Agri-Cultures n°7, le magazine de la Chambre d'agriculture de la Corrèze

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JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2012 • N°7

n o i t a t n a l p m i l a i c é p S s e l a é r é c s e d t e s e i des prair Edito Si il y a deux fondamentaux qui ne souffrent pas de la moindre contestation en ces temps difficiles (insuffisance des cours, augmentation du coût des matières premières, incertitudes sur la future PAC) c’est bien la recherche de l’autonomie alimentaire avec de l’herbe et des céréales pour nos exploitations. C’est la raison pour laquelle il vous est proposé dans ce supplément technique exceptionnel d’AGRICULTURES des conseils afin d’accroître le potentiel de vos prairies et de vos céréales. La création de nouvelles prairies, la culture des céréales avec des rendements corrects nous permettra de produire des aliments de qualité pour un coût plus supportable. Il nous reste à régler le problème administratif des rotations et des engagements PAC et PHAE2, la page 6 de ce magazine nous aidera. Ce que l’on sème à l’automne, c’est ce que l’on récoltera l’année d’après afin de produire des litres de lait, des kilos de viande et donc d’obtenir des euros qui nous font tant défaut quelques fois. Un grand merci à nos techniciens pour l’élaboration de ce guide. Ils sont à votre disposition pour compléter ces informations.

Bruno Bunisset, Vice Président de la Chambre d’Agriculture.

SOMMAIRE P. 2

Maîtrise des adventices avant semis

P. 2

Recalcification du sol

P. 3

Préparation du sol et mode de semis

P. 3

Choix des espèces

P. 5

Protection des semis

P. 5

Fertilisation

P. 6

Gérer la rotation des cultures en fonction des engagements PAC et PHAE2

P. 7-8 Implanter une céréale d’automne

IMPLANTER UNE PRAIRIE EN FIN D’ÉTÉ ROTATION CULTURE Gérer la rotation, Respecter les engagements PAC et PHAE2 Pages 7-8

Pages 2 à 5 SEMIS DE CÉRÉALES Implanter une céréale d’automne. Pages 7-8


IMPLANTER UNE PRAIRIE EN FIN D’ÉTÉ

Maîtrise des adventices avant semis La maîtrise des adventices est un facteur essentiel à la réussite de l’implantation d’une prairie, il est indispensable que celle-ci soit réalisée sur un sol propre. Privilégiez l’emploi de solutions agronomiques qui agissent sur le stock semencier comme :

Pour favoriser la pérennité de votre prairie, améliorer la structure de votre sol et limiter l’impact des adventices, le labour reste une solution efficace.

•L e déchaumage superficiel (après céréale)

Dans les parcelles ne pouvant se labourer, un pâturage « ras » ou un girobroyage suivi de 2 passages d’outils à disques en croisé détruira le précédent. Un passage d’outils rotatif, type herse rotative préparera le lit de semence de façon efficace.

• Les faux semis

Chaque fois que cela est possible, pré-

• La diversification des rotations • Le labour

parez le lit de semences à l’avance, de façon à favoriser la levée des graines de « mauvaises » herbes avant le semis (technique du faux semis). En réalisant ce type de désherbage, vous détruirez une bonne partie du stock de graines adventices susceptibles de lever dans la prairie avant l’implantation de celle-ci. Dans certaines situations, après avoir utilisé les solutions agronomiques et en présence de vivaces, l’utilisation d’herbicides pourra être envisagée.

Récalcification du sol JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2012

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Profitez de la remise en place d’une prairie pour recalcifier votre parcelle  : réaliser un amendement calcaire sur la base de 900 à 1200  U de CaO. (Exemple  : 2.5  t de carbonates/ ha lors du semis pour une action sur deux à trois années.)

