christian berst art brut harald stoffers liebe mutti texte de / text by michel thévoz
christian berst art brut présente presents harald stoffers liebe mutti
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christian berst avant-propos michel thévoz préface texts in english œuvres works
christian berst avant-propos
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Harald Stoffers, né en 1961 à Hambourg, écrit depuis 1999 à sa « chère maman » des lettres composées avec force comme des partitions, parfois savamment déchirées en bandes formant à leur tour une lettre à part entière. Au-delà de la banalité du propos, cette correspondance pose plus d’une question, et notamment : à qui s’adresse-t-on lorsque l’on crée ? Le destinataire habite-t-il à l’adresse indiquée ? Car ces missives sont rarement envoyées, plus souvent sont-elles laissées là sur la table de travail, comme pour être emportées, voire recomposées par quelqu’un d’autre, cet autre qui deviendrait, ipso facto, le destinataire.
N’est-ce pas l’essentielle question de la définition de l’art qui serait contenue là, dans cette épître à ses semblables ? En tout cas, Harald Stoffers, artiste sans discours ni béquille théorique, nous oblige, au travers de la notion d’art brut, à reconsidérer les frontières artificielles trop commodément érigées entre ces formes non conventionnelles de création et l’art dit contemporain..
Que se joue-t-il dans ce que Michel Thévoz appelle « l’intervalle du lisible et du visible » ?
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michel thévoz préface écriture et folie : correspondance de stoffers
historien de l’art, philosophe, enseignant, commissaire d’exposition conservateur de la collection de l’art brut à Lausanne de 1976 à 2001. 6
Allons-nous devoir lire, c’est-à-dire déchiffrer les écrits de Harald Stoffers, nous fixer sur leur signification ? Le fait est qu’ils se réfèrent explicitement au code alphabétique, et qu’ils ressortissent par conséquent au domaine verbal. Si l’on adopte le critère du sens, on pourra ranger les écrits issus de la folie selon une hiérarchie relativement simple. Dans la catégorie « inférieure », on rangera les écrits in-sensés, précisément, procédant d’une pulsion graphique élémentaire, imputables à ceux qui n’ont jamais pu accéder à la maîtrise de l’alphabet et qui ne font qu’en imiter les apparences — l’écriture du néant, pour ainsi dire. Puis les messages plus ou moins orthographiés, mais qui ne traduisent qu’une pensée sommaire, confuse, ou hermétique. Enfin, les cas plus rares de verrouillage visant à éconduire les lecteurs potentiels, au point même de s’épuiser dans une cryptographie proliférante sans résidu sémantique, à l’instar d’une « forteresse vide ».
Au fait, pourquoi devrions-nous savoir si celui qui transgresse la norme d’expression a les moyens intellectuels de la respecter ? Il fut un temps où l’on devait rassurer ceux que la peinture de Picasso déconcertait en leur montrant que, par ailleurs, ce peintre était capable de représenter un visage ou une anatomie dans la plus pure tradition académique. De la même manière, dans les écrits irréguliers en général, et dans ceux de Harald Stoffers tout particulièrement, devrions-nous déterminer la part de l’incapacité et celle de l’hermétisme délibéré ? Décider entre l’idiotie et l’idiotisme alphabétique ? Les fauteurs de telles singularités d’expression en sont-ils les instigateurs ou les prisonniers ? Mais ne sommes-nous pas nous-mêmes prisonniers d’une grille
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[...] Écrire et dessiner sont identiques dans leur fond », rappelait Paul Klee, tellement épris des origines, et avec l’accent de la nostalgie, précisément. [...]
