Agri-Cultures n°3, Chambre d'agriculture Corrèze

Page 1

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011 • N°3

DOSSIER SPÉCIAL

Sécheresse

La paille comme alternative pour gérer le déficit fourrager Bilan fourrager, conduite des troupeaux, coproduits, fertilisation Pages 9 à 20 azotée... Des solutions pour la période estivale.

Gros plan sur le gazole non routier obligatoire au 1er novembre 2011

Page 8

DIVA Témoignage d’un jeune agriculteur accompagné.

FORMATION Se préparer à transmettre son exploitation dans les meilleures conditions.

EN CHIFFRES La production porcine en Corrèze : l’essentiel des données statistiques

Page 25

Page 24

Page 22


L’AGENDA COMICES D’ARRONDISSEMENTS

Brive, Samedi 23 juillet à Lubersac Tulle, Samedi 20 août à St-Germain-

les-Vergnes.

Ussel, Samedi 8 octobre à Ussel. COMICES CANTONAUX

Arrondissement de Tulle. Argentat, samedi 13 août à St-Sylvain Corrèze, samedi 6 août à Vitrac Egletons, samedi 20 août à St-Yrieixle-Déjalat Laroche-Canillac, samedi 6 août à Marcillac-la-Croisille Lapleau, samedi 10 septembre à StHilaire-Foissac Mercoeur, dimanche 21 août à Altillac Saint-privat, samedi 3 septembre à Hautefage Seilhac, samedi 23 juillet à St-Salvadour Treignac, samedi 06 août à Affieux Tulle-nord et sud, samedi 20 août à St-Germain-les-Vergnes Uzerche, samedi 6 août à Condat-surGanaveix

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

23 2

La Ferme de Marty. Régis et Sylviane BALAT. Marty 19430 MERCOEUR. Elevage de porcs en plain air. Produits : viandes, conserves, salaisons. Mardis 12 juillet et 9 août. Les Ruchers de la Maronne. Paul et Muriel EYRIGNOUX. La Broquerie 19400 HAUTEFAGE. Miel, pollen, hydromel, pain d’épice. Mardis 19 juillet et 16 août La Ferme de Calebrousse. Michel et Odile REVEILLER. Calebrousse 19430 GOULLES. Elevage de Bovin de race salers, production de broutards, gavage, transformation et vente de canard gras et de poulets fermiers. Ferme de découverte. Mardis 26 juillet et 23 août Rendez-vous et départ de chaque circuit à 16h30 au chalet de Camps. Possibilité de venir directement à la ferme vers 17h.

En Pays de Pompadour.

FONTAINE. Le Pilou 19190 MENOIRE. Elevage d’oies et canards à foie gras, gavage. Production apicole. Mercredis 13 juillet et le 10 août Le Domaine de Chirac. Jean MAGE. Chirac 19120 BRIVEZAC. Viticulture et volailles. Produits : Vin paillé de la Corrèze, huile de noix, noix. Mercredis 20 juillet et 17 août. La Ferme Auberge et de Découverte du Chassang. Daniel et Catherine. LHERM 19400 MONCEAUX–SUR– DORDOGNE. Découverte autour du Pain et de sa fabrication, restauration produits de la ferme. Mercredis 27 juillet et 31 août. Les Ruchers de la Maronne. Paul et Muriel EYRIGNOUX. La Broquerie 19400 HAUTEFAGE. Apiculture. Produits : miels, pollen, hydromel, pain d’épice. Mercredi 3 août La ferme de Blandine. Monique VERNEJOUX. 19380 SAINT–BONNET–ELVERT. Découverte d’un élevage de Bovin viande. Mercredi 24 août

Arrondissement de Brive.

• Savoir-faire et tradition Ferme de la Petite Brunie. Haras de chevaux anglos-arabes. Mme CROUZILLAC. Vergers de Leycuras. Production de poires et Fruits Rouges. Mme MACARY Mercredis 20 juillet et 10 août.

Beynat, samedi 13 août à Albignac Beaulieu, samedi 06 aout à Brivezac Donzenac, samedi 16 juillet à Donzenac Lubersac, samedi 23 juillet à Lubersac Vigeois, samedi 30 juillet à Vigeois Meyssac, samedi 30 juillet à Curemonte

• Verger et tradition Ferme du champ Penaud. Elevage bovin, race Limousine. M. LAGORCE. Vergers de Leycuras. Production de poires et fruits rouges. Mme MACARY. Mercredis 27 juillet et 24 août

Pour tout renseignement : Service Tourisme Rural - Chambre d’Agriculture de la Corrèze: 05.55.21.54.55

• De l’anglo-arabe à la Limousine Ferme de la petite Brunie. Haras de chevaux anglo-arabes. Mme. CROUZILLAC Ferme du champ Penaud. Elevage bovin, race Limousine. M. LAGORCE. Mercredis 3 août et 17 août

En juillet et en août, à :

Arrondissement d’Ussel. Bort, samedi 17 septembre à Thalamy Bugeat, samedi 3 septembre à Bonnefond Eygurande, lundi 15 août à Eygurande Meymac, samedi 3 septembre à Combressol Neuvic, vendredi 19 aout à Lamaziere Basse Sornac, vendredi 12 août à Bellechassagne Ussel, samedi 3 septembre à Mestes Contact : Chambre d’agriculture de la Corrèze. Tél. 05.55.21.55.47

AUTRES MANIFESTATIONS

Festival de l’élevage, les 27 et 28 août à Brive.

Journée de l’élevage, le

octobre à Ussel.

samedi 8

Rendez-vous à l’office de tourisme de POMPADOUR à 14h. Départ 14h15. 1ère visite : 14h30 à 16h. 2ème visite : 16h15 à 17h45

Un après-midi «Au fil de la Dordogne» La Ferme Horticole de la Vallée du Doustre. Gaec BENDIX. Rivière, SAINT-BAZILE-DE-LA-ROCHE. Production de Géraniums et plantes à massif, plantes vivaces, plants de légumes et aromatiques, rosiers. Mercredi 6 juillet. La Ferme du Pilou. Jacques et Annie

Rendez-vous à l’Office de Tourisme d’Argentat à 10H. Départ 10H15. Possibilité de navette. Renseignement et réservation : Office de Tourisme d’Argentat 05.55.28.16.05

MARCHÉS D’ÉTÉ RÉGULIERS DES PRODUCTEURS DE PAYS Ségur-Le-Château, Eygurande, Beaulieu-sur-Dordogne, Beynat, Ussel, Voutezac-Le-Saillant, Meymac, Saint-Pardoux-Corbier, Chartrier-Ferrière, Naves, Monceaux-sur-Dordogne, Ste-Féréole, Sarran, Ayen, Sainte-Fortunade, Treignac, Saillac, Uzerche.

MARCHÉS ÉVÉNEMENTS DES PRODUCTEURS DE PAYS De juin à décembre, à : Lissac-sur-Couze, Chamboulive, Cornil, Brive, Masseret, Chamberet, Dampniat, La Roche-Canillac, Seilhac, St-Solve, Cosnac, Tulle et aussi à Paris et à Lyon. Toutes les dates, les lieux et horaires : www.marches-producteurs/com/correze

Concours de labours des Jeunes Agriculteurs, le samedi 20 août à Peyrelevade.

BIENVENUE A LA FERME : ESCAPADES GOURMANDES 2011 Visites à la ferme gratuites pour tous.

En Xaintrie Noire. Les Douceurs de la Xaintrie. Geneviève MARTIGNAC. Lacamp 19430 GOULLES. Production biologiques de petits fruits rouges, de plants aromatiques et de safran. Transformation à la ferme, gelée, coulis, sirops… Elevage de poules pondeuses en plein air. Mardis 5 juillet et 2 août.

Agri Cultures est édité par la Chambre d’Agriculture de la Corrèze : Immeuble Consulaire le Puy Pinçon - BP 30 - 19001 TULLE Cedex - Tél. 05.55.21.55.60 Fax 05.55.21.54.91 - www.limousin.synagri.com. Directeur de la publication : Pierre CHEVALIER. Rédacteur en Chef : Bernard DELPY. Comité de rédaction : Anne CHAMBARET, Jérôme BOURDEIX, Bruno BUNISSET, Sébastien CHAUZAS, Francis COSTE, Gilbert DELMOND, André ALANORE, Bernard BOUSSANGE, Hervé COVES, Bernard DELPY, Anne-Marie DUMASVIVIER, Eric LIONNET, Benoît LAC, Hélène SOUBRANE, Didier VIALLE. Conception graphique, secrétariat de rédaction : Plume Pudding - Brive Tél. 06.17.56.56.03. Crédits photos et illustrations : Chambre d’Agriculture Corrèze, Photothèque des Chambres d’Agriculture, Juliette JAURÉGUY, Fotolia. Impression : Maugein Imprimeurs Tulle. Dépôt légal et N°ISSN : 2115-8738 Agri Cultures est imprimé sur papier certifié PEFC (Norme qui garantit la préservation des forêts). Par la certification Imprim’Vert, Maugein Imprimeurs s’engage dans une politique de développement durable : ‘‘toutes les matières premières et consommables font l’objet d’un recyclage, d’un retraitement ou d’une élimination dans le respect des règles environnementales’’. Toute reproduction, intégrale ou partielle, des textes et illustrations de la revue est strictement interdite, sans accord préalable.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


SOMMAIRE

Edito

DOSSIER SPÉCIAL EN COUVERTURE :

Sécheresse, des solutions existent...

Sécheresse : la paille comme alternative au déficit fourrager

A cette période où beaucoup de gens regardent la météo pour choisir le lieu de leurs vacances, les agriculteurs la regardent pour y trouver des motifs d’espoir d’un rattrapage partiel des pertes de récolte de fourrage subies suite à un printemps exceptionnellement sec.

Conduite de troupeaux allaitants, laitiers, de broutards et ovins... Recours aux coproduits, fertilisation azotée des sols... Des conseils techniques et des exemples de rations...

Cahier central de 12 pages Pages 9 à 20

La Chambre d’Agriculture, ses responsables professionnels, ses salariés ont pris très tôt conscience du désarroi de tous les agriculteurs éleveurs. Les mesures prises ou à prendre ne combleront jamais le manque à gagner dû à cette pénurie alimentaire.

Rédaction mutualisée Groupe Chambres d’Agriculture

PORTRAITS Passage au bio

Rencontre avec un éleveur et viticulteur.

Des solutions sont cependant envisageables et nos techniciens font et feront tout pour vous aider à trouver des solutions adaptées à chaque situation.

La Chambre d’Agriculture anime et soutient financièrement de nombreuses manifestations. Le Festival de l’Elevage à Brive est sans doute la plus importante. Cette manifestation médiatisée est devenue, au fil des ans, incontournable. Cette année des délégations étrangères seront présentes, ce qui montre que le dernier week-end d’août est maintenant dans toutes les têtes. Nous soutenons et animons aussi tous les comices qui remettent dans tous les cantons une fois par an une animation sympathique, colorée et pleine de bonne humeur.

Châtaigne

Parcours d’une diversification réussie.

FAITES-LE SAVOIR !

Pages 6 et 7

Bulletins de Santé du Végétal : Des données

et indices pour les cultures régionales.

ACTUALITÉS

Pages 8 et 21

Gazole non routier : Le point sur le carburant qui sera obligatoire à compter de novembre prochain. Usage, prix, stockage.

CHIFFRES CLÉS

INFOS PRATIQUES

Une formation pour préparer sa retraite et passer la main dans les meilleures conditions.

Alors, dans un moment où la sinistrose s’est installée, pensez à ces moments de convivialité.

INFOS EMPLOI

Maurice DEMICHEL,

Page 24 à 26

Transmettre son exploitation :

Certification de la parenté des bovins

Vice-Président de la Chambre d’Agriculture Président de l’EdE, Président du GCDS

Pages 22 et 23

Elevage porcins : La production en Corrèze. La Chambre d’Agriculture de la Corrèze : Les chiffres clés.

Enfin, les marchés de pays que nous portons à bout de bras depuis des années ont amené, dans nos bourgades, une animation exceptionnelle et qui permet de faire découvrir et écouler nos produits de qualité.

La roue tourne, espérons qu’elle nous emmènera encore loin.

3

Bilan énergétique : Un accompagnement individualisé pour maîtriser les dépenses de consommation des exploitations.

DIVA :

Accompagner l’installation des jeunes agriculteurs et suivre leur développement. Un outil précieux pour la conduite des élevages.

Page 27

Arboristes-grimpeurs : maîtriser les risques professionnels. Salariés agricoles : Votre Chambre d’Agriculture vous informe.

SPÉCIAL SÉCHERESSE N° d’appel : 05 55 21 54 93 pour répondre à vos demandes de renseignements

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Les mois qui viennent (juillet, août, septembre) sont depuis de nombreuses années des périodes où l’agriculture s’ouvre sur le monde extérieur. C’est une occasion unique de faire voir et de faire découvrir notre savoirfaire, nos méthodes ainsi que notre amour du travail bien fait.

