Connexions 64

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NO . 64 h i v er / 冬HIVER 2 0 12 NO.64 冬/

2012

NO.56 MARS 201

LE MAGAZINE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE çAISE FRAN EN CHINE L e m agazine de la C ha m bre de C o m m e rc e e t d ’ I n d u s t r i e F r a n ç a i s e en C h i n e

中国法国工商会双月刊 中国法国工商会季刊

www.ccifc.org Vers un nouveau modèle chinois ? par l’artiste Thomas Witte de l’agence G2S Creative Workshop

Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式? L’entretien :

Laurence Parisot, « Investir en Chine reste primordial »

Trophées des entreprises françaises en Chine 2012 : Air Liquide, SEB et Legrand primés



Editorial

卷首语

Vers un nouveau modèle chinois ?

Flore Coppin Directrice de la communication de la CCIFC

龙丹妍 公关部经理

Renaud de Spens Rédacteur en Chef

何诺 主编

中国的新发展模式? 本期《联结》是特殊的。一方面杂志在驻华法国 工商会成立20周年之际出版,对法国企业在华的情 况做了总结和预测。另一方面,本期杂志的专栏通过 对宏观经济的分析,试图探讨在未来几个月乃至几十 年内中国的新发展模式。 当今中国面临第二次转型,很多疑问随之而生。 尽管很多统计表明,2012年前三个季度中国经济增速 放缓,到了11月份中国共产党的十八大期间,不少令 人振奋的数据突然出现,有利于中国领导层和中央政 治局常委的平稳换届。不管这只是一种面对危机的 心理暗示,还是真实反映比预计更平稳的经济软着 陆, 可以明确的是,明年3月才正式上任的新领导层, 将能在一定时间内享受到一个宽松的环境。当下的中 国社会和经济体制亟需改革,宽松的环境将为深化 改革提供理想的土壤。中国是否能找到关键的突破 口?或许到明年春天,就会露出明朗的迹象。 这段充满疑惑的时期或许也是一个重生的时 期。2012年的诺贝尔文学奖颁给了中国作家莫言,这 表明世界从此准备以新的视角来看中国,由此带来的 尊重会比中国经济奇迹所创造的震惊更持久。中国因 此也会更受鼓舞,持续开放。在一片迷雾中,一扇机

遇之窗打开了。

Ce numéro de Connexions est spécial. D’une part il paraît quelques semaines avant le livre du 20ème anniversaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine, qui dressera à la fois le bilan et la prospective des entreprises françaises dans le pays. D’autre part, il consacre son dossier à une thématique analytique et macro-économique, et tente d’identifier le nouveau modèle économique qui s’imposera en Chine dans les mois et les années prochaines. La Chine est aujourd’hui entre deux cycles, et cela engendre beaucoup d’interrogations. Alors que de nombreux chiffres témoignaient du ralentissement économique chinois pendant les trois premiers trimestres 2012, des statistiques plus encourageantes sont soudain apparues lors du 18ème congrès du PCC en novembre, qui a consacré le renouvellement des dirigeants chinois, les membres du Comité Permanent du Bureau Politique du Comité Central du Parti. Que cela relève de la méthode Coué ou d’un atterrissage plus doux que prévu, il est clair que la nouvelle équipe, qui prendra ses fonctions en mars 2013, va bénéficier d’une période d’état de grâce. Cela sera un terreau idéal pour mettre enfin en œuvre le parachèvement des réformes dont la société et l’économie chinoise ont désespérément besoin. En saura t-elle trouver l’impetus nécessaire ? Les premiers éléments de réponse se distingueront sans doute au printemps. Cette période de doute est aussi peut-être une période de renaissance. L’attribution du prix Nobel de littérature 2012 à Mo Yan est le signe que le monde est désormais prêt à poser un nouveau regard sur la Chine, avec une estime plus durable que l’étonnement qu’avait suscité le miracle économique chinois. Cela ne peut qu’encourager les Chinois à continuer de s’ouvrir. Dans un ciel encore noyé dans le brouillard, une fenêtre d’opportunité est ouverte.

hiver 2012 / Connexions 3


Comité de Patronage

特别支持委员会

Le magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine 中国法国工商会季刊 Numéro 64, hiver 2012

Direction de la publication Manuel Deleers & Flore Coppin Rédacteur en chef Renaud de Spens Graphiste Xie Bin Ont collaboré à ce numéro : Raphaël Balenieri, Madeleine Barbier, Laurent Ballouhey, Gaël Bernard, Pierre Tiessen, Fu Wei. Comité de relecture : Commission Communication de la CCIFC Couverture Vers un nouveau modèle chinois par l’artiste Thomas Witte de l’agence G2S Creative Workshop Publicité Pékin : Frédérique Belloy belloy.frederique@ccifc.org Paulo Qi qi.paulo@ccifc.org Shanghai & Chine du Sud : Séverine Clément clement.severine@ccifc.org Connexions est édité par la CCIFC C/O UCCIFE 46 Av. de la Grande Armée. CS50071 75858 PARIS Cedex 17 Tél. +(33)1 40 69 37 60 Imprimé par Beijing Haoxin Advertisement Co., Ltd. 北京昊鑫广告制作有限公司 « Dépôt légal » : avril 2011 Numéro ISSN : 2116-3707 Toute reproduction même partielle des textes et documents parus dans ce numéro est soumise à l’autorisation préalable de la rédaction. La CCIFC décline toute responsabilité quant aux documents qui lui auraient été fournis, ou aux erreurs qui auraient pu échapper à son attention. Les propos tenus dans les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

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4 Connexions / hiver 2012



2012年冬 第64期

08

L’actualité business Chine

© XIE Bin

6 4 hiv er 2 0 1 2

© Imagine China

no

16

L’entretien

64

L’actualité de la Chambre

Chambre de CommerCe et d’IndustrIe FrançaIse en ChIne

Dossier Vers un nouveau modèle chinois ?

Chine

12

Etude sur le climat des affaires 2012 France

© XIE Bin

20

© Imagine China

2 0 1 2 EtudE sur lE Climat dEs affairEs

Sommaire En collaboration avec :

L’actualité business Chine 中国商务资讯

www.ccifc.org

Actualité économique et financière

8

Etude sur le climat des affaires 2012

12

Entretien avec Laurence Parisot, « Investir en Chine reste primordial »

Les services financiers doivent s’ouvrir à l’étranger 39 Le blues des PME chinoises

40

Un nouveau souffle politique ?

42

Les appels à la libéralisation économique et 16

politique se multiplient à la tête du Parti

45

La demande intérieure chinoise Dossier 专栏 Avant-propos : Vers un nouveau modèle

sauvera-t-elle le monde ?

46

Libérer les consommateurs

47

chinois ?

20

Investir à l’extérieur pour faire la différence sur

前言:中国的新发展模式?

20

le marché intérieur

50

Quel nouveau modèle de croissance ? 22

La ruée vers l’Ouest

52

Urumqi, Ville d’Avenir

54

Vers la fin de l’usine du monde ?

26

Une dynamique de montée en gamme modérée 27 La crise profite aux équipementiers chinois 29 Les multinationales ne pourront pas s’ancrer en Chine sans gagner en productivité

31

Mieux sélectionner les investissements étrangers 35 Vers plus de libéralisation ?

36

La libéralisation, clef de la future croissance

L’actualité de la Chambre 商会简讯 L’actualité membres

Trophées des entreprises françaises en Chine 2012 64 L’actualité des antennes

chinoise ?

37

Magazine 杂谈

Chine-Europe : la longue marche vers la réciprocité

38

Livres

6 Connexions / hiver 2012

58

Air Liquide, SEB et Legrand primés aux 68

80


3 1 20 MBERS DIR

FORM W E N

2012-

clear, , e r o M e concis more d design, ve ! impro ibility s i v r e bett and a

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E now! M C CCIF w it ra d h t early again! y Wi r a l opu is back ever Our p tion sign and our be a a c i l b ill de pu ers, it w nd new

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CONTACTS: BEIJING: Jane ZHANG zhang.jane@ccifc.org Tel: +86 (10) 6461 0260 # 28 SHANGHAI: Céline JIANG jiang.celine@ccifc.org Tel: +86 (21) 6132 7100 CANTON: Noémie CHEN chen.noemie@ccifc.org Tel: +86 (20) 8186 9009 SHENZHEN: Anaïs GAO gao.anais@ccifc.org Tel: +86 (755) 8632 9602 CHENGDU: Hervé LAMBELIN lambelin.herve@ccifc.org Tel: +86 (28) 8511 4109

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Y R O ECT


中国商务资讯

L’actualité business Chine

Du Shandong à l’Hexagone…

En chiffres

660 000

Le poids lourd de l’électroménager chinois (+ de 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011), basé à Qingdao, veut conquérir la France. L’entreprise y a lancé d’importantes campagnes de publicité (TV, presse, réseaux sociaux) et envisage devenir sponsor principal de trois clubs de football majeurs, respectivement le PSG, l’Olympique lyonnais et le club de Lille.. Objectif du numéro 1 mondial des gros appareils ménagers (devant Whirpool) : grignoter des parts de marché dans un pays - et plus globalement en Europe – où elle n’en détient qu’à peine 3%. Pour ce faire, Haier a débauché René Aubertin – ex de Darty, fin connaisseur de ce secteur extrêmement concurrentiel. Pour remplir cette mission, la marque – qui produit déjà en Italie - pourrait prochainement ouvrir

Nombre de cadres sanctionnés par le Parti pour corruption en cinq ans, selon He Guoqiang, membre du Politburo. Parmi eux, 24 000 auraient été jugés pénalement. Malgré tout, la Chine reste l’un des pays les plus corrompus au monde, d’après le classement de l’ONG américaine Transparency International.

11%

Part des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) dans le marché du luxe mondial – en terme de ventes, soit 33 milliards de dollars. Cette part n’était que de 4 % en 2007. La Chine, d’après le cabinet international Euromonitor, devrait devenir le deuxième marché du luxe en 2017.

Le siège de Huawei à Qingdao.

d’autres usines en Europe de l’est et en Russie, selon l’hebdomadaire chinois CBNweekly, et ce afin de « raccourcir les délais de livraison d’un mois à une semaine ».

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Nombre de passagers qui ont emprunté un an après son ouverture la nouvelle ligne TGV PékinShanghai. En moyenne, 147 trains circulent chaque jour sur cette ligne à grande vitesse (entre 4 et 5 heures pour relier les deux mégapoles) avec un taux de remplissage de 72 %.

D’après le magazine britannique Campaign, cité par le site spécialisé marketing-chine.com, les 10 marques préférées des consommateurs chinois sont dans l’ordre : Apple, Nestle, Chanel, Sony, Samsung, Uni-Président, Panasonic, Nike, Canon et Starbucks. « Les marques doivent miser sur Internet » - fixe et mobile, conseillait récemment l’hebdomadaire chinois CBNweekly. 70 % des personnes interrogées affirment acheter en ligne au moins une fois par semaine ! « Les jeunes chinois délaissent l’écran de télévision ». Résultat : les ventes de consoles (Sony et Nintendo) sont à la baisse tandis que « 60 % des cols blancs » jouent via des applications qu’ils téléchargent (sur le service d’Apple ITunes notamment). Les annonceurs qui misent sur le « tout TV » sont donc à la peine, à l’exception selon CBNweekly, du programme « La voix de la Chine » sur Zhejiang TV, sponsorisée par la boisson sucrée Jiaduobao. lLe commerce en ligne chinois - évalué hors « B2B » à 93 milliards d’euros en 2011 - représente déjà 3% du total des ventes de détail du pays,

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Les marques préférées des (jeunes) Chinois

52,6millions

8 Connexions / hiver 2012

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…Haier vise la France

70% des personnes interrogées par Campain déclarent acheter en ligne au moins une fois par semaine.

une proportion qui devrait, selon un rapport publié par International Data Corporation avec le chinois Alibaba, passer à 7% en 2015.


AUTOMOBILE

Toyota table sur 200 000 ventes de voitures en moins en Chine.

Quel est l’impact de la tempête diplomatique sur les îles Diayu/Senkaku pour les marques japonaises en Chine ? Considérable. Epson, Uniqlo, Seven-Eleven, Jusco, Ito-Yokado, Yoshinoya… Pas simple en effet pour toutes ces marques nipponnes

– habituellement très populaires en Chine – de passer l’épreuve du moment. Plus dur encore pour les constructeurs de l’archipel ; Toyota et Nissan en tête. La demande chinoise pour les voitures japonaises a été pratiquement divisée par deux ces derniers mois. Nissan a ainsi été obligé de réduire de 20% sa prévision de bénéfice net annuel sur 2012, à 320 milliards de yens (3,12 milliards d’euros), pour tenir compte du plongeon de ses ventes (- 41%) en Chine en septembre et octobre. Nissan est, rappelle Reuters, « le constructeur automobile nippon le plus exposé au marché chinois, qui représente à lui seul 27% de ses ventes en volumes. » Toyota, lui, table sur 200 000 ventes de voitures en moins en Chine par rapport à ses prévisions entre octobre 2012 et mars prochain.

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Le « Made in Japan » dans le rouge

TÉLÉPHONIE

Ces « petits » Le « bol de riz en fer » est-il vraiment cassé ? chinois qui montent, qui montent…

L’époque du plein emploi assuré par l’État, seul employeur du pays (dite du « bol de riz en fer », symbole des années maoïstes et des années 80) n’est plus. Et pourtant, de nombreux jeunes diplômés chinois se ruent encore sur la moindre annonce de fonctionnaire leur assurant un emploi à vie. Il étaient ainsi 7600 à postuler en novembre pour un seul poste au prestigieux bureau national des statistiques et exactement 7136 – avec tous un diplômes universitaire en

poche - pour quelques jobs de service (type nettoyeur de rue) proposés par la ville de Harbin, capitale du Heilongjiang. Même si le taux de chômage officiel dans les régions urbaines est estimé, ministère chinois des ressources humaines et de la sécurité sociale, à 4,3 %, la plupart des postulants à ces postes de fonctionnaire se disent « fatigués », dixit l’hebdomadaire The Economic Observer, de rechercher un travail dans le privé.

Le nouveau prix Nobel de littérature devrait devenir – de loin – l’écrivain chinois le plus riche du pays. Entre la dotation du prix Nobel (7,5 millions de yuans), les ventes de ses livres (entre 10 et 11 millions de yuans pour les prochains mois seulement), les nouvelles adaptations à l’écran de ses fictions (plus de 18 millions de yuans) et une multitude d’autres sollicitations, l’auteur de Clan du sorgho (1986) et de Beaux seins, belles fesses (1995), pourrait gagner, estimait en octobre The www.asie.atelier.fr

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Mo « money »

Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012

Economic Weekly, jusqu’à 175 millions de yuans. Vertigineux ! Une commission devrait par ailleurs débloquer 500 000 yuans pour restaurer la maison d’enfance de l’écrivain dans le Shandong.

Il y a bien sûr Huawai et ZTE, poids lourds qui pèsent de milliards de dollars et investissent désormais tous les marchés en Europe, aux Etats-Unis, etc. Mais aussi dans leur sillage, une multitude de fabricants inconnus en Occident qui, venus du Delta de Perles, pourraient exploser dans les prochaines années. Dans la ligne de mire des spécialistes du secteur qui guettent les nouveaux venus sur le marché : le déjà connu G’Five mobile (créé en 2003, 5 milliards de yuans de chiffre d’affaires en 2010), Gionee Communication (créé en 2002, a vendu 10 millions de téléphone en Chine en 2010), Hongjiayuan (ou ChangJiang, créé également en 2002) de Shenzhen… Ceux-là orientent pour l’heure leurs offres sur les marchés émergents : la Chine bien sûr, mais aussi l’Inde, le Brésil, etc. avant demain (qui sait ?) de s’attaquer à d’autres marchés plus matures. Des noms à retenir donc. 
 hiver 2012 / Connexions 9


L’actualité business Chine

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La Chine en France

Synutra en bretagne…

§ Le PIB chinois par habitant devrait passer de 5 530 dollars en 2011 à 10 000 dollars à l’horizon 2020, indique Cai Zhizhou, professeur d’économie à l’Université de Pékin, cité par le Quotidien du peuple. 
 § La croissance économique en Chine devrait être ramenée entre 7,4% et 7,6% cette année - son niveau le plus bas depuis 1999, selon les dernières estimations officielles (en Chine). Il était de 9,2 % l’année dernière. 
 § Pékin va relancer son – ambitieux – programme nucléaire stoppé depuis le désastre nucléaire de Fukushima. D’ici 2015, 30 % de l’énergie du pays devrait être générée par des sources renouvelables et des centrales nucléaires, a annoncé le gouvernement chinois, qui s’était fixé auparavant un objectif moins exigeant de 15 % de production d’énergie renouvelable d’ici 2020.

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… La moselle à l’heure chinoise La pose de la première pierre sur ce nouveau site est prévue au premier trimestre 2013.

© DR

TÉLEX

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Le leader chinois de la nutrition infantile va mettre quelque 700 millions de yuans (près de 90 millions d’euros) dans la construction d’une usine avec le breton Sodiaal. Une délocalisation qui permettra, espère Synutra, de mieux sécuriser la filière laitière chinoise secouée ces dernières années par d’importants scandales. A suivre.

« Patrick Weiten ambassadeur de la Moselle en Chine », titrait début novembre Le Républicain Lorrain. Le président du conseil général de ce département du nord-est français sortait en effet d’une tournée chinoise, via Wuhan et Chengdu, dans le cadre du projet ITEC d’implantations d’entreprises chinoises à Illange, en Moselle.

L’Actualité Business Chine est réalisée en partenariat avec le magazine Chine Plus. www.chine-plus.com


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Publireportage

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Le coaching de cadres et dirigeants dans les entreprises étrangères en Chine

La pratique du coaching dans les entreprises étrangères en Chine se répand et tend à s’imposer progressivement comme un outil efficace permettant aux managers de s’affirmer dans leurs fonctions et d’améliorer leurs pratiques de direction des équipes. Cependant le coaching reste pour une grande majorité des cadres des entreprises une notion rendue vague, voire ambigüe par l’utilisation de ce terme dans des situations multiples souvent très éloignées du milieu professionnel. La notion puis la pratique élaborée et codifiée du coaching est apparue dans les pays anglo-saxons à la fin des années 80 puis s’est progressivement étendue au reste du monde. Cette nouvelle forme d’acquisition du savoir et de développement comportemental en milieu professionnel est née de la convergence des facteurs suivants : évolution des entreprises où le cadre responsable est de plus en plus directement confronté à des exigences personnelles de choix managériaux complexes dus à des paramètres intégrant notamment rapidité dans la conduite des affaires, organisations internes matricielles et transverses, pression financière, changements de carrière personnelle plus nombreux et plus rapides, « guerre des talents ». Un nombre progressif d’entreprises a donc intégré l’impact positif que leurs ressources humaines, lorsqu’elles sont bien traitées notamment la couche d’encadrement - ont sur la performance générale de l’entreprise.

Dans sa définition professionnelle en entreprise, le coaching dit « executive coaching » peut être défini comme une relation dans un accompagnement ayant pour objectif d’aider l’accompagné à découvrir sa solution lui permettant d’améliorer sa pratique opérationnelle et managériale pour accomplir ses objectifs professionnels. Dans cette configuration le coaching met en relation le cadre coaché et son coach, expert en management et en comportement individuel. Le rôle du coach, choisi par le coaché dans un panel qui lui est proposé, de façon à ce que « l’alchimie » fait de confiance et compréhension mutuelle s’instaure rapidement entre les deux, sera à l’instar des préceptes de la maïeutique ou questionnement socratique, philosophie développée par Socrate, de faire « accoucher » le coaché de ses choix professionnels et de sa stratégie et de mise en cohérence de ceux-ci avec celle de l’entreprise. L’indépendance du coach vis-à-vis de l’entreprise garantit la liberté de choix du coaché tout en lui permettant de ne jamais perdre de vue les enjeux qui sont les siens et ceux de l’entreprise. Actuellement en Chine, les entreprises, principalement les multinationales et des PME en nombre croissant, utilisent le coaching individuel dans plusieurs situations : - Accompagner les dirigeants et les managers lors d’une prise de poste et favoriser ainsi leur acclimatation et leur intégration culturelle et organisationnelle.

- Accompagner leurs managers dans des opérations de fusion avec des entreprises chinoises, - Accompagner les talents, occidentaux ou chinois, dans leur évolution managériale, - Accompagner les cadres dans des périodes de gestion de conflits ou de difficultés organisationnelles. Cette énumération démontre que le coaching n’est pas réservé aux expatriés et qu’il est fréquemment employé pour des talents chinois d’autant plus que le facteur interculturel s’applique avec la même intensité pour les uns et les autres mais en jouant sur des ressorts différents selon leur culture d’origine. Travailler ensemble dans la même entreprise fait surgir au quotidien une multitude de questions, voire d’incompréhensions qu’il convient de lever et de résoudre si l’on veut que les objectifs de l’entreprise soient compris et intégrés par tous et réalisés dans les meilleurs délais avec le moins de déperdition d’énergie possible. Le coaching apporte non seulement des résultats tangibles rapides au niveau individuel, il contribue à moyen-terme à la gestion dynamique des ressources humaines, et prépare le long-terme en développant une culture du leadership et de changement organisationnel.

Dragonfly Group est le cabinet de conseil en Ressources Humaines spécialiste du marché chinois. Notre mission consiste à aider les entreprises occidentales dans leurs projets RH en Chine, tant sur le plan stratégique qu’opérationnel : recrutement pour les postes clefs, amélioration de l’organisation RH des entreprises, développement des talents, etc. Nos bureaux se situent à Pékin, Shanghai, Canton, Shenzhen, Chengdu, Hong-Kong et Paris. www.dragonflygroup.com

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2 0 1 2 EtudE sur lE Climat dEs affairEs

Chine

France

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Le déficit commercial de la France avec la Chine de 26,9 milliards d’euros en 2011 représente près de 38% du déficit total de la balance commerciale française (près de 70 milliards d’euros). Même si nous avons pu constater en 2012 une hausse des exportations françaises vers la Chine 3 fois supérieure à celle des exportations dans le reste du monde, soit 22,4% en Chine contre 7,5% dans le reste du monde, il n’en reste pas moins que la part de marché des exportations françaises en Chine n’est que de 1,27% à comparer avec l’Allemagne qui atteint 5,33%. Il nous paraît clair qu’il y a encore beaucoup à faire ici en Chine afin de profiter pleinement du potentiel du marché local et cela dans tous les secteurs, et bien entendu en particuliers ceux qui sont fixés comme prioritaires dans le 12ème plan quinquennal. Un marché d’implantation plus que d’exportation Toutefois, cette vision de la présence française en Chine par le seul prisme de la balance commerciale est partiellement erronée car c’est oublier que la France est l’un des principaux investisseurs européens dans ce pays après l’Allemagne avec un stock d’investissements de 13,1 milliards d’euros et

12 Connexions / hiver 2012

Etude sur le climat des affaires 2012 La CCIFC, en partenariat avec l’IFOP, a mené pour la première fois une étude destinée à prendre le pouls des entreprises françaises en Chine. Les résultats ont été présentés fin novembre lors de deux conférences à Pékin et Shanghai par Stéphane Courqueux, directeur Ifop Asie avec la présence exceptionnelle de Mme Laurence Parisot. un flux d’investissements français en Chine de 1,6 milliards d’euros en 2011. Ainsi, la Chine est devenue la 3ème terre d’implantation des entreprises françaises en 2011 avec environ 1 500 entreprises ayant plus de 2 200 implantations dont on estime que les revenus générés représentent plus de deux fois les exportations, soit environ 35 milliards d’euros. Nous pouvons ainsi mieux apprécier que la Chine est surtout un marché d’implantation plus que d’exportation. Car le marché chinois est si gigantesque, si fragmenté, si compétitif, si règlementé et si complexe que l’adaptation de la stratégie, de l’approche du marché, des produits et des services ou des pratiques commerciales, doit être spécialement pensée et ajustée à ce marché. Qui sont les entreprises françaises en Chine ? Dans ce contexte, que font nos entreprises en Chine ? Quels sont leurs principaux indicateurs opérationnels et financiers ? Quel est leur environnement? Quels sont les principaux défis auxquelles elles sont confrontées, tant en matière juridique et en particulier de propriété intellectuelle, en matière de discrimination d’accès au marché et des

appels d’offres publics, que de compétition avec leurs concurrents chinois et étrangers, et de ressources humaines ? Quelles stratégies d’accès au marché adoptent-elles ? Quelles stratégies adoptent-elles pour se développer ? Et enfin comment analysent elles le futur et leurs perspectives de développement en Chine ? Ce sont à ces questions fondamentales que cette étude tente de répondre grâce à la coopération de tous les membres qui ont accepté d’y répondre. Nous espérons qu’elle permettra de mieux appréhender les stratégies et les défis des sociétés françaises en Chine, et qu’elle contribuera à informer les autres sociétés françaises qui ont des projets d’implantation pour leur permettre de mieux concevoir leur stratégie d’approche du marché. Les résultats de l’étude permettent de confirmer et de chiffrer l’activité et les choix de gestion des entreprises françaises. A cet égard, elle constitue un outil d’information auprès de leur siège pour les filiales des entreprises françaises en Chine. Manuel Deleers,

Directeur Général de la CCIFC


« L’optimisme sur les prévisions de croissance en 2012 est partagé par la plupart des entreprises sondées. »

3 messages clés 1

Jamais la Chine n’a été considérée comme un marché aussi important d’un point de vue stratégique qu’aujourd’hui. Malgré le fait que les entreprises étrangères peuvent connaître certaines difficultés, être présent en Chine est indispensable... “Nous n’avons pas le choix. Notre premier marché concerne nos machines XX, et à l’heure actuelle, la moitié des machines XX dans le monde sont produites en Chine. Nous devons être présents en Chine, cela s’impose. La question reste alors de savoir comment conduire des

affaires en Chine et comment éviter les risques qui vont avec.” …Presque la moitié des entreprises sondées déclarent que leurs revenus ont progressé de manière significative en 2011. Au-delà du fait que c’est l’endroit où il faut être, la Chine est aussi synonyme d’énormes opportunités à venir : “Les prévisions de l’activité et du volume d’affaire sont excellentes”/“Les perspectives incitent à l’optimisme”

Fig. 10 Amélioration des revenus 2011 Dynamique générale vers des profits soutenus : les 3/4 des entreprises françaises en Chine participant à cette étude ont déclaré une hausse de leurs revenus en 2011, et presque la moitié d’entre elles l’ont qualifié de « hausse conséquente ». NE RÉPONDENT PAS

8%

BAISSE CONSÉQUENTE

4%

BAISSE LÉGÈRE

3%

PEU OU PAS DE CHANGEMENT

HAUSSE CONSÉQUENTE

12%

48%

Méthodologie Initiative de la CCIFC, l’étude sur le climat des affaires françaises en Chine a été réalisée en deux phases : 1. Une étude quantitative La 1ère phase a été principalement gérée par un questionnaire en ligne : • Le travail de terrain a débuté le 5 juillet et s’est terminé le 26 juillet 2012. • La plupart des participants assument un poste de direction dans leurs entreprises respectives (Ex : administrateur, directeur général, directeur des opérations, directeur régional, DRH, secrétaire général, etc.). • La plupart des participants viennent de villes de 1ère plan telles que Beijing, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen. • Au total pour ce questionnaire, 138 réponses ont été recueillies • Le questionnaire traitait des sujets suivants : Stratégie antérieure et actuelle en Chine. Evaluation de l’environnement des affaires (opportunités et dangers) Anticipation de développements futurs. 2. Un suivi qualitatif Afin d’avoir une compréhension plus approfondie des données recueillies par l’étude quantitative, plusieurs entretiens individuels ont été menés pour finaliser cette étude. Lors de chaque entretien, l’accent a été mis sur les différents défis auxquels se voient confrontées les entreprises tels que cités par les sondés. Il ne s’agit pas d’un recensement mais d’une étude menée sur un panel d’entreprises et qui examine les opinions et les comportements déclarés de la part des représentants desdites entreprises, par opposition aux faits bruts que certains organismes peuvent recueillir pour d’autres motifs. C’est ainsi que les résultats de cette étude sont seulement le reflet des réponses et des opinions exprimées par des individus. L’étude sera réalisée et publiée tous les ans.

