japon brut la lune, le soleil, yamanami christian berst art brut
klein & frérot
atelier yamanami | © PR-y
japon brut la lune, le soleil, yamanami
christian berst : avant-propos yukiko koide : un long chemin vers yamanami raphaël koenig : l’atelier yamanami : aventure collective, création individuelle texts in english œuvres / works
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christian berst art brut kl ei n & berst
art brut L'art brut est l'expression d'une mythologie individuelle, affranchie du régime et de l' économie de l'objet d'art. Ces oeuvres sans destinataire manifeste sont produites par des personnalités qui vivent dans l'altérité – qu'elle soit mentale ou sociale. Leurs productions nous renvoient tantôt à la métaphysique de l'art - c'est-à-dire à la pulsion créatrice comme tentative d' élucidation du mystère d' être au monde - tantôt au besoin de réparer ce monde, de le soigner, de le rendre habitable. christian berst Art Brut is the expression of an individual mythology liberated from the system and economy of the art object. This work, produced with no clear audience in mind, is created by individuals who live in « otherness », be it psychological or social. Sometimes it draws our attention to the metaphysics of art - the creative urge as an attempt to elucidate the mystery of existence - and at others, to the need to repair the world, to care for it, to make it habitable. christian berst
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hideaki yoshikawa | atelier yamanami | © PR-y
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christian berst
avant-propos
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L’examen d’un paradoxe est une exquise nourriture pour l’esprit. Et l’art brut n’en est pas avare. Ou du moins est-ce le régime auquel les arpenteurs de ce champ sont accoutumés. Dubuffet avait commencé, en 1949, par inscrire l’exemption de culture artistique au fronton de son temple brut. Tandis qu’il admettra, plus de trois décennies plus tard, « qu’il subsiste toujours des références au conditionnement culturel ». Précisant même que « les manières de s’écarter de l’art culturel sont en nombre infini ». L’art brut japonais en est un exemple frappant. D’abord parce nous pouvons, nous autres occidentaux, l’observer avec la distance culturelle qui est la nôtre. Et y déceler, donc - au-delà de la mince couche d’exotisme - des caractéristiques propres, en même temps que nous sommes touchés par la part d’universalité que recèlent ces œuvres. En 2017, l’exposition Komorebi, au Lieu Unique, à Nantes, nous avait fourni l’exemple le plus brillant de cette hétérogénéité harmonique. La dizaine d’artistes que nous avons sélectionnée à l’atelier Yamanami, à Konan – et dont certains ont été présentés à l’Asia Center de l’Université de Harvard au début de l’année – nous permet de goûter, à nouveau, à ce paradoxe saisissant.
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Il y a là Kamae et Yoshigawa, qui accouchent dans l’argile de peuplades et de monolithes hiératiques ; Kawai, dont les ombilics brodés nous aspirent dans leur course concentrique ; Miyashita, propageant des mots qui lui sont étrangers comme des insectes sur la feuille ; Morita, aux figures dansantes tels des Giacometti dégingandés ; Oji, dressant des cartographies péninsulaires tout à fait psychédéliques ; Mori et ses processions sérielles et grouillements moléculaires ; Nakagawa, passant de l’ondoiement de fréquences colorées au tamponnage de chiffres dans des halos de café ; Et puis il y a Ukai, sorte de Bosch nippon du XXIe siècle qui serait passé maître dans l’uchronie foisonnante.
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Leurs œuvres s’affranchissent des standards, des leurs comme des nôtres. Si nous ne savions rien de leurs auteurs, ni des processus agissants, il se pourrait même que nous les prenions pour l’art le plus contemporain qui soit. Ce ne serait d’ailleurs pas leur faire injure, ce serait simplement réducteur. Comme si, observant l’éclat de la lune, nous n’y voyions que la lune, oubliant le soleil tapi derrière la chaîne de montagnes (Yamanami en japonais).
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yukio miyashita | atelier yamanami | © PR-y
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yukiko koide
un long chemin vers yamanami
Yukiko Koide représente des artistes uniques souvent encore inconnus en organisant des expositions, en éditant des livres et en écrivant. Son bureau, yukiko koide presents, organise des expositions thématiques et vend des œuvres d’art. Parmis les expositions majeures qu’elle a organisées : “Bill Traylor” (1992, Shiseido Ginza Art Space, Tokyo/1993, Collection de l’ Art Brut, Lausanne), “Art Incognito” (1997, Collection de l’Art Brut, Lausanne), “Metamorphosis: The Fiber Art of Judith Scott” (2001, Shiseido Gallery, Tokyo), “African American Quilts: Women Piercing Memories and Dreams” (2007, Shiseido Gallery, Tokyo), “Henry Darger” (2011, Laforet Museum Harajuku, Tokyo), and her books, “BORO: Rags and Tatters from the Far North of Japan” (2009, Aspect, Tokyo), “Henry Darger: Living in the Realms of the Unreal” (2013, Heibonsha, Tokyo).
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Après une heure de trajet en train depuis Kyoto, nous arrivons à la gare de Konan dans la ville de Koka, préfecture de Shiga. Bien que la gare de construction récente ait perdu de son caractère, elle reste une gare rustique avec seulement un bureau de tabac devant elle, mais sans lignes d’autobus ni services de taxi. Après 15 minutes de route en longeant les maisons, les rizières et les forêts, nous arrivons à l’Atelier Yamanami en haut de la colline. Il n’y a pas de portail à l’Atelier Yamanami, qui est ouvert 24 heures sur 24, 365 jours par an. L’Atelier Yamanami a été fondé en 1986. Il a été ouvert pour proposer un lieu où les personnes handicapées mentales, qui n’avaient pas d’autre endroit qu’un chez-soi pour s’intégrer après avoir obtenu leur diplôme d’études secondaires, puissent sortir et communiquer avec les autres. Si l’atelier ne comptait à ses débuts que trois personnes, il accueille aujourd’hui quotidiennement 88 membres ayant une déficience mentale ou des troubles psychiatriques, dont l’âge varie entre 18 et 76 ans. Alors que la plupart des participants réside dans la préfecture locale de Shiga ou dans la préfecture voisine de Mie, certaines familles ont quitté d’autres préfectures dans l’espoir que les membres de leur famille puissent participer à l’atelier Yamanami.
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« À l’atelier Yamanami, le désir de chacun est libre de s’exprimer, et les membres décident ce qu’ils veulent faire. C’est dans ce contexte que des œuvres originales sont créées. »
lier Yamanami, c’est l’absence de « pression ». Contrairement à ce qui a tendance à exister dans des établissements similaires ou dans les hôpitaux, ici, pas de retenue ou de restriction. Bien que ses membres soient divisés en six groupes, effectuant des tâches telles que la collecte du papier usagé, le nettoyage et la participation à des activités sportives et créatives, le seul horaire établi est celui du début et de la fin de la journée, et de la pause déjeuner, mais la manière dont chaque participant remplit sa journée ne dépend que de lui-même. Celui qui souhaite travailler et participer à des activités créatives le fait et celui qui ne le veut pas ne le veut pas, point. Si quelqu’un ne se sent pas bien un jour donné ou n’a envie de rien faire, il peut s’allonger sur un canapé ou regarder le ciel sur le banc dans la cour.
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dans l’espoir que leur proche puissent par- ceci ou cela », et aucune directive de type ticiper à l’atelier Yamanami. « Faites ceci ou faites cela » n’est imposée, non plus. C’est ainsi que le désir de chaLa politique de l’Atelier est d’accepter tous cun est libre de s’exprimer, et les membres ceux qui le souhaite. Masato Yamashita, décident ce qu’ils veulent faire. C’est dans son directeur depuis 2008, s’en réjouit : ce contexte que des œuvres originales « S’il y a quelque chose dont nous sommes sont créées. Les motivations intrinsèques fiers, c’est le fait que nous n’avons jamais conduisent à l’invention de ses propres refusé à personne de rejoindre l’Atelier méthodes et à la création d’objets que Yamanami ». personne n’a jamais vu réalisé avec les Une chose surprend en visitant l’Ate- matériaux ordinaires à disposition. Neuf artistes de l’Atelier Yamanami sont présentés dans cette exposition. Nous aimerions que vous prêtiez attention aux désirs intérieurs, aux méthodes propres à chaque individu et aux productions particulières qui en résultent. Kazumi Kamae fantasme sans relache pour voir son amour inaccessible se réaliser. Hiroya Oji se plaît à se comporter comme un artiste typique. Yukio Miyashita veut saisir et gérer ce qui se passe autour de lui, Masaki Mori visualise l’espace musical créé par la musique d’avant-garde et Satoshi Morita peint le monde avec des points et des lignes.
Yumiko Kawai et Momoko Nakagawa s’amusent à tracer des cercles. Yuichiro Ukai dessine un monde virtuel où les dinosaures, les monstres et les personnages manga errent à volonté. Et Hideaki YoshiEn ce qui concerne les activités créatives, kawa a percé de petits trous pour reprérien n’est interdit comme « Ne faites pas senter de nombreux visages, murmurant
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« Oeil, oeil, nez, bouche » depuis trente ans.
qui les entourent » - Dans cette région, l’anonymat est apprécié.
Bien qu’il puisse sembler un peu insuffisant de les considérer comme les motivations de la création, les désirs intérieurs incompréhensibles ou l’inconscience ont longtemps porté leurs fruits dans ces productions à travers essais et erreurs.
À Koka où les plants de riz mûris à point brillent d’une couleur dorée à l’arrivée de l’automne, nous aimerions remercier la galerie Christian Berst pour avoir éclairé le miracle qui se produit ici tranquillement sans se faire remarquer.