Des informations plus complètes, des tableaux (choix des variétés,  ...) sont disponibles sur notre site internet :

in.com s u o m i l nagri. y s . w w w

Agri Cultures est édité par la Chambre d’Agriculture de la Corrèze  : Immeuble Consulaire le Puy Pinçon - BP 30 - 19001 TULLE Cedex Tél. 05.55.21.55.60 - Fax 05.55.21.54.91 - www.limousin.synagri.com. Directeur de la publication : Pierre CHEVALIER. Rédacteur en Chef : Bernard DELPY. Comité de rédaction : Anne CHAMBARET, Jérôme BOURDEIX, Bruno BUNISSET, Sébastien CHAUZAS, Francis COSTE, Gilbert DELMOND, André ALANORE, Bernard BOUSSANGE, Hervé COVES, Bernard DELPY, Anne-Marie DUMAS-VIVIER, Éric LIONNET, Beno t LAC, Hélène SOUBRANE, Didier VIALLE. Conception graphique, secrétariat de rédaction  : Plume Pudding - Brive - Tél. 06.17.56.56.03. Crédits photos et illustrations : Chambre d’Agriculture Corrèze, Photothèque des Chambres d’Agriculture, Juliette JAURÉGUY, Fotolia. Impression : Maugein Imprimeurs Tulle. Dépôt légal et N°ISSN : 2115-8738

10-31-1508 Certifié PEFC pefc-france.org

Agri Cultures est imprimé sur papier certifié PEFC (Norme qui garantit la préservation des forêts). Par la certification Imprim’Vert, Maugein Imprimeurs s’engage dans une politique de développement durable : ‘‘toutes les matières premières et consommables font l’objet d’un recyclage, d’un retraitement ou d’une élimination dans le respect des règles environnementales’’. Toute reproduction, intégrale ou partielle, des textes et illustrations de la revue est strictement interdite, sans accord préalable.

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IMPLANTER UNE PRAIRIE EN FIN D’ÉTÉ

Préparation du sol et mode de semis

Après labours, le sol doit être travaillé afin de préparer au mieux le lit de semences (avec des outils à dents et de façon superficielle). L’objectif est d’obtenir un lit de semence fin et bien émietté dont les mottes ne dépassent pas 3 cm de diamètre. Avant semis, le sol pourra être rappuyé avec des rouleaux packer (ou lisses si il n’y a pas de risque de battance). Les semences doivent toutes être enfouies dans le sol à 1cm (MAXIMUM) de profondeur mais pas enterrées (attention au réglage de l’agressivité de la herse du semoir, elle doit gratter la terre, mais ne pas en apporter de trop au risque d’enfouir trop profond les graines) Si la semence est uniquement déposée sur le sol, elle peut germer mais ne trouvera pas les réserves suffi-

santes notamment en eau pour grandir.

contact terre fine graine et permet la remontée de l’eau par capilarité.

Une graine pour germer a besoin de 2 à 3 fois son volume en eau. Cette eau ramollira le tégument externe pour permettre la péné­ tration de l’oxygène. Les enzymes dégraderont alors les réserves d’albumine pour que l’embryon puisse se développer. Le contact graine sol est donc primordial à la bonne levée des graines.

Si vous n’avez pas le matériel adapté, vous pouvez confier ce travail à une entreprise de travaux agricoles ou acquérir des parts dans une CUMA pour obtenir un droit d’utilisation pour ce matériel.

Le réglage du semoir (profondeur de semis et quantité de graine/ha) et la vitesse d’avancement sont cruciales pour garantir un bon semis à la bonne profondeur. Afin d’optimiser la répartition des graines, il est conseillé de « pousser » les descentes du semoir à céréales. Les graines sont ainsi semées à la volée et déposées sur le sol, sur la totalité de la surface. Le passage d’un rouleau packer après le semis est indispensable car il favorise la germination grâce à un meilleur

