monaco
mixite en zone frontaliere , Une strategie de densification pour monaco
Histoire
D’une orangeraie au bord de P.6 la mer ...
Analyse
socio-economique P.8 ... A une villégiature à la renommée internationale
Une urbanisation P.10 fulgurante
P.16 Population
Emplois P.18
P.12 Monaco de nos jours
Un territoire gagné sur la P.14 mer
P.20 Tourisme
évènementiel P.22
analyse
urbaine Introduction: P.24
Monaco ville dense
P.26 stratégies de densification verticales: stratégies de densification P.28 verticales: Tours
stratégies de densification P.32 horyzontales: Extensions en mer
stratégies de densification P.36 horyzontales: Densification au-dessus de la dorsale
Extensions de bâtiments existants
analyse
paysagere P.48 Ville pétrifiée
P.30 stratégies de densification verticales: Multifonctionnalité programmatique
P.34 stratégies de densification horyzontales: Dalles et bâtiments strates
entre mer et montagne P.50
P.38 Ville souterraine
Répartition des programmes P.40 P.42 Une seule et même ville Un urbanisme en amphithéatre P.44 P.46 densification de la frontière
P.52 “une topographie épineuse
Histoire d’une orangeraie au bord de la mer ...
© Centre de Presse de Monaco
Monaco-Ville
“ Charmante orangeraie que l’on appelle la Principauté de Monaco (...) et sa forteresse dans laquelle tiendrait toute la population” “Impression de voyage: une année à Florence” 1841- Alexandre Dumas
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Avant 1850, Monaco malgré son indépendance reconnue par la France et l’Italie, est isolée, pauvre, presque oubliée. Son territoire, à cette époque, s’étend alors sur une vingtaine de kilomètres carrés recouverts pour plus du tiers d’orangeraies, d’oliveraies et de vignes. Seul MonacoVille, surplombant la méditerranée du haut de ces remparts naturelles, est alors urbanisé en un tissu serré de maisons mitoyennes aux murs de couleurs chaudes. Mais en 1848 débute un mouvement révolutionnaire qui voit s’opposer Monaco, la ville princière, et Menton la ville nouvellement bourgeoise productrice d’agrumes qui revendique son indépendance. Il aboutit le 2 février 1861 à la signature d’un traité avec la France dans lequel Charles III, prince de Monaco, renonce à ses droits sur Menton et Roquebrune moyennant une indemnité de 4 millions de francs et la promesses d’un désenclavement par la route et le chemin de fer du territoire monégasque restant. Ce dernier ne s’étend alors plus que sur 163 hectares.
territoire de la principaute de monaco en 1847 FRANCE Gorbio
Sainte-Agnes
Monti
La Turbie
Roquebrune
Beausoleil
Monaco Cap d’Ail Menton
ITALIE Ventimiglia
Cap Martin
Histoire ... a une villegiature a la renommee internationnale
© Centre de Presse de Monaco
Monte-Carlo au segond plan du quartier de la Condamine
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Les années 1860 marquent la naissance d’une nouvelle ère pour la Principauté. Sous la direction de François Blanc puis de sa femme, Marie Blanc, est fondée, dès 1863, une nouvelle ville sur le plateau des Speluges, face au rocher, abritant les établissements de la société des « Bains de Mer de Monaco ». Grâce au thermalisme et au jeu, Monaco voit alors sa notoriété s’accroitre de manière fulgurante, favorisé en 1868 par l’arrivée du chemin de fer en Principauté. Face à la venue croissante de nouveaux visiteurs et résidents, l’urbanisme du reste du territoire commence, voyant se construire d’élégantes villas et de somptueux hôtels le long de spacieuses avenues. De grands architectes de l’époque tel que Charles Garnier, concepteur du nouveau casino et de l’opéra, participent alors à l’édification de ce nouveau quartier. Peu à peu celui-ci se transforme en une véritable ville fréquentée par tout le gotha que Charles III rebaptisera « Monte-Carlo », le mont de Charles. Ainsi, en 30 ans, la situation précaire de Monaco s’est transformée en une éclatante prospérité.
CARTE de la principaute de monaco en 1878
Histoire Une urbanisation fulgurante.
