Interstice ; Lieux de production

Page 1

I

ENSAL

17-06-2017

NTERSTICE LIEUX DE PRODUCTION

ÉTUD. UNIT

CHAPPET Débora

UE 101 - UE1011 - P10 - PFE AMTH DE PFE CATTANT Julie DE PFE

MEM

MASTER ARCHI

S10 16-17

AMTH FI

© ENSAL


Skyline de la ville de Lyon

Grand Lyon

RhĂ´ne-Alpes


DEM : Architectures, Métropoles, Territoires Habités

UE1011 - PFE

0


Pour bla-blater

vant-propos

A 0


Notice de PFE, notice de PFE,... ?

«UN RAPPORT INDIVIDUEL DE PRÉSENTATION DU PFE qui sera imprimé pour deux lecteurs choisis parmi les membres du jury du DEM au minimum deux semaines avant la soutenance. Ce rapport de PFE, de 30 000 signes minimum hors illustrations et annexes, synthétise l’analyse amont, la problématique choisie, la genèse du projet, et propose un retour critique sur le travail effectué au long du semestre» Selon le : GUIDE SOUTENANCES PFE ET MENTION RECHERCHE - ENSAL 2016-2017

Je ne sais pas si ce rapport sera à la hauteur des attentes formelles énoncées ci-dessus. Il proposera cependant un résumé des thèmes abordés et étudiés tout au long de la construction de la problématique et du développement des hypothèse de réponse proposées au cours de cette dernière année d’étude en architecture. Au-delà d’un simple rapport ce document représente une part de mon avenir dans la profession. Il soulève des questionnements restés sans réponse et qui me tiennent à coeur pour la suite de mon développement professionnel. Bien qu’il ait été rédigé individuellement dans sa forme finale je tiens à souligner que toutes ces thématiques ont été développées à l’aide de mon groupe de projet du semestre 9 : Théo Faucheux, Sarah Cognata et Loriane Ferreira. Certains des schémas présentés sont issus de ces réflexions et partages. Dans un souci de cohérence graphique j’ai préféré garder des documents en noir et blanc, n’y voyez là dedans aucune pensée morbide ou dépressive au contraire. Ce projet ne fut pas de tout repos mais je réalise aujourd’hui combien j’ai pris du plaisir à le faire avancer tout au long de cette année.

5


Pour commencer

ntroduction

I 0


Dans le cadre du semestre 9 de cette dernière année (je l’espère) à l’école d’architecture de Lyon, il nous a été proposé de travailler et d’étudier la ville de Givors. Parallèlement nous avons eu l’occasion de suivre un double cursus en partenariat avec l’IMU (Intelligence des Mondes Urbains) de l’université de Lyon. Ce cursus nous a permis d’aborder des problématiques urbaines afin d’en étudier les répercussions sur le monde urbain actuel. En ce qui nous concerne nous avons choisit comme thème : GIVORS TERRITOIRES RÉMINISCENTS. Dans un premier temps nous allons définir et expliciter ce titre en introduction puis nous aborderons des sujets plus globales touchant à la métropole et au périurbain, ensuite nous le sujet de Givors avant de vous présenter les hypothèses de réponse développées en projet.

La notion de ville Depuis plusieurs décennies maintenant, les chercheurs annoncent et prédisent la fin des villes. Au début des années 1980, le sociologue Paul-Henry Chombart de Lauwe se questionne déjà sur l’avenir de la ville avec un ouvrage intitulé La fin des villes, mythe ou réalité? En évoquant la « fin des villes », il nous parle de deux dynamiques interdépendantes. D’une part, la production par la combinaison des techniques d’aménagement et de propagande d’un espace matrice de la domination. D’autre part, la production par les groupes dominés d’un espace divergeant et souterrain. Ainsi, après avoir été longtemps un espace de convivialité – au sens d’un espace produit par le don, le partage et l’usage – la ville devient un « outil », dispositif fonctionnant de manière autonome, sans que soient pris en compte les hommes et les femmes qui y participent. La ville grandit, se complique et rompt les équilibres sociaux qu’elle abritait. A partir de ce constat, nous sommes aujourd’hui à la recherche d’une définition pour les villes en fin de vie. A quoi correspondent-elles ? Comment se définissent- elles ? Est-ce simplement une densité, une continuité de bâti ? Un regroupement de population ? Ou, est-ce un mélange des deux

7


? Est-ce que c’est l’état actuel d’une zone bâtie ? Uniquement cet état ? Ou peut-on y inscrire le lien historique qui est fait avec l’espace ? Les questions que nous pouvons nous poser sont multiples et les réponses ne sont pas toujours évidentes, elles s’entrecroisent et s’entremêlent, sont pluridisciplinaires et multi-scalaires. En outre, la définition de ville est difficile à établir, d’autant plus qu’elle change en fonction des pays et des sociétés.

8

En effet, pour l’administra on d’un pays, la notion de ville se résume en seulement deux points qui sont : une continuité du bâti et un seuil minimum d’habitants qui peut varier en fonction des pays. En France le seuil légal pour parler de ville est de 2 000 habitants alors qu’en Suisse, le seuil est fixé à 10 000. Au Japon, à la différence de ces deux pays européens limitrophes, la ville ne commence pas avant un seuil minimum de 50 000 habitants. Or, la ville ne peut pas être réduite au simple nombre d’habitants qui la peuplent. En ne prenant en compte que ces deux caractéristiques pour définir ce qu’est la ville, c’est une définition simpliste et un peu réductrice que nous créons. La ville est une entité à part entière, parcourue par de nombreuses dynamiques sociologiques, politiques, économiques. La ville peut être spatialisée et a des particularités qui lui sont propres et qui lui permettent d’avoir une identité, une autonomie et un fonctionnement. A travers cette réflexion, la ville apparaît comme étant un outil urbanistique permettant de rationaliser l’espace, de le classer et de l’appréhender. La ville n’est plus qu’une planification géante, ou le lien entre l’espace urbain et sa population n’existe plus, ou le territoire urbain est complètement déconnecté des habitants qui la vivent au quotidien.


La notion de territoire En observant Givors, sa relation entre les espaces urbanisés ou non, il nous a donc semblé que le terme de ville était finalement assez réducteur. La ville est un espace complexe, unique qui pourrait mettre en lien des espaces urbains et des espaces plus ruraux et agricoles sur lesquels elle n’a pas toujours une emprise si prononcée. Etymologiquement, le mot « territoire » vient du latin territorium, dérivé de terra, la terre, le sol et qui signifie « étendue de pays qui ressortit à une autorité ou à une juridiction quelconque ». Avec le terme de territoire, il y a avant tout l’idée de terre, qui en géographie, se définit par une étendue, un espace aux caractéristiques particulières, mais aussi par son lien avec la population qui l’habite et surtout son organisation politique. Avec la notion de territoire, un lien est fait entre une entité spatiale, physique et une collectivité humaine, plus immatérielle, liée à une souveraineté, une organisation politique, un regroupement économique. Cette notion nous semble donc plus appropriée pour parler des espaces sur lesquels nous travaillons. Ainsi, nous cherchons à utiliser le terme de territoire pour ne pas se restreindre à l’idée unique de ville, définie comme une concentration bâtie et humaine ancrée au sein d’un espace géographique donné mais avec qui elle n’aurait pas forcément de lien direct, spatial ou théorique. Au début de son article « Le territoire est-il un lieu de mémoire? » Jean-Luc Piveteau revient sur la définition de territoire et en dégage trois traits distinctifs principaux qui forment toute sa complexité. Le premier est un « espace commutatif / disjonctif ; un sol qui rassemble et crée un être social » soit le lien entre le sol, la terre à l’état pur et le peuple qui s’y installe et y créé une société. Le territoire devient la base des « racines » de ce peuple en tant que rassemblement uni et un mais aussi dans l’altérité qui le compose. Le deuxième est « un espace de commensalité et de symbiose: on mange à la même table et on échange plus entre soi qu’avec les autres. » Le territoire a une fonction identitaire et

9


culturelle qui rapproche les populations qui se forment au niveau régional ou national, avec des représentations communes des espaces et des paysages qui composent le territoire. Avec son lien au spatial et les interactions entre les différents territoires, c’est un système qui se créé et se déploie et ne se situe plus au simple statut d’espace définit et reproductible. Le troisième et dernier trait est « un espace d’appartenances et un espace d’appropriation », qui découle évidemment des deux autres et inclut la structure politique, économique et culturelle qui fait le propre de tel ou tel territoire. Mais s’il est appropriation, il est aussi lieu d’expression et d’accomplissement personnel, où chacun peut s’épanouir et s’exprimer, au sein d’une société régie par des règles et des valeurs similaires.

10

Aujourd’hui, le territoire de Givors a été façonné par plusieurs de ces appropriations, de ces sociétés successives et une cassure a été formée entre le territoire urbain, la ville de Givors et son espace proche, les territoires ruraux alentours. Au sein même de Givors, plusieurs territoires se font face, se cloisonnent et c’est pour ces raisons que nous avons décidé d’employer le terme de territoires au pluriel ; pour rendre compte de la multiplicité et de la diversité des territoires de la commune givordine, à la fois dans son présent et dans son passé.

> Ci-contre : Schéma représentatif des différents territoires hétérogènes formant la métropole du Grand Lyon


GIVORS


Le concept de réminiscence

12

Effectivement, les territoires ont subi de nombreux changements et variations au cours du temps. Néanmoins, ils possèdent un souvenir profond, parfois inconscient, d’une essence qui leur est propre. Celle-ci les définit depuis toujours mais n’est souvent pas, ou plus, mise en valeur. De ce fait, effectuer un retour à l’essence d’un territoire, reviendrait à faire prendre conscience à la population des caractéristiques originelles du site sur lesquels leur ville est établie, caractéristiques responsables de son organisation politique, économique et sociale et des usages qui la traverse. Pour se faire, le concept de réminiscence peut être provoqué. La réminiscence est développée par les philosophes grecs de l’antiquité comme un processus qui consiste en la faculté de faire remonter à la surface le souvenir d’une idée enfouie, inhérente ou inconsciente, que l’on ne reconnaît pas en tant que telle, mais qui existe bel et bien. Socrate développe la réminiscence comme une véritable théorie, un concept en soi qui est révélé grâce au questionnement engendré par la maïeutique. La maïeutique constitue un réel processus de questionnement qui permet une réminiscence de l’Idée, de l’essence du territoire. Selon Aristote, la réminiscence se différencie de la mémoire par bien des points dont plusieurs fondamentaux. Elle est selon lui, le propre de l’homme. Alors que la mémoire est susceptible d’être présente chez n’importe qu’elle être vivant ayant une notion du temps, puisqu’elle ne touche que le passé et correspond au souvenir entier, suite à un laps de temps écoulé, laissant la possibilité au souvenir de devenir un et indivisible. La réminiscence, quant à elle, est le processus qui consiste, à partir d’une série de raisonnements, de gestes, d’habitudes de reconstituer un ensemble à partir d’un souvenir, d’une sensation partielle. La réminiscence se provoque. Grâce à elle, le sujet a la possibilité de remonter le plus possible à l’origine des choses pour pouvoir en comprendre tous les tenants et les aboutissants et reconstruire le raisonnement, l’objet du souvenir. Ce processus se différencie également de la connaissance première des choses car il est interne et individuel


: c’est à l’intérieur de soi-même que se produit la réminiscence, c’est l’esprit qui brasse une multitude de mouvements et de raisonnements pour arriver au bon. L’aide d’autrui stoppe le processus de réminiscence et correspond plus à une phase d’apprentissage. Cette idée de réminiscence n’est cependant pas un processus lisse et aisé mais plutôt long et complexe et qui passe souvent par des réflexions et un raisonnement très éloigné de l’objet de la recherche de base. Dans des travaux plus récents de Jean-Luc Piveteau intitulés « Le territoire estil un lieu de mémoire ? », tous les territoires sont des lieux de mémoires, synonymes d’appropriations successives, de lieux de sociabilité et d’accomplissement de soi. Mais, toutes ces strates qui composent successivement le territoire ne sont pas pour autant toutes apparentes et libres d’accès dans l’esprit de tout un chacun : le phénomène semble plus complexe, parfois enfoui, en partie oublié ou tout simplement évité. La réminiscence, de ces instants oubliés des territoires de Givors, est un réel potentiel de développement pour la ville qu’il s’agisse des usages et des appropriations qui l’ont traversées à travers les âges ou de l’essence même de ces espaces. On appellera ici essence ce qu’il peut y avoir de plus originel dans les territoires et qui forme la base de Givors : ses caractéristiques topographiques ou géographiques sont par exemple la raison première d’une implantation humaine, à la confluence entre deux cours d’eau et deux vallées importantes, moteurs depuis l’Antiquité d’une activité commerciale nécessaire à l’économie de la région. Il nous a paru particulièrement intéressant de nous pencher sur ces notions philosophiques après avoir réfléchi à une fin probable de la ville ou du moins une fin de la construction des villes, de l’urbanisation et de leur planification telles qu’on les connaît aujourd’hui. Si on peut considérer qu’une ère s’achève avec la prise de conscience de l’importance de l’usage et de l’appropriation habitante de l’espace urbain, il nous semble nécessaire de chercher à prendre en compte la multiplicité des territoires -et pas seulement urbains- qui composent la commune de Givors.

13


Comme vu précédemment, aborder le projet urbain comme nous le connaissions ne nous suffisait plus. Après avoir rejeté l’idée de ville comme nous la connaissions nous avons fait le choix de parler de territoires. Par la suite nous avons développé le concept de réminiscence. Notion que l’on associerait principalement à l’Homme nous avançons l’hypothèse que ce principe se retrouverait également au sein du/des territoire(s) urbains ou non. Essayons de l’expliquer avec ces quelques schémas ci-dessous. Dans un premier temps, nous avons remarqué que chaque projet que nous avions produit au cours de notre cursus en architecture arrivait comme une fin en soi. Comme une réponse définitive à un territoire en pleine mutation. Le schéma ci-dessous tente d’en représenter l’idée :

Essence

Histoire

Usages actuels

Projet

Nous connaissons un principalement de par ses usages mais qu’était-il avant tout ceci ? Quel est son essence ? Sa raison d’exister ? Selon nous un projet de qualité serait un projet PROJET capable d’assurer les usages d’aujourd’hui tout en gardant ceux d’hier, d’imaginer ceux de demain mais en respectant l’essence Réutiliser, valoriser Maïeutique du site, c’est à dire son origine. Ainsi la courbe du temps n’est plus linaire mais circulaire. Le projet n’est plus vécu comme un but un but à atteindre mais comme une continuité, un maillon jusqu’alors manquant capable de requestionner notre façon de faire et de penser. En utilisant la réminiscence, nous souhaitons nous remémorer, nous remettre en mémoire ce qui a fait du site ce qu’il est aujourd’hui : son essence. Cependant, conscient des actuels nous en reconnaissons ses usages etUSAGES ses besoins DES ESSENCEdéfis DU SITE Intemporel Temporel afin d’arriver à un projet évolutif complet afin être cohérent TERRITOIRESmais indéfini en certain point pour en révéler les futurs potentialités.