Pages 4 et 5


PORTRAIT Témoignage de Philippe SOULIÉ, producteur de vigne, noix et truffes à Branceilles

Le bio sans concession Généralement associée dans l’idée à de faibles rendements, l’agriculture bio a du mal à se développer. Pourtant, certains ont franchi le pas, sans pour autant renoncer à leurs objectifs de production et de sélection. Quand le bio rime avec autrement, rencontre avec Philippe Soulié, sur la commune de Branceilles.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

23 4

En 1990, le jeune agriculteur reprend la moitié de la propriété familiale en production bovine. Sur 16 ha, il se lance alors dans une agriculture intensive, avec 1,8 tête à l’hectare nourries exclusivement d’ensilage de maïs, d’herbe et de sorgho. Pendant 10 ans, l’exploitation s’agrandit et s’oriente vers un système extensif et autonome, sur 75 ha dont 5 ha de vigne et 2 ha de truffière. «J’ai toujours eu pour objectif de pratiquer la sélection, mais mes méthodes ont évolué avec le temps, pour des raisons éthiques. Vers 2000, ces mêmes questions et l’aspect économique m’ont poussé à me questionner sur le bio. Je continuais à utiliser des désherbants mais avais totalement stoppé l’utilisation d’engrais pour préférer le fumier. Les aides dans le cadre du CTE étaient alors non négligeables pour la reconversion», explique Philippe Soulié. L’atelier bovin entame donc son passage au bio, alors que la vigne reste en conventionnel.

TRANSITION PROGRESSIVE

«Je ne me sentais pas capable d’attaquer tout en même temps. Cela aurait demandé trop de travail» reprend-il. Malgré une inquiétude, le changement d’alimentation a été bénéfique à la santé du troupeau, alors de 45 mères, plus génisses et broutards. L’ensilage a été arrêté et l’agriculteur a appris, grâce aux formations financées par le fonds VIVEA

PHILIPPE SOULIÉ EST AUJOURD’HUI TOUT À SA VIGNE BIO

à soigner les bêtes avec des méthodes douces. «Les formations sont déterminantes en agriculture. Elles contribuent à faire les bons choix, adaptés aux réels besoins d’une exploitation», précise-t-il. Peu à peu, le visage du troupeau change, ainsi que les surfaces cultivées. «J’ai transformé mes surfaces en céréales, usant du principe de rotation avec la prairie temporaire. Au début, j’ai pas mal tâtonné». Les marchés du bio n’étant pas valorisés, l’agriculteur a aussi dû développer sa propre filière. Le cheptel se constitue alors de 30 mères, 25 génisses et une vingtaine de bœufs.

DÉVELOPPER SA PROPRE FILIÈRE

POUR VALORISER SON PRODUIT, LA VIANDE DES BŒUFS EST DISTRIBUÉE EN VENTE DIRECTE. LES GÉNISSES PARTENT AU HERD-BOOK OU RENOUVELLENT LE TROUPEAU.

«J’ai poursuivi l’insémination pour garder ma ligne de conduite de sélection et l’objectif d’élever du reproducteur. C’est pourquoi j’ai beaucoup travaillé sur l’aliment pour arriver un taux d’engraissement maximum de 1400g/jour avec mon fourrage bio». Le premier contrat rempli, il se lance alors dans la valorisation du produit. Les mâles sont alors castrés pour être engraissés et abattus à l’age de 3 ans. «En 2000, les marchés n’offraient que 25% de plus value sur le bio pour rechuter en 2002. Nous nous sommes donc orientés sur

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

la vente directe de produit fini, avec l’aide de ma femme». La clientèle se fera grâce au bouche à oreille. La première année, seuls 6 bœufs seront vendus en direct. L’an dernier, le fichier atteignait 200 clients pour 16 bêtes vendues par an. En 2006, et après avoir fait un essai sur 1 ha, la vigne passe en bio, malgré le risque que représentait le mildiou. «Avec l’atelier bovin en place, j’ai pu me consacrer à la transformation de la vigne. J’ai alors fait appel à un cabinet conseil en vigne bio auprès de qui j’ai beaucoup appris au niveau agronomie, modes de taille et techniques de travail des sols. J’ai suivi toutes les formations proposées par la Chambre d’Agriculture en complément,» explique l’agriculteur. Aujourd’hui, Philippe Soulié a transmis son atelier bovin bio à un jeune agriculteur pour se concentrer sur la vigne, les noix et sa truffière. «Je saturais de travail au printemps et ne parvenais plus à m’organiser. Je me suis posé la question de mes réels besoins. J’ai rencontré quelqu’un très rapidement, qui a accepté de poursuivre en bio ainsi que l’inscription au herd-book. Aujourd’hui, je me consacre totalement à la vigne et accompagne la coopérative de Branceilles pour la vinification». • Juliette JAURÉGUY


PORTRAIT Rencontre avec Laurent LOUBIGNAC, producteur à Allassac

Les châtaigniers, un patrimoine oublié Plus qu’un arbre, le châtaignier et sa culture font partie du patrimoine. Encore très nombreuses dans le département il y a quelques décennies, rares sont les plantations qui ont résisté au passage des débardeuses et qui sont encore entretenues et exploitées. d’Agriculture de la Corrèze et suivant l’exemple de l’Ardèche, autre région productrice de Châtaigne. «Nous avons tout d’abord essayé d’émarner une trentaine d’arbres pour leur redonner un second souffle, la pratique fonctionnant très bien en Ardèche. Ici, ce fut un échec cuisant qui m’a conduit à désoucher la plupart d’entre eux. Seuls 4 ou 5 sont encore vivants aujourd’hui, mais sans grande vigueur». S’ensuivront la replantation de nouveaux arbres et encore de nombreux essais d’essences et de techniques d’entretien, couronnés de succès, ou non. «Il n’y a pas de technique spécifique pour soigner les arbres, pas de méthode approuvée. La châtaigne est une affaire de patience, payante avec le temps. Chaque arbre est

SUR UNE PARCELLE DANS LES BOIS NETTOYÉE IL Y A QUELQUES ANNÉES, LA PRODUCTION VA CRESCENDO. FAIRE TOMBER LES BOIS MORTS S’AVÈRE PLUS EFFICACE QUE L’ÉMARNAGE POUR FAIRE REPARTIR LES CHÂTAIGNIERS PLUS ANCIENS.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

différent», confie l’agriculteur. Malgré les échecs, le travail de fourmi devient concluant avec une récolte moyenne de 8 à 9 tonnes par hectare et par an, et un calibrage satisfaisant. Sur l’année, l’atelier ne demande que peu de temps, seulement quelques jours pour la taille de formation des jeunes arbres et l’entretien des parcelles. La récolte dure trois semaines à l’automne, sans personnel car facilitée par la mécanisation. Les choix de cultiver l’hybride et les variétés anciennes assure aussi une certaine stabilité à l’atelier. «Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre. Il arrive que les hybrides (sur 1 ha) ne donnent rien alors que les variétés anciennes (2 ha) ont une très bonne production. De plus, chaque variété ne répond pas de la même manière aux maladies. Cela me permet de passer ces caps et de m’assurer un revenu complémentaire non négligeable. Je reste serein, malgré le risque de Cynips qui frappe à nos portes et pourrait bien nous toucher dans quelques temps». En moyenne, le cours de la châtaigne hybride est à 2 € le kg et à 1,2 € pour les variétés anciennes, de calibre inférieur à l’hybride. Les marchés de distribution sont peu organisés et les producteurs trouvent leur clientèle grâce au bouche à oreille ; elle se fidélise avec le temps. «En Corrèze, nous avions mis en place un atelier de valorisation de produit sec, mais le marché français est trop peu porteur et aurait demandé trop de temps pour être développé et pérennisé. Aujourd’hui, je vends la châtaigne fraîche et commence à la valoriser en vente directe», conclut-il. Patience et curiosité sont donc les maîtres-mots pour cette diversification. Véritable patrimoine de la Corrèze, le savoir-faire a malheureusement été oublié alors que les forÊts du département regorgent encore de châtaigniers, parfois centenaires, qu’un petit éclaircissage suffirait à revigorer. La filière bois n’est donc pas la seule voie pour valoriser les forêts du département. Avec des marchés encore à conquérir, la châtaigne pourrait être salvatrice pour l’agriculture, si fragile sans diversité. •

5 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Pourtant, un atelier châtaigne peut s’avérer une excellente diversification, rémunératrice et nécessitant peu de travail. Visite des parcelles de Laurent Loubignac, installé depuis 1996 en veau sous la mère et châtaigne à Allassac... Quinze ans après son installation, la production est conséquente et les arbres livrent peu à peu leurs mystères. Pourtant, en 1996, lorsque Laurent Loubignac se lance dans l’aventure, rien n’était gagné. «A l’époque, on me disait fou. Les gens ne voyaient que peu d’intérêt à développer un tel atelier. Surtout quand il s’agit de rénover des parcelles de variétés anciennes», explique-t-il. Parcelles en friches et arbres peu fringants, il commence à jouer le pionnier, guidé par les techniciens de la Chambre


FAITES LE SAVOIR Veille phytosanitaire

Connaissez-vous les Bulletins de Santé du Végétal ? Suite à l’arrêt des Avertissements Agricoles®, des « Bulletins de Santé du Végétal » (BSV) sont édités périodiquement en Limousin, pour l’ensemble des cultures de notre région. UN BULLETIN RÉGIONAL PÉRIODIQUE Ce bulletin comprend :

LES BULLETINS DISPONIBLES :

• une description de l’état sanitaire des cultures régionales : stades phénologiques, observations ravageurs et maladies…

• Grandes Cultures : céréales à paille, colza, maïs

• une évaluation du risque phytosanitaire avec référence selon le cas aux données issues des modélisations, aux périodes de sensibilité des cultures et aux seuils de nuisibilité des ravageurs et maladies,

• Prairies • Pomme-Poire • Noix

• des messages réglementaires.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

23 6

• Châtaigne

Document public et gratuit, le BSV est un outil destiné aux agriculteurs et à leurs conseillers, pour les alerter sur les risques phytosanitaires, les inciter à visiter leurs parcelles et les aider ainsi à adapter au plus juste la protection des cultures. Conformément au cadrage national, le BSV ne comprend aucune préconisation de traitement, le conseil relevant désormais du domaine concurrentiel.

QUI RÉALISE LE BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL ? Dans le cadre du plan Ecophyto 2018 visant à réduire l’usage des produits phytosanitaires, le Ministère chargé de l’Agriculture a souhaité un renforcement des réseaux de surveillance des bio-agresseurs dans le domaine végétal. L’organisation de la surveillance du territoire est sous la responsabilité de la Chambre Régionale d’Agriculture au travers d’un Comité de pilotage. Des « animateurs filière » rédigent les Bulletins de santé du végétal en s’appuyant sur un réseau régional – voire interrégional- d’observateurs en cultures : Chambres d’Agriculture, FREDON, FDGDON, GDS, coopératives, négoces, lycées agricoles, stations expérimentales, services communaux, agriculteurs…

OÙ TROUVER CE BULLETIN ? Edité par la Chambre régionale d’agriculture du Limousin (CRAL), sous

• Fraise-Framboise (édition Aquitaine) • Vigne (édition Midi-Pyrénées « spéciale Limousin »)

l’autorité de la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), le bulletin est diffusé selon une fréquence adaptée à la filière concernée : • par envoi (mail) sur votre messagerie • par mise en ligne dès son édition sur les sites : - des Chambres d’Agriculture du Limousin : www.limousin.synagri.com (Nos publications > Conseils de saison > Bulletins de Santé du Végétal) - de la DRAAF Limousin : www.draaf.limousin.agriculture.gouv.fr (Publications) • par voie de presse agricole départementale en Limousin (selon la filière). • C.VACHON (Ingénieur à la CRAL) pour le Réseau régional d’épidémio-surveillance et les conseillers en productions végétales spécialisées - Bureau de Brive Tél. 05 55 86 32 33 Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

COMMENT RECEVOIR CET AVERTISSEMENT ? N’hésitez pas à vous abonner en envoyant votre demande par mail à accueil@limousin.chambagri.fr Indiquez dans votre message vos coordonnées complètes, votre adresse e.mail, votre activité, le département pour lequel vous souhaitez recevoir le BSV et la nature des cultures concernées (voir détail, ci-dessus).


FAITES LE SAVOIR Diagnostic énergie

Accompagner vers la sobriété et l’efficacité énergétique La Chambre d’Agriculture de la Corrèze accompagne les agriculteurs pour maîtriser leurs consommations d’énergie en les évaluant. L’objectif du diagnostic énergétique est de quantifier à l’échelle de l’exploitation les entrées et les sorties d’énergie, pour mettre en évidence les points d’amélioration. Les flux d’énergie non renouvelables comptabilisés sur une exploitation sont de deux types : • les énergies directes : le fioul, l’électricité, le gaz, les autres produits pétroliers • les énergies indirectes qui ont été consommées lors de la fabrication et du transport des intrants : les engrais, les aliments, les produits phytosanitaires, les semences. Sont également pris en compte l’achat d’animaux, le matériel, les bâtiments, les frais d’élevage…

Le ratio « valeur énergétique des sorties » / « somme des consommations d’énergie » donne l’efficacité énergétique de l’exploitation. L’obtention du profil énergétique de la ferme avec une répartition par poste, permet une comparaison avec des fermes de même type. On constate en effet qu’il existe des grandes variations de consommation d’énergie sur

AU NIVEAU DU BLOC TRAITE, LE TANK REPRÉSENTE 43 % DES CONSOMMATIONS ÉLECTRIQUES ET LE CHAUFFE-EAU 27 % : UN RÉCUPÉRATEUR DE CHALEUR S’IMPOSE

un même poste et des marges de manœuvre importantes pour un même système d’exploitation. On peut envisager alors de mettre en place des pratiques agricoles plus économes en énergie et parfois la mise en œuvre d’énergies renouvelables en substitution des énergies fossiles. L’évaluation des émissions de Gaz à Effet de Serre (CO2, CH4 et N2O) permet de situer la contribution de l’exploitation au réchauffement climatique global.

