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Approche par
Compétences Objektive Beurteilung von Prüfungen La grande interview : le regard éclairé du
Président de la CCPCS sur la
formation policière Wie steht’s mit dem
Hanspeter Uster, Präsident SPI/ISP © Fernand Guyon
Wissen ?
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Editorial f/d Une nouvelle méthode d’enseignement dans la formation policière : l’approche par compétences Kompetenzorientiertes Lernen in der Polizei (Zusammenfassung) Die Problematik der objektiven Beurteilung von Prüfungen A propos de l’objectivité dans l’évaluation des examens (Résumé) La grande interview : le regard éclairé du Président de la CCPCS sur la formation policière Von der Mühsal, Wissen zu erarbeiten L’appropriation du savoir : une opération complexe (Résumé) Un projet de recherche : identifier les compétences développées par les policiers exposés à la violence et aux incivilités Ein Forschungsprojekt : Identifikation der Kompetenzen gegen Gewalt und verbale Angriffe im Polizeiberuf (Zusammenfassung) Forschung, Entwicklung und Beratung im Dienste der Berufsbildung Recherche, développement et consultation au service de la formation professionnelle (Résumé) Changement culturel et organisationnel par le biais d’une approche éthique : le cas de la Police municipale de Lausanne Kultureller und organisatorischer Wandel durch einen ethischen Ansatz : das Beispiel der Police municipale de Lausanne (Zusammenfassung)
Die vollständigen Texte d/f des vorliegenden format magazine sind abrufbar unter : Les textes complets f/d du présent fomat magazine sont disponibles sous : www.institut-police.ch. Aus Gründen der besseren Lesbarkeit wurde in den Texten des format magazine die männliche Form gewählt. Sie schliesst jedoch gleichermassen beide Geschlechter mit ein. Pour des raisons de lisibilité, les articles de format magazine sont rédigés à la forme masculine. Toutefois, les termes concernés s’appliquent aux deux sexes.
Impressum Verlag/Editeur : Institut Suisse de Police (ISP), Neuchâtel Chefredaktor/Rédacteur en chef : Jean-Pierre Boesch, SPI/ISP Druck/Impression : Imprimerie de l’Ouest SA, 2034 Peseux Sprachen/Langues : f+d 2
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Editorial
Hanspeter Uster Präsident des Stiftungsrates SPI Président du Conseil de fondation ISP format magazine ? Gibt es nicht schon den Newsletter format ? format magazine versteht sich als Fachzeitschrift, die sich vertieft mit Ausbildungsfragen im Polizeibereich befasst und auch vermehrt mit Forschung auseinandersetzt. Denn unser Leitbild hält fest : « Das SPI fördert die angewandte und praxisnahe Forschung ». format magazine will ausgewiesenen Autoren Raum bieten, um in gezielter Form die Bedeutung der Ausbildung und der angewandten Forschung anhand von konkreten Projekten darzustellen. Die Revue beschränkt sich aber nicht nur auf deren Beschreibung. Sie soll auch der Reflexion der Praxiserfahrungen dienen und so beitragen, die hohe Qualität der Aus- und Weiterbildung zu halten und weiterzuentwickeln. format magazine legt auch Wert auf die Sicht unserer Partner. Dies kommt in dieser Ausgabe unter anderem zum Ausdruck im Interview mit dem Präsidenten der KKPKS. Kommandant Pierre Nidegger gibt einen Überblick über den heutigen Stand, die aktuellen und kommenden Herausforderungen in der Polizeilandschaft und formuliert die Erwartungen der Praxis. Das SPI bringt mit format magazine seine Rolle als nationales Ausbildungszentrum zum Ausdruck : als Anbieter vielfältiger Ausbildungsgefässe, als Koordinator und Vermittler zugunsten der Polizeikorps der Schweiz und als Katalysator neuer Ideen. format magazine soll jährlich einmal erscheinen und auch als Dialogplattform dienen. Deshalb ist es zweisprachig und so Ausdruck eines gelebten Föderalismus. Wir freuen uns auf Ihre Rückmeldungen !
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format magazine ? N’existe-t-il pas déjà une newsletter du nom de format ? format magazine est une revue spécialisée qui traite, en profondeur, des questions liées à la formation policière et aborde des thèmes de recherche qui s’y rapportent. Notre plan directeur ne dit-il pas que « l’ISP favorise la recherche appliquée, orientée vers la pratique » ? format magazine offre à des auteurs émérites un espace leur permettant d’illustrer, à la lumière de projets concrets, toute l’importance de la formation et de la recherche appliquée. Il ne s’agit cependant pas de simples descriptions. Les articles de cette revue sont plutôt une incitation à la réflexion sur les expériences pratiques avec pour objectif de garantir et de développer la qualité de la formation – au sens général – et de la formation continue. format magazine accorde également une grande importance à la vision de nos partenaires. L’interview avec le Président de la CCPCS en est, dans ce premier numéro, le parfait exemple. Le Commandant Pierre Nidegger fait un tour d’horizon de la situation actuelle et des défis que la police aura à relever, tout en formulant de manière explicite les attentes « du terrain ». Avec format magazine, l’ISP donne corps au rôle qui est le sien en tant que Centre national de formation, à savoir celui d’un prestataire de multiples services en matière de formation, d’un coordinateur et relais pour les corps de police suisses, ainsi que d’un catalyseur d’idées nouvelles. format magazine paraîtra une fois par année. Il sera une plate-forme de dialogue bilingue et, à ce titre, l’expression d’un fédéralisme vivant. Nous serions heureux de connaître votre avis !
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APPROCHE PAR COMPéTENCES
Une nouvelle méthode d’enseignement dans la formation policière : l’approche par compétences Par Richard Guillemin, Responsable de la cellule sécurité personnelle, Académie de police du Chablais, Savatan
Dans le domaine de la formation professionnelle, l’approche par compétences est le complément idéal de la pédagogie par objectifs. Éveiller et développer les compétences professionnelles, méthodologiques, personnelles et sociales des futurs policiers offre une réelle plus-value à la profession. La formation policière doit relever un défi ambitieux : dispenser des connaissances, par le développement des compétences professionnelles. Au-delà de la maîtrise des savoirs, méthodes et techniques – permettant de réussir un examen –, la formation prépare l’aspirant à agir avec compétence et à faire face à des situations de plus en plus complexes. Les critères des corps, quant aux profils des nouveaux policiers à engager, sont devenus beaucoup plus exigeants. Le regard général de la population vis-à-vis du policier a également changé. Il devient le dernier recours en cas de difficultés extrêmes. Il est un conseiller face à tous les problèmes que rencontre le citoyen, tout en étant exposé aux critiques de cette même société. Ces changements demandent de nouvelles méthodes pédagoL’approche par compétences giques. Il ne suffit plus de fournir un oblige l’apprenant à sortir des simple bagage technique pour agir schémas de pensées répétitifs ensuite avec professionnalisme dans la pratique. En utilisant une pédagogie d’approche par compétences, l’apprenant va mobiliser des ressources multiples qui l’obligeront à sortir des schémas de pensées répétitifs. Il s’engage dans une réflexion de sélection des éléments pertinents pour construire des solutions innovantes et diversifiées. Il peut dès lors aborder les situations de terrain avec une plus grande confiance en soi. Une compétence se développe dans une situation, voire un contexte, où elle peut être vérifiée au moyen de procédures opérationnelles qui permettent de l’exercer. En prenant conscience de sa propre façon d’agir, l’apprenant peut ainsi mieux se connaître et évoluer.
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L’approche par compétences s’articule autour de trois étapes principales : l’expérimentation, l’objectivation et le transfert dans l’action. Expérimentation Cette première phase consiste à recréer, au plus près de la réalité, des situations – intra ou extra muros – que l’aspirant peut être appelé à rencontrer au terme de sa formation (situations-problèmes), sans qu’il dispose forcément d’un bagage technique et tactique préalable. Il pourra ainsi identifier les ressources qu’il possède et prendre conscience de ses lacunes en termes de qualité du travail et de sécurité (pour soi et pour les autres). Pour exemple, il est proposé à deux apprenants de procéder au contrôle de l’identité d’un individu, pendant que les autres aspirants de la classe observent l’approche adoptée et les formules de politesse employées pour entrer en contact. L’instructeur pose ensuite des questions permettant de faire ressortir les aspects positifs et les points d’amélioration possibles. Il fait des allers-retours entre ce qui a été observé et les textes légaux régissant le contrôle d’identité. L’aspirant apprend donc dans l’action, en lieu et place d’une théorie qui peut paraître parfois rébarbative. Il convient toutefois, durant cette phase, que les observateurs n’interviennent pas, car il s’agit d’étudier d’abord des comportements. Dans une situation-problème à résoudre, l’apprenant doit à la fois interpréter, analyser, réguler, négocier et agir tout en mobilisant, à bon escient et au bon moment, des savoirs. La compétence ne se réduit ni à un savoir, ni à un savoir-faire particulier, et posséder des connaissances ou des capacités ne signifie pas encore être compétent. Ainsi, l’actualisation de ce que l’on sait dans un contexte singulier est révélatrice du « passage » à la compétence. Celle-ci se réalise dans l’action et ne peut pas fonctionner « à vide ».
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APPROCHE PAR COMPéTENCES
Objectivation (rétroaction) Au terme de la gestion d’une situation-problème, le formateur passe à la phase de rétroaction. L’expérience vécue est discutée par l’ensemble des intervenants (aspirants, acteurs, observateurs). Différents aspects, telles les bases légales, la méthodologie, les dimensions psychosociales et déontologiques, sont abordés. L’apprenant peut s’appuyer sur son vécu et construire ses compétences en témoignant des éléments de succès et des difficultés rencontrées lors de la gestion du problème. Le formateur renforce cette acquisition par la pertinence de ses remarques. Si l’organisation bénéficie de la collaboration d’acteurs non policiers, leur rendu est particulièrement intéressant pour les aspirants. Ces derniers n’auront en effet jamais, en situations réelles, de rétroactions aussi pertinentes, une personne entendue ou interpellée ne donnant pas quittance de son ressenti par rapport au comportement du policier. Transfert dans l’action La troisième phase de ce concept d’apprentissage consiste à réunir tous les éléments recueillis lors des deux premières phases et à les mettre en application lors d’une nouvelle situation-problème, idéalement dans la même séquence. Cette mise en place nécessite la création de scenarii précis avec des consignes claires aux acteurs et autres partenaires, ainsi que l’établissement de fiches d’observations focalisées sur les compétences à démontrer. Une préparation rigoureuse garantit la plus-value de cette approche innovante.
Une pratique favorisée par l’Académie de police du Chablais depuis 2006 L’approche par compétences permet de confronter les apprenants à différentes situations-problèmes en milieu urbain et périurbain. Les thèmes traités en relation avec la psychologie ou la police judiciaire, par exemple, sont multiples : prise en charge d’une personne suicidaire ou d’une victime d’un accident, problématique de masse, auditions avec interprète, etc. Une troupe de théâtre amateur vient renforcer l’équipe pédagogique, ce qui accentue le côté réaliste et authentique des exercices. D’un point de vue organisationnel, la difficulté réside dans la flexibilité dont il faut faire preuve. Il fau-
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^ Interventions des aspirants policiers dans des lieux réels pour résoudre des situations-problèmes (violence conjugale et harcèlement) jouées par des acteurs.
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APPROCHE PAR COMPéTENCES
drait pouvoir garder l’effet de surprise et éviter que les apprenants communiquent entre eux. D’autre part, ce mode d’apprentissage requiert la participation active de formateurs intervenant transversalement dans les contenus de formation. Si la plusvalue, obtenue avec ces actions pratiquées dans le terrain et à l’échelle 1 : 1, est réelle, certaines questions sont néanmoins rapidement apparues. L’effort consenti pour la mise en place d’un tel dispositif estil rentable ? Les formateurs ont-ils la formation nécessaire à la conduite de ce mode d’apprentissage ? L’évidence de l’approche par compétences n’est plus à démontrer à Savatan, mais il reste encore à constituer un comité de pilotage, pour optimiser cette formation. Il convient aussi de répertorier les diverses expériences faites, et de les évaluer pour formaliser un véritable concept global de formation. L’intention n’est pas de remettre en question tout ce qui se fait, mais de s’ouvrir sur une pédagogie plurielle, s’appuyant sur les méthodes mises en place actuellement. L’importance de la transversalité dans l’acquisition des compétences n’est plus à démontrer non plus. Une organisation qui se veut efficiente ne peut pas s’appuyer que sur des experts isolés dans leur niche de connaissances spécifiques. Elle doit renforcer la collaboration entre les experts et les intervenants des différentes branches, pour développer la cohérence des modules proposés et permettre un développement des compétences le plus large possible. La création d’un groupe, composé de formateurs mais aussi d’hommes de « terrain », permettra l’identification de situations à développer qui seront retenues dans une documentation ad hoc (par exemple un référentiel de compétences).
Points d’accroche • L’approche par compétences mérite sa place au sein d’une formation policière : – parce qu’elle vient compléter la pédagogie par objectifs – parce qu’elle apporte une réelle plus-value aussi bien à l’apprenant qu’à l’organisation qui l’emploie – et qu’elle se justifie en formation de base comme en formation continue. • Sa mise en œuvre doit s’appuyer sur un « comité de pilotage ». • Il convient d’établir une liste non exhaustive des situationsproblèmes. • La formation des formateurs doit être complétée.
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Perspectives L’approche par compétences ne s’adresse pas uniquement aux formations initiales. L’ingénierie, développée au travers de situations-problèmes, s’intégrerait tout à fait au sein d’une formation continue. L’expérience des policiers aguerris complétée par le savoir des apprenants sortant du centre de formation, serait à coup sûr des ingrédients idéaux pour trouver des solutions aux défis de la profession. Il ne faut donc pas considérer l’approche par compétences comme une fin en soi. Elle est plutôt le complément d’une pédagogie traditionnelle, celle-ci visant d’abord l’apprentissage de techniques professionnelles (manipulation de l’arme, pose de menottes, défense, etc.) dont la maîtrise parfaite est essentielle mais qui ne couvre pas l’entier de l’éventail requis pour que le policier agisse avec justesse. La création d’un contexte d’applications professionnelles stimule l’élaboration de schémas cognitifs semblables à ceux utilisés dans la pratique courante. Le processus d’apprentissage est continuellement mis en lumière par les interactions entre les aspirants et leur formateur. Il y a donc construction de sens et intériorisation des nouveaux contenus par le biais de l’action et de la réflexion. Pour que le processus fonctionne, il est important qu’il soit conduit par des formateurs expérimentés qui modifient leur rôle vis-à-vis des apprenants. Ils seront tour à tour tuteurs ou coaches, facilitateurs et guides de l’apprentissage. Le formateur veillera à rendre explicites les stratégies cognitives et métacognitives utilisées lors de la résolution de problèmes, à fournir les supports appropriés. Son influence ira en diminuant, au fur et à mesure que les aspirants acquerront de l’autonomie. Lors des évaluations il ne sera pas un surveillant sanctionnant les erreurs, mais bien un catalyseur, encourageant les aspirants à évaluer leurs démarches et à critiquer leurs propres raisonnements et habiletés métacognitives. A ce jour, peu de formateurs possèdent le profil souhaité. Une communication appropriée de qualité les fera adhérer aux changements voulus par la hiérarchie. La plus-value de l’approche par compétences ne pourra se mesurer que dans quelques années, mais il est certain que le fait d’éveiller les compétences au travers de situations-problèmes permettra aux aspirants de gérer avec une aisance supplémentaire, les diverses situations professionnelles auxquelles ils ne manqueront pas d’être confrontés.
