أفضل األعمال إميان باهلل ورسوله
الفقه األكرب لإلمام أبي حنيفة النعمان
AL-FIQH AL-AKBAR DE L’IMAM ABOU HANIFAH Les élémentaires de la croyance de Ahl As-Sounnah
TRADUCTION ET ANNOTATIONS PAR CHEYKH KHALED AHMAD EL ZANT AL AQSA MASJID P.LOUIS ILE MAURICE 1/26/2014
الحمد لله وصلى الله وسلم على سيدنا وموالنا محمد نبي الله ورسول الله
AL-FIQH AL-AKBAR DE L’IMAM ABOU HANIFAH رضي اهلل تعاىل عنه (80–150 H / 700-767 G)
Traduction et annotations par :
Cheykh Khaled Ahmad EL ZANT Mouballigh et Khatib de AL AQSA MASJID PORT LOUIS – ILE MAURICE 2
DESCRIPTION DU TEXTE D’ORIGINE Al-Fiqh-ul-Akbar de l’Imam Abou Hanifah رمحه اهللa été publié plusieurs fois avec ou sans commentaires. Il y a dans les certaines publications quelques termes différents sans contradiction cependant. En revanche, il y a une phrase controversée qui fut source de beaucoup de polémiques, il s’agit de ce qui concerne les parents du saint Prophète , en quittant cette vie, étaient-ils mécréants ou non ? Le problème vient des différents manuscrits, et comme le sujet n’est pas banal, il fut largement commenté et explicité par de nombreux grands savants, érudits en les bases de la croyance : Ousoul ad-Din, mais aussi érudits en Hadith charif, tels que les Imam As-Souheiliy dans Ar-Rawd Al-Ounouf, son fameux livre de la Sirah prophétique, l’Imam Ibn Hajar Al-عAsqalàniy, l’Imam Badr ad-Din Alع Ayniy, l’Imam As-Souyoutiy dans Al-Hàwi lil-Fatàwi et ailleurs, et l’Imam Mourtadâ Az-Zabidiy رمحمه اهلل.
3
Manuscrit n° 226. Bibliothèque de Chaykh-ou-l’Islam عÀrif Hikmat رمحه اهلل, l’ancien Chaykh-oul’Islam du Califat Ottoman (1200-1275 H / 1786-1858 G). Celle-ci qui est son Waqf pour le Masjid Nabawiy, et qui fut établie en l’ancienne maison de Sayyidounà Khaled bin Zayd, Abou Ayyoub Al-Ansâriy رضي اهلل عنه, ensuite au sein du Masjid après les agrandissements, et actuellement : à la Bibliothèque du Roi عAbd-ul-عAziz à Madinah.
Sanad :
Chaykh Ibrâhim Al-Kourâniy, de عAliy bin Ahmad Al-Fàriciy
(335 H), de Nousayr bin Yahyà (268 H), de Mouhammad bin Mouqâtil ArRâziy (248 H), de عIsâm bin Youçouf (210 H), de Hammàd bin Abi Hanifah, de son père l’Imam Abou Hanifah An-Nouعmàn bin Thàbit Al-Koufiy رضي اهلل عنه:
4
1.
LES SUJETS DE LA CROYANCE La base de la croyance en l’Unicité divine, et ce par quoi la croyance est juste [est ainsi] : Il est obligatoire de dire : Je crois en Allâh, à Ses Anges, à Ses Livres, à Ses Envoyés, à la Résurrection après la mort, à la destinée de la part de Allâh taعàlà, ce qui en est bien et ce qui en est mal, au Jugement et Présentation des actes, à la Balance, au Paradis, à l’Enfer. Tout cela est vrai.
2.
L’UNICITÉ, LA NON RESSEMBLANCE… Allâh taعàlà est Un, non pas tel le chiffre, mais au sens qu’Il n’a nul partenaire :
3.
« Dis Allâh est Unique (1) Allâh est Celui dont tous sollicitent l’aide car tous en dépendent et en ont besoin (2) Il n’a pas engendré et Il n’a pas été engendré (3) Et Il n’a nul égal (4) » [S. Al-Ikhlàs n° 102] Il ne ressemble à aucune autre existence de toute Sa création ; et rien de Sa création ne Lui ressemble.