© Centre de Presse de Monaco
Le larvotto
© Centre de Presse de Monaco
Construction du terre-plein de Fontvieille
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La lignée de princes qui succèdera à Charles III après sa mort en 1889, n’auras de cesse de continuer son œuvre dans une volonté forte d’élever Monaco au rang de véritable capitale tant par son urbanisme que par son rayonnement intellectuel, artistique et sportif. Ainsi en moins de 100 ans l’ensemble du territoire de la Principauté est urbanisé jusqu’à saturation. De nombreux travaux sont alors entrepris pour favoriser le développement économique de la ville tel que l’aménagement de la baie Hercule en un port de commerce et de plaisance en 1911 mais aussi la réalisation de la première extension en mer du territoire monégasque donnant naissance à la zone d’activité de Fontvieille dans les années 1930. En 1949, Rainier III de Monaco, le « Prince Bâtisseur », monte sur le trône. Face aux destructions causées par la guerre mondiale, la demande croissante de logement de la part des nouvelles générations et la nécessité grandissante de développer le patrimoine hôtelier, le jeune prince entreprend un programme ambitieux de travaux qu’il poursuivra tout au long de son règne. Ainsi en quasiment cinquante ans Monaco voit son territoire s’étendre d’un peu moins de 40 hectares gagnés sur la mer avec l’édification des terre-pleins du Larvotto et de Fontvieille. Place est également faite pour de nouvelle construction avec la mise en souterrain de la voie ferrée qui sera entreprise en deux grandes séries de travaux. Enfin, en 2005, Monaco gagne une nouvelle fois sur la mer avec la construction d’une digue semi-flottante reliée à la terre par une contre jetée fixe de plus d’un hectare.
CARTE de la principaute de monaco en 1920
Histoire mONACO DE NOS JOURS
© Centre de Presse de Monaco
Vue du ciel de la Principauté
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Monaco, de nos jours jouit encore d’une importante prospérité. L’attraction qu’elle suscite tant par sa position géographique que par sa fiscalité intéressante contribue à son développement économique et démographique constant. La ville s’est tout au long de ce siècle et demi d’urbanisation intense sans cesse reconstruite sur elle-même afin de favoriser ce développement faisant souvent fis de son patrimoine. Peu de bâtiments, à l’exception du casino et de ses hôtels, témoignent encore de la grande époque de la Principauté tandis que les petites immeubles typiquement méditerranéens sont progressivement remplacés par des bâtiments d’habitations plus modernes mais dépourvus de toutes identités culturelles. La volonté du prince régnant de Monaco, le Prince Albert II dont le cheval de bataille est l’écologie, est de faire de Monaco un exemple en matière de développement durable. Désormais le développement de la Principauté, tant dans son architecture que par son urbanisme, est tourné dans ce sens.
CARTE de la principaute de monaco DE NOS JOURS
Histoire ei ll e pr du em quièr ar e e ti xt er en de sio Fo n nt vi
am he ĂŠn rc a g u l em e en t
du
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t
un territoire gagne sur la mer
1911
1930
Superficie de monaco : 168,1 Ha
Superficie de monaco : 173,6 Ha
3%
14
6%
16,8%
c noon uvstr el uc le ti di o n gu d e e l
a
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c te on rr st e- r u pl ct ei io n n du du La rv 1967
Superficie de monaco : 179 Ha
de d u ux quièm ar e e t i xt er e densi Foon nt vi
to
es re L a st rv ru ot ct to ur e t at i de o n s e du s pl ag
1958
1973 Superficie de monaco : 201 Ha 18,9%
Superficie de monaco : 202 Ha 19,3%
“ Le territoire, qu’il sera de plus en plus difficile et coûteux d’accroître, est progressivement englouti par l’expansion continue de la ville qui conditionne la prospérité permettant au pays de poursuivre son développement. Les solutions viendront de la mer ...” Le Prince Rainie III
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Analyse socio-economique population 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0
1760
1860
1870 1890 1910 1930 1950 1970 1990 2010 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 2013
repartition des nationalites
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La population de Monaco des suites de sa notoriété acquise à la fin du XIXème siècle n’a eu de cesse d’augmenter atteignant de nos jours plus de 35 000 habitants. Avec un territoire de 2,2 km2, Monaco se classe alors au premier rang des pays les plus densément peuplés (17 557 hab/km2). Cette croissance est en partie due à la population native du pays, les monégasques, qui grandit de manière conséquente de génération en génération. Ainsi à l’horizon 2050, leur hébergement nécessitera la construction de plus de 300 000 m2 de logement appartenant à l’Etat, les logements domaniaux soit l’équivalent de 7 tours à l’image de celle nouvellement construite, la tour Odéon. Cependant, les monégasques restent en infériorités face aux autres nationalités présentes en Principauté. Les français, travaillant pour la plupart pour l’Etat monégasque, sont ainsi majoritaires tandis que le reste de la population se répartie entre ressortissants de l’Union Européenne, américains ou encore Russe et qataris. Au total se sont plus de 140 nationalités différentes qui se côtoient faisant de Monaco une ville hautement cosmopolite, bien que réservée à une certaine élite. Cette diversité d’origine est un des moteurs principaux du développement économique de la Principauté. Néanmoins Monaco, à l’image des grandes villes de méditerranée, fait face à une population de plus en plus vieillissante avec une majorité de sa population âgée de 40 ans et plus.