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KOMPETENZORIENTIERTES LERNEN
Kompetenzorientiertes Lernen in der Polizei Von Richard Guillemin (Übersetzung SPI) In der Berufsbildung stellt der kompetenzorientierte Ansatz eine ideale Ergänzung zur Lernzielorientierung dar, denn er schafft einen reellen Mehrwert für den Beruf. Die Polizeiausbildung muss sich einer ambitiösen Herausforderung stellen : neben der Wissensvermittlung muss sie es den Lernenden ermöglichen, kompetent zu handeln und immer komplexere Situationen zu bewältigen. Aufgrund der gestiegenen Anforderungen an den Polizisten ist es auch notwendig, die Unterrichtsmethoden anzupassen. Durch kompetenzorientiertes Lernen soll der Aspirant befähigt werden, selber eine Palette an innovativen Lösungen anzulegen, wodurch er den Situationen im Terrain mit einem grösseren Selbstvertrauen begegnen kann. Der kompetenzorientierte Ansatz gliedert sich in drei Hauptphasen : die Erfahrung – die Objektivierung – der Transfer in die Handlung. In der ersten geht es darum, eine Situation, wie sie im Polizeialltag anzutreffen ist, ohne vorgängiges technisches und taktisches Wissen zu spielen. Konkret erhalten zwei Lernende z.B. die Aufgabe, eine Personenkontrolle durchzuführen, wobei andere Aspiranten als Beobachter die Simulation verfolgen und danach ihr Feedback geben. Erstere erfahren dadurch, wo ihre Stärken liegen, und werden sich gleichzeitig ihrer Lücken bewusst. Anschliessend ist der Instruktor an der Reihe : er führt die Fäden zusammen und weist auf die Gesetze der Personenkontrolle hin. In der zweiten Phase, der Objektivierung (Feedback), findet ein Erfahrungsaustausch mit allen Aspiranten und Instruktoren statt. Dabei werden die verschiedenen Handlungen reflektiert, und die Lernenden erhalten eine Rückmeldung, wie sie sie in der Praxis von der Bevölkerung wohl nie mehr erhalten werden. In der dritten Phase sollten idealerweise die gesammelten Elemente zusammengetragen und in einer neuen Aufgabenstellung angewendet werden. Die Académie de police du Chablais in Savatan arbeitet seit 2006 nach diesem kompetenzorientierten Ansatz und schafft Übungssituationen im Einklang mit den Inhalten der Polizeiausbildung wie z.B.
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^ Interventionen durch Aspiranten zur Lösung von Aufgabenstellungen an reellen Standorten (häusliche Gewalt und Belästigung), von Schauspielern inszeniert.
der Polizeipsychologie. Das Nachstellen von realitätsnahen Situationen erfordert in logistischer, personeller und organisatorischer Hinsicht einen beachtlichen Aufwand, der eine enge Zusammenarbeit mit allen, auch fächerübergreifenden Ausbildern verlangt. Es besteht kein Zweifel, dass diese Simulationen einen Mehrwert mit sich bringen. Trotzdem stellen sich Fragen hinsichtlich der Rentabilität eines solchen Dispositivs und der optimalen Umsetzung des kompetenzorientierten Lernens. Um den Ansprüchen dieses Ansatzes gerecht zu werden, muss die Académie ihre Ausbildung noch etwas verbessern, indem sie z.B. ein Steuerungskomitee bildet. Querverbindungen, Austausch und Zusammenarbeit unter den Experten können ebenfalls zu einer Optimierung beitragen. So werden die besten Bedingungen geschaffen, damit die Lernenden ihre Kompetenzen möglichst breit weiterentwickeln können. Wie eingangs erwähnt, bildet der kompetenzorientierte Ansatz eine Ergänzung zum traditionellen Erwerb von Kenntnissen und eignet sich ebenfalls für die Weiterbildung. Voraussetzung dafür sind erfahrene Ausbilder, die sich als Coaches sehen und nicht mehr nach Fehlern beurteilen, sondern als Katalysatoren wirken, indem sie die Lernenden zu Selbstevaluation und -kritik ermuntern. Bis sich der Mehrwert des kompetenzorientierten Lernens zeigt, müssen noch ein paar Jahre verstreichen. Es ist jedoch schon erkennbar, dass der richtige Weg eingeschlagen ist.
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OBJEKTIVE BEURTEILUNG
Die Problematik der objektiven Beurteilung von Prüfungen Von Dr. Kurt Hügi, Vizedirektor SPI
Wie sichert sich der Ausbilder die Aufmerksamkeit der Teilnehmenden in einem Kurs ? Beispielsweise indem er den Inhalt des Unterrichts als prüfungsrelevant bezeichnet. Zugegeben, dies ist nicht die hohe Schule der Methodik und Didaktik. Trotzdem haben Prüfungen den Nebeneffekt, dass sie mindestens kurzfristig als extrinsischer Lernmotivator wirken. Empirische Untersuchungen belegen aber auch immer wieder, dass die Objektivität von Examen sehr relativ ist. Mit der Androhung einer Prüfung wird der Teilnehmer also einerseits zu Leistung angespornt, mit der durchgeführten Prüfung wird man andererseits dieser nicht immer gerecht.
Verwendete Literatur : Arbeitsgruppe Hochschuldidaktische Weiterbildung an der Albert-LudwigsUniversität Freiburg i. Br., 2000, Besser Lehren, Heft 10 : mündliche Hochschulprüfungen, Weinheim, Beltz K. Ingenkamp, U. Lissmann, 2005, Lehrbuch der pädagogischen Diagnostik, Weinheim, Basel Paradies Liane, Wester Franz, Greving Johannes, 2005, Leistungsmessung und -bewertung, Cornelsen, Berlin Wottreng Stephan, 2002, Handbuch Handlungskompetenz, Einführung in die Selbst-, Sozialund Methodenkompetenzen, Sauerländer, Aarau
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Genau wie sich die Ausbildungsformen in den letzten Jahren verändert haben und heute stärker projekt-, handlungs- und kompetenzorientiert sind, müssen sich auch die Prüfungsformen anpassen (Paradies et al 2005). Praktische Prüfungen und Diplomarbeiten sind zwar schwieriger zu beurteilen als schriftliche Wissensüberprüfungen, sie nähern sich aber mindestens diesem kompetenzorientierten Ansatz. Sie stellen zudem höhere Anforderungen an die Experten. Und diese sind deshalb angehalten, ihr Beurteilungsverhalten bezüglich Objektivität und deren Beeinflussungsmöglichkeiten regelmässig zu reflektieren. Eine klassische empirische Untersuchung legte 92 Lehrern den gleichen Schüleraufsatz zur Beurteilung vor (K. Ingenkamp et al 2005). Die Gesamtnoten streuten in dieser Untersuchung von 6.0 bis 3.0 mit einem Mittelwert von 4.9. Verständlich ist das Ausmass der Streuung bei Kriterien wie Stil und Inhalt. Dort ist nicht zu erwarten, dass zwischen allen Lehrern ein Fachkonsens bestand, was stilistisch und inhaltlich als gut zu bezeichnen ist. Sogar wenn dieser gegeben ist, existiert jedoch der wahre Wert der Beurteilung eines Schüleraufsatzes nicht. Die Objektivität wird zwar erhöht, wenn zwei Lehrer den gleichen Aufsatz beurteilen und sich in einem anschliessenden Beurteilungsgespräch einigen. Auch wenn beide Experten zur gleichen Beurteilung kommen, ist dies aber noch kein Beweis, dass dort der wahre Wert liegt (kollektiver Irrtum).
Das Risiko, dass die Experten Fehlbeurteilungen vornehmen und diesen angeblich wahren Wert verfehlen, besteht latent. Erstaunlicher war bei der Untersuchung mit den Schüleraufsätzen aber, dass auch bei einem klaren Kriterium wie der Rechtschreibung die Streuung von Note 6.0 bis 3.0 ging mit einem Mittelwert bei 4.6. Es ist zu vermuten, dass viele Experten einen guten Inhalt und Stil mit einer guten Rechtschreibung assoziierten und umgekehrt. Wurden den Lehrern Vorinformationen zum Autor des Schüleraufsatzes gegeben, beeinflusste dies die Beurteilung noch einmal stark. Positive Informationen zum Schüler (z.B. zum soziokulturellen Status der Eltern) führten dazu, dass der gleiche Text im Durchschnitt um 0.7 Noten besser beurteilt wurde. Das Phänomen der grossen Streuungen zeigt sich in zahlreichen Studien übrigens nicht nur in geistesund sozialwissenschaftlichen Fächern, sondern auch in exakten Wissenschaften, wie z.B. der Mathematik. Erhöhung der Objektivität durch Konzentration auf Wissensfragen Völlige Objektivität würde heissen, dass die Beurteilung unabhängig von der Person des Experten ist oder dass mehrere Experten unabhängig voneinander zum gleichen Ergebnis kommen. Dies ist wenig realistisch, wie die oben zitierten empirischen Untersuchungen belegen. Versuche, die Subjektivität der Experten durch den Computer zu ersetzen, beispielsweise mit geschlossenen Multiple-Choice-Fragen, befriedigen in der Regel nicht. Solche Testverfahren konzentrieren sich auf reines Faktenwissen. Ein solcher Test erlaubt aber nur die Folgerung, dass der Kandidat die Fakten kennt und bei entsprechender Abfrage reproduzieren kann. Es geht also eher um eine Lernzielüberprüfung als einen Kompetenznachweis. Letztlich geht es aber darum, Kompetenzen zu erwerben und diese lebenslang zu vertiefen und zu erweitern. Gegen das Prüfen von reinem Wissen spricht auch, dass dessen Halbwertszeit (Dauer bis 50% des Wissens nicht mehr gültig ist) relativ kurz ist. Von
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OBJEKTIVE BEURTEILUNG
technologischen Kenntnissen ist bereits nach einem Jahr die Hälfte nicht mehr aktuell. Bei Schul- und Hochschulwissen beträgt die Halbwertszeit heute etwa 10 Jahre. In diesem Zusammenhang ist zu berücksichtigen, dass die Kandidaten das Gelernte, welches sie nach der Prüfung nicht regelmässig brauchen, bereits nach drei Tagen wieder zu 50% vergessen haben (Wottreng 2002). Deshalb rechtfertigt sich auch aus ökonomischen Gründen die Frage, welches Gewicht das Wissen im Rahmen einer Abschlussprüfung erhalten soll. Scheinobjektivität durch stabile Urteilstendenzen Da Experten immer mit dem Risiko konfrontiert sind, eine Leistung zu gut oder zu schlecht zu beurteilen, entsteht die Gefahr der stabilen Urteilstendenzen. Einigen sie sich, unabhängig von der Leistung des Kandidaten, auf die Note 4.5, so ist dies schliesslich weder gut noch schlecht und wird kaum eine Beschwerde provozieren. Die Beurteilenden nehmen sich so aus dem Schussfeld der Kritik und gelten weder als zu wohlwollend noch als scharfe Hunde. Wenn aber mehrere Experten so denken, streuen die Ergebnisse der Kandidaten nicht mehr genügend. Man spricht dabei von sogenannten Verteilungsfehlern (Arbeitsgruppe Hochschuldidaktische Weiterbildung, 2000), das heisst, die Notenskala der Leistungsbeurteilung wird nicht ausgenutzt. Damit fehlt die Differenziertheit als wichtiges Qualitätskriterium, welches Aufschluss über die Stärken und Schwächen der einzelnen Kandidaten gibt. Die fehlende Spreizung kann natürlich auch damit zusammenhängen, dass die gestellten Aufgaben zu einfach waren.
Die Prüfungskommission der eidgenössischen Berufsprüfung Polizist/Polizistin hat deshalb im Rahmen eines Workshops Qualitätskriterien zur Streuung der Noten erarbeitet (siehe Rahmen). Mit diesen empirischen Werten sollen in den nächsten Jahren Erfahrungen gesammelt werden. Dazu werden die Notenbilder aller Prüfungssessionen statistisch ausgewertet. Es soll dadurch eine vertiefte Fachdiskussion über die weitere Qualitätsentwicklung dieser Prüfungen in Gang kommen. Kombination von schriftlichen, mündlichen und praktischen Prüfungen Prüfungsmodelle, wie z.B. die Berufsprüfung Polizist/Polizistin, welche schriftliche, mündliche und praktische Elemente vereinen, begehen in diesem Spannungsfeld einen sinnvollen Mittelweg. In schriftlichen Prüfungen lässt sich lernzielorientiertes Wissen überprüfen und objektiv beurteilen. Dies auch darum, weil alle Kandidaten gleichzeitig die gleichen Fragen vorgelegt bekommen und diese auch von den gleichen Experten beurteilt werden können. Trotz dieser recht hohen Objektivität zeigen die Erfahrungen, dass sich Beschwerden meistens auf schriftliche Prüfungen beziehen. Dies dürfte damit zusammenhängen, dass die Faktenlage (Fragen, Antworten, Beurteilung) hier am transparentesten ist. Und wenn für eine erfolgreiche Prüfung eine halbe Note fehlt, starten viele Kandidaten den Versuch, die dazu nötigen Punkte durch eine Beschwerde zu holen. Aussicht auf Erfolg hat diese üblicherweise nur, wenn formale Verstösse gegen die Prüfungsordnung nachgewiesen werden können.
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Empirische Parameter gegen stabile Urteilstendenzen (Basis ist immer eine repräsentative Anzahl von mindestens 40 Kandidaten) : • Positionsnoten, welche in ganzen und halben Noten ausgedrückt werden, spreizen über mindestens fünf Halbnoten (z.B. von 3.5 bis 5.5). • Die statistisch berechnete Streuung ist bei jeder Positionsnote grösser als 0.5. • Maximal 60% der Noten eines Prüfungsfaches verteilen sich auf die zwei Positionen mit den grössten Häufigkeiten (z.B. 40% der Kandidaten haben eine 4.5, 20% eine 5.0). • Die Note 6.0 kommt in jedem Fach vor. • Der Mittelwert von Positions- und Fächernoten hat eine Vier vor dem Komma.
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OBJEKTIVE BEURTEILUNG
Wichtig ist, dass Prüfungen, welche knapp ungenügend sind, in den Notensitzungen der Kreiskommissionen und der Prüfungskommission besprochen und im Sinne der Verhältnismässigkeit nachbeurteilt werden. Dabei gibt es letztlich immer die Möglichkeit, den einen oder anderen Punkt mehr oder weniger zu geben, sonst würde man eine falsche Objektivität vortäuschen. Natürlich können auch in schriftlichen Prüfungen transfer- und anwendungsorientierte offene Fragen oder Fallbeispiele behandelt werden. Deren Korrektur ist aber sehr aufwändig, insbesondere wenn durch die formale Antwortstruktur nicht ein relativ enger Rahmen vorgegeben wird. Mündliche Prüfungen sind subjektiver, aber aussagekräftiger Mündliche Prüfungen lassen sich hingegen weniger standardisieren. Die Kandidaten sind aus organisatorischen und prüfungstechnischen Gründen mit unterschiedlichen Fragen und Experten konfrontiert. Der eine Kandidat hat dabei Glück, der andere Pech. Wer kennt das nicht aus eigenen Prüfungserfahrungen ! Je mehr voneinander unabhängige Themen in mündlichen Examen angesprochen werden, desto stärker reduziert sich dieser Effekt. Mündliche Prüfungen haben eine höhere Aussagekraft als schriftliche. Der Experte kann nach einer eher wissensorientierten Einstiegsfrage auch Reproduktions- und Transferfragen stellen Der Experte muss, genau wie und solange nachfragen, bis er sicher es beim Schiessen geschieht, ist, dass der Kandidat die Inhalte verzuerst das Trefferbild kennen, standen hat und allenfalls sogar anbevor er die Visierung verstellt wenden könnte. Praktische Prüfungen und Diplomarbeiten sind kompetenzorientiert Praktische Prüfungen kommen dem Berufsalltag schon sehr nahe. Die Beurteilung für den Experten wird aber anspruchsvoller, da ein praktischer Ablauf nicht einfach die Folge von einzelnen, messerscharf zu beurteilenden Teilschritten ist. Er braucht viel Praxiserfahrung, solide Beurteilungskompetenzen und den Blick fürs Ganze, um dem Kandidaten gerecht zu werden. Erschwerend kommt hinzu, dass bei praktischen Prüfungen bei der Polizei jeweils zwei Kandidaten im Team arbeiten, aber jeder einzeln beurteilt werden muss. Neben den fachlichen Aspekten werden hier also explizit auch die sozialen
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und methodischen Kompetenzen geprüft. Dieses Verfahren nähert sich den berufsrelevanten Handlungskompetenzen sehr stark. Seminar- und Diplomarbeiten sind auch zu den praktischen Prüfungen zu zählen. Hier geht es darum, einen gesamten Projektablauf von der Fragestellung über das methodische Vorgehen, die Aussagekraft der Ergebnisse bis hin zur redaktionellen Verarbeitung in einem Bericht zu beurteilen. Dazu sollen klare Beurteilungskriterien bestehen, und diese sind den Kandidaten auch zu kommunizieren. So wird auf beiden Seiten die grösstmögliche Transparenz zur Leistungserwartung geschaffen. Bei der Beurteilung von Diplomarbeiten der höheren Fachprüfung Polizist/Polizistin arbeiten die Experten beispielsweise mit einem Beurteilungsblatt, welches zu 13 formalen und inhaltlichen Kriterien ein Beurteilungsraster vorgibt. Fazit Wenn sich Experten regelmässig mit den Gütekriterien der Objektivität auseinandersetzen und sich auch der subjektiven Seiten und Gefahren des Prüfens bewusst sind, ist dies der beste Garant für die kontinuierliche Qualitätsverbesserung der Prüfungen. Wichtig ist dabei auch die Reflexion des eigenen Beurteilungsverhaltens (Hoch-, Zentral- oder Tiefzensierer) in Notensitzungen, Briefings und Weiterbildungen. Genau wie beim Schiessen muss man zuerst das Trefferbild kennen, bevor die Visierung verstellt wird. Prüfungen wirken also letztlich nicht nur als billiger Lernmotivator. Sofern sie als einheitliche Qualifikationsverfahren in einer ganzen Branche durchgeführt werden, garantieren sie unbestrittenerweise auch einen hohen Ausbildungsstandard. Voraussetzung für solche Prüfungen ist nämlich, dass sich die Branche bezüglich Inhalten und Anforderungsniveaus einigt und dies in einem Reglement und einem Rahmenlehrplan fixiert. Von diesem gemeinsamen Ausgangspunkt aus, kann sich ein Berufsbild regelmässig neuen Herausforderungen anpassen und qualitativ weiterentwickeln, was in schnelllebigen Zeiten unabdingbar ist.
