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L’AMATEUR DE CIGARE N° 108 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015
SOMMAIRE 4 5
petit journal mon premier cigare vu par Rémi Malingrëy
6
cuba-états-unis LE JOURNAL
36 les dossiers
de l’amateur Changement climatique : sale temps pour le cigare ? par Laurent Mimouni
par Una Liutkus
8
le grand format
shopping par Gabrielle Roquopolo
12 portrait
Emmanuel Riglaire Les cigares du Carlton par Louis de Torres 14 le grand entretien
saveurs Vins et alcools 44 Vert, c’est vert par Bernard Burtschy 46 Génération cocktail par Philippe Hupp
© PATRICK ROBERT
48 Open Bar par Philippe Hupp
styles 50 Voiture
Abarth Biposto
PHOTO
par Jacques Chevalier
I
Jean-Michel Ribes Cigares côté jardin par Jean-Claude Perrier
1966
695 SS
cigare
I
18 Rocky Patel
Une success story par Arthur Bourdeau 22 Ernesto Pérez-Carrillo
Après le swing par Jean-Pascal Grosso 23 Néstor Plasencia
Honduras ou Nicaragua, c’est pareil ! par Camille Sifer 26 Actualités
Les Big Four et les quatre P par Thierry Dussard 30 Javier Plantada
« Davidoff est une marque, pas un terroir » par Camille Sifer 32 Voyages
Cigares et rock‘n’roll par Jean-Pascal Grosso 34 test
Briquets de table par Hélène Tavera et Régis Colinet
54 Montres
Rock around the clock par Hervé Gallet
culture 56 Livres
Zoé Valdés par Jean-Claude Perrier 58 Les livres de L’Amateur par Béatrice Sarrot 59 Musique
Les CD de L’Amateur par Jean-Claude Perrier
Cinéma 60 Les amateurs cinéphiles par Béatrice Sarrot 61 La 21e Nuit de
L’Amateur de Cigare 64 une de plus
Chronique d’un non-fumeur par Philippe Lançon
36 tendances
l’amateur de cigare 3
le cigare à la une Pérez-Carrillo, La Historia, El Senador par Gabriel Valentin et Alban Cordier
duel à cuba Hoyo de Monterrey Petit Robustos versus Partagas Serie D No 6 par Jean-Alphonse Richard
II dégustation Nouveaux goûts : les 15 qui vont compter par Jean-Alphonse Richard, Jacques Chevalier, Una Liutkus, Arthur Adam, Gabriel Valentin, Alban Cordier et Philippe Dupont
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PETIT JOURNAL BRÈVES Tabliers
et torchons pour chefs amateurs
Entraînement
à la dégustation… pour les voyageurs
Louise Jourdan-Gassin utilise de très beaux lins lavés français et a du talent pour dénicher de jolis clichés et de charmantes illustrations d’antan. Alors, quand elle s’intéresse au cigare, on applaudit ! Une collection chic, naturelle, durable et raffinée. En vente sur le site Série limitée Louise et dans quelques bonnes maisons de France et d’Europe. Prix conseillés : 24 euros le torchon, 48 euros le tablier, 12 euros la serviette, 47 euros le sac. www.serielimiteelouise.com Accessoires
Davidoff
Fameuse marque de cigares dominicains, La Aurora, fondée en 1903, a conçu un kit d’entraînement à la dégustation : quatre coronas faits d’un seul tabac (une feuille de seco, une de volado, ou viso, et deux de ligero), un double figurado qui assemble ces quatre types de feuilles et un churchill composé d’une tête sans cape, puis de six autres parties capées successivement de feuilles élevées dans le Connecticut, au Cameroun, à Sumatra, au Brésil, aux États-Unis et en République dominicaine. Une bonne idée que ce coffret disponible aux ÉtatsUnis et au Mexique. Les amateurs européens attendront… La Aurora, Training Kit Emerald www.laaurora.com.do Globe-Trotter
Dans l’esprit de sa nouvelle gamme brésilienne Escurio (voir Grand Format, p. II) Davidoff lance une ligne d’accessoires : un briquet chalumeau, un emporte-pièce et deux étuis en cuir, l’un pour deux grandes vitoles et l’autre pour deux modules courts (seul le grand modèle sera vendu en France) Briquet : 110 € Emporte-pièce : 100 € Étui grand modèle : 110 € Saké