repartition des nationalites
Monégasques
Autres
Américains Suisses Allemands Belges
Anglais Français
Italiens
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Analyse socio-economique ECONOMIE
Entrée principale de la gare
Intérieur de la gare
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Monaco constitue un bassin d’emplois important et voit ainsi chaque jour sa population doublée avec l’accueil de plus de 40 000 travailleurs pendulaires. La plupart d’entre eux viennent des villes proches telles que Nice ou Cannes mais aussi d’Italie faisant de la gare de Monaco un des points stratégiques de Monaco. Son aménagement cependant ne reflète pas son importance et la gare est pour le moment simplement pensée comme un réceptacle redirigeant le flux de voyageurs vers différents lieux dans la ville. Nichée sur les flancs du vallon Sainte-Dévote, elle manque de l’élément caractéristique des gares qui permettrait de l’identifier comme telle : une place. Cette dernière existe pourtant physiquement mais ne semble pas connectée avec la gare. Elle n’accueil aucun programme qui permettrait de la dynamiser et ainsi de faire que la gare de Monaco, avec la vue qu’elle offre sur la Principauté, plus qu’un simple lieux de passage. Le flux automobile généré par l’arrivée quotidienne des travailleurs pendulaires a contraint la Ville à entreprendre d’importants travaux d’aménagement de son réseau routier notamment la construction de la « dorsale ». Cette axe principale, relie les grandes zones d’activités aux principaux accès automobiles de le ville. Cette gestion du flux est complétée par de nombreux parkings (36 parkings publics dont 9 pour le seul quartier de Fontvieille principale zone d’activité de la ville) sur l’ensemble du territoire monégasque permettant le stationnement des voitures hors des rues étroites de la Principauté au cours de la journée.
nombre de salarIES PAR LIEU DE RESIDENCE
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
Autres
Italie
France, autres communes
France, communes limitrophes
Monaco
0
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Analyse socio-economique Tourisme
559 377 nuités
79 090 nuités / an
25 431nuités / an
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26 144 nuités / an
480 287 nuités / an
27 515 nuités / an
10 376 nuités / an
16 582 nuités / an
453 329 nuités / an
La situation géographique de Monaco, son climat méditerranéen et sa notoriété ont fait de la principauté une destination prisée des touristes. Le secteur hôtelier, très développé sur le territoire, propose plus de 2 800 (à vérifier) chambres pour un total de 900 000 nuitées en 2006. Le tourisme a toujours principalement été orienté vers la clientèle de luxe, attirée par les nombreuses manifestations sportives et les évènements mondains qui anime Monaco tout au long de l’année. De nombreuses structures assurent l’accueil et le divertissement des tourismes tel que le casino ou encore l’établissement des thermes marins. Elles appartiennent pour la plupart à la société des bains de mer, société de l’Etat monégasque générant un chiffre d’affaire représentant 25% des revenus de la Principauté soit plus de 350 millions d’euros. Depuis peu, notamment suite à la construction du Grimaldi forum qui comprend de nombreuses salles de conférences et accueillant chaque année d’important congrès, le secteur touristique s’est redéployé vers le tourisme d’affaire qui représente désormais 25% des nuitées dans les hôtels de la Principauté.
