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n°34 du mardi 24 décembre 2013

EDITORIAL

Seigneur Allah, pour Hussein…

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’image à la Une a très certainement choqué les âmes nobles, âmes sensibles et éprises du respect de l’être humain. Nous faut-il cependant présenter des excuses pour l’avoir choisie et publiée dans sa forme cruelle ? Sans doute pas, tant ce qu’elle montre ne révèle que partiellement l’ignoble et odieux crime par lequel les ennemis de la sainte famille du noble Prophète (saw) ont ôté la vie à l’Imam Hussein (as). Sur le sable brûlant du désert de Karbala, le jour de l’Achoura (10 Moharram de l’An 61 de Hégire), c’est d’une façon comme cellelà qu’on a assassiné le deuxième fils du légitime successeur d dernier du Seigneur des monde et non moins légataire de tous les Messagers antérieurs, Ali Ibn Abi Tôlib (as) et de Dame Fatima-Zahra, fille chérie du vénérable Mouhammad, la joie de ses yeux et celle qu’il a désigné en toute connaissance de cause comme « un ange à existence humaine ». Et c’est ainsi qu’on choisi d’endeuiller, délibérément, la plus noble famille du monde dont la lignée a été divinement sanctifiée par Allah, depuis Adam jusqu’au grand-père d’Al-Hassan et d’Al-Hussein. Leur noble sang continuera à inonder, Dieu merci, les veines de millions de Sayyid qui sont maintenant légion dans le monde. Pour notre bonheur ici-bas et pour nourrir notre espérance en un audelà meilleur. En ce jour donc de l’Arba’in (40ème jour après le meurtre inouï), nous pleurons l’Imam Hussein (as). Nous pleurons les 72 de sa suite, famille et compagnons, sacrifiés sur l’autel de l’Islam. Nous nous lamentons sur les peines infligées et les souffrances aux rescapés du massacre de Karbala conduits sans ménagement aucun, avec en tête de cortège les nobles descendants du vénéré Prophète (saw) faits captifs, sur plus de 2.000 kilomètres jusqu’au plais de l’ignoble Yazid. Nous saluons la bravoure et la dignité de Dame Zaynab et d’Ali Ibn Hussein (qui deviendra le 4ème Imam issu de la lignée sanctifiée) dont ils ont fait montre d’abord devant l’éter-

nel maudit Obeïdallah, gouverneur de Koufa, ensuite face au rejeton honni et damné de Mouawiya, calife illégitime commanditaire du meurtre de l’Imam Hussein (as). Homme, as-tu évalué la douleur du Prophète et d’Ali relativement au meurtre immonde d’Al-Hussein ? Femme, as-tu mesuré la consternation de Dame Fatima-Zahra apprenant au ciel l’atroce crime qui a ôté la vie à son fils le jour de l’Achoura ? Enfant, as-tu entendu les pathétiques sanglots des tout-petits quand les perfides et sanguinaires armées de Yazid, après le massacre d’Al-Hussein, pillaient et incendiaient son camp, non sans piétiner des sabots de leurs chevaux les corps des cadavres gisant encore dans le sang ? Toi, barbu sans vergogne, n’as-tu pas honte de camoufler le triste deuil qui a enveloppé la sainte famille de Mouhammad le 10 Moharram de l’An 61 H, jour d’Achoura ? Passe que tu n’aies pas peur de Dieu, c’est ton problème à toi ; mais que tu n’aies pas au moins honte de tromper la masse des croyants, ça ! Seigneur Allah, pour le sang versé de l’Imam Hussein (as), son rang auprès de Toi et son statut reconnu par les anges, pardonne-nous d’un pardon qui nous permette de T’adorer correctement ! Seigneur Allah, pour les vertus particulières d’Ali Ibn Abi Tôlib et de Dame Zahra (as), délivre-nous des liens de tous nos péchés et iniquités, des pus petits aux plus abominables ! Seigneur Allah, pour la grandeur du frère d’AlHussein, Al-Hassan Ibn Ali, dissipe nos angoisses et prépare-nous à être des modèles ! Seigneur Allah, pour les neuf Imams infaillibles de la lignée d’Al-Hussein, fais que nous réussissons pleinement notre passage sur terre et que nous soyons parmi les élus le Jour de vérité. Seigneur Allah, pour Mouhammad que nul ne connaît mieux que Toi, brise donc tous les liens qui nous entravent et nous handicapent ! Fais-nous miséricorde, accorde-nous la sérénité et l’honneur d’être Tes serviteurs sincères et dévoués ! Amadou Diallo

Pourquoi doit-on

pleurer le jour de l’Achoura ?

Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivant dans les cœurs ? P.5-7


Clin d’œil France

AhlulBaytic

REVENIR SUR LE VOILE À L’ÉCOLE :

PRIERES DES SIGNES SELON LES AHLOUL BAYT DU PROPHETE (SAW) Il est recommandé (voire obligatoire) de faire cette prière lors des évènements suivants : éclipses lunaires, éclipses solaires, tremblements de terre, grands vents et tous autres évènements naturels qui provoquent la peur et la panique. Cette prière (dite des signes) consiste à établir deux (2) Rakats. Elle est composée de dix (10) Roukou (génuflexions). Chaque Rakat comporte cinq (5) roukou 1er Rakat : - Lire la sourate Fatiha (1fois). - Ensuite une autre sourate au choix une (1) fois (exemple Iklaç), aller au roukou et lire la tasbih ; - Après le roukou, étant arrêté lire une fois la sourate au choix (Iklaç) et faire un deuxième (2ème) roukou ainsi que la tasbih, continuer ainsi de suite jusqu’au cinquième (5ème) roukou - Après le cinquième (5ème) roukou, aller au Soujoud (prosternation) en faisant la prière normale. 2ème Rakat : Elle se déroule exactement comme la prière. N.B : Après chaque deux roukou, faire le Qounout « Doua en levant les deux (2) mains ».

• Prière du besoin Elle consiste à établir 04 (quatre) rakates avec ‘’salam’’ à la fin de chaque deux rakates. Dans chaque rakate, réciter : Fatiha + Sourate Iklaç (3fois). Après le ‘’salam’’ final, dire : « Yâ Karîmou (3 fois), yâ Azhîmou (3 fois), yâ A’azhama mine koulli azhîmine, yâ Samî-ad-dou-â-i, yâ Manne lâ ilâha ghaîrouhou, allayâlî wal-ayyâmi, çôlli alâ Mouhammadine wa âli, war-ham dô’afî, wa faqhrî, wa maskanatî, wa innaka a’alamou bihâ minnî, wa anneta a’alamou bihâdjatî, yâ manne rahima achaïka Ya’acoûba hîna radda alaîhi Yoûssoufa qhourata aïnihi, yâ manne rahima Ayyoûba ba’ada toûli balâ-ihi, yâ manne rahima Mouhammadine (saw) wa minal-youtmi âwâhou, wa naçôrahou alâ djâbâbirati qhouraïchinne, wat-tôwâghîti, wa amkanahou minnehou, yâ Moughîthou » (au moins 3 fois). Puis, dire ses vœux. (Source : Mafatih-ouldjinan).

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une proposition iconoclaste et inutile?

uelques lignes dans un rapport d’étape consacré à la réflexion sur une nouvelle politique d’intégration pour la France, commandé avant l'été par Matignon, ont suffi à relancer un débat sur le port du voile à l’école, vendredi 13 décembre. Il a même provoqué une violente passe d’armes entre le premier ministre, Jean-

Marc Ayrault d’une part, et le chef de file de l’UMP, Jean-François Copé et l’ancien premier ministre, François Fillon, d’autre part. Une des nombreuses pistes proposées dans l’un des cinq groupes de travail évoque en effet "la suppression des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires", allusion à la loi de 2004 qui interdit le port de

signes religieux à l’école et à la circulaire de rentrée de 2012, qui restreint la possibilité pour les mères voilées d’accompagner les sorties scolaires. Notre commentaire : La France a les pieds dans le 21ème siècle mais sa tête demeure toujours dans les ténèbres du Néolithique.

Canada

A Edmonton, les policières musulmanes ont désormais un hijab officiel Un uniforme comprenant un hijab pour les policières de confession musulmane a été dévoilé par la police d'Edmonton, au Canada anglophone. Cette décision tranche avec le débat qui agite le Québec, prêt à légiférer contre le port du foulard. 'initiative n'émane pas de la communauté musulmane mais de la direction de la police d'Edmonton (Alberta, ouest du Canada) elle-même. Le service de police de la ville (SPE) a dévoilé, vendredi 6 décembre, une tenue pour les policières musulmanes avec un voile assorti à l'uniforme. Après avoir étudié plusieurs prototypes de voile, le SPE a opté pour un voile islamique qui a reçu quelques ajustements en accord avec la communauté musulmane de la ville, rapporte le journal local "Metro Edmonton". Objectif de cette démarche, qui de-

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vrait entrer en application dans les prochaines semaines : refléter la diversité culturelle de la ville et attirer plus de femmes dans les effectifs de la police. Le conseiller municipal de la ville, Scott McKeen, y voit une "manière de dire à [...] la communauté musulm a n e d'Edmonton 'non, vous n'avez pas à être isolés, vous êtes une partie de nous'". "Bien qu'il y ait plusieurs interprétations quant à la signification du hijab, la police dit respecter le choix des musulmanes portant le voile",

Notre commentaire : On voit bien que le Québec est loin de rompre son cordon ombilical avec la France, la Belgique et la Suisse qui se disputent l’espace francophone en étant abonnées à la discrimination primaire contre les signes de l’Islam (foulard, minarets, etc.).

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peut-on lire dans un communiqué. Edmonton compte 43 600 personnes de confessions musulmanes sur une population de 795 600, selon les données de "Statistique Canada" datant de 2011.


Vie de la communauté COMMEMORATION DE L’ACHOURA

Quand Bamako pleure l’Imam Hussein (as) Le tout Bamako a fiévreusement vécu la première quinzaine du mois de novembre dernier. Toute l’attention a été pour la commémoration de l’Achoura. Moment de recueillement.

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ans exagération aucune, la ville de Bamako n’est pas restée insensible à l’évocation des épisodes douloureux qui ont émaillé la tragédie de Karbala en l’An 61 de l’Hégire. Les cercles de commémoration organisés çà et là ont permis à plus d’un de comprendre l’ampleur du malheur qui a endeuillé la noble famille du vénérable Prophète par l’assassi-

de l’honorable FatimaZahra, fille du noble Messager d’Allah et Dame la plus illustre des mondes. Pendant donc une dizaine de jours et de nuits, l’émotion a été à son comble. Des prêcheurs avertis, des plus âgés comme des plus jeunes, ont usé de trésors d’éloquence pour expliquer, avec une admirable pédagogie, les souffrances infligées à l’Imam Hussein

61 hégirien sur le sable brûlant de la terre de Karbala. Ils étaient seulement 72 face à une horde d’ennemis évaluée par les historiens à 30.000 chiens de guerre. L’inégalité des forces en présence en dit long sur la détermination des ennemis de la noble famille du Prophète Mouhammad (saw) à anéantir l’illustre lignée. Mais quelle mécréance, fût-elle la coalition entre les djinns rebelles et les humains insoumis, peut-elle briser le fil d’Ariane que le Seigneur des mondes a tissé de sa propre main à travers son dernier Messager? Il faut noter que ce sont toutes les structures chiites opérant De gauche à droite : Cheikh Mohammed Cissé dit Maïga, au Mali qui ont Chekh Moulaye Touré et Cheikh Mohammed Diabaté, trois redoublé d’arresponsables de la direction de l’Association Ahlul deur pour communiquer au nat du crime odieux qui a (as) et à sa suite (famille et plus grand nombre le vrai ôté la vie au petit-fils de compagnons) jusqu’au sens de l’Achoura, en Mouhammad et non martyre qui sera leur déli- contant avec érudition les moins deuxième fils de vrance dans l’après-midi faits et gestes de chacun l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib et du jour du 10 Moharram des dix premiers jours du

Commémoration de l’Achoura au siège de l’Association Zahra (as).

Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara, Guide spirituel de l’Association ‘’Hizb Rahmane’’, donnant son sang en souvenir de celui versé de l’Imam Hussein (as) à Karbala.

mois de Moharram, jusqu’à la funeste journée de l’Achoura (10 Moharram). Le Centre Zahra (as) De Sotuba ACI, l’Association Ahlul Bayt, l’Association Thaqalayn, l’Association Zahra, l’Association Hizb Rahmane, l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’, etc. n’ont ménagé Moment de concentration au siège de l’Association aucun effort. L’AsAhlul Bayt. sociation Hizb Rahmane, dont le Guide spirituel est le Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala, a même innové en réussissant à organiser une journée de « Don de sang au nom du Prophète (saw) et en souvenir du sang versé de l’Imam Hussein (as) et des siens à Karbala ». En rai- Cheikh Adam Sangaré (Président de l’Association Ahlul Bayt) posant avec son élève Souleymane dit Almamy son du dynamisme Djiré. jamais démenti de Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala à toujours injecter du nouveau sang au développement de la connaissance de l’authentique doctrine islamique des Ahloul Baït (as) au Mali, l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ lui a publiquement offert un tableau d’honneur symbolisant le corps mutilé de l’Imam Hussein (as) et l’impitoyable procession imposée Jeunes militantes de l’Association Zahra (as). aux rescapés de la bataille de Karbala, où l’on voit enchaînés les kilomètres, jusqu’au palais famille du Prophète (saw) membres de la noble des- du sanguinaire et maudit ! Oumar Dionfaga cendance du Prophète Yazid à Damas. Que la ma(saw) conduits sur 2.000 lédiction éternelle d’Allah couvre les ennemis de la

Sayyid Chouala recevant le Tableau d’honneur à lui décerné par l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ pour son engagement auprès de la sainte famille prophétique.