Acquisition de références sur les exploitations agricoles du Limousin Ce travail consiste à acquérir une base de données régionale pour obtenir des références en matière de consommation énergétique de différents systèmes de production. Aujourd’hui, un bilan partiel a été réalisé sur 54 exploitations naisseur/naisseur-engraisseur du Limousin. L’analyse révèle de grandes différences de consommation d’énergie pour produire 100 kg de viande. Des marges de progrès existent réellement... Les économies sont à rechercher sur les 3 principaux postes que sont le fioul, l’achat d’aliment, les engrais et les amendements. L’électricité peut être également un poste important dans un certain nombre d’élevages bovin viande, mais il est plus préoccupant dans les élevages laitiers. Des études de l’Institut de l’élevage ont également montré que les exploitations les plus économes en énergie présentaient en général de bons résultats économiques. •

LES ÉCONOMIES SONT À RECHERCHER SUR LES 3 PRINCIPAUX POSTES QUE SONT LE FIOUL, L’ACHAT D’ALIMENT, ET LES ENGRAIS/AMENDEMENTS Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Florence CHANUT, Conseillère Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Tél. 05 55 86 32 33

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

En parallèle, une exploitation est productrice d’énergie, comptabilisée par la valeur énergétique des produits vendus : lait, viande, productions végétales non autoconsommées…

7


ACTUALITÉS UN NOUVEAU CARBURANT POUR LE 1ER NOVEMBRE 2011

Le gazole non routier (GNR) Depuis le mois de janvier 2011, un nouveau carburant diesel est arrivé sur le marché français pour répondre aux exigences environnementales. Il s’agit d’un gazole non routier (GNR) à faible teneur en soufre, équivalent au diesel routier utilisé pour les voitures et les camions, mais en vue d’une utilisation spécifique en agricole et en travaux publics. Sa couleur est rouge contrairement aux idées reçues qui ont pu circuler. L’utilisation du gazole non routier est obligatoire depuis du 1er mai 2011, pour l’ensemble des moteurs d’engins mobiles non routiers (chargeuses, bulldozers, excavateurs, équipements d’entretien des routes, machines agricoles automotrices…). Pour les tracteurs agricoles et forestiers, la date est reportée au 1er novembre 2011. LES DIFFÉRENTES QUALITÉS DE GAZOLE NON ROUTIER

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

23 8

Toutes les propriétés du gazole non routier doivent répondre à des critères bien précis et dans des limites fixées par la norme européenne EN 590. Concernant Ie stockage à la ferme, ce sont essentiellement les propriétés de tenue au froid et de stabilité à l’oxydation qui jouent un rôle sur Ie maintien de la qualité du gazole non routier. La tenue au froid: La tenue au froid du carburant est caractérisée par la température limite de

filtrabilité ou TLF, au-delà de laquelle des problèmes de colmatage de filtre peuvent apparaître. Le gazole non routier standard est proposé avec une tenue au froid différente au cours de l’année : Un produit été du 1er avril au 30 octobre avec une TLF de + 0 °C. Un produit hiver du 1er novembre au 31 mars avec une TLF de - 15°C Ce produit hiver est distribué avec les additifs nécessaires pour résister au froid.

Attention : pour une livraison au 15 octobre, on ne saura pas s’il s’agit d’un produit « encore été» ou «déjà hiver» ! S’il reste du produit été dans la cuve il sera difficile de savoir quelle sera la TLF moyenne après remplissage mais ces deux produits peuvent se mélanger sans problème. Des conseils auprès du fournisseur seront nécessaires pour connaître la quantité d’additif à ajouter dans la cuve au moment du remplissage s’il y en a besoin.

Pour palier cette gestion délicate de tenue au froid, certains pétroliers proposent un GNR de qualité supérieure avec des caractéristiques de tenues au froid renforcées en été et en hiver. C’est à dire une TLF de -12°C en été (contre 0°C pour Ie GNR « standard ») et de -21°C en hiver (contre -15°C pour Ie GNR « standard »). En Corrèze, certains fournisseurs de fioul on fait le choix de rester en GNR hiver tout le long de l’année. Ces deux seuils de température sont identiques à ceux du fioul de qualité supérieure actuel. LE STOCKAGE DU GNR Si la cuve de stockage existante est en bon état en terme d’étanchéité et qu’elle répond aux exigences réglementaires définies dans l’arrêté du 1er juillet 2004 ; elle peut être conservée sans problème. Un nettoyage de cuve est tout de même fortement préconisé si elle n’a pas fait l’objet d’un nettoyage récent (5 à 8 ans), car en fond de cuve un dépôt de sédiments (sable, terre) se crée. Compte tenu des quantités et des années, ce dépôt est plus ou moins important mais doit être retiré car Ie GNR mettra en suspension ces sédiments déjà présents. Ceux-ci pourront se retrouver dans vos filtres. L’aspiration du fond de cuve de produit (fioul sale, suies, boues) suivi d’un simple nettoyage avec de l’eau chaude à haute pression n’est pas suffisant. Et il faut également prévoir la gestion des déchets qui sont produits. Le nettoyage peut être réalisé par votre fournisseur de carburant, les tarifs varient en fonction du volume de la cuve et de la quantité de déchets récupérés. Si la cuve est récente ou a été nettoyée récemment et remplie avec un fioul de qualité supérieure, le dépôt sera beaucoup plus faible et une bonne filtration peut s’avérer suffisante.

LORS DES PREMIERS PLEINS DE VOS TRACTEURS, IL EST CONSEILLÉ DE SURVEILLER LE FILTRE À GAZOLE DU MOTEUR ET LE REMPLACER SI BESOIN Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Si la cuve existante n’est plus en bon état en terme d’étanchéité et qu’elle ne répond plus aux exigences réglementaires ou que sa capacité est mal

Suite en page 21 •••


DOSSIER TECHNIQUE

GROS PLAN

Sécheresse :

La paille comme alternative pour gérer le déficit fourrager SOMMAIRE

P.13

Quels prix pour les achats de fourrages ? La paille : une alternative pour compenser le déficit fourrager en troupeau allaitant Raisonner la complémentation des broutards

P. 15 P. 17 P. 18 P. 19

Valoriser la paille en conduite de troupeau laitier Ovins : de la paille pour les brebis Acheter et utiliser des coproduits La fertilasation azotée : prairies, dérobées, maïs

9

N° Spécial Sécheresse : 05 55 21 54 93

GESTION

Quels prix pour les achats de fourrages ? Prendre conscience de sa situation au plus vite Quelques solutions existent pour faire face à un déficit fourrager. Elles peuvent parfois s’avérer coûteuses. C’est pourquoi, la première étape est de réaliser un bilan fourrager prévisionnel pour la période estivale 2011 (Vu dans le précédent AGRICULTURE MAGAZINE, Spécial sécheresse) et de prendre rapidement les décisions les plus cohérentes. Ce premier bilan doit permettre de répondre aux questions suivantes : quel type de fourrage va manquer, pour quels types d’animaux. Ce diagnostic aidera à choisir une stratégie adaptée pour palier au déficit.

Analyser son bilan fourrager estival et prendre les bonnes décisions En fonction du résultat du bilan fourrager : Analyser la pertinence du maintien de tous les bovins actuels pour cet été ? Certains animaux (taurillons, boeufs,

vaches de réforme…) peuvent peut-être être vendus prématurément pour économiser des stocks. Ce sont surtout les derniers mois de finition qui coûtent chers en nourriture par rapport au gain de poids potentiel. Acheter des fourrages en complément. Cette solution est la plus séduisante a priori mais elle est difficile à mettre en œuvre cette année compte-tenu de la rareté des fourrages disponibles. Avec très peu de fourrages offerts et beaucoup d’acheteurs potentiels, les prix ont flambé. Avant de se lancer dans ces achats, calculer leur prix d’intérêt en lien avec leur valeur alimentaire et les autres solutions possibles (cf. page 10). Complémenter avec de la paille achetée (ou du foin) si les génisses n’ont pas assez de pâture pour cet été et garder les meilleurs fourrages pour les vaches. Si les parcelles pâturée par les génisses sur l’été sont accessibles aux vaches, on pourra plutôt garder cette herbe (s’il y Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

en a) pour les vaches et passer les génisses complètement en ration sèche. Acheter des co-produits ou des aliments du commerce en complément des fourrages de l’exploitation. Les différents co-produits, de par leurs valeurs alimentaires et leurs modalités d’utilisation, se rapprochent des concentrés. Ils peuvent être incorporés dans la ration des vaches à hauteur de 3 à 4 kg M.S. maximum/ vache/j. soit 20 à 25% des besoins journaliers des vaches. Ils ne remplaceront qu’une petite part du fourrage manquant. L’intérêt de ces produits dépendra du prix et du type de substitution réalisée. Le prix plafond de ces produits peut être évalué en reconstituant les valeurs alimentaires d’un mélange Blé+Tourteau de soja ou Blé + Tourteau de Colza. Même si le prix de certains produits de remplacement est supérieur au prix d’équivalence d’un mélange blé/soja, ils peuvent être intéressants s’ils sécurisent la ration sur l’aspect métabolique (exemple : luzerne déshydratée (cf. Page 16). •••

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

P. 9 P. 11


DOSSIER TECHNIQUE Quels prix pour les achats de fourrages ? Actuellement, les transactions de fourrage restent rares malgré beaucoup de demandes. Fautes de suffisamment d’offreurs, elles se limitent à quelques ventes : • de maïs ensilage pris au silo, • d’ensilage d’herbe, de foin, • d’herbe sur pied, • de céréales immatures sur pied pour ensiler. En fonction de la météo future, les prix pourront évoluer sensiblement au fil des semaines.

Prix d’équivalence du maïs ensilage stocké : 140 €/t de MS Avec le prix actuel de 230 €/t du maïs grain sec (départ port), le prix d’équivalence du maïs ensilage pris au silo (hors frais de transport) est de 140 € la tonne de matière sèche soit 46 €/t brute pour du maïs à 33% M.S.

Prix du foin

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

10 23

Avec le déficit hydrique actuel, les ventes sont très rares et les tarifs du foin sont souvent au-delà du raisonnable. Ce fourrage est souvent acheté en priorité pour alimenter les vaches taries et les génisses, voir des bovins viandes, et dans certains cas pour les vaches laitières. Lorsque les fourrages manquent sur l’exploitation, les génisses sont fréquemment élevées en ration sèche soit à base de foin ou de paille. Dans ce cas, quel fourrage acheter ? Hypothèse de ration sur génisses de 400 kg et GMQ de 750gr : • Foin 7 kg + 2 kg d’aliment • Paille 5 kg + 4 kg d’aliment Dans les 2 cas, l’aliment est un concentré équilibré à 0.9 UF – 100 g PDI.

Prix de la paille de pois et de colza La paille de pois est plus riche en énergie et en azote que la paille de blé (compter 1,2 tonne de paille de blé contre 1 tonne de paille de pois). Le prix d’intérêt de la paille de pois par rapport à celui de la paille de blé est supérieur de 20 à 25 €/t. Ainsi, pour une paille de blé à 85 €/t, on peut acheter de la paille de pois à 110 €/t. Pour la paille de colza, on tiendra compte seulement de sa valeur fertilisante

sur pied destinée à du foin. Les frais d’utilisation du matériel liés à la récolte du foin sont voisins de 40 €/t de foin (tarifs CUMA) auxquels il faudrait rajouter la rémunération du travail de l’exploitant qui fait le foin (compter 3 à 4 heures/hectare soit 1 heure/tonne de foin rémunérée à 12 €/h) soit au total environ 50 €/t de foin de coûts de « récolte + transport et travail ». Comme le foin destiné à l’alimentation des génisses ne doit pas dépasser 140 € pour être compétitif avec de la paille à 90 €/t, l’herbe sur pied doit rester à un prix inférieur à 90 €/t d’équivalent foin. A noter que pour les acheteurs équipés de matériel de fenaison (faucheuse, faneuse, round baller), les frais de récolte se limitent au fuel, à de la ficelle et du temps de travail. •

(teneur en P et en K), avec 23 unités de (P+K)/t et 0,8 à 0,9 €/unité, compter environ 20 €/t de paille de colza prise derrière la machine.

Prix de l’herbe sur pied Les années précédentes, l’herbe sur pied se commercialisait à des tarifs voisins de 45 € à 50 €/t de matière sèche. Actuellement, le maïs ensilage pris au silo se vend autour de 140 €/t de MS (hors frais de transport). Pour l’acheteur, l’ensilage d’herbe ne doit pas être plus cher que l’ensilage de maïs (un peu moins d’énergie, un peu plus d’azote en moyenne). Quand on tient compte des frais de récolte de 170 € pour un hectare d’ensilage herbe et d’une perte de 15% au silo, le prix maximum de l’herbe sur pied est de 80€/t de MS. Détails : récolte 4,0 t au champ moins 15% de pertes = 3,4 t. de MS au silo Frais de récolte/ha : 170 €/ha 3.4 t x 140 € (prix du maïs) = 476 € 476 € - 170 € de frais de récolte= 306 € 306 € / 4,0 t = 77 € tonne de matière sèche Ce prix indicatif peut être revu à la baisse en fonction de la quantité et de la qualité de l’herbe.

