MAGAZINE CONGO BUSINESS NUMÉRO 10

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INTERVIEWS :

CLAUDE KIKUNDA «UN JEUNE LUSHOIS FABRIQUE SA PREMIÈRE LIMOUSINE ! » MARVEL’S BIYA CHALLENGE TRAINING : LA CRÉATION AU SERVICE DE L’ÉDUCATION

PERSPECTIVES : BREXITS : OPPORTUNITÉS POUR LA RDC TARGETS : AUDIENCE DES MÉDIAS EN RDC

AFRIQUE-MONDE : POURQUOI L’AFRIQUE A BESOIN DE SA DIASPORA ?

RESSOURCES HUMAINES : POUR LES ENTREPRENEURS D’AFRIQUE ET DE SA DIASPORA... L’AFRIQUE VA SURFER SUR LES VAGUES DE LA CROISSANCE EN 2018... RÉUSSIR EN AFRIQUE : CE SECTEUR EST LE MEILLEUR, POUR 5 RAISONS

DOSSIER:

POUVOIR D’ACHAT DU CONGOLAIS, LE SABLE MOUVANT» Vol.3 Numéro 10 • JUIN 2018 ISSN : 2368-9420 - 23689439 I CANADA 5$ / USA 3.90$ / AFRIQUE 7000FC / EUROPE 3€

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Numéro 10 • JUIN 2018.

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Balance, historique

INFOS AU

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Congo Business. Juin 2018

MAGAZINE CONGO BUSINESS : RD-Congo : 13 avenue Lubefu Gombe Kinshasa RD-Congo

05. ÉDITORIAL PROF MADELEINE MBONGO POUVOIR D’ACHAT OU POUVOIR DE CHANT ?

06. INTERVIEWS

CLAUDE KIKUNDA

UN JEUNE LUSHOIS FABRIQUE SA PREMIÈRE LIMOUSINE !

MARVEL’S BIYA

CHALLENGE TRAINING : LA CRÉATION AU SERVICE DE L’ÉDUCATION

14. PERSPECTIVE Cédric LONGANGE I.

BREXIT : OPPORTUNITÉS POUR LA RDC

TARGETS : AUDIENCE DES

Canada : 4890, Arthur, DDO H9G 2M8 Québec. Tél. Canada : +1 514-546-5643 Tél. RDC : + 243 820 023 771

16. DOSSIER

info@magazinecongobusiness.com www.magazinecongobusiness.com

• POUVOIR D’ACHAT DU CONGOLAIS, LE SABLE MOUVANT

ÉDITEUR Lawrence KITOKO-LUBULA

• POUVOIR D’ACHAT DES CONGOLAIS, À QUAND LE SURSIS DU CHUTE LIBRE ?

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Prof Madeleine MBONGO

33. AFRIQUE & MONDE • POURQUOI L’AFRIQUE A BESOIN DE SA DIASPORA ?

DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Bolundu RISASI L.

• RESSOURCES HUMAINES : POUR LES ENTREPRENEURS D’AFRIQUE ET DE SA DIASPORA...

DIRECTRICE MARKETING Noella MBUYI N. DIRECTEUR DE VENTE Rabby BOKOLI

• L’AFRIQUE VA SURFER SUR LES VAGUES DE LA CROISSANCE EN 2018...

COORDONNATRICE DE LA RÉDACTION Charlotte MUTOMBO UMBA

• RÉUSSIR EN AFRIQUE : CE SECTEUR EST LE MEILLEUR, POUR 5 RAISONS

SECRETAIRE DE LA RÉDACTION Fohony BAHATI Milolo KITOKO

MÉDIAS EN RDC

RÉDACTION Charlotte MUTOMBO UMBA Cédric LONGANGE Léontine MAFUTA Madeleine MBONGO MPASI Léontine MAFUTA Patrice NGELELE Talents 2 Africa DESIGN ET MISE EN PAGE Djane-Kate MINKABU LOZOLO IMPRESSION & DISTRIBUTION Yolo Communications

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CREDITS PHOTOS Shutterstock - Istockphoto - Yolo-Images

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ISSN 2368-9420 imprimé ISSN 2368-9439 en ligne

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L’ECONOMY QUI OFFRE PLUS. Brussels Airlines améliore l’expérience de vol de ses passagers grâce à Economy Privilege.

Economy Privilege offre, entre autres nombreux avantages exclusifs, d’avantage d’espace pour les jambes, une trousse de voyage personnelle et des sièges réservés à l’avant de la cabine Economy. Ce service additionnel est proposé aux passagers voyageant sur le réseau long-courrier.

Les passagers en Economy Privilege reçoivent également un ballotin de pralines Neuhaus, une trousse de voyage et une bouteille d’eau. Sur les vols au départ de Bruxelles, le personnel de cabine servira aux passagers en Economy Privilege une coupe de champagne en apéritif avant le repas.

Les passagers en Economy Privilege bénéficient d’un siège plus confortable, présentant une meilleure inclinaison et davantage d’espace.

Le service additionnel Economy Privilege peut être réservé en supplément d’un billet en Economy Class, peu importe le tarif de ce billet, et ce sur tous les vols long-courriers de Brussels Airlines.

Le dossier a été repensé pour assurer un meilleur soutien au niveau des épaules, ainsi qu’un appui-tête plus souple et ergonomique. Les passagers profiteront d’une expérience gastronomique supérieure et bénéficieront par ailleurs d’un casque audio de meilleure qualité.

Optez pour Economy Privilege au prix de $149 par vol.

 Plus d’info sur economyprivilege.brusselsairlines.com


EDITORIAL par Prof Madeleine MBONGO

Pouvoir d’achat ou pouvoir de chant ?

A quels chiffres faut-il croire? En 2017, il y avait encore 17% de Congolais incapables de mettre en poche 2 dollars par jour. Source: Agence congolaise de presse (Acp). Toujours en 2017, plus de la moitié de Congolais (54 %) détenaient un téléphone portable. Source : Agence de régulation des postes et télécommunications du Congo (Arptc).

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D

essinons alors une caricature : ces chiffres montrent qu’ il existe au Congo quelques compatriotes qui, à la main gauche (pauvre) tiennent un pain tout sec, et par la main droite (riche) naviguent sur Whatsapp. Le contraste est frappant certes, mais surtout il demeure complexe. Le Congolais lui-même n’y comprend rien. Quant aux experts du pays, ils s’embrouillent dans un langage aussi creux qu’hermétique : indice de prix, prix à la consommation, revenu de ménage, coût de la vie, panier de la ménagère, taux budgétaire, taux de la banque centrale, taux flottant du marché, inflation monétaire, flambée de prix, taxe douanière, patente, etc. Pourtant, Nicolas Boileau avait avisé : ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Il serait cependant illusoire de penser que, en envahissant les médias avec un langage aussi éloigné de la franchise, le peuple va en devenir sourd, se désintéressant ainsi de son propre quotidien. Exemple récent : à l’ issue d’une réunion interministérielle (Hydrocarbures, Finances et Economie), le 18 décembre 2017, tombe une information : pas de hausse du prix du carburant en RDC. A peine un mois après, le ministre de l’Economie signe un arrêté d’augmentation de 4, 62 %, annonçant en plus des hausses fractionnées jusqu’au mois de mai 2018. Et comme l’autorité municipale ne répercute pas ces modifications sur les tarifs des taxis et bus, tout de suite les conducteurs appliquent des prix rebelles. L’histoire économique enseigne bel et bien que la baisse du pouvoir d’achat conduit souvent à la révolution des casseroles. Version congolaise de cette sourde tempête : au mois de mars 2018,

