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Valoriser ses déchets
Sans revenir à la définition du déchet, rappelons que pour la loi française « le fait générateur » en est l’abandon. Eviter l’abandon d’un produit dit « en fin de vie » s’impose donc comme l’autre principe d’une démarche de prévention ayant pour objectifs de: • Préserver les ressources et les milieux naturels : réduction des volumes de déchets ultimes; augmentation du taux de valorisation des déchets; réduction des prélèvements de matières premières non renouvelables; filière locale, économe en transport; éducation à l'éco-citoyenneté axe "environnement" • Transformer les déchets à la source : réduction des coûts de traitement des déchets ultimes; plus value apportée aux déchets; création d'activités et d'emplois durables, développement d'une consommation responsable; nouveaux métiers axe "économie" • Favoriser un développement local et solidaire :services de proximité; accès des biens à prix modiques; participation des citoyens; animation de la vie locale; lieu de rencontres, de formation et d'insertion professionnelle axe "social". L’objet qui a perdu, à un moment donné, sa valeur d’usage et/ou d’échange (qu’il soit ou non « détérioré »), peut éventuellement être : • réparé (au sens large : lavé, repeint, reprisé, rechargé) si besoin est, pour être réutilisé dans la même fonction ; • donné à un nouveau détenteur qui lui accordera ne valeur renouvelée ; • réutilisé par son détenteur ultérieurement pour ne autre fonction ou sous une autres forme ; • repris par son producteur ou son distributeur initial pour en assumer 1 l’élimination ou le recyclage (piles, DEEE , …) • trié en vue d’être collecté pour être recyclé. Afin de valoriser au mieux ses déchets, le schéma suivant récapitule les différentes possibilités qui s’offrent à nous, de l’acte d’achat jusqu’à l’envie d’abandon : (source : livre blanc sur la prévention des déchets – FNE 2001)
Un exemple : Les français donnent environ 50 000 tonnes de vêtements par an (soit 1,5 kg par foyer) aux divers organismes qui les 1
Déchets d’Equipement Electriques et Electroniques. Les « blancs » : déchets électroménagers ; les « gris » : déchets informatiques ; les « bruns » : déchets audio-visuels (TV, Hi-Fi),
récupèrent, alors qu’en Allemagne le chiffre est six à dix fois supérieur (selon les sources : rapport Miquel, croix Rouge française). Le gisement français potentiel est ainsi estimé à 3,5 kg/hab/an ou 13 kg/foyer/an ; Le calcul est simple : une intensification des collectes de textiles pourrait détourner de nos ordures ménagères plus de 200 000 t par an (1% de baisse du flux national des ordures ménagères par ce seul gisement d’évitement). La valorisation : c’est lorsqu’on utilise la valeur des déchets en les réutilisant, c’est ce qu’on appelle la « 2ème vie » du déchet ou en les recyclant, c’est-à-dire en les transformant pour fabriquer de nouveaux produits.
Sur le plan juridique 1992 : les villes doivent valoriser et recycler leurs déchets 1998 : l'Europe fixe les objectifs de valorisation des déchets à 75 % 2002 : la mise en décharge est interdite en dehors des déchets ultimes.
La valorisation des déchets en France en 2004 (source ADEME) : • 6,3 millions de tonnes de déchets d'emballages ont été valorisées (recyclage matière + valorisation énergétique) sur un gisement de 12,4 millions de tonnes. • l'incinération de 12 millions de tonnes de déchets a permis de produire 3 800 GWh Electrique et 10 085 GWh Thermique. • 1,73 millions de tonnes de compost ont été produites à partir de déchets végétaux Le recyclage : Le recyclage est un procédé qui consiste à réutiliser partiellement ou totalement les matériaux qui composent un produit en fin de vie, pour fabriquer de nouveaux produits. Dans ce processus, les déchets industriels ou ménagers deviennent des matières premières. (source : wikipedia) En théorie, les matériaux peuvent être réutilisés pour le même usage. Mais en pratique les matériaux servent souvent à fabriquer des produits de qualité différente ou pour un autre usage. Le recyclage vise : • à éviter de gaspiller des matières premières en réintégrant dans la chaîne de production des matières nobles issues des déchets • à diminuer les quantités de déchets qui aboutissent à l'incinérateur ou en décharge.Cependant, recycler nécessite l’implication de tous et la mise en place du tri sélectif.
