monaco
mixite en zone frontaliere , Une strategie de densification pour monaco
echelle
du quartier
echelle TERRITORIALE
P.16 séquences urbaines la zone transfrontalière P.6
le bâti: orientation Est/Ouest P.18 P.8 gabarit
P.20 la trame nouvelle dynamique P.10 espace public, fil d’Ariane P.22
P.12 révéler le site P.24 ESPACES VERTS
echelle du Batiment
mixitĂŠ programmatique P.28
P.30 la trame comme outil
nouvelles connexions P.32 et dynamique de quartier
Monaco de part l’exiguïté de son territoire et la complexité de son sol à la topographie très accidenté nécessite toujours plus d’espace supplémentaire afin d’assurer son développement. L’urbanisme actuellement en place sur la Principauté tend à perdre peu à peu l’échelle humaine que Monaco avait su conserver jusqu’à il y a peu. Il renie progressivement le paysage tant naturel que urbain qui l’entoure avec la construction de toujours plus de bâtiments de grandes hauteurs et à coup de grandes opérations d’extension du territoire sur la mer qui viennent défigurer le littoral. D’ici 2050 ce seront 1 225 000 m2 supplémentaires qui seront nécessaires à la croissance de la ville et les conséquences sur le paysage risquent d’être importantes. Ce projet propose de réfléchir à la mise en place de ces 1 225 000m2 sans avoir à recourir à une extension en mer coûteuse et peu respectueuse du littoral, ni à la typologie de la tour inapproprié au site. Il sera réfléchi aux trois échelles que sont le territoire, le quartier et le bâtiment et régi par trois volontés fortes qui découlent de l’analyse de Monaco : - la révélation de la ville et ses limites - la redécouverte de son paysage et de sa topographie naturelle - la mise en place d’une nouvelle dynamique pour Monaco.
Echelle territoriale La zone transfrontaliere
la zone frontalière vue de la France
L’installation du projet à l’échelle du territoire découle d’un constat : De par son urbanisme en amphithéâtre la ville relègue les immeubles de grandes hauteurs et les tours en arrière-plan hors le tissu urbain (tissu bâti, réseau routier, espaces public) est continue entre Monaco et ses communes limitrophes, tout particulière avec Beausoleil, et ne forme qu’une seule et même ville. Peu à peu une véritable rempart bâti s’établi entre les deux pays. Ce processus de densification de la zone transfrontalière est voué à s’amplifier de part le foncier qui y est encore disponible. Il n’est pas question dans ce projet de nier ce processus utile au développement de la ville mais plutôt de le repenser et de l’accompagner afin de limiter l’impact tant visuel que physique du bâti. Cette zone est d’autant plus stratégique qu’elle ne présente pas à l’heure actuelle de véritable dynamique de quartier. Essentiellement résidentielle, l’échange social entre les deux pays ne s’y fait pas, chacun restant de son côté d’une frontière qui pourtant n’est pas visible. Elle est propice à l’accueil de nouveaux programmes qui profiteraient tant à Monaco qu’à ses communes limitrophes.
La zone frontalière vue de Monaco
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Echelle territoriale gabarit Monaco tant pour son développement économique que démographique nécessite tous les 10 ans la construction de 350 000 m2 de surface de plancher répartie entre logements, bureaux, équipements publics et touristiques. A l’horizon 2050, ce seront donc 1 225 000 m2 qui seront nécessaire à la Principauté auxquels ont peut rajouter les quelques 32 000m2 de bâtiments retirer afin de repenser dans sa globalité ce processus de densification de la zone proche de la frontière, soit un total de 1 525 000 m2. La frontière terrestre, à l’exception de la partie longeant le quartier de Fontvieille, s’étend sur approximativement 4350m. Combiné à l’objectif de surfaces requises par la Principauté, ce chiffre permet la mise en place d’un gabarit en accord avec la volonté de limitation de l’impact visuel et physique du bâti, soit une enveloppe théorique continue de 25m de larges sur onze étages. Afin de permettre des variations de hauteurs qui accentueront la perception de la topographie épineuse du site mais aussi des respirations importantes entre les bâtiments, ce gabarit est élargi à 30m de larges sur 17 étages, soit 50m de haut.
