; & il ap­ p u y é Ton f e m i m e n t , p r e m iè r e m e n t fur c e q u e d it H ip p o c r a te au L iv r e des lieu x e n l ’h o m m e , q u e to u te s les m aladies fo n t u lcé ré s : d ’où il in fé r é q u e la vé ro le é t a n t u n e m a la d ie , e lle d o it être m ife au r a n g des u lc é r é s , d o n t 1 elTence co n fifte dans la fo lu tio n d e c o n tin u ité . Il Te fo n d e en fé c o n d lie u , fu r c e q u e les a cc id cn s d e la v e ro le fo n t des p u llu ­ les rép a n d u es en g r a n d n o m b r e fu r to u -


njenev'ienne. Liv.II.

12.9

te la fu rface d u co rp s , & d e p etits u lcé ­ rés q u i a tta q u e n t les parties g é n ita le s au(îi-tôt q u e l’ o n a c o n tra c te c e m a l, a u ifi-bien q u e ce u x q u i a rriven t au g o fie r & à la lu ette , fans o u b lie r le s é ro iio n s qui a rriven t aux n arin es , des os d e ces parties.

&c la c h u te

O r to u s ces fyrn p -

tom es fo n t d es (b lu tio n s d e c o n tin u ité . T r o ifié m e m e n t q u o iq u e le s d o u le u rs cruelles q u i to u rm e n te n t les v c r o l e z , n e (oien t pas des u lcé ré s u s u e lle m e n t fo r ­ m ez , elles fo n t du m o in s des d ifp o fition s p rop res à en p ro d u ire : car dan s les douleurs la c o n tin u ité fe d iv ife ,q u o i­ q u ’elle n e fo it pas e n c o re to u t à fa it divifée ; &t par c o n fe q u e n t cette m a la ­ die d o it être r é d u ite fou s la lo lu tio n d e c o n tin u ité , & to u s fes fy m p to m es fo n t des u lcérés fo r m e z o u q u i fo n t prêts à fe form er. Jerom e C a p p iv a c c iu s , A u r e lc M in a d oü s, &

q u e lq u e s autres (o u tie n n e n t >

que la v e ro le n ’eft pas u n e m a la d ie : pre­ m ièrem en t parce q u ’ elle n e p eu t fe ré ­ duire fo u s a u cu n g e n re d e m a la d ie : ca r o n ne p e u t pas la ra n g e r fou s l'in te m ­ p é rie , p u is q u ’ e lle p ro d u it des p u llu les : o n ne p e u t pas d ire q u e c e f o it u n e c f -


i 3o

T r a ité d e la M a la d ie

p c c c d e fo lu tio n de c o n t in u ité , à cauie d es tu m e u rs g o m m e u iè s , des b u b o n s , &

d e q u e lq u e s au tre s fy m p to m e s qui

r a c c o m p a g n e n t . E n fin o n n e d o it pas la ré d u ire lo u s la m a u v a ife c o n fo rm a ­ t io n , par ra p p o rt a u x u lcérés q u e l le p ro d u it. D e p lu s

la m a la d ie e il d éfin ie , u n e

d ifp o fitio n c o n tre n atu re , q u i b le ilè les o p e r a tio n s p re m iè re m e n t & p ar ellem e m e : d o n c la v e ro ie n ’e il pas u n e m a­ la d ie ;

p u is q u 'e lle n e b ie lle pas les

o p e r a tio n s p r e m iè r e m e n t m êm e.

&

par

elle-

L a m in e u re d e c e t a rg u m e n t e il ain fi p r o u v é e . A p rè s q u ’ u n p a rticu lie r a g a ­ g n é du m a l v e n e rie n en fu ite d ’u n c o n ­ g r è s - im p u r , il e il e n c o re u n e efp a ce d e tem s p lu s o u m o in s c o n fid e ra b le , /ans fe n tir a u cu n e in c o m m o d ité : après q u o i i l c o m m e n c e à fe tro u v e r m a l , & à iè p la in d re d e fe n tir q u e lq u e d o u le u r ; d e fo rte q u e l ’o n en v o it p lu fie u rs q u i n e r e lle n te n t q u ’après u n , d e u x , tro is ,

ÔC

p lu fie u rs m o i s , les fin iilr e s effets d e c e t­ te m alad ie , q u e la p lu s-p art n é a n m o in s r e lle n te n t après q u e lq u e s jo u rs. N o u s a v o n s vù par e x e m p le , u n S o l­


venerienne. Liv. II. i 3 1 dat E f p a g n o l, q u i n e p arû t a v o ir la v é ­ role q u ’aprcs 4 0 a n s , p ar u n e carie d o n t il fut a tta q u é ; & un c e rta in M o in e au ­ q u el il fu r v in t des tu m e u rs g o m m e u fe s & d e s d o u leu rs v e r o liq u e s , c a u ie es o r i­ gin airem en t

par u n e g o n o rr h e e q u il

avoit c o n t r a d é e 4 5

ans a u p a ra va n t ,

Sc avant m ê m e q u 'il eut e m b ra fle 1 E tat m o n aftiq u e. Il faut c o n v e n ir q u e dan s c e tte e fpace de te m s p lu s o u m o in s n o t a b le , il n ’y a p o in t d e lefio n fe n fib le aux o p e ­ rations , q u o iq u e ces g e n s - la a yen t v é ­ ritab lem en t c o n t r a d e le m al v e n e rie n : d’où il s'e n fu it q u e c e m a l n ’eft pas u n e d ifp olïtion c o n tre - n a tu re , q u i b ie lle toujours a d u e lle m e n t les o p e ra tio n s . A u fu rp lu s q u o i q u e la v e ro le c o n ­ tra d é e n o u s b ie lle , e lle n e n o u s blclTe pas p rem ièrem e n t ; par c o n fe q u e n t e lle n’ eft pas u n e m a la d ie : car q u e lq u e le­ fion q u e c e fo it n ’ eft pas u n e m a la d ie , mais fe u le m e n t c e lle q u i n ou s b le ftè pre­ m ièrem en t & par e lle m ê m e , afin q u e l­ le d ifféré d e la cau fe d e m a la d ie , q u i n e b ielle pas par elle m e m e , m a is par la m aladie q u ’e lle p ro d u it : ain fi q u o i q u e la vero le n o u s b le lfe , e lle n e le fa it pas


131

T r a ité d e la M a la d ie

p r e m iè r e m e n t ; & p ar c o n fe q u e n t elle n ’eft pas u n e m a la d ie. O r c ’eft ainfi q u ’il p ro u v e q u e la vé­ r o le n e n o u s b ie lle pas p rem ièrem e n t : L a l é i î o n q u e l l e c a u f e eft un u l c é r é , .un b u b o n , u n e g o n o r r h é e , u n e ca rie , ou q u e lq u e a u tre m a la d ie o u fy m p to m e q u i lu it la m a la d ie d o n t

il d ép en d :

d o n c afin q u e la v é r o le n o u s b ie lle , il fa u t q u 'u n e a u tre m a la d ie ait é té préal­ a b le m e n t in tr o d u ite , & e lle n e nous b ie lle ja m a is q u 'a p rè s u n e m a la d ie fai­ te & fo rm é e ; d o n c e lle n ’eft pas une m a la d ie . V o i c i u n e q u a triè m e ra îio n q u ’il al­ lè g u e , p o u r p ro u v e r q u e la v e ro le n 'eft pas u n e m a la d ie : c ’eft , d it - il „ q u e l l e liib lifte & q u e l le f e c o n fe rv e dans un fu je t q u i n ’ eft pas v iv a n t : o r la m a la d ie e ft u n e affcékio n p ro p re d ’u n fu je t v i­ v a n t ; & par c o n fe q u e n t la v e ro le n 'eft p as u n e m a la d ie. L ’a n te c e d c n t eft p r o u v é par le rap p o rt d e c e u x q u i a ftu re n t , q u e la v e r o le fc p e u t c o m m u n iq u e r par la fu t u r q u i flu c d ’ u n co rp s in fe é té d e c e m a l , & q u ’elle p e u t fè c o n fe rv c r dans les lin g e s & d an s

ks au tres en v e lo p p e s q u i a u ro n t c o u ­


•Venerienne. L i V. 11. i 3 3 vert ce c o rp s in fe é té

-, &i l ’ o n fç a it b ie n

que ces lin g e s &c ces e n v e lo p p e s n e fo n t pas des co rp s v iv a n s : c o m m e n t d o n c la veröle fe r o it-c lle u n e m alad ie , fi ces fortes d e co rp s in a n im e z p e u v e n t ê tre fo n fujet d’ in h e fio n 1 O u tr e cela le m a l v e n e rîe n s'a tta ch e au fang a u iïi-b ic n q u 'à la fe m e n c e , d an s le tem s m ê m e q u 'e lle eft éja cu lé e par celui q u i la fo u r n it : c e q u i fait q u e cette fem en ce étan t in f e é t é e , n o n - ie u — lem en t c e u x q u i e x ercen t le c o n g r e s , fe tro u v e n t g â te z , nrais m e m e le fé ­ tus q u i e n e ft en g e n d ré : o r la fe m e n ­ ce & le fa n g fo n t é g a le m e n t p r iv e z de la v ie , p a rticu liè re m e n t après leu r é v acu a tio n h o rs du co rp s d e c e lu i d o u ils v ie n n e n t : d o n c la v e rö le n eft p as une m a la d ie . U n e c in q u iè m e p reu v e eft en co re a l­ lé g u é e , p o u r d é m o n tre r q u e la v e r ö le n 'eft pas u n e m a la d ie. L e n ia i v e n e r ie n , d it-il, eft q u e lq u e c h o fe de c o r p o r e l, & m êm e o n p e u t d ir e q u e c eft u n v é rita ­ b le c o rp s : c e n e peur d o n c pas e t r e u n e Véritable m a la d ie \ p arce q u e la m a la ­ die eft de la c a te g o rie des q u a lite z . L 'a n té cé d e n t faute aux y e u x , p u ilq u c


1 3 4 traité de la Maladie la v e ro le n ’ eft a u tre c h o fe q u 'u n e va­ p e u r , o u un c e rta in le v a in contagieux q u i p â lie d 'u n fu je t dan s u n a u tre : ce q u i eft to u t à fa it é lo ig n é d e la qualité & des a ccid en s ; & c e q u i n e co n v ien t p a r c o n fe q u e n t q u ’à u n corp s & à une lu b fta n c e : c e q u i a fa it d ire à L u c r è c e , q u ’au cu n être n e p e u t to u ch e r n i être to u c h é , fi ce n 'e ft un co rp s.

Tangere enim & tangi nifi corpHs mil» potejl res. S i d o n c la v e ro le a les a ttrib u ts du co rp s, c il e n e p e u t p e u t ê tre u n e m alad ie. L a lix ié m e p re u v e d e cette p ro p o si­ tio n , fe tir e d e c e q u e p lu fieu rs p a rticu ­ liers e x erçan t le c o n g rè s avec la m ê m e fe m m e in fe é té e , to u s n e c o n tra c te n t pas du m a l , m ais q u e lq u e s - u n s fe u le ­ m e n t , q u o i q u e to u s r e ç o iv e n t la v a ­ p e u r o u le le v a in q u i fo n t la c a u fe du m a l : d o n c c e tte c o n t a g io n n 'e ft pas u n e m a la d ie : a u tre m e n t to u s ceu x fu r le fuels là c a u fe a g ir o it , e n fe ro ie n t in -

3

itfe re m m e n t a tta q u e z : c e q u i eft fa u x fé lo n l'e x p e rie n c e ra p p o rtée par F a llo p e, q u i d it q u e d o u z e E co lie rs ayan t cû fu c c e lliv c m e n t à fa ire à u n e fe m m e g à -


'Venerienne. Liv.II. i 5 i tée, il n ’y e n eût q u e tro is q u i g a g n è r e n t la v cro le : c e q u i p r o u v e q u e c e n e lt pas une m a la d ie. O n ne p e u t pas d ir e au ffi q u e le m a l venerien io it u n fy m p tô m e -y p arce q u e le fym p tô m e eft in fé p a ra b le d e la m a ­ ladie , c o m m e l ’o m b r e eft in fé p a ra b le du corp s. C e m a l n e p e u t pas être a u lli une cau fe d e m a la d ie ; p arce q u e la c a u fe c o n tre -n a tu re , eft c e lle e n tre la q u e lle & l’ a d io n blefTée il fe tr o u v e u n m il ie u , q u i eft la m a la d ie m ê m e -, p u ifq u e la m aladie eft c e q u i b ie lle l ’a d io n im m é ­ diatem ent : au lie u q u e la c a u fe b le lïe l’a d io n par l ’ e n tre m ife d e la m a la d ie. C a p iv a c c iu s a p réten d u q u e la v c r o le n’éto iep a s u n e m alad ie , m a is u n c x c r e m e n t , q u an d il a d éfin i c e m a l u n ç x c re m ent c o n tre -n a tu re ,c a p a b le p a r l u i- m c m c de b le fle r en d iverfes m a n iérés , u n hom m e e n g e n d ré d e la (ubftance h u ­ m aine , par q u e lq u e c h o fe q u i lu i eft fem b lab le. D ’autres M é d e c in s d o n t to u te la th é o ­ rie ro u le fu r la ch a le u r , la fro id e u r , l’h u m id ité , & la fe ch cre lfe , fans en trer dans les d ifp u te s q u e n o u s v e n o n s d e p r o p o fe r , o n t tâ ch é d e rap p o rter le m a i


i 3C

T r a ité d e la M a la d ie

y e n e r ie n à des cau fes rn an ifeftes , c ’cftà - d i r e , à l ’in te m p e rie c h a u d e & fcche. A le x a n d re M alFaria , & J ean Baptifte M o n ra n , q u i fo n t de c e tte o p in io n , la p r o u v e n t d e la m a n iéré fu iv a n te . L e p ro p re caraètere d e la v e ro le e f t , d iie n t-ils , c e lu i lan s le q u e l e lle n e par o it p o i n t , Sc fans le q u e l e lle n ’ eft po in t d an s fa v ig u e u r , c ’eft l ’a d u ftio n : co m m e il p aro it par to u s les fy m p to m e s q u i l’ac­ c o m p a g n e n t & q u i lu i fu c cc d e n t , & q u i fo n t les feu ls ca p a b les d e fa ire par o it r e la n a tu re d e l’a ffe é tio n d o n t ils d ép en d e n t. A u d i fa u t- il c o n v e n ir , q u e le s p u llu le s q u i c o u v r e n t p re fq u e to u te la lu i face d u c o r p s , l ’ é r o u o n des g e n c i­ v e s , les u lcé ré s d u g o lie r , la c h u te des p o ils , la d im in u tio n d e la lu e tte , la ca­ n e des o s , & b ea u co u p d ’a u tres fy m p ­ to m e s d e la v e ro le , fo n t des m arq u es c e rta in e s d a d u ftio n . O r u n e a d u ftio n fi c o n iid e r a b le n e p a î t v e n ir d 'a ille u r s , q u e de l ’excès d ’u n e c h a le u r m o r b ifi­ q u e . D o n c le m a l v e n c r ie n co n fifte abJolU m en t d ans u n e in te m p é rie chaude. E n féco n d lie u o n d o it in fé re r la m e ­ m e c h o ie d es b u b o n s q u i fu c cc d e n t à c e m a l , en c e q u âpres la fu p p u ra tio n


1venerienne.

Liv. II. i 3 7

faite , leurs b o r d s fo n t te lle m e n t durs & calleux , q u 'il n ’ y a q u e l'a c tio n d’ u n e chaleur b rid a n te , q u i les p u ilfe ré d u ire en cet état. C e tte a va n ce eft e n c o re p ro u v é e par la g o n o rrh é e m o rd ic a n te & tic s - acre , caufée par la p re m iè re im p re ffio n d u levain v e r o liq u e : car fa v iru le n ce e it fouvent à u n tel p o i n t , q u ’ a ya n t u lcé ré les parties g é n it a l e s , elle cau fe aux m a ­ lades u n e ard eu r in fu p p o rta b le en u r i­ nant : & il fau t d ire la m ê m e c h o fe d e s autres accid en s q u i a cco m p a g n e n t c e tte m aladie, & q u i fo n t to u s le s effets d u n e chaleur e x c e ffiv e . E nfin \fi l’o n ex a m in e b ie n to u tes le s excrétion s q u e fo u m ille n t le v e r o le z , on fera o b lig é d e c o n v e n ir q u e le u r grande a crim o n ie & m o rd ic a tio n , n e p rocèden t c e rta in e m e n t q u e d u n e in ­ tem périe c h a u d e : d ’o u il fau t c o n clûrre , q u e l ’o n n e p e u t a ttrib u e r a au­ tre c a u f e , to u s les accid en s q u i a c c o m ­ p a g n en t c e t t e m a la d ie o u q u i lu i lu c ced en t. Q u e lq u e s M é d e c in s c o m m e N ic o la s M a fia , R o n d e l e t , & b ie n d 'a u t r e s , lu r l'in d u c tio n q u 'ils tir e n t d e la cu re d e


i 38

T r a ité de la M a la d ie

l.i v e ro le , q u i eft g u e r ie par des remè­ d es tr è s -c h a u d s , c o m m e fo n t la dicte e x té n u a n te

ch a u d e &

fo ch e

, les re-

m ed e s les plus fo rts , les p lu s acres & les plus ch au d s , q u i fo n t m e n t a d m in iftre z à ces fo rtes d e s , les fo d o rifiq u e s le s p lu s d o n t o n le u r fait u fe r , &c q u e

v u lg a ire ­ d e m ala­ p u iilàn s l’o n tire

d é j à fa lfe p a r e ille , du g a y a c , & d ’autres b o is le m b la b le s j en u n m o t to u t ce q u i eft d o n n e au x m alad es p o u r la cure d e ce tte m a la d ie , e'tant d ’u n e te lle ch a­ le u r , q u e l l e a p p ro ch e fo r t d e la nature d u fou ; fu r ce tte in d u c tio n ces A u teu rs n 'o n t pù re g a rd e r l ’in te m p e rie c h a u d e c o m m e la c a u le de c e m a l ; p a rce q u ’é­ t a n t g u é ri p a r des rem ed es tre 's-ch a u d s, ils o n t p réten d u q u e fa v é rita b le cau fe d e v o ir être u n e in te m p é rie fro id e , fo n ­ d e z fur c e fa m eu x a x io m e , q u i eft dans la b o u c h e d e to u s les M é d e cin s , q u e le s m a la d ie s fo n t g u crie s traires.

p ar leu rs

con­

M a is o u tre c e tte p re m iè re p re u v e ti­ r é e d e la c u re d e la v e ro le , q u i s ’a c c o m p lit par d es rem ed es ch au d s , ils e n a llè g u e n t u n e fé co n d e , p rife des tu m e u rs g o m m e u ie s ,

d es lo n g u e s d o u le u r s , &


•venerienne.

L i v . I I . 139

des flu xio n s r e b e lle s q u i

fur v ie n n e n t

aux ve ro le z , q u i fo n t les m a rq u e s d ’ u n fang b o u rb e u x & g r e ffie r » q u i n e p eu t être tel q u e par la fr o id e u r de par 1 h u ­ m idité. , O n peut ju g e r par le gra n d n o m b r e & par fa va riété d e ces o p in io n s , c o in bien tou s ces A u té u r s fo n t é lo ig n e z e la vérité , &

combien les in d ic a tio n s

prifes d’ un e th é o r ie fi fa u tiv e , o n t c te peu jad es dans le tr a ite m e n t d e c e tte maladie. , Q u e fi les M é d e c in s o n t c t e fi peu iùrs de leu r fa it dans la c o n n o iiu n c e d e la v e r o le , d o n t la cau fe e d parlante p o u r ainfi dire,q u e lle c o n n o iffa n ce c ro ira -1 o n qu’ils ayent pû a v o ir des autres m a la d ies, dont les cau fes & la m a n iéré d o n t elle s nous b le lle n t fo n t b e a u co u p p lu s c a ­ chées î C e tte c o n fu fio n d’ idées &

c e tte d i-

verfité d ’o p in io n s , n e v ie n t fans d o u te que d e là fauffieté d e la d o é tn n e des te in peram ens , q u e G a lie n a eu

1a

ie

e

d’in tro d u ire dan s la M é d e c in e , pour tirer d’a ffa ir e , au d éfa u t d e c o n n o illa n ces plus fo lid es. . D autres M é d e cin s co n ftd era n t q u e a


140

T r a ite d e la M a la d ie

v e ro le c ft a c c o m p a g n é e d ’a ccid en s, dont les uns p a ro i fie n t p ro ce d e r du ch a u d , * lerS aucr“ fr o id , & q u ’il y a tantôt d es fig n e s d ’a d u ítío n , & ta n tô t d e froie u i j q u e lq u e fo is d es lig n e s m ix te s , f

q u e q u e fo is d es lig n e s de folution

e c ° m m u it é ; ces M é d e c in s o n t dit p o u i le tir e r d un te l em b a rras , queie m a l v e n e rie n é to it u n alT em blage de to u s les au tre s m a u x ; p a rce q u ’ il n ’ y a a u cu n g e n r e d e m a la d ie b ie n déterm iné 0 li.S, o n puill'e le r é d u i r e , mais q u u fa u t le c o n lid e r c r c o m m e u n e maa ie v a g u e , q u e P o n p e u t ra n g e r fous to u s es g e n re s d e m alad ies im aginables. F a llo p e , M e rc u ria l, Z a c u t P o rtu g a is , r e r n e l , & p lu ficu rs a u tre s reflcchi'llant T les effets q u e p ro d u it le v iru s , all­ a n t m e r v e ille u x q u ’ ils fo n t difFerens & m em e c o n t r a ir e s ; & v o y a n t q u e ce le y a m n a g ilf o it p o in t fé lo n les io ix éta­ b lie s fu r les p rem ieres q u a lire z

ôc les

p lu s m a n ,fe lle s ; f e fo n t a v ife z d e dire q u e I o n n e p o u v o ir ré d u ire la v e r o l e , iii ou s les in te m p e rie s , n i fo u s la fo lu ' 0!! / COnt: n Î 7 n i fo u s les m aladies d e la fo rm e & de la ftru étu re. C a r c o m m e il cft c e r t a in , d ife n t-ils ,


t'cnerieme. Liv. II. H1 que la p lu s-p art des m a la d ie s , & de cel­ les p a rticu lièrem en t q u i to u rm e n te n t les hom m es a vec p lu s d ex ccs , n e peu ­ vent fe rap porter aux in t e m p e r ie s , c e u x qui n e fç a v cn t d’ autre doéfcrine q u e c e lle des tem peram en s , n ’o n t pu m ie u x fa ire p o u r,m ettre leu r ig n o ra n c e dans to u t Ion jou r , q u e d e ra p p o rte r to u s ces maux aux cautes d u fé co n d g e n r e , c e lt à d ire , d ’a v o ir reco u rs aux q u a lite z o c ­ cultes c o m m e au d ern ie r a fy lc d e la C u ­ pidité , q u i le u r fo u r n it au m o in s q u e l­ ques te rm e s fp é cie u x , q u i leu r fe rv e n t à jetter d e la p o u d re au x y e u x d u v u lgu aire,& a rr o m p e r les p lu s cla ir-v o y a n s, fous la lig n ific a tio n v a g u e d e ces m o ts arnpoulez : c o m m e q u a n d ils d ife n t par exem ple , q u e la m a la d ie v e n e ric n n e c ft une m a la d ie o c c u lte de to u te fa fu b fta n c e , d ’u n e fa cu lté n u ifib le , d ’u n e p ro ­ priété o c c u lte , d ’un fo u ffle v e n im e u x , & q u ’ils lu i d o n n e n t d autres fe m b ablcs e p ith etes & a ttrib u tio n s ,. q u i étant ex a m in ée s au p o id s de la r a if o n , ne m a rq u e n t a u tre c h o fe q u u n e ig n o ­ rance g r o lïie r e & d e v a in s fau x-fu y a n s ; par où ils p réten d e n t fa ire cro ire q u i s lçaven t à fo n d ce q u ’ ils ig n o r e n t cfteCtivem en t.


I4i

T r a ité d e la ¿ M a la d ie

r ^ ll re ^ c ils & c r o y c n t b ie n fon d ez à u fe r d e c e s te rm e s a m b ig u s & inexpli­ c a b le s , en c e q u 'ils re g a rd e n t la nature e la v c r o le c o m m e u n a rcan c q u i n ’eft c o n n u d e q u i q u e c e fo it. C a r bienq u e ce m a l p a r o ilic fo u v e n t g u é ri radi­ c a le m e n t , c e p e n d a n t , d ife n t-ils , fi la q u a lité' o c c u lte en q u o i c o n fié e io n eflc n c e n eft pas a b fo lu m e m d é t r u it e , la fa n m d u m a la d e n e fe r é ta b lit jamais p a r fa ite m e n t. . C a r o n a o b fe r v c q u e le m o in d re pecrt u lcè re v é n é r ie n m a l g u é r i , a donné ic u à c e le v a in de fe c a c h e r fu rtive m e n t ans le c o rp s d es m a la d es p e n d a n t des

3 ° & 4 ° a n n é e s » a p rè s q u o i le virus s cft d é c la r e p ar des d o u le u rs o p in iâ tr e s , d e s tu m eu rs g o m m e u f e s , des u lc è r e s , Si autres fâ c h e u x fy m p to m e s , proven an s d e 1 a étio n d es q u a lite z o c c u lte s . L a c u r a tio n p ro p re &

fp e c ifiq u c de

“ les c o n fir m e dans c e tte o p in io n . C a r ils s im a g in e n t q u e le s re m e d e s q u i c o m b a tt e n t c e tte m a la d ie , a g ilîe n t de to V.t.e j.cu r lu W la n c c , & n o n pas parce q u ils fo n t c h a u d s o u f r o i d s , m a is parce q u ils o p è re n t d ’ u n e m a n ié ré q u i n ou s

eu inconnue. Et c ’eft de cette fa ç o n


*venerlenne. L i v . II.

14 3

qu’ils c o n ç o iv e n t q u e le g a y a c , la la lfep areille, le m e rcu re , &c to u s les autres anti - v cn crie n s a g iffe n t : c a r ces b o is font très - c h a u d s , &c le m e rcu re trèsfroid : d ’o ù il s’ e n fu it q u e f i le m al v é ­ nérien é to it ch a u d o u fro id , il s a u g rnenteroit p lu tô t q u ’ il n e fe d é tr u iro it par l’u fa g e d e ces rem ed es. ; A n ô tre é g a rd p o u r é v ite r ces e c u e ils , & ne p o in t to m b e r dans les co n tra d ic ­ tions de ces A u t e u r s , n o u s tâ c h e ro n s de tirer la v é rité n o n d u fo n d de^ n o s idées j m a is d e c e lu i des c h o fe s m e m e s que n ous p réten d o n s e x p liq u e r ; & n o u s exam inerons p o u r cela c e q u e c eft q u e la m aladie en g e n e ra l : après q u o i n o u s nous a tta ch e ro n s à d é c o u v r ir 1 e ile n c e de la v e ro le a v e c p lu s d e ce rtitu d e .

C

h

a

p

i t

r

e

II.

De L’ EjJ'ence de la ¿Maladie en general. O r s q u e l ’a n im a l v iv a n t n e fait pas 1«

L

a O io n s q u 'i l d o it fa ire a u dedans d e


144

T r a ité d e la ¿M a la d ie

l o i fc lo n l ’o rd re n a tu re l , o u

q u e cci

a ¿ lio n s fo n t d im in u é e s , d é p r a v é e s , ou d o u lo u r e u fe s ; o n p e u t d ire q u ’il eft ma­ la d e , o u en to u t Ton c o rp s , o u en quel­ q u ’u n e d e Tes parties. L a M a la d ie eft p ré c é d é e par la vie & par 1 in té g r ité des a ¿ lio n s vita le s. Ainfi p o u r b ie n Iça v o ir c e q u e c ’cft que la m a la d ie , il la u t p re m iè re m e n t fçavoir c e q u e c eft q u e la v ie dans l ’animal v i v a n t , & q u e lle s fo n t les diipofitions r e q u ife s p o u r e x e rc e r les a é lio n s vitales b ie n c o n d itio n n é e s . G a lie n lu i - même a (u ivi c e p ro céd é ; p u iiq u ’il n ’a recon­ n u la M a la d ie q u e d a n s la lé iïo n des fa­ c ilite z , & q u il a éta b li io n e lle n c e dans c e tte lé fio n . Il fa u t v o ir m a in te n a n t fi les facultez o n t leu r p ro p re fu b fta n c e dan s le corps v i v a n t , & fi elles d é p e n d e n t feu lem en t d u te m p é ra m e n t, c o m m e G a lie n fe l’eft im a g in e ; o u b ie n fi elle s s’e x e rc e n t par tm e fim p le e n tité é t h e r é e , q u i les tient a tta ch ées au x parties ip e rm a tiq u e s, co m m e H ip p o c r a te l’a p ré te n d u le p r e m ie r , P la to n après lu i, & e n fu ite A rifto te . O u tre qu e

1 o p in io n d e G a lie n en ­ , n e reco n -

tr a în e 1 A t h e if in e apres e lle

n o ilfa n t


rv e n e r ie m e . L i v. II. 145 fioilïan t p o in t d 'a u tre fu b fta n c e a n im é e que le te m p é ra m e n t ; Ton o p in io n e ii encore c o n v a in c u e d e f a u f l e t é , ta n t par ce q u 'il a é c r it d e la fu b fta n c e des fa cultez n atu relles , q u e par c e q u 'il a d it en agita n t la q u e ftio n q u i c o n iîfte à R avoir , fi les m œ u rs f u iv e n t le te m p é ­ rament, & q u e p ar la d é m o n ftra tio n iu i-

vante. A u cu n ê tre n e p e u t d o n n e r c e q u 'il »’a pas : les é le m e n s n 'o n t pas la v ie ; donc ils 11e p e u v e n t pas la don n er. C e u x qui fo u tie n n e n t l'o p in io n d e G a lie n , répondent en d iftin g u a n t la m in e u re d e cet a rg u m en t : L e s é lem e n s d ife n t-ils , firnplcs & fé p a re z n ’o n t pas la v ie , cela cft vrai ; m ais ils n ie n t q u e les élem e n s ^ è le z 11e 1’a yen t pas. O n in fifte c o n tr e c e tte d iftin é lio u en difan t ; fi le m é la n g e des é lem e n s fa i>oit la v i e , la v ie fe tr o u v e ro it par to u t 00 les é le m e n s fe ro ie n t m é la n g e z : m a is fclon G a lie n m e m e to u s les co rp s d e la N ature fo n t

fo r m e z

d u m é la n g e des

élem ens ; d o n c to u s les co rp s d e l’ U n iv ers d e v ro ie n t a v o ir la v ie : c e q u i e ft pourtant fa u x ; & par c o n fe q u e n t la v ie 1 c con fifte pas dan s le m é la n g e des éle*

Tome /.

G


I4<j

Traité de la Maladie

m e n s. A jo u t e z à c e l à , q u e to u t ce qu ’il y a d é g e n s d e b o n feus c o n v ie n n e n t, q u e la q u a d ra tu re des é le m e n s , le mé­ la n g e d e leu rs q u a lite z , & les tempcram e n s q u i e n r é iu lte n t , fa b les. P arton s

à

l'o p in io n

fo n t d e pures d ’ H ip pocrate

q u i a q u e lq u e c h o ie d e p lu s f o lid e , lors q u ’ il a v a n c e , q u e la v ie e f t u n e fp rit im­ p é tu e u x d ’ u n e n atu re é th e r é e ; 6 c A riito t e n 'a pas fa it d e d ifficu lté d ’ad o p ter ce fe n tim e n t, lo rs q u ’après a v o ir rejette les e l e m e n s , leu rs d iffe re n s m é la n g e s , &■ ' le s frétio n s des te m p e r a m e n s , il a dit q u e la N a t u r e &c la v ie é to it u n ciprit ré p o n d a n t à i ’é le m e n t des E to iles. Et d a n s la d é fin itio n q u ’il a d o n n é e de la N a t u r e , q u i eft la m ê m e c h o ie q u e la v ie dans les co rp s v iv a n s j L a N a tu re eft, d i t - i l , le p r in c ip e d u m o u v e m e n t & d u rep o s d e c e lu i dan s le q u e l il eft prem iè­ re m e n t &: par lu i-m ê m e , & n o n par ac­ c id e n t. O r c e p r in c ip e d u m o u v e m e n t ne p e u t être a cco rd é au x e lem e n s ; parce q u 'ils fo n t m us & q u ’ils n e m eu v en t p o in t,

&c q u e la m ix tio n des elem ens

q u i fc p e u t fa ire d ’u n e fa ç o n o u d une


’Venerienne.

L i v.

11

.

147

autre , o u n e fe fa ire p o i n t , eft un pur accident : d ’où il s’e n lu it q u e le m é la n ­ ge des élem e n s n e p eu t pas ê tre la c a u lc efficiente d e la v i e , q u i c il par e lle m ê ­ m e & n o n par a cc id e n t dans le c o rp s vivant. P eu t-être m ê m e q u ’A r ifto te avo ir a p -

Î>ris cela d e P la to n , q u i a e n fe ig n é q u e a vie de l'a m e é t o it fép ara b le d u c o r p s , tuais q u e l le n e p o u v o ir pas p é rir dans la d iifo lu tio n eorps.

de

la c o m p le x io n

du

N o u s em braiTons v o lo n tie rs l’o p in io n de ces d ern ie rs P h ilo fo p h e s , q u e n o u s m co n n o illo n s v é r ita b le : c e q u i fa it q u e nous fo u te n o n s a vec eu x , q u e la v ie eft dans les co rp s v i v a n s , u n efp rit d ’u n e nature é th e ré c (im p ie & h o m o g è n e , le ­ quel a en fo i le p rin c ip e d u m o u v e m e n t qui eft a tta ch é aux parties fp e rm a tiq u e s, & q u i fa it e n elle s les a é tio n s v itales d if ­ férem m en t fé lo n la d ifp o fitio n des o r ­ ganes. C e t e fp rit f e u lô t u n iq u e rép a n d u dans tou s les o rg a n e s d u c o r p s , e n r e ­ m ue to u te la m a lle , & fé lo n la d iv e rfité des parties o ù i l fe t r o u v e , il y ex erce des fon d rio n s d iffe re n te s : & to u t d e m êm e q u ’u n e fe u le 6c m ê m e m a in é c r it


148

Traité de la Maladie

a v e c la p l u m e , peine a v e c le p in c e a u , fr a p p e a v e c l’ é p é e , c o n d u it un cheval a v e c fa b rid e ; a u flï l ’e fp r it q u i fa it la v ie , fla ire dans l ’ o rg a n e d e l ’o d o r a t, e n te n d dan s l’ o rg a n e d e l ’o i i y e , goûte d a n s le p a l a is , p ren d a v e c les m a in s , St a in fl des a u tre s o r g a n e s , c o m m e nous l ’avo n s d it p lu s au lo n g dans n ô tre exa­ m e n d e M e d e c in e , L iv r e p rem ier ch ap i­ tr e d e u x ie m e , o ù n o u s a v o n s traité de l ’ a p o p le x ie . Il fau t d o n c c o n c e v o ir q u e la v ie eft d a n s le c o rp s v iv a n t u n e c e rta in e entité h o m o g è n e , fim p le , (Im ila ir e , q u i péné­ tr é le c o rp s d e to u tes parts , &

q u i cil

a tta ch é e a u x parties ip e rm a tiq u e s

St à

le u rs fibres les plus d é lié e s : & po ur la m ie u x c o n n o itr e il fa u t n o u s m ettre d a n s l’e f p r it , q u e la v ie d es a n im a u x ell d e la n a tu re d e la lu m iè r e , o u la lu m ière e lle m ê m e , c o m m e A r ifto te l’a en ten d u , q u a n d il a d it q u 'e lle ré p o n d o it par p ro ­ p o rtio n à l ’ é le m e n t des E to ile s : car l e le m e n t d es E to ile s n ’eft au tre ch o fe que la lu m iè re . O r la v ie p ro d u it le m e m e e ffe t dans le co rp s v i v a n t , q u 'u n e b o u g ie allu m ée p la cé e dans

une c h a m b re o b fc u rc : car


*veneriënne. L i v . I I .

149

tout de m ê m e q u e la lu m ie r e de la b o u ­ gie en fe rép a n d a n t p é n é tré e g a le m e n t tout l’air de la ch a m b re , &c illu m in e le s parois , & c o m m e la lu m ie r e d u n e chandelle fu b fifte dans les filets de (a m e d ie , La v ie d es a n im a u x fu b fifte au (Il dans les fibres fp e rm a tiq u e s q u e la f c m ence a p ro d u its ; & la lu m ie re a rtifi­ cielle ne fe c o n iè rv e pas a u tre m en t , par la r é fo lu tio n de la c i r e , d u f u i f , o u de l’ h u ile , q u i im b ib e les filets de la m eche ; q u e la v ie des a n im a u x le c o n fe r ­ ve par le m o y e n d e la n o u rr itu r e q u e les alim ens fou rn ilT en t , & q u i fe diftribu'é dans to u te 1*éten d u e d u co rp s par les fi­ bres fp e rm a tiq u es. L a v ie eft d o n c dan s les co rp s des a n i­ maux v iv a n s ,to u te fe m b la b le a u n e lumie« re artificielle, q u i é c la ire u n e ch a m b re d e de tous c o te z é g a le m e n t , ta n t q u a u cu n corps o p a q u e n ’ eft in terp o fé en tre c e tte lum iere & les parois q u i d o iv e n t e tre éclairées , & ta n t q u ’ un air pur & fan s nuage a l ’é p a n ch e m e n t des p a rticu le s de la lu m ie r e , & en fin tan t q u e le co rp s interpofé fe tro u v e p a rfa ite m en t dia­ phane

Sc fans ê tre e m p re in t d ’a u cu n e

couleur. G

üj


1 5o

Traité de la Maladie

M a is to u t le c o n t r a ir e a r r iv e q u a n d u n c o rp s o p a q u e fe t r o u v e en tre la lu ­ m iè r e & la m u r a ille d e la c h a m b r e ; p ar­ c e q u 'e n c e c a s - là la c o n t in u it é d e la lu ­ m iè r e fe t r o u v a n t in te r c e p té e , la m u ­ r a il l e

re fte d a n s l’o b fc u r ité : o u ii l ’a ir

q u i e n v ir o n n e la b o u g ie e ft c h a r g é de n iia g e , les p a r o is d e la c h a m b r e n e fo n t é c la ir é e s q u e fo ib le m e n t & in é g a le m e n t: o u b ie n s’i l fe t r o u v e u n c o rp s d ia p h a ­ n e in t e r p o fé , & q u e c e c o rp s Toit te in t d ’u n e c o u le u r r o u g e o u v e r t e , les ray o n s lu m in e u x q u i tr a v e r fe r o n t c e tte te in tu ­ re ,

r e p r é ie n te r o n t fu r

la m u r a ille la

c o u le u r d o n t ils a u ro n t é té im p r é g n e z d a n s le u r paiTage. Il eft f o r t a ifé d 'a p p liq u e r l ’ e x e m p le d e la lu m iè r e à la v ie d o n t io ü iftè n t les c o r p s v iv a n s . Il n ’ y a q u ’ à s’ im a g in e r q u e la v ie q u e l’ o n r e m a r q u e d an s un co rp s v iv a n t ,

e ft u n e ! lu m iè r e a c c o m ­

p a g n é e d e c h a le u r , q u i fe m e u t & q u i e ft e n fe r m é e d an s le co rp s v iv a n t c o m ­ m e dan s u n e c h a m b r e , & q u i ré p a n d fa n s ce(Te fa lu m iè r e &

fa c h a le u r d u

c e n tr e d u c o rp s ju f q u ’ à fa c ir c o n fé r e n ­ c e , fe fe r v a n t des h u m e u r s b ie n d ifp o fé e s à la v it a lit é p o u r tr a n fm e ttr c fes-


njenerlenne. L i v . 11. 1 51 (rayons d e la m ê m e m a n ié r é > q u e la lu m iere a rtific ie lle fe fe r t d 'u n air tr è s -p u r pour d iftr ib u e r le s fien s. O r p e n d a n t q u e le s c h o ie s fe p a lïe n t ainfi dans le co rp s v i v a n t , i l jo u it d u n e parfaite fa n té , to u s fes o rg a n e s e x e r c e n t p a rfaitem en t b ie n

leu rs

f o n d io n s , &

1'(é c o n o m ie a n im a le fe t r o u v e dans u n état trè s -re g u lie r ; &

c e la p a rce q u e la

flam m e d e la v ie p la cé e d a n s le c e n tre du c o r p s , n e t r o u v e a u c u n o b fta c le à ré ­ pandre les ra y o n s le s p lu s p u rs d e fa l u ilante c h a le u r

par

t o u te 1 e te n d u ë d u

corp s, &c ju f q u ’ à fa c ir c o n fé r e n c e . L a fa n té p r é c é d é d o n c to u jo u rs la M a lad ie dans le c o rp s v iv a n t : &

1 on

peut d ire q u ’ il jo u ira to u jo u rs d u n e fa n ­ té p a r f a it e , p e n d a n t q u e to u t c e q u e cette lu m iè r e é c la ire d an s le c o rp s h u ­ m ain , aura c e tte p u re té & c e tte p e rfe c ­ tio n q u e la v ie d e m a n d e , p o u r lu i p o u ­ v o ir c o m m u n iq u e r la l u m i è r e , fa ch a ­ le u r, &

fo n m o u v e m e n t : & p o u r lo rs

tou tes les fo n c t io n s ta n t d u c o rp s

en

gen eral q u e c e lle s d e to u s les o r g a n e s q u i le c o m p o fe n t e n p a r t ic u lie r , fe ro n t d an s un e in t é g r ité très-p a rfa ite . i l fa u t m a in te n a n t e x p liq u e r

G Uij

com -


1 5 2- TVtmW de la Maladie m e n t la M a la d ie a rriv e à u n c o rp s lain >

&c p o u r n e n o u s p o in t é lo ig n e r d e la c o r n p a r a iio n d e la lu m iè r e p la c é e dans u n e c h a m b r e o b fc u r e , n o u s d iio n s q u e la M a la d ie e ft p r o d u ite d a n s u n corps ià in d e la m ê m e fa ç o n q u e l ’o m b re , le nuage , &

la c o u le u r d es r a y o n s lu m i­

n e u x , le fo n t d a n s u n e c h a m b r e q u i eft é c la ir é e d ’ u n e lu m iè r e a rtific ie lle . S u p p o so n s d o n c q u ’ u n e lu m iè r e trèsc la ir e b rû le d a n s le m ilie u d ’ u n e c h a m ­ b r e ; q u e l ’ a ir q u i l ’ e n v ir o n n e eft trèsp u r ; & q u ’ il n ’y a a u cu n c o rp s o p a q u e ou

d ia p h a n e c o lo r é q u i io i t in te rp o lé

e n tr e c e t t e

lu m iè r e

&

les m u rs d e la

c h a m b r e : il eft: a lo rs trè s-ce rta in q u e la c h a m b r e e ft é g a le m e n t é c la ir é e tan t en io n m ilie u q u e ve rs les m u rs q u i l ’e n ­ to u r e n t : m a is s’il a rriv e q u ’u n corp s o p a q u e ie t r o u v e e n tre la lu m iè r e & ce m ur ;

1 o m b r e d u c o rp s in te r p o fé Ce

tr o u v e r a a u ffi-tô t r e p r é fe n té e fu r la m u ­ r a ille ; & q u o i q u e c e tte o m b r e f o it p ro ­ d u it e p ar le c o rp s o p a q u e , la lu m iè re e n e ft c e p e n d a n t la c a u fe e ffic ie n te : car 1 o m b r e n ’ eft a u tre c h o ie q u ’ u n eip ace m o in s illu m in é q u ’ u n a u tre e fp a c e o ù ü n ’y a p o in t d ’o m b r e .


<~venerienne.

Liv.II.

153

I m a g in o n s -n o u s d e p lu s q u ’ il n ’y a aucun co rp s o p a q u e d a n s u n e c h a m b r e éclairée

par u n e lu m iè r e

a rtific ie lle ;

mais q u e le m ilie u d e c e tte c h a m b r e e ft rem pli d ’ u n e

fu m é e

fo r t é p a iffe ; la

ch am b re a lo rs fera é c la ir é e d ’ u n e lu m iè ­ re trè s -fo ib le , t r c s - c o n f u f e , &

com m e

en fevelie d an s u n n u a g e ép ais , ta n t e n fon m ilie u q u e v e rs la m u r a ille ;

&c b ie n

que la fo ib le lfe d e c e tte lu m iè r e f o it o c cafion n ée p ar la fu m é e ,

ce n lia g e e ft

pourtant e ffe é tiv e m e n t c a u fé p ar la lu ­ m ière. S u p p o fo n s en fin q u e l ’ a ir d e la c h a m b r e éclairée n e f o it pas é p a ifii par la f u m é e ,& qu’il n ’ y a it a u c u n c o rp s o p a q u e in t e r p o fé , m a is b ie n u n co rp s d ia p h a n e t e in t de c o u le u r v e r te

, à l’ o c c a fio n d u q u e l la

lu m ière q u i le tra v e rfe ra , r e p r é fe n te ra fur la m u r a ille u n e o m b r e d e m ê m e c o u ­ leur , q u i fe ra e ffc é t iv c m e n t fo r m é e p a r la l u m iè r e , & o c c a fio n n e lle m e n t par l e corp s d ia p h a n e te in t d e v e rd . I l eft d o n c im p o r ta n t d e b ie n

con-

n o itre dan s c e t t e p h y fio lo g ie d es m a la ­ dies, la d iffé r e n c e q u ’ il y a en tre la C a u fe o cca fio n n e lle & la C a u f e efficien te : 8 c cette d iffé r e n c e

fe r a f o r t G

fe n fib le d e s v


Fraitè de la Maladie

154

q u e n o u s c o n c e v r o n s , q u e la c a u fe o cc a fio n n e lle e ft c e lle q u i e ft in d iffé re n te à

p r o d u ir e q u e lq u e e f f e t , & q u i peut

h a b ilite r fan s q u ’ u n te l e ffe t f o it p rod u it; & c e s fo r te s d’ e ffe ts fo n t d a n s l’ ex em p le d o n t n o u s p a rlo n s le c o rp s o p a q u e , la fu m é e , &

le c o rp s d ia p h a n e c o lo ré ,

q u i o n t c o m m u n iq u é à la lu m iè r e l’ o m ­

&c u n e c e r ta in e c o u le u r : fi l ’o n v ie n t à ô te r la lu m iè r e d e la

b r e , le n u a g e , car

c h a m b r e , b ie n q u e ce s c o r p s y re lie n t com m e

a u p a ra v a n t , i l n ’y

a u ra plus

d ’o m b r e , d e n u a g e , n i d e te in tu r e . M a is la c a u fe e ffic ie n te e ft c e lle q u i n ’e ft pas in d iffe r e n te à p r o d u ir e fort ef­ fe t , &

q u i le p r o d u it n ecelT airem en t j

c o m m e la lu m iè r e , la q u e lle é ta n t ôtcc d e la c h a m b r e ,le s c o r p s c i-d e v a n t é n o n ­ c e z y r e lie n t fan s q u e l’ o m b r e , le n u age, & la t e in t u r e , fo ie n t p ro d u its . A p p liq u o n s m a in te n a n t l’ e x e m p le d e la lu m iè r e à la v ie des c o rp s v iv a n s , q u e n o u s a v o n s é t a b lie c a p a b le d e p ro d u ire la fa n té . une

T o u t e s le s fo is q u e l l e tro u v e

gran d e

p u r e té d an s les h u m eu rs

q u ’e lle tra v e rfe a fin d e v iv ifie r le c o r p s , la fa n té s’ y t r o u v e , a u lli- b ie n q u e lors q u ’il n e s’ y t r o u v e r ie n d e c o r r o m p u m


rvenerienne. L i v . I L 1 55 de d é g é n é ré : m a is lo r fq u e les h u m e u r s font é p a if f ie s , & q u 'e lle s o n t dans le u r m alfc q u e lq u e c h o ie q u i eft c o r r o m p u ou d é g é n é ré * a u iïi- tô t la M a la d ie fe d é­ claré. Or

pour n e

p o in t fo r tir d e n ô tr e

e x e m p le , fu p p o io n s q u ’ u n e p o r tio n d e q u elq u e h u m e u r d é jà c o r r o m p u e ,e ft p ar rapport à la v ie c e q u ’ e ft u n co rp s o p a ­ que par r a p p o r t à la lu m iè r e : to u te s le s fois q u e c e la a r r iv e d an s u n e p a r tie , 1 in terp o fitio n d e l’h u m e u r c o r r o m p u e q u i em p êch e la v ie d e la p e n e t r e r , y

fa it

n aître q u e lq u ’ u n e d e ce s m a la d ie s q u e G a lie n a r a n g é e s fa n s la fo lu t io n d e c o n ­ tin u ité : m a is ix q u e lq u e im p u r e té fe tro u ve d a n s les h u m e u r s , q u i les t r o u b le & les é p a iftife , a lo rs c e tte im p u r e té r é ­ pand u n n u a g e fu r la lu m iè r e v it a le ,

Sc

il faut en m ê m e te m s q u e les f o n c t io n s des o r g a n e s f o ie n t d é p ra v é e s : c e q u i prod u it c e s fo r te s d e M a la d ie s , q u e G a ­ lien & fes S e & a te u r s o n t ra p p o rté e s a u x in te m p é rie s . E n fin q u a n d les h u m e u r s o n t d é g é ­ néré d e le u r c o n ft itu tio n n a tu r e lle , & q u ’au lie u d ’ ê tre fa lé e s , e lle s fo n t a c i ­ des ; au

lieu

d e t t e f l u i d e s , e lle s fo n t

G vj


Traité de la Maladie

15

v ifq u e u fe s ; au lie u d ’ê tre v o la tile s & f p i r i t u e u f e s , e lle s f o n t fix es & p e rm a ­ n en tes

f i l a r r iv e a lo rs à la v ie , c e q u e

n o u s a v o n s d it q u ’ il a r r iv o it à l a lu m iè ­ re

p a r l ’ in t e r p o fitio n d ’ u n c o rp s dia­

p h a n e c o lo r é

y c ’ efl: à f ç a v o ir q u e les

r a y o n s d e la lu m iè r e d e la v ie q u i trav e r f e n t ces h u m e u r s d é g é n é r é e s , e n traî­ n e n t a v e c eu x v e rs les e n d r o its d u corp s o ù ils fe p o r t e n t , la c o u le u r d e c e tte h u ­ m e u r d é g e n e r é é d o n t ils fo n t em p re in ts: c e q u i fa it q u e ces o r g a n e s n e jo ü ilfe n t p lu s d ’u n e v ie a u ffi p u re & a u ffi fim p le q u e c e lle q u i le s a n im o ît a u p a ra v a n t : d ’o ù i l a rr iv e q u e le u r s fo n é tio n s fo n t afFoiblies à p r o p o r t io n d e la v ie fo ib le q u i le s fa it a g ir ; & les m a la d ie s q u i s’ en e n fu iv e n t r é p o n d e n t à c e lle s q u e G a lie n , & les G a le n ifte s o n t im p u té e s à t o u te la fu b fta n c e v ic ié e , à u n e q u a lité n u ifiW e , à

u n e c a u fe o c c u lt e &

in ­

conn ue. I l r é fu lte d e to u t c e la , q u e les c a u fe s o ccafiio n n e lle s q u i p e u v e n t e n g a g e r la v ie à p r o d u ir e d es M a la d ie s ,

f e d o iv e n t

r a p p o r te r à tr o is gen res, g e n e r a u x ; pre­ m iè r e m e n t à la c o r r u p t io n d es h u m e u r s q u i a r r iv e d a n s le

corps

m êm e,

ou

a


•venerienne. L i v . I L 1 5 7 q u e lq u e a u tre a lte ra tio n » q u i n e les c o r ­ ro m p an t pas a b fo lu m e n t » l es te n d m o in s p ro p re s à p r o d u ir e la fan te ; e n féco n d lie n à l’ im p u r e té d es h u m e u r s v ou en fin à le u r c h a n g e m e n t &

à le u r

d é g e n e ra tio n . C e p e n d a n t i l fa u t fe b ie n fo u v e m r , que ces ca u ie s m a la d iv e s ré d u ite s fo u s ces tro is g e n r e s » fo n t to u jo u rs occafion?n e lle s , c o m m e n o u s 1 a v o n s d it c i-d c van t ; p u îfq u ’ elles r e lie n t apres la m o r t dans le s c ad a vres , lo rs mem e^ q u e lle s ne fo n t p lu s en é ta t d e p r o d u ir e a u c u n mal • p a rce q u e la v ie c e lle , q u i e m p ru n ­ tant d e ces co rp s l ’o m b r e , le n u a g e , tk la te in tu re , é t o it la c a u fe e fficie n te des. m aladies q u i e n r é fu lto ie n t. D e to u te la t h é o r ie q u e n o u s v e n o n s d’éta b lir , n o u s tir o n s d o n c c e tte c o n fe q u e n c e , f ç a v o i r , q u e la m a la d ie g é n é ­ ralem ent p a r la n t, e ft u n ê tre n a tu re l q u i exille dans les c o rp s v i v a n s ,

¡k q u i e ft

co m p o fé d e la v ie c o m m e d e fa m a tiè r e , & d’ u n o m b re , d ’ u n n u a g e , &

d une

co u leu r, c o m m e d e fa fe m e n c e ;

&c q u e

les effets d e c e t ê tre n aru re l & p h y fiq u e * font d e b le llê r le s fo n é tio u s d es p â m e s du corps..


1 5 B Traité de la Maladie P o u r d o n n e r à c e tte d o é h in e fa der­ n iè re p e r fe é tio n , il n e n o u s reftcro it q u ’ à e x p liq u e r ic i c o m m e n t ê tre s n a tu re ls &

to u s les

p h y fiq u e s ca p a b le s de

g é n é r a tio n & d e c o r r u p tio n

, fo n t p ro­

d u its d a n s le M o n d e fe u le m e n t d e deux califes^ q u i fo n t la m a tiè r e & la fe m e n c e : m a is n o u s e n a v o n s p a rlé p lu s au lo n g d a n s n ô tr e P y r o te c h n ie .

C

h

a

p

i

t

r

e

I I I.

Ve l’Ejfence de la Maladie •venerienne.

A

P rè s a v o ir é ta b li l’ e iïe n c e de la M a la d ie en g e n e r a l , il s’a g it pré-

fe n te m e n t d ’ en fa ire u n e a p p lic a tio n à

M a la d ie v e n e r ie n n e > & p o u r la rendre ju fte &

i n t e llig ib le ,

n o u s d ifo n s q u e

t o u t c e q u e n o u s a v o n s d é jà p r o p o fé fur l ’o r ig in e d e c e tte M a la d ie , q u e quel­ q u e s -u n s o n t

a ttr ib u é à u n e

certain e

c o n ft e lla tio n , q u e d ’a u tre s o n t fa it ven ir d es I n d e s , & q u e d ’au tre s o n t rap p o rte à u n e ca u fe o c c u l t e , n o u s l'im p u to n s à


nfenerienne. L i y. I L 1 5 9 n ôtre é g a r d

à u n e c a u fe

n a tu re lle &

p h yiiq u e , q u i p e u t être p r o d u ite d a n s les co rp s v iv a n s : c e q u e n o u s a llo n s m o n trer tr è s -c la ir e m e n t. T o u t u lc é r é c h r o n iq u e d e v e n u m a lin & c o r r o iîf d an s le c o rp s v i v a n t , o u par fa d u ré e , o u p o u r a v o ir c o n t r a c té q u e l­ que m a u v a ife q u a lité » fo u r n it u n e fa n ie v iru le n te & trè s -a cre , q u e fa c o u le u r & fon o d e u r re n d e n t in fu p p o r ta b le à c e u x qui la v o y e n t & q u i s’ e n a p p r o c h e n t ; & tous

les M é d e c in s c o n v ie n n e n t ,

que

cette fa n ie n 'e ft a u tre c h o fe q u e le fu c n o u rricie r d e la p a rtie , q u i a d é g é n é ré de fa b o n n e c o n f t it u t io n , o u par la fo lu tio n d e c o n t in u it é

, o u p a r la m a lig n it é

qu elle a c o n t r a c té e d 'a ille u r s , &

qui

s cft c o n v e r tie en u n e h u m e u r acre , la­ q u elle

par

io n

a tto u c h e m e n t c h a n g e

(ans ceÎTe e n fa p ro p re n a tu re le n o u v e a u fuc q u i v ie n t à la p a rtie , &

q u i fert à

en treten ir lJu lc è r e . C e l a iu p p o fé n o u s d ifo n s , q u e s il

(e

tro u v o it u n h o m m e a lle z fa le p o u r te n ir fa la n g u e à n u d , o u fo n p r é p u c e d é c o u ­ vert , dan s u n u lc é r é m a lin & c o r r o f î f pendant u n a lle z

lo n g - t e m s , p o u r d o n ­

ner lie u à la v a p e u r c h a u d e d e c e t u le e -


Traité de la Maladie

158

P o u r d o n n e r à c e tte d o & r in e fa der­ n iè r e p e r fe c t io n , il n e n o u s refte ro it q u ’ à e x p liq u e r ic i c o m m e n t êtres n a tu re ls &

to u s les

p h y fiq u e s c a p a b le s de

g é n é r a tio n & d e c o r r u p tio n

, lo n t p ro­

d u its d a n s le M o n d e fe u le m e n t d e deux c a u fe s , q u i fo n t la m a tiè re & la fe m e n c e : m a is n o u s e n a v o n s p a rlé p lu s au lo n g d an s n ô tr e P y r o te c h n ie .

C

h

a

p i t r

e

III.

Ve l’Ejfence de la Maladie 'venerienne.

A

P rc s a v o ir é t a b li l ’ e ife n c e de la M a la d ie en g e n e r a l , il s ’a g it pré-

fe n te m e n t d ’ en fa ire u n e a p p lic a tio n à la

M a la d ie v e n e r ie n n e , & p o u r la rendre ju ite

&

i n t e llig ib le ,

n o u s d ifo n s que

to u t c e q u e n o u s a v o n s d é jà p r o p o fé fur l ’o r ig in e d e c e tte M a la d ie , q u e quel­ q u e s -u n s o n t

a ttr ib u é à u n e

certain e

c o n ft c lla tio n , q u e d ’a u tre s o n t fa it ven ir des I n d e s , & q u e d ’a u tre s o n t rap p o rté

à

u n e c a u fe o c c u l t e ,

nous l ’im p u to n s à


•üenerienne. L i y. I L 1 5 9 n ôtre é g a r d

à u n e c a u fe

n a tu r e lle &

p h yh q u e , q u i p e u t ê tre p r o d u ite d a n s les co rp s v iv a n s : ee q u e n o u s a llo n s m o n trer trè s -c la ir e m e n t. T o u t u lc é ré c h r o n iq u e d e v e n u m a lin & c o r r o iîf d an s le c o rp s v i v a n t , o u par­ la d u r é e , o u p o u r a v o ir c o n t r a c té q u e l­ que m a u v a ife q u a lité » fo u r n it u n e la n ie v iru le n te & trè s -a cre , q u e fa c o u le u r & fon o d e u r re n d e n t in fu p p o r ta b le à c e u x q u i la v o y e n t & q u i s 'e n a p p r o c h e n t ; tous

les M é d e c in s c o n v ie n n e n t ,

&C

que

cette fa n ie n 'e ft a u tre c h o fe q u e le lu e n o u rricie r d e la p a rtie > q u i a d é g é n é r é de fa b o n n e c o n f t i t u t i o n , o u p ar la f o lu tion d e c o n t in u it é , o u p a r la m a lig n it é qu ’e lle a c o n t r a c t é e d 'a ille u rs , &

qui

s’cft c o n v e r tie e n u n e h u m e u r acre , la­ q u elle

par fo n

a tto u c h e m e n t c h a n g e

fans celTe e n fa p ro p re n a tu re le n o u v e a u fue q u i v ie n t à la p a rtie , & q u i fert à en treten ir l'u lc e r e . C e l a lu p p o fé n o u s d i f o n s , q u e s 'il

(c

tro u v o it u n h o m m e a lfe z fa le p o u r t e n ir fa la n g u e à n u d , o u fo n p r é p u c e d é c o u Vett , dans u n u lc é r é m a lin & c o r r o f i f pendant u n a lle z

lo n g -te m s , p o u r d on ­

ner lie u à la v a p e u r c h a u d e d e c e t ia!ee-


1 6 o Traité de la Maladie r e d e fa ire im p r e ilio n fu r fa la n g u e & fu r

fo n

g la n d ; &

q u ’ a u ffi-tô t après

a v o ir r e tir é ces p a rtie s h o rs d e 1’ u lcéré, i l n e les la v â t pas & » n e le s e lfu y â t pas fo ig n e u fe m e n t ; c e p a r tic u lie r n e m a n q u e r o it pas d e c o n tra c te r u n u lc é ré co rr o i î f à fa la n g u e & à io n g la n d . M a is c e la n ’ a rriv e pas : car i l n ’y a p c r fo n n e d e b o n fen s q u i n e j u g e , q u 'il e ft im p o f fib le q u ’ u n e te lle fa le té v ie n n e e n p e n fé e à q u i q u e c e fo it : & s’ il arriv o it par h a z a rd q u ’ u n fe m b la b le a tto u ­ c h e m e n t fe fit a v e c q u e lq u e p a rtie du c o rp s q u i fe r a it c o u v e r t e d e fa p eau dans to u te io n é p a iile u r , &

non

p a s 'd ’une

p e au A m p le m e n t e n d u ite d ’u n ép id erm e t r è s - d é lic a t , c o m m e fo n t la la n g u e & le g la n d ; d a n s la fu p p o fitio n d o n t il s’ a g it, i l fe p o u r r a it b ie n fa ir e q u e c e tte partie n e c o n t r a f t e r o it p o in t d ’u lc e re d an s ce fa le a tto u c h e m e n t ; p a rce q u e la. vap eu r m a lig n e q u i e x h a le r a it d e l ’ u l c e r e , ne io u rro it pas , à c a u fe d e la d u re té & de

f

a d e n fite d e l’ é p id e r m e , p a r v e n ir dans l e tiiTu d e la p e a u ju f q u ’ à l ’e f p r it fen fi-

t i f , p o u r lu i c o m m u n iq u e r fa m a u v a ife q u a lité , &

lu i d o n n e r lie u d e c o r r o m ­

p re le fu c n o u r r ic ie r d e c e tte p a rtie d ’y p r o d u ir e u n u lc é ré . \

, &


rvenerienne. L i v . I I . C ar quand

il a rrivèren t

particulier d e te n ir fo n vulve d 'u n e

i6i

à q u e lq u e

d o ig t d a n s la

fe m m e v e r o lé e

to u te d é­

go u tta n te d 'u n e fa n ie v ir u le n te ,

fo n

doigt n e c o n t r a it c r o it p o in t d e M a l v e nerien ; au lie u q u e le g la n d d e fa v e r g e in tro d u it d a n s la m ê m e

v u lv e e n c o n -

traélero it a u ffi-tô t, L 'e x p é r ie n c e c o n fir m e to u s les jo u r s ce q u e n o u s a v a n ç o n s à c e t e g a r d : c a r fi les p u llu le s , le s u lc é r é s , & les c h a n c r e s , qui

a rr iv e n t a u x p a rties g é n ita le s par

des c o n g rè s im p u r s , n e p a r o ifle n t p r c fque ja m a is fu r la p e au d e l 'e x tré m ité d e la v e rg e , q u o iq u e l ' e x tré m ité d e c e tte peau to u c h e im m é d ia te m e n t u n e v u lv e m a l-fa in e , & q u e ce s a ccid en s p a r o ifle n t plutôt fu r le g la n d , a u -d e flo u s d u p ré ­ puce , &

au to u r d e la c o u r o n n e , c ’ eft

q u 'il n e fu ffit pas à la v a p e u r v ir u le n te de to u ch e r à la fu r fa c e d u c o rp s v iv a n t po ur le g â t e r , m a is q u 'il fa u t e n c o r e pour c e la q u e l ’ e fp r it l e n f it if d e c e c o r p s , fo u ffre l ’im p r e ffio n d e c e tte v a p e u r v i ­ rulente , q u i p é n é tré b e a u c o u p p lu s a iféiTient les p a rties q u i n e fo n t c o u v e rte s que d’u n é p id e rm e fo r t d é l i c a t , & trè srarem ent o u

p r e fq u e ja m a is

la v r a y e


i 61 Traité de la Maladie p e a u , o u b ie n il fa u d r a it q u e le co n ta it e û t d u r é lo n g -te m s . i . C ’eft fu r ces o b fe r v a tio n s & fu r ces e x p é rie n c e s q u e n o u s n o u s fo n d o n s , en a v a n ç a n t,

c o m m e n o u s a v o n s d éjà fait

c i - d e v a n t , q u e la v e r o le d o it fo n o rig i­ n e à d es ca u fe s p h y iîq u e s q u i exiftent d a n s le co rp s v iv a n t. i . E n e ffe t il n o u s c o n v e n o n s q u ’ une f e m m e a pû c o n tra c te r à la v u lv e q u el­ q u e u lc é ré m a lin &

fa n ie u x d ’ u n e caufe

n o n - v e n e r ic n n e , & q u e n o u s fu p p o fio n s e n fu it e q u ’ u n h o m m e , ia n s fç a v o ir que c e t t e v u l v e f o it u lc e r é e , v ie n n e à fe join ­ d r e a v e c c e tte fe m m e ; n o u s d ifo n s que c e t h o m m e n e m a n q u e r a p as d e contrac­ te r u n u lc é ré e n q u e lq u e e n d r o it fous le p r é p u c e ; p arce q u e la la n ie e x a lté e dans l ' u lc é ré d e c e t t e f e m m e , p é n é tré par fo n

a c r im o n ie

l ’é p id e rm e d es parties

c o n te n u e s fo u s le p r é p u c e , &

l’ efprit

f e n l i t i f q u i eft fo r t e x a lté p a r l ’ ém o tio n q u e lu i a c a u fé f a i t e v e n e r ie n , co n tra c­ te a ifé m e n t la m a u v a ife q u a lit é d e cette fa n ie v ir u le n t e 3 q u ’il im p r im e au lue n o u r r ic ie r le p lu s p r o c h a in , & q u ’ il fa 'c d é g é n é r e r d e fa b o n n e c o n ft itu tio n > de te lle fo r te q u e d e v e n a n t c o r r o i î f , il f0* ' m e a u ifi- t ô t u n u lcé ré .


menerienne. L i v . I L 1 65 L a m ê m e c h o fe a r r iv e r a it à p r o p o r ­ tion , fi u n h o m m e a ya n t u n p a re il u l­ céré au p ré p u ce , v e n o it à fe jo in d r e a une fe m m e fa in e : c a r c e fe r o it a lo rs la fem m e q u i c o n tr a é te r o it d u m a l

p a rce

que les ég a rd s q u e la p u d e u r in fp ire 1 u n pour l ’ a u tre aux d eu x fex es ju fq u e s d a n s le c o n g r è s jo ign en t

,

em p êchan t

d ’e x a m in e r

ce u x q u i fe

r é c ip r o q u e m e n t

l’état d e leu rs p a rties g é n ita le s , ils ig n o ­ rent auffi ta n t l’ u n q u e l ’ a u tre , le m a l qu’ils p e u v e n t a v o ir e n ce s p a rties > 6 c par c o n fe q u e n t n ’ o n t a u cu n d é g o û t 1 u n de l’ autre d a n s le u r a p p r o c h e m u tu e lle . C ’eft p o u r c e la q u e les S a in te s E c r itu ­ res fu g g e r e n t ta n t d e p ré c a u tio n s c o n tr e ce fo u p ç o n

d ’ im p u r e té

dans

to u t

le

q u in z ié m e C h a p itr e du L e v i t i q u e , q u il y c il fi fe v e r e m e n t d é fe n d u à c e u x q u i on t la g o n o r r h é e d ’ a p p ro c h e r des a u ­ tres , &

q u e to u t c e q u ’ils t o u c h e n t e ft

déclaré fo u illé ; q u e

fi c ’ e ft q u e lq u e

vaiifeau d e te rre q u ’ ils o n t t o u c h e il le faut b rife r -, fi c ’e ft q u e lq u e in f in im e n t de b o is o u d e q u e lq u e a u tre m a tiè r e , il faut le la v e r dan s l ’ ea u , d e p e u r q u e ceux q u i le t o u c h e r o n t n e d e v ie n n e n t im purs.


i G4 Traité de la Maladie N o u s n e ¿ ¡{ c o n v e n o n s pas q u e les F o r n ic a t e u r s n ’ a y e n t é té a n cie n n e m e n t fu je ts à c e tte M a l a d i e , m a is les M alades fe d é fe n d o ie n t

to u jo u rs

d 'e n ê tre at­

t e in t s , p a rce q u e c ’e ft u n e M a la d ie honte u fe , & q u ’e lle a tta q u e les p a rties aux­ q u e lle s la p u d e u r a d o n n é Io n n o m , & q u e les fe m m e s fu r to u t n e m o n tren t ja m a is lo r f q u ’elles fo n t e n f u i t e , & bien m o in s e n c o re lo r fq u e lle s fo n t u lcérées ;

de q u ’ elle s n e fe d é te r m in e n t à fa ire voir a u x M é d e c in s , q u e lo rs q u ’ il y a dan;er d e m o r t. D ’ où i’o n p e u t in fé r e r que

f

es M é d e c in s m ê m e s a u x q u e ls i l eft arri­ v é d ’o b fe r v e r ce s h o n te u x fy m p to m e s ,

o n t pû les a ttr ib u e r à u n e a u tre c a u fe ma­ la d iv e . 3.