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ner l’attention visuelle, elle s’est vue depuis longtemps condamnée au purgatoire par la typographie; a fortiori, elle n’est pas prise en compte artistiquement, sinon dans le genre marginal et un peu compassé de la calligraphie. Tout au plus certains peintres comme Klee, Michaux ou Alechinsky y ont-ils incidemment recouru, mais pour la détourner et finalement l’enrôler dans une voie beaucoup plus picturale que proprement graphique. Il s’agit de leur part d’un acte de contrebande qui fait bien ressortir Le cas de Harald Stoffers vient encore la frontière que notre culture a tracée entre compliquer le problème. Le message se ces deux langages originellement confonréduit à des propos puérils, si ce n’est inin- dus: celui des figures, et celui des mots. telligibles, et strictement privés, ad matrem pour ainsi dire, et ressortissant grosso modo à notre deuxième catégorie pathologique. Cependant, le déficit sémantique Les psychiatres qui, les premiers, se sont a pour contrepartie un retour en force de intéressés aux productions dites psychol’énergie graphique, une opacification de tiques, ont été enclins à mettre ce genre l’expression, une activation de la substance d’indécision entre l’écriture et la figurades signes, une distorsion de la configura- tion au compte des caractères régressifs, tion manuscrite. Allons-nous alors consi- c’est-à-dire infantiles — ce qui, il y a plus dérer et plus précisément disqualifier d’un siècle, ne saurait surprendre. D’autant ces graphismes en situation irrégulière que, en symétrie inverse, une esthétique comme les ruines d’un langage déserté par fondée sur le « vouloir-dire », la maîtrise du le sens ? Ou leur reconnaître une qualité sens et la norme formelle venait confirmer d’invention scripturaire qui nous obligerait ce diagnostic de régression psychique. à reconsidérer nos critères ? L’analogie de telles productions avec l’expression enfantine est indéniable, certes, L’idéologie de la représentation, dont nous mais, aujourd’hui, on ne saurait interpréter ne finissons pas de nous dégager, se fonde cette résurgence spécifique en termes de sur une stricte dichotomie entre l’image déficit. Paraphrasant Freud, les socio psyanalogique et l’écriture alphabétique, res- chanalystes parlent des « dispositions anpectivement visible et lisible, c’est-à-dire thropologiques polymorphes » de l’enfant, transparentes au sens, chacune selon leur c’est-à-dire de la gamme des potentialités code. Pour ce qui concerne l’écriture ma- dont joue chaque culture en sélectionnant nuscrite notamment, qui pourrait détour- ce qui doit être valorisé et en refoulant ou
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épistémologique qui oppose notamment la pathologie à l’esthétique ou à la poétique, et qui nous enjoint de distinguer ce qui procéderait d’une déficience intellectuelle rédhibitoire et ce qui relèverait d’une simulation délibérée ? Ne devrait-on pas commencer par nous demander si ce critère de maîtrise du système d’expression est bien pertinent ?
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© peter heidenwag
« Ecrire et dessiner sont identiques dans leur fond », rappelait Paul Klee, tellement épris des origines, et avec l’accent de la nostalgie, précisément. Le fait est que les lettres et les figures procèdent d’une même pulsion, qu’elles empruntent le même instrument, et qu’elles restent indissociées dans les cultures dites primitives. On ne s’étonnera donc pas que les individus ré-
fractaires aux conditionnements éducatifs, perturbés par des conflits psychiques, désocialisés par l’internement, éconduits de toute relation et de toute responsabilité communicative, réintègrent (s’ils l’avaient jamais quitté) cette sorte d’« espace transitionnel » de la signification où il leur est loisible de jouer avec les signes comme avec des choses. L’enfance, cette sauvagerie toujours recommencée, que nous colonisons très vite, trop vite, et même brutalement, par la scolarisation et le conditionnement éducatif, ils s’y attardent, c’est vrai, ils refusent même d’en sortir, mais ils la cultivent, ils en exploitent des ressources insoupçonnées, que notre culture systématiquement dévalorise. S’il existe encore un ailleurs réellement exotique sur une planète complètement occidentalisée, il ne faut plus le chercher dans l’espace mais dans le temps, dans cet archaïsme psychique dont nous commençons seulement à apprécier les potentialités.