Rédaction : Chambres d’Agriculture Orne et Mayenne ADAPTATION & CONTACTS : Romain FARON, Clément GALZIN, David FULMINET et Alexandre FOUILLADE, Service Elevage. Tél. 05 55 21 55 58

Autre calcul possible pour de l’herbe

PRIX D’INTÉRÊT DU FOIN selon les cours de la paille et de l’aliment 70

Paille en €/t

85

100

130

Aliment en €/t 230 250 270 230 250 270 230 250 270 230 250 270 Foin en €/t

116

121

127

126

INTERPRÉTATION. *Elever des génisses avec de la paille achetée et livrée pour 100 €/t et 4 kg d’aliments à 250 €/t est plus économique qu’avec du foin acheté et livré pour un montant supérieur à 143 €/t et 2 kg de concentrés. Ces prix intègrent les coûts de transport et de livraison et sont considérés comme des prix plafond. Pour ceux qui achètent du foin localement et qui ont le transport à leur charge, le montant de la transaction doit être revu à la baisse. Le coût du transport pour du foin qui vient d’autres régions peut osciller entre 20 et 40 €/t selon la distance, les modalités de transport, etc. Remarques : Vues les conditions de récolte du foin cette année, certains foins sont d’excellente qualité. Avec un très

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

132

138

137

143*

149

159

164

170

bon foin, on peut diminuer de 0,5 kg les quantités de concentrés distribuées aux génisses par rapport à la ration ci-dessus, ce qui donne une valeur au foin supérieure de 20 €/t par rapport aux prix du tableau ci-dessus.


DOSSIER TECHNIQUE TROUPEAU ALLAITANT

La paille : une alternative pour compenser un déficit fourrager en troupeau allaitant Compte tenu des conditions de sécheresse et du déficit fourrager constaté chez la plupart des éleveurs de la région à la suite d’un printemps sec, la paille peut être un bon palliatif pour satisfaire les besoins des animaux du troupeau allaitant. C’est un fourrage encombrant et peu digestible. Mais bien complémenté, il s’avère une ressource intéressante, utilisable dans les rations de bovins.

Prix de l’herbe sur pied

VALEURS ALIMENTAIRES DE DIFFÉRENTES PAILLES (/KG MS)

Les valeurs énergétiques ci-contre correspondent à des pailles distribuées seules et correctement complémentées en azote et en minéraux. Les valeurs alimentaires de ces pailles sont cependant variables notamment lorsqu’elles ne sont pas correctement complémentées. En effet, leur dégradabilité dans le rumen n’est pas optimale et donc ces valeurs nutritives ne sont pas atteintes. Les pailles d’orge et surtout d’avoine ont une meilleure digestibilité. A noter que la paille de pois est un bon fourrage. Sa digestibilité est supérieure de 26 % à celle d’une paille de blé pour la même teneur en cellulose brute. Ces bonnes valeurs nutritives, notamment en énergie et azote, la rendent intéressante.

Nourrir les micro-organismes du rumen pour améliorer la digestibilité de la paille La paille est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées, en minéraux et en vitamines. Il faut donc apporter en complément l’azote soluble et les glucides fermentescibles qui font défaut. Ainsi, il est donc possible de complémenter les rations avec :

PAILLE

UEB

UFL ou UFV

PDIN (g)

PDIE (g)

P abs (g)

Ca abs (g)

Avoine

1,70

0,50-0,39

20

48

0,50

1,40

Orge

1,80

0,58-0,48

24

46

0,50

1,40

Blé

1,80

0,42-0,31

24

22

0,50

0,80

Pois

1,27

0,53-0,42

24

42

0,50

2,00

Sources : Tables INRA 2007

• des céréales. • des concentrés azotés (tourteaux de soja, colza…) • des sous-produits bien pourvus en azote et en sucres solubles (Corn Gluten Feed humide ou sec, drèches…) • des solutions liquides (5 à 10 % de la quantité de paille) enrichies ou non en mélasse et urée. (Réfléchir au mode de distribution et au stockage) La consommation de paille est maximale lorsque la ration contient autour de 25 % d’aliment concentré dans la ration. Si la quantité de concentré est inférieure, les micro-organismes du rumen manquent de nutriments azotés et ont une moins bonne activité. A l’inverse, au-delà de 30 % de concentré dans la ration, celui-ci se substitue à la paille dont la consommation diminue. D’autres facteurs modifient sensiblement l’ingestibilité des pailles, à savoir : • Celles qui ont mûri par temps frais sont mieux ingérées que celles mûries par temps chaud.

• Celles contenant des adventices sont mieux consommées. • Une grande variabilité de la consommation en fonction de l’espèce et des variétés, sans pour autant pouvoir les expliquer. • Ni les traitements fongicides, ni les raccourcisseurs ne semblent avoir d’effet sur la digestibilité et l’ingestibilité des pailles.

Pour des génisses d’élevage et des vaches allaitantes La paille peut remplacer une part importante des fourrages manquants. Elle peut constituer le principal fourrage de la ration chez les génisses âgées de plus de 15 mois ou chez des vaches allaitantes avant le 8ème mois de gestation à condition qu’elles aient pu être rentrées en bon état corporel. Dans le cas contraire, il est recommandé d’associer d’autres fourrages plus riches pour satisfaire correctement les besoins des animaux.

QUELQUES EXEMPLES DE RATIONS (EN KG BRUT) Génisses de 20 mois - 450 kg

Vaches à fort développement (+ 700 kg)

500 g/j.

500 g/j.

700 g/j.

Avant vêlage

Ration de base

Paille + concentré

Paille + foin

Paille + ensilage

Paille rationnée

Paille + foin

Paille + foin

Paille + ensilage

Paille Aliment liquide Ensilage d’herbe 30% MS Foin de prairie naturelle Céréale aplatie Luzerne déshydratée Pulpe de betterave deshy. Tourteau de soja 48 CMV en g (équilibre P-Ca)

4 2 2 0,3 80 (10-10)

3 3 1,5 1 0,3 70 (10-15)

3 8 2,5 0,35 80 (10-20)

5 0,5 3 2 0,4 200 (6-24)

5 5 3 0,4 150 (6-24)

6 5 3* 1 150 (6-24)

6,5 17 2,4 0,8 100 (6-24)

(*) + 1 kg supplémentaire de céréales ou pulpes déshydratées si les vaches sont en mauvais état corporel au vêlage.

Après vêlage

Source : Institut de l’Elevage

••• Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

11 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Tout type de paille convient à l’affouragement des bovins, sous réserve qu’elle ait été récoltée sèche et qu’elle soit stockée à l’abri des intempéries.


DOSSIER TECHNIQUE

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

23 12

Pour des bovins à l’engraissement Pour les catégories d’animaux à besoins élevés, la quantité de concentré dans la ration est nécessairement importante, dépassant nettement les 50 % de MS ingérée. Des règles spécifiques doivent être appliquées pour éviter des troubles digestifs et métaboliques : • Ne pas briser les brins long de la paille. Limiter le hachage ou la lacération qui réduit la fibrosité de la ration. Réduire le temps de malaxage avant distribution dans le cas d’une distribution par mélangeuse distributrice. • Distribuer la paille à volonté, fractionnée en plusieurs repas (inciter les animaux à consommer). • Répartir les consommations de concentré dans la journée. Au-delà de 7 à 8 kg/jour, fractionner la distribution en 3 ou 4 apports ou passer en ration complète. L’addition de bicarbonate de sodium 150 à 200 g/jour) et de magnésium (30 à 50 g/jour) est recommandée pour prévenir les risques d’acidose. • Réaliser une transition alimentaire progressive et lente. Les animaux s’habituent lentement à la paille. Il faut compter 1 à 2 mois pour que leur consommation de paille atteigne son maximum.

RATION POUR JEUNE BOVIN - 18 MOIS - 720 KG VIF - 420 KGC INGRÉDIENTS QUANTITÉ (kg brut/jour) 1,50 Paille 8,50 Pulpes sèches 1,20 Tourteau soja 48 0,08 CMV 20-5 RATION POUR JEUNE BOVIN - 17 MOIS - 720 KG VIF - 420 KGC INGRÉDIENTS QUANTITÉ (kg brut/jour) 2,20 Paille 7,00 Blé aplati 2,50 CAMV cellulosique

Dans le cadre de ces deux exemples de rations sèches, l’éleveur doit rester vigilant quant au coût de la ration d’autant que les matières premières sont achetées.

Quelques équivalences pour estimer les besoins Pour remplacer 10 tonnes de foin, il faut : • 7 tonnes de paille + 20 qtx de céréales + 8 qtx de t. colza • 7 tonnes de paille + 32 qtx d’aliment complet à 16 % MAT … des volumes conséquents ! •

Rédaction : Chambres d’Agriculture Orne & Mayenne ADAPTATION & CONTACTS : Conseillers de la Chambre Agriculture de la Corrèze, Service Elevage. Tél. 05 55 21 55 58

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


DOSSIER TECHNIQUE AVANT SEVRAGE

Raisonner la complémentation des broutards Compte tenu du contexte particulier, où les exploitations corréziennes ont de plus en plus de difficultés de trésorerie, il parait judicieux de s’intéresser à la complémentation des broutards avant sevrage.

13 teront et que la production laitière des mères diminuera, ils complémenteront leurs besoins avec une herbe de bonne qualité. La consommation de concentrés sera donc fortement réduite, même lorsqu’elle sera distribuée à volonté. Les résultats de l’étude menée en 2010 sur la ferme pilote de Michel Veyssière à Saint-Privat, par Jean-François Mathieu de la Chambre d’agriculture, sont sans équivoque. Après la mise en place du pâturage tournant sur l’exploitation en 2010, la consommation de concentrés distribués à volonté dans un nourrisseur a diminué de 287 kg par broutard par rapport à 2009, pour des poids et prix de vente identiques. En considérant un complémentaire broutard à 18% de MAT à un prix d’environ

300 €/T, l’économie par broutard est de 86,10 € (environ 10% du prix d’un «bon» broutard) pour des performances équivalentes et des mères qui sont restées en bon état tout au long de la lactation.

Quel concentré utiliser ? La première solution, la plus simple mais aussi la moins économe est d’acheter un aliment complémentaire que l’on distribue aux animaux à volonté ou de manière rationnée en bâtiment. Cette solution présente l’avantage d’être facile d’utilisation, et complète. Les formulations sont étudiées par des spécialistes de l’alimentation, et ce type de produit est normalement conforme aux besoins en énergie, protéines, minéraux, oligo-éléments et vitamines des animaux par rapport aux carences de la ration de base. Les points faibles de cette solution restent son prix (environ 300€/T pour un 18% MAT et 400€/T pour un 40% MAT) et l’éventuelle variabilité de la composition du produit en fonction des livraisons. La seconde solution est la fabrication à la ferme (FAF) avec ses propres « matières nobles » ou même achetées. C’est la solution la moins onéreuse pour ce qui •••

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Nous avons vu dans le précédent dans le numéro d’Agri Cultures que l’on pouvait faire certaines restrictions dans des cas bien précis, mais une complémentation des broutards réussie et la plus économe reste indispensable. Rappelons tout de même que dans un système naisseur corrézien, ceux sont les broutards qui représentent la majorité du produit de l’atelier bovin viande ! Tous les kilos gagnés sont bons à prendre pour l’éleveur, à condition que le différentiel de marge entre le broutard complémenté et le non complémenté soit en sa faveur. Concrètement, l’intérêt de l’apport d’un complémentaire à volonté ou rationné est d’exploiter le potentiel de croissance des animaux et de maintenir une croissance suffisante lorsque la production laitière de la mère et/ou lorsque la disponibilité d’une herbe de qualité diminuent. Afin de remplir ces objectifs, il appartient aux éleveurs de mettre en place sur leurs exploitations quelques pratiques en fonction de leurs opportunités et contraintes. La première solution, la plus évidente, la moins coûteuse mais non moins efficace, est de créer et d’entretenir des prairies de qualité. En effet, la production laitière des mères sera optimale en leur offrant une herbe de qualité en quantité (voir techniques d’implantations et d’entretien des prairies, technique du pâturage tournant…). Les jeunes veaux pourront alors tirer une grosse partie de leurs besoins en énergie et matières protéiques du lait. Au fur et à mesure que leurs besoins augmen-


DOSSIER TECHNIQUE EXEMPLES DE FORMULATION D’ALIMENTS COMPLÉMENTAIRES

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

14 23

est de la complémentation des animaux et avec des résultats identiques, voir plus réguliers. L’éleveur fabrique chez lui son propre aliment adapté aux besoins de ses animaux. Il maîtrise la composition de son aliment. Il y a également des inconvénients à cette solution. Ceux sont les investissements en matériel de stockage et de fabrication, ainsi que la main d’œuvre en fonction de la sophistication du matériel. Cependant, en fonction de la quantité de concentrés consommés chaque année, l’investissement initial peut être très rapidement rentabilisé lorsque le marché des matières premières est aussi fluctuant et incertain qu’aujourd’hui. Le schéma ci-dessus reprend plusieurs mélanges qui peuvent être faits afin de préparer un aliment semblable en quantité d’énergie et de matières azotées à un aliment à 16% MAT (0,95 UFL, 105g PDIN, 90g PDIE). Par exemple, un aliment constitué de 15 kg de tourteau de soja 48, 79 kg de blé et 2kg de CMV 5-25 est équivalent à 100 kg d’un aliment type 16% MAT. Bien entendu, comme lors de toute transition alimentaire, celle-ci doit se faire progressivement avant de passer à une alimentation à volonté (modification de la flore ruminale). La complémentation des broutards est donc un sujet qui repose sur des bases très simples et plusieurs pratiques intéressantes peuvent être mises en place sur les exploitations corréziennes à différents niveaux en fonction des atouts et contraintes de chacun.