Le salon européen du saké et des boissons japonaises se tiendra les samedi 31 octobre et dimanche 1er novembre au Centre des congrès CAP 15, 1-13, quai de Grenelle, 75015 Paris. De 11 à 19 heures. Entrée : 15 euros. www.salon-du-sake.fr Chine
Petite annonce. À vendre, une collection complète des
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Le quatrième festival chinois du cigare aura lieu du 1
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The Swampers Bar & Grill C’est à Florence, au cœur d’un Alabama sauvage, un peu rustre même pour le visiteur plus habitué à la douceur bourgeoise des grandes villes des côtes Est et Ouest des États-Unis, que l’imposant Marriott Shoals Hotel & Spa étend ses ailes et sa tour depuis maintenant dix ans. Un mastodonte de l’hôtellerie locale qui cache un bar, le Swampers, et une riche vitrine à cigares : Arturo Fuente Hemingway Signature (9 dollars), Rocky Patel Vintage 1999 (10,50 dollars), La Flor Dominicana Oro Chiesel (13 dollars), Macanudo Portofino (9 dollars)… On peut faire son choix pour ensuite aller savourer son module sur la superbe terrasse et ses tables à brasero en savourant également – pourquoi pas ? – un Clyde’s May, solide whiskey de l’Alabama. Marriott Shoals Hotel & Spa, 10 Hightower Place, Florence, Alabama, États-Unis.
au 3 novembre à Shanghai. Organisé par la revue Cigar Ambassador, il aura cette année pour thème les cigares les plus populaires de Chine. Invité de prestige, Carlito Fuente, propriétaire de la marque dominicaine Arturo Fuente, dont ce sera le premier voyage dans l’Empire du Milieu. www.cigarambassador.com E-mail : 88@cigarambassador.com Tél. : 86 21 65 13 70 18 er
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meilleurs livres sur le cigare. Tél. : 06 87 88 55 75
Erratum Le prix de la montre Eberhard & Co Tazio Nuvolari Automatique bracelet alligator, sélectionnée dans le numéro 107 de L’Amateur de Cigare, est de 1 880 euros. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs pour cette omission.
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SHOPPING TENDANCE
le temps du boulot Ça y est, septembre sonne le grand retour ! Pour repartir du bon pied, voici toute une gamme de nouveaux accessoires. PAR GABRIELLE ROQUOPOLO
Dans le rétro
Bien au chaud
Même si vous êtes du genre frileux, vous ne craindrez plus le souffle de l’air frais avec ce sac à dos en laine synthétique thermo traitée bien ajusté grâce à ses sangles en cuir végétal. Vous pourrez y trimballer partout votre ordi, vos dossiers, vos livres et votre magazine préféré (suivez mon regard). MRKT, 119 € www.mrktstore.fr
Le créateur polymorphe Serge Bensimon lance sa première collection de bicyclettes. Voyageurs urbains, grimpez sur sa selle en cuir pour rouler tout en respectant l’avenir de la planète. Made in Italy, 485 € www.bensimon.com
Deux en un
Table ou bureau ? À vous de trancher, selon l’humeur et l’envie de travailler… Le designer italien Piero Lissoni laisse le choix d’ajouter ou pas un caisson à deux tiroirs sous son plateau en chêne naturel ou teinté wengé. Un vintage au goût d’aujourd’hui. Table Lochness, Cappellini, prix sur demande www.cappellini.it
Déjà une icône
Chaise Circa, Roche Bobois, 450,20 € www.roche-bobois.com
Quand le son est bon
Pour écouter Daft Punk ou Mozart, nos fragiles oreilles exigent une qualité sonore sans reproche et un design parfait. Ce casque en cuir cognac permettra de cultiver son amour de la musique tout en soignant son allure. Casque Master & Dynamic, 399 € www.retrofutur.fr
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Signée par le talentueux Cédric Ragot, malheureusement disparu, cette chaise en hêtre teinté (6 teintes) ou laqué (10 coloris) sera demain un objet culte. Avec sa coque rembourrée en mousse HR 40, elle accompagnera avec bonheur les nuits blanches passées devant un clavier.