Le conseil pour sécuriser l’implan­ tation est de semer 50  kg/ha de céréale (au semoir centrifuge à engrais par exemple) juste avant l’implantation de la prairie. Ce cou­ vert germera plus vite, protègera la culture de la sècheresse ou d’un léger froid et augmentera de façon importante le rendement de la pre­ mière coupe. La réussite d’une implantation de prairie résulte de la combinaison de plusieurs facteurs comme le choix des espèces et des variétés, les conditions de préparation du sol, la date de semis et bien sûr des conditions climatiques. A part le climat, les autres facteurs sont maitrisables et dépendent directement de l’éleveur. A vos semoirs…

Choix des espèces Le choix des espèces se base sur plusieurs critères : la nature du sol, le climat, le mode d’exploitation du fourrage, l’objectif de l’éleveur, la volonté d’étaler la production dans le temps, la pérennité de la prairie. La limitation des coûts de production est également un autre paramètre à prendre en compte.

•A daptation des espèces

Elle n’apprécie guère les sols acides (elle préfère les pH supérieurs à 6.5). Le trèfle violet par contre est adapté au pH compris entre 5 et 6. Certaines espèces comme la fléole et la fétuque élevée se développent bien sur sol humide. D’autres comme le dactyle et la luzerne sont relativement bien adaptés aux sols SOL +

aux climats et aux sols

La plupart des espèces fourragères proposées aujourd’hui présente une grande souplesse d’adaptation au climat et aux sols, même si certaines limites sont observées en cas de conditions extrêmes. Concernant les sols, il est important de tenir compte de leur pH et de leur comportement vis-à-vis de l’eau. La luzerne a besoin de calcaire disponible et préfère nettement les sols séchants.

-

Humides Fléole Fétuque élevée Fétuque des prés RG anglais RG hybride RG Italie Lotier Trèfle violet Trèfle blanc Dactyle Brome Luzerne Sainfoin

superficiels et séchants. Concernant la résistance au froid, toutes les espèces sont résistantes si elles sont bien installées. Lors d’un semis, les graminées comme les légumineuses doivent atteindre le stade 3  feuilles avant les premiers froids. On note toutefois que la fléole est particuSéchants

Luzerne Dactyle Sainfoin Fétuque élevée Brome Lotier Trèfle blanc RG anglais RG hybride RG Italie Trèfle violet Fléole Fétuque des prés

Acides Les graminées

Les légumineuses Trèfle hybride Trèfle violet Trèfle blanc Lotier Luzerne Sainfoin

Suite en page 4 ••• Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Source INRA

■ critères de choix

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Les semis de fin d’été assurent une couverture du sol pendant l’hiver et limitent l’érosion ; Ils permettent aussi des rendements intéressants dès la première année d’implantation au printemps suivant. La période de semis doit se situer entre le 15 aout et le 15 septembre suivant l’altitude.


IMPLANTER UNE PRAIRIE EN FIN D’ÉTÉ

lièrement résistante au froid, à l’inverse le brome, les RGI et le dactyle sont les plus sensibles. Pour l’adaptation à la sècheresse, la luzerne de part son fort développement

sus de 25°C, alors que luzerne, fétuque élevée, dactyle, brome, trèfle blanc et lotier la supportent bien.

racinaire, est la plante la plus adaptée. Le RGI avec la fléole sont eux les plus sensibles aux manques d’eau. Concernant la chaleur, le RGA ne pousse plus dès qu’il fait chaud, au des-

• Une prairie de quelle durée ? Les graminées

Années

Les légumineuses 1

2

3

4

5

6

7

8

Années

RG Italie

Trèfle violet

RG hybride

Luzerne

Fétuque

RG Italie non alternatif

Brome

2

3

4

5

6

7

8

Sainfoin

RG anglais

1

Lotier Trèfle

(Source INRA)

Fléole

Dactyle

Fétuque (Source INRA)

Les variétés diploïdes sont plus riches en matière sèche et sont donc à privilégier pour réaliser des stocks. Elles tallent plus et ont une meilleure résistance au piétinement mais sont plus sensibles aux rouilles.

Les tableaux ci-dessus, nous permettent d’appréhender le choix des espèces suivant leur pérennité.

