christian berst art brut josef karl rädler la clé des champs textes de / texts by céline delavaux & ferdinand altnöder
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christian berst art brut
L'art brut est l'expression d'une mythologie individuelle, affranchie du régime et de l'économie de l'objet d'art. Ces oeuvres sans destinataire manifeste sont produites par des personnalités qui vivent dans l'altérité – qu'elle soit mentale ou sociale. Leurs productions nous renvoient tantôt à la métaphysique de l'art c'est-à-dire à la pulsion créatrice comme tentative d'élucidation du mystère d'être au monde - tantôt au besoin de réparer ce monde, de le soigner, de le rendre habitable.
Art Brut is the expression of an individual mythology liberated from the system and economy of the art object. This work, produced with no clear audience in mind, is created by individuals who live in "otherness", be it psychological or social. Sometimes it draws our attention to the metaphysics of art - the creative urge as an attempt to elucidate the mystery of existence - and at others, to the need to repair the world, to care for it, to make it habitable.
christian berst avant-propos
josef karl rädler
Voilà plus d’un siècle, Josef Karl Rädler (18441917) produisit, dans l’asile psychiatrique autrichien où il finira ses jours, un œuvre considérable dont l’essentiel figure désormais dans de rares collections. À Pompidou, plusieurs de ses travaux sont ainsi allés rejoindre les œuvres de la même époque des maîtres de l’art moderne comme Klee ou Kandinsky.
Il s’en fallu pourtant de peu pour que tout ce corpus ne soit détruit. C’est à une infirmière, au milieu des années 60, que l’on doit non seulement le sauvetage miraculeux, mais également d’avoir permis au célèbre psychiatre Leo Navratil d’en prendre connaissance. Au point que ce dernier, « fasciné », finira, en 1994, par favoriser l’entrée de plusieurs centaines d’œuvres au Musée national de Basse-Autriche, en même temps qu’il consacrera une importante monographie à l’artiste. Le « philo sophe riant » - tel que Rädler se désignait lui-même. – fut ainsi élevé au rang de classique de l’art brut.
Pourtant, beaucoup de zones d’ombre demeurent quant aux raisons qui ont conduit ce peintre sur porcelaine prospère à finir le dernier quart de sa vie dans des asiles. Dans son dossier médical, il est tantôt question de psychose, tantôt de démence. L’autoproclamé « peintre de la cour d’Autriche, de Siam et d’Italie », l’« apôtre de l’humanité », le pacifiste engagé, le végétarien prosélyte, celui qui rêvait de transformer toutes les églises en musées ou en galeries, n’en a pas moins laissé un témoignage unique de la vie asilaire de son époque. D’une main sûre, couvrant les deux côtés de la feuille, il exécutait 11
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ses saynètes avec un souci constant de l’équilibre entre le texte et l’image. Les deux se devant d’être au service de l’édification de ses semblables, enjoints de ne cultiver que « le bon, le noble et le beau ». D’ailleurs, si l’on devine son penchant allégorique, on note surtout sa remarquable inventivité lorsque, délaissant l’ornement pour l’ornement, il exacerbe les formes, abroge les perspectives, convoque le jour dans la nuit, ou l’inverse, perche des naturistes dans les arbres. Bien trop transgressif pour tenir dans l’étroit carcan des naïfs, l’art de Rädler est impeccable tant par la perfection des compositions que par l’ivresse des détails et l’harmonie chromatique sans faille. « Je ne craindrai pas d'avancer l'idée, paradoxale seulement à première vue, que l'art de ceux qu'on range dans la catégorie des malades mentaux constitue un réservoir de santé morale. » (André Breton, « L’art des fous, la clé des champs », 1948)
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céline delavaux rädler, le reporter asilaire
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Docteure en littérature, Céline Delavaux écrit sur l’art moderne, l’art contemporain et l’art brut, et collabore à diverses revues culturelles (Télérama, Grande Galerie. Le Journal du Louvre). En ce qui concerne l’art brut, elle est l’auteur de plusieurs essais (L’Art brut, un fantasme de peintre, Flammarion, 2018, L’Art brut. Le guide, Flammarion, 2019, Stranger than kindness. Cédric Laplace, Eugène Lambourdière dit Maurice, Yves Maillochon, Paris, galerie du Moineau écarlate, 2020), ainsi que d’un ouvrage documentaires destiné aux enfants : Jean Dubuffet, artiste et collectionneur d’art brut, Seuil jeunesse, 2020.
« Montaigne a dit jadis qu’on enferme quelques hommes comme fous pour faire croire aux autres qu’ils ont leur bon sens. »
Dr Auguste Marie, « Le Musée de la folie », Je sais tout, 15 octobre 1905.
tant Abélard et Héloïse, « probablement manufacturée par Rädler & Pilz, atelier de peinture sur porcelaine, réputé pour son style Vieux-Vienne ». La provenance éventuelle justifiait l’estimation de ce charmant petit objet à 600 euros. Environ vingt ans plus tôt, deux pièces de vaisselle du même style, issues de l’atelier Rädler & Pilz, étaient vendues par la maison Christie’s au prix de 2 032 euros. Rien d’étonnant quand on sait que les productions de l’Artistische Atelier für Porzellanmalerei Rädler & Pilz figurent dans les vitrines d’objets d’art du Victoria & Albert Museum à Londres et appartenaient Parmi les objets d’art du Victoria & Albert à de prestigieuses collections privées. Les Museum services signés par l’atelier viennois étaient En mars dernier, une vente aux enchères commandés par l’archiduc Rainier d’Auen ligne proposait une assiette viennoise de triche (1827-1913) ou encore par la famille la fin du xixe siècle, finement décorée d’une Rothschild et séduisaient au-delà de la cascène champêtre un peu mièvre représen- pitale de l’empire : l’entreprise avait ouvert Il est des hommes qui vivent deux vies en une… Ce supplément a un prix : il advient bien souvent à la faveur d’une rupture psychologique, engendrant immanquablement une exclusion sociale. De ces vies subsistent parfois des traces, en l’occurrence sous forme de productions plastiques que l’on a du mal à imaginer émaner de la même personne… Mais c’est là tout le plaisir de leur découverte et de leur étude. Et c’est là toute la force de l’art : la pratique artistique est aussi dotée du pouvoir de réinventer son auteur.
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[...] Le symptôme de la volonté de faire œuvre se lit principalement dans une manie de l’artiste. Rädler encadre ses dessins et ses écrits de plusieurs traits ornementaux, leur donnant un petit air d’enluminures orientales. [...]
On imagine la satisfaction et la prospérité des deux associés, Robert Pilz et Josef Karl Rädler. Nous en savons davantage sur ce dernier : né en 1844 en Bohème, il s’était installé comme peintre sur porcelaine à Vienne dès l’âge de vingt-trois ans, avait rencontré le succès que l’on connaît, s’était marié et était père de quatre enfants. En 1893, Rädler a trente-neuf ans : on pourrait dire de lui qu’il a « réussi » et qu’il mène « une vie sans histoires »… Parmi les rebuts d’un hôpital psychiatrique Dans les années 2000, à l’occasion de manifestations liées à « l’art brut » aux ÉtatsUnis et en Europe, des amateurs ont peutêtre eu la chance de repérer les aquarelles d’un certain Rädler : en 2012 à Paris, grâce à l’exposition du Museum of Everything à la Chalet Society, par exemple. Deux ans plus tôt, les œuvres de ce même Rädler avaient commencé à être mises en vente par la galerie Altnöder à Salzbourg, et l’on sait aussi que plus de quatre cents pièces de l’artiste sont conservées au Musée de Basse-Autriche à Sankt Pölten. Bref, on dénombre aujourd’hui quelque neuf cents œuvres qui n’ont rien à voir avec les pièces de vaisselle évoquées plus tôt mais sont bien dues au même Jozef Karl Rädler (1844-1917). Ces œuvres sur papier, dont la facture comme l’iconographie sont fort différentes des peintures sur porcelaine, ne sont pas non
plus issues de collections royales et ne seront sans doute jamais accrochées aux cimaises du Victoria & Albert Museum. Ces dessins et aquarelles ont été récupérés par diverses personnes dans le débarras d’un hôpital psychiatrique à Mauer-Öhling (Basse-Autriche) au milieu des années 1960. C’est cette provenance marginale qui leur vaut d’être entrés dans des collections dites d’art brut. L’ancien directeur de l’établissement, le Dr Werner Boissl, possédait des Rädler et avait même pris l’initiative de les exposer dans divers lieux de Basse-Autriche dans les années 1980, mais l’événement n’avait pas fait grand bruit. C’est grâce à un autre filon, qui prend également source en 1965, que les aquarelles de Rädler s’auréolent désormais d’une nouvelle valeur. Une infirmière de Mauer-Öhling a sauvé de nombreuses œuvres de Rädler des oubliettes, au moment de la rénovation du bâtiment. Or le mari de cette dernière eut la pertinente idée d’alerter le Dr Leo Navratil, qui œuvrait alors à la cliniquwe psychiatrique de Maria Gugging, dans la même région. Ce psychiatre avait pour particularité d’encourager ses patients à la création artistique, convaincu des bienfaits de l’art pour la « folie » (et vice versa) : il en avait tiré un essai en 1965, Schizophrénie et art. Navratil a attendu plus de vingt ans pour s’intéresser aux productions de Rädler, mais en 1994 il contribue à leur exposition au musée de Sankt Pölten qu’il accompagne d’une étude. Le nom de Navratil est attaché à l’extraordinaire expérience qu’il a menée à Gugging en y ouvrant en 1981 la Maison des artistes, un pavillon réservé aux patients créateurs, dont il a diffusé les
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des succursales à Londres, Paris et Francfort, des entrepôts à Melbourne et Sidney, New York et Philadelphie, jusqu’à Rio de Janeiro. Fondé en 1872, l’Atelier a participé à l’Exposition universelle de Vienne dès l’année suivante, puis à celle de 1878 à Paris : un flot de prix et de médailles s’ensuivit.