HAUSSE LÉGÈRE

Cette étude a été réalisée avec le support d’Air France

25%

hiver 2012 / Connexions 13


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L’actualité business Chine

© Flore COPPIN

Téléchargez le rapport complet sur www.ccifc.org

2 Les défis et les difficultés se sont inten-

au cours du développement de ces entreprises françaises en Chine. La majorité des entreprises françaises sondées reconnaissent qu’elles passent à côté de certaines opportunités en Chine à cause d’obstacles liés à la réglementation, des difficultés d’accès au marché, voire même de l’arbitraire des attributions de licence. Les entreprises françaises sont aussi confrontées à la pression exercée par les entreprises locales, surtout en termes de prix. Pour finir, presque la moitié des partici-

sifiés La pénurie de main-d’œuvre devient un gros problème pour les entreprises françaises en Chine, en particulier pour celles qui connaissent une forte croissance ; 74% des entreprises sondées reconnaissent aussi que l’augmentation continue du coût de travail en Chine représente un défi. La protection des droits de la propriété intellectuelle est également un sérieux problème

Fig. 13 Les Principaux Risques De toute évidence, tandis que les entreprises qui se développent moins vite s’inquiètent davantage de l’environnement macro-économique, le premier danger pour celles qui se développent plus vite est la pénurie de maind’œuvre. Hausse Pas de hausse conséquente des GRANDES ENTREPRISES < 51M CA conséquente revenus en 2011 RISQUE MACROÉCONOMIQUE

60% 65%

53%

RALENTISSEMENT DE L’ÉCONOMIE MONDIALE

45%

40% 45%

INFLATION

APPRECIATION DU RMB

41%

AUGMENTATION DES COÛTS

55% 47% 38%

PRIX DE L’ÉNERGIE

30%

PÉNURIE DE MAIN D’OEUVRE

14 Connexions / hiver 2012

39%

61%

Fig. 20 Oportunités manquées sur le marché chinois Troisième point, du fait d’obstacles liés à la réglementation et d’un accès difficile au marché, la majorité des entreprises françaises sondées avouent qu’elles sont passées à côté de certaines opportunités sur le marché chinois ; c’est d’autant plus vrai pour les grandes entreprises et celles implantées depuis longtemps.

NON

OUI

38%

62%

PETITES ENTREPRISES < 2M CA

62%

38%

EN CHINE DEPUIS PLUS DE 10 ANS

38%

62%

EN CHINE DEPUIIS MOINS DE 5 ANS

58%

42%

46%

36%

pants avouent que l’appréciation du yuan ainsi que l’inflation représentent un risque important pour leur activité ; et plus encore pour l’environnement macro-économique. « La moindre appréciation du yuan a un impact direct sur nos marges. »

54%


1%

Fig. 26 Revenus prévisionnels 2012 La majorité des entreprises interrogées ont exprimé un point de vue plutôt optimiste sur la hausse de leurs revenus en 2012

4%

5%

-15%

15%

13% 36%

30%

22% 20%

Fig. 30 Projets d’investissements futurs Les entreprises qui prévoyent une forte hausse de leurs revenus, projettent d’augmenter de façon conséquente leurs investissements en Chine.

- 1%

3 L’optimisme sur prévisions de croissance en 2012 est néanmoins partagé par la plupart des entreprises sondées La plupart des entreprises sont plutôt optimistes en ce qui concerne la hausse de leurs revenus pour les années à venir. Les investissements progressent et les entreprises projettent de se développer plus encore en Chine. Par-dessus tout, les affaires ont été lucratives pour presque la moitié des entreprises françaises en Chine – ce qui signifie qu’il y a matière à amélioration pour les autres... Les sociétés greenfield annoncent des taux

de croissance plus élevé que les autres en 2011 Les sociétés greenfield regardent l’avenir avec plus d’optimisme à la fois en matière d’améliorations dans la productivité et de croissance. Elles se sentent également mieux protégées pour ce qui est de la violation des droits de propriété intellectuelle que les joint-ventures, plus exposés aux problèmes de droits d’auteur et aux conflits d’intérêts. “Regardez ce qui arrive à certaines de nos entreprises françaises […] Une JV, c’est tout simplement plus risqué”

No Change

22% 22% Légère hausse du revenu prévue

3% 19% 35%

16-30%

0-15%

Forte hausse du revenu prévue

39% 24%

27% 43%

< 30

16%

49%

21%

00

0-15%

16-30%

< 30

A propos de l’Ifop

Depuis 1938, l’Ifop est un pionnier et un leader dans le secteur des sondages d’opinion et des études de marché. En plus de ses 3 pôles professionnels (omnibus, panels et phone city), l’Ifop se structure autour de 6 secteurs clés qui n’ont de cesse

de s’adapter aux mutations de la société et du marché : • Opinion et stratégie d’entreprise • Consommateurs : surtout biens de consommation, foyer et bien-être • Services : autour de 3 secteurs à haut potentiel (l’énergie, les banques et assurances, la mobilité) • Médias et numérique • Santé (y compris une organisation mondiale de la pratique médicale) et

luxe. L’Ifop intervient dans une cinquantaine de pays à travers le monde. Ses principaux bureaux se trouvent à Paris, Toronto, Buenos Aires, Shanghai et Hong-Kong. En 2011, le groupe Ifop compte un effectif de 250 employés pour un chiffre d’affaires consolidé de 40M€.

www.ifop.com

hiver 2012 / Connexions 15


L’actualité business Chine

中国商务资讯

© XIE Bin

L’ENTRETIEN

« Investir en Chine reste primordial » Laurence Parisot, vice-présidente de l’IFOP, présidente du MEDEF, est venue en Chine en novembre dernier présenter les résultats de l’enquête CCIFC / Ifop et a accordé à Connexions un entretien exclusif. Que représente la Chine pour l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) 1 ? Laurence Parisot : Je suis venue en Chine pour la première fois à la fin des années 80, on sentait déjà que le pays était sur le point de connaitre un miracle économique. On s’est implanté à Shanghai très tôt, au début des années 90. On peut d’ailleurs considérer à l’époque que nous étions des pionniers, pour une PME, à faire le pari de la Chine et à oser nous y installer. La France a une longue tradition d’intimité diplomatique avec la Chine, et l’IFOP s’y est glissé pour prendre part à son développement. Aujourd’hui, la Chine représente pas moins de 15 % de notre chiffre d’affaires – il y a une vraie demande pour comprendre le consommateur local. Pour toutes les entreprises qui y sont installées, connaitre la classe 16 Connexions / hiver 2012

moyenne chinoise – ses besoins et ses désirs de satisfaction – est en effet une clé fondamentale et indispensable pour réussir leur développement.
 C. : Quelles sont les synergies nouvelles que vous voyez émerger entre les économies françaises et chinoises ? L. P. : Le monde est en pleine transition, mais je suis profondément optimiste. La Chine nous a sévèrement concurrencés avec son modèle de production à bas coût, mais sa montée en gamme actuelle va permettre un rééquilibrage. L’Europe reste la première puissance commerciale du monde et beaucoup de grandes entreprises françaises sont déjà en train d’investir dans des projets gigantesques pour gagner des parts sur le marché intérieur chinois, que cela soit Michelin qui va y construire sa plus grande usine du monde, ou SaintGobain qui y apporte une très forte valeur

ajoutée, ou encore Total et ses investissements colossaux dans le domaine de l’exploitation des gaz de schiste. Investir en Chine reste primordial. Pour les PME, c’est plus difficile. Cependant les grandes entreprises entrainent aussi des pépinières de partenaires dans leur sillage d’implantation. C. : La Chine est-elle cependant encore aussi intéressante qu’avant pour les investissements ?
 L. P. : Il y a quelques motifs d’interrogations. Le plus grand défi du pays - y compris dans sa recherche d’un positionnement beaucoup plus « haut de gamme » - se trouve à mes yeux dans son niveau de formation et d’éducation. Dans ce domaine, y a eu d’énormes progrès qui ne peuvent que susciter l’admiration, mais il y a encore beaucoup de handicaps à surmonter. D’ailleurs, même s’il y a eu une


évolution tout à fait remarquable dans la des bénéfices ou être à l’équilibre, et on maitrise des nouvelles technologies par constate qu’à un certain niveau d’invesles Chinois, on ne peut pas dire non plus tissement, on parvient à gagner de l’argent qu’il y a eu une seule innovation radica- dans plusieurs secteurs, même si l’on n’est jamais sûr de réussir. lement nouvelle faite ces C. : À l’inverse, que dernières années par une « La Chine nous pensez-vous des invesentreprise chinoise. On tissements chinois en constate par ailleurs que le a sévèrement Europe ? nombre d’illettrés dans le concurrencés L. P. : Il faut que les règles pays a augmenté dans des avec son du jeu soient respectées proportions inquiétantes par tout le monde. Les au cours de la dernière modèle de investissements chinois décennie, et la qualité du production à sont les bienvenus en recrutement est souvent bas coût, mais Europe ou en France à le problème numéro un condition qu’il y ait égades entreprises. Cepen- sa montée en lité de traitement. Je pense dant, son atout principal gamme actuelle par exemple aux marchés est la taille de son marché va permettre un des services (banque, intérieur, qui favorise la assurance, etc.) qui sont diffusion des nouveaux rééquilibrage. » aujourd’hui pratiquement produits et des nouveaux services. On ne peut pas se permettre de fermés aux étrangers en Chine, mais aussi ne pas y être. Aujourd’hui, la moitié des aux règles en matière du droit du travail entreprises que nous avons interrogées qui sont discriminantes pour les entredans le cadre de notre enquête sur le cli- prises étrangères en Chine. La crise de mat des affaires en Chine déclare faire 2008 a obligé les grands pays de la pla-

nète à une meilleure coopération économique. Dans le cadre de l’OMC, cela aboutit aussi à faire plus de pression sur la Chine pour qu’elle y prenne toute sa place et toutes les responsabilités que son rôle éminent lui confère. On entend souvent dire que l’Europe est naïve, je pense qu’elle n’a tout simplement pas toujours assez confiance en ses atouts. C. : Que manque-t-il encore à l’environnement juridique des affaires en Chine ? L. P. : Aujourd’hui, les dispositifs existent, par exemple pour les procès dans le domaine de la propriété intellectuelle. Cependant, leurs mises en œuvre laissent encore parfois à désirer. Les décideurs économiques et responsables politiques chinois en sont conscients, et le débat sur la corruption est aujourd’hui central dans les discours. Heureusement également, les pressions de la société civile chinoise poussent dans le même sens.

Propos recueillis par Renaud de Spens

1. Fondé en 1938, l’IFOP est le premier institut de sondages et d’études marketing à avoir vu le jour en France.

hiver 2012 / Connexions 17


Publireportage

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© Air France

Du caviar à bord pour les fêtes de fin d’année

Dos de turbot aux palourdes Un dos de turbot servi avec des palourdes savoureuses, du riz noir Venere Nero ainsi que de jeunes pousses d’épinards sautées à l’huile d’olive. Sauce aux crustacés composée de jus de langoustines, crème, Cognac et tomate, relevée de piment de Cayenne.

18 Connexions / hiver 2012

A l’occasion des fêtes de fin d’année, Air France aura le plaisir d’offrir à ses clients La Première des saveurs d’exception pour un voyage placé sous le signe de l’excellence et de l’enchantement. De décembre à janvier, au départ de Paris, les clients pourront ainsi déguster une mise en bouche d’exception : une bulle de Caviar Alverta Royal Eggxiting® de Petrossian. Ambassadeur du luxe, le caviar, revisité par Petrossian, revêt pour cette occasion une forme toute particulière et se présente sous la forme d’une petite verrine ronde transparente, chic et décalée. Le mois de décembre sera aussi l’occasion pour les clients La Première de découvrir ou redécouvrir la cuisine d’un grand chef français, Jacques Le Divellec, à travers deux compositions personnelles : le dos de turbot aux palourdes et l’embeurrée de la mer sauce aux coquillages. Jacques le Divellec, membre du Studio Culinaire Servair, exprime là tout son savoir-faire et sa créativité dans son domaine de prédilection, les saveurs maritimes.

Embeurrée de la mer aux coquillages Une embeurrée de la mer où fenouil et pomme de terre côtoient dos de saumon fumé, gambas Black Tiger, SaintJacques juste saisie et tronçon de lotte poché dans un fumet de coquillages.



Dossier

专栏

Avant propos

Vers un nouveau modèle chinois ? 转型 (zhuănxíng), “transformation, mutation”, est l’un des termes les plus saillants des débats chinois de la fin 2012 sur l’avenir du pays. Les hasards du calendrier font en effet coïncider deux phénomènes : la fin du modèle de croissance fondé sur les exportations de produits à faible coûts de production et le changement de l’équipe dirigeante du PCC. Autour du 18ème congrès du Parti, de nombreux analystes et éditorialistes chinois s’interrogent : dans quelle direction le pays doit-il se diriger pour maintenir une croissance économique qui est aujourd’hui le pilier principal de légitimité du régime ? Le discours d’ouverture du congrès par le président Hu a fixé l’objectif : en 2022, le PIB chinois devra avoir doublé. Les internautes ont accueilli cette déclaration avec un immense scepticisme. L’opinion ne se fait plus d’illusion sur la capacité du pays à maintenir la croissance à deux chiffres des années 2000. Néanmoins, le moral des ménages chinois est encore plutôt bon, et la plupart des commentateurs internet se sont enthousiasmés pour l’une des formules utilisées dans le premier discours de Xi Jinping à l’ouverture du plenum du nouveau comité central : “人民对美好 生活向往就是我们的奋斗目标” “Nous allons nous battre avec pour objectif les aspirations du peuple à une vie meilleure”. On y distingue en effet une adresse à l’individu chinois, alors que la rhétorique communiste avait plutôt l’habitude de noyer l’homme dans la masse sociale.

20 Connexions / hiver 2012

Si des réflexions sont déjà engagées depuis plusieurs années sur la question de la qualité de la croissance opposée à sa puissance brute, il demeure toutefois nécessaire de bien identifier et évaluer les “réservoirs” de la future croissance chinoise. Point intéressant, si les analyses des experts chinois et étrangers s’accordent sur la plupart des détails pris individuellement, elles ne mettent pas toujours l’accent sur les mêmes idées. Ainsi, si les défis de la montée en gamme de l’industrie chinoise et de la tertiarisation de l’économie (voir p. 27) ne sont pas ignorés des économistes du pays, la plupart insistent plutôt sur quatre grands chantiers générateurs de croissance : la poursuite de la libéralisation de l’économie (voir p. 35 et 45), les progrès de l’Etat de droit (voir p. 36), l’égalitarisation sociale de la répartition des revenus et le développement des provinces intérieures (voir p. 47). Il est crucial pour les entreprises françaises de bien comprendre tous ces enjeux, afin non seulement de tenter une évaluation du « risque pays », mais aussi de comprendre dans quels domaines les avantages comparatifs des deux pays peuvent se combiner dans les meilleures synergies d’affaires. Le meilleur savoir-faire technologique et entrepreneurial français a tous les atouts pour tirer le plus grand parti du nouveau modèle économique chinois en gestation.

Renaud de Spens, Rédacteur en chef

前言 中国的新发展模式? “转型”,是2012年底有关中国未来 走向的争论中最醒目的一个词。两大事件 碰巧重合到了一起:一个是以低成本的出 口为导向的中国经济发展方式走到了尽 头,另一个是中国共产党的领导层更替。 围绕着中国共产党的“十八大”,众多中 国学者、媒体人和分析人士在思考:应该 朝哪个方向发展,这个国家才能够继续保 持经济的增长?而经济发展正是今日政权


© Imagine China

Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

合法性的基石。新任党总书记习近平在十

体的关怀,而中共以往的用词通常是将个

推动力上:经济的持续放开(第35页),法

八大开幕式上的讲话指明了目标:到2022

人淹没在集体里的。

制国家的健全(第36页),社会收入的公

年,中国的人均国内生产总值要翻一番。中

尽管多年前,关于经济发展的质量和

国的网民们对此目标深表怀疑。人们不再

速度是否同步的思考就已经开始有了,现

对于法国企业来说,对这个形势有清

幻想中国经济能够保持2000年代那样的

在来辨识和衡量未来中国发展的“储备力

晰的认识是非常关键的。只有这样,他们

以两位数增长的发展势头。然而,中国家

量”是很有必要的。值得注意的是,即使中

才能够去评估“国家风险”,也才能理解

庭的精神状态还是相当乐观的。对于习近

国和外国学者的大部分分析在细节上是一

中法两国在哪些领域有各自相对的优势,

平的在新一届党中央的第一次全体会议

致的,他们关注的重点却不尽相同。虽然

如何将之更好地结合起来。充分发挥法国

上提出的“人民对美好生活的向往就是我

多数中国经济学家没有忽略中国工业的转

顶尖的技术能力和管理优势,就能最大程

们的奋斗目标”,大多数网上评论表示欢

型升级和第三产业的发展(第27页),但

度地从孕育中的中国经济发展新模式中获

迎。从这个提法里,可以看出一种针对个

他们把更多的目光集中在经济增长的四大

益。

平分配和内陆省份的发展(第47页)。

主编:何诺

hiver 2012 / Connexions 21


Dossier

专栏

Point de vue

Quel nouveau modèle de croissance ? L’économie chinoise va continuer de croître, mais elle va le faire moins vite, dans le cadre d’un nouveau modèle économique : c’est désormais le cap que se sont fixées les autorités chinoises, en accord avec la Banque mondiale. La société chinoise devient majoritairement urbaine, 中国社会的城市化程度越来越高, 到2030年, 70%的人口都将生活

L’industrie manufacturière, qui a été le principal moteur de la ou enfin elles délocalisent leurs productions dans des pays à croissance économique chinoise depuis trois décennies, connait moindre coûts. La hausse des salaires tient en partie à des facun net ralentissement depuis le début de l’année 2012. D’abord teurs institutionnels : le système du hukou freine l’émigration pour des raisons conjoncturelles. D’une part, la demande est rurale en rendant très difficiles les conditions de vie des migrants faible dans les principaux marchés étrangers de la Chine et les dans les villes ; mais elle correspond aussi au tournant démograexportations chinoises n’ont augmenté que phique qui s’amorce en Chine. Depuis 2010, la « Depuis 10 ans, population en âge de travailler (de 15 à 60 ans) a de 7.4% au cours des neuf premiers mois de 2012, trois fois moins vite qu’en 2011 (+22.7% au les salaires cessé d’augmenter et les effectifs des catégories cours de la même période). Les exportations les plus jeunes (15-24 ans) ont déjà commencé à des ouvriers vers l’Union européenne ont reculé de près de diminuer. Cette évolution n’en est qu’à ses déprogressent 6%. Or les exportations absorbent environ un buts et la population d’âge actif va diminuer de quart de la production industrielle chinoise, et plus vite que 65 millions au cours des vingt prochaines années. cette proportion est beaucoup plus élevée dans la productivité La hausse des coûts salariaux constitue ainsi une des secteurs comme l’électronique et le textile. du travail et la tendance de long terme, et l’industrie chinoise D’autre part, à l’intérieur du pays, les mesures devra cesser de miser sur la compétitivité-prix et C hine n’est plus prises par le gouvernement pour dégonfler la jouer la montée en gamme. C’est ce qu’ont fait, bulle immobilière ont conduit à un tassement le pays où les en leur temps, des pays comme le Japon, Taiwan de l’activité du bâtiment, qui s’est répercuté sur coûts salariaux ou Hongkong. les productions des industries en amont (ciment, Ce tournant démographique devrait aussi se trasont les plus verre, acier). duire par une croissance économique plus lente bas. » Une nouvelle donne sociale que par le passé. La Chine a besoin de créer Par ailleurs, l’industrie manufacturière chinoise fait face aussi moins d’emplois que lorsque la main d’œuvre augmentait de à la nécessité d’ajustements structurels. Depuis le milieu des 12 millions par an comme ce fut le cas entre 1980 et 2010. Cette années 2000, les salaires des ouvriers progressent plus vite que nouvelle situation du marché du travail explique pourquoi le la productivité du travail et la Chine n’est plus désormais le pays ralentissement actuel ne s’accompagne pas d’une notable agoù les coûts salariaux sont les plus bas. Dans ces conditions, gravation du chômage. La croissance économique au cours des les entreprises exportatrices de produits à forte intensité de 9 premiers mois de 2012 (7.7%) rejoint celle que prédisent la plumain d’œuvre ont différentes stratégies : elles transfèrent leurs part des scénarios à long terme (autour de 7.5% par an d’ici 2030). productions dans les provinces de l’intérieur où les salaires sont Pour maintenir ce rythme qui demeure relativement élevé, alors moins élevés, ou elles investissent pour gagner en productivité, même l’environnement international n’est plus porteur, la Chine 22 Connexions / hiver 2012


puisqu’en 2030, 70% de la population devrait vivre dans les villes. 在城市里。

devra s’appuyer davantage que par le passé sur sa consommation intérieure. Les statistiques officielles montrent que celle-ci tombée à un niveau exceptionnellement bas (48% du PIB en 2010). Certes, ces données sous-estiment vraisemblablement les dépenses réelles des ménages (au titre du logement et des services notamment), mais la consommation a été incontestablement le maillon le plus faible de la croissance ces dix dernières années. Pour rééquilibrer l’économie, il faudrait que les tendances observées depuis la fin des années 1990 s’inversent, c’est-à-dire que les revenus de la population augmentent plus vite que le PIB et que les ménages baissent leur taux d’épargne, qui est très élevé (les ménages urbains épargnent en moyenne 35% de leur revenu). A coté de la hausse des salaires, l’augmentation des dépenses publiques pour l’éducation, la santé, la protection sociale, le logement, devrait contribuer à augmenter le pouvoir d’achat des ménages. Ce ne sont pas les ressources budgétaires qui manquent mais surtout les canaux institutionnels d’allocation de ces ressources, dont la mise en place prend du temps. Une nécessaire meilleure répartition des richesses La société chinoise devient majoritairement urbaine, puisqu’en 2030, 70% de la population devrait vivre dans les villes. Cette urbanisation joue, en principe, en faveur de l’amélioration du niveau de vie dans la mesure où les habitants des villes ont un revenu en moyenne trois fois supérieur à celui des ruraux. Encore faut-il que les nouveaux urbains soient intégrés dans les systèmes sociaux des villes, aient accès au logement, aux services sociaux et éducatifs. Actuellement, la majorité des 250 millions de migrants ont des conditions d’existence (statut précaire et mauvais logements en particulier) qui les conduisent à épargner

© Imagine China

© Imagine China

Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

La population d’âge actif va diminuer de 65 millions au cours des vingt prochaines années. 在未来20年内,中国的劳动人口将减少六千五百万。

encore plus que les citadins. Pour que le ralentissement de la croissance soit socialement et politiquement acceptable, il faut que ses fruits soient plus équitablement répartis, que la qualité prenne le pas sur la quantité. Le rapport conjoint de la Banque mondiale et du Development Research Center de Pékin, publié au début de cette année, a amplement décrit les composantes d’une stratégie de développement durable et les réformes qui devraient assurer une croissance rééquilibrée en faveur de la consommation, moins centrée sur l’industrie et davantage sur les services. Ce rapport a été endossé par celui qui devrait devenir le nouveau premier ministre en 2013 (Li Keqiang). Il faudra une forte volonté politique pour infléchir le mode de croissance, redresser les distorsions de prix pour modifier les comportements qui sont au cœur des déséquilibres (bas coûts du capital et du travail), et favoriser des modes de production et de consommation économes en énergie et ressources naturelles. Cela ne se fera pas en un jour. Ces changements auront des conséquences sur les relations de la Chine avec le reste du monde. Elle deviendra moins attractive pour les investissements directs étrangers à la recherche d’une base de production à bas coût (atelier du monde); mais les entreprises étrangères qui veulent répondre à la demande locale, celle des consommateurs comme des entreprises, devront plus que jamais être présentes sur place. Révélant des ajustements en cours, les flux d’IDE à destination de la Chine sont en baisse et les montants investis dans les services ont dépassé ceux destinés à l’industrie. Quant aux investissements des entreprises chinoises à l’étranger, leur essor est une tendance de fond et ils sont en passe de rattraper, par leur montant, les investissements étrangers en Chine. Françoise Lemoine, économiste senior au CEPII

hiver 2012 / Connexions 23


Dossier

专栏

中 国 的 新 发 展 模 式 ?