Par ailleurs, collecter (venir chercher les déchets en camion-benne) les déchets, les apporter au centre de tri, les transporter dans diverses usines de recyclage, les traiter, les retransformer en matière 1ère, refabriquer des objets qui retourneront dans les magasins supposent d'énormes quantités d'énergie et d'eau sans compter les pollutions, émissions et déchets produits pour ce faire. Pour collecter et trier les déchets, on les différencie donc en fonction de leur origine, de leur provenance afin de mieux les valoriser. En France, les producteurs sont tenus à contribuer ou pourvoir à l'élimination des déchets générés par leurs produits. Pour cela, le producteur a plusieurs possibilités : mettre en place un système de consigne, récupérer les emballages ou payer une société pour prendre en charge ces emballages. La très grande majorité des industriels a choisi de contribuer à un organisme tel Eco emballages. Le point vert sur les emballages signifie que l'entreprise a payé une contribution à Éco-emballages (en moyenne 0,7 centimes d'euros par emballage). Le paiement de la contribution autorise les entreprises à utiliser ce logo représentant deux flèches vertes enroulées. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le point vert ne veut pas dire que l'emballage est recyclable ni recyclé. Les déchets recyclables : • • • • • • • •
les sur-emballages carton (type carton de yaourts) ; les bouteilles en plastique même avec le bouchon (eau, sodas, lait) ; les flacons (idem) ;les journaux. d'adoucissant, les boîtes de conserve ; de lessive, les barquettes en aluminium ; de liquide-vaisselle, de shampoing, de bain moussant, les briques ; les cubitainers à vin ;de gel douche, …
Différentes filières de recyclage Les papiers-cartons, de la famille des déchets ménagers recyclables font l'objet d'une revalorisation matière qui permet de fabriquer de nouveaux objets. Ils sont collectés dans les bacs verts ou dans les bornes d'apport volontaire. Le papier-carton collecté est mis en suspension dans l'eau afin de le débarrasser des impuretés telles que les agraffes, la colle etc. Il subit parfois aussi un désencrage et un blanchiment. Fibres longues et fibres courtes sont ensuite séparées car elles n'ont pas les mêmes propriétés. Enfin, la pulpe en suspension est étirée sur des bandes transporteuses, sèchée et traitée pour la finition. Chaque traitement diminue la qualité des fibres : pour obtenir un papier recyclé de qualité, il faut donc un papier usagé de qualité, auquel on ajoute des fibres neuves. La proportion entre fibres recyclées et fibres neuves dépend de la qualité et de la destination du nouveau produit. Par exemple, le papier–carton usagé représente en moyenne 56 % de la matière première du papier journal et 86 % du carton ondulé. Le recyclage concerne également les emballages de type « brique »,
briques de lait ou de jus de fruit du style "Tetra Pak". Ils sont constitués de carton recouvert de fines couches d'aluminium et de polyéthylène. C'est donc un matériau composite assez difficilement recyclable. Ces cartons sont triés à la main, soit à l'aide des « courants de Foucault » (qui repère l'aluminium) soit par un détecteur optique sensible à la lumière spécifique reflétée à travers la couche de polyéthylène. Les fibres de carton sont séparées des autres éléments dans un bain puis recyclées. La « fraction résiduaire » (aluminium et polyéthylène) peut être valorisée de plusieurs façons : • En papeterie : elle est incinérée (le polyéthylène a une forte teneur calorifique) et fournit l'énergie nécessaire au séchage du papier. L'oxyde l'aluminium restant peut être refondu pour donner de nouveaux produits. • En cimenterie : le polyéthylène est valorisé énergétiquement par incinération. L'aluminium est utilisé comme catalyseur dans la fabrication du ciment. • Dans l'industrie du plastique : réduite en grains, elle entrera dans la composition de nouveaux plastiques.