Essence

Histoire

Usages actuels

Projet

PROJET

Réutiliser, valoriser

ESSENCE DU SITE

Maïeutique

Intemporel

Temporel

Se remémorer

USAGES DES TERRITOIRES

Reconnaitre

REMINISCENCE


Pour rĂŠsumer

ommaire

S 0


1 - LA MÉTROPOLE 2 - L’INTERSTICE 3 - LE CONTEXTE 4 - L’ÉDUCATION 5 - GENÈSE DU PROJET 6 - RETOUR CRITIQUE


La grosse

ĂŠtropole

G

M 1


LYON

GRIGNY

GIVORS

CHASSE- SUR - RHONE

LOIRE- SUR - RHONE


Givors et la métropole Givors est une ville post industrielle, située dans le département du Rhône et dans la métropole de Lyon depuis 2015. Par sa situation géographique, Givors est un carrefour stratégique situé à la confluence des vallées du Rhône et du Gier. Elle fait le lien entre les agglomérations de Lyon au nord, Saint-Etienne au sudouest et Vienne au sud-est.

20

Tout récemment intégrée à la métropole de Lyon (Janvier 2015), on y retrouve certaines des problématiques liées à la création de ces supers-villes aujourd’hui : éloignement géographique du centre, tissu urbain hétérogène, voirie dédiée uniquement à la voiture, exclusion sociale de certains quartiers. Givors est une ville pourtant très bien desservie, autoroute, voie ferroviaire, Rhône. Ces axes initialement sources d’échanges (sociaux, marchands, économiques) deviennent des facteurs d’exclusion et sectionnent la ville en différentes parties qui aujourd’hui souffrent de difficulté de communication et d’échanges au sein même de la ville. Ainsi toute possibilité de relation de quartier ou de voisinage paraît inexistante voir périlleux à développer. Lors de nos recherches sur Givors, les premières questions interpellantes ont été celles portant sur la relation entre les différents territoires de la métropole mais aussi et surtout l’éloignement géographique vécu ou subit entre le centre et la périphérie. Autant politique, qu’économique ou social, les relations que l’on retrouve au sein de la métropole sont plus ou moins développées, efficaces et pertinentes. Dès que j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, j’ai pu remarquer qu’au delà d’une simple restructuration territoriale de grande importance, la métropole est aujourd’hui un outils de communication, voir de marketing. La métropole est un phénomène récent au sein du territoire français, un peu plus anciens dans les villes nord-américaines (défini d’une façon différente également), ce qui entraine un déferlement d’article, d’analyse et de critique. Habitant la métropole et futur actrice de la construction de ces métropoles je

SAINT ÉTIENNE

r

Gie


Rhône

Grand Lyon

Ga ron

GIVORS

GRIGNY

CHASSE SUR RHONE

LOIRE SUR RHONE

VIENNE


trouve cela important de comprendre leur fonctionnement dans la multiplicité des domaines qu’elle regroupe. Pour premièrement être lucide face aux problématiques qu’elle engendre mais également pour les alternatives qu’ils seraient possible de proposer à ce que l’on voit se faire aujourd’hui. Pleinement consciente qu’il est impossible de changer le système des métropoles comme il est aujourd’hui, j’aimerai vous proposer de parcourir la ville avec moi en adoptant un point de vue différent. Attention ne déformons pas mon propos je ne parle pas ici de révolutionner la ville et je ne prône en aucun cas que mon point de vue est résolument nouveau, radical ou révolutionnaire. Au contraire il a déjà été adopté de nombreuses fois auparavant, alors pourquoi allons-nous rarement plus loin que ce que le modèle souhaite nous imposer ? Le territoire s’appauvrit, la population habite les villes sans désir ou conviction, le rural souffre de la distance que les villes lui impose, voulons-nous vraiment continuer ce gaspillage en fermant les yeux sur une réalité qui s’offre à nous chaque jour ? Parler de la métropole me tient particulièrement à cœur, cette entité politico-socio-spatial, et j’en passe, est communiquée et perçue comme acquise. Cependant la vérité est tout autre, aucune définition universelle n’a pu être donnée et elle suscite de nombreuses interrogations. Si certain y voient ici une nouvelle méthode de faire la ville, pour ma part je l’a considère je ne l’a perçoit pas de cette façon.


Essai de définition de la métropole «Alors que la ville s’est construite par sédimentations successives de textes en constituant le trésor et la trame, la métropole s’imposerait par la seule loi du développement».

Le Grand Lyon, Métropole du Grand Paris, Brest métropole..., Depuis maintenant quelques années les noms des plus grandes villes françaises ce sont associés au concept de métropole. Que se cache t-il vraiment derrière ce mot ? Encore aujourd’hui le terme de métropole reste indéfini et parler de «métropole, c’est se référer à un modèle qui n’est pas encore arrivé à maturité».

Si la métropole est aujourd’hui un terme qui n’est toujours pas clairement définit par les experts, elle est d’autant plus incomprise par un grand nombre de personne et notamment par les principaux intéressés : les résidents de ces métropoles. Cette compréhension de ces hyper-villes est rendue difficile d’une part par la grande complexité de son fonctionnement et d’autre part par la multiplication et l’hétérogénéité des champs de recherche à laquelle elle se rattache et par laquelle elle est régie (politique, sociologie, urbanisme, architecture, économie, géographie... Etc). Au début du siècle dernier, cette notion de «métropolisation» fut utilisée pour qualifier les villes qui étaient soumises à une urbanisation rapide qui entraînait la création de lien entre la ville et la banlieue. On pourrait donc penser qu’une ville devient une métropole lorsque la ville atteint un certain développement géographique et occupe un territoire plus important jusqu’à englober les communes environnantes et atteindre une emprise spatiale. Ou que celle-ci connaisse un développement démographique important pour atteindre une population de plusieurs centaines de milliers d’habitants. La métropole serait donc uniquement une ville étend ses frontières dans le but de posséder un territoire plus vaste et une population ainsi démultipliée ? La métropole étymologiquement Si l’on s’intéresse à son étymologie la métropole correspond au


développement des «villes-mères». Cette notion nous donne un premier indice de définition : la métropole est une entité qui en domine ou en engendre d’autres (mère-fille). Lorsque l’on se réfère au dictionnaire Richelet (1680), on s’aperçoit que le terme métropolisation, était déjà utilisé au XVIIème siècle pour désigner une «ville capitale». Ici, une deuxième notion importante se dégage c’est celle du commandement. La métropole possède un certain pouvoir sur les provinces qui l’entoure. Enfin, pour certain comme le sociologue allemand Georg Simmella métropole était le témoin de l’avènement de la modernité. Il s’appuie sur l’explosion démographique survenue à Berlin, entre 1871 et 1910. La ville est passée de 800 000 âmes à plus de deux millions pour atteindre quatre millions d’habitants en 1914. Avant de quitter la ville Georg Simmel aurait déclaré que «le développement de Berlin coïncide avec mon propre développement intellectuel, le plus fort et le plus large».

24

Il serait le premier à remettre en cause que le terme métropole est uniquement lié à une croissance démographique. Les mutations culturelles que soulève le sociologue soulignent également l’influence que peut avoir la ville-mère sur ses villes périphériques. La métropole est un mot mettant l’accent sur deux qualités distinctes : -une forte population -une aptitude à l’organisation de la vie économique, financière et culturelle conçue comme un commandement. Le développement des «villes-mères»

Pour comprendre le développement des métropoles intéressonsnous en tout premier lieu et très succinctement à l’histoire de la ville étroitement liée à l’évolution politique et économique du monde. Depuis les temps pré-modernes, les métropoles sont les interlocutrices privilégiées de celles d’autres villes qu’elles


P ourquoi la métropole ? Mise en réseau avec d’autres villes, d’autres territoires, d’autres institutions, d’autres acteurs Mise en système de territoires contigus mais hétérogènes L’articulation entre niveaux territoriaux, du local au global (provincial/ régional/national/fédéral) La valorisation de réseaux de villes dû à l’éloignement du centre par rapport à la zone périurbaine Création de nouveaux pôles secondaires

25

Q uels en sont les impacts ? Le territoire est débordé son gouvernement ne peut prétendre accaparer cette mise en réseau par définition multi-acteur Le territoire est démultiplié et aucun gouvernement local n’a les moyens de porter toute l’hétérogénéité métropolitaine Une complexité à laquelle un gouvernement unique, fut-il métropolitain, ne peut répondre. Étalement urbain

Principaux enjeux retenus pour le développement du projet

Les centres traditionnels se transforment et sont parfois menacés de dévalorisation


contrôlent et qu’elles dominent, qu’elles intègrent dans leur mouvance et dans leurs réseaux d’échanges. Elles jouissent d’une puissance économique et politique qui leur permettent de développer et renouveler sans cesse des innovations profitables à leurs cités vassales. La ville-mère représente pour elles un lieu unique qui leur fournit des services rares (monétaires, financiers, économiques,...), voire stratégiques (politiques, diplomatiques, militaires,...) contre des prestations ou des biens plus banals (matières premières, source d’énergie, travail peu spécialisé).

26

Lors de la première modernité européenne (à partir du XVIème siècle), le mode de production mercantiliste associa cette forme d’exploitation économique à l’exercice d’une domination politique brutale. La montée en puissance du mode de production capitaliste, qui constituera la deuxième modernité amorcée au XVIIIème siècle, ne constituera pas une entrave au colonialisme. Puisque la colonisation fut active durant tout le XIXème siècle et les métropoles4 gardèrent jusqu’au milieu du XXème siècle, leurs aires nationales et impériales de rapports quasi exclusifs avec des villes demeurant sous leur contrôle politique. En revanche c’est la forme post-fordiste (avec laquelle viendra la troisième modernité inaugurée avec les années 60) et l’évolution du mode de production capitaliste, puis le triomphe du néolibéralisme portée par la chute du mur et des pays communistes, à la fin du XXème siècle, qui modifieront profondément la fonction métropolitaine. C’est alors que naquit l’ère de la métropolisation universelle. C’est en soulevant le fait que la métropole est constituée d’un centre et d’une (ou de) périphérie(s) que les premières questions ont fait leur apparition. En effet, Givors récemment entrée dans la métropole du grand Lyon fait-elle partie du centre ou de la périphérie ? Que signifie cette dualité ? Quelles relations entretiennent-elles ? Quels en sont les finalités ?


Centre urbain dense Banlieue Espace périurbain Zones industrielles

La grosse

Gentrification Nouvelles zones d’activité Fonctions centrales, commerces

Étalement urbain Principaux axes routiers et ferroviaires Développement des transports collectifs Espaces protégés

«En tant qu’agglomération paroxystique, la métropole demeure idéale : son développement étant sans borne, elle n’a pas de forme. Elle réalise, par « agglomérations » successives et infinies, l’effacement du périmètre exclusif de la ville historique et le dépassement de toute espèce de frontière contrevenant aux contemporaines et incontournables « mobilités ». La métropole est ainsi, par définition, une étendue urbaine au « périmètre

introuvable », comme l’affirmait Pierre Mansat le 1e octobre 2008 lors de sa contribution aux débats de la Conférence métropolitaine. Elle s’impose alors comme parachèvement du processus d’urbanisation : par l’effacement de la césure frontalière qui la distingue de tout autre territoire, cette ville sans bord recouvre en puissance la totalité du globe.» Après la ville : regard sur l’imaginaire de la métropole Sébastien Thiery

27


Le périurbain Métropole, ville visible à l’internationale, pourquoi pas, mais cette attention systématiquement portée sur ces géants laisse à penser que le reste du territoire est abandonné à un développement automatique, à peine réglementé par une planification encore immature, où l’architecture serait rare, sans réflexion collective et sans attention. Sentiment qui peut être renforcé lorsque l’on se confronte aux lotissements résidentiels ou aux zones d’activité uniformes et sans vie. Il nous revient premièrement de définir le terme périurbain et savoir si Givors peut être qualifiée de zone périurbaine et si ce n’est pas le cas trouver à quoi elle est associée, afin d’amorcer une stratégie de projet efficace par rapport à ces besoins et ses enjeux.

28

Faubourgs, arrière-pays, banlieues, suburbain, périurbain, infraurbain, rurbain, marges, périphéries, franges, (à définir)… Tout comme la métropole le terme de périurbain est mal définie et ses limites restent floues. En France, l’adjectif « péri-urbain » apparaît en 1966 dans le dictionnaire avec pour définition «ce qui entoure la ville» avant que l’INSEE, lui donne une définition statique : «Le périurbain est composé des communes sous influence urbaine du fait des déplacements domicile-travail : communes des couronnes périurbaines et communes multipolarisées.»

Cette définition est remise en question, notamment pour son caractère trop normatif mais également parce qu’elle part du principe que le périurbain se définit uniquement au travers d’une ville-centre polarisatrice en termes d’emplois. Le périurbain se résumerait donc à une réinterprétation de la ville dortoir, dynamique matin et soir mais vide de toute activité durant la journée. Je ne pense pas que le péri-urbain se résume à un simple mouvement pendulaire. Si cette définition de l’INSEE est fortement remise en question, elle met en lien deux notions importantes, le spatial et le social. Si le périurbain pouvait être distingué et remarqué uniquement par un tissu urbain particulier, ou par une morphologie qui lui


est propre qu’elle serait-elle ? Lors de première analyse on peut remarquer que la discontinuité du bâti et la présence de vastes espaces ouverts font partis des caractéristiques du périurbain, mais cette question reste à étudier. À propos de la dimension sociale, celle-ci nous invite à considérer les caractéristiques sociales et/ou démographiques des populations qui résident dans ces espaces. Au-delà de la proportion d’actifs travaillant dans le pôle urbain, comme le suggère la définition de l’INSEE, il serait pertinent par exemple d’étudier la proportion de populations nouvellement installées, suggérant ainsi une dynamique populationniste spécifique. De s’intéresser à la situation économique des foyers présent sur ce territoire, ces données pourraient mettre en évidence, les liens qui unissent les différentes populations de la métropole (si il en existe, bien entendu). Ainsi, nous pouvons dire que l’étude des relations emploi-domicile, qui paraît déterminante dans l’approche du périurbain que propose l’INSEE, mérite d’être non pas oubliée mais complétée. Pour résumer, «la référence à une dialectique spatiale et sociale invite à une considération plus approfondie des interactions entre les modes de vie des résidents et les espaces dans lesquels ils s’inscrivent. Le recours à la notion de l’« habiter » doit permettre de répondre à cette exigence. Encore faut-il qu’un accord existe déjà sur ce qu’est l’« habiter».»