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En direct de Copenhague
Un collectif new-yorkais sélectionne à travers le monde des créateurs indépendants de tout carcan commercial et ouverts à une sobre philosophie du mieux-vivre. Ils ont choisi la marque danoise Et al Design pour ses chaussures confortables et stylées, entre classicisme et modernité. Et al Design, en cuir, avec semelles imperméables, 159 € www.juliencarlus.com
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SHOPPING CIGARES
nostalgie chic Se souvenir de ses vacances en Italie et d’une nuit passée dans une chambre d’hôtes de la Villa Médicis en fumant un bon Romeo y Julieta... PAR GABRIELLE ROQUOPOLO
Un écrin arc-en-ciel
Sorte de Rolls-Royce des humidors, cette cave déclinée aux couleurs du ciel et de ses caprices s’habille de cèdre espagnol importé du Brésil et peut s’enorgueillir de 15 couches de laque appliquées à la main. Séparateurs en cèdre recouverts de cuir à l’extrémité pour un calage optimal, aimant invisible pour fixer l’humidificateur (fourni), coins encastrés pour renforcer l’étanchéité : des détails aussi beaux qu'efficaces. Série Vibrant, Siglo, 449 € (50 cigares), 549 € (75 cigares), 949 € (200 cigares) Pour tous renseignements ou pour connaître les points de vente, envoyer un mail à : contact@albanatobacco.com
Plaisir solidaire
Fabriqué à la main en France, ce couteau coupe-cigares produit en édition limitée et numérotée fait l’objet d’une campagne de crowdfunding. Diamètre de coupe : 23 mm. En vente à partir du mois de septembre.
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www.lesfineslames.com.
Totalement unique
Envie d’impressionner la galerie avec un bijou d’étui ou plaisir égoïste d’en profiter seul ? Laissez-vous séduire par cet écrin en métal argenté où ranger votre cigare préféré lors des grandes occasions. Étui à cigare, Christofle, collection Uni, 150 € www.christofle.com
Renaissance
Inspirée par l’Académie de France à Rome aux créateurs de la maison Astier de Villatte, cette bougie est un hommage à la belle Renaissance italienne. Sous une céramique blanche à l’effigie du carré des Niobides s’échappent des arômes de feuilles de citronnier, de lavande et de fleurs d’origan. Bougie céramique Villa Médicis, Astier de Villatte, 110 € www.astierdevillatte.com
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Préserver ses trésors
À l’image des caves à vin, la cave à cigares a pour fonction de conserver les meilleurs « crus » dans les meilleures conditions. Le cigare a besoin d’une hygrométrie parfaite, comprise entre 16 et 20 °C. Délicat, notre ami n’aime pas les variations. Avec cette cave sensible et intuitive, son environnement restera stable et régulé. L395 x P500 x H505, garantie 12 mois. Cave La Sommelière, 999 € www.vinokado.com
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CIGARE
ROCKY PATEL
PAR ARTHUR BOURDEAU PHOTO JULIE BOURGES
UNE SUCCESS-STORY Enfant pauvre à Bombay, avocat célèbre à Hollywood, il est aujourd’hui l’un des plus fameux fabricants de cigares au monde et une espèce de seigneur au Honduras où il a établi sa manufacture. Quelques-unes de ses créations sont enfin disponibles en France.