《中国走向更大的“自由化”?》 篇 在《自由化是未来中国经济发展的

无论学界还是政府层面,都清醒

总之,未来中国的经济增长模式

地认识到,今后的二十年内,中国的经

应是质大于量,制造业不再一枝独

济增长速度将放缓。随着人力成本和

秀,第三产业和科技创新企业的发展

环境成本的持续上升,以劳动力密集

加快,各领域平衡增长。要实现经济

型产业为主导、依赖出口和制造业拉

成功转型,强烈的政治意愿是关键。

动经济增长的模式面临危机。不管是

未来的中国可能不再如现在这样吸引

短期内巩固经济复苏成果还是保持中

大量的外资,但对于那些关注当地市

长期经济可持续增长,都要求中国尽

场的外国企业来说,他们比任何时候

会引起某些利益集团的抵制。90%的中

快启动由生产大国向消费大国转变的

都应该在中国抢占一席之地。

国500强企业是国有企业,中小企业的

经济转型。然而,转变经济发展方式 《中国不再是“世界工厂”? 》

要求必须深化各项配套改革,包括城 乡二元体制、国有企业、金融体制以及

关键?》一文中,作者指出,中国知识 界和党内人士普遍认为,加深经济和 政治体制改革是维持中国经济增长的 基础。然而,如果说以前的改革是实用 主义者的循序渐进,现在的领导层则 面临一道从量变到质变的门槛。政治 体制改革到了关键的时候,继续深入

发展深受限制。 更重要的是,法制不健全、司法 不独立和腐败横生使外国投资者望

政府管理体制等诸多方面的结构性改

《活跃但适度的企业转型升级》

而却步。随着王岐山出任中央纪委主

革。能否实现经济发展方式的根本转

一文指出,在用短短二十年时间,就

任,反腐再次成为新一届领导层的

型,关键还在于能否真正推进改革,尤

使“中国制造”在世界上大放异彩之

工作重点。但是,腐败本来就是体

其是政治体制改革。刚刚确立的新一

后,中国经济发展的重点应该向第三产

制问题结的恶果,要从根本上摘除

届中国领导层是否能实现体制和机制

业倾斜。当然,这一次也是用中国式的

它,还是必须进行法制和政治体制

上的重大突破呢? 我们拭目以待。

方法和节奏。作者注意到,中国企业选

改革。

本期《联结》探讨的,是中国经济

择了和西方第三产业不同的发展方向,

《政治新风吹?》一文详细分析

转型的方向,结构型改革的必要性,

即从提供低档低价的产品和服务过渡

了新一届领导层的执政风格,预测

以及由此给跨国企业带来的机遇和挑

到提供质量相对可靠,但复杂和设计

未来中国的政治走向。首先,作者注

战。

程度低于西方同类的产品和服务。即

意到,中共政治局常委从9名减少到

使中国每年在科研经费的投入已经是

7名,这或许给未来的国家主席和总

世界第三位的,但大部分的经费是放

理更多的执政空间。常委的排名有

在工程上,中国自有的知识产权非常

所改变。排在第二位的不再是全国

中国传统的制造业正在衰退。一

少。此外,英语不普及也是中国的第三

人大主席,而是未来的共和国总理。

方面,出口增幅持续放缓,严厉的房地

产业面对世界竞争的一大障碍。因此,

其次,从几位常委的执政道路上看,

产调控政策使上游的企业深受影响。

中国企业选择了一种适度的转型和升

党内的保守力量不可小觑。然而十八

另一方面,制造业内部面临结构性调

级。

大召开以来的官方文本显示,自由

《新的中国经济增长模式是什 么?》篇

整。 “民工荒”、人口老龄化等因素使

在《跨国企业必须提高生产效

化的大门依然开启。“协商民主”的

用工成本不断上升。面对危机,中国传

率,才能在中国站稳脚跟》一文中,

产生说明,新的领导层认识到了中国

统出口企业有的迁往内陆省份或邻国,

作者指出,中国最近十年的经济飞

民间社会浮出水面,以网上舆论为代

也有的努力提高生产效率。同时,制造

跃使在华的跨国企业受益匪浅。但

表的民意对政治决策的影响越来越

业不应再打“价格战”,而应加快产品

随着中国政府给外资的优惠政策减

大。

的转型升级。

少,人力成本的逐年上升,人民币汇

以习近平为首的新一代领导人面

要保持经济的持续增长,中国应前

率的走低以及本地企业的竞争,经

临的挑战是巨大的,他们要带领中国

所未有地拓展国内消费市场。在增加民

济大环境已经改变。跨国企业清醒

成功过渡到以内需为增长主导的经济

众收入的同时,应加大对教育、医疗、

地认识到,无论是从资金、人力还是

发展模式。这就必须深化以国有企业

养老、住房等的公共财政投入,使人民

自然资源上,他们都必须提高资源

改革和户籍制度为首的各项配套改

不再因为缺乏安全感而不敢消费。

配置的效率。

革。

24 Connexions / hiver 2012


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式? 《中国的内需能拯救世界吗?》 篇 《解放中国消费者》一文指出,中

浙江龙港镇就是一个很好的例子。

给外资企业带来了机遇。像贵州这样全

扫除制度障碍,提高收入和社会保障

国最穷但发展速度也最快的省份,以

水平,是扩大内需的基础。

优厚的引资条件,吸引着外资的涌入。

国是人均消费相对人均国内生产总值

《投资外国市场使企业在国内市

中西部的消费潜力是巨大的。包括路易

比率最低的国家之一。怎么样扩大内需

场更有竞争力》一文注意到,在政府的

威登在内一些国际大牌纷纷加快进驻

对中国经济来说显得越来越重要。近

鼓励下,中国企业纷纷走出国门。国内

中国的二级城市。

30年的城镇化是失败的,尽管中国沿

市场激烈的竞争和产能过剩使中国企

尽管中西部的发展速度惊人,但对

海地区成功变成了“世界工厂”,在其

业必须把目光投向海外市场。中国企业

于外资企业来说,去西部需要的资金、设

它地区,城镇化在掏空中国农村的同时

在欧洲的大量投资使他们在迅速得到

备和能源费用也是昂贵的。并且很多企业

并没有给当地经济带来相应的增长。

欧洲企业的品牌、技术、客源和管理的

对这个地区缺乏了解。或许从这个角度上

民工们没有从经济红利中充分获益,

同时,也提升了自身的品牌价值。

讲,江苏太仓这样既有交通的便利,又有

《涌向西部》和《乌鲁木齐—未来

良好政府服务的城市,是最有吸引力的。

之城》两篇文章关注中国广阔的西部地

乌鲁木齐是一个典型的待开发的未

有学者分析,最近十年的城镇化进

区在政策、环境、人力资源和市场等方

来之城。这座城市以优惠的税收政策、 可

程为增长贡献了3个百分点。但这3个百

面给外资企业带来的机遇。自从2000

以辐射整个中亚地区的地理位置和相对

分点耗资巨大,也非可持续性发展。因

年中国政府提出“开发大西部”以来,

健全的政府管理吸引着外资。相比发达

此,建立一种全新的、以本地人民需求

中西部省份的基础建设得到了很大发

但竞争激烈的沿海地区,这里的发展空

和适合当地的小型项目为基础的城镇

展。随着高速铁路线的建成,偏远省份

间很大。家乐福等大型法国企业已经进

化模式是必要的。中国的印刷之都—

和中心城市形成快捷的交通网络。这

驻,尝到了头口水的好处。

户籍制度依然将他们牢牢地排除在城 市的有利条件之外。

hiver 2012 / Connexions 25


Dossier

Vers la fin de l’usine du monde ? Le modèle de la croissance chinoise, fondé sur des produits à faible valeur ajoutée à bas coûts, montre des signes de ralentissements. Pour survivre, l’appareil d’export chinois a deux directions possibles : la première consiste en une montée en gamme des produits « made in China », accompagnée par l’émergence d’une économie tertiarisée tirée par l’innovation ; la seconde, plus inattendue, insiste au contraire sur un développement qualitatif et technologique modéré pour éviter au pays de se retrouver dans le « piège des revenus moyens ». 26 Connexions / hiver 2012


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

Analyse

Une dynamique de montée en gamme modérée D’après Jean-François Di Meglio, après avoir imposé sa puissance industrielle en un temps record, l’économie chinoise se devait de glisser vers le secteur tertiaire. Elle le fera mais, là encore, à son rythme et à sa manière. La Chine, qui a longtemps appuyé sa croissance sur une faiblesse de ses coûts de fabrication et de sa devise est en train de perdre sa compétitivité sur ces deux fronts. Elle a fait une grande partie du chemin qu’on lui demandait de faire en réévaluant sa devise : plus de 30%, par paliers, depuis 2005. Et les revendications salariales qui ont éclaté dans la sous-traitance ont entraîné des hausses de salaires très importantes dans tout le secteur manufacturier. L’ombre de délocalisations vers d’autres pays se profile. Une montée en gamme « modérée » La tertiarisation d’une économie signifie une montée graduelle en puissance avec mise en place de services très sophistiqués et sans défaut. La Chine a, dans des domaines essentiels, fait un choix très différent des nôtres. Indéniablement, ses efforts de recherche sont importants : elle consacre apparemment (et hors budget recherche potentiellement inclus dans les budgets militaires) 1,7% de son PNB à la recherche, qui aujourd’hui serait le troisième budget mondial, derrière les Etats-Unis et l’Europe, la part dans le budget mondial s’élevant désormais à 11,8%. Mais il faudrait requalifier ce chiffre apparemment impressionnant : il concerne surtout l’ingénierie, et il faut aussi que la Chine assure un « rattrapage technologique », dont des travaux récents (en particulier à partir des représentants de Bercy à Shanghai) ont montré qu’il se faisait de plus en plus vite. Encore faut-il y consacrer beaucoup d’efforts : par exemple, si dans le domaine des trains à grande vitesse on pouvait dire que « vingt ans de retard ont été rattrapé en dix ans », il y a beaucoup d’autres do-

maines (billetique, circuits intégrés) où le malgré l’existence de « supercalculatrices » retard se rattrape « en temps réel », donc en Chine), la Chine ne semble pas planiremet la Chine à niveau sans lui permettre fier les investissements massifs (civils du de prendre un leadership. La part chinoise moins) que cette branche implique. Dans dans les brevets mondiaux (en forte aug- ce domaine, la Chine est en retard de mentation pourtant) reste très inférieure deux ou trois générations. Certes, le type (moins de 10%) à celle de l’Europe, des d’usine, capable de fabriquer des produits Etats-Unis, et du Japon (environ 35, 25 aussi sophistiqués avec un taux de défaut et 15% respectivement). quasi nul, coûte dans les Il y a plusieurs exemples 10 milliards de dollars, « En choisissant aussi où le choix chinois dix fois plus cher qu’il y est de fabriquer en masse de monter a quinze ans. La Chine des produits relativement en gamme les considère-t-elle réellemoins sophistiqués que Chinois pensent ment qu’elle n’en a pas ceux que l’Occident distriles moyens ? Ou est-ce bue dans le monde : des aux marchés un choix ? Ou bien alors marchés sont conquis, l’Oc- des grands ne voyons-nous que la cident en est exclu certes, émergents où face « apparente » de mais il n’est pas « remcette recherche ? les besoins placé ». Dans les télécoms, Pas d’autre choix que par exemple, à travers sont immenses les bas prix leurs champions, Huawei mais les moyens La part de l’industrie des ou ZTE, qu’il s’agisse de limités. » services la plus dévelopla fourniture de centraux, pée en Chine est à destide toute l’assistance technation locale et low cost. nologique, de la capacité à exporter… Dès que l’on veut monter en gamme, mais la Chine a fait le choix d’offrir un produit surtout sortir de son propre marché en en relativement fiable mais en acceptant un visant d’autres, on doit régler la question niveau de sophistication moins exigeant posée par une barrière toute simple, celle (et sans doute aussi un taux de défauts de la langue. Si l’Inde a réussi sa mutation plus élevé) que cela ne se fait en Occi- vers les industries de service et surtout dent : c’est la montée en gamme modé- vers l’exportation de ces industries que rée. Même frein pour certains produits nous délocalisons là-bas en partie ou à très haute valeur ajoutée, comme les bien que nous sous-traitons, c’est aussi wafers, ce summum de la sophistication parce qu’en plus de la technicité, la prasur lesquels on imprime circuits intégrés, tique de l’anglais était là. La Chine n’a pas transistors, semi-conducteurs… que les totalement travaillé sur sa propension très Chinois, contrairement aux Taïwanais, aux forte à utiliser sa langue. En Chine, il n’y a Coréens et bien sûr aux Japonais, pour pas de pression à faire autrement qu’en lesquels, à vue occidentale du moins (et chinois. Le désir de communiquer

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专栏 des secteurs comme le e-commerce, lui aussi très développé le service proposé est à la fois plus performant et moins cher que chez nous. En Occident, la chaîne du e-commerce est virtuelle de A à Z, tout le hard, la logistique, étant sous-traitée. La tendance chinoise est d’intégrer : le ecommerçant chinois propose à son client un service sur mesure, en se pliant à ses désirs tant pour sa composition que pour sa livraison. Dans sa chaîne, le hard et le soft se connectent mais l’offre doit rester bon marché pour être compétitive. Cela ralentit la montée en gamme mais dessine les contours d’une autre voie. En choisissant ainsi de monter engamme… mais pas trop, les Chinois pensent vraisemblablement aux marchés des grands émergents où les besoins sont immenses mais les moyens limités. On peut donc se demander si, en termes de tertiarisation et de services globaux, la Chine a vraiment envie d’être en compétition avec les marchés mûrs ? Si elle préfère miser sur les émergents où elle pourrait prendre des parts de marché colossales ? Ou si, pour des raisons qui nous échappent encore un petit peu, la Chine doit encore effectuer un gros rattrapage ? ».

© Imagine China

Dossier

A part dans des secteurs très particuliers comme les panneaux solaires l’internationalisation du secteur secondaire de l’économie n’est pas encouragée. 除了某些非常特殊的领域,比如太阳能,中国第二产业的国际化并没有得到鼓励。

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et de faire communiquer ses produits à l’international n’est pas prégnant. Divers éléments, pyramide des âges, des formations, sino-centrisme… amènent à une pratique relativement faible de l’anglais. La situation est loin d’être figée, ni bien sûr irréversible à terme, mais le sujet existe. A part dans des secteurs très particuliers (les panneaux solaires, et les télécoms, pour lesquels on voit les débats actuels avec l’Europe), l’interna-

tionalisation du secteur secondaire de l’économie (et par voie de conséquence les applications dans le tertiaire) n’est pas forcément encouragée, en particulier tant que le niveau technique n’est pas atteint : le secteur automobile illustre ceci dans le domaine de l’industrie. Mais c’est ainsi aussi qu’une « culture locale » de la tertiarisation s’est développée : les services à la personne occupent une grande place des services low cost mais même dans

Jean-François Di Meglio, Président de l’institut de recherche Asia Centre

Transition sociale : ne pas laisser trop de gens sur le carreau Le choix fait par la Chine d’une tertiarisation différente de nos critères, moins sophistiquée, moins High-tech tient à l’inadéquation des ressources humaines et des niveaux d’éducation de la population. D’où la voie, plus prosaïque, d’une montée en gamme « modérée », au sens de « l’aisance modérée » promise par les pouvoirs publics à la population, avec des offres à « faible coût ». Une tertiarisation « à l’occidentale » laisserait à ce stade beaucoup trop de gens sur le carreau : les mutations du monde du travail ont été un « stress » très fort sur la société chinoise dans les vingt dernières années, malgré sa flexibilité (résolution partielle du problème des « xiagang », les ex-employés des sociétés d’Etat qui ont dû se recon-

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vertir après des licenciements précoces). La pyramide des âges fait que pendant encore cinq à dix ans des classes d’âge importantes devront être intégrées sans heurt dans le monde du travail, or tous ne sont pas qualifiés pour s’adapter à une productivité dictée par les exigences de compétitivité mondiale. Tout le problème est donc de parvenir à monter dans l’échelle des valeurs, à gagner en compétitivité sans trop perdre d’emplois. L’équation n’est pas simple à résoudre et cette difficulté ralentit la transition. Elle crée un goulot d’étranglement en même temps qu’elle oblige à maintenir une part de production – de biens ou de services - low cost.Le modèle crée ses propres règles, préférant au « zéro défaut » un « taux

de défaut supportable », tout en donnant du travail à un volant plus large. Modèle à moindre coût, moins perturbant pour le tissu social qui peut aussi mieux correspondre aux besoins et disponibilités des pays émergents. La voie chinoise, où pourraient coexister une plus grande sophistication et le maintien d’emplois simples correspond aussi parfaitement à des pays qui, comme la Chine, doivent continuer à s’industrialiser, parfois lourdement. Loin du « tout soft », la tertiarisation à la chinoise maintiendrait sa part de hard. Intéressant au moment où l’Ouest, qui a théorisé son modèle à l’extrême, parle de ré industrialisation.

Madeleine Barbier


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Témoignage

La crise profite aux équipementiers chinois En période de restrictions budgétaires, les clients n’ont pas les moyens d’acheter des produits « zéro défauts », mais tentent de s’orienter vers un compromis entre prix bas et qualité « acceptable »

Guillaume Bernard, DG de Bernard Controls Chine (équipementier industriel), il est coordinateur du groupe de travail PME de la CCIFC à Pékin.

Connexions : La Chine ne sera bientôt plus « l’usine du monde », qu’est-ce que cela change pour votre activité ? Guillaume Bernard : Soyons clairs, nous ne sommes pas venus en Chine pour faire fabriquer à bon marché mais pour être en mesure de livrer rapidement les clients et de fabriquer hors de la zone euro, en l’occurrence en zone dollars. Ce changement de modèle ne nous touche pas autant qu’elle peut impacter la stratégie des grands groupes. Pour une PME, une stratégie low cost tient difficilement sur le long terme, des entreprises comme les nôtres ont souvent besoin de petits volumes, les fournisseurs capables de nous fournir des produits de qualité proposent des prix plus élevés que pour des grandes, qui ne peuvent en aucun cas nous conduire à tout fabriquer localement. Et c’est très bien ainsi. Par contre le ralentissement de l’économie chinoise nous pose un vrai problème industriel : la perte de nos fournisseurs. Les PME chinoises qui souffrent à la fois de la baisse de régime et de difficultés de financement vivent très mal la crise, beaucoup disparaissent. Autre évolution récente de l’économie, aux effets plutôt positifs celle là : la montée en puissance

à l’international d’une Chine qui exporte de plus en plus de structures industrielles complètes. On le voit avec, aujourd’hui, les cimenteries livrées clés en main dans la plupart des grands pays émergents –Brésil, Afrique du Sud, pays d’Asie du Sud-Estavant que ce ne soit, demain, le tour des centrales nucléaires. Il y a dans ces projets de vraies opportunités pour les PME.

C. : Dont vous-même avez su tirer parti ? G. B. : Absolument, l’actuelle baisse du nombre de projets en cours sur le marché domestique est compensée par la hausse des projets export chinois. Bernard Controls Chine exporte de plus en plus souvent à travers ses clients chinois. L’importance et le nombre des projets

dans le monde menés par des groupes chinois offre des opportunités aux PME françaises basées en Chine, avec lesquelles ils travaillent déjà. Les montants concernés ne compensent pas encore totalement la baisse du marché local, mais cela viendra. La Chine est aujourd’hui à un vrai tournant au niveau industriel, jusque là, son développement s’est fait avec un manque de contrôle total de l’efficience industrielle et notamment des coûts. Les infrastructures qui se sont multipliées dans le pays ont de très mauvais retours sur investissements, le ralentissement est bien réel, les commandent diminuent et, naturellement, la concurrence s’exacerbe. Dans ce contexte, nous nous demandons si la Chine

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Quels sont selon vous les principaux avantages compétitifs des entreprises françaises et chinoises en Chine ?

1

Entreprises chinoises

2 3

Prix

Marketing et ventes

Qualité produit innovation et design

1

Entreprises françaises

2 3

Qualité produit innovation et design

Reconnaissance de la marque

Services clients

Source : étude CCIFC/Ifop sur le climat des affaires en Chine 2012

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Dossier

专栏

••• ne va pas enfin prendre le tournant de la qualité.

C. : Vous sentez une évolution dans ce sens ? G. B. : Non, justement peu dans notre industrie, mais cela reste une possibilité, non confirmée pour le moment, nous nous posons juste la question. Lorsque les pannes se multiplient, on peut, par exemple, espérer qu’une usine qui a répondu aux coupes budgétaires en se fournissant systématiquement en matériel bas de gamme décide d’avoir un comportement plus rationnel. On ne voit pas encore de passage à l’acte, mais on peut s’interroger. Cela dit, nous devons avoir en tête que la baisse globale de qualité des équipements achetés ne tient pas à un afflux de fabricants de produits peu cher et moins fiables mais, notamment depuis 2009, à une nette baisse qualitative des attentes des clients à cause de leurs coupes budgétaires. On assiste là à un changement fondamental. La crise a coupé les budgets, or les opérateurs doivent faire fonctionner les

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installations, ils remplacent donc les traditionnels fournisseurs occidentaux qu’ils ne peuvent plus s’offrir par des équipementiers chinois, moins performants peut-être, mais « Le surtout moins chers.

terme, le client sait qu’il ne fait pas une bonne affaire, mais c’est généralement le court-termisme qui prévaut, l’économie faite à l’achat. La montée en puissance de la présence chinoise sur les ralentissement C. : Que faire face à cette concurmarchés du monde nous de l’économie rence ? oblige à nous repositionG. B. : Repositionner très chinoise nous ner en termes de gamme rapidement une partie de pose un vrai car beaucoup de client se nos gammes pour corresrendent compte que si la problème pondre à cette demande, qualité est moindre elle le défi est d’importance industriel : la peut dans certains cas car il touche les volumes, perte de nos être parfaitement accepmais les Chinois font déjà table. Ce ne sera pas facile, fournisseurs des razzias de contrats mais l’accroissement de la dans les pays émergents. locaux. » concurrence aura un effet Et lorsqu’ils s’installent, les bénéfique. Et, de toute préventions sinophobes tombent. Les façon, il est clair que les Chinois ont pris fournisseurs chinois ont mauvaise réputa- les parts de marché que l’on sait en Asie tion en Europe, là où ils n’ont pas encore parce que nous n’avions pas les produits percé, mais en Asie, où les a acceptés par qu’attendait le client juste après 2009. défaut, faute de budgets, ils prennent d’incroyables parts de marché. A long Propos recueillis par Madeleine Barbier


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Expertise

© Imagine China

Les multinationales ne pourront pas s’ancrer en Chine sans gagner en productivité

Cette dernière décennie a été faste pour les multinationales étrangères en Chine qui ont bénéficié des meilleurs gains de productivité mondiaux ; d’un marché du travail en expansion ; de flux d’investissement nourris et de politiques gouvernementales qui ont permis de contenir le prix des facteurs entrants. La demande a également été alimentée par l’investissement domestique dans l’outil industriel et dans les infrastructures et, jusqu’à la crise financière, par la bonne santé des principaux marchés mondiaux. Même si les conditions se sont durcies ces dernières années, l’enquête d’Ernst & Young “Rethinking profitable growth: the productivity imperative for foreign multinationals in China” montre que la plupart des multinationales étrangères en Chine reste bénéficiaires. Pratiquement la moitié des entreprises interrogées ont reporté un EBITDA (earnings before interest, taxes and amortization) supérieur à

10%, contre seulement 3% indiquant des pertes. 59% des entreprises interrogées ont fait état d’une dégradation de leur EBITDA en comparaison d’il y a deux ans. C’est particulièrement notable dans l’industrie, car ce sont les sociétés qui sont souvent implantées depuis le plus longtemps en Chine. Les moteurs traditionnels de la croissance manquent de carburant La croissance des exportations a marqué le pas de manière significative au cours des deux dernières années suite au ralentissement des principaux marchés d’export en Europe et en Amérique du Nord.Cela a coïncidé avec une chute de la croissance de la productivité de la Chine. Les effets des vagues de libéralisation et de privatisation du marché sont maintenant lointains et le transfert du travail de l’agriculture peu productive vers l’industrie plus productive pourrait toucher à sa fin. En outre, l’afflux

Selon une étude d’Ernst & Young, les multinationales ont globalement bien profité de la croissance chinoise. Cependant, alors que le contexte économique change, la performance du passé n’est pas une garantie de succès pour l’avenir. de capitaux massif, tel qu’on a pu le voir dans la foulée du gigantesque stimulus fiscal lancé entre 2008 et 2010, a entraîné une chute de l’efficacité du capital et risque de museler la croissance si la productivité ne s’accélère pas. Générer des gains de productivité est donc devenu critique pour le futur économique de la Chine. Pressions du gouvernement chinois Les entreprises peuvent s’attendre à une pression accrue de productivité dans les années qui viennent. Les politiques industrielles du gouvernement chinois vont de plus en plus inciter les entreprises à générer des gains de productivité et pénaliser les entreprises non productives ou inefficaces. Le gouvernement devrait lancer sous peu des réformes afin d’aligner les marchés concernant les facteurs entrants (travail, capital, ressources naturelles) sur l’objectif du plan à 5 ans d’élever les

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Dossier

专栏

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revenus moyens et d’accroitre l’ef- se présentent sur le marché. ficacité des ressources. Ceci, en revanche, Beaucoup de multinationales ont déjà enrisque de faire de l’inflation une nouvelle clenché des rationalisations de leurs backcontrainte forte dans une économie en offices et s’attaquent maintenant à la perralentissement, chose que la plupart des formance de leur front-office, en particulier entreprises en Chine n’ont pas encore véri- l’efficacité des ventes et du marketing. tablement expérimenté. Sur le plan technologique, il y a plus d’avanUne prise de conscience tages pour les entreprises à capitaliser sur Les multinationales étrangères en Chine les investissements déjà réalisés dans les savent que les règles du jeu sont en train applications principales telles que les ERP de changer. Les dirigeants, tous secteurs (Enterprise Resource Planning). Il arrive confondus, font le constat unilatéral de très souvent que les entreprises ne perl’importance de plus çoivent pas les atouts en plus critique des que peut leur offrir l’IT « L’afflux de gains de productivité. tout simplement parce capitaux massif 84% considèrent que que la mise en place les gains de producti- entre 2008 et des systèmes n’a pas vité vont être critiques été adaptée aux pra2010, a entraîné dans la réalisation des tiques et contraintes performances des trois une chute de spécifiques du marché l’efficacité du prochaines années. chinois. Les entreprises L e s e n t r e p r i s e s capital et risque à la pointe utilisent constatent déjà la presdes nouvelles techde museler la sion de l’augmentation nologies telles que des coûts. La moitié croissance si la l’internet mobile, l’edes entreprises inter- productivité ne commerce, le cloud rogées ont identifié le s’accélère pas. » co mp uting et les coût du travail comme analyses de données la menace principale à pour améliorer leur la rentabilité. Cependant d’autres facteurs productivité. essentiels ont été identifiés tels que l’évo- Tout programme de productivité doit lution du cours de change, le coût des bien entendu tenir compte des barrières matières premières et la concurrence des inhérentes à toute organisation. Les plus entreprises locales. saillantes aux yeux de notre panel sont liées En outre, ces entreprises pensent pour la aux problèmes de ressources humaines et plupart ne pas pouvoir répercuter l’aug- de gouvernance organisationnelle. mentation de ces coûts sur leurs clients. Cinq directions essentielles 85% des entreprises interrogées consi- Le temps où les multinationales ne se prédèrent qu’elles pourront répercuter au occupent que de la croissance en Chine mieux un tiers de ces augmentations de est compté. En effet, la feuille de route coûts à leurs clients. des équipes dirigeantes locales requiert Alors que les marges sont sous tension aujourd’hui l’impératif d’une croissance et que la demande est redistribuée, le profitable. A cet égard, cinq leçons se bon vieux paradigme « Doing Business in dégagent de notre enquête : China » est en train de changer, peut-être • Les entreprises à la pointe adoptent radicalement. des approches stratégiques transverComment améliorer sa productivité ? sales pour améliorer leur productivité. La plupart des entreprises interrogées Alors que dans le passé, l’attention considèrent qu’elles doivent faire plus était dirigée sur l’accroissement de la pour aligner leurs modèles opératoires « top line », les objectifs stratégiques sur les nouvelles conditions de marché. se portent plutôt aujourd’hui sur Deux tiers admettent qu’elles doivent des gains de productivité, tels que rationaliser leurs structures organisationcibler les clients plus efficacement nelles en Chine afin de rester compétitives ou réduire le ratio coût des facteurs et pouvoir répondre aux opportunités qui entrant sur chiffre d’affaires. 32 Connexions / hiver 2012

Alors que la Chine représente de plus en plus pour les multinationales étrangères, les entreprises à la pointe donnent de plus en plus d’autonomie aux équipes dirigeantes sur place en contrepartie d’une approche rigoureuse des risques, des contrôles et de la gouvernance. Des changements significatifs doivent être apportés aux modes opératoires et au business model des entreprises multinationales étrangères si celles-ci veulent pouvoir bénéficier des effets de la croissance de la consommation domestique. Les politiques de gestion des coûts, ainsi que leur bonne exécution, sont essentielles. Cela implique une gestion drastique des coûts, mais aussi des investissements d’amélioration. Les dirigeants des multinationales étrangères en Chine choisissent souvent eux-mêmes d’initier ces programmes afin d’anticiper les mesures de réduction de couts imposées par leurs sièges. Lorsqu’elles conçoivent et mettent en place leurs systèmes d’information, les entreprises à la pointe doivent considérer l’importance des processus globaux ainsi que les besoins locaux. Les ERP, business analytics et le CRM (« customers relationship management ») sont des outils très efficaces pour améliorer l’efficacité opérationnelle, cibler les clients et mieux anticiper les effets et les risques. Alors que le coût du travail continue à progresser, les entreprises transforment leur organisation afin d’améliorer la productivité du travail et font de plus en plus pour motiver leurs employés. Dans un contexte économique plus difficile, construire à la fois des capacités managériales de qualité et des outils de formation et de développement sera d’autant plus essentiel pour faire de la productivité la priorité numéro un de l’organisation.