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éVALUATION ET OBJECTIVITé
A propos de l’objectivité dans l’évaluation des examens Par Kurt Hügi (Traduction ISP) Comment s’assurer, en tant que formateur, l’attention des participants dans un cours ? En déclarant, par exemple, que tout contenu traité en classe fera partie de l’examen. Il faut avouer qu’au niveau didactique et méthodologique ce comportement n’est pas à privilégier. Toutefois, il est vrai que les examens fonctionnent, à court terme, comme motivateur extrinsèque, bien que leur objectivité reste très relative. D’un côté, la pression d’un examen a comme effet de pousser les candidats à fournir de bonnes prestations, de l’autre, ces dernières ne sont pas toujours appréciées à leur juste valeur. Il est donc absolument nécessaire que, de temps en temps, les experts remettent en question leur manière d’évaluer les examens, sachant que le respect de l’objectivité est un facteur difficile à gérer. Le risque de se tromper de note en évaluant un test est constamment présent, car même si deux ou plusieurs experts trouvent un consensus, cela ne signifie pas automatiquement qu’ils aient attribué la bonne appréciation à l’épreuve qu’ils ont jugée (erreur collective). Pour se rapprocher le plus possible de la vraie valeur d’un travail, il faudrait se limiter à contrôler le savoir factuel uniquement. Or, des examens ne portant que sur du cognitif iraient à l’encontre d’un apprentissage orienté vers les compétences. Cette méthode ne prend que marginalement ce type de savoir en compte mais elle contrôle les acquis plutôt par des cas d’école, des questions de transfert ou des vérifications transverses. Pour échapper au danger d’être trop sévères ou, a contrario, trop indulgents, les experts ont tendance à attribuer la note 4.5 avec comme conséquence un manque d’écart entre les notes, alors que c’est justement leur variété qui constitue un critère de qualité important. Ces réflexions ont mené la Commission d’examen de l’Examen professionnel fédéral de Policier/Policière à élaborer des critères de qualité, afin de garantir une bonne répartition des notes. Les résultats des sessions d’examen seront analysés et serviront de base pour approfondir la discussion sur le développement ultérieur de ces examens qui réunissent déjà maintenant des éléments écrits, oraux
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et pratiques permettant de valider les connaissances des candidats à plusieurs niveaux. Tout ce qui relève de l’interrogation écrite se prête plus facilement à tester le savoir factuel, alors qu’à l’oral l’expert peut vérifier si le candidat est capable de répondre à des questions ouvertes et de transfert. S’il est vrai que les examens oraux sont moins standardisés et plus subjectifs, ils offrent en revanche à l’examinateur la possibilité d’évaluer le candidat de manière plus complète. Les examens pratiques, finalement, sont plutôt complexes, se rapprochent beaucoup du travail quotidien et exigent une grande expérience de la part des experts qui doivent disposer de compétences d’évaluation solides et garder une vue d’ensemble pour juger correctement les participants. Les travaux de séminaire et de diplôme peuvent également être considérés comme des examens pratiques. Ils révèlent les compétences des candidats dans les détails (maîtrise du processus dans la conduite du projet du début à la fin et fil rouge clair). Pour la correction de ces travaux, les experts recourent à une grille d’évaluation donnée. S’il est prêt à intégrer les critères qui favorisent l’objectivité et qu’il est conscient des risques de subjectivité liés à sa fonction, l’expert peut contribuer à améliorer la qualité des examens. Comme dans le tir, il faut d’abord identifier la cible avant d’ajuster le viseur !
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LA GRANDE INTERVIEW
Pierre Nidegger, Commandant de la Police cantonale fribourgeoise, Président de la Conférence des Commandants des Polices Cantonales de Suisse
Le regard éclairé du Président de la CCPCS sur la formation policière Interview réalisée par Peter-Martin Meier et Jean-Pierre Boesch, ISP
A l’ heure où les débats portent sur les interfaces entre sécurité interne et externe, où les politiciens affirment vouloir accroître les forces de l’ordre, où la nécessité d’ harmoniser les pratiques policières à un niveau supra-cantonal est reconnue et réclamée, la rédaction de format magazine a invité le Président de la CCPCS à s’exprimer sur une des pierres angulaires de ces questions : la formation policière.
www.institut-police.ch für die deutschsprachigen Leser Um dem Originalinterview treu zu bleiben, hat sich die Redaktion für dessen Wiedergabe auf Französisch entschieden und auf eine beschränkte deutsche Zusammenfassung verzichtet. Die Übersetzung des gesamten Artikels findet sich aber unter : www.institut-police.ch auf der Startseite. Nachfolgend die mit Kdt Pierre Nidegger behandelten Themen : • Vision zur Polizeiausbildung aus Sicht des Präsidenten der KKPKS • Welche Massnahmen für die Ausbildung der Ausbilder ? • Akademisierung der Polizeiausbildung : Utopie oder Realität ? • Aktueller Stand der Unité de doctrine • Verteilschlüssel der verschiedenen Ausbildungsniveaus (Grundausbildung, Weiterbildung, Führungsausbildung) • Welche Gebiete kann der Präsident der KKPKS beeinflussen ? Und zu guter Letzt einige persönlichere Kurzfragen mit Spontanantworten am Schluss des Interviews.
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Quelles mesures prendre dans l’immédiateté et com- A propos de la formation de base, justement, quelle ment être proactif pour répondre concrètement aux évaluation en faites-vous depuis l’introduction du besoins sécuritaires de demain ? Comment unifier la Brevet fédéral de Policier/Policière en 2003 ? Le Brevet fédéral, respectivement le Concept formation de base et répartir les niches de la formation continue dans une Confédération d’Etats où global de formation (CGF) marquent un tournant eschaque canton peut décider seul, pour soi, et chaque sentiel pour la police de Suisse. C’est même un immense saut. Lorsqu’une formation devient commandant de police être le gardien de son territoire Sans formation on ne obligatoire et qu’elle est certifiée, c’est-àdire qu’elle acquiert une valeur reconnue et de sa loi propres ? Autant fait rien, et des personau niveau national, cela a des effets sur d’enjeux et de défis pour cenes bien formées ne vous deux axes principaux. Premièrement, sur la lui qui, en tant que primus créent plus de souci ! (pré)disposition des apprenants qui, pour inter pares, doit essayer de réussir l’examen final, doivent se préparer. garantir la bonne construction de la police. Pierre Nidegger a bien voulu nous Ils sentent une vive pression et un stress certain en consacrer deux heures de son temps compté pour raison de l’échéance qui les attend, savent que ça nous faire part de sa vision et nous éclairer de ses n’ira pas tout seul et qu’ils vont être examinés par des experts externes qui ne sont pas uniquement les riches expériences. formateurs de leur école. C’est donc toute l’attitude ISP : Monsieur le Président, pour ce qui est de la de l’apprenant par rapport à la formation qui change. formation policière : Do you have a dream ? Il en va de même pour les formateurs, d’autre part, Pierre Nidegger : On peut, bien sûr, rêver d’avoir qui ne peuvent se permettre d’avoir un trop grand beaucoup plus de moyens pour la formation poli- taux d’échec, ce dernier étant synonyme d’un enseicière en Suisse, d’enseigner encore plus de matières gnement déficient. qu’aujourd’hui. Mais il faut rester réaliste, pragmatique et construire la formation sur des situations Que pensez-vous de la formation des formateurs poempruntées aux expériences et aux cas vécus. Les liciers ? Est-elle suffisante ou voyez-vous des mesures policiers ont, plus que de théories, d’abord besoin concrètes pour la renforcer ? Si on compare ce qui se passait dans une salle de solutions. Si l’on rêve trop, on perd de vue l’objectivité de la réalité. D’autre part, comme dans la de formation il y a 20 ans avec aujourd’hui, ce sont police nous n’avons pas la quittance du marché, deux mondes différents. Dans ce domaine égalesi ce n’est par les engagements qui sont réussis ou ment, la police a fait un très grand pas. Surtout parce pas, c’est bien à partir de ces enseignements posi- que les formateurs suivent des cours dans lesquels tifs et négatifs qu’on développe des savoir-faire, tirés ils apprennent des techniques d’enseignement. directement des expériences, qui nous permettent L’idéal serait, bien sûr, que cet investissement soit de nous améliorer continuellement. Mis en lien ou rentabilisé ou fortifié tous les deux à trois ans par des équilibrés avec des apports théoriques ces éléments débriefings de branche, par exemple. Ces « cours de pratiques permettent de construire une formation répétition » permettraient aux formateurs de faire le point, de partager leurs expériences et d’assurer efficiente. Au cours des années 70, j’ai modestement com- ainsi un vrai suivi pédagogique. Mais il ne suffit pas mencé à donner des cours et des exposés à l’ISP. Je d’aller simplement suivre des cours, de rentrer chez peux constater aujourd’hui les pas qui ont été fran- soi et de sortir de nouveaux documents pour que chis d’un point de vue didactique et pédagogique. la messe soit dite. Il est essentiel que les formateurs On pensait il n’y a pas si longtemps encore, et parmi amènent, dans les cours, leur vécu, leur expérience les cadres notamment, qu’on pouvait simplement professionnelle. C’est là qu’il y a une vraie valeur être bon sans formation. C’est une erreur, la seule ajoutée. J’appelle cela de la formation appliquée. On expérience ou les années de service ne suffisent pas. fait du droit appliqué, de l’éthique appliquée, de la La formation est un langage universel, une base sur circulation routière appliquée, de la police de proxilaquelle on construit tout, et pas seulement dans la mité appliquée… et pas seulement de la théorie. Le formateur valide et consolide la matière enseignée police.
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par son background. Il connaît les processus parce qu’il les a pratiqués lui-même. C’est justement ce qui manque souvent aux professeurs d’universités ou de hautes écoles dont les connaissances ne sont pas sanctionnées par la pratique. Ils ne peuvent pas dire à l’apprenant : « oui, là j’ai un conseil pour vous parce que je connais ce genre de situation. » Un danger guette les formateurs aujourd’hui, celui de privilégier la forme plutôt que le fond. Que restet-il aux apprenants d’une séquence filmée ou d’une émission télévisée ? Où est le message ? Il faut leur citer des exemples précis – un accident routier, un tireur fou – et leur laisser des schémas et des images en tête, tout en répondant à des objectifs d’apprentissage précis. Il me semble à ce propos qu’on n’a
Quelques principes de formation à mettre en pratique selon le Président de la CCPCS • Le bon formateur doit toujours se préparer et être up to date, aussi bien dans ce qu’il va dire que dans les supports de cours qu’il va distribuer. • C’est le vécu du formateur qui illustre le mieux la matière enseignée et le/la rend crédible. • Le bon formateur doit accepter d’être évalué par les apprenants en fin de cursus et remédier à ses faiblesses, si nécessaire. • Le feedback des apprenants est une leçon d’humilité et il faut l’accepter. • Se remettre en cause est essentiel en formation. • La meilleure des formations est celle où les apprenants trouvent eux-mêmes les solutions. • La fierté intérieure du formateur, c’est de voir tout ce que les « élèves » ont pu apprendre, et les obstacles qu’ils ont pu vaincre. Il n’y a pas meilleure reconnaissance. • Celui qui forme reçoit plus qu’il ne donne.
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pas encore suffisamment bien défini ce qui doit être vraiment su en fin de compte.
Vous défendez une formation orientée pratique, où le vécu et l’expérience des formateurs permettent de construire des compétences en adéquation avec les exigences du métier. On a récemment pu lire que des responsables politiques caressent l’idée de créer une haute école spécialisée pour former les policiers. Que pensez-vous de cette possible académisation de la profession ? Il faut d’abord former les policiers au niveau qui est le leur. Permettez-moi l’analogie suivante : si j’étais entrepreneur avec des apprentis maçons, je voudrais qu’en fin d’apprentissage ils sachent couler une dalle, contrôler le ferraillage, monter un mur rond et lire un plan, par exemple, mais pas nécessairement qu’ils sachent dessiner des plans ou résoudre des problèmes techniques. Il en va de même pour le policier de base qui sort d’une école de police. Après l’assermentation, lorsqu’il prend son premier tournus, il doit savoir intervenir de manière opportune, réceptionner des plaintes, régler un accident de circulation, maîtriser quelqu’un. Tout seul ou en binôme. J’ai parfois l’impression qu’on veut trop en faire en formation. Je dirais même qu’on a tendance en Suisse à « surformer » les gens. Aujourd’hui, on engage des avocats là où, il y a 10 ou 15 ans, un juriste sortant de l’université suffisait. C’est bien, mais sur le fond, ça ne sert à rien. Je serais pour que l’on fixe exactement ce que doit savoir faire, et même maîtriser à 150%, un policier au terme de sa formation. J’ai trop souvent l’impression qu’on fait une science de tout ce qui est enseigné, et qu’on est devenu trop académique.
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On voit également pareille tendance dans certains manuels distribués aux aspirants dont les contenus vont bien au-delà de ce qui est absolument nécessaire.
Est-ce que tous les commandants partagent votre vision et souhaitent que les futurs policiers de toute la Suisse sachent les mêmes choses afin qu’il y ait une unité de doctrine ? Je ne vous surprendrai pas si je vous dis que le policier, qu’il soit à Hongkong, à New-York ou encore dans un de nos villages travaille de la même manière lorsqu’il doit faire un constat d’accident de circulation. Je ne pense pas non plus que l’audition de police ou encore la perquisition soient complètement différentes selon le canton où l’on se trouve. Sur le fond, on devrait pouvoir gommer les frontières du fédéralisme, créer des synergies, respectivement des formules ou des schémas qui soient harmonisés, et la formation, comme les manuels qui la sous-tendent, devrait être uniforme en Suisse. Mais on ne peut faire abstraction de notre « cantonalisme » policier.
Après ce tour d’horizon de la formation de base, passons à la formation continue. Vous satisfait-elle, vous convient-elle ? En ce qui concerne la formation des cadres dans les trois cursus, c’est-à-dire les Cours de conduite I, II et III (CC I, CC II, CC III), nous avons atteint un très bon niveau et passé de l’amateurisme au professionnalisme, ceci dit sans vouloir connoter négativement ce qui avait été fait auparavant. Avec l’introduction des certifications, les déclinaisons en modules, les exigences requises aussi bien de la part des participants que des formateurs et des états-majors, la barre de ces cours est placée très haut. Les intervenants externes qui sont associés à ces formations sont d’ailleurs toujours étonnés de la somme de travail investie. En effet, aujourd’hui la formation ne s’arrête pas une fois pour toutes à la fin de l’école de police. La formation est un processus continu qui ne peut être abandonné en chemin, surtout pour les spécialistes, notamment parce qu’il faut en tout temps tenir compte et intégrer des modifications légales, techniques et autres qui influencent directement et très rapidement notre profession. Celui qui ne sait pas ne peut pas faire ! Et la seule motivation ne permet pas de réussir. Non, ce n’est pas possible. La clé du succès professionnel réside dans une triangulation :
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motivation – connaissances – expérience. Ce sont ces trois conditions qui sont la base de la réussite. La motivation, c’est l’élément qu’on amène avec soi : le feu, en quelque sorte. Les connaissances sont acquises en formation et, pour ne pas être dépassé par l’évolution de la technique, des procédures et de la science, il convient régulièrement de se remettre à niveau par de la formation continue. Enfin, l’expérience, c’est le terrain. Ces trois paramètres sont essentiels à un bon exercice du métier.
