EDITORIAL
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Madame, Monsieur, Au nom de chacun des membres du Conseil de Surveillance et en mon nom personnel, je vous adresse mes meilleurs vœux de santé et de bonheur pour vous-même et pour vos proches. Un égal accès à des soins de qualité pour tous et une attention permanente à l’autre constituent les valeurs du service public auquel nous sommes tant attachés. Je vous remercie très sincèrement pour votre engagement et votre formidable énergie au service des patients et de leur entourage. Plus largement, je salue la mobilisation de tous les hospitaliers lors des moments terribles auxquels notre pays a été confronté en 2015. Le dynamisme de notre établissement et le professionnalisme de toutes les équipes sont pleinement reconnus. Des projets importants pour le CHRU confirment le développement permanent de nos activités. Les travaux de l’Institut Cœur-Poumon ont atteint une étape significative, l’hôpital dispose par ailleurs d’un nouveau laser en urologie. Le nouveau service d’urgences pédiatriques offre désormais des conditions d’accueil particulièrement adaptées et chaleureuses. La mise en place d’un parcours de soin dans le service d’ORL témoigne d’une approche globale du parcours de santé. Nous sommes fiers que la maternité Jeanne de Flandre soit la première maternité universitaire de France à obtenir le label IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés) du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes. Ce label vient récompenser l’accueil et l’accompagnement de la maman et du nouveau-né. L’ensemble de ces progrès permettent au CHRU de Lille de proposer aux habitants de notre région une offre de soins permanente et adaptée. Notre dynamisme s’illustre également dans le domaine de la recherche avec, en 2015, des avancées importantes notamment celles sur la maladie de Parkinson, sur les thérapies innovantes concernant le mésothéliome pleural malin ou encore sur la prise en charge du cancer avec la labélisation du centre d’essais cliniques du médicament en phase précoce (CLIP2). Nous avons encore de nombreux défis à relever pour 2016. Le développement de l’ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile en est un, parce que les patients, quand cela leur est possible, souhaitent regagner leur domicile au plus vite. Et nous devons mieux nous organiser pour répondre à leur demande. Nous allons également conforter la communication du CHRU de Lille avec les médecins traitants pour favoriser une prise en charge continue tout au long du parcours de soins de chaque patient. Enfin, la gestion budgétaire devra permettre le maintien d’un haut niveau d’investissement pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Je sais que votre mobilisation est forte et vous souhaite une heureuse année 2016.
Martine Aubry Présidente du Conseil de Surveillance du CHRU de Lille Maire de Lille
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LA SCIENCE AVANCE
Du nouveau pour soigner
L’AVC C’est une première étape dans la personnalisation de la prise en charge des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), l’Unité Mixte de Recherche -S 1171 (Université de Lille, Inserm, CHRU de Lille) vient de mettre en évidence un marqueur simple en capacité de prédire pour chaque patient le risque de complication hémorragique.
Personnaliser la prise en charge des AVC est un des objectifs des chercheurs du CHRU
La thrombolyse : un traitement de référence sous exploité Face à un AVC, il faut agir vite pour sauver les neurones. Seuls 15 % des patients peuvent bénéficier d’une thrombolyse. Traitement de référence depuis 15 ans, la thrombolyse est l’injection de substances permettant de désagréger le caillot obstruant une artère cérébrale. Il doit être très rapidement administré, dans les 4h30 qui suivent le début de l’accident, sous peine de voir le bénéfice de la désobstruction annulé par la survenue d’hémorragies intracérébrales. Pourtant dans la pratique quotidienne, il semble que plus de patients pourraient en bénéficier sans un risque d’hémorragie et ce, même si l’injection était administrée plus tardivement.
De nouveaux indicateurs pour anticiper les risques hémorragiques Face à ce constat, l’équipe des Professeur Leys et Bordet, associant neurologues et pharmacologues médicaux, a choisi de s’intéresser à la recherche de nouveaux indicateurs. Les chercheurs ont fait l’hypothèse que l’interaction entre des cellules du système immunitaire et la paroi vasculaire, pouvait contribuer au risque de complication hémorragique. Après des premiers essais chez l’animal, l’hypothèse a été vérifiée auprès de 846 patients, âgés en moyenne de 71 ans. Les résultats cliniques, publiés dans la revue scientifique Neurology, ont montrés que chez les patients ayant subi un AVC, le nombre important de
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polynucléaire neutrophile, un type de globule blanc, augmenterait le risque de saignement cérébral après une thrombolyse, et offrirait un moins bon pronostic de survie à trois mois. En affinant leurs résultats, ils ont identifié que le rapport entre ces neutrophiles et un autre type de globules blancs, les lymphocytes, était encore plus prédictif. Si celui-ci est supérieur à 4,8, le risque hémorragique est multiplié par quatre.
Vers une prise en charge personnalisée de l’AVC Une découverte qui devrait maintenant se poursuivre avec le lancement de nouvelles recherches pour espérer disposer dans le futur d’un dosage facile à utiliser en routine à l’admission aux urgences. Il permettrait ainsi de mieux « trier » les patients selon leur risque de gravité, grâce à une prise en charge personnalisée guidée par la biologie. A. Préau
EN SAVOIR PLUS Rendez-vous sur le site internet du CHRU de Lille pour découvrir le communiqué de presse
LA SCIENCE AVANCE
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Le CHRU de Lille est un des premiers en France à se lancer dans la vigilance sur le matériel médical à l’échelle régionale
Matériel médical : un réseau vigilant Renforcer la vigilance sanitaire liée au matériel médical (matério-vigilance) est une des missions de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de santé (ANSM) qui a démarré, en lien avec l’ARS Nord Pas de Calais, une expérimentation d’un an visant à instaurer au CHRU de Lille un échelon régional de matério et réactovigilance, en s’inspirant des modèles d’autres vigilances ayant fait leurs preuves. Contact a rencontré le Dr Thomas Bancourt, pharmacien hospitalier assistant spécialiste, pour en savoir plus. Garantir l’amélioration continue de la prise en charge du patient représente un enjeu de santé publique auquel le CHRU de Lille demeure sensible. C’est pourquoi il a été l’un des deux premiers établissements en France, avec le CHU de Bordeaux, à se lancer dans le projet de création d’un échelon régional de matériovigilance (= vigilance liée au matériel médical) et de réactovigilance (= vigilance liée aux réactifs utilisés en biologie). L’objectif : faciliter les contacts et les échanges entre les différents correspondants locaux de la région, dans l’exercice de leur mission de « vigilant » au sein de leur établissement.
Animer un réseau « J’ai été recruté au CHRU de Lille depuis décembre 2014 pour participer à cette expérimentation en liaison avec Mme Frédérique Codeville, correspondante locale de matériovigilance » nous explique le Dr Thomas Bancourt, pharmacien hospitalier assistant spécialiste. « Une de mes missions phare consiste à animer un réseau régional parmi les correspondants locaux de matério et réactovigilance dans la région et pouvoir répondre à leurs besoins de formation et d’information exprimés régulièrement ».
Une première journée d’échanges Fort de cette volonté de création
Le bilan très positif de cette d’un véritable réseau, le CHRU première année d’expérimena organisé en septembre dernier tation a conduit à la poursuite une première journée régionale du projet en intégrant les corde matériovigilance et réactorespondants locaux exerçant vigilance. Cette rencontre, en en établissements de santé de présence de Jean-Olivier Arnaud, la région Picardie suite à la nouDirecteur Général du CHRU, de velle réforme territoriale effecJean-Yves Grall, Directeur de l’ARS tive dès 2016. A suivre… Nord - Pas-de-Calais Picardie, de Lille et de Mme Mounier, DirecA.Rendu trice adjointe de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de santé, a réuni 70 personnes issues de plusieurs EN SAVOIR PLUS établissements de la Dr Thomas Bancourt - Correspondant région pour échan- régional de matériovigilance/ ger sur l’exercice de réactovigilance leur mission de « vi- 03 20 44 41 69 -TSI : 31865 gilant ». Contact - Novembre/Décembre/Janvier 2015 - 2016
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LA SCIENCE AVANCE
L’unité de fabrication des produits pharmaceutiques s’est dotée de salles innovantes
L’unité de Fabrication des Médicaments de la Pharmacie Centrale Depuis trois ans, l’unité de fabrication des produits pharmaceutiques du CHRU s’est dotée de nouvelles salles innovantes, répondant ainsi à un double enjeu de qualité des produits et de sécurité pour les personnels. Damien Lannoy, pharmacien, présente pour Contact les différents aspects de cette unité parfois méconnue au rôle pourtant prépondérant. Contact : Comment fonctionne l’unité de fabrication des médicaments ? Mr Damien Lannoy : « Ce secteur est constitué de deux unités. D’une part, l’unité de production où sont fabriqués pour le compte du CHRU des médicaments sous toutes formes (des collyres, des pommades, des gélules ou des formes buvables pour la pédiatrie et néonatologie) sans alternative sur le marché ou en rupture d’approvisionnement. D’autre part, le Laboratoire d’Analyse, dont le pharmacien responsable est le Dr Berneron, contrôle les matières premières utilisées ainsi que la Qualité des Produits fabriqués pour garantir leur qualité et innocuité. Productions et contrôles sont soumis à déclaration réglementaire et peuvent donner lieu à des inspections. »
Contact : Quelle est votre collaboration avec les services hospitaliers ? Mr Damien Lannoy : « Nous travaillons beaucoup avec la dermatologie, l’ophtalmologie, et les Maladies rares ou pour des essais cliniques. Nous proposons des formes buvables plus faciles à ingérer pour les enfants. Le premier service à les utiliser fut l’hématologie pédiatrique, puis ce fut la neuropédiatrie. Auparavant ces services devaient broyer des comprimés pour adultes, et faire une règle de trois pour prélever une fraction de dose notamment. Répondant à des situations à risques identifiées, des solutions innovantes ont ainsi été produites en neuropédiatrie. Par exemple, des formes buvables
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à partir de poudre ou comprimés qui sont à prélever avec des seringues orales à connectique spécifique. C’est un projet global et prospectif ».
