RAPPORT D’ENQUÊTE
Intelligence Économique Pratique des entreprises azuréennes
Veille, Sécurité, Influence : 3 clés pour gagner en compétitivité ! juin 2018
Avant-propos
L’intelligence économique (l’IE) sert à détecter de nouveaux entrants sur son marché, à renforcer son écoute client pour adapter constamment son offre, à trouver de nouveaux débouchés en cas de conjoncture peu favorable et à innover de manière générale. Elle se décline en trois volets : la veille, la sécurité et l’influence.
La veille permet de qualifier et de partager une information collectée car le volume général d’informations ne cesse de croître. Les informations de marché, sur les concurrents et les clients, ainsi que la réglementation restent les catégories d’informations les plus recherchées.
Globalement, les entreprises rencontrent des difficultés pour transformer les informations de veille en leviers d’action car elles manquent de compétences et de temps ce qui réduit leur flexibilité et leur potentiel d’innovation.
L’augmentation du nombre et de la puissance des cyberattaques a mis en lumière la nécessité de sécuriser les systèmes d’information. Endehors du recours à des moyens de sécurité informatique, 75% des entreprises interrogées ont mis en place une démarche de sécurisation.
Dans leur stratégie d’influence/de lobbying, les entreprises ont ainsi de plus en plus recours aux réseaux sociaux, aux réseaux d’entreprises, organisations professionnelles et aux chambres consulaires.
Objectif de l’enquête L’enquête sur les pratiques des entreprises azuréennes en termes d’intelligence économique a été menée conjointement par la Gendarmerie des Alpes-Maritimes et la CCI Nice Côte d'Azur. Elle a pour objectif de déterminer l’importance que revêt l’intelligence économique aux yeux des entreprises (Partie 1) et de déterminer leur niveau de pratiques quant aux trois volets qui la composent : - la veille (Partie 2), - la sécurité (Partie 3) - et l’influence (Partie 4).
Les résultats de cette enquête vont permettre d'identifier les attentes des entreprises et d'affiner les démarches d'accompagnement réalisées par la CCI Nice Côte d'Azur et la Gendarmerie des Alpes-Maritimes.
L’importance de l’ intelligence économique selon les entreprises « L'intelligence économique est la maîtrise et la protection de l'information stratégique pertinente par tout acteur économique. » Alain Juillet, Haut Responsable en charge de l’IE auprès du Premier Ministre
L’importance des 3 volets de l’intelligence économique
L’intelligence économique est perçue principalement comme moyen pour être à l’écoute des clients, connaître les normes et la règlementation, développer de nouveaux produits/services et surveiller ses concurrents ou l’arrivée de nouveaux entrants. L’anticipation et le développement sont au cœur des préoccupations des entreprises interrogées.
76,2 % 62,1 % Sécurisation de l’information
Veille
Intelligence Économique - Rapport d’enquête | document réalisé en juin 2018
40,9 % Lobbying
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Les pratiques de veille des entreprises La veille est la mise en œuvre d’un dispositif récurrent pour détecter et exploiter au plus tôt les menaces et les opportunités de l’environnement professionnel (économique, réglementaire, juridique, technologique) qui touchent l’entreprise afin de permettre aux décideurs de faire les bons choix en anticipant les changements et en diminuant les incertitudes économiques.
Environ 1 entreprise sur 2 n’ a pas mis une démarche de veille dans son entreprise
AVEZ-VOUS UNE DÉMARCHE DE VEILLE ?
Ces informations proviennent généralement du web grâce à des outils gratuits mais également de salons professionnels et des entreprises de la filière. OUI 42.3 %
NON 57,7 %
Parmi les outils les plus couramment utilisés, les moteurs de recherche restent en tête. Ils sont précédés par les Newsletters et les réseaux sociaux.
QUELLES SONT LES BARRIÈRES À LA DÉMARCHE ? Plus de la moitié des entreprises interrogées n’ont pas de démarche de veille.
Le manque de temps Le manque de compétences
Pour les entreprises qui ont mis en place une veille, ce sont soit plusieurs collaborateurs de manière individuelle (50%), soit le dirigeant (40%) qui sont en charge de ces missions. Dans les autres cas, c’est un prestataire externe.