transport et entreposage
Autres acitvités de service
industrie manufacturière, extractive et autres
information et communication
construction
hébergement et restauration
commerce de détail
administration, enseignement, santé et action sociale
activités immobilières
commerce de gros
activités scientifiques et techniques, services administratifs
activités financières et d’assurance
pib par secteur d’activite 700 000
600 000
500 000
400 000
300 000
200 000
100 000
0
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Analyse socio-economique evenementiel Du rayonnement sportifs de Monaco la plus part ne retiennent que le Grand Prix Automobile que la ville accueil chaque année. Cependant, la vie en Principauté est rythmée d’évènements culturels et sportifs d’ampleur internationale mais pour certain assez méconnus du grand public tel que le meeting d’Athlétisme ou encore le festival du cirque, véritable tremplin pour les jeunes artistes. Ce manque de reconnaissance est en grande partie dû à l’insuffisance des structures d’accueil adaptées à ce genre d’événement. Ainsi la plupart prennent place sous des chapiteaux immenses sur le port faisant de celui-ci un chantier perpétuel entre deux évènements majeurs. D’autres encore, tel que le Rolex Master de Monte-Carlo n’ont de lien avec Monaco que le nom qui leur ai donné et se déroule en vérité sur le territoire français. Les autres enfin, malgré leur renommé, ne peuvent accueillir totalement tout le public escompté. C’est le cas du meeting international de natation prenant place dans la piscine du Stade Louis II.
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evenements a monaco au cours de l’annee décembre
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novembre
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Noël
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juin juillet
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analyse urbaine Introdcution: Monaco ville dense Le tissu urbain de Monaco est arrivé à une saturation horizontale quasi complète. Le foncier disponible est rare, certains espaces devant rester libres de toute construction pour permettre à la ville de respirer. Ce sont ces respirations et des gabarits de bâtiments pas trop élevés jusqu’à maintenant qui permettait à la ville de conserver une échelle humaine et d’éviter à ses usagers une sensation d’étouffement malgré son importante densité. Monaco, de part son développement économique et démographique constant, nécessite la construction tout les 10 ans de plus de 350 000 m2 de surface répartie entre commerces, bureaux, logements et équipements publics. De part l’exigüité de son territoire la ville n’a eu de cesse de renouveler et de compléter ses stratégies de densification à la fois verticales et horizontales afin de répondre à ce besoin sans cesse renouvelé d’espace. Certaines de ces stratégies ayant atteint leurs limites, la ville est rentrée depuis peu dans une nouvelle ère de son urbanisme qui la voit peu à peu renier son environnement proche tant naturel que urbain.
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analyse urbaine strategies de densification verticale : extensions bATIMENTS EXISTANTS
L’hôtel Métropole et son centre commercial
bâtiments le long du boulevard des moulins
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Très vite au début du XXème siècle, l’évidence est constatée : le territoire monégasque ne suffira pas à contenir la ville nécessaire au développement tant économique que démographique de la Principauté. Les bâtiments sont alors encore à cette époque relativement bas, ne dépassant que très rarement les trois étages. Afin de subvenir aux premiers besoin important d’espace supplémentaire et suite au destructions de la guerre, le règlement d’urbanisme est modifié afin de permettre aux propriétaires l’extension en hauteur de bâtiments existants le long d’axes routier majeur de la Principauté (ex : le boulevard des Moulins) . Certain bâtiments publics, en grande partie des hôtels, profite également de cette possibilité d’extension afin d’augmenter leur capacité d’accueil gagnant jusqu’à 3 étages. Ces extensions tant dans le domaine privés que publics devait être réalisées en accord parfait avec la façade initiale du bâtiment. Cependant le changement des techniques de constructions et de matériaux employés créée une distinction souvent marquée entre le bâtiment de base et son extension. Avec l’évolution des techniques de construction, ces extensions ont pu ensuite être également réalisées en sous-sol. C’est le cas de l’hôtel métropole qui lors de sa reconstruction s’est doté d’étages supplémentaires qui comprennent un centre commercial et un parking.