Certains produits ne peuvent être fabriqués en officine sans ce type d’installations et les patients viennent chercher alors leur traitement au CHRU. »
Contact : Quelle sécurité pour les personnels et les produits ? Mr Damien Lannoy : « Nous disposons de plusieurs salles de préparation dont deux nouvelles salles confinées pour la manipulation de produits cytotoxiques ou classés par la réglementation comme dangereux, pour éviter toute contamination de l’environnement et pour protéger la dizaine de préparateurs ; nous avons une salle pour permettre la fabrication des médicaments stériles (collyres, essais cliniques, allergologie) sous hotte.
A. Deconynck
Pour toute information complémentaire Damien Lannoy - poste 29277 N’hésitez pas à solliciter la pharmacie pour toute demande, pour évaluer la faisabilité et valider votre démarche au travers du comité du médicament (COMEDIMS)
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Le laser HOLMIUM équipe les blocs opératoires d’Huriez depuis septembre 2015
Du laser dernier cri pour l’urologie Un nouvel équipement, le laser HOLMIUM, est venu équiper les blocs opératoires de l’hôpital Huriez depuis septembre dernier. Utilisé pour le traitement de l’adénome de la prostate, la technique d’énucléation de prostate au laser Holmium permet de diminuer le poids des suites opératoires, et de réduire la durée d’hospitalisation pour de nombreux patients. CONTACT vous présente ce petit bijou de technologie. L’adénome de la prostate est une pathologie fréquente de l’homme à partir de 50 ans. En France, environ 60 000 personnes chaque année sont opérées de cette pathologie. Une maladie souvent bénigne, mais à l’origine de troubles urinaires retentissant sur la qualité de la vie. Depuis septembre dernier, le CHRU de Lille a installé un nouvel équipement permettant de mieux traiter cette pathologie, et de proposer des interventions à de nombreux patients : le laser HOLMIUM.
Un meilleur confort pour le patient « L’utilisation du laser pour le traitement de l’adénome de la prostate
existe depuis de nombreuses années, nous explique le Dr Jérôme Rizk, chirurgien chef de clinique en urologie, cependant les progrès permis par cette génération de laser permettent désormais de traiter des adénomes de la prostate de toutes tailles, avec des suites opératoires moins lourdes pour les patients ». En effet, alors qu’auparavant les patients bénéficiant d’une telle intervention devaient être hospitalisés entre 3 et 7 jours, désormais ils peuvent sortir le lendemain de l’intervention, voire le jour-même. Les suites opératoires en sont également améliorées, avec un moindre saignement - permettant de traiter des patients placés sous anticoagulants - et des désagréments
métaboliques moins nombreux grâce à une irrigation au sérum physiologique. « Il s’agit là d’une véritable révolution dans la prise en charge de l’adénome de la prostate », s’enthousiasme le Dr Jérôme Rizk.
Une technologie avancée Autre avantage de cette technologie : outre le fait d’ôter l’adénome obstructif de la prostate, elle permet de récupérer le tissu prostatique par morcellation pour pouvoir ensuite l’analyser, là où auparavant il était tout simplement détruit. Pour ce faire, un morcellateur se met en « mode piranha » pour venir morceler et aspirer
le tissu adénomateux, comme le ferait ce poisson vorace. 1h à 2h d’intervention suffisent, quelle que soit la taille de la prostate. Cet équipement est unique dans la région à ce jour. « Nous envisageons de faire bénéficier cette nouvelle technologie à environ 200 patients chaque année, conclut le Pr Arnauld Villers, Chef de service d’urologie. » Un espoir pour nombre d’entre eux.
A. Rendu
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GROS PLAN
Le CHRU de Lille s’engage pour le Développement Durable
Depuis plusieurs années le CHRU de Lille s’engage sur le développement durable, notamment en sensibilisant ses professionnels et ses usagers, au travers de supports de communication et de journées d’action. CONTACT fait le point sur le développement durable au CHRU de Lille. Le Développement Durable au cœur des projets du CHRU de Lille « Le CHRU de Lille s’est engagé dans la définition et la mise en œuvre d’une stratégie Développement Durable ambitieuse et participative » entame Philippe Vandewoestyne, Directeur Qualité Risques Vigilances et Développement Durable. « Cette stratégie est intégrée au Projet d’Etablissement 20122016. Elle s’articule autour d’une gouvernance animée par la Direction Générale, la Commission Médicale d’Établissement et autour d’un
Schéma Directeur Développement Durable (S3D). Il est décliné en une quinzaine de projets sur des thèmes comme la santé durable, le tri des déchets, la mobilité, les achats ». Quatre engagements prioritaires ont été établis au travers d’une charte du Développement Durable co-signée par le Directeur Général du CHRU de Lille, le Président de la CME et le Doyen de la Faculté de Médecine : manager durablement, gérer durablement, produire durablement, être social durablement. Par ailleurs, le CHRU de Lille assure la vice-présidence du Comité de
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Développement Durable en Santé (C2DS) qui impulse une dynamique santéenvironnement audacieuse. A noter que le CHRU est membre du Cercle performance développement durable en santé de l’Agence Nationale d’Appui à la Performance qui diffuse et partage les bonnes pratiques en termes de Développement Durable. Cette dynamique adoptée par le CHRU de Lille a été récompensée par 3 awards dans les catégories Eau Énergie (2011), Manager Développement Durable de l’année
(2012) et Meilleure initiative environnementale - Déchets (2013).
SEDD 2015 : sensibiliser les patients et le personnel Du 1er au 5 juin, le CHRU de Lille a profité de la Semaine Européenne du Développement Durable pour communiquer et sensibiliser le personnel et les usagers sur le DD et sur la démarche engagée par le CHRU de Lille. Pour Philippe Vandewoestyne, « le message est très clair : faire connaître à l’ensemble des professionnels, des patients et
GROS PLAN des familles ce que fait le CHRU de Lille en matière de Développement Durable ». Dans cette optique, plusieurs actions ont été réalisées sur différents sites du CHRU. Objectif : inciter à des changements de comportement et doter les personnels des outils et compétences adaptés aux objectifs fixés par le CHRU de Lille. Au cours de cette semaine, un kit écogestes composé d’un guide et d’un gobelet réutilisable a été mis à disposition du personnel. En parallèle, un menu à faible impact environnemental a été proposé sur l’ensemble des restaurants du personnel. A la sortie des selfs, les professionnels ont été sensibilisés sur la question du tri des déchets à travers un jeu de plateau. A ses côtés, le stand Mobilité Transports en commun, avec l’appui de la Direction des Ressources Humaines, de Transpole et de la SNCF, délivrait des conseils en mobilité. Autre action, les équipes des espaces verts du CHRU de Lille ont proposé une visite guidée de ses serres et de la biodiversité présente sur le CHRU. Dans les halls, le stand Point Info Energie animé par la Direction technique en partenariat avec l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) présentait aux intéressés les actions qui pouvaient être mises en place chez eux sur le thème des économies d’énergie. « Au total, ce sont près de 900 personnes qui ont été sensibilisées durant cette semaine » conclut Philippe Vandewoestyne. « Ils sont intéressés de savoir ce qui est fait en matière de Développement Durable au CHRU de Lille et comment ils peuvent y participer que ce soit chez eux ou dans leur environnement professionnel ». Une sensibilisation réussie qui reflète bien l’engagement du CHRU de Lille pour le Développement Durable.
F. Delforge
Et vous ? Quels gestes adoptezvous pour contribuer à la préservation de l’environnement ? Thierry LEPAIRE Agent d’accueil, Hôpital Claude Huriez Au travail : « L’aspect social est déterminant dans notre métier. Nous guidons, informons, dirigeons les patients. Nous les accueillons avec le sourire pour faire en sorte qu’ils se sentent bien ». À la maison : « Nous faisons très attention au gaspillage de l’eau. Dans la salle de bain, nous veillons à ne pas laisser le robinet ouvert. Nous faisons aussi beaucoup de tri sélectif ». Sophie MAGRA Infirmière au caisson hyperbarre, Hôpital Roger Salengro Au travail : « Quand nous allons chercher les patients dans leur chambre, je veille toujours à éteindre les lumières et à mettre les scopes en veille. Dans les bureaux, j’ouvre les volets pour laisser entrer la lumière naturelle plutôt que d’utiliser l’éclairage électrique ». À la maison : « J’utilise mon vélo pour aller au travail. Nous vivons dans une région plate qui favorise sa pratique sans se fatiguer. A la maison, nous utilisons des ampoules à économie d’énergie ». Judith OGIEZ & Fréderic CHRETIEN Techniciens de laboratoire, Centre de Biologie-Pathologie Au travail : « Nous manipulons des produits radioactifs et chimiques. Une fois usagés, ces déchets font l’objet d’un tri méticuleux. Il en va de notre santé et de celle de notre planète ». À la maison : Judith OGIEZ : « J’ai investi dans un poêle à bois pour consommer moins d’énergie. J’essaye aussi de sensibiliser au maximum mes enfants sur la question ». Fréderic CHRETIEN : « J’utilise un composteur ménager. Le compost est un engrais idéal pour la culture potagère et la floraison ».