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Vie de la communauté POUR L’IMAM HUSSEIN (as)

Tels pères, tels fils... La commémoration de l’Achoura, le 13 novembre dernier et jours d’avant, s’est révélée être un baromètre heureux pour les adeptes de la sainte famille du Prophète de l’Islam. Les chiites ont pu, en effet, mesurer la solidité de l’ancrage de l’amour pour les Ahloul Baït (as) dans leurs familles.

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eux exemples suffisent à prouver la pertinence du bienheureux constat. A Bamako, au quartier des 320 logements dits d’Attbougou, Cheikh Ba Issa Djiré, en tandem avec son fils Souleymane dit Almamy Djiré, a organisé devant son domicile la commémoration de l’Achoura durant les dix premières nuits de Moharram 1435 H. Les assises ont beaucoup bénéficié au voisinage qui a compris le sens réel de l’Achoura à travers

Le regard d’aigle de Cheikh Ba Issa Djiré, pionnier du ‘’Tachayou’’ dans le pays (à côté de lui son fils Souleymane dit Almamy Djiré, jeune porte-étendard du chiisme au Mali) partie des pionniers du

Saïdou Thierno Bah (écharpe au cou), fils de Cheikh Abou Tourab : une âme bien née dans l’amour de la sainte famille du Prophète (saw).

les prêches bien conduites par le père et le fils. De l’avis des gens avertis, le Cheikh Ba Issa Djiré fait

chiisme au Mali. Il est, en tout cas, des premiers à produire des cassettes expliquant aux fidèles musulmans la nécessité du

bien fondé d’accepter la doctrine islamique contenue dans les nobles enseignements des Imams immaculés de la noble Demeure prophétique. Que de moqueries, parfois des sarcasmes, n’a-t-il pas endurés sur cette voie ? Aujourd’hui, il pleure certes le martyre de l’Imam Hussein (as) à l’occasion de la commémoration de l’Achoura, mais il pleure aussi de joie en écoutant son fils raconter la tragédie de Karbala avec un tel brio qu’il arrache des larmes à plus d’un. Dieu merci, la relève est donc bien assurée. A 80 kilomètres de Bamako, à Maracakoungo, c’est le Cheikh Mamadou Bah dit Abou Tourab

Bienvenue à Aka Mohammed Haïdara !

De gauche à droite : la bienheureuse mère Fatimatou Guindo et son mari, Sayyid Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala portant le bébé Aka Mohammed

a grande famille Haïdara de Dravéla (Commune III du District de Bamako) a le sourire. Les descendants de feu Chérif Bayaya Haïdara (père de Chérif Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala) ont fêté, le jeudi 21 novembre 2013, la naissance d’un garçon qui prendra, une semaine plus tard conformément à la tradition islamique, le nom de Aka Mohammed, en souvenir de son grand-père maternel Aka Mohammed Guindo, père de sa bienheureuse maman. Le petit Chérif est, en effet, né de Mohammed Bayaya Haïdara dit Chouala et de Fatimatou Guindo. Le père et la mère se porte bien, et l’enfant a lui-même un regard d’ange. Qu’Allah lui prête longue vie dans la piété !

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Quand le fils fait pleurer le père pour l’Imam Hussein (as), ce sont des larmes pour remercier Allah : la relève est bien assurée ! pas être le jour du commencement de l’année qui débuta plutôt le premier

siens, sa famille et ses compagnons. La vérité, à Maracakoungo aussi, a

Le Doyen Cheikh Mamadou Bah dit Abou Tourab, figure tutélaire du chiisme à Maracakoungo et dans l’est malien. jour de Moharram. Du coup, la lumière est projetée pour eux sur la tragédie vécue à Karbala par l’Imam Hussein (as) et les

pointé le nez. Vivement l’Achoura de l’année prochaine, 1436 de l’Hégire! Moussa Touré

CONCOURS DE LECTURE DU SAINT CORAN

Coin du bonheur

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(prestigieux surnom de l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib) fait figure de doyen. Il est le porte-drapeau de la sainte doctrine islamique des Imams issus de la lignée protégée du Prophète Mouhammad (saw). Lui aussi, pionnier incontestablement du chiisme au Mali et en Afrique de l’ouest, peut se frotter les mains, en remerciant le ciel pour sa générosité. Eh, oui ! Son fils Saïdou Thierno Bah, jeune prêcheur au verbe haut, tient lieu de figure montante des adeptes résolus de la sainte famille prophétique. Le père et le fils ont organisé la commémoration de l’Achoura par une cérémonie digne de l’évènement à laquelle ont assisté des fidèles venus de tous les villages environnants de Maracakoungo. En plus, des amis et de la famille ont quitté Bamako pour y participer. Les intellectuels de la zone (maîtres d’école, vétérinaires, agents des services agricoles, administrateurs civils, etc.) ont aussi saisi l’occasion pour comprendre que l’Achoura est le 10ème jour de Moharram, premier mois de l’année lunaire, et ne peut donc

Cheikh Ammara Sangaré remporte le Grand Prix !

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’Afrique, depuis toujours, occupe une place de qualité dans la course à l’acquisition des sciences islamiques. La preuve a été, une fois de plus, brillamment établie à l’issue d’un concours international de lecture du saint Coran organisé en République islamique d’Iran. En effet, c’est notre frère, l’Ivoirien Cheikh Amara Sangaré, étudiant à l’Université Mostafa de Qom, qui a remporté le Grand Prix à la Le prestigieux Grand Prix exhibé par l’heureux satisfaction générale de tous les récipiendaire, Cheikh Amara Sangaré. étudiants africains au pays de l’Ayatollah Khomeyni. En recevant la prestigieuse distinction, Cheikh Sangaré a fait preuve d’une humilité et d’une modestie salutaires. La fierté n’en est pas moins partagée par l’ensemble de l’Afrique musulmane. Particulièrement, notre Rédaction est honorée de compter parmi ses plumes Cheikh Amara Sangaré comme chroniqueur bénévole. Vivement d’autres Africains au panthéon des Grands Prix de lecture du saint Cheikh Amara Sangaré (ici à la cité des étudiants africains Coran ! de Qom) salué par une délégation de non-africains.

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Contribution

Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ? Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’Imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mo’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam, cet évènement qu’on tient a célébrer avec tant de désir, d’amour et de douleur pour l’Imam Hussein (as) qui se trouve vivant dans les cœurs ? Par Abou Jafar Chérif MBallo (Directeur de recherches islamiques à Dakar, République du Sénégal)

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’Histoire de Karbala s’est développée et a pris des formes diverses, dépassant les frontières et unifiant tous les peuples : mises en scène, cérémonies de lamentation, remémoration des scènes de l’événement dans le but d’attendrir les cœurs, à raviver la nature profonde, à développer l’amour pour l’Imam Hussein (as), à exalter les grandes valeurs humaines telles que la justice, l’amour, la dignité, la piété, la crainte et l’amour de Dieu, à purifier les cœurs, à y faire exploser les trésors cachés, tout en éduquant les âmes, en élevant les consciences, en raffermissant les raisons, en développant les principes fondamentaux de l’Islam. Comme en témoigne l’histoire, l’Imam Hussein (as) ne s’adressait pas uniquement à ses partisans, croyants fidèles indéfectibles, mais à toute personne monothéisme imbue de vérité et de piété quels que soient l’âge, le sexe la nationalité, la race ou encore la couleur de la peau. Le soulèvement de l’Imam Hussein (as), faisant écho à l’amour profond, inné pour les gens pour la liberté, la vérité et la dignité, a laissé des traces indélébiles dans l’histoire de l’humanité entière jusqu’en Inde où Gandhi déclara un jour : «J’ai appris de Hussein comment être opprimé et remporter la victoire ». L’événement tragique du martyr de l’Imam Hussein (as) à Karbala a profondément influencé, de plusieurs manières, le cours du temps dans les domaines de la philosophie, de la philologie, de la pensée politique, de la réforme sociale et de la résurgence culturelle dans le monde en général. Aujourd’hui, l’on peut trouver l’influence du mouvement de « Achoura » dans notre contrée ouest-africaine, aussi bien dans la littérature non musulmane (tajabone) que musulmane. L’impact du mouvement de « Achoura ou Tamkharit» sur la politique et la culture musulmanes et son rôle à changer et modeler l’histoire de l’Islam et du monde peuvent être discutés sous différents angles : impact sur la théologie musulmane, sur le mysticisme, la philosophie ; son impact sur les réformes socio-économiques du monde musulman, son impact sur les révoltes dans le monde musulman ainsi que sur la culture, la littérature, les arts et les autres expressions créatives. Tamkharit ou Achoura est le

mois où la justice se souleva contre l’injustice, et le vrai contre le faux. C’est le mois où, par la ferveur, des millions de musulmans commémorent le martyre du petit-fils du Prophète de l’islam et de la quasi totalité de sa famille à Karbala. C’est le sang du prince des martyrs qui réchauffe davantage le sang de toutes les nations musulmanes éprises de paix et de justice. Le Tamkharit ou Achoura doit être toujours maintenu vivant. L’Imam Hussein, cet homme qui a brandi, dans les ténèbres de l’injustice et de l’iniquité, le rayonnant flambeau du martyre, a soulevé la bannière de la révolte et enseigné à nouveau aux déshérités et aux ‘’mostadghafs’’ les mots d’ordre de la victoire du sang sur le glaive au moment où régnaient le fer et l’acier. Ce qui a abouti finalement au renversement de la dynastie inique des Omeyyades. Grâce aux gens qui ont le cœur fendu et brisé et qui continuent toujours de porter, pendant des siècles durant, le deuil à cause de l’amour qu’ils vouent à la famille du Prophète Mohammad (PSLF) et de l’achoura ou (Tamxarit), cet événement sanglant sera toujours perpétué de génération en génération. Sans le soulèvement de Achoura ou Tamxarit, il serait difficile, et même impossible, de faire le distinguo entre Islam Originel de Mohammad (PSLF) et celui de la dynastie Omeyyade qui a dirigé le monde musulman pendant mille mois (83 ans et quelques mois) et a eu toute la latitude de modifier et de changer tout ce qui était à la portée de leurs mains tachetées du sang des membres de la sainte famille du Prophète (PSLF). Les Omeyyades ont voulu détruire les bases soutenant les principes de l’Islam en créant un Etat basé sur l’ethnie, la race et la langue pour mieux souiller la religion islamique au nom du Khalifat de ce même Islam. On tenta aussi de ternir son image en pratiquant de l’injustice et en menant de mauvaises actions. L’Imam Hussein (as) s’aperçut que l’on ne pouvait pas rester les bras croisés devant de tels faits. En effet, comme nous l’apprend l’Islam si ses enseignements sont menacés, il est du devoir des responsables musulmans de prendre toute leur responsabilité pour les défendre. Ils doivent dénoncer et faire comprendre aux gens que cela est contraire au vrai Islam tel qu’enseigné par le

noble Prophète Mohammad (PSLF).Sinon, aucune excuse ne saurait être acceptée de leur part. «Accepter l’injustice et la commettre, sont un. Tous les deux ont une même et seule source, qui est l’impiété », selon le Prophète Mohammad (PSLF). Le combat de l’Imam Hussein (as) avait pour but d’établir la justice divine, ainsi que la préservation et la sauvegarde des principes sacro-saints divins. Ce qui a abouti à son assassinat. L’Imam a sacrifié tout : son honneur, toute sa vie, celle de ses enfants et tout ce qu’il possédait pour la survie des principes islamiques. Il s’est soulevé contre Yazid ibn Moawiya pour que le pouvoir ne se repose pas dans des mains de quelqu’un d’inique comme lui, ou dans des mains de gens suivant son exemple. L’Imam Hussein (as) ne pensait qu’à l’avenir de l’Islam et des Musulmans, car l’Islam se propageait grâce à sa souplesse et l’ordre politique et social qu’il créa dans les sociétés humaines. L’Imam Hussein (as) se sentait dans l’obligation de résister à ce pouvoir despotique, quitte à se faire tuer afin de modifier, par son martyre, la situation catastrophique que vivait le monde islamique. Ils (ndlr : les ennemis irréformables et incurables) ont commis un génocide envers la quasi-totalité des membres de l’illustre famille du Prophète (pslf) dont le seul tort est d’avoir agi pour Dieu et son Prophète Mohammad (plsf) et pour l’Islam. S’il n’y avait pas eu de « Achoura ou Tamkharit » et le dévouement de la famille du noble Prophète (pslf) pour préserver la Révélation de la Mission prophétique et les grandes peines qu’a supportées le saint Prophète (pslf) afin d’anéantir les partisans du « Taghoût », l’Islam serait à la portée des Omeyyades. En effet, lui Yazid répétait toujours: « Point de nouvelle Révélation, plus de Message». Cependant, il convient de préciser que de nombreux événements ont eu lieu durant ce mois béni (Moharram), contrairement à ce qui est rapporté par Abu Hurayra des propos du noble Prophète (PSLF), propos fallacieux et trompeurs dont il faut laisser l’entière responsabilité à ce ‘’sahaba’’ (compagnon) qui ne vécut point trois années pleines avec notre noble Prophète. En effet, Abu Hurayra (il convient de bien connaître sa personnalité) a affirmé sans sourciller : « Allah, le Très Haut, a prescrit aux enfants d’Israël (Juifs) le jeûne d’un jour dans l’année : le Jour de l’Achoura (10éme jour

de Moharram). Jeûnez-le et montrez-vous généreux envers votre famille ; quiconque se montrera généreux à l’endroit de sa progéniture, Allah se montrera généreux à son endroit toute l’année. C’est en effet le jour où Allah a accordé le pardon à Adam, élevé Idriss à une haute dignité, sauvé Noé en le sortant de sa pirogue, sauvé Abraham du feu, révélé la Thora à Moïse, fait sortir Joseph de la prison, redonné à Jacob la vue, sauvé Job, fait sortir Jonas des entrailles du poisson, fait traverser la mer aux enfants d’Israël, pardonné à David ses péchés, donné la royauté à Salomon, pardonné à Mouhammad ses péchés passés et à venir. C’est également le premier jour de la création ; la première fois où la pluie est tombée était un jour d’Achoura, de même la première fois où la miséricorde divine est descendue sur terre. … C’est le Jour où Allah a créé le Trône, la Tablette et le Calame. C’est le Jour où l’Archange Gabriel a été créé, le Jour de l’Ascension de Jésus et ce sera le Jour de la fin du monde ». On trouvera difficilement imagination plus fertile et plus perfide. Au contraire du très fertile Abu Hurayra, il est rapporté des Imams de la demeure du noble Prophète Mohammad (PSLF), Gardiens de la tradition prophétique, que le premier jour de Moharram correspond à la libération du Prophète Yousouf de la prison où il était détenu par Pharaon; le cinquième jour est celui où Moussa traversa la Mer Rouge d’après le livre intitulé « Tawdhihul Maghâsside » (L’éclaircissement des objectifs). Toujours par rapport aux événements qui ont eu lieu durant le mois de Moharram, il est dit que le septième jour correspond au jour où Dieu s’adressa au Prophète Moussa au sommet du Mont Sinaï ; Le neuvième jour est celui où Le Prophète Yunous(Jonas) est rejeté par la baleine, c’est aussi le jour de la naissance du Prophète Yahiya (Jean Baptiste) et de Mariam (la Vierge Marie). Tous ces évène-