Dans l’art contemporain, l’inscription dans l’histoire de l’art et la réflexion introspective sont nécessaires. Mais à l’Atelier Yamanami, des artistes qui ne connaissent même pas le terme d’art font des miracles et sont à la pointe de l’art, en bougeant simplement leurs mains sous l’impulsion d’un plaisir inéluctable, qui vient de leur moi intérieur, sans raison consciente. Dans le passé, le village de Koka était un foyer pour les Ninjas. Des personnes qui s’adonnaient normalement à l’agriculture et au colportage de médicaments et qui se précipitaient sur le champ de bataille pour participer à des missions spéciales en cas d’urgence. Ce sont des gens qui ont discrètement contribué à l’écriture de l’histoire sans se faire remarquer en des temps tumultueux, de l’ère Muromachi à l’ère Edou, quand les clans et les familles samouraï ont essayé d’unifier le Japon. Comme le dit un livre secret du Ninjutsu, « Bansenshukai » (1676), « Il y a des maîtres qui ne sont pas connus des gens
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raphaël koenig
l’atelier yamanami : aventure collective, création individuelle
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Raphaël Koenig est actuellement Leonard A. Lauder Fellow au Centre de recherche sur l’art moderne du Metropolitan Museum of Art de New York. Il a obtenu un doctorat en littérature comparée à l’université de Harvard, où il a soutenu une thèse portant sur la réception de « l’art des fous » et de « l’art brut » par les avant-gardes françaises et allemandes de Prinzhorn à Dubuffet. Il est également ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé de lettres modernes. Il a publié des critiques d’art et de cinéma dans Artpress, Raw Vision, Art Papers, et La Nouvelle Quinzaine Littéraire.
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Une série de bâtiments bas encadrant une vaste cour centrale, sur une colline d’où l’on découvre le paysage idyllique, harmonieusement vallonné, de la campagne du Kansai…. La douceur presque angevine du lieu semble directement influer sur les rapports humains, qui paraissent singulièrement apaisés, suivant un rituel immuable, réglé comme du papier à musique : arrivée des « clients » (selon le terme le plus couramment utilisé par l’Atelier dans ses communiqués officiels) au petit matin, salués par le directeur et son personnel au grand complet, séance de travail consacrée au dessin, à la peinture, à la broderie ou à la sculpture dans le cadre des différents « studios » que compte l’atelier, repas en commun au réfectoire, nouvelle séance de travail puis départ en milieu d’après-midi dans une flotte de minibus pimpants arborant les couleurs de la Nippon Foundation. Le personnel de l’atelier les salue encore une fois, avec une précision et un dévouement sans faille : quand le dernier minibus disparaît en bas de la colline, le directeur, Masato Yamashita, se tient droit, le sourire aux lèvres, au milieu de la grande cour soudainement silencieuse. Il ne faut pas s’y tromper : cette mécanique bien huilée est le fruit d’un travail acharné, et d’une organisation méticuleuse. L’Atelier Yamanami (en japonais やまなみ工房, Yamanami Kōbō), fondé en 1986, accueille des personnes atteintes de handicap ou de maladie mentale qui sont parfois dans un état de grande souffrance physique
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« Malgré le volontarisme politique de ces dernières années, les notions de handicap et de maladie mentale restent trop souvent taboues dans la société japonaise. Elles restent l’objet de nombreux préjugés, nécessairement synonymes de stigmatisation et de marginalisation. »
Art brut japonais ? Faut-il dès lors, à propos des productions de l’Atelier Yamanami, parler « d’art brut japonais » ? Rien n’est moins sûr. Le terme a le mérite de rendre justice à l’indéniable force expressive de ces productions, à leur caractère rigoureusement autodidacte, à la complexité de techniques souvent très idiosyncratiques et à la richesse des « mythologies individuelles » qui s’y déploient. Il permet aussi de les situer au sein d’une catégorie plus large, en offrant une série de repères visuels pour tenter de situer ces productions « hors-normes » : les œuvres d’art brut « canoniques » d’Adolf Wölfli, Henry Darger, Emma Hauck, etc. Mais il me semble introduire une série de distorsions potentiellement rédhibitoires, qui peuvent considérablement nuire à la compréhension des œuvres et de leur contexte. Jean Dubuffet, inventeur de la notion d’art brut dont les idées et les prises de position continuent d’exercer une influence non négligeable au sein du monde de l’art, pense avant tout l’œuvre « brute » dans le cadre d’une poétique de l’individu radicalement isolé, coupé d’une institution artistique considérée comme néfaste, miraculeusement préservé de la pernicieuse influence de « l’asphyxiante culture ».
Si l’atelier encourage les personnes qui le fréquentent à pratiquer le dessin, la peinture, la sculpture ou la broderie, c’est bien sûr dans une perspective de développement personnel et d’indépendance économique qui peut rappeler certains des grands principes de l’ergothérapie, même si l’atelier n’est pas à proprement parler une structure de soin et n’est pas directement lié à une institution psychiatrique ; c’est aussi par intime conviction que les productions de l’atelier ont une valeur en soi, et constituent à proprement parler des œuvres d’art. Mais c’est peut-être avant tout dans le cadre d’un véritable projet de société : les œuvres produites à Yamanami sont destinées à constituer une plateforme politique, une sorte de cheval de Troie à même d’attirer l’attention du monde de l’art et du grand public, afin de promouvoir une plus grande intégration des personnes atteintes de handicap ou de maladie mentale au sein de la société. En d’autres termes, et même si le néologisme n’est pas des plus heureux, de servir de Cette idée, qui a été légèrement amendée par Dubuffet tout en constituant immanporte-étendards de la « neurodiversité ». quablement le socle sur lequel repose l’ensemble de sa théorie de l’art brut, demeure
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et psychique. Ne serait-ce que parce que, malgré le volontarisme politique de ces dernières années, les notions de handicap et de maladie mentale restent trop souvent taboues dans la société japonaise. Elles restent l’objet de nombreux préjugés, nécessairement synonymes de stigmatisation et de marginalisation.
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éminemment problématique à plusieurs titres. Entre autres parce qu’elle semble rigoureusement incompatible avec toute idée d’action collective : l’artiste « brut », cultivant sa vision éminemment singulière dans un superbe isolement, est comparé par Dubuffet à une île déserte. Il ne saurait être question d’une équipe, d’une famille ou d’un groupe, bref d’un archipel de création « brute ». Il convient de remarquer que ce paradoxe est présent au cœur même du canon officiel de l’art brut : Auguste Forestier et Marguerite Sirvins, dont on peut admirer certaines des plus belles œuvres au sein de la Collection de l’art brut de Lausanne, ont été à même de les créer grâce à la structure mise en place par le psychiatre François Tosquelles à l’hôpital de Saint-Alban. Mettant l’accent sur l’ergothérapie et favorisant entre autres les productions artistiques des patients (souvent vendues par ces derniers pour leur permettre de disposer d’un revenu, et donc d’accéder à une forme d’indépendance économique), la psychiatrie institutionnelle défendue par Tosquelles était le fruit d’un engagement politique visant à transformer l’hôpital en une sorte de commune anarchiste. On serait bien en mal de retrouver une quelconque description de ce cadre d’action collective dans les écrits consacrés à Forestier et Sirvins en tant qu’artistes « bruts », qui tendent au contraire à les décrire comme des individus isolés, paysans pauvres sur lesquels le génie artistique
serait descendu aussi soudainement que le Paraclet sur les apôtres. Or il me semble au contraire, pour revenir au cas de l’Atelier Yamanami, que le cadre d’action collective, trop souvent passé sous silence au sein des récentes expositions sur « l’art brut japonais » en Europe, mérite qu’on s’attache à le décrire. Tout d’abord parce qu’il fait partie du contexte de la création, au même titre, dans un autre genre, que les structures collectives des peintres de Barbizon ou de Pont-Aven, ou encore des artistes de la Ruche à Montparnasse. Mais aussi parce que, loin de diminuer le mérite des artistes ou de porter ombrage à la singularité de leurs œuvres, cette notion d’action collective nous permet d’apprécier leur extrême diversité technique, stylistique et thématique à sa juste valeur. Comme c’est le cas dans bon nombre d’ateliers de par le monde (on peut citer entre autres La Tinaia en Italie, Creative Growth aux États-Unis, La « S » Grand Atelier en Belgique ou encore le Nanjing Outsider Art Studio en Chine), l’Atelier Yamanami ne constitue pas un atelier d’art thérapie à proprement parler, puisqu’il ne propose à ses « clients » aucun exercice, ni aucun travail dirigé d’aucune sorte. Le personnel encadre, encourage, met à disposition matériaux et fournitures, mais n’intervient jamais directement dans la production des œuvres, laissant les artistes développer, au fil des années, une pratique, des techniques et un vocabulaire qui leur sont propres.
Ce type de structure a une longue histoire au Japon. Dans la première moitié du vingtième siècle, nombre d’artistes et d’écrivains d’avant-garde témoignent d’un intérêt soutenu pour les œuvres produites dans un contexte psychiatrique, qui sont méticuleusement étudiées et conservées par les hôpitaux (sur ce point, on renverra au saisissant Dogra Magra, roman de Yumeno Kyūsaku publié et 1935 et heureusement disponible en traduction française). L’immédiat après-guerre voit la création de structures d’un type nouveau, destinées à apporter une solution partielle aux graves problèmes sociaux que connaît alors le pays : en 1946, le pédagogue et activiste Kazuo Itoga fonde Omi Gakuen dans cette même préfecture de Shiga où, quarante ans plus tard, devait être fondé l’Atelier Yamanami.1 Cette structure est destinée aux enfants handicapés, souvent orphelins de guerre et traumatisés par le conflit. Ceux-ci sont entre autres encouragés à produire des sculptures en céramique, avec l’aide du célèbre céramiste d’avant-garde Kazuo Yagi, sur la base d’une pédagogie résolument non-interventionniste.
pés. Harima est emblématique d’une nouvelle génération d’activistes qui, constatant l’échec d’une confrontation tous azimuts avec le pouvoir en place et les structures économiques qu’ils avaient eux-mêmes défendue et pratiquée dans le cadre du radicalisme des mouvements de protestation des années 1960, changent leur fusil d’épaule pour se consacrer à un programme que l’on pourrait qualifier de réformiste : additionner des initiatives localisées (droits des handicapés ou d’autres groupes minoritaires, protection de l’environnement, etc.) censées faire boule de neige pour amener progressivement un changement global de modèle socio-économique, selon un modèle qualifié à l’époque de networking. Entre autres, il s’agissait d’encourager un activisme pratique fait d’un tissu d’initiatives spécifiques, qui pour atteindre leurs buts étaient encouragées à forger des partenariats avec les collectivités locales, les services de l’État, des grandes entreprises ou des acteurs de l’économie locale.