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Une salle rénovée pour des parents plus apaisés
Présenter à des parents éplorés le nourrisson qu’ils viennent de perdre n’est pas chose facile pour les équipes puéricultrices. Pouvoir le faire dans un cadre apaisant, doux, feutré … a été leur objectif lorsqu’elles ont décidé de rénover la salle de présentation de ces nouveaux-nés partis trop vite. Avec une ambiance nature, un aménagement adapté, ces lieux permettent désormais aux parents de vivre ce moment de façon moins traumatisante. Une initiative à saluer !
Innovation : les professionnels de santé à l’honneur ! Eurasanté vient de décerner les lauriers de son concours « Professionnels de santé, à vous d’innover ! », en partenariat avec le CHRU, la Fédération Hospitalière de France et l’INPI. Bravo au Pr David Devos, qui obtient un prix spécial du jury pour son projet « DIVE » extrêmement prometteur pour les soins de la maladie de Parkinson. Félicitations aussi à Rémi Garot, ingénieur en télécommunications au CHRU, retenu pour son projet de remorque autonome capable de fournir des moyens sécurisés de communication sur les lieux de catastrophe ou d’intervention.
La sécurité des patients à l’honneur Du 23 au 25 Novembre c’était la semaine de la sécurité du patient au CHRU de Lille. Stands d’information, ateliers, chambres des erreurs… autant d’événements qui ont permis de parler de confidentialité, d’identito-vigilance, ou encore de prise en charge de la douleur. Rendez-vous l’année prochaine pour une autre édition de la Semaine sécurité du patient !
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GROS PLAN
Le CHRU de Lille, 1er établissement Hospitalouniversitaire à être labellisé
« Ami des Bébés »
Engagé depuis 5 ans dans la démarche de labellisation Initiatives Hôpital Ami des Bébés (IHAB), les professionnels de maternité et de néonatalogie du Pôle Femme Mère Nouveau-Né, ont été récompensés dans leurs pratiques d’accueil et d’accompagnement de la maman et de son nouveau-né, avec l’attribution du label IHAB France. C’est une première dans le paysage hospitalo-universitaire français. Un projet centré sur la famille Avec ses 5600 naissances annuelles, c’est un véritable challenge que se sont lancés les 700 professionnels de la maternité et de la néonatologie de l’Hôpital Jeanne de Flandre. La maternité déjà reconnue pour sa haute technicité et son expertise pour les pathologies complexes, souhaitait aller encore plus loin, en proposant une prise en charge individualisée. L’initiative « Hôpital Ami des Bébés » prévue initialement pour les maternités a été adaptée aux services de néonatalogie afin de promouvoir dans toutes les circonstances de la naissance, un accompagnement personnalisé de l’enfant et sa famille.
Une mobilisation fédératrice pour les équipes de maternité et de néonatalogie «Travailler sur la continuité d’accompagnement des familles a été
une démarche fédératrice pour les équipes, souligne le Dr Marie-Eve Edun de la Clinique de Néonatalogie. « Impliquant l’ensemble des professionnels, cette démarche a non seulement rapproché les 3 unités de néonatologie, mais aussi les équipes de néonatalogie et de maternité, portées par un projet commun. Ca a donné plus de sens au travail de chacun, quel que soit son métier, avec le sentiment d’apporter un soutien aux familles » ajoute le Dr Marie-Eve Edun. Un travail a également été réalisé autour de l’environnement du service afin de le rendre plus agréable (réduction des nuisances sonores pour le bébé, luminosité…). « Cette démarche s’inscrit dans la dynamique de soins, au même titre que les soins du développement (programme de soins individualisés centrés sur l’observation des compétences des bébés impliquant fortement les parents) au cœur de
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notre prochain projet de service. Le label est délivré pour 4 ans, il est donc essentiel de pérenniser le travail accompli. C’est une grande fierté pour l’équipe d’y avoir participé, et d’entendre aujourd’hui
les retours positifs des parents sur cette labellisation » conclut le Dr Marie-Eve Edun. S. Marchand
Le label « Hôpital Ami des Bébés »
L’Organisation Mondiale de la Santé et l’Unicef décernent depuis 1992 le label international « Hôpital Ami des Bébés » aux établissements qui respectent un standard de qualité des soins dans l’accompagnement de l’allaitement et de la naissance, décliné en 12 recommandations de Bonnes Pratiques Cliniques. Les 3 principes fondamentaux de la démarche reposent sur : - Une attitude de l’ensemble de l’équipe centrée sur les besoins individuels de la mère et du nouveau né, - Un environnement et un accompagnement en adéquation avec la philosophie des soins centrés sur la famille, - Un travail en équipe et en réseau pour assurer la continuité des soins.
GROS PLAN
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Un projet d’envergure > 542 lits et places dont 70 lits de réanimation et soins intensifs > 85 places ambulatoire > 16 salles d’opérations > 3 scanners et 2 IRM > 34 salles d’explorations fonctionnelles > 75 000 m2 répartis sur 9 niveaux > 179 M d’euros d’investissement Livraison mi-2020 : 6 ans de chantier
L’hôpital Cardiologique
a commencé sa transformation Après l’ouverture du Centre de Réanimation et alors que s’achève la modernisation du service d’accueil des urgences à Roger SALENGRO, le CHRU de Lille poursuit la mutation de la partie sud du campus hospitalo-universitaire avec la construction emblématique de l’Institut Cœur Poumon. A compter de janvier 2016, une première étape est franchie avec l’ouverture de l’aile EST de ce nouveau fleuron du CHRU. Retour sur ce chantier d’envergure. Une modernisation nécessaire et ambitieuse Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les personnes de plus de 65 ans et la deuxième cause de mortalité chez l’homme, avec une prévalence régionale très marquée pour la région Nord-Pas-de-Calais. Le vieillissement de la population et l’évolution des pathologies imposent de s’adapter et de répondre aux nouveaux besoins de santé du territoire. C’est tout l’enjeu du nouvel Institut Cœur Poumon : mettre à disposition des plateaux techniques de très hautes technologies, organiser une prise en charge médicale centrée autour du patient, et accueillir les patients dans des structures à la pointe de la modernité. Ce projet permet la modernisation de l’ensemble du site de l’hôpital cardiologique ouverte en 1978 et assure le regroupement des activités cardio vasculaire et pulmonaire des hôpitaux Cardiologique et Calmette.
Un projet médical unique La construction de l’Institut Cœur Poumon répond à des objectifs d’organisation médicale : regrouper les compétences, optimiser les moyens et fluidifier les filières de 3 disciplines de haute technique, la cardiologie, le vasculaire et la pneumologie. Cette concentration de disciplines est unique, à ce niveau, en France. Volontairement ambitieux, ce projet doit permettre de repositionner le CHRU de Lille sur ces disciplines concurrentielles et de proposer aux habitants de toute la région une offre de soins très complète.
Cap sur 2020 Commencés en février 2014, les travaux de l’Institut Cœur Poumon s’enchainent à grand rythme. Programmé pour une durée de 5 ans (jusqu’en 2020), le chantier est structuré en quatre étapes : la construction de l’aile EST face au métro, du hall d’accueil mis en
service en janvier 2016. Une deuxième phase en 2017 concerne l’hébergement de l’aile ouest (face aux urgences générale et au CBP), l’Unité des Soins Intensifs cardiologiques et les urgences cardiologiques, le centre de coronographie et de rythmologie, et le CIC. En 2019, la troisième étape concerne l’hébergement de l’aile Sud (face à Calmette) et les nouveaux blocs opératoires. Enfin la dernière étape à compter de juillet 2020, concernera l’hébergement de l’aile Nord (face à la Pharmacie et Huriez) et les lits chauds chirurgicaux (réanimation chirurgicale cardio vasculaire thoracique/ soins intensifs/ surveillance continue). S. Delaby
L’institut Cœur Poumon rassemblera en un seul lieu les activités suivantes : - urgences cardiologiques - cardiologie et maladies vasculaires - chirurgie thoracique - pneumologie - médecine palliative - Imagerie et explorations fonctionnelles cardiovasculaires et thoraciques
Un hôpital de haute performance > Un projet respectueux du patrimoine architectural > De hautes performances environnementales > Un confort hôtelier et une prise en charge de qualité > Une concentration d’équipements de pointe et un partage de compétences Contact - Novembre/Décembre/Janvier 2015 - 2016
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LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE
CANCER :
le CHRU de Lille en
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LE DOSSIER
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Dans une région où les indicateurs de santé comptent parmi les plus défavorables de France, particulièrement pour les cancers, le CHRU de Lille est un acteur majeur de la prévention, de la prise en charge, mais aussi de la
première ligne
recherche et de l’innovation en cancérologie. Il réalise 10 % des prises en charge médicales et chirurgicales, tous cancers confondus, pour la région Nord-Pas-deCalais, ce qui en fait le premier opérateur de la région. CONTACT lève le voile sur la politique de cancérologie du CHRU.
