Architecte Urbaniste - Le trait (l'attrait) urbain dans le dessin d'architecte

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ARCHITECTE URBA NISTE . Le trait (l’attrait) urbain dans le dessin d’architecte


«Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une autre. – Moi, je n’ai ni désirs, ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard. – Les villes aussi se croient l’œuvre de l’esprit ou du hasard, mais ni l’un ni l’autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept mer veilles, mais de la réponse qu’elle appor te à l’une de tes questions.» ITALO CALVINO


N ÉTUD. CHAPPET Débora UE_Trans - MODULE TRANSVERSAL SPÉCIFIQUE - MÉMOIRE CRITIQUE UNIT HMONP

DE./TUT. DE./TUT.

MOUTTON Yves

HMONP ARCHI

19-20

HMONP


SOMMA IRE.

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PREAMBULE

INTRODUCTION

L’URBANISME

LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE

Pourquoi faire la HMONP cette année ?

Présentation de mon parcours.

Statut de l’urbanisme

Cadre de l’étude

Présentation de la MSP.

Échelles d’intervention

Pourquoi faire la HMONP à Lyon ?

Logements collectifs à Cologny Le MEP Saint-Joseph

Introduction au choix de la problématique.

Zones d’intervention Domaines d’application

La Gare de ChêneBourg Conclusion


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L’ARCHITECTE URBANISTE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

CURRICULUM VITAE

Intervenir sur l’existant, oui mais comment ?

Les fragments

Les connaissances

L’expérience

La notion de projet

L’autre

L’urbanisme «social» en contradiction à l’urbanisme libéral

Le collectif


PRÉAMBULE . « La ville pour celui qui y passe sans y entrer est une chose, et une autre pour celui qui s’y trouve pris et n’en sort pas ; une chose est la ville où l’on arrive pour la première fois, une autre celle qu’on quitte pour n’y pas retourner ; chacune mérite un nom différent… » Italo Calvino


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Pourquoi faire la HMONP cette année ? Bien que pour le moment j’exerce en Suisse, nous connaissons la même évolution de la profession qui fait face à une multiplicité de nouveaux métiers liés aux domaines de la construction. Nous connaissons des deux côtés de la frontière un univers normatif et économique qui se fait de jour en jour plus complexe et intransigeant. Trouver sa place en tant qu’architecte dans cet univers devient un vrai parcours du combattant. Les cours en HMONP suivis à Lyon nous permettent d’appréhender ce monde professionnel, non pas avec plus de facilité mais avec une meilleure lucidité. Le processus du projet étant totalement différent entre l’école et l’exercice du métier sur le terrain, la HMONP m’a conduit à mieux appréhender les nombreux acteurs, les intervenants et les logiques économiques du projet. Enfin, l’obtention de l’habilitation c’est également une reconnaissance d’un statut ce qui amène avec lui une certaine crédibilité. Pouvoir être architecte et non plus architecte DE est selon moi indispensable afin de faire évoluer ma carrière professionnelle à l’heure ou le port du titre d’architecte se démocratise dans d’autres domaines professionnels. C’est la liberté de pouvoir choisir entre exercer en son nom propre ou en tant qu’employé.

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Je me suis longtemps questionnée sur la HMONP et la nécessité de la passer. Alors que j’étais encore en master 2, poussée par mes enseignants à la passer au plus vite et emprise d’une fougue incontrôlable pour le domaine professionnel. Il était évident que j’allais me plonger dans cette habilitation à corps et cœur perdus. Fin juillet et PFE en poche les inscriptions pour la HMONP allait commencer dans quelques mois. En poste au sein d’une agence genevoise et CDI décroché, la HMONP devenait déjà moins évidente que cela. Le monde professionnel amène avec lui bon nombre d’interrogations et de doutes. La prise de conscience du peu de choses que je savais par rapport à ce métier a vite freiné mes ardeurs pour me faire prendre conscience de la difficulté d’un tel projet. Ce n’est pas rien, les cours et le mémoire puis viendra le temps de la responsabilité de mes actes vis-à-vis de mon domaine professionnel. C’est justement ce dernier point qui m’a amené à me lancer. Nous faisons partie d’un des rares métiers qui nécessite une sixième année d’étude afin de valider une mise en situation professionnelle. Ce statut n’est pas uniquement une reconnaissance de notre profession, c’est également une façon de prendre pleinement conscience du sérieux que nous devons avoir visà-vis de la maîtrise d’œuvre.


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Pourquoi faire la HMONP à Lyon ?

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Vous dire que choisir Lyon était une raison purement géographique aurait pu être vrai, Lyon étant la ville la plus proche de mon domicile mais ce n’est pas l’unique raison. Vous l’aurez compris, je ne suis pas originaire de Lyon, pourtant cette ville a connu mes cinq années d’étude en architecture. Elle m’a vu fébrile le jour du concours d’entrée à l’école et conquérante lorsque je posais mes valises en première année à l’ENSAL. C’est elle qui m’a émerveillée pendant les cours de dessin et d’exploration spatiale aux détours de ces avenues et traboules. Le riche patrimoine historique qui se déroule le long de ses berges a eu sur moi cet effet magique d’émotion architecturale. Au cours de ces cinq années, les différents cours m’ont amené à me pencher sur bons nombres de problématiques éparpillées sur tout le territoire lyonnais. C’est à Lyon que j’ai appris à aimer les mondes urbains en comprenant plus ou moins bien son fonctionnement. L’ENSAL m’est familière et c’est là-bas que les équipes administratives et enseignantes m’ont vue grandir comme future architecte. Il m’était impossible d’imaginer une autre école afin de passer mon habilitation à la maîtrise d’œuvre. Mon cursus universitaire a débuté à l’ENSAL et ma carrière professionnelle d’architecte commencera à l’ENSAL également.



INTRODUCTION . «Qui veut s’initier à l’étude de l’architecture doit comprendre d’abord qu’un plan peut être beau sur le papier, que des façades peuvent sembler étudiées par l’équilibre des pleins et des vides, des creux et des saillies, que le volume externe même peut être très bien proportionné, et que, malgré tout, le résultat peut constituer une architecture exécrable. L’espace interne, cet espace qui ne peut être complètement représenté d’aucune manière, qui ne peut appris ni « vécu », sinon par l’expérience directe, est l’élément fondamental du fait architectonique.» Bruno Zevi


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Présentation de mon parcours

Je pense que l’échelle du projet urbain m’a attirée. Une échelle qui nous permet de réaliser un diagnostic plus vaste, une multiplicité de thèmes qui nous confrontent à des réalités économiques, sociales et politiques. Les cartes à grandes échelles d’analyse, les maquettes géantes à réaliser, les coupes sur le grand paysage, cette lecture du territoire définit des

trames urbaines et des structures paysagères. La recherche historique de composition de la ville, le temps, notion indissociable de l’urbanisme nous renvoi bien souvent au cours de composition urbaine qui retraçait avec nous la construction des villes remarquables dans le monde. La découverte et redécouverte d’auteurs comme Françoise Choay, Serge Renaudie, Philippe Vasset, Patrick Geddes, Henri Lefebvre, Rem Koolhaas, Paul Chemetov, Paola Vigano, Bernardo Secchi m’ont convaincu de suivre une voie plus large que le « simple » cursus d’architecture en élargissant mon point de vue. Lors de mon retour d’Erasmus il nous a été demandé de choisir un domaine d’étude, le DEM AMTH (Architecture, Métropoles et Territoires Habités) s’est imposé à moi comme une évidence. Cette année, et pour la première année il proposait un double diplôme architecte, urbaniste en lien avec l’Institut des Mondes Urbains. J’ai emprunté cette voie sans vraiment savoir à quoi m’attendre. La réponse ne s’est pas fait attendre. Beaucoup de travail, de l’analyse urbaine, de la recherche, des cours à Lyon 3 et à Saint-Étienne. Parfois éprise de jalousie lorsque j’apercevais le DEM ALT dans l’atelier d’à côté qui choisissait en toute liberté le thème qu’il souhaitait aborder quand nous, nous passions nos week-ends à Givors pour de l’analyse

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J’ai grandi en Haute-Savoie dans un village de deux mille habitants. Mes vacances d’été étaient occupées par des cabanes dans les bois, le ramassage des haricots du jardin et des balades en montagne. Ce cadre pastoral m’a toujours enchanté et pourtant dès mon arrivée à Lyon, je me suis rapidement intéressée aux mondes urbains, et ce au travers des différents cours suivis à l’ENSAL mais aussi au travers de mon expérience personnelle vécue. Bien que les exercices de projet urbain à l’ENSAL n’aient jamais remporté de franc succès lors des quatre premières années de mon cursus universitaire, je continuais de m’interroger sur ces espaces dits « urbains ». J’avais beaucoup de mal à comprendre tous les rouages d’une machine qui paraissait aussi grande face à mon manque de connaissance. Je ne savais déjà pas grandchose en architecture alors comment aborder les mondes urbains et leurs secrets ? Eux qui paraissent si vastes.


urbaine. En parallèle des cours à l’ENSAL, trois travaux d’écriture en parallèle : -Un mémoire de fin d’études dont le sujet abordait la réhabilitation urbaine du centre historique de la Vieille Havane ; témoin des enjeux et tensions de l’urbanisme touristique du XXIe siècle.

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-La rédaction du travail de fin d’études en urbanisme qui traitait des Espaces périphériques : les usages du vide. -Enfin la rédaction de la notice de PFE : Interstice ; lieux de production. Trois travaux, trois thèmes mais une seule ambition, celle de comprendre le(s) monde(s) urbanisé(s) qui nous entoure(nt). Les problématiques soulevées tout au long de ces deux semestres me sont apparues comme nécessaires, voir essentielles et indissociable de ma future pratique en tant qu’architecte. Ma recherche sur les mondes urbains et ses problématiques actuelles amenait avec elle le sentiment que ces enjeux étaient étroitement liés à des enjeux globaux bien plus vastes que ce que je pouvais imaginer. C’est ainsi qu’une analyse de la ville de Givors pendant un 12

semestre m’a amené à vouloir comprendre et mettre en œuvre un projet capable de répondre à des enjeux environnementaux, sociaux et politiques que nous pourrions retrouver dans une quelconque autre ville. Le fait de biaiser son regard sur son regard et d’accepter de dézoomer de sa parcelle apporte une richesse de projet que je n’aurais jamais imaginée. L’étude d’une ville m’a réconcilié avec le détail d’architecture. Une vraie logique apparaissait dans mes projets d’architecture. Un sentiment de ne rien avoir laissé au hasard du « concept » du projet de par l’analyse d’un territoire. L’effort que me demandait le travail sur des échelles macro a nourri mon désir de retrouver de la précision dans le geste architectural à une échelle peut être plus « modeste ». Les études d’urbanisme ont fait un lien que j’avais souvent soupçonné mais que très rarement touché du doigt, celui de lier l’approche urbaine et territoriale à l’architecture autant dans son sens que dans sa mise en œuvre.

Présentation de la MSP « Forte » de cinq ans d’étude derrière moi et de nombreux stages en entreprise, je me lançais dans le monde professionnel avec un appétit d’architecture insatiable. L’envie de « faire pour


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que des villas de luxe sur les rives du lac Léman. À mon arrivée dans l’agence, l’activité liée aux villas de luxe était déjà en décroissance par rapport à ces dernières années. J’ai réellement apprécié travailler au sein de cette équipe que je connaissais bien de par mes stages. Mes collègues de travail étaient les mêmes qui avaient vu mes premiers pas dans le monde professionnel, ils m’ont enseigné Archicad, ont eu la patience de supporter mes requêtes en phase d’exécution et m’ont partagé bon nombre de connaissances que je mobilise encore aujourd’hui. À la suite de mon expérience chez Pierre Ambrosetti architecture, j’ai trouvé un poste au sein d’une agence nichée dans au cœur du centre historique de Carouge. AGG Architecture est une structure de sept employés, dont quatre architectes, un graphiste-informaticien, un directeur, qui supervisionne les tâches et M.Garel associé qui s’occupe de la recherche et signature de nouveaux marchés. La société est active principalement dans la promotion privée et profite d’un large réseau de promoteur. M.Garel a commencé son parcours en tant que responsable de chantier chez Atelier K Architecture avant d’ouvrir son propre cabinet. L’agence est jeune, elle aura cinq ans en 2020 mais possède une grande diversité dans

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de vrai » tout ce que l’on a pu m’enseigner. Le désir de découvrir de nouveaux territoires, de nouvelles villes où pratiquer. J’ai donc posé mes valises à Genève dans un cabinet que je connaissais bien puisque j’avais eu l’occasion d’y effectuer de nombreux stages au cours de mes études. L’agence Pierre Ambrosetti architecture se compose de six architectes dont certains spécialisés dans le suivi de chantier, un dessinateur, principalement attaché aux dessins d’exécution, une secrétaire, une comptable et M.Ambrosetti gérant de la société impliqué dans les relations commerciales recherche et signature de nouveaux marchés. Il est attentif aux détails réalisés et possède des principes très clairs quant à ces choix architecturaux. Il connaît, suit et s’implique dans tous les projets et chantiers de manières assidues. Lors de ces huit premiers mois de travail j’ai eu l’occasion d’aborder toutes les étapes du projet (les dénominations sont différentes en Suisse mais se rapprochent de ce que l’on pourrait trouver en France) soit : l’avant-projet, le projet, la dépose du dossier en autorisation de construire, ainsi que le projet d’exécution. Des petites missions de suivi de travaux m’ont également été confiées en autonomie. L’activité économique de l’agence s’articule principalement autour de marchés privés avec des constructions de logements collectifs de petite et moyenne ampleur ainsi


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les commandes qu’elle traite. De l’habitat collectif aux villas individuelles en passant par l’hôtellerie, AGG architecture aime se confronter à toutes les phases du projet de l’avant-projet au suivi de chantier. En ce qui concerne son développement et selon son site internet, AGG se voit comme une entreprise qui « sait se distinguer grâce à son style et à son énergie », il est vrai que M.Garel ne recule devant aucune contrainte technique du bâtiment ce qui parfois nous réserve son lot de surprise en exécution. « Des réalisations de prestiges dans des régions exceptionnelles, quelles que soient les contraintes » AGG architecture est portée par une personne qui ne craint pas les risques et en prend parfois beaucoup pour arriver à ses fins et au bout de ses projets. Ce qui pourrait devenir source de création illimitée devient cependant vite problématique. Beaucoup de marchés signés à l’agence sont conditionnés et nous imposent un rythme de travail effréné́ pour déposer des dossiers d’autorisation dans des délais compliqués. La prise de risque est élevée tant au niveau des contrats que des parcelles sur lesquels nous travaillons. J’ai travaillé deux ans au sein de cette agence, ce qui m’a laissé l’opportunité de travailler sur une vingtaine de dossiers différents. Mon regard sur ce bureau a évolué au fil de ma réflexion sur la profession, il est selon moi primordial de garder les yeux ouverts en venant questionner tout ce à quoi nous sommes confrontés. Nous sommes

certes soumis à une hiérarchie plus expérimentée qu’il faut respecter et écouter mais notre sens de la recherche et réflexion ne devraient pas s’en voir altérés. J’aspirais à voir beaucoup de choses changées dans notre démarche, et contrairement à l’agence de M.Ambrosetti, le dialogue s’instaure plus facilement chez AGG Architecture. Je questionnais régulièrement ma direction sur leurs démarches et intentions et nous échangions très régulièrement sur notre façon de réaliser, traiter des dossiers et surtout comment nous pourrions les aborder différemment. L’enjeu étant toujours et partout le même, celui de concilier la création et les enjeux économiques. J’ai été témoin de nombreux changements en seulement deux ans. Notamment un important remaniement du personnel, la transformation des méthodes de travail qui passe surtout par le changement de la clientèle. Les agences sont comme nous, elles tendent à s’hybrider, accepter toutes sortes de nouveaux mandats, de plus en plus risqués quitte à s’asseoir sur une partie de leurs convictions. M.Garel m’avait annoncé, lors de notre entretien de fin d’année, qu’il souhaitait sous-traiter le dessin à un bureau en Hongrie afin que ce dernier réalise les dossiers d’autorisation de construire et exploite les dossiers en BIM. M.Garel m’a expliqué que les employés de Genève deviendraient des « chefs de projet » qui seraient responsables de


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J’ai donc choisi de quitter l’agence AGG pour en intégrer une nouvelle en avril 2020. COVID 19 oblige, j’ai attendu le mois d’août pour prendre officiellement mon poste. Je travaille depuis peu dans l’agence AETC. Sensible aux enjeux urbains et architecturaux actuels, AETC participe à de nombreux concours, est active dans la rédaction de plusieurs PLQ (Plan Localisé de Quartier) et participe également à la restauration d’édifice que ce soit particulier ou public. Un éventail de

projet tous plus divers les uns que les autres qui m’apparaît comme une nouvelle source de richesse et d’apprentissage pour mon parcours professionnel.

À ce stade de mon parcours, il ressort un sentiment mitigé de mes deux premières expériences et la troisième est bien trop courte pour que je puisse vous en faire un retour. Bien que ces changements d’employeurs successifs semblent traduire une certaine inconstance, il répond en réalité à une curiosité et une motivation à se saisir de nouveaux enjeux et de nouvelles problématiques.

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plusieurs dossiers en même temps. Notre rôle aurait été alors de suivre les dossiers et les corriger. Lors de cet entretien, il prononça une phrase clef : « tu abandonneras le dessin pour devenir chef de projet ». Une phrase qui est tournée en boucle, comme un écho dans ma tête. Non pas flattée d’une possible promotion déguisée, cela ne m’intéressait absolument pas, si les responsables de projet en agence ne dessinent plus, je ne suis pas prête d’accepter un tel poste ! Il m’était inconcevable de devenir une « pseudo-architecte » qui traitait des plans élaborés à l’étranger, destinés à un contexte qui leur était totalement étrangé. Que voulaient dire ces cinq années d’étude si je devenais une simple coordinatrice BIM ? Comment des architectes situés à 1’500km de Genève seraient en mesure de réaliser des plans correspondant à un contexte spatial, social et réglementaire d’ici ? Est-ce à cela que ressemblera le futur des architectes ? Je ne pense pas, je ne l’espère pas.


Introduction au choix de la problématique Comme vu précédemment en introduction mon

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cursus universitaire est marqué par ma rencontre avec la ville et les concepts d’urbanismes. J’ai découvert combien ce domaine multiple et complexe portait en lui une source intarissable de domaine de recherche qui nous touchait

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toutes et tous dans notre quotidien. Cependant lorsque j’ai commencé à exercer en agence, j’ai eu l’impression que les notions d’urbanisme s’étaient envolées aussitôt mon PFE passé. C’est alors que je me suis interrogée sur la notion d’urbanisme et la signification d’un double titre architecte & urbaniste. J’ai eu la possibilité d’étudier des méthodes d’analyse de la ville, des techniques de représentation et des théories urbaines lors de cours magistraux. La pratique en agence s’en voyait totalement différente. Avant AETC, je n’avais pas encore eu l’occasion de travailler dans une agence qui réalise des « projets urbains » comme on l’entend mais les projets isolés auxquels j’ai pris part de nombreuses fois ne forment-ils pas un tout ? Ne sont-ce pas les projets d’habitat groupé voisin de quelques mètres d’une villa individuelle qui forment la ville ? Où pouvonsnous placer le curseur de l’insertion d’un fait urbain (architecture) dans une œuvre totale (ville) ? Lorsque nous travaillons sur un projet mono parcellaire où plaçons-nous l’ouverture sur la totalité ? En d’autres termes comment abordons-nous l’urbanisme dans nos projets d’architecture ? Le Corbusier déclarait :

« L’urbaniste n’est pas autre chose que l’architecte»1. A contrario Henri Lefebvre nous dresse un portrait plus sombre : «Le texte qu’offre la ville à nos yeux est parfaitement lisible, aussi pauvre et clair malgré les efforts des architectes pour varier les lignes. La surprise ? Le possible ? Évanouis dans ce lieu qui devrait être celui des possibilités.»2

De quelle façon l’architecte dessine-t-il l’urbain au travers de son acte architectural ? Est-ce une de ses priorités lorsqu’il conçoit et dessine un bâtiment en zone urbanisée ou au contraire relègue-t-il cela aux pouvoirs publics ? Il m’est arrivé de visiter des villes où le lieu imposait un arrêt. Stopper sa marche pour comprendre un espace qui nous semble particulier et hors normes. Une unité entre l’architecture qui borde une place publique, un accompagnement franc et précis entre deux mondes censés se développer dans un dialogue incessant.

1. Manière de penser l’urbanisme, LE CORBUSIER, 1946 2. Henri Lefebvre, ‘Mourenx-ville nouvelle’, in Introduction à la modernité, Paris, Les Éditions de Minuit, 1962


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Dans un premier temps nous aborderons le vaste thème de l’urbanisme afin d’apporter des clefs de lecture et de borner le sujet que je souhaiterais exploiter. Puis nous étudierons différents projets réalisés en agence afin d’analyser les étapes du projet où l’échelle de l’urbanisme intervient.

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Enfin et pour terminer, je partagerai des axes de réflexion autour de ma pratique d’architecte urbaniste en milieu professionnel.


I . URBA NISME : Champs d’application et limites « L’espace est le mode obligé de tout comportement humain, et selon quoi l’Homme est contraint de projeter tous les systèmes de signes qu’il construit et qui à leur tour, le construisent : écriture, peinture, villes… » Françoise Choay, La terre qui meurt


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Parler d’urbanisme n’est pas chose aisée. Ce terme a inspiré de nombreuses théories qui elles-mêmes ont suscité de vastes débats mais aucunes ne font l’unanimité. Selon Françoise Choay, on estime que «vers la fin du XIXe siècle, l’expansion de la société industrielle donne naissance à une discipline qui se distingue des arts urbains antérieurs par son caractère réflexif et critique et par sa prétention scientifique.»1

Le Grand Dictionnaire encyclopédique Larousse (1982-1985) quant à lui le définit comme « L’art de disposer l’espace urbain ou rural au sens le plus large (bâtiments d’habitation, de travail, de loisirs, réseaux de circulation et d’échanges) pour obtenir son meilleur fonctionnement et améliorer les rapports sociaux ».

« de disposer avec ordre ». L’urbanisme ne découle donc pas d’un acte spontané de différents acteurs isolés, mais il suscite bien une volonté de vouloir créer une situation ordonnée résultant d’actes réfléchis et volontaires. Afin de poser les grandes lignes de ce mémoire et au vu des différentes définitions précédentes, nous pouvons avancer l’idée que l’urbanisme se rattache à l’art, à l’économie, à la sociologie, à l’histoire, à la géographie, au droit, à l’ingénierie, au paysage, etc. Un champ d’action réellement pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en cherchant harmonie et bien-être de ses habitants.

Les définitions citées précédemment nous parlent «d’aménager » soit en d’autres termes

1.Françoise Choay, L’Urbanisme, Utopies et réalités. Une anthologie.

Le Grand Larousse du XXe siècle (1927-1933) ajoutait : « De telle sorte que les fonctions et les relations entre des Hommes s’exercent de la façon la plus commode, la plus économique et la plus harmonieuse ».

Aujourd’hui la définition du Larousse est la suivante :

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« Art, science et technique de l’aménagement des agglomérations humaines » « Ensemble des règles et mesures juridiques qui permettent aux pouvoirs publics de contrôler l’affectation et l’utilisation des sols. (Divers plans d’urbanisme sont élaborés à cet effet : schéma directeur, plan d’occupation des sols, etc.) ».

Nous aborderons dans ce chapitre quelques clefs de lecture de l’urbanisme essentielles à la compréhension de son contexte, de son échelle, de ses domaines d’applications ainsi que de son cadre législatif et réglementaire. Un rapide survol de ces domaines d’analyse nous permettra de définir un ensemble de critères de lecture de l’urbanisme afin d’aborder la deuxième partie sereinement. Le choix de ce sujet qui aborde une multitude de notions, au regard du format demandé pour cet exercice d’écriture, ne me permet malheureusement pas d’aborder le spectre de l’urbanisme dans son entièreté. De plus, bon nombre de ces notions suscitent encore des débats. Au cours de ce travail d’écriture, je tenterai principalement d’adopter un point de vue utile et constructif au vu de ma pratique professionnelle présente et future.


Architecte Urbaniste.

a.

Le statut de l‘urbanisme

Le terme « urbanisme » serait apparu en 1910 dans le Bulletin de la Société neuchâteloise de Géographie. Utilisé pour la première par Pierre Clerget (Pierre Merlin, Françoise Choay, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement). Ce terme est donc relativement récent. Pierre Merlin dans L’urbanisme notifie que certains termes s’y rattachant ont déjà été évoqués au XVIIIe siècle au travers de Sébastien Mercier, qui exprimait une « science de l’urbanité ». Avant ces dates il a été constaté que des réalisations planifiées s’attachaient déjà à l’urbanisme. Enfin en 1867 Ildefonso Cerdà énonce des termes très proches de l’urbanisme : l’urbanización ou encore en 1889 avec le Städte-Bau de Camillo Sitte. Selon Pierre Merlin, le premier terme se réfère tout autant au processus de développement des villes qu’à l’action volontaire sur celui-ci et le second à « l’art » de bâtir les villes plus qu’aux méthodes pour y parvenir. Une distinction que Françoise Choay fait entre les urbanistes progressistes et les urbanistes culturalistes. Science, technique, art ?

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Le Corbusier qualifierait l’urbanisme de science en déclarant : « les preuves de laboratoire existent » et en prétendant établir « un plan juste, vrai et exact ».

Selon lui, l’urbanisme est réduit à une succession de géométrie respectant scrupuleusement l’angle droit. Une science nécessite des concepts qui construisent des théories fondées sur ces mêmes concepts. Hors de Cerdà à Le Corbusier elles n’ont jamais remporté l’adhésion générale. L’urbanisme serait-ce alors une technique ? Sans rentrer dans la définition aristotélicienne ou dans la pensée de Heidegger, la définition de la technique (du grec technè) met en lumière un ensemble de procédés, de moyens, de méthodes et de savoir-faire permettant la fabrication d’un objet utile pour l’Homme. Nous ne connaissons pas, aujourd’hui, une méthode propre à l’urbanisme. Elles sont toutes questionnées et sujettes à controverse. Pourrait-on prétendre que l’urbanisme est un art ? L’art est défini par une « expression par des créations humaines d’un idéal esthétique » dans le Larousse. L’idéal esthétique est rarement un but en soi et il n’est jamais atteint. Même si cette sous-partie nécessiterait un approfondissement beaucoup plus conséquent et une définition plus poussée de la notion d’art, nous comprendrons facilement que ce n’est pas mon propos principal dans ce mémoire. Nous ne pouvons donc pas affirmer que l’urbanisme soit une science, une technique ou


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Studio 09, Vigano et Secchi

un art. Pierre Merlin et Françoise Choay nous parlent d’une praxis, une action. Dans sa mise en œuvre, nous verrons en effet que l’acte de l’urbaniste est une action volontaire et planifiée. Mais c’est également une pratique : « Application des règles et des principes d’un art, d’une science ou d’une technique », c’est en effet une manière de

faire, une façon de se confronter aux réalités avec plus ou moins d’aisance, souvent nourrie plus par des hésitations qu’avec de la connaissance.