le prix du pain à Kinshasa augmente de 100 fc. Les ménagères en parlent à tout coin de la rue, alors le ministre de l’Economie oblige les boulangers à surseoir. Car, privé de pouvoir d’achat, les populations ne manquent pas de pouvoir de chanter leur courroux. C’est un chant inaudible de la misère, que seuls savent traduire les quolibets que véhicule la rumeur publique, la fameuse radio-trottoir. La raison en est simple : le pouvoir d’achat n’est pas une simple série de chiffres, elle est une réalité tangible. Tenez ! Le fonctionnaire est payé au taux de 920 francs congolais pour 1 dollar Us. Il paie son loyer à celui de 1635 fc le dollar. Nulle autre définition de l’érosion du pouvoir d’achat que le désarroi qui est le sien à chaque fin du mois. La dualité du pouvoir d’achat entre concitoyens est préjudiciable à la solidarité de la Nation. De la Rome antique aux nations prospères d’aujourd’hui, l’unité nationale se fonde sur la réduction des inégalités. Et, au moment où la mondialisation des capitaux conduit au Congo des investisseurs étrangers fortunés, l’unité et la solidarité nationales sont des boucliers qui protègent contre la prédation extérieure. En témoigne la récente crise de confiance installée dans le pays entre l’Etat et les entrepreneurs miniers. Lents à obéir à une loi votée au Parlement, ils ont poussé le Chef de l’Etat à négocier, sinon marchandé, comme pour amener la République à prester tel un acteur de l’économie informelle. Seuls des citoyens mis à l’abri des besoins primaires, grâce à un pouvoir d’achat convenable, peuvent s’occuper de la puissance de leur État à l’ interne et à l’externe. Sans chantage envers leurs dirigeants.

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INTERVIEWS

Un jeune Lushois fabrique sa première limousine! Une première en RDC»

C

laude KIKUNDA, licencié en Relations Internationales et doctorant de l’Université de Lubumbashi (Unilu) parvient à concevoir avec ses propres moyens, «une limousine». Cette réalisation est le résultat d’une grande expérience dans la mécanique se confie-t-il à notre équipepar correspondance : « C’est donc unegrande expérience dans ce domaine qui m’a permis de réaliser mon œuvre de la limousine ». Qui est Claude Kikunda ? Résidant à Lubumbashi capitale du cuivre, Claude Kikunda âgé de 28 ans est un assistant de recherche à « Unilu ». Électromécanicien d’autoformation, il est un passionné de la mécanique depuis l’âge de 6 ans. Un talent qui contraste avec ses études universitaires. Un électromécanicien automobile autodidacte ! La RDC ne regorge pas que des ressources naturelles comme richesse, mais également des talents. Ça va faire 21 ans que Claude travaille sur la mécanique automobile dans son atelier. Actuellement, c’est avec une équipe bien définie qu’il a su réaliser son œuvre. Assoiffé par l’apprentissage, il s’est aussi adapté dans la tôlerie, ce qui lui a permis d’avoir la facilité de tout faire au-delà de la mécanique et parvenir à concevoir cette limousine à partir d’une épave de voiture. Pourquoi le choix de la limousine ? « Et donc la limousine est ma première réalisation de mon expérience sur la fabrication. J’ai voulu commencer par la limousine surtout pour voir de quoi je suis capable. »

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En combien de temps avez-vous fabriqué cette œuvre ? Finalisé en janvier 2018, il lui a fallu une année pour que cette voiture soit prête. Il l’a conçue avec ses propres moyens dont le coût a été de ±15 mille dollars américains. Actuellement la limousine est mise en location pour des mariages et autres évènements. Des véhicules de luxe à moindre coût et la mise en place d’une entreprise automobile sont ses grandes ambitions. ...Et je vise également la création d’une entreprise automobile, mais pour le moment la grande difficulté est l’acquisition des matériels dont j’ai besoin. Jusqu’à présent je fais de mon mieux pour avoir des contacts avec les autorités gouvernementales. Même si ce n’est pas encore fait, j’espère bien que j’obtiendrai ce soutien. Ainsi je profite pour encourager tout jeune ambitieux de réaliser un projet qui lui tient à cœur, de ne jamais baisser les bras car la réussite ne dépend que du premier pas que l’on se motive de faire... » Ceci est la preuve que nous avons la capacité d’exceller quel que soit l’environnement dans lequel on se trouve, quel que soit les aléas du pays. Que la jeunesse tire son exemple sur ce jeune homme au cursus universitaire opposé à ses exploits. La lettre «M» comme logo de sa marque Pour ce qui concerne le nom du véhicule, Claude a préféré donner son nom à la marque : «CLAUDE KIKUNDA MODIFY» en sigle CKIM symbolisé par le logo en forme de la lettre «M» (modify) sur la calandre de la limousine.

« Mon but est de fabriquer les véhicules de luxe à un coup adapté au pouvoir d’achat de la population congolaise, pour le départ.


INTERVIEWS

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INTERVIEWS

Marvel’s BIAYA Pages Facebook : Challengedrc I Instagram : @Challengedrc E-mail : Challengedrc@gmail.com I YouTube : Challengedrc merveilbiaya64@gmail.com I Mon Facebook : Marvel’s Biaya

I

Parcours… l a commencé à enseigner dans un centre de formation que son père avait créé et cette activité est devenue son quotidien. Différemment des autres, il a fait de son travail un monde imaginaire. Ne sachant pas où cela le dirigeait, Marvel’s en a profité pour se former en Photoshop tout en travaillant sur ses propres photos. Il a décroché son diplôme d’État en commerciale administrative au collège Munganga pour le prolonger et le compléter avec un en art graphique certifié par EDESIGN STUDIO. Curieux et assoiffé des connaissances, il a suivi plusieurs autres formations liées à l’entreprenariat, au Digital marketing, à la réalisation, à la photographie ainsi qu’au montage vidéo etc… Il est passé des agences de commu-

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nications à des imprimeries en quête d’un plus, Freelance Artist depuis 5 ans, Monteur et réalisateur chez Welldone Picture à Kinshasa, Graphiste photographe chez Explor Concept Studio à Kinshasa, Visual FX Artiste chez MOYINDO TRIBUS, Graphiste chez Magic Touch Imprimerie RDC, Graphiste et Monteur Chez So Créative, Graphiste Chez Aurora Communication. Il décide de monter Challenge Training parce qu’il ne trouvait pas d’éducateur investi dans ce domaine créatif en République Démocratique du Congo, et sentait que c’était une belle occasion pour lui. Non seulement qu’il adore créer, mais aime également transmettre les connaissances. Marvel’s promet de se faire découvrir plus dans son livre Autobiographique en chantier dont le titre provisoire est « ERREUR A X MILLION » qui sera disponible d’ici 2020.