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Un activisme en réseau
C’est bien ce modèle qui est à l’œuvre dans les activités de l’Atelier Yamanami, son fondateur Katsuya Yamashita (père de l’actuel directeur) l’ayant conçu comme une sorte de complément ou d’extension de la Maison du Pissenlit d’Harima : ONG qui demeure paÀ partir des années 1970, de nouveaux ateliers voient le jour, sur le modèle du Tanpo- radoxalement étroitement liée aux services po-no-ie (La Maison du Pissenlit, 1973) de de l’État, comme c’est souvent le cas au Yasuo Harima, structure dédiée cette fois Japon, l’Atelier Yamanami est ainsi soutenu aux adolescents et jeunes adultes handica- et financé par un millefeuille institutionnel 1 Dans la même région, on peut également mentionner la présence de l’Atelier Mizunoki, fondé en 1964, et du Borderless Art Museum No-Ma, fondé au début des années 2000, ce qui en fait en quelque sorte l’épicentre des ateliers de production d’art pour personnes handicapées au Japon.
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combinant gouvernement central, régional, et municipal, les subventions étant proportionnelles au nombre de personnes accueillies par l’atelier. Sans oublier bien sûr les partenariats avec les entreprises privées, dont l’atelier de design pr-y de Yoshiaki Kasatani (Osaka), ou encore la Galerie Yukiko Koide (Tokyo), qui représente les artistes de l’atelier au Japon et à l’étranger, grâce à laquelle la présente exposition a pu être organisée.
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Création sans contrainte
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Les œuvres retenues dans le cadre de cette exposition permettent de se faire une idée de la richesse et de la qualité de la création artistique au sein de l’Atelier Yamanami. Elles sont caractérisées par un sens de la composition et une maîtrise technique exceptionnels, souvent développés par les artistes au cours de longues années d’expérimentation et de recherche. On peut y voir en quelque sorte une défense et illustration de la « méthode Yamanami » : sans aucune pression ou contrainte, les artistes y sont libres d’expérimenter à leur guise, d’y élaborer leur style et leurs techniques. On ne peut qu’être frappé par l’extrême diversité d’œuvres élaborées par des artistes travaillant parfois à quelques mètres les uns des autres, comme c’est le cas par exemple pour les dessins au feutre puissamment colorés de Yuya Oji, les sculptures coniques de Hideaki Yoshikawa, et les bustes figuratifs de Kazumi Kamae, qui partagent tous trois
la même pièce au sein de l’Atelier Yamanami. On pourrait également mentionner le minimalisme des dessins de Satoshi Morita et l’explosion carnavalesque qui caractérise le travail de Yuichiro Ukai, dont les tables de travail sont à moins de deux mètres l’une de l’autre. Tout à l’élaboration de leurs univers formels respectifs, ils produisent leurs œuvres au sein de la même structure et au même rythme, mais on serait bien en peine de distinguer dans leurs créations respectives un vocabulaire commun, un quelconque « style Yamanami ». Pour présenter succinctement ces œuvres, on peut cependant s’essayer à distinguer un certain nombre de grandes tendances. Yoshikawa est un des plus anciens « clients » de l’atelier, qu’il fréquente depuis près de trente ans. Son œuvre constitue une synthèse étonnante de figuration et d’abstraction. Les points et traits qui ornent ses cônes d’argile renvoient en quelque sorte au degré zéro de la figuration. Trois points et un trait : œil, œil, nez, bouche. Mais ceux-ci, répétés à l’infini et à une échelle microscopique, forment un ensemble de nature abstraite, dominé par la sérialité. Les dessins d’Oji se situent également à la frontière du figuratif et de l’abstrait. Ils sont souvent inspirés de photographies d’animaux, celles-ci subissant cependant de telles transformations et atteignant un tel degré de stylisation qu’on serait bien en peine d’y reconnaître le motif original. Chez
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nettement à la figuration, on peut distinguer chez eux une tension commune entre extrême simplicité du motif et tendance baroque à la surcharge ornementale.
De même, malgré leurs vocabulaires formels résolument opposés, il me semble que La notion de sérialité l’emporte également l’on pourrait trouver un point commun entre largement dans les compositions de Masaki l’abstraction lyrique de Momoko NakaMori, où émergent parfois des motifs figu- gawa et l’exubérance figurative de Yuichiro ratifs, mais qui semblent plus franchement Ukai : le ballet gestuel qui sous-tend leurs tournées vers l’abstraction. Et ce en toute compositions, et qui n’est pas sans rapconnaissance de cause : mélomane averti peler les « lignes d’erre » chères à Fernand et sophistiqué, Mori perçoit ses créations Deligny, préside à une organisation idiosyncomme une sorte d’équivalent visuel des cratique de l’espace. Ainsi, chez Ukai, les œuvres des compositeurs d’avant-garde emprunts à l’iconographie du dessin animé (Cage, Stockhausen, etc.) qu’il écoute tout et de l’estampe traditionnelle japonaise ou en dessinant. ukiyo-e ne suivent aucune perspective, mais d’étranges lignes de force dont le déroutant Les sculptures de Kamae Kazumi sont égaleécheveau contraste avec la netteté d’une ment de nature sérielle, mais penchent netexécution tout en lignes claires. tement du côté de la figuration et même de la narration, renvoyant, un peu à la manière Contrairement au « vieux de la vieille » Yodes dessins d’Aloïse Corbaz, au scénario shikawa, Nakagawa et Ukai, qui ont respecimaginaire d’un histoire d’amour passion- tivement vingt-quatre et vingt-trois ans, ne née. À la fougue de la passion amoureuse fréquentent l’atelier que depuis quelques qu’elle évoque, on peut opposer la minutie années : on ne peut qu’être frappé par la de l’exécution, la surface sculpture étant richesses d’œuvres qui, en un laps de temps lentement et méticuleusement couverte de relativement court, on déjà atteint un haut minuscules boulettes d’argile. degré de sophistication. Celles-ci ne cessent d’ailleurs de se modifier, ajoutant de nouYumiko Kawai fait partie de l’atelier de broveaux éléments et de nouvelles techniques : derie de Yamanami, tandis que Satoshi Moavec de jeunes artistes de cette envergure, rita se consacre exclusivement au dessin on est en droit de penser que l’Atelier Yamaen noir et blanc : bien que les œuvres de la nami a encore de beaux jours devant lui. première soient de nature entièrement abstraite, tandis que celles du second renvoient
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Yukio Miyashita, la notion de rythme calligraphique est portée à son point extrême, l’artiste ne comprenant pas le sens des textes, généralement en langues étrangères, qu’il recopie inlassablement, les lettres faisant dès lors office d’ornements graphiques.
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Studying a paradox provides exquisite food for thought. And Art Brut is not ungenerous in this respect. Or at least it is the diet to which the explorers of this field are accustomed. Dubuffet had begun, in 1949, by inscribing an exemption from artistic culture on the pediment of his Brut temple. Though he would admit, three decades later, “that there are still references to cultural conditioning.” Even adding that “the ways of distancing oneself from cultural art are infinite.” Japanese Art Brut is a striking example of this. First because we can, as occidentals, observe it with our own cultural distance. And thus uncover – beyond the thin layer of exoticism – particular characteristics, while at the same time being touched by the element of universality that these works contain. In 2017, the exhibit Komorebi, at the Lieu Unique in Nantes, had provided us with the most brilliant example of this harmonious heterogeneity. The nine artists that we have selected for the Yamanami Workshop in Konan – certain ones of which were presented at the Asia Center at Harvard University at the start of the year – give us a taste, once again, of this striking paradox.
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This includes Kamae and Yoshigawa, who generates congregations and hieratic monoliths of clay ; Kawai, whose embroidered navels swallow us in their concentric rush; Miyashita, propagating words foreign to him like insects on the page; Morita, with figures dancing like lanky Giacomettis; Oji, drawing up completely psychedelic peninsular cartographies; Mori and his serial processions and molecular agitations; Nakagawa, going from the undulations of colored frequencies to the stamping of numbers in halos of coffee; and then, there is Ukai, a sort of Japanese Bosch of the 21st century who would have passed for a master in the proliferating uchronia. Their works break free from standards, from their own as from ours. If we didn’t know anything about their authors, or about their creative process, we might even take them for the most contemporary art that there is. And it wouldn’t be an insult to them, it would simply be reductive. As if, looking at the moonlight, we were only to see the moon, forgetting the sun that hides behind the mountain chain (Yamanami in Japanese).
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yukiko koide
a long road to yamanami
Yukiko Koide introduces unique yet undiscovered artists through organizing exhibitions, editing books, and writing. Her office, Yukiko Koide presents, holds thematic exhibitions and sells works of art. Her major exhibitions/productions include “Bill Traylor” (1992, Shiseido Ginza Art Space, Tokyo/1993, Collection de l’Art Brut, Lausanne), “Art Incognito” (1997, Collection de l’Art Brut, Lausanne), “Metamorphosis: The Fiber Art of Judith Scott” (2001, Shiseido Gallery, Tokyo), “African American Quilts: Women Piercing Memories and Dreams” (2007, Shiseido Gallery, Tokyo), “Henry Darger” (2011, Laforet Museum Harajuku, Tokyo), and her books, “BORO: Rags and Tatters from the Far North of Japan” (2009, Aspect, Tokyo), “Henry Darger: Living in the Realms of the Unreal” (2013, Heibonsha, Tokyo). 36
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After an hour of a couple of train rides from Kyoto, we arrive at Konan station in Kokacity, Shiga-prefecture. While the recently built station lost the most of its character, it is still a rustic station with only a tobacco shop in front of it, but without any bus lines or taxi services. After 15 minutes drive looking at houses, rice fields, and forests, we arrive at Atelier Yamanami on top of the hill. There is no gate at Atelier Yamanami, which is kept open for 24 hours, 365 days. Atelier Yamanami was founded on 1986. It was established to provide a place where mentally handicapped people, who had no place but home to belong after graduating from high school, can go out and communicate with others. Starting with three people, it now has 88 commuting members with mental disability and/or psychiatric disorder, their ages widely ranging from 18 to 76. While most members are from local Shiga-prefecture or nearby Mie-prefecture, some families moved from other prefectures hoping that their family members can participate in Atelier Yamanami. The policy of Atelier Yamanami is to accept everyone who wants to come. Masato Yamashita, who has been the director since 2008
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« At Atelier Yamanami, human desire seems to burst out, and members find what they want to do and original works are created. »
One thing we are surprised upon visiting Atelier Yamanami is the lack of “pressure.” We feel no pressure of restraint or restriction, which tends to exist in facilities like this or hospitals.