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ments sont contraires à la tradition répandue qui veut qu’ils soient tous intervenus le même jour d’Achoura ou Tamkharit. Il faut bien noter que dans un hadith des plus célèbres, le Prophète avait ordonné, dès la 3 ème année de l’Hégire, l’expulsion de tous les Juifs, sans exception, de la presqu’île arabique. La bataille de Khaybar en l’An 7 de l’Hégire, à l’issue de laquelle l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib vainquit les Juifs, finit de nous convaincre que le noble Prophète n’a pas trouvé les Juifs en train de jeûner le Jour d’Achoura en l’An 9 et qu’il promit de jeûner, si l’année suivante le trouvait en vie, le 9ème jour d’Achoura en plus du 10ème qui signifie exactement ‘’Âchourâ’’. D’ailleurs, aujourd’hui pas plus qu’hier, Achoura ne figure pas dans le calendrier juif : les Juifs ne connaissent point ce jour. Trêve donc de mensonges, de manipulation des faits historiques, de tromperie qui conduisent à des propos mécréants. Place maintenant à la vérité et à la crainte révérencielle d’Allah. Ainsi, le jeûne du 10ème jour de Moharram (Achoura) laisse tomber le voile : il est, ni plus ni moins, le fruit de l’imagination démoniaque et de l’indigne récit, fort controversé d’ailleurs. En effet, pour revenir à ce qui vient d’être élucidé, il est dit que le Prophète Mohammad (pslf), d’après Abdallah Ibn Abbas (qu’Allah l’agrée !), est venu à Médine et a trouvé les Juifs en train de jeûner Achoura et il leur dit : « C’est quoi donc ce jour de jeûne ? ». Ils lui dirent : « C’est un grand jour : Allah y a sauvé Moïse et son peuple. Moïse l’a jeûné en reconnaissance au Seigneur et voilà pourquoi nous le jeûnons ». Et le Prophète (PSL) de leur dire : « Nous méritons Moïse plus que vous ». Et il jeûna et ordonna que le jeûne soit observé le 9ème jour ‘’Tachou’a ». (Boukhari et Mouslim). S’il vous plaît ! Encore s’il vous plaît ! (suite à la page 6 )

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Contribution

Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ? Or, pour avoir vécu des années durant avec les Juifs, le Sceau des Prophètes (pslf) ne pouvait pas ignorer leurs traditions au point que c’est sur ma demande que ceux-ci durent l’en informer sur le tard. Simple question de bon sens, la chose la mieux partagée, nous l’espérons. D’ailleurs, dans son discours d’adieu à ARAFAT , il avait annoncé qu’il ne serait pas de ce monde l’année prochaine .Alors, si la fête d’Achoura n’est célébrée qu’en raison de ces évènements tels que ‘’c’est le jour où Adam fut créé’’, ‘’c’est le jour où le Prophète Ibrahim fut sauvé du bûcher de Nemrod’’, et tout ce qui est déjà cité, on est forcé de se demander pourquoi les musulmans ne fêtent pas aujourd’hui Noël et Pâques (fêtes bien chrétiennes) et Yawm Kippour (fête bien juive) qui sont aussi des fêtes de gloire pour les Prophètes (Salut de Dieu sur eux ! ) de ces deux grandes religions monothéistes ? Les Omeyyades ont pris les devants pour masquer les crimes odieux perpétrés à l’encontre de la famille du Prophète. Le Jour de l’An musulman se fête, pour peu qu’on fasse preuve d’intelligence, le premier jour du premier mois lunaire (Moharram) et non le dixième jour du même mois. Mais, il nous faut bien le répéter, Ies Omeyyades ont tout fait pour masquer le génocide de Karbala, preuve que même leur propre conscience ne pouvait le supporter. En demandant donc aux musulmans de jeûner ce jour, de faire l’aumône, d’aller rendre visite à un savant, de frotter la tête d’un orphelin, de se raser, de se laver, de…, ils ont sans doute cru trouver les bons palliatifs, les échappatoires aux remords de leur conscience, pour se donner une impression d’absolution. Tout cela représente certes de bonnes actions, mais il est absurde de les restreindre, ces faits et gestes, au seul jour de Achoura ou Tamkharit. Maintenant, qui est L’Imam Hussein (as) ? Et que représente-t-il ? L’imam Hussein (as) est le fils de la fille du Prophète Mohammed (PSLF), Fatima Zahra, la plus prestigieuse Dame du monde (as) et de l’Imam Ali (as), fils d’Abi Tâleb. Né à Médine le 3 du mois de Cha’ban en l’an 4 de l’hégire, il était considéré par le Prophète de Dieu (s) comme son fils, (tout comme son frère aîné Hassan, as). On rapporte du Prophète (PSLF) de nombreuses paroles à leur sujet qui montre le rang élevé qu’ils ont auprès Dieu. « O mon Dieu ! Je les aime et j’aime ceux qui les aiment ! » « Hussein fait partie de moi et je fais partie de Hussein. Dieu ! aime celui qui aime Hussein. » « Celui qui aime Hassan et Hussein m’aura aimé et celui qui les déteste m’aura détesté. » «Has-

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san et Hussein sont les deux maîtres du paradis. » Et d’autres paroles encore que le Prophète (s) ne cessait de répéter pour savoir à tout le monde le rang distingué de ses deux petits-fils, les deux premiers fils d’Ali Ibn Abi Tôlib et de FâtimaZahra. L’Imam Hussein fut nourri de la morale prophétique, fut élevé selon les principes du message islamique de vérité, de justice, de dignité. Aussi, n’étaitil pas comme n’importe quelle personne qui aurait été victime d’une quelconque injustice et qui se serait révoltée. Non, il était cet Imam désigné par Dieu pour diriger les affaires des musulmans selon les directives divines et amener la paix, la justice, la plénitude et l’harmonie avec Dieu, qu’une poignée de gens avides de pouvoir et de richesses ont tué, en manipulant d’autres. L’Imam (as) a donné sa vie pour ordonner le bien et interdire le mal, il s’est sacrifié pour que reste vivante la flamme de l’amour pour la justice et la vérité et que coulent dans nos cœurs les effusions d’espoir, d’amour, de spiritualité et d’éternité. Le soulèvement de L’Imam Hussein (as), c’est la victoire du sang (le sang pur de l’Imam Hussein (as) et ses compagnons) sur les armes ; c’est l’appel au soulèvement contre l’injustice, c’est l’appel aux grandes valeurs humaines de sacrifice, d’héroïsme, d’amour, de foie, de patience, de dignité ; c’est l’appel à la vérité, à la liberté, à l’humanité, au bien, au retour à Dieu ! De nombreux hadiths évoquent les bienfaits qu’apportent les commémorations du martyre de L’Imam Hussein (as) : le pardon de Dieu, Sa Miséricorde, Ses Bienfaits, l’intercession du Prophète (PSLF) et d’Ahhul Bayt (as), l’obtention du paradis … Nous demandons à Dieu, en ce mois de Moharram durant lequel la miséricorde divine est descendue, qu’Il nous fasse réussir la commémoration d’Achoura, source de bénédictions divines, et que nous soyons prêts à accueillir L’Imam Hussein (as), corps et âmes, pour pouvoir bénéficier de ses effu-

sions. Pourquoi pleurer un martyre ? En ces jours de commémoration du martyre de l’Imam Hussein (as) et ses compagnons, il est sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur ce que signifie de pleurer un martyre, tant cette question a suscité des controverses. Certains se sont si opposés ouvertement à ces manifestations sous le prétexte qu’elles proviennent d’une conception erronée du martyre et qu’elles suscitent des réactions sociales négatives. Selon eux, une nation pleure ses martyrs parce qu’elle pense que le martyre est un signe d’échec, de perte et une source de tristesse et de regret au lieu de s’en réjouir parce que signe de fierté et d’orgueil. Une nation qui pleure son martyr depuis plus de mille ans et qui brûle encore de douleur et de remord ne peut qu’être une nation, encore sous le choc des émotions, donc faible, vaincue. Les pleurs seraient synonymes de faiblesse et de dégénérescence de la nation. Pourtant, le Messager de Dieu, le Prophète Mouhammad (PSLF), nous recommandait de pleurer les martyrs. Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb, oncle du noble Prophète (PSLF), était tombé martyr lors de la bataille d’Ouhoud et son nom avait brillé parmi les martyrs des premiers temps de l’Islam. Il avait acquis le surnom de « maître des martyrs ». Sa tombe, située parmi celles des martyrs de Houhou, est à l’heure actuelle un lieu de visite pour tous ceux qui se rendent à la ville illuminée de Médinatoul Mounawara. Hamza avait émigré de la Mecque pour Médine où il était demeuré seul jusqu’au moment de son martyre. Aussi, quand le Prophète, revenant à Médine après la bataille d’Ouhoud, entendit des pleurs dans toutes les maisons des martyrs, sauf dans celle de Hamza, il dit : «Personne ne pleure Hamza ? ». Cette parole se répandit rapidement dans toute la ville de Médine. Les femmes qui avaient perdu leurs fils ou leurs maris se précipitèrent vers la maison de Hamza

pour le pleurer par respect pour le Prophète et Hamza, son oncle. Depuis lors, c’était devenu une habitude pour quiconque désirait pleurer un martyr, de se rendre d’abord à la maison de Hamza pour le pleurer. L’Islam est favorable à ce que les gens pleurent leurs martyrs, parce que pleurer le martyr, c’est participer à son épopée, c’est sympathiser avec son esprit (sa cause) et concorder avec ses activités, ses mouvements et son courant. Après la tragédie d’Achoura, le martyre de l’Imam Hussein (as) a occupé une place centrale dans la philosophie du martyre et en représente le point culminant. De nombreux hadiths nous confirment les biens des pleurs sur le martyre de l’Imam Hussein (as). En voici quelques uns : L’Imam Hussein disait de luimême : «Je suis le tué qu’on pleure de larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque qui ne se met à pleurer ». C’est-àdire : «Je suis celui qui sera abattu et apparenté aux larmes et aux pleurs des bonnes causes ». Le sixième Imam, l’Imam Jafar Sâdiq (as), rapporte de son père, l’Imam Bâqer (as) : « Celui qui verse une larme, même de la taille d’une aile de mouche, sur ce qui est arrivé à l’Imam Hussein (as), Dieu lui pardonnera ses péchés, même s’ils étaient beaucoup plus abondants que l’écume de la mer ». Il déclara par ailleurs : «Celui qui parle de la (tragédie) de l’Imam Hussein (as) et fait pleurer, gagne le paradis ». Et il ajouta : « Celui qui l’évoque seul et pleure, gagne le paradis ». Le noble Coran évoque en plusieurs circonstances les mots « pleurs », ‘’pleurer’’ (bakâ ou bukâ) : (« Le ciel et la terre n’ont pas pleuré sur eux »)(v 29, S La Fumée XLIV ‘eux’ c’est-à-dire Pharaon et ses soldats). « Ils tombaient prosternés en pleurant quand les versets du Miséricordieux leur étaient communiqués » (v58, S Mariam XIX). ‘’Ils’’ c’est-à-dire les Prophètes élus. « Ils tombent sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente » (v109 ; S le voyage nocturne, XVII) – ‘’ils’’ : ceux qui ont déjà reçu la science, et le Coran leur étant lu). « Ils revinrent le soir chez leur père en pleurant » (v16, S Yousouf, XII) ‘’ils’’ c’est-à-dire les frères de Yousouf après l’avoir jeté dans un puits, à la différence du père de Yousouf (as) qui pleura de tristesse, après la disparition de Yousouf (as) à en perdre la vue) « Ils ont ri un peu – et vont beaucoup pleurer » (v82, S Le repentir, XI) ‘’ils’’ ; ceux qui n’ont pas voulu aller au combat) « Vous riez et vous ne pleurez pas ? Vous êtes complètement

