Agri Cultures, le magazine Chambre Corrèze

Page 1

AVRIL - MAI - JUIN 2011 • N°2

DOSSIER SPÉCIAL

L’herbe :

L’aliment concentré le moins cher Études, témoignages d’éleveurs... Tous les conseils techniques utiles pour le pilotage et l’optimisation de la culture de l’herbe . Pages 9 à 16

PAC 2011 : Prime Vaches Allaitantes et déclarations cartographiques.

Page 8

INSTALLATION Le choix réussi de la diversification avec le poulet Label Rouge.

BOIS C’est le moment de vendre, mais pas dans n’importe quelles conditions.

Page 4

Page 23


L’AGENDA Foire auX veauX de lait Brive. Les 5 et 19 avril, les 3 et 17 mai,

les 7 et 21 juin Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39

Objat. Le

26 avril, les 10, 24 et 31 mai, le 28, juin Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.96.73

Saint-Céré. Le 1er

avril, les 6 et 20

mai, les 3 et 17 juin Contact : Mairie. Tél. 05.65.38.09.75

Les 16 et 17 avril : Journées Portes Ouvertes « Bienvenue à la Ferme ». Contact : Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

Le 24 avril, « Marché à la Ferme » de 10H à 18H, chez M. FAURIE, La Roseraie Corrézienne. Contact : M. FAURIE : 06.88.73.80.48 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

Queyssac-les-Vignes.

Objat. Le 11 avril, le 14 juin. Saint-Céré. Le 15 avril.

Concèze.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.96.73 Contact : Mairie. Tél. 05.65.38.09.75

Brive. Le 17 mai.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.92.39.39

Le Lonzac. Le 14 mars 8h-12h, avec

enchères. Contact : Association des Foires et Marchés Lonzacois et Mairie. Tél. 05.55.98.27.17

Meyssac. Le 27 mai, avec enchères.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.40.20

Saint-Robert. Le 6 juin.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.11.12

er

Le 15 mai : « Marché à la Ferme » - Marché festif - de 10H à 18H – chez Mme MADRIAS – La Ferme des Bâtisses. Contact : Mme MADRIAS : 05.55.25.03.53 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

Foire primée auX veauX de lait ET OVINS Le Lonzac. Le 9 mai, avec enchères, Place du Champs de Foire. Contact : Mairie. Tél. 05.55.98.27.17

Foire aux bovins gras et ovins Lubersac. Le 6 avril, Champs de Foire.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.73.50.14

Juillac. Le 28 mai à partir de 17h. Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.60.12

MARCHéS EVENEMENTS Lyon II. Les 15 et 16 avril - Marché des Producteurs de Pays - Place Carnot. Contact : Tél. 05.55.21.54.55

Paris 12. Les

21 et 22 mai : Marché des Producteurs de Pays de pays - bd de Reuilly. Contact : Tél. 05.55.21.54.55

Paris 17. Les

11 et 12 juin : Marché des Producteurs de Pays – Square des Batignoles. Contact : Tél. 05.55.21.54.55

Beyssac. Le 29 mai, « Marché à la Ferme », marché Festif, de 10H à 18H, chez Mme BERTHON, Les Jardins d’Ordesa. Contact : Mme BERTHON 06.70.01.53.75 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55 Naves. Le 26 juin, « Marché à la Ferme », marché festif de 10H à 18H, GAEC de La Maisonneuve, Les Jardins d’Alice & Sophie. Contact : Mme BESSERIE : 06. 88.59.16.75 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55 Naves. Le 26 juin, « Marché à la Ferme », marché festif de 10H à 18H, GAEC de La Maisonneuve, Les Jardins d’Alice & Sophie. Contact : Mme BESSERIE : 06. 88.59.16.75 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

23 2

MARCHéS DES PRODUCTEURS DE PAYS FESTIFS

Saint-Viance.

Le 1 mai, « Marché Villageois », marché festif, de 10H à 18H. Contact : Mairie : 05.55.91.11.34 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

Foire primée aux veaux de lait

AVRIL - MAI -JUIN 2011

Aubazine.

Animation « Marché des Producteurs de Pays » Clergoux-Sédières.

Le 19 juin : «Un Dimanche à la Campagne», de 9H à 18H. Les communes organisatrices vous invitent à participer au plus grand Marché Festif de la Corrèze. 60 producteurs dans le magnifique cadre du Château de Sédières. Nombreuses animations champêtres et activités de plein air. Marché Festif. Réserver votre table au 05.55.21.55.49 (1.5 € TTC/pers.)

AUTRES MANIFESTATIONS Objat. L’agriculture en fête au pays

du goût : Salon du goût et produits fermiers, pôle matériel agricole, concours départemental agricole, pôle animal. Les 9, 10 et 11 avril. Contact : Jeunes agriculteurs. Tél. : 05.55.21.55.78

Ussel. Comice Agricole

des cantons d’Ussel et Concours carcasses d’agneau. Le 16 Avril. Contact : Abattoir et Chambre d’Agriculture 05.55.46.78.46

Concèze. Floralies, 30 avril et 1er

mai. Contact : Mairie. Tél. 05 55.25.51.61

Beaulieu-sur-Dordogne. Fête

de la fraise, le 15 mai. Contact : Comité d’organisation de la fête de la fraise 05.55.91.09.94

Foire primée aux bovins gras Objat. Le 11avril.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.96.73

Turenne. Le 14 avril.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.85.91.15

Meyssac. Le 9 juin.

Contact : Mairie. Tél. 05.55.25.40.20

Animation printemps « Bienvenue à la Ferme » Aubazine. Le 10 avril, « Marché à la Ferme » - Marché festif de 10H à 18H - chez M. MAZERM - Pisciculture d’Aubazine. Contact : M. Mazerm : 05.55.25.70.75 Service Tourisme Rural : 05.55.21.54.55

Agri Cultures est édité par la Chambre d’Agriculture de la Corrèze : Immeuble Consulaire le Puy Pinçon - BP 30 - 19001 TULLE Cedex - Tél. 05.55.21.55.60 Fax 05.55.21.54.91 - www.limousin.synagri.com. Directeur de la publication : Pierre CHEVALIER. Rédacteur en Chef : Bernard DELPY. Comité de rédaction : Anne CHAMBARET, Jérôme BOURDEIX, Bruno BUNISSET, Sébastien CHAUZAS, Francis COSTE, Gilbert DELMOND, André ALANORE, Bernard BOUSSANGE, Hervé COVES, Bernard DELPY, Anne-Marie DUMAS-VIVIER, Eric LIONNET, Benoît LAC, Hélène SOUBRANE, Didier VIALLE. Conception graphique, secrétariat de rédaction : Plume Pudding - Brive. Crédits photos et illustrations : Chambre d’Agriculture Corrèze, Photothèque des Chambres d’Agriculture, Christian DELMAS, Juliette JAURÉGUY, Fotolia. Impression : Maugein Imprimeurs Tulle. Dépôt légal et N°ISSN : en cours. Agri Cultures est imprimé sur papier certifié PEFC (Norme qui garantit la préservation des forêts). Par la certification Imprim’Vert, Maugein Imprimeurs s’engage dans une politique de développement durable : ‘‘toutes les matières premières et consommables font l’objet d’un recyclage, d’un retraitement ou d’une élimination dans le respect des règles environnementales’’. Toute reproduction, intégrale ou partielle, des textes et illustrations de la revue est strictement interdite, sans accord préalable.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


SOMMAIRE

Edito

DOSSIER SPÉCIAL EN COUVERTURE :

Et si nous reparlions de développement agricole

L’herbe : l’aliment concentré le moins cher

C’est dans un contexte économique encore difficile que paraît ce n°2 ‘‘AGRI-CULTURES’’ magazine de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze.

Études et expériences. Guide du pilotage des prairies pour optimiser la ressource que représente l’herbe dans l’alimentation des animaux.

Cette revue a été bâtie par des élus et des agents grâce à des témoignages et à des conseils que chacun peut mettre en pratique sur son exploitation. A l’heure du printemps, nous préparons les orientations à donner à nos exploitations. Pour les éleveurs, c’est le moment de penser à la saison d’herbe. Le prix des engrais étant au plus haut alors que le prix de nos animaux est au plus bas.

Gilbert DELMOND, Président du Comité d’orientation de l’élevage et Secrétaire adjoint du Bureau de la Chambre d’Agriculture de la Corrèze

PORTRAIT

Pages 4 et 5

Diversification

L’option du Poulet Label Rouge pour l’installation du conjoint.

Agriculture et temps libre

S’organiser grâce au service de remplacement.

Faites-le savoir !

Pages 6 et 7

Robots de traite : Approche technique et témoignages d’éleveurs corréziens équipés.

3

Veau de lait : Le recours aux tantes de race laitière pour la conduite des exploitations.

ACTUALITés

Pages 8 et 17

PAC 2011 : Prime Vaches Allaitantes et déclarations cartographiques 2011. Électronisation des cheptels : Démarrage pour les ovins-caprins.

CHIFFRES CLÉS

Pages 18 et 19

Évolution de la production bovine : Les chiffres 2010. Installations et cessations : Bilan des quatre dernières années.

INFOS PRATIQUES

Pages 20 et 21

Vente de bois : Les bons conseils pour réussir sa transaction.

TERRITOIRES

Page 22

Schéma de cohérence territoriale : Le point sur les études en cours pour le sud corrézien.

