Havanoscope

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15 € /Bel./Lux. : 15,70 €/Italie : 15,20 €/Suisse : 30 CHF/Portugal : 16 €/Dom. Surf : 15,90 €/Andorre : 15 €/Cambodge : 22 USD/Polynésie : 2000 CFP/Can. : 24 CAD/USA : 23,50 USD

L’Amateur de Cigare • N° 91 • NOVEMBRE/DÉCEMBRE

2012

Couverture Havanoscope 2013 def _Amateur 18/10/12 09:22 Page1

l’amateur de cigare

2013 PARTAGAS AU TOP ET DÉGUSTATION DE TOUS LES HAVANES DISPONIBLES DANS LE MONDE

LE PALMARÈS

2013

LES NOUVEAUX HAVANES

LA REVANCHE DES MODESTES FONSECA, LA FLOR DE CANO… C’EST LE MOMENT DE LES REDÉCOUVRIR

LE CIGARE À CUBA FAITES LE PLEIN DE NOUVELLES ADRESSES

No 91 – novembre/décembre 2012


ABÉCÉDAIRE

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Où cultive-t-on vraiment les feuilles des havanes, qu’est-ce que le fameux « tabac noir cubain », comment le havane est-il fabriqué aujourd’hui, se bonifie-t-il en vieillissant… ? Réponses actualisées à toutes les questions que vous vous posez.

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ABÉCÉDAIRE  LE HAVANE DE A À Z

A

est un facteur déterminant. Des grains et des particules dépend le pouvoir filtrant de la terre.

Le tabac noir cubain

ADN du havane Climat, sol, variétés de tabac, savoir-faire des hommes sont les quatre composantes qui définissent les caractères sensoriels du havane et expliquent la fragrance exceptionnelle des feuilles de tabac de la Vuelta Abajo.

Le climat En matière de climat, la caractéristique fondamentale, celle qui détermine souvent la qualité du millésime, est l’amplitude thermique. Toujours forte dans les régions de culture des feuilles de havanes, elle est idéale quand la température diurne est de 26 à 28 °C et la température nocturne de 14 à 15 °C. À Cuba, seule la Vuelta Abajo, à l’ouest de l’île, peut se prévaloir de telles conditions. La culture du tabac s’effectue entre octobre et février, à un moment où les fronts froids en provenance du nord des États-Unis et du Canada se heurtent à la Vuelta Abajo. La « fenêtre » météorologique dont il faut profiter est le moment intermédiaire entre l’hiver et l’été. La fraîcheur est capitale. Il n’existe nulle part sous ces latitudes des mois de décembre et de janvier aussi frais. Ces températures peuvent se maintenir jusqu’en février, qui est la période de la récolte. Le climat est sans doute une marque de la prédestination cubaine, c’est probablement le facteur qualificatif le plus décisif.

Le sol La culture du tabac ne s’accommode pas de tous les terrains. Les premiers vegueros de la Vuelta Abajo ont eu tôt fait d’occuper les meilleures parcelles de la région de Pinar del Río. Ils ont choisi des sols sablonneux, pas trop riches en matières organiques et bien drainés. La granulométrie 6 L’Amateur de Cigare

Au début du XXe siècle, et grâce aux progrès de la recherche botanique, la science permet d’étudier la riche gamme de semences utilisées jusqu’alors dans la culture du tabac brun cubain. Les botanistes se fixent deux objectifs : identifier les caractéristiques de la semence originale garantissant le goût cubain classique, et mettre au point des variétés résistant aux nombreuses maladies qui s’attaquent aux plantations. Et c’est ainsi que naît, en 1907, la variété baptisée habanensis. D’autres recherches indépendantes se poursuivent jusqu’en 1937, date à laquelle l’industrie du tabac crée sa première station de recherche expérimentale, à San Juan y Martínez. Quatre ans plus tard, une nouvelle variété de graine, appelée criollo, est introduite. Aujourd’hui encore, elle demeure la mère de toutes les semences modernes homologuées pour la culture du tabac destiné au havane. Peu de temps après, et à partir du criollo, une autre variété destinée à la production de feuilles de cape est mise au point. Elle prend le nom de corojo, en hommage à la plantation où elle a été testée pour la première fois. Les variétés actuelles, habanera 2000, criollo 98 ou corojo 99, sont issues du criollo et du corojo originels. Aujourd’hui, l’Institut de recherches du tabac (Instituto de Investigaciones del Tabaco), équipé de quatre stations expérimentales, contrôle la totalité des semences dont les planteurs ont besoin.