5
4.
5.
6.
7.
8.
LES ATTRIBUTS, TOUS DE TOUTE ÉTERNITÉ Il a toujours été, et Il sera éternellement tout en ayant Ses Noms et Ses Attributs, Ceux de Sa Réalité et Ceux de Ses Actes. Ceux de Sa Réalité sont : La Vie, La Puissance, L’Omniscience, La Parole, L’Ouïe, La Vue, Le Vouloir. Quant à Ceux concernant Ses Actes, Ils sont : La Création, assurer la subsistance (le Rizq), Établir, Inventer, Produire et ce qui est du même ordre parmi Les Attributs d’Acte. Il a toujours été et Il sera toujours tout en ayant Ses Noms et Ses Attributs, et aucun Nom ou Attribut ne Lui est survenu (suscité, ou occasionné). Il a toujours été Omniscient de par Son Savoir ; et Son Savoir est un Attribut de toute éternité. Et [Il a toujours été] Puissant de par Sa Puissance, et La Puissance est un Attribut de toute éternité. [Il a toujours été] Parlant de par Sa Parole, et La Parole est un Attribut de toute éternité. [Il a toujours été] Créateur de par Le fait qu’Il crée, et La Création est un Attribut de toute éternité. [Il a toujours été] faisant de par Ses Actes, et L’Acte est un Attribut de toute éternité. Celui Qui fait est Allâh taعàlà, et L’Acte est un Attribut de toute éternité. Ce qui est fait est créé, et L’Acte de Allâh taعàlà n’est pas créé. Ses Attributs 6
sont de toute éternité. Ils ne sont ni suscités ni créés (Il n’y a pas de début à leur existence). Ainsi, quiconque dit qu’ils sont créés ou survenus, ou refuse de s’y prononcer ou en doute est alors mécréant abjurant Allâh taعàlà.
9.
10.
SA PAROLE, LE SAINT QOUR’ÀN Le Qour’àn est La Parole de Allâh taعàlà. Dans les (Masâhif) les exemplaires coraniques il est écrit, dans les cœurs il est retenu, par les langues il est récité, et sur le Prophète il est descendu (révélé). Notre prononciation du Qour’àn est créée, notre écriture de son texte est créée, et notre récitation de ses paroles est créée, tandis que le Qour’àn n’est pas créé. Ce que Allâh taعàlà mentionna dans le Qour’àn en transmettant de Mouçà et d’autres Prophètes عليهم السالم, ou de Pharaon ou Satan, alors tout cela est Parole de Allâh taعàlà qui informe sur eux, et La Parole de Allâh taعàlà n’est pas créée. La parole de Mouçà عليه السالمou un autre que lui, parmi les créatures, est créée, tandis que Le Qour’àn est La Parole de Allâh taعàlà, et donc de toute éternité (sans début) ; et ce n’est pas le cas pour leur parole.
11.
Mouçà عليه السالمentendit La Parole de Allâh taعàlà conformément à ce que Allâh taعàlà l’a dit : 7
« Allâh fit entendre Sa Parole vraiment à Mouçà » [V. 164 / S. An-Niçà’ n° 04] Allâh taعàlà a La Parole [de toute éternité] avant qu’Il ne fasse entendre Sa Parole à Mouçà عليه السالم. De même que Allâh taعàlà est Créateur de toute éternité alors qu’Il n’avait pas encore fait apparaître la création ; « Nul n’est tel que Lui, et Il est Celui Qui entend et Qui voit » [V. 11 / S. Ach-Chourâ n° 42] 12.
13.
Lorsque Allâh fit entendre Sa Parole à Mouçà عليه السالم, Il lui fit entendre Sa Parole qui est Son Attribut de toute éternité. (Il lui permit de L’entendre un certain temps. Il lui ôta, un certain temps, le voile empêchant les créatures de L’entendre). Tous Ses Attributs sont différents des attributs des créatures. Il sait [et Sa Connaissance] n’est pas comme notre savoir. Il peut [et Sa Puissance] n’est pas comme la nôtre. Il voit mais pas comme nous voyons. Il entend mais pas comme nous entendons. Et Il parle mais non pas comme notre parole.
8
14.
15.
16.
17.