situation des extensions de batiments dans le territoire
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analyse urbaine strategies de densification verticale : LES TOURS
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Le mirabeau
Le Columbia palace
Le Formentor
L’annonciade
Le développement important de la Principauté dans les années 1960 à contraint Monaco à favoriser la construction de gratte-ciel. Le premier d’entre eux, le Millefiori, conçu en 1963 par les Frères Cravéro, restera pendant plus de 40 ans le point le plus haut de Monaco (111m). Après sa construction, de nombreuses tours lui succèderont jusque dans les années 80 où, face aux nombreuses critiques sur ces choix architecturaux, une limitation des hauteurs sera instaurée. Néanmoins, face à une demande constante d’espace supplémentaire, notamment suite à l’abandon du projet d’extension en mer de 2008, mais aussi une certaine recherche de notoriété, cette limitation est de nouveau levée permettant la construction de trois nouvelles tours. Parmi elles, le gratte-ciel Odéon qui, avec plus de 170m de hauteurs, se classe parmi les plus hauts bâtiments d’Europe. Au total aujourd’hui, se sont plus de 15 tours qui viennent percer le skyline régulier de la Principauté. La plus part de ses immeubles de grandes hauteurs sont résidentiels et n’accueillent des bureaux que dans les étages inférieurs. Cependant leur aménagement est parfois paradoxale dans une ville en constante recherche d’espace. La tour Simona par exemple, conçue par l’architecte Jean-Pierre Lott, n’accueil, malgré ses 90m, que 24 appartements dans une volonté de fournir à Monaco des appartements de toujours plus grand standing.
situation des tours dans le territoire
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analyse urbaine strategies de densification verticale : MULTIFONCTIONNALITE PROGRAMMATIQUE Tribunes pistes d’athlétisme pelouse
bureaux
bureaux bureaux
piscine
salle multisports
université parkings salles de sports entrée
administration
archives
Le stade Louis II réalisé par les architectes Henry Pottier, Philippe Godin, Jacques Rechsteiner, Rainier Boisson et Joseph Iori : un exemple d’optimisation de la multifonctionnalité programmatique au sein d’un bâtiment.
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Le gain de surface en Principauté passe également par des superpositions, parfois audacieuses, d’une multitude de programmes. On trouve ainsi sur le territoire monégasque de nombreux bâtiments cumulant plusieurs fonctions (centre commercial-musées-habitat individuel, école-église-logements etc.) Parmi eux le stade Louis II se veut un exemple d’insertion dans un contexte urbain dense d’un équipement public d’ampleur. Le stade d’athlétisme et de football d’une capacité de 20 000 spectateurs, se situe à 3 étages du sol naturel permettant la mise en place dans les étages inférieurs d’un important parking mais aussi d’un complexe sportif complet comprenant de nombreuses salles de sports et une piscine olympique. La surface sous les gradins y est optimisée accueillant 1 600 m2 de locaux commerciaux et 9 200 m2 de bureaux principalement destinés à l’administration monégasque. Le tout se complète par les locaux de l’institut universitaire de Monaco et le centre de formation des futurs joueurs de l’ASM. La zone d’activité proche du stade est elle aussi surprenante. Les différentes entreprises et usines ne se dispersent pas en plusieurs bâtiments comme habituellement mais sont tout autant de plateaux qui se superposent et se condensent au sein d’un même immeuble.
situation des batiments multi-programmatique dans le territoire
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analyse urbaine strategies de densification HORYZONTALE : EXTENSION EN MER
© Centre de Presse de Monaco
vu du Port Hercule
“ Le port moderne n’est aujourd’hui plus q’une découpe sur l’eau de l’épure des ingénieurs” “Poésie sur Alger” Le Corbusier
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Le destin de Monaco est depuis toujours lié à la mer. Lorsque l’urbanisation arrive à saturation c’est naturellement vers cette nouvelle limite que les regards se tourne pour envisager l’extension de la ville. Les premiers travaux entrepris en 1911 voient l’aménagement de la baie Hercule en un véritable port selon les conceptions modernes de l’époque. C’est l’ingénieur français Batard-Razelière qui dirigera alors les travaux. La première véritable extension en mer du territoire de la Principauté est entreprise dans les années 1930. Prémices du futur quartier de Fontvieille, ce terre-plein de 5,5 ha, accueille alors un zone d’activité et d’influence. Sous la direction du Prince Rainier III de Monaco de nombreux travaux se succèderont permettant à Monaco de s’étendre de plus de 30 hectares avec la construction des terre-pleins de du Larvotto en 1967 et celui du quartier de Fontvieille en 1973. Bien que nécessaires, ces extensions à répétition ont radicalement changées le visage du littoral de Monaco, rompant avec le paysage habituel des bords de la méditerranée qui voit se succéder caps et baies. La future extension en mer qui sera réalisée au large du Portier devrait renouer avec une volonté d’un paysage en accord avec son environnement. La question demeure quand même sur la pertinence d’une extension aussi grande plutôt que de multiples petites interventions tout au long du littoral qui rendrait progressivement à Monaco son visage méditerranéen.