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en médicalisant le reste. Parmi ces dispositions en instance, condamnées à rester en friches, pour ainsi dire, il y a une pulsion scripturaire très générale, qui ne se départit pas originairement entre l’écriture proprement dite et la figure mimétique. Dans la culture occidentale, quand l’enfant commence à percevoir la distinction des registres sans encore la maîtriser, il simule des scriptions qui restent enchevêtrées aux motifs figuratifs. Récursivement, dans les premiers temps de la scolarisation, l’enfant prend un malin plaisir à jouer avec la configuration graphique ou phonique des mots et à détourner ceux-ci de leur usage sémantique. Cet esprit d’impertinence peut persister à l’adolescence et à l’âge adulte par exemple avec les alphabets fous, les gribouillages au téléphone, les vermicelles en formes de lettres, les mots croisés, les tatouages, les tags, la bande dessinée, etc. Et, dans certains cas de rupture de ban social, le refoulé culturel peut faire retour sous une forme particulièrement insolite et particulièrement inventive – c’est bien le cas des rares écrits qui méritent vraiment le qualificatif de manuscrits, tels ceux de Harald Stoffers.
Ainsi s’explique à notre sens la fascination que peuvent exercer les écrits de Harald Stoffers – abstraction faite des difficultés de lecture d’une langue étrangère et des tournures idiolectales. Peut-être ces messages restreignent-il leur adresse à la Mère, celle qui monopolise encore l’univers.
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harald stoffers et sa maman au vernissage se l’exposition qui lui est consacrée à la galerie christian berst en 2009 © sarah berny harald stoffers and his mum at the opening of the exhibition dedicated to him at the christian berst gallery in 2009.
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Harald Stoffers was born in Hamburg in 1961. In 1999, he began sending his “dear mummy” powerful letters composed like musical scores, some carefully torn into strips which in turn formed a new letter in their own right.
Beyond the banality of the words, the correspondence raises a number of questions, chief among which is, who are we addressing when we create ? Does the receiver necessarily live at the address indicated ? In fact, Stoffers’ letters are rarely sent; they are more commonly left lying on the work table as if there to be picked up or even recomposed by someone else – the Other, who thereby becomes the receiver. What takes place in what Michel Thévoz has called “the gap between the lisible and the visible”? Do Harald Stoffers’ epistles to his fellow men in fact contain the vital question of the definition of art itself? Whatever the truth of the matter, Harald Stoffers – an
artist with no recourse to the crutch of theoretical discourse – obliges us to draw on the notion of Art Brut to reconsider the artificial boundaries that are all too conveniently drawn up between such unconventional forms of creation and so-called contemporary art.
michel thévoz preface writing and madness: the Stoffers letters
Should we attempt to read – in other words, decipher – Harald Stoffers’ writings and stabilise their meaning? They explicitly refer to the alphabetic system and consequently belong to the verbal domain.
Applying the criterion of meaning enables us to categorise writings by the insane according to a relatively simple hierarchy. The “lowest” category contains nonsensical writings that result from an elementary scribal urge, produced by individuals who have never mastered the alphabet and who simply imitate its appearance – who write nothingness, one might say. The second category includes messages that more or less attempt to engage with the rules of writing, but which reflect a limited, confused, or hermetic range of thought. Then there are rare cases of deliberately inaccessible texts which aim to discourage potential readers, to the point of pouring all their textual energy into a cryptography which proliferates but leaves no
semantic residue, like an empty fortress. But why should we be able to tell if the person transgressing the norms of expression has the intellectual ability to follow them if he so chooses ? At one time, people were disconcerted by Picasso’s paintings and had to be reassured by demonstrations that he was perfectly capable of representing a face or the human anatomy in the purest academic tradition. In the same vein, should we attempt to establish the respective roles of inability and voluntary hermeticism in transgressive writing in general, and that of Harald Stoffers in particular ? Should we decide between idiocy and alphabetic idiotism ? Do those who produce such singular forms of expres-
[...] Paul Klee, who was so fascinated by the question of origins, reminded us nostalgically that writing and drawing are identical at heart. [...]