Nous parlons à partir des organes et des lettres, alors que Allâh taعàlà parle sans organes ni lettres. Les lettres sont créées alors que La Parole de Allâh taعàlà n’est pas créée. NUL N’EST TEL QUE LUI : NI CORPS NI PHYSIQUE Il est Existant (Chay’) non pas comme les autres existants. Et le sens du ‘‘ Chay’ ’’ [à Son sujet Soubhànahou wa taعàlà] est la confirmation de Son Existence sans qu’Il ne soit ni corps, ni substance élémentaire, ni caractéristique. Il n’a pas de limite, Il n’a pas de rival, Il n’a pas d’égal, et rien n’est tel que Lui. YAD, WAJH… NI MEMBRES NI PHYSIQUES Il a ‘‘Yad’’, ‘‘Waj’h’’ et ‘‘Nafs’’ conformément à ce que Allâh taعàlà l’a mentionné dans le Qour’àn. Ce que Allâh taعàlà a mentionné dans le Qour’àn tels que ‘‘AlWaj’h’’, ‘‘Al-Yad’’ ou ‘‘An-Nafs’’, il s’agit alors d’Attributs sans comment (c’est-à-dire indescriptibles et inimaginables car non physiques. Autrement dit, il ne s’agit pas de membres. ‘‘Waj’h’’ n’est pas visage ou face. ‘‘Yad’’ n’est pas main ou bras. ‘‘Nafs’’ n’est pas âme, esprit, ego, ou for intérieur.) Et l’on ne dit pas que ‘‘Al-Yad’’ à Son Sujet est Sa Puissance, ou qu’elle est Sa faveur [exigeant 9
l’exclusivité de l’un ou l’autre parmi les interprétations possibles] car cela reviendrait à renier L’Attribut, et c’est [par ailleurs] l’avis des Qadarites (les négateurs de La Prédestination divine) et Mouعtazilites (Qadarites mais également négateurs de toute attribution d’Attributs ou de caractéristiques de toute éternité à Allâh taعàlà. Au point de dire que Allâh taعàlà sait mais n’a pas de Savoir, qu’Il vit mais n’a pas de Vie, qu’Il peut mais n’a pas de Puissance etc.) Non ! Mais ‘‘Al-Yad’’ à Son Sujet est Son Attribut sans comment. Son ‘‘Ghadab’’ (Sa désapprobation, Sa Condamnation au châtiment) et Son ‘‘Ridâ’’ (Son Agrément, Son Approbation, Son Acceptation) sont deux Attributs parmi Les Siens, Lui taعàlà, sans comment (indescriptibles et inimaginables car non physiques. Autrement dit, Son ‘‘Ghadab’’ n’est pas une impulsion, une émotion ou un sentiment colérique, ni le fait d’être fâché ! Et Son ‘‘Ridâ’’ n’est pas non plus une impulsion, une émotion ou un sentiment de plaisir, d’apaisement, de sérénité ou de béat).
18. 19.
CRÉATION, OMNISCIENCE, TAQDIR Allâh taعàlà créa ce qui existe de l’inexistence (du néant). Allâh taعàlà sait de toute éternité tout sur tout ce qui existera avant d’exister. 10
20. 21.
22. 23.
24.