Camille de Guillebon, associé chez Ernst & Young.

D’après l’étude Ernst & Young “Rethinking profitable growth: the productivity imperative for foreign multinationals in China”



A paraĂŽtre dĂŠbut 2013 Contact : coppin.flore@ccifc.org


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Points de vue chinois

Mieux sélectionner les investissements étrangers 优化利用外资结构 Xie Zuoshi 谢作诗,

Yu Yongding 余永定,

directeur de l’institut d’économie et de commerce international de l’institut des finances du Zhejiang.

membre de l’Institut Chinois des Sciences Sociales

A propos de la politique dite « Utiliser l’investissement étranger de manière innovante en optimisant sa structure » [l’un des mots d’ordre de la session parlementaire chinoise de 2008], je pense qu’il s’agit de tirer les leçons des erreurs du passé. Auparavant, les autorités locales considéraient comme un succès le simple fait de réussir à attirer des investissements étrangers, sans considérer aucunement les problématiques d’économies d’énergie ou d’environnement. Toutes les industries bénéficiaient des mêmes avantages incitatifs, qu’importe leur niveau d’innovation ou les pollutions qu’elles généraient. Résultat, la Chine n’attirait pas forcément les entreprises les plus performantes du monde. Dans l’avenir, il faudrait que le pays mette plus l’accent sur les entreprises étrangères qui, de part leurs avancées technologiques ou leur excellente gestion, pourront servir de modèle aux entreprises locales. En d’autres termes, il faut attirer les meilleures entreprises. La Chine n’est pas un pays qui manque de capitaux, il n’y a aucune raison de continuer à errer aveuglement avec des investissement étrangers de faible qualité.

关于“创新利用外资方式,优化利用外资结构”这句

Il n’y a pas d’industries déclinantes, seulement des technologies déclinantes. La montée en gamme doit être le résultat du propre choix de l’entreprise, un processus spontané issu du marché, et les pouvoirs publics ne doivent pas le favoriser artificiellement. En effet, le soutien du gouvernement à une industrie en pénalise d’autres. L’argent injecté a été ponctionné fiscalement quelque part. Plus important, les autorités sont en réalité incapables de soutenir une industrie. Aujourd’hui, toutes les industries émergentes soutenues par l’Etat traversent une crise grave. Les panneaux solaires, l’énergie éolienne, les LED, les batteries au radium, etc... toutes ces industries ont investi fiévreusement pour avoir une part du gâteau financier et se sont retrouvées rapidement en surproduction. Et ce n’est pas le marché qui a éliminé un grand nombre de ces entreprises, mais elles sont mortes étouffées sous les investissements de l’Etat et les emprunts bancaires. C’est pourquoi, ce qu’il faut que l’Etat apporte est un environnement juridique qui protège sévèrement le droit de propriété et l’équité, et assure la flexibilité du marché... pour le reste, le moins il intervient, le mieux c’est.

话,我认为是对我们过去引资方式的反思。过去对地方政

没有夕阳产业,只有夕阳技术。转型升级是企业自我选

府而言,只要拉来外资就算成功,而忽略是否节能环保、是

择的结果,是市场自发发展的过程,政府不要人为地去推

否是新兴产业、是否污染环境等重要因素,同时还在制度

动。政府扶持一个产业,其实间接在打压另一个产业。试

上给予了一系列优惠,导致我们引进的外资并不具有世界

问:扶持的钱从哪里来?只能来自于其它企业和行业的税

先进水平。中国未来可能要更加注重在技术、管理经验上

收。而更为重要的是,政府扶持不了产业的。今天,国家扶

能够起到示范作用的外资企业,对国内产业创新有所增进

持的新兴产业无不陷入了严重危机。太阳能、风能、LED、

的企业,换句话说,就是引进优质企业。中国并不是缺乏资

镭电池等等产业,在疯狂的投资和划分财政蛋糕的过程

金的国家,不应再一味在低水平外资上徘徊。

中迅速过剩,很多企业不是被市场搞死,而是被国家投

资和银行贷款撑死的。所以,政府提供严格的产权保护 和公平的法治环境,确保有一个弹性的市场,其它还是 不要管的好。

hiver 2012 / Connexions 35


Vers plus de libéralisation ? Longtemps, beaucoup ont cru que le miracle économique chinois avait été permis par un modèle économique et politique autoritaire, le fameux « consensus de Pékin ». En réalité, c’est plutôt les libéralisations apportées par les réformes qui ont été au cœur de la renaissance chinoise. Mais beaucoup reste à faire dans ce domaine, ce qui constitue un réservoir structurel de croissance. En tout cas, le nouveau consensus chinois est désormais d’appeler à un approfondissement des réformes. 36 Connexions / hiver 2012


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

Analyse

La libéralisation, clef de la future croissance chinoise ? Il est aujourd’hui nécessaire de parachever les réformes par un grand saut qualitatif sous peine de perdre des points de croissance. Alors que la plupart des analystes occiden- chinois sont des réformistes ! ». En effet, taux ont surtout les yeux rivés sur des indi- depuis les années 80, le mot « réforme » cateurs chiffrés, croissance, exportation, (改革g igé) doit être l’un des plus galconsommation, investissement, inflation vaudés de tout le vocabulaire politique ou coefficient Gini, les économistes et chinois, à la fois élément d’un nouveau éditorialistes chinois axent beaucoup contrat social et marqueur historique de la rupture avec le plus leurs travaux sur les maoïsme. Cependant, facteurs juridiques et « L’insécurité cette saturation peut politiques derrière ces aussi vider le concept statistiques. Il faut dire juridique liée de son sens. On a en qu’ils ne se sentent pas au manque effet eu l’impression que seulement investis d’un d’indépendance les réformes marquaient rôle d’analyse mais qu’ils de l’appareil le pas ces dernières essayent aussi de peser années. Les décideurs sur le débat intellectuel judiciaire et à chinois ont aujourd’hui et les choix du pays. la corruption du mal à aller de l’avant, Un nouveau concensus met en péril car ils font face à un Or, s’il est un consenseuil difficile à franchir : sus dans la plupart des l’attractivité alors qu’auparavant les discours et des articles du pays pour les réformes chinoises et la en Chine, à part parmi investissements. » question de la construcle groupe minoritaire tion d’un Etat de droit et dissident des néomaoïstes, c’est la nécessité d’approfondir étaient surtout quantitatives et étaient la libéralisation de l’économie et de la l’œuvre des praticiens, il s’agit désormais politique chinoises afin de maintenir la de modifier le système politique, et encroissance du pays. Ce point de vue est traîne des résistances de certains groupes partagé non seulement par les opinions (voir le « L’entretien » avec Stéphanie Balme libérales, mais aussi à l’intérieur du Parti. dans Connexions 62). Pour les spécialistes Lors du 18ème congrès, début novembre chinois, leur pays n’a toutefois pas le choix 2012, le secrétaire de la province de Can- et toute tergiversation risquerait de coûton, le libéral Wang Yang, répondait avec ter des points à la croissance. Alors que humour à des journalistes qui s’inquié- l’opinion publique européenne voit la taient de l’échec de l’entrée de réformistes Chine comme la patrie du « capitalisme au sein du Comité Permanent du Bureau sauvage » et l’imagine souvent néo-liPolitique : « Mais tous les communistes bérale, les Chinois se plaignent dans leur

majorité d’une trop grande emprise de l’Etat. Ils rappellent souvent que Huawei, la plus grande entreprise privée chinoise, ne se situe qu’au 39ème rang du pays, et que 90% du capital des 500 sociétés les plus importantes de Chine appartient aux conglomérats publics. Les PME chinoises sont en péril Ce déséquilibre pèse sur le dynamisme des PME chinoises, qui ont donc un accès plus difficile au marché et au crédit, et qui sont aujourd’hui plus sensibles à la crise, comme en témoigne l’effondrement du « modèle de Wenzhou ». Mais surtout, c’est l’insécurité juridique liée au manque d’indépendance de l’appareil judiciaire et à la corruption qui alourdit le climat des affaires et met en péril l’attractivité du pays pour les investissements. Alors que des campagnes anti-corruption sont lancées presque chaque année depuis le début du siècle, le 18ème congrès a encore mis l’accent dessus, et a nommé Wang Qishan, un homme politique réputé pour son intégrité, à la tête de la Commission de discipline du Parti. Alors que le magazine Caixin a révélé qu’il conseillait à ses interlocuteurs de lire Tocqueville sur les causes de la Révolution française, il a déjà été surnommé le « pompier » du Comité Permanent par les weibonautes. Cependant, la corruption étant aussi l’un des produits du système, la lutte contre le phénomène, pour être efficace, nécessitera aussi une réforme de la justice, et donc aussi de la politique.

Renaud de Spens hiver 2012 / Connexions 37


Dossier

专栏

Analyse

Chine-Europe : la longue marche vers la réciprocité Au delà des accusations croisées de concurrence déloyale et de protectionnisme aigu se dessinent des solutions autour du concept central de réciprocité. La crise économique actuelle en Europe accélère les modifications de fond que subissent les relations entre la Chine et l’UE. Fin octobre 2012 et face à la sévérité de la crise européenne, le commissaire européen au marché intérieur, Michel Barnier, portait un constat particulièrement amer en qualifiant de « naïve » l’approche « ultra libérale » d’ouverture économique de l’Europe vis-à-vis de la Chine. Dans la même veine, le président français François Hollande en visite début novembre 2012 au Laos pour le sommet Asem (dialogue Asie-Europe) n’a pas hésité à parler de « concurrence déloyale » en abordant la sous évaluation de certaines monnaies asiatique, en particulier le yuan chinois. La surenchère guerrière ne sera pas viable Symptomatique également des tensions actuelles, l’ouverture par Bruxelles d’une enquête antisubventions de grande envergure le 8 novembre 2012 visant les importations de panneaux solaires chinois a

entraîné une riposte rapide de Pékin qui a fait de même pour ses importations de produits photovoltaïques depuis l’Europe. Si le passage d’une position « naïve » de l’UE à des relations plus équilibrées apparaît comme nécessaire, une surenchère « guerrière » d’enquêtes antidumping et de restrictions protectionnistes entre Bruxelles et Pékin ne pourra pas être une solution viable. En trois décennies d’ouverture économique, la Chine a tissé avec l’UE des liens d’interdépendance forts que le recentrage du modèle de croissance local autour des marchés intérieurs prônés par Pékin, processus de long terme, ne modifient pas fondamentalement. Pour preuve, la contraction de la demande dans l’UE, passée au 2ème rang des clients des produits « made in China » cette année après avoir été depuis des années le 1er, impacte négativement et de manière quasi mécanique la croissance chinoise aujourd’hui, même si les instance de Zhongnanhai préfèrent parler

Balance commerciale Chine/Europe sur les 3 dernières années (de marchandises, en milliards d’euros) 292,1

285,5 214,1 169,5 131,8 82,3

2009 Importations chinoises vers l’UE

38 Connexions / hiver 2012

136,2

113,3

2010

155,9

2011 Exportations UE vers la Chine

Déficit commercial européen

de « sain » le ralentissement de l’économie locale... « Notre rapport 2012-2013 sur le climat des affaires en Chine pour les entreprises européennes compile 600 recommandations faites aux autorités chinoises dont une bonne partie concerne des problèmes d’accès au marché local », explique Dirk Moens, secrétaire général de la Chambre de Commerce Européenne en Chine (EUCCC). « Comme le démontre clairement l’existence d’un catalogue des secteurs ouverts aux investissements direct étrangers en Chine (IDE), les autorités ne jouent pas pleinement le jeu d’une ouverture équitable. La baisse constatée des IDE européens n’est d’ailleurs pas uniquement liée à une absence de fonds chez nous mais également au manque d’ouverture du pays qui est devenu dissuasif dans un contexte de renchérissement des coûts de productions locaux (hausse des salaires, etc.). Il faut donc faire comprendre à la Chine, avec la diplomatie nécessaire, que la mise en place d’une réciprocité réelle dans ses relations avec l’UE est avant tout dans son intérêt pour passer d’une économie manufacturière à un modèle plus innovant et à plus forte valeur ajoutée comme elle le souhaite. ». Eviter le scénario « perdant-perdant » En miroir de ces efforts à faire de la part de Pékin, il est également important de travailler à donner dans l’UE une image plus positive de la Chine qui passe souvent pour responsable de maux économiques générés en fait localement. Un déficit d’image qui risque aussi de rendre rapidement les investissements chinois en Europe impopulaires alors que la zone a besoin de ces apports de capitaux pour relancer son économie et que Pékin souhaite investir ses excédents commerciaux dans des zones plus stables financièrement et technologiquement plus avancées que l’Asie. Il est donc urgent pour l’UE et la Chine de se lancer sur le chemin de la réciprocité afin d’éviter ce scénario « perdant-perdant », d’autant que malgré les difficultés, 95% des entreprises européennes interrogées dans le rapport de l’EUCCC estiment que la Chine reste un marché très prometteur ! Nicolas Sridi


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

Opinion

Libérer la « monnaie du peuple » ?

Les services financiers doivent s’ouvrir à l’étranger

À quand une internationalisation du « renminbi » (monnaie du peuple, en mandarin) ? La question – maintes fois posée à Zhou Xiaochuan,

Le marché chinois reste encore trop fermé, notamment dans le secteur tertiaire.

gouverneur de la banque centrale chinoise – reste en suspens. L’affaire est, côté chinois, difficile à trancher. Certes, Pékin a lancé, depuis 2009, un vaste programme permettant des règlements en yuans des échanges commerciaux et de certains investissements avec Hong-Kong, Macao et les pays de l’ASEAN, mais de là à libéraliser complètement sa mon© Imagine China

naie, il y a loin encore. En ces temps

Citybank est la seule banque étrangère à avoir pu racheter une banque chinoise.

美国花

difficiles, un contrôle strict du yuan – qui peut aujourd’hui fluctuer de 1% au-dessus ou en dessous du

旗银行是唯一成功收购中资银行的外国银行。

cours pivot fixé quotidiennement

Les services financiers concentrent, en truments de paiement des autres pour ses Chine, toutes les caractéristiques des dif- échanges, donc pour se développer mais ficultés de l’industrie des services. On y refuse que sa devise devienne un instrurelève d’abord un besoin certain de vraies ment financier utilisé partout (internatioréformes de fond dont on a beaucoup nalisé, mais sous tutelle forte). L’argument parlé sans réellement les mis en avant est la peur de faire. La loi bancaire de 2006 voir le yuan « confisqué » « Une réelle s’est contentée d’entériner comme le yen l’aurait été un état de fait sans per- tertiarisation en s’internationalisant, mettre au système d’échap- de l’économie c’est leur interprétation, per au problème central, la devra passer je pense au contraire que collusion entre politique le tort des Japonais est de par une monétaire et politique écos’être arrêté en chemin… nomique, avec les mauvais ouverture du Reste une certitude, une crédits qui en découlent et, marché » réelle ter tiarisation de surtout, une incapacité à se l’économie devra passer mesurer une éventuelle concurrence… par une ouverture du marché. Même s’ils dont on interdit de ce fait l’arrivée. Aucun font preuve d’une méfiance vis-à-vis des étranger ne peut donc détenir plus de modèles occidentaux auxquels ils sont 20% d’une banque chinoise, à la seule loin d’adhérer totalement, les Chinois exception de Citibank qui, en 2007, avait devront comprendre qu’à un moment pu racheter la Guangdong Development ou un autre, cette fermeture du marché Bank. La Chine entre « à reculons » dans ce aux étrangers risque aussi de se retourner jeu mondial de la compétition en matière contre eux. de service, et par conséquent aussi dans la Jean-François Di Meglio, compétition monétaire. Elle utilise les ins- Président de l’institut de recherche Asia Centre

par la Banque centrale – permet à

la Chine de mieux maîtriser l’inflation. La nouvelle équipe dirigeante prendra-t-elle le risque de remettre en cause cette politique monétaire ? Christine Lagarde, directrice du FMI, veut croire elle à une « internationalisation à petits pas » du yuan. Pour beaucoup d’observateurs, cette internationalisation est de toute façon un impératif. Avec les réformes de 2009, « un marché du yuan à Hong Kong » est en train de se développer, comme l’explique une récente étude du cabinet Gide Loyrette Nouel. Ce qui à terme pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie monétaire chinoise. Extrait du magazine Chine Plus, décembre 2012

hiver 2012 / Connexions 39


Dossier

专栏

Actualités

Les petits entrepreneurs chinois, comme ceux de Wenzhou, déjà confrontés à la baisse de la demande à l’export, cherchent à surmonter une crise des crédits qui les paralyse. La nuit a été longue, une nuit durant laquelle « beaucoup d’entrepreneurs sont morts ». C’est en ces termes que Hu Xucang – président du groupe industriel local Youli – décrivait récemment dans les colonnes du Nanfang Zhoumo, la crise du crédit qui frappe la ville de Wenzhou depuis 2011. Une crise brutale qui a fait fuir plusieurs « petits » patrons l’année dernière ou les a contraint à se déclarer en faillite (cette « mort » qu’évoque Xu) pour invalider leurs dettes contractées auprès de créanciers privés. Résultat du resserrement depuis deux ans surtout (via une politique de quotas stricte) des vannes du crédit pour des millions de PME - négligées par les grandes banques - qui se sont alors orientées vers un système alternatif d’officines bancaires prêtant à des taux 4 à 5 fois supérieurs à la moyenne du marché1
. Le moral des entrepreneurs en berne
 Les choses s’améliorent-elles ? Pas sûr. Un dernier rapport publié en août du congrès du peuple de la province du Zhejiang, révèle en effet « que {la ville 40 Connexions / hiver 2012

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Le blues des PME chinoises

Le « cas » Wenzhou est un condensé de ce que vivent en réalité des dizaines de millions “温州现象”是成千上万的中国微小企业真实经历的缩影 de PME chinoises.

de} Wenzhou, longtemps considérée comme « l’initiateur de tendances de l’économie chinoise » a été si mal gérée économiquement que 60,43% des entreprises industrielles ont ralenti, voire même stoppé leur production. (...) La confiance des entrepreneurs est bien évidemment au plus bas ». 
 Le « cas » Wenzhou est un condensé de ce que vivent en réalité des dizaines de millions de PME chinoises. Rien que dans le Guangdong, près de 2 000 usines seraient ainsi menacées de mettre la clé sous la porte, selon la Federation of Hong Kong Industries. La faute à la crise des crédits mais aussi à la baisse de la demande à l’export.
 Une réforme en cours
 Mais depuis plusieurs mois, Zhongnanhai – l’Elysée chinois – cherche à redresser la barre. Hu Jintao, dans son discours d’ouverture du 18ème congrès en novembre, a d’ailleurs appelé à ce que les entreprises privées soient traitées sur un pied d’égalité avec les mastodontes étatiques qui se sont renforcés sous ses deux mandats.

« Nous garantirons aux divers régimes de propriété l’accès égal aux facteurs de production », a-t-il déclaré, alors que les entreprises d’Etat sont favorisées en matière d’accès au crédit.
 A Wenzhou, les PME testent déjà une réforme qui doit permettre d’utiliser les crédits des particuliers de façon légale pour financer les PME, ce qui n’était pas possible jusqu’alors. Ce crédit « pourra également, sous certaines conditions, explique le quotidien français Les Echos, être investi dans des projets à l’étranger, ce qui constitue une brèche significative dans le compte de capital chinois théoriquement fermé ». D’autres experts appellent à favoriser un système d’investissements interentreprises qui permettrait aux PME de devenir indépendantes des banques pour financer leurs projets de développement. A suivre.
 Pierre Tiessen

1. Selon une enquête publiée dans le Nandu Daily en milieu d’année, 15% de 2835 entreprises type PME interrogées reconnaissent n’avoir pas pu emprunter en 2011 à des banques classiques (ou avoir dû baisser le montant de leur emprunt) tandis que 50 % admettent avoir eu recours à ce système alternatif de prêts privés.



Dossier

专栏

Analyse

Un nouveau souffle politique ? Un nouveau Comité Permanent du Bureau Politique du Comité Central a été dévoilé le 15 novembre 2012. Que peut-on attendre de cette alternance des dirigeants suprêmes de la Chine ?

Jeudi 15 novembre 2012, 10h25, alors probablement pour limiter le pouvoir de que la composition du nouveau Comité Hu Jintao, qui avait été choisi par Deng Permanent du Bureau politique du PCC Xiaoping mais qui n’était pas le favori de doit être annoncée dans une demi-heure Jiang Zemin. Comme il faut en pratique et que 500 journalistes se pressent dans ajouter à ce cercle les gérontes officielune salle du Palais du Peuple prévue pour lement retraités mais qui continuent à 250 personnes, le sinologue étasunien jouer un rôle derrière les rideaux pour Sam Crane lâche sur son compte Twit- les décisions les plus importantes (Jiang ter : « Quelle misère ! On en Zemin, Li Peng...), ce n’est est réduits à compter les « La porte cependant pas encore un chiffres noirs sur le sol pour exécutif monocéphale, et il vers plus de arracher quelques miettes reste à voir si la personnalibéralisation d’informations... ». C’est lité du nouveau président en effet grâce au nombre reste Xi Jinping pourra améliorer d’emplacements sur la tri- ouverte » sa marge de manœuvre. bune que l’on peut enfin En second lieu, l’ordre hiéconfirmer la rumeur de la réduction de 9 rarchique est désormais modifié. Alors à 7 des membres du Comité Permanent. que le second personnage de l’Etat était Dans ce contexte d’opacité qui fait par- auparavant le président de l’Assemblée tie de la culture du régime, toute analyse (N.B. En France, c’est le président du sur la politique chinoise peine à être très Sénat), il s’agit désormais du premier mifine et doit rester modeste. Cependant, nistre, Li Keqiang, qui devrait comme le un certain nombre de faits sur la com- président prendre ses fonctions en mars position de ce nouveau septumvirate prochain. C’est un signe, sans doute, que méritent d’être soulignés. Li disposera de plus de pouvoir, mais aussi Plus d’influence au président et au une reconnaissance de son ancienneté : premier ministre le protégé de Hu Jintao est dans le saint En premier lieu, le retour à 7 dirigeants des saints depuis 2002, alors que Zhang suprêmes donnera probablement plus Dejiang, troisième au classement, est un d’influence au président et au premier petit nouveau. ministre. Il avait été porté à 9 en 2002, Enfin, le 18ème congrès a officialisé la passa42 Connexions / hiver 2012

La 5ème génération des dirigeants chinois est le 第五代中国领导人的产生是不同派系妥协的结果。

tion de pouvoir de la 4ème à la 5ème génération de dirigeants communistes chinois. Alors que la 3ème (Jiang Zemin) et la 4 ème (Hu Jintao) avaient été choisies par Deng Xiaoping, la nouvelle est le fruit d’un consensus entre les luttes de différents courants, où l’on sent cependant la prédominance des protégés de Jiang Zemin. Ce sont pour la plupart des membres du “parti des princes”, ces enfants d’anciens membres hauts-placés du parti, parfois directement liés à Mao (voir page suivante). Une orientation plutôt conservatrice ?
 Deux réformateurs n’ont pas réussi à y être intégrés : Li Yuanchao, directeur


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Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

fruit d’un consencus entre différents courants.

du puissant département de l’organisation, et surtout Wang Yang, dont les expérimentations démocratiques dans le Guangdong - province qu’il dirige sont observées de près par les partisans de l’ouverture politique et l’ont rendu très populaire dans l’opinion publique. Wang Yang paye probablement sa position de rival de Bo Xilai (celui-ci ayant déjà été purgé, il est apparu préférable aux hiérarques de ne pas plus humilier ses anciens soutiens) et un soutien trop timide de Hu Jintao. Sur Weibo, l’opinion publique a manifesté sa déception, tout en relayant les rumeurs selon lesquelles il deviendrait sans doute vice-premier ministre et aurait une chance d’entrer

au Comité Permanent lors du prochain renouvellement en 2017.
 Au contraire, l’ascension au sommet de Zhang Dejiang (n°3) et de Liu Yunshan (n°5) augure plutôt d’une orientation conservatrice. Diplômé d’économie à l’université Kim Il-sung, en Corée du Nord, le premier est connu pour sa tendance au “tout répressif”. Il s’était illustré par sa gestion rigide de la crise du SRAS, en 2003, alors qu’il était à la tête du Guangdong. Certains l’avaient accusé d’avoir réagi trop tard et d’avoir favorisé la propagation de l’épidémie en bloquant l’accès du public à l’information. Le second est un ancien journaliste de l’agence Xinhua ; il a passé neuf ans au poste de vice-ministre et dix

ans à celui de ministre de la Propagande - qu’il occupe toujours aujourd’hui. A ce titre, il a largement participé à la mise en place du système de censure d’Internet et a supervisé l’internationalisation des chaînes de télévision d’Etat, destinées à renforcer le “soft power” de la Chine à travers le monde. Zhang Gaoli (n°7) est plus contrasté. Si sa gestion de Tianjin a montré qu’il était un adepte de l’économie de marché, il est cependant également connu pour exercer un contrôle très strict des médias. Selon certains analystes, l’une des raisons qui a poussé le PCC à choisir ces trois hommes est sa crainte de futures crises politiques, alors que les “troubles sociaux” se multiplient et que, malgré la censure, Internet permet aux citoyens d’avoir de plus en plus d’influence sur la vie politique du pays.
 Néanmoins, dans les nouveaux discours officiels autour du 18ème congrès, la porte vers plus de libéralisation reste ouverte. On peut noter par exemple l’émergence du concept de « démocratie contractuelle » (协商民主) qui témoigne aussi que les dirigeants chinois ont pris acte de l’émergence d’une société civile et d’une opinion publique qui s’exprime sur l’internet et qui entend peser sur les décisions politiques. Xi Jinping, dans son premier discours de n°1, affirmait le 15 novembre : « Il ne faut pas nous reposer sur nos lauriers. Notre parti est confronté à de nombreux défis et doit résoudre de nombreux problèmes en son sein, particulièrement la corruption, son éloignement du peuple, le formalisme et le bureaucratisme de certains responsables. ». Si l’expression est plus décontractée que celle de son prédécesseur, les thèmes ne sont certes pas nouveaux, et il faudra voir dans les mois à venir si cela témoigne d’une véritable préparation au changement.
 Vers des réformes économiques ?
 Après les années de croissance intensive de la mandature Hu-Wen, le pays est en ralentissement. Xi Jinping et ses pairs devront réussir la transition vers un modèle tiré par la consommation intérieure, comme spécifié dans le 12ème plan quinquennal. Autre chantier d’envergure : la réforme du statut des entreprises d’Etat, que de plus en plus de voix

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hiver 2012 / Connexions 43


Dossier

专栏

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plus à démontrer. D’abord banquier, Wang Qishan a été vice-gouverneur de la Banque de Chine, puis gouverneur de la Banque de construction. Il fut ensuite chargé des finances de l’État pendant toute la traversée de la crise économique. Mais plus que le profil des uns et des autres, ce sont peut-être les nouvelles

contraintes sociales et financières qui pousseront les nouveaux dirigeants chinois sur la pente de la réforme pour faire émerger un nouveau modèle chinois de croissance dans une économie plus libre et plus juste. Gaël Bernard et Renaud de Spens

© DR

réclament ouvertement, ou encore celle du permis de résidence (hukou).
 On peut noter qu’alors que la précédente équipe était principalement composée de bureaucrates formés à l’ingénierie, la nouvelle compte quatre économistes : Li Keqiang, Zhang Gaoli, Wang Qishan et Zhang Dejiang. Les compétences de Wang Qishan (n°6) ne sont notamment

Zhang Gaoli, Liu Yunshan, Zhang Dejiang, Xi Jinping, Li Keqiang, Yu Zhengsheng, Wang Qishan 张高丽、刘云山、张德江、习近平、李克强、俞正声、王岐山

L’avènement des « princes rouges » Ils ont longtemps vécu dans l’ombre de leurs parents – un père, la plupart du temps, qui fut tantôt un proche de Mao, tantôt un fidèle de Deng Xiaoping. « Ils », ces princes rouges, ces « fils à papa » qui ont aujourd’hui les clés de Zhongnanhai. Sur les sept nouveaux membres permanents du Bureau Politique, quatre appartiennent à cette nouvelle caste d’héritiers propulsés au sommet de l’État. Il y a d’abord le premier d’entre eux : Xi Jinping, membre d’une famille d’officiels communistes longtemps chouchoutée par le pouvoir central. Jusqu’à ce que son père – Xi Zhongxun, ex-vice Premier ministre – soit pris dans la tourmente de la Révolution Culturelle. Envoyé dans une commune rurale dans les années 60 et jusqu’en 1975, Xi aime à rappeler qu’il est parti du plus bas de l’échelle pour gravir un à un tous les échelons du PCC (qu’il intègre en 1974 – cette année là, son dossier

44 Connexions / hiver 2012

de « droitier » est enfin accepté après huit demandes de Xi). Reste que son pedigree de « fils de » a très vite été pris en compte au sein des instances du Parti. Au début des années 80 déjà – il avait alors moins de 30 ans - Xi était ainsi, d’après l’AFP, « dans les petits papiers du secrétaire général du Parti de l’époque, Hu Yaobang ». S’en suit une carrière dans le Hebei puis dans le Fujian, province qui deviendra son fief pendant plus de 10 ans. « Très tôt, Xi a été proche des gradés de l’Armée Populaire de Libération », explique le professeur Willy Lam, de l’université chinoise de Hong Kong. Comme de nombreux autres princes rouges du reste. « C’est aussi le cas de Wang Qishan », commente l’universitaire. Wang Qishan justement, l’un des sept nouveaux maîtres du pays, est le fils d’un ancien gouverneur de la province du Shanxi et le gendre de Yao Yilin, vice-

premier ministre, « proche du dirigeant conservateur Li Peng {premier ministre de 1988 à 1998} », notait Le Monde au lendemain de la nomination de Wang. Idem pour Zhang Dejiang, né dans le Liaoning, diplômé de l’université Kim Jong-Il à Pyongyang, fils d’un général de l’Armée Populaire de Libération et pour Yu Zhengsheng, dont le père était ministre de l’industrie. « Ces princes rouges forment une nomenklatura et une élite financière », explique Le Monde. Une sorte d’aristocratie qui représenterait un tiers de la classe politique du pays. A leurs côtés gravitent par ailleurs quantité d’hommes d’affaires, eux-mêmes descendants de hauts dignitaires du régime. En Chine ou à l’étranger, ces cols blancs bien nés sont à la tête d’affaires souvent très lucratives.