We will introduce nine artists from Atelier Yamanami in this exhibition. We would like you to pay attention to the inner desires and own methods of each, unique individual and resulting peculiar products.
Kazumi Kamae keeps fantasizing to see her unattainable love come true. Hiroya Oji pleases himself with behaving like a typical artist. Yukio Miyashita wants to grasp and manage things happening While its members are divided into six around him, Masaki Mori visualizes musigroups, doing such work as collecting cal space brought about by avant-garde used paper and cleaning and involving in music, and Satoshi Morita paints up the athletics and creative activities, the only world with dots and lines. Yumiko Kawai set schedule is when a day begins and and Momoko Nakagawa enjoy themselves ends and time for lunch, and how each with tracing circles. Yuichiro Ukai draws member spends each day is up to him/ virtual world where dinosaurs, monsters, herself. Whoever wants work and creative and manga/anime characters rampantly activities does them and whoever doesn’t roam at will. And Hideaki Yoshikawa has want doesn’t. If one doesn’t feel well on a pierced small holes to portray numerous particular day or doesn’t feel like it, s/he faces, murmuring “Eye, eye, nose, mouth” can lie down on a couch or can watch sky for thirty years. on the bench in the courtyard. While it may appear a little insufficient to As for creative activities, nothing is supstate it as the motivations for visual art, inpressed such as “Don’t do this or that,” but comprehensible inner desires or unconsno direction of “Do this or do that” is given, ciousness bore fruits in these products either. Then, our human desire seems to through trial and error for a long time. burst out, and members find what they want to do and original works are created. In contemporary arts, mentioning art hisIntrinsic motivations lead to the invention tory and introspective thinking are requiof one’s own methods and to the creation red. In Atelier Yamanami, however, artists of objects no one has even seen from the who don’t even know the term of arts are ordinary materials around us. making miracles to lead the cutting edge of arts, resulting from simply moving their
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says, “If there is anything we are proud of, it is the fact that we have never refused anyone who wanted to join Atelier Yamanami.”
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hands driven by unavoidable impulse and pleasure, which come from the inner self for no reason. In the past, Koka was a home for Ninjas. People who normally involve in farming and peddling medicines rush to battlefield to engage in special missions in an emergency. They are people who quietly supported history without receiving spotlights in times of tumult from Muromachiera to Edo-era when samurai clans and families attempted to unify Japan. As a secret book of Ninjutsu, “Bansenshukai” (1676) states, “There are masters who are not known to people around them” - In this region, anonymity has been appreciated. In the place of Koka where richly ripened rice plants glow in golden color when Autumn comes, we would like to thank Galerie Christian Berst for lighting up the miracle which happens quietly without being noticed.
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raphaël koenig
atelier yamanami: collective endeavor, individual creation
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Raphael Koenig is currently a Leonard A. Lauder Fellow at the Metropolitan Museum’s Research Center for Modern Art (NYC). He holds a Ph.D. in Comparative Literature from Harvard University, where he defended his dissertation on the French and German avant-gardes’ reception of the “art of the insane” and “art brut” in 2018. He is a graduate of the Ecole normale supérieure in Paris, and holds an agrégation in Modern French Literature. He published art and cinema criticism in Artpress, Raw Vision, Art Papers, and La Nouvelle Quinzaine Littéraire.
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A series of one-story buildings surrounding a vast central courtyard, on the top of a hill overlooking the idyllic landscape of rural Kansai…. The soft contours of these rolling hills seem to directly impact human interactions, which seem singularly appeased, following a fixed, immutable and well-organized daily ritual: “clients” (the term most commonly used in the Atelier’s own communication and press releases) arrive in the early morning, greeted by the director and the entire staff of the Atelier, then scatter into various “studios” devoted to drawing, painting, embroidery and sculpture. Lunch in the Atelier’s canteen, then another work session: “clients” leave again in the middle of the afternoon, boarding a fleet of shiny minivans and buses sporting the logo of the Nippon Foundation. The Atelier’s staff bids them farewell, with unwavering kindness and precision: when the last minivan finally disappears around a bend in the road, at the bottom of the hill, director Masato Yamashita is still standing in the middle of the now eerily silent courtyard, faintly smiling. The Atelier’s well-oiled machine wasn’t created overnight: it is the result of hard work and meticulous organizing. Atelier Yamanami (in Japanese やまなみ工房, Yamanami Kōbō) was founded in 1986 to host people with mental disabilities and mental illness, often suffering from acute physical and psychological pain.
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« In spite of recent efforts by the Japanese government to change this state of affairs, mental disabilities and mental illness often remain taboo in Japan. They are the target of a number of prejudices, necessarily leading to stigmatization and rejection. »
Japanese Art Brut? Should the visual productions of the “clients” of Atelier Yamanami then be labeled as “Japanese art brut”? This seems questionable at best. The “art brut” label offers a number of advantages: it rightly emphasizes the vivid expressiveness of these works, the complex nature of the often highly idiosyncratic techniques used by artists, and the richness of their respective “individual mythologies”. It also allows viewers to perceive these works as part of a larger category, by offering artistic coordinates for these artistic “outliers”: it calls to mind the established “canon” of art brut, i.e. the works of Adolf Wölfli, Henry Darger, Emma Hauck, etc. But it also leads to a series of grave distortions that can arguably constitute an obstacle to a proper understanding of these works and their contexts. The ideas and esthetic priorities of Jean Dubuffet, who coined the notion of art brut in the second half of the 1940s, still hold considerable sway over large sections of the art world; his definition of a “brut” work is mostly derived from a broader poetics of radically isolated individuals, neatly cut off from the supposedly nefarious dealings of art institutions, miraculously preserved from the debilitating influence of what he called our “asphyxiating culture”.
The Atelier encourages its “clients” to express themselves through drawing, painting, sculpture and embroidery for a number of reasons. As a means towards personal development and financial independence, as is often the case in work therapy programs, even though the Atelier isn’t properly speaking a care facility, not being directly overseen by any psychiatric institution. As a result of a strong belief that works produced in the Atelier have an intrinsic value, and are to be considered as works of art in and of themselves. But also as part of a broader project of social change: works produced at Yamanami are meant to constitute a political platform, a kind of Trojan horse attracting the attention of the art world and mainstream audiences in order to advocate for a better integration of people with disabilities and people with mental illness within society at large. In other words, to use a recent, somewhat clunky but apt neologism, Yamanami artists are meant to become the This idea was slightly amended by Dubufstandard bearers of “neurodiversity”. fet in the second half of his career, but still constitutes the notional framework upon
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One of the reasons for their suffering is to be found in their marginalized status within Japanese society: in spite of recent efforts by the Japanese government to change this state of affairs, mental disabilities and mental illness often remain taboo in Japan. They are the target of a number of prejudices, necessarily leading to stigmatization and rejection.
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which his theory of art brut is based. For a number of reasons, it remains highly problematic. For instance, it seems absolutely incompatible with any description of collective endeavors: the archetypal “brut” artist, cultivating a highly idiosyncratic vision in complete isolation, is occasionally compared by Dubuffet to a desert island. A “brut” artist can’t possibly be part of a team effort, a family, or an organized group: there can be no archipelago of “brut” creators. It is worth noting that this paradox is already present at the heart of the early “canon” of art brut: Auguste Forestier and Marguerite Sirvins, whose works are prominently featured in the Art Brut Collection in Lausanne, were operating within a structure created by the psychiatrist François Tosquelles at the Saint-Alban Mental Hospital (Lozère, France). By promoting work therapy, which included (but wasn’t limited to) encouraging patients to produce artworks, which they often sold themselves as a means towards economic independence, Tosquelles’ “institutional psychiatry” was the result of his political commitment, and aimed at turning his hospital into an anarchist commune of sorts. But the vast majority of the writings dedicated to Forestier and Sirvins as “brut” artists fails to mention the political and theoretical underpinnings of the structure that allowed them to produce their works. These two artists tend to be described as isolated individuals, as underprivileged peasants upon whom artistic genius would have des-
cended as abruptly and inexplicably as the Holy Ghost upon the apostles. Conversely, to come back to the specific case of Atelier Yamanami, it seems that the notion of collective endeavor, which to this day is rarely mentioned in the context of exhibitions of “Japanese Art Brut” in Europe, should be properly studied and is highly relevant to understanding these works. First and foremost because is constitutes the context within which such visual works are created: to a certain extent, and in very different circumstances, one could be reminded of the historical artist collectives at Barbizon or Pont-Aven, or at the famed “Beehive” workshop in the Parisian district of Montparnasse. Furthermore, far from diminishing the achievements of individual artists or the singularity of their respective visual universes, this collective framework paradoxically allows us to better appreciate the impressively diverse range of techniques, styles, and themes displayed among their works. As is also the case in a number of art workshops for people with mental disabilities and mental illness throughout the world (at Gugging in Austria, La Tinaia in Italy, Creative Growth in the United States, La « S » Grand Atelier in Belgium or the Nanjing Outsider Art Studio in China), Atelier Yamanami doesn’t, properly speaking, offer an art therapy program. No specific direction or instruction is provided, no practical “exercises”. Staff members offer encourage-
Networked Activism This type of collective structure is the result of a long, complex history in Japan. In the first half of the twentieth century, a number of avant-garde artists and writers showed sustained interest in the visual and written works produced in psychiatric contexts, which were meticulously studied and preserved by medical staff (as evidenced, for instance, by Yumeno Kyūsaku’s breathtaking Modernist novel Dogra Magra, published in 1935, now available in French translation. Unfortunately, this major 20th-century novel still hasn’t been translated into English). In the immediate aftermath of the Second World War, a new kind of institution was created in Japan, which was meant to remedy some of the aspects of the then dire situation of the country. In 1946, educator and activist Kazuo Itoga founded Omi Gakuen in Shiga Prefecture, the very same prefecture in which Atelier Yamanami was founded forty years later.1 Omi Gakuen was a care facility for children with disabilities, a number of whom were war orphans traumatized by the recent conflict. Among other
activities, they were encouraged to create clay sculptures, with the help of famed avant-garde ceramicist Kazuo Yagi, on the basis of a radical, non-interventionist pedagogy. From the early 1970s onwards, a number of new workshops were created, following the lead of Yasuo Harima’s Tanpopo-no-ie (founded 1973), which was devoted specifically to teenagers and young adults with disabilities. Harima’s trajectory is highly representative of the evolution of a new generation of political activists in Japan. Witnessing what they described as the failure of an all-out confrontation with established economic and political structures, which they had attempted as part of radical protest groups throughout the 1960s, Harima and his fellow activists decided to rethink their strategy and political practice, adopting a new, arguably largely reformist program. By connecting or “networking” a series of localized, highly specific initiatives (advocating for the rights of people with disabilities and other minority groups, environmental protection, etc.), these activists intended to initiate a chain reaction or snowball effect that would eventually lead to a global upheaval of the established political and socio-economic power structure. As part of this new strategy, they championed a practical kind of activism made up of a number of specific initiatives, each of which, in order to reach their specific goals, were encouraged to develop partnerships with local collectivi-
1 Atelier Mizunoki (founded 1964) and Borderless Art Museum No-Ma (founded in the early 2000s) are also located in the same region, which could be described as the epicenter of art workshops for people with disabilities in Japan.
