« Travailler ici nourrit mon goût pour les voyages »
Si la question des travailleurs « essentiels » s’est imposée dans le débat public lors du premier confinement, depuis longtemps les femmes et les hommes qui occupent des emplois de l'ombre illuminent le quotidien.
C’est le cas de Bechir Gharsalli. Employé de la société MCS depuis 2007, il veille depuis 5 ans à la propreté du port de Golfe Juan. Chaque journée apporte
son lot d’aléas mais toutes les tâches ont pour but de garder le port accueillant : gestion des containers, balayeuse, souffleur pour éviter que les feuilles ne s’amoncellent, etc. « Je me sens à l’aise en travaillant ici. Je m'entends super bien avec toute l’équipe du port ».
Un port reste pour l’imaginaire une invitation aux voyages, une passion de Bechir. « J’aime bien bouger, découvrir les traditions
et les coutumes et surtout la gastronomie d’autres pays. J’ai visité l’Allemagne où vit ma sœur, l’Algérie, le pays d’origine de mon épouse, la Tunisie d’où je suis originaire mais aussi l'Espagne ou l'Égypte ». Puis il y a les reflets de la lumière sur la mer qui changent continuellement et qui lui rappellent les miroitements du soleil sur la mer lorsqu’il partait, enfant, pêcher avec son père sur son chalutier.
ENVIRONNEMENT l'Écologie est dans sa nature
Le Vieux-Port de Golfe-Juan aborde avec le même niveau d’exigence la qualité de services et la qualité environnementale. La preuve par trois.
Le Vieux-Port de Golfe-Juan fait partie du club très restreint des ports français certifiés Ports Propres. Cette certification d’excellence environnementale récompense les ports de plaisance soucieux de protection de l’environnement et de gestion durable. Au quotidien, cet engagement se traduit de plusieurs façons : éclairage écologique, surveillance des pollutions marines, préservation de la qualité de l’eau, rien n’est laissé au hasard. Pour le seconder dans ses tâches, l’équipe portuaire dispose de précieux alliés... des robots ! Ces appareils portatifs répondent au nom de DPOL. On les place sur l’eau aux endroits où s’accumulent, selon les courants, les déchets de toute sorte qu’ils aspirent et retiennent dans leur filet. Polyvalents, ils peuvent aussi servir à circonscrire de petites nappes d’hydrocarbure accidentelles. « Nous en avions jusqu’à présent deux à notre disposition mais le port en a acquis deux supplémentaires et bientôt un cinquième viendra en renfort, explique le maître de port Christophe Ducret. Contrairement à la version précédente les nouveaux modèles disposent d’une trappe de visite très pratique pour enlever les algues qui s’accumulent durant l’aspiration. Nous en avions créé une avec les moyens du bord sur les anciens modèles ».
La nécessaire intégrité sanitaire des lieux et la sécurité des installations conduit le gestionnaire des lieux à lutter contre les nuisibles. Aujourd’hui cette lutte est indissociablement liée au respect du bien-être animal. Impensable dans ces conditions d’utiliser des méthodes qui ne respecteraient pas
ce critère ou pourraient contaminer d’autres espèces animales présentes. La solution est venue des Abruzzes où l’entreprise Ekomille a développé des cages spécifiques pour attirer et emprisonner les rongeurs sans nuire aux autres espèces et dépourvues de poisons toxiques. « Trois pièges ont été installés dans les endroits stratégiques du port », précise Sylvain Mellira, technicien de maintenance.
La sensibilisation des utilisateurs du port aux éco-gestes fait également partie des priorités de l’équipe portuaire. Parmi les actions importantes, l'opération Pavillon Vert rappelle chaque été les bons réflexes aux plaisanciers pour réduire leur impact sur l’environnement marin : diminuer le nombre de lavage de son navire en privilégiant l’eau de mer et un rinçage rapide à l’eau douce avec un pistolet d’arrosage ; privilégier des produits d’entretien éco-responsables ; ne rien jeter en mer, ni déchets, ni eaux grise ou noire mais utiliser les services de pompage présents sur le port ainsi que les containers répartis sur tous les quais qui permettent le tri, etc. « Il faut savoir, précise Charlotte Bodart, responsable Qualité-Environnement, qu’un mégot jeté pollue jusqu’à 500 litres d’eau, une bouteille plastique mettra quant à elle 400 ans pour se dégrader complètement dans le milieu marin. Et une minute de douche, en moyenne, représente 20 litres d’eau potable » !
animation SOUS LES SUNLIGHTS du vieux-port...
Durant l’été, deux fêtes ont rythmé la vie du port de Golfe-Juan. Retour sur ces moments conviviaux et festifs qui remportent un vif succès tous les ans.
Samedi 10 juin, une belle soirée s'annonce sur le port. Professionnels, plaisanciers abonnés comme de passage, membres des clubs et associations étaient réunis pour la traditionnelle soirée annuelle du Vieux-Port de Golfe-Juan. Des buffets, des jeux, de la musique... tout était réuni pour que les 800 personnes présentes profitent tout au long de la soirée, dans la convivialité et la bonne humeur, du programme festif proposé pour tous les âges : bar, socca, buffets et ateliers culinaires, animations enfants, boulisterie, concert et enfin bal sous les étoiles.