Autres définitions Pour A.M. Seronde Babonaux (1985), la périurbanisation est : “la diffusion, dans un milieu originairement rural, des lieux de résidence des urbains”.

Cette définition, assez générale, est (1991) qui estime que :

partagée par B.Dezert

“la périurbanisation au sens littéral” touche les espaces subissant l’influence et la croissance de la ville-centre, tout en conservant des activités rurales et agricoles sur la majorité de leur territoire”.

29


Néanmoins, cet auteur oppose la périurbanisation à la rurbanisation en insistant sur la marque spatiale que laisse le processus périurbain sur les territoires qu’il touche. R.Chapuis (1995) se montre, quant à lui, très soucieux de rompre avec les anciens schémas de croissance urbaine des années soixante, puisqu’il affirme que la périurbanisation est : “une nouvelle forme de l’expansion urbaine mais qui n’est plus comme la banlieue traditionnelle, morphologiquement rattachée à la ville”.

Il rejoint, tout de même, l’opinion de B. Dezert en insistant sur le fait que «cette nouvelle forme de l’expansion urbaine] est “éparpillée” autour de l’agglomération, dans un cadre resté assez largement “naturel”»

30

Toutefois, l’auteur qui paraît apporter le plus de précisions dans la définition de la périurbanisation est J.Paris (1993). Ce dernier soutient que : “le renouveau des zones rurales dans les années soixante-dix, correspond [...] principalement à l’extension de l’aire d’influence des villes sur les campagnes proches. Cette extension [est] la résultante de plusieurs facteurs : la recherche d’un cadre de vie meilleur, de loyer moins onéreux et la possibilité d’accession à la propriété à moindre coût, l’amélioration des moyens de transport qui multiplie les migrations quotidiennes entre lieu de travail et lieu de résidence”.

De si nombreuses références laissent déjà préfigurer d’une multitude d’approches possibles de la périurbanisation et de l’espace périurbain. Voici aujourd’hui les principales définitions que l’on peut trouver à propos de la métropole et du périurbain. Et ce n’est que le commencement, chacun y va du sien pour définir à sa manière comment il comprend la métropole et en quoi le périurbain est la nouvelle bête noire de ces espaces, dits urbains. Après avoir définit la métropole et ce que l’on appelle le périurbain, je n’y ai trouvé aucune réponse qui correspondait à la ville de Givors. Certes des caractéristiques sont similaires


puisque selon les définitions relevées il semblerait que Givors en possède certaines caractéristiques. Mais ce développement urbain ne m’intéressait pas. Parallèlement àces recherches, nous nous sommes rendus de nombreuses fois à Givors afin d’en apréhender les qualités spatiales et sociales. De ces analyses en est sortie une constatation des plus intéressantes : l’interstice.

31


L’ i n c o n n u

nterstices

I 2



Les Villes et La ville possède son histoire et son évolution à travers les siècles, avec ses réussites et ses échecs. Aujourd’hui elle arrive à une sorte de limite qui réside dans son emprise territoriale, de part une culture conservatrice, on refuse de détruire les centres anciens. Les banlieues sont réservées aux classes les plus défavorisées, logées dans des bâtiments hérités des trente glorieuses et aujourd’hui possible patrimoine moderne (?). Bâti que l’on ne peut détruire face à la demande de logement croissante et dont l’avenir reste incertain (car pas persuadée qu’un simple ravalement de façade soit pertinent et utile, mais ce n’est qu’un avis personnel qui mériterait approfondissement).

34

La ville ancienne comme on peut la connaître est donc en soit «finie» et j’entends par là que le projet architecturale au sein d’une ville est quasi définit par le site en lui même. Je m’explique, les vides laissés en centre ville sont moindres et couplés à la législation souvent restrictive de la ville, la forme du bâtiment est au final fortement suggérée. Reste à l’architecte le choix de la couleur de la porte d’entrée, voir du carrelage des parties communes si celui-ci est persuasif et endurant ! Cette densité et cette impression de ville «achevée» amène la métropole à s’étendre et à intégrer de nouveaux territoires dans sa politique de gouvernance. Nous avons vu précédemment que depuis une quarantaine d’année les métropoles connaissent, une expansion sans précédent. Les aires urbaines s’étendent de manière exponentielle intégrant ainsi les aires rurales devenues des banlieues, des villes dortoirs ou industrielles. Cette croissance rapide et souvent incontrôlée, a généré malgré elle des incohérences de territoire, qui se spatialisent par des vides urbains, des zones d’abandon voir des espaces délaissés. Les activistes écologistes, les urbanistes, les sociologues... s’alarment quant à la vitesse de cette expansion urbaine qui semble ne plus avoir de limite face aux capacités réelle du territoire. À ce rythme ce dernier ne pourra pas subvenir aux besoins fonciers de la ville ou au détriment des zones agricoles, voir à terme des zones protégées. N’est-ce donc pas le moment


de revoir le processus d’évolution de la ville contemporaine, celle qui arrive est dont nous ne nous souhaitons pas voir car trop occupé à régler les problèmes d’hier ? Loin d’avoir la prétention de proposer le projet de la ville de demain et la solution à tous les problèmes que rencontrent les acteurs de la ville aujourd’hui, j’ai souhaité abordé une thématique apparue au cours de nos recherches et analyses sur la ville de Givors. Au fil de ces investigations je me suis rendue compte que cette problématique n’est pas valable uniquement à Givors mais pour la plupart des villes de la plus petite à la plus importante. L’analyse du territoire givordin a révélé un grand nombre d’espaces «libres», des zones inqualifiables se sont révélées à nous et ces espaces demeurent au sein même du centre-ville. Ces espaces je les qualifierais premièrement d’interstice et je définirais ce terme par la suite. À défaut d’un contrôle planificateur, se développent ce type d’espaces, souvent considérés comme des résidus urbains voir des imperfections par les architectes et urbanistes. Cependant ces espaces suivent une organisation parallèle, différente de l’espace public que l’on rencontre dans le reste de la ville. Au cœur des débats actuels, les espaces interstitiels font partis de l’exposition que propose le pavillon français à la Biennale d’architecture de Venise.

« L’acte créateur du compositeur est d’unifier dans un tout cohérent des parties différentes en sauvegardant et en exprimant ces différences dans l’œuvre unique et en cela donne du sens. » Pierre Riboulet.

35


Ville de Paris | 26% de vide

36

Métropole «Grand Paris» | 86% de vide

À travers ces deux séries de deux carte (ci-dessus), Dominique Perrault, s’interroge sur la place du vide pour l’architecture de demain et d’aujourd’hui. Pour ma part, ces images m’interrogent sur la métropole et son devenir. La métropole, image de la ville contemporaine du XXIème siècle serait-elle une représentation du vide ? Qu’en est-il de la ville antique, dense, animée, que l’on parcourait à pied ? Aujourd’hui ce ne sont que des fragments de ville réparties dans des territoires beaucoup plus vaste qui se voudrait un.

Les objectifs

Le principal objectifs de cette recherche est de pouvoir aborder le projet comme un élément de réponse suite à une analyse thématisée et approfondie du territoire. Face aux problématiques liées à l’urbanisation et aux domaines de recherches de plus en plus pluridisciplinaire qui lui sont propre, il devient d’une importance capitale de pouvoir en saisir tout les tenants et les aboutissants. Plus que jamais, la France a besoin d’une vision de l’organisation du territoire permettant de focaliser les énergies et de faire converger les objectifs d’aménagement et de développement


Ville de Lyon | 19% de vide

Métropole «Grand Lyon» | 84% de vide

durable. Les changements actuels comportent des risques, mais aussi des opportunités, ils nous revient la tâche, nous acteurs de cette future urbanité de s’en saisir et d’en retirer le meilleur. J’aime à penser que l’architecture possède ce pouvoir d’agir sur le quotidien des gens, qu’associée à d’autres champs disciplinaires, elle est encore capable de proposer des solutions, non pas pour révolutionner le monde, mais pour tendre à une répartition du territoire plus égale, plus juste, plus équitable, afin que ces changements soit bénéfiques à long termes, autant pour la planète que pour ces habitants. Ce travail de recherche a pour objectif de trouver des points d’ouverture pour un futur renouvellement urbain. Le problème de l’architecte est qu’il pense que sa principale mission est de construire. Reproduire des schémas acquis à travers une culture expérimentée au quotidien ou enseignée dans les écoles d’architecture. Toujours densifier plus, puisqu’au final il est formé à construire, il faut construire ! Peut être à tort. Je ne possède pas un recul et une culture suffisantes à propos de la ville. Elle représente une entité complexe qui fait appel à une multiplicité de domaine hors de ma portée tel que la politique, l’économie voir le juridique. Je n’aurais pas non plus le temps

37


de la connaître et la comprendre totalement mais si je pouvais seulement toucher du doigt les principes de fonctionnement de la ville à travers cette étude ce serait déjà une belle avancée pour mes études mais aussi et surtout pour ma futur vie professionnelle qui s’en vient. Pour ma part, et vu l’étendue que peut prendre ces recherches, je ne suis pas en mesure de trouver une réponse mais plutôt d’étudier une future opportunité de développement. Opportunités qui se trouvent bien souvent sous nos yeux. Ces espaces interstitiels (et nous verrons si ce terme est réellement celui qui convient) sont ceux que l’ont voit sans voir, ceux auxquels ont ne fait plus attentions car caché derrière des barrières de tôles ou de grillage. Ceux au contraire que l’ont utilise et auxquels ont donne un usage inconscient.

38

Il s’agit ici de définir et de comprendre le potentiel de l’interstice afin de lui donner une place concrète comme composant urbain. La manière dont s’intéresse à ces espaces est particulière car elle ne rentre pas vraiment dans une démarche urbanistique conventionnelle. Mon but sera donc de reconnaître les qualités de ces «zones intermédiaires», ces «espaces de transition» qui sont souvent les plus intéressant à occuper, car l’ensemble des contraintes en jeu qui rendent l’exercice plus périlleux sont également des moteurs pour le projet. Depuis les premiers tracés de la ville, la composition de ses rues, espaces publics, bâtis... a cherché à être théoriser afin d’un dégager un modèle capable de fournir une image globale et de fixer des règles relatives à la localisation, l’implantation et à l’élaboration des projets successifs de construction. Depuis toujours, on a cherché à produire un tout à partir d’un ensemble disparate où se mêle le poids des traditions historiques et des déterminants socio-politiques. Aujourd’hui cette ville idéale n’est plus qu’un rêve nostalgique.


De ces défauts de planification, naissent différents «restes» urbains capable de répondre à aucune des caractéristiques demandée par le modèle. Ces interstices urbains, perçus comme des «zones noires», nous rappellent à chaque instant combien la ville est un organisme vivant et indisciplinable. Force est donc d’accepter sa complexité et d’en assumer les répercussions spatiales. La composition urbaine est envisagée comme une solution partielle, et non comme une composition qui cherche à imposer l’unique figure formelle issue d’une seule donnée. C’est une technique de mise en forme, elle ne doit ni être confondue avec ses motivations ni être réduite à ses significations. Elle a vocation à faire cohabiter spatialement des oppositions. Bien souvent cela se révèle plus compliqué que prévu.

INTERSTICES 39

Planification urbaine

Métropole

Ville


Essai de définition de l’interstice En effectuant des recherches sur le thème des interstices urbains, il apparaît que ce sujet a déjà été abordé différentes discipline telles que : la sociologie, l’économie, l’art ou encore l’urbanisme. Commençons par le commencement en nous intéressant à l’étymologie et à la signification des termes. inter : «entre» -stare : «se situer/se tenir»

Du latin inter-stare qui signifie «se situer entre», c’est également un terme qui est emprunté au terme interstitium, qui lui signifie «intervalle». Terme qui apparaît en 1355 pour qualifier la «distance d’un objet à un autre». Ce qui est intéressant avec l’étude de l’étymologie c’est de voir que ces deux termes sont liés à des notion de temporalités . 40

Intervalle (deuxième quart du XIIIème siècle) : «portion de temps séparant deux moments, deux périodes»

Interstice (1495-96 interstice de temps) : «intervalle de temps»

Les dictionnaires de langue moderne s’entendent à dire que l’interstice est un espace vide entre deux choses. Voici les définitions que l’on peut trouver : «Espace situé entre les éléments d’un tout.» «Petit espace vide entre deux corps, entre les parties d’un tout» «Mince espace qui sépare deux choses.» «Petit espace vide entre les parties de quelque chose.» «Très petit intervalle vide (entre les parties d’un corps, ou entre différents corps.»


«Petit espace entre deux organes ou parties»

Le Littré quant à lui nous apporte une précision plutôt inattendu : «Temps que l’Église fait observer entre la réception de deux ordres sacrés»

et par extension un: «Intervalle de temps.»

L’interstice aurait donc au départ une notion évoquant la dimension temporelle plutôt que spatiale. Si l’on s’intéresse aux synonymes on se rend compte : «distance, espace, hiatus, interruption, intervalle, méat»

41

Ou encore : «solution de continuité».

