CERBERE_N°8_BLAZE

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SOCIETY

FASHION

CULTURE

CERBERE MAY 2019

N°8

SOCIETY :

IL N’Y A PAS DE PLAN B PARCE QU’IL N’Y A PAS DE PLANÈTE B. p.48

FASHION :

SPORTY, LAYERING, JEUX DE MATIÈRES ET DE GENRES : LES ESSENTIELS DE LA RÉDACTION. p.26

CULTURE :

INTERVIEW WITH DAWN RICHARD. p.42

BLAZE WWW.CERBEREMAGAZINE.COM


EDITO / EDITO Et si le Plan B était d’arrêter les débats inutiles sur le long terme et de se poser de vraies questions en ce qui concerne la planète ?

What if the plan B was actually to stop long terms worthless debates and really ask ourselves the right questions ecologically wise ?

De plus en plus de voix s’élèvent pour souligner la situation alarmante de la terre. Cependant on a l’impression qu’autour de nous, les mentalités restent inchangées. Le plastique est la cause numéro un de pollution à travers la planète, pourtant il fait un retour fracassant sur les podiums de mode (vinyle, PVC ). On en voit, on en porte et surtout on en déguste sous toutes les formes. C’est une réalité. Le plastique s’infiltre désormais depuis les fonds marins jusqu’à nos assiettes. Est-ce que l’asphyxie que nous inflige notre société de surconsommation est programmée ? Tout devient-il plastique ? Quand on pense que le combat avance à tâtons dans les pays surdéveloppés, qu’en est-il des pays en voie de développement ? Qu’en estil des sociétés déversant leurs déchets dans d’autres continents ? Des plaques de lithium de nos ordinateurs morts trop tôt qui atterrissent sur les côtes africaines ? Avons-nous vraiment conscience de ce qui est en train de se passer?

More and more voices are getting elevated to highlight the alarming situation of the planet however we have the feeling that not much is happening except us walking for climate changes and trying to change our day to day lives. While plastic is the number one cause of pollution through the planet, it made a massive coming back as the number one material those past fashion weeks. I will not be honest if I neglect the aesthetic side of it. Even the devil comes in disguise. From deep seas to our plates, plastic is here. We see it, we wear it, we eat it. Is this stroke thanks to our surconsommation society was already programmed? Will we be cyborgs plastic believes in a nearly future? When we think we are already doing too much for the planet in our hyper developed countries, what about the less developed countries because I swear to you not long time ago there were still lithium batteries of our favourite computers Landing in Africans coasts for the worst of innocents population who don’t even have access to the basics of recycling,

Pur hasard ou coïncidence, les débats sur la planète ou pour la légalisation du cannabis sont plus intenses que jamais en ce mois de Mai. Certains s’en servent pour passer à la télé et d’autres pour gagner des élections. La totalité des coffee shops parisiens a fermé, on se demande pourquoi dans d’autres pays ces derniers deviennent des leviers économiques non négligeables ? Pourquoi sommes- nous toujours à la ramasse ? Cerbère a intérrogé deux activistes reconnus en France pour nous expliquer tout cela.

Random or pure coincidence those debates for the planet all happens strongly in May. Some use it to stay in the news others to win elections. While the entire coffee shops industry is now under investigation, we have met some activists who has explain to us why France remains résiliant when it comes to cannabis with THC which seems to be the core of the problem. We then wonder why in some countries cannabis is today a way of empowering economy in a very serious way. Why Frenchies we always late to the party? Why are we high on anything but the weed ?

Hasard, hasard ludique, nous avons rencontré l’artiste féministe, vegan, pro-cannabis et engagée Dawn Richards lors de son passage à Paris depuis Los Angeles pour une date exceptionnelle le 11 avril dernier. Elle nous a apporté un vent frais à travers sa musique et son talent de performeuse hors-normes.

Coïncidencial enough we have met the feminist, vegan, activist artist Dawn Richards for her exclusive Parisian date in Paris in Hasard Ludique last 11 of April. She brought the Heat. This issue has been highly inspired by a book called “Fumée clandestine” written by JeanPierre Galland It deals with thousand possibilities we can have if cannabis was a legal substance.

Ce numéro est majoritairement inspiré de “Fumée Clandestine”, le best-seller de JeanPierre Galland, écrivain lyonnais et activiste des combats pour l’environnement et la légalisation du cannabis en France. Par ailleurs et surtout comme d’habitude, Cerbere est et reste alternatif et indépendant. Il prend un malin plaisir à griffer où c’est sensible et se chargera toujours de la tâche ingrate.

Nevertheless and as usual Cerbere Magazine remains Alternative and independant. It takes a better sweat pleasure to scratch where it is sensitive and will do the dirty job as somebody need to do it.

Voici donc le dernier numéro à tendance verte et récréative, à rouler et à fumer sans modération, si c’est votre came.

Here is our very green and recreative latest issue To roll and smoke without moderation. If and only if this is you dope.

Live Think Act Fabrice Chapuis

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SOMMAIRE / SUMMARY

SOCiETY 08

POLITIQUE / POLITIC Il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y a pas de planète B. There is no plan B because there is no planet B

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TENDANCES / TREND Chanvre : La plante miracle à la mauvaise réputation Hemp : A miracle plant with a bad réputation

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INTERVIEW Rencontre avec Aurélien BERNARD, fondateur de NEWSWEED, et Farid GHEHIOUÈCHE, militant pour la légalisation du canabis.

FASHION 26

TENDER GREEN SUMMER Sporty, layering, jeux de matières et de genres : Les essentiels de la rédaction.

CULTURE 42

MUSIQUE / MUSIC Dawn RICHARD brings New-Orleans to Paris with « New Breed »

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Arno COST et Norman DORAY : Dix ans de French Touch à l’internationale.

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Playlist : Notre sélection ultra pointue .

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LIFESTYLE Entre voyages et écologie

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THÉATRE « Générations Live », la pièce à voir absolument au MC83.

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SOCIETY


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SOCIETY


POLITIQUE / POLITIC écrit par Charles Meiller, traduit par Fabrice Chapuis

«Il n’y a pas de plan B parce qu’il n’y a pas de planète B» «There is not plan B as there is no Planet B»

THIS CATCH PHRASE THAT KEEPS ON GIVING EVER SINCE WE HAD THE LAUNCH OF L’ACCORD DE PARIS FOR THE CLIMATE CHANGE DURING THE COP 21 AND ALSO THE DISAGREEMENTS THAT HAS BEEN FOLLOWING SINCE.

C’était historique ! Le premier accord universel pour le climat, approuvé à l’unanimité des 196 délégations présentes le 12 décembre 2015 faisait un constat essentiel : l’action pour lutter contre le dérèglement climatique est primordiale, urgente et concerne chaque pays, au service de notre bien commun, notre planète.

That was historical. The first universal agreement for climate change was in December 12th of 2015 and has been approved by the entire delegation. 196 representatives came together with a clear statement : The action to fight for the climate change was and still essential, urgent and all the countries around the world should have took this as its major responsibility for the better of our planet.

Pourtant on connaît la suite, le retrait fracassant des Etats-Unis de Donald Trump et un manque cruel de volonté politique dans beaucoup de pays signataires pour faire aboutir les engagements. En réalité, seuls 16 pays ont fait voter des lois appliquant concrètement les promesses faites lors de la COP 21.

However, we know the following of the story : First we have the Us with Donald Trump who has decided to retire from the union followed by a cruel lack of willpower on behalf all the country who prior signed the agreement. In reality, 16 countries made the vote to apply all the wishes made during the COP 21. Fail.

Ces atermoiements et ces retards témoignent d’abord tristement de la difficulté à faire traduire aujourd’hui dans des actes concrets les promesses tenues hier. Ils montrent donc la nécessité de rendre nos règles et nos objectifs contraignants et universels pour que chacun soit mis devant ses responsabilités.

Those delays are here to sadly show how apply reforms made from a yesterday meeting can be difficult from politics of today. They also show a necessity to add some restrictions and consequences for a better highlight regarding everybody responsibilities.

Faites confiance à la Jeunesse !

Elders better trust the youth ! Regarding the urge across all Europe and also the world, a lot of smart and new initiatives and ideas are thriving all around the globe to defend the fight against global warming.

Face à l’urgence, à travers toute l’Europe et dans le monde, fleurissent des initiatives pour défendre la lutte contre le dérèglement climatique et plus généralement en faveur de l’environnement.

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SOCIETY

CETTE PHRASE RÉSONNE RÉGULIÈREMENT DEPUIS LE LANCEMENT DES DISCUSSIONS DE L’ACCORD DE PARIS POUR LE CLIMAT DE LA COP 21 ET DANS LES DÉSACCORDS QUI SUIVIRENT.


A month ago From New Zealand to Montreal, from Paris to Tokyo we all so the youth striking on the streets to protest against an indulgent cooperative in place. This mobilisation has been followed by more than 120 countries. It first takes place in Sweden in 2018 with the initiative of Greta Thunberg, a sixteen years old college student. The “Friday for Future” took place the first time. Really active in Germany and Belgium

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Vendredi 15 mars, de la Nouvelle Zélande à Montréal, de Tokyo à Paris, la mobilisation des jeunes pour le climat a été suivie dans plus de 120 pays. Né en Suède en 2018 à l’initiative de Greta Thunberg, cette jeune lycéenne de 16 ans, le mouvement “Fridays For Futur” a pris de l’ampleur. Actif surtout en Allemagne ou en Belgique, il s’installe aujourd’hui dans toutes les villes d’Europe et du monde.

first, we are now seeing more and more cities join the movement. In France we saw the impact with NGO, many federations and association actually bringing their support for the cause.

En France, les mouvements de jeunesse pour le climat commencent à s’organiser autour du Youth for Climat France (YCF) et de nombreuses organisations de jeunesse et syndicats étudiants ou lycéens, mais aussi des ONG, des associations leur ont apporté leur soutien. Les marches pour le climat se sont multipliées à l’appel de plusieurs collectifs. La “marche du siècle” réunissait en mars dernier 350 000 personnes à travers toute la France pour sommer les dirigeants d’agir. En Suède, le mouvement Flyg Skam (“honte de l’avion”) fait des émules dans le reste des pays européens où les questionnements sur la pollution du transport aérien est de plus en plus présent dans le débat public.