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insensibles » (v 60-61, s L’étoile, LIII) ‘’vous’’ : les mécréants qui ne croyaient pas à l’avertissement du Prophète Mouhammad (ç)) Les types de pleurs Enfin, le noble Coran rappelle que tout vient de Dieu et que tout revient à Dieu, même les pleurs : « C’est lui qui fait rire et fait pleurer » (v.43, s L’étoile LIII). En relisant ces versets, on peut constater que les pleurs peuvent exprimer des sentiments bien différents : - Il y a des pleurs par crainte de la Majesté de Dieu (de Ses châtiments) et de Sa Beauté, crainte mêlée à l’humilité, au respect et à une sorte de pudeur. Selon les propos de l’Imam Ali (as), ces pleurs sont une des clefs de la miséricorde divine, ils illuminent le cœur et le protègent de la récidive dans le péché. L’Imam Sadiq (as) disait que les choses de ce monde étaient limitées, sauf les larmes car une goutte d’elles peut éteindre une mer de feu. C’est-à-dire, une mer de la colère divine s’éteint avec une larme de crainte de Dieu. Les larmes nettoient de la poussière de l’avilissement. Dieu protège du feu tout visage sur lequel ont coulé de telles larmes et Il fait miséricorde à tout un peuple s’il s’y trouve une seule personne qui pleure de crainte de Lui. La plupart des larmes de nos grands hommes saints étaient de cette sorte, de crainte de faillir à leur devoir devant Dieu, ToutPuissant, et de ne pas assez le servir. - Il y a les pleurs de désir, désir de rencontrer Dieu, son Messager et les gens purs de sa maison, et notamment l’Imam du Temps (que nos âmes soient en rançon pour eux !), le désir de tomber en martyre, de se rendre à la maison sacrée, sur les tombes des infaillibles (as), notamment celle de l’Imam Hussein (as), le désir d’atteindre le Paradis, la satisfaction de Dieu .Tous ces pleurs laissent des traces profondes dans l’âme humaine. -Il y a des pleurs de honte, de regret d’avoir désobéi à Dieu, d’avoir commis des pêchés, d’avoir laissé passé des occasions de se perfectionner ou de se rapprocher de Dieu ; il y a des pleurs de repentir : ce sont des pleurs qui attirent la miséricorde divine et préparent la voie pour l’acceptation du repentir. «De la noblesse de l’homme, ses pleurs sur le temps passé.», dit l’Imam Ali (as). L’Imam Sadiq (as) rapporta ce que Dieu avait inspiré au Prophète Daoud (as) : « Si un croyant a commis un pêché qu’il a ensuite rejeté, et qu’il en a honte et s’en repent, Dieu lui fait miséricorde. Les anges font oublier ce péché et le remplacent, par la suite, par une rétribution et une récompense.» (suite à la page 7 )


Contribution

Pourquoi doit-on pleurer le jour de l’Achoura’’Tamkharit’’ ? Donc, en résumé, les pleurs peuvent avoir des aspects positifs et des aspects négatifs, selon les causes, les motivations et les objectifs. Aussi est-il dans l’erreur celui qui pense que les pleurs ne sont qu’une manifestation néfaste, qu’une expression négative de sentiment, de tristesse et de souffrance. En effet, les pleurs sont spécifiques aux hommes (tout comme les rires) et laissent des traces profondes dans les sentiments humains. Ils accompagnent habituellement une sorte de sensibilité et d’émotion. Dans de telles situations, l’homme ressent la proximité de la personne bien-aimée qu’il pleure et s’associe à elle, à ces idées et à ses actes. Les pleurs expriment de l’amour, impliquant une sortie du cadre du « moi ». Aussi, si les savants religieux, qui sont les fidèles dépositaires de la sauvegarde de cet attachement à l’Imam Hussein (as), pouvaient exploiter ses sentiments humains en les poussant sur la voie de l’Imam Hussein (as), ils pourraient réformer le monde entier. Le secret de la pérennité de Hussein (as) réside d’une part dans

sa dimension émotionnelle. Les pleurs sur l’Imam Hussein (as) assurent la permanence de ces racines émotives dans les âmes et empêchent d’affaiblir et de disparaître. De là, nous comprenons la sagesse des recommandations des Imams (as) de la noble et généreuse famille prophétique de pleurer sur l’Imam Hussein (as). Les pleurs sur le martyre renferment une dimension sociale par l’esprit de l’Islam qu’ils impliquent. Sérigne Touba Khadimou Rassoul (ra) a dit dans un de ses recueils de poèmes ‘’Ghassida Houqal Bouka-ou’’ : « Il est un droit de pleurer pour les Maîtres morts que les cieux et la terre pleurent en longueur.» Cheikh Sidi Hajji Malick Sy a dit également dans son recueil de poèmes ‘’La Qad Haja Qalbii’’ dans lequel était évoqué le drame de Karbala et l’obligation de verser des larmes pour le musulman : « Est t-il un péché sur celui qui pleure le jour ou le petit-fils de l’Envoyé est tué ? » « Ne croyez pas que l’objectif et le but de ces cérémonies funèbres et de ses cortèges s’arrêtent au niveau des pleurs sur le Maî-

tre des martyrs (as). Le Maître des martyres n’a pas besoin de ces pleurs, et ces pleurs en soi n’ont aucune utilité. Le plus important est que ses assemblées réunissent les gens et les orientent dans une seule direction… Ce n’est pas sans raison que certains de nos Imams (as) ont demandé, du haut de la tribune, que soient tenues des oraisons funèbres sur eux (as) après leur mort. Ce n’est pas sans raison non plus que nos Imams (as) ont dit que celui qui pleure ou qui fait pleurer quelqu’un gagne le paradis, et que celui qui s’efforce de pleurer (fait semblant) obtient également le paradis. La question n’est pas de pleurer, ni de faire semblant, mais c’est une question politique. Nos Imams désirent, grâce à leur clairvoyance et leur profonde vision divine, que les rangs du peuple s’unifient et se mobilisent par différentes voies pour se protéger des malfaisances.» Ils ajoutent, par ailleurs, que l’objectif est le «rassemblement sous une bannière unique, derrière une idée unique et rien ne peut le réaliser autant que les condoléances au

Maître des Martyres (as). » «Ils ne comprennent pas que ces condoléances et ces oraisons funèbres forment l’homme et construisent sa personnalité(…) et qu’elles aident à la propagande contre les oppresseurs et les tyrans. Ce qui doit se passer, c’est de mettre en évidence celui qui se joint à l’opprimé. Et cela doit rester ainsi jusqu’à la fin des temps ». Lorsque le Prophète (PSLF) parlait de ce qui, fondamentalement, sauvegardait toute chose de « l’Islam » jusqu’à maintenant, il disait : « et moi je suis de Hussein (as) », c’est-à-dire que c’est lui « l’Imam Hussein (as) » qui protège la religion, que c’est son sacrifice et son offrande qui ont sauvegardé l’Islam et qui continuent de le sauvegarder, et nous devons à notre tour le protéger (…) «Quand les gens voient que le Maître des Martyres a offert ses fils sur le champ de bataille et qu’ils ont été coupés en morceaux, il leur devient facile d’offrir leurs fils. Cela est un symbole du don (de soi) que nous avons hérité de Karbala et qui a des conséquences sur l’ensemble des aspects de la vie.

Ainsi, il s’agit d’éduquer notre cœur et de le vivifier à travers notre Amour pour L’Imam Hussein (as), pour ce pourquoi il s’est battu et par quoi il s’est battu. Il s’agit également de l’attendrir devant l’intolérable évocation du massacre de l’Imam Hussein (as) et ses compagnons, et de le raffermir devant ses ennemis et les ennemis de Dieu. » Et ! Comment ne pas pleurer quand le ciel et la terre pleurèrent l’Imam Hussein (as) au moment de la tragédie de Karbala ! Nos cœurs seraient-ils plus durs que la pierre ? « Toute chose pleura sur l’Imam Hussein (as), même les bêtes sauvages dans les déserts, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Pleurèrent aussi sur lui, le soleil, la lune et les étoiles… le ciel et la terre, les croyants parmi les hommes et les djinns, l’ensemble des anges des cieux et des terres. ». Association Ali Yacine (as) pour le Développement Humain Durable Dakar, le 12 novembre 2013

Le mois de Safar

- Le mois de Çafar est connu pour son caractère funeste. Or, rien ne vaut mieux, pour conjurer les malheurs, que l'aumône, les do'â' et les invocations de protection prescrits. Aussi quiconque veut se protéger des événements néfastes propres à ce mois, qu'il lise dix fois l'invocation suivante chaque jour de ce mois : Le 20 Çafar C'est l'anniversaire du quarantième jour du Martyre de l'Imam al-Hussain (p). C'est aussi le jour anniversaire du retour de sa famille de Damas à Médine après la Tragédie de Karbalâ', survenue le 10 Muharram. Ce jour marque aussi l'anniversaire de la venue du Compagnon Jâber Ibn Abdullâh al-Ançârî, à Karbalâ', pour visiter la sainte tombe de l'Imam al-Hussain (p), le premier à avoir effectué cette visite depuis l'assassinat du petit-fils du Prophète. Il est donc très recommandé de se rendre ce jour à avait reçu la Révélation à l'âge et dit :"Ô mon père! Ô celui qui Karbalâ', auprès de sa tombe. de 40 ans. Il prêcha l'Unicité a répondu à l'appel du Seigneur Selon l'Imam al-Hassan al-'Aspendant treize ans à la Mecque. Qui l'avait appelé auprès de lui ! karî (p), le père de l'Imam alPuis, il émigra, à l'âge de 53 ans, Ô mon père ! Que tu es près de Mahdî (p), les signes du bon à Médine où il décéda 10 ans ton Seigneur". Puis, selon un croyant sont au nombre de cinq plus tard. L'Imam Ali (p) s'oc- récit digne de foi, elle ramassa :"L'accomplissement de 51 cupa alors du lavage rituel de une poignée de terre de la sainte rak'ah de prière (17 obligatoires son corps (ghusl al-mayyet), de tombe et y posa ses yeux en réet 34 surérogatoires) par jour, la son embaumement, de son en- citant quelques vers plaintifs et visite pieuse du tombeau de veloppement. Puis, il pria sur élégiaques. l'Imam al-Hussain, le jour annilui. Et les Compagnons vinrent Le dernier jour de Çafar versaire du Quarantième (alpar fournées pour prier sur lui C'est le jour anniversaire du Arba'în), le port d'une bague à individuellement et sans imam martyre de l'Imam Ali al-Redhâ la main droite, le frottement du de prière qui les dirige. Après (p) (le huitième Imam d'Ahl-ulfront sur le sol (lors de la prosquoi, l'Imam Ali (p) l'enterra Bayt) mort des suites de son ternation) et la prononciation à sur place (à l'endroit même où empoisonnement (avec des raihaute voix du Basmalah (Bismil est décédé). sins empoisonnés), en l'an 203 illâh ar-Rahmân ar-Rahîm)". Le célèbre Anas Ibn Mâlik té- de l'hégire, à l'âge de 55 ans. Il Le 28 Çafar moigne : "Lorsque nous avons fut enterré dans la maison de C'est le jour anniversaire du terminé l'enterrement du Pro- Hamîd Ibn Quh-tubah où avait décès du Sceau des Prophètes, phète (P), Fâtimah est venue été enterré également Hâroun notre Noble Prophète, Muhamvers moi et m'a dit :"Comment al-Rachid, dans le village de Samad Ibn Abdullâh (P) (décédé avez-vous pu jeter de la terre nâbâd (Mach-had) en Iran. le lundi 28 çafar de l'an 10 de sur le visage du Messager d'All'hégire) à l'âge de 63 ans. Il lah. Ensuite elle se mit à pleurer