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according to their own code. Hand-written script in particular, which risks diverting our visual attention, has long been condemned to purgatory by typography; nor, a fortiori, is it taken into account in art, except in the marginal and somewhat prim genre of calligraphy. At best, artists such as Klee, Michaux, and Alechinsky have made it a marginal element in their works, but with the aim of turning it to their own ends and enlisting it in a manner that is much more pictorial than purely scriThe case of Harald Stoffers adds a further bal. They use it as a form of contraband, complication to the problem. The mes- in a manner that highlights the frontier sage consists of nothing more than pue- our culture has drawn between these two rile, even unintelligible, ramblings, that are forms of language that were initially one – strictly private in nature, ad matrem, as it the language of images and the language were, and more or less typical of the se- of words. cond category of athology outlined above. However, the deficit of semantic meaning Psychiatrists, who were the first to take is counterbalanced by a powerful surge an interest in so-called “psychotic” art, of scribal energy, opacifying the form of tended to see this kind of wavering expression, re-activating the substance between writing and drawing as chaof the signs, and distorting the configu- racteristic of regressive, infantile persoration of the script. Should we then think nalities – hardly surprising for the time, of, and in fact disqualify, these transgres- over a century ago. This tendency was sive scribal signs as the ruins of language, reinforced by the inverse symmetry of deserted by meaning ? Or should we an aesthetics based on “what the artist acknowledge their scribal inventiveness, is trying to say”, the mastery of meaning, thereby conceding the need to reconsi- and a normalisation of form, which all confirmed the diagnosis of psychic reder our own criteria ? gression. There is indeed an undeniable The ideology of representation, from analogy between such works and the which we are taking forever to extricate forms of expression used by children, but ourselves, is founded on a strict dicho- this specific resurgence cannot today be tomy between the analogical image and analysed in terms of a deficit. To paraalphabetical writing – the visible and phrase Freud, socio-psychoanalysts disthe lisible, transparent in meaning, each cuss children’s “polymorphous anthroposion instigate them, or are they imprisoned by them ? Or are we not ourselves prisoners of an epistemological model that pits pathology against aesthetics and poetics, and which enjoins us to distinguish between the fruits of unacceptable intellectual deficiency and the deliberate simulation thereof ? Should we not begin by asking ourselves whether this criterion of mastery of the system of expression is indeed relevant ?
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bound up together in so-called “primitive” cultures. Thus it is hardly surprising that those individuals who are resistant to educational conditioning, disturbed by psychic conflict, de-socialised by psychiatric internment, and deprived of all responsibility and opportunity for communication, return to this sort of “transitional space” of meaning (if they ever left it), where they are free to play with signs as if they were objects. They dawdle in and refuse to move on from childhood, a constantly renewed state of savagery that is colonised (too) soon, even brutally, by schooling and educational conditioning. They cultivate it, exploiting unsuspected resources that are systematically held to be without value in our society. If there is indeed still a truly exotic Other in a world This irreverent approach can continue that is now thoroughly Westernised, it is into adolescence and even adulthood, not in space that we will find it, but in time, for example in crazy alphabets, doodling in the psychic archaism whose potential while on the telephone, alphabetti spa- we are only just now beginning to gauge. ghetti, crosswords, tattoos, graffiti, comic strips, and so on. In some cases where I believe this explains the fascinating social boundaries are transgressed, power of Harald Stoffers’ writings, desforms of cultural repression can rebound pite the difficulty of reading in a foreign in particularly unusual and inventive ways. language filled with idiolectal turns of This is true of those rare writings that tru- phrase. These messages may be adly deserve to be called manuscripts, like dressed solely to the Mother, the figure who monopolises the child’s world; they those of Harald Stoffers. may remain limited by the elementary Paul Klee, who was so fascinated by the questions or list of words mastered by an question of origins, reminded us nostal- individual learning about the world. Yet gically that writing and drawing are iden- this low level of semantic achievement, tical at heart. The fact is that letters and however involuntary or pathological, still images both result from the same urge, reveals the rich savagery of our anthrouse the same instrument, and remain logical dispositions” – in other words, the range of potentialities that every culture plays on by selecting what is to be valued and repressing or pathologising the rest. Among the dispositions doomed to remain uncultivated, as it were, is a very general scribal urge that originally makes no distinction between writing as such and mimetic figures. When children in Western cultures begin to be aware of the distinction between these registers, without yet mastering it, they simulate forms of scription that remain entangled with figurative motifs. Recursively, when children first attend school, they take great delight in playing with the scribal or phonic configuration of words and diverting them from their semantic usage.