Cette dernière proposition nous offre une ouverture différente de la simple notion d’espace vide, ou de temps vide. La continuité sous-entendu par cette définition appelle forcément aux liens entre deux ou plusieurs éléments. L’espace vide n’est donc plus considéré comme simple «vide» mais comme potentiel lieu de continuité, ainsi le projet est déjà ici fortement suggéré. Et ce accentué par le terme de «solution». Règles et mécanismes La continuité comme on la comprend, implique le passage d’un élément à un second (voir à plusieurs suivants), ces éléments pouvant être identiques ou différents. Or la continuité dans son sens premier exclut toute notion de limite ou de fin. Il n’est donc pas possible d’assimiler un interstice à une limite, le qualifier comme frontière serait contradictoire à son sens premier. Il n’est


pas possible de l’associer à quelconque autre forme de limite ou d’interruption ne menant pas à quelque chose d’autre. En revanche lorsque l’on parle de «solution de continuité», on fait appel ici à une notion beaucoup plus fine que celle de simple continuité. La formulation de «solution de continuité» porte avec elle l’idée qu’il se passe quelque chose. La solution implique intrinsèquement un évènement ou un potentiel d’événement. L’interstice porte en lui ce potentiel et n’est donc en aucun cas vide d’intérêt ou de valeur, c’est ici que nous pouvons faire la différence entre interstitiel et résiduel. (D’ailleurs existent-ils vraiment des espaces résiduels en ville ? Il serait intéressant de s’y intéresser.) En ajoutant la dimension temporelle à cette définition de l’interstice, si la continuité implique le passage d’une entité à une autre elle peut très bien représenter le passage d’un état à un autre, d’une période à une autre. 42

Ainsi pour terminer cette approfondissement de la définition revenons à la toute première définition : «Temps que l’église fait observer entre la réception de deux ordres sacrés», cette définition attachée aux éléments du culte chrétien, ne renferme en elle même aucune notion péjorative, pas plus qu’un élément à limiter, à combler ou à réduire à son sens strict d’existence. Au contraire, ces interstices viennent rythmer la vie urbaine en y ajoutant des respirations. Respiration caractérisée par l’apport de ce rythme entre différents éléments. Cependant ce rythme déplaît aux architectes et aux urbanistes car il ne sont pas planifiés selon leurs envies et donnent la parole uniquement aux habitants proches. Ils ne sont pas pensés comme rues, places, aires de jeux ou parcs, il est donc difficile de l’intégrer à nos cartes car ils n’ont pas de qualification. On parle souvent de rythmes de façade qui composent le rythme de la rue mais on parle plus rarement de «respiration». En musique la respiration fait partie de la ponctuation de l’écriture musicale, elle est nécessaire à la cohérence du morceau et indispensable aux musiciens qui doivent reprendre leur souffle. Elle fait partie intégrante du rythme, elle est pensée par le compositeur car utilisée pour des


phrasées musicaux spéciaux. Ces respirations sont pensées car les musiciens jouant à plusieurs se doivent d’être synchronisés pour recommencer ensemble et s’arrêter ensemble le temps voulut. Enfin la dernière notion à aborder est celle du rythme définit comme : «retour répété d’un repère»

Ainsi le rythme que donne ces interstices permettent l’existence et l’identification de repères. À présent rappelons-nous ici des principales idées dégagés au cours de cet essai de définition des espaces interstitiels :

43

Un interstice est spatial aussi bien que temporel. Un interstice peut être temporaire. Un interstice n’est pas nécessairement un vide. Un interstice articule deux ou plusieurs éléments. Un interstice peut accepter une multitude de programmes. Un interstice permet l’existence et la lecture de rythmes et de repères.


Givors

ontexte

C 3


R VF VF Gi vo rs

Ca n

al

as Ch

Gare Givors Canal

ône Rh sur se

Ga ron

e A7

autorout

Gier

ne

Rhô

VF

r

Mo

ab

s-S

x-le

neu

Ve et -

à lons

che

erra

n-P

Lyo

Gare Givors Ville

VF e iv

R te oi

dr du ne

ho

R


Présentation du site À présent que le terme d’interstice nous paraît plus clair il est temps de présenter la ville de Givors. C’est une ville soumise à de nombreux maux. Le Rhône a longtemps provoqué des inondations dans la ville, rendant le centre-ville impraticable et détruisant tous les rez-de-chaussée mais également la voirie, les aménagements,... Aujourd’hui en partie contrôlé et maîtrisé il représente une source de préoccupation moindre, cependant il reste une part de danger. Le deuxième cours d’eau qui est le plus destructeur à ce jour reste le Gier. Aux allures tranquilles, il est une véritable machine de destruction lors de ses crues. Représentant une surface importante en crue, ses abords sont les zones les plus exposées aux inondations. Notamment la zone commerciale qui n’a prévu aucun aménagement pour palier à ce problème. Évoluant dans un contexte écologique mondial délicat, il est possible que ces phénomènes de crues et de bouleversements climatiques s’accentues, ainsi il serait pertinent de commencer à proposer des solutions viables et concrètes avant de densifier ces zones. Les coteaux quant à eux sont sujets aux glissements de terrain, avec les dégâts que l’ont connaît. Une des sources de nuisances les plus présente sont les transports. Givors est traversée par une autoroute (A47) ainsi qu’une nationale. Ces deux voies sont très passantes et engendre une nuisance sonore considérable. Ajoutons à cela les deux lignes de trains qui segmentent son centre et achèvent de polluer phoniquement le centre ville. Enfin, les dernières nuisances recensées sont celles des lignes à haute tension qui traversent de part et d’autre la ville. En réponse à ces nombreuses problématiques Givors se présente comme une ville agréable en bord de cours d’eau vallonnée par ses collines environnantes. Véritable entrée du parc du Pilat elle pourrait se positionner comme une ville de transition entre la métropole et cet immense parc nationale protégé. De plus,


Lyon

Le R

hôn

e

Photo satellite de la ville de Givors

Givors Vienne

Photos aérienne de la ville de Givors LYON

GRIGNY

GIVORS

CHASSE- SUR - RHONE

LOIRE- SUR - RHONE


comme cité précédemment, la ville offre un point de vue sur un des bras du Rhône. Le Rhône n’est pas un simple élément du potentiel paysager de Givors mais c’est également un symbole identitaire et économique fort au travers de la vallée du Rhône. La présence de l’autoroute, de la nationale ainsi que des voies ferrées en font une ville extrêmement bien desservie tout du moins en quantité, reste à travailler la qualité de ses axes. Analyse typologique et morphologique La morphologie du parcellaire de Givors est très disparate et hétérogène. Ceci est perceptible autant lorsque l’on arpente les rues de Givors que lorsque l’on lit les cartes du parcellaire (cidessous).

48

Si l’on s’intéresse à l’histoire de la ville de Givors, on s’aperçoit que le parcellaire répond à cette histoire mouvementée. Givors s’est premièrement développé sur la colline, où se situe aujourd’hui les restes du château St-Gerald. C’était une ville fortifié et donc entourée de murailles. Une fois le château détruit suite aux guerres de religion, la ville se développe le long de la voie narbonnaise et rentre dans une période de forte industrialisation à partir du XVIIème et XVIIème siècle. Transitera par Givors toutes les marchandises de la région, et notamment le charbon, qui arrivait de Saint-Etienne. Givors était le péage d’entrée vers Lyon. La verrerie royale s’installera également à Givors, la main d’œuvre ne manque pas et toute la ville se développe autour de ces industries. Les voies ferrées sont construites et viennent fragmenter le territoire, les parcelles sont coupées et les axes déviés afin de privilégier les transports de marchandises. Cependant les deux guerres mondiales auront raison de Givors et entraîneront une destruction massive de la ville qui représentait un pouvoir économique régionale et donc une zone de bombardement privilégiée. Suite à cette destruction quasi-totale de Givors, la ville peine à relever la tête. L’autoroute construite elle tente d’en tirer profit en construisant une zone commerciale de grande ampleur et aujourd’hui un village automobile. L’économie qui en découle n’est finalement pas profitable à la ville et sa situation ne s’améliore pas. Dans les années 60, les logements sociaux des Bas et Haut Vernes sont construit., ce qui accentue


Pavillonnaire Centre Cité Tertiaire

HÉTÉROGÉNÉITÉ - ZONAGES - PARTITIONS

Extrait du parcellaire de la ville de Givors


la fragmentation des quartiers déjà présente. Puis les coteaux se peuplent petit à petit de pavillonnaire au fil du temps. Depuis Janvier 2015, Givors a intégré la métropole et espère en tirer profit de part l’image de marque que renvoie Lyon et également de part les financements qu’elle pourrait apportée. Ces phases de l’histoire ont participé à l’hétérogénéité du tissu parcellaire de Givors mais également à la fragmentation des quartiers, que l’ont retrouve encore aujourd’hui.

50

Analyse démographie Le classement des villes de la métropole de Lyon en fonction de leur densité de population montre que Givors est une ville moyenne avec une densité de population comprise entre 1000 et 2 000 habitants au km2. Dans l’ensemble, l’évolution de la population est relativement stable avec une évolution de 0.50% entre 2008 et 2013. Cependant avec l’entrée de la ville dans la Métropole de Lyon, il est légitime de se demander si la ville ne va pas accueillir une nouvelle vague de population, comme les nombreuses opérations immobilières qui prennent place sur le territoire le prouve. Givors est une ville abritant majoritairement des familles. Il s’agit de couples ayant en moyenne 1 ou 2 enfants. De plus, la part de familles nombreuses à Givors est bien supérieure à la part de familles nombreuses de la métropole qui est de 11.6% (Givors 17%).Le part de la population immigrée est plus importante à Givors avec 39.3% que celle de l’ensemble de la métropole de Lyon qui est de 32.4%. Cela confirme le statut de ville d’accueil de Givors. Cette population immigré se spatialise dans le temps et dans l’espace dans le quartier des Vernes et du Canal.Le taux de personnes non scolarisées des 15-17 ans est élevé à Givors avec 6,1% de la population contrairement à l’ensemble de la métropole de Lyon qui est de 3.4%. Cette part de population non scolarisé est principalement importante dans le quartier des Bas-Vernes et du Canal. De plus, on observe, que la part de personnes non-diplômées est très importante (supérieur à 30%) contrairement à la part de personnes à haut niveau de formation plutôt faible (inférieur à 15%). L’indice de chômage est plus important à Givors que pour l’ensemble de la métropole


IDENTITÉ

POPULATION

75 ans et +

Nom :

60-74 ans

Givors

9% 12%

Née : Gier-Bord Fondation : X

ème

siècle

Tranches d’âge

17%

0-14 ans

24% 18%

20% 45-59 ans

Métropole : Grand Lyon

15-29 ans 30-44 ans

Maire : Martial Passi (PCF) Gentilé : Givordins Nombre d’habitant : 19 554

Groupes Remarquables

Densité : 1’128 hab/km2

Immigrée : 39.3%

Déscolarisés : 6.1%

+ 4 Enfants : 40%

Chômage : 26.4%

Altitude : 143m - 373m Superficie : 17,34 km2 Climat :

Semi-continental

Secteurs d’activités

Commerces : 32%

Construction : 32%

Services : 32%


avec 26.4% pour les femmes contre 13.1% et 25.1% pour les hommes contre 14%. Les femmes sont plus touchées que les hommes par le chômage à Givors qu’au sein de l’ensemble de la métropole. Ancienne ville industrielle, elle n’a pas achevé sa reconversion. Plus d’un jeune de 15 à 24 ans sur cinq est sans emploi. Plus de deux chômeurs sur cinq inscrits à Pôle emploi sont à basse qualification. Les fragilités familiales sont ici les plus marquées, avec un cumul sur les couples avec enfants et sur les personnes âgées isolées.

52

Pour résumé, Givors est une ville satellite à Lyon qui possède une histoire industrielle forte. Au cours du temps cette industrialisation puis désindustrialisation, face à la crise industrielle de 1950, a profondément marqué le territoire givordin. Laissant derrière elles des stigmates au cœur de la ville. Dans un dernier espoir de revitalisation, Givors s’est tournée vers une nouvelle économie reposant sur l’implantation d’un centre commercial et aujourd’hui d’un village automobile qui paraissent disproportionnés par rapport à sa taille. En découle une incohérence totale et une perte d’identité locale. Cette histoire riche basée sur des périodes prospères et de crises, floue la lecture de la ville. Une des principales caractéristiques remarquées par notre groupe de travail à été le nombre important d’interstices laissés à l’abandon. Ces délaissés nous paraissaient totalement illogiques face à la recrudescence des demandes de logement dans les villes périphériques. Givors rassemble des caractéristiques intéressantes et en lien avec le thème de cette recherche. Cette ville nouvellement accueillie au sein du Grand Lyon, située à l’extrême sud de la métropole peine à se faire un nom. À l’heure où les périphéries sont prises d’assaut Givors possède une population stable qui se renouvelle peu. Les classes actives qui possède le pouvoir d’achat le plus élevé se retranchent sur les coteaux. Le centre est habité par la population au plus fort taux de chômage. De plus il subsiste des fuites de population située dans la tranche d’âge la plus favorable économiquement à la ville. Enfin, la forte


déscolarisation des jeunes est un des enjeux majeurs. Une sectorisation des quartiers découle de ces principaux facteurs. Ajoutons à cela les nuisances dues à l’autoroute, aux deux voies ferrées ainsi qu’aux routes nationales très passantes, le tableau de Givors est dressé. Pourtant elle possède des qualités qui aujourd’hui ne sont pas valorisées. Premièrement des attraits environnementaux non négligeable, Givors est située dans un des couloirs fluviaux les plus important de France : la vallée du Rhône avec tous les attraits touristiques et économiques qu’on lui connaît. Mais également dans la vallée du Gier, réputée pour sa forte industrialisation au XIX et XXème siècle. Ainsi Givors est à la confluence de ces deux vallées, soit du Gier et du Rhône. Elle est également une des portes d’entrée du Pilat, vaste parc national protégé de 700 km2. À cheval entre le département de la Loire et du Rhône, le mont du Pilat borde également les départements de l’Ardèche, de la Haute-Loire ainsi que de l’Isère. Riche d’un paysage vert et de cours d’eau connus voir reconnus, Givors est une commune qui n’a pas dit son dernier mot.

53


LYON 500 000 habitants 1 500 000 hab. aire urbaine

54 25 km Train 20 min Voiture 28 min TCL 1h 25 min Vélo 1h40

GIVORS 20 000 habitants 40 km Train 40 min Voiture 40 min Vélo 2h 43 min

SAINT ÉTIENNE 170 habitants 500 000 hab. aire urbaine

15 km Train 10 min Voiture 13 min Vélo 50min VIENNE 29 000 habitants 110 000 hab. aire urbaine

Une mobilité développée au carrefour de métropoles


Atouts touristiques, patrimoniaux et paysagés 55

centre soc

+ 378 associations

lycée hopital casernes école lycée école

collège parc des sports mosquée centre soc piscine école

pôle admin école école

école bibliothèque centre soc

collège

Forte présence d’équipements et de services publics


Les interstices relevés à Givors À la suite des visites effectuées sur place nous avons relevés, photographiés et cartographiés de nombreux interstices. Ces interstices font appel soit à l’échelle du quartier soit à l’échelle de la ville. Givors est parsemée de ces espaces vides, très souvent non pratiqués par les habitants car fermés à toute circulation.