Pierre Tiessen


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

Points de vue chinois

Les appels à la libéralisation économique et politique se multiplient à la tête du Parti 中国共产党高层不断呼吁经济和政治的自由化 Zhou Tianyong 周天勇,

Liu Shijin 刘世锦, vice directeur du centre de recherche sur le développement du Conseil des Affaires d’Etat. marché et une concurrence équitables. 
 Pour accélérer et parfaire la construction du système d’économie socialiste de marché, il faut encore en libéraliser les accès, et promouvoir l’équité entre les différentes formes d’économies. Quand on aura un environnement de concurrence équitable, avec un marché équitable, les différentes qualités des tous les systèmes pourront s’illustrer, et on verra lequel de ces systèmes est le plus efficace. La condition la plus importante d’une concurrence équitable est que chacun soit sur un pied d’égalité pour obtenir des ressources, que cela soit des capitaux ou des terres. On dit souvent que les grandes entreprises d’Etat ont beaucoup de facilités pour obtenir des ressources, alors que les petites entreprises ont beaucoup de mal. Tant que cela sera le cas, on ne pourra pas parler de concurrence équitable.

在重申毫不动摇巩固和发展公有 制经济的同时,十八大报告也强调,保 证各种所有制经济依法平等使用生产 要素、公平参与市场竞争、同等受到法 律保护。前者强调国有资本要有所为、 有所不为,后者强调各种所有制之间要 突出市场竞争的公平性。这种提法以 前也有,在十八大报告中更突出了。以 公有制为主体、多种所有制经济共同发 展,其基础还是要有公平的市场和公 平竞争。 加快完善社会主义市场经济体制

的实质就是要进一步放开准入,在不 同所有制之间要强调公平。有了公平 竞争的条件以后,在一个公平竞争的 市场上,把不同所有制的优势都能够 发挥出来,看哪一种所有制、或者哪 一种制度结构更有效率。公平竞争很 重要的条件,就是获取资源方面平等 的地位,比如资金、土地的获取。大家 经常说,国有大企业现在获取资源可 能更加便利,小微企业要获取就很困 难。这不纠正的话,公平竞争是谈不上 的。

« Le 17ème congrès avait posé comme objectif « un gouvernement scientifique, démocratique et respectueux des lois », les rapports du 18ème congrès quant à eux insistent sur « changer encore plus les méthodes de la direction du Parti et les méthodes de gouvernement ». Cela veut dire qu’il faut partir de la réforme de la direction du Parti afin de faire avancer la réforme du système politique. La main-mise du Parti sur les informations et la justice, les méthodes de gestion des cadres du Parti et des prises de décision, tout cela doit changer pour s’adapter aux nouvelles exigences de l’ère d’internet et des économies budgétaires. »

十七大报告提出“科学执政、民主 执政、依法执政”的要求,十八大报告 在此基础上重申了“更加注重改进党 的领导方式和执政方式”。这意味着 从改进党的执政方式入手来推进政治 体制改革。 党对新闻、司法的领导,党管干部 和党的决策方式等,都需要通过改革 来适应互联网时代新要求,减少执政 成本。

Tout en réaffirmant son soutien indéfectible à l’économie publique, le 18ème congrès a également souligné qu’il fallait garantir que toutes les formes d’économies puissent légalement et sur un pied d’égalité utiliser les facteurs de production, et participer sans handicap à la concurrence du marché, tout en bénéficiant également de la protection du droit. Dans le passé, on donnait la priorité à ce que les entreprises publiques devaient faire ou ne pas faire, dans l’avenir il faudra mettre l’accent sur l’équité dans la concurrence du marché entre toutes les formes d’entreprises. Si cette idée n’est pas nouvelle, les rapports du 18ème congrès l’ont fait particulièrement ressortir. Dans une économie dominée par le secteur public, il faut que toutes les formes économiques puissent se développer ensemble, et le plus fondamental pour cela est d’avoir un

vice-directeur du bureau de recherche en stratégie internationale de l’Ecole du Parti du Comité Central.

Éléments recueillis par Renaud de Spens

hiver 2012 / Connexions 45


La demande intérieure chinoise sauvera-t-elle le monde ? Beaucoup de fonctionnaires chinois proches du pouvoir en sont persuadés, le marché intérieur chinois va permettre au pays de continuer sur 10 ans de croissance. Il y a peu, le prix Nobel étasunien Joseph Stiglitz a abondé dans le même sens : c’est l’urbanisation des campagnes chinoises couplée à l’innovation technologique en Amérique du Nord qui sauvera le monde de la crise actuelle. Si ces perspectives s’annoncent effectivement très intéressantes, il faudra cependant vaincre certaines rigidités structurelles pour y parvenir. 46 Connexions / hiver 2012


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

Analyse

Libérer les consommateurs Qu’est-ce qui peut permettre d’augmenter la consommation tout en donnant un nouvel espace à l’investissement ? L’urbanisation, bien sûr, qui fait soudain à nouveau l’objet des « unes » de la presse économique du pays. Pour que l’objectif de doublement du PIB en 10 ans affirmé au 18e congrès soit atteint, il faudra que la croissance annuelle reste à 7% en moyenne. Or elle est déjà tombée à 7,4% au troisième trimestre 2012 et on ne compte plus sur le commerce extérieur pour en ralentir la chute. Cependant, affirment un certain nombre de hauts responsables chinois, c’est la demande intérieure qui va permettre de ne pas descendre en-dessous. Pour l’instant, la Chine est le pays dans laquelle la consommation est la plus basse par rapport au PIB, à un peu plus de 35%, contre à peu près 60% en Europe, alors que l’investissement est lui à 50% (10% en Europe), un record de l’histoire économique. C’est dire qu’il y a effectivement des marges de progression et les économistes s’accordent pour dire que l’urnanisation en serait le moteur. L’urbanisation permettrait d’augmenter la consommation intérieure En y réfléchissant, un doute apparaît : l’urbanisation n’est-elle pas déjà un phénomène ancien ? En quoi peut-il constituer

un nouveau modèle de croissance ? Avec aujourd’hui une urbanisation touchant plus de 53% de la population d’une part, et une répartition particulièrement inégale des revenus tirés de la campagne, qui profitent d’abord aux groupes immobiliers, aux hauts fonctionnaires et aux conglomérats étatiques, comment promouvoir de nouveaux réservoirs de classe moyenne qui pourraient faire augmenter la consommation intérieure sur d’autres segments que la construction et le luxe ? Et alors que l’exode rural et interurbain continue malgré les obstacles administratifs et fiscaux, comment développer ces espaces provinciaux ? Ces interrogations constituent la base de la réflexion des analystes chinois les plus lucides, reflétée par un dossier spécial publié dans le bimensuel Nanfeng Chuang en plein milieu du 18ème congrès. Constat sans concession, la politique d’urbanisation chinoise de ces trente dernières années est un fiasco qui a dégradé les campagnes chinoises sans apporter tout ce qu’elle aurait pu à la crois-

sance, bien que cela ait été masqué par les performances remarquable de « l’usine du monde » des régions côtières et des zones économiques spéciales. Ce n’est pas que les paysans-ouvriers (mingong) n’aient pas contribué, par leur nombre, leur flexibilité et leur frugalité, au miracle économique chinois. Mais cette contribution essentielle a presque été faite dans le dos des politiques officielles ; elle a été tirée par le marché et plus tolérée que véritablement permise par l’Etat. Le soucis de maintenir les populations rurales dans un quasi état de servage s’est exprimé dans le vocabulaire officiel : tout en concédant pour des raisons de besoins de main d’œuvre que ces travailleurs puissent migrer librement, elle les a empêché de s’intégrer en ville en refusant de démanteler le système de permis de résidence (hukou). Résultat, au lieu de pouvoir contribuer pleinement à la consommation intérieure en dépensant la plus grande partie de leur salaire, ces 160 millions de travailleurs migrants doivent encore aujourd’hui en retourner

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hiver 2012 / Connexions 47


Dossier

专栏

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une partie importante à l’Etat, dégâts sociaux générateurs de corruption, dans tous les surcoûts qu’occasionnent d’inégalité, et de profonds mécontentele hukou (tarifs beaucoup plus élevés ments (expropriations violentes, pertes pour la plupart des prestations admi- de précieuses terres arables...). nistrative et de l’éducation, barrières L’ugence d’un nouveau modèle d’urdiverses qui coûtent cher à franchir ou à banisation contourner), les handicapant dans leur On s’aperçoit aujourd’hui que ces objecdésir d’intégration de la classe moyenne. tifs étaient erronés : d’abord l’exemple de Les inégalités coûtent des points de Tokyo, qui ne couvre qu’un tiers de la sucroissance perficie de Shanghai mais arrive à contenir Si les spécialistes évaluent la contribu- plus harmonieusement 2/3 de plus d’hation de l’urbanisation chinoise de ces bitants, montre que la taille des grandes dix dernières années à 3% de croissance villes chinoises a encore de la marge pour annuelle, ils estiment arriver à une éventuelle aussi que chacun de ces « la classe saturation ; ensuite, les points de croissance moyenne en Chine communautés territoa coûté pour près de riales qui ont le mieux 6,6 milliards de yuan devrait doubler en réussi à s’industrialiser d’investissements, ce nombre d’ici 2020 ont suivi un modèle qui n’est pas très effi- pour atteindre inverse s’appuyant sur cace, d’autant plus que les besoins locaux et des 50% de la beaucoup de ces invesprojets adaptés à petite tissements n’étaient pas population contre échelle. En effet, la locatrès « verts » et risque- 28% aujourd’hui. » lité que le fameux historont rapidement de rien et économiste Qin peser négativement sur le développe- Hui a qualifié de « première ville de Chine », ment durable du pays. L’industrialisation le village de Longgang dans le Zhejiang, des campagnes s’est faite en effet dans s’est urbanisée de manière autonome. En des directions catastrophiques, décidées 1984, ce nouveau district agricole décide par le pouvoir central sans tenir compte d’abolir le système du hukou et démandes spécificités locales, avec pour double tèle toutes les restrictions à l’installation objectif d’empêcher la trop grande crois- de populations sur son territoire. En 10 sance des villes tout en implantant dans ans, il réalise non seulement d’importantes les campagnes des grandes industries rationalisations des exploitations agricoles, ou des grands ensembles structurels qui mais permet aussi l’émergence de petits n’y ont pas leur place. En conséquence, commerces et d’un marché libre. Dans l’environnement a été saccagé pour des le même temps, il développe une petite résultats économiques médiocres et des industrie, notamment dans le domaine

de l’imprimerie ou du textile, et s’urbanise naturellement. Des entreprises du secteur tertiaire y éclosent également, et en 2002, la ville commence à s’attirer une attention nationale car elle est devenue la première du pays pour l’imprimerie et la production de cadeaux. Moralité, si l’on désire vraiment s’appuyer sur la demande intérieure pour maintenir la croissance chinoise, en déduisent les journalistes du Nanfeng Chuang et de nombreux spécialistes, il est urgent de définir un « nouveau modèle d’urbanisation » qui donne plus de pouvoir à la société civile, une meilleure répartition des revenus des terres, et rompe définitivement avec les erreurs autoritaires et du tout industriel du passé. Des réformes pour libérer la consommation En 2022, toute la population sera couverte par la protection sociale et médicale, a promis le président Hu lors du 18ème congrès, nourrissant ainsi l’espoir de stimuler la consommation des ménages chinois, tandis qu’une étude du Boston Consulting Group estimait que la classe moyenne en Chine, dont les revenus sont compris entre 7 300 et 23 200 dollars par an, devrait doubler en nombre dans le même horizon pour atteindre 50% de la population, contre 28% aujourd’hui. Les dirigeants chinois auront cependant besoin de courage, ou devront plier sous la pression de la société, afin d’engager les réformes nécessaires pour libérer la consommation.

Renaud de Spens

Le point de vue de Joseph Stiglitz prix Nobel d’économie sur l’urbanisation chinoise « En Chine, divers territoires se sont développés de manière différente et plus spécifiquement dans les premiers stades de l’urbanisation. Ainsi, l’accroissement des inégalités est tout autant affaire de disparité géographique. Ce ne sont pas des caractéristiques européennes. (…) Toute économie nécessite une somme importante d’investissements publics – routes, technologies, éducation, biens communs, etc. Dans une démocratie, plus il y a d’équité, plus ces investissements

48 Connexions / hiver 2012

seront nombreux. Dans des sociétés divisées, les riches s’inquiètent de la redistribution des richesses par le pouvoir étatique. Par conséquent, ils ont intérêt à ce que le pouvoir de l’Etat soit restreint (…) La Chine n’est pas une démocratie. La seule légitimité du pouvoir est la croissance économique et il doit donc faire ce qu’on attend de lui. C’est parce que la Chine n’est pas une démocratie qu’elle a performé jusqu’ici en terme de croissance. Elle a été non seulement efficace en terme

de croissance économique mais aussi en terme de réduction de la pauvreté car elle a su redistribuer à la majorité qui était pauvre. La Chine sait donc croître économiquement et réduire la pauvreté. Donc, en un sens, il s’agit d’un lien entre la politique et l’économie qui est très différent et fonctionne juste à l’opposé du nôtre. » Extrait d’une interview publiée le 2 juillet 2012 sur http:// blogs.independent.co.uk/2012/07/02/stiglitz-the-fulltranscript/


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

hiver 2012 / Connexions 49


Dossier

专栏

Analyse

© Imagine China

Investir à l’extérieur pour faire la différence sur le marché intérieur

Seuls les groupes publics chinois ont techniquement les moyens de réaliser des IDE à l’étranger. 惟有中国国有大企业才有实现海外投资的技术能力。

Le marché intérieur reste d’autant plus important que les entreprises chinoises se heurtent toujours à des obstacles de taille dans leur stratégie d’investissement à l’étranger Le douzième plan quinquennal chinois, adopté en mars 2011, l’a dit et répété : les entreprises chinoises doivent investir davantage à l’étranger. Quitte à affronter une levée de boucliers en Europe ou aux EtatsUnis, où, encore récemment, Huawei a été mis à l’index par le Congrès qui soupçonne le leader chinois des télécommunications d’investir sur le territoire américain à des fins d’espionnage économique et même militaire…Cette consigne n’est certes pas nouvelle, puisque, depuis le lancement de la stratégie du « go global » en 2001, Pékin n’a cessé de pousser ses fleurons nationaux vers le grand large. Avec un succès 50 Connexions / hiver 2012

toutefois plutôt contrasté. Le stock des investissements directs chinois à l’étranger (IDE) reste en effet modeste : 364 milliards de dollars en 2011, soit à peine 5% du PIB chinois. Par comparaison, la Russie consacre, elle, 29% de son PIB aux IDE. « Il n’y a pas de péril jaune. Pour l’instant, les Chinois investissent principalement à Hong Kong pour accompagner les exportations chinoises vers l’Asie » estime Sopanha Sa, économiste senior en charge de la Chine à la Société générale et auteure d’une étude sur le sujet parue en mai 2012. Une stratégie de diversification La crise économique, en Europe comme

aux Etats-Unis, a cependant changé la donne. Tout comme le ralentissement en Chine. « Jusqu’en 2008, les grands groupes chinois publics et privés ont connu des croissances exponentielles, tant en termes de chiffre d’affaires que de rentabilité. Mais tout cela a explosé avec la crise de surproduction. Les entreprises chinoises, notamment les exportateurs, doivent aujourd’hui se différencier sur un marché national ultra-compétitif. La Chine investit à l’extérieur pour faire la différence à l’intérieur » analyse André Loesekrug-Pietri, fondateur de la société A Capital, un fonds de private equity spécialisé sur les IDE chinois.


Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式? Une stratégie de diversification qui amène la Chine à investir de plus en plus en Europe, où les IDE ont triplé en 2011, selon une étude du cabinet de conseil Rhodium Group publiée en juin 2012. Les raisons de cette virée shopping sur le Vieux continent ? L’acquisition d’actifs stratégiques pour monter sur la chaîne de valeur. « Les IDE chinois se font aujourd’hui par de la croissance externe, via l’acquisition de sociétés qui donnent un accès rapide à la marque, au client, à la technologie et aux compétences managériales » poursuit Sopanha Sa. Montée du patriotisme économique Reste que les entreprises chinoises se heurtent encore à de nombreux obstacles. Si les entreprises privées ont juridiquement le droit depuis 2006 de réaliser les IDE, seuls les grands groupes publics ont techniquement les moyens de les réaliser. Mais ces derniers maîtrisent encore mal l’environnement juridique international ou même la culture politique du pays d’accueil.

La montée du patriotisme économique dans les pays d’accueil n’a fait que compliquer les choses. Fortement encouragés par le gouvernement central, les groupes chinois ont ainsi été soupçonnés d’investir à l’étranger à des fins politiques, et non commerciales. Pour montrer patte blanche, certaines entreprises chinoises ont donc mis le prix pour réaliser des investissements…pas forcément rentables. D’autres, à l’inverse, ont proposé des prix « politiques » subventionnés pour pénétrer au moindre coût sur le marché. Résultat, environ deux tiers des IDE chinois à l’étranger se soldent par des échecs. Comme celui, cuisant, essuyé par Covec. Choisi en 2009 par les autorités polonaises pour la construction de 50km d’autoroute, le constructeur chinois a jeté l’éponge seulement deux ans après la signature du contrat. Provoquant un fiasco tant commercial que diplomatique.

Evolution des IDE chinois (hors secteur financier) à l’étranger depuis 2003 (en milliards d’euros) Depuis 2011, l’Europe représente plus du tiers des toutes les fusions-acquisitions chinoises dans le monde (60 milliards de dollars en tout hors secteur financier), devant l’Amérique du nord (21%) et le reste de l’Asie (27%). 60,1 47

2,8 2003

9 2005

2009

2011

(Bureau national chinois des statistiques/MOFCOM)

Raphaël Balenieri

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Dossier

专栏

Analyse

La ruée vers l’Ouest L’avantage d’être un pays-continent, c’est d’avoir des réservoirs de croissance jusque dans les régions les plus reculées.

35 villes régionales rassemblant 17% de la 35个地方城市集中了17%的中国人口,却占了39% 的国内

La nouvelle Chine que construit Deng Xiaoping à partir de 1978 renoue avec la Chine cosmopolite du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, celle de l’ouverture subie mais bien réelle des concessions et des villes portuaire, Shanghai au premier chef, mais aussi Canton et Tianjin. L’ouverture choisie, progressive et contrôlée de Deng Xiaoping, celle de l’usine du monde, incarnée par Shenzhen, cet Hong Kong situé de l’autre côté de la frontière, fait émerger la Chine prospère actuelle des provinces littorales : Guangdong, Fujian, Zhejiang, Jiangsu, Shandong et le complexe Pékin-Tianjin. Plus de 300 millions d’habitants, trois métropoles où se concentrent les investissements étrangers, voilà la Chine moderne conjuguant vitalité économique et démographique, et ses mutations structurelles : industrie diversifiée et exportatrice, essor des classes moyennes, de la consommation et du tertiaire… La Chine à deux vitesses La réussite des régions côtières fait inévitablement surgir une « Chine à deux vitesses », en soulignant le retard de la Chine de l’intérieur, celle des bassins industriels et des grandes plaines agricoles, les trois provinces issues de 52 Connexions / hiver 2012

l’ancienne Mandchourie, Liaoning, Jilin Chongqing en ville municipalité séparée et Heilongjiang, les provinces jaunes et du Sichuan… La « Go West Policy » noires du lœss et du charbon, Shanxi, prend au fil des ans et de la consolidation Shaanxi, Henan, celles de la seconde économie du moyen Yangzi, Hubei, « Malgré mondiale une ampleur Henan et Jiangxi. Et auin é dite, dans la qu elle leur essor delà, le défi d’un immense l’aménagement régional territoire (deux tiers du économique, rencontre le rayonnement pays !), de la Mongolie les régions géopolitique à l’échelle intérieure au Xinjiang, de l’Ouest eurasiatique : réaffirmation d u Si c h u a n a u T i b e t , de l’emprise politique du continuent sans oublier le bloc des régime sur des régions provinces méridionales : à voir leurs pour la plupart non Han Guangxi, Yunnan, Guizhou meilleurs par le développement et île de Hainan. Si des économique, extension éléments bases industrielles issues de celui- ci au- delà du de délocalisations diverses les quitter littoral par divers avantages existent par exemple à au profit de comparatifs comme le coût Wuhan ou à Chongqing, provinces moindre de la main d’œuvre elles restent ponctuelles que permet l’intégration par côtières. » et enclavées. Of ficialisé les transports, réanimation par le Conseil d’Etat et de l’antique Route de la Soie l’Assemblée nationale populaire en (et de ce qui fut l’expansionnisme régional 2000, le projet de développement de des Qing) en direction des anciennes l’« Ouest » devient l’une des priorités républiques soviétiques d’Asie centrale, du Xe Plan quinquennal (2001-2005). avec lesquelles se multiplient les projets Infrastructures de transport – dont le de développement, percée logistique spectaculaire tronçon ferroviaire Xining- enfin vers les débouchés portuaires des Lhassa, inauguré en 2006 – politiques produits chinois en Europe, Istambul au préférentielles, constitution (en 1997) de premier chef…


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Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

population chinoise représenteraient à elles 39% du PIB chinois. 人均生产总值。

Qui connait Guiyang ? Une ligne Harbin-Shenzhen se dédoublant à Pékin pour se rejoindre dans la cité du Guangdong, quatre barreaux transversaux, Qingdao-Taiyuan, XuzhouLanzhou, Shanghai-Chengdu et Shanghai-Kunming, la carte du futur réseau à grande vitesse chinois quadrille et donc organise un vaste territoire promis à l’intégration et au développement, sur le modèle de la Chine côtière. Qui connait Guiyang, la capitale du Guizhou, l’une des provinces les plus pauvres du pays, avec ses quatre millions d’habitants, sa statue du président Mao plantée au centre de la place Renbin, mais aussi son air de prospérité indéniable avec une croissance de 17,1% en 2011 (l’une des plus élevées de Chine), s’interrogeait la presse chinoise cet été ? Pourtant, des personnalités comme l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et l’ancien chancelier allemand Gerhard Schroder n’ont pas hésité à faire le déplacement, le premier plusieurs fois. Car Guiyang, forte de son taux de croissance, déroule un tapis rouge devant les investisseurs étrangers, une attractivité théorisée par le Boston Consulting Group dans son rapport Big Prizes in Small Places, China’s Rapidly Multiplying

Pockets of Growth. Une traduction est-elle nécesaire ? Phénomène récent, villes, districts et provinces chinoises entrent en compétition pour promouvoir leur situation, leur marché et leurs avantages, en bref intéresser marques et sociétés occidentales à décider stratégiquement leur nouvelle implantation locale, plutôt que de continuer à s’agglomérer aux grandes métropoles existantes. On compte en Chine 274 villes de plus d’un million d’habitants, un chiffre qui, croissance urbaine oblige, ouvre de nombreuses opportunités ! Selon une étude du China-Britain Business Council, 35 villes régionales rassemblant 17% de la population chinoise représenteraient à elles 39% du PIB chinois. Beaucoup de marques françaises et étrangères l’ont compris, à l’image de Louis Vuitton, qui a ouvert récemment des boutiques à Urumqi, Kunming et Zhengzhou. « Les entreprises françaises accélèrent leur implantation dans les villes chinoises de 2ème catégorie, comme Qingdao, Changsha, Kunming et Xi’an, stimulées par les dispositions du [XIIe] Plan visant à développer la consommation des villes de 2e et 3e catégorie », confiait récemment Annick de Kermadec-Bentzmann, présidente de

la Chambre de Commerce et d’Industrie française en Chine (CCIFC). Lancé en 2010, par la CCIFC et Ubifrance puis reprise en 2012 par la CCIFC et le MOPCOM-CICPMC le programme « Chine, villes d’avenir », organise des visites alliant programme officiel et rendez-vous B2B pour les entreprises. En 2012, la tournée des « Villes d’Avenir » est passée par Nankin, Chengdu et Urumqi (voir infra) et a accompagné plus d’une trentaine d’entreprises françaises PME et grands groupes confondus. Le développement de l’Ouest est-il durable ? Si l’Ouest de la Chine aligne au cours du premier trimestre 2012 des taux de croissance qui tendent à relativiser le ralentissement actuel de l’économie chinoise : 14% pour Chongqing et le Guizhou, 13,6% pour le Gansu, 13 % pour le Sichuan et le Shaanxi, 12% pour la Mongolie intérieure, tout n’est pas rose quand on s’éloigne du littoral. Le développement du grand Ouest, coûteux en ressources financières, équipements et consommation d’énergie est-il durable (au sens propre du terme) ? D’autant que, malgré leur essor économique flatteur, les régions de l’Ouest continuent à voir leurs meilleurs éléments les quitter au profit de provinces côtières, plus attirantes. S’y ajoute le manque de familiarité avec les entreprises étrangères, tant de la part des autorités locales que des futurs partenaires que sont les entrepreneurs du cru. L’exemple de Taicang, capitale des entreprises allemandes en Chine, incite en tout cas à l’optimisme. La cité est, il est vrai, située dans le delta du Yangzi, non loin de Shanghai. Malgré l’absence de toute antériorité et une présence ne remontant qu’à 1993, on y compte déjà 160 entreprises représentant un investissement de 1,5 milliard de dollars. La municipalité a embauché des experts venus d’Allemagne pour constituer un environnement favorable et a surtout mis l’accent sur la protection de la propriété intellectuelle, capitale pour une économie à base d’innovation. Que ce soit à l’Ouest ou à l’Est, la nouvelle frontière régionale passe par la Chine.