La clé de répartition de la formation entre les différents partenaires, à savoir les corps, les écoles, les cantons et l’ISP vous paraît-elle appropriée ? Pour ce qui est de la formation de base, la répartition actuelle entre les écoles, respectivement les centres de formation, est bonne. Quant à la formation des cadres, des spécialistes et des formateurs, qui a lieu à et par La clé du succès professionnel l’ISP, cette répartition-là est excellente. conjugue la connaissance, Je me bats d’ailleurs pour elle, le rôle l’expérience et la motivation de l’ISP étant de créer et de maintenir l’unité de doctrine. Pour ce qui est du reste de la formation continue, je dirais la formation ordinaire, elle doit rester dans les corps. En effet, je pense que faire chaque année un certain nombre de leçons de tir, par exemple, ou comprendre l’application cantonale d’une loi qui a été modifiée est du ressort des corps. Bien sûr que si toutes les matières étaient perçues de manière uniforme au niveau suisse, on n’envisagerait pas cette solution. La question fondamentale qui se pose est de savoir si ça vaut vraiment la peine de
Quid d’un centre de formation romand à l’instar de l’école de police d’Amriswil ou de l’IPH ? « L’école romande de police n’a pas été un crève-cœur. Mais c’est un échec. Elle a représenté trois ans de travail pour moi, a été validée après discussion par mes collègues (2001) et j’ai été nommé chef de projet par la Conférence latine des Chefs des Départements de justice et police (CLDJP). Tout le monde s’est alors mis à table pour bâtir la maison et a collaboré de manière extraordinaire. On a réussi à passer d’une structure cantonale à une structure romande. Les résultats étaient là en matière de formation, de finances, de mise en œuvre. Mais tout a été détruit pour des raisons personnelles. Même si aujourd’hui les Conseillers d’Etat et la plupart des Commandants ont changé, la fracture est toujours là alors que le projet était réalisable. C’est vraiment dommage. »
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par exemple, nos collègues vaudois disposent des moyens nécessaires pour assurer la sécurité de la manifestation. Je me considère donc comme un facilitateur, un coordinateur qui fait en sorte que le fédéralisme ne soit pas un obstacle à l’atteinte de résultats positifs. Le seul acte « d’autorité » dont j’ai fait preuve est d’avoir choisi, après avoir longuement tourné en rond, un nouveau logo pour la CCPCS !
… et à part le logo, y a-t-il des domaines où vous souhaitez prendre de l’influence ? Un président ou un commandant n’est pas là pour voir seulement la journée d’aujourd’hui : il est là pour voir demain. Et j’ai un dossier d’intérêt public prioritaire où je pourrais m’investir plus : c’est le paysage policier suisse. Aujourd’hui, ce paysage est quelque peu chaotique et mériterait qu’on y mette un peu d’ordre. Commençons par poser un © ISP premier concept de sécurité pour notre pays en définissant ce que nous voulons, qui sont les véritables déplacer les gens pour une demi-journée, en termes partenaires de la sécurité et quelle est leur mission, de coûts financiers ? Si au bout du compte l’unité respectivement quelle est la mission prioritaire et de doctrine est garantie, on peut y réfléchir. Mais subsidiaire de chacun. Sur la base de ce concept pourquoi pas centrer toute la formation il faudrait certainement moLa formation est un continue à l’ISP. Je trouve dommage que difier les lois actuelles, puis processus continu qui ne l’ISP ne dispose pas de structures d’accueil en tirer les conséquences et et d’un bâtiment, un lieu où l’on irait suivre adapter les formations. Voilà peut être abandonné des cours, comme à l’école de police de ce dont nous avons manifesen chemin l’Ecosse. Il y aurait une salle de cours pour tement besoin, quand tout le la circulation rapide, pour les perquisitions, pour les monde réclame et discute de l’avenir des gardesstups. Ce serait la base de formation continue dans frontière, de la police ferroviaire, de la légalité des laquelle on pourrait retrouver ses collègues pendant entreprises privées de sécurité impliquées dans la deux jours, une semaine, trois semaines… Dom- sécurité publique – entreprises qui, soit dit en pasmage d’avoir raté l’épisode de Colombier. sant, comptent en Suisse romande plus de 8’000 personnes alors que les forces de police se montent Vous avez été élu par vos collègues en septembre à 5’000 assermentés, environ. passé pour présider la CCPCS. Est-ce bien vous le Il n’y aura pas de réflexion homogène, coordonpremier policier de Suisse ? née et fondamentale sur la sécurité, tant qu’on n’auC’est ce que la tradition dit, mais à ma connais- ra pas posé un concept de base clarifiant la mission sance il doit y avoir en Suisse plusieurs premiers po- de chacun. J’essaye, à travers quelques déclarations liciers. Mon rôle n’est pas d’imposer mais consiste médiatiques de lancer le débat, tout en sachant à travailler avec des partenaires, à faire en sorte que je ne fais pas plaisir à tout le monde, bien au que tout soit bien organisé, bien coordonné, que contraire, mais on ne peut plus désormais éluder tout se déroule bien au point de vue opérationnel, cette problématique. que pour le prochain sommet de la Francophonie,
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L’ESPRESSO Votre activité préférée en tant que Commandant de la Police cantonale fribourgeoise et Président de la CCPCS ? Le métier de commandant est un métier de contact et de relais entre le corps de police et la politique (commissions parlementaires, conseillers d’Etat), respectivement la population. J’aime ces contacts car ils sont souvent gratifiants, surtout lorsqu’on peut rencontrer les gens de manière informelle. Mon deuxième centre d’intérêt, c’est la formation, base de toute réussite. Sans formation, on ne fait rien et des personnes bien formées sont des gens qui ne vous créent plus de soucis. D’ailleurs, ma responsabilité de commandant, c’est de donner à tous mes collaborateurs la meilleure formation possible. Enfin, et je ne peux pas l’omettre – même si j’ai abandonné cette fonction presque à contrecœur – ma vraie profession, « mon truc », c’est d’avoir exercé pendant près de 15 ans le métier de chef de la police de sûreté.
L’objectif prioritaire pour cette année ? Avoir une bonne santé ! … Le but de cette année et de la prochaine, c’est de conjuguer au mieux les deux fonctions, par un engagement bien partagé. Donc concilier un travail intensif avec mon état-major et mes cadres et, d’autre part, assurer la présidence afin qu’on ne dise pas en fin d’année : « Il n’a rien fait, il n’a rien résolu, et il n’y pas de réponses aux questions qui avaient été posées ». Je vais essayer d’offrir à mes collègues le meilleur service possible. Et ce service, il faut le rappeler parce que la rumeur aimerait courir autrement, est parfaitement bénévole ! Le Président de la CCPCS n’est pas payé pour la fonction qu’il exerce.
raquettes ou des peaux de phoque également, et j’y vais en famille ou avec des copains. En montagne, je suis quelqu’un d’autre. Elle m’a toujours fasciné, déjà en tant qu’officier d’infanterie de montagne ou notamment quand j’y avais passé une semaine avec des étudiants, dans un igloo. La montagne est puissante, on ne peut rien contre elle, c’est elle qui décide.
La dernière lecture qui vous a marqué ? Une lecture qui m’a marqué toute ma vie durant c’est les Rougon-Macquart d’Emile Zola. J’ai lu cette saga de 20 romans au collège. Le dernier livre que j’ai lu : « C’était De Gaulle, mémoires » d’Alain Peyrefitte. Je garde aussi en mémoire le bestseller de Rudy Giuliani « Leadership ». Si ce qu’il a écrit est vrai, qu’il a vraiment fait ça, cet homme est génial dans sa théorie sur la tolérance zéro.
Des indiscrétions disent que vous êtes devenu un spécialiste des… sandwiches. Lequel préférez-vous ? Il est vrai que, depuis que je suis président de la CCPCS, je n’ai jamais mangé autant de sandwiches de ma vie ainsi que des pommes et des bananes, d’ailleurs. La plupart des séances un peu partout en Suisse ont lieu dès 13 heures 30 ou 14 heures. Il faut donc se contenter d’un repas rapide. Mais les meilleurs sandwiches sont sans nul doute ceux de la boulangerie du coin, la boulangerie du Tilleul, pour ne pas la nommer, à Fribourg, bien sûr !
Votre cheval de bataille « police » dans votre législature ? Lancer la réflexion sur le paysage sécuritaire suisse, qu’il s’agisse du concept à établir, des décisions politiques à prendre et de la législation à mettre en œuvre. J’ai lancé l’idée, j’espère qu’on arrivera à faire quelque chose.
Le dossier difficile / délicat que vous traitez actuellement ? Tous les dossiers sont difficiles parce qu’ils concernent des partenaires différents, traitent de matières et de connaissances différentes et doivent conjuguer des mentalités distinctes, en tout cas au niveau suisse. Rien n’est simple, notamment à cause des mentalités.
Votre activité préférée … hors police ? La montagne. C’est un milieu tellement extraordinaire, tellement changeant et surtout calme. J’aime marcher, avec des
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WIE STEHT’S MIT DEM WISSEN ?
Von der Mühsal, Wissen zu erarbeiten Von Peter-Martin Meier, Direktor SPI
Seit Urzeiten wollen die Menschen Wissen sammeln. Früher stand dieses jedoch in der Regel nur den Eliten zur Verfügung. Mit dem Aufkommen der Universitäten und der Demokratisierung der Gesellschaften erhielten dann immer mehr Bürger Zugang zu immer mehr Kenntnissen. Dank der weltweiten elektronischen Vernetzung von Datenbanken erhalten die Menschen heute – zumindest in den entwickelten Ländern – beinahe unbeschränkten Zugriff zu gespeicherten Informationen. Stellen diese aber tatsächlich auch Wissen dar ? Wie könnte deren Bearbeitung erleichtert werden ?
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Webseiten des Bibliotheksverbunds Schweiz www.swissbib.ch Der Schweizer Bibliothekskatalog für Hochschule und Wissenschaft www.informationsverbund.ch Informationsverbund Deutschschweiz www.rero.ch Réseau des bibliothèques de Suisse occidentale www.sbt.ti.ch Sistema Bibliotecario Ticinese www.nb.admin.ch Schweizerische Nationalbibliothek www.nebis.ch Netzwerk von Bibliotheken und Informationsstellen in der Schweiz
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Die legendäre Bibliothek von Alexandria hatte sich zum Ziel gesetzt, alle Bücher aller Völker zu vereinen und das Wissen der Welt dem Zahn der Zeit zu entziehen. So wurden darin einst hunderttausende Papyrusrollen aufbewahrt, die dann jedoch in Flammen aufgingen1. Mit dem Untergang der Hochkulturen der alten Welt ging später auch das anderweitig überlieferte Wissen grossenteils verloren. Dank der Klöster konnte jedoch ein Rest davon in die Neuzeit gerettet werden. Die Kenntnisse wurden wieder ergänzt und schrittweise erweitert. Alsbald übernahmen vor allem die aufkommenden Universitäten die Rolle der Sammler von Wissen. Sie waren aber durch grosse Distanzen voneinander getrennt. Es war nicht möglich, ein Gesamtbild des verfügbaren Materials zu gewinnen. Reisende Studierende und Dozenten trugen wohl zunehmend zum Austausch und zur Vernetzung bei. Die Menge der verfügbaren Daten nahm jedoch immer rasanter zu. Somit ermöglichte der Erkenntnisgewinn wiederum nie einen universellen Überblick. Viele Bibliotheken begannen deshalb, sich zu spezialisieren, um wenigstens auf ihrem Gebiet umfassend dokumentiert zu sein. Andere hingegen erwarben weiterhin Werke aus allen Bereichen des Lebens und der Wissenschaft. Die wohl grösste Sammlung dieser Art besitzt heute die amerikanische Library of Congress, die monatlich weit über 250‘000 Titel neu aufnimmt 2. Zahlreiche Bibliotheken bewahren ausserdem nicht nur Bücher und andere Druckerzeugnisse auf, sondern auch gespeicherten Ton und bewegte Bilder. Sie nennen sich deshalb oft Mediatheken. Da-
mit zeigen sie bereits im Namen ihre verschiedenartigen Dokumente an. Immer wieder wurde versucht, kondensiertes Wissen auf möglichst kleinem Raum verfügbar zu machen. Die grossen Enzyklopädien zeugen noch heute davon. Mit der Digitalisierung und der elektronischen Speicherung verloren diese jedoch zunehmend an Bedeutung. Hingegen zeigen Projekte wie Wikipedia das Bemühen, Informationen nicht nur zentral abzulegen, sondern auch weiteren Kreisen verfügbar zu machen. Gleichzeitig sollen diese durch die Kenntnisse breiter Schichten noch verfeinert und erweitert werden. Wikipedia lässt deshalb die Bearbeitung seiner Einträge durch die Nutzer zu3. Wissen sammeln ? Wird aber mit diesen Sammlungen tatsächlich Wissen angehäuft ? Der Ökonom Peter F. Drucker hatte geschrieben, dass eine Definition des Wissens, so wie Karl Marx das Kapital umfassend beschrieben hatte, noch ausstehe4. Vereinfacht wird alles als Wissen bezeichnet, was im Kopf eines Menschen gespeichert ist. Wissenschaftlich gesehen werden aber primär drei Typen unterschieden : Erfahrungswissen, praktisches Wissen und systematisches, theoretisches Wissen. Sie beruhen auf der Fähigkeit des Menschen, reine Daten und Informationen im Hirn mit Erkenntnissen zu ergänzen und so zu Wissen aufzuwerten. Es wird als notwendige Grundlage für die Handlungskompetenz einer Person angesehen. Diese Wertschöpfungskette (siehe Rahmen) zeigt, 1
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Betschon Stefan, Ein nationales Wissenschaftsportal für die Schweiz, in Neue Zürcher Zeitung Nr. 122/2010 vom 31. Mai 2010, S. 40 Ibidem http://de.wikipedia.org/wiki/Wikipedia : Hauptseite, «Mitmachen» Paraphrase aus Drucker, Peter F., in Post-Capitalist Society, Harper Collins, New York, 1993
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WIE STEHT’S MIT DEM WISSEN ?
dass eigentlich nicht Wissen, sondern lediglich Daten gesammelt werden. Im besten Fall handelt es sich um Informationen. Das Wissen dazu muss man sich selbst noch gründlich erarbeiten, wie Robert Burton bereits 1621 festgestellt hatte: « for as mastication is to meat, so is meditation on that which he hath read »5.