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œuvres qui font aujourd’hui partie des plus grandes collections d’art brut. Parmi eux, Johann Hauser, pour ne prendre qu’un exemple, qui a la particularité d’avoir été interné à Mauer-Öhling avant d’être admis à Gugging où il a produit une œuvre prolifique au sein de la Maison des artistes. Ainsi, l’attention de Navratil marque le début d’une autre aventure pour Rädler, posthume certes, mais qui nous permet désormais d’avoir accès à sa seconde vie. 1893 : un bruit de porcelaine brisée La seconde vie de Jozef Karl Rädler n’est pas parallèle à la première, elle advient lorsque la précédente s’interrompt brutalement. En 1893, le directeur du florissant Artistische Atelier für Porzellanmalerei est interné dans un asile à la demande de sa famille. L’homme d’affaires, subitement victime d’inquiétantes sautes d’humeur, s’était mis à concevoir d’extravagants projets financiers et multipliait les procédures judiciaires. Bref, un éléphant était entré dans le magasin de porcelaines… Les dossiers médicaux de Rädler, analysés par le Dr Leo Navratil, font état d’une « psychose circulaire avec des états d’excitation maniaque », de « démence secondaire », de ce que l’on appellerait aujourd’hui « schizophrénie »… Il reste que Rädler passera le reste de ses jours derrière les murs d’institutions asilaires et psychiatriques. Après quatre années d’internement, en 1897, il commence à peindre et à écrire. Placé sous tutelle cette même année, l’aliéné va, par sa production artistique, reprendre la maîtrise de sa vie : il va la réinventer.
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Ses premiers travaux s’affirment d’emblée comme des œuvres, non comme un simple passe-temps destiné à combler, précisément, le désœuvrement propre à la vie asilaire. Les figures délicatement colorées à l’aquarelle – oiseaux exotiques, levers et couchers de soleil, fenêtres symboliques sur l’ailleurs et la liberté – sont diverses et raffinées ; le dessin à l’encre de Chine est précis et méticuleux, les lignes d’écriture bien affirmées. Mais le symptôme de la volonté de faire œuvre se lit principalement dans une manie de l’artiste. Rädler encadre ses dessins et ses écrits de plusieurs traits ornementaux, leur donnant un petit air d’enluminures orientales : l’ancien peintre sur porcelaine connaissait certainement les arts d’Orient et d’Asie, mais rien n’évoque directement son activité précédente dans cette nouvelle pratique. Ce geste d’encadrement légitime le caractère artistique de l’objet, en décrète arbitrairement le statut d’œuvre d’art. On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ! Rädler utilise à son profit les codes des beaux-arts, comme il les détourne : ses œuvres s’épanouissent au recto et au verso de leur support et mêlent allègrement les dessins aux écrits – deux pratiques qui s’exercent en général séparément dans la tradition occidentale. Ces habitudes singulières sont courantes chez les artistes internés, aujourd’hui présents dans les collections d’art brut. Que l’on songe aux multiples cadres qui se superposent dans les troublants dessins de Josef Hofer, qui sont aussi métaphores de l’enfermement, évidemment. Que l’on pense à Carlo Zinelli, parmi tant d’autres, pour constater que le verso vaut tout autant que le recto : pour-
1905 : « Tout cela pour le bien des fous »
le projet d’un « Musée de la folie » à l’asile de Villejuif – les productions plastiques d’internés asilaires réunies depuis 1880 par ce médecin hors du commun entreront en 1945 dans la première collection dite d’« art brut », celle de Jean Dubuffet. L’un des objectifs du Dr Marie, en ouvrant au public un musée au sein de l’hôpital psychiatrique, était de montrer aux gens qui se croient « normaux » qu’ils ne sont pas si différents des « fous »… En outre, il souhaitait convaincre la France d’ouvrir un musée de grande envergure qui aurait contribué à la science psychiatrique et à son histoire, et il n’a pas hésité à mener l’enquête au-delà des frontières pour démontrer la pertinence de son dessein. Ainsi, à l’issue d’un voyage en Autriche, il fait publier dans le Bulletin de la Société clinique de médecine mentale du 17 janvier 1910 les photographies d’une « exposition des travaux des malades dans la Grande Salle de l’Asile d’aliénés de Mauer-Öhling », établissement qu’il présente à ses collègues comme un « musée » exemplaire. Nous aurions évidemment adoré y découvrir des œuvres de Rädler, mais ces clichés datés de 1908 sont difficilement décryptables dans le détail… Lorsque Marie a visité Mauer-Öhling, Rädler y vivait depuis trois ans. Si le psychiatre éclairé avait eu l’occasion de voir l’œuvre réalisée là par notre peintre entre 1905 et 1917, il aurait sans nul doute été fasciné tant elle constitue un véritable documentaire de la vie asilaire de l’époque dans cet établissement hors pair.
Après treize ans passés dans divers asiles viennois, Rädler est transféré dans le tout nouvel établissement de soins pour malades mentaux de Mauer-Öhling. Après l’avoir inauguré en 1902, l’empereur François-Joseph écrivait : « J’ai passé deux heures à Mauer-Öhling, qui est un très bel établissement, situé dans une belle forêt, équipé de toutes les inventions des temps modernes, avec une cour de ferme, une métairie, des champs, des ateliers, etc. Tout cela pour le bien des fous. Ce doit être un plaisir d’y être enfermé. » Rien de moins ! Conçu par un architecte avant-gardiste de la Sécession viennoise, selon l’esprit de l’Art nouveau, qui prônait harmonie entre l’homme, l’art et la nature, l’établissement est en effet conçu sous forme d’une vingtaine de pavillons au cœur d’un immense parc et met en œuvre les méthodes de traitement les plus novatrices dans le domaine de la psychiatrie. Ce caractère pionnier a valu à MauerÖhling d’être plébiscité par des spécialistes du monde entier, en particulier parce « Devenez végétarien ! » que les patients y étaient encouragés à des activités artistiques. C’est le cas du Lorsque Rädler arrive à Mauer-Öhling, Dr Auguste Marie qui en 1905 fomentait il déclare dans l’une de ses œuvres :
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quoi s’en priver quand l’œuvre n’est pas destinée à être accrochée aux cimaises d’une galerie d’art ? La liste des artistes dits « bruts » mêlant écriture et figure serait aussi longue – cette association des pratiques signifiant de manière esthétiquement subversive la volonté de faire sens à tout prix… Et tel est bien le cas de Rädler dont le propos ne manquait pas d’être foisonnant et virulent.
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Dans ses écrits, Rädler revendique avant tout son statut de peintre, « peintre de la cour d’Autriche, d’Italie et du Siam », et d’écrivain, plus précisément de « poète ». En prose ou en vers, il se moque des autres patients, s’adresse à eux et s’affirme alors « Philosophe riant », auteur d’apho-
rismes et de sermons, citant Confucius comme Goethe. Attentif à la vie de l’hôpital, il n’est pas non plus indifférent à l’actualité. En 1914, dès le début de la guerre, il s’insurge : « C’est une honte pour l’Europe que l’homme doive faire la guerre à l’homme » ; « Transformez ces armes mortelles en paratonnerres et socs de charrue » ! Farouchement pacifiste, il voulait d’ailleurs léguer son œuvre qu’il estimait à un millier d’aquarelles à « la ligue de la paix de La Haye ». Il prônait également l’égalité des droits pour les femmes et estimait que les églises auraient dû être transformées en musées et galeries d’art. Il se prétendait « apôtre de l’humanité », prêchait de « ne cultiver que le bon, le noble, le beau », qu’il était sain de jardiner, de se promener dans la forêt, de peindre et de dessiner. Et il entendait bien rallier son destinataire à sa « riante philosophie » : « Réveillez-vous ! » ; « Ayez une attitude positive ! » ; « Créez des choses utiles pour les autres ! » ; « Devenez végétariens ! »
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« C’est un délice pour l’œil du peintre. » Son support (feuille de papier de trente par quarante centimètres environ) et ses matériaux (aquarelle, tempera, encres de couleur, encre de Chine) restent inchangés. Il continue de mêler des écrits à ses dessins et de multiplier les cadres, il signe et date toujours ses œuvres, il y ajoute parfois même un prix. En revanche, il trouve un nouveau sujet et sa manière évolue : il conserve des éléments ornementaux, peint des oiseaux et soigne le traitement de ses ciels, mais la manière de peindre son sujet principal prend des allures plus réalistes, voire « naïves ». Car ce sujet est désormais documentaire, quasi ethnographique : il s’agit de la vie à l’hôpital de Mauer-Öhling, l’établissement et son environnement, des scènes du quotidien, le dortoir, le réfectoire, les travaux agricoles, ateliers, promenades, baignades et fêtes, des portraits des patients et des visiteurs. Rädler se fait reporter, il documente la vie dans cet asile qu’il décrit comme « une université mondiale » - qualificatif qui n’aurait pas déplu au Dr Marie… Les textes qui composent ses œuvres débutent souvent par le lieu, « Mauer-Öhling », et la date, parfois en anglais et en français, outre l’allemand, comme si l’ambition de son propos était universelle… Nous avons donc également affaire à un journal, car le sujet en est aussi l’auteur, Rädler lui-même.
Le dossier médical de Karl Jozef Rädler – aujourd’hui disparu mais amplement cité par Leo Navratil – indique que les œuvres et écrits du patient étaient considérés comme totalement dépourvus de valeur par les médecins. Par ailleurs, Rädler n’a cessé de s’interroger sur les raisons de son internement et décrivait aussi l’hôpital comme un lieu de torture, dont il aurait aimé sortir pour mieux y revenir donner une bonne leçon aux psychiatres et au directeur en particulier. Indéniablement, l’œuvre peinte et écrite de Rädler est un témoignage précieux sur la vie asilaire en Europe au début du xxe siècle… 21
ferdinand altnöder le "peintre de la cour d'Autriche, d'Italie et du Siam".
Ferdinand Altnöder, né en 1947 à Schwandorf en Allemagne, vit depuis 1968 en Autriche. Après avoir été rédacteur pendant 13 ans pour des journaux autrichiens, il a ouvert à Salzbourg une galerie, entre 1984 à 2014, avec Heidi Altnöder. Il a surtout défendu le modernisme autrichien mais s'est aussi très tôt intéressé aux artistes de Gugging qu'il a exposé. Il est depuis 2014 marchand en chambre et poursuit ses recherches sur Josef Karl Rädler et Alfred Kubin (1877-1959).
Il se qualifiait lui-même de "peintre de cour d'Autriche, d'Italie et du Siam" et aussi de "philosophe rieur". Il était pacifiste, prêchait un mode de vie sain et peignait sans relâche.
L'Autrichien Josef Karl Rädler (1844 - 1917) était une personne contemplative et en même temps difficile. Il a été interné dans des "asiles d'aliénés", comme on les appelait à l'époque, de l'âge de 18 ans jusqu'à la fin de sa vie. Cinquante ans après sa mort, plus de 1000 dessins de Rädler ont été sauvés de la poubelle. L'histoire de leur exposition a commencé encore plus tard.