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objectifs pour 2050
bâtiments enlevés
+ 1 225 000 m2
= 1 525 000 m2
300 000 m2
17 étages
gabarit
14 étages
25 m
1 525 000 m2
épaississement frontière
frontière terrestre
X 4350 M
30 m
25 M
= 108 550 m2
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Echelle territoriale Reveler le site La topographie épineuse de Monaco est révélée par un gabarit constant tout au long de la ligne de la frontière jusqu’à l’installation de densifications verticales vers le bas qui viennent souligner les vallons. La skyline de Monaco reflète désormais le caractère accidenté de son sol. Les limites de la ville sont elles aussi mises en évidence par cette densification qui, légèrement plus haute que la majorité du tissu bâti de Monaco, vient souligner la ligne de la frontière. Enfin, certains bâtiments acceptent des exceptions à la limite de hauteur afin de signaler les principales entrées de la ville, comme des repères visuels. Monaco-Ville
Monaco-Ville
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Echelle territoriale Nouvelle dynamique L’ensemble des bâtiments qui se succèdent dans le gabarit mis en place sont pensés comme un tout, spécialement à l’échelle du quartier, qui se complète et s’équilibre tant au niveau des surfaces générées (un bâtiment haut venant compenser par exemple une place) que dans les programmes qu’ils accueillent. Ces derniers, pour la plupart, permettant la mise en place de véritables dynamiques de quartiers et profitent à la vie quotidienne. Cependant, des équipements plus importants, qui manquent à Monaco et à ses communes limitrophes, y prennent également place créant de véritables zones de encontre entre les deux pays. Ainsi l’on peut trouver le long de la zone frontalière un cinéma, un complexe sportif, une école des arts scéniques, une bibliothèque ou encore un théâtre. Le logement es les bureaux se répartissent ensuite différemment tout au long de la frontière de manière à correspondre aux différentes séquences urbaines qu’elle traverse et à s’adapter au contexte environnant.
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complexe sportif piscine école d’infirmière
école des arts scéniques
bibliothèque
théatre
bureaux logement
cinéma
base nautique
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Echelle du quartier sEQUENCES URBAINES
vue de la gare et de ses alentours
Vue de la zone d’habitation dense
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Le zoom choisit à l’échelle du quartier est révélateur de l’ensemble de la zone frontalière afin de permettre une certaine extrapolation du fonctionnement globale de la densification. Il cumule quatre séquences urbaines différentes : Une zone où la frontière jouxte un équipement public important se situant sur le territoire français. Ce terrain de football ne bénéficie pas de vestiaires (seulement des préfabriqués) et d’espaces de rencontres abrités nécessaire à son bon fonctionnement. La seconde séquence traverse une zone de logements très dense mais relativement basse sur une topographie très accidentée. La séquence centrale est une grande place relativement peu aménagée se situant au- dessus de la gare de Monaco, creusée dans la roche du vallon Sainte Dévote. L’actuellement bâtiment d’entrée de la gare vient entraver la perspective de la place qui s’ouvre sur le port de Monaco. La dernière séquence enfin se situe au milieu d’une zone beaucoup moins dense où les immeubles les plus proches se situent à plus de 100 m les uns des autres mais sont relativement hauts, gênant les ouvertures visuelles vers la mer. Le travail de la densification de la frontière viendra donc s’adapter à chacune de ces situations tant au niveau de sa morphologie, du traitement de l’espace public que des programmes qu’elle accueille.