Many marches has been organize since thanks to many collectives. The “March of the century” did reunite more than 350 000 people across France in order to send to the government a last wake up call. In Sweden the movement Flygskam ( ashamed of planes) did emulates in many other european countries where questions of pollution with planes and airplanes travelling companies are present now more than ever when it comes to public debates. Speaking of those new way of expression when it comes to global warming and politic on a large scheme. The public opinion came to it senses. By orchestrating those strikes and marches, a lot of interesting point of view regarding climate change has been flourishing in

Ces nouveaux mouvements d’expression sont d’ailleurs rejoints et partagés largement. Les semaines se suivent et les appels pour le climat se multiplient dans la presse. Ils trouvent

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aussi un relai auprès de certaines collectivités engagées pour le climat et la transformation de nos habitudes quotidiennes. Et certains vont même plus loin. Soutenues par les deux millions de signataires de la pétition baptisée “L’Affaire du siècle”, quatre ONG françaises (Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France) ont décidé d’attaquer l’Etat français en justice pour manquement à son obligation d’action.

all type of traditional media and green activists collectivities. It has not stop there. Furthermore, 4 french NGO, (Notre affaire à tous, La fondation pour la nature et l’homme, Greenpeace and Oxfam France) alongside the behalf of one millions signatures took the action to court against the french government for its negligence and the lack of action and leadership regarding the subject. At this particular time with the European Elections running up, there is a rise of the french population to take places and speak their minds during electoral speeches, even giving the opportunity to many political group to take the lead and give europe the ambition deserved also the strength and ways to set everything up for resolutions to be find.

A l’approche des élections européennes, ces préoccupations d’une partie de plus en plus grande de la population s’installent dans la plupart des discours électoraux, notamment à Gauche. Une réelle poussée de ces sujets dans l’ensemble de l’Union, et des partis qui les portent, pourrait même enfin permettre à l’Europe de se donner les ambitions qu’elle mérite et les moyens de les mettre en œuvre.

A new chance to change.

Une nouvelle chance de changer la donne. Une nouvelle chance de changer la donne car les rapports d’experts s’accumulent et répètent toujours les mêmes constats lancinants : les glaciers fondent de plus en plus vite, les eaux montent jusqu’à menacer certaines îles pourtant habitées depuis des millénaires, les sécheresses se répètent et provoquent des famines, les ouragans se multiplient dans des régions qui n’en connaissaient pas, les matières premières se raréfient, les animaux disparaissent et nos marges de manœuvre s’amenuisent tous les jours un peu plus.

Yes we can reassure ourselves with our daily habits, save water, have a limit in plastic using, choose a local way of consuming, recycle, upcycle. Even if those are the essential, should stay that way, the bigger picture the more alarming is the situation. The real sources of the crisis is deeper than all of us reunited. It is not just for us to care but at the government. Those questions need to be taken very seriously.

On se rassure avec nos petits gestes quotidiens, économiser l’eau, limiter les emballages, acheter des produits locaux, trier ses déchets, utiliser moins de produits polluants. Ces gestes sont certes essentiels, mais isolés ils ne s’attaquent pas aux sources réelles de notre pollution. C’est à un niveau supérieur que ces questions doivent être imposées. Ce n’est plus seulement au consommateur de faire attention à chaque produit qu’il achète. C’est à l’industriel de limiter l’impact de ses activités.

It is not just to us to be consuming in a cautious way The European Union was build up against a well grounded reflex : Competition between the states. Speaking of environment, that reflex is the same. Lead very strict rules in its own country cares the risk to give all the chances to external companies to not respect them.

Ce n’est plus seulement au consommateur de faire attention

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Keeping that hope for chance in mind, many experts accounts are piling up and they all have the same alarming conclusions : We are running down of forests, glaciers are decreasing, islands are flooding and droughts bring more hunger and becoming number one killer in many countries around the world. Our room of manoeuvre is thinner every day.


SOCIETY

L’Union Européenne s’est construite contre un réflexe ancien mais bien ancré : la concurrence entre les états. En matière d’environnement, le réflexe est le même. Imposer des règles trop strictes dans son pays, c’est risquer de privilégier les entreprises extérieures qui n’auront, elles, pas nécessairement à les respecter. C’est pourquoi le cadre européen peut être celui qui répondra le plus efficacement à l’urgence climatique et aux initiatives isolées. Après le scandale des moteurs truqués, l’Union Européenne a par exemple su imposer une nouvelle hausse des normes anti-pollution et un meilleur contrôle de leur respect aux constructeurs. Elle force ainsi les industriels à s’adapter plus rapidement aux exigences des citoyens européens et anticipe les grands changements de notre époque.

L’UE a le pouvoir, et le devoir, d’être le moteur des changements qui vont préparer notre futur. L’UE a le pouvoir, et le devoir, d’être le moteur des changements qui vont préparer notre futur. Elle a le pouvoir de contraindre les industries polluantes et de les accompagner vers la transition écologique. Le Parlement européen qui sera issu des élections du 26 mai prochain sera donc ou non, selon sa composition, le lieu des nouvelles avancées pour le climat et notre environnement. Notre vote pourrait changer la donne ! Dans un débat sans cesse englué autour des questions d’immigration et de la peur irraisonnée d’une arrivée massive d’étrangers qui n’existe pas, espérons que la voie que nous trace la jeunesse qui manifeste aujourd’hui vienne enfin donner à l’Europe le visage d’un continent qui se bat pour l’avenir de ses citoyens plutôt que celui d’une forteresse apeurée et renfermée sur elle-même.

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This is the reason why the European union might be the one to answer to the more important questions and urgent initiatives at this stage in the more efficient way.

The EU has the power and the possibility to force [...] the ecological transition. The EU has the power and the possibility to force the hand of industrials, hit pollution factories to adapt their companies in other to start their ecological transition. The recent actions from the EU to many industrials regarding the increase of antipollution norms can be a proof of EU power and ability to start solving this alarming situation.

In a debate stock in a possible invasion of immigration causing irrational fear, We can just hope for a face of Europe fighting for its future and its citizen lead by the youth out there protesting better than a non inclusive fortress.

N’oubliez pas d’aller voter lors des prochaines éléctions européennes

le 26 mai 2019

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The next election the 26th of May will elect the new European Parliament. Hopefully it will be a new composition, a new place for progress regarding the environment.


TREND / TENDANCES Écrit et traduit par Fabrice Chapuis

Le Chanvre

La plante miracle à la mauvaise réputation Hemp : The miracle plan with a badass reputaition

LET’S FORGET THE WAY WE SEE CANNABIS FOR A MINUTE. WE HAVE TO TAKE IT WITH ALL THE ASPECTS NOT JUST THE RECREATIVE ONE.

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OUBLIONS UN PEU L’APOLOGIE DU CANNABIS COMME ON LE VOIT AUJOURD’HUI. IL Y A PLUSIEURS ASPECTS À PRENDRE EN COMPTE, PAS UNIQUEMENT SON POUVOIR “RÉCRÉATIF”,

Le chanvre est une plante utilisée depuis des siècles à travers diverses civilisations et traditions pour ses vertus naturelles et aussi ses fibres à caractère résistantes. Devenue un véritable outil marketing dans l’industrie du cosmétique, le chanvre y est de plus en plus utilisé. Le fait que de nombreuses maisons en aient fait leur marque de fabrique classe le cannabis comme numéro un des plantes aux vertus extraordinaires. Tout d’abord, il existe une différence entre le Chanvre et le Cannabis. Même si les deux plantes se ressemblent, Une est considérée comme légale et l’autre non. Les scientiphiques utilisent le mot «Chanvre récréatif» pour

Hemp is a plant that has been used for centuries through diverse societies and traditions. It is well known for its natural properties but also for its resistant fibres. As for today, hemp is becoming a true marketing weapons according to certain brands already merchandising it. from cosmetics, to construction industry passing by the dietary beliefs, it is impossible today to neglect its extraordinary properties.

Plante très robuste, elle est capable de pousser en toute autonomie et de façon très rapide, elle a pour particularité de régénérer les sols sur lesquels elle pousse.

There is a difference existing between Hemp and Weed. Even if both plants looks alike, One is legal the other is not. Scientists use the expression “Recreative Hemp” because of the recreative effects Hemp (let’s call it Weed) will have on the brain. The difference lies on the recreative Hemp because its flowers contains the THC molecule.

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Hemp Itself.

différencier les deux plantes, car le Cannabis contient la molécule psychotrope THC, que ne possède pas le Chanvre.

The plant can also be called a miracle plant as it is very hardy, able to grow really fast in a total otonomy with the particularity of renew all the soil where it grows.On top of the it vertues, Hemp is a gift of the planet and it soils which life expectancy is unfortunately engaged.

Le chanvre en lui-même Le Cannabis Sativa peut être considéré comme une plante autonome, et presque s’apparenter à une plante « miracle ». Plante très robuste, elle est capable de pousser en toute autonomie et de façon très rapide. Elle a pour particularité de régénérer les sols sur lesquels elle pousse. En plus d’avoir des vertus hors normes, c’est un véritable cadeau pour la planète et ses sols dont le capital vie est déjà très engagé !

Hemp is already used in many sectors: Plastics processes, construction and insulation properties.

La Construction et l’Isolation Le chanvre s’utilise aujourd’hui dans plusieurs domaines : procédés plastique, construction et isolation.

Construction and insulation properties. Hemp is already used in many sectors: Plastics processes, construction and insulation properties. The shives which represents the fibre and the hemp’s pith is often used in the construction sector for example. Hemp shives will be mixed with whitewash to form whitewash Hemp. It appears to be seven times stronger than a normal concrete mix. It also help to avoid infiltrations and mould. Those characteristics brings new buildings to a lower energetic consumption than a standard construction. We can think of a development of Hemp plantation that would help for eco friendly buildings in a near future. In the opposite of many countries which

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La chènevotte (qui représente la fibre et la moelle de la plante) est utilisée dans le domaine du bâtiment, dans l’isolation par exemple. La chènevotte est souvent associée à un liant (chaux) pour former le chaux-chanvre (BBC). Il est apparemment sept fois plus résistant et plus respirant qu’un béton normal, tout en évitant les infiltrations et autres moisissures. La caractéristique de bon isolant ammène donc ces nouveaux habitats à consommer moins d’énergie que des habitats classiques. On peut donc se dire que sa culture en masse pourrait aider à des constructions plus respectueuses de l’environnement. Ce qui est encore une utopie aujourd’hui en France, car contrairement à certains pays en avance sur le sujet, le chanvre dans la construction reste encore un matériel onéreux par rapport à des matériaux classiques. On se demande bien à qui profite ces décisions drastiques : à l’état ? Aux Industriels ou alors à la


have already jump in the Hemp trend wagon, countries which stands out as pioneer of this way of thinking, Hemp construction in France still cost more than a standard not so eco friendly construction. We cans top here asking ourselves who is taking advantage of this? The state? The factories or the dying planet ?

planète ?

Santé. Le profil nutritionnel des graines de chanvre est très complet (vitamines, protéines, acides gras et minéraux en forte quantité). De ce fait, les graines sont très bonnes pour l’organisme. En plus de vous assurer un bon transit, il soigne par la même occasion des problèmes d’arthrite.