C’est Lui Qui prédestina ce qui allait exister, et c’est Lui Qui les créa. Rien n’existe ni au cours de la vie d’ici-bas ni au cours de celle de l’Au-delà si ce n’est par Son Vouloir (Machi’ah, Irâdah), Son Savoir, Sa Création, Sa Prédestination, et conformément à ce qu’Il fit écrire dans La Table Préservée (Al-Lawh Al-Mahfoudh). Il les fit écrire en tant que fait, par description et non en tant que prescription [ou ordre]. La Création, La Prédestination, et Le Vouloir sont Ses Attributs de toute éternité sans comment. Allâh taعàlà connaît l’inexistence de ce qui ne sera pas, si c’est le cas. Et Il sait comment il sera lorsqu’Il lui donnera existence. Allâh taعàlà connaît l’existence de ce qui existera si c’est le cas. Et Il sait comment il cessera d’exister. Il sait que celui qui se mettra debout le sera, et que s’il va se mettre assis, alors Il sait qu’il le sera, sans que Son Omniscience ne change ou qu’une nouvelle connaissance ne lui survienne. En revanche, le changement et les variations surviennent aux créatures. TAQDIR DIVIN, ET RESPONSABILITÉ DE L’HUMAIN Allâh taعàlà fit exister les créatures dépourvues de mécréance ou de Foi. Ensuite, il leur adressa Ses Enseignements, Ses prescriptions et Ses interdictions. 11
Et ainsi a mécru celui qui a commis la mécréance par son propre fait, par sa négation et son abjuration de la vérité et ce, en étant privé du soutien de Allâh taعàlà. D’autre part, celui qui a eu la Foi l’a eu par sa propre action, par sa reconnaissance et sa croyance et ce, par appui de Allâh taعàlà à lui et Son soutien à lui. (Sachant de toute éternité, quel en sera le choix de la créature, Allâh taعàlà le lui créa. Sachant que la créature choisira la Foi, Il la lui créa. Et c’est cette création de la Foi qui est un soutien divin. D’autre part, sachant de toute éternité que la créature choisira la mécréance, Allâh taعàlà la lui créa et ne lui créa pas la Foi dont Il sait qu’elle ne choisira pas et qu’elle n’accomplira pas. Et c’est cela que nous désignons par la privation). 25.
Il sortit la progéniture de ‘Àdam عليه السالمde son intérieur sous forme de fourmis. Il en fit des êtres doués de raison. Il leur adressa Sa Parole. Il leur ordonna la Foi et leur interdit la mécréance. Ils reconnurent Sa Seigneurie et ce fut de leur part, un acte de Foi. Et ainsi, ils naissent imprégnés de cette nature originelle (la Fitrah). Par conséquent, qui commettra la mécréance par la suite, aura changé et modifié. Et qui accordera foi et croira, se sera confirmé en sa nature [originelle] et s’y sera établi.
12
26.
27.
28.
Il ne força personne de Ses créatures à la mécréance ou à la Foi. Il ne les créa pas croyant ou mécréant. Il les créa individus, tandis que la mécréance et la Foi sont les actes des créatures. Et Allâh taعàlà sait quand sera mécréant celui qui mécroira. Et s’il va devenir croyant, alors Il sait quand il le sera, et Il lui accorde Son agrément sans que Son Savoir ou un autre de Ses Attributs ne change. Tous les actes des créatures : mouvement ou immobilité, sont leur acquisition réellement. Toutefois, c’est Allâh taعàlà Qui en est Le Créateur, et ils sont entièrement par Son Vouloir, par Son Savoir, par Sa Création et par Sa Prédestination. L’obéissance dans son ensemble est obligatoire de par l’ordre de Allâh taعàlà, Son Approbation, Son Agrément, Son Savoir, Son Vouloir, Sa Création et Sa Prédestination. Et les péchés dans leur totalité sont par Son Savoir, Sa Création, Sa Prédestination et Son Vouloir, mais non selon Son Approbation, Son Agrément ou Son Ordre. LA عISMAH DES PROPHÈTES عليهم السالم
29.
Les Prophètes عليهم السالمsont tous préservés des petits péchés [de bassesse], des grands péchés, de la mécréance et des comportements indignes, et il y eut de
13
leur part des erreurs et des fautes (sans vice, sans bassesse et sans immoralité).
30.
NOTRE PROPHETE Et Mouhammad est Son bien-aimé, Son Serviteur, Son Messager, Son Prophète, Son élu et l’élite choisi par Lui. Jamais il n’a adoré une idole. Jamais il n’a associé de partenaire à Allâh taعàlà et ce, même pas le temps d’un clin d’œil. Et jamais il n’a commis de petits ou de grands péchés. LES SAHÀBAH رضي اهلل عنهم
31.
Le meilleur des humains après les Prophètes عليهم السالم est Abou Bakr As-Siddiq, ensuite c’est عOumar bin Al-Khattâb Al-Fàrouq, ensuite c’est عOuthmàn bin ع Affàn Dhou n-Nourayn, ensuite c’est عAliy bin Abi Tâlib Al-Mourtadâ رضي اهلل عنهم, que Allâh taعàlà leur
32.
accorde à tous encore davantage Son agrément. Ils furent adorateurs aux pieds fermes dans la fidélité au droit et à la vérité, et ils soutenaient le droit et la vérité dans toutes situations. Et nous sommes leurs fidèles adeptes à tous. Et nous ne parlons d’aucun des Compagnons du Messager de Allâh si ce n’est pour dire du bien.