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Certaines espèces seront mieux adaptées à la pâture comme les ray-grass et en particulier les ray-grass anglais. D’autres conviendront mieux à la fauche pour réaliser des stocks de qualité comme la luzerne.

Les variétés tétraploïdes ont des tiges plus grosses, des feuilles plus longues et larges et plus riches en eau. Elles conviennent mieux à la pâture, sont plus appétante et plus résistantes aux maladies.

•V itesse d’implantation ■ Fléole ■ Fétuque ■ Luzerne ■ Trèfle violet ■ Ray-grass ■ Ray-grass élevée anglais d’Italie ■ Dactyle ■ Fétuque ■ Brome ■ Ray-grass des prés hybride ■ Trèfle blanc Implantation lente Implantation rapide

La vitesse d’installation d’une prairie est un critère important pour l’éleveur. En effet, elle augmente à la fois la probabilité de réussir la prairie et la vitesse d’entrée en production de la prairie la première année. En règle générale, les espèces les plus pérennes s’installent lentement. Il convient donc de soigner leur installation. Le mélange de différentes espèces ayant des vitesses d’installation différentes peut permettre de sécuriser

l’implantation de la prairie. Une fois les espèces déterminées, il conviendra de choisir la variété en tenant compte des critères suivants : • La précocité d’épiaison, qui regroupe les variétés de très précoce à tardif. Il conviendra donc de choisir des variétés plutôt tardives pour gagner en souplesse d’exploitation. • La ploïdie qui concerne les variétés de ray-grass et trèfle violet. On dis­ tingue pour ces espèces des variétés diploïdes (2  chromosomes) et tétra­ ploïdes (4  chromosomes). Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

■ Les mélanges sont une force

Depuis plusieurs années, les prairies multi-espèces ont la côte, car elles ont de nombreux avantages. Elles sont constituées d’un mélange de 3 à 10 espèces contenant plusieurs graminées et plusieurs légumineuses. Elles permettent : • une meilleure adaptation à l’hétérogénéité du sol intra-parcellaire, • de fournir de l’azote par les légumineuses, • une meilleure résistance aux stress climatiques comme la sècheresse, l’excès d’eau ou les fortes températures, • l’étalement de la production et de l’épiaison, • une valeur alimentaire plus régulière sur l’année.


IMPLANTER UNE PRAIRIE EN FIN D’ÉTÉ

Exemples de mélanges possibles où les légumineuses restent le moteur des prairies Graminées Mélanges « Creusois » pour la fauche Mélanges « Creusois » pour la pâture Mélange « luzerne PSHF » Mélange prairie humide Fauche Mélange prairie sèche Fauche Association simple

Légumineuses

7 kg de RGA 7 kg de Dactyle 7 kg de fétuque élevée 7 kg de RGA 7 kg de Dactyle 7 kg de fétuque élevée 5 kg de Dactyle 5 kg de fétuque élevée 10 kg de fétuque élevée 5 kg de Fléole 5 kg de RGA 10 kg de fétuque élevée 7 kg de dactyle 3 kg de RGA 15 à 20 kg de RGH diploïde

7 kg de luzerne

3 kg de trèfle blanc 3 kg de Lotier 1 kg de trèfle violet 10 à 15 kg de luzerne 2 kg de trèfle violet 3 kg de trèfle blanc 3 kg de trèfle violet 3 kg de trèfle blanc 3 kg de lotier 2 kg de trèfle violet 6 à 10 kg de trèfle violet diploïde

Intérêts

Limites

Bon rendement et bonne adaptation aux différents types de sols bonne adaptation aux différents types de sols Très bon rendement, bonne valeur alimentaire Adapté aux sols humides, bonne production

Sol ayant un bon niveau calcique

Bonne résistante à la sècheresse

Plutôt réservé à la fauche

Bonne production, et bonne valeur alimentaire

Fauche en ensilage ou enrubannage

Sol ayant un bon niveau calcique Plutôt réservé à la fauche

Pour faciliter le choix variétal au sein de chaque espèce fourragère, le site www.herbe-book.org a été créé en collaboration entre le GEVES, L’AFPF, ARVALIS-Institut du végétal.