Healthy Profile

L’huile de graine de chanvre est une source forte en Oméga 3 et 6 qui jouent un rôle important en ce qui concerne la gestion immunitaire de notre corps. En plus de nous faire du bien à l’intérieur, elle peut aussi servir à soulager les peaux à problèmes, démangeaisons en les réduisant considérablement.

The nutritional aspect of hemp seeds is complete, full ( Proteins, vitamins, adipic and amino acid, minerals in considerable quantities). Meaning they can be used as supplements as they are really good for transit and our bodies. They can be used for skin and arthritis matters. It sounds illegal but it is actually not.Hemp oil is a considerable source of Omega 6 and 3 which have a premium role when it comes to our immune system.

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Le Cosmétique et l’Alimentaire.

Cosmetic and Dietary

Dans ce cas de figure, Il est évident que l’aspect psychotrope est exclu, car le THC présent à 0,2% lui permet donc d’être légalement utilisable aux yeux de la législation européenne.

In this case psychotropic aspects are excluded because the THC is under 0.2% which means it can be legally used for any purpose.in the eyes of the european legislation.

Dans ces domaines de la cosmétique et de l’alimentaire, les graines les plus utilisées sont celles du chènevis. C’est grâce à la technique du pressage des graines qu’on obtient l’huile qui sera utilisée ensuite. Ayant une forte teneur en glucides, lipides, protéines et acides aminés, les graines de chanvre apportent à l’utilisateur des acides essentiels, principalement composés d’omégas 3, 6 et 9, ainsi que de nombreuses vitamines précieuses.

The nutritional Input and nutritional benefits are beyond expectations. By crushing the seeds you obtain oil that itself contains all the benefits you can guess : Lipids, proteins, and amino acids. It also brings the Omega 3,6 and 9 and many other precious vitamins. Beverage wise, certain brands has already braught some ides to life with infused teas and cofees with Cannabis favour. A real bread and butter for Marketers for a range of products targeting Mens and coffee lovers.

Côté boisson, il existe déjà des cafés et des thés infusés au THC ayant le goût du cannabis. Véritable aubaine pour les marques de boissons qui seront destinées aux hommes et aux amateurs de café. La bière n’est pas en reste puisque l’année dernière la première bière brassée au Cannabis a vu le jour au Canada. A la différence de certaines bières au Cannabis déjà existante (brassée à partir d’orge et infusée par la suite à l’huile de marijuana), les Canadiens

Beer industry is not late to the party as last year the first beer brewed with Cannabis was announced in Canada. More different than existing beers, (brewed with barley pot and infused with Marijuana Oil) Canadians are workiing on a recipe without alcohol however, by brewing Weed stems and stalks to prior flavour and all Weed effects. This first beer made with Weed is coming very soon.

Utilisé pour son pouvoir hydratant, très efficace sur les cheveux et la barbe

Cosmetic indutry already knew how to play with the codes. By Marketing thier product with Hemp label, they plays with the fine lines. It will add a rebel aspect to the product ranges. There are more and more men’s products Hemp based.

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By using Hemp textile, you use ten times less water than using cotton)

travaillent un brassage à base de racines et tiges de plants de cannabis. L’alcool serait obstrué du breuvage pour laisser place à la saveur et aux effets que l’on connaît au cannabis. Cette première bière à base de “vraie” cannabis devrait voir le jour sous peu. L’industrie du cosmétique a bien compris comment jouer avec les codes de cette plante à la mauvaise réputation. En effet, on a pu observer l’invasion de produits de beauté destinés aux hommes contenant un dérivé du chanvre. Il est notamment utilisé pour son pouvoir hydratant très efficace sur les cheveux et la barbe. Il est aussi utilisé pour son pouvoir régénérateur sans obstruer les pores en ce qui concerne les produits anti-âge. C’est encore une vertu parfaite de cette plante aux allures rebelles si vous avez la peau sensible.

Hemp is particularly used here for it hydratation power on hair and beard. It is also used for it regenerating power especially for anti-age products in case you have a sensitive skin.

Textile To understand, we have to go way back in centuries. You have to know that all the old garnements ever found in China were made by Hemp textile. The first sailors back in the days will use hemp cordage and hessians for thier boats because of the endurance and the fiability of material made with hemp.

Le Textile

Speaking of Hemp textile we can observe a comeback in the fashion industry because of many qualities such as comfort (anti bacterium, and also hypoallergenic with a capacity of holding the sweat better than cotton). endurance, (Hemp fibers are more endurant than cotton which extend the life of your garnment) and a high end eco friendly touch ( no need of chimicals to make it grow or treat it. By using Hemp textile, you use ten times less water than using cotton).

Le tissu à base de Chanvre refait son retour dans l’industrie du textile. On lui reconnaît des qualités de confort : anti bactérien, antiallergène et avec une capacité anti-transpirante plus efficace que le coton. Il s’agit aussi d’un matériau résistant : la fibre de chanvre est plus résistante que les autres, ce qui rallonge la durée de vie de votre vêtement. Cette fibre a également une longueur d’avance nonnégligeable en matière d’écologie, en effet elle ne nécessite pas d’apports chimiques dans sa croissance et son développement, puis elle a besoin de dix fois moins d’eau que le coton.

The reinstatement of an industrial cultivation of Hemp is an opportunity that comes with many lay out of that our world of today needs to take seriously. The miracle plant should not be banished in any way possible as we can see all the possibilities we can have around it. It is not just a smoking matter.

La réhabilitation et la culture industrielle du chanvre est donc une opportunité à plusieurs facettes que le monde d’aujourd’hui devrait certainement plus prendre au sérieux. Des graines pour l’alimentation à la fibre pour la plasturgie, en passant par l’utilisation en espace vert, textile, biomasse prouvent que le cannabis n’est pas juste une histoire de fumette mais une plante aux vertus illimitées, avec un pouvoir incroyable !

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SOCIETY

Pour comprendre, nous pouvons retourner plusieurs siècles en arrière. Saviez-vous que les vêtements les plus anciens jamais retrouvés en Chine avaient été confectionnés à base de textile de chanvre ? Les premiers navigateurs, eux aussi, préféraient des toiles et cordages en chanvre car plus résistants et plus fiables. Le premier drapeau américain a également été confectionné à partir d’un textile à base de chanvre.


INTERVIEW par Fabrice Chapuis

Rencontre avec

Aurélien BERNARD, fondateur de NEWSWEED et Farid GHEHIOUÈCHE, militant pour la légalisation du canabis.

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LE CANNABIS MÉDICAL SERA-T-IL ENFIN LÉGALISÉ EN FRANCE ? DEPUIS JUIN 2018, L’AGENCE DU MÉDICAMENT A ÉTUDIÉ LA QUESTION. CERBERE A VOULU COMPRENDRE LES ENJEUX DU CANNABIS AU MOMENT OÙ SA NORMALISATION EST RAMPANTE ET OÙ DE NOMBREUX ETATS OU PAYS FONT UNE CROIX SUR SA PROHIBITION. CÔTÉ FRANÇAIS, DES MÉDICAMENTS À BASE DE CANNABIS PEUVENT DÉJÀ ÊTRE OBTENUS, DIFFICILEMENT, SUR ORDONNANCE, DANS LE CAS DE CERTAINES MALADIES COMME LE CANCER, LA SCLÉROSE EN PLAQUES OU L’ÉPILEPSIE. POUR CETTE INTERVIEW, NOUS AVONS RENCONTRÉ AURÉLIEN BERNARD, FONDATEUR DU PREMIER MAGAZINE FRANÇAIS SUR L’ACTUALITÉ MONDIALE ET LÉGALE DU CANNABIS, NEWSWEED, ET FARID GHEHIOUÈCHE, MILITANT DE LONGUE DATE POUR LA LÉGALISATION DU CANNABIS.

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Aurélien BERNARD, Fondateur de NEWSWEED

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

Farid : Farid Ghehiouèche, j’ai 47 ans, deux enfants âgés de 12 ans. Je vis en banlieue parisienne avec ma compagne handicapée par une maladie invalidante. Je suis engagé politiquement en faveur de l’écologie politique et je prône la démocratie écologique conviviale. Je suis sans emploi et je vis sans revenu depuis 2010. Je ne vais pas m’étendre sur mes motivations professionnelles depuis 10 ans : je veux cultiver pour produire et commercialiser le meilleur cannabis, pour satisfaire les

millions de consommateurs qui veulent profiter de tous ses bienfaits ; je me bats pour changer le cadre légal avec cette ambition.

Quel est le but spécifique de votre activité ? Aurélien : Sur Newsweed, nous écrivons quotidiennement sur l’actualité du cannabis, à savoir l’évolution de la législation dans le monde, qui tend plutôt vers une ouverture que ce soit pour un usage médical ou récréatif, les études scientifiques et thérapeutiques, le cannabusiness ou toute la culture qui existe autour de la plante. Nous ne sommes pas pro-cannabis ou prolégalisation et donnons tout au plus les clés de lecture à nos lecteurs pour décrypter les grandes tendances actuelles autour du cannabis ou du cannabusiness. Farid : Mon activité repose sur de grandes questions comme la défense des droits humains fondamentaux, la solidarité internationale, l’écologie politique, la démocratie écologique conviviale, et

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bien entendu le respect de la biodiversité avec au premier rang ce combat pour sortir le cannabis du tableau des stupéfiants et en tout cas pour faciliter l’accès aux bienfaits thérapeutiques de cette plante. J’ai été pendant plus de 10 ans, de 1998 à 2008, le responsable Drogues au sein du parti Les Verts, puis j’ai constitué la liste Cannabis Sans Frontières pour les élections européennes en 2009 et 2014, j’ai été à l’origine de multiples associations, en France et ailleurs dans le monde. J’ai présidé l’ENCOD (The European Coalition for Just and Effective Drug Policies) de 2004 à 2006, au moment où cette organisation lançait le code de conduite régissant les principes des Cannabis Social Clubs, que j’ai contribué à lancer en France en 2012. J’ai aussi diffusé le journal RBH 23 La Gazette du Chanvre, un bimestriel gratuit et légal

Fumez-vous ? Si oui depuis combien de temps ? Quel type de fumeur êtes-vous ? Aurélien : J’ai fumé pour la première fois après mon

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Aurélien : Aurélien, fondateur de Newsweed, premier média français sur l’actualité légale et mondiale du cannabis, il y a 4 ans (20 avril 2015). Je suis aussi le représentant français de Weedmaps, plus grosse entreprise IT et média du cannabis aux Etats-Unis. Je travaille également à titre personnel avec certaines associations cannabiques françaises (c’est à cet égard que j’ai rencontré Farid d’ailleurs), ECHO, le Syndicat du Chanvre…

Farid GHEHIOUÈCHE, Militant pour la légalisation du canabis.