56

Ce qui en fait une force pour Givors c’est qu’ils sont situés près d’axe fort qui structure la ville. Ainsi, il est possible d’imaginer un parcours alternatif à la voiture pour privilégier les modes doux et créer une qualité de déplacement autre pour les habitants. Ponctuée par ces interstices réhabilités ou construits, la ville serait revisité à travers ces espaces libres et pourrait retrouver un développement social voiréconomique en différents lieux possible. De part son passé industriel, Givors recèle de friche industrielle. Certaines relevées sont totalement laissées de côté bien qu’elles porte un potentiel certain. Prenons pour exemple les deux voies ferrées désaffectées (gare Givors ville et Givors canal), une se situe au Nord proche de la cité sportive, l’autre au Sud en face du tout nouveau village automobile et du centre ville ancien. À première vue ces espaces d’une morphologie linéaire dû à leur ancien usage, apparaissent comme propice à des entrées de ville capable de diffuser le flux de passager dans la ville. Il ne faudrait pas négliger de telles entrées de ville. Il existe également des parcelles abandonnées car le bâtiment présent sur la parcelle a été délaissé par ses habitants. Dans ce cas il est pertinent de se demander de ce que l’on fait du bâti et quel potentiel il renferme dans le cas d’une réhabilitation. D’autres parcelles qui sembles privées sont également laissées en jachère sans fonctions claires. La végétation a repris sa place et l’espace restant clos, aucune appropriation semble possible. Ces parcelles en déshérences sont celles qui souvent résultent d’une défaillance politique. Leur usage est limitée de part leur statut. Le dernier «type» d’interstice rencontré sont ceux utilisés par des parkings. Par manque d’espace de stationnement, Givors


pollue ces espaces interstitiels avec des parkings qui accentues cette omniprésence de la voiture dans la ville. Ceci n’encourage pas les habitants à se déplacer à pieds, premièrement car tout les parcours proposés sont plus facilement praticable en voiture qu’à pieds et deuxièmement car on ne retrouve pas de qualité de parcours pour le piéton. De ces constats se dégage 4 familles. Il serait plus juste de dire que j’ai classé ces résultats en 4 familles. La première est liée à une planification urbaine. Des espaces sont laissés en friche car on ne sait pas quoi en faire sur le plan masse. Cette famille est liée à l’échelle de la ville, comme expliqué en amont, des erreurs de planification subsiste, si j’ose en parler ainsi. La deuxième famille est celle des terrains privés. Que je suppose privés, car je n’ai encore aucune donnée sur ce point. Cependant ce sont des espaces souvent clos. Ils appartiennent tous à l’échelle du quartier et sont les petits accidents de Givors. La troisième famille englobe des espaces qui occupent actuellement une fonction. Peut-être un peu sévère lorsque j’englobe les parkings et les parcs pour enfant dans un dossier qui parle de VIDE. En réalité ces espaces ne sont pas vides, mais je les ai perçu comme tels. Pourquoi ? Parce qu’ils semblent être mis à cette place comme pour «boucher» les trous de la ville. On souhaite tous accéder au rêve de la ville lisse et propre et rangée et sans problème. Donc interdiction d’interstices ! On les lave, les habille et c’est repartit. Après tout peut importe qu’un parc pour enfant soit situé à moins de 10 mètres de la voie la plus passante (et donc possiblement dangereuse) de la ville. Enfin pour terminer, la quatrième famille (et pas des moindres), sont les friches industrielles ou tertiaires. De part son passé tournée vers l’industrie Givors recèle d’espaces bâti ou non anciennement dédiés à cette économie. Plus récemment suite à la construction de l’autoroute plusieurs entreprises ont fermé pour déserter les bords de cet axe bruyant v Vous trouverez ci-dessous une partie du relevé des interstices effectué sur site

57


1 5

2

10

4

3

6

7 8

ne au el D e st gu

onnet

5

Gare

R

ue

Au

2

58

GRIGNY

10 Cité Danielle Casanova

GIVORS

3

8

onnet

7

Rue de Jean Lig

Cité Yves Farge

11

Jean Lig

1

Cité Ambroise Croizat

9

9

4

lin

ce

ar

M Av

t

elo

th

r Be

ité

la fratern

Garon

6 11

Rhône


1.

6.

2.

7.

8. 59

3.

9.

4.

5.

10.

6.

11.


1 5

2

10

4

3

6

7 8

9

11

onnet Jean Lig

1

60

Autoroute A47

7

Gier

2

8 RhĂ´ne

Village automobile

Fives- Lille

6

onnet

4

Jean Lig

3

9

11

5

10 Gare Centre Ville ancien


1.

6.

2.

7.

3.

8. 61

9.

4.

5.

10.

6.

11.


Problématiques et enjeux pour Givors Pour compléter et terminer cette analyse de la ville, nous avons réalisé une carte répertoriant les usages des sols fait à Givors. Nous pouvons constater qu’il reste peu de place pour un projet urbain. Les sols sont occupés par de nombreux équipements, ceux qui sont laissés vides sont souvent pollués dû à l’activité industrielle qu’ils accueillaient. Bien que Givors donne une impression de ville dense, nous pouvons constater que l’agriculture et les zones forestières y occupent une place importante.

62

La double page suivante présente l’évolution chronologique de Givors, de sa naissance jusqu’à la fermeture de la verrerie royale. La réalisation de cet schéma chronologique nous a permis d’en dégager les problématiques qui en découlaient selon les différentes périodes. Après avoir relevé ces problématiques nous les avons classé pas thème afin de les regrouper en sous-parties capable de donner un rapide aperçu sur les problématiques toujours existantes à Givors.


672ha

OCCUPATION DES SOLS

Agriculture : 38.3%

Moyenne nationale : 64.6 %

617ha

Humaine : 35.2%

383ha

Forêt : 21.8%

45ha

Moyenne nationale : 7.00 %

Eau : 2.4%

Moyenne nationale : 23,2 %

Moyenne nationale : 0.60 %

Cours d’eau

Infrastructures de transports

Activités industrielles et commerciales

Zones soumises à réglementation


1749 : Un bourg médiéval s’est formé aux pieds des verrerie royale.

1830-35: chemin de fer dans la vallée du Gier et de la gare d’eau à Givors.

1 Pe urbai guerr bomb

1780 : premier autour du canal.

Naissance de Givors et de la voie Narbonnaise reliant Givors à Lyon ANTIQUITÉ

1800

1700 MOYEN ÂGE

1050 : château de Saint Gérald royaume de France et l’empire allemand.

siècle des lumières

1760-90:

190 ÈRE INDUSTRIELLE

1830-62:

Loire-Rhône pour l’industrie avec l’arrivée de grandes usines améliorer le transport : verrerie Souchonde marchandises. Neuvesel 1864) ( et l’usine Fives-Lille (1868 importants.

et du développement urbain de Givors, verrerie et du canal.

MISE EN ŒUVRE D’UNE POLITIQUE SOCIALE - population d’origine ouvrière et issu de l’immigration fragile socialement

SECTORISATION DE LA VILLE - difficulté de franchissement et de traversées dans la ville

- problème de financement des équipements

- hétérogénéité des typologie de bâti et du tissu

- concentration de logements sociaux

- cloisonnement des quartiers

le développement et l’accroissemen l’industrie à Givors.

FORTE EXPL L’ENVIRO

- pollutio cours d’

- difficul d’intégra dans la

- diminu ressour territoire


1945 : Givors.

1914 -45 : eu de projets ins pendant les res. Nombreux bardements et

1970 :

1950 : début de la crise industrielle

1976 :

1950-67 : des taudis

zone commerciale Givors Deux vallées. 1981 : Les étoiles de Renaudie.

2003-04 : Fermeture puis démantèlement de la verrerie VMC de Givors.

00 période après guerres

DÉSINDUSTRIALISATION

1953-93 :

1953 :

1980 : Fermeture de l’usine Fives-Lille.

maire communiste

nt de

LOITATION DE ONNEMENT

on des sols et des ’eau

lté d’accessibilité et ation de la nature ville

ution des rces naturelles du e

ESSOR ET CRISE DE L’ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - présence d’infrastructure de grande échelle dans la ville - ralentissement de l’économie - crise de l’emploi et a

DÉVELOPPEMENT DE L’IDENTITÉ DE GIVORS - intégration du patrimoine industrielle de la ville 15/24 - sous représentation ans démographique des 15-24 ans dans la population qui suis- - crise identitaire je ?


Programmes développés L’analyse de Givors, particulièrement riche et révélatrice des enjeux qui la traverse, a abouti à une stratégie de développement, basée sur cinq effets souhaités. Leur traitement se retrouve sur l’ensemble des terrains choisis à travers trois programmes : - le programme «éducation» - le programme «emploi» - le programme «mode de vie» Ces trois programmes sont complémentaires et réfléchit de manière similaire, avec des interventions sur les interstices, à trois échelles différentes, avec toujours le prisme de l’économie circulaire.

66

Les trois programmes s’implantent à l’échelle micro, soit à l’échelle des interstices. En les implantant dans différentes interstices, nous venons disperser les programmes dans le tissu urbain de la ville. Une fois dispersés dans la ville et bien implantés, l’objectif est de réussir à les mettre en réseaux des actions menées conjointement. Ainsi, les actions des trois programmes s’entremêlent et deviennent le moteur du développement de Givors, qu’il soit social, économique, politique mais aussi spatial. Il s’agit, d’un changement qui s’opère par des actions ponctuelles qui misent en réseaux viennent former un tout, qui se répand à l’ensemble de la ville et devient peu à peu irréversible tout en s’adaptant aux changements, aux usages et aux désirs des habitants. Ci-contre, le choix des trois sites d’implantation des trois programmes développées. Le programme «éducation» (no1) a été choisi de part la proximité qu’il a avec les écoles du quartier et également avec le parc sportif de Givors. Le programme «mode de vie» (no2) a été situé en face d’un futur projet de promotion immobilière. L’idée était de venir requestionner ce que l’on voit se construire aujourd’hui. Le programme «emploi» quant à lui a été implanté au niveau de l’autoroute afin de faciliter les allers et venues de marchandises.


Cité Ambroise Croisat

1

ÉCOLE

1.

LYCÉE

GRIGNY

1

ITEP

Cité Danielle Casanova GIER

2

PROJET NEXITY

Cité Yves Farge

67

LYCÉE

3

47

TE A AUTOROU

2.

RHÔNE

3.


TI

MAT

EMPLOI Ressourcerie

IO N

PROJE

ST / G ES T

INCIPE DE

ETS

EM

PL

OI

D E CH

PR

C

E

D’ I

DU

RITÉ ET

PROJET

LA CU IR

DÉ P E N D A NC ER NT

EDUCATION Micro - Lycée

T TE

DE S

/ I N

R

ON

/

R FO

N IO

SE

Schéma initial d’implantation des programmes

PARTICIPATION À LA CONCEPTION / HEBERGEMENT / MAINTENANCE

MODE DE VIE Habitat Circulaire


Schéma hypothétique de développement des programmes

attire une population diversifiée

création de nouveaux lieux sensibilise à l’écologie améliorer l’espace public

nouveaux emplois collecte

vente et distribution

diversifie l’offre en logement

production

lutter contre l’étalement urbain NOUVELLE FILIÈRE DE PRODUCTION Nouvel acteur économique

répondre à des problématiques environnementales r evoi finance et aide à conc

T

PROJE T

TES T / GE

PROJETS D’HABITATS INNOVANTS

S

PR

INCIPE DE

C

E

D’ I

DU

RITÉ ET

PROJET

LA CU IR

EDUCATION Micro - Lycée

ETS

EMP

LO

DE C H

I / IN

D ES

SE

R

EMPLOI Ressourcerie

ION

ON TI

MICRO - PROJETS

N IO

O / F

AT RM

proposer une alternative à la promotion immobilière

finance et aide à concevo ir

MODE DE VIE Habitat Circulaire

DÉP E N D A NC ER NT

PARTICIPATION À LA CONCEPTION / HEBERGEMENT / MAINTENANCE

influencer les comportements et les modes de vie MUTUALISATION DES ÉQUIPEMENTS cluster éducatif

Chappet Débora - Faucheux Théo

économie de moyen

+ interaction entre les équipements pédagogiques GIVORS, TERRITOIRES RÉMINISCENTS

mobiliser les habitants autour de projet commun

AMTH 1 - PFE 2017


Programme mode de vie

3. Programme emploi

2.

L’HABITAT CIRCULAIRE

70

LA RESSOURCERIE

Programme éducation

LE REPÈRE

1.


LE REPÈRE Le programme qui a pour but de prévenir la déscolarisation de jeunes adolescents. On l’appelle le Repère : c’est un équipement qui permet l’accueil, la formation et le suivi de jeunes en difficulté. Le repère est en lien avec d’autres établissements scolaires du quartier et de la ville de Givors. Il privilégie les liens avec des professionnels et des intervenants extérieurs.

L’HABITAT CIRCULAIRE Un programme qui nous offre la possibilité de proposer une alternative à la promotion immobilière. On l’appelle habitat circulaire. Au cœur de la ville il permet de mettre en œuvre le quatrième R de l’économie circulaire, la réduction. Au delà des performances énergétiques il propose un système de mutualisation des usages, des équipements et des consommations de manière générale.

LA RESSOURCERIE C’est un programme qui permet de mobiliser l’économie autour d’une démarche durable. On l’appelle la Recyclerie, c’est un lieu qui permet de mettre en œuvre les trois principes de l’économie circulaire (les 3 R : Réemploi, Re-fabrication, Recyclage) en développant des filières de recyclage de déchets, de réparation d’électroménager par exemple tout en incluant un pôle de recherche autour de ces questions. Il permet aussi de créer des emplois en s’inscrivant dans des démarches d’insertion.

71


Recul critique Ce projet est basé sur une économie circulaire et sur un travail sur les interstices. Avec l’application des principes de réminiscence nous arrivons à la formation d’un projet global. Néanmoins, ce projet peut poser aussi un certains nombres de problèmes. La réflexion et le regard que nous avons pu porter sur la ville de Givors repose sur un changement assez radical des modes de vie tout en se différenciant des modes de fabrication de la ville telle qu’on l’a connu ces dernières décennies. Avec le projet « Givors, territoires réminiscences » c’est une société basée sur le modèle du consumérisme, un système linéaire capitaliste, que l’on questionne et que l’on remet en cause en lien avec les interrogations sur sa pérennité.