T o u t c e la é t a n t te l q u e n o u s le

f u p p o f o n s , c o m m e il n ’ e n fa u t pas dou­ te r , n o u s d ifo n s q u ’a u S iè g e d e N aples le s fe m m e s p u b liq u e s a ya n t é té challêes h o r s d es lie u x d e d é b a u c h e , & s’ é ta n t re­ tir é e s d a n s le C a m p des F ra n ç o is , il

à c r o ir e

q u e ces fe m m e s a v o ie n t des ul­

c é r é s m a lin s à leu rs p a rtie s g é n i t a l e s , Si l ’in c o n tin e n c e d es S o ld a ts F ra n ç o is

1£S

a y a n t p o r té à fe jo in d r e a v e c e l l e s , doito n ê tr e fu r p r is

, Ci p r e fq u e to u s ces S o l'


h>enerienne.

Liv. IL i * j

dats c o n tra c tè r e n t d e fe m b la b le s u lc é r é s , aux parties q u i e n a v o ie n t f o u ffe r t le contaCt ? & q u ’e lle m e r v e ille après c e fléjre fin i ,

q u e ce s fe m m e s

p r o ftitu e e s

étant re n tré e s d an s N a p le s a y e n t in fe C te les N a p o lita in s 5 E nfin d o it - o n s’ é to n n e r q u e le s F ia n Çois étan t r e v e n u s e n F ra n ce , y a y e n t apporté c e tte M a la d ie 5 E t 1 o n n e d o it point a v o ir d ’ a u tre p e n fé e d es E fp a g n o ls

qui re to u r n è re n t en t f p a g n e après c e tte Expédition. 4. N o u s c o n c lu o n s de to u t c e la , q u e nous fo m m e s t r è s - b ie n fo n d e z d a n s 1 o pinion q u e n o u s a v o n s , q u e la v é r o le doit fa p re m iè re o r ig in e à u n u lc é ré m a ­ lin p ro d u it d e c a u fe in té r ie u re d a n s le Vagin des fe m m e s , o u fo u s le p ré p u ce des h o m m e s , & n o n pas a u n e c a u fe ex ­ térieure c o n ta g ie u fe . D e p lu s l ’o r ig in e d e la v e r o le é ta n t ainfi 'é t a b l i e , n o u s e n in fé r o n s c e d o n t perfonne n e p e u t d o u te r : c e ft à fç a v o ir que la fa n ie , le p u s , la v a p e u r v e r o liq u e , ou q u e lq u e m a u v a is é c o u le m e n t q u e c e foit p ro v e n a n t d ’ u n e fe m m e infecfcee , & qui

s 'a tta c h a n t

à

l’ é p id e rm e d u n

h om m e f a i n , in fe C te f o n p r é p u c e , a.


i GG Traité de la Maladie a c q u is d a n s la v u lv e d e c e tte fe m m e gâ­ té e to u te là m a l i g n i t é , to u te fo n acri­ m o n ie , & to u te la d ifp o fit io n q u ’il a à g â t e r c e u x q u i r e ç o iv e n t fo n im p relïïo n : d e fo r te q u e fo r ta n t d e c e lie u i n f e é t , il a to u te s les p r o p r ie te z q u ’il fa u t q u ’ il ait, p o u r p é n é tre r l’ é p id e r m e d ’ u n h o m m e , p o u r c o m m u n iq u e r fa m a u v a ife qua­ lit é à l’ e fp rit f e n f it if q u ’ il r e n c o n tr e lous c e t t e m e m b r a n e d é lié e : & c e tte m alig­ n it é e fl ca p a b le d e c h a n g e r fo n œ co n o m ie ju fq u ’ au p o in t d e fa ire dégén érer f o n l u e n o u r r ic ie r le p lu s p r o c h a in . C a r fi c e t t e fa n ie im p u r e n ’ a v o it pas a c q u is to u te s c e s p r o p r ie te z d an s la vul­ v e d e c e tte fe m m e in fe é té e , e lle n e pourr o it p as p r o d u ir e to u s le s defordres q u e lle

c a u fe d a n s le c o rp s d ’ u n h o m m e

fa in .

O n a u n e x e m p le d e la v é rité de

c e tte

p r o p o fitio n d an s les

efeh arro ti-

q u e s , q u i n e p e u v e n t b rû le r la p e a u , & p r o d u ir e l ’e ffe t q u ’o n en a tte n d , q i f apres q u ’ ils o n t r e ç u d e la N a t u r e o u d e l’ A r t , l e d e g r é d 'a é t iv it é d o n t ils o n t b efo iu p o u r p r o d u ir e c e t effe t. O r d e fç a v o ir m a in te n a n t c o m m e n t c e t t e f i n i e p e u t a c q u é r ir c e d e g r é d’ac­ t iv it é , & c o m m e n t e lle p e u t com m un**


*venerienne. Ltv ". II. i 67 quer fa v ir u le n c e à u n fu c n o u rr ic ie r très-iain d 'a ille u rs , & tr è s -b ie n c o n d i­ tion n é , c ’ e lt c e q u e n o u s é c la ir c ir o n s par q u e lq u e s r a ifo n n e m e n s p h ilo fo p h iques q u e n o u s a llo n s fa ire in c e ifa m m e n t. N o u s d ifo n s d o n c q u e la p o r tio n q u e nous tiro n s d es a lim e n s q u e n o u s p re­ nons p o u r n ô tr e n o u r r itu r e , e ft u n fel fpiritjieux & v o la t ile , te l q u e n o u s l'a ­ vons m a r q u é p lu s a u lo n g d a n s n ô tr e Exam en de M e d e c in e , C h a p it r e p r e m ie r , lorfque n o u s a v o n s tra ite d e 1 a é tio n d e l’ello m a c ; q u e c e fu c fe g li (Tant dan s les fibres d u c o r p s , n o u s fo r tifie & n o u s

&c fe c o n v e r tit e n fu ite en v a ­ &c e n e x c re m e n s in f e n f ib l e s , q u i

f o u t ie n t , peurs

s’éch a p p en t a u tra v e rs d es p o re s d e la peau. M ais lo r fq u e c e t e fp r it, o u p ar d e fa u t d’e x p u lfio n , o u p a r fa p ro p re re fifta n c e , ne fe d iifip e pas e n tiè r e m e n t,

Sc q u il e n

relie u n e p a rtie e n q u e lq u e e n d r o it d u corps q u e c e f o i t , c e t e fp rit é ta n t a g ite par la c h a le u r d u lie u o ù il fé jo u r n e , e n ­ tre en e ffe r v e ic e n c e , & d e fa lé q u il e t o it devien t a cid e , c o m m e n o u s 1 a v o n s a il­ leurs e x p liq u é m é c a n iq u e m e n t , en par­ lant de l'a c t io n d es a lim e n s d an s 1 efto«


n$ 8 Traité de la Maladie m a c ; il a rr iv e e n fu ite à c e t e fp r it n o u rr if la u t c e q u ’ il a r r iv e a u v in 3 lo r fq u ’ une n o u v e lle e ffe rv e fc e n c e d e io n e fp rit le c h a n g e e n u n v in a ig r e t r è s - a c r e , qui ir r ite l ’ e ip r k f e n f i t i f , q u i c a u fe des éroilo n s &

d es u l c é r a t io n s , q u i d ilîo u t les

p ie rre s , les p e rles , &

les c o ra u x : ce

q u ’ il n e fa ifo it p o in t lo r f q u ’il é to it de vé­ r ita b le v in . E t s’il v ie n t e n c o r e ap res c e la à s’exal­ te r p ar la fo r c e d e la c h a le u r n a tu r e lle , i l fe c o n v e r tit e n u n e liq u e u r ca u ftiq u e , & il d e v ie n t u n d ilfo lv a n t tr è s - a c t if . de l a m ê m e m a n iè r e q u e n o u s o b le rv o n s q u ’ e n m e tta n t d u fe l-n itr e d an s u n e reto rte ,

&c l’ e x p o fa n t a v e c d u b o l d ’A rm é ­

n ie à u n fe u v io le n t ; é ta n t a lo rs forte­ m e n t e x a l t é , i l fo u r n it u n e liq u e u r q i’ 1 u lc é r é la c h a ir fu r la q u e lle e lle e t l appli­ q u é e : c e q u ’il n e fa ifo it pas q u an d il a v o it la fo r m e d e fe l : & c ’ eft d e cette m a n ié r é q u e to u te s les fo is q u e n ô tre fuc n o u r r ic ie r n e fe r é fo u t pas e n tiè r e m e n t, c o m m e il le d o it d a n s l’o r d re n atu rel q u ’il r e f t e , il fe f e r m e n t e , s’ a i g r i t , & le c o n v e r t it e n u n e fa n ie a cre &

co rro -

fîv e . Il fa u t v o ir à p r e fc n t c o m m e n t une

très-


nienerienne.' L i v. II. 16 f très- p e tite p o rtio n d e c e fu c a in fi d é­ généré 6c c h a n g é en fa n ic , p e u t c o m ­ m un iquer f a m a u v a ife

q u a lité à

une

grande q u a n tité d e n o u r r itu r e p a r fa ite & très - b ie n c o n d itio n n é e : c e ft a d ite par e x e m p le , q u ’ il fa u t fç a v o ir p o u r q u o i une liv r e d e v in a ig r e p e u t c h a n g e r u n tonneau d e v in e n fa p ro p re n a tu re ; 6c pourquoi u n rn u id d e v in n e p e u t pas changer e n v in u n e liv r e d e v in a ig r e ; pourquoi u n e o n c e d e p â te fe r m e n te e fera peu à p e u f e r m e n t e r , la p lu s g r a n d e quantité d e p â te

n o n le v é e q u e

1 on

puiffe im a g in e r , & q u e m ille liv r e s d e pâte n o n le v é e , n e c o n v e r t ir o ie n t pas en azym e u n e liv r e d e p â te fe r m e n té e . C es d e u x

e x e m p le s ré p o n d e n t a la

queftion q u e l’o n p o u rr o it fa ire d e fç a 'o ir , p o u r q u o i u n e p e tite p o rtio n g a n ­ grenée 6 c c o r r o m p u e d a n s u n c o rp s v i ­ vant , p eu t m o r tifie r 8c c o r r o m p r e to u t le refte d u c o r p s q u i e ft ia in ; 6 c p o u r­ quoi la p lu s g r a n d e p a rtie d e c e c o rp s qui eft fain , n e p e u t pas ré ta b lir dans fou in té g r ité c e t t e

p e tite

p a rtie

grenée. C ependant com m e

gan­

les Anciens o n t a v a n ce une maxime é v id e n te , que ce

Terne /.

H


iyQ Tî'Aiti de lu ^/lalctdiC q u i eft to u c h é p ar la c o r r u p t io n devient c o r r o m p u : m a is ils d é v o ie n t prendre g a r d e q u e c e t e ffe t q u o iq u e c o n n u des P a y fa n s ,

a v o it b e fo in d e la p én étra tio n

d e s P h ilo fo p h e s , p o u r e x p liq u e r folidern e n t la m a n ié ré d o n t il a rr iv e : car 1 p a r o iffo it a lfe z q u e la

c h o fe

arrivoit

p u if q u e lle é t o it e n effe t. M a is afin q u e c e q u i p a r o it être un a rc a n e d a n s la N a t u r e , d e v ie n n e plus c la ir q u e le jo u r ; il fa u t p rem ièrem en t fu p p o fe r , q u a fin q u e d e u x c o rp s fe met­ te n t e n a f t io n o u e n m o u v e m e n t 1 un c o n t r e l'a u tr e , i l d o it y a v o ir e n tre eux q u e lq u e c o n v e n a n c e , c ’ eft à d ire , que l'u n p a r tic ip e e n q u e lq u e c h o fe de la n a tu r e d e l’ a u tre ; c a r fa n s ce la le u r attou­ ch em en t

n e c a u fe ra ja m a is e n tre

eux

a u c u n e a lte r a tio n n i a u cu n m ou vem en tP a r e x e m p le fi o n m e t d u v in a ig r e dans d e l ’h u ile o u a v e c d u m i e l , n i l un l ’a u tre n e fe c o n v e r t ir o n t e n v in a ig re . a u lie u q u e fi l ’o n m e t d u v in a ig r e avec d u v in , c e s d e u x liq u e u r s é t a n t hom o g e n e s , le v in a ig r e c o n v e r t it le v in en n a tu r e . I l fa u t fu p p o fe r e n fé c o n d lie u

e

,q

to u te s le s fo is q u ’ u n e liq u e u r vu at


wenerienne.

Li v. I I » 17 1

agit c o n tre u n a u tre c o rp s d e m e m e n a ­ ture q u i e ft p lu s f ix e , la liq u e u r v o la t ile fe fixe , &

p re n d la n a tu re d u c o rp s fu r

lequel e lle a g i t , fé lo n c e t t e m a x im e d e C h y m ie , q u e to u t v o la tile q u i a g it fu r un fixe fe fixe l u i - m ê m e .

C ’eft a in fi

que l ’e fp rit d e v in q u e l 'o n m ê le a v e c le fel de ta rtre , c h a n g e fa p a rtie fa lin e en fel de ta rtre , & q u e fi l o n m e le d u fel c o m m u n , o u d u fe l d e ta rtre , a vec l'efprit d e fe l c o m m u n o u a v e c l’ e fp r it de v itrio l, ce s e fp rits fe fix en t & fe c h a n ­ gent en fel s fixes. L a m ê m e c h o fe a rriv e au v in a ig re d iftillc , q u i v e n a n t à r o n g e r quelque c o rp s q u e c e f o i t , fe fig e a v e c lui & fe c o n v e r t it e n fel. A u d i e ft - c e d e c e tte m a n ié r é q u 'il faut r a ifo n n e r d e la v e r o le

; c a r le fu c

n ourricier e ft v o la t ile & falé ; & to u te s les fois q u e le le v a in v e r o liq u e q u i eft acre & a cid e , eft e x a l t é , le fu c n o u r r i­ cier q u i c o u le fo u s l ’ é p id e r m e

en e ft

auiïi-tôt g â t é , & d é g é n é r a n t d e fa b o n ­ ne q u a lité , il s’e x a lte b ie n - t ô t a p r è s , i l fe co a g u le , & i l g â t e les p a rties v o ifines par fo n e x a lta tio n & fa c o a g u la t io n , qui lu i f o n t a c q u é r ir

u n e a c r im o n ie

cenrofive.

H

ij


j, y j,

Tïdite de l(i J\d.ulndt6

C e fe r m e n t n ’eft n i tr o p fix e n i extrê­ m e m e n t v o la tile , m a is d u n e qualité m o y e n n e en tre la fix ité & la v o la tilité : c a r i l e ft p ro d u it par le c o m m e r c e d’un h o m m e fa in a v e c u n e fe m m e g â t é e , & r a r e m e n t & p r e fq u e ja m a is p ar le Am­ p le a tto u c h e m e n t ; e n fo r te q u ’ il faut q u e l'a tto u c h e m e n t d u re q u e lq u e tems p o u r le p ro d u ire

, o u q u ’ il fe fa lfe un

c o n g r è s ; & to u s c e u x q u i fe jo ign en t à u n e fe m m e g â t é e n e g a g n e n t pas du m a l, &

c e u x q u i e n g a g n e n t n e font

p as to u s in fe éb ez d e la m ê m e m a n iéré. M a is a fin d e fin ir c e tte th é o r ie , c ’eft a in fi q u ’ en fu iv a n t les p rin cip e s q u e nous a v o n s é t a b l i s , n o u s d e v o n s d o n n e r une d é fin itio n d e la v é r o le , q u i c o n tie n n e la v é r it a b le eiTence. L a v e r o le e ft d o n c u n ê tre n a tu re l

C\

p h y fiq u e p r o d u it d an s les c o r p s vivans d e l’ e fp r it f e n l ît if c o m m e de fa m a tière

>

& d e l’ id é e d ’ u n e p r o p rié té c o r r o m p u e &c c o r r o fiv e , tir é e d e 1 a tto u ch em en t d ’ u n e fa n ie p ro c é d a n te d ’u n

m em bre

g â t é c o m m e d e fa fe m e n c e , q u i _cor' r o m p t d an s le c o rp s v i v a n t , p rem ière­ m e n t le fu c n o u r r ic ie r le p lu s proche» e n fu ite le fa n g

, a p rès c e la le s parties


venerienne. L i V - I I »

*73

fp e rm a tiq u es les p lu s m o lle s , & e n fin les cartilages & les o s. . Q u % n o u s Toit à p t é fe n t p e rm is d e faire u n e p e tite d î g r e f l i o n , & d e p r o p o fer q u e lq u e s P r o b lè m e s , q u i p o u r r o n t nous d o n n e r u n e n o t io n p lu s c aire

e

ce m al & d e fes c a iife s i c o m m e patexem ple, d e ¿ a v o i r p r e m iè r e m e n t p o u iquoi la v e r o le a é t é fi te rr ib le & fi f o r ­ m idable à N a p le s o ù e lle a c o m m e n c e à n a r o itr e d 'a b o r d , q u e l l e e t o i t p r e fq u e toujours

m o r te lle ,

&

q u a u jo u r d h m

elle eft p lu s tr a ita b le ,& b e a u c o u p m o in s funefte q u ’ e lle n ’ é t o it e n c e r e m s -la ? 5. N o u s r é p o n d o n s p r e m iè r e m e n t , que ce la eft a rriv é par la d ifp o fit io n d e s corps q u i e n é to ie n t in fe c t e z > p a rce que la d ife tte q u i a v o it été g ra n e

ans

les d eu x C a m p s à c a u fe d e la c h e r te des v i v r e s , & q u e les S o ld ats a y a n t v e c u de m a u va is a lim e n s , ils fe tr o u v è r e n t ch argez d e m a u v a is f u c s , a u x q u e ls le levain v e r o liq u e v e n a n t a le m e e t , 1 y fit un p r o g rè s très - p r o m p t & tr e s -p e r nicieux , ta n t par la d ifp o fiu o n es u je t s , q u ’ à cau fe d e l ’ a é tiv ite d e c e le v a in co n tag ieu x . En fé co n d

lieu ce

, . q u i r e n d o it c e tte

H nj


1 7 4 Traité de la Maladie m a la d ie p lu s fâ c h e u fe d an s les co m m ertc e m e n s , é ro it la g r a n d e c r a in te q u ’el­ l e in lp ir o it à to u s c e u x q u i e n étoien t a tta q u e z : car i l e ft c e r ta in par l’ expé­ r ie n c e ,

q u e c e u x q u i a p p ré h e n d e n t le

p lu s les m a la d ie s c o n t a g ie u f e s , en font s u ffi p lu tô t & p lu s g r iè v e m e n t b le fle z . T r o if ié m e m e n t c e q u i r e n d o it enco­ r e c e m a l p lu s fu n e fte dan s c e s t e m s - là , é t o it l’ ig n o r a n c e d es r e m e d e s propres à le c o m b a tt r e & à le d é tr u ire : a u ili les m a la d ie s c o n t a g ie u fe s fo n t - elle s tou­ jo u r s p lu s d e r a v a g e s d a n s le u r co m ­ m e n c e m e n t q u e d a n s le u r d é c lin . C e u x q u i fo n t les p re m ie rs a ttaqu ez d e ce s m a la d ie s , o n t d o n c u n g r a n d fuj e t d e l e r é c r ie r fu r le u r m a lh e u r ; puifq u ’ ils e n m e u r e n t p r e fq u e to u s ; les M é­ d e c in s n e p o u v a n t d é c o u v r ir le s vrais a le x ip h a rm a rq u e s d e ces é p id é m ie s , q u e p a r u n e fu ite d ’e x p e rie n c e s ,

q u i fon t

to u jo u rs fu n e fte s à p lu fie u rs . M a is p r é fe n te m e n t la v e r o le eft beau­ c o u p p lu s tr a ita b le , ta n t p a r c e q u e les fu je ts q u i en ( o n ta tta q u e z n e f o n t p is d ’ une i î m a u v a ife c o n ft itu tio n

q u ’ ils

a lo rs , q u ’ à c a u fe q u e

l ’o n s’ eft p o u r

éto ie n t

a in ft d ir e , fa m ilia r ifé a v e c c e tte m a la -


rzienerienne. die } &

Liv.II* 175

e n fin ce q u i e ft la m e ille u r e ra i-

Ton n arce q u e le le v a in v e r o liq u e s e tant a d d o u c i, la m a k d ie q u il c a u fe e ft à préfent b ie n m o in s p c r n ic ie u fe & b ie n m oins d a n g e re u fe , q u e l l e n e t o i t au te m s de fa p r e m i è r e a p p a r i t io n . L e fé c o n d P r o b lè m e q u e n o u s a v o n s à r é f o u d r e , c o n fifte à fç a v o ir p o u r q u o i l’on g a g n e q u e lq u e m ed iatem en t apres le p ie au lie u q u e d’autre fo is o n n e

» 1

^ , ,

qu’ après p lu fie u rs c o n g r e s Se a v e c a l k z de d L

l i ; en fo rte o u ' elle ta rd e b

u-

coup à p a ro itre , c ’ e ft a d ir e q u e pl fieurs fe m a in e s , p lu fie u rs m o is , me p lu fie u rs a n n é e s s’ é c o u l e n t , c o m m Fernel l ’ a o b fe r v é d an s f i » T r a t t e d es caufes des c h o fe s o c c u lte s , aus ^ donne a u c u n fig n e d e fa pre e n c e . N o u s r é p o n d o n s q u e c e la a rriv e ain lu tant de la part d e la m a la d ie m e m e , q u e de la part d e la c o n ft itu tio n d u fu )e t, u r lequel le le v a in v e r o liq u e fa n fo n u n preffion. A l ’ é g a r d d e la in a la d ie le v i­ rus eft q u e lq u e fo is fi exa^ ’ 1 a ’ / fi v o l a t i l e , q u ’ a u ffitô t q u d a l ’ép id erm e il ex a lte o u fixe le fu c n o m r id e r à u n te l p o i n t , q u e le m a l le

H un


i 76

T r a ite d e la M a la d ie

n ife fte fan s a u cu n d e l a i , c o m m e il an > v o it d a n s les p r e m ie r s rem s d e c e tte ma­ la d ie .

A p r o p o s d e q u o i je n e p u is m ’em­ p ê c h e r d e d ire i c i , q u e j ’a i eu très-fouv e n t b e a u c o u p d e p e in e à g u é r ir certains p a r tic u lie r s d e m a c o n n o ilîa n c e > qui a v o ie n t c o n tr a é té d es g o n o r r h é e s trèsv ir u le n t e s , des u lce re s c o r r o f îf s , & d ’au­ tres a cc id e n s d e c e tte n a tu re , p o u r n’a­ v o ir q u e le g e r e m e n t to u c h é d e l ’ extré­ m ité d e le u r v e r g e , les lev res d e la vulve d e c e r ta in e s fille s , fa n s l ’a v o ir po u liée ju fq u e s dan s le v a g in

; p a rce q u e ces

fille s le u r fa ifo ie n t c r o ir e q u ’ elles étoient p u c e lle s j e n fo r t e q u e le

m a l q u ’ils

a v o ie n t g a g n é , n e p r o c e d o it q u e des déc o u le m e n s v a p o re u x q u i e x h a lo ie n t des p a rtie s n a tu re lle s d e ces fa illie s prudes. A u iïï E u fta c h e R u d iu s r a p p o r te -t’il ? a v o ir v u des fe m m e s p u b liq u e s in feétées d ’ un v ir u s te lle m e n t v o la tile &

fi fort

e x a lté , q u e to u s c e u x q u i le s approc h o ie n t é t o ie n t n o n - fe u le m e n t in reé le z d ’a b o rd d e c e tte v ir u le n c e , m a is éto ien t m ê m e a tta q u e z d e fy m p to m e s fi v io ­ l a i s , q u e lo in d e les p o u v o ir appaifer p a r a u c u n r e m e d e , r ie n n ’é t o it capabLe


rvenetlenne. Liv.II- *77 de les p ré fe rv e r d ’u n e m o r t p r o c h a in e . L e v iru s e ft a u ili par lu i - m e m e tr e s pern icieux q u a n d il e ft p lu s fixe q u e v o ­ la tile , & q u a n d il e ft p lu s d e te m s à fa ire fon p ro g rè s : c e q u i fa it q u il d e m e u re lon g - te m s c a c h é fa n s d o n n e r a u cu n e m arque d e fa p ré fe n c e ; p a rce q u éta n t com m e u n e é tin c e lle c a c h é e fo u s la c e n ­ dre , fo n a é tio n e ft c o m m e

în fe n fib le

pendant des d ix a n n é e s & p l u s , ju iq u a ce q u ’ il a it a c q u is e n v ie illilfa n t d e p lu s grandes fo rce s . .. L a c o n ftitu tio n d u c o rp s c o n t r ib u e auffi b e a u c o u p à fa ire p a ro itre les effets d u leu a in v e r o liq u e p lu s ro t o u p lu s t a r d , félon q u e l l e eft b o n n e o u

m a u v a ile :

car c e u x q u i o n t le c o rp s d’ u n e b o n n e c o n ft itu tio n , d o n t la tiflu r e eft c o m p a c ­ te, ferré e, g r o iîie r e , & p le in e d e lu e s , & q u i d é c h a rg e n t p r o m p te m e n t le u r

e-

naence dans le c o n g r è s , n e c o n tr a c te n t pas fi fa c ile m e n t d u m a l v e n e r ie n

. &.

c’ e ftp o u r c e la q u e le s fe m m e s q u i p a r la fréq u e n ce d u c o n g r è s o n t la m e m b ra n e de leur v a g in u n ie , p o lie , g H fla n té ,& e n ­ t i t é d’ u n e h u m e u r v if q u e u f e ,f o n t m o in s fujettes à g a g n e r que la fe m e n c e

c e m ê m e m a l ; p a ic e

reçue fu r c e tte m c m b r a -

H v


\j

8

T r a ité d e la M a la d ie

lie s 'é c o u le a u lii - t ô t , & e n tr a în e avec e lle la m a tiè r e v ir u le n te , q u i n ’a pas le tern s d e fa ire f o n im p r e lïio u fu r c e t or­ gan e. M a is c e u x q u i o n t le c o r p s c a c o c h y ­ m e , & d 'u n e t iifu r e m o l l e , lâ c h e , & f o r t p o r e u fe » q u i o n t la v e r g e lo n g u e , l e g la n d p e u ferré * m o l l a l f e , & tou jou rs c o u v e r t a u p r é p u c e , & q u i f o n t lo n gte m s d a n s le c o n g r è s , c o n t r a c te n t plus a ifé m e n t la v ir u le n c e , e n d o n n a n t lieu a u fe r m e n t v e r o liq u e , d ’ a c q u é r ir bien­ t ô t u n e p lu s g r a n d e a g i t a t i o n , & le tem s d e fa ir e u n e p lu s

fo r te im p r e ffio n fur

l'o r g a n e . N ous

a v o n s u n t r o ifié m e P ro b lè m e

à é c la ir c ir : c 'e ft d e iç a v o ir fi u n lio m m e N u n e fe m m e q u i n o n t p o in t d e m al v é n é r ie n , e n p e u v e n t c o m m u n iq u e r ? A c e la n o u s r é p o n d o n s n é g a tiv e m e n t, fo n d e z f u r c e t a x io m e , q u e p e rfo n n e ne d o n n e c e q u ’i l n ’a p as. N o u s d ifo n s ce­ p e n d a n t q u e ta n t l'h o m m e q u e la fe m ­ m e , p e u v e n t d o n n e r d u m al fa n s en être a c tu e lle m e n t in fe C te z : c e q u e l ’o n c o m ­ p r e n d ra f a c i l e m e n t , e n d iftin g u a n t l ’infe C tio n v e r o liq u e e n a c tu e lle & e n rad i­ cale..


n / e n e r term e. L i v. I L 6.

179

C a r i l eft a ifé d e c o n c lu r r e d e-là >

que ce u x q u i n e fo n t a c tu e lle m e n t n i rad icalem en t in fe C te z d e la v e r o le , n e peuvent p a s la c o m m u n iq u e r ; q u e c e u x qui en fo n t a c tu e lle m e n t a tte in ts p e u ­ vent la d o n n e r fo r t a ife m e n t y & q u e ceux q u i e n fo n t r a d ic a le m e n t a tta q u e z co n tien n en t fo n g e r m e a u d ed an s d « u x m é m e s , p o u r a v o ir eu a u tre fo is q u e l­ que a tte in te aCtuelle d e c e m a l, q u i au ra été n é g lig é e o u m a l tr a ité e . _ O r q u o i q u e le g e rm e d e c e m a l agir— fe dans le fu je t o ù i l fo t r o u v e , fans q u o n s'en a p p e rç o iv e , il n y eft pas p o u r ce la dans l’o ifiv e té

-, m a is il s'y p r o v ig n e le n ­

tem en t, j u f q u a c e q u ’ après a v o ir v a in c u les o b fta cle s q u i s 'o p p o io ie n t à fo n p r o ­ grès , il d o n n e des m a rq u e s é v id e n te s d e fon a f t io n : & c ' e f t - là c e q u i eft c a u fe que des fe m m e s q u i o n t r a d ic a le m e n t cette in fe C tio n , d o n n e n t d u m a l à c e u x qui les a p p ro c h e n t fan s q u elles e n fo re n t a ctu ellem en t in fe C té e s , _& p a r tic u liè r e ­ m ent au te m s d e le u r s p u r g a tio n s s p ar­ ce q u e la n a tu re p u r g e a n t en c e te m s-la les fe m m e s d e le u rs m a u v a ife s h u m e u r s , elle é v a c u e e n m ê m e te m s d an s c e lle s q u i o n t c e tte in fe C tio n r a d ic a le , q u e l-

H vj


l8o

T r a ité d e la M a la d ie

q u e p o r tio n d u le v a in

v e r o liq u e

qui

v le s m ec en état d ’e n fa ire p a rt à c e u x qui le s a p p r o c h e n t : c e q u i fa it q u e les dé­ b a u c h e z d e p r o fe flio n im p u te n t alors le m a l q u ’ils p r e n n e n t , à la co n trariété q u i fe tr o u v e d a n s le fa n g & h u m e u r s d es d e u x fex es

d an s les

: au lie u

que

le s fe m m e s q u i n ’ o n t p o in t c e tte in fe c ­ t io n ra d ic a le , & q u i n ’ o n t ja m a is eu de m a l v e n e r ie n , n e d o n n e n t d ’a u tre mal à c e u x q u i fe j o ig n e n t a v e c elle s , que d e r e n d r e le u r v e r g e fa n g la n te & flétrie, c o m m e u n e c h a ir q u i a fo u ffe r t l'é b u l­ l it io n , o u b ie n m a r q u é e d e q u elqu es ta ch es r o u g e s q u i f c d iffip e n t b ie n -tô t. 7.

I l a rriv e a u lïi q u e lq u e fo is qu 'u ­

n e fe m m e p u b liq u e > q u i n ’ a u ra point d e m a l v e n e rie n v e n a n t à fe jo in d r e a u n h o m m e q u i e ft a tte in t d e c e m a frc ce v r a d a n s fa m a tric e u n e fe m e n c e c o rr o m ­ pue ,

q u i fera c a u fe q u ’ u n a u tre h o m m e

fa in v e n a n t à

l’ a p p r o c h e r im m é d ia te ­

m e n t ap rès ,

c o n tr a c te r a d u m a l par

l'im p r e ffio n d e c e tte fe m e n c e g â t é e , dont e lle fe d é c h a r g e r a d an s c e fé c o n d c o n ­ g r è s , & q u e c e tte d é c h a r g e e n in fe cta n t c e fé c o n d d é b a u c h é , n e fe ra à f o n égard q u e c o n t r ib u e r à, la r e n d r e fa in e.


rveneneme. Li V. 11* 18-ï 8.

L a m ê m e c h o fe p e u t a rriv e r a

1 e-

gard des h o m m e s ; & j e n ai c o n n u u n entre autres , q u i apres a v o ir eu a ta ire à une fe m m e d é b a u c h é e , fe j o ig n it au ii-tôt a v e c u n e a u tre fe m m e m a rie e , q u i avoir é té jtifq u e s - là fo r t fa in e & fo r t chatte , & q u 'il fo llic it o it in u tile m e n t depuis lo n g - t e m s , à lu i a cc o r d e r la d e r­ nière fa v e u r

\ à la q u e lle i l c o m m u n i­

qua la c h a u d e - p îlle

q u il a v o it g a g n e e

dans l e p re m ie r c o n g rè s , q u 'il a v o it exercé a v e c la fe m m e

p u b liq u e ; _e n

forte q u ’ il fe d é c h a r g e a fur e lle d u v ir u î qu’il a v o it c o n t r a é t é , &

q u il le tr o u v a

en fuite ex e m t d e to u t m a l, p e n d a n t q u e je fus o b lig é d e tr a ite r e n c a c h e tte le plus p r o m p te m e n t q u 'i l m e f u t P0 “ 1“ Cjl la p e rfo n n e q u ’il a v o it g â té e .

R E M . A R Q . U E S. i.

C’eftfnr ces obfcrvations .... L 'A u ­

teur par fes o b f e r v a t io n s , p ar fes exp é­ riences 3 &

p a r to u s le s ra ifo n n e m en s-

dont i l s’eft fe r v i d an s le c h a p itre p re­ cedent

, p o u r é ta b lir

l’ effe n c e

de la

m aladie v e n e r ie n n e , dan s u n e t r e p i y f.que q u i ex ifte d a n s le c o rp s v iv a n t

, ne


i Si

T r a ité d e la M a la d ie

p r o u v e r a j a m a is f o l id e m e n t , q u e la vé­ r o le d o it io n o r ig in e à des c a u fe s phyfiq u e s e x ifta n te s d a n s le c o rp s v i v a n t , à m o in s q u 'il n e d é m o n tr é q u ’ il ib it poffib le y ÔCmq u 'il f o it m ê m e d é jà arrivé à u n e fe m m e q u i n e f e d èra-con ftam ent a b a n d o n n é e q u 'à

u n fe u l

h o m m e de

lu i d o n n e r d u m a l v e n e rie n , o u rcciu o q u e m e n t à u n fe u l h o m m e , q u i ne

Î

e fera j o in t q u 'à u n e fe u le fe m m e , d'en c o m m u n iq u e r à c e lle a v e c

la q u e lle il

a u ra e x e r c é le c o n g r è s : c a r lo r fq u e cela a u ra été d é m o n tr é c la ir e m e n t , o n n'au­ r a p lu s d e lie u d ’a ttr ib u e r l 'o r ig in e de c e tte m a la d ie , au m é la n g e d es differen ­ te s fe m e n c e s d a n s u n e m ê m e m a trice : q u i c lt la c a u iè la p lu s p a lp a b le à la­ q u e lle o n a it p u l ’im p u te r ju f q u 'à preie n t. 1.

En effet fenom convenons. . . . N ous

c o n v ie n d r o n s v o lo n t ie r s q u ’ u n e fem m e p e u t c o n tr a c te r à ia v u lv e q u e lq u e ul­ c é r é m a lin & fa n ie u x d ’u n e cau fe non v e n e r ie n n e ; & p o u r q u o i n ’ en c o n v ie n ­ d r i o n s - n o u s pas

, p u ifq u e c e la arrive

t r è s - f r é q u e m m e n t ? M a is

s ’e n fu iv r a -

t ' i l d e - l à , c o m m e l ’A u t e u r le p réten d > q u e c e tte fe m m e d o n n e ra l a v e jo le à


rvenerienne. Liv. II- ^ 5 celui q u i e x e rce ra le c o n g rè s a v e c elle ? c’cft d onc n o u s n e c o n v e n o n s p a s p o u r ­ vu que c e tte fe m m e n e fo u ffr e 1 a p p ro ­ che q u e d e c e t h o m m e fe u l. A u i l i voyons-nous par e x p é rie n c e , q u e c e lle s qui o n t c e s fo rte s d ’ u l c é r é s , fu lie n t- i s carcin om ateux ». n e d o n n e n t p o in t la v é ­

role à le u rs m a ris , lo r s q u ’ ils fo n t a lle z brutaux p o u r les. a p p r o c h e r d an s u n é ta t fi dép lo rable3. Tout cela

étant tel [. ~. • O n n e

peut s’ e m p ê c h e r d’ être fu rp ris , q u u n

Homme d u m é r ité d e l ’ A u te u r , a it ete allez peu in ft r u it d e l’ H ift o ir e d e i o n p a y s , p o u r n ’ a v o ir pas fe u q u e la V i e de N a p le s n ’ a v o it p o in t e te a ih e g e e dans l’E x p é d itio n d e C h a r le s V I I I . par c o n fe q u e n t q u e l ’o n n ’ a v o it p o in t été o b lig é d e c h a lfe r le s fe m m e s p u b li­ ques c o m m e b o u c h e s m u tile s

q u a in -

fices fe m m e s n ’ a v o ie n t p o in t é té c o n ­ traintes d e f e r é fu g ie r d an s le C a m p

es

François. Il eft v r a i n é a n m o in s q u e les F ra n ­ çois ayan t eu c o m m e r c e a v e c ces rem ­ ues, p u b liq u e s d an s la V i ll e d e N a p le s » 'ls con traébéren t d e s u lcé ré s to u t ie r a bliblcs à c e u x d o n t ce s fe m m e s e t o ic n t


184

T r a ité d e la M a la d ie

in fe d té e s , q u i n ’ é t o ie n t p o in t des ulcé­ rés m a lin s d ’u n e c a u fe n o n v e n e rie n n e , m a is q u i c ro ie n t les fu ite s d ’ u n e verole b ie n

c a r a c te r iz é e , q u i n ’ a v o it eu chez

e lle s p o u r c a u fe o r ig in e lle , q u e le m é­ la n g e d es d iffe re n te s fe m e n c e s q u ’ elles a v o ie n t reçu es ta n t d es N a p o lita in s , que des E f p a g n o l s , A l e m a n s , & F ran çois : le q u e l m é la n g e c o m m e n ç a p o u r lors à c o n t r a r ie r c e tte m a lig n it é c o n t a g ie u fe , q u ’il n ’ a v o it p o in t eu j u f q u a l o r s , 6c en q u o i c o n fifte l’ effe n c e d e la v e ro le . 4 . Nous concluons donc............L a conc h ifio n d e l ’ A u t e u r n ’ eft pas ju fte : car d e c e q u ’ u n e fe m m e p e u t ê tre attaquée d ’ un u lc é r é m a lin à fa v u lv e d e caufe in té r ie u r e , il n e s’ e n fu it pas q u e ce fort u n u lc é ré v e r o liq u e ; & l ’o n n e c o n v ie n ­ d ra d e c e la q u e ’ lo rs q u e l’o n aura v û une fe m m e a tte in te d ’ u n u lc é r é f e m b la b le , d o n n e r la v e r o le a u fe u l h o m m e avec le q u e l

e lle a u ra eu c o m m e r c e : ce qui

n ’ e ft p o in t a rriv é j u f q u ’ à p re fe n t. j . Nous répondons premièrement. C e t t e p r e m iè r e r é p o n iè e ft c o n tre la vé­ r it é d e l ’ H i f t o i r e , c o m m e o n p e u t

1 in ­

fé r e r d e c e q u i a é t é d it d an s les rem ar­ ques q u i

fo n t à la f u it e d u troifrt'I° e


njeperienne.

Liv*IÏ-

chapitre d e l a p re m iè re

185

p a rtie d e

ce

Traité. C a r i l n ’ y e û t p o in t d Ç d lfc tte dans les d e u x C a m p s p e n d a n t 1 E x p é d i­ tion d e N a p le s , & p a r tic u liè r e m e n t d a n s celui des F r a n ç o is , q u i fu r e n t re çu s p ar

tout comme des Vainqueurs.

e orte

que fi n o u s c o n v e n o n s a v e c l A u t e u r , que la m a u v a ife d ifp o fit io n àç c e u x q u i furent i n f e f t e z du mal v e n e n e n d u ra n t cette E x p é d itio n , p u t c o n t r ib u e r a dre les fy m p to m e s d e c e m a l r o u t a

ai

terribles j. c e tte m a u v a ife d ifp o fit io n fu t plutôt c a u fé e par l ’ a b o n d a n c e & par le s ex cès, a u x q u e ls to u s les F r a n ç o is le li­ vrèrent , d e p u is le s p lu s g ra n d s S e i­ gneurs ju fq u e s au x m o in d r e s S o ld a t s , auffi-bien q u e p a t 1 . c h a le u r d u c lim a t toûjours fu n e fte à n ô t r e N a t io n , c o m ­ me tou s les H ifto r ie n s 1 o n t r e m a r q u e , que par la p r é te n d u e d ife tte d es v iv re s dont parle l’ A u t e u r , & p a rd a m a u v a ik qualité des a li m e n s , q u i n o n t jam ais été q u e d es

p ro d u éH o n s

l’im a g in a tio n d e c e u x q u i

g r a tu ite s

^

o n t a va n ce

ces faits fu r d e fa u fle s tr a d itio n s L es d e u x a u tres ra ifo n s q u e *utc allegue d e la v io le n c e des (y m p to m c du M al v é n é rie n , d a n s le s p re m ie rs te m s de fo n a p p a r itio n , fo n t p ^ s p la u h b le s


i 8G

T r a ité d e la M a la d ie

q u e la p r e m iè r e ; p u ifq u ’ il e ft certain p a r des e x p é rie n c e s in c o n te fta b le s . i °Q u e la p e u r re n d les m a la d ie s contagieufe s fu n e fte s à c e u x q u i e n fo n t a tta q u e r &

re n d a u iïï les c o rp s d e c e u x

qui y

fo n t e x p o fe z , p lu s fu fc e p tib le s d e l’imp r e lîio n m a lig n e q u i p r o d u it ces ma­ la d ie s . S e c o n d e m e n t il n ’e ft pas m o in s v r a i, q u e l’ig n o r a n c e d es re m e d e s ren d les m a la d ie s con ta'jrieu fes p lu s fu n e fte s dans l e u r c o m m e n c e m e n t- q u e d an s leu r dé­ c lin : &

p a r c o n fe q u e n t

ceu x q u i

en

fo n t le s p re m ie rs a tta q u e z , o n t plus de fu je t d e le r é c r ie r fu r le u r m a lh e u r , q ue c e u x q u i e n fo n t

a tta q u e z

p lu s tard}

p a r c e q u e les p r e m ie r s a tte in ts ,

m eu­

r e n t p r e fq u e t o u s , à c a u ie , c o m m e dit l ’A u t e u r , q u e les M é d e c in s n e peuvent c o n n o ît r e q u e p ar u n e fu ite d ’exp erienc e s , les fp é c ifiq u e s les p lu s c o n v e n a b le s c o n t r e c e s é p id é m ie s , q u i io n t avant c e tte d é c o u v e r te to u jo u rs ■ fu n e fte s a un g r a n d n o m b r e d e m a la d e s. N o u s fîm e s en F ra n ce u n e fa ch e u le é p r e u v e d e c e tte v é r it é e n l’ a n n ée 1 1>9 4 * Si 9 5 . o ù le fatal e n tê t e m e n t d e la plu­ p a rt des M é d e c in s en

fa v e u r d e la ial*


venerienne.

L i v. I I .

1 87

gnée , fit p é rir u n e in fin ité d e P e u p le au c o m m e n ce m e n t d es fiè v re s m a lig n e s» qui régn èren t e n c e te m s -là p r c fq u c par tout le R o y a u m e ; & e e tte g r a n d e m o r ­ talité ne d im in u a c o n fid e ra b le m e n r , q u e lors q u e l'o n fu iv it u n e m é th o d e c u ra ­ tive p lu s ra ifo n n a b le » e n fu b ftitu a n t à ce gran d n o m b r e d e fa ig n e e s d o n t 1 u fage éto it p e rn icie u x » c e lu i des c o rd ia u x & des v o m itifs . 6 . Car il ejl

aifé de emehirre . . . .

Cette c o n c lu fio n p r ile à ta r ig u e u r n eft pas fi jufte q u e

TA u teu r le

p ré te n d î

puis q u ’ il y a d es fe m m e s q u i n e fo n t, n i aftuellem en t n i ra d ic a le m e n t in f e d e e s d’aucune v i r u l e n c e , q u i n e la îffe n t pas de don ner d u m a l v é n é r ie n a c e u x q u i les a p p ro ch en t ;

p a rce

que

fan s ê tre

elles m êm es i n f e d é e s d e c e m a l , elles, ue laiifent pas d ’a v o ir c h e z elles la c a u f e de cette i n f e d i o n » q u i eft q u e lq u e refte de ce p e rn icie u x m é la n g e d e d iffe re n te s fetuences re ç u e s d an s le u r m a tric e , lo is, qu'elles le p r o ftitu e n t à to u s v e n a n s , 8 c

qui eft

la c a u fe o r ig in e lle d u m a l v e n e -

r'e n , c o m m e n o u s P a v o n s fa it v o ir dans, '¡'■ Os rem arq u es p ré cé d e n te s. Q r ce m a u v a is le v a in fans faire, d i m -


i 88

T r a ité d e la M a la d ie

p re ffio n fu r e l l e s , à c a u fe d e la fo rce de le u r c o n ft itu tio n

, e n fa it fo u v e n t fur

c e u x q u i les careil'en t d e tr o p près , & q u i p re n n e n t d u m a l c h e z e l l e s , quoi­ q u 'e lle s n e io ie n t e lle s -m ê m e s n i adtuclle m e n t n i r a d ic a le m e n t in fe c té e s .

7. I l arrive auffi quelque fo is . . . . Je d o u te q u e c e fo it u n

bon

m o y e n pour

re n d re u n e fe m m e fa in e a p rès u n con­ g r è s i m p u r , q u e d e fe d é c h a rg e r par un le c o n d c o n g r è s d e la fe m e n c e co rro m ­ p u e q u i lu i efh refté e d u p ré c è d e n t ; & c e la p o u r d e u x r a ifo n s. P r e m iè r e m e n t

p a rce q u ’il n ’ eft pas

p e rm is à un M é d e c in , fé lo n

les règles

d u C h r ift ia n ifm e , d e c o n iè ille r à u n m a' la d e d e ré p a re r par u n fé c o n d c rim e

, Ie

m a lé fic e q u ’ il s’e ft p r o c u ré à lu i - meme p ar u n p r e m ie r p é ch é , & q u ’ il n ’ eft paS lus p e rm is au m a la d e d e fu iv r e u n fem-

E

la b le c o n f e i l , q u i l’e n g a g e r o it à com ­

m e t tr e u n d o u b le c r im e , je v e u x due

u n fé c o n d a d u lté ré , & d e p é c h e r en le* c o n d lie u c o n tr e le p r é c e p te d e la cha­ r it é , q u i n o u s d é fe n d de fa ire à un au­ t r e c e q u e n o u s n e v o u d r io n s p a s q u on n o u s fît. E n fé c o n d lie u t o u t é g a r d d e R c n -


'Venerienne. Liv.II- 189 gion m is à p art , lo in q u ’u n n o u v e a u te­ nant e n tra în â t dans u n fé c o n d c o n g r è s , toute la v ir u le n c e r e lié e d u p r e c e d e n t congrès dan s la m a tric e d e c e tte p r o ilituée , i l fe r o it à c ra in d re q u e le fé c o n d congrès v e n a n t à r a n im e r c e tte {en ten ­ te co rro m p u e 5c à lu i d o n n e r d e n o u ­ velles f o r c é s , i l n e la r e n d ît plus a é liv e & plus p é n é tra n te , &

par c o n fe q u e n t

plus cap ab le d e fa ire im préiT ion fur la matrice où e lle fe r o it r e l i é e , a u q u e l cas ce fécond c o n g r è s , au lie u d e r e n d re c e t­ te fem m e p lu s fa in e , la r e n d r o it p lu s 'nfeèlée q u ’ e lle n ’ e t o it a u p a ra va n t. 8. La meme chofe peut arriver • • • • Sans tro p n o u s em barralT er fu r la v é r ité du fait q u e l’ A u te u r ra p p o r te d e c e p ar­ ticulier , q u i après a v o ir g a g n e d u M a venerien, d a n s u n p r e m ie r c o n g r è s q u i l avoit e x ercé a v e c u n e fe m m e p u b l iq u e , alla a u lïi-tô t fe jo in d r e a u n e a u tre fe m ­ me q u ’il fo llic it o it d e p u is lo n g - rem s, fur la q u e lle i l fe d é c h a r g e a de to u t le maléfice, q u ’ il a v o it c o n tra c té d an s Io n premier c o n g r è s , fan s d is - je v o u lo ir douter d e c e fa it q u i p a ro it a lfe z é q u i­ voque , c o n te n to n s - n o u s d e d ire , q u e c'cft - là u n m o y e n d e g u e r ifo n q u e le s


ï

90

T r a ité d e la M a la d ie

¿ é b a u c h e z fe c o n f e illo ie n t a u tre fo is les u n s au x a u tre s, m a is q u e f o n p e u d e fucc è s a m is h o rs d 'u fa g e j u n fé c o n d con­ g r è s ap rès a v o ir g a g n é t d u m a l venerien d a n s u n e p r e m ie te l u t e , 11e fa ifa n t qu'ir­ r it e r c e m a l &

le re n d re m o in s

trai­

ta b le . A in iî le m e ille u r c o n fe il q u e

nous

p u iilio n s d o n n e r à c e u x q u i o n t con trac­ t é d u m a l v e n e rie n , e ft de s 'a b fte n ir du c o n g r è s , n o n - fe u le m e n t p o u r n e point r e n d r e la m a lig n ité q u 'ils o n t contrac­ t é e p lu s a é liv e & p lu s v ir u le n te ; mais a u lli p o u r n e p o in t c o m m u n iq u e r leur m a l à d 'a u t r e s , fo u s l ’e fp o ir m a l fonde d e s 'e n d é c h a rg e r .

C

h

a

p

i

t

r

I V .

e

D it fîêg e de la ¿M aladie -■ rvenerierme.

A

P rè s a v o ir ' p a rlé d e l’ elTence du m a l v e n e r ie n , il fa u t p refe n te m en t

e x a m in e r q u e l e n e f t le liè g e u ’e i l p a s fa n s c o n t e fta tio n

: ce q«j

-, p u i s q u ’“


n/mmenne. L i v. 11< 1 91 y a là - d eifu s a u ta n t d e d if f é r a is fe n timens q u 'il y a d e S eétes d an s la M é d e ­ cine. Q u e lq u e s - u n s o n t v o u lu a v e c L c o tùcenus , q u e la p e au fû t le fié g e d e c e t­ te m aladie , p a r ce q u e c e t t e e n v e lo p p e generale d u c o r p s , n 'e ft pas m o in s m a l­ traitée par le v ir u s v e r o liq u e , q u e p ar tous les au tres le v a in s m o r b ifiq u e s , q u i dominent dans to u te s le s a u tres a ffe c ­ tio n s, q u i/ o n t p ro p re s & p a r ticu liè r e s à cet o rg a n e . . M ais c o m m e la p e au fe u le n e fo u frre pas dans c e tte M a la d ie , & q u e le v ir u s attaque p lu fieu rs au tres p arties d u c o rp s fouées p lu s p r o fo n d é m e n t, c o m m e lo n t les parties g é n it a l e s , le g o fie r , les n e r s , les cartilag es , & les ° s » H e v l ei/ que la v e r o le n e d o it pas e tre r a n g é e lous les m a la d ie s d e la p e au . D 'a u tres fe font im a g in e z q u e le v é ­ ritable fié g e d e c e tte M a la d ie e ft la te te , comme éta n t la lo u r c e , d 'o ù b e a u c o u p de M é d ecin s o n t c r û étoit d é r iv é e

q u e la fe m e n c e

: o u t r e q u ’ e lle e ft le lu jec

de fes fy m p to m e s les p lu s o r d in a ir e s , com m e par e x e m p le , d es u l c é r é s ,

es

pullules, d e la c h u te d es c h e v e u x , &

des


ï

9 1 Traité de la Maladie

d o u le u r s a ig u ë s

c a u fé e s p a r le viru s:

m a is c o m m e c e s a cc id e n s n e fo n t pas to u jo u rs d es lig n e s c e rta in s d e c e tte Ma­ la d ie , &c q u e T o n p e u t a v o ir la vérole fa n s q u e la tè te f o it tr a v a illé e d'aucun d e c e s a cc id e n s ; c e fe r a it m a l à propos q u e l'o n é t a b lir a it le liè g e d u m a l véné­ rie n d a n s c e t o r g a n e . Il y a eu d es M é d e c in s q u i o n t crû que le s p a rtie s g é n ita le s é t o ie n t les prem iè­ res a ffe cté e s dan s c e m a l fâ c h e u x ; parce q u e le s p re m iè re s m a rq u e s d e c e tte Ma­ la d ie p a r o iffe n t à c e s o r g a n e s , quand e lle a é t é c o n tra c té e p ar u n c o n g rè s im ­ p u r , & q u e c e m a l a u g m e n te de plus e n p lu s , q u a n d o n n 'a pas fo in d e fe prec a u tio n n e r c o n t r e fes p re m ie rs fym ptom e s , q u i fo n t p ar e x e m p l e , des ulcérés c o r r o ilfs &

c a lle u x au g la n d o u au pré­

p u c e , d e s c h a u d e p if f e s v ir u le n t e s , & d e s b u b o n s a u x a în é s . M a is q u o i q u ’i l fo it v ra i q u e les ac­ c id e n s d e la v c r o le c o m m e n c e n t p ° ur l ’o r d in a ire à fe m a n ife ite r au x parties gé­ n ita le s , c e la n ’ a rr iv e p o u rta n t pas tou­ jo u r s ; p u ifq u e l’o n p e u t c o n tra c te r cette M a la d ie p ar d es b aifo rs , p ar la f u e u r , & m ê m e p a r des v é te m e n s lo rs q u ’ ils font e m p r e in t


'vem n em e. L i V.II 195 em preints d e c e tte v ir u le n c e : c e p e n d a n t ces ibrtes d’ a tto u c h e m e n s n e c a u fe n t p as la vero le, à m o in s q u i l s n e fo ie n t l o n g tems c o n tin u e s . Les e n fa n s p r e n n e n t au ffi le m a l v é ­ nérien par le la it d e leu rs n o u rr ic e s ; & la plupart d e c e u x q u i fo n t g â t e z p ar cette v o y e , n ’ en o n t d ’ a b o r d a u c u n e marque à leu rs p a rties n a tu relles.

C e­

pendant n o u s fç a v o n s p ar u n e e x p e rie n ­ ce fort a u th e n tiq u e , q u e des R e lig ie u ics de la V i ll e d e S o r e n c e ,

après a v o ir

ptefque to u te s b a ifé u n e p e tite fille d ’ u­ ne grande b e a u té q u i é t o it a lla ité e p ar "ne n o u rrice g â t é e , e u r e n t dans l ’e fp a c e h 40 jo u rs les un es des g o n o r r h é e s , les autres des u lcé ré s c o r r o fifs , des p u ftu le s, ° " des b u b o n s au p a rties n a tu re lle s ;

Sc

"eus a vo n s tra ité p lu s d ’ u n e f o i s , des Symptômes v e n e rte n s aux parties g é n i ­ ales des e n f a n s , q u i a v o ie n t c o n t r a d é fe virus en te tta n t des n o u rrice s q u i en Soient in fe d é e s . D ’autres o n t crû q u e la v e r o le a vo ic fon fiége au x p a rtie s fp e rm a tiq u e s n e r­ e id e s , & m e m b ra n e u fe s.

C ependant

peu de g e n s ig n o r e n t q u e c e m a l a ttan o n - fe u le m e n t les p a rties n e rv e u-

Terne

/.

I


194

T

v a '1té

d e la M a la d ie

fe s & m e m b r a n c u fc s , m a is a u ffi les par­ t ie s c h a rn u e s. E n fin le plus g r a n d n o m b r e

allure

q u e to u te s le s p a rtie s d e n ô tr e c o rp s , f o n t é g a le m e n t iu je tte s à c e tte m aladie ; p a r c e q u ’ il n ’ y e n a a u cu n e q u i en foit t o û jo u r s e x e m te : c e q u i fa it q u e 1 on n ’ e n p e u t a u ffi m a rq u e r a u c u n e q u i foit p a r tic u liè r e m e n t d é te r m in é e à recevoir l'a tte in te d e c e v ir u s : &

c e q u e nous

a v a n ç o n s i c i eft u n e v é r ité in co n tella b le , c o m m e n o u s le fe ro n s v o ir dans la f u it e , e n

fa ifa n t le d é ta il des differens

fy m p to m e s q u i a tta q u e n t fé p a ré m e n t les d iffe r e n te s p a rties d u c o rp s . H e r c u le s d e S axe a ffig n e au m a l ven e r ie n tr o is d iffe re n s fu jets fé lo n fes dirfe r e n s te m s . I l p ré te n d p ar e x e m p le , que lo r s q u e c e m a l e ft r é c e n t , i l attaque l ’e fp r it n a tu r e l o u la p o r tio n d u fang p lu s f u b t ile , e n fu ite les fu c s excrétn en te u x , & e n fin le fu c n o u rr ic ie r. Q u a n d le m a l a fa it u n p r o g rè s P‘uS c o n fid e r a b le , i l e ftim e q u ’ il a p o u r io11 f u je t d es fu c s a d u ftes , &

q u ’ il s’attac te

a u f o y e & à l’ e fto m a c : c e q u i ca u le L1U g r a n d p r é ju d ic e à la c h y lo fe &

matofe.

à 1 lC


r v m e r le n m .

L i v. IL

195

Enfin q u a n d c e m a l e ft in v é té ré , il infecte fé lo n lu i , la p itu ite g r o ffie r e & la m atière fé m in a le ; c e q u i fa it q u ’il attaque les p arties d u c o rp s les p lu s io lides, c o m m e fo n t les n e rfs » les m e m ­ branes , & les os» M ais c e t A u t e u r fe m é p re n d e n

a t­

tribuant à c e m a l d iffé ro n s lu je ts ; p a rce qu'il n 'e n d o it a v o ir q u 'u n fe u l , fo ie qu’il c o m m e n c e o u q u il lo it dans fo u état, o u q u ’ i l fo it in v é té r é ,

ôc il e ft im~

poilible q u ’ il p affe a in fi d ’ u n fu je t a u n autre ; o u tre q u e c e t t e p ré te n d u e c h y lofe n’ a jam a is e x ifté d a n s la

n a tu re »

«tais b ie n d a n s la fa n ta ifie d es M e d e c in s, c o m m e n o u s l’ a v o n s fa it v o ir plus au lo n g dan s n ô tr e E x a m e n d e M é d e c i­ ne L iv . q u a tr iè m e c h a p itre p r e m ie r , e n Parlant d e l’ a & io n d e l’ e fto m a c : & le foye n’ eft p o in t au ffi l’ o ffic in e d u f a n g , eoinme o n l 'a v o it crû ju fq u ’ à p r e f e n t , tuais fe u le m e n t u n o r g a n e q u i ie r t à la purification. T o u s n o s A n c ie n s , c ’ e ft a d ire les G a lcu ifte s, o n t é t é d e c o n c e r t à s’ im a g in e r que le fo y e é t o it le iié g e d u m a l v e n e r’cn , fo n d e z fu r le s p re u v e s fu iv a n te s q«i fo n t r id ic u le s . 1

ij


i 9<i

T r a it é d e la ¿M a la d ie

L a v e r o le d ife n t-ils , eft u n e maladie c h r o n iq u e , q u i e ft te lle m e n t fix ée & a tta c h é e a u lie u x q u elle a tta q u e > que l ’ o n n 'a jam a is v u q u e l l e fe fo it dépar­ t i e dJu n e n d r o it o ù e lle é t o it u n e fois a rr e té e . I l fa u t d o n c n e celîairem en t q u e lle f o it e n tr e te n u e par u n fo y e r fixe & p e r m a n e n t , d an s q u e lq u e v ife e re qui f o it la c a u fe d e fa r é b e llio n . D e p l u s , c o n t in u ë n t- ils , n o u s voyons d a n s c e t t e m a la d ie , q u e to u t le _ C01FS g é n é r a le m e n t io u ffr e d e ce m a u v a is v a in ; p u is q u ’ il n ’ y a très - fo u v e n t au c u n e p a rtie d u c o rp s d e ce s m a la d e s > q u i n e p a rta g e les a tte in te s d e c e nia fâ c h e u x . I l fa u t d o n c

p ar contequen^

é t a b lir u n e p a rtie q u i fo u r n ilïe c e m au­ v a is fu c , & q u i le d iftr ib u a n t à toutes le s au tres , les g â te & les a ltéré d e te fo r t e , q u e l le s n e p e u v e n t fe m tabl d a n s le u r é ta t n a t u r e l , ta n t q u e c e niait v a is fu c e ft d ifp o fé à le u r fa ire fe n tir le im p r e ffio n s : c a r fa n s c e la il fe r o it for a ifé à la n a tu re d e fu r m o n te r la ma g n it é d u le v a in , q u e c es o r g a n e s auroie» r e ç u e n p e tite q u a n tité , & d’a u ta n t p t ô t m ê m e , q u ’a y a n t fe m b lé fa ire tiev p e n d a n t q u e lq u e t e m s , le n o u v e a u


*venenenne.

L i v . 11.

ly y

Vicieux q u i p a rv ie n t à ces o rg a n e s , y ren o uvelle & p e rp étu e la m a la d ie. O r ils e ftim e n t q u ’ a u cu n a u tre v i t cere n’ eft p lu s p ro p re a c o n t e n ir le

oyer

de ce m a l q u e le fo y e , d o n t l ’ a & io n e it très - n e ce ffa ire à to u t le c o r p s ; p a rce que to u te s le s p a rties d u co rp s a y a n t befoin d’ être n o u rrie s

e lle s n e p e u v e n t

fe paiTer du fo y e , q u i tr a v a ille fan s ce lle à la fa n g u ific a tio n : c e q u i fa it q u e c e t 01gane éta n t m a l d ifp o fé , &

fa ila n t m a l

l'on a ctio n , to u s les fy m p to m e s q u i ar­ rivent par l’ im p r e ffio n d u le v a in v e r o liq u e , d é p e n d e n t d u fo y e , d e fes o p e r a ­ tions d é p r a v é e s ,

&c de la fa cu lté n a tu re l­

le q u i y réfid e. C e s fo rte s de fy m p to m e s fo n t p re­ m ièrem en t , la m a u v a ife n u tr itio n d u corps , q u i p r o d u it la g ra n d e q u a n tité d’excrém en s q u i s e n é c h a p p e n t ; Si 1 o n s'en a p p e rç o it e n c o re p ar la m a u v a ife

couleur d u ’v ila g e , par la m a u v a ife q u a ­ lité d u f a n g , par le v ic e d e to u te s les c o d io n s , p a r l’ e x té n u a tio n d e to u t le corps , par la c h u te d es p o ils , p ar l’ é r u p ­ tion d’ un g r a n d n o m b r e d e p u llu le s &.

h peau, Si par d iffé r e n te s

d’u lcé ra tio n s fu r la fu rfa c e d e par k

ca rie des o s ,

1 üj


ïy 8 Traité de la Maladie fo r te s d e tu m e u rs q u i fe fo r m e n t en d if­ fe r e n te s p a rtie s. P e n d a n t to u t le tern s q u i s’ cft pafle d e p u is A r if t o t e ju fq u à G a lie n , le foye a v o it é t é r e g a r d é c o m m e u n v ifc e re abje é l

j, c o m m e u n p o id s in u t ile > com m e

u n p a r e n c h y m e o if if , in c a p a b le d e toute a & io n , & q u i n ’ é t o it n é c e lfa ir e au corps q u e par a c c id e n t. M a is G a lie n fe iè r v it d e t o u te la loq u a c ité q u 'i l te n o it d e f o n pays > pour tire r c e v if c e r e d ’ u n é t a t ii m é p rifa b le > p o u r l’ é le v e r fu r le T h r ô n e , p o u r lui d o n n e r u n d o m a in e a b fo lu fu r to u te la R é p u b liq u e d e l ’ a n i m a l , p o u r éten d re fa M o n a r c h ie fu r to u te s le s p arties du c o rp s a n im é , lu i d o n n e r l ’œ c o n o m a t de la v ie , & lu i a ifu je ttir to u te s les autres p a r tie s d u c o rp s . C ’ e ft d e lu i q u ’ i l a v o u lu q u e l’eftom a c e m p r u n tâ t fa c h a le u r

-, q u e les m -

te ftin s fu iïe n t fo m e n te z ; q u e le cœ ur 8c les a rte re s tîr a ilè n t le fan g qu’ils co n ­ tie n n e n t. cerveau

S e lo n lu i le fo y e fo u r n it au la m a tiè r e p ro p re à fo r m e r les

e fp r its a n im a u x , a u x p a rtie s g é n ita les < ■ fu c r e q u is p o u r p ro d u ire la fe m e n c e >y à to u s le c o rp s le f a n g d o n t il a beU ’ ft


1vcnevlenne. Liv. II* *99 pour fa n o u r r itu r e : c e q u i a é té c a u fe que la fo u le c ré d u le & g r o ffie r e d es M é ­ decins q u i l’o n t' f u iv i > n a p lu s g a r e ^e mefure d an s les é lo g e s q u ’ e lle a d o n n e à ce v ifce re . C e p e n d a n t le p h e n o m e n e d es v e in e s lactées d é c o u v e r t par P e c q u e t d an s ce s derniers t e m s , a u ffi-b ie n q u e io n re ie r voir d u c h y le , o n t fufH p o u r d e g ra d e r cet o r g a n e , e n fa ifa n t m o n te r le la n g aux fo u c la v ie r c s p ar le c a n a l th o r a c h ique , &

le fa ifa n t d e fc e n d re e n fu ite au

ventricule d r o it d u c œ u r j & p ar c e m oyen le fo y e p e rd it e n u n m o m e n t la p réém in en ce q u ’ il a v o ir u fu r p e e p e n ­ dant tan t d e fic e lé s ,

Sc par u n e fa ta le n e -

ceffité d é p e n d a n te d’ u n e d e c o u v e r te i im p o rta n te , il eft a r r iv e b ie n - to t apres que l’ a u to r ité d e G a lie n a ya n t c o m m e n ­ cé a décliner , fes S e fta te u rs fe fo n t vus en velo p p ez dan s fo n d e fa flre ; d e m a n iè ­ re que to u s c e u x q u i p r a tiq u e n t a u jo u r­ d’hui la M é d e c in e lu i o n t to u r n e le d o s , à l’e x c e p tio n d e q u e lq u e s P a r t io n s d e l’A n tiq u it é s u ffi S em b la b le s a u x b o u c s p a rleu r o p in iâ tr e té q u e p a r le u r b a r e. M ais c e q u i eft e n c o r e d é p lo ra b le a u

tenusp re fe n t 1

dans

1 o r d r e d e la M e ecrI

îin


i oo

Traité de la Maladie

n e , e ft q u e l’E c o le d e S a le rn e , co m m e f o n d é e d e P r o c u r a tio n p ar L e ttr e s pa­ te n te s d e G a lie n , c o n t in u e

à te n ir

ton

p a r ti , en o b lig e a n t fes C a n d id a ts avant d e le u r d o n n e r le p o u v o ir de tu er im p u ­ n é m e n t p a r d es b u lle s e n b o n n e fo r m e , d e fu iv r e a v e u g lé m e n t le s o p in io n s de c e t a n c ie n A u t e u r ; & q u o i q u e les fent im e n s d ’H ip p o c r a te d u lfe n r prévaloir d a n s c e tte fa m e u fe A c a d e m ie , la plupart d e fe s fu p p o ts fo n t te lle m e n t dévoilez a u x o p in io n s de G a lie n , q u ’ ils fouu'enn e n t h a u te m e n t q u e le fo y e eft la feule c a u fe d e to u te s le s M a la d ie s q u i arri­ v e n t au c o rp s h u m a i n , g ra n d e s o u peti­ tes » vio le n te s, o u lé g è r e s : d e force que f é lo n e u x , r ie n n ’ a rriv e au c o rp s anim e in d é p e n d a m m e n t d es lo ix d efp o tiq u es d u f o y e ; ju fq u e s - là q u ’ ils fo n t d e concert à s’ im a g in e r q u e la v e r o l e , lo r s m êm e q u ’ elle eft c o n t r a r ié e par u n e cau fe ex­ té r ie u r e , a fo n p r e m ie r fié g e au foye» q u i en eft to u t à fa it in n o c e n t. O h ! la b e lle M é d e c in e , q u i p e u t faire e n u n in fta n t d u m o in d e V a le t d ’étable, u n M é d e c in a lle z h a b ile p o u r te n ir fou r a n g p a r m i le s G a le n ifte s ! M a is p o u r r e v e n ir au f o y e , p o u r le-


nlenerienne. L i v . I I . i o £ quel ces G a le n ifte s o n t u n e fi fa v o r a b le prédileétion , d ifo n s q u ’ il eft tr è s -fa u x que ce v if c e r e f o it p r e m iè r e m e n t a ffec­ té dans la v e r o le : c e q u ’ il eft a ile d e prouver par le s r a ifo n s fu iv a n te s . P re m iè re m e n t

c e u x q u i co n tra é te n t

cette m a la d ie par u n c o n g r è s im p u r , fo n t d’abord a tta q u e z d e p lu iieu rs iy m p t o mes q u i fe m a n ife fte n t a u x p arties g é ­ nitales , c o m m e fo n t d es p u l l u l e s , d es ulcération s , la g o n o r r h é e , & d ’a u tre s fe m b la b le s , q u o iq u e le fo y e f o it a lo rs dans u n e p a rfa ite fa n té , & q u e ces par­ ties fo ie n t le s fe u le s fu r le fq u e lle s le le­ vain v e r o liq u e a it fa it im p r e ffio n : & i l faut d ire la m ê m e c h o fe d e c e u x q u i gagnent la v e ro le p ar u n b a ife r o u p a r quelque a u tre a tto u c h e m e n t e x té rie u r » •ans q u e le f o y e f o it m a la d e. E n fé c o n d lie u o n g u é r it la v e r o le fa n s avoir é g a r d a u fo y e , &

m ê m e e n fo r t

peu d e t e m s , dès q u e l ’ o n u fe a v e c pru­ dence d u re m e d e p ro p re à c o m b a ttr e c e mal : c e q u i n a r r iv e r a it pas fans doute» fi le f o y e s’ y t r o u v o it i n t e r e f l e , p u ifqu’il fa u d ro it en c e cas-là p o u r r é u ffir dans ce t r a it e m e n t , e m p lo y e r les m ê m e s tcnredes a u x q u e ls

nous

fo u rn ie s con.»

