n°33 du mercredi 13 novembre 2013
EDITORIAL
Frères, que cherchez-vous à cacher … à Dieu ?
E
t voici Moharram, premier mois de l’année hégirienne1435! Son 10ème jour -Achoura, qui signifie littéralement le dixième- est le 1374ème anniversaire de l’odieux assassinat qui, en l’An 61, a ôté la vie, sur les sables brûlants du désert de Karbala, à l’Imam Hussein, petit-fils du Prophète Mouhammad, fils de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame Fâtima-Zahra et non moins frère cadet de l’Imam Hassan. Abâ Abdil-Lâhi, tel que nous le nommons respectueusement et en souvenir de son nourrisson atteint le jour de la tragédie par la flèche mortelle, est issu de la plus noble et immaculée lignée du dernier Messager du Seigneur des mondes. Quant à son bourreau, inutile de signaler qu’il est sorti de la sève répulsive de l’éternel ‘’Arbre maudit’’ mentionné sans ambiguïté par le saint Coran. Qui dit donc ‘’Achoura’’, dit forcément tragédie qui n’a cessé d’émouvoir et de plonger dans l’incommensurable douleur des millions de musulmans depuis bientôt quatorze siècles. Qui dit ‘’Achoura’’ dit aussi événement politique crucial qui a influé fortement sur le cheminement de l’expérience islamique. Oui, si Allah avait béni l’acte de Yazid, l’islam ne serait aujourd’hui qu’un machin futile entre nos mains, juste bon à nous permettre tous les plaisirs immondes, tous les comportements les plus abjectes. Dieu merci, Hussein Ibn Abi Tôlib était bien l’Imam, qui accepta le sacrifice suprême dont la voûte céleste est son propre sang, fertilisant perpétuel pour notre foi. L’Imam Hussein a parlé : «Je ne me suis pas soulevé de gaieté de coeur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion, ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Umma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grandpère et de mon père...» Nous avons entendu et nous avons compris. C’est pourquoi, à choisir entre la famille de Mouhammad et la famille d’Abou Soufiyane, le choix n’est point cornélien pour nous. Nous ne sommes pas, alors pas du tout, de ceux qui disent qu’Achoura est un jour de joie,
de fête même. Non, nul ne pourra jamais nous convaincre d’une telle ineptie. Les voilà qui nous sortent, de leurs petites têtes obtuses, qu’Achoura est le jour de l’An, c’est-à-dire le jour où l’année nouvelle commence. Nous voulons qu’ils réfléchissent un peu. Moharram n’est-il pas le premier mois de l’année lunaire (hégirienne en conséquence) ? S’il l’est effectivement, comme janvier est le premier mois de l’année grégorienne, pourquoi alors le nouvel An musulman ne commencera pas le 1er Moharram ? Y a-t-il une logique à ce qu’il commence le 10 Moharram (dixième jour de ce mois qui signifie Achoura) ? Si l’année hégirienne doit absolument commencer le jour de l’Achoura (10ème jour), à quelle année appartiendraient alors les 1er, 2ème, 3ème, 4èmme, 5ème, 6ème, 7ème, 8ème et 9ème jours de Moharram ? A l’année qui commencerait le 10 Moharram ou à l’année qui venait de s’achever avec la fin de ZouHidja, 12ème et dernier mois lunaire ? Peut-on soutenir devant les esprits éclairés que le nouvel An grégorien commence le 10 janvier et le 1er janvier ? Récemment, on a même entendu sur les antennes de l’ORTM (notre télévision nationale) qu’Achoura était la fête de fin d’année. Quand-même ! Dans le monde judéo-chrétien, la fête de fin d’année, c’est le 31 décembre et non le 10 janvier. Qu’il nous soit permis de dire que nous avions en islam une fête de fin d’année, ce serait le 29 ou 30 Zoul-Hidja et non le 10 Moharram. Frères, que cherchez-vous à cachez à nous et à Dieu ? S’il vous plaît, pour une fois, mettez la main sur le cœur et dites qu’Achoura est bien le jour de l’assassinat de l’Imam Hussein. Et laissez la conscience musulmane de chacun juger. Amadou Diallo
KARBALA, MEMOIRE DE L’ISLAM AUTHENTIQUE
Qu’on me laisse pleurer
l’Imam Hussein !
Clin d’œil
Q
uand le Boeing d’Emirate s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran ce 08 octobre 2013 à 20H25, un sentiment de bonheur m’envahit soudainement. Pour ce deuxième voyage en République islamique d’Iran, où j’avais participé en septembre 2011 aux travaux de la première conférence internationale de l’éveil islamique, la sensation de me trouver en haut lieu de pèlerinage fut en effet la plus forte. C’était le bon pressentiment puisque j’aurai effectivement l’occasion de visiter plusieurs lieux saints, en plus d’avoir été hébergé dans la sainte ville de Qom, véritable saint des saints des nobles Sayyid descendants du vénérable Prophète Mouhammad.
VOyAGE EN IRAN, PAyS DE LA VERTU
Dix jours dans le saint des saints des nobles Sayyid
cilité, et qui seule a eu cette gloire que l’Histoire de ses institutions ait passé pour un roman de philosophie » (Œuvres complètes 1852, T.I, p467). Ce que les premiers Perses ont commencé d’adoration d’Allah à travers l’attachement aux nobles figures Ahloul Baït, leurs descendants, générations après générations, perpétuent avec une ferveur jamais refroidie. Iran, pays béni ! En plus du Tour Milad, 6ème rang mondial, qui culmine à 435 mètres en plein cœur de Téhéran avec ses caméras qui vous ramènent la ville aux pieds, je garde trois souvenirs inoxydables. Premièrement, Dieu m’a permis de retrouver, sain et sauf, Son Excellence Sharif Mohammadi, consciencieux diplomate de la République islamique, qui fut ambassadeur au Mali. Il a l’islam visé au cœur et à l’esprit et était très soucieux de son devoir de diplomatique de la seule puissance musulmane qui voue toute son existence à la réalité incontournable de la guidance des Ahloul Baït (as). C’est lui qui m’a permis de créer à Bamako l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’. Informé de ma présence à Qom, il parcourra 130 kilomètres, au volant de sa voiture, pour venir me rendre visite, non sans me remettre sa contribution personnelle pour le développement du journal ‘’La Sakina-Achoura’’. Qu’Allah le bénisse ! Deuxièmement, le vieil Ayatollah Sayyid Tabatabaï est, lui aussi, venu, sans autre chauffeur que luimême, me rendre visite à la cité étudiante de Qom. Troisièmement, à Téhéran, une amie sincère qui nous tient toujours au courant de l’actualité de la vie des membres de la noble Demeure prophétique, a accepté d’être l’interprète entre moi et les responsables de ‘’Ahl-ul-Bayt
A l’aimable invitation de Monsieur Taheri, ci-devant Directeur de la Fondation Culturelle Islamique ‘’Basaer’’ entièrement dédiée à l’Afrique, j’ai séjourné durant dix jours à Qom, religieuse ville mythique où l’on rencontre à chaque coin de rue un Sayyid, noble descendant du Prophète Mouhammad (saw). Ce qui signifie, déjà, qu’ici le souffle prophétique est constamment attisé. coub me tiendra compagnie dans tiens que l’islam est sa préoccupation, surtout en ce que cette religion les règles de l’Islam. Nous voilà donc sur l’autoroute nous porte comme valeurs salutaires pour menant à Qom, à 130 kilomètres l’homme ici-bas et pour le salut de plus loin. Trois voies à l’aller et trois nos âmes dans l’au-delà. Pendant voies au retour, toutes illuminées. que nous devisions, arrive le frère Mohammed Yacoub engage la Daoud Diakité, heureux de me reconversation en anglais que je ne trouver à Qom. Le lendemain, c’est parle pas correctement. Pour déten- Djibril Bouaré qui vient me chercher dre l’atmosphère, il se hasarde lui pour passer chez lui une journée aussi à exprimer quelques phrases avec les frères étudiants maliens. Je en français. Nous étions donc vite dois dire que je n’ai connu de déDans le salon du bureau du Directeur de Fondation ‘’Basaer’’ paysement à ‘’Basaer’’. En effet, Monsieur Taheri a de sympathiques pieuses. Je découvre ainsi un saint nazé, alors ministre des Affaires collaborateurs qui vous font oublier homme dont je n’avais jamais en- étrangères de l’Union soviétique. La que vous êtes étranger. Je me sou- tendu parler. C’est le Sayyid Abdul petite maison rappelle à l’âme viendrai toujours d’Amir Hussein. Azim Hassani, qui fut le représen- croyante la nécessité de l’humilité, Dès qu’il me voit, il me gratifie d’un tant au pays des Perses de quatre du détachement du monde périssasourire qui remue tout mon corps. Imams Ahloul Baït (as). Sayyid ble, de l’attachement au seul SeiQuant à Mohammed Youssouf, le Abul Qassim, Abdul Aziz (dit Shah gneur des mondes. Je regardai ‘’hafiz Qhour’ane’’, il a toujours été Abdul Aziz) est de la noble lignée de longuement les sandales de l’Imam attentif à mes moindres besoins. l’Imam Hassan Ibn Ali Ibn Abi Tôlib Khomeini, son chapelet, la photo ainsi qu’il suit : fils de Abdullah, fils supposée du Prophète Mouhamde Aly, fils de Has- mad (saw) à l’âge adolescent, etc. san, fils de Zayd, Je n’ai pas pu retenir mes larmes Avec Son Excellence Sharif Mohammadi (en costume), ancien Ambasfils de l’Imam Has- en pensant à l’arrogance des gens sadeur au Mali, diplomate consciencieux de la République Islamique d’Iran. san, fils de Ali Ibn qui peuplent le monde. C’est un lieu Abi Tôlib ( SAW) . à visiter et qui vaut toutes les leçons Les formalités d’usage remplies au devenus copains. Effectivement, au Sa mère est Fa- du monde. service de l’émigration, je récupère siège de ‘’Basaer’’, tout est prêt pour tima, fille de Qays. Maintenant, Monsieur Taheri et moi ma valise, et voilà que se dirige vers me permettre de passer une bonne Il naquit à Médine avons pris la direction de Mashhad, moi, comme s’il me connaissait de- nuit : le lit, le tapis de prière, le livret en 173 H. Il mourut imposante ville au milieu de laquelle puis longtemps, le sieur Mohammed des invocations, le dîner et les comdans la ville de Rey se dresse majestueusement le saint Yacoub arborant un regard d’ange. modités de la collation. en Iran entre 252 – Mausolée du 8ème Imam Ahloul Tout est bien qui commence bien. Le Après une douce nuit, Monsieur TaBaït (as), Ali Rida (Réza). Le saint 255 H. heri arrive à son bureau vers 08 sourire de Mohammed Yacoub fut Sayyid Abdul Aziz lieu apparaît comme le nombril de la comme un baume qui emporta mi- heures et me fait signe. Je l’y rejoins Al- Hassani fait ville : tout le monde y converge, de raculeusement toute la fatigue que dans les minutes suivantes. Au prepartie des ulémas jours comme de nuits. Vaste doje ressentais après d’éprouvantes mier contact, je découvre un homme de la communauté maine avec ses esplanades et ses heures de vol, depuis Bamako, en au contact chaleureux, profondéEntretien avec Cheick Mohammed Salar et Haj Alizadeh chiite. Il est, sans sous-sols aménagés comme des passant par Addis-Abeba et Dubaï. ment humain. Je suis vite rassuré de au siège de Ahl-ul-Bayt (as) World Assembly à Téhéran nul doute, un érudit « Au nom de Monsieur Taheri qui me comprendre que c’est un homme charge de vous accueillir, je vous très ouvert, sincère et plein d’entre- C’est lui qui, sans parler le français pieux, un adorateur convaincu d’Alsouhaite la bienvenue en Répu- gent. Nous étions faits pour nous ni l’anglais, s’est efforcé quand- lah, désintéressé de ce bas-monde, blique islamique d’Iran », me dit Mo- comprendre. Le premier entretien même de me dire qu’il est absolu- ce qui lui valut d’être agréé par les hammed Yacoub en anglais. Au s’engage aussitôt, comme entre ment nécessaire pour moi de parler Imams infaillibles – paix et salut sur sortir de l’aéroport, alors que la voi- deux vieilles connaissances. Mon la langue arabe, ce que Monsieur eux- à cause surtout de ses nomture n’avait pas encore parcouru hôte me décline le programme, Taheri n’avait pas cessé de rappeler breuses qualités. Il fut ainsi un des quinze mètres, comme averti par un après avoir fait chercher le bon mé- à sa façon. Pour sa part, le dévoué hommes de confiance chargés de quelque chose, Monsieur Taheri ap- dicament pour mes yeux endoloris serviteur, Seïd Ahmad, a été à mon la transmission des propos sacrés pelle pour s’enquérir de mes nou- qui avaient subi une attaque d’in- service comme si j’étais un vieil Aya- des Imams. Il demeure connu pour velles. Au téléphone, sa voix est à la sectes depuis Bamako. Ses idées tollah. Tant de considération vaut son attachement à la vérité, à la franchise, à la fidélité et à la préciMonsieur Taheri entre Amadou Diallo et Cheick Modibo Djoni fois amicale et fraternelle. Il m’in- sont claires et s’énoncent parfaite- mieux que tout l’or du monde. dans la bibliothèque de son bureau. forme que Qom est à une heure de ment. De tout ce que nous nous Le surlendemain, Monsieur Taheri sion dans la transmission des patrajet de Téhéran et Mohammed Ya- sommes dit durant mon séjour, je re- enclenche le programme de visites roles et des sciences de quatre des Imams avec lesquels il eut la chance jardins d’Eden. Le peuple y vient à (as) World Assembly qui m’ont fait extraordinaire de vivre, à savoir : toutes les heures. L’on prie, l’on in- l’honneur d’échanger avec moi à l’Imam Mussa Al- kazim, l’Imam voque Allah, l’on chante les leur siège, à Téhéran. Mon séjour Ridha, l’Imam al- taqi, l’Imam Al - louanges de la noble famille du Pro- s’est terminé sur une image forte : le Hadi (saw). Son noble Mausolée, au sud