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cmjn

Evènement

A

près le massacre, avec une extrême cruauté, de Sayyidina Imam Hussein (as) et sa famille et ses compagnons à Karbala, les chevaux de l’ennemi piétinèrent le cadavre décapité de d’Al Hussein (as) et des autres martyrs, tandis que les femmes et les orphelins, pris en captivité, étaient violemment traînés et humiliés à travers plusieurs villes (de Koufa à Damas). Un seul fils adulte d’Al Hussein (as) échappa à l’horrible tuerie : Ali Ibn Al Hussein (as), plus connu sous le nom de Zaïn Al-Abedîne, qui était très malade. Quant aux cadavres, ils restèrent sur place à la merci du soleil brûlant de l'été, durant trois jours. Zaynab (as), la sœur d’Al Hussein (as), fut horrifiée et pleine de compassion et de tristesse en voyant la tête décapitée de son frère suspendue à la pointe d’une lance. Elle fit un poème fort poignant : « Que direz-vous lorsque le Prophète (P) vous demandera, Vous le peuple qu’il a laissé derrière lui : Qu’avez-vous fait de ma descendance et de ma famille après ma mort ? Parmi eux des prisonniers de guerre et des corps baignant dans leur sang » À l’arrivée du convoi a Koufa, au palais du gouverneur 'Obeidullah Ibn Ziyâd, celui-ci s'était assis dans son Palais dont les portes furent laissées ouvertes pour la réception de visiteurs et de gens venus le féliciter de la victoire qu'il venait de remporter sur les "Gens de la Maison" (Alh-ul-Bayt). Il paraissait joyeux et tenait dans sa main une barre de fer avec laquelle il tapotait la tête d'Al-Hussein (as) posée devant lui. Ce spectacle macabre et révoltant irrita un vieux compagnon du Prophète (pslf), Zayd Ibn Arqam qui se trouvait ce jour-là au Palais. Il cria à la face d'Obeidullah: «Écarte ta barre de ces deux lèvres, car par Dieu - en dehors duquel il n'y a pas de dieu -, j'ai vu les lèvres du Prophète s'y poser je ne sais combien de fois». Et il se mit à pleurer. Ibn Ziyâd n'apprécia guère cette remarque significative; il répliqua à Zayd Ibn Arqam en lui disan sur un ton de mauvaise foi : «Que Dieu fasse pleurer tes yeux ! Pleurestu donc de la victoire de Dieu? Si tu n'étais pas un vieillard sénile, ayant perdu la raison, je t'aurais coupé la gorge». Excédé et affligé, Zayd Ibn al-Arqam quitta le lieu, les larmes aux yeux, gardant toujours dans la mémoire le souvenir de l'image du Prophète étreignant et embrassant son bienaimé Al-Hussein alors qu'il était enfant. A peine ce noble compagnon eût-il quitté le Palais, le cortège des captifs y arriva. On les présenta à Ibn Ziyâd, lequel s'adressa tout de suite à Zaynab sur un ton vengeur : «Louange à Allah qui vous a scandalisés, vous a tués et a démenti vos histoires. » La réponse de Zaynab ne tarda pas et fit trembler l'assistance, car elle était très révélatrice : «Louange à Allah qui nous a honorés par Son Prophète Muhammad (pslf) et qui a éloigné de nous la souillure. Il ne fait découvrir que le débauché et ne dément que le menteur. Et ce n'est guère notre cas, mais celui d'un autre». - Et comment considères-tu ce que Dieu a fait des tiens?, insista Ibn Ziyâd. - Dieu avait décidé qu'ils meurent, et ils se sont donc dirigés vers leurs demeures. Dieu te confrontera avec eux et là, chacun de vous Lui présentera ses arguments, dont Il sera l'arbitre...» Ibn Ziyâd lui demanda alors : « N’as-tu pas vu ce qu’Allah fit de ta famille et de ton frère ? ». Dame Zaynab dit : « Je n`ai vu que le bien. Ce sont des gens qu’Allah enregistra comme martyrs et les voici martyrisés. Allah vous rassemblera un jour et l`on verra à qui sera la victoire ». Remarquant un jeune homme parmi les prisonniers, ` Ibn Ziyâd se renseigna sur son identité. Il lui demanda: - Qui es-tu? - Je suis 'Ali fils d'Al-Hussein, répondit AlSajjâd. - Mais, 'Ali Ibn Al-Hussein n'a-t-il pas été

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Après la tragédie de Karbala

La famille de saint Prophète (psl) en captivité

tué?, s’étonna Ibn Ziyâd. - J'avais un frère qui s'appelait Ali aussi. Les gens l'ont tué, dit Al-Sajjâd. - C'est plutôt Dieu qui l'a tué..., fit Ibn Ziyâd sèchement. - Dieu accueille les âmes au moment de leur mort, répondit Zayn Al-Abidine. L'attitude ferme et les réponses directes d`Ali ibn Hussein (as) excédèrent 'Obeidullah ibn Ziyad, lequel s'écria à l'adresse des bourreaux : «Égorgez-le!». Et l’on a voulu le tuer quand Dame Zaynab le défendit farouchement en disant à Ibn Ziyâd : « Tu as suffisamment versé notre sang et tu t’en es abreuvé ! Tu ne nous as laissé que lui ! Par Allah, je ne me séparerai guère de lui. Si tu veux le tuer, tue-moi donc avec lui ! » C’est ainsi que, grâce à la bravoure de Dame Zaynab, Zayn Al Abidîn fut le seul survivant de Karbala parmi la progéniture de l’Imam Al Hussein (as). Ibn Ziyâd quitta le salon pour la mosquée où il prononça un prône dans lequel il annonça l'assassinat d'Al-Hussein (as) et la victoire de Yazid : «Merci à Dieu qui a mis en évidence le vrai et Ses tenants, donné la victoire au commandant des croyants, Yazid, ainsi qu'à son parti, tué le menteur et fils de menteur et ses partisans». On trouvera rarement des paroles plus insultantes, cyniques et perfides à l’endroit des membres purs de la sainte famille du noble Prophète (saw). Abdullah Ibn Afif al-Azdi, qui était dans l'assistance, s'indigna de ces propos blasphématoires et brisa le rideau de terreur et de peur qu'avait installé Obeidullah entre l'amour envers les Ahl-ul-Bayt (as) et leurs partisans, en s'écriant à l'adresse du Gouverneur: «Tu te permets de t'installer dans la tribune des justes après avoir osé assassiner les descendants des Prophètes!!!» Ces mots retentirent comme un tonnerre aux oreilles d’Obeidullah qui était au zénith de l'orgueil de son poste de gouverneur et dans l'ivresse de la victoire perfide qu'il venait de remporter. Pour sauver la face, il ne trouva rien d'autre que d'ordonner l'exécution de son contradicteur…. Sa colère vindicative ne s'arrêta pas là. Le lendemain, il exposa la tête d'Al Hussein dans les rues de Kûfa pour étouffer dans l'œuf toute nouvelle velléité d'opposition et de résistance à ses agissements. Après quoi, la tête d'Al Hussein et d'autres têtes de martyrs furent expédiées en Syrie, vers Cham, la Capitale du Califat Yazîd Ibn Mu`âwyah . Dans la caravane chargée de cette expédition macabre, se trouvaient les captifs, les veuves et les enfants de la famille du Prophète (pslf); ils marchaient derrière la tête d'Al Hussein. Sur ce long trajet, les membres de la famille du Prophète (pslf) ont beaucoup souffert. Une fois, les gens voulaient offrir des dates

sèches aux enfants affamés, mais Dame Zaynab a refusé en disant : « Je vous remercie de votre sollicitude envers nos enfants affamés. Mais nous sommes la Famille du Prophète, et l'Envoyé de Dieu nous a interdit de manger les aumônes. En aucun cas, il ne nous est possible de transgresser ses ordres. » La caravane finit par arriver en Syrie, à Damas, où les agents du Pouvoir omayyade avaient déjà fait leurs propagandes: «Le Calife a remporté une victoire sur un groupe de dissidents dont les captifs sont sur le point de traverser la capitale». Tout le monde sortit pour assister à la procession. Celle-ci parvint au Château de Yazid. Lorsque Yazid reçut la tête tranchée d’Al Hussein (as), il fit un poème dans lequel il dit : «La tribu des Hâchimites (celle du Prophète) s’est amusée avec le pouvoir. Il n’y a eu ni nouvelles, ni révélations venues de Dieu. Je regrette que mes ancêtres morts à Badr ne soient pas présents en ce jour de gloire. » Yazid dit à Zayn Al Abidin, sur un ton vengeur et avec un air victorieux : «Ô fils de Hussein! Ton père a tué mes liens de parenté, ignoré mon droit, contesté mon pouvoir. Dieu lui a donc fait ce que tu as vu». L’Imam Al-Sajjâd répliqua sur le champ par un verset coranique: «Nulle calamité n'atteint la terre ni vous-mêmes, sans que cela ne soit écrit dans un livre, avant même d'être créé. Voilà qui est facile pour Dieu!» (Coran, LVII, 22). Voilà qui est facile à Dieu. Il en est ainsi pour que vous ne soyez pas désespérés par ce qui vous a échappé ni que vous n'exultiez de ce qui vous a été donné. Dieu n'aime pas l'insolent plein de gloriole." Il a dit aussi : "0 fils de Mouawiya, de Hind et de Sukhr, la Prophétie et l'autorité ne sont descendues que pour mes parents, mes aïeux avant que tu ne sois né. Mon grand-père Ali, fils d'Abi Tôlib, était à Badr, à Uhud et [à la bataille) des Partis, portant l'étendard du Messager de Dieu, alors que ton père et ton grandpère portaient l'étendard de l'incroyance. Malheur à toi, Yazîd! Si tu réalisais ce que tu as fait, quel crime tu as commis à l'encontre de mon père et de sa famille, tu t'enfuirais dans les montagnes, tu étendrais de la cendre, tu appellerais au malheur sur toi. Annonce l'humiliation et le regret quand les gens seront réunis le Jour du Jugement.’’ Yazid a menacé al- Sajjâd qui répondit, d'une voix faible mais claire et ferme : « Yazid ! Les tortures que tu nous as déjà infligées ne peuvent pas être surpassées en horreur par tout ce que ton esprit malade pourrait imaginer. Pour moi, la pire des tortures, c'est être en ta présence, avec les femmes de la Famille du Prophète sans voile pour préserver leur visage de ton regard vicieux. Ne crois surtout pas que ni moi, ni mes proches soyons effrayés ou intimidés

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par tes menaces. Nous, Gens de la Famille du Prophète, sommes éduqués depuis l'enfance pour être à même de supporter toutes les épreuves, toutes les souffrances. Ceux que Dieu aime, Il les soutient dans toutes les épreuves et, dans l'Au-delà, ils jouiront de Ses Faveurs ! ». Des murmures d'admiration s'élevèrent dans l'assistance… …La grand Dame Zaynab s’est adressée aussi à Yazîd en disant : « Ô Yazid, pensestu que tu as triomphé sur nous ?...N’as-tu pas lu dans le Qur’an où Allah dit : "Si nous accordons un répit aux incroyants ou si on accroit leurs richesses, ils ne doivent pas se considérer avantagés par rapport aux autres…On leur accorde répit pour qu’ils dévoilent leur vraie face. Ô Yazid, je jure sur Allah que tu n’as décapité personne que toi-même, Hussein vit éternellement et tu ne pourras jamais effacer notre souvenir ; nous resterons jusqu’à la fin de ce monde. Ceux qui t’ont déblayé le chemin et qui t’ont permis d’asservir les Musulmans seront ceux qui occupent la place inférieure et qui ont les soldats les plus faibles. C’est l’alternative méritée des injustes. Malgré les calamités qui m’ont touchée, je trouve que tu es sans valeur. Je trouve plus valorisant pour toi le fait de te tancer et de te réprimander. Mais je le fais car mes yeux sont larmoyants. Quelle chose étrange de voir les nobles du parti de Dieu tués par les affranchis, par le parti du Diable ! Si tu penses que nous sommes un gain que tu viens de réaliser, tu ne tarderas pas à constater que nous sommes une perte que tu as subie. C’est à Dieu que nous adressons nos plaintes. Dieu ne traite jamais ses serviteurs injustement. Déploie donc tes fourberies et tous tes efforts. Par Dieu, tu n’arriveras pas à effacer notre renommée. Tu n’anéantiras pas notre Révélation. Tu n’atteindras jamais notre rang et tu n’arriveras jamais à laver ta honte. Tes avis sont erronés, tes jours, lorsque le crieur criera, sont comptés et les armées qui tu rassembles seront dispersées. Que la malédiction de Dieu soit sur les injustes. Gloire à Dieu qui a donné au premier d’entre nous le bonheur et au dernier parmi nous le martyre et la miséricorde … » L’Imam Ali ibn Al Hussein- paix sur lui !- a prononcé une homélie historique à Damas, dans la grande mosquée de la ville, semblet-il. Le jour du discours, un orateur officiel se présenta à la tribune pour offrir une louange en l’honneur de Moawiya et d’Abu Sofyan, et dénigrer Ali Ibn Abi Tôlib- paix sur lui !-. Cet orateur osa prétendre que les musulmans devaient tout à Moawiya et Yazid, que leur bonheur ici-bas et dans l’audelà était lié au sort des ommayyades. C’est à ce moment qu’Ali Ibn Al Hussein- paix sur lui !-, se leva et clama à haute voix, sans la moindre peur: "Malheur à toi, orateur ! Tu as acheté la satisfaction de la créature contre la colère du Créateur, et tu es devenu de ce fait un candidat à l’enfer". Puis, il se tourna vers le calife pour lui demander: "M’autorises-tu à monter à mon tour sur ces planches, afin que je dise ce qui plaît à Dieu, tout en étant utile à l’audience et compté comme une bonne œuvre?". L’assemblée insista pour que le calife l’autorise à parler, si bien que l’Imam monta sur la tribune pour discourir. Ali Ibn Al Hussein- paix sur lui !- commença par se présenter : "C’est moi le fils de la Mecque et de Mina, c’est moi le fils de Zamzam et de Safa, c’est moi le fils du Messager de Dieu, c`est moi le fils du Maître des croyants, c`est moi le fils du Maître des martyres Al-Hussein !…" Puis, il dit: "Ô les gens, Dieu nous a donné six choses et a apposé notre supériorité (nous la famille prophétique) par sept choses : il nous a donné : la science, la mansuétude, la magnanimité, l’éloquence, le courage et l’amour dans le cœur des croyants. (suite à la page 9)