situation des extensions en mer dans le territoire
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analyse urbaine strategies de densification HORYZONTALE : Batiments strates
Centre Commercial de Fontvieille
Le Loewes et l’auditorium Rainier III
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La topographie épineuse de la Principauté contraint les ingénieurs et architectes à de grandes prouesses technique afin d’inscrire les bâtiments dans un terrain accidenté. Néanmoins si l’on sait en tirer profit cette insertion peut devenir un véritable atout permettant un gain d’espace important et la mise en place d’une continuité de l’espace public entre les différentes strates de Monaco. Le centre commercial de Fontvieille de l’architecte Chérif Jahlan conçu comme un véritable iceberg ne fait émerger qu’un tiers de son programme. Le toit de cet édifice vient au contact direct avec la strate dans laquelle il s’insère, offrant une véritable terrasse avec vue sur le quartier de Fontvieille. Il accueille en son cœur un passage public souterrain de grande importance qui relie le quartier au reste de la Principauté.
situation des bATIMENTS STRATES DANS LE TERRITOIRE
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analyse urbaine strategies de densification HORYZONTALE : densification de la dorsale
accès à la dorsale
Partie non-enterrée de la dorsale
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En 1999, les travaux de mis en souterrain de la voie de chemin de fer se terminent laissant un espace libre d’environs 4 hectares au cœur de la Principauté. Une voie de circulation majoritairement souterraine est alors mise en place sur l’ancien tracé du chemin de fer afin de permettre une fluidification de la circulation automobile. Cet axe majeur à double voie permet la traversée de part en part de Monaco tout en étant connecté à la desserte en surface locale de tous les quartiers. Une densification linéaire au dessus de la portion enterrée de la dorsale a permis un gain important de nouveaux espaces constructibles accueillant notamment le nouveau lycée hôtelier, le collège Charles III mais aussi de nombreuses opérations immobilières ( 533 appartements au total). La partie est de la dorsale reste pour l’instant à découvert mais constitue pour la Principauté une importante réserve foncière.
schemas de fonctionnement de la dorsale
Bati
Tunnel Vers la gare
Vers la Turbie, Nice
Dorsale
Vers le port Vers Cap d’ail, Eze, Nice
Vers Fontvieille
Vers Menton et l’Italie
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analyse urbaine Monaco : ville souterraine
Souterrain du centre commercial de Fontvieille
Souterrain d’accès à la gare
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A Monaco, de part son territoire très accidenté, le continuum de l’espace public passe par de nombreux escaliers, ascenseurs et souterrains. Au total se sont 122 ascenseurs publics, 72 escalators et 12 trottoirs roulant qui jalonnent la Principauté permettant la circulation piétonne, premier mode de déplacement à Monaco, entre les différents quartiers. Les souterrains sont souvent nichés au cœur des bâtiments ou de la roche et il est parfois difficile pour les non initiés de se retrouver dans le labyrinthe, efficace mais complexe, qu’ils constituent. La circulation automobile et le stationnement des véhicules sillonnent également le sous-sol de la principauté nécessitant des ouvrages d’art important tel que le tunnel reliant Fontvieille au Port Hercule directement percé dans la base du Rocher.
h么pital
gare
galerie commercial stade ecole + th茅atre galerie commercial
grimaldi forum
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analyse urbaine repartition des programmes 5,3 % tourisme 14,2% bureaux 55,2% logements 25,3 % équipement
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gabarit La répartition des différents programmes (logements, équipements publics, bureaux, complexes touristiques) est 17 étages fortement sectorisée à Monaco et fonctionne essentiellement par quartier. Ainsi les quartiers du Larvotto et de MonteCarlo sont majoritairement dédiés au tourisme, accueillant 30 m de nombreux hôtels tandis que Fontvieille se divise en une grande partie de logements appartenant domaniaux loués aux monégasques et en une zone d’activité importante regroupant entreprises et usines non polluantes. Le rocher, avec sa position dominante, est quant à lui le siège des différents pouvoirs. On y trouve les bâtiments du conseil national (pouvoir législatif), du ministère d’Etat et du palais princier (pourvoir exécutif) ainsi que la mairie de Monaco et son palais de justice. Le logement se répand lui sur les hauteurs Monaco jusqu’à la frontière accompagné de façon disséminé des équipements publics et religieux, Monaco étant un état catholique, nécessaires à la vie quotidienne.