den allein in den Katalogsälen. In den gewählten Büchern wiederum ergaben sich häufig zusätzliche Hinweise auf weiterführende Literatur. Diese musste man sich anschliessend ähnlich zusammensuchen. Um dafür nicht unendlich viel Zeit aufzuwenden, war es sinnvoll, die zu bearbeitenden Themen genau vorzubereiten. Insbesondere erwies sich eine Liste von Stichwörtern zu den wesentlichen Bereichen Speichern und Vernetzen als nutzbringend. Damit konnte man die Kataloge Wie damals die Bibliothek von Alexandria hat sich noch von Hand oder bereits über eine elektronische die Firma Google zum Ziel gesetzt, den gesamten Datenbank rationell durcharbeiten. Erst anschliesBuchbestand elektronisch zu erfassen und zentral send ging es darum, die eigentlichen Inhalte den zu speichern. Sie hat deshalb gefundenen Dokumenten zu Es stimmt etwas nicht im « begonnen, rund um die Welt entnehmen. Verhältnis von überbordendem Scanner in Bewegung zu setzen So mag die Vorstellung eiInformationsangebot und und Hunderttausende von Büner elektronischen Suche in chern zu digitalisieren »7,8. Ähnandererseits unserer beschränk- einem umfassenden Verzeichliches geschieht mit Bild- und nis verführerisch erscheinen. ten Aufnahmemöglichkeit Tondokumenten auf YouTube Dennoch ist eine traditionelle und verwandten Internetplattformen. Dort ist aller- konzeptuelle Vorbereitungsarbeit auch heute noch dings das Ziel deutlich weniger hoch gesteckt und von Nutzen – allerdings primär aus einem anderen der Qualitätsanspruch wesentlich geringer. Grund. Mit der elektronischen Verfügbarkeit der KaDie Bemühungen von Google dürften bewirkt talogdaten, aber teilweise auch der ganzen Werke haben, dass auch konventionelle Bibliotheken die und der Sekundärliteratur dazu, wurde deren Menge Digitalisierung vorantrieben. Viele von ihnen haben unvorstellbar gross. Man kann sich darin leicht verbegonnen, ihre Bestände ebenfalls elektronisch ver- lieren und wiederum haufenweise fügbar zu machen und sich untereinander zu ver- Zeit verschwenden. Was ist Wissen ? 6 netzen. Daraus ist der Bibliotheksverbund Schweiz Wertschöpfungskette des Wissens entstanden, der sich aus mehreren hundert Samm- Informationen filtern Daten : Reine Tatsache lungen zusammensetzt. Dessen zurzeit umfassends- Eine Recherche zum Stichwort AleAlexandria hat eine Bibliothek ter Katalog gibt Auskunft über die Bestände aller xandria auf Google findet innert Informationen : Umstand zur Tatsache Schweizer Universitäts- und Hochschulinstitute, von 0.16 Sekunden 47’100‘000 ResultaDie Bibliothek von Alexandria zahlreichen Forschungsanstalten sowie der National- te11. Diese betreffen Informationen wurde vor Kurzem mit Geldern bibliothek. Rund 14 Millionen Titel aus 740 Biblio- zur eingangs erwähnten Bibliothek, der UNESCO wieder aufgebaut theken9,10 sind so auf www.swissbib.ch über eine ein- den Eintrag auf Wikipedia über das Wissen : Grund zum Umstand zige Suchmaske erhältlich. historische Alexandria und die heuDie neue Bibliothek von Alexandria tige ägyptische Stadt gleichen Nawurde gebaut, weil man an die Systematisch suchen mens, die Webseiten dieser Stadt Vergangenheit anknüpfen will Wollte man noch vor kurzem die verfügbaren Kennt- sowie der gleichnamigen GemeinKompetentes Handeln : Folge daraus nisse für eine Studie oder zur Verwendung in der den in Virginia und Louisiana, USA. Ich kann jetzt eine lohnende Ausbildung aufbereiten, musste man in den Sachre- Es finden sich aber auch Verweise Forschungsreise nach Alexandria gistern der Bibliotheken die Titel und den Standort auf eine Forschungsplattform der durchführen entsprechender Werke finden. Man verbrachte Stun- Universität St. Gallen, den Schwei5
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Was das Kauen für das Fleisch, ist das Nachdenken über das, was man gelesen hat : Burton, Robert, The Anatomy of Melancholy (1621), Oxford, 1638, S. 280 Abgeleitet aus Lutz, Leonard, TP 4 Lehre und Wissensnetzwerke, Präsentation zum Vorbereitungsworkshop der Interkantonalen Polizeischule Hitzkirch IPH, 15.7.2010
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Betschon Stefan, ibidem http://books.google.com/intl/de/googlebooks/agreement/ Die Zukunft der Google Buchsuche www.swissbib.ch ; Über swissbib, Was ist enthalten ? Betschon Stefan, ibidem www.google.ch am 16.7.2010 ; alle weiteren Resultate ab Webseiten widerspiegeln den Stand am 16.7.2010
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zer Bibliotheksverbund, ein Archivierungsprogramm für Bücher, Wörterbuchsoftware und automatisierte Übersetzungsprogramme. Bereits auf den ersten Seiten erscheinen sogar Reklamen für eine amerikanische Firma, die Innendekorationselemente vorfabriziert, und für ein Campingzentrum in Kanada. Sogar mit einer Beschränkung auf die Kataloge des Bibliothekverbunds Schweiz erhält man als Antwort auf die Suche nach dem Stichwort Alexandria noch tausende Treffer. Irgendwo erschöpft sich der Neuigkeitswert der Verweise. Wo aber soll man mit der Durchsicht aufhören, ohne Wesentliches zu verpassen ? Frühe Präzisierungen der Suchfilter sind deshalb notwen-
dig, um Leerläufe zu vermeiden. Doch sogar mit der Einschränkung auf die deutschen Begriffe Alexandria Bibliothek finden sich bei Google noch 420‘000 Resultate. Solche Ergebnisse lassen sich zwar teilweise noch weiter beeinflussen. So kann man die Suche beispielsweise auf das Vorkommen der gewünschten Wortkombination im Titel eines Werks beschränken oder die Treffer nach Autor oder Erscheinungsjahr sortieren. Damit ist man aber beinahe wieder beim alten Auswahlverfahren angelangt. Lediglich die Handhabe wurde bequemer und zentral möglich gemacht. Das kann mit den verfügbaren Technologien nur bedingt befriedigen. Erkenntnisse nutzbar machen Sogar wenn wir das ganze Leben zum Ansammeln von Wissen einsetzen, verfügen wir nicht über genügend Zeit, um alle Erkenntnisse nutzbar zu machen. « Es stimmt etwas nicht im Verhältnis von überbordendem Informationsangebot und andererseits unserer beschränkten Aufnahmemöglichkeit. »12 Werner Oechslin fordert daher auch für moderne Sammlun-
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Oechslin, Werner, Wissen in endlichen Räumen – Die Bibliothek und das Buch, in Swiss Future Nr. 02/10, Luzern, 2010, S. 25 Ibidem
gen Ordnung im Sinne von herkömmlichen Bibliotheken. Da konnte man sich anhand der Anordnung in den Regalen und dem Überblick über die einzelnen Bücher rasch zurechtfinden. « Das Rad lässt sich schwerlich zurückdrehen, aber es wäre doch sehr unökonomisch, wenn man diese in der langen Geschichte von Bibliotheken als Wissensordnung erprobten Mittel einfach beiseite schieben würde. »13 Im Sinne der so verlangten Orientierung bieten sich mehrere Möglichkeiten, das Erarbeiten der Informationen und des Wissens zu erleichtern. Denkbar wäre eine klare Indexierung der Einträge. Zusätzlich zu den bereits erwähnten Suchfiltern könnte mit einer Einschränkung über untergeordnete Stichwörter die Auswahl auf das Wesentliche begrenzt werden. Im Internet wurde dies für verschiedene Plattformen zur Suche von Wohnraum, Automobilen oder ähnlichen Dingen schon umgesetzt. Ebenfalls bereits realisiert wird eine Anlehnung an traditionelle Stichwortregister. So erhält man auf YouTube beim Betrachten eines Videos reihenweise ähnliche Filme vorgeschlagen. Bei Google Bücher begleitet eine Liste thematisch nahe stehender Werke jeden gewählten Titel. Analog dazu plant der Bibliotheksverbund Schweiz eine Ergänzung seiner elektronischen Suchmaske. Mit Hilfe einer statistischen Analyse der Suchabfragen soll das System dem einzelnen Benutzer Vorschläge machen und ihn auf thematisch ähnliche Bücher hinweisen14. Eine wesentliche Erleichterung würde die Digitalisierung der kompletten Inhalte der Werke bringen. Man könnte dann mit Stichwörtern oder Volltextsuche relevante Abschnitte abfragen. Nur schon die Betrachtung des Inhaltsverzeichnisses oder von Textpassagen dürfte einem Sucher schnell zeigen, ob das Werk bietet, was er davon erwartet. Hilfreich wären auch ein kurzer Kommentar oder eine zusammenfassende Aufbereitung des Inhalts. Zuletzt stellt sich die Frage, ob die Betreiber der Datenbanken aller Art nicht auch eine Anleitung zum Suchen und Verarbeiten der Inhalte als wesentliche Erleichterung anbieten sollten. Die Direktorin der Zentralbibliothek Zürich formuliert dies so : « Bibliotheken müssen sich vermehrt auch darum kümmern, Informationskompetenz zu vermitteln. »15
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Betschon Stefan, ibidem Bliggenstorfer Susanna, im Interview mit Betschon Stefan, Die Digitalisierung verschafft der Bibliothek mehr Ausstrahlung, in Neue Zürcher Zeitung Nr. 122/2010 vom 31. Mai 2010, S. 40
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QUID DU SAVOIR?
L’appropriation du savoir : une opération complexe De Peter-Martin Meier (Traduction ISP)
Depuis toujours les hommes ont voulu réunir et cataloguer le savoir existant. Aujourd’ hui, avec les banques de données électroniquement reliées entre elles, l’accès aux informations enregistrées est presque illimité. Peut-on vraiment appeler cela le « savoir » ?
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La célèbre Bibliothèque d’Alexandrie avait pour objectif de rassembler tous les livres de tous les peuples et le savoir universel de l’époque. Avec le déclin des civilisations antiques, une bonne partie de ces connaissances a été perdue, exception faite de ce que les monastères ont pu sauver, restes sur lesquels le savoir fut reconstruit, complété et développé. Comme la quantité des données disponibles se multipliait de plus en plus rapidement et de façon exponentielle, il ne fut plus possible de constituer un recueil universel. A plusieurs reprises, des tentatives ont eu lieu pour condenser le savoir sur un espace très restreint, comme en témoignent encore les grandes encyclopédies. De nos jours, des projets tels le portail Wikipedia tendent à centraliser les informations disponibles et, d’autre part, à les rendre accessibles à un cercle de personnes de plus en plus large. On peut se demander si cette manière de collecter de simples données constitue effectivement du « savoir », son acception usuelle se définissant par « la capacité cérébrale de l’être humain à associer et relier des données et des informations pour en extraire des connaissances, ces dernières représentant le savoir ». A l’instar de la Bibliothèque d’Alexandrie, Google s’est fixé pour but de saisir, sous forme digitale, tous les fonds de livres existants et de les enregistrer de manière centralisée. Cette action a eu pour effet de pousser les bibliothèques traditionnelles à rendre, elles aussi, accessibles leurs fonds sous forme électronique et à se relier entre elles. Le Réseau des bibliothèques suisses en est un parfait exemple, puisqu’il compte actuellement quelque 14 millions de titres – provenant de 740 bibliothèques différentes – disponibles à partir d’un même moteur de recherche sous www.swissbib.ch. Autrefois, on consultait longuement les cartothèques des salles de lecture des bibliothèques.
Pour ne pas perdre trop de temps, il convenait d’abord de sélectionner soigneusement les thèmes à approfondir et à étudier. Aujourd’hui, la recherche électronique à partir d’un registre large peut paraître de prime abord séduisante, toutefois un travail de préparation traditionnel est utile et nécessaire, car la quantité de données a explosé avec l’évolution informatique. Ainsi, le lecteur n’a plus une vue d’ensemble structurée, mais il est étouffé sous une avalanche de textes et de renvois. A titre d’exemple, le mot-clé Alexandria fournit sur Google 47‘100‘000 entrées en 0.16 secondes dont plusieurs milliers sont proposées par le Réseau des bibliothèques suisses. Quand et où faut-il mettre un terme à la consultation des résultats pour aller à l’essentiel ? Pour éviter ce déluge de données, il faut filtrer initialement toute recherche par des indications précises, même si on en revient par ce système à l’ancien processus de sélection – à la différence près que sa gestion est plus conviviale. Il est clair que cela est peu satisfaisant étant donné les technologies disponibles. Il existe plusieurs possibilités pour faciliter l’accès aux informations pertinentes et permettre l’élaboration du savoir. Outre les filtres de recherche, on pourrait indexer distinctement toutes les entrées avec un choix limité. Comme pour les registres traditionnels par mots-clés, Google Livres fournit, par titre, une liste d’œuvres qui lui sont liées thématiquement. Se basant sur le même procédé, le Réseau des bibliothèques suisses est en train d’élaborer des propositions pour ajouter des références renvoyant à d’autres livres. Une digitalisation complète du contenu des œuvres faciliterait par ailleurs la recherche et la sélection. Au moyen de mots-clés ou d’une recherche plein texte, le lecteur pourrait consulter des passages essentiels ou vérifier, à l’aide de la table des matières, si l’œuvre correspond à ses attentes. Un bref commentaire ou un résumé des contenus seraient également utiles.
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MéTIER DE POLICIER ET SANTé MENTALE
Un projet de recherche : identifier les compétences développées par les policiers exposés à la violence et aux incivilités Par Marc Arial, Dr ès Sciences ETH, Ergonome, Chef du groupe de recherche en ergonomie cognitive et psychophysiologie, Institut universitaire romand de Santé au Travail (IST)
Les problèmes de santé mentale (détresse psychique, dépression, burn-out, etc.) sont une préoccupation grandissante dans les sociétés occidentales. Ils se caractérisent par de gros risques de rechutes et de chronicisation (Lopez, Mathers, Ezzati, Jamison, & Murray, 2006 ; The WHO World Mental Health Survey Consortium, 2004), ainsi que par des conséquences dramatiques pour les personnes qui en sont les victimes. Pour les organisations – et la police n’ échappe pas à ce phénomène – ces problèmes constituent un défi majeur puisqu’ ils sont associés à des épisodes d’absences prolongées et à une diminution importante de l’efficacité au travail. Le travail, un risque pour la santé psychique ? Le lien entre les problèmes de santé mentale et les difficultés rencontrées au travail ont beaucoup retenu l’attention des médias au cours des derniers mois. Des faits divers survenus récemment dans certaines firmes, notamment en France, Policier : un métier ont fait frémir l’opinion publique. Ces caractérisé par un risque tragédies ont aussi contribué à rendre particulièrement élevé encore plus criant le besoin pour des de souffrir de troubles de recherches et des interventions favorisanté psychique sant la santé mentale dans les milieux de travail. L’équilibre psychique des collaborateurs, la prévention de la détresse et des suicides constituent maintenant des préoccupations de premier plan pour le management des organisations. Chez les policiers, la préservation de la santé psychique semble particulièrement cruciale : si l’on considère la nature et les exigences du travail effectué, on peut facilement comprendre qu’une fragilisation de la santé psychique peut avoir des conséquences dramatiques à la fois pour l’officier de police en souffrance, sa famille et ses proches, ainsi que pour la population qu’il est censé protéger. Plusieurs études suggèrent qu’exercer le métier de
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policier se caractérise par un risque particulièrement élevé de souffrir de troubles de santé psychique. Les principaux problèmes investigués en lien avec cette thématique concernent par exemple le suicide (Adshead, 1997 ; Schmidtke, Fricke & Lester, 1999), l’épuisement professionnel et le syndrome de stress post-traumatique (Carlier, Lamberts & Gersons, 1997). Quelques études se sont aussi penchées sur les aspects de stress chronique en lien avec les éléments organisationnels, comme le soutien de la supervision, les ordres contradictoires, la charge de travail, les interruptions, etc. (Huddleston, Stephens & Paton, 2007), et opérationnels, telles l’annonce de décès, les interventions dangereuses, la conduite rapide de véhicules, etc. (Brough, 2004). D’autres facteurs du métier de policier ont été relativement peu traités, c’est le cas de l’exposition à la violence et aux incivilités dont sont souvent victimes les policiers dans l’exercice de leurs fonctions. Des policiers victimes de violence et d’incivilités On dénombre dans tous les pays occidentaux beaucoup d’incidents malheureux où des policiers sont victimes d’actes de violence se soldant par des blessures parfois graves ou même mortelles. Des arrestations de personnes dangereuses, des manifestations sportives, des contrôles qui tournent mal ; les situations que l’on associe aux risques de violence et d’incivilités sont nombreuses, très diverses et souvent imprévisibles. Le type et la gravité des blessures dont souffrent les policiers suite à ces incidents sont aussi très diversifiés. Toutefois, les conséquences des agressions qu’ils rencontrent dans leur travail ne se limitent pas seulement à des blessures d’ordre physique. Les études récentes effectuées sur différents collectifs de travail suggèrent que l’exposition récurrente ou prolongée à la violence et aux incivi-
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MéTIER DE POLICIER ET SANTé MENTALE
lités peut contribuer à l’apparition et à l’aggravation de problèmes de santé mentale. Toutefois, de telles recherches n’ont pas encore été entreprises pour des populations de policiers, ce qui est singulier puisque l’exposition à la violence, aux menaces physiques ou verbales constituent des stresseurs parmi les plus fréquents et les plus importants pour ces professionnels (Arial, Gonik, Wild & Danuser, 2010). Projet de recherche Au cours des prochains mois, nous allons mener un projet de recherche portant sur les liens entre la santé mentale et l’exposition à la violence et aux incivilités dans le métier de policier. Il n’y a pas de données fiables pour prévenir efficacement les troubles de santé psychique liés à cette profession. Premièrement, la violence est un concept très large et il est fort probable que sa nocivité diffère selon ses caractéristiques (p. ex. auteur, contexte) et les formes de violence rencontrées. Deuxièmement, la santé mentale est un sujet difficile à aborder, presque tabou, pour de nombreux collectifs de travail – les policiers ne font pas exception à ce constat. Cela signifie que des statistiques valides quant à l’ampleur des problèmes rencontrés et à l’efficacité des mesures retenues pour y faire face sont inexistantes. Troisièmement, le lien entre l’exposition à la violence et la santé mentale péjorée doit aussi être confirmé pour des populations professionnelles de policiers. Ces éléments illustrent bien la pertinence d’investiguer de façon rigoureuse le rapport entre santé mentale
et exposition professionnelle à la violence ainsi qu’aux incivilités dans le métier de policier. La régulation de l’action pour préserver la santé au travail Une autre considération conduit aussi au constat qu’une recherche dans ce domaine est nécessaire. Les données scientifiques récentes suggèrent que la régulation de l’action est essentielle au processus de préservation de la santé au travail. Grâce à la connaissance en profondeur de certaines caractéristiques-métier, les professionnels peuvent développer des stratégies et des trucs qui leur permettent de sauvegarder leur santé. Ces compétences Menaces physiques ou verbales sont au cœur de la prévention et leur développement semble particulière- et exposition à la violence : ment prometteur pour lutter contre les des stresseurs fréquents et problèmes de santé au travail. Notre importants pour les policiers étude visera donc à identifier et à documenter certaines de ces compétences. Celles-ci incluent par exemple les techniques de désescalade et les modalités concrètes de leur utilisation, l’anticipation des risques de violence/incivilités et les méthodes individuelles et coopératives pour y faire face. À notre connaissance, aucune étude ne s’est intéressée aux facteurs de régulation et aux stratégies utilisées par les policiers pour affronter les risques cités. A ce niveau, nous pouvons compter sur le soutien de l’ISP pour favoriser la transformation des éléments que nous identifierons en matériel et matière pour la formation des policiers en Suisse.