Le savoir-faire C’est le facteur le plus impalpable, le plus indéfinissable. Sans l’esprit inventif des vegueros, leur résistance aux contraintes physiques, la Vuelta Abajo n’existerait pas. C’est l’homme qui a identifié les particularités climatiques et révélé ce terroir exceptionnel. Ce fut un long et délicat travail d’adaptation. Depuis le XVIIIe siècle, cette tradition transmise par des générations de vegueros a créé des habitudes ancrées dans le patrimoine culturel de la région. Consciente de cette exception, la révolution castriste n’a jamais voulu toucher dans le domaine du tabac à la propriété individuelle. Les vegueros sont restés propriétaires de leurs parcelles même si l’État cubain est leur seul client. Les innovations les plus récentes les conduisent aujourd’hui à adopter des méthodes de culture plus écologiques.

Allumer Utilisez une grande allumette (90 mm de long) ou un briquet fonctionnant au gaz. Portez la flamme au pied du module choisi. Mettez le cigare à la bouche, aspirez lentement en éloignant la flamme

de 2 à 3 cm du pied, faites lentement pivoter le cigare, sans cesser l’allumage. L’incandescence doit être plane et uniforme. Le fait de tirer doucement au début (trois à quatre fois), puis d’aspirer profondément est capital. Cette dernière opération provoque le mélange de la fumée et de la salive. L’association précipite et révèle les arômes ainsi que la puissance. Conduisez votre cigare lentement. Briquet à essence ou bougie sont à proscrire, car le havane est un formidable capteur d’odeurs. La mode est aujourd’hui au briquet-torche. Ce minichalumeau, très puissant, a ses adeptes et ses détracteurs. Les arguments des uns et des autres se défendent. L’allumage est certes plus aisé : on embrase tripe et cape en même temps et on est tout de suite « au cœur » du cigare. Toutefois, cette mise à feu peut être agressive et carboniser brutalement les feuilles de tabac. Cet embrasement « à la hussarde » risque de creuser des cratères nuisant à l’homogénéité du foyer. Le chalumeau peut s’avérer en revanche très utile pour rallumer le puro éteint. Il reste que ce lanceflammes peut dénoter un manque de tact à l’égard d’un produit noble et fragile, qui exige des préliminaires plus raffinés.

B Boîtes

Les havanes sont disponibles en trois grands types de conditionnement : – les boîtes traditionnelles de 25 cigares ; – les cabinets (boîtes à glissière) de 25 ou 50 ; – les étuis de 1, 3, 5 ou 10 unités.


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C

des combustibilités, le cigare se consume de façon régulière. Sinon, il se creuse en cratère (cape et sous-cape trop peu combustibles par rapport à la tripe) ou au contraire en dôme, ce qui est cependant moins grave.

Cape

Mauvaise combustion

C’est la peau du cigare. Son apparence peut vous influencer. Si elle ne constitue pas l’essentiel du havane – la cape ne compte en réalité qu’en fonction de son poids (au mieux 3 % du cigare) –, sa qualité est loin d’être négligeable. Elle influe sur la combustion du cigare, sur la cendre, et joue un peu le rôle de révélateur, comme le sel dans un plat. La cape est ce qui brûle en premier lorsqu’on allume une vitole. Comme la sous-cape, elle se consume plus facilement que la tripe, même si la température de combustion est plus élevée au cœur du cigare qu’à sa périphérie. Toutefois, une belle cape n’est pas toujours celle que l’on croit. Il ne faut pas attacher trop d’importance à sa couleur. L’aspect foncé n’a absolument rien à voir avec la puissance, et une cape claire n’est en aucune façon synonyme de légèreté. La présence de taches n’est pas grave. Il ne s’agit pas de signes de moisissure mais de points de concentration de l’eau. Les lignes piquetées qu’on aperçoit ne constituent pas un problème ; ce sont les veines latérales de la feuille, plus ou moins prononcées. L’important, c’est le gras. Une cape huileuse est souvent un signe de qualité.