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ment, provide a safe and supportive environment, and make sure that their “clients” are properly supplied with art materials, but as a rule, they never intervene in the work of their “clients”, allowing them to develop their own artistic practices, their own techniques and visual vocabularies at their own pace, often over the course of many years.
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ties, governmental agencies, large national companies and small local businesses. Atelier Yamanami is largely premised upon this model. Its founder, Katsuya Yamashita (the father of current director Masato Yamashita) envisioned Yamanami as a complement or an extension of Harima’s Tanpopo-no-ie. As an NGO that is paradoxically highly dependent on a number of governmental institutions, as is often the case in Japan, Atelier Yamanami is thus supported and funded by a complex, multilayered system combining federal agencies, larger NGOS, and the regional and municipal government. The Atelier also developed a number of partnerships with private companies, including Yoshiaki Kasatani’s Osaka-based pr-y design workshop and the Tokyo-based Yukiko Koide Gallery, which represents Yamanami artists in Japan and abroad, and thanks to which the present exhibition could be organized.
pressure or constraint being imposed onto their creative processes, artists are free to experiment as they please, slowly elaborating their own styles and techniques.
One cannot fail to notice the vastly diverse nature of visual works that were sometimes elaborated by artist working within inches of each other. As is for instance the case for Yuya Ohji’s versicolored felt-pen drawings, the conical sculptures of Hideaki Yoshikawa, and the figurative busts of Kazumi Kamae, all three artists working in the same room at Atelier Yamanami. One should also mention the minimalism of Satoshi Morita’s black and white drawings, standing in sharp contrast with the colorful, carnivalesque explosion of Yuichiro Ukai’s works: Morita and Ukai’s desks are less than two meters apart. Entirely dedicating themselves to the elaboration of their respective visual universes, these artists produce their works within the same structure, and at the same rhythm, but one would be hard-pressed to Creation without Constraints distinguish among them a common vocabuThe works displayed in this exhibition offer lary, a hypothetical “Yamanami style”. a compelling overview of the diversity and However, in order to succinctly describe exceptional quality of artistic creation at some of these works, one could attempt to Atelier Yamanami. They are characterized define a number of overlapping traits and by balanced and expressive compositions tendencies. Yoshikawa is one of the Ateand a high level of technical mastery, which lier’s oldest “clients”, having worked there were often attained by Yamanami artists consistently for the last thirty years. His over the course of many years of individual work originally combines abstract and figuresearch and experimentation. They comrative tendencies. The lines and dots that pellingly illustrate the results yielded by the are displayed on his conical clay sculptures “Yamanami method”: without any kind of
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Ohji’s drawings also straddle the line between figuration and abstraction. They are often inspired by live photographs of wild animals, the original motive undergoing such massive transformations, and being stylized to such a degree, that it becomes thoroughly unrecognizable. In Yukio Miyashita’s work, the practice of calligraphic rhythm is taken to its utmost consequences, as the artist doesn’t understand the meaning of the texts (often written in foreign languages) that he reproduces: letters thus become abstract, a-semantical graphic ornaments.
the latter’s drawings are clearly figurative, one might distinguish as a common trait between their works a tension between the minimalism of the baseline motive and a baroque tendency towards ornamental profusion.
Similarly, while they make use of vastly different visual vocabularies, one could attempt to describe commonalities between Momoko Nakagawa’s lyrical abstraction and Yuichiro Ukai’s figurative exuberance: the complex gestural choreography underlying their compositions, reminiscent of Fernand Deligny’s “lignes d’erre”, leads to a highly idiosyncratic spatial organization. Ukai’s borrowings from the iconography of Japanese animation and ukiyo-e do not abide by any traditional perspective, following instead strange energy lines whose intricate network stands in sharp contrast The notion of seriality is also key to underswith the clear, well-delineated outlines of tanding the work of Masaki Mori, where his many ghosts, monsters, robots, and Edoalthough figurative motives sometimes era characters. emerge, abstraction rules supreme. Mori’s practice of seriality is entirely self-aware: a Unlike “old-timer” Yoshikawa, Nakagawa sophisticated connoisseur of experimental and Ukai are respectively twenty-four and music, Mori designs his creations as visual twenty-three, and have only been attending equivalents of the works of avant-garde Atelier Yamanami for a couple of years. One composers (Cage, Stockhausen, etc.) in can only marvel at the rich complexity of which he immerses himself while drawing. the works they elaborated over a relatively short period of time. They keep innovating, Yumiko Kawai is part of Yamanami’s sewing adding new elements and techniques: with and embroidery workshop, whereas Satoshi talented young artists of this sort, Atelier Morita mostly produces black and white Yamanami’s future seems particularly prodrawings: but even though the former’s mising. embroideries are entirely abstract, while
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constitute the very baseline of figuration: eye, eye, nose, mouth. But those motives repeated ad infinitum, often at a microscopic scale, end up forming an abstract, serialized composition.
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œuvres / works
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vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
56 hideaki yoshikawa | atelier yamanami
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hideaki yoshikawa Né en 1970, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 1988 Si ses oeuvres composées d’innombrables points semblent abstraites, elles sont en fait constituées de nombreux « visages ». Qu’il produise sur papier ou avec de l’argile, le thème d’Hideaki est toujours « les visages ». C’est le cas depuis 30 ans. Dans ce style qui lui est propre, il perce soigneusement de petits trous à intervalles réguliers. Si on lui demande ce que c’est, la réponse est claire. « oeil, oeil, nez, nez, bouche ! » La présence d’Hideaki perforant sans relache des trous en rapprochant son visage au plus près du papier ou de l’argile fait partie du décor de l’Atelier Yamanami.
Born on 1970, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 1988 A set of points that appear to be an abstract pattern is numerous “faces.” Whether the base is paper or clay, Hideaki’s theme is always “faces.” It has been the case for 30 years. Based on his own rule, he carefully pierces small holes with consistent intervals. If we ask him what they are, a clear-cut answer comes back. “Eye, eye, nose, mouth!” The appearance of Hideaki who persistently pricks holes putting his face closely to paper and clay is part of the scenery of Atelier Yamanami.
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de gauche à droite | from left to right oeil oeil nez bouche | eye eye nose mouth, 2017 58
argile cuite, 30.5 x 8 x 9 cm | 37.5 x 10.7 x 10.3 | 37 x 10 x 8 cm. fired clay, 12 x 3.1 x 3.5 | 14.76 x 4.21 x 4 | 14.5 x 4 x 3 in.
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de gauche à droite | from left to right 60
© elena groud, 2019
oeil oeil nez bouche | eye eye nose mouth, 2017 argile cuite, 43.3 x 11.9 x 13.5 | 39.3 x 12 x 11.7 | 37 x 10 x 8 cm. fired clay, 17 x 4.7 x 5.3 | 15.47 x 4.72 x 4.6 | 14.5 x 4 x 3 in.
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de gauche à droite | from left to right oeil oeil nez bouche | eye eye nose mouth, 2017 66
argile cuite, 31 x 10.6 x 9.6 | 35.2 x 6.8 x 8.2 | 37 x 10 x 8 cm. fired clay, 12.2 x 4.17 x 3.78 | 13.85 x 2.7 x 3.25 | 14.5 x 4 x 3 in.
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de gauche à droite | from left to right oeil oeil nez bouche | eye eye nose mouth, 2017
68 Yoshikawa by Rob Walbers ©PR-y
argile cuite, 37 x 10 x 8 cm.
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70 kazumi kamae | atelier yamanami
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kazumi kamae Née en 1966, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 1985 Après ses études secondaires, Kazumi manquait de confiance en elle et avait beaucoup de mal à exprimer ses sentiments et ses désirs par des mots. En quête avec ses proches depuis longtemps d’une solution à ce problème elle a choisi de participer à l’Atelier Yamanami. Un jour, Kazumi est tombée amoureuse d’un homme. Elle a alors découvert la joie d’exprimer son ressenti à travers l’argile. De là, elle a peu à peu pris confiance en elle et a pu communiquer activement avec son entourage en créant et en présentant son travail. En préambule de sa création, elle réalise une base en argile. Elle fabrique ensuite avec ses doigts des boulettes de la taille d’un grain de riz qu’elle fixe à la surface de la fondation. Il lui faut environ deux mois pour la recouvrir. Alors que la motivation première de Kazumi est d’attirer l’attention de la personne qu’elle aime en créant ses statues, son imagination s’est récemment développée et elle réalise maintenant des scènes virtuelles dans lesquelles interviennent la personne qu’elle aime (Masato) et elle-même. Born on 1966, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 1985 After graduating from high school, Kazumi participated in Atelier Yamanami. Not confident of her words and actions, she had a hard time to tell others what she wanted to do or to express her feeling and desire with words. Both she and people around her were struggling for a long time to decide what’s best for Kazumi. One day, Kazumi fell in love with a man. She learned the joy to express her own feeling with clay, being encouraged or briefly commented by him. From this, she became more confident of herself little by little and was able to actively communicate with someone she loved and other people through creating and presenting her own work. At the beginning of her creation, she makes a foundation with clay. She then makes clay pellets roughly the size of grain of rice with her fingers and attaches them to the surface of foundation. It takes her roughly two months to cover the entire foundation with numerous pellets. While Kazumi’s primary motivation is to gain the attention of the person she loves by creating his statues, her imagination has expanded lately and she now creates various virtual scenes featuring the person she loves (Masato) and herself.