•Félix Torres

Extrait du livre anniversaire de la CCIFC “L’économie française en Chine”, à paraître début 2013

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Dossier

专栏

Reportage

Urumqi, Ville d’Avenir

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Les entreprises françaises découvrent de nouveaux relais de croissance à l’Ouest. Carrefour s’est implanté en 2003 à Urumqi.

Jusqu’à il y a quelques années, Urumqi n’était qu’une bourgade, poste avancé de l’empire chinois bâti pour contrôler le Turkestan, garnison où étaient envoyés les fonctionnaires en disgrâce. Sous le maoïsme, de nombreux colons Han et Hui y sont autoritairement installés : la majorité des habitants d’Urumqi aujourd’hui constitue la deuxième génération de ces populations déplacées. Même après les réformes des années 80, la région reste assez fermée aux étrangers non-frontaliers : elle est non seulement difficilement accessible, sans liaison ferroviaire pour y accéder, mais elle est également considérée comme stratégique et sensible en raison notamment de ses ressources pétrolières et de ses zones d’essais nucléaires. Elle finit cependant par suivre le mouvement d’ouverture du pays. Au début de l’année 2000, le gouvernement lance sa politique de développement de l’ouest (西部大开发 xībù dàkāifā), et Carrefour, Veolia puis LVMH s’y implantent en 2003, 2005 et 2008. Néanmoins, il faudra attendre le choc des émeutes de juillet 2009 pour que l’Etat central redouble ses 54 Connexions / printemps 2012

efforts pour ouvrir la province autonome prochainement attendus. A presque du Xinjiang. Pour tenter de désamorcer quatre heures d’avion de Pékin et avec six la bombe ethnico-religieuse de la région mois d’hiver, il n’est pas évident de trouver (les relations entre les populations indi- des volontaires étrangers pour venir tragènes turcophones – Ouighours, etc – et vailler à Urumqi. Et pourtant, il y fait bon l’immigration sinophone est souvent en- vivre, tempère immédiatement Jérôme core empreinte de défiance Vanachter. A une heure mutuelle), qui se nourrit en « Un marché en voiture de montagnes partie d’une répartition iné- qui offre équivalentes aux Alpes, gale des richesses, la Chine une prime et à la même distance du choisit alors d’en accroître la désert, la ville permet des aux plus prospérité par une politique week-ends d’excursions d’investissements massifs, audacieux. » facilement accessibles et en utilisant non seulement assez exceptionnelles. De les ressources de l’Etat central et la coo- plus, le fait que près de 90% de la populapération avec les régions côtières plus tion de la ville est installée depuis au plus développées, mais aussi en favorisant une seule génération rend les contacts l’implantation des entreprises étrangères. beaucoup plus faciles et chaleureux. La Mais Jérôme Vanachter, représentant nécessité d’animer les mois d’un hiver ride Veolia à Urumqi, prévient d’emblée : goureux accélère les désirs cosmopolites : “nous sommes cinq français résidents ici, Noël y est fêté par les Chinois comme une y compris les bébés en bas âge...” A part occasion supplémentaire de s’amuser ; les les Russes et les ressortissants des huit employés s’organisent en “comités d’enpays frontaliers de la province, les autres treprise” informels et se font des weekétrangers ne font guère mieux, même si, end au ski en groupe ; dans les centres suivant l’implantation récente de Volk- commerciaux et les karaoke souterrains swagen, de nombreux Allemands seraient protégés du froid, tous peuvent venir par-


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Vers un nouveau modèle chinois ? 中国的新发展模式?

家乐福于2003年进驻乌鲁木齐

tager la passion des Ouighours pour la musique et la danse... Des opportunités à prendre rapidement Contrairement à certaines idées reçues, ce ne sont pas les économies de main d’œuvre qui rendent Urumqi attractive. Les salaires ne sont qu’à peu près 20% moins élevés qu’à Pékin, et le différentiel de coût de la vie n’est pas flagrant, même si les offres immobilières restent assez intéressantes. De plus, la forte croissance (17% en 2011) et le plein emploi de la région accroissent encore les problèmes de fidélisation des ressources humaines : la rotation des personnels peut être très fréquente. Les avantages comparatifs d’Urumqi se situent plutôt dans trois domaines : les incitations fiscales, la position géographique permettant de rayonner dans tout le grand ouest voire toute l’Asie centrale (la province du Xinjiang n’a pas moins de huit frontières internationales), et un environnement administratif relativement sain et propice au développement. Et pour l’instant encore un marché qui offre encore une prime aux premiers

arrivés et aux plus audacieux... Echos de couloir Pour Laurent Meffre, de Pernod-Ricard, la participation à la mission avait un double objet : commencer à travailler avec les autorités locales en matière de protection des marques et évaluer l’importance de la contrefaçon dans la zone. Comme attendu dans une ville de cette catégorie, son enquête a pu mesurer l’impact non négligeable des pratiques frauduleuses, mais les institutions de contrôle d’Urumqi se sont immédiatement déclarées intéressées par une coopération et notamment par des formations spécifiques pour les aider à distinguer les produits contrefaits. Pour d’autres entreprises comme les agitateurs industriels Mixel (représenté par Ji Jun) ou les additifs agroalimentaires Olmix (Lu Nan), il s’agissait de développer leurs débouchés commerciaux. Certaines comme les semences Limagrain (Alain Bonjean et Marion Lespine) cherchaient également à s’implanter dans la région. Enfin, Comex (Régis Passerieux) ou Paris-Région (You Xing) prospectaient les entreprises chinoises intéressées par le marché français. Du côté chinois, tous les bureaux importants de la municipalité étaient représentés. La responsable de l’environnement soupirait : “dommage qu’il n’y ait pas eu plus d’entreprises dans le domaine de l’environnement dans la

Urumqi, Ville d’Avenir Organisée par la CCIFC et soutenue par l’ambassade de France, la mission Ville d’Avenir a emmené sous la houlette de Guillaume Bonadei une trentaine de personnes représentant une douzaine d’entreprises et d’institutions françaises pour un programme de deux jours de rencontres et d’évènements avec les autorités et entreprises locales. Un protocole de coopération entre le comité de l’Exposition Internationale du Xinjiang et la CCIFC a été

délégation, nous avons d’énormes besoins et une politique volontariste”. Des efforts considérables ont déjà été engagés : toute la ville vient d’abandonner le chauffage au charbon pour des centrales au gaz. Une île et une porte d’entrée Urumqi concentre un septième des 21 millions d’habitants du Xinjiang, et ressemble à un miroir inversé du reste de la région, que cela soit de sa composition ethnique à ses pratiques de gestion, et par moment on a plus l’impression de se trouver dans un quartier de Pékin qu’au cœur du Turkestan chinois. La visite d’une délégation d’une centaine de personnes conduites par le premier ministre turc a été suivie par l’ouverture d’une liaison aérienne Urumqi-Istanbul, qui permet pour la première fois de ne plus devoir passer par Pékin pour relier l’Europe. Une ligne Urumqi-Frankfort devrait également rapidement voir le jour, qui mettrait l’Allemagne à seulement 5 heures et demi du Xinjiang ! L’une des plates-formes les plus actives de cette dynamique, co-organisateur de cette mission « Ville d’avenir » est le comité de “L’exposition internationale du Xinjiang China-Eurasia”. Deux éditions de cette manifestations on déjà eu lieu, et la CCIFC y a participé en septembre 2012.
 Renaud de Spens

signé par Annick de Kermadec-Bentzmann, présidente de la Chambre, et plusieurs entretiens bilatéraux ont été menés, notamment entre Sylvie Berman, ambassadeur de France, et le maire d’Urumqi, Jerla Isamudin. Des conférences ont présenté l’environnement économique et administratif de la région pendant une demi journée, et de nombreuses rencontres d’affaires personnalisées avec des entreprises locales et des administrations ont été organisées pour les participants. Enfin, Guillaume Dourdin, directeur exécutif de Veolia Water pour le Nord-Ouest de la Chine, et Jérôme Vanachter ont fait visiter la station d’épuration des eaux de Veolia.

hiver 2012 / Connexions 55


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L’actualité de la Chambre

商会简讯

L’actualité membres

58 Connexions / hiver 2012

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Bureau Veritas et Beijing Huaxia Supervision Co. («Huaxia») ont récemment annoncé la création d’une joint-venture dans le secteur de la supervision de la construction et du management de projets. Cette coopération permet d’enrichir le portefeuille de services de Bureau Veritas et de pénétrer dans de nouveaux segments du marché de la construction en Chine. Etablie en 1993, Huaxia est une entreprise spécialisée dans le contrôle technique et la supervision de projets de construction de projets pétrochimiques (usines, gazoducs et oléoducs), de centrales électriques et d’équipements ainsi que de projets de construction de bâtiments (projets municipaux). Huaxia est qualifiée entreprise de supervision Jianli («监理») de catégorie A et détient les certificats GB / T 19001-2008 (ISO 9001:2008, système de management qualité), GB / T 24001-2004 (système de management environnemental) et GB / T 28001-2001 (système de management santé et sécurité). Basée à Pékin et implantée dans douze provinces et municipalités de Chine, Huaxia emploie 500 personnes et dispose d’une solide réputation et d’une expérience significative dans le domaine de la construction. Bureau Veritas a acquis en Chine une expertise approfondie dans le domaine du management de projets et en particulier dans la gestion des entreprises de supervision de type Jianli. Depuis 1997, Bureau Veritas a effectué des milliers de missions techniques de construction et de gestion de projets en Chine pour de nombreuses entreprises françaises de renommée internationale telles que Accor, Alstom, Arkema, Auchan, Carrefour, Danone, EADS, EDF, Faurecia, GDFSuez, Lafarge, L’Oréal, Michelin, PSA,

Bruno LEFEBURE arrive chez STEHLIN & Associés dans l’alliance stratégique sino-européenne avec le cabinet

© DR

Bureau Veritas acquiert la société de construction de Supervision « Jianli » Huaxia

Avocat au barreau de Bruxelles depuis 1996 et de Paris depuis 2000, Bruno LEFEBURE rejoint le cabinet STEHLIN & Associés. Etabli en Chine depuis 2000, Bruno a dirigé et développé localement les activités de différents cabinets d’avocats, notamment français et allemand. Bruno est titulaire d’un DESS du Droit de la Vigne et du Vin (Suze la Rousse – UIII Aix en Provence) ainsi que d’un

Renault, Safran, Saint-Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Total et Veolia.

EDF & AREVA : le dôme du 2ème réacteur EPR de Taishan posé avec succès

La construction des deux réacteurs EPR de Taishan en Chine a franchi aujourd’hui une nouvelle étape de son développement. Moins d’un an après la pose du dôme du réacteur n°1, la société propriétaire et futur exploitant du site, Taishan Nuclear Power Joint Venture Company (TNPJVC), détenue à 30% par EDF et à 70% par son partenaire chinois, l’électricien CGNPC, a procédé avec succès à l’installation du dôme du bâtiment réacteur de l’unité 2. Comme lors de la pose du dôme de l’unité 1 en oc-

DESS Droit de l’Environnement (SaintLouis Bruxelles). Fortement implantés localement – respectivement en France pour STEHLIN, en Belgique, au Luxembourg et en Afrique pour DE WOLF – les deux cabinets entretiennent d’étroites relations depuis plus de 15 ans sur le marché européen. Résolument tournés vers l’international et les marchés à forte croissance, les deux structures ont donc décidé de renforcer et développer ensemble leur offre en Chine. Philippe SNEL, associé résident de DE WOLF & Partners à Shanghai, et Bruno LEFEBURE animent une équipe de spécialistes du droit des affaires et sont installés dans les locaux du cabinet belge, présent depuis 2004. Fort d’une dizaine

tobre 2011, ces manoeuvres d’envergure ont nécessité la mobilisation de l’une des plus puissantes grues au monde. Cette opération amorce la conclusion des principales opérations de génie civil du bâtiment réacteur qui ont mobilisé de l’ordre de 2000 personnes pendant 2 ans. Coiffé de son dôme, le bâtiment réacteur accueillera dans un second temps les composants lourds de la chaudière nucléaire (générateurs de vapeur, cuve, pressuriseur, etc.). L’étanchéité de la structure sera garantie par le soudage de l’intégralité du dôme qui sera ensuite recouvert de 7 000 tonnes de béton pour en renforcer la résistance. Les deux chantiers du réacteur n°1 et du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Taishan progressent en parallèle. Après la mise en place de la cuve début juin, les générateurs de vapeur vont prendre place dans le réacteur n°1 dans les semaines qui viennent. La réussite de ces opérations


会员动态 le cadre du renforcement de belge DE WOLF & Partners

法国司德岚律师事务所宣布Bruno LEFEBURE律师加入该所上海办公室 与比利时德沃福律师事务所共同加强中欧合作战略

de professionnels extrêmement bien établis en Chine, le bureau de Shanghai sera amené à se développer rapidement à l’image de la demande croissante des investisseurs chinois s’intéressant au marché européen à la recherche des meilleurs conseils. Avocats spécialisés dans le conseil et l’implantation d’entreprises françaises et européennes en Chine et d’entreprises chinoises en France ainsi qu’en Europe, Bruno et Philippe – avec leurs équipes – conseillent et accompagnent leurs clients en matière de droit des affaires, de droit international, ainsi que de lobbying européen. www.stehlin-legal.com www.dewolf-law.be

Bruno LEFEBURE律师于19 9 6年加入布鲁塞

户基础。在欧洲市场上,两家律师事务所

尔律师协会,2000年加入巴黎律师协会。

有着长达十五年的密切合作。

于2012加入法国司德岚律师事务所。他从

为了面向国际市场特以及进入高速发展的

2000年起开始在中国执业,曾就职于多家

市场,两家律师事务所决定共同加强和发

律师事务,特别是法国和德国事务所。他

展其在中国的业务。

获得了葡萄园与葡萄酒法硕士文凭(Suze

德 沃 福 律 师 事 务所上 海 代 表处 成 立于

la Rousse - U III, Aix en Provence)以及环境

2004年,Philippe SNEL律师作为该代表处

法硕士文凭(Saint-Louis Bruxelles)。司德岚

的常驻合伙人,和Bruno LEFEBURE律师共

律师事务所在法国,德沃福律师事务所在

同带领着一支优秀的商法团队以该代表处

比利时、卢森堡以及非洲均有着坚实的客

为平台向客户提供服务。

必维宣布与华夏成立合资公司,深

和GB/ T  28001-2001职业健康安全管理

入工程监理业务合作

体系的认证。华夏石化工程 监理有限公司

中国2 号反应堆厂房穹顶吊装成功

必 维 国 际 检 验 集 团

在石油、化工、煤化工领域及监理行业具有

(Bureau Veritas,以下简称必

很高的声誉和良好的业绩,项目遍及中国几

中国台山核电站2号EPR反应堆的建设于今

维)宣布与华夏石化工程监理

十个省市。公司总部位于北京,拥有近500

天达到了一个新阶段。在1 号反应堆穹顶吊

有限公司共同成立合资公司,

名员工。必维在管理建筑工程施工管理监

装之后不到一年时间,业主和未来的场址运

在工程监理和项目管理等领域展开深入合

造类公司(监理公司)和建筑工程施工项目

营商“台山核电合营有限公司”(TNPJVC)

作。这次合作将丰富必维在中国为中国客户

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伙伴“广东核电集团有限公司(CGNPC)”占

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70%股份),已成功接着吊装2号反应堆厂房

华夏石化 工程 监 理有限 公司成 立于19 9 3

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的穹顶。正如2011年10月吊装第一台反应堆

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机组穹顶一样,这些大型安装工程需要使用

政公用工程、电力工程、设备监理甲级资质

国燃气苏伊士集团、拉法基、欧莱雅、米其

一台世界上最大型的起重机。这项穹顶吊

及机电安装工程监理乙级资质,获得了GB/T

林、PSA、雷诺、赛峰、圣戈班、赛诺菲、施

装作业标志着大约2000人奋战两年的反应

19001-2008 idt ISO 9001:2008质量管

耐德电气、威立雅。

堆厂房主体土建工程的结束。随着穹顶的安

理体系、GB/T 24001-2004环境管理体系

装就位,随后将在反应堆厂房内安装核反

hiver 2012/ Connexions 59


L’actualité de la Chambre

商会简讯

L’actualité membres successives marque une nouvelle avancée dans la construction en Chine des deux réacteurs EPR dont AREVA fournit l’ilot nucléaire.

Bignon Lebray accompagne le chinois Crystal CG sur l’ouverture du centre d’exposition multimédia et d’information du BIE Dans le cadre du contrat de partenariat stratégique entre Crystal CG et le BIE (Bureau International des Expositions), un centre d’exposition multimédia et d’information a été ouvert à Paris sur les Champs Elysées, le 27 juillet dernier. Ce projet financé à 100% par Crystal CG, l’un des leaders mondiaux en communication visuelle et service de design a pour objet d’offrir un espace innovant destiné aux organisateurs, visiteurs d’exposition, sponsors et de leur apporter une meilleure compréhension du BIE et des services qu’il offre. L’ouverture d’un centre d’exposition en France s’inscrit dans le développement stratégique de Crystal CG, qui souhaite se rapprocher du BIE pour étendre son offre de service aux marchés de l’ouest. Bignon Lebray (Rémi de Gaulle, associé et responsable du bureau de Shanghai, XiaoLin Fu-Bourgne, Of Counsel, responsable du Desk Chine Paris) a conseillé Crystal CG dans le cadre de son implantation en France et a assuré le suivi juridique du groupe dans ses aspects fiscaux, sociaux et immobilier.

Le succès du système de gestion de vol de Thales Avionique se confirme en Chine Thales annonce la sélection de son système de gestion de vol (FMS) TopFlight par les compagnies d’aviation

60 Connexions / hiver 2012

chinoises China Eastern et Hainan Airlines. Selon les conditions de ces contrats, Thales équipera 50 futurs A320 de China Eastern et 15 avions de la série A330 de Hainan Airlines. Cela confirme la présence croissante de Thales Avionique sur le marché des compagnies aériennes asiatiques, et prouve leur satisfaction des produits Thales, particulièrement en Chine où la société a bénéficié de plusieurs sélections majeures sur des aéronefs Airbus.

Le nouveau projet de la Maison de la Chine : des voyages créatifs à destination des FIT chinois en France et en Europe La Maison de la Chine, leader sur le voyage des français vers la Chine depuis 1991, lancera au printemps 2013 un nouveau projet de voyages à destination des voyageurs chinois aisés (CSP+), expérimentés et intéressés par l'art de vivre et la culture. Pour le lancement de ces nouveaux produits voyage, Fa Zhong Zhi Jia a imaginé un concept d’agence itinérante allant à la rencontre des clients chinois à travers un salon-événement: Paris-Salon par Fa Zhong Zhi Jia, dont la première édition aura lieu à Pékin entre le 12 et le 14 avril 2013, dans le cadre prestigieux du « Temple Republic ». Lors de ce Salon, les visiteurs découvriront non seulement les multiples facettes de la destination France à travers les collections de voyages Fa Zhong Zhi Jia ainsi que celles de ses partenaires, mais aussi, à travers un programme culturel comprenant une exposition de photos de Paris et du Palais de l'Elysée par Yan Layma, une mise en scène d'Hippolyte Romain ainsi que des interventions de créateurs tels Olivia Putman. Ateliers, rencontres et projec-

tions rythmeront le programme durant toute la durée du Salon.

MIXEL continue son expansion dans le traitement de l’eau L’expérience de Mixel en Chine date de 1999 lors de sa collaboration avec Veolia pour le projet de l’usine de traitement des eaux de Chengdu No.6, premier projet pilote par BOT dans l’eau potable.. Durant les dix ans suivants, la marque MIXEL a été largement utilisée comme pour les références prestigieuses de l’usine d’eau potable No.9 de Pékin, mise en service pour les jeux olympiques, ou celle de Bailonggang à Shanghai, la plus grande usine de traitement des eaux usées d’Asie. Une nouvelle étape a été franchie par Mixel lors de l’attribution en direct (et non plus via une ingenierie), par l’utilité de Chengdu, de l’appel d’offres des agitateurs de l’usine de traitement des eaux n°7, pour un montant total de plus de 4 000 000 de RMB.

May Kassis-Morin rejoint Ernst & Young à Shanghai May KassisMorin, associée française d’Ernst & Young, a rejoint le bureau de Shanghai en septembre 2012. Diplômée d’HEC, expert comptable et commissaire aux comptes, elle accompagne depuis 20 ans de grands groupes cotés en particulier dans le secteur des Utilities, Oil & Gas et Telecom. A Shanghai, elle servira les clients français et européens dans des missions d’audit et conseil financier. Contact : may.kassis-morin@cn.ey.com


会员动态 应堆的重型部件(蒸汽发生器,反应堆压力

泰雷兹航电领域飞行管理系统为多

期间,法中之家向参观者介绍法国各地的旅

容器,稳压器,等等)。结构的气密密封是通

家在华主要航空公司选用

游目地的多元文化,届时艺术家Hippolyte

过整个穹顶区域的焊接来保证,焊接后穹顶

中国国际航空

Romain先生和Olivia Putman女士作品展和

区域覆盖有7000吨混 凝土,以提高其承载

航 天博览会-珠

Yan Layma 先生的梦幻巴黎城、法国总统府

力。台山核电站两座反应堆的建筑工程正在

海-2012年11月13日-泰雷兹日前宣布,其

爱丽舍宫摄影展,会使参观者更加了解、认

同步推进。在六月份反应堆容器安装完毕之

TopFlight飞行管理系统已为中国东方航空

知法国这个魅力国家。

后,蒸汽发生器将接着在几周后在1号反应

公司及海南航空公司选用。

届时,法国名牌产品展示、文化讲座、法国

堆中安装就位。这些连续的安装工程的成功

根据上述相关项目协议,泰雷兹将分别为中

电影放映将贯穿于整个沙龙期间。

标志着中国两座EPR ® 反应堆的建设又向前

国东方航空公司50架新A320客机及海南航

迈进了一步,阿海珐负责这两座反应堆供应

空公司15架A330型客机提供泰雷兹新一代

MIXEL搅拌器业务在水处理的行业

核岛。

飞行管理系统。

拓展

这一事件表明泰雷兹航电领域产品在亚洲

早 在19 9 9 年,MI X EL

法国百能律师事务所在巴黎协助中

民航市场的份额持续扩大,随着主打产品为

就 同 威 立 雅 水务 集 团

国水晶石数字科技公司与国际展览

空客机型所选用,集团在华业绩表现更显得

合作成都水六厂。该水厂是经国家计委批准

局成功设立多媒体展览及信息中心

尤为突出;同时标志着空客公司对泰雷兹高

立项的全国第一个城市供水设施BOT试点

科技航电产品的全面认可。

项目,在接下来的十几年里,MIXEL 搅拌器

根 据 中国 水 晶石 数字科 技公司和

在国内水处理市场得到了广泛的推广和应

国际展览局签署的战略合 作 协议,由水晶

法国法中之家旅行社在中国办理新

用,无论是北京第九水厂的奥运工程,还是

石数字科技公司筹办的多媒体展览及信息

业务:组织中国散客去法国及欧洲

亚洲最大的污水处理厂上海白龙港污水处理

中心于2012年7月27日在巴黎香榭丽舍大街

游。

厂,都可以见到MIXEL设备。

开幕。该项目由视觉通讯和设计服务领域的

法中之家旅行社 成 立于

特 别 是 今年的 刚 刚 过去的 2 0 12 年九月

全球龙头企业之一的水晶石数字科技公司

19 91年,(下面简称“法中

里,MIXEL进过激烈的竞争,以无可争议的

投资承办,旨在为展览的组织者、参观者和

之家”)20多年来法中之家

优势取得了成都市自来水七厂一期工程的搅

赞助商提供一个创新的空间,并使其更好地

已经发展成为法国对中国旅游市场的龙头

拌器标段的唯一中标人,合同额达到肆佰万

了解国际展览局及其所提供的服务。多媒体

企业。2013年春天法中之家将在北京启动

人民币。

展览及信息中心的成立是水晶石数字科技

中国高端 散客去法国及欧洲旅 游业务。法

公司发展战略的一部分,公司希望通过与国

中之家不只是对旅游也在生活艺术和文化

法国安永合伙人穆云梅于2012年9

际展览局的合作开拓西欧市场的业务。百能

等方面均享有丰富的经验。法中之家的第

月加入上海安永

律师事务所(海谧 戴高乐律师,合伙人,百

一次“巴黎沙龙”将于2013年4月12日至14

她毕业于巴黎

能律师事务所上海代表处负责人;傅晓麟律

日在著名的“东景苑”(The Temple Hotel

H E C 商学 院,法

师,顾问律师,百能律师事务所巴黎中国团

Beijing,北京市东城区沙滩北街23号)举

国注册会计师和审计师。20年以来,她服务

队负责人)为中国水晶石数字科技公司在法

行,在此次“巴黎沙龙”上法中之家将与中

于公共工程、石油天然气和电信等行业的上

国成立分公司提供法律咨询并在税法、劳动

国高端客人面对面地交流并针对他们的特

市集团公司。在上海,她将主要致力于法国

法及不动产法等方面为集团公司提供法律

点推出法中之家全新的旅游 概念。在沙龙

和欧洲客户的审计和财务咨询方面的服务。

服务。

hiver 2012/ Connexions 61


L’actualité de la Chambre

商会简讯

L’actualité CCIFC Parution de l’annuaire des membres 2012-2013 Avec 1403 membres et 51 membres de son comité de patronage, la CCIFC confirme cette année encore son rôle d’acteur majeur de la communauté d’affaires étrangère en Chine. En dépit d’un contexte économique global difficile pour les entreprises, les membres de la Chambre sont encore plus nombreux cette année. L’annuaire 2012-2013, est relookée avec un format plus pratique et plus design. L’autre grande nouveauté est la langue - nous avons en effet opté pour l’anglais afin d’offrir une plus grande visibilité à nos membres au sein des communautés d’affaires chinoise et internationale. L’annuaire est disponible dans nos antennes à partir de fin décembre 2012. Un exemplaire gratuit est disponible par société membre (comité de patronage : nous consulter). Le prix de vente publique est de 1100 RMB pour les membres et 1400 RMB pour les non-membres.