Evènement Et Dieu nous a donné la supériorité pour sept raisons: le Prophète choisi Mohammad est de nous, le véridique Ali Ibn Abi Tôlib est de nous, l’oiseau céleste (Ja’far ibn Abi Talib) est de nous, le lion de Dieu et de son Prophète (Hamza ibn Abd al-Muttalib) est de nous, les deux descendants (Hassan et Hussein) sont de nous, enfin le Messie ( Imam Al Mahdi) est de nous ". L’influence du discours de l’Imam sur l’assemblée fut si forte que les ommayades durent l’interrompre en faisant retentir l’appel à la prière (adhan). L’Imam, par respect pour le Nom du Très Haut, se tut. Quand le muezzin en arriva à dire "Je témoigne que Mohammad est le Prophète de Dieu", l’Imam s’adressa au muezzin, en retirant son turban: "Par le droit du Prophète que tu as invoqué, tais-toi!". Puis, s’adressant à Yazid ibn Moawiya, l’Imam dit: "Est-ce que ce Prophète noble et glorieux est ton grandpère ou le mien? Si tu dis que c’est le tien, tout le monde saura que tu aurais menti, et si tu dis que c’est le mien, alors pourquoi as-tu assassiné mon père et volé ses biens? Et emprisonné ses femmes?" Puis, il continua son discours jusqu’à ce que l’assemblée se sépare dans le désarroi le plus complet. Les membres de la famille du Prophète (pslf) en captivité sont retournés en prison. La fille de l’Imam Hussein, Soukaïna surnommée Roukhaya qui n`avait que 3 ans, mourut de ses blessures et de chagrin et a été enterrée dans le même endroit à Damas… Trop de rumeurs circulaient à propos du sort cruel que le calife avait infligé à la Famille du Prophète (pslf). Des femmes allaient même jusqu'à traiter de lâches leurs maris parce qu'ils ne s'opposaient pas au tyran. Yazid avait perdu le sommeil. Il craignait maintenant sérieusement d'être renversé. Alors, il décida de faire sortir de prison les survivants du massacre. Il affirma publiquement qu'on l'avait trompé, que Hussein (as) n'était pas aussi rebelle qu'on le lui avait dit. Il jura que jamais il n'avait ordonné qu'on tue le petit-fils du Prophète... Il offrit à Ali Zayn Al Abidine, à Zaynab, à Kolsoum, à toutes et à tous, de leur donner tout ce qu'ils pourraient souhaiter. La seule chose qu'ils demandèrent fut qu'on leur restitue les pauvres biens qu'on leur avait volés. Ils emportèrent avec eux ces reliques, et aussi les têtes des Martyrs. Voyageant de nuit, et accompagnés d'une escorte qui éloignait d'eux tous les importuns, ils revinrent sur le lieu du Sacrifice, dans la plaine de Karbala. Ils enterrèrent les têtes auprès des corps des Martyrs. C`était 40 jours après Achoura, jour connu sous le nom Arba’in. Le grand compagnon du Prophète (pslf), Jabir Ibn Abdallãh Ansari, arriva lui aussi ce jour à Karbala pour visiter le tombeau de l`Imam Hussein (as). Le peuple, il faut le dire, après avoir été passif ou ignorant, commença à organiser des manifestations contre Yazid et tout le pouvoir Omeyyade pendant une douzaine d'années. Un an après le sacrifice de l'Imam Hussein (as), les habitants de Médine se soulevèrent contre le dictateur impie. Ils démirent son gouverneur, qu'ils remplacèrent par Abdallah, fils de Hanzalah. L'armée de Yazid attaqua la ville du Prophète (pslf). Yazid livra la cité à ses soldats durant trois jours. Plus de dix-sept mille Médinois furent massacrés, les maisons et les magasins pillés, et les femmes musulmanes violées. C'est en conséquence de ces actes sordides de Yazid que le « Soulèvement et le Sacrifice » de l'Imam Al Hussein (as) touchèrent les cœurs des gens, et que leur impact alla grandissant chaque jour un peu plus. L'année suivante, un autre soulèvement eut lieu. Le chef des insurgés était Abdallah, fils de Zubaïr. La même armée qui avait sévi dans la ville sainte du Messager de Dieu marcha sur la Sainte Mecque, où le fils de Zubaïr s'était retranché. Les catapultes, les balistes et autres machines de guerre de l'armée omeyyade lancèrent tant de projectiles contre la Sainte Kaaba qu'un mur s'effondra et qu'un incendie ravagea la Maison de Dieu. Dans les jours qui suivirent cette profanation inexpiable, Yazid mourut. Au début, le Soulèvement de l'Imam Al Hussein (as) fut considéré comme un mouvement révolutionnaire finissant par un bain de sang ; mais avec le temps, il finit par rassembler un grand nombre de gens qui étaient prêts à se sacrifier pour la cause de la Vérité, et par amour et respect pour les Ahlul-Bayt. C'est pour cette raison que Mo`âwiyah avait mis son fils Yazid en garde contre toute tentative de confrontation. Mais finalement, le tempérament haïssable et vaniteux de Yazid l'aveugla et l'empêcha de distinguer la maladresse de la préservation de ses intérêts. Selon Ibn Kathir, lorsqu'on lui demanda s'il était licite de maudire Yazid, Ahmad ibn Hanbal, l'un des quatre ‘’moujtahed’’ sunnites, répondit : - Comment ne maudirais-je pas celui que Dieu Luimême maudit ? Le Noble Prophète (pslf) dit : " Assurément, il existe dans les cœurs des Mu'minin (croyants), par respect pour le martyre d'Al Hussein (as), une ardeur qui ne s'apaise nullement ".

L’ARBA’IN L’occasion de rendre une visite pieuse à l’Imam Hussein (as)

L

e 20 du mois de Safar (deuxième mois lunaire), c`est l’Arba`in, c’est-à-dire le 40ème jour du sacrifice suprême de l’Imam Hussein (as), petit-fils du Prophète Mouhammad (saw), qui a souffert le grand martyre à Karbala (Irak), suite à son soulèvement contre la tyrannie pour rétablir la sunna de son grand-père, comme il l’a signalé lui-même. L’Arba’in est ainsi l’occasion de la visite pieuse de Sayyidina Imam Hussein (as), le petit fils du noble Prophète (pslf), 40 jour après son martyre à Karbala en Irak. L’histoire a retenu, en effet, que le premier visiteur de sa tombe est Jaber Ibn Abdallah Ansari, distingué compagnon du noble Prophète (pslf). Il est arrivé à Karbala le 20 du mois Safar (soit exactement 40 jours après l’odieux assassinat du Maître des martyres, l’Imam Hussein Ibn Ali Abi Tôlib). Après avoir fait une ablution totale dans le fleuve de l’Euphrate, il s`est dirigé à pieds nus vers la tombe de Sayyidina Hussein (as). Les larmes aux yeux, il a prononcé des salutations aux 72 martyrs de Karbala, dont 18 membres de la famille du saint Prophète (pslf)). Il s`est rappelé, à propos de Hussein (as), les paroles du Messager de Dieu (pslf) qui l`appelait ‘’Mon fils’’. Le Prophète (paslf) disait : «Hussein est de moi et je suis de Hussein. Oh Allah, aime celui qui aime Hussein ! » Par la suite, la visite pieuse de l`Arba`in l’Imam Hussein (as) est devenue une coutume que les Imams de la noble descendance du saint Prophète (pslf) conseillaient à tous. Depuis lors, durant maintenant 14 siècles, chaque année, le 20 du mois Safar, les gens, par amour pour le Messager de Dieu et sa famille, parcourent à pieds un long trajet pour visiter les martyres de Karbala, pour se rappeler le vrai djihad. Les cérémonies de l’Arba’in de l’Imam Hussein (as) sont ainsi célébrées chaque année à Karbala, avec la participation massive des musulmans et des non musulmans venus de tout l’Irak et d’autres pays. De nombreux Irakiens venus des différentes provinces se mettent en marche vers Karbala en signe de sympathie envers la caravane des prisonniers de l’Ahl-ul-Bayt (sainte famille du Prophète, pslf) conduits à travers une pénible marche sur plus de 2.000 kilomètres jusqu’à Damas, au palais du maudit Yazid. Pour avoir une idée de cette procession qui s’amplifie au fil du temps, un bilan évalue par an, au seul titre des années 2009 et 2010, le nombre des pèlerins ayant visité l’Imam Hussein (as) à l’occasion de l’Arba’in entre 10 à 14 millions. Le mouvement de l’Imam Hussein (as) avait pour objectif une révolution dans la communauté et dans l’Histoire. Il a démontré le vrai djihad, le sacrifice total pour sauvegarder l` islam pur, le combat contre injustice, etc. En effet , c'est bien grâce au martyre du petit-fils du noble Prophète (pslf) à Karbala que l'islam est toujours vivant, et c'est d'ailleurs là un des sens du fameux hadith gravé à l'entrée de la mosquée de Sayyidinâ Hussein au Caire (Egypte) : "Al Hussayn est de moi et je suis d’Al Hussein" (Al Hussein min-nî wa anâ min Al Hussein ): le Prophète- Dieu le bénisse, lui et les siens !- représente ici tout l'islam et Al Hussein (as) représente le djihâd , et en particulier le djihad ultime qu'il mena à Karbala le jour de l'Achoura, un djihad incluant le sacrifice total de tout ce qu'il pouvait avoir à sacrifier, sans rien compter ni épargner, pas même son innocent nouveau-né. "Si la religion de mon grand-père ne

peut demeurer droite qu'au prix de mon assassinat, ô sabres, ôtez-moi donc la vie", clama Hussein à Karbala (as). Sans ce sacrifice suprême, l'islam que nous connaîtrions aujourd'hui serait l'islam de Yazîd, petit fils d`AbouSoufyan ou, même pire encore, un islam qui n'aurait pas plus à voir avec l'islam de Mohammad- Dieu le bénisse lui et les siens !-, que le judaïsme actuel n'a à voir avec la religion de Moïse ou les églises chrétiennes avec la religion du Christ. Mais le sang versé à Karbala secoua la communauté musulmane tout entière de sa torpeur. L'islam doit ainsi sa naissance au Prophète Mohammad-Dieu le bénisse lui et les siens !-, mais il doit sa survie au djihad et au sacrifice de Hussein (as) et des siens, à Karbala, le jour de l’Achoura. C’est pour assurer la pérennité de ce message que ses adeptes organisent des cérémonies de deuil pour garder vivante l`histoire de l’Imam Hussein et le prendre comme exemple, de maintenir vivant l'esprit du djihad et du sacrifice dans la voie de Dieu et de l'humanité véritable. A notre époque surtout, les musulmanes ont besoin d`une bonne clairevoyance religieuse. Le vrai djihad, ce n`est pas ce que font les Takfirites actuels qui font une dissidence au sein de communauté, tuant des foules de musulmans innocents par des explosifs, considérant de tels agissements comme djihad et actes de piété ! Le djihad doit être, au contraire, contre l`injustice, la tyrannie, les arrogances, etc. Sayyidina Hussein (as) a appris de son père (l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib) comment assister l’Islam lorsqu’il a été abandonné par certains musulmans. L’Emir des croyants, l’Imam Ali Ibn Abi Tôlib (as), disait à ce propos : « Je me soumettrai tant que les affaires des Musulmans seront respectées et tant que je serai le seul à être traité injustement ». L’Imam Hussrin (as) a appris également de son père comment assumer les responsabilités de toute la Nation islamique malgré toutes les souffrances qu’il subissait et toutes les conditions dures et difficiles qui l’entouraient. Il le faisait car son but était d’assister le vrai. Ali Ibn Abi Tôlib (as) l’a exprimé en disant : « J’ai craint, au cas où je n’assiste pas l’Islam et les Musulmans, d’y voir une faille ou une fissure qui constitueraient pour moi une catastrophe plus grande que celle qui s’abattrait sur moi en n’obtenant pas votre califat qui n’est autre que plaisir pour un nombre réduit de jours qui ne durent que pour peu de jours qui finissent par se dissiper comme le mirage ou les nuages. Alors, je me suis mis en action jusqu’à l’établissement de la vérité et la chute de l’erreur ». Les musulmans ont célébré, tout au long de leur histoire islamique, les cérémonies de deuil pour les martyrs de Karbala et en suivant l'exemple du Seigneur des martyrs (as) et en tirant leçon de l'événement de Karbala, la lutte contre la tyrannie des gouverneurs et des oppresseurs. Une telle idéologie et pensée a fait un élément révolutionnaire qui lutte contre la tyrannie et qui ne laisse aucun repos aux op-

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presseurs. Dans le mouvement islamique de l'Iran, guidé par l'Imam Khomeiny (Ra), tout comme tous les autres mouvements à caractère religieux lancés par les Iraniens, le soulèvement d'Achoura et la leçon tirée de l'Imam Hussein (as) jouent un rôle essentiel et important et constituent le principal facteur de la victoire, de la survie et du progrès de la révolution islamique. Et l'Imam Khomeiny-Dieu ait pitié de son âme !- nous recommande « Je conjure et supplie instamment les peuples musulmans de s’attacher comme il se doit, de tout leur cœur et de toute leur âme, en faisant don d’euxmêmes et des êtres qui leur sont chers, au Prophète(psl) et aux Imams de la famille du Prophète (p) et à la culture politique, sociale, économique et militaire de ces illustres Guides de l’humanité. Qu’ils ne négligent jamais les cérémonies de deuil du Seigneur des opprimés et Prince des martyrs, Sa Seigneurie Abû ‘Abd Allah al Hussein- que les bénédictions de Dieu, des Prophètes, des Anges et des hommes de bien soient abondamment répandues sur son noble et vaillant esprit ! Qu’ils sachent que l’ordre donné par les Imams-que la Paix soit avec eux-, de commémorer cette épopée historique de l’islam ainsi que les imprécations et malédictions à l’encontre des oppresseurs des Gens de la Demeure sont la clameur héroïque des peuples face aux gouvernants iniques tout au long de l’histoire et pour l’éternité. Sachez que les malédictions, imprécations et clameurs en raison de l’iniquité des Omeyyades-que la malédiction divine soit sur eux !-, alors qu’ils ont disparu et pris le chemin de l’Enfer, est une clameur à la face des oppresseurs du monde entier ; et maintenir cette clameur vivante détruit l’oppression. Et il faut ponctuer fortement et sans relâche les lamentations et les poèmes de deuil ou de louanges au Prophète (psl) et des Imams de Vérité- que la Paix soit avec eux !- par des rappels des calamités et iniquités des oppresseurs de toute époque et de tout lieu : en ce siècle, siècle de l’oppression du monde musulman par l’Amérique, l’Union soviétique… Nous devons tous savoir que le facteur d’unité entre les musulmans, ce sont ces cérémonies [à caractère] politiques qui préservent l’identité communautaire des musulmans, et en particulier des fidèles des douze Imams- que les Bénédictions et la Paix divines soient avec eux !-. (Imam Khomeiny, Testament Politicospirituel) Imam Khomeiny (Ra) disait : « La commémoration du martyre de l’Imam Hussein (p) est, en fait, si fondamentale pour la religion de Dieu que l'on peut, sans hésiter, affirmer que c'est grâce au martyre de Karbala et à sa commémoration que l'islam est toujours vivant. »

