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Les livres du mois

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C’est un plan de suppressions d’emplois qualifié de « hors normes » par les syndicats que la direction de Michelin a annoncé le 6 janvier. Celui-ci prévoit de supprimer au total 2 300 postes en France à l’horizon 2024 : 1 200 le seraient dans la partie industrielle, 1 100 dans les activités dites tertiaires (administratif, fonctions supports, recherche et développement). Si ce plan devait arriver à son terme, précisent la Fédération nationale des industries chimiques (Fnic-Cgt) et la coordination Cgt-Michelin dans un communiqué, l’entreprise ne compterait plus que 17 000 salariés, contre 50 000 au début des années 1980. Mais il faut gagner en compétitivité et en performance globale assure en substance la direction du groupe. Quitte, donc, à supprimer près de 12 % des emplois. Si la Cgt dénonce une «évasion industrielle» assise sur une «pure stratégie financière», c’est qu’elle a des arguments. L’externalisation du service paie en Roumanie ou d’une partie de la recherche et développement en Inde ont, notamment, déjà affaibli et déstabilisé une entreprise qui, dans le même temps, perçoit des centaines de millions d’euros de crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice) ou de crédit impôt-recherche (Cir). Alors qu’il a largement recouru à l’activité partielle lors du premier confinement et versé 350 millions d’euros de dividendes, l’annonce du groupe Michelin est un nouveau coup dur pour l’emploi. Selon des données publiées par le ministère du Travail, plus de 80 000 ruptures de contrats liées à un plan de sauvegarde de l’emploi ont été envisagées ou réalisées depuis le début de la pandémie. Dans 40 % des cas, elles sont intervenues dans des entreprises d’au moins 1 000 salariés, pour beaucoup dans l’industrie manufacturière, le commerce et la réparation automobile. C’est près de trois fois plus que sur la même période en 2019, précise la Dares, qui a comptabilisé plus de 760 Pse depuis mars, mais aussi 5 800 procédures (hors Pse) de licenciements collectifs pour motif économique. C. L.

emploi Grève à l’Équipe

L’été dernier, les journalistes de L’Équipe s’étaient mobilisés pour empêcher l’accord de performance collective prévoyant la suppression de 16 jours de Rtt et une baisse de 10 % des salaires sous prétexte de sauver le quotidien. Leur mobilisation leur avait obligé la direction à revenir sur ses intentions. Depuis le 7 janvier, ils sont en grève renouvelable contre un nouveau projet présenté au début du mois par la direction. Un projet visant cette fois à supprimer, au sein du quotidien, 36 postes de travail – soit l’équivalent de 10% des effectifs –, et six autres postes pour le supplément Sport et Style. Les demandes de l’intersyndicale Snj, Snj-Cgt, Ufict-Cgt et SglceCgt sont claires : à défaut du retrait pur et simple du projet de réduction des effectifs, un plan qui «supprime beaucoup moins d’emplois», assure «de meilleures conditions de départ» et surtout donne un avenir éditorial au groupe. Cela semblait trop pour la direction qui, mi-janvier, refusait encore toute évolution significative. Face à cet acharnement, les élus demandent désormais la suspension de la procédure d’information-consultation «afin d’entamer des discussions sur une solution alternative, dans un climat plus serein». M. H.

SoignanTS entre fAtiGue et Colère

Bruno Lévesque/maxppp

Depuis des mois, les soignants sont accaparés par l’urgence de sauver des vies, au détriment de leur santé, de leurs temps de repos, de leurs congés ou formations. Et la campagne de vaccinations ne risque pas d’alléger leur charge de travail. Ils tiennent pourtant à rappeler que le «Ségur» n’a rien réglé: un vaste collectif (Cgt, Cgc, Sud, Association des médecins urgentistes de France, Collectifs inter-urgences, inter-hôpitaux, interblocs, Association des praticiens hospitaliers, Coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité) appelait ainsi à une énième journée de grève et d’action le 21 janvier. Non, ça ne va pas mieux. Les revalorisations salariales ont créé des discriminations entre ceux qui ont obtenu les 183 euros et les autres, selon des critères souvent injustes. Par ailleurs, il aurait fallu 300 euros pour rattraper le pouvoir d’achat et approcher le niveau de rémunération moyen des soignants des pays de l’Ocde. Dans ce contexte, le manque d’attractivité pour ces métiers pèse lourdement sur des personnels exténués, et sur les jeunes en formation, sollicités en soutien, qui entrent dans le métier dans des conditions très dégradées. Contre toute attente, la crise sanitaire n’a pas non plus invalidé les projets de fermetures de lits et les réorganisations de services, au nom de critères de gestion toujours prioritaires sur la qualité des soins et les conditions de travail…V. G.

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