83,3% 36,3%
Le manque de formalisation des informations collectées (remontées d'informations terrain, visite salon…) reste un problème majeur dans la collecte et le stockage de l’information (56,3%). Les difficultés à identifier les sources d’informations (36,3%) ou à suivre leur évolution (29%).
QUELS TYPES D’INFORMATIONS RECHERCHEZ-VOUS ? 63,8 % 62,9 % 56,1 % 47,6 % 43,8 % 39 % 39 % 29,5 %
L’analyse, la synthèse de l’information collectée et l’extraction de l’information restent des problèmes centraux liés au traitement de l’information. Cela s’explique par la volumétrie importante des informations que l’on peut trouver sur le web (Big data).
21 %
Infoos technologiquees
Réputatioon
Nouveau produuit
Fournisseurs
Donnéees de marchhé Salonns manifestationns
Clientts
Concurrentts
Règlementatioon
41 % des entreprises enquêtées estiment qu’elles ont besoin de sensibilisation en matière de veille via une réunion d’information. 28% des entreprises ont besoin d’un entretien avec un expert en veille.
questions à choix multiples
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Les pratiques de sécurité des
systèmes d’informations des entreprises
L'entreprise peut etre confrontée à divers risques tels que : - Risques informatiques : perte ou vol de données, fragilité du serveur , … - Risques stratégiques et organisationnels : perte, vol ou fuite de l’information stratégique, intrusions consentie, salons, ... - Risques matériels : détériorations, , vol, intrusion non consenties...
D’après l’enquête, les informations sensibles à protéger sont en grande partie les informations commerciales/concurrentielles et stratégiques. Si le système informatique devient totalement inopérant, selon les entreprises interrogées, la situation serait critique en cas de : - Perte définitive des informations : 42,1 % - Perte de temps avant la reprise de l’activité : 25,8 % - Impact négatif sur l’image de l’entreprise : 23,3 % - Perte de la production : 18,7 %.
AVEZ-VOUS MIS EN PLACE UNE DÉMARCHE DE SÉCURISATION DE L’INFORMATION ? NON 25 %
LA SÉCURITÉ PHYSIQUE DES INSTALLATIONS SE TRADUIT PAR : Protection matérielle Dispositif anti intrusion Accueil des visiteurs dans les locaux Contrôle des déplacements
La sécurité informatique se matérialise majoritairement par l’installation de logiciels antivirus aussi bien que par des pare-feux et des sauvegardes des données.
72,4 % 66,3 % 56,1 % 32,6 %
Les moyens utilisés par les entreprises pour protéger les informations sont : • Signature de contrats de confidentialité/non-concurrence : 74,6% • Dépôts de brevets, marques, dessins, modèles : 47,7%.
OUI 75 %
Pour protéger ses informations, l’entreprise utilise également d’autres moyens tels que :
2/3 des entreprises ont mis en place une démarche de sécurisation de l’information.
35,9 %
des entreprises qui ont répondu à l’enquête, ont subi une malveillance, majoritairement de type cyberattaque. Seulement
20 % ont poursuivi une démarche judiciaire.
• • • •
Sensibilisation régulière du personnel : 69,5 % Maîtrise du turnover des salariés : 50 % Encadrement des stagiaires : 45,1 % Formation du personnel voyageant : 25,6 %.
Le manque de compétences et le coût sont des obstacles que rencontrent les entreprises lorsqu’elles souhaitent mettre en place une démarche pour protéger leurs systèmes d’informations. Elles manquent également de temps pour réaliser cette démarche.
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Les pratiques d’ influence des entreprises L’influence consiste à utiliser l'information comme levier d'action pour promouvoir les intérêts de l'entreprise (de la participation à l’élaboration de normes internationales aux pratiques de lobbying).
Seulement 19 % des entreprises ont mené des actions d’influence ou de lobbying.
QUELS SONT LES MOYENS QU’UTILISE VOTRE ENTREPRISE POUR EXERCER UNE INFLUENCE/LOBBYING ?