à l'aide du dossier médical aujourd'hui disparu, le livre mentionné, qui fait autorité et qui constitue à ce jour la source la plus importante sur l'œuvre dessiné de cet incroyable artiste. Succès mondiaux avec la porcelaine Josef Karl Rädler est né en 1844 à Falkenau, en Bohême. Aujourd'hui, la ville s'appelle Sokolov et se trouve en République tchèque. Rädler s'installa à Vienne à l'âge de 23 ans et devint maître peintre sur porcelaine. En 1872, il fonda, sous le nom de Carl Rädler et avec son associé Robert Pilz, l'"Atelier artistique de peinture sur porcelaine Rädler & Pilz", l'une des plus importantes entreprises dans ce domaine, active dans le monde entier.
"J'étais fasciné", écrit le professeur Dr. Leo Navratil (1921-2006) dans son livre-catalogue "Josef Karl Rädler et l'art des épileptiques" (Niederösterreichisches Landesmuseum Wien, 1994) lorsqu'en 1972, une infirmière lui proposa des dessins de Rädler. Mais ce n'est que vingt ans plus tard que Navratil a eu le temps de se pencher sur cette œuvre. Entre-temps, le psychiatre s'était fait un nom en tant qu'auteur Enfermé dans un asile de fous sur l'art brut et découvreur des artistes de Gugging. À l'occasion d'une exposition sur Rädler était marié. Sur huit enfants, quatre Rädler à Vienne en 1994, Navratil a rédigé, sont morts en bas âge. Son fils Karl Robert
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[...] Presque tous les tableaux sont travaillés sur les deux faces, mais les pages recto et verso sont généralement exécutées et signées à des années différentes. [...]
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tivité, à lire dans son livre de 1994, qui n'est probablement plus défendue de cette manière aujourd'hui. Comme l'a découvert le Dr Hansjörg Krug, antiquaire à Vienne, Rädler écrit en 1909 sur des dessins réalisés dans les asiles : "Ma femme m'a été infidèle. Deux galants (un haut fonctionnaire et un commerçant), je me suis mis en travers de leur chemin et ils m'ont livré secrètement à l'asile sont-ce des coups du destin ?" Et en 1915, Rädler note au sujet de sa femme : "Elle était fidèle à notre piété mutuelle. Puis son L'internement de Rädler dans des "asiles envie de plaire l'a emporté... Internée illéde fous" a probablement eu lieu sous la galement, à sa demande" ? pression de la famille. Celle-ci lui reprochait des états d'excitation violents, des sautes d'humeur allant de la mégaloma- "Le peintre de la cour" nie à la pusillanimité, un comportement Josef Karl Rädler a commencé vers 1897 nuisible aux affaires et imprévisible, une à peindre, à dessiner et à écrire de sa fureur procédurière et d'autres choses propre initiative, sans l'intervention des encore. Rädler a pu réfuter ces accusa- médecins, sur du papier, à l'aide d'aquations. La commission judiciaire a été infor- relles et de détrempes, d'encres colorées mée qu’il ne présentait "aucune anomalie et d'encres de Chine, dans l'asile de fous psychique". Malgré cela, il est placé sous "Pilgerhain" à Vienne. Presque tous les curatelle en 1897. Les médecins de l'asile tableaux sont travaillés sur les deux faces, d'aliénés de Vienne attestent d'une "psy- mais les pages recto et verso sont générachose circulaire avec des états d'excita- lement exécutées et signées à des années tion maniaque". Jusqu'à la fin, les méde- différentes. Ainsi, une page peut avoir été cins de l'asile décrivent Rädler comme commencée à Vienne en 1904 et ache"grincheux, blasé, grossier, prétentieux et vée à Mauer-Öhling en 1911. Les formats obstiné". Le diagnostic posé plus tard à vont jusqu'à 30 x 40 cm. Selon son dossier Mauer-Öhling est celui d'une "démence médical, Rädler se considérait comme le secondaire", ce qui correspond à la notion "premier peintre". Il se qualifiait lui-même actuelle de défaut schizophrénique. Dans de "peintre de la cour d'Autriche, de Siam sa dernière année de vie, Rädler souffre et d'Italie". Il est donc compréhensible qu'il de crises d'épilepsie, probablement dues demandât des prix fantaisistes pour ses à son âge. C'est sur ce diagnostic d'épilep- dessins, mais qu'il les vendait ensuite au sie que Navratil fonde sa thèse sur l'œuvre plus bas prix "en tant qu'honnête homme". picturale et littéraire de Rädler après 1893 Les 500, 1000 ou 3000 couronnes qu'il - une théorie qui associe épilepsie et créa- estimait d'abord se transformaient en une
josef karl rädler
(1881-1940) étudia les arts, devint professeur spécialisé et peintre. Le tournant dramatique dans la vie de Rädler eut lieu en 1893. À l'instigation de sa famille, Rädler fut interné à l'asile privé de Lainz à Vienne, puis peu après à l'asile de Vienne "Pilgerhain". En 1905, Rädler a été transféré à l'hôpital "Kaiser Franz Josef Landes- Heilund Pflegeanstalt" à Mauer-Öhling, une localité de Basse-Autriche située entre Vienne et Linz. Il y a été hospitalisé jusqu'à sa mort en 1917.
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couronne ou un peu plus lors de la vente, "en fonction de son revenu annuel", comme il le fait remarquer (NB : 1 000 couronnes correspondent aujourd'hui à environ 5 000 €).
leben du zoologue Alfred Brehm, les oiseaux prédominent, de petits oiseaux apparaissant au-dessus de la tête ou aux pieds des personnes, même dans les intérieurs, symbolisant l'errance : "avoir un oiseau", comme on le dit couramment en La combinaison de peintures figuratives allemand. Dans les représentations payau recto et d'images de texte ornemensagères de Rädler, les levers et couchers tales au verso est typique de Rädler. Les de soleil romantiques prédominent. Rädler deux côtés sont encadrés et les pages de a également immortalisé les installations texte sont souvent divisées en plusieurs architecturales de l'établissement. parties. Les œuvres de Rädler rappellent les enluminures ou les dessins orientaux. L'artiste a peint et écrit sur ses œuvres jusqu'au bord, les parties blanches du papier sont à peine visibles. Le soin apporté aux moindres détails est probablement dû à l'activité de peintre sur porcelaine de Rädler. Le style rafiné et détaillé des premières œuvres se perd avec l'âge. Le ductus devient plus simple et plus naïf. Les visages ne sont souvent plus exécutés. Les thèmes des tableaux densément peints de Rädler englobent les personnes de l'établissement et leur environnement. Il y a des dessins du dortoir : saisis "tôt le matin à cinq heures", de la salle à manger, des bains, des travaux agricoles, des ateliers, des promenades et des fêtes. Il peint des scènes de groupe de femmes et d'enfants en beaux costumes traditionnels, de lecteurs et de fumeurs, d'aveugles, de visiteurs et de visiteuses. L'artiste réalise également des portraits impressionnants. Mais le dessinateur peut en même temps faire une remarque grossière sur un portrait finement exécuté : "Il ressemble plus à du bétail qu'à un être humain".
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oiseaux par Alfred Brehm
Dans les représentations d'animaux, qui Outre leur valeur artistique, ces images rappellent les célèbres ouvrages "Tier- ont une valeur unique en termes de mé-
Philosophe et pacifiste : les textes de Rädler "Il orne tous ses tableaux, dans sa tendance, de phrases doctrinales", peut-on lire dans son dossier médical. Rädler n'est pas seulement un "peintre de cour", il se qualifie en outre de "poète", de "philosophe rieur", de "co-réformateur" et d'"apôtre de l'humanité". Ses discours édifiants, avec lesquels il agace son entourage tout en étant applaudi, sont également consignés sur ses dessins, souvent en rimes, sous forme de messages textuels. Ceux-ci parlent de morale, prêchent la paix, exigent l'égalité des droits pour les femmes et montrent un homme critique, engagé, compatissant, mais qui peut aussi parfois se montrer grossier et agressif.
"La folie, c'est", dit un autre poème, "marcher avec un parapluie - un bain apporte la vie ! La folie, c'est toute parole stupide... décorer chaque visage, fumer tout le tabac..., aller dans les églises, jouer avec les armes. Réfléchissez, réveillez-vous ! Pour vivre, il est sain de jardiner, de travailler en forêt, de dessiner, de peindre. S'éclaircir naturellement de l'intérieur... Créer pour tous les hommes avec des choses utiles !". Selon Rädler, les églises devraient être transformées en musées et en galeries. Ses "chers contemporains", Rädler les exhortait à "ne cultiver que le bon, le noble, le beau" et il leur demandait : "Devenez végétariens".
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decine et d'histoire contemporaine. Elles montrent comment un patient vivait et regardait ses semblables dans l'un des établissements les plus modernes du début du siècle dernier.
"Les écrits volumineux contenus dans ses dessins indiquent", selon Navratil, "que Rädler voulait également transmettre un message verbal avec ses images". C'est "la singularisation artistique totale associée au plus grand besoin de communication qui confère à cette œuvre sa radicalité et son authenticité", résume Navratil. Rädler "laisse entrevoir une sorte de folie Dans un dessin, Rädler note : "War immer productive". Pacifist / Schaut her, welch' schöner Pfad es ist /als lachender Philosoph" (J'ai touMagnifique pour l'œil d'un peintre jours été pacifiste / Regardez, quel beau chemin c'est / comme un philosophe Rädler a passé douze ans, de 1905 à 1917, rieur). Le 22 août 1914, après le début de dans l'établissement de soins "Kaiserla Première Guerre mondiale, l'opposant Franz-Joseph Landes- Heil- u. Pflegeansà la guerre Rädler écrit : "C'est quand talt Mauer Öhling", alors tout juste achevé. même une honte pour toute l'Europe que Le responsable du projet de construction l'homme doive faire la guerre à l'homme... était Carlo von Boog (1854-1905). L'archiEtrangler et tuer, quel est le bénéfice ? - tecte von Boog s'est orienté vers les techDétruire les hommes et les cultures ! - Là niques de construction les plus récentes où l'humanité veut vivre en paix ! Transfor- (béton armé) et, en collaboration avec mez les armes du crime en paratonnerres la direction médicale de l'établissement, et en socs de charrue...". vers de nouvelles méthodes de traite27
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ment et d'encadrement médical presque révolutionnaires dans le domaine psychiatrique. L'établissement de style Art nouveau, avec ses 40 structures dont 19 pavillons, était considéré à l'époque comme le plus moderne et l'un des meilleurs asiles d'aliénés et était visité par des spécialistes du monde entier. Après l'ouverture en 1902, l'empereur François-Joseph écrivit à son amie Katharina Schratt : "...tout pour le bien des fous. Ce doit être un délice d'y être enfermé".