INFOS EMPLOI

Page 23

Formation informatique : sessions gratuites pour les salariés. Salariés agricoles : Votre Chambre d’Agriculture vous informe.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

AVRIL - MAI - JUIN 2011

LE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE CONCERNE TOUS LES EXPLOITANTS : Raisonnons la pâture, essayons de limiter les surfaces à pacager au printemps (pâturage tournant), valorisons nos fumiers en les épandant sur les surfaces à faucher pour essayer de reconstituer des stocks importants pour l’hiver 2011-2012. Un assolement réfléchi doit nous permettre de nous rapprocher le plus possible de l’autonomie : en productions fourragères avec des stocks aujourd’hui très bas, en productions céréalières en raison de prévisions de prix élevés pour la prochaine campagne. Améliorons les résultats techniques de nos élevages bovins . De gros progrès peuvent être faits notamment en améliorant l’intervalle vêlage-vêlage. Le Comité de l’Élevage vient de lancer un challenge : un veau né par vache et par an ! La génétique, les traitements anti parasitaires et la minéralisation du troupeau sont des leviers puissants pour améliorer le revenu. Mais en Corrèze, il n’y a pas que l’élevage bovin. Grâce à la PAC 2010, relançons la production ovine tellement malmenée jusqu’à présent. Sans oublier, nos producteurs de porcs, frappés par un ‘‘énorme cyclone’’. Heureusement, notre département est une terre de polyculture et beaucoup d’agriculteurs ont fait le choix d’avoir des productions complémentaires. Le poulet est en plein essor, c’est la seule production où le prix de vente est indexé sur le prix de l’aliment. Les producteurs de palmipèdes et de pommes ont su maintenir et développer des filières organisées. Espérons qu’en 2011, il n’y aura pas de dégâts liés au climat ou aux marchés internationaux. La production légumière essayera de profiter de la mise en place du Grenelle de l’Environnement. La réduction de l’empreinte carbone et la demande des collectivités locales incitent à cette production classique pour le Pays de Brive. Grâce à tous, grâce à ces schémas de qualité (AOP, IGP, LABEL, POLE D’EXCELLENCE RURALE), l’Agriculture corrézienne a de nombreux atouts, sachons les utiliser !

Cahier central de 8 pages Pages 9 à 16


PORTRAIT Rencontre avec Laurence et Pierre COMBY, agriculteurs à Juillac

Du poulet Label Rouge en complément du veau de lait En 2003, lors de l’installation de Laurence (qui était salariée à plein temps à l’extérieur), le couple Comby a opté pour un atelier « Poulet Label Rouge », en complément de la production de veaux de lait sous la mère, sur une exploitation de 40 ha à Juillac. Pierre et Laurence Comby exploitent aux Bruyères, à Juillac. Pierre s’est installé jeune agriculteur en 1996, sur une propriété de 26 ha achetés et 7 ha en location. La production de veaux de lait sous la mère, avec 30 vaches allaitantes, pour valoriser le temps de travail, était complétée avec un atelier ‘‘Framboises’’ de 1,2 ha (atelier arrêté en 2001). ‘‘Après la naissance de notre deuxième enfant en 2001’’, explique Laurence, ‘‘je travaillais à plein temps à l’extérieur ; l’emploi du temps était très serré et je n’étais pas très disponible pour nos enfants. C’est à ce moment-là, que Pierre et moi avons réfléchi à ma propre installation’’.

2003. installation

AVRIL - MAI -JUIN 2011

23 4

de laurence

En plus de la production de veaux de lait sous la mère, il fallait une autre activité offrant une flexibilité des horaires de travail pour s’occuper plus facilement des enfants. Le choix de l’élevage de poulets ‘‘Label Rouge’’ s’est fait selon plusieurs critères : • Les temps de travaux compatibles avec les horaires fixes matins et soirs, des veaux de lait sous la mère. • L’arrivée des poussins et les dates de sorties des animaux planifiées à l’avance facilitent la gestion des pics d’activité. • Une production qui demande plus de surveillance que de travaux physiques (plus facile pour une femme) et qui s’effectue à l’intérieur et ‘‘au chaud‘‘. • Une production de qualité, avec accès aux parcours dès 35 jours environ. • Une filière très organisée, avec des structures d’aval (abattoirs) importantes dans la région, comme ‘‘Les Volailles du Périgord’’ à Terrasson (24). • Des contrats de production établis, avec une indexation du prix des poulets sur le prix des aliments.

Chiffres Clés L’EARL COMBY :

. 2 UTH . 100 ha SAU . 9 ha de céréales . 70 vaches allaitantes . 30 000² poulets Label Rouge/an

Laurence et Pierre COMBY devant le sas du bâtiment.

‘‘Aujourd’hui, quand on voit la flambée des prix sur les aliments, le prix des poulets a été indexé à la hausse ; lorsque l’aliment baissera, le poulet rebaissera dans les mêmes proportions. C’est une grosse sécurité’’, déclare Pierre. • Une production non dépendante des aides de la PAC. • Une production de fumier trois fois plus riche que le celui de bovins qui contribue à diminuer la facture d’engrais.

2 bâtiments en ‘‘label rouge’’ pour 8 800 poulets par bande

Les montants des aides ont incité Pierre et Laurence à construire deux bâtiments, pour réaliser un atelier rationnel. En moyenne, l’atelier nécessite une heure de travail par jour (hors ramassage, nettoyage et redémarrage en poussinière). Pour le ramassage des volailles, une équipe de 5 à 7 personnes spécialisées, intervient. Les lots sont suivis régulièrement par le technicien du Groupement et par celui de l’usine d’aliments. L’élevage est conduit en bande unique, dans deux bâtiments de 400 m², pour une production annuelle de 30 000 poulets ‘‘Label Rouge’’ par an. Le couple s’investit techniquement et les résultats en témoignent : au-dessus de l’étude prévisionnelle de départ qui était de 1 € par poulet. La marge brute est de 1,20 € par poulet (0,30 € d’amortissement par poulet Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

à déduire) : la preuve que tout a été bien préparé, avec l’aide des techniciens spécialisés du Groupement et de la Chambre d’Agriculture. L’investissement initial sur les deux bâtiments, à ouvrants latéraux et lanterneaux, permet de limiter la consommation de gaz à 1,5 cuves de 1 000 kg par bâtiment et par an quand certains en consomment le double. Pierre déclare : ‘‘Aujourd’hui, avec une conjoncture ‘‘Bovins-viande’’ compliquée, la production de poulets Label Rouge, passe en production principale’’. Et le couple de conclure : ‘‘Si c’était à refaire et si l’on avait le site pour, on en ferait le double’’. Faites comme Pierre et Laurence, les groupements et les abattoirs ont besoin de producteurs pour renouveler les départs en retraite et pallier aux augmentations de plannings, suite à la croissance de la consommation ! • E. CARBONNIERE Conseiller Palmipèdes–Volailles 05.55.86.32.33.


PORTRAIT Témoignage

Agriculture et temps libre ? Aujourd’hui encore, beaucoup d’agriculteurs se consacrent corps et âme à leur exploitation, faisant une croix sur leur temps libre. Pourtant les solutions existent et le remplacement tend à se répandre. Comme le montrent les témoignages de Frédéric Bouysson, installé à Sainte-Fortunade et Jérôme Bourdeix, agent du service de remplacement de la Corrèze.

Quelle est votre organisation quotidienne ? J’ai organisé mon travail et pensé mon bâtiment de manière ergonomique. Tout doit être simple et pratique pour permettre à quiconque de me remplacer. Ainsi, en hiver, les impératifs de paillage, tous les deux jours, me demandent 1 heure de

travail, nourrir les bêtes et faire téter les veaux me prennent au plus 3 h 30 chaque jour. Cela me laisse le temps pour l’entretien courant de l’exploitation et pour assurer moi-même le côté administratif et comptable. J’ai calé l’heure des repas des animaux en fonction de mes horaires familiaux et activités personnelles. Ainsi, le soir, je peux passer prendre mes enfants à l’école et les accompagner dans leurs devoirs et activités péri-scolaires. Parvenez-vous à prendre des congés, et à laisser votre exploitation en toute quiétude ? Depuis 6 ans, je fais appel aux services de Jérôme, via le service de remplacement. Aujourd’hui, je prends à peu près 25 jours de congés par an. J’estime que j’ai le droit de vivre comme tout le monde, donc le droit à des vacances, même s’il est vrai que cela a un coût. Niveau quiétude, je

n’ai pas de souci. Jérôme adopte pendant mon absence mes méthodes de travail. Je fais tout en amont pour lui faciliter la tâche en donnant leur rythme aux bêtes une semaine à l’avance et en les marquant du côté de la tétée. Seul un nouveau vêlage peut venir contrarier la routine mise en place. Je reste joignable en cas de problème pour donner mes consignes. Jérôme Bourdeix, comment abordezvous un remplacement ? Cela se prépare en amont, avec une visite de l’exploitation. Le remplaçant doit adopter les méthodes de travail de l’exploitant. Il s’agit d’une relation de confiance car en élevage, les choses peuvent évoluer voir dégénérer très vite. Pour être agent de remplacement, il faut aimer le changement et savoir s’adapter. Avec le temps, on connaît les animaux, mais dans les débuts, on use d’astuces pour les reconnaître et éviter erreurs et perte de temps. Chaque exploitant a son petit plus, ses caractéristiques propres. C’est un travail très enrichissant. Nous apportons aussi une attention particulière à l’hygiène avec une tenue de travail propre à chaque exploitation. Quelles sont vos attentes et objectifs pour l’avenir ? FB : J’aspire à me libérer un week-end sur deux de l’exploitation, pour ma famille comme pour vaquer à d’autres activités. Il est vrai que le facteur économique est important, mais quand le travail est bien fait, cela n’a pas de prix. Je suis serein, chaque fois. JB : Les mœurs évoluent en agriculture. Les exploitants commencent à sortir de chez eux et à s’octroyer du temps libre. J’ai même depuis peu une personne qui fait appel à moi deux fois par semaine pour pouvoir pratiquer une activité sportive. Pour ma part, j’ai le sentiment d’offrir du temps libre à des gens qui n’en ont jamais eu. J’ai confiance en l’avenir et suis optimiste quant aux perspectives d’emploi dans le domaine du remplacement agricole. •

Se fAIRE REMPLACER : « Il est vrai que le facteur économique est important, mais quand le travail est bien fait, cela na pas de prix. Je suis serein, chaque fois. »

.CONTACT:

Service Remplacement de la Corrèze... Tél. 05.55.21.54.53 Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

5 AVRIL - MAI - JUIN 2011

Frédéric Bouysson, pouvez-vous nous présenter votre exploitation ? Je suis installé en production de veau sous la mère bio, sur une surface agricole de 45 hectares (dont 3 de céréales) avec une stabulation. Le cheptel est de 58 bovins, dont 41 mères. Les terrains sont fauchés tous les 2 ans. Aucune spécificité à mon sens, si ce n’est l’accent que je mets sur le préventif plutôt que le curatif. Les animaux sont nourris au foin plus céréales, je suis aussi attentif à l’apport naturel en oligo-éléments, minéraux et vitamines.