I Téléphone : +243 82 41 61 931

Que c’est que Challenge Training ? Sise sur Limete 1er Rue, Challenge Training est une structure éducative créée dans le but d’apprendre aux aspirants au domaine créative sur la photographie, le graphique design et la retouche photo (sans oublier d’autre projet en cours) à travers des sessions des formations qui sont organisées. Leur objet social est la formation et l’éducation. « Au début personne ne croyait en moi comme l’adage l’affirme : ʺnul n’est prophète chez soi ʺ, mais je me sentais guidé par mon optimisme, ma passion et cet ardent désir qui me poussait à créer une structure qui serait indispensable pour toute la communauté créative. Ce défi n’était pas si facile à relever. J’ai commencé avec des amis qui ont pu se tailler sur d’autres chemins jusqu’à me


INTERVIEWS

CHALLENGE TRAINING la création au service de l’éducation» Qui est Marvel’s Biaya ? De son vrai nom Israël Biaya, Marvel’s est un jeune congolais (RDC) Artiste Infographe Freelancer et éducateur dans le domaine de l’audiovisuelle depuis 2010. Un changement de nom qu’il doit à son père Dieudonné TSHIBALABALA qui a fait le choix de l’appeler Merveil au lieu d’Israël Biaya. Un prénom qu’il a fini par changer en Marvel’s.

retrouver seul. On n’avait pas de siège et c’était compliqué de granger en crédibilité face à nos clients. Qui risque rien n’a rien, alors je me suis lancé sans savoir qu’un jour ma vie sera à 70% liée à cette activité. » Nous a-t-il confié. Challenge Training est une structure visant à éduquer et à inspirer les photographes, vidéastes et professionnels de la création. Elle a une mission éducative, mais comme toute autre entreprise nous avons aussi un côté lucratif. Le souci de Challenge Training est de permettre à n’importe qui, n’ importe où d’apprendre à maitriser leurs compétences créatives ainsi qu’élever la barre de l’éducation et partout ailleurs dans ce domaine en RDC. Il a répondu à nos questions :

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Depuis combien de temps évoluez-vous avec cette structure ? Marvel’s : Créé en 2016 le 07 août, je compte aujourd’hui 3 ans depuis que j’ai refusé la fatalité du sous-développement pour impliquer mon intelligence, ma stratégie, ma volonté et mon action afin de relever l’un de mes plus grands défis. Comment votre entité est-elle structurée et quelle position occupez-vous ? Marvel’s : Derrière Challenge Training se cache une équipe de 7 personnes qui ont entrepris une mission gigantesque pour améliorer l’univers de l’éducation créative en République Démocratique du Congo dont Marvel’s est le C.E.O Fondateur. (où la structure ? s’il peut dire ce que sont les 7 personnes)

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INTERVIEWS Quels sont les services accordés par Challenge Training ? Marvel’s : La conception créative (?) autrement dit ? , la production vidéo, l’ impression et l’apprentissage sont donc les services offerts.

Quels sont vos clients visés ? Marvel’s : Nous ciblons des organisations, des entreprises, des institutions et des individus en fonctions de leurs besoins. Vos tarifs sont-ils accessibles à tous ? Marvel’s : Bien sûr que oui, nous conseillons et aidons nos clients jusqu’à la réalisation de leurs projets. Et nous adaptons nos prix en fonction de leur budget. Par quels moyens vous entrez en contact avec vos clients ? Marvel’s : Actuellement l’internet et précisément les réseaux sociaux nous sont d’une grande aide dans nos prises de contacts avec nos partenaires et clients : Toujours dans le souci de rendre l’éducation meilleur chaque année nous faisons des tournées dans quelques villes et pays de l’Afrique centrale : Angola, Congo-Brazzaville, Gabon (Libreville), Matadi et Lubumbashi.

Cours de photographie : Théorie et pratique Maquillage • calibrage de la lumière • Prise de vue • Shooting

Quelles sont vos plus grandes réalisations ? Marvel’s : Parmi mes plus grandes réalisations accomplies seul, avec « Challenge » ou d’autres entreprises je peux citer : 1. Le film KULUNA qui revient à la première position avec Makabo Productions et Hars Design 2. La Journée congolaise du manuscrit avec le Ministre Didier Mumengi

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3. La campagne Vital’O « La vie c’est » avec socreative 4. Golden Fingers génération 3 avec Scott KABONGO ; 5. L’âge d’or de JB MPIANA (50 ans) avec SHAKING AFRICA ; 6. KINSHASA DIGITAL RETOUCHING LIVE avec Justice Kalonji ; 7. Teach Me How To Retouch avec la TEAM CHALLENGE ; 8. Et pleins d’autres projets réalisés que je ne pourrais énumérer.

Nous voulons que challenge soit accessible à tout le monde. Voilà pourquoi nous avons créé notre site web (www. challengedrc.com), qui est en ce moment en construction et l’application challenge pour permettre au penseur créatif de bien apprendre grâce à nos conseils d’expert certifié par le ministère de l’éducation et l’entreprise Adobe. Nous sommes l’une de meilleure structure éducative en la matière en RDC. Quel rôle joue votre établissement au sein de la jeunesse congolaise ? Marvel’s : Nous sommes les bâtisseurs volontaristes et notre rôle est d’inspirer, former et accompagner les jeunes


INTERVIEWS congolais à devenir des professionnels de la création, car l’accès à la culture se réalise en premier lieu par l’éducation et la formation. Étant donné que nous y avons investi, nous croyons fermement que Challenge Training est l‘un des piliers du redressement décisive de la jeunesse congolaise. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre travail ? Marvel’s : Déjà que nous travaillons dans des coupures intempestives du courant électrique qui causent la perte des donnés parfois. Nous n’avons pas vraiment la liberté de nous exprimer artistiquement, vu les interdits dans des lieux publiques et autres formes de tracasseries. L’autre difficulté est celle liée au manque des matériels appropriés pour certaines conceptions ainsi que la lenteur de la connexion Internet. À ce jour êtes-vous satisfait de l’évolution de vos activités ? Marvel’s : Pour le moment, oui ! Par ailleurs, je me sens toujours dans l’obligation de me fixer des nouveaux défis à relever et comme l’adage l’affirme « la vie est un apprentissage qui ne finit jamais » donc y a beaucoup d’univers que je n’ai pas encore exploré.

Challenge Training travaille-t-elle avecdes partenaires ?

vernement ou d’une quelconque organisation ?

Marvel’s : Évidemment, en ce moment nous travaillons avec COPY CENTRAL qui imprime tous nos fichiers destinés à l’ impression, IMAGIN’R PRODUCTION qui nous fournis un bon nombre d’équipements servant à la réalisation de nos vidéos tutoriels et d’autres partenaires qui préfèrent rester anonyme.

Marvel’s : Actuellement non, nous nous battons avec nos efforts personnels. Challenge Training évolue jusque-là avec fonds propres. Voilà pourquoi nous sommes prêts à collaborer avec toutes les personnes susceptibles d’investir dans ce domaine, parce qu’il est possible selon les enjeux du moment de faire une bonne affaire dans ce secteur.