Dans la région Nord-Pas-deCalais, les cancers représentent la première cause de mortalité pour les hommes, et la seconde pour les femmes. Un état des lieux préoccupant, qui a amené les autorités régionales à concevoir un plan régional unique en France pour lutter contre ces pathologies. Activement impliqué dans ce plan régional cancers, le CHRU de Lille est en première ligne du dépistage, de la prise en charge, mais aussi de la recherche et de l’innovation en cancérologie.
Des prises en charge spécifiques et spécialisées
La cancérologie une activité structurée
Dans le domaine pédiatrique, le CHRU a d’ailleurs obtenu en mars 2014 une accréditation spéciale pour la réalisation d’allogreffes et d’autogreffes de cellules souches hématopoïétiques chez des enfants atteints par exemple d’une leucémie aigüe, devenant le seul centre de l’inter-région à bénéficier de cette accréditation.
Depuis plusieurs années le CHRU de Lille a structuré ses activités de cancérologie au sein d’une fédération, aujourd’hui coordonnée par un médecin, le Pr Arnauld Villers et une Directrice, Floriane Bougeard.Une fédération qui a pris de l’ampleur depuis quelques années. « La cancérologie est en effet une activité stratégique pour notre établissement, confirme Floriane Bougeard, tant sur le plan du soin que de la recherche, car elle est une thématique d’excellence du site lillois. Le CHRU de Lille est le premier opérateur de la région en matière de cancérologie, avec environ 10 000 patients pris en charge chaque année ».
Intervenant dans la prise en charge de tous les cancers, la vocation du CHRU de Lille est aussi de mettre son expertise au service de publics spécifiques. C’est le cas des enfants, le CHRU étant le seul établissement de la région Nord-Pasde-Calais à pouvoir réaliser la chirurgie des tumeurs solides de l’enfant, et à proposer une prise en charge en onco-hématologie pédiatrique.
Les personnes âgées font également partie de ces publics spécifiques. C’est pourquoi le CHRU a mis en place une équipe d’onco-gériatrie portée par le Centre de Référence Régional en Cancérologie (C2RC), qui a donné naissance en 2014 à un observatoire régional en onco-gériatrie dénommé CONSOG.
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LA DOSSIER SCIENCE AVANCE LE
Préservation de la fertilité te chez la femme dans le contex du cancer : « Elle va guérir … puis voudra un enfant » : c’est le slogan du Centre de préservation de la fertilité après cancer mis en place par le CHRU de Lille en 2010. Une démarche innovante visant à préserver, par congélation des ovocytes ou de tissu ovarien, la fertilité future des femmes, jeunes femmes mais aussi petites filles devant bénéficier d’un traitement lourd susceptible de Dr Christine Decanter, compromettre leur capacité à congynécologue cevoir un enfant. Une expertise qui a permis aux équipes lilloises de de la fertilité avant, pendant développer un observatoire régional le Dr Christine Decanter, et après cancer, comme nous l’explique ervation de la fertilité prés de gynécologue responsable du centre de l’hôpital Jeanne de Flandre : re chaque année 700 à 800 « L’observatoire régional de la fertilité génè suivies par ce biais.Tous les sont consultations, et près de 500 patientes n impliqués dans la prise régio établissements publics et privés de la ie de cet observatoire, ce part font en charge du cancer chez la femme sur toute la région. Le ntes patie qui permet d’offrir cette expertise aux la création de ce disdans enus CHRU de Lille nous a beaucoup sout Via cet observatoire, ce. Fran en positif, qui fait aujourd’hui des émules e sur l’onco-fertilité, erch rech de nous menons beaucoup de travaux sur cette fertilité. rapie iothé chim et sur la toxicité des traitements de les oncologues tous de sition dispo L’observatoire de la fertilité est mis à atriques. Il pédi ou tes adul s, privé du Nord - Pas-de-Calais, publics et capacités leurs sur ant rroge s’inte peut aussi être saisi par les patientes erche rech de r italie hosp e ramm procréatives après la maladie. Un prog canle dans ytaire ovoc n élatio cong clinique concernant la préservation par U CHR Le . a l’INC par lisé label été cer du sein dans ce domaine a même ce pour eurs nnat ordo co-co sont de Lille et le Centre Oscar Lambret nt 16 centres d’onco-fertilité protocole de recherche national impliqua s étudions aujourd’hui de Nou oire. stratégiquement répartis sur le territ tion de la fertilité des erva prés de s manière systématique les possibilité traitement contre leur t arren dém patientes avant même qu’elles ne pourront pas en ne ntes patie les le cancer. Malheureusement toutes ment contre le traite du e arrag bénéficier, notamment lorsque le dém oser bientôt prop de est t proje cancer relève de l’urgence. Aussi notre les seuls mes som nous er, canc du t une préservation après le traitemen ervation prés de es niqu tech Ces e. en France à proposer cette alternativ et une filles es petit les pour s osée de la fertilité sont également prop Flande ne Jean de s iatre -péd onco collaboration active existe avec les de toire serva d’ob t proje Un bret. dre et ceux du Centre Oscar Lam est ue atriq pédi âge en ntes patie la fertilité et de la puberté pour les L’observatoire du CHRU de actuellement en cours de structuration. national dans le cadre d’un ent Lille a en effet été choisi comme référ erche belges ». rech de protocole coordonné par les équipes
Autre expertise des professionnels du CHRU de Lille : celle des cancers rares. Participant à de nombreux réseaux sur les cancers rares en France, il coordonne notamment les réseaux nationaux des centres cliniques experts pour le mésothéliome pleural malin « MESOCLIN », et pour les cancers cutanés rares « CARADERM ». Prendre en charge tous les types de cancers nécessite d’adapter cette prise en charge en fonction de la pathologie, mais aussi et surtout en fonction du patient. Individualiser le parcours de soin du patient atteint de cancer, c’est notamment lui permettre d’accéder à une offre étendue de soins de support d’excellence. Dans ce domaine, le CHRU de Lille prête une attention toute particulière à la qualité de vie des patients qu’il accueille.
Une attention portée sur la qualité de vie du patient Les conseils nutritionnels, entretiens avec un psychologue ou une assistante sociale, consultation de tabacologie ou de stomathérapie, centre téléphonique pour l’aide au maintien dans l’emploi et à la réinsertion professionnelle (Plateforme Santé-EmploiInfo-Service), interventions de socio-esthéticiennes, sophrologues, musicothérapeutes… sont autant de dispositifs de soutien
et d’accompagnement proposés aux patients atteints de cancer au CHRU de Lille. C’est ainsi que le service d’ORL a mis en place début 2015, un parcours de la forme reposant sur l’activité physique et le bien-être pour les patients atteints d’un cancer ORL. Mis en place grâce au soutien de la Ligue d’athlétisme du Nord-Pas-de-Calais, ce parcours innovant se compose d’un espace dédié aux différents appareils d’activité physique (vélo elliptique, tapis roulant, …) et d’un « chemin de forme » avec signalétique au sol et sur les murs, conduisant les patients à la réalisation d’exercices physiques simples, adaptés à leur état de santé. Autre démarche visant à favoriser le bien être du patient : la réalisation sur demande de séances de sophrologie par un professionnel. C’est ce que nous explique Jérôme Brochard, sophrologue. « J’interviens auprès des patients du service d’endocrinologie de l’hôpital Huriez, grâce à une démarche mise en place par la Ligue contre le cancer et l’Aire Cancers, sous la forme d’un protocole de 3 séances par patient. La sophrologie consiste à remettre en marche la capacité naturelle de notre organisme à retrouver son équilibre, qu’on appelle l’homéostasie, et qui est malmenée notamment par la maladie. Nous travaillons avec les patients sur leur capacité à se dé-
Une consultation autour de la préservation de la fertilité pour les femmes atteintes de cancer Contact - Novembre/Décembre/Janvier 2015 - 2016
LE DOSSIER
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Un parcours de forme innovant en ORL
tendre, à récupérer, mais aussi plus spécifiquement sur leur sommeil, la gestion du stress, des émotions ou de la douleur. Ces patients sont en général surpris par la capacité de leur corps à s’auto-réguler. Je leur fournis ainsi des outils respiratoires, alimentaires, de visualisation ou encore de pensée positive, pour accompagner l’amélioration des paramètres complexes qu’ils vivent actuellement. » Être traité pour un cancer, c’est aussi penser à la vie après la fin des traitements. Dans ce domaine le CHRU de Lille s’est positionné en précurseur, en proposant depuis plusieurs années un dispositif de préservation de la fertilité pour les femmes devant bénéficier d’un traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie susceptible de compromettre leur maternité future (voir encadré). Innovant dans l’accompagnement du patient atteint de cancer, le CHRU l’est aussi dans les modes de prise en charge.