« la forme de la ville est toujours la forme d’un temps de la ville ; et les temps qui existent dans la forme de la ville sont très nombreux. »

Il est intéressant de remarquer que l’urbanisme s’attache à deux disciplines : l’espace et le temps. L’espace s’étend à d’innombrables échelles d’intervention. En ce qui concerne l’urbaniste, l’espace est une matière première qu’il est important d’organiser avec rationalité. Le sol coûte cher, l’espace libre est devenu aujourd’hui un bien précieux. Bien souvent la surdensification du sol est déterminée par un prix du foncier élevé. Les règles d’utilisation du sol au travers du droit de l’urbanisme, viennent

Le temps de la ville se traduit par une insertion dans l’histoire de cette dernière. Camillo Sitte estimait que seule l’histoire permet de donner un sens et un fondement objectif de l’organisation des ensembles urbains. L’urbanisme ne peut ignorer les héritages du passé et les acteurs de la ville se doivent d’être prudents face à ses enjeux. Mais la ville c’est également le présent, et une intervention qui ne prend pas en considération les usages actuels serait alors une action inefficace. Enfin il est impensable de ne pas prendre en considération des enjeux futurs, aujourd’hui nous réalisons la ville de 2030, la ville de 2050 arrive bientôt quels héritages laisserons-nous à nos descendants ? Le temps de l’urbanisme s’inscrit donc dans un schéma temporel ou passé, présent et futur sont indissociables tant pour l’analyse que pour la création. L’urbanisme est une action, le “faire” en quelque sorte, certes, mais j’entends souvent dire que l’architecture et l’urbanisme se différencient de par l’échelle de leur intervention. De quelles échelles parle-t-on ?

Architecte Urbaniste.

Aldo Rossi dans son livre L’architecture de la ville nous dit que :

assurer l’ordre dans l’occupation des sols. Les densités, les formes et parfois les matérialités de construction sont souvent régies par ces règlements.


b.

Les échelles d’intervention

Urbanisme et aménagement du territoire sont deux termes que nous retrouvons fréquemment dans les écrits sur la ville. Il existe différentes échelles d’intervention qu’il est important de dissocier. L’aménagement selon Pierre Merlin et Françoise Choay se définit comme « l’ensemble

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des sections concertées visant à disposer avec ordre les habitants, les activités, les constructions, les équipements et les moyens de communication sur l’étendue d’un territoire. » (Dictionnaire de

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l’urbanisme et de l’aménagement). Le champ paraît donc plus large en ce qui concerne l’aménagement puisqu’il est envisageable de parler d’aménagement d’une pièce (design d’espace), d’un logement, comme de l’aménagement à l’échelle planétaire (épuisement des ressources naturelles, pollution des sols et des océans, …) Paola Vigano nous montre des exemples concrets de ces aménagements XXL lors de diverses conférences où il est question de l’eau qui dessine la ville et le territoire («L’eau: un projet de territoire», le 29 novembre 2013 au Centre de Congrès de Lyon), ou lors de son intervention à l’ENSAG le 25 février 2010 (« Projets de territoire : la ville poreuse et autres »). Elle ne se contente pas d’une analyse sectorielle mais prend chaque territoire d’une façon élargi afin d’en dégager des grandes lignes répondant aux trois grandes

problématiques des métropoles : «la réduction des

inégalités sociales, les bouleversements climatiques et enfin la mobilité ». Lors de cette conférence, elle

explique par exemple comment la gestion de l’eau sur les territoires permettrait de répondre à certaines problématiques environnementales globales.

En ce qui concerne l’urbanisme, il se conçoit à l’échelle d’une opération urbaine telle que des projets de composition urbaine, mais aussi à l’échelle d’une région urbanisée, tel que les schémas directeurs régionaux. Comme je l’ai rapidement précisé lors de l’introduction, l’aménagement du territoire est une action volontaire, j’ajouterais ici qu’il est très régulièrement amorcé par les pouvoirs publics. Ces projets répondent à une dimension spatiale mais également à une dimension prospective quant aux modifications des systèmes économiques (les villes ont été bouleversées lors de la révolution industrielle) et aux mouvements humains (exode rural). Selon Pierre Merlin dans L’urbanisme : «La notion d’aménagement du territoire a toujours été liée à la lutte contre les déséquilibres économiques et démographiques : -en URSS, pour rechercher un équilibre entre la


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Que ce soit l’Union soviétique avec Moscou, la Grande-Bretagne avec Londres ou les Pays-Bas avec le Randstad, ces trois pays ont tous tenté dans un premier temps de limiter l’expansion de leurs villes principales en décentralisant les industries vers des régions à dominante rurale et en créant des villes nouvelles sur des zones de leur territoire peu développées. Mais les grandes villes comme Londres et Amsterdam ont perdu une grosse partie de leur population et de leurs activités. C’est pourquoi, depuis 1985 et la vague libérale, ces villes tentent de faire machine arrière en prônant la reconcentration urbaine. En ce qui concerne la France, l’aménagement du territoire a toujours eu une dimension urbaine :

-limitation du développement de l’agglomération parisienne instituée en 1955, -définition des métropoles d’équilibre (Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Nancy-Metz, Nantes), en 1963 chargées de faire contrepoids à Paris -politique des villes moyennes, à partir de 1973. Cette politique d’abord connue sous le nom de la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire à l’Action Régionale créée en 1963) a connu bon nombre de réorientations. Suite aux modifications de son nom en 2005 puis en 2009, elle a été remplacée en 2014 par le CGET (Commissariat Général à l’Équilibre du Territoire). La politique d’aménagement du territoire aurait dû connaître un renouveau avec l’élaboration de la loi pour l’aménagement et le développement du territoire (loi Pasqua, 1995 et loi Voynet, 1999). Mais le schéma national n’a jamais été approuvé et seuls neuf schémas régionaux ont pu voir le jour. Une deuxième échelle d’intervention est celle de l’aménagement régional. Ce dernier revêt plusieurs formes et notamment celle de politique de développement économique des régions. Cette politique a mis en œuvre la construction d’infrastructures ainsi que des

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fraction européenne (trois quarts de la population et de l’industrie) et la fraction asiatique (quatre cinquième du territoire et l’essentiel des matières premières). -en Italie, pour réduire les inégalités Nord/Sud (plaine du Pô/Mezzogiorno). -en Grande-Bretagne, pour faire face à l’excessive concentration dans les grandes régions urbaines très industrialisés (rapport Barlow, 1940). -en France, pour limiter la croissance de Paris, opposée, non sans quelques excès, au « désert français ». (Jean François Gravier, Paris et le désert français, Paris, Le Portulan, 1947.) »1


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équipements attractifs (universités, culturelles …). Elle a surtout été menée dans des régions en reconversion industrielle (Nord-Pas-de-Calais, lorraine …). Soixante-six pôles de compétitivités ont été construits en 2006 mais leur bilan reste mitigé et n’ont apporté que très peu d’emploi, elle sera cependant prolongée jusqu’en 2008. À l’échelle des régions urbaines nous retrouvons une politique d’aménagement des métropoles, tel que le PARP (Projet d’Aménagement de la région Parisienne), les plans communaux devaient lui être subordonné, malheureusement le PARP ou plan Prost approuvé en 1941, ne put être mis en place au sortir de la guerre à une époque où la construction de grands ensembles avec l’aide de l’État était devenu la priorité. Plusieurs plans se sont alors succédé s’efforçant d’organiser la prolifération des grands ensembles mais sans succès (PADOG 1960, SDAURP 1965 puis le schéma directeur régional de 1976) C’est en 1980 qu’il a été conclu d’une nécessaire révision de ces plans ce qui a abouti sur le SDRIF (Schéma Directeur de la région Ile-de-France) approuvé par le Conseil d’État en 1994. Ce dernier était sans relief et permettait surtout une ouverture de nouveaux espaces à urbaniser mais ne prônait en rien une cohérence régionale. De ces successions de plans de développement est né le projet du

Grand Paris puis l’État en est venu à créer des métropoles par la loi du 27 janvier 2014. Leurs compétences comprennent le développement économique, l’aménagement de l’espace, la politique de la ville, la politique de l’habitat, les services d’intérêt collectif, l’environnement et le cadre de vie. L’échelle de la ville, est par essence, celle que l’on entend lorsque le mot urbanisme est prononcé. Cependant une intervention sur l’urbain peut être de l’ordre de la restructuration, de l’extension ou de la création de villes nouvelles. La restructuration des villes s’effectue par une succession d’opérations locales et se rattacherait donc principalement à l’échelle du quartier. Ces interventions doivent néanmoins s’insérer dans un projet d’ensemble. Prenons pour exemple l’intervention de Haussmann pour Paris, de Cerdà à Barcelone ou encore de Lyon, avec Lyon 2010 qui a tenté de réaliser un projet susceptible d’assurer la jonction entre le centre traditionnel constitué par la Presqu’île et le nouveau centre qu’est La Part Dieu. L’extension des villes a longtemps été abandonnée au profit des initiatives privées jusqu’à ce qu’elle commence à être codifiée


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Grand Paris, Vigano et Secchi

occuperait beaucoup moins d’espace. Selon Pierre Merlin, les villes nouvelles ont existé à toutes les époques que ce soit à « l’antiquité et

au Moyen- âge (bastides), à l’époque moderne (villes forteresses, villes de résidence, villes coloniales), à l’époque industrielle (villes de résidences, villes coloniales), à l’époque industrielle (villes minières, ports …). »3. La ville nouvelle amène avec elle une

maîtrise foncière, un plan d’urbanisme directeur reflétant les ambitions de chaque époque, des mécanismes administratifs et financiers adaptés au vu des opérations globales menées sur des espaces vierges. Nous pouvons qualifier les villes nouvelles en trois sous-parties : -villes industrielles, conformément à une politique d’aménagement du territoire ou d’aménagement régional (URSS, Hongrie, Pologne,…) -nouvelles capitales créées pour des raisons variées : front pionnier d’aménagement du territoire (Brasilia), arbitrage entre grandes villes concurrentes (Washington, Canberra, Brasilia) ou entre groupes ethniques rivaux (Abuja au Nigeria),… -villes nouvelles liées à la déconcentration des grandes métropoles : dans la ligne des Garden Cities d’Howard, ou encore les villes nouvelles, entreprises à la fin des années 1970 en France.

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par les plans d’extension. Ces derniers se développent de telle sorte que tous les domaines aient bien été pris en compte dans le futur développement. Que ce soit les opportunités foncières, les infrastructures de liaisons avec le centre, les équipements nécessaires et leur financement, définition des zonages (habitat, équipement, activités, espaces libres …) ou encore le mode de groupement des logements suivants leurs densités et leurs secteurs de financement. En France, les extensions de ville ont longtemps été guidées par des mécanismes de financement du logement de chaque époque : l’habitat ouvrier avant la Première Guerre mondiale, les lotissements entre les deux guerres, les grands ensembles après la Seconde Guerre. Les villes nouvelles ont été très rapidement concurrencées par la « rurbanisation »2. Le fait de construire en périphérie des centres est très consommateur d’espace et d’énergie. C’est la raison pour laquelle le SDRIF a recommandé l’étude d’une « ville compacte ». Ce schéma de développement devrait reposer sur une organisation hiérarchisée entre les pôles centraux et les points de convergence des lignes de transport en commun ainsi que sur la recherche de densité plus élevée, enfin sur la préférence en périphérie pour des maisons de ville mitoyennes qui tout en offrant un jardin


La dernière échelle que je souhaitais aborder est celle du quartier. Ce concept est communément utilisé mais très rarement défini de façon précise. Selon Maurice Imbert on considère qu’un quartier serait une

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« fraction de territoire d’une ville, dotée d’une physionomie propre et caractérisée par des traits distinctifs lui conférant une certaine unité et une individualité »4

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Le quartier représenterait donc un morceau de ville caractérisé par des aspects physiques et morphologiques (période de construction, typologie des bâtiments). Selon Aldo Rossi, le quartier n’est autre qu’une extension du concept d’aire d’étude, il est un moment, un secteur de la forme de la ville, intimement lié à son évolution et à sa nature, constitué par parties et à son image. Il est une unité morphologique et structurelle et est caractérisé par un certain paysage urbain, un certain contenu social et une fonction à lui. Le changement d’un seul de ces éléments nous alerte sur la limite de ce dernier. Cette définition confirme donc la théorie qui nous conduirait à affirmer que la ville est faite « par parties ». Pour citer Aldo Rossi :

« la ville est divisée en partie différentes, constituant du point de vue formel et historique des faits urbains complexes ».5

Dans The Image of the City, Kevin Lynch nous parle de « zones de références ayant un faible contenu perceptif, mais qui néanmoins sont des concepts utiles pour la mise en œuvre » il fait une distinction claire entre « les quartiers introvertis, refermés sur eux-mêmes, n’ayant que peu de rapports avec la ville autour d’eux », et les « quartiers isolés » qui surgissent indépendamment de la zone. L’échelle du quartier serait alors primordiale puisqu’elle établit un lien entre la ville, ses habitants et l’architecture. Bien souvent l’architecture en ville intervient à des échelles locales. Lorsqu’elle est maladroitement menée, elle aboutit à des bouleversements insensés. C’est le cas pour la rénovation urbaine des années 1950 et 1960 qui a eu recours à des aménageurs, à l’expropriation massive et à des aides publiques importantes. Ces opérations de démolition, reconstruction, a contribué à la mobilité forcée des habitants, à la réduction de la cohésion sociale et au chamboulement de la morphologie urbaine laissant une marque au fer rouge sur l’espace urbain et dans les mémoires.


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Aldo Rossi “città analoga” Luigi Serlio perspective – collage

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L’action locale doit prendre soin de conserver ou d’améliorer suivant les espaces à traiter, les caractères du tissu urbain : mettre en valeur un site au profit d’une construction destinée à densifier, conserver les traits majeurs du réseau viaire, de la structure parcellaire, des rapports entre bâti et non bâti, les dimensions, les styles, les formes, la matérialité des bâtiments. N’oublions pas que chaque intervention s’implante également dans un espace déjà habité par des personnes liées à différents éléments qui leur sont chères. Le respect du tissu urbain ne signifie pas une absence d’évolution mais appelle à une recherche méticuleuse, une intelligence de l’espace et souvent un savoirfaire. L’échelle de la composition urbaine située entre les nouveaux quartiers, les opérations de rénovation urbaine et celle de l’intervention de l’architecte est bien trop souvent négligée. Dès lors que nous avons explicité les échelles d’intervention de l’urbanisme, il me semble important de rappeler où l’urbaniste intervient. Est-il cantonné à la ville ? Si oui, quelles villes sont concernées ? Sinon, jusqu’où peut-il intervenir ?

1.MERLIN Pierre, « L’urbanisme », Que sais-je ?, 2018 2.MERLIN Pierre, L’exode urbain. De la ville à la campagne, Paris, La Documentation française, 2009.) 3. MERLIN Pierre, Les Villes nouvelles, Paris, Puf, 1972) 4. IMBERT Maurice, Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement. 5. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 2016


c.

Les zones d’intervention

L’urbanisme a comme mission de traiter différents terrains d’interventions, quelle que soit son échelle comme vue précédemment. Nous distinguerons quatre zones principales :

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-création de nouveaux quartiers -traitement du centre urbain -amélioration des quartiers anciens d’habitat -urbanisme rural

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Nous avons vu précédemment le phénomène des villes nouvelles, hormis ce cas particulier, la croissance de la ville se fait bien souvent par adjonction de nouveaux quartiers au détriment de l’espace rural. Nous connaissons tous ce phénomène qui existe maintenant depuis de nombreuses années. Il est dû à deux raisons principales : la croissance démographique en ville ainsi que l’élévation du niveau de vie par habitant qui entraîne une consommation d’espace plus importante. Cette croissance horizontale a longtemps été prohibée par des édits royaux qui n’autorisent aucune construction en dehors des villes fortifiées. Cependant au cours de l’histoire de la ville nous avons fréquemment vu des extensions en dehors des villes. La banlieue est un exemple de « débordement » de la ville, faute de place dans ses limites officielles. À l’inverse du

faubourg, la banlieue est continue quand le faubourg lui était ponctuel. De plus elle dépend de la ville, puisque ces principales fonctions et équipements restent situés au centre. Nous pouvons distinguer différentes banlieues au cours de ces derniers siècles, comme la banlieue industrielle qui apparut à la fin du XIXe siècle, à quoi succéda la banlieue pavillonnaire dans l’entre-deux-guerres. Enfin les grands ensembles firent leur apparition suite à la Deuxième Guerre mondiale. Portés par une politique de reconstruction en manque de logement, des mouvements tels que le CIAM entreprirent la rédaction de la Charte d’Athènes (1933) afin de définir l’extension de la ville moderne en faisant une ville « fonctionnelle ». L’interruption de ces constructions en 1973 (circulaire Guichard) en raison de leurs inconvénients (gigantisme, anonymat, monotonie, absence d’activités et souvent d’équipements publics) alla de pair avec le développement des villes nouvelles (1970) ainsi que de l’accession à la propriété de maisons individuelles bon marché construites en milieu périurbain. Nous pouvons donc remarquer que l’urbanisme de développement s’est souvent contenté de suivre ou au mieux d’accompagner les extensions de la ville. Les pouvoirs publics ne sont que très


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Photos diverses urbaines

En ce qui concerne les tissus urbains existants et plus particulièrement les centres urbains, les problèmes posés sont tout autres. La ville ancienne propose un tissu urbain et des typologies inadaptées au marché actuel du logement. Des logements exigus peu

confortables ou au contraire de somptueux hôtels particuliers hors de prix pour au vu des moyens des particuliers. En ce qui concerne le réseau de voirie, il reste bien en deçà des exigences imposées par l’utilisation des transports modernes, un déficit en espace de stationnement, insuffisance des espaces verts, coût immobilier élevé. Tous ces facteurs ont tendance à faire fuir les foyers avec des enfants entraînant une ségrégation sociospatiale et socio-économique importante. En ce qui concerne la préservation des centres urbains, plusieurs solutions ont été proposées : -La démolition-construction promue par Le Corbusier (le plan Voisin, 1925) en est un exemple probant. « Urbaniser n’est pas dépenser de l’argent, mais gagner de l’argent, faire de l’argent. Le centre des grandes villes représente une valeur foncière formidable qui peut être décuplée puisque la technique moderne permet de bâtir sur 60 étages et non plus sur 6 étages. Il y a donc au centre des grandes villes une mine de diamants que l’État pourrait exploiter dès maintenant si une législation opportune intervenait, si un programme existait, si une doctrine saine inspirait ce programme. » Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Œuvre complète, volume 1, 1910-1929. Ce type d’opération a été mis en œuvre dans certaines villes américaines (Boston,

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peu intervenus dans cette agrégation de morceau de ville, laissant à l’abandon des hectares de terrain au profit de constructions hétérogènes et de densité très variable. Les tissus urbains ne possèdent plus de continuité ni d’harmonie entre eux, les pavillons tout comme les tours et les barres n’assurent plus la continuité du paysage urbain. Même les espaces publics comme la place et la rue n’offrent plus leur rôle de rencontre. La morphologie traditionnelle de la ville a été rompue, nous laissant des villes mortes. Comme l’énonce Françoise Choay dans la revue La ville de 1994 « N’est-il donc pas temps d’admettre, sans états d’âme, la disparition de la ville traditionnelle et de s’interroger sur ce qui l’a remplacé, bref, sur la nature de l’urbanisation et sur la non-ville qui semble être devenue le destin des sociétés occidentales avancées ? » (Article : Le règne de l’urbain, la mort de la ville, La ville, art et architecture en Europe de 18701993, sous la direction de Jean Dethier et Alain Guiheux, Paris, 1994).


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Photos diverses urbaines

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dans certaines villes américaines (Boston, Philadelphie) ou à Moscou dans les années 1960. Elles ont été nécessaires dans certaines villes complètement détruite lors de la seconde guerre mondiale (Le Havre, Berlin, Maubeuge). Les villes qui bénéficieront d’un programme de destruction-reconstruction et celles qui seront reconstruite à la fin de la deuxième guerre mondiale, y verront l’occasion de construire énormément de tertiaire dans le centre, laissant l’habitat à la périphérie. De nombreux parcs de stationnement seront également édifiés, car on croyait encore à l’adaptation de la ville à l’automobile. Rendues impopulaires de par la brutalité de ces opérations les démolitions ont été très mal vécues par les habitants. Pourtant, face à la dégradation physique et sociale de plusieurs « cités », de plus en plus de responsable ont estimé qu’une démolition serait nécessaire. -La réhabilitation est une deuxième solution proposée, cette dernière beaucoup moins intrusive et perturbante, est souvent appliquée uniquement dans les centres historiques. Des zones de préservation ont été créées en 1983 les ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine architectural et paysager) devenues en 2010 les AVAP (Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) où des mesures de protection

Philadelphie) ou à Moscou dans les années 1960. Elles ont été nécessaires dans certaines villes complètement détruites lors de la Seconde Guerre mondiale (Le Havre, Berlin, Maubeuge). Les villes qui bénéficieront d’un programme de destruction-reconstruction et celles qui seront reconstruites à la fin de la Deuxième Guerre mondiale y verront l’occasion de construire énormément de tertiaires dans le centre, laissant l’habitat à la périphérie. De nombreux parcs de stationnement seront également édifiés, car on croyait encore à l’adaptation de la ville à l’automobile. Rendues impopulaires de par la brutalité de ces opérations les démolitions ont été très mal vécues par les habitants. Pourtant, face à la dégradation physique et sociale de plusieurs « cités », de plus en plus de responsables ont estimé qu’une démolition serait nécessaire. -La réhabilitation est une deuxième solution proposée, cette dernière beaucoup moins intrusive et perturbante est souvent appliquée uniquement dans les centres historiques. Des zones de préservation ont été créées en 1983 les ZPPAUP (Zones de Protection du Patrimoine architectural et paysager) devenues en 2010 les AVAP (Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) où des mesures de protection sont établies en liaison avec les élus locaux. En


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Les quartiers anciens d’habitat souffrent bien souvent du même problème que les anciens centres urbains, soit insalubrité des logements, exiguïté, inadaptation de l’automobile au système viaire, nuisances et ségrégation. La pression foncière y est cependant moins forte que dans les centres historiques. La capacité d’évolution spontanée est donc moins importante également. Au cours des siècles qui ont traversé la ville, de nombreuses opérations ont mis un terme aux quartiers insalubres en démolissant, que ce soit à l’époque d’Haussmann ou bien plus tard dans les années 60 (résorption des bidonvilles), 70 (résorption de l’habitat insalubre). Ces opérations

de démolition-reconstruction (appelés maladroitement rénovation) ont souvent pris des formes excessives. Les problématiques qui en ont ressortis sont principalement dans l’ampleur de ces opérations qui ont nécessité un organisme aménageur, d’avoir recours à l’expropriation, des coûts très élevés de mise en œuvre. De plus et pour aller plus loin, ce type de « rénovation » rompt les liens sociaux et spatiaux avec les anciens quartiers conservés donnant lieu quelquefois à des opérations spéculatives et hors de propos quant à l’espace initialement détruit. Désormais, ayant tiré les conclusions de ces démolitions excessives, l’accent est mis sur un traitement plus nuancé, quand cela est possible. Ces opérations sont bien plus délicates à mener puisqu’elles excluent l’expropriation et la modification du tissu urbain. Les acteurs principaux de ces transformations sont souvent les propriétaires, qui, incités par des aides financières de l’état. Ces aides ont pour objectif de maintenir en place les habitants, ce qui n’a pas eu lieu au cours des grandes opérations de rénovation. Malheureusement, les communes hésitent bien souvent à utiliser leur droit de préemption pour acheter des immeubles entiers et les organismes HLM sont réticents à l’idée de devoir porter des travaux de réhabilitation. C’est pourquoi l’essentiel de ces logements se

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2016, les AVAP et les ZPPAUP sont transformées en « sites patrimoniaux remarquables ». Pour la plupart des cas, la remise en état des édifices introduit les normes de confort et d’habitabilité contemporaines. Les caractères des façades sont conservés et les distributions collectives également. En ce qui concerne le centre urbain la réhabilitation des édifices, permet de conserver le caractère ancien des façades tout en permettant la modernisation de ces derniers (installation d’ascenseur, stationnement en sous-sol, parfois même de nouveaux cœurs d’îlot voient le jour).


Les limites

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retrouvent acquis par des marchands de bien qui après des travaux sommaires mettent à la vente des logements, sortis du « secteur social », alors qu’ils en faisaient partie avant leur réhabilitation. Le dilemme se trouve donc entre laisser faire ces acteurs au détriment des plus pauvres ou laisser se poursuivre la taudification des logements.

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La rénovation à grande échelle ayant fait l’objet de nombreux rejet et l’amélioration de l’habitat possédant ces vices, où plaçons-nous l’habitant dans tout cela ? Une fois privé de son habitat, l’autre fois déposséder de ces droits à l’accès au logement. Depuis plusieurs années déjà, la consultation citoyenne a remis l’habitant face à son espace urbain. Des mouvements des luttes urbaines de 1960 est né le mouvement de participation. Ces débats, dont on connaît bien les issues parfois laborieuses, ne peuvent être ni un partage de décision ni la conception des quartiers par les habitants à cent pour cent. Là est toute la problématique de savoir communiquer justement sur les projets. Elle prend souvent la forme d’une consultation, accompagnée d’un effort pédagogique qui prendrait un air de collaboration entre les professionnels du secteur, les habitants et les pouvoirs publics. L’apparition spontanée de comité de quartiers

ou l’institutionnalisation (d’abord à Bologne puis dans d’autres villes par la suite) de conseils de quartiers a pour objet d’améliorer les conditions de vie des principaux concernés : les habitants. Cette nouvelle vision de la ville a pour objet d’opposer la vision purement fonctionnelle et technocrate imposée par une élite à une minorité. Les habitants choisissent de s’opposer à des experts en donnant un retour d’expérience local et immédiat. En contradiction avec les grands projets d’aménagement du territoire, la consultation même à des échelles parcellaires permet un ancrage dans le territoire autrement que par une vision à vol d’oiseau du plan d’urbanisme. Elle ne doit cependant pas prendre la place d’une vision stratégique des problèmes urbains actuels et futurs. Même si cela peut paraître paradoxal, l’urbanisme n’est pas que ville et ne se limite pas à cet espace. Il se prolonge dans l’espace rural comme dans l’environnement des villes, la distinction entre ces deux entités que l’on pensait franche, s’estompe sur de nombreux plans. Dans son livre L’urbanisme, Pierre Merlin nous fait part des différents plans qui coïncident aujourd’hui entre ces deux espaces. Premièrement sur le plan du mode de vie : « les

ruraux connaissent la ville, en adoptent les valeurs et


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Paysage rural

les habitudes »1, il est vrai qu’à ce jour la plupart

des habitants en milieu rural exercent un métier qu’ils seraient susceptibles d’exercer en ville. Très peu de ces habitants exercent encore un métier agricole. « À l’inverse, les citadins, en quête

du mythe du mode de vie campagnard, implantent de plus en plus leur logement dans le milieu rural qui entoure les villes (exode urbain) »2. Les activités

L’urbaniste est donc amené à travailler sur toutes sortes d’échelles, et ce en ville ou en milieu rural mais sur quels domaines peut-il travailler ? Quels sont ces champs d’applications, ces domaines d’études ?

1.MERLIN Pierre, « L’urbanisme », Que sais-je ?, 2018 2.MERLIN Pierre, « L’urbanisme », Que sais-je ?, 2018

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sont souvent les mêmes en ville qu’en milieu rural : cinéma, télévision, musique, sport … « L’habitat ensuite s’uniformise », le paysage rural voit sa morphologie se transformer dans les petites villes où les villas accolées étaient privilégiées, nous retrouvons aujourd’hui des villas individuelles séparées. Les matériaux également s’appauvrissent, le béton remplace définitivement le bois, la pierre et le torchis. Les couleurs des villages changent, le blanc laiteux du crépi frais a remplacé les couleurs ocres, grises ou roses, nuancées du torchis, de la pierre et du bois, les régions s’uniformisent là où la matérialité devrait les différencier. Malheureusement les élus locaux voient souvent les nouvelles constructions comme l’opportunité d’apport de nouvelle population et de renouveau. L’urbanisme rural devrait avoir comme mission de maintenir le caractère morphologique des villages et permettre la modernisation des logements. En outre,

acquérir une certaine autonomie en promouvant de nouvelles activités (petites industries locales, services) et le maintien ou la création d’équipements tout en assumant un tourisme local respectueux du cadre et des modes de vie serait des objectifs compatibles avec la réduction de l’utilisation automobile en réalisant des économies d’énergie.


d.