14
33.
34. 35. 36.
37.
PAS DE TAKFIR À CAUSE DES PÉCHÉS Nous n’accusons aucun musulman de mécréance à cause d’un péché ne fut-ce un grand, à moins qu’il dise qu’il est halàl (licite). Nous n’ôtons pas de lui le titre de la Foi (Al-Imàn). Nous disons qu’il est croyant réellement. Toutefois, il est possible qu’il meurt en étant croyant (mou’min) grand pécheur sans être mécréant. KHOUFFAYN, TARÂWIH, JAMÀعAH… L’essuyage humide sur les Khouffayn (bottines légères) est Sounnah (de la Tradition prophétique). Les Tarâwih des nuits de Ramadân sont Sounnah. La Prière derrière tout juste ou injuste parmi les Croyants est permise (Cependant, il doit y avoir des conditions de la validité de la Prière qui sont à respecter, et des conditions exigées pour l’Imam…) L’ENFER À CAUSE DU PÉCHÉ, MÊME POUR DES CROYANTS… Nous ne disons pas que pour un croyant, les péchés ne sont pas nuisibles ou ne sont pas préjudiciables. Nous ne disons pas qu’il n’entrera pas en Enfer. Et nous ne disons pas qu’il y demeurera éternellement même s’il était grand pécheur, après être sorti de la vie d’ici-bas en étant croyant. 15
38.
Nous ne disons pas que nos bonnes actions sont acceptées et que nos péchés sont pardonnés comme le disent les ‘‘Mourji’ah’’ (ceux-là qui prétendent que tant que l’on est croyant, aucun péché n’est préjudiciable ou entrainant en Enfer). Nous disons plutôt que quiconque fait une bonne action en remplissant toutes ses conditions, en évitant tous les défauts qui l’invalident et touts les états qui l’annulent, et qui ne l’annulent par la mécréance et l’apostasie (la Riddah) jusqu’à ce qu’il sorte de la vie d’ici-bas en étant croyant, alors Allâh taعàlà ne la lui fera pas perdre ; Il l’acceptera plutôt de lui et l’y récompensera. 39. Ce qui est péché en deçà du Chirk (c’est-à-dire moins grave que le Chirk qui est l’attribution de la divinité ou des caractéristiques divins à d’autres hormis Allâh taعàlà) et du Koufr (la mécréance en général) et dont l’auteur ne s’est pas repenti jusqu’à la mort tout en étant Mou’min (croyant), son sort dépendra alors de la Volonté de Allâh taعàlà, s’Il le veut Il le tourmentera, et s’Il le veut Il lui pardonnera au point de ne pas le supplicier en Enfer du tout. 40. Le Riyà’ (l’ostentation), lorsqu’il survient en une action, il annule alors sa récompense, et il en est de même pour Al-عOujb (l’infatuation : qui est de se sentir satisfait de soi pour avoir accompli une bonne action, tout en oubliant que la bonne action est grâce à Allâh taعàlà). 16
41.
MOUعJIZAH ET KARÂMAH… Les ‘Àyàt (Mouعjizàt, miracles : preuves évidentes) sont sûrs pour les Prophètes علهيم السالم, et les
42.
43.
Karâmàt (prodiges surnaturels) sont vrais pour les Waly (les saints). Ce qui se produit [parmi ce qui est extraordinaire ou surnaturel] par le biais de Ses ennemis tels que Satan, Pharaon, ou le Dajjàl : le faux Messie, selon ce qui a été rapporté dans les Textes mentionnant que cela se produisit ou se produira par eux, nous ne le qualifions ni de ‘Àyàt (Preuves évidentes : Miracles) ni de Karâmàt (Prodiges saints et surnaturelles). Nous les qualifions plutôt de satisfaction de besoins pour eux. Car Allâh taعàlà satisfait des besoins de Ses ennemis pour les accabler et les punir. Ils en sont leurrés, et ainsi ils amplifient la tyrannie et la mécréance. Et tout cela est éventuel et possible [selon la raison conformément aux Textes]. LES ACTES DIVINS, DE TOUTE ÉTERNITÉ Allâh taعàlà a toujours été Le Créateur [de toute éternité] et ce avant qu’Il ne fasse apparaître la création. Et Il a toujours été Le Pourvoyeur [de toute éternité] et ce avant qu’Il ne distribue la subsistance.