La Chambre d’agriculture s’intéresse à un aliment «spécial sécheresse» Les récents épisodes pluvieux qui viennent de traverser le département apportent quelques espoirs. Cependant, les pertes de rendement sur les premières coupes sont réelles. Certaines exploitations seront donc obligées de nourrir quelques catégories d’animaux avec des rations composées tout ou partie de paille. La paille est une solution pour encombrer et faire manger de la fibre aux animaux mais reste également un produit très pauvre en azote, énergie et minéraux. Il faudra donc complémenter cette paille, soit avec un mélange fermier, soit avec un aliment complémentaire du commerce adapté à la valorisation de la paille. L’état des trésoreries des exploitations

Les conseillers de la Chambre d’Agriculture sont à votre disposition pour vous renseigner. • Romain FARON Conseiller bovin viande Service Elevage . Tél. 05 55 21 55 66

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

est bien connu, et c’est pour cela que la Chambre d’agriculture de la Corrèze souhaite travailler avec les fabricants d’aliments à la formulation d’un aliment adapté au simple entretien d’animaux en bon état en complément de la paille. En ciblant les besoins au plus juste, la Chambre d’agriculture espère pouvoir mettre sur le marché un aliment complet au prix le plus réduit possible. Les premiers contacts avec les fabricants d’aliments servant le département ont été établis et une rencontre rapide devrait être organisée entre les élus, les conseillers de la Chambre d’agriculture et les fabricants souhaitant « jouer le jeu » de la transparence, de la qualité et du prix.


DOSSIER TECHNIQUE TROUPEAU LAITIER

Comment valoriser la paille dans l’alimentation des vaches laitières, taries ou génisses d’élevage ? Vous pouvez tout à fait utiliser la paille pour l’alimentation de vos vaches laitières, vaches taries et génisses d’élevage. Mais attention aux précautions à prendre pour chaque catégorie animale. Les caractéristiques alimentaires des pailles Les pailles de céréales ou de protéagineux ont une valeur énergétique et azotée moindre et un encombrement plus élevé qu’un bon foin (tableau 1). Sur ce dernier critère, les pailles de pois et féverole seront mieux ingérées que les pailles de céréales du fait d’une valeur UEL proche de celle du foin, surtout si elles ont été récoltées bien sèches. Attention, certains éleveurs nous ont précisé que le temps d’adaptation des vaches avec les fanes de pois pouvait être plus long qu’avec des pailles de céréales.

Du lait avec beaucoup de paille : oui, mais pour une production laitière moindre Il est possible d’établir des rations « Maxi paille » avec 5 kg de paille distribuée, qui ne permettront de couvrir que 16 kg de lait (tableau 2). Si vous souhaitez produire plus de lait, il est alors nécessaire de limiter la quantité de paille distribuée à 1 kg afin d’atteindre une couverture de 25 kg de lait avec une ration « Mini paille ».

De la paille d’abord pour vos taries Les vaches taries sont certainement les animaux prioritaires pour la distri-

bution de paille de céréales (tableau 3). Mais cela nécessite d’ajuster la quantité de blé (plus ou moins 1 kg par jour) à l’évolution de l’état d’engraissement de vos vaches taries. Vous éviterez de rattraper une éventuelle perte d’état en fin de tarissement, qui peut être préjudiciable pour les conditions de vêlage (gros veau) et pour le bon démarrage de la future lactation.

TABLEAU 1 : VALEURS ALIMENTAIRES DE DIFFÉRENTES PAILLES ET D’UN FOIN de prairie permanente récolté mi-juin au stade épiaison (Source : INRA, 2007) ALIMENTS Paille de blé Paille d’orge Paille d’avoine Paille de féverole Paille de pois FOIN

UEL UFL PDIN PDIE P abs Ca abs (/kg MS) (/kg MS) (g/kg MS) (g/kg MS) (g/kg MS) (g/kg MS) 1,45 0,42 22 44 0,5 0,8 1,45 0,44 24 46 0,5 1,4 1,55 0,50 20 48 0,5 1,4 1,17 0,45 31 51 0,5 2,0 1,14 0,53 42 60 0,5 2,0 1,11 0,72 69 82 2,0 1,5

L’utilisation de fanes de pois est possible au cours de cette période de tarissement, mais elle sera limitée en quantité (un tiers du total de la paille distribuée), et surtout arrêtée pendant les 2 dernières semaines de tarissement afin de limiter le risque de fièvre de lait.

Mais aussi de la paille pour vos génisses d’élevage Avec des valeurs moindres qu’un foin (tableau 1), l’utilisation de pailles de céréales pour vos génisses est possible, mais avec un apport d’au moins 3 kg de concentrés fermiers, afin d’atteindre des objectifs raisonnables de croissance au cours de la période hivernale (tableau 4). •••

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

15


DOSSIER TECHNIQUE Les pailles de pois ou féverole peuvent être consommées par vos génisses. Du fait d’un encombrement plus faible et de valeurs énergétiques et azotées plus importantes, elles permettront de réduire les quantités de concentrés proposées dans la tableau 3 d’au moins 10% (réduction fortement dépendante de la qualité de ces pailles de pois et féverole). De manière générale, comme vos vaches, les génisses ingéreront d’autant mieux la paille si celle-ci est bien conservée, appétente, et surtout si l’apport est renouvelé régulièrement. • Rédaction : Chambres d’Agriculture Orne & Mayenne ADAPTATION & CONTACTS : Conseillers de la Chambre Agriculture de la Corrèze, Service Elevage. Tél. 05 55 21 55 58

TABLEAU 2 : EXEMPLES DE RATIONS JOURNALIÈRES MIXTES À BASE DE PAILLE de céréales pour couvrir 16 ou 25 kg de lait (Source : Ingénieurs Lait Chambres d’Agriculture de Normandie) RATION MINI PAILLE

RATIONS MAXI PAILLE

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

16 23

Niveau de lait permis par la ration (kg/VL/jour) PAILLE distribuée (kg brut) Ensilage de maïs (kg MS) Ensilage d’herbe (kg MS) BLÉ (kg brut) Tourteau de soja (kg brut) Tourteau de colza (kg brut) Mélasse (Kg brut) Aliments minéraux avec phosphore

16

16

16

25

5 10 0

5 7,5 4,5

5 7,5 3,5

1 8 à 10 5,0

2,1

0,9

ou 3,3 1

-

-

2,1

-

oui

non

4,0

1

1

-

oui

non

oui

TABLEAU 3 : EXEMPLES DE RATIONS À BASE DE PAILLE de céréales pour vaches taries (Source : Ingénieurs Lait Chambres d’Agriculture de Normandie) PAILLE et ensilage de maïs 5 4,5 1,4 1,7 1,0 1 100 200

RATIONS PAILLE distribuée (kg brut) Ensilage de maïs (kg MS) Ensilage d’herbe (kg MS) Foin 1ère coupe mi-juin (kg brut) BLÉ (kg brut) Tourteau de colza (kg brut) Mélasse (kg brut) Minéral type 0-27 (Kg brut) Minéral type 5-25 (Kg brut)

PAILLE et ensilage d’herbe 4 5,5 7,5 1,8 2,2 0,7 0,5 50 200

PAILLE et foin 4 7,5 2,5 0,8 80 -

3 0,5 120

TABLEAU 4 : EXEMPLES DE RATIONS À BASE DE PAILLE de céréales pour vaches taries (Source : Ingénieurs Lait Chambres d’Agriculture de Normandie) Age des génisses

Quantité de concentré fermier* (kg brut par jour)

De 3 à 4 mois

2,5 à 3

De 4 à 6 mois

3,5

De 6 à 12 mois

3 3,5 à 4

De 12 mois au vêlage 3 en vêlage tardif

Proposition de complémentation avec du tourteau de soja (brut) dans votre concentré fermier* 2,4 kg de blé + o,6 kg de t. soja + 40 g minéral type 3,5/27/5 2,8 kg de blé + 0,7 kg de t. soja + 40 g minéral type 3,5/27/5 2,5 kg de blé + 0,5 kg de t. soja + 80 g minéral type 5/25/5 3 à 4 kg de blé + 0,8 kg de t. soja + 100 g minéral type 0/27/5 2,5 à 3 kg de blé + 0,8 kg de t. soja + 100 g minéral type 0/27/5

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Objectif de croissance de vos génisses (g par jour) 900 g 900 g 700 g 700 à 800 g 500 à 600 g


DOSSIER TECHNIQUE OVINS

De la paille pour les brebis Malgré sa faible valeur alimentaire, la paille peut constituer la ration de base des brebis en cas de manque de foin. Bien que variable selon les espèces et les conditions de récolte, la valeur alimentaire de la paille de céréales reste faible. Particulièrement pauvre en azote elle ne peut satisfaire les besoins des brebis sans complémentation en concentré quel que soit leur stade physiologique. Mais attention, les qualités de récolte et de conservation influencent fortement l’apparition de problèmes sanitaires. La paille doit donc être récoltée aussitôt après le battage et être sèche sous peine de moisissures dans les balles. De plus l’utilisation de la paille comme unique fourrage toute l’année exige une attention particulière sur le plan des apports vitaminiques et minéraux.

PRIORITÉ AUX AGNEAUX

INTÉRÊT D’UNE RATION A BASE DE PAILLE TYPE NIVEAU D’ANIMAUX D’INTÉRET Agneaux sous la mère Préconisé Agneaux en finition Préconisé Brebis à l’entretien Adapté Brebis en flushing (lutte) Possible Brebis en fin de gestation Possible Le moins Brebis en lactation possible

Les premières catégories animales sur lesquelles il faut envisager le remplacement du foin par de la paille sont les agneaux. En effet, le rôle du fourrage dans la ration se limite à apporter juste ce qu’il faut de fibres pour un fonctionnement satisfaisant du rumen. La couverture des besoins est avant tout assurée par les concentrés. Les performances obtenues avec de la paille sont équivalentes à celles du foin de graminées de qualité moyenne, tant au niveau des croissances que des caractéristiques des carcasses. Les consommations totales d’aliments sont également inchangées. Pour des agneaux sevrés et alimentés à volonté en concentré, l’économie de foin reste modeste : de 10 à 15 kg par agneau commercialisé. Elle est plus importante lorsque les agneaux sont rationnés, oscillant entre 20 et 30 kg par animal.

Après les agneaux, la paille est à réserver aux brebis à faibles besoins (brebis vides ou en début-milieu de gestation). Dans tous les cas, un apport de concentré reste nécessaire pour équilibrer la ration. Si la paille est distribuée en libre service il convient de s’assurer que le fourrage est suffisamment consommé (minimum 0.5kg pour une agnelle et 1kg pour une brebis).

EXEMPLE DE RATION AVEC DE LA PAILLE de céréales offerte à volonté pour des brebis vides our en milieu de gestation sans objectif de reprise de poids PAILLE DE FOURRAGE CÉRÉALES g/j Céréales 500 CMV type 7/21 30 Source : Institut de l’Elevage

BREBIS À FORTS BESOINS Il est nécessaire de réserver le foin pour les brebis allaitantes et si possible pour les brebis en fin de gestation. Si les stocks ne sont pas suffisants, il est envisageable de rationner les quantités de foin et de laisser la paille à volonté dans un souci d’économiser le premier fourrage. Mais, lorsque les quantités de concentré distribuées par brebis deviennent élevées (supérieure à 1kg), un fractionnement des apports en deux fois par jour est alors indispensable afin de limiter les acidoses. La luzerne ou la pulpe de betteraves déshydratées complètent souvent les rations à base de paille dans les régions proches des zones de production. Le fractionnement des apports en concentré est alors conseillé au-delà de 700 g de concentré distribués par brebis et par jour. Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, la paille de céréale est un fourrage bien consommé. On peut compter entre 1,5 et 2 kg pour une brebis allaitante et environ 1 kg pour les autres stades physiologiques refus compris. • Loïc MALLET, Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Service Elevage. Tél. 05 55 21 55 58

EXEMPLE DE RATION AVEC DE LA PAILLE de céréales offerte à volonté pour des brebis en fin de gestation Concentré en g par brebis et par jour Un seul agneau

Triticale Tourteau de colza CMV type 7/21

De 1,5 mois à 3 semaines 400 200 30

Les 3 dernières semaines 600 300 40 Source : Institut de l’Elevage

EXEMPLE DE RATION AVEC DE LA PAILLE de céréales offerte à volonté pour des brebis allaitantes Concentré en g par brebis et par jour Un seul agneau

Deux agneaux

Triticale Tourteau de colza CMV type 7/21 Triticale Tourteau de colza CMV type 7/21

De 1,5 mois à 3 semaines 600 500 40 800 700 40

Les 3 dernières semaines 500 300 40 600 500 40 Source : Institut de l’Elevage

Remarque : La paille de pois protéagineux présente une valeur intermédiaire entre celle d’une paille ou d’un foin. Elle peut constituer le seul fourrage de la ration des brebis et être offerte à volonté.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

17 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

BREBIS À FAIBLE BESOINS


DOSSIER TECHNIQUE ALTERNATIVE

Acheter et utiliser des coproduits Les coproduits sont issus des industries de transformation des matières premières végétales. Ils proviennent principalement de l’industrie agroalimentaire : brasserie, amidonnerie, sucrerie, huilerie, transformateurs de la pomme de terre, et des industries de l’agro carburant bioéthanol, diester.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