C
’est Dev Patel qu’avait choisi Danny Boyle pour incarner le héros de Slumdog Millionaire, mais il aurait pu, pour le scénario, s’inspirer de l’histoire de Rocky Patel, un homonyme aux origines et à la réussite similaires, la chance en moins, le travail en plus. Des rues de Bombay au strass hollywoodien, Rocky Patel a vécu une première success-story en devenant avocat, puis est reparti délibérément de zéro. et dans le deuxième tome de sa vie, c’est le cigare qui tient le rôle principal.
Rocky Patel
sur la passerelle Solférino à Paris en juin 2015.
LE RÊVE AMÉRICAIN Green Bay, Wisconsin, dans le nord-est des États-Unis. C’est cette petite ville d’une centaine de milliers d’habitants qui accueille en 1974 le couple Patel et ses deux fistons, Nish et Rocky. À tout juste treize ans, l’aîné découvre alors un paradis : « C’était un rêve éveillé. Les gens avaient des vélos tout neufs, ils mâchaient des chewing-gums, allaient manger au restaurant, les jeunes étudiaient dans de magnifiques écoles et conduisaient d’incroyables voitures… J’avais le sentiment de participer à une émission de télévision ! » Une téléréalité qui jure avec la misère et la faim laissées derrière lui, en Inde. L’adolescent va puiser dans ses « deux jeunesses » une soif de réussite et un appétit insatiables. « Quand vous avez connu la pauvreté, vous devenez quelqu’un de très déterminé. Je savais que mon destin passerait par mon travail. » L’élève brillant qu’il est ne reste pas longtemps sur les rives du lac Michigan, et il ne gardera de cette période qu’un amour inconditionnel
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CIGAREROCKY PATEL
pour les Packers, l’équipe fanion de football américain de la ville. À vingt ans, direction la Californie et la fac de droit de Los Angeles avec, à la clef, les premiers succès, les premiers cigares aussi. CALIFORNIE, FLORIDE ET HONDURAS en avril 1995, Rocky Patel est devenu un avocat réputé, spécialisé dans le contentieux commercial. son statut lui ouvre certaines portes de la cité des Anges, notamment celles du Grand Havana Room, un fumoir sélect qui vient alors d’ouvrir à Beverly Hills. Là-bas, il côtoie Mel Gibson, Bruce Willis ou des futurs clients comme Arnold schwarzenegger : « J’ai commencé à travailler comme avocat dans le milieu du cinéma. C’est là que j’ai fumé mes premiers cigares et rencontré beaucoup La manufacture Rocky Patel de célébrités que j’accompagnais dans des lounges privés à Danlí, au Honduras. « J’ai passé beaucoup de temps à travailler dans et très réputés. Je suis devenu à mon tour un habitué, des fermes, les fabriques, à récolter le tabac, à faire tombant amoureux de cet univers. C’est à ce momentdes centaines et des centaines de blends. J’ai appris là que j’ai décidé de me lancer dans le business du cigare. » Pari tout ce qu’il y avait à savoir à propos du tabac. J’ai rencontré tous osé pour un émigré indien sans aucune attache dans ce milieu les acteurs de ce milieu, construit du relationnel. À ceux qui me réputé assez peu hospitalier… disaient que je n’y arriverais pas, je voulais montrer que tout Première tentative avec la naissance d’Indian tabac, premier était possible. » Une hargne caractéristique qui porte ses fruits. échec. Pas de quoi échauder Rocky Patel qui troque alors son en 1999, Indian tabac renaît de ses cendres à Naples, en Floride. costume trois-pièces pour les basses œuvres. Cap sur le Honduras : Cette fois, l’aventure est lancée !
L’insatiable PROPOS RECUEILLIS PAR ARTHUR BOURDEAU
PHotos
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L’Amateur de Cigare : Comment décririez-vous vos cigares ? Rocky Patel : Je dirais que la marque est gage à la fois de qualité et de cohérence, c’est cette homogénéité qui fait sa réputation. Quel que soit le cigare, vous allez y retrouver la même harmonie dans le goût, le même respect des étapes de production, le même souci du détail. Je veux des cigares avec du caractère, du parfum, et trouver ce juste milieu entre traits communs et particularités. L’ADC : Des particularités qui proviennent notamment de votre choix des tabacs… R. P. : En effet. Je m’approvisionne dans différentes régions du monde. La plupart des fabricants utilisent du tabac provenant du Honduras, du Nicaragua ou de République dominicaine, ce que je fais également, bien sûr. Mais nous sommes les premiers, et jusqu’à présent les seuls,
Rebaptisé Rocky Patel Premium Cigars en 2002, « un nom que tout le monde trouvait ridicule, mais je suis têtu », le label s’impose dans le paysage américain. Rencontre avec un insatiable amateur qui rêve désormais d’Europe.