In “Madness, the absence of an oeuvre”, the afterword to Michel Foucault’s History of Madness, he outlines the hypothesis that the truth of a society, especially ours, is to be found not in the principles it claims to espouse, but in the way it relates to that which it proscribes. The language of the excluded, whether verbal or figurative, and in this instance the wavering, amphibious writing of those we label mentally ill, may well come to characterise us one day, and be seen as our most significant form of expression. As Baudelaire wrote, “Genius is childhood recaptured at will”. Yet what Harald Stoffers’ missives draw in the gap between the lisible and the visible is the object of our twenty-first century – a lost object. Or at least, should we lose hope of recapturing it “at will” ?
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pological beginnings – the exuberance of uncultivated expanses of culture, where images, words, and even music and dance are still entangled.
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© youssef tabti, 2008.
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vue de l’exposition do the write thing, read between the lines, christian berst art brut new york, 2014 view of the exhibition do the write thing, read between the lines, christian berst art brut new york, 2014
© Fred Dott, Courtesy of Galerie des Villa
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sans titre untitled, 2014 marqueur acrylique sur papier, 350 x 151 cm. waterproof feltpen on paper, 137.75 x 59.5 in
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sans titre untitled, 2017 feutre acrylique sur papier, 285 x 151 cm. waterproofed feltpen on paper, 112 x 59.5 in
© Fred Dott, Courtesy of Galerie des Villa
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sans titre untitled, 2014 marqueur acrylique sur papier, 124 x 150 cm. waterproof feltpen on paper, 48.75 x 59 in
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sans titre untitled, 2014 marqueur acrylique sur papier, 120 x 150 cm. waterproof feltpen on paper, 48.25 x 59 in
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vue de l’exposition sur le fil par jean hubert martin, christian berst art brut et galerie jean brolly, 2016 view of the exhibition on the wire by jean-hubert martin, christian berst art brut et galerie jean brolly, 2016
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Brief 366 2015 marqueur acrylique sur papier, 150 x 220 cm. waterproof feltpen on paper, 59 x 86.5 in
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vue de l’exposition sur le fil par jean hubert martin, christian berst art brut et galerie jean brolly, 2016 view of the exhibition on the wire by jean-hubert martin, christian berst art brut et galerie jean brolly, 2016
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sans titre untitled, 2016 marqueur acrylique sur papier, 116 x 150 cm. waterproof feltpen on paper, 48.25 x 59 in
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sans titre untitled, 2015 marqueur acrylique sur papier, 120 x 151 cm. waterproof feltpen on paper, 47.25 x 59.5 in
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sans titre untitled, 2004 encre sur papier, 49 x 69 cm. ink on paper, 19 x 27 in
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vue de l’exposition art brut, une histoire de mythologies individuelles, Oliva creative Factory - São João da Madeira, Portugal, 2016 view of the exhibition a history of individual mythologies, Oliva creative Factory - São João da Madeira, Portugal, 2016
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sans titre untitled, 2009 encre de Chine et acrylique sur papier, 110 x 80 cm Indian ink and acrylic on paper, 43 x 31 in
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sans titre untitled, 2010 encre sur papier cartonné, 100 x 70 cm ink on cardboard, 39.4 x 27.5 in
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vue de l’exposition soit 10 ans commissaire : stéphane corréard, christian berst art brut, 2015 view of the exhibition PreTENse, curator : stéphane corréard, christian berst art brut, 2015
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sans titre untitled, 2010 encre et acrylique sur papier, 100 x 70 cm ink and acrylic on papr, 39.4 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2006 marqueur acrylique sur papier, 100 x 70 cm acrylic marker on papr, 39.4 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2006 encre sur papier, 50 x 70 cm ink on papr, 19.5 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2007 encre sur papier, 50 x 70 cm ink on papr, 19.5 x 27.5 in