■ Contre les

mauvaises herbes

par fauche qu’au printemps. Le pâturage ne devra être réalisé qu’une fois le dactyle bien enraciné.

Quand le semis a été réalisé tôt (fin août – début septembre) et que l’implantation a été rapide, si le peuplement de mauvaises herbes est peu dense et exclusivement composé de plantes annuelles alors une fauche à une hauteur de 8 à 10 cm ou encore un pâturage rapide à l’automne permettra de faire un nettoyage suffisant. Lorsque le mélange semé contient du dactyle, cette technique est déconseillée. Aussi dans ce cas, il ne faudra envisager l’exploitation

Si le peuplement de mauvaises herbes est dense ou s’il y a présence de plantes vivaces issues de graine ou de repiquage, alors il est préférable d’intervenir avec un désherbage chimique et ceci pendant la phase d’implantation pour : -é viter l’envahissement qui empêche les espèces semées de s’implanter correctement, - l es mauvaises herbes jeunes et peu développées sont plus faciles à détruire, - l a gamme de produits, y compris pour les prairies avec des légumineuses, est

Fertilisation L’analyse de sol est une aide importante et permet d’apporter de façon objective les éléments nécessaires. La fertilisation s’appuie sur un engrais ternaire

En résumé L’implantation est déterminante. Pour sécuriser l’installation des nouvelles prairies, les plantes doivent être bien installées avant les périodes de gelées. Il faut atteindre 4 à 5 feuilles pour les graminées et 2 à 3 feuilles trifoliées pour les légumineuses.

Les espèces implantées doivent être choisies en tenant compte de l’adaptation au contexte pédo-climatique, de leur pérennité souhaitée, du mode d’utilisation

plus large. Pour que le traitement réalisé soit sélectif, les espèces fourragères doivent avoir atteint un développement végétatif suffisant. Ainsi, les graminées seront désherbées au stade 4 feuilles-début tallage, et les légumineuses au stade 2 feuilles trifoliées soit environ 5 semaines après levée. Le choix du produit se fait en fonction des mauvaises herbes à détruire, mais aussi de la composition de la prairie et de l’époque d’application. Une exploitation précoce au printemps solutionne la problématique « adventices ».

apporté à raison de 30 unités d’azote par hectare pour favoriser l’implantation de la jeune prairie. La valorisation des engrais de ferme (15 t de fumier par

hectare) couvrira avantageusement les besoins de la prairie.

et de la période de production permettant de compléter au mieux les autres sources de fourrages de l’exploitation.

Chambre Agriculture de la Corrèze 05 55 21 55 49 - stephane.martignac@ correze.chambagri.fr

Des tableaux et des documents plus complets sont disponibles sur notre site internet : limousin.synagri.com

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Le désherbage et la protection contre les ravageurs ne doivent pas être négligés. Stéphane Martignac Conseiller spécialisé Herbe, fourrages et grandes culture Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

5 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2012

Protection des semis


GÉRER LA ROTATION DES CULTURE EN FONCTION DES ENGAGEMENTS PAC ET PHAE2 La rotation des cultures est une pratique ancestrale aux vertus reconnues. Face à l’augmentation des charges alimentaire, elle est un outil privilégié pour répondre à cette problématique. Sur le terrain, la réflexion doit être d’ordre technique, mais également administrative. En effet, la mise en place des règles de conditionnalité et du cahier des charges PHAE2 a complexifié cette mise en œuvre. Pour cela, il est important de bien connaître les critères liés à son exploitation pour prendre les bonnes décisions.

