n°33 du mercredi 13 novembre 2013
EDITORIAL
Frères, que cherchez-vous à cacher … à Dieu ?
E
t voici Moharram, premier mois de l’année hégirienne1435! Son 10ème jour -Achoura, qui signifie littéralement le dixième- est le 1374ème anniversaire de l’odieux assassinat qui, en l’An 61, a ôté la vie, sur les sables brûlants du désert de Karbala, à l’Imam Hussein, petit-fils du Prophète Mouhammad, fils de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame Fâtima-Zahra et non moins frère cadet de l’Imam Hassan. Abâ Abdil-Lâhi, tel que nous le nommons respectueusement et en souvenir de son nourrisson atteint le jour de la tragédie par la flèche mortelle, est issu de la plus noble et immaculée lignée du dernier Messager du Seigneur des mondes. Quant à son bourreau, inutile de signaler qu’il est sorti de la sève répulsive de l’éternel ‘’Arbre maudit’’ mentionné sans ambiguïté par le saint Coran. Qui dit donc ‘’Achoura’’, dit forcément tragédie qui n’a cessé d’émouvoir et de plonger dans l’incommensurable douleur des millions de musulmans depuis bientôt quatorze siècles. Qui dit ‘’Achoura’’ dit aussi événement politique crucial qui a influé fortement sur le cheminement de l’expérience islamique. Oui, si Allah avait béni l’acte de Yazid, l’islam ne serait aujourd’hui qu’un machin futile entre nos mains, juste bon à nous permettre tous les plaisirs immondes, tous les comportements les plus abjectes. Dieu merci, Hussein Ibn Abi Tôlib était bien l’Imam, qui accepta le sacrifice suprême dont la voûte céleste est son propre sang, fertilisant perpétuel pour notre foi. L’Imam Hussein a parlé : «Je ne me suis pas soulevé de gaieté de coeur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion, ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Umma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grandpère et de mon père...» Nous avons entendu et nous avons compris. C’est pourquoi, à choisir entre la famille de Mouhammad et la famille d’Abou Soufiyane, le choix n’est point cornélien pour nous. Nous ne sommes pas, alors pas du tout, de ceux qui disent qu’Achoura est un jour de joie,
de fête même. Non, nul ne pourra jamais nous convaincre d’une telle ineptie. Les voilà qui nous sortent, de leurs petites têtes obtuses, qu’Achoura est le jour de l’An, c’est-à-dire le jour où l’année nouvelle commence. Nous voulons qu’ils réfléchissent un peu. Moharram n’est-il pas le premier mois de l’année lunaire (hégirienne en conséquence) ? S’il l’est effectivement, comme janvier est le premier mois de l’année grégorienne, pourquoi alors le nouvel An musulman ne commencera pas le 1er Moharram ? Y a-t-il une logique à ce qu’il commence le 10 Moharram (dixième jour de ce mois qui signifie Achoura) ? Si l’année hégirienne doit absolument commencer le jour de l’Achoura (10ème jour), à quelle année appartiendraient alors les 1er, 2ème, 3ème, 4èmme, 5ème, 6ème, 7ème, 8ème et 9ème jours de Moharram ? A l’année qui commencerait le 10 Moharram ou à l’année qui venait de s’achever avec la fin de ZouHidja, 12ème et dernier mois lunaire ? Peut-on soutenir devant les esprits éclairés que le nouvel An grégorien commence le 10 janvier et le 1er janvier ? Récemment, on a même entendu sur les antennes de l’ORTM (notre télévision nationale) qu’Achoura était la fête de fin d’année. Quand-même ! Dans le monde judéo-chrétien, la fête de fin d’année, c’est le 31 décembre et non le 10 janvier. Qu’il nous soit permis de dire que nous avions en islam une fête de fin d’année, ce serait le 29 ou 30 Zoul-Hidja et non le 10 Moharram. Frères, que cherchez-vous à cachez à nous et à Dieu ? S’il vous plaît, pour une fois, mettez la main sur le cœur et dites qu’Achoura est bien le jour de l’assassinat de l’Imam Hussein. Et laissez la conscience musulmane de chacun juger. Amadou Diallo
KARBALA, MEMOIRE DE L’ISLAM AUTHENTIQUE
Qu’on me laisse pleurer
l’Imam Hussein !