Les domaines d’application

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Au cours de son développement, la ville a été étudiée sur la distinction de ces fonctions par les théoriciens dits fonctionnalistes. Ces fonctions sont les suivantes : habiter, travailler, circuler, se recréer le corps et l’esprit. D’autres protagonistes de la ville ont dissocié la ville en zones, telles que : zones d’habitats, zones d’activités, centres commerciaux, zones de loisirs, etc. Selon Aldo Rossi : « l’explication des faits urbains à travers leur fonction doit être écartée quand il s’agit d’éclairer leur constitution et leur conformation […] Il est donc évident qu’une des thèses de ce livre, qui veut affirmer l’importance de l’architecture dans l’étude de la ville, est de refuser l’explication de tous les faits urbains à travers leur fonction ; je soutiens même que cette explication loin d’être éclairante, est régressive, parce qu’elle empêche l’analyse des formes et la connaissance des lois véritables du monde de l’architecture. »1

cependant il ne rejette pas complètement cette idée si elle est utilisée dans « son sens le plus propre, c’est-à-dire son sens algébrique, qui implique que les valeurs sont connaissables l’une en fonction de l’autre ». Si un zonage trop strict nous apparaît aujourd’hui comme hors de sens il est cependant utile d’étudier les fonctions de la ville ne serait-ce que pour les financements, les impératifs de localisation et les procédures qui s’en voient différents selon la fonction ? Nous verrons donc quatre grandes familles de 34

fonctions présentent dans la ville : l’habitat, les transports, les activités et les équipements. La ville a toujours été largement caractérisée par l’habitat. On peut dire qu’il n’y a pas, et qu’il n’y a jamais eu de ville où l’aspect résidentiel ne soit présent. La forme adoptée par les types d’édifices résidentiels, leurs caractéristiques typologiques, sont étroitement liées à la forme urbaine. Cependant nous dit Aldo Rossi : « La maison qui représente le mode de vie concret d’un peuple, la manifestation ponctuelle d’une culture, se modifie très lentement ». Selon Peter Behrens : « rien, ne semble-t-il n’est aussi changeant et hétérogène que les besoins, les habitudes et les situations multiples qui caractérisent une population dans une région donnée »2.

Une nouvelle donnée fait alors son apparition et nous pouvons affirmer que le rapport entre le logement et leur localisation est un lien prédominant. La différence entre les villes nordaméricaines qui tendent à l’individualité de l’habitat dans de vastes espaces pavillonnaires comparés à l’attrait du centre urbain dans les villes européennes nous confirmerait cette affirmation. La localisation de la résidence dépend donc de nombreux facteurs : géographiques, morphologiques, historiques


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Fenêtre sur rue

forte augmentation de l’entraide familiale afin d’accéder au logement que ce soit en propriété ou en location, une mobilité résidentielle dont le mobile principal est l’action à une fraction du parc de logements plus intéressante et enfin une ségrégation par âges qui oppose de plus en plus le centre urbain aux banlieues. Pierre Merlin nous parle d’un modèle traditionnel : « Famille nucléaire - Accession à la propriété Maison individuelle – Périphérie » À quoi se superpose un contre-modèle : « Ménage non stabilisé - Location – Appartement – Centre urbain » La programmation des logements se doit donc d’être plus subtil en prenant en compte ses nouvelles cartes. Un ménage monoparental possède les mêmes besoins en espace qu’un ménage complet, il est donc pertinent de se demander si le fait que la taille moyenne des ménages diminue n’entraîne par une baisse proportionnelle de la taille des logements. L’idée que les ménages se font et se défont plus rapidement qu’auparavant, nous pousse à penser des espaces plus flexibles et hybrides. « Dans l’art de l’architecture, la maison est certainement ce qui caractérise le mieux les mœurs, les goûts et les usages d’une population ; son ordonnance comme ses distributions, ne se modifient qu’à la longue. »3

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mais aussi et surtout économique. La résidence dans le champ de l’urbanisme se retranscrit bien souvent en étude démographique et en prévision de logements. Les logements sont intimement liés aux familles et à leur composition. Dans le livre La famille éclate, le logement s’adapte, Pierre Merlin nous explique avec précision que l’adéquation entre une famille et logement se faisait traditionnellement par une relation entre : une famille = un ménage nucléaire = un logement. La programmation des logements se faisait donc en analysant les perspectives de ménages et des besoins en logements. Cependant ces structures familiales évoluent, et elles le font rapidement. Le mariage n’est plus un stade obligatoire avant l’emménagement à deux. Les jeunes qui cherchaient à quitter le domicile familial le plus rapidement possible dans les années 70 restent de nos jours plus longtemps au domicile familial (suite de la crise économique et des appréhensions liées à cette dernière). Le divorce et les séparations ont augmenté multipliant les ménages « incomplets » ou « reconstitués). Les familles monoparentales représentent aujourd’hui un foyer sur quatre. Concernant les personnes âgées le maintien à domicile est dorénavant privilégié à la mise en institut spécialisé. Ces évolutions de mœurs impactent fortement certaines évolutions sociales, notamment une


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Alvaro Siza

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La deuxième préoccupation de l’urbaniste serait celle des activités. Choisir l’emplacement des activités en urbanisme c’est assurer un bon équilibre quantitatif et qualitatif à l’échelle du bassin d’emploi et si possible de l’étendre à l’échelle locale. Les activités suivant leur nature nécessitent des implantations correspondant le mieux à leur besoins respectifs (transport, main d’œuvre qualifiée, …) mais également afin d’éviter les nuisances qu’elles sont susceptibles d’engendrer. Les pouvoirs publics ont mis en place, en France, des politiques visant à orienter la localisation des activités vers des régions prioritaires (décentralisation) comme des régions rurales ou des anciennes régions industrielles qui ont subi un fort déclin dans le passé. Des incitations ou des dissuasions économiques ont été instituées par l’État. La redevance par exemple est un exemple de taxes. Des incitations financières au contraire comme la prime d’aménagement du territoire, des prêts à taux privilégiés ou des incitations fiscales peuvent être mises en place par l’état ou les régions si certaines entreprises choisissent de s’implanter dans des régions dites prioritaires. La meilleure incitation reste cependant la réalisation d’infrastructure et d’équipement d’accueil. En Europe, ces politiques ont été efficaces en ce qui concernait l’industrie mais

se sont avérées beaucoup moins pertinente en ce qui concerne le tertiaire. Les activités en ville se sont développées de manière générale de la sorte : les activités industrielles positionnées en fonction des axes de transport principaux (routes, voie ferrée, voie d’eau), les centres commerciaux qui ont cherché une bonne desserte en voiture ainsi que de vastes espaces de stationnement (modèle à l’américaine), enfin ont été également édifié des centres de bureaux (la Défense à Paris). Pour conclure ce sous chapitre, il est important de rappeler que la distinction entre secteur secondaire et tertiaire s’estompe. Les petites industries, les laboratoires, les centres de recherche ou les industries innovantes par exemple ont tendance à cohabiter de plus en plus dans des parcs d’activités. Le troisième axe important que je souhaitais aborder est celui des transports. Primordiaux dans les mouvements de population notamment en ce qui concerne les déplacements pendulaires, les transports sont également responsables d’un impact non négligeable sur notre équilibre environnemental et écologique. En France, plus de quatre cents voitures pour mille habitants (six cents pour mille aux États-Unis) cette habitude d’utiliser une voiture individuelle au détriment des transports en commun est un


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Le quatrième « pôle » de vie urbaine sont bien

évidemment les équipements. Pôle de vie car les équipements reflètent la culture, la vie sociale et les loisirs en général. La ville a besoin d’équipements et souvent c’est ce qui la distingue du mode de vie rural. L’implantation de ses équipements revient à l’urbaniste et à l’architecte afin d’assurer le meilleur service collectif possible imaginé. Nous faisons face à des normes d’implantation mais penser l’équipement comme un complément programmatique d’un projet architectural est une preuve d’intelligence et de recul face au projet. Doit-on laisser la culture être organisée par les pouvoirs publics, des entrepreneurs privés ou des associations ? Avons-nous un recul suffisant sur la ville pour estimer, proposer et développer des projets d’équipement ? Il n’existe pas de règles applicables de façon identique à toutes les régions, la norme n’est pas de mise lorsqu’il est question d’équipement. La conception doit rester libre que ce soit pour l’urbaniste autant que pour l’architecte. 1. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 20162. 2. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 20162. 3. Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, 1854-1869

Architecte Urbaniste.

réel défi concernant les prochaines années. Il faut savoir qu’à investissement égal l’utilisation des transports en commun au détriment de la voiture est huit fois plus élevé, la consommation d’énergie de l’automobile est trois fois plus forte que celle des transports en commun, l’espace consommé pour un déplacement est quant à lui dix fois plus important. Enfin les nuisances qu’elles soient sonores ou de l’ordre de la pollution atmosphérique sont dix fois plus élevées pour un déplacement en voiture. La sécurité est au moins dix fois supérieure dans les transports en commun. Selon le mode de déplacement choisi, les transports participent à l’élaboration du tissu urbain. Les transports en commun privilégient un système d’habitat collectif dense proche du centre fonctionnant avec des points d’arrêt qui coïncident avec les centres d’intérêt et la distance de marche à pied à effectuer restant. L’automobile quant à elle nous permet la liberté totale de se rendre où l’on veut quand on veut et pousse bien souvent les habitants à choisir un mode de vie plus éloigné du centre au calme mais en dehors des ramifications du réseau de transport public. Il est donc primordial de penser la mobilité en ville comme un espace à part entière.


Architecte Urbaniste.

L’urbanisme reste une notion complexe et multiple. Elle est d’un côté la législation qui gère et dessine nos villes de façon schématique mais elle est aussi et surtout un amas de données à démêler et comprendre afin de ressortir l’essence d’un site. Au cours de cette première partie nous avons vu ensemble quatre grands thèmes de l’urbanisme décomposés en quatre sous parties. Cette exploration partielle de l’urbanisme me permet de poser un cadre à ma réflexion. Que ce soit son statut, son échelle d’intervention, ses zones d’interventions ou son domaine d’application sommes nous tout autant impliqués dans le développement de l’urbanisme au cours des projets développés en agence ? Sortons-nous de nos zones de confort en explorant le large panel que peut nous offrir cette discipline du “faire” ?

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Aussi complexe soit elle à définir, il n’a jamais été question de supprimer cette discipline et son importance ne fait que se renforcer au fil des années. Aujourd’hui plus que jamais, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le manque de cohérence dans le développement de la ville du XXIe siècle. Au cours de ma MSP je me suis régulièrement questionnée sur mon rapport à la ville et comment l’architecture que je pratiquais au quotidien était apte ou non à prendre place dans un contexte plus global. Quelle réflexion les bureaux d’architecte portentils sur la ville ? Quelles méthodes développent ils afin d’intégrer les notions d’urbanismes au sein de leur projet ?


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Architecte Urbaniste.

Aldo Rossi


II . LA PRATIQUE professionnelle de l’urbanisme en architecture «L’architecture est un acte mental. L’architecture est un acte charnel. Il faut aimer à corps et à cœur perdus» Claude Parent


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Architecte Urbaniste.

J’ai réalisé ma MSP à Genève et cela fait maintenant trois ans que je travaille dans cette ville, il m’a semblé important de faire un bref résumé du développement historique de cette ville afin de situer et contextualiser les projets que je souhaitais aborder ultérieurement dans ce mémoire. La Suisse est un État fédéral, formée depuis 1848 de vingt-six cantons. Les États fédérés sont au nombre de six en Europe. La particularité de ces pays réside dans le fait que l’État souverain est composé de plusieurs entités autonomes dotées de leur propre gouvernement. En Suisse, les cantons ne sont plus indépendants comme à leurs premières heures et la constitution fédérale précise les limites de leurs souverainetés respectives. Les domaines gérés uniquement au niveau cantonal sont par exemple : l’éducation, les hôpitaux, la police, les cotisations sociales, les contrôles de la fiscalité mais aussi la construction. Cela nous touche tout particulièrement en tant qu’architecte puisque la profession n’est pas réglementée de la même façon d’un canton à l’autre. Certains cantons demandent à être MPQ (Mandataire Professionnellement Qualifié ; soit l’équivalent de la HMONP en France), d’autres n’exigent aucune reconnaissance ou inscription à quelques tableaux que ce soit. Ce contexte particulier se ressent également dans le domaine de la législation qui diffère d’un canton à l’autre ainsi que des méthodes administratives concernant les déposes d’autorisation de construire. J’ai eu l’opportunité de préparer des dossiers d’autorisation dans trois cantons : Genève, Vaud et Fribourg. Chaque dossier, en dehors de son expression architecturale, diffère grandement les uns des autres. La logistique (plateforme de dépose des dossiers), la réglementation et la méthodologie de dépose étaient tous différentes. Une grande adaptabilité est alors nécessaire, afin de respecter chaque demande de chaque canton.


a.

Cadre de l‘étude

Architecte Urbaniste.

Genève est une ville située à l’extrême Ouest de la Suisse, sa topographie et sa morphologie particulières héritées de l’ère glaciaire caractérisent son identité actuelle en forme de « cuvette ». La présence d’un grand lac, de rivières et d’un fleuve a marqué profondément le territoire et cela se retranscrit dans l’organisation humaine. La formation végétale et l’eau couvrent environ un tiers de la superficie du Grand Genève (2’500km2), tout comme l’agriculture représentant 20% du territoire.

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En 58 avant Jésus-Christ, Genève devient romaine et une enceinte sera édifiée afin de clore une superficie de 5ha. Ancienne cité romaine intégrée après 800 dans le Royaume de Bourgogne, Genève devient au XIIIe siècle une ville épiscopale puis impériale en s’émancipant des comtes locaux et de Savoie principalement. Au XVIe siècle, deux partis s’opposent avec violence, l’un prônant une volonté de rattachement à la Confédération suisse et l’autre partisan du rattachement à la Savoie. Cette opposition mène à la fin du pouvoir de l’évêque et l’émergence d’une seigneurie autonome. Sur le plan urbanistique des faubourgs voient le jour en dehors des fortifications. Au XIIe siècle, un nouveau système de fortifications voit le jour et triple la surface initiale de la ville en englobant

les différents faubourgs périphériques. Cette surface se verra inchangée jusqu’au XIXe siècle. Le siècle des Lumières viendra marquer l’espace de la ville influencée par des personnalités comme Rousseau et Voltaire (résidant à Ferney). Cette époque, très commerçante, met en concurrence Genève et ses villes satellites, telles que Carouge et Versoix. Carouge, dessinée par l’italien Giuseppe Viana qui projette un plan en damier en 1783. Versoix, deuxième ville satellite est quant à elle dessinée par l’ingénieur Nicolas Céard en 1774, tout en étant nourrie de la pensée de Voltaire, elle se veut comme un des berceaux de la tolérance. Ces différentes trames urbaines fusionneront au cours du temps et se verront intégrées à l’espace urbain genevois. L’arrivée de l’ère industrielle entraînera une extension importante et conduira à la destruction des fortifications en 1849. La première moitié du XXe siècle est marqué par la période « rouge », un peu comme celle de Vienne (1930-1940). Quatre ans de gouvernance socialiste ont permis une démocratisation du logement grâce à une planification régionale. Genève est à cette époque marquée par les œuvres de Le Corbusier telles que l’immeuble de la Clarté dans le quartier de Villereuse. Alfred Bodmer, Arnold Hoechel, Hans Bernoulli, Camille Martin, Louis Blondel et Maurice Braillard


43

Plan de Genève par Maurice Braillard, 1935

verront apparaître les opérations de grande ampleur, environ 18’000 logements verront le jour en dix ans. C’est également la période qui place la voiture au premier plan, ainsi 350 km de voie de tramway sont supprimés au profit de la voiture. Au cours de années 70-80, de nombreuses associations voient le jour afin de défendre le patrimoine bâti ainsi que les tissus historiques menacés de démolition. Le projet de ville à 800’000 habitants est revu et corrigé afin de prôner un développement plus progressif et respectueux de son environnement. Au XXIe siècle, un nouveau Plan directeur fait son apparition, ce dernier ne compte cependant plus les 245km2 de superficie du canton mais englobe également les régions frontalières françaises. Il s’agit alors de redessiner « une agglomération compacte, multipolaire et verte » étendue à la région franco-valdo-genevoise. Aujourd’hui Genève axe son développement sur la restauration des relations entre ville et campagne et travaille sur les imbrications, les continuités, les transitions spatiales entre les sites naturels, les surfaces agricoles et les franges urbaines. Ce principe de maillage permet aux espaces les plus urbanisés de dégager des vues et des mobilités sur les paysages de la

Architecte Urbaniste.

forment un pool d’avant-garde pour Genève et sa région. Ils dessinent ensemble le premier plan régional en 1936, qui opère une distinction entre zones constructibles et non constructibles, ils dissocient les espaces naturels, des espaces agricoles. Ce plan dessine un maillage vert qui précise la notion d’espace public rural articulé avec l’espace public urbain. Si la Suisse n’a pas connu la même période d’après-guerre dans la reconstruction des villes, elle a aussi traversé une période d’extension. Le Plan Marais en fait partie et programme des logements pour répondre aux besoins de la population. Genève est le premier canton à classer ses espaces naturels, agricoles et construits trente ans avant la loi sur l’aménagement du territoire en Suisse. Cette avance se fait ressentir au regard des très beaux espaces naturels préservés dans ce cantonville. Il est intéressant de noter que Genève a développé un système où les autorisations de construire et les planifications sont assurées par le pouvoir cantonal. Dans l’ensemble des autres cantons, elles sont régies par des systèmes communaux, bien qu’un cadrage cantonal subsiste. Si le pouvoir des communes prédomine, leur capacités à initier leurs propres plans directeurs doit néanmoins s’accorder aux grandes lois sur l’aménagement du territoire au niveau national. Les années 1950-1970


Architecte Urbaniste.

campagne. Le Plan guide d’agglomération est axé sur trois volets : urbanisme, paysage et mobilité. Ce regain d’intérêt pour la question du paysage invite les acteurs du projet à inverser le rapport entre le programme et le site. Une façon d’amener le programme là où il n’est plus tout puissant vis-à-vis d’un site nous permet de questionner l’élément programmatique sous un autre jour et fédérer d’avantages d’espaces hétérogènes entre eux.

44

Au cours de son histoire, nous retiendrons que Genève est restée longtemps une ville fortifiée et par conséquent une ville limitée par des frontières claires. Profitant d’un contexte économique favorable, elle s’est très vite développée, englobant les villes nouvelles alentours afin d’étendre son pouvoir. Aujourd’hui, elle cherche encore à se développer puisqu’elle manque de logement. La pénurie de logements est un des points les plus sensibles de sa politique de développement. Le département des autorisations de construire et les autorités cherchent à encadrer son extension par des plans directeurs, des PLU, des PLQ et des MEP mais bon nombre de bureaux d’architectes fleurissent, cherchant à profiter de cette situation. Des zones anciennement pavillonnaires deviennent des zones à densifier entraînant des situations de

densifications irraisonnées et pauvres de sens au vu du contexte urbain. Au cours de ma MSP, j’ai eu l’opportunité de travailler sur de nombreux projets. Pour ce mémoire, je souhaiterai aborder trois d’entre eux. Ce choix a été fait afin d’aborder trois interventions à trois étapes différentes du projet et d’en étudier les dynamiques par rapport à leur contexte urbain.


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Architecte Urbaniste.


Architecte Urbaniste.

b.

Logements collectifs à Cologny

1.Situation Le premier projet que je souhaiterais aborder avec vous est un projet situé dans une commune limitrophe à Genève : Cologny. Cette commune est composée de 5’500 habitants environ pour une densité de 1’519hab/m2, soit quatre fois moins dense que sa voisine Genève. Cologny possède un atout majeur de par sa situation exceptionnelle face au lac Léman. Sa topographie en “colline” fait profiter à un maximum de parcelle de la vue sur le lac. Il existe deux Cologny, l’un côté lac et l’autre derrière la colline. Les prix du foncier peuvent donc être très différents d’un espace à l’autre. Le projet présenté ne se situe pas sur la partie la plus chère de Cologny et ne bénéficie pas de la vue sur le lac. 2.Contexte Il prend place en zone cinq dite zone villa. Espace de densification privilégié à Genève de par sa récente ouverture aux dérogations de densité. Comme indiqué en introduction de ce chapitre, Genève souffre cruellement d’un manque de logement. Pour pallier à cette carence, elle a répertorié et choisi d’ouvrir à la densification des zones pavillonnaires. Deux typologies de projet sont représentées dans cette zone : l’habitat groupé et la villa contiguë. L’habitat groupé

46

est la deuxième typologie la plus répandue en zone villa 5. La densification de la zone 5 - dite zone villas - est une préoccupation actuelle des autorités et administrations genevoises. La Confédération prescrit que la priorité soit accordée à la densification des zones à bâtir déjà existantes, notamment à travers le renouvellement urbain et la densification des zones de villas. Pour le Canton de Genève, la zone 5 représente actuellement presque la moitié de la zone à bâtir mais n’accueille qu’un peu plus d’un habitant sur dix. La densification de ces quartiers est donc porteuse d’enjeux considérables en termes d’utilisation optimisée des zones urbanisées existantes et de limitation des extensions de la zone à bâtir sur l’espace rural. Il s’agit, dans un territoire cantonal exigu soumis à une forte croissance économique et de fait démographique, de concentrer le développement dans les secteurs du territoire cantonal déjà bâtis. La législation genevoise nous autorise une construction en R+2 maximum dans cette zone. Contrairement aux villas contiguës, l’emprise au sol de l’habitat groupé est moins importante laissant ainsi plus d’espace en pleine terre. Genève étant préoccupée par l’imperméabilisation de ses sols, elle est favorable aux projets faisant la part belle aux espaces verts. L’autorisation de


47

Photos de Cologny

3.Programme et économie de projet Ce projet découle d’une volonté des propriétaires de la villa anciennement présente sur la parcelle de faire un bénéfice important à la revente de leur bien immobilier. Ce couple s’est rapproché d’une entreprise générale pour qu’elle réalise ce dossier. L’entreprise générale s’est alors adressée à AGG afin qu’elle réalise le dossier en sous-traitance. J’ai hérité de ce dossier peu après mon arrivée à l’agence afin de réaliser le dossier de dépôt d’autorisation de construire. Sur ce type d’opération, le programme est assez simple à comprendre : rentabiliser au maximum

le foncier. La surface de la parcelle détermine la surface de SBP et la surface en sous-sol que nous pourrons réaliser. Le projet n’étant pas situé dans les beaux quartiers de Cologny il est donc préférable de rendre les logements accessibles au plus grand nombre, pour qu’ils soient vendus rapidement. La logique de prix au mètre carré par secteur mis en relation avec le pouvoir d’achat du Genevois moyen déterminera par la suite la taille des logements à mettre sur le marché afin d’en optimiser la vente au moment de la considère qu’elles ne doivent pas dépasser 10% de la surface afin de ne pas perdre en SBP qui se vend plus cher que de la surface en commun. Le parking, les espaces techniques, les locaux vélos sont quant à eux situés en sous-sol. 4.Participation personnelle au projet Comme dans de nombreux cabinets d’architecture, la temporalité du projet ne nous permet pas d’en assurer la continuité de A à Z par une seule et même personne. Il arrive donc fréquemment que les architectes réceptionnent des dossiers en cours à différentes étapes du projet. Ce projet avait été préalablement dessiné par l’un de mes collègues en phase esquisse/faisabilité et j’ai récupéré ce dossier afin de réaliser l’avant-projet et la dépose d’autorisation de construire. La faisabilité est

Architecte Urbaniste.

densifier la zone villa à Genève entraîne des situations de coexistence qui exaspèrent bon nombre de riverains. La zone 5 ou zone villa est composée, comme son nom l’indique, en grande majorité de villas. À l’heure actuelle, ces dernières n’accueillent pas d’un très bon œil leurs nouveaux voisins qui prennent la forme de petits immeubles. Cette situation conduit le voisinage à formuler des oppositions qu’ils déposent auprès des autorités afin de signaler leur mécontentement et leur volonté de ne pas voir ce type de projet aboutir dans leur voisinage. D’un autre côté, ceux qui choisissent de vendre leur parcelle récoltent un joli pactole dû à l’explosion du prix du foncier dans ces zones.


Architecte Urbaniste.

une étape que l’agence ne facture pas ou très peu le but étant de convaincre le client de la rentabilité de l’opération. Très peu de frais sont alors engagés par le bureau et le dessin doit aller vite. Les contraintes ne sont pas toujours prises en compte. Par exemple, le projet initialement dessiné ne prenait pas en compte la conservation de la ceinture végétale dense et remarquable qui borde la parcelle. Au cours de la phase d’avant projet, nous avons fait appel à un expert de l’OCAN (Office Cantonale des Arbres et de la Forêt) et il nous a été interdit d’abattre les arbres remarquables. Au vu de la végétalisation dense de cette dernière, une bonne partie du projet a été revu et corrigé afin de ne pas péjorer la densité de l’opération. L’édifice ayant changé d’implantation de façon radicale, tout le soussol ainsi que son accès ont dû être repensés et transformés en conséquence. La faisabilité est donc une étape primordiale pour le futur du projet. D’une part puisque c’est lui qui nous assurera de la rentabilité du projet mais aussi parce qu’il donne une ligne directrice à ce dernier. Négliger cette étape c’est s’exposer à des mauvaises surprises économiques ou conceptuelles. L’avant-projet que j’ai réalisé s’est donc attaché à maintenir la fiabilité de l’opération en conservant

48

la ceinture végétale. J’ai également découvert qu’une servitude de vue avait été oubliée ou non traitée lors de la phase esquisse. Cette dernière est primordiale pour le développement du projet puisqu’elle constitue une nouvelle limite parcellaire, les gabarits du bâtiment étant mesurés depuis la limite, cette découverte mettait en péril la réalisation du projet. À nouveau, le projet à nécessiter des adaptations et transformations la solution a été de déplacer le bâtiment et de réduire les balcons du 1er et du 2e étage. Enfin, selon les recommandations de la DAC (Département des Autorisations de Construire) des espaces en commun de détente et de partage sont à privilégier sur la parcelle. J’ai donc tenté de dégager une telle zone pour la future copropriété. Une fois les points réglementaires traités et le projet s’étant précisé vient le moment du dossier de permis de construire. L’étape du permis de construire nous permet de mettre en forme une synthèse de toutes les données récoltées à ce stade du projet dans le but de le présenter aux différents services compétents. Ils approuvent ou non les plans au vu de leur construction. À Genève, les différents services du DAC peuvent autoriser, autoriser sous conditions, demander des compléments ou refuser la proposition. Chacune de ces


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LOCAL POUBELLES +VELOS

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SKYDOME

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bordure Ht.5cm PANNEAUX SOLAIRE

DALLES ENGAZONNEES

CAMION EMPRISE 5x12m

R.: 6575

s ne

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Ch

em in d

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R.: 400

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Bu cli

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FEU D'ACCES

BATIMENT R+2 976.03m2 mSBP

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24 Indice :

Nom du changement :

Date :

Maître d'œuvre :

AGG Architecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 - Cologny N° de projet :

N

Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:200

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

ENQ-01

Plan masse

16.02.18

A2

/Users/AGC/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/AUTORISATION/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180212.pln

14

94

GSPublisherVersion 0.11.100.91

31.70 m2

2,044

800 5 580

286

LOCAL POUBELLES +VELOS

1,247

2,700 661

9405

1,0985

24.01 m2

EU

1,036

1,205

2300x1640x550 mm

36 1,200

002

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001

MONOBLOC DOUBLE-FLUX

BATIMENT R+2 976.05m2 SBP

1,480 5

LIMITE 15 MÈT RES

SKYDOME

EDICULE ASCENSEUR

PANNEAUX SOLAIRE

11 19

CAMION EMPRISE 5x12m

942

1,285 2195

1,036

7M RAYON DE BRAQUAGE INTERIEUR

1,0785 1,278 5

27

8835

CONSTRU

1,107 5

R.: 700

351 5

LIMITE

Parcelle 1084 2'222m2

106

CTIBLE

726 2,700

920

583

965

83

R.: 700 888

EC

85 10

Nom du changement :

Date :

Maître d'œuvre :

AGG Architecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 Cologny 1223 N° de projet :

Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:200

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

A04a

Plan masse

27.06.18

A2

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/Users/marie/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180517.pln

GSPublisherVersion 15.9.98.92

N

Indice :

06

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0

24

05

Haie existante conservée

Evolution du plan masse

Architecte Urbaniste.