72

L’intégralité de notre projet repose donc sur une volonté de participation et de collaboration des différents acteurs, habitants et politiques qui peuplent et interagissent dans la fabrication de la ville. Nous sommes donc bien conscient de l’aspect fragile de ce principe d’association d’acteurs qui ont souvent des difficultés de communication et de travail en commun sur des projets qui se veulent fédérateurs. Chacun doit y trouver son compte et le seul intérêt du bien commun ne suffit pas à réaliser les projets et en particulier à les financer. Aujourd’hui, dans un contexte où justement l’urbanisme opérationnel, la planification et plus généralement la fabrication de la ville est remise en question, on cherche à travers le projet à proposer aux usagers, habitants mais aussi politiques et acteurs économique un mode de pensée alternatif. Pendant, toute la fin du XXème siècle c’est cette manière de penser la ville qui a dominé : une pensée globale, sectorisante, que l’on cherche à appliquer telle qu’elle a des territoires sans prendre en compte ni leurs spécificités ni les usages qui la traversent ni l’avis des habitants. Avec « Givors, territoires réminiscents » on cherche à avoir une réflexion sur l’application d’un projet particulièrement adaptable et adapté aux territoires givordins sans pour autant remettre complètement en cause


SchĂŠma de remise en question de la gouvernance actuelle de projet

73


l’insertion au sein de la métropole, qui aurait tendance à avoir ce regard globalisant sur les villes périphériques. Là est la conscience du projet : il repose entièrement sur la coopération des différents acteurs mais aussi sur le bon vouloir de la métropole qui n’aura les bénéfices de ces micro-projets que sur du long terme. S’attaquer à des petites échelles c’est ne pas proposer une solution unique mais plutôt une ligne de conduite adaptable aux évolutions des territoires mais aussi aux usages et aux envies des habitants. Le principe c’est d’offrir une dynamique positive de développement qui met en avant la concertation en impliquant à la fois des habitants mais aussi des acteurs politiques et économiques de la commune et de la métropole par exemple. C’est tout de même aller à l’encontre des dynamiques métropolitaines actuelles plus globalisante pour devenir compétitive au niveau international.

74

Les trois programmes que nous avons développés - la Recyclerie, le Repère et l’Habitat Circulaire - impliquent premièrement une volonté des jeunes et professionnels pour changer la méthode d’enseignement. Mais également la volonté des acteurs économique de rentrer dans un système d’économie circulaire, sans espérer une économie de croissance mais stable. Enfin, la volonté, le désir, l’effort d’une population pour réduire ses consommations et changer son mode de vie. Néanmoins, ce système repose sur l’hypothèse que les trois programmes réussissent à bien s’implanter, à travailler ensemble, à fonctionner conjointement et à croitre ensemble. Suivant cette logique, un problème se pose: si l’un des acteurs fait défaut, le système utopique développé s’effondre. Il nous renvoie alors à un système basique de développement, consistant au développement de trois projets, totalement indépendants.


P R O J E T S I N D E P E N D A N T S

P R O J E T S M I S

Implantation des trois programmes

Première phase de développement des programmes

Seconde phase de développement des programmes

Troisième phase de développement menant à une mise en réseaux des programmes

Les trois programmes développents d’autres filiales qui elles aussi se mettent en réseaux

E N R E S E A U X

Petit à petit la mise en réseaux s’intensifie

75


Conclusion semestre 9 A travers ce projet, mais aussi avec notre formation qui mélange les disciplines et les regards on chercher à questionner la place de l’architecte et de l’urbaniste au sein des projets urbains mais aussi du cloisonnement et de la partition que l’on peut discerner entre les deux. Jean-François Dalbin, Président du Conseil supérieur de l’ordre des géomètres-experts parle de la nécessité de la pluridisciplinarité dans le projets urbains : « Les meilleurs projets résultent d’équipes pluridisciplinaires à compétences multiples. La seule réponse cohérente pour garantir la qualité de la forme urbaine est une approche par un haut niveau d’exigence dans la conception des projets de lotissement, résultant d’un haut niveau de formation de tous les professionnels du cadre de vie. »

76

Notre réflexion se pose sur le parti-pris que justement la place des professionnels de l’aménagement est trop cloisonné et sans forcément de lien réel entre la réflexion urbanistique et la réflexion architecturale mais on peut aussi y inclure de paysagiste ou des ingénieurs qui interviennent à d’autres niveaux mais de manière totalement complémentaire. De plus en plus, les interventions sur l’urbain sont le résultat de projets pensés par des équipes pluridisciplinaires, aux compétences complémentaires et qui couvrent l’intégralité de la pensée et des champs de l’urbain. L’intervention sur la ville n’est peut-être pas l’objet de multiples experts chacun dans leur coin mais plutôt d’une concertation d’une pluralité d’acteurs autour d’une réflexion et d’un projet commun.


77


10 Écoles Maternelles - 3 à 5 ans

Nombre d'élèves : 941

Elsa Triolet

98

218

138

101

ud

210

d

113

rivée)

190

rivée)

104

E Jacques Duclos

Nombre d'élèves : 105

Edouard Herriot

Nombre d'élèves : 102

Joliot Curie

Nombre d'élèves : 155

Louise Michel

Nombre d'élèves : 104

Paul Langevin

Nombre d'élèves : 76

Freydière gare

Nombre d'élèves : 49

Romain Rolland

Nombre d'élèves : 86

Henri Wallon

Nombre d'élèves : 113

La Presqu'île

Nombre d'élèves : 72

ducation

213

4

Apprendre

106

Nombre d'élèves : 79


v Répartition des établissements scolaires dans à Givors et nombres d’étudiants

Zone IRIS avec moins de deux établissements scolaires N


L’éducation À la suite du semestre 9 et du travail sur les trois programmes que nous pensions capable de répondre à certaines des problématiques soulevées, nous avons précisés notre propos en choisissant l’un des trois thème abordé. Pour ma part, l’éducation a été un des sujets qui me parlait le plus. Avec 28 établissements et presque 5’000 élèves scolarisés sr la commune, l’éducation représente une part importante du développement de la ville. Givors accueille des étudiants des communes alentours qui ne sont pas équipés en école. Ainsi tout élève confondu il représente à eux seuls un quart de la population.

80

« John Ruskin [a suggéré] que nous exigeons deux choses de nos bâtiments. Nous voulons qu’ils nous abritent- et nous voulons qu’ils nous parlent – nous parlent de ce que nous trouvons important et que nous avons besoin qu’on nous rappelle ». A. de Botton, L’architecture du bonheur (2007)

Aujourd’hui l’éducation représente un des multiples défis que nous réserve l’avenir. La plupart des modèles que nous connaissons sont obsolètes et de plus en plus d’enfant ne se sentent plus concernés par une éducation qu’ils sont capable de retrouver sur internet. De nos jours la massification scolaire, le renouvellement de la pédagogie, les TICES - ainsi que la décentralisation en France sont parmi les éléments qui font changer l’école et donc l’espace scolaire. Architectes et pédagogues savent que l’espace scolaire ne peut souvent qu’accompagner du mieux possible les réformes : le temps du bâti est en effet plus long que celui des textes. L’espace scolaire est ancré dans une histoire nationale et dans un territoire, mais les interrogations les plus récentes sont communes à la plupart des pays. Elles concernent la place et le sens : -de l’école dans son environnement social et urbain - de la salle de classe traditionnellement ordonnées depuis des


siècles selon le ratio studiorum (plan des études). Bien que nous gardions en mémoire que ni l’urbanisme, ni l’architecture ne doivent être au centre de la réflexion : ce qui est premier pour les éducateurs et les décideurs, c’est l’élève et sa réussite. Bien que le Projet de Fin d’Étude reste un exercice fictif, j’ai tenté de rester fidèle aux plus grands nombres d’idées que j’énonce dans ce chapitre. En débutant cette nouvelle thématique de recherche de nombreuses questions se sont imposées à ma réflexion, notamment : Comment l’architecture scolaire peut-elle contribuer à la réussite de tous les élèves d’aujourd’hui ? Est-ce un rôle qu’elle se doit de porter ? L’architecture publique a comme fonction importante de rendre manifestes des valeurs, ici celles que l’on associe à l’éducation. Nombre de bâtiments scolaires encore en usage ont été érigés entre le XVIIème et le XXème siècle. Ils sont pensés pour des pédagogies, des élèves et des enjeux de sociétés bien différents. Ils racontent l’histoire de l’éducation autant que celles de l’architecture et de la Nation, et les enjeux de l’architecture scolaire sont toujours reliés à un enjeu éducateur. C’est à partir des années 1960 et jusque dans les années 1980, que la réflexion sur l’espace scolaire est renouvelée aux États-Unis et dans les pays nordiques par les pédagogies nouvelles (dont les mouvements open space school et open education classrooms, qui remettent en cause l’usage traditionnel de la classe comme lieu d’apprentissage). En France à la même époque, Surveiller et punir de Michel Foucault fait date en soulignant la proximité architecturale et conceptuelle entre la prison, la caserne et le lycée à la française.

81


De l’architecture d’apprentissage

scolaire

aux

espaces

Afin de répondre aux attentes actuelles des espaces d’enseignement aujourd’hui je me suis attachée à développer plusieurs idées et hypothèses que je développerais ci-après. L’espace scolaire étant un édifice souvent très normé il m’a été essentiel de prendre du recul sur ma propre expérience de l’architecture scolaire que j’ai pu connaître afin de l’appréhender d’une toute nouvelle façon. Défonctionnalisation La première des hypothèses est la «défonctionnalisation» : les bâtiments publics seront conçus pour servir à de multiples usages, au service de la communauté toute entière, dans le cadre scolaire, périscolaire ou extra-scolaire. 82

Le rôle de l’école dans le tissu urbain et social va de pair avec ce changement, et l’on peut prévoir aussi que les bâtiments scolaires puissent travailler en réseau afin d’éviter les gaspillages. En tant qu’architecte on se doit de concevoir la réversibilité du lieu, c’est à dire que le changement de fonction du lieu ne doit pas affecter l’ensemble. Ce commentaire est valable pour l’éducation mais je pense qu’il est également général, en effet, les espaces changent de fonction beaucoup plus rapidement qu’avant, construire et penser l’espace comme avant serait une erreur. En tout état de cause les espaces doivent rester souples pour s’adapter à ses usages futurs. La défonctionnalisation n’est peut-être pas aussi novatrice qu’il y paraît, puisque l’enseignement n’est dispensé dans des locaux spécifiques que depuis quelques siècles tandis que chez les Grecs, l’école était pratique avant d’être lieu. L’architecture scolaire bénéficie de l’intérêt que leur portent des architectes de renom : ceux du Bauhaus, puis les tenants de l’école pavillonnaire : Le Corbusier, Tony Garnier et Alfred Roth, architecte suisse spécialiste des constructions scolaires et dont la pensée est d’une grande modernité. Il recense dès


1950 l’importance de lier principes pédagogiques et projet architectural : -l’enfant est sujet et non objet de l’éducation ; -l’espace doit donc être à son échelle, l’architecture doit participer à la formation de l’enfant ; -la flexibilité des lieux permet la variété des situations d’apprentissage : couloirs et salles de classes ne sont pas systématiques, les unités pédagogiques gravitent autour des locaux communs ; l’architecture doit pouvoir s’adapter aux évolutions pédagogiques ; -l’école doit être en harmonie avec la nature. Modularité et flexibilité Accompagnant les différentes façons de travailler, les espaces doivent s’adapter à la taille des groupes et aux méthodes. L’observation des conditions d’usage de l’espace scolaire encourage à prendre très au sérieux la notion d’anticipation. Cependant les professionnels peinent à trouver un équilibre entre un programme scolaire qui évolue vers une tendance à l’individualisation des travaux scolaires contre une architecture qui demande à être rationaliser et accueillir le même nombre d’étudiant. Si l’on a tendance à croire que l’espace influe sur les apprentissages, la réalité est plus complexe. Dans le meilleur des cas des bâtiments sont construits dans le but de suivre une réforme mais rarement pour absorber celle qui va suivre. Il n’est possible que d’essayer de faire concorder des lieux existants et souvent anciens avec l’évolution sociologique, pédagogique ou méthodologique de l’enseignement. La flexibilité des classes est une condition qui se présente aujourd’hui comme usuelle : on doit pouvoir accueillir des groupes de taille variée et anticiper sur les équipements et les pratiques pédagogiques futures. Dans tous les pays, on songe à la polyvalence d’espace qui accueille de plus en plus des activités scolaires et péri-scolaires. De même, les zones

83


conviviales communes sont un point essentiel, notamment le hall d’accueil pourvu de mobilier adéquat. Dans un souci d’accessibilité, j’ai trouvé préférable de construire de plein pied, mais cette configuration spatiale permet également d’optimiser les rapports intérieurs-extérieurs avec un maximum d’ouverture donnant sur des espaces végétalisés. Dernier point qui me paraît essentiel, c’est celui de la mixité d’âge. La flexibilité du lieu se doit également de pouvoir accueillir des élèves de tout âge. Ces échanges favorisent le travail d’équipe et la solidarité. Certains architectes emploient la métaphore du nid (espace commun d’où les élèves sortent pour aller chercher des informations ou travailler en équipe), ou encore celle du village pour désigner ces espaces adaptés à des groupes de tout âge et de toutes activités. La disparition de la salle de classe ? 84

« La salle de classe tend à s’écarter du modèle rectangulaire traditionnel. Elle n’a souvent plus de porte et se déforme. Sans doute va-t-elle se dissoudre dans d’autres espaces car l’école de demain n’aura vraisemblablement plus besoin de classes ». Marchand, (2004)

Généralisée au XXIème siècle la salle de classe semble immuable mais correspond à la mise en forme spatiale d’un projet pédagogique et d’un mode de circulation des savoirs basé sur l’enseignement simultané : le maître, grâce au cours magistral, parle à toute une classe dont les élèves font en même temps les mêmes exercices. Mais les modalités d’apprentissage actuels vont déjà du travail personnel à la conférence en amphi en passant par le tutorat, le travail en équipe et l’apprentissage à distance. D’autres évolutions sont encore à prévoir compte tenu des diverses réformes déjà engagé dans d’autres pays. Symbole d’une philosophie de l’éducation, le règne encore sans partage de la salle de classe comme module de base de l’école est pourtant légitimement remis en cause parce que l’on a : -admis que l’enseignement n’est plus frontal mais multimodal ; -appris que l’apprentissage n’est plus linéaire mais holistique.


