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Marcel Ragni, UIMM 06 n

MARCEL RAGNI :

" MON TRAVAIL POUR CES TROIS PROCHAINES ANNÉES ? QUE LA CÔTE D’AZUR ET SON INDUSTRIE SOIENT MONTRÉES EN EXEMPLE "

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n RENCONTRE AVEC... DIRIGEANT DU GROUPE RAGNI, UNE ENTREPRISE ICONIQUE DE L’INDUSTRIE AZURÉENNE CRÉÉE EN 1927, IL A ÉTÉ ÉLU À LA TÊTE DE L’UIMM06, QUI REGROUPE LES INDUSTRIELS DU DÉPARTEMENT. MARCEL RAGNI DÉTAILLE LA FEUILLE DE ROUTE ET LES LEVIERS DE SON MANDAT.

Quelle sera votre feuille de route, pour cette présidence ? La Côte d’Azur est comme les autres régions. L’industrie a été oubliée pendant de nombreuses années. Voir critiquée, puisqu’on disait aux enfants : « si tu travailles mal à l’école, tu finiras à l’usine. » C’était trop considéré comme une voie de garage. Il faut donc d’abord changer cette vision et faire comprendre qu’aujourd’hui, il y a non seulement une multitude de métiers dans l’industrie, qu’on n’est pas obligé d’avoir les mains sales ou encore d’être dans une situation difficile pour travailler dans l’industrie. Notre rôle est par conséquent de communiquer très fort sur la multitude de métiers que notre secteur offre. Puis d'accompagner toutes les instances et les pouvoirs publics dans leur volonté de développer le secteur avec nous.

Communiquer, mais aussi renforcer le tissu industriel… Oui. Et le faire, c’est mon souhait le plus pieux, en gardant les entreprises que l’on a : les renforcer, les accompagner pour qu’elles soient toujours plus fortes et qu’elles embauchent afin de réduire le chômage. Cela permettrait aussi de redonner du sens au travail, tout en redorant l’image à l’industrie. Et par conséquent de donner envie aux investisseurs de s’intéresser à nos entreprises locales, car il y a vraiment de beaux fleurons.

© STtudio Dinkymage Nice

Une mission d’accompagnement aussi auprès des chefs d’entreprise ? Tout à fait. Les chefs d’entreprise des PMEPMI ont, comme on dit souvent « la tête dans le guidon » et sont nombreux à avoir le même profil. C’est-à-dire des personnes qui se sont installées avec une bonne idée, de bonnes mains, un bon métier, peut-être un peu le sens du commerce. Mais qui après, se sont laissées dépasser, car obligées de tout gérer seules. C’est donc notre mission en tant que syndicat fort, de les accompagner dans tout type de démarches complexes. Comme monter un dossier de subvention ou comment remplir un appel d’offres.

Vous avez abordé la notion de formation, avez-vous des projets dans ce domaine ? Il faut se rapprocher de toutes les instances qui sont là pour accompagner les personnes qui cherchent du travail et pour accompagner les entreprises qui cherchent des employés, afin de construire des nouveaux projets et de créer de belles synergies. Sans oublier la formation des jeunes, car ces derniers sont nos employés voire nos leaders de demain. Nous nous sommes le passé, eux l’avenir.

Et concernant le pouvoir politique ? Il est indispensable que nous travaillions avec les politiques : l’industrie est un sujet majeur, surtout ici. Nous avons de belles entreprises, comme celles autour du parfum à Grasse ou encore de la pharmacie sur la zone industrielle de Carros. Nous devons solliciter les politiques et leur faire savoir ce dont on a besoin pour faire briller encore plus la Côte d’Azur. En clair, mon travail pour ces trois prochaines années, c'est que la Côte d’Azur et son industrie soient montrées en exemple.

Optimiste pour l’avenir ? Je suis optimiste depuis que je suis né. J’ai commencé apprenti dans l'entreprise familiale, avant d'en prendre la direction et aujourd'hui, d'être président de l'organisation patronale de mon secteur d'activité. On ne peut être qu’optimiste pour en arriver là. Mais je le suis aussi parce que nous sommes dans une grande phase de modification et d’état d’esprit. Pour citer Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, produire en local c’est du bon sens et il faut s’y employer. Comme disait mon grand-père, « D’abord je donne à mes enfants, après à mes neveux et s’il en reste un peu… à mes voisins. » Donc faisons travailler l’industrie locale, s’il n’y a pas l’industrie locale, allons la chercher en France. Si elle n’est pas en France, allons la trouver en Europe. Et si vraiment on ne trouve rien, alors on peut aller ailleurs. Mais nous avons déjà tout ce qu’il faut en France et en Europe pour pouvoir bien se servir ! n

En bref...

MERCURES D'OR : LES CANDIDATS AZURÉENS

Ils ont été sélectionnés pour représenter le commerce azuréen au grand challenge national du commerce et des services : l’enseigne Flacons Divins (Antibes) et l’association Nice Shopping.

Créée en 2018 par Xavier Dinet, Flacons Divins est la seule cave de la Côte d'Azur qui propose à ses clients de pouvoir déguster les vins avant de les acheter. Au cœur d'Antibes, la boutique a su marquer sa différence, avec une très belle sélection présentée dans un cadre authentique et convivial. Mais aussi en jouant pleinement la carte du conseil. Son fondateur connaît son affaire : il a été commis-sommelier dans le groupe Alain Ducasse puis au restaurant Lucas Carton, avant de devenir sommelier du Bristol puis chef sommelier au mythique Eden Roc du Cap d’Antibes. L'offre se complète aussi de cours d'œnologie et de dégustation. " Notre concept peut se comparer finalement avec une parfumerie, où il y a des « flacons test » qui permettent aux clients de sentir les parfums avant de les acheter", indique Xavier Dinet, qui portera donc les couleurs azuréennes pour briguer le très prestigieux Mercure d'Or cette année.

Le second candidat azuréen va concourir pour le « Panonceau d’Or » qui gratifie les performances individuelles des unions commerciales et groupement de commerçants. Créée en 2018, Nice Shopping fait la promotion du commerce et de l'artisanat niçois auprès de la clientèle locale et touristique. Appuyée par la ville, la CCI Nice Côte d'Azur, la Chambre des Métiers et de l'Artisanat, l'association présidée par Patrick Nolier (Nicétoile) regroupe également les grandes enseignes "locomotives" du commerce local, comme les Galeries Lafayettes, Nicétoile, Carrefour Lingostière, la FNAC ou encore Leroy-Merlin et Ikea. Elle mène une action remarquée pour dynamiser le commerce local, tant sur le net et les réseaux sociaux que par plusieurs opérations sur le terrain, tout au long de l'année.

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