Réseaux sociaux
60,5 %
Organisations professionnelles (syndicats) Réseaux d'entreprise (pôle de compétitivité) Chambres consulaires (CCI, Chambres de Métiers, ..) Collectivités territoriales, services de l'Etat (Gendarmerie, Direccte, Sécurité intérieure, etc)
Parmi les moyens les plus utilisés pour exercer une influence ou faire du lobbying, les réseaux sociaux prennent la 1re place
60,4 %.
51,2 % 48,8 % 44,2 % 16,3 %
La deuxième place est partagée par le recours aux réseaux d’entreprises, les organisations professionnelles (syndicats) ou les chambres consulaires
46,5 %
La difficulté principale dans la mise en œuvre de pratique d’influence ou de lobbying réside dans : - le manque de temps (59%). - le manque de compétences (38,6%) - la difficulté à identifier les acteurs d’influence (36,3%)
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Méthodologie L’enquête a été réalisée en Décembre 2017 auprès de 105 entreprises. La majorité des entreprises qui ont répondu ont une activité de commerce et d’industrie. 52 % ont entre 10 et 49 salariés et 39 % ont entre 1 et 9 salariés.
Répartition des répondants
Par taille d’entreprise
Par secteur d’activité 27 %
Industrie manufacturière
52 %
Commerce (réparation automobiles et motocycles)
39 %
25 %
Activités spécialisées, scientifiques et techniques
11 %
Information et communication
9%
Activités de services administratifs et de soutien
6% De 1à9 salariés
De 10 à 49 salariés
3%
De De 50 à 99 100 à 249 salariés salariés
7%
Transports et entreposage
5%
Hébergement et restauration
5%
Construction
5%
Activités financières et d'assurance
La CCI Nice Côte d’Azur et le Groupement de Gendarmerie Départementale des AlpesMaritimes ont signé le 28 novembre 2017 une convention de partenariat sur 3 axes : - Des actions de sensibilisation sur le territoire avec une enquête en ligne auprès des entreprises afin de mieux connaître leur besoin en matière d’Intelligence Economique (IE), l’organisation d’ateliers sur des sujets variés tels que la cybersécurité, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), l’animation de la communauté Intelligence Economique sur Côte d’Azur Ecobiz… - Des diagnostics permettant d’évaluer la maturité des entreprises en matière d’Intelligence Economique et de détecter leurs vulnérabilités pour contrer, par exemple, malveillance ou vol de données.
2%
- La mise en place de formations destinées aux chefs d’entreprises pour leur permettre d’améliorer la sécurisation de leurs systèmes d’information. Face aux cyber-menaces, le colonel Grégory VINOT, Chef de Corps du Groupement de la Gendarmerie des Alpes-Maritimes insiste sur l’indispensable travail de sensibilisation auprès des Petites et Moyennes Entreprises afin de faire connaître les outils et les bonnes pratiques disponibles, et fédérer les énergies. Il souligne : «Prise de conscience et confiance sont les 2 piliers d’une démarche vers la sécurité numérique. Faisons un travail ensemble pour éviter de se retrouver dans une impasse.» Pour Jean-Pierre SAVARINO, Président de la CCI Nice Côte d’Azur : « L’année 2017 a été marquée par de nombreux événements -cyberqui témoignent de l’augmentation et de la sophistication des attaques informatiques mais aussi d’une réelle prise de conscience des enjeux de la sécurité du numérique. La CCI Nice Côte d’Azur entend par ce partenariat poursuivre ses actions de sensibilisation et d’accompagnement en mutualisant les expertises pour faire de l’Intelligence Economique, souvent méconnue, un outil central de compétitivité pour les entreprises. »
Edité par la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur I 20, Bd Carabacel I CS 11 259 I 06005 NICE CEDEX 1 | Parution et dépôt légal : Juillet 2018 Intelligence Économique - Rapport d’enquête | document réalisé en juin 2018
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Pour toute information complémentaire : Marjorie BILLAUD Conseillère en Intelligence Économique Email : marjorie.billaud@cote-azur.cci.fr