18 23

Les fournisseurs de coproduits assurent la transaction entre les industries et les éleveurs. Suivant la matière première utilisée et le process industriel, les coproduits sont de nature très variables aussi bien en terme de conditionnement que de valeurs alimentaires. Le choix d’un coproduit dépend de plusieurs paramètres : sa disponibilité, sa valeur alimentaire, son prix, son mode de stockage. • Condition et capacité de stockage : en général, les volumes de livraison sont importants (25 à 27 tonnes). Les coproduits humides (de 20 à 50 % de MS) nécessiteront un stockage à plat, sur une plateforme propre, accessible pour un camion benne et stabilisée. Avec un mode de conservation proche de l’ensilage, il nécessite une vitesse d’avancement minimale de 15 à 20 cm sur la période estivale. Pour ces coproduits humides, il peut être nécessaire de prendre en compte une perte liée à la conservation. Cependant sur des silos bien confectionnés, les pertes sont négligeables. • Valeurs alimentaires : les coproduits, comme les concentrés « ordinaires » peuvent être classés en trois catégories : type concentré énergétique, équilibré ou azoté. Ils permettent ainsi de s’adapter à bon nombre de profils de rations. Il est important de vérifier la recommandation d’incorporation maximale mais aussi la valeur d’encombrement (UEL). Les coproduits apportés en faible quantité (exemple 2 à 3 kg brut de fibre de blé) auront davantage un effet sur la concentration finale de la ration. Si l’objectif est de créer de l’encombrement et donc d’économiser du fourrage, il faudra veiller à l’associer avec un support fibreux (foin ou paille) pour le rendre pleinement efficace. Dans tous les cas, il est nécessaire d’aménager une transition pour ne pas perturber la digestion, mettre du sel à disposition des animaux et surveiller les fondamentaux (appétit, rumination, bouses…) • Prix : pour objectiver la notion de prix, un prix d’équivalence peut être calculé. Il s’agit de reconstituer les valeurs alimentaires du coproduit avec un mélange blé/ tourteau de soja ou tourteau de colza. Même si le prix de certains produits de remplacement est supérieur au prix d’équivalence d’un mélange blé/soja, ils peuvent être intéressants s’ils sécu-

MS % Pomme de terre 20 Pulpe de betterave déshyd. 88 Pulpe de bett. surpressé 27 Fibre de blé 50 Corn gluten feed 88 Drêches de brasserie 22 à 26

Valeurs alimentaires / kg MS Qté / VL Qté Prix / VL Prix Kg brut Kg obs.* brut équiv. UFL PDIN PDIE UEL 1,2 61 101 0,5 à 0,9 10 à 15 40-50 48 1,0 66 108 0,6 à 0,9 2 à 6 230-240 211 1 62 100 1,05 10 à 15 non disp. 57 1,17 118 112 0,5 à 0,7 4à6 100-110 124 1,05 144 116 0,5 2 à 4 210-230 230 0,92 223 189 0,5 6à8 70-85 60

Les prix sont donnés à titres indicatifs, ils peuvent varier suivant le mode de livraison et l’évolution de la disponibilité. Les prix d’équivalence sont données à partir de mélange blé (225 €/t) / soja (340 €/t). Pour les coproduits humides, une perte de 10 % a été intégrée. Actuellement, les disponibilités sont réduites et les tarifs en hausse régulière. Cependant les fournisseurs insistent sur la nécessité de réserver un volume à un prix défini.

coproduits « énergétiques » ou « équilibrés » (ex : 10 à 12 Kg brut de pomme de terre, 4 à 6 Kg brut de fibre de blé). Les drêches de brasserie sont des coproduits riches en protéines non dégradables dans le rumen (apport de PDIA). Elles peuvent remplacer un concentré tanné (quantité : 6 à 8 Kg brut). Pour les génisses au-delà de 6 mois, avec des rations paille + concentré, le corn gluten feed constitue un coproduit intéressant : aliment équilibré, bien pourvu en azote soluble (quantité : 2 à 4 Kg brut).•

risent la ration sur l’aspect métabolique. QUELQUES ILLUSTRATIONS D’INCORPORATION DE COPRODUITS La pulpe de betterave surpressée constitue un coproduit intéressant dans le cas d’un manque de maïs ensilage. Riche en énergie avec un bon encombrement, elle répond à double objectif : économie de maïs ensilage et maintien des performances laitières (quantité : 10 à 15 Kg brut). Même si ce produit ne sera disponible qu’à partir de septembre/octobre, il est prudent de le réserver dès maintenant. Pour assurer la soudure jusqu’à la prochaine récolte de maïs, les stocks d’ensilage d’herbe, réalisés ce printemps, constitueront une part importante de la ration estivale des vaches laitières. Il pourrait être intéressant d’étudier l’intérêt de

Rédaction : Chambres d’Agriculture Orne & Mayenne ADAPTATION & CONTACTS : Conseillers de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze, Service Elevage. Tél. 05 55 21 55 58

PRIX D’ÉQUIVALENCE DE COPODUITS selon leur valeur alimentaire Valeurs plafonds a l’achat de co-produits en remplacement du blé ou du correcteur azote (soja ou colza) Situation au 20/05/2011 Par Kg de produit brut MS Prix €/t brut % UFL PDIN PDIE BLÉ y compris frais broyage TX SOJA 48 TX COLZA

86 88 89 MS %

Pulpe de betterave déshyd. Pulpe de bett. surpressé Maïs plante entière déshyd. Maïs épi Pomme de terre brute Gluten feed blé 28% amidon Luzerne déshydratée 16 Gluten feed blé 25% amidon Luzerne déshydratée 18-20 Drêche brasserie Com gluten feed Luzerne déshydratée 22 Drêche blé > 7% amidon Drêche blé < 7% amidon Pulpe de pois Fibre de blé

89 27 90 90 20 88 91 91 91 26 88 90 91 90 30 50

1,02 1,06 0,85

70 331 219

89 229 138

225 340 230

Par Kg de produit brut Prix d’équiv. €/t Prix d’équiv. €/t Qté VL aliment X brut par rapport brut par/rapport colza/blé Kg brut UFL PDIN PDIE mélange soja/blé mélange 0,89 59 97 211 209 0,28 17 27 57 57 0,90 43 77 197 198 1,01 45 88 223 223 0,24 12 21 48 48 0,94 84 86 215 216 0,60 87 81 155 157 0,95 96 87 222 222 0,63 109 94 169 174 0,23 49 41 60 62 0,93 127 102 230 235 0,70 141 114 196 203 1,04 187 118 275 280 0,96 228 142 277 289 0,31 29 32 65 65 0,59 59 61 124 113

Tendances de prix obs. en mai 2011 230 à 245 €/t indisponible

40 à 50 €/t

230 €/t 70 à 85 €/t 210 à 230 €/t

Remarque : Pour les produits humides, le calcul tient compte d’une perte à la conservation de 10%. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

105 à 110 €/t


DOSSIER TECHNIQUE CONSEILS

Fertilisation azotée estivale des prairies On apporte les 2/3 du besoin annuel pour la première coupe, le tiers complémentaire pour la seconde coupe...…s’il pleut ! La nutrition azotée des prairies est un des facteurs essentiels de rendement et de qualité des fourrages. Ainsi, tout comme le rendement, la teneur en Matière Azotée Totale (MAT) des fourrages est assez directement liée à la nutrition azotée globale des plantes de la parcelle.

CONCRÈTEMENT, QUELLE DOSE APPORTER ?

19

Important : La minéralisation des matières organiques du sol est souvent suffisamment importante en été, le facteur limitant étant l’eau. Dès l’apparition de pluies, le redémarrage des prairies sera aidé par cet azote minéralisé.

Fertilisation azotée des dérobées En terme de fertilisation azotée, les dérobées sont à classer en plusieurs catégories. Les quantités seront variables selon le précédent, le potentiel du sol …et la pluviométrie. • Les graminées pures (sorgho, moha, millet, céréales à paille, maïs, RGI…) : Les besoins azotés de ce type de dérobée sont de 70 unités/ha à 150 unités/ ha sous forme nitrique ou uréique. • Les mélanges graminées–légumineuses (Moha + Trèfle d’alexandrie, Avoine Brésilienne + Vesce, RGI + Trèfle Incarnat…) : Pour ce type de cultures en mélange, le raisonnement est plus délicat quant à l’azote. Les apports à réaliser seront de 0 unité/ha à 40 unités/ha sous forme nitrique ou uréique. • Les Crucifères (Colza Fourrager, Rave, Radis Fourrager, Choux Fourrager, …) : Ces espèces pures sont à destination de pâture, cependant, elles peuvent être mélangées à d’autres espèces (gra-

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

minées) pour être récoltées humides (enrubannage, ensilage). Les apports à réaliser vont de 70 unités d’azote/ha à 150 unités/ha. Les formes d’azote à privilégier sont plus larges puisque l’azote soufré (sulfate d’ammoniaque) a un intérêt pour ce type de culture (besoin de soufre). • Autres dérobées (Tournesol, Sarrasin, Betterave…) : Les besoins de ces types de dérobée sont globalement importants puisque les apports devront être de 70 unités/ha à 140 unités/ha selon la culture et le potentiel de la parcelle. Benoît LAC, Service développement Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Tél. 05 55 86 32 33 •••

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Le besoin de fertilisation azotée des prairies varie en fonction de la proportion de légumineuses et du nombre de coupes attendues (potentiel de la parcelle). L’introduction de légumineuses dans les prairies semées permet de diminuer de moitié la fertilisation azotée chimique, sans pénaliser le rendement et en préservant la qualité. Pour améliorer une repousse estivale, la fertilisation azotée complémentaire à prévoir est de 30 U à 90 U d’Azote. Les parcelles à privilégier sont les prairies ayant le meilleur potentiel… s’il pleut. Les formes nitriques et uréiques sont les plus adaptées ; le prix moins élevé de l’unité d’azote de cette dernière est un argument favorable.


DOSSIER TECHNIQUE

Fertilisation azotée du maïs La plupart des parcelles de maïs sont fertilisées avec des engrais de ferme, notamment des fumiers. Souvent, le maïs reçoit plus de fertilisants que nécessaire, aussi, il faudra apporter en complément uniquement l’azote minéral nécessaire. Le document suivant est un guide pour aider à raisonner la fertilisation azotée. La méthode d’estimation de la dose d’azote s’appuie sur la méthode des bilans simplifiée. La dose : (Besoins totaux - Fournitures) / Coefficient d’utilisation = Dose bilan BESOINS : évaluation des besoins totaux de la culture Besoin du maïs X Unités d’azote / t MS ou ql

Objectifs de rendement qx / ha ou t Ms / ha

Maïs ensilage Besoins Potentiel de rendement U d’azote / t MS 8 t de MS / ha 15,7 10 t de MS / ha 14,5 12 t de MS / ha 13,5 14 t de MS / ha 12,8 14 t de MS / ha 12,2

=

B

Maïs grain azoté Besoins Potentiel de rendement en U d’azote / ql < 90 qx / ha 2,2 90 - 100 qx / ha 2,1 > 100 qx / ha 2,0 Objectif de rendement : Du fait de certains semis tardifs, voire en dérobée, l’adaptation au potentiel de rendement est indispensable.

FOURNITURES : évaluation des fournitures Reliquats azotés sortie hiver : quantité d’azote présente dans le sol. Mesurée au laboratoire à partir d’un échantillon de terre ou prendre les estimations suivantes :

Sol sableux ou caillouteux 5 15

Peu profond (< 45 cm) Peu profond (> 45 cm)

Autres types de sols 10 30

- 25 -20 0 20

Maïs grain (la dégradation des cannes consomme de l’azote) Céréales paille enfouie (la décomposition des pailles consomme de l’azote) Maïs ensilage et céréales paille enlevée Protéagineux - Oléagineux

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

F2

Arrière effet des prairies :

Retournée depuis Moins de 6 mois 1 an 2 ans 3 à 4 ans

Prairies de + de 6 ans 80 100 60 40

Sols peu profonds ou sableux

Situations intermédiaires

Sols profonds avec bonne pousse estivale

Peu d’apports organiques

60

80

100

Apports organiques réguliers

80

100

120

Fourniture exprimée en Kg d’azote / ha

F1

Minéralisation des résidus de récolte :

20 23

Estimation de l’azote fourni par le sol: Minéralisation

Teneur azote total Kg / t ou m3

Bovins Ovins Caprins Volailles (Label Rouge) Bovins (engraissement) Porcins (engraissement) de fumier de bovins

Fumiers

Lisiers Compost

5,5 11 6,1 20,0 5,2 9,6 8,0

Prairies de 3 à 6 ans 60 60 40 20

Prairies de 1 à 2 ans 0,20 0,30 0,20 0,30 0,20 0,30 0,20* 0,60 0,30* 0,45 0,30* 0,60 0,05 0,05

X ____ Coeff =

____ T ou m /ha épandus X ____ kg d’N/T ou m

3

F1 + F2 + F + F4 + F5

Fourniture

=

B

F5 F

F

=

Dose théorique

Dose théorique / CAU

=

Dose Bilan

- Fournitures

CAU = Coefficient apparent d’utilisation de l’azote apportée Sol bien structuré 0.9 Situation intermédiaire 0.8 Sol avec état structural et ressuyage moyen 0.7 La dose bilan est la dose d’azote qu’il faut apporter sous forme minérale.

Prairies de 1 à 2 ans 20 20

Pas de prairies depuis + de 5 ans 0

30

F4 LE FRACTIONNEMENT Le maïs n’absorbe pratiquement pas d’azote pendant le premier mois de végétation. A partir du stade 8 feuilles il doit avoir de l’azote en quantité suffisante.

Plus l’apport se rapproche du stade 6-8 feuilles plus l’efficience de l’azote est grande. Dans la majorité des situations, l’apport interviendra au stade 6-8 feuilles. L’apport peut être réalisé en localisé au moment du binage. Le fractionnement est impératif en sol filtrant et dans les situations où la dose totale d’azote minérale à apporter est supérieure à 100 U.

Exemple 1 Sol intermédiaire, objectif 14 t de MS, prairie de 2 ans retournée il y a 3 ans, précédent céréales à paille, apport régulier de fumier et apport de 30 T de fumier bovins au printemps.

CALCUL DE LA DOSE BILAN Besoins

bonne réserve utile

F3

* Dates d’apports peu pratiquées et pas conseillées. 3

réserve utile moyenne

Cette fourniture par le sol globalise la minéralisation de l’humus et les arrières effets des apports organiques. Elle dépend également de la nature du sol, de sa profondeur et de la fréquence des apports organiques.