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baccalauréat. J’ai beaucoup consommé en prépa HEC et en ESC ensuite, moins depuis que je suis dans la vie active. Je suis désormais un fumeur épisodique sur le sol français, eu égard à mon activité professionnelle, et exigeant quant à la qualité des produits ce qui n’est pas toujours facile en France, mais très curieux dès lors que je suis à l’étranger dans des dispositions légales plus favorables. Farid : J’ai un long passé de fumeur, puisque j’ai commencé à l’âge de 8 ans en finissant les mégots des plus grands, le truc à ne pas faire. Donc à 14 ans j’achetais déjà un paquet de clopes par semaine et à 18 ans je fumais quasiment deux paquets par jour. J’allais avoir 16 ans quand j’ai fumé mon premier joint. C’est à partir de 25 ans que j’ai substitué ma consommation lourde de tabac par celle plus légère du cannabis. Depuis une vingtaine d’années, je consomme rarement du tabac sans en améliorer le goût avec du cannabis.

somme toute assez peu nocive mais pas inoffensive non plus (le cannabis). Et cela renvoie encore une fois à l’efficacité de la prohibition des drogues dans la conception globale de leur usage. En se plongeant dans son histoire, on apprend que la prohibition des drogues a été un outil aux Etats-Unis pour contrôler et faire taire les opposants politiques socialistes et les minorités. Le mythe du bon Français qui boit du vin et du méchant Arabe qui fume du shit n’est pas si loin de ça.

Quelle est la situation du cannabis en France ? Pourquoi peut-on dire qu’on boit de l’alcool voire qu’on en abuse, mais dire qu’on fume un joint c’est problématique ?

Il y a 10 ans, je vous aurais dit que seuls les initiés cannabiques savaient de quoi il en retournait quant à la moindre nocivité du cannabis. Aujourd’hui, avec toutes les légalisations médicales et récréatives dans le monde, l’usage du cannabis est normalisé. La légalisation en Californie a fait tous les JT, celle du Canada est passée au 13h sur TF1... Il n’y a plus que la rubrique Fait divers qui persiste à traiter les perquisitions dans les cultures personnelles de cannabis comme un fait exceptionnel, alors qu’elles ne représentent que la petite mort de la prohibition qui passe plus de temps à courir après le simple consommateur / autoproducteur plutôt qu’après le grand banditisme.

Aurélien : Tout simplement car la loi nous y oblige. Elle interdit en effet de parler sous un jour favorable de l’usage des stupéfiants. En revanche, pour l’alcool, on peut afficher des grands 4x3 dans le métro pour de la bière ou du rhum. Mais c’est toujours compliqué d’opposer cannabis et alcool car cela nous fait poser la question de pourquoi accepter une substance nocive et addictive avec une forte emprise culturelle et entrepreneuriale en France (l’alcool) à une substance

Farid : C’est vrai, on oublie vite que la culture française ne se cache pas que derrière un verre de Beaujolais et qu’elle est aussi enivrer par le Pantagruelion de Rabelais. En effet, la loi n’est pas la même et en dehors du caractère licite de la consommation d’alcool, il y a dans la loi qui prohibe l’usage du cannabis, l’interdiction de présenter l’usage de stupéfiants (toutes les drogues illicites) sous un jour favorable... Bref, au pays de Descartes, Voltaire, de Charlie ou du Monde Diplomatique, il règne

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une omerta quasi-générale et une autocensure, une règle bien établie quand on évoque sérieusement le sujet «drogues».

En quoi y’a t-il une nécessité de légalisation du cannabis en France ? Aurélien : Quel est le bilan de son interdiction ? 5 millions de consommateurs, 140 000 arrestations par an, environ 1000 personnes en prison pour usage chaque année, pour un coût de 550 millions d’euros et des gains de 2 à 3 milliards pour le marché noir. Appelleriez-vous cela une politique publique efficace ? Farid : Une solution concrète et abordable ; pour gagner en cohérence et en cohésion à de multiples niveaux comme le suggère le cadre onusien des 17 ODD et atteindre ce monde désirable ! Je vous invite à lire et diffuser ce rapport présenté le 17 mars à l’ONU à Vienne «Cannabis et le développement durable».

Pouvez-vous nous parler de la motivation économique et médicale qui pourrait favoriser la légalisation du cannabis en France ? Aurélien : La motivation à légaliser l’usage médical du cannabis est simple et ne devrait d’ailleurs poser aucun débat : soigner des personnes malades. On a plus de réticences aujourd’hui à prescrire du cannabis à un enfant ou à un adulte malade que de la morphine à un gamin de 4 ans, c’est un non-sens complet. Pour la motivation économique, c’est tout simplement un marché potentiel que j’évalue à 10 milliards d’euros (médical, bien-être et récréatif) si le cannabis était régulé. C’est un réel moteur pour les entreprises


du cannabis, qui ne demandent aujourd’hui qu’à avoir un cadre régulatoire dans lequel elles pourraient évoluer. A contrario, il ne faut quand même pas oublier que le cannabis n’est pas une substance anodine, et que les enjeux de santé et de sécurité publique doivent prévaloir dans une régulation. La seule possibilité pour cela, c’est que l’Etat s’empare du sujet avant qu’il ne soit porté par des entreprises déjà multi millionnaires voire milliardaires qui déposeraient des moyens convaincants pour forger la régulation. Vu l’absence d’action du gouvernement français actuel, je vous laisse deviner ce qu’il est train de se passer.

Que sait-on du trafic illégal de cannabis en France ? Pouvons-nous aujourd’hui nous assurer de la provenance de la molécule ? Aurélien : On sait surtout que c’est le seul moyen de s’approvisionner. Le trafic change beaucoup ces dernières années. Alors qu’il se cantonnait à un triangle Maroc - Pays-Bas - Albanie, on a vu l’Espagne arriver sur le marché comme producteur et plus comme simple passerelle entre le Maroc et la France, et récemment les Etats-Unis qui déversent leur beuh un peu partout en Europe. L’inconvénient majeur est qu’on n’a effectivement aucune traçabilité sur les produits. Même la weed californienne n’est pas si bonne que ça. La Californie se débarrasse de ses produits qui échouent aux tests sanitaires en les «envoyant» en Europe, où le gramme se négocie à prix d’or, entre 30 et 50€ (versus 10-15€ le gramme pour de la bonne weed). Seule une légalisation permet de s’assurer de la provenance du produit final et de sa qualité.

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Farid : Le trafic est illicite, par définition, ces produits n’existent pas ailleurs que dans une pharmacie sous scellé, et dans certains laboratoires... Quand bien même les métabolites de votre urine, 3 semaines après votre dernière consommation suffisent à vous faire juger comme individu dangereux pour la société.

Que sait-on de l’usage thérapeutique du cannabis ? Ce modèle de consommation peut-il être exporté en France ? Aurélien : On sait peu de choses et beaucoup de choses sur l’usage thérapeutique du cannabis. C’est à la fois un des premiers usages documentés, dans des manuels chinois datant de -3000 avant J.C., pour les douleurs, les rhumatismes... Et à la fois une plante complexe qui est encore mal comprise au niveau scientifique. Un réel usage thérapeutique passe par un suivi avec un médecin et de l’automédication, trouver la bonne variété et la bonne dose qui permet de répondre aux besoins du malade, un processus lent et qui demande de l’implication de la part du corps médical. Farid : La consommation de cannabis médical peut se faire de différentes manières et le patient est le mieux placé pour savoir quelle méthode est la plus efficace. Evidemment que fumer des joints n’est pas le meilleur moyen de se soigner, il faut privilégier la vaporisation, l’ingestion, la vape de concentrés... Mais si un malade est soulagé par un joint et qu’il aime fumer, pourquoi lui interdire s’il est informé des risques ? Pensez-vous que, si la loi évolue, les mentalités évolueront aussi ? Aujourd’hui les fumeurs de “joint” sont souvent assimilés à

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Farid : Il y a sans doute entre 300 000 et 3 millions de personnes qui pourraient avoir besoin du cannabis pour se soulager au quotidien, et pour se soigner quand aucun autre traitement existe. Ne pas donner accès à ces personnes malades aux traitements à base de cannabis, quelle que soit la formulation et la présentation (titrage et galénique) demeure à mes yeux un crime contre l’humanité, une société érigeant la souffrance et une forme de torture insidieuse... quand par exemple, le SATIVEX (un médicament sous la forme d’un spray sublingual à base de 50% THC et 50% CBD) médicament reconnu désormais dans plusieurs pays du monde et disposant d’une autorisation de mise sur le marché français délivrée en 2014, et qui n’est toujours pas disponible en pharmacie cinq ans plus tard. Dernièrement, un groupe d’expert de l’ANSM a conclu qu’il fallait accélérer et sans doute assouplir les règles pour la mise sur le marché des médicaments... Mais en ignorant que l’autoproduction à des fins compassionnelles représente une solution immédiate. Face à la maladie,

il ne devrait pas y avoir de problèmes, mais que des solutions. Concrètement, la faute vient de l’Etat, de l’administration, de la pesanteur d’une bureaucratie qui voit l’objet cannabis comme une dangereuse grenade dégoupillée, alors qu’il s’agit de simplement reconnaître d’avoir eu tort de criminaliser l’usage de cette plante, et que cette politique de prohibition ait nui tant à la recherche scientifique, qu’aux applications thérapeutiques. Aujourd’hui de grosses compagnies pharmaceutiques, citées en bourse à New York, se bousculent pour prendre leur part du gâteau avec des perspectives mirifiques.