Des prises en charge innovantes L’un des axes de développement de la cancérologie de demain au CHRU de Lille, c’est le défi de la médecine personnalisée. C’est ce que nous explique le Pr Arnauld Villers, Président de la Fédération de cancérologie du CHRU : « dès à présent il faut changer notre raisonnement. On ne pense plus « telle tumeur = tel traitement » mais plutôt « tel traitement pour tel patient ». C’est l’un des enjeux du séquençage de l’ADN et de la génétique moléculaire, qui nous permettra de mieux cibler les traitements en fonction du patient et de son profil. Nous sommes aujourd’hui entrés dans l’ère de la médecine de précision grâce à l’onco-génétique. » Mieux cibler les traitements et les adapter aux patients, mais aussi proposer des traitements de moins en moins lourds. Le développement de la chirurgie ambulatoire en matière de traitement
des cancers est un des chantiers du CHRU. « Nous développons actuellement un projet de chirurgie ambulatoire pour les cancers du sein et les tumeurs pelviennes, nous explique le Pr Pierre Collinet, Responsable de l’oncologie en gynécologie à Jeanne de Flandre. Opérer ces cancers en ambulatoire est tout à fait faisable, et en général souhaité par les patientes, mais demande une complète réorganisation de cette activité pour coller à ces nouveaux standards. Nous nous faisons forts de relever ce défi et de proposer ce mode de prise en charge à de plus nombreuses patientes, permettant ainsi d’améliorer la qualité et la sécurité des soins, mais aussi de proposer une prise en charge moins lourde et moins anxiogène pour les patientes ». Autre traitement innovant actuellement proposé aux patients du CHRU de Lille : l’immunothérapie. Véritable révolution dans le traitement des cancers, l’immunothérapie vise à stimuler le système immunitaire du
Qui compose le Bureau de la Fédération de Cancérologie et du Centre de Coordination de Cancérologie du CHRU de Lille ? > Pr Arnauld Villers, urologue, Président > Floriane Bougeard, Directrice > Pr Laurent Mortier, dermatologue > Pr Arnaud Scherpereel, pneumologue > Dr Marie-Hélène Vieillard, rhumatologue > Isabelle Quennesson, Ingénieur qualité du Centre de Coordination de cancérologie (3C) > Céline Devaux, Coordinatrice de l’Aire Cancers > Dorothée Tiétard, Assistante administrative de la Fédération de Cancérologie et du 3C
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LE LA DOSSIER SCIENCE AVANCE Cancérologie au CHRU : les chiffres clés (données 2014)
> 10 533 patients atteints de cancer accueillis au CHRU de Lille > 1 patient sur 7 (soit plus de 1 500 patients atteints de cancer) inclus dans un des 230 essais cliniques ouverts au CHRU > 40 000 préparations de chimiothérapie réalisées au sein de l’unité de reconstitution des cytotoxiques de la pharmacie du CHRU. Au sein de la région Nord-Pas-de-Calais, sont pris en charge au CHRU de Lille : - 1 patient sur 4 atteints de cancer pulmonaire ou thoracique - 1 patient sur 4 atteints de cancer hématologique - 1 patient sur 4 atteints de cancer cutané - 1 patient sur 4 atteints de cancer des voies aériennes digestives supérieures - 1 patient sur 2 atteints de cancer des os - 1 patient sur 10 atteints de cancer des glandes endocrines - 1 patient sur 7 atteints de cancer digestif ou de cancer urologique
patient pour lui permettre de combattre lui-même la maladie, plutôt que d’utiliser uniquement des stratégies d’attaque de la tumeur par chimiothérapie ou radiothérapie. Aujourd’hui développée essentiellement pour le traitement du mélanome ou du cancer du poumon, ce traitement pourrait à terme être utilisé pour tous les types de cancer (voir encadré), offrant un espoir à de nombreux patients.
La recherche en cancérologie : domaine d’excellence du campus lillois C’est grâce à la recherche en santé que le CHRU est en capacité de proposer à ses patients de nouvelles thérapeutiques notamment dans le domaine du cancer.
C’est ainsi pour permettre à un plus grand nombre de patients d’accéder à proximité de chez eux à de nouveaux traitements, que l’Institut National du Cancer (INCA) a labellisé en 2015 en France plusieurs centres experts en cancérologie, dont le CHRU de Lille et le Centre Oscar Lambret, partenaires au sein du Centre de Référence Régional en Cancérologie. Le campus lillois est ainsi le seul site retenu en France au Nord de Paris, pour proposer des essais cliniques de phase précoce, visant à évaluer de nouveaux traitements donnés aux patients adultes et enfants inclus dans ce protocole de recherche. Dans le domaine du cancer du poumon et de la plèvre, des cancers touchant durement la
Soutenez les progrès qui profitent à votre santé Vous souhaitez faire un don pour la recherche sur le cancer du poumon et de la plèvre ? Rendez-vous sur le site Internet du Fonds de dotation du CHRU de Lille : www.soutenir.chru-lille.fr
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La recherche sur le cancer du poumon et de la plèvre est un des thèmes phares au CHRU
La révolution de l’immunothérapie dans le traitement du cancer région Nord-Pas-de-Calais, les équipes d’oncologie thoracique du CHRU cherchent là aussi à proposer des innovations thérapeutiques et médicamenteuses au patient. Menés par les équipes du Pr Arnaud Scherpereel (pneumologie) et du Pr Henri Porte (chirurgie thoracique), ces travaux visent à valider l’association de traitements standards et novateurs dont la thérapie photodynamique intrapleurale incluant de nouveaux textiles lumineux, associés à une source laser. Un axe de recherche mis en avant par le Fonds de dotation du CHRU de Lille, qui peut désormais bénéficier de dons aux profits des travaux des chercheurs (voir encadré). « A l’échéance de 2020, la recherche en cancérologie devrait bénéficier d’un bâtiment dédié, conclut Floriane Bougeard, Directrice de la Fédération de cancérologie, dans une optique de dynamiser la recherche translationnelle, en rassemblant les sciences fondamentales et la recherche clinique sur le modèle du site de recherche intégrée ONCOLILLE. La possibilité d’une interface directe entre chercheurs, cliniciens et patients fait la
force du CHRU de Lille pour accélérer le transfert des innovations au bénéfice des patients ». Gageons que ces efforts conjugués infléchissent à terme l’incidence des cancers dans la région Nord-Pas-de-Calais. A. Rendu
Véritable révolution dans le traitement du cancer, l’immunothérapie vise à reprogrammer le système immunitaire du patient pour qu’il attaque lui-même les cellules tumorales. Loin du principe de la chimiothérapie ou de la radiothérapie qui visent à cibler et attaquer la tumeur par l’administration de produits ou de rayons, loin aussi de la toxicité de ces traitements classiques, Pr Laurent Mortier, l’immunothérapie pourrait bien venir dermatologue supplanter demain les traitements actuels pour tous les types de cancer. C’est ce que nous explique le Pr Laurent Mortier, dermatologue : « L’immunothérapie est une nouvelle discipline au sein de l’oncologie, qui intervient avec de nouvelles molécules. Depuis 2010 on observe sa grande efficacité dans le traitement du mélanome. Une efficacité qui peut s’appliquer aujourd’hui à d’autres cancers : celui du poumon, du rein de l’ovaire, et potentiellement demain à toutes les formes de cancer. A l’heure actuelle l’immunothérapie est utilisée en majorité au CHRU pour les cancers de la peau et du poumon. C’est pourquoi les services de dermatologie et de pneumologie (du Pr Scherpereel) se sont unis pour mettre en place un réseau de soin à l’intérieur de l’hôpital, et des formations pour les professionnels de l’oncologie. Nous mettons également en place des programmes de recherche pour mieux connaître les effets à long terme de ce nouveau traitement. Il nous faut notamment évaluer son action dans la prévention de la récidive du cancer, mais aussi déterminer si la reprogrammation du système immunitaire du patient est durable dans le temps, et lui permet d’être protégé contre d’autres pathologies, ou s’il faut renouveler régulièrement cette stimulation, et si oui à quelle fréquence. »
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POINT D’ÉTAPE SUR
Point d’étape sur…
L’éducation thérapeutique L’offre en éducation thérapeutique ne cesse de se structurer et de se développer à l’échelle de notre campus hospitalo-universitaire. De nombreux projets avaient été évoqués par Maryline Bourgoin, responsable de l’Unité Transversale d’Education Thérapeutique (UTEP) il y a plus d’un an (cf Contact 114). Contact est retourné la voir pour faire le point. Une organisation structurée et renforcée « L’Unité Transversale d’Education du Patient est aujourd’hui officialisée avec sa propre Unité Fonctionnelle de gestion. Ses ressources humaines ont été renforcées avec 2 recrutements à 50% : une infirmière coordinatrice auprès des équipes de soins (Nicole Bertin), et une psychologue de l’Université de Lille 3 chargée de dynamiser la recherche en ETP (Sophie Lelorain)» annonce Maryline Bourgoin « 380 professionnels ont été formés par l’UTEP depuis sa création, dont la moitié à la formation niveau 1 de praticien en ETP (42h), et une convention spécifique a été mise en place en 2014 avec le réseau Néphronor pour la formation de son personnel ». En ce qui concerne les patients, 2 800 ont bénéficié de l’un des 29
programmes d’ETP. Le 30ème «Enfance et épilepsie » coordonné par le Dr Adeline Trauffler, a été autorisé le 17 mars 2015. Un programme « Prise en charge de l’obésité médicale » coordonné par le Dr Marie Pigeyre est en cours d’instruction. Deux années placées sous le signe de l’évaluation « 2014 a été axée sur la méthodologie et l’organisation nécessaires à l’’évaluation quadriennale et le renouvellement d’autorisation par l’Agence Régionale de Santé (ARS). 15 programmes à ce jour se sont soumis à cet exercice qui a demandé un investissement très important des coordonnateurs. Ce travail a été très pédagogique et a mis en évidence l’intérêt du suivi des
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indicateurs au fil de l’eau et l’importance de choisir des objets d’évaluation pertinents» ajoute Maryline Bourgoin. «L’effort des équipes a été récompensé par l’ARS qui a salué l’argumentaire des dossiers. L’analyse des évolutions du programme est bien traitée, il nous faut nous améliorer sur les effets et l’impact du programme sur les patients » précise Maryline Bourgoin. Un projet de recherche en cours L’UTEP a déposé fin août 2015 un Programme Hospitalier de Recherche et Innovation Professionnelle (PHRIP) sur la recherche paramédicale en ETP, en lien avec le groupe de travail piloté par Martine Moura. « De façon très schématique, cette recherche vise à comprendre pour-
quoi il y a tant de désistements des patients entre leur intention de participer au programme et leur présence au 1er atelier ou au diagnostic éducatif » souligne Maryline Bourgoin. Pour les mois à venir, les projets de l’UTEP portent sur l’étude de nouveaux projets en cancérologie, la formalisation de tous les parcours de soins éducatifs et l’analyse des temps dédiés à cette activité, et de nouveaux formats de formation. « L’UTEP n’existerait pas sans l’investissement des équipes qui tentent de maintenir au quotidien cette activité intégrée dans les soins dans des contextes organisationnels parfois compliqués » conclut Maryline Bourgoin. S. Marchand
POINT D’ÉTAPE SUR
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Encore une belle Fête de la science
au CHRU ! Plusieurs centaines de privilégiés ont pu découvrir les coulisses de l’Hôpital à l’occasion des portes ouvertes de la Fête de la science du 5 au 11 octobre. Retour en images sur cette semaine mouvementée !