FAITES LE SAVOIR Investissement et innovation

Robots de traite, une solution d’avenir qui se raisonne Si la recherche de qualité de vie est la motivation essentielle des éleveurs pour investir dans le robot de traite, cette levée de l’astreinte a un prix que semblent toutefois prêts à mettre de plus en plus d’exploitants. L’annuité générée par un robot de traite est d’environ 1,5 à 2 fois celle d’une installation classique, mais proche d’un équipement roto informatisé. Une qualité de vie améliorée Les éleveurs équipés passent plus de temps avec leur famille grâce au temps gagné et à la suppression de l’astreinte de la traite, près de 70 % constatent que leur qualité de vie s’est améliorée.

Des conséquences sur la qualité du lait

AVRIL - MAI -JUIN 2011

23 6

Les conséquences au passage du robot semblent globalement peu importantes sur les divers paramètres de qualité du lait. La baisse du taux protéique est négligeable, en revanche celle du taux butyreux est plus significative du fait de l’accroissement de la fréquence de traite. La détérioration de la qualité du lait liée à l’adaptation à la traite robotisée semble passagère, tout revient pratiquement à l’identique dans les 6 à 8 mois qui suivent l’introduction du robot. Par contre, la dégradation est réelle en ce qui concerne le nombre de spores butyriques dans le lait.

Surveillance du troupeau En système classique, la traite est le moment idéal. En système robot, il faut donc s’obliger à passer du temps à observer ses vaches (chaleur, …). Il faut également passer du temps derrière l’ordinateur pour analyser les résultats du troupeau et agir en fonction des critères d’alertes. Une nouvelle organisation est à trouver.

Impact sur la conduite alimentaire Le meilleur compromis est la distribution d’une ration semi-complète à l’auge et du concentré au robot. La consommation de concentrés est plus importante avec un robot du fait qu’à chaque passage, un minimum de concentrés est distribué, que ce soit pour une forte productrice ou une vache en fin de lactation. Cela permet néanmoins de gagner en quantité de lait. (Source Institut de l’Elevage) • Alexandre FOUILLADE, (05 55 21 54 43) Clément GALZIN (05 55 21 55 45) Production laitière Service Elevage

Vue générale du robot de traite ET Capteurs de trayons en action

Témoignages L’EARL St-Martin, Xavier Deboer et Pierre Cheyroux à St-Viance La mise en route du robot de traite a été réalisée en 2009. Ce choix d’investissement avait pour objectif d’alléger l’astreinte et d’optimiser la production par vache. Après 2 ans d’utilisation, les éleveurs sont convaincus et heureux de leur choix avec un temps d’astreinte journalier qui est passé de 7 heures à 5 heures par jour malgré une augmentation du troupeau de 40 à 60 vaches laitières. De plus, le robot permet une gestion du troupeau plus poussée avec une détection des mammites et des chaleurs grâce à l’activité de l’animal repérée par l’ordinateur. La période de transition et d’adaptation au robot fut critique durant les 18 premiers mois. Aujourd’hui, le rythme de croisière semble trouvé.

Didier Dumas, à Rilhac-Xaintrie Didier Dumas élève 40 vaches laitières sur 55 ha de SAU en zone AOP Cantal. Le choix de l’installation d’un robot s’est fait en 2006 pour un démarrage opérationnel en 2009. Avec pour principale motivation la réduction du temps d’astreinte. L’investissement total, c’est-à-dire le robot et son installation, atteint 150 000 €. Aujourd’hui, le temps d’astreinte est diminué de 3 heures par jour. Le troupeau apparaît plus calme depuis que l’utilisation du robot est maîtrisée par l’éleveur. Didier Dumas se conforme au cahier des charges AOP Cantal. En effet, la proximité des prairies avec les bâtiments permet un pâturage quotidien, tout en garantissant un accès permanent au robot.

Pour l’éleveur, il est primordial de raisonner la conception d’un nouveau bâtiment en pensant à l’installation d’un robot, même si celle-ci n’est pas prévue à court terme.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


FAITES LE SAVOIR Production de veaux de lait sous la mère

L’utilisation des tantes de race laitière comme alternative L’utilisation de tantes de races laitières est une pratique adoptée par un nombre important d’éleveurs. Elle peut représenter une alternative intéressante dans la conduite des exploitations.

Utiliser des tantes de races laitières L’utilisation de tantes de races laitières est une pratique adoptée par un nombre important d’éleveurs. Le coût de production d’un litre de lait, pour une vache laitière achetée 1400 €, selon un coût alimentaire établi par le contrôle laitier (85 € les 1000 litres) s’élève à 0.099 € le litre (hors charges logement). Le prix de revient d’un litre de lait réalisé à base de lait en poudre : Prix du kg de poudre de lait

Coût 1 litre de buvée (180g/litre)

Conjoncture 2010 : 1,88 €

0,338 €

Conjoncture 2011 : 2,21 €

0,397 €

L’utilisation de vaches laitières permet une économie (hors bâtiment et temps de l’éleveur) de 0.298 € par litre de lait soit 298 € les 1000 litres. Cela reviendrait à acheter un sac de poudre de 25 kg à moins de 15 €. (avec de la poudre de lait dosée à 180 g / litre, et un lait de vache revenant à 0.099 € / litre).

7 L’utilisation de vaches laitières : une économie de 0.298 € par litre de lait

Optimiser l’utilisation des laitières Plusieurs types de conduite des laitières existent. Tout d’abord, il est préférable de les conduire à part des mères des veaux pour qu’elles puissent recevoir une alimentation adaptée afin d’optimiser leur potentiel laitier. Ensuite, deux méthodes existent : les éleveurs qui les trayent et les éleveurs qui les font téter directement. Les deux méthodes semblent apporter satisfaction aux éleveurs utilisateurs. Cependant, la traite apporte des avantages techniques : • Contrôle de la quantité tétée par les veaux • Gestion de la concentration du lait (TB/TP) • Augmentation de la quantité de lait produite par les vaches Gérer l’évolution des matières grasses du lait (TB) Le taux de matières grasses du lait n’est pas stable, il évolue de deux manières au cours de la traite et au cours de la lactation. Moyenne Taux butyreux (g/kg) Début traite

14

Milieu traite

90

Fin traite

130

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Le fait de traire les vaches conduit à une homogénéisation du taux de matières grasses du lait, préférable pour favoriser une bonne digestion des veaux. A la différence d’une laitière tétée successivement par plusieurs veaux, où le premier veau ne tète qu’un lait peu riche et le dernier veau un lait très gras. Une évolution similaire est observée au fil de la lactation : Taux butyreux (g/kg) Début lactation

34

fin lactation

62

Les veaux en finition qui tètent des vaches en début de lactation risquent d’avoir un lait sous dosé (Valeur lait reconstitué à 170 g/Litre : TB = 48 / TP = 45). Nous avons réalisé un essai visant à enrichir le lait de vache en début de lactation pour finir les veaux. La pratique est intéressante étant donné que seulement 50g de poudre de lait permettent une augmentation de 8 points de TB. Ce qui divise quant même par 4 les quantités de poudre utilisée (0.209 € / litre soit 0.188 € / litre de gain par rapport à la poudre). • David FULMINET Conseiller production Veau de lait sous la mère - Tél : 05.55.21.55.58

AVRIL - MAI - JUIN 2011

Les cours du lait en poudre s’envolent L’année 2011 voit naître une nouvelle mouture du cahier des charges relatif au Label Rouge de la production veaux de lait sous la mère, certaines modifications ont été apportées, notamment l’évolution à 50 kg (MS) de la quantité maximale de poudre de lait autorisée à être distribuée en complémentation de la tétée de la mère. Cependant les cours de la poudre de lait s’élèvent en 2011, de 2.20 à 2.42 € le kg alors qu’en 2010 les prix s’affichaient aux alentours de 1.88 €. A ce niveau de prix, l’augmentation du coût de production du veau porte une atteinte significative à la marge dégagée et donc à la rémunération des éleveurs. De ce fait, il devient intéressant d’envisager des alternatives à l’utilisation de la poudre de lait ou à une diminution importante des apports. L’utilisation de tantes de races laitières peut être une alternative judicieuse tout comme le multi–allaitement.


ACTUALITÉS PAC 2011

La Chambre d’Agriculture facilite vos démarches La Chambre d’Agriculture de la Corrèze met à votre disposition des moyens humains et techniques adaptés pour vous aider dans vos démarches de déclaration. TÉLÉDÉCLARATION DES SURFACES

AVRIL - MAI -JUIN 2011

23 8

Cette prestation va permettre de saisir et fiabiliser votre déclaration de surface 2011, puis dans un second temps de télédéclarer vos engagements (PHAE2, ICHN…) sur la base des surfaces 2011 vérifiées. Pour bénéficier de ce service nous avons besoin de votre autorisation afin de disposer, au préalable, de vos îlots PAC 2010 informatisés. Vous devez retirer cette demande d’autorisation à Tulle (05 55 21 55 52 ou 05 55 21 55 53), ou dans nos antennes d’Ussel (05 55 46 78 46), et de Brive (05 55 86 32 33), et nous la retourner sans délai à l’adresse indiquée ci-dessous. Aucune demande déposée après le 22 avril ne pourra être instruite. Dès réception de ces documents, nous organiserons en lien avec votre conseiller de secteur, la prise de rendez-vous, planifié entre le 5 avril et le 10 mai 2011 dans les locaux de la

Chambre d’agriculture à Tulle, Brive ou Ussel. Le coût de la prestation est fonction de la superficie PAC déclarée et du nombre d’îlots modifiés. Il est déterminé en début de rendez-vous. C’est en toute sécurité et confidentialité que votre dossier sera finalisé et télétransmis à l’administration. Vous disposerez alors d’un justificatif de déclaration. Une formation gratuite d’une journée est également proposée (groupe de 6 personnes), dans les antennes de la Chambre d’Agriculture, à l’issue de laquelle vous aurez réalisé votre déclaration. Cette action de formation est soutenue par l’État, l’Europe et Vivéa. Elle permettra également d’aider des agriculteurs à s’équiper de nouveaux matériels capables de recevoir partout l’internet à haut débit. •

« Primes Vaches Allaitantes »