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Echelle du quartier insertion des batiments Les bâtiments du projet viennent s’implanter selon une orientation Est/Ouest qui leur permet de profiter tant d’un ensoleillement maximal que de vues sur la montagne ou sur la mer, voir les deux pour les grands équipements publics traversant les 30m d’épaisseur maximale du bâti. Cette orientation induit un désaxement par rapport au tissu bâti environnant qui suit habituellement les différentes courbes de niveaux, s’alignant les uns derrière les autres et vient ainsi marquer la frontière. Il permet de créer des porosités spatiales et visuelles entre le tissu des deux villes et de faciliter le passage pour les piétons de l’une à l’autre. Leur emplacement exact sur le site est réfléchi de manière à éviter les vis-à-vis et afin de venir chercher les percées visuelles vers la mer au milieu du tissu dense de Monaco. Le gabarit de ces bâtiments s’adapte également à la séquence urbaine traversée avec par exemple des hauteurs plus importantes pour les édifices près du stade du football ou au milieu de la zone moins dense permises par l’éloignement, et donc la prise de hauteur, du tissu bâti qui les entoure. Au niveau de la gare la densification se fait vers le bas autour de l’accès existant à la gare souterraine. Les programmes percent le sous-sol jusqu’à venir à flanc de vallons afin de profiter au maximum de la vue sur le port de Monaco qu’il offre. L’entrée est signalée par un cube en verre qui permet de conserver l’ouverture de la perspective de la place sur la mer. 20
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Echelle du quartier trame et structure Une trame, basée sur l’orientation Est/Ouest, permet le dessin des bâtiments mais aussi l’installation de la mixité programmatique qui sera expliquer dans la partie de ce projet qui concerne l’échelle du bâtiment. Elle s’adapte au contexte environnant, s’interrompant au niveau des routes mais assure la continuité du traitement du bâti tout au long de la zone frontalière. Structurellement, cette trame prend la forme d’un système poteaux-poutres qui assure les percées visuelles au cœur du bâtiment tout particulièrement au niveau des programmes de rez-de-chaussée avec leur importante hauteur sous plafond.
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batiments
espaces publics
O Vues
E
Espaces verts aco Mon
PorositĂŠ spatiale
n Fra
ce
Espaces verts
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Echelle du quartier ESPACE PUBLIC: fil d’ariane L’espace public est traité de deux façons différentes. La première partie minérale, plutôt dessinée, est continue tout au long de la frontière comme un véritable fil d’Ariane assurant le lien entre les différentes strates. Elle facilite la circulation piétonne, s’appuyant ou rentrant dans les bâtiments. Il se trouve aussi bien sur le sol naturel qu’aux différents étages des édifices, fournissant l’espace public nécessaire aux différents équipements publics qui se répartissent tout au long du projet. Au sol, il vient s’infiltrer entre le bâti existant, guidant le piéton vers des percées visuelles sur la mer ou la montagne. Il passe successivement de Beausoleil à Monaco afin de renforcer les porosités spatiales créer entre les deux pays. Son traitement simple mais régulier est également l’un des marqueurs de la frontière jusqu’alors imperceptible. Au niveau de la gare il s’infiltre dans le sol autour du vide d’accès aux quais et assure la connexion entre cette infrastructure de transport d’ampleur et la surface. La topographie du terrain est respectée au maximum par la mise en place de petites terrasses préférables à de gros aplatissements du terrain.
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Echelle du quartier ESPACEs verts La seconde partie de l’espace public est traitée de façon plus naturelle sous forme de pelouse et de talus qui viennent réellement révéler la topographie du site. A l’image de l’espace public plus minéral, ces espaces de véritables respirations au sein de la ville serpentent entre les bâtiments de la frontière passant d’un côté à l’autre, dotant cet espace de transition de lieux de rencontres agréables nichés entre mer et montagne. Ils laissent une part supplémentaire de liberté dans une ville où le traitement de l’espace public est surdéterminé.