Les cuisines du CHRU
Le caisson hyperbare
Le centre de biologie
La salle hybride
Les enfants ont désormais leur livret d’accueil ! Afin d’améliorer l’accueil des jeunes patients en dédramatisant l’hospitalisation, la Délégation à la Communication a travaillé avec les professionnels des services de pédiatrie (cadres, puéricultrices, hôtesses, éducatrices …) à l’élaboration d’un support d’information entièrement adapté aux enfants. Le livret d’accueil illustré « Ton séjour à l’hôpital », fruit de cette collaboration, est aujourd’hui disponible. Entièrement personnalisable, ce livret permet à l’enfant de conserver le lien entre l’hôpital et la maison. Il l’aide à mieux appréhender l’hôpital en lui expliquant, de manière ludique et à travers les personnages d’Adrien, Chloé et Flip le doudou, le déroulement d’une journée à l’hôpital. Contact - Novembre/Décembre/Janvier 2015 - 2016
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çA LA SCIENCE SE PASSE ICI AVANCE Le Pavillon Paul Boulanger revisité
Jusqu’alors installés à l’Institut Hippocrate, 4 services du CHRU ont déménagés au Pavillon Paul Boulanger : le Centre Régional de Diagnostic des Troubles de l’Apprentissage (CRDTA / Pôle Enfant), le Centre de Référence des Maladies Rares (CRMR) / Pôle Enfant), l’Unité d’Évaluation Diagnostic (UED / Pôle Psychiatrie) et le laboratoire de virologie (Pôle Biologie, pathologie, génétique). « Les deux étages du pavillon Paul Boulanger étaient vides depuis quelques années » nous apprend Estelle De Paepe, architecte au Département des Ressources Physiques du CHRU. « Les travaux de rénovation se sont déroulés d’août 2014 à janvier 2015 ». Accompagnés par la Coordination Générale des Pôles Hôteliers et de la Délégation du Système d’Information, les 3 organismes ont mis en place un planning de déménagement très serré pour
éviter d’interrompe l’activité des services concernés. Ce projet a permis aux différents services de consultations pour enfants de « regrouper les trois équipes sur un même niveau, formant ainsi une unité de lieu plus harmonieuse et rendant plus lisible la collaboration entre la neuropédiatrie et la pédopsychiatrie» nous indique le Professeur Louis Vallée. Situé devant l’hôpital Albert Calmette, le bâtiment Paul Boulanger offre une position plus centrale aux services qui l’ont investi et « qui bénéficient d’une meilleure visibilité dans le paysage du CHRU de Lille » conclut Estelle De Paepe. Les autres niveaux sont actuellement occupés par la Maison de Santé Universitaire, la Bibliothèque Universitaire, Neurodev et le CRA (Centre Ressources Autisme). F. Delforge
Un nouveau système de production de froid pour les cuisines Dans le cadre de la réglementation européenne sur les fluides frigorigènes, le CHRU a équipé ses cuisines d’un nouveau système de production frigorifique. Patrick Tournepiche, Chargé d’Opérations, explique que « les fluides chlorofluorocarbonés ont été interdits afin de limiter les effets négatifs sur la couche d’ozone et pour limiter le phénomène de réchauffement de l’atmosphère. En 2015, les fluides hydrochlorofluorocarbonés ont aussi été interdits. Aujourd’hui, le nouveau système de froid utilise des fluides moins dangereux pour la planète ». Pendant les 7 mois de travaux, la difficulté a été de changer le matériel sans entraver la production des cuisines. « Les travaux ont été intenses à l’Unité de Production Centrale (UPC) » continue Patrick Tournepiche. « Cette
unité tourne 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. C’est comme changer le moteur d’une voiture de course sans pouvoir l’arrêter ». Les équipes de restauration ont fait preuve d’une implication et d’une patience remarquables pour mener ce projet de front avec leur activité. Les capacités de refroidissement n’étant pas assurées à 100% pendant cette période, « nous avons adapté nos menus en conséquence » précise Cécile Gobe, coordinatrice du secteur restauration. « Aujourd’hui, ces travaux ont permis d’optimiser certaines conditions de travail tout en réduisant les risques d’effets négatifs pour la planète ».
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F. Delforge Une installation spectaculaire du nouveau système de production de froid
Vague bleue sur la course de la Braderie !
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PALMARÈS DES HÔPITAUX LES AS DE LA RECHERCHE SUR L’AVC
350 coureurs du CHRU se sont mobilisés
Même les patients ont pu participer
Une déferlante bleue a envahi la course de la braderie de Lille le 4 septembre dernier. Vous avez été près de 350 coureurs, issus de tous les métiers du CHRU, novices et coureurs chevronnés, à porter les couleurs du CHRU de Lille pour les courses du 10 kms et le semi-marathon. Une mobilisation qui a permis au CHRU de monter sur la 2ème place du podium du challenge des entreprises de plus de 500 salariés, juste derrière la SNCF. CONTACT adresse ses félicitations à tous les coureurs, avec une mention spéciale pour nos 3 premiers athlètes : De la course du 10 km : Catégorie femme : Valérie LABBE,Tiffany PASTOUREL, Louise PLUMAS Catégorie homme : David SANTERRE, Louis BERTIN et Thierry SAUTIERE
Pour la première fois, le magazine l’Express a publié un palmarès national de la performance des établissements dans le domaine des publications scientifiques et des essais cliniques. Le CHRU de Lille se positionne en 3ème position.
Obésité et Habitat Une recherche inédite est menée dans la région - où 1 habitant sur 5 souffre d’obésité - sur les liens entre l’obésité et l’habitat. Cette étude, issue d’un appel à projets « Chercheurs-Citoyens » de la Région Nord-Pas-de-Calais réalisée par le Pr François Pattou et le Dr Hélène Verkindt du Service de Chirurgie Générale et Endocrinienne du CHRU de Lille et Catherine Clarisse, Architecte et chercheuse au LACTH, a été présentée le 21 mai dernier à l’occasion de la Journée Européenne de l’Obésité.
Du semi-marathon : Catégorie femme : Valérie DELASALLE, Sylvie ANDRE et Emilie TOURTEAU Catégorie homme : Laurent SLEGHEM, Romain BOURIQUET et Olivier COMBAUX Nouveau challenge pour l’édition 2016 : chaque coureur du CHRU parraine un collègue. L’objectif : monter sur la première place du podium du challenge entreprises. Rendez-vous le 3 septembre 2016 pour relever le défi ! A. Rendu Contact Contact - Novembre/Décembre/Janvier - Octobre/Novembre/Décembre 2015 - 2016 2015
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çA LA SCIENCE SE PASSE ICI AVANCE
Le CHRU mobilisé pour
octobre rose ! A l’occasion d’octobre rose - mois de sensibilisation au dépistage organisé du cancer du sein - différentes manifestations « roses » ont été organisées sur le campus hospitalier à destination des professionnels et du grand public. Contact revient sur ces différents évènements en image. Le service d’imagerie de la femme, l’Aire Cancers et la Maison des Usagers, en partenariat avec les mutuelles hospitalières MNH, SMH et MACSF se sont mobilisés tout au long du mois pour sensibiliser sur l’importance du dépistage du cancer du sein, à travers un programme varié !