Les œuvres de Rädler ont été présentées pour la première fois au milieu des années 80 dans le cadre d'une petite exposition itinérante dans différents endroits de Basse-Autriche, organisée par le directeur de l'établissement de Mauer de l'époque, le docteur Werner Boissl. Il n'a pas été possible d'en savoir plus à ce jour. Le Niederösterreichisches Landesmuseum de Vienne a présenté en 1994 une exposition individuelle pour laquelle Navratil a rédigé son livre-catalogue. Deux autres expositions, à la Welcome Collection de Londres Rädler a profité du concept ouvert de l'étaen 2009 et au Wien Museum de Vienne blissement. Il disposait de la plus grande en 2010, sur le thème "Kunst und Wahn liberté possible et pouvait développer son in Wien um 1900" (Art et folie à Vienne activité artistique, certes sans être apprévers 1900), ont été consacrées en détail cié, mais en toute liberté. "Magnifique pour à l'œuvre et à l'environnement intellectuel l'œil d'un peintre", estime Rädler en 1905. de Rädler (catalogue). Le Museum of EveAprès la séparation d'avec sa famille, l'arrything, à Londres, a également montré tiste écrit : "C'est ainsi que je suis passé Rädler dans des expositions et des publide la salle des pleurs à la salle des joies cations. Juchhe, j'ai été libéré !" Il se sent "sérieux - mais serein", mais aussi "avec des dou- Depuis 2001 environ, les œuvres de Rädler leurs". Mauer-Öhling était pour lui une "uni- ont d'abord été proposées à Vienne dans versité mondiale". la librairie d'occasion Christian M. Nebehay, puis à New York dans la galerie St. Sauvé pour l'art Etienne, et ont trouvé leur place dans des Comme Rädler l'a écrit sur ses dessins, il collections d'art marginal de renommée voulait léguer ses tableaux à la Ligue de internationale. En 2010, la galerie Altnöla paix de La Haye. Mais il en fut autre- der de Salzbourg a consacré à Rädler sa ment. Un an avant sa mort, les médecins première exposition-vente en Autriche. portaient encore ce jugement sur lui : En 2013, grâce à une nouvelle source, une "Parle, compose des poèmes, écrit et peint deuxième présentation complète a suivi beaucoup de choses sans valeur". En tant avec environ 80 œuvres de la galerie. Les que "choses sans valeur", les tableaux de œuvres de Rädler sont estimées à plus de Rädler devaient également être jetés vers 1 000 dessins conservés, dont plus de 400 1965 lors des travaux de rénovation de sont en possession du musée régional l'établissement. Ils ont été découverts et de Basse-Autriche à St. Rädler lui-même sauvés par des personnes de la direction, écrit sur un dessin : "a peint mille aquadu personnel soignant et des artisans. relles sereinement".
Dans ses dessins, Rädler se qualifie de "peintre de la cour d'Autriche, d'Italie et du Siam". Cela semble prétentieux pour un pensionnaire d'asile, mais cela s'applique à la biographie antérieure de Rädler. Comme nous l'avons déjà mentionné, avant ses séjours dans les asiles, Rädler était propriétaire de deux entreprises de peinture sur porcelaine à Vienne. Son "Atelier artistique de peinture sur porcelaine Rädler & Pilz" avait des succursales à Vienne, Londres, Paris, Francfort et des entrepôts à Melbourne, Sidney, New York, Philadelphie et Rio de Janeiro. Son entreprise de porcelaine et de décoration intérieure a participé aux expositions universelles de Vienne (1873) et de Paris (1878) et a remporté de nombreuses médailles, diplômes et prix nationaux. Comme en témoigne un prospectus de son atelier, l'empereur d'Autriche et le roi d'Italie étaient clients de son entreprise. Rädler & Pilz ont également conçu des services pour la famille Rothschild. L'archiduc Rainer d'Autriche a offert des articles Rädler au South Kensington Museum, aujourd'hui Victoria & Albert Museum, Londres.
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L'entrepreneur Carl Rädler
Les articles de l'entreprise de "style viennois ancien" s'inscrivaient dans l'historicisme de l'époque. Ils étaient créés comme des imitations nostalgiques d'après des modèles de la peintre Angelika Kaufmann (1741-1807) ainsi que d'après des tableaux contemporains de Wilhelm von Kaulbach (1805-1874) et Hans Makart (1840-1884), mais aussi - orientation moderne - des portraits d'après des photographies. La porcelaine et les meubles ne 29
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La biographie de Rädler, l'histoire de sa famille, de ses entreprises, de sa production, de son séjour dans des asiles d'aliénés, de son œuvre picturale, de son contenu et Huit ans après Meissen, en 1718, la deude ses annonces sont autant de sujets qui xième manufacture de porcelaine d'Euméritent d'être étudiés. Le land de Basserope avait été fondée à Vienne. Elle Autriche veut s'en charger. Une publicaferma ses portes en 1864 et sa marque tion et d'autres expositions sont attendues. de fabrique était l'écusson en forme de Les dessins de Rädler en valent la peine bandeau, partie intégrante de la marque et, à en juger par les réactions que ses autrichienne et contrefaite. Sans doute œuvres ont suscitées jusqu’à présent, ils pour s'attacher à cette marque appréciée, sont accueillis avec enthousiasme. Rädler obtint à sa demande, à partir de 1876, le droit d'utiliser ce bandeau comme marque en tant qu'"unique propriétaire", tout en inversant cette marque ; "ruche" au lieu de "bandeau" Les entreprises Fischer à Herend et Knoll à Karlovy Vary revendiquèrent toutefois ce droit pour leurs produits.
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plaisaient pas seulement aux Viennois et constituaient un produit d'exportation très convoité.
Ce qu’il reste à explorer On ne sait guère à quoi ressemblaient les peintures sur porcelaine et les objets de décoration de Rädler. Le Museum für Angewandte Kunst de Vienne possède quelques assiettes et un prospectus de l'entreprise. Les articles de Rädler apparaissent très rarement dans les ventes aux enchères et chez les antiquaires. Peu d'entre eux sont désignés, la plupart sont plutôt "attribués". Autrefois représentée dans le monde entier, la peinture sur porcelaine Rädler & Pilz est aujourd'hui curieusement presque inconnue, et dans la littérature spécialisée, on la trouve plutôt dans les notes de bas de page. Peu de gens connaissent la maison de Rädler à Vienne, dont la façade est ornée de médaillons en porcelaine. 31
texts in english
christian berst foreword
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More than a century ago Josef Karl Rädler (1844-1917) produced a considerable body of work in the Austrian psychiatric asylum where he would pass away, most of which work is now in just a few collections. At the Centre Pompidou several of his works have joined those of modern art masters such as Klee and Kandinsky from the same period.
Yet this entire body of work was almost destroyed. A nurse in the mid-1960s was responsible not only for its miraculous rescue, but also for enabling the famous psychiatrist Leo Navratil to see it. The doctor was so fascinated that in 1994 he was able to arrange for several hundred works to be placed in the National Museum of Lower Austria, and at the same time to publish a major monograph on the artist. The “laughing philosopher”– as Rädler called himself – was thus elevated to the status of creator of art brut classics. However, there is still a lot of mystery as to why this successful porcelain painter spent the last quarter of his life in asylums.
His medical records sometimes mention psychosis, sometimes dementia. The self-proclaimed “court painter of Austria, Siam and Italy”, the “apostle of humanity”, the committed pacifist, the proselytising vegetarian, the man who dreamed of turning all churches into museums or galleries, nonetheless left a unique record of the asylums of his time. With a sure hand, covering both sides of the sheet, he executed his sketches with a constant concern for the balance between text and image. Both had to be at the service of the edification of his fellow humans, who were enjoined to cultivate only “the good, the noble and the beautiful”.
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Moreover, if we are able to detect his inclination for the allegorical, we note above all his remarkable inventiveness when, abandoning the decorative for decoration’s sake, he exaggerates forms, abolishes perspective, summons daylight in the night and vice versa, and perches naturists in trees. Far too transgressive to fit into the narrow confines of naïve art, Rädler’s is impeccable in the perfection of its compositions as well as in the exuberance of its details and its flawless chromatic harmony. “I shan’t be afraid to put forward the idea, paradoxical only at first sight, that the art of those classified as mentally ill constitutes a reservoir of moral health.” (André Breton, ‘L’art des fous, la clé des champs’, 1948)
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the asylums reporter céline delavaux
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A doctor of literature, Céline Delavaux writes on modern art, contemporary art and art brut, and contributes to various cultural magazines (Télérama, Grande Galerie, Le Journal du Louvre). Regarding art brut, she is the author of several essays (L'Art brut, un fantasme de peintre, Flammarion, 2018, L'Art brut. Le guide, Flammarion, 2019, Stranger than kindness. Cédric Laplace, Eugène Lambourdière dit Maurice, Yves Maillochon, Paris, galerie du Moineau écarlate, 2020), as well as a documentary book for children: Jean Dubuffet, artist and collector of art brut, Seuil jeunesse, 2020.
"Montaigne once said that some men are locked up as madmen to make others believe that they have their common sense."
Dr Auguste Marie, ‘Le Musée de la folie’ [The Museum of Madness], Je sais tout, 15 October 1905.
manufactured by Rädler & Pilz, a porcelain painting workshop renowned for its Old Viennese style’. The possible provenance justified the estimate of this charming little object at 600 euros. About twenty years earlier two pieces of crockery in the same style from the Rädler & Pilz workshop were sold by Christie’s for €2,032. This is hardly surprising, given that the products of the Artistische Atelier für Porzellanmalerei Rädler & Pilz can be found in the display cabinets of the Victoria & Albert Museum in London, Among the art objects in the Victoria & Al- and belong to prestigious private collecbert Museum tions. The services signed by the Viennese Last March an online auction offered a late workshop were commissioned by the Ar19th century Viennese plate, finely deco- chduke Rainier of Austria (1827-1913) and rated with a somewhat twee rural scene the Rothschild family, and they attracted depicting Abelard and Heloise, ‘probably attention beyond the capital of the empire:
There are men who live two lives in one... This additional life has a price: it often comes about through a psychological breakdown, inevitably leading to social exclusion. Traces of these lives sometimes remain, in this case in the form of plastic productions that we find hard to imagine emanating from the same person... But that is the pleasure of their discovery and study. And that is the power of art: artistic practice also has the power to reinvent its author.