de Téhéran dans la zone dite de Rey, est un haut lieu de visite pour de nombreuses personnes et délégations La grande famille Touré de Badadji, rejoindre sa dernière demeure, Basvenant de différents pays. Ce lieu familièrement désignée ‘’Soura- sala Touré laisse, en effet, orpheline sacré occupe la troisième place kala’’, qui est avec les Niaré l’une toute la famille élargie des Touré des deux familles fondatrices de la pour qui il faisait office de « dernier assiduité aux prières à la grande parmi les lieux de visite des martyrs (Mach- hades) en Iran. cité de Bamako, est inconsolable père ». mosquée de Bamako. Raison pour de^puis le 24 octobre dernier. Bas- Né vers 1938, Bassala Touré avait laquelle, le jour de ses funérailles, Avant d’arriver au saint Mausolée de sala Touré, le dernier des enfants du longuement travaillé en France (du- c’est toute la communauté croyante, Sayyid Abdul Azim Hassani, j’eus patriarche Batjo Touré mort en rant 40 ans au moins) avant de re- avec à sa tête l’Imam Koké Kallé, l’opportunité de visiter, le vendredi Monsieur Taheri et Amadou Diallo sur un des esplanades 1940, a tiré sa révérence. Perte im- venir auprès des siens en 2007 qui lui a rendu les honneurs dignes saint, celui de l’Ayatollah Khomeini. du Saint Sanctuaire de l’Imam Réza (Mashhad) mense pour une famille qui consti- pour jouer, on s’en doute, le rôle de de son rang. Dors en paix, vieux Ce fut un vieux souhait comblé avec tout le bonheur que vous ne pouvez phète que Dieu nous a donnée pour Directeur de ‘’Basaer’’ a grandement tue dans le Bamako moderne figure tutélaire. L’homme est surtout père ! imaginer. Puis, direction Téhéran assurer l’intercession auprès de lui confiance en Cheikh Modibo Djoni, quasiment une tribu. En s’en allant connu pour sa piété qu’atteste son nord, à 25 kilomètres, pour la visite en notre faveur. C’est là que j’ai le frère malien, qui est à Qom l’Afride l’humble et modeste petite mai- compris la parole de Jean Jacques cain le plus impliqué dans le déveLE PEUPLE CHIITE EN DEUIL son habitée par l’Imam Khomeini Rousseau, auteur du « Contrat so- loppement des activités de après la victoire de la Révolution is- cial » : « Tels furent les premiers ‘’Basaer’’. De tout mon cœur, je relamique, avec à côté, juste attenant, Perses, nation singulière chez la- mercie tout le monde et je continue constamment aux avant-postes de a réalisé d’importantes œuvres l’hôpital où il rendit l’âme. J’eus la quelle on apprenait la vertu comme à demander leurs bénédictions. plusieurs combats pour le rayonne- pour rendre familières au plus même surprise en y entrant qu’avait on apprend chez nous la science ; Amadou Diallo ment de l’islam des Ahloul Baït (as) grand nombre les nobles figures eue Monsieur Edward Chevard- qui subjugua l’Asie avec tant de fadans le monde. De l’Irak au Ca- des Imams Ahloul Baït (as) et leur Devant le Tour Milad nada, puis en Iran, il n’a jamais mé- authentique doctrine islamique. (Téhéran) nagé ni son temps ni ses efforts. Il Ne l'oublions pas dans nos prière et a mis sur pied le site chiite franco- supplications. Nous sommes de C’est à Qom, le 12 octobre 2013, phone le plus visité du monde, par- tout cœur avec sa famille, ses colque notre frère Dr. Abbas Ahmad Al ticipé à la préparation et à la tenue laborateurs et tous les frères et Bostani a rendu l’âme, suite à une effective de plusieurs conférences sœurs qui l’ont connu. Nous remaladie qui l’a longuement fait souf- d’intérêt islamique. Il a traduit en mercions notre frère pour son imfrir. Avec sa mort, toute la commu- français, pour le bonheur des mil- mense contribution à la diffusion de nauté croyante de la sainte ville a lions de fidèles, des livres et des in- la connaissance. Puisse Allah l’acattesté que c’est un grand serviteur vocations inaccessibles auparavant cueillir dans son paradis éternel ! de l’islam qui venait de s’en aller. aux lecteurs non arabisants. Bref, il La Rédaction En effet, le frère Bostani a été Visiteurs à la modeste maison (Téhéran)
PAGE NOIRE Sourakala en deuil
Vieux Bassala Touré n’est plus !
Adieu, frère Bostani !
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
habitée par l’Imam Khomeyni après la victoire de la révolution : un lieu d’humilité et de leçons.
Célébration CELEBRATION DU 18 ZOUL-HIDJA
Le jour où l’Imam Ali Ibn Abi Tôli (as) a été désigné successeur sur l’oasis de Ghadir Khoum La fête de Ghadir Khoum, plutôt connue chez les chiites et célébrée par eux avec faste, a eu droit cette année à de grandioses cérémonies. En effet, la communauté chiite nationale a donné à l’évènement toutes ses dimensions spirituelles et festives. Normal puisqu’il s’agit de célébrer le jour où le Prophète Mouhammad (saw) désigna l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib (as) comme son successeur légitime. Acte qui marque à la fois l’instant de la complétude de l’Islam et son agrément définitif par Allah comme étant l’unique religion qui vaudra jusqu’à la fin des temps. Cette année donc, c’est le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) qui a d’abord servi de cadre, le jeudi 24 octobre 2013, à la célébration de la journée dite de Ghadir-Khoum. Organisé par le Centre Culturel Islamique Iranien de Bamako dirigé par Cheikh Azizi, l’évènement a regroupé d’éminentes personnalités de la communauté musulmane nationale au premier rang desquelles le ministre délégué chargé des Affaires religieuses et du culte, Monsieur Thierno Diallo. Cette mobilisation de grand jour, selon plusieurs participants, est à mettre à l’actif du Chérif Mohammad Bayaya Haïdara dit Chouala, jeune charismatique Guide spirituel du Mouvement « Hizb Rahmane’’, désigné comme parrain de la journée. Il réussit, en effet, à faire converger vers le CICB la crème de la Oummah islamique. Outre les chiites de Bamako, l’on a pu ainsi relever la présence du Cheikh Mahmoud Dicko (président du Haut Conseil Islamique du Mali), de Chérif Ousmane Madani Haïdara (Guide spirituel de l’association ‘’Ansar Dine’’), de Cheikh Mohamed Macky Bah (Président de l’Union des Jeunes Musulmans du Mali, U.J.M.MA), de Madame Bah Hawa Touré (Présidente de l’Association Fatimatou-Zahra) ainsi que plusieurs autres religieux et fidèles musulmans. Le samedi, 26 octobre 2013, l’Association Ahlul Bayt présidée par Cheikh Adam Sangaré a, à nouveau, grandement célébré l’évènement de Ghadir Khoum dans la salle des spectacles de l’Institut Islamique de Hamadallaye. Là aussi, le public a répondu à l’appel des organisateurs. Ainsi, de 09 H à 14 H de l’après-midi, l’auditoire a eu droit aux récits détaillés de ce qui s’est passé sur l’oasis de Ghadir Khoum le 18ème jour de Zoul-Hidja à l’occasion du retour du Prophète (saw) de son dernier pèlerinage.
A
tout seigneur tout honneur, c’est le Directeur du Centre Culturel Islamique Iranien, Cheikh Azizi, qui a planté le décor au CICB. Il a commencé son par des bénédictions, comme il est de coutume chez les musulmans, afin d’implorer Dieu au début de chaque chose, pour le bon déroulement de la cérémonie. Ainsi, il fera savoir que la religion musulmane a connu plusieurs évènements depuis plus de 1000 ans. Chaque grand évènement, a-t-il ajouté, traduit un message qui sert de leçons aux hommes pour l’éternité. « L’un de ces grands évènements est le jour de GhadirKhoum », a martelé le Directeur du Centre Iranien avant d’inviter les musulmans à plus de cohésion. A sa suite, le ministre délégué chargé des Affaires religieuses et du culte a, pour sa part, indiqué que les musulmans constituent plus de 90% de la population ma-
De gauche à droite : Cheick Azizi, Chérif Ousmane Madani Haïdara et Cheick Mahmoud Dicko lienne. Raison suffisante à ses yeux pour inviter cette forte communauté musulmane à respecter les autres religions. Comme le précédent intervenant, le ministre a dénoncé avec la dernière rigueur la mésentente qui existe entre certains courants religieux, mésentente qui ne devrait aucunement exister. Enfin, le
Les responsables de l’Association Ahlul Bayt (de gauche à droite) : Cheick Adam Sangaré, Cheick Amar Diarra et Cheick Mohamed Diabaté
P
ourquoi l’Islam doit-il sa survie à la lune de Moharram ? Pourquoi l’adhan retentit-il, toujours, du haut des minarets pour raviver le souvenir, vieux de plus de quatorze siècles, d’Achoura ? Quel est le secret dont le parfum s’exhale parfois de la fiole scellée de l’épopée de Karbala pour embaumer le cœur des croyants ? Peut-être serait-il que l’Imam Hussein (as), la lumière des yeux des fervents, n’était pas le disciple de l’école de l’Islam, mais l’Islam en personne. Plaque tournante de tous les jours sacrés, Achoura est le grandiose spectacle des principes et des instructions de l’Islam. Chaque instant de la vie du Prince des martyrs et de son itinéraire mystique cristallisait l’Islam. Qui pourrait donc, sauf Hussein, résumer cette tragédie aux dimensions titaniques en un seul jour et dans un seul discours ? Si Hussein (as) n’avait même
ministre Thierno Diallo, dans un élan patriotique fort compréhensible au regard des menaces qui pèsent sur la vie de notre pays, a appelé tous les musulmans à soutenir le nouveau pouvoir afin qu’il réussisse dans sa mission de bien gérer le pays. Prenant la parole, le jeune Guide spirituel du ‘’Hizb Rahmane’’, Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala, a dit à l’entame de son propos qu’il « s’exprime en tant que chiite ». Il a, à son tour, fustigé les inimitiés crypto-personnelles entre leaders religieux et a insisté, prenant pour trame l’évènement de Ghadir, sur la nécessité pour les musulmans de s’accrocher au câble de Dieu, qui n’est autre que l’attachement aux nobles enseignements et précieuses valeurs islamiques laissés en héritage par les saints Imams de la Demeure prophétique. Pour sa part, Chérif Ousmane
Madani Haïdara a rappelé fort opportunément nombre de versets du saint Coran faisant l’éloge de la distinguée famille du Prophète Mouhammad (saw). Cheikh Mahmoud Dicko inscrira son intervention dans la même veine. Le président du Haut Conseil Islamique du Mali mettra particulièrement l’accent sur la cohésion de la communauté musulmane face aux multiples défis qui sont les siens, mais aussi il il invitera les fidèles à penser à la paix et à la quiétude sociales. Le prédicateur Mohamed Diabaté dit Abou Djaafar dira à l’attention des tenants des voies soufies que toutes leurs litanies religieuses remontent à l’Imam Ali Ibn Abi Tôli qui devient ainsi la plaque incontournable pour toutes les écoles musulmanes. Mohamed Macky Bah met l’accent sur l’union des cœurs et des esprits, gage indispensable à ses yeux pour vivre sainement et pleinement l’islam. A l’institut Islamique de Hamadallaye le samedi, 26 octobre, la cérémonie organisée par l’association Ahlul Bayt, a mis les petits plats dans les grands. Le public a été attentif aux récits détaillés des actes posés par le noble Prophète le jour de Ghadir Khoum. Mais le président Cheikh Adam Sangaré, sans doute conscient de son rôle de leader, a axé son intervention sur l’unité et l’entente au sein de la communauté musulmane. Il sera suivi par plusieurs prêcheurs qui traiteront de l’évènement du
Cheick Azizi, Thierno Diallo (le Ministre délégué aux Affaires Religieuses) et Cheick Mohamed Macky Bah
jour avec une réelle maîtrise du sujet. A l’issue des deux journées, on peut résumer la raison et la philosophie de l’évènement de Ghadir Khoum par la parole prophétique bien connue : « Je laisse parmi vous les deux trésors (ath-thaqalayn) : le livre de Dieu et ma parenté (itratî), les gens de ma de-
HUSSEIN ET KARBALA
Cristallisation de la ferveur, Pinacle de l’épopée pas prononcé une seule parole sur le monothéisme, n’avait même pas lancé de sa gorge ensanglantée le cri « ô Dieu, je me soumets à Ton agrément », sa seule présence à Karbala aurait incarné le mysticisme pur, le monothéisme absolu. Le Seigneur des fervents, le point de mire des hommes vertueux, Hussein, a, à maintes et maintes reprises, annoncé, par son verbe et par son acte, qu’il s’est rendu dans le désert aride et brûlant de Karbala pour pérenniser le principe de la prophétie, pour garantir le gouvernement du Messager. « Que ma poitrine soit la cible des flèches de la mécréance, que mon cœur soit déchiré par le sabre de l’ignorance afin que la religion de Mohammad persiste ! » Le Prince des martyrs, Hussein, dota la mort, au jour
d’Achoura, d’un sens nouveau, revivifia la mort en martyr, pour que le pourpre de la Résurrection embrasse à jamais le gouvernement des tyrans. Hussein, représentant de Dieu juste et Son calife, se souleva contre la tyrannie pour instaurer le gouvernement du Juste sur la terre. Il aspirait à cet ordre qui incarnait la justice divine. Il appela les gens à la lutte, alors que la foule des pèlerins tournait autour de la Ka’aba ; il lança son cri de « Où est-il celui qui viendra m’assister ? » alors qu’il restait encore des pèlerins dans le Sanctuaire de Dieu. Et cela, pour dire que, sans la foi dans la Wilayat et l’Imamat, il serait inutile de tourner autour de la Maison de Dieu. Marcher, combattre, s’asseoir, se lever, prier et même respirer sans Imam, ne