Votre structure étant à caractère éducative, avez-vous un soutien du gou-

Quel est votre dernier mot ? Marvel’s : Je vous remercie, à travers vous, Fady Ambroise, pour ce grand travaille que vous effectuez pour la valorisation de la communauté congolaise, je ne saurais dire combien je suis content d’être à l’honneur. Je finirai par dire : que chacun exprime ses talents d’une manière créative ; que chacun développe audacieusement son potentiel intellectuel, imaginatif, inventif et entrepreneurial ; que chacun relève sans complexe et hors de tout sentiment du désespoir des nobles défis pour soi, pour sa rue, pour son quartier, pour sa commune, sa ville, et pour son pays. «Réussir demande des efforts. Because life is a challenge. God Bless». par Fady Ambroise

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PERSPECTIVES

BREXIT : opportunites pour la république démocratique du congo Cédric LONGANGE I. Président de la Chambre de Commerce Congolaise en Grande-Bretagne (CCCGB en sigle)

L

e 23 Juin 2016, le ROYAUME-UNI a tenu un référendum sur la continuité de son adhésion au sein de l’Union Européenne. Le résultat du vote a été de quitter ce large marché unique qui permet aux personnes, biens, services et capitaux de circuler librement entre les vingt-huit nations membres qui le composent. Dénommée Brexit [«British» (britannique) et «Exit» (sortie)], cette décision a envoyé des ondes de choc sur les marchés mondiaux et a entrainé le Royaume-Uni dans une période de remise en question politique et économique. Il faudrait rappeler que le monde est un système, autrement dit un ensemble d’éléments interdépendants, liés par des relations telles que si l’une est modifiée, les autres le sont aussi et par conséquent tout l’ensemble est modifié.

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J

usqu’à présent, le RoyaumeUni n’a quasi pas de relations politiques ou économiques particulièrement étroites avec la République Démocratique du Congo. S’ il y a des accords avec le Royaume-Uni, en général, c’est en tant que membre et partie prenante de l’Union Européenne, c’est-à-dire sous son parapluie. En effet, un État membre de cette

union douanière et marché unique a l’ interdiction de négocier avec des pays tiers selon la convention de Lomé (1975) et les accords de Cotonou (2000). Du fait du Brexit, les contrats commerciaux existant entre l’Union Européenne et les pays africains ne s’appliqueront plus au Royaume-Uni. Les Britanniques ne devront plus se soumettre aux décisions de Bruxelles. Ils vont désormais mettre en place


PERSPECTIVES

A.

NÉGOCIER «UN CONTRE UN» AU LIEU DE «UN CONTRE VINGT-HUIT»

Conclure des accords commerciaux avec un bloc composé d’un grand nombre de pays a le risque potentiel d’avoir des effets négatifs en termes de déséquilibre au niveau des avantages et des inconvénients. Plutôt que de traiter avec l’ensemble des vingt-huit pays de l’Union Européenne, la RDC a l’occasion à présent de négocier de seul à seul avec le Royaume-Uni. Très développée et orientée vers le marché, l’économie britannique est la cinquième économie du monde en termes de produit intérieur brut (PIB). C’est une opportunité pour la RDC d’équilibrer la balance et s’assurer qu’elle conclue des accords commerciaux qui favorisent le plus possible les intérêts congolais.

B.

DEVENIR UN ALLIÉ EN MATIÈRE DE INTERNATIONAL

DE TAILLE COMMERCE

Le Royaume-Uni est le cinquième pays importateur mondial. Toutefois, sa part dans les échanges commerciaux bilatéraux entre l’Union Européenne et l’Afrique sub-saharienne a récemment chuté. Les principaux pays exportateurs africains vers le Royaume-Uni sont l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, la Côte D’Ivoire, le Kenya, l’Angola, la Libye et le Ghana. Suite à leur choix pour le Brexit, les britanniques vont diversifier leurs partenariats. En effet, une fois les liens avec l’Union Européenne diminués, le Royaume-Uni va envisager de nouveaux marchés et la RDC pourrait en bénéficier en devenant un allié de taille avec sa population de plus de 80 millions de consommateurs. Plus de commerce international entre les deux pays va en effet aboutir à plus d’investissements, ce qui conduirait à plus d’emplois en RDC.

ou renégocier des nouveaux accords, vu que le pays va poursuivre une politique commerciale indépendante de l’Union Européenne.

C.

Compte tenu du Brexit, nous avons relevé en résumé quelques opportunités qui pourraient s’offrir à la RDC du point de vue de sa relation avec le Royaume-Uni :

Pendant des années, les agriculteurs africains ont eu du mal à exporter leurs produits vers l’Europe, y compris le Royaume-Uni, à cause de la politique agricole commune (PAC). Au travers de cette politique de l’Union Euro-

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EXPLOITER LE POTENTIEL DÉVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS AGRICOLES

péenne, des subventions élevées sont accordées aux agriculteurs des pays membres pour leur permettre d’écouler leur production agricole à des prix artificiellement bas, cassant toute concurrence entre autres avec les producteurs africains. Le Royaume-Uni a toujours été l’un des principaux opposants à cette politique agricole commune. En se retirant de l’Union Européenne, les Britanniques seront libres d’adopter une politique moins protectionniste s’ils le souhaitent. Dans ce cas, la RDC pourrait en bénéficier et ainsi exploiter le potentiel de développer et accroître ses exportations agricoles vers le Royaume-Uni.

D.

DÉVELOPPER DIVERS NOUVEAUX PARTENARIATS

Historiquement, les pays du Commonwealth ont des liens solides avec le Royaume-Uni. Ils sont déjà dans une dynamique de partenariat étroit avec les Britanniques dans divers domaines. La RDC pourrait profiter du Brexit pour diversifier les domaines de partenariat. Par exemple, au point de vue de l’assistance militaire, bien que le RoyaumeUni ne suive pas l’exemple de la France et installer des bases partout sur le continent africain, le pays pourra réagir plus rapidement à une crise en tant que partenaire bilatéral qu’en tant que membre de l’Union Européenne. D’autres partenariats incluraient des programmes stratégiques cibles visant à assurer le développement du secteur privé pour devenir un moteur de croissance, de création d’emplois et de réduction de la pauvreté en RDC.

En conclusion, la RDC est susceptible de se trouver dans une meilleure position de négociation face à un RoyaumeUni isolé et une Union Européenne offrant un marché unique réduit par l’absence des britanniques. Le réel impact du Brexit sur la RDC reste encore à découvrir, cependant, cette sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne offre au Congo des opportunités de négocier des accords commerciaux plus avantageux. Il ne reste qu’aux congolais à saisir cette occasion et prendre à deux mains ce que le Royaume-Uni va offrir de meilleur dans un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays.

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PERSPECTIVES

SOMMAIRE

PARTIE III Audience Radio Page:44-53 PARTIE V Audience Internet et Presse écrite PARTIE I Habitudes médiatiques des Congolais Page:8-37

Page:65-71

PARTIE II Profil général des utilisateurs des médias en RDC

PROFIL DE L’ÉCHANTILLON Page:83-85

Page:38-43 PARTIE IV Audience TV Page:54-64

PARTIE VI Audience Télévision Payante Page:72-82

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PERSPECTIVES

NOTE INTRODUCTIVE

» qui a bouquets. des annonceurs, agences de communication et

.les supports par lesquels les Congolais se

18 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


PERSPECTIVES

FICHE TECHNIQUE

Sondage r au s d’un face sur base d’un questionnair

de congolais r r

rement puis interr .

en face

Echantillon de 1400 personnes dont 700 hommes de la population et 700 femmes, repr de 18 65 ans et plus. La congolaise de l’ hantillon est assu par repr sentativ s aux variables la m hode des quotas , occupation et ville de suivantes : sexe, r nce.

20 min

20 minutes d’interviews Tous les 26 chefs lieux des provinces de la RDC: Boende, Bukavu, Bunia, Buta, Gbadolite, Gemena, Goma, Inongo, Isiro, Kabinda, Kalemie, Kamina, Kananga, Kenge, Kikwit, Kindu, Kinshasa, Kisangani, Kolwezi, Lisala, Lubumbashi, Lusambo, Matadi, Mbandaka, Mbuji-Mayi et Tshikapa.