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[...] The symptom of the desire to make a work of art can mainly be detected in the artist’s obsessive behaviour. Rädler framed his drawings and writings with several ornamental strokes, giving them the air of oriental illuminations. [...]
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One can imagine the satisfaction and prosperity of the two partners, Robert Pilz and Josef Karl Rädler. We know more about the latter: born in 1844 in Bohemia, he had set up as a porcelain painter in Vienna at the age of twenty-three, was successful, married and had four children. In 1893, Rädler was thirty-nine years old: one could say that he was “successful” and that he led “an uneventful life”... Among the rejects of a psychiatric hospital In the 2000s, during exhibitions related to “art brut” in the United States and Europe, art lovers may have been lucky enougjt to spot the watercolours of a certain Rädler: in 2012 in Paris, thanks to the Museum of Everything exhibition at the Chalet Society, for example. Two years earlier, works by the same Rädler had begun to be offered for sale by the Altnöder Gallery in Salzburg, and it is also known that more than four hundred pieces by the artist are held in the Lower Austrian Museum in Sankt Pölten. In short, there are now some nine hundred works that have nothing to do with the pieces of tableware mentioned earlier, but are indeed by the same Jozef Karl Rädler (1844-1917). These works on paper, which are very different in style and iconography from the paintings on porcelain, do not come from royal collections either, and will
probably never hang on the walls of the Victoria & Albert Museum. These drawings and watercolours were recovered by various people from the storage room of a psychiatric hospital in Mauer-Öhling (Lower Austria) in the mid1960s. It is this marginal provenance that has earned them a place in so-called art brut collections. The former director of the institution, Dr. Werner Boissl, owned some Rädlers, and even took the initiative of exhibiting them in various places in Lower Austria in the 1980s, but the events did not generate much interest. Thanks to another source, also from 1965, Rädler’s watercolours are now gaining in value. A nurse in Mauer-Öhling saved many of Rädler’s works from oblivion when the building was renovated. Her husband had the good sense to alert Dr. Leo Navratil, who was working at the Maria Gugging psychiatric clinic in the same region. This psychiatrist had the particularity of encouraging his patients to create art, convinced of the benefits of art for ‘madness’ (and vice versa): he had written an essay about this in 1965, Schizophrenia and Art. Navratil waited more than twenty years before taking an interest in Rädler’s productions, but in 1994 he contributed to their exhibition in the Sankt Pölten Museum, which he accompanied with a study. Navratil’s name is attached to the extraordinary experiment he carried out in Gugging by opening the Artists’ House in 1981, a pavilion reserved for creative patients, whose works he distributed, and which today form part of the largest collections of art brut. Among them was Johann Hauser, to take just one example, who had the distinction of having
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the company opened branches in London, Paris and Frankfurt, warehouses in Melbourne and Sydney, New York and Philadelphia, and even Rio de Janeiro. Founded in 1872, the Atelier participated in the World’s Fair in Vienna the following year, and then in the 1878 World’s Fair in Paris: a flurry of prizes and medals followed.
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been a patient in Mauer-Öhling before being admitted to Gugging, where he produced a prolific body of work in the Artists’ House. Thus, Navratil’s attention marks the beginning of another adventure for Rädler, posthumous, admittedly, but which now gives us access to his second life. 1893: The sound of broken porcelain
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Jozef Karl Rädler’s second life did not run parallel to his first, but rather came about when his first life came to an abrupt halt. In 1893 the director of the flourishing Artistische Atelier für Porzellanmalerei was committed to an asylum at the request of his family. The businessman had suddenly suffered from worrying mood swings, had started to make extravagant financial plans, and was involved in numerous legal proceedings. In short, a bull had entered the china shop... Rädler’s medical records, analysed by Dr Leo Navratil, show a ‘circular psychosis with manic excitement’, ‘secondary dementia’, what would today be called ‘schizophrenia’... The fact remains that Rädler spent the rest of his life within the walls of asylums and psychiatric institutions. After four years of internment, in 1897 he began to paint and write. Placed under guardianship that same year, he was to regain control of his life through his artistic production: he was to reinvent it. His first works immediately stood out as works of art, not as a mere hobby destined to compensate for the idleness inherent in asylums. The delicately coloured watercolour figures – exotic birds, sunrises and sunsets, symbolic windows giving on to
the “beyond” and freedom – are diverse and refined; the Indian ink drawing is precise and meticulous, the lines of writing assured. But the symptom of the desire to make a work of art can mainly be detected in the artist’s obsessive behaviour. Rädler framed his drawings and writings with several ornamental strokes, giving them the air of oriental illuminations: the former porcelain painter was certainly familiar with the art of the Orient and Asia, but there is no direct reference to his previous activity in this new practice. This framing gesture legitimises the artistic character of the object, arbitrarily declaring it a work of art. One is never better served than by oneself! Rädler used the codes of fine art to his advantage, and adapted them: his works flourish on the front and back of their support, and cheerfully mix drawings with writing – two practices that are generally exercised separately in the Western tradition. These singular habits are widespread among the artists committed to asylums, whose works are now present in the collections of art brut. For example, the multiple overlapping frames in Josef Hofer’s disturbing drawings are obviously also metaphors for confinement. Think of Carlo Zinelli, among many others, to see that the reverse side is just as valuable as the front: why deprive yourself of it when the work is not destined to hang on the walls of an art gallery? The list of so-called “brut”, or “outsider” artists mixing writing and figures would be just as long – this association of practices signifying in an aesthetically subversive way the desire to make sense, find meaning, at all costs... And this is indeed the case with Rädler, whose work was both abundant and searing.
didn’t hesitate to carry out investigations beyond its borders to demonstrate the relevance of his plan. Thus, at the end of a trip to Austria, he had photographs published in the Bulletin of the Clinical Society of Mental Medicine of 17 January 1910 of an ‘exhibition of the work of the patients in the Great Hall of the Mauer-Öhling Mental Asylum’, an establishment which he presented to his colleagues as an exemplary “museum”. Of course, we would have loved to discover Rädler’s work there, but these pictures from 1908 are difficult to decipher in detail... When Marie visited Mauer-Öhling, Rädler had been living there for three years. If the enlightened psychiatrist had had the opportunity to see the work done there by our painter between 1905 and 1917, he would undoubtedly have been fascinated, as it is a veritable documentary of asylum life of the time in this unique institution.
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1905: “All for the good of the insane”. After thirteen years in various Viennese asylums, Rädler was transferred to the newly built institution for the care of the mentally ill in Mauer-Öhling. After opening it in 1902, Emperor Franz Joseph wrote: “I spent two hours in Mauer-Öhling, which is a very beautiful institution situated in a beautiful forest, equipped with all the inventions of modern times, with a farmyard, a farmhouse, fields, workshops, etc. All this for the benefit of the insane. It must be a pleasure to be locked up there”. No less! Designed by an avant-garde architect from the Viennese Secession, in the spirit of Art Nouveau, which advocated harmony among people, art and nature, the establishment was conceived in the form of twenty or so pavilions in the heart of an immense park, and implemented the most innovative treatment methods in the field of psychiatry. Because of this pioneering character, Mauer-Öhling was praised by specialists from all over the world, particularly because patients were encouraged to engage in artistic activities. This was the case with Dr. Auguste Marie, who in 1905 initiated the project of a “Museum of Madness” in the Villejuif asylum – the artistic productions of asylums gathered since 1880 by this extraordinary doctor were to be included in the first collection of “art brut”, that of Jean Dubuffet, in 1945. One of Dr. Marie’s objectives in opening a museum in the psychiatric hospital to the public was to show people who thought they were “normal” that they were not so different from the “insane”... Furthermore, he wanted to convince France to open a large-scale museum that would have contributed to psychiatric science and its history, and he
"Become a vegetarian!” When Rädler arrived at Mauer-Öhling, he declared in one of his works: “It is a delight for the painter’s eye.” His medium (a sheet of paper measuring about thirty by forty centimetres) and materials (watercolour, tempera, coloured inks, Indian ink) remain unchanged. He continued to add writing to his drawings, and to multiply the number of frames. He always signed and dated his works, and sometimes even added a price tag. On the other hand, he found a new subject and his style evolved: he kept ornamental elements, painted birds and was attentive to the treatment of his skies, but the way he painted his main subject took on a more realistic, or “naïve” appearance. The subject was now docu-
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the good, the noble and the beautiful should be cultivated’, that it was healthy to garden, to walk in the forest, to paint and to draw. And he intended to win over the recipient to his “cheerful philosophy”: “Wake up!”; “Have a positive attitude!”; “Create useful things for others!”; “Become vegetarian!” The medical file of Karl Jozef Rädler – now lost, but extensively quoted by Leo Navratil – indicated that the patient’s works and writings were considered totally worthless by the doctors. Moreover, Rädler constantly questioned the reasons for his committal, and also described the hospital as a place of torture, from which he would have liked to leave, and return to teach the psychiatrists and the director in particular a lesson. Rädler’s painted and written work is undeniably a precious witness to asylums in EuIn his writing, Rädler claims above all his rope at the beginning of the 20th century... status as a painter, “painter of the court of Austria, Italy and Siam”, and as a writer, more precisely as a “poet”. In prose or verse, he mocked the other patients, addressed them, and declared himself to be a ‘laughing philosopher’, author of aphorisms and sermons, quoting Confucius as well as Goethe. Attentive to the life of the hospital, he was not indifferent to current affairs. In 1914, as soon as the war broke out, he protested: “It is a shame for Europe that man must wage war on man”; “Turn these deadly weapons into lightning rods and ploughshares”! A fierce pacifist, he wished to bequeath his work, which he estimated at a thousand watercolours, to the “Hague Peace League”. He also advocated equal rights for women, and believed that churches should be turned into museums and art galleries. He claimed to be an ‘apostle of humanity’, preached that ‘only
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mentary, quasi-ethnographic: it was life in the Mauer-Öhling hospital, the institution and its surroundings, scenes of everyday life, the dormitory, the canteen, agricultural work, workshops, walks, bathing and parties, portraits of patients and visitors. Rädler was a reporter, documenting life in the asylum, which he described as “a global university” - a description that wouldn’t have displeased Dr Marie... The texts that make up his works often begin with the place, ‘Mauer-Öhling’, and the date, sometimes in English and French, in addition to German, as if the ambition of his subject matter were universal... We are therefore also dealing with a diary, because the subject is also the author, Rädler himself.