17
AU PARADIS, LE CROYANT VERRA ALLÂH 44. Allâh taعàlà sera vu au cours de la vie de l’Au-delà. Les Croyants Le verront avec les yeux de leurs têtes sans comparaison [à qui que ce soit ou à quoi que ce soit] et sans comment [sans description, et sans aucune notion physique]. Et il n’y aura pas, entre Lui et Ses créatures une distance. LA CROYANCE : NI N’AUGMENTE NI NE DIMINUE 45. La Foi (Al-Imàn) est la confirmation et la croyance [sans doute aucun]. 46. Al-Imàn (la Croyance) des habitants des Cieux et de la Terre ni n’augmente ni ne diminue par rapport aux éléments [et aux sujets] auxquels l’on croit. Tandis que cela augmente ou diminue de point de vue certitude et croyance. 47. Les Croyants sont équivalents par rapport à Al-Imàn (la Croyance) et au Tawhid (la reconnaissance de l’Unicité divine). Mais ils sont distincts par rapport aux actions.
18
48.
49. 50.
51.
52.
ISLAM ET IMAN L’Islam est la soumission et l’obéissance aux ordres de Allâh taعàlà. Ainsi, de point de vue linguistique, il y a une différence entre Al-Imàn et Al-Islam. Toutefois, il ne peut y avoir de Imàn (Foi) sans Islam, et il n’existe pas d’Islam sans Imàn. Ils sont tels : la face et le verso. Le Dine (la Religion) est un mot qui désigne Al-Imàn, l’Islam, et toutes les lois (de la Religion). Nous connaissons Allâh taعàlà comme il se doit conformément à tous les Attributs par quoi Allâh s’est qualifié en Son Livre. Nul ne peut adorer Allâh taعàlà en s’acquittant de tout ce qui Lui est dû comme Il le mérite. Qui L’adore le fait selon Son ordre ; conformément à ce qu’Il a ordonné en Son Livre et en la Sounnah (la Tradition) de Son Messager . Les Croyants sont tous équivalents par rapport à la connaissance, la certitude, la confiance, l’amour, la crainte, l’espoir et la conviction [lesquels sont basiques, élémentaires, formant le socle de la Croyance, et nécessaires pour que la Foi ait lieu]. En revanche, ils en sont à des degrés distincts dans ce qui est en deçà de la Croyance (c'est-à-dire de moindre importance).
19
53.
ALLÂH EST TOUJOURS JUSTE Allâh taعàlà est bienfaiteur généreux envers Ses créatures. Il est Juste. Il se peut qu’Il rétribue en des récompenses maintes fois le multiple de ce qu’aurait mérité la personne et ce, par faveur de Sa part. Et il se peut qu’Il punisse à cause du péché et ce, est juste de Sa part, tout comme il se peut qu’Il pardonne en accordant Sa grâce. CHAFÀعAH, MIZÀN, HISÀB, QIYÀMAH, ‘ÀKHIRAH
54.
L’intercession (la Chafàعah) des Prophètes عليهم الصالة والسالمest vraie. Et l’intercession de notre Prophète ,
55. 56. 57.
58.