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Echelle du batiment Mixite programmatique La dernière étape de ce projet s’intéresse à l’organisation interne des bâtiments. Elle réfléchie à la mise en place d’une important mixité programmatique nécessaire à la redynamisation d’un quartier essentiellement résidentiel. Cette stratégie de densification déjà grandement utilisée à Monaco permet un gain d’espace important par la superposition et la condensation de programmes et donc la mutualisation des espaces servants. Cette mixité est réfléchie en fonction des pourcentages de répartition des programmes sur l’ensemble du territoire de la Principauté, répartition pour le moment essentiellement sectorisée par quartier. Ainsi le logement, programma majoritaire, représenteras 55% de la surface totale de plancher générée, 25% seront de l’équipement public, 14% du bureaux et enfin 5% seront dédiés au tourisme. Ces pourcentages ne s’appliquent pas au sein de chaque bâtiment mais plutôt à l’ensemble qu’il constitue. Ils se répartissent de manière à correspondre avec les différentes séquences urbaines traversées surtout au niveau de la répartition des équipements publics.
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mixité programmatique
gabarit 5,3 % tourisme 14,2% bureaux
17 étages
55,2% logements 25,3 % équipement
30 m
espace public
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Echelle du batiment la trame comme outil La trame mise en place à l’échelle précédente est l’outil de la mise en place de la mixité programmatique. Basée sur l’unité du logement (5m sur 7,5m), programme majoritaire, elle permet l’installation de programmes plus grands de façon organisée tant au niveau du plan que de la coupe. Orientée Est/ Ouest, la trame autorise l’ouverture des différents espaces vers les vues principales (mer ou montagne voir les deux pour les équipements traversant). Le traitement des façades, reposant lui aussi sur cet trame, permet la distinction des différents programmes avec un organisation plutôt modulaire et intime pour le logement à l’opposé de façades largement vitrées et de hauteurs de plafond importantes pour les bureaux et l’équipement public.
m5
,7 m5
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Echelle du batiment NOUVELLES CONNEXIONS et dynamique de quartier Par cette mixité de nouvelles connexions entre des programmes très différents sont créées assurant par là également une mixité sociale. Les temporalités des bâtiments sont multiples et ces derniers vivent tout au long de la journée. Une véritable vie de quartier, unifiant les deux villes, s’instaure au travers de programmes de la vie quotidienne (marché, église, grande surface, écoles) et un dynamisme nouveau est apporté à cette zone frontalière avec l’accueil de programmes phares n’existant pour l’instant pas ni en Principauté ni dans les communes limitrophes (cinéma, complexe sportif, théâtre etc.). L’espace public également fait partie de cette mixité et se retrouve parfois située au cœur du bâtiment ou sur son toit offrant de nouvelles vue à ceux qui le pratique. La position géographique des bâtiments offre de nouvelles façons de vivre certains programmes en connexion direct avec le paysage environnant. Ainsi le panorama de la Principauté s’offre en décors des pièces de théâtre ou des concerts accueillis par l’auditorium situé sur le toit d’un des édifices. La cours de récréation de l’école maternelle se niche entre mer et montagne à l’abri des nuisances de la ville. Un match de squash se joue avec des perspectives s’ouvrant directement sur la mer. La piscine de l’hôtel semble une continuité de la méditerranée.
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Ce projet, dans une volonté de répondre au besoin constant d’espaces supplémentaires pour Monaco, propose une stratégie de densification du dernier rare foncier disponible sur le territoire de la Principauté. Il s’inscrit dans une logique de mise en valeur et de redécouverte du paysage naturel tant dans son respect de la topographie du site que dans les vues qu’il offre aux usagers de la frontière. Il offre à Monaco les surfaces qui lui seront nécessaires d’ici 2050 utilisant la mixité programmatique comme principal outil de la densification et de dynamisation de son territoire. Néanmoins le problème du manque d’espace est constant à Monaco et se perpétuera probablement après 2050. Afin de poursuivre son développement, Monaco ne devrait-elle pas généraliser et optimiser cette mixité programmatique jusqu’à son paroxysme dans son processus de reconstruction perpétuelle sur elle-même ? Cette généralisation permettrait la limitation du gain de territoire sur la mer qui défigure le littoral méditerranéen ou la construction de gratte-ciels toujours plus nombreux tout en permettant à Monaco de redevenir une zone d’innovation en matière d’urbanisme, innovation depuis longtemps perdue avec la concurrence d’autres pays en matière d’extension en mer ou de construction en terrain accidenté.
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