Si elles sont de grande qualité, les feuilles cubaines n’ont pas une combustion naturellement aisée. En outre, une feuille trop jeune se consume difficilement, d’où l’importance des stocks et du vieillissement, problèmes auxquels les Cubains se sont sérieusement attaqués. Il arrive également que certaines récoltes produisent des feuilles de cape plus épaisses, qui brûlent avec peine. Afin de résoudre les problèmes de combustion qui ont affecté les havanes il y a quelques années, des machines à contrôler le tirage ont peu à peu été implantées dans toutes les manufactures cubaines. Ces appareils permettent de vérifier le tirage au stade de la poupée et d’identifier les défauts de combustion. Ce n’est qu’après cette opération que le cigare est capé. La mauvaise combustion d’un cigare peut aussi être due à des fautes de construction commises par le torcedor. Le havane ressemble alors à une vilaine carotte, semble taillé en biseau, ne se consume plus que d’un côté... Les défauts les plus courants sont le cigare empalmado : les feuilles de la tripe sont empilées les unes sur les autres au lieu d’être roulées séparément les unes à côté des autres ; retorcido : les feuilles de la tripe sont vrillées au lieu de former des plis parallèles qui s’ouvrent et se ferment naturellement, à la manière d’un accordéon. Dans le vocabulaire de la fabrique, on utilise aussi l’adjectif fofo pour qualifier des havanes trop mous, mal remplis et manquant de consistance. Si la pièce n’est pas trop défectueuse, on peut tenter de rétablir une combustion régulière en mouillant la cape – sous la partie qui se consume trop vite – avec de l’eau fraîche ou de la salive. Ainsi, la combustion, ralentie à cet endroit, peut-elle se rééquilibrer.

Combustion Combustion et tirage Quand on fume un cigare, la température est plus élevée – et donc la combustion plus rapide – au centre du cylindre qu’à la périphérie. C’est pourquoi la feuille de sous-cape doit être plus combustible que les feuilles de tripe et la feuille de cape plus que la sous-cape. De la tripe à la cape, la combustibilité doit être croissante. Avec un bon équilibre

Conserver Conserver correctement son cigare, c’est d’abord comprendre le rôle de l’humidité. Elle a pour effet de garantir le goût du cigare et de préserver son bel aspect à celui-ci. Lorsqu’un cigare est trop sec, sa cape risque de se déchirer. Il se consume très vite et, bien souvent, on accusera une sensation de piquant et d’âcreté. En revanche, un cigare trop humide brûlera assez lentement, au risque de s’éteindre souvent. Saturé d’eau, il ne pourra développer tous ses arômes. Une fumée âcre et lourde s’en dégagera. Pis encore, il risquera de moisir. Il est donc impératif, pour déguster vos cigares dans les