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me and Masato going on honeymoon, 2018 72
argile, 24.2 x 22.5 x 46 cm clay, 9.5 x 8.8 x 18 in.
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me and Masato eating shaved ice, 2018 74
argile, 28.3 x 31.5 x 29.5 cm clay, 11.14 x 12.4 x 11.6 in.
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me and Masato going out for Summer night festival, 2018 76
argile, 26.5 x 41.5 x 37.5 cm clay, 10.43 x 16.34 x 14.76 in.
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80 Kamae by Rob Walbers ©PR-y
kazumi kamae
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
me and Masato going to the swimming pool and putting on swimming suits, 2018 argile, 24.8 x 32.5 x 40 cm clay, 9.76 x 12.8 x 15.75 in.
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me and Masato appearing on NHK, 2018 82
argile, 26 x 31.5 x 31 cm. clay, 10.24 x 12.4 x 12.2 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
me and Masato riding the ferris wheel, 2018 84
argile, 43 x 21 x 21.5 cm. clay, 17 x 8.25 x 8.5 in.
86 kazumi kamae | atelier yamanami
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japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
me and Masato spending christmas together, 2017 88
argile, 38 x 22 x 26 cm. clay, 15 x 8.66 x 10.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
me and Masato enjoying the moon, 2018 90
argile, 30 x 21 x 22.2 cm. clay, 11.81 x 8.27 x 8.74 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
me and Masato spending christmas together, 2017 92
argile, 38 x 22 x 26 cm. clay, 15 x 8.66 x 10.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
Masato walking the streets with me, 2014 94
argile, 24.5 x 19.5 x 24.5 cm. clay, 9.65 x 7.68 x 9.65 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami kazumi kamae
Masato holding hands with me, 2017 96
argile, 26.7 x 21 x 20 cm. clay, 10.5 x 8.25 x 7.87 in.
98 yumiko kawai | atelier yamanami
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yumiko kawai Née en 1979, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 1997 Alors qu’elle aime bavarder avec ses amis et les membres de l’atelier, Yumiko brode cependant seule, appréciant ces moments de solitude. Elle manie tranquillement son aiguille, assise dans le coin de la salle à manger ou du salon. Les broderies de Yumiko sont faites de « cercles ». En fonction de la taille du tissu de base, elle décide du motif et dessine un brouillon au crayon. Elle suit ensuite les contours en perçant avec son aiguille jusqu’à la toile de base avec une méthode unique de couture oblique pour revenir à l’endroit où elle a commencé. Yumiko travaille simultanément sur plusieurs « cercles » et la densité des points variant d’un cercle à l’autre, chacun d’eux prend des contours particuliers. Tandis qu’elle continue à coudre en couches, les « cercles » s’élèvent pour prendre une forme conique en gagnant en rigidité et en masse. Born on 1979, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 1997 While she likes chatting with her friends and staff members, Yumiko embroiders by herself, cherishing her time alone. She quietly moves her needle sitting down by herself in the corner of dining hall or lounge. Yumiko’s embroideries are made of “circles.” Depending on the size of base cloth, she decides rough arrangements and draws a draft with a pencil. She then follows the outlines piercing her needle to the base cloth with a unique method of stitching obliquely back to where it began. While she simultaneously works on multiple “circles,” the density of stitches is different from one circle to another, and multiple circles appear with various expressions on a single base cloth. As Yumiko keeps stitching in layers, “circles” raise to take a cone-shape obtaining a solidity and massiveness.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yumiko kawai
circle, 2015 100
broderie sur tissu, 46 x 46 cm. embroidery on cloth, 18 x 18 in.
102 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yumiko kawai
circle, 2018 104
broderie sur tissu, 45 x 44 cm. embroidery on cloth, 17.72 x 17.32 in.
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vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
108 Kawai by Rob Walbers ©PR-y
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
circle, 2016 sans titre | untitled, circa 2005 broderie sursur tissu, 45 x27.5 35 cm. stylo à bille papier, x 37 cm. embroidery cloth, 17.75x x14.5 13.75 ballpoint on on paper, 10.83 in. in.
110 momoko nakagawa | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
momoko nakagawa Née en 1996, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 2015 Momoko épelle à plusieurs reprises son propre nom, « Momoko », d’un long mouvement du bras. Les lignes qui se chevauchent en multitude s’entrelacent et se développent en une image abstraite, allant au-delà de la forme originale de chaque lettre. Alors que dans sa vie de tous les jours, des comportements stéréotypés et répétés sont souvent observés, susceptibles d’être perçus négativement comme des comportements problématiques, ils s’avèrent être positifs dans sa création. Momoko ne se soucie pas des matériaux, utilisant du matériel d’écriture standard comme des marqueurs et des stylos à bille. Par le simple fait de se contenter de dessiner en superposition, elle semble apprécier les formes des lettres qui fluctuent sous ses yeux, le contact et le son des stylos qui touchent le papier et la sensation kinesthésique qui s’étend du bout des doigts à son bras et à tout son corps. Born on 1996, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 2015 Momoko repeatedly spells her own name, “Momoko,” with a long stroke fully extending her arm. Lines overlapping in multitude intertwine and develop into an image like abstract art, going beyond the original shape of each character. While in her everyday life, stereotyped and repeated behaviors are often observed, which are prone to be seen negatively as problematic behaviors, they turn out to be positive in her creation. Momoko is not concerned about the instruments, using such general writing materials as markers and pens. Through the activity of simply keeping to draw in overlay, she seems to enjoy every bit of changing shapes of characters in front of her, sense and sound of pens touching the paper, and kinesthetic sensation spreading from the tip of her fingers to her arm and to her entire body.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
momoko, 2017 112
marqueur sur papier, 54.4 x 76.9 cm marker on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 114
momoko, 2017
momoko, 2017
marqueur sur papier, 54.4 x 76.9 cm marker on paper, 21.4 x 30.25 in.
marqueur sur papier, 54.4 x 76.9 cm marker on paper, 21.4 x 30.25 in.
116 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
momoko, 2017 118
marqueur sur papier, 54.4 x 76.9 cm marker on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
momoko, 2017 120
marqueur sur papier, 54.4 x 76.9 cm marker on paper, 21.4 x 30.25 in. vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019
122 momoko nakagawa | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
momoko, 2017 124
crayon de couleur sur papier, 54.4 x 76.9 cm coloured pencil on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
momoko, 2017 126
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 128
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 130
momoko, 2017
momoko, 2017
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 132
momoko, 2017
momoko, 2017
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
134 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 136
circle, 2017
circle, 2017
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
circle, 2017 138
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 140
circle, 2017
circle, 2017
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
“ After 15 minutes drive looking at houses, rice fields, and forests, we arrive at Atelier Yamanami on top of the hill. There is no gate at Atelier Yamanami, which is kept open for 24 hours, 365 days. “ yukiko koide
142
«Après 15 mn de route en longeant les maisons, les rizières et les forêts, nous arrivons à l’Atelier Yamanami en haut de la colline. Il n’y a pas de portail à l’Atelier, qui est ouvert 24 h sur 24, 365 jours par an. » yukiko koide
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
circle, 2017 144
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
circle, 2017 146
stylo à bille sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint on paper, 21.4 x 30.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
circle, 2017 148
stylo à bille et aquarelle sur papier, 54.4 x 76.9 cm ballpoint and watercolor on paper, 21.4 x 30.25 in.
150 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
sans titre | untitled, 2017 152
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 154
sans titre | untitled, 2017
sans titre | untitled, 2017
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
« One cannot fail to notice the vastly diverse nature of visual works that were sometimes elaborated by artist working within inches of each other. » raphaël koenig
156
« On ne peut qu’être frappé par l’extrême diversité d’œuvres élaborées par des artistes travaillant parfois à quelques mètres les uns des autres... » raphaël koenig
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 158
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa 160
sans titre | untitled, 2017
sans titre | untitled, 2017
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami momoko nakagawa
sans titre | untitled, 2017 162
tampon et café sur papier, 54.4 x 76.9 cm stamp and coffee on paper, 21.4 x 30.3 in.
164 yukio miyashita | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
yukio miyashita Né en 1973, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 1997 Yukio a un unique but dans la vie : la gestion des données. Il transporte en permanence un organisateur et une calculatrice et ne rate jamais une occasion de gérer diverses données allant des carnets de pointage du baseball professionnel japonais, des records de gains/pertes de la lutte sumo, des horaires de travail des membres du personnel, aux horaires du bus navette. La personnalité méticuleuse de Yukio se reflète dans ses oeuvres d’art. Lorsqu’il dessine, après avoir tracé le contour du thème principal, il divise le fond en de nombreux carrés de plusieurs millimètres de côté qu’il colorie soigneusement et lentement, les uns après les autres. Il lui faut aussi beaucoup de temps pour créer ses pièces calligraphiques qui consiste en la transcription d’articles de journaux imprimés en anglais ou en français, car il prend le temps d’assimiler la forme de chaque caractère de l’alphabet et les dessine un à un en couches superposées. En observant comment Yukio travaille sur ses oeuvres, il semble plus approprié d’appeler cela une routine quotidienne qu’une activité créative. Born on 1973, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 1997 Data management is Yukio’s purpose of life. Carrying an organizer and calculator all the time, he never misses a beat in managing various data ranging from scorebooks of Japan’s professional baseball, win/ loss records of Sumo wrestling, work schedule of staff members, to running schedule of the shuttle bus. Yukio’s meticulous personality is reflected upon his artworks. In his drawings, after drawing an outline of the major theme, he divides the background into numerous squares of several millimeter on each side and carefully and slowly colors each square, one after another. It also takes a long time to create his calligraphic pieces to draw newspapers printed in English or French, because he comprehends the shape of each alphabet character and draws one by one in overlaying multitude. Observing how Yukio works on his artworks, it appears more appropriate to call it a daily routine than a creative activity.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yukio miyashita
english, 2017 166
café et pastel sur papier, 54.4 x 76.7 cm coffee and pastel on paper, 21.5 x 3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yukio miyashita 168
english, 2017
english, 2017
café et pastel sur papier, 54.4 x 76.7 cm coffee and pastel on paper, 21.5 x 3 in.
café et pastel sur papier, 54.4 x 76.7 cm coffee and pastel on paper, 21.5 x 3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 170
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 172 vue de l’exposition | view of the exhibition do the write thing,
read between the lines, christian berst art brut 2018
english, 2015 pastel sur papier, 38 x 54 cm pastel on paper, 15 x 21.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yukio miyashita
english, 2018 174
marqueur sur toile, 45.5 x 38 cm marker on canvas, 18 x 15 in.