I

Y


zet, Traité de la Maladie traîn es d 'a v o ir re c o u rs * p o u r g u é rir les m a la d ie s q u i a tta q u e n t c e v ifc c r e . D e p lu s c e u x q u i o n t contraéfcé cette m a la d ie n ’o n t a u cu n e m a r q u e d e l’ affec­ t i o n d u f o y e . E n e ffe t ce s fortes- d e ma­ la d e s o n t a lle z fo u v e n t u n fo r t b o n vifag e m ê m e p e n d a n t u n a lle z lo n g - te m s :o r l a c o u le u r d u

v ifa g e e ff , c o m m e l’on

f ç a i t , l ’in d ic e le p lu s c e rta in d e la bon­ n e ou de

la m a u v a ile

d ifp o fîtio n du

f o y e ; d e m a n ié r é q u e fi c e v ife e r e étoït to u jo u r s affeéfcé d an s c e t t e m a la d ie , il fa u d r o it a u lfi q u e la c o u le u r d u .vifage f u t to u jo u rs c h a n g é e d an s to u s ceu x qui e n fo r o ie n t a fflig e z : c e q u i n ’ a rriv e pas l e p lu s fo u v e n t ; p u ifq u e n o u s avo n s o b fo r v é q u e p lu fie u rs v e r o le z d e l ’u n & d e l ’ a u tre fe x e a v o ie n t le v ifa g e d’u n trèsb o n c o lo r is

: c e q u i ¿ t o it en. eu x une

m a r q u e d e la b o n n e d ifp o fit io n d u foye? e x e m p t p a r c o n fe q u e n t d e to u te v iru ­ le n c e v e n e rie n n e .. Q u a t r iè m e m e n t

com m ent

fo pour-

r o i t-il f a i r e , q u e le v ir u s p a fsâ t dans un in ft a n t d es p a rtie s g é n ita le s au fo y e > de r e v in t a u lfi p r o m p te m e n t d u fo y e aux. p a rtie s g é n ita le s ? q u i fe r o it fo n g u id e É d e lle dans u n e a llu re fi p r o m p te »


•vemrienne. L i v . IL 105 ¿ans u n re to u r fi p r é c ip ité ; q u e l che~ min tie n d r o it- il p o u r a lle r

Sc p o u r r e v e ­

nir ß v it e ; Ils c r o y e n t p e u t-ê tr e q u e la v e r ö le eft fem b lab le au x v e n t o fite z des in te ftin s ». qui dans le te m s m ê m e q u elles s é c h a p ­ pent par les p a rties in fe rie u re s , n e l a if fent pas d e fra p p e r le n e z d u n e tr è s m auvaife o d e u r . 1. Q u e lq u e s - u n s d e ce s B a rb o n s p lu s avifez q u e les a u tres , réflech ilT à n t fu r l’im p e rtin e n ce d e c e tte o p in io n » o n t éta ­ bli » p o u r le m ie u x tir e r d a ffaire » d e u x fortes d e v e r ö le ; l ’ u n e q u i c o m m e n ce » a laquelle ils n e d o n n e n t a u cu n lie g e b ie n d éte rm in é ; & u n a u tre b ie n c o n fir m é e qu'ils d o n n e n t au f o y e : m a is c e tte d i t fin it io n e ft v a in e ; car la v e r ö le c o n fir m é e in fecte n o n -fe u le m e n t le fo y e d e f o n Venin » m a is m ê m e to u te l'h a b it u d e d u corps ; & il n 'y a pas ju fq u a u x iim p le s Barbiers q u i n e le fç a e h e n t. E n fin l e s C h y m if t e s v e u le n t q u e l'e f prit n a tu re l fo it le fié g e d e la v e r ö le » & p a r ticu liè re m e n t c e lu i q u i e ft m ê lé d a n s la m a lfe d u f a n g , lo r f q u 'il eft a lté ré p a r les e fp rits v e n im e u x q u i s é c h a p p e n t d u fa n g

d’un autre

fu je t ijif e é t e d e la

meme


2 04 m a la d ie

Tw t* de la Maladie : m a is

1 o p in io n d e ce s C h y -

m ifte s eft t r è s - m a l fo n d é e ; p u is q u Ji! n y a p o in t dan s n o tr e co rp s d 'a u tre etp r it q u e c e lu i q u e l'o n n o m m e e fp rit vi­ ta l

, c o m m e n o u s 1 a v o n s e n ie ig n é dans

n ô t r e E x a m e n d e M é d e c in e . D e p lu s c e p r é te n d u e ip r it n a tu r e l ne p e u t ê tre a u tre c h o ie q u ’ u n e v a p e u r de la m a lle i a n g u in a ir e , q u i n ’e ft pas plus d iffe r e n te d u fan g^ qu e la v a p e u r d e l ’eau d iffé r é d e 1 ea u m ê m e d o n t e lle exhale. A u reite c e tte o p in io n d es C h y m ifle s ne d iffé r é en r ie n d e c e lle d es G a le n ifte s jp u if q u e le s u n s & les a u tre s p ré te n d e n t que la

c a u fe

d e la v e r o le eft u n v e n in qui

g â t e le^ fa n g & le f o y e , o u il a io n pre­ m ie r ilé g e . a. A

1 e g a r d d e c e q u e n o u s penfons

f u r le v é r ita b le fié g e d e la M a la d ie vé­ n é r ie n n e > d ifo n s d ’a b o r d , q u e cette c o n t a g io n n e ie c o m m u n iq u e

jam ais

a u x p a rtie s q u i f o n t r e v ê tu e s d e la vraye p e a u en io n e n tie r : ca r o n a b e a u , par

, p o rte r fes d o ig t s dan s urfe , le d o ig t n ’e n ië r a ja m a is i n f e é f e , &c n o u s v o y o n s tou s e x e m p le

v u lv e in fe ê t é e d e c e m al

le s jo u r s q u e les C h ir u r g ie n s q u i traiîe u t ce s fo r te s d ’u lce re s &

b u b o n s v.e-


•üenerieme. L i v. 11. 1 0 5 n eriens, fe fe r v e n t p lu tô t d e leu rs m a in s que de leu rs p in ce tte s p o u r le s p a n fe r ; en fo rte q u ’ elle s fe tr o u v e n t t r è s - fo u vent fa lie s par- la fa n ie q u i e n d é c o u le > fans q u ’ i l

le u r e n a rriv e a u cu n m a l ,

com m e o n le p e u t v o ir jo u r n e lle m e n t dans l’H ô p ita l des in c u ra b le s* o ù il y a toujours b e a u c o u p d e ces m a l-h e u re u x malades. D 'o ù i l c ft a ifé d’ in fe re r * q u ’o n k peut e n c o r e b e a u co u p m o in s

p r e n d re

en fe fe r v a n t des h a b i t s , des lin g e s * & des lits , d e ce u x q u i en fo n t a tta q u e z . Ainfi F a llo p e n ’ e lt p a s c ro y a b le * q u a n d il rap p orte q u ’ u n p a r tic u lie r rep rit la verole p o u r a v o ir c h a u ffé les m ê m e s b o ­ nnes d o n t il s’ é to it a u tre fo is le r v i lo r f-

qu’il a v o it

d u m a l v é n é r ie n - F a llo p e lu i-

même fe m o q u e d ’u n e ce rta in e fe m m e >nfe<dée d e la v e ro le * q u i v o u lo ir q u e l’on crû t q u e l l e

l ’ a v o it

gagnée

pour

avoir p ris d e l ’eau b e n it e a p tes u n e p e r­ sonne q u i é to it a tta q u é e d u m ê m e m a l. Il eft

v r a i q u e d ’h a b ile s

M é d e c in s

l i g n e n t q u e lq u e fo is d e c r o ir e ce s fo r tes de c o m m u n ic a tio n s p o ffib le s * pour, tauver la r é p u t a tio n d es m alad es ;

c e-

toit a p p a re m m e n t d an s c e tte v u e q u A -


206 Traité de la Maladie v e r r o ë s f e ig n it d e c r o ir e q u ’u n e certai­ ne

fe m m e a v o it c o n ç u d an s u n b ain en

r e c e v a n t la fe m e n ce q u i y a v o it é t é éja­ c u lé e p ar u n h o m m e q u i s’ y é to it bai­ g n é a v a n t e lle : a u ili é c o it-il vrai q u e lle a v o it re ç ii dans c e lie u - là d e la fem ence d a n s ia m a tric e ; m a is c e la s’ é t o it fait à la m a n ié r é o r d in a ire . Il n e fa u t pas o u b lie r i c i c e q u i arri­ v a a u tr e fo is à u n e fo r t b e lle fe m m e de c e tte V i l l e d o n t le m a ri é t o it M arch an d , le q u e l

ayan t

é té o b l i g é d e s’ abfenter

p e n d a n t h u it a n n ées p o u r les affaires de io n c o m m e r c e , & é ta n t r e v e n u enfuite d a n s fa m a ifo n ,

a p p e rçû t e n entrant

d a n s la c o u r u n e n fa n t q u i j o ü o it : puis d e m a n d a n t à i i fe m m e à q u i é t o it cet e n fa n t > n e le c o n n o iiïè z - v o u s pas lui r é p o n d it- e lle î c ’ eft v ô t r e fils. S o n mari lu i d e m a n d a n t e n fu ite q u e l â g e il a v o it , il a fix ans lu i d it- e lle . L e m a ri s’éton­ n a n t q u ’ après h u it ans^ d ’a b fe n c e il pût a v o ir u n e n fa n t d e fix a n s , & dem andant à fa fe m m e c o m m e n t c e la s’ é t o it pu fai­ r e ? M o n c h e r m a r i , lu i rep a rtit-elle» p e n ia n t à v o u s u n e c e r ta in e n u it dans u n p r o fo n d f o m m e il, je m ’ im a g in a i ctre e n tre v o s bras , & y r e c e v o ir v o s plu*


i tenerîeme. L i v. 11. z 07 tendres ea relle s ; e n fo r te q u e d an s le com ble d a la v o lu p té o u j’ é to is c o m m e abîm ée , je d e v in s g r o fle d e l'e n fa n t q u e vous v o y e z . M ais le m a ri n e fe p a y a n t p o in t tr o p de ces b e a u x d ifc o u r s » fit a lfe m b le r après b e a u c o u p d e r é fle x io n s p lu fie u rs M édecins des p lu s e n v o g u e

, p o u r fç a -

voir d 'e u x fi u n e fe m m e p o u v o it c o n c e ­ voir en fo n g e p ar la fo r c e d e fo n im a g i­ nation & d e fo n a m o u r ; C e s M é d e c in s gagnez p ar le g a la n d d e la D a m e q u i les avoit b ie n p a y e z

l'a ifu r é r e n t q u e c e l a

fe p o u v o it fa ire * &

a jo u tè r e n t p o u r

confirm er le u r d i r e q u e c e q u i les p e rfuadoit q u 'u n e fe m m e p o u v o it c o n c e ­ voir fans la c o m p a g n ie d ’ un h o m m e „ eft q u 'e lle a d e ? te lîie u le s dan s le fq u e ls . il s’ e n g e n d re u n e fe m e n e e p r o lifiq u e ,, que la m a tric e p e u t ré d u ire d e p u iflan ceen aéte , &i fo u r n ir e n m ê m e te m s au fétus la n o u r r itu r e q u i lu i c o n v ie n t -, deforte q u 'il p e u t a rriv e r p a r u n ca s e x ­ traordinaire _> q u 'u n e fe m m e c o n ç o iv e feule e n ,fo n g e p ar la fo r c e d e f o n id e e ,. D e p lu s c o n t in u a ie n t - il s , il y a b ea u ­ coup d’ H ifto ir e s q u i ra p p o rte n t q u e les cavalles

p e u v e n t c o n c e v o ir

au fim p le


i

o8

T m it é d e la M a la d ie

h e n n ifïe m e n t des c h e v a u x à u n e certai­ n e d iita n c c fa n s u n c o n g r è s im m éd iat ; p a rce q u e les e fp rits q u i e x h a len t des c h e v a u x p e u v e n t ê tre p o rte z ju fq ti’à la v u lv e des c a v a lle s , q u i les a ttire a elle p a r 1 a v id ité q u 'e lle a d e les r e c e v o ir ; & c e s e ip rits a in lï reçu s m e tte n t e n aétion la fe m e n c e d es c a v a lle s : c e q u i

fait

q u 'e lle s p e u v e n t p r o d u ir e u n c h e v a l par­ f a it f u is q u e le m â le fo u r n ilïè fa fem en­ c e : d e fo r te q u 'il n e fa u t pas s’ étonner q u ’ u n e fe m m e p u ille fe tr o u v e r dans un cas p a reil d e c o n c e v o ir e n l o n g e 3 fans la c o m p a g n ie d e l'h o m m e . A u r e lie d ifo ie n t - ils , l’ o n v o it tou s les jo u r s des e ffe ts m e r v e ille u x d e la force d e l ’im a g in a t io n , q u i e ll c a p a b le en don­ n a n t b e a u c o u p d e m o u v e m e n t a u x hu­ m e u rs & a u x e f p r it s , d e c a u fe r des m a­ la d ie s , d e les g u é r i r , & d ’e n g e n d re r la p e lle . N o u s v o y o n s to u s les jo u rs q u e l’ima­ g in a t io n d e la m e re f a it des im p re lïïo n s fu r le fé t u s q u i lu i e n fo n t p o rte r des m a r q u e s : p o u r q u o i n e p o u rr a -t’il donc p as a rr iv e r q u ’ u n e fe m m e fra p p é e en d o r m a n t d ’u n e fo r te id é e , c o n ç o iv e & e n g e n d r e f o n fe r a b la b le fan s u n co n g rè s r é e l & e f f e c t if ;


•venerienne. Liv.II. i o

9

En u n m o t ces M é d e c in s fo n d e z fu r ces

r a ifo n n e m e n s

&c fu r

beau cou p

d’exem ples q u ’ ils a p p o rtè re n t , c o n c lu ­ rent u n a n im e m e n t * q u e c e t e v e n e m e n t tout e x tra o rd in a ire q u ’ il p arû t > n é t o it pas im p o ifib le d an s l’o rd re n a tu re l. M ais le m a ri q u i n ’é t o it pas f o t , p e u perfuadé par to u te s ces ra ifo n s , & p e u fatisfait d e to u te s ce s p r e u v e s , fit b ie n voir par la m a n ié r é d o n t il en ufa a v e c fa fem m e , q u e les b e a u x d ifc o u rs d e c e s M édecins n e lu i a v o ie n t pas fa it p ren d re le ch an ge fu r u n a r tic le fi d é lic a t. 3. E n fin dan s les c o n g r è s im p u r s , le s pullules , les u lc é r é s , les é r e f io n s , l e s verrues ,

&c to u te s les au tres im p r e f-

fions e x té rieu res d u v ir u s v e r o liq u e , n e fe fo n t ja m a is fu r l’ e p id e rm e d e la v e r ­ ge , q u o iq u e dans ces c o n g r e s la v e r g e entière en tre p r o fo n d é m e n t dans le v a ­ gin ; m ais b ie n fu r le g la n d , à la fa ce in­ térieure d u p r é p u c e , &

au to u r d e la

cou ro n n e : la ra ifo n eft q u ’ il n e fufitt p a s, pour q u e l'a v a p e u r v ir u le n te falfo fo n inip refîio n fu r la c h a ir d u n co rp s v i­ vant , q u ’il Îa to u c h e fim p le m e n t ; m a is qu 'il fa u t e n c o r e q u e l'c fp r it fe n f ic if d e cette c h a ir , fo ie e n é ta t d e fe n tir c e t t e


2. i o

T r a ité d e la M a la d ie

im p r e iîîo n

: c e q u i a rr iv e d ’a b o rd aux

p a r tie s q u i n e io n t c o u v e r te s q u e d'un é p id e rm e t r e s - d é lic a t , & ja m a is fur la p e a u e x té rie u re , q u 'a p r è s u n attouche­ m e n t c o n t in u e p e n d a n t u n lo n g -tem s. D e -là n o u s c o n c l u o n s , q u e le virus v e r o liq u e n e p e u t fa ir e prom p tem en t Io n im p r e iîîo n q u e iu r les parties qui n e io n t p o in t r e v ê tu e s d e la p e au toute e n t i è r e , c o m m e io n t le f o n d e m e n t , la v u l v e , le g la n d d e la v e r g e , la fa ce inté­ r ie u r e du p r e p u c e , l'in t e r ie u r d e la bou­ c h e , la la n g u e , le fo n d d u n e z , le goiîer, & les p a rtie s v o iiîn e s . C c il p o u r ce la q u e la v e r o le fe gagne f o r t a i ié m e n t , en b a ifa n t c e u x q u i ont d e s u lcé ré s v e r o liq u e s à la b o u c h e , aux g e n c iv e s , a u x l e v r e s , à la l a n g u e , & au g o iîe r ; p a rce q u e la f a n i e , le p u s , & 1 a ir q u i s é c h a p p e n t d e ces p a rties,p én é­ t r e n t & u lc è re n t p a r le u r a c r im o n ie , l’é­ p id e r m e d é lie q u i c o u v r e to u t l'in te ­ r ie u r d e la b o u c h e . N o u s c o n c e v o n s q u e c ’e ft par le m ê­ m e m o y e n , q u ’ u n e n o u r r ic e g â té e co m ­ m u n iq u e fo u m al à l’ e n fa n t q u e lle al­ la it e , & q u e r é c ip r o q u e m e n t un enfant q u i a la v e r o le la c o m m u n iq u e au main*


vene vienne.

L i y. 11.

1

melon d e fa n o u r r ic e , & q u e dan s T u n e & dans l’ a u tre ,

la v e ro le a in fi c o n tra c ­

tée , in fe é le b ie n - t ô t to u te l’h a b itu d e d u corps. Il n ’ y a pas ju fq u ’ au x u fte n c ile s d o n t en Te fe rt p o u r b o ir e & m a n g e r q u i n e puiflent c o m m u n iq u e r c e tte c o n t a g io n d’un fu je t à u n a u tre q u a n d ils le u r fo n t com m uns ; p arce q u e la ia n ie , la falive» & l ’o rd u re q u e c e lu i q u i a la b o u c h e u l­ cérée la iffe a u x e n d ro its q u ’il t o u c h e , peut g â te r c e lu i q u i to u c h e après l u i le s mêmes e n d ro its. A in fi il fa u t é v ite r a v e c a u ta n t d e fo in que l’ o n é v it e r a it l ’ a p p ro ch e d ’ un chiera m alad e, o u d e l’a n im a l l e

p lu s v e n i­

m e u x , d e b o ir e & d e m a n g e r a v e c c e s fortes d e v e r o l e z , lépreux.

&C les f u i r c o m m e d es

C e u x m ê m e s q u i ir a ie n t à la

felle dans

le m êm e v a iffe a u q u i a u r a it

fervi à u n m a la d e q u i fe r a it a tta q u é d ’ u l­ cérés v e r o liq u e s au fo n d e m e n t, q u i r e n droîent b e a u c o u p d e fa n ie , p o u rr a ie n t bien p a r -là c o n t r a c te r à l ’ a n u s &

à la

vulve, d es m a u x tous, fe m b la b le s . A p rè s la d ifc u ffio n q u e n o u s v e n o n s de fa ire à l’o c c a fio n d u fie g e d e la v e r o l e , n o u s c r o y o n s p o u v o ir a v a n ce r fans.


2, i z

T r a ité d e la M a la d ie

c r a in d r e d e n o u s t r o m p e r , q u e io n fnjet im m é d ia t e il 1 e r p r it i e n fin f c a c h é ious 1 é p id e rm e le p lu s d é l i c a t , le q u e l étant e m p r e in t d u c a ra é te re le p lu s a é t if des c x h a la iio n s v ir u le n te s , d é g é n é ré de là b o n n e c o n ft itu tio n , & altéré l ’aliment le p lu s p r o c h a in des p a rties. A l’ égard d e Ton fu je t m é d ia t , o u tr e le fu c nourri­ c ie r q u i e ft p o u r a in fi d i r e , le con duc­ te u r d u v ir u s , il y a e n c o re le l a n g , les p a rties fp e r m a t iq u e s , les p arties m olles, le s c a r t ila g e s , &: les o s , fé lo n q u e le vi­ ru s a tta q u e ta n tô t l ’ u n e , ta n tô t l ’autre, & q u e lq u e fo is p lu iie u r s d e ces parties en m ê m e te m s. R E M A R Q U E S .

i . Q iie lq u e s-m s de ces Barbons . Q u o iq u e

to u te s

• ••

les p a rties d u corps

f o ie n t fu je tte s à l ’ im p r e ffio n d u virus v e r o l i q u e , c e u x d o n t p a rle ic i l ’A uteur o n t p o u rta n t eu q u e lq u e ra ifo n d’avan­ c e r q u e la v e r o le fé lo n fes d ifferen s tems a tta q u e d iffe re n te s p a rtie s du c o r p s ,

SC

p a r c o n f e q u e n t q u e l l e a en q u e lq u e fa­ ç o n d iffe re n s fié ç e s fé lo n fe s differens d e g r e z . L o r f q u ’ c lle c o m m e n c e e lle atta-


•venerienne.

L I v.

que le fa n g & les h u m e u rs

11 .

113

: c e q u i lu i

donne lie u d e p ro d u ire des b u b o n s a u x aines , des p u llu le s , &

d es u lcé ré s au x

parties n a tu re lle s Se fu r ro u te la fu r fa c e du corp s.

L o r f q u e lle e ll p lu s c o n fir ­

mée, elle a tta q u e les p a rties m o lle s , o ù elle p ro d u it des u lcé ré s c o rr o fifs & d es tumeurs g o m m e u fe s .

E n fin q u a n d e lle

ell to u t à fa it in v e te ré e , e lle a tta q u e les cartilages Se les o s.

D ’ o ù n a ifle n t les

tophes", les n o d u s , les e x o l l o f e s , Se les caries v e n e rie n n e s . M a is il n ’ eft pas v r a i comme le s A n c ie n s l’o n t d it , q u ’ e lle a ttaque le fo y e pat p ré fé re n c e ; p u ifq u ’ i l n’y a a u cu n e

p a rtie d an s le co rp s h u ­

main q u i n e l o i t e x p o fé e à fes a tte in ­ tes ; de m a n ié ré q u e ces A n c ie n s n ’ o n t pu p ro u ver par a u cu n e b o n n e r a ifo n ,q u e le foye fo it p a r ticu liè re m e n t infinité d u v ir u s , c o m m e l'A u t e u r l’a fo r t b ie n d é ­ montré dan s le p ré c è d e n t C h a p itr e .

i .A l'egard de ce que nous p en f m s.. .Ce que l ’A u te u r a v a n ce d e l ’e x tr ê m e d iffi­ culté q u ’ a , fé lo n lu i , la c o n t a g io n v é ­ nérienne à p e n e tre r les p a rties d u c o rp s qui fo n t r e v ê tu e s d e la p e au e n io n en fier , n e s’ a c c o r d e pas to û jo u rs a vec 1 ex­ périence. E n tr e p lu fie u rs e x e m p le s c o n -


2,14

T r a ité d e la M a la d ie

tra ire s à c e tte a v a n c e d e l'A u t e u r que l 'o n a eu à i'H o t e l- D ie u d e P aris à l ’occac a iîo n d es C h ir u r g ie n s

&

des Sages-

fe m m e s q u i a c c o u c h e n t les fe m m e s gâte'es 3 il y e n a eu d e u x tr e s-n o ta b le s dans c e s d e r n ie rs S im o n

te m s.

i ° . C e lu i d u Sieur

1 u n d es C h ir u g ie n s d e c e t H ôpi­

ta l q u i f u t a tta q u e d 'u n u lc é r é verolique a u n d e fe s d o ig t s après a v o ir accouche u n e d e ce s fe m m e s ; &

c e t u lcé ré fut

f u iv i d e ii fâ c h e u x iÿ m p to m e s qu'apres a v o ir e llu y é u n p r e m ie r tra ite m e n t de la v e r ö le fan s a u c u n f u c c è s , il eu t le m a lh e u r d e p é rir d a n s u n fé c o n d traite­ m e n t. L e fé c o n d d e c e s e x e m p le s e ft celui d e la D a m e d e la M a r c h e a lo rs M aîtrelÎe S a g e - fe m m e d u m ê m e H ô p i t a l , q u i fut a tte in te à u n d e fes d o ig t s d ’ u n ièm blab le u lcé ré ap res a v o ir fa it u n accouche­ m e n t t o u t p a r e il , & q u i fe tr o u v a bient ô t a p rè s t o u t e c o u v e r t e d e p u llu le s vér o l i q u e s , d o n t e lle n e g u é r it qu'apres a v o ir fu b i le tr a ite m e n t q u i c o n v ie n t à c e t t e m a la d ie . M a is c e q u ’ il y eut de p a it ic u lie r d a n s le fa it d e c e tte M atrone» e f t q u e l l e s’a p p e rçû t d e l ’ a tte in te du le­ v a in v e r o liq u e à l’in fta n c m ê m e q u 'il


«ven erietm e. L i v . I I . i i 5 fou im p r e flîo n , p ar u n é la n c e m e n t fo r t v if q u i lu i fit p r é v o ir le m a l q u i fe m a nifefta bien- tô t apres. M ais o n n ’ a pas lie u d ’ê tre fu r p r is ,q u e ceux & c e lle s q u i fo n t ces fo rte s d ’a c couchem ens p u i lie n t g a g n e r d u m al v é ­ nérien ; p a rce q u e

les a tto u c h e m e n s

qu’ils fo n t à ce s m a tric e s c o rr o m p u e s durent fo u v e n t fo r t l o n g - t e m s , à c a u fe qu’il fa u t p r e fq u e to u jo u rs tir e r les e n fans m o rts & p u tré fie z , & des d é liv r e s de m êm e q u a l i t é , d o n t l’ ex tra ék io n e ft fort d ifficile , ta n t à c a u fe d e la p o u r r itu ­ re du c o rd o n o m b i l i c a l , q u ’ à c a u le q u e ks fem m e s fo r t abbaruës fo n t p e u d ’e f ­ forts p o u r a id e r le t r a v a i l , &

q u e ces

cadavres n e fo n t d ’e u x -m ê m e s e n é ta t de faire a u cu n m o u v e m e n t q u i p u ilfe fa Vorifer le u r fo r tie . 3. Enfin dans les

congrès impurs

Quant à c e q u e d it l’ A u t e u r q u e le s u l­ cérés & les p u ftu les v é r o liq u e s n ’ a tta ­ quent jam ais les e n d ro its d e la v e r g e q u i font c o u v e rts d e l ’ é p id e rm e en f o n e n ­ tier , n ’e il pas to u jo u rs v é r ita b le ; p u ifque to u s c e u x q u i tr a ite n t d es m a u x v é ­ nériens, a p p e r ç o iv e n t fr é q u e m m e n t d es puftules & d es c h a n c re s fu r la fa ce ex*


i6

z

T r a ité d e la M a la d ie

te r ie u r e d u p r é p u c e ,

&

m ê m e fur le

[a racine.

c o r p s d e la v e r g e , & j u f q u a

C

h

a

p

i

t

r

V .

e

"Des Signes de la Maladie cvenerienne.

I

L n ’y a p o in t d e fig u e s d iagn o ftiqu es d e la v e r o le q u i fo ie n t to u t à fa it cer­

ta in s , d é m o n fir a tifs , 8 c a b io k im e n t uni­ v o q u e s ; m a is to u s c e u x p a r lefquels e lle le d é c la r é fo n t é q u iv o q u e s j dou­ te u x , & fo r t in c e r ta in s ; 8 c q u o iq u e les A u te u rs

ai

a y e n t p r o p o ie

un

grand

n o m b r e , ils fo n t to u s c o m m u n s à plu­ sieu rs a u tre s M a la d ie s .

A in fi

il n ’cft

p o in t tr o p a ile d e c o n n o îtr e c e m a l pat le s p ro p re s fig n e s. D e p lu s la v é r o le n ’eft p a s u n e fe u le M a l a d ie , m a is u n aflernb la g e d e p lu fieu rs m a u x . P o u r b ie n c o n n o îtr e c e tte M a lad ie

>

i l fa u t la c o n fid e re r a v e c a tte n tio n dans fe s d iffe re n s états ; p a rce q u e l l e c i l fort d iffe r e n te d e lle -m ê m e

, d a n s io n co m ­ >& dans

m e n c e m e n t , dans io n p r o g r è s Con p lu s h a u t d e g ré .


venerknne. L l v. 11. 2.17 L e M a l v e n e rie n e ft a ifé m e n t c o n n u quand il e ft b ie n c o n fir m é : m a is q u a n d >1 co m m e n ce , &

q u ’il e ft e n c o re e n

herbe , p o u r a in fi p arler > il n ’ eft pas fa ­ cile d’en ju g e r p e r tin e m m e n t. C a r c o rn ­ u e les p la n tes & les a rb re s q u i o n t p ris toute le u r c r o ifl’a n c e , fo n t c o n n u s des plus ig n o r a n s d a n s la B o ta n iq u e , & qu’il fa u t être u n h a b ile B o ta n ifte p o u r les d iftin g u e r à le u r n a ifla n c e ; a u ffi n ’ y «■ il p o in t de B a r b ie r 'fi p e u e x p e rt q u i ne c o n n o iU e la v e r o le lo r fq u ’ e lle e ft confirmée : au lie u q u ’ e lle n ’ eft c o n n u e que des m ie u x v e r fe z dan s l ’A r t , lo r fqu’ elle c o m m e n c e à le m a n ife fte r . C ’ eft pour cela q n e n o u s a llo n s p a rle r d a n s le détail d e fes fig n e s g e n e ra u x , n o u s tefervant à p a rle r d e fes fig n e s p a r tic u ­ liers >| lo r fq u e n o u s tra ite ro n s d e c h a c u ­ ne de iès e fp e ce s. N o u s tir o n s o r d in a ir e m e n t le s fig n e s 'les M alad ies d es a é tio n s b le fte e s & d es cifferens fy m p to m e s q u i les a cc o m p a ­ gnent. O r eu é g a r d au x a é tio n s b le fte e s , 0ri r e m a rq u e q u e c e u x q u i o n t b e a u c o u p exercé le c o n g rè s fo n t t r if t e s & c h a g rin s : q u i fa it q u e lo r fq u e c e u x q u i fo n t fort g a is d e le u r n a tu r e l , fo n t c o n tr e Tom e

/,

K


11B

T r o t té d e la M a la d ie

le u r c o u t u m e , m o r n e s , ta c it u r n e s ,

Si

p e n f if s , o n c r o it a v o ir fu je t d e les foupç o n n e r d 'a v o ir g a g n é d u m a l , quoique l ’o n d ife e n c o m m u n p r o v e r b e q u e tout a n im a l e f t tr ille ap rès le c o n g r è s : a q u o i l ’o n p e u t a jo u te r les la ffitu d e s ipont a n e e s , la p e fa n te u r d e to u t le c o r p s ,

Si

la d iffic u lté q u ils o n t à fe m o u v o ir : ce q u i le u r a r r iv e à c a u fe d e l’ alteratio n de l'e ip r it f e n fitif. P o u r c e q u i re g a r d e les a c c id e n s , on o b ie r v e q u ’ils c o m m e n c e n t à fe m aiiif e ile r d a n s les d e u x fe x e s a u x o rgan es de la p u d e u r , ap rès a v o ir e x e rc é le congres a v e c u n ç p e rfo n n e in fe é le 'e ; & ce

q u 'i l

y a e n c o re d e p lu s fâ c h e u x , eft q u e les fe m m e s m a rié e s c o m m e n c e n t à fe gâter d e p lu s e n p lu s , 8 c m ê m e s c e lle s qu ’un e x té r ie u r d e c h a fte té m é n a g é a v e c adrei-

fe, fa it r e g a r d e r c o m m e d es L u cre c e s Si d es P e n e lo p e s : c e q u i f a it q u e les jeunes g e n s p r e n n e n t d u m a l d e to u s c o te z ; Si i l a r r iv e m ê m e q u e p lu fie u rs filles fans c e ffè r d ’ê tr e c h a fte s fe tr o u v e n t gâtées : d e fo r te q u ’il e ft tr è s -m a l-a ifé d e ren­ c o n t r e r a u c u n e fe m m e q u i i o i t

exempte

d e c e M a l 3 e n q u e lq u e r a n g q u ’on la v e iiiU e c h e r c h e r.


L i v.

v e n e r ie n n e .

11.

119

Q u a n d o n r e m a r q u e a p rè s le c o n g r è s de petits u lc é ré s a u to u r d u p r é p u c e , d e la co u ro n n e , o u d u g la n d , c ’ eft u n lig n e certain d u v ir u s qui l’a e x e r c é ;

q u ’ a c o n t r a c té

c e lu i

Sc q u o i q u e c e s p a rties

puiffent ê tr e e x c o r ié e s p ar d es fr ié fio n s réitérées , à c a u le

d e l ’ é tro ite ire d e la

femme , c e s e x c o r ia tio n s fe gu erilT en c facilem ent d ’e lle s - m ê m e s , o u d u m o in s pat l’ u fa g e d es m o in d r e s r e m e d e s ,q u a n d elles n e p a r tic ip e n t d ’ a u cu n e v ir u le n c e . L e p r é p u c e l e g o n fle a u lïï a flè z fo u vent , il s’y fo r m e u n e tu m e u r lu ifa n te qu’on n o m m e c r y fta llin e , &

l’on ap­

e r ç o i t a u to u r d e la c o u r o n n e , d e p e­ tites p u llu le s &

u lc é r a tio n s a lle z fe m -

blables à d es g r a in s d e m i l l e t , le f q u e lles après a v o ir fu p p u ré d é g e n e r e n t e n des u lcé ré s b la n c h â t r e s , q u i p e u à p e u deviennent p lu s p r o f o n d s ,

c a lle u x , &

d ouloureux. D ’autres fo is la g o n o r r h é e fe m a n ife fte Par u n flu x f a n ie u x , & i l p a r o it d es b u ­ bons aux a în é s . A p rè s c e là q u a n d le v irus fait u n p lu s g r a n d p r o g rè s , la c o u ­ leur d u v ifa g e d é g é n é ré à c a u fe d u tr o u ­ ble q u i a rr iv e a u x c o é tio n s , & d u v ic e de la là n g u ific a tîo n

: c e q u i eft c a u fç


no

T r a ité d e U M a la d ie

que les malades ont un cercle livide au­ tour des yeux , iemblable à celui qui arrive aux femmes pendant l'écoule­ ment de leurs menftruës. Allez iouvent les ulcérés qui ont pa­ ru d abord aux extremitez des parties génitales , le multiplient en d'autres en­ droits du corps , comme par exemple au pubis , aux aînés, aux cuiiles , aux bras , aux mains , au vifage, à la tête,& enfin fur toute la furface du corps ; mais particulièrement aux commilTures des levres. aQuand la verole a été contractée en buvant, ou par des baifers , ou par b fudion du lait, les ulcérations & les pul­ lules commencent à paroître à la bou­ che ou aux parties voifines ; & c’elt ce qui arrive aux enfans qui ont été gâtez par leurs nourrices : au lieu que les nourrices gâtées par les enfans, ont d’a­ bord des ulcérations & des pullules au­ tour des mammelons, qui ne le gueriilent pas par les remedes ordinaires , SC qui fe communiquent bien - tôt à leurs parties génitales. Que fi les peres & les meres de ces enfans iout actuellement atteints de c e


uenerienne. L 1 v. 11. t u m al, o u l ’o n t é té d ep u is p e u , & q u e le s enfans en a y e n t les m o in d r e s m a rq u e s , la caufe d u m a l d e la n o u r r ic e eft t o u t e évidente.

A p rè s c e la le v ir u s fe p r o v i-

gnant r o n g e &

u lc é ré le s g e n c iv e s , l e

gofier, le p a la is , les a m y g d a le s , la lu e tt e , & les ailes d u n e z ; &

c e s u lc é r a tio n s

changent la p a ro le , re n d e n t la v o ix r a u ­ que , o u b ie n lu i d o n n e n t u n to n d e fa u cet, ou en c a u fe n t l’ e x t in é t io n , o u e n fin occafionnent le n a fo n n e m e n t. P en d an t c e te m s - là le v ir u s c o n t i­ nuant à s’ a n im e r d e p lu s e n p lu s , s a tta ­ che aux ra c in e s d es c h e v e u x & d es au ­ tres po ils , & les fa it to m b e r ; d e m a ­ niéré q u e la tè te , les f o u r c il s , le m e n ­ ton , & to u te s le s au tres p a rties q u e le poil c o u v r e d an s l ’état n a tu r e l, s e n tr o u ­ vent alo rs a b io lu m e n t d é n u e z . L es o n g le s des m a in s fe fe n d e n t o u tom bent m ê m e to u t à fa it ; les p a u m es des m ain s & les p la n tes d es p ied s fo n t ftllonnez d e fe n te s u lc e r e u f e s , d e c r e vaffes ; & l’ o n a p p e rç o it au x p a rties g é ­ nitales , & p a r tic u liè r e m e n t a u to u r d u fon d em en t d iv e rfe s e x c ro ilfa n c e s , c o m ­ me fo n t les v e r r u e s , les c r ê te s , le s fies , K iij


2.12.

T r a ité d e la M a la d ie

a t r ic e s , c o n d ilo m e s , & q u e lq u e s autres tu b e r c u le s d e m ê m e n a tu re . D e v io le n te s d o u le u r s fe fo n t fe n tir , n o n pas ta n t a u x jo in t u r e s q u 'a u m ilieu d e s o s , c o m m e à la p a r tie m o y e n n e & a n te r ie u r e d e la ja m b e fu r le tib ia , au m ilie u d es c u ille s ,d e s b r a s , d es om opla­ te s , & à to u te la t ê t e , q u i red o u b len t &

d e v ie n n e n t in fîip p o r ta b le s le fo ir &

p e n d a n t la n u it , & q u i lo r s q u 'e lle s con­ t in u e n t p e n d a n t u n l o n g - t e m s , fo n t des iîg n e s tr c s -c e r ta in s d e la v e r o le . A p r è s c e s p r e m ie rs fy m p to m e s qui v ie n n e n t e n f o u le , o u q u i l e fuccedent le s u n s a u x a u t r e s , le v ir u s p r o d u it en­ c o r e d 'a u tr e s m a la d ie s 3 q u i fo n t les tu­ m e u r s g o m m e u fe s , les n o d u s qui fe m a n ife fte n t fu r le s ‘o s , & q u i tour­ m e n t e n t le s m a la d e s p lu s cru e llem e n t q u 'o n n e fç a u r o it d ir e p e n d a n t la nuit : d 'o ù i l a r r iv e q u e la fu b fta n c e d es os m ê m e s’ é lè v e & fe d ila te , q u e l'a cri­ m o n ie d u v ir u s y fa it é r o fio n & y caufe la c a r i e , (a n s q u e le s t e g u m e n s q u i fon t a u d e ilu s s 'y tr o u v e n t in t e r e fïè z : c e que l 'o n r e m a r q u e très - fo u v e n t au x o s du C rân e.

Enfin la verole e n tr a în e

après elle


rvenerienne. LiV.II. 113 la ph thifie , la fiè v re h e é t iq u e , la c a ­ chexie , la c h u te d es d e n t s , la lu rd ite » l’a v e u g le m e n t, l’ h y d ro p ifie , & u n e in ­ finité d 'a u tres m a u x . Il fa u t e n c o r e a jo u te r à to u s les lig n e s de la v é r o le q u e n o u s v e n o n s d e p r o p o fer, u n lig n e trè s-p ro p re & tr è s -p a r tic u ­ lier à c e tte m a la d ie , c ’e ft 1 o p in iâ tr e té de tous les f y m p t ô m e s , & le u r r é b e llio n contre les re m e d e s o r d in a ire s .

C ai on

peut d ire q u ’ il n ’y a p o in t de m al p u is obftiné q u e le m a l v é n é r ie n : c e q u i fait q u e d es q u ’ u n m a l t e l q u il lo it le roidit c o n t r e les re m e d e s , o n a g r a n d fujet d ’ a p p re h e n d e r

q u e le

v ir u s n

y

foit m ê lé . R E M A R Q U E S . Q u o i q u e l a v e r o l e fe m a n ife fte par un gran d n o m b r e d e l i g n e s ,

1 A u teu r ne

lailte pas d’ a v o ir eu r a ifo n d’ a v a n ce r a u co m m e n ce m e n t d e c e c h a p itr e , q u i faut être b ie n

e x p é rim e n té d a n s

1 A rt

de g u é rir c e tte m a la d ie , p o u r la c o n n o itre dans f o n c o m m e n c e m e n t , lu r to u t dans c e rta in s fu je ts o ù le viru S après s e tre lo n g - te m s c a c h é , n e fe p r o d u it au a K iiij


114

T r a ité d e la M a la d ie

d e h o r s q u e p ar d e fo ib le s iîg n e s & fort é q u iv o q u e s , c o m m e f o n t p a r e x e m p le , d e fim p le s d o u le u r s v a g u e s q u i n e font p a s f o r t a i g u ë s , p a r u n e fe u le p u llu le , p a r q u e lq u e p e tit u lc é r é q u i fe guérit de fe r e n o u v e lle d e re m s e n t e m s , par q u e lq u e e x c r o iffa n c e q u i p a r o it en des e n d r o i t s , où il e n a r r iv e io u v e n t q u i ne f o n t p o in t v e r o liq u e s . D a n s ce s c a s -là le s m a la d e s n e f e trou­ v e n t p as p e u em b aralT ez

fu r le

parti

q u i l s d o iv e n t p r e n d re 3 à c a u fe de l’in­ c e r titu d e o ù ils v o y e n t les C h iru rg ie n s q u 'ils

c o n fu lt e n t

; les u n s le u r difant

q u e le u r in c o m m o d it é c a u fe v e n e r ie n n e

p r o c é d é d’une

, & les au tre s les atti­

r a n t q u e le v ir u s n 'y a p o in t d e p art. A u f f i fa u t - il a v o u e r q u e le procédé d e p lu fie u r s C h ir u r g ie n s o u ign o ran s

>

o u in t e r e ilè z , o u 1 u n & l'a u tr e e n même te m s , q u i im p u te n t a u v iru s générale­ m e n t to u s le s m a u x q u i fo n t u n peu reb e lle s ,n e c o n t r ib u e pas p e u à fa ire crain­ d r e a u x m a la d e s d 'ê tre le s d u p e s d e leur ig n o r a n c e o u d e le u r in fid é lité . L a p r é v e n tio n m e m e d e q u e lq u e s M é­ d e c in s d u p r e m ie r r a n g , c o n t r e le m au­ v a is p r o c é d é d e c e s g e n s - là , le s tient


w n e r le n n e .

Li V- II* 1 1 5

dans u n e te lle d é fia n ce q u a n d il s’ a g it de p ro n o n ce r fu r c e t a rtic le dans le s ca s d o u teu x, q u ’ i l fa u t q u e le s fig u e s d e la verole fo ie n t e n g ra n d n o m b r e &

to u t

à fait p a rla n s , p o u r les e n g a g e r a c o n feiller a u x m a la d es d e n fu b ir

e tr a ite ­

ment. Il n ’y a p o u rta n t dan s ce s o c c a fions q u e le d e rn ie r fig n e a jo u te a la fin de ce c h a p itre , q u i d o iv e a b fo lu m e n t d éterm in er le s M é d e c in s , les C h i r u r ­ giens, & le s M a la d e s , au p a rti q u ils d o i­ vent p ren d re : c ’e ft la r é v o lt é e a m a ­ ladie c o n tr e les re m e d e s q u i d e v r o ie n t la g u é rir , fi e lle p r o c e d o it d ’u n e a u tre c a u fe , n o ta m m e n t lo rs q u il n y a q u u n feul fig n e

q u i p a ro it d o u te u x : c a r la

con cu rren ce d e p lu fie u r s fig u e s d o it le ­ ver to u te d ifficu lté .

C

h

a

p i t r

e

Du ^ronofii^e de

VI.

"verole.

/~ \ U a n d la v e r o le c o m m e n ç a d ’ e x e rW c e t

fa ty r a n n ie fu r l e G e n re h u ­

m ain , e lle éco le fi fa r o u c h e &

K v

û peu


116

Traite de la Maladie

t r a it a b le , q u 'e lle fît p é rir u n e prodigieuf e q u a n tité d e m a la d e s q u i e n fu ren t les v ¡ ¿ t u n e s : m a is à p r é fe n t q u e l'o n fe fert d u m e r c u r e p o u r la c o m b a t t r e , il y en a tr è s -p e u q u i n 'e n g u ériiT en t f o r t heureufe m e n t. C e t t e fâ c h e u fe m a la d ie ie m b le quel­ q u e fo is fa ir e u n e tr e v e a v e c c e u x qu'ell e a t t a q u e , en fo r te q u e c e tte h y d re par o it

fa it re rra fle e

: cependant

a p r è s p lu iîe u r s a n n é e s , &

to u t à

m ê m e s juf-

q u 'a p r è s tr e n te & q u a r a n te a n s & p lu s, n o u s l'a v o n s q u e lq u e fo is v u re n a îtr e ,& t o u r m e n t e r c e u x q u 'e lle fe m b lo it avoir aban don n ez,

p ar d es d o u le u r s excefîi-

v e s , p a r d es tu m e u rs g o m m e u f e s , par d e s c a r ie s , p a r la p h t h y f ie , & p a r tous l e s a u tre s a cc id e n s q u e l l e p e u t cau fe r, & p a r le fq u e ls e lle fc m b le n ie r a lo rs d'u­ n e e ip e c e d e tr a h ifo n à le u r é g a r d . i .

O r ce m al

n e p a r o it fe calm er

a in fî le p lu s io u v e n t , q u e lo r fq u e l ’on n e s’ eft f c r v i dan s le tr a ite m e n t des p u ft u l e s , d es é r o f io n s , d es u lc é ré s , d es go­ n o r r h é e s , & d es b u b o n s , q u i f o n d e s p r e m ie r s fy m p to m e s d e c e m a l , q u e de re m e d e s v u lg a ir e s , a u lie u d 'e m p lo y e r le s a n ti-v e n e r ie n s p o u r le s g u é r ir radi*


•venerieme. Liv. II. 2. 2-7 calem ent. A in f î I o n d o it re g a rd e r la v é ­ role dans fo n c o m m e n c e m e n t , c o m m e une p etite é tin c e lle q u i n é ta n t pas b ie n é te in te , p e u t c a u fe r d a n s la fu ite u n grand in c e n d ie . A u r e lie la v e r o le r é c e n te fe g u é r it bien p lu s a i f é m e n t , q u e c e lle q u i e ft confirm ée

&C in v e te r e e ; p a rce q u e la

prem ière n ’ a e n c o re a tta q u e q u e 1 e c o r ce du co rp s , p o u r a in lî p arler , &c q u e la dern iere à p é n é tré ju fq u à fes p a rties les plus in tim e s , & les p lu s p ro fo n d e s . C e u x q u i a p rès a v o ir é té a tta q u e z u n e prem ière fo is d u m a l v e n e r ie n

, en c o n ­

trarien t d e n o u v e a u 3 fo n t p lu s d iffic ile s 2 gu érir q u e le s m a la d es q u i n e n o n t point e n c o re é té a ttein ts ; p arce q u e le virus a b e a u c o u p d e fa c ilite a re tr a c e r les routes q u ’ il a d é jà p a rco u ru e s

, & p ar

co n fé q u e n t à fa ire e n p e u de te in s b e a u ­ coup d e p r o g r è s dan s to u te 1 h a b itu d e . O n g u é r it p lu s a ifé m e n t les u lc é ré s de la v e r g e q u i fo n t r é c e n s 3 q u e c e u x qui a r r iv e n t à la v u lv e , & a u to u r d u fo n d em en t -, p a rce q u e c e s d e rn ie rs e n ­ droits r e ç o iv e n t b e a u c o u p d e x c r e m e n s , & q u ’ il "cil m o in s fa c ile cl’ y a p p liq u e r les r e m e d e s , & d e

les y

te n ir a p p liq u e z . .


i i 8 Traitéde la ¿Maladie Q u a n d le s o s d u n e z fo n t c a rie z , & q u e les m a la d e s fo n t tr a v a ille z d 'u n e fiè­ v r e le n te , la v e r o le e ft très - difficile à g u é r ir

: c a r ce la n e p e u t a rriv e r q u e U

m a lig n it é n e Toit c o m m u n iq u é e au cer­ v e a u & à Tes m e m b ra n e s . L e s v e r tig e s , l ’ é p i le p i î e , la fu r d ité , & l ’ a v e u g l e m e n t , q u i f o n t c a u fe z par le v i r u s , fo n t des m a u x très - opiniâtres 8 c très - d ifficile s à g u é r ir ; &

tou s ce s

fy m p to m e s fo n t c o n n o ît r e q u e la viru­ le n c e à g a g n é le c e r v e a u . C e u x q u i g a g n e n t le

m a l vénérien

p a r le c o n g r è s o r d in a ir e , g u é r iife n t plus a ifé m e n t q u e c e u x q u i le co n tra fte n t d ’ u n e a u tre m a n ié r é ; & p r e n n e n t p ar

c e u x q u i 1®

c e t a b o m in a b le congrès

q u i e ft c o n t r e

n a tu re , n e n gu erilfen t

p a s fl fa c ile m e n t. 2.

On

peut

a v a n c e r fu r

le

m êm e

p r i n c i p e , q u e c e u x q u i o n t c e m al de n a ilfa n c e , o u q u i l ’ o n t iu c c é a vec le la it d e le u r n o u r r i l f e , f o n t très-difficiles à g u é r ir , & m ê m e p r e fq u ’in c u ra b le s j p a r c e q u e c e s g e n s -là o n t é t é , p o u r ainfi d ir e , p i t r i s a v e c c e m a l , & q u e les par­ tie s d e le u r co rp s

de fo lid e s Sc flu id e s ,

e n o n t é t é é g a le m e n t

première formation.

pénétrées

dans la


•venerienne. Li v. II. 119 3.

I l n ’ e ft pas m o in s v r a i de d ire ,

que plus le s ly m p to m e s q u i fu r v ie n n e n t à ces m alad es fo n t v io le n s , & en^ p lu s grand n o m b r e , p lu s ils fo n t d ifficiles à g u é rir , & q u e c e u x q u i n en o n t q u e de levers & en p e tit n o m b r e g u é r i lie n t plus fa c ile m e n t. C ’ e ft p o u r q u o i

1 o n v o it

le plus fo u v e n t p é rir les m a la d es lo is que les fiè v re s m a lig n e s &

p u trid es f e

jo ign en t a u v ir u s ; p a r c e q u e c e m a u ­ vais le v a in c o r r o m p t n o n - fe u le m e n t 1 alim ent d es p a rtie s

, a u g m e n te la m a li­

gnité , & r e n d la fiè v re p lu s g r ie v e ; m a is parce q u ’ i l a ffo ib lît la c h a le u r n a tu r e lle > & q u ’il e m p ê c h e p a r-la la N a t u r e d e iu rm on ter e n tiè r e m e n t c e s d e u x m a la d ie s i & il n ’e ft g u e r e m o in s fâ c h e u x

pour

ces m a la d es , q u e la fiè v re le n te & h a ­ b itu elle f e jo ig n e à le u r p re m ie r m a l : car c e tte fiè v r e c o n fu m e p e u peu to u te s les p arties , d e m a n iè re q u e le m a l d e­ vient in c u r a b le , p r la c o n tra rié té des in d icatio n s a u x q u e lle s il fa u d r a it ia tisfaire en m e m e teros , p o u r re ü ffir d a n s leu r tr a ite m e n t : &

c e la n ’ étan t pas le

plus fo u v e n t p o ilib le , il fa u t q u e les m a ­ lades p e r ifle n t n e c e fla ir e tn e n t-

_ y

4 ‘ N o u s a v o n s e n c o r e u n e c h o ie a


z$ o

Traité de la Maladie

r e m a r q u e r a v a n t d e fin ir c e ch ap itre: c 'e f t q u e l 'o n

n 'a ja m a is v u la Nature

te n te r u n e c r ife p o u r la g u e r ifo n de ce m a l : e n io r te q u 'il e ft to u t à fa it inutile e n tr a ita n t ce s m a la d e s d e c o m p te r les jo u r s , &

d ’ en a tte n d re q u e lq u ’ un qui

te r m in e la m a la d ie .

L e s S a in ts mêmes

d o n t o n in v o q u e o r d in a ir e m e n t les fuffr a g e s p o u r g u é r ir d es a u tre s m a u x , iemb le n t ê t r e im p u illà n s c o n t r e " c e lu i - ci: a u lîï n e v o it - o n p o in t d e ta b le a u x votifs fu fp e n d u s d an s n o s E g liie s e n a iè io n de grâces , p o u r

d e fe m b la b le s gu erifo n s.

A in f i l 'o n d o it r e g a r d e r c e v ila in mal c o m m e u n flé a u d o n t D ie u ju fte m e n t ir­ r it é c o n t r e les i m p u d i q u e s , fe ie r t pour les p u n ir d ès c e tte v i e , d 'u n c r im e qui l u i eft e x tr ê m e m e n t o d ie u x . 5 - N o u s n e d e v o n s p o u r ta n t pas om et­ tr e , p o u r c o n fo le r ces m a l-h e u r e u x , que l a v e r o le n 'e n tr a în e

ap rès e lle aucune

n o t e d ’in fa m ie : c e q u i

eft

u n p riv ilè g e

f in g u lie r e m e n t a c c o r d é à la

charmante

V e n u s : c a r ia n s c e la t o u t le e e n r e hum a in ie r o it c o u v e r t q u e c e m al

c r u e l n ';_____

m e n t les m a r i s , le s f e m m e s , les

veu ves,

le s j e u n e s , les v ie u x , & g é n é ra le m e n t


*venerienne. L i v . I L

131

tous c eu x q u i s’ e n rô le n t fo u s l ’ é te n d a rt de V e n u s , m a is q u ’ il n ’ é p a r g n e p as même la p u d ic ité d es é p o u fe s chaftes ,

le s p lu s

la v ir g in it é des f i l le s , 6c l ’in ­

nocence d e s e n fa n s d an s l ’ â g e le p lu s tendre. R E M A R Q ^ U E S. 1.

Or cernai paroit fe calmer------I l

eft très-rare q u e le s p u llu le s , le s ulcérés» les g o n o rrh é e s , 6c les b u b o n s v e n e rie n s » eedent au x rem e d e s o r d in a ire s ; & il e l t encore p lu s rare d e v o ir ce s fy m p to m e s tellem ent c a lm e z par l’ u f a g e d e ce s r e medes , q u ’ ils d o n n e n t a u x m a la d es d es 30 & 4 0 a n n é e s d e tr ê v e : 6c lo rs m ê m e <jue b o n e m p lo y é le s fp e c ifiq u e s p o u r guérir ce s m a u x , à m o i n s q u ils n e ' foient a d m in iftr e z a v e c b e a u c o u p d e m éthode , d e p r u d e n c e » 6c d a p p lic a ­ tion ; les m ê m e s a cc id e n s après a v o ir difparu p o u r u n p e u d e t e m s , r e n a ilie n t b ien-tôt 6c fe m a n ife lle n t d e n o u v e a u i . Onpeut avancer fur le même prix* tipe----- C e que l’ A u t e u r d it ic i à l’ o c cafion d e c e u x q u i o n t la v e r ö le d e n a i l W c , o u q u i l’ o n t f u c c é e a v e c le l a it

9j


2-31 Traité de la Maladie n e d o it pas e m p ê c h e r q u e l ’ o n n e traire le s

e n fa n s q u i n a iife n t a v e c c e tte mala­

d ie , o u q u i l'o n t p rife d e le u r n ou rrice ; p u ifq u e l'o n

fç a it p ar e x p é r ie n c e , que

T o n p e u t f o r t h e u r e u fe m e n t réü ffir dans c e s fo r te s d e tr a ite m e n s , q u a n d o n les c o n d u it a v e c les p r é c a u tio n s , q u i font ju d ic ie u fe m e n t e x p rim é e s dan s le cha­ p it r e q u in z ié m e

d u p r e m ie r L iv r e de

M r .M a u r ic e a u ,& d an s le q u aran te-u n iém e d e fo n tr o ifié m e L iv r e . 3. Il eji vrai de dire . . . .

Il y a des

m a la d e s q u i o n t d es a c c id e n s e n grand n o m b r e & t r è s - v io le n s , q u i fo n t p lus fa­ c ile s à g u é r i r , q u e d ’ au tre s q u i en ont fo rt peu

& q u i fo n t trè s -m o d e re z . O n

v o i t p ar e x e m p le d es m a la d e s q u i ont c o n t r a c té d u m a l

d e p u is tr o is m o i s ,

q u i fo n t t o u t c o u v e r t s d e p u l l u l e s , qui o n t en

d iffe r e n s e n d ro its d es

ulcérés

tr è s -d o u lo u r e u x , & q u i fo n t to u rm en te* d e d o u le u r s n o é lu r n e s in fu p p o rta b le s

>

q u i fo n t c e p e n d a n t p lu tô t & p lu s facile­ m e n t g u é r is q u e d 'a u tr e s , c h e z q u i Ie v ir u s fera r e lié c o m m e a lïo u p i pendant d e s h u it & d ix a n n é e s , & à q u i il n e p*" r o itr a en f u it e q u 'u n f e u l n o d u s q u i ne fo ra pas

fort douloureux. Amfi ce q uC


•venerienne. L i v . I I . dit l’A u te u r

de

135

la d iffic u lté p lu s

ou

moins g ra n d e , d e g u é r ir la v e r o le par rapport au x a c c id e n s , n e fe d o it e n te n ­ dre que d es m a la d e s q u i o n t la m a la d ie dans un p a re il d e g ré . 4. Nous avons encore une chofe à re­ marquer . . . . L a v e r o le n ’ é ta n t pas u n e

maladie a ig u ë , i l n ’ y a p o in t d e jo u r s critiques , o ù l’o n p u illë e fp e re r q u e la Nature fera d es

e ffo r ts p o u r la g u é r ir

par des é v a c u a tio n s Ip o n ta n é e s : m a is il ne s’ e n fu it pas p o u r c e la ,

com m e

l’Auteur le d it , q u e la N a t u r e n ’ a it ja­ mais te n té d e c rife s p o u r fa g u e r ifo n ; puifqu’ o n a v u fr é q u e m m e n t

des b u ­

tions c r itiq u e s , é v a c u e r le v iru s il par­ faitem ent p ar u n e b o n n e 8 c lo u a b le fu p puration

, q u e fan s le fe c o u rs d’ a u c u n

ternede in té r ie u r e m e n t p r i s , les m a la d es le fon t tr o u v e z g u é r is fa n s r é c id iv e . 5

.

Nous ne devons pas omettre...........

S ile ft v r a i , c o m m e l ’ A u t e u r le d i t , q u e la ve ro le n ’e n tr a în e a u c u n e n o te d in ­ famie c o n tr e c e u x q u i e n fo n t a tte in ts dans le pays o ù i l a é c r i t , c e q u e

je n e

crois pas v o lo n t ie r s , ils n ’ e n eft pas d e m êm e a ille u rs : car 11 c e la é t o i t , q u e lle fteccffité a u r o ie n t ces m a la d e s d e le c a -


134

Traité de la Maladie

c h e r a v e c ta n t d e fo in , & q u e lle raifon a u r o ie n t- ils d e c o lo r e r le u r a b fe n c e par le s p ré te x te s le s m ie u x c o n c e r te z , s'il n ’y a v o it p o in t d e d es - h o n n e u r pour e u x à fe d é c la re r in f e é le z d e c e tte vilaine m a la d ie î A u d i p a r o it - il b ie n au ftyle c n jo iié d e l’A u t e u r , q u ’ il a p lû tô t penf é à fe d iv e r tir u n p e u l u i - m ê m e en fi­ n i fTant le p r é c è d e n t c h a p itr e 3 q u ’à don­ n e r u n e c o n fo la tio n fe r ie u ie à ceu x qui fo n t a tta q u e z d e c e tte in fâ m e m aladie.


2-3 5

D E L A

MALADIE VENERIENNE. LIVRE TROI SI EME. Ou d ejl traité de la Cure de de toutes les efpeces de cverole. L

e ft d é jà c e rta in p a r to u t c e

que nou s venons de d ir e , q u e la v e r o le c o r r o m p t d ’a b o rd d an s to u te s les p a rties d u c o r p s , leur fu c n o u r r ic ie r le p lu s p ro c h a in & le plus im m é d ia t ; e n fé c o n d lie u l e f a n g i tn tro ifié m e lie u les p a rties fp e rm a tiques, & m ê m e le s p lu s fo lid e s ; & q u e n ­ fin ch a c u n e d e ces p a rtie s o c c a sio n n e dlfferens fy m p tô m e s fu iv a n t fo n d ifte -


Traité de la Maladie

2. 3 6

r e n t c a r a c tè re , lo r fq u e le v ir u s la pé­ n é tré . A in f i le fu c n o u r r ic ie r a lté ré par le vi­ r u s p r o d u it des g o n o r r h é e s viru le n te s, d e s p u llu le s , d es é r o l î o n s , d e s ulcérés, d e v r a is &

d e fa u x b u b o n s , des galles

f u r to u te la p e a u , la c h u te d u p o il, & un m a u v a is te in t fu r r o u te l’ h a b itu d e . E n fu ite lo fq u e c e m a u v a is le v a in s’inf'n u ë d a n s to u te la m a lfe d u fa n g , ¡1 fu m e n t tê te

a u x m a la d e s des d o u leu rs de

in fu p p o r ta b le s a u fîi - b ie n qu’au

p e r k d te , q u i les to u r m e n te n t cruelle­ ment^ p e n d a n t

la n u it

au x extrem itez

ta n t fu p e rie u re s q u ’in f e r ie u r e s , q u i dé­ g é n è r e n t en fu ite e n d es tu m e u rs gofflm e u le s &

en des n o d o lît c z , d o n t les

to u r m e n s in e x p lic a b le s , le s réduifent b ie n - t ô t d an s le m a ra im e v e ro liq u e , p u is d a n s la c a c h e x ie , & d an s l ’hydrop ifie . P e n d a n t q u e le ià n g a in fi altéré pat l a v ir u le n c e p r o d u it d es tu m e u rs gomm e u fe s , 8c c h a n g e la b o n n e couleur d u c o r p s , il a tta q u e au ffi les

vaifleaUX

q u i c o n t ie n n e n t les f u c s , c o m m e font le s v e in e s , le s a r t e r e s , le s n e r fs , les m em ­ b ra n e s , & les c a r t ila g e s , q u i produisent


•tienerienne.

L 1v. 111.

2-37

les u lcérés p r o fo n d s & c a v e r n e u x , d e s gangrenés , d es

e n g o u r d ifïc m c n s

de

membres , { des p a r a ly fie s , d es c o n v u lfions, des u lcé ré s c o r r o iifs a la la n g u e , au g o iîc r , à la lu e tte , a u l a r y n x , au x narines ,

d es tin te m e n s d ’ o r e i l k , d e *

douleurs fix es & p r o fo n d e s à la te te . Enfin q u a n d l e v ir u s p â lie d es p ar­ ties m o lles ju fq u ’ au x os a u x q u e ls elle s font ad h éren tes > ce s c o rp s io lid e s carient &

le

fe p o u r r if f e n t , les o s d u p a­

lais fe tr o u v e n t p e rc e z d e p art en p a r t , le nez fe c o r r o m p t , les d e n ts fe g â te n t

t

le la c o r r u p tio n d u crâ n e fe c o m m u n i­ que ju fq u a u ce rv e a u . M ais q u o iq u e c e t a rb re c o r r o m p u pcoduife fe u l ta n t & d e fi m a u v a is fruitsdans le c o rp s v i v a n t , le m e m e m o y e n de g u e rifo n n e fu ffit p o u rta n t pas p o u r traiter ces d iffe re n te s a f f e û io n s : ca r leur cu ra tio n d o it ê tre d iv e rfifié e , ta n t à raifon d e la p a rtie m a la d e , q u à r a ifo n de la m a n iéré d o n t e lle a e te b le lfe e p ar le virus. C e f t p o u r c e la q u e tr a ita n t e n p a rti­ culier de to u te s ces m a la d ie s , n o u s les défigneron s par le u r n o m

p ro p re ,

&c

nous d é cla re ro n s e n fu ite c e q u e 1 o n d o it


i 3B

Traité de la Maladie

e n te n d r e p ar c e n o m : a p rès q u o i nous n o u s e x p liq u e r o n s fu r le u rs lig n e s , leurs c a u fe s , le u r p r o n o ftiq u e , & t io n .

M a is n o u s

le u r cura­

c o n t in u r o n s

comme

n o u s a v o n s to u jo u rs fa it , d ’examiner d ’a b o r d le s ca u ie s a u x q u e lle s les Méde­ c in s v u lg a ir e s a ttr ib u e n t c h a c u n e de ces a f le d i o n s , & d e q u e lle m a n ié r é ils ië c o n d u ife n t dans c h a q u e tr a ite m e n t ; & c e la p o u r r é fu t e r le u r m é t h o d e , & e n fa ir e v o ir le r id ic u le . Il e ft p o u r ta n t n e c e fla ir e d ’obferver i c i, q u e le v ir u s n e c h a n g e ja m a is fo n carad ere , &

q u ’il p e riîfte to u jo u rs dans

l e d egre' d e fa p r e m iè r e a d i v i t é ; quoi­ q u ’il d e v ie n n e plus v io le n t & p lu s terri­ b le , o u à r a iio n d e la p a rtie q u ’ il at­ ta q u e , o u p ar r a p p o r t a la q u a n tité de la m a tiè r e q u i a é té c o rr o m p u e par 6 v ir u le n c e .


»venerienne. Liv. III. 13* C

h

a

p

i t

r

e

I.

l'on examine les moyens dont les Médecins 'vulgaires

Jefervent jour guérir la vierôle. V ant que

A

nous

c o m m e n c io n s à

e n fe îg n e r ln- v é r ita b le

m a n ié ré

c

guérir to u te s le s affe é t i o n s , q u i p r o c è ­ dent du v ir u s v e r o l i q u e , n o u s e ftim o n s qu’il eft à p ro p o s d ’ e x a m in e r à n o tr e ordinaire , les m o y e n s d e g u e r ifo n q u e les M é d e cin s v u lg a ir e s m e t te n t e n u â g e pour g u é rir ce s m a u x , p lu tô t c e p e n d a n t pour n o u s m o q u e r d e le u rs in d ic a t io n s rid icu le s, q u e d an s l’ e fp e ra n ce d e n r e ­ tirer q u e lq u e u t ilit é . _ -\ c •. C a r c o m m e n t fe p o u r r o it - 1 aue » que ces g e n s - là g u e r ille n t la v e r o l e , puis q u ’ ils la m e tte n t f é lo n le u rs p rin ­ cipes , au r a n g d es m a la d ie s

o c c u te *

dont la n a tu re le u r eft in c o n n u e ? C e qur donne lie u d e ju g e r q u e c e u x q u i tra i-


1 4 o T raité de la Maladie te n c ce s m a la d ie s , n e fo n t pas moins ig n o r a n s d a n s la t h é o r ie , q u e peu verf e z d an s la p r a tiq u e ; p u iiq u e la métho­ d e d e g u é r ir fo n d é e fu r d es indications p r ife s d e la N a tu r e d e la m a la d ie , lu p p o fe q u e l'o n c o n n o ît p a rfa ite m en t le c a r a & e r e d e c e lle q u e l 'o n entreprend d e g u é r ir , c o m m e G a lie n le prétend au tr o iiïé m e L iv r e d e fa M é th o d e chapitre f e iz ié m e ; q u a n d il d it q u e l'o n n e peut a v o ir d e v r a y e m é t h o d e d an s le traite­ m e n t d es m a la d ie s d o n t la cau fe n’eft p as c o n n u e . O r les M é d e c in s v u lg a ir e s n e laiiTent p a s d e tr a ite r les m a la d ie s d o n t la caufe le u r e il c a c h é e , & q u ’ils n e conn oilfen t q u e p ar le u rs e f f e t s , e n fe fe r v a n t pour c e la d è re m e d e s d o n t ils o n t l'experienc e , p e rfu a d e z q u e c 'e ft p ar fo n moyeu q u e to u s les r e m e d e s o n t é t é in ven tezA u f f i S e n n e rt , F a llo p e , & tou s les M é d e c in s d e c e c a r a & e r e , prétendent q u e fi les E fp a g n o ls , q u i o n t a p p o r t d e s In d e s le m a l v e n e r ie n , n 'e n avoient p a s en m ê m e te m s a p p o rté les b o is pi'0' p r è s à le g u é r ir , q u i fo n t le g a y a c , l‘l ia lie p a r e ille , & l ' e f q u i n c , &

fi Jaque*

C a r p u s M é d e c in d e B o u l o g n e , conduit

par


njtnerienne.