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Architecte Urbaniste.

réponses amène de nouvelles modifications ou non au projet. Pour ce projet d’habitat groupé, le service cantonal des eaux nous a demandé des compléments ainsi que la commission d’architecture qui n’acceptait pas la distribution en “L” à l’entrée des logements.

50

5.Conclusion Le projet d’habitat groupé à Cologny est un type et une logique de projet que l’on retrouve très souvent à Genève. Beaucoup de cabinet d’architecte on ouvert et se sont “spécialisés” dans la densification de la zone 5. Ces projets d’habitat participent, à leur manière, au renouvellement du parc immobilier genevois mais aussi à l’ajout de nouveaux logements tant recherchés dans la région. Ce discours est d’ailleurs l’argument principal des acteurs de la construction. Il répond à un besoin formulé par la commission d’urbanisme qui cherche à densifier de façon raisonnée les abords de Genève et limiter l’étalement urbain. Cette démarche est vertueuse sous beaucoup d’aspects puisqu’elle permet de ne pas ouvrir de nouvelles parcelles à la densification. Ils protègent ainsi bon nombre de terres agricoles, forestières et zones protégées. Cependant nous remarquons très rapidement que l’échelle du dessin ne dépasse pas l’échelle

de la parcelle. Il est réalisé 1:100ème, de la faisabilité jusqu’à la dépose du PC. Le contexte du projet ne semble plus primordial que ce soit pour l’implantation, le programme, le concept ou la matérialité. Que verrions-nous si nous choisissions de changer de regard sur ces projets en changeant volontairement d’échelle en phase faisabilité ? Pourquoi de tels projets ne cherchent aucune attache au territoire si ce n’est celle économique ? La demande est bien urbaine puisqu’elle répond à un vaste projet de densification mais la réponse architecturale peine parfois à s’insérer dans une démarche vertueuse et bénéfique pour son territoire. L’implantation de ces édifices est souvent mal vécue par le voisinage qui voit ses rues flanquées de nouveaux immeubles sans aucun lien avec les autres parcelles. Le projet devient autiste, enfermé sur lui même et cela ne fait que renforcer la méfiance du voisinage à son égard. L’urbanisme pose des bases de projet à l’échelle de la ville mais sa mise en application à l’échelle architecturale peut alors poser problème c’est ce qui s’est passé récemment. La densification de la zone 5 a été approuvée en 2013.. Quatre années plus tard, un guide édité par l’Office des Autorisations de Construire a été transmis aux architectes : «Les nouveaux quartiers-jardins


51 15%

18%

20

te

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7.89 m2 Porte grillagée

250

472

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Feu accès

cave 4

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vélos 441

22.14 m2

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Place pour maniement VA

abri PC 20 pl cave 5

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VB V = 55.35m3 S = 22.14m2 H = 2.5m

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50 40

20.16 m2

visiteur 1

cave 6

7.82 m2

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935 21

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1,061

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8

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8.18 m2

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120 20

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visiteur 2

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17 18

1

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1

6.69 m2

m2 250

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20

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parking 450.71

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Local poussette

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5.98 m2

147

cave 1

6.64 m2

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local élec.

20

20

20

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PAC 45 dBa

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cave 2

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PB

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Saut de loup

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Toilette 122

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cave 9 298

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191

4

250

250

10

1845

500

10

1,767

3

100

2,743

5.79 m2

cave 8

415

560

12

250

250

5

30

22

8

30

7

250

250

30

30

6

30

250

250

30

520

500

350

Nom du changement :

504

Indice :

Date :

Maître d'œuvre :

AGG Architecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 Cologny 1223

415

513

N° de projet :

1,698

470

2,681

N

9

30

5575

10

30

415 30

11

415

Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:100

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

A04b/ E01

Sous-sol

27.06.18

A2

/Users/marie/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180517.pln

GSPublisherVersion 15.9.98.92

15%

Couvert rampe 31.70 m2 12%

6%

?

360 L. verre

te

7.07 m2

10.09 m2

1,5%

ès

Zone enlèvement poubelle

acc

vélos

Eau

Pen

4 x 40 L. ordures organique

poubelles

Feu

770 L. ordures ménagère

Emprise Sous-Sol

Noue

310 10

Noue 410

10

ch1

sdb

120

15.56 m2

26

245

90

244

60

100 22

162

10

425

318

Salon/SaM

25.20 m2

836

101

731

1015

330 230

330 230

101

71

330 230

300

terrasse

21.93 m2

3295

181

42

terrasse

25.21 m2

425

916

425

42

26

425

391

425

10

5

841

101

330 230

330 230

181 230

de

565

ge

2,615

?

rétractables

salon / cuisine

300

379

388

16.64 m2

terrasse

841 181 230

330

425

26

5

916

Accès pompier Eau - P=1%

70

86

Bornes

180

199 230

10

33.67 m2 42

s24.01xh0.7= 14.4m3

3.71 m2

8.15 m2 10

90

24.01 m2

425 120 10

8.61 m2

90

60

269

entrée

wc

Cuisine

10

180

300

380

310

9

11

13

10

12

8

120 120 22

120 22

90

10

60 120

10

12.50 m2

33.67 m2

7.71 m2 LV

20

Séjour/SaM

5

425

182

26 60

244

22 100

2.80 m2

2.02 m2

Cuisine

LV

ch1

300

300

162

11.00 m2

4.01 m2

90

10

hall / circu. 002

11.16 m2

ra Ouv

Emprise Sous-Sol

ion

tent

ré el

à ci

constructib

ve rt

le Nom du changement :

3045

Indice :

Date :

Maître d'œuvre :

C AGGEArchitecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Servitudes de distance et vue droite

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 Cologny 1223 N° de projet :

N

Limite

ou

du XXIe siècle. Guide pour une densification de qualité de la zone 5 sans modification de zone à Genève» Ce guide met en exergue plusieurs points négatifs retrouvés dans les nombreuses déposes des dossiers d’autorisation de construire

318

19

entrée

EU

425

362

ch2

circu.

12.03 m2

18

4.78 m2

LV

1245

220 230

10

5.47 m2

380

198 230

10

70

1,505

8.15 m2

275

280

sdb ML

ch3

17

sdb

2.02 m2

410

260 230

1,205

wc

Cuisine

60 110

10

10

10 120 10

6.91 m2

425

2 1

001

10

entrée

3.71 m2

15 16

3

sdb

15.56 m2

95

60

14

4

circu.

ch1

7

5

10.89 m2

2.35 m2

110 230

337

22

60

ch3

119

320

3.50 m2

310

4525

11.16 m2

310

sdb ch2

238

EU

120 260

EC

215

215

4525

120 260

22 120 6

320

22 120

260 230 1,205

22

120 210

299

60

120

10

1,505

40

56

425

175

20 x 15 = 300

10

425

110 230

425

195

42

362

459

1,0985

661

60 110

5

425

003

175

425

220 230

300

472

2,700 9405 1245

Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:100

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

A04c

Rez-de-chaussée

27.06.18

A2

/Users/marie/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180517.pln

GSPublisherVersion 15.9.98.92

2,700

“- La sérialisation et banalisation des constructions - La rupture des continuités - Stratification du foncier et individualisation du territoire - Absence d’espaces publics ou mutualisés - Cloisonnement et appauvrissement du paysage végétal - Fragmentation des espaces verts - Imperméabilisation des sols”

9405 1245

1,0985

661

275

60 110

95

110 230

238

120 260

215 260

120 260

238

110 230

95

60 110

275

1245

220 230

42

5

425

13

9

11

12

10

10 120

8.61 m2

ch1 15.56 m2

100 22

162

10

425

318

199 230

18.75 m2

Structure metallique Claire-voie non porteuse

330 230

330 230

101

220

425

42

5

balcon

m2

15.02

18.75 m2

425

916

425

26

balcon

220

2205

391

425

10

425

330

425

425

26

181

33.67 m2

916

balcon

181 230

380

388

300

300

379

380

salon / cuisine

33.67 m2 425

425

187 230

salon / cuisine

16.64 m2

Structure metallique Claire-voie non porteuse

401

330 230

932

101

330 230

330 230

751

181

932

2,615

Date :

Maître d'œuvre :

AGG Architecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 Cologny 1223 Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:100

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

A04d

Etage 1er

27.06.18

A3

N° de projet :

/Users/marie/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180517.pln

GSPublisherVersion 15.9.98.92

2,700 1,1225

1,1225

455 110 230

95

60 110

275

13

1245

220 230

425

238

425

120 260

12

7

215 260

425

120 260

9

238

8

110 230

11

95

10

60 110

425

275

425

220 230

425

1245

6

60

244 m2 8.15

4525

310

260 230

15.56 m2

1,205

ch1

3.71 m2 100 22

162

10

LV

318

199 230

198 230

90

sdb Cuisine

1,425

357

10

10 120

203

90

LV

70

11.16 m2

wc

7.71 m2 120

2 4.01 110 m

ch2

490

70

190

22

8.61 m2

10

10

5.47 m2

entrée

2.02 m2

10

269

26 20

362

2.80 m2

10

120 60

Cuisine

entrée 64

LV

ML

568

90

2 8.15 m240

10

100

120

22

201

22

120 90

4.78 m2 60

Cuisine 22

5.46 m2

sdb

10

162

10

70

10

120

3.71 m2 318

202

2.02 m2

sdb

15.56 m2

215

circulation

10

circu.

18

142

280

sdb

17

19

142

8.61 m2

10

12.03 m2

16

2 1

60

entrée

60

ch3

15

4

10

410

260 230

1,205

wc ch1

320

5

12.03 m2

244

337

410

ch3 3

22 100

10

10

162

119 22

120

ML

2.80 m2 10

215

14

circu. 318

120

440

5.47 m2

22

310

336

60

60

90

10

20 x 15 = 300

11.16 m2

280

sdb 310

4525

ch2

10

140

362

310

425

salon / cuisine salon / cuisine 33.67 m2 916

215

balcon

15.02 m2

220

balcon

18.75 m2

5

5

5

74

18.75 m2

146

425

26

425

391

425

10

425

425

330

195

215

425

26

balcon

2235

33.67 m2 916

Structure metallique Claire-voie non porteuse

380

16.64 m2 300

379

388

12.50 m2

salon / cuisine

300

380

ch1

182

Structure metallique Claire-voie non porteuse 2235

330 230

330 230 893

101 815

330 230

71

330 230

101

330 230

751

330 230

181 230

425 425

932

2,700

Indice :

Nom du changement :

Date :

Maître d'œuvre :

AGG Architecture

LEZZI Architectes

Rue Saint-Victor 20 - 1227 Carouge tél +41 (0)22 552 23 38 - contact@agg-architecture.ch

Chemin du Môle 38B - 1201 Genève tél +41 (0)22 738 09 38 - s.lezzi@lezzi-architectes.ch Orientation :

Ouvrage :

Construction de 9 logements collectifs PPE HPE avec garage souterrain Chemin des Buclines 15 Cologny 1223

N

Ce constat est accompagné de pistes pour éviter de reproduire ce schéma malsain de densification qui entraînerait un développement urbain vide de sens. Tant est si bien que le 28 novembre 2019 le département des autorisations de construire a décidé de geler toutes les dérogations de densité en zone 5. Le dialogue entre l’urbanisme et l’architecture a été rompu. L’urbanisme est-il trop vague dans ses directives ? L’architecte est-il borné dans son dessin ? Difficile de répondre à cette question mais cet exemple ne fait que renforcer l’idée de dialogue constant entre l’échelle territoriale, régionale, la ville et son architecture.

N

Nom du changement :

Indice :

Phase:

Echelle :

2017-015

Autorisation

1:100

N° de plan:

Titre:

Date :

Format :

A04e

Etage 2ème

27.06.18

A3

N° de projet :

/Users/marie/Documents/AFFAIRES EN COURS/2017-015-COLOGNY-CHEMIN-DES-BUCLINES-15/2017-015 CAD/2017-015-Cologny-Chemin-des-Buclines-15-AUTOR-180517.pln

GSPublisherVersion 15.9.98.92

Plans du projet pour le PC

Architecte Urbaniste.

2205

salon / cuisine

12.50 m2

1,425

3.71 m2

244 m2 8.15

60

70

26

245

LV

ch1

1,205

410

60

sdb

Cuisine

10

86

260 230

90 10

180

4525

310

310

320 120 22 60

10

11.16 m2

193

90

LV

entrée

2.02 m2

120

269

180

LV

425

362

ch2

2.80 m2

120

244 8.15

22 100

10

5.47 m2

7.71 m2

4.01 m2

10

162

280

sdb ML

wc

Cuisine entrée

90

90

10

10

19

102

60 120

318 10

70

42

10

circu.

18

4.78 m2

20 10

60

12.03 m2

17

sdb

26 60

m2

15 16

101

8.61 m2

Cuisine

337

ch3

14

90

10 120

entrée

10

10 410

260 230

1,205 1,4255

3.71 m2

119 22

1

2.02 m2

sdb

15.56 m2

215

4 3 2

wc ch1

8

120

5

12.03 m2

10

22

ch3

103

336

2.80 m2

5

10

7

60

ML

circu.

20 x 15 = 300

10

5.47 m2

310

4525

6

sdb 280

10

11.16 m2

140

362

ch2

310

425

425

425

425

150

220 230


Architecte Urbaniste.

c.

MEP Saint-Joseph

1.Situation Bulle est une ville située dans le canton de Fribourg à quelques heures de Genève. Elle compte 23,400 âmes réparties sur 24km2 ce qui lui confère une densité de 982 habitants/ km2. Implantée à la frontière entre la Haute Gruyère et la Basse-Gruyère, la commune de Bulle marque le centre de la plaine où se rejoignent les routes cantonales desservant les vallées alentour. Le centre bourg de la commune est né de la jonction de trois de ces axes, la route de Riaz au nord, la rue de Gruyères au sud et la route de Vevey à l’ouest. L’histoire de Bulle est marquée par son histoire de ville marchande. Depuis sa création, elle est un des points de passage obligatoire entre différents pôles dynamiques de Suisse. La construction successive de la voie ferrée puis de l’autoroute termine de placer Bulle en tête des villes les plus dynamiques de ces dernières années. Idéalement située dans un cadre exceptionnel de la vallée du Gruyère de nombreuses entreprises choisissent de s’installer à Bulle créant un boom démographique important à la fin du XXe siècle. 2.Contexte La ville est un terrain propice à la construction, la demande est forte et beaucoup de permis de construire sont déposés en peu de temps.

52

N’étant pas au sein du canton de Genève c’est la commune qui gère les démarches et qui accepte ou non les dossiers d’autorisation de construire. Les responsables politiques de la ville voyant les demandes d’autorisation de construire explosées, provoque un MEP (Mandat d’Étude Parallèle). Six bureaux d’architectes sont mandatés à travers la Suisse (Genève, Vaud et Fribourg) afin de proposer un aménagement sur un lot de plusieurs parcelles. Le MEP Saint-Joseph est situé à l’entrée de la ville, les parcelles concernées sont accolées à plusieurs axes forts de la ville en faisant un lieu de développement prisé et privilégié par les habitants mais aussi par les commerces et les activités. 3.Programme et économie de projet Le programme du MEP a été réalisé par une équipe pluridisciplinaire, ce dernier nous a été remis sous la forme d’une feuille de route à suivre nous récapitulant le nombre de m2 de logements, d’activités et d’équipements à réaliser. Les notions économiques ne sont alors que très peu évoquées car nous ne les gérons pas. Elles sont traitées en amont du MEP ce qui amène à la feuille de route évoquée précédemment.


53

Photo aérienne de la ville de Bulle

La méthodologie de projet est souvent la même

lorsque j’aborde un projet, en tout premier lieu il m’est indispensable de me rendre sur place afin d’arpenter le site, les environs, la ville et ses alentours. Ce contact est un des plus importants puisque c’est lui qui nous donnera les premières impressions, qu’elles se confirment ou non dans la suite du projet, elles nous donneront forcément une ligne de conduite. Cette attitude correspond à une approche sensible du site, si la temporalité du projet me le permet je préfère m’y rendre sans appareil photo, les souvenirs que ma tête garde sont un point d’entrée à certaines réflexions que je privilégie. Dans un deuxième temps j’effectue un travail de recul, je “dézoome” de ma planche à dessin, je cherche à situer un lieu à une autre échelle. Je cherche le lieu dans un tout et je m’essaie à deviner comment il prend part au tout, quelles dynamiques il entretient avec le tout et comment le tout sert les différentes parties. Dans le cadre du MEP Saint Joseph, il est clair que la Suisse entretient des liens fort avec Bulle en faisant une ville incontournable, puisque située sur plusieurs axes déterminants pour le commerce. Le site de projet possède des liens visuels fort avec les montagnes environnantes, des liens qui ne peuvent être que valorisés lors de la conception. Un autre thème que j’affectionne

Architecte Urbaniste.

4.Participation personnelle au projet Contrairement aux nombreux projets sur lesquels j’ai eu l’occasion de travailler, le concours se déroule sur une temporalité courte. J’ai donc été présente sur ce dossier du début à la fin. Nous étions deux architectes à travailler sur ce dernier. Le concours nous a permis de travailler une phase diagnostique et une phase esquisse. Dans le cadre de projets urbains, la phase diagnostique est d’autant plus large que les territoires à étudier. Ainsi les premiers pas d’étude se porte sur une multitude de domaines différents : géographie, histoire, sociologie, biodiversité et la politique. Le projet urbain émane d’une ambition politique à laquelle l’architecte doit souscrire pour pouvoir réaliser sa mission. Le diagnostic est alors un savant mélange entre le contexte actuel, l’état dans lequel les choses sont et l’ambition politique que l’on veut exprimer à travers le projet. C’est pourquoi la phase diagnostique est relativement importante dans la logique du projet, c’est à ce moment que l’architecte prend une position face à la maîtrise d’ouvrage, cette position définit une ligne conductrice qu’il devra soit tenir soit ajuster en cas de non-entente avec la maîtrise d’ouvrage.


Architecte Urbaniste.

Axonométrie du concours

54

particulièrement à cette étape, c’est la recherche de “trace” particulière sur le parcellaire. L’essence d’un site, la marque historique d’un ancien chemin de fer, d’un ancien canal, c’est comme trouver une pépite d’or dans la terre. L’histoire du lieu prend alors une dimension tout autre et donne des réponses quant au projet. Partant du tout pour aller au plus précis peut-être une méthode de travail, pour ma part j’ai plutôt tendance à me perdre dans un flot de données, de sujets et d’objets, il est parfois agréable de se laisser porter par le projet plutôt que l’inverse. Ces informations m’amènent à la création de cartes, de schémas, infographies, matériauthèques, montages photo... La transversalité de l’analyse me permet de ne pas me focaliser sur une réponse qui se veut trop rapide en formalisant un propos, je laisse bien souvent plusieurs portes d’entrée avant de me focaliser sur celle(s) qui conviendrait(en)t. C’est aussi la complexité de l’urbanisme qui se veut riche, dense et complexe de par son échelle, sa gouvernance et son histoire. Vouloir traiter un maximum de sujet dans un maximum de domaine en les amenant jusque dans l’échelle architecturale.

phase diagnostique est en d’autres termes celle du discours, celle où la maîtrise d’ouvrage privée ou publique doit tomber amoureuse. Le discours est donc primordial, le client ne doit pas penser que l’idée de l’architecte prévaut sur la sienne ou que la maîtrise d’œuvre met en avant ses propres idées et intérêts. C’est pourquoi le diagnostic du territoire, du contexte, du lieu devient pertinent, à partir de ce diagnostic des réponses sont formulées afin de répondre aux enjeux et/ou problématiques.

Concernant ce projet l’idée principale a été de travailler sur des liaisons douces, qu’elles soient au niveau des transports, des habitats ou de la façon de construire sur site. Nous avons cherché des liens qui nous rattachent au paysage existant, conscient que la conception d’un morceau de ville implique une certaine humilité dans le geste. Le quartier SaintJoseph se compose d’un ensemble de parcelles appartenant à des propriétaires divers,situées sur une trame perpendiculaire à un axe principal de la ville, l’avenue de Vevey. Cette voie constitue une porte d’entrée sur le centre-ville. Le découpage parcellaire hérité des anciennes scieries présentes sur le site permettait une Enfin, le travail sur le discours est un des points connexion individuelle et fonctionnelle au fondamentaux pour présenter le projet. La réseau routier dans l’axe nord-sud. En exhumant


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1051

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1046 297

pergola

Plan masse du concours

ainsi développé trois concepts d’habiter propre à ce quartier, “habiter la ville”, “habiter la vue” et “habiter le Jardin”. Dans le premier cas, c’est un rapport fort qui unit le bâtiment avec le contexte urbain préexistant en s’accommodant des nuisances produites notamment par le flux généré par la rue de Vevey. C’est habiter le quartier en habitant la ville. Habiter la vue, c’est s’intégrer dans le paysage. Localisée dans les Préalpes fribourgeoises, la ville de Bulle offre des panoramas sur des reliefs qui, outre leur fonction contemplative, participent à souligner l’identité de la région. Des bâtiments de belle hauteur prennent place dans le quartier et s’orientent nord-sud afin de cadrer ces vues. Le dernier cas de figure, habiter le jardin, représente une troisième manière d’habiter le quartier. C’est un rapport davantage intime, orienté vers le traitement paysager du quartier, notamment le long de la voie verte et en cœur d’îlot. Ces trois manières d’habiter se complètent en s’imbriquant afin de créer une logique de quartier tout en créant des typologies de bâtiments qui fonctionnent en relation les unes avec les autres.

L’agence ayant été retenue pour la seconde phase du projet nous avons alors pu développer un langage “plus architectural”. Nous avons

En parallèle, une réflexion a été menée concernant le traitement des espaces publics et la faculté de s’approprier ces espaces ouverts

Architecte Urbaniste.

les marqueurs du passé, nous nous sommes aperçus que des liaisons est-ouest aujourd’hui disparues étaient fondamentales, notamment avec la présence d’un canal qui alimentait le moulin de la scierie. Parallèlement à ce canal, un chemin piéton reliait la chapelle Saint-Joseph au couvent de la Part-Dieu. Le projet proposait donc en tout premier lieu de faire resurgir ces marqueurs de l’histoire afin de s’appuyer sur un nouveau découpage de cet ensemble de parcelles. Deux axes forts sont ainsi recréés, le premier sous la forme d’une noue paysagère utile à la gestion des eaux pluviales de toutes les parcelles mais aussi bénéfique pour le paysage urbain vécu par ses habitants. Le second axe quant à lui, serpente en plein cœur du nouveau quartier projeté. Sous la forme d’une voie végétalisée reliant un réseau de mobilité douce mis en place par la commune. Un réseau de venelles piétonnes perpendiculaires s’y rattache afin de créer un maillage sur tout le quartier. Ce travail a été réalisé lors de la première phase du concours, en complément il a été proposé des aires d’implantation du bâti correspondant aux attentes programmatiques de la commune.


Architecte Urbaniste.

56

est directement en lien avec la nature et la destination des rez-de-chaussée. Un nombre important de ces rez est dévoué à des activités commerciales ou des services qui assurent une mixité des usages à l’échelle du quartier. La relation étroite entre le traitement paysager et la nature des espaces publics offrent des points de repère aux habitants afin de situer les endroits à même de créer des rencontres. Espaces de jeux pour enfants, jardins potagers partagés, parvis de l’église, placette commerciale, place de quartier… doivent assurer de multiples manières de s’approprier le quartier. 5. Conclusion Le MEP Saint-Joseph m’a ramené à une logique de projet urbanistique que j’apprécie tout particulièrement. Le travail d’enquête auprès des lieux, des territoires, des habitants et sa retranscription sur carte ou d’autres supports sont toujours des moments enrichissants. Lors de ce concours, nous étions six agences d’architecture, dont trois implantées à Bulle même. Relever le défi de s’imprégner d’un territoire qui nous est étrangé face à des résidents a été pour le moins, un exercice stimulant. De plus, j’ai eu la possibilité de pouvoir mettre en application des concepts définis au stade de projet urbain jusqu’au projet architectural. Ainsi les typologies

des logements ont été pensées comme un lieu faisant partie d’un tout à petite, moyenne et grande échelle.


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Parcelle 1’046

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Chemin de Planchy

Coupe AA fédérateur dans son contexte. Le traitement de l’axe nord - sud est fondamental dans notre projet. De la voie verte s’extraient trois venelles qui participent à lier les tissus entre eux et brisent l’hégémonie des flux est-ouest apportés par la rue de Vevey. Ces venelles définissent des îlots dans lesquels des bâtiments, principalement traversants, organisent le tissu bâti. Les accès et abords sont traités selon différentes logiques, tantôt l’entrée se fait par la façade sur rue, tantôt par la façade sur cour. Les coeurs d’îlots sont, tantôt semi-publics, tantôt privés. La pluralité souhaitée dans le programme se retrouve dans la proposition architecturale et urbaine de notre projet. Le traitement paysager n’échappe pas à cette logique. La choix des végétations hiérarchise les espaces. Un arbre remarquable définit la place, des rangées d’arbres alignés soulignent la voie verte, des rangées d’arbres fruitiers sont disposés le long des jardins potagers publics, des espaces arborés organiques prennent place en coeur d’îlots, les toits sont végétalisés et cultivables … Enfin, un traitement particulier visant à intégrer les activités présentes sur le site, notamment en conservant sur sa parcelle les activités de réinsertion par le travail de l’association Coup de pouce (valorisée par la place juxtaposée). Un quartier est avant tout un lieu de sociabilité et d’échanges. Et le travail est un formidable vecteur d’échange. Un quartier mixte où l’activité côtoie le résidentiel est un quartier vivant propice à la rencontre et l’appropriation par les habitants des espaces d’échanges, généreusements pensé dans notre projet.

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Plan de situation 1:2’000ème

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Ambiance entrée ouest du quartier

Ambiance place centrale

1.Platanus acerifolia 2.Alnus glutinosa 3.Fraxinus angustifolia «Raywood» 4.Zelkova serrata 5.Carpinus betulus «fastigiata» 6.Parrotioa persicaria 7.Pterocarya fraxinifolia 8.Pyrus calleryana «Chanticleer» 9.Liquidambar Styraciflua 10.Fagus sylvatica «fastigiata» 11.Ostrya carpinifolia 12.Aesculus flava 13.Pinus sylvestris 14.Larix decidua

Equipements Commerces Tertiaire

Continuité des tissus urbains

Essences arbres projetées

Répartition activités

Architecte Urbaniste.