176 Miyashita by Rob Walbers ©PR-y
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
english, 2018 acrylique et marqueur sur toile, 38.5 x 45.5 cm acrylic and marker on canvas, 15 x 18 in.
178 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yukio miyashita
english, 2018 180
marqueur sur papier, 38 x 54 cm marker on paper, 15 x 21.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
sans titre | untitled, circa 2005 stylo à bille sur papier, 49.7 x 35 cm.
182
ballpoint on paper, 19.5 x 13.75 in. masaki mori | atelier yamanami
masaki mori Né en 1969, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 2016 Masaki a appris le design graphique dans une école professionnelle. Alors qu’il était à l’école, il a découvert 4’33, le chef-d’œuvre de John Cage en concert et s’est alors intéressé à la musique expérimentale des États-Unis. Par la suite, il a commencé à produire des dessins uniques dans le but de visualiser l’espace musical. Masaki a produit la série « Jiuta (chants de base) » fondée sur l’expansion de l’espace incarnée par le rock underground et psychédélique et la série « Gig » exprimant l’image visuelle de la musique postmoderne déconstruite représentée par John Zorn, entre autres. Masaki aime Antonin Artaud et admet qu’il résout par le dessin l’angoisse existentielle causée par sa longue lutte contre la maladie. Born on 1969, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 2016 Masaki learned graphic design in a vocational school of design. While in school, he experienced 4’33”, the masterpiece of John Cage in his concert and became interested in experimental music of the United States. Afterwards, he started his own unique drawings with visualizing musical space in mind. Masaki produced “Jiuta (base songs)” Series based upon the expansion of space embodied by underground and Psychedelic rock and “Gig” Series expressing the visual image of deconstructed postmodern music represented by John Zorn, among others. Masaki loves Antonin Artaud, a poet, and admits himself that he resolves existential anxiety caused by his long struggle against illness by drawing pictures.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori
sève | sap, 2005 184
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 186
sève | sap, 2005
sève | sap, 2005
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
188 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 190
sève | sap, 2005
sève | sap, 2005
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 192
sève | sap, 2005
sève | sap, 2005
marqueur sur papier, 21 x 29.7 cm. marker on paper, 8.27 x 11.69 in.
marqueur sur papier, 25.7 x 36.3 cm. marker on paper, 10.12 x 14.3 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 194
« Their works break free from standards, from their own as from ours. If we didn’t know anything about their authors, or about their creative process, we might even take them for the most contemporary art that there is.»
christian berst
« Leurs œuvres s’affranchissent des standards, des leurs comme des nôtres. Si nous ne savions rien de leurs auteurs, ni des processus agissants, il se pourrait même que nous les prenions pour l’art le plus contemporain qui soit. » christian berst
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori
gig / yoshihide otomo, 2016 196
aquarelle sur papier, 38 x 54 cm. watercolor on paper, 15 x 21.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 198
gig / kaoru abe solo # 1, 2016
gig / kaoru abe solo # 2, 2016
aquarelle sur papier, 38 x 54 cm. watercolor on paper, 15 x 21.25 in.
stylo à bille sur papier, 49.6 x 35 cm. ballpoint on paper, 19.5 x 13.75 in.
200 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori
electronic masada # 1 202
aquarelle sur papier, 38 x 54 cm. watercolor on paper, 15 x 21.25 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 204
electronic masada # 2, 2016
electronic masada # 3, 2016
aquarelle sur papier, 38 x 54 cm. watercolor on paper, 15 x 21.25 in.
stylo à bille sur papier, 49.6 x 35 cm. ballpoint on paper, 19.5 x 13.75 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 206
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori
gig / keiji haino # 1 208
aquarelle sur papier, 38 x 54 cm. watercolor on paper, 15 x 21.25 in.
210 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori 212
kouichi makigami / kuchinoha, 2016
merzbow / neon worms # 3, 2016
encre sur papier, 38 x 54 cm. ink on paper, 15 x 21.25 in.
encre sur papier, 49.6 x 35 cm. ink on paper, 19.5 x 13.75 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami masaki mori
to be confirmed, 2016 214
encre sur papier, 54 x 38 cm. ink on paper, 21.25 x 15 in.
216 satoshi morita | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
satoshi morita Né en 1978, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 1997 Le titre des dessins de Satoshi sont invariablement « points et lignes ». Il fait des esquisses au crayon avec des thèmes récurrents de figures humaines, d’animaux et d’oiseaux choisis dans des livres d’art et des encyclopédies illustrés. Au stylo à bille noir, il remplit la feuille de nombreux points et lignes. Alors que les mouvements des mains de Satoshi semblent n’avoir aucune hésitation et qu’il semble dessiner impulsivement, il fait varier la densité du dessin afin de ne pas devenir monotone. Le contraste frappant du fond blanc et la gradation monochrome résultant du chevauchement des points et des lignes, apportent aux dessins de Satoshi un dynamisme étrange. Born on 1978, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 1997 The titles of pictures drawn by Satoshi are all “Dots and Lines.” He makes rough sketches of the outline by pencils with main themes of human figures, animals, and birds selected from art books and illustrated guides. Holding black ball-point pens, he fills with numerous dots and lines. While Satoshi’s hand movements seem to have no hesitation and he appears to draw impulsively, he actually varies the density of drawing so as not to become monotonous. With the conspicuous contrast of white background and monochrome gradation resulting from overlapping dots and lines, Satoshi’s drawings brings in strange dynamism.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami satoshi morita
page de droite et pages suivantes | on the right and following pages dot and line, 2016 218
encre sur papier, 76.7 x 54.4 cm. ink on paper, 30.2 x 21.42 in.
220 satoshi morita
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
222 Morita by Rob Walbers ©PR-y
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
224 satoshi morita
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 226
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019
228 hiroya oji | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
hiroya oji Né en 1987, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 2009 Avec le seul désir d’attirer l’attention sur lui, Hiroya agit toujours avec la conscience des gens qui l’entourent. Il chante fort en jouant de la guitare au rythme de la musique, guide les voitures quand il en voit une reculer, et mime l’action de fumer quand il fait une pause. L’une de ses activités favorites est la création artistique. Hiroya choisit comme thèmes principaux, des photos de personnes, d’animaux, etc., dans des magazines ou des livres d’art. Même s’il croise les bras et contemple l’agencement de la composition sous différents angles comme un artiste, sa production répond à une esthétique propre. Il est le premier surpris lorsque ses dessins se muent en formes étranges dégageant une lueur psychédélique, que Hiroya lui-même ne pouvait prévoir. Born on 1987, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 2009 With the sole desire to get attention of others, Hiroya produces himself always conscious of people around him, singing hard with playing air guitar fast to the rhythm when music is played, directing an automobile with over-action when he sees one backing up, and pretending to smoke upon taking a break in recess. One of his self-appeals is art creation. Hiroya chooses his main themes, photos of people, animals, etc., from magazines or art books. While folding his arms and contemplating the compositional arrangement with various angles like an artist are his production based on his own aesthetics, his pictures surprise himself upon transforming to strange shapes emitting psychedelic glow, which Hiroya himself couldn’t anticipate.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami hiroya oji
tree, 2017 230
marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
232 Oji by Rob Walbers ©PR-y
hiroya oji
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
early morning view, 2017 marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami hiroya oji 234
lady gaga, 2014
fish, 2014
marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 236
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019 © elena groud
japon brut : la lune, le soleil, yamanami hiroya oji 238
hands, 2017
guitar, 2014
marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
marqueur sur papier, 54 x 38 cm. marker on paper, 21.25 x 15 in.
240 yuichiro ukai | atelier yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
yuichiro ukai Né en 1995, vit dans la préfecture de Shiga, Japon Assiste à l’“Atelier Yamanami” depuis 2014 Après ses études secondaires, Yuichiro a rejoint l’Atelier Yamanami et s’est impliqué dans le nettoyage des parcs et des gares ferroviaires de la commune. Pendant ses pauses, il regarde des guides sur ses centres d’intérêt préférés et fait des dessins. Il aime les livres sur les animaux, les insectes, les dinosaures, les personnages de dessins animés, et depuis peu, ceux sur les monstres japonais, qu’il représente en action dans ses dessins. La méthode de création de Yuiciro est unique. Il dessine un motif, un dinosaure ou un squelette, par exemple, qu’il reproduit jusqu’à former une chaîne. Le mouvement et l’expression de chaque objet sont subtilement différents les uns des autres, formant un troupeau, qui semble se déplacer dans le temps et l’espace. Comme il répète ses motifs, le dessin acquiert de la profondeur et de la temporalité, et il se poursuit souvent sur plusieurs feuilles de papier. Yuichiro ne se contente pas de dessiner, il s’aventure aussi dans les arts tridimensionnels, en moulant des dinosaures miniatures et des squelettes. Tout comme dans les arts de la confiserie japonaise, il étire les membres et les queues à partir d’un morceau d’argile, façonnant méticuleusement l’objet. Yuichiro aime ces étranges créatures et essaie de leur donner vie. Il est possible que le garçon qui apparaît parfois sur la scène soit Yuichiro lui-même. Le jeune homme prend plaisir à dessiner des scènes fantastiques dans lesquelles des dinosaures, des squelettes, d’anciens worriers japonais et des monstres errent à volonté. Born on 1995, living in Shiga Prefecture, Japan Has been participating in “Atelier Yamanami” since 2014 Upon graduating from high school, Yuichiro joined Atelier Yamanami and involved in cleaning parks and train stations in the community. During recess, he looks at his favorite field guides and draws pictures. He likes animal guides, insect guides, dinosaur guides, anime character guides, and recently Japanese monster guides, and these creatures are lively depicted in his drawings. Yuiciro’s drawing method is unique. He draws one motif, a dinosaur or a skeleton, for example, and then draws dinosaur or skeleton one after another as they make a chain. The movement and expression of each object are subtly different from each other, forming a herd, and they appear to move across time and space. As he repeatedly draws motifs, the drawing acquires depth and time, and it often continues over multiple papers. Not only drawings, Yuichiro also ventures out to three-dimensional arts, molding miniature dinosaurs and skeletons. Just like the Japanese candy arts, he stretches limbs and tails from a lump of clay, meticulously shaping the object. It seems that Yuichiro loves these strange creatures and tries to give life to them. Then, we wonder if the boy who sometimes appears in the picture is Yuichiro himself. Yuichiro Ukai gleefully draws fantastic scenes in which dinosaurs, skeletons, ancient Japanese worriers, and monsters rampantly roam at will.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yuichiro ukai 242
yokai (monster), 2018 marqueur, encre et crayon de couleur sur papier cartonné, 82.5 x 73.5 cm. marker, ink and colored pencil on cardboard, 32.5 x 29 in.