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19 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


PERSPECTIVES AUDIENCE DES MEDIAS DES 30 DERNIERS JOURS EN GENERAL Le problème de fourniture du courant électrique continue d’impacter négativement sur l’audience de la télévision (aussi bien classique que payante) en RDC. Le souci de s’informer sur l’évolution de la situation politique pousse bon nombre de Congolais à se reporter sur la radio dont l’utilisation ne dépend pas que du courant électrique. Ce qui explique la hausse d’audience de la radio qui progresse de 11% entre 2017 et 2018 pour se hisser à 72% contre 48% (-3%) pour la télévision et 9% (-4%) pour les chaines câblées.

Partie I Habitudes médiatiques des Congolais

La situation politique (avec notamment des restrictions sur l’usage d’internet lors de certaines manifestations),ainsi que les prix des téléphones Android et Méga jugés chers par la majorité des Congolais peuvent expliquer la stabilité de l’audience de l’internet à 24%. Alors que l’usage de l’internet augmente chaque année dans la plupart des pays du monde, surtout auprès des jeunes. La presse écrite en RDC poursuit sa descente en aux enfers avec seulement 1% d’audience à l’échelle nationale contre 8% en 2017. Au-delà des problèmes structurels (baisse de l’intérêt des Congolais pour la lecture, faible pouvoir d’achat de la population, problème de disponibilité des journaux à l’intérieur du pays, la concurrence de l’internet), d’aucuns fustigent le contenu des journaux congolais (plus de communication politique et/ou publicitaire, moins d’articles d’informations/ investigations sur des sujets brulants d’actualités de la vie quotidienne des Congolais).

Quels sont les médias que vous avez suivis au cours de ces 30 derniers jours ?

20 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

61%

72%

51%

24%

48%

24%

13% 10%

8% 1%

2017

2018

Base100%=1400


PERSPECTIVES

AUDIENCE DES 30 DERNIERS JOURS PAR CATEGORIE

Radio

Internet

Femme (n=700)

69%

49%

19%

8%

1%

Homme (n=700)

79%

50%

30%

11%

1%

18-24 (n=439)

66%

53%

34%

11%

1%

25-34 (n=411)

71%

50%

28%

11%

1%

35-49 (n=289)

82%

51%

18%

10%

2%

50 et plus (n=261)

83%

42%

8%

5%

-

Revenu bas (n=720)

84%

33%

16%

3%

-

Revenu moyen bas (n=481)

66%

63%

29%

12%

1%

Revenu moyen (n=135)

60%

69%

39%

17%

2%

53%

85%

49%

40%

4%

71%

86%

86%

43%

7%

79%

51%

24%

8%

1%

56%

60%

41%

19%

1%

76%

43%

16%

7%

Actifs (n=230) Non actifs (n=420)

les 25-34 ans (71%, +17 %).

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21 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


PERSPECTIVES

AUDIENCE DES 30 DERNIERS JOURS PAR REGION

N=167

N=178

Equateur Nord-Ubangi, Tshuapa, Sud-Ubangi, Mongala, Equateur

74%

Province Orientale

51%

Bas-Uélé,Haut-Uélé, Tshopo, Ituri

93%

20%

21%

11%

4%

2%

Kinshasa

2%

49%

N=255 0%

88%

Bandundu

48% 27%

N=160

Mai-ndombe, Kwilu, Kwango N=164

83%

1%

36% 18% N=66

Kongo-Central 52% 88% 20% 30% 2%

84% N=232

53%

Kasaï

33%

Kasai-Central, Kasai, Kasai-Oriental, Lomami, Sankuru

4%

84%

Maniema, Nord-Kivu, Sud-Kivu

1%

16%

1%

19%

1%

1%

Katanga

0%

Haut-Lomami, Lualaba,Tanganyika, Haut-Katanga

N=178

55% 71% 28% 17% 1%

22 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

Kivu


Adresse : 8ème niveau Immeuble Vulambo (ex Shell) commune de la Gombe-Kinshasa/RDC Tél : +243810 451 052 / +243 993 248 180 E-mail : info@target-sarl.cd site internet : www.target-sarl.cd Facebook : www.facebook.com/target-sarl.cd


DOSSIER

Crédit photo : Djane-Kate MINKABU

Pouvoir d’achat du congolais, le sable mouvant

Si la République Démocratique du Congo était une grande bibliothèque, les pouvoir d’achat de sa population serait un ouvrage rangé dans le rayon «FICTION», tellement la réalité vécue par les congolais en cette matière est insaisissable et douloureuse»

24 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


DOSSIER

Le prix du pain s’envole

magazinecongobusiness.com

A

yant franchi depuis longtemps le plancher de moins d’un dollars par jour pour sa survie, le congolais lambda doit inventer chaque jour des nouvelles recettes pour tenir 24h de plus dans un environnement où le plus grand employeur, à savoir l’Etat, a refusé d’établir un lien entre la rémunération et le niveau de vie du salarié. Pour le reste, le congolais est ballotté au gré des vagues d’un cadre macro-économique au taux de change mouvant dans une économie d’importation où les rares hommes d’affaires, sont étrangers et imposent leurs desiderata au Gouvernement Congolais. Quelques cas de figures illustrent cette situation.

Lundi 26 mars 2018, les revendeuses du pain, principalement celles abonnées à la boulangerie «pain victoire», la plus grande de la ville et du pays, dans la commune de Lingwala à Kinshasa, sont surprises par une subite augmentation du prix du pain. En une nuit, la boulangerie a décidé d’augmenter de 50% le prix du pain. Ainsi, la baguette de pain qui revenait à 200Fc passe à 300Fc. Les revendeuses sont perplexes. Grand consommateur du pain, le kinois moyen n’a pas un budget extensible à souhait pour acquérir ce produit. Généralement d’ailleurs, les revendeuses laissent les pains à crédit le matin

25 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


DOSSIER auprès de leurs clients et reviennent le soir pour récolter l’argent, Le temps que le client soit revenu de sa débrouillardise quotidienne. Donc, le nombre de pains par foyer et le budget qui va avec sont connus à l’avance. Du coup, pour un ménage qui consommerait 10 baguettes par jour, il faudra résoudre un véritable dilemme avec l’augmentation de 50% du prix. Réduire le nombre de baguettes en passant de 10 à 7 ou

augmenter le budget en déboursant 3000Fc au lieu de 2000Fc.Il est clair que la majorité de foyers kinois va réduire le nombre de pains consommés, à cause d’un pouvoir d’achat faible. Informé, le ministre de l’économie Joseph Kapika a instruit, sans succès le boulanger de pain victoire et ceux qui lui avaient emboîté le pas, de revenir au prix initial. Ce à quoi le boulanger libanais répliquait que le prix de la farine de froment avait

augmenté. Sauf que lui même est aussi producteur de la farine de froment avec la minoterie mino Congo, qu’il transporte avec sa société de transport routier, transgazelle et transforme à pain victoire. Tout un pan de l’économie tenu par un individu qui peut se permettre de toiser le ministre de l’économie. L’udps Kapika a fini par faire mettre aux arrêts le boulanger récalcitrant. Mais pour combien de temps ?

en deçà de 5%, exactement 4,62% et ne

commun à réajuster leurs tarifs. Tout de suite, la valse des étiquettes débutera sur les marchés des biens et des services affectant une fois de plus le pou-