Avantages du recyclage du papier et du carton : • Il nécessite moins d'opérations et d'énergie que la fabrication du papier à partir de bois. • Il évite l'incinération ou la mise en décharge d'une grande partie des déchets ménagers (25 % du poids environ). 1 tonne d'emballage carton recyclée = 2,5 tonnes de bois épargnées (soit 725 000 tonnes de bois en France en 2001) 1 tonne de papier/carton récupéré = 900 kg de carton, papier sanitaire ou journal 1 tonne de briques alimentaires recyclée = 2 tonnes de bois épargnées Les papiers et cartons récupérés sont parmi les matières les plus recyclées aujourd'hui en France. Ne nous méprenons pas quand même, c'est dans le secteur emballage, donc pour le carton, que l'on atteint un taux record de plus de 80%. Vient ensuite le papier journal, suivi de près par les papiers sanitaires (fabriqués en recyclé mais non recyclables), et très loin derrière en France, le papier d'écriture, ou graphique (moins de 10%). La plupart des papiers collectés auprès des ménages (magazines, publicité) contiennent beaucoup d'encre et ne peuvent être réutilisés pour la fabrication de papier. Ils sont généralement utilisés pour les papiers hygiéniques recyclés. Par contre, le papier jeté par les écoles est d'excellente qualité et est recyclé en papier d'écriture. C'est donc un réel gaspillage lorsqu'une école ne participe pas à la collecte sélective du Papier ! Signe d’identification : Le verre, de la famille des déchets ménagers recyclables fait l'objet d'une revalorisation matière qui permet de fabriquer de nouveaux objets. Ils sont collectés dans les bacs verts ou dans les bornes d'apport volontaire. Le verre neuf est fabriqué à partir de sable, de carbonnate de sodium et de chaux, portés à 1500 / 1600°C. Le verre usagé collecté est refondu et remis en forme pour un nouvel usage.
Le verre c'est super ! C'est la seule matière recyclable à l'infini. Le verre est le meilleur emballage pour les produits alimentaires, les produits pharmaceutiques et les parfums. Il est sans effet sur le goût ou l'odeur de son contenu. Totalement imperméable, il assure une conservation parfaite et de longue durée. Pour plus d’info sur le verre :http://www.verre-avenir.fr ) Avantages du recyclage du verre : • Il évite de puiser dans les matières premières naturelles. • Le recyclage consomme 25% d'énergie en moins par rapport à la fabrication de verre neuf. • La quantité de soude utilisée pour abaisser le point de fusion lors de la refonte est divisée par 3. 660 kilos de sable sont préservés pour 1 tonne de verre recyclé. A l’échelle de la France, cela représente 860 000 tonnes de sable en 2001. 2 500 bouteilles recyclées = 1,2 tonne de matières premières et 80 kg de fuel économisés. Signe d’identification : Les emballages plastiques, de la famille des déchets ménagers recyclables font l'objet d'une revalorisation matière qui permet de fabriquer de nouveaux objets. Ils sont collectés dans les bacs verts ou dans les bornes d'apport volontaire. Attention, seuls les plastiques portant les chiffres 1 et 2 sont recyclables pour les particuliers. Les autres plastiques n'étant pas assez utilisé dans les produits de consommation courante. Ce sont surtout les bouteilles qui sont recyclées car elles représentent un grand flux homogène de deux grandes familles de plastiques (PET et PEhd). Les autres sources sont peu exploitées car elles se composent de dizaines de sortes de plastiques, en petites quantités, souvent souillées, qu'il n'est pas économiquement pertinent de recycler. Les bouteilles en PET sont reconnaissables à leur transparence et au point de soudure qu'elles présentent sur leur dessous. Elles sont le plus souvent réduites en paillettes et revendues comme matière première. Les PET trouvent de nombreuses applications dans le textile (les fameuses polaires, des rembourrages pour sacs de couchage etc) ou autres (pots de fleurs, gadgets etc). Les plastiques PEhd sont opaques, denses et leur soudure est allongée et bien marquée. Contrairement aux PET, les PEhd ne tolèrent aucune impureté, sous peine de perdre leurs qualités. Mais surtout, la matière première secondaire (c'est à dire issue du recyclage ) possède les mêmes qualités que la matière première primaire et peut être utilisée pour les mêmes applications. Par exemple, votre bouteille de lait en PEhd est issue à 25 % de matière recyclée.