L’école et la communauté Le cas de William Atkinson est exemplaire à plusieurs égards. Responsable d’un établissement d’enseignement secondaire jugé difficile, situé dans un quartier défavorisé de l’ouest londonien et accueillant des élèves issus des couches défavorisées. En dix ans, il rétablit la réputation de l’école. La violence n’est plus toléré, l’école s’est tournée vers l’extérieure et les résultats se sont considérablement améliorés. la réussite d’Atkinson a été reconnu au point qu’il conseille désormais le gouvernement anglais sur les stratégies en vue d’améliorer la situation d’écoles ayant des problèmes similaires. William Atkinson a souvent été vu en train d’arpenter le quartier, de visiter les magasins, de discuter avec les gens. À ses yeux, l’environnement propice à l’apprentissage ne s’arrêtait pas aux limites du domaine de l’école mais englobait les rues alentour, les lieux publics fréquentés par les enfants et les adultes qui avaient des contacts avec les élèves. Il souhaitait tenir compte de la communauté considéré comme un tout et pas seulement du bien-être scolaire des élèves. Cette aspiration a été suivie. De nombreuses écoles mettent leur bâtiment au service de la collectivité. Les écoles sont destinées à ceux qui en usent. L’une des priorités pour l’avenir est donc de mettre leurs équipements et leurs ressources à la disposition de la collectivité, afin d’optimiser l’énorme investissement effectué dans les bâtiment scolaires. L’avenir consiste à ouvrir ces équipements à la collectivité tout en garantissant leur sécurité et leur bon fonctionnement pour les élèves qui les utilisent à plein temps. Les jardins scolaires Friedrich Fröbel, l’inventeur du jardin d’enfants, fut l’un des premiers maîtres d’école à utiliser le jardinage pour l’éducation des enfants. Au cours des années 1840, il créa des jardins d’enfants dans toute l’Allemagne. À la fin du XIXème siècle des jardins furent installés dans les cours d’école en Europe et aux Etats-Unis, pour apprendre aux enfants le b.a.-ba du

85


86

jardinage et les initier à l’agriculture. Les jardins scolaires étaient obligatoires en Suède, en Autriche, en Allemagne, en Belgique et en Russie, tandis qu’en Angleterre, les salaires des enseignants dépendaient souvent de la productivité de leur jardin scolaire. Les progrès de l’agriculture, le développement des épiceries et l’importance croissante accordée aux matières intellectuelles rendirent progressivement obsolètes les petits jardins cultivés artisanalement, si bien qu’à la fin des années 1930, la plupart des écoles avaient cessé de cultiver un jardin dans leur cour. Aujourd’hui on assiste à un renouveau de ces jardins Au RoyaumeUni plus de 15’000 établissements scolaires ont exprimé leur intérêt pour des activités de jardinage. Pour un nombre croissant d’enfants, les jardins scolaires offrent une occasion d’observer et de suivre des processus naturels qu’ils n’ont plus la chance de découvrir au quotidien. Les enfants comme les adultes ont oubliés ce qu’il y a de merveilleux à suivre la croissance de plantes vivrières. S’engager dans des activités de jardinage permet de faire revivre ce processus, et offre des prolongements pédagogiques sans équivalent. Un jardin permet d’enseigner aux enfants les principes fondamentaux de l’écologie. Le jardinage peut être combiné avec d’autres matières telles que l’art, la lecture, l’écriture et les sciences, naturelles ou sociales. Pour la création de ce type d’activité il est selon moi préférable de faire appel à une participation multiple. Les enfants et les enseignants ne devraient pas être les seuls à s’occuper du jardin d’école. Le personnel chargé de l’entretien du bâtiment, le personnel administratif, les parents et les habitants du voisinage devraient aussi être impliqués. On rencontre des amoureux du jardinage dans tous les domaines professionnels et il est possible de tomber sur un expert capable de prodiguer de précieux conseil et de partager son enthousiasme. L’implication de nombreux acteurs permettra non seulement d’avoir des gens prêts à s’occuper du jardin durant les mois d’été, mais favorisera aussi l’émergence d’un sentiment communautaire entre les parents et l’établissement. Au cours de cette sous-partie, j’ai essayé d’expliciter des


problématiques ainsi que les réponses proposées à l’heure actuelle. Certaines réponses sont plus évoluées que d’autres, certaines ont été expérimentés à plus grande échelle que d’autre cependant ce sont celles que j’ai choisi afin de répondre à la problématique de l’éducation de Givors. Comme vu au tout début de ce chapitre, Givors possède un très grand nombre d’établissement scolaire sur son territoire. Suite à une politique communiste installée depuis plusieurs décennie, la ville se retrouve sur-équipée. L’idée du projet que j’ai développé au cours de ce semestre a été de proposer un programme multidisciplinaire et multi-site. Je développerais le programme et la localisation du projet lors de la prochaine sous-partie. Avant faisons un bref résumé des principaux points abordés lors de cette sous-partie, fondement de la suite de mon raisonnement urbain et architectural. Nous avons vu que l’école se voulait de plus en plus : 87

- ouverte à la communauté - travaillant avec d’autres établissements scolaires - pratique avant d’être un lieu - en harmonie avec la nature - à l’échelle de l’enfant - flexible et ouverte -


Penser

rogrammation

P 5


Nair &Fielding,(2005)

W H AT ?

« Nous recherchons un modèle qui permette à différents élèves d’âge varié d’apprendre différentes choses de la part de différentes personnes dans des endroits différents, de différentes façons et à différents moments ».


Précédemment j’ai tenté d’expliciter la problématique et les premières hypothèses de réponse ont été donné notamment en ce qui concerne le programme éducatif souhaité. Rappelons que mon travail c’est premièrement porté sur l’étude de la ville de Givors puis de ces interstices. Trois programmes ont été pensé dans trois interstices. De ces trois programmes je me suis attachée à travailler sur l’éducation pour les différentes raisons avancées en amont de ce carnet. À présent je souhaiterais vous présenter la genèse de la réponse spatiale à toutes ces problématiques.

Présentation du programme IN(TERRES)TICE - Harmonie avec la nature -

90

Lorsque j’ai débuté ce projet, je ne souhaitais en aucun cas dessiner une nouvelle école. Je rappelle que Givors est une ville dotée de 28 établissements scolaires allant de la maternelle au lycée général et professionnel en passant par des écoles spécialisées, je pensais sincèrement qu’une nouvelle école n’apporterait rien de plus. J’ai donc choisit de travailler sur un équipement éducatif capable de rassembler plusieurs classes d’écoles et de niveaux différents dans un «même lieu». Cet équipement scolaire possède pour thématique : le jardin scolaire ou l’agriculture urbaine. De plus en plus, l’agriculture urbaine se développe en de multiples endroits mais reste une idée très lointaine pour la plupart des citadins. Pourtant cette pratique est ancienne, avant que les supermarchés soient en aussi grand nombre, les citadins possédaient des animaux et un carré de jardin chez eux. L’idée de travailler avec le jardin est née de deux constats : le premier a été de voir les écoles avec si peu d’espaces verts, le deuxième a été la recrudescence de l’agriculture urbaine. L’idée d’inculquer des notions d’agriculture dès le plus jeune âge me paraît être un outil efficace pour que cette pratique soit ancré dans les mœurs. Le programme IN(TERRES)TICE se décompose en trois sousprogrammes eux-mêmes fonctionnant conjointement tout en gardant à l’esprit la notion d’économie circulaire et de réemploi. J’ai donc décomposé l’acte de cultiver en trois sous-parties : PENSER - PRODUIRE, VENDRE-CONSOMMER et RECYCLER.


Primaire Élémentaire

ITEP

Spécialisée

3 programmes

1 équipement

6 écoles

Joliot Curie

Danielle Casanova Lycée Pro

Henri Wallon

Maternelle

Picard Liauthaud Élémentaire

Notre Dame

Tous cycles

PROGRAMME IN(TERRES)TICE

Cluster éducatif - Mutualiser les équipements

PENSER - PRODUIRE Ateliers éducatifs agriculture urbaine Jardins partagés Classes soupapes

VENDRE - CONSOMMER Atelier de cuisine pour les enfants Commerce de proximité Restauration rapide

RECYLER - RÉUTILISER Compostage biodéchet Petis animaux Ateliers éducatifs compostage


Intégrer la communauté - Ouverte à la communauté -

Nous savons que les équipements scolaires sont des lieux très fréquemment fermés (nuits/vacances scolaires/week-end), afin d’assurer l’entretien et l’utilisation la plus complète possible des lieux, j’ai ajouté une nouvelle composante au programme : la communauté. C’est à dire que tout programme implanté est capable de répondre à des problématiques existantes de la ville dans le but de favoriser la réappropriation de ces espaces autant par les enfants que par les habitants. Les espaces en lien avec cette problématique ont été souligné lors de la présentation des programmes ci-dessous.

PENSER - PRODUIRE (situé en cœur d’îlot)

92

Cette partie du programme est celle qui se rapprocherait le plus d’une école, elle est composée d’espaces : -d’accueil/vestiaires -de travail collectif ou individuel -lié à l’informatique et nouvelles technologie -d’ateliers liés à l’agriculture en extérieur et intérieur -de plusieurs espaces de production -d’aires de jeux en tout genre -maison des citoyens

VENDRE - CONSOMMER

(proximité gare) Le programme de cet édifice est composé d’espace : -de restauration rapide -de petit commerce -de préparation alimentaire -de détente et d’attente -stationnement vélo

RECYCLER - RÉUTILISER (proximité entrée de ville) Enfin pour terminer le dernier programme se décompose en espace : -de compostage -de bureaux -d’accueil de petits animaux


Primaire Élémentaire

ITEP

Spécialisée

Des communautés

3 programmes

1 équipement

6 écoles

Joliot Curie

Danielle Casanova Lycée Pro

Henri Wallon

Maternelle

Picard Liauthaud Élémentaire

Notre Dame

Tous cycles

PROGRAMME IN(TERRES)TICE

Cluster éducatif - Mutualiser les équipements

PENSER - PRODUIRE Ateliers éducatifs agriculture urbaine Jardins partagés Classes soupapes

Participation habitante pour l’entretien des jardins et du site dans sa totalité Maison des citoyens au sein du bâtiment construit

VENDRE - CONSOMMER Atelier de cuisine pour les enfants Commerce de proximité Restauration rapide

COMMUNAUTÉ DE GIVORS Revitaliser la gare Givors Canal Proposer de nouveaux équipements de proximité pour les habitants

RECYLER - RÉUTILISER Compostage biodéchet Petis animaux Ateliers éducatifs compostage

Centrale de recyclage Vente de compost Vente de production animale Nouveaux emplois

Nouveaux espaces publics accessible à tous. Trouver un dynamisme différent de ce que l’on connaît à l’échelle de la ville de Givors. Créer un dialogue entre la jeune population et la communauté de Givors.


Choix du site

- Travaillant avec d’autres établissements scolaires -

Comme énoncé ci-dessus, le but de cette intervention sur le territoire a été de créer un cluster éducatif. Cette entité capable de rassembler des jeunes de tout horizon est également un outil pour initier le parcours au sein de la ville. Afin de faire le choix de site, j’ai opéré par relation distanceinterstice. Je m’explique, j’ai établit des zones de déplacement équidistantes à partir des écoles afin de vérifier si un des interstices relevés dans la ville se trouvait dans cette zone de concordance. Effectuer cette opération a permis de s’assurer que tout les établissement en lien avec IN(TERRES)TICE soit quasiment à la même distance de marche de l’implantation. Quatre zones ont fait leurs apparitions, j’en ai choisit une de celle-ci afin d’y implanter le programme énoncé précédemment. 94

La double page suivante présente un zoom sur la zone retenue ainsi qu’un tracé des déplacements effectués par les classes afin de se rendre au lieu de projet. J’ose penser que ces déplacements ne seront pas vain dans la ville et qu’ils seront un début de réappropriation de l’espace urbain par les enfants. En effet, le constat actuel que fait Thierry Paquot dans «Les enfants dans la ville» est alarmant. Il propose de redonner des parts de ville aux enfants afin qu’ils en redécouvre les bons côtés : «Les professionnels du bâtiment et des aménagements urbains son parfois des parents et se préoccupent alors de satisfaire leurs besoins d’évasion, de promenade et d’isolement. Mais avant eux, des pédagogues ont compris à quel point la vie urbaine transformait le regard des enfants et qu’il fallait ouvrir l’école à la ville. Patrick Geddes (1854- 1932), par exemple, intégrait à l’école les promenades en ville et dans les faubourgs, le jardinage et l’enquête de voisinage. Découvrir le monde en commençant par observer la vie à côté de chez soi n’est pas une mauvaise idée.»

Initier des parcours de ce type en ville pourrait être le commencement d’une sécurisation plus accrue des centre-ville. Aujourd’hui les enfants sont cloisonnés dans des zones qui leur sont préétablit, réhabitué l’automobiliste à la prudence vis-à-vis de cette jeune population pourrait être bénéfique.