Le prix du carburant prend l’escalier

L

e week-end du 18 mars, le prix du carburant est majoré à la pompe de 80 FC. Le super passe donc de 1810 à 1890 FC et le gasoil de 1800 à 1880 Fc. Les automobilistes sont surpris le lundi 19 mars au matin de constater cette majoration. Le ministère de l’économie n’avait prévenu personne et les pétroliers non plus. Bien plus tard, le ministre Joseph Kapika expliquera que «le baril du pétrole est en augmentation. Il a dépassé le 50%. Il n’est pas normal que nous ne puissions subir les caprices de cette loi». Sauf que le ministre avait oublié de préciser que lorsque le prix du baril avait chuté, le prix à la pompe n’avait pas suivi le mouvement. À cette époque il avait été fait état d’un «ancien stock» qu’ il fallait écouler au prix antérieur. Pour l’ instant, l’augmentation de 80Fc demeure

Le salaire du fonctionnaire plonge

L

e plus bas dans l’échelle des fonctionnaires de l’Etat congolais, un huissier donc, touche 92.000Fc, hormis des primes proportionnels au prestige ou pas de son poste d’attache. 92.000Fc sous le gouvernement du premier ministre Matata Ponyo, il y a plus de 3 ans de cela, équivalait à 100$. Ce qui permettait à un huissier de faire face à un

26 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

va pas impacter le prix du transport en commun. Mais des analystes annoncent

une autre hausse du litre à la pompe. Ce qui amènera les transporteurs en

voir d’achat du congolais.

minimum d’obligations sociales. Depuis lors, le Franc Congolais s’est fortement dévalué. Côté aujourd’hui sur la place kinoise à 162.000Fc pour 100$ américain, la monnaie congolaise a entraîné l’effritement de moitié du pouvoir d’achat du congolais moyen. Parce que dans l’entre temps ,le salaire a été maintenu au «taux budgétaire « afin d’éviter d’augmenter l’inflation.

naie nationale, obligeant les salariés de l’État à serrer davantage la ceinture au propre et au figuré, chaque jour qui passe. Cela est surtout visible sur le marché des biens de consommation qui, face à la chute du pouvoir d’achat des consommateurs, essaye de proposer des solutions adaptées. C’est ainsi par exemple que les marchands proposent à leurs clients la moitié ou le quart d’une boîte de tomate parce que ceux-ci ne savent plus se procurer une boîte entière. Pareil pour le poulet qui peut être vendu aussi bien entier qu’en pièces détachées.

Cette situation se perpétue d’aussi loin que l’on vient. Le salaire dans l’administration publique, qui est le plus gros employeur du pays, ne suit jamais la dépréciation continuelle de la mon-


DOSSIER

La colère estudiantine au taux du jour

D

écembre 2017-Janvier 2018,un mois cauchemardesque pour le pouvoir public en République Démocratique du Congo. Il doit faire face à travers le pays et à Kinshasa à des manifestations de rue liées aux revendications politiques. Ces manifestations sont annoncées pendant que les campus uni-

LE POUVOIR D’ACHAT EN QUESTION : Ces épisodes sont illustratifs de l’effritement du pouvoir d’achat du congolais moyen, un problème qui affecte profondément la majorité de la population congolaise. À commencer par l’administration publique dont les salaires avaient été indexés au taux de

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versitaires de Kinshasa sont en ébullition. Les étudiants refusent de payer les frais d’études en Francs Congolais (Fc) mais au «taux du jour» du dollar américain. Celui-ci se négocie sur la place de Kinshasa autour de 160.000 FC le 100USD. Les frais d’études ne revenant pas à moins de 300$ ,les étudiants doivent débourser au moins 500.000Fc par semestre. Vent debout contre cette occurrence, les étudiants de Kinshasa, essentiellement des établissements supérieurs et universitaires publics annoncent les couleurs par des casses et promettent d’aller plus loin si aucune solution n’est trouvée. Sous pression,

le ministre de l’enseignement supérieur et universitaire, Steve Mbikay Mabuluki tranche dans le vif, la date des vacances de fin d’année est avancée afin que les étudiants ne soient pas dans les auditoires lorsque les manifestations politiques vont débuter et dans la foulée, il impose que les frais d’études soient fixés au «taux budgétaire» de 920.000Fc le 100USD.Ce qui du reste demeure la revendication fondamentale des étudiants arguant que leurs parents, essentiellement fonctionnaires de l’État, sont toujours payés à ce taux. Steve Mbikay a déjoué la fronde estudiantine.

change «légué» par le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo.Depuis lors, le «cadre macro économique « si cher à Matata Ponyo à été durement secoué. Le taux de change, l’un des éléments important de ce dispositif, est allé du simple au double, pratiquement. De 920Fc pour 1 USD, il est passé à plus de 1.600Fc pour 1 USD flirtant au gré de la spéculation avec 1.800Fc surtout lorsqu’ il fallait acheter la devise américaine avec la monnaie congolaise sur le marché de Kinshasa. Du coup, les analystes les plus sceptiques annonçaient déjà le cap de 2.000Fc pour 1USD avant 2018.Cette dégringolade de la monnaie

congolaise s’effectuait en même temps que la Primature changeait de locataire passant de l’UDPD Samy Badibanga à un autre UDPS, Bruno Tshibala. À ceux qui lui lancaient des piques à l’époque, l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo pouvait à présent répliquer ironiquement que «le cadre macro-économique pouvait être mangé «.Quant au pouvoir d’achat du congolais, il est bien le cadet des soucis des différents locataires de la Primature, tellement préoccupés par l’amélioration de leur situation personnelle. La population n’a qu’à s’adapter ou abandonner.

27 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


DOSSIER

Pouvoir d’achat des congolais, à quand le sursis du chute libre ?

L

e pouvoir d’achat des congolais continu à s’effriter et pour cause, l’augmentation de prix des biens de première nécessité. Les autorités de Kinshasa opposent un veto à la hausse du prix de transport et du pain verbalement et sans mesure d’appuie dans la durée. Il se constate, depuis un temps, la baisse du pouvoir d’achat des congolais et, c’est à Kinshasa que tout prend forme et se

généralise sournoisement sur l’étendue de la république. Généralement, la population ne grogne pas au point de se faire entendre sauf lorsque la hausse du prix d’accès aux besoins essentiels comme nourriture, éducation, eau, hygiène, électricité augmente considérablement celui d’un autre produit. Souvent, c’est le prix du carburant qui influe mais la population revendique et grogne, pour n’est pas se faire entendre, lorsque c’est le prix du pain.

La question de qui fixe le prix des denrées alimentaires et produits consommables surtout de premier nécessité revient chaque fois, soit pour mettre en exergue l’insensibilité de la classe politique face à la paupérisation de la population ou l’incompétence du gouvernement face à l’intransigeance des mul-

28 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

tinationales dans l’économie du pays soit pour attirer l’attention sur la disparité qui existe entre le pouvoir d’achat et le salaire d’un fonctionnaire de l’administration publique. Le prix varie et change selon les opérateurs économiques et le vendeur, voire même parfois l’acheteur.