meilleures conditions, de maîtriser l’humidité relative. Celle-ci doit avoisiner les 70 %. Attention toutefois, les températures élevées sont favorables au développement des parasites du tabac. Si vous le pouvez, respectez une température de 16 à 18 °C et ne dépassez jamais 20 °C. En tout état de cause, suivez ces quelques conseils : – Si vous ne possédez pas d’humidor, conservez vos cigares dans leur boîte d’origine dans un endroit frais, aéré et à l’abri de la lumière, en attendant de les mettre dans une cave digne de ce nom. Ne les laissez pas plus de dix jours en stand-by. Autant que possible, enveloppez les boîtes dans une serviette humide. – Ne placez en aucun cas vos cigares dans le réfrigérateur. Ils en fixeraient toutes les odeurs. – Si vous avez un humidor, retenez que le niveau d’hygrométrie idéal est de 70 %. Maintenez-le stable et surveillez-le à l’aide d’un simple hygromètre. – Pour l’entretien de vos humidors, préférez de l’eau distillée ou déminéralisée à l’eau du robinet, qui contient beaucoup trop de bactéries. Changez-la régulièrement. – Pensez à ouvrir une fois par semaine votre humidor afin d’en régénérer l’air et changez vos cigares de place. – Adaptez votre système d’humidification à votre consommation. Chaque humidificateur est conçu pour un nombre de cigares précis (50, 100, etc.). – Pour une meilleure humidification, il est préférable, le cas échéant, de retirer l’emballage Cellophane des cigares et de dévisser le bouchon des tubes métalliques.

Constituer sa cave À partir d’un cigare que vous appréciez, l’Epicure N° 2 de Hoyo de Monterrey (robusto), par exemple, achetez dans la même marque d’autres modules comme le Hoyo des Dieux (grand corona) ou le Hoyo du Député (petit L’Amateur de Cigare 7

ABÉCÉDAIRE

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DÉGUSTATION

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La saison 2013 consacre Partagas. Au meilleur de sa forme, la marque cubaine capitalise les cigares notés à cinq bagues et l’ingéniosité de nouveaux modules. Les amateurs ne s’y trompent pas : détrônant le Montecristo N°4, le Partagas D4 est devenu le havane le plus vendu au monde.

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DÉGUSTATION  BOLIVAR

BOLIVAR Pas de bouleversement au sein de cette maison qui pratique la discrétion et la continuité. La plupart des pièces sont à leur place, souvent soignées, le plus fréquemment drapées dans la cape chocolat qui sert de drapeau au label. S’il y a quelques couacs (chute de l’emblématique et respectable robusto Royal Coronas), il y a aussi quelques bonnes nouvelles (hausse du beau churchill Coronas Gigantes qui arrache cinq bagues). Dans l’ensemble, ces mouvements sont assez logiques et ne remettent pas en cause le très classique catalogue Bolivar. Attention cependant à ce que cette belle stabilité ne se transforme pas en immobilisme !

Bolivar La date de naissance officielle de la marque Bolivar est 1921. Mais on a tout lieu de penser que ce label, créé par Fernández Rocha, existait au tout début du XXe siècle (1901). Son nom, qui fait référence au libérateur de l’Amérique latine, se rapporte à l’alors toute récente émancipation de Cuba, devenue indépendante en 1902. Entre les deux guerres, dirigée par Rafael García et possédant neuf propriétés, dont El Rosario, Violeta Cinetina et la Covadonga, Bolivar jouit d’une bonne réputation. Mais la marque, très emblématique du terroir cubain, subit un sort analogue à celui de La Gloria Cubana et passe sous le contrôle de Cifuentes en 1944. Dès les années 1960, les cigares sont fabriqués à la manufacture Partagas. Le Libertador (Éditions régionales 2006 et 2007 pour le marché français) puis le Petit Libertador (Édition régionale 2008 pour le marché français) lui ont redonné un petit éclat.

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Bolivar

Bolivar

Belicosos Finos

Bolivar Tubos N° 1

140 mm × Ø 20,64 mm Figurado (campanas)

142 mm × Ø 16,67 mm Corona (coronas)

F : 11,60 € ; D : 10,70 € ; AND : 7,42 € ; BNL : 11,7 € ; C :4,91 €, (6,35 CUC) ; GB : 21,09 € (16,90 £) ; I : 12,40 € ; P : 10,15 € ; CH : 12,22 € (14,80 FS)

F : 9,60 € ; D : 9,90 € ; C :4,35 €, (5,75 CUC) ; SP : 7,65 € ; GB : 17,47 € (14 £)