Effluents organiques : effet direct. La composition des effluents d’élevage est très variable, il est préférable d’avoir recours à une analyse pour les valoriser au mieux et éviter des erreurs de conduite. L’azote présent dans ces amendements organiques est constitué : • d’azote directement disponible après l’application • d’azote qui va subir une 1ère phase de minéralisation (effet direct) : automne ou printemps • d’azote qui se réorganise et intègre le stock de matière organique et d’humus stable du sol Les grilles de raisonnement sont simplifiées avec la suppression des arrière-effets. L’effet direct est estimé à partir d’un coefficient (données PLANFUM) dont la valeur dépend du type d’amendement organique et de la date d’apport : Coefficient d’Equivalence Engrais. Engrais de ferme

réserve utile faible

Besoins

12.8 kg d’N x 14 t de MS

180

B

Reliquats azotés

Sol intermédiaire

-15

-F1 -F2

Minéralisation des résidus

Paille enlevée

-0

Fourniture du sol : minéralisation

Sol intermédiaire, apport régulier

-100

-F3

Arrière effet prairie

Prairie de 2 ans retournée il y a 3 ans

-20

-F4

Effet direct : 30 t fumiers bovins

T x 5,5 x 0,1

Dose Bilan Dose à apporter sous forme d’engrais minéral : CAU = 0.9

-15

-F5

30

B-F

35 kg d’azote

Exemple 2 Sol intermédiaire, objectif 14 t de MS, pas de prairie, précédent maïs, apport régulier de fumier Besoins

12.8 kg d’N x 14 t de MS

180

B

Reliquats azotés

Sol intermédiaire

-15

-F1 -F2

Minéralisation des résidus

Paille enlevée

-0

Fourniture du sol : minéralisation

Sol intermédiaire, apport régulier

-100

-F3

-0

-F4

Arrière effet prairie Effet direct : 30 t fumiers bovins

-0

-F5

Dose Bilan

65

B-F

Dose à apporter sous forme d’engrais minéral : CAU = 0.9

Chambre Régionale d’Agriculture du Limousin. Contact ; Stéphane MARTIGNAC. Tél. 05 55 21 55 49 Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

75 kg d’azote


ACTUALITÉS UN NOUVEAU CARBURANT POUR LE 1ER NOVEMBRE 2011 : LE GAZOLE NON ROUTIER (Suite de la page 8)

adaptée aux besoins de l’exploitation en cours d’année, l’achat d’une nouvelle cuve se justifie. Ne vous précipitez pas pour l’achat éventuel d’une cuve, renseignez-vous d’abord auprès de votre livreur de carburant si le GNR est disponible. La stabilité à l’oxydation :

Si vous renouvelez votre cuve pensez à la placer dans un endroit où la variation de température dans la journée (et la nuit) est minime. La variation de température est source de condensation, que ce soit avec des carburants, des lubrifiants, ou tout autre produit stocké en cuve dans un lieu exposé. Ces particules en suspension risqueront de colmater les filtres plus rapidement. De même, il convient de vérifier régulièrement l’état des filtres et de les nettoyer si nécessaire. PREMIÈRE UTILISATION DU GNR Lors des premiers pleins de vos tracteurs et automoteurs (1 à 2 pleins) il est conseillé de surveiller le filtre à gazole du moteur et le remplacer si besoin. Le GNR a un pouvoir détergent plus important que le fioul actuel et par conséquent va nettoyer les dépôts qui ont pu se créer dans votre réservoir ou dans le circuit d’alimentation de carburant. C’est pour ces raisons que le filtre à gazole du moteur risque de se colmater plus rapidement.

21

UN NETTOYAGE DE CUVE EST TOUT DE MÊME FORTEMENT PRÉCONISÉ SI ELLE N’A PAS FAIT L’OBJET D’UN NETTOYAGE RÉCENT (5 À 8ANS)

COMPATIBILITÉ ET TARIF DU GNR Le GNR est compatible avec tous les moteurs y compris les plus anciens, il est utilisé dans d’autres pays européens depuis plus de dix ans. Pour la compatibilité avec les brûleurs ou les chaudières, rapprochez-vous de votre chauffagiste qui pourra vous renseigner, mais actuellement il n’est pas conseiller d’utiliser le GNR qui accélèrerait le vieillissement des chaudières et brûleurs. Dans tout les cas le fioul ordinaire reste disponible pour vos chaudières et brûleurs. Le prix du GNR sera supérieur d’environ 4% (variable selon les distributeurs), mais cette différence de prix peut être réduite par une commande groupée de carburant car tout le monde aura le même carburant. Par rapport au fioul ordinaire, le GNR aura un prix sur l’année plus stable et ne sera pas autant soumis aux variations de prix que le fioul ordinaire subissait durant les différentes périodes de l’année en fonction de la demande (été ou hiver). Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Ce GNR vous confortera durant la période de garantie de votre tracteur ou automoteur si un problème arrive au niveau du système d’injection du moteur, car la norme du carburant EN 590 est préconisée par les conctructeurs. L’arrivée de ce nouveau carburant se fera progressivement sur les exploitations pendant cette année. Ce changement de carburant ne modifiera que très peu vos habitudes d’approvisionnement. • Maxime PUECH, Conseiller Machinisme, Chambre Agriculture de la Corrèze Tél. 05 55 21 55 49

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Le GNR peut se stocker 6 mois sans problème, voire plus de 9 mois chez certains pétroliers (information fabricant). La conservation dans le temps du GNR sera probablement un argument commercial important pour les fabricants et sera sûrement amenée à être de plus en plus importante. Contrairement au fioul actuel, des biocarburants entrent dans la composition de ce gazole et ont la capacité à absorber l’eau. Celle-ci provient de la condensation après une variation rapide et importante de la température de la cuve (différence jour nuit par exemple). Cette formation d’eau provoque une oxydation créée par des bactéries qui se mettent en suspension dans la cuve. Pour répondre à ce problème certains fabricants intègrent à la fabrication du GNR des additifs.


CHIFFRES CLÉS Données et analyses

Les chiffres essentiels 2010 de la production porcine en Corrèze La Chambre d’Agriculture rassemble les résultats technico économiques des élevages, au profit du pilotage des ateliers par les éleveurs, puis à celui des conseillers, élus, pour assurer la promotion et la défense de la filière porcine. SITUATION DE LA PRODUCTION PORCINE LOCALE

Corrèze Limousin

Tous les détenteurs

équivalents (dont:)

Éleveur + 50

Naisseurs

Naisseurs Engraisseurs

Post Sevreurs

Engraisseurs

171 502

122 291

21 44

33 88

6 9

62 153

SITUATION DE LA PRODUCTION PORCINE LOCALE

Corrèze Limousin

Places post sevrage

Places engraissement

Places de reproducteurs

171 502

122 291

21 44

Le Limousin représente seulement 1.5% de la production nationale de porcs avec toutefois 291 élevages de plus de 50 équivalents porcs. La Corrèze avec ses 122 éleveurs compte 46 145 places de charcutiers et représente presque la moitié de la production régionale.

PRINCIPAUX CRITÈRES TECHNICO-ÉCONOMIQUE

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

22 23

France

Corrèze

Nombre de porcelets / truie productve / an

27,8

23,9

Nombre de porcelets / truie présente / an

23,7

19,9

Porcelets nés vifs / portée

13

12,3

Sevrés / portée

11,3

10,2

Le manque de spécialisation des élevages et le vieillissement du parc de bâtiment pénalisent les résultats corréziens. Au final, il est produit 3.8 porcelets de moins par truie présente dans les élevages du département par rapport à la moyenne nationale.

LA GESTION TECHNICO-ÉCONOMIQUE NAISSEUR en € / porcelet Prix de vente Coût de production dont : Alimentation Renouvellement Charges diverses Amortissements Frais financiers Main d’œuvre

NAISSEUR-ENGRAISSEUR en € / kg de carcasse France Corrèze 1,301 1,367

POST-SEVREUR ENGRAISSEUR en € / kg de carcasse France Corrèze 1,301 1,329

France 33,70

Corrèze 32,90

36,10

38,10

1,306

1,382

1,373

1,326

13,50 3,90 5,40 3,00 0,80 9,00

14,80 4,50 4,40 4,30 1,2 8,3

0,820 0,042 0,136 0,068 0,025 0,193

0,868 0,060 0,114 0,071 0,009 0,244

0,685 0,423 0,069 0,047 0,018 0,018

0,741 0,457 0,073 0,055 0,018 0,015

L’année 2010 a été relativement neutre au niveau économique. Les producteurs n’ont pas pu renflouer leurs déficits antérieurs ni rémunérer leur travail. La hausse brutale du prix de l’aliment en fin d’année a fortement impacté les trésoreries. PRINCIPAUX CRITÈRES TECHNICO-ÉCONOMIQUE

Évolution du coût de production et prix de vente du porc

En 2011, le prix de l’aliment se maintenant à un niveau très élevé, l’amélioration temporaire du prix du porc n’a eu aucun impact sur le revenu des éleveurs. Cette année s’annonce comme une cinquième année de crise. •

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


CHIFFRES CLÉS MISSIONS & FINANCEMENTS

Fonctionnement financier de la Chambre d’Agriculture Etablissement public à caractère professionnel la Chambre d’Agriculture se doit de faire connaitre à la fois l’origine et l’utilisation de ses moyens financiers et les règles qui régissent sa gestion. UNE GESTION PARTAGÉE ENTRE L’ORDONNATEUR ET L’AGENT COMPTABLE ET SOUMISE À DES RÈGLES STRICTES.

LES RECETTES Le graphique ci-dessous présente l’importance relative des quatre catégories de recettes enregistrées en 2010 pour un total de 7 004 742 €.

Le produit de l’imposition représente 2 633 600 €. Cette recette provient de la taxation des propriétés non bâties dont s’acquittent tous les propriétaires qu’ils soient ou non exploitants agricoles .Les surfaces agricoles (terres, prés, vergers

Thierry DOUNIER, Françoise MALAGNOUX, Martine MALMARTEL, Marion OSES, agent comptable remplaçante de Jean-Claude LAMOUREUX

vignes) génèrent 79% du montant total de taxe. Le complément provient des surfaces de landes, de bois, de jardins, d’eaux stagnantes, et des voies de chemin de fer. En Corrèze le montant moyen de l’imposition est de 4,83 € à l’hectare contre 5,58 € au plan national. La Chambre sollicite des subventions du Conseil Général, du Conseil Régional, de l’Etat et de l’Europe, et doit faire payer une partie de ses prestations pour assurer le financement des moyens nécessaires. Le tarif des prestations tient compte du coût de revient duquel sont retranchés le montant des aides (exemple : beaucoup de formations sont gratuites en raison de l’intervention du VIVEA) et une part d’imposition si l’action présente un intérêt stratégique (exemple le tarif des études des installations est réduit suite à une affectation d’impôt). Les prestations payées par les agriculteurs s’élèvent à 1 396 800 € dont 63.4 % correspondent à la facturation de l’IPG, soit 349 € en moyenne par exploitation. Les subventions complètent ces financement. Elles sont toujours reçues en contrepartie de l’exécution d’une action. Exemples : aide du Conseil Général et du Cas DAR (ex. ANDA) pour le programme de développement agricole, ou du Conseil Régional pour le programme Herbe et Fourrage ou de l’Etat pour le programme installation ; l’Europe via le FEADER. D’autres produits comme le montant des loyers de quelques bureaux parachèvent la panoplie des recettes. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

LES DÉPENSES SONT CELLES D’UNE ENTREPRISE DE SERVICE Le graphique représente la répartition des trois grandes catégories de charges de fonctionnement.

Les charges liées à l’emploi des 88 agents constituent une part majoritaire des charges totales. Les charges de fonctionnement incluent les dépenses classiques d’entretien, d’intervention de personnel externe, les intérêts d’emprunt, d’expérimentation, et l’amortissement des investissements. Les subventions correspondent aux aides décidées par les élus en faveur d’organismes, et mais surtout par le reversement obligatoire d’une partie de l’imposition à l’APCA à la Chambre Régionale, aux services forestiers (CNPPF, Communes Forestières). CONCLUSION La Chambre d’Agriculture doit veiller à son équilibre financier pour continuer à rendre des services adaptés à l’évolution des besoins de tous les agriculteurs et les aider à préparer au mieux l’avenir. • André ALANORE Directeur Chambre Agriculture de la Corrèze

23 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

La Chambre d’Agriculture est placée sous la tutelle de l’Etat. Elle est soumise à des contrôles réguliers de la Cour des Comptes et de du Ministère de l’Agriculture. Les élus votent le budget comme le font les conseillers municipaux. Le président, comme un maire, est « l’ordonnateur » des dépenses et des recettes. Les mouvements d’argent sont effectués par l’agent comptable qui vérifie si chaque dépense et si chaque recette sont justifiées car il est responsable sur ses propres deniers. C’est pour cette raison qu’il se manifeste auprès des retardataires allant jusqu’à diligenter un huissier. Connaissant les difficultés des exploitations, l’agent comptable en plein accord avec le président accepte les échelonnement des règlements. Mais il faut le solliciter sinon le processus de relance se met en œuvre avec des frais supplémentaires pour les débiteurs.


INFOS PRATIQUES Formation

Préparer la transmission de son exploitation agricole Le département de la Corrèze compte 3 926 exploitations agricoles et 4 788 exploitants. 48 % des agriculteurs ont plus de 50 ans et la moitié d’entre eux n’ont pas de successeur.