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des personnes inactives, marginales, lentes et souvent sur la Lune. Aurélien : Les mentalités évoluent plus vite que la loi. Ce n’est pas vrai pour tous les sujets, mais pour le cannabis en France, c’est le cas. Le cliché du « stoner » a la vie dure mais tend quand même à s’éteindre. Je connais des dizaines de personnes qui consomment en journée et au travail et d’une, vous ne le devinerez jamais et vous en connaissez forcément sans le savoir, et de deux ça ne les empêche pas de travailler. Je ne pense d’ailleurs rentrer dans aucune de vos cases. Le cannabis peut m’aider à rester concentré et à être plus créatif en brainstorming par exemple. Et il peut aussi s’éteindre complètement en fin de journée après deux bières. Mais oui, le cannabis ne va pas à tout le monde. La flemme et le renfermement sont davantage révélateurs d’une consommation à problèmes. Il est alors temps d’agir pour le consommateur et de ralentir ou stopper sa consommation et de se faire aider. Mais dans un pays qui considère un fumeur de joint comme un criminel plutôt que comme une personne potentiellement malade, ce n’est pas toujours évident d’avoir la démarche d’aller voir son médecin ou un spécialiste pour parler de ses addictions. Et cette réticence est d’ailleurs aussi vraie pour toutes les substances ou conduites addictives : on ne reconnaît pas facilement qu’on a un problème. Farid : Je pense que les mentalités sont bien plus évoluées que les politiques et les lois en vigueur, et qu’il y a une forme d’hypocrisie malsaine entretenue par les gouvernements depuis des décennies, pour maintenir la population dans une forme de

dépendance, dans une peur irrationnelle, dans une forme de contrôle social à l’égard des populations jugées indésirables ou reléguées en périphérie, comme l’arbitraire policier qui brisent «la jeunesse» avec les contrôles au faciès, une forme de racisme sous-jacent qui gangrène la société... et que la légalisation pourrait être un remède à quelques uns de ces nombreux maux... Concernant la stigmatisation des usagers de cannabis je dirais que ces stéréotypes ne sont que marginaux dans la réalité, que la prohibition créée les conditions pour une forme de mort sociale quand on vit au quotidien avec l’envie de vivre accompagner des bienfaits de cette plante. Et puis, ne peut-on pas penser la société autrement que dans le stress, la vitesse, l’hyperactivité sans poésie ni rêve, ne peut-on faire l’éloge de la paresse, l’éloge de la lenteur, l’éloge du bien-être ? Mais en effet, il faudra se poser sérieusement la question de savoir pourquoi l’immense majorité, y compris des usagers du cannabis, se colle cette image quand on évoque le «joint». Cependant, à l’opposé de cette image nonchalante, Michel Blanc dans une scène culte de «Marche à l’ombre» semble plutôt hyper agité des neurones dans un bad-trip qui lui faire dire qu’il a «du mal à parler parce qu’il a les dents qui poussent et qu’il faut se méfier des renards derrière la porte». Cette réalité existe aussi, et on a tendance aujourd’hui à vouloir accuser le cannabis de rendre schizo, alors qu’il agit comme un révélateur notamment quand il est trop dosé en THC et qu’il est consommé en l’absence d’information sur la nature du produit.... Une bonne dose de Cannabidiol (CBD) aurait bien aidé à calmer le personnage joué par l’acteur de

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la troupe du Splendid.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de commencer à mener ce combat ? Aurélien :Tout dépend dans quel référentiel je me place. Sur Newsweed, je n’ai pas de combat. Je donne de l’info sur ce qu’il se passe sans vocation et sans ligne éditoriale militantes. Au titre d’entrepreneur, l’excitation de participer à la création d’une nouvelle industrie et d’un nouveau marché est assez palpitante. A titre personnel, j’ai rencontré tellement de personnes qui ont bénéficié du cannabis médical dans leur vie que j’ai du mal à comprendre encore son interdiction. Encore une fois, ces gens s’en servent pour se soigner, réduire leurs douleurs, faire disparaître leurs crises d’épilepsie, arrêter de vomir après leur chimio, pouvoir se lever le matin avec une sclérose en plaques, arrêter de trembler avec un Parkinson, se remonter le moral parce qu’on se sait en fin de vie... Pour le récréatif, c’est une position de raison : l’interdiction du cannabis ne fonctionne pas, et plus une substance est interdite, plus elle attire le marché noir. Je vous laisse deviner quelle solution se dessine alors. Farid : L’injustice à laquelle j’ai été confronté lors de mon premier passage devant un juge au Tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, en 1990. L’interpellation par un vieux flic tout autant sadique que moralisateur (à la manière d’un curé pédophile), et surtout les injonctions de la Procureure de la République osant prétendre «que je serais un danger pour la société», car prônant la légalisation du cannabis et les vertus de cette plante et que «je voulais ajouter une tare à la France en plus de l’alcool et


du tabac»... Pauvre de moi, si pauvre, si jeune et déjà cloué au pilori pour la vie. Puis c’est en lisant le livre de Jean-Pierre Galland «Fumée clandestine», en 1991, que j’ai eu l’envie de m’engager plus sérieusement et à l’époque le truc c’était de porter au Lycée un T-shirt Maui Waui avec une feuille stylisée dans le dos. Mais c’est en approchant le CIRC et en participant à la Première journée internationale au Trianon le 18 juin 1993 que j’ai vraiment compris que le sujet était plus vaste que le simple fait de se battre pour défendre une simple dépénalisation du cannabis, mais qu’il faut légaliser cette plante pour faciliter tous les usages bénéfiques, bref que je suis devenu «Hererist».

Aurélien :Certainement. Voyager vers d’autres horizons, mettre de côté ses propres barrières, ressentir d’autres sensations, laissez libre court à son imagination, se plonger presque physiquement dans un livre... Certaines weeds ont le pouvoir d’exacerber l’audition ou la vue. On voit ou on entend les choses différemment. Et ce n’est jamais bon de rester dans sa zone de confort ! Farid : Fumer est à déconseiller, voire à proscrire... mais avec le cannabis on ne sait pas dire autre chose que cette banalité «fumer du cannabis». Mais pourtant on peut l’inhaler, l’ingérer, le sublimer... différentes pratiques qui produisent des effets différents. Bien sûr que les psychotropes agissent sur le cerveau, donc peuvent être soient des «vitamines de l’esprit», soient des «barrières insurmontables» en fonction

HYBRIDE MÉDICALE ET RÉCRÉATIVE A quand une France Qui serait hybride sur les pouvoirs médicaux et récréatifs du Cannabis. Aurélien : ça vient, doucement mais sûrement. Farid disait probablement la même chose il y a 20 ans, et c’est assez incroyable que des militants historiques comme Farid soient encore là dans leur combat. On oublie trop souvent ces pionniers du militantisme, je pense aussi à Jean-Pierre Gallant ou Bertrand Rambaud mais ils sont des dizaines/ centaines d’autres, qui n’ont aucune considération économique derrière la tête. Ils défendent juste la liberté individuelle et l’usage d’une plante, en mettant en jeu leur propre liberté. Ils ont tous fait un tour en prison ou en GAV à un moment ou à un autre. Je ne serais pas là sans eux, très clairement. Farid : On y travaille toujours, et ça avance, mais il faudrait que l’opinion publique soit davantage audible sur la question en cessant de reléguer cette urgence sociétale.

Suivez l’actualité quotidienne de la weed et retrouvez pleins d’articles sur la boutique

www.newsweed.fr

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Pensez-vous que fumer peut permettre d’ouvrir l’esprit, en plus de soigner certaines maladies ?

de la dose, de l’environnement et de la situation psychique de la personne qui consomme. Mais on va le découvrir prochainement que pour de nombreuses pathologies psychiques (les troubles posttraumatiques, état suicidaire, ...) les cannabinoïdes présentent des solutions de traitement.



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TENDER GREEN SUMMER Par Fabrice Chapuis

Sporty, layering, jeux de matières et de genres Les essentiels de la rédaction

L’été, on adore. le ciel bleu. les vacances la légèreté du style.

Un conseil

STYLING / FABRICE CHAPUIS MANUEL NORIEGA.

PHOTOGRAPHE / JENN KANG

HAIR / MICHAEL T BUI

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MAKE-UP ARTIST / NICO STAN

MODELS / QUEEN THOMAS

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N’hésitez pas à reprendre vos meilleurs looks de l’été dernier ou leur donner un second souffle de vie. Faîtes parler votre créativité. Coupez, ceinturez ou donnez pour le bonheur d’autres serious stylers. On retrouve aussi quelques grands classiques, des mélanges de matières qui feront de vous de véritables agents cfk : #cautiousfashionkiller.

Cette saison on a choisi de vous révéler une mode qui s’attache aux valeurs du monde d’aujourd’hui. Une style responsable, vintage, et des créateurs soucieux de l’environnement, autant vous dire que la tendance s’annonce déjà parfaite ! Le vetement de cet été pourra aussi être un moyen de s’affirmer, de donner son opinion.


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DAWN BRINGS NEW- ORLEANS

TO PARIS with

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«NEW BREED»

PHOTOGRAPHER / FANNY CORTADE STYLING / FABRICE CHAPUIS PARTERSHIP / HASARD LUDIQUE SUPER MANAGEMENT 40


MUSIQUE / MUSIC Par Fabrice Chapuis

THERE ARE SOMETIMES YOU GET CAUGHT RIGHT IN THE MIDDLE OF SOMEONE ARTISTRY. IT HAPPENS TO ME QUIET SOMETIMES IN MUSIC. I FIRST LISTEN TO THIS ARTIST 10 YEARS AGO. MTV WAS BLASTING IN MY ROOM AND HERE COMES THE BRAND NEW SHOW MAKING THE BAND. THEN I MENTIONED A GIRL COMING FROM NEW ORLEANS WITH NOTHING LEFT AFTER THE HURRICANE. NOTHING BUT A VOICE AND A STAR FACTOR. AFTER FEW YEAR OF HIATUS, SHE CAME BACK WITH A BRAND NEW AND SPECIAL PROJECT CALLED “NEW BREED”. A LOVE LETTER FOR HER HOMETOWN NEW ORLEANS. ON THE RUN FOR HER EUROPEAN TOUR, WITH A SOLD OUT SHOW AT LE HASARD LUDIQUE IN PARIS, WE QUICKLY SAT DOWN FOR AN HONEST CONVERSATION WHILE SHE WAS REHEARSING HER SHOW.

Your music speaks to people like no other. Where do you take your inspiration and how do you shape it the way we see it ?

I love Paris. Always have The energy here is always electric.

My inspiration is in artists like Gustav Klimt. And authors like James Baldwin. I shape my albums like novels. Pages that can be interpreted freely by others.

Have you been in France before this Tour? Yes. I have always love France. The energy, the the thrive and the passion. Besides new orleans looks a bit like Paris in certain areas. So it feels like home to me.

You have been an independent for so long. At this point how can a record label sneaks in your artistry ? I’m always open to work with labels. My indie journey allows me to push my boundaries and experiment all the sounds and rhythms.

Before we dive in your new incredible project. Can you talk about your background for the readers who will discover you with this interview ? Sure. I’m a pop futurist from New Orleans Louisiana that got my start in a pop girl group called Danity Kane and later continued my success with Diddy dirty money and I’m now a solo artist spreading as much black girl magic as I can. I have always try to recast R&B and push the boundaries with my music.

DK & DK3

All the projects you have been delivering are telling a story from start to finish. How was that important to you ?

You guys did tour with your different projects. How did that happened again ?

Did you guys realized the power you had by being Danity Kane ? We felt it. Even when everyone around us tried to silence it. We knew. We were young and broke so many records.

We came together as women. Putting aside the petty for a bigger picture.

Storytelling is an art I’ve always been fond of. I want to create visual stories that can consume you and transform you to places. With my previous thrilogy albums and my EPs, i was able to set a mood with my writing and also the visuals to take you guys on a trip with me.

I remember when Making the band first aired, it was a difficult time for you and the people of New Orleans. How is the situation today ?

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Hello Dawn thank you for taking your precious time for Cerbere Magazine. How exciting is for you to perform in Paris ?


We are a resilient people. I’m proud of our recovery. I created an album that speaks to that tenacity. It’s a love letter to my beloved place.