sans titre untitled, circa 2009 encre et acrylique sur papier, 50 x 70 cm ink and acrylic on papr, 19.5 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2009 encre et acrylique sur papier, 50 x 70 cm ink and acrylic on papr, 19.5 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2016 feutre acrylique sur papier, 50 x 150 cm waterproofed feltpen on paper, 19.75 x 59 in
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sans titre untitled, circa 2017 feutre acrylique sur papier, 150 x 250 ink and acrylic on papr, 19.5 x 27.5 in
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sans titre untitled, 2015 marqueur acrylique sur papier, 70 x 50 cm acrylic marker on paper, 27.5 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2009 encre sur papier, 29.7 x 21 ink and acrylic on papr, 11.5 x 8.25 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 50 x 35 ink and acrylic on papr, 19.5 x 13.5 in
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sans titre untitled, 2009 encre sur papier, 50 x 35 cm ink and acrylic on papr, 19.5 x 13.5 in
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[...] Beyond the banality of the words, the correspondence raises a number of questions, chief among which is, who are we addressing when we create ? Does the receiver necessarily live at the address indicated ? [...] christian berst
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[...] Au-delà de la banalité du propos, cette correspondance pose plus d’une question, et notamment : à qui s’adresse-ton lorsque l’on crée ? Le destinataire habite-t-il à l’adresse indiquée ? [...] christian berst
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sans titre untitled, 2009 encre sur papier, 35 x 50 cm ink on papr, 13.5 x 19.5 in
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sans titre untitled, 2006 encre sur papier, 29.7 x 21 cm ink and acrylic on papr, 11.5 x 8.25 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier cartonné, 70 x 50 cm ink on cardboard, 27.5 x 19.75 in
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sans titre, recto verso untitled, both side, 2013 encre sur papier, 42 x 29.5 cm ink on paper, 16.5 x 11.75 in
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sans titre untitled, 2013 encre sur papier, 24 x 17 cm ink on paper, 9.5 x 6.75 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier, 70 x 50 cm ink on paper, 27.5 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier, 70 x 50 cm ink on paper, 27.5 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2013 encre sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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sans titre, recto verso untitled, both side, 2011 encre sur papier, 30 x 30 cm ink on paper, 11.75 x 11.75 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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[...] Letters and images both result from the same urge, use the same instrument, and remain bound up together in so-called “primitive” cultures. [...] michel thévoz
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[...] Les lettres et les figures procèdent d’une même pulsion, elles empruntent le même instrument, et elles restent indissociées dans les cultures dites primitives. [...] michel thévoz
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sans titre untitled, 2012 encre sur papier cartonné, 40 x 40 cm ink on cardboard, 15.75 x 15.75 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier cartonné, 35 x 35 cm ink on cardboard, 13.75 x 13.75 in
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sans titre untitled, 2012 encre sur papier, 51.5 x 51 cm ink on paper, 20.25 x 20 in
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sans titre untitled, 2010 encre sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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vue de l’exposition harald stoffers : liebe mutti, christian berst art brut, 2009 view of the exhibition harald stoffers : liebe mutti, christian berst art brut, 2009
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2011 encre sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 30 x 29 cm ink on paper, 11.75 x 11.5 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 35 x 35 cm ink on paper, 13.75 x 13.75 in
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sans titre untitled, circa 2010 encre et marqueur sur papier cartonné, 50 x 50 cm ink and marker on cardboard, 19.75 x 19.75 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 35 x 50 cm ink on paper, 13.5 x 19.5 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 35 x 50 cm ink on paper, 13.5 x 19.5 in