Vous ne recevrez pas directement les imprimés Dans le cadre du développement de la politique de télédéclaration, le Ministère de l’Agriculture affiche l’objectif d’atteindre 60 % en 2011. La Chambre d’agriculture de la Corrèze se positionne comme partenaire pour relever ce défi et vous propose de bénéficier de son expérience pour vos déclarations PMTVA 2011. Pour bénéficier de cette action, vous devez vous rendre sur ces lieux de permanence, muni obligatoirement des pièces suivantes : • le numéro PACAGE, code INSEE du siège de la commune et le numéro SIRET, • un relevé d’identité bancaire du compte bancaire sur lequel sont payées les aides, • votre code TELEPAC (clé d’identification) fourni sur le courrier de fin de campagne DPU reçu en janvier, • le numéro de détenteur ou votre déclaration PMTVA 2010 sur lequel il figure. Vous n’avez plus à déclarer les effectifs, ils sont automatiquement calculés à la fin de la période de détention.

permanences jusqu’au 8 avril

DES CONSEILLERS EXPÉRIMENTÉS RÉALISERONT VOTRE DOSSIER PAC 2011 EN TOUTE SÉCURITÉ Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

TULLE. Chambre d’Agriculture, bâtiment D, bureau 34. Mercredi, jeudi, vendredi. Horaires : 9h à 12h, 14h à 17h BRIVE. Chambre d’Agriculture. Lundi, mercredi, vendredi. Horaires : 9h à 12h, 14h à 17h USSEL. Chambre d’Agriculture. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi. Horaires : 9h à 12h, 14h à 17h


DOSSIER TECHNIQUE GROS PLAN

L’herbe :

l’aliment concentré le moins cher

Sommaire P. 10 L’avertissement herbe : outil d’aide à la gestion P. 12 L’herbe, ça se cultive !

P. 15 Les légumineuses : fourragères pour l’élevage P. 16 Effluents et fertilisation des prairies

Dossier réalisé par André Alanore, Christian Broussolle, Bernard Delpy, Benoît Lac, et Stéphane Martignac. Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

9 AVRIL - MAI - JUIN 2011

Au stade feuillu un kilogramme de matière sèche d’herbe équivaut à un aliment concentré avec une UFL, 200 grammes de matières azotées totales et une faible valeur d’encombrement. Pour être exploitée, cette richesse exige une grande maîtrise technique car la valeur alimentaire de l’herbe est sujette à dégradation. L’éleveur ne peut donc pas se contenter de laisser pousser l’herbe mais il doit assurer un pilotage serré de ses prairies, Ses interventions doivent être guidées par une connaissance précise de l’action des températures sur la valeur de l’herbe pour décider entre fauche et pâturage. (pages 10-11). Il valorisera le potentiel de production en corrigeant l’acidité du sol, en réalisant un entretien mécanique, et en planifiant les séquences de pâturage (pages 12 à 14) Il favorisera l’implantation des légumineuses pour obtenir un fourrage riche en matières azotées (page 15) . Il ajustera la fertilisation organique et minérale au potentiel de la prairie (page 16) et ses objectifs de rendement.


DOSSIER TECHNIQUE Gestion

L’avertissement herbe : un outil d’aide à la gestion du pâturage Dans le cadre du Programme Herbe et Fourrages en Limousin, soutenu par le Conseil Régional et les Fonds Européens, un avertissement hebdomadaire est diffusé dès le mois de février sur toute la région Limousin. Cet avertissement, basé sur un réseau de suivi de la pousse de l’herbe, sur l’observation des stades phénologiques et sur la somme des températures, est décliné dans chaque département et enrichi de conseils conjoncturels sur la gestion de l’herbe. Un objectif : permettre aux exploitants d’anticiper et d’adapter les conduites d’exploitation de l’herbe en fonction de la zone géographique et des types de prairies. Afin de fournir aux éleveurs corréziens un outil pour apprécier les stades de l’herbe et adapter leur décision, un dispositif est mis en place pour diffuser :

AVRIL - MAI -JUIN 2011

10 23

• Des observations qui concernent les stades phénologiques et les sommes de températures (méthode mise au point par l’INRA de Toulouse). • Des conseils pour gérer l’herbe en anticipant les grandes étapes : mise à l’herbe, fin de déprimage, temps de pâture sur la surface de base, fauche précoce, fauche classique. Des calculs de cumuls des températures pour anticiper l’évolution des stades de développement L’avertissement s’appuie sur les données des stations météo automatiques (11 en Corrèze). Les relevés des températures minimales et maximales servent au calcul des sommes des températures qui démarrent au 1er février et qui cumule la moyenne des valeurs journalières avec un maximum de 18°C et un minimum de 0°C. Il existe une relation étroite entre les stades phénologiques et le cumul des températures (voir tableau), il devient alors possible de prévoir les dates auxquelles les différentes espèces atteignent les stades phénologiques clés dans chaque zone délimitée par les isothermes.

Stades phénologiques selon les sommes de températures des divers types de prairies. Graminées les plus représentatives dans la prairie

Epiaison

Floraison

Durée de vie des feuilles

600°C

1000°C

1200°C

500°C

550°C

700°C

1100°C

1300°C

800°C

-

850°C

1400°C

1600°C

900°C

Epis

Epis

5 cm

10 cm

Ray-grass naturel

500°C

Dactyle et Fétuque naturelle Prairies naturelles pauvres en RG, Dactyle et Fétuque

La diffusion d’un avertissement hebdomadaire et des préconisations sur la gestion de l’herbe Tout éleveur qui le souhaite peut bénéficier de l’avertissement chaque semaine, avec les conseils pour mieux utiliser l’herbe. Les conseils portent : • sur le démarrage de la pousse de l’herbe avec la mise à l’herbe vers 300°C • sur le pâturage d’une parcelle sur la surface de base à partir de 400°C • sur la gestion du déprimage (pour éviter notamment les étêtages qui sont des déprimages trop tardifs entraînant des baisses des rendements ultérieurs) ; fin du déprimage vers 500°C • sur la dynamique de la pousse de l’herbe, la gestion des fauches et du pâturage. •

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Où TROUVER CET AVERTISSEMENT ? Transmettez votre e-mail à l’un des agents de la Chambre d’Agriculture, vous recevrez gratuitement par voie électronique ce document ou contactez votre conseiller de secteur. Vous pouvez aussi consulter le site http://limousin.synagri.com


DOSSIER TECHNIQUE

AVRIL - MAI - JUIN 2011

11

INScrivez-vous pour recevoir GRATUITEMENT chaque semaine par mail l’avertissEment herbe

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


DOSSIER TECHNIQUE

CULTIVEZ L’HERBE !

Plusieurs techniques permettent de maintenir, voire d’accroître le potentiel fourrager des prairies, notamment grâce à une meilleure gestion du pâturage, un apport d’amendement calcaire en sols acides, des fauches moins rases, le choix d’espèces fourragères et un entretien global cohérent.

Le pâturage tournant se développe Il accroît la production fourragère et la qualité des kilos produits. Cloisonnement et abreuvement : les préalables de la réussite

AVRIL - MAI -JUIN 2011

23 12

Le principe du pâturage tournant est de laisser les animaux un minimum de temps sur la parcelle, avant que des repousses apparaissent (moins de 4 jours). Cela a pour effet de favoriser la repousse de la praire en limitant le piétinement des animaux. Le cycle de l’herbe étant d’environ 28 jours au printemps, cela nous conduit donc à installer 8 parcelles. Pendant qu’une parcelle se fait pâturer, les 7 autres repoussent (4j x 7 parcelles = 28 jours de repousse) La surface uniquement pâturée (surface de base) pour un troupeau est comprise entre 0.3 et 0.5 ha par UGB selon les conditions pédo-climatiques.

Exemple : je dispose d’une parcelle de 10 ha. 10 divisé par 0.4 ha = 25 UGB. Je peux donc faire pâturer 25 UGB sur mes 10 ha à condition de les cloisonner en 8 sous parcelles de 1.25 ha en moyenne. Chacune de ces parcelles doit avoir un accès à l’eau, ce qui peut nécessiter un certain nombre d’aménagements, peu onéreux en général. Ce cloisonnement est à réaliser durant la période hivernale avec un simple fils électrifié.

Mise à l’herbe précoce, une condition indispensable L’objectif de cette pratique est d’arriver sur la 8ème sous parcelle avec 20 cm de hauteur d’herbe, mais pas davantage. Il faut donc, pour y parvenir, réaliser une mise à l’herbe précoce de façon à anticiper l’explosion de la pousse de l’herbe. Concrètement, 8 années sur 10, la date de mise à l’herbe se situe 1ère quinzaine de mars pour les parcelles les plus précoces du département et la 1ère quinzaine d’avril pour les parcelles plus tardives (350 °Cj). Cette technique permet de réaliser un cycle de pâturage environ tous les mois (28 jours).

TéMOIGNAGE : Hugues Doumazane, à Sioniac. L’EXPLOITATION. Installation 1er mai 2010 à Sioniac Ferme pilote du programme régional herbe et fourrage ; 65 ha de SAU dont 3 ha de maïs, 2 ha de céréale et 3 ha de RGI en dérobé, 50 vêlages en limousine pour production de veaux de lait L’EXPÉRIENCE. Hugues Doumazane a repris l’exploitation de son père. Le pâturage tournant a été affiné en 2008 suite à une porte ouverte sur une ferme pilote du 1er programme herbe et fourrage en limousin. « Le pâturage tournant, je trouve beaucoup d’avantages à la technique : - une fois les parcelles faites, il faut juste déplacer les animaux - pas de fils à déplacer - meilleur contact avec les animaux qui sont devenus plus dociles - meilleure valorisation de l’herbe - moins de passages de broyeur car moins de refus - l’herbe consommée par les animaux est de bonne valeur car elle est toujours au bon stade - pas de fertilisation supplémentaire - un déprimage des parcelles de fauche qui sont proches est réalisé

La seule contrainte est l’abreuvement, un investissement est nécessaire mais qui permet de réaliser des économies. On revient à des pratiques simples mais efficaces. »

Le pâturage tournant permet d’offrir une herbe de très bonne qualité (0.9 UFL/Kg de MS) en limitant les phénomènes de refus et le stock sur pied. Dès que les premières fauches précoces sont réalisées (ensilage, enrubannage, foin précoce), ces surfaces peuvent servir pour la pâture.

ne pas impacter défavorablement le futur rendement en foin, le déprimage doit être arrêté suffisamment tôt : 500°Cj. Concrètement, cela correspond, 8 années sur 10, à stopper le déprimage le 1er avril pour les secteurs les plus précoces, jusqu’au 1er mai pour les zones les plus tardives du département.