Chaque exploitation à une référence herbe Aujourd’hui, chaque exploitation à sa propre référence « herbe » basée sur sa déclaration de surface 2010. Cette règle est un des points de la conditionnalité, elle s’applique à tous les exploitants agricoles. Elle se vérifie au niveau de l’exploitation (et non à la parcelle).

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Deux conditions sont à respecter : 1  - m aintien des « pâturages per­ma­ nents » (prairie naturelle + prairie temporaire + 5  ans). Tolérance 5  % par rapport à 2010. 2  - M aintien de 50  % minimum de la référence en « prairies tempo­ raires » par rapport à 2010. Concrètement, une exploitation qui avait en 2010, 20 ha de pâturages permanents (PP) et 10 ha de prairies temporaires (PT) doit conserver au minimum 19  ha de PP (=  PN  +  PT5) et 5  ha de PT. Les 6  ha restant peuvent être consacré à d’autres cultures. Ces références sont disponibles dans votre compte télépac dans la rubrique « mes données herbes ».

Les contrats de PHAE2 amènent une contrainte supplémentaire Les éleveurs ayant souscrit une PHAE2 doivent respecter leur contrat durant 5  ans (voir 6 à 7 ans si prorogation volontaire). Contrairement à la condi­

Optimiser la rotation des cultures et respecter les engagements PAC tionnalité, l’engagement de la PHAE2 est à la parcelle.

intégrer dans sa rotation que 4 ha engagés initialement en PT.

L’intégration de ces parcelles dans la rotation se réalise selon leur mode de déclaration :

(Le cahier des charges de la PHAE2 comprend d’autres critères que vous pouvez retrouver auprès de votre technicien).

- Les surfaces engagées en prairies naturelles, doivent rester en herbe tout au long du contrat. (Même surface et même endroit). - Les surfaces engagées en prairies temporaires et prairies temporaires +  5  ans, peuvent être déplacées une seule fois au cours du contrat (dans la limite de 20  % de la surface engagée). En résumé, un éleveur ayant engagé 20 ha de PN et 20 ha de PT, ne peut

Et demain ? D’importantes négociations ont lieu pour réorienter les cahiers des charges de la PAC. Pour répondre à cela, il semble opportun de prendre en compte les attentes de chaque exploitation en matière d’autonomie fourragère, protéique et paille.

Vos contacts : Bureau USSEL : Jean-Robert LOGE et Loïc MALLET au 05.55.46.78.46 Bureau BRIVE : Benoit LAC, Christophe CAPY et Philippe THOMAS au 05.55.86.32.33 Bureau TULLE : Chrisian BROUSSOLE et Jean-François MATHIEU au 05.55.21.55.53

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IMPLANTER UNE CÉRÉALE D’AUTOMNE

Semis de céréale, privilégiez la qualité du travail du sol La préparation du sol est primordiale et a un impact important sur le rendement. Elle a pour but de favoriser le développement optimal des racines. Dans notre région avec la pluviométrie automnale enregistrée, il ne faut pas préparer le sol trop fin et semer trop profond (2 à 3 cm en général et pas plus de 2 cm pour le seigle).

■ Densité de semis

Le réglage du semoir est une étape indispensable. La quantité de semences va dépendre du poids de 1000 grains kg / ha Grains / m2 160 200 220 250 280 300 320 350

34 54 68 75 85 95 102 109 119

36 58 72 79 90 101 108 115 126

38 61 76 84 95 106 114 122 133

(PMG sur le sac) ou que vous devez mesurer (semence de ferme) et de la densité de semis.

Poids de 1 000 grains (PMG) 40 42 44 46 48 64 67 70 74 77 80 84 88 92 96 88 92 97 101 106 100 105 110 115 120 112 118 123 129 134 120 126 132 138 144 128 134 141 147 154 140 147 154 161 168

50 80 100 110 125 140 150 160 175

52 83 104 114 130 146 156 166 182

54 86 108 119 135 151 162 173 189

Si les semences de ferme sont triées et traitées correctement il n’est pas utile d’augmenter la dose de semis. Une densité de semis trop élevée favorise le développement de maladies (oïdium, etc..) augmente les risques de verse, limite le tallage et altère la qualité du grain.