^ Interventions des aspirants policiers dans des lieux réels pour résoudre des situations-problèmes (délinquance juvénile) jouées par des acteurs.
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Le projet prendra forme à l’automne 2010. Un groupe de pilotage sera formé pour bien coordonner les chercheurs, les associations professionnelles de policiers et les différentes organisations qui accepteront de participer. Une recherche de fonds sera aussi effectuée à l’automne afin de couvrir une partie des coûts de notre étude. Notre objectif est d’initier les activités de recherche dès janvier 2011. En conclusion Pour tout risque professionnel, une approche misant sur l’élimination à la source devrait être privilégiée. En ce qui concerne la prévention des problèmes de santé mentale, les administrations La santé mentale est un sujet publiques responsables des services difficile à aborder, presque de police sont confrontées à des défis tabou, pour de nombreux de taille. A ce titre, la mise à disposicollectifs de travail tion de ressources pour le soutien et l’écoute des collaborateurs en souffrance constitue un apport important qui permet d’agir précocement quand des policiers se retrouvent en situation de détresse psychique. Plusieurs organisations se sont d’ailleurs déjà dotées de tels
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dispositifs. Ces ressources ne permettent cependant pas d’éliminer directement les facteurs de risques présents dans le travail. Il est fort probable que la violence et les incivilités constituent une vraie menace pour la santé psychique des policiers. Force est de constater que seule la diminution de la fréquence et de la gravité des gestes posés contre eux peut permettre de réaliser une véritable prévention. Un tel objectif exige une démarche complexe et requiert une approche coordonnée, intégrée et multidisciplinaire. Nous pensons qu’une façon logique pour attaquer ce problème est d’une part de tenter de mieux le comprendre (quelles violences, dans quels contextes, avec quelle fréquence et quelles conséquences sur la santé, etc.). D’autre part, il semble pertinent d’identifier les moyens préventifs déjà utilisés, les solutions existantes, les « trucs du métier » et les stratégies mises en œuvre au quotidien par les policiers pour faire face à ces risques. L’identification de ces moyens préventifs, leur formalisation et leur transfert sous forme de contenu de formation constituent un moyen prometteur pour favoriser une diminution de l’exposition aux attaques auxquelles les policiers sont confrontés.
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Références Adshead, G. (1997). Police Suicide : Epidemic in Blue. British Journal of Psychiatry, 171, p. 196. Arial, M., Gonik, V., Wild, P., & Danuser, B. (2010). Association of work related chronic stressors and psychiatric symptoms in a Swiss sample of police officers ; a cross sectional questionnaire study. International Archives of Occupational & Environmental Health, 83, p. 323-331. Brough, P. (2004). Comparing the Influence of Traumatic and Organizational Stressors on the Psychological Health of Police, Fire, and Ambulance Officers. International Journal of Stress Management, 11, p. 227-244. Carlier, I. V., Lamberts, R. D., & Gersons, B. P. (1997). Risk factors for posttraumatic stress symptomatology in police officers : a prospective analysis. Journal of Nervous & Mental Disease, 185, p. 498-506. 24
Huddleston, L., Stephens, C., & Paton, D. (2007). An evaluation of traumatic and organizational experiences on the psychological health of New Zealand police recruits. Work, 28, p. 199-207. Lopez, A. D., Mathers, C. D., Ezzati, M., Jamison, D. T., & Murray, C. J. (2006). Global and regional burden of disease and risk factors, 2001 : systematic analysis of population health data. Lancet, 367, p. 1747-1757. Schmidtke, A., Fricke, S., & Lester, D. (1999). Suicide among German federal and state police officers. Psychological Reports, 84, p. 157-166. The WHO World Mental Health Survey Consortium (2004). Prevalence, Severity, and Unmet Need for Treatment of Mental Disorders in the World Health Organization World Mental Health Surveys. JAMA, 291, p. 2581-2590.
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POLIZEIBERUF UND GEISTIGE GESUNDHEIT
Ein Forschungsprojekt : Identifikation der Kompetenzen gegen Gewalt und verbale Angriffe im Polizeiberuf Von Marc Arial (Übersetzung SPI) Mentale Gesundheitsprobleme sind in der westlichen Gesellschaft je länger, je mehr eine besorgniserregende Erscheinung, vor allem auch weil sie ein nicht zu unterschätzendes Rückfallrisiko bergen und chronisch werden können. Für die Unternehmungen stellen sich damit grosse Herausforderungen, denn nicht selten folgen lange Ausfälle und eine bedeutende Abnahme der Effizienz am Arbeitsplatz. Psychisches Gleichgewicht der Mitarbeiter und Prävention sind zu zentralen Themen für das Organisationsmanagement geworden.
Für die Polizisten scheint es besonders ausschlaggebend, eine gute psychische Gesundheit wahren zu können. Deren Schwächung kann nämlich für den Betroffenen, aber auch seine Umgebung und die Bevölkerung, die er schützen sollte, im Hinblick auf seine Tätigkeit dramatische Folgen haben. Mehrere Studien legen nahe, dass sich der Beruf des Polizisten durch ein erhöhtes Risiko für Störungen der geistigen Gesundheit auszeichnet. Die Mehrheit davon betreffen Suizid, berufliche Erschöpfung und das post-traumatische Stresssyndrom. Auch chronischer Stress in Verbindung mit organisatorischen und operativen Aspekten ist breit untersucht worden. Zudem legen Forschungen die Vermutung nahe, dass mentale Gesundheitsprobleme begünstigt werden oder sich verschlimmern können, wenn man wiederholt oder andauernd Gewalt, verbalen Angriffen und Beleidigungen ausgesetzt ist. Dieser Bereich ist bis jetzt kaum erforscht worden. Um den Zusammenhang zwischen psychischen Gesundheitsstörungen und der Gewaltaussetzung verstehen zu können, wären jedoch zuverlässige wissenschaftliche Daten notwendig. Unser Forschungsprojekt hat die Absicht, diese Lücken zu füllen und strebt folgende Ergebnisse an : 1. Lieferung von Informationen, um die Verbindungen zwischen der mentalen Gesundheit und der Gewalt, denen die Polizisten zum Opfer fallen, zu begreifen ; 2. Identifizierung der Strategien und präventiven Massnahmen, die täglich von den Polizisten angewendet werden, um sie zu formalisieren und in die Ausbildung zu integrieren. Das Projekt, das in Partnerschaft mit dem SPI lanciert ist, hat sich damit zum Ziel gesetzt, ein Mittel zu finden, womit die Polizisten verbalen Angriffen, Beleidigungen und Gewalt weniger stark ausgesetzt sind.
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TENDENZEN IN DER BERUFSBILDUNG
Forschung, Entwicklung und Beratung im Dienste der Berufsbildung Von Dr. Kurt Hügi, Vizedirektor SPI und Daniela Cocuzza, Wissenschaftliche Mitarbeiterin SPI
Das Eidgenössische Hochschulinstitut für Berufsbildung (EHB)** ist das Kompetenzzentrum für die Aus- und Weiterbildung von Berufsbildungsverantwortlichen und Fragen der Berufsbildungsforschung. Die Autoren führten mit André Zbinden, Fachbereichsleiter am Zentrum für Berufsentwicklung des EHB, ein strukturiertes Interview durch, welches redaktionell zu diesem Artikel aufgearbeitet wurde. Im Zentrum des Interesses standen Fragen zur Berufsbildungsforschung, zu Trends und Tendenzen der Berufsbildung und zum Gestalten von wirkungsvollen Lehr- und Lernprozessen. Es wird auch diskutiert, ob der Polizeiberuf in der höheren Berufsbildung langfristig richtig positioniert sei und ob allfällige Alternativen bestünden.
reich fokussieren. Je nach Forschungsprojekt ist die Zusammenarbeit des EHB sehr eng oder eher lose, denn es muss aus inhaltlichen und wirtschaftlichen Gründen auch immer abwägen, wann es sich an einem Projekt beteiligen soll und wann nicht. Zur Netzpflege und zur Unterstützung der noch relativ jungen Berufsbildungsforschung sowie des ganzen Berufsbildungssystems ist es aber von Vorteil, mit strategischen Partnern eng zusammen zu arbeiten.
Forschung und Entwicklung am EHB Der Bereich der Dienstleistungen für die Berufsentwicklung wurde vor Kurzem aus der Sparte Forschung und Entwicklung herausgelöst und in ein eigenes Zentrum innerhalb des EHB überführt. Es lässt sich allerdings schon jetzt voraussagen, dass es kaum möglich ist, dieses neue Gefäss Die Furcht vor Rekursen führt strikt vom anderen zu trennen, denn oft dazu, dass zwar objektive, die Grenzen in diesen Tätigkeitsfeldern aber aussage- und damit sind sehr eng. Dass dies so ist, zeigt wertlose Prüfungen durchge- sich an der jetzigen Situation : das EHB führt werden verkauft seinen Auftraggebern selten bestehende Produkte und Dienstleistungen. Vielmehr muss es aufgrund einer Beratung etwas Spezifisches entwickeln, um den einzelnen Kundenbedürfnissen gerecht zu werden. Die Dienstleistungen benötigen deshalb Entwicklung und auch Forschung. Das EHB arbeitet im Bereich Forschung und Entwicklung aber nicht nur in Eigenregie, sondern auch als Partner mit externen Mandatsträgern, zu denen die Leading Houses der Berufsbildungsforschung gehören. Diese sind thematisch organisiert und können sich somit auf einen bestimmten Be-
** Das EHB ist das Nachfolgeinstitut des SIBP, das 1972 als Verwaltungseinheit des damaligen Bundesamts für Industrie, Gewerbe und Arbeit (BIGA) gegründet wurde. 2007 erfolgte im
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Rahmen des Berufsbildungsgesetzes die Umwandlung in ein Hochschulinstitut. Das EHB ist mit 230 Mitarbeitenden in drei Regionalstellen in Zollikofen, Lausanne und Lugano organisiert. Es
In welche Richtung geht die Berufsbildungsforschung generell ? Die Erforschung der Berufsbildung im europäischen Raum ist u.a. aufgrund der verschiedenen Systeme sehr spannend und vielschichtig. Einerseits gibt es Länder wie beispielsweise Deutschland oder Dänemark, die ein ähnliches duales Berufsbildungssystem wie die Schweiz kennen. Andererseits ist in Frankreich oder Italien ein vorwiegend schulisches Modell stark verbreitet, und drittens sind in den angelsächsischen Ländern mehr marktwirtschaftliche, weniger staatlich gesteuerte Systeme vertreten. Generell lässt sich sagen, dass in der Berufsbildung der Forschungsauftrag an eine inhaltliche und eine methodische Seite geknüpft ist. In Bezug auf Inhalte sind die Prognosen, wohin sich die Forschung in den nächsten Jahren bewegen wird, eher schwierig. Im Fokus der Aufmerksamkeit stehen heute z.B. die höhere Berufsbildung und ökonomische Fragen dazu (wie und weshalb sich Menschen für den einen oder anderen Bildungsweg entscheiden, weshalb eine berufliche Grundbildung in der Regel für die Ausbildungsbetriebe rentabel ist usw.). Auch andragogische Aspekte dürften die Forschung in den nächsten Jahren weiterhin interessieren. In diesem Bereich werden u.a. die Tauglichkeit von Credit-PunkteSystemen, von Examen, Tests und Prüfungsformen
arbeitet mit dem BBT, den Kantonen, Organisationen der Arbeitswelt, Berufsfachschulen und höheren Fachschulen zusammen. Der Bundesrat erteilt dem EHB über vier Jahre einen Leistungs-
auftrag und entschädigt dieses mit einem Zahlungsrahmen von rund CHF 30 Mio. jährlich
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TENDENZEN IN DER BERUFSBILDUNG
allgemein hinterfragt. Durch die einseitige Fokussierung entweder auf rein schulisch-theoretische oder auf rein praktische Prüfungen oder durch die Zerstückelung in kleinste Prüfungseinheiten kann es nämlich geschehen, dass gar nicht die angestrebten beruflichen Handlungskompetenzen geprüft werden, sondern lediglich einzelne Kenntnisse oder Fertigkeiten. Simulationsprüfungen, die sich sehr stark an der Praxis orientieren, zeigen beispielsweise häufig, dass nur das Handeln auf den einzelnen Stationen überprüft wird, nicht aber ob der Zusammenhang zwischen diesen erklärt werden kann. Es ist zudem vermehrt beobachtbar, dass Prüfungsexperten manchmal ihre eigentliche Rolle vergessen und eine gewisse Rekursangst bekunden, die man ihnen unbedingt nehmen muss. Ebenfalls von Interesse sind für die Berufsbildungsforschung Fragen über Schnittstellen, über Finanzierungen, über den Stellenwert von Diplomen und Titeln sowie über die Festlegung und Prüfung von Mindeststandards für ausbildende Institutionen und Personen. Dabei geht es vielfach eher um die praxisorientierte Klärung von System- und Governmentfragen als um Grundlagenforschung. Letztlich macht diese nur dann Sinn, wenn aufgrund eines klaren Praxisbedarfs ein Gebiet analysiert und aus den Ergebnissen etwas Konkretes abgeleitet wird. Es braucht also einen klaren Forschungsauftrag, und der Auftraggeber muss zu den Inhalten und den methodischen Erwartungen deutliche Anweisungen geben. Darüber hinaus ist eine solche Art von Forschung auf kompetente Wissenschafter angewiesen, die mit den Praktikern aus der Berufsbildung sprechen können. Für die praxisorientierte Forschung und Entwicklung im Bereich der polizeilichen Berufsbildung würde das konkret bedeuten, mit Spezialisten aus Feldern zusammenzuspannen, die der Polizeiwelt nahe stehen, beispielsweise mit Psychologen oder Soziologen. Ein grosses forschungsträchtiges Feld mit Potential lässt sich in der Weiterentwicklung des Polizisten-Know-how erkennen, namentlich im Bereich Gesundheit oder persönliche Sicherheit im Beruf. Angesichts der knappen öffentlichen Finanzen ist es wichtig, die Kräfte zusammenzuspannen. Ein Forschungsauftrag in der Polizei kann z.B. auch wahrgenommen werden, indem man als Drehscheibe wirkt, die nötigen Verknüpfungen herstellt, bereits vorhandene Forschungsergebnisse sammelt und
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auswertet, laufende Forschungsprojekte koordiniert und die neuen Erkenntnisse den richtigen Stellen in geeigneter Form weitergibt. Wirkungsvolle Lehr- und Lernprozesse gestalten Früher war die Ausbildung stark durch die Fächersystematik geprägt. Die Vernetzung der einzelnen Fächer zu Handlungskompetenzen erfolgte oftmals nicht während der Ausbildung, sondern erst später im Berufsleben. Dort gelang es dann Wenn Polizisten im Streifenjungen Berufsleuten aber nicht immer, das Richtige rasch genug aus wagen auch in Zukunft nicht dem Wissensrucksack auszupacken, mit dem PC arbeiten, warum um kompetent zu handeln. Die ent- sollten sie dann in der Grundsprechende Ausbildung wurde folg- ausbildung am PC lernen ? lich als theoretisch und praxisfern kritisiert. Man lernte und trainierte nämlich oft nur für die Prüfung, die mit den Anforderungen der folgenden Praxis nicht übereinstimmte. Dadurch war die ökonomische Effizienz der gesamten Ausbildung in Frage gestellt. Heute versucht man in der Berufsbildung stark, die beruflichen Handlungssituationen zu betonen. Die Fächer- oder noch besser die Fachsystematik ist immer an bestimmte Handlungssituationen zu koppeln, denn dann ist Lernen wirkungsvoll. Dadurch wird dessen Sinn transparent, und die Motivation der Lernenden erhöht sich. Aber letztlich
Trends und Tendenzen in der Berufsbildung Tertiarisierung : Der Dienstleistungsteil nimmt immer noch zu. Auch in der Polizeiwelt hat dieser Aspekt in den letzten Jahren stetig zugenommen. Feminisierung : Die Polizei kann die dienstleistungsorientierten Stärken der Frauen, wie Sprachen und Sozialkompetenzen, durchaus noch stärker nutzen. Mobilität : Fachkräfte in Europa zirkulieren nicht so stark, wie man vor ein paar Jahren erwartete. Das Renommee eines Berufs oder einer Ausbildung hingegen verbreitet sich stark. Es ist wichtig, dass das Image des Polizeiberufs gepflegt wird. Individualisierung : Man strebt nach Selbstständigkeit und Autonomie. Mit flexibleren Arbeitsmodellen und Strukturen könnte sich die Polizeiwelt diesem Trend vermehrt öffnen. Kompetenzorientierung : Die Anerkennung und Validierung von Kompetenzen hat einen hohen Stellenwert. In der Polizeiwelt ist ein riesiges Know-how vorhanden. Diese Erfahrungen sollten vermehrt ausgetauscht, anerkannt und formal validiert werden.