Pourquoi on ne recycle pas les pots de yaourt et les barquettes plastiques ? C’est un choix politique, car tout est recyclable. Eco-emballages et l’Etat indiquent pour le moment que cela n’apporterait pas de bénéfice environnemental de les recycler. Les associations ont demandé de nouvelles études sur le sujet, afin d’envisager à moyen terme le recyclage de ces plastiques. Avantages du recyclage du plastique : • Il permet d'économiser une grande partie de l'énergie nécessaire à la fabrication des matières plastiques primaires. • Il atténue certains problèmes liés à la pollution par les plastiques et leur fabrication. • Ces matières premières secondaires reviennent moins cher. • Les coûts et pollutions liés à l'incinération ( les plastiques sont la principale source de dioxines et furanes ) ou à la mise en décharge disparaissent. 27 bouteilles de plastique = une doudoune polaire 1 bouteille = 7 cartes de téléphone Avec 3 400 bouteilles de lait, on fabrique un banc public 35 000 bouteilles recyclées = 1 tonne de matière plastique réutilisable sous forme de tuyaux ou de vêtements. Entre 700 et 800 kilos de pétrole brut sont économisés pour 1 tonne de plastique recyclée. (en 2001, c’est 80 000 tonnes de pétrole préservées grâce aux 3 milliards de bouteilles en plastique triées). Signes d’identification : Les métaux, de la famille des déchets ménagers recyclables font l'objet d'une revalorisation matière qui permet de fabriquer de nouveaux objets. Ils sont collectés dans les bacs verts ou dans les bornes d'apport volontaire. Dans les déchets ménagers, ce sont surtout l'acier et l'aluminium qui font l'objet de valorisation matière. L'acier est séparé du reste des métaux par un aimant. Il peut être recyclé indéfiniment sans perte de qualité. Soit la ferraille est refondue à 100% puis mise en forme pour être réutilisée, soit elle est ajoutée à la fonte issue des haut-fourneaux pour donner un nouvel acier. Avantages du recyclage: • Economie de matières premières ( charbon et minerai de fer ). • Economie d'énergie, jusqu'à -70 %. Les métaux non ferreux sont récupérés à l'aide d'un séparateur à courants de Foucault et à la main. L'aluminium est fondu en lingots puis réutilisé.