Yes. It’s hard daily. But I push through each day and try to be the best artist I can be.

Redemption Heart to me is the album where you show to the world what really is about. Sound, visually wise. How was the reception about that particular project ?

Indie to the bone. How do you deal with the impact of your art through your fans lives?

The recovery is always the best. To come out of the dark and see yourself still here. Redemption is the album for anyone picking themselves out of the ashes.

With respect and honor. We have been inspirations to each other. My fans are creatives themselves. Artists carving out their own legacies and I respect their opinion and vision. We grow together and it makes our bond stronger.

The Girl from the nine. New Breed, your new project sounds to me like “ If you guys don’t want to give it to me i am going to go and get it anyway” Am I right ?

How important is to you catering the indie Market ? I just want to create more platforms for indie artist to recognized. We don’t have enough opportunities available yet we are expected to sell and be judged equally to mainstream artists. I want to give us more.

Correct. Besides i wanted to give the world and my fans an overview of New Orleans tapestry

New breed is to me your most personal project to date. How important was it to you? This is my Origin story. It’s my root. I wanted you guys to see what made me the artist i am today. I wanted to few themes as jealousy, embody my sexuality, my triumph as an independent artist and also a black woman in this day and age.

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Have you ever think about multiply collaboration with europeans artists ? I have a List in Stock. Hahahahaha yes let’s do it. Kiddy Smile, M, ( Mathieu Chedid) and Paradis. We have to make this happen.

I expected a more electronic sound for the following. What made you step down ?

How were you in your mind when you decided to take a chance to go out there in New York and leave your dream ?

i Didn’t step down. I chose a more natural and southern approach. More true to the New Orleans sound. I wanted to go back to the girl i was before the bigger projects. I also wanted my roots as the core of this new projects.

I made a decision and just jumped. I’ve always been that fearless. I’ll always be that fearless. I knew i have something to share

After “the return of a queen” we have a King now and this king is a female badass.

I was very excited for you venue in France and I have to explain why to my friends by listening to a few of your albums. Golden Heart and Black Heart were ahead of time to me. What were your intentions with those two projects ?

I feel like home. I feel all women are Kings and we can all do it all.

How do you Connect with other artists ? In my head i picture you in the studio with Solange, Blood Orange and BC Kingdom.

To explain the journey of a dreamer going into a industry that was perceived on way and coming out realizing it was something different. Discovering the light and the dark of your passion. A lot of people go through those experiences. Seeing that there dreams have both good and evil.

Love all those artists. But i haven’t had the pleasure of being in the studio with them yet.

Besides acting and doing animations, movies what can we expect next?

I was always amazed by the amount of things you have done by yourself as an independent artist. Have you ever see it as a difficulty ? betterweat ?

You never know with me. Stay tuned.

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MUSIQUE / MUSIC Par Fabrice Chapuis

Arno COST & Norman DORAY

10 ans de French Touch à l’internationale

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EN DIX ANS DE CARRIÈRE, LES ICÔNES DE LA DANCE MUSIC ARNO COST ET NORMAN DORAY PARTAGENT UNE PANOPLIE DE SUCCÈS. APRÈS LE TRIOMPHE DE ’‘APOCALYPSE ‘’ (PETE TONG’S ESSENTIAL TUNE, BBC RADIO 1), ILS ONT CONTINUÉ AVEC L’ENREGISTREMENT DE ‘RISING LOVE’ (INTERSCOPE RECORDS) ET ‘STRONG’ (SIZE RECORDS) QUI COMPTABILISENT AUJOURD’HUI PLUS DE 10 MILLIONS DE STREAMS. ALORS QU’ILS SEMBLENT AUJOURD’HUI VOULOIR POURSUIVRE LEURS PROJETS RESPECTIFS, LES COLLABORATIONS SONT NATURELLES QUAND LE DUO SE REFORME. RENCONTRE DE PURS TALENTS !

Nous vous connaissons déjà chez Cerbere Magazine. Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?

disait qu’entre 2010 et 2014, ils ne recevaient plus de démos d’artistes, ils n’arrivaient pas à faire fonctionner le label. Et depuis plus de 2 ans, tout a changé, le label cartonne et fait sold out à chaque évènement. C’est assez représentatif du changement et du retour de la House music. Je pense que nous avons de belles années devant nous et la musique de qualité fait son retour.

Arno : Nous sommes deux producteurs français de musique électronique. Norman vient de Bretagne et moi de Paris. On s’est rencontré en 2005 via un forum où l’on s’échangeait des prods et on est devenu amis très rapidement. Le truc cool c’est qu’il y a eu cette connexion très rapidement, on avait la même vision de la musique, les mêmes goûts et les mêmes références. On a commencé par avoir une résidence au Queen à Paris en 2006, puis quelques dates à droite, à gauche après la sortie de notre maxi « Let You Go ». Tout s’est accéléré avec notre morceau « Apocalypse » qui a été super big pour nous. Depuis, on a sorti une dizaine de titres et de remixes ensemble, eu des dates partout dans le monde et beaucoup fait la fête !

On voit beaucoup de DJ’s se réinventer dans d’autres styles musicaux à la mode. Estce que le succès d’autres genres musicaux électroniques peut changer votre créativité ? Arno : Je pense que le plus gros danger pour un artiste c’est de se reposer sur ses acquis, de ne pas se remettre en question, et de ne pas regarder ce qui se passe autour de lui. La musique évolue, change et je crois que c’est pareil pour les artistes. Aujourd’hui tout va tellement vite, beaucoup de choses se passent et c’est clairement une aubaine. Avec Norman, on a envie d’écouter d’autres choses, d’avoir de nouvelles influences, tout simplement parce qu’on est curieux et puis parce que c’est top de sortir de sa zone de confort ! Notre créativité est clairement affectée par

Après plus de dix ans de scène, quelle est votre vision de la scène musicale house actuelle ? Norman : La scène house a connu des hauts et des bas ces dernières années. Il n’y a pas si longtemps que cela, je lisais une interview de Simon Dunmore, boss de Defected Records, qui

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les nouveaux genres émergents, bien qu’en ce moment, on soit particulièrement attirés par la house old school, type Todd Terry, Master At Work ou encore Joey Negro.

aux rave party et à la drogue. Aujourd’hui la dance est partout, elle s’est démocratisée, elle est écoutée partout et par tout le monde. C’est assez fou ! Tout cet engouement nous a notamment permis à Norman et à moi de pouvoir vivre de notre passion, de faire le tour du monde, choses qui étaient réservées autrefois aux grosses stars comme Laurent Garnier par exemple. Mais le point négatif, c’est l’aspect business, qui depuis 10 ans vient noircir un peu le tableau. C’est vraiment l’envers du décor. Avec de l’argent et sans talent, tu peux devenir big aujourd’hui, te faire connaître et prétendre que tu es un artiste, alors que tu n’as jamais touché un clavier de ta vie et que tu payes quelqu’un pour faire ta musique. Il y a 15 ans, c’était impensable d’avoir ce genre de plan de carrière!

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Pouvez-vous nous donner quelques moments clés / décisifs de votre carrière ? Norman : Il y en a eu quelques-uns, et ce sont de bons souvenirs évidemment. Je dirais au départ la rencontre avec Arno, via un forum, car on avait le souhait de faire de la musique ensemble ! On a tout de suite enchaîné avec une collaboration sous un pseudo, The Freshmakers. Le morceau a connu un beau succès en France, et nous a ouvert pas mal de portes. Ensuite la sortie d’un de nos plus gros morceaux, Apocalypse en 2008. Grâce à ce single, nous avons pris une dimension internationale et cela nous a permis de jouer dans le monde entier. De grosses soirées au Pacha Ibiza notamment, un endroit unique, des festivals comme Ultra, Tomorrowland, beaucoup de pays visités…Puis il y a eu la sortie du morceau Strong, en 2014, qui a aussi été quelque chose de bon pour nous et enfin, tout récemment, notre nouveau single TOGETHER.

Comment avez-vous géré la transition en ce qui concerne les nouvelles façons de consommer la musique ? Norman : Tout a changé depuis nos débuts. En 2008, on mettait des extraits de nos nouveaux morceaux ou remixes sur MYSPACE, nos singles avaient le droit à une sortie vinyl, voire des CDs 2 titres. Puis tout est passé au digital, à la consommation extrêmement rapide de la musique. Plusieurs fois nous avons été confrontés à la situation où nous venions à peine de sortir un nouveau single et nos fans nous demandaient quand serait la prochaine release…C’est un peu déstabilisant car Arno et moi avons besoin d’un peu de temps pour produire et nous privilégions toujours la qualité à la quantité. Cependant, nous nous sommes habitués et depuis quelques temps nous fonctionnons très bien avec les sorties de nos morceaux sur Spotify, qui est aujourd’hui la plateforme n°1 pour la musique, électronique ou non.

Quel est votre ressenti en ce qui concerne l’envers du décor de la culture dance, after Party ? Quel est votre avis ? Arno : Si l’on parle de la Dance Music en général, ce qui est en train de se passer est dingue ! Quand on commençait à écouter cette musique au milieu des années 90, c’était une culture complètement marginale, méconnue et associée

Comment auriez-vous géré votre carrière musicale si elle commençait aujourd’hui ? Arno : L’époque où on a commencé la musique et celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui sont complètement différentes. Avant, seule la musique parlait, le reste était futile. Les promoteurs invitent les artistes parce que leur musique est bonne. Aujourd’hui, avec l’arrivée des réseaux sociaux, chaque artiste, s’il veut exister et se faire entendre, doit poster du contenu, être proche de ses fans, créer un concept novateur, etc. Bref se démarquer sur le plan marketing/communication. Pour faire simple, les artistes sont devenus des marques,

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Quels sont les tubes que vous auriez aimé produire ? Pourquoi ?

des produits et si tu veux avoir du succès, il faut savoir se vendre. Donc si notre carrière musicale commençait aujourd’hui, je pense que l’on passerait autant de temps sur nos synthés que sur les réseaux sociaux ! Pour le reste, je crois qu’on ferait exactement les mêmes choix. Aucun regret !

Arno : J’aurais aimé en produire tellement… Mais si je devais en donner deux, ça serait M83 Midnight City et Stardust - Music Sounds Better With You. Midnight City parce qu’avec 4 accords simples, le mec réussit à transmettre une émotion de dingue. Les synthés sont léchés, bien old schools 80ies et c’est super catchy. Bref pour moi c’est un anthem, ça me transporte, et j’aurais adoré le composer.