à utiliser du tabac cultivé au Panamá et au Costa Rica. C’est cette variété qui nous différencie. Un peu à la façon d’un chef, nous cuisinons différents produits mais toujours dans le souci du goût. Le consommateur doit avoir un large choix et chaque cigare doit être unique. L’ADC : C’est important, pour vous, de vous démarquer ? R. P. : La seule chose qui m’importe, c’est que lorsqu’un amateur fume un Rocky Patel, il apprécie l’équilibre des saveurs. C’est ce que je veux garantir. Ensuite, nous disposons d’un large choix, nous composons nos cigares avec des produits différents et je tiens à cultiver cette diversité. Personne n’avait jamais fait ça avant moi. Il existe tellement de tabacs, avec leur propre goût, leur propre parfum… C’est comme si quelqu’un osait faire un vin avec du raisin provenant d’Australie, d’Afrique du Sud, de France... On représente une nouvelle génération. La finca Rocky Patel
au Honduras.
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L’ADC : Dans les différentes étapes de la fabrication d’un cigare, vous êtes particulièrement attentif au processus de fermentation. Pourquoi ? R. P. : Je pense que cette étape-là est la plus importante, et elle doit être réussie pour obtenir un cigare de qualité. Elle permet de faire ressortir tous les composants naturels, tout ce qui forme
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Cigares Rocky Patel en vente en France la structure même de la plante, comme le potassium, le magnésium, etc. La fermentation complète et naturelle du tabac dure dans la nature entre trois et quatre ans. Le secret, c’est d’avoir à terme tous les arômes, tous les parfums, et c’est un jeu de patience d’y parvenir. Il ne faut pas brusquer le tabac, le processus prend du temps et il faut le laisser travailler. Si cette étape est respectée, le résultat sera harmonieux. Les cigares cubains, par exemple, posent des problèmes car leur tabac ne fermente qu’un an et demi tout au plus. Les puros sont pourtant bien plus agréables quand la fermentation est prolongée : le goût est décuplé. La fermentation, c’est vraiment essentiel pour réussir un bon cigare, c’est ce qui transforme le goût, la saveur. L’ADC : Le goût d’un cigare est-il aussi conditionné par d’autres paramètres, comme l’endroit où on le fume ? R. P. : Absolument ! L’altitude mais aussi l’humidité changent complètement le goût d’un cigare. En fonction de ces facteurs, vous allez avoir une différence notable de blend. Par exemple, si je fume un cigare au Nicaragua ou en Honduras, il va être très doux. Si je fume le même cigare chez moi, en Floride, il sera plus raide, plus sec. Au début, je ne comprenais pas comment il était possible d’avoir de telles variations avec un cigare identique, mais elles tiennent clairement à l’altitude, à la différence d’oxygénation. Je vais vous raconter une histoire. Je suis allé en Afrique il y a quelques années, en Tanzanie. Un jour, au sommet d’une montagne, j’allume un cigare et là, waouh ! il était tellement souple, tellement bon ! Le lendemain, je redescends sur le plateau et je fume le même cigare. Le goût était totalement différent et là, j’ai compris : l’altitude, le climat, l’humidité sont des paramètres essentiels à la dégustation d’un cigare.
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L’ADC : Quelle est votre gamme préférée ? R. P. : En réalité, il y en a trois : les Decade, les Fifteenth Anniversary et les Royale. L’ADC : Votre plus gros succès commercial se trouve-t-il parmi ces trois-là ?