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ferdinand altnöder the “court painter of austria, italy and siam"
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Ferdinand Altnöder, born in 1947 in Schwandorf, Germany, has lived in Austria since 1968. After 13 years as an editor for Austrian newspapers, he opened a gallery in Salzburg between 1984 and 2014 with Heidi Altnöder. He mainly promoted Austrian modernism, but also showed an early interest in Gugging artists, whom he exhibited. Since 2014 he has been a chamber dealer and is continuing his research into Josef Karl Rädler and Alfred Kubin (1877-1959).
He called himself "Court Painter of Austria, Italy and Siam" and also a "laughing philosopher". He was a pacifist, preached a healthy way of living and painted untiringly. The Austrian Josef Karl Rädler (1844 - 1917) was a contemplative and at the same time difficult person.
He lived in "lunatic asylums," as they were called then, from the age of 50 until his death. Fifty years after his death, over 1000 of Raedler's drawings were saved from the litter bin. Their exhibition history began even later. "I was fascinated", Prof. DDr. Leo Navratil (1921 - 2006) wrote in his book "Josef Karl Raedler and: The Art of Epileptics" (Lower Austrian Provincial Museum Vienna, 1994), when in 1972 a nurse offered him some of Rädler's drawings. It was only 20 years later that Prof. Navratil found the time to attend to Rädler's work. He had meanwhile gained his reputation as an author on Art Brut and as discoverer of the Gugging artists.
On the basis of the now lost medical records, Navratil wrote the aforementioned authoritative book for a Raedler exhibition in Vienna in 1994, to date the most important source on Raedler's graphic work. Worldwide successes as porcelain painter Josef Karl Rädler was born in 1844 in the Bohemian town of Falkenau. Today it is called Sokolov and is situated in Czechia. Rädler moved to Vienna when he was 23 years old and became a master porcelain painter. Together with his companion Robert Pilz he founded the "Artistische Atelier für Porzellanmalerei Rädler & Pilz" in 1872,
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[...] Looking at these ornamental compositions, one inevitably goes in search of what lies beyond the pure drawing: a beginning, an order and an end – in other words, a deeper narrative. [...]
vratil builds his thesis on Raedler's painterly and literary work after 1893 on the diagnosis of epilepsy - a theory that links Locked up in asylums epilepsy and creativity, which can be read in his 1994 book, also a view that is proRädler was married. Of his eight children bably no longer held in this way today. four died when they were still young. His son Karl Robert (1881-1940) studied art, The Viennese antiquarian Dr. Hansjörg became a specialist teacher and painter. Krug discovered that in 1909 Rädler made The dramatic change in his life took place the following notes on drawings he proin 1893. Upon his family's initiative Rädler duced in asylums: "My wife became unfaiin 1893 was committed to the private thful to me. I stood in the way of two gallants mental home in Lainz / Vienna, and shortly (a senior civil servant and a merchant) and afterwards to the asylum "Pilgerhain" in they secretly ushered me into the lunaVienna. In 1905 Rädler was committed to tic asylum – is this fate??" In 1915 Rädler the "Kaiser Franz Josef Landes Heil- und makes a note concerning his wife: "She Pflegeanstalt" in Mauer-Öhling, a village was faithful for our mutual good. But then situated between Vienna and Linz. He was she fell for vanity=hedonism=obsession with cleaning... interned unlawfully, by hospitalized there until his death in 1917. her?" Rädler's hospitalization in "lunatic asylums" was probably instigated by his family. "The Court Painter" They charged him with heightened excitation, mood swings fluctuating between In 1897, Rädler began, on his own initiative megalomania and faintheartedness, erra- and without the assistance of his doctors, tic behaviour damaging to the business, to paint and write at the Viennese asylum and permanently raising lawsuits, among "Pilgerhain". He used water colors and temother things. Rädler, however, was able pera, colored inks and Indian ink. Almost to refute all these charges and the judi- all the pictures are painted or drawn on cial commission was told that Rädler did both sides of the paper. Rädler painted his not show any psychic abnormalities. He sheets of paper at varying times. The front was nevertheless put under guardianship and the back were signed in different in 1897. A "circular psychosis with manic years. A page could therefore be started states of excitation" was attested by the in Vienna in 1904 and finished in Mauerdoctors in the Vienna asylum. He was Öhling in 1911. The size could vary up to 30 characterized as being "grumpy, foolish, x 40 cm. His medical history documents rude, arrogant, and stubborn". Later on in that he considered himself to be the "first Mauer-Öhling "secondary dementia" was painter" and referred to himself as "court diagnosed, of which today's equivalent is painter of Austria, Siam and Italy". Logia schizophrenic defect. In the last year of cally he therefore initially asked exorbitant his life Rädler was plagued with epileptic prices for his drawings, but then sold them seizures, presumably due to his age. Na- cheaply, calling himself "an honest person".
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one of the most important enterprises in this field, which was active worldwide.
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So the initial prices of 500, 1000 or 3000 crowns became one crown or little more, depending on "the yearly income" of the prospective buyer (NB: 1000 crowns = € 5000).
interiors, symbolising wandering: "having a bird", as it is commonly said in German (being mad). In landscape painting Rädler prefers romantic sunrises and sunsets. He also documented the asylum buildings.
The combination of figural painting and ornamental text images on the other side are typical for Rädler. Both sides are framed, and the text pages are often subdivided. Thus his drawings recall book illuminations or oriental manuscripts. The artist has painted and inscribed his works right to the edge, leaving hardly any white areas. The careful design down to the smallest detail may be traced back to Rädler's profession as a porcelain painter. The subtle and intricate style of his early work gradually gave way to a coarser style, bordering on what is called naive painting. Faces are often no longer drawn.
The pictures, apart from their artistic value, have a unique medical and contemporary historical value. They document how a patient experienced and recorded mental homes and his fellow inmates in one of the most progressive institution at the beginning of the last century.
People in the mental home and their milieu form the subject of Rädler's densely painted pictures. There are drawings of the dormitory, captured at five o'clock in the morning, the dining room, the bathrooms, work in the fields, of workshops, walks and parties. He paints group portraits of women and children in traditional costumes, people reading or smoking, blind people and visitors. The artist is also an impressive portrait painter, even though he once added to a finely painted portrait the coarse remark that it ”resembled more an animal than a person”.
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In the depictions of animals, reminiscent of the famous "Tierleben" works by the zoologist Alfred Brehm, birds predominate, with small birds appearing above people's heads or at their feet, even in
birds by Alfred Brehm
art galleries. He urged his "dear contemporaries to cultivate the good, the noble Rädler's medical report states that "he and the beautiful", and he calls upon them inclines to embellish all his pictures with to "become vegetarians". aphorisms". Rädler is not only a "court Navratil wrote that " Rädler's copious wripainter", he also calls himself "a poet", "a tings on his pictures indicate that he also laughing philosopher", "co-reformer" and wanted to make verbal statements". He "apostle of mankind". summarizes that it is "total artistic separaHis edifying speeches with which he ha- tion coupled with an urgent desire to comrangues his social environment (but for municate which bestows on his work rawhich he also gets applause) are often dicality and authenticity". He diagnoses a written down on his drawings, and they kind of "prolific madness" in Rädler's work. are frequently in verse. These messages moralize, preach peace, demand equal Delightful for a painter's eye rights for women, and show a critical but Rädler spent twelve years, from 1905 to at the same time committed and sym1917, in the asylum "Kaiser-Franz-Joseph pathetic person who can, however, someLandes- Heil- und Pflegeanstalt Mauer times become rude and aggressive. Öhling". This mental home was designed In a drawing, Raedler notes: "have always by Carlo von Boog (1854-1905). Archibeen a pacifist / behold how beautiful the tect von Boog oriented himself to the path is / as a laughing philosopher". After latest building technology (reinforced the outbreak of the First World War, the concrete) and, together with the medical war opponent Rädler writes on Aug. 22, management of the asylum, to new and 1914: "It is a disgrace for the whole of almost revolutionary methods in medical Europe that man must go to war against treatment and care practices in the psyman ... what can be gained from strangling chiatric department. The complex, built in and murdering? - Annihilating men and art nouveau style, comprised 40 buildings, cultures!!! - When mankind wants to live among them 19 pavilions, and at the time in peace! Turn those deadly weapons into was regarded as the most modern and lightning conductors and plows..." "one of the best asylum", and was visited by In another poem he wrote: "It is madness experts from around the world. After the to walk with an umbrella - a bath brings opening in 1902 Emperor Francis Joseph life! Lunacy is any idle talk ... decorating wrote to his friend Katharina Schratt: "... all every face, smoke any tobacco ..., going for the well being of the fools. It must be a to church, ... playing with weapons. Think special treat to be locked up there". about it, wake up! A healthy life means garden, field, working in the woods, Rädler benefitted from the open concept drawing, painting. Have a natural, posi- of the mental home. He enjoyed the greative attitude, ... creating useful things for test conceivable freedom and could deveothers!” Churches, according to Rädler, lop his artistic activities, if unappreciated, should be converted into museums and at least at liberty. "It is delightful to the
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Philosopher and pacifist : Rädler‘s Text
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painter's eye", he said in 1905. After separating from his family he wrote: "so I came from the hall of misery to hall of joy hurray, I came free!" He felt "grave - but serene" but also "with aches". Mauer-Öhling was to him a "world-university".
Century". The Museum of Everything, London, also featured Raedler in exhibitions and publications.