rEPARTITION DES PROGRAMMES DANS LE TERRITOIRE
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analyse urbaine Monaco - Beausoleil - Cap D’ail : une seule et meme ville Le tissu bâti mais aussi le réseau routier de Monaco, Beausoleil et Cap-D’ail sont continus constituant une seule et même ville transfrontalière. La frontière entre la France et Monaco, à l’exception des deux bornes d’entrée de ville situées de part et d’autre de la Principauté, n’est pas perceptible et l’on peut successivement, dans la même rue, passer d’un pays à un autre sans s’en rendre compte. La frontière n’est pas clairement marquée, les bâtiments, aux inspirations méditerranéennes, sont souvent similaire et seul un léger changement du traitement de l’espace public et de son mobilier urbain permet la distinction entre les deux pays. De nombreux bâtiments se situent en même temps sur les deux pays et les accords pour l’aménagement de cette zone commune sont fréquents afin d’assurer une cohérence du tissu bâti. C’est le cas par exemple de la ZAC Saint-Antoine construite en territoire français mais subventionnée en grande partie par l’Etat monégasque. En effet, la Principauté, afin de faciliter l’accès à la zone d’activité de Fontvieille depuis la France nécessitait la construction d’une voie de contournement souterraine sans pouvoir la mettre en place sur son propre territoire. De l’autre côté la France avait pour objectif d’urbaniser cette dent creuse, résultat de délaissés de l’ancien chemin de fer SNCF. Monaco a ainsi financé une partie de la construction de la ZAC insérant la voie de desserte de Fontvieille au cœur du bâtiment. Les programmes qui y sont accueillis (parking, commerces etc.) sont également profitables aux deux pays. 42
une seule et meme ville
analyse urbaine Densite : un urbanisme en amphitheatre L’urbanisme de Monaco repose sur une réflexion de l’architecte Eugène Baudoin s’appuyant sur un système de trois amphithéâtres séparés par les points paysagers remarquables que sont le Rocher et le plateau des Spélugues. Le territoire se divise alors, hors des zones protégées ( Monaco-Ville, Vallon de Sainte-Dévote) et des zones verts ( Jardin Exotique, Vallon de la Rousse ), en quatre secteurs permettant une croissance progressive de la hauteur du bâti et reléguant les bâtiments les plus hauts en arrière plan de la ville.
Vue du Rocher : quartier de la Colle
Vue du Rocher : quartier de Fontvieille
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+ de 30 000 27 000 24 000 21 000 18 000
REPARTITION DES HABITANTS SUR LE TERRITOIRE
15 000
+ de 30 000
12 000
27 000
9 000
24 000
6 000 3 000 0
21 000 18 000 15 000 12 000 9 000 6 000 3 000 0
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analyse urbaine densification de la frontiere
le quartier de l’annonciade vu de la France
derniers bâtiments monégasque avant la frontière
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Le règlement d’urbanisme de la Principauté, reléguant les immeubles de grande hauteurs à l’arrière plan de la ville, et la reprise de la course à la hauteur constitue progressivement une véritable frontière bâti entre la France et Monaco, séparant de façon de plus en plus nette les deux villes de Monaco et Beausoleil qui n’en sont en vérité qu’une. Les tours et leurs dalles viennent progressivement rompre les continuités tant physiques (circulation piétonne et automobile) que visuelles entre les deux pays. Cette zone frontière où les limites de hauteurs explosent perd progressivement l’échelle humaine que Monaco avait su conserver malgré l’importante densité de son tissu bâti. Le phénomène est d’ailleurs destiné à s’amplifier avec la libération progressive d’un important foncier. Les gratte-ciel et les grands immeubles d’habitation remplaceront bientôt les dernières villas et les anciens petits immeubles collectifs qui assuraient jusqu’à présent une transition progressive entre le tissu dense et haut de la principauté et celui plus épars et bas de Beausoleil. Le quartier de l’annonciade, actuel lieu de construction de la future tour odéon, est représentatif de la mise en place progressive de cette véritable enceinte bâtie. Monaco dans sa conquête incessante de surface supplémentaire tourne progressivement le dos à la France. la ville semble se murer progressivement.
