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CLUB ENERGIE CÔTE D’AZUR : À PLEINE CHARGE

SECTEUR

En 2023, plus que jamais, le club a la volonté de valoriser, communiquer, promouvoir davantage ses membres, ses actions et ses outils. Rencontre de sa présidente Fabienne Gastaud, qui explique quelle est la feuille de route fixée.

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Agir et sensibiliser aux enjeux, c’est le rôle du Club Énergie Côte d’Azur. « La filière Énergie représente dans le 06 près de 300 établissements pour 4 000 emplois directs et 2,7 % du PIB. Des chiffres qui face à l’urgence climatique et à la nécessité d’agir vont forcément progresser », souligne Fabienne Gastaud, présidente du club et également dirigeante de Wit (Nice). Créé par la CCI, le club compte une centaine de membres tous acteurs de cette filière et issus aussi bien du secteur public que privé, du monde académique, de l’entreprise, de la vie institutionnelle du territoire, etc.

Ses missions ? « Elles sont triples : premièrement, continuer à agréger les dynamiques azuréennes porteuses de transition énergétique. En deuxième lieu, éclairer les nouveaux projets et les porteurs de solutions énergétiques innovantes, mais surtout voir les freins qui s’opposent au déploiement de ces solutions. Et, enfin élaborer un programme de travail précis et pragmatique, pour que d’une année sur l’autre ces freins disparaissent et des solutions performantes et pérennes se déploient sur le département ». Des solutions, le Club en a évoqué plusieurs au cours de sa soirée annuelle organisée en février dernier et qui a réuni plus de 200 participants.

Le siège de la CCI comme vitrine du savoir-faire Smart grids azuréen. Parmi elles, l’inauguration de la centrale photovoltaïque sur le toit terrasse du siège de la CCI. « L’événement marque l’aboutissement de 2 ans de travail dans le cadre du projet Carabacel SGR 2.0 du programme européen « Pays-Ecogétiques ». Avant-gardiste, ce programme accompagne les institutions des territoires franco-italiens vers une exemplarité environnementale de leurs bâtiments ».

Chef de file du projet, la CCI a montré la voie en faisant de son siège le premier bâtiment classé évalué « SGR – Smart Grids Ready ». Outre l’exemplarité du projet, ce centre de production d’électricité verte anticipe les obligations du décret tertiaire qui fixe une diminution réelle de la consommation des bâtiments de 40 % à l’horizon 2030 et de 50 % en 2040.

Deux outils pour faciliter la transition énergétique. L’Observatoire azuréen de la transition énergétique a également été mis à l’honneur. « Son but ? Encourager les acteurs privés et public dans leur transition énergétique à travers le recensement des bonnes pratiques et des opérations remarquables menées sur le territoire » poursuit Fabienne Gastaud. Complémentaire à l’Observatoire, le Club a également développé un outil d’évaluation des bâtiments Smart Grids Ready (SGR) pour les professionnels afin de les accompagner à la conception et l’évaluation de bâtiments selon ce référentiel. « L’objectif est d’évaluer à quel degré un local peut accueillir des solutions intelligentes ou davantage de solutions intelligentes. Cette évaluation est ouverte à tout bâti ».

En 2022, le Club Énergie a également contribué à la Stratégie Française sur l’Énergie et le Climat (SFEC), la feuille de route nationale qui trace le chemin pour atteindre la neutralité carbone en 2050, avec la rédaction d’un cahier d’acteur. Le rendez-vous aura aussi permis de regarder vers l’avenir en précisant les actions en cours.

Des idées, des projets, du concret. « Si l’on devait résumer le programme 2023 ce serait d’offrir davantage de visibilité à nos membres et surtout à leurs actions ». À travers notamment la mise à jour de l’annuaire afin de valoriser et d’apporter plus de visibilité à nos adhérents. Mais aussi en rattachant cet annuaire à l’Ob-

Bref

Nouv’Elles : le réseau azuréen qui fédère les femmes (mais pas seulement).