Le déprimage : arrêter assez tôt

Un dépassement de cette date, correspondrait à un étêtage. Cette coupe du futur épi entraîne donc un moindre rendement. Par contre, les repousses sont uniquement feuillues. •

Le déprimage consiste à faire pâturer des surfaces destinées à la fauche. Pour

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


DOSSIER TECHNIQUE

TéMOIGNAGE : Vincent Bordas, à Allassac. Depuis l’installation de Vincent en 2003, la production laitière du GAEC DES 4 VENTS n’a cessé d’augmenter, passant de 240 000 litres à 500 000 litres aujourd’hui. Pour autant, les surfaces n’ont pas évolué de façon significative. De ce fait, des dispositions ont été prises pour alimenter le troupeau (55 VL, 17 génisses), sans baisser la moyenne de production par vache (9 000 litres) et sans augmenter la part du maïs ensilage dans l’assolement. Cela s’est traduit depuis 2003 par une démarche progressive vers : • Le renouvellement des prairies temporaires : Pour la fauche : - Luzerne + Dactyle (2 ha) - RG Hybride + Trèfle Violet (2 ha) Pour une utilisation mixte Fauche-Pâture: - Dactyle + RG Anglais + Trèfle Blanc (20 ha)

Les animaux ont été sortis le 15 mars en 2010 et le 1er mars en 2011.

Cette modification de gestion du pâturage a demandé un investissement de 1000 € pour les aménagements (piquets, fils, bacs à eau). Cela a également demandé des efforts pour changer les habitudes du troupeau et des éleveurs. Par contre, Vincent note principalement une nette simplification du travail (arrêt du principe « fil avant-fil arrière ») car toutes

les clôtures de cloisonnement sont déjà en place ainsi que les points d’eau. Par ailleurs, la flore des prairies a évolué, avec un accroissement de la part de trèfle blanc dans les pâtures. Les heures de broyage des refus ont nettement diminué au même titre que les consommations de complémentaire azoté.

Les amendements calcaires :

une pratique à privilégier en sols acides L’apport d’amendement calcaire Un sol sans apport d’amendements calcaires s’acidifie progressivement sous l’effet des exportations (faibles) et des pertes par lessivage (de loin les plus importantes). L’acidification se produit notamment dans l’horizon de surface en raison de l’effet de l’N ammoniacal et de certains engrais organiques (effluents de poulaillers). Ces amendements sans être nécessairement épandus tous les ans doivent permettre de compenser les pertes en apportant 250 à 300 unités de Cao par ha et par an. Outre un effet sur l’augmentation de la quantité d’azote minéralisée (phéno-

mène limité de 10 à 20 U d’N / an), il engendre une modification de la flore au profit d’un accroissement du taux de légumineuses.

Il existe différentes formes d’apport En fumure d’entretien, des amendements à effet rapide (type chaux) ne sont pas adaptés, il est préférable de choisir des amendements type calcaire broyé ou autres sources de calcaire industriel avec des solubilités carboniques de 35 à 60 % et des finesses de 0 à 3 ou 5 mm. Ce type de produit est non seulement mieux adapté techniquement mais plus abordable économiquement. Un apport tous les 3 à 5 ans permettant d’ajouter

250 à 300 unités de CaO / an est suffisant. Exemple. Calcaire broyé : solubilité carbonique 35 %, finesse de 0 à 5 mm, teneur en Cao : 45 % sur produit brut. Un apport de 5 tonnes tous les 5 ans permet d’assurer un bon entretien. Les autres formes d’amendements avec effet plus rapide doivent être réservées aux situations nécessitant un redressement immédiat ou à des zones particulières ne permettant pas le passage aisé des engins ou ne nécessitant pas un traitement généralisé de la parcelle. Ces apports n’ont qu’un effet à court terme et ne doivent pas être utilisés pour faire de la fumure d’entretien. • •••

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

13 AVRIL - MAI - JUIN 2011

• La mise en place du pâturage tournant : 2 lots sont constitués : - 55 VL sur 8 ha (cloisonnés en 8 sousparcelles de 1 ha) - 17 génisses et les taries sur 5 ha cloisonnés en 5 sous-parcelles de 1 ha. Sur ce dernier point, des modifications sont envisagées.


DOSSIER TECHNIQUE CULTIVEZ L’HERBE !

Suite...

Techniques de fauche : pensez à rallonger le 3ème point de la faucheuse Une fauche trop rase, c’est-à-dire inférieure à 5 cm (et 7cm pour les prairies à base de luzerne) a le même effet qu’un surpâturage : • retard des repousses, • salissement, • usure prématurée des couteaux de faucheuse, • tirage excessif de l’outil, • séchage du foin en contact avec la terre... •

Des espèces fourragères plus pérennes avec plus de légumineuses

AVRIL - MAI -JUIN 2011

14 23

Actuellement, la tendance est à l’utilisation croissante de légumineuses dans des mélanges pour limiter l’achat de complémentaire et d’engrais azotés (voir page 15). La pérennité dépend de l’espèce et de la variété, suivant son adaptation au milieu, son entretien et son exploitation. Entre les différentes espèces, la pérennité va de quelques mois pour le ray-grass italien à 7-8 ans pour les espèces les plus pérennes telles que le dactyle ou la fétuque. Les espèces les plus pérennes sont aussi celles qui sont les plus lentes à l’installation… •

Un entretien mécanique nécessaire pour valoriser le potentiel : (étaupinage, ébousage, émoussage, fauche des refus, lutte contre les rats taupiers) L’entretien mécanique n’est pas obligatoire sur toutes les parcelles si leur conduite a été correctement raisonnée. Il existe peu de matériels réellement polyvalents. Le choix se fera en fonction des objectifs recherchés afin d’éviter certaines erreurs. L’émoussage est à privilégier en fin d’automne et début d’hiver avec des matériels à dents plutôt agressives. Réalisé trop tard, au printemps, l’émoussage a pour effet de limiter la pousse des plantes et détruit une partie des légumineuses. L’ébousage est une opération à réaliser plutôt avant les gelées, à l’entrée de l’hiver afin de répartir au mieux la fertilisation organique. Cette opération pourra être renouvelée en cours de pâturage, si des pluies sont annoncées pour limiter les refus. L’étaupinage est une opération consistant à étaler la terre des taupinières ; elle se réalise avant le redémarrage de la végétation. Pour cette fonction-là, le matériel utilisable peut être limité à des équipements spécifiques simples. •

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


DOSSIER TECHNIQUE TECHNIQUES

Les légumineuses : des fourragères indispensables pour l’élevage L’intérêt des légumineuses (trèfles, lotier, luzerne) dans les prairies n’est plus à démontrer. En effet, elles permettent d’apporter à l’animal une alimentation équilibrée mais aussi de diminuer la fertilisation azotée des parcelles par la capacité qu’elles ont de fixer l’azote atmosphérique.

Si vos prairies installées ne comportent que peu de légumineuses, il est tout à fait possible de sursemer du trèfle blanc ou du trèfle violet par exemple. Il faut toutefois respecter quelques règles : • choisir des prairies sans excès d’eau et bien pourvue en calcium et potassium • assurer un bon contact entre la graine et le sol par un travail superficiel (herse et rouleau) • semer sur un sol réchauffé et humide (au printemps ou à l’automne) • limiter la concurrence avec les graminées déjà présentes par une bonne gestion de la pâture ou de la fauche • préférer des variétés agressives semées. Exemple : de 3 à 4 kg/ha de trèfle Les prairies multi-espèces : Elles sont composées de plusieurs graminées et plusieurs légumineuses. Elles ont l’avantage d’avoir de bonnes valeurs alimentaires, d’être durables et moins sensibles aux aléas climatiques. Les bons mélanges sont le compromis entre les exigences du sol, du climat et

TABLEAU 1 : Pourcentage de légumineuses Printemps avant 2ème exploitation

Eté

Interprétation

Inférieur à 10%

Inférieur à 20%

Fertiliser comme une prairie de graminées pures

De 10 à 25%

De 20 à 50%

Contribution : de 5 à 10 kg d’azote / T MS produite annuellement

Plus de 25%

Plus de 50%

Pas de fertilisation azotée

TABLEAU 2 : RENDEMENTS DES PRAIRIES MULTI-ESPÈCES Rendements

1ère coupe (tMS)

2-3 et 4ème coupe (tMS)

Total (tMS)

Luzerne

4,2

3,8

8

Luzerne + Dactyle

4,8

5,5

10,3

Luzerne + Dactyle + Trèfle Violet

4,7

5,6

10,3

Luzerne + Fétuque

2,2

3,1

5,3

Luzerne + Fétuque + Trèfle Violet

3,7

4,2

7,9

Source : Programme herbe et fourrage en Limousin

du mode d’exploitation de la prairie. Les rendements mesurés sur plusieurs parcelles de démonstration en 2008 ont été reportés dans le tableau 2. On peut noter que : • Les mélanges graminées-luzerne sont plus productifs que la luzerne pure • Le mélange classique dactyle luzerne est toujours d’actualité • Le trèfle violet présente de l’intérêt dans les parcelles hétérogènes, il

prend la place de la luzerne dans les zones qui craignent l’humidité et les zone tassées (traces de roues). Les légumineuses sont indispensables au sein d’une exploitation d’élevage,. Elles permettent d’apporter gratuitement de l’azote à la prairie et surtout elles enrichissent la valeur nutritive des fourrages. •

TABLEAU 3 Valeurs alimentaires

1ère coupe Matière Azotée Totale

1ère coupe UFL

2ème coupe Matière Azotée Totale

2ème coupe UFL

Equivalence à l’hectare

Luzerne

22 %

0,73

22 %

0,81

Luzerne + Dactyle

16 %

0,83

20 %

0,85

Luzerne + Dactyle + Trèfle Violet

16 %

0,79

20 %

0,88

Luzerne + Fétuque

18 %

0,88

20 %

0,81

Luzerne + Fétuque + Trèfle Violet

14 %

0,74

20 %

0,86

2,9t soja + 2,9t triticale 2,5t soja + 5,7t tricale 2,5t soja + 5,7t triticale 1,4t soja + 2,8t triticale 2,1t soja + 3,9t triticale

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

15 AVRIL - MAI - JUIN 2011

Les légumineuses étant des plantes de lumière, il est important de les aider par des techniques culturales comme le déprimage et la fauche précoce. Cela permet d’assurer 20% de trèfle dans le fourrage récolté et jusqu’à 50% pour les repousses d’été. Comme le montre le tableau 1, le pourcentage de légumineuses s’apprécie de manière visuelle et globale et permet de recaler la fertilisation azotée.