densification de la frontiere : etat actuel
tours (+ de 25 étages)
immeubles à gabarit élevé (15 étages et +)
destructions prévues
zones frontières
zones des gabarits élevés (50 M)
scenario de la construction des 1 225 000 m2 sous forme de tours selon le foncier disponible tours (+ de 25 étages)
immeubles à gabarit élevé (15 étages et +)
destructions prévues
zones frontières
zones des gabarits élevés (50 M)
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analyse paysagere paysage urbain : une ville pETRIFIEE
“ les dernières cinquantes années (...) ont aboli les richesses naturelles environnantes et pétrifé sans remord la ville neuve” le quartier de l’annonciade vu de la France
derniers bâtiments monégasque avant la frontière
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“Poésie sur Alger” Le Corbusier
le quartier de l’annonciade vu de la France
“ les murailles locatives, ‘n’ont pour vis à vis que des murailles percées de fenêtres qui les regardent (...) 200m de croutes de maisons à traverser de votre pensée” “Poésie sur Alger” Le Corbusier
derniers bâtiments monégasque avant la frontière
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analyse paysagere
Monaco: entre montagne et mer
“ un coups de jarret nous a porté ici, dans l’azur, mer et ciel joints et unifiés” le quartier de l’annonciade vu de la France
derniers bâtiments monégasque avant la frontière
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“Poésie sur Alger” Le Corbusier
le quartier de l’annonciade vu de la France
“ étendant un tapis de houle douce et verte aux pieds de la ville, jouxtante la houle bleu des flots, les jours de vents, les moutons blancs de la Méditerranée et le frémissement des palmes” “Poésie sur Alger” Le Corbusier
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analyse paysagere une “topographie epineuse”
“ un coups de jarret nous a porté ici, dans l’azur, mer et ciel joints et unifiés” le quartier de l’annonciade vu de la France
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“Poésie sur Alger” Le Corbusier
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Monaco a vu, en un siècle et demi, son visage changé de manière radicale. Ce petit état de quelques arpents de terre plantés d’oranger s’étendait alors sur le pied des Alpes, entre mer et montagne, comme protégé de cet écrin naturel qui depuis 700 ans lui servait de berceau. Sous l’essor du Prince Charles qui destine la Principauté à une renommée internationale la ville entre alors dans une nouvelle ère d’urbanisation accélérée. La densification horizontale est désormais arrivée à saturation de par l’exiguïté du territoire. La ville est en constante reconstruction sur elle-même faisant fi de son patrimoine au profit d’une volonté toujours plus forte de développement. L’identité nationnale à Monaco est forte mais la ville, elle renie, progressivement son histoire. Le changement est constant à Monaco, les chantiers toujours plus nombreux rythment les rues tandis que les grues sont devenues parties intégrantes de la skyline de la ville. Ces nombreux changements du tissu urbain ont peu à peu effacé la topographie naturelle du site au profit de larges avenues ou d’immenses dalles. La course à la hauteur et les extensions en mer à répétition, nécessaires au développement de la ville, ont modifiés son paysage. Le regard doit désormais se porter toujours plus haut pour apercevoir le flanc des Alpes, il doit s’échapper d’un tissu urbain trop dense pour contempler la mer. La ville dans sa course à la renommée et à un nécessaire espace a perdu son humilité, prenant le pas sur son environnement naturel. Elle s’est comme refermée sur elle-même tournant le dos au paysage naturel qui l’entoure. Monaco dans cette tendance de plus en plus forte à l’introspection a également tournée le dos progressivement à la France avec qui pourtant elle est si liée. les accords se multiplient entre les deux pays mais l’unique ville formée par 54
Monaco et ses communes limitrophes se scinde progressivement en deux. Enfin, bien que le développement durable soit mot d’ordre pour l’évolution future de la Principauté, une nouvelle extension en mer et de nouvelles tours vont venir gangréner une nouvelle fois le paysage du littoral méditerranéen. Les volontés fortes (identité culturelle, écologie etc.) de Monaco voit leur contradiction se mettre en place de par le traitement de son urbanisme.
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