La volonté de ce réseau féminin, intergénérationnel et interculturel, est de fédérer autour de thèmes communs, de partager ses expériences, les bonnes pratiques tant sur le plan professionnel que personnel et d’encourager l’action dans une ambiance de convivialité et de bienveillance. L’association Nouv’Elles noue également des actions de partenariats avec des acteurs associatifs et économiques locaux tels que la CCI Nice Côte d’Azur. Tout au long de l’année, Nouv’Elles organise des événements : conférences, ateliers, visites d’entreprises, rencontres sportives, culturelles et professionnelles… Plus sur www.nouvellesdazur.com servatoire. « Ce dernier va à son tour connaître des évolutions : de nouvelles données d’opérations remarquables en faveur de la transition énergétique seront collectées. Toujours dans cet esprit de promotion et de valorisation, un concours permettant de récompenser les opérations les plus significatives sera organisé pour la première fois ».

Des groupes d’experts du Club Énergie ont également été nommés pour faire émerger les solutions innovantes et les bonnes pratiques autour de quatre thématiques phares : l’efficacité énergétique, la mobilité durable, les énergies renouvelables et l’hydrogène – une piste très prometteuse pour la transition énergétique. Des plans d’actions issus de ces ateliers seront prochainement déployés. Enfin, cette soirée a été l’occasion d’annoncer la troisième édition des Assises azuréennes de la transition, qui se tient sur le Campus Sophia Tech le 15 juin. Fidèle au principe, la journée alterne tables rondes, conférences, rencontres, visite du Campus SophiaTech, etc. Avec toujours la possibilité de visiter le village des adhérents pour découvrir leurs solutions smart grids. n

> plus sur  : www.cote-azur.cci.fr

Azur Tech : rendez-vous les 4 et 5 juillet. C'est le nouveau format de rendez-vous mis en oeuvre par gouvernance de Telecom Valley. Azur Tech Summer, les 4 et 5 juillet à Skema (Sophia Antipolis) s’attachera aux tendances et usages du numérique et ciblera décideurs, CxO, managers, responsables innovation et recruteurs. Au programme, deux journées de keynotes, conférences, ateliers, échanges et networking dans une ambiance estivale et conviviale. Il sera proposé deux fois dans l'année sur des thématiques orientées "Tendances et usages du Numérique" pour l'édition estivale et "Technologies de l'informatique" pour l'édition hivernale.

Depuis sa base de Saint-Laurent du Var, lelaboratoire azuréen dirigé par Claude Claret annonce la création d’une nouvelle filiale basée à Stockholm, en Suède. Horus Pharma Nordic couvrira la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark.Déjà présent surle continent européen avec des filiales en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Espagne et en Suisse, le laboratoire fondé en 2003 ouvre ainsi une nouvelle étape de son développement commercial à l'international. Horus Pharma est reconnu pour son savoir-faire dans le développement de produits sans conservateur en ophtalmologie.

CHRISTIAN DELHOMME : « L'INFLATION SE RÉSORBE, MAIS ELLE S'EST LARGEMENT DIFFUSÉE »

Conjoncture

Entretien avec le directeur départemental de la Banque de France (BdF) dans les Alpes-Maritimes, médiateur départemental du crédit.

Quel regard portez-vous sur les évolutions économiques nationale et internationale de ces derniers mois et, à votre avis, en quoi et comment les entreprises azuréennes sontelles impactées ?

Les évolutions économiques internationales sont marquées par un phénomène d’inflation généralisé, issu des hausses des prix des matières premières après la crise Covid et amplifié depuis la guerre en Ukraine par une forte hausse des prix énergétiques et des produits agricoles. Cette inflation se résorbe mais s’est entre-temps diffusée à l’ensemble des biens et services et aux revenus salariaux. Les entreprises du 06 sont bien sûr soumises à ce phénomène, avec l’accentuation des particularités de notre territoire. Les indicateurs de tension sur les recrutements, touchent plus de la moitié des entreprises en France, et parfois au-delà ici. En cause : le coût du logement ainsi que les difficultés de déplacement.