seraient que l’anéantissement. Tous ceux qui ne se sont pas soulevés avec Hussein, qui n’ont pas pris avec Hussein le chemin de Karbala, seraient morts dans l’ignorance totale, même s’ils priaient chez eux. Bien que ce soit un choix difficile, en tout temps et en tout lieu, l’Imamat fut évoqué par Hussein, dans la conjoncture la plus cruciale de l’histoire, rendant le choix d’autant plus difficile. Celui qui dira ‘’oui’’, dans le verbe et l’acte à son Imamat, se verra au sommet de la perfection, au seuil de la Cour divine. Quiconque avancera une quelconque objection se trouvera dans les rangs de l’armée de Yazid. Voilà l’Imamat que Hussein expose. Hussein –l’Imam de ces dé-
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
voués aux lèvres brûlantes de soif – ne démontra pas seulement, dans la pratique, les principes de la religion, mais il accomplit, à la lettre, au jour d’Achoura, tous les préceptes islamiques ; il préserva l’Islam dans sa totalité, il le rendit éternel par son sang. La prière ne se pérennisera que lorsque des jeunes et fervents héros feront de leur
meure (ahloul-baït) ; ils ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils viennent à moi au Kawthar (le Bassin paradisiaque) ». Telle est l’histoire. Elle est à la portée de chacun. Moussa E. Touré (au CICB) et Oumar Dionfaga (à l’Institut Islamique de Hamadallaye)
corps son bouclier devant les flèches et les lances de l’ennemi. Oui, c’est une telle prière qui assurera la pérennité de la prière, jusqu’au jour même de la Résurrection. Si la prière de Hussein n’avait pas été accomplie sous les dards impitoyables de milliers et de milliers de flèches, resterait-il alors une trace de la prière ? Nous supportons la soif du jeûne, au milieu de l’été, pour éprouver, un instant, la soif de Hussein, dans le désert brûlant de Karbala. La quintessence de son soulèvement puisait sa source dans le Djihad, l’appel au louable et à la prohibition du blâmable. Celui qui a sacrifié enfants, parents, proches et amis sur l’autel de l’amour de Dieu, aurait-il manqué au zakat et au khums. Il n’en reste que le hadj qui demeura apparemment inachevé. (Source : Le Message de l’Islam, Mars, 2003)
Interview ENTRETIEN AVEC ANTOINE BARA, ECRIVAIN CHRETIEN SYRIEN
« L’Imam Hussein (as) est la conscience des religions »
En allant à la rencontre d’Antoine Bara, écrivain chrétien syrien (né en 1943), l’équipe de journalistes libanais ne s’attendait pas que l’entrevue soit un rendez-vous avec quelqu'un qui se considère comme chiite, même s'il est chrétien en réalité! « Tout ce que nous savions de lui, c'est qu'il est un penseur, chercheur, chrétien et syrien qui a écrit un livre intitulé ‘’Imam Hussein dans l’ Idéologie Chrétienne’’ qui a soulevé la controverse, car elle confirme que le Christ (Que la paix soit sur lui !) a prophétisé l'apparition de l'Imam Hussein. » Lors d'une réunion qui a duré plus de trois heures, Antoine Bara n'a jamais mentionné l'Imam Hussein sans dire ‘’Que la paix soit sur lui !’’ après son nom. Bara soutient que l'Imam Hussein n'est pas exclusivement aux chiites ou aux musulmans, mais il appartient à tout le monde parce qu'il est la «conscience des religions». Il est intéressant de noter que Bara considère qu’être chiite est «le plus haut degré de l'amour pour Dieu. » Selon Bara, toute personne au monde, quelle que soit sa religion, peut être un chiite selon sa propre interprétation personnelle "en raison de la grandeur de suivre la famille pure (la Paix soit sur eux) afin de préserver la beauté de sa religion! " Bara, cependant, châtie les chiites en disant: «Vous, les chiites et les musulmans, vous ne connaissez pas la valeur de l’Imam Hussein. Vous êtes censés être tout à fait honnêtes pour transmettre au monde ses paroles le jour de l'Achoura. Cette mission exige non seulement de raconter la signification de la surface de l'événement, mais aussi pour venir à bout des aspects et de l'esprit de sa révolution ". Lorsque M. Bara a prononcé ces mots lors de la réunion, nous nous sommes rendus compte comment nous dilapidions le patrimoine de notre grand Imam et comment nous sommes négligents quant à la promotion de sa cause. Cela peut être révélé aujourd'hui par dire la vérité, défendre des opprimés et élever les bannières de la justice et de la liberté. M. Bara a parlé des circonstances qui l'ont amené à apprendre à connaître le caractère de l’Imam Hussein (Paix soit sur lui !), à partir de sa rencontre avec le grand chef religieux Imam Al-Shirazi au début des années soixante-dix qui l’enthousiasma à écrire son livre précieux, mettant ainsi fin aux problèmes, les difficultés et les combats auxquels il a fait face contre ceux qui n'aimaient pas le livre. Toutefois, a t-il dit, « L’Imam Hussein (que la paix soit sur lui !) va faire preuve de bonté envers moi le jour du jugement». Lisez plutôt. Quelle est l'histoire derrière votre livre "Hussein dans l'Idéologie Chrétienne’’? Au début, je n’en savais pas beaucoup sur l'incident brutal de Karbala, sauf quelques faits généraux, tels que la révolte de l’Imam Al-Hussein (la paix soit sur lui) contre Yazid et son assassinat à Karbala. C'est parce que, pendant notre éducation, cet incident a toujours été renvoyé, sans aucun détail. Lorsque j'ai rencontré l’Imam Al-Shirazi au Koweït, il ya plus de quarante ans, il m'a donné quelques livres sur l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui). J'ai lu ces livres et découvert qu'ils contenaient une histoire héroïque unique. J'ai aussi été surpris qu'une telle histoire n’ait pas généré beaucoup d'intérêts auprès des érudits musulmans. Un musulman non-chiite parle de l'événement comme s'il s'agissait tout simplement d'un fait historique. Cela est dû à l'opinion la plus répandue de la société dans laquelle il vit et pour ne pas aller à l'encontre de son environnement et sa culture. D'autre part, cet événement a une signification émotive pour un musulman chiite. Quant aux orientalistes, leurs écrits ne présentent qu’une perspective matérialiste qui ignore les dimensions spirituelles et sociales de la révolution. Tout cela m'a motivé à noter des remarques au sujet de cette
révolution et le caractère de l’Imam Hussein (Paix soit sur lui !). Mon point de vue est peutêtre le plus neutre et le plus objectif en dépit de toutes autres considérations religieuses et émotionnelles. Je suis un écrivain et chercheur chrétien qui vit dans un pays musulman et qui a été exposé à la culture musulmane, ce qui a provoqué mon identité culturelle et sociale d'être un musulman, même si je suis chrétien. Cela m’a fait connaître et comprendre la cause de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !). En fait, je n'ai pas eu l'intention d'écrire sur ce sujet. Cependant, j'ai l'habitude de visiter l'Imam AlShirazi au Koweït avec mon ami Al Azhar Khafagi. Tout en causant, un moment donné, j'ai dit qu'en raison de la nature de ma profession de journaliste, j'ai relevé des notes sur l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !). Imam Al-Shirazi m'a dit: «Pourquoi ne recueillez-vous pas ces notes dans un livre?" "Je vais y réfléchir", dis-je. L'idée m’est restée en tête, alors je suis allé à mon bureau, recueillir les notes que j'avais écrites, qui se ressemblaient beaucoup, et commença à faire plus de recherches. Comme vous le savez, une fois qu’un chercheur commence la recherche, il ne finit jamais. Et plus j’avançais, plus ma recherche devenait difficile et je
ERRATUM D
ans notre édition n° 32 du lundi, 09 septembre 2013, une regrettable erreur nous a fait publier la correspondance particulière de Cheick Diakité sous le titre de « Ségou, l’AJCS sur une ligne ascendante ». C’était le compte rendu du séminaire de formation organisé du 29 au 31 août courant dans la cité des Balazan sur la connaissance des Ahlul Bay (as). Ladite activité religieuse a été plutôt l’œuvre de la cellule de
l’Association Thaqalayn (exAssociation Ahlul Bayt) présidée par le Doyen Cheick Youssouf Djiré et non pas de l’Association des Jeunes Chiites de Ségou (A.J.C.S.) comme nous l’avions titré et expliqué. A Cheick Diakité et au respectable Cheick Youssouf Djiré ainsi qu’aux 71 personnes (hommes et femmes) ayant participé au séminaire, nous présentons nos sincères excuses et leur souhaitons bon courage.
me suis retrouvé comme pris dans un champ de mines de sensibilités. Vous pourriez adopter une opinion qui plaît à certains mais pas à d'autres, sans parler du fait qu'en tant que chrétien, je dois tenir à l'écart de la recherche, comme celui-ci, qui appartient aux musulmans. Cependant, j'ai continué mes recherches comme je pensais que nous, en tant que chrétiens, devrions avoir une vision équilibrée, différente de celle des musulmans, à l'égard de la question de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !). Je ne dévoile aucun secret en disant que tout au long du processus d'écriture, j'ai senti une inspiration morale particulière me pousser à continuer la recherche, l'édition et l'écriture, aussi difficile que cela était dû à des considérations différentes. J'ai essayé de couvrir tous les aspects à travers beaucoup d'explications et analyses des différents aspects et dimensions. J'ai aussi tenté de répondre à beaucoup de questions qui se rapportent à la révolution et le caractère de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !): pourquoi cette bataille a eu lieu ? Etait-ce dans un but mondain? Pourquoi l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui !) a cherché le martyre? Quel est le secret derrière ses mots et ses cris? Pourquoi at-il pris des femmes et des enfants avec lui? Ce qui a prolongé la période de l'écriture du livre à plus de cinq ans, dont deux ont entièrement été consacrés à l'écriture. Même si je n'étais pas marié à l'époque, il m'a fallu tout ce temps pour écrire le livre. Cela semblait un long moment pour moi, car aucun
de mes autres travaux n’avait pris plus de deux ans. Dès que j'ai achevé le livre, que j'avais changé et révisé à maintes et maintes fois, je l'ai envoyé à Imam Al-Shirazi. Il lit le livre et l’apprécia et dit littéralement «Imprime-le immédiatement". Je lui ai dit que je le ferai aussitôt qu'il écrira une introduction à l'ouvrage, et il a accepté. J'ai parlé à M. Baqir Khureibit, rédacteur en chef du magazine «Sawt Al-Khaleej» pour qui j'ai travaillé, qui a accepté d'imprimer le livre; d'où le livre fut publié. Il est à noter ici que, dès que le livre a été publié, l'Imam Al-Shirazi m'a demandé 20 exemplaires et voulu les payer. Je lui ai dit: «Comment puis-je accepter votre argent alors que c'est grâce à vous que j'ai pu écrire ce livre ? » Il dit : « Je veux vous aider. Et si vous n'acceptez pas l'argent, je ne vais pas prendre les copies. » En fait, j'étais très embarrassé et en raison de l'insistance de l'Imam, j'ai dû accepter. Votre livre n’a-t-il pas provoqué des réactions? Bien sûr, il a soulevé de nombreuses réactions, plus que vous pouvez imaginer. Il est vrai que, les chiites en particulier et les musulmans en général, l’ont accepté et j’en connais beaucoup qui le considèrent comme le meilleur livre écrit sur l'Imam Hussein (Que la paix soit sur lui !), mais certains musulmans et chrétiens l’ont rejeté. Par exemple, ils ont dit : "il est chrétien, comment peut-il alors être un partisan de la Famille du Prophète? ‘’ Je me souviens que quelqu'un à Beyrouth a publié un livre contenant une réponse à mon livre. Cependant, la façon dont le livre traitait le sujet était très pauvre et superficiel. L'auteur s'est efforcé de prouver que le cas de l'Imam Hussein n'était qu'un incident historique lié à la lutte pour le pouvoir. D'autre part, une thèse de doctorat a été écrite sur le livre et soumis à l'une des universités libanaises. Aussi, quelqu'un de l'Université de Lahore au Pakistan, nommé Mushtaq Assad, a demandé la permission de le traduire en Urdu. J'ai tout de suite accepté. Il a été
Antoine Bara (écrivain chrétien syrien) surpris car je n'ai pas demandé une part des profits. J'ai dit: "Je n'ai pas écrit ce livre pour le profit, mais à cause de ma croyance en l’Imam Hussein (que la paix soit lui !)". Aussi, un docteur irakien, appelé Ridha Rashid, est venu de l'Autriche, me demander à traduire le livre en autrichien et en russe. J'ai aussi accepté. Grâce à Dieu, le livre a été traduit en dix-sept langues. C'est seulement par la grâce de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !). Dix ans après la publication du livre, j'ai été surpris d'être convoqué au Koweït, où j'ai l'habitude de travailler, à mener de recherches. J'ai été accusé d'être contre les califes des musulmans! En apparaissant à la cour, je savais que la plainte a été déposée par le gouvernement koweïtien. Ils se sont opposés à une phrase dans le livre décrivant la politique du gouvernement d'Ousman ibn Afan comme corrompue et cette politique étant la raison donnait plus de pouvoir aux Omeyyades. J'ai défendu l'utilisation de l'instruction au tribunal en expliquant que je l'ai pris dans les livres musulmans. J'ai également nommé certains de ces livres qui sont largement diffusés et disponibles dans la bibliothèque publique centrale du pays. M’adressant au juge, j'ai dit: «Vous avez laissé plus de 499 pages qui louent des figures de l'islam en commençant par le Prophète, puis Ali, Fatima, Hassan et Hussein (que la paix soit sur eux !) et tenir à cette seule page que vous clamez contre Ousman! En bref, le tribunal a jugé que je paie une amende de cinquante dinars koweïtiens et confisqué et interdit le livre, même si le livre a été approuvé plus de trois fois à inclure dans le catalogue électronique de la foire du livre et, comme vous le savez, le livre est lu chaque fois avant l'inclusion. Est-ce l'écriture du livre une interprétation d'un sentiment spécial que vous aviez ou la re-