pour les croyants pécheurs, les grands pécheurs d’entre eux qui auront mérité le châtiment, est une vérité sûre. La pesée des actes sur la Balance au Jour dernier est vraie. Le Bassin du Prophète est vrai. L’acquittement entre les adversaires au Jour dernier en donnant [aux victimes] la valeur des bonnes actions [de ceux qui les avaient lésés] est vrai. Et au cas où ils n’auraient pas de bonnes actions, alors le fait de les charger [c’est-à-dire les injustes] avec les mauvaises actions [de leurs victimes] est vrai et possible. Le Paradis et l’Enfer sont [déjà] créés [et existent] à ce jour. Ils ne disparaîtront jamais. Les Houris ne 20
mourront jamais. Et ne disparaîtront pas ni le châtiment de Allâh taعàlà ni Sa félicitée et ce, pour l’éternité. IL GUIDE, ET IL ÉGARE 59. Allâh taعàlà guide qui Il veut par faveur de Sa part. Et Il égare qui Il veut, et cela est juste de Sa part. (En effet, tout Lui appartient, et tout droit est Sien. C’est Lui Qui prescrit et proscrit, et Il n’est pas soumis. À lui est l’Autorité dans l’absolue. Ainsi, s’Il donne c’est généreux, et s’Il prive, c’est Son droit et ce n’est jamais injuste… D’autre part, dans ce monde, Allâh taعàlà nous met à l’épreuve par la privation, les peines ou les tentations, et il nous incombe de rester droit sans fléchir). Le fait qu’Il égare est une privation de Sa part (Khidhlàn). Et la signification de ‘‘al-khidhlàn’’ est qu’Il ne soutient pas la personne dans ce qui lui fera atteindre Son agrément. Et ceci est juste de Sa part, de même que la punition à cause du péché de celui qui a été dans la privation. 60. Il n’est pas permis de dire que Chaytân ôte la Foi de l’Homme croyant par la contrainte et la force. Nous disons plutôt que l’Homme abandonne la Foi et c’est là que Chaytân la lui ôte.
21
61.
62.
63.
AU QABR L’interrogation par Mounkar et de Nakir est vraie ; cela a lieu dans la tombe. La remise de l’âme au corps de la personne dans la tombe est vraie. Le resserrement de la tombe et son châtiment est vrai. Et cela concerne tous les mécréants et une partie de pécheurs croyants. TRADUIRE LES NOMS ET LES ATTRIBUTS Tous les Attributs de Allâh taعàlà, puisse Son Nom soit encore davantage vénéré, que les عOulamà’ citent en perse, sont effectivement permis à l’usage et à être exprimés ainsi, sauf ‘‘Al-Yad’’ en traduction persane. (Car cela donnera : ‘‘main’’ ou ‘‘bras’’ ce qui est une traduction littérale et physique, chose qui est absolument contraire à la Foi en L’Unicité divine. En effet, Allâh taعàlà n’est ni corps, ni image, ni forme. Et il est absolument de la mécréance de l’assimiler à une quelconque forme ou un quelconque physique). En revanche, il est permis de dire : ‘‘Broy Khoudày’’ "برُوُي "ع خُدايazza wa Jall, sans comparaison et sans comment. (Ce qui veut dire ‘‘Wajh-ou-llâh’’ sans comparaison aux créatures et sans comment ou description physique. Autrement dit, ‘‘Wajh-ou-llâh’’ non pas au sens de visage, de face, de figure, de forme ou d’image… Et ainsi, il reste le choix de laisser le mot tel 22
quel sans vouloir savoir exactement et en détail ce qui en est visé, mais juste de façon général, ou alors le choix des options autres que ce qui est physique parmi les significations possibles en langue arabe, selon le contexte de la phrase, et conformément aux fondamentaux de la Foi en L’Unicité divine, ceux-là qui bannissent la comparaison et l’assimilation de Allâh taعàlà aux créatures. Et les sens possibles sont tels que : ‘‘Allâh par Lui-même’’, ‘‘La Réalité de Allâh’’, ‘‘Son Etre’’, ‘‘Son agrément’’, ‘‘la Qiblah acceptée par Lui’’…) INDEPÉNDANT DU MAKÀN ET DU ZAMÀN 64. La proximité de Allâh taعàlà, et le fait qu’Il soit loin ne sont nullement au sens de la distance longue ou courte, mais au sens de l’honneur [qu’Il attribue] ou l’humiliation [qu’Il inflige]. 65. L’obéissant est proche de Lui sans comment. Et le pécheur est loin de Lui sans comment. La proximité, le fait d’être loin et le rapprochement [de Allâh taعàlà, sans notion physique ou spatiale] s’attribuent [également] à l’implorant. 66. Il en est de même pour le fait d’être près de Lui au Paradis, et le fait d’être devant Lui [pour le Jugement]. Cela n’est pas selon un comment. (Cela n’est pas selon un sens descriptible, physique, spatial, ou 23
matériel. La proximité signifie l’agrément. Et devant Lui n’est qu’une expression d’usage pour le fait d’être debout pour le Jugement, face à ses responsabilités et ses actions qui lui seront présentées).