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kann. Dann muss er die nötigen Verknüpfungen zur Fachsystematik vornehmen und den Lernprozess unterstützen, coachen und moderieren. Dabei soll dieser auch so praxisnah wie möglich sein. Wer regelmässig im Team arbeitet, soll auch im Team lernen. Wer regelmässig am PC arbeitet, der kann auch am PC lernen. Jede Branche besitzt heute ihre Informationstechnologie, wodurch innert kurzer Zeit mit Suchbegriffen relevante Informationen nutzbar gemacht werden können. Dies hat aber wenig mit Lernen zu tun und ersetzt es auch nicht. Denn Lernen findet weiterhin im Kopf statt.
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^ EHB, Zollikofen
geht es darum, ein sinnvolles Gleichgewicht zwischen Fachsystematik und Kompetenzorientierung zu finden. Denn beides ist nötig. So wenig man eine Fremdsprache ohne Grammatik oder Autofahren ohne Kenntnisse der Verkehrsschilder beherrscht, kann man ebenso wenig kompetenzorientiert ausbilden, ohne gewisse Grundlagen in einer Fachsystematik zu unterlegen. Es ist wie überall eine Frage des Masses oder des Verhältnisses. In einer Berufsausbildung, die auf Handlungskompetenzen ausgerichtet ist, ändert sich auch die Rolle des Ausbilders. Er muss die Praxis gut kennen, damit er die richtigen Situationen ins Zentrum des Unterrichts stellen
Wie beurteilt das EHB den Rahmenlehrplan Polizist/Polizistin ? Das EHB wertet es als grosse Leistung, dass die Prüfungskommission ohne externe Beratung und Unterstützung einen qualitativ hoch stehenden Rahmenlehrplan erarbeiten konnte. Dass sich dieser an Arbeitsprozessen (Meldung, Einsatz, Feststellungen, Ermittlungen, Massnahmen) orientiert und realitätsnahe Simulationsprüfungen durchgeführt werden, wird als kompetenzorientierter, zweckmässiger Ansatz beurteilt. Ein gewisser Bruch wird aber zu den eigentlichen Kompetenzen (Richtzielen) erkannt, welche sich noch relativ stark nach einer Fachsystematik (Allgemeinbildung, allgemeine Polizeifächer, Sicherheit usw.) ausrichten. Das Konzept des Rahmenlehrplans kann nicht verbergen, dass diese Richtziele, ausgehend von den verschiedenen Schullehrplänen der Polizeischulen, zu einem Rahmenlehrplan verdichtet wurden. Konsequenterweise hätten von den Arbeitsprozessen her zuerst die relevanten Handlungssituationen und die entsprechenden Kompetenzen definiert werden müssen.
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Zur Positionierung des Polizeiberufs Das EHB wirft die Frage auf, ob es Sinn mache, die Berufsprüfung nicht nach der Polizeischule, sondern erst nach dem ersten Praxisjahr durchzuführen. Es gibt nämlich kaum einen Beruf, den man in einem Jahr lernen kann. Das Entscheidende ist letztlich, ob die Polizisten nach einem Jahr Polizeischule und der Berufsprüfung in der Praxis einsatzfähig sind. Stimmen die Ersteinsätze junger Polizisten mit den in der Polizeischule erworbenen und trainierten Kompetenzen überein ? Falls dies nach einer praxisüblichen Berufseinführung der Fall ist, besteht kein unmittelbarer Handlungsbedarf. Die Rettungssanität z.B. verlangt von Berufseinsteigenden heute den Abschluss einer dreijährigen höheren Fachschule (Vollzeit, inkl. Praktika) mit dem eidgenössischen Diplom (dipl. Rettungssanitäter HF). Will man in diesem Zusammenhang auch die Strukturen einer Berufsausbildung überdenken, gilt es, u.a. auch die notwendige Vorbildung, die Ausbildungslänge, die Erfolgschancen und die Titel anzuschauen. Diese Faktoren spielen für die Berufs- und Ausbildungswahl sowie auf dem Arbeitsmarkt natürlich eine wichtige Rolle. Auch die Bedeutung der Laufbahn- und Lohnerwartungen ist nicht zu unterschätzen. Eine höhere Fachschule dauert in der Regel zwei-drei Jahre und kann Praktika einschliessen. Die Anerkennung von solchen Bildungsgängen, die auf Rahmenlehrplänen beruhen, ist in einer Verordnung des EVD geregelt. Ein Vorteil von höheren Fachschulen besteht darin, dass sie weiterführende Ausbildungen als Nachdiplomstudien (NDS HF) anbieten können. Heutige Kaderkurse oder die methodisch-didaktische Ausbildung in der Polizei könnten dann als solche NDS organisiert werden. In den letzten Jahren haben die höheren Fachschulen einen wahren Boom erlebt.
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TENDANCES EN FORMATION PROFESSIONNELLE
Recherche, développement et consultation au service de la formation professionnelle Kurt Hügi et Daniela Cocuzza (Traduction ISP) L’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP) est le centre de compétences pour la formation de base et continue des responsables de la formation professionnelle. Il s’investit également dans la recherche. L’interview menée avec André Zbinden, Responsable du Centre pour le développement des métiers à l’IFFP, donne un aperçu des tendances qui se dessinent dans les domaines couverts par cet institut ; il analyse, d’autre part, le positionnement de la formation policière par rapport aux autres professions. L’IFFP a décidé d’élargir le domaine consacré à la recherche et au développement, en mettant en place un Centre pour le développement des métiers. A l’évidence, il lui sera difficile d’opérer une stricte séparation de ses champs d’activité. En effet, l’IFFP est souvent obligé de développer, suite à une consultation, un produit spécifique pour répondre aux différents besoins de ses clients. Ainsi, il doit passer d’abord par la recherche pour déboucher sur quelque chose de concret qui soit utilisable dans la pratique. A cette fin, l’IFFP travaille aussi avec des partenaires externes et étrangers. Pour des raisons économiques et de contenus, il est cependant obligé d’évaluer, au cas par cas, si une collaboration est envisageable ou pas. En formation professionnelle, il est essentiel de pouvoir compter sur des chercheurs ou partenaires qui sachent parler avec les praticiens, tout en ayant un mandat clair par rapport au contenu et à la méthode. Au niveau européen, la recherche dans ce domaine
^ IFFP, Zollikofen format magazine | 09.2010
est très complexe, notamment en raison de la grande variété des systèmes et des modèles de formation existants. Faire des pronostics quant aux sujets sur lesquels se focaliseront les chercheurs ces prochaines années tient donc de la gageure. Quelques pistes se dessinent pourtant. A titre d’exemple on pourrait citer la question de savoir pourquoi la formation professionnelle est, en général, économiquement rentable pour les entreprises. La structure et l’évaluation des tests et des différentes formes d’examens sont également à l’ordre du jour et souvent remises en question. Dans ce contexte, le rôle des experts est discuté et mérite d’être revu et éventuellement corrigé. Si, par le passé, la formation se définissait par des branches représentatives d’une profession, mais dont l’enseignement se faisait de manière cloisonnée, elle s’oriente aujourd’hui vers les compétences au travers de situations d’actions professionnelles. Le processus d’apprentissage doit se référer à la pratique et le formateur créer des situations proches de la réalité du métier. Malgré les apports technologiques et les crédos actuels concernant l’appropriation du savoir, il ne faut pas oublier qu’apprendre se passe d’abord dans la tête et demande un certain effort. La formation policière est de qualité, même si les compétences sont encore un peu trop orientées vers une systématique d’approche par branche (cf. plan d’études cadre). Il paraît donc pertinent de se demander si l’examen professionnel ne pourrait pas se faire après une année de travail pratique – plutôt que d’avoir lieu directement à la fin de l’école de police – et déboucher sur un diplôme et non un brevet fédéral. Avec l’acquisition de ce titre, la formation policière se rapprocherait ainsi du modèle des écoles supérieures ; elles durent en général deux-trois ans, incluent, dans la plupart des cas, des stages et proposent souvent des études postgrades. Les cours pour cadres ou les cours pédagogiques de la formation policière pourraient aussi être organisés sous cette forme. Cela permettrait à la police de mieux se positionner sur le marché général de la formation.
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POLICE DE LAUSANNE – UNE ORGANISATION QUI A FAIT LE CHOIX DU CHANGEMENT
Changement culturel et organisationnel par le biais d’une approche éthique : le cas de la Police municipale de Lausanne 1
Par Pierre-Alain Raemy, Chef EM, Police municipale de Lausanne
S’appuyer sur ce qui fonctionne et l’enrichir par une approche basée sur l’éthique, tel est le pari un peu fou que s’est lancé la police de Lausanne au début du siècle. Cet article résume le contexte et les principaux aspects d’une démarche novatrice qui fait cohabiter certains modes traditionnels de gestion avec d’autres, plus modernes, comme le management participatif ou la collégialité. C’est au tournant du siècle que le commandement de la Police municipale de Lausanne a éprouvé le sentiment diffus que l’environnement de travail était en train de changer de façon plus rapide et soutenue qu’alors. C’est dans ce contexte d’incertitude que plusieurs démissions inhabituelles de jeunes policiers, après quelques mois de carrière seulement, sont intervenues et que le nombre de lettres dénonçant des comportements poliUne démarche éthique ciers a priori inadéquats a augmenté. pour modifier la culture Convaincu que certains citoyens exad’entreprise géraient, mais troublé par le fait que leur version différait parfois largement de celle des policiers, le commandement, pris entre son désir de soutenir ses collaborateurs et la nécessité de servir la vérité, a alors décidé de faire appel aux Universités de Lausanne et de Sherbrooke. Une enquête menée en 2002 par le Prof. Malherbe auprès d’une cinquantaine de policiers a mis le doigt sur certains déficits de management (distinction insatisfaisante entre le statut de l’erreur et de la faute, équité mise à mal en matière de promotions et de sanctions, leadership insuffisamment exemplaire). La culture d’entreprise paraissant concernée, le commandement a décidé, en lien avec le syndicat, de pousser encore plus loin les analyses et de s’engager dans une démarche éthique. Afin d’obtenir un soutien politique fort, un crédit de CHF 627’000 a été demandé et obtenu auprès du conseil communal en automne 2002. 1
Raemy P.-A. et Meylan S., Changement culturel et organisationnel par le biais d’une approche éthique : l’exemple de la Police municipale de Lausanne, Ethique publique, revue internationale d’ éthique sociétale et gouvernementale, automne 2009, vol. 11, no 2, p. 91-104 30
Une enquête fouillée a, dans un contexte chargé de méfiance et d’émotions, été réalisée par le commandement et le syndicat (2003-2004). Analysés sans complaisance par le Prof. Roy de l’Université de Sherbrooke, les résultats ont confirmé les premières constatations du Prof. Malherbe et corroboré l’hypothèse de départ selon laquelle quelques éléments déviants (problèmes d’abus verbaux, d’usage inadéquat de la contrainte, etc.) sévissaient certes dans les rangs lausannois. Ils ont, surtout, mis en évidence un malaise plus profond que prévu et fait ressortir d’autres défis complexes à relever, relatifs à la nature de la fonction et au contexte policier, ainsi qu’à la culture et au climat relationnel et organisationnel. De simple lutte contre la déviance, la démarche a pris une ampleur insoupçonnée au départ, mettant l’institution en mouvement et sur la voie du changement. Société et police en mutation Au cœur de la société, dont elle hérite les contradictions, la police vit, depuis quelques années, des mutations internes et externes de plus en plus importantes et rapides. Dans ce contexte de changement continu, qui a pour conséquence d’augmenter les zones d’incertitude et de risque, les policiers, pour lesquels l’essentiel de la mission réside dans la primauté de l’événement et de l’efficacité, doivent de plus faire face à de nombreux paradoxes difficiles à gérer et assument un pénible rôle en bout de chaîne. Pris dans ce tourbillon, recevant peu d’appui spontané des citoyens quand ils n’ont pas à faire face à leur réprobation, les policiers doivent trouver un équilibre délicat entre le besoin de sécurité publique et les libertés individuelles, ou entre des appréciations parfois divergentes provenant du pouvoir politique, plutôt soucieux de l’intérêt général, ou du pouvoir judiciaire, plutôt garant des libertés. Cela nécessite de leur part une habileté toujours plus grande à savoir lire rapidement la réalité, pas toujours facile
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à appréhender, et à prendre des décisions responsables et autonomes dont ils ont à répondre personnellement. Multiplication et complexification des interventions dans un environnement changeant, décisions de plus en plus complexes reposant sur des savoirs de plus en plus variés : à l’évidence, de simples exécutants de tâches et missions, les policiers sont en train de devenir des professionnels appelés à résoudre des problèmes de plus en plus complexes et à prendre des responsabilités de plus en plus grandes. La démarche éthique lausannoise Ayant pour objectif de trouver un équilibre entre l’amélioration des prestations aux citoyens, les intérêts de l’institution et le bien-être au travail des collaborateurs, la démarche éthique lausannoise s’appuie sur les cinq stratégies suivantes : • Renforcer la prise de décisions responsables à tous les niveaux, dans tous les domaines (ex. : opérationnel, gestion, conduite du personnel, etc.), à l’interne comme à l’externe du Corps de police, par une amélioration des capacités d’analyse, de réflexion et discernement. • Faire évoluer la culture d’entreprise, grâce au partage de valeurs communes et à un cadre normatif revisité, en sensibilisant et formant tous les niveaux hiérarchiques à la déontologie et à l’éthique appliquée. • Augmenter la capacité de l’institution et de ses membres à s’adapter aux nouvelles exigences et réalités (sociales, économiques, démographiques, etc.) de leur environnement, en introduisant progressivement le management participatif et la direction collégiale, ainsi qu’en favorisant l’autonomie et la responsabilité de l’ensemble des cadres et collaborateurs. • Engager le Corps de police dans le sens du développement durable en privilégiant, d’une part, une approche herméneutique propre à assurer la cohérence et l’adéquation des mesures prises face aux problèmes identifiés et, d’autre part, en intégrant les citoyens et groupes qui les représentent à la définition d’une vision concertée du développement de la police. • Développer la notion de responsabilité sociale, en accroissant la prise en compte de la dimension humaine dans les pratiques institutionnelles, en devenant une « entreprise à l’écoute »
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et en intégrant les actions de développement entreprises dans un souci de mixité, d’équité et de solidarité intra- et intergénérationnelle. Créer les conditions favorables de succès Autant le dire d’emblée : l’éthique n’est pas un produit miracle à effet immédiat, mais un travail de longue haleine qui nécessite que quelques conditions absolument indispensables soient réunies, dès le départ, pour que le projet ait la moindre chance de prendre son essor et soit durable. Pour pouvoir répondre aux nouvelles conditions dans lesquelles les administrations publiques doivent évoluer, il doit notamment : • Bénéficier d’un appui politique fort par l’attribution de moyens financiers importants, ce qui est loin d’être évident en période de pénurie des ressources. • Être défendu et soutenu par le haut commandement, faute de quoi grand est le risque qu’il ne résiste pas aux premières tentatives de déstabilisation et de résistance. • Être si possible porté par des cadres sensibles à l’humain et intéressés par l’éthique. • S’articuler autour de solides partenariats externes, provenant du monde académique (Universités de Lausanne, Sherbrooke et Louvain), politique et judiciaire. • Impliquer et intégrer dès le début les acteurs internes, comme le syndicat, les cadres et le personnel. • Débuter par une phase d’analyse et de diagnostic soignée, tant elle est déterminante en vue d’une bonne définition des problèmes et défis à relever.