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Réflexion ASSALÂMOU ALAYKOUM, CHEIKH SANGARÉ ! ‘’Devons-nous célébrer l’Arba-îna comme nous avons commémoré l’Achoura ?’’ « Hussein (AS) est la lampe de l'orientation et le bateau du salut. Le visiteur de son mausolée pur est largement récompensé par le Seigneur. » Oui, nous devons célébrer l’Arba’ina de l’Imam Hussein (as). Le Messager de Dieu(p) a dit : « Hussein (p) fait partie de moi-même et moimême je fais partie de Hussein. Que Dieu aime celui qui aime Hussein ! ». Déclaration de haute portée que cette parole prophétique ! Relativement, le 20 du mois de Safar, après la commémoration de l’Achoura le 10 Moharram, la communauté chiite du monde célèbre le quarantième jour du martyre du petit-fils chéri du Prophète (p) afin que l’on se rappelle, à travers cet acte de souvenir et de foi, la personnalité de l’Imam al-Hussein(p). Haute personnalité, en effet, que celle de l’Imam Hussein (p), réformateur, sauveur et dirigeant islamique qui a affirmé la dignité sur la voie du Message. En mettant le Message et ses contenus doctrinaux, culturels et légaux devant la Nation, il voulait inciter celle-ci à ne pas s’incliner devant l’illégalité. A l’occasion donc de l’anniversaire du quarantième jour (‘’Arba-îna’’) de son odieux assassinat, nous rencontrons l’Imam al-Hussein(p). Nous ne sentons pas son absence par rapport à nous, bien qu’il soit tombé en martyr il y a quelques quatorze siècles. La présence de l’Imam al-Hussein(p) dans tous les épisodes de cette histoire, son rayonnement dans toutes les ténèbres de l’histoire, continuent de s’imposer sur toute âme qui raisonne, sur tout cœur qui aime et sur l’action qui s’élance, qui relève le défi et qui affronte le défi. Nous sentons que l’Imam alHussein(p) est présent parmi nous, car il était le ré-

volté de l’Islam, son Imam et son martyr. Il est vrai qu’il est tombé en martyr à Karbalâ et qu’il y a été enterré avec la pure élite que consti-

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tuaient les membres de sa famille et ses compagnons. Pourtant, il était le martyr de toute la Nation et de tout l’Islam. Karbalâ’ ne l’a pas réduit à sa seule géographie, mais il a englobé le monde entier à travers l’universalité de l’Islam, cet Islam que l’Imam al-Hussein(p) voulait réformer en réformant la Nation de son Grand-père (p). Comme son Grand-père (p), il portait le Message et disait : « Seigneur ! Dirige mon peuple sur le droit chemin car ils ne savent pas ce qu’ils font». Comme son Grand-père qui souffrait pour ceux qui n’ont pas été ouverts à l’Islam, il souffrait pour ceux qui soutenaient Yazîd et Ibn Ziyâd et qui mériteront l’Enfer à cause de ce soutien. Il a dit : « Je ne me suis pas soulevé de gaîté de cœur, ni par arrogance. Je me suis soulevé pour réformer la Nation de mon grand-père, le Messager de Dieu. Celui qui m’accepte ne fait qu’accepter le vrai. Et c’est à Dieu que revient la rétribution pour le vrai ». Comme les prophètes, al-Hussein (p) a donc appelé à la réforme et il voulait ordonner le convenable et interdire le blâmable. Cette grande commémoration (de l’’’Arba-îna’’) avec laquelle nous vivons al-Hussein(p) en tant qu’Imam, en tant que bien-aimé et en tant que dirigeant, continue de renouveler en nous la foi en l’Islam. Elle nous incite à le défendre et à refuser l’oppression et l’arrogance. Nous devons faire de la commémoration de l’Imam al-Hussein (p) une révolution dans l’action de l’homme pour la dignité et pour la défense de l’Islam et de tous les Musulmans. Ô Dieu ! Sois pour Ton Ami, l'argument, fils d'Al Hassan (Al Mahdi)que tes prières soient sur lui et ses pères durant cette heure et à toute heure !-, un Protecteur, un Gardien, un Chef, un Donneur de victoire, un Guide, un Seigneur jusqu'à ce qu'il réside sur terre sans contrainte et qu'il s’y réjouisse longuement par Ta Miséricorde, ô Toi le Plus Miséricordieux des miséricordieux.

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Nécrologie

C

’est le 02 Moharram 1435 (06 novembre 2013) que le très charismatique Ayatollah Taheri a rendu l’âme dans un hôpital de Téhéran où il avait été admis de longues semaines durant pour être soigné d’une éprouvante maladie. A 95 ans, au terme d’une longue vie au service exclusif du Seigneur des mondes, le sincère serviteur d’Allah qu’il fut est ainsi allé rejoindre sa dernière demeure. ‘’Certes, nous appartenons à Dieu ; certes nous lui ferons retour’’. L’Ayatollah Taheri est né un jour de 1917, dans un quartier très froid où, en hiver, la neige atteint son niveau le plus élevé, dans une des familles religieuses des milieux ruraux pauvres de la région des villages de Hamadan. Région très difficile au regard de la rigueur de son froid. L’année de sa naissance fait de lui, à la fois, un contemporain et un cadet de 15 ans de celui qui sera plus tard célèbre sous le nom de l’Ayatollah Khomeyni né, lui, en 1902. L’enfant Taheri est prénommé Abou Tourab, qui signifie littéralement le ‘’père du sol’’ et qui, en tant que terme générique, recouvre au plan spirituel les titres et les attributs de l'Imam Ali Ibn Abi Tôlib (as). Il y avait là quelque chose de prémonitoire dans son destin de religieux. Durant Son enfance et son adolescence, il a été engagé dans l'élevage et l'agriculture. Mais c’est surtout son attachement à la religion qui sera le très déterminant de sa vie dès son adolescence. Cela se traduisait pour lui par le fait de ne pas dormir la nuit, moment de ferveur dans l’attachement à Allah, et par l’assiduité à fréquenter la mosquée et à être ouvert aux croyants en ce lieu. Inutile de signaler qu’il a donc toujours été associé à la prière collective et que son caractère religieux s’est en conséquence raffermi au fil du temps.

Page noire L’Ayatollah Taheri s’en est allé !

De sa part, c’est une conduite qui ne passait point inaperçue, surtout qu’à cette époque, il n'y avait que trois personnes de son village qui avaient appris à lire le glorieux Coran. Ainsi, son intérêt à apprendre et à enseigner le saint Coran était très évident. La providence le favorisera dans ce domaine. En effet, il devient, de façon permanente, le serviteur de l’imam de la mosquée, qui est convaincu de son engagement religieux. L'imam du village, convaincu de sa piété, ne tarde pas à lui proposer d’épouser sa fille. Ce qui est vite fait. Le mariage conclu la petite famille vint s’installer au chef-lieu de la région, à Hamadan, pour mieux apprendre les sciences islamique. Puis s’ouvre pour le jeune Taheri le stade d’approfondissement des sciences islamiques, ce qui l’amène à se diriger sur la ville sainte de Qom. C’était en1950. A l’époque, officiait à Qom la haute autorité religieuse en Iran, l'ayatollah Boroujerdi. Le jeune Taheri devint vite un de ses meilleurs disciples. Il a pu ainsi étudier et enseigner en même temps.

C’est une période dynamique qui commence dans sa vie. Il est un conférencier et un spécialiste de l'islam reconnu à qui nombre de gens ont recours. Ses activités de pédagogue le conduisent, au fil du temps, à former un grand nombre d'étudiants qui gardèrent de lui un souvenir impérissable. Pendant cette période, commence la construction d’une mosquée, lieu approprié pour enseigner et propager l'Islam. Il faut noter que Taheri ne limite pas son engagement sur la voie d’Allah aux seuls enseignements des sciences islamiques. Il lui apparaît vite nécessaire d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des fidèles. Ainsi, il juge très important de construire des ponts et des routes et d’autres services publics à la population. Devenu Ayatollah, Taheri change son prénom : à la place d’Abou Tourab, il a choisi le prénom de Tourab Ali qui signifie ‘’Sous le sol de l'Imam Ali’’. La justification est fort compréhensible : Abou Torab est le nom de Imam Ali (as) et Torab Ali est désormais son nom à lui parce qu’il se considère comme esclave d’Allah, en même temps que soldat et élève dans la doctrine de l’Imam Ali (as). Cet acte traduit de sa part une grande humilité et une modestie indéniable. Pas alors surprenant qu’il restât Il durant plus de 40 ans l'imam d'une mosquée au nom évocateur de ‘’Saheb azzaman’’ (c’est-à-dire une mosquée baptisée au nom du 12 e Imam issue de la lignée sanctifiée du noble Prophète). Cette mosquée, il faut le savoir, a été construite dans la partie pauvre de la région, en banlieues de la ville il y a 45 ans auparavant. Mais, maintenant, comme un signe de bénédiction divine, la

mosquée se situe dans le centreville. L'ayatollah Taheri a eu cinq fils et une fille. Les prénoms des cinq fils sont : Mohamed Sadegh , Mohamed Hassan , Mohamed Hossein , Ahmed , Mahmoud. On aura facilement noté que les cinq fils ont tous leurs prénoms apparentés à celui très prestigieux du noble Prophète de l’Islam. Quant à l’unique fille, elle s’appelle Batul, parfaite homonyme de Zahra (as), fille du Prophète Mouhammad et la dame la plus prestigieuse du monde. L’Ayatollah Taheri a ainsi dédié l’ensemble de sa progéniture à la noble famille de notre Prophète. On en voit aujourd’hui les effets bénéfiques. En effet, son premier fils, un homme très spirituel, est aujourd’hui l'imam de mosquée. Un autre de ses fils est actuellement le Directeur d’une grande Fondation culturelle et scientifique islamique dans la sainte ville de Qom. De constat unanime, il est relevé que les caractéristiques les plus importantes des membres de la famille Taheri héritée du père sont : être toujours pur et en état d’ablution rituelle (ce que fut le cas de Papa durant 60 ans), établir toujours deux rakats après avoir fait les ablutions, résoudre les conflits et construire la paix, rendre visite régulièrement les membres de la famille, les proches et les intimes, être assidu aux prières collectives même si elles doivent se faire à la maison, éviter les péchés (surtout en privé) et porter un intérêt évident aux questions scientifiques et religieuses au lieu de s’adonner à la médisance. L'ayatollah Taheri a toujours fait preuve de générosité à l’égard des plus démunis. Il a ainsi aidé beaucoup de familles très pauvres, surtout de façon invisible. Beaucoup ne le surent que pendant sa maladie, puis après sa

Le Commandant Lakkis, comme son fils, est tombé en martyr

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ncore une victime notoire de la mécréance liguée contre la noble Résistance du Hezbollah. Le Commandant Hassan Hawlo Lakkis a été lâchement assassiné dans la nuit de mardi (o3 décembre) à mercredi (04 décembre 2013) devant son domicile dans la banlieue Sud de Beyrouth alors qu’il était de retour de son travail vers minuit. Un groupe connu sous le nom de « la brigade des libres de sunnites à Baalbeck » a revendiqué sur Twitter l’assassinat du leader Lakkis, selon le site d’informations Inews. Ce site a publié le communiqué dudit groupe qui a revendiqué l’attentat contre le martyr Hassan. Le perfide assassinat du Commandant Hassan Hawlo Lakkis rallonge ainsi la longue liste des nobles martyrs dont sont fiers la Direction et le peuple de la digne Résistance libanaise. Son sang versé est une raison de plus de

tenir ferme face aux complots criminels fomentés de l’extérieur comme de l’intérieur par des ennemis sans foi ni loi. Dans un communiqué, c’est l’ennemi israélien que le département des relations médiatiques du Hezbollah a accusé d’être derrière cet assassinat. « Le frère combattant Hassan Lakkis a passé toute sa vie dans les rangs de cette Résistance honorable. Il fut un combattant créatif, un commandant qui aspirait au martyre. Il était aussi le père d’un martyr lors de la guerre de juillet 2006 », souligne le texte du communiqué. Et de poursuivre : « L’accusation directe est effectivement lancée contre l’ennemi israélien qui a essayé, à maintes reprises et dans plusieurs régions, de tuer notre frère martyr, mais ses tentatives étaient toujours vaines à l’exception de celle d’hier. Cet ennemi doit assumer la responsabilité et

les répercussions de ce crime odieux et des assassinats répétitifs des dirigeants de la Résistance et de ses cadres ». Le Hezbollah a enfin présenté ses condoléances à la famille du martyre : « Cette Résistance, qui a offert ses meilleurs commandants et combattants sur la voie de la liberté et de la dignité, (…) affiche sa solidarité et sa fierté à la famille patiente du martyre ». Le Mouvement de la Résistance islamique a appelé les Libanais à participer largement aux cérémonies organisées en souvenir du noble martyre. Celles-ci ont eu lieu, le vendredi 20 décembre, au ‘’Complexe Sayed Al Choada’’ au sud de Beyrouth. Le leader du Hezbollah, Sayyid Hassan Nasrallah, a saisi

l’occasion pour prononcer un discours sur les nouvelles règles de dissuasion de la Résistance libanaise face au régime sioniste. Tout le personnel de l’Agence ‘’DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ et la Rédaction du journal ‘’La Sakina-Achoura’’ se joignent au Hezbollah pour invoquer Allah qu’Il accueille Hassan Hawlo Lakkis dans son paradis éternel.