Pouvez-vous nous rappeler le rôle de la BdF auprès de l’économie azuréenne : des commerces, TPE et PME en particulier. La BdF assure de nombreux rôles de soutien aux entreprises dont le premier est la cotation, assurée gratuitement auprès des chefs d’entreprise. Pour les plus significatives*, soit environ

7 000 en 2022 dans le 06, nous l’enrichissons d’une dimension qualitative incluant les démarches RSE. Nous avons effectué plus de 750 entretiens bilatéraux en 2022. Nous avons aussi créé des fonctions de correspondant TPME ou start-up pour écouter et orienter tout chef d’entreprise vers plus de 45 partenaires, dont bien sûr la CCI Nice Côte d’Azur. Enfin, nous contribuons à traiter les difficultés des entreprises via la médiation du crédit ou le CODEFI restreint. Tous ces services sont gratuits, facilement accessibles et mis en œuvre dans des délais rapides**.

Parlez-nous de cette enquête réalisée en 2022 auprès d’entreprises de la Région Sud. Pourquoi l’avoir réalisée, est-ce une pratique courante de la BdF ? Que montre-t-elle ?

Nous effectuons une enquête mensuelle sur la conjoncture auprès des chefs d’entreprise. Deux fois l’an, nous réalisons une enquête plus approfondie au plan régional sur plus de 1 000 entreprises dont 130 à 200 azuréennes. Avec la CCI qui dispose de ses propres outils, permettant une analyse plus fine et par bassin d’emploi nous faisons une présentation commune et très complémentaire. Dans un contexte d’incertitudes, les principaux défis communiqués par les dirigeants pour 2023 sont de porter une vigi - lance accrue sur le niveau des trésoreries (réduction des investissements), mais aussi d'être attentifs aux opportunités qui pourraient se présenter en termes de marché pour le secteur de la construction. Également, de maintenir une rentabilité dans un environnement challengé.

La BDF et la CCI analysent régulièrement les indicateurs de l’économie régionale… selon vous quelles particularités révèlent-ils de l’économie azuréenne ?

J’en vois au moins trois… La première est la part réduite de l’industrie dans l’économie, alors qu’un potentiel de développement important existe de le renforcer. La seconde est que l’activité de tourisme et de congrès prend désormais une extension tout au long de l’année soutenant les emplois induits. Enfin la troisième est qu’avec les crises récentes, les PME azuréennes sont fragilisées et doivent trouver les moyens de se renforcer financièrement. n

*Au-delà de 750 k€ de CA.

** Par téléphone au 3414 (numéro unique en France) du lundi au vendredi de 8 h à 18 h, ou par accès internet : MEDIATION.CREDIT.06@banque-france.fr ou TPME06@banque-france.fr ou startup@ banque-france.fr

Une Convention de partenariat pour la valorisation des déchets de l’industrie de la parfumerie. Compte tenu des enjeux environnementaux et énergétiques, PRODAROM, la SEML Green Energy 06, la CCI Nice Côte d’Azur et GRDF ont signé le 13 avril un partenariat dans le but de valoriser les déchets de l’industrie de la parfumerie grassoise par méthanisation et injection de biométhane dans les réseaux de gaz. Les partenaires s’engagent à sensibiliser les industriels de la parfumerie sur les atouts et les enjeux de la valorisation des déchets. Une étude d’opportunité de création d’une unité de méthanisation sera réalisée afin d’identifier le gisement de déchets mobilisable, les disponibilités de foncier et la technologie à mettre en œuvre. L’étude proposera également un modèle économique de l’ensemble de la chaine de traitement et de valorisation des déchets des parfumeurs.

PATRICK MOULARD, PRÉSIDENT DE LA

FBTP06 : " DES RAISONS D’ESPÉRER "

BTP Le président du groupe indépendant Montelec, patron du BTP azuréen, fait le point sur l'une des filières les plus emblématiques de la santé économique d’un territoire.

Comment se porte le secteur, face à l’augmentation des prix, mais aussi à la pénurie des matières premières, alors que le département manque toujours cruellement de logements ?