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

24 23

Face à ce constat, les élus de la Chambre d’Agriculture affichent clairement la volonté d’assurer le renouvellement des générations et de maintenir un environnement économique et de qualité dans les campagnes. Mais la cessation d’activité ne se prépare pas au dernier moment et pour cela, tout un travail en amont doit être réalisé sur la viabilité et la pérennité d’une exploitation agricole. C’est pourquoi, dès l’automne 2010, la Chambre d’Agriculture a mis en place des formations sur le thème de la transmission d’exploitation en partenariat avec ‘‘Jeunes Agriculteurs’’, et avec des interventions de la MSA et de la SAFER. Déjà, 8 sessions de formation de 3 jours auxquelles ont participé près de 100 agriculteurs, se sont déroulées fin 2010 et début 2011. L’objectif est double : • encourager les chefs d’exploitation à transmettre leur exploitation et les accompagner dans la réalisation de leur projet, • assurer les cédants de la disponibilité de la Chambre d’Agriculture pour les accompagner dans l’acte de transmission (succession, droits à primes, Répertoire Départ Installation, aides du PIDIL…). • Agnès DELAGRÉE, Chargée de mission - Tél. 05 55 21 54 96 Véronique TOURNEIX, Conseillère RDI - Tél. 05 55 21 55 75 Cette action se réalise avec le soutien financier de l’Etat-FICIA, CASDAR et de la Convention Interrégionale de Massif Central.

PROGRAMME DE LA FORMATION • Savoir cesser son activité et installer un Jeune Agriculteur dans les meilleures conditions pour les deux parties • Identifier et mettre en œuvre les démarches pour réussir une transmission • Préparer psychologiquement sa cessation d’activité et une transmission d’entreprise

Témoignage Hubert LAUMOND Hubert LAUMOND met en valeur 93 ha de SAU sur la commune de Chasteaux avec un troupeau de 60 vaches allaitantes orienté vers la production de broutards. En janvier 2011, il a suivi la formation « Dès 50 ans, je prépare la transmission de mon exploitation » sur l’arrondissement de Brive.

Pourquoi vous êtes vous inscrit à cette formation ? Je souhaitais obtenir un maximum d’informations pour envisager ma cessation d’activité dans les meilleures conditions. En effet, je compte prendre ma retraite fin 2012. Que retenez-vous des 3 journées ? Toutes les informations dispensées étaient très complètes. Il y avait une bonne dynamique dans notre groupe. Mais je retiens plus particulièrement la 3ème journée animée par M. Broussole de la Chambre d’Agriculture sur le thème du projet de vie. Cela m’a vraiment permis de me poser les bonnes questions, de réfléchir. J’ai beaucoup apprécié son approche. Cela vous a –il permis de réfléchir à votre projet de transmission ? Oui. J’en ai discuté avec ma compagne. Et puis, j’ai réalisé une dé-

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

marche d’inscription au Répertoire Départ Installation en contactant la conseillère, Véronique Tourneix. Peutêtre que je vais trouver un repreneur Hors Cadre Familial qui correspondra à mes attentes ? J’ai déjà eu quelques contacts. Conseillerez vous cette formation à d’autres agriculteurs ? Oui. D’ailleurs, j’en ai déjà parlé à des voisins sur ma commune. Je leur ai dit « Tu dois y aller, c’est un passage obligé pour prendre la retraite ! »


INFOS PRATIQUES Soutien à un développement agricole et rural diversifié

Mettre en œuvre un projet de diversification avec la Chambre d’Agriculture et le reseau Diva

Depuis 2008, la Chambre d’Agriculture est membre du réseau DIVersification Agricole et Rurale (DIVA) mis en place par la Région Limousin.

Témoignage Abel LAGARRIGUE, Jeune Agriculteur

L’aide de la Région intervient pour financer les conseils sollicités par les porteurs de projet. Elle couvre 80 % des dépenses et son montant maximum est de 4 500 € par bénéficiaire pour l’ensemble des services. L’aide est attribuée et versée à la structure accompagnatrice pour le compte du porteur de projet. Le dispositif DIVA offre un bouquet de services complets, du primo accueil au suivi post création en passant par un appui à l’émergence de projet et/ou un appui au montage de projet. Diversifier ses productions sur une exploitation agricole, développer une activité de service, de commercialisation, créer son entreprise agrirurale, suppose de réunir de nombreuses compétences garantes de la réussite du projet, alors pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter au 05.55.21.54.96.

NOS ENGAGEMENTS : • vous accueillir et vous orienter, • vous offrir un service global d’accompagnement adapté à vos besoins grâce à notre réseau de proximité de conseillers spécialisés par domaine de compétences et de filières de diversification, • vous accompagner sur toute la durée du service, • vous assurer un suivi lors de vos premières années d’installation ou de création. • Agnès DELAGRÉE, Chargée de mission - Tél. 05.55.21.54.96 et Sylvie DENIS, conseillère spécialisée en productions ovine et caprine - Tél. 05 55 21 55 68

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

L’accompagnement DIVA, très complet, permet une accessibilité aux conseils, sans se poser trop de questions sur le coût (prise en charge par le Conseil Régional à hauteur de 80%). Sans cela, j’aurais sans doute fait des erreurs. Quand on démarre, bénéficier d’autant de compétences extérieures peut s’avérer inaccessible financièrement. Pourtant, elles sont indispensables à la réussite d’un projet d’installation. Aujourd’hui, je souhaite poursuivre la démarche DIVA au travers d’un suivi post création sur 3 ans. Mes besoins porteront surtout sur l’intervention du technicien fromager pour mes premières années de fabrication fromagère, sur le suivi du troupeau et sur l’adhésion au réseau Bienvenue à la Ferme.’’

25 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

C’est dans ce cadre que nous accompagnons près de 80 porteurs de projets en activité, en reconversion professionnelle ou sans emploi, souhaitant créer, développer de nouvelles productions ou mettre en place des services et ayant un projet agricole ou partiellement agricole.

C’est en février 2011 que les premières chevrettes mettent bas et que leur lait est transformé en fromage dans un bâtiment entièrement neuf. Abel Lagarrigue a acheté du terrain sur la commune de Roche-Le-Peyroux et il a dû tout créer. Aujourd’hui, il transforme le lait de 38 chèvres. Pour en arriver là, il a bénéficié d’un appui au montage de projet dans le cadre du réseau DIVA. ‘‘J’ai été mis au courant de l’existence du réseau DIVA en 2008 par la Chambre d’Agriculture où j’ai réalisé un entretien primo-accueil. Au départ, mes attentes concernaient principalement la réalisation d’une étude de marché. Je n’avais pas conscience de tout l’accompagnement qui pouvait être effectué grâce au dispositif DIVA. Différents intervenants m’ont été proposés en fonction de mes besoins. Est-ce que j’aurais trouvé tout seul ? Je n’en suis pas sûr. J’ai pu ainsi bénéficier de conseils pour l’aménagement de la fromagerie, la gestion du troupeau et l’élaboration de l’étude économique. J’ai bénéficié d’un suivi régulier avec Sylvie Denis, ma référente. Les différents entretiens m’ont permis de bien baliser mon parcours et d’être plus précis dans mes objectifs.


INFOS PRATIQUES La Certification de la Parenté des Bovins

Un outil à ne pas négliger pour une bonne conduite du troupeau Anciennement appelée « Etat Civil Bovin », la Certification de la Parenté des Bovins repose sur le principe de garantir la filiation des animaux. L’Établissement de l’Élevage est chargé de la mise en œuvre de ce dispositif sur le département, en relation avec les adhérents. DANS QUEL BUT ? Pour l’éleveur, la CPB doit d’abord être considérée comme un outil de gestion et de progrès pour son troupeau allaitant. Les principaux intérêts sont les suivants : • Assurer la traçabilité génétique des animaux (suivi des lignées, éviter la consanguinité, sélectionner les reproducteurs…) • Disposer d’un suivi fiable de chaque vache pour les principaux évènements de reproduction (âge au premier vêlage, conditions de vêlage, l’intervalle vêlage-vêlage …)

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

26 23

• Enregistrer de façon formelle et durable les informations et observations faites sur votre troupeau (dates de mises au pré des taureaux...) • Valoriser les produits à la vente où la parenté certifiée par l’EDE figure au dos du passeport (en démarche qualité ou pour ventes de reproducteurs). De même, pour l’acheteur, ces animaux présentent un plus. • Pouvoir adhérer aux services officiels de contrôle de performances lait ou viande, démarche indispensable pour aller plus loin dans le dispositif d’amélioration génétique.

UN EXEMPLE DE CERTIFICAT

COMMENT S’ENGAGER ? Chronologiquement : • Contacter l’Établissement de l’Élevage à Tulle pour s’informer du dispositif avant adhésion, • Faire déterminer le typage ADN des taureaux mis à la monte, • Tenir obligatoirement un relevé de saillies des femelles de l’exploitation, • Déclarer les naissances dans les 7 jours et compléter scrupuleusement

les informations complémentaires spécifiques à l’état civil bovin en complément des mouvements de bovins habituels (documents de notifications par papier ou sur SELSO ou logiciels détenteurs). • Christiane BACHELLERIE, Annie BOURGUET et Christiane PEYRONNET Service Élévage Chambre d’Agriculture de la Corrèze. Tél. 05 55 21 55 58

Témoignages d’éleveurs ‘‘En 2003, j’ai adhéré à l’Etat Civil Bovin auprès de l’EdE par goût pour la conduite de la reproduction et la sélection de mes bovins allaitants de race Limousine’’, explique Bernard THEIL, éleveur installé au lieu-dit Le Bros à Monceaux-sur-Dordogne. ‘‘Bien que ne vendant généralement pas de reproducteurs, je suis avec intérêt mes lignées, année après année. D’autre part, garantir à mes clients les origines de mes animaux est source de confiance et de fierté’’.

UN OUTIL D’AIDE À LA GESTION DES ÉLEVAGES

Pour Jean-Edouard FELGINES, éleveur de Prim’Holstein au Colombeix

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

de Voutezac, ‘‘La CPB est un outil indispensable pour la gestion technique donc économique de nos élevages. Ne pas y adhérer correspondrait au pilotage d’une voiture sans tableau de bord’’. ‘‘Je veux connaître les taureaux qui vont amener de la performance de croissance et de la viande, pour avoir des animaux finis à vendre le plus jeune possible. Être adhérent à la CPB m’aide beaucoup en ce sens’’, déclare Sébastien CHAUZAS, Le pert du Mas à Estivaux.


INFOS EMPLOI Prévention des risques professionnels

Arboriste - Grimpeur : un métier à maîtriser ! Le secteur des entreprises du paysage représente en Limousin une activité importante. Certaines de ces entreprises se diversifient par des travaux d’élagage, de taille et d’entretien des arbres de grande hauteur ou d’ornement. Or ces travaux présentent des risques évidents de chutes et de coupures avec les outils et machines utilisés.

27 grimpeur qui se trouverait en difficulté dans un arbre (difficultés qui peuvent être liées à : un malaise, une coupure,

une piqûre d’insecte…). Ce secours ne s’improvise pas dans l’urgence mais doit être parfaitement maîtrisé en amont. •

Pour tous renseignements, vous pouvez contacter l’équipe des Conseillers de Prévention : Service Prévention des Risques Professionnels - Mutualité Sociale Agricole du LIMOUSIN - Site de la Corrèze : 05 55 93 41 33.

Informations professionnelles, formations...

Employeurs : pour lecture et abonnement gratuit de votre salarié Vous êtes salarié(e) de la production agricole de la Corrèze. Nous souhaitons connaître votre adresse postale ou internet pour vous apporter une information gratuite et régulière, correspondant à votre profession.

POUR VOUS INFORMER La Chambre d’Agriculture va mettre en place une communication spécifique destinée aux salariés de la production agricole au travers : - de son site internet : www.limousin.synagri.com - de mails ciblés sur vous avec des liens renvoyant sur les nouveautés du site - de courriers si vous n’êtes pas connecté(e) à internet - de ce magazine avec cette page dédiée.

POUR VOUS PROPOSER DES FORMATIONS COURTES, PRES DE CHEZ VOUS ET ADAPTEES A VOS BESOINS Vous pourrez ainsi recevoir chez vous tous les documents concernant votre actualité, vos droits et les informations administratives utiles.

Si vous êtes intéressés, n’hésiter pas à prendre contact avec Gladys FROMENTIN pour lui transmettre vos coordonnées complètes : Chambre d’Agriculture de la Corrèze - Service Formation Emploi • Immeuble Consulaire Puy Pinçon 19000 TULLE • tél. 05.55.21.54.60 • E.mail : gladys.fromentin@correze.chambagri.fr

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2011

Face à ce problème, le service Prévention des Risques professionnels de la MSA du Limousin organise des journées de formation destinées aux professionnels du secteur. Elles sont animées par un spécialiste formateur au CFPPA de ToursFondettes (37) et sont l’occasion d’aborder les points incontournables suivants : • Les aspects réglementaires : l’activité de travail dans les arbres est en effet particulièrement encadrée et les évolutions réglementaires sont récentes. Il s’impose donc de remettre les connaissances à niveau. • Les techniques principales d’évolution dans l’arbre : la majeure partie de ces journées se déroule de manière pratique en extérieur où le formateur peut faire des démonstrations pour bien repérer les points d’ancrage sur lesquels positionner les cordes, monter dans l’arbre, s’y déplacer et travailler dans des conditions de sécurité satisfaisantes. • Les techniques d’assistance à un grimpeur en difficulté : la réglementation récente prévoit que l’entreprise doit envisager et organiser les secours à un


La Chambre d'Agriculture de la Corrèze, co-organisatrice de l’événement, vous invite...


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.