DOSSIER TECHNIQUE CONSEIL

Effluents et fertilisation des prairies L’automne et l’hiver sont des périodes favorables pour aider les prairies à se refaire une santé. ASSURER SES STOCKS : FERTILISATION AZOTÉE La fertilisation azotée est un des leviers sur lequel les éleveurs peuvent jouer pour assurer les rendements en stock. Un apport azoté précoce pour les fauches précoces : cumul 200 à 250°C (base 0 au 1er janvier). ARVALIS Institut du Végétal a mis en évidence que la meilleure efficacité de l’apport d‘azote est obtenue avec un épandage précoce, dès que la végétation démarre (présence de feuilles vertes). La valorisation des apports réalisés à un cumul de températures (base 0, 1er janvier) compris entre 200 et 250°C est la plus efficace pour les fauches précoces. Un décalage d’1 mois (environ 100°C) peut provoquer une baisse du rendement de 30%. Concrètement, le rendement optimum d’une prairie ensilée ou enrubannée est obtenu avec un 1er épandage de l’azote (40 à 60 u N / ha si apport de fumier durant l’hiver ou 60 à 80 u N /ha si pas d’apport d’effluents organiques). Pour les apports de plus de 60 unités, un fractionnement est conseillé.

Bien RÉPARTIR LES APPORTS ORGANIQUES POUR RÉDUITE LA FACTURE DES ENGRAIS

PLAN PRÉVISIONNEL DE FUMURE DES PRAIRIES AVEC APPORT ORGANIQUE OU SANS APPORT ORGANIQUE

PRAIRIE PERMANENTE Pâture extensive

PRAIRIE temporaire PERMANENTE Pâture normale à intensive

PRAIRIE TEMPORAIRE 4,5 T MS/ha ( 26 boules 120 x 120 ) (17 boules 120 x 150)

PRAIRIE TEMPORAIRE 8 T MS/ha 2 coupes

BESOINS N

P

K

FUMURE ORGANIQUE + AZOTE MINERAL

0

0

0

Impasse totale avec au moins un ébousage en fin d’été

40

Fumier bovins frais : 15 T/ha + 30 N Fumier bovins évolué : 13 T/ha + 30 N Lisier bovins : 10 m3/ha + 30 N Lisier porcs dilué : 10 m3 + 30 N

40

60

100

30

40

60

80

Fumier bovins frais : 15 T/ha + 40 N Fumier bovins évolué : 13 T/ha + 40 N Fumier ovins évolué : 8 T/ha + 40 N Lisier bovins : 20 m3 / ha + 40 N Lisiers porcs dilué : 15 m3 / ha + 40 N

120

Fumier bovins frais : 25 T/ha + 70 N Fumier bovins évolué : 20 T/ha + 80 N Fumier ovins évolué : 12 T/ha + 70 N Lisier bovins : 30 m3 / ha + 70 N Lisier porcs dilué : 25 m3 / ha + 60 N

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

OU UNIQUEMENT FERTILISATION MINÉRALE Impasse totale (ébousage fin d’été) 40

0

0

40

30

40

proposition : 230 kg 3 x 17 60

40

60

proposition : 180 kg ammonitrate plus 200 kg 0 - 20 - 30 80

60

120

proposition : 250 kg ammonitrate Plus 300 kg 0 - 20 - 30

Il est important d’intervenir sur des bouses plutôt «fraîches» En alternance avec 1 apport organique tous les 3 ans Si jamais d’apport organique Il faudra alterner fumure organique et fumure minérale pour satisfaire les besoins en K (sauf si réserve dans le sol)

ENGAGEMENT PHAE2 COMPATIBLE

CULTURES

HORS PHAE2

AVRIL - MAI -JUIN 2011

16 23

L’augmentation des prix des engrais minéraux impose une valorisation au plus juste des matières organiques produites sur l’exploitation. Les prairies permettent d’élargir les époques d’épandage. Règlementairement, l’épandage des fumiers et des composts est possible toute l’année. L’épandage de compost ou de fumier évolué sur prairie, même pâturée, ne présente pas de risque sanitaire. Attention aux fumiers frais et pailleux qui peuvent entraîner des problèmes d’appétence et de dégradation du couvert végétal. Privilégier un épandage sur les prairies qui seront fauchées dans l’année, les prairies uniquement pâturées peuvent supporter l’impasse de fumure phosphopotassique (pensez à réaliser des indices de nutrition en Pet K au printemps). Les doses conseillées sont de 15 à 20 T/ Ha, l’utilisation d’épandeur à hérissons verticaux et muni d’une table d’épandage permet une bonne répartition et un bon émiettement au sol des amendements organiques. 15 tonnes de fumier/ha apporte 75 unités d’azote au total dont 1/3 sera disponible dans l’année pour un apport en fin d’hiver, 37 unités de phosphore et 120 unités de potasse disponibles.


ACTUALITÉS Identification des animaux à naître

L’électronisation des cheptels ovins-caprins Depuis le 1er juillet 2010, une étape a été franchie : la généralisation de l’identification électronique à tous les animaux à naître. La seconde étape concerne l’électronisation des cheptels ovins-caprins. Déjà, les éleveurs volontaires peuvent demander des boucles électroniques à l’EDE.

Les éleveurs devront avoir réalisé l’électronisation de tous leurs animaux (ovinscaprins) nés avant le 1er juillet 2010, au plus tard le 1er juillet 2013. Dès maintenant, les éleveurs peuvent démarrer en volontaire. L’électronisation d’un cheptel consiste à poser une boucle électronique sur les animaux reproducteurs, soit en remplacement d’une boucle conventionnelle, soit en ajout d’une boucle saumon (possibilité de pose d’un paturon électronique en caprins). Jusqu’en juillet 2013, l’État français finance le coût HT de la boucle électronique. L’éleveur ne règle que les frais d’envoi des boucles du fabricant chez lui, la TVA sur ces repères et les frais de gestion de la commande par l’Établissement de l’Élevage. L’électronisation se déroule en 5 étapes : • Inscription de l’éleveur auprès de l’EdE avec signature d’une déclaration du détenteur pour électroniser les ovinscaprins nés avant le 01 juillet 2010. • La fourniture à l’EdE d’un inventaire complet des animaux reproducteurs présents sur l’exploitation. • La commande des repères électroniques par l’EdE puis leur expédition du fabricant directement chez l’éleveur. • La pose des repères électroniques par l’éleveur (en informer l’EdE). • La validation du chantier par un agent habilité par l’EdE (visite d’exploitation et remise d’une attestation de fin d’électronisation des ovins-caprins). • Bernard BOUSSANGE & Sylvie DENIS Chambre d’Agriculture de la Corrèze Établissement de l’Élevage

Témoignages d’éleveurs Jean-Claude Paillard, à Malpouge de Sornac :

Ne pas attendre le dernier moment Jean-Claude Paillard exploite seul 100 ha de SAU sur le Plateau de Millevaches. Il élève 50 vaches allaitantes limousines en production de broutards et 260 brebis F1 Suffolk. Pour savoir comment se déroulent ces opérations, l’éleveur est allé à la journée d’information organisée par l’EdE en septembre 2010 à Meymac. « J’ai suivi les conseils donnés. Finalement, je ne l’ai pas vécu comme quelque chose de contraignant. Cela a d’abord permis de bien mettre à jour notre inventaire de reproducteurs ovins » poursuit-il. « Le 13 novembre, j’ai reçu mes boucles, et le 14 novembre, elles étaient posées. La partie la plus difficile est le débouclage des animaux. Il faut maintenir la brebis fermement pour éviter de se blesser soi-même ainsi que l’animal. Aucune brebis n’a eu d’infection ».

17 J.-C. PAILLARD teste le lecteur

Dans quelques années, son fils doit s’installer. « On profitera certainement de son arrivée pour s’équiper en outils informatiques de gestion de troupeau en lien avec l’identification électronique. Tout ceci devra nous permettre un meilleur suivi du troupeau, tout en gagnant du temps, le papier : c’est périmé » conclut l’éleveur.

Régis Moratille à la Rigaudie de Saint-Sulpice Les Bois :

Améliorer le suivi technique du troupeau « Je voulais informatiser la gestion de mon troupeau ovin donc la possibilité de démarrer l’électronisation est arrivée au bon moment. J’ai procédé au rebouclage de mes 350 brebis seul, en travaillant par lot, sur quelques jours. Maintenant, je n’ai plus d’erreur de lecture de numéros puisque je dispose d’un lecteur. J’ai choisi de m’équiper avec un Psion pour ne pas gérer de connexion Blue Tooth. J’apprends progressivement à réaliser tous les enregistrements. Après avoir vérifié l’inventaire, la première étape a été l’agnelage. J’en suis à l’édition des bons de circulation pour chaque mouvement de lot. Pour moi, l’identification électronique conjuguée à un

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Le Psion de Régis MORATILLE

équipement informatique est indispensable pour améliorer la gestion de mon troupeau ovin ».

AVRIL - MAI - JUIN 2011

En quoi consiste l’électronisation pour un éleveur d’ovins-caprins ?


CHIFFRES CLÉS Données 2010 et analyses

Principales évolutions de la production bovine en Corrèze EFFECTIF DE VACHES ADULTES COMMENTAIRE. En 2010, les effectifs de vaches adultes (> 36 mois) sont restés constants par rapport à 2009 à 151 417 têtes (+ 0,2 %) toutes races confondues. Ce phénomène est aussi observé en race Limousine avec 131 171 têtes (+ 0,6 %). Pour autant, on constate une forme de décapitalisation au niveau des femelles de renouvellement (12 à 36 mois) à – 8,5 % par rapport à 2009. Il semblerait que les besoins de trésorerie et le manque de disponibilité fourragère incitent les éleveurs à vendre des animaux jeunes. Ce qui affectera à terme les bilans de reproductions et la diffusion du progrès génétique dans les élevages.