Une nouvelle filière de valorisationdans les Alpes-Maritimes. La réduction des déchets peut se traduire par leur utilisation en matières premières secondaires (MPS)*, une tendance qui se développe de plus en plus. C’est notamment le cas sur le territoire azuréen avec une nouvelle filière de valorisation, des glassines. Ce support d’étiquettes autocollante n’est désormais plus un déchet : il est récupéré par une entreprise industrielle spécialisée dans l’isolation et l’étanchéité, qui le transforme en isolant. Mise en place à l’initiative de la CCI Nice Côte d’Azur, cette filière a été développée dans le cadre du projet BTP Économie Circulaire, soutenu par l’Ademe et la Région Sud. L’entreprise Soprema qui collecte les glassines, après recherches et essais, a déposé un brevet d’isolant permettant de les réutiliser, plutôt que d’acheter une matière première neuve. Ces échanges entre pairs sont gages de succès, une quarantaine d’entreprises participent déjà à cette opération dans le département.

A découvrir en vidéo sur www.youtube.com/@ccinicecotedazur

Si les prix des matériaux semblent globalement se stabiliser, nous continuons de subir des fluctuations peu compréhensibles sur certains produits. La Fédération Française du Bâtiment a d’ailleurs proposé au Ministre de l’Économie, qui l’a accepté, la mise en place d’un Observatoire des prix des matériaux, afin de faire toute la lumière sur les causes réelles de cette explosion tarifaire. En attendant, il nous appartient de faire preuve de pédagogie auprès de nos clients sur ce sujet. Comme sur celui des délais d’approvisionnement, avec des retards toujours possibles pour certains matériels techniques et matériaux issus notamment de l’acier, de l’aluminium ou du bois.

Face à cette situation, comment la filière s’organise-t-elle ? Sans compter le problème de main-d’œuvre…

Nos clients sont désormais bien conscients de cette situation, même si certains d’entre eux décident de reporter leurs projets, en espérant plus de stabilité dans les mois à venir. Au-delà de ces difficultés, notre principale préoccupationconcernant le bâtiment - réside aujourd’hui dans le trop faible nombre de permis de construire de logements neufs. Plus la fin des interventions d’urgence réalisées dans les vallées - suite à la tempête Alex - côté travaux publics. La conjonction de ces deux phénomènes nous fait craindre une baisse d’activité à court terme. Parallèlement, le sujet de la main-d’œuvre demeure en effet, même si nous avons réussi à maintenir et même à développer nos effectifs en 2022. Nos efforts doivent se poursuivre dans le recrutement et s’accentuer dans la formation, pour permettre à nos collaborateurs de s’adapter au BTP de demain et d’acquérir de nouvelles compétences dans les domaines du digital, de la domotique, des énergies renouvelables et de l’intelligence artificielle.

Quels sont les grands projets phares du BTP azuréen, actuellement ?

À moyen et long termes, nous restons confiants dans l’avenir de notre profession. Particulièrement sur notre territoire azuréen, toujours dynamique et attractif. La demande de logements reste en effet très forte, notamment chez les actifs, et les grands projets ne manquent pas : nouvelle station d’épuration Haliotis 2, futur hôtel des Polices de Nice, extension du terminal 2 de l’aéroport, reconstruction de l’hôpital Sainte-Marie, phase 2 de la promenade du Paillon, lignes 4 et 5 du tramway, nouveaux programmes sur l’Arénas et l’Eco-Vallée…

Ou encore, le projet technopole Ecotone à Antibes, village de Sophia à Valbonne, la transformation du bord de mer de JuanLes-Pins, la requalification de la Croisette et la rénovation de la Malmaison à Cannes. Mais aussi le bus express Grasse-Mouans-Sartoux, la poursuite de l’« Action cœur de ville » et l'agrandissement du CHU sur le territoire grassois. À l'Est, pn peut citer le réaménagement des Sablettes, la réhabilitation de la caserne Forti et l'aménagement du quai Bonaparte à Menton. Sans oublier à plus long terme, la reconstruction future de nos vallées ainsi que la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur pour le réseau ferré. Donc, pas question de céder au défaitisme. n

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