7

Plus la date de semis est tardive ou plus les conditions de semis sont difficiles, plus la densité de semis doit être importante. Plus la densité de semis est faible, plus le positionnement de la graine doit être superficiel. Semis 10 au 20 octobre Grains / m²

Semis 25 Octobre au 10 novembre Grains / m²

Semis 15 au 25  Novembre Grains /m2

BLÉ

250 à 280

280 à 320

320 à 380

TRITICALE

220 à 250

250 à 280

280 à 350

Espèces

■ Fertilisation L’analyse de sol vous permet d’optimiser votre potentiel de production en ajustant au mieux votre fertilisation, pensez-y !

ORGE

220 à 250

250 à 280

déconseillé

SEIGLE Hybride

160 à 200

200 à 240

déconseillé

SEIGLE Lignée

250 à 300

300 à 340

déconseillé

Vous pouvez retenir que pour un rendement de 50 quintaux, les besoins de la culture de blé (grains et paille) seront d’environ 40 unités de phosphore et 98  unités de potasse.

20 septembre au 5 octobre

10 au 20 octobre

25 octobre au 10 novembre

Si vous apportez du fumier, 15 tonnes par hectare couvriront les besoins de votre céréale.

Date de semis selon l’altitude Altitude

Très favorable

Peu Favorable

Très Défavorable

350 à 650 m

+ 650 m

Très Défavorable

Favorable

Favorable

- de 350 m

Très Défavorable

Favorable

Très favorable

Vous allez semer des grains par m² qui sont convertis en kg / ha pour connaître la quantité de semences nécessaire et non l’inverse. (Kg à semer

/ha = PMG x Objectif / 100 - exemple : 45  (PMG) x 300 (objectif) / 100 = 135 kg de semence /ha - Voir tableaux).

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N’oubliez pas le calcaire qui reste la base de la fertilisation ! La double bande pour déterminer la date optimale d’apport pour l’azote. Un moyen simple, efficace et permettant de déterminer avec précision la date d’apport de la fertilisation azotée

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■ Travail du sol


IMPLANTER UNE CÉRÉALE D’AUTOMNE est « la double bande ». Celle-ci est réalisée lors du semis, en resemant sur un passage de semoir de façon perpendiculaire sur une longueur de 20  mètres afin d’obtenir une double densité. Cette double densité permettra de visualiser le manque d’azote, par un jaunissement des plantes et déterminera l’époque la plus appropriée pour intervenir.

■ Désherbage Privilégier l’emploi des solutions agronomiques, qui agissent soit sur le stock semencier, soit sur la réussite du désherbage chimique, notamment : - la diversification des rotations, - le labour, - le déchaumage superficiel, - l es faux semis (avec un travail superficiel, maximum à 5 cm), - le décalage de la date de semis, - le semis réalisé sur un sol propre, - l ’absence de montée à graine des mauvaises herbes pendant la culture et l’inter-culture.

Désherbage mécanique

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Un désherbage mécanique est possible avec une herse étrille (diamètre des dents : 6 à 7 mm). Un premier passage à l’aveugle en post semis est possible sous réserve d’une profondeur de semis de 3 cm. En cas de forte salissure, un deuxiè­me passage, plus agressif, suivant l’implantation de la céréale est envisageable à l’automne ou en sortie d’hiver. Pour le réussir, il doit être réalisé dans les conditions suivantes : - adventices au stade plantule, - sol ressuyé, - t emps sec prévu durant 72 heures après l’intervention.

■ Pour

préconisé par des collègues du Calvados (article réussir bovin viande septembre 2010).

- de bien connaître les mauvaises herbes présentes sur la parcelle, - de choisir le produit le mieux adapté à la flore observée, - de bien le positionner par rapport à son fonctionnement.