De gauche à droite : Adj Patrice Boillat, Mme Stéphanie Meylan, Mme Aurélie Morel, Lt-col Pierre-Alain Raemy © Police municipale de Lausanne
Lauréate du Prix suisse de l’éthique 2008, la Police de Lausanne a présenté sa démarche à l’European Public Sector Award 2009. Nominée parmi plus de 300 projets, elle a reçu un diplôme dans la catégorie « Leadership et management du changement ». La police a tout intérêt à participer à de tels concours, non seulement parce qu’elle peut faire bénéficier d’autres administrations publiques des solutions qu’elle développe, mais aussi et surtout parce qu’elle peut elle aussi apprendre des autres qui, connaissant des problèmes identiques, font preuve de trésors d’imagination pour les résoudre. 31
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Culture policière et résistance au changement On ne devient pas policier par hasard. Pour la plus grande partie de ceux qui souhaitent embrasser ce métier, il existe une forte envie de répondre à un idéal et la conviction de remplir une mission utile. S’adaptant très bien à un métier marqué par un fort rapport à la loi, le policier a, d’une manière générale, un grand respect de la hiérarchie et le goût de la discipline. Fermé et difficile à pénétrer, marqué par la survalorisation de l’expérience et du vécu, ainsi que par l’apprentissage d’une morale « coutumière », le milieu policier est par ailleurs l’objet de nombreux préjugés. Les risques physiques et tensions psychologiques y étant forts, la solidarité est en effet grande entre ses membres, qui développent une culture interne très corporatiste, surtout dans les moments difficiles. Toucher à la culture d’entreprise d’un corps de police n’est par conséquent pas anodin et peut engendrer deux formes essentielles de résistance.2 La première, officielle, est le mouvement organisé comportant une dimension collective dans lequel le résistant est principalement perçu comme un opposant à ceux qui décident. Grâce à une entente de la première heure entre le commandement et le syndicat, la démarche éthique a échappé à cette forme de résistance classique. La seconde, Pour s’occuper des tâches officieuse, met en scène un nouvel quotidiennes normales, adversaire, plus discret, qui dispose le règne des « petits chefs » aujourd’hui de nouveaux moyens doit céder la place aux d’échange et de subversion permettant « managers de proximité » de générer des formes de résistance très diverses susceptibles de menacer les projets managériaux. Tant qu’elle se limite à une lutte contre l’ennemi managérial, la résistance s’apparente au mieux à un mode de constitution de solidarités ou d’affectivités et fait office de soupape aux « résistants », qui finissent par faire ce qui est attendu d’eux. A ces deux formes habituelles de résistance s’en est ajoutée une autre, notamment observée auprès de certains cadres et collaborateurs très qualifiés. Bien intégrés et bénéficiant souvent d’un certain succès professionnel en ayant fait ce qu’il fallait pour accéder à des responsabilités significatives, ils
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Courpasson D., Dany F. (2008). Les cadres rebelles. Les Grands Dossiers des Sciences humaines No 12, p. 72-75.
3
Dortier J.-F., (2008). Le blues du dimanche soir. Les Grands Dossiers des Sciences humaines No 12, p. 28.
ne peuvent être suspectés d’objection systématique, leur résistance se fondant plus sur une réflexion « experte » que sur une volonté délibérée d’opposition systématique. Respectant certaines règles du jeu tenues pour fondamentales, la quête d’amélioration de ces résistants est souvent un aménagement de certaines pratiques pour les rendre plus conformes avec leur conception du bien de l’entreprise. Cette forme de résistance peut paraître mineure, aussi longtemps qu’elle ne conduit pas à une inversion ou une tentative d’inversion de la hiérarchie des pouvoirs en place, par le biais d’une intrusion dans des registres de décisions qui ne sont pas du ressort des résistants. Ce qui peut se produire, notamment lorsque la pression et l’incertitude quant aux destinées des uns et des autres augmentent, l’allégeance, forcée ou simulée, étant alors moins forte et systématique que supposé. Ces pratiques peuvent se révéler extrêmement manipulatrices et posséder une forte puissance destructrice. Idéalement, le travail managérial devrait consister dans le développement de sa capacité à absorber les actes de résistance pour bénéficier, quand elle existe, de sa puissance créative ! Le management de proximité et ses risques Les policiers, qu’ils soient cadres ou collaborateurs, doivent alterner phases de travail normal et phases d’urgence. Ces dernières, qui sont à juste titre fortement marquées du sceau de la rapidité et de l’efficacité, trouvent dans le management « militaire » un excellent outil aux recettes éprouvées. Des valeurs fortes, comme l’autorité, l’organisation, l’esprit de corps ou encore l’obéissance font, entre autres, partie de la « recette » permettant de relever ce genre de défis. Indispensable et accepté dans l’urgence, ce mode de commandement est, par contre, de plus en plus remis en question lorsqu’il s’agit de s’occuper de tâches quotidiennes normales, qu’elles soient opérationnelles, administratives ou de gestion. Dans ce domaine, le règne des « petits chefs »3 tend à céder la place aux « managers de proximité ». Idéalement, le chef traditionnel fait place à un animateur capable, grâce à un gros effort de cohérence, de réciprocité et d’appropriation, de générer l’adhésion plutôt que réclamer la soumission ; de motiver, communiquer et convaincre plutôt que d’imposer. Il engendre, à l’inverse, quelques effets pervers auxquels le management supérieur policier se doit
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d’être particulièrement attentif. Il s’agit, notamment, de trouver un équilibre entre ce qui doit être imposé et ce qui peut/doit être débattu et justifié, de ne pas pénaliser la qualité et la rapidité des décisions en raison de tergiversations engendrées par le souci de gérer les susceptibilités et de prendre en compte les avis de chacun. Nombre de cadres de proximité se trouvent ainsi coincés entre deux impératifs parfois, voire souvent, contradictoires : l’efficacité et les bonnes relations humaines. Pourtant pas inconciliables, ces impératifs font appel à des compétences multiples qui ne sont pas nécessairement maîtrisées. Formés à des compétences techniques, bien des cadres ne sont en effet pas, ou insuffisamment, préparés à gérer des problèmes humains, ce qui peut les entraîner à mener une épuisante « guerre de positions » contre les membres de leur équipe. A ce jeu-là, certains craquent, parfois au prix de leur santé, tandis que d’autres en reviennent à des méthodes plus violentes : management basé sur la peur ou la menace, le harcèlement moral, le chantage, les vexations ou les sanctions, etc. Le piège de la responsabilité et de l’autonomie Avec le développement de la responsabilité et de l’autonomie, le policier n’est plus considéré comme un exécutant, mais comme un professionnel autonome, ce qui suppose un engagement personnel plutôt qu’une simple soumission aux ordres. Cela devrait en principe déboucher sur un travail enrichi, entraînant un épanouissement et une efficacité accrus, ainsi que diminuer les risques d’épuisement. La réalité est un peu plus délicate, dans la mesure où le policier peut par contre être confronté à une surcharge mentale due aux sollicitations permanentes, diverses et complexes qu’il doit gérer et assumer. Cela avec le sentiment, réel ou non, que les réussites seront considérées normales et que les échecs lui seront imputés. Avec l’autonomie et les autres modifications propres à l’environnement sociétal en général, policier en particulier, c’est toute une profession qu’il convient de remodeler. Ce phénomène n’est pas unique à la police, puisqu’il touche aussi, notamment, les enseignants et les professionnels du soin ou du domaine social. L’institution doit par conséquent prendre garde à ne pas fixer des exigences trop élevées ou avoir des ambitions trop grandes, tant d’un point de vue
qualitatif, quantitatif ou temporel, faute de quoi elles risquent d’être source d’épuisement, de mécontentement ou de frustration. Elle doit également bien gérer les paradoxes pouvant surgir entre ses exigences et les attentes du personnel, cela notamment en trouvant un équilibre souvent bien délicat entre les priorités du commandement et celles de l’employé. Les cadres supérieurs d’organisations publiques, donc de police, ont un rôle de décideur et d’employeur. Pour être capables d’apporter du changement et faire évoluer l’organisation de manière à encourager le plus de collaborateurs à vouloir faire partie du mouvement, ils doivent faire appel à de nombreuses compétences : pensée stratégique et vision, impact personnel, bonnes relations humaines, partage de sens ou encore hautes valeurs d’intégrité. Pour y arriver, ils sont de plus en plus appelés à fonctionner en équipe, de façon complémentaire, ce qui nécessite de développer leurs compétences, tant individuellement qu’en équipe. C’est dans ce domaine que l’ISP a un rôle important à jouer et des challenges à relever !
La matrice à trois dimensions Cœur de la démarche, la « matrice à 3 dimensions » : en abscisse, les modes (morale, coutumes, droit, déontologie, éthique)4 influençant nos décisions et comportements ; en cote, le champ d’intervention visé, allant du niveau de l’individu à celui de la société en passant par celui de l’institution ; en ordonnée, les 3 secteurs d’action nécessaires à une infrastructure complète comprenant la mise en place de structures, la création d’un cadre documentaire et de très nombreuses formations pour l’ensemble du personnel. Individuel
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… Société Groupe Institution Ethique
Déontologie
Droit
« Mœurs »
Morale
Documents
Charte des valeurs
Code de déontologie
Droit (pénal prime sur tout)
Rapports internes
Structures
Leaders Catalyseurs Comité éthique
Préposé & Commission déontologie
Droit admin.
Cercles de qualité
Morales personnelle & institutionnelle
Formation
Cadres Leaders Catalyseurs Personnel
Tous les policiers
Règlement CP
Coaching institutionnel
Manuel « Droits de l’ homme et éthique professionnelle », ISP, 11/09, p. 75-98 33
POLICE DE LAUSANNE UND CHANGE MANAGEMENT
Kultureller und organisatorischer Wandel durch einen ethischen Ansatz : das Beispiel der Police municipale de Lausanne Von Pierre-Alain Raemy (Übersetzung SPI) Seit einigen Jahren vollzieht die Polizei aufgrund des gesellschaftlichen Wandels und seiner Widersprüche immer wichtigere und schnellere interne und externe Anpassungen. In diesem sich stetig verändernden Kontext, der vermehrt Ungewissheiten und Risiken mit sich bringt, nehmen die Polizisten am Ende der Kette eine schwierige Rolle wahr. Die vor allem in Notfällen vorteilhaften und gebräuchlichen Kommandomethoden aus der Militärkultur, die sich unter anderem an einer starken Hierarchie ausrichtet, scheinen jedoch aufgrund der Komplexität der Umwelt und der Probleme an ihre Grenzen zu stossen. Deshalb ist es unerlässlich, einen neuen Ansatz zu finden, womit traditionelle Führungsmethoden mit anderen moderneren, wie dem partizipativen Management und der kollegialen Führung, vereinigt werden könnten. Dafür muss man praxis- und mitarbeiternahe Manager (managers de proximité) einsetzen und wappnen. Es ist ausserdem notwendig, in die Managementstruktur zu investieren und gewisse interne Haltungen zu überdenken. Anfangs dieses Jahrhunderts hat sich die Police municipale de Lausanne einer ziemlich gewagten Herausforderung gestellt : sich auf die gut funktionierenden Elemente stützen und sie mit einem nachhaltigen Ansatz bereichern, der auf der Ethik basiert. Dieses Vorhaben, das diesem Korps den Schweizer Ethikpreis 2008 und die Auszeichnung des European Public Sector Award 2009 im Bereich « Leadership und Change Management » eingebracht hat, beruht auf folgenden Strategien : • Verantwortungsvolle Entscheidungen gezielter treffen : auf allen Stufen, in jedem Bereich (z.B. operative Ebene, Führung usw.), innerhalb und ausserhalb des Polizeikorps durch ein verbessertes Analyse-, Reflexions- und Urteilsvermögen. • Die Unternehmenskultur weiterentwickeln dank gemeinsamen Werten und einem überarbeiteten normativen Rahmen, indem man im Be-
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reich des geltenden Kodex und der angewandten Forschung alle sensibilisiert und ausbildet. • Die Anpassungsfähigkeit der Institution an die neuen Anforderungen und Realitäten (sozial, wirtschaftlich usw.) steigern, indem schrittweise partizipatives Management und kollegiale Führung eingeführt sowie Selbstständigkeit und Verantwortung aller Kader und Mitarbeiter gefördert werden. • Das Polizeikorps im Sinne der nachhaltigen Entwicklung in die Pflicht nehmen, indem einerseits ein hermeneutischer Ansatz bevorzugt wird, der Logik und Angemessenheit der getroffenen Massnahmen zu den identifizierten Problemen garantiert, und andererseits die Bürger und deren Vertreter bei der Festlegung einer gemeinsamen Vision zur Weiterentwicklung der Polizei miteinbezogen werden. • Die soziale Verantwortung entwickeln, wobei man vermehrt die menschliche Dimension berücksichtigt, ein aktiv zuhörendes Unternehmen wird und unternommene Entwicklungsmanöver einbezieht, welche auf Vielfalt, Gleichheit und generationsüberschneidender Solidarität beruhen. Mithilfe der Unternehmenskultur führen und den personellen Ressourcen eine zentrale Rolle zuschreiben ist kein einfaches Unterfangen und erfordert Zeit sowie Durchhaltewillen. Eine genaue Analyse muss ausserdem für diesen neuen Ansatz vorgenommen werden, denn er verlangt ein kollektives Erlernen von Problemlösungsansätzen, was einen ausserordentlichen organisatorischen Mehraufwand nach sich zieht.
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Schweizerisches Polizei-Institut Nationales Ausbildungszentrum AUSBILDUNGSKOORDINATION Nationales Koordinationsorgan Prüfungskommission Weiterbildungskommission Lehrmittelkommission Kommission Soziale Kompetenzen Kommission Eigensicherung Sprengkommission
DIENSTLEISTUNGEN Weiterbildung Kader aller Führungsstufen Ausbilder Spezialisten
Eidgenössische Prüfungen Berufsprüfung Höhere Fachprüfung
Lehrmittelverlag SCHWEIZERISCHES POLIZEI-INSTITUT Avenue du Vignoble 3 Postfach 146 CH-2009 Neuchâtel Tel. 032 723 81 00 Fax 032 723 81 19 www.institut-police.ch
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Grundausbildung Weiterbildung Führungsausbildung
Angewandte Forschung CentreDoc
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L’Institut Suisse de Police est une fondation qui a son siège à Neuchâtel depuis 1946.
Das Schweizerische Polizei-Institut ist eine Stiftung, die ihren Sitz in Neuchâtel seit 1946 hat.
Il a pour but de mettre en œuvre une stratégie nationale de formation pour la police suisse et de développer les instruments didactiques nécessaires à cet effet.
Die Stiftung hat zum Zweck, im Interesse der Schweizer Polizei eine nationale, politisch breit abgestützte Ausbildungsstrategie zu entwickeln und diese didaktisch-methodisch umzusetzen.
Il encourage par ailleurs la coopération nationale et internationale avec les hautes écoles spécialisées, les hautes écoles et les organes de formation de police et soutient la recherche universitaire en matière de police.
Sie fördert die Zusammenarbeit mit in- und ausländischen Fachhochschulen, Hochschulen sowie Polizeiausbildungsstätten, unterstützt die wissenschaftlich-universitäre Forschung in allen polizeilichen Fragen.
(Source : Statuts de l’ISP, articles 1, 2 et 3, novembre 2009) (Quelle : SPI-Statuten, Artikel 1, 2 und 3, November 2009)
Avenue du Vignoble 3 Case postale 146 CH-2009 Neuchâtel www.institut-police.ch isp@ne.ch 36
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