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cherche scientifique pure? C'était les deux à la fois. Au début, l'écriture du livre avait un but scientifique, mais comme j’avançais dans l'historicité du sujet, un sentiment de la grandeur de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !) a grandi en moi. Ce personnage s'est sacrifié pour la religion et des principes et pour préserver les musulmans de s'écarter de la voie de l'islam afin d'assurer la continuité du message et de le transmettre d'une génération à l'autre. Ne s’est-il pas sacrifié de cette manière très émotive pour que soit cette forte influence sur les gens qui ont conservé la religion de l'Islam ? Ne se sont-ils pas fait pas sentir ces gens ? La preuve en est ce qui s'est passé lorsque les prisonniers de guerre ont été retournés à Damas, sunnites, chiites et chrétiens ont jeté des pierres sur les soldats parce qu'ils étaient émotionnellement affectés. La même chose est également arrivée à Homs où les gens ont battu les soldats et les ont privés d'eau, parce qu’ils privaient la Famille pure du Prophète (Que la paix soit sur eux !) d’eau naturelle. En effet, les principes humains ont été générés par la révolution de l’Achoura. C'est ce qui m'a poussé à continuer à écrire le livre, qui ne m'a donné, après la fatigue et les troubles, sans autres avantages personnels, à l'exception de la bénédiction de l'Imam Hussein (que la paix soit sur lui !). Par bénédiction, je veux dire le fait que le livre a été imprimé plus de vingt fois, seulement trois fois par moi. De nombreux organismes ont imprimé le livre sans ma permission, mais je ne me dérange pas car je ne dois pas considérer le livre comme un bien personnel ; au contraire, il appartient à toute l’humanité de la même manière que l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui !) appartient à toute l’humanité. Entretien réalisé le 17 Février 2008
Commémoration TRAGEDIE DE KARBALA La Révolution husseinite vue par deux historiens sunnites oulémas chiites et sunnites, mais aussi par les penseurs des autres religions. Tous, chacun à sa façon, donne raison à l’Imam Hussein (as) qui donne lui-même les raisons de son soulèvement contre l’ordre inique instauré par yazid et qui portait le piège mortel pour l’Islam authentique : «Je ne me suis pas soulevé de gaieté de coeur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion, ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Umma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père ... »
Abdoulaye Chouadou Diarra (étudiant)
A
insi, le célèbre historien et philosophe arabe, Abd al-Rahman Ibn Khaldun (né à Tunis en 1332 et décédé au Caire en 1406- en l’An 808 de l'Hégire), a étudié les dimensions et les raisons du soulèvement de l'Imam Hussein (as) lors de l'événement d'Achoura. Notons d’abord qu’Ibn Khaldun a laisssé à la postérité d’importantes œuvres dont ‘’Chronique universelle’’ précédée de ‘’Prolégomènes’’ où il exposa sa philosophie de l’histoire. C’est dire combien Ibn Khaldun compte parmi les plus grands historiens, toutes nationalités confondues, de l’Islam. Dans la préface de son étude, il émet un jugement frappé au coin du bon sens, qui condamne sans appel Yazid et disculpe, du coup, l’Imam Hussein (as). Il écrit, en effet : " Il est impossible de dire que Yazid a fait preuve d'Ijtihad en tuant l'Imam Hussein (as) et qu'il n'est pas coupable, car les compagnons qui n'étaient pas avec l'Imam Hussein (as) n'avaient jamais donné l'autorisation de le tuer, c'est Yazid qui a décidé lui-même de le combattre. » Pour lui, la culpabilité criminelle de Yazid ne fait pas l’ombre d’un doute : "Yazid s'est rendu coupable d'un acte criminel et Hussein, en vérité, est un martyr agréé par Dieu. Son action est juste, en fonction surtout de l'Ijtihad" Ibn khaldun considère l'Imam Hussein (AS) comme un compagnon et un Mojtahed, qui avait des mérites exceptionnels pour conduire un soulèvement contre Yazid. En un mot, l’Imam Hussein (as) réunit toutes les qualités et tous les critères indispensables pour être le meneur de la révolution contre l’ordre honni incarné par Yazid. L’assassinat de l’Imam Hussein (as) fait donc de lui à ses yeux un martyr grandiose. Ibn Khaldun peut ainsi écrire : "Au sujet des capacités pour cette tâche, l'Imam Hussein avait raison de se sentir à la hauteur, il avait même plus de qualités qu'il n’en fallait pour combattre ce gouvernement corrompu." L’Imam Hussein (as) apte à conduire le soulèvement Ibn Khaldun rappelle alors les paroles de l’Imam Hussein (as) au sujet de ses capacités pour conduire le soulèvement contre Yazid, des capacités qu’Ibn Khaldun présente par ailleurs comme étant bien supérieures à celles qui étaient nécessaire pour conduire un tel mouvement, même si, à son avis, les conditions n’étaient pas favorables pour une telle entreprise. Et notre historien d’estimer qu’une personne, qui se sent capable de conduire un tel mouvement, a tout à fait le droit de le faire si les conditions sont favorables. A son avis, l’Imam Hussein (as) se sentait capable de mener à bien cette révolution contre Yazid et
était conscient de la gravité de la situation de son époque et de la corruption qui régnait à la cour. Ces raisons sont suffisantes pour reconnaître la légitimité du mouvement de l’Imam Hussein (as), conclutil. Toujours au sujet de l’Imam Hussein (as) et des divergences qui étaient apparues, il faut savoir que la corruption du gouvernement de Yazid était si évidente aux gens de cette époque et aux chiites de la Famille prophétique, à Kufa, que ces derniers avaient envoyé une délégation auprès de l’Imam Hussein (as) lui assurant de se soulever sous ses ordres. Hussein (as) savait bien que la révolte contre Yazid, ce corrompu évident, était une obligation, surtout pour ceux qui en avaient les capacités. Il estimait qu’il était capable, à cause de sa réputation, de ses qualités et de son prestige familial, mais surtout en raison de la mission divine dont il était investi en tant qu’Imam, de mener à bien ce mouvement. L’historien Ibn khaldun considère d’ailleurs qu’il existe trois conditions pour la conduite d’un tel mouvement et que l’Imam Hussein (as) les remplissait toutes : le mérite personnel, le pouvoir familial et le prestige, seule la dernière condition, à savoir le mûrissement des conditions pour ce faire, souleva certains doutes dans son esprit. Bien qu’il reconnaisse ouvertement la corruption de Yazid, Ibn Khaldun ne reconnaîtra cependant jamais la nécessité de le combattre et il estimera toujours donc que l’Imam Hussein (as) avait fait une erreur qui a fait que son mouvement avait abouti à l’échec. Cette contradiction hantera toujours la pensée d’Ibn Khaldun. Il faut bien relever ici que nous sommes en face d’un jugement par trop subjectif de la part de l’historien impartial qu’il a voulu être. Quant à Abbas Mahmoud Aghab, décédé au 20ème siècle (en 1964), poète égyptien, journaliste, chercheur et critique, il écrit, au sujet de l’évènement de l’Achoura, qu’il était peu probable qu’une personnalité comme l’Imam Hussein (AS) fasse serment d’allégeance à Yazid car l’Imam Hussein (as) recherchait naturellement la vérité alors que Yazid était, de nature, corrompu et injuste. Il écrit : « Il est étonnant qu’on attende de l’Imam Hussein (as) qu’il fasse serment d’allégeance à Yazid, le reconnaisse comme le Commandeur des croyants et annonce que Yazid est le meilleur et le plus capable pour assurer le califat.’’ Cela aurait été en effet un comble ! Hussein (as), au regard de son ascendance, de ses qualités divinement protégées et de son ascendance prophétique, ne pouvait accepter aucun des traits de caractère pervers de Yazid, ni accepter ses idées et ses principes. L’Imam Hussein (as), pour une autre raison, ne pouvait envisager de reconnaître ou de collaborer avec Yazid car cela aurait signifié le rejet des principes de l’Emir des croyants, Hazrate Ali (as), et du Prophète (saw), et de tous leurs efforts, et aurait exigé, de plus, la reconnaissance des insultes à Ali (as) et aux membres de sa famille (as) que Yazid et son
père Mo’awieh avaient fini par instituer. Conflit du bien et du mal Un serment de l'Imam Hussein (as) à Yazid, étant donné la bonne foi et la sincérité que nous lui connaissons, aurait été sans retour. S'il prêtait serment, il devait rester fidèle à son serment jusqu'au bout, comme l'avait fait son frère l'Imam Hassan (as) dans le traité qu'il avait conclu avec Mo'awieh. Traité que Mo’awieh ne respecta point à la lettre, sinon il aurait mis fin à ses intrigues et à ses écarts malpolis à l’endroit de l’Imam Ali (as) et de toute la famille prophétique. Les écarts de Yazid étaient par ailleurs infiniment si nombreux et si évidents qu'il aurait été difficile de respecter jusqu'au bout un quelconque accord avec lui. Pour Aghad, donc, l'Imam Hussein (as) savait que les gens ne prenaient pas leur religion au sérieux et son combat visait à redresser cette situation. Le soulèvement de l'Imam Hussein (as) est aussi, à son avis, un soulèvement contre les Ommeyades et la pensée dominante de cette époque. L'Imam Hussein (as) cherchait à combattre Yazid et aussi à restaurer la religion dans son authenticité. Il ne pouvait laisser le faux submerger le vrai, et souffrir pour la conscience postérieure de n’avoir rien fait pour sauvegarder la pureté de la religion de son grand-père. Aghad estime ainsi que l'Imam Hussein (as) s'est lancé dans cette aventure en toute conscience, pour rejeter toutes les excuses et montrer la vérité en toute évidence. Dans la suite de son propos, il insiste sur le fait que l'Imam Hussein (as) avait des raisons suffisantes pour organiser un tel soulèvement. Voilà pourquoi il écrit : " Hussein (as) devait avoir une raison suffisante pour combattre Yazid, il devait présenter à l'ennemi un argument irréfutable et, en cas de défaite, être malgré tout dans son droit et assurer à ses ennemis la plus grande désapprobation populaire et, en cas de victoire, se trouver en situation de supériorité et totalement dans son droit." Dans sa recherche, Aghab fait allusion à deux modèles d'éducation familiale, celui des Ommeyades et celui des Bani Hachem, qui permettent d'interpréter l'événement d'Achoura. Sans cet aspect de la recherche d'Aghab, qui est
en relation avec les conditions spéciales de son époque et des questions d'éducation, nous pouvons toutefois conclure que cet écrivain estime que le conflit était inévitable, étant donné les différences familiales et éducatives de ces deux personnages qui les poussèrent à une confrontation historique lors de l'événement inévitable d'Achoura. Pour Aghab, l'Imam Hussein (as) et Yazid sont les symboles de deux familles, avec cette différence que l'Imam Hussein (as) symbolisait les valeurs et les qualités des Hachémites, alors que Yazid n'avait même pas les qualités matérialistes des Ommeyades. Cela a entraîné un conflit permanent entre les deux familles qui relève du conflit du bien et du mal, dans toute l'Histoire. Ce conflit, d'après Aghab, a commencé à la naissance d'Abdol Manof et d'Abdol Shams, et a fait surface à plusieurs occasion jusqu'à l'époque de Yazid qui, dès le début de son règne, avait ouvertement fait preuve d'hostilité contre l'Imam Ali (as) en obligeant les gens à insulter Ali (as) dans les mosquées et du haut des minarets. L'allégeance de l'Imam Hussein (as) à Yazid aurait été la reconnaissance d'une telle pratique et l'obligation de la respecter dans l'avenir. Qu’à Dieu ne plaise, l’Imam Hussein (as) ne pouvait pas accepter une telle bassesse. Selon toujours Aghab, Hussein avait des raisons totalement spirituelles pour le sauvetage de la religion ; cela est visible, fait de Dieu, au résultat de ce mouvement qui conduisit à la mort de Yazid, quatre ans plus tard, dans la plus grande désapprobation, et à la disparition rapide de la dynastie des Ommeyades. Le combat entre le clan des Bani Hachem et les Ommeyades se poursuivit dans les générations suivantes, jusqu'à une séparation complète et irréparable. Aghab considère le mouvement de l'Imam Hussein (as) comme un mouvement inévitable de réforme du gouvernement islamique, il y voit même un mouvement sacré et exceptionnel. Dans son livre " Ab ol shohada Hossein ibn Ali", il fait l'éloge du mouvement historique d'Achoura et ses conclusions sur ses motivations et ses résultats sont tout à fait positifs. Abdoulaye Chouadou Diarra