NAISSANCES

AVRIL - MAI -JUIN 2011

18 23

ANALYSE. Après deux années de baisse (2008 et 2009), l’année 2010 est marquée par une reprise des naissances atteignant 140 757 veaux, soit + 4 %. Cependant, la répartition mensuelle des vêlages reste perturbée par l’épizootie de FCO. En effet, en 2010, on observe des pics de vêlage moins marqués, plus étalés dans l’année comparativement à 2007 (année sans problème sanitaire particulier).

NAISSANCES TOUTES RACES

25000 20000 15000 10000 5000

Ventes de broutards mâles 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0

COMMENTAIRE. Jusqu’en 2007, le gros des ventes de broutards mâles était réalisé en septembre et octobre. Depuis, les problèmes sanitaires ont largement perturbé les naissances, donc les périodes de sorties. Les niveaux mensuels de ventes sont plus étalés. De plus, même si les volumes produits en 2010 augmentent très légèrement par rapport à 2009 (+ 1 % avec 38 425 bêtes), on ne rattrape pas le niveau de 41 246 veaux vendus en 2007.

VENTE DE VEAUX DE LAIT ANALYSE. Après une baisse tendanNombre Rapport n/n-1 cielle depuis 2005, près de 30 000 2005 32 076 veaux de lait ont été produits en 2010 2006 29 863 - 7% (+ 6 % par rapport 2009). Est-ce une 2007 28 416 - 5% amorce durable de reprise de la pro2008 29 087 +2% duction en Corrèze suite à la mise en 2009 27 762 - 5% place du PER veaux de lait qui a permis 2010 29 311 + 6% de diffuser des méthodes nouvelles d’élevage ? Synthèse réalisée par Clément Galzin et Bernard Boussange, Service Élevage, tél. 05.55.21.55.45

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


CHIFFRES CLÉS Statistiques

Installations-Cessations : Combien et Comment ? Les statistiques concernant les installations et les cessations d’activité sont de précieux indicateurs de la dynamique de notre agriculture. L’exploitation de nos bases de données permet d’établir des bilans. Evolution du bilan global « Cessation-Création » Il s’agit de constater la différence entre le nombre d’exploitations qui déclarent cesser leur activité et le nombre de celles qui se créent quels que soient leur statut et leur dimension économique.

Créations (1) Cessations (1) Bilan (1)-(2)

2007 321 265 + 56

2008 300 219 + 81

2009 215 173 + 42

2010 242 212 + 30

Total 1 078 869 + 209

Ce bilan positif doit être sérieusement nuancé par le fait que plus de 110 exploitations par an (entre 101 et 128 selon les années) sont créées par des personnes qui mettent en valeur moins d’une demie Surface Minimum Installation ,qui de fait sont inscrites comme cotisants solidaires à la MSA. En réalité une fois les exploitations des cotisants solidaires décomptées, le solde annuel est régulièrement déficitaire ;sur la période considérée il est de moins 231.

Évolution du nombre d’exploitations créées avec plus d’une demie SMI avec ou sans DJA Avec DJA Sans DJA - 40 ans Total - 40 ans Sans DJA + 40 ans TOTAL

2007 76

2008 77

2009 52

2010 45

Total 250

34

29

29

22

114

110

106

81

67

364

69

51

42

52

214

179

157

123

119

578

Le nombre d’exploitants n’ayant pas sollicité la DJA varie d’une année à l’autre et s’établit en moyenne à 29 représentant prés de 32% des jeunes installés de moins de 40 ans. Les raisons pour lesquelles la DJA n’a pas été demandée (114 cas entre 2007 et 2010) sont recensées ci-dessous :

Choix volontaire de ne pas rentrer dans le parcours de l’installation En attente de rentrer dans le parcours de l’installation

2007 7 7

2008 11 6

2009 6 6

2010 3 3

Total 27 22

% 24% 19%

Double actif avec appui ou non des parents, volonté de conserver le patrimoine.

14

8

11

10

43

38%

6 34

4 29

6 29

6 22

22 114

19% 100%

Régularisation d’une situation particulière TOTAL

quel EST LE cadre juridique Des installatIONS ? Les modes d’accès au foncier. Pour les installations à titre individuel des moins de 40 ans le tableau consigne l’évolution des différentes modalités d’accès au foncier. La proportion d’installations en fermage est forte (2 exploitations sur 3), l’achat et la donation font jeu égal avec les contrats précaires . Bail hors cadre familial Bail dans le cadre familial Prêt à usage Achat Donation Autre

2007 26 29 4 10 3 3

2008 20 28 8 4 5 6

2009 12 10 2 6 0 6

2010 16 15 0 5 5 7

Total 74 82 14 25 13 22

% 32,2% 35,7% 6% 10,9% 5,6% 9,6%

Les modes de gestion. Sur les 4 dernières années la proportion d’installations (hors cotisants solidaires) dans le cadre sociétaire est de 27 %. Parmi les formules sociétaires, le GAEC arrive en tête. Total 2007-2010 GAEC EARL SCEA SARL Autres

Synthèse réalisée par A. DELAGREE, Colette JABIOL et André Alanore.

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

68 56 25 1 7

% 43,3 37,5 16,9 6 4,5

19 AVRIL - MAI - JUIN 2011

Le nombre de jeunes qui s’installent a fortement diminué, mais en 2011 une recrudescence du nombre de candidats à l’installation est sensible. Les personnes s’installant après 40 ans représentent 37% du nombre total d’installations. Dans cette catégorie les reprises suite à l’arrêt d’activité du conjoint représentent près de 40% .


INFOS PRATIQUES Tendances et Marchés

Des conditions favorables à la vente de bois, mais... Après avoir connu de longues années d’incertitudes quant à l’évolution favorable des cours des bois sur pieds, les propriétaires ont, depuis 2010, tout lieu de se réjouir... Mais prudence ! Un contexte favorable

Le marché est dynamique et se caractérise par une forte demande de bois accompagnée d’une nette augmentation des prix des produits. Il est essentiel que les détenteurs de la ressource, soutiennent cet élan en proposant aux entreprises les bois dont elles ont besoin. Ils participeront ainsi au développement économique d’une filière régionale créatrice d’emplois. Malgré tout, la vente de bois demeure une opération délicate, qu’il importe de préparer pour éviter toute mauvaise surprise.

Être en capacité de vendre

AVRIL - MAI -JUIN 2011

20 23

Il convient en premier lieu de s’assurer qu’il n’y a aucune restriction réglementaire ou administrative pour la réalisation de la coupe. Il est possible à cet effet d’obtenir des renseignements auprès de la DDT ou auprès du service forestier de la Chambre d’Agriculture.

Bien définir la chose vendue

Le propriétaire définit ce qui va composer la vente. Doivent ainsi être clairement identifiées : les numéros des parcelles cadastrales, les limites de la coupe et les peuplements concernés. Il importe aussi de repérer les chemins par lesquels s’effectuera la sortie des bois ainsi que les places de dépôts.

Se renseigner auprès de personnes neutres et Indépendantes de l’acte de commercialisation Le service Forêt de la Chambre d’Agriculture apporte son appui aux propriétaires pour qu’ils puissent préparer leur vente et choisir le mode de commercialisation le mieux adapté aux caractéristiques du lot. A titre d’exemple, avant de procéder à une vente en bloc, pour s’assurer que les propositions des acquéreurs correspondent aux tendances du marché, il est possible de faire réaliser un inventaire qui donnera des indications sur le volume du lot et permettra une approche préalable de sa valeur. Les propriétaires disposent ainsi de renseignements plus précis sur les caractéristiques de leurs lots et peuvent envisager plus sereinement une discussion avec les acheteurs.

Faire jouer la concurrence Pour un propriétaire forestier non averti une règle s’impose : la mise en concurrence, quel que soit le mode de vente retenu (vente à l’unité de produit ou vente en bloc). En effet, les spécialités et les débouchés des différents exploitants et scieurs étant variables, les offres de prix pour un même lot peuvent connaître d’importants écarts. Il faut donc s’assurer de vendre au mieux en retenant la meilleure offre parmi plusieurs propositions.

Contacter les acheteurs potentiels Il est préférable de cibler ses acheteurs en fonction de la nature des bois à vendre. Le propriétaire contactera ainsi des scieurs de résineux, de feuillus, des utilisateurs de bois de trituration… selon les caractéristiques du lot. Il peut s’avérer judicieux de se renseigner sur la réputation des acheteurs, sur leur solvabilité, sur leur capacité à respecter leurs engagements, sur la qualité de leur travail… Lorsqu’un propriétaire est démarché directement par un acheteur, il importe de ne surtout pas se précipiter. L’exécution rapide de l’opération et la conclusion hâtive de la vente est rarement dans l’intérêt du propriétaire. La sagesse recommande de s’assurer que l’offre est réellement intéressante en prenant le temps de la comparaison, avant de s’engager.

Choisir un mode de vente adapté à sa situation La vente à l’unité de produit : C’est en théorie la méthode la plus sécurisante pour le propriétaire puisque chaque stère ou chaque m3 de bois exploité est vendu selon un prix convenu à l’avance. Dans la pratique, elle s’avère beaucoup plus complexe car les nombreuses dimensions des produits (longueur, diamètres fin bout…) ne facilitent pas la comparaison entre les différentes offres. De même, le façonnage et le tri des produits par l’acquéreur en fonction de ses débouchés ne garantissent pas au propriétaire une valorisation à la hauteur du potentiel de son lot. La vente à l’unité de produit demeure une excellente méthode pour le propriétaire qui se charge des opérations d’abattage, de façonnage et de débardage. Il maîtrise alors l’exploitation et vend ses bois « bord de route ».

la vente est l’aboutissement des efforts de plusieurs génération

Elle est généralement réservée aux premières et secondes éclaircies, ainsi qu’à certaines coupes rases, lorsque les catégories de produits exploités demeurent peu nombreuses (exemple : pâte à papier •••

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze


INFOS PRATIQUES

Le marché est dynamique et se caractérise par une forte demande de bois

et billon à palette). La comparaison des offres est alors plus facile, et les risques de tris hasardeux moindres.

