À chaque époque, la société de plus en
plus urbaine renouvelle son rapport à la
nature et agit sur les paysages. La société
continue à fabriquer ces espaces vides,
qu’elle abandonne parfois longtemps,
mais qu’elle cloisonne et clôture dans
un souci de protection et d’isolement
dont beaucoup d’habitants ne
perçoivent pas le sens.
Ces espaces vides, inemployés,
non cultivés et parfois pollués, ces
interstices,ces zones indéfinies entre
les bâtiments, entre ville et campagne,
au bord des infrastructures, interrogent
notre perception de la ville faite
d’urbanisation continue et notre vision
des campagnes cultivées. Nous les
percevons, certes, comme des territoires
en mutation vers un devenir incertain et
comme une preuve du temps qu’il faut
pour construire et aménager ; mais leur
état les condamne à être repoussés,
délaissés et mis au ban.
Que serait la ville, la campagne sans
ces espaces parfois envahis par la
végétation sauvage ?