Amateurs

Il avait chuté la saison passée et ne parvient pas à remonter au-dessus de la moyenne. Les qualités aromatiques offertes par ce superbe obus manquent en effet de profondeur et de densité. Esthétiquement, le Belicosos Finos est un beau cigare à l’architecture homogène et bien dessinée. À cru, la vitole délivre des touches d’épices, de bois et de suint. L’allumage se déroule sans anicroche. La fumée est généreuse, portée par un ensemble parfaitement ventilé. Les arômes terreux (tourbe fraîche) dominent, épaulés par des notes boisées assez luxueuses, le tout étant arrondi par du cacao noir. L’emprise gustative est réelle mais manque de fondu et de suavité. L’obus demeure toutefois un peu trop monocolore. Attention au retour de puissance au final qui peut surprendre les palais les moins avertis !

Pour tous

Ce corona ne parvient pas à accrocher la moyenne, sa prestation d’ensemble étant trop limitée, voire décevante. Une fois sorti de son tube, il dévoile une architecture soignée. La cape est lisse, grasse et bien posée. Le corps est rond et compact. L’allumage est lent et harmonieux. La vitole déploie des touches boisées et herbacées assez vite relevées par un soupçon de café torréfié. La puissance est toutefois plus débridée, moins domestiquée que naguère. Ce déséquilibre puissance/arômes nuit à la créativité du Bolivar qui a tendance à faire du surplace. Une prestation modeste.


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DÉGUSTATION  BOLIVAR Bolivar

Bolivar Tubos N° 2

Bolivar Tubos N° 3

Coronas Extra

129 mm × Ø 16,67 mm Petit corona (marevas)

125 mm × Ø 13,49 mm Demi-tasse (placeras)

143 mm × Ø 17,46 mm Grand corona (franciscos)

F : 8,30 € ; D : 8 € ; C :3,56 € (4,60CUC) ; GB : 14,48 € (11,60 £) ; CH : 8,25 € (10 FS)

F : 5,60 € ; D : 5,60 € ; C : 2,40 € (3,10CUC) ; SP : 4,25 € ; GB : 10,11 € (8,10 £) ; I : 6 €

F : 7,30 € ; AND : 5,52 € ; BNL : 8,50 € ; C : 3,94€ (5,10 CUC) ; P : 7,75 € ; GB : 17,35 € (13,90 £)

Pour tous

Pour tous

Pour tous

En chute dans le

Ce demi-tasse fort

En hausse la saison

Havanoscope 2012, le N° 2 ne parvient pas à se ressaisir. Son aspect n’est guère séduisant : la cape maduro est nervurée et terne. La mise en route est décevante. Les premières bouffées sont piquantes. Au fil du fumage, le havane acquiert heureusement une tonalité terreuse avant de se montrer plus expressif. Les notes de café torréfié et de fève de cacao sont alors bienvenues. Il rechute hélas en fin de partie avec un final certes puissant, mais asséchant et très monocorde.

présentable – cape soignée, toucher souple – a montré cette année moins de présence aromatique que par le passé. Il quitte donc la moyenne pour une notation à deux bagues. Après un allumage simple et rapide, le Bolivar se révèle trop amer. En rasion d’un roulage trop serré, le tirage est délicat et poussif. Quelques arômes végétaux soulignés par des pointes poivrées sont au rendezvous mais l’expression demeure fluette. Le Tubos semble pâtir d’une fabrication trop aléatoire qui le pénalise.

passée, ce grand corona conserve sa notation même si les amateurs les plus exigeants lui attribuent plutôt une notation autour de trois bagues et demie. Bien fait, bien dimensionné, doté d’une cape colorado lisse au toucher, le Coronas Extra offre un allumage rapide. Le dégustateur est vite au cœur du sujet : puissance immédiate et notes poivrées. Le rythme est enlevé. Les arômes fusent : terre, bois, cacao, poivres vert et noir… La puissance progresse constamment sans toutefois être agressive ni altérer les arômes. Voilà un havane de facture classique, très dynamique et fier de son terroir. À déconseiller aux débutants, ce Bolivar n’est jamais décevant pour les amateurs.

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