Quels sont les artistes qui vous ont le plus inspirés dans votre parcours ? Norman : Nous écoutons énormément de musique et essayons de nous inspirer un peu partout. Mais il est vrai que les artistes comme Michael Jackson, Chic, Cerrone, Abba, Toto et bien d’autres, sont nos bases. Le Funk, le disco, un peu de Pop, constituent nos références. Puis bien sûr, il y a les artistes de la French Touch, ceux qui ont bercé notre adolescence, comme les Daft Punk, Cassius, Modjo, sans qui nous n’aurions pas découvert la musique électronique.

Le Stardust, parce qu’à partir d’un sample de quelques secondes, ils ont réussi à produire un tube interplanétaire qui n’a jamais vieilli. Le vocal est dingue, entêtant, les synthés et les drums claquent. Y’a rien à dire. Quand j’écoute ce morceau, j’ai l’impression que c’est la perfection, que ça a été composé par une machine avec des algorithmes de fou pour que ça plaise direct au cerveau humain!

Playlist / Arno Cost x Norman Doray Alex Metric / Ten Ven What you need Jackback & Cevin Fisher 2000 freaks come out Soul Speech Morning Light Michel de Hey What I feel for you Oliver Dollar / Nils Ohrmann John’s Church Superlover If you feel Joris Voorn Genova Midnight City Got 2 be there Low Steppa My life Arno Cost & Norman Doray Together

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Retrouvez sans plus attendre la Playlist Cadeau du Duo sur notre chaîne itunes @cerberemagazine !


MUSIQUE / MUSIC Par Fabrice Chapuis

PLAYLIST Notre sélection ultra pointue

LE SOLEIL EST LÀ ET NOTRE PLAYLIST AUSSI.

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SI VOUS ÉTIEZ EN PANNE DE NOUVELLES MÉLODIES OU MUSIQUES D’AMBIANCES, LA PLAYLIST OFFICIELLE, SPÉCIALE SUMMER BLAZE EST DÉJÀ DISPONIBLE SUR L’ITUNES DE CERBERE MAGAZINE : A VOS OREILLES !

Khalid / Free Spirit Extrait du deuxième album de Khalid “Free Spirit”, le premier single «Talk» est déjà un carton. Les mélodies et la guitarevoix renforcent le côté très sombre que veut mettre en avant Khalid. Il faut dire que la production assurée par un faiseur de hits comme Stargate (qui produit notamment Rihanna) est une garantie de succès pour le chanteur qui a tout juste 21 ans.

passer. Ses chansons sont commes des interludes : on est frustré qu’elles ne durent que 2 minutes ! Il sera d’ailleurs bientôt en concert à Paris.

Tame Impala / Currents Marqué par ses multi facettes, Kevin Parker aka Tame Impala décrit dans la chanson à quel point les hommes peuvent être faibles et la facilité qu’ils ont à trouver des excuses. Tout cela avec sa voix rêveuse et argentée. Frissons garantis

Tore y Mio/ Boo Boo. Voix singulière soutenue par des mélodies envoûtantes, faiseur de ballades intimistes, et mélodies planantes : Toro y Mio est un artiste dont vous n’allez bientôt plus pouvoir vous

ans, a l’amour des mots mais aussi de la mélodie. Abordant des thèmes adaptés à notre époque, on en redemande, surtout avec un opus qui s’annonce déjà comme la sensation festivale de cet été.

Aloïse Sauvage / Ailleurs Higher On l’a découverte en tant qu’actrice dans le film «120 battements par minute». Aloise, du haut de ses 25

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Active Child/ Mercy Grande découverte pour cette playlist. L’album dans son intégralité résonne comme une plage non loin de ton airbnb un soir d’été. La voix est festive et nostalgique à la fois. Autoroute du soleil garantie.

Niki & The Dove / Everybody’s heart is Broken Le duo Suédois revient avec un deuxième album plein de


nouvelles sonorités. Les balades très solaires aux teintes rétros sont parfaites dans ce classement. Coconut Kiss est un savant mélange de ce à quoi vous devez vous attendre en écoutant l’album; tout comme votre caïpirinha au bord de la piscine un après-midi d’été.

Black Motion / I Rise ( feat Msaki) Le duo d’Afro House revient avec un album intitulé Moya Wa Taola. Armé de collaborations plus que gagnantes, le duo nous livre une série de Hits, à commencer par “I Rise” en duo avec Msaki. Préparez-vous car on n’a pas fini d’en parler !

Yseult / Rien à prouver « Ainsi va ma vie, des liasses de regrets / Vivre à crédit pour éponger mes dettes / Serrer les dents pour que tout ça s’arrête / Je me voyais déjà en haut à l’affiche, la réalité me rattrape au réveil ». C’est sur ces mots que Yseut signe son retour avec un deuxième album. Le single «Rien à prouver” aux sonorités sombres et urbaines est déjà dans les bacs. Après plusieurs mois d’absence, la chanteuse se met à nue et nous raconte son parcours, ses rêves et ses désillusions.

Honne/ Love Me love Me not

composé de Andy Clutterbuck et James Hatcher. Ils sortent en Août 2018 un album intitulé “Love Me / Love Me not”, album qui contient entre autres une balade cosmique en duo avec Nana Rogues (talent à suivre de très près aussi). C’est là qu’ils ont constaté leur goût commun pour la musique et qu’ils ont commencé à en faire ensemble. Father John Misty / I Love You Honeybear.

Honne est un duo anglais

Retrouver cette Playlist sur notre chaîne itunes @cerberemagazine !

Playlist / Summer Blaze

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Father John Misty, ou encore J Tillman est un artiste hors norme américain qui fait déjà beaucoup parler de lui entre ses divers projets. L’album “ I Love You, Honeybear” sorti en 2015 est un recueil de sub pop comme on n’en écoute plus.


LIFESTYLE Par Amélie Chareau

Entre Voyages et Ecologie ...

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VOILÀ UN SUJET QUI ME TIENT À CŒUR ! EN EFFET, DEPUIS MON PLUS JEUNE ÂGE, J’AI TOUJOURS ÉTÉ SENSIBLE À LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT.

On se pose souvent la question de notre empreinte carbone lorsque l’on voyage. J’ai donc souvent préféré partir pour de grands trajets, reliant ensuite les étapes en train ou bus locaux. Certains sites de réservations de billets d’avion proposent même parfois une « compensation carbone ». Pour quelques euros de plus, on part

en étant assuré que des arbres seront plantés, ou des actions écologiques seront effectuées. Il en va de même avec sa consommation en étant loin de chez soi : je préfère manger des produits locaux, tout en m’adaptant très facilement à toutes sortes de cuisine, limitant les achats de produits importés. Je suis également végétarienne, bien qu’adorant

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la viande et le poisson, j’ai pris conscience que notre mode d’élevage appauvrit la terre en eau et en céréales pour quelques kilos de viande. Sans parler de la pêche ! Un problème majeur pour notre planète. Saviez-vous que 85% de l’oxygène sur terre est produit par les océans ? C’est ce que j’enseigne à mes élèves en plongée !


« Si l’Océan meurt, nous mourrons » Paul Watson.

Heureusement la Thaïlande commence à avancer ! Nous essayons de consommer le moins de plastique possible sur Koh Tao, où je suis actuellement. Nous utilisons des pailles en bambous et en aluminium dans la majorité des restaurants. Les shops ont enfin arrêté de donner des sacs plastiques de façon intempestive, et l’économie réalisée a été redistribuée dans

des hôpitaux. Comme quoi l’écologie peut rapporter ! L’école dans laquelle je donne des cours de plongée sous marine, French Kiss DIvers, organise aussi des nettoyages de plage toutes les semaines ainsi que des éco-conférences afin de sensibiliser au mieux nos clients plongeurs. Le pire de ce que j’ai vu, c’était en Inde. Les vaches sacrées : celles-là même qui ne doivent pas être klaxonnées si elles décident de s’endormir sur la route, et simplement contournées, sont livrées à elles-même dans les villes, passant la plupart de leur temps à se nourrir dans les poubelles de la ville à défaut d’un joli pâturage ! Il y a quand même une prise

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Nous vidons les océans, pêchons des juvéniles et des prises accessoires, des espèces que nous ne mangeons même pas et ceci est un problème majeur mondial ! Au Vietnam, je me rappelle lors de mes plongées sur l’île de Phu Quoc, j’avais été très perturbée car il n’y avait presque pas de poissons sous l’eau. Seulement quelques jolis coraux. La visite de cette ville fantôme a été un moment malaisant : en effet, les Vietnamiens pêchent toujours à la dynamite ou au cyanure, ne laissant aucune espèce survivante à ces massacres.

suis allée en Indonésie, je me rappelle avoir fait du surf à Kuta, entourée de détritus de plastique. J’avais l’impression de me baigner dans une décharge ! Les Indonésiens pourtant nettoient régulièrement leurs plages le matin, mais les courants marins ramenaient de nouveaux détritus qui s’échouent constamment.

En Australie, 93% de la grande barrière de Corail est en train de mourir, les coraux ont blanchi et le gouvernement australien, au lieu de mettre en place des solutions drastiques, continue à construire de nouveaux ports de pêche à sa lisière pour favoriser les transports de porte-conteneurs avec la Chine et le Japon… Un stress en plus. Je me rappelle lorsque j’étais à Cairns, il y avait quelques publicités à l’aéroport avec des plongeurs photographiés entourés de coraux blancs, des pancartes à la main dénonçant le réchauffement climatique… mais visiblement voir des poissons vivants n’est pas assez lucratif pour certains gouvernements. Lors de mes voyages, j’ai souvent été choquée. En Asie du Sud-Est, cela a été le cas avec la saleté et les détritus. Les pays comme le Vietnam et le Cambodge ont encore beaucoup de mal à trier leurs déchets. Lorsque je

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de conscience qui se fait ressentir : en Chine, des affiches dans le métro de Pékin et Shanghai dissuadent les habitants de manger de la soupe d’ailerons de requins, l’achat de l’ivoire et le nonenfermement des dauphins dans des bassins-prison. On se demande quand même si ces campagnes atteignent finalement la majorité de la population ? Surtout quand on sait que ces pratiques sont pour la population asiatique des pratiques habituelles, traditionnelles voire ancestrales. J’ai heureusement pu apprécier des endroits vierges de toute pollution, perdue dans les steppes mongoles, j’avais remarqué que même dans les lieux « touristiques » on ne trouvait ni mégot ni bouteille en plastique polluant ces grands espaces. Je m’interroge encore beaucoup autour de mes voyages sur ce que font vraiment les différents gouvernements pour que

nous ne laissions pas une terre de misère aux générations suivantes. Des solutions existent. Cela commence aussi par l’éducation des plus jeunes et aussi par la mise en place de ses propres gestes quotidiens pour préserver l’environnement. Personne n’a besoin de se culpabiliser, il suffit de changer ses habitudes et d’informer au maximum son entourage. Car nous avons les clés en tant que consommateurs et voyageurs, de décider de boycotter des endroits qui ne respectent pas leurs engagements envers l’environnement et d’avoir le moins d’impact possible sur les lieux que nous visitons, en commençant par ne rien jeter ! Ce qui est appréciable en Europe centrale, c’est le tri sélectif poussé : en france comme en Allemagne, il existe un système de consigne de bouteilles permettant de mieux contrôler le recyclage... Je vous laisse cogiter sur cette légende amérindienne qui me tient à cœur :

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? » « Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. ».