Li V. III. 2.4*

par le h a zard o u p ar l’ a n a lo g ie , n ’ e û t pas trouvé le m o y e n d e le tr a ite r a v e c le mercure > n o u s n a u rio n s pas e n c o re la connoiiTance d e la v e r ita b le c u re d e c e fâcheux m a l , a u ffi b ie n q u e des r e in e des q u i a g ilîè n t p ar u n e q u a lit é o c c u l­ te. A in fi ces fo r te s d e rem e d e s q u e l 'ex­ perience a in v e n t e z , & d a n s l’ a d m in is ­ tration d e fq u e ls o n n e fu it a u cu n e in ­ dication c u r a tiv e , r e n d e n t n o s M é d e ­ cins v u lg a ire s d e b o n s E m p y r iq u e s , & des D o c te u r s d o n t le s

lu m iè r e s n e c e ­

dent en r ie n à c e lle s d es B a rb ie rs. Les p lu s fo r te s a rm es d o n t Les M é d e ­ cins v u lg a ir e s f e fe r v e n t p o u r a ifa illir le mal v e n e r ie n , fo n t La S a ig n é e , la p u r­ gation , le s b o is &

le s r a c in e s : m a is la

Saignée & la p u r g a tio n fo n t les d e u x co~ lomnes fu r le fq u e lle s to u te le u r m é d e ­ cine eft a p p u y é e ; p u ifq u ’ ils e m p lo y e n t ces deux r e m e d e s fa m e u x c o n t r e to u te s Sortes de m a la d ie s , & q u e fa n s ces d e u x relTources to u te le u r m é t h o d e to m b e toit en ru in e . T o u te s les v u e s d e le u r p r a tiq u e m é ­ dicinale n e te n d e n t q u ’ au fa n g &

au x

exctem en s : & i l n e fa u t pas s’ en e t o n "cr , p u ifq u ’ ils fo n t d e la n a tu r e d çs

Tome J.


¿41

T r a ité d e la M a la d ie

fa n g fu ë s & des e fc h a r b o ts . C e s Méde­ c in s r e flè m b le n t a u x C h a r la ta n s de prof e ilio n , q u i n ’ o n t q u 'u n e h u ile & un e m p lâ t r e p o u r g u é r ir to u te s fo rtes de m a u x & p lu fie u rs a u tre s. R E M A R

Q ^ U E S.

L e s in v e n tiv e s d o n t l ’ A u t e u r s’efforce d ’a c c a b le r fes M é d e c in s G a len iftes au c o m m e n c e m e n t d e c e p re m ie r chapitre, n e fo n t q u e le p r é lu d e d e c e lle s dont il n ie r a à le u r é g a r d d a n s to u te la fu ite de c e T r a i t é , to u te s les fo is q u e d ’occalion s ’ e n p r é fe n te ra . M a is c o m m e l’acharne­ m e n t q u ’ il t é m o ig n e c o n t r e ce s anciens M é d e c in s , n ’e ft p a s tr o p b ie n fonde ; n o u s n o u s g a r d e r o n s b ie n d e l ’imiter d a n s l'a v e r iio n q u ’ il a p o u r to u s fans diit in é t io n , & fu r t o u t d ’a p p ro u v er Ie m é p r is q u ’ il fa it d e F a llo p e &

d e Sen-

n e r t , q u i l a r e g a r d e z c o m m e les Chefs d e ce s M é d e c in s q u ’ i l a p p e lle vulgah 'cs p a r d é r ifîo n ; p u is q u ’ il e ft v r a i de dire) q u e ce s d e u x S ç a v a n s H o m m e s o n t etc d e s M é d e c in s d 'u n trè s - g r a n d m é rité , q u i o n t p r a tiq u é le u r A r t a v e c toute fo r te d e r é p u ta tio n

6c d e

fu c c è s ,

6c dont


nrenerterme. LlV. III. 2.43 les Ecrits c h a r g e z d e b e a u c o u p d 'é r u d i­ tion , & d ifp o le z dan s u n tr è s -b e l o r d r e , feront to û jo u rs r e c o m m e n d a b le s à la Pofterité , q u a n d il n a îtr o it d'ans la M é ­ decine des fy ftê m e s e n c o re p lu s é lo ig n e z de leurs fe n tim e n s , q u e c e u x q u e n o s Modernes o n t in v e n te z . A u refte n o u s n e fa ifo n s q u e fu iv r e en cela la v o ix p u b l i q u e , & le fe n tim e n c de tous ceu x q u i fç a v e n t re n d re ju ilic e au m érité. V o i c i c e q u e M r . B ay le a d it de Sen nert d a n s f o n D ic t io n n a ir e c r i­ tique ; M L e s m a la d e s r e c o u r a ie n t à lu i » de tou tes p a r t s , & il n e r e fu fo it à p e r» fonne fo n affiftan ce. Il p r e n o it ce q u ’o n * lui d o n n o it p o u r fes p e in e s , & il n ’e x i« geoit r ie n : il r e n d o it m ê m e au x p a u » vres ce q u ’ ils lu i d o n n o ie n t. L a P e fte

v fut plus d e fe p t fo is à " W it t e m b e r g ” pendant q u ’ il y p r o fe ifo it : m a is ja m a is 11 ü ne fe m it a l’ é c a rt : ja m a is il n e r e ” fufa de fe c o u r ir les m a la d e s. L ’ E le é te u r » de Saxe q u ’ il a v o it g u é r i d ’u n e g r a n ­ d e m aladie l ’a n 1 6 1 8 . le m it a u r a n g » de fes M é d e c in s o r d in a ir e s , & lu i la if« fa n é a n m o in s la lib e r té d e d e m e u re r ' * a W itte m b e r g . *«s , &

P lu f ie u r s D u c s , P rin -

G e n tils -h o m m e s fe fe r v ir e n C

L

ij


144

Traité de la Maladie

„ h e u r e u íe m e n t d e íe s rem e d e s & de feî „ c o n fe ils d a n s le u r s m a la d ie s. N icolas aa S a p ie h a G r a n d P o r t e - e n fe ig n e de Lim

th u a n ie , n e fç a c h a n t p lu s q u e faire

„ p o u r r é ta b lir fa fa n té , s’ ad dreifa aux a , M é d e c in s d e P a d o ü e . Ils lu i confeil» lé r e n t d e fe m e ttre e n tr e les m ain s de » S e n n e r t. S u iv a n t c e t a v is il fit u n voya33 g c à " W it t e m b e r g , & s’ e n retourna 33 g u é r i. O n p e u t ju g e r fu r u n te l r é c i t , fi un h o m m e d o u é d e to u te s les v e rtu s con­ v e n a b le s à f o n E ta t , jo in te s à u n rare i ç a v o i r & à u n e e x p é rie n c e générale­ m e n t c o n n u e , a d û ê tre m is p ar l ’A u­ te u r a u n o m b r e d es m a u v a is M éd ecin s ; &

fi c e n e iè r o it pas a u c o n tra ire un

tr è s - g r a n d b ie n p o u r le P u b lic , q u e de te ls M é d e c in s f u if e n t b ie n vu lgaires. C e q u i e ft d it d e F a llo p e d a n s le D ic­ t io n n a ir e d e M o r e r y n e lu i e ft pas m oins h o n o r a b le : „ G a b r ie l F a llo p io M édecin 33 c e le b r e n é à M o d e n e f ç a v o it la Botass n iq u e , l ’A f t r o n o m ie , l a P hilofophie» »> & fu r t o u t l ’A n a t o m ie , q u ’ i l en rich it >> d e b e lle s O b iè r v a t io n s . I l e ft furpre», u a n t q u ’i l a it p u ta n t é c r ir e , é ta n t m ort »3 e n fa 3 2 e. iu in é e à P a d o ü e , o ù i l école


n jtn è m n n e .

Liv.III. 145

„P ro fefle u r. Il a v o ir v o y a g é „ l'E urope ,

p ar to u te

tk a v o ir e n fe ig n é à P ife &

„ enfuite à P a d o ü e .

S es O u v r a g e s o n t

„été re c u e illis e n tr o is v o lu m e s in f o l . »à V e n ife & à F r a n c fo r t, & l ’ o n y a d e» puis a jo u té u n e 4 e. p a rtie .

DE

LA

S A IG N É E .

Les G a le n ifte s d ifp u te n t

fo r t

e n tr e

tu x, p o u r fç a v o ir fi la fa ig n é e c o n v ie n t dans le tr a ite m e n t d e la v e r o le , & p r e fque tou s l u i d o n n e n t h a u te m e n t le u r approbation , fu r c e q u ’ ils s’ im a g in e n t que ce r e m e d e e n é v a c u a n t les m a u v a ifes h u m e u r s , fa it u n g r a n d b ie n au fo y e qu’ils r e g a r d e n t c o m m e le fo y e r d e c e

mal. Ils l’a p p r o u v e n t e n c o re c o m m e é ta n t propre à d im in u e r la q u a n tité d u f a n g » & à c a lm e r fa tr o p g r a n d e fe r v e u r d a n s le fo y e, p r in c ip a le m e n t lo r s q u ’e lle ca u fe la fièv re j & ils la c r o y e n t e n c o re trèsfalutaire lo rs q u ’ o u tre

la tr o p g r a n d e

chaleur d u fa n g , to u te l’h a b itu d e d u corps eft fo r t p lé th o r iq u e ; p a rce q u e le s remedes p ro p re s à c o m b a tt e le m a l v e tterien é ta n t c h a u d s & fe c s , o n n e p e u t

L

iij


Traité de U Maladie fé lo n eu x s ’ e n fe r v ir fu r e m e n t q u ’aprei a v o ir d im in u é la q u a n t it é d u f a n g , qui a u g m e n t e r a it le fo y e r d e la v e r o le & la q u a n t it é d e s e x c re m c n s . Q u a n d la v ir u le n c e n e te n d à faire a u c u n d e p o t c o n fîd e ra b le fur^ quelque p a r tie p a rticu liè re * il y a u n lie u marqué p o u r fa ire la fa ig n é e . S e n n e r t * F a llo p e , &

d a u tre s M é d e c in s d e m ê m e cathe-

g o r ie * f o n t o u v r ir au b ra s la v e in e inté­ r ie u r e

q u e l ’o n n o m m e

la

b a filiq u e ,

q u ils e ftim e n t c o r r e fp o n d r e au fo y e en lig n e

d ir e c t e ; m a is

te n d a fo r m e r u n

lo r fq u e le virus

dépôt

fu r q u elqu e

p a r t ie p a r tic u liè r e * c o m m e a u x aîn és pur q u e lq u e fa u x b u b o n a iu p p u r e r ; o u

q u i a it d e la peine

l o r iq u ’u n e go n o rrh ée

a é t é d e p u is p e u f u p p r im é e , o u bien q u ’ erle flu e tres-p eu ; ils o u v r e n t la veine a u x p a rties in fe r ie u r e s * d an s la v û ë d at­ tir e r la v ir u le n c e v e rs ces p a rtie s, & que p a r 1 a fflu e n c e d ’u n fa n g p lu s ch a u d vers le s â m es , le b u b o n fu p p u re p lu s aile-* m e n t , o u q u e la g o n o r r h é e c o u le de n o u v e a u a v e c a b o n d a n c e : & c ’e ft par la m e m e r a iio n q u e lo r s q u ’i l y a d e s é r o f i o n s , d es u lcè re s , & d ’ a u tre s accidens a u x p a m e s n a t u r e lle s , ils fo n t la fa ign ée d u p ie d .


*venerlenne. Liv. III. 2-4 ? E nfin lo r s q u e le v ir u s a tta q u e d e * parties fitu é es au d efïu s d u fo y e , ils e ftiment q u 'il eft à p ro p o s d e tir e r d u fa n g des parties in fe rie u re s : a u lie u q u e lo r s que la v ir u le n c e fe p o rte a la te te , q u e l­ le y e x c ite d e v io le n te s d o u le u r s

j de pe­

tits u lcé ré s > la c h u te d u p o i l , ils o u ­ vrent la v e in e c é p h a liq u e . Ils o n t a u ffi d a n s c e r ta in e s o c c a fio n s beaucoup d e f o i à l ’ a p p lic a tio n des fa n g fuës a u to u r d e l ’ an u s > c ’ e ft à fç a v o ir quand les m a la d e s fo r t a ffo ib lis n e PÇU -. vent pas fu p p ô r te r la fa ig n e e ; o u b ie n lors q u ’ils les c r o y e n t b e a u c o u p c h a r g e z de fa n g g r e ffie r & fé c u le n t ; o u q u a n d ils fo n t fu ie t s à q u e lq u e h é m o r r h a g ie q u i fe tro u v e fu p p r im é e o u f o r t d im in u é e j ou en fin q u a n d ils o n t d e lie in d e

ega-

ger d e p lu s près le f o y e o u q u e lq u e au ­ tre v ifc e r e d u b a s v e n t r e . _ L ’ a p p lic a tio n d es v e n t o u fc s n e

pas

m oins d e le u r g o û t , q u a n d ils v e u e n t attirer l e v ir u s fu r les g la n d e s in g u in a ­ les -, o u b ie n lo r fq u e les b u b o n s p a r o ilfent & n e fe tu m é fie n t pas fu ffifa in m e n t, pour e n a tte n d r e u n e b o n n e fupp ru’atio n ; o u q u ’ ils d ifp a ro iiT en t fu b it e -


2-4 8

Traité de la Maladie

în e n t ; o it lo r s q u ils v e u le n t le s attirer à la fu r fa c e d u c o rp s . ^M a is c e s M édecin s» fi id o lâ tr e s de la fa ig n e e fe tr o m p e n t b e a u c o u p d an s leur c a lc u l ; p a r c e q u e l'a lte r a tio n q u e le vi­ r u s in t r o d u it d a n s le f a n g m ’c ft p as d ’une n a tu r e a e rre d é tr u ite p a r u n te l fecours : c a r t ir e z d u ia n g t a n t q u e v o u s v o u d r e z , c e lu i q u i r e lie d a n s le s v a iiïè a u x n ’ell pas

d u n e m e ille u r e

q u a lit é q u e 'celui

q u e v o u s a v e z t i r é , a tte n d u q u e la malle d u ià n g n e p e c h e pas e n q u a n tité , mais d a n s u n e q u a lit é

m a u v a i i è , q u 'il faut

c o m b a t t r e p a r fe p ro p re s a n tid o te s . Ainfi 1 in d ic a t io n d an s l e tr a ite m e n t de la v e r o le n e lt p as p o u r la l i i g n é e , mais p o u r les ip e c ifîq u e s p r o p r ie z .

q u i lu i

f o n t ap­

L a f a ig n e e m e m e 3lo in d 'ê t r e iàlutaire> p e u t e tr e f o r t p r é ju d ic ia b le d a n s le trai­ t e m e n t d e c e t t e m a la d ie } p a r c e

q u ’en

d im in u a n t la c h a le u r n a tu r e lle e lle affo ib lit

le s

m a la d e s c o n fid e r a b le m e n t i

& c o m m e n o t r e c h a le u r d é p e n d d u fan g? l a fa ig n e e q u i r e fr o id it t o u t le c o r p s , a u g m e n t e 1 a é liv it é d e la v ir u le n c e ;

SC

le s p a r tie s d u corps, a u x q u e lle s e lle s’at­


<venerienne.

Liy. III.

14 9

tache é ta n t r e f r o i d i e s , e lle s o n t m o in s de fo rce p o u r r é iifte r à fo n im p r e iïïo n . D é p lu s le d é fa u t d 'e fp r its a ffo ib lit le s c o d io n s : c e q u i fo u r n it b e a u c o u p d ’e x crem ens : o u tre q u e c e u x à q u i o n a t ir e b eau co u p d e f a n g o n t b ie n d e la p e in e à fe ré ta b lir : & c 'e ft p o u r c e la q u e c e u x que l ’e x p e r ie n c e des a u tre s a r e n d u fa g e s , n *a p p réh en d e n t p a s ta n t a u c u n a u ­ tre r e m e d e q u e la f a ig n é e . }’en a p p e lle à té m o in le s p la in te s , les c r is , & le s g e m iife m e n s d e ta n t d e m a l­ heureux m a la d e s d e c e tte V i l l e , q u i fo n t tous le s jo u r s le s v ié tim e s d e la fu r e u r q u 'o n t ce s M é d e c in s v u lg a ir e s d e r é p a n ­ dre le f a n g . L a v o ix d e c e fa n g q u i le u r a été tir é m a l à p ro p o s d a n s le tr a ite ­ m en t d e la v e r o le , fe m b la b le a c e lle d u fa n g in n o c e n t d 'A b e l , s e le v e ju f q u au C ie l. C e p e n d a n t ce s g e n s - là c r o y e n t q u e l ’on p e u t fa n s a u c u n r if q u e tire r d u f a n g au p ie d d a n s la c u re d e c e tte m a la d ie : co m m e fi. l e fa n g q u e l ’o n tir e a u p ie d n’é to it pas d ’u n e m ê m e q u a lité q u e c e ­ lu i q u ’o n tir e au b ra s ; 8 c c o m m e fi c c fa n g d é p o fé a u x p a rties in fé r ie u r e s , y c ro u p iffo it fa n s v ie & fa n s m o u v e m e n t .


1

Traité de la Maladie

& n e fu iv o ir pas c o m m e a ille u rs le m o u ­ v e m e n t c ir c u la ir e : o r e n ce la l e fauxfu y a n t de

c e s M é d e c in s » n ’ e ft q u ’ un

p u r e ffe t d e la c ru a u té d o n t ils o n t chez e u x le p r in c ip e . i l s c r o y e n t , c o m m e n o u s a v o n s déjà d i t , q u e 1 a p p lic a t io n d es ià n g -fu ë s aux v e in e s d u f ic g e p e u t p r o d u ir e u n b o n e ffe t » n o t a m m e n t lo r fq u e la fo ib leilè d es m a la d e s les m e t h o r s d ’ é ta t d e fupp o r t e r la f a ig n é e » o u b ie n lo r s q u ’ils f o n t tr o p r e m p lis d ’ u n f a n g g r o ffie r & fé c u le n t » o u

lo r s q u ’ i l s

é v a c u a tio n fu p p r im é e

o n t q u e lq u e

m a is ils s’ab u -

fe n t g r o ilie r e m e n t » en s’im a g in a n t q u e le f a n g tir é d es v e in e s h é m o r r h o ’i dales n a f f a ib lit p o in t

: c a r c ’ e ft u n e erreur

to u te v îl ib le , p o u r p e u q u e l ’o n exam i­ n e c e u x q u i fo n t fu je ts à c e t t e évacu a­ t i o n ; p u ifq u e 1 o n v e rra q u ’ils fo n t p lu s a ff a ib lis p a r c e tte p e r t e q u e p a r a u cu n e a u tre . E x a m in e z j e v o u s p r ie p a r c o m p a ra ii o n , to u s c e u x q u i f o n t fu je ts à q u el­ q u e a u n e h é m o r r h a g ie d e q u e lq u e part q u e lle v i e n n e ,

ôc v o u s fe r e z b ie n tô t

c o n v a in c u s » q u e c e s m a la d e s p erd an t l a m e m e q u a n t it é d e f a n g

, c e u x q u i la


«venerienne.

Liv. III. £5i;

perdent p a r le fié g e fo n t b e a u c o u p p lu s affoiblis q u e c e u x q u i e n p e rd e n t a u ta n t par u n a u tre e n d r o it. U e ft r id ic u le à eu x d e s’ im a g in e r q u e les v e in e s d u iîé g e fo u r n ifle n t u n fa n g groffier, & fé c u le n t ; p u ifq u e ce n eft q u e parce q u i l fo r t g o u tte à g o u tte , p a r une o u v e r tu re f o r t é t r o ite q u il p a r o it t e l , & q u i l fe c o a g u le a u ffi-tô t q u il e ft tiré : c e q u e t o u t le m o n d e fç a it q u i l arrive d e m ê m e au ia n g tir é d u b r a s par u n e p e tite o u v e r tu r e 3 o u d e q u e l­ que a u tre p a rtie d u c o rp s q u e ce fo it. O r c e la v ie n t d e c e q u e la p e tite fte d e l’o u v e rtu re n e p e rm e t pas a la fe r o fite du fa n g d e s’é c h a p p e r , m a is b ie n à la partie la p lu s fîb re u fe q u i e m b a ra lfe l e s parties v o la tile s , & c 'e ft par c o n f e q u e n t la m e ille u r e

&c la p lu s u t ile p o r tio n q u i

s'év a cu e a in ii à l'e x c lu fio n d e la p a r tie fé r e u fe , , A u re fte le s v e in e s h e m o r r h o id a le s ex­ té rieu res n e

r e ç o iv e n t

pas de

la r a te

le fa n g q u e l le s c o n t ie n n e n t _* c o m m e v e u le n t ce s M é d e c in s ; m a is elle s lu i ra p p o rten t l e fa n g arteres ; &

qu' e lle s o n t r e ç u d es

p a r c e q u 'e lle s le r e ç o iv e n t


Traité de la Maladie

z 5 *•

d e f o r t p rès , la c o u le u r e n e f t très-vive & tr è s -b r illa n te . N o u s e ftim o n s a u lîï q u ’ ils ra iio n n e n t p e u fo lid e m e n t q u a n d

ils s’ im ag in e n t

e n tir a n t d u fa n g d es v e in e s h e m o rrh o id a le s > p o u v o ir fiip p lé e r à q u e lq u e éva­ c u a t io n

fu p p r im é e

: c a r il e ft certain

q u e l 'A r t n e p e u t pas t o u jo u r s im ite r la N a tu re pas

p a r c e q u e le M é d e c in n e peut

to u jo u r s fç a v o ir f i la N a t u r e doit

p ro cu re r

& ii n e Je x i l e ft d e io n d e v o ir d'y

c e t t e é v a c u a tio n ,

p o u v a n t p as fu p p lé e v . E n effe t la

N a t u r e e n é v a c u a n t du

i à n g p a r les p a rtie s in fe r ie u r e s , p ro cu re q u e l q u e f o is u n e é v a c u a tio n p e u fa lu taire j &

q u e lq u e fo is a u fii e lle é v a c u e ce

fa n g b ie n à p r o p o s , q u a n d i l y a dans le s v a ille a u x u n fa n g e x c re m e n te u x q u i y c r o u p it. M a is c o m m e n t u n

M é d ecin

f ç a u r a -t 'il, q u il y a d e c e ià n g gro/ïîer d a n s le s v a ilîe a u x in fe r ie u r s q u i le u r eft à ch arge >

Si c o m m e n t fe r a -t’i i iu r des

v a ilîe a u x p a r o ù la N a t u r e e ft p ré c iie m e n t d é te r m in é e à é v a c u e r g r o lïie r & fé c u le n t ?

c e ià n g

C a r q u o i q u e le f a n g c i r c u l e , & q u e


njenerlenne. Liv. III. ¿5? l’ex cré m en t c r o u p iffe & n e c ir c u le pa® toujours a v e c t o u t le fa n g d a n s to u te 1 e-* tendue d u c o rp s ; s’ i l a rr iv e p e n d a n t

a

tem s-là q u e l ’o n tir e d u fa n g d u n e n ­ droit é lo ig n é d e c e lu i o ù le fa n g g r o liîer c r o u p i t , le m o u v e m e n t d u fa n g d i­ m inue ,

& p o u r lo rs l’ e x e r e m e n t r e fte

adhérant a u x p a ro is d es v a iile a u x

qui

le c o n t ie n n e n t , o u d a n s les c o n d u its d e traverfe q u i le c h a r r ie n t d ’u n v a ille a u à l'au treO n a lie u d e r e g a r d e r ce s M é d e c in s fi avides d u f a n g d e le u rs m a la d es ; c o m ­ me des v o le u r s p u b l i e s , d -h o n n ê te s affaihns, d ’h o rrib le s, c o r b e a u x ,& d es b o u r ­ reaux im p ito y a b le s n e z

p o u r la, r u in e

du G e n r e h u m a in , e n u n m o t c o m m e les M in i (1 r e s &

le s E x é c u te u r s

d e la

ju ftic e D iv in e , q u i v e rfe le fa n g d e c e u x q u i fo n t r e b e lle s à ià L o i j & q u i v iv e n t de leurs p e c h e z : c e q u i n o u s e it ie n iib lem en t m a r q u é p ar le S a g e , q u a n d il dit au c h a p itr e j 8 e. d e

1 E cc le fia fte art.

ï j e. q u e c e lu i q u i p e ch e à la fa ce d u C ré a te u r > to m b e r a e n tre le s m a in s d u M éd ecin . A u lfi d e v o n s -n o u s r e g a rd e r le s m a la ­ dies c o m m e d es flé a u x d o n t D i e u acca—


2.54 Truité de la Maladie b le

les tran fgreflfe u rs d e fa L o i , &

M é d e c in s ig n o r a n s

ceS

q u i fe m ê le n t de

tr a ite r le s m a la d e s , c o m m e des M in iftr e s a v e u g le s , au m a u v a is g e n ie defquels il

a b a n d o n n e les in f h u m e n s d e fa van-

g e a n c e , d o n t ces c ru e ls E x é c u te u r s fe f e r v e n t , p o u r n é g o c ie r im p u n é m e n t fe­ lo n

le u r m a u v a is fe n s , les b ie n s & la

v i e d e ces m a l- h e u r e u fe s v ic t im e s , en f e fe r v a n t d e re m e d e s d o u te u x & pleins d e d a n g e r . A u m o in s ap rès ta n t de fun e fte s é p r e u v e s q u 'ils o n t fa ite s de la f a ig n é e , d e v r o ie n t- ils la re je tte r com m e u n r e m e d e m a u d it * & q u e l 'o n n e doit ja m a is e m p lo y e r d an s le tr a it e m e n t des m a la d ie s . R E M A R Q U E S . B ie n q u e la f a ig n é e n e i b i t pas par e l le - m e m e u n r e m e d e p r o p r e à g u é rir la v e r o le „ e lle p e u t p o u r ta n t c o n v e n ir en c e r ta in e s o c c a iîo n s

d an s le traitem en t

d e c e tte m a la d ie , f o it p o u r r e m e d ie r aux c o m p lic a t io n s q u i fe t r o u v e n t a v e c le m a l v e n e r ie n , te lles q u e fo n t les dou­ le u rs a ig u ë s &

les g r a n d e s in fla m m a ­

tio n s ,, f o i î p o u r fa c ilit e r l ’o p e r a tio n des


<-venerïenne. L i v . I I I . ¿ 5 $ femedes a n t î- v e n e r ie n s , q u i n a g ir a ie n t fouvent fa n s fo n e n tr e m ife q u 'a v e c b e a u ­ coup d e p e in e & d e d a n g e r j u t t o u t d a n s des corp s t o u t à fa it p lé t h o r iq u e s , A u ffi l'A u t e u r

d a n s la d é c la m a tio n

outrée q u 'i l fa it i c i c o n t r e c e g r a n d r e mede

Sc fi g e n e ra l * fu it- il p lu tô t 1 a v e r -

fion d o n t i l é t o it p r é v e n u c o n tr e c e l e cours j q u e le s ré g lé s d e la d r o ite rai io n Joignez à c e la la c o u tu m e d u p a y s o u il ex e rço it la M é d e c in e , d an s le q u e l la l i g n é e e ft b e a u c o u p m o in s

en u fa g e

q u 'en d 'a u tre s c lim a ts , o ù l ’o n a des. n iio n s fo r te s p o u r e n u f e r p lu s fr e q u e m oien t. C e la fu p p o fé

yq u o i q u il b a n riifle a b -

folu m en t la fa ig n é e d u tr a ite m e n t d e la Verole , a u ffi - b ie n q u e d e to u te a u tre m aladie finis a u cu n e e x c e p tio n > on^ n e ^ laiflera pas

d e l'e m p lo y e r

fo r t ^utile­

m ent d an s le s o c c a fio n s q u e j'a i d éjà m arq u ées, a u ffi-b ie n q u e p o u r r e m é d ie r aux a ccid en s q u i S u rv ie n n e n t a lle z l o u Vent p e n d a n t l ’u fa g e d e l a n ti-v e n e r ie n par e x c e lle n ce , q u i eft. le m e r c u r e , m a l­ gré to u te s les m e fu r e s q u 'o n p e u t p r e n ­ dre- p o u r e n g a r a n tir le s m a la d es. C e s . accidens fo n t les g ra n d e s in fla m m a tio n s .


1 56

Traité de la Maladie

d u g o fie r & des a m y g d a le s , l'e n flu re ex* c e iïiv e d e la la n g u e & d e to u te la tête, le d é lir é , le s c o n v u l iîo n s , & l ’hém orrhag ie .

DE

LA

PVRGATIOU

L é v a c u a tio n q u i

fe fa it p a r les reine-

d es q u i p u r g e n t p a r les T e lle s , a beau­ c o u p d e flic c e s d a n s le tr a ite m e n t de la v e i o l e j p a r c e q u ’e lle e n tr a în e les mauv a ife s h u m e u r s q u i c a u fe n t la caco ch y­ m ie , & q u 'e lle d o n n e lie u a u x antidotes q u e 1 o n e m p lo y é c o n t r e c e m a l, d e pé­ n é tr e r p lu s a ifé m e n t d an s t o u te l ’h abitu ­ de

: c a r le s a n ti-v e n e r fe n s in tro d u its

d a n s u n c o r p s i m p u r , lo in d e lu i être a m a ire s , p o u r r o ie n t b ie n e n détruiJan t le v ir u s , le r e n d r e fu je t à d e s m aux e n c o r e p lu s fâ c h e u x . T o u t e s le s h u m e u r s v it ie u iè s n e fe d illip e n t p as p a r les T u eu rs, m a is feule­ m e n t les p lu s fu b tile s : & l e s p lu s gro fiie re s n é ta n t pas é v a c u é e s , fe d éjfech en t

cc d e m e u r e n t a tta ch é e s a u x vifceres. Si

Q u e lq u e f o is m ê m e elle s s'aig riiT en t

r o n g e n t le s tu n iq u e s d es v a ijfe a u x : ce q u i r e n d le v ir u s p lu s r e b e lle , & caufc d es o b ilr u é t io n s u r è s -o b itin é e s ,


ruenerieme.

L iv .III.

25 7

M a is a v a n t d e m e ttre la p u r g a tio n e n ufage, les M é d e c in s v u lg a ir e s re n d e n t l e corps flu id e

par

d iffe r e n s fy ro p s q u i

préparent le s h u m e u r s , q u i fo n t parexemple , le s fy ro p s d e b o r r a c h e , d e h o u b lo n , d e c h i c o r é e , d ’ e n d i v e , d e f u m eterre, d e c a p illa ire , d e p o m m e s , d if ious dans d es ea u x a p p r o p rié e s , c o m m e font c e lle s d e h o u b l o n , d e fu m e te rr e , de b o r r a c h e , d e c h ic o r é e , d e c a p illa i­ re j & a u tre s fe m b la b le s , q u ils o r d o n ­ nent en la m a n ié r é q u i fu it.

(Des fyrops de fumeterre , & de y, < houblon , de chac. , i once 5 \Dc le au defumeterre , 3 onces. M êlez le t o u t p o u r u n e p o tio n : O u b i e n , 'De l'oxymel Jimple , ou campa)e* 2 onces ; .De leau de betoine , 3 onces. O u b ■iivewn , *

'Des Syrops de capillaire, & de chicorée de chac. 1 once 3 vD î l’eau de houblon, 3 onces.

t

Q u e lq u e s - u n s d e ce s M é d e c in s c r o y e n t la d é c o é tio n d e ce s p la n te s p lu s effica ce , & la p r é fè r e n t à ce s fy ro p s .

i l s e n fo n t

prendre fix o n c e s , & y a jo u te n t c e q u il faut d e fu c c r e p o u r la r e n d r e p lu s a g réa ­ ble.


2.5 8

T r a ité d e la M a la d ie

Ils difputent encore entre eux pour fçavoir , ii dans le traitement de la vé­ role il faut ie fervir des plus forts pur­ gatifs , ou s il eft mieux de s’en tenir aux plus doux. La plupart eftiment que la verole étant une grande maladie , elle ne cede point aux foibles medicamens, & qu ainiï il faut fe lervirdes plus forts ik des plus adtifsj comme étant plus pro­ pres à détruire radicalement cecre viru­ lence. Mais d’autres foutiennent qu’il fuit mer des plus doux , afin de confervei les forces des malades : ce qui doit etie la principale vue du Médecin dans la cure des maladies chroniques. Mais on peut aiiement les accorder, en diverfifiant ces remedes félon la dif­ ferente conftitution du corps, & félon la qualité des fîtes qu il faut évacuer. C eft pourquoi lors que les iîijets que l’on doit traiter font forts & robuites, & que les humeurs qu’il faut évacuer font te* naces, groffieres & fort infiltrées, il faut uiei des plus forts & des plus puilTàns, fans appréhender de diminuer les forces qui font en état de foutenir 1’ath'on des remedes les plus violens : au lieu que les malades qui font d’une foible coin­


nienerienne. Liv. III* £59 flexion , & dont les fîtes font plus déli­ cats , ont befoin d ette traitez avec des remedes qui ne puiifent pas les trop af­ faiblir. Après avoir préparé le corps par le moyen de ces fyrops, ils en viennent à la purgation » par laquelle fuivant leurs contes ordinaires, ils fe propofent de purger tantôt les humeurs bilieu.es » tantôt les phlegmatiques, & tantôt les mélancholiques » ou bien 1 alfemblage de routes ces humeurs, avec cette difrerence néanmoins, que dans le commen­ cement de la vcrole ils aceufent la bile, & quand le mal a duré quelque teras la pituite, Si enfin la mélancolie. Or entre les purgatifs propres a pur­ ger la bile , la rûbarbe pâlie parmi eux pour être le plus excellent. Ils la regar­ dent comme l’arne du foye , pour ainli parler : Ils lui joignent neanmoins le lyrop violât, celui de rofes folutif, ou ce­ lui de chicorée de Nicolas dans une ecoftion de) feiülles de fennê, de prunes de Damas , & de pulpe de tamarins. _ Entre les purgatifs qui évacuent la pi­ tuite & la mélancolie , ils donnent epremier rang au fyrop de ftocchas *cC au


16 0

T r a i t é d e l à M a la d ie

g r a n d f y r o p d e fu m e t e r r e ; a u x q u els ils a jo u t e n t la c o n f e f t i o n h a m e c , dans la d é c o c t io n d e fe u ille s d e f e n n e , d Jaga-

nc ,

d e p o ly p o d e , d 'é p i t h i m e , & c . fur

c e tte id é e ils o r d o n n e n t p o u r la b ile la p o t io n q u i f u it ; f

J

Des feuilles de fermé, i once-, es prunes de Damas au nombre de fix ;

j De la pulpe de tamarins , demie

once.

L

Faites-de tout cela une dcco£Kon,& dans *^U 1 audia de fa collature diifolvez-y r Du fyrop de rofes folutif, 4 onces-, J De celui de chicorée de Nie. ! i onces-, i D e la Rhubarbe , i drachme.

aueUr tOUt C^a P°Ur une P0«’on , à la­ quelle vous ajouterez un peu de cannelle. Pour la pituite & la mélancolie. ÇDe l'agaric trochifmé , j drach* i 1 Fr l)'P0de de chêne, 2 onces-, e - } D a fe f lesdefcané, i once. Et s il y a quelqu'obftruction , Fr

Fa.V

a

U

t a r t r e

blanc, demie once.

faites de tout cela une decodhon^ dans


'venerieme. L i v . I I I .

1

tê qu’il faudra de collature diiïolvez-y, CD u Jyrop de Jiocchas, & du grand

■i

Jyrop de furneterre de chacun 3 onces ;

l D e la confec. hamec , demie once. Mêlez le tout pour une potion. Quand il s’agira d'entraîner plufieurs humeurs aflemblées, f D es fe u ille s de fe n n é , & du polyJ pode de chêne, de chac. i once \ ^ ! S ix prunes de D am as ; [_De la c a n n elle,

i

dra chm e.

faites en une déco&ion dans les eaux cordiales ; puis dans une fuffifante quan­ tité de fa coulure diiTolvez-y f D u Jyrop de rofes fo lu tif, & de ceJ lu i de fto cch a s,d e chac. i once ; j D e la confection hamec , dem ie once.

Quand le Malade ne peut pas être l^'gé en potion à cauie de l’averfion «PUl en a , ils préparent les pilules fuiVantes ; Ç D e s p ilu le s a g r é g a tiv e s d e fu meterre, & de celles de trib u s de chac. m e drachm e , avec le

H t

Jyrop

rofes fo lu tif.

formez-en neuf pilules & les dorez»


x 6 z Traité de la Maladie Quatre heures après Us donnent l’a» pozeme fuivant : f De la cmferve de rofes pâles trois j

onces;

^

] De téleclualre de fuc (_ trois drachmes.

de rofes ,

Qiie le malade mange par defïùs. Nous ne parlerons pas des autres •compolitions chargées de fcammonée, de décoctions folutives, de iyrop d'épi­ ne blanche, de jalap, de turbith, de co­ loquinte, de manne, &c. parce qu’il n’y a point de Barbiers qui n’en foient inftruits. Ces purgatifs & d’autres iëmblables font ceux dont les Médecins vulgaires fe fervent contre le m al venerien , & dont ils font fur leurs malades un Cercle qui revient toujours. x. Or ces Médecins font dans une terrible erreur , de prétendre guérir h verole en purgeant les quatre humeurs où elle ne fait point fa réiîdence, & où ils ne peuvent la démontrer ; puis qu’é­ tant félon eux - mêmes une maladie oc­ culte , il eft impoffible qu’ils fçaehent ni ce qu’elle eft , ni le lieu où elle


• *venerienne. L i y . I I I .

2.6$

i. Le médicament purgatif eft la produûion d'une indigne fourberie , un remcde pernicieux , un moyen fur pour vuider la bourfe , une dépenfe journa­ lière , & la ruine allurée des malades, par la violence qu'il fait à la Nature. Nous rejettons donc de toutes nos forces les purgatifs, parce qu'ils ne peu­ vent produire aucun bon effet, Sc que loin de pouvoir guérir la verole dans fon moindre degré , ils font plûtot pro­ pres à la cacher, à la concentrer, & à l'attirer du dehors au dedans , 8 c de la circonférence au centre : & cette attrac­ tion ne manque point de favorifer la pénétration du levain verolique , & de rendre la verole univerielle de particu­ lière qu’elle étoit. }• On ne doit pas regarder un rentede qui lâche le ventre comme un vé­ ritable purgatif , parce que l’on y peut faire aucun fond -, mais celui qui dontac à la caufe de la maladie fa véritable àffuc, comme font par exemple jes vo­ mitifs , les diurétiques, les fudorifiques, ceux qui procurent l'infenhble tranfpiCation, & quelques autres. Les purgatifs vulgaires font rances t


2-^4 T d e

la ¿Maladie

m oifis, & ufez de vieilleiTe, étant beau­ coup plus anciens que la maladie venerienne ; & s'il eft vrai qu’ils n’ayenc produit aucun bon effet avant la naiffrnce de ce m a l, comment fe pourroitil faire qu’ils enflent à prefent allez de vertu pour guérir une fi grande maladie? Ce ne font point auffi des remedes propres pour la guérir: mais ce font, s’il eft permis de parler ainfi , des Telles à tous chevaux, ou des fecours qui étant communs à toutes les maladies , ne con­ tiennent rien qui ioit fpécifique contre la verole , fi ce n’eft une virulence laxa­ tive qui procédé de leur venin corrüiîf, qui eft contraire à cette maladie. En un mot la verole eft une maladie nouvelle, qui demande par confequent de nou­ veaux remedes & de nouveaux Mé­ decins. R E M A R Q U E S . i

.

Or ces Médecins font.......... Tout

ce que 1 Auteur dit ici contre l’uiàge des purgatifs, eft encore moins fondé que ce qu’il a avancé contre la faignée dans ¿’article précèdent : car dire comme »


*8enerimne. Liv.III. 2.6y fait, i°. Que les Médecins vulgaires font dans Terreur decroire pouvoir gué­ rir la verole, en purgeant les quatre humeurs où elle ne fe trouve point, & ou ils ne peuvent la démontrer, puifque fclon eux-même la caufe en eft occulte ; c'eft avancer en même-tems plulieurs abfurditez qui ne font pas foutenables : CJr c’eft fe roidir avec obftinatipn contre ! expérience de deux fiécles entiers , où tout ce qu’il y a eu de malades qui ont ete traitez de cette maladie , ont été en partie redevables de leur gueriton à Tujagede ces médicamens. C ’eft vouloir ■ ofinuet que tout ce qu’il y a eu jufqu’àprefent de célébrés Médecins & Chirurg'ens qui ont écrit de cette maladie, & H111 ont le plus traité de ces fortes de malades , ont été de concert à fuivre Ulle mauvaife pratique, en joignant les purgatifs aux anti-veneriens , ou en trai­ ent leurs malades avec les purgatifs joints aux fudorifiques , comme Fernel ^ Rivière, qui fe vantent d’avoir guéri Par cette méthode des verolez , qui av°ient inutilement éprouvé Tufage du mercure en des traitemens réitérez ; mais je dis plus que c’eft fe contrarier Tome /, M


z GG Traitê de la Maladie lui-même, comme nous le verrons dans la fuite de ce Traite ; puis qu’il ne né­ gligé pas de les prefcrire en bien des rencontres conjointement ou féparement avec fes propres fpécifiques. A l’égard du reproche qu’il fait aux Médecins vulgaires de ne pouvoir dé­ montrer la verole dans les quatre h u ­ meurs où elle n’eft p oin t, &c où ils ne doivent pas même la chercher , p u ifqu’elle eft occulte félon eux , ces Mé­ decins pourraient lui répondre , que n’ayant entendu par les quatre h u m e u r s que les differens principes qui compolent la malle du fang qui roule fans ceffe dans tous les conduits du corps am­ iné , il n’eft permis de nier que le virus n’y fort mêle ; puilque l’humeur ma­ ligne qui produit les pullules , les u lcè­ res , & les bubons, ne peut être a p p â ­ tée aux endroits où elle s’arrête qlie >ar les vailïèaux qui fervent à charrujf es fucs bons & mauvais, ô t dans les­ quels ne pouvant pas fuivre le torrefl1 de la circulation, elle s’y embarrafle j s’y fermente, s’y aigrit, ronge leurs tu­ niques & s’épanchant enfuite, caufe tou­ tes ces differentes éruptions.

{


'üenerienne.

i6y

L iy .III.

P o u r c e q u i e ft d e la c a u fe o c c u lt e a laq u elle c e s v u lg a ir e s , o n t re c o u rs

&c

qui n ’ e ft e n e ffe t q u ’ u n a v e u ta c ite d e leur ig n o r a n c e

, c e s a n c ie n s p e u v e n t

rép liq u er q u ’ ils fo n t m o in s b lâ m a b le s de fa ire u n fin c e r e a v e u d e la fo ib le llè de leu r t h é o r ie d o n t ils f o n t p e u c o n te n s , q u e n e f o n t le s M o d e rn e s d e p u ­ blier le u rs c o n je c t u r e s , a v e c a u ta n t d e confiance q u e s’ ils p o u v o ie n t p r o d u ir e des c e r tific a ts d e l’A u t e u r d e la N a t u r e , capables d e r e n d r e le u r s S y ftê m e s d 'u n e vérité in c o n te ft a b le , q u i d an s l e f o n d n on t rie n d e f o l i d e , m a is f e u le m e n t a u dehors la m o n t r e d ’u n e fp e c ie u fe p r o ­ babilité. a.

Le médicament purgatif..........L e s

Mauvais e ffe ts q u e l ’A u t e u r a ttr ib u e aux; purgatifs n e s ’a c c o r d e n t p o in t a v e c le s iuccès q u ’ ils o n t eu d e p u is la p lu s a n cienne M e d e c in e

j u f q u ’à p r é fe n t d a n s

le traitem en t d e s m a la d ie s les p lu s fâ cheufcs : & l o in q u e c e s r e m e d e s

p u if -

ient a ttire r le s h u m e u r s d e la c ir c o n f e cence au c e n tr e d u c o r p s , c o m m e l 'A u teur le p r é te n d , ils f o n t a u c o n t r a ir e rres-propres à e x c ite r la N a t u r e , à fe d é oatralfcr d e to u te s le s fu p e r f lu it e z q u i

M

ij


x6

8

T r a it é d e la M a la d ie

l u i fo n t à c h a r g e , & d o n t le f é jo u r dans le s v a ifle a u x o u d a n s les v i f c e r e s , n e fer o i t p r o p re q u ’à fo r m e r d es d é p ô ts , à t r o u b le r l ’ œ c o n o m ie d u conps 3 & à in­ t e r r o m p r e le s f o n c t io n s d e le s o rgan es : o r c e q u i e ft p r o p re à e n g a g e r la N atu re à

i è d é b a r r a fle r d e c e q u i lu i e ft n u iiî-

b l e 3 n ’e ft p as c a p a b le d e fa v o r ife r la pé­ n é t r a t io n d ’ a u c u n m a u v a is le v a in 3 à le c o n c e n t r e r 3 n i à l’a ttir e r d u d e h o rs au d e d a n s 3 & n e p e u t p ar c o n fe q u e n t co n ­ t r ib u e r à la m u lt ip lic a t io n d u v ir u s julq u ’ a u p o in t d e r e n d r e la v e r o le u n iverf e l l e d e p a r tic u liè r e q u ’ e lle é t o it. A u fu r p lu s la d é p e n fe à la q u e lle i

1

r

X

T

1 Auf Ip C

l e u r v e u t q u e les p u r g a t ifs e n g a g e n t

m a la d e s 3 n o u s p a r o it ê tre d es p lu s mod iq u e S j & n ’ e ft n u lle m e n t c a p a b le de les r u in e r 3 à m o in s q u ’ils n e fuiT en t déjà d a n s l ’in d ig e n c e 3 & p o u r lo rs c e s m al­ h e u r e u x t r o u v e n t u n e r e if o u r c e dans la c h a r it é

d e s p a r tic u lie r s

3 o u u n aille

d a n s les H ô p it a u x é t a b lis à c e t effet3.

On ne doit pas regarder

L Au­

t e u r p o u r fa ir e g o û t e r ià p r o p o fitio n A la r e n d r e p la u iib lc a u r o it d û e u a lle g u cr une

b o n n e r a ifo n : m a is d ir e A m p le­

m en t q u e

l’on ne doit

p a s re g a r d e r les


njenerïenne.

Liv. III. Z6?

m ed icam en s q u i lâ c h e n t le v e n t r e c o m ­ me de v é r ita b le s p u r g a tifs , m a is c e u x q u i donnent à la c a u fe d e la m a la d ie fa v é ­ ritable i i l u ë , c ’ e ft v o u lo ir e n g a g e r le s L e& eu rs à fe d é fa ir e d e to u te s le u rs n o ­ tions les p lu s é v i d e n t e s , p o u r e m b r a lfe r aveugl é m e n t u n e o p in io n d o n t la f a u t fêté iâ u te a u x y e u x . Les m e d ic a m e n s q u i p u r g e n t p a r le s Telles c o n n u s d a n s la m e d e c in e fo u s l e nom de C a t h a r t iq u e s , o n t é té d e t o u t tems r e p u t e z p u r g a tifs p a r e x c e lle n c e j & l’o n n a d m e t a u r a n g d es p u r g a t i f s , 1« v o m itifs , le s d i u r é t i q u e s , le s f u d o tifiques , & to u s c e u x q u i p e u v e n t p r o ­ fite r d’a u tre s é v a c u a t io n s , q u ’ e n d o n ­ nant à ce te r m e g é n é r iq u e u n e e x tc n fio n

qu’il n’ a pas d a n s

l e d if c o u r s o r d in a ir e .

O r d e d ir e a v e c l’ A u t e u r ; q u ’ il y a pins de r a ifo n d e re g a rd e r les v o m i t i f s , 1« d iu ré tiq u e s ,le s fu d o r ifiq u e s & c . c o m ■ nede v é rita b le s p u r g a t if s , q u e c e u x q u i purgent par les T e lle s , c e la p a r o it t o n t à fait parad oxe ; p u is q u ’ il n y a p o in t d e temedes q u i m é r it e n t m ie u x d ’ ê tre n o m ­ mez p u r g a t if s , q u e c e u x q u i e n tr a în e n t ‘a caufe des m a la d ie s p a r la v o y e q u i e ft dédiée

p lu s

n a tu r e lle m e n t M

q u ’au cu n e iij


2.7 °

T r a ité d e la M a la d i e

a u tre à l ’ e x p u lfio n d e s r u p e r flu ite z : pré­ r o g a t iv e q u e t o u t c e q u 'i l y a d e gens f e n fe z c o n v ie n d r o n t a p p a r te n ir à la voye d e s Telles p r é fé r a b le m e n t à t o u t e autre » p u if q u e l a n a tu r e s 'e n Tert d a n s l'é ta t de Tante p o u r chaiTer h o r s d u c o r p s les Tup e r flu it e z d e la n o u r r itu r e , & q u e nous v o y o n s t o u s les jo u r s p a r exp érie n ce» q u 'e n q u e lq u e e n d r o it d u c o r p s q u ’ une m a la d ie a it Ton fie g e , lo r s q u e la nature f e u l e te n d a s 'e n d é liv r e r p a r u n e crife » e lle

c h o if it c e tte v o y e p lu s

m e n t q u ’ a u c u n e a u tre

fréq u e m ­

, c o m m e nous

v o y o n s a u ffi d a n s n ô t r e p r a tiq u e jour­ n a liè r e p lu s d e m a la d e s d é liv r e z des cauf e s d e le u r s m a la d ie s p a r le s év acu a tio n s q u e p r o c u r e n t le s

Teuls p u r g a tifs h *

p lu s c o m m u n s » q u e p ar l’a ife m b la g e de t o u s le s a u tre s re m e d e s , q u i déterm i­ nent

le s T u p e rflu ite z à Te v u îd e r par

d ’ a u tre s v o y e s ; &

l e n o m q u 'o n k ur

d o n n e c o m m u n é m e n t d e Telle à tous c h e v a u x » c o m m e f a it l'A u t e u r » n ejt p o in t t a n t à le u r d e T a v a n ta g e q u ’ on ie p o u r r o it c r o i r e , p u iiq u ’ i l p e u t le u r etre d o n n é lé g it im e m e n t à cauTe d e la part q u ’ils o n t à la g u e r if o n d e la p lu p art des m a la d ie s ;

&

c e tte

v ir u le n c e laxativ t


vénérienne. LiV.III* 2*7 1 qu’ils o n t q u e lq u e fo is * &

q u e l A u teu r

impute fa n s r a ifo n à u n v e n in c o r r o f if » ne fe m a n ife fte ja m a is d a n s le u r o p e r a ­ tion , q u e lo r s q u ’ ils fo n t m a l a d m in is ­ trez , o u p ar r a p p o r t a u te m s d e la m a ­ ladie , o u eû é g a r d à le u r d o f e

, a 1 âge ,

& aux fo r c e s d es m a la d es , o u à la n a ­ ture d es h u m e u r s p e c c a n te s q u i l fa u t évacuer. Q u e fi l ’ o m iffio n d e to u s ce s

égards les r e n d q u e lq u e fo is p lu s n u if ibles q u e p r o fita b le s , il e n fa u t b ie n p lu ­ tôt a ttrib u e r le m a u v a is f u c c c s a l i g n o ­ rance o ù a u p e u d ’ a tte n tio n d e c e u x q u i les d o n n e n t , q u ’ à le u rs m a u v a ife s q u a» litez. Q u a n t à c e q u e d it

1 A u t e u r d e la r a n -

cidité & d e la m o ifiiT u re d e s p u r g a tifs à caufe d e le u r v ie ille iïe

, c e la d o it e tr e

regardé c o m m e u n e d e c e s b a ffe s p la ifa n te rie s, q u e les m e ille u r s E fp rits n e peuvent q u e lq u e f o is r e te n ir î m a is d e dire q u e les p u r g a tifs n ’ a y a n t p r o d u it aucun b o n e ffe t a v a n t la n a iiïà n c e d u

mal v é n é r ie n , ils n e p e u v e n t ê tre p ro p re s à le g u é r ir , & q u e c e t t e m a la d ie é ta n t nouvelle , elle d e m a n d e d e n o u v e a u x Médecins & d e n o u v e a u x re m e d e s ; c e ft p rem ièrem en t a c c u fe r le s M é d e c in s M

iiij

les


J, 7 z T r a ité d e la M a la d ie p lu s c é lé b r é s q u i o n t p r a tiq u é m êm e a v a n t le te m s d 'H ip p o c r a t e , & to u s ceux q u i o n t e x c e llé

d e p u is d a n s le grand

A r t d e la M é d e c in e , ftu p id e s &

d 'a v o ir é té allez

a lle z p e u c a p a b le s d e d ilce r-

n e m e n t , p o u r a ttr ib u e r d e b o n s effets à des rem ed es q u i

n ’ é t o ie n t

propres

q u 'à e n p r o d u ir e d e m a u v a i s , & d 'avo ir été &

d 'ê t r e e n c o r e a lle z e n n e m is

le u r s m a la d e s , &

de

a lle z e n tê t é d e leur

r o u t in e , p o u r s 'o b ft in e r à le u r don ner c e s r e m e d e s , q u i le u r é t o ie n t

&C leur

f o n t e n c o r e t o u t à f a it p e r n ic ie u x : ce q u 'i l e ft a b fu r d e d e p e n fe r . E n fé c o n d lie u q u ’ à u n e m a la d ie n o u ­ v e l le il fa u t u n e m e d e r in e n o u v e lle & d e n o u v e a u x M é d e c in s ,

c 'e f t accufet

t a c it e m e n t la P r o v id e n c e d e n 'a v o ir pas p o u r v u fu ffifa m m e n t a u x b e f o in s de les c r é a tu r e s : c 'e f t f e p la in d r e

tacite m e n t

q u 'u n e M e d e c in e a u ili iîm p le q u e celle q u i n o u s a é t é d o n n é e p a r n o tr e fo u v e r a in M a î t r e , & q u i n e c o n fift e q u à don­ n e r à n o s c o r p s c e q u i le u r m a n q u e » à le s d é b a r r a lle r d e c e q u i le u r

n u it,

c o m m e H ip p o c r a t e l ’a f o r t b ie n en le1 g n é , n e fu ftit pas p o u r g u é r ir tou s m au x dont nous

fommes m e n a c e z ,


«tlenerienne. Liv.III* 173 M a is le fe n tim e n t d’ u n p a r tic u lie r n e prévaudra pas fu r u n e e x p é r ie n c e a u t o rifée p ar u n e fi lo n g u e fu c c e ffio n

de

fiécles. L ’ u fa g e d es p u r g a tifs fu b fifte r a en fo n e n tie r : & b ie n q u e le m a l v e n e lien n e , f o it pas u n e m a la d ie fo r t a n c ie n ­ ne , i l n e lai lie r a pas d e c o n t in u e r à r e ­ cevoir u n g r a n d fe c o u r s d e c e s m e d ic a m e n s , fa n s q u e D ie u f o it o b lig e à cré e r une n o u v e lle m e d e c i n e , & q u e d e n o u ^ veaux M é d e c in s fo ie n t o b l i g e z d e s in l truire à tr a ite r p ar u n e n o u v e lle m é t h o ­ d e , c e u x q u i fe r o n t a tta q u e z d e c e fâ ­ cheux m a l.

B V B O I S DE G A T A C . Q u a n d le s M é d e c in s

v u lg a ir e s

ont

fuftifam m en t v u id é la p lé n itu d e p a r p lu fieurs fa ig n é e s & p a r u n g r a n d n o m b r e de p u r g a tio n s , ils e n v ie n n e n t a c e r ta in s . rem edes q u ’ ils p r é te n d e n t a v o ir la v e r t u propre & p a r t ic u l iè r e , d ’ e n tr a în e r le v i­ rus & d 'e n e x tir p e r to u te s le s r a c in e s , non pas p a rce q u ’ ils é c h a u ffe n t

o

e -

fech en t , q u ’ ils p r o c u r e n t la fu e u r o u q u elqu e a u tre é v a c u a t io n , m a is p a r le u r propre v e r t u ,

leur fo r m e

f p e c i h q u e , ce


1

74

T r a it é d e la M a la d ie

p a r u n e c e r ta in e p r o p r ié t é o c c u lt e & iêc i c t t e q u i c o m b a t la c a u fe q u i e ft pa­ r e ille m e n t o c c u lt e & in c o n n u e . C e s fp é c ifiq u e s e x tir p e n t la v e ro le de l a m ê m e fa ç o n q u e la th é r ia q u e détruit t o u t e fo r t e d e v e n in S i d e m a lig n it é :

Sc

c 'e f t p o u r c e la q u 'o n le s a p p e lle fes an­ t id o t e s S t fe s a le x ip h a r m a q u e s , q u i font t r o is p r in c ip a u x * c 'e f t à f ç a v o ir le bois d e g a y a c » la fa lfe p a re ille , Sc l a racine d ’e f q u in e . L e b o is d e g a y a c tie n t l e premier" r a n g e n tr e ces a n tid o te s , 5c ils le nom­ m e n t a u f li b o is fa in t » à c a u fe d es gran­ d e s v e r tu s q u 'il a p o u r g u é r ir la vero le. Q u e l q u e s - u n s d if t in g u e n t le gayac d u b o is l a i n t ; m a is c e t t e d iffé r e n c e dé­ p e n d f e u le m e n t d e la je u n e ilc o u de la v ie ille f lè d e c e b o is ; c 'e f t p o u r q u o i nous n ’ y in fifte r o n s pas b e a u c o u p : & q u e F a llo p e faiTe u n l o n g

b ien

Sc e n n u y e u x

v e r b ia g e là - d e lf u s , la p lu p a r t n e la iife n t p a s d e le s c o n f o n d r e . c o te

a p p e llé

b o is.

L e g a y a c eft en*

d ’I n d e p a r c e q u i l

v i e n t d e c e p a y s - là . C e t arb re

n a ît e ffe é tiv e m e n t

dans

où l ’o n d it q u e la v e r o le eft «ne m aladie populaire * 5coù l'on pre"

le s In d e s

,


D eneriem e.

L i V* ï I !•

1 7 5

tend q u 'i l e ft l'u n iq u e r e m e d e p o u r la gu érir. C e t t e p la n te e ft o r d in a ir e m e n t de la h a u te u r d u fr ê n e , & a la c ir c o n fé ­ rence d 'u n h o m m e d e m o y e n n e g r o l feur. S e s fe u ille s re fT e m b le n t a lle z à c e l­ les du p la n t a in , é ta n t dures^ Sc c o u r t e s . Ses fleu rs fo n t d 'u n ja u n e c la ir >f o f r u it s de la g r o lle u r d 'u n e n o ix j ils fo n t a ltringens q u a n d o n e n u f e

in t é r ie u r e ­

ment. L ’é c o r c e d e g a y a c e ft n o ir e a u x v i e u x a rb res, & celle des jeunes a rb re s e ft un p e u ro u flà tr e . C e u x - l à fe t r o m p e « g r o f fiérem ent q u i c r o y e n t q u e l e b u is q u i naît d a n s n ô t r e c lim a t e ft le m ê m e ar­ bre q u e l e g a y a c : c a r c e d e r n ie r e ft y i iiblem en t o n é t u e u x & r é f i n e u x , l a iu b l tance in t é r ie u r e e ft p r e fq u e auifi. n o ir e que c e lle d e l’ é b é n e , & e lle à d e p lu s u n e faveur a cre ÔC a m e re : a u lie u q u e la fubftance d u b u is e ft

toute le c h e

a

«ne fa v e u r 8c u n e c o u le u r trè s - d iffe r e n ­ te de c e lle d u g a y a c . , C e b o is e ft v a n té c o m m e u n lp e cifc que tr è s -e x c e lle n t c o n t r e la v e r ö le p ar­ ce q u ’ il c o n t ie n t

des

p a r tic u le s tr e s -

chaudesôc tr è s -fe c h e s , c o m m e i l e lt a ile d’en ju g e r p a r J ° r

fa fa v e u r a m e re , M vj

lo a


± y 6. T r a ité d e l a M a la d ie o d e u r fo r c e , & p a r f o n p iq u e

la

a c r im o n ie qu1

la n g u e : a u ffi p réten d e n t-ils

q u 'i l e ft c h a u d a u tr o iiié m e d e g r é o u à l a fin d u d e u x iè m e , & q u i l e ft d o iie de p a r t ie s fu b tile s

qui

le r e n d e n t propre

à a tté n u e r le s h u m e u r s g r o ffie r e s , à iuc if e r & à d é te r g e r c e lle s q u i f o n t lentes 8 c v if q u e u f e s , à p r o c u r e r la lu e u r , à ex­ c it e r le s u r in e s , f r o id e s &

&c a b io r b e r le s hum eurs pourtant

fu p e rflu ë s : C e n ’ e ft

p a s t a n t , c o m m e n o u s l’a v o n s d it d ab o r d , à c a u fe d e fe s q u a lit e z m a n ife s ­ te s q u e l e s v u lg a ir e s p r e ic r iv e n t le gayac d a n s le t r a it e m e n t d e la v e r o ie , q u a c a u fe d e fa v e r t u p r o p r e & p a rticu liè re , p a r la q u e lle i l c o n t r a r ie c e m a l. P o u r l ’a v o ir e x c e lle n t il fa u t ch oifir c e l u i q u i n ’ e ft n i m o if i n i p o u r r i p ar fou a n c ie n n e t é ; & l e p lu s n o u v e a u eft tou­ jo u r s le m e ille u r . I l fa u t a u ffi q u ’il ne

ioit n i tr o p n o ir n i t r o p b la n c h â t r e , qu h f o i t fe r m e & p e f a n t , d e m a n ié r é q u et a n t je t t e

d an s l’ e a u i l fe p r é c ip ite au

f o n d , q u ’ i l a it b e a u c o u p d ’o d e u r , q u u f o i t r é f in e u x ,

d ’ u n g o û t a c r e 8 c u n peu

am er. î

A l ’ é g a r d d e f o n é c o r c e , la m e ille u r e


'ÿencriênnê. L I V » I I I * 1 7 7 eft c e lle q u i e ft la p lu s g t o f f ié r c , & q u i eft te lle m e n t a tta c h é e au b o is q u e I o n ne p u iffe l ’ e n fé p a r e r q u ’ a v e c b e a u c o u p de p e in e e n y e m p lo y a n t le f e r , p a rce q u il n ’ y a q u e la v ie ill e q u i l e le p a r e fa cile m e n t. f L a p lu p a rt d es V u lg a ir e s n e le tervent q u e d e c e b o is ie u l d an s le tra ite ­ m en t d e la v e r o l e , & le p r é p a r e n t e n d if­ feren tes m a n ié r é s : m a is qu’ il fa it

b eau cou p

ils

m ie u x

e ftim e n t io n

e ffe t

quand i l e ft r é d u it d a n s u n e râ p u re a l­ lez fin e ; p a rce q u e l’o n e n p e u t a lo rs plus p r o m p te m e n t &

p lu s , fa c ile m e n t

tirer la t e in t u r e . . . . c C e b o is é t a n t r â p é , ils le f o n t i n f u fer & m a c e r e r p e n d a n t 1 4 h e u r e s , q u e ques - u n s d a n s l’ ea u (im p ie ,

a u tre s

dans la d é c o d i o n d ’o r g e , d ’ a u tre s d an s les eaux d i f t i l l é e s , d a u tre s d a n s

u p e tit

l a i t , & d’ a u tre s d an s d u fo c d e v ia n d e s fur le s c e n d r e s c h a u d e s : apres ce^ a 1 font b o u illir c e t t e in f u f io n a p e u t fe u jufqu’ à la d im in u t io n d u tie r s

,

_

font ain ft u n e d é c o d i o n d o n t 1 u a^e e fort a p p r o u v é , p a r c e q u ’ é t a n t e n liqu id e e lle

otme

p é n é tr é to u t le c o ip s av

beaucoup d e fa cilité»

P ar exem p e.


1

y8

T r a it é d e la M a la d ie cDu bois de gayac avec fan écorce 3 onces.

L a ! fie z -le in f iiiè r fu r les c e n d r e s ch au d es p e n d a n t Z 4 h e u r e s d a n s trois chopines d'eau de fontaine. Aptes c e la fa ite s b o u il­ l i r c e tte in f u iio n à p e tit fe u ju f q u ’ à la c o n f o m p t io n d u tie r s , p u is a jo u te z -y f u r la fin .

[Des fleurs cordiales me pincée. raiflns pajfes fans pipins , 1 once. De la réglijfe râpée, demie once. j De la coriandre préparée , 4 I drachmes. \fDe la cannelle, 3 drachmes.

JDes

C o u l e z e n fu ite c e tte d é c o d i o n & la gar­ d e z p o u r l’ u fa g e . L a d o f e fe ra u n grand v e r r e . O n fe ie r t d e c e t t e fim p ie d é c o c ­ t i o n l o r f q u e l’ o n tr a it e d es p e rfo n n e s dé­ l ic a t e s , f o ib le s , & e x te n u é e s , d o n t la m a­ la d ie e ft r e c e n t e , q u i f o n t d ’ u n te m p é­ r a m e n t c h a u d , p e n d a n t les g ra n d e s cha­ le u r s d e l ’ é t é , & l o r f q u e l’o n fe p ro p o fe d e d o n n e r c e t t e d é c o é t io n c o m m e

un

iim p le a lt e r a tif. Q u a n d o n c r a in t d ’ é c h a u ffe r les la d e s , o n i n f u i e le g a y a c d a n s les eau x d e c h ic o r é e ,

de h o u b l o n , d’endive >d ?


venerienne. Liv. I IL 2.77 laitro n d o u x : o u b ie n o n e n f a it uned é c o d io n

a vec des

h e r b e s r a fr a ic h if*

fautes.. L o r f q u e c e s M é d e c in s

fe p r o p o fe n t

d’h u m e d e r le u r s m a la d e s d a n s le m a rafm e o u d a n r la p h ty fie * ils. fo n t le u r d é c o d io n d a n s l'e a u d e p o u le t » o u d a n s l’eau d e v e a u ; dans le

ju s

ou

b ie n i l s la

fo n t

d e m o u t o n j a u q u e l ils

adjoutent le s fe m e n e e s d e m e lo n s , o it la

tifa n n e

enfans

d 'o r g e .

q u 'o n

mal v e n e r ie n

E n fin ,

a la ite f o n t

quand

le s

a tte in ts

du

t ils le u r en. f o n t p re n d re

en fo r m e d e iu le p d e

la m a n ié r é quii

fuit.

çDugayac râpe i . onces ; ¿De l’eau de chiendent, i pinte.. L a ille z le s in fu f e r p e n d a n t 2.4 h eu res, fur les c e n d r e s c h a u d e s : p u is fa ite s le s ixHÜllir d o u c e m e n t j u f q u 'à la d im in u ­ tion de m o it ié

: c o u le z

e n fu ite

c e tte

du [acre a u ta n t q u ’ i l e n fa u t » fa ite s p re n ­ d é c o d io n

& a p rès y a v o ir a jo u te

dre c e ju le p à p lu iic u r s f o i s , &

a lle z

fo u v e n t à l 'e n f a n t m a la d e . Us fo n t q u e lq u e f o is u n e d e c o d i o n plus c o tn p o lë e à la q u e lle ils

jo ig n e n t-


i 8o

T r a ité d e la M a la d ie

d es p u r g a tifs , n o n - fe u le m e n t p o u r al­ té r e r le s h u m e u r s , m a is p o u r les éva­ cu er.

Ils

e m p lo y a it

c e tte

décoction

c o m p o f é e , q u a n d ils o n t à tra ite r des iu je ts fo r ts & t io n

r o b u tfe s d o n t la conftitu-

e ft f r o id e , & d a n s la r ig u e u r de

l Jh y v e r ,

o u lo r fq u e

la m a la d ie a fait

b e a u c o u p d e p r o g r è s , & q u a n d les ma­ la d e s f o n t e n é ta t d e fo u t e n ir d e grandes & d e p r o m p te s é v a c u a tio n s . E n v o ici la fo r m u le .

{D u bois de gayac nouvellement J râpé 3 onces ; j De tenu de fontaine , trois chopines. L a i l ï e z - les e n in f u f îo n f u r le s cendres c h a u d e s p e n d a n t 2 4 h e u re s .

A p rè s cela

fa ite s les b o u illir d o u c e m e n t

ju fq ifa -

la d im in u t io n d e la m o it ié : ad joutez-y e n fu ite .