• le mode vente (en bloc et sur pied, à l’unité de produit, à l’unité de produit bord de route)

La vente en bloc et sur pied :

• les détails de l’exploitation (délais d’exploitation, de vidange des bois, chemins à emprunter, périodes de débardage, clauses particulières telles que les remises en état des lieux, les dégâts aux clôtures…)

C’est la solution la plus simple puisqu’il est proposé au propriétaire un prix global pour le lot. Le tri et la valorisation des produits par l’acheteur n’ont dès lors plus d’incidence sur le prix final ; ce dernier ayant déjà été défini au préalable. La comparaison des offres entre les acheteurs est également facilitée puisque le seul paramètre du prix global est à prendre en compte. Ainsi entre plusieurs offres, le vendeur est certain de retenir la plus élevée.

CONCLURE LE contrat

• le prix et les modalités de paiement : prix en bloc, par catégorie de produit, TTC ou Hors Taxes selon la situation du propriétaire au regard de la TVA, paiement au comptant ou en plusieurs échéances avec précision sur les dates.

• l’acheteur et le vendeur (qualité, nom, prénom, raison sociale, adresse…)

La section Forêt de votre Chambre d’Agriculture, est à votre service pour vous conseiller et vous accompagner à l’occasion de ces opérations, peu courantes mais extrêmement importantes, qui sont l’aboutissement des efforts de plusieurs générations. •

• la situation du lot (commune, lieu dit, n° de parcelle cadastrale, surface, limites, marquage des arbres faisant l’objet de la vente…)

Didier VIALLE Section Forêt - Tél : 05 55 46 78 46 Chambre d’agriculture 10, Bd Clemenceau 19200 USSEL

Une fois l’acquéreur choisi, afin de garantir les intérêts des parties, il est impératif de signer un contrat de vente. Il doit contenir des renseignements sur

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Chiffres Clés Exemples de prix indicatifs pour des fûts supérieurs au m3 dans une configuration de coupe rase :

. Douglas : 60 à 80€/m3 . Mélèze : 50 à 70€ /m3 . Épicéa : 30 à 40 €/m3 . Pin : 22 à 28€/m3 Ces fourchettes sont nécessairement larges car la configuration, la qualité et les modalités d’exploitation de chaque lot sont variables et conditionnent le prix au m3. Leur application systématique pour tout lot de bois serait hasardeuse.

AVRIL - MAI - JUIN 2011

21


TERRITOIRES SUD CORREZIEN

Mise en place d’un schéma de cohérence et d’organisation territoriale (SCOT) Afin de suivre la mise en place du SCOT sur le sud du département, la Chambre d’Agriculture de la Corrèze en lien avec la SAFER ont mis en place un groupe de travail. Celui-ci intègre à la fois des élus professionnels de la chambre agriculture et des responsables locaux. L’encadrement technique est assuré par des conseillers agricoles, le cartographe, l’urbaniste et le chef de service de la SAFER. Le SCOT est un document d’urbanisme à l’échelle de plusieurs communes qui fixe pour plusieurs années l’organisation du territoire afin de préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles. Il fixe les objectifs des diverses politiques publiques en matière d’habitat, de développement économique et de transport. Ce document est opposable aux tiers : Il sert de cadre pour la réalisation ou la modification des documents d’urbanisme communaux (PLU et Cartes communales), pour la localisation des zones d’activités, pour la mise en place des trames vertes et bleues …

AVRIL - MAI -JUIN 2011

22 23

La profession agricole souhaite préserver le foncier et maîtriser l’urbanisation. L’objectif est de préserver l’espace agricole en tenant compte de la qualité agronomique des terrains, face à une avancée de l’urbanisation. Le but est de supprimer les problèmes de dégradation du support de production que pourraient apporter la présence de constructions en bordure de terres agricoles. Cette action menée par la profession agricole à 3 objectifs : - prendre un rôle conservatoire dans un contexte agricole difficile. Le but étant de conserver des surfaces indispensables au maintien de l’activité. - prendre la forme d’une mesure d’accompagnement lors de la libération de surfaces liées à une dynamique agricole intermédiaire. Il s’agit de préserver les surfaces indispensables au maintien d’une agriculture viable. Ce maintien pourra se faire par le classement en Zone Agricole à Protéger des surfaces indispensables à l’agriculture, tout en maîtrisant la destination des espaces transitoires que l’agriculture n’est plus à même de valoriser. Mais ceci ne peut être possible qu’avec un développement d’actions foncières. - anticiper la libération de surfaces à échéance d’une dizaine d’années. Ce cas de figure concerne les communes où l’agriculture fait preuve de dynamis-

Le territoire concerne 86 communes qui représentent la moitié de la population du département

me. Il s’agit, de favoriser la transmission des structures d’exploitations convenables en évitant toutes opérations d’urbanisme, susceptibles de nuire aux intérêts de l’activité agricole et d’en dégrader le support de production. Pour cela, la profession agricole, propose systématiquement : • La mise en place d’un diagnostic et d’un projet agricole dans les documents d’urbanisme, • La participation à l’élaboration des trames vertes et des trames bleues, • La généralisation de PLU sur toutes les communes. La Chambre d’Agriculture sera amenée à donner un avis sur le dossier en tant que Personne Publique Associée début 2012, pour une mise en application du SCOT prévue début 2013. • Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

UNE MISE EN PLACE PROGRESSIVE Yves Gaonach, responsable Corrèze SAFER Marche Limousin Philippe Thomas (05 55 86 32 33) et Patrick Auger (05 55 21 55 52), conseillers Chambre Agriculture Corrèze


INFOS EMPLOI Vie professionnelle

Formation informatique agricole gratuite pour les salariés de la production La Chambre d’Agriculture met en place une formation de 3 jours sur l’apprentissage des bases de l’informatique et son utilisation à des fins professionnelles. Lieu : Brive, Tulle et Ussel Dates : 3 jours à partir de fin Mars Programme : détail en encadré Coût : Gratuit pour vous Financement : Le FAFSEA finance les coûts de la formation, et une indemnité d’absence à votre employeur égale à 110 % du SMIC journalier par jour de formation suivie. • D’autres sujets de formations seront abordés. Vous serez toujours informés, notamment via la revue de la Chambre d’Agriculture.

AU PROGRAMME Le web (moteur de recherche, navigation, les favoris, les sites professionnels) La messagerie électronique (lancer le programme, comprendre les icônes, envoyer- recevoir - stocker un message) Découvrir 2 logiciels professionnels GEIDEL et PLANFUM (14 h) Présentation. Apprentissage des fonctions de base du logiciel. Applications et utilisation du Pocket

Renseignements et inscriptions : Gladys FROMENTIN - Service Formation Emploi à Tulle • tél. 05.55.21.54.60 • E.mail : gladys.fromentin@correze.chambagri.fr

Informations professionnelles, formations...

Employeurs : pour lecture et abonnement gratuit de votre salarié Vous êtes salarié(e) de la production agricole de la Corrèze. Nous souhaitons connaître votre adresse postale ou internet pour vous apporter une information gratuite et régulière, correspondant à votre profession.

POUR VOUS INFORMER La Chambre d’Agriculture va mettre en place une communication spécifique destinée aux salariés de la production agricole au travers : - de son site internet : www.limousin.synagri.com - de mails ciblés sur vous avec des liens renvoyant sur les nouveautés du site - de courriers si vous n’êtes pas connecté(e) à internet - de ce magazine avec cette page dédiée.

POUR VOUS PROPOSER DES FORMATIONS COURTES, PRÈS DE CHEZ VOUS ET ADAPTÉES A VOS BESOINS Vous pourrez ainsi recevoir chez vous tous les documents concernant votre actualité, vos droits et les informations administratives utiles.

Si vous êtes intéressés, n’hésiter pas à prendre contact avec Gladys FROMENTIN pour lui transmettre vos coordonnées complètes : Chambre d’Agriculture de la Corrèze - Service Formation Emploi • Immeuble Consulaire Puy Pinçon 19000 TULLE • tél. 05.55.21.54.60 • E.mail : gladys.fromentin@correze.chambagri.fr

Le Magazine de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

23 AVRIL - MAI - JUIN 2011

Etre autonome. Utiliser l’environnement Windows et Internet (7 h) Découverte : l’écran, le clavier, l’unité centrale, la souris Le bureau : les icônes, les raccourcis Le système Windows : la fenêtre, les barres de travail, les périphériques, la gestion des fichiers, du classement Utilisations primaires : savoir utiliser la souris, démarrer, arrêter, lancer un programme, lancer une icône, sauvegarder. internet : qu’est ce que c’est ?


Chambre d'Agriculture de la Corrèze Bureau de Brive : Immeuble Agriculture-Service ZI Cana Ouest - Rue Jules Bouchet - 19100 BRIVE Tél. 05 55 86 32 33 - Fax 05 55 86 32 19 Courriel : brive.cda19@correze.chambagri.fr

Siège à Tulle : Immeuble Consulaire Puy Pinçon BP 30 - 19001 TULLE CEDEX Tél. 05 55 21 55 21 - Fax 05 55 21 55 55 Courriel : accueil@correze.chambagri.fr

Bureau d’Ussel : Immeuble consulaire de l’Odine 6, avenue de la Résistance- 19200 USSEL Tél. 05 55 46 78 46 - Fax 05 55 46 78 33 Courriel : ussel.cda19@correze.chambagri.fr

Votre Chambre d’Agriculture à domicile :

www.limousin.synagri.com De l’info, des conseils, des références, des expertises de terrain : la bonne information au bon moment Mais aussi : • L’actualité réglementaire, l’actualité des filières corréziennes… • Les conseils en gestion de l’herbe et fourrages, en fruits et légumes, en grandes cultures, mais aussi en production bovine, ovine et porcine… • Les bulletins de santé du végétal, les bulletins réglementaires sur les produits phytosanitaires… • Nos publications : références technico-économiques, études et articles… • Les cotations hebdomadaires (évolution des prix sur 3 ans) • Notre catalogue de formation, les évènements et manifestations agricoles de la région

Les 9 et 10 avril 2011, à Objat la Chambre d’Agriculture de la Corrèze aura le plaisir de vous accueillir sur son stand à l’occasion de la manifestation

« L’Agriculture en fête au pays du goût ». Contact et inscription : Anne Marie DUMAS-VIVIER (05 55 21 55 41 ) - synagri.contact@correze.chambagri.fr


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.