Nombre de membres de la CCIFC par antenne 1,403

1,379 1,252

1,218

562

605 522

560

481

444

433

161 87

151 72 2009

595

TOTA L SHENZHEN

2012

2011

2010

170 110 47

158 94

S H AN G H A I C he n g d u

B EI J I N G

– 1,500 – 1,200 – 900 – 600 – 300 – 0

Ca n to n

(oUVERT DEPUIS FÉVRIER 2012)

La Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, la Chambre de Commerce Internationale de Shanghai et la Fédération de l’Industrie et du Commerce de Shanghai ont été heureuses d’organiser le premier déjeuner « Réseaux Chine » Shanghai qui a eu lieu le 26 novembre 2012 au Sun Chine en présence exceptionnelle de Laurence Parisot - Présidente de l’IFOP et du MEDEF, Emmanuel Lenain – Consul général de France à Shanghai, Annick de Kermadec-Bentzmann - Présidente de la CCIFC, Xiaoqing Pellemêle - Secrétaire générale du Comité d’Echanges Franco-chinois de la CCIP, Jiandong Zhao - Vice-président de la COIC Shanghai et Zhixiong Wang - Président de SFIC. Le deuxième rendez-vous de « Réseaux Chine » a réuni une centaine de dirigeants issus de grandes entreprises françaises (membres du Comité de Patronage de la CCIFC) et chinoises. Cette mise en relation dans un cadre exceptionnel leur a permis de partager leurs expériences afin de renforcer les échanges et la coopération dans le domaine économique et commercial de nos deux pays. En 2013 « Réseaux Chine » se réunira dans les différentes antennes de la CCIFC avec comme premier rendez-vous Shenzhen en mars.

62 Connexions / hiver 2012

© DR

Réseaux Chine - premier rendez-vous shanghaien le 26 novembre


商会动态

Enquête sur le Leadership : premiers résultats

L’étude sur le leadership au sein des entreprises françaises en Chine a été menée conjointement par la CCIFC, le cabinet de conseil en ressources humaines DRAGONFLY GROUP et l’institut d’études IPSOS entre les mois d’avril et d’août 2012. Première du genre, cette enquête avait comme objectif de permettre aux entreprises françaises de mieux comprendre les caractéristiques individuelles du leadership dans le cadre franco-chinois, et de déterminer des axes d’amélioration possible. L’enjeu est important pour nos entreprises, car si elles disposent à tous les niveaux hiérarchiques de responsables aux qualités affirmées de leader, elles gagneront en efficacité et il leur sera indirectement plus facile de fidéliser leurs personnels de talent. Originalité et modalités pratiques de l’enquête La plupart des études sur le leadership ignore la profonde dimension culturelle de celuici, et la première originalité de cette étude tient donc à son angle franco-chinois.L’autre caractère innovant de l’étude relève de l’approche choisie, qui donnait la parole à tous les salariés et pas uniquement aux directions générales. Tous les salariés des entreprises d’origine française opérant en Chine étaient invités à répondre à ce questionnaire, indépendamment de la nationalité et du niveau de responsabilités de chacun, et quel que soit le statut juridique de l’entreprise. Une participation satisfaisante et représentative Avec 465 participants, l’échantillon de l’enquête est parfaitement suffisant pour obtenir des résultats statistiquement représentatifs.Les répondants se repartissent équitablement entre Français (48%) et Chinois (45%), avec une majorité d’hommes et une représentation correcte des femmes (respectivement 2/3 et 1/3), et un âge moyen d’un peu plus de 36 ans. Quant à l’origine géo-

graphique des participants, elle s’étend sur 21 provinces chinoises. Une étude riche d’enseignements opérationnels L’étude a permis d’abord d’établir une liste des compétences jugées les plus importantes dans l’exercice du leadership. Pour les salariés des entreprises françaises en Chine, les compétences les plus essentielles chez un leader sont les suivantes : 1- savoir déléguer, organiser, fixer des priorités ; 2- savoir construire des équipes performantes et donner envie de collaborer ; 3- avoir du charisme et de l’influence. Le leader est donc avant tout vu comme un chef d’équipe.Le second volet de l’étude visait à déterminer quelles compétences sont le plus souvent attribuées aux responsables des entreprises françaises en Chine (quels que soient la nationalité et le niveau hiérarchique de ces derniers). Il s’avère que les compétences les plus fréquemment citées (bon relationnel avec la hiérarchie, éthique, persévérance, obtention de résultats) sont bien différentes des compétences jugées essentielles.Le troisième et

dernier niveau d’analyse est une combinaison des deux premiers auxquels il apporte une dimension opérationnelle. Il permet en particulier de mettre en évidence que certaines compétences jugées pourtant essentielles par le personnel sont insuffisamment observées chez les leaders, en premier lieu : savoir construire des équipes performantes et donner envie de collaborer. Ceci donne par conséquent des indications sur des objectifs prioritaires de développement des compétences de leadership. La restitution des résultats aux entreprises françaises en Chine Afin de partager les résultats de façon plus approfondie et interactive avec le plus grand nombre d’entreprises présentes en Chine, une série de présentations des résultats est prévue dans les villes suivantes : Pékin (8 janvier 2013), puis au premier trimestre 2013 : Shanghai, Canton, Shenzhen, Hong Kong, Chengdu et Wuhan. D’autres villes sont envisagées en fonction de la demande effective des entreprises. Les dates seront annoncées sur le site de la CCIFC.

Les compétences déterminantes chez un leader (%) 1

53

Déléguer / Organiser

2

Construire des équipes efficaces

3

Charisme et capacité d’influence

51 49

4

Fixer les priorités

46

5

Donner envie de collaborer

46

6

Etre à l'écoute et accessible

7

40

Développer ses collaborateurs

39

8

Etre visionnaire

38

9

Prendre de bonnes décisions

10

Avoir des valeurs et une éthique

35

Régler les problèmes

35

11

36

hiver 2012/ Connexions 63


Trophées 2012

2012年度中国法国企业奖

© XIE Bin

Air Liquide, SEB et Legrand primés aux Trophées des entreprises françaises en Chine 2012

Jean-Charles Thuard CEO de Legrand China reçoit le trophée de l'alliance remis par Laurence Parisot lors du Gala de Pékin de la CCIFC le 24 novembre dernier.

Où en sont les entreprises françaises en Chine? Y sont-elles compétitives ? Comment y réussir ? Mais au fond, la Chine est-elle importante pour nos entreprises ?

64 Connexions / hiver 2012

Au travers des « Trophées des entreprises françaises en Chine », une initiative conjointe du cabinet OC&C Strategy Consultants, de la CCIP, de la CCIFC et de Premier Cercle et soutenue par le Comite France-Chine et la Bank of China, les organisateurs ont souhaité mettre en évidence le levier stratégique que représente la Chine, identifier les facteurs clés de succès, capitaliser sur les victoires parfois méconnues et encore trop peu nombreuses des entreprises françaises et inspirer des vocations aux autres. Le trophée de la croissance récompense une forte augmentation du chiffre d’affaires durant ces dix dernières années, le trophée de l’audace honore le succès d’un pari particulièrement hardi, et le trophée de l’alliance prime la réussite de partenariats et d’intégration avec les acteurs locaux. La sélection s’est faite sur la base d’une étude très détaillée et des interviews avec les dirigeants des plus grandes entreprises françaises

en Chine. Un jury indépendant, (consultable sur le site tropheesfrancechine.com), sous la présidence de Pierre-Antoine Gailly, Président de la CCIP, a révélé les trois lauréats de l’édition 2012 : - Trophée de la croissance : L’Air Liquide - Trophée de l’audace : Group Seb - Trophée de l’alliance : Legrand Lors du gala de la CCIFC à Pékin le 24 novembre 2012, les nominés et les lauréats ont été mis à l’honneur en présence de M. Yu Ping, Vice-président du CCIPT (China Council for the Promotion of International Trade), Mme. Sylvie Bermann, Ambassadeur de France en Chine, et de Mme Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, qui a notamment souligné l’importance de la réussite en Chine des entreprises françaises pour assurer leur leadership au niveau mondial. http://www.tropheesfrancechine.com


2012年度中国法国企业奖

Trophées 2012

Trophée de l’alliance 2012 æ  Chiffres clés

Legrand

Spécialiste mondial des infrastructures électroniques et numériques du bâtiment

Monde

Chine

CA 2001 : 2,9 Mds € CA 2011 : 4,3 Mds € Croissance annuelle 2001-2011 : +4% Effectif: > 33 000

CA 2001: N.C. CA 2011: N.C. Croissance annuelle 2001-2011 : +39% Effectif : > 6 000

æ  Dates clés 1995

2005

2006

2007

2008‐2012

Entrée sur le marché chinois

Acquisition de TCL‐TIE et de TCL‐TBT + alliance stratégique

Acquisition de 51% des parts de Shidean

Acquisition de TCL‐Wuxi

Vagues successives de renouvellement de gammes. Intégration des JV et acquisitions

Pourquoi la Chine ? • Faire de la Chine l’un des moteurs clés de la croissance de Legrand • Par effet collatéral, s’imprégner, au niveau du groupe de certaines caractéristiques positives du marché chinois : Time to market, Réactivité, Service. Quelle trajectoire en Chine ? Les débuts de Legrand en Chine se sont faits à partir d’une filiale de distribution. Nous savions que l’atteinte de nos objectifs sur place, passerait par des acquisitions. Elles nous donneraient, accès au marché, de la notoriété, des savoir-faire locaux. En 2005, 2006 et 2007, nous avons procédé à l’acquisition de 3 sociétés chinoises, leaders ou acteurs importants de leur marché, chacune d’entre elles, dans le coeur des activités stratégiques de Legrand : appareillage, réseaux de câblage structuré (VDI, pour Voie, Donnée, Image), portiers d’habitation, protection et distribution d’énergie dans les bâtiments. 2005 : acquisition de 100% des divisions appareillage électrique et VDI du groupe TCL : TCL International Electrical + TCL Building Technology, et regroupement de ces activités sous la bannière TCL-Legrand Accès à une position de leader et présence commerciale dans 50 villes chinoises 2006 : prise de participation à hauteur de 51% dans Shidean, acteur leader dans le marché des systèmes de portiers résidentiels.

Marque à forte notoriété dans le domaine de la sécurité : «China Famous Brand 2007» Présence commerciale étendue à 30 villes supplémentaires. 2007 : acquisition de TCL Wuxi, fabricant des systèmes basse tension (notamment disjoncteurs), renforçant les offres existantes. Renforcement des positions, de l’implantation commerciale et des offres existantes. La clé de la réussite des alliances et intégrations : Dans le cadre et le respect des valeurs du Groupe : conserver et développer l’approche chinoise en matière de business model, de développement de nouveaux produits, de process industriel, de compétitivité et de management des équipes S’appuyer sur les talents locaux, les aider à exprimer leur potentiel. Mettre au service de l’organisation et des équipes locales, l’expertise industrielle, les process et les moyens du groupe pour arrimer les entités et supporter leur développement, tout en les amenant progressivement vers les standards du groupe en matière de performance. Entre 2008 et 2012, un effort particulier a été fait en matière de développement et d’organisation des forces commerciales, ainsi qu’en R&D et investissement industriel, ce qui s’est traduit par : Le renouvellement de l’ensemble des offres produit et système du groupe en Chine La mise en place de programmes de produc-

tivité afin d’améliorer la performance et la compétitivité de ces nouvelles offres, citons par exemple la réduction du nombre de plateformes d’appareillage. Objectifs ? - poursuivre une stratégie de développement agressif, basé sur des acquisitions et sur la croissance organique de nos positions, obtenue en particulier par l’enrichissement des offres et le positionnement sur de nouveaux segments d’activités (verticaux) - Faire de la filiale chinoise un centre d’excellence pour son marché dans ses différents métiers. - Partager compétences, savoir-faire et spécificité du marche chinois avec les autres acteurs du groupe Une leçon à partager sur la Chine ? «Rester chinois en Chine» et diffuser au sein du groupe les bonnes pratiques et les exigences du modèle chinois notamment en matière de rapidité d’exécution et d’adaptabilité. «Traditionnellement, le rythme du renouvellement des gammes est très rapide, par exemple, une gamme par an en matière d’appareillage. C’est l’un des défis des équipes de nos 6 centres de R&D locaux.» «Nous avons peu d’expatriés en Chine. Sur 6 000 employées, on compte moins de 15 expatriés.» «Le Groupe apprend à changer au contact de la Chine.» hiver 2012 / Connexions 65


Trophées 2012

2012年度中国法国企业奖

Trophée de la croissance 2012 æ  Chiffres clés

Air Liquide

Leader mondial des gaz pour l’industrie, la santé et l’environnement

Monde

Chine

CA 2001 : 8,3 Mds € CA 2011 : 14,5 Mds € Croissance annuelle 2001-2011 : +6% Effectif : > 46 000

CA 2001 : 39 M€ (0,5%) CA 2011 : 744 M€ (5%) Croissance annuelle 2001-2011 : +34% Effectif : > 4000

æ  Dates clés 1916

1990

1995

2004

2007

2011

Implantation en Chine (unité de gaz à Shanghai).

Réouverture d’Air Liquide en Chine. (siège à Shanghai)

Joint-Venture avec le groupe chinois Hangzhou Oxygen Plant

Décision d’investissement en Chine 500M€ sur 5ans

Lancement du Programme Teng Fei

Record en nombre de contrats remportés

Pourquoi la Chine ? • « Pour être un leader mondial, il faut être le leader en Chine » – Rémi Charachon (PDG Chine) • La Chine est la géographie-clé en termes d’industries consommatrices de gaz (à titre illustratif, plus de 40% de l’acier et 48% des cellules photovoltaïques sont produites en Chine) Quelle trajectoire en Chine ? – Air Liquide a connu en Chine une impressionnante croissance durant les 10 dernières années, devenant le leader du marché chinois, devant son concurrent allemand Linde : – La croissance moyenne du chiffre d’affaires s’est établie à 34% par an entre 2001 et 2011 (de 39 M€ à 744 M€) – 59 unités de production de gaz ont été mises en service entre 2004 et 2012 (soit 8 fois la capacité de 2004) – Le groupe est désormais présent sur tous les

66 Connexions / hiver 2012

segments de marché nécessitant un approvisionnement en gaz – Air Liquide est leader du marché chinois aux côtés du groupe allemand Linde, devant ses concurrents internationaux Praxair et Air Products et le concurrent chinois Yingde – Pour connaître cette croissance, Air Liquide a su bâtir en Chine des fondations robustes, étendant sa présence de la côte aux territoires intérieurs : – Air Liquide a fortement investi en Chine depuis 2001-2002 : le lancement du Programme Teng Fei en 2007 s’est accompagné de la décision d’investir 300 M€ par an en Chine, venant rehausser le précédent effort d’investissement de 500 M€ sur 5 ans décidé en 2004 – Le groupe a construit plusieurs centres R&D, d’ingénierie et de construction sur le territoire chinois – Air Liquide emploie aujourd’hui plus de 4 000 salariés en Chine (contre 1 400 en 2004), et recrute chaque année 500 à

600 nouveaux employés bénéficiant d’une politique de formation et de rétention de premier rang, comme en témoigne le programme de recrutement “Yang Fan” (“Hisser les voiles”) à destination des étudiants Chinois Une leçon à partager sur la Chine ? « En Chine, tout est possible… mais tout est compliqué » – Rémi Charachon (PDG Chine) « A titre d’exemple, nous avons réussi à construire une usine en 19 mois, ce qui constitue un temps record, mais en d’autres occasions nous avons aussi connu de grandes difficultés, notamment liées aux terrains et à l’alimentation électrique. Aussi, quand je commence à être trop optimiste, je me rappelle à quel point tout est compliqué. Mais quand je commence à me sentir désespéré, alors je me rappelle aussi que tout est possible. »


2012年度中国法国企业奖

Trophées 2012

Trophée de l'audace 2012 æ  Chiffres clés

SEB

Leader mondial du petit équipement domestique

Monde

Chine

CA 2001 : 2,5 Mds € CA 2011 : 4,0 Mds € Croissance annuelle 2001-2011 : +5% Effectif: > 24 000

CA 2001: 190 M€ (6%) CA 2011: 500 M€ (13%) Croissance annuelle 2001-2011 : +27% Effectif : > 12 000

æ  Dates clés 1980’s

1996

2007

2009

2010

2011

Ouverture d’un bureau d’achat à Hong-Kong

Joint-Venture avec Red Heart

Acquisition de 53% de Supor

Ouverture d’une nouvelle usine à Shaoxing spécialisée dans le petit électrique culinaire

Transfert des activités Vente et Marketing de Tefal en Chine à Supor

Augmentation de la participation dans Supor à 71%

Pourquoi la Chine ? • Pour SEB, maintenir sa position de leader mondial passe par la conquête du marché chinois (les deux tiers de la croissance mondiale du marché du petit équipement domestique proviennent de l’Asie, dont la moitié de la Chine) • L’implantation de SEB en Chine facilite également le développement dans d’autres pays d’Asie (cf. le lancement de Supor au Vietnam) Quelle trajectoire en Chine ? – La ”success story” de SEB en Chine s’est réalisée autour de l’acquisition de Supor, #2 sur le marché chinois (#1 pour les articles culinaires, #3 pour le petit électroménager) – La Chine est le deuxième pays du groupe en 2011 avec un chiffre d’affaires de 500 M€ (contre 750 M€ en France), et est en passe de devenir le premier pays à horizon 2014 – Les performances de Supor depuis son rachat sont impressionnantes : 27% de crois-

sance annuelle de 2007 et 2011 – L’acquisition de Supor – la première acquisition d’une société cotée chinoise par un groupe étranger – fut possible grâce à l’aligne- ment des intérêts de SEB, des actionnaires fondateurs de Supor et des autorités chinoises – Cette acquisition fut le fruit d’un processus complexe, long de plus de trois ans, ayant requis l’approbation de quatre entités adminis- tratives chinoises (MOFCOM, CSRC, SAFE, SAIC) – SEB a alors choisi de maintenir la cotation de Supor, garantissant ainsi un haut niveau de transparence (audit des comptes, nomination de trois administrateurs indépendants, etc.) – L’intégration de Supor s’est focalisée sur le partage du savoir-faire, de l’innovation et des processus, en conservant une équipe de dirigeants 100% chinois – Aujourd’hui Supor est devenue la marque nationale de référence dans les domaines des

articles culinaires et du petit électroménager. Supor a d’ailleurs été reconnue comme l’une des 8 Superbrands de Chine en 2012 – Le groupe a déjà opéré le transfert en Chine de ses compétences marketing (ex : conception de logo) et technologiques (ex : technologie Thermospot) – Pour conquérir l’ensemble du territoire chinois, SEB adopte une stratégie de distribution unique, et gère déjà un réseau de plus de 1 100 magasins « Supor Life », implantés dans les villes de rang 3 et 4 Une leçon à partager sur la Chine ? « Prendre le temps de bien s’allier… puis tout faire plus vite qu’ailleurs ! » « Pas le temps d’attendre que les magasins structurés se développent dans les villes de rang 3 et 4 : nous avons donc ouvert plus de 1 100 magasins à notre marque Supor Life. »

hiver 2012 / Connexions 67


L’actualité de la Chambre

商会简讯

L'actualité des Antennes Shanghai Nouveaux Membres

上海 新会员

Simon Associés (Juridique), STC CHINA (Conseil)

Nouveaux domiciliés 新入驻企业

AXIAL, BIVB (Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne), Chambre Française de l’Horlogerie et des Microtechniques, Diverseo, Filips Wine, Les Domaines Auriol SAS, Patrice BONZOM, Polynésie Voyages.

68 Connexions / hiver 2012

Fête du vin et du terroir français Jeudi 15 novembre 2012, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française de Shanghai célébrait sa Fête du Vin et du Terroir Français au Royal Méridien Shanghai. Lors de cette soirée, nos convives ont pu retrouver les goûts et les saveurs propres à la gastronomie française : de la tapenade d’olive au foie gras de canard en passant par une station de Live cooking de noix de Saint-Jacques fraîches. Tout un buffet rustique de fromages et de charcuteries était à disposition, sans oublier nos nombreux partenaires vins qui ont servi et fait déguster durant toute la soirée leurs millésimes provenant de toute la France. Aussi, tous les invités ont pu participer à des loteries organisées par nos partenaires pré-

商会各地动态 sents pour gagner des coffrets cadeaux et des bouteilles de vin de grands millésimes. La CCIFC Shanghai réitère une fois de plus ses remerciements à tous les participants de cette soirée ainsi qu’à tous ses partenaires pour avoir contribué à son élaboration et à sa réussite. Cette fête de dégustation a non seulement permis à nos convives français et chinois de goûter à des vins et produits de différentes régions mais aussi, grâce à des professionnels passionnés, de connaitre leur histoire, leurs particularités et tout le savoirfaire culinaire français. Un grand merci pour avoir partagé ces instants avec nous ! Redécouvrez tous nos partenaires de la soirée ci-après et profitez de leurs offres promotionnelles exclusivement réservées pour vous !


GLOBAL MANAGER PROGRAM 2013 国际经理人特训 2013

Among your team, you have certainly identified High Potential Managers and you wonder: How to retain and keep them motivated? How to recognize and reward them in your organization? How to improve their management skills and performance?

O b ject i ves

The Global Manager Program will provide participants with a solid and sound knowledge of the foundations of general management skills and business practices while preparing them to deal with the complexity of the current global environment.

Co n ten t s

The program is composed of 5 modules (2 days each):

Be i j i n g Calen dar

A 10-day program on 2 months: 5 sessions Spring Session

Autumn Session

Module 1 Motivate your team

April 08-09

Oct. 17-18

Module 2 Strategy Management

April 25-26

Nov. 01-02

Financial Accounting and analysis

May 08-09

Nov. 15-16

May 27-28

Nov. 25-26,

Module 3

Motivate your team

Module 4 Marketing Management

Strategy Management

Module 5 Leadership and coaching June 13-14

Financial Accounting and analysis Marketing Management Leadership and coaching

Dec. 12-13

Shan g ha i Calen dar

A 10-day program on 2 months: 5 sessions

Targe t Part i c i pan t s

Spring Session

Autumn Session

This program has been specifically designed for functional management who have been identified as having high potential and whose next career step implies broader managerial responsibilities or a supervising position within their current organization (cross-functional project, business unit, department, branch, etc.), such as: HR managers, marketing managers, team managers, project managers, product managers, engineers…

Module 1 Motivate your team

April 11-12

Oct. 24-25

Module 2 Strategy Management

April 22-23

Nov. 04-05

May 13-14

Nov. 18-19

May 30-31

Nov. 28-29

Module 5 Leadership and coaching June 20-21

Dec. 18-19

Fac i li tato rs

INVES T M EN T

Teachers and experts come from ESCP Europe, (top leading business school, ranked 2nd worldwide by Financial Times for its Master in Management in 2012) and have been selected by the Paris Chamber of Commerce and Industry. At the end of the program, participants will receive an official certificate from the Paris Chamber of Commerce and Industry.

Pl ace

CCIFC Beijing Office C712, Lufthansa Center, No. 50 Liangmaqiao Road, Beijing, 100125 CCIFC Shanghai Office 2/F, Mayfair Tower, 83 Fu Min Road, Shanghai, 200040

Module 3

Financial Accounting and analysis

Module 4 Marketing Management

-Member price : 42 000 RMB -Non member price : 52 000 RMB *The price includes: training fees, educational material, coffee breaks and lunches. *All prices are before tax.

CON TACT

BEIJING: Hailing HUANG Tel: + 86 (0) 10 6461 0260 *40 E-mail : huang.hailing@ccifc.org SHANGHAI: Anthony LOPEZ Tel: + 86 (0) 21 6132 7100 *120 E-mail : lopez.anthony@ccifc.org

hiver 2012/ Connexions 69


L’actualité de la Chambre

商会简讯

L'actualité des Antennes

商会各地动态

Pékin

北京

Nouveaux membres du Comité de Patronage 新特别支持委员会会员

Faurecia (Manufacturing), Groupama (Insurance), Pierre Fabre (Beauty Products/Healthcare), Sanofi (Healthcare).

Nouveaux membres

新会员

AST Consulting (Accounting/Consulting), Beijing Ipsos Market Consulting Company Limited (Consulting), Beijing Kai Xin Easycom Technology & Trade Co., Ltd. (Consulting), Brochot (Tianjin) Metallurgical Equipment Manufacturing Co., Ltd. (Manufacturing), Camille Fournet (Consumer Goods), Cape - 10 Co., Ltd. (Consumer Goods/Retail), Cheung Kong Graduate School of Business (Education/Non Profit), China Association Vegepolys (Environmental/Biotechnology), Daxue Conseil (Other Professional Services/Consulting), EETA Co., Ltd. (Energy/Consulting), Environnement France Chine (Environmental/Non Profit), Euro China Capital (Consulting/Finance), H - Consulting Co., Ltd. Qingdao (Consulting), HEC Paris School of Management (Education), Hopscotch Business Consulting Co., Ltd. (Media/Communications, Advertising, PR), Ibex Automotive (Group) Company Limited (Manufacturing/Machinery), INAPORC (Agro Food), Le Belier (Dalian) Foundry (Industry/ Manufacturing), L’Esprit des Vins (Wine and Spirits), Oger International (Engineering/Architecture), OPKO Finance (Accounting/Finance), P3value (Consulting/ Environmental), Poujoulat (Industry), Qingdao Monroc Mechanical Co., Ltd. (Aeronotics/Manufacturing), Qingdao Transfix Electrical Co., Ltd. (Manufacturing), Rougié Beijing (Agro Food), Safe Rail (Engineering/ Consulting), STI Asia Pacific Limited (Other), Executive Doctorate in Business Administration, TsinghuaUniversity & Paris Dauphine University (Education), Tuduo (Tianjin) Import and 70 Connexions / hiver 2012

Export Co., Ltd. Beijing Representative Office (Consulting/Other), Valeo Automotive Air Conditioning Hubei Co., Ltd. (Manufacturing), Valeo Engine Cooling Shashi Co., Ltd. (Manufacturing), Welfine (Beijing) Science & Technology Development Co., Ltd. (Industry), Yantai Polaris Gorgy Timing Technology Co,, Ltd. (Information Systems).

Nouveau domicilié 新入驻企业

INAPORC (Agro Food)

Frédérique Belloy, nouvelle responsable événementiel Nous sommes très heureux d’accueillir Frédérique Belloy au poste Responsable Evénementiel / Sponsoring de l’antenne de la CCIFC Pékin. Frédérique a rejoint la CCIFC le 15 octobre en remplacement de Sophie Lavandier qui est partie pour de nouvelles aventures professionnelles à Shanghai. belloy.frederique@ccifc.org (010) 6461 0260 ext. 15

Seconde édition du Forum Emploi à Pékin

La seconde édition du Forum Emploi de Club France, réseau des anciens étudiants chinois en France, animé par l’Ambassade de France en Chine, s’est tenue le jeudi 13 décembre. Cette édition a été organisée en partenariat avec la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine (CCIFC) et la

Jeune Chambre Economique des Français de Pékin (JCEF Pékin). Le Forum est un espace privilégié pour rencontrer les entreprises en recherche de candidats diplômés de l’enseignement supérieur français. Cette année 350 candidats ont pu rencontrer les 22 entreprises présentes à l’événement.


La CCIFC remercie les partenaires de l’événement : DIAMOND

PLATINE

GOLD SLIVER BRONZE Vous souhaitez devenir partenaire de nos futurs événements ? Contactez-nous ! belloy.frederique@ccifc.org


L’actualité de la Chambre

商会简讯

Dalian, une journée CCIFC au service de la communauté d’affaires française

© DR

Le 30 novembre dernier, la CCIFC a organisé à Dalian une journée d’échanges et de partage d’informations à destination des entreprises françaises sur place.