{D u polypode de chêne , 2 onces ; D ix prunes de Damas. D es fe u ille s d e fe n n é , 1 once ; De l’endive ; Du plantain, & de lafumeterre , f dechac. demiepoignée. j Des feurs cordiales , une pincée ', 1 j De la coriandre préparée , dewi& X once.


njênêrïcnne.

L i v. I I I .

x8i

Coulez le t o u t & le gardez pour l’ufage. La dofe fera un grand verre à chaque fois. Q u a n d la p r e m iè r e & fim p le d é c o c ­ tion a é té fa it e & c o u lé e c o m m e i l a e t c dit 3 o n je tt e fu r le b o is q u i a f e r v i , u n e quantité d 'e a u e n c o r e p lu s g r a n d e q u e la prem ière f o i s , o n la fa it b o u illir ju fqu à d im in u t io n d u tie r s , & 1 o n y a jo u ­ te pour fo r tifie r l’ e ft o m a c 3 c e q u il fa u t de c o ria n d r e &

d e r a ifin s p â lies : p u is

on la c o u le ; après q u o i l ’o n p e u t e n c o ­ re y a jo u te r d u fu c r e p o u r la r e n d r e p lu s agréable. L 'o n fe f e r t d e c e tte d e c o f t io n pour b o if lo n o r d in a ir e ^ m ê m e e n d î ­ nant &

e n L oupan t.

O n peu t en co re

au lieu d e c e tte d é c o é lio n

p ré p a r e r u n

vin m e d e c in a l d e g a y a c e n la m a n ié r é Suivante :

çDu bois de gayac râpe , y livres \ meilleur vin blanc , z j pintesj \Du fucre blanc, 4 livres. M e tte z p r e m iè r e m e n t le v in & le Lu­ cre dans u n b a r il d ’ u n e g r a n d e u r fu ffiLante : p u is v e r fe z p a r d e llu s la q u a n tité Lufdite d e v i n b la n c q u e v o u s a u r e z u n peu fa it c h a u ffe r. C e v i n eft f o r t c o n v e ­ nable p o u r e m p o r te r le s reftes d u n e v c -


181 r ô le

T r a it é d e la M a la d ie

in v é té r é e , lo r s q u ’u n m a la d e fe

t r o u v e fa t ig u é p a r l ’u fa g e d e s remedes l o n g - t e m s c o n t in u e z , & q u ’i l e n a conçu u n e fo r t e a v e r iio n . L e te m s le p lu s pro­ p r e p o u r p ré p a r e r c e v in m e d e c in a l eil c e lu i d e s v e n d a n g e s e n la m a n ié r é qui fu it :

Ç D h mont blanc le p lu s d o u x , 6o pintes ;

I

D u bois de gayac nouvellement râp é , 4 liv r e s ;

; De raijins pajfes fa n s pépins , | onces ;

6

\ Q u a ra n te pommes de reinette. L a i lie z fe r m e n te r le m o û t d an s u n ton­ n e a u c o n v e n a b le d e fe r m e n te r , v in

-, & q u a n d il a u ra cellé

q u e le m a la d e u fe de ce

p o u r fa b o if ïo n

o r d in a ir e

, ou du

m o in s q u ’ il e n p r e n n e u n v e r r e en dî­ n a n t & l'a u tr e e n ib u p a n t. I l y e n a q u i f o n t u n e tr o ifié m e décoc­ t io n d u b o i s , d e la q u e lle o n fe fert pour c u ir e la v ia n d e , p o u r p a îtr ir le p a in , & p o u r to u s le s a u tre s a p rê ts d e la cuifin e , a u iïï b ie n q u e p o u r la v e r le s m a in s > Ie v i i à g e , & d o n t o n p e u t u ie r a u ili p ° ur m o n d if ie r le s u lc é ré s . C e u x q u i fe l è ­ v e n t d es d é c o d i o n s p o u r g u é r ir la v e -


rvenerienne. L

i v. III*

2. 8 5

ro le, fo n t p re n d re le s p lu s c o m p o f é e s durant z 5 jo u r s , & le s d é c o f l io n s {im ­ pies p e n d a n t

60 ; p a re e q u e la v e r o le e ft

une M a la d ie c h r o n iq u e . L es m a rc h a n d s q u i n o u s a p p o r te n t des In d es ta n t O r ie n t a le s q u O c c id e n ­ tales le b o is d e g a y a c , o n t te lle m e n t v a n ­ té fes e x c e lle n te s p r o p r ie t e z p o u r l e b ie n v e n d re , q u e la p lu p a rt d es M é d e c in s qui en o n t é c r it o n t m ie u x a y m e e t r e les éch o s fid e lle s d e ce s fins n ego ciaras » que d e s e n r a p p o r te r à l ’e x p e r ie n c e : c e qui a é té c a u fe q u ’ ils o n t d ît b ie n d e s chofes d e c e b o is q u i n e f e v é r ifie n t point d an s la p r a tiq u e , o u d u m o in s très-rarem en t : &

c o m m e t^ cs-fo u v e n t

leséfets n e r é p o n d e n t p o in t a u x e fp e ra n ces q u e l ’ o n

c o n ç o it d e f o n u fa g e , c e

bois q u i a v a it é t é d a n s u n e g r a n d e e ftime au c o m m e n c e m e n t d u p r o g r è s d e la ve ro le , e ft à p r é fe n t m é p r ifé d a n s l e s b o u tiq u e s d es d r o g u ift e s c o m m e u n e d ro gu e p r e fq u e in u t ile : a u flî e ft-il a ffe z ordinaire q u e c e

q u i p a r v ie n t a u p lu s

haut p o in t d e r é p u t a t io n o ù il p u ille « te ,

d é c h o it

e n fîu c e n é ce iT a ire m e n e

f a r u n e fa ta le v ic iilît u d e . Q u e lq u e s , M é d e c in s o n t ece a ll e z fttfr


184

Traité de la Maladie

p id e s , p o u r s 'im a g in e r q u e la décoc­ t io n d e c e b o is p o u v o ir fo u r n ir autant d e n o u r r itu r e q u ’ u n b o u illo n d e vollaille j

ôc q u e i ’u ia g e d e c e r e m e d e loin de

b le ile r les m a la d e s e x te n u e z , le u r red o n n o it d e l ’e m b o n p o in t ; & ils o n t auifi té m é r a ir e m e n t a ttr ib u é la m ê m e vertu à la fa liè p a r e ille , a u b o is d e faftafras, & p lu s p a r tic u liè r e m e n t e n c o re à l’ efquine. I ls o n t o b fe r v é q u e c e rta in s malades que

la

v e r o le a v o ir re n d u s trabides ,

é t o ie n t e n lu it e d e v e n u s p lu s plein s

Si

p lu s b o u ffis a p rès l ’ u fa g e d e ce s décoc­ t io n s : c e q u i le u r a fa it d ir e q u e ces dé­ c o d io n s

a v o ie n t la v e r t u d e d o n n e r de

l ’e m b o n p o in t. M a is c e tte o p in io n e ft m a l fo n d ée : c a r q u o i q u e le g a y a c f o it u n v é g é t a l, ces M é d e c in s p r é te n d e n t q u ’ il e ft chaud, iè c , &

d o iié d e p a rtie s fu b tile s : & s’il

e f t v r a i q u e c e b o is d é p o fe q u e lq u e cho­ i e d a n s la d é c o é t io n q u ’ o n e n f a i t , cc q u ’il y d é p o fe t ie n t p lu tô t lie u d e m éd i­ c a m e n t q u e d ’ a lim e n t. A in f i lo rs q u ’ il a r r iv e à u n m a la d e qui e f t a tte in t d e la v e r o le , d ’ ê tre p lu s g o n ­ f lé & p lu s b o u ffi q u ’il n ’é t o i t , c e la n e lui a r r iv e q u e p a r a c c i d e n t , p a rce q u e l’ali-


venerietme. Li v . I I I . 2.8 f rien t q u i e ft d iftr ib u é à to u te s le s p a r­ ties de io n c o r p s , fe g â t e & fe c o r r o m p t , & d ev ien t p ar c a n f e q u e n t in c a p a b le d e nourrir , n ’ a y a n t p lu s d e c o n v e n a n c e avec le s p a rties q u i d e v r o ie n t e n ê tre nourries. C a r fi d an s c e tte m a u v a ife d ifp o fit io n de to u te l ’h a b i t u d e , le s m e ille u r s a li— mens fo n t in c a p a b le s d e fe c o n v e r t ir e n une b o n n e n o u r r itu r e ; & fi au c o n t r a i­ re cette m a x im e e ft v r a y e , q u e p lu s o n nourrit les c o r p s im p u r s & p lu s o n le s bielle ; q u e lle a p p a re n c e q u e d a n s u n e maladie au ffi c o n lid e r a b le q u e la v e r o le , du bois & d es r a c in e s p ia ille n t n o u r r ir . Il eft v r a i q u e p ar l ’u fa g e d es m é d ic a mens p u r g a t if s , d es fu d o r ifiq u e s , & p ar celui d’ au tre s fe m b la b le s é v a c u a n s , la verole fe m b le c ed er u n p e u , & les fu c s nourriciers p a ro i lie n t fe p u r ifie r e n q u e l­ le

m a n ié ré , &

q u ’ a u ffi-tô t le c o r p s

com m ence à fe n o u r r ir &

à p r e n d re u n

peu d’ e m b o n p o in t : m a is n o u s r e m a r ­ quons auffi. la m ê m e c h o fe d u r a n t 1 u fa §e des m e d ic a m e n s c h a r g e z d ’ a n t im o i­ ne &

d e m e r c u r e : d ir o n s -n o u s p o u r

celaq u e propres à

le m e r c u r e & l’ a n tim o in e fo n t

nourrir & à e n g ra ifl'e r î


2,8 6

Traité de la Maladie

N o u s v o y o n s a u ili d a n s d 'a u tre s ma* la d ie s , c o m m e f o n t p a r e x e m p le les fiè­ v r e s , les d ia r r h é e s , les d y s e n t e r ie s , les m a la d e s ,q u i é t o ie n t a v a n t d e to m b e r de­ v e n u s m a ig r e s p a r la m a u v a ife qualité d e le u r s fu cs n o u r r ic ie r s , a y a n t enfuite évacué co u rs

ces

m a u v a is lires

d e le u r „ m a la d ie ,

a p rès c e la à fe n o u r r ir & l ’ e m b o n p o in t , e f t r é t a b li

d in s

p e n d a n t le com m encer

à prendre de

lo r s q u e le u r eftomac fa c o n f t it u t io n natu­

r e lle . N o u s a u r io n s lie u d e r e g a r d e r la N** tu r e c o m m e u n e m a r â t r e , fi n o u s étions o b l i g e z d ’a lle r a u x

In d e s &

dans les

p a y s le s p lu s é l o i g n e z c h e r c h e r des rem e d e s p o u r g u é r ir le s m a la d ie s d e notre c lim a t, &

fi n o u s é t io n s r é d u its pouf

a v o ir c e s r e m e d e s à fa tis fa ir e à grands fr a is l'a v a r ic e d e s M a r c h a n d s q u i nous le s a p p o r te n t .

M a is i l

e ft fu r que les

p la n te s d e n ô t r e c lim a t p e u v e n t nous f o u r n ir d es m e d ic a m e n s q u i o n t toute d ’e ffic a c ité n e c e lfa ir e p o u r g u é r ir

radi­

c a l e m e n t t o u t e s n o s m a la d ie s. L e s I n d ie n s f o n t fu je ts à u n e maladie p o p u la ir e q u i n ’ a q u ’ u n le g e r raj>P?rt a v e c le m a l v e n e r i e n , q u o i q u ’en dncn


fvenerienne .

Liv.III. 187

quelques E c r iv a in s q u i p r é te n d e n t q u e c'eil p r é c ife m e n t la m ê m e m a la d ie . C e s Peuples tâ c h e n t d e s’e n g u é r ir p a r le s décoctions d e g a y a c , d e ia lfe p a r e ille , & d’efq u in e : m a is ce s re m e d e s n e r é p o n ­ dent pas le p lu s f o u v e n t a u x e fp e r a n ce s qu’ ils en c o n ç o i v e n t , & le s e x p é rie n c e s qu’ils e n

fo n t le u r m a n q u e n t tr è s - fr é ­

q u em m en t , q u o i q u ’ ils a y e n t ce s d r o ­ gues to u te s r é c e n t e s & b e a u c o u p m e il­ leures q u e n o u s n e le s a v o n s ; e n fo r te qu’ ils n ’o b t ie n n e n t o r d in a ir e m e n t q u ’ u ­ ne cu re p a llia tiv e ,

q u i n e c o n fift e q u e

dans la d im in u t io n d e s p r in c ip a u x a c c i den s, le fq u e ls t e n a ille n t b ie n t ô t ap res , & d e v ie n n e n t e n c o r e p lu s fâ c h e u x . Q u e fi ce s p la n te s d a n s le c lim a t o ù elles n a ilie n t n e g u é r if ie n t q u ’ im p a r fa item ent la m a la d ie c o n t r e la q u e lle o n les em ployé ,

q u e lle a p p a r e n c e q u e n o u s

étant a p p o rté e s to u te s fé c h e s d ’ u n p a y s fort é lo ig n é , elle s p u ifle n t a p rès a v o ir perdu la m e ille u r e p a r tie d e le u r v e r t u produire d e b o n s e ffe ts , &

être d ’u n

grand fe c o u r s à n o s m a la d e s ? _Mais n o s M é d e c in s

v u lg a ir e s

qui

s’im a g in e n t q u ’ i l fe r o it r id ic u le d e r e jetter a b fo lu m e n t d e s r e m e d e s q u i o n t


18 8

Traité de la Maladie

é t é a u tre fo is g e n e r a le m e n t a p p rou vez , s’ en f e r v e n t e n c o r e fo u s d iffe r e n te s for­ m u le s p o u r tr a ite r le s v e r o le z , affûtant t o u jo u r s q u e ces p la n te s ta n t van tées ne fo n t p as m o in s fid u ta ire s d a n s n ô tre cli­ m a t q u e d a n s le s lie u x o ù elle s naiifent. L a fa v o r a b le p r é v e n t io n d e s Medec in s e n fa v e u r d e ce s r e m e d e s a été fuiv ie p a r les C h y m if t e s , les E m p yriques, & les d e b ite u r s d e r e m e d e s f e c r e t s , qui e n o n t tiré d e s e x tr a its , d e s fe ls , des h u ile s e ffe n tie lle s , d es t e in t u r e s , & des q u in t e lïe n c e s

,

q u ’ ils r é le v e n t par de

g r a n d s & fp é c ie u x n o m s , q u i

les leur

f o n t v e n d r e a u p o id s d e l ’o r : o u bien m ê la n t ces d r o g u e s a v e c d ’a u tre s médic a m e n s , le V u lg a ir e ig n o r a n t & lafo tte P o p u la c e fo n t la d u p e d e ce s C h arlatan s q u i le u r v a n t e n t c e s r e m e d e s

com m e

tr c s -p r é tie u x ; les id io ts n ’ e ftim a n t rien d a v a n ta g e q u e c e q u ’o n le u r v e n d bien ch er. N o s v u lg a ir e s c r o y e n t e n c o r e , que ce s b o is & c e s r a c in e s fo n t le s alexip harm a q u e s d u m a l v e n e r ie n ; p a r c e q u e ces d r o g u e s a g if ïé n t , fé lo n 4 e u x , p ar une q u a l it é o c c u lt e : m a is i l f e r o it b o n de f ç a v o i r p a r q u e l m o y e n c e s g e n s -là


*î>mrieme.Liy.IIï. 2.89 Vent q u e c e s r e m e d e s a g ilf e n t a in fi , fi ce fo n t les f o i s o u la r a ifo n q u i les c o n v a in q u e n t ?

en

C a r q u i f e r c it - c c q u i le u r a u r o ït fa it voir c e tte q u a lit é c a c h é e ? q u i fe r o it- c e qui le u r a u r o it f a it c o n n o ît r e c e t t e p r o ­ priété^ q u i n e p e u t ê tr e c o n n u e ? C e fera peut-être la c h a le u r -, le p o id s , la d u re té p ces m e d ic a m e n s : m a is le b u is & l’ é oene n e fo n t- ils p a s a u iïï d u rs & a u flï pefans ? & q u a n d ils u fe n t d e ce s d é c o c ­ hons en d ’a u tre s m a la d ie s , ces m a la d ie s font-elles o c c u lt e s , p o u r les e n g a g e r à fe lervir d e m é d ic a m e n s q u i a g i lie n t p a r Ulle q u a lité o c c u lt e ? M a is il e ft c e r ta in

que c e tte p r é te n d u e q u a lit é o c c u lt e e ft Plutôt d an s le u r im a g in a t io n q u e d a n s p la n tes ; p u is q u ’ ils n e p e u v e n t la «(■ •montrer. 1, fD e .plus fi le g a y a c , l a fa lfe p a r e ille , C1q u in e , o n t d e

&:

fi g r a n d e s v e r t u s ,

pourquoi o r d o n n e n t - ils à le u r s m a la d e s «uc dicte f o r t e x a & e ? & fi c e f o n t d es h P 'p h a r m a q u e s p o u r q u o i

fa u t- il

le s

aire b o u illir ; Q u e f e r t - il d e c o m p o f e r 111 p e a n e ; C a r s ’i l a u n e v e r t u c a c h é e à (,;!oi fid fe r t la c o m p o f it io n ? L e h a u t ! ll^des d r o g u e s n e g u é r i t pas la m a la Um 1 N


Traité de la Maladie

2, f ) 0

d ie ; m a is l ’ ig n o r a n c e & l ’a v a r ic e de

ceS

M é d e c in s fo n t f o u v e n t c a u fe , q u e les ma­ la d e s a p rè s a v o ir p e rd u le u r a r g e n t , res­ te n t

en co re

trè s - m a l t r a it e z

d e leurs

m aux. E n e ffe t fi c e s c h a r la t a n s guériiTent q u e l q u e f o i s d es m a la d e s , c ’ e ft purem ent >ar h a z a r d ; p u is q u e la c a u fe d u m al &

f

es r e m e d e s q u i l u i c o n v ie n n e n t leur f o n t é g a le m e n t in c o n n u s , &

qu’ils mar­

c h e n t d a n s l ’o b f c u r it é c o m m e d e s aveu­ g l e s : c e q u i f a it q u e l e M a la d e & le M é­ d e c in

t o m b e n t to u s d e u x d a n s la folle

q u ’ ils n ’o n t pas a p p e rç û ë .

E n traitant

a in f i d e s m a la d ie s in c o n n u e s p a r des re­ m è d e s d ’ u n e v e r t u o c c u lt e , u n homme d e n é a n t p e u t a u ffi b ie n r é ü ifir que le p lu s fa m e u x d e c e s M é d e c in s . C ’eft auu* c e q u i a d o n n é la h a r d ie llè a u x Barbiers, aux B a ig n e u r s , aux M a ré c h a u x ,

& atlX

p e r f o n n e s les p lu s v ile s d e tr a ite r la vé­ r o le . L e s d é c o c t io n s d e c e s v é g é ta u x nC p e u v e n t a u p lu s p r o c u r e r a u x malade q u ’ u n e g u e r if o n t r o m p e u fe & fimple‘ m e n t p a llia t iv e , non qu’étant alexiphar m a q u e s ils a g iif e n t p a r u n e qualité oc­ c u lt e , m a is p a r c e q u ’ ils p e u v e n t exciter


rVenerienne. L i v . I I I . îa l u e u r ,

191

Sc fa ir e a in iï r r a n fp ir e r la p o r ­

tio n d u v ir u s la p lu s f u b t ile » & c e q u i peut s ’e n

re n c o n tre r

à

la fu r fa c e d u

corps. C ’ e ft p o u r q u o i le g a y a c , la fa lfe pareille ,

<Sc l ’ e fq u in e , 11e f o n t pas le s

ieules p la n te s q u i p e u v e n t d o n n e r d u S o u lagem en t a u x v e r o le z ; & to u te s c e lle s q u i fo n t p r o p re s à p r o v o q u e r la

fu e u r

p e u v e n t p r o d u ir e le m ê m e e ffe t.

A n ô tr e é g a r d n o u s fo m m e s fu rs d ’a­ vo ir g u é r i a v e c p e u d e d é p e n f e , & a u m oyen d ’u n e d é c o é t io n q u e n o u s fa ifo n s avec des p la n te s q u i n o u s f o n t f a m ilie ­ r s , c o m m e f o n t le b o is d e b u i s , le g u i j e c h ê n e , le c e d r e , le c y p r è s , la r a c in e ue ro fîer , b e a u c o u p d e F r a n ç o is , q u e le g ayac , la fa lfe p a r e ille ,

&

l ’e fq u in e „

Tu‘ n ou s f o n t a p p o r te z d e fo r t l o in , n ’ a 'o ie n t p u g u é r ir . A v a n t d e fa ire b o u illir c e s p l a n t e s , n°u s les m e t t o n s e n d ig e f t io n p e n d a n t M h eu res ; & a fin d e tir e r p lu s a ifé m e n t Cllr te in tu r e & le u r s fe ls e ffe n t ie ls , n o u s

) m e tto n s p o u r c h a q u e liv r e d ’ ea u d e ­ mie o n ce d ’e ln r it d e v i n b ie n a l k o o l i f é , " n °tis n e fa ifo n s ja m a is b o u illir c e s e c o é tio n s d a n s d e s va iiT ca u x o u v e r t s , nais dan s u n d o u b le v a i l f e a u , d o n t les. N

ij


2, 9

1

Traité de la Maladie

jo in t u r e s fo n t fe r m é e s a v e c u n l u t cornp o f é d e fa rin e d e fr o m e n t &

d e blanc

d ’œ u f , c e q u i e m p ê c h e q u e l ’ c fp r it de v i n & le fe l v o la t ile d e s v é g é t a u x ne fe d illip e n t ; p a rce q u e c e fe l & c e t efprit é t a n t m o n t e z d a n s le v a ille a u fu p e rie u r» r e d e fc e n d e n t e n f u it e d an s l ’ in fe r ie u r ; Si p o u r c e la je m e fe r s a u ta n t q u e je puis de v a iif e a u x d e v e r r e : m a is à le u r d é fa u t j y e m p lo y é d es v a iife a u x d e te rre vern iifezN o s B a r b o n s p r é p a r e n t le u r s décoc­ t io n s a v e c le v i n , a u m o y e n d u q u e l ils p r é t e n d e n t tir e r p lu s a ifé m e n t la vertu d e s fim p le s q u ’ a v e c d e l’ ea u ; c e q u i félon e u x c o n v ie n t a u ffi p a r tic u liè r e m e n t lots q u e l ’ e ft o m a c d e s m a la d e s e ft fo ib le

Si

r e f r o id i 3 o u q ü ’ ils fo n t a cc o u tu m e z a l ’ u f a g e d u v in : c a r ce la f a it q u e la décoc­ t i o n s ’ in fin u ë a v e c p lu s d e fa c ilit é dans t o u t e s le s p a r tie s d u c o r p s , & q u e* e e x c it e p lu s f a c ile m e n t la fu e u r. L ’ u f a g e d u v i n p o u r tir e r p lu s facilem e n t la v e r t u d e s p la n t e s d o i t etre ap­ p r o u v é , nicds'ces A r t if t e s f o n t u n e grau d e f a u t e e n fe fe r v a n t d e v a iife a u x ou v e r t s p o u r ce s d é c o é t i o n s , & e n les rai fa n t c o n f u m e r j u f q u ’a u tie rs : car unis c e u x q u i fo n t u n p e u v e r fe z dan s

c


venerienne.

L i v. III.

19 3

d iftillatio n s f ç a v e n t , q u e p o u r p e u q u e le vin ib it c h a u ff é , fes e fp r it s fe d iilip e n t a u iïi-b ien q u 'il

q u e fe s p a r tie s fa lin e s ,

n ’en

r e fte q u 'u n

odeur , fa n s

&c

p h le g m e îa n s

fa v e u r , & fa n s é n e r g ie :

d n iî c ’ e ft p e rd re d u v in à p la ifir d e fa ir e d e fe m b la b le s d é c o d i o n s ; p u is q u e to u ­ tes leu rs

p a r tic u le s u tile s fe d iilip e n t

par l ’é b u l l i t i o n , & q u ’i l n ’ en r e fte q u ’ u n p h legm e e n c o r e p ir e q u e l ’ ea u flm p le . Il eft d o n c d ’ u n e g r a n d e im p o r t a n c e de r é fo r m e r c e d é fa u t. C a r fi ce s m a u ­ d is A r tifte s fa ifo ie n t le u rs d é c o d i o n s avec d u v in d a n s d es v a iffe a u x b ie n c lo s , u eft fur q u ’ e lle s n e c a u fe r o ie n t a u x M a ­ ndes n i c o liq u e s n i v o m ilfe m e n s , c o m 1Tlc elles fo n t lo r s q u e lle s fo n t m a l p r é ­ parées. Lu fé c o n d é fa u t e q u ’ils f o n t e ft d e vo u loir c o r r ig e r

la

c h a le u r

avec P eau d ’o r g e , le

du gayac

p e tit l a i t , & les

eaux r a fr a ic h illà n te s d iftillé e s : a u lie u ftu ils d é v r o ie n t b ie n p lu tô t fe f e r v i r d u Vln p o u r a u g m e n te r la c h a le u r d e c e v e g e t a l, en q u o i c o n fîft e to u te fa v e r tu . C es

v u lg a ir e s

a f f in e n t

en co re q u e

^urs d é c o d io n s o n t u n e v e r t u d é fîc c a tiVe ; d o ù il

arrive , d i f e n t - i l s , q u e ceux

N SJ


2,<) 4

Traité delà Maladie

q u i en

b o iv e n t la r g e m e n t , d e ilè c h e n 1

b e a u c o u p d e m a u v a ife s h u m e u r s q u i ne fu b fiftp n t q u e d a n s le u r fa n ta ifie : m ais n o u s n e c r o y o n s pas q u ’ u n e o n c e d ’une p la n t e d é f ie c a t iv e te lle q u ’ e lle f o i t , m ê­ l é e d a n s iix o n c e s d ’ e a u q u i h u m e c te fix f o i s p lu s , puiiTe d e f l e c h e r ; p u i f q u e l a f e c h e r e f le fé lo n A r if t o t e , n ’ e ft q u ’ u n dé­ f a u t d ’h u m id it é , & q u ’i l

e ft to u t év i­

d e n t q u e la fe c h e r e fle n ’ a r r iv e q u e par l ’é v a p o r a tio n d e l ’h u m id e c a u fé e par la c h a le u r .

C o m m e n t fe p o u r r o it- îl donc

f a i r e , q u ’ e n b û v a n t fix o n c e s d ’eau , l’ on p u t c a u fe r d e la f e c h e r e ife , p u ifq u e dans l ’o r d r e n a tu r e l c e la d o it p lu tô t hum eéter? M a is p o u r m ie u x e x p liq u e r la c h o ie , n o u s d ifo n s fé lo n n o s p r in c ip e s , q u e les d é c o d io n s

n e d e lf e c h e n t pas

p rop re­

m e n t , p a r c e q u e la fé c h e r e lfe n ’ eft pas u n e q u a l it é p o f i t i v e , & q u e q u a n d elles a u r a ie n t u n e v e r t u d é fie c a tiv e , elle s n en g u é r i r a i e n t pas m ie u x le s m a la d ie s co n ­ t r e le fq u e lle s o n s’ e n ie r t : c a r c e n eft p a s la firn p le fu p p o fe q u e m a is b ie n

à

h u m id it é à la q u e lle on la fe c h e r e ife e f t o p p o f e e » la d é g e n e r a tio n d es hu­

m e u r s d e le u r é ta t n a tu r e l q u i e n g e i^ 1"2 c e s fo r te s d e m a u x .


wenerienne.

L i v. I I I .

195

O u t r e c e la c e s d é c o d i o n s p o r te r a ie n t tou jou rs u n g r a n d p r é ju d ic e a u x m a la ­ des , p a rce q u 'e lle s d e ife c h e r o ie n t a u ffibien le s b o n n e s h u m id it e z q u e les m a u v a ife s , ta n t p a rce q u ’i l n 'y a u r o it a u c u ­ ne r a ifo n

c a p a b le d e les d é t e r m in e r à

réfou d re & d eiT ech er p lu tô t les u n e s q u e les a u tre s

, q u 'à c a u fe q u 'il n ’y a d a n s

nos e n tr a ille s a u c u n e in t e llig e n c e a tte n ­ tive à fo u r n ir au m é d ic a m e n t d é f ic c a t if félon f o n b o n p la iiîr 3 l 'h u m id it é e x c re tn en teu fe fe p a r é e d e l'u t il e , a fin q u 'i l d eiléch e la p r e m iè r e fa n s to u c h e r à la d erniere. C e s M é d e c in s a jo u t e n t q u e le G a y a c , la fa lfe p a re ille , &

l 'e f q u in e 3 f o n t d e s

n ied ica m en s q u i f o n t c h a u d s 3 f e c s , & douez d ’ u n e q u a lité o c c u lt e : m a is o n 11e peut pas t ir e r d e c e s r e m e d e s to u te s c e s q u a lite z p a r la c o c t io n ; p a rce q u e c e fon t des a cc id e n s q u i n e p e u v e n t p as palfer d ’u n fu je t d a n s u n a u tre . M a is n o u s d ifo n s fé lo n n o s p r in c ip e s , co m m e n o u s l'a v o n s e x p liq u é d a n s n ô tre P y r o te c h n ie , q u e to u te a é tio n d e s cotp s te lle q u e l l e f o i t , d é p e n d d e le u r d le n c e o u d e l ’e fp r it fé m in a l q u i co u ftitu ë &

qui

le s

a g i t p r in c ip a le m e n t N

iiij


1 96

Traité de la Maladie

d a n s le s v é g é t a u x f o u s la fo r m e d e Tel e J îe n tie l : a in li le s d é c o d i o n s d e g a y a c , d e fa lfo p a r e ille ,

&

d 'e f q u in c agillcnt

p a r la v e r t u e ifo n tie lle d e c e Tel dilfout d a n s 1 ea u d e la d é c o d i o n : c e q u i don­ n e à c e s liq u e u r s u n e v e r t u

iudorifique

o u d iu r é t iq u e , f é lo n q u e c e fo l eilèntiel c o r r ig e & r é f o u t p lu s o u m o in s u n autre fo l m o r d ic a n t d e la n a tu r e d u p o iv r e

>ou

u n a c id e tr o p e x a lté q u i e n tr e tie n t le vi­ r u s . C e m ê m e e ip r it q u i a g it fo u s la forme d u n fo l e ifo n tie l, fo tr o u v e e n abondan­ c e d a n s le s p la n te s d e n ô t r e c lim a t qui f o n t p r o p re s à g u é r ir c e tte m a la d ie . D e - l a n o u s c o n c lu o n s

, q u 'i l n e faut

ja m a is fa ir e le s d é c o d io n s d e g a y a c , du fa lf e p a r e ille , & d ’e fq u in e , d a n s u n vaiffo a u o u v e r t , p a r c e q u e c e t e fp r it ou ce fo l e lle n t ie l q u i e ft t r è s - v o l a t il e , fo dif5* p e a ife m e n t, &

q u e c e q u i r e lie n eft

a u tr e c h o f e q u 'u n p h le g m e in u t ile fans a d i o n & fa n s v e r t u : d 'o ù i l f a u t inferer q u e la fé c o n d é & la t r o iiié m e d é c o d io n q u e c e s M é d e c in s p r e fo r iv e n t n ’o n t au­ c u n e effic a ce . L e b o is d e g a y a c contient q u e l q u e c h o fo d e g r a s &

d e réiineux

d o n t o n n e v o it j a m a is r ie n n a g e r fur ¡cS d é c o d i o n s > m a is o n l ’a p p e r ç o it en fo"*


nuenerieme. L i y. III. n\e ¿ 'h u il e fu r le s d iftilla tio n s q u 'o n e n fai: per defcenfum & à fe u o u v e r t. L e s Ç h y m if t e s fa ifa n t r e fle x io n q u e es p a r tic u le s fu b tile s & ip ir itu e u fe s d e s p antes q u e

1 o n fa it b o iiillir d a n s u n

VaiiTeau o u v e r t , j u f q u a la c o n f o m p t io n u tiers o u d e la m o i t i é , ie d iilip e n t e n ­ tièrem en t , & q u e la v e r t u d e c e s r e m e ­ ttes d im in u e b e a u c o u p , p r é p a r e n t la d é ­ coction d e g a y a c d u n e a u tre m a n ié r é , ann d e lu i c o n ie r v e r ià v e r t u . Ils m e t te n t la r â p u r e d e g a y a c d a n s Une c o r n u e a la q u e lle ils a d a p te n t u n tecip ien r.

U s l e x p o f e n t d 'a b o r d

à un

leu d e d ig e ft io n & e n fu it e à c e lu i d e d i f tu la tio n , p o u r e n tir e r I’e llè n c e o u l 'e f Pnt fu lp h u r e u x j u f q u a la

d im in u t io n

m o it ié d e l'e a u ; & d e c e t t e e a u «titillée d a n s la q u e lle le fe l e f le n t ie l d u 01s a g it u n iq u e m e n t ,

ils e n d o n n e n t

fluatre o n c e s à le u r s m a la d e s , q u i f o n t Uu tres-b o n e ife t ; ap res q u o i ils e o n t it'tiént à d iiH lle r l 'e a u , q u i l s le u r d o n n e n t P°ur b o ilïo n o r d in a ir e . Q u e lq u e s - u n s tir e n t l ’e ip r it d e g a y a c * ? lu a h e fo in p o u r f o n e x t r a c t i o n , d ’u n e ungue 8c a d r o ite d ig e f t io n , fe r m e n ta -

> & d iftiila c io n j

ÔC q u i e ft d o u é d e N

v


1 <y8 Traité de la Maladie m e r v e ille u fe s p r o p r ie te z

: &c d ’ a u t r e s

v a n t e n t l ’ h u i l e d e g a y a c c o m m e u n a le x ip h a r m a q u e d ’ u n e g r a n d e v e r t u , q u ’ ils d o n n e n t e n p lu s ie u r s m a n ié r é s . M a is o n n e d i f t i l l e a u c u n e h u i l e p a r l ’ a lle m b i c , m a i s f e u l e m e n t p a r la r e t o r t e à fe u o u v e r t . C e t t e h u i l e n ’ e f t d ’ a u c t m e e ffic a c e : c ’ e f t u n e c h o i e t r c s - d e f a g r e a b l e de la d o n n e r à p r e n d r e in té r ie u r e m e n t , & V o n n e p e u t p a s m ê m e l e f a i r e a v e c fù~ re té . P lu fie u r s é le v e n t & lo lie n t fa n s m efu r e l’ e x t r a it d e g a y a c : m a is lo i n q u e n o u s a y o n s v u p r o d u ir e r ie n d e b o n a c e r e m e d e , n o u s lu i a v o n s v û a u co n ­ t r a ir e c a u fe r d e g r a n d s , d e fo r d r e s to u te s l e s f o i s q u e n o u s a v o n s été t é m o i n s d e f o n u fa g e ; p a r c e q u ’il s’y tr o u v e u n m e n f t r u ë f u l p h u r e u x . , q u i n ’ e f t p o in t p r o p r e à c o m b a ttr e le v ir u s . L a g o m ­ m e n a t u r e l l e d u g a y a c l u i e f t préférable» m a is e lle a tr o p p e u d e v e r tu p o u r d é­ t r u ir e l e v ir u s i o i t r é c e n t f o i t a n c ie n > q u a n d m ê m e o n i n c i f e r o i t l ’ a r b r e pou r* la fa ir e c o u le r .

D E L A S A L S E P A R E LL L E E n tr e

l e s r e m e d e s q u i f o n t e f t h 'n e 3


ryenerienne. Liv. III. 199 p r o p r e s à g u é r ir la v e r o le , le s v u lg a ir e s d o n n e n t le p r e m ie r r a n g a u g a y a c , le f é c o n d à l a i a l i è p a r e i l l e : q u e l q u e s u n s la n o m m e n t ip a r te p a r e ille , & le s E fp a g n o ls fa r fe p a r e ille . C e tte p la n te q u i n o u s v ie n t d u P é r o u , o u e lle c r o î t d a n s le s h a y e s , c o m m e u n e c e r ta in e p l a n t e r a m p a n t e & p i q u a n t e , q u e 1 o n n o m m e p o u r c e l a fm ila x afpe-

ra > c r o î t d a n s n o s h u i l i o n s , a u f f i - b i e n q u e le s d e u x f o r t e s d e b r y o n e & d e h o u b lo n . L a fa lfe p a r e ille r a m p e b e a u c o u p fu r b te rre, & a j u f q u ’ à iîx c o u d é e s d e lo n ­ gueur. E lle e ft le u r , &

d :u n e

m oyen ne

g r o f-

o n la lie e n p e tits f a g o t s p o u r

b tr a n fp o rte r p lu s a ifé m e n t.

C e lle q u i e ft b la n c h e & fo lid e e n d e , n s > d o n t l ’é c o r c e e ft p le in e , & q u i o ta n t f e n d u e n e p a r o i t t r o u é e p a r l e s V e r s , p a lfe p o u r la m e ille u r e : a u c o n ­ t r a ir e c e l l e q u i p a r o i t r o u f l e & p o u d r e u fe e n d e d a n s , a p e u d e v e r t u & m a r ­ q u e fo n a n c ie n n e té . L e s V u lg a ir e s p r é te n d e n t q u ’e lle n ’a • ju c u n e q u a l i t é q u i e x c e d e f e n f i b l e m e n t : o u ils i n f è r e n t q u ’ o n p e u t la d o n n e r u rem en t à to u t â g e &

à to u te s N

vj

fo r te s


300

Traité de la Maladie

d e t e m p e r a m e n s : c e q u i f a i t q u ' i l s la p ré te n d e n t te m p e ré e & m od érém en t c h a u d e a u p r e m i e r d e g r é . E l l e e f t d ’ a il­ l e u r s i n i l p i d e a u g o û t f a n s a c r e t é , fa n s a m e r tu m e » ià n s a ftr ic H o n » & fa n s o d e u r; & to u t c e q u e l'o n y p e u t r e m a r q u e r en l a g o û t a n t a v e c a t t e n t i o n , e ft u n e cer­ t a in e d o u c e u r p e u fe n iib le .. C e u x q u i f o n t i n f a t u e z d e c e t t e plan* t e e f t i m e n t n é a n m o i n s q u ' e l l e e f t p lu s d é f i c c a t i v e q u e l ’ e f q u i n e , q u ' e l l e con­ t i e n t b e a u c o u p d e p a r tie s f u b t i l e s , & p a r c o n f e q u e n t q u 'e lle in e if e p u ilïà m r n e n t , q u e l l e e f t p r o p r e à a t t é n u e r , diff o u d r e 8c d c i f e c h e r l e s h u m e u r s g r o f ï î c : r e s » q u e l l e e x c i t e l e s f u e u r s , & qu'elle a b f o r b e l e s h u m i d i t e z f u p e r f l u ë s . Cepen­ d a n t ils p r é te n d e n t q u ’e lle îv e ft p a s ant i - v e n e r i e n n e p a r f e s q u a l i t e z raanifeft e s , m a i s p a r u n e q u a l i t é o c c u l t e c eft à d ir e q u i le u r e ft in c o n n u e ’. S u r c e fo n d e m e n t ils a ( fu r e n t , qne c e tt e p la n te e ft tr è s - p r o p r e à gu é­ r ir la v e r o l e , & q u e b i e n q u e beau ­ c o u p d e g e n s a y e n t p lu s d e c o n fia n ­ c e a u g a y a c d a n s l a c u r e d e c e m a l , e lle n e l u i e ft ; p o u r t a n t p o i n t i n f e r i e u r e e n v e r tu 5 p u is q u e lle a m ê m e g u é r i de3


hrenerienne.

L i v . 1 11.

30/

m a l a d e s a u x q u e l s l e g a y a c a v o i t e 't é i n u ­ tile . I l s f o u t i e n n e n t m ê m e q u e l l e f u r p a ir e l e g a y a c , e n c e q u e p a r l a g r a n d e te n u ité & f u b t ilit é d e fe s p a r t ie s , e lle r e ­ lâ c h e & p é n é tr é p lu s a ifé m e n t to u te s le s p o r o f i t e z d u c o r p s : c e q u i l u i f a i s c a lm e r e f f ic a c e m e n t t o u t e s le s d o u le u r s m ê m e le s p lu s o b f tin é e s & le s p lu s r e ­ b e lle s , q u a n d o n f a it u n l o n g & c o n f ­ ia n t u f a g e d e f a d é c o é t i o n . S i l'o n e n c r o ît c e s g e n s -là , le s tu ­ m e u rs g o m m e u f e s , & le s n o d u s fe r é ­ s o lv e n t p a r f o n u f a g e , e n b e a u c o u p m o in s d e te r a s q u e p a r c e lu i d u g a y a c : o u tr e q u ’e lle p r o d u it e n c o r e d e b o n s e ffe ts q u a n d o n s 'e n f e r t c o n t r e d ’ a u tr e s m a la d i e s » O n p r é p a r e la ià lfe p a r e iH e c o m m e o n fa it le g a y a c 3 e n l a f a i f a n t b o u i l l i r d a n s lm v a ifle a u o u v e r t j u f q u ’ à la c o n f o m p k o n d e la m o it ié . P a r e x e m p le . ^ j De la falfeparellle fendus & coupés * en, menues parties, z onces. I n f u f e z l e s d a n s t r o i s e h o p i n e s dieau de fontaine. L a i i f e a l e s . e n f u i t e m a c e r e r p e n ­ dant 1 4

h e u r e s ; a p r è s q u o i v o u s le s

la ilfe r e z b o u i l l i r à p e t i t f e u j u f q u 'à d i m i fiu d o n .d e m o itié .. îe te z .

A lo r s

v o u s y a io u -


301 ^ d

Traité de la Maladie Des raifms pnjfes, 2. onces ; De la coriandre préparée, 1 once.

C o u l e z la d é c o é t io n & d o n n c z - e n un g r a n d v e r r e à c h a q u e fo is . Q u e l q u e s - u n s d a n s l a v u e d e fo r tifie r 1 e fto m a c y a jo u te n t d e la m e n t h e , de 1 a b i ÿ n t h e , & d e la c a n e lle , o u des p la n te s c é p h a liq u e s , h é p a tiq u e s , o u n é­ p h r é t i q u e s , f é l o n l e s d i f f e r e n t e s p a r tie s q u i f e m b ie n t ê tr e le s p lu s in te r e llê e s . A p r è s a v o i r a in f i p r é p a r é c e t t e pre­ m i è r e d é c o é l i o n , o n e n p r é p a r e u n e fé ­ c o n d é p o u r la b o i l ï b n o r d in a ir e e n vérfa n t d e n o u v e lle e a u fu r le b o is q u i a f e r v i à l a p r e m i è r e , & l Jo n e n p r é p a r e m e m e u n e t r o i i i é m e p o u r l a c u i i ï o n d es v ia n d e s & d e s a u tr e s a li m e n s , a u llî-b ie n q u e p o u r l a v e r l e s m a i n s & l e v ifa g e a u x m a l a d e s , c o m m e n o u s h a y o n s d it e n p a r la n t d u g a y a c . D e p l u s e n a j o u t a n t d u f u c c r e à la pre­ m i è r e d e c o é t i o n , o n p r é p a r e u n ju le p p o u r le s e n fa n s & p o u r le s p e r fo n n e s d é­ l i c a t e s . O n p r é p a r e a u i l ï u n e décoôÀon d e ia lfe p a r e ille c o m p o i e e , e n y jo ig n a n t d e s p u r g a tifs d e la m ê m e fa ç o n que n o u s 1 a v o n s p r o p o ie e a u fu je t d u gayac. N o s V u lg a ir e s f o n t e n c o r e u n gran d


uenerienne. Liv. III. 30} Cas d e s p o u d r e s d e f a l f e p a r e i l l e , q u ' i l s p r é te n d e n t tr è s -e ffic a c e s c o n t r e le m a t v e n e r ie n . P o u r c e la f D e la falfepareille , i onces ; | Des feuilles de fenné , & des her• modactes, de chac. i once ; %•< Du Turbith, 6 drachmes ; ! Du Camapytis, demie once ; t ‘D e la canelie, & dit gingembre, de b chac. i drach. & demie. F a ite s d e t o u t c e l a u n e p o u d r e t r è s - f u b d le , d o n t l a d o f e f e r a d e u x d r a g r o e s p o u r ch aq u e p r ifè ; à la q u e lle o n p o u r r a a jo u ­ ter d e p u i s i î x g r a i n s d e i c a m m o n é e j u f tju a d i x -y & o n l a f e r a e n f u i t e i n f u f e r du fo ir a u m a t in d a n s u n v e r r e d e v i n M an c , q u e le m a la d e a v a lle r a a v e c la pou dre. M a is q u o i q u e la f a lfe p a r e ille p a f f e ch ez le s V u lg a i r e s p o u r a v o ir t o u t e s les v e r t u s d u r o m a r i n , q u " i l s l u i d o n ­ nent d e s é lo g e s m e r v e ille u x , & q u 'ils v e u ille n t q u 'e l l e f o î t a p p e llé e p a r e il­ le > p a r c e q u ' a u c u n a u t r e m é d i c a m e n t ne lu i p e u t ê t r e c o m p a r é ; i l n o u s fe r a p e u t-ê tr e p e r m i s d 'o b f e r v e r p a r u n e e x p é r ie n c e j o u r n a l i è r e q u 'e l l e d e i ï è c h e ^ o in s q u e le g a y a c & l'e f q u in e , &


3 04

T r a it é d e la M a l a d i e

q u e lle

a

beaucoup

p lu s

de

diipoiï-

t io n à p o u ffe r p a r les u r in e s q u e par les fu e u r s : c e q u i

f a it q u ’ e lle e ft m erveil-

le u fe p o u r g u é r i r la g o n o r r h é e , q u i eft c a u f é e p a r la v ir u le n c e d u fo n

ferum qui a

i i c g e a u x o r g a n e s q u i fe r v e n t à la

c o & io n & à l a d if t r ib u t io n d e la fem ence. L a d é c o é t io n

d e fa lfe p a r e ille

lâche

tr o p le v e n t r e , & q u o i q u e l ’o n y mêle d es iîm p le s p r o p re s à fo r tifie r l ’ efto m a c, e lle n ’ e n p r o d u ir a p as u n m e ille u r effet. On

tro u v e p ar

q u e l’ o n n o m m e

t o u t ic i u n e plante

fmilax afÿera, par l’u-

ia g e d e la q u e lle n o u s a v o n s g u é r i bien d es g e n s

d e la v e r o le * &

le s pauvres

A p o t ic a ir e s la f u b f t it u e n t à la falfepar e ille t o u t e s le s fo is q u ’o n le u r en or­ d o n n e j & la p lu s g r a n d e d iffé r e n c e q u d y a it e n t r e l ’u n e & ce que

l ’a u t r e , co n fifte

c e lle q u e n o u s r e c u e illo n s ici

>

n e n o u s c o û te p r e f q u e r i e n , & . q u e celle q u e l ’ o n n o u s a p p o r t e d e l o in v e n d u e b ie n c h e r .

D u r e fte

nous eft elles ont

l ’ u n e & l ’a u tre la m ê m e fa v e u r , la me­ m e é c o r c e , la m ê m e fu b fta n c e intérieu­ r e , & la m ê m e f a c u lt é , q u i e ft pour­ ta n t e n c o r e p lu s g r a n d e

& p lu s aéffve

d a n s la n ô t r e q u e d a n s l’ é tra n g è r e .


*veneriem e.

Liv. III. 305

DE L A RACINE D'ESQVINE. La

r a c in e

d ’ e f q u in e

q u e les M a r ­

chands P o r t u g a is n o u s a p p o rte n t d e la C h in e , e ft u n d es m e ille u r s a n t i- v e n e riens q u e n o u s a y o n s . A u f f i e f t - c e d e cette r a c in e q u e le s C h i n o is fe f e r v e n t pour g u é r ir la v e r o le . E lle e ft a lle z fe m b la b le à la «es ro fe a u x , n ’ é t a n t p a s b ie n

r a c in e lo n g u e

frais fo r t n o ü e u iè ; fa c o u le u r t ir e f u r le toux 3 fa p e fa n te u r e ft m é d io c r e , c ’ eft a diré q u 'e lle n e d o it ê tr e n i tr o p le g e r e fr tro p p e fa n te .

I l fa u t d e p lu s p o u r

Çtre b o n n e , q u 'e lle f o it n o u v e lle & n u letnent v e r m o u lu e , q u 'e lle n 'a it p o in t odeur f o r t e , n i d e fa v e u r f o r t f e n iîb le . C eft p o u r c e ia q Ue c e i;x q U; e n fo n l eaucoup d 'u f a g e , p r é t e n d e n t q u 'e lle n 'a 'freune q u a lit é

e x c e ffiv e > m a is q u e l l e

fc ^ te m p e ré e , o u q u e fi e lle s 'é lo ig n e fri peu d u |u fte te m p é r a m e n t m o d é r é , in c lin e v e rs la fr o id e u r d u p r e m ie r C e p e n d a n t G a r c ia s d u J a r d in d it à occafion l ’e f q Uin e , q u e c e u x q u i -eu t de fa d é c o é l io n u n p e u t r o p feu;-*


30 G

T r a it é d e la M a la d i e

t e 3 o u q u i la b o iv e n t tr o p c h a u d e , par­ t ic u l iè r e m e n t lo r s q u 'e lle e ft n o u v e lle , f o n t fu je r s a u x in fla m m a t io n s d e fo y e , a u x é r e iïp e le s , a u x p h le g m o n s , & à d 'a u tr e s fâ c h e u x fy m p to m e s c a u fe z par la tr o p g r a n d e c h a le u r d e

c e m édica­

m ent

-, (k il d it à l'é g a r d d e fe s qua-

li t e z

p a iîiv e s , q u ’ e lle

d e lle c h e beau­

c o u p : c e q u i fa it c r o ir e q u ’ e lle n ’eft ni o n c t u e u f e n i h u ile u fe . On

p r é t e n d q u ’ e lle e ft d ’ u n e fubf-

t a n c e f o r t te n u e a c c o m p a g n é e d e quel­ q u e a ftr ié tio n , &

d ’ u n e c e r ta in e hum i­

d it é fu b ft a n t ifiq u e

, au

m o y e n de la

q u e lle le s V u lg a ir e s q u i e x c e lle n t dans l 'a r t d e p a te lin e r & des ,

le u r

d e fla t e r les mala­

d ife n t d o u c e r e u fe m e n t que

la d é c o é t io n d e c e t t e r a c in e e ft propre à les e n g r a ilfe r ,

p a r c e q u 'e lle s’aigrir

a if é m e n t : m a is n o u s a v o n s d é jà fuft1* f a m m e n t r é f u t é c e t t e o p in io n dan s i ar­ t i c l e d u g a y a c : c a r d e c e q u e ce tte dec o é t io n s 'a ig r it f a c i l e m e n t , il n ’ y a PaS l ie u d ’ in fe r e r q u 'e l l e f o it p r o p re a d o n ­ n e r d e l ’ e m b o n p o in t , p u ifq u e les décoc­ t io n s d e to u te s le s r a c in e s & l e s b o is s ’a ig riiT e n t a v e c fa c ilité . L o r iq u e

d e t0lis ,

le s M a r c h a n d s co m m e n ce -


*venerîen n e . ïent d ’a p p o r te r

Liv. III. 307

l ’e f q u in e

en E u ro p e ,

l ’en vie d e la v e n d r e b ie n c h e r , le s p o r ­ ta a lu i d o n n e r m il le lo iia n g e s o u t r é e s , & à la p r o p o iè r c o m m e u n r e m e d e e n ­ voyé d e D i e u m ê m e p o u r la g u é r iib n ^es m a la d ie s c h r o n iq u e s le s p lu s d é p lo iees. O r le s fo t s M é d e c in s a jo u ta n t f o i aux prom elT es d e c e s fo u r b e s , r e p e té tent c o m m e d es P e r r o q u e t s le s m ê m e s t b g e s q u e c e s g e n s in t e r e f le z à fo n d e “ 't lu i a v o ie n t d o n n e z

c o n tre

01'te d e x p é r ie n c e ,

e x a g é r a n t fe s

en

^ t e n d u e s p r o p r ie t e z : c a r ie lo n

to u te eux >

c e * la f a c u lt é d e d ig e r e r le s h u m e u r s Par fes p a rtie s iu b t ile s

, d e le s a tté n u e r

par fa fé c h e r e fle , & d e liq u é fie r le s e x ­ a m e n s d e t o u t e e fp e c e , p o u r le s m e t tre en eca t d ’ e n file r le s v o y e s d e l’ u r in e 011 de la fu e u r. C e tte d r o g u e fi o n le s e n c r o i t , n o n Par fes q u a ïit e z m a n ife ft e s , m a is p a r a Pro p rie té o c c u lt e , e ft n o n - ie u le m e n t propre à g u é r ir la v e r o le , m a is a u ffi à eterger les u lc é r é s , à le v e r le s o b f t r u c tlotis 3 à p u r ifie r l e f a n g , à d é to u r n e r le s anciens c a t h a r r e s , à g u é r ir la p h th ifie » Cs in fla m m a tio n s d u fo y e » l ’h y d r o p ifie »

* marafme , la l e p r e » l ’ é le p h a n tie » la,


3o8

T r a ité d e la M a la d ie

g o u t t e 5 & c o m m e c ’ eft u n r e m e d e tem­ p é ré d a n s fes q u a lit e z , o n p e u t la don­ n e r fa n s r ie n c r a in d r e , à t o u t â g e , à t o u t f e x e , e n t o u t e f a i f o n , & m ê m e aux f é b r ic it a n s . O r c o m m e le g a y a c n 'a pas to u te s ce s fa c u lt e z , b ie n d es g e n s cré­ d u le s la lu i p r é fé r è r e n t

-, e n fo r t e q u ’ils

s ’e n fe r v ir e n t n o n - fè u le m e n t d a n s le trai­ t e m e n t d e la v e r o le , m a is

a u ffi pour

g u é r ir u n e in f in it é d 'a u tr e s m aladies. T a n t de p r o p r ie t e z a ttr ib u é e s à l c f q u in e d an s les E c r its d e c e s ignoransj f u r e n t c a u fe q u e C h a r l e s - q u i n t en par­ tie p o u r la v e r o le d o n t i l é t o i t jfoupçonné

j & en p a r tie p o u r d es d o u le u rs ar-

t r it iq u e s d o n t il é t o it t o u r m e n té cruel­ l e m e n t , p r it d e fa d é c o é l io n p ar 1 avis d e q u e lq u e s M é d e c in s : c e q u i lu i don­ n a p a r to u t u n e te lle v o g u e , q u e cette r a c in e f u t r e g a r d é e c o m m e u n remede tr è s - p r e c ie u x j &

fu t ven d u e au

poids de

l ’o r : c e q u i d o n n a lie u à c e r Adage qui d it q u e la c r a in t e d e la p a u v r e té engage le M a r c h a n d à c o u r ir j u i q u ’ a u x Indes. .

Tauperiern fuglens , currit M tfCAÎOf a d Indos. M a is b ie n - t ô t a p rè s l’ e x p é r ie n c e q u


W n e rie n n e .

Liv. III. 3c %

iti fit d im in u a b e a u c o u p fa r é p u t a tio n , & Tes e ffe ts n e r é p o n d ir e n t pas au x p r o tneflés d e Tes P a r tifa n s n i au p r ix d e fa vente : c a r J u lie n P a u lm ie r d it d a n s Ton T raité d e la v e r o le c h a p . 1 4 . q u e p l u ­ sieurs a v o ie n t p r é fé ré l ’ e fq u in e a u g a y a c a leur g r a n d d o m m a g e , &

q u ’i l a v o it

p r o u v é lu i m ê m e q u e l’ u fa g e d e fa d é coffion jo in t à u n e d ie te e x a é t e , n ’ a v o it CLl aucun fu c c è s d a n s la c u r e d u m a l v e fierien ; & q u e f o u v e n t m ê m e i l é t o it arrivé q u e l’ e fto m a c e n a v o it é té t e lle ­ ment h u m e é té & r e lâ c h é , & fa c h a le u r tellem ent a f f o ib lie , q u e le s « o ien t t o m b e z cheufes j &

m a la d e s

d a n s d e s lie n te r ie s fâ -

d a n s d es in d ig e f t io n s

qui

faifoient v o i r , q u e c e t t e d r o g u e é t o it c a ­ pable de d im in u e r n o t a b le m e n t le f o y e r l

ia c h a le u r : o u t r e q u ’ i l a ffû te q u e le 0ng u fa g e d e c e r e m e d e , c a u fe à la ra te

lllle tu m e u r 8c u n e guérir.

d u r e té d iffic ile s à

A u re lie n o u s n ’ h é iit o n s p o in t à d ir e , Qu’elle n ’ a g it p as p a r fa q u a lit é o c c u lte j p a rce q u e c e tte q u a lit é e ft l’ a fy le fa Cré d e l ’ig n o r a n c e ; & q u e l l e n ’e f t p o i n t Uu vra i r e m e d e c o n t r e la v e r o le ; p u ifq u e '

d it à c e t é g a r d u n e in f in it é d e c h o -


$ io

T r a ité d e la M a la d ie

Tes d e c e tte d r o g u e q u i n e f e vérifient p o i n t , o u q u e tr è s -r a r e m e n t d a n s la pra­ t iq u e

-, & q u e p lu iîe u r s m a la d e s en ont

u f é p e n d a n t u n lo n g - t e m s fa n s e n rece­ v o i r a u c u n fo u la g e m e n t , o u d u moins q u ’à p rè s u n

lé g e r

fe fo n t tro u v e z

ad d o u cilT em e n t ils

p lu s

m al

q u ’aupara-

v a n t. T o u t e s c e s e x p é r ie n c e s fa ite s au grand p r é ju d ic e d es m a la d e s , n o u s

donnent

l i e u d ’a v a n c e r fa n s ê t r e t é m é r a ir e s , que l ’ u f a g e d e l ’ e lq u in e c i l m o in s b o n pour le s m a la d e s q u e p o u r le s A p o tic a ir e s qut la v e n d e n t , q u o i q u e le f o t peuple s 1m a g in e q u ’ u n m é d ic a m e n t q u i eft ven­ d u b ie n c h e r a b e a u c o u p d e v e r tu & eft un

rem ede

c r u l ’ e f q u in e tio n

p r é c ie u x , c o m m e , qui

on a

n ’ a d û fa réputa­

q u ’ a u p r ix e x c c f f if o ù o n l’a portc

d ’a b o r d . C e s c h o fe s b ie n c o n fid e r é e s , les Ap0' t ic a ir e s n e f o n t p as e x tr é m é m e n t b‘a' m a b lc s , de

f u b f t it u e r fo u v e n t à cette

d r o g u e lo r s q u ’e lle e ft o r d o n n é e pat M é d e c in s 3 le s r a c in e s d e r o fe a u x , qul nous

o n t p a ru d a n s l ’ u fa g e q u e

e n a v o n s f a it , a v o i r a u ta n t & p juS v e r t u q u e c e t t e d r o g u e p ré te n d u e « ex


menerienne.

L iv .

III.

3i r

quife j d e q u o i i l n e fa u t p as au r e lie beaucoup s’é t o n n e r , p u ifq u e n o u s a v o n s ici des r a c in e s p le in e s d e fu c & tes ré c e n te s

to u ­

, a u lie u q u ’ o n n o u s a p ­

porte l’ e f q u in e d e b ie n l o in t o u t e d e f îechée , &

le

p lu s f o u v e n t t o u t e v e r ­

moulue’. M a is c o m m e i l c i l trè s - d iffic ile d e faire re v e n ir la p lu p a r t d e s g e n s reurs d a n s

le iq u e lle s ils

ont

d es e r­ v ie illi,

nous fo m m e s q u e lq u e f o is o b l i g e z d ’a d ­ hérer un p e u a u x p r é ju g e z

d u P e u p le

& des m a la d e s : a in fi n o u s n e d if e o n v e nons pas q u e les m a la d e s r ic h e s & o p u Icns u fe n t d e ce s d é c o d i o n s

; m a is u n

M édecin a u r o it g r a n d t o r t d e je t t e r ’d e s gens peu a ife z d a n s c e s d é p e n fe s e x c e f«ve s , & d e v u id e r le u r b o u r f e fa n s ê t r e Mrs de le u r

p ro cu rer

c e s V u lg a ir e s

q u e lq u e

p rép aren t

avan­

a in fi c e t t e

d é c o d io n : ^ ç De ^

1

iefqulne coupée par tranches , once.

fa ite s - la in f u f e r d a n s t r o is

c h o p i-

tles d ’ea u d e fo n t a in e t o u t e b o u i l l a n t e , Pendant 1 4 ' °n

b o iiille

h e u re s . Q u e c e t t e d é c o c e n fu it e f u r u n

p e tit

fe u


3 1 2,

T r a it é d e la M a la d ie

j u f q u ’à d im in u t io n d e m o it ié , puis fut la fin a jo u te z - y

CDe la fumeterre ; Des deuxfortes de houblon, & des capillaires, de chac. i poignee. De la coriandre préparée, démit 'l once. \JDe la canelle, 3 drachmes.

I

A p r è s c e la c o u le z c e t t e d é c o é t io n , & la g a r d e z p o u r l’ u fa g e .

L a d o fe fera un

g r a n d v e rr e à c h a q u e fo is . L e s in g r e d ie n s q u i a u r o n t fe r v i pour c e tte

p r e m iè r e d é c o c t io n fe r v ir o n t en­

c o r e p o u r la fé c o n d é d o n t le m alade fe­ r a fa b o iiT o n o r d in a ir e : o n la préparera d e la m a n ié r é fu iv a n te .

De la racine d’efquine qui aura déja fervi mefois, 1 once. J e tte z

p ar

deiTus q u a tr e p in te s d’eatl

b o u illa n t e , & la la ifl’e z e n in fu fio n d a n s c e t t e e a u p e n d a n t 2 4 h e u r e s . Q u e cette i n f u f io n b o u ille j u f q u ’ à la d im in u tio n d u tie rs . A j o u t e z y fu r la f i n ,

rD e la coriandre préparée 1 <*. drachmes ; KDe la canelle , 3 drachmes. P a lfe z - la e n fu ite & la g a r d e z p o u r 1 a" ■ s


*ùenerienne. L I v, 111. 31 $•. A p re s c e t t e fé c o n d é d é c o é t io n o n e n prépare e n c o r e u n e tr o ifié m e a v e c les m êmes d r o g u e s p o u r c u ir e les v ia n d e s , & p o u r la v e r le s m a in s &

le v ifa g e d es

malades. V o il à le s tr o is fo r te s d e d é c o d i o n s alexip h arm aqu es fu r le fq u e lle s les M é d e ­ cins v u lg a ir e s c o m p t e n t d a v a n ta g e d a n s la cure d e la v e r o le .

I l y e n a p o u r ta n t

parmi e u x q u i o n t p lu s d e c o n fia n c e a u x unes q u ’ a u x a u tre s ; q u i fé lo n le d e g r é de la m a la d ie , & le te m p é r a m e n t p a r ti­ culier d u m a la d e p r é fè r e n t l ’ u n e à l ’a u ­ tre. C e p e n d a n t lo r s q u ’ il n e

p a r o it p a s

qu’il y a it a u c u n v iie e r e i n t e m p e r é , ils a lim e n t q u e c e lle d e g a y a c e f t la m e il­ leure : m a is c o m m e c e s tr o is r e m e d e s ugiilènc p a r d es q u a lit e z o c c u lt e s , & qu’il eft d iffic ile d e d é te r m in e r q u e l e ft Cc'lui q u e d e s q u a lit e z p lu s o c c u lt e s re n ­ dent p lu s e x c e l l e n t , i l a r r iv e n o n - fe u ­ lem ent q u e l ’ o n f e fe r t ta n t ô t d e l ’ u n & tantôt d e l 'a u t r e , c o m m e n o u s v e n o n s de le d ire ; m a is q u ’ o n le s m ê le to u s t r o is en u n e p lu s g r a n d e o u e n u n e m o in d r e quantité, p o u r fa tis fa ir e à d iffe r e n te s in ­ dications. P a r e x e m p l e >

Tome

/.

O


2 14 *FrAitè de la ¿Maladie Du bois de gayac , i demie livre-, De fon écorce , & de la falfepa^ reille , de chac. 3 onces ; | De la racine d’efquine, 1 once & demie. f

¡

L a iffe z le to u t e n in f u f io n d a n s fix pin­ te s d ’ e a u p e n d a n t 1 4 h e u r e s . A p rè s celà f a it e s b o u illir c e t t e in fu f io n m in u t io n d e m o it ié . d é c o d io n

ju f q u ’ à di­

P a flè z e n fu ite la

: p u is v e r f e z d e n o u v e a u fix

p in t e s d ’ ea u fu r le s d r o g u e s q u i o n t ferv i à la p r e m iè r e d é c o d i o n , & laiife z-le s in f u f e r p e n d a n t 8 h e u re s .

E n fin faites

b o u il lir le t o u t j u f q u ’ à d im in u t io n du tie r s p o u r b o ir e a u r e p a s. O u b i e n , ^

çDe la falfepareille , & de l'écor■ { ce de gayac, de chac. 3 onces ; {De bois ae gayac , 1 livre. J e t t e z le to u t fu r 8 p in te s d ’e a u : puis le f a it e s b o iiillir j u f q u ’à d im in u t io n de la m o it ié . A p r è s c e la v e r f e z p a r e ille quanti­ t é d ’e a u fu r le s fe c e s d e la p r e m iè r e dec o d i o n , p o u r e n fa ire u n e fé c o n d é dont l e m a la d e b o ir a à fo n o r d in a ire . P lu fie u r s a jo u te n t q u e lq u e f o is a ces d é c o d i o n s d es m é d ic a m e n s p u r g a tifs : c e q u e d ’ a u tre s d e s - a p p r o u v e n t , P rc' m ie r e m e n t p a r c e q u ’ a v a n t d ’e n v e n ir a l ’u fa g c d e c e s

décodions on a d û

p u rger


wcnerienne,

L 1 v. I I I .

315

le s m a la d e s f u ffifa m m e n t ; f e c o n d e m e n t p a rce q u e d e s p u r g a tifs jo in ts à d e s fu d o r ifiq u e s e x c ite n t d e s m o u v e m e n s c o n ­ tr a ir e s 5 e n t r o i f i é m e l i e u p a r c e q u e le s p u r g a tifs f o n t p lu s fo r ts q u e le s f u d o r i f i q u e s , ôc p a r c o n i è q u e n t i l s l e s e n ­ tr a în e n t p a r le s fe lle s ; p u is q u ’ il e ft c e r ta in q u e le p lu s f o r t a ttir e à f o i le p lu s f o i b l e . E n f i n l e s M é d e c i n s l e s m i e u x fe n fe z n e m ê le n t p o in t le s p u r g a tif s d a n s ce s d é c o iffio n s ; m a is ils p u r g e n t le s m a ­ la d e s p a r i n t e r v a l l e s d e q u a t r e e n q u a t r e » o u d e c i n q e n c i n q jo u r s . A n ô tre é g a r d n o u s n e d e s -a p p r o u v o n s p a s le m é la n g e d e c e s d e u x fo r te s d e r e m e d e s d a n s le s d é c o d i o n s , & n o u s ne c r o y o n s p as q u e c e s d e u x fo r te s d ’é v a - c u a t i o 'n s f o i e n t i n c o m p a t i b l e s ; p a r c e q u ’e lle s n e fe f o n t p a s e n m ê m e t e m s : c a r la f u e u r e f t e x c i t é e u n e h e u r e a p r e s k m é d i c a m e n t p r i s -, & i l f a u t b e a u c o u p p lu s d e t e m s p o u r l a p u r g a t i o n . A u r e fte la v e r o le e f t u n e m a la d ie c h r o ­ n iq u e , q u i d e m a n d e p o u r fa g u e r if o « ' des m e d ic a m e n s lo n g - t e m s c o n t in u e z : ôc c o m m e t o u t le tr a ite m e n t d e s V u l g a i ­ res c o n f if t e d a n s l ’ u f a g e d e c e s d é c o c î i s n s , lo r s q u ’ils le s f o n t p r e n d r e p u r g a -.