Implantée à la frontière entre la Haute Gruyère et la Basse-Gruyère, la commune de Bulle marque le centre de la plaine où se rejoignent les routes cantonales desservant les vallées alentours. Le centre bourg de la commune est né de la jonction de trois de ces axes, la route de Riaz au nord, la rue de Gruyères au sud et la route de Vevey à l’ouest. Le secteur St joseph est situé le long de ce dernier axe. Aujourd’hui le tissu est principalement destiné aux activités commerciales et industrielles. Situé proche du centre-ville, l’affectation des surfaces ne semble plus répondre aux enjeux liés à l’explosion démographique de la cité. Notre projet entend recréer une centralité à l’échelle de l’ouest bullois en intégrant dans son programme une mixité d’usages, de fonctions et une pluralité de situations urbaines. Un axe principal structure le quartier, une voie verte, reprenant le tracé IVS liant le couvent de la Part Dieu excentré au centre ville. Le long de cette voie, des événements urbain apparaissent, des jardins potagers, un parvis pour la chapelle St.Joseph, une place publique, un mail planté, des aires de jeux pour enfants… ainsi qu’un traitement particulier de l'affectation des RDC, destinés principalement aux activités et notamment celles qui font défaut à l’échelle du quartier mais pas seulement ( une crèche, une maison médicale…) sont intégrées au programme. La morphologie du bâti prolonge les tissus environnants ( au nord du pavillonnaire, à l’est des masses importantes, à l’ouest un nouveau quartier résidentiel dense et au sud, des éléments tout en longueur ). Ces tissus se rencontrent dorénavant le long de la voie verte : notre projet s’installe comme un élément central et


Gazon Potagers collectifs Béton Béton avec joint engazonnés Pierre Eau - Noue Mobilier urbain (vélopark, bancs,...) Arbres

PLAN MASSE PHASE FINALE 1:500ème Les jardins de la Pâla

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Sol perméables/Jardins

Entrée du quartier

1’832

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La grande place

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Axe routier secondaire

Voie verte

Voie verte

COUPE AA LA VOIE VERTE 1:500ème

COUPES La Trême

Avenue de Vevey

Espaces naturels

Sols imperméables

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Commerces

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Chemin St-Joseph

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Jardins privés

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Chemin St-Joseph

Voie verte St-Joseph

Voie verte St-Joseph

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Jardins privés

Jardins privés

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Jardins privés

Parvis

COUPE CC LATERALE OUEST

1:500ème

Architecte Urbaniste.

Pavillonnaire

1:500ème

PHASAGE PHASE 1 EVOLUTION A COURT TERME 1:1’000ème

PHASE 2 EVOLUTION POSSIBLE A COURT OU MOYEN TERME 1:1’000ème

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REZ - 6’171m SPd

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10 places voitures + 70 places vélos

181 places vélos

Vélos 26 places

Vélos 26 places

20.54 m2

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Parking 19 places 535.96 m2

Vélos 26 places 21.14 m2

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Parking 15 places 353.46 m2

Parking 15 places 353.46 m2

Parking 21 places 574.66 m2

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10.91 m2

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41.40 m2

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Parking 17 places 520.95 m2

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Parking 15 places 631.64 m2

Parking 15 places 631.64 m2

Parking 22 places 47.12 m2

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Espace 30 vélos

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Parking 28 places 956.35 m2

Parking 28 places 956.35 m2

Parking 32 places 902.79 m2

Parking 32 places 902.79 m2

Espace 25 vélos 75.96 m2

Parking 34 places 1,050.88 m2

Parking 34 places 1,050.88 m2

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Parking 11 places 507.68 m2

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83.15 m2 Espace 55 vélos 110.51 m2

Parking 24 places

Parking 24 places

709.54 m2

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Parking 14 places 496.66 m2

SOUS-SOL - 2’582m

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241 places voitures + 381 places vélos

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Parking 18 places 582.92 m2

Parking 14 places 496.66 m2

SOUS-SOL - 2’440m

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76 places voitures + 106 places vélos


59 LIAISON(S) DOUCE(S) Concevoir un morceau de ville implique une certaine humilité dans le geste. Notre projet s’applique avant tout à s’inscrire dans un contexte global, c’est à dire respecter une histoire, un paysage ainsi qu’une hiérarchisation des espaces propre à la ville de Bulle. Le quartier St-Joseph se compose d’un ensemble de parcelles appartenant à des propriétaires divers situées sur une trame perpendiculaire à la rue de Vevey, une des trois voies pénétrantes qui structure l’accès au centre ville. Ce découpage par-cellaire, hérité de l’implantation de scieries aujourd’hui disparues, permettait une connexion individuelle et fonctionnelle au réseau routier dans l’axe nord-sud. En exhumant les marqueurs du passé, on s’aperçoit que les liaisons est-ouest aujourd’hui disparues étaient fondamentales, avec notamment la présence d’un canal qui alimentait les moulins des scieries ainsi qu’un chemin piéton qui reliait la cha-pelle St-Joseph au couvent de la Part-Dieu. Notre projet propose dans un premier temps de faire ressurgir ces marqueurs historiques afin de créer de nouveaux découpages dans le parcellaire pour d’obtenir une trame orthogonale. Deux axes forts sont ainsi crées. Le premier, sous la forme d’une noue, se propose de jouer avec la gravité pour récupé-rer les eaux de pluie. En longeant la rue St-Joseph, cette noue termine de borner le quartier. Le second axe quand à lui, prend la forme d’une voie verte se rattachant à un réseau de mobilité douce mise en place par la commune, serpente en plein coeur du quartier. Un réseau régulier de venelles piétonnes parallèles permet de lier ces deux éléments ensemble en les raccordant à la rue de Vevey. Le quartier est borné, raccordé à un ensemble urbain plus important et structuré hiérarchiquement. Faire un quartier, c’est avant tout organiser et hiérarchiser des flux, mais c’est aussi permettre à l’individu d’habiter. Le temps de réflexion apporté par la deuxième phase du mandat d’études parallèle nous a permit d’organiser le bâti selon trois logiques complémentaires. « Habiter la ville », « habiter la vue », « habiter le jardin ». Dans le premier cas, c’est un rapport fort qui uni le bâtiment avec le contexte urbain préexistant en s’accommodant des nuisances produites notamment par le flux généré par la rue de Ve-vey. C’est habiter le quartier en habitant la ville. Habiter la vue, c’est s’intégrer dans le paysage. Localisé dans les Préalpes fribourgeoises, la ville de Bulle offre des panoramas sur des reliefs qui, outre leur fonction contemplative, participe à souligner l’identité de la région. Des bâtiments de forte hauteur pren-nent place dans le quartier et s’orientent nord-sud afin de cadrer ces vues. Le dernier cas de figure, habiter le jardin, représente une troisième manière d’habiter le quartier. C’est un rapport davantage in-time, orienté vers le traitement paysager du quartier, notamment le long de la voie verte et en coeur d’ilots. Ces trois manières d’habiter se complètent en s’imbriquant afin de créer une logique de quartier en créant des typologies de bâtiments qui fonctionnent en relation les uns avec les autres.

AXONOMETRIE PHASE FINALE Isométrique

HABITER LE JARDIN

Habiter, ce n’est pas seulement un acte individuel, c’est aussi partager en groupe. Le traitement des espaces publics et la faculté de s’approprier ces espaces ouverts est directement en lien avec la nature et la destination des rez-de-chaussée. Un nombre important de ces rez est dévoué à des activités com-merciales ou des services qui assurent une mixité des usages à l’échelle du quartier. La relation étroite entre le traitement paysager et la nature des espaces publics offre des points de repères aux habitants afin de situer les endroits à même de créer des rencontres. Espaces de jeux pour enfants, jardins pota-gers partagés, parvis de l’église, placette commerciale, place de quartier… doivent assurer de multiples manières de s’approprier le quartier.

HABITER LA VUE

Schéma de principe

Schéma de principe

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Services

Toitures végétalisées

Principe de distribution par placettes

Commerces

Noue

Principe de distribution par des axes majeurs

Espaces publics liés aux commerces

Gestion des eaux pluviales

DESTINATION DES REZ-DE-CHAUSSEE

HABITER LA VILLE Schéma de principe

Accès aux logements

TOITURE VEGETALISEE ET NOUE

Schéma de principe

DISTRIBUTION DES LOGEMENTS

Schéma de principe

Schéma de principe

PHASAGE

1:1’000ème

PHASE 4 EVOLUTION POSSIBLE AVEC MAINTIEN DES ACTIVITES 1:1’000ème

Architecte Urbaniste.

PHASE 3 EVOLUTION A MOYEN TERME

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SPd

A Bât. R+4 ² m 1 425

250,00 m2

1033

Bât. V R+4 335 m ²

accès

ver

te

SPd 1

ngs parki

voi

e

277

B Bât. / R+4m² R+3 822 1

SPd

coeur

SPd 1

d'îlot

Bât. P R+4 360 m ²

C Bât. / R+4m² R+3 465 1

SPd 1

SPd

Bât. N R+3 160 m ²

1831

Bât. U R+3 SPd 1 / R+4 764 m ²

le

coeur

te minéra

Bât. G R+3 / R+4 m² SPd 1 567

Bât. Q R+3 SPd 2 / R+4 570 m

d'îlot

placet

²

jardins

potagers

SPd 1

SPd 1

160 m

D Bât. / R+4 R+3 m² 2 505 SPd

²

place

arbre

les gradins

Bât. J R+4 800 m ²

Bât. O R+3

s

1527

minérale

accès

2499

1832

parking

Bât. E R+4 R+3 / m² 310 SPd 1

majeur

de la place SPd 1

Bât. H R+3 080 m²

Bât. K R+3 SPd 840 m²

757,58 m2

Bât. T R+3 SPd 2 / R+4 105 m

283,64

²

283,64 m2

parkings

d'îlot 283,64 m2

SPd 1

accès

214,43 m2

SPd

REZ - 9’220m SPd

Bât. F R+5 617 m²

276

minérale

2

SPd 1 617

voie

Bât. S SPd 930R+3 m²

placette

Bât. I R+5 m²

Bât. R 2 448 R+5 m²

Bât. M R+5 SPd 2 448 m²

verte

254,64 m

REZ - 4’237m SPd

278

Bât. L R+5 / R+2 SPd 1 860 m²

2

88 places vélos

3914

m2

aire de jeux coeur

2

42 places vélos

aire de jeux 1056

1051

1088

1046 297

pergola

Vélos 26 places

Vélos 26 places

20.54 m2

20.54 m2

Parking 19 places 535.96 m2

Vélos 26 places 21.14 m2

27.86 m2

Parking 15 places 353.46 m2

Parking 15 places 353.46 m2

Parking 21 places 574.66 m2

18.57 m2

10.91 m2

Parking 21 places 574.66 m2

18.57 m2

10.91 m2

82.95 m2

82.95 m2

41.40 m2

41.40 m2

Parking 17 places 520.95 m2

Parking 17 places 520.95 m2

Parking 15 places 631.64 m2

Parking 15 places 631.64 m2 Parking 13 places 446.64 m2

Parking 22 places 47.12 m2

Parking 19 places 535.96 m2

Vélos 26 places 21.14 m2

27.86 m2

643.76 m2

Parking 13 places 446.64 m2

Parking 22 places 47.12 m2

643.76 m2

99.04 m2

99.04 m2 Espace 30 vélos

Espace 30 vélos

60.50 m2

60.50 m2

Parking 28 places 956.35 m2 Parking 32 places 902.79 m2

Parking 28 places 956.35 m2

85.63 m2

Parking 32 places 902.79 m2

51.13 m2

51.13 m2

Parking 13 places 484.36 m2

Parking 13 places 484.36 m2 Parking 20 places 732.58 m2

Parking 19 places 736.00 m2

Parking 20 places 732.58 m2 Espace 25 vélos 75.96 m2

Espace 25 vélos 75.96 m2

31.35 m2

Parking 34 places 1,050.88 m2

Parking 12 places 352.99 m2

Parking 34 places 1,050.88 m2

Parking 11 places 507.68 m2

Parking 11 places 507.68 m2

37.81 m2

37.81 m2

18.23 m2

18.23 m2

83.15 m2

83.15 m2 27.89 m2

Espace 55 vélos 110.51 m2

26.27 m2

Parking 33 places 1,294.30 m2

Parking 10 places 544.68 m2

Parking 22 places 610.45 m2

27.89 m2

Parking 18 places 582.92 m2

26.27 m2

Parking 33 places 1,294.30 m2

Parking 24 places

Parking 10 places 544.68 m2

Parking 24 places

709.54 m2

Parking 21 places 634.81 m2

Espace 55 vélos 110.51 m2

Parking 18 places 582.92 m2

52.53 m2

28.46 m2

Parking 14 places 496.66 m2

Parking 22 places 610.45 m2

15.80 m2

709.54 m2

52.53 m2

28.46 m2

2

SOUS-SOL - 4’111m

112 places voitures + 170 places vélos

Parking 14 places 496.66 m2

2

SOUS-SOL - 1’724m

52 places voitures + 85 places vélos


Déplacement de la gare sur rails

d.

Gare de Chêne-Bourg

Architecte Urbaniste.

1.Situation La Gare de Chêne-Bourg est un édifice situé dans la commune de Chêne-Bourg, à l’est de Genève. La commune représente 1,28km2 et c’est la plus petite du canton de Genève. Au cours de son histoire, la gare de Chêne-Bourg a joué un rôle important dans le développement du réseau de voies ferrées en Suisse. Aujourd’hui elle se situe sur un axe principal entre la France et la Suisse.

60

2.Contexte Le projet de transformation de la Gare de Chêne-Bourg intervient suite à la création d’un axe majeur dans le bassin genevois. Depuis maintenant une dizaine d’années, une ligne de transport en commun a été imaginée et réalisée entre Annemasse (France) et Genève (Suisse) : le CEVA. Ce train international entre ces deux régions et étendu jusque sur le département de l’Ain permet aux frontaliers de se déplacer en transport en commun afin d’effectuer leur déplacement pendulaire entre ces deux pays voisins. La construction de cet axe a été accompagnée par la création de “la voie verte” reliant Annemasse au centre de Genève grâce à une piste cyclable et piétonne. La gare de ChêneBourg se situait en plein milieu du tracé de la

ligne du CEVA. Après de nombreuses discussions, il a été décidé de la conserver malgré l’ampleur et le coût des travaux que cela engendrait. Étant située sur le tracé des nouvelles lignes de train, l’ancienne bâtisse de la gare a été positionnée sur des rails et ripée sur une quarantaine de mètres afin de sortir de l’emprise des voies ferroviaires en construction. L’ancien bâtiment a été déposé sur un nouveau sous-sol réalisé en béton banché. Ce contexte quelque peu atypique fait couler beaucoup d’encre encore aujourd’hui entre ceux qui pensent que l’argent du contribuable ne devrait pas être utilisé au profit de ce type d’intervention et ceux qui pensent que le projet amène une situation d’exception pour cette petite commune. Au sein du canton de Genève, il existe un service qui se nomme le Service des Monuments et Sites (SMS), ce dernier répertorie et prend en charge les bâtiments considérés comme “remarquables”. Tous les monuments considérés comme classés possèdent un degré d’importance, suivant ce degré les mesures sont plus ou moins strictes concernant sa transformation et sa rénovation. Dans le cas de la Gare de Chêne-Bourg, la SMS s’est particulièrement intéressé à ce projet et


61

Coupe de la gare archives

nous a soumis à un certain nombre de consigne à respecter ou d’élément à conserver pour sa future transformation.

4.Participation personnelle au projet Ce dossier m’a été confié juste après que l’on ait obtenu l’autorisation de construire. Je n’ai donc pas eu l’opportunité de participer aux phases diagnostic, avant-projet, projet et dépose d’autorisation. Pourtant, j’ai remarqué que les explications apportées par mes collègues à propos du projet ne me suffisaient pas pour me représenter le lieu. J’ai donc dû refaire une phase diagnostique avant de rentrer complètement dans l’imaginaire du lieu. Son histoire, sa configuration, son usage passé et présent, son contexte sociospatial et urbain autant de données utiles à se construire une projection sensible du lieu et son devenir. L’imprégnation au projet m’est indispensable pour avancer sur ce dernier même en phase exécution, comme c’est le cas pour ce projet. J’ai donc repris ce dossier sur deux fronts, d’une part le dessin d’exécution et d’autre part la conception de l’aménagement intérieur. Le dessin d’exécution

Architecte Urbaniste.

3.Programme et économie de projet La commune de Chêne-Bourg était l’heureuse propriétaire du bâtiment. Il a été imaginé un premier temps de faire une antenne de police dans ces locaux puis l’idée d’en faire un lieu de partage et d’échange pour les habitants a été préférée à la première idée. C’est alors que la commune a cédé l’exploitation de l’édifice à une régie privée : Immolab SA. Cette régie a donc endossé le statut de maître d’ouvrage, elle est actuellement en charge des frais liés à la dépose d’autorisation de construire, des travaux et des honoraires de maîtrise d’œuvre. Le programme est composé d’un restaurant bistronomique au rez de chaussée et un lieu plus polyvalent à l’étage avec l’idée d’en faire un espace disponible pour les associations ou des collectifs. L’étage serait un espace modulable afin de pouvoir y organiser toute sorte d’événements culturels : ciné-club, atelier d’art manuel, évènement festif. La double programmation du lieu permettrait de financer un étage à l’aide d’un autre, valorisant

la vie associative et le partage au sein de la commune la conservation de l’édifice prendrait ainsi tout son sens dans son contexte urbain en plein changement.


B

CD

5

4

5

3

2 24 2 6

+428,61

Volets à réstaurer 2,885

Mur Façade Etage 67 Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm

2,885

Parquet 2cm Farmacel 2cm Swisspor EPS 30 3cm Swisspor EPS T 2cm Panneau kerto bois laminé 5cm Console isolante sur solives 1,5cm Solives existantes 19cm Structure faux plafond 6cm Panneau de plâtre 1,8cm

Mur Façade EtageMur 67en boulet 50cm

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 50cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

+425,30

2 5 2 15 3 19

+425,22

R2 . ACCUEIL / BAR

42

2

+425,49

42

2 5 2 15 3

+425,22

R2 . ACCUEIL / BAR

Mur Façade Rez 64cm

Étage : +425,64

+425,30

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

Dalle sur sous-sol 36cm

C

Fond de fouille : +418,36

B

CD

+421,21

+418,66

D

E

5

4

3

3,66 1 2,38

+419,37

+418,82

+418,66

Drainage

Drainage

Architecte Urbaniste.

Radier chauffé 51cm Carrelage 2cm Chape 7cm Swisspor PIR PREMIUM 7cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

+419,73 +419,37

+418,36

5

2

4

1

3

.100

est principalement dicté par les consignes des autorités compétentes et nous nous devons de concilier les demandes du SMS autant que des autres services plus “techniques” tels que l’Office Cantonale de l’Énergie (OCEN) tout en respectant le budget du MO. Ces différents services ne communiquant que très peu entre eux il arrive très souvent d’avoir des demandes contradictoires. Concernant le projet de la gare, l’OCEN nous demande de nous mettre aux normes énergétiques en vigueur (Isolation par extérieur, panneaux photovoltaïques en toiture …), le SMS ne nous autorise pas de toucher aux façades, aucune modification de l’épaisseur de la toiture afin de la conserver aussi fine qu’actuellement et bien entendu hors de question de poser des panneaux photovoltaïques. Ces incohérences doivent être relevées par nos soins et nous demandons alors une séance de concertation afin de trouver le compromis qui leur conviendrait au mieux pour les deux parties. L’architecte joue également un rôle important au cours de ces négociations. Concernant ce projet, l’agence a activement défendu la transformation du lieu sans muséifier son ancien aspect, c’est pourquoi certains éléments demandés par la SMS ont été refusés par l’architecte en proposant des alternatives viables. La SMS nous avait par

2,38

+419,73

+418,36

E

7 2

2 4

20

Carrelage 2cm Chape 7cm Swisspor PIR PREMIUM 7cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

5

25

+419,95

Radier chauffé 51cm

7 7 2

+418,82 Drainage

Fond de fouille : +418,36

Remblais

+421,27

46

Drainage

Drainage

+421,42

Niveau avant déplacement

25

Carrelage 2cm Chape 7cm Swisspor PIR PREMIUM 7cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

Niveau existant

+421,21

Murs contre terre 78cm Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Laine de verre 10cm Isolation entre rail 4,5cm Plâtre 2,5cm

5

Radier chauffé 51cm

+421,20

S1 . WC H / F

Murs contre terre 78cm

Coupes actuelles de la gare

62

+423,17

36

7 2

+421,41 36

20

2 4

+421,20

S1 . WC H / F

Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Laine de verre 10cm Isolation entre rail 4,5cm Plâtre 2,5cm

Sous-sol : +418,82

7 7 2 25

+418,41

Carrelage 2cm Chape 8cm Swisspor Roll EPS T type 2 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

46

+418,66

3,66

3,66

2,38 Carrelage 2cm Chape 7cm Swisspor PIR PREMIUM 7cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

Sous-sol : +418,82

7 7 2 25 5

+418,41

Radier chauffé 51cm

Remblais

+421,27

Murs contre terre 78cm Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Laine de verre 10cm Isolation entre rail 4,5cm Plâtre 2,5cm

Radier NC 51cm

+419,60

Carrelage 2cm Chape 8cm Swisspor Roll EPS T type 2 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

5

2,38

2,38

Radier NC 51cm

Carrelage 2cm Chape 8cm Swisspor Roll EPS T type 2 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

+418,66

A

+419,78

Radier NC 51cm

+419,60

Drainage

2,38

+419,78

Remblais

Remblais Niveau avant déplacement

S2 . VESTIAIRE EMPLOYES

Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Laine de verre 10cm Isolation entre rail 4,5cm Plâtre 2,5cm

1

Remblais +421,27

Niveau avant déplacement

+421,15 Murs contre terre 78cm

46

NOUVEAU SOCLE

Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Gypsage 1cm

+421,41

+421,42

+421,42

S3 . LOCAL TECHNIQUE S2 . VESTIAIRE EMPLOYES

Delta MS 1cm Enduit bitumineux Béton armé 60cm Gypsage 1cm

2,38

+421,21

+421,15

Murs contre terre 78cm

2,38

7 2 2 4 20

1

S3 . LOCAL TECHNIQUE

Niveau existant

Niveau existant

36

+421,41

+421,21

S6 . LOCAL CHAMBRE FROIDE

NOUVEAU SOCLE

Rez : +421,56

+421,56

1

20

2 4

+421,41

36

+421,42

7 2

Niveau existant

Murs contre terre 78cm

7 7 2

Rez : +421,56

+421,56

Remblais

S6 . LOCAL CHAMBRE FROIDE

Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 20cm Gypsage 1cm

Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 20cm Gypsage 1cm

Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Dalle sur sous-sol NC 41cm Swisspor EPS T 2cm Carrelage 2cm Swisspor EPS 30 4cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Dalle BA 20cm Swisspor EPS 30 4cm Gypsage 1cm Dalle BA 20cm Swisspor XPS 300Ge 6cm

46

Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Dalle sur sous-sol NC 41cm Swisspor EPS 30 4cm Carrelage 2cm Dalle BA 20cm Chape ciment 7cm Swisspor XPS 300Ge 6cmSwisspor EPS T 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 20cm Swisspor XPS 300Ge 6cm

Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 20cm Swisspor XPS 300Ge 6cm

+423,17

Dalle sur sous-sol 36cm

Dalle sur sous-sol 36cm

NOUVEAU SOCLE

3,66

3,66

3,66

3,66

Dalle sur sous-sol NC 41cm

3,66

Dalle sur sous-sol 36cm Carrelage 2cm Chape ciment 7cm Swisspor EPS T 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 20cm Gypsage 1cm

+423,51

+423,51

B

Mur Façade Etage 67

+423,86

+423,86

Radier NC 51cm

Parquet 2cm Farmacel 2cm Swisspor EPS 30 3cm Swisspor EPS T 2cm Panneau kerto bois laminé 5cm Console isolante sur solives 1,5cm Solives existantes 19cm Structure faux plafond 6cm Panneau de plâtre 1,8cm

Crépis extérieur minéral 1,5cm Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 50cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

2

+425,49

19

R3 . S.A.M AILE EST

Mur Façade Rez 64cm Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

Dalle sur sous-sol NC 41cm

Carrelage 2cm Chape 8cm Swisspor Roll EPS T type 2 2cm Swisspor EPS 30 4cm Dalle BA 30cm Béton maigre 5cm

+428,85

Dalle sur rez 42,5cm

2 6

+425,22

R1 . AILE CUISINE R3 . S.A.M EST

Panneau OSB 2cm Solives 24cm Structure faux plafond 6cm Plâtre 1,8cm

335

335

EXISTANT 2 2 5 2 15 3 +425,22

Étage : +425,64

42

19

2 5 2 15 3

2

2 6

+425,22

R1 . CUISINE

Mur Façade Rez 64cm Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

Dalle sur étage 34cm

Corniche +425,78

Étage : +425,64

+425,63

42

19 2 6

R4 .+425,22 S.A.M AILE OUEST

R4 . S.A.M AILE OUEST

Mur Façade Rez 64cm Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

2,865

2,865 2,885

2,885

2,885

EXISTANT

2,885

Mur Façade Etage 67

Corniche +425,78

Étage : +425,64

+428,61

sur rez 42,5cm Volets àDalle réstaurer

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 50cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

Corniche +425,78

C1 . COMBLES

+428,85

E1 . S.A.M / SPECTACLE

Volets à réstaurer

Parquet 2cm Farmacel 2cm Swisspor EPS 30 3cm Swisspor EPS T 2cm Panneau kerto bois laminé 5cm Console isolante sur solives 1,5cm Solives existantes 19cm Structure faux plafond 6cm Panneau de plâtre 1,8cm

+429,55 +429,46

Panneau OSB 2cm Solives 24cm Structure faux plafond 6cm Plâtre 1,8cm

2 6

24

Dalle sur rez 42,5cm

Dalle sur rez 42,5cm

+425,63

+432,16

Dalle sur étage 34cm

C1 . COMBLES

E1 . S.A.M / SPECTACLE

2,885

24 2 6

+428,53

E1 . BAR

Parquet 2cm Farmacel 2cm Swisspor EPS 30 3cm Swisspor EPS T 2cm Panneau kerto bois laminé 5cm Console isolante sur solives 1,5cm Solives existantes 19cm Structure faux plafond 6cm Panneau de plâtre 1,8cm

2 Toiture 34cm Couverture tuile mécanique en terre cuite 2cm Lattes 3cm Contre lattes sur isolation 5cm Pavatex 2cm Chevrons + Isolation entre chevrons 10cm Laine de verre isoconfort 032 croisé 10cm Panneau OSB 2cm

+429,44 +429,46

Panneau OSB 2cm Solives 24cm Structure faux plafond 6cm Plâtre 1,8cm

2

2

+428,87

335

2

335

2 6

+428,53

E1 . BAR

+429,44

Dalle sur étage 34cm

C1 . COMBLES

Panneau OSB 2cm Solives 24cm Structure faux plafond 6cm Plâtre 1,8cm

3

Corniche +429,55

Corniche +429,55

Dalle sur étage 34cm

+428,87

1

+432,16

2,88

2,88

Corniche +429,55

C1 . COMBLES

4

2

Toiture 34cm Couverture tuile mécanique en terre cuite 2cm Lattes 3cm Contre lattes sur isolation 5cm Pavatex 2cm Chevrons + Isolation entre chevrons 10cm Laine de verre isoconfort 032 croisé 10cm Panneau OSB 2cm