La Sakina n°34 du mardi 24 décembre 2013

mort. C’est sans doute pour toutes ces raisons que Dieu l’a gardé en vie pendant longtemps. Mais, parole d’Allah, toute âme goûtera à la mort. Nous devons donc accepter avec foi son rappel à Dieu. Fait notoire, avant sa mort, tous ses biens (maisons, terrains, etc.) ont été consacrés aux œuvres sociales et humanitaires, singulièrement au profit des étudiants islamiques.

Mme Kanté Mariam Keïta n’est plus!

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’Association FatimatouZahra (as) plest endeuillée : elle a soudainement perdu une de ses militantes les plus engagées. Mme Kanté Mariam Keïta, militante assidue et fidèles aux activités islamiques, a en effet tiré sa révérence le 26 novembre 2013 à N’Tomikorobougou (Commune III du District de Bamako). Elle avait 28 ans. La triste nouvelle a plongé la Présidente, Mme Bah Hawa Touré, et ses camarades dans une profonde douleur. Toutes les sœurs et les camarades portent encore un lourd deuil. En rejoignant sa dernière demeure, Mariam laisse à toute l’Association l’image d’une sœur sérieuse, pieuse et sociable. Sa tempérance, ses conseils et son esprit de solidarité ont fait d’elle un personnage dont on ne se lassait pas de la compagnie. On se souviendra d’elle comme d’une militante engagée sur le chemin d’Allah, toujours prête à sacrifier son temps et son énergie pour mieux mériter le doux regard du Seigneur des mondes. Difficile d’oublier sa conduite exemplaire et son amabilité à toutes épreuves. Mariam Keïta laisse derrière elle un mari inconsolable et un fils. A sa famille durement éplorée, l’Association Zahra (as) présente ses condoléances les plus attristées et prie pour le repos éternel de l’âme de la défunte. . Tout le personnel de l’Agence ‘DJANNATOU AHLIL BAÏT’’ et la rédaction du journal ‘’La Sakina-Achoura’’ s’associent au deuil des familles éplorées et prient pour le repos des âmes des défunts. Que Dieu bénisse éternellement leurs âmes humbles!

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International ACCORD ENTRE LES 5 + 1 ET L’IRAN SUR LE NUCLÉAIRE

Le tango contrarié des Occidentaux par Benjamin Netanyahou L’accord intermédiaire d’une durée de six mois signé le 24 novembre dernier entre la République islamique d’Iran et les 5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et Allemagne) va-t-il inaugurer une ère nouvelle dans les relations internationales ? La réponse à cette question pertinente n’est pas très aisée, loin s’en faut. Mais l’acte posé à Genève donne à espérer que, de part et d’autre du monde en belligérance, les acteurs majeurs, si ce ne sont pas au premier plan les vrais décideurs, ont compris que peu de dialogue et de négociations vaut infiniment mieux, désormais, que les menaces et bravades incessantes sur fond de tensions permanentes. Là est le bon point obtenu au nom de l’humanité entière. e premier souffle de question nucléaire et sur savamment entretenus modeler la carte du Moyen soulagement semble d’autres sujets qui fâchent, contre elle par les protago- Orient pour servir et proavoir été enregistré les Occidentaux ont main- nistes de l’autre camp. téger leurs intérêts, d’abord à Washington. En tenant une approche aux Face à l’Iran islacomme le laissait entendre effet, dans une déclaration antipodes de l’analyse et mique, l’Occident déjà, sans vouloir l’affirà la Maison blanche, le de la volonté de l’Etat héconnaît pertinemmer, Mme Rice, ancien seflegmatique président breux. C’est la grande rément ses limites crétaire d’Etat américain. américain s’est félicité vélation faite au monde Certains analystes occi- Et puis, il y a ce qui est à la d’avoir « pour la première ahuri. Autant l’Occident se dentaux en sont même fois bourbier et syndrome, fois depuis une décennie », félicite d’avoir enfin pu re- maintenant à parler ou- la guerre en Syrie où les obtenu un recul iranien, prendre langue avec l’Iran vertement de revirement Etats-Unis ont encore non sans reconnaître aus- et d’avoir réussi à aboutir à dans la position des Etats- échoué, c'est-à-dire qu’ils sitôt à Téhéran le droit « un acte civilisé, autant Is- Unis dans la région du ne sont pas loin d’essuyer d’accéder à l’énergie nu- raël se mure de plus en Proche et Moyen-Orient et la défaite sans appel et de cléaire pacifique, comme plus dans ses inquiétudes dans le monde. Ces intel- perdre dangereusement la Ibrahim Coulibaly (Secrétaire général du toute autre nation ». Pa- sécuritaires congénitales. lectuels, dont il est difficile face dans toute la région. Mouvement des Etudiants Chiites du Mali) role frappée au coin du Le pauvre John Kerry, se- de douter de l’honnêteté, Assurément, une telle bon sens que Barack crétaire d’Etat américain expliquent cela par plu- Amérique ne veut pas aller même à ceux qui ne veu- d’Arak. Obama appuie immédiate- qui ne passe pas pour être sieurs faits. D’abord, c’est en guerre. Elle est épuisée. lent pas l’entendre, que la Enfin, le Guide suprême ment par un « C’est une un mou, encore moins un un fait que malgré une dé- Last not but the least, l’au- République islamique iranien avait refusé, première étape importante partisan de l’Iran, est au- bauche d’énergies des ser- tre raison est que l’Amé- d’Iran a plusieurs cordes à l’avant-veille de la reprise » comme pour signifier jourd’hui contraint à se dé- vices secrets américains rique, avec elle tout son arc, qu’elle dispose de des pourparlers de Geque « nous allons conti- mener comme un beau qui ont utilisé des trésors l’Occident, a conscience moyens de défense tels nève, tout recul sur les « nuer sur cette lancée qui a diable sur l’arène interna- de moyens subversifs sou- que l’Iran islamique n’est que tous ses ennemis ne droits nucléaires » de son l’air de donner des fruits tionale pour prouver la vent insoupçonnés, malgré l’Irak de Saddam Hussein peuvent se hasarder à l’at- pays et sur les « lignes sûrs. » Quant à l’autre lar- bonne foi de l’administra- la frénésie déstabilisatrice et encore moins la Lybie taquer sans payer au re- rouges » dans les négociaron occidental engagé sans tion Obama dans l’affaire. de leur diplomatie et quoi de Moammar Kaddhafi. La tour un lourd tribut. tions avec les pays qu’une retenue dans le bras de fer Son homologue français, d’autres en coalition avec République islamique a Fermeté du Guide certaine terminologie incontre l’Iran islamique, le Laurent Fabius, a, depuis, leurs alliés, les Etats-Unis certes souffert de l’emiranien ternationale désigne président français Fran- perdu son latin. Les pas de n’ont pas pu renverser le bargo mais, comme le ro- Certain du soutien d’Allah, comme étant les grandes çois Hollande, il se félicite tango que les chefs de la régime islamique de l’Iran seau, elle a plié sans sûr de son peuple et de son puissances. Il a fortement dans un communiqué que diplomatie des 5 + 1 ont après plus de 30 ans d’em- jamais rompre. En plus, le armée, le Guide suprême rappelé la promesse que le c’est un pas important esquissés à Genève sont bargo sans cesse renforcé. pays de Sayyid Khamenei iranien n’a pas cessé de ré- peuple iranien a faite à dans la bonne direction : fortement contrariés par le S’y ajoute qu’il y a au- a réussi à démontrer au péter, à 24 heures de l’ou- Dieu de ne point se plier «L'accord intérimaire protégé Netanyahou qui jourd’hui en Europe une monde entier, durant ces verture des négociations face aux ennemis et avait adopté cette nuit repré- ne veut même pas leur re- nouvelle réalité géostraté- dernières décennies (et de Genève, que « Les fon- donc souligné que le résente un pas important connaître la plus petite in- gique en raison de la crise siècles, si l’on remonte la dements du régime sio- gime islamique dépend dans la bonne direction et telligence dans l’action. économique. Il y a aussi glorieuse histoire de la niste ont été affaiblis très d’un mouvement de proconstitue une étape vers Mais, quitte à se discrédi- que, malgré l’impression- Perse), qu’il sait se mon- fortement et il est voué à la grès à travers lequel tout l'arrêt du programme mili- ter totalement, les 5 + 1 ne nante puissance de feu trer d'un sang-froid re- disparition. Aucun phéno- le monde doit atteindre le taire nucléaire iranien, et peuvent plus faire ma- dont l’Amérique dispose marquable, olympien mène imposé par la force but désiré. » donc vers la normalisation chine arrière sans risquer dans chaque région du même. Et puis, encerclée ne peut durer… Les enne- Sayyid Ali Khamenei, légide nos relations avec de donner raison à l’Iran monde, les Etats-Unis ont de toutes parts par des mis, notamment par la time dans sa double qual'Iran». Côté israélien, la au double plan légitime et quasiment échoué dans puissances régionales qui bouche sale et malveillante lité de noble descendant réaction, pour le moins moral. Tous calculs faits, toutes leurs guerres dé- sont toutes des alliées, du chien enragé de la ré- du Prophète de l’Islam et outré de Benyamin Neta- l’Amérique et ses alliés eu- clenchées çà et là. Plus sinon des obligées de l’Oc- gion, le régime sioniste, di- de Guide suprême de la nyahou, a pris les accents ropéens ne souhaitent loin, sans le moins du cident, la conduite de la sent que l’Iran représente Révolution islamique en de la réplique du berger à point se hasarder à souffrir monde citer l’embargo sur République islamique une menace pour le Iran, avait donc beau jeu la bergère, en disant que une telle perte d’image, on Cuba (qui dure depuis d’Iran a prouvé qu’elle au- monde. C’est faux car c’est d’insister sur la nécessité l’accord de Genève du 24 le voit bien car, à l’évi- 1961), c’est le Vietnam, la rait été en possession de la totalement contraire aux de résister face aux ennenovembre n’est rien de dence, la République isla- Corée, etc. Aujourd’hui, ce bombe qu'elle ne l'aurait enseignements de l’islam… mis et de poursuivre la moins que « une erreur mique d’Iran a montré sa sont les guerres directes en pas utilisée inconsidéré- J’insiste sur la consolida- lutte pour la victoire en rehistorique » et que « le bonne foi en paraissant Afghanistan et en Irak et, ment! L’autre certitude oc- tion des droits nucléaires levant les défis et en surmonde est devenu moins aux yeux de l’opinion in- aussi, leurs guerres indi- cidentale, justifiée par les de l’Iran. » Ces propos, montant les obstacles, tout sûr qu’auparavant ». ternationale comme déter- rectes comme celles au avis des acteurs, est que, le tenus devant des milliers comme l’a fait à Karbala, il L’on aura compris que, minée à négocier ; ce qui Liban et à Gaza avec l’in- fameux équilibre de la ter- de commandants et mem- y a plus de treize siècles, le face à l’Iran, sur l’épineuse balaie tous les soupçons tention, inavouable, de re- reur (destruction mutuelle bres du Bassij, ont revêtu petit-fils du Prophète Moassurée) qui a toujours toute leur valeur d’ordre hammad (S), l’Imam Husempêché l'usage des dans les oreilles des négo- sein (p), et sa soeur , cette bombes atomiques après ciateurs iraniens. Surtout grande valeureuse Dame 1945, ne marche pas dans que quand le Guide su- Sayyidat Zeynab (P). « le cas Iran-Israël, parce prême édicte : « Je n’inter- Sayyidat Zeynab- paix soit qu'une seule bombe ira- viens pas dans le détail des sur elle- a réussi à garder nienne suffirait à détruire négociations mais il y a des sa stabilité, sa déterminaIsraël alors qu'il en fau- lignes rouges que les res- tion et son courage durant drait beaucoup plus dans ponsables doivent respec- toute la tragédie l'autre sens. ter sans avoir peur de d’Achoura et au-delà », aFace à l’Iran islamique, l’agitation des ennemis et t-il indiqué. Un rappel hisl’Occident connaît perti- je l’ai dit aux responsables torique qui vaut son nemment ses limites. Il ». Parmi les « lignes pesant d’or. n’oublie pas que dans l’af- rouges » iraniennes figuIbrahim Coulibaly faire dite de « l’Irangate », rent justement le droit à (Secrétaire général du les armes occidentales ex- enrichir l’uranium sur le Mouvement des Etupédiées secrètement au sol iranien et le refus de diants Chiites du Scène intéressante du soulagement des Occidentaux. Ces chaudes accolades entre John pays des Mollahs transi- fermer le site souterrain Mali) Kerry (le Secrétaire d’Etat américain) et Catherine Ashton (la chef de la diplomatie eutaient justement par Is- d’enrichissement de Fordo ropéenne) suggère que l’époux yankee étreint son épouse européenne pour le rôle posiraël. Ce qui veut dire, et le réacteur à eau lourde tif joué par celle-ci dans l’aboutissement de l’accord du 24 novembre.

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