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Sport nature et Mucoviscidose : Un rendez-vous à ciel ouvert
Depuis plus d’un an, le Centre de Ressources et de Compétences pour la Mucoviscidose adulte de Lille (CRCM) organise des journées d’éducation thérapeutique. Pour la première fois, le CRCM sort de ses murs en organisant « Sport nature et Mucoviscidose » au Parc Marcel Cabiddu de Wingles. Rencontre avec Johan Godin, Enseignant en Activité Physique Adaptée du CRCM. La mucoviscidose est une maladie pulmonaire chronique qui demande aux patients un suivi médical régulier dans un centre spécialisé. Le CRCM de Lille propose à ses patients une prise en charge pluridisciplinaire qui laisse une grande place aux activités physiques et sportives. Dans le cadre d’un programme d’éducation thérapeutique, ces activités visent à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique.
Une journée sportive pour les patients du centre pour la Mucoviscidose
L’activité sportive pour lutter contre la maladie Au cours de cette journée, 9 patients âgés de 20 à 35 ans se sont essayés au tir à l’arc et à la course d’orientation. « L’objectif est de promouvoir l’activité physique » explique Johan Godin. « Via ce programme d’éducation thérapeutique, on souhaite déclencher une prise de conscience personnelle concernant leurs capacités ». Ces ateliers d’éducation thérapeutique permettent à l’équipe du CRCM de leurs transmettre des compétences, des savoir-faire sur l’hygiène et la diététique au quotidien. « Ces activités permettent de responsabiliser ces jeunes patients » continue Johan Godin. « Pour le tir à l’arc, chacun garde son matériel et le nettoie car les risques de contamination croisée sont grands. Concernant la course d’orientation, l’objectif pour les patients est de trouver leur seuil d’essoufflement
tout en essayant de repousser leurs limites. Ces ateliers les aident à retrouver une estime de soi ». L’éducation thérapeutique en plein air : une première pour le CRCM « Sport nature et Mucoviscidose » est la première sortie du CRCM de Lille avec ses patients. L’occasion aussi de s’adonner à des activités de groupe comme le souligne Julie, 20 ans, patiente du CRCM : « D’habitude, les activités sportives se font à l’hôpital, individuellement. Nous ne pouvons pas travailler en groupe à cause des germes. Dans un espace vert comme celui-ci, ça change du quotidien. De plus, faire des activités en groupe, c’est beaucoup plus convivial ». Afin d’encadrer au mieux cet évènement, le CRCM s’est associé à l’association Étoile des Neiges qui soutient les projets de lutte contre la mucoviscidose. « L’association a offert à chaque patient un sac de sport contenant une boussole et un cardio fréquencemètre pour la course d’orientation » précise Johan Godin. « Elle promeut régulièrement l’activité physique pour les malades et les projets collectifs comme celui-ci ». Cette expérience devrait permettre à de nouvelles sorties de voir le jour, afin de rendre les malades plus autonomes dans leurs pratiques sportives en dehors de l’hôpital. F.Delforge
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INITIATIVE LA SCIENCE AVANCE Témoignage de Nadine Régnier, Infirmière
« Le CHRU a mis à ma disposition un scooter électrique »
« J’étais infirmière en soins palliatifs, puis des problèmes de santé m’ont empêché d’exercer mon métier au lit du patient. Pour pouvoir me garder, mes cadres et le Département des ressources humaines m’ont beaucoup soutenue, et m’ont proposé un poste adapté en tenant compte de mes restrictions médicales et m’ont proposé un poste d’infirmière au sein de l’équipe mobile de soins palliatifs. Maintenant j’interviens dans les services pour donner des conseils de prise en charge des patients en fin de vie, cela suppose de nombreux déplacements. Là encore j’ai été aidée pour ce nouveau poste. Le CHRU a mis à ma disposition très rapidement un scooter électrique pour effectuer mes déplacements. Au final j’estime avoir eu beaucoup de chance de travailler dans un établissement qui soutient et accompagne les personnels en situation de handicap. »
EN SAVOIR PLUS Delphine Notebart - Référente Handicap - poste 35 959
Le CHRU s’engage pour ses professionnels handicapés Savez-vous qu’en France, 1 salarié sur 10 est en situation de handicap qu’il dissimule à ses collègues ou à son employeur ? Pourtant des dispositifs existent pour faire reconnaître le handicap, aussi peu visible soit-il, et bénéficier d’aménagements de son poste de travail. Le Département des Ressources Humaines du CHRU s’engage pour ses salariés en situation de handicap. Rencontre avec Delphine Notebart, référente handicap. CONTACT : Que recouvre la notion de handicap ? Delphine Notebart : « Il existe cinq grandes familles dans le handicap physique ou psychique : les maladies invalidantes (comme le cancer, le diabète etc.), les déficiences physiques ou motrices (les hernies discales, les troubles musculo-squelettiques etc.), les déficiences sensorielles (malvoyances, troubles de l’audition etc.), les déficiences psychiques (dépression, anorexie etc.) et les déficiences intellectuelles (troubles de la lecture, de l’attention
etc.). Ce sont toutes ces pathologies qui peuvent donner lieu à une reconnaissance du handicap. » CONTACT : Pourquoi faire reconnaître son handicap sur son lieu de travail ? Delphine Notebart : « Se faire reconnaître auprès de son employeur en tant que travailleur handicapé permet au salarié de bénéficier d’aménagements techniques ou organisationnels au niveau de son poste de travail afin
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de compenser le handicap et ainsi favoriser le maintien dans l’emploi, et d’aménagement des épreuves de concours. Ces aménagements peuvent être demandés par le salarié au moment où il en ressent le besoin, et pour tout type de handicap, aussi peu visible soit-il. » CONTACT : Que doivent faire les salariés concernés ? Delphine Notebart : « Les salariés qui se sentent concernés
ne doivent pas hésiter à se renseigner sur cette démarche, pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Je suis là pour les guider dans leurs démarches, en sachant que la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est attribuée de façon temporaire pour une période allant de 2 à 5 ans en fonction du handicap. » Propos recueillis par A. Rendu
INITIATIVE
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Accompagner les jeunes patients dans leur scolarité Suivre une scolarité en étant hospitalisé n’est pas facile. Dans une volonté d’accompagnement de la scolarité des jeunes patients, le CHRU de Lille et l’Éducation Nationale leur proposent de suivre des cours à l’hôpital et de passer les examens du cycle secondaire.
EN SAVOIR PLUS Guillaume Deraedt Responsable de la Sécurité du Système d’Information du CHRU Tél. : 03 20 44 41 00
depuis septembre dernier plusieurs bornes de décontamination de médias amovibles sont à votreAdisposition l’hôpital on peut aussi étudier
Donner des cours aux enfants hospitalisés
Jeanne de Flandre : le centre d’examen du CHRU
« Les enfants concernés par le programme souffrent de maladies chroniques » entame Anne Delattre, enseignante coordonnatrice de l’Éducation Nationale et professeur de Mathématiques. « À l’hôpital Jeanne de Flandre, les enseignants s’occupent d’élèves de la maternelle à la terminale. Nous sommes tous détachés par l’Education Nationale, nommés sur le pôle pédiatrie du CHRU de Lille ». Pour assurer les cours, les enseignants s’adaptent au programme suivi par les patients. « Malgré leurs pathologies, les patients sont tous inscrits dans un établissement scolaire » explique Dominique Debriffe, professeur des écoles. « Nous faisons en sorte qu’il n’y ait pas de rupture dans leur apprentissage ». L’hôpital Jeanne de Flandre propose des cours de Français, de Maths et d’Anglais. Compte tenu de la nature de certaines pathologies, les cours sont généralement suivis dans la chambre du patient. Nirina Zidzou, professeur de Français, propose une alternative : « Nous concevons en groupe un journal mensuel » explique l’enseignante. « Nous nous organisons en comité de rédaction et travaillons sur des sujets d’actualité ou sur la vie à l’hôpital. Ainsi, le patient vient à notre rencontre, comme n’importe quel élève qui part de chez lui pour aller à l’école ». Pour l’année scolaire 2014/2015, environ 130 patients du CHRU ont été suivis par l’équipe d’enseignants.
En période d’examen, les jeunes patients peuvent passer leur brevet ou leur baccalauréat à la Maison des Enfants, située à Jeanne de Flandre. « Ce sont les mêmes sujets que l’on retrouve dans tous les collèges et lycées de France » développe Anne Delattre. « Seules les conditions de passage peuvent différer selon la pathologie du candidat : isolement, composition dans le lit, dans un fauteuil. Certains bénéficient d’aménagements horaires comme dans les autres centres : tierstemps, secrétariat». F.Delforge À la sortie des épreuves du brevet des collèges… Manon : « Ça fait quelques mois que je suis hospitalisée. Comme je n’ai pas eu l’occasion de retourner au collège, j’ai suivi des cours ici. Je suis contente d’avoir pu passer le brevet à l’hôpital ». Baptiste : « J’ai suivi des cours avec les profs de l’hôpital mais aussi chez moi avec d’autres intervenants. C’est bien de pouvoir passer le brevet dans ces conditions ». Justine : « Je suis revenue d’urgence à l’hôpital une semaine avant le brevet après plusieurs mois d’hospitalisation. Heureusement que j’ai pu le passer ici ! J’avais révisé, ça m’aurait embêté de devoir le repasser après les vacances ».