Faîte +432,15

Corniche +429,55

24

E

Couverture tuile mécanique en terre cuite 2cm Lattes 3cm Contre lattes sur isolation 5cm Pavatex 2cm Chevrons + Isolation entre chevrons 10cm Laine de verre isoconfort 032 croisé 10cm Panneau OSB 2cm

Faîte +432,15

2,885

D

E Toiture 34cm

Toiture 34cm Couverture tuile mécanique en terre cuite 2cm Lattes 3cm Contre lattes sur isolation 5cm Pavatex 2cm Chevrons + Isolation entre chevrons 10cm Laine de verre isoconfort 032 croisé 10cm Panneau OSB 2cm

2 6

C

EXISTANT

A

B

exemple demandé de poser une toiture en ardoise. Bien que le revêtement actuel n’ait rien à voir avec ceci. Elle nous demandait également de conserver toutes les menuiseries intérieures bois, l’escalier bois de la bâtisse et le massif de cheminée. Les menuiseries intérieures contiennent du plomb, l’escalier en bois et la cheminée n’ont rien de particulier qui nécessiterait un maintien sur site. C’est parfois tout l’enjeu de ces services de conservation qui pousse à l’extrême le raisonnement de la protection patrimoniale en ne regardant à travers une seule lunette : faire de la ville un musée. J’ai souvent entendu dire que le Service des Monuments et Sites ne “servait à rien”, que les gens qui travaillaient là-bas “n’avaient aucune compétence”, ... Il est parfois vrai que certaines de leur décision engendrent des plusvalues pharaoniques. Pour exemple et pas plus tard qu’hier, un ingénieur civil me racontait que la SMS leur avait refusé l’abattage de deux arbres considérés comme classés. Le projet en cours était la construction d’une ligne de tramway. L’intention est louable et je serais moi même favorable à ce type d’initiative en temps normal. Mais lors de ce projet, tous les corps de métiers avaient constaté que les arbres n’étaient pas dans un état sanitaire qui présageait une longue vie. Les réseaux initialement prévus à

2


A

B

C

D

5

E

4

3

2

63

1

+432.26

Faîte +432,15

+429.65

Corniche +429,55

Corniche +429,55

+427.45

+425.89

Corniche +425,79

Corniche +425,78

+421.42

Niveau existant

Niveau existant

+421,42

Niveau avant déplacement

083_ANCIENNE GARE Réhabilitation de l'ancienne gare de Chêne-Bourg en restaurant Parcelle n° 4614

Maître d'ouvrage: IMMOLAB SA Rue des Maraîchers 36 1205 Genève

Indice A

Date 20/08/2020

Dessiné DC

Contrôlé

1.10

Modifications Première édition plans au 50ème

+421.27

Façade SUD

Echelle : 083_ANCIENNE GARE Réhabilitation de l'ancienne gare de Chêne-Bourg en A3 Format : restaurant Parcelle n° 4614

Indice

Maître d'ouvrage: IMMOLAB SA Rue des Maraîchers 36 1205 Genève

A

Date 20/08/2020

Dessiné DC

Contrôlé

Modifications Première édition plans au 50ème

Exécution

Rue Louis-Favre 43, 1201 Genève tél. 022 910 44 60 mail. info@aetc.ch web. www.aetc.ch

1.7

Façades EST

Echelle : A3

Format :

GSPublisherVersion 0.0.100.100

Exécution

Rue Louis-Favre 43, 1201 Genève tél. 022 910 44 60 mail. info@aetc.ch web. www.aetc.ch GSPublisherVersion 0.0.100.100

Elevations actuelles de la gare

5.Conclusion Le projet de la gare est un des premiers projets où j’ai eu l’occasion de travailler sur un édifice “classé”, bien que ce ne soit pas un bâtiment

remarquable comme on l’entend il se positionne aujourd’hui comme un symbole pour la commune de Chêne-Bourg qui s’est battue pour le conserver. Mais pourquoi ? Pourquoi existe-t-il des édifices que l’on considère comme “remarquables” ? Ou que l’on se refuse à démolir ? Il existe dans toutes les villes d’Europe des édifices qui font à eux seuls des parties de ville et dont la fonction est rarement la fonction originelle. Nous pouvons penser à l’ancienne biscuiterie de New York à Brooklyn transformée en vaste centre commercial, ou encore au Palazzo della Ragione, ces édifices peuvent nous surprendre de par la pluralité des fonctions qu’ils accueillent dans une totale indépendance d’avec leur forme. C’est pourtant la forme qui nous frappe et nous émeut, c’est la forme que nous vivons de par notre parcours. C’est la forme qui occupe la ville. Ces lieux singuliers sont attachés à la mémoire, une mémoire collective et individuelle. L’expérience de la ville est aussi nombreuse que ces habitants et des morceaux de ville peuvent être vécus de façon néfaste par une personne qui a de mauvais souvenirs dans cet endroit. L’identification des lieux comme “singuliers” peut venir d’une multitude de facteurs mais celui qui prédomine est l’idée d’être face à un espace particulier si ce n’est exceptionnel. Eydoux dans ces travaux sur la

Architecte Urbaniste.

cet endroit ont donc été déviés afin de ne pas toucher aux racines, cette mesure a engendré un retard de chantier de trois mois et une plusvalue de 2 millions pour le projet. Six mois après la livraison du projet, les deux arbres classés étaient abattus car ils représentaient un danger pour la voirie voisine au vu de leur état. Tout ceci pour expliquer combien il est parfois compliqué d’avoir une discussion avec ces services. Ma volonté en tant qu’architecte n’est en aucun cas de “détruire” pour faire table rase. Cependant la transformation d’un bâtiment purement fonctionnel (gare) en un édifice de loisir (restaurant, espace associatif...) nécessite une transformation de l’espace intérieur afin d’adopter un langage qui collera aux nouveaux programmes projetés. Vouloir tout conserver est un processus qui contraint des projets à ne jamais voir le jour de par la complexité et les budgets de mise en oeuvre. Mon travail en tant qu’architecte a été de cibler avec précision ce qui faisait corps avec le bâtiment et ne pouvait être transformé et ce qui était superflu et mettait en péril l’économie du projet.


Gaule, parle expressément de lieux qui semblent prédestinés à l’histoire1. Ces lieux sont les signes concrets de l’espace ; en tant que signes, ils se rattachent à l’arbitraire et à la tradition. Focillon parle de sites psychologiques2.

Architecte Urbaniste.

“Quand nous trouvons dans la forêt un tumulus long de six pieds et large de trois, façonné à la pelle en forme de pyramide, nous devenons sérieux et quelque chose dit en nous :”quelqu’un est enterré ici”. C’est cela l’architecture.” 3

Le tumulus se confond avec la forêt, il est intégré au “fait”, son environnement, son contexte, il provoque alors une émotion. Le tumulus est une représentation de l’architecture la plus intense et la plus pure qui soit. L’histoire de l’architecture produira par la suite un écart entre l’élément originel et les formes, écart que le monde antique terminera de mettre en oeuvre en inculquant à leurs édifices une notion de permanence que nous leur connaissons. L’architecture particulière que nous renvoient les édifices anciens pourrait nous faire penser qu’aucun rapport existe avec leur contexte et ce qui les entoure mais nous prenons vite conscience que ces éléments urbains interviennent comme des repères, des faits urbains singuliers et essentiels à la ville. Ces éléments mettent en exergue la relation de l’architecture au local, le lieu de l’art en quelque sorte. Un lieu définit par l’espace et le temps indissociable de son environnement nous amenant ainsi à des notions de mémoire collective, de relation entre l’homme et le lieu autrement dit de la relation entre l’architecture, l’écologie et la psychologie. La permanence de ces édifices nous rappelle combien la ville et le temps sont deux notions indissociables. 1.Henri-Paul Eydoux, Cités mortes et lieux maudits de france, Paris, 1959 2. Henri Focillon, Vie des formes, Paris, 1933 3.Adolf Loos, Architektur, 1910, Trotzdem, Innsbruck 1931, Champ Libre.

64


4,150

3,045

5,955 17,760 9,560 1,400

4,100 1,580

1,400

1,120

1,580

1,400

1,100

4,150 4,100

1,100

1,400

1,550

ENTREE DE SERVICE

D

1,150

1,400

1,580

E

0,530

Saut de loup

1

1

4

GT

1,640

1,690 1,690

5

1,690 1,690

Vitrage fixe

6

Débord toiture

Débord toiture

Descente EP

1

2,430

0,400

5,500

0,500

10

2 3,475

0,025

4,750

13

0,893

4 14

3

3,630

0,450

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 45cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

12

R1 . CUISINE

15

0,500

0,980

1,500

1,520

0,700

1,980

Saut de loup

4,725

1,400 5,860

0,655 8,240

1,100

0,700

3,475

Cave a vin

Gaine pour ventilation

0,720

0,500

3,475

0,625

B

B

Saut de loup

0,500

R4 . S.A.M AILE OUEST

8,500

3,975

2,230

0,145 0,970

3,975

A

1,770

3

421.56

Retombée verre

A

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 45cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

0,500

0,500

Mur Rez 69cm

Evier lave vaisselle

0,500

Frigos

3

2,230

9,300

0,481

Gaine pour ventilation

0,870

5,860 1,400

0,625

Retombée verre

4,900 4,549

1

Contre-coeur 85cm

Contre-coeur 85cm

2

Saut de loup

9,300

0,150

Mur Rez 69cm

11

4,750

C

0,176

0,175

C

2,230

0,495 Assise banc

2,230

9

3,650

Assise banc

0,450

2

0,175

3

8

3,395

7

2,506

Descente EP

0,450

2

R3 . S.A.M AILE EST

R2 . ACCUEIL / BAR

2,990

2,990

2,990

0,450

Seuil en pierre à conserver

Descente EP

4 Seuil en pierre à conserver

1,571

4

0,450 0,175

Contre-coeur 85cm

Descente EP

Débord toiture

1,750 1,750

Ventilation primaire

R . Rez

5

0,530

0,500

Saut de loup

0,304

1,750 1,750

Débord toiture

Seuil en pierre à conserver

5

Seuil en pierre à conserver

Seuil en pierre à conserver

ENTREE PUBLIQUE 421.42

D 1,400

1,120

1,478

E

1,580

1,602

0,900

1,600 9,560

4,100

0,900

1,600

1,480

1,120

1,400

1,580 4,100

17,760

A

B

C

D

Indice

Maître d'ouvrage:

083_ANCIENNE GARE Réhabilitation de l'ancienne gare de Chêne-Bourg en restaurant Parcelle n° 4614

Contrôlé

Dessiné

Date

E

Plans des transformations 1.4

Modifications

Plan RDC

IMMOLAB SA Rue des Maraîchers 36 1205 Genève

A

20/08/2020

Première édition plans au 50ème

DC

Echelle : A3

Format :

Exécution

Rue Louis-Favre 43, 1201 Genève tél. 022 910 44 60 mail. info@aetc.ch web. www.aetc.ch GSPublisherVersion 0.0.100.100

Photos des archives

4,15

4,15

D 1,58

E

9,56

1,40

1,10

1,40

1,10

1,40

1,58

53

35°

1 13

12

1

11

E2 . BAR

1,64

Gaine technique

40

10

15

9

16

8

17

7

18

6

19

5

20

4

5,50

50

1,89

2,60

14

2,50

50

2

4,75

Mur Étage 64cm

90

3,63

21

Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

3

22

2

23

1

C

C

2

87

425.63

16

2,54

70

1,75

87

1,50

50

B

B

9,30

Escalier escamotable

98

50

8,24

1,35

9,30

E . Étage

Pierre conservée

6,35

50

50

Murs intérieurs

3

3

1,77

A

8,50 8,15

175

2,99

175

4

2,99

A

E1 . S.A.M / SPECTACLE

4

Mur Étage 64cm Farmacell 2,5cm Rail placo 5cm Swisspor PIR PREMIUM 10cm Mur en boulet 40cm Crépis extérieur minéral 1,5cm

50

50

Ventilation primaire

5

5

9,56

B

D

A

083_ANCIENNE GARE Réhabilitation de l'ancienne gare de Chêne-Bourg en restaurant Parcelle n° 4614

1,40

1,10

1,40

1,10

1,40

E

1,58

1,58

C

Maître d'ouvrage: IMMOLAB SA Rue des Maraîchers 36 1205 Genève

D

Indice A

Date 20/08/2020

Dessiné DC

Contrôlé

Modifications Première édition plans au 50ème

E

1.3

Plan étage

Echelle : Format :

A3


e. Conclusion

Architecte Urbaniste.

“Or par architecture de la ville, on peut entendre deux aspects différents : ou bien on assimile la ville à un grand objet construit, un ouvrage d’ingénierie et d’architecture plus ou moins grand, plus ou moins complexe, qui grandit dans le temps ; ou bien on se réfère à des fragments plus limités de l’ensemble urbain, à des faits urbains caractérisés par une architecture propre, et donc par une forme propre[...]” 1

66

Les études en urbanisme m’ont inculqué un réflexe, celui du “dézoome”. Prendre le temps de sortir la tête du guidon et prendre une grande inspiration pour me dire le temps de quelques heures : “Attends, mais où construis-tu ? Quelle est l’histoire de ce bout de territoire ? Connais-tu seulement ses habitants et leur façon d’habiter ? En découle une typologie particulière ? Quelle histoire veux-tu donner à cet acte constructif ? Comment pourrais-tu faire participer ses voisins ? Comment limiter l’impact violent que peut avoir l’acte de construire sur l’entourage ?” Estce beaucoup demander au projet de s’interroger sur ce type de problématique ? Peut-être, mais il prend justement tout son sens lorsqu’il répond à un besoin s’en vouloir en écraser un autre. Le projet s’épanouit lorsqu’il est riche de sens et qu’il peut être communiqué un peu plus comme une histoire et un peu moins comme une obligation.

“Quand l’architecture pose le problème de la constitution de nouveaux faits urbains qui ne répondent pas à la situation réelle de la ville, elle se place forcément sur le plan de l’esthétisme ; sa production ne peut que correspondre historiquement aux propositions des mouvements réformistes”2.

L’histoire s’est trouvé des liens entre les évènements. C’est pourquoi la ville ne peut être prise comme un tout et l’architecture comme une partie indépendante. La question de l’urbain c’est aussi la question du lieu et des dialogues envisageable entre eux. Si l’on en revient à la définition de l’urbain, selon Jacques Levy c’est un “système sociétal regroupant l’ensemble des

génotypes caractérisés par le couplage spécifique de la densité et de la diversité”, “L’urbanité est tant un résultat du fonctionnement de l’organisation urbaine qu’un opérateur de l’organisation et de son fonctionnement” concernant le lieu nous trouvons

plusieurs définitions toujours selon Jacques Levy c’est un “Espace dans lequel la distance n’est pas pertinente”, une autre définition nous parle du lieu comme “une totalité spatiale limitée et identifiable” (Lussault). Le lieu est donc une entité que l’on pourrait définir comme attaché aux ressentis des habitants puisqu’il appelle à des notions abstraites. Si le lieu était défini par le temps de déplacement à pied maximal qu’un homme serait prêt à faire pour aller


67

elle (la chôra) est essentiellement relation avec les choses”3. Cette notion évoquée par Berque nous

permet d’avancer que voir comment se font et se défont les lieux nous amène une réflexion quant à savoir comment se fait la ville puisque la ville est constituée de parties pour former un tout. Pour citer Edgar Morin “le tout est dans la partie et la partie est un tout”4, l’architecture et l’urbain drainent un discours commun, la meilleure image pour illustrer ce propos est celle de l’ADN. Cela voudrait-il dire que l’architecture doit être identique au sein d’une même ville ? Non. Dans Collage city de Rowe Colin et Koetter Fred ils explicitent une théorie, la théorie du

renard et du hérisson en mettant en parallèle deux villes : Versailles et Tivoli. À partir de la phrase d’Isaiah Berlin : “Le renard sait bien des choses, mais le hérisson sait une grande chose” ils extrapolent en expliquant que “le hérisson pose la primauté d’une seule grande idée” et le “renard s’expose à une multiplicité de stimuli”5. Ainsi il est possible de répartir les grands de ce monde dans ces deux catégories, Platon, Dante sont des hérissons, Shakespeare, Pouchkine sont des renards, Mondrian est un hérisson, Picasso est un renard, Palladio, Wright sont des hérissons, Wren, Luytens seraient alors des renards et ainsi de suite. La critique que peuvent faire les auteurs, c’est que plus le temps avance, moins nous trouvons de renard et la tendance devient unilatérale. Les auteurs avancent que ce n’est qu’au moment où l’utopie décline que l’on peut se sentir libre de nos mouvements et de nos réflexions. Concluons par dire que ce n’est donc pas parce que l’on fait partie d’un tout que les parties sont destinés à rester identique dans leur démarche et leur mise en oeuvre. “[...]Dans un cas comme dans l’autre, nous nous apercevons que l’architecture n’est qu’un aspect d’une réalité plus complexe, d’une structure particulière, mais en même temps parce qu’elle est l’ultime donnée vérifiable de cette réalité, elle

Architecte Urbaniste.

acheter du pain, alors ce rayon serait différent pour chaque homme. Selon Augustin Berque dans Écoumène, il nous ramène à la théorie aristotélicienne du lieu. Il nous rappelle que Aristote commence par écarter ce que le lieu n’est pas, il n’est pas forme, ni matière, ni un intervalle. Selon Aristote, la chôra (que l’on traduit grossièrement par l’espace) est “un lieu qui participe de ce qui s’y trouve : et c’est un lieu dynamique, à partir de quoi il advient quelque chose de différent, non pas un lieu qui enferme la chose dans l’identité de son être”. La notion de lieu implique une architecture engagée dans le lieu où elle se trouve, et qui par cela même déploie un milieu humain. ”Empreinte et matrice,


Architecte Urbaniste.

constitue le point de vue le plus concret par lequel affronter le problème.”6

Alors que faire de tout ce discours dans ma pratique comme architecte-urbaniste ? Serais-je un renard ou un hérisson ? Mon travail peut-il considérer la partie comme entité indépendante ? Je ne pense pas. Mon architecture sera-t-elle générique afin de correspondre au standard de la ville ? Non plus. De par mes différentes expériences professionnelles il me semble tout de même important de réaliser que l’architecture ne prévaut pas sur l’urbanisme et inversement. Le dialogue entre ces deux disciplines permet à l’architecte de s’insérer dans un contexte plus global que sa parcelle et permet à l’urbaniste de mettre à exécution de façon concrète son diagnostic de territoire. Comme vu précédemment le premier projet que je vous ai présenté se place comme un objet qui déchire la ville, comme quelque chose qui constitue mais ne continue pas les formes. Une telle conception de l’architecture nous réduit à des formes de faits urbains, à une image et des goûts selon lesquels cette image est appréhendée. Elle est trop limitée dans sa compréhension de la structure des faits urbains ;

68

“elle est contredite par la possibilité de poser des faits urbains dans toute leur intégralité, c’est à dire capables de résoudre une “partie” de ville d’une manière complète, en déterminant tous les rapports qui peuvent s’établir à l’intérieur d’un fait donné.”6

Par opposition, l’architecture se devrait de jouer un rôle déterminant dans la constitution de “faits urbains”, cela est possible quand cette dernière est capable de porter toutes les valeurs civiles et politiques d’une époque ; quand elle est éminemment rationnelle, unificatrice et transmissible. Le deuxième projet quant à lui s’inscrit dans une temporalité longue de la ville. De plus l’échelle change, nous ne nous intéressons plus à un fait urbain mais une succession de faits urbains qui s’entremêlent et se construisent conjointement pour former un morceau de ville, un quartier, des circulations, une place … La ville est donc traitée comme une architecture mais une architecture vue par Aldo Rossi, c’est à dire pas seulement une image visible de la ville comme on l’entend avec un ensemble de ces architectures mais plutôt comme une architecture de construction. L’idée de construire la ville dans le temps. La ville étant un lieu de fixation de la mémoire, chaque projet se réfère à trois entités indissociables :


69

l’architecture, la ville et le temps.

“Dans le fait singulier, dans le matériau et son histoire, et dans l’esprit de ceux qui l’ont conçu. Elle consiste également dans le lieu qui détermine une oeuvre[...]et qu’entre lui et l’oeuvre s’est faite une unité que l’on ne peut plus briser”6.

C’est pourquoi nous pouvons dire que l’histoire

Ces projets présentent assez bien, il me semble, trois types d’architectures résumées par le sociologue André Sauvage : l’architecture “monumentale”, l’architecture “quotidienne” et les “ensembles architecturaux”. Tandis que la première se suffit à elle même, comme avec le projet de gare, les autres doivent être organisés pour créer de la ville et, par là, de la cité. Le sociologue ajoute alors : “L’architecture permet l’émergence de la communauté inscrite dans un cadre bâti, elle se fait une instance d’harmonisation, tout autant rassemblement que dissociation, inhérente à la formation même de toute socialité”7. 1. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 2016. 2. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 3. Berque Augustin, Écoumène. Introduction à l’étude des milieux humains, Paris, Belin, « Alpha », 2009 4.Edgar Morin, La méthode, 1977 5.Rowe Colin Koetter Fred, Collage City, infolio, 1978 6. ROSSI Aldo, L’architecture de la ville, infolio, Archigraphy, 2016. 7.André Sauvage, De l’usager en architecture, 1976

Architecte Urbaniste.

Enfin lorsque nous avons abordé le dernier projet, nous avons pu voir ensemble que le patrimoine comme fait urbain remarquable soulevait de nombreuses questions. Le temps, une des notions défendues par Aldo Rossi comme une entité à part entière de la ville. Cette notion apparaît comme le chaînon manquant de la ville en quelque sorte, nous pouvons assister à la construction de nombreux quartiers, de nombreuses opérations immobilières mais une chose demeure : “le locus”. Bien que les théories de la première moitié du vingtième siècle ont cherché à défaire le lien entre l’histoire et la ville nous voyons bien que le temps, concrétisé par des faits urbains remarquables se positionne aujourd’hui encore comme des lieux moteurs de la ville. C’est ici que nous nous posons la question de savoir où commence l’individualité d’un fait urbain ? Selon Aldo Rossi elle commence.

de la ville est également histoire de l’architecture. Cependant l’histoire de l’architecture est tout au plus un point de vue à partir duquel regarder la ville.


III . Quelles pratiques pour l’architecteurbaniste du XXIe siècle ? «Il sagit pour l’architecture de vouloir construire contre la déconstruction, de chercher à fonder contre la dissolution, de s’efforcer d’exprimer le lien et la limite à l’encontre du n’importe quoi et du tout est possible, de traduire l’exigence du sens en désir. (...) C’est le temps plutôt de désirer pour la société et l’architecture une Renaissance, comme déjà il y en eu plusieurs. Et c’est urgent d’y œuvrer.» Michel FREITAG


Sur qui jeter la faute ? Avant d’accuser architectes et urbanistes, penchons nous sur nos habitudes de vie, l’une d’entre elle est l’usage excessive de la voiture. La voiture participe activement à l’explosion de la ville et de ses fonctions. La transition a été rapide. En 1907, 43’000 foyers sont équipés de voitures à essence, en 1912, 350’000 voitures circulent et en 1920, elles sont près de 2 millions. La première conséquence de ce bouleversement a été de repenser la ville dans son entièreté, redéfinir les espaces publics et partager les rues pour finir de repousser le piéton sur de mince trottoir. “Les horreurs de la guerre sont moins effrayantes que les horreurs de la paix. L’automobile est une mécanique beaucoup plus destructrice que la mitrailleuse. Les audacieux chauffeurs font plus de morts que les artilleurs. L’homme de la rue est moins abrité que l’homme des tranchées.” New York Times, 23 novembre 1924

La voiture a fortement façonnée la ville en faisant muter l’espace public pour répondre à ses besoins. En 1947, nous voyons apparaître aux Etats-Unis, des milliers de maisons identiques alignées en rang d’oignon. Bordée par de généreuse trame viaire, ces maisons sont situées dans ce que l’on appellera plus tard le “suburb américain”. Les centres urbains sont par conséquents abandonnés au profit de vastes espaces capables d’accueillir ce type de logement sériel : le terres agricoles. Ces terres auparavant inaccessibles le sont rendues par l’usage de la voiture devenue ubiquitaire mais ce ne sont pas seulement les terres agricoles à proximité des villes qui sont touchées. En 1956, une vaste opération nommée National System of Interstate and Defense Highways investira dans la construction de plus de 60’000km d’autoroute. La France prend quelques années de retard dans ce domaine mais le rattrapera rapidement pour atteindre 12’000km d’autoroute en 1960. Le développement de ces axes routiers abondant entraîne un éloignement progressif entre les lieux de résidence et de travail. Cette distance se voit être doublée entre 1975 et 2015.

Architecte Urbaniste.

Nous avons vu au cours du chapitre précédent trois projets réalisés en agence, ces trois projets très différents, possèdent un rapport à la ville tout aussi différent les uns que les autres. Nous avons vu que l’architecture ne faisait pas la ville et que la ville ne faisait pas architecture mais qu’un lien indissociable les unissait, qu’un dialogue est indispensable entre ces deux entités mais que bien souvent l’un perdait l’autre de vue pour se retrouver trop tard. Ces situations d’exclusion entre ces deux disciplines entraînent des situations critiques pour la ville contemporaine. Le manque de dialogue entre l’opération isolée et la ville dans sa globalité nous renvoie à des villes disloquées, faite par fragmentation. Le constat est sans appel, la ville doit renaître et son architecture se doit de participer à sa renaissance. Pourquoi changer le mode de construction de la ville ? Parce qu’elle n’est plus apte à répondre aux problématiques actuelles. La ville s’étend, et elle s’étend vite. Il y a trente ans nous étions 5 milliards, aujourd’hui nous en sommes 7,5 milliards. Dans trente ans nous serons sûrement 10 milliards et 65% de cette population sera probablement urbaine. Parallèlement, les espaces urbains ont doublé et d’ici 2050 ils devront atteindre 1,2 millions de kilomètre carrés. Pour donner un ordre idée la conquête de la ville sur les campagnes correspond à l’équivalent d’une ville comme Londres toutes les sept semaines ou plus de trente mètres carrés toutes les secondes en Europe. Nous pourrions penser que cette augmentation de la ville correspond à l’accroissement de la population, cependant lorsque l’on s’intéresse aux chiffres, nous nous apercevons que la consommation des sols pour bâtir la ville a accéléré à partir des années soixante dépassant très copieusement l’accroissement de la population jusqu’à lui être trois fois supérieur. La croissance de la ville est devenue moins efficace, elle offre moins de service sur plus de sols. Selon Sylvain Grisot dans L’urbanisme circulaire, “La croissance de la ville n’est pas seulement plus rapide que celle de sa population, elle en est désormais décorrélée. Elle croît en surface même quand elle perd habitants et emplois.”.

71


Architecte Urbaniste.