244 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 246
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019
yokai (monster), 2018 marqueur, encre et crayon de couleur sur papier cartonné, 82.5 x 73.5 cm. marker, ink and colored pencil on cardboard, 32.5 x 29 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
sans titre | untitled, 2012 248
encre et crayon de couleur sur papier, 54 x 76.5 cm ink and coloured pencil on paper, 21.25 x 30 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 250
cabane de yuichiro ukai / atelier yamanami, 2019
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yuichiro ukai
sans titre | untitled, 2012 252
encre et crayon de couleur sur papier, 54 x 76.5 cm ink and coloured pencil on paper, 21.25 x 30 in.
254 cabane de yuichiro ukai / atelier yamanami, 2019
yuichiro ukai
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
sans titre | untitled, 2015 encre et crayon de couleur sur papier, 54 x 76.5 cm ink and coloured pencil on paper, 21.25 x 30 in.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami yuichiro ukai 256
sans titre | untitled, 2012
sans titre | untitled, 2012
encre et crayon de couleur sur papier, 38 x 54 ink and coloured pencil on paper, 15 x 21.25 in.
encre et crayon de couleur sur papier, 38 x 54 ink and coloured pencil on paper, 15 x 21.25 in.
258 japon brut : la lune, le soleil, yamanami
bibliographie / bibliography Koenig, Raphael and Benny Shaffer, dir. Eye Eye Nose Mouth: Art, Disability, and Mental Illness in Nanjing, China and Shiga-ken, Japan. [catalogue d’exposition] Harvard University Asia Center / Blurb Publishing, 2019. McNiff, Shaun. “Expanding Normality at the Edges of the Art World in China and Japan: An Interview with Raphael Koenig and Benny Shaffer.” Creative Arts in Education and Therapy, Vol. 5.1, août 2019. Lombardi, Sarah, éd. Art Brut du Japon: Un autre regard. Lausanne - Milan: Collection de l’art brut / 5 Continents, 2018. Danchin, Laurent. “Art outsider, art brut, art du handicap,” in: Danchin, Laurent, Articles 1988-2016, Nantes: Mycelium, 2018. Suzuki, Akihito. “Voices of Madness in Japan: Narrative devices at the psychiatric bedside in modern literature,” in: Eghigian, Greg ed. The Routledge History of Madness and Mental Health. London and New York: Routledge, 2017: 245-60. Yasato Yamashita, AYAW, atelier Yamanami, Shiga, 2017. Kalmanowitz, Debra, Jordan S. Potash, Siu Mei Chan, and Shaun McNiff, dir. Art Therapy in Asia: To the Bone or Wrapped in Silk. Londres : Jessica Kingsley Publishers, 2012. Avenell, Simon Andrew. Making Japanese Citizens: Civil Society and the Mythology of the Shimin in Postwar Japan. Berkeley – Los Angeles – Londres : University of California Press, 2010. Iwakuma, Miho. “Being Disabled in Modern Japan: A Minority Perspective,” in: Kramer, Eric Mark, dir. The Emerging Monoculture: Assimilation and the “Model Minority.” Westport, CT: Praeger Publishers, 2003, 124-38. Kyūsaku Yumeno, Dogra Magra, trad. Patrick Honnoré, Paris, Éditions Philippe Picquier, 2003. Tsuzuki, Kyoichi, Yukiko Koide, et Chuichui Nishigaki. Art Incognito: Thirty Years of Mizunoki Workshop. Tokyo: Digital Manga Publishing, 1994.
japon brut : la lune, le soleil, yamanami 260
vue de l’exposition | view of the exhibition japon brut : la lune, le soleil, yamanami, christian berst art brut 2019
remerciements / acknowledgments
un remerciement tout particulier / a very special thank to : yukiko koide
elisa berst, aurélien farina, antoine frérot, selma khallaf, carmen et daniel klein, raphaël koenig, alice pepey, margaux voillat, zoé zachariasen. et | and mr. masato yamashita, director of atelier yamanami, and his team, mr. yoshiaki kasatani
translation from japanese to english: yoshinori kamo photographs of artworks : kai hirata of artists : atelier yamanami of artists (fashion) : rob walvers © PR-y cover : atelier yamanami © PR-y
catalogues publiés par christian berst art brut catalogues published by christian berst art brut
anibal brizuela : ordo ab chao textes de anne-laure peressin, karina busto, fabiana imola, claudia del rio, 240 p., 2019 josé manuel egea : lycanthropos II textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 320 p., 2019 au-delà : aux confins du visible et de l’invisible texte de philippe baudouin, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2019 éric benetto : in excelsis texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 212 p., 2019 anton hirschfeld : soul weaving texte de nancy huston et jonathan hirschfeld, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018 lindsay caldicott : x ray memories texte de marc lenot, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018 misleidys castillo pedroso : fuerza cubana #2 texte de karen wong, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018 jean perdrizet : deus ex machina textes de j.-g. barbara, m. anceau, j. argémi, m. décimo, édition (FR/EN), 300 p., 2018 do the write thing, read between the lines #2 texte de éric dussert, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2018 giovanni bosco : dottore di tutto #2 textes de eva di sefano et jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 270 p., 2018 john ricardo cunningham : otro mundo édition bilingue (FR/EN), 180 p., 2017 hétérotopies : architectures habitées texte de matali crasset, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 pascal tassini : nexus texte de léa chauvel-lévy, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 gugging : the crazed in the hot zone édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 in abstracto texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 dominique théate : in the mood for love texte de barnabé mons, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 michel nedjar texte de philippe godin édition, bilingue (FR/EN), 300 p., 2017 marilena pelosi : catharsis texte laurent quénehen, entretien laurent danchin, édition bilingue (FR/EN), 230 p., 2017 alexandro garcía : no estamos solos II texte de pablo thiago rocca, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2016
japon brut : la lune, le soleil, yamanami
prophet royal robertson : space gospel textes de pierre muylle, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2016 josé manuel egea : lycanthropos textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 232 p., 2016 melvin way : a vortex symphony textes de laurent derobert, jay gorney et andrew castrucci, édition (FR/EN), 268 p. 2016 sur le fil par jean-hubert martin texte de jean-hubert martin, édition bilingue (FR/EN), 196 p., 2016 josef hofer : transmutations textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 192 p., 2016 franco bellucci : beau comme... texte de gustavo giacosa, édition bilingue (FR/EN), 150 p., 2016 soit 10 ans : états intérieurs textes de stéphane corréard, édition bilingue (FR/EN), 231 p., 2015 john urho kemp : un triangle des bermudes textes de gaël charbau et daniel baumann, édition bilingue (FR/EN), 234 p., 2015 august walla : ecce walla textes de johann feilacher, édition bilingue (FR/EN), 190 p., 2015 sauvées du désastre : œuvres de deux collections de psychiatres espagnols (1916-1965) textes de graciela garcia et béatrice chemama-steiner, édition bilingue (FR/EN), 296 p., 2015 beverly baker : palimpseste texte de philippe godin, édition bilingue (FR/EN), 148 p., 2015 peter kapeller : l'œuvre au noir texte de claire margat, édition bilingue (FR/EN), 108 p., 2015 art brut masterpieces et découvertes : carte blanche à bruno decharme entretien entre bruno decharme et christian berst, édition bilingue (FR/EN), 174 p., 2014 pepe gaitan : epiphany texte de johanna calle gregg & julio perez navarrete, édition bilingue (FR/EN), 209 p., 2014 do the write thing : read between the lines textes de phillip march jones et lilly lampe, édition bilingue (FR/EN), 2014 dan miller : graphein I & II textes de tom di maria et richard leeman, édition bilingue (FR/EN), 2014 le lointain : on the horizon édition bilingue (FR/EN), 122 p., 2014
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james deeds : the electric pencil texte de philippe piguet, édition bilingue (FR/EN), 114 p., 2013
eugene von bruenchenhein : american beauty texte de adrian dannatt, édition bilingue (FR/EN), 170 p., 2013 anna zemankova : hortus deliciarum texte de terezie zemankova, édition bilingue (FR/EN), 146 p., 2013 john devlin : nova cantabrigiensis texte de sandra adam-couralet, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2013 davood koochaki : un conte persan texte de jacques bral, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013 mary t. smith : mississippi shouting textes de daniel soutif et william arnett, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013 albert moser : life as a panoramic textes de phillip march jones, andré rouille et christian caujolle, édition (FR/EN), 208 p., 2012 josef hofer : alter ego textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, tédition bilingue (FR/EN), 2012 rentrée hors les normes 2012 : découvertes et nouvelles acquisitions édition bilingue (FR/EN), 2012 pietro ghizzardi : charbons ardents texte de dino menozzi, trilingue (FR/EN/IT), 2011 guo fengyi : une rhapsodie chinoise texte de rong zheng, trilingue (FR/ EN/CH), 115 p., 2011 carlo zinelli : une beauté convulsive texte par daniela rosi, édition trilingue (FR/EN/IT), 72 p., 2011 joseph barbiero : au-dessus du volcan texte de jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 158 p., 2011 henriette zéphir : une femme sous influence texte de alain bouillet, édition bilingue (FR/EN), 2011 alexandro garcia : no estamos solos texte de thiago rocca, édition trilingue (FR/EN/ES), 2010 back in the U.S.S.R : figures de l’art brut russe 2 texte de vladimir gavrilov, édition bilingue (FR/EN), 2010 harald stoffers : liebe mutti texte de michel thévoz, édition bilingue (FR/EN), 132 p., 2009 made in holland : l’art brut néerlandais texte de nico van der endt, édition bilingue (FR/EN), 2009 american outsiders : the black south texte de phillip march jones, édition bilingue (FR/EN), 2009