Environ 25 représentants d’entreprises françaises de Dalian ont participé à l’ensemble du programme de la journée, concocté par Frédéric Choux (DCT wines), représentant de la CCIFC à Dalian depuis 2009. La Consule de Shenyang, Madame Isabelle Miscot, nous a fait l’honneur de nous accompagner tout au long de la journée. Séminaire Import-Export en partenariat avec l’ICD (International Club of Dalian) Monica Fu (Carich Marine Engineering) et Christophe Rignac (groupe Roullier), ont présenté les procédures export, les opportunités du sourcing en Chine et ont fait partager leur expertise dans le domaine à travers une séquence questions-réponses. Rencontre avec le Boftec La matinée s’est poursuivie par une ren72 Connexions / hiver 2012

contre avec le vice-directeur du « Dalian foreign trade and economic cooperation bureau », M. Mei Yuzheng. M. Mei a fait une présentation détaillée des différents secteurs porteurs de la ville de Dalian et a insisté sur les politiques d’incitation fiscale mises en place par la municipalité à l’attention des entreprises étrangères. Il a conclu en rappelant que 69 entreprises françaises étaient présentes à Dalian, pour un montant total d’investissements de 675 millions de dollars. 2 conférences thématiques : la protection intellectuelle et la sécurité sociale pour les étrangers Après le déjeuner-networking, la parole a été donnée à Frank Desevedavy (Asiallians) sur l’innovation et la protection de la propriété intellectuelle.

Adam Livermore (Dezan Shira & Associates) est ensuite intervenu pour présenter les spécificités de Dalian en termes d’application de la loi de sécurité sociale pour les salariés étrangers. Enfin, Nathalie Aniel, directrice par interim de l’antenne de Pékin, a présenté la CCIFC avec un accent mis sur les services pouvant plus directement être proposés aux entreprises de Dalian, comme la formation assistante de direction mutualisable avec d’autres entreprises étrangères, le recrutement de collaborateurs, une conférence sur un thème « local » ou d’actualité, le service de « Fast Track visa » qui permet, au travers de la Chambre à Pékin, un service accéléré et facilité pour l’obtention du visa vers la France pour les salariés des entreprises françaises membres de la CCIFC. Lors du tour de table de fin de journée, chacun a fait part de sa satisfaction sur le déroulé de la journée et de l’intérêt de renouveler l’opération 2 fois par an dans un format similaire. Nul doute que quelques entreprises de Dalian vont profiter de la nouvelle année pour s’inscrire à la Chambre et rejoindre ainsi ACCOR, Alstom, Le Belier (Dalian) Foundry, DCT Wines, KI-Esprit Dalian Informaion, Meca-Inox Valves, ODC Marine Manufacture, Carrefour Huanghe, CMA CGM Dalian, Ernst & Young Dalian, Dalian Total Consulting Co., Ltd., Veolia Water DALIAN TAGAL déjà membres sur place. La journée s’est clôturée par un moment convivial de Networking avec l’association ICD, qui était ce soir-là sponsorisé par la CCIFC : le café Copenhagen s’est ainsi paré de drapeaux français, et les entreprises françaises ont mis à la disposition des participants des brochures présentant leur activité. Un grand merci à Frédéric Choux pour l’organisation parfaite de cette journée !


Chine du Sud CANTON Beaujolais Nouveau 2012 à Canton 广州博若莱新酒酒会 Le 16 novembre 2012 à Canton, la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine (CCIFC) a organisé la soirée « Beaujolais Nouveau 2012 » en l’honneur de l’arrivée du nouveau vin et de son 20ème anniversaire, réunissant près de 600 personnes de la communauté franco-chinoise, au Sofitel Guangzhou Sunrich. Cette soirée, co-organisée avec le Consulat Général de France à Canton et Sofitel Guangzhou Sunrich, a constitué une formidable vitrine des produits et du savoir-faire français, avec un AOC Beaujolais Nouveau produit par Wine art of

华南 France ainsi que la participation des restaurants français Alsace Village, Jardin d’Olive et la Marina. Côté animation, des ateliers sur le vin animés par Joan Poillet ont permis à tous les convives de comprendre l’histoire de ce vin ainsi que les mystères des clefs du vin. La CCIFC remercie vivement ses sponsors et partenaires pour leur précieux soutien dans l’organisation de la soirée « Beaujolais Nouveau 2012 et le 20ème anniversaire de la CCIFC », ses membres pour leur participation, ainsi que les nombreuses personnalités chinoises et étrangères qui l’ont honorée de leur présence à cette soirée. Remerciement spécial à Wine Magazine, Gac-Sofinco Auto Finance, Extruflex, SDV, HJM Asia, CYTS, China Consulting Com-

pany, l’université Sun Yat-Sen et le Lingnan MBA Center, Cornucopia, Alsace Village, l’hotel Pullman, Air France, Easybox, Aleks Design Studio, Dr. Lu, le Jardin d’olive, le China Hotel, l’hôtel Hilton Baiyun, Keyi, SLA video factory, Ivy Photography et Canton Accueil. Un grand merci également pour le précieux soutien du Consulat Général de France à Canton, Wine art of France, Sofitel Guangzhou Sunrich, Guandong TV, Guangzhou TV, That’s PRD, Paper Magazine, Trait d’union, Shenzhen Party, Guangzhou Stuff, Delta Bridge, Life of Guangzhou et Read Me Magazine.

Nouveaux domiciliés 新入驻企业

Les Grands Chais de France (Agro Food)

hiver 2012/ Connexions 73


L’actualité de la Chambre

商会简讯

Franc succès pour INTERWINE CANTON Inauguré en 2005, Interwine constitue une vitrine prestigieuse et représente la plus grande exposition internationale en Chine du Sud entièrement dédiée à l’industrie des vins et spiritueux. Témoignages d’exposants présents sur le Pavillon France Damien Cressot, société TWL, importateur de vins français : « Notre présence sur Interwine nous a permis de rencontrer de nombreux acteurs intéressants: des importateurs déjà bien établis sur le marché ainsi que de nombreux distributeurs. Une belle année qui s’annonce ! » Philippe Lebert, société ISD, agent de Champagne Gobillard : « Nous sommes très satisfaits de notre participation à Interwine au sein du Pavillon France. Il y a eu beaucoup de passage, ce qui nous a permis de faire de nombreux contacts. »

© DR

Romain Zordan, producteur Château de Grand Pré, région Rhône Alpes : « C’est une réelle opportunité de pouvoir profiter de la notoriété du Pavillon France pour faire connaître ses vins sur un marché aussi prometteur que celui de la Chine du Sud. »

INTERWINE a cette année attiré 31 642 visiteurs professionnels grâce à ses 593 exposants répartis sur 1081 stands pour présenter leurs produits du terroir. Durant cette 9ème session et pour la seconde fois d’affilée, un Pavillon France a été organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie Française en Chine. Celui-ci a rassemblé une quinzaine d’exposants français, parmi lesquels se retrouvaient producteurs, maisons de négoce et importateurs (Les Grands Chais de France, Maison Sichel, Vignobles Querre, Vinotâche, etc). Cette volonté pour la CCIFC d’accompa-

74 Connexions / hiver 2012

gner des entreprises sur Interwine s’explique par l’appétit croissant des provinces du Sud de la Chine pour la consommation de vins et spiritueux importés. En effet, la consommation de vin en Chine a déjà été multipliée par deux entre 2005 et 2009 et cette croissance devrait se poursuivre à un rythme de 20% par an d’ici 2014 plaçant ainsi la Chine en 6eme position parmi les pays consommateur de vin. Bien que ces vins soient encore essentiellement Chinois, l’importation de vin étranger est en pleine expansion, avec une croissance annuelle de 67,7%.

INTERWINE 2013

La CCIFC organisera le prochain Pavillon France sur Interwine à Canton du 30 Mai au 1er Juin 2013. Pour plus d’informations, contacter Alexandre BEAUDOUX beaudoux.alexandre@ccifc.org


China Cities of the Future 明日之城 未来市场 2013 Tour

Tournée

2013

明日之城未来市场 Les villes chinoises qui montent, des marchés à conquérir dès aujourd’hui

Heilongjiang

Urumqi

Hohhot

Gansu

Ningxia

Liaoning

Hebei

Shanxi

Shaanxi

Tibet

chengdu

Sichuan

·2010 ·2011 ·2012

Shenyang Beijing

Qinghai

2013

Jilin

Inner Mongolia

Xinjiang

Xian

Henan

Hubei

Tianjin

dalian

Jiangsu

nanjing

Shanghai

Anhui

Zhe jiang

Hunan

Kunming Yunnan

Guizhou

Fujian

Guangxi

Guangdong Hong Kong

Canton Zhouhai

Zhuhai 28-29 mars Hohhot 6-7 juin Shenyang 17-18 Octobre

Les entreprises françaises pourront ainsi découvrir 3 nouvelles villes chinoises en 2013 :

Qingdao

Shandong

chongqing changsha Jiangxi

Après 3 années de succès la CCIFC lance une nouvelle tournée des Villes d’avenir 2013 dans ces villes chinoises à fort potentiel de développement pour les sociétés françaises.

Xiamen Taiwan

Zhuhai (Guangdong) : 28-29 mars Inscription jusqu’au 25 février Hohot (Mongolie Interieure): 6-7 juin Inscription jusqu’au 3 mai Shenyang (Liaoning) : 17-18 Octobre Inscription jusqu’au 6 septembre

Hainan

Programme La dimension « officielle » Un contact officiel avec les autorités locales, sous la conduite de l’Ambassadeur ou du Consul Général concerné La dimension « réseautage » Un dîner d’accueil en présence de témoins de la communauté d’affaires locale La dimension « présentations thématiques » Une conférence et des ateliers thématiques sur les opportunités d’affaires locales La dimension B2B Des rencontres d’affaires individuelles sur mesure d’entretiens avec des interlocuteurs ciblés: conference + rencontres officielles + meetings BtoB.

TARIFS 2013 Inscription 1 ville : 10 000 RMB (tarif de base) 1-3 rendez-vous : + 3 000 RMB 4-5 rendez-vous : + 5 000 RMB 6+ rendez-vous : + 8 000 RMB Programme VIP : + 10 000 RMB Tarif soumis à la business tax (6%) 10% de réduction pour l’inscription à 2 villes 15% de réduction pour l’inscription à 3 villes 5% pour toutes les inscriptions 1.5 mois avant la date limite

Inscriptions : Guillaume Bonadei | Directeur du Business Development | bonadei.guillaume@ccifc.org | Tel : +86 (10) 6461 0260 hiver 2012/ Connexions 75


L’actualité de la Chambre

商会简讯

SHENZHEN

Nouveaux membres

新会员

Royale International, Nemty, Agape, MOQ, REALISE

A venir en 2013 Dîner du Club Réseau Chine à Shenzhen.

Chine de l’Ouest

西部

CHENGDU Le Beaujolais Nouveau Chengdu et Chongqing

à

成都重庆博若莱新酒酒会

Le bureau de Chengdu a organisé la première fête du Beaujolais nouveau à Chengdu et Chongqing les 15 et 16 novembre. Plus de 200 invités ont participé à ces deux événements conviviaux.

© DR

Le 17 novembre 2012 à Shenzhen, la Chambre a organisé la soirée « Beaujolais Nouveau 2012 » en la présence de Mme de Kermadec-Bentzmann présidente de la CCIFC et de personalités chinoises locales de haut-rang. Près de 500 personnes de la communauté franco-chinoise, se sont réunies pour une soirée exceptionnelle qui affichait complet 4 jours avant. Organisée en partenariat avec le Consulat Général de France, WINE ART France qui a fourni le Beaujolais Nouveau AOC et l’hôtel CROWNE PLAZA, l’événement a constitué une formidable vitrine des produits et du savoir-faire français. La CCIFC remercie l’enemble des sponsors de la soirée : Citroën, Alcatel, EDF, Aube, Carrefour, SDV, Tiger Beer, Agape Event, Leg, Realise, Montrichard. Rendez-vous l’année prochaine !

© DR

Beaujolais Nouveau 2012 à Shenzhen 深圳博若莱新酒酒会

Nouvelle organisation à la Chambre Af in de mieux servir ses membres, la CCIFC se réorganise. Depuis fin septembre 2012, Mme Caroline Penard est nommée Directrice Générale Adjointe de la CCIFC, Mme Isabelle Carlier, Directrice du Bureau de Shenzhen, Mr Alexandre Beaudoux, Directeur de l'An-

76 Connexions / hiver 2012

tenne de Canton, Mr Guillaume Bonadei, Directeur du Business Development CCIFC, Mme Claire Zhang, Directrice des relations gouvernementales, Mme Sévérine Clément, Corporate Sponsoring & Advertising Director et Mlle Flore Coppin Head of Communications. À compter

du 1er février 2013, Mme Nathalie Aniel est nommée Head of Business Services CCIFC, Mme Carine Lebecque, Head of Business Club CCIFC. Mme Lebecque et Mme Penard restent respectivement Directrice de l'antenne de Pékin et Directrice de l'antenne de Shanghai.



L’actualité de la Chambre

商会简讯

G2S Creative Workshop signe la nouvelle identité visuelle de la CCIFC A l’heure de son 20ème anniversaire, la CCIFC adopte une nouvelle identité visuelle afin de moderniser son image et réaffirmer sa position d’acteur incontournable de la communauté des affaires françaises en Chine.

La CCIFC évolue, et il nous a semblé que cette année du 20ème anniversaire était parfaite pour incarner ces changements. La Chambre a développé une nouvelle stratégie depuis 2011 et s’est dotée d’une nouvelle organisation cette année. Il nous est donc apparu nécessaire d’avoir une charte graphique modernisée et simple d’utilisation pour renforcer le positionnement, accroître la visibilité et l’unité de la CCIFC. D’autant que la précédente n’avait pratiquement pas changé depuis vingt ans. Nous avons donc confié à notre partenaire l’agence G2S Creative Workshop la création et la mise en œuvre du nouveau concept de la marque CCIFC. Flore Coppin Directrice de la Communication de la CCIFC

Un logo modernisé

P

our incarner la nouvelle identité d’une chambre modernisée, et son nouveau dynamisme, le logotype de la CCIFC a été légèrement transformé. Une nouvelle forme plus arrondie et des couleurs plus harmonieuses permettent une meilleure visibilité du logotype dans les cas de partenariats, justement de plus en plus fréquents et témoins du dynamisme de la Chambre.

Zhong, UN symbole

L

e symbole de la Chambre est un élément graphique appelé “Zhong” qui est utilisé comme leitmotiv dans tous nos outils de communication. C’est une interprétation abstraite du caractère chinois « milieu » “中” (en pinyin zhong) élément du mot « zhongguo » 中 国,qui signifie la Chine et de la lettre “F”, première lettre du mot « France ».

78 Connexions / hiver 2012

Ces nouveaux logo et symbole s’accompagnent d’une nouvelle charte graphique qui s’appuie sur les valeurs fondamentales de la Chambre lui permettant de gagner en cohérence et en visibilité et de contribuer à faire de la CCIFC une marque forte et reconnaissable. Tous les outils de communication de la Chambre sont ainsi revisités et renouvelés…


W W W.CCIFC.ORG

W W W.CCIFC.ORG

W W W.CCIFC.ORG

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Brochures des services

A

ppui aux entreprises, Appui RH, Centres d’Affaires, Club d’Affaires, Plan media... Retrouvez toutes les informations sur nos services dans nos brochures en ligne sur www.ccifc.org

NewsletterS et e-mailing

L

es newsletters et e-mailing mis en place cette année permettent à la Chambre de communiquer de manière claire et efficace sur toutes ses activités : événements, missions d’affaires, formations, actualités membres du comité de patronages, publications, etc. Les newsletters comportent les dernières news AFP sur l’actualités économique en Chine. Par ailleurs, nous avons fait le choix d’adopter l’anglais comme langue de communication principale sur ces outils afin de diffuser de manière optimum l’information sur nos événements auprès de nos contacts non francophones.

A propos dE G2S Creative workshop

Quoi de neuf en 2013 ? Le nouveau site de la CCIFC Le nouveau site de la Chambre sera une plateforme d’information sur l’économie et les affaires en Chine : news business Chine AFP, articles en lignes, communiqués de presse des membres… Il fera la promotion des entreprises membres de la Chambre grâce à un annuaire en ligne et sera la plateforme des comités sectoriels qui seront mis en place à partir de 2013.

G2S est agence créative de communication et de production, créée par Antoine Breton et sa partenaire Karen Fang, il y à plus de 6 ans a Pékin et développe à présent une branche a Shanghai. G2S a une équipe composée de talents locaux & internationaux. G2S dispose de capacités de création et de production dans plusieurs domaines : Vidéo - Animation 2D/3D, Sound Design - Music Production, Graphisme - Photographie, Création Digitale ainsi que de concepts d’événements.

Connexions : nouveau look En 2013, le magazine Connexions changera lui aussi de look avec une nouvelle maquette afin de s’intégrer pleinement dans notre nouvelle identité visuelle.

hiver 2012/ Connexions 79


Magazine

杂谈

Par Laurent Ballouhey Les nouveaux communistes chinois Par M. Duchatel et J. Zylberman, Editions Armand Colin Ce livre arrivé à point nommé en sortant des presses à la veille de l’ouverture le 8 novembre du 18eme Congrès du Parti Communiste chinois comble un véritable vide dans l’édition sinologique. Hormis l’ouvrage qui fait désormais référence de Richard McGregor « The Party, the Secret World of China’s Communist Rulers » mais qui est davantage une description de la structure et des mécanismes de fonctionnement de ce Parti en relation avec la société chinoise, ce dernier ouvrage est le seul qui donne à voir les hommes et femmes qui le composent et les acteurs qui font bouger et guident cet énorme paquebot de 83 millions de passager. Les statistiques sur la composition sociologique et la répartition en couches sociales de ses membres sont extrêmement ténues et peu affinées. Ici dans cet ouvrage tout neuf réalisé en un an par nos deux auteurs, un véritable tour de force, nous donne à connaitre à partir d’une cinquantaine d’entretiens, la vie quotidienne, le parcours, les motivations et les aspirations des nouveaux membres du parti communiste. C’est ainsi un portrait du Parti qui s’esquisse à travers la description du fonctionnement au plus bas de sa hiérarchie que constituent les « cellules ». Aujourd’hui , le PCC ne représente plus les « prolétaires », ouvriers ou paysans qui ne comptent plus respectivement que 12 % et 4% de ces catégories sociales, de même qu’il ne se définit plus l’ « avant-garde de la classe laborieuse » . Mais il représente plus largement « la nation chinoise dans son ensemble ». Autres changements significatifs, c’est le secteur public de façon générale qui est devenu l’un des pôles majeurs de recrutement des nouveaux membres. En son sein, c’est à l’Université et parmi les étudiants qu’on trouve les nou-

80 Connexions / hiver 2012

veaux adhérents. Pour la seule année 2009, 1,18 million d’étudiants ont rejoint le parti , alors que dans les années précédentes c’est la désaffection et la déception qui dominaient au sein de la jeunesse chinoise. Le troisième grand poste de recrutement est le moins connu et le plus fermé car il s’agit de l’Armée populaire de Libération , tant parmi les soldats que parmi les officiers et les cadets souvent hautement diplômés. Mais cette autre grande muette est aussi la plus impénétrable. Aucune statistique n’existe sur le nombre de membres du Parti dans l’armée. Le rôle du Parti au sein de l’APL n’en est pas moins essentiel pour assurer la consolidation du pouvoir sur et dans l’armée qui est soumise à sa direction. Ce livre, très riche d’informations inédites et d’histoires de vie » constituent une plongée dans ce monde méconnu de ce nouveau parti communiste chinois. Il lève un coin de voile et ouvre en partie ce qu’on sinologue avait à juste titre dénommé « une boîte noire » pour qualifier une opacité en partie percée aujourd’hui grâce aux deux auteurs. Que veut la Chine ? De Mao au capitalisme Par François Godement, Editions Odile Jacob La Chine devrait être avant même l’an 2020 la plus grande puissance économique selon certaines prévisions. Mais la principale préoccupation de l’auteur, historien et professeur à Sciences Po, n’est pas d’abord économique, mais bien politique et stratégique. Il s’interroge en effet pour savoir si la Chine aura la capacité de prendre la direction politique de ce nouveau monde et si elle a même le désir. Ce dont il semble douter. Pour François Godement , un des plus influents sinologues de sa génération à la tête du Asia Centre, la Chine oscille encore entre un nationalisme arrogant qui inquiète nombre de ses voisins asiatiques et une étonnante discrétion sur la scène internationale où elle préfère le plus souvent rester en retrait des autres grandes puissances. Elle diffus en tous cas des signaux à interprétation variable et contradictoire en direction de l’opinion internationale. Faut-il expliquer ce comportement par un savant machiavélisme de ses dirigeants adeptes du double discours ou par la crainte de réveiller le fantôme de Mao, qu’avait réussi à


Livres 图书

图书精选 Coup de coeur Dictionnaire impertinent de la Chine Par Renaud de Spens avec Jean-Jacques Augier Editions François Bourin

faire oublier la politique prudente des petits pas de Deng Xiaoping ? En réalité, l’auteur est tenté de faire appel à une explication plus prosaïque, qui serait une absence de vision géopolitique et mondiale d’une élite de dirigeants autocentrée et préoccupée avant tout de ses problèmes intérieurs si pressants. Les dessous de l’affaire Bo Xilai, qui sont ici décrits et expliqués, montrent que les dirigeants chinois sont moins unis qu’on peut le croire et qu’ils veulent surtout le montrer, s’inquiètent de leur légitimité maintenant que la croissance n’est pas garantie. Il en ressort le portrait d’une Chine moins assurée d’elle-même, en proie à des inégalités sociales qu’il est difficile de réduire, en fait à une société chinoise qui n’ a pas achevé sa mue alors que des attentes nouvelles grandissantes venant d’une population plus individualiste, curieuse et exigeante qu’auparavant.

Comment l’Etat chinois, qui a pour symbole une Grande Muraille et entend s’y abriter, va-t-il composer avec les technologies de l’information et de la communisation qui tendent abolir la géographie ? L’auteur de ce Dictionnaire impertinent de la Chine, à travers une fréquentation quotidienne de l’internet aux « couleurs de la Chine » et des réseaux sociaux chinois, dresse un tableau saisissant de cette bataille perdue d’avance. 90% des internautes chinois utilisent les plateformes

Steles, La grande famine en Chine , 1958-1961 Par YANG Jisheng Traduit du chinois par Louis Vincenolles, Sylvie Gentil et Chantal Chen-Andro Editions du Seuil, 660 pages, 28 € « Ce livre est une stèle pour mon père, mort de faim en 1959, une stèle pour les 36 millions de Chinois victimes de la famine, une stèle pour le système responsable du désastre », résume l’auteur dans un avant- propos poignant à cet ouvrage exceptionnel sur un sujet encore si sensible en Chine continentale qu’il n’a pu être publié qu’à Hong Kong. Car cette tragédie de 36 millions de morts qui ont péri sur une période de trois à quatre ans, la plupart en six mois, reste encore largement ignorée en particulier de la jeunesse – un livre publié en 2011 sur « L’Histoire du Parti » en 1074 pages évacue l’affaire en une ligne et explique encore la terrible famine par la sécheresse et des « erreurs de gauche » sans citer Mao. Ce qui n’a pas empêché le livre d’être téléchargé au moins 100 000 fois en Chine. Le jeune Yang Jisheng, fils d’un paysan de la province centrale du Hubei, est alors âgé de dix-neuf ans en 1959 quand il apprend la mort de son père. Il en est très affecté mais nouvel adhérent de la Jeunesse communiste,

de micro-blogs. Le génie de la langue chinoise pour l’ellipse et le raccourci leur permet de s’affranchir de contraintes du système. Mais l’intérêt du Dictionnaire, débutant au mot « Afrique » pour se terminer non loin du terme « trou du cul » n’est pas dans une approche technologique. Il est tout entier dans ces petits flashs informatifs, autour d’une notion, d’un évènement-les affaires qui ont agité récemment la scène médiatique- ou d’une personne, toujours choisis avec finesse et délectation. En écoutant et en donnant la parole aux bloggeurs, l’auteur dispose de sondages journaliers grandeur nature, qui lui permettent de composer un panorama impressionniste saisissant de la société chinoise dans son actualité et à travers ses mutations. Face à la grande muraille béante, la créativité et l’humour des bloggeurs est sans faille. Le Dictionnaire impertinent nous offre un délice de trouvailles qui parfois vont bien au-delà du propos initial.

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hiver 2012 / Connexions 81


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作品赏析 Vu de l’esprit A quoi pensent les Chinois en regardant Mona Lisa ? Par Christine Cayol et Wu Hongmiao, Editions Tallandier, 263 pages, 19,90 €

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il n’en dégage aucune conclusion politique. C’est seulement au début de la Révolution culturelle, en entendant le gouverneur de la province du Hubei révéler le nombre de 300 000 morts pour « la période difficile » qu’il est choqué et qu’il comprend que le drame survenu dans sa famille n’est pas un phénomène isolé. Devenu journaliste économique à l’Agence officielle Chine nouvelle, il part en 1999 enquêter dans un village du Henan qui avait souffert de cette famine et mesure grâce aux témoignages d’anciens paysans l’étendue du désastre. Pendant dix ans d’enquêtes, il va parcourir douze provinces, consulter non sans mal les archives, interroger les derniers témoins et rédiger ce monument de 1000 pages en chinois, réduites de moitié pour le lecteur français. Aujourd’hui rédacteur-en-chef d’une petite revue d’Histoire tolérée par les autorités, Yang Jisheng reçoit beaucoup de lettres de témoignages mais certaines l’accusent aussi de « salir l’image de Mao ». Pourtant il reste confiant dans l’avenir : « Les autorités ne sont pas aussi stupides qu’avant. Autrefois, j’aurais été un homme mort, et ma famille aurait été harcelée et déchirée ». Cette « stèle » érigée aujourd’hui, une « matérialisation de la mémoire » selon la formule de l’auteur, est en fait un monument destiné « aux générations futures ».

Voici un essai profond et passionnant sur le dialogue des cultures mené entre la française, philosophe et critique d’art Christine Cayol et le professeur chinois et traducteur Wu Hongmiao. Ceuxci s’interrogent sur les symboles et leur sens dans les deux cultures. Plus simplement, ils se demandent à quoi pensent les Chinois devant le portrait de Mona Lisa en particulier et les peintures occidentales représentant des anges, des vierges et autres figures religieuses de façon générale. Face à ces représentations mythologiques ou historiques, que voit le regard chinois habitué aux paysages des montagnes et des eaux, aux calligraphies sibyllines encadrées de commentaires philosophiques ? Les deux auteurs ont choisi de confronter leurs approches différentes en puisant dans une vingtaine d’œuvres de la peintre occidentale , de Giotto qui baigne dans la foi religieuse du Moyen Age à Picasso qui annonce le monde moderne, ou de Rembrandt et Velasquez. A travers la façon de percevoir les peintures d’hier , nous pouvons aussi confronter nos manières spécifiques de regarder et de penser le monde, et en fin de compte de comprendre le monde d’aujourd’hui, donc de nous comprendre. Car il s’agit bien aujourd’hui, comme le souligne l’introduction, de savoir « comment se rencontrer, se comprendre et même travailler ensemble ? ». Quel chemin avons-nous à parcourir, pour rejoindre l’autre non pas là où il est , mais d’où il vient et là où il va, et de nous rendre compte qu’après tout et malgré tout, nous ne sommes pas si éloignés les uns des autres.

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