DOSSIER

magazinecongobusiness.com

Le gouvernement comme le patro-

des biens et services par et pour la

pas par celui qui l’a décidée mais

nat congolais semble souvent ne

population. La situation du 26 mars

pas s’intéressait au reflet de l’acti-

2018 à Kinshasa est un exemple, le

par celui qui a décidé la hausse du

vité économique sur l’étendue du

ministre de l’économie est inter-

territoire, de sorte que sur le plan

venu pour surseoir la décision dite

économique le pays navigue à vue

unilatérale de revoir à la hausse le

au seul profit de multinationales

prix du pain à Kinshasa de l’unique

minières si pas des opérateurs éco-

si pas le principal boulanger de la

nomiques étrangers qui s’activent

ville, apparemment sans savoir la

sur le territoire sans incidence ni sur

structure du prix du pain. Si au gou-

l’économie nationale ni sur la vie so-

vernement, le ministre ne connait

ciale des congolais.

pas la structure du prix du pain, qui

Franc congolais, monnaie nationale,

La population s’adapte et se résigne

connait celle du prix de l’eau ou de

face aux devises étrangères, malgré

souvent sans comprendre, ne sa-

frais de scolarité des enfants ? Ainsi

chant quoi faire ni à qui demander

les congolais se réveillent un matin

l’embelli financier qu’aurait connu

et, parfois son exaspération silen-

et constatent la hausse du prix de

cieuse laisse paraitre le manque

ceci et/ou de cela, sont épargnés de

criant de leadership en la matière

la frustration ceux qui jouissent de

au sein et de la classe politique et

privilège de l’emploi. Pour se faire

des opérateurs économiques. C’est

bonne conscience, généralement, le

plutôt le jeu de l’influence et de la

gouvernement d’autorité suspend

corruption qui régule la vie écono-

la hausse de prix récrié. Le mot le

mique par manque de politique

dit suspend et non supprime ou re-

économique claire et des visions et

voie. Mais suspend. Une suspension

en collaboration avec

mesures qui motivent la production

qui finit toujours par être levé non

Charlotte Umba MUTOMBO»

prix. En fait, le problème est celui de voir le bout du nez au lieu de regarder plus loin. Autrement dit, ils ne voient pas que le problème est la quasi-absence de la production au niveau national qui exposent l’économie nationale à des chocs exogènes dont la dévaluation du

la république en 2017 avec a hausse des cours des matières premières, n’est qu’un aspect. L’augmentation du pouvoir d’achat du congolais est certainement suspendue d’autorité par le gouvernement. «Recit de Marc-Ariel MUBIALA

29 • Congo Business - JUIN 2018 • #10



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AFRIQUE-MONDE

FINANCEMENT DES ENTREPRISES : Pourquoi l’afrique a besoin de sa diaspora ?

D

iaspora – Le grand constat : Économie africaine croissante et perspectives qui vont dans le même sens sont le grand sujet sur toutes les lèvres et pensées des acteurs financiers. Les puissances économiques occidentales et leurs nouveaux concurrents asiatiques et sud-américains se sont résolument tournés vers l’Afrique, nouveau terrain de course aux bénéfices. Dans cette bataille économique, l’Afrique a longtemps été peu influente dans les sphères de décisions majeures et automatiquement reléguée au bas de toutes les distinctions économiques mondiales. Aujourd’hui, la position de l’Afrique comme étant au « cœur de la mondialisation » a libéré toute l’énergie et la créativité africaine. Dans le paysage du top Management, de l’innovation, de l’entreprenariat et de la création, de « nouveaux visages » africains apparaissent aux côtés des indéboulonnables et traditionnels modèles de réussite type « Bill Gates-Microsoft ». L’Afrique a aussi compris que l’identité est une donnée importante. Le continent a besoin de bons repères économiques basés sur des entreprises qui pensent et respirent «africain». Le panafricanisme économique est aujourd’hui pressenti comme une importante donne qui pourrait être opposée aux tentatives de colonisation économique totale. Cela est symbolisé par le nouvel esprit d’entrepreneur de la jeunesse africaine. Avec des « success stories » de grandes entreprises « par l’Afrique et pour l’Afrique », comme Wari du sénégalais Kabirou Mbodji ou Dangote du nigérian Aliko Dangote, de nombreux entrepreneurs comptent aussi écrire leur propre histoire économique. Les professionnels de la diaspora sont tous certains qu’ils ne

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pourront mieux libérer leur expertise et bâtir leur succès en dehors de l’Afrique. Même si certains hésitent encore à se renouveler « à la maison », la réalité est qu’ils ne font que retarder un retour presque inéluctable, pour participer à ce développement tant convoité. Aujourd’hui, des entreprises africaines de tous les secteurs sont au coude à coude avec des multinationales que peu imaginaient pouvoir côtoyer. S’y ajoutent les nombreuses initiatives nouvelles sous forme de startups, faites de créativité et d’innovation, qui se posent en sentinelles pour protéger et renforcer le dynamisme économique. Certaines d’entre elles ont vite compris que l’Afrique a

besoin de ses « fils », surtout ceux de la diaspora. Des startups comme Talent2Africa encouragent les cadres africains à l’étranger et toutes autres ressources utiles à l’Afrique, à œuvrer pour le continent. Cette entreprise dirigée par un cadre sénégalais de la diaspora, qui a choisi de se renouveler « chez lui » et qui a déjà acquis la confiance de grandes entreprises, fait du recrutement son expertise. Talent2Africa recherche actuellement des partenaires financiers et humains, pour faciliter et rendre visible les opportunités de carrière pour les cadres africains et professionnels du monde entier qui veulent travailler en Afrique. Cependant, il y a un paramètre important et identifié comme un obsta-

cle à cet élan panafricain: le financement. Malgré les nombreux efforts en ce sens, l’Afrique « tend encore la main » pour financer son propre développement. L’occident concentre la majorité des capitaux et soumet l’Afrique à des conditions contraignantes pour l’octroi de financements. L’apport de la diaspora devient ainsi plus que nécessaire pour développer l’esprit « for us by us » (par nous et pour nous). Cet apport peut-être à la fois financier et intellectuel. C’est aussi une occasion pour les professionnels africains, locaux comme immigrés, de travailler main dans la main et devenir des modèles de réussite, qui en inspireront d’autres encore.

33 • Congo Business - JUIN 2018 • #10


AFRIQUE-MONDE

RESSOURCES HUMAINES:

Pour les entrepreneurs d’Afrique et de sa diaspora, investir sur le continent est la principale solution pour participer à son développement.

P

lusieurs niches d’ investissement sont évoquées. La création de startups dans le domaine des technologies et services provoque plus de levées de fonds. Parallèlement, le retour accéléré de professionnels de la diaspora africaine en quête de d’opportunités d’ investissement ou de carrière constitue aussi un atout énorme pour le continent . La croissance économique des dernières années est un facteur de motivation : le retour en Afrique semble bien plus bénéfique qu’auparavant. Laura Lungarotti, de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM), avait déclaré : «Nous avons vu une augmentation des retours sur le continent, dus à l’insécurité de l’emploi depuis la crise économique subie par les pays occidentaux». Ainsi, des entrepreneurs privés ont décidé d’investir dans cette intelligentsia africaine, prête à déployer son expertise tant convoitée par les entreprises. Des initiatives sont lancées pour mieux encadrer et orienter ces talents africains, vers les secteurs les plus profitables au développement. Ces secteurs sont variés : Fintech, recrutement, incubateurs, réseaux sociaux, e-commerce etc., mais tout semble indiquer que l’urgence se trouve dans l’attraction de travailleurs qualifiés et expérimentés, afin de soutenir l’envol économique du continent. L’ initiateur d’une plateforme panafricaine de recrutement, justifie cette priorité :

34 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

MÉTIERS - RECRUTEMENT EN AFRIQUE: LES PROFILS LES PLUS RECHERCHÉS ET LES SALAIRES « De nombreuses entreprises ont toujours du mal à attirer les talents de la diaspora. Investir dans les ressources humaines et combler le manque de compétences auxquelles les entreprises font face, c’est ce dont l’Afrique a le plus besoin ». Il donne plus de détails sur les besoins en recrutement et identifie les causes: « De récentes études montrent que 90% des chefs d’entreprises africains sont préoccupés par la disponibilité des talents, et que 70% des candidats ont des difficultés à trouver des offres d’emploi qui leur correspondent. De plus, selon la Banque mondiale,

plus de 12 millions de jeunes africains arrivent tous les ans sur le marché du travail dont à peine 30% arrivent décrocher un emploi. A horizon 2050 ils seront plus de 50 millions. De ce fait, l’Afrique a comme principal atout ses ressources humaines jeunes et dynamiques, de plus en plus ouvertes sur le monde grâce aux nouvelles technologies. Beaucoup d’investissement dans les RH doivent être faits, notamment dans la formation, pour fournir aux entreprises qui sont les principaux vecteurs de croissance les moyens de soutenir le développement du continent.