Des mélanges d’espèces sont aussi possibles comme ceux réalisés dans le cadre de démonstrations réalisées en 2009-2010 en Corrèze par la Chambre d’Agriculture. L’association de 2 triticales (250  grains/m²), 1 seigle hybride (100  grains/m²) du pois fourrager (15kg/ ha) et de la vesce (3  kg/ha) a été testée cette année. Pour des semis début octobre 2009 sur le secteur de Saint Mexant les rendements ont été de 54 quintaux/ha sans apport d’azote et 64 quintaux/ha avec un apport de 40  unités en sortie d’hiver. Sur le secteur de Benayes, le même mélange, semé fin novembre derrière un maïs grain a produit 47 quintaux/ha.

le réussir, il est nécessaire :

Les interventions sont à réaliser dans les conditions suivantes : - pour les produits de pré-levée : - sol frais (humide mais portant), ou avant une légère pluie ; - pour les produits de post-levée précoce : - sol frais (humide mais portant), - faible amplitude thermique, même à basses températures (mais positives), - hygrométrie de l’air 60-70  %, - adventices jeunes. La rotation reste le meilleur allié pour se passer de désherbage. Le précédent prairie avec labour reste une solution efficace. Les mélanges de variétés ou de céréales, pourquoi ne pas tester ? Les récents essais menés par l’INRA et par des agriculteurs montrent que les mélanges de variétés pour les céréales autoconsommées sont intéressants. En effet, en associant diverses variétés, on cherche à sécuriser le rendement. Celles-ci n’ont pas toutes le même indi­ce de sensibilité aux maladies et les dates de floraison sont légèrement différentes, ce qui permet de limiter l’impact de mauvaises conditions météo­rologiques durant cette période par exemple. Un mélange contenant 4 variétés est

A noter que la proportion de protéagineux (pois et vesce) est très variable suivant les récoltes, allant de 9 à 23  %. Les variations sont dues aux conditions météorologiques de fin d’hiver qui peuvent pénaliser un bon développement des protéagineux. Un agriculteur corrézien ayant semés ce mélange a lui récolté avec 38  % de pois et vesce, ce qui correspond à un aliment type VL18. A vos semoirs… Des tableaux et des documents plus complets (liste à jour des variétés…) sont disponibles sur notre site internet  : limousin. synagri.com Stéphane Martignac, Conseiller spécialisé Herbe, fourrages et grandes culture - Chambre Agriculture de la Corrèze : 05  55  21  55  49 - stephane. martignac@correze.chambagri.fr

Désherbage chimique L’objectif du désherbage chimique est d’avoir une culture propre dès le stade 3  feuilles. Pour des parcelles sans problème de portance, le désherbage est à réaliser sur des adventices jeunes, dès le stade 2  feuilles de la culture ou le plus tôt possible en reprise de végétation - sortie d’hiver. Un désherbage complémentaire peut être nécessaire au printemps pour des flores spécifiques : gaillet, folle avoine, chardon, rumex… Pour les parcelles difficiles d’accès en sortie d’hiver, le désherbage d’automne de pré-levée est à privilégier.

Pour plus d’information, vous pouvez également joindre vos conseillers de secteur : Bureau USSEL : JR. LOGE - & 05.55.46.78.46 - jr.loge@correze.chambagri.fr L. MALLET - & 05.55.46.78.46 - l.mallet@correze.chambagri.fr Bureau BRIVE : C. CAPY - & 05.55.86.32.33 - christophe.capy@correze.chambagri.fr B. LAC - & 05.55.86.32.33 - benoit.lac@correze.chambagri.fr Ph. THOMAS - & 05.55.86.32.33 - philippe.thomas@correze.chambagri.fr Bureau TULLE : C. BROUSSOLLE - & 05.55.21.55.49 - c.broussolle@correze.chambagri.fr JF. MATHIEU - & 05.55.21.55.49 - jf.mathieu@correze.chambagri.fr

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