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
ASSALâMOU ALAyKOUM, CHEIKH SANGARé ! Parlez-nous des mérites de la ‘’ziyarat’’ à l’Imam Cheikh Amara Sangaré (Côte d’Ivoire) Hussein (as)
L
'Imam Hussein (as) a un rang très élevé auprès de Dieu à cause des objectifs, des particularités et des actes de sa noble mission, mais aussi en raison du sacrifice et de l'engagement dont il a fait montre, et surtout du malheur qu'il a connu pour la cause de Dieu. Dieu lui a donné beaucoup de récompenses parmi lesquelles : la gloire et la grandeur dans ce monde au point que tout le monde recommande la visite de son saint Mausolée. Beaucoup de récompenses sont, en effet, promises à ceux qui lui rendent visite. Et l'une de ces promesses divines ressort d'un hadith que Sheikh Moufid a rapporté à travers plusieurs chaînes de transmission. L'imam Jafar Sadiq (as) dit : " Quiconque visite la tombe de l'Imam Hussein (as) le jour de l'Achoura sera comme celui qui a rencontré Dieu sur le trône." Nous avons également ce genre de parole (d’exhortation, de recommandation) à propos de la tombe du vénérable Prophète (ç). L'imam Reza (as) dit ceci à propos de la signification de visiter Dieu : " Etant donné qu'il est impossible de voir Dieu, ce dernier (Dieu) a fait de la visite de la tombe de son Prophète (ç) comme si c'était luimême qu'on visitait." Il faut aussi retenir que rendre visite au Mausolée de l'Imam Hussein (as) est une manière de garder vivants les grands objectifs pour lesquels il a donné sa vie dans le but de préserver la religion et les préceptes du saint Coran. L'islam est une religion de valeur et beaucoup de récompenses divines y sont promises. Cela découle des actes sincères des êtres humains par rapport à Dieu. En effet, Dieu est le meilleur et le plus juste en termes de rétributions et de récompenses, et il ne diminue jamais la récompense d'un bienfaiteur. (1) Plus le serviteur supporte les difficultés et les problèmes pour la cause de Dieu, plus ses récompenses auprès de Dieu sont grandioses. C'est pour cette raison que les Prophètes et les Messagers jouissent d'un statut très élevé auprès de Dieu. L'Imam Hussein ibn Ali (as), troisième Imam des chiites, occupe une place très élevée auprès de Dieu. Non seulement cette place provient du lien qui existe entre lui et le noble Prophète, mais en plus, cela relève également des objectifs, des particularités et des actes qu’il a incarnés, des sacrifices qu’il a consentis et des malheurs qu'il a connus dans son combat pour la préservation de l'islam, du saint Coran et l'observation des préceptes divins dans la société. L'Imam Hussein Ibn Ali (as) était exclusivement motivé par les ambitions divines dans son combat contre Yazid et ses complices. Il ne voulait pas satisfaire les désirs personnels dans ce combat. Il est évident pour tout le monde, aujourd'hui, que si l'Imam Hussein ne s'était pas décidé à se dresser face aux grandes déviations engagées par Bani Ommeya, il ne resterait de l'islam que le nom. La réalité et l'essence de l'islam seraient restées prisonnières des satisfactions de Bani Ommeya et l'islam authentique ne nous serait pas parvenu. La loyauté et le sacrifice de l'Imam Hussein (as), mêlés à l'amour et au discernement, ont empêché la décadence de l'islam. (2) Par ailleurs, l'Imam Hussein (as) savait parfaitement qu'il n'avait pas de chance de rester en vie, il savait que ces gens voulaient l'assassiner et savait aussi très bien que le peuple de Koufa était très doué dans l'art de ne pas tenir fermement leur engagement. Car
c'était déjà le cas à l'époque de son père et celle de son frère. C'est pour cette raison qu'il avait engagé toutes ses ressources (sa vie, ses proches, ses enfants, ses compagnons…) qu'il avait amené au front, avec l'entier agrément de Dieu : il s'est lancé dans le combat pour défendre la religion et il a irrigué l'arbre de l'islam avec son sang. Et, grâce à ce sang, cet arbre a retrouvé la vie. Bien que les grands hommes, des guides et des Prophètes se sont sacrifiés par le passé pour la cause de Dieu, l'évènement de l'assassinat de l'Imam Hussein (as) et ses compagnons n'a pas d'équivalent dans l'histoire, vu le nombre des martyrs qui sont tombés, la façon dont ils ont été assassinés, les crimes et les exactions qui ont été perpétrés sur les corps des martyrs, les femmes et les enfants que les soldats à la solde de Yazid avaient capturés. Dieu, exalté soit –il, dit : " Nous donnons à ceux qui endurent des récompenses innombrables. " (3) Peut-on trouver dans l'histoire de l'humanité une tragédie plus grande que celle de l'imam Hossein (as) ? Ou une attitude d'endurance plus élevée que celle de ce grand Guide? D'autre part, tous ces malheurs qu'il a endurés étaient essentiellement sincères, et rien que pour la cause Dieu, sans aucun signe ou indice de recherche d'un quelconque intérêt personnel. Par rapport à cela, quelle est la récompense que Dieu, le Seigneur des mondes, a prévue de manière que ce soit approximativement équivalent au malheur que l'Imam Hussein (as) a connu et concordant avec la justice et la grâce divines ? À cet effet, Dieu lui a donné beaucoup de récompenses parmi lesquelles la gloire et la grandeur dans ce monde, et ces récompenses sont telles que les gens encouragent beaucoup la visite de la tombe du saint Imam (as). Car beaucoup de récompenses sont promises à ceux qui se déplacent vers son Mausolée à Karbala (Irak). L'une de ces promesses divines ressort, rappelons-le, du hadith rapporté par Sheikh Moufid à partir de plusieurs sources de transmission. L'imam Jafar Sadiq (as) dit : " Celui qui visite la tombe de l'Imam Hussein (as) le jour de Achoura sera somme celui qui aurait visité Dieu sur son trône." (4) En fait, ce n'est pas quelque chose d'étonnant car nous avons ce genre de hadith au sujet de la visite de la tombe du Prophète (ç). Je dois, ici, revenir à ce que j’ai dit plus haut pour clore. L'imam Jafar Sadiq (as) dit : " Celui qui rend visite au Prophète (ç), sera comme celui qui aurait rendu visite à Dieu sur son trône "(5). L'Imam Reza (as) déclare à propos de la signification de la visite à Dieu : " Etant donné qu'il est impossible de voir Dieu, la visite de son Prophète (ç) est considérée comme la visite à Dieu lui-même " .(6) Toutefois, il faut garder en tête que la ‘’ziyarat’’ à l'Imam Hussein (as) contribue à garder les grands objectifs pour lesquels il s'est sacrifié dans le but de préserver la religion de Dieu et les préceptes du saint Coran. REFERENCES 1 - Sourate Aali Imrane : 171 2 - Extrait de la question 4218 (site 4456) sur le thème La rationalité et le caractère sentimental des actes de l'imam Hossein le jour d'Achoura 3 - Sourate Zoumour : 10 4 - 19619 – Jafar ibn Mohammad ibn Kouliwé, Al Mazar. 5 - Tahzi al Akham, vol 6, page 3 6 - Yad, Al Tawhid, Ouyoun Ul Ahbar al Reza.
Tribune KARBALA, MEMOIRE DE L’ISLAM AUTHENTIQUE
Qu’on me laisse pleurer l’Imam Hussein !
Mamady Kouyaté
P
our comprendre le sens profond de l’Achoura, il faut remonter loin pour savoir que les mauvaises graines qui ont conduit à la tragédie de Karbala furent plantées des années durant par la ruse de Mo’awiya qui a régné sur les musulmans pendant vingt ans. Mo’awiya fut, en effet, un roi funeste. Il était le fils d’Abou Soufiyane et de Hinda qui furent tous deux des ennemis jurés du Saint Prophète. Il faut rappeler que Hinda est la femme qui mordit le cœur du respectable Hamza, oncle du Prophète Mouhammad, après le martyre de ce dernier. Un acte de méchanceté inouïe. Mo’awiya et son père, il faut se le rappeler, ne devinrent d’ailleurs musulmans que quand ils n’avaient plus aucune alternative, sauf celle d’accepter l’Islam. Quand Hazarat Ali (as) devint Khalife, il révoqua Mo’awiya ainsi que d’autres gouverneurs pour corruption et comportements anti-islamique. Soit dit en passant, c’est le même Mo’awiya qui déclencha contre l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib (khalife désigné par le Prophète à Ghadir Khoum) une gueere sanglante et meurtrière où ce sont l’ignominie et l’abjection qui ont été le fil de conduite. Aussitôt après la mort de Hazarat Ali (as), Mo’awiya, en utilisant la corruption et la trahison, réussit à devenir Khalife. Les historiens les plus honnêtes ont pu établir que Mo’awiya n’était pas intéressé par l’Islam. Il utilisait l’islam seulement pour son pouvoir et sa gloire personnelle. Il violait les lois de l’Islam (Shari’a). Quand des paroles (hadiths) du Saint Prophète, consignés par les témoins par divers moyens, ne lui convenaient pas, il ordonnait qu’on les altère ou qu’on les efface tout simplement de tous les livres ou autres supports d’enregistrements. Il a ainsi fabriqué d’autres hadiths en sa faveur et pour servir sa politique. Ce n’est un secret pour personne que Mo’awiya haïssait Hazarat Ali (as) et sa famille. Sous son règne, les Shi’as (partisans d’Ali Ibn Abi Tôlib), étaient mis à mort ou jetés en prison, uniquement parce qu’ils étaient partisans de Ali (as) et sa famille. Mo’awiya mourut en 60 AH. Avant sa mort, il avait désigné, en violation flagrante de toutes les procédures connues en la matière, son fils Yazid comme futur Khalife. Yazid ne tardera pas à montrer sa vraie face : il devint, très vite, pire que son père. Il était un roi malfaisant et se moquait ouvertement de l’Islam. Il buvait l’alcool et chantait souvent des slogans contre le ‘’Namàze’’, le Saint Prophète et sa distinguée Famille. Du père au fils, on est, en quelque sorte, tombé de charybde en scylla, pour le grand malheur de son l’islam. En effet, la différence notoire entre Yazid et son père Mo’awiya est que le géniteur utilisait l’Islam pour sa gloire personnelle, alors que le rejeton était déterminé à détruire l’Islam. C’est ainsi que, aussitôt que Yazid devint Khalife, il écrivit à son gouverneur de Médine pour obtenir de l’Imam Hussein (as) l’allégeance (baya’t) en sa faveur comme Khalife de l’Islam. L’Imam Hussein, bien évidemment, ne pouvait accepter un homme aussi diabolique comme Khalife, car il violait ouvertement les lois de l’Islam et il était déterminé à détruire l’islam. Ce
Allah, le Très-haut, a agréé le sacrifice du Prophète Ibrahim en épargnant la vie de son fils Ismaïl et en le remplaçant par un bélier apporté du Paradis ( ‘’Djannat’’) par l’Ange Gabriel, mais Il a dit au Prophète Ibrahim que cet agrément est conditionné à un sacrifice suprême à venir (Coran (37 :107-108-109) : « Wa fadaynàhou bizibhîne ‘azîm. wa taraknà ‘alayhi fîl àkhirîne. salàmoun ‘alà ibràhim. » « Et Nous le rançonnâmes d’une énorme immolation. Et c’est à lui que Nous laissâmes la postérité. Paix sur Abraham ". Le Prophète Mohammad (saw) est le seul Prophète dans la lignée du Prophète Ismaïl (sauvé de l’énorme immolation), et c’est son petit fils bien-aimé, le troisième Imam de sa noble descendance purifiée, Hussein ibn Ali (as) qui a été cette rançon, afin de sauver l’Islam de l’anéantissement, en accomplissant le ‘’Sacrifice Suprême’’ en offrant à Allah, le Loué, sa vie, ses biens et la vie de ses enfants et de ses compagnons dans le désert de Karbala. Telle est l’origine profonde à méditer grandement, que j’ai apprise du martyre grandiose de l’Imam Hussein le jour de l’Achoura à Karbala. n’était point une question d’orgueil pour l’Imam Hussein, mais une question de son droit au Khalifat, privilège que contesta déjà Mo’awiya au temps de son père Ali Ibn Abi Tôlib, khalife légitimement désigné par son noble grand-père, le Prophète Mouhammad. Accepter Yazid comme Khalife signifierait que l’Imam Hussein approuvait le train de vie de ce dernier et cela voudrait signifier la fin définitive de l’Islam. Etait-il imaginable que le petit-fils du saint Prophète, fils de Ali et de Fatima, accepte de se rabaisser à une telle bassesse ? A cautionner les dérives et les manquements de Yazid aux lois de l’Islam ? A participer à la mise en œuvre de la chronique de la fin de l’Islam ? Non, c’’était le devoir de l’Imam Hussein de défendre et de sauver l’Islam. Il a donc refusé d’accepter Yazid comme Khalife de l’Islam. Celui-ci en fut très furieux et projeta que le jeune frère de l’Imam Hassan, empoisonné par son père Mo’awiya, soit à son tour tué à Médine. Telle fut sa funeste décision qui se réalisera sur le sable brûlant du désert de Karbala quelques mois plus tard. On voit là toute la haine irréductible que la famille d’Abou Soufiyane nourrit et entretint à l’égard de la noble famille du vénérable Prophète de l’Islam. Départ de Médine, la ville d’accueil du Prophète où celui-ci a son tombeau En restant à Médine, c’est sûr que l’Imam Hussein aurait eu l’avantage d’avoir toute sa famille, ses parents aussi bien que les gens de Médine, à se battre de son côté. Pourtant, après consultation de sa famille et de ses compagnons, il décida de quitter Médine et partir pour la sainte ville de la Mecque. Pourquoi a-t-il quitté Médine alors qu’il y avait l’avantage de sa ville natale et le soutien assuré des partisans du noble Prophète qui y a sa dernière demeure ? Le bon sens nous autorise à dire que c’est parce qu’il ne voulait pas mettre ses amis de Médine en danger de mort. D’autre part, en réfléchissant aux conséquences futures de la confrontation inéluctable, il est aisé d’admettre que si Yazid essuyait une défaite, l’Histoire aurait regardé la bataille de Médine entre lui et Hussein comme une lutte pour le Khalifat. Même si, sur ce théâtre, Yazid était tué, l’injustice, l’oppression et le train de vie non islamiques que Mo’awiya et Yazid avait instauré ne s’effacerait pas de sitôt. Ne perdons pas de vue que sur la question de la prétention au khalifat, la sainte famille du Prophète est légitimement fondée à faire valoir ses droits alors que celle de Mo’awiya arbore tout simplement le sombre visage de l’usurpation. Pour le cas ici discuté, l’Imam Hussein est légitime tandis que Yazid est un bâtard fait dans le dos du noble islam. La mission et la promesse de l’Imam Hussein étaient donc de détruire la déviation que les deux funestes personnes Mo’awiya et Yazid) avaient débuté pour anéantir le vrai islam. En restant à Médine pour se battre contre Yazid, le deuxième fils d’Ali Ibn Abi Tôlib et de Fatimah, n’aurait pas pu alors achever sa mission. C’est pourquoi il décida de quitter Médine. Le 28 Rajab de l’An 60 de l’Hégire, la caravane de l’Imam Hus-