AFRIQUE-MONDE

ECONOMIE

L’AFRIQUE VA SURFER SUR LES VAGUES DE LA CROISSANCE EN 2018 :

• GHANA 8,5%,

• SÉNÉGAL 7 %

• CÔTE D’IVOIRE 7,9%

• LIBYE 55,1 %

Economie – Selon l’édition 2018 du rapport annuel sur les Perspectives économiques en Afrique (PEA) de la Banque africaine de développement (BAD), publié ce mercredi à Abidjan, la croissance du PIB réel global de l’Afrique devrait s’accélérer pour atteindre 4,1 %, en 2018 et 2019, contre respectivement des progressions de l’ordre de 2,2 % et 3,6 %, en 2016 et 2017. En Libye, le PIB devrait connaître une importante hausse estimée à plus de 55 %, tirée par la reprise de la production pétrolière. Le Ghana devrait progresser de 8,5 % en 2018, la Côte d’Ivoire de 7,9 %, le Sénégal de 7 %, Djibouti de 6,9 %, la Tanzanie de 6,7 %, malgré le recul de ses voisins de l’Est. L’Ethiopie devrait poursuivre avec sa dynamique de l’année dernière. Le Burkina Faso, le Bénin, la Sierra Leone et la Gui-

36 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

née pourraient franchir le seuil des 6 %.

IMPACTS SUR L’EMPLOI

Outre ces performances, l’activité économique devrait se renforcer au Nigeria et en Afrique du Sud, les deux plus grandes économies du continent qui sont sorties de récession au second trimestre 2016.

Ces prévisions sont une bonne nouvelle pour le secteur du recrutement. En 2018, les pays de la zone CEDEAO devraient ainsi soigner leurs statistiques en termes de création de richesses et d’emploi. Les grands investissements prévus dans ces pays permettront la création d’entreprises nouvelles, ce qui va booster le marché du recrutement.

Croissance de 3,2% pour l’afrique subsaharienne en 2018 Selon la BAD, « cette amélioration ne résulte pas d’un facteur unique. Elle est le reflet d’une conjoncture internationale plus favorable, du rétablissement des prix des matières premières (principalement le pétrole et les métaux), de la demande intérieure soutenue, en partie satisfaite par la substitution des importations, et des améliorations de la production agricole »

A noter que les infrastructures occupent une plus large part dans les investissements de capitaux. A ce titre, les compétences dans ce secteur seront bien recherchées : Ingénieurs BTP, Directeurs de chantiers, Architectes, Experts financier, Acheteurs, Directeurs logistique, Directeurs de travaux etc.



AFRIQUE-MONDE

RÉUSSIR EN AFRIQUE : Ce secteur est le meilleur, pour 5 raisons. Agroalimentaire en Afrique. C’est actuellement un des riches filons vers lequel tout le monde se rue pour se faire de l’argent. Ce secteur concentre plus de la moitié des potentialités mondiales y afférant, ainsi qu’une marge de progression énorme pour les entrepreneurs et « agro-investisseurs » du monde entier. Le secteur emploie 60% de la population active africaine. C’est le premier employeur sur le continent. L’agroalimentaire concentre plusieurs industries, en génère d’autres, crée de nouveaux métiers et renforce la nouvelle classe moyenne en Afrique. De plus, investir dans ce secteur ne nécessite parfois pas d’ immenses moyens. Les ressources (terres arables, soleil, pluie etc.) sont à portée et l’on peut « atteindre les sommets » ayant démarré avec peu. Exemple, Anna Phosa, une sud africaine qui débuté son agrobusiness en 2008 dans son jardin avec seulement quatre porcs. Aujourd’hui, elle possède une ferme porcine de 350 hectares et est un fournisseur important de Pick n ‘Pay, la chaîne de supermarchés sud africaine. Par ailleurs, l’Afrique a besoin d’expertise autour de l’Agro business, malgré l’abondance de la main d’œuvre. Avec l’implantation d’entreprises agroalimentaires qui ne cesse de croître, l’on cherche en permanence des profils type locaux/diaspora, en raison de leur proximité et de leur maîtrise du terrain. Parmi les profils les plus recherchés dans l’agroalimentaire en Afrique : Directeur commercial, responsable d’atelier de fabrication, responsable de maintenance, responsable de production, responsable qualité, technicien de maintenance, technicien qualité, ingénieur nutritionniste, responsable de logistique, acheteur, approvisionneur, attaché(e) commercial merchandising etc.

38 • Congo Business - JUIN 2018 • #10

Voici donc 5 raisons qui font de l’agroalimentaire, le meilleur secteur pour réussir en affaires en Afrique, tirées de l’ouvrage publié intitulé « 101 Ways To Make Money in Africa » (101 façons de devenir riche en Afrique) et publié par John-Paul et Harnet Bokrezion. 1. Selon la Banque mondiale, l’Afrique subsaharienne abrite près de 60 % des terres agricoles fertiles, utilisables et non cultivées du monde. Soit plus de 200 millions d’hectares. C’est pourquoi le continent est considéré comme le futur grenier du monde. 2. Selon une étude des Nations Unies, L’industrie agroalimentaire africaine aura une valeur de centaines de milliards de dollars d’ici 2030. Les Rapports de la Banque McKinsey and Standard indiquent que l’Afrique sub-saharienne seule devrait capter de plus de 500 milliards de $ d’investissements nécessaires aux dépenses en capital de l’agro-business et de l’agro-industrie, d’ici 2050. 3. Depuis 2009, des investisseurs aux États-Unis, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie achètent et louent des millions d’hectares de terres africaines à des fins agricoles. Beaucoup de gens peuvent ne pas le savoir, mais il y a une tendance d’acquisition de terres du fait des intérêts étrangers pour les terres africaines. 4. L’investissement étranger direct dans les agro-industries africaines était de 10 milliards de dollars en 2010 et qu’il devrait atteindre 45 milliards de dollars d’ici 2020. L’agriculture fait un énorme bond en Afrique et les investisseurs veulent un morceau de l’activité aussi. 5. Chaque année, l’Afrique dépense plus de 8 milliards de dollars en importations de riz. Ainsi, l’homme le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote, a récemment investi 1 milliard de dollars dans la production de riz. Son entreprise Dangote compte acquérir de grosses parts de l’agroalimentaire. La voie est ainsi toute tracée pour les autres investisseurs à la recherche de bénéfices.



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