Avantages du recyclage : • Economie de matières premières (bauxite) • Economie d'énergie, jusqu'à -95 %. Avec 670 canettes en aluminium, on fabrique un vélo. Il faut 19 000 boîtes de conserve pour faire une voiture. Le recyclage d'1 tonne d'acier fait économiser une tonne de minerai de fer + l’énergie que consomme 1 personne en 9 mois. (en 2001, 255 000 tonnes d’emballages en acier recyclé, soit 26 fois le poids de la tour Eiffel) Et on gagne 1 année de la consommation en énergie de 3 personnes dès que 1 tonne d’aluminium est recyclée (7000 tonnes ont été recyclées en 2001)
Signes d’identification : Les déchets verts Ils proviennent de l'entretien des jardins publics, des espaces verts et des jardins des particuliers. Ce sont les feuilles mortes, les branches élaguées, les tontes de gazon. Ils sont produits aussi bien par les particuliers que par les collectivités ou entreprises. Mêlés aux ordures ménagères, ils ralentissent leur combustion. Depuis 2002, mettre les déchets verts en décharge est interdit : il faut les valoriser. Comment les collecte-t-on ? • en apport volontaire : tous les centres de recyclage de la Cub les acceptent. • On peut aussi les emmener directement en centre de compostage ; • avec la collecte porte-à-porte : un service de compostage individuel est en expérimentation dans les communes de Mérignac et Villenave-d'Ornon. Sur ces deux communes, la Cub fournit (contre une participation minime) aux habitants volontaires des composteurs individuels. Qu'en fait-on ? Ils deviennent du compost, de l'engrais naturel qui vient enrichir la terre. Dans notre région, le compost fabriqué par la Cub est utilisé pour les vignes. C'est valoriser pour mieux déguster l'année suivante ! Les déchets spéciaux La définition de Déchets Ménagers Spéciaux (ou DMS) englobe des produits divers, tels que les acides, les bases, les solvants, les produits pâteux (ex : les peintures), les produits phytosanitaires (ex : les désherbants), les aérosols, les comburants (ex : l'essence) et les produits non identifiés. Ces déchets sont qualifiés de " spéciaux " car leur nature nécessite un traitement adapté dans des installations spécifiques, distinctes des usines d'incinération d'ordures ménagères. La définition du déchet est fonction de sa provenance : " ménager " lorsqu'ils est produit par des particuliers, il devient un Déchet Industriel Spécial (ou DIS) lorsqu'il est produit par des professionnels. Comment les collecte-t-on ? En apport volontaire, dans les centres de recyclage (déchetteries) où ils sont classés par nature et étiquetés. Qu'en fait-on ? Les acides et les bases : un traitement physico-chimique les neutralise. Qui sont-ils ? Ils proviennent du secteur hospitalier, de la médecine libérale et des ménages. On distingue deux catégories:
• les déchets non contaminés : ils sont assimilables aux ordures ménagères • les déchets à risques infectieux. Le tri est obligatoire pour isoler les deux types de déchets. • Les déchets non contaminés sont incinérés selon les règles classiques dans les centres d'incinération. • Les déchets à risques infectieux obéissent à des règles très strictes : désinfection pour réduire la contamination, incinérer dans les centres autorisés) Le parcours des médicaments Grâce à l'association Cyclamed, les médicaments non utilisés sont collectés par les pharmaciens, triés (valorisés ou détruits) et redistribués à des fins humanitaires. Les piles : En 2004, 874 millions de piles et 78 millions d'accumulateurs ont été mis sur le marché français, soit au total 195 800 tonnes de produits. En 2006, 8 769 tonnes de piles ont été collectées (contre 28 700 tonnes mises sur le marché), ce qui représente une hausse de 25% par rapport à 2005, où 7 035 tonnes avaient été collectées. (source : www.ademe.fr/publications - réf.5975) Les DEEE ménagers (Déchets d’Equipement Electriques et Electroniques) : Le gisement annuel des DEEE - déchets d'équipements électriques et électroniques est estimé à 1,7 million de tonnes (ménagers et professionnels confondus). Le taux de collecte mensuel de DEEE ménagers a atteint 3,4 kg par an et par habitant en août 2007, ave une évolution à la hausse très nette chaque mois. L’objectif de collecte des DEEE ménagers de 4kg par an et par habitant, fixé par la directive européenne, devrait donc pouvoir être atteinte très prochainement. (source : www.ademe.fr/presse communiqué du 13/112007) Le nombre annuel de VHU - véhicules hors d'usage - particuliers ou utilitaires est estimé à 1,3 million pour la