31 6

T r a ité d e la M a la d ie

t i v c s à le u r s m a la d e s , ils le u r e n d o n n e n t f e n d a n t 2 5 o u 3 o jo u r s . Q u e s 'ils le u r f o n t u f e r d e f im p le s d é ­ c o d i o n s j ils c o m m e n c e n t à le s v u id e r a v e c le s p u r g a t if s d o n t ils fe fe r v e n t d a n s l e t r a it e m e n t d e t o u t e s le s a u tr e s m a la d ie s : a p r è s q u o i ils le u r f o n t p re n ­ d r e c e s fim p le s d é c o d io n s p e n d a n t 5 0 o u 6 0 jo u r s & q u e lq u e f o is p lu s , & p e n ­ d a n t c e t e m s - l à v i f i t a n t t o u s l e s j o u r s le s m a l a d e s , ils e n t i r e n t b e a u c o u p d ’a r g e n t. I ls l e u r c o n c i l i e n t d e b o ir e la d é c o c ­ t i o n b ie n c h a u d e , a fin q u ’ e lle p é n é tr é p lu s p r o m p t e m e n t t o u t e l'h a b i t u d e , & q u e la fu e u r v i e n n e a u ifi p l u t ô t , la q u e l­ l e e f t e n c o r e e x c i t é e l o r f q u e le m a la d e d o r t a p r è s a v o i r p r is c e r e m e d e , éta n t d ’a ille u r s b i e n c o u v e r t . O n l'e x c it e en ­ c o r e p lu s p u i l ï à m m e n t e n f a if a n t e n tr e r l e s m a l a d e s d a n s l ’ é t u v e , & e n l e s y fa i* l a n t r e ft e r j u f q u ’ à c e q u e la f u e u r v ie n ­ n e a b o n d a m m e n t. O r p a r c e q u 'a u m o y e n d e c e s d é c o c ­ t io n s f im p le s , il n ’y a q u e le s e x c r e m e n s l e s p l u s f u b t i l s q u i s ' é v a c u e n t p a r la f u e u r , & q u e le s p lu s g r o ilîe r s r e lie n t d a n s le c o r p s , c e s M é d e c i n s o n t fo in d e fa ir e p r e n d r e à le u r s m a la d e s q u e lq u e m e d ic a n a e n t p u r g a t if d e 4

e n 4 jo u r s *


w ê n e r ie n n e .

Liv.III. 3 Ï f

p o u r e n le v e r c e s e x c r e m e n s g r e ffie r s . C e s p u r g a tifs fe r o n t p a r e x e m p le le g ra n d iy r o p d e fu m e te r r e , le iÿ r o p d e r o fe s f o l u t i f , la m a n n e , & d 'a u t r e s f e m b la b le s . L e s V u l g a i r e s d e n ô t r e p a y s o r ­ d o n n e r o n t p a r e x e m p le le p u r g a t if f u i vant : ç D u fyroÿ de fumeterre majeur , ty;. < 4 onces ■, V D e la déco filon cordiale, a onces. Ils o b f e r v e n t a u fu r p lu s d e n e p o in t e x c ite r la f u e u r le jo u r d e la p u r g a t io n , p a rce q u ’u n m a la d e n e p e u r p a s fu p p o r te r e n m ê m e t e m s d e u x é v a c u a t i o n s ; ôC p e n d a n t t o u t c e t e m s -là ils le s t ie n n e n t fi b i e n c a c h e z q u ’ i l s n e l e u r p e r m e t t e n t p as d e v o i r le jo u r , n i d e m e t t r e le p i e d h o rs d e le u r c h a m b r e . Ils n ’ o u b lie n t p a s a iilla d e l e u r f a i r e o b f e r v e r u n e d i e t e tr e s -e x a é d e , q u i c o n f i t e à n e m a n ­ g e r q u ’ u n p e u d e b ife u it & d e r a iiîn s p a ie s & q u e lq u e s a m a n d e s ; & lo r s q u e le s m a la d e s n e p e u v e n t p a s a b f o h u n en t fu p p o rte r u n r é g im e fi r ig o u ­ re u x , ils le u r a c c o r d e n t u n p e u d e v ia n ­ d e r ô tie . M a is a v a n t le te m s a c c o m p li d ’u n t e l r é g im e , i l a r r iv e f o u v e n t à p lu fie u r s O iij


3ï 8

T r a ité d e la M a la d ie

d 'ê t r e fi f o ib le s & fi e x t e n u e z , q u ’ o n le u r v o i t à p e i n e la p e a u f u r le s o s ,

Vix habeant tenuem, qius tegat ojfa cutem, & q u 'i ls f o n t e n é t a t d e p é r ir d e la n ­ g u e u r & d e f o ib le if e : e n fo r te q u e ces m a lh e u r e u x f e m b la b le s à d e s fq u e le te s f e v o y e n t e n m ê m e t e m s é p u i f e z d ’ a r­ g e n t , &c d a n s u n d a n g e r p r o c h a i n d e p e r d r e la v i e } o u s ’ils e n é c h a p p e n t , au l i e u d ’ u n e f a n t é p a r f a i t e q u ’o n le u r a v o ir f a i t e f p e r e r , ils n ’ o b t i e n n e n t q u ’u n e c u r e p a l l i a t i v e & p a l f a g e r e ; p u i f q u e la v e r o l e d o n t ils c r o y o i e n t ê tr e g u é r is re­ v ie n t b ie n -t ô t a p r è s p lu s m a lig n e q u ’a u p a r a v a n t. N o s V u lg a i r e s o u t r e le u r s d é c o d io n s , o n t le s é t u v e s p u b l i q u e s c h a u d e s & fe c h e s , o ù ils e n v o y e n t le s m a la d e s p o u r s ’e n d é fa ir e : m a is c ’e ft p r in c ip a le m e n t lo r s q u e le S o le il p a r c o u r t le lig n e de l ’E c r i v i f l è q u ’ils e n v o y a i t u n e in fin ité d e v e r o îe z a u x b a in s d e P o u z z o l & P i t h e c u f e » t a n t d e l ’ u n q u e d e l ’a u tr e iè x e * o ù le s u n s & le s a u tr e s fu ë n t a b o n ­ d a m m e n t . C e p e n d a n t ils n ’ e n t i r e n t d ’a u çre a v a n t a g e que celui d ’ ê t r e leurrez d ’ u ­


ryenerienne. L

iy.III.

31?

n e v a in e e f p e r a n c e d e g u é r i f o n p a r la iiifp e n fio n d e q u e l q u e s f y m p t o m e s d e s p lu s a p p a r e n s d e l e u r m a l a d i e , f a n s q u e la c a u f e e n f o i t e n t i è r e m e n t d é t r u i t e -, p a r c e q u e c e t t e c h a le u r q u i le s f a it fu e c a v e c p r o f u f i o n , n 'a r ie n e n f o i d ’ a le x i t e re c o n t r e la v é r o le , q u i e n p u iiT e é t e i n ­ dre l e l e v a i n f a n s r e t o u r : m a i s c ’ e f t u n e c h a l e u r f i m p l e &c h o m o g è n e , q u i n ’ e f t p o in t d if f e r e n t e d e la c h a le u r o r d in a ir e de n o s f o y e r s : c a r l a c h a l e u r & l e f e u n e fo n t p o in t d iffe r e n s l’ u n d e l'a u t r e , c o m m e n o u s l ’a v o n s a m p le m e n t d é ­ m o n tr é d a n s n ô tr e p y r o te c h n ie p h ilo fo p h iq u e liv . 1 . c h a p . 1 . o ù il e it p a r lé d u fe u ; & p a r c o n f e q u e n t b ie n q u e c e tte c h a le u r f u b t i l i f e & a t t é n u é le s m a u v a i fe s h u m e u r s ; e l l e l a i lf e t o u j o u r s u n e t ê ­ te -m o r te : c e q u i fa it q u e c e tt e h y d r e ca ch é e fo u s la c e n d r e , c a u fe b ie n -t ô t d e p lu s g r a n d s d e f o i d r e s , & e f t la f u n e f t e io u r c e d ’ u n e in f in it é d e m a u x . O t V u l c a in q u i e ft b o it e u x n e p e u t fe v a n g e r d es a d u lté r é s ie c r e ts d e V e n u s , à m o in s q u ’il n e fo it fé c o n d é p a r M e r c u r e .

La verole eft une maladie minérale, qui demande un remede minerai. Il faut donc faire enforte pour la guérir que O iiij


gz o

T r a it é d e la M a la d ie

n o u s c h a n g io n s M e r c u r e e n u n e é tu v e , c ’ e ft à d ir e , q u e n o u s e x c i t io n s la Tueur fa n s é t u v e : c a r d è s - lo r s q u e n o u s a u ­ r o n s e x c i t é l a T u e u r p a r l e m e r c u r e , la fa n té T era b ie n p r o c h e . I l s 'e n f u it d o n c q u e t o u t e T u e u r pro­ c u r é e T a n s l ’e n t r e m i f e d u m e r c u r e e ft in u t ile . O n a llé g u é c e p e n d a n t q u e lq u e s e x e m p le s d e m a la d e s g u é r is p a r d e i m ­ p ie s T u eu rs fa n s m e r c u r e ; m a is c o m m e c e s c u r e s p r é te n d u e s f o n t fa n s fo n d e ­ m e n t lé g it im e , il fa u t b ie n p lu tô t c o m p l e r f u r l ’ e f f e t q u ’ e lle s p r o d u i f e n t le p lu s f o u v e n t , q u i e ft d ’a u g m e n te r le m a l.

R E M A R Q U E S . T o u t c e q u e l’A u t e u r p r o p o fe dans le s t r o is d e r n ie r s a r tic le s d u c h a p itr e p r é c è d e n t c o n c e r n a n t l e g a y a c , la fa lfe p a r e ille , & l ’e fq u in e , e ft ju d ic ie u x & p le in d ’in f t r u & io n p o u r to u s c e u x q u i s ’a p p liq u e n t a u tr a ite m e n t d e la v é r o ­ l e . C a r o u tr e q u ’il le s in f tr u it d e s v é ­ r ita b le s m a r q u e s a u x q u e lle s o n p eu t d if t in g u e r le s b o n n e s d r o g u e s d e s m a u v a i f e s , i l l e u r a p p r e n d e n c o r e q u e la p lu p a r t d e c e s d r o g u e s q u e l ’o n

nous


kienerienne.

Liv. III.

311

a p p o r te à g r a n d s fr a is d e s I n d e s d ’ O r ie n t & d ’ O c c i d c n t p o u r g u é r ir la v e io le , o n t m o in s d ’e ffic a c e p o u r fo u la g e r c e u x q u i e n fo n t a tt a q u e z , q u e d ’a u tr e s p la n te s q u i n a ilfe n t d a n s n ô t r e c lim a t & q u i n o u s fo n t fa m iliè r e s , c o m m e f o n t le b o i s d e b u i s , le g u i d e c h ê n e , l e c è ­ d re , le c y p r è s , la r a c in e d e r o l ï e r , & b e a u c o u p d ’a u t r e s . L a r a ifo n q u ’il e n a llé g u é e ft c o n ­ c lu a n te . L e s I n d ie n s , d i t - i l , f o n t fu je ts a u n e m a la d ie p o p u la ir e q u i n ’ a q u ’ u n lé g e r r a p p o r t a v e c le m a l v e n e r i e n : ils tâ c h e n t d e s’e n g u é r ir p a r le s d é c o d io n s d e g a y a c , d ’ e f q u i n e , & d e fa lfe p a r e ille : m a is le s e x p é r i e n c e s q u ’ ils e n f o n t le u r m a n q u e n t le p lu s f o u v e n r , q u o i q u ’ils a y e n t c e s d r o g u e s to u te s r e c e lâ te s , & b e a u c o u p m e ille u r e s q u e n o u s n e le s a v o n s ; & ils n ’ e n o b tie n n e n t q u ’ u n e cu re p a llia tiv e , q u i n e c o n iifte q u e d a n s la d i m i n u t i o n d e s p r i n c i p a u x a c c i d e n s q u i r e n a iife n t b ie n -t ô t a p r è s , & q u i d e ­ v ie n n e n t e n c o r e p lu s S u r c e t e x p o fé o n ju fte m e n t c o n c lu r r e d c e s p la n te s d a n s le

fâ c h e u x . n e p e u t q u e trè sa v e c l ’A u t e u r , q u e p a y s o ù e lle s n a i f -

fe n t 3 n e g u e r ilfe n t p a s to u jo u r s r a d iç a O

y


522.

T r a it è d e la M a la d ie

l e m e n t la m a la d ie c o n t r e la q u e ll e o iî s ’ e n f e r t , il n ’y a p a s d ’a p p a r e n c e q u e n o u s é ta n t a p p o r té e s to u te s fe c h e s d ’u n p a y s f o r t é lo ig n é » e lle s p u i f f e n t , ap rès a v o i r p e r d u l a m e i l l e u r e p a r t i e d e le u r v e r t u , èüre d ’u n g r a n d fe c o u r s à n o s m a ­ la d e s . M a is a u f u r p lu s , q u e c e r é c it tir é d e î ’ H i f t o i r e d e s I n d e s O c c i d e n t a l e s f o is v r a i o u n o n d a n s t o u t e io n é te n d u e , il é f t t o u jo u r s c e r ta in p a r t o u t e s le s e x p é ­ r ie n c e s q u e n o u s e n a v o n s fa it e n E u ­ r o p e d e p u is q u e la v e r o le y e ft c o n ­ n u e , q u e ce s d ro g u e s n ’o n t pas à beau­ c o u p p r è s l ’ e ffic a c e » q u e le s p r e m ie r s A u t e u r s q u i e n o n t é c r i t le u r o n t a ttr i­ b u é e ; & q u e le s lo u a n g e s e x c e fliv e s par le fq u e lle s d es d r o g u ifte s in te r e fïe z o n t p r é t e n d u l e s é l e v e r a u d e f l u s d e s p lu s e x c e l l e r a s r e m e d e s , n e l e u r font p o i n t lé g itim e m e n t d u e s. I l n ’ e ft a u ffi q u e tr o p

b ie n

prou vé

p a r l ’ e x p e r i e n c e , q u ’ i l e f t t o u j o u r s a r r i­ v é & q u ’ il a r r iv e e n c o r e t o u s le s jo u r s à n o s p r a t i c i e n s , q u i s ’ e n t ê t e n t d e tr a i­ t e r t o u s le u r s m a la d e s p a r c e s d é c o c ­ tio n s , la m ê m e c h o f e q u ’à c e s In d ie n s : c ’ e ft d e t r a it e r b e a u c o u p d e m a la d e s


*Venerienne.

L i y . III.

32,5

Riais d 'e n g u é r ir tr è s -p e u r a d ic a le m e n t ;

> arce q u e c e s d é c o d i o n s n ’ e n l e v e n t q u e es e x c r e m e n s f u b t i l s p a r l a v o y e d e s l u e u r s , 8c n e f o n t q u e f u f p e n d r e l e s fy m p to m e s le s p lu s a p p a r e ils d e la m a ­ la d ie , fa n s d é t r u ir e a b f o lu m e n t f a c a u f e , m a lg r é le s é t u v e s q u ’ils y jo ig n e n t ,a u f f ib ie n q u e l ’u fa g e d e s p u r g a tifs p a r in te r ­ v a lle s , a fin d ’e n t r a în e r le s h u m e u r s g r o f -

£

f ie r e s q u e l e s f u d o r i f i q u e s 1 1 e f o n t q u ’ é ­ m o u v o ir . A u r e fte c e tt e c u r e p a llia tiv e r é ü ifit a u ffi - b i e n & m i e u x e n c o r e , e n e m ­ p lo y a n t d a n s c e s d é c o d i o n s le s d r o g u e s d e n ô tr e c lim a t q u i fo n t c a p a b le s d ’e x ­ c ite r la f u e u r , q u e c e s d r o g u e s é tr a n ­ g è re s d o n t la v e r t u e ft fo r t d im in u é e p a r le t r a n f p o r t , q u a n d m ê m e l ’ a v a r ic e d es N é g o c ia n s n e n o u s e n fo u r n ir o it p a s b e a u c o u p d e f a l f i f i é e s 8c f o p h i f t i q u ées. L ’A u te u r o b fe r v e e n c o r e ju d ic ie u fe m e n t , q u e c e s d é c o d io n s fu d o r ifiq u e s fo n t b e a u c o u p p lu s e ffic a c e s q u a n d e lle s f o n t f a i t e s d a n s u n v a i l f e a u b i e n c l o s 8c a p e tit |fe u , q u e lo r f q u ’o n le s fa it b o u illir à g r o s b o u illo n s d a n s u n v a i f O vj


514

T f û i t é d e la M a la d ie

f e a u o u v e r t ; p a r c e q u e le s p a r t ie s fp ir itu e u ie s d e s p la n te s , o n t b ea u co u p m o in s d e lie u d e s’é c h a p e r d an s un v a i i l e a u b i e n c l o s , q u e d a n s u n v a iilê a u o u v e r t , & n o t a m m e n t c e lle s d u v in , q u a n d o n s ’e n fe r t p o u r tir e r la v e r tu d e c e s fim p le s . N o u s c o n v e n o n s e n fin a v e c l'A u t e u r , q u e la v e r o le é t a n t u n e m a la d ie m in e r a ie , e lle d e m a n d e p o u r fa g u é r ifo n u a r e m e d e m i n e r a i , 8c q u e f i l ’ o n p o u v o i r , c o m m e il d it , c h a n g e r le m e r c u r e en u n e é t u v e , c ’ e f t à d ir e , l e r e n d r e iu d o r i f i q u e , o n a u r o i t l e r e m e d e l e p l u s fu r 8c le p lu s a ifé p o u r g u é r ir la v e r o le , q u e l ’o n p u i l f e d e fir e r .


'venencme. L iv. III. C

h

a

p

i

t

r

e

3z f

I I .

la maniéré de traiter les maux vénériens qui procè­ dent de la corruption du Juc nourricier y & premièrement de la gonorrhée*

qui

’E c o u l e m e n t d e f a n i e v ie n t d e 1 in té r ie u r d e s p a r tie s n a tu r e lle s d e * d o m in e & d e la f e m m e , e ft a p p e lle p a r

L

! e s M é d e c i n s g o n o r r h é e , m a i s a lT 'e z m a l a p ro p o s j p a r c e q u e c e te r m e fé lo n fo n é ty m o lo g ie G r e c q u e lig n if ie u n flu x d e *e m e n ce q u i v ie n t d e s v e fic u le s fe m iîla i r e ? p a r l a f o i b l e l f e d e l a f a c u l t é r é te n tr ic e , o u p a r q u e lq u e a u tr e c a u le : tTlai.s e e l M q u i f o r t d e f u r e t e r e p a r l a c o n t a g.I o n d u v i r u s , a e f t p a s . d e l a f e m e n c e , m a is le f u c n o u r r ic ie r d e la v e r g e d é g é ­ n éré e n fa n ie p a r c o n ta g io n . L e s N a p o -

r U l n s R a p p e l l e n t é c h a u f f a i f o n fcalfatup 1 > & le s . a u t r e s I t a l i e n s p u r g a t i o n pur^atm e ; & o n r a p p e l l e r a f o r t j u f t e m e n r


3x6

T r a it é d e la M a la d ie

e n l a n g u e L a t i n e flu x u s vénérais famé» fu s , c ’e f t à d i r e , f l u x v e n e r i e n f a n i e u x .

Des Jîgnes de la Gonorrhée. C e flu x fa n ie u x n ’ a r r iv e p a s im m é ­ d i a t e m e n t a p r è s u n c o n g r è s i m p u r , m a is l e p lu s f o u v e n t a v a n t le 4 e . j o u r , trè sl o u v e n t a v a n t l e 7 e . r a r e m e n t a v a n t le 4 0 e . m a i s j e n e l ’ a i ja m a i s v û a r r iv e r a p rè s c e te m s -là . O n p e u t p r é v o ir d a n s le c o n g r è s m ê ­ m e q u e l ’o n a u ra u n e g o n o r r h é e , fl l’o n f e n t a lo r s d a n s l’in t e r ie u r d u c o n d u it d e l’ u r e te r e u n g r a n d é la n c e m e n t o u q u e l q u e f o r t e d ’ é c o u l e m e n t . A p r è s c e la l e m a la d e fe n tir a b e a u c o u p d ’a c r im o n ie e n u r i n a n t , b e a u c o u p d e d o u l e u r d a n s l ’e r e é t i o n ; & q u a n d il p r e lfe r a fa v e r g e ile n f o r t ir a u n p e u d e f a n i e ,& il p a r o itr a c o m ­ m e u n e p e r le à l ’e x t r e m ité d u g la n d . L ’ a c r im o n ie e n u r in a n t & la d o u le u r d a n s l ’ é r e é t io n c e lf e n t p o u r l’o r d in a ir e a p r è s l e x i e . jo u r : m a is le f lu x fa n ie u x e f t q u e l q u e fo is fi c o n f ia n t & fi c o n fid e r a b le , q u ’il iè m b le q u e l’o n a it p lo n g é à c e t e n d r o it la c h e m if e d a n s d u p u s . C e ft p o u r c e l a q u ’ i l e f t b o n d ’ a v e r t i r l e s je tv »


hfenerienne.

L i v . III. 3x7

h e s g e n s ] q u i c r a ig n e n t d e d é p la ir e à le u r s p a r e i l s » d ’ e n v e l o p e r l e u r v e r g e ' d e q u e lq u e l i n g e p a r tic u lie r , a fin d e n e p o in t g â t e r le u r c h e m if e q u e le u r s m è ­ r e s o n t c o u t u m e d Jo b f e r v e r , & d e m p ê ­ ch e r p a r c e m o y e n q u ’ e lle s n e s ’ a p p e r C o iv e n t d e le u r d é b a u c h e . i . I l e ft a lle z o r d in a ir e a u x m a la d e s de n o u s v o u lo ir in f in u e r > q u e le u r s g o ­ n o rrh é e s n e fo n t q u e d e p u r s e ffe ts d e q u e lq u e s v io le n s e x e r c ic e s : m a is il e ft aife d ’e n f a ir e la d i f f é r e n c e . C a r f i l a g o n o r r h é e e f t f i m p l e ôc fin s v ir u le n c e , e lle n ’e n a a u c u n e m a r ­ q u e j l’ é c o u le m e n t n ’e ft t e in t d ’ a u c u n e c o u le u r é t r a n g è r e » f a c o u le u r e ft b l a n ^he , fa n s d o u le u r , fa n s c u ilfo n 3 & fa n s • n fla m m a tio n ; & lo r fq u e c e t é c o u le ­ m e n t d u r e k > n g -te m s t o u t le c o r p s s ’e x te n u ë .

Mais quand la finie eft verdâtre „ jaunâtre , iànglante, ou de differentes, couleurs y que l’ércétîon eft fort dououreufe , & ne fe fait qu’iraparfâitement ; que l’urine eft cuifante & fort acre, que le gland s’enflamme, & que c prépuce fe tuméfie y alors quoi que e &ux foit abondant & qu’il dure Long-


31 8

T r a ité d e la M a la d ie

t e in s , le c o r p s n e s ’a m a ig r it p a s ; & to u t c e la m a r q u e la v ir u le n c e d e la g o n o r ­ rh ée. R E M

A R Q U E S .

i. It eft ajfcz. ordinaire aux mala­ des . . . . Q u e l l e i d é e p l u s f a u l f e p e u v e n t a v o ir d e s m a la d e s , q u e d e s’ im a g in e r q u e d e s g e n s q u i f o n t v e r f e z d a n s le tr a ite m e n t d ’ u n e m a la d ie a u ilt fr é q u e n ­ t e q u e la v e r o l e , f e la i f l è r o n t a b u fe r q u a n d ils v o u d r o n t le u r p e r f u a d e r ,q u ’u ­ n e g o n o r r h é e v ir u le n te c a r a é te r iz é e par t o u s f e s l i g n e s , n ’ e f t q u ’ u n e f i m p le é c h a u f f a i f o n c a u f e 'e p a r u n v i o l e n t e x e r ­ c i c e ? C e p e n d a n t r i e n n ’ e f t p lu s o r d i­ n a ir e q u é c e s fo r te s d e d é g u iîè m e n s de la p a r t d e s m a la d e s q u i f o n t a tta q u e z de la v e r o le u n iv e r fe lle o u d e q u e lq u e ve­ r o le p a r tic u liè r e ; & fi le M é d e c in o u C h i r u r g i e n q u ’ils c o n f u lt e n t in iifte n t à le u r d ir e , q u e le u r m a l p r o c é d é d u v i­ r u s ; c o m m e n t c e la f e p o u r r o i t - i l , r e p liq u e n t - ils a u ffi - t ô t ? J e n ’a i v û q u ’u n e fê u le p e r fo n n e q u e je n ’a i p r e fq u e pas t o u c h é e : c o m m e n t a u r o is - j e gn er du m al ?

p u y g a_


D e n e r ie m e.

L i v . I I I . 319

D’autres entêtez de la vertu de leur maitrelTe quils croyent incapable d’in­ fidelité à leur égard , diront à leur Mé­ decin ou à leur Chirurgien qu’ils n’y penfent pas , qu’ils font fuis que la perfonne qu’ils ont vue ne s’eft jamais abandonnée à d’autres. D’autres allè­ guent que leurs amis qui les ont accom­ pagnez dans le lieu de débauche , & qui ont eu leur part du plaifir avec la me­ nte perfonne, n’ont gagné aucun mal» Enfin ceux chez qui le virus s’cft tenu caché durant pluiieurs mois & même pendant pluiieurs années, extrêmement furpris de fe voir attaquez d’un ou de pluiieurs fymptomes veroliques , difent qu’ils n’ont jamais eu qu’une legere ga­ lanterie il y a des dix, douze, & quinze années, dont ils furent traitez dans le tems avec tout le foin & toute l’attentton poffible , & que s’étant très-bien portez depuis ce tems - là, il n’y a pas d’apparence que l’on puiife imputer ces nouveaux accidens à une caufe il éloi­ gnée : & c’eft ainii que la plupart des malades cherchent à fe difculper de cet­ te honteufe maladie, & qu’ils s’efforceut de faire entendre à ceux qu’ils


330

T r a ité d e la M a la d ie

c o n f u l t e n t , q u ’ils o n t t o r t d e le s e n a cc u fe r . La

n e c e iîîté

d ’é c o u te r

p a tie m m e n t

l e s m a l a d e s , à q u i l e u r h o n t e o u le u r a m o u r p r o p r e fu g g e r e u n e in fin ité de q u e f tio n s in u t ile s , & d ’o b je é tio n s réc r im in é e s , n e c a u fe p a s p e u d ’ e n n u i aux M é d e c in s & a u x C h ir u r g ie n s . C e p e n ­ d a n t l a c o m p l a i f a n c e à l a q u e l l e le u r p r o f e l T ï o n l e s e n g a g e , n e d o i t p a s les e m p ê c h e r e n c e s o c c a fio n s d e m arq u er a u x m a la d e s q u i c h e r c h e n t à s ’a b u fe r e u x - m ê m e s e n tr o m p a n t le u r s M é d e ­ c i n s , q u e le u r m a l d e q u e l q u e c a u fe q u ’il le ü r v ie n n e n e p e u t ê tr e g u é ri q u e p a r l ’u fa g e d e s a n ti-v e n e r ie n s . M a i s f i l e s M é d e c i n s & l e s Chirurgiens o n t d e la p e i n e à p e r f u a d e r b e a u c o u p de m a l a d e s d u b e i o i n q u ’ i l s o n t d ’ ê t r e tr a i­ t e z d e l a v e r o l e o u d e q u e l q u ’ u n d e fes a c c i d e n s , l o r s c ju ’ i l s e n o n t d e s lig n e s t o u t - à - f a i t c o n v a in c a n s ; ils fe tro u v e n t e n c o r e b ie n p lu s e m b a r r a llè z à c o n te n ­ t e r c e r t a in s e f p r it s b iz a r r e s , q u i s’ im a g i­ n e n t d ’ ê t r e a t t a q u e z d e c e t t e m a la d ie > fa n s e n a v o ir a u c u n l i g n e u n iv o q u e A u r o n t - ils e n c e c a s - là a fle z d e co tn p la iià n c e , p o u r tr a ite r c e s e n tê te z d u n


kienerienne.

L i v. I I I .

33ï

mal qu’ils n ont point ? non fans doute. Une pareille condefcendance n’eft ja­ mais permife j parce queleremede dont onfe ferviroit ne trouvant point alors de virulence fur laquelle il put agir » agirait fur les humeurs utiles, & leur cauferoit une alteration préjudiciable a toute l’habitude : fans compter que ce ferait engager ces gens - là dans une depenfe confiderable fans néceffité. U ne fe trouve pourtant que trop de Chirurgiens, qui plus avides d un gain fordide , qu’attentifs à faire leur profeflion en confcience & avec honneur » n’hefitent point à traiter ces gens pré­ venus de la vérole qu’ils n’ont point » fondez fur cette maxime , que l’on ne fait point de tort à celui dont on exé­ cute la volonté , v o l e n t i n o n f i t i n j u ­ r i a , & font ainfi des cures fort aifées fans rifquer le chagrin de la récr dive. i. C a r f i l a g o n o r r h é e e f i f i m p l e . . . . La différence que l’Auteur établit ici en­ tre la gonorrhé fimple & la gonorrhée virulente , fait bien voir que ce qu il dit au commencement de cet article


3

31

T r a ité d e la M a la d ie

e f t v é r i t a b l e •, c ’ e f t à f ç a v o i r 3 q u e la g o n o r r h é e l u n p l e e f t f é l o n f o n é ty m o ­ l o g i e u n f l u x d e ü e m e n c e 3 q u i s'é c o u le i n v o l o n t a i r e m e n t d e s v e f i c u l e s fera in a i r e s 3 d o n t l e r e f l b r t a é t é f o r c é ou p a r l ’ a b o n d a n c e d e la m a t i è r e 3 o u par 6 t r o p g r a n d e f l u i d i t é 3 o u p o u r s ’ ê t r e ex­ t r a o r d i n a i r e m e n t é c h a u f t é p a r q u e lq u e v i o l e n t e x e r c i c e 3 o u p o u r s ’ ê t r e trop e x c i t é d a n s le c o n g r è s : a u lie u q u e U g o n o r r h é e v i r u l e n t e , e f t u n é c o u le m e n t q u i f o r t d e l ’ u r e t e r e p a r la c o n ta g io n d u v i r u s , n o n d e m a t i è r e f e m in a le > m a i s d u f u c n o u r r ic ie r d e la v e r g e d ég é­ n é r é e n f a n i e p a r c o n t a g i o n : & c ’ e ft ce q u e l ’ o n d o i t p l u t ô t a p p e l l e r f l u x fa* n i e u x q u e g o n o r r h é e , c o m m e n o tr e A u t e u r le m a r q u e f o r t à p r o p o s .

Or le flux de la véritable femence exténué le corps 3en peu de tems ; pa_ rce qu’il ne fe peut faire fins interruption une perte coniïderable d’une liqueur i prétieufe, qui eft3pour ainfi dire, l’élixit de tout l’animal 3 fans que tout le corps s’affoiblilTe par la diflipation d’une gran­ de quantité d’efprits : au lieu que e flux fanieux ne laille échaper qu une


venerienne. queur d é g é n é r é e

L i y . III.

333

q u i e ft p lu s n u ifib le

que p ro fita b e au c o r p s , 8e q u i p e u t e tr e facilem ent r é p a ré e p a r la n o u r r itu r e : ce q u i n e p e u t c a u fe r e n p e u d e te m s une e x té n u a tio n fe n fib le . Q u e s’ il y a u n lig n e c e r ta in c h e z les to m m es p o u r d if t in g u e r la g o n o r r h é e l'impie d e la v ir u le n te , il n ’ e n eft pas tout-à-fait d e m ê m e c h e z les fe m m e s ., les e x c ré tio n s q u i fo r t e n t d e la v u lv e dans l’ u n e 8e d an s l ’a u tre é t a n t to u te s iem blables , & c e s d e u x m a la d ie s a tta ­ quant p r é c ifé m e n t le s m ê m e s o r g a n e s , qui fo n t le s g la n d e s v a g in a le s o u le s Pïoftates d es fe m m e s . Il eft b ie n v ra i c e p e n d a n t q u e c o m ­ me la g o n o r r h é e fim p le d e s h o m m e s , P°ur peu q u e l l e c o n t in u e ,le s je tt e d a n s fe x té n u a tio n ; les fle u r s b la n c h e s

, le

eatharre u t é r in , 8c la g o n o r r h é e fim p le , qui n e fo n t q u e la m ê m e c h o fe d a n s l e s femmes , le s c o n d u if e n t a l a c a c h e x ie ; & que la g o n o r r h é e v ir u le n t e d a n s le s deux fexes e ft é g a le m e n t f u i v i e d e l a v e ­ r i e u n iv e r fe lle , f o it q u e l ’ o n n é g l i g e de traiter m é t h o d iq u e m e n t c e t t e v é r o le particu lière, f o it q u e la m a lig n it é d u vh'Us p r é v a le fu r to u s les r e ra e d e s q u o n .


334 Traite de la Maladie p e u r m e ttre a i u fa g e p o u r le s en pré* i'e rv e r.

Des caufes de la gonorrhée. R i e n n ’ e ft p lu s r if ib le q u e l'op inion d e s M é d e c in s v u lg a ir e s q u i attribuent c e flu x d e fa n ie à l ’in t e m p c r ie d u foye & d e s r e in s . N o u s n e d iic o n v e n o n s p a s q u e le foye

& le s

r e in s n e p a ille n t p r e n d re part

au

v ir u s c o n t r a d é d e p u is lo n g - t e m s : mais n o u s n e c r o y o n s p as q u e la virulence q u e l 'o n v i e n t d e c o n t r a c t e r p a r u n con­ g r e s im p u r , f o it p r o d u ite p ar le vice

du

f o y e , & d es r e in s : e lle a fa n s d o u te une a u t r e c a u fe . C e flu x fa n ic u x

d o it v é rita b le m e n t

f b n o r ig in e à l'é c o u le m e n t d e s corpufcule s q u i e x h a le n t d 'u n e m a tr ic e in fe d e e du

m a l v e n e r ie n

,

le fq u e ls venant a

s 'in f in u e r d a n s l ’u r e te re d e c e lu i q u i aC' c o m p l it c e c o n g r è s im p u r , e n pénètrent l'é p id e r m e , & i n f e d e n t l'e f p r it fenfitu q u i c ir c u l e a u -d e lfo u s ; au m o y e n de quoi l e fu c n o u r r ic ie r d e l ’u r e te re f e

en

convertit

ià n ie , s 'e n f la m m e , & d e v ie n t fid-

c e p tib le d e b ea u co u p r io n s .

d’autres in d ifp 0*1'


»Venerienne. Liv.III. 335 R E M A R Q U E S . S i l’ A u t e u r p a r le s M é d e c in s q u ’ il a p ­ pelle v u lg a ir e s ,e n t e n d c e u x q u i o n t é c r it les p re m ie rs

d u m a l v e n e r ie n

durant-

tout le c o u rs d u q u in z ié m e lle c le , il n ’ a pas to rt d e fe r é c r ie r fu r le r id ic u le d e leur o p i n i o n , c e s A u t e u r s a y a n t é t a b li le foye c o m m e le d é p o fita ir e d u v ir u s v e to liq u e fu r d es r a ifo n s a ife z

fr iv o le s :

mais c o m m e il p a r o ic q u ’i l n ’ e n v e u t pas feulem ent à c e s

p r e m ie r s

E c r iv a in s »

mais e n c o r e à to u s c e u x q u i f u iv e n t a c­ tuellem en t la

m éth o d e

com m une

de

traiter la v e r o le ; o n p e u t aiTurer q u ’il n e tend pas à ce s M é d e c in s la ju ft ic e q u i leur e ft d u ë ; p u ifq u ’ i l n ’y e n a 'p r é fe n tem ent a u c u n p a r m i c e s V u lg a ir e s , q u i Veuille r e n d re le f o y e n i a u c u n

a u tre

Vifcere e n p a r t ic u l ie r , r e fp o n fa b le n o n feulem ent d e la g o n o r r h é e , m a is a u ill d e la vero le u n iv e r ie lle ,

&c d e to u s l e s a u -

tres a ccid en s q u i e n d é p e n d e n t. D e p u is q u e la c ir c u la t io n d u f a n g a ete d é m o n tr é e

&c c o n fir m é e p a r d e s

expériences in c o n te ft a b le s ,

&

d e p u is

c e tte h e u r e u fe d é c o u v e r t e a f e r v i


5 36 Traité de la Maladie d e fo n d e m e n t a u x r a ifo n n e m e n s d e s M sd e c in s

fu r to u te s fo r te s d e

m a la d ie s ,

i l n y e n a eu a u c u n a fle z d é r a ifo n n a b le , p o u r a d o p te r

u n e o p in io n ii p e u c011'

fo r m e à c e p r in c ip e s &

il n e fa u t pour

s ’ e n c o n v a in c r e q u e p a r c o u r ir les A u ­ te u rs q u i o n t é c r it d e p u is j o

ans lue

c e t t e m a t iè r e .

TDti pronojlique de la Gonorrhée* L e flu x fa n ie u x

d e la g o n o r r h é e a

c o u t u m e d ’ e n fla m m e r

le p r é p u c e , c ®

le t u m é f ie r , d e le r e n d r e t r a n ip a r e n t , eV d ’y

c a u fe r d es fe n te s u lc e r e u le s i « u n e

q u e le s t e ftic u le s s’ e n fla m m e n t auiU <*fe tü m e fie n t a lle z fr é q u e m m e n tC e t é c o u le m e n t fa n ie u x s’ a rrê te q u e ■ q u e f ô is a v e c a lle z d e fa c ilit e

, que

f o is a u ffi il fe r e n d r e b e lle > & il c o n ti­ n u e d e c o u le r p e n d a n t p lu fie u r s

années,

6 q u e lq u e fo is m ê m e il d e v ie n t ul_c ll_ r a b l e , q u a n d l ’ a c r im o n ie d e la m atie^ a c o n f u m é la p e t it e é m in e n c e charnue? q u i fe r m e le c o n d u it e x c r e te u r des v e 1 c u le s fé m in a ir e s . O n v o i t a u ffi tr è s - fo u v e n t la g ° n ° ' jriiée f u iv ie d ’u n

ex cro iiT a n ce d a n s j u -


*ilem rien n e. L l V . I I I .

337

recrc q u 'o n n o m m e c a r n o fité , q u i d e ­ m ande u n

l o n g tr a it e m e n t &

q u i c il

q u e lq u e fo is in c u r a b le . D 'o ù l ’ o n p e u t c o n c lu r r e > q u e fi les im p reffio n s d e c e tte v ir u le n c e n e fo n t d’a bo rd e ffa c é e s d a n s l ’ u r e t r e , e lle p e u t caufer d a n s la fu ite to u te s le s e fp e c e s d e verole p a r tic u liè r e d o n t n o u s a v o n s fa it le d é n o m b r e m e n t > p a r c e q u e le v ir u s paffe p e u à p e u d u fu c n o u r r ic ie r d e la partie q u 'i l

a tta q u e ,

ju fq u e s d a n s la

malle du f a n g , d u fa n g au x p a rtie s f p e r m a tiq u es, & d e c e lle s - c i ju s q u 'a u x os. R E M A R Q U E S . L e p r o n o fliq u e d e la g o n o r r h e e v é ­ nérienne a u r o it é té p lu s c o m p l e t ,

fi

l'A u teu r a v o it fa it a tte n tio n à u n e c h o fe q u i a é té o b f e r v é e d e to u s c e u x q u i. ont b e a u c o u p tr a ité d e m a u x v e n e r ie n s : c efl à fç a v o ir q u e la v e r o le u n iv e r fe lle qui fu cce d e à u n e g o n o r r h e e v ir u le n ­ te , eft to u jo u rs p lu s d iffic ile à g u é r ir que lors q u ’ e lle fu c c e d e à q u e lq u e a u ­ tre v e ro le p a r tic u liè r e ; p a rce q u e d a n s

celled o n t

il s 'a g it le v ir u s a tta q u e d a -

kord le fu c n e rv e u x , v e rs le q u e l la vertu, Tom t

/.

P


3 38

T r a it é d e la M a la d ie

d e s a n tiv é n e r ie n s n e p e u t p a r v e n ir q u el­ l e n ’ a it é t é b e a u c o u p a f f a ib lie ; au lieu q u 'e l l e a g it p lu s p r o m p te m e n t & plus a if é m e n t fu r la m a ffe fa n g u in a ir e .

^

D e p lu s i l e ft d ’e x p e r ie n c e , q u une g o n o r r h é e q u i e ft d a b o r d a cc o m p a g n é e d e fâ c h e u x a c c id e n s , c o m m e fo n t une v io le n t e d o u le u r e n u r i n a n t , u n e gran ­ d e in f l a m m a t io n , & u n e flu x io n co n lid e r a b le fu r t o u t e la v e r g e

&

a u x en vi­

r o n s ; e ft p lu s fa c ile à g u é r ir q u a n d

a

f o u g u e d e ce s p r e m ie r s a c c id e n s eft cal­ m ée,

Sc e ft m o in s fu je tte à c a u fe r la vé­

r o le

u n iv e r s e lle

,

q u 'u n e g o n o rr h é e

p re fq u e in d o le n te , & b e lle

q u i l e re n

a u x r e m e d e s c a p a b le s

te

¿ ’arrêter

f a n é c o u le m e n t : p a r c e q u e le d e p o t qui f e f a it fu r le s p a rtie s e x té rie u re s dans u p r e m iè r e

g o n o r r h e e , e n t r a în e au < ■e

h o r s to u te la v ir u le n c e ; a u h e u q u e * m a lig n it é d u v ir u s à t o u t le te in s

e

c o n c e n t r e r d a n s c e lle d e la fe c o n pece.

D e la cure de la gonorrhee. i . L e s M é d e c in s

Vulgaires attendent

p o u r g u é r ir la g o n o r r h é e v ir u le n te fl


«iim en en n e. LlV.III. 339 fo n é c o u le m e n t

s’a rr ê te d e lu i- m ê m e

fans le fe c o u r s d ’ a u c u n r e m e d e : c e q u i fait c o n n o ît r e le u r m a lic e , e n c e q u e m anquant

de

r e m è d e s effica ce s p o u r

g u é rir c e m a l , ils p r o p o fe n t a u x m a la ­ des d e la itie r c o u le r c e flu x d u r a n t 4 0 jours , p e n d a n t le fq u e ls ils le u r o r d o n ­ n ent fe u le m e n t q u e lq u e s r e m e d e s , q u i n’o n t a u c u n e v e r t u p r o p re à r e p r im e r cette v ir u le n c e ,

e fp e r a n t q u e d an s c e t

efpace d e te m s c e flu x c é d e r a d e l u im êm e. 1 . Ils f o n t o b fe r v e r au x m a la d e s p e n ­ dant c e te m s -là u n r é g im e d e v ie te n ­ dant à le s h u m e c te r & à les raffraich ir» leur d é fe n d a n t d ’ u fe r d e t o u t c e q u i e(V acre o u a u fte r e , c o m m e p ar e x e m p le , du v in r o u g e , & d u v in a ig r e a u ffi-b ie n que d es a ro m a te s , d e to u te s le s c h o fe s q u i o n t d e l ’a ig r e u r , 8 c q u i fo n t c h a r ­ gées d e f e l. P o u r n o u s b ie n q u e n o u s n ’ a p p r o u ­ vio n s pas u n m a u v a is

r é g im e d a n s le

tra ite m e n t d u m a l v e n e r ie n , n o u s n e nous a tta c h o n s

pas a u ffi à le p re fe rir e

tro p cxa£t -, p a r c e q u e n o u s fo m m e s p e r­ suadez q u e le v ir u s n e p e u t pas ê tr e d é ­ tru it par le r é g im e le p lu s r é g u lie r : m a is


3 4 0 Traits de la M aladie l e s V u lg a ir e s a p rè s a v o ir a in fi r é g lé le r é g im e d e v ie fo n t u fe r à le u r s m alades p e n d a n t p lu fie u rs jo u r s d es r e c e p te s iuiv a n te s .

„De la femence de melons, demie once. B a tte z -la d a n s d e u x o n c e s d e a u d e ca­ p illa ir e , 6c fa ite s -e n l'e x p r e flio n . Apres c e la d iilb l v e z - y { Du fucre

.

, une demie once.

M ê l e z le t o u t p o u r u n e é m u liîo n .

cDes quatre femences froides , demie once. , B a tt e z - le s d a n s d e u x o n c e s d e U m e m e e a u , fa ite s - e n l ’ e x p r e ffio n , p u is ajou te z -y

le fucre c o m m e c i- d e v a n t ;

O u b ie n :

.

~< j)es firops de capillaires > De mauves , & de violettes > chacun ,j demie once 7-, C r J v lL r lr t _ » De l'eau de capillaire dans ^

d e c a p illa ire .


'Venerienne. L i v. III. 34* Q u e lq u e s u n s d e ce s M é d e c in s o r d o n ­ n en t e n c o r e à le u rs m a la d e s d es c h o fe s b ie n p lu s in u t ile s , &

q u i o n t en co re

b ea u co u p m o in s d e v e r t u ,c r o y a n t q u e le s m u c ila g e s d e ce s fe m e n c e s &

d e ce s fy -

rops en d im in u a n t l ’ a c r im o n ie d e 1 u r i­ ne , & e n e m p ê c h a n t q u ’ e lle n irr ite 1 uretre fi f r é q u e m m e n t ,

p e u v e n t c h a f-

fer le v ir u s h o r s d e le u r c o rp s. M a is le s p la in te s & les c ris d e ta n t d e m ifera b les , q u i n e lai tien t p as d a v o ir la ve ro le après a v o ir é té tr a it e z d e le u rs g o ­ n orrh ées p a t ce s fo r te s d e r e m e d e s , fo n t des p re u v e s a lle z f e n f ib le s ,& d e 1 im p u iifance d e c e s m e d ic a m e n s , & d e l’ ig n o ­ rance d e c e u x q u i le s a d m in iftr e n t. A u ffi eft- c e u n e c h o fe a lle z fu r p r e nan te, q u e c e s g e n s q u i n e p e u v e n t tr o u ­ ver de te rm e s a lle z fo r ts p o u r fe b ie n ex ­ prim er fu r la v io le n c e d u v ir u s , & q u i elevent io n a c t iv it é a u -d e lïu s d e c e lle de tou s le s a u tre s v e n in s , p m lle n t fe p r o ­ m ettre d e le te r r a ife r par l’u (a g e d e la f e m en ce d e m e lo n s & d e l ’ eau d e c a p illa i­ re ? Ils n e c e ffe n t d e d ir e q u e c e lt u n m al d o n t la c a u fe e ft o c c u lt e , p e n d a n t q u ils n ’ e m p lo y e n t p o u r le g u é r ir q u e le s rem edes les p lu s c o m m u n s & con n u s.

P

les p lu s iij


3 4 2 - T r a it é d e la M a la d ie A p r è s d o n c a v o ir fa it p r e n d re p endant h

o u 1 0 jo u r s le s m u c ila g e s d o n t nous

a v o n s p a r lé , q u e lq u e s - u n s f o n t avaller a u x m a la d e s u n e d e m ie o n c e d e té ré b e n ­ t h in e la v é e d a n s l ’ e a u d e v i o l e t t e s , to u s k s m a tin s à j e u n ,

&Cc o n t in u e n t c e t uia-

r e p e n d a n t 8 j o u r s , y a jo u ta n t la P011 d e r é g liiT e &

l e fu c r e p o u r e n fo rm er

u n b o l. 3. M a is ils n e s’ a p p e r ç o iv e n t pas que l a t e r e b e n th in e p e rd b e a u c o u p de: fa qua­ l i t é b a lfa m iq u e p a r la l o t i o n , & q u e l’on r e n d p a r c e tte p r é t e n d u e p r é p a r a tio n io n v jfa g e t o u t à f a it in u t ile . ^ L a t e r e b e n t h in e c o n t ie n t u n

bau m e

m e r v e ille u x q u i s’ e n g a g e d a n s le s vo yes d e T u r in e p lu tô t q u ’ a ille u r s p ar u n e pro­ priété t o u t e p a r t ic u liè r e , & q u i em p êch e q u e le u r fu c n o u r r ic ie r n e s’ a lt e r e , n e le c o r r o m p e , o u n e f e c o a g u le : c e q u i ‘urq u e T u r in e d e c e u x q u i o n t a v a llé la tere­ b e n t h in e re n d u n e o d e u r fe m b la b le a cel­ l e d e la v io le t t e q u i fe fa it fe n tir d e to it lo in .

Q u e l q u e s - u n s la p r é p a r e n t de la

m a n ie r e q u i fu it. { De la terebenthine une

livre ;

F a ite s la b o u illir d a n s d o u z e p in te s d’ eau c o m m u n e j u f q u ’ a c e q u e l l e p e rd e

0


'V enerienne.

Liv. III.

345

o d e u r, q u e l l e s’ é p a iiïïffe , & q u é ta n t re­ fr o id ie e lle puiiTe fe m e ttr e a vec les d o i g t s , &

en p o u d re

f e b r ife r c o m m e d u

verre» , M a is c e tte m é t h o d e n ’ eft pas m e ille u ­ re q u e la p r é c é d e n te ; p u is q u e fes p a rties les p lu s eiT e n tie lles & l e s p lu s u tile s p a ifen t dan s l ’ e a u &

q u il n e r e fte q u e la

p o rtio n in u t ile d é p o u illé e d e

fa v e r t u

b a lfa m iq u e . 4 . Enfin q u e lq u e s - u n s d e c e s M e d icaftres la fo n t p re n d re crû'é d iffo u te a v e c le

d ’ œ u f , c e q u i c o m p o fe u n m e t s

ja u n e

d é te fta b le , q u i n e d iffé r é d e l ’ o n g u e n t d ig e ft if q u ’ e n c e q u ’ il n ’ y a p o in t d h u ile ro fa t. C e s d e r n ie re s fo r m u le s n ’ a y a n t q u e trés-p eu d ’ e f fe t ,ils m e t te n t le u r s m a la d e s à l ’ u fa g e d e la cafl'e a in fi p r é p a r é e ,

f De la pulpe de cajfe nouvellement I

^

tirée, 1 onces-, Des feuilles defenné pulverifees,

demie once -, De la canelle batué, t drach. Dufucre , ce cju il en faut pour \ faire une conferve , qui fera l prife enforme de bol.'

S. Q u a n t à n o u s , n o u s n ’ e ftim o n s pas

^

V

n i)


344

T r a ité d e la M a la d ie

l 'u f a g e d e la c a fle a b fo lu m e n t in u t i le , p a r c e q n ’e lle a d d o u c it le s h u m e u r s de q u e lq u e n a tu r e q u 'e lle s f o i e n t , q u 'e lle f a c il it e l ’ iiT u ë d e b u r i n e ,q u e l l e t e m p e r e f o n a rd e u r , & q u 'e lle m o d é r é l'a é t io n du v ir u s , b ie n q u 'e lle n e le d é tr u ife pas abfo­ lu m e n t . 6.

• C e p e n d a n t les v u lg a ir e s s'ab u fen t

e n c o r e , e n jo ig n a n t le fe n n é a v e c la calle, p a r c e q u e to u s le s fim p le s q u i fo n t dif>ofez

p a r le u r p r o p r e n a t u r e à enfiler

{

es v o y e s d es u r in e s , é t a n t m ê le z avec d e s p u r g a tifs

fo n t

n é c e iT a ir e m e n t

en ­

t r a în e z d a n s les in t e ftin s p a r la v e r tu pur­ g a t i v e , q u i p r é v a u t e n c e c a s f u r l a d ifp o f it io n n a tu r e lle d e ce s fim p le s , m e d ic a m e n s : C e i t p o u r c e la q u e n o u s d o n n o n s la c a fle a v e c b e a u c o u p d e fu c c è s en la p r é p a r a n t c o m m e il fu ir.

"De la cajfe nouvellement pajfee par le tamis , i onces > De la pulpe de tamarins , tt>ie once : De la réglijfe pulverifée , drach. ...Du fucre en petite quantité.

i

M e t t e z t o u t c e la d a n s u n p la t fu r les cen ­ d re s c h a u d e s p o u r e n fa ir e u n e c o n fia *


•venerienne. L i V - I I Î . 3 4 $ ve , d o n t la d o fe fera d ’u n e o n c e jd f q ü 'à d e u x , im m é d ia t e m e n t a v a n t le d în é p e n ­ dan t c in q o u fix p u r s d e fu ite . 7. A p r è s h a f a g e d es re m e d e s d o n t n ou s v e n o n s d e p a rle r , lo r s q u e n o s V u lg a ir e s fo n t p r e lle z p a r le s m a la d e s , de fin ir le u r g u e r ifo n , ils o n t r e c o u r s a leur a fy le o r d in a ir e , c e ft a d ir e , a la fa ig n é e &

à la p u r g a tio n ; & q u a n d l e

flux fà n ie u x n e c e d e pas à ce s re m e d e s , ils tâ c h e n t d ’ in fin u e r au x m a la d es q u e c e flux le u r e ft d ’u n e g r a n d e u t i l i t é , p u if que la n a tu re te n d p a r-là à f e d é c h a r g e r de t o u t e la v ir u le n c e , e n fo r te q u i l e f t d a n g ere u x d e l’ a rr ê te r ; p a rce q u e c e v i ­ rus n e m a n q u e r a it pas d ’ in fe é te r to u t l e corp s, & d e le u r c a u fe r u n e v e r ö le u n i verfeile. C e f t a in fi q u e l e u r g e n ie m a h n e m p ê c h e le s m a la d e s d ’o b t e n ir le u r g u e ­ rifon p a r f e n t r e m if e d*autres M é d e c in s plus é c la ir e z , e n fa ifa n t c r o ir e à ces m a l­ h eu reu x c lie n s , q u ’ e lle le u r fe r a it p r e ju ­ d icia b le . 4 Ils te s f o n t d o n c iâ îg n e r d u

pied u n e

ou d e u x f o is ; c o m m e fi le v ir u s d é te r ­ m in é p a r-là à f e p o r te r v e r s le s e x t r e m ite z in f e r ie u r e s , n e jp ü rs d a n s ta. m a flè

demeurait p a s t o t a * a p rès q u o i-

S?


3 4 6 TVrf/Vr

/¿î M a la d i e

ils e n v ie n n e n t à u n e p u rg a tio n » dans la­ q u e lle ils n e f o n t e n tr e r a u c u n a n ti-v e n e r i e n ; & q u i p a r c o n f e q u e n t c o n v ie n d r a it t o u t a u ili- b ie n à to u te a u tre fo rte de m a la d ie , & c e tte p u r g a t io n le u r fa it faire fe u le m e n t d e u x o u tr o is Telles* f Des feuilles de fermé » J Du tartre blanc > & du polypode | de chêne, de chac. une once j ^ Des fleurs cordiales» une pincée. F a it e s b o u illir t o u t c e la d a n s la d éco c­ t i o n d e s h e r b e s c a p illa ir e s . D iiT o lvez-y e n f u it e »

ÇDes fyrops de rofesfo lu t ifi& de fleurs de pêcher , de chac» 3 onces ; A {-De la confec. hamec , une once. M ê le z t o u t c e l a , & fa ite s e n u n e m éde­ c in e p u r g a t iv e à }a q u e lle v o u s ajoute­ r e z u n p e u d e c a n e lle . S u r q u o i la c h a r it é n o u s p o r te à aver­ t ir c e s V u lg a ir e s , d ’ u n e e rre u r d o n t ils. v o u d r a ie n t q u e l ’o n n ’ e û t pas fo in de le s d é t r o m p e r : c ’ e ft q u ’i l eft très dange­ r e u x d e m e t tr e la f a ig n é e & la p u r g a tio n e n u f a g e d a n s la c u r e d e la

gon orrh ée,

ta n t q u e l ’a c r im o n ie d e l ’ u r in e c o n tin u e

à fe

fa ir e f e n t ir , a u ffi-b ie n q u e

la d o u ­


uenerienne. L i v. I I I . 5 4 7 leur d a n s l ’ é r e c t io n

; p a rce q u ’i l fa u t

s’en te n ir , ta n t q u e ce s a c c id e n s p c rfe v e r e n t , a u x iê u ls a p é r itifs

&

d iu r é ti­

ques. C e p e n d a n t l’ u fa g e d e ce s d e r n ie rs r e m edes n e d o i t p as ê t r e tr o p lo n g - t e m s c o n tin u é 3 p a rce q u ’ ils p e u v e n t c a u fe r la_ tu m e u r & l ’in fla m m a t io n d es t e ft ic u les

j la g o u t t e » & l ’e x c r é t io n i n v o lo n ­

taire d e l’ u r i n e , c o m m e n o u s l’ a v o n s v u arriver n o m b r e d e fo is . M a is il e l l c e r ta in que les fy m p to m .e s d e la g o n o r r h é e p e u ­ ven t s’ a p p a ife r e n p e u d e te in s , par l’ u ­ fage des fy r o p s a p é r itifs d o n n e z d e la m an ière fu iv a n te .

Des fyrops des cinq racines aperitives, & de Guimauve de Fers nel » de chac. me once ; j De l'eau de capillaire > trait onces. f

I

M ê le z b ie n ,

le

to u t p o u r

u n e p o t io n : O u .

rDes fyrops de nénuphar , & de mauves, de chac. une once j \De l’eau de mauves, 5 onces.

ïjn <

M e le z to u t c e la p o u r u n e p o t io n . O u b ie n fe r v e z - v o u s d e la p o t io n fu iP v|


34-3

Traité delà Maladie

v a n t e > a v e c la q u e lle n o u s a v o n s guéri p lu ire u rs g o n o r r h é e s .

ÇDe la décoction de capillaires > \ D ‘aigremoine, J D’hépatique , ' j De plantain > & de ctterach» \ 5 onces j fyrop violât, i onces* M ê le z le to u t p o u r u n e p o t i o n . O r la r a ifo n p o u r la q u e lle il n e faut p a s f e fe r v ir d e l a f a î g n é e & d e la purga­ t io n 3 ta n t q u e les p r e m ie r s fy m p to m e s lu b iiite n x > e ft q u e ce s d e u x re ra e d e s déter­ m in e n t les h u m e u r s d e la c irc o n fé re n c e a u c e n tr e ; c e q u i e n g a g e le v ir u s q u i elf a r r ê té à l a v e r g e & a u x e n v ir o n s , à palier a u d e d a n s d u c o r p s >d ’o ù il a r r iv e u n dé­ p ô t fu r le s refticu L es., &

b ie n d ’autres

f â c h e u x a c c id e n s . A u f l i l ’ o n p e u t d ir e q u ’u n p a r tic u lie r à q u i la f a ig n é e & la p u r g a t io n le flu x d ’ u n e g o n o r r h é e

arrêtent

e ft b ie n mal­

h e u r e u x : c a r o ù i l fe r a a tta q u é d ’ une f iè v r e m a lin e , o u b ie n - t ô t a p rès il & ra T ra v a illé

d e t r è s - c r u e lle s d o u le u r s par

to u t le c o r p s .

2> Ces Vulgaires feraient donc bien


*venerieme. Liv. III. 34 9 m ie u x lo r s q u i l s

tr a it e n t d e s g o n o r ­

rhées , d ’ a tte n d r e p o u r fe fe r v ir d e ce s deux r e m è d e s

que l ’a c r im o n ie

d e 1 u r in e

foit a d d o u c ie ,la d o u le u r a p p a if é e ,& q u e la m a tiè r e n e fo it p lu s te in te d ’ u n e m a u vaife c o u le u r ; p a rce q u e la f a îg n é e & la p u r g a tio n n e p e u v e n t a lo rs

c a u fe r d e

gran d s d e fo r d r e s , b ie n q u ’ il ib it v r a i d e dire q u e ce s d e u x r e m e d e s n e p o u v a n t jam ais d a n s c e tr a it e m e n t fa ir e a u c u n bien_ a u x

m a la d e s ,

ils n e d e v r o ie n t

jam ais ê tre e m p lo y e z e n p a r e ille

oc-

cafioit. Q u a n d ce s r e m e d e s n ’ a rr ê te n t pas l e f l u x l a n ie u x , n o s V u lg a ir e s o n t r e c o u r s aux h u ile s a ftr în g e a n te s , c o m m e f o n t c e l­ les de m a ftic , d e m e n th e de m y r th e j d o n t ils

, de r o fe s , &r

fo n t d es o n é tio n s

fur les r é g io n s lo m b a ir e s & fu r le p é ri­ née : o u b ie n ils f o n t fu r c e s m ê m e s e n droits

des

fo m e n t a t io n s

de

p a r e ille

vertu . M a is c o m m e e e s t o p iq u e s n ’ o n t pas b ea u co u p d ’ e ffe t d a n s

u n e g o n o rr h é e -

selle q u e n o u s la f u p p o f o n s , ils e n v ie r a nen t à d e p lu s fo r ts re m e d e s , te ls quefont la p o u d re d e f a lf e p a r c illc jd o n t v o ic i iid cfc rip tio n v .


3 50

T r a ité d e

la Maladie

fDe la falfepareille, i once ; J Du Turbeth, & des hermodatteî» ^ 'l de cbac. 3 onces-y \Des feuilles defenné , demie once. F a ite s d e

ces

in g r e d ie n s

u n e p o u d re

t r è s - f u b t ile , & d o n n e z - e n d e u x d ra ch . jo u r c h a q u e p r ife d a n s c h a c u n e defquel-*

{

es v o u s a jo u r e r e z i î x , f e p t , & h u it gra in s d e fc a m m o n e 'e

q u e v o u s fe r e z

in fu fe r

d u fo ir a u m a tin d a n s d u v in b la n c . Q u e l q u e f o i s la g o n o r r h é e ie ren d il r e b e lle , q u e l 'o n a 'l i e u d e c r o ir e q u e la v ir u le n c e a paiTé j u f q u 'a u f o y e , & p o u r lo r s le s d é c o é t io n s f u d o r if iq u e s fa ite s a vec l e g a y a c & la fa lfe p a r e ille d a n s le v in auf~ te r e , a u ili- b ie n q u e le s é t u v e s , f o n t d 'u n f o r t b o n u fa g e . E n fin to u s c e s r e m e d e s n 'a y a n t pas l e fu c c é s q u 'ils s 'e n é t o ie n t p r o m i s , ils fo n t des

in je é tio n s d a n s le c o n d u it de

î'u r e t r e a v e c les e a u x d e p la n t a in , d e r o fè s r o u g e s , d e p o u r p ie r , & d e n é n u p h a r;à q u o i ils a jo u te n t d e la C e r u f e la v é e dans l'e a u d e r o fe s , d e u x d r a c h . d e la ly th a rg e , d u b o l d 'A r m é n ie , & d e la te rr e fig ille e , d è c h a c . u n e d ra c h . Ils fo n t ’b o u illir le t o u t j u f q u 'à la c o n f o m p t io n d u t i e r s , & ils a d jo u te n t e n fu it e d a n s l a c o u l é e


rvenerienne. Liv.IIL 551 d u f u c r e b la n c e n p e tite q u a n t i t é , &

ils

en fo n t i n j e d i o n d a n s l ’u r e tr e j u f q u à la g u e r if o n p a r fa ite d u m a l. P o u r d e r n ie re reiT o u rce ils f o n t g r a n d cas d ’ u n e tifa n n e la x a tiv e q u ’ils p ré p a ­ ren t a in fi.

CDu tartre , & du polypode de chêne, de chac. 3 onces -r J Des feuilles de fermé , 1 onces ; J Des raifins pajfes fans pépins » 1 ponces; J De la coriandrepréparée, 1 once-,, De lacanelle choifie metrès-petite quantité. |

F aîtes b o u illir t o u t c e l a dan s u n e d o fe ra ifo n n a b le d ’ eau c o m m u n e & g a r d e z la. eo u lû re p o u r l ’ u fa g e . 9 . I l e it fa c ile a u x m o in s c o n n o illa n s de c o n c e v o ir , q u e to u s c e s { b ib le s r e m e ­ ttes q u e n o s V u lg a ir e s e m p r u n te n t d e s B arbiers , n e fo n t pas c a p a b le s d e ,g u e r ir ra d ic a le m e n t un. m a l a u ffi c r u e l & auffi: o p in iâ tre q u e le f o n t c e rta in e s g o n o r bees v ir u le n te s ; & q u o i q u e c e tte m alad ie, fem b le q u e lq u e fo is c é d e r à ce s fe co u rs, friv o le s , o n s ’ a p p c r ç o it d an s l a f u i t e q u i l ®ftre{fé d an s le c o r p s d u m a la d e u n e n ­ n em i d o m e f t iq u e , & m a l f a i f a n t , qui. y


Traité de la Maladie

352c a u ie

b ie n - t ô t d es d e fo rd re s f â c h e u x ,

q u i fo n t c o n n o it r e q u e ce s c u re s p réten ­ d u e s n ’o n t é té q u a d e Sim ples p a llia ­ t io n s . P o u r n o u s a v a n t d e d é c la r e r les vues q u e n o u s avo n s d an s n ô tre m é th o d e de t r a it e r la g o n o r r h é e * n o u s r é p é to n s à n o ­ t r e o r d in a ir e c e q u e n o u s a v o n s d it dans n ô t r e t h é o r ie , c ’ e ft à fç a v o ir q u e la cau fe o c c a s io n n e lle d e la v e r o le d é p e n d d e la c o a g u la t io n & fix a t io n d u fu c n o u rr ic ie r d e l’ e n d r o it m ê m e o ù le v ir u s a fiait fa pre­ m iè r e i m p r e f f i o n , & q u ’ a u ta n t d e fu c n o u r r ic ie r fa in ô£ v o la t ile q u i v ie n t à t o u c h e r c e f u c d é g é n é r é , fe fix e p a re ille ­ m e n t , & l u i d e v ie n t t o u t S e m b la b le . N o u s c o n c e v o n s d o n c q u e c ’ e ft a in lï q u e fe fa it la g o n o r r h é e v ir u le n t e . P re ­ m iè r e m e n t la v a p e u r q u i e x h a le d ’ u n e m a t r ic e v e r o l é e , v e n a n t à fe g l iif e r dans l ’ u r e t r e d ’u n

h o m m e f a in

,

p é n é tré

a u fit - t ô t l’ é p id e r m e d e c e c o n d u it , & les p a r t ic u le s d e c e tte e x h a la îfo n fa ifa n t leur im p r e f f io n fu r l e f u c n o u r r ic ie r d e cette p a r t ie , e lle s le c h a n g e n t d an s le u r p ro p re n a tu r e j

&i c e fu c a in fi c h a n g é f o r t en fu ite

p a r l ’ u r e tr e e n

fo r m e

de

fla m m e t o u t f o n t c a n a l, &

fa n ie ,

en­

c e t t e m fla © }


nje nerterme. Li v.IIÏ. 353 m a tio n fe c o m m u n iq u e b ie n - tô t ju fq u ’ au co u d e la v e fc ie , c e q u i fa it q u e l e m a la d e étan t c o u c h é fo u fF re d e g r a n d e s d o u le u r s dans r é r e d i o n 6c e n r e n d a n t f o n u r in e , fu r to u t d a n s les h o m m e s , p a rce q u e les n erfs d e la v e r g e fo u ffr e n t c o n v u l f io n , & e n fe g o n fla n t fe r e tir e n t v e r s le u r o r ig in e

: c e q u i e n g a g e la v e r g e à fe

co u rb e r, 6c m e t la m a la d ie d a n s c e d e g r é que f o n

n o m m e v u lg a ir e m e n t , c h a u -

d e-p ilfe c o r d é e . i o . C e l a p o fé n o u s a v o n s d e u x in d i­ c atio n s à r e m p lir d a n s la c u r e d o n t il s’a­ g it , q u i c o n f id e n t

i

à d ilïo u d r e le iu c

c o a g u lé 6c à le r e n d r e v o la t ile , i ° . à co n fe rv e r a u n o u v e a u f u c .q u i v ie n t à la partie fa q u a lit é b a lfa m iq u e ; d e m a n ié r é qu’en t o u c h a n t le f u c d é g é n é r é , i l n e p u ifle p o in t le c h a n g e r n i l ’ a lté re r : c a r dés q u e le fu c n o u r r ic ie r q u i v ie n t

de

n o u veau à la p a r tie n ’ e ft p lu s a lté r é , & que c e q u i e ft c a p a b le d e l ’a lte r e r e ft d ifi. fipé 6c e n le v é , la rie.

go n o rrh ée

efl: g u é ­

1 1 . L a d iA b lu t io n 6c la d é te r fio n d u fuc n o u rr ic ie r fix é 6c a lt é r é ,n e p e u t fe fai­ re q u ’au m o y e n d es r e m e d e s v it r io l e z , co m m e n o u s le fe r o n s v o ir a ille u r s : ca r


354 Traité de la Maladie q u a n d c e s re m e d e s p a r v ie n n e n t au x en­ d r o its o ù ce s fu c s d é g é n é r e z f é jo u r n e n t , ils n e m a n q u e n t pas d e les e n le v e r : & p o u r f u iv r e c e p r o je t a v e c fu c c é s dans le t r a it e m e n t des g o n o r r h é e s , il fa u t fair® d a n s 1Ju r è tr e u n e in je c t io n d ’ e a u v itrio ­ lé e f o r t d o u c e , q u e q u e lq u e s - u n s pré­ p a r e n t a v e c l e v i t r i o l d e C y p r e en la m a n ié r é q u i fu it. f Du vitriol de Cypre,

i drach. & J demie ; 1 Des eaux de rofes , & de plan(_ tain 3de chac. me chopine,

F a ite s d iilo u d r e à fo n d le v it r io l dans c e s e a u x , & filt fe z - le s e n f u i e p a r le pa­ p ie r g r is . Q u e l q u e s - u n s f e fe r v e n t e n ce s occafio n s d u v it r io l d ’H o n g r ie au fie u d e celui d e C y p r e & d ’ a u tre s e m p l o y a i t la pierre m e d ic a m . C o m m e p a r e x e m p le . rDe l'eau de plantain , une

_

chopi-

y., < ne ; _ , \De la pierre medicam. 8 draco. L a iiT e z - le s e n fe m b le p e n d a n t i a h e u re s , a p re s c e la v e r f e z - la liq u e u r p a r in clin a

lion.


htfnerieme. Liv.I II. 355 A m o n é g a r d je m e fu is to u jo u r s b ie n tro u vé d e m o n e a u v e n e r ie n n e q u e je p ré ­ pare a in iï. t

cDu verd de gris , demie once > De l’eau defontaine, me pinte.