sein a quitté Médine avec sa famille, ses soeurs Bibi Zaynab et Bibi Koulçoum, son frère Abbas, d’autres membres de la famille et de nombreux fidèles compagnons. Le 4 Sha’abane, la caravane a atteint Makkàh la Mecque). L’Imam n’avait pas encore projeté où, d’ici, il irait. Pour le moment, il avait décidé de rester à Makkàh au moins jusqu’au mois de Zilhajj 12ème et dernier mois de l’année) et d’accomplir le Wàjib (obligatoire) Hajj. Pour préserver la sainteté et le respect de la saint Kaaba, l’effusion de sang de tout être humain y a été interdit par le saint Prophète. L’imam Hussein le savait de certitude liée à son essence infaillible (‘’ma’asoum’’), mais Yazid, tout le monde le sait, se souciait point des paroles et instructions du noble Prophète. Pendant qu’il était à Makkàh, l’Imam Hussein a reçu de nombreuses lettres et messages de la part des gens de Koufa (Irak, où son père Ali Ibn Abi Tôlib a été assassiné) le priant de venir les rejoindre. L’Imam a décidé d’y envoyer Hazarat Mouslim Ibn Aqil, son cousin, pour y apprécier la situation et lui faire savoir. Quant Hazarat Mouslim se préparait pour ce voyage, l’Imam Hussein vint le voir et lui dit : «Mouslim, le monde entier sait que vous êtes un brave guerrier. Il est possible qu’en vous voyant à Koufa, des gens pensent que notre intention est de combattre Yazid. Emmenez avec vous vos deux fils, Mohammad et Ibrahim. Quand ils vous verront avec vos jeunes enfants, ils sauront que nos intentions sont pacifiques. » Hazarat Mouslim et ses deux jeunes fils quittèrent Makkàh. Ils arrivèrent à Koufa vers la fin de Zilkàd 11ème mois de l’année). Ils furent bien reçus par les gens de Koufa. Des Milliers de personnes sont venus au devant Hazarat Mouslim. Ils ont prêté serment d’allégeance à l’Imam Hussein comme Imam (Leader religieux). Ils voulaient qu’il leur enseigne le contenu du saint Coran et les vrais hadiths du saint Prophète. Les gens de Koufa avaient longtemps souffert sous le règne de Mo’awiya et c’est légitimement qu’ils craignaient, vu les comportements abjects déjà en cours, de souffrir encore plus sous Yazid. Ils savaient que l’avidité du pouvoir et de gloire de ces deux despotes (le père hier et le fils aujourd’hui) était en train de détruire lentement le vrai islam. Hazarat Mouslim a donc rendu compte par lettre à l’Imam Hussein que la plupart de gens de Koufa le réclamaient comme Imam et le souhaitaient vivement qu’il vienne à Koufa. Mais Yazid avait des espions partout à Koufa qui lui apprirent la venue de Hazarat Mouslim et l’invitation faite à l’Imam Hussein de venir à Koufa. La méchanceté de Yazid le renditpour le moins fou furieux et il remplaça aussitôt son Gouverneur de Koufa par un de ses hommes de confiance appelé Ibn Zyad. Ce dernier reçut immédiatement l’instruction d’arrêter Mouslim et de le tuer, en plus de faire tout ce qui est nécessaire pour supprimer les ‘’Shi’as’’ (partisans de la sainte famille du Prophète Mouhammad) de Koufa. Ibn Zyad était un homme cruel et injuste. Aussitôt qu’il arriva à Koufa, il menaça les habitants de la cité de peine de
mort s’ils s’impliquaient dans des activités contre Yazid. Il leur ordonna de capturer Hazarat Mouslim et de le lui livrer. Le 8 Zilhajj, les soldats d’Ibn Zyad ont ainsi arrêté Hazarat Mouslim. Celui-ci fut enchaîné et traîné vers le Palais d’Ibn Zyad qui ordonna qu’on le tue et que son corps soit jeté du toit du Palais. Hazarat Mouslim fut traîné sur les marches des escaliers jusqu’au toit du Palais, puis tué et son corps fut effectivement jeté au sol. On ne s’en tint pas à ça. La tête de Hazarat Mouslim fut décapitée et suspendue sur la porte d’entrée de la ville pour effrayer et créer un climat de panique et de terreur chez la population de Koufa. Les deux enfants de Hazarat Mouslim, Mohammad et Ibrahim, furent également arrêtés et tués sans merci. Scènes de crimes après la bataille Pendant ce temps, l’Imam Hussein et ses compagnons se préparaient à Makkàh pour les rites du Hajj quand ses amis résidents lui ont informé que les hommes de Yazid avaient planifié de le capturer avec ses partisans, afin de les assassiner pendant le Hajj. L’Imam Hussein ne souhaitait pas que La Maison d’Allah soit transformée en champs de bataille. Par conséquent, il décida de quitter Makkàh sans accomplir le Hajj. Le 8 Zilhajj, le même jour que Hazarat Mouslim fut assassiné à Koufa, la caravane de l’Imam Hussein quitta la Mecque alors qu’il n’était pas encore informé de l’assassinat de Hazarat Mouslim. Les voyages se faisaient en chameaux et chevaux à cette époque. Le climat était extrêmement chaud à ce moment de l’année. L’Imam, ses enfants, les dames et les amis souffraient de fatigue et d’épreuve durant le voyage. C’est en cours de route que l’Imam a appris la mort de Hazarat Mouslim et la façon cruelle par laquelle il a été assassiné. Quand Yazid apprit que Hussein se dirigeait vers Koufa, il a dépêché immédiatement Hour, à ce moment un des commandants de son armée, pour l’empêcher de rejoindre ses partisans à Koufa. Hour, avec mille cavaliers, a trouvé l’Imam Hussein et ses compagnons en un lieu avant l’arrivée à Koufa. Ils ont forcé l’Imam à se diriger vers Karbala qui se situait au bord de la rivière Euphrate (Fouràt). L’Imam Hussein pouvait se battre contre l’armée de Hour et forcer le passage vers Koufa, mais il n’était pas dans son intention de commencer une guerre quelconque. Le 2 Moharram (1er mois de l’année lunaire) de l’An 61 de l’Hégire, l’Imam, sa famille et ses compa-
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
gnons sont arrivés à Karbala. L’armée de Yazid était déjà arrivée dans la région bien avant l’Imam Hussein. C’était une armée immense comprenant des milliers de soldats. A partir du 7 Moharram, Yazid avait renforcé encore plus cette armée en nombre. Ses soldats ont atteint le nombre de vingt mille entourant de toute part l’Imam Hussein et ses 72 compagnons. Ces soldats de Yazid se sont positionnés sur des kilomètres sur les sables bordant la rivière. A cette date, ils ont reçu l’ordre de garder les accès à la rivière pour que l’Imam Hussein, sa famille et ses compagnons ne puissent point se ravitailler en eau. La chaleur était intense dans le désert et un vent brûlant soufflait en permanence. La famille de l’Imam et ses amis souffraient par manque d’eau et de nourriture depuis trois jours. Le 10 Moharra de l’An 61 H, la bataille commença. L’un après l’autre, tous les hommes de l’Imam furent martyrisés, excepté le 4è Imam
Ali Ibn Hussein Zaynoul Abidine qui était non seulement enfant, mais en plus extrêmement malade à ce moment et ne put donc prendre part aux combats. De toute l’histoire humaine, on trouvera difficilement des scènes de cruautés et d’abjection aussi prononcées que celle dont les sbires de Yazid se sont rendus coupables contre le descendant de la plus noble famille du monde et la minorité de ses compagnons. Après la bataille, les soldats de Yazid ont incendié les campements de l’Imam et les ont pillés. Ils ont aussi enlevé les voiles (tsàdar) des Saintes Dames. Ils ont maltraité et battu les enfants en leurs confisquant leurs objets. Ils ont arraché sans pitié les boucles d’oreille de Bibi Sakina (une des filles de l’Imam Hussein) en provoquant de faire couler son sang pendant longtemps. Pour toutes ces raisons, les chiites organisent des assemblées pendant les dix premiers jours de Moharram pour commémorer la terrible tragédie de Karbala. Ils pleurent, ils se lamentent et ils font des gestes qui rappellent les actes posés le jour d’Achoura. Ils en profitent pour conter chaque jour une brève histoire de chaque martyr. Comment ne pas s’associer, en ces circonstances, à la douleur de la sainte famille du vénérable Prophète, souvenirs de douleur qui sont en fait l’expression de l’attachement des croyants sincères à la mission divine de Mouhammad ? Comment ne pas pleurer le martyre de l’Imam Hussein et des siens et refuser les inepties faisant du jour d’Achoura un jour de fête et de réjouissances populaires, de goinfrerie et de plaisirs immondes ? J’ai connu, il n’y a pas longtemps, la tragédie de Karbala grâce à ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ (Agence de Communication et des Services de l’Islam) dont je suis devenu collaborateur. J’ai appris à pleurer le martyre de l’Imam Hussein et je demande qu’on me laisse le faire jusqu’à la fin de ma vie. Pour terminer, je voudrais ici rappeler des vers du poète français du Mouvement parnassien, Armand Renaud (mort en 1870) : « Seul, je ne pleure pas, j’envie Celui qui pour l’amour d’Allah, Vint souffrir et donner sa vie Dans le désert de Kerbéla. » Mamady Kouyaté
POEME
Hussaïn
Après son père, après son frère, Tous deux martyrs et saints, Sous le règne de l’arbitraire, fut tué par les assassins. Les siens étaient soixante-douze. Derrière un tertre il avait mis Ses jeunes enfants, son épouse. Dix mille étaient les ennemis. Sous un ciel de feu, rien à boire. Dix jours, le monde eut ce tableau. Les hommes y gagnaient la gloire. Les enfants demandaient de l’eau. Enfin, haché, méconnaissable, Hussaïn à terre roula. Et le sang fut bu par le sable Dans le désert de Kerbéla. Aussi, depuis l’aube, les bêtes Pleurent dans les bois ; et du ciel Les gouttes tombant sur nos têtes, sont amères comme le sel. Seul, je ne pleure pas, j’envie Celui qui pour l’amour d’Allah, Vint souffrir et donner sa vie Dans le désert de Kerbéla. Armand Renaud (Poète français du Mouvement parnassien mort en 1895
Réfexion LA RENAISSANCE HUSSEINITE
CARNET ROSE
Les raisons de distinction et les facteurs d’éternité Beaucoup s’accordent à penser que l’histoire a un cycle de vie se répétant d’une époque à autre ; mais on remarque que le retour a, à chaque fois, un visage qui est généralement différent de ceux qui ont précédé, en ce qui concerne l’objectif, les outils et l’entourage affectant par suite de développements sociaux, intellectuels et structurels qui encadrent la vie.
L
’incident, même s’il se répète dans le cycle de la vie de l’histoire, il retourne presque différemment de celui qui l’a précédé, en vertu de facteurs qui en font un incident stratégique à long terme comme le cas de la Révolution de l’Imam Hussein (as) ou les différents événements qui suivent l’envahissent et le jettent dans les profondeurs de l’histoire. L’un des facteurs les plus importants qui ont donné à la Renaissance Husseinite la perpétuation du renouvellement pour qu’elle reste efficace, même après presque 1400 ans de sa naissance, c’est qu’elle a réuni deux générations d’hommes de l’Islam, les Compagnons (al Sahaba) et les Disciples (al Tabi’een) Elle a compris des Compagnons du Messager d’Allah (saw) et des Compagnons du Prince des Croyances, Ali bin Abi Talib (as) : tous se sont réunis sous la bannière de l’Imam Hussein (as) dans une bataille qui représentait, en fait, le début du renouvellement de la religion islamique après que les idées déviantes et tyranniques des omeyyades l’ont corrompue. D’autre part, la dimension mondiale caractérise cette Renaissance en lui donnant les qualités les plus importantes de la permanence, car elle n’est pas venue pour un certain peuple sur un certain lieu, mais elle a établi les principes de base prenant soin de l’humanité dans tous les temps et les lieux. Pour cela, la dimension temporelle l’a servie en la fournissant des éléments de continuité et de renouvellement, et l’entourant par un rempart contre la corruption et la déviation. En conséquence, le monde a besoin aujourd’hui de connaître la tendance de l’Imam Hussein (as) plus que jamais. L’ignorance d’aujourd’hui est plus grave et plus dure que celle d’hier, car l’ignorance d’aujourd’hui est fournie par la technologie moderne et armée par les moyens létaux à diverses dimensions.