The Edge Toro, 7,20 € R. P. : Non, mon plus gros Nicaragua Vintage 1990 Sixty, 1990, 11 € succès, c’est probablement le 15th Anniversary Toro, 9,70 € label The Edge ou les Vintage, 15th Anniversary Torpedo, 9,90 € Vintage 1990 Petit Corona, 5,60 € Vintage 1990 Robusto, 8 € les plus populaires avec leurs Royale Torpedo, 9,20 € Vintage 1990 Torpedo, 8,60 € différentes variétés : 1992, Royale Colossal, 11,50 € Blend non communiqué 1999 et 2003. Mais je suis Royale Robusto, 8,60 € The Edge Candela, 7,90 € particulièrement fier du label Honduras Decade Robusto, 9,50 € The Edge. Quand je l’ai sorti The Edge Battalion, 9 € Decade The Emperor, 12 € avec des boîtes de cent The Edge Robusto, 7 € cigares, tout le monde m’a dit que j’étais fou, que personne n’allait acheter une boîte contenant autant de cigares. du Honduras ou du Nicaragua. Je vous Désormais, il est au top des ventes aux États-Unis. Ces lance un défi, en fait : si vous aimez la cigares sont uniques parce que nous les fabriquons avec qualité, vous devriez essayer mes 50 % d’un tabac hondurien et 50 % d’un tabac qui vient d’un cigares, vous aller les adorer ! pays secret… Et non, ce n’est pas le Bangladesh, comme certains le croient. L’ADC : Quelles sont les prochaines nouveautés que vous préparez ? R. P. : Nous sommes très fiers de pouvoir annoncer l’arrivée prochaine d’une gamme Twentieth Anniversary. Je n’arrive toujours pas à croire que nous sommes arrivés jusque-là ! Je peux vous dire que ces cigares seront tout à fait spéciaux. On travaille dessus depuis plus de trois ans et le résultat est phénoménal. Ce projet concentre une grande partie de notre énergie en ce moment. Et puis nous accueillons une nouvelle recrue, un gentleman qui a travaillé à Cuba pendant vingt-trois ans, un célèbre rouleur et un représentant du savoir-faire cubain à Hong Kong, au Canada, en Allemagne, au RoyaumeUni, très connu de tous les aficionados de havanes – son nom est Hamlet. Après de longues négociations et plusieurs rencontres à différents endroits du globe, il arrive aux ÉtatsUnis et vient travailler pour nous. Il va nous aider à nous implanter sur le marché mondial. Hamlet Jaime, célèbre torcedor cubain, L’ADC : Justement, un dernier petit travaille désormais pour Rocky Patel. mot sur la France ? R. P. : C’est la meilleure cuisine du L’ADC : Cette qualité, vous avez de plus en plus envie de monde ! C’est aussi un pays aux l’exporter. Que représente le marché européen pour paysages magnifiques. Je n’étais pas vous ? venu à Paris depuis longtemps et quand R. P. : Pour nous, c’est un petit marché, il faut être honnête. je suis arrivé, j’étais scotché. J’aimerais Mais je suis un très grand fan de l’Europe, de sa culture, de pouvoir passer quelques mois en sa gastronomie, de tous les goûts qu’on peut trouver ici, et France, découvrir le pays, rouler à vélo, je veux que les Européens apprécient mes cigares. J’essaie aller au marché tous les jours, manger de faire de très bons produits, je mets tout en œuvre pour au restaurant… J’apprécie la qualité de avoir le meilleur résultat possible, c’est pour moi une vie que vous avez ici. La beauté de la question de fierté. Je veux être aimé ici, en Europe. France, c’est que vous travaillez pour Malheureusement, depuis des années, ce sont les cigares vivre, tandis qu’aux États-Unis, on vit cubains qui ont la cote et qui trustent une grande partie du pour travailler. Je préfère votre marché. Ça me rend dingue car en termes de qualité, philosophie. d’homogénéité, ils sont souvent très inférieurs aux cigares
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