LaiiTez c e m é la n g e j u f q u à c e q u e l'e a u foie t e i n t e , v e r fe z - la e n fu ite p a r in c lin a ­ tion : p u is d if ïo l v e z - y . ^ Du mercure doux

, i ou $grains.

Et filtrez--la e n fu ite p ar le p a p ie r g r is . E n fin j ‘ a i t r o u v e

u n fp é c if iq u e q u e

l’o n n e p e u t t r o p e x a lte r , a u m o y e n d u q u el o n g u é r it e n t r o is jo u r s la g o n o r ­ rh ée v ir u le n t e ; &

c e r e m e d e q u e je

c o m m u n iq u e fa n s e n v ie n e m Ja ja m a is m a n q u é.

ÇDe 1 ’eau de plantain , un demiJet 1er ; Du mercure doux réduit enpondéré’ V. impalpable , z drach.

J ■ ^'1

M è le z-îe s d a n s u n e b o u t e i l l e , & les a g i­ te z fo rte m e n tO n p e u t d iiT o u d re d a n s c e t t e

ea u a u

lieu de m e r c u r e d o u x 3 u n e d r a c h . d e fe l de fa tu rn e . T i r e z d e c e t t e e a u d a n s u n e f e r în g u e d iv o ir e , p u is fa ite s e n tr e r fo n tu y a u q u i d o it ê tre f o r t d é lié d a n s V u re tre vuf-


356 Traité de la Maladie q u 'a u d e - là d u g la n d : a p re s c e la faites e n fo r te e n p o u ffa n t le fy p h o n q u e l’eau f o i t la n c é e f o r t l o in

d a n s le c o n d u it

u r in a ir e ; & c e p e n d a n t fe r r e z le balanus e n tr e v o s d o ig t s ,t a n t p o u r e m p ê c h e r que le

tu y a u de

la f e r in g u e n ’ e n tr e

trop

a v a n t , q u ’ a fin d e m e t tr e o b f h c l e à 1 éc o u le m e n t tr o p p r o m p t d e la liq u e u r f e r in g u é e . R é it é r e z c e tte in je c tio n trois f o is d a n s la jo u r n é e , & à c h a q u e ré ité ra ­ t io n

p o u ffe z tr o is fo is v ô t r e

fe r in g u e

c h a r g é e d e n o u v e lle in j e & i o n . 1 2 . Il c i l à r e m a r q u e r q u ’ il

n e faut

p a s a t t e n d r e , p o u r u fe r d e c e tte in jec­ t io n , q u e la c h a u d e pi(Te a it c o u lé pen­ dant

u n é fp a c e d e

te m s c o n it d e r a b le ,

m a is q u ’ il fa u t s’ e n p a r o it, & m êm e

fe r v ir d é s q u ’elle

d é s -lo r s q u e l ’o n a le

m o in d r e fu je t d ’a p p r é h e n d e r la go n o r­ r h é e o u le b u b o n

v e n e r ie n

: ca r I on

é l o ig n e p a r -là les c a u fe s d o n t la prefenc e n e m a n q u e r o it p as d ’ o c c a iîo n n e r le p r o g r è s d e ces m a u x . N ô t r e fé c o n d é in d ic a t io n q u i t e à p r e fe r v e r d e c o n t a g io n n o u r r ic ie r

confi­

le baum e

d e l ’ u r e tr e , n o u s e n g a g e à

t r o u v e r u n r e rn e d e q u i a it a ffe z d ’en erg i e p o u r e m p ê c h e r q u e c e b a u m e arrivant


*Venerienne. LI v. III. 357 à la p a r tie affeéfcée , n e fe g â t e & n e fe c o rr o m p e p ar l’ a tto u c h e m e n t d e c e q u il y r e n c o n tr e d ’ im p u r . 1 3. L a te r e b e n th in e p r o d u it c e t e ffe t m ieux q u ’ o n n e le p e u t c r o ir e ,é t a n t p r iie par la b o u c h e to u s le s m a tin s a je u n , ju fq u ’ à la .q u a n tité

d ’ u n e d e m ie - o n c e

en fo r m e d e b o l. 1 4 . P o n r m o i je m e fers fo r t h e u r e u fem ent d an s les g o n o r r h é e s v e n e r ie n n e s de d e u x d ra c h m e s & d e m ie d e te r e b e n ­ thin e d e V e n if e n o n la v é e , p rife s d e deux jo u r s l ’ u n d a n s d u p a in à c h a n t e r » en y j o i g n a i t d e p u is d ix ju fq u à v i n g t grains d e m e r c u r e d o u x ; & il n ’ y a p o in t de g o n o r r h é e q u e lq u e v ir u le n t e q u e lle fo it, q u i r é fifte à c e r e m e d e , q u i fa it fa i­ re au m a la d e d e u x o u t r o is f e l l e s , q u i lu i fait r e n d re b e a u c o u p d ’ u r in e , q u i a d d o u ci t l’ a c r im o n ie d e c e t e x c r e m e n t , a p p a ife la d o u le u r q u e les m a la d e s fo u ffr e n t dans l’ é r e é t io n , c h a n g e la c o u le u r d u flu x fa n ie u x , & c a lm e te lle m e n t to u s les a ccidens d e c e m a l , q u ’ e n h u it p rife s i l gu érit fi p a r fa ite m e n t c e t t e m a la d ie , q u e h m a la d e n ’ a b e fo in a p rè s c e la d a u c u n autre m é d ic a m e n t p u rg a tifI l n ’ y a p o in t a u u i d e m e ille u r r e m c -


5 58 Traitè de la ¿Maladie d e d an s le t r a it e m e n t d es g o n o r r h é e s ; q u e l 'e f p r it d e t e r e b e n t h in e ,q u i déterge p a r fa v e r t u b a lfa m iq u e les r e in s & tous le s v a itfe a u x o ù le v ir u s a p u fa ir e quelq u im p r e ilio n . i j

. Q u e r c e t a n v a n te b e a u c o u p fou

e a u c o n t r e la g o n o r r h é e v i r u l e n t e , q u ’il d it a v o i r é p r o u v é p lu s d e c e n t - f o is avec u n fu c c é s é g a le m e n t h e u r e u x . V o ic i fa C o m p o s itio n .

~De la mentheféche , Du diclame de Crete , De la racine d'iris de Florence, de chac. i once ; • Des femences d‘ Agntts cafius, i De Rhuè, & de la laitue, de cbac. 6 drach. De la terebenthine de F’enife, 4 onces ; Du vin blanc, une chopine. M ê l e z t o u t c e la d a n s u n v a ilf c a u de ver­ r e , & le d if t ille z a u b a in -m a r ie . L a dote d e c e t t e e a u e ft d e d e u x c u ille r é e s tous le s m a tin s à je u n , a p r è s a v o ir

bien

p u r g é le m a la d e . 1

6. J e n e p u is c e p e n d a n t a fle z recom ­

m a n d e r les p ilu le s d o n t je m e fers , qju n ’o n t ja m a is tr o m p é m o n a tte n te dans 1«


wenerlenne. Ll V. III. 359 traitem en t d 'a u c u n m a la d e : J e les a v o is ju fq u ’ ic i te n u e s fe c r e tte s ; m a is u n m o t i f de c h a r ité m 'e n g a g e p r é fe n te m e n t à le s d iv u lg u e r p o u r l 'u t il i t é d u p r o c h a in . rDe /’ Antirn. dapb. i drach.

& demie , Du fnede reglijfe épaijfi, 5 drach. De la gomme de Gayac nat. 4 drach. Du mercure doux , 6 drach. Du mafllc préparé, 1 drach. ! De la tête morte de vitriol, 2 drach. & demie.

M êlez c e s in g r e d ie n s & f o r m e z - e n u n e m alle d e p ilu le s a v e c u n e q u a n t it é fufHfante d e t e r e b e n th in e d e C y p r e . P a r ta ­ gez ce tte m a rte e n p e tite s b o u le s d o n t Vous d o n n e r e z q u a tr e o u c in q p o u r c h a ­ que p rife d u r a n t p lu fie u rs jo u r s . H 11'y a p o in t d e g o n o r r h é e il m a lig n e & fi in v é té ré e q u ’e lle f o i t , q u e c e s p ilu ­ les n e g u é r i f l e n t , & l ’o n p e u t a v e c r a i­ son les a p p e lle r rtp écifiq u es c o n t r e m al.

ce

J e m e fers e n c o r e d ’ a u tre s p i l u l e s , q u i p o u r ê tre m o in s com po rtées , n e f o n t pas m o in s effica ce s q u e tes.

le s p r e c e d e n ­


5 Go Traité de la Maladie CDe la gomme naturelle de gay.ic, | 5 drachmes ; De l’Antlm. diaphor. i drach. < Du Cinnahre naturel, ou de l’an­ timoine une demi drachme ; Du mercure doux , une drach. & demie. M ê l e z t o u t c e la & fo r m e z - e n d es pilules a v e c le b a u m e d u P é r o u l i q u i d e , fur les­ q u e lle s v o u s a p p liq u e r e z d es fe u ille s d or. L a d o fe fera d e u x S cru p u le s. L ’ e fp r it d e t e r e b e n t h in e m ê lé avec le Tel d e S a tu rn e, e ft fo r t c o n v e n a b le dans .u g o n o r r h é e v ir u l e n t e , n o n pas e n détrui­ sa n t la

l iq u e u r

V u l g a ir e s Se

S ém in a le

l 'im a g in e n t

com m e Sans

les

fonde­

m e n t , m a is e n a b fo r b a n t l'a c id e vicieux q u i e n t r e t ie n t la g o n o r r h é e . L e c a m p h r e e ft a u ffi d ’ u n f o r t bon u fa g e d a n s c e t t e m a la d ie ; n o n pas par­ c e q u e Son o d e u r é n e r v e c e u x à qu1 l ’o n e n fa it p r e n d r e , c o m m e o n le p o u d ’ o r d in a ir e

iè l o n la m a x im e e x p r im é

d a n s c e V e r s , q u e l’ o d e u r d u cam phi'c r e n d le s h o m m e s im p u iiS a n s :

Camphora per nares cafirat odore mares ■ m a is c e t t e d r o g u e é t a n t b e a u c o u p cb a’f


njmerienne.

3a i

L iv .III.

gce d e fe l v o la t ile h u ile u x , e lle c o r ­ rige , & a b fo r b e l 'a c id e v e n e r ie n . C ’e ft p a r la m ê m e r a ifo n q u e l 'i n f ù fion d es

c a n th a r id e s d a n s

d u v in e ft

un r e m e d e é p r o u v é p a r u n A u t e u r F la ­ mand c o n t r e la g o n o r r h é e ; &

c e tte

in fu fio n fa it e d a n s l ’e ip r it d e v i n p â lie ici p o u r u n fe c r e t c h e z q u e lq u e s M é d e ­ cins & P h a r m a c ie n s ; c e q u i n 'a p o u r ­ tant pas e m p ê c h é q u e

nous

n ’ ayons

été fr é q u e m m e n t a p p e lie z p o u r fa u v e r la v ie a b ie n d e s m a la d e s q u i a v o ie n t ufé de c e m a u v a is re m e d e . 17. O r

le s C a n t h a r id e s f o n t b e a u -

coup c h a r g é e s d e la v e r t u d ’ u n fe l v o ­ latile c a u ft iq u e , q u i d e m a n d e d ’être t e m fc ré

avec

b eaucoup

d e p ru d en ce

&

d’atten tion , p ar l ’a c id e d u v in a ig r e o u du v in , a fin q u 'i l d e v ie n n e u n fe l d o u x & q u ’il p e rd e fa c o r r o f io n : a u tr e m e n t bien q u 'il f0ic u n tr è s - p u iflà n t d iu r e t ique

3 il r o n g e & u lc é r é n o n - fe u le m e n t

la v e f c ie , m a is a u iïï to u s les a u tre s c o n ­ duits par o ù il p a lfe ; j u f q u e s - là q u ’il ™ t u rin er le f a n g

: c e q u i d o it n o u s '

teduire à n e n o u s fe r v ir d e C a n t h a r id e s qu’ en m e t o p iq u e } p o u r e x c ite r d e s Vefcies ' la p e a u : & c e s fo r te s d’ a p p li-


T r a it é d e la M a la d ie c a t io n s n e la i fie n t pas m ê m e d e faire q u e lq u e f o is p ille r le ia n g a u x m alades. I l y e n a d*autres q u i u fe n t d u falpêt r e & d u c r ifta l m in e r a i d a n s le s g o n o r­ r h é e s , p a rce q u e c e s d r o g u e s d ifl’o lven t & e n lè v e n t to u s le s fe ls v e n e r ie n s & les e n t r a în e n t a v e c les u r in e s . Le

f lu x

fa n ie u x d e

la

g o n o rrh é e

é t a n t a in fi g u é r i p r o m p t e m e n t ,

iurelibre­

m e n t , & a g r é a b l e m e n t , p a r les injec­ t io n s , p ar l'u f a g e d e la t é r é b e n t h in e , &

p ar les p ilu le s q u e n o u s

c r ite s

a v o n s dé­

; il e ft e n c o r e ap rès c e la d une

g r a n d e c o n fé q u e n c e d 'e m p ê c h e r

q ui l

n e r e fte d a n s le c o rp s la m o in d r e par­ c e l l e d u le v a in c o n t a g ie u x . 1 8 . C ’ e ft p o u r c e la q u e quelquesu n s i e fe r v e n t d e l a t i f a n n e la x a tiv e mag i f t r a l e , in v e n t é e

par

le c é lé b r é Paul

E m ilie F e r illo ; c a r e lle e ft très-p ro p re à e x t e r m in e r e n tiè r e m e n t le le v a in veroliq u e , lo r f q u e les a c c id e n s les p lu s prelfa n s d e la g o n o r r h é e o n t é té c a lm e z > & p o u r m e t tr e le s m a la d e s d a n s u n e en­ tiè r e fu r e té . V o i c i c o m m e e lle fe fait-

jp..

~Dc la falfepareille fendue , coupf en menuesparties, & bien lavée, Du polypode de chêne concajfe,


L i v. I I L 3 G 3

n itn e r terme.

Du tartre blanc pulverifé , & des raifins de corintbe, de chac. deux onces ; De la lirnùre de gayac / De la rdpure d’y voire & de corne de cerf non calcinées , de chac. L une once. E n fe r m e z ce s tr o is d e rn ie re s d r o g u e s dans u n n o ü e t : p u is je tt e z - le s a v e c to d c le relie d a n s d ix p in te s d ’ ea u d e fo n ta i­ ne. C o u v r e z e n fu ite le v a iife a u & la if lez le to u t d a n s u n l ie u c h a u d p e n d a n t H h eu res. A p r è s c e la fa ite s le b o u illir ■ jWqu’ à la d im in u t io n d u tie r s .

A lo r s

Vous y a jo u te r e z

rDes feuilles de fenné, trois onces ; De la cannelle choifee & concajfée „ \ une once.

<

V o u s ferez: e n fu it e b o u illir t o u t ce la * petit fe u -, ap res q u o i v o u s r e tir e r e z le vü d'eau fa n s le

d é c o u v r ir

ju fq u à ce

HU’H f o it r e fr o id i : p u is la d é c o d i o n fera v e rfé e p ar in c lin a t io n d e deiTus fe s feces fan s le s e x p r im e r . fera p reifé d a n s la

L e n o ü e t fe u l

l iq u e u r f é p a r é e ,

Sc

fera gard é p o u r fe r v ir u n e a u tre fo is . O n fe ra p r e n d re a u m a la d e u n e c h o pine o u tr o is d e m i- fe tie r s d e c e t t e d é -


3^4 c o d io n ce

T r a ité d e la M a la d ie p o u r c h a q u e d o fe fé lo n fa for­

, & o n la d o n n e r a fr o id e & a je u n ,

a p rè s n é a n m o in s q u e le m a la d e aura m â­ c h é d e l’a n is c o n fit . C e q u e l’ o n c o n ti­ n u e r a p e n d a n t c in q o u fix jo u rs . C ette t ifa n n e le p u r g e r a le p t o u h u it fo is fans a u c u n e v io le n c e . P e n d a n t c e te m s - là i l m a n g e ra de b o n n e v ia n d e à f o n d î n e r , &

il s’abf-

tie n d r a d e to u s le s a lim e n s c ru d s & ind ig e fte s . M a is a fin q u e le m a la d e p u ilfe être t o u t à fa it h o r s d e c r a in te d e la verole p o u r l’ a v e n ir , i l u fe r a d es p ilu le s fuiv à n te s .

CDe spilules de tribus, i fcrup-pow les foibles , & une dracb. & demiepour les plus robufles\ \JDu mercure doux, i fcrup-

î

M ê le z - le s , & fo r m e z - e n c in q p ilu‘e.|’ f u r le fq u e lle s v o u s a p p liq u e r e z des f£Ul ' le s d ’o r . D o n n e z c e t t e d o fe le fo ir

>L

la ré ité r e z tr o is fo is , la iifa n t tro is j° urS d ’ in t e r v a lle d e l ’ u n e à l ’ a u tre . O u f i v ° llS l ’ a im e z m ie u x 3

.

c De l’extrait univerfel, une drae • c Du mercure doux, i o grainsM ê le z c e s d e u x r e m e d e s &

fo r n ^ ’


vjenerlenne. Liv.III. 365 en tro is p i l u l e s , q u e v o u s c o u v r ir e z d o r en fe u ille s. A u r e lie q u a n d u n ufe d e n o s p ilu le s

m a la d e

, i l n ’ a b e f o in d au«

cun a u tre p u r g a tif. iç). i l e ll in d u b it a b le q u ’ u n e g o n o r ­ rhée v ir u le n te , p o u r v u q u e lle lo ir r é cente e ll g u é r ie fü r e m e n t & fa n s c r a in te de r é c id iv e p ar les r e m e d e s q u e je v ie n s de p ro p o ib r. M a is lo r s q u ’ e lle e l l in v é ­ térée j o n p e u t à la v é r it é t e n t e r d e la guérir p ar les m ê m e s r e m e d e s ; m a is il ie p o u rra fa ire q u e le v ir u s a y a n t fa it des im p r e ffio n s p lu s p r o fo n d e s , il n e fera pas d o m p t é a v e c la m ê m e fa c ilite ; & po ur lo rs a fin d e g u é r ir c e flu x q u i pourrait c a u fe r u n e e x c r o ilfa n c e d a n s lu re tre , i l fa u t a v o ir r e c o u r s à d es re­ medes q u i

a y e n t e n c o r e p lu s d e v e r t u

tjue les p ré c e d e n s ; p a rce q u e p lu s la go n o rrh ée e ll a n c ie n n e , & p in s e lle e il rebelle aux r e m e d e s . C ’ eft p o u r q u o i f i l ’ in je é lio n fa ite p e n ­ dant fix j o u r s , a u ffi-b ie n q u e l’ u fa g e d e fa té ré b e n th in e 3 fu ffife n t p o u r g u é r ir Une g o n o r r h é e r é c e n t e , i l fa u t q u a n d la maladie eft a n c ie n n e c o n t in u e r 1 in je c ­ tion p e n d a n t i z jo u r s ; &

rems-là e lle fe

fi ap res c e

r e n d r e b e lle & o p in iâ tr e ? Q. u)


3 66

T r a it é d e la M a la d ie

i l n e fa u t p lu s c o m p t e r fu r c e s p rem iers

, & il fa u t a lo rs r e c o u r ir à l’ u -'

rem ed es

f a g e d u t u r b it m in e r a i o u d u m ercu re d ia p h o r . q u e n o u s

avons

d é c r it dans

n ô t r e p y r o t e c h n ie 5 o u b ie n à la prépa­ r a t io n d u m e r c u r e v e r d , d o n t l'e ffe t eft li p r o m p t d a n s la c u r e d e la g o n o r r h é e » q u 'é t a n t

r e c e n t e i l fu ffit d e l e donner

u n e f e u le fo is p o u r la g u é r ir 5 & que q u a t r e p r ife s d u m ê m e r e m e d e g u eriff e n t à c o u p fu r la p lu s in v e t e r é e fans c r a ip t e

d ’ a u c u n r e to u r .

2 0 . L a f a b r iq u e d e m a n d e u n A r t if t e

c e r e m e d e de­

b ie n v e r fé dans les

o p e r a t io n s c h y m iq u e s

] 8c l 'o n ’ n e doit

p a s fe fie r in d iffé r e m m e n t à t o u t A p o t ic a ir e p o u r le c o m p o fe r . V o i c i la ma­ n ié r é d ’y p r o c é d e r .

Du mercure bien purifié, 3 onces ; De la meilleure eauforte, poncesD i l f o l v e z l e m e r c u r e d a n s c e t t e eau '■ é

a p rè s c e la T

\

f/

*» /lM /'/ïl* •

D i l f o l v e z p a r e ille m e n t le c u iv r e dans c e t t e e a u , 8c m e t t e z e n f u it e ces deux d if lo lu t io n s d a n s le m ê m e v a ilfe a u a p r è s le s

a v o ir

m ê lé e s

d if t ille z

fo r te , &

p o u ffe z f u r la fin l e

j

8C

l eaU feu lUÎ


'V enerienne.

L 1 v. III. 367

peu fo r te m e n t , a fin q u e la p lu s g ra n ­ de p a rtie d es e fp rits c o r r o fifs fe d iffip e n t. Q u e c e q u i r e lie r a au fo n d f o it b r o y é » puis le fa ite s d ig é r e r a v e c l ’ e fp rit d e v i ­ n aigre d u ra n t

14

h e u re s iu r les c e n ­

&c fu r

dres c h a u d e s o u a u fe u d e fa b le ,

la fin fa ite s le b o u illir , a fin q u e la p lu s grande p a r tie d u m e r c u r e

fe

d ilf o lv e

dans le v in a ig r e , q u i fe tr o u v e r a te in t d’ un e c o u le u r d ’ a z u r . V e r f e z a p rès c e la p ar in c lin a t io n le v in a ig re a in fi c o lo r é d an s u n v a iffe a u de v e rre , & l’ y g a r d e z fe p a re p a r c e m oyen d e f o n p r é c ip ite . V e r f e z

e n iu i-

te de n o u v e a u v in a ig r e fu r le p r é c ip ité , puis le fé p a r e z c o m m e a u p a r a v a n t , & le gardez d e la m ê m e m a n ié r é .

E n fin ré i-

terez la m ê m e c h o fe p o u r la t r o ilie m e fo is, ju fq u ’ à c e q u e le v in a ig r e n e p re n ­ ne plus d e te in tu r e . A lo rs il r e lie r a a u fo n d d u

v a ilfe a u

une p o u d re ja u n e f o r t a d o u c ie q u e v o u s garderez , p a r c e q u ’ e lle e ll a d m ir a b le pour g u é r ir d iffe r e n s m a u x . E t à

1 egard

du v in a ig r e d iilil l é te in t d e b l e u , q u e vous a v e z r é fe r v é d an s u n v a itle a u p a r­ t ic u lie r , v e r f e z - le d a n s

u n e c u c u r b it e

de verre c o u v e r t e d e fo n

c h a p it e a u ,

Q. üii


3

8

Traité de la Maladie

q u e v o u s p o fe r e z fu r u n fo u r n e a u co n ­ v e n a b le j p o u r e n fa ir e l ’é v a p o r a tio n à u n fe u m o d é r é , &

q u e v o u s c o n tin u e ­

r e z j u f q u ’ à c e q u ’ il r e fte

a u fo n d une

m a tiè r e v e r t e , q u e l’ o n a p p e lle p ar cette r a ifo n lé z a r d v e r d . T i r e z e n fin c e t t e m a­ tiè r e h o r s d u v a ilfe a u , & la r é d u ife z en p o u d r e fa n s la la v e r . O n p e u t a u r e fte r e g a r d e r c e rem ede c o m m e u n fp é c if iq u e c o n t r e la vieille g o n o r r h é e q u i te n d à c a u fe r la ve ro le , &

q u a n d m ê m e le f lu x a u r o it c e lle il

r e n a ît ap rès f o n u fa g e il

: c ’ e ft p o u rq u o i

f a u t e n d o n n e r d e s d o fe s co n v e n a ­

b le s

y & le s r é it é r e r j u f q u ’ à c e q u e le

flu x f o i t c a lm é & a b fo lu m e n t ta ri. C a r c e r e m e d e à la m e r v e ille u fe ver­ t u d e c a u fe r la g o n o r r h é e & d e la gu é­ r ir

yo n e n d o n n e d e p u is d e u x g r a in s jui-

qu’à g a t iv e .

q u a tr e d a n s q u e lq u e

m a lfe pur­

Il p r o c u r e d ’o r d in a ir e u n doux

v o m iiT e m e n t ,

&

q u e lq u e s d é je d io n s

p a r b as. L ’ o n p e u t p a r e x e m p le form er à c e t e ffe t la m a ife d e p ilu le s q u i fuit.

'D u précipité verd, i drack. ‘D e la terebenthine de Cypte un IÇt. s' peu culte , i once -, Du fuc de réglijfe épaijfi, 3 dracn-mes ;


rvenerïenne. _

| L

Li v. III. 369

q)c l’extrait de gentiane , me drachme.

M ê le z le t o u t & fo r m e z - e n u n e m a lle de p ilu le s , d o n t la d o fe fe r a d e p u is u n fcru p . j u f q u ’ à d eu x . Q u e l q u e s M é d e c in s o r d o n n e n t c o m ­ m e u n r e m e d e é p r o u v é c o n t r e la g o n o r ­ rh ée j T in f u lio n

d es c a n th a rid e s d a n s

le v in o u d a n s l ’ ea u d e v ie 3 p r é te n d a n t q u e le

fe l

v o la t ile d o n t c e s il li c i t e s

a b o n d e n t , p e u t a b fo r b e r l a c id e v it ie u x qui c a u fe la m a la d ie . M a is c e n ’ e ft pas u n r e m e d e fu r

j p a r­

ce q u e le i e l d e s c a n th a r id e s eft c a u ft iq u e , 8 c q u ’ à m o in s q u ’ il n e fo it b ie n

adouci j

i l r o n g e & u lc é ré la v e f c ie

, 8c

fait p ille r l e fa n g : c e q u e n o u s p o u v o n s bien a v a n c e r

com m e

trè s - v é r ita b le ,

après a v o ir tr a it é p lu fie u rs m a la d e s q u e cette in fu lîo n a v o it r é d u it à 1 e x tr é m ité : E n fo rte q u e le s c a n th a rid e s ,

com m e

n ous l ’ a v o n s d é jà d it c i - d e v a n t , n e f o n t propres q u ’ à ê t r e a p p liq u é e s e x té r ie u r e ­ m en t p o u r e x c ite r d e s v e fc ie s , a in fi q u e les V u lg a ir e s o n t c o u t u m e d e n u f e t . O n d o n n e q u e lq u e f o is la p o u d re d e can th a rid es p o u r e x c ite r à l’ a é le v e n e r ie n certaines g e n s , d o n t la v e r t u p r o lifiq u e

^ V


3y o

Truite de la Maladie

fe tro u v e én ervée

: m a is ils s 'e n trou­

v e n t m a l p o u r l'o r d in a ir e , & S a lm u th ra p p o rte

l'h if t o ir e d ’ u n v i e i l l a r d , q u i

a y a n t é p o u fé u n e je u n e fille , p r it p o u r ê t r e e n é ta t d e la fa tis fa ir e , u n r e m e d e o ù l ’o n a v o ît f a it e n tr e r les c a n th a rid e s : m a is i l m o u r u t le le n d e m a in d e fes n o ­ c e s a v e c u n p r îa p ifm e q u i r e n d it fa v er­ g e t e n d u e ju f q u ’ à fa m o r t . L ’ h u ile d e c a n th a r id e s tir é e p a r înru* f io n e ft u n t o p iq u e d e s p lu s iü r s

pour

e x c it e r la c o n v o i t i f e , en fa ifa n t d e cette h u ile

u n e o n é t io n fu r la v e r g e S i fur

le s te ftic u le s

-, & l ’ o n e ft p e r iu a d e par

é x p e r ie n c e q u ’ u n e

o n é t io n fe m b la b le

c a u fe l ’ é r e & io n d e la v e r g e & u n vio­ l e n t d e fir d u c o n g r è s . ^ ^ Q u a n d le flu x ia n ie u x a é t é a p p a îfe » i l a r r iv e a lle z f o u v e n t q u ’ e n p r e flà n t 1 ur e t r e i l e n f o r t c o m m e u n e p e tite

la r m e

a fle z ly m p id e q u i fe fa it v o ir à l ’ extré­ m it é d u g la n d , & q u i e ft u n e v é rita b le f e m e n c e , p a r c e q u ’ o n la fe n t g lu a n te e n tr e le p o u c e & l’in d e x , & q u ’ e lle file en

q u e l q u e m a n ié r é : c e q u i l a d iftm -

g u e d u flu x fa n ie u x : & c ’e ft a lo rs q u e l ’o n p e u t a p p e lle r f o r t ju fte m e n t c e f 2’1 l i t flu x u n e v é r it a b le g o n o r r h é e -


rvenerienne-. Liv.HL 371 C e p e tit é c o u le m e n t e ft

c a u fe

par

u n e fe m e n c e tr o p a b o n d a n te ; p a rce q u e c e u x q u i o n t la g o n o r r h e e v ir u le n ­ te , s’ a b fte n a n t d u

co n g res

a m a ile n r

b e a u c o u p d e fe m e rrce : c e q u i les r e n d fu jets à d es p o llu tio n s ,

q u i le u r f o n t

ren d re b e a u c o u p d e m a tiè r e fe m in a le : ou b ie n c e flu x p r o c é d é d u r e lâ c h e m e n t des v e fic u le s fe m in a ir e s &

des g la n d e s

proftates , q u e le flu x fa n ie u x à c a u fe à leurs fib rille s d o n t le r e flo r t a e t e forcé» L o r f q u e la fe m e n c e tr o p a b o n d a n te eft la c a u fe d e c e t é c o u l e m e n t , il fa u t pour le g u é r i r , o u t r e la d ie te e x a cte

, Ce

fervir d e r e m e d e s q u i d im in u e n t la fe ­ m e n c e , c o m m e par e x e m p le .

rT>e la rbuefeche, De la femence d’agnus cafius , & \De la menthe, dechac. une drueh»

jçt. ^

M ê le z - le s , & f a i t e s - e n u n e p o u d r e , d o n t le m a la d e p r e n d ra to u s les m a tin s à je u n

u n e d o le r a ifo n n a b le d a n s u n

œ u f. , L ’eau d e c h a ft e té q u e n o u s a v o n s d é ­ crite a ille u rs , fe r a

a u ffi f o r t c o n v e n a ­

b le dan s u n cas p a r e il , a u ffi-b ie n quele r em ed e fu iv a n t c o n t in u é p e n d a n t q u e l­ l e s jo u r s .


3 7 1 traité de la Maladie {T)u fyrop de nénuphar > i onces ; trochifques d‘agnus caflus, uni } drach. _ l eau de laitue, j onces.

& .

j

M e l e z t o u t c e la p o u r u n e p o t io n . O u b ie n 1 o n d o n n e r a P c m u lfio n q u i f u i t , p lu fie u r s m a tin s d e f u it e .

[ “Des femences de chanvre , & de melons, de chac. i drach. Des 4 j p - f e m e n c e s froides, def/.. mie once ; | Des eaux de laitue, j De pourpier, & de fleurs de nénttf . phar, de chac. 3 onces. |

j

F a it e s d e t o u t c e la u n e é m u lfio n , que V o u s r e n d r e z p lu s a g r é a b le , e n y ajou­ t a n t d u iy r o p d e p a v o t b la n c à p ro p o r­ t io n d e s a u tre s in g r e d ie n s . Q u a n d c e p e t it flu x e it c a u fé par le r e lâ c h e m e n t d es v e fic u le s iè m in a ire s , le s r e m e d e s

q u i c o n v ie n n e n t le m ieux

fo n t c e u x q u i r e f le r r e n t le s v a illè a u x ,

& q u i f o n t p r o p re s à le u r r e n d re leur r e f lo r t o r d in a ir e ; c o m m e f o n t le s tein­ tu re s d e c o r a u x , le u r s fy r o p s » &

leurs

m a g ifte r e s ; o u b ie n le s p ilu le s fo iv an tes c o n t in u é e s j u iq u 'à la fin d e c e t éco u ­ le m e n t .


•venerienne.

*■

L i y . 1 1 1 . 375

ÇT>e l’extrait de racine de tormenI tille, 1 fcrup. c J) u magiftere de corail , demie drachme y De la poudre de frai de grenouilles de Crollius , i fcrup.

M ê le z le t o u t , & fo r m e z - e n n e u f p ilu ­ les , p o u r j d o ie s . O u b ie n .

'D u faffran de Mars afiringent, Des trochifques de carabe , une drach. *■ •i De l’os defeche préparé , i fcrup. JDu fel de Saturne, 1 5 gr. M ê le z t o u t c e la a v e c le f y r o p d e n é n u ­ p h a r , & fo r m e z - e n des p ilu le s d e la g r o f fe u r d ’ u n p o is

; &

d o n n e z - e n t r o is

p o u r c h a q u e d o fe . L a g o n o r r h é e e ft q u e lq u e f o is fi o p i­ n iâ tr e , q u ’ e lle r é fifte à to u s le s r e m e d e s d o n t o ik p e u t s’ a v îfe r p o u r la g u é r ir . C e la v ie n t d e c e q u e la p e tite e m in e n c e q u i b o u c h e l ’iiTuë d u c o n d u it e x c r e te u r des v e f ic u le s fé m in a ir e s q u i eft o u v e r t dans l ’u r e t r e , eft u l c e r é e , o u a e te to u t a fa it o u e n p a r tie

c o n fir m é e

&

dé­

tr u ite p ar l ’ a c r im o n ie d e la m a tiè r e ia ■ ieufe ; &

c e tte g o n o r r h é e d u re p e n ­

d a n t d es a im é e s -en tières &

par d e l à » à


374 TrAitè de la SMaladie m o in s q u e

l ’o n n e p r e n n e exaéfcemenfi

le s r e m e d e s q u e n o u s a v o n s p r e fc r its .

r e m a r q u e s

.

i . Les Médecins vulgaires' atten­ de nt .. .. J c n e f ç a i fi d a n s le s lie u x où 1 A u t e u r a e x e r c é la m e d e c in e , il y a e£*

fe é tiv e r n e n t d es M é d e c in s q u i tra iten t la g o n o r r h é e q u ’i l l e

avec

a u ta n t

d ’ in d o le n c e

p r é t e n d , & j u f q u ’ à la lailfer

c o u le r d u ra n t 4 0

jo u r s fa n s

fe fervir

d a u c u n r e m e d e q u i e n m o d é r é l ’ éco u ­ le m e n t.

S i c e la e i t i l fa u t q u ’ils tro u ­

v e n t d e s m a la d e s q u i le u r f o ie n t alfez d é v o ile z p o u r a tte n d r e tr a n q u ille m e n t le u r g u e r if o n p e n d a n t u n fi lo n g -te m s : c e q u e n o u s n e t r o u v o n s p o in t en Fran­ ce

,

o ù l ’im p a t ie n c e n a tu r e lle à la n a­

t io n r e n d v r a i- f e m b la b le m e n t le s m ala­ d e s b e a u c o u p m o in s d o c ile s . M a is d e c r o ir e a v e c lu i q u e c ’ e ll par m a lic e q u e ce s M é d e c in s e n u fè n t a i n l î , n a y a n t p o in t d e r e m e d e s e ffic a ce s po ur g u é r ir c e m a l , c ’e it c e q u i fe m b le peu c ro y a b le .

I l e ft d e l ’h o n n e u r & d e l’io -

te r ê t d e s M é d e c in s , d e g u é r ir le u r s m a ­ la d e s l e p lu t ô t q u ’ ils p e u v e n t 5 & o n a


venerienne. L l V . I I I *

375

p lu tô t l ie u d e p e n fe r q u e c e u x q u i u fe n t condam ne

q u e 1 A u teu r » fo n t d a n s l a b o n n e f o i l a -

d eifo s , &

n e la p r é fè r e n t à u n e p lu s

de c e t t e m é t h o d e le n t e

p ro m p te Se p lu s e x p e d id v e ,q u e p o u r g u é ­ rir le u r s , m a la d e s p lu s fu r e m e n t , d a n s la c r a in t e q u ils o n t d e r e p o u ffe r le v i ­ rus a u d e d a n s , ôc d e le u r c a u fe r p a r -la une v e r o le u n iv e r fe lle . i . Ils font obferver aux

malades * • - ■>

Q u o i q u e l e r é g im e h u m e c t a n t & fra ic h iffa n t q u e c e s

ra -

M é d e c in s p r e fe r i-

ven t a u x m a la d e s , n e lu ffife

pas pour

g u é rir la v e r o le ; i l e ft n e a n m o in s c e r ­ tain , q u i ! c o n t r ib u e b e a u c o u p à la r e n ­ dre p lu s t r a i t a b l e , & q u e 1 u fa g e e n e ft par c o n f e q u e n t tr è s - a v a n t a g e u x a u x m a ­ lades. 3. Mais

ils n e

s

aperçoivent....' C e t t e ,

o b fe r v a tio n d e l ’ A u t e u r e ft t r e s - im p o r ­ tante. L a l o t io n & la c o é t io n d im in u e n t c o n fid e ra b le m e n t la v e r t u d e la té r é b e n ­ th in e , e n d iffip a n t c e q u e l l e c o n t ie n t de p lu s fp ir itu e u x & d e p lu s b a lla m iq u e t d e m a n ie r e q u ’ i l v a u t b ie n m ie u x , c o m ­ m e il l e c o n fe ille ,

la d o n n e r fa n s au cu-,

ne p r é p a r a tio n , c h o iiiffa n t la p lu s c la ir e & la p lu s pure»


376

Traité de la M aladi e

4 - Enfin quelques-uns de ces Médicaflres . . . . I l e ft v r a i q u e la te re b e n t h in e d iiT bu te a v e c u n ja u n e d 'œ u f eft un

m é d ic a m e n t t o u t

b le

y a u iïï iu b f t it ü ë - t ’o n p r é iè n te m e n t à

la t e r e b e n t h in e le

à f a it d es-a gréa -

baum e

d e C o p a ii

d o n t l e g o û t eft: p lu s fu p p o r ta b le ; T o n e n fa it p r e n d r e j u f q u ’à

&C

20&30

g o u t t e s d a n s le v in o u d a n s q u e lq u e au­ t r e v é h ic u lé : ç e q u i p r o d u it a peu-près l e m e m e e ffe t q u e l'u ia g e d e la te reb en ­ th in e .

j . Pour nous nousn eflimonspas.... Les r a ifo n s fu r le f q u e lle s l'A u t e u r é t a b lit l’uf a g e d e la c a lfe d a n s la c u r e d es g o n o r ­ r h é e s v i r u l e n t e s , fo n t tr è s -ju fte s & trèsp e r t in e n te s ,& s 'a c c o r d e n t tr è s -b ie n avec

1 e x p é r ie n c e

d e p lu lîe u r s p r a tic ie n s , qui

g u e r if t e n t h e u r e u fe m e n t le s g o n o rrh é e s p a r l'u f a g e f r é q u e n t d e c e d o u x lax a tif j o i n t a u x a u tre s

rem ed es

ix m p lem en t

te m p e r a n s & a d d o u c ifïà n s , 6.

Cependant las Vulgaires..... L ’A u -

te u r p r é te n d a v e c r a ifo n q u e le ien n é é t a n t j o i n t a v e c la c a flè „ la v e r t u pur­ g a t i v e d u p r e m ie r p r é v a u t fu r c e lle de 1 a u tre : m a is il n e s 'e n f u it p as p o u r

cela

q u e c e m é la n g é fo ie m a l a lfo r ti d an s lâ


i

ienerientîê.

Liv» III*

3 7 7

cu re d es g o n o r r h é e s ; p a rce q u i l e ft fo u * v e n t tr è s -n e c e fla ir e

d a n s la c u r e d e c e

m a l , d ’ e n tr a în e r p ar le s Telles u n e p a rtie de la m a tiè r e v ir u le n t e , q u i é ta n t t o u te p o rté e fu r T u r e t r e , p o u r r o it y c a u fe r u n tr è s -g ra n d d é p ô t , &

r e n d r e p a r-là le

flu x fa m e u x tr è s - lo n g & tr e s -r c b e lle .

7. A p r è s l’ ufage des rem edes ...... S il eft d a n g e r e u x d e fu p p r im e r tr o p t ô t le flu x fa m e u x d e la g o n o r r h e e

-,i l n e u pas

p lu s a v a n ta g e u x a u x m a la d es d e le la ilfer d u re r t r o p l o n g - t e m s , e n n é g lig e a n t d 'u fe r p r u d e m m e n t

d es

rem ed es

qui

p o u r r o ie n t e n a rrê te r le c o u r s ; & c e ft en im p o f e r a u x m a la d e s q u e d e le u r raire e n te n d re , q u e c e flu x lo n g - t e m s c o n ­ tin u é le s p r é fe r v e d u n e v e r o le u m v e r fe lle . r , I l fa u t c o n v e n ir a u fîl q u e I u la g e d e l a f a ig n é e n e fe r t d e r ie n à la g u é r if o n d u n e g o n o r r h é e , à m o in s q u e le m a la ­ d e n e f o it fo r t p lé t h o r iq u e : c e q u i n ar­ r iv e p as à c e u x t e ls q u o n le s tu p p o le ic i ,

qui

o b f e r v e n t le

r é g im e d e p u is

l o n g - t e m s , & q u i o n t p ris b e a u c o u p re m e d e s .

C 'e f t d o n c

a v e c r a ifo n

e

que

l'A u t e u r c o n d a m n e la p r a tiq u e d e c e u x q u i f o n t f a ig n e r a u p ie d le u r s m a la d e s ,


378 T'raité de la Maladie p o u r a rr ê te r a n l o n g e 'c o u le m e n t f a ­ m e u x ; p a rce q u e la f a ig n é e n e c o n v ie n t d a n s la c u r e d e la g o n o r r h é e , q u e dans le s c a s q u e n o u s a v o n s fp e c ifie z c i-d e ­ v a n t dans n o s

r e m a r q u e s fu r l’ a rtic le

c o n c e r n a n t c e r e m e d e ; c e l l à d ire q u e 1 o n n e d o it fa ig n e r d a n s la g o n o r r h é e , q u e p o u r a p p a ife r les g r a n d e s d o u leu rs dont

e lle c i l o r d in a ir e m e n t a cc o m p a ­

g n é e d a n s Ton c o m m e n c e m e n t ; & que 1 o n d o i t a u ffi la p r a tiq u e r p o u r re m é ­ d ie r a u x in fla m m a t io n s q u i a r r iv e n t aux v o y e s u r in a ir e s , &

p o u r d é to u r n e r les

d e p o ts q u i fe p o u r r o ie n t fa ir e fu r les te fh c u le s . . ^ 11 en p as d e m ê m e d e la p u rga ­ t io n q u e l ’A u t e u r c o n d a m n e é g a le m e n t q u a n d il e ft q u e ft io n d ’ a r r ê te r un lo n g é c o u le m e n t f a m e u x .; c a r il e ft certain q u e la p u r g a t io n par qui

les

d é t e r m in e à

év acu er

fe lle s b e a u c o u p d e fu p e rflu ite z

le p o r t e r o ie n t fu r les v o y e s urin ai­

r e s , & q u ’ e lle p e u t p a r c o n f e q u e n t beau­ c o u p c o n t r ib u e r à la fu p p r e flio n d e cet é c o u le m e n t .

A u f f i a c e é t é p o u r cette

r a ifo n q u e S y d e n h a m

dans

fa. d iiferta-

t io n fu r la v e r o l e , d o n n e la p a lm e aux p u ig a tifs dans l e

t r a it e m e n t d e l a g u *


rvenenenne. n o rrh ce ,

L I v. IÎI. 379

e n d ifa n t q u e p lu s o n p u r g e

&C

dans le tr a it e m e n t d e c e t t e m a la d ie , p lû tô t o n g u é r it . 8 Ces Vulgaires

mieux_____ L o r f q u e

,.

feroient donc bien 1 a c r im o n ie d e

l’u r in e e ft a d o u c ie , la d o u le u r a p p a iie e , &

que

la Cuire n ’ a p lu s d e m a u v a iie

te in tu r e , la fa ig n é e n ’ e ft p lu s n e c e ila ire , & les V u lg a ir e s a u r a ie n t g r a n d t o r t de la m e t tr e

a lo rs e n u fa g e fa n s r a tio n

& fa n s n e c e ffité .

L a p u r g a tio n au c o n ­

tra ire a p lu s d e lie u lo rs q u e la v io le n c e des p r e m ie r s a c c id e n s e ft ca l m e c ; & to u t c e q u ’ il y a d e g e n s b ie n e n te n d u s dans le tr a it e m e n t d u m a l v e n e r ie n n e c o n v ie n d r o n t p o in t a v e c l’ A u t e u r d e c e qu’il

a v a n c e i c i , q u e la f a ig n e e &

la

p u r g a tio n n e p e u v e n t ja m a is fa ire a u cu n b ie n a u x m a la d e s d a n s le tr a it e m e n t d e la g o n o r r h é e , p u if q u o u t r e l’ e x p e r ie n c e q u e l’ o n a to u s le s jo u rs d es b o n s e ffe ts de c e s d e u x r e m e d e s dan s la c u r e d e c e tte m a la d ie , lo r s q u ’ ils fo n t p r u d e m ­ m e n t a d m in iftr e z , l ’A u t e u r lu i- m e m e fe c o n t r e d it d a n s le m ê m e c h a p itr e e n o rd o n n an t

d es p u r g a tifs ta n t

lim p le s

q u e c o m p o f e z a u ili- b ie n q u e d es v o m i­ tifs .


Traité de la Maladie

3 Bo

9. Il ejlfacile aux moins connoijfans....i B ie n q u e c e s r e m e d e s c o m m u n s d o n t p a r le ic i l ’A u t e u r , n e fu ffife n t pas p o u r g u é r ir

r a d ic a le m e n t

r h é e s v ir u le n te s &

c e r ta in e s g o n o r ­ e x tr ê m e m e n t

m a­

lig n e s , il n e fa u t pas p o u r c e la , les b an ­ n ir d u tr a it e m e n t d e c e t t e m a la d ie ; puis q u ils fo n t fu flifa n s p o u r la g u é r ir fans r e t o u r , q u a n d e lle e it m o in s m a lig n e 3C p lu s

tr a it a b le ; & c e la c o n f o r m é m e n t à

c e t t e m a x im e g é n é r a le m e n t r e ç u e , que c ’ e ll in u t ile m e n t q u e l ’o n

f a it par le

p l u s , c e q u e l ’o n p e u t fa ir e é g a le m e n t b ie n p a r le m o in s . 10 .

Cela pofé nous avons..,.

Les

d e u x in d ic a t io n s q u e l ’ A u t e u r le p ro p o f e d e r e m p lir d a n s la c u r e d e la g o n o r ­ r h é e v ir u l e n t e , fo n t fo r t b ie n

prifes

p o u r la g u é r ir p r o m p te m e n t : J e n e ré­ p o n d r a is p as q u ’ elle s fu ir e n t a u lïi pro­ p r e s à la g u é r ir fu r e m e n t. n o u s a llo n s e x a m in e r . 11. Tous

C e l t c e que

La dijfolution & la deterfion c e u x q u i c o n n o ille n t à fo n d le

m a l v e n e r ie n

&c q u i o n t b e a u c o u p trai­

te d e m a la d e s , i ç a v e n t q u e les rem edes v i t r i o l e z f o n t tr è s - p r o p r e s à fu p p rim e r

promptement le flux ianieux :


rvenerlenne.

L iV .III.

38ï

q u a r r iv e - t ’i l d e c e c te fu p p r e flio n fu b ite ï i l e n r é f u l t e d iiF e r e n s e fF e ts F é lo n la n a tu r e p a r tic u liè r e d u le v a in q u i a c a u fé c e t é c o u le m e n t : s’ i l e f t a d t i f & f o r t a n im é , il a r r iv e l ’u n e d e c e s d e u x c h o fe s : o u b i e n c e le v a i n f u p p r i m e r e f lu é fu r le s t e f t ic u le s p a r le m o y e n d e s v a i f Feaux d é fe r e n s , o u b ie n il p é n é tr é le s V a i lF e a u x f a n g u i n s , & f e m ê l a n t d a n s to u te la m a fle d e s h u m e u r s , il ca u F e u n e V e r o le u n i v e r f e l l e q u i f e m a n i f e f t e b i e n ­ tô t p a r d e s p u ftu le s , p a r d e s b u b o n s , o u p ar d e s u lc é r é s v e r o liq u e s . S i la g o n o r ­ rh é e a é té c a u fé e p a r u n le v a in le n t & t a r d if, i l s’in filtr e d a n s le t iflu d e 1 u r è ­ tr e , o ù i l r e f t e q u e l q u e f o i s p e n d a n t u n n o m b r e d ’a n n é e s fa n s c a u fe r a u c u n fy m p t ô m e fâ c h e u x , ju f q u ’à c e q u e la c o n f t it u t io n d e l ’ o r g a n e Fe t r o u v a n t a f f o i b l i e , l ’ e n d r o i t o ù c e l e v a i n Fe t r o u v e c o n c e n t r é F n ’ a p l u s l a f o r c e d e r é f i f t e r h> fo n im p r e ffio n : c e q u i fa it q u e 1 u r è tr e fe g o n f le & Fe t u m é f i é , & le s m a la d e s Fe t r o u v e n t t o u r m e n t e z d e d i f f i c u l t e z d ’u r in e , & q u e lq u e fo is m ê m e d u n e fu p p r e ffip n t o t a le d e c e tt e e x c r é t io n , q u e l’ o n n ’ a t t r i b u é p r e f q u e ja m a is a Fa Y e r ita b le c a u f e , à m o in s q u e c e s a c c i -


3 8z Traité de la Maladie d e n s n ’ a r r iv e n t à d es d é b a u c h e z d e p rof e iïïo n q u i e n te n t g o n o r r h é e fu r g o n o r ­ r h é e , fa n s y fa ir e la m o in d r e a tte n tio n : c a r q u a n d c e s d iffic u lte z 1d ’ u r in e arriven t à d es g e n s q u i o n t fa u v e le s a p p a re n ce s , o n f e c o n t e n te d e le s im p u t e r à u n e in­ te m p é r ie c h a u d e q u i a c a u fé u n dép ôt l u r c e s p a r tie s 5 fa n s s’ im a g in e r q u ’une g o n o r r h é e fu p p r im é e d a n s la prem ière je u n e il'e

d u m a la d e , e n p u ilie être la

c a u fe . A u d i a -t’ o n v û c e s fo r te s d ’ a ffe d io n s d e l ’ u r e tr e

beau cou p

p lu s fre q u e n te s

q u ’ e lle s 11e l ’ é t o ie n t a u p a r a v a n t , depuis r y & 1 0 a n n é e s q u e c e tte m a n ié r é de fu p r im e r les g o n o r r h é e s e ft e n v o g u e en F r a n c e , & n o t a m m e n t à P a r is , au (II-bien q u e d a n s l’ e n d r o it d e l’ I t a lie o u l ’ A uteur e x e r ç o i t la m é d e c in e & la c h ir u r g ie . M a is p e n d a n t q u e b e a u c o u p d e C h i­ r u r g ie n s

d’une

a d m ir o ie n t

m oyenne

fo r t e m e n t

le s

p é n é tra tio n prétendues

p r o ü e ile s d e q u e lq u e s c h a r la ta n s , q ul t r a it o ie n t d ’ a b o r d les g o n o r r h é e s par ces ï n j e & i o n s a ftr in g e n te s , les M é d e c in s

Sc

le s C h i r u r g i e n s les m ie u x fe n f e z & h’s p lu s

c la ir - v o y a n s d é c la m o ie n t

m ent &

haute­

d é c la m e n t e n c o r e c o n t r e une


'Venerìenne. Liv. III. m é t h o d e i l p e r n ic ie u fe ,

3 8 3

q u i n a u io it

jam ais eu u n li l o n g c o u r s , fu r to u t à P aris o ù i l y a u n g r a n d n o m b r e d e C h i ­ r u rg ie n s é c la ir e z , 11 u n d e s p lu s

a ccré­

d ite z n e lu i a v o it d o n n é fo n fu ffr a g e p o u t fa v o r ife r u n p a r t ic u lie r a v e c q u i il a v o it q u e lq u e a llia n c e ,

& q u i a u ta n t Ç n te te

de fo n r e m e d e p r é t e n d u f e c r c t , q u i n e l l p o u rta n t q u 'u n e p ie r r e m e d ic a m e n t e u f e , q u ’ il e ft ig n o r a n t d a n s l’ a rt d e tr a it e r l e s g o n o r r h é e s , n ’ a p as la iife d e tir e r d e l a d iftr ib u tio n d e fa p o u d r e a ftr in g e n te , u n p ro fit c o n fid e r a b le ; f o n p r o te é tc u r a y a n t e n g a g é u n p e u p le d e F ra te rs m a f q u e z d u n o m d e C h ir u r g ie n s d ’ a r m e e , a fe f e r v ir te m e ra ire m e n t d e c e tte m a u v a ife d r o g u e , q u i a é té & fe ra e n c o r e la p e p in ie r e fa ta le d’un e in fin ité d e g o n fle m e n s d a n s 1 u r e tr e & de fu p p re ffio n s d ’ u r in e . il.

Il eft a remarquer . . . . C e ft ju f-

te m en t l ’ a v is

q u e d o n n e n t c e s E m p y r i-

q u e s , d ifa n t q u e le u r r e m e d e e ft b e a u ­ co u p p lu s e ffic a ce d a n s

le c o m m e n c e ­

m en t d e la g o n o r r h é e

p o u r la g u é r ir

p ro m p te m e n t f é lo n e u x , m a is fé lo n n o u s po ur re n fe rm e r & c o n c e n tr e r la v ir u le n c e , q u e lo rs q u e l l e a d u r é l o n g - t e m s . ce rem ed e p r é t e n d u fi e x c e l l e n t , n e fa t-


3 S4

Traité de la Maladie

Tant q u e b la n c h ir c o n t r e les v ie ille s g o ­ n o rrh ée s , o ù

la m a lig n it é d e l ’ ulcere

p r é v a u t fu r l ’a ftric H o n d u r e m e d e . i j.

La terebenthine produit.... C e tte

d r o g u e q u i e ft to u te b a lf a m iq u e , diu ré­ t i q u e , & d é te r fiv e , p r o d u it d e très-b on s e ffe t s

dans

la c u r e d e la g o n o r r h é e ,

p o u r v u q u 'e lle f o it p lu t ô t p r iie dan s une m o in d r e tro p

q u a n t it é , q u e d a n s u n e dofe

fo r te , q u i p e u t c a u fe r u n grand-

d é p ô t fu r les o r g a n e s q u i fe r v e n t à 1 ex­ c r é t i o n d e 1’ u r in e .

14. A mon égard je me fers.....

v in gt

g r a in s d e m e r c u r e d o u x in c o r p o r e z avec d e u x d ra ch m es &

d e m ie d e terebenthi­

n e , d o iv e n t p r o d u ir e u n b o n effet- Beau­ c o u p d e p r a tic ie n s fe f e r v e n t i c i d un bo à p e u - p ré s

fe m b la b le q u 'il s donnent

p e n d a n t h u it jo u r s d e fu it e . S a dole e p lu s m o d é r é e ,

n ’en

f a ifa n t

p re n d s

q u ’ u n e d r a c h m e à c h a q u e fo is . I ls le c o m p o f e n t a v e c d e m ie oncC d e t e r e b e n t h in e , t r o is d ra c h . d e rûbai c b ie n p u l v e r if é e ,& u n e d r a c h m e demerCd o u x . M a is il n e fa u t pas t o u t à fa it c° m F .te r f u r c e q u e d it l ’A u t e u r , q u ü n ' 1 p o in t d e flu x fa n ie u x

fi v ir u le n t

>

.h u i t p r ife s d e f o n r e m e d e n e g u e u l en p arfaitem en t,


rvenerienne. Liv.III. 38 j p a r fa ite m e n t ,

fa n s q u 'i l

f o it

b e f o i*

d ’e m p lo y e r a u c u n a u tre p u r g a tif. 1 5 • Qu ercetan

vante beaucoup...........

Q u o iq u e l’ ea u d e Q u e r c e t a n ta n t v a n té e par lu i m ê m e , & p a r b e a u c o u p d 'a u tre s A u te u rs f o i t u n a lle z b o n r e m e d e , e lle n’eft p o u r ta n t pas a u iîl fu r e & a u lli e x ­ ce lle n te q u ’ o n la p u b lie ; & lî c e tte e a u a q u e lq u e fo is u n h e u r e u x fu c c è s d a n s le tra ite m e n t d es a n c ie n n e s g o n o r r h é e s v i­ rulentes , e lle m a n q u e e n c o r e p lu s f o u vent d e r é iiflîr ; &

q u i n ’a u r o it d ’ a u tre

relfou rce d a n s la c u r e d e c e m a l in v é t é r é , fero it fo u v e n t o b l i g é d e la iile r le s m a la ­ des dan s l e m ê m e é ta t o ù i l le s a u r o it trou vez. 1 6.

Pour mol je nepulsajfez...... L e s

épreuves q u e n o u s a v o n s fa ite s d es p ilu ­ les qui fonl; ic j p r o p o fé e s , n ’ o n t pas t o u ­ jours r é p o n d u a u x p r o m e ife s d e l ’A u ­ teur. N o u s a v o n s t r o u v é d e s g o n o r r h é e s aiTez o p in iâ tre s p o u r r é fifte r à le u r u fa g e ion g-tem s c o n t in u é . I l fa u t p a r c o n f c *lUcnt c o n v e n ir q u ’i l le s v a n t e a v e c ex > q u a n d il les p r o p o fe c o m m e in f a il-

rbles. M a is il n e fa u t pas s’ e n é t o n n e r , puifque to u s les A u t e u r s fa n s e n e x c e p tei m em e les p lu s f a g e s 8c le s p lu s j u d i-

Tome I.

R


5 86 Traité de la Maladie c ie u x , fo n t e n p o ife iïio n d e lo u e r fan^ m e iu r e to u s le s r e m e d e s d o n t ils le p ie v ie n n e n t ; &

to u s c e u x q u i f o n t ve rfe z

d a n s la le é t u r e d es L iv r e s d e M é d e c in e , f o n t b ie n p e r fu a d e z q u e i l le s rem edes q u 'o n y t r o u v e

e n tr è s -g r a n d n o m b r e ,

a v o ie n t fe u le m e n t la m o it ié d es vertu s q u ’o n le u r d o n n e , i l n ’ y a u r o it aucun e m a la d ie q u e l ’o n n e g u é r ît à c o u p fur, & a v e c b e a u c o u p d e fa c ilit é : m a is o n y t r o u v e u n d é c o n t e 11 fu r p r e n a n t dans la p r a t iq u e , q u e la p lû p a rt d es M éd ecin ^ & d e s C h ir u r g ie n s b ie n - f e n f e z , a p rès un e in f in it é d e v a in e s é p r e u v e s , fo n t o b lig e z d e r e v e n ir a u x re m e d e s les p lu s u i l t e z , 8C r e g r e t t e n t b e a u c o u p le te m s q u ils on t p e r d u à la r e c h e r c h e d e c e s prétendus a r c a n e s , p a r le m o y e n d e fq u e ls u n e foule d e C h a r la t a n s n e laiiT en t p as d e fe ren ­ d r e r e c o m m e n d a b le s p a r m i le s g e n s cré­ d u le s . A u re fte i l e ft b o n d’ o b f e r v e r , q ue l ’ A u te u r lu i

m êm e

c o m p to it

fi

P^u

f u r l’ i n f a il l ib il it é d e ce s p ilu le s dans e te m s q u ’ il le s lo iio it a v e c e x a g é ra tio n » q u ’ il e n p r o p o fe t o u t a u ffi- t ô t d au n es p lu s fim p le s , a u x q u e lle s i l n e

donné pas

m o in s d ’ é n e r g ie , 8 c q u ’ a v a n t d é fin ir io n


< Venerienne. L i v . I I I . 387 c h a p itr e il c o n v ie n t d e b ü n n e - f o i , q u e c e s p ilu le s p r o p o fé e s c o m m e in fa illib le s , n e fu ffife n t p as to u jo u r s p o u r g u é r ir t o u ­ te s fo r te s d e g o n o r r h é e s ; 8c q u e lo r s q u e lle s f o n t in v é té r é e s o u f o r t r e b e lle s , il fa u t a v o ir r e c o u rs à d ’a u tre s re m e d e s q u i fo n t p lu s effic a ce s. 17.

Car il efl certain........L 'A u t e u r a

g r a n d e r a if o n d e c o n d a m n e r ic i l ’ u fa g e d es

c a n th a r id e s

données

in t é r ie u r e ­

m e n t , 8 c d e le s r é d u ir e a u r a n g d es t o ­ p iq u e s . L e m a u v a is

f u c c è s q u e lle s o n t

to u jo u rs eu e n tr e le s m a in s d e to u s c e u x q u i fe fo n t a v if e z d e les fa ire e n tre r d a n s les re m e d e s in té r ie u r s » d e v r a it e n a v o ir d é g o û té

g é n é r a le m e n t to u s les

p ra ti­

c ie n s . M a is il y a u ra to u jo u r s d es té m é ­ raires q u i fe fla t te r o n t d e tr o u v e r d a n s le s p o ifo n s les p lu s a v é r e z d es r e m e d e s d ’u n e g ra n d e v e r t u . 1 8 ... Et pour cela

vent

quelquer-uns fe fer­

I l y a p e u d e g o n o r r h é e s g u é r if -

fables q u i n e c e d e n t à

l'u f a g e d e c e tte

tifa n n e l a x a t i v e , p o u r v u q u e le s m a la d e s v e u ille n t o u e n p u iife n t c o n t in u e r l ’ u fa g e p endant u n m o is 8 c q u e lq u e fo is ju f q u ’ â fix fe m a in e s .je d is q u e les m a la d e s v e u il­ len t o u p u ifle n t la c o n t in u e r , p a rce q u ’il R

ij


3S 8 Traité de la Maladie y a d es g e n s d o n t l ’ é fto m a c r é p u g n e f i f o r t a u x p o tio n s p u r g a t iv e s ,q u ils les ren ­ d e n t to u te s p a r l e v o m ilfe m e n t a u ffi-tô t q u 'i l les o n t p r ife s : c e q u i o b l ig e n e c e iïà ir e m e n t le s M é d e c in s & le s C h ir u r ­ g ie n s à le u r d o n n e r d 'a u tr e s fo r m u le s . I l y e n a d 'a u tr e s d o n t le g o û t e ft il d é lic a t, q u ’ ils n e p e u v e n t fe r e io u d r e à c o n tin u e r p e n d a n t u n l o n g - t e m s l 'u f a g e d ’ u n re m e d e u n p e u d e s - a g r é a b le ,

q u o iq u ils

p û fte n t le fa ir e fi l’ e n v ie d e g u é r ir préva­ lo ir c h e z e u x fu r le u r fa u lfe d é lic a te fle , q u i e n g a g e c e u x q u i le s t r a it e n t a co n ­ f o r m e r les r e m e d e s

p lu tô t a u g o û t des

m a la d e s q u 'a u x b e fo in s d e la m a la d ie. 19.

Il eft indubitable............O n a lieu

d ’ ê t r e f u r p r i s c o m m e i l a d é j à é t é dit d a n s la r y * . r e m a r q u e , q u e l’A u te u r a p r è s a v o ir p r o p o fé d e s r e m e d e s q u » p r é t e n d i n f a i l l i b l e s p o u r g u é r i r le s g o * n o r r h é e s l e s p l u s a n c i e n n e s & l e s p l uS v i r u l e n t e s , f e m b l e f e r é t r a d e r i c i erl d i f a n t , q u e fi la g o n o r r h é e e ft r é c e n te > e l l e f e r a i n f a i l l i b l e m e n t g u e r i e f a n s re ­ t o u r p a r le s r e m e d e s q u ’ i l v i e n t d e p ro p o f e r : a u l i e u q u ’ é t a n t i n v é t é r é e , l e v ir u s q u i a u r a f a i t d e s i m p r e f f i o n s p l u s pro­ f o n d e s , n e f e r a p a s d o m p t é a v e c l a m e i » L:


rvenerienne.

LI v. III. 38$

f a c il it é •, e n io r te q u il fa u d ra u fe r d e r e m e d e s q u i a y e n t p lu s d e v e r t u q u e le s p ré ce d e n s. T o u t c e d ifc o u r s o ù l ’ A u t e u r le c o n ­ tr e d it é v id e m m e n t , n e te n d

p o u rta n t

q u à p r o p o fe r d a n s l e tr a it e m e n t d es g o ­ n o rrh é e s r e b e lle s , l’ u fa g e d e d e u x r e m e des q u ’ i l c r o it e n c o r e p lu s effica ce s q u e c e u x q u ’ il a p r e fc r its

a u -p a ra v a n t : c e

fo n t le t u r b it h m i n e r a i , &

le p r é c ip ite

Verd. A l’ é g a r d d u p r e m ie r r e m e d e

. q u i e ft

t r é s - v io le n t , i l n e p e u t c o n v e n ir q u a u x fu jets

le s p lu s

r o b u ft e s

; &

pour ce

q u i e ft d u p r é c ip ité v e r d , to u s les p ra ti­ c ie n s d e m e u r e n t d ’ a c c o r d q u e c e ft u n tr è s -b o n r e m e d e c o n t r e la g o n o r r h é e » 8c q u ’ é ta n t r é i t é r é , c o m m e d it l ’ A u t e u r , ju fq u ’ à tr o is & q u a tr e fo is , i l g u é r it f o r t h e u re u fe m e n t

ce

flu x fa n ie u x : m a is

c o m m e c ’ e ft u n v o m i t i f , n o s F r a n ç o is d élicats en t o u t &

a m a te u rs d es n o u -

v e a u te z , fe f o n t l a f l e z d ’ u n r e m e d e d o n t ils fe t r o u v o ie n t u n p e u f a t ig u e z ; 8e le s C h ir u r g ie n s p o u r c o m p la ir e a u x m a la ­ des o n t é té o b l i g e z d ’ e n a b a n d o n n e r 1 u fa g e ; q u o i q u e c e f o it

a flu r e m e n t l e

m o y e n le p lu s fù r 8c le p lu s p r o m p t q u e R

iij


390

T r a ité d e la M a la d ie

I o n p u iife e m p lo y e r , p o u r e n le v e r d ’ e m ­ b lé e la m a la d ie & f a c a u f e , & p o u r la g u é ­ r ir p a r fa ite m e n t & fa n s r é c id iv e . M a is q u a n d il s’ a g it d e tr a it e r d e c e tte m a la d ie les p e r fo n n e s d ’u n e q u a lit é d if t in g u é e , c o m m e n t a c c o r d e r u n v o m i t i f q u ’ il fa u t r é it é r e r tr o is & avec

q u a t r e fo is ,

l ’ e x tr ê m e d é lic a te fle d e le u r p o i­

t r in e , d e

le u r e f t o m a c ,

&

d e leu rs

e n t r a il l e s , d o n t ils fo n t fa n s c e lle b e r c e z p a r to u s les fla te u r s q u i les e n v ir o n n e n t? L ’ h o m m e d ’a ffa ir e q u i s’ e n f a it b e a u c o u p à c r o ir e , le B o u r g e o is a i f é , le M a r c h a n d c h e z q u i le m é t a l r o u le , l ’ A v o c a t , le N o ­ t a ir e & le P r o c u r e u r q u i v iv e n t c o m m o ­ dém ent , &

q u i to u s lin g e s p lu s o u -

m o in s d es p e r fo n n e s d e q u a lit é , fe ro ie n t a u d e fe fp o ir d e n ’ a v o ir pas d e s e n tra il­ le s , u n e f t o m a c , & u n e p o it r in e d ’ une a u ffi g r a n d e d é lic a t e lfe , q u e le D u c , le C o m t e , & le M a r q u i s , n ’o n t p a s m o in s d ’ h o r r e u r

des v o m itifs

auffi

q u e ces

p e r fo n n e s c o n ft itu é e s e n d ig n it é : d e m a ­ n ié r é q u ’il n ’ y a p lu s q u e le s m a lh e u re u x à q u i l ’ o n p u iife d o n n e r c e r e m e d e , p en ­ d a n t q u e l ’ o n a m u fe les m a la d e s d e d ift in é t io n p a r le m o y e n d es E lix ir s , des b a u m e s fp ir it u e u x , d es q u in te -e fle n c e s


ryenerienne. &

par d ’ a u tre s

L i v .III. 39Ï

fe m b la b le s c o lific h e ts ,

iu fq u ’ à c e q u e le s b e a u x d iic o u r s d e le u rs M é d e c in s , le t e m s , & la N a t u r e le s g u é riiTent. 2 0 . La fabrique de ce remede..........L a m a n ié r é d e

p r o c é d e r d a n s l o p e r a tio n

c h y m iq u e d u p r é c ip ité v e r d , e lt d é c r ite d ’u n e

fa ço n

p lu s

i n t e llig ib le d an s le

C o u rs de t h y m ie de M r. L é m e r y , q u e d an s le p r o c é d é q u e l ’ A u t e u r n o u s e n d o n n e d a n s c e c h a p it r e : c eft p o u r q u o i n o u s e x h o r to n s c e u x q u i v e u le n t la fa ire r é g u liè r e m e n t , d y a v o ir r e c o u rs .