L
e mois de Moharram est une période de deuil pour les AhlulBayt (la famille du Prophète) et leurs adeptes. L’Imam al-Redhâ (p) dit à ce propos : ‘’ Mon père (l’Imam Moussâ-lKadhim) cessait de rire dès le premier jour de ce mois. La tristesse se dessinait sur son visage jusqu’à ce que le 10e jour de Moharram s’écoule. Le sentiment de deuil, de douleur et d’affliction culminait ce dernier jour (le 10Moharram) qui marque l’anniversaire de l’assassinat de l’Imam al-Hussain.’’ La tradition recommande d’accomplir un certain nombre d’actes de piété pendant ce mois particulier pour partager le deuil du Messager d’Allah (P) et des membres de sa Famille bénie. Nous citerons ici seulement la prière à accomplir la nuit de la veille du 10 Moharram : La nuit de la veille du 10 Moharram Quiconque veille cette nuit en accomplissant les actes appropriés, aura la récompense spirituelle décernée pour l’adoration de tous les Anges, ou de 70 ans d’adoration. De nombreux actes de piété sont recommandés pendant cette nuit, dont notamment : 100 rak’ah de prière : réciter dans chacune d’elles la sourate al-Hamd, et trois fois la sourate al-Ikhlâç. A la fin de la prière, dire 70 fois : « Subhân-Allâhi, wa-l-hamdu il-llâhi wa lâ ilâha illâ-llâhu wallâhu akbar, wa lâ hawla wa lâ qûwwata illâ bi-llah-il-‘Aliyy-il-‘Adhîm » Gloire à Allah et louanges à Allah, il n’y a de Dieu qu’Allah, Allah est le plus Grand, et il n’y de force ni de
Les guerres qui détruisent tout, la corruption de tout genre, l’injustice dans différents niveaux, la violation des droits à tous les niveaux, et aussi l’extrémisme et le puritanisme qui engendrent le terrorisme, tous, détruisent les concepts de l’humanité, qui sont consacrés dans la religion de l’Islam et essayent de les vider de son contenu sous divers prétextes et justifications. Les objectifs provoqués par la Renaissance Husseinite ont eu un impact profond pour maintenir la flamme de cette révolution mondiale. Ces objectifs ont formé plus tard le centre du bien dans le monde entier grâce à ce qu’ils portent de sens du sacrifice, de la fierté et de l’auto-générosité pour servir des valeurs divines et des obligations religieuses, humanitaires et morales qui garantissent pour la vie les conditions de continuité et de stabilité. Les objectifs de la Renaissance de l’Imam Hussein (as) sont : 1 – Mettre l’accent sur les invitations de l’islam tolérant à recourir au dialogue et à la non-violence dans les divers problèmes et jusqu’à la dernière minute de la paix ; c’est ce qu’annonçait l’Imam Hussein (as) depuis qu’il est entré en Irak, et même au dixième jour de Muharram, l’heure de son martyre. Il s’est adressé aux gens avant que le combat ait éclaté, en les conseillant et les informant, et avertissant pour que personne, d’entre eux, ne puisse dire : ‘’ Je ne savais pas ou je ne comprenais pas ce que j’ai fait lorsque j’ai combattu la famille de Mohammed et lorsque je l’ai tuée toute’’. 2 – La Renaissance Husseinite a établi le principe de ne pas commencer l’agression et de s’élever au-dessus de la mauvaise conscience, même si les intentions de l’autre soient évidentes de commencer l’agression. Cela est très évident dans l’histoire bien connue de l’Imam Hussein (as) avec al Hur
L'ambassadeur australien accrédité en Irak, Son Excellence Lindal SAX, visite le saint Mausolée de notre Maître Imam Hussein (Père des nobles) et de son frère Abu fazl Al-Abbas (que la paix soit sur eux !). Elle a opportunément saisi l’occasion pour invoquer Dieu en faveur de ses parents.
bin Yazid al Riahi, avant de se repentir et de rejoindre le camp de l’Imam Hussein (as). La soif a alors envahi al Hur bin Yazid et son bataillon, et ils allaient presque périr, quand il était chargé (selon les ordres de Yazid et Umar ibn Saad) d’observer et de côtoyer la caravane de l’Imam Hussein (as). L’Imam Hussein (as) et ses compagnons ont offert de l’eau à Hur bin Yazid et à ses soldats et même à leurs chevaux bien que l’Imam Hussein (as) eût certaines connaissances que ceux-là l’auraient combattu le lendemain avec leurs épées et leurs chevaux, euxmêmes pour le tuer et pour captiver sa famille ! 3 – Cette Renaissance a confirmé l’essence de la parole (‘’La terre ne pourrait être vide d’un Imam qui conduit les gens, gouverne les pays et préserve les fondements et les principes de la religion, tout comme les montagnes qu’a faites Dieu pour être des piquets dans la terre afin de ne pas trembler’’). C’est pourquoi il est important que l’Imam, lui-même, guide le mouvement de la réforme, quand les niveaux de la déviation, de la corruption et de l’effacement de la
LE MOIS DE MOHARRAM
Le mois de deuil
puissance en dehors d’Allah, le Très-Haut et l’Inaccessible ». Quatre rak’ah de prière, à accomplir vers la fin de la nuit. Réciter, après la sourate al-Hamd, dans chaque rak’ah, dix fois le Ayat alKursî (verset de Kursî), la sourate al-Ikhlâç, la sourate al-Falaq et la sourate al-Nâs. Et à la fin de la prière, réciter 100 fois la sourate alIkhlâç. Quatre rak’ah de prière, conforme à la Prière de l’Imam Ali (p). Réciter dans chaque rak’ah la sourate alHamd et cinquante fois la sourate al-Ikhlâç. A la fin de la prière, invoquer autant que possible Allah, prier sur le Prophète et sa Famille, et maudire leurs ennemis (3). En outre, quiconque a la chance de pouvoir passer cette nuit à Karbalâ’ (près du mausolée de la tombe de l’Imam al-Hussain-p), Allah le pla-
cera, le Jour de la Résurrection, parmi les compagnons martyrs de l’Imam al-Hussain. 1- La journée du 10 Moharram : C’est le jour de l’assassinat de l’Imam al-Hussain (p). C’est un jour tragique et de deuil pour les Imams d’Ahl-ul-Bayt, pour leurs adeptes, et pour tout Musulman attaché au Noble Prophète (P) et aux membres élus de sa sainte Famille et à leurs traditions. On doit suspendre toute activité commerciale ou professionnelle pendant cette journée, et se consacrer aux cérémonies commémoratives (4), à l’évocation de la tragédie de Karbalâ’ où furent assassinés abjectement et tombés en martyrs l’Imam al-Hussain et 72 de ses proches et compagnons, et à toutes sortes de manifestations de deuil et de douleur, comme si on venait de perdre un fils ou un proche parent
religion sous les omeyyades ont atteint un point qu’on ne peut traiter que par ce prix cher : l’Imam a sacrifié lui-même, sa famille, la famille du Prophète (saw) et ses compagnons pour la Renaissance et la réforme de la religion. Après ces grands sacrifices, le résultat était un réveil qui a fait renaître les caractéristiques nobles de l’humanisme de l’islam. Enfin, les concepts de la solidarité et de la consolation, qui ont fait leur chemin sur la terre par les musulmans fidèles à la famille du Prophète (Ahlul-bayt, as), sous le titre « les rites husseinites », ont contribué dans une large mesure à maintenir l’esprit de cette Renaissance à travers l’engagement à « faire la cérémonie d’Achoura’’ chaque année, pendant près de quatorze siècles ; c’est ce qui a donné à cette Renaissance une dimension qui ne se limite ni à un temps, ni à un lieu. » ‘‘La dimension mondiale caractérise cette Renaissance en lui donnant les qualités les plus importantes de la permanence, car elle n’est pas venue pour un certain peuple sur un certain lieu’’
chéri : porter des vêtements noirs ou arborer de signes de deuil, s’abstenir de rire. Il est très recommandé d’invoquer la malédiction d’Allah sur les assassins de l’Imam al-Hussain ce jour-ci. De même, il est très recommandé que les musulmans se présentent réciproquement des condoléances à cette occasion en se disant les uns aux autres : « Qu’Allah augmente notre rétribution pour notre deuil de l’Imam alHussain (p), et qu’Il nous place, nous et vous, parmi ceux qui réclament la vengeance pour lui, sous l’égide de son descendant, l’Imam al-Mahdi (p) ». Abstinence : il est recommandé de s’abstenir de boire et de manger jusqu’à la fin de l’après-midi, sans toutefois, former l’intention d’accomplir le jeûne. Rompre l’abstinence (vers la fin de l’après-midi) avec les aliments dont se contentent généralement les gens en deuil : lait, yaourt etc. S’abstenir de manger de repas exquis. Il vaut mieux s’abstenir de faire le jeûne le 9 et surtout le 10 Moharram, comme nous le recommandent vivement les imams d’Ahlul-Bayt (p), car les Omayyades accomplissent le jeûne pendant ces deux jours, en bénédiction de l’assassinat de l’Imam al-Hussain, tout en attribuant faussement cette pratique, à une tradition du noble Prophète. (Source : Revue ‘’HUSSEIN RENAISSANCE’’ de Karbala)
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
ZAKARIYA COULIBALY ET AMINATA THIAM
Pour le meilleur… et pour le meilleur… dans le bonheur parfait Tout le monde est unanime là-dessus à Ségou : Zakaria Coulibaly, jeune prêcheur doublé de vendeur dans la ‘’Boutique Thaqalayn’’ de la ville, est tombé brutalement dans Zakaria Coulibaly et Aminata Thiam : ils sont beaux la bouillie de Macomme des anges ! demoiselle Aminata Thiam. Le tre homonyme le Prophète Zacharme irrésistible de la jeune karia, autant Aminata Thiam dont les ancêtres sont venus du s’efforce de mériter la bonne réFouta l’a foudroyé en plein putation de la distinguée Dame cœur, et il s’est retrouvé dans sa Aminata dont elle porte le nom marmite bouillante sans s’en béni, c’est-à-dire Aminata, la rendre compte. La désormais mère de notre noble Prophète Madame Coulibaly n’a fait que le Mouhammad (saw). Il y a sans pêcher, tranquillement et avec doute là l’effet d’une prédestinaune aimable douceur qui pré- tion dans ce mariage. Si Zakaria sage du bonheur du couple. Coulibaly a fait une prise excepCeux qui étaient présents ont tionnelle, c’est davantage Amivite rendu grâce à Allah pour le nata Thiam qui a pêché un miracle produit, car Zakaria poisson exceptionnel. De quoi Coulibaly n’a point été brûlé. nous satisfaire grandement ! Les Son corps fut, bien au contraire, deux conjoints remercient pleienduit d’un parfum que l’on pou- nement le Seigneur des vait exhaler à mille lieues de là. mondes, Allah soub’hanahou Pour tout le monde, le noble wata’alâ ! Bambara de Ségou a ainsi fait le La grande espérance, c’est que bon choix en la lumineuse per- la Madame Coulibaly vient de sonne de la jeune Foutanké. « réussir sa première année Ils sont faits l’un pour l’autre. « d’I.F.M. (Institut de Formation Pour le meilleur … et pour le des Maîtres) à Ségou. Elle est meilleur… dans le bonheur par- ainsi appelée à une brillante carfait », ont prédit les sages. Tel rière d’enseignante, donc d’éduest le contexte. catrice. Autant dire que les futurs C’est pourquoi, le samedi, 12 enfants Coulibaly seront élevés septembre 2013, une foule de pour être des modèles dans la parents, de frères et sœurs dans société. A Ségou, les frères et la religion et d’amis les ont ac- sœurs chiites, adeptes sincères compagnés à la mairie centrale des ‘’Gens purifiés de la Dede Ségou pour être les témoins meure prophétique’’, fondent de leur mariage. Dans une at- grand espoir sur cela et ils l’ont mosphère débordante d’enthou- dit à Allah à travers leurs bénésiasme, chacun y est allé de son dictions. commentaire. Pour les uns, c’est Ce qui est surtout attendu, c’est un couple spécial ; pour les au- qu’il y ait dans la future fratrie tres, c’est une union plutôt Coulibaly des soldats intrépides bénie. La particularité du couple de l’armée de l’Imam Al Mahdi ? La très bonne éducation una- (as) pour prendre d’assaut les nimement reconnue des deux citadelles des injustes qui peuconjoints. Ensuite leur humilité plent de plus en plus notre dont tout le monde témoigne. monde. Ce n’est qu’une quesAutant Zakaria Coulibaly fait tion de temps, inchallah ! quotidiennement preuve de la Cheick Diakité ( Ségou) sagesse légendaire de son illus-
SAID THIERNO BAH ET MASSAN NIARE
Le prince peulh et ses bœufs dans l’enclos de la fille bambara
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’est arrivé le dimanche, 03 novembre 2013, à Djalakorodji, quartier de la banlieue-est de la ville de Bamako. Saïdou Thierno Bah, prince peulh de Maracakoungo, est arrivé exténué à Bamako, après une pénible marche de 80 Saïdou Thierno Bah et Massan Naiaré kilomètres derrière ses bœufs et ses vaches. le dimanche, 03 novembre 2013, à Djalakorodji (Bamako) Destination choisie en tade qui suit toujours de nuque celle toute conscience : l’enclos des qui la précède. Niaré où Massan Niaré, la jeune On voit bien déjà la joie et l’espoir fille bambara aux charmes irrésisti- de la foule de parents, d’amis, de bles, l’attendait avec un sourire des voisins et surtout de frères et sœurs grands jours. Ouf !, soupira le gen- dans la foi, venus massivement tleman. Et Massan de l’accueillir en participer à la cérémonie de macouleurs : « Tu es le bienvenu ! ». riage. Les déclamations de l’appel Un accueil chaleureux jamais vu en des bénédictions divines sur le Proterre bamakoise ! Voilà qui a bien phète et sa sainte famille ainsi que commencé et qui, il faut l’espérer les flots ininterrompus de louanges religieusement, sera de toute féli- à la grandeur de Dieu parfumaient cité grâce à la mention permanente l’air à mille lieues de là ; les échos d’Allah par les précieuses invoca- montaient même jusqu’au septième tions que nous ont laissées en legs ciel, au grand bonheur des anges les Ahloul Baït (as), « Gens purifiés qui peuplent, ça et là, le cosmos. de la Demeure prophétique » selon Alhamdoulil-Lâhi ! le Seigneur des mondes Lui-même Reste à attendre de l’union Saïd dans le glorieux Coran. Ce qui fait Thierno Bah-Massan Niaré (qu’on notre fierté, c’est que l’attachement regarde seulement leur regard tudu jeune Saïd T. Bah aux valeurs toyant le bonheur !) des enfants qui dorées protégées par les Imams seront de braves guerriers de l’ArAhloul Baït (as) est pour le moins mée du Mahdi attendu (as). Simple viscéral. Nous n’avons aucun doute question de temps. que Massan Niaré, la désormais Amadou Diallo Mme Bah, marchera imperturbablement sur ses traces, telle la pin-
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International CONFLIT EN SyRIE
Du gaz, parlons-en ! Le 21 août dernier, le monde entier apprenait, non sans stupeur, que des armes chimiques avaient été utilisées en Syrie qui était déjà, depuis plus de deux ans, le théâtre d’une des guerres les plus meurtrières que notre planète ait connues en ce 21ème siècle. Sans tarder, comme s’ils venaient de trouver le prétexte inespéré pour voler au secours de leurs alliés, la rébellion et l’ALS (Armée Libre Syrienne), les Occidentaux, Amérique, Grande Bretagne et France notamment, ont pointé leur doigt accusateur vers leur ennemi mortel, le président syrien Bachar Al Assad qu’ils tiennent pour unique responsable de l’acte. Et de développer aussitôt une rhétorique martiale au parfum de haine difficilement dissimulable pour convaincre l’opinion internationale de la nécessité de ‘’frappes militaires chirurgicales contre le régime de Bachar afin que plus jamais il ne puisse récidiver’’. Mais la vérité est plutôt mal camouflée dans des desseins inavouables qu’analyse ici Ibrahim Coulibaly, Secrétaire général du Mouvement des Etudiants Chiites du Mali (M.E.C.-Mali).