Z


Zones de rencontre entre ĂŠtablissements

Zone retenue

95

Établissement scolaire Interstice urbain

N


Bois de Montrond

Écoles Primaire/Élém

Joliot Curie 6min - 450m

Lycée Professionnel Danielle Casanova 7min - 600m

N

9min - 700m École Maternelle Henri Wallon

6m École É Picard


mentaire

6min - 450m

n

aro Le G

min - 450m Élémentaire d Liauthaud

ITEP Danielle Casanova

6min - 450m École/Collège/Lycée Notre Dame

Le Rhône


Bois de Montrond

Écoles Primaire/Élém

Joliot Curie 6min - 450m

Lycée Professionnel Danielle Casanova 7min - 600m

N

9min - 700m École Maternelle Henri Wallon

6m École É Picard


ITEP Danielle Casanova 6min - 450m

Entrée de ville GARE

mentaire

Entrée de ville DÉPARTEMENTALE

ron Le Ga

min - 450m Élémentaire d Liauthaud

Entrée de ville TCL

6min - 450m École/Collège/Lycée Notre Dame

Entrée de ville AUTOROUTE A47

Le Rhône


Choix du site 2

- Pratique avant d’être un lieu -

Dans un deuxième temps le choix de site s’est également effectué en fonction des ressources que pouvait m’offrir le territoire. La zone retenue dans un premier temps est une des zones de Givors qui regroupe le plus d’entrée de ville (TCL, gare, autoroute et départementale). Cette dynamique de flux m’est apparu comme intéressante dans un projet qui se veut dynamique et pôle d’échange. > Trois interstices potentiellement site de projet ont ainsi été relevé Ces trois espaces de projet sont tous en lien avec une problématique de Givors :

100

-la gare Canal (VENDRE - CONSOMMER) est quasiment fermée, il subsiste une mince activité mais les bureaux de la SNCF ont été fermé et l’édifice de la gare est à moitié abandonné. Une implantation sur le terrain végétal que l’on peut voir sur la droite serait pour moi une occasion pour tenter de dynamiser ce pôle en proposant des équipements simples mais pratique afin de désengorger la deuxième gare de Givors (Givors-ville). -L’entrée de ville (RECYCLER - RÉUTILISER) se fait avec un interstice végétalisé, inutilisé. Cette zone «tampon» entre industriel et tertiaire me permet d’y implanter une centrale de compostage sans craindre des plaintes des habitants. De plus sa position particulière en entrée de ville en fait un point de dépôt des bio-déchet privilégier. -Le friche tertiaire (PENSER - PRODUIRE) est quant à elle située entre deux zones de logements. Sa configuration d’interstice me permet d’y installer les ateliers d’enfants, protégé de toute nuisance ou danger lié à la rue. Il serait également possible d’imaginer un nouveau développement de cœur d’îlot pour les logements périphériques. Aujourd’hui ils sont encombrés par des garages.


Site de la Gare Givors Canal

101

Site de l’entrÊe de ville

Site de la friche tertiaire


Suite et fin du programme

- Le parcours comme exploration urbaine -

Parallèlement à l’élaboration des trois programmes implantés sur ces trois sites, un projet de parcours reliant ces sites nouvellement qualifiés a été pensé. À cette échelle il a été question de réarticuler des fragments de ville dans un ensemble signifiant, grâce à un système de liens et de cohérences dans le territoire. Cette étape s’est porté premièrement sur la requalification d’une friche ferroviaire (D). Cette ligne de chemin de fer abandonnée présente des traces d’appropriation par la population. Après avoir parcouru cet espace il a été évident de le qualifier comme interstice porteur de potentiel. Premièrement pour sa position privilégière entre plusieurs tissu urbain puis pour sa morphologie dessinant les prémices d’un sentier piéton. Le but de ce réaménagement permettrait de faire le lien entre le programme 1 et le programme 2. 102

Le deuxième point fort a été l’étude du parcellaire actuel qui a révélé un interstice oublié. Lorsque je suis allée chercher dans les cartes historiques il s’est avéré que l’axe (B,) reliant le programme 1 au programme 3, existait comme chemin de fer également. Cet axe n’a pas été totalement oublié puisque aujourd’hui encore il subsite des traces de son existance passé. Le concept développé a été de révéler un interstice passé mais dont l’usage est toujours suggéré. Enfin la dernière portion de parcours étudié est celle capable de relier le programme 2 au programme3, cette route serait dégoudronnée afin de retrouver la perméabiliter du sol. Actuelle voie consacrée à la voiture sa fermeture en ferait un axe piéton planté afin d’accueillir une jeune population. Le final souhaité, serait d’avoir trois programmes interdépendants accueillant une population issue des écoles alentours, voir de la ville entière, capable de communiquer à l’aide de plusieurs axes réutilisés, recyclés ou révélés.


1-

Site de la gare

2-

Site entrĂŠe de ville

3-

Site friche tertiaire

A-

Ligne de dĂŠsir

B-

Trou dans grillage

C-

Route

D-

Friche ferroviaire

1 B D n aro Le G

2 c

A

3


6 écoles

Primaire Élémentaire

ITEP

Spécialisée

1 équipement 3 programmes Des communautés

Résumé du programme

Joliot Curie

Danielle Casanova Lycée Pro

PROG IN(TER

Cluster éducatif - M

PENSER - PRODUIRE Ateliers éducatifs agriculture urbaine Jardins partagés Classes soupapes

Participation habitante pour l’entretien des jardins et du site dans sa totalité Maison des citoyens au sein du bâtiment construit

VENDRE

Atelier de cuis Commerce de Restauration r

COMMUNA

Revitalise Proposer de proxim

Nouveaux espaces publics accessible à tous. Trouver un dynamisme diffé jeune population


Henri Wallon

Maternelle

Picard Liauthaud Élémentaire

Notre Dame

Tous cycles

PRODUIT

GRAMME RRES)TICE

Déplacement des enfants dans la ville Les reconnecter avec leur territoire Sécuriser la ville Retrouver les enfants dans la rue

Mutualiser les équipements

sine pour les enfants e proximité rapide

AUTÉ DE GIVORS

er la gare Givors Canal r de nouveaux équipements mité pour les habitants

Un parcours spécifique entre les 3 sites Proposer un parcours sécurisé Construire un axe éducatif et technique dans la ville Redécouvrir la promenade

Des parcours

E - CONSOMMER

PRODUIT

RECYLER - RÉUTILISER Compostage biodéchet Petis animaux Ateliers éducatifs compostage

PRODUIT

Centrale de recyclage Vente de compost Vente de production animale Nouveaux emplois

érent de ce que l’on connaît à l’échelle de la ville de Givors. Créer un dialogue entre la et la communauté de Givors.

Des liens entre la communauté et les équipements éducatifs

Proposer des édifices multi-programmatique capable d’absorber la demande communautaire tout en créant de nouveaux équipements éducatifs.


To u t f a u x ?

etour critique

R 6


Lors de l’élaboration du projet, j’ai souvent rencontré des difficultés à englober la totalité des thématiques développées au cours de cette année. Partant de l’interstice pour en arriver à un équipement éducatif tourné vers la communauté, je me suis efforcée tout au long de ce semestre de garder avec soin la richesse de l’analyse du territoire de Givors effectuée en groupe lors du premier semestre. Une richesse d’analyse et de compréhension du territoire qui s’est parfois révélée être un piège pour le dessin des espaces architecturaux. En effet, la volonté de ne perdre que très peu de données et de rester au plus près du concept lors du projet urbain puis architectural a été un processus long et parfois un frein pour l’avancé de ces travaux. Bien que de nombreux concepts théoriques ont été abordés, il est important de préciser que tout ceci repose sur une volonté de comprendre dans un premier temps l’identité du territoire puis de s’en faire une idée mentale la plus fidèle au lieu pour enfin aborder le projet. Le dessin a été un des éléments indispensable à la réflexion. Ajoutons à cela que des constats globaux ont été ajouté aux problématiques globales. Expérimenter sur le territoire de Givors a été l’occasion de se confronter à des problématiques urbaines actuelles et concrètes de la plus petites échelles de l’interstices jusqu’à l’échelle métropolitaine. Pour terminer je dirais que ce projet était également l’occasion de requestionner les métiers de la construction et de l’aménagement du territoire. Si cette remise en question est difficile à faire à notre échelle, puisque nous la connaissons très peu, il me semble primordiale de prendre une position et de posséder une vision singulière tout en faisant preuve de souplesse pour s’adapter aux conditions d’aujourd’hui et de demain.


To u t f i n i t

onclusion

108

C 7


J’ai introduit cette notice en soulignant que l’essence des territoires étaient rarement prise en compte pour le développement des projets. En travaillant sur les interstices mon propos s’est centré sur cette notion qui me paraît essentiel à une époque où le territoire se divisent en sous-territoires hétérogènes. La ville subit le même sort, elle se divisent au gré de zonages parfois maladroits, si bien que l’identité des territoires n’est plus aussi claire qu’elle a pu l’être auparavant. Plutôt qu’une démarche nostalgique au regard de cette évolution, il semble intéressant de tirer parti, à l’échelle locale, de la richesse et de la poétique qui résulte de ce morcellement, notamment du téléscopage insolite des échelles et des motifs qui recomposent un nouveau paysage. Mon travail porte donc sur le rythme et l’interstice entre les choses, créant des points focaux à l’intérieur des lieux et initiant des parcours. Le projet consiste à modeler le vide de façon à lui donner la capacité d’accueillir de multiples configurations d’usages. Ce qu’exprime superbement le terme japonais «ma» qui fait intervenir à la fois la notion d’espace et de temps, signifiant aussi bien la distance qui sépare deux objets que le temps qui s’écoule entre deux actions : l’interstice. L’espace est modelé par des jeux de rappel qui, tels des fils invisibles, créent des systèmes de correspondance entre les lieux. Des liens se tissent entre les choses, tandis que des lignes virtuelles dessinent les vides.

109


Je me suis fais aider

ibliographie

B Fin


LIVRES -EISENMAN Peter, Blurred Zones: Investigations of the Interstitial, -CALVINO Italo, Les Villes invisibles, Seuil, coll. Poche, 1996. -HATZFELD Hélène et Marc, RINGART Nadja, Quand la marge est créatrice, les interstices urbains initiateurs d’emploi, éditions de l’aube, 1998 -SIEVERTS Thomas, Entre-ville une lecture de la Zwischenstadt, Marseille : Editions Parenthèses, 2004 -LE GAREC Sylvaine, Le renouvellement urbain, la genèse d’une notion fourre-tout, Paris : Plan Urbanisme Construction Architecture, 2006 -BOUFFIER Sophie, Claude-Isabelle Brelot et Denis Menjot, Aux marges de la ville. Paysages, sociétés, représentations. Paris, L’Harmattan, 2015, 336 p -JAILLET Marie-Christine, Lionel Rougé, L’espace périurbain dans la ville « à trois vitesses », Lyon, CERTU, 2007. -POTIER Françoise, Le Périurbain. Quelle connaissance ? Quelles approches ?, Rapport d’étude, Lyon, CERTU, 2007. -VASSET Philippe, Un livre blanc, Fayard, 2007 -ANTONIOLI Manola, Machines de guerre urbaines, éditions LOCO, 2015, 304 pages -AUGÉ Marc, Non-Lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », 1992, 149 p. -GEHL Jan, Pour des villes à échelles humaines, 2013, Montréal : Éditions Écosociété, 273 pages

111


-PALLASMAA Juhani, Habitar, 2016, Gustavo Gili, 127 p. -Clara Guillaud, « Interstices urbains et pratiques culturelles », L’habitat, un monde à l’échelle humaine, 2009 -Arie Fitria, Services urbains, urbanisme et aménagement : analyse géopolitique des relations entre une communauté urbaine et les collectivités voisines (Le Cas du Grand Lyon), 2016 -Henri Lefebvre, Quand la ville se perdant une métamorphose planétaire, 1989 -Cynthia Ghorra-Gobin, De la métropolisation : un nouveau paradigme ?, 2010 -Martin Vanier, « La métropolisation ou la fin annoncée des territoires ? », Métropolitiques, 22 avril 2013 112

-Guy Di Méo, « La métropolisation. Une clé de lecture de l’organisation contemporaine des espaces géographiques », L’information géographique, 2010 -Michel Bassand, « Cités, villes, métropoles, le changement irréversible de la ville », Presses polytechniques universitaires romandes, 2007 -Olivier Bouba-Olga, Michel Grossetti « La métropolisation, horizon indépassable de la croissance économique ? », 2014 -Serge Renaudie, La ville par le vide, 2011 -Vanessa Delvoye, « Comment la France a tué ses villes », Urbis, 2016 -Dominique Perrault, Vide ? Le vide, lieu de tous les possibles -Béatrice Auxent, « Promouvoir l’urbanisme de projet pour améliorer l’habiter », Les universités d’été de l’architecture, 2014 -Pascale Breugnot, « Prévenir la déscolarisation et la


désocialisation de jeunes adolescents », Connexions, 2011 -Rachel Linossier, Roelof Verhage, « La co-production public/ privé dans les projets urbains », Parenthèses, 2009 -Bruno Gouyette, « Aménagement des espaces publics et concertation : quelques pistes de réflexion parisiennes », Métropolitiques, 2012 -Guillaume Fauvet, « Urbanisme de projet : un changement de culture avant tout », Techni.cités, 2014 -Thierry Paquot, « Occident : la fin de l’urbanisme », L’Esprit des villes, 2014 -Jean-François Dalbin, « La pluridisciplinarité, une nécessité pour la qualité de la forme urbaine », Techni.cités, 2016

ARTICLES EN LIGNES - Laurent Cailly, «Existe-t-il un mode d’habiter spécifiquement périurbain ?», EspacesTemps.net, Travaux, 13.05.2008 http://www.espacestemps.net/articles/mode-habiter-periurbain/ -Stéphanie Vincent-Geslin, Emmanuel Ravalet et Benjamin Motte-Baumvol, «Vivre le périurbain. Des espaces sous influence urbaine.», EspacesTemps.net, Traverses, 29.04.2013 http://www.espacestemps.net/articles/vivre-le-periurbain-desespaces-sous-influence-urbaine/ -Monique Poulot, « Les territoires périurbains : « fin de partie » pour la géographie rurale ou nouvelles perspectives ? », Géocarrefour [En ligne], Vol. 83/4 | 2008, mis en ligne le 31 décembre 2011, consulté le 12 octobre 2016. URL : http://geocarrefour.revues. org/7045 ; DOI : 10.4000/geocarrefour.7045 -François DECK, Pascal NICOLAS-LE STRAT, Kobé MATTHYS, Constantin PETCOU, Doina PETRESCU, Interstices urbains

113


temporaires, espaces interculturels en chantier, lieux de proximité, Programme interdisciplinaire de recherche Art, Architecture et Paysage, 2005 - www.iscra.fr/ chier.php?id=118, -Clara GUILLOD, Interstices urbains et pratiques culturelles, 2009 - http://www.implications- philosophiques.org/Habitat/ Guillaud1.html -Pascal Nicolas-Le Strat, Multiplicité Interstitielle, 20072009 - http://www.la-coop.org/index. php?page=multipliciteinterstitielle -Marc Dumont, «Penser la ville incertaine : périmètres et interstices.», EspacesTemps.net, Objets, 10.01.2006 http://www.espacestemps.net/articles/penser-la-villeincertaine-perimetres-et-interstices/

114

REVUES -Jacques Lévy, L’espace légitime. Sur la dimension géographique de la fonction politique, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1994. EXPOSITIONS -Biennale d’architecture de Venise - Pavillon Français

SITES INTERNETS -Insee http://www.insee.fr/fr/ -Sénat https://www.senat.fr/rap/r98-292/r98-2922.html -Gouvernement http://periurbain.cget.gouv.fr/



I’ll be back...

. =D


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.