Works by Rädler have been on sale since around 2001, first in Vienna at the antiquarian bookshop Christian M. Nebehay and from there in New York at the Gallery St. Saved for the art Etienne, and have found their way into As Rädler noted on his drawings, he internationally important collections of wanted to bequeath his pictures to the outsider art. The Altnöder Gallery in SalzPeace League in Haag, but it all turned burg dedicated its first sales exhibition in out differently. One year before his death Austria to Raedler in 2010. This was folthe physicians' verdict was the following: lowed in 2013, thanks to a new source, by "Talks, rhymes, writes poetry and prose a second comprehensive presentation of and paints a lot of rubbish." As "rubbish" around 80 works at the gallery. Rädler's his pictures were thrown away during re- works are estimated at over 1000 survinovation work on the mental home in 1965, ving drawings, over 400 of which are in and were saved by several persons by the possession of the Landesmuseum sheer coincidence. They were discovered Niederösterreich in St. Pölten. Rädler and rescued by people from the manage- himself writes on one drawing: "painted a ment, nursing staff and workmen. thousand watercolours cheerfully". For the first time Rädler's works were presented in a small travelling exhibition The entrepreneur Carl Rädler in various towns in Lower Austria during In his drawings, Raedler calls himself the 1980s, organized by Dr. Werner Boissl, "court painter of Austria, Italy and Siam". who was then chief physician of the men- This sounds presumptuous for an inmate tal home. It has not yet been possible to of an asylum, but it is true of Raedler's find out more about this. earlier biography. As already mentioThe Niederösterreichisches Landesmu- ned, Rädler was the owner of two porseum (county museum of Lower Austria) celain painting firms in Vienna before his in Vienna presented Rädler's work in 1994 stays in asylums. His "Artistisches Atelier in a solo exhibition, with Navratil compiling für Porzellanmalerei Rädler & Pilz" had the relevant publications on the artist. Two branches in Vienna, London, Paris, Frankfurther exhibitions gave a detailed viewing furt and warehouses in Melbourne, Sidney, of Rädler's oeuvre, and his contemporary New York, Philadelphia and Rio de Janeiintellectual environment: the Welcome ro. His company for porcelain and interior Collection in London in 2009 and an ex- decoration took part in world exhibitions hibition at the Wien Museum in Vienna in Vienna (1873) and Paris (1878) and won in 2010, dedicated to the theme "Art and numerous medals, diplomas and state Insanity in Vienna at the Turn of the Last prizes. As a brochure of his studio attests,
in Vienna owns a few plates and a brochure of the company. Raedler's products appear extremely rarely at auctions and in the antiques trade. Few are marked, most are rather "attributed". Once represented worldwide, the porcelain painting firm of Raedler & Pilz is strangely almost unknown today, more likely to be found in the footnotes of specialist literature. Only a few know about Raedler's residence in Vienna, whose façade is adorned with medallions made of porcelain. Both Raedler's biography, the history of his family, his companies, his products as well as his time in asylums, his pictorial work, its contents and announcements are a grateful field for further research. The province of Lower Austria wants to take this on. A publication and further exhibitions are expected. Raedler's drawings are worthwhile and, as the reactions so far show, have been enthusiastically received.
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the Emperor of Austria and the King of Italy were customers of his firm. Raedler & Pilz also designed services for the Rothschild family. The Austrian Archduke Rainer donated Raedler's products to the South Kensington Museum, now the Victoria & Albert Museum, London. The company's products in the "Old Viennese Style" were indebted to the historicism of its time. They were created as nostalgic imitations after models by the painter Angelika Kaufmann (17411807) as well as after contemporary paintings by Wilhelm von Kaulbach (18051874) and Hans Makart (1840-1884), also - with a modern orientation - portraits after photographs. Porcelain and furniture appealed not only to the Viennese and were a sought-after export article. The second porcelain manufactory in Europe was founded in Vienna eight years after Meissen in 1718. It closed in 1864. Its trademark was the banded shield, part of the Austrian national coat of arms, often imitated because of the good reputation of Viennese porcelain. Probably in order to attach himself to this esteemed brand, Raedler was granted the right to use this bandage shield as "sole owner" as a trademark from 1876 onwards at his request, turning this brand upside down; "beehive" instead of "bandage shield". However, the companies Fischer in Herend and Knoll in Karlsbad also claimed this right for their products. Yet to be explored It is hardly known what Raedler's porcelain paintings and furnishings looked like. The Museum für Angewandte Kunst
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œuvres works
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sans titre untitled, recto verso, 1914 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.6 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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vue de l’exposition vue of the exhibition karl josef rädler : la clé des champs the key to the fields, christian berst art brut, 2022.
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recto sans titre (celui qui, jeune, vit déjà dans la débauche...) untitled, (he who lives dissolutely young...), 1916 verso sans titre (devise : la santé, c'est ce qui reste...) untitled, (motto : the health is what remains), 1917 tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 38.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.25 in
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recto sans titre (rêverie au clair de lune...) untitled (moonlight reverie...), 1914 verso sans titre (dans la fôret de Prater...) untitled (in the wood Prater...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 39.5 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.5 in
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recto sans titre (la faim fait souffrir...) untitled (hunger hurts...), 1916 -1917 verso sans titre (une famille en été...) untitled (a family in summer...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 39.5 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.5 in
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recto sans titre (le grand trone de Rädler...) untitled (Rädler's high throne...), 1910-1912 verso sans titre (le sage fait le bien...) untitled (the wise man does good...), 1904 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39 x 29 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.25 x 11.5 in
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recto sans titre (voici une aquarelle de M. Städler...) untitled (see here a watercolor of Mr. Städler...), 1910-1911 1914 verso sans titre (Épicure, Démocrite...) untitled (Epicurus, Democritus...), 1909 tempera, aquarelle et encre sur papier, 42.5 x 28.7 cm tempera, watercolor and ink on papier, 16.75 x 11.2 5 in
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sans titre untitled, recto verso, 1914 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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sans titre untitled, recto verso, 1913-1916 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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vue de l’exposition vue of the exhibition karl josef rädler : la clé des champs the key to the fields, christian berst art brut, 2022.
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sans titre untitled, recto verso, 1914 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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sans titre untitled, recto verso, 1914 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
[...] With a sure hand, covering both sides of the sheet, he executed his sketches with a constant concern for the balance between text and image. [...] christian berst
[...] D’une main sûre, couvrant les deux côtés de la feuille, il exécutait ses saynètes avec un souci constant de l’équilibre entre le texte et l’image. [...] christian berst
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recto sans titre (si tu es un jeune Adonis...) untitled (whether you are a youth Adonis...), 1912-1913 verso sans titre (vœux sous la splendeur des étoiles...) untitled (wishes by starlight...), 1903 tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.3 x 38.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.25 in
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recto sans titre (si tu es un jeune Adonis...) untitled (whether you are a youth Adonis...), 1914 verso sans titre (vœux sous la splendeur des étoiles...) untitled (wishes by starlight...), 1910 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.6 x29.5 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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recto sans titre (scène sanitaire...) untitled (a paramedic scene...), 1913 verso sans titre (notes à 6 heures du matin...) untitled (6 o'clock in the morning notes...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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vue de l’exposition vue of the exhibition karl josef rädler : la clé des champs the key to the fields, christian berst art brut, 2022.
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recto sans titre (étude de la psyché...) untitled (leg study of psyche...), 1912-1913 verso sans titre (après le coucher du soleil...) untitled (after sunset...), 1903 tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.3 x 38.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.25 in
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recto sans titre (en voici deux qui calculent...) untitled (here are two calculating...), 1910 verso sans titre (qu'il y avait du plaisir à peindre...) untitled (that was a joy when painting...), 1905 tempera, aquarelle et encre sur papier, 29 x 39.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.75 in
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[...] Rädler was a reporter, documenting life in the asylum, which he described as “a global university” [...] céline delavaux
[...] Rädler se fait reporter, il documente la vie dans cet asile qu’il décrit comme « une université mondiale ». [...] céline delavaux
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sans titre untitled, recto verso, 1911-1913 tempera, aquarelle et encre sur papier, 39.5 x 29.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15.5 x 11.75 in
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recto sans titre (hommes corrompus et gâtés...) untitled (corrupted and spoiled human beings...), 1906 verso sans titre (liberté de parole liberté de conscience...) untitled (freedom of speech freedom of conscience...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 42,3 x 29 cm tempera, watercolor and ink on papier, 16.75 x 11.5 in
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vue de l’exposition vue of the exhibition karl josef rädler : la clé des champs the key to the fields, christian berst art brut, 2022.
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recto sans titre (nous travaillons si joyeusement ensemble...) untitled (we work together so happily...), 1916 verso sans titre (regarder un tableau ici, pour le plaisir) untitled (see a painting here, for plaisir...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 40 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.75 x 15.75 in
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recto sans titre (chant ! nous sommes assis ensemble si joyeux...) untitled (sing! we sit together so happily...), 1916 verso sans titre (une particule, comme un grain de sable...) untitled (a particle, like a grain of sand...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 40 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.75 x 15.75 in
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[...] small birds appearing above people's heads or at their feet, even in interiors, symbolising wandering: "having a bird", as it is commonly said in German [...] ferdinand altnöder
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[...] de petits oiseaux apparaissant au-dessus de la tête ou aux pieds des personnes, même dans les intérieurs, symbolisant l'errance : "avoir un oiseau", comme on le dit couramment en allemand. [...] ferdinand altnöder
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recto sans titre (reconnaissance, bienveillance...) untitled (recognition, kindness...), 1917 verso sans titre (nous sommes unis... déclarons la guerre...) untitled (we united... declare war...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.4 x 40 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.7 x 15.75 in
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recto sans titre (le matin, à la première heure...) untitled (in the morning when you first wake up...), 1912-1913 verso sans titre (mur de l'école de la vie Öhlinger...) untitled (wall Öhlinger school of life...), 1903 tempera, aquarelle et encre sur papier, 38.5 x29.7 cm tempera, watercolor and ink on papier, 15 x 11.25 in
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recto sans titre (Autriche l'Europe en guerre...) untitled (lack of culture war misery!...), 1916 verso sans titre (petits humains -mi-éduqués...) untitled (the central powers want to make peace...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 39.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.75 x 15.75 in
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recto sans titre (inculture guerre misère !...) untitled (lack of culture war misery!...), 1916 verso sans titre (les puissances centrales veulent faire la paix...) untitled (the central powers want to make peace...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.6 x 39.8 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.75 x 15.75 in
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vue de l’exposition vue of the exhibition karl josef rädler : la clé des champs the key to the fields, christian berst art brut, 2022.