67.
68.
PAROLE DIVINE, NI SON NI LANGUE Le Qour’àn fut descendu sur le Messager de Allâh . Il est écrit dans les Masâhif (les exemplaires du saint Qour’àn). Les versets du Qour’àn, en tant que Parole [divine], sont tous équivalents en l’honneur et l’éminence. Toutefois, certains portent un honneur particulier en tant que prière orale (Dhikr) en plus de l’honneur particulier de ce qui y est mentionné, tel que le verset Al-Koursiy [V. 255/ S. Al-Baqarah n°2], car ce qui y est cité est la Majesté de Allâh taعàlà, Son éminence, et Ses Attributs. Ainsi, deux honneurs y ont été réunis : l’honneur du Dhikr et l’honneur concernant Celui Qui y est mentionné. Certains autres ont seulement l’honneur du Dhikr, tel que les récits sur les mécréants, et ceux qui y sont mentionnés n’ont pas d’honneur, ceux-là qui sont mécréants. De même que les Noms et les Attributs, ils sont tous équivalents quant à l’éminence et à l’honneur ; il n’y a pas de différence [d’importance] entre eux.
24
69.
LES PARENTS, ET LA FAMILLE DU PROPHÈTE Les parents du Prophète , lors de leur décès, ils n’étaient pas adeptes de mécréance. (C’est ainsi dans un manuscrit dans la Bibliothèque عÀrif Hikmat à Madinah : ‘‘mà màtà عalà l-koufr’’. Dans un autre, à la même Bibliothèque : ‘‘màtà عalà l-fitrah’’ : ‘‘lors de leur
wafàt, ils étaient selon la fitrah : la nature originelle pure’’. Et c’est aussi ainsi dans deux manuscrits dans
70.
Dàr Al-Koutoub Al-Misriyyah : la grande Bibliothèque nationale des Manuscrits et des livres du Caire) Abou Tâlib, son oncle et le père de [sayyidounà] عAliy رضي اهلل عنه, était mécréant lors de sa mort.
71.
Qâcim, Tâhir et Ibrâhim رضي اهلل عنهمétaient les enfants de Raçoulou-llâh . Fàtimah, Rouqayyah, Zaynab et Oummou Koulthoum رضي اهلل عنهنétaient toutes, les filles de Raçoulou-llâh .
72.
CROIRE AUX TEXTES ET AUX FONDAMENTAUX, COÛTE QUE COÛTE Si une personne a une confusion dans un sujet délicat quant à la connaissance sur [les fondamentaux élémentaires de] l’Unicité divine, elle devra croire sur le champ à ce qui est juste conformément à ce qui est accepté par Allâh taعàlà en attendant qu’elle trouve un 25
ع
73.
74.
Àlim à qui elle exposera ses interrogations. (C’est-àdire qu’elle devra admettre l’enseignement élémentaire de la Foi conformément aux Textes sacrés ; elle ne peut le mettre en doute, et elle doit rechercher à élucider ce qu’elle n’a pu comprendre auprès d’un vrai savant). La personne n’aura pas le droit de reporter la recherche, et elle ne sera pas excusée de suspendre l’admission de la croyance fondamentale en question. Elle en sera même mécréante en cas d’une telle suspension. Le Texte sur l’Ascension (Miعrâj) est véridique, et quiconque le rejette est adepte d’une mauvaise innovation, et il est égaré. L’apparition de Ya’jouj et Ma’jouj (Gog et Magog), le lever du soleil du point de son coucher, la descente de Içà عليه السالمdu Ciel, ainsi que le reste des signes du
ع
75.
Jour dernier conformément aux Textes authentiques et sûrs, tout cela est vrai et aura lieu. Et Allâh taعàlà guide qui Il veut vers le droit chemin. والله تعالى أعلم وأحكم والحمد لله وصلى الله وسلم على سيدنا وموالنا محمد النبي األعظم األفخم Traduction et annotations par Chaykh Khaled Ahmad, Mouballigh et KHATIB de AL AQSA MASJID, Premier Masjid à Maurice (1805) Port Louis, ILE MAURICE 16 Ramadân 1434 / 25.07.2013
26