La ville avant les voitures était dense par nécessité, les commerces de proximité, les emplois, les services étaient proches des habitants qui consommaient et travaillaient. Les tramways et autres transports en commun leur permettaient de se déplacer en ville. Le processus d’acceptation de la voiture en ville a participé à la rendre diffuse et étalée, pensé par zonages, partitionnés entre ces différentes fonctions. La ville a perdu de sa densité. Nous avons suivi ce rythme et avons accepté de penser nos projets au rythme de la voiture alors que sa domination n’a pas plus d’un siècle d’existence. L’étalement de la ville sur les campagnes amène avec lui une quantité de problématique de plus en plus insoutenable. L’essentiel des sols artificialisés pour accueillir la ville en croissance sont des terres agricoles. Ce grignotage ne signifie pas que nous avons moins besoin de terre pour cultiver, la France est loin d’être indépendant en ce qui concerne l’alimentaire. Nous importons une bonne partie de nos besoins en alimentation pourtant nous continuons de rogner sur nos terres agricoles au profit de la ville. Nous entendons de plus en plus régulièrement que les français souhaitent changer leur façon de s’alimenter, manger plus saine, plus proche... Changer nos méthodes de production alimentaire nécessite plus d’espace, ce même espace que nous utilisons pour l’artificialisation des sols. De plus, étaler la ville coûte cher. La ville dense a été pensée pour une gestion concentrée de ses réseaux d’assainissement, de distribution, de transport... Ces réseaux et services urbains sont clairement inadaptés à la ville étalée, ils ont été pensés pour optimiser et réduire les coûts d’entretien de la ville par conséquent une multitude de lignes de bus en campagne est moins rentable qu’une ligne de métro sur un axe densément habité. À l’échelle des opérations d’aménagement, la faible densité multiplie les coûts d’opération et d’entretien. Nous le savons le modèle de ville proposé de 72

nos jours ne correspond plus aux enjeux de notre société actuelle. Nous pourrions en revenir à la formule de Françoise Choay qui exprimait avec beaucoup de justesse la situation de la sorte “Le règne de l’urbain et la mort de la ville”. Considérant comme urbain ce qui appartient à la nouvelle civilisation qui se met en place à l’échelle planétaire (smart cities, …) et qui est constituée de réseaux matériels et immatériels autant que d’objet technique et technologique. Il s’agit plus d’une condition que d’un strict espace au contour délimité. La question, je pense, n’est pas de trouver un moyen de réinventer la ville mais de mettre en pratique les dynamiques que nous connaissons déjà pour changer nos modes d’habiter de demain. Pour citer Sylvain Grisot : ”Rien n’est à inventer, mais tout reste à faire”. Des questions que, nous, jeunes architectes et urbanistes doivent nous poser au quotidien pour faire évoluer les choses et sortir du statu quo dans lequel nous nous sommes enfermés depuis quelques décennies. Les caractères fondamentaux de la ville contemporaine sont peut-être inéluctables. On pourrait passer notre temps à exprimer des jugements à leur égard, mais n’oublions pas qu’ils ont leurs racines et leurs fondements dans des mythes, des systèmes de valeurs et de comportements individuels, dans des pratiques collectives, des techniques de construction, des types de consommation et de culture que l’on peut difficilement modifier à moyen à terme. Selon Bernardo Secchi : “Tous les retours vers le passé sont voués à l’échec et, pour autant que l’on puisse apprécier la ville ancienne et moderne, pleurer leur disparition est vide de sens. Par symétrie, il est peu responsable de reconnaître dans la ville contemporaine uniquement les aspects libérateurs de l’individu, du groupe, de l’entreprise, de l’institution et non les problèmes qui se sont accumulés ; il n’est pas possible d’imaginer leur solution comme l’issue de scénarios improbables d’ordre technologique ou apocalyptique.” Première leçon d’urbanisme, Bernardo Secchi, Parenthèse, Marseille, 2006



a.

Intervenir sur l’existant oui mais comment ?

Architecte Urbaniste.

“L’objet, qu’il fasse partie de la campagne ou de la ville, est relation entre les choses ; il n’existe pas une pureté du dessin qui ne soit la recomposition de tout cela. […] L’émergence des relations entre les choses, plus que les choses elles-mêmes, propose sans cesse de nouvelles significations.”1

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Nous avons vu précédemment que la relation entre architecture et urbanisme posait encore des questions aujourd’hui. Quelle position adopter face à l’urbain en tant qu’architecte à notre époque ? Accepter encore de participer à d’immenses opérations urbaines en périphérie qui consomment de l’espace et reproduisent un schéma considéré comme obsolète pour la plupart d’entre nous ? Peut être pas. Considérons qu’un chapitre s’est refermé, que la voiture devra bien à un moment ou un autre disparaître de nos rues. L’exercice n’est pas aisé puisque nous devons découdre une logique progressivement, une logique qui fonctionne encore aujourd’hui et dont on essaye d’en extraire les derniers centimes. Mais une logique qui est vouée à l’échec à long terme. Il faut donc repenser nos usages des sols pour que la consommation linéaire de ces derniers devienne vertueuse. La transition doit se faire dans les territoires en mobilisant citoyens, professionnels et élus autour d’un même objectif de frugalité des

sols. Pour cela nous retrouvons trois logiques de construction de la ville développée au sein de l’ouvrage “Urbanisme circulaire” de Sylvain Grisot : intensifier les usages, transformer l’existant et recycler les espaces. Ces trois points me tiennent particulièrement à coeur puisque je portais déjà mon attention dessus lors de mon projet de fin d’étude à l’ENSAL. Persuadée que la ville ne se construirait plus comme avant je reste persuadée qu’elle recèle d’espaces exploitable à envahir. L’intensification des usages passe par un travail d’analyse et de diagnostic indispensable au travail des acteurs de la ville. C’est ici qu’il faut prendre conscience que faire la ville ce n’est pas seulement la construire, c’est l’imaginer tout à nouveau. L’intensification des usages, c’est l’identification des espaces “morts” dans une temporalité journalière, par exemple. Un restau U transformé en espace de coworking le temps d’une après-midi, ça fonctionne ! Une association à Paris nous le prouve : le Mab’Lab. En dehors de ses horaires d’ouverture le resto U accueille un lieu dans un lieu pour un temps seulement mais tous les jours. Le lieu est simple non prévu pour cet usage mais se prête bien volontier au jeu de la double casquette. La mise en oeuvre nécessite une organisation pointue


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Pleins-vides urbains

Une des interventions sur la ville qui me semble également intéressante vient d’un organisme appelée Plateau Urbain. Cette société coopérative intervient sur les vides. Mais pas n’importe quels vides, ceux qui touchent les bâtiments. En effet, il arrive souvent qu’un édifice soit vide au cours de son existence, mis bout à bout c’est entre 5% et 10% de sa vie. Plateau Urbain se propose de les occuper temporairement lors de leur phase de transformation ou lorsqu’ils sont en attente d’être détruits par exemple. L’objectif pour eux c’est de créer un urbanisme solidaire. Ils s’adressent à des acteurs qui d’habitude n’ont pas accès à l’immobilier traditionnel : les acteurs associatifs, culturels, les jeunes entreprises, les artisans, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, … En tant qu’architecte urbaniste il est grand temps de sortir des schémas pré-établis de la construction de la ville pour entrer dans une phase de lecture de la ville. L’analyser sous toutes ces facettes, déceler les potentiels d’intensification. Mais pour aller plus loin il est également important de tirer des leçons des expériences d’intensification réussies afin de les intégrer au sein de nos programmes neufs. Des programmes qui se veulent plus adaptatifs et flexibles dans le temps, capable d’accueillir des

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entre les différents acteurs, une nouvelle rigueur de travail pour chacun d’entre eux afin que le lieu ouvre à nouveau ses portes à 14h30 pour accueillir un nouveau public, des travailleurs. Des transformations mineures ont été apportées mais aucune nécessitant de gros investissements. De nouveaux acteurs voient le jour et coordonnent différents usages pour le même espace, bien que la cohabitation des usages soit complexe, il est possible aujourd’hui de biaiser notre regard sur ces enjeux afin de l’affronter et permettre de valoriser quantité de ressources urbaines existantes en intensifiant leurs usages. Ce travail nécessite un repérage minutieux afin de les valoriser au mieux et arriver à une opération réussie. Cette nouvelle façon de travailler amène avec elle de nouvelle gouvernance à inventer. Cette approche se déploie progressivement sur des éléments constitutifs de la ville autres que des logements. Par exemple la ville d’Amsterdam met désormais ses salles de réunions à disposition des associations locales, les postes de travail libres des entreprises tertiaires servent de plus en plus fréquemment à accueillir d’autres professionnels via des plateformes spécialisées, les parkings sous-utilisés de copropriétés s’ouvrent à l’extérieur pour valoriser les places disponibles, ....


usages différents à des temporalités différentes.

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“Les plus grandes productions de l’architecture sont moins des oeuvres individuelles que des oeuvres sociales ; plutôt l’enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie ; le dépôt que laisse une nation ; les entassements que font les siècles ; le résidu des évaporations successives de la société humaine ; en un mot, des espèces de formations.” 2

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Transformer l’existant est une question qui revient de plus en plus souvent dans nos pratiques. En effet, la rénovation, la réhabilitation et la restauration sont des domaines auxquels nous sommes tous confrontés. Que ce soit concernant des édifices patrimoniaux ou non, tels que les grands ensembles ou encore l’héritage industriel, nous sommes aujourd’hui tous amenés à nous demander comment dessiner un nouveau projet sur un espace existant ? La rénovation urbaine engendre de lourdes modifications du tissu urbain avec de profondes transformations. Pourquoi de telles opérations ? La ville n’est pas adaptable aux changements, elle évolue dans ces usages et ces habitants mais son espace reste figé dans le temps. Chaque opération est la conséquence d’un changement d’affectation ou d’usage. Les programmes changent mais l’espace urbain ne peut parfois plus répondre à ces derniers. La

logique que les acteurs de la ville ont adopté lors des dernières décennies a été de “casser” pour reconstruire. Ne devrions-nous pas penser une ville plus flexible et adaptable dans le temps ? Faire une ville flexible nécessite à la fois de créer une trame d’espaces publics accompagnant les transformations des parcelles privées, de chercher dans l’espace urbain des interstices inoccupés permettant de la densifier mais aussi de développer un savoir dans la transformation des bâtiments existants pour éviter de les détruire. L’île de Nantes par exemple a développé à l’aide d’un seul outil une logique de renouvellement à travers le temps. L’équipe d’urbaniste et d’architecte a imaginé une trame d’espace public avec des pavés béton de 10cmx10cm. Partant de la logique qu’une ville n’est jamais “finie”, ils ont conçu un trottoir capable d’être ouvert en permanence, d’être démonté, remonté, afin de passer des réseaux. Le petit format nécessite moins de manutention, il permet d’être manipulé facilement, il évite également des matériaux coulés en place qu’il faudrait alors découper pour refermer en utilisant des rustines. Le pavé en soit n’est pas un matériau noble c’est un carré de béton sans colorimétrie particulière mais concernent l’opération urbaine


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Les anneaux de Buren, L’île de Nantes

Les collectivités ont leur part de travail dans ce changement de logique, elles se doivent d’être exigeantes, tout projet raté est par la suite source de contestation pour les suivants. Elles se reposent bien souvent sur les architectes et promoteurs qui travaillent à l’échelle de leur parcelle uniquement. Elles ont comme mission de les accompagner et s’impliquer dans les projets. Il est temps de gérer la densification diffuse comme l’on organise les projets urbains publics, avec une coordination urbaine et architecturale qui entre en dialogue sur la forme, mais aussi sur le programme afin que l’articulation à la ville existante se fasse et qu’elle soit cohérente.

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de l’île de Nantes il signifie un peu plus, c’est une transition entre un urbanisme très “dessiné” à un urbanisme transitoire capable de s’adapter, d’être déposé puis reposé ailleurs. C’est aussi l’occasion de pouvoir planter lorsque c’est possible. C’est une trame, stable, mais capable de s’adapter aux rythmes et cycles de la ville. L’évolution de la ville devrait être au coeur de nos préoccupation en tant qu’architecteurbaniste, nous ne construisons pas un espace fini mais nous définissons certaines règles pour un moment seulement.


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Enfin le dernier point attaché à transformer l’existant c’est aussi et surtout la réhabilitation des bâtiments existants. Nous le voyons de plus en plus, les halles industrielles converties en espaces cultures ou des halles commerciales transformées en bureau,... Le patrimoine à toute sa place dans la ville et justifie parfois à lui seul une forme de permanence. Le conserver est aussi un regard tourné vers l’avenir. Détruire n’a plus vraiment de sens lorsque nous pouvons l’éviter. Les ressources comptent et nous vivons dans un monde fini. Selon une étude récente, l’ADEME estime qu’il faut 40 fois plus de matériaux pour reconstruire une maison individuelle que pour la rénover à un très bon niveau de performance énergétique. C’est 80 fois plus pour un logement collectif. Il est pourtant plus complexe d’intervenir sur un bâtiment existant plutôt que sur un bâtiment neuf. Il a eu lui même plusieurs vies avec ses logiques de circulations, ses passages de réseaux ou encore ses systèmes structurels. Encore une fois c’est à la phase diagnostic que nous nous devons d’être minutieux et pointu sur l’analyse de l’édifice. Un travail de connaissance préalable est indispensable à la conception. Chercher à faire rentrer un programme d’un édifice standard dans une rénovation est vouer à l’échec car le coût de l’opération va exploser. Cependant si l’on

commence à revoir notre logique et que nous construisons un programme en adéquation avec l’édifice existant nous arrivons à une logique vertueuse d’occupation des sols. Le programme se tisse en même temps que le dessin et la technique, permettant souvent d’optimiser les coûts en sous-optimisant les surfaces et justement de sortir des canons des produits immobiliers standard du neuf. “Reconstruire plutôt que construire c’est accepter les contraintes du travail de ses prédécesseurs, mais aussi apprendre à en tirer parti. Ce n’est pas la même pratique de l’architecture, pas le même rapport entre le geste et la technique, pas les mêmes rapports entre les temps de conception et de réalisation, et surtout pas le même dialogue entre les acteurs qui font le projet.“ 3

Pour terminer sur cette réflexion, il est important de souligner qu’il existe des espaces que nous ne pouvons plus transformer pour les adapter à la ville. On dit alors que la ville s’enfriche, elle nous montre ses temps morts. Il est question alors de recycler les espaces. Les interstices de la ville sont des espaces résiduels, ceux dont personne ne se préoccupe. La ville recèle de ces espaces : bout d’espace public inutilisé, parking toujours vide, dent creuse... Les friches sont difficiles à définir, elles sont comme un pot pourri d’espace,


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alors l’appui des pouvoirs publics ou tout du moins leur aval. Il est devenu primordial de trouver une façon d’investir ces espaces vacants car de nouveau arrivent. En effet, notre mode de production de la ville produira ce type de “déchet” et tant que nous ne le modifierons pas, nous en obtiendrons de nouveau. Ce qui aujourd’hui nous paraît utile ne le sera plus demain. Si nous développons une logique de renouvellement des friches en l’intégrant dans nos réflexions urbanistiques dès aujourd’hui, nous mettrons alors un terme à ce gaspillage d’espace au sein de nos espaces urbains. Ces trois axes de réflexions que je porte sur la ville et que je souhaiterai appliquer à ma pratique de l’architecture portent sur des petites portions de ville et je crois qu’il faut aujourd’hui opérer sur une zone bien délimitée de la ville. Sans exclure d’avance au nom d’une planification abstraite du développement de la ville, la possibilité d’autres expériences, même totalement différentes. Un morceau de ville présente des critères beaucoup plus concrets du point de vue de l’analyse et du point de vue de la programmation. La ville de par sa nature n’est pas une création que l’on peut résumer en une seule idée. Ceci est vrai pour la métropole mais aussi pour le concept même de ville qui est la somme de nombreux

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de déchet de ville dont plus personne ne veut. Nous parlerons ici de lieux vacants en général. Nous les trouvons sous forme d’anciens bureaux, d’hôpitaux désaffectés, d’espace ferroviaire (bien souvent des rails abandonnés) ou portuaire… Bien souvent ces friches ne sont pas réinvesties, car elles cumulent des contraintes qui nous font dire que leur réemploi est difficile : statut juridique complexe, localisation défavorable, contentieuse, bâtiment pollué à déconstruire et coûteux, pollution des sols,... L’Établissement Public Foncier de Normandie a repéré 246 friches industrielles pour 826 hectares de terrain. Bien que personne ne s’en préoccupe, il représente un réservoir foncier non négligeable pour construire sans étaler plus la ville qu’elle ne l’est aujourd’hui. L’exploitation de ces espaces nécessite de les répertorier, de les classer afin de savoir à qui ils appartiennent puis d’engager des démarches de recherche sur son contexte et environnement. Que nous choisissions de les construire ou de les laisser vierges comme respiration urbaine ils ont une place et une importance dans le développement de la ville. Aujourd’hui utilisé comme dépotoir ou espace publicitaires, certains (Archi Human) ont choisi de les transformer pour accueillir entre 4 et 5 logements pour les sans-abri. Certes ces opérations sortent du cadre, elles nécessitent


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parties, quartiers et secteurs qui sont très différents autant dans leur aspect formel que sociologique. La ville dans son ampleur et dans sa beauté est une création née de moments de formation nombreux et différents ; l’unité de ces moments est l’unité urbaine dans son ensemble ; la possibilité de lire la ville dans une continuité tient à la prédominance de son caractère formel et spatial. Comme le dirait George Chabot la ville est une totalité qui se construit à partir d’elle-même et où tous les éléments concourent à former l’âme de la cité. Le fait de positionner des opérations courantes et modestes dans une perspective urbaine plus transversale crée de la valeur ajoutée, c’est une autre façon de faire de l’urbanisme avec des projets plus limités et de réintroduire au centre du jeu la responsabilité urbaine et territoriale de l’architecture. Les trois quarts des projets qui sortent de terre ces dernières années n’ont rien apporté de plus que leur fonction d’origine. Ils ont même parfois créé des perturbations qui ont dû être corrigées par la suite et ont donc nécessité d’autres apports financiers. Cette nouvelle intelligence de penser l’action architecturale est une des manières de refonder l’urbanisme et aussi le métier d’architecte. On recrée de la cohérence avec de petites actions,

le micro devient responsable du méso puis du macro. La sobriété peut également être définie de la sorte et c’est un discours très politique que nous devons porter.

“Chaque lieu est certainement singulier, dans la mesure où il présente une multitude d’affinités ou d’analogies avec d’autres lieux ; même le concept d’identité, et donc d’étrangeté, est relatif. […] J’ai toujours affirmé que les lieux sont plus forts que les personnes, la scène fixe plus forte que l’épisode. C’est la base théorique, non de mon architecture, mais de l’architecture. […] Je crois que le lieu et le temps sont la première condition de l’architecture, et donc la plus difficile.”4

1.Aldo Rossi, Autobiografia scientifica, Pratiche Editrice, Parme, 1990 2. Victor Hugo, Notre Dame de Paris 3.Sylvain Grisot, L’Urbanisme circulaire 4. Aldo Rossi, Autobiografia scientifica, Pratiche Editrice, Parme, 1990



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b.

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La notion de projet

Le projet de l’architecte et de l’urbaniste part d’une intuition, d’une hypothèse, d’indices qui poussent à chercher des preuves qui le vérifient ou non. Ce processus nécessite une division du travail, c’est à dire une multiplicité d’acteurs différents, tenant des rôles divers, mais sur une scène unique et selon un langage commun. Un projet comme celui de la ville suscite la participation de ceux qui sont présents, même s’ils ne sont pas impliqués directement, les divisant en partie. Selon Bernardo Secchi “ Il (le projet) se déroule selon des procédures ritualisés et se clôt avec des verdicts, des actes ayant des conséquences juridiques”. L’acte de bâtir est complexe, riche et nécessite de mobiliser un grand nombre de connaissances. Le travail collectif est alors indispensable à notre pratique, il est une vraie source de richesse intellectuelle, une force de production et de créativité. Il n’en a pas moins un des aspects les plus compliqués que j’ai rencontré au cours de ma jeune carrière. Cette notion de travail collectif nous demande une grande rigueur, une organisation sans faille et un sens de la responsabilité aiguisé. Le projet n’est plus l’apanage de techniciens éclairés mais une action véritablement partenariale, au cours desquels domine une logique de partage tant des formes de savoir que des décisions. L’urbaniste et l’architecte ne jouent plus dans

ce modèle le rôle d’expert exclusivement, mais aussi, et surtout un rôle de médiateur, voire de maïeuticien ou de négociateur. Lorsqu’un projet est conséquent, il rassemble un grand nombre d’acteurs autour de la table. Ces séances peuvent être ludiques et détendues comme sources de tensions et colères. Lorsque tous n’arrivent pas à s’entendre, le projet peut vite devenir plus complexe que prévu. Deux facteurs sont, selon moi, régulièrement la source de conflit. Le premier serait le respect des délais, le projet d’architecture étant lui même la résolution d’une multitude de problématiques, enlevez un maillon à la chaîne et elle casse. Si un des acteurs rend en retard, c’est toute la chaîne qui est impactée et qui sera dans l’obligation de travailler dans l’urgence pour les prochaines étapes à venir. Le dernier maillon étant bien souvent l’architecte, car mandataire, c’est à lui que revient la tâche finale de synthèse et qui subira tous les retards accumulés. Le deuxième point critique de cette collaboration dans le travail, repose dans la difficulté de déléguer ou modifier le dessin initial. Derrière cette interdépendance des savoirs et la superposition des compétences se cachent la propriété intellectuelle et l’identité, que je respecte bien entendu mais qui parfois peut nous rendre


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ne souhaite pas ici relancer l’éternel débat de l’ingénieur et de l’architecte mais simplement me questionner sur ma pratique quotidienne de l’architecture et de l’urbanisme. Cette question ne touche pas uniquement nos domaines de compétences, aujourd’hui, chaque activité pratique renvoie à des savoirs multiples. Elle est faite d’un ensemble d’éléments qui permettent de passer d’un point de vue théorique à un autre, qui n’appartiennent pas nécessairement au même champ disciplinaire. Cependant, chaque théorie, semble-t-il, permet de passe d’une pratique à l’autre5. C’est pourquoi autant l’architecte que l’urbaniste deviennent hybrides dans leur savoir et leur pratique. La question que je me pose c’est de savoir comment faire face à la complexité de la ville et de ses échanges alors que la planification urbaine et l’architecture qui représentent les deux outils d’intervention possible sur la ville sont demeurés bien longtemps étanche l’un à l’autre ? Le projet urbain, tout comme le projet d’architecture exige tous deux de notre part, que nous ne nous laissions pas prendre au piège de l’individualisme. Le projet doit se nourrir de différents acteurs et de différentes disciplines.

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sourds aux conseils des tiers. La légitimité de chacun et par conséquent sa rémunération se voit être questionnée à nouveau. Les honoraires définissent l’implication de chaque membre dans la production des documents, un retard ou un double travail devient alors l’objet de discussions animées. Ce qui devait être un travail collectif devient un travail à la chaîne. Mon expérience au sein des différentes agences que j’ai connues n’a pas toujours été aussi compliquée et j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à travailler en étroite collaboration avec tous les corps de métiers. Il est cependant de mise de sortir d’une certaine imperméabilisation de nos disciplines respectives. Accepterons-nous qu’un paysagiste décide de redessiner l’entrée de nos bâtiments ? Serions-nous capables d’accepter qu’un urbaniste modifie nos toitures ? Et inversement proportionnels, travaillons-nous avec des personnes ouvertes à la discussion, au travail en collectivité ? Sinon, avec qui acceptons-nous de conceptualiser ? Nous sommes interdépendants les uns des autres et chaque domaine de compétences empiètent naturellement sur l’autre les transitions urbaines entre le public, semi-public, privé est selon moi un travail d’architecte/urbaniste/paysager. L’un ne peut pas dessiner les cœurs d’îlot sans l’autre. Je


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Mais comme exposé lors du paragraphe précédent, le dialogue entre les acteurs n’est pas aussi simple que nous pourrions l’imaginer. C’est pourquoi il est intéressant d’aller au-delà de l’interdisciplinarité comme nous l’entendons aujourd’hui qui se compose d’une adjonction et superposition de plusieurs disciplines les unes derrière les autres. J’aime cette idée soulevée par Alain Charre, pour qui l’in-disciplinarité est une forme plus intelligente et aboutit de projet :

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“Or l’une des conditions premières est d’admettre l’in-disciplinarité comme méthode d’approche de l’urbanisme, soit la convergence de compétences les plus diverses parmi lesquelles celles de l’artiste redeviennent précieuses. “Redeviennent”, parce que pareille situation s’est déjà produite à l’âge gothique”1

Ici il parle de l’artiste mais ce sont tous les acteurs du projet urbain ou architectural qui sont concernés par ce principe. L’idée du projet est alors beaucoup plus riche de sens que l’interdisciplinarité à elle toute seule. Dans son livre de La Maîtrise d’œuvre urbaine, Alain Charre nous parle des interstices entre disciplines. Ces lieux laissés étanches se doivent aujourd’hui de devenir des lieux de réflexion et de conception, des lieux d’élaboration transdisciplinaire : le lieu d’invention du projet urbain. Un des exemples

de cette maîtrise d’Oeuvre urbaine est l’œuvre de Bernard Warnier et Michel Jaouen qui ont réalisé l’établissement Public d’Aménagement de Cergy-Pontoise. Lors du premier colloque qui s’est tenu le 27 janvier 1982, Jean Michel Duthilleul écrivait : “On sait depuis longtemps, dans les arts comme dans la science que les contradictions peuvent être dépassées par l’action de conception. C’est là l’une des spécificités de la maîtrise d’œuvre urbaine : sa capacité à concevoir, c’est-à-dire à inventer et assumer l’ensemble de la réalisation d’un projet urbain. Projet urbain non pas idée abstraite, non pas discours sur l’espace, mais projet physique, concret, à l’échelle de la ville, ou du quartier, du pays ou du bourg. On est loin de l’arbitraire, du laisser faire ou des compromis. Il s’agit d’inventer et de réaliser. N’était-ce pas invention que les premiers quartiers de maisons de ville construits il y a deux ans, dépassant la contradiction entre l’image alors en vigueur de l’habitat individuel et la conception traditionnelle de la ville ?”.

La Maîtrise d’œuvre urbaine se questionne et travaille à l’échelle de la programmation et non plus à celle du programme stricto sensu. Ce qui m’intéresse dans cette méthode pour ma pratique d’architecte-urbaniste, c’est cette position d’interlocuteur entre le politique et le


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projet, de plus en plus d’urbaniste ou architecte sont intégrés dans des phases de recherche sur la ville par les politiques. Notre rôle, en tant que conseillé est alors de proposer une “volonté de ville” testée et illustrée qui de plus est adaptable et adaptée à son environnement, son contexte, à chacun des territoires qu’elle rencontre. C’est alors et seulement si elle est capable de prendre chaque site d’intervention et de s’y adapter qu’elle développera, par la permanence, des caractéristiques qui en font son individualité.

Espaces situés aux croisements des disciplines, ces lieux de réflexions et de confrontations, en s’emparant de l’intérêt public, en multipliant les débats publics, laboratoires, séminaires adressés autant aux étudiants en art qu’en architecture ou aux ingénieurs, en faisant intervenir des créateurs, des critiques de France ou de toute l’Europe, l’Institut Art et Ville a tenté de 1988 à 2000, d’identifier les questions du présent, du passé et du devenir. Cette façon

«La complexité est invisible dans des disciplines qui fragmentent l’objet ou qui l’isolent. D’où la nécessité de relier. Car dès que vous avez un objet riche multidimensionnel, il ne suffira pas d’additionner les disciplines.»3

La notion de projet passe quoi qu’il en soit par le questionnement des limites disciplinaires. Cette inquiétude pour la limite nous fait prendre conscience des échanges souterrains, restés non vus lors de la conception d’un projet. Les liens invisibles entre différents champs disciplinaires deviennent alors une force de projet insoupçonnée lors de la conception. De plus en plus prônée dans nos universités, la multidisciplinarité ne nous rend pas plus légitimes face à un projet. Nous sommes tous confrontés aux mêmes difficultés lors de séance de chantier ou personne n’a la solution mais à force de discussion et de proposition une idée,

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“La mutation de théories et méthodes entre disciplines devrait être plus encouragée, bien audelà des discours prônant l’interdisciplinarité car « aucune science ne dispose d’objets propres, chaque discipline donne un point de vue propre sur des objets que d’autres disciplines peuvent envisager » 2

de voir le projet, nous enseigne à élargir notre conscience du monde, et en tentant de l’intégrer non comme un banal objet ou un outil qui nous servirait à concevoir, il est préférable de la voir comme un processus. Il faut alors se situer dans l’indisciplinarité d’Alain Charre, à l’intersection des tangentes de chaque discipline.