C

h

a

p

i t

r

e

I I I .

De ïenflure des teflicules pro­ cédante de la gonorrhée v i ­ rulente 3 que l on peut aujfli appeüer hernie venerienne.

L

E s te ftic u le s fo n t fu je ts a d iffe r e n ­ tes fo rte s d e tu m e u r s q u i fo n t c o m -

m îm e s a u x a u tre s p a r tie s , c o m m e fo n t le p h le g m o n ,

l’ é r e f i p e l e ., le f c h i r r e , R

iii)

ôC


^çz

T r a ité d e la M a la d ie

P c e d e m e , d o n t n o u s n ’ a v o n s pas d e ff e in d e p a r le r ic i. I l le u r a rr iv e e n c o r e d ’ a u tre s tu m e u r s q u i le u r fo n t p a r t ic u liè r e s , p a r c e q u ’ el­ l e s n ’ in t e r e ife n t p o in t le u r s e x té r ie u r e s q u i

e n v e lo p e s

c o m p o f e n t la b o u r fe .,

m a is q u ’ e lle s f o n t c o m p r if e s d a n s leurs p r o p r e s tu n iq u e s ; &

c e fo n t t o u t e s les

e fp e c e s d ’h e r n ie s d o n t n o u s a v o n s p a r le d a n s la p r e m iè r e p a r tie d e c e t t e C h i r u r ­ g i e : m a is n o u s tr a it o n s i c i d ’ u n e tu m e u r q u i e ft c a u fé e a u te ft ic u le e n fu ite

d ’une

g o n o r r h e 'e > & q u e l ’o n p e u t fo r t b ie n n o m m e r p o u r c e la h e r n ie v e n e r ie n n e .

D es Jtgnes de cette tumeur. O n n e p e u t d o u te r q u ’u n e tu m e u r qui ■ fu m en t a u te ft ic u le n e f o it d e c e carac­ t è r e , q u a n d la g o n o r r h é e c o u l e aétuelle m e n t , o u q u e f o n flu x a é té fu b ite m e n t f u p p r i m é , a p r è s q u o i le m a la d e a eu un g r a n d f r if l o n q u i a é t é f u i v i d e fièv re ,

ik d ’ u n e g r a n d e d o u l e u r à u n f e u l o u aux d e u x t e f t i c u l e s , a c c o m p a g n é e d ’ u n e tu ­ m e u r e n ce s p a r tie s q u i a u g m e n t e à vue d ’œ i l , d ’ u n e p e fa n te u r t r é s - in c o m m o d e , d ’ u n e r o u g e u r .& d ’u n e p u lfa tio r i q u i fe


v e n e r ie n n e .

LlV.III.

395

c o n t in u a n t a u l o n g d u c o r d o n d e s v a if fe a u x fp e r m a tiq u e s

, c o r r e fp o n d e n t l e

p lu s fo u v e n t j u f q u ’a u x r e in s .

S e lo n le s V u lg a ir e s c e tte t u m e u r d e s te ftic u le s fe fa it p ar flu x io n ;

5e ils la re ­

g a r d e n t m ê m e c o m m e u n e flu x io n c a th a r r e u fe q u ’ ils

p r o c é d a n te d u f o y e , p a rce

e n v if a g e n t la g o n o r r h é e c o m m e

u n c a th a r re d e la v e r g e . M a is c e t t e t u m e u r efl: p r e m iè r e m e n t c a u fé e p a r les fa u te s q u e le m a la d e c o m ­ m e t d a n s l ’ u fa g e d es c h o fe s n o n - n a t u r e l­ le s , & p a r t ic u lié r e m e n t d a n s fo n r é g i­ m e d e v ie , lo r s q u ’ i l n ’ a q u e fo n c a p r ic e p o u r r é g lé . E lle a r r iv e e n c o r e b ie n

p lu ­

tô t q u a n d le flu x fa n ie u x e ft re p o u fle d u d e h o rs a u d e d a n s o u p ar d e s in je c t io n s a ftrin g e n te s ; o u p a r u n u fa g e p r é m a tu r é d es fo r ts p u g a t ifs jo u par d e s p o tio n s t r o p c h a r g é e s d ’ a p é r itifs & d e d iu r é tiq u e s ; o u en fin p ar la d é te r m in a t io n q u e la f a ig n é e d u p ie d p e u t d o n n e r a u x h u m e u r s , p o u r fo r m e r u n d é p ô t fu r ce s p a rties. P a r to u te s c e s c a u fe s o c c a lio n n e lle s l e ü u x fa n ie u x d e la

gon orrh ce

R v

, ou dû


39 4

T r a it é d e l à M a la d ie

m o in s q u e lq u e p o r t io n d e c e

flu x tro u ­

v e u n o b fta c le fo r m é à Io n p a rtag e q u i l ’a r r ê te p o u r u n t e m s , fa it c r o u p ir c e tte m a t iè r e fa n ie u fe , &

b o u c h e e n fin to ta ­

le m e n t la r o u t e a c c o u t u m é e d e fo n é c o u ­ le m e n t : & p o u r lo r s la fa n ie r e flu é des p r o fta te s v e r s

le s t e f t ic u le s , p a r la c o n ­

t in u it é d e s v a iflé a u x d é fe ra n s ; o u b ie n en f e m ê la n t a v e c le f a n g , le fu c n o u r r ic ie r , o u la ly m p h e , e lle p a r v ie n t j u f q u ’aux t e ftic u le s ; d a n s le s m e m b r a n e s d e iq u e ls e lle s’ é p a n c h e

, &

a p rès y a v o ir e x c ité

u n e e f f e r v e f c e n c e , le u r s v a iflè a u x fe tu ­ m é f ie n t , &

le s fu c s q u ’ ils c o n t ie n n e n t

r e lie n t fa n s m o u v e m e n t e n tr e le s fib res d e c e s o r g a n e s : a p rè s q u o i ils s’y

fer­

m e n t e n t , & le v ir u s fe m e t t a n t d e la p ar­ t ie , ils fo n t t e lle m e n t a g it e z q u e

leu r

»articules a c id e s & p o ig n a n te s irr ite n t

{

es fib r e s c o n t r e

le iq u e lle s e lle s

h eu r­

t e n t , le s p i q u e n t , les j e t t e n t e n c o n v u l-

f io n

,

&

le u r

c a u fe n t u n e

d ille n fio n

t r è s - v io le n t e : c e q u i d o n n e lie u n o n f e u le m e n t a l ’ e n flu re d e c e s o r g a n e s , à la g r a n d e d o u le u r q u i s’ y fa it f e n t ir , m ais a u f l i à la fiè v r e , l ’in fla m m a t io n , & l a p u l f a t i o n , q u i a r r iv e n t t a n t ô t- à u n feul t e llic u le , & q u e l q u e f o is à l ’ u n & à ia ii t r e e n m ê m e te m s .


rvenerienne.

L i y.III.

395

I l a r r iv e a u ffi tr è s - fo u v e n t q u e la fa* n ie

c r o u p i (Tante d a n s

p lu fie u rs p e tits

t u y a u x d u te ftic u le , le s te n d à u n te l e x c è s q iT ils fe r o m p e n t , & q u e l’ e x tr a v a fio n d e c e tte m a tiè r e p r o d u it to u t au« to u r u n e h y p e r fe r c o fe in c u r a b le .

Du ÿronojlique de la tumeur des tejlicules. L a t u m e u r d o n t i l s’ a g it eft u n e m a la ­ d ie q u ’ il n e fa u t pas n é g l i g e r , n o n -fe u le ­ m e n t p a r c e q u ’ e lle a tta q u e d es o r g a n e s a b fo lu m e n t n e c e ifa ir e s à la c o n fe r v a t io n d e T e f p e c e ,& q u i n e p e u v e n t ê tr e c o n iid e r a b le m e n t b leiT ez q u e la g é n é r a tio n n e p é r ilfe j m a is p a rce q u ’ il fo n t a u ffi les té m o in s d e la v ir ilit é . C e t t e tu m e u r e ft n é a n m o in s a ife z fa c i­ le m e n t g u e r ie d a n s io n c o m m e n c e m e n t , q u a n d o n fe fe rt d ’a b o r d d e s m é d ic a m e n s les p lu s c o n v e n a b le s ,& q u a n d le m a la d e & l e M é d e c in n ’ o m e t t e n t r ie n c h a c u n d e le u r p a r t , p o u r c o n t r ib u e r à la g u é r if o n d e la m a la d ie . D e p lu s b ie n q u e c e tte t u m e u r

f o it

d ’a b o r d n é g lig é e , e lle v ie n t tr è s -r a r e m e n t à fu p p u r a tio n

, de e lle d é g é n é r é le p lu s R

vj


394

T r a it é d e l a M a la d ie

m o in s q u e lq u e p o r t io n d e c e

flu x tro u ­

v e u n o b fta c le f o r m é à f o n p a ilà g e q u i l ’a r r ê te p o u r u n t e m s , fa it c r o u p ir c e tte m a t iè r e fa n ie u fe , &

b o u c h e e n fin to ta ­

le m e n t la r o u te a c c o u t u m é e d e f o n é c o u ­ le m e n t : & p o u r lo r s la fa n ie r e flu e des p r o fta te s v e r s

le s t e ll i c u le s , p a r la c o n ­

t in u it é d e s v a ifle a u x d é fe ra n s ; o u b ie n en f e m ê la n t a v e c le f a n g , le fu c n o u r r ic ie r , o u la ly m p h e , e lle p a r v ie n t ju fq u 'a u x t e llic u le s ; d a n s le s m e m b r a n e s d e fq u e ls e lle s’ é p a n c h e

, &

a p rès y a v o ir e x c ité

u n e e f f e r v e f c e n c e , le u r s v a ifle a u x fe tu ­ m é f ie n t , &

le s f u c s q u ’ ils c o n t ie n n e n t

r e lie n t fa n s m o u v e m e n t e n tr e les fib res d e c e s o r g a n e s : a p rè s q u o i ils s’y

fer­

m e n t e n t , & le v ir u s fe m e t ta n t d e la par­ t ie , ils f o n t te lle m e n t a g it e z q u e

leu r

»articules a c id e s & p o ig n a n te s irr ite n t

{

es fib r e s c o n t r e

le iq u e fle s e lle s

h eu r­

t e n t , le s p i q u e n t , les j e t t e n t e n c o n v u l­

sio n ,

&

le u r

c a u fe n t u n e

d ille n fio n

t r è s - v io le n t e : c e q u i d o n n e lie u n o n f e u le m e n t à l ’e n flu r e d e c e s o r g a n e s , à la g r a n d e d o u le u r q u i s’y fa it f e n t ir , m ais a u ffi a la fiè v re , l ’in fla m m a t io n , & la p u lf a t io n , q u i a r r iv e n t ta n t ô t- à u n feul te ftic u le , & q u e l q u e f o is à l’ u n & à l'au­ tre en m ê m e te m s.


rven erien n e.

L i v . I I I . 395

I l a r r iv e a u ffi t r è s - fo u v e n t q u e la fa n ie

c r o u p iffa n te

dans

p lu fie u rs p e tits

t u y a u x d u te ftic u le , le s te n d à u n te l ex cès q u 'ils fe r o m p e n t , & q u e l'e x t r a v a fio n d e c e tte m a tiè r e p r o d u it to u t au ­ to u r u n e h y p e r fe r c o fe in c u r a b le .

Du pronojïique de lu tumeur des tejiicules. L a t u m e u r d o n t i l s’a g it eft u n e m a la ­ d ie q u ’ il n e fa u t pas n é g l i g e r , n o n -fe u le ­ m e n t p a r c e q u ’ e lle a tta q u e d es o r g a n e s a b fo lu m e n t n e c e ffa ir e s à la c o n fe rv a tio rt d e l’ e f p e c e ,& q u i n e p e u v e n t ê t r e c o n fid e r a b le m e n t b le if e z q u e la g é n é r a tio n n e p é r iile , m a is p a rce q u ’ i l fo n t a u ffi les té m o in s d e la v ir ilit é . C e t t e t u m e u r e f t n é a n m o in s a ffe z fa c i­ le m e n t g u e r ie d a n s fo n c o m m e n c e m e n t , q u a n d o n fe f e r t d ’a b o r d d e s m é d ic a m e n s les p lu s c o n v e n a b le s ,& q u a n d le m a la d e & l e M é d e c in n ’ o m e t t e n t r ie n c h a c u n d e le u r p a r t , p o u r c o n t r ib u e r à la g u é r if o n d e la m a la d ie . D e p lu s b ie n q u e c e tte t u m e u r f o it d’ a b o rd n é g lig é e , e lle v ie n t tr è s -r a r e m e n t à fu p p u r a tio n ,

&c e lle

d é g é n é r é le p lu s R

vj


3 96

T r a ité d e la M a la d ie

f o u v e n t e n u n fc h ir r e fâ c h e u x , lo r s q u e l 'o n n ’ a pas fo in d 'a tté n u e r p r o m p te m e n t

èc d e r é fo u d r e p a r d es r e m e d e s p ro p re s le s fu c s q u i cro u p iiT e n t. E n fin c e t t e v é r o ­ l e p a r tic u liè r e e ft fu fc e p t ib le d e to u s les fâ c h e u x a c c id e n s d e la v é r o le u n iv e r fe lle .

V e la Cure de cette tumeur. i . L e tr a it e m e n t d e la t u m e u r d es teftic u le s c o m m e n c e c h e z le s V u lg a ir e s p a r u n c ly fte r e é m o llie n t &

r a fr a îc h i l i a n t ,

c o m m e fi les t e ftic u le s é t a n t m a la d e s il é t o it b e f o in d e tr a it e r l ’ a n u s . i . I ls f o n t e n fu ite u n e f a ig n é e r é v u l f i v e q u i eft p lu s n u if ib le q u e p ro fita ­ b le j c o m m e n o u s l ’ a v o n s d é jà fa it v o ir ; p a r c e q u e c e n ’ e ft pas le fa n g q u i pech e a lo r s , &

q u e d a n s to u te s m a la d ie s cau-

fé e s p a r u n v e n in p a r t ic u lie r , l a fa ig n é e e ft p lu s p e r n ic ie u fe a u x m a la d e s q u e le V e n in m ê m e . A p r è s c e la ils p r e fc r iv e n t a u m a la d e un r é g i m e h u m e é la n t &

r a f r a ic h if l a n t , &

ils a p p liq u e n t fu r la t u m e u r d e s c a ta p lâ m e s p a r e ille m e n t r a fr a ic h ifla n s j

faits

a v e c les fe u ille s d e m a u v e s 3 les racin es d ’a k h e a ,

le s fle u r s d e c a m o m il l e &


tÿenerienne. m e lilo t

L i v . I I I . 397

, les fe m e n c e s d e lin & d e p fy l-

liu m ; o u b ie n ils o n t r e c o u r s à la f o r ­ m u l e fu iv a n te .

çDu fuc de marelle , demie livre ; Des fleurs d’althea feches , & de rofes rouges, de chac. i once ; fy. J Des eaux de perjïcaire tachée , & de plantain, de chac. 3 onces 3 De la farine d’orge , demie livre 3 /De l’huile rofat, ponces. F a ite s d e t o u t c e la u n

c a ta p lâ m e .

3. M a is ce s M é d e c in s fe tr o m p e n t g r o llïé r e m e n t e n f u iv a n t c e tte m é t h o d e : c a r e n r a fr a îc h i lia n t b e a u c o u p , ils n e refo lv e n t p as la t u m e u r , m a is ils la fo n t d e g e n e r e r e n lc h ir r e . D ’ a u tre s a p p liq u e n t fu r la tu m e u r u n e c h a r g e d e fè v e s q u ’ ils r è d u ife n t e n fo r m e d e c a ta p lâ m e , e n le s fa ifa n t c u ir e a v e c l ’h u ile r o fa t. O u b ie n ils fo n t d e la m ê ­ m e m a n ié r é u n c a ta p lâ m e d e p o is 3 & ils s’im a g in e n t

q u e c e s d r o g u e s c o n v ie n ­

n e n t e n c e s o c c a fio n s , à c a u fe q u e le s fè ­ v e s & le s p o is o n t q u e lq u e r a p p o r t a v e c les t e ftic u le s p a r le u r c o n fig u r a tio n . M a is fitp p o fé q u e le s p o is a y e n t q u e lq u e r a p ­ p o rt d e c o n fig u r a t io n a v e c le s t e f t ic u le s , o ù tr o u v e r a -t’o n c e lu i d es fè v e s , a L e g a rd d e ce s o r g a n e s ï


398

T r a it é d e là , M a la d ie

C e p e n d a n t ils f o n t u fe r a u x m a la d e s d e fy r o p s r a fr a îc h i d a n s , & ils le u r fo n t fu r les r e in s d es o n é t io n s fr é q u e n t e s a v e c l ’ o n g u e n t r o fa t &

c e lu i d e la C o m t e if e ;

a p rè s q u o i ils le s p u r g e n t u n e o u d e u x fo is a v e c la c a lfe : p e n d a n t c e t e m s - là le m a l e m p ir e &

la t u m e u r s’ a u g m e n te ;

p a r c e q u e la c a lfe p u r g e p a r la v o y e

des

u r in e s . P o u r n o u s , e n t r a it a n t la t u m e u r des te ftic u le s q u i p r o c é d é d ’ u n e g o n o r r h é e v ir u le n t e , n o u s n o u s p r o p o s o n s p o u r r e m ie r e in d ic a t io n d ’a p p a ife r la d o u ­

E a it

y &t e n fu ite d e d é to u r n e r le flu x fa­

m e u x 3 e n fa ifa n t t r a n fp ir e r la m a tiè r e

é p a n c h é e & en r é l o l v a n t la tu m e u r . I l fa u t p o u r c e la q u e l e m a la d e c o m ­ m e n c e p a r g a r d e r le l it ; & p o u r app aifer l a d o u le u r

, i l fa u t a p p liq u e r a u -p lû tô t

fu r l e m a l u n c a t a p lâ m e fa it a v e c la m ie d e p a in - b la n c ,

le s ja u n e s d ’ œ u fs

, &

{’h u ile r o fa t . C e r e m e d e e ft f o r t efficace p o u r c a lm e r la d o u le u r & l ’in fla m m a ­ t io n

yn o n pas p a r c e q u ’ i l e ft r a fr a ic h if-

f a n t , m a is à c a u fe d e la v e r t u a n o d in e q u ’ il c o n t ie n t . Q u a n d la d o u le u r e ft a lfe z v io le n te p o u r e n g a g e r le M é d e c in à to u r n e r vers


i

fenerienne. L

i y. III.

399

e lle to u te s Tes v u e s , le c a ta p lâ m e fa it a v e c le s fe u ille s d e ju fq u ia m e , d e p a v o t b la n c , d ’ o m b ilic d e V e n u s , c u ite s d a n s l ’ eau d e fr a i d e g r e n o u ille s , a v e c le m u c ia la g e d e fe m e n c e s d e p f y lliu m ,f e r a p o u r lo r s d’ u n g r a n d fe c o u r s . O u b ie n o n p o u rr a fa ire fu r la t u m e u r u n e o n é t io n a v e c l ’ h u ile d e p a v o t b la n c tir é e p a r e x p r e flio n .

L e c a ta p lâ m e d e

fe u ille s d ’ h ie b le s & d e r h u ë c u it e s d a n s l e v in a ig r e e ft a u ffi tr è s -e x c e lle n t. O n p e u t e n c o r e fo m e n te r la tu m e u r a v e c la d é c o é t io n d ’e fq u in e &

d e fle u r s

d e fu r e a u fa ite d a n s le m e ille u r v in : c a r e n fa ifa n t c e tte fo m e n t a t io n fu r le f c r o tu m &

fu r les t e ftic u le s , e lle d iffip e &

r é f o u t p u ilfa m m e n t l’in fla m m a t io n jo in ­ te à la g o n o r r h é e . M a is p o u r le s p a u v re s le c a ta p lâ m e fa it a v e c la fa r in e d e fè v e s c u ite s d a n s l’ o x y c r a t , eft u n r e m e d e tr è s -e p r o u v e ; & d e q u e lq u e c a u fe q u e v ie n n e n t les in ­ fla m m a tio n s d es te ftic u le s , le s m a la d e s fo n t p r o m p t e m e n t f o u la g e z p a r c e c a ta ­ p lâ m e . O n p e u t lir e la r e la t io n d e q u e l­ q u e s u n e s d e ce s c u re s d a n s les o b fe r v a tio n s d e R iv ie r e , q u i f o n t v o ir q u e I o n p eu t fe fe r v ir d e c e r e m e d e a v e c fu c c e s

,


4 oo

Traité de U Maladle

n o n - fe u le m e n t

co n tre

les in fla m m a ­

t io n s A m p le s d e s te ftic u le s , m a is a u fli c o n t r e c e lle s q u i f o n t c a u fé e s p a r d es g o ­ n o r r h é e s q u i o n t é té fu p p r im é e s p rém a ­ tu ré m e n t. P o u r d é to u r n e r l e flu x fa m e u x q u i s 'e ft j e t t é fu r les t e ftic u le s , o n fe fe rt des rem ed es q u e n o u s avo n s p ro p o fe z pour g u é r ir la g o n o r r h é e , & d e c e u x fu r to u t o ù le s b a lfa m iq u e s f o n t m ê le z . L e s p ilu ­ le s fu iv a n te s fo n t f o r t p ro p re s à r é fo u d r e ce s fo r t e s d e m a tiè r e s .

( De U gomme de gayac naturelle, i drach. Jg. ^ De l’antim. diaphor. i drach. j Du baume du Pérou z drach. & (_ demie. I

M ê l e z c e s in g r é d ie n s a v e c le f y r o p de c h a r d o n - b e n i t , & fo r m e z - e n 2 0 p ilu les. C o u v r e z le s d e fe u ille s d ’ o r , & d o n n e z e n d e u x p o u r c h a q u e d o fe . Q u a n d l'in f la m m a t io n & la d o u le u r f o n t a p p a ifê e s , o n n e p e u t e m p lo y e r pour r é f o u d r e la t u m e u r u n m e ille u r rem ed e q u e l ’h u il e d e g a y a c r e é fifié e &: fo rtifié e a v e c l 'h u i l e d e b o is - fa in t ; o u b ie n l'h u ile d e c i r e m ê l é e a v e c l ’h u ile d e g o m m e am ­ m o n ia c

5oule

baum e de

fouffre de R u -


nuenerterne. Liv. III. 401 la n d . O n p e u t e n c o r e a p p liq u e r fu r c e tte t u m e u r u n e m p lâ t r e ft y p t iq u e . M a is d e p e u r q u e c e s to p iq u e s n e f o ie n t à c h a r g e a u x te ftic u le s , &

a fin q u 'ils y a d h è re n t

fu f f if a m m e n t , il fa u t les f o u t e n ir p ar u n e e fp e c e d e b o u r fe q u e l’ o n n o m m e fu fp e n fo ir e .

]

L o r s q u e la tu m e u r e ft f o r t a n c ie n n e , i l fa u t d o n n e r n o s p ilu le s p u r g a tiv e s d é ­ c r ite s d a n s le c h a p . p r e c e d e n t ; & s 'il le u r a r r iv o it d e n e

pas p r o d u ir e l'e ffe t

q u ’ o n e n a tte n d , o n a u ra r e c o u r s au x d é ­ c o d i o n s q u e n o u s d o n n e r o n s d an s la fu i­ te , o u b ie n l 'o n tr a it e r a c e tte tu m e u r c o m m e u n fc h ir r e .

R E M j .

A R Q U E S .

Le traitement de la tumeur... C o m ­

m e c ’ eft p lu tô t p a r p r é ju g é q u e p a r r a ifo n , q u e l 'A u t e u r n e fe t r o u v e pas ic i p lu s d ifp o fé à p a ife r au x V u lg a ir e s l'u f a g e d e s c ly f t e r e s ,q u ’i l l a é té c i-d e v a n t à le u r fa ire q u a r tie r f u r la f a ig n é e ; la r a ille r ie q u ’il fa it d e c e r e m e d e d a n s le tr a ite m e n t d e la tu m e u r v e n e r ie n n e q u i a r r iv e a u x te ftic u le s , n e d im in u é e n r ie n l'u t ilit é d e c e f e c o u r s , q u i e ft fo r t p r o p r e à e m p è -


4oi

T r a it é d e la M a la d i e

c h e r q u e l'in fla m m a t io n

de cet

n e fe c o m m u n iq u e a u x v ifc e r e s

organ e c o n te ­

n u s d a n s l ’h y p o g a ft r e p a r d r o it d e v o if in a g e : & l'e x p e r ie n c e d o it p r é v a lo ir fu r u n p r é ju g é fi m a l fo n d é .

i . Ilsfont enfuite mefaignée. .. .L e m ê ­ m e p r é ju g é d e l 'A u t e u r c o n t r e la fa ig n é e n e lu i p e r m e t p as d 'e n a p p r o u v e r l ’ufag e e n q u e lq u e o c c a fio n

que ce f o it ,

Si

q u a n d u n d é p ô t é n o r m e a v e c u n e gra n ­ de

in fla m m a t io n &

u n e d o u le u r

des

p lu s v i o l e n t e s , m e n a c e r o ie n t les tcffic u le s &

le ic r o c u m d ’ u n e fu p p u ra tio n

d a n g e r e u f e , & d 'u n e m o r tific a tio n trèsp r o c h a in e , il n e c r o ir o it p as q u e la fa i­ g n é e p û t r ie n fa ire p o u r d é to u r n e r u n fi gran d

orage

: cependant

n o u s fa it v o ir to u s

l ’ e x p e rie n ce

le s jo u r s , q u e deux

& t r o is fa ig n é e s au b ra s fu iv ie s d ’une i à ig n é e a u p ie d , f o n t c e fle r c e s fy m p tô m e s c o m m e p a r e n c h a n te m e n t. j .

Mais ces Médecinsfe trompent......

R i e n n e fa it m ie u x c o n n o it r e la p aillo n o u t r é e d e l’ A u t e u r

co n tre

la m é th o d e

c o m m u n e d e tr a it e r le s in fla m m a tio n s ! q ue ce

q u ’ il d it i c i c o n t r e les rem edes

te m p e r a n s & a d d o u c iflà n s , q u ’ i l regarde c o m m e d e s p o if o n s c a p a b le s d e fa ire de-


i fen en en n e. L i v. III. 40 5 g e n e r e r la tu m e u r d u t e ftic u le e n u n v r a i fc h ir r e , v û q u e b ie n - t ô t a p rè s , p o u r fa tis fa ir e à la p r e m iè r e in d ic a t io n q u ’ il Te p r o p o fe d a n s le tr a it e m e n t d e c e tte

tu ­

m e u r , c ’ e ft à d ir e d ’a p p a ife r la d o u l e u r , il p r e ic r it u n c a ta p lâ m e fi n o n to u t à fa it fe m b la b le , d u m o in s é q u iv a le n t à c e lu i q u ’ il v ie n t d e b lâ m e r d a n s la m é t h o d e v u lg a ir e .

C

h

a

p

i

t

r

e

I V .

De la Carnojîtté de U verge. U a n d la g o n o r r h é e

Q

v ir u le n t e

e ft

in v é t é r é e , & q u ’ e lle a d u r é p lu s d e

n x m o is , i l p e u t fo r t b ie n a r r iv e r q u e

l ’ im p r e ffio n d u 'v ir u s s’é t a n t fa ite p r o fo n ­ d é m e n t d a n s l ’ u r e tr e , y c a u fe u n u lc é ré fo rd id e q u i fo u r n ift e la m a tiè r e d ’ u n e e x c ro iira n c e c h a r n u e d a n s c e c o n d u it : & il e ft tr è s -r a r e q u e c e m a l a it u n e au ­ tre c a u fe a n té c é d e n te . R

E M A

R

Q _ U E S.

U n e q u e ft io n r e fte e n c o r e à d é c id e r €rtfre les p r a tic ie n s : c ’ e ft d e fç a v o ir s’ il \


404 Traité de U Maladie a r r iv e v é r it a b le m e n t d e s c a r n o fite z o u d e s e x c r o iila n c e s d a n s le c o n d u it d e l ’u r e tr c c a u fé e s p a r l ’im p r e ffio n d u v ir u s q u i s e ft

fa it e

p r o f o n d é m e n t d a n s ce

c o n d u it 3 & q u i , f é lo n l'A u t e u r , cau fe un

u lc é r é io r d id e q u i d o n n e l ie u à c e t­

te e x c r o iir a n c e c h a r n u e . D ir e q u e la g é n é r a t io n d ’ u n e e x c ro ilfa n c e d a n s l’ u r e tr e f o it im p o f lib le , c ’ eft une p r o p o fit io n q u i n e p a r o it pas io u te n a b le ; p u if q u e le m ê m e v ir u s q u i fo u rn it d e s v e r r u e s a u t o u r d u g la n d , des f ie s , & d e s c o n d ilo m e s a u to u r d e l ’ a n u s ,d e s c h a ir s fu p e rflu é s d a n s le n e z & dans la bouche, &

d e s tu b e r c u le s e n to u s les

e n d r o it s d u c o r p s , e n p e u t p a r co n fe q u e n t c a u fe r d a n s l ’ u r e tr e . M a is e n a d m e tta n t la p o iïïb ilit é des e x c r o iila n c e s c h a r n u e s d a n s l e

conduit

u r i n a i r e , il f a u t p o u r ta n t c o n v e n ir que l ’o n y e n t r o u v e tr è s -r a r e m e n t 5 puifque la p lu p a r t d es p r a tic ie n s d e la p lu s haute r é p u t a t io n &

M r . S a v ia r d en tre-au tres,

d a n s la 7 3 e. d e

fes O b f e r v a t i o n s , fe

c r o y e n t b ie n f o n d e z à r e je tte r ab io lu m e n t le s c a r n o f it e z d e l ’ u r e tr e , fu r ce q u ’ils n ’o n t ja m a is r e n c o n t r é d e ces exc r o illa n c e s d a n s le s c a d a v re s d e c e u x qui


*Venerienne.*1L

i y. 111. 405

Ont é té t r a it e z d e c e tte m a la d ie ,

m a is

b ie n d es é r o lïo n s c a u fé e s , o u p ar la m a ­ tiè re v ir u le n t e d es u lc é ré s , o u p a r l ’ ir a p r e ffio n d es c a t h é r é tiq u e s q u ’ o n a v o ir e m p lo y e z p o u r

c o n f u m e r ce s

p réten ­

dues c a r n o f it e z j & u n p e u m o in s d e la r­ g e u r a u c o n d u it u r in a ir e à l ’ e n d r o it d e s c ica tr ic e s d e c e s é r o iio n s . C e l a p o f é , o n a lie u d e p r é fu m e r q u e les d iffic u lte z & les fu p p r e u lo n s d ’ u r in e q u i a r r iv e n t d a n s u n â g e u n p e u a v a n c é à ¡ceu x q u i o n t e u d e s g o n o r r h é e s d a n s leu r j e u n e i î e , f o n t la fu ite d e s g o n f le m en s q u i fe fo n t a u to u r d e ce s c ic a t r ic e s , lors q u e l ’ u r in e e ft b e a u c o u p é c h a u ffé e a u lfi-b ie n q u e t o u te l ’h a b itu d e d u c o rp s ; o u par les e x c è s d u b o ir e & d u m a n g e r , o u (par le c o n g r è s e x c e f f if ; o u p a r d e v io le n s e x e r c ic e s ; o u

p ar q u e l q u ’a u tr e

cau fe q u e c e f o it ; le v ir u s le n t

&c t a r d if

c o n c e n tr é & in filtr é d a n s le t ilf u d e l ’ u retre, c o m m e i l a é t é d it d a n s n o s r e m a r ­ ques fu r la g o n o r r h é e , é t a n t a lo rs c o m ­ m e e x c ité d e fa lé t h a r g ie ,

& p lu s d if -

po fé par c o n fe q u e n t à fa ire f o n i m p r e t fio n lu r les fib re s d e c e t iifu a ffo ib lie s p a r 1 â ge & p ar les e x c è s d e c e u x q u i o n t é té a ttaqu c z d e ce s m a la d ie s , q u e lle s

ne l’é?


4 06

jTmVe delà Maladie

t o ie n t d a n s la je u n e fle , o ù c e r te v ir u ­ le n c e t r o u v o it d a n s la fo r te c o n ft itu tio n d e l 'o r g a n e , u n o b fta c le à f o n a d i o n .

Des Jtgnes de la earnojîtè. O n c o n n o it q u ’i l y a u n e e x c ro iffa n ce ¿ a n s l ’ u r e tr e ,q u a n d a p rès u n e g o n o r r h é e v ir u l e n t e , i l a r r iv e t a n t ô t u n e ftr a n g u r i e , ta n t ô t u n e d y f u r ie , 8 c q u e lq u e fo is u n e ifo u r ie . D e p lu s o n s’a p p e r ç o it lo n g t e m * a u p a ra v a n t q u e l ’ u r in e n e fo r t pas de

l ’u r e t r e p a r u n fil a u lii c o n t in u

ôC

a u lii é g a l q u ’e lle f a if o it a v a n t la g o n o r ­ r h é e ; m a is q u e l l e l e f o u r c h e en fo r t a n t , 8 c q u e f o n fil d e v ie n t il d é lié q u el­ le

ne

to m b e q u e g o u tte à g o u tte , ou

q u ’ e n fin e lle fe fu p p r im e e n tiè r e m e n t. A l o r s e n in t r o d u ifa n t u n a lg a lic dans l ’u r e t r e , o u e n y p o u ffa n t u n e b o u g ie tr è s - d é lié e , l ’o n

fo n t u n o b fta c le q u i

s ’ o p p o fo au p a lïà g e d e c e s in f t r u m e n s , q u e lq u e f o is d a n s u n e n d r o it p e u é lo i­ g n é d u g l a n d , m a is le p lu s f o u v e n t près d e la r a c in e 8 c v e r s le s p r o fta te s : car c ’e ft e n c e t e n d r o it q u e c e t t e ca ro n cu le f e f o r m e p o u r l ’o r d in a ir e .

O n connnoic aux femmes qu’elle fe


'Venerienne.

L i y. III. 4 0 7

fo r m e a u c o u d e la m a t r ic e , p a r c e q u ’ e l­ le e m p ê c h e a u te m s d u c o n g r è s la lib r e in t r o m if ïïo n d e la v e r g e d a n s le c o n d u it V a g in a l.

Des caufes de U carnojîté. L e s V u lg a ir e s

r a p p o r te n t

la

c a u iè

o r ig in e lle d e l ’ e x c r o illa n c e d e l'u r e tr e à des h u m e u r s le n te s v ifq u e u fe s & p it u ite u fe s ,q u i fe p o r te n t p ar v o y e d e flu x io n fu r l’ u lc e r e q u i a r r iv e e n c e c o n d u it ,

SC

q u i fe m ê le n t a v e c u n p e u d e fa n g p o u r y fo r m e r u n e c h a ir fu p e rflu ë . M a is ils fe t r o m p e n t p a r c e q u e h u m e u r s v ifq u e u fe s

&

p e u v e n t ja m a is c a u fe r u n e e x c r o iflà n c e

le s

p it u it e u fe s n e fe m b la b le

-, 8 c la v é r ita b le c a u fe d e c e

m a l p r o c é d é d e la m a tiè r e ià n ie u fe q u e fo u r n it la g o n o r r h é e v ir u le n t e , la q u e lle par fo n a c r im o n ie a c id e , fa lin e , 8 c c o r r o fiv e , r o n g e & u lc é r é l’ u r e tr e : d’ o ù i l a rrive e n fin q u e d a n s l’ e n d r o it d e l ’ é r o fio n & d e l’ u lc e r e , c e t t e fa n ie im p u r e & g r o ifie r e jo in t e a u fu c n o u r r ic ie r q u i Vient à la p a r t i e , y p r o d u it u n e c e r ta in e fu b fta n c e c h a r n u e d e la m ê m e n a tu r e à peu p rès q u e c e lle q u i fo r m e les p o r -


40 8

Traité de la Maladie

t c a u x & les v e rr iie s , c o m m e o n le v o it a r r iv e r à d 'a u tr e s u lc é r é s ; &

c e t t e ex-

c r o iila n c e p e u t e n c o r e Te f o r m e r fu r les u lc é r é s d e l’ u r e tr e , c o m m e o n p réten d q u e le g u y fe fo r m e fu r le s a rb re s p ar la fie n te d es g r iv e s . Au dépens

r e lie c e t t e c h a ir é t r a n g è r e v it au du

f u c n o u r r ic ie r d e

to u t le

c o r p s , to u t d e m ê m e q u e la t i g e d u g u y v i t d u fu c d e l'a r b r e fu r le q u e l i l n a ît.

V a Vronofiique de la carnojîtê. L ’ex c ro ilT a n c e d e T u r e tr e e lt u n m al d a n g e r e u x a lle z l o n g &

a lle z d ifficile à

g u é r ir . E n f o n c o m m e n c e m e n t o n l’ app e r ç o it m o l l e , lâ c h e , p e u é le v é e , q u e l­ q u e f o is fe u le & u n iq u e .

M a is d an s la

f u it e d u te m s e lle fe m u lt ip lie , e lle g r o ff i t , e lle s 'e n d u r c i t , & d e v ie n t c a lle u fe : c e q u i la r e n d t r è s - d iffic ile à g u é r ir , p a r c e q u 'e lle n e c e d e pas a u x foibles m e d ic a m e n s , & q u e d e p lu s fo r ts l'irri­ te n t ,

p a r t ic u liè r e m e n t lo r s q u ’o n s'en

fe r t en fo r m e liq u id e , a gilT an t alo rs au­ ta n t & p lu s fu r la p a r tie fa in e q u e fur l ’ ex cro iiT a n ce. D e p lu s la d iffic u lté d e la c u re eft a u g m e n te s


'Venerienne. L

i v. 1 1 1 . 409

a u g m e n t é e par la d élicate iT e d u tiiTu d e l ’ u r e tr e ,& la c o r r e fp o n d a n c e q u ’ a c e c o n ­ d u it a v e c les p r in c ip a le s p a rties d u c o r p s , jo in t à fo u é t r o it e lfe & à la d iffic u lté d ’ y p o r te r les m e d ic a m e n s : c e q u i f a it q u e l'o n n e p e u t tr a ite r c e tte e x c r o ilfa n c e , fa n s e x p o fe r le m a la d e à f o u ffr ir d e p lu s g r a n d s m a u x , p a r c e q u ’ o n n e peu c ic d ifp e n fe r d ’e m p lo y e r les c a t h é r e tiq u e s p o u r c o n fir m e r la c h a ir fu p e r flu ë ; & ce q u ’il y a d e p lu s fâ c h e u x , e ft la d iffi­ c u lté

d ’ a p p liq u e r

q u ’ il n 'a g iiïe

le

rem ed e

e n fo r te

p r é c ifé m e n t q u e fu r l’e x -

c r o iila n c e : o u t r e q u ’i l e ft

im p o lïïb le

d’e m p lo y e r le fe r p o u r e n le v e r ce s f u p e r flu ite z . C e t t e c u r e f o u ffr e e n c o r e u n e d iffi­ c u lté d e la p art d e la m o b ilit é d e la v e r ­ g e , & d u p a fla g e d e l ’ u r in e , d o n t le c o n ­ d u it eft fa n s c e lle l u im e & é & ir r it é , j o i n t a c e q u e c e tte m a la d ie eft fo u v e n t a c ­ c o m p a g n é e d e ftr a n g u r ie , d e d y f u r i e , & d ’ifc h u r ie . L a ftr a n g u r ie e ft u n e d ift illa t io n d e 1 u rin e p ar la v e r g e , e n la q u e lle le m a la ­ de eft e x c ité à u r in e r p ar d es é p r e in te s fr é q u e n te s ; m a is il r e n d à c h a q u e f o is tre s-p e u d ’ u r i n e ,

Tome J.

&

fe u le m e n t g o u t t e

S

à


j o Traite de la fyialadic g o u tte

, &

m o r d ic a t io n

il r e fle n t e n u r in a n t u n e dans

le c o n d u it u r in a ir e

c u if a n t e , & b r û la n te , n o ta m m e n t lo rs ­ q u e l ’ u r in e eft p r ê te à fin ir , a v e c u n e a r d e u r tr è s - fe n lib le & tr è s -m o r d ic a n te q u i

s’ é te n d j u f q u à l ’ e x tr é m ic e

du

§ k L l ' d y fu r ie e ft u n e d iffic u lté d ’ u rin er q u i c o n fift e à c e q u ’ o n n e p e u t ren d re l ’ u r in e q u ’ a p rcs d e lo n g s &

v io le n t s e f­

f o r t s ; e n fo r t e q u ’ i l fa u t q u ’u n m a la d e p o u r u r in e r r e t ie n n e fa r e fp ir a tio n de t o u t e s fe s fo r c e s , & q u ’ il p refte e n m e m e te m s

fo n

h y p o g a ftre

avec

íe s

d eu x

m a in s , a y a n t a v e c to u t c e la b e a u c o u p d e p e in e à d é c h a r g e r fa v e f c ie d e to u te l ’ u r in e q u e l l e c o n t i e n t , p a r c e q u e le n d e l ’ u r in e s’ a rr ê ta n t à d iv e r fe s r e p t il e s , e lle n e c o u le e n fu itc q u e g o u t t e à g o u t­ t e , & q u e l l e e ft to u jo u r s p r ê t e à s ar­ r ê t e r a b f o lu m e n t . . E n u n m o t la d iffic u lté q u ’ a l e m alade à r e n d r e f o n u r in e e ft fi d o u lo u r e u le fi fa t ig a n t e , q u ’ e lle lu i c a u f e u n teneLm e & u n e e n v ie trè s - f r é q u e n t e d a à la Celle } c e q u i l u i r e n d l f „ fPhin^ d e l'a n u s tr è s - d o u lo u r e u x , lu i fait: en le s h é m o r r o ï d e s , 8 c lu i fa it je t t e t p e r ç a n s 6c tr è s - p it o y a b le s .

es

£


venerlenne. L i v . I I I . 41 ï L ’ if c h u r ie e ft u n e fu p p r e ifio n fi a b fo lu ë d e l ’ u r in e q u e le m a la d e n e n r e n d a u c u n e g o u t t e , c e q u i la fa it r e g o r g e r v e rs le s p a rtie s fu p e rie u re s .

O r ce q u i

r e n d la c u re d e la c a r n o fité t r e s - d ifïic ile , v ie n t d e c e q u ’ e lle e ft u n iy m p t o m e d e la v e r o le , d e m a n ie r e q u i l e ft im p o ifib le d e la g u é r ir m en t gu éri

fa n s a v o ir p r é a la b le ­

la m a la d ie

d o n t e lle d é ­

p e n d » e n fo r te q u ’ a p rès b e a u c o u p d e r e ­ m e d e s a d m in iftr e z a v e c f o in , b ie n q u el­ le p a r o ilfe g u e r ie p a r f a it e m e n t , c e p e n ­ d a n t q u e lq u e te m s après e lle r e n a ît

&

c o n t in u e d e to u r m e n te r le m a la d e

ju f -

q u ’ à fa m o r t. R E M A R Q U E S . I l e ft à

obier v e r q u e le l o n g f é jo u r

q u e fa it d a n s la v e f c ie l'u r in e d e c e u x q u i fo n t fr é q u e m m e n t a tta q u e z

d e la

ftr a n g u r ie , d e la d y f u r ie 3 & d e 1 iic h u r ie , e n c o n fé q u e n c e d es g o n fle m e n s o u d e s e x c ro ilfa n c e s q u i

fe fo r m e n t d a n s

le

c o n d u it u r in a ir e , l u i fa it a c q u é r ir u n t e l d e g ré d e m o r d ic a t io n & q u e ro n gean t

fon origine,

&

d ’ a c r im o n ie ,

p e r ç a n t l’ uretre^ v e rs

e lle r e flu e d e to u s c o t e z

z


*411

T r a ité d e la ¿ M a la d ie

&c fo r m e d e s a b fc è s fiftu le u x d a n s to u s le s e n d r o its o ù e lle a l ie u d e s e p a n c h e r , c o m m e fo n t les m e m b r a n e s d e la b o u r f e , le p e r in é e , le p u b is , & à l'e n t o u r d e l a r a c in e d e la v e r g e

-, d e m a n ié r é q ti il

f o r t a u ta n t & p lu s d ’ u r in e p ar c e s fin u o f i t e z f if t u le u f e s , q u e p a r le c o n d u it de l ’ u re tre . C e t a c c id e n t

a r r iv e

p r in c ip a le m e n t

à c e u x q u i d o n n a n t t o u t à le u r s plaiiïrs m ê m e an p r é ju d ic e d e le u r fa n té , ne la ilf e n t pas m a lg r é les d iffic u lte z &

les

ilx p p r e ilio n s d ’u r in e fo u v e n t r é ité r é e s de ¡s’ a b a n d o n n e r à t o u t e s

fo r te s d^ ex cès ,

j u f q u ’ à c e q u e le u r v e fe ie u l c e r é e , fo n g u e u f e , r a c c o r n ie , & f a lf e p é r ir d a n s la

g a n g r e n e e , les

fu p p r e ilio n d ’ u rin e

d a n s u n e lo n g u e fu ite d e fouffrances.^ I l e ft e n c o r e à r e m a r q u e r , q u e bien q u e la c a r n o fité d e l’u r e tr e f o it u n fym pt ô m e d e la v e r o le , o u p o u r m ie u x dire u n e v e r o le p a r tic u liè r e , i l n ’ e ft p o u rta n t p a s n e c e lfa ir e , c o m m e l ’ A u t e u r fernb e v o u l o i r l’ if t f in u e r , d e tra ite r les

malades

d e la v e r o le u n iv e r fe lle a v a n t d e traiter le u r s c a r n o fite z , à m o in s q u ils n ayent d ’ a ille u r s d es fig n e s d ’ u n e v e r o le gen eta le

b ie n c a r a c té r iz é e ; p a r c e q tie I o n


ryenerlenne.

L iv.III.

4 M

f ç a it p ar e x p é rie n c e q u e c e t r a it e m e n t n e fe r t d e r ie n à la c a r n o fité , n o n p lu s q u ’ a u x a n c ie n n e s g o n o r r h é e s .

La cure de la carnofité de ïuretre. i . P o u r g u é r ir l ’ e x c r o iflâ n c e d e P u r e t r e , a p rès a v o ir fa it p re n d re a u m a la d e a v e c le s p u r g a tifs c h a r g e z d e m e r c u r e d o n t o n f e fe r t d a n s le tr a it e m e n t d e la v e r o le , m a is u n p e u a d d o u c is d e p e u r d e l ’ a ffo ib lir S i d e l ’ é c h a u ffe r , c e q u i n e m a n q u e r o it pas d ’a u g m e n te r fo n m a l j a p rè s d is -je l ’a v o ir a in ii p u r g e

, S i 1 a v o ir

r é d u it à u n r é g im e c o n v e n a b le , il fa u t a v o ir r e c o u r s

aux

d e c o é t io n s

f u d o r i-

fiq u e s . S i la c a r n o fité e ft d’ u n e d u re te S i d u n e g r o lîe u r

e x tr a o r d in a ir e , il

a m o llir p ar u n e fo m e n t a t io n

la fa u t

fa ite a v e c

le s r a c in e s d e lis b la n cs S i d ’ a lth e a » le s fe m e n c e s d e lin S i d e fe n u g r e c , les fle u r s

1 on ya p re s les a v o ir c o u p é e s S i c o n c a ffe e s j S i 1 o n

d e c a m o m ille S i d e m e l il o t , q u e fera b o u illir d a n s l’ ea u c o m m u n e

m e ttra e n fu ite c e t t e d e c o é t io n d a n s u n y a ifle a u c o n v e n a b le e n tre l e s cu iiT es d i|


414

Traité de la Maladie

m a la d e q u e l'o n e n to u r e r a d e lin g e s , d e c r a in t e q u e la v a p e u r n e s’ e x h a le , & afin q u e la v e r g e la r e ç o iv e t o u te e n tiè r e . A p r è s c e tte fo m e n t a t io n v a p o r e u fe > i l fa u t e n to u r e r la p a r tie m a la d e d ’ u n c a t a p lâ m e fa it a v e c la p u lp e d e s m ê m e s p l a n t e s , q u e l’ o n a u ra p ilé e s &

p a fie e s

a u tr a v e r s d ’ u n ta m is : o u b ie n l ’ o n fera f u r c e t t e m ê m e p a r tie u n e o n é t io n avec l ’h u ile d e lis , l ’o n g u e n t d ’ a lth e a , le b e u r r e , & l ’ a x o n g e h u m a in e m ê l e z ercf e m b le . L ’ ex cro îiT a n ce é t a n t r a m o llie p a r l’ u f a g e d e ce s m e d ic a m e n s , il fin it fe m et­ t r e e n d e v o ir d e l’ e m p o r te r & d e la d é­ t r u ir e : c e q u e l’ o n n e d o it p as a tten d re d e la n a t u r e , m a is d e l ’ art fe u l. Q u e fi la fu p p r e ffio n d ’u r in e en tière

Sc a b fo lu ë fa t ig u e l e m a la d e , o u même s ’il a fe u le m e n t b e a u c o u p d e p e in e à u ri­ n e r , i l e n fa u d ra p r o a ir e r l ’ iifu ë p ar le m o y e n d e la b o u g i e , q u o iq u e

fo n in -

t r o d u é K o n d a n s le c o n d u it u r in a ir e cau fe au

m a la d e d e s d o u le u r s c p n fid e ra -

b le s : m a is il fa u t e n d u ir e l’ e x tr e m ité d e la

b o u g i e d ’ u n m é d ic a m e n t q u i n e fo it

n i t r o p f o r t ,n i t r o p a c r e , d e p e u r q u e fo u v r o f io n n e c a u fe

d e f â c h e u x aecidens»


V en e rie n n e .

L i v . III. 415

I l fa u t n é a n m o in s q n 3il f o it ç n é ta t d 'a ­ g i r fu ffifa m m e n t p o u r m er &

p o u v o ir

c o n fir ­

d iffo u d r e la c a r n o fité fan s a v o ir

tr o p d e m o r d ic a tio n . L a c a r n o iit é fe r a d o n c c o n fir m é e p ar la p o u d re fu iv a n te .

f Du merc. doux , i drach- & de1 „ J mie; ' " | De l’antimoine crttd, demie once j \JDe la tuthie -prép. i drach. M ê l e z ce s tro is d r o g u e s , & fa ite s -e n u n e p o u d r e trè s fu b tile . J e m e fe rs d e c e tte p o u d r e au m o y e n d e s b o u g ie s fa ite s a v e c la c ir e v ie r g e d o n t o n e n d u it q u a tr e o u c in q f i l s , q u e l 'o n e n to u r e a p res c e la a v e c d e p e tite s b a n d e le tte s d 'u n e t o ile d e lin très - fin e p a r e ille m e n t c iré e s , d e p e u r q u e la c ir e d es b o u g ie s n e

r e fte d an s le c o n d u it

u r in a ir e , & a fin q u e l'o n g u e n t d o n t o n c h a r g e le u r e x tr é m ité y i o i t p lu s a d h è ­ r e n t. > A v a n t d 'u i è r d e c e tte

p o u d re c o n -

f o m p t iv e il la fa u t in c o r p o r e r a v e c 1 h u i­ le d’ a m a n d e s d o u c e s , p o u r lu i d o n n e r l a c o n f id e n c e d 'o n g u e n t . L 'o n e n c o u v r e e n fu ice l'e x t r e m it é d e la b o u g ie , puis, o n l'in t r o d u it d a n s l'u r e t r e ju ïq u 'à 1 ent» d r o it d e l ’ e x c ro ifla n c e .

S


4 1 6 Traité de la Maladie Q u a n d l ’e n v ie d ’ u r in e r p r e n d a u m a ­ la d e , il fa u t ô te r la b o u g ie , & e n in t r o ­ d u ir e u n e a u tre q u a n d il a p i l l e , & c o n ­ t in u e r c e m a n e g e p e n d a n t q u a tr e jo u r s e n tie r s . O n fa it p o u r ta n t e n c o r e m ie u x d e fe le r v ir d e b o u g ie s fa ite s a v e c q u a ­ tr e

fils d e

fo y e

c r u e e n d u its

d e c ir e

b la n c h e , p a rce q u ’ e lle s n e f o n t pas fu je tt e s à f e r o m p r e d a n s le c a n a l d e l’ u rè­ t r e , c o m m e je l ’ a i v u a r r iv e r p lu fie u r s f o is . L a p o r t io n

d e la

b o u g i e q u e l ’o n

v e u t in t r o d u ir e d a n s l ’ u r e t r e , a p rè s a v o ir é t é c h a u f é e lé g è r e m e n t p e u t ê t r e lé e fu r

la fim p le

ro u ­

p o u d r e d e m e r c u re

d o u x , a p rè s q u o i o n l ’in t r o d u it c o m m e n o u s v e n o n s d e le d ir e : o u b ie n n o u s la r o u l o n s fu r l e c a lo m e la n o s d e T u r q u e t , q u i n o u s r é ü ïïït e n c o r e m ie u x . O r o n n e p e u t c r o ir e c o m b ie n c e tte p o u d r e e ft p r o p re à c o n fir m e r la carn o fit é d e r u r e t r e : c a r le m é d ic a m e n t a p p ro ­ p r ié à c e t t e c o n f o m p t io n d o it ê tr e d ’ une t e ll e é n e r g i e , q u e fa n s u lc e r e r la p a rtie f a i n e , i l p u ilfe c o n fu m e r la c h a ir fu p e rf l u ë , de a u c u n r e m e d e n ’ e ft p lu s d ifp o fè à p r o d u ir e c e t e f f e t , q u e la p o u d r e d e m ercu re T a rq u e t ,

d o u x » ÔC d e c a lo m e la n o s


rvenerienne. L i y. 1 11. 41 7 i. Q u e lq u e s - u n s d a n s l e tr a ite m e n t d e la c a r n o fité fe fe r v e n t au lie u d e b o u ­ g ie s , d e c o rd e à b o y a u e n d u ite d 'h u ile d 'a m a n d e s d o u c e s . C e t t e c o r d e eft fo r t p r o p r e à p o rte r l'o n g u e n t fu r le m a l , p a r c e q u 'i l s’ a tta ch e fo r t a ifé m e n t à fo n e x t r é m it é , & q u ’ il s 'a r rê te d an s fes pe­ tite s efp a c e s v u id e s fo r t c o m m o d é m e n t. L e s A u te u r s n o u s o n t d é c rit p lu iîe u rs o n g u e n s p ro p re s à g u é r ir c e m a l ; m a is i l fa u t a b a n d o n n e r l ’ u fa g e

de ceux q u i

fo n t tr o p a cres & tr o p c o rr o fifs ; p a rce q u e les fib re s d e l ’ iire tre q u i fo n t trèsm o lle s & tr é s -d é lic a te s , e n fo n t o r d i­ n a ir e m e n t b le lfé e s & é r o fio n s &

u lc é ré e s ; & ces

u lc é ra tio n s p o u r r o îe n t a ifé ­

m e n t c a u fe r la g a n g r e n é , q u i f e r a it u n m a l p ir e q u e le p r e m ie r . I l fa u t d o n c s 'e n te n ir a u x re m e d e s les p lu s d o u x & q u i a g ilfe n t^ e n c o n fir m a n t in fe n fib le m e n t l ’e x c r o ilfa n c e . L e re m e d e fu iv a n t q u e n o u s n e fç a u r io n s a lle z v a n t e r , e ft d e c e c a ra é té re .

De ïos deféche , & de la tuthic prép. de chac. i drach. Ig. «J De la corne de cerf brûlée, De l’aloès choifie, & de /’arifloloche ronde, de chac. 1 drach. f


4 1 8 Traité de la Maladie L

De l’alun brûlé, demie once.

F a ite s d e t o u t c e la u n e

p o u d r e tr è s -fu b -

t ile . E n f u it e

fifte n c e d ’e m p lâ t r e , & q u a n d v o u s 1 au­ r e z tir é d u f e u a jo u t e z - y la p o u d re : p u is r e m e t t e z le to u t fu r le fe u ,

5c

le m ê le z

b ie n , ju f q u ’ à c e q u ’ il a it a c q u is u n e d u ­ r e t é iü ffifa n te . C e r e m e d e a y a n t u n e c o n f id e n c e ern p la ft iq u e , s’ a tta ch e f o r t a ifé m e n t à l’ e x t r ë m it é d e la b o u g ie o u d e la c o r d e à b o y a u , fu r to u t lo r s q u ’ elle s f o n t d é ­ lié e s . Q u e fi la c a r n o fité n e fe g u é r it pas p a r le s r e m e d e s o r d in a ir e s , &

fi la d i f ­

fic u lt é d ’ u r in e m e n a c e d ’u n e e n t iè r e fupp r e illo n

,

&

g u e le m a la d e f o it dans

u n d a n g e r p r o c h a in » il fa u t a v o ir re­ c o u r s à la fo n d e d e p lo m b a p rè s s’ être f e r v i d es é m o i lie n s , p a rce q u ’e lle ne c a u fe pas b e a u c o u p d e d o u le u r , & q u ’ el­ l e n ’a ttir e pas

d e s in fla m m a t io n s b ie n

c o n fid e r a b le s . 3. M a is q u a n d l ’ u r in e e ft jfu p p rim é e , i l fa u t

to u t à fû t

in t r o d u ir e ju fq u e s

t


•Venerlenne.

L iv. III.

41 ^

d a n s la v e fc ie u n e a lg a lie fo r t délie'e » a u m o y e n d e q u o i le s e x c r o iila n c e s fo n t fr o iir é e s d o u c e m e n t 8c b e a u c o u p d im i­ n u é e s , 8c l'u r in e s 'é c o u le p ar le c a n a l d e c e t in ft r u m e n t. 4 . P e n d a n t c e t e m s - là il fa u t tir e r a u m a la d e b e a u c o u p d e

fa n g p o u r p réve­

n ir les fâ c h e u x a c c id e n s d e c e t t e m a la ­ d ie . C e m o y e n p a r o it c r u e l , m a is i l e ll e n c o r e b ie n p lu s t r ille d e n e p o in t

v o ir

f o r t ir d 'u r in e p ar le c o n d u it o r d in a ir e , & d e la v o ir r e flu e r v e rs d 'a u tr e s

p a r­

tie s : c e q u i m e n a c e le m a la d e d u n p é ­ r il tr è s -p r o m t 8c tr c s -c e r ta in . O n c o n n o it q u e les e x c r o iila n c e s o n t é té d é tr u ite s

p a r l ’ u fa g e d es

rem ed es

q u e l 'o n v ie n t d e p r o p o fe r , q u a n d o n v o i t f o r t ir

l ’ u r in e

lib r e m e n t

p r o m te -

m e n t , & à p le in c a n a l, 8c q u a n d la b o u ­ g i e p â lie ju lq u e s d a n s la v e f c ie fa n s tr o u ­ v e r a u c u n o b lla c le : 8c p o u r lo rs il fa u t fe f e r v ir d 'in je é lio n s v u ln é r a ir e s fo r m e r la ju fq u 'à

pour

c ic a tr ic e , 8c le s c o n t in u e r

c e q u e l 'o n n e v o it p lu s fo r tir

a u c u n e h u m id it é d e l'u r e tr e . R E M 'A

R Q .U

E

S.

i. Tour guérir ïexcroijpwce• • • • • »


42.0

Traité de la Maladie

L 'A u t e u r

p r o p o fe

m oyens pour

ic i

ib u la g e r

de

très - b o n i

ceu x

q u i fo n t

a t t a q u e z d e la f t r a n g u r ie , d e la d y iu r ie , & d e l ’ iic h u r ie c a u fé e s p ar l ’o b ft a c le q u e d 'a n c ie n n e s

go n o rrh ées

c a u fe n t

a lle z

f o u v e n t d an s le c o n d u it u r in a ir e , q u e l ’ o n n o m m e r a c a r n o fite z o u g o n fle m e n s , fa n s q u e le n o m

tir e à c o n fé q u e n c e ; &

q u o iq u e to u s c e u x q u i t r a it e n t le m a l v e n e r ie n tr a it e n t a u llî c e tte v e r o le p a r­ t ic u liè r e

y i l y a c e p e n d a n t to u jo u rs eu

d es C h ir u r g ie n s q u i fe fo n t d if t in g u e z d a n s c e s c u re s v e tille u fe s , d i f f i c i l l e s , & f o r t fu je tte s à la r é c id iv e : & to u s ces g e n s - là fe f o n t v a n t e z d ’ a v o ir c h a c u n le u r fe c r e t q u ’ a u c u n a u tr e n e p o lf e d o i t , q u o iq u e d a n s le f o n d to u te s c e s c o m p o lît io n s

fu lfe n t à

p e u p rè s' c h a r g é e s

d e s ' m ê m e s in g r é d ie n s . p ro p re s à fo n ­ d re &

à c o n fir m e r fa n s

b e a u c o u p de

m o r d ic a t io n les e x c r o ilfa n c e s d e l ’ u retr e , p o u r é v ite r le s g r a n d s d efo rd re s d o n t les

P r a tic ie n s r a p p o r te n t

d e fu -

n e fte s e x e m p le s d a n s le u rs o b ie r v a tio n s ? &

M r . S a v ia r d e n tr e a u tre s d a n s la 7 4 e-

q u i m é r ité d ’ê t r e lu e p o u r les ju d icie iile s r é fle x io n s q u ’ il y a in fé r é e s c o n c e r ­ n a n t le tr a it e m e n t d e

ce m a l.

Le!


'rvenenenne. L

1 v. III.

421

L e s C h ir u r g ie n s q u i Te f o n t d if t in g u e z d e n ô tr e ceins d an s la c u r e d es car» n o f it e z , o n t é t é le s S ie u rs K u ffin p e re

Sc

fils C ir u r g ie n s J u r e z & d u g r a n d H ô p i­ ta l d e la C h a r it é ; le S ie u r J o n n o t a u iïi C h i r u r g i e n d u m ê m e H ô p ita l e x c e lle n t l i t h o t o m if t e , & tr è s -c e le b r e P r a t ic ie n d a n s t o u t e F é t e n d u e d e l a C h ir u r g ie ; le s S ie u r s G u y a r t & J u ille t C h i r u r g i e n s J u r e z j le s S ie u r s M a r in o n c le & n e v e u j. le s S ie u r s

G o u ffe t

&

B a r jo l

qui ont

p r é t e n d u a v o ir le m e m e r e m e d e ; & le S ie u r C o l l o t d e r n ie r m o r t d o n t la d e x ­ té r it é d a n s l'e x t r a c t io n d e la p ie rr e a a u ­ ta n t é t é a u delTus d e c e lle d e Tes illu it r e s A n c ê t r e s , q u e la r é p u t a tio n d e c e u x -c i a é té fu p e r ie u r e a c e lle d e to u s le s a u ­ tre s L it h o t o m if t e s d e

1 E u r o p e d e p u is

p rè s d e 2 0 0 an s C e t h a b ile O p e r a t e u r , au lie u d e l e fe r v ir d a n s la c u r e d e s c a r n o fite z o u d e s g o m fle m e n s d e l ’ u r e tr e ,d e b o u g ie s ch a r­ g é e s d e m é d ic a m e n s c o n f o m p t if s & c a t h é r itiq u e S j a u m o y e n d e fq u e ls o n n o b ­ t ie n t le p lu s fo u v e n t q u ’ u n e c u r e p a llia ­ t i v e ,, fa ifo it u n e i n c if io n a u p é r in e e u n p e u m o in s g r a n d e q u e c e lle q u e 1 o n efi; o b lig é d e fa ir e

T m s JL

pour

l ’e x tra ctio n , d e l a

5


421

Traité de U Maladie

p ie n -e e n U v e f c ie u r in a ir e . I l t ir o it d e c e t t e in c if io n tr o is p r in c ip a u x a v a n ta g e s . i° .

D ’em p êch er

le

ié j o u r

d es u r in e s

q u i c e f l e n t , au iT ltôt q u e c e t t e in c ifio n a é té fa ite , d e s 'é c h a p p e r p a r le s o u v e r ­ tu r e s fiftu le u fe s , a y a n t u n e iifu ë lib r e p a r c e lle d u p é r in é e .

i ° . D e p o u v o ir

a v e c b e a u c o u p d e f a c ilit é fa ir e d es in je é t io n s d a n s la v e f lïe p o u r la n e tto y e r d e le s im m o n d ic e s , d é te r g e r fe s u lc é r é s , & d ilfo u d r e le s f o n g u s q u i s’ y tr o u v e n t, a lle z fr é q u e m m e n t .

J ° . D ’a v o ir la li­

b e r t é d e p a lie r d a n s l ’ u r e t r c fa n s a u c u n o b ft a c le , u n fe t o n c h a r g é d e m é d ic a m e n s fo n d a n s , e n l’ e n g a g e a n t d a n s l’e x t r e m it é d ’ u n e a lg a lie in t r o d u it e p ar l’ o u ­ v e r t u r e n a t u r e lle d e l ’ u r e tr e j u f q u ’ à l ’in ­ c if io n d u p é r in é e ; e n fo r te q u ’ e n re ti­ r a n t c e t in f in im e n t , le fe t o n fu it , &: fo rta n t par l ’o u v e rtu re

d e l ’ u r e tr e , il

e ft f a c ile d ’y e n a tta c h e r u n a u tre d e jo u r e n jo u r , q u e l’o n fa it

to u jo u r s palier

d a n s le m ê m e c o n d u it , j u f q u ’ à c e q u e le s e x c r o ilfa n c e s a b f o lu m e n t fo n d u e s & d if lb u t e s , b i f f e n t

à l’ u r in e u n

lib re

p a lfa g e p ar c e c a n a l , ap rès l’ o n p e rm e t à l ’o u v e r t u r e d u p é r in é e d e fe

réu n ir

c o m m e l ’ o n fa it à c e lle q u i a é t é fa n e


ryenerienne. L I V . I I I . 42.3 p o u r l ’ e x t r a & io n d e la

p ie rr e : &

c e tte

c u r e e ft b e a u c o u p p lu s fu re q u e c e lle q u e l’ o n tâ c h e d ’ o b t e n ir p ar 1 u fage_ d es b o u g ie s .

i. Quelques-uns dans le traitement...,. &c la c o rd e à b o y a u

O u t r e le s b o u g ie s

q u e n ô t r e A u t e u r p r o p o fe ic i p o u r p o r ­ t e r le s m é d ic a m e n s fu r la c a r n o fite d e l ’ u r e tr e * o n fe fe r t e n c o r e d e la t o ile c i­ r é e & r o u lé e e n fo r m e d e b o u g ie s > o u d e la b a le in e a c c o m m o d é e à c e t u fa g e > q u i a c e la d e c o m m o d e q u ’ e lle p e u t 1erfe r v ir d e p u is le c o m m e n c e m e n t ju f q u a la fin d e la c u re fa n s fe c o r r o m p r e &

fe

r a m o llir , c o m m e fo n t la c ire* la c o rd e a b o y a u > & la t o ile c ir é e , q u e l ’ o n eft o b lig é d e r e n o u v e lle r t r c s - fr e q u e m m e n t . 3.

Mais quand l’urine. . . . . . L e c o n ­

d u it u r in a ir e e ft q u e lq u e fo is te lle m e n t o b ftrü é p ar le g o n fle m e n t

&

p a r l’ in ­

fla m m a tio n » q u ’ il eft a b fo lu m e n t

îm-

p o ffib le d ’in t r o d u ir e l ’a lg a lie la p lu s < c lié e ju fq u e s d a n s la v e fe ie p o u r e n tire r l ’u r in e . A in f i p o u r fa u v e r le m a la d e d u p é ril é m in e n t o ù il fe t r o u v e d an s u n ca s p a re il , o n eft in d ifp e n fa b le r o e n t o

îg c

de lu i fa ire l ’ o p é r a tio n d o n t j ai par e d an s la r e m a r q u e p r é c é d e n te »^ q u l e


â.%^Tr.dela

Mal'.Ven. Liv.IIt

h p o n c t io n a u p é r in é e , fa n s q u o i l a f u p p r e iïio n d ’u r in e to t a le & a b fo lu ë le f e r a it p é r it e n p e u d e te ra s . 4-

Pendant ce tem t-tà ............. H e ft

é t o n n a n t d e v o i r l'A u t e u r fi m a l p r é v e ­ n u j^ar to u t a ille u r s à l ’ é g a r d d e la fa ig n e e d o r d o n n e r ic i a v e c p r o f u f io n .C o m m e n t n e s e ft - il p o in t a p p e rç û q u e ce r e m e d e , q u i l e ft o b l i g é d e r e g a r d e r ic i c o m m e l 'u n iq u e r e if o u r c e d u M é d e c in , d a n s le d a n g e r p r e f t in t a u q u e l le s m a la d e s i e tr o u v e n t e x p o f e z * n 'e f t d o n c pas to u jo u r s u n ic c o u r s d é te fta b le 8 c p e rn i­ c ie u x , c o m m e i l a o f é l ’a v a n c e r ailleu rs.

F

v

l K


‘NIVERSITA’ D ;;p f MAGNA

.T-!V

r'AGOLTA' D! K J ’I-

’ CATANZARl

»

¡RGIA


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