Un mois plus tard, du 3 au 14 juillet, la grande fête populaire et familiale de la Saint-Pierre était de retour sur le VieuxPort de Golfe-Juan pour une semaine de festivités gratuites. Au programme de la
manifestation : concours de pétanque ; sardinade gratuite et bal sur le quai Tabarly ; fête patronale avec envoi des couleurs sur le ponton des pêcheurs professionnels (ponton H) et embarquement pour la dépose des gerbes, retour puis remontée du Saint à Gachon ; concours de château de sable ; concert gratuit de l’orchestre la Lyre d’Argile sur l’Esplanade Saint-Pierre ; joutes nautiques le long du quai Saint-Pierre, animation musicale jazz band, remise des prix ; et enfin élection de Miss Vallauris. À chaque édition le succès est au rendez-vous, une réussite qui fait la fiertéet la motivation ! - des membres du Comité Saint-Pierre en charge de l’organisation.
événements et nouveautés
Brèves
ANIMATION
Réparer c'est sauver !
Après le succès du 2 nd Repair Café de Vallauris Golfe-Juan organisé au port le 29 juin dernier, un prochain atelier est d’ores et déjà programmé cet automne. L’équipe de bénévoles sera à votre disposition pour aider à la réparation des petits appareils du quotidien, électroménager, bricolage, jardinage, jouets, informatique… Les interventions sont gratuites, sauf l'achat de pièces détachées qui restent à votre charge. Vous avez toutefois la possibilité de faire un don pour participer au fonctionnement de l'association, achat de matériel ou de consommables. Prochain rendez-vous le samedi 16 novembre de 13h30 à 18h dans la salle de réunion du Vieux-Port de Golfe-Juan. Ouvert à tous, résidents ou non de Vallauris - Golfe-Juan.
VIE DU PORT
Opération Nettoyage du port
Le 18 octobre prochain de 8h30 à 14h, le port organise son opération générale annuelle de nettoyage du plan d’eau. L’objectif est de collecter les déchets indésirables dans certaines zones du port. La mobilisation de tous, plaisanciers et membres des associations, aux côtés de l’équipe du port est vivement attendue. Un déjeuner convivial sera offert à 12h30 en remerciement à tous les participants. Nous vous attendons nombreux !
À bord dE... Le Tchitchou
Comme tous ceux qui ont la chance d’en posséder un, Carina et Thomas Colinet sont tombés sous le charme de leur pointu, ces bateaux qui ont un « petit truc » en plus.
L'origine du mot remonte au début du 20e siècle lorsque sur les marchés, les marchandes de légumes, pour remercier leurs premières clientes, leur offraient un petit truc en plus, un supplément, un « tchitchou ». Le pointu du même nom est né quant à lui en 1956 sur un chantier du Cannet-Rocheville dans les mains des charpentiers de marine qui, tel Geppetto, le menuisier toscan du conte de Carlo Collodi, savaient donner vie au bois. « Mais nous n’en connaissons l’histoire qu’à partir des années 90 », racontent Carina et Thomas Colinet, leurs actuels propriétaires. À cette époque et pendant une dizaine d‘années, il appartint à Jean, fondeur d'art à Golfe-Juan qui le restaura entièrement. « Tchitchou servait alors aux balades et à la pêche entre amis ». À sa mort, sa sœur Michèle ne pouvant s’occuper de l’entretien courant de ce bateau exigeant le céda pour un euro symbolique à l’association de Bruno Arcaleni, Bella Stella, qui s’engagea à faire les travaux nécessaires à sa conservation et à le faire naviguer. Ce que ce passionné fit avec brio jusqu’à ce que, appelé par d’autres projets, il
décide de s’en séparer. C’est là que le couple de restaurateurs entre en scène.
C’est donc en 2020, au printemps, que Tchitchou est entré dans leur vie. « Nous cherchions une petite embarcation mais pas particulièrement un pointu. Un de nos amis nous informa qu’il y avait en face de son bateau un magnifique bateau à vendre qui pourrait nous plaire… ». Le coup de cœur fut immédiat. « Nous avons convenu avec Bruno qu’il continuerait à nous aider à son entretien. Avec son ami Stéphane, les deux hommes trouvent les solutions aux problèmes techniques et de notre côté, nous réalisons les rénovations de peintures ». Sinon, en dépit d’un emploi du temps chargé, le couple consacre chaque année au moins une semaine à le sortir de l’eau et à le bichonner. « Un pointu c’est plus qu’un bateau, c’est un art de vivre, la "slow life", le bonheur simple au ras de l’eau. On ne va pas loin, et on ne va pas vite, mais on y est bien. Et ce qu’il a de plus qu’un bateau d’aujourd’hui, c’est son âme ! ». Tchitchou dispose d’une cabine, d’une pe-
tite timonerie et d’un carré avec des banquettes. « C’est vraiment un bateau de copains fait pour les pique-niques et l’apéro. Nous y passons tous nos jours de repos quand la météo nous le permet, en famille et entre amis. Mais nous aimerions en profiter davantage et partager ce plaisir ». C’est pourquoi, le couple prépare un projet de balade avec pour thématique l’histoire et le patrimoine local autour d'un pique-nique et d’un verre de rosé !
Le saviez-vous ?
Le nom de pointu est d’apparition récente. Il a été donné, dit-on, par les équipages bretons de la Marine Royale stationnés à Toulon étonnés par ces curieux petits bateaux de pêche aux formes galbées et aux couleurs vives, pointus à l’arrière comme à l’avant.