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sans titre untitled, recto verso, 1916 tempera, aquarelle et encre sur papier, 28.6 x 42.7 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.25 x 16.75 in
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recto sans titre (mes nouvelles idées...) untitled (my new ideas...), 1916 verso sans titre (enfants-anges - artiste à gauche sur l'image...) untitled (angel children - artist on the left in the picture...) tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.8 x 43.4 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.75 x 17 in
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sans titre untitled, recto verso, 1917 tempera, aquarelle et encre sur papier, 29.5 x 40 cm tempera, watercolor and ink on papier, 11.5 x 15.75 in
expographie expography
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Vers le nouveau. Trois décennies de Schiele à Schlegel en provenance de collections privées, Galerie régionale de Basse-Autriche, Krems, 2021/2022 Extraordinaire ! Œuvres anonymes provenant d'institutions psychiatriques en Suisse vers 1900 - complétées par des œuvres d'Autriche, Lentos Kunstmuseum Linz, 2019 Josef Karl Rädler Société autrichienne de la Croix d'Or, Commissaire Angela Stief en collaboration avec la Galerie Altnöder, Vienne, 2018/2019 Psycho Drawing - L'art brut et les années 60's et 70's en Autriche. Musée d'art Lentos, Linz, 2017 collection madness - art brut de la collection Dammann, Stadthaus, Ulm (D), 2015 30 ans de la galerie Altnöder, Salzbourg, 2014
The Ins and Outs of Self-Taught Art: Reflections on a Shifting Field, Galerie Saint Etienne, New York, 2012 Madness & Modernitiy - Kunst und Wahn in Wien um 1900, Museum der Stadt Wien, 2010 Le peintre de la cour. Un hommage à Josef Karl Rädler avec des œuvres d'Ernst Schmid, Erich Prager, N.N., Kurt Hüpfner et des artistes de Gugging,Galerie Altnöder, Salzbourg, 2010 Madness & Modernity, Wellcome Collection, Londres, 2009 Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York, 2007 Self-Taught Artists, Galerie Saint Etienne, New York, 2005
collection madness - art brut de la collection Dammann, Museum im Lagerhaus, Saint-Gall (CH), 2013/2014
Sue Coe: Bully: Master of the Global Merry-GoRound and Recent Acquisitions: (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York, 2004
Josef Karl Rädler "Peintre ! Denker !", avec Alfred Kubin et des artistes de Gugging, Galerie Altnöder, Salzbourg, 2013
Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York, 2002
Museum of everything, collection James Brett, 2010 à Londres – 2013 à Paris
Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York, 2001
Accidental Genius: Art From the Anthony Petullo Collection, Milwaukee Art Museum, Milwaukee, 2012 Recent Acquisitions (And Some Thoughts on the Current Art Market), Galerie Saint Etienne, New York, 2012
"Our Beautiful and Tormented Austria!": Art Brut in the Land of Freud, Galerie Saint Etienne, New York, 2001 Musée régional de Basse-Autriche, Vienne, 1994
christian berst art brut catalogues publiés published catalogues
les revélateurs débordement #1 textes de anaël pigeat et Yvannoé krüger, édition bilingue (FR/EN), 172 p., 2013 - 2021
jacqueline b. l’indomptée texte de philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 280 p., 2019
mary t. smith mississippi shouting #2 textes de daniel soutif et william arnett, édition bilingue (FR/EN), 172 p., 2013 - 2021
jorge alberto cadi el buzo texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 274 p., 2019
julius bockelt ostinato textes de christiane cuticchio et sven fritz, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2021
japon brut la lune, le soleil, yamanami textes de yukiko koide et raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 264 p., 2019
anna zemánková hortus deliciarum #2 textes de terezie zemánková et manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2021
anibal brizuela ordo ab chao textes de anne-laure peressin, karina busto, fabiana imola, claudia del rio, 240 p., 2019
franco bellucci beau comme... #2 texte de gustavo giacosa, édition bilingue (FR/EN), 188 p., 2021
josé manuel egea lycanthropos II textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 320 p., 2019
carlos augusto giraldo codex textes de jaime cerón et manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2021
au-delà aux confins du visible et de l’invisible texte de philippe baudouin, édition bilingue (FR/ EN), 220 p., 2019
le fétichiste anatomie d'une mythologie textes de marc donnadieu et magali nachtergael, édition bilingue (FR/EN), 250 p., 2020
éric benetto in excelsis texte de christian berst, édition bilingue (FR/EN), 212 p., 2019
zdeněk košek dominus mundi textes de barbara safarova, jaromír typlt, manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 250 p., 2020
anton hirschfeld soul weaving texte de nancy huston et jonathan hirschfeld, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
in abstracto #2 texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 264 p., 2020
lindsay caldicott x ray memories texte de marc lenot, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
albert moser scansions textes de bruce burris et philipp march jones, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2020
misleidys castillo pedroso fuerza cubana #2 texte de karen wong, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2018
jean perdrizet deus ex machina textes de j.-g. barbara, m. anceau, j. argémi, m. décimo, édition (FR/EN), 300 p., 2018
prophet royal robertson space gospel texte de pierre muylle, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2016
do the write thing read between the lines #2 texte de éric dussert, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2018
josé manuel egea lycanthropos textes de graciela garcia et bruno dubreuil, édition bilingue (FR/EN), 232 p., 2016
giovanni bosco dottore di tutto #2 textes de eva di sefano et jean-louis lanoux, bilingue (FR/EN), 270 p., 2018
melvin way a vortex symphony textes de laurent derobert, jay gorney et andrew castrucci, édition (FR/EN), 268 p. 2016
john ricardo cunningham otro mundo édition bilingue (FR/EN), 180 p., 2017
sur le fil par jean-hubert martin texte de jean-hubert martin, édition bilingue (FR/EN), 196 p., 2016
hétérotopies architectures habitées texte de matali crasset, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 pascal tassini nexus texte de léa chauvel-lévy, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 gugging the crazed in the hot zone édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 in abstracto #1 texte de raphaël koenig, édition bilingue (FR/EN), 204 p., 2017 dominique théate in the mood for love texte de barnabé mons, édition bilingue (FR/EN), 200 p., 2017 michel nedjar monographie texte de philippe godin édition, bilingue (FR/EN), 300 p., 2017 marilena pelosi catharsis texte laurent quénehen, entretien laurent danchin, édition bilingue (FR/EN), 230 p., 2017 alexandro garcía no estamos solos II texte de pablo thiago rocca, édition bilingue (FR/EN), 220 p., 2016
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josef hofer transmutations textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 192 p., 2016 franco bellucci beau comme... texte de gustavo giacosa, édition bilingue (FR/EN), 150 p., 2016 soit 10 ans états intérieurs texte de stéphane corréard, édition bilingue (FR/ EN), 231 p., 2015 john urho kemp un triangle des bermudes textes de gaël charbau et daniel baumann, édition bilingue (FR/EN), 234 p., 2015 august walla ecce walla texte de johann feilacher, édition bilingue (FR/EN), 190 p., 2015 sauvées du désastre œuvres de deux collections de psychiatres espagnols (1916-1965) textes de graciela garcia et béatrice chemama steiner, bilingue (FR/EN), 296 p, 2015 beverly baker palimpseste texte de philippe godin, édition bilingue (FR/EN), 148 p., 2015
peter kapeller l’œuvre au noir texte de claire margat, édition bilingue (FR/EN), 108 p., 2015
josef hofer alter ego textes de elisabeth telsnig et philippe dagen, édition bilingue (FR/EN), 2012
art brut masterpieces et découvertes carte blanche à bruno decharme entretien entre bruno decharme et christian berst, édition bilingue (FR/EN), 174 p., 2014
rentrée hors les normes 2012 découvertes et nouvelles acquisitions édition bilingue (FR/EN), 2012
pepe gaitan epiphany textes de johanna calle gregg & julio perez navarrete, bilingue (FR/EN), 209 p., 2014 do the write thing read between the lines textes de phillip march jones et lilly lampe, édition bilingue (FR/EN), 2014 dan miller graphein I & II textes de tom di maria et richard leeman, édition bilingue (FR/EN), 2014 le lointain on the horizon édition bilingue (FR/EN), 122 p., 2014 james deeds the electric pencil texte de philippe piguet, édition bilingue (FR/EN), 114 p., 2013 eugene von bruenchenhein american beauty texte de adrian dannatt, édition bilingue (FR/EN), 170 p., 2013 anna zemánková hortus deliciarum textes de terezie zemánková et manuel anceau, édition bilingue (FR/EN), 146 p., 2013 john devlin nova cantabrigiensis texte de sandra adam-couralet, édition bilingue (FR/EN), 300 p., 2013 davood koochaki un conte persan texte de jacques bral, édition bilingue (FR/EN), 121 p., 2013 albert moser life as a panoramic textes de phillip march jones, andré rouille et christian caujolle, édition (FR/EN), 208 p., 2012
pietro ghizzardi charbons ardents texte de dino menozzi, trilingue (FR/EN/IT), 2011 guo fengyi une rhapsodie chinoise texte rong zheng, trilingue (FR/EN/CH), 115 p., 2011 carlo zinelli une beauté convulsive texte par daniela rosi, édition trilingue (FR/EN/IT), 72 p., 2011 joseph barbiero au-dessus du volcan texte de jean-louis lanoux, édition bilingue (FR/EN), 158 p., 2011 henriette zéphir une femme sous influence texte de alain bouillet, édition bilingue (FR/EN), 2011 alexandro garcia no estamos solos texte de thiago rocca, édition trilingue (FR/EN/ES), 2010 back in the U.S.S.R figures de l’art brut russe texte de vladimir gavrilov, édition bilingue (FR/EN), 2010 harald stoffers liebe mutti texte de michel thévoz, édition bilingue (FR/EN), 132 p., 2009 made in holland l’art brut néerlandais texte de nico van der endt, édition bilingue (FR/EN), 2009 american outsiders the black south texte de phillip march jones, édition bilingue (FR/EN), 2009
remerciements acknowledgements ferdinand altnöder, manuel anceau, elisa berst, sylvain berst, adriana bustamante, antoine frérot, sabine holy, carmen et daniel klein, evan milliet, alice pepey, jeanne rouxhet, zoé zachariasen.
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christian berst art brut Ce catalogue a été publié à l’occcasion de l’exposition josef karl rädler : la clé des champs à christian berst art brut, du 3 février au 27 mars 2022. This catalog has been published to mark the exhibition josef karl rädler : the key to the fields at christian berst art brut from February 3 to March 27, 2022.
design graphique et réalisation graphic design and production élodie fabbri & élisa berst traduction translation chloé baker (EN)
3-5 passage des gravilliers 75003 paris contact@ christianberst.com
du mercredi au dimanche 14h à 19h ou sur rendez-vous