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CULTURE ET MÉMOIRE LA SCIENCE AVANCE
Crédits Photos : photos Maxime Dufour, Design For Change, Chloé Adelheim.
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LA CULTURE POUR Penser et réinventer la métropole de demain
Le projet « Brigade du Nord » soutenu par le CHRU de Lille remporte le deuxième prix du concours international Design For Change ! A l’heure où chacun est connecté et où la Silver Economy prédomine, réfléchir ensemble aux modes de vie, dessiner de nouveaux rapports à la société et à la ville et offrir à tout citoyen de (re)devenir acteur du développement urbain s’inscrit pleinement dans la politique culturelle du CHRU. Aussi, quand à l’issue du séminaire organisé en octobre 2014 par Design For Change-Lille Design, Chloé Adelheim et Aurore Lopez, toutes deux étudiantes à l’Ecole Nationale Supérieure de Création industrielle (ENSCI) – Les Ateliers à Paris, ont poussé la porte de la Direction des affaires culturelles pour présenter leur projet, la décision de collaborer s’est rapidement imposée, en lien avec l’Hôpital gériatrique les Bateliers. Des trois thématiques proposées, l’influence du climat sur le mode de vie, le textile appliqué à la mobilité, la restauration collective, c’est cette dernière qui a semblé la plus pertinente pour illustrer quelles relations subsistaient pour
les personnes âgées et quelle était la place que leur réservait notre société. Partant du questionnement « Comment la nourriture peut apporter du sens dans le quotidien des personnes âgées ? », ce projet allie socialisation, ouverture, transmission et plaisir. Au fil des rencontres, « Brigade du Nord » est ainsi devenu un dispositif qui rassemble différents acteurs de la métropole lilloise (l’IAE via les bénévoles de l’Association Enactus, Clément Marot, les Jardins de Cocagne, l’association du Festival du Cinéma Européen de Lille) pour construire une communauté solidaire et responsable autour de moments culinaires, transgénérationnels et conviviaux se traduisant par la tenue
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d’un marché hebdomadaire aux Bateliers, des dîners-ciné, une fête de la soupe, la réalisation de repas gastronomiques et de cours de cuisine. Une initiative citoyenne portée sur une transition sociale, énergétique, écologique et alimentaire Le 26 novembre 2016, dans le prestigieux amphithéâtre de l’ENSAIT à Roubaix, Chloé Adelheim et Renaud Bertrand ont reçu le trophée des mains des membres du jury qui ont salué un « projet de design social réussi, montrant un réel travail de partenariat et d’investissement sur le terrain, s’emparant de problématiques essentielles pour la collectivité. »
L’expérimentation débutera début 2016 avec la mise en œuvre d’une plateforme facilitant la communication des partenaires, la pérennisation puis la croissance des projets. Outre l’innovation, ce prix salue l’ouverture sur la ville, la visibilité et la voix des résidents. Il relaie l’interrogation portée par Guillaume Le Blanc en introduction de la journée « Espèces d’espaces, voyages en hospitalité » qui s’est tenue le 1er décembre à l’Institut Gernez Rieux (à suivre dans le prochain numéro de Contact) : « Peut-on vivre ensemble si on est invisible aux autres ? » K. Fraysse
ASTUCE DE L’ INVITÉ
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DE CONGÉS
le CHRU s’organise Fin 2014, le personnel du service de neurologie s’est spontanément mobilisé pour offrir une centaine de jours de congés à une aide-soignante dont la fille était atteinte d’une maladie grave. Depuis, plusieurs autres services ont initié des actions similaires, incitant le CHRU à renforcer l’accompagnement de ces démarches de solidarité. Rencontre avec Rodolphe Soulié, Directeur Adjoint au Département des Ressources Humaines. Mathys, au cœur d’une loi Pendant quatre ans, Mathys, 10 ans, s’est battu contre un cancer du foie. Pour l’accompagner, son père avait reçu 170 jours de congés de ses collègues. Cet élan de générosité très médiatisé a conduit à légiférer sur le don de congés. En effet, la loi Mathys du 9 mai 2014, autorise un salarié à «renoncer anonymement et sans contrepartie, avec l’accord de l’employeur, à des jours de repos au bénéfice d’un autre salarié de l’entreprise ayant la charge d’un enfant âgé de moins de vingt
ans atteint d’une maladie, d’un handicap ou victime d’un accident ». Une générosité made in CHRU Au CHRU de Lille, en 2014, une première initiative avait été remarquée dans le service de neurologie pour une aide-soignante qui a bénéficié de la générosité de ses collègues et a pu passer une centaine de jours aux côtés de sa fille. Réservé dans un premier temps aux salariés du secteur privé, le don de congés est, depuis mai 2015 également autorisé pour les fonctionnaires.
Selon Rodolphe Soulié, Directeur Adjoint du Département des ressources humaines au CHRU de Lille, « cette première expérience de don de congés a permis au CHRU d’encadrer cette démarche pour l’accompagner au mieux. Il était nécessaire de définir le périmètre de ces dons dans l’intérêt à la fois du bénéficiaire et du donneur ». Depuis, cinq démarches de dons ont été recensées. Donner du temps, mais comment ? Au CHRU, le périmètre du don
de congés est désormais possible pour les personnes ayant un proche atteint d’une maladie grave ou en fin de vie, ou dont le conjoint est décédé. « Chaque personne souhaitant faire don de ses congés dans une limite de 5 jours, peut en adresser la demande écrite et confidentielle au Directeur des Ressources Humaines », précise Rodolphe Soulié. « Comme pour d’autres dons, le bénéficiaire ne connaitra pas l’identité des donneurs. C’est un véritable acte de générosité solidaire ». Inès Jiqqir
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24 HEURES AVEC
Etre psychologue au CHRU Intégrés aux équipes soignantes, les psychologues accompagnent, dans chacun des 16 pôles d’activité du CHRU, et en fonction de leur spécialisation, les patients dans leur parcours face à la maladie. Rencontre avec Carole Auge, Hélène Picavez et Elisabeth Schaeffer, psychologues cliniciennes du pôle de psychiatrie et coordinatrices de la structuration des psychologues au CHRU de Lille. Contact : En quoi consiste le métier de psychologue en milieu hospitalier ? Carole Auge, Hélène Picavez et Elisabeth Schaeffer : « Notre métier promeut l’autonomie psychique de la personne. C’est pourquoi la psychologie analyse au cas par cas. Nous avons une responsabilité quant à la préservation de la subjectivité des patients dans la prise en charge. Par exemple, une personne atteinte d’un cancer n’aura pas la même façon de le vivre qu’une autre. C’est cette singularité que le psychologue doit pouvoir préserver. Nous prenons ainsi en compte les rapports entre la vie psychique des patients et les comportements individuels ou collectifs. »
du fonctionnement psychique du patient, d’entretiens individuels et de groupes, de mise en place et animation d’activités thérapeutiques, d’évaluation, de bilans psychologiques... Auprès des équipes soignantes, nous assurons des missions de supervision institutionnelle ou clinique, de reprises cliniques d’activités thérapeutiques… Nous avons également des missions de formation, de recherche et d’enseignement. » Contact : Comment la profession évolue-t-elle au CHRU de Lille ? C.A, H.P, E.S : « Nous sommes près de 160 psychologues au CHRU, répartis au sein
des 16 pôles. Diplômés de sciences humaines, les psychologues ne sont ni médicaux ni paramédicaux. Au CHRU de Lille, Franck Bottin, qui est également directeur du pôle de psychiatrie, est directeur référent des psychologues. Depuis l’année dernière, nous travaillons sur la mise en place d’une coordination des psychologues. L’idée est d’installer une complémentarité entre notre savoir faire et celui des équipes soignantes avec lesquelles nous travaillons au quotidien ».
Contact : Quelles sont vos missions ? C.A, H.P, E.S : « En fonction de la spécialisation que nous avons choisie (psychologie clinique et psychopathologie d’orientation analytique, comportementale… psychologie de la santé, neuropsychologie...),nous exerçons des missions de contribution au diagnostic Le collège des psychologues du CHRU
F. Delforge
Un collège des psychologues au CHRU de Lille Au CHRU de Lille, le collège des psychologues existe depuis les années 90. En 2012, dans le cadre d’une expérimentation nationale, une circulaire du Ministère de la Santé propose officiellement aux psychologues de se regrouper afin de permettre une meilleure lisibilité de leurs missions. Cette opportunité doit permettre aux psychologues d’assurer une meilleure prise en charge des patients, d’accéder à de meilleures opportunités de recherche, et d’apporter l’éclairage de la psychologie dans les réflexions des projets transversaux.