France. En 2004, plus de 340 000 tonnes de pneumatiques ont été mises sur le marché national et 308 000 tonnes éliminées (soit l'équivalent de 90% de la mise sur le marché). Enfin, en Métropole, près de 242 000 tonnes d'huiles usagées ont été collectées en 2004, soit l'équivalent de 85% des mises sur le marché. La valorisation par cogénération Une usine d’incinération comporte un four et une chambre de postcombustion. Dans le four, les déchets subissent une décomposition par la chaleur (pyrolyse) qui produit des gaz combustibles. Ceux-ci sont brûlés à 800-900 °C dans la chambre de postcombustion. Il faut 5 à 7 tonnes de déchets pour obtenir l’équivalent d’une tonne de fioul. Si on effectue du recyclage avant incinération, le pouvoir calorifique des déchets change : • il augmente si on recycle le verre et les métaux (qui ne brûlent pas) ou les déchets fermentescibles humides (par exemple les déchets de cuisine) ; • il diminue si on recycle le papier et les cartons. L’énergie est récupérée à la sortie du four, dans les fumées, grâce à un échangeur de chaleur dans lequel circule de l’eau ou de la vapeur surchauffée. Pour produire de la chaleur, de l’eau suffit. Le rendement de l’échangeur est très bon : on récupère 70 à 80 % de la chaleur de combustion, soit environ 1 500 kWh thermiques par tonne d’ordures. Le tout est de trouver un utilisateur de la chaleur dans les environs de l’usine. En hiver, le problème est résolu grâce aux besoins en chauffage. Mais en été, il est difficile de trouver preneur de chaleur,
même si certains industriels sont demandeurs ! Ce qui fait que le rendement énergétique sur l’année n’est pas aussi bon que le rendement théorique moyen de 75 %. Pour produire de l’électricité, l’échangeur doit contenir de la vapeur à la plus haute pression possible. Cette vapeur est dirigée vers une turbine, qui entraîne un générateur électrique. L’électricité produite peut être apportée au réseau électrique toute l’année. Mais le rendement énergétique est beaucoup plus faible : 20 à 25 % seulement (300 à 400 kWh par tonne d’ordures). Pour résoudre ce problème, on peut installer un système de cogénération (électricité + chaleur) : pour cela, on utilise la chaleur résiduelle de la vapeur sortant de la turbine. Le rendement de la cogénération atteint 50 à 60 %. On estime que si on valorisait à 50 % tous les déchets ménagers en France, on obtiendrait environ 1 % de la consommation d’énergie du pays. Les fumées d’incinération des déchets sont très toxiques. Elles doivent être filtrées et neutralisées – elles sont très acides – avant rejet dans l’atmosphère des gaz qui en sont issus. Pour nous protéger, les normes de pollution atmosphérique des usines d’incinération sont particulièrement sévères. (Cf. Ex des 2 incinérateurs sur la CUB ci-après) Une décharge conçue pour limiter les transferts de pollution est généralement composée de la manière suivante : • barrières passives : couche d'argile, bâches imperméables (géomembranes) • barrières actives : sable, réseau de drains qui récupère les résidus liquides (lixiviats) avant leur traitement. • les déchets • une couche de terre, • puis une nouvelle végétation est mise en place. Ce type de décharge est habituellement surveillé 30 ans. Les émissions de biogaz doivent également être collectées pour maintenir le massif de déchets en dépression. Devenir du biogaz2 : • Destruction, généralement le méthane est brûlé sur place en torchère. • Valorisation, thermique ou électrique : on distingue deux types d'installations, celles qui utilisent le gaz pour produire de la chaleur dans des installations de chauffage collectif, des serres, des briqueteries... et celles qui utilisent le gaz pour produire de l'électricité. (Cf. Ex de l’écosite du Bourgailh sur la CUB ci-après)
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Le biogaz est le gaz produit par la fermentation de matières organiques animales ou végétales en l'absence d'oxygène. Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane (typiquement 50 à 70%) et de gaz carbonique, avec des quantités variables d'eau, d'hydrogène sulfuré (H2S). On peut trouver d'autres composés provenant de contaminations, en particulier dans les biogaz de décharges. L'énergie du biogaz provient uniquement du méthane : le biogaz est ainsi la forme renouvelable de l'énergie fossile très courante qu'est le gaz naturel qui lui contient essentiellement du méthane mais aussi du butane, du propane et d'autres éléments. On peut aussi utiliser le terme biométhane.