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n effet, les incorrigibles impérialistes (éternels ?) américains, anglais et français sont en permanence à la recherche de bonnes raisons (selon les critères propres à eux) pour intervenir militairement partout dans le monde et étendre leur hégémonie carnassière. La Syrie de Bachar Al Assad est aujourd’hui, dans leur vision géostratégique, un verrou qu’il faut absolument faire sauter au profit de leurs intérêts. Dans leurs petites têtes obtuses, les coalisés occidentaux ont naïvement cru que la campagne de Syrie sur laquelle ils ont préparé et lâché des hordes de rebelles ne serait que l’affaire de quelques semaines. L’argument imparable à leurs yeux a été de « faire parler, coûte que coûte, l’arme chimique » pour permettre aux puissants d’intervenir. Les armes chimiques ont effectivement parlé ce 21 août 2013, mais du fait de qui ? telle est la grande question. L’empire américain, décadent depuis les guerres du Vietnam et de Corée, agonisant depuis son enlisement dans les bourbiers irakien et afghan, ne comprend toujours rien aux leçons de l’histoire. Et puis, il y a l’allié et le protégé israélien, soutenu à bras le corps par le puissant lobby juif, quoiqu’il fasse ou qu’il désire. Là réside la première problématique de l’affaire syrienne. Le pays de Bachar empêche de tourner en rond dans la zone. A ce péché impardonnable s’ajoute l’évidence qu’il constitue une tête de pont pour la République islamique d’Iran et un point de ravitaillement
pour le Hezbollah libanais. Ces réalités à elles deux seules que la Syrie soit mise sous coupe réglée. Le rouleau compresseur des complots est ainsi déroulé. Plus de deux ans de guerre ne viennent pas à bout du régime de Bachar derrière lequel se tiennent résolument debout la Russie, l’Iran islamique et la République populaire de Chine. Tout comme l’Amérique et ses alliés, ces trois pays ont aussi leurs raisons de ne jamais laisser Bachar et la Syrie au sort qu’on leur veut. C’est un secret de polichinelle que de dire que l’affaire syrienne sent du gaz dès le départ. On sait que la Russie, premier producteur mondial du gaz, est le pays qui procure à l’Europe 40% de ses besoins gaziers. Or, tout le monde sait que le Qatar devenu, en quelque sorte, l’allié congénital des Occidentaux, a mis en exergue d’importantes réserves gazières dont l’Europe et l’Europe ne peuvent se passer, au regard de leur niveau de vie qui doit sans cesse croître. Pour ne citer que la France, les investissements massifs qataris en France, notamment dans les banlieues parisiennes et dans le football français, ne sont que l’iceberg visible des convoitises occidentales. Ajouté à cela le fait que l’axe euro-américain est le plus souvent enclin à mettre le bâton dans les roues de la Russie, aucune hypothèse n’est plus à écarter. Surtout que, pour être transporté en Occident dans les meilleures conditions garantissant des prix très compétitifs, le gaz qatari a besoin de
passer par la Syrie. Il y a donc bien du gaz au départ, mais pas du gaz sarin. Le Qatar est donc la source alternative gazière pour l’Amérique et l’Europe, qui pourrait l’exporter son précieux produit via Homs, ville syrienne d’où est partie la rebellion. Bachar le sait et il ne peut l’accepter, quitte à souffrir le martyre, au moins pour être fidèle à l’alliance stratégique que son pays entretien avec la Russie depuis belle lurette. Il refuse toutes les négociations dans ce sens. Il faut donc l’abattre ! C’est donc bien son refus courageux qui lui vaut la guerre que les Etats unis, la France, la Turquie, le Qatar, l'Allemagne, l'Arabie saoudite et Israël mènent aujourd’hui contre son pays, par des rebelles syriens qu’ils soutiennent de mille manières. Bacahr Al Assad aggrave son cas en donnant son aval à un projet de transit de gaz iranien vers l'Europe, car les réserves gazières iraniennes sont moins importantes que celles du Qatar et l'Iran a l’avantage stratégique d’être l allié de la Russie. Le projet iranien n'affecte donc en rien les intérêts russes, sauf que les Occidentaux, les Européens en particulier, ne veulent pas du gaz iranien parce que la République islamique de Sayyid Ali Khamenei, fût-elle à plus de 2.000 kilomètres de Tel-Aviv, est une réelle menace pour l’existence d’Israël ! En Europe, presque tous les Etats sont dépendants du gaz russe, à part la Grande Bretagne qui n'en importe pas. La France, l'un des défenseurs acharné de la guerre
CONGRES NATIONAL DE LA PRIERE EN IRAN
« Rendre la prière attrayante »
Le mercredi 4 septembre 2013, s’ouvrait en République islamique d’Iran le congrès national de la prière. Cette assise en dit long sur l’attachement des hautes autorités du pays à l’accomplissement correct de la prière, pilier fondamental en islam. Sayyid Ali Khamenei, Guide suprême de la Révolution islamique, a, à l’occasion, adressé aux participants un message qui a été lu à la séance inaugurale par le Hojatolislam Miremadi, son représentant dans la province iranienne de Lorestan. Ce qui suit en est le texte intégral.
Au nom d’Allah, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux En parlant des hommes fidèles puissants, le Saint Coran a parlé
de l’accomplissement de la prière en tête de leurs devoirs : « Ceux qui, si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la prière » [Coran, 22 : 41]. Ce devoir, au niveau personnel, réside dans l’amélioration de la qualité de la prière et, au niveau social, dans des efforts collectifs en vue de propager la prière et la généraliser. L’amélioration de la qualité de la prière signifie qu’il faut accomplir la prière avec attention et du fond du cœur. Le fidèle doit voir en la prière une rencontre avec son Seigneur et parler avec Lui et se voir en Sa présence. De préférence, il doit accomplir sa prière en mosquée et en collectivité. La propagation de la prière concerne tout effort et tout acte mené en vue de généraliser le culte de la prière, de définir son importance et de faciliter les conditions préalables à son accomplissement.
Les penseurs et les prédicateurs doivent parler et écrire sur la prière, et les responsables des médias et des mosquées doivent la traiter de manière attrayante et artistique. Les responsables des différents appareils ont pour devoir d’assurer, pour leur part, cette grande responsabilité. Le manque de mosquée dans les villes, les cités et les villages, le manque de lieux de culte dans les centres sociaux dont les stades, les parcs et les stations, le manque de respect envers les moments de la prière lors des voyages collectifs, l’absence
contre la Syrie, importe 14% de ses besoins en gaz depuis la Russie. Vu sous cet angle, toute intervention militaire contre la Syrie est un acte de guerre direct contre la Russie. D'où le déploiement impressionnant des navires de guerre russes en Méditerranée et dont les médias occidentaux, aussi libres qu’ils sont, évitent soigneusement d’être commenté. Ainsi, le moindre acte d'hostilité contre la Syrie de la part des Américains sera riposté par les russes soutenus aussi par Pékin qui a envoyé un navire de guerre en guise de solidarité dans les eaux de la Méditerrané. De cela aussi, les médias occidentaux ne parlent assez. Last but not the least, les généraux iraniens n’ont pas caché qu’en cas d’attaque américaine contre la Syrie, Israël sera la cible de leurs missiles et que tous les soldats américains, qui auront le malheur d’être envoyés dans cette guerre, doivent en conséquence se munir de leurs cercueils. La guerre froide est certes finie, mais celle qui a pris sa place ne s’accommode pas que de l’équilibre de la terreur. Terrifié, Barack H. Obama a multiplié les pirouettes. Jusqu’à ce que la diplomatie russe trouve l’astuce de « mettre sous contrôle international les armes chimiques syriennes » pour lui permettre de se sauver la face. Il faut saluer l’élégance russe. Ibrahim Coulibaly (Secrétaire général du Mouvement des Etudiants Chiites du Mali)
de textes convenables sur la prière dans les manuels scolaires, la négligence des règlements sanitaires et hygiéniques dans les mosquées… sont des lacunes qu’il faut, si Dieu le veut, combler dans notre société islamique, pour que le signe de la foi de ceux à qui Dieu a donné la puissance sur terre, c’est-à-dire la prière, devienne de plus en plus visible dans notre société islamique.
Que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur vous ! Sayed Ali Khamenei Le 2 septembre 2013
La Sakina n°33 du mercredi 13 novembre 2013
LA REVOLUTION HUSSEINITE
Concepts franchissant les limites de temps et d’espace Le sang pur versé à Karbala depuis plus de 1300 ans et qu’on a voulu qu’il ait été dans le coin de l’oubli et de négligence, est destiné, dans ses sens et ses objectifs, à aller au-delà des limites du sectarisme, du nationalisme et de la religion ! Le tombeau d’al-Hussein (as) à Karbala est devenu, donc, l’abri des cœurs des libres de toutes les nationalités, de tous les pays et de toutes les affiliations.
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e sont les révolutions qui commémorent l’histoire des peuples et des nations au cours des époques et qui visent à modifier les conditions et les circonstances, et non seulement les dirigeants et les rois, parce que ceux-ci sont souvent fabriqués par les circonstances et, si l’homme était fabriqué par la circonstance, il lui serait tributaire. Ainsi étaient les successeurs (les califes) de l’Etat omeyyade fondé après l’assassinat du troisième calife Othman ben Affan quand Muawiya ben Abi Suffyan a essayé de dominer le Califat islamique en se battant avec le Tuteur du Messager d’Allah et son Successeur unique, l’Imam Ali ben Abi Taleb (as). En fait, cet Etat déviant – l’Etat omeyyade – était une fabrication des circonstances et des conditions confuses et chaotiques que le califat des désirs et des caprices avait engendré. Ainsi, la nation a dévié du droit chemin des gens de Dieu, des membres de la famille de Mohammed (sas). Parmi les effets de cela et ce qui était le plus affreux, c’était l’assise des omeyyades, en absence de temps, sur le trône du califat. Ils ont orienté les lois de Dieu envers leurs profits et les ont politisées selon leurs caprices et selon les intérêts de leur règne. Ainsi, ont-ils distribué les fonds entre leurs riches ; ils étaient donc les premiers dans l’islam qui ont instauré les fondements de la discrimination sectaire et celle de caste que l’Islam avait combattues depuis ses premiers jours. En effet, les califes d’Etat omeyyades se sont efforcés de revivifier l’époque préislamique (l’époque d’ignorance) et d’installer eux-mêmes des idoles auxquels les impôts étaient recouvrés de tous côtés de la terre, après que les vœux et les offrandes aient été recouvrés aux idoles de Quraish au cœur de la Kaaba. Face à cette fausseté et à cette déviation, les protecteurs de la religion se sont lancés dans leur défense. Par conséquent, l’Imam Hussein ben Ali ben Abi Taleb (as), le martyr et le petit-fils du Prophète (saw), a surgi, déclarant sa révolution pour changer la situation corrompue créée par la dynastie omeyyade. Le hadith (le dit) du Prophète Mohammed (saw) : « Hussein fait partie de moi et je fais partie de Hussein. » était une déclaration selon laquelle Al-Hussein était une extension de lui, pour rompre les liens avec l’époque préislamique (l’époque d’ignorance) et pour changer la réalité de la péninsule arabe ; donc, la révolution d’al-Hussein (as) avait, en fait, ce qu’avaient la renaissance et le
Message de son grand-père Mohammed (saw) de légitimité, de capacité et de complétude en franchissant les limites de temps et d’espace. L’islam est de survivance husseinite Si la ville sainte de Karbala avait contenu Ashoura d’al-Hussein comme lieu, Ashoura excède aujourd’hui les limites de Karbala pour dominer le monde tout entier. Le sang qui a été versé dans un coin du monde – à l’époque – et qu’on a voulu qu’il ait été dans le coin de l’oubli et de négligence, est destiné à dépasser les limites du sectarisme, du nationalisme et de la religion. Le tombeau d’al-Hussein (as) à Karbala est devenu l’abri des cœurs des libres de toutes les nationalités, de tous les pays et de toutes les affiliations. On peut dire, donc, que le seul rite – après le rite de Hadj- dans la jurisprudence islamique qui soit de nature universelle et qui traverse les limites de la pensée islamique, est la visite du tombeau d’al-Hussein (as), le jour d’Achoura et les autres… Et c’est uniquement parce qu’alHussein (as) a sacrifié à Dieu plus qu’une autre personne : il n’a pas sacrifié lui-même seulement, il a sacrifié aussi ses fils et ses compagnons. Pour cela, Dieu, Toutpuissant, lui a accordé la récompense de la durabilité et de l’éternité, de son anniversaire jusqu’au Jour de la Résurrection. Si parmi les habitudes des peuples est : ‘’montrer la fidélité envers leurs grands hommes’’, cette fidélité ne dépasse pas leurs statures commémoratives ou les lignes qu’écrit l’Histoire de leurs exploits, à l’exception d’al-Hussein, car c’est la volonté du ciel qui a peint les traces de son éternité et qui allait, en fin, prendre en charge son projet. De là, la question d’al-Hussein n’est plus d’appartenance islamique seulement, voie universelle et humanitaire. Et si l’Islam est de naissance ‘’mohammédite’’, il est d’éternité et de survivance husseinites. (Source : Revue ‘’HUSSEIN RENAISSANCE’’ de Karbala)