Suivez les voyages d’amélie sur instagram : @ameliecorne.

Le ciel pollué de Shangai, un après midi de Weekend 52


Retrouvez les illustrations de Lawrence sur : Instagram : @artsadvocateuk Internet : slanclothing.com

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THÉÂTRE Par François Pilot-Cousin

« Radio Live »

La pièce à voir absolument au MC93 !

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POUR CE NUMÉRO DE CERBÈRE MAGAZINE, JE ME SUIS VRAIMENT DONNÉ DU MAL. J’AI CHERCHÉ PENDANT DES JOURS LA PIÈCE DE THÉÂTRE QUI T’AURAIT FAIT GRANDIR UN PEU PLUS. MAIS ALORS DES PIÈCES QUI PARLENT RECYCLAGE OU DE VALORISATION DES DÉCHETS SANS QUE CE SOIT CHIANT, FALLAIT TROUVER ! ÉCOUTE CHATON, TU M’EN VOUDRAS PAS SI J’AI TROUVÉ UN PEU AUTRE CHOSE ? C’EST TOI QUI ME DIRAS, MERCI.

Tu vas voir, c’est un nouveau voyage. C’est si loin que je suis pas sûr de le situer sur une carte. Si je te dis ; Au bout de la ligne 5 ? Non, pas Place d’Italie, banane. Mais Bobigny – Pablo Picasso ? T’inquiète, c’est le même fuseau horaire et c’est à la Maison de la Culture de Bobigny que je compte bien t’asseoir. Le MC93 – de son petit nom - a depuis quelques années une super programmation et je suis ravi de t’en faire profiter un peu. Alors c’est pas vraiment du théâtre, c’est pas vraiment de la radio, c’est pas non plus un concert et pourtant. C’est tout ça. C’est : RADIO LIVE

anglais qu’on te connait – qui a grandi partout sur Terre avec des problèmes qu’on va devoir résoudre nous même. Les problèmes, tu les connais. Un peu de réchauffement climatique par-ci... Un peu de guerre et de paix dans

« Si toi aussi t’es nostalgique des heures de route pour aller au ski, la Renault Mégane beaucoup trop chargée, les embouteillages et France Inter qui venait annoncer les infos à la nuit tombante : Radio Live est fait pour toi ! »

Mais alors, Radio Live c’est quoi ? Radio Live... Radio Live... Radio Live, c’est de la radio... mais en live. Nan, je peux pas te laisser là-dessus parce que c’est beaucoup mieux que ça. Radio Live, c’est trois nanas aux voix suaves qui t’embarquent avec elles à travers le monde. Elles se prennent juste 2 minutes pour parler d’elles : Bonsoir, moi c’est Aurélie. (Charon), Moi, c’est Caroline (Gillet), et Salut, moi c’est Amélie (Bonnin). Elles viennent du monde de la radio, elles sont journalistes, elles ont vraisemblablement la trentaine. Elles voyagent ensemble depuis quelques années à la rencontre de jeunes du monde entier qui ont en eux une volonté quelle qu’elle soit de faire bouger les choses. Déjà, ça en jette. Rencontrer notre Génération Y – tu prononceras wwwhhhyyyy ? hein, avec le super accent

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le monde par-là... Mais ici, on est loin du misérabilisme « à la BFM TV ». Elles vont pas chercher des témoins de Jéhovah pour t’annoncer l’apocalypse et/ou le dernier film avec Christian Clavier. Coïncidence ? Je ne pense pas. Elles vont pas te répéter en boucle avec un air suffisant que le bien, c’est bien et que le mal, c’est mal. Ou l’inverse, je sais plus. Elles viennent pour interroger leurs invités pendant les 118 minutes restantes.

trop chargée, les embouteillages et France Inter qui venait annoncer les infos à la nuit tombante : Radio Live est fait pour toi ! À l’heure où on t’incite à faire un maximum de choses seul et chez toi – Deliveroo pour ton resto, Spotify pour ta musique, Netflix pour ton cinéma, YouPorn pour ... Bon. T’as compris l’idée. - Ici, on t’invite enfin à sortir et regarder de l’intérieur ta radio pour rencontrer des gens. Ce soir, ils sont 4 sur le plateau autour de cette table ronde, et 1 en vidéo. Elles sont Mauricienne et Algérienne. Ils sont Rwandais, Gazaoui et Marseillais. Ça en fait des kilomètres entre eux. Rien ne prétextait leur rencontre et pourtant, ils sont là. Grâce aux trois supers nanas. Le thème est lancé pour la soirée, LA RÉVOLTE.

En vrai, c’est une émission de radio en 3D, avec de la musique, des archives vidéos, un peu de mise en scène et des échanges vivants. Je sais pas si tu as déjà eu l’occaz d’aller voir une émission de radio - si tu me parles des Grosses têtes de RTL je te tue, c’est clair ? - mais y’a une ambiance particulière. Des lumières tamisées, une belle table ronde avec des micros en mousse bleu et jaune, quelques fils noirs mal rangés. Là, une table régie avec la graphiste qui anime la soirée en projetant des photos et des vidéos sur un écran géant. Y’a une musicienne derrière son synthé et son saxo qui se révèlera super chanteuse aussi. En gros, on te conditionne à passer une bonne soirée quoi. Si toi aussi t’es nostalgique des heures de route pour aller au ski, la Renault Mégane beaucoup

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Tour à tour, ils se présentent, dévoilent une partie de leur enfance, racontent leur histoire familiale, déchiffrent leur identité et leurs origines. Les trois jeunes femmes aiguillent les réponses, proposent leurs anecdotes avec bienveillance. Ça dessine au sol, ça projette des photos d’enfance, ça boxe, ça écrit des phrases chocs sur l’écran géant, ça bouscule et ça interroge. Ils ont chacun leurs accents, les couleurs de peau, leurs religions, le tout mêlé à leur charme respectif. On les écoute, on les


CULTURE

« Chaque soirée Radio Live, c’est jamais le même thème, les mêmes invités, la même chanteuse mais toujours ce même esprit d’ouverture sur un monde qui nous appartient déjà »

Entre deux interventions, y’a P.R2B qui présente ses chansons d’un style inclassable. Un brin pessimiste dans ses paroles, elle fait raisonner ses mots avec son cœur et son synthé. Elle a 3 premiers titres bien prometteurs à écouter sans attendre sur ta plateforme de musique en streaming. Décollage lunaire immédiat. En tout cas, comprends bien que chaque soirée Radio Live, c’est jamais le même thème, les mêmes invités, la même chanteuse mais toujours ce même esprit d’ouverture sur un monde qui nous appartient déjà. C’est pas une soirée plan-plan où tu ressors détruit par un monde qui va trop vite pour toi. Au contraire, on ralentit le temps pour te questionner le citron. C’est nettement plus efficace et plus sain qu’un bédo mal roulé, et c’est garanti sans lactose et sans gluten pour une bonne digestion des informations. Allez, j’arrête de faire ma Carrie Bradshaw allongée sur le ventre, les jambes croisées en l’air, rédigeant sur son MacBook des articles en refaisant le monde. Je te propose de réserver ton 12 Décembre 2019 à 20h00, y’a la prochaine édition de Radio Live. Les places s’arrachent déjà comme tu t’arracherais tes poils de nez, donc n’attends plus. Tu trouveras ta place à partir de 6,95 euros sur Billet-Réduc. Compte bien 10 min à pied depuis la sortie du métro. C’est placement libre, donc c’est bien d’arriver un petit quart d’heure à l’avance pour être pas trop mal placé et surtout jeter un œil sur la programmation du MC93. Allez, @ +, sous le bus !

regarde devenir de moins en moins différent, de moins en moins étranger et c’est ça, la virtuosité du programme. Prendre des jeunes aux origines diverses mais les réunir sous un même soleil. L’une se bat pour préserver son littoral, l’autre pour rejoindre sa famille à Gaza. Une autre raconte les manifestations dans les rues d’Alger tandis que le dernier raconte le silence des quartiers nord de Marseille. Je crois que notre jeunesse est belle quand elle a quelque chose dans le regard. Ils reflètent ce que le XXIème siècle a de plus beau : une jeunesse libre. Libre de penser et de s’exprimer haut et fort. Aujourd’hui, écrire, manifester et diffuser sa parole sont certainement nos biens les plus précieux. Nous sommes prêts à prendre notre place dans un monde gouverné par des parents démissionnaires ! #InstantRéac

Prochaine représentation de RADIO LIVE 12 décembre 2019, à 20h00 au Théâtre MC93 9 Boulevard Lénine, 93000 Bobigny (Ligne 5)

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SOCIETY

FASHION

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CERBERE N°8

MAY 2019

TEAM FABRICE CHAPUIS

AMÉLIE CHAREAU

PUBLISHING EDITOR

CULTURE CONTRIBUTOR

AMBROISE COQUEREL

CHARLES MEILLER

LAYOUT CONTRIBUTOR

SOCIETY CONTRIBUTOR

VÉRONIQUE AERNOUT

FRANÇOIS PILOT-COUSIN

CORRECTOR

CULTURE CONTRIBUTOR

PARTNER PRESS /

SET /

ILLUSTRATIONS /

PHOTOGRAPHERS /

2EME BUREAU PARIS CATHERINE MIRAN KAROLINSKI PR NEWSWEED SUPER MANAGEMENT

LE HASARD LUDIQUE THEATRE MC93

ARTSADVOCATEUK SLIP

FANNY CORTADE JENN KANG

MAKE-UP ARTIST /

STYLING /

HAIR /

MODELS /

NICO STAN

FABRICE CHAPUIS MANUEL NORIEGA.

MICHAEL T BUI

QUEEN THOMAS

BRANDS ANTHOLOGY PARIS. ASH. BALENCIAGA. DAWEI. DEMAIN PARIS. EPISODE. ESSENTIEL ANTWERP.

FALKE. GOLDEN GOOSE. GOLDEN GOOSE DELUXE BRAND. IMI ET KIMI. MAISON PERE. PETER AND MAY. PETIT BATEAU.

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REPETTO. SARENZA. UNIQLO. VALENTINE GAUTHIER. VILLEBREQUIN. ZARA.


CERBERE @CERBEREMAGAZINEOFFICIAL

WWW.CERBEREMAGAZINE.COM

Cover réalisée par SLIP à l’occasion des dix ans de son personnage fétiche Mr Greluche. Retrouvez SLIP sur notre blog dès à présent, mais aussi sur instagram @iamslip


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