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sans titre untitled, 2008 marqueur sur papier, 35 x 50 cm marker on paper, 13.5 x 19.5 in
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sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 21 x 30 cm ink on paper, 11.5 x 11.75 in
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sans titre untitled, 2011 marqueur acrylique sur papier, 30 x 42 cm acrylic marker on paper, 11.75 x 16.5 in
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sans titre untitled, 2014 marqueur acrylique sur papier, 19.5 x 14 cm acrylic marker on paper, 7.5 x 5.5 in
harald stoffers liebe mutti 121
harald stoffers liebe mutti 122
sans titre untitled, 2008 marqueur acrylique sur papier, 18 x 22 cm acrylic marker on paper, 7 x 8.5 in
harald stoffers liebe mutti
sans titre untitled, 2008 marqueur acrylique sur papier, 20 x 29 cm acrylic marker on paper, 7.75 x 20.25 in
123
harald stoffers liebe mutti 124
sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 25 x 70 cm ink on paper, 9.75 x 27.5 in
harald stoffers liebe mutti 125
126 harald stoffers liebe mutti
harald stoffers liebe mutti 127
harald stoffers liebe mutti
verso
128
sans titre, recto verso untitled, both side, 2006 stylo à bille sur papier, 29.7 x 21 cm ballpoint pen on paper, 11.5 x 8.25 in
harald stoffers liebe mutti 129
harald stoffers liebe mutti
verso
sans titre, recto verso | untitled,, both side, 2006 stylo bille et craie grasse sur papier, 16 x 21 cm pen ball and fat chalk on paper, 6.24 x 8.2 in
130
sans titre, recto verso untitled, both side, 2006 stylo à bille et craie grasse sur papier, 16 x 21 cm ballpoint pen and fat chalk on paper, 6.25 x 8.25 in
harald stoffers liebe mutti 131
harald stoffers liebe mutti
verso
132
sans titre, recto verso untitled, both side, 2006 encre sur papier, 14,8 x 21 cm ink on paper, 5.75 x 8 in
harald stoffers liebe mutti 133
harald stoffers liebe mutti 134
sans titre untitled, 2002 stylo à bille sur papier, 21 x 14.8 cm ballpoint on paper, 8.25 x 5.75 in
harald stoffers liebe mutti 135
harald stoffers liebe mutti 136
sans titre untitled, 2008 encre sur papier, 21 x 14.8 cm ink on paper, 8.25 x 5.75 in
harald stoffers liebe mutti 137
harald stoffers liebe mutti 138
sans titre untitled, 2008 marqueur acrylique sur papier, 7.5 x 17 cm acrylic marker on paper, 3 x 6.5 in
harald stoffers liebe mutti
sans titre untitled, 2008 marqueur acrylique sur papier, 17 x 17.5 cm acrylic marker on paper, 6.5 x 6.75 in
139
harald stoffers liebe mutti 140
sans titre untitled, 2008 marqueur acrylique sur papier, 12.3 x 17.5 cm acrylic marker on paper, 4.75 x 6.75 in
harald stoffers liebe mutti 141
harald stoffers liebe mutti 142
sans titre untitled, 2011 marqueur acrylique sur papier, 14 x 50 cm acrylic marker on paper, 5.5 x 19.75 in
harald stoffers liebe mutti
sans titre untitled, 2011 marqueur acrylique sur papier, 21 x 55 cm acrylic marker on paper, 8.25 x 21.75 in
143
harald stoffers liebe mutti 144
sans titre untitled, 2012 encre sur papier, 21 x 55 cm acrylic marker on paper, 8.25 x 21.75 in
harald stoffers liebe mutti 145
harald stoffers liebe mutti 146
sans titre untitled, 2011 marqueur acrylique sur papier, 11 x 30 cm acrylic marker on paper, 4.5 x 12 in
harald stoffers liebe mutti 147
harald stoffers liebe mutti 148
sans titre untitled, 2012 encre sur papier, 8 x 21 cm acrylic marker on paper, 4 x 8.25 in
harald stoffers liebe mutti
sans titre untitled, 2012 encre sur papier, 6.5 x 20 cm acrylic marker on paper, 2.5 x 7.75 in
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harald stoffers liebe mutti
remerciements acknowledgements elisa berst, adriana bustamante, antoine frérot, peter heidenwag, carmen et daniel klein, alice pepey, youssef tabti, michel thévoz, zoé zachariasen.
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christian berst art brut Ce catalogue a été publié à l’occcasion de l’exposition harald stoffers, liebe muttie à christian berst art brut, du 24 avril au 11 juin 2009. This catalog has been published to mark the exhibition the harald stoffers, liebe mutti at christian berst art brut from April 24 to June 11, 2009. design graphique et réalisation graphic design and production élodie fabbri & élisa berst traduction translation susan pickford
3-5 passage des gravilliers 75003 paris contact@ christianberst.com
du mercredi au dimanche 14h à 19h ou sur rendez-vous
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