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qui prend la forme d’une solution apparaît. La multidisciplinarité était pour moi, une façon de devenir plus “fort” dans plusieurs domaines, aujourd’hui je prends cette opportunité d’un autre oeil. Le double diplôme devient un outil précieux de transdisciplinarité. Là où nous étions hermétique, nous devenons ouverts à l’idée de modifications, de nouvelles réflexions, de nouvelles façons de faire et c’est cela aussi le projet.

“Son caractère exogamique et nomade rend difficile la définition de son statut et de sa place dans la société. Il n’en reste pas moins que c’est aussi ce qui lui permet de garder son charme et son extraordinaire actualité.” 4

“Je veux qu’ils (les élèves) comprennent que la musique ne se résume pas à de petits points noirs portés sur un papier. La musique, c’est ce qu’il y a entre les notes, c’est la manière dont on se rend l’une à l’autre.”

Isaac Stern

Le savoir de l’urbaniste est le résultat de convergences de pratiques et de connaissances au cours d’une très longue histoire ; comme un grand arbre, l’urbanisme a de multiples racines qui s’étendent dans des directions différentes et atteignent des degrés inégaux de profondeur historique.

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1.L’urbanisme comme facteur de représentation, Alain Charre, Ville et société n°102, 1992, p.63-70 2. J. Charre, « L’ objet géographique, chose disciplinaire. » in MABY J. sous la direction de, Réflexion sur la nature des objets et des indicateurs de la géographie, pp. 308- 316. 3.E. Morin, Introduction à la pensée complexe, Coll. Essais, Points Seuil, 158 p. 2005 4. Bernardo Secchi, Première leçon d’urbanisme, 2000 5. (Gilles Deleuze, “Gli intellectuali e il potere. Conversazione tra Michel Foucault e Gilles Deleuze”, L’Arc, n°II, 1972)


Illustration d’un rhizome


c.

L’urbanisme «social» en contradiction à l’urbanisme libéral

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“La foule anonyme est un protagoniste important dans les processus de construction, de modifications et de transformation de la ville, au même titre que les grands auteurs.”1

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Les idées explicitées précédemment nous demandent une expertise pointue de la ville, il est donc selon moi impensable de commencer un projet sans une phase de diagnostic avancée. Notre oeil doit être aiguisé sur nos territoires. Le diagnostic puis l’analyse des données récoltées, couplées aux réflexions sur le futur de la ville nous permettraient alors de densifier la ville et d’en intensifier ses usages sans qu’elle s’étale pour autant. Les différentes échelles du dessin projectuel prennent alors tout son sens. Bottomup ou Top-down ? Deux parcours d’analyse sont possibles, le top-Down qui part d’éléments géographiques, topographiques du paysage, des grandes infrastructures ou encore des réseaux hydrauliques. Ce parcours amène une compréhension du territoire et de sa structure spatiale ce qui devient alors le point de départ du projet. Le bottom-up quant à lui part d’une interrogation des habitants et des lieux, l’échelle change, et un zoom est nécessaire. On essaye de découvrir leurs attentes et leurs imaginaires ce qui en fait leurs spécificités et leurs inerties. Selon Bernardo Secchi :

“Tous projets doit se confronter avec l’inertie qui est la véritable mesure du temps : inertie des objets physiques et inertie des idées.” 2

Nous nous intéresserons au deuxième parcours d’analyse lors de cette sous-partie. Dans le milieu de l’urbanisme et l’architecture nous entendons de plus en plus souvent des voix qui en ce début de troisième millénaire, veulent rompre radicalement avec des méthodes qui organisent les territoires et construisent les bâtiments avec les normes d’une science prospective hautaine et distante, campée dans ses certitudes d’infaillibilité technique, à mille lieux des réalités concrètes de la société. Depuis, la recherche sur les territoires, comme le souligne Bernardo Secchi, «s’effectue à partir de la description... Cette littérature, très proche de celle des ethnologues ou des anthropologues et exprimée par un luxe de moyens expressifs et lexicaux, continue à construire et à reconstruire des cartes en profondeur, descriptions de territoires perçus comme sur le point de disparaître ou formés depuis peu : les territoires mais aussi les habitants, et leurs micro- histoires.”3

Aujourd’hui devenu incontournable dans nos professions, la concertation a été démocratisée


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et même légalisée par le code de l’urbanisme ainsi que la loi SRU. Elle regroupe à la fois des missions de concertation, d’encadrement et d’animation, dans le language courant, elle désigne unmode d’administration ou de gouvernement dans lequel les administrés, les citoyens, les salariés, etc., sont consultés, et les décisions élaborées en commun avec ceux qui auront à les appliquer ou à en supporter les conséquences (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales).

Sommée d’envoyer un signal fort à la société, l’architecture doit donc s’exprimer à travers ses édifices mais aussi, plus littéralement, être parlée par ses créateurs. Nous devons en arriver à produire une architecture communiquée. L’œuvre doit être présentée, explicitée, transmise, vécue mais sans explications, qui s’arrêtera sur l’architecture ? L’art architectural consiste également à produire ce type de discours définissant l’architecture et l’œuvre qui s’y rattache. Devenons des pédagogue capable de se présenter, de dialoguer avec les acteurs de la construction et enfin et surtout de dialoguer avec les non architecte. L’architecture doit-elle rester un luxe inaccessible au plus grand nombre, soit pour des raisons de moyen (trop cher de faire appel à un architecte), soit pour des raisons culturelles (esthétiques) ? Comment se fait-il que l’architecture, qui est un art majeur, ne soit pas représenté dans l’éducation nationale ? La mise en place dans nos écoles d’un programme de sensibilisation à l’espace et d’éducation à l’architecture voir de l’art en général deviendrait alors une véritable avancée dans nos sociétés. Être architecte médiateur c’est, comme son nom l’indique, se positionner entre plusieurs acteurs de la construction, politique ou encore des

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Obligatoire dans le cadre de la rédaction du PLU, de la création d’une ZAC, d’un projet de renouvellement urbain ou d’aménagement, des bureaux d’études se sont spécialisée sur les missions de concertation et parfois certaines agences choisissent d’internaliser cette mission. N’ayant pas de cadre réglementaire défini, les acteurs, qu’ils soient pouvoirs publics ou médiateurs, demeurent relativement libre dans leur démarche et leurs livrables. L’unique écrit est la Charte de la Concertation rédigée en 1996. On peut observer le caractère expérimental des méthodes et des outils mis en place au cours de ces missions mais également les différences de niveau en matière d’intégration des publics dans le processus de participation allant des ambitieuses démarches de co-construction aux

simples enquêtes publiques.


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particuliers. Cette position délicate fait de nous des experts en communication et en maîtrise des médias, c’est à dire que la transmission d’idée est sous notre responsabilité. Mais alors que l’architecte étant le maçon ayant appris le latin, nous nous retrouvons à déconstruire et faire machine arrière afin d’intégrer à nos projets un public de “non-initié”. Bien que notre formation nous invite le plus souvent à construire un argumentaire savant dans la présentation de nos projets étudiants, la réalité de la profession confronte bien souvent les architectes à un public qui ne demande qu’à comprendre avec des termes simples, qu’il soit politique ou habitant. L’ambiguïté qui découle parfois du projet urbain amène chez l’autre un sentiment de méfiance comme si nous cherchions à le tromper. Emma Vilarem, chercheuse en science cognitive et d’urbaniste (collectif (S)CITY), nous explique ce processus, s’il y a de l’ambiguïté, le cerveau va chercher à trouver du sens et à prédire, avec bien souvent un biais négatif. Les gens vont alors combler l’ambiguïté avec ce qu’ils ont à disposition, c’est à dire leurs craintes et leurs angoisses. Imaginer le pire permet finalement de se préparer, de se mettre en mode survie. Les personnes cherchent alors une certaine rationalité dans l’inconnu et bien qu’elle ne corresponde pas à la réalité du projet nous devons être en mesure de combler ce vide lors des présentations ou tout du moins

laissé le moins possible d’ambiguïté dans nos démarches. Il faut s’intéresser aux propriétés de l’environnement auxquelles les gens sont attachés. Parfois, ce sont des éléments urbains, parfois un attachement social à la communauté. Il faut alors le prendre en compte pour la conception du projet, démontrer que l’on y touche pas ou si nous venions à modifier ces données comment nous cherchons une évolution positive pour le quartier dans sa globalité. La différence de point de vue qui existe bien souvent entre les usagers et les concepteurs est aujourd’hui devenue un enjeu pour les collectivités dont les travaux d’aménagements relèvent autant des besoins du territoire que des stratégies électorales. Se positionner sur ces missions est aussi l’occasion pour les architectes de reprendre contact avec des publics qui magnifient ou dénigrent la profession sans connaître les aspects du métier et ce que nous, professionnels, pouvons apporter comme expertise au sein des projets. Cet exercice nous permet en tant que professionnel de la construction de sortir de nos schémas et principes pour ouvrir un champ de nouvelles pratiques vers des domaines que nous n’aurions pas imaginé avant. Les méthodes d’étude et les techniques de retransmission nous poussent à développer notre côté créatif et imaginatif. Avec autant d’outils que de projets, les missions de


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L’efficacité des dispositifs de concertation mis en place et les résultats obtenus par les professionnels sont cependant contestables à certains égards. Bien souvent le public visé est uniquement représenté par les habitants locaux, aucune place aux extérieurs tels que les touristes ou les habitants de la ville voisine. Cette recherche constante du public à interroger décrédibilise quelques fois la démarche. La notion de représentativité fait débat car deux idées bien différentes s’opposent. D’un côté il y a la volonté de recueillir un maximum d’avis différent en étendant l’étude à un public élargit : usagers actuels, futurs usagers, habitants et leurs représentants,.. d’un autre côté nous nous questionnons sur la légitimité de ces publics à donner un avis pertinent sur un projet où ils ne sont pas impliqués émotionnellement ou physiquement. Une autre difficulté repose sur le peu de mobilisation des acteurs. Utiliser son temps libre pour aller à une réunion de concertation est peu motivant pour la plupart des personnes rencontrées. La participation à des réunions ou à des groupes de travail devient alors le théâtre d’une pièce qui se rejoue à chaque fois, des personnalités sont choisies pour participer à ces réunions, souvent des présidents d’Union de quartier, les unions des commerçants ou les principaux opposants aux projets. Ces derniers habitués aux rouages de la consultation ont tendance à monopoliser

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concertation sont à mon sens les missions les plus libres et créatives de la profession. Je n’ai que très peu fait de concertation et pour être totalement honnête j’en ai plus souvent entendu dire que j’ai pu l’expérimenter. C’est un de mes prochains objectifs pour la construction de mon projet professionnel. Pourquoi cet intérêt pour la concertation ? Cela fait trois ans que j’ai commencé à travailler en agence, j’ai beaucoup plus travaillé sur des commandes privées que public. J’ai alors rencontré bon nombre d’acheteurs insatisfaits de leur logement. Un crève-coeur pour des personnes qui s’endettent lourdement ! Alors quel rapport me direz-vous avec la concertation qui intervient sur des domaines autres que la commande privée ? La connexion avec les principaux concernés, l’habitant. La peur de me voir moi aussi, un jour, aussi distante avec mes clients que j’ai pu l’observer lors de mes expériences en agence d’architecture. C’est l’occasion d’entendre les besoins actuels comme on a pu le faire avec la crise du COVID-19 et ces appels au secours concernant des logements trop petits, sans ouvertures sur l’extérieur... Il est pour moi indispensable de garder un contact direct avec ceux qui vivent et expérimentent l’espace au quotidien, comme je peux le faire, c’est aussi et surtout l’occasion de confronter son point de vue avec d’autres.


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l’attention et orienter les débats vers de faux sujets, accusant les concepteurs de ne pas les écouter. On ne peut pas leur donner à cent pour cent tort puisque bien souvent une version abouti des projets est présentée. De leur côté, les habitants sont consultés par enquête publique ou directement dans la rue, différents projets leur sont proposés sous la forme de scénarii mais pour des personnes qui ne connaissent ni l’architecture ni l’urbanisme, il est premièrement compliqué de rentrer dans un projet au détour d’une rue et deuxièmement quel intérêt avons nous à faire “valider” l’une des deux propositions en tant que concepteur ? Où sont les notions de co-construction ? Les projets présentés lors de ces réunions sont aboutis et nous soumettons le projet à la critique sur quelques points seulement, ceux qui nous importent le moins. Les concepteurs et médiateurs se retrouvent alors dans une impasse, où lorsqu’un projet bien étudié est soumis à la concertation il sera taxé de “déjà ficelé”. Le public devient alors méfiant et désintéressé, puisqu’il ne comprend pas pourquoi on ne parle pas des vrais sujets : ceux qui posent débattent à leurs yeux. Dans un autre temps, lorsqu’on met en place une démarche de co-construction, la représentativité pose question et rend difficile les échanges objectifs en encadrant les oppositions. Nous parlons d’espaces, de vide et de plein, parfois de concept, il faut être extrêmement pertinent et

vif à la réflexion pour proposer une manière de représenter ce que l’on exprime. C’est encore plus difficile lorsque l’idée vient de l’autre et que les notions de communications ne sont pas autant développées d’un côté que de l’autre. Il faut alors trouver un langage commun de discussion, inventer des méthodes. Actuellement nous réalisons ce type d’échange uniquement pour faire “approuver” un projet coûte que coûte, malheureusement cette dynamique de réunion ayant tendance à se démocratiser, nous sommes entrain de perdre la confiance des tiers qui se sont déplacés pour s’entendre dire que leur problème n’en ai pas un pour les concepteurs des projets. La concertation reste une compétence que je souhaite connaître et développer dans ma pratique. C’est aussi le besoin de mettre mes compétences d’architecte au service de l’autre, faire un pas de côté pour éviter de m’engluer dans de la commande privée, riche à certains égards, mais souvent tellement pauvre en dialogue social. Mettre à profit ma sensibilité architecturale au service et à l’écoute des publics qui souhaitent s’exprimer sur beaucoup de sujet. Il semblerait que nous vivions une époque où nous nous interrogeons à nouveau sur ce que nous mangeons, comment nous nous habillons, comment nous nous déplaçons et les enjeux économiques et environnementaux


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LE SPOT, Québec. Illustrations d’investissement des interstices suite à concertation habitante

et de participation des publics. Que l’on soit ingénieur, architecte, paysagiste ou habitant, il y a un geste fort derrière l’acte de construire et accomplir un ouvrage à plusieurs est un réel vecteur de lien mais aussi de fierté et de respect. On peut aujourd’hui observer l’effort et la qualité du travail de certain collectif et agence d’architecture, à l’image d’YA+K, Yes We Camp, pourquoi pas?!, qui réalisent des projets de mobilier, d’espaces publics et de jardins avec les habitants en apportant notamment des réponses là où les références urbaines n’existent pas et que les habitants subissent l’éloignement et le manque de services. Conserver cette ambition et cette sensibilité dans ma pratique sera également l’occasion de me remettre en question tout en participant à l’effort de transmission qu’à mon sens les architectes doivent faire évoluer autant dans leur statut que leur image dans la société. « Pour changer la vie, dit Lefebvre, il faut changer la société, l’espace, l’architecture, la cité »4

1,2,3.Bernardo Secchi, Première leçon d’urbanisme, 2000 4. Henri Lefebvre « Quotidien et quotidienneté «, Encyclopedia Universalis

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nous poussent dans cette direction. Bientôt la question du comment habitons-nous ? se démocratisera et nous serons alors en première ligne pour répondre à cette demande. Autant comme architecte que comme urbaniste afin de répondre à une volonté politique favorisant la démocratie participative et la fabrique collective de la ville. C’est en effet assez rare que les collectivités se mobilisent autant pour mettre en place de dispositifs permettant aux habitants de s’exprimer dans des cadres de plus en plus ouverts. La concertation possède cet avantage là de mobiliser les politiques sur des sujets comme l’environnement, la mobilité mais également sur des sujets du quotidien et du vivre ensemble en prenant la parole et rencontrant les habitants au moment où se jouent les décisions. Ces pratiques sont encore perfectibles mais les habitudes prenant, on peut espérer qu’avec le temps, les habitants comme les concepteurs arriveront à trouver un cadre d’échange constructif et permettant une réelle co-construction. C’est dans ce sens que je souhaite poursuivre ma pratique en inventant et en testant des méthodes de concertation avec une attirance particulière pour les interventions dans l’espace public et les chantiers participatifs. Bien plus que la validation d’un plan guide ou d’un scénario d’aménagement, les chantiers et ateliers de construction sont à mon sens les plus gros succès en matière d’adhésion


CONCLUSION .

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« Étudier le paysage existant est pour un architecte une manière d’être révolutionnaire. » Robert Venturi, Denise Scott Brown, Steven Izenour, Learning from Las Vegas, The Forgotten Symbolism of Architectural Form, Cambridge : MIT Press, Revised Edition, 1977.

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qu’est la froid ou la douleur. En d’autres termes et comme le dit Secchi “On peut définir le siècle bref (celui que nous vivons) comme une longue et lassante transition de la ville moderne, c’est à dire d’une forme de ville que l’on commence à comprendre seulement aujourd’hui, à la ville contemporaine dont les contours nous échappent encore.” La critique peut être facile concernant la ville contemporaine bien qu’elle soit plus libre à certains égards, elle apparaît confuse à beaucoup d’entre nous, dominée par le chaos, dépourvu de formes, incompréhensible et imprévisible ; pour ces raisons, elle engendre un sentiment de malaise individuel et collectif. Pourtant, une fois ces constats fait il ne sert à rien de regarder vers le passé, ce monde contemporain est notre page blanche d’urbaniste-architecte à nous, la différence avec l’écrivain c’est qu’elle n’est pas totalement blanche ! Nous devons composer avec une multitudes de problématique et d’enjeux. Le travail n’en ai pas moins intéressant. Comme nous le dit Bernardo Secchi nous sommes dans une période de transition, travaillons la comme telle à trouver le meilleur équilibre. L’entre deux est un interstice en lui même et comme je l’ai précisé plus en amont, je reste persuadée que ces espaces spatio-temporels sont riche d’opportunités pour changer les choses.

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La ville n’est plus selon Françoise Choay, alors que faisons-nous aujourd’hui ? Quelles ambitions avoir en tant qu’architecte-urbaniste ? Sommes-nous arrivés au terme de cette pratique ? Certainement pas. Une chose est sûre, l’intérêt pour appréhender la ville est proportionnel à l’intérêt que l’on y porte. Il faut comprendre, je pense, qu’il est devenu complexe d’enseigner la ville contemporaine. Pour preuve, on nous enseigne à l’école les théories urbaines antiques, moyenâgeuses, de la renaissance ou encore moderne mais qu’en est-il de la ville contemporaine ? Celle que nous vivons au quotidien. Difficile de transmettre un enseignement des dernières décennies d’urbanisme. Peut être que la ville contemporaine se cherche toujours, Schopenhauer nous enseigne la leçon des porcépics qui en hiver tentent de se serrer les uns aux autres pour chercher un peu de chaleur, mais ils sont obligés de s’éloigner vite à cause de leurs aiguillons qui pénètrent dans la chair de l’autre. Alors, ils ont de nouveau froid. En s’approchant et en s’éloignant, en s’éloignant ou en s’approchant, ils cherchent la juste distance, grâce à laquelle ils n’ont ni trop froid, ni trop de douleur. La ville contemporaine, encore instable, est peut-être encore à la recherche de la juste distance. Mais tout cela ne nous dit pas encore ce


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“La ville inachevée, non point par suite d’une quelconque imperfection, mais comme horizon des horizons, toujours pressenti et jamais atteint. En mouvement, elle redistribue sans cesse les cartes, elle provoque des collisions, elle invente des rimes inédites, des associations surprenantes. ... D’abord si le monde (en l’occurence la ville, s’offre comme une totalité compacte, l’articulation ne lui viendra-t-elle pas des projets et des intentionnalités du sujet ? En variant ses prises, ses éclairages, en essayant des perspectives différentes, la conscience fait apparaître de la diversité – là où nous avions au départ un en-soi décourageant de massivité. À cet instant apparaît le rôle considérable du langage.”1

Au travers de mon expérience, j’ai souvent remarqué que nous cherchions à voir l’architecture comme un oeuvre finie, sa signalétique et son lexique nous font penser à un thème qui a un commencement, un milieu et une fin (remise des clefs). Tout du moins une fin pour l’architecte qui remet les clefs et sort du projet pour laisser place à la seconde vie du bâtiment, celle de l’exploitation par l’habitant. Au contraire, l’urbanisme se vit comme une logique d’oeuvre non fini, des thématiques, idées, jetées et il faut attendre pour en voir le résultat parfois quelques années ou décennies. L’urbaniste ne fait jamais une oeuvre accomplie ; elle est tout simplement abandonnée, laissée

dans la plupart des cas à d’autres acteurs qui la modifient et la reconstruisent en donnant leur propre interprétation. Alors comment composer le non fini avec du fini ? En ce qui me concerne j’ai interrogé mes deux disciplines. L’idée étant de sortir de l’architecture urbaine pour en venir à l’urbanisme architectural. Je m’explique. Je ne pense plus être pertinent de chercher à ce que l’architecture se conforme à un style de ville. L’enjeu n’est plus de produire une image de la ville à travers une production architecturale. Il est de concevoir l’architecture comme un moyen de générer la ville ou l’environnement urbain. C’est pourquoi notre connaissance de la ville ne doit jamais être limitée, notre production architecturale ne doit jamais s’arrêter aux limites de notre parcelle, nos engagements ne devraient pas se limiter aux politiques de la ville uniquement. Je vous ai parlé précédemment de combien la phase diagnostique me semblait importante, elle représente selon moi un dézoome indispensable à tout projet. Une vue à “vol d’oiseau” pour comprendre le territoire où l’on construit mais pas seulement, “une vue de souris” reste nécessaire pour entendre les habitants, les histoires des lieux. Le bâtiment est alors moins construit comme une oeuvre en soi que comme medium, qui est potentiellement porteur de certains effets sur le développement


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“Mais le problème du fragment, en architecture, est très important, car seules les destructions expriment

totalement un fait. Photographies de villes en temps de guerre, sections d’appartements, jouets cassés. […] Je songe à une unité, ou à un système de fragments recomposés.”2

Le deuxième point qui définit ma posture repose sur la notion de projet. Une notion qui me permet de me positionner face aux personnes qui m’entourent au travail, pas seulement autour de moi au bureau mais dans un cercle plus large où chacun prend sa place peu à peu. De par ma jeune expérience, il est souvent difficile de savoir où se situer dans un travail collectif, en particulier lorsque tous ont plus d’expérience que moi. Le projet, comme toute démarche collective nécessite une remise en question et des échanges réguliers. La ville ou plutôt l’espace urbain à été conçu pour faciliter les échanges qu’il soit de l’ordre de la mobilité, commerciale ou privée. La proximité nous amènerait à une logique de dialogue facilité. Cette démarche devrait se retrouver au sein même des équipes de travail pour la ville. La notion de projet amène avec elle une ouverture d’esprit qui doit rester un moteur pour la création et un imaginaire riche. L’espace urbain comme architectural ne sont pas définis uniquement par de la technique. J’ai pourtant remarqué que le projet urbain était souvent connoté comme imaginaire, comme

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de la ville, sur la mutation de ses fonctions ou sur la transformation de ses usages. L’architecture et l’urbanisme deviennent alors deux disciplines indissociables dans ma pratique. C’est pourquoi je reste consciente que l’urbanisme ne peut se concevoir comme un tout, mais plutôt comme un ensemble de pratiques et de savoirs qui n’ont pas d’architecture évidente et se construisent de manière fragmentaire, en laissant des vides. Cette façon de “faire” est une manière de la rattacher à son histoire également. La construction par fragments est inévitable, mais n’oublions pas que la ville reste un tout, bien que diffuse, bien que patchwork, l’idée de ville subsiste. Voltaire exprimait déjà cette idée dans Le siècle de Louis XIV (1768, in Oeuvres complètes, tome IV, Paris, 1827) en disant que la limite de certaines architectures était leur indifférence à la ville, alors que toute construction doit s’inscrire dans un rapport direct avec la ville elle-même (“Beaucoup de citoyens ont construit des édifices magnifiques, mais plus recherchés pour l’intérieur que recommandables par des dehors dans le grand goût, et qui satisfont le luxe des particuliers encore plus qu’ils embellissent la ville”).


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“loin des contraintes réelles” tandis que le projet d’architecture se trouvait quant à lui enlisé dans des descriptions techniques et ce dès la phase de projet. L’un dans l’autre il serait des plus intéressant de retrouver une dimension poétique dans l’architecture autant que le projet urbain peut le suggérer. Enfin, le dernier point concerne celui de la médiation et de la concertation. Ayant la chance de travailler au sein d’une agence sensible à ce genre de démarche je souhaite approfondir ma démarche et chercher des nouvelles méthodologie de concertation et de médiation. L’ouverture des chantiers au public est également un des axes que je souhaiterais aborder au cours de ma démarche en tant qu’architecte-urbaniste. Comme le dit Levi-Strauss (Tristes tropiques, Librairie Plon, Paris, 1955) comprendre la ville de manière concrète signifie saisir l’individualité de ses habitants, individualité qui est la base des monuments eux-mêmes. “Comprendre une ville, c’est, par-delà ses monuments, par delà l’histoire inscrite dans ses pierres, retrouver la manière d’être particulière de ses habitants.»3

L’homme n’est pas uniquement l’homme de tel ou tel pays ou de telle ville, mais il 98

est homme dans un lieu précis et délimité. Ce qui suppose qu’aucune modifications ou transformations urbaines n’implique également une transformation de la vie des habitants. “Il est certain que l’architecture de la ville, la “chose humaine” par excellence, est le signe concret de cette biographie ; par delà la signification et le sentiment à travers lesquels nous la reconnaissons.”4

Mon ADN d’architecte est marqué par l’urbanisme, et cela se ressent sur ma pratique en tant qu’architecte, en tant qu’urbaniste et en tant qu’architecte-urbaniste. Je reste attachée à l’idée de recherche. La recherche universitaire ou la recherche par le projet font parti intégrante de mes objectifs à moyen terme au cours de ma carrière.

1.Pierre Sansot, Poétique de la ville, 2004 2.Aldo Rossi, Autobiografia scientifica, Pratiche Editrice, Parme, 1990 3. Levi-Strauss, Triste tropique 4. Aldo Rossi, L’architecture de la ville


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Extrait d’un mémoire personnel d’urbanisme, 2017


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Architecte Urbaniste.

VALÉRY Paul, Eupalinos, Paris, Gallimard, 1944, p. 35.



REMERCIEMENTS .

Joan Casanelles, Julie Cattant Mes enseignants en Master 2 Pour leur expertise sur la ville et la transmission qu’ils en font Pierre Ambrosetti et Jérôme Garel Mes tuteurs Pour leur temps, leur savoir-faire Yves Moutton Mon directeur d’étude Pour son regard sur la ville, sa patience et son partage de connaissances Ma famille Pour la relecture


ARCHITECTE URBA NISTE .

Le trait (l’attrait) urbain dans le dessin d’architecte

Chappet Débora HMONP-2020 Soutenu le 28 Septembre


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